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LES PRATICIENS DE SANTE', DONNEZ VOTRE AVIS. - Page 203

  • RUMEURES SURS LA SUCCESION DU ROYAUME

    Le pouvoir en héritage…

    Poste par faycal juin 6th, 2009 categorie Algérie, Editorial, Politique. Vous pouvez suivre les reponses via RSS 2.0. Vous pouvez commenter et trackbacker cet article Imprimer

    said (Photo, Saïd Bouteflika)

    S’il y a une chose sur laquelle s’entendent comme larrons en foire nos dirigeants arabes, c’est bien leur stratégie commune mise en œuvre pour berner leurs peuples respectifs afin de se maintenir au pouvoir. Mais comme ils ne peuvent pas prétendre à la vie éternelle -ils s’en désolent certainement- ils s’arrangent néanmoins à transformer le droit à l’exercice du pouvoir en héritage familial.

    Un petit tour d’horizons de nos républiques bananiers, permet d’entrevoir l’avenir que nous préparent nos chers ( chers en argent), dirigeants. L’inamovible Hosni Moubarak prépare au vu et au su de tout le monde son fils Gamal Moubarak à sa succession à la tête de l’Égypte; l’inénarrable Kadhafi fait de même avec son rejeton Seif El Islam Kadhafi en Lybie; en Tunisie Benali mourra certainement sur le trône, à l’instar vraisemblablement de Boutefilka qui vient de s’offrir un troisième mandat à 73 ans.

    Ce dernier, à défaut de progéniture, se console en mettant sur orbite son frère Saïd Boutefilka qui vient d’annoncer la création d’un nouveau parti politique, qui aurait pour nom «  Génération libre ». Rien que ça !

    Le frère du président multiplie les alliances à l’intérieur comme à l’extérieur du pays dans le but de s’assurer de l’appui des cercles d’influences en préparation pour le jour J (les législatives de 2012 et sans doute les présidentielles de 2014). Ce jour où il va devoir faire avaler la pilule à plus de 35 millions d’algériens. Mais, Comme son frère, Saïd Bouteflika ne sera que le représentant du pouvoir réel. Il n’en a cure à vrai dire puisque, après tout, les véritables enjeux et intérêts se trouvent ailleurs: neutraliser avant tout la grogne populaire.

    Pour se faire, toute cette « belle » relève qui va remplacer les pouvoirs vieillis et dépassés en place, se targue, comble de l’audace, d’être porteuse d’espoir, de nouvelles aspirations et de modernité pour une nouvelle ère de gouvernance.

    Que nenni ! En réalité, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une perpétuation du déni de la démocratie. Cela bien entendu sous le regard bienveillant de l’Europe et des État-Unis. Vive la République, la République est morte…et enterrée !

    Fayçal Anseur

    Categories: Algérie, Editorial, Politique
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    13 Reponses “Le pouvoir en héritage…”

    1. kamel dit :

      Si lui peut devenir président cette personne qui a mit l’économie algérienne en danger très grave et de plus condamné par surci, si boutef et un frere avec vente de marché, qui veut etre président je pense qu’on cherche vraiment les probleme style une guerre civil.

    2. hasheikoum dit :

      qui dirige l’algérie les boutefs ou le patron des chikours qu’il y a derrière lui ?!
      si la situation dans le monde et critique sur le plan économique
      l’algérie risque d’en pâtir indirectement tant sur le plan économique que politique surtout avec comme perspective boutef 1er ou son frére « CALIMERO » pour redressez le pays parce qu’il nous disent pas que sont devenue les fond de réserve algérien investie aux états unies ! la seule solution c’est le pouvoir au peuple …..!
      et aux chiottes les profiteurs !

    3. arezki dit :

      Pauvre algerie,tu ne mérite surement ce qui t’arrive en ce moment j’allais dire depuis ton indépendance ,ces moins que rien qui ne sont la que pour te spolier,et en plus de la meme occasion service leur donneur d’ordre qu’est la france qui continue à nous pourrir la vie,l’indépendance ils ne l’ont jamais digéré donc par conséquent ils ont laisser leurs chiens de gardes qui juste après la mort du bonhomme le vrais algerien meme s’il était dictateur,mais il faisait tout pour son pays surement pas pour les autres,mais les caporaux du capitaine lacoste du temps de la guerre d’algerie étaient et combattaient notre armée et dès l’indépendance ils ont vite rallié les rangs de l’ALN pour ensuite 16 ans après s’acaparer du pouvoir ,faire ce que bon leur semble de notre pauvre et riche algerie,20 ans après ils vont chercher cet imposteur qui lui aussi à son tour nous empoisonne la vie avec l’aide de sa…..de mère et biensur l’incontournable frère cadet qui reve de garder les reines du pouvoir jusqu’à quand ça va durer ce cinéma y’en a marre de ces moins que rien,il faut les virer et virez en meme temps tous les khobzistes opportunistes qui sans eux rien de tout ça serai possible,aucun d’eux ne mérite la nationalité algerienne,c’est la honte de l’algerie,
      PEUPLE ALGERIEN!REVEILLES TOI AVANT QU’IL NE SOIT TROP TARD POUR NOUS.
      FAITES COMME NOS FOOTBALLEURS FAISONS LE GRAND NETTOYAGE?
      SERAI CE POSSIBLE OU ALORS J’AI LE DROIT DE REVER ET POINT BARRE

    4. arezki dit :

      IL VEUT METTRE SON FRERE A SA PLACE, AVONS NOUS NOTRE MOT A DIRE DANS TOUT CELA?
      LA çA EN FAIT TROP?DEGAGEZ BANDE DE VOYOUX ,NOUS NE VOULONS PAS DE V OUS PARTEZ RETOURNEZ D’OU VOUS VENEZ,L’ALGERIE C’EST NOTRE PATRIE ET NOTRE PAYS NOUS L’AIMONS CONTRAIREMENT A VOUS; VOUS AVEZ VIOLE LA CONSTITUTION DANS UN MOMENT OU LE PEUPLE ALGERIEN ETAIT LE PLUS FAIBLE,ET EN PLUS VOUS VOULEZ LUI FAIRE CROIRE QUE C’EST GRACE A VOUS QUE LE TERRORISME EST VAINCU;
      PARTEZ FOUTEZ NOUS LA PAIX,LAISSEZ LE PEUPLE DECIDER DE SON SORE C’EST LES GENERAUX QUI SONT VENU VOUS CHERCHER?PAS LE PEUPLE,ET EN PLUS VOUS VOUS OCTROYEZ 91% DES VOTES VOUS ETES MALADES MA PAROLE çA SUFFIT BARAKAT,IL Y4A UN ROYAUME AU MAROC C’EST PAS LOIN POUR VOUS C’EST A COTE?Y’AURA PEUT ETRE UNE PLACE POUR VOUS.
      VOUS NOUS MENEZ NOUS ET NOTRE PAYS VERS LE PRECIPICE CERTAIN

    5. Houcine dit :

      Chers algériens, faites attention! Vous risquerez de devenir comme nous.

      De Mohammed Ascharif à Hassane II.

      Après Claudius qui avait crée la frontière entre Mauritania Tingitana et la Caesara, avec l´arrivée de l´Islam de nouveau le contacte avec l´Orient et l´Europe avait été devenu possible, jusqu´à créer les routes des caravaniers qui avaient longtemps sillonné les longs chemins entre Dakar, Fès, Tanger, le Caire, Ghazza, Damas, Karbala, Akaba, Hijaz, Yémen et commercialiser avec l´autre rive méditerranéenne. Les Almorabites et les Al Mowahhades avaient aboli la mentalité coloniale des Romains et des Vandales.

      L´émergence d´un Imam hijazi!

      Les pèlerins Sahrawis, selon leur croyance et pour mieux s´organiser, de Yanbu3, en 1250, ils avaient ramené un pieu Imam à Sijilimassa. L´arrivée de ce religieux coïncida avec la surproduction en dattes qui connurent le meilleur des temps de leur florescence! Le levé et le couché du soleil sur le beau paysage des dunes qui entourent Marzouga, toujours considérées comme un miracle dû au refus des droits »d´ibn assabil« (never send away a weary traveller), il devint une légende fascinant les tribus arabes du Hijaz! Voilà pourquoi les Baní Hilal eurent-ils décidé de rejoindre Tafilalt qui va connaître Ali Shérif, le fondateur d´une dynastie, prétendant être descendant de Hassan ad-Dakhil (l´Imam des trop fidèles Sahrawis). Son fils Mohammed Ascharif (1640 – 1659) qui déjà administrait tranquillement sa principauté au Sud – Est marocain, il profita de l´anarchie des Saadis à Marrakech et chassa leur dernier Sultan dont les fils ne firent que s´entretuer à Fès. Mais Sijilimassa la capitale des Meknassa depuis 757, sa route qui va conduire cette nouvelle dynastie vers Fès, elle va marquer presque toute une histoire et jusqu´à nos jours.

      Les conflits entre princes alaouites!

      Raschid tua son frère et se proclama Sultan à Marrakech, tout en soumettant Zaouïat Dila au nord, Meknès en 1664 et Fès en 1666! Pendant 8 ans, son règne n´avait connu que des soulèvements des tribus. Mort après la chute de son cheval ou “a s s a s s i n é”, il fut remplacé par Ismaël qui, pour mettre de l´ordre, il n´engagea que 40.000 autres esclaves africains. En dépit de ses conflits intérieurs, il avait réussi à libérer Tanger et La3raéche qui furent sous l´occupations des anglais et des espagnols (1684 – 1689) – Après sa mort et dû à sa polygamie (500 femmes – 888 enfants), 7 de ses fils se disputèrent sa succession et plongèrent le Maroc en 1727 dans l´anarchie. Il fallait attendre l´arrivée de Mohammed III en 1757 et partialement instaurer le calme, tout en accordant aux chefs des clans des autonomies, desquelles, ils vont s´en servir et s´enrichir, jusqu´à l´arrivée des troupes françaises.

      Les Zaouïas et la menace étrangère

      Slimane qui consomma son temps en conflit avec les Zaouïas et les tribus révoltées, en 1822, il fut succédé par Abderrahmane. Celui-ci ne trouva que nulle solution contre le pouvoir des médiévaux clans. En Méditerranée comme en Atlantique, les pirates appliquèrent leurs lois contre la marine marchande européenne, ce qui exigea les représailles de l´armada autrichienne qui bombarda en 1822 Tétouan, Assela et La3aéche. En 1836, la marine des Etats-Unis fit recours aux mêmes opérations. En 1844, les volontaires marocains furent décimés par Bugeaud à Oued Isly et ce ne fut que le début de l´ingérence étrangère dans les affaires d´un pays plus affaibli que jamais. En 1859, Mohammed IV devint le nouveau Souverain qui va connaître en 1860 sa grande défaite face aux haineux espagnols. Durant son administration, les révoltes à la compagne et dans Atlas poussèrent les habitants aux Exodus vers les villes côtières qui furent plus sécurisées que le reste du Maroc.

      La faillite de la Khizana d´un Sultan

      En 1873, Al Hassan I devint un autre Sultan qui tenta en vain fédérer le pays par la modernisation de l´armée, commercialiser avec les européens et l´Amérique, finissant par trop endetter la Khizana et ainsi le Maroc devint la proie préférée des espagnols, des français, des anglais et des allemands. Après sa mort, ayant de nombreux fils, Abdelaziz à l´âge de 14 ans, il fut théoriquement son successeur, sous la régence d´Aba H´Mad, jusqu´à 1901. Comme le veut la tradition, de nouveau le pays du Makhzen est déchiré par plusieurs révoltes qui en accord et l´établi en 1880 au sommet de Madrid, ils ont imposé toutes les options et ouvert les portes pour désosser notre bled.

      De nouveau les conflits fratricides!

      En 1907, Hafid »Khalifa de Marrakech«, à son tour, il avait profité de la faiblesse de son demi-frère, se proclamant un autre Sultan laquai de l´impérialisme. La succession des révoltes contre lui, dues à ses unités qui avaient saccagé toutes les récoltes le long de leur parcours entre Kal3at Sraghna et Fès, l´a conduit à solliciter l´appui directe de l´armée française. En 1913, Hubert Lyautey trouva nécessaire de le faire remplacer par Youssef, et ainsi le résident général devint le vrai roi du Maroc! Après la guerre du Rif contre l´Espagne et la France, en 1927 Mohammed V avait été nommé par la générosité du résident général et en 1945, il avait été reçu à Paris en qualité de représentant d´un territoire bien français en Afrique du nord.

