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LES PRATICIENS DE SANTE', DONNEZ VOTRE AVIS. - Page 163

  • Drogue et autres fléaux : politique et décadence

     

    indexdr.jpegPar : Mustapha Hammouche
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    L’Algérie a donc ses réseaux de trafic de drogue et la drogue y est officiellement “présente partout”, selon l’Office de lutte contre la toxicomanie. C’est déjà un progrès que, sur certains fléaux, certaines institutions se soient départies de la fausse pudeur qui nous empêchait de nous regarder dans la réalité de notre détérioration sociale. On se souvient des ripostes effarouchées contre une avocate qui, l’an dernier, avançait le chiffre de huit mille maisons closes à Alger. On se souvient aussi de médecins nous rassurant, en dépit de leur fonction préventive, sur les risque de MST parce que “les mœurs de notre société nous préservent de ce fléau”.
    C’était au temps où nous tirions un certain orgueil, et quelque arrogance, de notre “spécificité” culturelle : la prostitution, le sida, la drogue, enfin… l’enfer, c’est les autres. Aujourd’hui, l’information sécuritaire sur la lutte contre le trafic de drogue masque la communication sur l’épidémie toxicologique : un grave problème de sécurité et de santé publique est réduit à matraquage médiatique de bilan sur les “quintaux” et les “tonnes” de cannabis saisis et sur les “barons”. Comme les “émirs”, en matière de terrorisme, les barons qu’on croit en nombre semblent pulluler lorsqu’on considère le rythme auquel ils sont neutralisés.
    De même que la prostitution, clandestine mais organisée et lucrative, prospère dans les alcôves feutrés et les hôtels standing, pendant qu’on pourchasse les couples dans les jardins publics et dans les sous-bois. Depuis longtemps cramponnée à l’illusion de sa pudicité et sa salubrité “traditionnelles”, la société ne voulait pas se regarder “évoluer” et le pouvoir ajoutait dans cet aveuglement hypocrite en servant au peuple un discours sur les “constantes nationales” qui facilite la fuite en avant. Toutes les dérives, du terrorisme à la toxicomanie, sont “étrangères à nos valeurs”. Mais les valeurs qui changent.
    Puis, l’islamisme est tombé à point nommé pour faciliter la tâche d’un pouvoir qui ne demande qu’à se mettre, à moindre frais avec la norme sociale. Et la norme sociale, selon l’islam politique, est de soigner les apparences pour mieux dissimuler le fondement mafieux des castes politiques et cléricales. Un kamis ou un hidjab et des salamalecs normalisés : tels sont les signes d’adhésion à la norme sociale, les signes apparents de la piété. Alors, sus aux buveurs de bière et “dé-jeûneurs” de Ramadhan, transgressions détectables à l’odeur et à vue d’œil !
    La société, ainsi dispensée de réprouver ce qui ne contredit pas les apparences, s’attaque, par commandos interposés aux bars et aux “casseurs” de jeûne, soutenue en cela par la force publique et l’appareil judiciaire. L’état ne se rend pas compte que la même société ne lui est d’aucun secours quand il s’agit de traquer la corruption, la drogue ou les prostitutions clandestines. Ces fléaux, invisibles et inodores, ne perturbent pas l’ordre public des pieux voisins que nous sommes devenus. Vains efforts alors que ceux d’un monsieur Sayah, par exemple : la cité des fidèles a remplacé la cité des citoyens et dicte la loi de ses mentors.
    L’état est condamné à accompagner la décadence civique qu’il a, par calcul idéologique, suscitée, et qu’il a ensuite, par faiblesse, accompagnée, et qui a fini par le dépasser.

    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr  

  • Benatallah évoque un vide juridique Les centres de visas france remis en cause

     

     

    Par : Omar Ouali

    Le secrétaire d’état chargé de la Communauté à l’étranger vient de lancer “une consultation” pour en savoir plus sur ces entités et la destination de leurs flux financiers.

    Les sociétés prestataires de service qui traitent les dossiers de visas en Algérie sont-elles dans le collimateur des autorités ? La question mérite, en tout cas, d’être posée après les déclarations faites, hier, sur les ondes de la Radio par Halim Benatallah, secrétaire d’État en charge de la Communauté algérienne à l’étranger. “Nous voulons connaître et clarifier le statut de ces sociétés qui agissent sur un domaine de souveraineté”, a-t-il indiqué, ajoutant que son département, à son initiative, “vient de lancer une consultation juridique”, pour voir certainement plus clair, s’agissant de l’existence de ces sociétés. “Tout domaine de souveraineté doit faire l’objet d’un accord bilatéral avec les autorités. Je ne sais pas si les prestations assurées par ces sociétés ont été homologuées ou pas”, a expliqué, à ce propos, le secrétaire d’État, assurant de façon catégorique que “le ministère des Affaires étrangères n’a donné aucune autorisation à ces sociétés pour activer” d’où, pour lui, la nécessité de faire la lumière sur ces entités qui “agissent comme des entreprises commerciales”. Ce qui semble être une incongruité aux yeux du ministre. “Elles encaissent des frais. Je ne sais pas ce qu’elles en font. Il y a une série de questions qu’il faut se poser. On doit y voir plus clair. Et c’est urgent ! Ces sociétés se sont établies sur un terrain juridique qui n’est peut-être pas le bon”, a-t-il fait valoir. Même s’“il n’est jamais trop tard” pour mettre de l’ordre, s’agissant en l’occurrence d’un domaine aussi sensible que celui de la “souveraineté” pour reprendre l’argument de Halim Benatallah, on ne peut faire néanmoins l’économie de la question de savoir pourquoi maintenant. En effet, ces entités font partie aujourd’hui du paysage. Elles ont une existence de facto qui remonte à des années. Et ce n’est pas une spécificité algérienne. Elles existent dans d’autres pays. En fait, elles servent de boîte postale. Le citoyen y vient, y dépose son dossier qui est examiné sur place par les agents de service pour vérifier s’il contient les documents nécessaires avant d’être transmis au consulat. Et c’est ce dernier qui examine le dossier pour donner en dernier ressort au demandeur le visa ou le lui refuser. Mais au-delà des considérations mises en avant par le ministre, il faut néanmoins reconnaître que la mise en place des ces sociétés constitue indiscutablement un saut qualitatif dans la gestion des visas. Il faut juste remonter aux années quatre-vingt-dix pour se remémorer l’insoutenable calvaire que les Algériens demandeurs de visa avaient vécu. Des queues à perte de vue devant les ambassades, des nuits consécutives à attendre un éventuel rendez-vous. Des images insoutenables qui donnaient l’impression que tous les Algériens n’avaient qu’un seul objectif en tête : mettre les voiles. Avec ces sociétés prestataires de service, notamment celle de Ben Aknoun pour le visa français, fini les queues, fini les humiliations. Les demandes de visas sont gérées par Internet avec un rendez-vous choisi à la convenance du demandeur. L’accueil sur place est des plus courtois, des plus humains par les membres du personnel chargés de cornaquer les demandeurs de visas à travers les différents guichets. “On a l’impression d’être en Europe !” Combien de fois n’attend-on pas entendu cette réflexion de la part de citoyens agréablement surpris par la qualité de l’accueil et de la prestation. Ces sociétés constituent une formule qui marche bien.
    Il s’agit surtout de la sauvegarder et pas de revenir dessus. Et, a priori, cela n’est pas antinomique avec l’obligation de transparence soulevée hier par le secrétaire d’État en charge de la Communauté nationale à l’étranger.

  • que fait la police,la gendarmerie ils dressent les pv et enlévent les permis c'est ca,et la securité des algeriens niet!!!!!!

     

    Un groupe d’une dizaine de jeunes discute au bas d’un immeuble de la cité des 1 600 Logements, à Birtouta. Venus de différents quartiers de la capitale suite aux dernières opérations de relogement, ils commentent l’événement dramatique survenu avant-hier. Un jeune homme a, selon des témoins, poignardé un nouveau locataire venu de Dergana parce qu’il avait refusé de payer pour la surveillance du parking. Les habitants de la nouvelle cité appréhendent la cohabitation entre les bandes de jeunes, et disent redouter le problème de l’insécurité du fait, notamment, du nombre important de familles venues souvent des «quartiers difficiles» de la capitale.
    F.-Zohra B - Alger (Le Soir) - Plongés dans leur partie de dominos, les jeunes de la cité des 1 600 Logements consentent, mais comme à contre-cœur, à confier qu’ils viennent de Reghaïa, à l’est de la capitale. La plupart d’entre eux ne dépassent pas les 16 ans et ne sont pas scolarisés. Installés au bas des immeubles, ils ont à l’œil toutes les allées et venues et s’acclimatent à leur nouveau quartier. Evoquant les jeunes venus, eux, d’autres quartiers de la capitale, les relogés de Reghaïa disent qu’ils n’ont pas eu de contacts avec eux. En phase d’adaptation, ils en sont encore à prendre des repères et à se familiariser avec le nouveau site. Mais les habitants commencent déjà à redouter le pire, surtout que des heurts ont déjà eu lieu entre les bandes de jeunes, concernant notamment la gestion des parkings. Et à la question posée à certains d’entre eux, ceux-ci ont répondu, en échangeant des regards éloquents, que ceux qui ont «gagné» le gardiennage du parking du groupe d’immeubles dorment encore puisqu’ils ont passé la nuit à surveiller les véhicules. Un habitant du pâté nous a confié pour sa part que ce n’est qu’après d’âpres négociations et à coups de menaces que les «heureux » gardiens de parking ont été désignés. Un peu plus bas dans la cité, un homme est occupé à réparer son véhicule. Lui habitait La Casbah, à Alger. A l’instar des autres locataires, il a évoqué les conséquences inévitables d’un relogement massif de centaines de familles. «Nous sommes contents d’occuper nos nouveaux logements mais nous vivons au quotidien le problème de transport qui nous pénalise. Nos enfants, qui doivent être scolarisés dans le moyen, n’ont pas encore fait leur rentrée du fait qu’il n’y a pas de places dans l’établissement du quartier », nous a confié notre interlocuteur. Des voisins de passage disent pour leur part souhaiter la livraison rapide d’un établissement scolaire en construction à proximité de la cité. A l’entrée de la cité, située à proximité de la ville de Birtouta, le bureau des recours et celui de l’administration ne désemplissent pas. Des habitants de la cité et des agents de sécurité discutent des événements dramatiques qui ont eu lieu la veille. «Alors qu’au mois de Ramadan déjà, un jeune homme a été assassiné par arme blanche, hier, les familles, tout juste arrivées de Dergana, ont assisté impuissantes à une discussion qui a mal tourné entre un jeune homme et un autre habitant du quartier. «Le jeune voulait déjà “réserver” la surveillance du parking et a fait la tournée des voisins pour leur faire signer une pétition le désignant, comme gardien. L’un d’eux a refusé et, vers minuit, il a été poignardé par son jeune voisin. Ce dernier a été arrêté par la police, qui fait d’ailleurs des rondes tous les soirs. Même les éléments de la gendarmerie font des tournées pour avoir à l’œil les allées et venues», témoigne un agent de sécurité de la cité. Ce dernier et son collègue expliquent que, depuis l’intensification des opérations de relogement, il est difficile même de faire des rondes au sein de la cité. «Les jeunes, à proximité de certains immeubles, nous interdisent le passage et nous chassent manu militari, histoire d’occuper eux-mêmes les lieux. Quand nous nous plaignons auprès des parents et d’autres adultes, ces derniers nous signifient que nous ne devons pas ennuyer leurs enfants. Comment voulez-vous que nous surveillions les lieux dans ces conditions ?» s’indigne l’agent de sécurité. Ils sont en fait 13 agents à prendre en charge la surveillance de la cité. Les familles relogées viennent, elles, de quartiers de la capitale et sa périphérie comme El- Harrach, Bab-El-Oued, Dergana, Reghaïa, Bordj-El-Kiffan, La Casbah et Belcourt. Un brassage de familles issues de quartiers populaires et de bidonvilles où souvent se sont formées des bandes de jeunes qui imposent leur loi, notamment pour ce qui est de la gestion des parkings sauvages.
    F.-Z. B.

  • ça c'est bien ,fermez la bien l'apc et foutez président de apc, le délegue de wilaya dehors ensuite le wali, ect.......

    Lundi 27 septembre 2010, dés les premières heures de la matinée, des centaines de protestataires de la commune de Dirah, à 60 km au sud de Bouira, ont procédé à la fermeture du siége de l’APC.

    La protesta avait pour mobile la contestation de la liste des bénéficiaires de 80 logements sociaux. Les exclus de cette liste, ont manifesté leur colère et exigé des responsables locaux, notamment la daira de Sour El Ghozlane, l’annulation pure et simple de cette liste.

     

    Selon certains contestataires, «plusieurs noms n’ouvrent pas le droit à un logement social, puisque, précisent-ils, ils détiennent des biens ailleurs. ». D’autres fustigent la commission d’attribution de la daira de Sour El Ghozlane qui n'a pas étudié, à leurs yeux, les cas des nécessiteux.

    Notons que les protestataires ont refusé l’invitation du P/APC pour prendre part à des négociations et réclament du wali de Bouira l’ouverture d’une enquête sur cette affaire.

    Dimanche matin, les mêmes citoyens ont observé un rassemblement devant le siége de l’APC avant de proceder aujourd’hui à la fermeture dudit siége.

  • wait and see,on éspere qui ne sera pas appeller à d'autre fonction comme ils disent souvent chez nous !!!!!!

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    Le ministre de la santé, de la population et de la reforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbes a affirmé lundi à Alger que le dossier des salaires des médecins trouvera une solution satisfaisante pour tous avant la fin de l'année en cours.

    Les médecins verront bientôt le bout du tunnel. Les pouvoirs publics semblent avoir enfin cédé sur la pression des syndicats du secteur de la santé qui n’ont pas cessé de crier leur colère, notamment sur la question des salaires.

    Généralistes et spécialistes de la santé publique, ont, à chacune de leur montée au créneau, reproché au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière de ne pas avoir pris en considération leurs revendications.

    Mais, si on se fie aux déclarations du ministre de tutelle, le problème des salaires maintes fois soulevés par les fonctionnaires de la santé ne sera désormais qu’un mauvais souvenir.

    Le ministre de la santé, de la population et de la reforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbes a affirmé lundi à Alger que le dossier des salaires des médecins trouvera une solution satisfaisante pour tous, avant la fin de l'année en cours.

    Dans une déclaration à la presse à l'occasion de la visite d'inspection effectuée à l'établissement hospitalier spécialisé en chirurgie cardiaque "Mohamed  Abderrahmani", le ministre a indiqué que le dossier des salaires des médecins "a été soumis à un haut niveau de l'Etat et il est en cours d'examen". "Avant la fin de l'année, il y aura une solution satisfaisante pour tous", a-t-il ajouté. 

    Le dossier "est examiné sous l'égide du Premier Ministre, M. Ahmed Ouyahia  en vue de répondre aux revendications des médecins, des spécialistes et des  infirmiers", a affirmé le ministre, soulignant que ces revendications sont "légitimes" et qu'en sa qualité de ministre, il se doit de les défendre.    

    En plus de meilleures conditions salariales, les syndicalistes de la santé publique réclament aussi la révision de leur statut particulier, l’ouverture de discussions sur le régime de leurs indemnités, ainsi que l’octroi d’un quota de logements de fonction.

    Le secteur de la santé publique en Algérie emploi quelque 30.000 médecins dont 8500 spécialistes.

    Rabah Beldjenna
  • pourquoi ould abass ne fait pas , ou ne dépose pas une plainte contre les responsable !!!!! c'est un hommicide qui est condamnable prison à vie

    Plus de 10000 équipements médicaux inexploités dans les hôpitaux


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    Djamel Ouled Abbès, a reconnu lui-même...

     

    Djamel Ouled Abbès, a reconnu lui-même dimanche que  plus de 10000 équipements médicaux, selon un recensement établi récemment, demeuraient inexploités au niveau des établissements hospitaliers du pays !
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    Alors que les citoyens se retrouvent souvent obligés d’aller payer rubis sur ongle des radios et des examens de scanners dans des cliniques privées, les hôpitaux publics laissent de côté plus de 10000 équipements médicaux sans la moindre utilisation !

    Et ben oui, non vous ne rêvez pas, il ne s’agit nullement d’une blague car nos hôpitaux ne manquent pas, comme on essaie à chaque fois de nous faire croire, d’équipements médicaux.

    Le ministre de la Santé, Djamel Ouled Abbès, a reconnu lui-même dimanche que  plus de 10000 équipements médicaux, selon un recensement établi récemment, demeuraient inexploités au niveau des établissements hospitaliers du pays !

    Tout ce matériel médical abandonné par le personnel des hôpitaux représente pas moins de "13,33% du total des équipements disponibles dans les établissements  hospitaliers". Ce qui équivaut une perte colossale estimée à des millions de devises étrangères. 

    Face à une telle gabegie, lors d'une réunion avec les directeurs des établissements hospitaliers  de la wilaya d'Alger, Djamel Ouled Abbés a donné des instructions à l'effet de ne plus conclure aucun marché portant sur l'acquisition d'équipements médicaux sans qu'il n'en soit informé, a-t-on appris de la part de l’APS. 

    Mais comble de l’ironie, au lieu de diligenter une enquête sérieuse et approfondie sur les véritables raisons de ces graves manquements dans la gestion des CHU, Djamel Ouled Abbès décide de mettre en place une "cellule de suivi de tous les marchés  conclus dans ce cadre afin de protéger  les directeurs des établissements hospitaliers des accusations de dilapidation  de deniers publics" !

    Décidément, pour le ministère de la Santé, ces directeurs ne seraient pas responsables du gaspillage des biens de l'Etat. Alors qui est coupable de cet immense sabotage perpétré contre les  hôpitaux et qui cause au passage les malheurs des millions de malades Algériens ?  Jusqu’à l’heure personne ne le sait ou, plutôt, ne cherche à le savoir !          
    Abderrahmane Semmar

  • no moment

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  • Parce qu’elles portaient le hijab et non le niqab Des Algériennes harcelées en Arabie Saoudite lors de la omra


    Par : Mourad Kezzar

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    Les derniers évènements, qui ont caractérisé le retour des pèlerins algériens des Lieux saints de l’islam, ont occupé aussi bien l’opinion publique nationale que les pouvoirs publics, faisant l’impasse sur un autre fait majeur grave qui s’est déroulé cette année à La Mecque. De retour d’Arabie Saoudite, une dizaine de femmes algériennes se disent choquées et scandalisées par le comportement des membres des fameux comités de la bonne conduite (lijan ennahyi an el-mounkari), une sorte de police des mœurs, qui agit sous forme d’action associative, en terre sainte.
    à l’instar de Aïcha, une quinquagénaire constantinoise qui est à sa quatrième omra, plusieurs pèlerins algériennes se sont plaintes du harcèlement psychologique dont elles ont été victimes durant leur passage aussi bien à La Mecque qu’à Médine, les deux importantes étapes du petit pèlerinage. “Aussi bien des femmes que des hommes m’ont apostrophée avec un certain dédain, au moins 3 fois durant mon séjour, pour me faire comprendre que mon voile n’est pas conforme aux préceptes de l’Islam”, explique Aïcha. “Enniqab ya mouslima”, est une phrase que les Algériennes n’ont pas cessé d’écouter durant ce Ramadhan de la bouche des fers de la lance des promoteurs du wahhabisme. “Pour avoir un exemplaire du Coran, j’ai eu droit à une véritable leçon de morale de la personne, un homme, chargée de sa distribution gratuite. Selon lui, le niqab est le seul effet vestimentaire légal pour la femme musulmane”, nous expliquera une enseignante originaire d’Annaba à la retraite. “Toutefois, sa familiarité vulgaire avec des femmes saoudiennes au niqab m’a dégoûté du wahhabisme”, continue notre interlocutrice, qui trouve que la protection morale des pèlerins algériens est une mission qui incombe à l’état algérien.
    à entendre nos interlocutrices, la cible de ce qui s’apparente à une police des mœurs saoudienne, lors de cette campagne omra, sont exclusivement les Algériennes. Si le thème de mobilisation de cette année est le port du niqab, un vêtement qui n’a rien à voir avec l’islam, rien ne dit que d’autres sujets aussi sensibles et ayant un rapport indirect avec la cohésion de notre société et notre sécurité nationale ne soient traités lors des prochaines campagnes. Si l’Arabie Saoudite interdit aux religieux chiites et ceux du Maghreb de faire la promotion de leur courant, elle doit interdire, aussi, à ses propres religieux, de profiter du hadj et de la omra pour faire campagne pour des détails ne faisant pas consensus et souvent étrangers à notre religion tolérante. Toutefois, la vigilance des pouvoirs algériens est impérative.
    Les dernières mesures prises par le ministre  du Tourisme contre des agences défaillantes  logistiquement, dans la campagne omra est un bon signe. Reste au département des affaires religieuses de suivre le pas et de recadrer les missions de l’office de la omra.

  • pas folle la guépe!!!!! APN caisse enregistreuse, ni écouté,ni considéré, sans statut,boutef ligéfere par ordonnace?

    imagesboutef.jpegPas folle la guêpe ! L'Assem!!blée populaire nationale  a rejetté la requête initiée par 25 députés de tendances diverses, de créer une commission d'enquête parlementaire sur la corruption, annonce El-Watan. Enquête sur la corruption ? Vous n'y pensez pas ! Dans un courrier daté du 7 septembre, le président de l'APN, Abdelaziz Ziari, a opposé une fin de non-recevoir à cette idée saugrenue. Même s'il s'attendait à un tel sort, l'initiateur de l'idée, Ali Brahimi, n'en exprime pas moins sa profonde indignation.
    Le fait est, explique le député, que même les commissions devant traiter d'affaires précises sont bloquées sous d'autres prétextes. «Entre manœuvre politique du gouvernement et arguties juridiques du bureau de l'APN, le sort réservé à la demande d'enquête parlementaire sur la corruption confirme la conception que se font les dirigeants de la gestion des deniers et autres charges publiques et de la fonction parlementaire : la première doit relever exclusivement du droit régalien des tenants du pouvoir tandis qu'ils vouent la seconde à approuver leurs desiderata. Ce n'est pas la faute des députés signataires si ce fléau se généralise et se décline sous de multiples formes. Le rejet du bureau de l'APN veut en vérité étouffer dans l'œuf l'une des rares initiatives qui aurait réhabilité, aux yeux des citoyens, l'institution parlementaire», souligne Ali Brahimi, cité par El-Watan.
    Dans l'esprit de ses initiateurs, la commission sur la corruption aurait planché sur les organes défaillants dans le contrôle de l'argent public ainsi que les problèmes de notre panoplie juridique.
    C'eût été trop beau !
    Le député Brahimi n'a pas compris que les "enquêtes sur la corruption" doivent être téléguidées par le pouvoir afin de les "neutraliser" et de les faire oublier.
    Rappelons-nous qu'en 2006, une loi avait été adoptée dans le but de créer une instance nationale pour la prévention de la corruption, mais qu'est-elle devenue ?  Le décret présidentiel n°06/413 du 22 novembre 2006 avait pourtant fixé la composition cette l'organe de prévention et de lutte contre la corruption, son organisation et son fonctionnement, mais ses membres n'ont toujours pas été désignés. C'est ainsi que travaille Bouteflika : par la force de l'inertie. Il fait oublier...
    Ainsi, pour consoler le député Brahimi, on lui rappelle que l’Assemblée populaire nationale (APN) n'est toujours pas apte à user de ses prérogatives constitutionnelles, notamment celles relatives aux missions de contrôle des dépenses publiques. En effet, comme le rappelle Liberté, le gouvernement n’a pas encore élaboré et soumis le projet de loi portant règlement budgétaire aux députés. Les députés, qui ont longtemps revendiqué ce projet de loi qui leur donne le droit de passer au peigne fin les dépenses effectuées sur le budget de l’État durant une année d’exercice, doivent patienter encore. Encore et toujours...
    C'est ainsi que travaille Bouteflika;
    Pourquoi ?
    Eléments de réponse dans la seconde partie à suivre .

    L.M.

  • la police et la gendamerie et douaniers sont t 'ils impliques'!!!!!!

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    Le plus dramatique est que la courbe de la consommation ne cesse de monter d’année en année avec en sus la circulation de drogues dites “hard” comme la cocaïne et le cannabis. Et au train où arrivent les choses à partir de la frontière ouest, l’Algérie sera bientôt au hit-parade des pays qui se “défoncent”, à la recherche de paradis artificiels.

    La consommation de la drogue, qui reste pourtant un délit aux yeux de la loi, a atteint un tel niveau de banalisation que son évocation ne choque quasiment plus personne. C’est devenu par la force des choses un phénomène de société, à caractère pathologique, qui n’épargne aucune catégorie sociale, aucune région du pays.
    Les saisies opérées régulièrement par les services de police et de gendarmerie, et qui font les premières pages des journaux, en donnent un peu la mesure. Et encore, car ces saisies représentent à peine 10% des quantités qui entrent, selon Abdelmalek Sayah, le directeur de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie.
    Mais le plus dramatique est que la courbe de la consommation ne cesse de monter d’année en année avec en sus la circulation de drogues dites “hard” comme la cocaïne et le cannabis. Et au train où arrivent les choses à partir de la frontière ouest, l’Algérie sera bientôt au hit-parade des pays qui se “défoncent”, à la recherche de paradis artificiels.
    Abdelmalek Sayah, qui sait de quoi il parle pour avoir été en première ligne depuis des années sur le front de la lutte contre la drogue, tire encore la sonnette d’alarme. En effet, de l’argent a été investi sans compter par l’État pour la mise en place de centres de désintoxication à travers le pays, des campagnes de sensibilisation sont régulièrement lancées, mais force est de constater que ces mesures sont comme cataplasme sur jambe de bois.
    Faut-il alors capituler devant la fatalité ? Certainement pas ? Il faut, cependant, une autre approche du phénomène qui doit jouer à la fois sur le levier des répressions, de la prévention et de la sensibilisation. Mais avec d’autres moyens, d’autres méthodes pour plus d’efficacité, avec l’espoir d’inverser à terme la tendance de cette malédiction qui fait des ravages dans notre société en butte à la perte de repères identificatoires.

  • Des praticiens spécialistes en colère,celui qui à experieces à faire ,vient en algerie,il à toute les autorisations c'est un pays à vendre

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    Les praticiens spécialistes de santé publique sont en colère contre la décision de transformer les Etablissements de santé publique en centres hospitalo-universitaires (CHU). Ils se disent lésés par cette décision qui placera certains d’entre eux sous la coupe d’autres médecins. Ainsi, un chef de service d’un ESP deviendra un simple médecin sous la houlette d’un hospitalo-universitaire, dès lors que l’établissement où il exerce passera au statut de CHU

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    à quand la revalorisation des indémnites?  quand le statuts ca dure 2008 , esque on tabasse les medecins greviste?rien à eté fait pour les praticiens, MR ould abass vous ète rien, un beau parleur à la solde de diaspora,  l'algerie restera tel quel tant que boutef & toufik  et état urgence  masque les atrocités que vous faitent au peuble algerien ,rejoingez vos pays respectif maroc et tunisie , assassins c'est pas votre pays!!!!!!!

