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LES PRATICIENS DE SANTE', DONNEZ VOTRE AVIS. - Page 165

  • 3.000 logement pour le pouvoir comme ceux tixeraire et birtouta et djane essfari ,taz fakou!!!!!!!

    3.000 logements seront distribués avant la fin de l'année

    par Djamel B.

    Quelque 3.000 logements seront distribués d'ici la fin de l'année 2010 à travers plusieurs communes de la wilaya d'Oran. C'est ce qu'a annoncé, hier, le directeur de l'OPGI sur les ondes de la chaîne El-Bahia. Le même responsable a en outre indiqué que la wilaya d'Oran a bénéficié d'un programme de 14.000 logements dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014 pour la résorption de l'habitat précaire. Ce programme est réparti entre l'ensemble des communes de la wilaya. D'ores et déjà, 3.000 logements ont été inscrits pour l'exercice 2010.

     Concernant le relogement des familles du quartier des Planteurs, le même responsable a rappelé que sur les 9.000 familles concernées par le relogement, 3.000 familles ont été relogées et qu'actuellement 6.000 logements inscrits dans le cadre du même programme de restructuration de ce quartier sont en cours de réalisation.

     Il y a lieu de signaler que quelque 500 familles ont fait l'objet de relogement depuis le début de l'année dans le cadre de l'opération dite «vieux bâti». Lors de la troisième phase, en juillet dernier, 261 familles qui habitaient dans des immeubles classés vieux bâti à risque ont été relogées. Les bénéficiaires de cette opération ont occupé leurs nouveaux appartements à Haï Ennour et à Haï El-Yasmine, deux cités nouvelles érigées dans le cadre de l'extension vers l'Est de la ville d'Oran. Ces familles résidaient auparavant dans 34 immeubles menaçant ruine répartis à travers différents quartiers populaires et du centre-ville.

     Le chef de daïra d'Oran avait annoncé à l'occasion qu'un autre quota de 1.300 logements sociaux sera bientôt attribué dans le cadre de ce programme qui se poursuivra «dès réception des nouveaux immeubles». De son côté, le directeur général de l'OPGI d'Oran a rappelé que 800 familles ont été déjà relogées dans le cadre de ce programme, ajoutant que 173 logements sociaux ont été également distribués dans la daïra de Gdyel et 120 autres à Oued Tlélat.

     De son côté, le wali d'Oran avait affirmé, lors de son intervention dans le cadre du Forum de la radio d'Oran, que l'habitat précaire sera totalement éradiqué dans la wilaya d'Oran en 2014. Le chef de l'exécutif a indiqué que 9.500 nouveaux logements ont été inscrits au profit de la wilaya, qui bénéficiera bientôt d'un autre quota pour l'éradication totale de l'habitat précaire. Il a rappelé, dans ce contexte, que près de 1.700 familles ont été relogées depuis un an et demi après avoir occupé des constructions inappropriées dans différents quartiers de la ville, dont Es-Snaouber, Ras El-Aïn et El-Hamri. Cette opération se poursuivra encore pour le relogement progressif de tous les habitants concernés, a assuré le wali, en faisant état de près de 11.000 constructions précaires recensées à Oran en 2007.

  • Les mille et un chantiers de adeka1er, poussière ,desert, du vent en plus sirroco

    16/07/2010 à 10h:00 Par Cherif Ouazani, envoyé spécial
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    Le tramway d'Alger, qui devait entrer en service mi-2009, ne sera opérationnel qu'à la fin 2010. Le tramway d'Alger, qui devait entrer en service mi-2009, ne sera opérationnel qu'à la fin 2010. © New Press/Sipa

    Le chef de l’État a annoncé, le 24 mai, un plan d’investissements publics de 286 milliards de dollars. Si les montants engagés sont toujours plus importants, l’objectif reste le même : la reconstruction nationale. Priorités : la jeunesse et le développement humain.

    La République algérienne démocratique et populaire fête, ce 5 juillet 2010, ses quarante-huit ans d’existence. En attendant le bilan du cinquantenaire, elle donne l’impression de mettre les bouchées doubles pour rattraper son retard de développement, conséquence de trente ans de gestion catastrophique des affaires de l’État durant le règne du parti unique, puis d’une décennie d’instabilité politique et de violences terroristes. Tant et si bien que l’Algérie fait désormais partie, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), du quatuor des puissances émergentes en Afrique, baptisé Sane, pour South Africa, Algeria, Nigeria and Egypt.

    Comment ce pays, miné durant les années 1990 par une guerre sans nom, dont la barbarie le disputait à la dévastation, avec ses 150 000 victimes civiles et son coût économique évalué à plus de 20 milliards de dollars de dégâts (16,2 milliards d’euros), qui plus est sous ajustement structurel du Fonds monétaire international (FMI), a-t-il réussi une telle performance en une période aussi courte ? « Le président Abdelaziz Bouteflika a opté pour une stratégie de soutien à la croissance par un programme d’investissements publics massifs, note Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, et les résultats sont là. » Autrement dit, une gestion rationnelle des revenus pétroliers, consacrés exclusivement à l’amélioration des conditions de vie de la population.

    Élu en avril 1999, « Boutef », comme l’appellent ses concitoyens, a consacré ses premiers mois à El-Mouradia, le palais présidentiel des hauteurs d’Alger­, à jeter les bases politiques pour une réconciliation nationale avec, à la clé, une reddition des groupes armés et le retour à la paix civile. En 2001, il annonce un plan de relance économique avec des investissements publics de l’ordre de 6 milliards de dollars. Ce programme triennal (2001-2003) décuplera de volume, la bonne tenue des cours pétroliers aidant.

    Est-ce bien raisonnable ?

    Durant son second mandat, Boutef tient ses promesses de campagne : des projets de développement pour quelque 200 milliards de dollars. Le pays se transforme à vue d’œil. Villes nouvelles et nouvelle vie pour les Algériens. La classe moyenne est consolidée (le PIB par habitant a été multiplié par trois), le chômage réduit de deux tiers (de 33 % en 1999, il a été ramené à moins de 12 % en 2009) et l’extrême pauvreté (personnes vivant avec moins de 1,08 dollar par jour) concerne à peine 10 % de la population – « la même proportion qu’en Allemagne, par exemple », relève un cadre du ministère de la Solidarité nationale.

    Pour briguer un troisième mandat, Boutef promet durant sa campagne électorale un nouveau programme d’investissements de 150 milliards de dollars. Une fois réélu, le 9 avril 2009, il prend son temps et met une année à en esquisser les contours, à identifier les priorités. Le 24 mai dernier, à l’issue du Conseil des ministres, il annonce la mobilisation d’une enveloppe financière­ de l’ordre de 286 milliards de dollars, soit 21 214 milliards de dinars, pour la période 2010-2014, soit près du double de ses engagements électoraux.

    Le volume de ces investissements soulève des interrogations : n’est-ce pas risqué dans la conjoncture mondiale actuelle ? L’économie algérienne dispose-t-elle des capacités d’absorption d’un tel montant sur une période aussi courte ? « Oui, répond sans hésitation un proche collaborateur du président. D’ailleurs, les engagements de l’État durant le quinquennat précédent étaient nettement supérieurs aux 150 milliards de dollars du plan de soutien à la croissance, car il faut y ajouter les programmes spéciaux au profit des wilayas des Hauts Plateaux [55 milliards de dollars, NDLR] et celles du sud du pays [15 milliards de dollars, NDLR]. Donc, le budget d’investissement pour le prochain quinquennat enregistre une croissance de l’ordre de 35 %. Et les retards en termes d’infra­structures sont si importants que cela exclut l’idée d’un choc inflationniste pour l’économie nationale. »

    Rêves d’émergent

    Au-delà de son contenu, le plan 2010-2014 dévoile les ambitions de Bouteflika pour son pays. « Nous n’avons pas volé notre statut de puissance émergente africaine, poursuit notre interlocuteur, et il est tout à fait légitime de rêver de celui de puissance émergente tout court. Ce n’est pas une ambition démesurée. Nous avons conscience du chemin qui reste à faire. Pour l’heure, notre priorité est de combler nos déficits en matière de développement humain. »

    En l’occurrence, 40 % de l’enveloppe du programme Boutef III est destinée au développement humain. Parmi la population, la principale bénéficiaire de cette manne est sans conteste la jeunesse. Première victime du chômage, elle est en tête des priorités. Bouteflika s’engage à créer 3 millions d’emplois en cinq ans, soit 600 000 postes de travail par an. Ce qui représente exactement le nombre de demandeurs d’emploi qui arrivent chaque année sur le marché du travail. Près de 45 milliards de dollars, sous forme de mesures incitatives à la création d’emploi et d’abattements fiscaux au profit des entreprises (grandes, moyennes et petites) qui recrutent, sont dédiés à un objectif : contenir le chômage­ sous la barre des 10 %. « Comme en Europe, souligne-t-on à El-Mouradia, c’est le meilleur moyen d’inculquer à la jeunesse algérienne l’esprit d’entreprise et de transformer le candidat harraga [celui qui “brûle” les frontières, NDLR] en opérateur économique. »

    Le défi jeunes

    Les projets qui sont destinés avant tout à la jeunesse sont légion : 80 stades omnisports, 160 salles polyvalentes (pouvant abriter manifestations sportives ou culturelles), une dizaine de piscines par wilaya (400 au total) et plus de 200 auberges et maisons de jeunes.

    Autre secteur privilégié qui profite en premier lieu à la jeunesse : l’éducation et l’enseignement supérieur : plus de 5 000 établissements scolaires devraient être érigés avant 2014, dont 1 000 collèges et 850 lycées. La population universitaire devrait atteindre 2 millions d’étudiants en 2015, c’est pourquoi plus de 600 000 postes pédagogiques sont inscrits dans le programme quinquennal, de même que la réalisation d’une cinquantaine de cités universitaires pouvant héberger 400 000 étudiants. Pour les jeunes n’ayant pu achever leur cursus scolaire, il est prévu de construire plus de 300 centres de formation professionnelle.

    À travers les mille et un chantiers de son plan 2010-2014, Bouteflika poursuit la quête d’émergence et les rêves de grandeur pour son pays. Rêves qui ne se concrétiseront que s’il parvient à y associer les Algériens, en particulier les jeunes, cette fameuse tranche d’âge des 15-29 ans, qui représente plus de 30 % de la population et en concentre les attentes et les inquiétudes les plus aiguës.


  • boutef la mascarade,encore une bourde,aya boutef algerie est aux abois,detruite ,isolé!!!!!

    A. Bouteflika avec N.Y. Zerhouni (à g.), son vice-Premier ministre. A. Bouteflika avec N.Y. Zerhouni (à g.), son vice-Premier ministre. © Fayez Nureldine/AFP

    Le chef de l’État accentue le coup de barre à gauche et fait adopter quatre ordonnances majeures pour lutter contre la corruption. Mais une arrestation aussi rocambolesque qu’inattendue est venue semer le doute sur la volonté réelle de ces réformes...

    Objet de toutes les spéculations, au centre de toutes les conversations estivales, à la plage ou dans les salons, l’ordonnance portant loi de finances complémentaire (LFC) 2010 a été rendue publique dans le Journal officiel en date du 6 septembre par les services d’Ahmed Noui. Inamovible secrétaire général du gouvernement, ce dernier est « la seule personnalité du sérail à ne pas avoir changé de poste depuis le retour d’Abdelaziz Bouteflika aux affaires, en 1999 », se félicite un de ses amis du Rassemblement national démocratique (RND, d’Ahmed Ouyahia). Ceux qui avaient parié sur une marche arrière de l’exécutif en matière de choix économiques en sont pour leurs frais : le virage à gauche esquissé par la LFC précédente est confirmé. Bouteflika confirme qu'il reprend la main sur tous les dossiers, ou presque.

    Pis, les mesures protectionnistes ont été accentuées. Illustration : si un groupe étranger affiche son intérêt pour l’un des gigantesques marchés dont le lancement est prévu par le programme d’investissements publics 2010-2014 (286 milliards de dollars, soit 225 milliards d’euros), il ne lui suffira plus d’être le mieux-disant parmi les soumissionnaires. Il devra s’engager à réaliser un investissement en partenariat avec une entreprise locale (publique ou privée). Et s’il n’est pas contraint de recourir exclusivement à de la main-d’œuvre locale, le transfert des bénéfices réalisés est conditionné à celui de son savoir-faire et de sa technologie.

    Protectionnisme renforcé

    Autre tour de vis : la taxe sur les superprofits. Jusque-là, cette taxe n’était appliquée qu’aux groupes pétroliers exploitant les gisements d’hydrocarbures et réalisant de juteux bénéfices grâce à l’embellie des cours. En 2009, elle avait rapporté au Trésor public près de 2 milliards de dollars de recettes supplémentaires. Pour ne pas faire de jaloux, le gouvernement d’Ahmed Ouyahia a décidé d’étendre cette taxe à toutes les entreprises étrangères opérant sur le marché algérien, tous secteurs confondus.

    Comme celle de 2009, la LFC 2010 ne manquera pas de provoquer des controverses dans les milieux d’affaires et d’alimenter les rapports des chancelleries à leur hiérarchie. Toutefois, contrairement à la précédente, elle a d’ores et déjà recueilli l’assentiment des partenaires sociaux : patronat et syndicats applaudissent à tout rompre. La classe politique, majorité ou opposition, n’est pas en reste. Contrairement à l’Algérien lambda, pour qui la LFC ne constitue qu’une litanie de chiffres à laquelle il ne comprend pas grand-chose. Le protectionnisme économique ? La régulation du commerce extérieur ? Des concepts barbares qui ne lui parlent pas. Sa seule préoccupation tourne autour de son pouvoir d’achat. C’est pourquoi la partie budgétaire de la LFC 2010 l’a visiblement intéressé.

    En effet, le Conseil des ministres du 25 août, qui a adopté l’ordonnance portant la LFC, annonce la mobilisation de 608 milliards de dinars, soit un peu moins de 8 milliards de dollars, en crédits additionnels, au titre du budget de fonctionnement. Cette somme est prévue pour faire face, entre autres, au versement du nouveau régime indemnitaire des fonctionnaires (1,5 million de salariés), avec un effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008. Rien de mieux pour calmer le front social le plus agité et assurer une rentrée politique empreinte de sérénité.

    Fidèle à sa philosophie d’abstinence en matière de recours à des financements extérieurs, le président Bouteflika a décidé que le déficit budgétaire dû aux 8 milliards de dollars de crédits additionnels et à une sensible baisse des prévisions de recettes de la fiscalité pétrolière (près de 2,2 milliards de dollars) sera couvert par un recours aux ressources du Fonds de régulation des recettes (FRR), le bas de laine destiné aux générations futures. Et pour que ses concitoyens aient conscience de l’ampleur du sacrifice, le chef de l’État a jugé bon de préciser lors du Conseil des ministres : « L’État veille à améliorer le statut social de ses agents, mais attend d’eux en retour qu’ils se mobilisent afin de rationaliser les dépenses publiques. Le budget de fonctionnement a atteint des seuils insoutenables. » Une manière de signifier aux partisans d’une redistribution de la rente pétrolière sous forme de hausses salariales à répétition qu’il n’est plus question de léguer aux générations futures une dette publique dont le volume serait insupportable.

    Séances d’évaluation

    Pour mieux rendre compte à ses concitoyens-électeurs de l’utilisation de l’argent du pétrole, le président Bouteflika a transformé les auditions annuelles auxquelles il soumettait ses ministres durant le mois de ramadan (« de pénibles examens oraux avec passage de savon à l’occasion », selon le témoignage de plusieurs membres de l’exécutif) en séance d’évaluation, secteur par secteur. Au cours du mois d’août et de la première moitié du mois de septembre, le chef de l’État a donc tenu une série de réunions restreintes, sous forme de mini-Conseil­ des ministres. Y ont participé, outre le président, Ahmed Ouyahia, Premier ministre, Noureddine Yazid Zerhouni, vice-Premier ministre – qui s’est plaint publiquement de ne pas avoir eu d’explications à propos de son départ de l’Intérieur, ni de précisions sur ses nouvelles attributions –, Karim Djoudi, ministre des Finances, et Dahou Ould Kablia, son collègue de l’Intérieur. Le communiqué qui sanctionne ces réunions restreintes présente les acquis du secteur, ce qui reste à réaliser et les recommandations du président.

    Même si les témoins de ces rencontres assurent que l’échange d’arguments est quelquefois vif, l’aspect « globalement positif » qui caractérise ces bilans d’activité en entame la crédibilité. Une gêne qu’accentue l’absence de tout regard critique sur l’action du gouvernement, aucune forme de contradiction aux propos et recommandations présidentiels ne trouvant place dans ces communiqués. Pour des secteurs comme ceux de l’énergie ou des travaux publics, englués dans des scandales financiers, aucune allusion à des problèmes de corruption n’a été faite. Par exemple, le problème de la réévaluation des coûts des projets a bien été abordé, mais pas celui des malversations qui en sont pourtant, le plus souvent, à l’origine. S’agissant de la communication gouvernementale en matière de lutte contre la corruption, les auditions annuelles des ministres n’ont pas été les seuls couacs de la rentrée.

    Lors du même Conseil des ministres, le président a fait examiner et adopter quatre projets d’ordonnances relatives au renforcement de la lutte contre la corruption. La première prévoit la création d’un Office central de répression de la corruption étendant la compétence des officiers de police judiciaire à l’ensemble du territoire national. La deuxième instaure l’obligation légale pour tout soumissionnaire, national ou étranger, visant l’obtention d’un marché public de signer une déclaration de probité par laquelle il s’interdit de commettre ou d’accepter tout acte de corruption. La troisième ordonnance élargit les missions de la Cour des comptes en matière de prévention et de lutte contre toute forme de fraude, de pratique illégale ou illicite portant atteinte au patrimoine et aux deniers publics. La quatrième ordonnance durcit les sanctions prévues en cas d’infraction à la législation et à la réglementation des changes et mouvements de capitaux de et vers l’étranger.

    Mais, le 5 septembre, dix jours après l’annonce de toutes ces mesures visant à décourager les délinquants financiers, Djilali Hadjadj, médecin et journaliste, infatigable militant de la société civile, représentant de l’ONG Transparency International en Algérie, est arrêté à Constantine, alors qu’il s’apprêtait à prendre un vol pour Marseille. Une vieille affaire de faux et usage de faux (il aurait signé des certificats médicaux au profit de son épouse) lui a valu un mandat d’arrêt… sans qu’il le sache. L’interpellation rocambolesque de cette icône de la lutte contre la corruption jette un sérieux doute sur la volonté des autorités de combattre la prévarication érigée en système.

  • Projet d’attentat contre le pape à londres Des algériens accusés à tort

     

    La police n’a pas retenu de charge contre eux. Ils auraient été arrêtés sur la base d’une plaisanterie

    Comme annoncé dans notre édition de samedi dernier, les cinq agents de nettoyage algériens et un sixième d’origine soudanaise ont été relâchés, hier matin, par la police britannique, après 48 heures de garde à vue dans le cadre d’une enquête sur une tentative d’attentat présumé contre le pape Benoît XVI, actuellement en visite officielle en Grande-Bretagne. Scotland Yard n’a pas retenu de charges contre eux. Selon certaines sources, les officiers de la section antiterroriste ont procédé à l’interpellation des agents de nettoyage sur la base d’informations farfelues. L’intention de ces derniers de cibler le chef de l’église catholique serait en réalité une blague. Quelqu’un les aurait entendus évoquer le sujet avec plaisanterie au cours d’une pause-déjeuner, sur leur lieu de travail, et s’est empressé d’avertir les services de sécurité. Cette dernière révélation met la police métropolitaine dans une mauvaise posture. Accusée d’avoir agi avec légèreté, elle se défend en affirmant que toute information d’attentat doit être prise au sérieux. Vendredi à l’aube, un raid musclé a ciblé le dépôt de la société de nettoyage, Veolia, à Westminster, au centre de Londres. Les cinq employés algériens ont été interpellés au moment où ils s’apprêtaient à commencer leur journée de travail. Ils ont été conduits au commissariat limitrophe de Paddignton Green pour des interrogatoires et ont été rejoints quelques heures plus tard par un collègue soudanais arrêté dans un local commercial au nord de la ville. Il paraît clair aujourd’hui que la police a compris qu’elle avait à faire à de faux coupables, mais elle s’est gardée de le reconnaître. Pendant deux jours, elle a distribué des communiqués faisant état de la poursuite de l’interrogatoire des suspects.
    Leurs domiciles respectifs ont été passés au peigne fin. Les enquêteurs se sont également intéressés à leurs origines. Certains journaux à sensation, comme le Sun, ont aussitôt fait un parallèle entre l’identité des suspects et Al-Qaïda Maghreb. Les scénarios les plus invraisemblables ont laissé penser que les agents de nettoyage allaient profiter de leur présence sur l’itinéraire du dirigeant pontife pour l’attaquer. Dans leur zone d’activité à Westminster se trouvent, en effet, les lieux où Benoît XVI s’est rendu au cours de son séjour à Londres. Il a prononcé un discours au palais de Westminster et a célébré une messe dimanche en début de soirée à Hyde Park devant des dizaines de milliers de fidèles. Hier, il quittait la capitale pour la ville de Birmingham, au moment où les cinq algériens et leur collègue soudanais recouvraient leur liberté.
    L’hostilité à la visite du pape à Londres avait été surtout exprimée par une foule nombreuse scandalisée par l’ampleur du phénomène de la pédophilie chez les prêtres ainsi que par les groupes anti-IVG et d’homosexuels. Pour les musulmans, la morale de toute cette histoire consiste à ne pas proférer des menaces contre le pape ou son église, même en plaisantant ! Outre les caméras de surveillance qui pullulent à Londres, Scotland Yard et le MI5 (services de renseignements) ont également décidé de mettre les habitants de la ville sur écoute.