      L´Istiqlal! (l´indépendance)

      Octobre 1917 en Russie, la guerre du Rif (1921 – 1926) suivie par les événements civils en Espagne (1936 – 1939) et la guerre mondiale, avaient réveillé la conscience de certains leaders qui ont baptisé »Hizb Al Istiqlal«. En 1947, Mohammed V s´est solidarisé avec eux et ainsi tout coïncidant avec sa destitution en 1953 (Mohammed ben Arafa), la guerre de l´indépendance avait éclaté au Sud, au Nord et á Casablanca. En 1961, celui que tous les marocains ont juré avoir vu à cheval sur la lune, entouré de ses deux héritiers est décédé. Aspirant à une vie meilleure et à la dignité, le peuple marocain l´avait douloureusement pleuré! Son héritier n´avait guère hésité à liquider les Commandants de l´armée de libération (Abbas Lamsaadi), s´imposant Monarque absolutiste! Pendant son règne, les opposants et des officiers de l´armée ont connu le pire des sorts (Mehdi ben Barka – Tazmamart). Quant au peuple, la deuxième moitié du XXème siècle, elle l´a profondément marqué par l´écho des faux discours d´un Amir Al Mouminine – trop moderne pour occidentaux -, bien féodal et au dessus de ses sujets, soumis dans leur majorité à l´ignorance et à la misère, comme pendant l´ère la plus féodale imposée par Ismaël (1672 – 1727 et jusqu´à 1757).

      Les courts Mandats de certains Sultans

      Parmi 32 Sultans, 14 n´ont duré qu´entre quelques mois et 3 ans! Les hauts frais de leurs palais, leurs mercenaires et les conflits fratricides pour s´approprier du trône, ils ont entraîné le pays dans l´impasse qui a fini par faire appel aux forces étrangères et garantir la démocratie de la toute discutable Bay3a qui a rendu le Maroc un des plus corrompus au monde.

      Selon l´histoire de cette dynastie née à Tafilalt, depuis son début, le Maroc n´a pas connu une décade sans révolte! La communication entre les villes et la compagne, elle s´est longtemps réalisée à travers des petits commerçants – espions -, qui à dos d´ânes, ils ont assuré des informations détaillées sur les chefs des révoltés, la qualité de la moisson, le nombre des bétails et leurs zones. Aux grands magasiniers qui recevaient la laine qui fut un produit d´échange contre des épices, des vêtements, des parfums et des bijoux, Abderrahmane leur a crée un grand comptoir à Essaouira, servant comme liaison avec le Danemark, l´Angleterre et la Hollande. Certains Sultans n´avaient gardé leurs trônes que quelques mois et parmi lesquels on pourrait citer:

      1- Ahmed, 1727 – 1728 (2 ans)
      2- Abd Al Malek, 1728 (X)
      3- Ahmed II, 1728 – 1729 (1 “)
      4- Abdella II, 1736 (X)
      5- Mohammed II, 1736 – 1738 (2 “)
      6- Al Mustadi, 1738 – 1740 (2 “)
      7- Abdellah III, 1740 – 1741 (1 “)
      8- Zin Al Abidin, 1741 (X)
      9- Abdellah IV, 1741 – 1742 (1 “)
      10- Al Mustadi II, 1742 – 1743 (2 “)
      11- Abdellah IV, 1743 – 1747 (3 “)
      12- Al Mustadi III, 1747 – 1748 (1 “)
      13- Yazid 1790 – 1792 (2 “)
      14- M. ben Arafa, 1953 – 1955 (2 “)

      * Claudius – Fleuve Moulouya: Mauritania Tingitana la Cesarea
      * S i j i l i m a s s a : Ibn Batouta, René Caillé, Gerhard Rohlfs, WB. Harris_

      Pourquoi les étrangers ne manifestent-ils aucun respect au Maroc?

      Cet exposé en langue allemande, il reflète la lumière sur 4 décades, après l´indépendance achevée par le décès de Hassane II, dont 20 % des terres agricoles, 10 palais et 60 % de la bourse forment son vaste héritage, grâce aux Mentors français et les doués sionistes.

      Eine Marionette der Franzosen

      Die offiziellen Lobreden auf Hassans staatsmännische Qualitäten schwiegen höflich über seine brutale Unterdrückung politischer Gegner, massive Menschenrechtsverletzungen, die Lebensbedingungen des marokkanischen Volkes, dem ärmsten Nordafrikas, und seine Rolle bei der Isolation und dem Verrat an den Palästinensern.
      Der 1929 als Moulay Hassane geborene war das älteste von sechs Kindern des Sultans Mohammed ben Youssef – der seine Abstammung direkt auf den Propheten Mohammed zurückführte. Zu dieser Zeit war Marokko ein Protektorat Frankreichs, mit Ausnahme zweier von Spanien regierter Regionen im Nordwesten und an der Südküste sowie der Stadt Tangier, einer internationalen Zone. Als Sultan war Mohammed für lokale und religiöse Angelegenheiten zuständig. Während des ganzen nächsten Jahrzehnts dauerte der Widerstand gegen den Kolonialismus an. Nach der Niederlage Frankreichs im Zweiten Weltkrieg trafen sich US-Präsident Roosevelt, Großbritanniens Premier Winston Churchill und Charles de Gaulle für Frankreich in Casablanca und versprachen Marokko, es werde nach 10 Jahren die Unabhängigkeit erhalten, wenn es sich am Krieg gegen die Achsenmächte beteilige. Es sollte sich herausstellen, dass die Franzosen dieses Versprechen nicht einhalten wollten. Nach einer Ausbildung in Frankreich und Dienst in der französischen Marine, auf dem Schlachtschiff Jeanne d’Arc, wurde Moulay Al Hassan ein »Playboy«, der sich in Kasinos von Europa vergnügte und das typische Lotterleben von – gekrönten oder ungekrönten – Monarchen führte: Pferderennen, Sportwagen, Flugzeuge und Filmstars als Freundinnen.

      Als die Forderungen nach Selbstbestimmung schließlich immer lauter wurden, stellte sich der Sultan an die Spitze der Bewegung. Im Jahr 1953 wiesen ihn die Franzosen schließlich erst nach Korsika und dann Madagaskar aus. Unruhen und Guerillakrieg nahmen jedoch immer weiter zu, und die tief in den algerischen Unabhängigkeitskrieg verstrickten Franzosen gaben nach. Um ihre Interessen zu wahren, nahmen sie der Arbeiterklasse und der nationalistischen Bewegung für die Vereinigung des Maghreb den Wind aus den Segeln, indem sie Marokko die Unabhängigkeit gewährten. So akzeptierten sie schließlich Sidi Mohammed als Beherrscher Marokkos. Der Sultan änderte seinen Titel in König und erklärte sich zu Mohammed V., um seinem Thron einen Anschein von Legitimität zu verschaffen. Sein Sohn wurde Kommandeur der Königlich Marokkanischen Armee, die zwischen loyal zu Frankreich Stehenden und früheren Aufständischen gespalten war. Moulay Hassane organisierte die Armee um, vergrößerte sie auf das Doppelte und setzte sie für zivile Arbeiten ein. Die Monarchie war jedoch in den schmutzigen Elendsvierteln von Rabat, Casablanca und anderen Städten alles andere als populär. Er wurde 1961 König, nachdem sein Vater unerwartet nach einer kleineren Operation gestorben war, und nahm den Titel Hassan II. an. Die « Erfolge » seiner Herrschaft lassen sich an den folgenden Statistiken ablesen. Die beiden Hauptprobleme des Landes 1961 waren Arbeitslosigkeit und Analphabetismus. Nach fast vierzig Jahren, in denen sich die Bevölkerung auf knapp 30 Millionen verdreifacht hat, steht die Jugendarbeitslosigkeit offiziell bei 25 Prozent, während die tatsächliche Rate wohl doppelt so hoch ist. Mindest 65 Prozent der Marokkaner können nicht lesen und schreiben, 40 Prozent der Kinder haben noch nie die Schule besucht. Die Kindersterblichkeit hat sich auf 64 pro 1.000 halbiert, ist aber immer noch die höchste in Nordafrika und mehr als doppelt so hoch wie in Algerien. Nur die Hälfte der Landbevölkerung hat Zugang zu einem vernünftigen Gesundheitssystem und nur ein Fünftel zu sauberem Wasser.
      Im Jahr 1997 nahm Marokko auf dem Entwicklungsindex der UNO Platz 119 ein, nur wenige Plätze vor dem Irak (Platz 126) nach jahrelangen Sanktionen. Die Leichen jener, die verzweifelt jeden Monat versuchen, in kleinen Booten über die Strasse von Gibraltar nach Europa zu gelangen, und dann an der Küste Südspaniens angetrieben werden, sind ein eindeutiges Zeugnis für das Erbe Hassans. Dem käuflichen Monarch selbst gehörten zehn Paläste und 20 Prozent des landwirtschaftlich nutzbaren Landes.
      Wie Hassane mit der Opposition fertig wurde
      Aufgrund der schlechten sozialen Verhältnisse gab es während seiner Herrschaft ständig oppositionelle Bewegungen. Bereits 1965 fanden in Casablanca und anderen Städten gewalttätige Studentenproteste gegen Kürzungen im Bildungsbereich statt. Darauf folgten Verhaftungen, Einkerkerungen, Exil und Hinrichtung von Oppositionsführern. Mehdi Ben Barka, ein bekannter Nationalist und oppositioneller Führer der Union des Forces Populaires, der vier Jahre Mathematiklehrer des Königs gewesen war, wurde gekidnappt und ermordet. Israelischen Geheimdienstexperten zufolge half der israelische Geheimdienst Mossad bei dem Attentat. Innenminister Mohamed Oufkir, die rechte Hand des Königs, wurde in weiten Kreisen für den Mord verantwortlich gemacht, dennoch wurde nie ermittelt. Hassan löste das Parlament auf und rief den Ausnahmezustand aus, was ihm bis zur Annahme einer neuen Verfassung absolute Macht in die Hände gab. Die meiste Zeit seiner Herrschaft regierte er mit eiserner Faust und hielt sie mit Hilfe aus dem Westen aufrecht. Viele Jahre stand er auf der Gehaltsliste der CIA.
      Als er 1971 anlässlich seines 42. Geburtstages in seinem Sommerpalast ein Festbankett für 800 Gäste gab, stürmten 1.400 bewaffnete Kadetten den Palast und schossen wild um sich. Sie töteten mehr als 100 Menschen, darunter den belgischen Botschafter, und verwundeten 200 weitere. Hassan wartete das Ende der Schiesserei in einem Badezimmer versteckt ab. Loyale Truppen schlugen die Revolte nieder, töteten mehr als 150 Aufständische und nahmen 900 weitere gefangen. Ein dutzend hochrangige, konservative Offiziere wurden später hingerichtet. Der König ernannte General Oufkir zum Verteidigungsminister. Weniger als 12 Monate danach griffen vier F-5 Kampfflugzeuge der Königlich Marokkanischen Luftwaffe das Flugzeug des Königs an, als es nach einem Besuch in Paris in Rabat landen wollte. Sie beschossen die Rollbahn auch noch nach seiner Notlandung, bis Hassan sich das Funkgerät griff und ihnen durchsagte, sie seien erfolgreich gewesen und der König tot. Die Aufrührer brachen den Angriff ab, nach wenigen Stunden wurden ihre Anführer verhaftet und erschossen. Einer von ihnen war General Oufkir, der auch schon in den früheren Sturm auf den Palast verwickelt gewesen war. Offiziellen Berichten zufolge beging der General Selbstmord, sein Körper wies jedoch zahlreiche Wunden auf. Nachdem er ihr Haus in Rabat bis auf den Grund hatte niederbrennen lassen, verbannte Hassan Oufkirs Witwe und sechs Kinder in die Wüste, wo sie unter Hausarrest gestellt und erst 1991 wieder freigelassen wurden.

      Unterdrückung der Polisario

      Hassan bemühte sich in den siebziger Jahren, die Unruhen im Land auf verschiedene Weise zu dämpfen. 1973 setzte Maßnahmen durch, die marokkanisches Eigentum und Beschäftigung in Firmen, die in Marokko arbeiteten, erhöhen sollten, und verteilte Ackerland von Ausländern an einheimische Bauern. So versuchte er auf Kosten ausländischer Kapitalisten zwischen der nationalen Bourgeoisie und den Massen zu manövrieren.