     

  • "Une justice aux ordres, détournée au service d’une idéologie intolérante et liberticide "


               

    Arezki Aït-Larbi. Journaliste, initiateur du collectif SOS Libertés
    "Une justice aux ordres, détournée au service d’une idéologie intolérante et liberticide "

    El Watan, 24 septembre 2010

    Arrestations de non-jeûneurs ou de chrétiens, une justice surprenante de rapidité, ambiance d’inquisition distillée jusque dans certains médias : les libertés semblent menacées. Journaliste et militant des droits de l’homme, Arezki Aït-Larbi se mobilise pour sensibiliser l’opinion publique face aux intolérances : ce dimanche, quatre chrétiens seront jugés à Larbaâ Naït Irathen, alors que les non-jeûneurs de Akbou passeront devant le juge le 8 novembre.

    -Quelle est votre réaction suite au procès de mardi dernier intenté aux deux journaliers, Hocine Hocini et Salem Fellak, à Aïn El Hammam ? Vous avez été sur place lors de ce procès, que pensez-vous de la mobilisation citoyenne autour de l’affaire ?

    Ce procès a révélé les dérives tragiques d’une justice aux ordres, lorsqu’elle est détournée au service d’une idéologie intolérante et liberticide. On a appris au cours de l’audience que la police judiciaire a eu l’accord du parquet avant d’interpeller les deux «délinquants». Le procureur a justifié cette expédition par le risque de les voir lynchés par la foule en colère. «Faux !», s’insurge un avocat, témoin de l’attroupement, «la seule foule en colère ce jour-là était devant le commissariat pour exiger leur libération !». Lors de leur inculpation, un magistrat du parquet a tenu des propos affligeants. En apprenant leur foi chrétienne, il leur a conseillé de «changer de pays et d’aller en Europe, car ici c’est une terre d’Islam !».

    Lorsque des magistrats, censés dire le droit et veiller au respect des lois, s’autorisent des mensonges et des dérapages de café maure, cela révèle l’ampleur de la menace qui pèse sur nos libertés. Que ces dérives soient dictées par des convictions idéologiques ou qu’elles répondent aux besoins d’une provocation planifiée par des forces occultes, cela devient suffisamment inquiétant pour alerter notre vigilance. Un motif d’espoir toutefois, la spontanéité de la mobilisation citoyenne contre l’arbitraire. Près de la mosquée de Aïn El Hammam, j’ai entendu un vieillard, connu pour sa piété et sa sagesse, exprimer sa désapprobation avec colère : «S’ils ont mangé durant le Ramadhan ou s’ils ont choisi une autre religion, c’est leur problème avec leur Créateur ! Que viennent faire la police et la Justice ?»

    -Comment expliquer la rapidité de la justice dans ce genre d’affaires alors que le parquet refuse de s’autosaisir dans des affaires bien plus graves, comme les scandales de corruption ?

    Dans les régimes autoritaires, la justice est réduite au rôle d’appendice servile de la logique politico-policière. Avec le religieux qui a, peu à peu, squatté la place du politique, puis du judiciaire, il est plus «gratifiant» pour la carrière d’un magistrat de pourchasser des «délinquants cultuels» au nom de la religion, que de s’attaquer à la corruption au nom de la morale et des lois de la République. Dans le premier cas, les cibles sont issues des couches défavorisées de la société. Dans le second, les parrains sont au cœur du pouvoir. De hauts responsables ont été cités dans la presse pour corruption ou détournement de fonds publics. Les coupables présumés n’ont opposé aucun démenti aux accusations et la justice a détourné le regard.

    -SOS Libertés a lancé, le 10 août dernier, la veille du Ramadhan, un appel au «respect des libertés de conscience». Quelle en a été la portée ? Pourquoi la «classe politique» ne s’est-elle pas solidarisée avec cette initiative ?

    SOS libertés a été créé au printemps 2008, lors des persécutions de chrétiens dans l’Ouest algérien, notamment avec l’affaire Habiba K. de Tiaret qui avait défrayé la chronique. Ce Collectif, qui milite pour «le droit de chaque citoyen de pratiquer le culte de son choix, ou de n’en pratiquer aucun», est un cadre informel ouvert, un cri de ralliement qui intervient pour alerter l’opinion lorsque des libertés sont agressées. Notamment les «libertés orphelines» (comme la liberté de culte), qui ne concernent qu’une infime partie de la population et qui, par conséquent, n’intéressent pas les acteurs politiques.

    A la veille du Ramadhan, nous avons appelé au respect de la liberté de conscience et demandé au gouvernement d’autoriser l’ouverture de cafés et restaurants pour permettre à ceux qui ne jeûnent pas d’exercer leurs droits dans la discrétion. Car si le musulman pratiquant est respectable, le citoyen qui ne pratique pas, ou qui a choisi une autre religion, ne l’est pas moins. A l’Etat d’organiser la cohabitation de tous, en protégeant les libertés de chacun. Avec le procès de Aïn El Hammam et les autres qui sont en cours pour «délit religieux», nous n’avons visiblement pas été entendus.

    -Quelles seraient les vraies raisons de cette recrudescence de l’intolérance ? Est-ce «l’islamisation» rampante de la société ? L’excès de zèle de certains fonctionnaires ? Une «ambiance» de bigotisme imposée ou encouragée d’en haut ?

    C’est un peu la conjonction de tous ces facteurs. Pour «isoler politiquement le terrorisme», le pouvoir avait tenté, dès le début des années 1990, de récupérer les mots d’ordre intégristes, avant d’en devenir le maître d’ouvrage. Aujourd’hui, le piège est en train de se refermer sur la société pour aboutir, au nom d’une «réconciliation nationale» frelatée,à la reddition de l’Etat de droit devant les injonctions des «émirs». Des barons du régime réputés pour une spiritualité de rite Johnny Walker (ce qui, par ailleurs, relève de leur liberté) multiplient les signes ostentatoires de bigoterie pour se conformer aux nouvelles normes sociales. Sur ce terreau, se sont greffées des provocations occultes sur fond de recomposition dans le sérail. Pour donner aux islamistes radicaux de nouveaux gages de «bonne foi» et conforter l’alliance national-islamiste, le pouvoir n’hésite plus, au mépris de la Constitution et des pactes internationaux ratifiés par l’Algérie, à sacrifier les chrétiens et les «mauvais» musulmans, considérés comme des «déviants», dont l’existence même est vécue comme une «offense aux principes de l’Islam».

    -Certains pensent qu’après plus de vingt ans de lutte sécuritaire contre l’intégrisme, il semble que ce dernier ait idéologiquement remporté la partie. Qu’en pensez-vous ?

    En effet, la défaite militaire du terrorisme s’est paradoxalement soldée par une victoire idéologiquede l’intégrisme. Outre des référents idéologiques communs et des passerelles entre le pouvoir et les islamistes, cela renvoie aussi à une prédisposition pathologique du système à récupérer les slogans de ceux qui le contestent avec le plus de virulence, pour se perpétuer. Pour rétablir l’équilibre et imposer le respect de la diversité dans une société plurielle, une seule voie : la lutte sur le terrain. C’est une erreur de croire à un miracle du «segment moderniste» de l’armée pour restaurer les libertés. Il n’y a rien à attendre non plus des puissances occidentales, plus sensibles aux vertus du négoce qu’à la défense de libertés hors de leurs frontières.

    -Le verdict des deux journaliers a été fixé au 5 octobre : une date symbole. Y voyez-vous un quelconque message de la part des autorités ?

    Si message il y a, il est sans doute involontaire. Lorsqu’un corps comme celui de la magistrature assume une déchéance aussi affirmée, il ne s’encombre pas de subtilités.
    Bio express :

    Militant du printemps berbère, Arezki Aït-Larbi a été arrêté le 20 avril 1980 et déféré à la cour de sûreté de l’Etat avec 23 autres personnes. En 1981, il est de nouveau arrêté à l’université d’Alger et passera huit mois en prison. Membre fondateur de la première Ligue algérienne des droits de l’homme, il est arrêté une nouvelle fois en juillet 1985 et inculpé d’atteinte à l’autorité de l’Etat. En février 1989, il est parmi les fondateurs du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD).

    Il démissionne de ce parti en octobre 1991 et entame une carrière de journaliste à L’Hebdo Libéré, puis à Ruptures. Après l’assassinat de Tahar Djaout en mai 1993, il crée, avec un groupe d’artistes et d’intellectuels, le Comité vérité, qui émet des doutes sur la thèse officielle attribuant l’attentat au GIA. Correspondant de plusieurs publications étrangères, notamment Le Figaro, Ouest-France et le Los Angeles Times, les autorités lui refusent une accréditation officielle depuis 1995. On lui doit, l’été dernier, l’ouvrage de témoignages sur le printemps berbère, Avril 80.
    Adlène meddi

  • Sécurité au Sahel et désarmement du Polisario

    l’étau continue de se resserrer autour de l’isolement diplomatique de l’Algérie. Les voisins frontaliers et les grandes puissances veulent agir vite pour rétablir une sécurité durable dans la «zone grise» sahélienne qui s’étend de la Mauritanie au Darfour. Ils ne comprennent plus la schizophrénie et les anachronismes du gouvernement algérien dans l’affaire du Sahara Occidental.

    Les chefs d’état-major et les responsables du renseignement de l’Armée algérienne ont déjà participé à plusieurs réunions de coordination avec leurs homologues sahéliens, alors que Bouteflika n’a toujours pas répondu à l’invitation du président malien Amadou Toumani Touré de réunir un Sommet des chefs d’Etat sur la sécurité au Sahel. 

    Après la reddition des rebelles touaregs, l’ultime entrave qui gêne une action sécuritaire concertée dans la région reste l’armement du Front Polisario et ses accointances avérées avec le terrorisme, les trafics d’armes et de drogue, la contrebande et l’émigration clandestine. 

    Plusieurs études et enquêtes internationales ont dévoilé l’implication des combattants sahraouis dans le terrorisme et l’insécurité qui règne au Sahel. Mais leur impact reste faible parce qu’elles sont soit censurées par les médias algériens, soit noyées dans un discours propagandiste des médias marocains. 

    La Libye et l’Algérie désarment les rebelles touaregs 

    Le dernier fait nouveau qui accentue l’isolement algérien est le revirement intégral du colonel Maâmar Kadhafi, entré depuis quelques années dans une logique de repentance internationale. Le Guide libyen solde l’un après l’autre les dossiers noirs du passif de son règne pour laisser à l’un de ses fils une succession sans tâche, apurée des héritages guerriers et hégémoniques. 

    Jadis allié inconditionnel de l’Algérie, Kadhafi a radicalement pris ses distances. Alors qu’elle était avec Cuba l’un des plus actifs soutiens et fournisseurs d’armes du Polisario, la Libye vient de reconnaître définitivement la marocanité du Sahara. 

    On se rappelle aussi que Kadhafi voulait entraîner la région sahélo-saharienne dans un grand délire sécessionniste touareg en créant une Ligue populaire et sociale des tribus du Grand Sahara, le 10 avril 2006, à Tombouctou. Son objectif était de réunir à terme tout le Sahara en un seul État fédéral. En 2007, les sultans et dignitaires sahariens avaient intronisé Kadhafi «leader des sultans touaregs», en lui remettant le “Tabel du Grand Sultan”, symbole du pouvoir absolu des tribus touaregs. Une délégation avait même été envoyée à Tamanrasset pour solliciter l’adhésion des touaregs algériens. Mais ce projet s’est heurté à l'opposition ferme de l'Amenokal et des notables des Kel Ahhagar du Hoggar et des Kel Ajjer du Tassili. 

    Abandonnant son idée farfelue, Kadhafi a mis un terme définitif à son soutien aux rebelles qu’il a poussé à la reddition. Devenu président de l’Union Africaine, il a exhorté les touaregs à la paix, l'intégration et l'action démocratique. Il a participé à une cérémonie organisée par les tribus touaregs du Niger, Mali et Libye le 6 octobre 2009 à Sebha (sud libyen), où tous les leaders des fronts, mouvements et factions de rébellion ont proclamé la paix totale par l’abandon de la violence, le dépôt des armes, l'intégration dans les sociétés de leurs pays respectifs pour se consacrer au développement. 

    Quelques jours plus tard, le 30 octobre, le stade municipal de Kidal, au nord du Mali, avait réuni plus de 500 personnes, en majorité des notables touaregs venus de Tombouctou, Gao et Kidal, dans le cadre d’un forum consacré à l’unité des rangs de la communauté.

    Le dernier leader touareg récalcitrant, Ibrahim Ag Bahanga, président de l'Alliance des Touaregs du Nord-Mali (ATNM) a décidé de se rallier et appelé au dépôt des armes dans le respect de l’accord d’Alger: “Je m’inscris résolument dans le processus de paix et renonce à l’usage de la violence comme moyen de revendication”. 

    On observe le même sentiment d’apaisement au Niger où le président Mamadou Tandja a décrété le 23 octobre une amnistie aux rebelles touaregs et aux soldats factieux. Cette décision intervient quelques jours après le désarmement des deux fronts rebelles: le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ) et le Front patriotique nigérien (FPN).  

    L'Algérie a toujours joué un rôle très actif dans le processus de paix et de désarmement, et s'est beaucoup investi dans les dialogues entre les rebelles et les pouvoirs de Bamako et Niamey. Elle n'a jamais voulu soutenir à ses frontières sud une nouvelle expérience séparatiste comme celle du Polisario. Peu avant les décisions de désarmement et d'amnistie d'octobre, s'était tenu le 12 août à Tamanrasset une importante réunion des chefs d'état-major d'Algérie, Mali, Niger et Mauritanie.

    L'Algérie vient aussi de participer financièrement à l'armement de l'armée malienne et à un programme de désarmement des populations nomades touaregs et arabes au nord du Mali. Doté d'un budget de 50 millions de dollars, ce programme vise la récupération de 10.000 pièces d'armes.

    Les rebelles touaregs ont vite compris que sans l’accord et le soutien d’Alger et Tripoli, la lutte armée était vaine et qu’ils risquaient de perdre leurs vies, leurs territoires et leurs pâturages au profit des nomades arabes et des communautés noires qui remontent de plus en plus vers le nord pour s’installer en pays touareg. La majorité s’est donc rangée à l’idée d’occuper les postes politiques locaux et de s’acheminer pacifiquement vers des formules d’autonomie régionale déjà partiellement en vigueur. 

    Du Plan Sahel Initiative à l’AFRICOM 

    Fin octobre 2009, le secrétaire d’Etat-adjoint pour le Proche-Orient Jeffrey Feltman avait exprimé son inquiétude lors d’une conférence à l’ambassade des Etats-Unis d’Alger: “Nous sommes inquiets de la question du terrorisme dans cette région. Nous croyons fermement qu’il est de l’intérêt de tout le monde de résoudre le problème de la sécurité au Sahel. Cela ne veut nullement dire que notre intention est de remplacer ces pays dans leur rôle”. 

    Mais les stratèges du Pentagone ont déjà mis en place un plan d’action et d’intervention militaire, commencé en 2002 par le financement d’un programme baptisé Pan Sahel Initiative. Le PSI vise à renforcer la sécurité des frontières sahéliennes et fournir l'entraînement et l'équipement, notamment en interception de communications, à quatre pays: Mali, Mauritanie, Tchad, Niger. Le dispositif s'est étendu à l'Algérie, Tunisie et Maroc, établissant ainsi un pont entre le sud du Sahara et le Maghreb.

    A titre d’exemple, le PSI avait apporté son appui militaire, quand il a fallu rapatrier en 2005 les derniers prisonniers marocains détenus à Tindouf. 

    Puis en février 2007, a été mis en place le Commandement des États-Unis pour l’Afrique (http://www.africom.mil/). Basé à Stuttgart en Allemagne et disposant de personnels affectés aux ambassades et aux missions diplomatiques américaines dans les pays africains, l’AFRICOM coordonne les relations de militaire à militaire entre les Etats-Unis et 53 pays africains, ainsi que leurs organismes de défense et de sécurité. 

    Depuis octobre 2008, l’AFRICOM est devenu un commandement régional unifié, qui a la responsabilité administrative du soutien militaire américain à la politique du gouvernement des Etats-Unis en Afrique. L’AFRICOM avait un budget de 50 millions de dollars pour 2007 et 75,5 pour 2008. Pour 2009, le Département de la Défense avait demandé au Congrès un budget de 292 millions de dollars. 

    Le leadership de l’AFRICOM a été mis en œuvre sans tarder par son chef, le général William Ward, qui avait piloté le 7 février 2007 à Dakar les travaux de la 3e Conférence du Partenariat transsaharien de lutte contre le terrorisme, auxquels ont pris part les chefs d’états-majors et responsables du renseignement du Maghreb (Mauritanie, Maroc, Algérie, Tunisie) et de cinq pays subsahariens (Tchad, Mali, Niger, Nigeria et Sénégal). Une réunion qui s’est soldée par le déblocage d’un budget annuel de 90 millions de dollars pour pourchasser et neutraliser la mobilité des terroristes dans la région. 

    L’activisme américain au Sahel est de plus en plus inquiétant comme le montre cette dernière information révélée par une dépêche de l’AFP du 20 novembre, citant un communiqué de l’ambassade américaine: “Un avion (américain) a fait un atterrissage difficile hier à quelque 100 km de Bamako. (…) L’avion transportait six passagers et trois membres d’équipage… L’appareil venait d’un pays voisin… Il était au Mali pour des raisons liées à la sécurité … Le type de l’appareil ainsi que sa mission n’ont pas été précisés. Mais les Etats-Unis assistent, avec d’autres pays occidentaux, le Mali dans sa lutte contre les combattants d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi)». 

    On sait que là où s’installent des militaires américains naît subitement un terrorisme plus meurtrier, mieux organisé, mieux armé et hyper médiatisé. 

    Cela a commencé dès février 2003 par le kidnapping spectaculaire et inédit de 32 touristes européens au nord du Tassili qui a mobilisé tous les moyens de la 6ème région militaire. 17 d’entre eux ont été libérés par l’armée à Amguid dans le Hoggar. Les 15 autres ont été transférés par les kidnappeurs dans le désert du Mali et n’ont été libérés qu’après le paiement d’une forte rançon. 

    Cette opération très médiatique et lucrative a attiré de nombreux apprentis terroristes et suscité des vocations parmi la jeunesse désoeuvrée du Sahel. Les kidnappings, vols à main armée, trafics en tout genre, assassinats, règlements de comptes se sont multipliés au Sahel et dans le Sahara algérien. 

    En avril 2006, une embuscade meurtrière s’est soldée par la mort de treize douaniers entre Bechar et le sud de Ghardaïa. Des sources militaires rapportent au journal El Khabar qu’un groupe armé a utilisé des lance-roquettes et des fusils mitrailleurs de grand calibre pour exécuter cette opération. Les véhicules transportant les 21 douaniers ont été brûlés durant l’attaque, carbonisant les cadavres. Selon El Watan, les auteurs de l’embuscade ont été interceptés par les forces de sécurité, une dizaine de terroristes auraient été abattus, et une importante quantité d’armement récupérée. 60 kalachnikovs, 10 lance-roquettes, une vingtaine de pistolets et plusieurs caisses de munitions et chargeurs pour les petites armes et les kalachnikovs ainsi que 7 Toyota, dont 3 appartenant aux douaniers. 

    Mais ce n’est que lorsque la Mauritanie a été durement atteinte que tous les observateurs y ont vu une preuve évidente de l’implication d’éléments du Polisario. Le 4 juin 2005, 150 terroristes attaquent une caserne militaire dans la région de Lemgheity. Bilan: 21 morts, dont 15 soldats et 6 terroristes. Le 27 décembre 2007, les terroristes frappent une deuxième fois lorsque trois soldats mauritaniens sont tués dans la région de Ghalaouiya. Le 16 septembre 2008, un bataillon militaire mauritanien est pris en embuscade par un groupe terroriste dans la région de Tourine, 12 soldats sont retrouvés décapités. 

    On sait que le désert transfrontalier entre la Mauritanie, l’Algérie et le Mali a toujours été contrôlé par les combattants du Polisario qui sont chez eux. Il n’y a aucune différence physique, culturelle et linguistique entre les maures et les sahraouis du sud marocain, sud-ouest algérien et du nord-Mali, du fait de leurs liens tribaux et familiaux depuis des siècles.

    Rien de ce qui peut se passer dans cette zone ne peut échapper à la vigilance ou la complicité du Polisario. Des observateurs ont analysé les raisons de ce nouveau changement idéologique et terroriste dans le comportement des sahraouis, confirmé par les révélations des dignitaires du Polisario. 

    La transformation idéologique du Polisario 

    «Certes, nous ne vivons pas dans une île et tout ce qui touche l’Afrique, le monde arabe et le Maghreb nous touche! Il se peut que l’attente, les déceptions, ainsi que les idées ayant cours au Maghreb puissent toucher quelque peu notamment la jeunesse. Il se peut qu’il puisse se trouver de jeunes Sahraouis intéressés par l’islamisme radical », avait avoué Mohamed Abdelaziz, SG du Polisario au journal algérien L’Expression (23/08/2005). (1) 

    Mustapha Bouh dit Al Barazani, ex-Commissaire politique de l'armée du Polisario, a rallié le Maroc en 1991. Il évoque les origines de ce rapprochement d’une partie des militants de son mouvement avec les courants islamistes radicaux: «Tout a commencé à la fin des années 1980. Des étudiants venus des camps de Tindouf et présents dans les universités d’Alger ou d’autres villes du nord y ont rencontré des membres du FIS qui tenaient le haut du pavé dans les facultés à cette époque. Ils ont été contaminés et sont revenus animés par l’idéologie islamiste»

    En 2005, Hametti Rabani, un des anciens dirigeants du mouvement, a fait un constat très sévère sur l’état d’esprit dans les camps. «Le Polisario est en situation d’échec. La majorité des anciens combattants l’ont quitté et se sont reconvertis dans les affaires en Mauritanie. De nombreux dirigeants historiques sont partis également. Restent pas mal de jeunes. Que peut leur dire la direction? Quel espoir peut-elle leur donner? Aucun, le mouvement est dans l’impasse, alors certains, pour ne pas désespérer, se tournent vers la religion, vers Dieu. Ils n’attendent plus rien des chefs du Polisario mais tout de Dieu. Dieu remplit le vide laissé par l’idéologie passéiste de la direction du Polisario». (2) 

    D’autres observateurs sont catégoriques : «La ville frontalière mauritanienne de Zouérate… avait été investie, des dizaines de maisons achetées à des prix très faibles par ailleurs. Elles logeaient des soldats du Polisario qui avaient quitté Tindouf après les inondations de l’hiver précédent. Les chiffres des deux sites concordaient entre 2000 et 3000 hommes. Désœuvrés depuis le cessez-le-feu, totalement désemparés par la politique de leur direction, dégoûtés par les trafics qui touchent même l’aide alimentaire et aggravent la situation humaine dans les camps, les gens du Polisario sont aux abois et cèdent aux sirènes des plus offrants… Cela fait près de 15 ans que cette soldatesque vit dans une situation de ni guerre ni paix. Elle sait d’évidence que la victoire militaire est une chimère. Elle constate que sa direction ne peut aller vers la paix à cause de l’Algérie. Sans issue elle traficote pour vivre. Les jeunes sont aussi l’objet de ce trafic et avant la Mauritanie, le premier pays à avoir saisi des armes ayant transité par le Polisario est  l’Algérie.»  (3) 

    Lors d'une conférence organisée à l'Université de Genève sur la mutation en cours au sein du Polisario, l'exposé d'Aymeric Chauprade a fait l'effet d'une bombe. Ce professeur de géopolitique à la Sorbonne, directeur des études à l'Ecole de Guerre de Paris, rédacteur en chef de la Revue française de géopolitique a affirmé que «l'évolution du Polisario serait en train de le faire basculer vers l'islamisme radical et le terrorisme.» 

    Proche des services secrets français, il estime à: «500 ou 600 vétérans maghrébins d’Afghanistan qui se baladent, après la chute du régime des Talibans, dans cette vaste zone que j'appelle «l'arc intégriste du Sahara»… Depuis quelques années, on observe qu'un certain nombre de mouvements identitaires locaux, qui avaient, du temps de la guerre froide, adopté le marxisme-léninisme comme idéologie transnationale, changent de référentiel idéologique et optent pour l'islamisme radical.» Chauprade est catégorique : “l'essentiel des troupes d'Al Qaïda dans le Sahel est constitué de transfuges du Polisario… le véritable danger reste la possibilité pour les djihadistes de faire de la région un nouvel Afghanistan”. (4) 

    Les états-majors occidentaux sont alertés et sentent que le statu quo sahraoui sert le terrorisme au Sahel. «Le Front Polisario se trouve aujourd’hui dans un état de délitement avancé qui en fait une menace sérieuse pour la stabilité régionale.» 

    On sait depuis plusieurs années qu’un grand nombre de fondateurs et dirigeants influents ont déserté les rangs du Polisario, soit pour rallier le Maroc, soit pour s’installer en Mauritanie ou en Espagne. On imagine donc aisément que les jeunes sahraouis, qui n’ont pas accumulé de fortunes, suivent un chemin plus radical. Tout en s’autonomisant de l'emprise algérienne, ils tombent sous celle d'un parrainage terroriste ou dans la criminalité organisée. 

    Le Polisario fournisseur d’armes et de drogue au Sahel 

    L'implication du Polisario dans le trafic d'armes est devenu une source d’inquiétude principale des pays riverains du Sahel. Après le cessez le feu en 1991, une nouvelle culture de trafic s’est installée dans les camps. Les combattants sahraouis participent activement au commerce d’armes, de carburant et alimentaires où se fournissent terroristes, rebelles, contrebandiers, trafiquants de drogue ou simples nomades. Le Polisario piochent dans ses stocks d'armes fournies notamment par l'Algérie, mais perçoit également des royalties sur le passage des convois d'armes qui traversent le désert en provenance de Mauritanie ou des zones de conflits armés de la région (Tchad, Darfour)

    On parle ainsi de près de 100.000 kalachnikovs en circulation dans la région du Sahel, d'après des estimations officielles. On trouve aussi des mitraillettes Uzi, des mitrailleuses MAG, des mortiers de 60 mm, des lance-roquettes, des grenades et des munitions. Les gros clients sont les groupes terroristes tels que le GSPC devenu Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), mais également, des barons algériens, marocains et africains de la drogue, ou encore des mercenaires recrutés pour la formation militaire d'opposants à des régimes africains.  