  • Un témoignage de Djilali Hadjadj : « Ma guerre contre la République du bakchich » PARTIE 2

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    Cela fait 10 ans que l'AACC est "fliquée", surveillée, harcelée et subit toutes sortes d'intimidations, de menaces et pressions de toutes sortes en Algérie, mais aussi à l'étranger dans les conférences internationales, et ça a commencé en 1999 à Durban en Afrique du Sud, où l' "envoyé très spécial" du gouvernement algérien a adressé un rapport volumineux à sa hiérarchie sur mes "agissements"  !
    L’association avait même été empêchée de participer à d'importantes réunions comme en 2002 à Prague et en 2003 en Afrique du Sud, des procès à mon encontre ayant été programmés aux mêmes dates. En 2005 à Berlin, lors de l'AG annuelle de Transparency International, un "agent" de l'ambassade Algérienne, a semé la panique au sein de l'assistance après avoir cherché partout les participants algériens ! En 2005 à Nairobi (Kénya) , c'est là aussi qu’un "agent" de l'ambassade algérienne débarque à l'hôtel où j'étais hébergé  - pourtant invité du gouvernement kényan-, me harcelant au téléphone à partir de la réception !  En décembre 2006, pourtant accrédité à la 1ère Conférence des Etats-Parties de la Convention des Nations unies contre la corruption, je n'ai pas pu me rendre à Amman en Jordanie, car convoqué entre-temps à Alger chez un juge d'instruction pour une affaire qui remontait à...2001 !
     Ce n'est d'ailleurs pas un hasard, si notre association avait placé dès 2006 la journée du 9 décembre - journée des Nations unies contre la corruption depuis 2003 (année de l'adoption de la Convention contre la corruption) -, sous le signe de «La protection des dénonciateurs et des victimes de la corruption», quelques semaines après ce qu'il advint à un de nos membres.  Les faits : le 8 novembre 2006, M. Bououni Achour, secrétaire général du «Syndicat national des électroniciens et électrotechniciens de la sécurité aérienne» (SNESA), issu de l’Etablissement national de la navigation aérienne (ENNA), et membre de l’AACC, – au moment où il déposait une plainte auprès de la brigade de gendarmerie suite à une agression et un vol dont il a été victime et dont les auteurs sont des agents de sécurité de l’ENNA —, était mis en état d’arrestation par 3 personnes civiles qui n’ont pas indiqué à quel service de sécurité ils appartenaient (on saura par la suite que c'étaient des agents du DRS), embarqué dans un fourgon cellulaire banalisé, jeté dans un cachot sans lumière de jour comme de nuit et où il fut enfermé jusqu’au 14 novembre, le tout entrecoupé d’interrogatoires poussés et de périodes d’isolement total, puis emmené menotté au tribunal militaire (!) de Blida où le procureur militaire lui fit lecture des charges contre lui, suite à la plainte du directeur général de l’ENNA : atteinte à la sûreté de l'État, espionnage au profit de puissances étrangères, divulgation de secrets militaires, etc. !
    Le pouvoir contre la société civile
    L'AACC a été interdite de participation à la 3e Conférence des Etats-parties de la Convention des Nations unies contre la corruption  - novembre 2009 à Doha au Qatar-, et ce, suite à un veto du gouvernement algérien ! Une disposition du règlement intérieur de cette Conférence permet à un État-Partie de s'opposer à la présence d'une association. Elle avait pourtant été accréditée lors des deux premières Conférences des Etats-parties (2006 et 2008) et le gouvernement algérien n'avait pas utilisé son «veto». Mais cette fois-ci, le pouvoir est sorti de ses gonds — le naturel revenant au galop — et n'a pas craint de se ridiculiser et de se décrédibiliser davantage, confirmant son aversion pour la société civile et son manque de volonté politique à lutter contre la corruption. «Encouragé» par le fait que cette Conférence se tienne dans un pays «ami» (le Qatar) et assuré d'avoir une vice-présidence de ces assises, le gouvernement algérien n'a pas eu de difficulté — avec la complicité des Nations unies — à obtenir l'exclusion de l'AACC. Complicité des Nations unies, car après avoir été officiellement accréditée le 5 octobre 2009 par l'Office des Nations unies contre le crime et la drogue (UNODC), qui pilote le secrétariat de cette Conférence, sans aucune opposition d'un Etat-partie dans les délais réglementairement définis, l'AACC était «désaccréditée» le 21 octobre 2009 ! Ce qui est à proprement parler scandaleux et unique dans les annales onusiennes, d'autant plus que l'AACC fait partie des ONG accréditées auprès des Nations unies à Vienne, avec un statut d'observateur, ce qui lui avait d'ailleurs permis d'être représentée à la 2e Conférence des Etats-Parties en janvier 2008 en Indonésie. Visiblement, après l'avoir «tolérée» —le pouvoir est en train d'interdire de fait l'AACC. Il est à craindre  une recrudescence des représailles à l'encontre de l'AACC.
    Une des lectures à faire de l'interdiction de la participation de l’AACC à la 3ème Conférence des Nations Unies contre la corruption à Doha, c'est que le pouvoir algérien est monté d'un cran dans sa politique répressive. Après nous avoir "tolérés" - c'est l'expression qu'il a utilisé à notre égard, tout en multipliant toutes de sortes de pressions et d'harcèlement, il vient de nous signifier une "fin de récréation" !
    Il est en train de nous interdire de fait, confirmant son implication dans les agressions, intimidations, et toutes sortes de difficultés et de tracasseries que notre association subit depuis plusieurs années.

    Il y a des faits graves que nous avons tardé à  rendre publics à ce jour, notre association craignant surtout les effets démobilisateurs que cela auraient entraînés notamment dans ses rangs et parmi nos nombreux amis, soutiens et sympathisants !
    A propos des agressions, un exemple parmi tant d'autres : le siège central de l’association à Alger a été cambriolé 2 fois en 2005 et 2006, et des insultes (à ce jour non effacés) ont été écrites à la peinture sur les murs du siège. Comment dans ces conditions - une insécurité totale -, peut-on se réunir dans ces locaux, y recevoir ou y tenir des permanences ? Pour l'anecdote, malgré un film remis à la police où apparaissait un des cambrioleurs sur les lieux de son forfait, donc formellement identifié et localisé, les auteurs du cambriolage ne seront appréhendés que 3 mois plus tard, après que notre association ait menacé la DGSN de rendre public un communiqué qui aurait été accablant pour les services de sécurité, mais les "voleurs" repris de justice ne seront pas inquiétés outre mesure par la justice. Plus grave encore, notre siège régional à Khenchela a fait l'objet de 3 cambriolages de 2007 à 2009. Lors de ce dernier vol, nous avons quand même pu empêcher la disparition d'unités centrales de nos ordinateurs : surpris par un membre de notre association, les "cambrioleurs" n'auront pas eu le temps de tout prendre. Pour l'ensemble de ces faits, ni les services de police ni ceux de la justice ne se sont beaucoup mobilisés pour appréhender les auteurs de ces effractions. Nos propres "enquêtes" nous font soupçonner fortement l'implication de repris de justice indicateurs des services de sécurité.
    Police aux ordres et kalachnikovs  contre des ….collégiens !
    Khenchela, vendredi 6 décembre 2006. La police m'arrête et m'emmène au poste, « escorté » par deux véhicules tous terrains chargés d'agents armés de kalashnikovs. Alors que tout était prêt dans la salle de loisirs scientifiques de la Direction de la jeunesse et des sports de la wilaya de Khenchela : des collégiens présentaient une pièce de théâtre sur le fléau de la corruption, lorsque des policiers gradés, en tenue et armés de kalachnikovs  envahissent la salle et ordonnent violemment aux participants de quitter les lieux : « Bara » !* Objectifs de la méthode utilisée : frapper les esprits, terroriser les participants, dissuader toute dynamique citoyenne. La police a agit comme une milice pour le compte notamment du wali et du chef de sûreté de wilaya accusés de corruption par notre association sur la base de faits avérés et non sanctionnés à ce jour.
    Depuis plusieurs années maintenant, les pouvoirs publics et ses officines en tous genres se distinguent par une répression tous azimuts à l'encontre des associations et des syndicats autonomes, contre les éditeurs de presse et les journalistes indépendants, contre l'opposition, contre les populations qui se révoltent à juste titre contre toutes sortes d'injustices. Les libertés s'amenuisent de plus en plus, et le pouvoir ne recule devant rien pour arriver à ses fins.
    Même le très peu reluisant réseau Internet - coûteux pour les usagers et très difficile d'accès -, n'échappera pas à cette répression et à ces interdictions : il sera encore beaucoup plus contrôlé et muselé par le pouvoir ! Se rappeler par ailleurs la grande "découverte" du ministre de l'intérieur en 2008 suite aux tragiques évènements de Ghardaïa et de Bériane : " des unités centrales d'ordinateurs ont été récupérées chez des manifestants : ils contiendraient des messages échangés avec des organisations étrangères !"
    La loi de 1990 sur les associations - positive au demeurant-, non respectée et violée depuis par tous les gouvernements qui se sont succédés, n'échappera pas aux pratiques scélérates du pouvoir : l'Exécutif est en train de lui substituer une loi liberticide pilotée par ses "polices politiques".

    D. H.

    FIN

    (EXTRAIT DE " NOTRE AMI BOUTEFLIKA" - EDITION RIVENEUVE - JUIN 2010)

  • Un témoignage de Djilali Hadjadj : « Ma guerre contre la République du bakchich » PARTIE 2

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    Cela fait 10 ans que l'AACC est "fliquée", surveillée, harcelée et subit toutes sortes d'intimidations, de menaces et pressions de toutes sortes en Algérie, mais aussi à l'étranger dans les conférences internationales, et ça a commencé en 1999 à Durban en Afrique du Sud, où l' "envoyé très spécial" du gouvernement algérien a adressé un rapport volumineux à sa hiérarchie sur mes "agissements"  !
    L’association avait même été empêchée de participer à d'importantes réunions comme en 2002 à Prague et en 2003 en Afrique du Sud, des procès à mon encontre ayant été programmés aux mêmes dates. En 2005 à Berlin, lors de l'AG annuelle de Transparency International, un "agent" de l'ambassade Algérienne, a semé la panique au sein de l'assistance après avoir cherché partout les participants algériens ! En 2005 à Nairobi (Kénya) , c'est là aussi qu’un "agent" de l'ambassade algérienne débarque à l'hôtel où j'étais hébergé  - pourtant invité du gouvernement kényan-, me harcelant au téléphone à partir de la réception !  En décembre 2006, pourtant accrédité à la 1ère Conférence des Etats-Parties de la Convention des Nations unies contre la corruption, je n'ai pas pu me rendre à Amman en Jordanie, car convoqué entre-temps à Alger chez un juge d'instruction pour une affaire qui remontait à...2001 !
     Ce n'est d'ailleurs pas un hasard, si notre association avait placé dès 2006 la journée du 9 décembre - journée des Nations unies contre la corruption depuis 2003 (année de l'adoption de la Convention contre la corruption) -, sous le signe de «La protection des dénonciateurs et des victimes de la corruption», quelques semaines après ce qu'il advint à un de nos membres.  Les faits : le 8 novembre 2006, M. Bououni Achour, secrétaire général du «Syndicat national des électroniciens et électrotechniciens de la sécurité aérienne» (SNESA), issu de l’Etablissement national de la navigation aérienne (ENNA), et membre de l’AACC, – au moment où il déposait une plainte auprès de la brigade de gendarmerie suite à une agression et un vol dont il a été victime et dont les auteurs sont des agents de sécurité de l’ENNA —, était mis en état d’arrestation par 3 personnes civiles qui n’ont pas indiqué à quel service de sécurité ils appartenaient (on saura par la suite que c'étaient des agents du DRS), embarqué dans un fourgon cellulaire banalisé, jeté dans un cachot sans lumière de jour comme de nuit et où il fut enfermé jusqu’au 14 novembre, le tout entrecoupé d’interrogatoires poussés et de périodes d’isolement total, puis emmené menotté au tribunal militaire (!) de Blida où le procureur militaire lui fit lecture des charges contre lui, suite à la plainte du directeur général de l’ENNA : atteinte à la sûreté de l'État, espionnage au profit de puissances étrangères, divulgation de secrets militaires, etc. !
    Le pouvoir contre la société civile
    L'AACC a été interdite de participation à la 3e Conférence des Etats-parties de la Convention des Nations unies contre la corruption  - novembre 2009 à Doha au Qatar-, et ce, suite à un veto du gouvernement algérien ! Une disposition du règlement intérieur de cette Conférence permet à un État-Partie de s'opposer à la présence d'une association. Elle avait pourtant été accréditée lors des deux premières Conférences des Etats-parties (2006 et 2008) et le gouvernement algérien n'avait pas utilisé son «veto». Mais cette fois-ci, le pouvoir est sorti de ses gonds — le naturel revenant au galop — et n'a pas craint de se ridiculiser et de se décrédibiliser davantage, confirmant son aversion pour la société civile et son manque de volonté politique à lutter contre la corruption. «Encouragé» par le fait que cette Conférence se tienne dans un pays «ami» (le Qatar) et assuré d'avoir une vice-présidence de ces assises, le gouvernement algérien n'a pas eu de difficulté — avec la complicité des Nations unies — à obtenir l'exclusion de l'AACC. Complicité des Nations unies, car après avoir été officiellement accréditée le 5 octobre 2009 par l'Office des Nations unies contre le crime et la drogue (UNODC), qui pilote le secrétariat de cette Conférence, sans aucune opposition d'un Etat-partie dans les délais réglementairement définis, l'AACC était «désaccréditée» le 21 octobre 2009 ! Ce qui est à proprement parler scandaleux et unique dans les annales onusiennes, d'autant plus que l'AACC fait partie des ONG accréditées auprès des Nations unies à Vienne, avec un statut d'observateur, ce qui lui avait d'ailleurs permis d'être représentée à la 2e Conférence des Etats-Parties en janvier 2008 en Indonésie. Visiblement, après l'avoir «tolérée» —le pouvoir est en train d'interdire de fait l'AACC. Il est à craindre  une recrudescence des représailles à l'encontre de l'AACC.
    Une des lectures à faire de l'interdiction de la participation de l’AACC à la 3ème Conférence des Nations Unies contre la corruption à Doha, c'est que le pouvoir algérien est monté d'un cran dans sa politique répressive. Après nous avoir "tolérés" - c'est l'expression qu'il a utilisé à notre égard, tout en multipliant toutes de sortes de pressions et d'harcèlement, il vient de nous signifier une "fin de récréation" !
    Il est en train de nous interdire de fait, confirmant son implication dans les agressions, intimidations, et toutes sortes de difficultés et de tracasseries que notre association subit depuis plusieurs années.

    Il y a des faits graves que nous avons tardé à  rendre publics à ce jour, notre association craignant surtout les effets démobilisateurs que cela auraient entraînés notamment dans ses rangs et parmi nos nombreux amis, soutiens et sympathisants !
    A propos des agressions, un exemple parmi tant d'autres : le siège central de l’association à Alger a été cambriolé 2 fois en 2005 et 2006, et des insultes (à ce jour non effacés) ont été écrites à la peinture sur les murs du siège. Comment dans ces conditions - une insécurité totale -, peut-on se réunir dans ces locaux, y recevoir ou y tenir des permanences ? Pour l'anecdote, malgré un film remis à la police où apparaissait un des cambrioleurs sur les lieux de son forfait, donc formellement identifié et localisé, les auteurs du cambriolage ne seront appréhendés que 3 mois plus tard, après que notre association ait menacé la DGSN de rendre public un communiqué qui aurait été accablant pour les services de sécurité, mais les "voleurs" repris de justice ne seront pas inquiétés outre mesure par la justice. Plus grave encore, notre siège régional à Khenchela a fait l'objet de 3 cambriolages de 2007 à 2009. Lors de ce dernier vol, nous avons quand même pu empêcher la disparition d'unités centrales de nos ordinateurs : surpris par un membre de notre association, les "cambrioleurs" n'auront pas eu le temps de tout prendre. Pour l'ensemble de ces faits, ni les services de police ni ceux de la justice ne se sont beaucoup mobilisés pour appréhender les auteurs de ces effractions. Nos propres "enquêtes" nous font soupçonner fortement l'implication de repris de justice indicateurs des services de sécurité.
    Police aux ordres et kalachnikovs  contre des ….collégiens !
    Khenchela, vendredi 6 décembre 2006. La police m'arrête et m'emmène au poste, « escorté » par deux véhicules tous terrains chargés d'agents armés de kalashnikovs. Alors que tout était prêt dans la salle de loisirs scientifiques de la Direction de la jeunesse et des sports de la wilaya de Khenchela : des collégiens présentaient une pièce de théâtre sur le fléau de la corruption, lorsque des policiers gradés, en tenue et armés de kalachnikovs  envahissent la salle et ordonnent violemment aux participants de quitter les lieux : « Bara » !* Objectifs de la méthode utilisée : frapper les esprits, terroriser les participants, dissuader toute dynamique citoyenne. La police a agit comme une milice pour le compte notamment du wali et du chef de sûreté de wilaya accusés de corruption par notre association sur la base de faits avérés et non sanctionnés à ce jour.
    Depuis plusieurs années maintenant, les pouvoirs publics et ses officines en tous genres se distinguent par une répression tous azimuts à l'encontre des associations et des syndicats autonomes, contre les éditeurs de presse et les journalistes indépendants, contre l'opposition, contre les populations qui se révoltent à juste titre contre toutes sortes d'injustices. Les libertés s'amenuisent de plus en plus, et le pouvoir ne recule devant rien pour arriver à ses fins.
    Même le très peu reluisant réseau Internet - coûteux pour les usagers et très difficile d'accès -, n'échappera pas à cette répression et à ces interdictions : il sera encore beaucoup plus contrôlé et muselé par le pouvoir ! Se rappeler par ailleurs la grande "découverte" du ministre de l'intérieur en 2008 suite aux tragiques évènements de Ghardaïa et de Bériane : " des unités centrales d'ordinateurs ont été récupérées chez des manifestants : ils contiendraient des messages échangés avec des organisations étrangères !"
    La loi de 1990 sur les associations - positive au demeurant-, non respectée et violée depuis par tous les gouvernements qui se sont succédés, n'échappera pas aux pratiques scélérates du pouvoir : l'Exécutif est en train de lui substituer une loi liberticide pilotée par ses "polices politiques".

    D. H.

    FIN

    (EXTRAIT DE " NOTRE AMI BOUTEFLIKA" - EDITION RIVENEUVE - JUIN 2010)

  • Un témoignage de Djilali Hadjadj : « Ma guerre contre la République du bakchich » PARTIE 1

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    Quand le 25 février 1995, le quotidien El Watan publia mon enquête sur ce qui allait devenir « l'affaire des scanners », j'étais loin d'imaginer que j'allais être poursuivi à ce sujet devant les tribunaux pendant huit longues années, et acquitté en dernier ressort, après avoir été condamné à plusieurs reprises et mis sous contrôle judiciaire de longs mois durant. Médecin, je m'étais naturellement intéressé à un scandale qui interférait avec mes préoccupations professionnelles. Les retombées médiatiques, judiciaires et politiques de mon enquête m'ont fait comprendre que la corruption est un enjeu central de la vie politique algérienne. Et, du coup, j'ai entrepris, depuis, d'explorer les diverses formes de corruption qui sévissent en Algérie. Beaucoup de proches et d'amis ont essayé de m'en dissuader : trop dangereux ! D'autres plus pessimistes encore posaient la sempiternelle question : « as-tu des preuves ? » Des preuves, il en a toujours existé suffisamment. Et la première, c'est l'état du pays. Comment l’Algérie, qui possède un potentiel humain magnifique, un territoire gigantesque, une histoire millénaire et de fantastiques ressources naturelles, peut-elle, 60 ans après son indépendance, compter d’un côté plus du tiers de sa population en dessous du seuil de pauvreté et de l’autre une caste de nouveaux riches issus du cercle du pouvoir ? Comment, s’il n’existait une corruption généralisée, tentaculaire, féroce, et une caste prête à tout sacrifier à ses intérêts mafieux ? Des preuves ? Il nous en a été donné chaque fois que les circonstances ou le travail de la presse ont percé la chape de silence que les institutions, le pouvoir et les puissants ont posé sur la corruption ; chaque fois qu'une affaire a émergé ; chaque fois qu'une procédure a été esquissée. Et puis des preuves pour quoi faire ? Identifier les corrompus ?

    Mon but, en publiant sur la corruption, n'était pas  tant d'en appeler à la justice  - et quelle justice ! -, et d'aligner des affaires, de donner des noms – encore qu'on y trouvera quantité d'affaires et de noms – que de désigner et d'analyser l'une des principales sources de souffrance du peuple algérien. Quant au remède, je n'en ai jamais vu d'autre que la démocratie.
    Autre prétention qui m'a toujours guidé : essayer de mettre à nu les mécanismes de la corruption «  à l'algérienne » - pas si différente de celle qu'on rencontre dans de très nombreux autres pays, si l'on excepte son très vaste champ d'action, les effets dévastateurs qu'elle produit sur le destin de tout un peuple et le fait qu'elle ne cesse de se développer, depuis de trop nombreuses années, dans un contexte d'horrible violence.
    De 1995 à ce jour, il me faut compter par dizaines les convocations et « rencontres » chez les juges d'instruction, les mises sous contrôle judiciaire, parfois particulièrement astreignants, les procès à répétition. « C'est l'histoire du voleur qui crie au voleur ! » Combien de fois ai-je entendu cette réflexion de citoyens anonymes dans les prétoires des tribunaux ? Beaucoup d'algériens sont en effet scandalisés par les poursuites judiciaires, le plus souvent abusives, à l'encontre des journalistes.

    Pourquoi écrire sur la corruption ? Tout avait commencé au début des années 90. État prédateur et déliquescent, violences de toutes sortes, économie en faillite, pauvreté de masse, fuite des capitaux…
    Beaucoup l’ont payé de leur vie, qu’ils aient été militants de la décolonisation de l’Algérie ou défenseurs de la démocratie après l’indépendance, ou de courageux journalistes qui ont tout donné pour la liberté de la presse. Rien de surprenant que le combat de ceux qui luttent contre la corruption aujourd’hui s’inscrive dans la continuité des luttes pour la libération, l’émancipation et le développement de l’Algérie. C'est qu'il y avait tant d'écrits sur l'Algérie, mais si peu évoquaient – et encore à peine ! -, la corruption. Le manque de données pouvait expliquer partiellement cette lacune, et les difficultés d'investigation en décourageaient plus d'un. Car à l’époque, dans le contexte de violences et de terrorisme sans pareil que nous connaissions, s'aventurer à explorer un tel sujet, c'était – et malheureusement ça l'est resté -,  s'exposer à des représailles.
    Mais fallait-il continuer à se taire ?
    Après l'écriture, tentatives d'action sur le terrain
    L'association algérienne de lutte contre la corruption ( AACC) – dont je suis un des membres fondateurs et le porte parole  -a été créée en 1999 par des citoyens issus de différents secteurs d’activité à l’effet, dans une première étape, de contribuer à casser le tabou de la corruption, à en parler ouvertement et publiquement , à essayer d’en quantifier l’ampleur et d’en connaître les mécanismes, de mener des actions d’information, et d’élargir son champ d’action, notamment sur le terrain auprès de toutes celles et de tous ceux qui se sentent concernés par ce combat et qui veulent passer à l’action. Nous avons toujours eu le courage de nos déclarations, de nos écrits  et de nos prises de position quant à l’étendue de la corruption, et nous avons maintes fois dénoncé les ravages que cause ce fléau. Malgré le refus de la reconnaître, signifié par le ministère de l'intérieur, les fondateurs  de l'association sont décidés à ne pas lâcher prise.
    Comme d’autres associations autonomes et indépendantes, et comme les syndicats libres, notre association ne cesse de rencontrer énormément de difficultés et toutes sortes d’obstacles de la part des pouvoirs publics et de ses officines issues principalement des divers services de sécurité (tous corps et tous secteurs confondus). Alors qu’elle agit dans la totale légalité, conformément à la loi de décembre 1990 relative aux associations en particulier, et aux lois de la République en général. C’est ce pouvoir - et ses exécutants,  qui agissent en dehors des lois du pays, lois dont ce pouvoir est pourtant l’auteur. Ces obstacles et problèmes vont du harcèlement quotidien que subissent un nombre important de ses adhérents, aux représailles systématiques (licenciements, interpellations par les services de sécurité, surveillances et intimidations, emprisonnements arbitraires, justice expéditive, etc.) dont sont victimes les dénonciateurs de la corruption et les donneurs d’alerte. La police politique sous différents « habits » a toujours été très fortement mobilisée contre les citoyens qui veulent s’impliquer dans les luttes sociales.
    Répression, menaces, risques, pressions, intimidations, etc.