      1975 verlieh Hassan Marokkos Anspruch auf die West-Sahara, die im Norden von Marokko und im Süden von Mauretanien beansprucht wurde, offiziell jedoch immer noch unter spanischer Verwaltung stand, dadurch Nachdruck, dass er mit 350.000 Marokkanern, die nur mit dem Koran und Transparenten bewaffnet waren, über die Grenze marschierte. Die West-Sahara umfasste lediglich ein Gebiet von 260.000 km² mit weniger als 75.000 Einwohnern, meist Nomaden. Das Land bestand zwar zum größten Teil aus Wüste, war aber reich an Rohstoffen. Spanien zog sich zurück und übergab die Kontrolle an Marokko und Mauretanien. Dies löste einen brutalen und kostspieligen Krieg gegen die Polisario-Front aus, die für die Unabhängigkeit von Spanien gekämpft hatte und nicht von Marokko regiert werden wollte. Da Libyen und Algerien die Polisario unterstützten und sie mehr als 70 Regierungen weltweit anerkannten, schien ihr Sieg festzustehen. Hassan kümmerte sich jedoch nicht um die internationalen Proteste und besetzte das umstrittene Gebiet. Wagte es irgendjemand, etwas gegen die marokkanische Besetzung zu sagen, reagierte der König umgehend mit äußerster Brutalität. Hunderte von Oppositionellen verschwanden. Viele tauchten nie wieder auf. Amnesty International veröffentlichte unzählige Berichte über Folter und Misshandlungen durch die marokkanischen Sicherheitskräfte.

      Nach einem Staatsstreich gab die neue Regierung Mauretaniens 1979 ihre Ansprüche auf die West-Sahara auf. Marokko nutzte jedoch einfach die Gelegenheit, um seinen Anspruch auf das ganze Land auszudehnen.

      Nachdem Oberst Gadaffi 1984 untätig zugesehen hatte, wie die Palästinenser in den Flüchtlingslagern von Sabra und Schatila abgeschlachtet wurden, behandelte er die Sahara-Rebellen auf die gleiche Weise. Er unterschrieb einen Vertrag mit Marokko, der Libyens Unterstützung für die Polisario aufkündigte und damit ihrer Niederlage den Weg ebnete. Hassan baute einen hunderte Kilometer langen Befestigungswall zum Schutz seiner Bergbau-Minen in der West-Sahara gegen das Eindringen der Polisario. Algerien, das zunehmend mit seinen eigenen internen Problemen zu kämpfen hatte, konnte den Rebellen nur wenig Unterstützung leisten. Nachdem die Polisario isoliert war, gewann Marokko schließlich die Kontrolle über den größten Teil der Region und stimmte 1991 einem Waffenstillstand der UNO zu. Die UNO hätte ein Referendum zur Lösung des Konflikts abhalten sollen, das aber wegen Streitigkeiten, wer wahlberechtigt sein sollte, nicht stattfand. Der 16jährige Krieg hat geschätzte 20 Mrd. Dollar gekostet, eben so viel wie die Schuldenlast, die zu den höchsten der arabischen Länder gehört.

      Hassane isolierte die Palästinenser

      Vor allem seine wichtige Rolle bei der Unterstützung des zionistischen Staates Israel gegen die Palästinenser brachte ihm die Unterstützung der USA ein. Fast alle 250.000 in Marokko lebenden Juden wurden aufgefordert, nach Israel auszuwandern, für das die Einwanderung eine Überlebensfrage darstellte. Obwohl er in den arabisch-israelischen Kriegen von 1967 und 1973 ein paar Truppen zur Unterstützung Ägyptens und Syriens schickte, hielt Hassane seine informellen Kanäle zu Israel offen.

      Israels Geschichte verzeichnet zahllose hochrangige geheime Besuche in Marokko, die sich als Schlüsselfaktor für den Friedensprozess erweisen sollten. Golda Meir, Moshe Dayan, Yitzhak Rabin und Schimon Peres gehörten zu den israelischen Führern, die in ausgeklügelten Verkleidungen während wichtiger Momente in Hassans Privatflugzeugen saßen. Israelische Zeitungen haben erklärt, dass Hassan dem Mossad die Erlaubnis erteilt hatte, in Marokko eine Zentrale aufzubauen und enge Beziehungen mit den marokkanischen Sicherheitskräften anzuknüpfen. Wie Joseph Alpher, ein früherer Mossad-Agent und Leiter des amerikanisch-jüdischen Büros in Israel es ausdrückte: « In Marokko erhielt der König zusätzliche geheimdienstliche Informationen und Mittel, mit denen er sein Regime sichern konnte. Den Israelis diente es als Fenster zur arabischen Welt. »

      Dayans Besuch als Außenminister in Fez 1977 legte die Grundlage für den ägyptisch-israelischen Friedensvertrag und ebnete den Weg für Anwar Sadats historischen Besuch in Jerusalem. Der erste Geheimbesuch von Peres 1978 war der Grundstein für den Dialog mit der PLO, und ein späterer brachte ihn mit PLO-Führer Jassir Arafat zusammen, um eine Krisensituation im Jahr 1995 zu bereinigen. 1982 organisierte Hassan in Fez ein Treffen arabischer Führer, wo er einen Friedensplan durchsetzte, der zwar zur Bildung eines palästinensischen Staates mit Jerusalem als Hauptstadt aufrief, jedoch implizit das Existenzrecht Israels anerkannte. Obwohl der Plan von Israel abgelehnt wurde, wurde er zur Grundlage für den Besuch des Königs bei Premierminister Peres im Jahr 1986.
      1993 erkannte der König dann Israel de facto an, indem er Premierminister Rabin empfing. Es war der erste offizielle Besuch eines israelischen Führers in einer anderen arabischen Nation als Ägypten. Er spielte eine Schlüsselrolle in dem Abkommen von Oslo 1993 und dem Frieden mit Jordanien ein Jahr später. Trotz ritueller Proteste förderten andere arabische Nationen Hassans Beziehung mit Israel, weil sie Marokko, geographisch von den unmittelbaren Konflikten entfernt liegend, eine Schlüsselrolle bei der Vermittlung von Abkommen mit den USA und Israel zuschrieben.

      Marokkos instabile Zukunft

      Die formale politische Unabhängigkeit hat im Rahmen der fortgesetzten imperialistischen Vorherrschaft und der Monarchie keines der wirtschaftlichen, sozialen und politischen Probleme gelöst, die Marokko vom Kolonialismus und der prä-kolonialen Rückständigkeit ererbt hat. Hassans 38jährige Herrschaft hinterlässt ein Land voller sozialer Probleme.

      Wirtschaftlich wird das Abkommen mit der EU, das Marokkos Markt europäischen Produkten öffnet, zum Bankrott vieler einheimischer Unternehmen führen und die Arbeitslosigkeit steigern. Die USA arbeiten seit letztem Jahr ebenfalls daran, die Wirtschaftsbeziehungen zu den nordafrikanischen Ländern auszubauen. An der politischen Front ist der Konflikt mit der Polisario über die West-Sahara immer noch nicht beigelegt. Einer nach dem anderen kommen die älteren Despoten, die jahrzehntelang innerlich zunehmend zerrissene Staaten zusammengehalten haben, ans Ende ihrer Tage. Sie hinterlassen einen Nahen Osten und ein Nordafrika, die am Abgrund entlang torkeln. Der vergebliche Versuch, einen solchen Staat aufrechtzuerhalten, führte die Staatschefs der Welt jüngst nach Rabat.

      Der Tod von Despot Hassane!

      Um einem loyalen Diener ihren Respekt zu bekunden, Delegationen und Repräsentanten aus mehr als 60 Ländern strömten in Rabat! Nicht wenige mussten zu diesem Zweck ihre öffentlichen Streitigkeiten untereinander und mit Marokko zurückstellen – ein Zeichen für die Instabilität der internationalen Beziehungen. Die Delegation aus den USA bestand u.a. aus Bill und Hillary Clinton, die dafür eine Tour zur Sammlung von Wahlkampfgeldern abbrachen, Ex-Präsident George Bush und den zwei früheren Außenministern James Baker und Warren Christopher, die beide eine Schlüsselrolle im sogenannten Friedensprozess spielten. »König Hassan hat unermüdlich für das Wohl seines Volkes gearbeitet », schwadronierte Clinton. « Er hat wichtige Schritte zur Vergrößerung der Freiheit in seinem Land unternommen », fügte er hinzu, offenbar in Anspielung auf die Freilassung einiger politischer Gegner aus dem Gefängnis. Präsident Jacques Chirac vertrat Frankreich, das nach dem Vertrag von Fez von 1912 bis 1956 über Marokko geherrscht hatte. « Wir haben einen Mann verloren, der Frankreich und das französische Volk liebte – wir empfinden unermesslichen Schmerz », so Chirac. Für Spanien, das einst ebenfalls einen Teil Marokkos beherrscht hatte, kamen König Juan Carlos und Königin Sofia. Großbritannien schickte Prinz Charles und Außenminister Robin Cook. Aus Palästina kam Jassir Arafat, während der syrische Präsident Hafez el-Assad sich im letzten Moment entschuldigen ließ, aber seinen Stellvertreter Mohammed Zuhair Masharqua schickte. Ägypten wurde von Präsident Hosni Mubarak vertreten. Zumindest in der Öffentlichkeit hatten all diese Führer Hassan für seine freundschaftlichen Beziehungen zu Israel angegriffen, dessen Premierminister Ehud Barak und Außenminister David Levy ebenfalls zur Beerdigung kamen. Schimon Peres, ein früherer israelischer Premierminister, erklärte: Mit seinem Tod haben wir einen der erfahrensten und weisesten Führer dieser Region des letzten halben Jahrhunderts verloren. Mit Hassans nordafrikanischen Nachbarn standen seine Beziehungen alles andere als zum Besten, aber nichtsdestotrotz kamen auch sie. Mohamed Abdelazziz, der Präsident der Arabischen Demokratischen Republik Sahara (SADR), deren Territorium von Marokko kontrolliert wird, war einer der Trauergäste. Die Polisario-Front hat gegen Marokko mehr als ein Jahrzehnt lang einen erbitterten Krieg um die West-Sahara geführt, welche Marokko als sein Territorium beansprucht. Aus Algerien kam Präsident Bouteflika. Es war der erste offizielle Besuch seit zwei Jahrzehnten. Wegen der Auseinandersetzung um die West-Sahara hatten die beiden Länder ihre Grenzen zueinander für Menschen und Güterverkehr geschlossen. Oberst Muammar Gadaffi wies Major Khouildi Hamidi, ein Mitglied des Revolutionären Rats des Landes an, seinen Besuch in Gambia abzukürzen, um die libysche Regierung zu vertreten, obwohl es in den Beziehungen der beiden Länder in den letzten drei Jahrzehnten sehr auf und ab gegangen war. Libyen befindet sich formal im Kriegszustand mit Israel. Alle Staaten des Nahen Ostens, einschließlich des Irak, und andere moslemische Länder entsandten Delegationen. Aus 14 afrikanischen Ländern kamen Staatsoberhäupter. Die Organisation für Afrikanische Einheit (OAU) schickte eine Beileidsbotschaft, obwohl Marokko die OAU vor mehr als 20 Jahren verlassen hatte, als diese die SADR anerkannte. Die verschiedenen Politiker stellten König Hassan, ähnlich wie vor ihm schon den Anfang dieses Jahres verstorbenen König Hussein als eine Art großen Staatsmann der nahöstlichen Politik dar. Dabei hatte Hassan wesentlich weniger öffentliche Aufmerksamkeit als Hussein erregt. Sein Land lag näher bei London als Jerusalem und war ärmer als alle anderen in Nordafrika. Nach dem Tod Husseins war Hassan, von seinen politischen Gegnern »der große Überlebenskünstler« genannt, der am längsten regierende Monarch der arabischen Welt. Er war 1961 nach dem Tod seines Vaters König geworden. Er behielt seinen Thron, während jene von Libyen, Ägypten, Iran und Irak gestürzt wurden. Er überlebte ein halbes dutzend Staatsstreiche und Anschläge. Während der 38 Jahre seiner despotischen Herrschaft spielte er eine Schlüsselrolle für das Überleben des zionistischen Staats auf Kosten der Palästinenser. Er unterdrückte die Polisario in der am Rohstoff Phosphat reichen West-Sahara und den islamischen Fundamentalismus in Marokko selbst. Er machte die marokkanische Wirtschaft zu einer Plattform besonders des europäischen Markts für billige Rohstoffe und Fertigwaren, insbesondere Kleidung. Zum Zeitpunkt seines Todes steckt nicht nur der « Friedensprozess » im Nahen Osten in der Krise, sondern auch die Maghreb-Länder Nordwestafrikas, die den Handel mit den arabischen Ländern wiederbeleben wollen. In Afrika destabilisieren Rivalitäten zwischen den USA und den früheren Kolonialmächten die wirtschaftlichen und politischen Beziehungen.