    Des armes auraient été volées à plusieurs reprises dans les arsenaux gardés conjointement par la gendarmerie algérienne et des éléments du Front Polisario à Tindouf. Selon des rapports de plusieurs services de renseignement étrangers, ces armes pourraient avoir été volées par Al-Qaïda qui tente d’élargir ses effectifs et son implantation, ou vendues par des membres du Front Polisario. 

    La presse algérienne a souvent rapporté les récupérations d’armes de guerre par la gendarmerie algérienne, comme le 29 octobre dernier où un arsenal a été saisi à Béchar: deux fusils-mitrailleurs, un pistolet-mitrailleur, un appareil GPS, une paire de jumelles, un téléphone satellitaire et près de 4 tonnes de kif. Ce qui constitue l’équipement standard d’un convoi de narcotrafiquants. 

    Selon un rapport de sécurité qui a été présenté à la réunion de Tamanrasset en août dernier, aux commandements des armées des pays du Sahel, le contrôle militaire des frontières internationales dans la région est presque inexistant, du fait de l’insuffisance de moyens et l’étendue des territoires. Le journal El Khabar rapporte que : «l’Algérie a appelé les pays du Sahel à renforcer le contrôle sur le trafic d’armes dans la région, de craintes d‘arrivée d’armes sophistiquées du Darfour, et qui finiront dans les mains de groupes terroristes, via le Tchad ou le Niger».

    Par ailleurs, la sécurité algérienne a fait état de la complicité d’officiers avec des trafiquants. Plusieurs terroristes arrêtés ont affirmé que des officiers subalternes, des soldats, et des membres de la gendarmerie, sont coupables d’avoir aidé des terroristes et des contrebandiers dans les pays du Sahel contre des pots de vin. 

    Le site algeriatimes.net a rapporté en août une information secret défense reprise par les médias marocains, selon laquelle un convoi du Polisario a été pilonné par des hélicoptères de l'armée algérienne à Lahfira et aurait fait huit morts, cinq personnes de la tribu Bouihate, deux de la tribu Foukara et un de la tribu Oulad Dlim. Ce convoi, composé de véhicules tout terrain, a essuyé des tirs alors qu'il se dirigeait vers les antres du désert pour ravitailler en vivres et en armes Katibat El Moulathamine, groupe armé rattaché à l’AQMI. 

    Outre le trafic d’armes, un autre sujet d’inquiétude concerne l’implication du Polisario dans la recrudescence du trafic de drogue, dont il assure la protection dans sa zone d’influence. Selon le responsable régional de l’Office de l’ONU contre la drogue et le crime (ONUDC), les trafiquants sud-américains ont franchi un nouveau seuil en utilisant des moyens de plus en plus importants et sophistiqués. “Un Boeing cargo parti du Venezuela a atterri sur une piste artisanale à 15 km de Gao (nord-est) avant de décharger de la cocaïne et d’autres produits illicites”, a-t-il indiqué à Dakar lors d’une conférence de presse. “Il a ensuite voulu décoller et s’est écrasé le 5 novembre”. La quantité de drogue n’est pas connue mais “un Boeing peut transporter 10 tonnes de cocaïne”. La carcasse de l’avion “a été incendiée par les trafiquants pour faire disparaître toute trace. Mais les numéros de référence ont été pris, une enquête est en cours sur le propriétaire. On ne sait pas depuis combien de temps cela dure, on ne peut pas dire si c’est le premier ou le dernier vol de ce type”, a-t-il précisé. “Mais cela pourrait être considéré comme un nouveau mode opératoire et c’est inquiétant”. Il n’y a pas de couverture radar dans cette zone, située à un millier de kilomètres de la capitale Bamako. 

    Une étude très détaillée sur la nouvelle géopolitique de la cocaïne entre la Colombie et le Sahel sous-entend l’implication évidente du Polisario dans les batailles pour le contrôle des routes transsahéliennes et transsahariennes ouvrant le trafic de drogues illicites et des armes vers le Maghreb et l’Europe, qui se déroulent actuellement dans un contexte de faiblesse et d’effondrement d’Etats aux pouvoirs fragilisés. «La présence de terroristes dans le Sahel et le Sahara, et leur implication dans le trafic d’armes pour financer des attaques contre les Etats de la région, représente une menace importante sur la sécurité de l’Afrique et de l’Europe… Il est aujourd’hui à craindre que viennent se superposer aux nombreux problèmes géopolitiques préexistants en Afrique, les conséquences d’un accroissement du trafic de drogues illicites sous forme de répétition du modèle caribéen, du modèle mexicain ou du modèle colombien, voire d’une combinaison inédite propre au continent… L’Afrique émerge comme une plaque tournante prometteuse, forte de routes déjà tracées par des trafics d’armes, de migrants clandestins, et la présence de groupes mafieux régionaux.» (5) 

    L’Algérie est en première ligne du narcotrafic qui transite pour l’Europe. La Gendarmerie nationale a encore déploré dernièrement la mort de deux gendarmes, tués lors d’un accrochage avec les narcotrafiquants qui ont eu recours à l’usage d’armes de guerre. Les barons de la drogue algéro-marocains opèrent entre Tindouf et Béchar avec des armes lourdes achetées au Sahel et montées sur des Toyota Station achetées ou volées en Algérie. 

    Qu’attend l’Algérie pour désarmer le Polisario ? 

    Selon des sources dignes de foi, le général Ahmed Gaid Salah, chef d'Etat major de l'ANP s'est rendu en fin du mois d'août à Tindouf juste après la tenue de l’importante réunion de Tamanrasset des commandements militaires du Sahel. Il a délivré un avertissement à Mohamed Abdelaziz et ses adjoints: “Les milices du Polisario sont devenues un véritable terreau de trafic de drogue, de denrées alimentaires et d'immigration clandestine, chose qui inquiète sérieusement les observateurs internationaux qui considèrent désormais le sud algérien comme une terra nullus”, (territoire sans maître).

    Les camps de Tindouf voient défiler depuis quelques mois des officiers algériens qui effectuent des missions d’inventaire, pour chiffrer avec précision les disparitions d'armes dans l'arsenal du Polisario. 

    «L’Algérie donnait des armes sans compter» a révélé Semlali Abadila, ancien membre de l’armée du Polisario de 1980 à 1983 qui a rallié le Maroc. Lorsque les relations entre les deux pays se réchauffent, «l’Algérie coupe le robinet». Mais à la moindre friction diplomatique, l’Algérie reprend son soutien au Polisario en lui apportant les armes dont il a besoin pour renforcer ses manœuvres militaires. 

    Au fil du temps, le coût exorbitant des manœuvres militaires a incité l’Algérie à ne plus «prêter» les blindés et engins lourds que le Polisario exhibait fièrement devant les délégations étrangères. On peut voir sur les archives du site de l’Agence de presse sahraouie (http://www.spsrasd.info) que les dernières démonstrations de force remontent à 2000 avec six manœuvres militaires, et sept en 2001. Le Polisario faisait défiler plusieurs unités blindées, l'artillerie lourde, la DCA et des bataillons d'infanterie motorisée… prêtés par l’ANP. 

    Le coût global de chaque manœuvre militaire variait entre 800.000 et 1.000.000 de dollars, selon l’utilisation de munitions, grenades, etc … L’Algérie dépensait annuellement, pour les entraînements et démonstrations du Polisario, plus que le budget du HCR en faveur des camps. Ces manœuvres ont finalement desservi les intérêts de l’armée algérienne en pleine lutte contre le terrorisme au nord, comme l’a avoué l'ambassadeur du Royaume Uni à Alger, Graham Hand Stewart au quotidien algérien le Matin du 12/9/2002: «Nous sommes réticents à vendre des armes à l'Algérie. Je dois dire que nous restons attentif que les armes que nous vendons à l'Algérie n'aillent ailleurs. Au Sahara occidental, comme cela a été le cas par le passé». (6) 

    C’est ainsi qu’un embargo a été décrété contre l’Algérie sur plusieurs types d’équipements sophistiqués, comme la vision nocturne, etc… C’est peut-être une coïncidence, mais depuis 2002 il n’y a pratiquement plus de démonstrations et manoeuvres militaires à Tindouf. 

    Composée de sept régions militaires, elles-mêmes divisées en plusieurs compagnies (katibas), l’armée du Polisario présente des signes d’essoufflement évidents. «La seconde région militaire, la plus puissante sur le plan de l’armement, qui contenait dans le passé 2.000 membres, n’en a aujourd’hui que 700 ou 800», selon Semlali Abadila. Même constat pour les autres régions, dont les effectifs se sont effondrés pour ne plus compter que 200 ou 300 combattants chacune. 

    Avec tous les dissidents du Polisario qui ont rallié le Maroc, l’armée marocaine tient à jour un inventaire du potentiel militaire existant, peut-être plus détaillé que celui de l’armée algérienne. (7) 

    Le Maroc ne croit plus aux menaces utopiques de reprise des combats par le Polisario. Il est aujourd’hui hyper protégé par les grandes puissances qui ne permettront jamais qu’il soit agressé. Les généraux algériens le savent pertinemment, mais ils ne savent pas comment sortir politiquement de cet héritage de la guerre froide, une tragédie inutile, créée depuis plus de 35 ans, sur la souveraineté d’un désert aride de 270.000 km².

    Est-il encore opportun de laisser à des sahraouis instables un armement qui peut à tout moment finir entre des mains terroristes et se retourner contre les intérêts de l’Algérie? La diva séparatiste de Laâyoune, Aminatou Haider, a fait plus de mal pacifiquement à elle seule à la diplomatie marocaine que tous les dirigeants du Polisario et leur armement réunis. 

    La situation sécuritaire dans le Sahel a atteint un tel degré de complexité, de nuisance et de convoitises qu’il ne faudra pas s’étonner si un beau jour les stratèges occidentaux décident d’y installer des bases militaires. Et s’ils ne l’ont pas encore fait, c’est peut-être qu’ils sont encore occupés par leur présence en Irak et en Afghanistan. 

    L’isolement algérien vient du mépris affiché par Bouteflika à l’égard des chefs d’Etat voisins avec qui il n’entretient pratiquement aucune relation (Maroc, Mauritanie, Mali, Niger, Tchad). Ce comportement est totalement inapproprié au statut de leadership géopolitique de l’Algérie au Sahara, et au respect de sa souveraineté à ses frontières. L’armée algérienne n’a aucun intérêt à laisser s’installer l’armée d’une puissance étrangère au Sahel, qui risque de briser l’équilibre du prolongement géo-démographique du Sahara au Sahel et de ses nomades. (8)

    Elle se doit de mettre un terme à toute source de déstabilisation terroriste émanant du sol algérien. Le désarmement du Polisario et la fermeture des camps de Tindouf sont devenus des impératifs de sécurité nationale. 

    Saâd Lounès 

    24 novembre 2009 

    (1) http://www.lexpressiondz.com/article/2/2005-08-23/28914.html 

    (2) http://www.esisc.org/documents/pdf/fr/le-front-polisario-une-force-de-destabilisation-regionale-412.pdf 

    (3) http://www.lagazettedumaroc.com/articles.php?id_artl=14859&n=546&r=2&sr=852 

    (4) http://www.lavieeco.com/politique/5324-linquietante-connexion-polisario-al-qaida.html 

    (5) http://www.temoust.org/evolutions-recentes-de-la,12037 

    (6) http://www.algeria-watch.org/farticle/sale_guerre/steward.htm 

    (7) http://www.maroc-hebdo.press.ma/MHinternet/Archives_653/html_653/moyens.html

  • Polisario, la coûteuse imposture algérienne

    Le conflit artificiel du Sahara Occidental est odieusement coûteux pour le Maroc mais aussi tout le Maghreb et toute l’Afrique de l’Ouest. (1) 

    Comment en est-on arrivé là ? C’est la faute d’un coupable et d’un imposteur. Le coupable c’est évidemment le colonialisme français et espagnol. L’imposteur c’est le pouvoir algérien qui a fait du Polisario une marionnette dont il ne peut plus se débarrasser, et des camps de Tindouf une prison à ciel ouvert. 

     La gourmandise française sur le Sahara a élargi au maximum les frontières de la colonie algérienne au détriment des protectorats marocain et tunisien qui les ont vainement contestées. Si ce n’était l’occupation espagnole du Sahara Occidental, les frontières de l’Algérie française auraient certainement été poussées jusqu’à la côte Atlantique. (2)

     Après l’indépendance de l’Algérie, le «contentieux territorial» algéro-marocain débuta par la guerre des sables en 1963 et se termina par l’Accord frontalier du 15 juin 1972, qui fut par la suite ratifié en 1989 par le Parlement Marocain et enregistré à l'ONU en 1991, conformément à l'article 102 de la Charte des nations Unies. (3)

    Affaibli par deux tentatives de coups d’Etat, le roi Hassan II reconnut donc officiellement et définitivement les frontières algériennes en échange d’un soutien du président Boumediene pour la récupération du Sahara Occidental encore occupé par l’Espagne. 

    L’entente pacifique qui régnait entre les deux pays frères ne résista pas à l’esprit de la guerre froide, alors à son apogée, lorsque l’Espagne décida de quitter les territoires sahraouis en 1976. L’influence soviétique, les formateurs du KGB et l’activisme cubain ont considérablement radicalisé les contradictions algériennes écartelées entre la révolution socialiste antimonarchiste et l’unité maghrébine. (4)

    Mais ce n’est pas une excuse. Le pouvoir algérien, qui a su tenir tête à la puissance française, aurait pu aussi résister au bloc socialiste en mettant l’intérêt commun de la paix au Maghreb au-dessus de tout. 

    C’est ainsi que la SM infiltra le Front Polisario fondé par des sahraouis comme El Ouali Mohamed Essayed, mort au combat le 9 juin 1976 (5), et des étudiants marocains anti-monarchistes comme Mohamed Ben Abdelaâziz, dont le père était sous-officier marocain. Indéboulonnable SG du Polisario et président du sigle RASD, il a fait le vide autour de lui.

    La majorité des fondateurs sahraouis du Polisario ont déserté le front et rejoint le Maroc, comme Mustapha Barazani pour qui «les intérêts de l’Algérie préconisent que le conflit s’éternise… elle ne veut même pas l’indépendance du Sahara, elle veut que le Sahara reste un problème pour le Maroc». C’est exactement ce que l’ex-chef d’état-major Khaled Nezzar avait déclaré à La Gazette du Maroc en 2003 : “L’Algérie n’a pas besoin d’un nouvel Etat à ses frontières.” 

    L’incompréhensible entêtement marocain à refuser le référendum d’autodétermination ne peut occulter le rôle négatif du régime algérien que des dirigeants historiques du FLN n’ont pas hésité à condamner.

    Comme l’ancien président du GPRA Ferhat Abbès : «Ce poignard planté dans le dos de la communauté maghrébine est la plus scandaleuse des aventures. C’est un crime perpétré contre l’unité et la paix nord-africaines». (L’indépendance confisquée, 1984). 

    Ainsi que l’ancien président Ben Bella, d'origine marocaine : «Du point de vue historique, le Sahara Occidental est le prolongement historique du Maroc. Toutes les dynasties du Maroc ont eu des liens avec le Sahara… L’Algérie n’a aucun intérêt à faire éclater le Maroc» (Journal marocain L’Opinion du 24 janvier 1987). 

    Le 5 octobre 1963, Bouteflika, ministre des AE, déclarait à Oujda sa ville natale : «Le peuple algérien n’a pas oublié l’attitude du Maroc lors de la guerre d’Algérie. Chaque algérien se considère au Maroc comme chez lui, tout comme chaque marocain est chez lui en Algérie».

    C’est le même Bouteflika, devenu Président depuis 1999, qui refuse de rouvrir les frontières terrestres fermées en 1994.

    Saâd Lounès

    25 décembre 2007 

     

     

    (1) http://www.telquel-online.com/368/couverture_368.shtml

    (2)  Histoire des frontières algériennes

    (3) http://untreaty.un.org/unts/144078_158780/1/6/10334.pdf

    (4) Histoire secrète du Front Polisario

    (5) El Ouali voulait intégrer Tindouf à la RASD

    http://camps-sequestres.org/  

    http://www.lavage-de-cerveau.com/

  • Rente gazière et Plus-Value Fiscale

    L'indexation sur le prix du baril a détourné la rente gazière 

    Les gouvernements algériens assistent en spectateurs aux sourdes batailles sur le partage de nos rentes pétrolière et gazière entre profits des multinationales et plus-values fiscales. Soumis depuis plus de 20 ans à une instabilité politique chronique, notre pays s’est retrouvé démuni de toute politique industrielle stratégique de défense de ses intérêts sur ses ressources en gaz qui sont bradées depuis 40 ans.

    Dans un monde où les oligarchies industrielles militaires et pétrolières sont la source du pouvoir, aussi bien chez les pays producteurs que consommateurs, le marché mondial du gaz n’échappe pas à leur influence. C’est à travers les cheminements intercontinentaux des gazoducs que se mêlent les obligations de sécurité nationale et énergétique, service public et rentabilité commerciale.

    Contrairement au pétrole, il n’y a même pas de place pour les petits acheteurs et spéculateurs. C’est un terrain réservé aux très grandes sociétés, aux poids lourds industriels.  Dans ces conditions, peut-il réellement y avoir un marché concurrentiel? Alors que le marché pétrolier s’est mondialisé, celui du gaz reste majoritairement régionalisé et astreint à des relations bilatérales dans des contrats à long terme. Mais le développement du gaz naturel liquéfié (GNL) a changé la donne, et les flambées et les chutes du baril ont dévoilé le manque à gagner des formules d’indexation de prix. 

    Une énorme rente gazière 

    La première chaîne mondiale de transport de GNL est celle qui achemine en 1963, le gaz naturel de Hassi R'Mel à l'usine de liquéfaction d'Arzew puis le GNL en Angleterre à Canvey Island (jusqu'en 1985) et en France à Fos-sur-Mer où il est regazéifié et injecté dans le réseau de distribution. 40 ans plus tard, près de 66 % du gaz commercialisés par Sonatrach proviennent toujours du gisement gazier géant de Hassi R’Mel. Quant au développement du pôle gazier du Sud-Ouest (Reggane, Touat, Timimoun, Hassi-Mouina), les champs développés en partenariat entre Sonatrach et quatre compagnies européennes (Gaz de France, Total, Repsol, et Statoil), vont entrer en production en 2011-2012…. juste à la fin du prochain mandat présidentiel. C’est dire l’énorme enjeu du potentiel gazier algérien… qui justifie à lui seul le statu-quo politique à la tête de l'Etat. 

    Sonatrach prévoit d’exporter 85 Gm3/an d’ici à 2012 et plus de 100 Gm3/an à partir de 2020 vers l’Europe. À ce titre, la compagnie s’est engagée à 36% dans la réalisation de deux gazoducs sous-marins devant relier l’Algérie à l’Espagne (projet Medgaz) et à l’Italie (projet Galsi), privant ainsi le Maroc et la Tunisie de récupérer une infime partie de la rente gazière en évitant les droits de passage par leur territoire. (1)

    Par contre le mégaprojet gazier GNL intégré de Gassi Touil, initialement confié aux firmes espagnoles Repsol et Gas Natural, a été carrément saboté. Les espagnols voulaient retarder sa réalisation tant que le gazoduc Medgaz ne serait pas opérationnel et les contrats de livraison sécurisés. 

    Sonatrach a annoncé un programme d’investissement 2007-2011 de 45 milliards de dollars (?), soit 9 milliards de $/an, dont 67% seront consacrés à l’amont pétrolier et gazier. L'effet d'annonce répété par Chakib Khelil sonne comme un rappel aux puissants de ce monde pour un soutien au maintien de Bouteflika à la tête de l'Etat. Personne, ni expert, ni université, ni contrôle parlementaire, ni parti, ni syndicat n’a jamais songé à vérifier la fiabilité de ces montants astronomiques que s’arrogent un nombre restreint de sociétés comme Halliburton.

    Le récent scandale de la société mixte algéro-américaine Brown Root et Condor (BRC) a révélé à quel point les contrats du secteur étaient des pompes à fric prenant des avances colossales sur nos rentes pétrolière et gazière avant même l’entrée en production des puits. Il faut savoir qu’à Sonatrach, une soudure d'un tuyau, un serrage de boulon, et même une simple plaquette de présentation du rapport annuel est sous-traitée en devises fortes à une société étrangère. 

    En passant de 8 exportateurs en 1991 à 15 en 2007, et un prix de marché supérieur à 4 $/MBtu, la chaîne de liquéfaction du gaz est devenue rentable et concurrentielle. Grâce au développement du GNL des mécanismes entre offre et demande se sont mis en place dans des marchés spot et peuvent justifier la fin des relations bilatérales à bas prix. 

    Sortir du carcan de l’indexation 

    L’emballement du marché pétrolier et la faible incidence sur le prix du gaz ont mis à nu le manque à gagner des contrats gaziers à long terme dont a été victime l’Algérie. Le Pdg de Sonatrach, Mohamed Meziane, a enfin annoncé sa ferme intention d’y renoncer, car ils «empêchaient Sonatrach de bénéficier de la hausse du pétrole». Il a indiqué que son entreprise comptait réduire la durée des contrats gaziers à moins de 5 ans. 

    Ce nouvel état d’esprit remet en selle l'idée de création d'un cartel du gaz dans le style OPEP au prochain Forum du gaz qui se réunira à Oran. Ce sera la sixième réunion ministérielle depuis la création du Forum des quinze pays exportateurs de gaz en 2001 (Algérie, Egypte, Emirats arabes unis, Indonésie, Iran, Libye, Malaisie, Nigeria, Norvège, Oman, Qatar, Russie, Trinidad et Tobago, Venezuela).

    Lors d'une réunion au Caire, le ministre égyptien du Pétrole, Sameh Fahmi, avait lancé un appel pour ne plus indexer les prix du gaz sur ceux du pétrole:«Il faudrait opter pour un marché plus libre et plus mature. Ce qui aboutit à des prix plus stables. Cela exige une révision sérieuse des mécanismes de détermination des prix … Je sais que cela n'est pas sans risque, mais si on ne le fait pas, la situation sera pire», avait avertit Fahmi.

    Le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, avait déclaré plus tard que l’Algérie allait proposer “une étude sur la tarification du gaz”, estimant son prix “sous-évalué”Les raisons historiques de l’indexation du gaz sur le pétrole n’existent plus. Le marché des combustibles n’est plus dominé par le mazout et, dans la plupart des pays européens, on utilise dorénavant plus de gaz que de fioul pour le chauffage domestique, les fours industriels et les centrales électriques. 

    L’histoire de l’indexation du prix du gaz sur les produits pétroliers, conçue dans les années 60-70 peut prêter aujourd’hui à sourire. Alors que le gaz naturel est une énergie propre directement utilisable sans transformation, ni raffinage, il a été d’emblée comparé à l’énergie concurrente la moins chère. Le fioul et le gasoil étant des produits bas de gamme issus du raffinage du pétrole, la répercussion du prix du baril est longue à se faire sentir en raison des stocks. Des formules «secrètes» d’indexation fixées dans les contrats d’approvisionnement à long terme de 20 à 25 ans, se basant sur la moyenne des derniers 6 à 9 mois du prix des produits concurrentiels (gasoil ou fioul) permettent de «lisser» les variations de prix en les décalant dans le temps. 

    En outre le prix initial contractuel du gaz découle d’une approche dite «netback»: on part du prix final souhaité, c’est-à-dire le prix du fioul substituable au gaz, et on retranche les coûts de tous les intermédiaires qui le séparent du marché final (transport, stockage, distribution et …taxes) pour en déduire le prix du gaz en tête de puit. Le prix ainsi obtenu était considéré «généralement supérieur aux coûts réels d’extraction du gaz». La valeur netback du gaz ainsi calculée était en fait la part minime de la rente gazière concédée au producteur. (2) 

    Même la législation algérienne continue de protéger le culte du secret des contrats gaziers. L'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT) et la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (C.R.E.G) publient des statistiques sur les ventes de gaz «sous respect de la confidentialité de chacun des contrats et avenants». Les premiers contrats arrivés à expiration fin 90-début 2000 ont été renouvelés sans remise en cause des formules d’indexation désavantageuses, mais en supprimant les clauses de destination pour les remplacer par des clauses de flexibilité. Cela donne à l’acheteur la possibilité de procéder à des opérations de trading comme celles ayant consisté par GDF à réexpédier des cargaisons de GNL algérien aux Etats-Unis lorsque les prix flambaient sur les marchés spot. L’acquéreur peut ainsi revendre ses achats excédentaires et concurrencer son fournisseur avec son propre gaz. 

    Cette flexibilité a multiplié les opportunités de gains spéculatifs. A tel point que le stockage est devenu un lieu de transfert de la rente gazière. Le gaz naturel peut être stocké sous forme gazeuse dans divers réservoirs naturels: gisements de gaz ou de pétrole épuisés (425 dans le monde, principalement aux Etats-Unis), nappes aquifères (85 dans le monde), cavités salines (40 dans le monde), mines abandonnées (4 dans le monde). Depuis 2000, grâce à ses sites de stockage, l’Europe est en mesure de faire face à des ruptures d’approvisionnement de 9 mois avec la Russie et de 20 mois avec l’Algérie. Cette nouvelle stratégie de stockage chez les clients attire aussi les producteurs. Gazprom négocie des capacités de stockage avec la France, l'Autriche, le Royaume-Uni et la Belgique. Sonatrach négocie aussi un projet de stockage de gaz aux Etats-Unis. 

    Vers un prix de référence du gaz 

    Le marché mondial du gaz se trouve aujourd’hui dans une situation duale, avec d’un côté des prix spots directeurs sur les marchés américain et britannique alors que les marchés européen et en partie asiatique conservent le principe de l’indexation sur les produits pétroliers. Les principales places des marchés spot sont: 

    - Henry Hub (New York Mercantile Exchange) aux Etats-Unis, - AECO (Natural Gas Exchange) au Canada, 

    - Heren (British National Balancing Point), - Zeebruge Hub (Belgique), 

    - IPE (International Petroleum Exchange) Londres Depuis la dérégulation des marchés gaziers aux États-Unis et au Royaume-Uni, le prix directeur du gaz naturel est défini par les prix spots à court terme qui reflètent l’équilibre offre/demande du marché. Même des multinationales actionnaires dans des puits de gaz, et soucieuses d’augmenter leurs profits, plaident aussi en faveur de marchés gaziers libres, dont les prix ne seraient pas liés à d’autres énergies. Exxon prévoit que l’essor du commerce de GNL favorisera la concurrence avec le gaz naturel et que le prix de cette énergie se basera de plus en plus sur ses propres fondamentaux. 