    D. H.

    LA SUITE >>

  • Arkoun inhumé au Maroc : le régime algérien préfère les « intellectuels organiques »

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    L’Algérie du peuple pleure son penseur, le grand islamologue Mohamed Arkoun. mais l’Algérie officielle ne le reconnaît pas. Aucun geste officiel. Le mépris. A la levée du corps, jeudi dernier à Paris, il y avait l’ambassadeur du Qatar, mais pas celui de l’Algérie. Il y avait des diplomates de plusieurs pays arabes et musulmans, notamment du Maroc, de Tunisie, du Qatar et du Koweït, venus saluer la mémoire de l’homme, mais surtout associer, pourquoi pas, le nom de cet illustre savant de l’Islam à leur pays, pour le prestige et pour la postérité. L’Algérie, sa mère patrie, ne s'est distinguée que par la présence du directeur du Centre Culturel Algérien, Yasmina Khadra, et un représentant de l'ambassade d'Algérie ! Oui, un simple représentant pour dire au revoir à un penseur qui a marqué son siècle par sa pensée profonde et sa réflexion révolutionnaire sur l'islamologie. « L’Algérie a préféré y aller sur la pointe des pieds pour que les autres ne la voient pas se recueillir sur l’un de ses dignes fils… », écrit El-Watan.

    « Du haut de son érudition, Mohamed Arkoun n’a pas les éloges dus à sa carrure intellectuelle. Ce jeudi, on était loin de la mobilisation d’un ministre d’Etat pour aller représenter le président de la République aux funérailles du cheikh de la zaouïa Tidjania, à Adrar, le regretté cheikh Sidy Mahmoud. On était aussi loin des funérailles quasi officielles organisées pour la défunte épouse d’un ex-président à El Alia. Mohamed Arkoun est-il donc un banni pour qu’il soit fui comme la peste ? », se demande l’éditorialiste.
    La question est posée.
    Alors Arkoun reposera au Maroc et non pas dans notre pays ! Peut-être là où il ne sera pas traqué.
    Comment peut-on bannir un fils si honorable ?
    Les ouvrages d'Arkoun enrichissent les bibliothèques du monde entier, mais pas celles de l'Algérie.
    Il fut l'initiateur d'une chaire à la Sorbonne sur «l'islamologie appliquée». Ses cours et conférences dans de nombreuses universités (Princeton, Londres, Berlin, Caire, Strasbourg, Amsterdam…) ont marqué l'aura de ce grand savant méconnu chez lui. Mohamed Arkoun a aussi été membre du Comité directeur puis du jury du prix Aga Khan d'architecture (1989-1998), du jury international du Prix Unesco de l'éducation pour la paix (2002), et du Conseil scientifique du Centre international des sciences de l'homme de Byblos (Liban, Unesco). Des distinctions, Arkoun en a reçu beaucoup, dont celui d'officier de la Légion d'honneur en 1996, officier des Palmes académiques et le titre de docteur honoris causa de l'université d'Exeter au Royaume-Uni.  Il a été destinataire d'un des plus prestigieux honneurs qu'un chercheur puisse recevoir en étant invité à donner «les conférences de Gifford» à l'université d'Edimbourg. Il est aussi récipiendaire en 2002 du 17e «Giorgio Levi Della Vida Award» pour l'ensemble de ses contributions dans le domaine de l'étude islamique et lauréat en 2003 du prix Ibn-Rushd.
    Oui, comment peut-on bannir un fils si honorable ?
    Comment Bouteflika peut-il se dire « homme de paix » et ignorer Arkoun qui militait aussi pour un dialogue interreligieux capable de trouver les ponts d'entente, ce qui lui a d’ailleurs valu d'être qualifié de «passeur» entre les religions ?
    La réponse est donnée par l’éditorialiste d’El-Wartan qui rappelle que Mohamed Arkoun «  avait divorcé d’avec les régimes d’Algérie depuis l’indépendance. Il avait choisi son camp, celui de ne pas être l’amuseur de la galerie ou le chef de la zaouïa prompt à applaudir au quart de tour les tenants du pouvoir. Mais c’est visiblement d’un crime de lèse-majesté dont il a été rendu coupable sans possibilité de rémission, même après sa mort. » Ghaleb Bencheikh, le penseur musulman et animateur de l'émission «Islam» sur France 2, confirme en déclarant que Mohamed Arkoun en homme libre, «avait des critiques acerbes contre les régimes successifs».
    Que disait Arkoun ?
    «Rien ne se fera sans une subversion des systèmes de pensée religieuse anciens et des idéologies de combat qui les confortent, les réactivent et les relaient. Actuellement, toute intervention subversive est doublement censurée : censure officielle par les Etats et censure des mouvements islamistes. Dans les deux cas, la pensée moderne et ses acquis scientifiques sont rejetés ou, au mieux, marginalisés. L'enseignement de la religion, l'Islam à l'exclusion des autres, est sous la dépendance de l'orthodoxie fondamentaliste»
    Voilà ce que disait Arkoun. Il parlait en combattant pour la démocratie, la laïcité et la paix.
    Et ça, le régime d’Alger n’aime pas.
    Dans ses études sur les régimes arabes post-indépendance, l'éminent professeur disait que «les échecs ont commencé dès le lendemain de l'indépendance. Partout se sont imposés des régimes policiers et militaires, souvent coupés des peuples, privés de toute assise nationale, indifférents ou ouvertement hostiles à tout ce qui peut favoriser l'expansion, l'enracinement d'une culture démocratique. Les moyens par lesquels les régimes se sont mis en place n'ont, nulle part, été démocratiques».
    On comprend que le régime d’Alger ne porte pas Arkoun dans son cœur.
    « Il est pour le moins indécent de vouloir faire descendre un personnage aussi flamboyant et charismatique de son piédestal pour le simple fait qu’il n’émarge pas au registre des intellectuels organiques si bien décrits par Gramsci. »
    C’est ainsi : Bouteflika n’aime que les « intellectuels organiques » 
    Alors Arkoun reposera au Maroc et non pas dans notre pays ! Peut-être là où il ne sera pas traqué. «Les Algériens voudraient qu'il soit enterré en Algérie. Mais c'est sa volonté et celle de sa femme d'être enterré à Casablanca. Mais là où il va, il est chez lui en tout cas. Je sais que son pays, la Kabylie, l'a toujours acclamé, donc peut-être que c'est une double perte pour eux car ils auraient tant voulu qu'il soit parmi eux»,a déclaré, les larmes aux yeux, le neveu de Mohamed Arkoun.

    L.M.

  • mascarade de plus ,pour l'algerie 100 points de plus ,bien sur en négative

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    Djilali Hadjadj. Président de l'Association algérienne de lutte contre la corruption (AALC)
    «Cacophonie gouvernementale sans précédent»

    El Watan, 29 août 2010

    - Le président de la République veut réactiver les mécanismes de lutte anticorruption, qu'en pensez-vous ?

    Le communiqué du Conseil des ministres du 25 août 2010 contient surtout des effets d'annonce en matière de supposée lutte gouvernementale contre la corruption, car quel crédit accorder à l'annonce de modifications de la loi du 20 février 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption, alors que cette loi avec plus de 4 années et demie d'existence n'a jamais été réellement appliquée ? Avant toute modification n'eût-il pas été plus judicieux d'en présenter le bilan officiel de son application ? Le chef de l'Etat avait évoqué en octobre 2009 – lors de l'ouverture de l'année judiciaire – la mise en place d'une commission nationale de lutte contre la corruption : visiblement, les modifications de la loi de février 2006 résultent des travaux de cette commission. Tout ça pour ça ? Résultats bien maigres : on remplace l'organe central de prévention et de lutte contre la corruption par un «office central de répression de la corruption» – remplacement dans la loi uniquement, car l'«organe» en question n'a jamais été installé ! Tout ça n'est pas sérieux et montre bien encore une fois l'absence totale de volonté politique au plus haut niveau de l'Etat à lutter effectivement contre la corruption. Pour rappel et la petite histoire, le Premier ministre avait annoncé en février dernier que l'Observatoire de prévention de la corruption serait installé fin mars 2010 : il n'en a rien été. En juillet 2010, le ministre de la Justice annonçait que cet observatoire serait mis en place avant l'ouverture de la prochaine année judiciaire ! Cacophonie gouvernementale sans précédent. Le comble c'est que dans le même communiqué du Conseil des ministres, le chef de l'Etat «a ordonné au gouvernement de procéder à l'installation rapide de l'Office central de répression de la corruption», alors qu'il sait très bien que cette installation est tributaire d'au moins trois éléments d'ordre législatif et réglementaire : le premier, c'est la publication au Journal officiel de l'ordonnance portant modification de la loi du 20 février 2006 ; second élément, c'est la publication d'un décret présidentiel relatif à l'organisation et à la composition de «l'Office central de répression de la corruption» ; et enfin troisième et dernier élément, la publication d'un décret présidentiel portant nomination des hauts fonctionnaires membres permanents de cet «office». En un mot, l'installation effective de cet «office» dépend totalement du chef de l'Etat, et en termes de rapidité, il faudra encore attendre tout le cheminement de ce processus législatif et réglementaire !

    - Pourquoi maintenant ? Cela obéit-il à des pressions internes ou externes, selon vous ?

    Les énormes scandales de corruption qui ont marqué l'actualité ces dernières années et qui n'ont pas livré tous leurs secrets, ont certainement obligé le gouvernement à faire des effets d'annonce, à défaut d'agir concrètement sur le terrain en matière de lutte contre la corruption, car pour cette dernière c'est plutôt le statu quo, résultant des luttes intestines au sein du pouvoir et des règlements de comptes par corruption interposée, le tout ayant dangereusement divisé et neutralisé les institutions (justice et services de sécurité notamment), en charge de la lutte contre ce fléau. Les demandes et les pressions externes sur le gouvernement algérien en matière de lutte contre la corruption n'ont cessé de se multiplier ces derniers temps – venant notamment des grandes puissances et de l'Union européenne –, mais sans grand succès et l'exaspération des pays principaux clients et fournisseurs de l'Algérie est à son comble. Les annonces issues du Conseil des ministres du 25 août visent principalement à tempérer cette exaspération et à gagner du temps. Il est probable qu'au plan interne, une partie du pouvoir sensible à cette exaspération et aux pressions externes, ait amené le chef de l'Etat à faire ces annonces mais sans garantie d'effectivité sur le terrain.

    - Il a utilisé l'ordonnance présidentielle alors que les lois existaient déjà...

    C'est une des constantes – à la limite de la constitutionnalité – du chef de l'Etat de faire fi du Parlement, qui pourtant lui est totalement acquis, et de le contourner régulièrement, non par crainte que ses projets de loi soient modifiés ou rejetés, mais beaucoup plus pour tirer la couverture à lui – et apparaître comme le seul décideur et l'unique pourfendeur de la corruption ! Et puis pourquoi modifier des lois, alors qu'il aurait surtout suffi qu'on les applique d'abord, si derrière ces annonces il y avait une réelle volonté politique à lutter contre la corruption. Cette dernière est manipulée et brandie comme instrument de pouvoir, du pouvoir et de règlement de comptes. Bouteflika, qui a toujours endossé le costume d'ancienne victime de la Cour des comptes, est réticent à mettre en place des institutions spécialisées dont le contrôle et le fonctionnement lui échapperaient. D'ailleurs, il est assez surprenant qu'il ait enfin lâché sur l'élargissement des prérogatives de la Cour des comptes et le renforcement du statut des magistrats ! Mais pourquoi ne veut-il toujours pas rendre public le rapport annuel de la Cour des comptes, publicité qui est une de ses prérogatives législatives ?

    - Pourquoi à votre avis la question de déclaration du patrimoine a-t-elle été occultée ?

    Tout le monde se souvient du vote scandaleux d'une majorité de députés (FLN et Hamas) en janvier 2006 contre l'article 7 du projet de loi de prévention et de lutte contre la corruption, article visant à sanctionner les élus nationaux et autres agents publics qui ne déposaient pas dans les délais leur déclaration de patrimoine.
    Quelques années plus tard, le constat est unanime : le processus de déclaration de patrimoine est à l'arrêt, et ce ne sont pas les quelques ridicules déclarations publiées au Journal officiel en début d'année qui modifieront ce constat. Après cette «fronde mafieuse» des députés du FLN et de Hamas en janvier 2006, il était attendu que le gouvernement revienne à la charge pour mieux défendre cet article : il n'en fut rien. Quelques années plus tard, lors de ce Conseil des ministres du 25 août 2010, une opportunité était donnée au chef de l'Etat et à son gouvernement de réintroduire cet article, et mieux encore, de «réparer» une omission (un «cadeau empoisonné» qui ne dit pas son nom) en élargissant aux officiers supérieurs de l'ANP la liste des agents publics soumis à déclaration de leur patrimoine. La plus mauvaise manière d'agir pour la transparence dans la vie publique, c'est de protéger les «nantis» du moment et donc d'encourager la culture de l'impunité.
    Nouri Nesrouche

  • Europe : de solution, Sarkozy est devenu le problème

    Pas si gâteux Fidel Castro. En déclarant que Nicolas Sarkozy était “fou”, le vieux leader castriste a dit tout haut ce qu’une grande partie du monde et notamment l’Europe pense tout bas. Comme beaucoup, François Bayrou, a jugé “stupéfiant et inquiétant pour la place de la France en Europe et dans le monde” l’affrontement qui a opposé Sarkozy à la Commission européenne et à l’Allemagne sur le dossier des Roms. Reste que derrière les éclats de voix se pose la question de la légitimité de la Commission européenne pour tancer les États.

    Le volontarisme de Nicolas Sarkozy salué pendant la crise financière a pris les allures d’éléphant dans le magasin de porcelaine européen en termes libertés publiques. Plus grave qu’il n’y paraît l’épisode interpelle sur le socle des valeurs qui fondent la construction européenne. Si la Commission européenne est le gardien des traités européens, elle est dans son droit au niveau des remarques mêmes maladroites qui ont été formulées. A l’inverse, le bras de fer entre Sarkozy et Barroso-Redding témoigne de la volonté de certains États de faire basculer l’Europe vers une structure intergouvernementale dans laquelle les autres institutions n’auraient que peu de poids.

    A cet égard la remarque Pierre Lellouche, aux critiques formulées par la commissaire européenne à la justice, Viviane Reding est éclairante : “Ce n’est pas comme cela que l’on s’adresse à un grand État”, a déclaré le secrétaire d’État français aux affaires européennes. Hier clouée au pilori pour son extrême droite, l’Autriche via son chancelier a dénoncé l’arrogance française. “La Commission est gardienne des traités et elle détermine si un traité a été violé ou non“, “Cela s’applique à la France aussi bien qu’aux petits ou moyens pays. Il ne peut pas y avoir deux poids, deux mesures“, a souligné le chef de gouvernement Autrichien.

    Au-delà du populisme de Nicolas Sarkozy, la presse étrangère s’étonne d’un président français capable d’être à la fois Dr Jekyll et Mister Hyde. Illustration avec le Sueddeutsche Zeitung, qui constate qu’”Il n’y a pas encore deux ans, le président français faisait office d’un héros en Europe”, au regard du sauvetage du traité de Lisbonne ou de son intervention dans le conflit russo-géorgien. Un traité de Lisbonne que le président français bafoue sur la question Rom aprés avoir avalisé l’élargissement de l’UE à la Hongrie et la Roumanie. Mais plus que cela la presse étrangère découvre avec stupeur la berlusconisation du président français.

    Plus que l’affairisme c’est la mauvaise foi et le discrédit porté à la parole publique qui ne passe pas à l’étranger. “Il devient extrêmement difficile si nous (la commission) ne pouvons plus avoir confiance dans les déclarations officielles de deux ministres lors d’une réunion officielle avec deux commissionnaires européennes et une quinzaine de représentants de chaque côté” avait notamment relevé Mme Redding.

    La dérive Française, le délitement de son régime est inquiétant pour l’Europe car la France au-delà de son arrogance demeure avec l’Allemagne le moteur de la construction européenne. Quand Paris tousse et s’égare, c’est bien l’UE qui s’enrhume et qui s’interroge sur son destin.

     

     
  • Delarue : Panique dans l’oreillette

    La mise en garde à vue durant 10 heures de Jean-Luc Delarue hier, dans le cadre d’une affaire de stupéfiants, met le monde médiatique en émoi. Télés, radios et internet s’embrasent, et l’animateur-producteur n’a pas tardé à réagir via un mea culpa solennel en public. Au-delà de la procédure judiciaire en cours, se pose désormais la question de l’avenir télévisuel de l’ex-gendre idéal du PAF au sein de France Télévisions.

    cocaine et dans l'avions les deux algerienne ,drogué +ivrogne

    « Rien ne va plus » aurait dit Chabrol. La carrière de Jean-Luc Delarue, figure emblématique du service public depuis une quinzaine d’années, a peut-être basculé en ce mardi 14 septembre 2010. Interpellé à 6 heures du matin à son domicile par les policiers de la sûreté des Hauts de Seine pour être mis en garde à vue, il n’en est ressorti libre que 10 heures plus tard.

    L’objet de l’enquête : un important réseau de trafiquants de drogue en Ile-de-France, qui vient d’être démantelé. Soupçonné d’être un consommateur important de cocaïne, Delarue a donc été perquisitionné puis interrogé.

    Reservoir Drogue

    Des quantités conséquentes ont ainsi été trouvées à son domicile, et l’animateur dépenserait entre 10 000 et 12 000€ par mois pour s’approvisionner, selon certaines sources. Si cela ne concerne que sa consommation personnelle, c’est tout simplement astronomique.

    Depuis 3 ans, souci après souci (incident au cours d’un vol Paris-Johannesburg au cours duquel il finit menotté, étrange comportement lors de certains passages en direct, report de tournages d’émission en dernière minute), Delarue semblait marcher sur un fil. Nul n’est funambule éternellement.

    Anticipant le buzz médiatique, le patron de Réservoir Prod n’a pas tardé à réagir. Le soir même, à l’issue de sa garde à vue, il s’est exprimé sur le plateau de son émission quotidienne « Toute une histoire », en présence du public et d’invités. Avec une émotion palpable dans la voix, il n’a pas nié les faits reprochés, et les a au contraire appuyés en présentant ses excuses, et en expliquant suivre un « traitement » pour se sortir des affres de la drogue. Il a fini ses 44 secondes de mea culpa en demandant à tous une seconde chance. Bref, un modèle de communication de crise, en somme.

    Vie privée, chaîne publique

    France Télévisions n’avait dès lors pas d’autre choix que de s’exprimer à son tour. La décision est intervenue comme un couperet : l’émission « Toute une histoire » est retirée de l’antenne jusqu’à nouvel ordre. Avec Michel Drucker, Jean-Luc Delarue est sans doute l’autre animateur star de France Télévisions. Son nouveau PDG, Rémy Pflimlin, trouve, à peine arrivé, un dossier aussi épineux qu’inattendu sur son bureau. Le groupe public peut-il se permettre de maintenir sa confiance à un animateur dont l’image est entachée à ce point ? Si la réponse est non, une sortie en douceur est-elle possible ?

    Si sa carrière d’animateur est compromise, celle de producteur l’est moins, sa société de production Réservoir Prod, lui appartenant. Il y a quelques avantages à être son propre patron, parfois.

  • Dieu a disparu, que fait Ksentini ?il joue à la marelle ou la lipousse

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    Durant ce Ramadhan, on aura pu remarquer que dans leur majorité, les Algériens ne croient pas en Dieu. Ils sont simplement superstitieux, ont peur des lendemains et agissent par automatisme  et crainte d'une possibilité d'instance supérieure. Ce qui explique le nombre de délits en hausse pendant le Ramadhan, la corruption généralisée et l'ensemble des comportements déviants toute l'année. Théoriquement, un pays de musulmans convaincus devrait avoir un taux de délinquance moins élevé qu'une terre d'infidèles chrétiens, brûleurs de Coran. Ce n'est pas le cas, où est Dieu dans tout ça ? Nulle part, il a disparu, laissant la place à des rites et des pratiques sans foi et à des attitudes et des interdits sans aucune mystique, l'Algérien reprenant ses travers dès la sortie de la prière, tout comme il va au hadj pour acheter de l'or à sa femme et un i-pod à son fils.

    Cette régression globale a fait des Algériens une caste de fervents ignorants qui s'attardent à expliquer l'univers, le monde et le fonctionnement de leur propre pays par des raisons magiques, et dans l'entendement commun, Dieu n'est qu'un grand policier, ce qui conduit à de musclées opérations de maintien de l'ordre religieux. Bilan Ramadhan ? Des terroristes ont été neutralisés, mais moins que de non-pratiquants. On peut toujours attendre que les ministres de la Justice et des Affaires religieuses fassent des communiqués-fetwas pour expliquer ce qui est passible de prison et ce qui ne l'est pas. Quelqu'un qui ne donne pas l'argent de la zakat ira-t-il en prison ? Dans ce flou ambiant, il n'y aura hélas pas d'éclaircissements de la part des gérants, parce que les questions restent en suspens. Qui est garant de la loi ? Personne. Qui est garant de l'ordre moral ? Tout le monde, ce qui veut dire personne. Devant ces absences, on laisserait bien Dieu gérer le pays. Sauf que personne n'y croit vraiment, pas plus qu'à Bouteflika.

    Chawki Amari
  • Algérie-Maroc : La Vengeance des amis d’Oufkir

    images4.jpegLe clan d’Oujda au pouvoir à Alger refuse toujours d’ouvrir la frontière terrestre ferméedepuis août 1994, malgré les multiples demandes du gouvernement marocain. Aucune explication de rationalité politique, diplomatique, économique ou sociale ne peut justifier la persistance d’un tel refus. C’est d’autant plus incompréhensible que la majorité des membres du clan d’Oujda sont originaires du Maroc et que la monarchie alaouite a grandement soutenu la guerre de libération nationale et leur accession au pouvoir en 1962.  

    En reconstituant le puzzle historique algéro-marocain, on peut situer la dégradation profonde des relations entre les deux pays frères après le coup d’Etat manqué du 16 août 1972 du général Mohamed Oufkir, ministre de la Défense, qui fut aussitôt exécuté et sa famille placée en détention secrète. Oufkir était le mentor du MALG et de l’armée des frontières, le recruteur de nombreux marocains qui ont rallié le FLN, et l’ami personnel de Abdelhafid Boussouf, Houari Boumediene, Abdelaziz Bouteflika, Kasdi Merbah, Nouredine Zerhouni, et des DAF (déserteurs algériens de l’armée française). 

    C’est après la mort d’Oufkir que les relations entre Boumediene et Hassan II se sont gravement détériorées et que le Front Polisario a été créé en 1973 entraînant une guerre froide avec le Maroc, un schisme entre les deux peuples et les deux économies, de graves perturbations dans les relations maghrébines, africaines, arabes, méditerranéennes et internationales. 

    38 ans après sa mort, le fantôme d’Oufkir continue encore d’alimenter la soif de vengeance de ses amis algériens contre la monarchie marocaine. 