      Aus all diesen Gründen sind die Führer aus aller Welt nach Rabat gekommen. Während sie offiziell anreisten, um zu trauern und Hassan Tribut zu zollen, nutzten nicht wenige die Gelegenheit zu formellen oder informellen Gesprächen mit denjenigen, mit denen sie seit Jahren nicht gesprochen hatten. Viele kamen, um den neuen König kennenzulernen – über den bis jetzt wenig bekannt ist – und zu sehen, ob sie mit ihm ins Geschäft kommen können.

      Houcine / Austria

    6. mebrouk hammouche dit :

      j,ai rien compris

    7. Tbds dit :

      L’Algerie est un pays dirigé par une mafia-politico-financiére.

      C’est une dictature déguisée en démocratie avec ses soi-disants élections.

      Ou est-ce vous avec vu des pays en Occident où ces militaires de Généraux qui ne savent même pas lire, ont autant de pouvoirs dans la gestion de l’Etat.

      En Occident, les militaires s’occupent de la défense du pays, et les grands intellectuels de gérer la politique.

      Nos chefs sont corrompus, ils volent le peuple, mais si le peuple manifeste, ils envoient des hommes avec des barbes (terroristes) pour installer un climat de terreur, et légitimer ainsi leurs abus politique(« on est là pour vous défendre disent-ils ») !!

      Je ne comprends pas cette soif de pouvoir, et comment peut-on hair son peuple? Comment peut-on faire du mal à son peuple? Comment peut-on ne pas avoir de conscience? Distingue-t-il le mal du bien?

      Ou alors s’il souhaite s’enrichir, pourquoi ne se fixe-t-il pas des limites? Cela signifie, se dire je prends 10 millions d’euros ensuite je fais correctement mon boulot !

      J’aimerais juste comprendre..

    8. mebrouk hammouche dit :

      Au sujet des journalistes et correspondants exerçant dans des wilayates.Franchement la plus part des directeurs pensent ne servent à rien, mais ces derniers se trompent énormément , car sans correspondants locaux le journal n’existeraient plus à long terme, la plus part des infos passent par eux.

    9. pap5 dit :

      Depuis la marrée integriste des années 90 ou la démocratie a été prise comme butin .les forces qui ont repris les rênes du pouvoir tout de suite- après n’ont plus envie de la remettre en jeu parce qu’elle à déjà été contreproductive l’unique fois ou elle à été « mise en jeu ». Pour revenir à la case il va falloir entreprendre d’abord à former les masses populaires( celles là mêmes qui avaient autrefois élu le Fis) à voter démocrate celles là aussi qui n’ont jamais connus rien d’autre que la dictature la situation d’assisté .Il ne reste plus aux démocrates qui ne sont aujourd’hui qu’une minorité incohérente qu’à espérer l’apparition d’hypothétique génération moderne et consciente si l’islamisme en lui laisserai le choix…

    10. Samir dit :

      Montrez nous une seule alternative et on discutera…
      La nature a horreur du vide.

    11. Slimane dit :

      hada masskine yahlilou, rahou itiri barke, il ecrit aux algeriens en allemand, chouf wine wasslouhe.

    12. maloui dit :

      Aujourd’hui le peuple a montré comment il pouvait réagir quant on touche à sa dignité ,il se montre solidaire.
      Demain ,le peuple montrera à Bouteflika que l’Algérie n’est pas l’Egypte, la Syrie ou une République bananière pour propulser son frère.
      Cà sera le Chaos et l’Union des Islamistes et Démocrates pour faire barrage et gagner comme au Soudan

    13. riquou dit :

      A maloui: comme le Soudan…Merci pour la reference.Vos références ne sont certainement pas celle de tous les algeriens.Les intégristes ont montré ce dont ils étaient capables pendant une dizaine d’années… Merci l’Algerie a déjà donné !

  • BARKAT LE CORRUPU ET AVIS DES LECTEURS

    Il a tout raté depuis son arrivée : Saïd Barkat joue avec la santé des Algériens

    Poste par Sat jan 9th, 2010 categorie Algérie. Vous pouvez suivre les reponses via RSS 2.0. Vous pouvez commenter et trackbacker cet article Imprimer

    Grève illimitée des praticiens et des spécialistes, communication désastreuse autours de l’épidémie de grippe porcine, achat de vaccins contestés, avec retrait de certains lots, règlement de compte avec les récalcitrants de l’Institut Pasteur et campagne de vaccination boudée par les Algériens : Au secteur de la Santé, c’est la débandade. Saïd Barkat, ministre inamovible et omnipotent a transposé sa philosophie de la pomme de terre à un secteur avec lequel il ne faut pas jouer: la santé publique.

    Ce ministre, qui a réussi à nous politiser la patate, s’est retrouvé responsable de la santé de 35 millions d’Algériens. No Comment! D’abord, la campagne de vaccination contre la grippe porcine est déjà un flop. Ridicule dans sa gestion de la situation, le Département de Saïd Barkat a annihilé l’effet escompté de ses 20 millions de doses importées d’antiviral GSK. A peine quelques jours après le lancement de la campagne de vaccination, le bilan est pour le moins maigre: une mort suspecte, des lots de vaccins retirés, un personnel médical qui ne veut se faire vacciner et des centres désertés par les citoyens ciblés.

    Au même secteur de la Santé, la grève des praticiens et des spécialistes de la santé publique se poursuit. Les deux Syndicats engagés, le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) et le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) ont appelé, dans un communiqué, leurs adhérents à organiser des rassemblements de protestation devant les directions de la santé tous les mercredis en remettant la plate-forme des revendications.

    La « révision des statuts particuliers et du régime indemnitaire » figure dans la plate-forme des revendications. Le moins que l’on puisse dire est que la gestion de ce secteur névralgique est désastreuse. Ces problèmes viennent s’ajouter aux autres, désormais habituels pour le commun des Algériens comme la surcharge dans les hôpitaux, l’insalubrité ambiante et le lot de tracas que vous connaissez si bien. Les Algériens voudraient bien savoir qu’est ce qui a fait atterrir un ministre qui a eu du mal avec un tubercule dans un secteur comme la santé. Mystère!

    Diana Meftah

    Categories: Algérie
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    21 Reponses “Il a tout raté depuis son arrivée : Saïd Barkat joue avec la santé des Algériens”

    1. hamid dit :

      iwa l algerie est un stade ou tout le monde joue sauf elchaab meskine…quand on voit des clowns com hhc hamraoui habib chawki le voleur de pasteques d apres son copain de chambre fil université ,devenir ambassadeur en slovenie…que hadjar l homme ivre-mort depuis la nuit des temps (visionnez youtube de l equipe algerienne et ecoutez ce que crient les joueurs a son propos) etre ambassadeur en egypte…que messaoudi je sais plus quoi passer de son college ou elle etait enseignante de maths mediocre ,devienne ministre de la culture…ah ca me revient c mme khalida toumi divorcee…ya de quoi…que benbouzid reste ministre de l education (laquelle au juste) pendant + de 20ans juste parce que ses 2 soeurs sont mariees a 2 generaux …que le pooovre medelci represente les affaires etrangeres…que belkhadem un ex-agent des impots de tiaret preside aux destinees du FLN…on ne peut que se prendre la tete et hurler à la mort…
      et nous ,on continue a payer le kg de sucre a 100 DA ,les lentilles a 200DA/kg tout comme les oranges…tandis que les deputés et autres senateurs touchent + de 35 millions de cts…rohi yel blad rohi…
      et enfin le bensalah president du senat qui n’etait rien et qui se fait elire grace a douar cheklawa d’oran a qui il a promis monts et merveilles (fil rih evidemment) se deplacer a travers la planete pour distiller des betises…pourquoi un barkat ne passerait il pas min el batata ila saha…puisque nos responsables se soignent au val de grace a paris ou en suisse com le frere se sidi boutef nassaroho ALLAH…
      a d’autres…yel khawa…

    2. habib dit :

      Barakat !

    3. thirga dit :

      Erreur! Barkat n’a pas dit BARAKAT les caisses et les détournements. Il a bien débuté dans l’agriculture avec son copain Saadani du parlement.

    4. hamid dit :

      ah oui tu as raison…le cancre de la classe du parlement saadani …deja a voir son aspect physique on voit bien que la pegre est bien chez nous…ya latif hedou elness min jawna…mais ou sont passés les citoyens honorables du pays…mme khalida messaoudi faites connaitre aux jeunes qui etaient ZABANA…HAMIDA BENSENOUSSI..ALI LA POINTE…BOUZIANE EL QALHI..plutot que de nous ramener des poivrots d’egypte et d’ailleurs pour nous prendre nos milliards que DIEU nous a consentis grace a la rente petroliere+gaz+matieres premieres…

    5. habib dit :

      Si Je Devais Déduirez ! Cela Fait Au Moins 33000 Euros
      A chaqk Algérien .

    6. youba dit :

      Que dire alors du fameux décret ministériel interdisant aux familles des malades de leur amener de la nourriture. Le malade est aujourd’hui pris en otage dans le service où il est hospitalisé , contraint à manger une nourriture que les chiens battards la refuseront et bien entendus ce sont les pauvres agents de sécurité qui payent toute cette incohérence de la part des citoyens et aussi de la part de la « direction sans gouvernail ». En Algérie on place l’homme qu’il ne faut pas là où il faut. Pauvre Algérie. Pauvre nous.

    7. C est une revision de la moyenne d age de la totalite des ministres qu il faut d urgence faire avant que ca finisse par un track comme au bowling!!!!!!…..Au revoir

    8. arezki dit :

      Forcement ,à part le premier ministre qui est loin d’etre bete et illitré,mais pas libre de ses actes,les autres et surtout ce BARAKAT est un archi nul,pour quoi boutef gardec ces gens la je ne comprends pas ils ne sont pas du tout compatibles avec lui,meme si il y’a beaucoup à redire sur la gestion du pays et de ses ressopurces,mais le jackpot c’est BARKAT comme ministre j’en voudrai meme pas comme éboueur dans ma ville,rien qu’à voir sa tranche,ça on peut dire que c’est la nature qui ne l’a

    9. hamid dit :

      ALLAH YSSALEK BLADNA ECHABBA MIN HADOU LAGHWAL LI CHARBOU DAM CHOUHADAS…MZYA EL MOUT HAQUIQA OU ELKOL YAKHALSSOU

    10. arezki dit :

      Pardon pour la faute de frappe qui m’a empéché de finir ce que j’avais à dire:

      Forcement ,à part le premier ministre qui est loin d’etre bete et illitré,mais pas libre de ses actes,les autres et surtout ce BARAKAT est un archi nul,pour quoi boutef gardec ces gens la je ne comprends pas ils ne sont pas du tout compatibles avec lui,meme si il y’a beaucoup à redire sur la gestion du pays et de ses ressopurces,mais le jackpot c’est BARKAT comme ministre j’en voudrai meme pas comme éboueur dans ma ville,rien qu’à voir sa tranche,ça on peut dire que c’est la nature qui ne l’a pas gaté,mais sa tete ou son cerveau sont complètement défaillant voir nulles ,.
      Excusez moi mais je suis outré par le fait que boutef ai pris des énergumènes pareilles pour dirriger notre chère pays .
      SVP mr le président,bougez!faites quelques chose au moins faites semblant de remanier votre gouvernement,depuis 10 ans quand meme,pensez à l’après boutef que diront les algeriens,meme si vous aurez fait de belles choses pour l’algerie meme si vous aviez le temps de faire beaucoup beaucoup plus en 10 ans ;ne crachant pas sur la soupe le peut de temps qui vous reste pas à vivre car je ne suis pas dieu soubhanou pour décider de qui va vivre ou mourir,mais à diriger notre chère pays vous avez moyen de vous rattraper en bien faiteur pour ce pays qui va on ne sait ou?changez votre gouvernement avec votre experience et bien sur de honnetes et integres algeriens mais cette fois ci pas d’imbécile svp et vous verrez que nous serons tous avec et derrière vous monsieur le président.