    Le marché international du gaz est en train de se mettre en place avec trois ou quatre prix régionaux fortement corrélés, à l’image du marché pétrolier, sous l’impulsion des États-Unis qui représentent 25% des échanges mondiaux. Même en légère augmentation, le prix du gaz dans l'Europe communautaire reste faible par comparaison au marché américain où les cours du gaz sont relativement élevés. 

    Aux États-Unis, l’année 2000 marque un réel tournant que personne n’avait anticipé : le prix du gaz a atteint progressivement plus de 5 $/MBtu contre 2 à 3 $/MBtu avant cette date. Il a dépassé les 7 $ en 2005. En Asie, depuis 2000 il s’établit autour de 5 $/MBtu contre une fourchette de 4/5 $ auparavant. Il s’est rapproché de 6 $ en 2005. 

    En Europe, après avoir évolué entre 2 et 3 $/MBtu, le prix du gaz se situe depuis 2000 à plus de 4 $/MBtu. Il s’est rapproché des 6 $ en moyenne sur 2005. Le tableau ci-dessous reproduit les prix moyens annuels indexés dans les contrats de Sonatrach depuis 10 ans. On constate une différence de 1 à  2 $/MBtu avec les prix des marchés spot, aggravée par la forte dévaluation du dollar. 

    Sur une stricte base d’équivalence énergétique, on peut estimer le manque à gagner du gaz algérien comme suit: - pour un brut à 20 $/baril équivalent à 3,7 $/MBtu, le prix du gaz était d’environ 2,5 $/MBtu - un prix de 50 $/baril justifiait un prix autour de 8,6 $/MBTU, alors qu’il était à moins de 4 $/MBtu - 60 $/baril  équivaut à 11 $/MBtu, alors qu’il s’est situé à moins de 7 $/MBtu On imagine aisément les pertes de prix quans le baril avait atteint 150 $. Des experts ont estimé que pour une quantité équivalente d’hydrocarbures exportés, la rente pétrolière est environ deux fois et demie plus importante que la rente gazière. 

    Le transfert de la rente en plus-value fiscale 

    Les prix des carburants à la pompe se sont envolés au rythme de la flambée du baril. Les distributeurs ne respectent même plus le temps de latence du roulement des stocks. Les prix augmentent au jour le jour, selon la cotation du baril, en maudissant publiquement les pays de l’OPEP, avec la complicité passive des pouvoirs publics. Et pour cause, les grands gagnants de cette inflation sont les Etats puisque la plus grosse part du prix est constituée de taxes, jusqu’à près de 80%. C’est ce qu’on appelle la plus-value fiscale. Il en va de même pour les prix de détail du gaz et de l’électricité dont les proportions fiscales restent floues. Ces plus-values fiscales servent évidemment à financer les énormes déficits budgétaires, en partie dus aux dépenses militaires.

    C’est essentiellement pour cette raison financière que le marché du gaz est devenue la première préoccupation du G8, de l’OTAN et de l’UE.   Ne pouvant plus agir sur le prix du baril, les occidentaux s’inquiètent de la création d’un cartel du gaz qui va aboutir inéluctablement à un prix libre et concurrentiel. Ils mettent en avant leur sécurité énergétique, alors que leur seule préoccupation est le maintien d’un niveau élevé de plus-value fiscale en freinant la hausse des coûts d’approvisionnement. Les grandes manœuvres ont déjà commencé avec les opérations de fusion-cession-acquisition, comme celle de GDF-Suez, dont l’objectif est de s’accaparer le maximum de puits de gaz et de faire des économies d’échelle sur les coûts de distribution. Le but est de gérer les arbitrages entre coût d’approvisionnement, profits et plus-values fiscales pour déterminer des prix de vente supportables par les consommateurs.   Selon l'AIE, sur l'année 2000, le prix de tête de puits a représenté 34% du prix du gaz pour le consommateur domestique, alors que le transport comptait pour 19% et la distribution aux clients, 47%. C'est donc ce dernier coût qui représente la plus grande part du prix final payé par le consommateur. Avant 2000 et la hausse des prix du gaz, le prix de tête de puits représentait seulement 10 à 15% du prix final au consommateur.  A titre d’exemple, le président français Sarkozy a justifié les récentes augmentations du gaz par GDF (près de 10% en 6 mois) par l’indexation du prix du gaz sur le marché pétrolier dépendant de l’OPEP. Seul un article du Canard Enchaîné (16-04-2008) a remis en cause un tel mensonge, sachant que Gaz de France a réalisé en 2006 les meilleures performances de son histoire, avec un excédent brut opérationnel de 5 milliards d’euros et un résultat net de 2,3 milliards €, en croissance de 29 % par rapport à 2005, tout en augmentant ses investissements de 38%.

    Pour les associations de consommateurs, il est difficile de savoir si les augmentations sont justifiées: “Gaz de France dit perdre beaucoup d'argent sur les tarifs régulés, mais il y a une opacité sur le calcul des prix, il n'est pas public“. GDF se défend de son côté en expliquant que ce calcul est confidentiel car “'il contient des informations sensibles“. En clair, l'entreprise ne tient pas à ce que ses concurrents et ses clients sachent combien elle paye son gaz.

    Malgré leurs promesses de lier le prix consommateur du gaz aux fluctuations du marché pétrolier, les Etats européens ont refusé de baisser les prix après la chute du marché pétrolier engrengeant ainsi un maximum de recettes fiscales. L’autre facette du transfert de la rente en une plus-value fiscale totalement injustifiée consiste dans l'incroyable cadeau fiscal concédé aux sociétés pétrolières et gazières qui travaillent depuis des années en Algérie alors qu’elles ne sont pas considérées comme «un sujet fiscal algérien». Elles sont de fait exonérées, ainsi que leurs sous-traitants, de la TVA, des droits de douane et en partie des charges sociales. Une aberration qu’il serait opportun de chiffrer et à laquelle il est urgent de mettre un terme. 

    La concurrence Gazprom-GDF 

    Après des décennies de communisme pur et dur, les Russes se sont convertis au grand capitalisme pur et dur. Le groupe gazier Gazprom, détenu à 51% par l’Etat, est devenu l'entreprise la mieux valorisée en bourse dans le monde. Aucune société n'a rassemblé autant de capitaux que Gazprom, dépassant l’américain Exxon Mobil qui avait repris le titre de première capitalisation boursière mondiale au chinois PetroChina en mars 2008. Des analystes financiers estiment que la capitalisation boursière de Gazprom, qui détient 30% des réserves mondiales prouvées de gaz naturel, pourrait encore tripler d'ici 2012. La valeur de Gazprom a été multipliée par 32 en six ans, grâce à la hausse du prix de son gaz, imposée à ses voisins d’Ukraine, Géorgie et Bélarus et sur son marché intérieur. La grille tarifaire de Gazprom sur le marché russe a été révisée pour facturer 25% en plus les livraisons aux ménages en 2009, +30% en 2010 et +40% en 2011. 

    Depuis son premier mandat présidentiel en 2000, Vladimir Poutine a fait de Gazprom sa priorité, le symbole du renouveau de l'économie russe. Il a doté le groupe d’un véritable gouvernement d’entreprise dont le patron Dimitri Medvedev, président du conseil de surveillance, a été élu à la présidence de la Russie… et de nommer Poutine premier ministre comme pour mieux démontrer que le pouvoir réel ne se situe pas dans les privilèges protocolaires, mais dans la sphère de décision économique. Poutine a fermement marqué son territoire en fixant les frontières à ne pas dépasser par Dick Cheney et les américains en Asie Centrale. Après le bras de fer avec ses voisins de l’ex-Union soviétique, Gazprom a signé un accord quasi-exclusif pour exploiter les grands gisements gaziers du Turkménistan. Alors que les américains et les turcs avaient entrepris des démarches parallèles à Achkhabad pour ressusciter le projet américain de 1997 de gazoduc trans-caspien visant à livrer le gaz turkmène à l’Europe via la Turquie. 

    C’est dans l’optique de cette stratégie d’unir les intérêts des producteurs gaziers que Gazprom a tenté un rapprochement avec Sonatrach en 2006 qui a affolé l’UE et a été presque assimilé par l’OTAN à une déclaration de guerre. Mais l'accord de coopération Gazprom-Sonatrach signé en août 2006 s'est terminé en août 2007 et n'a débouché sur aucun projet concret, selon le PDG de Sonatrach. Tout en avouant que “les russes participent aux appels d'offre sur le projet de gazoduc de 4.000 kilomètres Transalia, qui reliera le Nigéria à l'Algérie pour l'approvisionnement européen et acheminera 20 à 30 milliards de m3 par an”. Une telle annonce n’est pas de nature à rassurer les européens et en particulier Gaz de France. Face au stratège Poutine, Sarkozy et Gaz de France font tout pour écarter le géant Gazprom et conserver leur influence sur le gaz algérien datant de l’indépendance et la découverte de Hassi R’Mel. Gdf a déjà conclu avec Sonatrach un accord d’une durée de 20 ans pour commercialiser en Espagne 1 milliard de m3 de gaz par an sur les 8 milliards de m3 qui seront acheminés dès 2009 par le gazoduc Medgaz, dont Gaz de France est partenaire à 12 %. En bénéficiant d’une confortable durée d’approvisionnement et d’un prix indexé, Gdf va renforcer sa position sur le marché européen du gaz naturel… et concurrencer Sonatrach qui a toutes les peines du monde à se faire accepter sur ce marché espagnol. Gaz de France est également présent dans l’amont algérien, où il détient les droits d'exploration et d'exploitation des hydrocarbures sur le permis du Touat, dans le bassin de Sbaa. 

    Sarkozy veut faire de Gdf le fer de lance de la consolidation de la rente gazière en le fusionnant avec le groupe privé Suez. Le groupe Gaz de France emploie plus de 50.000 personnes dans 30 pays et réalise plus de 27 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Il exploite le plus long réseau de transport de gaz (31.610 Km) et gère le plus long réseau de distribution (185 000 Km) en Europe. Il détient la 2ème capacité de stockage en Europe avec12 sites de stockage (9 en aquifère et 3 en cavités salines) représentant une capacité utile de plus de 9 milliards de m3 en 2006, soit près de 20 % de la consommation annuelle française.  2ème opérateur européen de terminaux méthaniers avec 2 terminaux en service, le Groupe dispose d’une capacité de regazéification de 17 milliards de m3 par an. 

    Gdf intervient aussi dans l’électricité d’origine nucléaire. C’est ce qui a incité le candidat Sarkozy à faire à l’Algérie une proposition de marchand de tapis qu’on peut qualifier aujourd’hui d’indécente: «la technologie nucléaire contre des puits de gaz». Il doit être bien informé sur notre incapacité à maîtriser seul cette technologie, vu que tous les investissements consentis dans ce domaine, avec le Commissariat à l’Energie Atomique, ont été sabotés. Les réacteurs de Draria et Aïn-Oussara sont devenus des gadgets qui ne servent même pas à la formation. Sarkozy doit aussi savoir que quelques-uns de nos experts nucléaires ont été assassinés par des «terroristes», d’autres se sont exilés et d’autres encore se sont recyclés en gérants de cyber-café ou en marchands de brochettes. Il faut donc tout reconstruire pour doter le pays de réacteurs qui produiront de l’électricité quand le pétrole et le gaz s’épuiseront. C’est apparemment ce qu’envisage de faire le gouvernement avec des partenaires russes, chinois, indiens… sans marchandage. D’autant plus que d’immenses espaces de notre Sahara peuvent se transformer en «plantations» de centrales nucléaires, sans risques pour les zones urbaines, et peuvent même exporter de l’électricité. 

    La vision néo-coloniale de l’UPM 

    Lorsqu’un prétendant essaie de séduire une riche héritière bien pourvue et bien dodue et qu’elle s’y refuse, il va tenter d’organiser les noces à son insu avec la complicité de sa famille et de ses voisines pour la mettre devant le fait accompli et lui passer la bague au doigt. C’est un peu ce qu’envisage de faire Sarkozy avec l’Algérie et son projet attrape-nigaud d’Union pour la Méditerranée «dont l’Algérie doit être un acteur majeur». Il a tout fait pour attirer Bouteflika dans le guet-apens de la réunion du 13 juillet qui devait sceller l’UPM dont il ne faut pas faire semblant d’ignorer son contenu réel. Sarkozy avait dévoilé à Tunis le fond de sa pensée purement coloniale. D’un côté une protection assurée aux régimes autoritaires et anti-démocratiques d’Afrique du Nord pour «renforcer la sécurité et freiner les flux migratoires». D’un autre côté une vision élitiste : «avec notre technologie et votre main d’œuvre nous pourrons lutter contre l’Asie». Il avait omis d’ajouter «avec le gaz algérien» pour barrer la route à la Russie.

    Ce discours symbolise le projet messianique dont se croit investi Sarkozy pour maintenir l’Afrique du Nord sous l’emprise économique européenne contre les concurrents russe et chinois, et normaliser ses relations avec Israël. Dans cet espace méditerranéen mouvementé depuis des millénaires par des conflits religieux, civilisationnels et coloniaux, aucune sauce n’a jamais pris. Ni le processus de Barcelone, ni le Forum méditerranéen, ni les accords d’association de l’UE, ni la politique de voisinage, ni les rencontres des 5+5,… ni même l’Union du Maghreb et la Ligue arabe.

    En vertu de quoi, Sarkozy détiendrait-il une nouvelle formule magique? Il veut marcher plus haut que ses talons alors qu’il n’a ni l’envergure de De Gaulle, ni le charisme de Chirac qui se sont bien gardés de s’engager dans une telle aventure. Sentant bien les réticences algériennes à l’habillage de l’UPM, et laissant Sarkozy s’embourber seul, des membres de l’UE changent leur fusil d’épaule et «souhaitent développer avec l’Algérie une relation stratégique dans le domaine de l’énergie». Une véritable course contre la montre s’est donc engagée entre l’UE et la Russie autour de la rente gazière algérienne. 

    La situation économique et sociale d’Afrique du Nord prouve qu’elle n’a rien gagné dans ses relations avec l’Europe alors qu’elle lui fournit de l’énergie, de la main d’œuvre qualifiée à bon marché et qu’elle lui sert de défouloir touristique. Après 40 ans de «coopération» avec l’Europe, le dernier rapport de l’OCDE sur l’Algérie note que «l’industrie publique a perdu 80% de son potentiel depuis 1989…  et la croissance reste tributaire des hydrocarbures à hauteur de 46% du PIB». 

    Que l’Algérie n’adhère pas à l’idée de l’UPM, c’est presque devenu une évidence. Mais qu’elle soit incapable d’en dissuader ses voisins maghrébins, c’est un drame. Elle n’a rien à gagner à rester isolée. Non seulement l’Algérie ne doit pas adhérer à cette UPM, mais elle doit aussi convaincre les autres pays d’Afrique du Nord de ne pas s’y laisser embarquer. Le projet de l'UPM a été proposé parce que l'UMA est inopérante et le pouvoir algérien en est en grande partie responsable. Il est toujours temps de changer de politique, et penser à créer un ou deux terminaux de GNL sur l’Atlantique pour ouvrir de nouvelles routes du gaz aux gisements du Sud-ouest. 

    Saâd Lounès 

    (1) Gazoducs MEDGAZ et GALSI: la trahison maghrébine de Bouteflika

    (2) Exemple de formule gazière : 

    P = Po + A x (G-Go) + B x (F-Fo) 

    où : P = prix mensuel d’achat du gaz au producteur, 

    Po = prix initial déterminé en «netback» à la mise en oeuvre du contrat, 

    G / F = prix moyen sur 3, 6 ou 9 mois du fioul domestique G, du fioul lourd F.

    (la moyenne permet d’atténuer les hausses ou les baisses des cours du marché pétrolier) ; 

    A / B : coefficients d’équivalence énergétique.

  • L’impôt visa rapporte 1 milliard d’€ par an à l’UE

    le visa c'est comme le loto? la francaise des jeux,ca raporte mieux !!!!!!! sur le dos des africans pauvres ,tout le monde est basé sur l'esclavage

    «Le demandeur de visa est appelé à comparaître en personne». C’est ainsi que les sites visafrance.org citent à «comparaître» le quémandeur de visa comme un suspect devant un tribunal consulaire. Le choix du terme n’est pas fortuit, ni un lapsus involontaire. On retrouve explicitement cette expression «comparution personnelle» dans tous les documents officiels traitant des problèmes de visa. (1) 

     La réglementation européenne sur les visas utilise un langage judiciaire, policier et militaire à outrance. Quand on lit le «Programme européen 2007-2013 de contrôle des frontières», on croirait lire le scénario d’un film tragi-comique hollywoodien. L’absurdité de la systématisation technologique du contrôle des voyageurs vire à la caricature.

     On y trouve pêle-mêle “technologie d’authentification biométrique, passeports sécurisés à lecture optique, titres de séjour et vignettes électroniques, capteurs d’empreintes mono et multi doigts, comparateur d’encre spécifique, détection de documents falsifiés, liaisons haut débit des réseaux consulaires, base de données alphanumériques VISABIO interfacée avec le VIS, détecteurs spécifiques de présence humaine, maillage de surveillance et d’identification, veille littorale permanente par la chaîne sémaphorique, patrouilleurs de haute mer, radars haute fréquence, drones aériens et de surface, surveillance satellite quotidienne, …” (2)

      Tout citoyen du monde a le droit de circuler librement et éprouve le besoin de quitter momentanément son pays, bouger, changer d’air, faire du tourisme,… Pourquoi ériger des obstacles à ce désir de voyage à certaines catégories de citoyens du monde et pas à d’autres. 

    Des millions d’européens visitent la plupart des pays arabo-africains sans visas, sans frais, sans tracasseries administratives, sans perte de temps, sans même dire Salam Alikoum.  Il serait peut-être temps que les gouvernements du Sud se dressent énergiquement contre ces dérives unilatérales, insultantes et inhumaines de confinement des citoyens afro-arabes par l’obstacle insurmontable du visa Schengen. 

     Racisme institutionnel et islamophobie de l’Union Européenne 

     Deux chercheurs européens ont disséqué dans une excellente étude la politique discriminatoire de l’Union Européenne sur les visas. «Le visa n'est pas un instrument technique, ni une stratégie de gestion des frontières. Il est d'ordre politique. C'est à travers le visa qu'on tient à distance les étrangers indésirables. C'est à travers lui qu'on définit pour l'espace Schengen une liste de pays ennemis dont on tient à se protéger.» (3)

    Tout citoyen soumis à l'obligation du visa est considéré comme un suspect d'immigration clandestine, voire comme un terroriste. Son désir de voyager est interprété comme un désir d’émigrer ou de commettre un crime. Il est perçu comme un risque surtout s'il est jeune, étudiant, chômeur, pauvre ou démuni de ressources stables et prouvées. Pour définir sa cartographie du visa, lUE prend en considération trois catégories de critères: 

    - Immigration illégale: maîtrise des flux migratoires, séjours irréguliers, refus d'entrée sur le territoire, mesures d'éloignement, blocage des filières d'immigration clandestine et de travail clandestin, sécurité des documents de voyage, accords de réadmission, … 

    - Ordre public: coopération policière, typologies de criminalité, menaces à l'ordre public, sécurité intérieure, lutte contre le terrorisme, … 

    - Relations internationales : choix du régime de visas,  qualité des relations de l'UE avec des groupes particuliers de pays, cohérence régionale, position particulière d'un Etat membre, solidarité des Etats membres, critère de réciprocité, … 

    Finalement, on ne sait plus si le visa sanctionne l’individu en particulier ou est un instrument de relations internationales? L’octroi du visa pour un voyageur est-il dépendant de l'appréciation de son pays comme menace? Ou bien un pays devient-il menaçant parce que ses ressortissants veulent le fuir? On entre là dans une dialectique complexe entre le risque idéologique d'un pays et le risque migratoire de ses citoyens. 

    C’est notamment le cas très paradoxal du citoyen honnête et paisible d’un pays à risque qui se retrouve soumis à un visa draconien quelles que soient ses qualités personnelles (palestinien, libanais, algérien, afghan, irakien,…). Le fait de vivre dans un pays où existent des minorités dangereuses est considéré comme un délit potentiel. 

    Il en va de même des pays à fort taux migratoire. On empêche des individus de faire du tourisme ou visiter naturellement leurs familles ou leurs amis, parce que soupçonnés d'être tous volontaires potentiels à l'immigration clandestine. 

    La cartographie du visa Schengen fixe une limite entre les amis et les ennemis. Les critères effectifs de choix des pays ennemis relèvent purement de «racisme institutionnel et d’islamophobie». La carte des 44 «pays amis» de l’UE, exemptés de visas, est celle du «peuplement blanc». Par contre, la carte des 133 pays dont les ressortissants sont soumis à un visa recouvre clairement l'Afrique, le Moyen-Orient (excepté Israël) et une large partie de l'Asie. (3)

    Il est donc clair que les critères de danger migratoire concernent les peuplements arabe, noir ou asiatique. Les critères consulaires qui mêlent immigration, criminalité, terrorisme, idéologie ou religion ne sont pas cohérents. Ils relèvent de la peur de déstabilisation des identités nationales européennes blanches… par un islam conquérant, une négritude envahissante ou un péril économique asiatique. 

    L’idéologie du visa Schengen est une idéologie de guerre. Elle constitue un nouveau syndrome des fléaux et crimes contre l’humanité dont est coutumière l’Europe comme l’inquisition, l’esclavagisme, le colonialisme, les guerres mondiales, les pogroms, la déportation… 

    La politique ségrégationniste européenne provoque des milliers de victimes afro-arabes qui se noient en mer en voulant atteindre les rivages européens, ou sont «parqués comme des bêtes» dans des Centres de rétention avant leur déportation vers leurs pays d’origine. 

    La scandaleuse traçabilité des demandeurs de visa 

    L’Union Européenne a créé en 2004 un Système d'Information sur les Visas (VIS) permettant l'échange et l’accès des données entre les gouvernements des Etats membres et leurs autorités de sécurité intérieure. La mise en œuvre du VIS a débuté dans les «zones à risques migratoire et sécuritaire» en Afrique du Nord et Proche-Orient. (4) 

    Le VIS repose sur une architecture centralisée et comprend le «système central d'information sur les visas» (CS-VIS) en réseau avec une interface nationale (NI-VIS) dans chaque Etat membre. Selon les estimations, le VIS peut traiter les données de 20 millions de demandes de visa par an, y compris les empreintes digitales, et les stocker pour une période théorique de conservation de 5 ans.  Il est prévu à terme le stockage de tous les éléments d'identification biométriques et alphanumériques dans les vignettes de visa et les titres de séjour sur une puce électronique, directement lisible par un terminal informatique policier. 

    Le VIS avait pour objectif initial et affiché de lutter contre la fraude documentaire et le «visa shopping» (dépôt de demandes multiples auprès de plusieurs Etats membres). Mais son but véritable est de renforcer la sécurité intérieure en fichant les demandeurs de visa ainsi que les personnes et organismes qui les invitent. Les renseignements enregistrées dans le VIS sont les données alphanumériques du demandeur, les visas demandés, délivrés, refusés, annulés, retirés ou prorogés; ses photographies et empreintes digitales; les renseignements des personnes ou organismes adressant l'invitation ou prenant en charge les frais de subsistance durant le séjour. 

    Le VIS est ainsi devenu un outil international de «Renseignements Généraux» permettant aux Etats membres de l’UE, grâce aux visas demandés qu’ils soient accordés ou non, de constituer toutes sortes de fichiers politique, économique, patronal, syndical, associatif, scientifique, culturel, sportif, médiatique, etc… Le VIS renforce la traçabilité des déplacements des porteurs de visas biométriques qui peuvent pour différentes raisons attirer l'attention de services intéressés. 

    Face aux réticences parlementaires d'exempter les enfants de moins de six ans de la prise d'empreintes digitales, le Gouvernement français s'y est opposé en soulignant la nécessité de prendre les empreintes des enfants le plus tôt possible, en prétextant la lutte contre les trafics d'enfants. Même les titulaires de passeports diplomatiques, de service ou spéciaux sont concernés par le fichage VIS. Il est préconisé que les exemptions doivent rester exceptionnelles et ne concerner que les chefs d'Etat ou de gouvernement… sur lesquels les fichiers de renseignement sont déjà bien fournis. 

    Quand on sait quelles sont les types de personnes les plus aptes à se procurer facilement les visas, on en conclut vite que toutes les élites des nomenklaturas, l’intelligentsia, leurs progénitures, leurs protégés, leurs contacts, leurs relations et leurs déplacements seront fichés. 

    Grâce à cette redoutable efficacité qu’offre le VIS, l’UE pense maintenant à la création de consulats européens communs, sous forme de «centres communs de traitement des demandes de visa». Ne voyant pas d'intérêt à juxtaposer des consulats multiples pour délivrer un document identique dans des conditions similaires, les européens préparent des réformes juridiques, en particulier de la Convention de Vienne qui ne prévoit pas le cas de représentation diplomatique commune à plusieurs Etats. 

    D’autre part, l’UE envisage un recours à des prestataires extérieurs sous forme d'externalisation pour la réception du public et l’enregistrement des demandes, comme cela se pratique déjà dans certains pays (Russie, Chine, …). Le coût de cette externalisation sera à la charge du demandeur de visa et viendra s’ajouter à l’impôt visa de 60 €. 

    Cela fait déjà plusieurs années que les Etats-Unis et l’Europe se concertent dans leur stratégie de stigmatisation, confinement, flicage des citoyens du Sud, pour des objectifs non avoués. Ils ne se gênent même pas à monter des mises en scène de «tentative d’attentas» pour justifier «l’application immédiate» de mesures drastiques déjà élaborées. 

    Ce fut le cas au Royaume-Uni en 2006 pour aboutir à l’interdiction de toutes sortes de liquides dans les salles d’embarquement et à bord des avions. Depuis décembre 2009, le transport aérien est placé sous le coup d’une nouvelle psychose suite à une supposée tentative d'attentat par un nigérian sur un vol reliant Amsterdam à Detroit, aux Etats-Unis. Au point qu’un autre africain constipé a provoqué une alerte générale du FBI et de l’US Air Force parce qu’il avait trop tardé dans les toilettes d’un avion. 

    La France veut aussi exiger immédiatement, comme les USA, la fourniture par une liste de pays à risques, dont l’Algérie, de nouvelles informations personnelles sur les voyageurs dès la réservation du billet d’avion (identité, moyen de paiement, adresse, téléphone, e-mail, agence de voyage). 

    Si on suit la logique de ces trains de mesure, les citoyens de pays à risque ne tarderont pas tous à voyager bientôt en caleçons menottés à leurs sièges. 