    Mohamed Oufkir, héros de guerre français  

    Mohamed Oufkir est né en 1920 à Ain-Chair, un douar dans la région du Tafilalet, fief des Berbères du Haut Atlas marocain à quelques kilomètres de Bechar. Il est mentionné dans son livret militaire qu’Oufkir « appartient à une influente famille du sud-est marocain qui a rendu des services appréciables à la cause française. » Son père avait été nommé Pacha par Lyautey en 1910. 

    Les références militaires d’Oufkir, reproduites dans le livre de son fils Raouf (1), sont impressionnantes : « Jeune officier plein d’allant et d’énergie, conservant dans toutes les situations le calme le plus parfait… d’une valeur et d’un sang-froid magnifiques. Exemple de baroudeur né… Remarquable entraîneur d’hommes… faisant preuve d’une ardeur et d’un sens tactique, manoeuvrant avec audace… d’un dynamisme et d’un cran exceptionnels. »  

    Héros de la campagne d’Italie, il entra à Rome avec le maréchal Juin en porte-drapeau à la tête du défilé de l’armée coloniale d’Afrique. Puis il s’illustra dans la campagne d’Indochine. Deux fois blessé au combat, promu Chevalier et Officier de la Légion d’Honneur pour faits de guerre, Oufkir a obtenu plusieurs citations et médailles : Croix de guerre, Palmes, Etoile de vermeil, Etoile d’argent, Etoile de bronze, Silver Star de l’armée américaine, etc… 

    Grâce à ses remarquables états de service, Oufkir est considéré comme un « Officier marocain complet, au loyalisme absolu sur lequel on peut compter en toutes circonstances… s’est acquitté parfaitement de toutes les missions qui lui ont été confiées et donne entière satisfaction… Est appelé à faire une brillante carrière. » 

    En 1950, Oufkir est « détaché au cabinet du général commandant supérieur des troupes du Maroc », le général Duval dont le plus sinistre fait d’armes fût le massacre de mai 1945 dans le Constantinois algérien. A ses côtés jusqu’à 1953, Oufkir devient un spécialiste des services de renseignement français en pleine naissance et structuration où sont affectés nombre de ses supérieurs (2). « Il est en contact avec tous les services de sécurité français… Il est plus qu’un honorable correspondant : un agent actif du maintien de l’ordre français au Maroc ». (3) 

    Par la suite, Oufkir « est affecté au cabinet militaire du Résident général de France au Maroc comme aide de camp » de 1953 à 1955. Le capitaine Mohamed Oufkir a été formaté en pur produit du colonialisme qui aura servi aux côtés de cinq résidents généraux, comme correspondant du SDECE et de la DST. 

    Après la proclamation de l’indépendance en novembre 1955, la France l’impose au roi Mohammed V comme aide de camp, avec tout ce qu’elle compte d’officiers, tirailleurs, spahis, goumiers, et tabors. Avec Oufkir et les OAF (officiers marocains de l’armée française), la France coloniale voulait gérer « l’indépendance dans l’interdépendance », selon la célèbre formule d’Edgar Faure. « Grâce à l’aide matérielle de la France et à l’expérience des officiers ayant servi sous ses drapeaux, l’armée marocaine est mise sur pied en cinq mois. Elle défile devant le Roi dans Rabat en liesse avec Oufkir marchant à sa tête. » (1) 

    La double mission d’Oufkir 

    Après le coup d’Etat manqué de 1972, le roi Hassan II avait déclaré avec malice dans une interview restée fameuse qu’il venait de découvrir le véritable rôle d’Oufkir : « Depuis quelques jours, je me pose la question. On aurait dit que la Résidence nous avait servi Oufkir comme sur un plateau. Le 16 novembre 1955, jour du retour de mon père à Rabat, il se trouva déjà à ses côtés dans le Delahaye noire. Ce n’est que depuis trois jours que je me demande pourquoi il nous fût ainsi « servi » dès le début. » (3) 

    La puissance coloniale avait donné à Oufkir deux missions essentielles. La première a été de construire les structures policières et de renseignement officielles, secrètes et parallèles du Maroc. 

    La deuxième a été de construire les FAR (Forces Armées Royales) tout en détruisant l’ALN marocaine (Armée de Libération Nationale) et saboter l’influence des partis nationalistes, Istiqlal et UNFP. 

    Au sortir du protectorat, le Maroc disposait d’une classe politique nationaliste d’élite forgée à la lutte armée et porteuse de solides capacités intellectuelles et militantes : Mehdi Ben Barka, Allel El Fassi, Bouabid, Ibrahim, fqih Basri, etc … 

    Oufkir est vite devenu l’ennemi intime des nationalistes de la résistance marocaine qu’il combattait férocement « au nom du Roi » … et de la France. Il détestait particulièrement Mehdi Ben Barka qui traitait les médailles militaires sur l’uniforme d’Oufkir de « quincaillerie de mercenaire indigne ». 

    Pour Ben Barka, le passé colonial des chefs de l’armée hypothéquait l’avenir. Il prononça cette lumineuse prophétie : « L’armée marocaine est un obstacle à toute évolution démocratique…et à toute option révolutionnaire… certains éléments dirigeants… ont un passé douteux : ils ont été formés, ils ont servi, ils se sont distingués et ils ont été récompensés et promus dans les guerres coloniales de l’empire français. » (3) Il le paiera de sa vie lorsqu’il fut enlevé par des barbouzes le 29 octobre 1965 à Paris, puis succomba aux tortures pratiquées par Oufkir et son adjoint Ahmed Dlimi. Oufkir fût condamné par la justice française aux travaux forcés à perpétuité, mais il ne sera jamais inquiété. 

    Promu colonel puis général de division, Oufkir se distingua par une cruauté anti-populaire (soulèvement du Rif en 1958, émeutes de Casablanca en 1965, …). La répression et la torture exécutées avec zèle lui valurent le surnom de « Boucher ». Oufkir inaugura les terribles « années de plomb » que connut le Maroc et qu’Hassan II poursuivra avec la police politique créée par Oufkir et les tortionnaires qu’il a formés. Les auditions de la Commission Equité et Réconciliation ont dévoilé l’ampleur de l’horreur subie par les opposants marocains. 

    Après avoir mis en place le système policier et de renseignement, dont le fameux Cab 1, ancêtre de la DST marocaine, Oufkir entra au gouvernement comme ministre de l’intérieur de 1967 à 1971. Une tentative sanglante de putsch, dont Oufkir avait été informé, échoue le 10 juillet 1971 et pousse Hassan II à liquider une bonne partie des OAF, compagnons d’Oufkir, qui dirigeaient les FAR. 

    Ne doutant pas de l’implication d’Oufkir, qui se trouvait à ses côtés au palais de Skhirat, le roi lui conserve sa confiance et le nomme sur le champ Commandant en chef de l’armée et ministre de la défense. A ce poste, Oufkir acquiert une nouvelle dimension qui impressionne ses amis du renseignement qui le voient désormais en futur chef d’Etat : Richard Helms directeur de la CIA, Alexandre de Marenches patron du SDECE, le MI 5 britannique, les services espagnols et le Mossad israélien avec lequel Oufkir a développé des relations indépendantes de celles de Hassan II. Un agent secret espagnol témoigne : « J’ai appris à quel point Oufkir était lié aux divers services secrets occidentaux : CIA, SDECE ou renseignements espagnols. Mais il ne se comportait ni comme un informateur, ni comme un honorable correspondant. Non, il discutait à égalité et on le respectait. » (4) 

    Un an après sa promotion, obtenant l’appui de plusieurs officiers marocains et le feu vert du SDECE, la CIA, le Mossad et Boumediene, Oufkir organise maladroitement un putsch qui échoue lamentablement le 16 août 1972. L’avion royal mitraillé en plein vol réussit à se poser et renforce aux yeux du peuple la baraka d’Hassan II. Oufkir fut immédiatement exécuté et ses complices arrêtés. 

    Hassan II renforça ses pouvoirs en exerçant lui-même les fonctions de ministre de la défense et de Chef d’état-major des FAR, postes qui ne seront plus jamais délégués par le roi du Maroc à ce jour. Le roi purgera de manière radicale son armée et sa police de ce qui restait des OAF et organisera les conditions d’une loyauté absolue des nouveaux gradés qu’il placera sous la surveillance renforcée des SSS (Services Spéciaux de Sa Majesté) dirigés par Moulay Hafid Alaoui et de la Gendarmerie Royale dirigée par Housni Benslimane. 

    Oufkir et ses amis Boumediene et Bouteflika 

    Avant leur arrestation, la veuve et les six enfants d’Oufkir eurent quelques jours de répit pour recevoir les condoléances. Raouf révèle comment lui et sa mère brûlèrent les dossiers renfermant « une masse de renseignements ultrasensibles » qu’Oufkir conservait chez lui. « Elle et moi sommes persuadés que mon père a emporté les secrets les plus cruciaux du Maroc dans sa tombe. » (1) 

    Ils reçurent une visite spéciale qui en dit long sur les relations qu’entretenait Oufkir avec le régime algérien. Son fils Raouf raconte : « Moulay Ali, le factotum de mon père… me chuchote : 

    - Saïd est là. Il veut te parler, ça urge ! Il doit repartir au plus vite ! Malgré la fatigue, les émotions accumulées, cette nouvelle ne me laisse pas indifférent. Que peut bien faire Saïd ici ? Ce petit homme frêle, basané, au regard perçant, est un orphelin adopté par mon grand-père paternel, le Pacha. Il a étudié et sur les conseils de mon père, s’est engagé dans la guerre d’Algérie aux côtés du FLN. Il est aujourd’hui un proche du président Boumediene. C’est à ce titre que sa présence m’intrigue. Moulay Ali m’entraîne vers la salle des machines de la piscine. Saïd, les yeux humides me serre dans ses bras. Ses condoléances sont sincères. Il se sent toujours de la famille bien qu’il vive dans sa seconde patrie l’Algérie. 

    - Je suis porteur d’un message du président Boumediene pour ta mère. Il serait préférable que je la voie discrètement. » (1) 

    Le message transmis à Fatéma Oufkir est sans ambiguïté sur les liens intimes qui unissaient Oufkir à Boumediene : « Madame, je suis venu vous transmettre les sincères condoléances du président Boumediene. Il vous assure de son amitié, de son soutien. Ses liens avec votre mari débordaient le cadre politique. Sa démarche est strictement personnelle, affective. Le président vous fait dire que l’Algérie vous est ouverte, que si vous le souhaitez une maison et tous les moyens nécessaires seront mis à votre disposition. » (1) 

    Fatéma eut le tort de refuser, n’imaginant pas un seul instant la terrible vengeance royale qui allait s’abattre sur elle et ses enfants. 

    Oufkir avait été le maître d’œuvre du rapprochement entre Hassan II et Boumediene après l’épisode de la Guerre des Sables en 1963. La signature de plusieurs traités augurait d’un avenir radieux de paix et de prospérité entre les deux pays. Comme le Traité d’Ifrane, du 15 janvier 1969, qui devait sceller « Une paix permanente, une amitié solide et un voisinage fructueux, découlant naturellement de la fraternité séculaire liant les deux peuples frères, … et viseront à l’édification d’un avenir commun et prospère. », la Déclaration commune de Tlemcen du 27 mai 1970, ou le Communiqué Commun de Rabat du 6 juin 1972. 

    Le sommet de la fraternité algéro-marocaine a été l’Accord Frontalier du 15 juin 1972 de Rabat, par lequel Hassan II reconnaissait avec précision le tracé frontalier et mettait définitivement fin au contentieux territorial hérité du colonialisme. Oufkir était l’homme fort au sein de la Commission Nationale des Frontières puis à la tête de la Commission Mixte pour le Bornage et avait tout fait pour satisfaire son ami Boumediene, comme l’écrit l’ex-Gouverneur Mohamed Maazouzi : « L’enjeu d’Oufkir était la liquidation des dossiers frontaliers pour s’assurer la protection algérienne à la veille de son coup d’Etat. » (5) 

    Ce témoignage crucial est confirmé par un autre : « En réalité, Boumediene rencontra personnellement le général Oufkir, ministre marocain de la Défense qui l’assura de sa totale approbation du traité. » (6) 

    Les chefs de la Sécurité Militaire, Kasdi Merbah et Nourredine Zerhouni, et le MAE de l’époque, Abdelaziz Bouteflika, négociateur en chef et signataire des traités étaient évidemment les messagers et les confidents de ces relations d’amitié avec Oufkir. 

    Connaissant parfaitement les relations étroites qu’entretenait Oufkir avec Boumediene et les principaux dirigeants du régime algérien, « Hassan II comprend vite que les nombreux voyages que fait son ministre à Alger n’ont pas pour seul objet le règlement du problème du Sahara Occidental. » (1) Ayant saisi l’ampleur de la haute trahison de son ministre de la défense, il ferma provisoirement la frontière avec l’Algérie. Puis, aveuglé par la colère, il plaça toute la famille d’Oufkir en détention secrète le 24 décembre 1972, y compris le petit Abdelatif âgé seulement de trois ans. Ils n’en sortiront que 19 ans plus tard. 

    L’exécution d’Oufkir puis la disparition de sa famille provoqua une soif de vengeance du clan d’Oujda et de tous les amis d’Oufkir qui aboutit à la dégradation brutale des relations avec la monarchie et la création du Front Polisario en mai 1973. La promesse de Boumediene d’aider le Maroc à récupérer le Sahara Occidental, en échange du traité frontalier, fut enterrée dans la tombe d’Oufkir. 

    Un climat de haine s’installa aussitôt entre les deux dirigeants qui le firent payer très chèrement à leurs peuples. A titre d’exemple, on peut citer du côté marocain le Dahir du 2 mars 1973 qui décrète la « marocanisation des biens appartenant à des étrangers ». Des immeubles, des commerces et des terres appartenant essentiellement à des algériens mais aussi des français sont nationalisés.

    Et du côté algérien, Boumediene ordonna l’expulsion arbitraire de milliers de familles marocaines et la spoliation de leurs biens en 1975. Hassan II lance la Marche Verte, l’armée algérienne soutient militairement le Polisario et le 7 mars 1976, les relations diplomatiques sont rompues et la frontière fermée.

    Elle ne sera rouverte que 12 ans plus tard en 1988 avec le rétablissement des liaisons aériennes et la suppression des visas. Pas pour longtemps, le coup d’Etat des DAF contre Chadli en janvier 92 et la crise algérienne vont durcir les relations avec le Maroc pour aboutir à une nouvelle fermeture de la frontière en août 94 et le rétablissement des visas. 

    Oufkir et ses amis de la Sécurité Militaire 

    De la même façon qu’Oufkir a construit la police politique et les services secrets marocains, on sait aujourd’hui qu’il a joué un rôle primordial dans la création des services secrets algériens. Dès l’installation d’Abdelhafid Boussouf au Maroc, Oufkir l’encadre, l’assiste et lui procure toute la logistique nécessaire sur ordre du roi Mohamed V qui a tout fait pour encourager la révolution algérienne.

    Rien de ce que pouvait faire Boussouf et le FLN au Maroc ne pouvait échapper au système de renseignement d’Oufkir. Au contraire, Boussouf a bénéficié de tout le savoir-faire d’Oufkir pour créer le MALG (Ministère de l’Armement et des Liaisons Générales) en lançant la formation de la première promotion d’agents secrets sous l’appellation Larbi Ben M’hidi. 

    Un colonel de la Sécurité Militaire, Ali Hamlat, lève « le voile sur cette première promotion des cadres de la Wilaya V, dont les membres ont, effectivement, constitué, pour la plupart, l’ossature du MALG ». A la question « Sur le plan social, quelle était l’origine des membres de cette promotion Larbi Ben M’hidi ? », Hamlat répond sans hésitation : « Tous étaient issus, en règle générale, de familles de réfugiés, de fonctionnaires au service du gouvernement marocain ou, accessoirement, de commerçants et d’agriculteurs établis au Maroc de longue date ». Selon lui : « Le recensement effectué par l’Association des anciens du Malg a permis de situer à soixante-douze le nombre de stagiaires de cette promotion. » Leur directeur de stage Khelifa Laroussi, adjoint de Boussouf, leur avait décrété : « Vous êtes les futurs ministres de l’Algérie indépendante ! » (7) 

    En lisant l’interview, on devine l’ombre omniprésente d’Oufkir : « La conception stratégique et futuriste de l’opération de formation, le professionnalisme de son organisation et son déroulement, « l’intuition psychologique » de Boussouf, la « profusion de moyens dont il a pu disposer au Maroc »…. D’où donc Boussouf tenait-il ce professionnalisme et cette redoutable efficacité ? Et ses choix judicieux de collaborateurs professionnels, tous DAF, comme le « technocrate » Laroussi Khalifa, l’officier de transmission Omar Tellidji et le baroudeur Abdallah Arbaoui. Etait-il donc un « prophète » ou un génie de la formation et de l’organisation militaire ? Ou plutôt a-t-il été lui-même formé, encadré et coaché et par qui ? Pourquoi Boussouf a-t-il recruté ses stagiaires et agents uniquement au Maroc et n’a-t-il pas fait venir des volontaires de toutes les régions d’Algérie ? » (8) 

    Oufkir est lié de près aux choix et recrutements des agents de Boussouf, ainsi qu’à la formation et à l’encadrement d’hommes tels que Boumediene, Bouteflika, Merbah, Zerhouni, etc… Un grand nombre de ces recrues sont les enfants de militaires compagnons d’arme d’Oufkir ou ses collègues à la Résidence, comme le père d’Ali Tounsi, actuel DGSN, qui avait le grade de capitaine dans l’armée française. Est-ce qu’Oufkir avait noyauté dès cette époque les services secrets algériens sur ordre du SDECE ? L’histoire le dira. De même qu’on saura peut-être un jour quel rôle il a joué dans l’arraisonnement de l’avion transportant les cinq chefs historiques du FLN. 

    Comme pour le Maroc, la génération des résistants nationalistes du FLN a été marginalisée, opprimée, emprisonnée ou assassinée avant et après l’indépendance. La villa de Tétouan où a été assassiné Abane Ramdane appartenait aux services de police d’Oufkir. On comprend pourquoi la disparition brutale d’Oufkir a été un choc pour les chefs de la Sécurité Militaire algérienne, dont la plupart lui doivent leur carrière. Ils se vengeront contre la monarchie alaouite derrière le Front Polisario. 

    Oufkir et ses amis algériens de l’armée française 

    Alors qu’au Maroc, l’affectation des militaires marocains à la monarchie s’est faite naturellement et en masse dès la fin du protectorat, il n’en a pas été de même pour l’Algérie. 

    L’ex-premier ministre de Chadli Bendjedid (1984-1988), Abdelhamid Brahimi, confirme par un témoignage écrit ce que la rumeur publique connaissait depuis l’indépendance. La France « a organisé l’infiltration de l’ALN en noyautant les vagues successives de « déserteurs » de l’armée française en 1958, 1959 et 1961 par des hommes sûrs et acquis à sa cause pour leur permettre d’acquérir la légitimité révolutionnaire et la qualité de moudjahidine lorsque l’Algérie aura accédé à l’indépendance, en vue de contrôler au plus haut niveau la future armée algérienne. » (9) 

    Parmi tous les noms cités par Brahimi, on peut relever ceux qui ont « déserté » en 1957 Mohamed Zerguini, Mohamed Boutella, Abdelkader Chabou, Slimane Hoffman, Mouloud Idir. 

    Ceux qui les avaient rejoints en 1958 et 1959 Larbi Belkheir, Khaled Nezzar, Abdelmalek Guennaïzia, Abdelmadjid Allahoum, Abdennour Bekka, Mostefa Cheloufi, Lahbib Khelil, Abdelhamid Latreche, Selim Saadi, Rachid Mediouni. Enfin parmi les déserteurs de 1961, Brahimi cite Mohamed Lamari et Mohamed Touati. 

    Brahimi précise que tous ces déserteurs ne rejoignaient pas l’ALN dans les maquis pour combattre l’oppresseur colonial, mais le FLN à Tunis ou à Oujda. 

    Formé par le FLN dans des Académies militaires arabes comme Hocine Benmallem, Abderrezak Bouhara, Larbi Si Lahcene, Kamel Ouartsi,… Brahimi raconte cette anecdote à propos de Slimane Hoffman qui leur tint ce discours très explicite sur le contenu de leur mission : « Nous, ex-officiers de l’armée française et vous, officiers sortis des académies militaires arabes, sommes les mieux placés et les mieux préparés pour nous imposer et disposer du commandement de l’armée algérienne après l’indépendance, compte tenu de notre professionnalisme, notre expérience et notre compétence. Nous devons nous entendre dès à présent sur la répartition des rôles et des tâches pour accéder au commandement de la future armée. » (9) 

    Jusqu’à ce jour, on ne sait absolument rien des états de services des DAF qui dirigent l’armée algérienne et personne ne peut accéder à leurs livrets militaires. Au S.H.A.T. (Service Historique de l’Armée de Terre au Château de Vincennes), « Les documents ne sont communicables que 120 ans après la naissance de l’intéressé ». 

    Les DAF se reconnaissaient en Mohamed Oufkir, qui avait passé 17 ans sous les drapeaux français, et avaient tous une conception républicaine de l’Etat qui ne pouvait s’accommoder d’un régime monarchique et du baisemain. Ceux qui ont côtoyé Oufkir entre 1962 et 1972 échangeaient leurs « souvenirs militaires » dans de longues soirées arrosées.

    Il est clair que la composante du pouvoir algérien depuis 1962 à ce jour, symbolisé par « l’armée républicaine et révolutionnaire » n’a jamais eu de sympathie pour le régime monarchique. Le coup d’Etat raté d’Oufkir a sans contexte contribué à détériorer les relations entre les deux pays. Mais du côté algérien, la page n’a toujours pas été tournée malgré la disparition d’Hassan II qui a définitivement consolidé la monarchie que les opposants marocains ne cherchent plus à renverser. 

    La rancoeur continue à habiter les amis d’Oufkir. Dès qu’un membre du gouvernement marocain demande l’ouverture des frontières, Noureddine Zerhouni est toujours le premier à répondre non. Lors d’une visite à Tlemcen, à une question d’un journaliste, il avait fait cette déclaration indigne à la télévision : « Pourquoi voulez-vous qu’en ouvrant la frontière, l’Algérie fasse profiter le Maroc d’un apport touristique de 2 milliards de dollars ? » 

    Les amis d’Oufkir, encore au pouvoir 48 ans après l’indépendance, ont privatisé le pays et l’entraînent dans une inexorable décadence. Il est plus que temps de renouveler les élites dirigeantes de l’Etat, mettre un terme à ce discours de haine et de vengeance, et laisser les deux peuples vivre librement leur fraternité et leur bon voisinage. 