    11. samy dit :

      j’ai travaillé dans les hopitaux à alger ce n’est pas seulement le systeme qui est inadapté pas la conscience professionnelle de l’algerien qui est malade.
      la secretaire qui regle d’abord ses affaires avt de demarrer son travail( les amis ,les voisins ,les connaissances des connaissance puis la racaille), le chef de service qui appel pour confier sa consultation pour subalterne (son eleve),la femme de menage ui choppe des produits ‘javel, savon etc;;) les assistants ui arrivent à 11H pour repartir à 11H30. tout le monde trouve son compte et bien la sante est gratuite et le malade n’a pas de valeur ,abondonné a lui meme ; de toute maniere il finira par mourire comme tout le monde .

    12. Rabi dit :

      Mr.Arezki, corrige tes commentaires ,pas de discrimination ni de racisme,ni de chita.Nous sommes en 2010 et tout le monde analyse et comprends,nous sommes tous des freres et de la meme famille.Tout ce qui est dans le pouvoir est responsable,sinon qu’il demissionne.Merci.

    13. Celtic dit :

      Nous Les Algeriens nous avons perdu notre dignité, en vas etre fouiller comme des cobaye plutot des rats dans les labots .les cobaye sont vendu dans les pets-shop au premier monde. notre seul probleme est l’Islam si y aura pas l’islam en algerie on vas tous mourir, on a oublier que nous somme nouris par les occidenteaux, quand on aura le pouvoir de ce faire nourir seul , et fabriquer nos besoins, on appliquera EL ISLAM en algerie pour le moment il faut payer les impots et avoir une transparance dans la politique d’un pouvoir qui voudera jamais quitter depuis 1954. un pays comme l’Egypt insult une nation ? comme un marocain a dit sur une video de ytube. les ALGERIENS ils en le NIF ,,, NIF KEBIR mais il sent pas. voila mes amis

    14. Badr El Dine dit :

      On a fais tout une histoire sur le vaccin et maintenant il es la personne ne veux se faire vaccine et les morts contenu pour vous pour arête ces mort il faut change de ministre c est le remède miracle

    15. Lyes oukane dit :

      Celtic tu es indecrotable . tu ecris  » …nous sommes nourris par les occidentaux … » . Si tu avais une once de jugeote et un minimum de connaissance de l’Algerie tu n’ecrirais pas autant d’aneries. Le Probleme en Algerie c’est qu’on achete tout et qu’on paye tout .Personne ne nous nourrit . Plus de 45 milliards $ de bouffe et de gadgets inutils sont depensés chaque année par nos voleurs pour calmer les intestins que nous sommes ( 35 millions d’habitants ) fait la division et tu comprendras qui nourrit l’autre .

    16. arezki dit :

      Réponse à mr rabi
      ou t’as vu une insulte qu’elle soit raciste ou d’une autre nature que ce soit,je n’ai insulté personne en nommant des imbéciles ça n’est pas insulter chère compatriote,pour quoi toujours vouloir tamiser le soleil sous pretexte qu’il est algerien comme nous tous,non je ne suis pas d’accord ce gars la ainsi que plein d’autres ministres que boutef nous a imposé ne sont pas qualifiés pour ces postes,citez moi un seul ministre intègre dans ce gouvernement,mais etre cancre et voleur ça mon chère rebi il n’y'a qu’en algerie que ça existe ,et puis je donne mon avis après tout il y’a un modérateur si je dis des bétises il aurai tout simplement supprimé mon commentaire,donc s’il te plait,laisse moi au moins ce droit que tes copains gouverneurs que tu défends nous ont enlevé le lendemain de la soit disant indépendance,je dis ce que je veux ce que je pense la cour d’algerie focus est ouverte à tous les algeriens qui souhaitent stipuler ou dire tout haut leur mécontentement,.
      Moi je vais te dire ce qu’il faut pour cette algerie meurtrie qui, si l’on fait rien ira droit vers,si on laisse tous ces gueux gaspiller et voler nos richesses!
      C’EST UNE REVOLUTION plus amplifiée que 1988 souviens toi octobre.
      merci

    17. redman dit :

      Salut tous le monde !
      Un peuple n’a que le gouvernement qu’il mérite !

    18. Rabi dit :

      To Mr.Arezki, Je m’excuse ,c’est en lisant une autre fois tes commentaires que j’ai compris ce que tu veux dire! mais moi je ne defend personne des responsables,au contraire j’ai dis qu’il demissionne en cas d’inaptitude de gestion.Merci de m’avoir saisi jentiment et je m’excuse aussi et bonne continuation et je suis pour la libertee’
      d’opinion,pour l’ouverture et pour la jeunesse.et la bonne justice.
      Merci staff du journal Algerie Focus.

    19. arezki dit :

      A RABI
      On est comme ça nous algeriens,on se précipite trop,mais il n’y'a pas de mal chère compatriote,nous sommes quand meme des gens civilisés,et donc salut et que vive l’algerie libre et indépendante inchallah

    20. mohamed dit :

      pour repondre a notre ami A RABI

      cherami ami si tu crois que les algeriens sont independants tu te trompes nous ne sommes ni civilises ni independants ni libres

    21. Voila pourquoi la rubrique commentaire concernant la greve des medecins est vide et restera vide!!!!!!!!!!!!….Au revoirgreve_ph_aaleb_572148410.jpg

  • LA MISERE D'UN PEUPLE OTAGE DE LA DICTATURE

    ici regardez.

    http://www.youtube.com/watch?v=L7_xHbmzzYg&feature=related

    http://www.youtube.com/watch?v=ilfQ0Oa_Wpg&NR=1

    http://www.youtube.com/watch?v=wI2bbcbOXLY&feature=related

    http://www.youtube.com/watch?v=YJhVWZJoU-A&feature=related

    http://www.youtube.com/watch?v=0ERkDTz67ek&feature=related 

    http://www.youtube.com/watch?v=23PKShE9esk&feature=related

    http://www.youtube.com/watch?v=M4liiNUtrrI

    http://www.youtube.com/watch?v=8TDW5aQECLA&feature=related

    http://www.youtube.com/watch?v=JbOfeRDdZrk&feature=related

    http://www.youtube.com/watch?v=nGhwdW9M2Kk&feature=relatedindex.jpeg

    http://www.youtube.com/watch?v=mteeQRYCnQQ&feature=related .corrution daewoo en algerie

    http://www.youtube.com/user/hchicha blog de hchicha tres bon new sur l'algerie d'aujourdui

  • Bouteflika en retrait et silencieux

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    Bouteflika en retrait et silencieux

     

    Sous le ciel d’Algérie, les scandales s’amoncellent. Et pendant que s’allonge cette chronique du scabreux, le chef de l’Etat, premier magistrat du pays, ne juge pas nécessaire, ou sinon opportun, de s’exprimer.
    Sofiane Aït-Iflis - Alger (Le Soir) - Faut-il chercher quelques éloquences dans ce silence ? Ailleurs, sous d’autres cieux, l’ampleur des scandales révélés aurait immanquablement incité à la réaction des plus hautes autorités politiques. Car, ces grosses affaires de «tchipa» et de détournements sont loin d’être des faits divers sur lesquels il n’importe pas de s’attarder. Outre les préjudices incalculables qu’elles occasionnent à l’économie nationale, elles posent, en filigrane, le problème de la qualité de la gouvernance. C’est aussi à l’aune de la probité économique que se jauge la bonne gouvernance. Le président Bouteflika, qui, dans le discours, passe pour être le chantre de la lutte contre la corruption, devait ressentir l’éclatement au grand jour des scandales successifs comme autant d’invitation à l’expression publique. A plus forte raison, lorsque l’on n’ignore pas que sur les grands projets qu’il a lui-même définis et mis sur la rampe de lancement que ces scandales se sont greffés, à l’instar du chantier de l’autoroute Est-Ouest. Il est vrai que la justice s’en est saisie de ces lourds dossiers et les instruit mais cela n’empêche pas la réaction politique officielle face à cette germination de la rapine. Que le Premier ministre Ahmed Ouyahia estime que les responsabilités politiques restent non engagées tant que la justice n’aura pas statué sur la culpabilité des mis en cause dans ces affaires qui meublent l’actualité nationale n’y change rien. La remarque à propos du silence du président vaut toujours d’être faite. Comme il importe aussi de relever que le chef de l’Etat ne met plus le même entrain qu’auparavant à sortir sur le terrain. Il ne s’affiche plus dans la même disponibilité à enchaîner comme autrefois des visites de travail et d’inspection. Des visites, on s’en souvient, qui lui faisaient sillonner le territoire national, d’est en ouest et du nord au sud. C’est à le croire lassé de telles pérégrinations. A moins qu’il ne jugerait pas utile d’en accomplir alors que nulle échéance électorale ne le bouscule. La dernière visite d’inspection que le président Bouteflika a effectuée, c’était au début novembre 2009 à Sétif où il avait inauguré officiellement l’année universitaire et, à l’occasion, inspecté quelques chantiers. Depuis, il est vrai, il y a eu la fièvre du football avec les deux expéditions des Verts au Caire et à Khartoum face au frère-ennemi égyptien. Le président de la République s’est impliqué dans la gestion directe, notamment de l’expédition de Khartoum où il ordonna les facilitations que l’on sait pour le déplacement des milliers de supporters. Cependant, il a fallu attendre le retour victorieux des Verts d’Omdourman pour le voir accomplir une activité publique, soit organiser une réception en l’honneur des joueurs et du staff technique. Sinon, on lui lira quelques communiqués comme celui dans lequel il informait que l’Etat prenait en charge les soins et séjours médicaux du gardien de l’équipe nationale Lounès Gaouaoui qui s’est fait opérer d’une appendicite en France, au début de la CAN. Il a eu aussi à présider, au moment où tous les regards étaient braqués sur le safari des Verts en Angola, la cérémonie de signature de la loi de finances 2010. En revanche, il a manqué d’être assidu quant à réunir le Conseil des ministres. Par ailleurs, il ne consentira aucun propos, ni aucune ligne à propos des scandales qui agitent la sphère économique. Ceci alors qu’il s’apprête à lancer son nouveau plan quinquennal doté d’une enveloppe de 150 milliards de dollars.
    S. A. I.

     

     

  • PROJET D’AGENCE GOUVERNEMENTALE DE LUTTE CONTRE LA CORRUPTION

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    PROJET D’AGENCE GOUVERNEMENTALE DE LUTTE CONTRE LA CORRUPTION
    Créée en 2006, non installée depuis et supprimée en… 2010

     

    Finalement, «l’organe national de prévention et de lutte contre la corruption» — tel que prévu par la loi n°06-01 du 20 février 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption — ne verra pas le jour. 4 années d’attente, 4 années de retard et puis plus rien. Le chef de l’Etat en a décidé ainsi, qu’importe si c’est une disposition législative, votée par le Parlement, et qu’une simple directive présidentielle vient d’effacer. Ce qu’a confirmé le Premier ministre le 3 février 2010 : la mise en place d’un observatoire de lutte contre la corruption avant la fin du mois de mars prochain, à mission préventive, et la création prochaine «d’une instance de lutte contre la corruption avec un pouvoir répressif». Exit donc «l’organe national de prévention et de lutte contre la corruption». Le pouvoir aurait pu y mettre les formes, s’expliquer davantage et annoncer une révision de la loi n°06-01 du 20 février 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption, révision qui comprendrait notamment un éclatement de «l’organe» en deux entités, l’une de prévention, l’autre de répression. Mais en fait, tout ça n’est que fuite en avant, nouvelle diversion, sursis supplémentaire et fausses solutions à de vrais problèmes. Retour en arrière de 1996 à 2010.