    L’exagération et l’absurdité de cette tension permanente est mise en exergue par un directeur de recherche du CNRS: «A chaque fois qu'il y a un accident de la route ou un fraudeur fiscal, personne n’en conclut qu'il faut modifier complètement le code de la route ou la législation fiscale. C'est pourtant ce qui se produit en matière de politique d'immigration.» (5)

    Le Pacte Européen sur l’Immigration et l’Asile prévoit la généralisation du système des visas biométriques à compter du 1er janvier 2012. Le VIS constitue une humiliation de l’UE contre les Etats listés en les considérant comme incompétents à contrôler la sécurité de leurs propres citoyens. Pourtant la délivrance d’un passeport est déjà en soi un acte de procédure policière dont sont exclus les criminels. La sortie du territoire national est également soumise à une vérification systématique sur le terminal policier de la PAF. 

    La constitution de fichiers de police et la prise d’empreintes digitales sont du ressort du pouvoir régalien et judiciaire d’un Etat. Laisser d’autres Etats procéder à ces pratiques policières sur son propre sol relève d’un abandon de souveraineté nationale et d’une atteinte à la protection de la vie privée de ses ressortissants. 

    Contingentement des visas 

    Le visa constitue une exception pour entrer sur le territoire européen. Selon les statistiques de l’Organisation Mondiale du Tourisme, 480 millions de touristes visitent l’UE chaque année, dont seulement 10 millions sont soumis à l’obligation du visa, soit 2%. 

    La France, première destination touristique mondiale avec 80 millions de visiteurs ne délivrent que 2 millions de visas par an, soit seulement 2,5% des touristes qu’elle reçoit. L’Allemagne délivre un peu moins de 2 millions de visas pour une réception de 25 millions de touristes, soit 8% des visiteurs. Depuis quelques années, les pays de l’UE limite la délivrance des visas à une politique restrictive de quotas annuels. C’est ce qui explique que la diminution du quota de visas de certains pays, comme l’Algérie, est destinée à compenser une augmentation pour d’autres pays, comme la Russie, Chine, Turquie, Maroc. 

    Ce durcissement européen a dégoûté les commerçants maghrébins et africains les poussant à aller jusqu’au Moyen-Orient ou en Asie faire leurs achats. Les cadres qui veulent s’expatrier se détournent de l’Europe et optent pour l’Amérique du Nord. Mais cela a aussi provoqué une recrudescence des demandes d’asile venant de pays pourtant stables et puissants comme la Russie, Chine, Pakistan… 

    On assiste aussi à une explosion des mariages mixtes pour contourner l’obstacle consulaire et obtenir plus facilement un visa en qualité de conjoint d’européen, ou carrément la double nationalité. Rien qu’en France, les mariages mixtes ont doublé depuis 1996. La hausse est particulièrement visible avec le Maghreb, +487%, ou la Turquie, +656%. 

    Ankara, qui frappe aux portes de l’adhésion à l’UE, ne cesse de réclamer la suppression du visa européen. La dernière levée des restrictions à la libre circulation dans la zone Schengen, accordée le 19 décembre aux Serbes, Macédoniens et Monténégrins, a profondément irrité la Turquie: “Il est inacceptable que certains pays des Balkans qui en sont à l'étape initiale du processus d'adhésion et n'ont pas entamé leurs négociations, se voient accorder le privilège Schengen et pas la Turquie”, a réagi le ministre turc des affaires étrangères. Les acteurs économiques turcs déplorent la ségrégation européenne qui permet de laisser circuler librement leurs marchandises, alors qu’eux doivent passer par le visa pour leurs voyages d'affaires. 

    L’injustice est encore plus criante pour les maghrébins voisins immédiats de l’Europe confrontés aux pires tracasseries alors que la «dette coloniale» est loin d’être soldée. Le sénateur socialiste Louis Mermaz rappelle que la France a des devoirs historiques particuliers, vis-à-vis du monde de la francophonie. Il raconte cette anecdote du président Boumediene qui, recevant Valéry Giscard d'Estaing en voyage officiel en 1974, lui avait tenu ce propos: «Vous avez voulu faire la France de Dunkerque à Tamanrasset, donc comprenez que mes compatriotes veuillent circuler librement». (5)

    Les maghrébins et africains ont d’abord participé aux deux guerres mondiales avec l’Armée Coloniale d’Afrique pour libérer la France occupée. Ensuite, ils ont contribué à la reconstruction d’après-guerre par une immigration de travail célibataire et masculine qui se retrouvait seule dans les foyers et renvoyait l'essentiel de sa rémunération au pays, ne gardant quasiment rien pour vivre ni pour ses loisirs. Cette émigration aurait pu aboutir à une réussite économique, comme pour les émigrés portugais qui ont contribué à la modernisation du Portugal. Ou les émigrés espagnols qui ont participé au décollage économique de l'Espagne grâce à leurs mouvements financiers. Mais l’Europe, en persistant à soutenir les dictatures africaines et arabes, a contribué à entraver toutes les amorces de  développement économique de ces pays d’émigration. 

    L’Europe vieillissante peine à assurer le renouvellement de ses générations. Ses pays perdront, dans les vingt ou trente ans à venir, des millions d'habitants et donc, des millions de bras. Selon le Word population Forum, l’Europe devrait accueillir en moyenne 800.000 immigrés légaux par an au moins jusqu’en 2050. 

     

    En vertu de quoi, les maghrébins et africains seraient-ils écartés, au profit de pays lointains par une politique restrictive de visas, de ces gros besoins de l'immigration en Europe… Parce qu’ils sont musulmans ou noirs? Le refus de régulariser des travailleurs «sans papiers» pourtant reconnus et déclarés par leurs employeurs est en soi une réponse cinglante du cynisme européen.

     

    Un consul général de France en Afrique a parfaitement résumé le sentiment du continent noir: «dans le contexte africain, le visa pour la France est encore perçu comme un droit moral dont chacun disposerait en raison de l’histoire… les refus sont souvent ressentis comme la violation d’un droit historique». (5)

    Le coût exorbitant de l’impôt visa Schengen 

    Au 1er janvier 2007, les frais de dossiers pour l’instruction des visas Schengen sont passés de 35 à 60 euros.  Pour le Royaume-Uni ils sont de 63 livres (93 €), et pour les USA de 100 dollars (73 €). A ces frais de dossier, s’ajoutent des «frais de service» de 20€. 

    Le calcul est vite fait. L'espace Schengen accorde 10 millions de visa par an, auxquels il faut ajouter 15 à 20% de visas refusés mais pour lesquels les frais ne sont pas remboursés. Soit 11,5 à 12 millions de demandeurs de visa qui paient 80€. Le montant de l'impôt visa s'élève donc à environ 1 milliard d'€/an. Cet impôt visa payé par des particuliers des pays demandeurs est versé directement au budget des Etats européens. Une partie seulement de cette manne financière est reversée au fonctionnement des consulats.

    A titre d’exemple en France, «le budget du ministère des affaires étrangères ne bénéficie que de 50% du produit de la recette des frais de dossiers de demandes de visas, ce qui constitue un progrès par rapport à une période récente où les services des visas ne bénéficiaient pas d’un droit de retour automatique sur les frais de visas». (4)

    Ce montant fiduciaire n’est pourtant que la partie visible du coût exorbitant de la procédure des visas que supportent les pays demandeurs. Sans même faire un calcul économique, on imagine aisément l’énorme gâchis du temps perdu à réunir tous les documents exigés, la gymnastique financière pour se procurer des devises au marché noir et prouver ses moyens de subsistance, les frais de déplacement pour «comparaître personnellement» vers les consulats, la mobilisation solidaire autour du demandeur de visa, l’absentéisme sur les lieux de travail, etc… 

    L’injustice est d’autant plus scandaleuse que les touristes européens qui se rendent par millions dans la plupart des pays afro-arabes ne sont pas soumis à cette obligation du visa. Le voyageur européen peut réserver simplement son billet et son séjour de chez lui par téléphone ou Internet et se rendre directement à l’aéroport, sans perdre une seule seconde à «demander une autorisation de voyager». C’est le cas pour aller dans des pays réceptifs comme la Turquie qui reçoit 25 millions de touristes/an, l’Egypte (10 millions), le Maroc (7 millions), la Tunisie (7 millions) qui n’imposent pas de visa aux européens. 

    Ces pays fortement dépendants de l’activité touristique n’ont jamais pensé à «récupérer» d’une façon ou d’une autre auprès de ces voyageurs l’impôt-visa payé par leurs citoyens. La moindre des décences devrait inciter l’Europe à exempter des frais de visa les ressortissants de ces pays paisibles, hospitaliers et coopératifs. L’Europe richissime devrait aussi penser à restituer cet impôt visa aux Etats pauvres. 

    Ces millions de touristes européens confirment bien l’effet «cocotte-minute» existant dans tous les pays du monde et ce besoin irrésistible de transhumance de tout être humain pour sortir de sa routine quotidienne, aller respirer ailleurs, se ressourcer, prendre du recul pour un nouveau départ. 

    Tous les malheurs de l’émigration clandestine, les décès par noyades, les drames personnels et familiaux, les humiliations devant les consulats n’existeraient pas si les individus pouvaient circuler sans visa en toute légalité simplement avec leurs passeports, aller, revenir, repartir de leurs pays librement sans contraintes. 

    Saâd Lounès 

      (1)    https://dz.visasfrance.org/help.php#insurance_requirement 

    (2)   Programme pluriannuel 2007-2013 de contrôle des frontières terrestres 

    (3)    Elspeth Guild et Didier Bigo, «Le visa: instrument de mise à distance des indésirables», Cultures & Conflits, 49/2003

    (4)    Rapport d’information de l'Assemblée nationale française sur la politique européenne des visas (n° 3764 du 21/02/2007)

    (5)   Rapport de la commission sénatoriale d’enquête sur l’immigration clandestine (n°300 du 6/4/2006)

     

     

     

     

  • Kidal, 49ème wilaya d’Algérie

    «Quand je parle du nord du Mali, c’est comme si je parlais de l’Algérie. Gao, Tessalit et Kidal sont pour moi la dernière wilaya de votre pays», a déclaré le président malien Amadou Toumani Touré au quotidien El Watan. (1)

    Il a joute: «Ce sont des régions très pauvres. Il n’y a pas de routes, de centres de santé, d’écoles, de puits, de structures de base pour la vie quotidienne. En fait, il n’y a rien. Un jeune de cette région n’a aucune chance de pouvoir se marier ou réussir sa vie, sauf peut-être de voler une voiture ou de rejoindre les contrebandiers. Alors, donnons-leur une chance pour qu’ils ne prennent pas les armes. Je n’ai pas manqué de dire à mes amis algériens de ne pas oublier que cette région est une wilaya de votre pays vu les relations étroites qui lient nos deux populations. Il faut qu’il y ait une vaste coopération dans le domaine du développement, qui reste la seule parade contre toutes les menaces… Pour gérer ces menaces, il faut que l’Algérie sache qu’elle a une wilaya de plus qui est Kidal.» (2) 

    Cette étonnante déclaration du président malien n’a suscité aucune réaction d’une classe politique algérienne comateuse, ni aucun commentaire d’une presse qui évoque souvent terrorisme et contrebande dans cette région du Sahel… sans jamais y mettre les pieds.  Il est temps de faire une virée dans cette 49ème Wilaya d’Algérie. 

     Entrée libre au pays Touareg 

    On peut accéder au nord du Mali par trois villes frontalières. Borj Baji Mohktar, Timiaouine et Tinzaouatine distantes chacune de près de 700 kms de Tamanrasset. A part une centaine de kms goudronnée de Tamanrasset à Silet, le reste des parcours est constitué de pistes mal bornées et peu fréquentées dans un désert hostile. En dehors de ces pistes conventionnelles, il n’est pas du tout recommandé de s’aventurer sur les 1376 km de la frontière algéro-malienne héritée de la colonisation, sans aucun «accident géographique», dans le désert du Tanezrouft. (3) 

    La puissance coloniale avait arbitrairement coupé le pays Touareg en fonction des points d’eau, zones de pâturage et tribus. C’est ainsi que des «frontières artificielles et administratives» ont séparé les «territoires de parcours» des Touaregs Ihaggaren et Ajjer pour l’Algérie, des Touaregs des Ifoghas et Azawed au Mali, et ceux de l’Aïr au Niger. (4) 

    En vertu du fait accompli colonial, les Touaregs ont obtenu le droit de traverser librement «les frontières de leur pays». Il est difficile de faire autrement quand on sait que beaucoup d’entre eux n’ont aucun papier d’identité. Alors qu’une grande partie de ceux installés en Algérie se sont fait établir de faux papiers d’identité. C’est ainsi que lorsqu’on approche de la frontière algéro-malienne, on est surpris par la liberté de circulation. Chacun est libre de se présenter ou non aux postes de la police aux frontières ou aux douanes, aussi bien du côté algérien que malien. Lorsqu’on pénètre en territoire malien, on peut même cacheter son passeport dans n’importe quelle ville jusqu’à Gao ou Tombouctou à l’entrée comme à la sortie. On peut même choisir une date selon sa convenance moyennant un supplément. 

    La ville frontalière la plus fréquentée par les personnes et les marchandises est Borj Baji Mokhtar distante de 17kms du village malien de Khalil, creuset de tous les trafics et toutes les transactions à l’abri des regards des autorités qui ferment ostensiblement les yeux. Depuis Khalil on peut accéder aux trois régions du nord Mali à dominante Touareg : Kidal, Gao et Tombouctou. Peuplées essentiellement d’éleveurs nomades Touaregs et Okba-Kounta et de commerçants Maures, ces régions sont de plus en plus envahies par les ethnies noires venant du sud du fleuve Niger, notamment les Sonraï et les Bambara. 

    Tous les Touaregs rencontrés dans les villages de Tessalit, Aguelhok, Kidal affirment : «nous sommes des Algériens». Joignant le geste à la parole, certains exhibent leurs papiers d’identité et les cartes grises de leurs véhicules immatriculés en Algérie. Si on organisait maintenant un référendum d’autodétermination, la majorité voterait pour une intégration à l’Algérie. 

    Lorsqu’on parcourt les 900kms qui relient Borj Baji Mokhtar à Gao en passant par Kidal, c’est comme si on faisait un voyage dans le temps. Ces régions ont 40 ans de retard sur l’Algérie. Pas de route goudronnée, pas de poteaux électriques, des constructions sommaires en terre, etc… 

    L’aveu du président malien ATT est vérifié : le gouvernement malien n’a pratiquement rien fait pour ces régions… et le gouvernement algérien non plus. 

    Tamanrasset entre tourisme et dépotoir commercial 

    Pratiquement toutes les marchandises commercialisées au nord Mali proviennent d’Algérie. Une partie est déclarée à la douane algérienne dans le cadre des échanges par troc ou d’opération d’exportation par «passavant». Mais en raison des tracasseries douanières et du bakchich, la majeure partie des marchandises passe la frontière sans déclaration. En fait, c’est un pourcentage non négligeable de la production nationale qui est exporté. Dans cette immense brousse d’élevage sans agriculture et sans industrie, les produits algériens assurent la survie des populations. L’absence de route goudronnée jusqu’aux frontières a défiguré la ville de Tamanrasset en la transformant en «dernier dépotoir commercial», alors qu’elle est prédestinée à être un haut lieu du tourisme mondial.  Un nombre incalculable de dépôts commerciaux se sont créés pour stocker les marchandises en transit vers le Niger et le Mali. Les commerçants et les éleveurs nomades de ces pays viennent régulièrement s’approvisionner avec leurs camions et Toyota bâchées. 

    Dans le grand projet de la Transsaharienne lancé par Boumediene, seul le goudronnage de la route Tamanrasset-In Guezzam va bientôt être réceptionné. Mais le projet de goudronnage de la route menant à Borj Baji Mokhtar depuis Reggane n’a pas encore été réalisé et celui de Tamanrasset n’est même pas budgété. 

    Pour l’Algérie, il devient urgent et vital d’achever ce projet de Transsaharienne pour créer des comptoirs commerciaux en zone franche à Borj Baji Mokhtar, Timiaouine et In Guezzam afin d’aider au développement du pays Touareg au Mali et au Niger et mettre fin à la rébellion, la contrebande et au terrorisme. (5) 

    Il est historiquement utile de rappeler qu’avant la colonisation, la ville de Tamanrasset n’existait pas. Elle fut crée en 1905 par le
    moine-soldat Charles de Foucauld qui construisit sa chapelle près de l’oued Tamanrasset. Les comptoirs commerciaux entre l’Afrique blanche au nord du Sahara et l’Afrique noire se situaient dans les villes Touaregs de Tombouctou, Gao, Agadez, …. 

    Les walis et la rente du carburant 

    Parmi les marchandises exportées, il y en a une qui fait l’objet d’un trafic insensé organisé par et pour les notables du régime algérien, c’est le carburant qui alimente tout le Nord du Mali. Le carburant de Naftal est fourni par des contrebandiers aux centrales électriques de Tessalit, Agelhok, Kidal, et à une multitude de magasins de détails qui le revendent par jerrycan pour les voitures ou bouteilles pour les motos. Dans toute la région Nord, il n’y a qu’une seule station service à Kidal… fermée la plupart du temps. Les deux «ordonnateurs de la rente» de la fraude de carburant sont les walis d’Adrar, Messaoud Jari et de Tamanrasset, Abderrahmane Boubakar. (6)

    Lorsque Jari était en poste à Tamanrasset, il a bloqué plusieurs projets de stations service qui avaient pourtant obtenu l’agrément du ministère de l’Energie. Deux stations réalisées à In Salah et Tamanrasset et prêtes au service n’ont toujours pas obtenu l’autorisation de vendre le carburant. D’autres attendent toujours la délivrance du permis de construire.  Par contre, Jari a facilité l’ouverture de trois stations à In Guezzam pour un député FLN et le fameux contrebandier Hadj Bettou, ainsi qu’un certain Moulay El Qaïm utilisé comme prête-nom. Lorsque Jari a été muté à Adrar, ce même Moulay El Qaïm l’a suivi pour réaliser deux stations à Borj Baji Mokhtar et au km 400 sur la route de Reggane, et a obtenu l’agrément pour réaliser une 4ème station à Timiaouine. 

    La livraison de carburant dans les wilayas d’Adrar et Tamanrasset s’effectue par convois de la compagnie Naftal une fois par mois. Lorsque les convois démarrent d’Adrar ou d’In Salah, le réseau téléphonique est saturé d’appels et une procession de véhicules chargés de fûts vides démarre du Mali et du Niger. Les deux walis sont tellement préoccupés par la maximisation de la rente du carburant qu’ils ont transformé les chefs de daïra de Borj Baji Mokhtar, Tinzaouatine, In Guezzam en «pompistes» chargés de gérer le quota de carburant qu’ils réservent dans les stations Naftal aux habitants autochtones en leur délivrant des bons de rationnement drastique de 140l/mois. 

    Les stations d’In Guezzam et de Borj ne servent le carburant qu’au «prix rentier», de 10.000 DA le fût de 200l pour le gas-oil, et 12.000 DA pour l’essence, soit 50 à 60 DA/l, alors que le prix à la pompe est de 13.70 DA et 22 DA. Au Mali, le gas-oil est revendu en détail à 100 DA/l, et l’essence à 120 DA/l. La rente du carburant varie donc de 80 à 100 DA, partagée entre les «grossistes» algériens et les revendeurs maliens. Lorsque la population locale proteste, Moulay el Qaïm crie à tue-tête qu’il n’est pas le seul à encaisser et donne même le pourcentage des parts attribuées à chaque dépositaire d’une autorité.

    La récente révolte populaire de Tinzaouatine camouflée par la presse sous prétexte d’immigration clandestine, concernait en fait le rationnement de carburant. Les autorités ont rapidement et discrètement relevé de ses fonctions le chef de daïra trop gourmand. Pour mieux voir l’organisation de la fraude, il suffit de se poster à Khalil où défilent carrément des camions citernes. Le plus gros gestionnaire de ce trafic est un certain Mohamed Ag X, connu de tous les revendeurs jusqu’à Gao. Le nord du Mali est paralysé et sous-développé par la cherté du carburant. Les stations électrique de Tessalit et Agelhok ne fonctionnent que 2h/jour. Celle de Kidal H24, mais à un coût exorbitant, alors qu’elle n’a besoin que de 70.000 litres/mois, soit deux camions citernes. 

    En outre la bouteille de gaz cédée 200 DA sur le marché algérien est revendue 1200 DA au Mali, et jusqu’à 2000 DA en période de tension. La cherté du gaz accentue la désertification en raison de l’utilisation du bois comme combustible. La première question qui se pose est «pourquoi la société Naftal ne livre-t-elle pas le carburant et le gaz directement au Mali?». Le préfet de Kidal et un diplomate algérien répondent : «la demande a été faite du côté malien… mais sans réponse du côté algérien»Effectivement, avec une telle rente qui va directement et si facilement dans les poches des notables du régime algérien, pourquoi en faire profiter Naftal, se soucier du développement du Mali et oeuvrer pour la paix ? 

    Contrebande, fraude, immigration, exode 

    Le sous-développement malien et l’absence totale de coopération économique algérienne poussent les Touaregs à la rébellion, la délinquance et l’exode. Dans un Sahara immense et hostile, personne ne peut s’aventurer sans les guides Touaregs, même les armées. 

    Albert Camus les avait défini ainsi: «Depuis toujours, sur la terre sèche, raclée jusqu'à l'os, de ce pays démesuré, quelques hommes cheminaient sans trêve. Ils ne possédaient rien, mais ne servaient personne. Seigneurs misérables et libres d'un étrange royaume». 

    Autrefois avec les caravanes chamelières et aujourd’hui avec les Toyota 4×4, la relation intime des Touaregs avec le désert est bien étrange. Alors qu’ils n’ont pas été à l’école, ni appris la mécanique nulle part, ils ne craignent pas de tomber en panne. Ils démontent des moteurs, des boîtes à vitesse, des ponts. Certains ont même fabriqué des pièces de rechange en plein désert avec des boîtes de conserve coupées au couteau, forgées à la braise et limées à la pierre. Les sceptiques n’ont qu’à rendre visite aux artisans Maâlmine de Tahagart et Sorro à Tamanrasset pour le constater de visu. 

    Les Touaregs qui ont abandonné l’élevage, à cause des rébellions et des sécheresses à répétition, se sont convertis dans le transport d’immigrés clandestins ou de marchandises prohibées comme la drogue, cigarettes, armes, munitions. Attirés par le gain facile, de nombreux jeunes éleveurs n’ont pas hésité à vendre leurs cheptels pour s’offrir les fameuses Toyota Station qui coûtent 3 millions de DA. On les voit circuler à longueur de journée à Tamanrasset ou Borj Baji Mokhtar en attendant des ordres de livraison et sans s’inquiéter pour le carburant. Les commanditaires de la fraude n’en ont jamais manqué. Dans un tel contexte les jonctions et la collaboration avec des groupes terroristes sont évidentes. 

    Quant aux Touaregs de la région de Kidal qui ne veulent pas exercer d’activités prohibées, ils se résignent les uns après les autres à l’exode vers l’Algérie par familles entières et ce depuis l’indépendance. Une accélération de cet exode a récemment été remarquée depuis l’annonce de deux informations importantes : la réalisation de la conduite d’eau In Salah-Tamanrasset et la découverte d’un méga gisement de gaz à Reggane. Même des notables, las d’attendre une amélioration, émigrent à Tamanrasset pour fuir la rébellion, avoir une meilleure qualité de vie et scolariser leurs enfants. 

    Hama Ag Sid Ahmed, porte-parole de l’Alliance Touareg Niger-Mali (ATNM) confirme : «Nous nous trouvons dans un contexte similaire à celui de 1990 où beaucoup de Touareg se replient sur eux-mêmes et ne croient plus à un changement possible… Le message est simple. Que les populations puissent se rendre compte de l’existence des Etats qui les abritent, par des actions de développement concrètes qui tiennent compte de l’environnement, une prise en compte de l’avenir de leurs enfants.»  (7) 

    Pour les autorités maliennes et algériennes, les solutions sautent pourtant aux yeux. L’arrêt de la rébellion et de l’exode ne peut être obtenu que par une coopération économique étroite, une aide au développement par l’énergie et les travaux publics, et l’instauration d’une zone franche. 

    Quant à la fraude et au terrorisme, une simple saisie des Toyota Station et la coupure des téléphones satellitaires Thuraya suffiront à réduire considérablement leur activité, voire à l’anéantir. Il est d’ailleurs difficile de comprendre comment ces deux «armes de guerre» peuvent encore être commercialisées librement. Certainement une volonté délibérée de nuire à l’Algérie et au Mali. 

    Les prétentions étrangères sur le Sahel n’ont jamais cessé 

    Après la mort de Houari Boumediene en 1978, le seul qui avait encore une stratégie sahélo-saharienne était Mohamed Seddik Benyahia. Il le paiera de sa vie. Alors qu’il était ministre des affaires étrangères en 1981, il fut victime au Mali d'un accident d'avion qui lui causa d'importantes blessures. Moins d'un an après, il ne survivra pas, avec 15 cadres du MAE, à un autre accident lorsque son avion fut abattu par un tir de missile irakien alors qu’il menait une mission de paix entre l'Iran et l'Irak en guerre. 

    Le premier français à avoir défini une conception coloniale Sahélo-Saharienne était le père Charles de Foucauld qui n’avait jamais cessé, entre deux prières, de conseiller les chefs militaires Laperrine et Lyautey sur la meilleure façon de maintenir cette région sous domination française. 

    Placé en sentinelle avancée du grand désert, Foucauld est l’architecte qui a inspiré le dépeçage colonial délibéré du pays Touareg. «Les Touaregs, berbères d’entre les plus fins, sont susceptibles de très rapides et très grands progrès mais à condition qu’on acquière leur confiance, leur affection, leur estime, et par là de l’influence morale sur eux… Il faut faire des Français de nos Africains si on ne veut pas avoir, dans cinquante ou cent ans, une manière de nouveau Japon sur la côte barbaresque» [Lettre à son neveu Charles de Blic - Tamanrasset par In Salah via Biskra, 21 septembre 1912]. (8) 

    Il précise dans une autre correspondance les fondements de la politique coloniale arabo-berbéro-africaine: «Comment nous attacher notre empire africain? En le civilisant. Sans doute, ses éléments si variés, Berbères capables de progrès rapides, Arabes lents au progrès, Nègres divers entre eux, ne peuvent avancer du même pas dans la civilisation». (9) 

    Un des nouveaux maître à penser de la stratégie néo-coloniale se nomme Louis Blin, auteur d’un ouvrage référence au titre explicite : «L’Algérie du Sahara au Sahel» (L’Harmatan-Paris-1990).

    «Sorbonien, arabisant, ayant vécu et enseigné plusieurs années en Algérie, Syrie, Egypte, l’auteur sait de quoi il parle dans ce volumineux ouvrage consacré à l’étude du projet étatique de l’Algérie indépendante à travers la mise en évidence des multiples enjeux liés à la construction de la Route Transsaharienne reliant Alger au Niger et au Mali, via Tamanrasset. Fort bien construit, le livre montre remarquablement la centralité de la «question saharienne» dans l’Algérie indépendante, rappelant opportunément, au passage que, de tous les Etats riverains, ce pays englobe la portion saharienne la plus étendue. Cette centralité, L. Blin la met en évidence aux plans politique, économique et stratégique».  