    Saâd Lounès

    (1) Raouf Oufkir – Les Invités, 20 ans dans les prisons du Roi – Flammarion – Paris – 2003 

    (2)  Historique des services de renseignement français

    http://saadlounes.unblog.fr/files/2009/07/historiquedesservicesderenseignementfranais.pdf   

    (3) Gilles Perrault – Notre ami Le Roi – Gallimard – Paris – 1990 

    (4) Gonzalez Mata – Le Cygne, Mémoires d’un agent secret – Grasset – 1976 

    (5) Mohamed Maazouzi – Un demi-siècle pour l’intégrité territoriale – Rabat – 2004 

    (6) Ania Francos et J.P. Sérini – Un Algérien nommé Boumediene – Paris– 1976 

    (7) http://saadlounes.unblog.fr/naissance-des-services-secrets-algeriens-au-maroc/ 

    (8) http://saadlounes.unblog.fr/lalgerie-gouvernee-par-des-marocains/ 

    (9) Abdelhamid Brahimi – Aux origines de la tragédie algérienne (1958-2000) – Témoignage sur Hizb França –Ed Hoggar – Genève - 2000 

    Télécharger le livre sur le lien ci-dessous :

     

    http://www.hoggar.org/books/HizbFransa/HizbFransa-fr.pdf

     

  • Un vieux est un jeune qui a mal grandi

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    La loi vient enfin d'être adoptée par l'APN, abandonner ses parents conduit directement en prison. C'est une bonne chose de faite, nombreux sont ceux qui, une fois leurs parents ayant dépassé la date de péremption, les abandonnent dans une maison de retraite pour ceux qui ont de l'argent, ou dans un parking pour les plus démunis. Les enfants sont cruels, particulièrement ceux qui ont grandi dans la crise de logement et qui ne croient pas aux 3 millions de logements promis, et l'on a souvent vu des Algériens vendre leur mère en pièces détachées et leur père aux enchères, au moins disant. Mais l'inverse est-il vrai ? Que se passe-t-il quand on abandonne ses enfants à travers la répudiation, 2000 cas chaque année, qui consiste à jeter à la rue sa femme et ses enfants ? Rien.

    Et d'une façon plus générale, que se passe-t-il quand un gouvernement abandonne ses enfants, à l'image des 122 harraga qui ont été arrêtés, avant-hier en Espagne, en une seule journée ? Rien non plus, car, selon la logique gouvernementale, ces enfants du pays n'auraient pas été abandonnés, mais auraient eux-mêmes abandonné tout le monde. A ce titre, la glorieuse APN, qui ne peut criminaliser la main qui la nourrit, a fait exactement le contraire et a préféré criminaliser l'exil clandestin, ce qui revient à dire que quand un père abandonne son enfant à la rue, c'est l'enfant qui va en prison.

    Cette distorsion de sens a conduit à une structure familiale atypique, où le père-président n'est responsable de rien, mais fouette ses enfants pour le plaisir, où la mère nourricière est une grosse vache à pétrole que seuls les hommes nobles ont le droit de téter et de féconder. Le reste, un peuple d'enfants immatures qui n'ont le droit de parler et de voter qu'une fois morts. Une idée pour l'APN, pourquoi pas une loi qui autoriserait l'avortement jusqu'à 20 ans et l'extermination des vieux à la naissance ?

    Chawki Amari
  • al Quaida section sahel et maghreb

    Combats meurtriers entre l'armée mauritanienne et islamistes d'Aqmi au Mali

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    Des combats meurtriers se poursuivaient samedi dans le nord du Mali entre l'armée mauritanienne et Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), soupçonnée du rapt au Niger de cinq Français et de deux Africains, deux mois après un raid franco-mauritanien dans cette zone.

    Des combats meurtriers se poursuivaient samedi dans le nord du Mali entre l'armée mauritanienne et Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), soupçonnée du rapt au Niger de cinq Français et de deux Africains, deux mois après un raid franco-mauritanien dans cette zone.
    Les affrontements, qui ont débuté vendredi soir se sont interrompus dans la nuit avant de reprendre samedi matin à Raz-El-Ma, à 235 km à l'ouest de Tombouctou, selon une source militaire mauritanienne.
    L'armée mauritanienne a engagé des avions dans les combats, a-t-on appris samedi de source sécuritaire algérienne et auprès de témoins dans la région. "Les Mauritaniens ont engagé des avions de combats dans la bataille. Il y en a au moins deux. L'objectif est de tenter de prendre le dessus, ce qui jusque là n'était pas le cas", a affirmé à l'AFP une source sécuritaire algérienne, sous couvert de l'anonymat.
    Paris a démenti toute participation à ces combats, et les entreprises françaises opérant au Niger ont poursuivi l'évacuation de leurs employés des zones à risques.
    Un responsable militaire mauritanien à Nouakchott a affirmé que cinq militaires mauritaniens avaient été tués et neuf blessés. "Notre armée a tué 12 terroristes armés et en a blessé des dizaines", a-t-il assuré à l'AFP.
    Selon une source sécuritaire algérienne dans la région, le bilan serait "très lourd" pour les militaires mauritaniens. "Au moins cinq véhicules de l'armée mauritanienne sont tombés aux mains des islamistes et le nombre de (soldats mauritaniens) morts s'élève à au moins 15", a assuré cette source.
    "Ce que nous ont dit les nomades qui sont revenus de non loin de là où les combats se sont déroulés hier (vendredi), c'est que beaucoup de militaires mauritaniens sont morts", a déclaré un élu du nord du Mali, convaincu qu'"Aqmi a entraîné les Mauritaniens dans le désert pour les pièger".
    Cette opération se déroule près de deux mois après un raid franco-mauritanien contre une base des islamistes armés dans le désert malien, au cours duquel sept membres d'Aqmi avaient été tués.
    Ce raid du 22 juillet visait, selon Paris, à libérer l'otage français Michel Germaneau, enlevé en avril au Niger. Aqmi avait ensuite annoncé, le 25 juillet, avoir exécuté M. Germaneau pour venger la mort de ses membres.
    Une éventuelle implication française dans ces nouveaux combats avait été suggérée par des témoignages d'habitants de la région de Kidal (1.600 km au nord-est de Bamako) qui avaient indiqué vendredi avoir vu un avion de reconnaissance français survoler la zone à basse altitude.
    Mais à Paris, un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a assuré "qu'il n'y a pas de forces françaises sur le terrain", et que ces combats "sont indépendants de l'enlèvement des employés du groupe français Areva" survenu dans le nord du Niger dans la nuit du 15 au 16 septembre.
    Aqmi est soupçonnée d'avoir commandité ce nouveau rapt de cinq Français, un Togolais et un Malgache. Selon des sources nigériennes et algériennes, les sept otages seraient déjà dans le nord du Mali.
    Les soupçons se portent sur l'unité d'Aqmi dirigée par l'Algérien Abdelhamid Abou Zeid, qui avait assassiné en mai 2009 l'otage britannique Edwin Dyer et a laissé mourir ou exécuté M. Germaneau en juillet.
    Le Mali n'a pas participé à l'opération contre Aqmi sur son propre territoire. "Nous avons permis à tous les pays riverains de faire des poursuites ici éventuellement", a souligné le président Amadou Toumani Touré dans un entretien enregistré vendredi et diffusé dimanche par Radio France Internationale et TV5 Monde.
    A Arlit (1.000 km au nord-est de Niamey), site d'extraction d'uranium où le dernier enlèvement a eu lieu, les groupes français Areva et Vinci avaient décidé dès vendredi d'évacuer tous leurs expatriés. Et 21 Français d'Areva sont rentrés vendredi et samedi à Paris.
    Une quarantaine d'expatriés ou de personnes en mission pour Areva sont encore au Niger, dont la plupart ont quitté Arlit pour Niamey.

    AFP
  • code da vinci la suite......

     

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    Complot terroriste pour tuer le pape ou application du principe de précaution: le Vatican et nombre de policiers penchaient pour la deuxième option samedi après l'arrestation médiatisée de six suspects en pleine visite de Benoît XVI à Londres.

    Complot terroriste pour tuer le pape ou application du principe de...

    Complot terroriste pour tuer le pape ou application du principe de précaution: le Vatican et nombre de policiers penchaient pour la deuxième option samedi après l'arrestation médiatisée de six suspects en pleine visite de Benoît XVI à Londres.
    "Nous n'avons jamais accordé une grande importance à ces arrestations", a déclaré samedi à l'AFP le porte-parole du Vatican, Federico Lombardi. L'ecclésiastique a jugé "excessifs les commentaires des médias", tandis que le souverain pontife poursuivait, imperturbable, sa visite d'Etat.
    Cette sérénité affichée contrastait avec les titres accrocheurs des tabloïdes britanniques et d'une partie de la presse italienne.
    "Un complot musulman pour tuer la pape", proclamait à la une le Daily Express sans guère de doutes sur le fait que les suspects étaient "des terroristes déguisés en faux éboueurs". Le Daily Mirror, plus catégorique encore, affirmait que "les six (suspects) voulaient pulvériser le pape à l'aide de bombes dissimulées dans des poubelles".
    Mêmes titres de La Stampa et de Il Messagero: "Ils voulaient tuer le pape". Selon le Corriere della Sera, premier quotidien italien, Scotland Yard a bénéficié du "tuyau" d'un informateur ayant indiqué: "ils veulent tuer le pape".
    The Guardian croit savoir que l'unité antiterroriste a agi "sur la foi d'une conversation entendue par dessus l'épaule". Pressée par le temps, elle n'aurait voulu courir aucun risque.
    Dans son premier communiqué -- beaucoup plus explicite qu'à l'ordinaire --, Scotland Yard avait signifié vendredi matin que son coup de filet visait cinq hommes de 26 à 50 ans soupçonnés d'avoir "commandité, préparé ou inspiré" des actes de terrorisme. Une sixième interpellation a été opérée dans l'après-midi de vendredi. Les cinq premiers suspects ont été arrêtés avant l'aube dans un dépôt de la société de nettoyage Veolia Environment opérant dans le secteur du Parlement et de l'abbaye de Wesminster. Deux lieux figurant sur le parcours officiel du souverain pontife vendredi.
    Samedi, Scoland Yard était beaucoup moins disert, alors que les six hommes étaient toujours interrogés. Elle s'est refusée au moindre commentaire sur la nature du mystérieux complot, la nationalité des suspects (Algériens selon nombre de médias), se contentant d'indiquer n'avoir découvert ni armes, ni explosifs qui accréditeraient un projet d'attentat.
    "Il est probable que la police a agi rapidement, à titre de précaution", a confié au Times l'ancien directeur-adjoint des opérations spéciales de Scotland Yard, Andy Hayman. Il exprimait à haute voix une opinion formulée sous couvert de l'anonymat par plusieurs responsables des services de sécurité. "Il serait faux de prétendre que l'arrestation est le résultat d'investigations de longue durée", a confié l'un d'entre eux au quotidien Financial Times.
    D'après I.MEDIA, agence de presse spécialisée sur le Vatican, l'entourage du pape estime "que l'arrestation de ces hommes frise l'excès de zèle".
    Le dispositif de sécurité était très visible et en force samedi dans le centre de la capitale. Des centaines de bobbies portant un gilet fluorescent jaune étaient alignés tout au long du parcours que devait emprunter la "papamobile" blindée, à l'avant-dernier jour de la visite de Benoît XVI.
    Le pape célébrait dans la soirée une veillée de prière en plein air, à Hyde Park, où 80.000 personnes sont attendues. Peu après une manifestation d'opposants à sa visite.
    L'envoyé spécial de La Repubblica a confié que le souverain pontife pouvait aussi compter sur la présence du chef de la gendarmerie et services de sécurité du Vatican, Domenico Giani. L'homme a acquis le surnom "d'ange gardien du pape" depuis qu'il s'est interposé à Noël dernier, quand une femme s'est jetée sur Benoît XVI.

    AFP
  • Le collectif Mohamed Arkoun interpelle Abdelaziz Bouteflika

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       	Le collectif Mohamed Arkoun demande à Abdelaziz Bouteflika d'assurer la diffusion de l'oeuvre du défunt penseur en Algérie 

    Parce que son nom est indissociable de l'Algérie, les amis et admirateurs de Mohamed Arkoun ont décidé de lui dédier un collectif.  

    Un collectif qui s'est donné, d'ores et déja, la délicate mission de se battre pour la reconnaissance de ce grand penseur dans son propre pays, l'Algérie, qui l'a longtemps rejeté. Il faut dire que personne n'a pu digérer le grave déni dont a été victime cet immense intellectuel après son décès, mardi soir, le 14 septembre dernier. La quasi absence d'une réaction officielle des autorités de notre pays suite au décès de Mohamed Arkoun a choqué plus d'un. 

    Ses funérailles qui seront organiseés au Maroc n'ont pas empêché ainsi ses amis de continuer à lui rendre hommage. Et pour ce faire, un collectif Mohamed Arkoun a été mis en place avec le soutien et l'adhésion de la famille du défunt.   

    "Mohamed Arkoun fait partie de ces intellectuels dont l’Algérie peut à bon droit s’enorgueillir, un intellectuel aux antipodes de la langue de bois, un humaniste authentique, un adepte du dialogue entre les cultures, un homme de raison autant que d’émotion.Sa perte est inestimable. C’est une perte pour l’humanité, à un moment où les crispations identitaires l’emportent sur l’échange", souligne le premier de appel de cet collectif qui interpelle directement le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika,  pour lui demander la réhabilitation et la diffusion de l'oeuvre gigantesque de ce penseur, enfant chéri de la Kabylie. 

    "l’Algérie perd l’un de ses meilleurs fils, l’un de ceux qui en ont été les meilleurs ambassadeurs, qui ont contribué à en donner la meilleure des images. L’Algérie se doit d'honorer sa mémoire, de faire vivre son œuvre et de la faire connaître.Monsieur le Président, nous vous demandons d’user de votre autorité pour que soient assurées la traduction et la publication de tous ses ouvrages, ainsi que leur diffusion la plus large. Monsieur le Président, nous vous demandons d’encourager la mise sur pied de colloques, séminaires, ateliers pour assurer l’étude et la médiatisation de la pensée du Professeur Arkoun", relève-t-on également dans cet appel qui sera suivi par une pétition internationale regroupant des centaines de signatures de personnalités et d'intellectuels venus de divers horizons.  

    Les membres du collectif Mohamed Arkoun n'hésitent pas aussi à demander au premier magistrat du pays de "de donner le nom de Mohamed Arkoun à un haut lieu de savoir, afin de perpétuer sa mémoire et de montrer que l’Algérie est fière d’un tel fils". Pour les membres de ce collectif, Mohamed Arkoun mérite encore plus que ça au vu de sa stature et du prestige dont il jouissait dans le monde entier. Mais les hautes autorités de notre pays partagent-elles cette vision ? Rien n'est moins sur... 

    Abderrahmane Semmar
  • «Le pouvoir fait semblant de bouger»

    Le Front des Forces Socialistes tient depuis hier une session ordinaire de son Conseil national.

    Une session dont la tenue coïncide avec le rendez-vous de la rentrée sociale intervenant après un mois de Ramadhan particulièrement éprouvant pour l'Algérien moyen. Le premier secrétaire du parti, Karim Tabbou, a d'ailleurs saisi cette occasion pour porter un regard sur la situation politique, économique et sociale du pays qu'il qualifie de «phase délicate». «Nous venons de sortir d'un été difficile. Nous venons de sortir d'un mois de Ramadhan éprouvant. Mais tout le monde ne dormait pas sous juillet. L'actualité sécuritaire, politique et économique a été marquée par un certain nombre d'événements et de prise de décisions. L'impact de ces événements et de ces décisions peut s'avérer important dans les mois à venir» dit-il dans l'entame de son discours d'ouverture des travaux du CN.

    Dans son analyse de la situation économique, Mr Tabbou évoque l'adoption de la loi de finances complémentaire 2010. «Lorsqu'une loi a un impact direct sur la vie du pays, nous ne pouvons que nous étonner sur les motifs de sa promulgation par ordonnance. Cette curiosité institutionnelle n'est-elle pas le reflet de luttes au sommet ou au contraire est-elle le révélateur d'une gestion présidentielle omnipotente ?» dit-il en s'interrogeant sur la doctrine et la stratégie économique du gouvernement. «Gérer l'économie d'un pays aujourd'hui c'est comme conduire un supertanker dans l'océan, on ne peut pas faire virer brutalement à 360° le supertanker sans prendre de risque de le couler, il en est de même de l'économie : un jour on décide d'ouvrir, de libéraliser, de privatiser et le lendemain on ré-étatise à tous crins » estime Tabbou en notant qu'il ne s'agit pas de la meilleure manière de protéger l'économie nationale.

    «L'avis des institutions spécialisées dans l'évaluation du risque politique et commercial est tombé comme un couperet : le pays enregistre un déficit de crédibilité et retourne à la case de départ en étant classé pays à risques élevés» assène le premier secrétaire du FFS en soulignant qu'il s'agit là d'un débat qu'il va falloir imposer sur la scène médiatique et politique.

    Sur le plan politique, Karim Tabbou considère que «le pouvoir fait semblant de tout bouger pour que tout reste en place. Depuis quelques mois, le chef de l'Etat a procédé à un énième remaniement ministériel. Mais c'est un coup pour rien, un coup d'épée dans l'eau». Il fait remarquer que rien n'a changé pour les citoyennes et les citoyens qui «sortent exsangues du mois de Ramadhan». Passant à l'actualité sécuritaire, Tabbou relève un manque de maîtrise de la situation. «Il révèle, une fois encore, l'inanité des discours des officiels. N'a-t-on pas promis la fin du terrorisme pour la fin de l'année ? Cela fait presque deux décennies qu'on nous promet la fin du terrorisme pour la fin de l'année !!! » indique l'homme politique. Et de relever que «d'aucuns tentent de réengager le pays dans des logiques d'affrontements. Ils s'emploient à instrumentaliser les archaïsmes locaux pour des objectifs politiques. L'instrumentalisation de la religion à des fins politiques est à la fois le fait de cheffaillons politiques mais aussi de l'administration.»

    Le rituel des auditions des ministres par le chef de l'Etat ainsi que les mouvements répétitifs dans le corps des walis, n'ont pas été en reste de l'analyse du responsable du FFS en soulignant qu'ils participent de la même logique. «Ils tentent de masquer la panne de perspectives sociales, économiques et politiques. «Mieux, certains ministres ne répugnent pas à la gestion par l'intimidation et la menace. Ils sont devenus les adeptes de la ’’violence préventive’’».
    Pour Karim Tabbou, «la situation est trop sérieuse pour laisser le monopole politique aux seuls détenteurs du pouvoir». Des objectifs que le FFS tente d'atteindre à travers l'organisation d'une conférence nationale d'évaluation.     

    Nadjia Bouaricha
  • L’algéro-dépendance du football français

    Le rideau du Mondial 2010 vient de tomber sur la calamiteuse pièce théâtrale de l’équipe de France. L’abominable Raymond Domenech a réussi sa « double mission » : écarter la génération Benzema et humilier la France au Mondial 2010, à défaut de l’avoir disqualifiée.

    C’est la feuille de route secrète que lui avaient tracé les barons de la FFF derrière laquelle se cachent de puissants lobbies. Le fait que l’après Domenech soit maintenant géré au plus haut niveau de l’Etat prouve l’importance de la nouvelle option politique qu’on veut impulser à la gestion du football.
     
    Dès la fin du deuxième match contre le Mexique, un « média-planning » stigmatise Nicolas Anelka comme le bouc émissaire du fiasco. Des « chroniques éditoriales » déjà élaborées par des philosophes, qui ne connaissent rien au football, dénoncent des « voyous milliardaires », des « caïds de banlieues » et appellent à une « épuration ethnique et religieuse » de l’équipe de France.
     
    Voilà donc le véritable objectif du fiasco annoncé de Domenech : nettoyer la sélection nationale de ses immigrés, africains et musulmans. Protéger des « gamins apeurés par ces caïds immatures » a clamé la ministre des sports au parlement français, dès le lendemain de l’élimination.
     
    Le complot est donc vite éventé, mais sera difficilement réalisable. C’est tout comme si on voulait « blanchir » la NBA, championnat de basket-ball américain.
     
    D’une part, l’opinion publique, qui a vécu l’épopée Zidane, n’est pas dupe. D’autre part, pour réaliser cet objectif macabre, il faudra d’abord passer sur le corps des professionnels qui savent pertinemment ce qu’eux-mêmes et le football français doivent à tous ces enfants d’immigrés, et particulièrement les algériens.
    Aimé Jacquet et Jean-Michel Larqué ont côtoyé à Saint-Etienne, dans les années 50 et 60, Rachid Mekhloufi et le citent comme leur maître. Luis Fernandez et Roland Courbis ont côtoyé dans les années 70 et 80 Mustapha Dahleb. Et toute la génération dorée du Mondial 98 sait à quel point elle doit sa notoriété au génie de Zinedine Zidane.
     
    Pour les puristes du football, les Mekhloufi, Dahleb, Zidane sont pour une équipe une pièce maîtresse de très haute qualité comme peut l’être un vilebrequin dans un moteur : le rouage essentiel qui rythme le fonctionnement de tous les éléments de la machine, le maître du jeu.
     
    Plusieurs joueurs algériens ont joué ce rôle dans leurs équipes, comme Farès Bousdira à Lens (1971-1978) ou Omar Sahnoun champion de France avec Nantes en 1977. Ali Benarbia avait lancé la carrière de David Trézeguet et Thierry Henri en leur distribuant des caviars les « yeux fermés » à Monaco, avec qui il fut champion de France en 1997, puis avec Bordeaux en 1999.
     
    L’exemple le plus significatif est celui de Guy Roux, grand dénicheur de talents, qui a découvert et lancé un grand nombre de joueurs prestigieux. Il a dirigé l’AJ Auxerre sans discontinuer durant 36 ans de 1964 à 2000, mais les seuls titres qu’il a gagnés l’ont été grâce à Moussa Saib, qu’il fit venir de la JS Kabylie (1992-1997). Associé au milieu du terrain avec le tunisien Sabri Lamouchi, Saib offrit à Auxerre la Coupe de France 94, le doublé Coupe Championnat en 96, tout en atteignant une demi-finale de Coupe d’Europe en 93, et deux quarts de finale en 95 et 97.
     
    Depuis plusieurs années, pratiquement toutes les équipes françaises du plus bas niveau amateur des championnats de district au plus haut niveau des championnats professionnels ont puisé dans la pépinière des meneurs de jeu algériens.
     
    La technique à la brésilienne des enfants algériens fait le bonheur des entraîneurs des équipes de jeunes, avant de se faire, année après année, saboter et éliminer quand ils arrivent dans des équipes adultes d’où ne peuvent émerger que les plus protégés et les plus solides mentalement.
     
    Zinedine Zidane a eu cette chance d’avoir été protégé par des « anges gardiens » qui l’ont sorti de sa banlieue de Marseille pour le placer dans une famille d’accueil à Cannes d’où il a émergé dès l’âge de 17 ans. Pétri de talent, Zidane a même bénéficié d’une composition d’équipe spécialement adaptée par Aimé Jacquet, en 4-3-1-2, avec trois demi défensifs derrière lui, au lieu d’un seul.
     
    La formidable réussite de Zizou a encouragé la propulsion d’une plus grande quantité de maghrébins dans les clubs de haut niveau, dont les chefs de file sont Samir Nasri et Karim Benzema, qui ont marqué les esprits dès leur première apparition en bleu et provoqué des jalousies et des crises de concurrence.
     
    Joueurs, dirigeants et journalistes qui ont vécu dans l’ombre du géant Zinedine Zidane durant une décennie, n’ont pas voulu recommencer une nouvelle décennie dans l’ombre de Karim Benzema… Ni redonner à un autre algérien l’opportunité d’utiliser le maillot bleu comme tremplin de sa propre promotion internationale, ni celle de son pays d’origine.
     