    L’Agence gouvernementale contre la corruption est en attente d’installation depuis la parution de la loi 06/01 du 20 février 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption, qui en a prévu la création : un retard de 4 ans et toujours pas d’installation ! Un des textes d’application de cette loi est le décret présidentiel du 22 novembre 2006 qui fixe la composition, l’organisation et les modalités de fonctionnement de cet organe ; mais là aussi, plus rien depuis. Cet énorme retard dans l’installation effective est l’absence de volonté politique de lutter contre la corruption, absence de plus en plus manifeste et qui n’est plus à confirmer. Les pouvoirs publics démontrent tous les jours que c’est leur choix. Parmi les raisons de la non-installation de cet organe pourrait figurer le désaccord sur le choix de ses 7 membres permanents dont son président. Chaque «puissant» du moment voudrait placer son homme pour mieux contrôler cet organe et ne pas en être «victime»… Qu'est-ce qui empêchait jusque-là le chef de l'Etat de nommer les membres de l'agence gouvernementale de lutte contre la corruption ? L'installation effective de cette agence était tributaire de ces nominations. Visiblement, il ne semble pas y avoir de consensus au sommet de l'Etat pour le choix de ceux qui devaient animer cette agence. Il est vrai que trouver des commis de l’Etat incorruptibles est une tâche presque impossible, pour peu que le gouvernement veuille se donner la peine d’en chercher. «Le pouvoir absolu, corrompt absolument» (Montaigne). Par contre, les commis du pouvoir au sein de l’Exécutif actuel — malléables et corvéables à merci — ne sont pas difficiles à dénicher. 4 ans de retard déjà, jour pour jour, sans que l’agence ait démarré, c’est énorme, alors que la grande corruption continue de faire des ravages au sein même des institutions de l’Etat. Pourquoi le gouvernement n’a cessé de retarder l’installation de cette agence ? Pour la petite histoire, nous avions posé la question au chef de la délégation algérienne — l’ambassadeur d’Algérie en Indonésie — à la 2e Conférence des Etats-parties de la Convention des Nations unies contre la corruption qui s’était tenue à Bali du 28 janvier au 1er février 2008. Sa réponse nous avait laissé pantois : «Le gouvernement algérien a d’autres priorités » ! 2 années plus tard, ce n’est toujours pas la priorité, à telle enseigne que le pouvoir peut même se permettre de la supprimer : une agence mort-née. Qui au sein du pouvoir s’est opposé à la mise en place de cette agence ? Qui en voulait ? Personne. Certains courants au niveau du pouvoir craignaient que l’Exécutif se serve de cet organe pour des règlements de compte uniquement, à l’image de ce que fut la Cour des comptes à sa création en mars 1980, il y a 30 ans de cela. Pas de volonté politique de lutter contre la corruption, pas de consensus pour mettre en application la loi et les textes d’application qui en découlent. Les décrets d’application de la loi du 20 février 2006 relative à la prévention et la lutte contre la corruption ont été signés le 22 novembre 2006 (publiés au Journal officiel le même jour). Parmi ces textes, il y a le décret présidentiel portant création de l'agence gouvernementale de prévention et de lutte contre la corruption.
    Que s’est-il passé au sommet de l'Etat et qui a retardé cette installation ?

    Et pourtant, au début de l'été 2007, lors du Sommet du Nepad consacré notamment au MAEP (Mécanisme africain d'évaluation par les pairs), les officiels algériens tant dans leurs discours que dans leurs rapports avaient fait croire que cette agence était effective et qu'elle activait ! Après avoir dissous en 2000 l’Observatoire national de surveillance et de prévention de la corruption (ONSPC), le chef de l’Etat se ravisait en 2005, à la lumière de la ratification par l’Algérie de la Convention des Nations unies de 2003 contre la corruption, en évoquant de nouveau — à travers la loi contre la corruption du 20 février 2006 — la création d’un organisme spécialisé, une sorte d’agence qui piloterait la lutte gouvernementale contre la corruption. Pour rappel, en mars 1996 — il y a 14 ans —, reprenant une promesse du programme électoral du chef de l’Etat de l’époque, le gouvernement annonça l’installation d’un organisme chargé de la prévention de la corruption. Cette initiative était déjà révélatrice à la fois de l’ampleur de la corruption en Algérie et de l’échec, voire de l’inertie de la justice, notamment dans la lutte contre la corruption.
    Dans l'ombre douillette du pouvoir

    En juillet 1996, l’ONSPC fut créé par décret du président Zeroual. Son rapport annuel ne fut jamais rendu public : le décret de création de l’observatoire ne le prévoyait pas. Placé sous la tutelle directe du chef du gouvernement, Ouyahia à l’époque, cet organisme, un de plus (un de trop), devait rester confiné dans l’ombre douillette du pouvoir et ne fera plus du tout parler de lui jusqu’à sa dissolution le 12 mai 2000 au même titre que d’autres institutions consultatives, sous prétexte que ces «excroissances de l’Etat, outre leur inutilité et la dilution des responsabilités qu’elles entraînent, se traduisent par des ponctions injustifiées sur les ressources publiques», ainsi que le déclara officiellement l’actuel chef de l’Etat. En ce début de l’année 2010, nous nous retrouvons dans la même situation avec la création de «l’organe de prévention et de lutte contre la corruption» prévu dans la loi citée plus haut : annoncé comme étant «une autorité administrative indépendante», il est néanmoins placé sous la tutelle du président de la République ; son rapport annuel n’est pas rendu public non plus, comme du temps de l’ONSPC ; et sa composition, son organisation et les modalités de son fonctionnement seront définis par voie réglementaire (décret du 22 novembre 2006).
    Un organe indépendant ou un instrument de chantage ?

    Ce que dit cette loi : «L’organe de prévention et de lutte contre la corruption est chargé, notamment, de proposer une politique globale de prévention de la corruption consacrant les principes d’Etat de droit et reflétant l’intégrité, la transparence ainsi que la responsabilité dans la gestion des affaires publiques et des biens publics ; de dispenser des conseils pour la prévention de la corruption à toute personne ou organisme public ou privé et recommander des mesures, notamment d’ordre législatif et réglementaire, de prévention de la corruption ainsi que de coopérer avec les secteurs concernés, public et privé, dans l’élaboration des règles de déontologie ; d’élaborer un processus permettant l’éducation et la sensibilisation des citoyens sur les effets néfastes de la corruption ; de collecter, centraliser et exploiter toute information qui peut servir à détecter et à prévenir les actes de corruption notamment, rechercher dans la législation les règlements, les procédures et les pratiques administratives les facteurs de corruption afin de recommander des réformes visant à les éliminer (…) ; de recueillir, périodiquement, et sous réserve de l’article 6, les déclarations légales de patrimoine des agents publics, d’examiner et d’exploiter les informations qu’elles contiennent et de veiller à leur conservation ; de recourir au ministère public en vue de rassembler les preuves et de faire procéder à des enquêtes sur des faits de corruption ». Ambitieux programme pour cette agence qui ne verra jamais le jour !
    Cachez-moi cet «organe» !
    L’affirmation de l’indépendance de cette agence est contredite dans le même texte, d’une part, par sa mise sous tutelle du président de la République, et d’autre part, par la relation de dépendance vis-à-vis du ministère de la Justice : l’article 22 oblige cet «organe» à soumettre à ce ministère les dossiers de corruption éventuelle à soumettre aux tribunaux ! Alors que, pour rappel, dans les textes de feu ONSPC, cette contrainte de passer par le ministère de la Justice pour saisir les tribunaux n’existait pas. Même le rapport annuel de cet «organe» qui est remis au président de la République n’est pas rendu public : la transparence et l’information du public ne sont pas des préoccupations pour les auteurs de cette loi. Par ailleurs, les Algériens ne pourront pas directement s’adresser aux responsables de cet «organe », contrairement à une disposition de la Convention des Nations unies qui encourage fortement cette relation directe des citoyens avec l’agence de lutte contre la corruption. Ces dispositions sont très éloignées de ce que prévoit la Convention des Nations unies de 2003 contre la corruption, notamment dans son article 6 : «Chaque Etat-partie prend des mesures appropriées pour veiller à ce que les organes de prévention de la corruption compétents mentionnés dans la présente convention soient connus du public et fait en sorte qu’ils soient accessibles, lorsqu’il y a lieu, pour que tout fait susceptible d’être considéré comme constituant une infraction établie conformément à la présente convention puisse leur être signalé, y compris sous le couvert de l’anonymat.» L'indépendance de ces agences par rapport à l'exécutif est aussi réaffirmée par la Convention africaine de lutte contre la corruption, ratifiée par l’Algérie, dans son article 5, «mettre en place, rendre opérationnelles et renforcer des autorités ou agences nationales indépendantes chargées de lutter contre la corruption ». Le pouvoir a choisi de ne pas installer cette agence, 4 années après l’avoir créée dans la loi : c’est peut-être mieux ainsi, car elle n’aurait eu aucune indépendance et aurait eu très peu de marge de manœuvre. Le pouvoir modifiera la loi du 20 février 2006, ce qui nécessitera quelques longs mois, un nouveau sursis, un de plus, en attendant des jours moins éclaboussés par les scandales de grande corruption et un peu de répit…
    Djilali Hadjadj

     

    Pratiquer des brèches dans le mur bétonné du silence
    La lutte contre la corruption est avant tout politique. Information, transparence, contrôle, réforme, participation populaire, citoyenneté sont les maîtres- mots d'une avancée nécessaire qui se déclinerait en libertés à conquérir, en responsabilités à prendre, en ouvertures du pouvoir à d'autres secteurs de la société. Il faudrait pratiquer des brèches dans le mur bétonné du silence, redéfinir la loi pour ramener les institutions près du peuple, casser les monopoles politiques, militaires et économiques pour donner à cette société la possibilité de se battre pour elle-même et de devenir une société de citoyens et enfin, déstructurer les réseaux de la corruption, mais la justice est complètement inféodée au pouvoir. Depuis plusieurs années maintenant, les pouvoirs publics et ses officines en tous genres se distinguent par une répression tous azimuts à l'encontre des associations et des syndicats autonomes, contre les éditeurs de presse et les journalistes indépendants, contre l'opposition, contre les populations qui se révoltent à juste titre contre toutes sortes d'injustices. Les libertés s'amenuisent de plus en plus, et le pouvoir ne recule devant rien pour arriver à ses fins. Même le très peu reluisant réseau Internet – coûteux pour les usagers et très difficile d'accès – n'échappera pas à cette répression et à ces interdictions : il sera encore beaucoup plus contrôlé et muselé par le pouvoir ! La loi de 1990 sur les associations – positive au demeurant –, non respectée et violée depuis par tous les gouvernements qui se sont succédés, n'échappera pas aux pratiques scélérates du pouvoir : l'Exécutif est en train de lui substituer une loi liberticide pilotée par ses «polices politiques». Le fossé se creuse de plus en plus entre le pouvoir et l'écrasante majorité des Algériens qui semble décidée à prendre en charge son destin. Les conditions d'un sursaut pour arrêter le pillage et faire cesser toutes les violences sont-elles réunies ? La société dans son ensemble a-t-elle suffisamment conscience de l'ampleur de la corruption qui s'apparente à une mise à sac du pays, hypothéquant la perspective de développement ? L'avenir nous le dira.
    D. H.

     

     

  • LA GREVE CONTINUE

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    Actualités : PRATICIENS DE SANTÉ PUBLIQUE
    Pas d’épilogue pour l’action de protestation

     

    L’action de protestation, initiée par des syndicats des praticiens de santé publique depuis plus de deux mois, n’a pas encore connu son épilogue, de solution.
    Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) - «Nous maintenons un service minimum mais c’est tout le système de la santé publique qui fonctionne en service minimum depuis des années.» Une déclaration certes cynique du Dr Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP), contacté hier, mais qui exprime, cependant, la désillusion des médecins. Pour autant, le mouvement affiche une «forte détermination» à remédier aux carences de ce système dans l’intérêt des malades et pour la préservation du système public de santé. C’est cette détermination qui sous-tend justement l’action de protestation lancée depuis presque six semaines par les spécialistes de santé publique, une grève ouverte avec le maintien du service minimum. Et une grève ouverte que ce syndicat entend poursuivre, un sit-in étant prévu, mercredi prochain, devant le siège du ministère de la Santé, outre des rassemblements dans les autres grandes villes du pays. Et ce d’autant que les revendications socioprofessionnelles, liées notamment au statut particulier, ne sont pas satisfaites et que les pouvoirs publics affichent un manque de réalisme, du «mépris» et se montrent assez parcimonieux visà- vis des médecins. Dans cet ordre d’idées, le chef de file du SNPSSP a dénoncé les «insultes» que le Premier ministre a proférées récemment, voire son refus à lui et au groupe parlementaire de son parti (le RND) de recevoir et d’écouter les praticiens, a contrario des autres formations politiques. Cette position, le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), qui a initié une action de protestation depuis deux mois et demi, la partage également. Selon le porte-parole du SNPSP, le Dr Merabet, les raisons «objectives» qui ont motivé la protesta sont toujours là. Car les pouvoirs publics encouragent le pourrissement de la situation en ne satisfaisant pas aux revendications, en favorisant un «dialogue de sourds» et une polémique à «des fins que nous condamnons», dira le Dr Merabet. L’occasion pour le porte-parole des praticiens généralistes de déplorer la gestion «ambivalente» et les arrière-pensées de la tutelle. Car au lieu d’organiser des réunions de conciliation, comme prévu par la législation des conflits de travail, et d’engager un dialogue de fond, le ministère de la Santé use plutôt de manœuvres dilatoires et tente d’imposer son point de vue sur le régime indemnitaire. En d’autres termes, l’action de protestation des syndicats de la santé publique ne trouve pas encore de motifs d’apaisement, d’épilogue.
    C. B.