    Coïncidence ou pas, l’Algérie est entré après la parution de ce livre dans un tragique tourbillon terroriste et le projet transsaharien tomba aux oubliettes. (10) 

    Après avoir été consul général de France à Alexandrie (2003-2005), Louis BLIN exerce aujourd’hui ses talents au Ministère français des Affaires étrangères où il est adjoint au sous-directeur de la sécurité à la Direction des Affaires Stratégiques, de Sécurité et du Désarmement. (11) 

    Négligé par l’Algérie, le Mali comme toute l’Afrique de l’Ouest, se retrouve face à un véritable «chantage au développement» de l’Union Européenne en échange du contrôle de ses frontières extérieures pour freiner l’immigration clandestine. (12) 

    Mais d’autres puissances s’intéressent aux ressources du Mali au point de provoquer une alerte de l’ONU qui dénonce «les risques que font peser les acquisitions de terres à grande échelle sur les populations pauvres d’Afrique». (13) 

    Les potentialités agricoles dont regorge la région de Tombouctou sont énormes et peuvent en faire un grenier du Septentrion, la région nord du Mali. Le système Faguibine représente un important potentiel hydro-agro-sylvo-pastoral : zone lacustre formée de cinq lacs interconnectés d’une superficie totale de 86 000 hectares: lacs Télé et Takara - 13 000 ha - lacs Gouber et Kamango totalisant 20 000 ha et le lac Faguibine d’une superficie de 53 000 ha. 

    D’autres s’intéressent au potentiel énergétique solaire du désert qui peut produire jusqu’à 25% de l’électricité mondiale d’ici 2050. (14) 

    D’autres encore n’hésitent pas à piller les meilleurs spécimens du cheptel camelin. «Il n'y avait en 1976 à El Ayoun que 3.000 têtes contre 85.000 aujourd'hui. Le chiffre total au Maroc est de 190.000 têtes dont plus 85% se trouvent au Sahara occidental» (15) 

    Les dromadaires sont payés trois fois leur prix lorsqu'ils sont convoyés jusqu'au Maroc. D'autres partent en direction des pays du Golfe.

    Le président malien Amadou Toumani Toure et son gouvernement attendent que le gouvernement, les investisseurs et les journalistes algériens leur rendent visite. Ils préparent depuis longtemps un sommet «Réunion pour la paix et le développement» à Bamako.  «J’avoue que nous avons voulu attendre après l’élection présidentielle en Algérie… Tout est prêt, nous n’attendons que la réponse du président Bouteflika dont la présence à ce sommet est capitale.» (1)

    Saâd Lounès 

    14 juin 2009

    (1)     El Watan du 25 et 26-04-2009  http://www.temoust.org/spip.php?article10307

    (2)     Carte des Régions du Mali

    (3)     Histoire des frontières algériennes 

    (4)     Carte des Tribus Touaregs 

              Carte du Pays Touareg 

    (5)     La Route Transsaharienne 

              Echanges Commerciaux par la Route Transsaharienne 

    (6)     Photo des walis d’Adrar et Tamanrasset 

    (7)     El Watan du 9-9-07 http://www.elwatan.com/spip.php?page=article&id_article=75826 

    (8)     André Bourgeot (CNRS) : «Espace géostratégique et enjeux politiques» 

    (9)     Emmanuel Grégoire et Jean Schmitz «Monde arabe et Afrique noire: permanences et nouveaux liens» 

    (10)     Synthèse du livre dans cette étude de Yaël Kouzmine : «Les réseaux de transport au Sahara, étapes d’une intégration territoriale pour un développement régional» 

    (11)  CV de Louis BLIN http://www.cedej.org.eg/article.php3?id_article=419 

    (12)  Ali Bensaâd 

    ·         Les migrations transsahariennes, une mondialisation par la marge 

    ·         Les Migrations subsahariennes en Algérie 

    (13)  La ruée des investisseurs étrangers vers les terres arables est une tendance lourde du continent africain, constate une étude publiée hier par l’Institut international pour l’environnement et le développement (IIED), à la demande de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et du Fonds international pour le développement agricole (Fida). Depuis 2004, 2,49 millions d’hectares y ont fait l’objet de transactions - concessions ou ventes. Des investissements étrangers en majorité, publics - venant de Chine et des Etats du Golfe -mais aussi privés. Et la tendance devrait se confirmer. «Les motivations sont multiples, estime Paul Mathieu, expert à la FAO. L’insécurité alimentaire, les mécanismes financiers destinés à encourager le stockage du carbone, les biocarburants et la recherche d’opportunités de placements plus stables que les marchés financiers alimentent les anticipations d’augmentation de la valeur des terres.» A Madagascar, la ruée sur les terres agricoles a aidé Andry Rajoelina à accéder au pouvoir. Le vaste contrat concédé au sud-coréen Daewoo Logistics en vue d’exploiter la
    moitié des terres arables du pays avait attisé les protestations à l’encontre de l’ancien président Marc Ravalomanana. 

    (14)  Des centrales thermiques solaires peuvent fournir un tel rendement énergétique en utilisant des miroirs qui concentrent la lumière. “Les centrales électriques solaires sont la prochaine grande étape dans l’énergie renouvelable”, selon l’étude menée par Greenpeace, l’Association européenne d’électricité solaire thermique (ESTELA) et le groupe Solar PACES de l’Agence internationale de l’énergie. Le solaire à concentration utilise des centaines de miroirs ou lentilles pour concentrer l’énergie solaire à des températures comprises entre 400 et 1000 degrés Celsius, ce qui permet de faire fonctionner une centrale électrique. Cette technologie est adaptée aux régions chaudes et sans nuages comme le Sahara et le Proche-Orient. 

    (15)  http://transsahara.blogspot.com/2007/07/camelodrome.html 

  • OPINION : "Défendre l’Egypte équivaut à défendre l’intégrisme"

    iposte de l’auteur de « Tonton Smaïl veille ») 

    Dès sa parution, cette contribution a eu l’enseigne honneur de donner naissance à deux articles (apportant la contradiction) rédigés par  Djaouida H. et « Twiger ». Les deux textes ont en commun l’anonymat des auteurs et la confusion des idées.

    1)  « L’article de Boudjemâa Tirchi […]  et les commentaires endiablés qui ont suivi, résument parfaitement le niveau de déculturation qui a été organisée sur l’opinion algérienne mais aussi et surtout le niveau d’hypocrisie incroyable qui nous frappe. »

    Cette phrase de Djaouida H. reflète la mentalité de son auteur.

    En effet, le texte de cette personne fait un amalgame entre des rencontres de football et un salon du livre, d’une part ;  des khobziztes du pouvoir et des hommes libres, d’autre part.

    Essayons de voir un peu plus claire dans cette « tchaktchouka » (ratatouille) nationale.

    - Les rencontres officielles de football entre les nations ressemblent dans une certaine mesure aux guerres. Refuser de combattre relève de la lâcheté, sans compter les punitions de la Fifa. Donc, accepter la confrontation avec des équipes égyptiennes est un DEVOIR. Les battre trois fois et les tenir en échec au Caire, à 10 contre onze, devant 80 000 spectateurs est une humiliation suprême dont ils se souviendront longtemps. En revanche, cette performance footballistique (réalisée avec le « nif » national) représente une immense fierté pour la majorité des Algériens.

    - Inviter une nation au Salon du livre (ou quelqu’un chez-soi) est un signe d’AMITIÉ. Les Egyptiens méritent-ils notre amitié après les torrents de haine déversés sur notre pays par l’écrasante majorité d’entre eux (petit peuple, artistes, intellectuels, officiels, etc.) ?

    - La délégation d’IsmaÏlia fut reçue avec des fleurs et des tbablas à Tizi Ouzou par des khobziztes du pouvoir et non pas par la population locale. D’ailleurs, les Egyptiens ont accompli la prière de l’Aïd cloîtrés dans leur hôtel et non pas à la mosquée de la ville, de peur d’être « fraternellement embrassés » par les autochtones. Par ailleurs, la protection de la délégation égyptienne est une obligation pour notre pays, c’est seulement l’excès de courbettes qui est condamnable (d’ailleurs, si cette personne prend la peine de relire calmement la contribution qu’elle critique, elle se rendra compte que la conduite servile des deux big boss [ESS et JSK] fut condamnée). Pour le supporter ou l’étudiant lynché au Caire, celui-ci ne risque pas de reconnaître son agresseur couvert de fleur au son des tbablas, car il sera tenu éloigné de ce carnaval « fi tamourt » organisé par les officiels et autres adeptes de la brosse. Par contre, au Salon du livre, les agresseurs égyptiens seront mêlés au public algérien : alors, bonjour les dégâts...

    - L’auteur de « Tonton Smaïl veille ». (un Algérien de milieu populaire) n’a pas attendu l’affaire du Sila, ni M. Ameziane, qu’il ne connaît pas, pour répondre à l’appel du devoir : rappelons qu’il a rédigé « Répliques aux Egyptiens le 20/10/2009). Alors que pendant toute la durée de la guerre médiatique, les officiels, les khobsistes, la famille dite « révolutionnaire » et les chefs de partis (pouvoir et oppositions) ont gardé un silence coupable. Si les « intellectuels » étaient pendant ces temps là sur une autre planète, ils n’ont qu’à se prendre à eux-mêmes, mais de grâce, aujourd’hui qu’ils nous lâchent les baskets. Quant à ceux qui ont pris la responsabilité de s’engager dans ce conflit, ils l’ont fait pour exaucer le vœux des martyrs, matérialisé par cette phrase de Didouche Mourad : « Si nous venions à mourir, défendez nos mémoires ! »

    En revanche, quelles sont les motivations qui excitent le « groupe d’intellectuels »,  ces fausses vierges effarouchées devant l’interdiction de la littérature égyptienne au Sila ? 

    2) Le titre de « On nous isole [interdiction du Sila], puis on nous abandonne à l’intégrisme » est contradictoire, car l’Egypte est la mère de l’intégrisme et d’autres malheurs de l’Algérie. Rappelons les faits :

    - 1962. Coup d’Etat contre le GPRA commis par les planqués de la révolution (Benbella, armée des frontières et autres opportunistes dont des harkis), grâce à l’aide de Nasser.

    - Envoi des oustaz-cordonniers qui ont abrutis les Algériens par une arabisation au rabais.

    - Débarquement des « frères musulmans » et autres « douktours » qui ont formé nos enfants pour les transformer en terroristes sanguinaires.

    - Etc.

    Défendre l’Egypte équivaut à défendre l’intégrisme, idem pour la littérature de ce pays qui est dans sa presque intégralité intégriste.

    Donc, madame ou monsieur « Twiger », soyez logique : soit vous êtes une (un) intégriste, alors assumez franchement vos choix qui sont respectables, même s’il faut les combattre. Dans le cas contraire,  mettez un peu d’ordre dans vos idées pour ne pas écrire des sottises.

    Quant à cette phrase : « On vous croise souvent, allant chercher vos visas des pays que vous insultez. Fakou! » - ancien émigré, l’auteur a vécu 15 ans en France et un an en Arabie saoudite, mais depuis 1985, il n’a pas quitté le pays. Encore une fois, Twiger est à coté de ses pompes !

    Cordialement et sans rancune.

    Boudjema Tirchi

  • Le gouvernement algérien compromet-il les investissements étrangers ? PREMIERE PARTIE : LA CONFUSION

    Du fait des interactions   entre le politique et l’économique  en Algérie , bien qu’avec l’internationalisation  des flux réels et financiers portés par les   firmes  transnationales,  l’analyse  en termes d’Etats Nations  devant être atténuée   , la portée   de l’extension ou de la limitation de l’investissement étranger ne saurait se comprendre sans  analyser   les rivalités entre  les USA ,  l’Europe avec un rôle particulier pour la France pour des raisons historiques ,   la Russie et la Chine  de plus en plus présente en Algérie. Le rôle dynamisant  ou bloquant  des acteurs internes et externes  dialectiquement lié ne saurait être occulté. Pourtant, je  me limiterai  à l’analyse économique.

    1-Mesures  concernant  le secteur étranger : BTPH-services-industries

    Outre que pour toute soumission  des investisseurs étrangers, la préférence nationale a été portée  de 15 à 25% selon le  nouveau code des marchés comme analysé précédemment,   signifiant que même si le cout est  25% plus cher pur la réalisation de tout projet  , la priorité  sera donnée  à l’entreprise algérienne , pour le commerce,  la loi de finances complémentaire 2009 prévoit  pour le commerce 30% au maximum pour les étrangers et 70% pour les nationaux  et que pour l’agriculture la nouvelle loi foncière 2010 restreint  presque toute  activé pour les étrangers. Concernant l’encadrement de l’investissement étranger dans les services, BTPH  et  industries y compris els hydrocarbures le privé étranger doit avoir au maximum 49% et le local 51%  Par ailleurs,  l’Etat algérien   a introduit des changements  entendant  faire prévaloir le droit de  préemption et  que «toute transaction qui ne respecte pas les dispositions légales ne sera pas avalisée par les pouvoirs publics et sera déclarée nulle et sans effet »invoquant  l’article 62 de la loi de finances complémentaire de 2009 qui stipule que «l'Etat ainsi que les entreprises publiques économiques disposent d'un droit de préemption sur toutes les cessions de participations des actionnaires étrangers ou au profit d'actionnaires étrangers». Le  texte législatif stipule que l’effet rétroactif de la règle 51% et de 49% est susceptible d’être généralisée pour les opérateurs étrangers ayant investi en Algérie avant 2009. En vertu des dispositions de la loi de finances complémentaire 2010, toute augmentation ou modification de la structure de capital, et tout accroissement du nombre d’actionnaires de la part des entreprises étrangères détenant plus de 51 % des actions, seront contraintes de recevoir un ou plusieurs actionnaires des entreprises nationales à raison de 51% du capital. D’autres dispositions sont également prévues comme l’introduction  dans les cahiers des charges des appels d'offres internationaux d’un engagement de l'entreprise étrangère soumissionnaire, que  pour obtenir des contrats publics, les groupes étrangers devront dans l’avenir s’engager à investir en Algérie dans le cadre d’un partenariat avec une entreprise locale, les cahiers des charges des appels d’offres internationaux  devant  prévoir l’obligation, pour les soumissionnaires étrangers, d’investir dans le cadre d’un partenariat, dans le même domaine d’activité, avec une entreprise de droit algérien, dont le capital est détenu majoritairement par des nationaux résidents , à ne pas pratiquer la corruption et  à  se conformer aux lois algériennes en vigueur.  La vente des participations des étrangers dans les sociétés algériennes rentrant dans le cade du droit de préemption  au profit  de l’Etat, introduit dans la loi de finances complémentaire 2009,  la  cession de participations détenues par des étrangers ou au profit d’étrangers en Algérie sera subordonnée à la délivrance d'une attestation délivrée par le authentifiée par le notaire. En cas de délivrance de l'attestation, l'Etat conserve  le droit d'exercice du droit de préemption tel que prévu par le code d'enregistrement en cas d'insuffisance du prix . Et  selon l’agence Reuters en date du 20 juillet 2010,  les étrangers qui voudront vendre les actions qu'ils détiennent de groupes algériens devront faire fixer leur prix de vente par un expert algérien et non pas par le marché. Comme il ya lieu de signaler qu’en cas de cession  se pose le problème de l’application des dispositions de la loi de finances  2009 qui stipule  un taux d’imposition  à 20% du taux de l’IRG applicable  aux plus values de cession de la partie étrangère (article 47 Loi de finances 2009), ainsi   qu’un contrôle plus rigoureux des transferts de capitaux à travers la nouvelle réglementation des changes.

    2- Extension des mesures de limitation de l’apport étranger   aux banques

    Lors du Conseil des Ministres du 25 aout 2010, ces mesures ont été étendues aux banques étrangères complétant l'ordonnance n° 03-11 du 26 Août 2003, relative à la monnaie et au crédit.  Il s’agit en  premier lieu, mettre à jour les missions de la Banque d'Algérie par rapport aux progrès découlant de la modernisation du système financier, en la chargeant de veiller à l'efficacité des systèmes de paiements et d'émettre les règles les régissant, et en la mandatant pour garantir la sécurité des moyens de paiements autre que la monnaie fiduciaire . En second lieu, renforcer la sécurité et la solidité du système bancaire, par un suivi plus rapproché des banques y compris privées, pour s'assurer de la sauvegarde des intérêts de leur clientèle, et de la préservation de la stabilité monétaire et financière du pays. A ce titre, la Banque d'Algérie est habilitée notamment à demander aux banques et établissements financiers, toute information requise pour l'établissement de la balance des paiements du pays et de sa position financière, cela concernant particulièrement les mouvements de capitaux réalisés vers l'extérieur  et à  limiter les opérations réalisées par les banques et établissements financiers. En troisième lieu, les nouvelles dispositions prévoit d’intensifier la lutte contre toute fraude ou malversation dans les opérations réalisées par les banques et établissements financiers étrangers, notamment en  ajoutant le délit de corruption aux motifs de prohibition de l'exercice de la fonction bancaire , mandatant   l'Institution monétaire à promulguer des règles de bonne conduite et de déontologie applicables aux banques et établissements financiers. En vue de renforcer la transparence dans les activités bancaires, l'Etat détiendra une action spécifique dans le capital des banques et établissements financiers à capitaux privés, grâce à laquelle il sera représenté dans leurs organes sociaux sans droit de vote.  En quatrième lieu, il ya confirmation de  l'application aux banques et établissements financiers de la législation nationale en matière d'investissements étrangers. Ainsi il est prévu que   toute   future  ouverture  de  banque  ou  d'établissement  financier  par  un investisseur étranger sera conditionnée par la détention de 51% du capital par des actionnaires nationaux et  en cas de cession d'une banque ou d'un établissement financier dont le capital est étranger, l'Etat jouit d'un droit de préemption ; enfin  toute cession d'actions d'une banque ou d'un établissement  financier devra  être  préalablement  autorisée  par  la  Banque d'Algérie. Par ailleurs, certainement suite au rapport de la banque d’Algérie ( 2009), concernant  le taux de profitabilité des banques étrangères  a   été  d'environ 28%   pour l’année 2008 (récupération du capital avancé   d'environ trois années )  encore que ce taux a été ramené  2009 à  une moyenne  de 24% alors que pour le cas de l'Europe  le taux de profitabilité  bancaire est d'environ 12% et pour la Tunisie et le Maroc, il est de 15%. ,  les nouvelles dispositions contenues dans la loi  de  finances  complémentaire 2010 annoncent  que    hors  secteur des hydrocarbures,  des activités peuvent être soumis à une taxe forfaitaire   assise sur les marges exceptionnelles d’un taux qui varie de 30% à 80 , élargissant ainsi  les dispositions qui étaient appliquées au niveau  du secteur  des hydrocarbures.

    .3- Ces mesures permettront –elles de relancer  l’outil de production ?

    Si ces mesures permettent de relancer  l’outil de production, cela serait une bonne chose mais dans un environnement concurrentiel,  se renforcer sur soi étant  une utopie néfaste. L’ex ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements  en 2009 se proposait  de  créer « treize champions nationaux » implantés dans des secteurs aussi divers que la pétrochimie, la pharmacie, la sidérurgie ou le transport aérien, qui devaient  naître de la fusion de plusieurs entreprises d'un même secteur, publiques ou privées, y compris des PME. Or, pour faire face à la concurrence,  en n’oubliant jamais que l’élément déterminant est la demande  et non pas seulement l’offre vision mécanique de l’ancienne culture  bureaucratique afin  de  repositionner l’Algérie  dans le marché mondial,  l’on ne devrait  pas se limiter  seulement au simple  dispositif législatif. L’action concrète et surtout réaliste devrait concerner  l’élaboration de la stratégie des filières,  déterminer les filiales, les moyens et les instruments pour ces filiales, le rôle de l’Etat, du secteur public, privé, les services publics et faire des efforts dans la formation et la  recherche développement. Or, le document portant stratégie industrielle  n'a pas donné de calendrier précis pour le lancement de ces nouveaux fleurons ni précisé les moyens dont ils disposeront. Par ailleurs, si la mesure de taxation des surprofits , en principe, est  possible pour certains produits des banques et  au niveau des  hydrocarbures à l état brut et semi brut , non pas pour les produits finis, cela est rendu plus difficile, voire impossible ,  pour les  autres secteurs  dont le taux de profit est très fluctuant  au niveau du marché  international qui devrait être la référence. Aussi, le risque  avec la faiblesse  de la  de régulation  et de la planification stratégique d’ensemble,  de  compétences  est d’aboutir à des actions  bureaucratiques et à des marchandages, facteur de corruption. En outre, les  mesures de rachat par l’Etat algérien avec droit de préemption posent  problème   lorsqu’une  société est cotée en bourse et  qu’elle cède  non pas  la totalité mais  des ventes d’actions partiellement,  pratique  quotidienne  au niveau des bourses mondiales où s’échangent chaque jour des centaines de milliards de dollars  (fusion et cession des grandes compagnies) , qui est d’ailleurs  le  principe fondamental du fonctionnement de l’économie mondiale. Bien que le segment télécommunication soit régi par une loi spécifique promulguée avant les lois de finances 2009/2010, le  conflit entre l’opérateur égyptien Orascom Télécom  et le gouvernement  algérien depuis plus d’une année  en est la démonstration. En principe une loi  est rarement rétroactive sauf si elle est plus avantageuse que l’ancienne, principe du droit international. Et comment ne pas rappeler le litige entre l’Algérie et la commission européenne concernant  la promulgation du décret par le premier ministre en mai 2009 postulant la rétroactivité  pour le commerce   et l’abrogation de ce  décret par le même premier ministre   en septembre 2009, créant une véritable cacophonie au sein du monde des affaires. Cela  posera  d’ailleurs le même problème  pour les autres secteurs où le privé international a investi  avant la promulgation  de la loi de finances 2009, à l’instar  de l'entrée du groupe français Lafarge dans les cimenteries algériennes ayant racheté les parts d’Orascom, cette dernière ayant  réalisé  une importante plus value mais  dont la responsabilité  entière du préjudice  financier subi par l’Algérie  relève du Ministère  de la promotion  de l’investissement qui a mal négocié et non Orascom et  Lafarge  qui n’ont  fait qu’appliquer la pratique commerciale légale en droit des affaires. Comme se pose cette question, comment rendre opératoire, avec le risque  de faire fuir  le peu d’investisseurs potentiels nationaux ou étrangers en cas d’un  contrôle bureaucratique  , la décision toujours prises  en conseil des Ministres  du 25 aout 2010   que l'Etat a le droit de «procéder à la reprise des actifs publics cédés dans le cadre des opérations de privatisation, dans le cas où le repreneur ne s'acquitte pas de ses obligations, notamment de paiement ,   sur les avantages concédés et les engagements pris initialement par les repreneurs  pour non   respect  du cahier des charges.

    Aussi convient-il   de se demander si ces mesures sont   opérantes?  Les  contraintes internationales sont toujours là : l’innovation interne  est faible,  SNVI et la plupart des entreprises publiques  et privées fonctionnent avec des inputs importés la  dispense de l'obligation de recours au crédit documentaire pour les petites et moyennes entreprises (PME) important des pièces détachées ou des intrants, dans la limite de 02 millions DA par an, ne concernant pas  l’importation des  matières premières  ce qui est essentiel pour les entreprises publiques et privées dans leur majorité,  l’informel produit de la bureaucratie risquant de s’étendre avec des réseaux informels. C’est que  l'Algérie semble avoir du chemin à faire pour pénétrer dans les arcanes de cette nouvelle économie. Dans  la pratique des affaires tant  locales  et surtout  internationales et les différentes réévaluations  des projets dans tous les secteurs  avec les partenaires  montrent clairement qu’il ne suffit pas  de signer un contrat  sans maturation   mais  de bien  suivre son cheminement ,impliquant  un management stratégique et une moralité sans faille des négociateurs.  Le problème posé après toutes ces mesures est donc le suivant : l’Algérie et –elle caractérisée par une bonne gouvernance,  un bon management stratégique des entreprises  et une amélioration du climat des affaires loin de la vision de l’unique   dépense monétaire ? Les entreprises locales profiteront –elles de cette situation  de rente pour pousser  à une meilleure intégration   et  combien d’entreprises publiques et privées locales ont –elles des laboratoires de recherche appliquée digne de ce nom y compris Sonatrach ?  Et cette innovation ne suppose t- elle  pas à un environnement assaini  et  un renversement des échelles de valeurs récompensant le travail et l’intelligence, loin de simples mesures monétaires et d’une distribution passive de la rente?


    Docteur Abderrahmane MEBTOUL- Docteur d’ Etat (1974)  Professeur d’ Université en management stratégique Expert International

     

  • Selon le classement du Nouvel obs : le livre « Notre ami Bouteflika » dans les 25 meilleures ventes en France

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    Le livre « Notre ami Bouteflika » (Editions Riveneuve),  ouvrage collectif coordonné par Mohamed Benchicou, se classe parmi les  25 meilleures ventes en France dans la catégorie des essais, selon le palmarès " Les livres star" élaboré par l'hebdomadaire " Le Nouvel observateur" et Virgin Megastore. Il figure aux côtés, entre autres, des "Mémoires" de Tony Blair, " Le dernier mort de Mitterrand" de Raphaëlle Bacqué, " C'est une chose étrange à la fin que  le monde" de Jean d'Ormesson,  l'ouvrage " De Hamas aux services secrets israéliens" de Mosab Hassan Yousef ou "Une histoire politique des intellectuels" d'Alain Minc.
    Dans ce même palmarès, on trouve " Histoire secrète du pétrole algérien" de Hocine Malti (La Découverte)
    « Notre ami Bouteflika » qui vient de paraître en France et au Canada, et qui complète la trilogie maghrébine « Notre ami le Roi » de Gilles Perrault et « Notre ami Ben Ali » de Nicolas Beau, est un ouvrage collectif coordonné par Mohamed Benchicou avec la participation d'Abdelaziz Rahabi (ancien ministre de la Culture et de la Communication), Djilali Hadjadj, (président de l‘Association de lutte contre la corruption en Algérie), Ali Yahia Abdenour (président d’honneur de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme), Keltoum Zinou (veuve de journaliste assassiné par les terroristes), Fayçal Métaoui, (journaliste à El Watan), Zouani Houria (mère d’une victime du terrorisme), Mustapha Hammouche (chroniqueur du quotidien Liberté), Hassan Zerrouky (Journaliste au quotidien l’Humanité). Les dessins sont assurés par Le Hic, dessinateur à El Watan.

    L.M.