    Un impressionnant bras de fer a été engagé depuis 2008 entre la génération 98 et les caciques de la fédération autour de la prise du pouvoir au sein des instances fédérales et de la DTN. Malheureusement des forces occultes veulent entraver le dénouement prévisible de cet affrontement au-dessus duquel rode l’ombre de Zinedine Zidane.
     
    C’est sur le terrain que se joue la grandeur d’une équipe en laissant libre cours aux professionnels et l’éclosion des talents... sans ségrégation sur leurs origines ethniques ou religieuses. Dans le cas contraire, l’équipe de France retombera dans l’anonymat.
     

  • Comment un orphelin tunisien Ali « SNP » est-il devenu Ali Benhadj ?

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    Ali Benhadj est un délinquant politique. Comme ceux qui ont pris le pouvoir par la force des armes en 62 et 65, Ali est entré par effraction dans les arcanes des décideurs, par la force de la rue le 5 octobre 1988. Pendant 7 ans, de 1988 à 1995, il fut un interlocuteur craint et privilégié par un pouvoir divisé et dépassé par les événements. Même en prison, les généraux ont continué à négocier avec lui.

    C’est donc en grande partie à cause de ses rendez-vous manqués avec l’Histoire que le pays a raté le tournant démocratique et a fait un bond de plus de 40 ans en arrière. Bouteflika replonge l’Algérie profonde dans l’allégeance populiste et la soumission stérile au candidat unique. 

    Depuis sa libération en 2003, après avoir purgé douze ans de prison, tout le monde a remarqué l’isolement médiatique et politique de Benhadj, en particulier dans le camp islamiste. Il ne peut plus se déplacer sans garde du corps de peur d’être lynché et molesté par d’anciens compagnons qui ont payé très cher ses errements. Au moment où l’Algérie authentique doit se ressourcer pour se reconstruire politiquement, il est temps que l’opinion publique sache comment et pourquoi Ali Benhadj a tué l’islamisme politique et contribué au chaos sanglant par son comportement suicidaire et insurrectionnel. 

    Une bête de scène 

    Ali Benhadj est le Michael Jackson du prêche islamiste, ni blanc, ni noir, mince et longiligne, et une présence scénique phénoménale. Par la force du verbe qui soulève les foules, il surclasse tous les prédicateurs. Le seul qui pouvait le concurrencer était Mahfoud Nahnah. Mais ses discours modérateurs et conciliants n’avaient pas prise sur une jeunesse citadine avide de violence et de règlements de comptes. Nahnah et Abdallah Djaballah, instruits par leur propre expérience et celle de l’affaire Bouyali, marquèrent leur désaccord avec la « délinquance » d’Ali avant même le lancement du FIS. 

    Lors du conclave islamiste qui devait décider de la marche à suivre après plusieurs années de militantisme clandestin, le jeune Benhadj, âgé de 32 ans, a bousculé toute la hiérarchie alors que son niveau intellectuel est moyen et ses connaissances théologiques très limitées. Son rôle fut déterminant dans la création du FIS le 10 mars 1989 à la mosquée Ben Badis de Kouba où il s’imposa comme vice-président derrière Abassi Madani, piètre orateur, qui croyait pouvoir dompter le fougueux prédicateur dont il avait besoin pour galvaniser les foules. Dans les meetings, après quelques interventions des membres du majliss, Abassi ne prononçait que quelques mots en guise d’introduction au prêche enflammé d’Ali qui clôturait dans un délire incantatoire. Elevé dans les quartiers populaires d’Alger, Ali était doté de toute la panoplie verbale et gestuelle du « houmiste ». Il savait utiliser le langage de la sous-culture urbaine pour la catalyser en violence politique. 

    La quintessence de son discours se réduisait au simplisme naïf du petit caïd de quartier qui veut prendre la place des grands caïds qui dirigent le syndicat du crime. Dans un prêche mémorable diffusé et parodié sur dailymotion, il résume le fond de la pensée du délinquant politique : « ils nous font peur avec leurs kalachnikov ? Et bien nous aussi, nous pouvons utiliser des kalachnikov ». C’est ainsi que les discours d’Ali ont créé les germes du terrorisme brutal qui a ensanglanté l’Algérie. (1) 

    Le rendez-vous manqué de Juin 1991 

    Le fulgurant succès électoral du FIS n’est pas le fruit du seul discours de Benhadj dont l’aura se limitait aux jeunes de la capitale. Mais pour un pouvoir aux abois qui n’avait plus le temps de comprendre les ressorts profonds qui animaient la société après tant d’années de parti unique et de répression, les chefs du FIS s’imposaient soudain comme des interlocuteurs avec lesquels il fallait négocier en urgence. La déliquescence du FLN et la marginalisation des démocrates avaient dénudé le pouvoir militaire qui ne disposait plus d’intermédiaire ni de décodeur politique. 

    Après la victoire du FIS aux municipales en été 1990, les palabres ont commencé pour adapter le mode de gouvernance du pays à un partage des responsabilités avec les islamistes. D’abord à l’échelon des wilayas avec les APC FIS, puis à l’échelle du gouvernement. 

    Le président Chadli Bendjedid, qui maîtrisait encore l’armée se tenait prêt à cette éventualité et avait mandaté le Chef du gouvernement Mouloud Hamrouche et le DRS. Alors que le FIS durcissait son discours contre la modification de la loi électorale, des négociations secrètes furent entamées les mois d’avril et mai 1991. (2) 

    Il y eut au moins trois rencontres entre Abassi et Benhadj d’une part et Hamrouche et le général Smain Lamari, n°2 du DRS, d’autre part. L’objectif de ces entretiens qui se déroulaient dans une villa du côté de Zeralda était de préparer la nouvelle configuration gouvernementale en cas de victoire très probable du FIS aux élections législatives prévues en juin 91. Les négociations avaient pour objet le partage des portefeuilles ministériels et les fameuses « lignes rouges » à ne pas dépasser. L’armée consentait à respecter la victoire électorale du FIS mais demeurait gardienne de la Constitution et ne voulait pas transiger sur les ministères de souveraineté.  La prétention et la suffisance insurrectionnelle de Benhadj firent capoter les discussions. Exalté et enivré par son succès populaire, il lança précipitamment avec Abassi l’appel à la grève générale. Les luttes de clans, le coup de poker de Hamrouche et le jeu de coulisses de Kasdi Merbah, qui voulaient pousser Chadli à la démission pour prendre sa place, sont aussi en partie responsables de la dégradation de la situation. Le 3 juin 1991, Hamrouche fut contraint de démissionner et les places publiques furent prises d’assaut par l’armée qui tira sur les manifestants. Abassi Madani fut arrêté en compagnie de 5 membres du majliss echoura. Puis ce fut le tour de Benhadj le 29 juin. 

     

    Le jusqu’au-boutisme d’Ali a non seulement fait rater une chance historique et pacifique d’accession des islamistes au pouvoir, mais c’est à ce moment là que Chadli a perdu le contrôle de l’armée en nommant Khaled Nezzar au poste de ministre de la Défense. Ce fut le prélude au coup d’Etat du 12 janvier 92, la proclamation de l’état d’urgence le 9 février et l’interdiction du FIS le 4 mars. 

    Le rendez-vous manqué avec Zeroual 

    Le contre feu islamiste à la répression fut terrible et imprévisible pour les sphères du pouvoir. Le trop plein de rancœur populaire explosait dans le fracas des armes et des attentats. Les désertions se multipliaient. L’état-major de l’armée fut soumis à une terrible pression interne et internationale qui a abouti au remplacement de Khaled Nezzar par le général Liamine Zeroual à la tête du ministère de la Défense en été 1993 avec pour mission de mettre fin coûte que coûte à ce qu’il est convenu d’appeler une « guerre civile ».  C’est à ce moment que Ali Benhadj si vit offrir une nouvelle chance historique et inespérée. Avant même d’être intronisé président de l’Etat en janvier 1994, Zeroual décida d’engager directement des négociations avec les leaders du FIS à qui il rendit visite à l’intérieur même de la prison militaire de Blida. Cette initiative suscita de terribles remous dans les états-majors de l’armée et du DRS et faillit coûter la vie à Zeroual. Malgré la désapprobation de ses pairs, il persista dans sa vision dialoguiste. Pour prouver sa bonne foi, il transféra les détenus à la résidence luxueuse de  Djenane Al Mithaq. Puis il gracia et libéra cinq membres du majliss, des seconds couteaux condamnés quasiment par erreur (Mohamed Boukhemkhem, Ali Djeddi, Djamel Guemazi, Abdelkader Omar, Nourredine Chigara). Ils continuèrent à participer aux discussions tout en étant libres. Les négociations laborieuses mais bon enfant étaient menées par le général Mohamed Betchine, accompagné du général Tayeb Derradji, commandant de la gendarmerie nationale et Ahmed Ouyahia, chef de cabinet de Zeroual.

    (2) 

    Le deal de Zeroual était d’une candeur à faire pleurer de rage aujourd’hui. Il demandait tout simplement aux chefs « historiques » du FIS de signer une lettre d’appel à l’arrêt de la violence pour ôter toute couverture politique au terrorisme. En contrepartie de quoi, il gracierait Abassi et Benhadj, garantirait le retour du FIS et organiserait de nouvelles élections. Devant une telle proposition inespérée de retour à juin 91, tous les chefs du FIS étaient enthousiastes pour signer la lettre qu’ils avaient rédigée… Tous sauf Ali Benhadj, dont cette dernière et ultime intransigeance est à l’origine de la sentence zeroualienne : « Le dossier du FIS est clos ! » 

    Benhadj fut séparé de Abassi Madani, transféré à Tamanrasset et détenu au secret et à l’isolement. Il fit une nouvelle victime puisque la fuite de cette information « secrète » a valu au correspondant de l’APS, trois ans de prison. Puis il transita par les prisons de Blida et Tizi-Ouzou jusqu’à sa libération le 2 juillet 2003 après avoir purgé la totalité de sa peine. Après l’élection de Zeroual en novembre 95, le pouvoir a mis en œuvre un plan B qui a abouti en 1997 à l’intégration des islamistes modérés de Hamas au gouvernement et dans les assemblées élues, et la négociation directe avec l’AIS et les groupes armés pour la trêve, la réconciliation et l’amnistie. 

    Ali « SNP » ne s’appelle pas Benhadj 

    La question cruciale est de savoir d’où vient cette personnalité étrange et tourmentée d’Ali Benhadj. Il suffisait de fouiller son passé pour le comprendre. (3) 

    En réalité, Ali ne s’appelle pas Benhadj, mais SNP, c’est-à-dire « sans nom patronymique ». C’est au hasard de plusieurs transcriptions hasardeuses d’état-civil qu’Ali et ses deux frères se font appeler « Benhadj ». 

    Selon certains documents, leur père SNP Mohamed ben hadj Lahbib ben hadj Abdallah, serait originaire du Touat et né à Oran présumé en 1928. Si c’est vraiment le cas, on peut en conclure qu’il est d’origine marocaine. En effet, l’administration coloniale, qui donnait arbitrairement des noms de famille aux algériens, affublait de SNP (sans nom patronymique) les étrangers « indigènes », c’est-à-dire les marocains et tunisiens qui vivaient en Algérie. C’était un signe distinctif qui permettait de les identifier. Par la suite, le nouveau code de la nationalité algérienne de 1963 empêcha les nommés SNP d’être reconnus légalement comme algériens. 

    Selon d’autres documents, le père d’Ali serait né en Tunisie en 1927 et travaillait comme docker au port de Tunis. Il épousa une tunisienne, SNP également, nommée Kheira Latifa bent Hassen, née à Tunis en 1933. Ils eurent 3 enfants tous nés à Tunis : Habib, actuellement avocat à Alger né le 15/12/55 ; Ali né le 16/12/56 et Abdelhamid, sans profession né le 3/7/59. Le père d’Ali serait décédé en 1961 sans que l’on connaisse l’origine exacte du décès alors qu’en mai 60, il travaillait encore comme docker. Rien ne prouve qu’il fut moudjahid ou chahid. Leur grand-père SNP Hassen ben Mohamed ben Abdallah les prit en charge et les fit entrer en Algérie grâce à un laissez-passer délivré par la mission du FLN de Tunis en 1963. Il monta différents dossiers pour obtenir le statut de chahid et membre de l’ALN pour leur père. (4) 

    Leur mère décéda le 16/8/1966 à l’âge de 33 ans et Ali se retrouva donc orphelin à 10 ans, élevé par son grand-père tunisien qui se démena pour élever ses trois petits-enfants à Diar Es Semch avec leur maigre pension de pupilles de
    la Nation. (5) 

    Selon d’autres sources, ce serait Mustapha Bouyali, en poste à l’APC d’El Achour, et dont Ali était un adepte, qui aurait établi des papiers d’identité aux trois frères au nom de Benhadj, c’est-à-dire des faux. 

    C’est justement parce qu’ils sont incapables de fournir des extraits de naissance d’origine, ni celui de leur père et grand-père qu’Ali, ses frères et leurs enfants ne peuvent obtenir de passeport, encore moins de certificat de nationalité algérienne. L’orphelin tunisien Ali SNP a donc eu une enfance difficile et tourmentée. Il n’a aucun repère familial, tribal, régional ou national et n’évoque jamais ses origines réelles. C’est sans doute pour ces raisons qu’il s’est réfugié corps et âme dans le Coran, son seul et unique repère. 

    Est-ce que les négociateurs de l’Etat connaissaient l’identité réelle et le parcours d’Ali SNP quand ils discutaient avec lui le partage du pouvoir ? Dans un pays où on continue d’ignorer tout des origines et du passé de nombreux dirigeants, il est permis d’en douter. Quant aux démocrates, trop occupés à se regarder le nombril et à se crêper le chignon, ils n’ont toujours pas compris comment un orphelin tunisien a pulvérisé l’islamisme politique algérien et leur a tracé un boulevard vers la prise du pouvoir. 

    Saâd Lounès 

  • L’Algérie en chute libre

    Avec l’affaire Khalifa, on aurait pu croire que l’Algérie avait touché le fond en matière de mauvaise gouvernance et de corruption. Et bien non, il y a pire. On apprend que la mamelle nourricière du pays, Sonatrach, que l’on croyait à tort très surveillée, fait l’objet de la pire des prédations.

    Ce n’est même pas les récentes malversations du staff de l’entreprise sanctionnées par un emprisonnement et des mises sous contrôle judiciaire. C’est bien pire que ça. Dans une « Lettre ouverte à Messieurs les enquêteurs du DRS », publiée par la presse, un ex-vice-président de la compagnie, Hocine Malti,y révèle, parmi un flot incroyable de scandales, que « l’essentiel des ventes de pétrole se fait à destination de quatre ou cinq clients… derrière chacun de ces clients se trouve un membre du sérail, que ces « barons » ont leurs hommes de paille à Alger, mais aussi des « correspondants » auprès des bureaux de Londres ou de Houston. Quand on sait que les ventes de pétrole génèrent 60 à 70 milliards de dollars US par an, on ne peut qu’être frappé par le montant que représentent les commissions perçues par certains. »
    Malgré cette révélation fracassante, personne n’a bougé en Algérie. L’anesthésie générale imposée par les clans du pouvoir depuis des décennies a totalement stérilisé le citoyen, l’intellectuel, le syndicaliste, le politique, le militaire.
    Le trio infernal qui gouverne ce pays continue de le plonger encore plus loin dans un abîme d’où il sera extrêmement difficile de remonter.
    Abdelaziz Bouteflika, président depuis 11 ans qui veut mourir sur son fauteuil, est tellement malade et inerte qu’il n’a même pas songé à transmettre un message de condoléances à ses compatriotes suite à l’effondrement d’une mosquée à Meknès.
    Ahmed Ouyahia, trois fois premier ministre depuis 1996, poursuit son délire de destruction et de dérèglement de l’économie nationale.
    Le général Mohamed Mediene dit Toufik, chef du DRS depuis 20 ans, qui a brisé des générations d’officiers et de cadres, veut aussi mourir à son poste.
    Le résultat de leurs maléfices saute aux yeux mais personne en fonction dans l’Etat n’a assez de courage et de lucidité pour dire ça suffit ou y mettre un terme.
    Sous une impulsion suicidaire et maladive, ce trio enferre de plus en plus le pays dans un isolement ahurissant. D’abord avec ses voisins immédiats, aggravé par la « condamnation ferme du coup d’Etat au Niger » après celui de Mauritanie qui a coupé court à toutes relations. Suivi immédiatement du rappel de l’ambassadeur au Mali avec lequel le pouvoir pousse à la rupture des relations et la fermeture des frontières. Une frontière toujours fermée avec le Maroc depuis 1994. Des relations minimum et froides avec la Tunisie et la Lybie. Une brouille avec l’Egypte à cause d’un match de football.
    Un incompréhensible gel des relations avec les voisins méditerranéens France, Espagne, Italie et les grandes puissances USA, Russie, Chine, Inde. Au point qu’Obama a déjà envoyé six ou sept diplomates au chevet du pouvoir algérien. Les français viennent de faire de même avec la venue de trois collaborateurs directs de Sarkozy.
    L’affaire Sonatrach commence sérieusement à inquiéter nos partenaires qui dans ce type de scénario envisage le pire en matière de dysfonctionnement, grèves ou sabotage des installations pétrolières. On a déjà vu dans ce marché très sensible des hydrocarbures comment le prix du baril s’affole à cause de l’arrêt d’un pipeline au Nigeria, d’une tornade aux Etats-Unis, la panne d’une raffinerie ou le moindre changement à la tête d’une compagnie pétrolière.
    Le pays n’a plus d’institutions garde-fous, protectrices, ni même de sonneurs de tocsin. Les « opposants politiques » donnent une image dégradante de perdition. Les islamistes ont complètement perdu pied entre « l’entriste maison » Soltani et celui qui veut le remplacer, Menasra. Djaballah a perdu sa voix en perdant son parti. Sadi a réduit le siège du RCD à deux secrétaires, trois gardiens et un chauffeur. Aït Ahmed a réduit à distance le FFS à une section de scoutisme qui attend la transmission de son fax. Le FLN s’est rétrécit pour ne ressembler qu’au visage de Belkhadem. Le syndicaliste Sidi Saïd est réduit à un rôle de larbin d’Ouyahia.
    Ces « caïds » ont détruit ou fait fuir des générations de militants et vidé la scène politique et syndicale.
    La guerre de succession de Bouteflika était prévisible. Elle a déjà fait disparaître son frère Saïd et ses ambitions monarchistes. Mais de là à décapiter le management de Sonatrach pour obliger le clan d’Oujda à partir, c’est un jeu de coulisses qui met en danger non seulement le pays, mais toute la région.
    Le candidat du DRS, Ouyahia, n’a plus de concurrent sur la route d’El Mouradia. Mais de la manière dont il détruit le potentiel économique du pays, il ne subsistera plus rien de l’Algérie en moins d’un mandat.

  • La double trahison des Marocains qui gouvernent en Algérie,lisez l'article s.v.p

     

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    Une fois encore, les Marocains qui gouvernent en Algérie,nos mauvais concitoyens au sang impure!

    Une Algérienne qui se trouve quelque part hors de l'Algérie,un autre Algérien résidant à Alger viennent d'envoyer au blog les commentaires ci-dessous qui reflèttent leurs réactions,aprés avoir lu l'article concernant "LESENGAGEMENTS NON TENUS DE L'ALGERIE"je les reproduis pour prouver que le peuple Algérien est vraiment 'anéanti' chez lui par une poignée de salauds à leurs têtes son excellence le président à vie le " Vieux Nain Papa Délta "  comme si toute l'Algérie n'a pas accouché d'hommes d'état de valeur. Cet Algérois éxprime lui aussi par voie d' MSN ses impréssions par un long éxposé.La rédaction a le plaisir de publier ces deux réactions sans commentaire.Appréciez par vous-même Messieurs les visiteurs,car selon l'écrivain Français Jean Rostand ,l'obligation de subir nous donne le droit de savoir.Ces réactions attestent que le blog a bien réussi à toucher les esprits des algériens,et qu'il est sûrement suivi avec asiduité par les services de sécurité algériens.

    Début de citations:

    1) "je suis algérienne. j'ai vécu en algerie pendant 30 ans.je connaîs la politique que suivent les sanguinaires militaires.ils utilisent les médias pour accroître la haine contre le maroc en mettant en avant le nationalisme aveugle. je suis désolé de l'écrire, malheureusement la majorité des algériens adhèrent à ce discours. a force j'en avais plein la tête. les marocains sont mes frères, d'ailleurs je me sens tout aussi algérienne que marocain. pour information: il ne faut pas s'étonner de ce que font ces militaires envers les prisonniers à tindouf, ils font la même chose avec leur propre citoyens.rappelez-vous lors des élections de 1992. la victoire des islamistes les a insité à déporter des milliers de personnes au sahara dans une région inhabiteé où l'on a pratiqué les pires des tortures, malheureusement personne n'en parle. èsperant un jour que" les décideurs dans pays changent.nous seront un seul peuple sans frontière.Fatima Lahdaji.

    2)" Mr.Chihab-25, Permettez-moi de vous dire que nous Algériens,nous sommes pour rien dans votre affaire avec le gouvernants Algériens.Ceux qui créent les problèmes à votre pays sont : les vôtres..oui !! je dis bien les vôtres..!!,car ils sont tous des Marocains qui,malheureusement ont bien réussis à se faufiler,à griller les étapes par fraudes, grimpant les marches d'une échelle vide, pour atteindre -malgré nous -la plus haute autorité- dans notre pays.
    En lisant l'article que vous venez de publier le 23 janvier 2010 dans votre site sous le titre : LES ENGAGEMENTS NON TENUS DE L'ALGERIE. Je réponds à l'appel fraternel que vous lanciez en préambule,et je me suis dis qu'il faut bien agir et intervenir pour mettre les choses au point..Je vous serai trés reconnaissant de bien vouloir publier sur le même endroit dans votre site,cet l'article que je vous envois par MSN,pour que nos frères Marocains puisssent faire de la différence entre les vrais Algériens qui n'oseront jamais porter atteinte à votre pays le Maroc,qui  avec beaucoup de générosité nous a bien accueilli sur son sol,et nous a aidé durant notre peine de libération qui a duré huit ans, et entre les Marocains qui nous gouvernent,et qui sont devenus malgré nous des Algériens pirates par "adoption". Je vous remercie. Mourad MZELDJI,Alger.

    Fin de citations:

    « Sommes-nous vraiment gouvernés par des Algériens ? » Cette lancinante question, tout citoyen  Algérien qui a eu affaire à l’administration, à la justice ou au pouvoir se l’est déjà posée à maintes reprises comme un éternel refrain. Au fil des générations, depuis 1962, la rumeur publique a accusé tour à tour « hizb frança » (parti de France), les DAF (déserteurs de l’armée française), les harkis,le clan d'Oujda de Bouteflika, et tous les services de renseignement réunis (Mossad, KGB, CIA, DGSE, etc.) de se cacher derrière la Sécurité militaire (SM) et la DRS (Direction de Renseignements et de Sécurité) d'Yves Bonnet,(ancien directeur de la DST Française),qui devient le cœur du pouvoir algérien.