     

     

  • Départ de 2000 médecins vers l’Hexagone depuis 2008

    AUCUNE MESURE N’A ETE PRISE PAR LES POUVOIRS PUBLICS POUR LES DISSUADER
    Départ de 2000 médecins vers l’Hexagone depuis 2008

    El Khabar, 6 février 2010

    Plus de 5000 médecins algériens exercent actuellement dans les hôpitaux français, dont 2000 ont quitté le pays pendant les deux dernières années. Une situation qui requiert l’intervention immédiate des pouvoirs publics, afin de mettre fin à la « fuite de cerveaux ».
    Selon les derniers statistiques fournies par le Conseil de l’ordre des médecins algériens, le nombre des médecins algériens exerçant en France, est passé de 3000 à 5000 médecins, juste pour les deux dernières années. Le départ des médecins, à la recherche de meilleures conditions de vie, pourrait avoir des retombées désastreuses sur le trésor public, puisque leur formation nécessite des investissements énormes de la part de l’Etat, sans qu’elle puisse, en contre partie, bénéficier de leurs compétences.

    A cet égard, le président du conseil national de l’ordre des médecins, M. Bekat Berkani, a estimé que les médecins qui ont quitté le pays pour aller s’installer à l’étranger sont les meilleurs dans leurs spécialités, puisque les pays occidentaux n’admettent que les bons médecins. Le phénomène de la « fuite » de médecins algériens, ajoute-il, a atteint des niveaux alarmants, indiquant que ceux qui sont en cours de formation, se préparent eux aussi à rejoindre leurs compatriotes déjà installés à l’étranger.

    Selon M. Begat, la France la première destination de nos médecins, suivie par le Canada, puis les autres pays, à l’instar des Etats Unies, la Suisse, la Belgique et autres. Il s’agit d’un sabotage organisé contre notre médecine, martèle-t-il, toute en responsabilisant les pouvoirs publics, qui restent toujours indifférent vis-à-vis ce phénomène.

    Ils ont quitté l’Algérie pour diverses raisons. La plupart ont été forcé de quitter le pays, à cause du manque flagrant des motivations et des privilèges sociaux, à l’exemple d’une rémunération digne de leur rang social et leurs compétences. C’est d’ailleurs, la raison principale qui pousse les syndicats de médecines de mener des grèves, depuis quelques mois.

    En effet, si l’on compare les salaires de médecins algériens et ceux perçus par leurs homologues tunisiens et marocains, on constatera les salaires de nos médecins ont inférieurs. Selon M. Begat, qui a dénoncé la signature de contrats avec des médecins étrangers, notamment des cubains, chargés d’effecteur des interventions chirurgicales contre  des sommes faramineuses, au moment où nos compétences sont « bradées » pour d’autres pays.



    06-02-2010

  • Le spectre d'une année blanche 2010

    Education: Le spectre d'une année blanche par Moufida R., Le Quotidien d'Oran, 7 février 2010 Le Cnapest, l'un des principaux syndicats qui négocient avec la tutelle; suite à la grève de 21 jours, au mois de novembre dernier annonce, dans un communiqué qui nous est parvenu, le retour à la grève et ce, avant le 25 du mois en cours. Nouar Larbi, le coordinateur du Cnapest explique ce retour à la protestation et indique qu' «après une attente de près de deux mois de la date du transfert du régime indemnitaire à la commission ad hoc et après le retard enregistré pour la prise en charge effective des dossiers des oeuvres sociales, de la médecine du travail et devant la dégradation flagrante du pouvoir d'achat de l'éducateur, en général, et du Pest (professeur d'enseignement secondaire et technique) en particulier, le conseil national du Cnapest, tenu les 5 et 6 février en cours, réuni en session extraordinaire à Alger et en présence des représentants des 43 wilayas et suite au PV, aux assemblées générales ayant proposé le dégel de la grève d'une semaine reconductible en plus d'actions d'accompagnement et après délibération, il a été retenu le retour à la grève d'une semaine reconductible et ce, avant le 25 février, après que l'Unpef ait tenu son conseil national les 13 et 14 du mois en cours». Le responsable syndical ajoute qu'il a été convenu de recourir au «boycott des devoirs et compositions du deuxième trimestre, le gel des activités des professeurs responsables de matières et classes jusqu'au règlement du dossier financier par la tutelle». Le document précise qu'il «réitère sa revendication du départ à la retraire après 25 ans de service effectif et refuse toute remise en cause de la retraite anticipée et appelle «le ministère à appliquer le PV d'accord du 25 décembre 2008, notamment, dans l'exécution des dispositions relatives aux ingénieurs PTLT». Nouar Larbi lance «une mise en garde de la tutelle contre toute manoeuvre de remise en cause des revendications aux trois dossiers (régime indemnitaire, ouvres sociales et médecine du travail)». Tout en appelant à la vigilance et la mobilisation, le responsable syndical insiste sur «le maintien de la coordination avec l'Unpef». Contacté hier, Boudiba, le chargé de la communication a souligné le fait que «la base ne croit plus aux promesses du ministère qui continue à tergiverser dans la prise en charge effective des revendications des travailleurs de l'Education. Pratiquement, les trois dossiers sont prêts mais la tutelle refuse de libérer les rapports. On veut du concret. Nous avons fait preuve de bonne volonté mais nous attendons un retour». Le Cnapest, comme l'Unpef ont, tous deux, fait partie des trois commissions installées après la grève de 21 jours de novembre dernier devant plancher sur les trois dossiers suscités. D'autres syndicats ont, également, appelé, à l'exemple du Snapest, au débrayage durant le mois en cours. Il semble qu'aujourd'hui le secteur de l'Education est en face d'un véritable blocus qui fait planer, à nouveau, le spectre d'une année blanche.

  • La justice n’arrive pas à s’autosaisir : Les scandales restent impunis en Algérie