  • Les ports du continent inquiets du sort de DP World

    Le groupe est implanté à Djibouti (photo), en Égypte, au Mozambique, au Sénégal et en Algérie. Le groupe est implanté à Djibouti (photo), en Égypte, au Mozambique, au Sénégal et en Algérie. © D.R.

    Les activités africaines de l’opérateur émirati, DP World, pourraient être affectées par la restructuration de sa maison mère.

    La nouvelle a surpris plus d’un analyste. Dubai World, le fonds souverain de Dubaï, envisage de vendre ses meilleurs actifs, pour un montant qui pourrait atteindre 15,3 milliards d’euros. Il faut dire que son endettement – 31 milliards d’euros – dépasse toutes les estimations communiquées fin 2009.

    Il pourrait céder notamment Dubai Port World (DP World), dont il détient 77 % du capital et qui, jusque-là, faisait figure de joyau intouchable. Véritable cash machine, l’opérateur portuaire a bien résisté à la crise : son chiffre d’affaires affiche une hausse de 10 % au premier semestre 2010 (1,2 milliard d’euros), pour un profit net de 168 millions d’euros (+ 17 %).

    Rassurer les créanciers

    Présent dans 31 pays avec 50 terminaux, DP World a en une décennie connu une croissance importante, au point d’occuper aujourd’hui la troisième position mondiale (6,7 % de part de marché), derrière le singapourien PSA International (9,5 %) et le groupe Hutchison Port Holdings (6,8 %), coté à Hong Kong. En janvier, son PDG, Mohammad Sharaf, assurait que la compagnie présentait « une situation financière solide et assez de trésorerie pour poursuivre son développement ». Personne n’imaginait alors que la situation de la maison mère pourrait contrarier ses projets.

    Pour certains observateurs, l’annonce faite par Dubai World ne serait qu’une manœuvre destinée à rassurer ses créanciers. Planifiée pour 2016, la vente de DP World serait abandonnée si le fonds souverain parvenait entre-temps à rétablir son équilibre. « Dans le pire des scénarios, il conservera la majorité du capital », prédit un analyste basé à Dubaï, cité par Reuters. Une option que privilégie aussi Bara Sady, patron du Port automne de Dakar (PAD), exploité depuis 2008 par DP World.

    Cependant, d’autres experts du transport maritime envisagent une « vente par appartements » des ports que gère le groupe. Si celle-ci ne concernerait pas le hub dubaïote, les ports africains pourraient en faire les frais, notamment parce qu’ils présentent des volumes encore modestes mais réclament des investissements importants pour se développer.

    Sur le continent, la compagnie s’est implantée dans cinq pays : à Djibouti en 2000, puis, à partir de 2006, en Égypte (Sokhna), au Mozambique (Maputo), au Sénégal (Dakar) et en Algérie (Alger et Djen-Djen). « DP World a su, par son identité et sa capacité financière, aller chercher des marchés difficiles dans les pays émergents », explique Paul Tourret, directeur de l’Institut supérieur d’économie maritime.

    Quel repreneur ?

    Pour la reprise des activités africaines de DP World, « Bolloré fait figure de favori, sauf en Algérie, où le contexte politique est compliqué », estime un opérateur présent en Afrique centrale. « Nous n’avons aucun contact avec DP World, précise Olivier de Noray, directeur ports et terminaux de Bolloré. Une telle discussion ne pourrait avoir lieu sans l’accord des pays concernés. » Les compagnies maritimes (Maersk, MSC…) pourraient aussi être intéressées, même si la crise a beaucoup réduit leurs capacités d’investissement.

    À Dakar, l’annonce du possible retrait de DP World jette le trouble sur une collaboration avec le PAD, jusqu’alors présentée comme idyllique. « DP World a respecté tous ses engagements », assure Bara Sady. Reste à mesurer l’effet de l’annonce de Dubai World sur la stratégie du gestionnaire portuaire. En 2012, celui-ci doit livrer un nouveau terminal dont le coût est évalué à 390 millions d’euros.

    Même incertitude en Algérie où, fin 2008, il avait annoncé 83 millions d’euros d’investissement dans les quatre ans. Enfin, à Djibouti, l’inquiétude est double : elle porte sur le port mais aussi sur la zone franche attenante, dont la gestion a été confiée à Jafza, une autre filiale de Dubai World menacée de cession.

    Sur le même sujet
  • L'AQMI et le cinéma

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    En matière de terrorisme, où commence et où finit le cinéma ? C'est la semaine où le film "Des Hommes et des Dieux», avec Lambert Wilson et Michael Lonsdale, qui retrace la tragédie des moines de Tibéhirine enlevés et assassinés en Algérie en 1996, a passé le cap du million d'entrées que les Français ont décidé de se poser la question. Il faut dire que le renseignement fourni par Alger sur une femme voulant mener un attentat kamikaze à Paris, et qui a mobilisé dernièrement les services de sécurité français, s'est avéré finalement être un gag, et le directeur général de la Police nationale, Frédéric Péchenard, n'a que très modérément apprécié la plaisanterie.  «On m’a réveillé à 1h30 du matin, le 16 septembre, pour m’informer du renseignement d’un service ami sur un projet d’attentat à Paris le jour même. Nous avons pris toutes les mesures de vigilance accrues dans les lieux publics, les gares et aéroports. Evidemment, cette menace a perdu de sa crédibilité dans la mesure où il ne s’est rien passé», admet-il, un peu amer. Oui mais le cinéma a eu ses heures de gloire, avec le numéro surfait de Brice Hortefeux cherchant à persuader les Français de "l'imminence d'une attaque terroriste". Hortefeux qui aurait prolongé la parodie à Bamako où il aurait été le brillant auteur d'un lapsus pour le moins embarassant, si l'on en croit les informations de L'Express. En voulant rendre hommage au président Amadou Toumani Touré, le ministre de l'Intérieur l'aurait appelé par erreur "Sékou Touré", du nom de l'ancien dictateur guinéen.
    En attendant, dans le vrai cinéma, «Des Hommes et des Dieux» devance «The Town», avec Ben Affleck en braqueur de banques.
    Les gens préfèrent, finalement, le vrai cinéma.

    G.L.

  • no moment

  • Russie: manifestation contre le maire de Moscou et le système Poutine

    Plusieurs centaines de personnes ont dénoncé samedi à Moscou le régime de l'homme fort du pays Vladimir Poutine et réclamé le retour à l'élection directe des chefs des régions, sur fond de rumeurs faisant état du départ imminent du maire de la capitale Iouri Loujkov.

    Plusieurs centaines de personnes ont dénoncé samedi à Moscou le régime de...

    Plusieurs centaines de personnes ont dénoncé samedi à Moscou le régime de l'homme fort du pays Vladimir Poutine et réclamé le retour à l'élection directe des chefs des régions, sur fond de rumeurs faisant état du départ imminent du maire de la capitale Iouri Loujkov.
    Fait rarissime, la manifestation convoquée par l'opposition libérale place Bolotnaïa, sur les bords de la Moskova, près du Kremlin, a reçu le feu vert des autorités, qui dispersent généralement sans ménagement ce genre de rassemblement.
    "Pour l'élection libre d'un nouveau maire !", "Non à la censure !", "Juges, procureurs et flics corrompus au banc des accusés !", clamaient-ils sur leurs affiches.
    "Cela faisait longtemps qu'il fallait limoger Loujkov, comme les deux tiers des gouverneurs voleurs. Mais il ne faut pas remplacer un voleur par un autre, nous avons besoin d'un mécanisme pour contrôler le pouvoir", a déclaré Vladimir Ryjkov, ancien député indépendant.
    L'élection des gouverneurs russes au suffrage direct a été supprimée en 2004 par Vladimir Poutine après la sanglante prise d'otages à Beslan (Caucase russe), officiellement pour améliorer la gestion du pays et lutter contre le terrorisme.
    Iouri Loujkov, maire de Moscou depuis 1992, est le dernier des poids lourds de la scène politiquye russe à diriger une entité territoriale de la Fédération de Russie, le Kremlin s'étant débarrassé ces derniers mois des gouverneurs influents dans plusieurs régions russes stratégiques.
    Les organisateurs ont profité du rassemblement pour critiquer le régime russe.
    "Ils ont étouffé les médias indépendants, il n'y a qu'un point de vue et il y a plus de Poutine à la télévision que de (Léonid) Brejnev à l'époque" de la "stagnation", du temps de l'URSS, a lancé Vladimir Milov, opposant libéral et ancien vice-ministre de l'Energie.
    "Le Parlement est soumis et la corruption a été multipliée par dix sous Poutine", président de Russie entre 2000 et 2008 et actuel Premier ministre, a-t-il poursuivi.
    "On dit que Loujkov sera démis de ses fonctions lundi (...) Ce sera une autre bande qui va voler à Moscou", a conclu M. Milov.

    AFP
  • Affrontements violents à la Casbah

    lyre_107842_465x348.jpg C’est un après-midi mouvementé qui a ébranlé la Casbah  ce samedi 25 septembre. Des affrontements violents ont éclaté entre des centaines de jeunes et des policiers.

    Une bagarre générale entre force de l’ordre et des jeunes vendeurs de la rue de la Lyre a embrasé toute la Casbah. Les affrontements ont éclaté vers les coups de 13 h lorsque des policiers ont procédé à l'arrestation de plusieurs jeunes vendeurs clandestins.

    Mais ces interventions ont rencontré de vives résistances de la part des jeunes de la rue de la Lyre. Des lors, une bagarre éclate et se transforme en émeute n’était-ce l’intervention musclée des "casques bleus".  Malheureusement, un policier a été carrément lynché par les jeunes en furie et plusieurs blessés ont été déplorés de part et d'autre au cours de ces affrontements.

    A l’origine de ces soudaines violences, la suppression du marché informel de la rue de la Lyre qui était durant des années un bazar à ciel ouvert où tout était proposé à la vente. Ce marché qui attirait toutes les bourses modestes d’Alger a été supprimé par les autorités publiques juste après l’Aid et les jeunes vendeurs n’ont plus le droit d’étaler quoi que ce soit sur les trottoirs.

    Une interdiction qui n’a nullement été du goût des ces jeunes vendeurs. Pour le faire savoir, ils se sont révoltés contre cette décision qui leur semble "injuste". "Qu’on nous affecte à un autre lieu pour continuer à exercer notre activité. De quoi nous allons vivre si on nous pourchasse. Nous avons des familles à faire nourrir", s’écrient-ils en menaçant de recourir à l’émeute si la wilaya d’Alger persiste à les ignorer.     

    Pour l'heure, aucune solution n'a été avancée par les pouvoirs publics pour calmer les esprits et ramener la sérénité à la Casbah. D'autre part, plusieurs quartiers d'Alger sont en ébullition depuis que de nombreux marchés informels ont été supprimés. C'est dire donc que  l'atmosphère est réellement explosive à Alger. Les frustrations et les rancunes se lisent sur les visages de ces jeunes désoeuvrés qui cherchent à sortir de l'ornière du chômage et de la misère sociale.  
    Abderrahmane Semmar

  • Khalifa, Ouyahia et la DGSE

     

        

    la crise mondiale innocente Khalifa et accable Ouyahia et la DGSE

    La crise financière pourrait coûter aux banques entre 2800 à 3600 milliards de dollars, selon des estimations contradictoires des pertes et dépréciations d’actifs dues aux «crédits toxiques». Les banques américaines, soutenues par celles du reste du monde, ont largement dépassé les limites du relâchement des normes prudentielles de crédit jusqu’à se retrouver aux portes de la faillite. Elles ont entraîné dans leur chute les maisons d’assurance, chargées de couvrir l’insolvabilité des emprunteurs, et les secteurs de l’immobilier, l’automobile et biens d’équipement, principaux bénéficiaires des politiques de crédits à la consommation.

    Khalifa Bank n’avait pas fait pire, en consacrant ses liquidités pour financer le lancement des filiales du Groupe et des prises de participation en Algérie et à l’étranger. Malheureusement, Khalifa Bank et ses filiales n’ont pas eu la chance d’avoir affaire à des gouvernants légitimes, nationalistes et intelligents dont le premier souci aurait été de sauvegarder la première banque privée, préserver des emplois et pérenniser ce dynamisme économique.

    Le groupe Khalifa a été liquidé en quelques mois par Bouteflika, chef d’Etat rancunier, et un tueur à gages nommé Ouyahia qui a jeté, sans aucun scrupule, près de 20.000 employés au chômage et au désespoir, ruiné des milliers d’épargnants, et surtout fait perdre à la jeunesse algérienne un extraordinaire repère d’espoir et de réussite.

    Du fond de sa prison londonienne, Rafik Abdelmoumene Khalifa, condamné par contumace à la perpétuité, attend le verdict de la justice britannique sur la demande d’extradition algérienne, en replaçant la très modeste affaire Khalifa Bank dans ce nouveau contexte de crise mondiale.

    La gestion nationaliste de la crise financière

    La crise mondiale a pour origine la crise du surendettement de l’économie américaine, accentuée par la concurrence de l’euro depuis 1999. (1) Le système bancaire américain a encouragé le surendettement des ménages par le mécanisme des subprimes qui ne constituent que la partie immergée de l’iceberg. En vérité, l’usage médiatique abusif de ce terme sert à culpabiliser les petits emprunteurs, et cacher les montants faramineux de l’endettement public et des entreprises privées. Selon un rapport du FMI, «La crise a dépassé les confins du marché américain du subprime, pour toucher concrètement les principaux marchés immobiliers d'entreprise et d'habitation, le crédit à la consommation et le crédit aux entreprises».

    La dette publique fédérale américaine représentait, fin 2007, 9000 milliards de dollars (65,5% du PIB) dont environ 5000 en bons du trésor. L’administration Obama a déjà annoncé que le déficit budgétaire en 2009 est estimé à 1752 milliards de $, soit 12% du PIB et trois fois le déficit de 2008. Cette explosion est en partie due au rachat des «crédits toxiques» des banques d’un montant de 1000 milliards de $.

    Après avoir liquidé le groupe Khalifa, ses 20.000 employés directs et des milliers d’emplois indirects, le gouvernement algérien a lui aussi contribué à sauver des emplois américains en plaçant 49 milliards de dollars en bons du trésor US, soit la moitié de ses réserves de change.

    Après les premières alertes en été 2007 des grandes banques américaines et européennes, la FED, la BCE et la Banque Centrale du Japon avaient commencé à injecter plus de 300 milliards de dollars dans le circuit financier. L’intervention des autorités monétaires s’avérant insuffisante face à l’ampleur d’une crise systémique, les premières décisions de nationalisation sont annoncées en 2008 pour éviter les faillites et l’explosion du taux de chômage.

    Des plans de sauvetage financier et de relance économique sont étudiés dans l’urgence pour enrayer le pessimisme des marchés et éviter les conflits sociaux. Les banques subventionnées doivent en contrepartie continuer à consentir des prêts aux PME et aux ménages afin d’amortir les effets de la crise financière sur l’économie réelle. Aucun dirigeant de banque n’a été congédié ni poursuivi en justice. Les gouvernants leur ont juste demandé gentiment de réduire leurs rémunérations astronomiques, en comparaison desquelles les «dépenses» de Moumene Khalifa apparaissent comme de l’argent de poche.

    La formidable baraka de Khalifa

    Rafic Khalifa est né sous une bonne étoile en 1966 à Bejaia, fils de Laroussi Khalifa, adjoint de Abdelhafidh Boussouf fondateur du MALG, ancêtre de la Sécurité Militaire devenue DRS. Après avoir joué un rôle important dans les accords d'Evian en 1962, Laroussi fut ministre de l’Industrie et de l’Energie de Ben Bella où il négocia les concessions pétrolières. Puis il fut écarté du gouvernement par Boumediene qui le nomma directeur d'Air Algérie. Sa carrière politique se termina sur deux ans de prison après la tentative de coup d'Etat manqué en 1967 du colonel Tahar Zbiri. A sa sortie, Laroussi géra uniquement sa pharmacie de Cheraga. A sa mort en 1990, on ne lui connaît pas de fortune, mais il lègue à son fils trois héritages.

    D’abord un nom qui fait peur à tous les courtisans du «Makhzen» algérien sous influence des réseaux des anciens du MALG qui lui ouvriront les portes et l’accompagneront dans son ascension fulgurante.

    Ensuite la pharmacie qui servira de base à la création de sa première société KRG Pharma en 1990, et la fabrication des médicaments génériques en 1992.

    Mais surtout une rancune tenace, datant de la guerre de libération, des services secrets français, et d’un certain Abdelaziz Bouteflika. Né à Oujda, Bouteflika avait tout fait pour intégrer en juillet 1957 la première promotion Larbi Ben M’Hidi des recrues du MALG, mais Laroussi directeur du stage le refusa. C’est la rage au cœur que Bouteflika vit les lycéens marocains de son âge intégrer la formation d’élite à Oujda, dont ont fait partie les futurs dirigeants du pays (Khalef, Zerhouni, Tounsi, Temmar, Bessaïeh, ect…). (2)

    Rafic paie aujourd’hui très cher cette vengeance et n’hésite pas à affirmer ''Le président Bouteflika veut ma peau'' dans une interview au journal le Figaro du 6 février 2007 quelques jours avant la délivrance d’un mandat d’arrêt européen par le tribunal de Nanterre le 5 mars et son arrestation à Londres le 27 mars.

    Il précise: «Nos relations n’étaient pas bonnes lorsqu’il est arrivé au pouvoir en 1999, mais elles se sont arrangées. Des personnalités sont intervenues pour sceller la paix.» Mais, ajoute-t-il «Bouteflika… ne supportait pas ma puissance économique. Il était convaincu que je voulais sa place. Il s’était mis dans la tête que l’armée me présentait comme un recours et un gage de stabilité… ». Pour Khalifa, Bouteflika a fait de l’Algérie «une république bananière où le président concentre tous les pouvoirs.»

    Rafic a eu la chance de se lancer dans la création d’entreprises en pleine possession des ambitions et de la vigueur d’un homme de 30 ans, là ou de nombreux entrepreneurs se sont usés les muscles et les neurones à déminer les pièges et les obstacles d’une administration sous-développée et corrompue.

    En mars 1998, Khalifa Bank obtient son agrément en hypothéquant la maison familiale de Hydra et sans libérer la totalité des 500 millions de DA requis pour le capital minimum. Dès 2002, Khalifa Bank revendique 700.000 clients, 7000 employés et 74 agences, un record quand la BNA n'en compte qu'une centaine. Elle distribuait des cartes de crédit American Express et MasterCard et opérait des transferts avec Western Union.

    En 1999, Moumene crée la compagnie aérienne Khalifa Airways qui va connaître un essor fulgurant, employer 3000 personnes, et désenclaver plusieurs wilayas de ce vaste pays. Un accord d’entrée dans le capital d’Air Algérie a même été signé.

    En 2001, il crée Khalifa Construction à partir de l'acquisition du géant allemand du BTP en faillite Philip Holzmann, qu’il réussit à rafler à une quinzaine d’acquéreurs. Il annonce qu’il va se lancer dans la construction des nouvelles villes de Boughzoul sur les Hauts Plateaux, et Sidi Abdallah, dans la banlieue d’Alger.

    En 2002, il lance la chaîne Khalifa TV à Paris et Londres, après avoir tenté en 2001 de racheter la chaîne d’infos arabe ANN appartenant au syrien Riffat El Assad.

    Il a multiplié les actions de sponsoring, notamment dans le football, et de prestige comme la fameuse Khalifa Jet Team, une patrouille aérienne acrobatique. Il finança pour l’Etat algérien, sur ordre de Bouteflika, des actions de lobbying aux USA, des achats de voitures blindées, des cachets d’artistes, etc…

    On a appris après la liquidation du groupe en 2003 que Khalifa Bank détenait aussi 29% du capital de la Société Générale Algérie que Rafic avait racheté à la FIBA, holding luxembourgeois présidé par un ex-ministre algérien Ali Benouari.

    Selon d’autres révélations, Khalifa choqué par les attaques médiatico-politiques, comme celle de Noël Mamère, prévoyait de quitter la France pour s'installer en Espagne. Il avait pris des contacts avec les dirigeants du Real Madrid où jouait Zinedine Zidane pour sponsoriser le club ou rentrer dans son capital. Le Service Action de la DGSE ne lui en laissa pas le temps.

    La France tombeau du groupe Khalifa

    Quelles sont les pertes réelles de Khalifa Bank? Personne n’est capable de le dire. Plusieurs chiffres ont été avancés entre 600 millions et 1,2 milliard d'euros, qui ne représentent pas des pertes, mais des infractions au contrôle des changes. Des transferts d’argent qu’effectuait Khalifa sous diverses formes pour financer l’investissement et l’exploitation de ses filiales et opérations à l’étranger. Selon le journal Le Monde (9 février 2005), le transfert de capitaux opéré de l’Algérie vers l’étranger par la banque entre 1999 et 2003 serait — selon les documents remis par le liquidateur de Khalifa Bank à la justice française — de l’ordre de 689 millions d’euros.

    Khalifa détournait la réglementation rigide de transfert de devises de la Banque d’Algérie pour gagner du temps. Même l’Etat algérien en a profité. Une grande partie de ces transferts a été couverte par l’ex-ministre des Finances (de juin 2002 à mai 2003) Mohamed Terbeche, ex-Pdg de la BEA et Pdg de la Banque Intercontinentale Arabe (BIA), une banque algéro-libyenne implantée à Paris qui servait de correspondant à Khalifa Bank et gérait ses transferts.

    Qui a vraiment provoqué la chute de l’empire Khalifa? C’est le ras-le-bol de l’establishment franco-français désagréablement submergé par la personnalité omniprésente et la boulimie affairiste d’un Algérien sorti du néant de son bled pour occuper la une des journaux et faire frissonner le tout-Paris des médias, des artistes, du sport, de la finance et du patronat, à la manière du flamboyant Bernard Tapie.

    Le premier coup de semonce est venu en septembre 2002 de Noël Mamère, député-maire de Bègles qui refusa d’assister à un match de rugby en raison de la présence dans les gradins du nouveau sponsor Rafic Khalifa, «l'ami des généraux algériens, avec lesquels il a fait sa fortune». Choqué par cette agression, Khalifa n’a pas versé un centime des 300.000€ prévus.

    En octobre, la DGSE fournit une note bidon et très approximative à la presse française pour répandre l’idée que Khalifa n’est qu’un homme de paille des puissants généraux et que son groupe bénéficie de «financements occultes (?)». Pour arriver à cette conclusion totalement fausse et fantaisiste, les agents de la DGSE ont embarqué dans les avions de Khalifa Airways et ont effectué une enquête de pieds-nickelés en s’amusant à compter le nombre de passagers.

    Le contenu de cette note est d’ailleurs repris dans l’exposé des motifs du député Noël Mamère qui a demandé la constitution d’une commission d’enquête parlementaire N°334 du 29 octobre 2002 sur «l'origine des fonds du groupe algérien Khalifa et leur utilisation en France ». Puis une deuxième demande N° 646 du 4 mars 2003 « relative aux conditions d'attribution d'une fréquence à la chaîne Khalifa TV». L’Assemblée Nationale les a rejeté. (3)

    Face à ce tapage médiatique, un vent de panique a soufflé sur la place d’Alger qui a abouti en novembre 2002 au gel des mouvements financiers de Khalifa Bank. Alors que des tractations se déroulaient en haut lieu sur la meilleure façon de gérer le «problème Khalifa», le Service Action de la DGSE a cherché la faille qui ferait tomber le golden-boy par des filatures et des écoutes téléphoniques. L’erreur fatale qui va provoquer sa chute est survenue le 24 février 2003 lorsque les services français ont informé leurs «correspondants» d’Alger que trois collaborateurs de Khalifa s’apprêtaient à convoyer 2 millions d’euros en espèces. Ils furent arrêtés à l’aéroport et la banque a été placée sous administration provisoire par la Banque d'Algérie le 3 mars.

    L’option d’un arrangement qui éviterait d’éclabousser le régime a été envisagée par le directeur de cabinet de la Présidence, Larbi Belkheir, devenu protecteur de Rafic. Mais le conflit de succession entre Bouteflika et le Chef du gouvernement Ali Benflis a totalement brouillé les cartes et desservi la cause du groupe. Le remplacement brutal de Benflis par Ahmed Ouyahia en Mai 2003 a sonné le glas de Khalifa Bank dont la liquidation a été annoncée le 2 juin.

    Ouyahia «nettoyeur» de la DGSE

    La DGSE qui veille sur les intérêts français au Maghreb et en Afrique veut confiner l’Algérie dans son statut de mono exportateur d’hydrocarbures. Elle ne pouvait admettre que Rafic Khalifa serve de modèle d’entrepreneur non seulement à la jeunesse désoeuvrée d’Algérie, mais aussi aux jeunes beurs des banlieues bridés par une administration tatillonne et sélective qui les cantonne aux petits commerces et aux start-up sans lendemain.

    L’élimination sur le sol français du groupe Khalifa et la destruction de l’idole sont devenus une priorité des services secrets dès qu’ils ont appris la création de sa chaîne de télé KTV au cœur de Paris et son entrée surprise dans le capital de la Société Générale à hauteur de 29%.

    La DGSE  a trouvé en Ahmed Ouyahia le tueur à gages idéal, que le jargon des services secrets surnomme le «nettoyeur». Dès son entrée en fonction, Ouyahia a résumé en deux mots le contenu du rapport de la DGSE auprès des députés et des sénateurs en parlant de «mythe Khalifa» et de «marchand de rêves». Il a aussitôt engagé le rouleau compresseur de l’administration pour étrangler le groupe, l’effacer du paysage économique en excluant toute autre alternative. Les rares voix qui se sont élevées pour défendre les emplois de Khalifa, comme celle de la Confédération des Cadres de la Finance (CCFC) ont vite été étouffées. L’UGTA et le patronat n’ont pas bougé le petit doigt, tétanisés par les menaces de représailles. La terrible répression qui s’est abattue sur le groupe Khalifa a aussi servi à tenir en respect les opposants du sérail jusqu’à la réélection de Bouteflika en avril 2004.

    Le nettoyeur a instruit la justice d’engager des poursuites judiciaires contre les gestionnaires des entreprises et organismes publics qui ont déposé des fonds dans la banque privée qui offrait des taux de rémunération supérieurs à ceux des banques publiques. Un nouveau climat de terreur s’est emparé des gestionnaires après celui de 1996-1997 où le même Ouyahia avait orchestré l’emprisonnement de milliers de dirigeants, dont la plupart seront par la suite acquittés.