    Cette douteuse et malsaine impression que les dirigeants de l’État n’aiment ni l’Algérie ni son peuple a toujours plané autour de la relation gouvernants-gouvernés. On a tous remarqué cette terrible malsaine habitude des membres de la nomenklatura qui, dès qu’ils n’occupent aucune fonction officielle, « fuient à l’étranger » dont ils ne consentent à revenir que pour occuper un nouveau poste. D’où les appellations de « mercenaires » ou de « coopérants » dont ils ont été affublés par les nombreux cadres algériens dont la promotion a été barrée ou sabotée par ces pontes du régime.

    Les Marocains du Malg  (Malg: Ce nom barbare désigne tout simplement  les "Malgaches" l'ancêtre des services de sécurité algériens. Créé lors de la formation, en 1958, du Gouvernement Provisoire de la République Algérienne en éxil..)

    La vérité vient enfin d’être révélée par un de ces hommes de l’ombre qui font et défont les institutions du pays selon leur bon vouloir. Le journal Le Soir d’Algérie a ouvert ses colonnes à son honorable correspondant Med Chafik Mesbah, ancien officier du DRS, qui a interviewé le colonel Ali Hamlat, ancien responsable des services techniques de la SM. D’après l’auteur, ce témoignage a été rédigé en 1999 sous le titre explicite : « Voilà comment sont nés les services secrets algériens », mais il ne le révèle que maintenant sans expliquer la raison de ce retard.
    Le colonel Hamlat lève donc « le voile sur cette première promotion des cadres de la Wilaya V, dont les membres ont, effectivement, constitué, pour la plupart, l’ossature du Malg ». À la question « Sur le plan social, quelle était l’origine des membres de cette promotion Larbi Ben M’hidi ? », Hamlat répond sans hésitation : « tous étaient issus, en règle générale, de familles de réfugiés, de fonctionnaires au service du gouvernement marocain ou, accessoirement, de commerçants et d’agriculteurs établis au Maroc de longue date. La petite bourgeoisie, pour utiliser une formulation marxiste ».
    Selon lui : « Le recensement effectué par l’Association des anciens du Malg a permis de situer à soixante-douze le nombre de stagiaires de cette promotion. »
    Leur directeur de stage, Khelifa Laroussi, mystérieux adjoint du mystérieux Boussouf, et père du golden boy déchu Rafik Khalifa, leur avait décrété : « Vous êtes les futurs ministres de l’Algérie indépendante ! » Selon les dires du colonel Hamlat, Boussouf leur avait déjà tracé les feuilles de route du contrôle du futur État algérien : « La première concernait la mission de contrôle au sein des unités de l’ALN. Ce contrôle était indispensable pour maîtriser l’évolution de la lutte armée et répondre aux exigences du combat et du commandement. D’autant que la qualité de l’encadrement militaire des unités était à parfaire au regard des faibles qualifications des moudjahidine de la première heure. La seconde se rapportait à la nécessité d’exploiter utilement la masse d’informations recueillies... par tout moyen disponible. En rapport avec les transmissions, mais aussi des informations recueillies auprès de prisonniers et toute autre source susceptible d’améliorer notre capital documentaire. »
    Le contraste du mode de vie des « Malgaches » reconnu par Hamlat est déjà significatif de la différence d’état d’esprit entre les moudjahidines de l’intérieur et les « planqués » de l’extérieur. « Ces lycéens et étudiants vivaient, au Maroc, dans des conditions de vie parfaitement pacifiques et heureuses. Des conditions qui étaient tout à fait déséquilibrées, cependant, par rapport à celles de leur peuple et de leurs frères étudiants qui mourraient en Algérie. »

    Le colonel Hamlat cite quelques noms connus de cette fameuse promotion des Marocains du MALG : Hadjadj Malika, Miri Rachida, Hamid Ghozali, Abdessmed Chellali, Berri Mustapha, Mohamed Semache, Kerzabi Smail, Abdallah Khalef,alias Kasdi Merbah, Abdelkader Khalef , Mustapha Khalef , Ali Tounsi El Ghaouti, Ahmed Zerhouni , Hadj Azzout , Mohamed Laâla , Chérif Belkacem , Abdelaziz Maoui , Noureddine Delleci , Abdelhamid Temmar , Abdallah Arbaoui , Hassen Bendjelti , Ahmed Bennai , Sid-Ahmed Osman R’zine, Abderrahim Settouti , Khelladi Mohamed , Boualem Bessaïeh , Mohamed Morsly. Ahmed Ben Bella - Abdelaziz Boutelika - Noureddine lyazid Zarhouni - Dahhou ould Lqablia - Ali Tounissi El Fassi - Le général Slim Ben Abdallah - Le général Lhoucine Ben Jelti  - Tahar Khalladi  - Hamid Ghazali  - Abdallah Ben Yakhlef loujdi - Moulay Mohamed El Meknassi  » !

    Hamlat cite aussi les noms de deux riches familles marocaines qui ont offert leurs maisons et leurs fermes pour abriter les stages du Malg. Il s’agit des familles Benyekhlef et Bouabdallah. L’un des fils Bouabdallah est actuellement le PDG d’Air Algérie.
    Le colonel Hamlat raconte l’engouement des jeunes Marocains ou soi-disant « Algériens de longue date » qui ont rejoint les cellules du FLN disséminées à travers le Maroc. En fait, la plupart d’entre eux militaient déjà dans les cellules lycéennes du Parti nationaliste marocain de l’Istiqlal de Allel El Fassi. Bouteflika était même responsable de la cellule de son lycée à Oujda. Leur transfert naturel dans les rangs du FLN a été facilité par l’esprit révolutionnaire maghrébin, l’idéal du réveil musulman contre le joug colonial et l’ambition de libérer la riche Algérie dont les colons avaient fait un eldorado. Il faut rappeler que cet engouement nationaliste en faveur de la guerre de libération existait aussi à travers tout le monde arabe. Au Liban, Irak, Syrie, Égypte, etc., des jeunes manifestaient dans les rues et voulaient s’enrôler dans les rangs de l’ALN. Ce phénomène existe encore de nos jours chez les jeunes musulmans qui se sont engagés en Afghanistan, Bosnie, Tchétchénie, Irak, etc. Il est connu que de nombreux Européens et Arabes ont combattu aux côtés des moudjahidines de l’ALN et du FLN. Ils n’en ont pas pour autant dissimulé leur origine, comme l’ont fait en masse les Marocains recrutés par Boussouf dans l’objectif de prendre le pouvoir.

    Qui était vraiment Abdelhafid Boussouf ?

    En lisant l’interview, on ne peut s’empêcher de remarquer que M. C. Mesbah déroule « sous les paroles » du colonel Ali Hamlat toute une démonstration savante comme si Boussouf réfléchissait déjà en 1955 comme un stratège d’aujourd’hui qui avait tout prévu. La conception stratégique et futuriste de l’opération de formation, le professionnalisme de son organisation et son déroulement, « l’intuition psychologique » de Boussouf, la « profusion de moyens dont il a pu disposer au Maroc »... prêtent aujourd’hui à sourire.
    D’où donc Boussouf tenait-il ce professionnalisme et cette redoutable efficacité ? On est encore très étonné de ses choix très judicieux de collaborateurs professionnels, tous DAF, comme le « technocrate » Laroussi Khalifa, l’officier de transmission Omar Tellidji et le baroudeur Abdallah Arbaoui. Était-il donc un « prophète » ou un génie de la formation et de l’organisation militaire ? Ou plutôt a-t-il été lui-même formé, encadré et coaché et par qui ? Pourquoi Boussouf a-t-il recruté ses stagiaires et agents uniquement au Maroc et n’a-t-il pas fait venir des volontaires de toutes les régions d’Algérie ? Voilà les vraies questions que devrait poser aux autres et se poser à lui-même Chafik Mesbah dans le flot de sa phraséologie débridée.
    Cinquante ans et plusieurs assassinats et règlements de comptes après l’indépendance, il y en a assez de cette insupportable suffisance qui consiste pour les Malgaches à faire passer Boussouf pour un génie supérieur aussi bien à toute la génération militante qui a généré le 1er novembre, qu’à toute l’intelligentsia militaire française qui sortait d’une capitalisation militaire de plusieurs guerres.
    Sans oublier que les leaders de la guerre de libération tombaient comme des mouches sur dénonciation ou dans des embuscades ou sur des repérages de leurs appareils de transmission fournis par la logistique de Boussouf... quand ils n’étaient pas appelés au Maroc pour y être assassinés comme le regretté Abane Ramdane. Sans compter l’énigmatique détournement d’avion qui a neutralisé cinq dirigeants historiques de la révolution qui, à part Mostefa Lacheraf, ont connu des destins très douloureux dès leur libération. Tout cela dans une étonnante impunité, ou plutôt une tolérante protection dans un Maroc sous protectorat français.
    Les nombreux et illustres historiens français de la guerre d’Algérie n’ont pas abordé ces questions qui fâchent. Il appartient toujours aux historiens algériens de fouiller un peu mieux les méandres de notre histoire de libération... si on les laisse faire.

    La Sécurité militaire sous contrôle des Marocains du Malg

    Pendant que les valeureux moudjahidines tombaient au champ d’honneur dans les maquis algériens, les « Marocains du Malg » se formaient et s’entraînaient avec « l’armée des frontières ».
    Dès la proclamation de l’indépendance le 5 juillet 1962, le clan d’Oujda fomente son premier coup d’État en destituant violemment le GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne) basé à Tunis et impose un authentique Marocain à la tête de l’État. Ahmed ben Mahjoub ben Embarek dit Ben Bella est un marrakchi de père et de mère des ouled Sidi rahal lboudali. Sa biographie officielle le fait naître à Maghnia, mais le culte du mensonge du pouvoir algérien est tel qu’il est permis d’en douter. Il a longtemps caché sa marocanité comme une tare avant de l’avouer publiquement. Une des impostures les plus cocasses des gouvernants algériens est à mettre à son actif. Lors de la guerre des sables de 1963, qu'il avait lancée frivolement pour consommation locale, il s’était écrié : « Hagrouna el marrakchia ! »
    Mais durant le court épisode Ben Bella, qui fut destitué par le coup d’État du 19 juin 1965, et à l’ombre de Boumediene qui était ministre de la Défense, les Marocains du Malg ont pris toutes les commandes de la Direction de la Sécurité militaire en la structurant. Le directeur de la SM, Kasdi Merbah, assassiné en 1993, a été présenté jusqu’à aujourd’hui comme un Kabyle né à Beni Yenni et ayant vécu au Maroc. C’est un mensonge d’État. De son vrai nom, Abdallah Khalef, c’est un authentique Marocain dont la famille est originaire et vit encore à Sidi Kacem. Il a étudié à Fès où il a connu ses futurs compagnons du Malg. Il a dirigé la SM depuis sa création en 1963 jusqu’à 1979.
    Son 1er adjoint, le colonel Nourredine Zerhouni dit Yazid est également un authentique Marocain, ainsi que son frère Ferhat, également haut responsable à la SM. S’il y a bien une famille qui ne peut nier son origine marocaine, c’est la famille Zerhouni dont le nom vient du djebel Zerhoun accolé à la ville Moulay Idriss Zerhoun, située à 25 km de Meknès, devenue ville sainte depuis qu’elle abrite le sanctuaire du fondateur de la dynastie Idrisside, Idrîss Ier.
    Malgré l’évidence de son origine, Nourredine Zerhouni continue de mentir comme il respire. Dans un récent article biographique édulcoré et narcissique sur son parcours où il se vante d’avoir enrôlé en 1962 le sous-lieutenant d’artillerie Mohamed Mediene futur général Toufik, il décrit « une enfance tunisienne (il est né en 1937 à Tunis) et une adolescence marocaine (dans la région de Fès) ». Le journaliste d’origine marocaine comme son nom l’indique, Chérif Ouazani, a oublié que dans un précédent article laudateur, il avait écrit dix ans plus tôt avec un certain Mohamed Sifaoui que « Zerhouni était né en 1938 au Maroc ».
    Zerhouni, bras droit de Kasdi Merbah, l’avait aidé à structurer la SM, dirigé la Direction du Renseignement extérieur (DRE), géré le contre-espionnage et créé le Service Action commandé par le sinistre Abdallah Benhamza. Ce tortionnaire, qui avait fait des aveux à la presse par la suite, était chargé de réprimer durement les opposants communistes et berbéristes. Kasdi Merbah, les frères Zerhouni, Ali Tounsi et tous les Marocains formés par Boussouf et structurés dans la SM ont semé la terreur au sein de la population. Après l’éviction de Merbah, Zerhouni prend la tête de la SM de 1979 à 1982. À la suite de quoi, il fut nommé ambassadeur à Mexico puis Washington avant de prendre sa retraite en 1989.
    Après l’élection de Bouteflika en 1999, Zerhouni le rejoignit à la présidence avec l’ambition de devenir ministre de la Défense. Face au refus catégorique des généraux d’avoir leur ancien patron comme chef, il s’octroya le ministère de l’Intérieur. Cela fait maintenant dix ans qu’il sème de nouveau la terreur dans toute l’Algérie et en particulier en Kabylie, région qu’il déteste particulièrement. Il est secondé pour cela par son compatriote le Marocain Dahou Ould Kablia, né en 1933 à Tanger, qui est actuellement ministre des Collectivités locales. Il est aussi le président de l’association des anciens du Malg et s’est révélé être un lamentable négationniste qui s’est permis récemment de nier l’aide arabe en la qualifiant de mythe.
    Zerhouni peut compter également sur son ami d’enfance, Ali Tounsi, originaire lui aussi de la région Fès-Meknès, et qu’il a trouvé installé à la tête de la DGSN depuis 1995. Auparavant, le colonel Ali Tounsi faisait partie de l’équipe dirigeante des Marocains de la SM en qualité de responsable de la sécurité de l’armée, avant d’être radié des effectifs pour délit d’homosexualité.
    Afin que les policiers de base ne sachent rien du passé de leur chef, le site de la DGSN ne mentionne absolument rien sur la biographie d’Ali Tounsi.
    Le culte du secret qui couvre le passé et le présent de la carrière des dirigeants militaires n’a pas permis aux journalistes ni aux historiens de déceler leur véritable origine. Eux savent tout sur tous les Algériens et les Algériens ne savent rien sur eux. Plusieurs générations d’officiers de la SM ont fait des enquêtes d’habilitation sur les cadres de la nation sans se rendre compte que leurs propres chefs n’étaient pas Algériens.
    On citera à titre d’exemple le cas du général Salim Benabdallah dit Slim, « né en 1938 à l’Ouest ». De la même génération que Zerhouni, il a occupé des fonctions stratégiques en qualité de directeur des Relations extérieures au MDN de 1990 à 1996. Cette structure du renseignement coiffe l’ensemble des attachés militaires affectés dans les ambassades algériennes. En 1999, Bouteflika lui confie la direction du protocole en voulant faire de lui le maître de la sécurité à la présidence en coiffant la direction de la sécurité et la protection présidentielle (DSPP). Le DRS l’en a empêché en maintenant à la présidence un autre « Marocain du Malg », le général Hassan Bendjelti dit Abderrezak, dont le « mensonge officiel » fait croire qu’il est le seul officier supérieur originaire du Sud, en raison de son bronzage prononcé.
    On finira ce tableau par le plus illustre des Marocains, le président de la République Abdelaziz Bouteflika, né à Oujda en 1937. Ancien ministre des Affaires étrangères de 1963 à 1979, il a toujours menti sur ses origines marocaines. La biographie officielle le faisait naître à Tlemcen, notamment dans le document distribué aux membres de l’ONU, lorsqu’il fut élu président de l’Assemblée générale en 1974. Ce n’est que récemment que l’imposture a été dévoilée sur sa naissance et sa vie à Oujda où vit encore une partie de sa famille. Le mensonge public continue à faire croire que son père serait originaire de Tlemcen ou d’Aïn-Temouchent.
    L’aura de l’immense chef d’État charismatique et populaire qu’était Houari Boumediene a ravalé toute cette faune d’espions et de diplomates au rang de fourmis travailleuses à son service et au service du pays. Son sens inné des équilibres du pouvoir et son nationalisme farouche a longtemps camouflé les réelles origines de son entourage sécuritaire et diplomatique passé maître dans l’art du mensonge et de la mystification. Après son décès en 1978 (par empoisonnement selon certaines révélations), les Marocains du Malg ont connu des flottements dans l’ombre du président Chadli Bendjedid, avant d’occuper en force le devant de la scène depuis l’élection de Bouteflika en 1999L’affaire des « magistrats faussaires »
    Le système de cooptation des nominations en Algérie a introduit de nombreux Marocains dans les rouages stratégiques de l’État. Un des plus célèbres est l’actuel directeur de cabinet de la présidence Moulay Mohamed Guendil El Meknessi qui n’aurait acquis la nationalité algérienne qu’en 1972. Avant d’être nommé à de si hautes responsabilités par Bouteflika, il a longtemps été la cheville ouvrière du ministère de l’Intérieur dont il a grimpé tous les échelons (chef de daïra, wali, chef de cabinet, directeur, secrétaire général).
    Les « moins menteurs » de ces très hauts fonctionnaires d’origine marocaine font situer leur lieu de naissance à Tlemcen. Comme Tlemcen est une « sœur de Fès » dont les relations remontent à plusieurs siècles, avec des « mariages mixtes » entre les deux villes, la marocanité des tlemcéniens est une évidence historique et géographique que seul le tracé frontalier colonial a pu brouiller virtuellement.
    Deux Algériens courageux ont essayé de lever une partie du voile de cette imposture historique imposée au peuple algérien : Benyoucef Mellouk et Abderrahmane Mahmoudi.
    Mellouk est une sorte de Don Quichotte algérien qui a révélé à ses supérieurs l’affaire des « magistrats faussaires » dès 1986. Alors qu’il était chef du service contentieux au ministère de la Justice, il a découvert des anomalies dans le passé et la carrière de certains magistrats originaires du Maroc et en a déduit que les diplômes et attestations d’anciens moudjahidines figurant dans leurs dossiers étaient faux. Il détient toujours 132 dossiers et une liste de 328 noms d’imposteurs qu’aucun responsable algérien ne veut voir. Il a été jeté deux fois en prison.
    Abderrahmane Mahmoudi a quant à lui été le seul journaliste courageux qui a écouté Mellouk et rendu publique cette affaire en 1992, une très mauvaise année malheureusement. Mahmoudi fut d’abord jeté quelques mois en prison en même temps que Mellouk, puis placé sous contrôle judiciaire durant plusieurs années. Il fut contraint de fermer son journal, l’hebdo Libéré, après l’attaque d’un « commando terroriste » qui a mitraillé trois de ses employés dont son frère.
    Mahmoudi est décédé en février 2007 des suites d’un cancer foudroyant. Quant à Mellouk, il continue à vivre une insupportable pression psychologique en prêchant dans le désert de la presse algérienne et en frappant à des portes qui ne s’ouvrent jamais, surtout celle de la présidence.

    La double trahison des Marocains du Malg

    On comprend mieux maintenant l’impuissance et l’illégitimité de Bouteflika, Zerhouni, des ministres marocains et même des « Marocains du Malg » face à l’omnipotence de l’appareil du DRS. L’importation des réflexes makhzéniens et d’allégeance ont construit autour de la SM un système qui s’est auto-bloqué. Seul un séisme de forte intensité dans une faille du système peut débloquer les faux rapports de force qui s’annulent. Cette faille s’appelle aujourd’hui le général Toufik qui a jeté le déshonneur et l’opprobe sur toute l’armée avec toutes les exactions ignobles qu’il a commises depuis dix-huit ans. Tout le monde attend qu’il démissionne ou qu’il se suicide après la révélation de l’énorme scandale de l’enlèvement et l’assassinat des moines de Tibhirine, comme tout soldat qui doit assumer seul l’infamie de ses actes.
    Cinquante ans après l’indépendance, on peut mesurer aujourd’hui les dégâts de la double trahison des Marocains du Malg à l’égard de leurs deux pays. Ils ont érigé un mur d’incompréhension et de camouflage entre les Algériens et les Marocains, deux facettes d’un même peuple. À tel point qu’il y a quelques malheureux Kabyles qui se croient encore seuls au monde au fond de leur puits et ignore que le Maroc est peuplé d’authentiques berbères. Au lieu de revendiquer une illusoire « autonomie de la Kabylie », ils seraient plus inspirés d’aller rendre visite à leurs frères jumeaux du Maroc et de militer pour une « Union du Maghreb berbère ». Le mensonge, l’imposture et le maintien dans l’ignorance du peuple algérien est un crime de haute trahison.
    Mais la plus grave trahison qu’ont commis ces Marocains qui gouvernent en Algérie s’est faite et continue à se faire envers leur propre pays. Il ont d’abord commis le double crime des diasporas de 1975. Le soutien militaire et logistique au front Polisario a provoqué un exode massif de Sahraouis vers Tindouf. À ce jour, près de 160 000 ? un chiffre qui laisse beaucoup à désirer,puisque il ne dénombre pas plus de 25 à 3O % de vrais Sahraouis y compris les Rguibat Charq.. ? sont dispersés dans six camps de toile distants les uns des autres de plusieurs kilomètres en plein désert. Des Sahraouis naissent et grandissent dans ces camps et sont abrutis par la chaleur aride et une propagande d’un autre âge. Cela fait plus de trente ans que ça dure sans aucun espoir de solution. Et cela fait aussi plus de trente ans que le Polisario est toujours dirigé par le marrakchi Mohamed Abdelaziz, considéré par les Marocains comme un imposteur et un renégat.
    L’autre crime,par lequel Boumediane voulait mettre le Maroc de HassanII à genous, a été la déportation violente en 1975 de 47 mille familles marocaines (360 mille personnes) qui vivaient en Algérie et ont été expropriées de leurs biens. En référence à la Shoa juive, les Marocains déportés appellent ce crime  "la Chouha de 1975", ce qui veut dire grande honte en dialecte marocain.
    Enfin, une des hautes trahisons des Marocains au pouvoir à Alger est cette fermeture de la frontière terrestre depuis août 1994, qu’ils refusent toujours d’ouvrir malgré les demandes insistantes de leurs frères du Maroc.
    Le fils du général de Gaulle a rapporté dans son dernier livre Mon père de Gaulle, une confidence lourde de sens faite par son père : « Nous avons laissé 140 000 Harkis infiltrés dans les rangs de l’ALN ». Était-ce au nez et à la barbe du « génie » Boussouf et de ses « Marocains du Malg.

    Cordialement,Chihab25

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  • mollah et les dessous féminins

     

    par Abed Charef


    Qu'elle soit espionne ou adultère, la femme reste l'ennemi numéro un des mollahsLa randonnée est un sport très à la mode. La marche, l'air pur, la nature, tout concourt pour attirer des citadins envahis par le stress vers ce loisir très branché. C'est, en outre, un sport qui demande très peu de moyens. Il suffit en effet d'avoir des chaussures adaptées et un sac à dos bon marché pour le pratiquer. Cette simplicité a-t-elle fini par lasser certains pratiquants ? Il faut le croire, car les Américains, avides de sensations fortes, ne pouvaient plus se contenter d'un sport devenu banal. C'est ce qui les a poussés à y introduire de nouveaux ingrédients, en vue de rendre ce sport plus attractif. Et qu'y a-t-il de plus excitant que d'introduire du danger, du vrai danger, pour rendre la pratique du sport réellement excitante.