    Le procès de Khalifa Bank à Blida en début d’année 2007 a finalement prouvé qu’il n’y avait ni financement occulte, ni trésor du FLN, ni «blanchiment d’argent des généraux», mais une simple attirance des dépôts de gros épargnants institutionnels. Le procès a même tourné à la caricature en évoquant un prêt logement pour un steward, un prêt véhicule pour un policier, des billets d’avions et des séjours de thalassothérapie. (4)

    Le tribunal de Blida a tout de même prononcé 45 condamnations à la prison ferme et 49 acquittements sur les 94 accusés. Des gestionnaires d’entreprises publiques croupissent aujourd’hui en prison pour avoir simplement déposé des fonds dans une banque privée agréée, donc garantie par l’Etat. Le reste des contentieux de l’affaire Khalifa, impliquant des personnalités du pouvoir, sont toujours au stade d’une instruction opaque.

    Sur sa lancée destructrice, Ouyahia s’est servi de l’affaire Khalifa pour provoquer une crise systémique en contraignant toutes les banques privées algériennes et quelques banques arabes à la liquidation et leurs patrons à la prison comme Omar Dechmi (CA Bank) ou à la fuite comme Brahim Hadjas (Union Bank) ou Mohamed Kharoubi (BCIA Bank). (5)

    A chaque fois qu’Ouyahia a pris les commandes du gouvernement, les intérêts français ont été considérablement renforcés, des entreprises algériennes détruites et leurs patrons réprimés. (6)

    Après son troisième retour à la tête du gouvernement, Ouyahia a décrété de nouvelles mesures contraignantes, prouvant encore qu’il gère l’économie comme un éléphant enragé dans un magasin de porcelaine, avec un maximum de dégâts. Sa nouvelle mission est de chasser ce qui reste d’opérateurs arabes et asiatiques pour ouvrir de nouvelles parts de marchés à ses alliés français. Il a effacé les projets immobiliers des uns et d’usine de voiture des autres.

    Ouyahia vient aussi de révéler le fond de sa pensée destructrice en traitant la «stratégie industrielle» de Temmar de «fantasme de communication». Un nettoyeur n’admet aucune stratégie économique autre que celle de la destruction.

    Moumene Khalifa n’est malheureusement pas la seule victime du nettoyeur. Le groupe agro-alimentaire Blanky est en perdition depuis qu’un des frères Cherfaoui, Idir croupit en prison. Tonic Emballage et ses 4000 employés, géré par un séquestre judiciaire, est constamment menacé de fermeture et son patron, Abdelghani Djerrar en sursis après avoir passé quelques jours en prison en 2007. Le groupe céréalier SIM est déstabilisé et en stagnation depuis que son Pdg Abdelkader-Taïeb Ezzraimi est placé sous contrôle judiciaire.

    La dernière victime du harcèlement anti-patronat algérien est Abdelouahab Rahim dont la banque ArcoBank avait été dissoute par les mesures d’Ouyahia. Le lancement de son emprunt obligataire de 8 milliards de dinars a été un fiasco en raison du boycott des épargnants institutionnels instruits (?) pour ne pas y souscrire. Et aussi à cause de la vacherie de son partenaire français Carrefour qui a annoncé en pleine campagne de souscription le 19 février 2009 qu’il mettait fin à l’accord conclu le 26 mars 2006 avec le groupe Arcofina pour l’ouverture de 18 hypermarchés. (7)

    Au lieu de se regrouper en meute soudée et solidaire pour défendre leurs intérêts, les patrons algériens persistent dans leur isolement et leur division, au point de se faire tirer comme des lapins dès qu’ils s’engraissent un peu.

    Il est temps que les patrons algériens se réveillent, se mobilisent, s’unissent et se modernisent pour lancer une nouvelle «guerre de libération nationale», afin de récupérer le pouvoir économique et protéger les créateurs d’entreprises, d’emplois et de richesses.

    Saâd Lounès
    14 mars 2009

    (1) La flambée du baril anticipe la dévaluation du dollar

    (2) Comment sont nés les services secrets algériens

    (3) Demandes de Commission d’enquête du député Noël Mamère
    http://www.assemblee-nationale.fr/12/propositions/pion0334.asp
    http://www.assemblee-nationale.fr/12/propositions/pion0646.asp

    (4) L’affaire Khalifa dévoile la corruption insurrectionnelle

    (5) Comment gérer 100 milliards de $ par an

    (6) Le retour du Bachagha Ouyahia

    (7) Depuis la rédaction de cet article (14-03-09) et après la réélection de Bouteflika, la destruction du potentiel économique algérien orchestrée par Ouyahia s'est accélérée:

    - le groupe Tonic Embalagges a été déclaré en faillite en juin par le tribunal de Blida et va être démantelé ou plutôt “cannibalisé”.

    - le groupe Eepad, intervenant dans les TIC, est en voie de liquidation brutale suite à l'interruption des prestations opérée par Algérie Telecom. Du jour au lendemain, près de 40.000 abonnés, dont des milliers de cyber cafés et d'entreprises se retrouvent sans Internet. Des centaines d'employés directs d'Eepad et des milliers d'employés indirects des cyber cafés se retrouvent au chômage.

    - les nouvelles mesures drastiques de la Loi de Finances Complémentaire vont provoquer la faillite de milliers d'importateurs et des pénuries d'intrants de production dans tous les secteurs d'activité. De graves perturbations industrielles et des chômages techniques sont annoncés.

     

  • Le sanctuaire des perroquets,perroquets ,perroquets ,........casseta!!!!!!

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    par Boutaraa- Farid
    Notre pays l'Algérie a connu une vague de violence qui a fait basculer les enfants d'un même utérus dans une haine aveugle.

    Une barbarie qui avait étonné le monde entier et qui avait fait rire nos ennemis qui voulaient que l'Algérie coule après son indépendance.

    L'Algérie des années 90 faisait peur à tout le monde et rares étaient les étrangers qui venaient séjourner dans un lieu où les têtes jonchaient les sols et où les âmes quittaient les corps sans motif, ni jugement. La frousse était lisible dans toutes les faces et nulle échappatoire, car tout le territoire était miné et chaque pas qu'on faisait aller peut être nous conduire à la mort. On serrait nos ventres de crainte d'une explosion et avec la tombée de la nuit, nos portes restaient si vulnérables et on attendait tous le trépas. Les listes des prochaines victimes se préparaient la nuit dans les deux camps et tout un peuple était pris en otage. Nos sorts étaient tels des condamnés à morts en attente d'exécution. Le climat était lourd, la logique n'avait pas cours, les cœurs étaient dans des fours et on voulait tous prendre le chemin du port pour nous sauver d'un quotidien sans logique. Personne ne savait de quoi serait fait demain, et nous étions tous bloqués dans un ascenseur infernal en attente d'une liberté que nos responsables de l'époque avaient troqué contre une politique qui consistait à faire de ce pays un sanctuaire des perroquets. Les responsables de l'époque se prenaient pour des empereurs et toute opposition était considérée comme une haute trahison qui conduisit en prison. Alors, il était logique que des voix s'opposent à l'installation d'une nouvelle république construite en cachette d'un public. L'Algérie devrait payer le cumul de tant d'erreur à commencer par le choix du socialisme et c'était prévu d'attendre des prétendants au pouvoir après une ouverture démocratique aussi large que la notre et surtout l'échec de l'équipe du président Chadli qui ne pouvait plus maîtriser une situation dangereuse aggravée par la chute du prix du pétrole et surtout la volonté des maîtres du monde qui voyaient que l'Algérie méritait une attaque pour la priver de son réacteur nucléaire de « Ain Ouassara » et nul ne sait comment par la suite les choses se sont pourries et comment le conflit entre générations s'est accentué pour faire tomber le pays dans un brasier. La haine avait chassé l'amour et la vengeance alimentait les cœurs des enfants qui avaient allaité le même sein, car l'un était militaire et l'autre un barbu.

    Après presque vingt ans de cette tragédie noire, les séquelles sont toujours là et la violence existe sous diverses formes mesquines et en profondeurs.           Même si nos vies ne sont plus en danger et que le stress et la peur de tomber dans chaque virage dans un faux barrage ont cessé d'être ce handicap qui avait bouffé le bonheur de tant de famille et surtout la disparition du plaisir de vivre. Au très fond de l'individu algérien existe un mal qui le ronge telle une vague qui lentement corrode un rocher. L'algérien est devenu un malade que rien ne l'attire. Un être qui ne fait que sirotait son thé dans l'attente d'un billet pour quitter la vie ou le pays. C'était un témoin qui ne voulait plus parler d'un passé où tous les bons moments de la vie d'un homme étaient gâchés à cause d'une course au pouvoir qui sur son passage a tout cassé.

     De ce dérapage politique, les enfants d'aujourd'hui ont entendu des histoires de têtes décapitées et de bandes qui n'avaient peur de personne et surtout pas des forces de l'ordre. C'était ces types d'histoires qui avaient crée chez les jeunes une certaine haine vers tout ce qui est ordre et discipline. Les jeunes d'aujourd'hui n'ont aucune confiance en cette institution scolaire qui forme des chômeurs. L'école est devenue un passe temps un peu lourd pour ses mioches qui n'attendent que la sonnerie des fins de cours pour se réveiller de ce cauchemar qui dure et qui ne mène à rien. Les petits d'aujourd'hui n'attendent que l'occasion pour prouver leur force et surtout leur maturité qui souvent se fait exhiber par des bagarres improvisées aux sorties des collèges et des lycées pour attirer l'attention d'une fille ou pour tout simplement marquer un territoire. L'histoire qui suit n'est pas imaginaire, mais réelle et si nous vous la contons c'est juste pour vous informer sur la gravité de la situation qui n'a pas renseigné les autorités sur ce qui se passe dans nos écoles et qui pousse ce fléau social à gagner plus de terrain en menaçant la quiétude des familles.

    L'histoire commence par une altercation entre deux adolescents scolarisés dans un même collège, où le nombre des élèves dépasse les 50 par classe. L'un des adolescents fréquentait des repris justices et sans le vouloir il venait d'adhérer au groupe de la mort. Sans qu'il le sût et loin des regards de ses parents qui se tuassent au travail le petit essayait tabac à chiquer et goûtait après, à quelques joints de kif et terminait son expérience par des boissons alcoolisées qui étaient vendues sans pudeur même pour les bébés. Alors, notre héros ou zéro se voyait plus vieux et plus sage et se croyait un être qui devrait vivre sur les nuages et dès lors, il changeait d'attitude et de langage avec tout son entourage.

     Il se voyait tel un caïd, ou un guerrier qui devrait réussir et pour commencer il lui fallait des combats pour faire passer son message, qu'il était le chef suprême de tout le collège. Sans réveiller les instincts des parents qui n'avaient rien pu voir, faute de temps et surtout de confiance en cette école qui ne disait rien de peur que des enquêteurs vinssent mettre en deuil sa quiétude et comme d'habitude, les professeurs avaient tout vu, mais ils n'osaient pas avoir des problèmes avec un adolescent qui pouvait constituer un danger réel pour leur vie et en plus ils n'étaient même pas assez payés, ni bien assurés pour prévenir les parents du plus coriace de toute la classe. Et comme disait le proverbe « Chacun pour soi et Dieu pour tous ». Alors, le temps passait et notre héros doublait de violence en imposant sa vision du monde et en ne laissant aucune occasion pour défier enseignants et pions qui faisaient semblant de l'ignorer et qui attendaient tous la fin de l'année pour le voir quitter leur établissement comme l'avaient fait les autres truands avant lui. Et comme il était coutume chez nous que les bons payent pour les mauvais, donc, il fallait que le règne de la hogra disparaisse et que ce mesquin d'asile pour dépressif au lieu d'école trouve son compte. Le ciel avait voulu que le jeune Ahmed paye la facture de tant de mutisme complice de toute une école et aussi un quartier entier. Ils avaient tous peur de cet individu dénommé « ami de Bliss ». La providence avait voulu que le jeune Ahmed croise ce maudit Omar un jeudi matin. La bête courait tel un bouc derrière une collégienne qui n'avait rien trouvé sur son bout de chemin qui menait au C.E.M sauf le brave Ahmed qui avait assez de courage pour oser protéger cette fillette contre la terreur du Collège. Sans aucune crainte et avec art et adresse le jeune Ahmed avait donné une raclée à ce taré qui se prenait pour le roi des lieux. Le jeune Ahmed était un excellent Karatéka et son courage était hors norme et savait que la bête blessée en son honneur allait tout faire pour reprendre son image de marque. Ahmed savait que l'ami de « Bliss » n'avait aucun scrupule et qu'il était lâche de nature et sa vengeance serait aussi spectaculaire que lors du premier combat où le jeune Ahmed avait utilisé que deux coups pour descendre ce sanglier. En effet, un coup de pied droit au visage et un coup de poing droit au plexus avaient pu mettre hors d'état de nuire ce prisonnier évadé d'un film d'horreur.

     Après deux jours de repos et voilà le sombre samedi qui perçait les filets de la nuit pour venir sombrer toute une ville et surtout tout le secteur de l'éduction, par l'acte d'une lâche tuerie, où le brave Ahmed malgré toute sa méfiance, avait reçu un coup mortel au cœur. C'était l'ami de « Bliss » avec sa tête sans visage et son allure d'un revenant du monde des morts qui avait poignardé le jeune Ahmed. Malgré l'arrivée trop rapide même des éléments de la protection civile qui avaient prodigué les premiers soins, mais la blessure était si profonde et certains organes vitaux étaient touchés par le coup violent de ce loup sous une forme humaine qui était arrêté le jour même par les forces de l'ordre, qui avaient réussi en quelques heures à localiser le trou à rat qui servait de refuge. Entre temps, le jeune Ahmed luttait avec toute la force de la jeunesse pour essayer juste de dire au revoir à ses parents en leur demandant pardon avec les yeux.

    La scène était horrible pour cette mère qui bloquait ses larmes au fond de ses beaux yeux en ne laissant paraître qu'un doux sourire. Sans aucun dialogue et rien qu'avec le cœur qui priait que le père d'Ahmed voyait son fils quittait ce monde sans même pouvoir le prendre dans ses bras et le serrer fort. C'était lui le papa qui l'avait éduqué et qui lui demandait de venir en aide aux faibles. Le père souffrait encore plus, car c'était lui aussi sui lui disait « je veux que tu meures comme un taureau en arène et non pas comme un bouf qu'on amène à l'abattoir. En effet, trop de chagrin remplissait ce jour là cet hôpital qui n'avait jamais vu un flot humain venir s'acquérir des nouvelles du jeune Ahmed qui avait eu la compassion de toute une ville. C'était pareil dans toute les villes quand un jeune venait de subir une injustice et que toute la société assiste sans force à ce que ce décide en haut. Le jeune Ahmed avait assez de courage pour battre même la mort qui rodait autour de lui et comme d'habitude, il savait garder le respect en vers ses parents et sans lâcher aucun cri de douleur, il jouait le jeu de celui qui allait reprendre ses forces. L'image qu'il offrait était celle d'un ange et une liesse ornait le contour de son séduisant visage. C'était le bonheur qu'on pouvait lire dans le visage d'un amoureux qui tenait la main de sa bien aimée sous l'ombre d'un palmier qui faisait face à une plage déserte. C'était la dernière image qu'il offrait à sa tendre mère en s'agrippant à ses petits doigts. Cette tendre maman qui ne pouvait admettre que les papillons s'isolaient pour souffrir. Après trois heures de rude combat le jeune Ahmed quittait ce bas monde pour aller au ciel en laissant un goût de fiel dans toutes les bouches de cette petite ville qui assistait en silence à l'accomplissement de la volonté divine. C'était aussi la fin d'un cauchemar causé par un certain Omar qui avait fait trop de mal pour un jeune de son âge.

    Des enfants comme Omar on trouve des milliers dans nos écoles et il nous y impossible de les exclure tous afin de radier toute source de violence dans nos institutions. La moralité de cette histoire qui parait tel un banal fait divers nous renseigne sur le laxisme des autorités et l'absence d'un suivi rigoureux des parents. En effet, la vraie déviation vient de l'école primaire qui reste la base de l'installation de tout savoir et si on rate ce stade de vie, l'enfant va grandir avec un sentiment d'impunité qui sera nourri par les mauvaises fréquentations et l'indifférence des parents ainsi que leur faiblesse qui fait d'eux des êtres sans force qui n'arrivent pas à dire non à leur enfants qui se prennent pour les meilleurs sur terre.

     En Algérie nous assistons à un nouveau phénomène « l'auto justice », qui a même frôlé nos universités et l'attaque mortelle du chef du département de l'université de Mostaganem est la preuve vivante que nos enfants s'abreuvent dès l'enfance d'un virus qui les pousse à la rage et à commettre des actes d'une sauvagerie unique au monde. Comment un étudiant brillant peut-il devenir un criminel à cause de quelques notes que le professeur avait refusé de lui donner ? Peut-on tuer un homme pour une insulte ? Les crimes commis ces dernières années surtout à la sortie des écoles nous renseignent sur le danger qui guette nos enfants et sur les menaces qui pèsent sur un métier qui était noble et qui se voit bousculer dans la gadoue par une poignée de rejetons qui n'ont de respects en vers personne. Le job d'enseignant n'attire plus les foules et ne fascine plus les élèves qui restaient autre fois tous figés devant le savoir de cet enseignant qui sait tout et qui répondait avec un sourire moqueur à toutes les questions des élèves les plus brillants.

     Ces élèves qui n'acceptaient le formateur imposé qu'après lui avoir passé un test. C'était la règle de l'époque et une fois l'examen réussi le professeur aurait le respect total et l'admiration qui seraient la devise de l'ensemble de la classe.

     L'enseignant aurait le statut du maître des lieux et avait aussi la crainte et l'amour de toute la population et il aurait même le statut d'un savant dans certains petits villages, où le maître ne dépensait pas un sou, car c'était la population qui s'en occupait de le loger et de le nourrir. Où sommes-nous de cette époque de crainte et d'autorité des enseignants qui avaient le feu vert de punir les durs. Les enseignants faisaient pisser les méchants et anéantir tous les mythes et les méchants élèves avaient la frousse si un élève allait se plaindre de x ou y. Nous la génération d'après l'indépendance et exactement des années 65, on n'avait même pas le droit de circuler dans les marchés sans causes valables, ni de jouer dans les rues sans guetter le passage imprévu de l'un de nos enseignants qu'on respectait trop et qu'on ne voulait pas qu'il ne ridiculisait devant nos potes.

     Qui osait défier notre professeur de maths ABBAS M'hamed, ni celui de l'arabe SLIMANI M'hamed ? Deux noms et deux références pour les enfants de Khemis-Milaina. L'un utilisait l'art des fables et des conseils et l'autre celui de la discipline militaire qui faisait taire les plus durs. Quant aux enseignants du primaire nous pouvons cité l'unique, le grand et regretté Kola Mohamed qui fut un grand homme à côté du célèbre Sahraoui dit « Zagalou » que nous respectons toujours pour son sérieux et sa rigueur dans le travail. Quant aux directeurs, l'homme qui avait marqué son temps et qui reste une référence et un exemple à suivre.

     Il était d'une bonté sans borne et d'une rigueur unique dans les anales des responsables de l'éducation nationale. Il était le maestro. En effet, le défunt YAHI- Mohamed que même à la retraite élèves et enseignants l'aimaient et le respectaient pour son savoir et aussi pour son art d'éduquer, car ce n'était pas un pédagogue, mais un illustre artiste qui savaient redresser les situations et qui mérite nos salutations. Malheureusement, cette époque du respect envers les professeurs n'est plus et on assiste à une ère où les jeunes fument devant les professeurs et n'ont aucun respect envers les grandes personnes. On assiste à un phénomène de mode en vogue qui fait que le jeune doit tout faire pour nuire à ses proches pour se faire une place dans le clan des durs.

    Pour finir nous lançons un appel à toutes les mères afin qu'elles surveillent leurs enfants et les obligent à ne pas fréquenter ceux qui n'ont aucun amour pour les études. Il faut qu'elles barrent la route entre leurs mioches et les vautours qui rôdent autour des collèges et lycées pour les recruter en utilisant leur naïveté et innocence pour les modeler et faire d'eux des monstres par la suite. Nous savons que la technique utilisée reste celle de les combler de cadeaux et c'est aux parents de suivre au quotidien tout changement de comportement et d'habitude et les signes seront palpables, car ces enfants auront de nouveaux vêtements et les mamans devront forcer leur enfants à dire la vérité sur la provenance de toutes ces choses nouvelles qui vont détruire l'équilibre familial.

     L'enfant va commencer à mentir et si la maman lâche le zest elle perd à jamais son enfant.      Donc, c'est à nous de détruire le mythe de la déperdition scolaire et de rendre nos foyers des bibliothèques où nos rejetons trouveront l'amour du savoir et qu'avec joie nous acquitterons de nos devoirs.

  • Autodafé du Coran et caricatures danoises, une même cause

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    par Farouk Zahi

    " Angela Merkel a rendu hommage mercredi à la liberté d'expression, une "ressource précieuse", lors d'une cérémonie de remise de prix au dessinateur danois dont la caricature de Mahomet a provoqué des réactions parfois violentes dans certains pays musulmans il y a cinq ans ". (Reuters). Décidément, Merkel et ses pairs occidentaux se mélangent les pinceaux.

    Question à deux sous en monnaie de singe, qu'auriez-vous pensé madame, si sous le thème que vous semblez sublimer, la liberté d'expression, on vienne à vous chanter les vertus de la défunte Stasi ? Cette " ressource précieuse " dont vous parlez a mené l'humoriste Dieudonné aux portes de l'enfer de l'ostracisme médiatique sinon à l'exclusion sociale. Vous auriez dû être la dernière à prendre fait et cause pour un illuminé en mal de notoriété, contre une communauté de plus d'un milliard d'individus. Le mercantilisme aidant, la vieille Europe trouve des ressorts pour distraire ces eurocitoyens des problèmes qui secouent ses fondements et s'invente des Salman Rushdi à la solde. Et c'est toujours le Sud musulman qui en fait les frais depuis la première Croisade. L'agence d''information rapporte ce qu'un grand journal allemand restitue dans la même veine: " Le journal à grand tirage Bild fait en revanche l'éloge de Westergaard et considère la présence de Merkel comme le signe que l'Allemagne "ne recule pas devant les menaces de fanatiques islamistes". Bild a exprimé de l'admiration au banquier Thilo Sarrazin pour avoir écrit que les immigrés turcs et musulmans profitaient des avantages sociaux sans s'intégrer. " Et voilà que nous y sommes, les Turcs et les musulmans refusent de s'intégrer ; on leur demande, ni plus ni moins, de se dissoudre identitairement pour mériter ces droits sociaux. Le discours biaisé fait encore croire, que ceux qui réagissent au piétinement de leurs repères religieux sont de " menaçants islamistes fanatiques ".

     Loin de nous l'idée de vous contrevenir M.Thilo Sarrasin, dans votre intime conviction, supposez un seul instant, que contraint d'aller travailler en terre musulmane on vous suggère d'effacer votre empreinte teutonne et qu'on vous demande de vous intégrer pour être mieux accepté ? Ne serait-ce pas plutôt les vieux démons de l'épuration ethnique chère à la race aryenne qui ressurgissent hideusement ? Pourtant, les Portugais et autres Arméniens bénéficient des mêmes droits que les musulmans ; sauf peut être que ces nationalités sont de même confession judéo chrétienne que vous-même et c'est à ce titre que vous stigmatisez les peaux brunes. Et c'est curieusement et au même moment que l'Eglise évangéliste de Terry Jones, le pasteur de Floride, appelle à l'autodafé du Saint Coran le 11 septembre, date anniversaire de la destruction en 2001 des tours jumelles du Trade World Center de New York. Ce WASP (white anglo saxon protestant), inspiré des thèses idéologiques xénophobique et homophobique du Klu Klux Klan, veut se faire un nom au détriment d'une religion qu'il méconnait certainement en toute bonne foi, mais qui dérange ses convictions de suprématie raciale. Insolentes bacchantes de chasseur de primes du Far West, le pasteur se prête aux apprêts de la mise en scène devant les caméras en avant plan du site où il compte, bruler 200 exemplaires du Livre saint de l'Islam. Madame Merkel, voici la défiance que vous oppose aujourd'hui un illuminé dont vous avez armé le bras par une démocratie où la minorité peut dicter ses excès à toute une planète. Pathétiques, ces Ban Ki-moon, Hilary et Petraeuss qui tentent, et certainement vainement, de négocier la paix mondiale avec le Néron de Floride. Vous étiez, pourtant là, quand Weestergaard a commis ses œuvres de la honte. Que diriez-vous encore si un musulman, intellectuel plus est, se parait de l'étoile jaune pour parodier l'holocauste en hommage au nazisme ou qu'un caricaturiste musulman tournait en dérision le Calvaire du Christ ?

     M. Kouchner, prolixe dans la cabale de Sakineh l'adultérine iranienne, se tient curieusement bien coi devant la lapidation morale de la communauté musulmane ; lui, si prompt à l'ingérence humanitaire dont il est le père concepteur. Cette guerre psychologique ne peut être qu'un constat d'échec de guerres menées injustement aux peuples afghan et irakien pour les démocratiser, souvent, contre leur propre gré. (Cf " Démocratie à la carte américaine " Abed Charef- le Quotidien d'Oran du 09/09/2010). A peine la " criminalisation " de la burqa consommée, on se tourne vers ce que les musulmans ont de plus sacré, le Coran. Conscients du tort incommensurable qu'ils font à une communauté dont la conviction religieuse est à fleur de peau, ils échafaudent des scénarii où des réactions extrêmes ne se feront pas attendre pour justifier, une fois encore, l'invasion d'un pays musulman-phare en l'occurrence l'Iran. Le Pakistan, pays hier aligné, paie le tribut de sa " talibanisation " par l'implosion. Les prédicateurs évangélistes pyromanes, ont toujours allumé les buchers pour faire rouler les tambours de la guerre. N'est ce pas lui, George Walker Bush, deuxième du nom et 43è président des Etats-Unis d'Amérique qui est allé en guerre au son des mêmes cors et n'a-t-il fait pendre Saddam Hussein, le jour de l'Aid el Adha. L'allusion au rituel sacrificateur musulman, n'était même pas voilée. Le monde musulman, n'a jamais enfanté les kamikazes, c'est plutôt la politique hégémonique de votre Occident libre qui a fait étrennes ces engins- humains de mort et terriblement efficaces lors de la deuxième guerre mondiale. C'était la seule riposte que pouvait opposer ce pays minuscule à votre gigantisme guerrier. La suite est connue par tous…particulièrement les irradiés et dont les survivants se souviennent de deux immenses champignons dans le ciel serein du pays de soleil levant. Aux dernières nouvelles, le pasteur Jones aurait renoncé à son entreprise incendiaire moyennent le déplacement de l'implantation du projet de la mosquée du Ground Zéro. La menace qui semblait au départ, sans revendication, se nourrit maintenant qu'elle est sous les feux de la rampe, d'une nouvelle exigence et qui ne sera certainement pas la dernière. Aux dernières nouvelles, l'Eglise copte américaine se serait mise de la partie, elle aussi.