     C'est ainsi que les Américains ont inventé la randonnée en zone de guerre. On ne sait encore si des entreprises se sont lancées dans la promotion de ce sport si dangereux, plein de risques. Par contre, on sait d'ores et déjà que les amateurs se bousculent pour trouver une place vers les destinations les plus prisées : Irak, Iran, Afghanistan, Pakistan, et bientôt Corée du Nord, ainsi que la zone frontalière entre le Venezuela et la Colombie.

     C'est dans ce cadre innocent et pédestre qu'une ressortissante américaine, Sarah Shroud, s'est égarée. Elle a quitté la piste pour cueillir quelques fleurs, mais elle n'a pu retrouver son chemin. Elle faisait partie d'un groupe qui avait choisi cette une région particulièrement paisible pour une balade mi-sportive, mi-culturelle : la région orientale de l'Irak, près de la frontière iranienne, là où la guerre entre l'Irak et l'Iran avait duré huit ans et fait un million de morts dans les années 1980. Quoi de mieux que la marche à travers champs pour prôner la fraternité en temps de guerre ?

     Sarah Shroud s'est donc égarée, et s'est malencontreusement retrouvée en territoire iranien. Mais comme, au pays des mollahs, on se méfie de tout, et particulièrement des femmes, elle a été arrêtée, jetée en prison, et finalement gardée en otage, en espérant obtenir quelque chose en contrepartie de sa libération. Les mollahs ont bien sûr inventé une histoire absurde pour justifier la prise d'otage. Ils prétendent qu'elle serait vaguement une espionne, et affirment qu'une ressortissante américaine ordinaire n'avait rien à faire dans une zone aussi dangereuse. C'est que les mollahs ignorent ce qu'est l'esprit d'aventure américain, comme ils ignorent la témérité des femmes américaines.

     Les mollahs n'étaient pas à leur première affaire d'espionnage inventée de toutes pièces. Leur phobie des étrangers et la répulsion que leur inspirent les femmes les ont déjà poussés à s'en prendre à une autre occidentale, la française Clotidle Reiss, accusée elle aussi d'être une espionne. Cette innocente étudiante de 24 ans, belle comme une fleur et fraîche comme la brise de la Mer Caspienne, avait été arrêtée par les autorités iraniennes sous la même accusation d'espionnage. Peut-on trouver accusation plus stupide ?

     Que pouvaient retenir les Iraniens contre cette étudiante ? Rien, ou presque. Ils l'accusaient d'avoir fait des études de sciences politiques, de s'intéresser à l'Iran au point de se trouver dans les endroits les plus chauds du pays au moment des manifestations contre le président Mahmoud Ahmadinedjad, et d'avoir rédigé un mémoire sur le nucléaire iranien. Pas plus !

     Il faut bien admettre que pour l'Iran, les femmes constituent une véritable malédiction. Comme cette Sakina, condamnée à mourir par lapidation, et transformée en symbole de la persécution des femmes en Iran et dans le monde musulman. Et sur ce terrain, il faut bien admettre que les dirigeants iraniens offre à leurs ennemis toutes les armes nécessaires pour être trainés dans la boue. Bernard Kouchner et Bernard-Henry Lévy se frottent les mains. Ils ont déjà pris la tête de la campagne visant à libérer cette femme martyre, condamnée pour adultère.

     Mais il fait avouer que, pour une fois, les Occidentaux ont raison. Car s'ils prennent leurs propres concitoyens pour des cons, selon la formule de Daniel-Kohl Bendit, quand ils leur font croire que Sarah Shroud est une innocente randonneuse et Clotilde Reiss une tout aussi innocente étudiante, les occidentaux ont, cette fois-ci, raison quand ils disent que condamner à mort une femme pour adultère, et l'exécuter par lapidation, est un acte doublement barbare. Et de plus, c'est un acte stupide. 

     

  • Mariage de raison

    par M. Saâdoune


    Révolutionnaires, progressistes, réactionnaires, libéraux, pro-américains, anti-américains, faucons, colombes, pays peuplés, pays faiblement peuplés… Jamais «famille» n'a semblé aussi mal assortie que celle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui a bouclé, mardi, son cinquantième anniversaire.

     D'aucuns ont pronostiqué, un peu hâtivement, son enterrement et ils doivent se résoudre à l'accepter, pour très longtemps encore, comme un acteur décisif du marché des hydrocarbures. Un demi-siècle d'existence malgré des conflits latents, les divergences et de nombreux champs de mines à traverser, c'est une véritable prouesse. Elle est en effet bien curieuse cette organisation où les antagonismes et les divergences d'intérêts entre les membres ne vont jamais jusqu'à la rupture.

     Il est vrai que l'organisation a pris, au cours des deux dernières décennies, une apparence moins «politique». Elle est devenue plus «technocratique», ce qui permet de mettre au placard les postures idéologiques et politiques.

     Les médias occidentaux aiment à utiliser le terme de «cartel» au sujet de l'Opep afin de la présenter comme une organisation animée de mauvaises intentions à l'égard des Occidentaux. Il faut pourtant rappeler que sa création en 1960 à Baghdad n'était pas le fait de pays «révolutionnaires», l'Arabie Saoudite, l'Irak, l'Iran, le Koweït et le Venezuela étant dans la sphère d'influence anglo-américaine. Mais même ces pays «pro-occidentaux» ne pouvaient accepter que les grandes compagnies occidentales continuent à piller sans vergogne leurs richesses.

     L'Opep a bien entendu fait de la politique - embargo dans les années 70 - mais cela est plutôt l'exception. Son existence a paru très menacée par la riposte occidentale avec la création de l'AIE et l'effondrement des prix dans les années 80 et 90. Elle a survécu à tous ces évènements. Y compris à la guerre entre l'Irak et l'Iran et à l'invasion du Koweït par les troupes irakiennes, dont les conséquences désastreuses ne finissent pas de se faire lourdement sentir.

     Survivre à tant de crises est le signe clair que ses membres ont, en définitive, un intérêt commun à obtenir des revenus corrects de leur pétrole. Il est donc normal que le langage technique - marché, quotas de production… - soit devenu le véritable lexique de l'organisation. C'est sur le terrain de la quête d'un prix «juste» ou «équilibré» que tous les membres finissent par converger en laissant de côté les autres considérations.

     Même si les arrière-pensées politiques ne sont jamais absentes, les pays membres de l'organisation ont atteint cette maturité qui consiste à ne pas trop les mettre en avant. Les ministres du Pétrole ne sont pas chargés de faire de la politique, leur mission est d'assurer des revenus acceptables.

     Le fonctionnement et la politique de l'Opep sont les fruits d'un équilibre qui tient cependant suffisamment compte de ce que pèse chacun en terme de production. L'Arabie Saoudite, en raison de ses capacités de production et aussi de «nuisance», y occupe une place prépondérante. Il faut admettre qu'elle n'en abuse pas. Les «durs» non plus évitent tout ce qui peut casser l'organisation.

     Le mariage de raison qui dure depuis cinquante ans va continuer, même si l'Opep doit «s'adapter pour l'avenir», selon la formule de son secrétaire général. 

  • pourqu'oi allez si loin ,laplus part sont parmi vous

    El Tarf: Six douaniers suspendus

    par A. Ouelâa


    Six douaniers, dont un inspecteur de visite, en fonction au poste frontalier d'Oum Theboul, dans la wilaya d'El Tarf, viennent d'être suspendus par la direction régionale de cette institution, par mesure conservatoire, en attendant les conclusions de l'enquête enclenchée. En effet, la direction régionale dont le siège est à Annaba et qui couvre les wilayas d'El Tarf, Guelma, Souk Ahras, Tébessa et Skikda, a été destinataire de plusieurs lettres anonymes dénonçant le comportement de cette équipe, notamment une certaine négligence dans l'accomplissement de leur mission. A cet effet, discrètement, des agents ont été dépêchés, à plusieurs reprises, pour voir comment les choses se passaient au poste frontalier d'Oum Théboul. 

  • La paix sans contrepartie,et ben oui, il faut pas sauver le soldat ryan

    par Kharroubi Habib


    Les Etats-Unis et l'Union européenne n'ont pas trouvé à redire sur le refus d'Israël du plan de paix global que les pays arabes lui ont proposé au début des années deux mille. Pourtant, ce plan ne faisait qu'entériner le concept de la paix en échange des territoires occupés. Un lien que l'Etat hébreu a été le premier à faire et a affirmé sa disponibilité à le considérer comme base d'éventuelles négociations entre le monde arabe et lui.

     Il est clair aujourd'hui que cette approche dans la recherche d'une solution de paix n'a été qu'un artifice de propagande pour Israël, qui en a usé tant que les Etats arabes n'y avaient pas souscrit. Et l'a proscrite de sa rhétorique aussitôt que ceux-ci en ont accepté le principe.

     La paix, telle que l'entend l'Etat sioniste, est celle dont la conclusion lui procurerait la sécurité, tout en conservant les extensions territoriales que ses agressions répétées contre ses voisins lui ont permis de réaliser. Cette paix sans échange, Israël la justifie en prétextant l'impératif de sa sécurité.

     Pendant longtemps, les opinions occidentales ont fait crédit à l'image de propagande du «petit Etat d'Israël menacé dans son existence par un monde arabe voulant sa destruction». Le cliché a beaucoup perdu de sa force à susciter les mêmes grands élans de solidarité sur lesquels Israël a compté lors des confrontations avec le monde arabe, où il fut à chaque fois l'agresseur.

     Bien que la propagande de l'Etat hébreu et le lobby sioniste persistent à soutenir cette énorme contrevérité, il n'est plus beaucoup de monde à croire en sa réalité. Un sondage l'a démontré en établissant qu'Israël est perçu maintenant à travers le monde comme étant, avec les Etats-Unis et avant l'Iran ou n'importe quel autre pays arabe, celui qui représente la plus grande menace pour la paix du monde.

     De fait, l'Etat hébreu se comporte et agit sur la scène internationale et régionale en tant qu'Etat-voyou, arrogant, qui ne s'estime pas comptable à l'égard de la communauté internationale pour ses outrances et méfaits qu'il multiplie. A force d'user de ce comportement, l'Etat sioniste en est arrivé à dissiper le capital sympathie et de solidarité dont il a bénéficié depuis sa création au regard des souffrances tragiques et iniques dont le peuple juif a été victime. Israël, qui agresse ses voisins, occupe des territoires, persécute le peuple palestinien, n'a rien d'un Etat «exceptionnel et exemplaire» comme beaucoup ont cru qu'il serait.

     L'argument de sécurité sur lequel Benjamin Netanyahu fonde ses inacceptables conditions à la création d'un Etat palestinien indépendant et viable aux côtés d'Israël ne tient pas la route au vu du rapport de force existant entre celui-ci et le peuple palestinien, de même qu'entre lui et les pays arabes voisins. Cela, les Etats-Unis, l'Union européenne et tout le quartette le savent pourtant parfaitement. Ils persistent malgré tout à exiger de ces Palestiniens et de ces Arabes des»concessions qui garantissent à Israël sa sécurité nationale». 

  • c'est tous des corrumpus et des voleurs

    Mouvement annoncé: 11 nouveaux walis et 36 nouveaux chefs de daïra

    par Ghania Oukazi


    «C'est un mouvement général et global qui touche tous les walis qui sont en poste depuis plus de cinq (5) ans. Il est entrepris, notamment, en prévision des échéances électorales de 2012 et 2014.»

    Ces précisions concernent le nouveau mouvement des walis et émanent de responsables au niveau du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. L'on précise à cet effet que «Daho Ould Kablia s'est enfermé tout seul dans son bureau, pendant plusieurs jours, pour donner à ce mouvement la profondeur qui correspond à ses convictions sur la manière avec laquelle doivent être gérées les collectivités locales, en particulier la wilaya et le profil de celui qui doit en être le premier magistrat, à savoir le wali qui doit avoir les aptitudes requises pour s'en tenir particulièrement au travail de proximité et au suivi de l'exécution du programme quinquennal». Réputé être «spécialiste de la locale», Ould Kablia a donc estimé nécessaire de procéder à un changement «général et global dans le corps des walis». Le ministre a, selon nos sources, «remis son travail au président de la République juste après l'Aïd».

     «Ce sont donc 39 walis qui bougent, soit pour partir définitivement, soit pour aller dans une autre wilaya», disent nos sources du ministère de l'Intérieur. «Parce que ces walis ont passé plus de 5 ans en poste; en plus, certains d'entre eux ont atteint l'âge de la retraite, d'autres sont écartés pour cause de maladie et d'autres le sont pour cause d'insuffisance de résultats», nous disent des cadres du ministère de l'Intérieur. L'on dit d'Alger et de Tlemcen que «le mouvement de leurs walis est différé». En effet, bien qu'ils aient dépassé 5 ans d'exercice, ces deux walis resteront en poste parce que, nous est-il indiqué, «en tant que capitale, Alger bénéficie d'un programme spécial que le wali en poste doit achever, et Tlemcen, désignée capitale de la culture islamique l'année prochaine, son wali a déjà été instruit pour mener à bien cette importante manifestation». L'on note que sept (07) walis ne seront pas touchés par ce changement parce que, précise-t-on du côté du ministère de Ould Kablia, «ces 7 walis n'ont été nommés qu'en 2008». Il est annoncé la nomination de 11 nouveaux walis dont «5 étaient des walis délégués et 6 d'entre eux étaient des secrétaires généraux de wilayas». Des chefs de daïras et des secrétaires généraux de daïra ont aussi été promus walis.

    Les walis sous «microscope électronique»

    200 chefs de daïras «bougent aussi» parce que, disent nos sources, «ils occupent leurs postes depuis plus de 10 ans». 36 nouveaux chefs de daïras sont nommés, «dont 14 occuperont les postes qui étaient vacants depuis longtemps», indiquent des responsables au ministère. «Ce mouvement est marqué par un brassage de compétences très important. Il coïncide avec le lancement du programme du président pour la période 2010-2014», indiquent les responsables du ministère. «C'est l'impératif d'un sang nouveau et de la motivation pour la gestion des wilayas qui a prévalu dans le choix des hommes», affirme-t-on. L'élément ayant déterminé le plus ce changement est incontestablement l'organisation des élections législatives et celles locales, respectivement, en principe, en juin et en octobre 2012. Le tout se fait et se fera surtout en prévision d'une reconfiguration du champ politique que l'on veut conforme aux visées du chef de l'Etat d'ici à 2014, date de la tenue de l'élection présidentielle. «Le ministre a proposé au président de la République un changement aussi profond et aussi important dans le corps des responsables des collectivités locales parce qu'on ne veut qu'aucun autre changement - sauf imprévu – n'intervienne à ce niveau d'ici à 2015», affirment nos sources. Les nouveaux walis sont tenus, nous dit-on, «de se conformer à la feuille de route que Ould Kablia leur a tracée lors des rencontres régionales qu'il avait tenues en juin dernier avec les responsables des collectivités locales». Des cadres du ministère de l'Intérieur affirment que Ould Kablia a déclaré que «je serais intraitable avec les walis sur tout manquement à la responsabilité, à la disponibilité et à l'efficacité dont ils sont tenus de faire preuve». L'on souligne que «le ministre a juré qu'il les mettrait tous sous l'observation de microscopes électroniques…» (Rires).

    Des révisions de lois en prévision des prochaines échéances électorales

    Le ministre veut, disent nos sources, que les walis «axent leurs efforts sur le règlement des problèmes basiques des citoyens et de leur environnement. Il ne veut plus les voir s'occuper de questions qui ne relèvent pas de leurs prérogatives. Au-delà du fait qu'ils soient chargés de suivre l'exécution du programme quinquennal, ils doivent impérativement faire un travail de proximité au profit du citoyen seul». Dans cet ordre d'idées, il est dit que le ministre a en outre instruit ses cadres pour réaliser «un grand travail législatif avec en prime la révision des missions de certaines structures affiliées aux collectivités locales». C'est le cas des inspections générales chargées du contentieux sous tutelle des walis, «mais qui rendront désormais compte à l'inspection centrale, c'est-à-dire directement au ministère de l'Intérieur». L'on précise à ce sujet qu'il est visé «le renforcement des missions régaliennes de l'Etat en matière d'inspection et de contrôle». Si la fonction de l'inspection générale chargée du contentieux continuera ainsi de relever organiquement du wali, son action sera sanctionnée directement par le ministère de l'Intérieur. «Par exemple, un citoyen qui se plaint d'une atteinte à un de ses droits ne remettra plus sa requête au wali mais le service du contentieux la montera directement à l'inspection centrale au niveau du ministère», est-il expliqué.

     Le ministre a par ailleurs décidé de créer le « Bureau des bâtiments publics» dont la mission première est de prendre en charge et de préserver ce qui est appelé «le mobilier national». Des architectes seront nommés pour mettre «aux normes» les réalisations relevant du domaine privé de l'Etat. «Ils suivront la réalisation des résidences d'Etat au niveau des wilayas et feront en sorte de normaliser le choix des modèles et schémas architecturaux, des matériaux de construction, du décor de la construction et tout ce qui va avec pour ne pas laisser faire n'importe quoi dans les propriétés de l'Etat», est-il dit.

     L'on apprend, au passage, que le code de la commune sera présenté prochainement en Conseil des ministres. Ceci, en attentant que le code de wilaya le soit aussi et que le ministre de l'Intérieur dévoile ses propositions des révisions qu'il prévoit d'opérer au niveau des lois électorales sur les partis, en prévision des échéances électorales à venir et autres relatives à l'état civil, au fichier national et aux cartes grises.  

  • Une fille violée chute du 5ème étage: Des Algériens bloquent la route à… La Mecque

    par Yazid Alilat


    Des Algériens effectuant la Omra ont violemment manifesté, hier mercredi, dans les rues de La Mecque, provoquant un important déploiement des forces de sécurité saoudiennes.

    Tout le quartier de Ghaza, mitoyen de la Grande Mosquée de La Mecque, où généralement logent les pèlerins algériens et maghrébins, a été bouclé par les forces de sécurité, qui tentaient tant bien que mal de calmer la colère des Algériens.

    A l'origine de ces manifestations, la mort d'une Algérienne, tombée du 5e étage d'un hôtel de ce quartier où logent des immigrants asiatiques. La jeune fille, dont l'âge et l'identité n'ont pas été révélés par la police saoudienne, est tombée du 5e étage de cet hôtel et est morte sur le coup. Les premiers éléments de l'enquête médico-légale ont établi qu'elle a été violée. Tout le quartier de Ghaza a été en fait fermé par les manifestants algériens, qui s'y sont rassemblés en grand nombre. Ils ont notamment demandé la présence des plus hautes autorités sécuritaires saoudiennes et celles de l'ambassadeur d'Algérie. Selon les premiers éléments de cette pénible affaire, rapportée par les médias en ligne saoudiens, et reprise, notamment, par Al Sharq Al Awsat et Al Quds El Arabi sur leurs sites, le commissariat de police de Ghaza a reçu mercredi un appel selon lequel une jeune femme est morte sur le coup après une chute du 5e étage. L'appel faisait état également du rassemblement des pèlerins algériens, qui avaient fermé les accès à ce quartier populaire de La Mecque, qui ceinture la Grande Mosquée. Selon les premières analyses médico-légales, il s'est avéré que la jeune Algérienne a été violée, avant de tomber de l'immeuble et de mourir. Le corps de la défunte a été transféré à la morgue de l'hôpital Fayçal, et une enquête a été ouverte.

    Deux immigrés asiatiques, un Yéménite et un Bangladeshi, qui travaillent dans cet hôtel, ont été arrêtés, des soupçons pesant sur eux par les services de police. Par ailleurs, des sources policières saoudiennes ont indiqué que le ressortissant yéménite aurait avoué. En outre, la police saoudienne, notamment celle du district de Guerrara dont dépend le quartier Ghaza, est à la recherche de deux Bangladeshis, qui seraient impliqués dans cette affaire. L'enquête, en cours, devrait notamment établir si l'Algérienne a été jetée ou s'est elle-même jetée du 5e étage. Aucune indication sur les motifs de sa présence à La Mecque n'a été donnée, ni si elle effectuait la Omra ou si elle réside dans le royaume wahhabite.

     Les autorités consulaires algériennes ont été saisies de cette triste affaire, qui a endeuillé la communauté algérienne établie à La Mecque, alors que celle effectuant le «petit pèlerinage» a violemment manifesté contre ce que certains qualifient déjà comme un meurtre. 

  • Clash entre Sarkozy et Barroso sur les Roms

    Le sommet de l’UE a été, hier, le théâtre d’un échange qualifié de «très violent» entre le président français, Nicolas Sarkozy, et celui de la Commission européenne, José Manuel Barroso, sur les renvois controversés de Roms effectués par Paris.

     

     

    «Il y a eu un échange très violent entre le président de la Commission et le président français» sur la question des Roms, a indiqué aux journalistes le Premier ministre bulgare, Boyko Borissov. Une source européenne proche des discussions a confirmé à l’AFP l’existence du clash, intervenu lors d’un déjeuner de travail. Face aux critiques de M. Sarkozy contre Bruxelles, «José Manuel Barroso a rappelé et vigoureusement défendu l’institution et le rôle de la Commission», a dit cette source. Il a indiqué qu’il ne voulait «pas se laisser distraire de son travail» par des querelles, a-t-elle ajouté. Lors d’une session de travail avant le déjeuner, le chef de l’Etat français a aussi pris la parole devant tous les dirigeants et M. Barroso pour lancer, selon une autre source diplomatique : «La Commission a blessé la France», en comparant les renvois de Roms roumains et bulgares aux déportations de la Seconde Guerre mondiale. Depuis le début de la semaine, le torchon brûle entre Paris et Bruxelles, avec une crise d’une intensité inédite en Europe sur la question des Roms.

     

    Des mots très durs

     

    La Commission européenne a menacé Paris de poursuite en justice pour non-respect de la législation européenne sur la liberté de circulation des citoyens européens à propos des conditions de renvois qu’elle soupçonne d’être «discriminatoires». En cause : la dissimulation par Paris d’une circulaire administrative ciblant expressément les Roms pour les renvois, contrairement à des assurances données préalablement par la France. La commissaire à la Justice, Viviane Reding, a employé des mots très durs à l’encontre de la France, dressant un parallèle avec les déportations de la Seconde Guerre mondiale.

     

    Cette comparaison a provoqué la colère des responsables français, qui ont obtenu que Mme Reding exprime des «regrets» mercredi soir juste avant le sommet. Les responsables européens ont d’abord cherché à jouer l’apaisement pour ne pas donner l’image de leurs divergences lors du sommet. Un projet de déclaration commune sur la nécessité de mieux intégrer les Roms a été un temps envisagé hier, selon des diplomates, avant d’être abandonné. «Personne n’en veut», souligne un de ces diplomates. Le Premier ministre bulgare a confirmé que «rien n’a été décidé» au cours du sommet sur la question des Roms et que les dirigeants européens chercheront «lors d’un prochain sommet» à mettre au point «une stratégie sur le long terme pour trouver une solution à ce problème».

     

    AFP