    La justice n’arrive pas à s’autosaisir : Les scandales restent impunis en Algérie El Watan, 1er novembre 2009 Le ministère public qui représente la société et applique la loi est obligé d’agir immédiatement l Il doit ouvrir une enquête dans le contenu de la dénonciation, conformément aux articles 33 et 36 du code de procédure pénale. Le 20 août 2009, à l’occasion de la commémoration de la Journée du chahid à Béjaïa, Abdelaziz Belkhadem, représentant personnel du président de la République, avait lu une lettre où ce dernier s’est engagé une énième fois à faire la guerre à ceux qui dilapident les deniers publics. Ce discours tombait pile au moment de la publication d’articles de presse révélant des scandales de corruption et impliquant de hautes personnalités, de surcroît amis de Bouteflika. On savait déjà Saïd Barkat et Ammar Saïdani impliqués jusqu’au cou. Mais c’est la position de Bouteflika qui intrigue et choque en ce qu’elle constitue un point d’orgue résonnant à la symphonie bruyante de l’impunité à l’algérienne. Les faits révélés par notre confrère El Khabar Al ousboui dans ses numéros 547 et 548 des deux dernières semaines du mois d’août, sont venus meubler une actualité estivale déjà riche en matière de révélations trahissant des signes de luttes au sommet du pouvoir entre factions adverses. S’agit-il d’un nouvel épisode dans le jeu d’équilibre entre clans ? Notre souci n’est pas d’apporter des éléments de réponse à cette question, mais il s’agit de tenter un éclairage sur l’impunité comme mode de gouvernance adopté depuis la théâtrale affaire Khalifa. Les déballages ont pris pour cibles de gros poissons. Des personnalités de haut rang, assumant des charges au sein de l’Etat et surtout ayant des liens étroits avec Bouteflika. Saïdani est en effet l’ex-président de l’APN (3e homme de l’Etat), membre de la commission exécutive du FLN, et ex-président des bruyants comités de soutien de Bouteflika. Quant à Barkat, ce disciple d’Hippocrate est devenu un intouchable du gouvernement, resté près d’une décade à l’abri de tous les remaniements, nonobstant sa gestion désastreuse du secteur de l’Agriculture dont il était le premier responsable. Dans les faits, les deux affaires sont en plus liées. Selon le premier article de l’hebdomadaire arabophone, le DRS (Département de renseignement et de sécurité) relevant de l’ANP et conduit par l’inamovible Mohamed Mediene (dit Toufik), a eu des renseignements sur le détournement de quelque 450 millions de centimes qu’aurait effectué Amar Saïdani à travers la société El Karama qu’il possède en usant d’un prête-nom. Après enquête, les résultats ont révélé que le trou creusé dans les deniers publics était beaucoup plus important et s’élève à environ 30 milliards de dinars (3000 milliards de centimes), soit l’équivalent de 300 millions d’euros. Pour incompétence et détournement : une promotion ! Des signes ostentatoires de richesse sont vite apparus chez lui : acquisition d’une villa somptueuse à Hydra, des biens immobiliers à l’étranger, notamment 4 villas et appartements en Espagne, des biens à Londres et un appartement de haut standing dans un quartier huppé à Paris d’une valeur de 6 millions de dollars. L’ex-militant de la kasma de Oued Souf n’est pas du genre discret. Il est vrai que le deuxième mandat du Président a encouragé les certitudes du premier cercle de sa clientèle et même au-delà. Le rapport du DRS sera, comme il se doit, transmis à Bouteflika. Ce qui peut être perçu aussi comme une façon de jeter la balle dans son camp et l’acculer devant l’opinion publique. Les effets sont immédiats : devant le risque d’un hyper scandale aux conséquences fâcheuses sur le rapport de force entre Bouteflika et ses associés au pouvoir, Saïdani est sacrifié. Il sera donc écarté de la tête du Parlement et empêché de briguer un autre mandat en 2007. Saïdani pouvait-il détourner ces sommes colossales tout seul et sans complicités à un haut niveau ? Des personnes ayant un lien direct avec le programme de soutien agricole sont citées dans les rapports qui ont trait entre autres à la GCA (Générale des concessions agricoles) et dont El Watan s’est fait l’écho en 2007. Le lien avec Saïd Barkat et son ministère de l’Agriculture se trouve à ce niveau. Saïdani avait en effet un lien avec un certain Chelghoum, devenu, grâce à lui, directeur général de l’OAIC et ensuite secrétaire général du ministère de l’Agriculture, ainsi que le directeur du Fonds de soutien agricole, Fayçal Noureddine, qui croupit actuellement dans la prison de Laghouat. Durant le règne de Barkat, le ministère de l’Agriculture a été éclaboussé par plusieurs scandales, et pas des moindres, à commencer par celui du matériel acheté en Espagne chez une société appartenant à José Maria Aznar, ex-Premier ministre ibérique. Malgré son rang modeste sur le marché, cette société a bénéficié d’une commande de 150 millions de dollars et sans soumission comme l’exige le code des marchés publics. Pis, le matériel livré se révélera de mauvaise qualité. Barkat est cité aussi dans l’affaire de location d’avions de lutte contre les criquets. Le ministère a loué en 2006 une trentaine d’avions à raison de 36 000 euros/jour. Plusieurs de ces appareils se révéleront défectueux et resteront cloués sur le tarmac. Pourtant, ils n’ont pas été renvoyés au prestataire et trois parmi eux seront même gardés en réserve trois mois durant. Des rapports liés à ces affaires sont entre les mains de Bouteflika qui n’ignorait rien des agissements de son ministre, mais au lieu d’être renvoyé, Barkat a fini par être promu ministre de la Santé ! Un petit pas pour l’homme, un désastre pour les Algériens. C’est vrai que lui, du moins, s’attendait à plus, quelque chose comme le fauteuil de Premier ministre par exemple. Chez l’opinion publique, le scandale ne passe pas inaperçu et l’effet est profond. Le rang des personnes impliquées et la gravité des accusations amplifient le scandale. Mais quel scandale ? Est-ce le fait qu’ils ont été pris la main dans le sac ou bien celui d’avoir été lavés de leurs crimes ? Le serment trahi Le silence a été la seule réponse du pouvoir. Gêne ou mépris ? On ne sait pas. La tempête est passée sans susciter la moindre réaction ni de la part des impliqués, ni du gouvernement ni celle du FLN, parti où les deux hommes assument de hautes responsabilités. « Qui ne dit mot consent », affirme le sens commun. La logique du palais fonctionne autrement, les voix de la politique algérienne sont impénétrables ! Par-dessus tout, c’est la position de Bouteflika qui déçoit le plus : le président s’est contenté en effet d’une sanction politique à l’égard de Saïdani, ce qui ne veut rien dire pour la loi, d’autant plus que la sanction ne correspond pas aux crimes. Il a, en outre, maintenu envers et contre tous Barkat au sein de l’Exécutif, trahissant ses propres engagements. Dans son intervention en Conseil des ministres, tenu le 13 avril 2005, le Président a souligné l’importance de ce texte (avant-projet de loi anti-corruption) pour la consolidation de « la bonne gouvernance et à la réhabilitation de l’Etat de droit », dira-t-il. Il a aussi lancé un avertissement à l’encontre de « ceux qui, tirant profit de la situation de laxisme qui a caractérisé la gestion de certains secteurs d’activités économiques et sociales, nourrissent le sentiment que la corruption est le fait de puissants intouchables dans le seul but de préparer le lit à la généralisation et à la banalisation de ce phénomène et couvrir ainsi leur inertie ou, pis encore, leurs déviances ». Entre la parole et l’acte, la contradiction est sidérante. La position de Bouteflika et sa manière d’agir sont contraires aux lois de la République et à la Constitution. Faut-il rappeler le serment qu’il a prononcé lors de son investiture devant le peuple et en présence de toutes les hautes instances de la Nation conformément à l’article 76 de la Constitution. Dans ce serment, il s’est engagé à défendre la Constitution et respecter les institutions de la République et ses lois. En tant que premier chef de l’Exécutif, il se devait de remettre les rapports du DRS entre les mains de la justice conformément à l’article 32 du code de procédure pénale : « Toute autorité, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit, est tenu d’en donner avis sans délai au ministère public et de lui transmettre tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs ». Voilà deux ans qu’il ne cesse de recevoir des rapports accablant ces personnages, et il persiste dans la sanction politique quand il ne fait pas dans la protection. Déclin de la loi Fin 2006, Bouguerra Soltani (à l’époque ministre du gouvernement Belkhadem) avait fait parler de lui en affirmant avoir une liste de personnalités impliquées dans des affaires de corruption et qu’il détenait des dossiers touchant des personnalités bénéficiant de l’immunité. Cela lui a valu les foudres de Bouteflika et une mise en quarantaine qui a failli l’emporter. Mais l’affaire a été ensuite noyée et renvoyée aux oubliettes, comme si le pouvoir ne voulait pas s’encombrer de nouveaux procès gênants. Quelle doit être l’issue dans une telle situation ? Du point de vue institutionnel, c’est le principe de séparation des pouvoirs, consacrée par la Constitution qui vole au secours de la République. A ce sujet, l’article 38 stipule : « Le pouvoir judiciaire est indépendant et s’exerce dans le cadre de la loi ». La publication par la presse de tels scandales est qualifiée juridiquement de dénonciation d’infraction. Le ministère public qui représente la société et applique la loi (sa raison d’être conformément à l’article 29 du code de procédure pénale) est obligé d’agir immédiatement et ouvrir une enquête dans le contenu de la dénonciation, conformément aux articles 33 et 36 du code de procédure pénale. Dans les affaires citées en exemple, ce sont les procureurs généraux territorialement compétents, soit : celui de la cour d’Alger, de Laghouat, Djelfa et Ouargla, là où une partie des faits a eu lieu, qui, les premiers, auraient dû intervenir. L’inaction de la justice devant des cas pareils de destruction des ressources de la Nation ne peut être apparentée qu’au déclin de la loi, ultime phase de décadence dans la conception juridique de l’Etat. Serait-on arrivé là si le garde-fou qu’est la déclaration du patrimoine était appliqué ? Serait-on arrivé là si on avait respecté les mécanismes de prévention et de lutte contre la corruption et laissé agir librement la Cour des comptes ? Pour des faits similaires, Achour Abderrahmane a été condamné à 18 ans de prison. Pourquoi lui et pas Saïdani qui, rappelons-le, n’a plus l’immunité parlementaire ? N’est-ce pas que « les citoyens sont égaux devant la loi, sans que puisse prévaloir aucune ? », tel que stipulé dans l’article 29 de la Constitution. N’est-ce pas que le premier magistrat du pays a insisté sur la nécessité, voire l’urgence de combattre ce fléau « de manière non sélective, quels qu’en soient ses auteurs » et que « la rigueur de la loi devra être égale pour tous ? » La vérité est qu’on a offert l’impunité à Saïdani. Pour lui, pour Barkat et des centaines, voire des milliers d’autres qui comme eux servent le système que Bouteflika a peur de fissurer irrémédiablement en cas de poursuites contre ses protégés. A la différence de la loi sur la réconciliation, pourtant critiquée comme consacrant l’impunité, ces affaires sont plus graves du fait que la position du premier magistrat du pays entrave la loi. La loi est l’essence de l’Etat, alors que l’impunité n’est pas en harmonie avec l’intérêt général, et sert les intérêts personnels et ceux de groupes. L’impunité est l’absence politique et juridique de l’Etat en tant qu’esprit. Ce nouveau fléau politique tétanise en plus la classe politique et les personnalités nationales demeurées aphones. Complicité ou fatalisme ? Qu’importe, si le résultat est le même et conduit à démoraliser tout un peuple aujourd’hui convaincu qu’aucun avenir n’est possible pour lui sur sa propre terre. Par Nouri N

  • Enquête sur les mystères du groupe de services algérien Khalifa Entreprises

    Enquête sur les mystères du groupe de services algérien Khalifa Entreprises Le Monde, 31 décembre 2002 Présent dans le transport aérien, la banque, les médicaments, la location automobile et les médias, l'empire dirigé par Rafik Khalifa est caractérisé par des opérations de communication tapageuses et des comptes opaques. Les interrogations que suscite l'origine de ses financements restent nombreuses. Blanchisseur de l'argent des généraux algériens, prête-nom d'intérêts occultes moyen-orientaux, cible des services secrets français ? Rafik Khalifa, président du groupe du même nom, alimente la controverse. Pourtant, aucune investigation judiciaire ou administrative n'a encore démontré, en France, que ses activités, dans les secteurs aérien, bancaire, pharmaceutique de la location automobile et des médias, cacheraient les maux dont on l'accuse. En revanche, selon les témoignages recueillis par Le Monde auprès de clients, de fournisseurs et de certains membres du groupe et auprès des services fiscaux, il semble exister un décalage entre son image de réussite et l'état réel de sa richesse. La direction de Khalifa, qui affirme employer plus de dix mille personnes, déclare un chiffre d'affaires de 850 millions d'euros sans fournir, pour autant, le détail de son résultat net. De plus, la relative opacité financière de ce groupe ne manque pas d'aggraver le climat de suspicion. Ce groupe algérien possède peu de capital et de fonds propres. Selon certains observateurs, il serait engagé dans une course incertaine soutenue par un flux financier généré par sa compagnie aérienne, Khalifa Airways. A en croire le groupe, il s'agirait, au contraire, d'une bonne optimisation des liquidités. L'origine de la fortune de M. Khalifa, âgé de 36 ans, dont la personnalité discrète tranche avec le caractère flamboyant qu'il donne à chaque étape de la vie de son entreprise, trouve son origine dans la distribution de médicaments en Algérie. En 1991, ce fils de la nomenklatura algérienne a profité de l'ouverture de ce marché pour accumuler un capital qui lui a permis, ensuite, d'investir dans le secteur aérien. A cette époque, le pays, en quasi-cessation de paiements, entrouvre son économie, à la demande du Fonds monétaire international. Le gouvernement choisit notamment de favoriser l'importation de médicaments en instaurant de faibles droits de douane pour leur achat à l'étranger. Dans le même temps, il taxe fortement les produits chimiques qui permettraient de les fabriquer en Algérie. Cela lui permet de monnayer l'attribution des licences d'importation en les conditionnant à la rétribution de partenaires algériens dans le cadre de programmes industriels quasi fictifs, ce qui décourage bon nombre d'entreprises étrangères. Le groupe Khalifa, grâce au soutien de hauts fonctionnaires du ministère de la santé algérien, dont l'un sera intégré à la tête de la banque Khalifa, obtient, lui, le droit de distribuer quinze médicaments. Disposant d'une filiale à Vitrolles, près de Marseille, il joue sur les deux tableaux et en tire profit pour s'arroger un quasi-monopole. Selon un ancien cadre du groupe, l'unité de Vitrolles, qui affichait en 1998-1999 un chiffre d'affaires de 275 000 euros et 45 700 euros de pertes, permettait à l'ensemble du système de gonfler ses profits en jouant sur les taux de change entre la France et l'Algérie. Le groupe affirme aujourd'hui que la branche médicaments ne génère plus qu'un chiffre d'affaires de 40 millions d'euros. STRATÉGIE CLIENTÉLISTE Khalifa disposait, dès lors, des bases pour mener une stratégie clientéliste en s'attachant des soutiens dans des milieux très divers. Ces derniers vont lui servir pour se lancer, en 1998-1999, dans les secteurs bancaire et aérien. Sollicitant des lignes d'exploitation, les représentants du groupe se présentent face aux autorités françaises en compagnie d'un député (UMP) français qui vante les mérites de cette jeune entreprise. Les collaborateurs du ministre des transports, agacés, apprendront plus tard que l'élu a été rémunéré pour cette intervention jugée inutile puisque le ministère a pour règle de recevoir toutes les compagnies aériennes. Cette maladresse n'empêchera pas Khalifa Airways de mettre en place ses liaisons dès l'année 1999-2000. La direction générale de l'aviation civile accordera les licences pour la province, mais n'honorera pas les demandes sur Paris. L'année suivante, le retrait d'Air Liberté et d'Air France sur l'Algérie ouvre la voie à Khalifa Airways. L'essentiel de sa flotte, une quarantaine d'appareils, dont dix-huit Airbus, est en location sous forme de leasing. Airbus se satisfait de ce partenariat. Jouant la carte Khalifa pour progresser sur le marché d'Afrique du Nord, le constructeur affirme ne pas s'interroger sur la solidité financière de Khalifa et sur le faible taux de remplissage de ses avions. Pour Airbus, le groupe Khalifa n'est qu'une "start-up" sur un marché porteur. Lors de sa création, mi-1998, Khalifa Bank a pour sa part garni ses rangs d'employés de la Banque d'Algérie. Mais sa croissance doit davantage aux lignes de crédit accordées par la Banque de développement local (BDL), dont l'un des responsables travaillera, plus tard, pour Khalifa Airways. Désireux d'acquérir un caractère notable en obtenant un agrément bancaire en France, le groupe a, en vain, mandaté le cabinet Ernst & Young. Le rachat d'une petite banque mutualiste allemande n'y changera rien. Seule la San Paolo a accepté de jouer le rôle de banque correspondante. Selon la Banque de France, les liens entre le groupe algérien et Dubaï et l'omniprésence de la banque algéro-saoudienne Al-Baraka auraient joué en sa défaveur. PEU DE FONDS PROPRES Enfin, symbole de sa stratégie de diversification dans des secteurs de services à faible investissement, le groupe Khalifa est apparu dans les médias, lors du lancement de KTV, mais aussi, dans le BTP, lors du rachat, le 26 septembre, d'une partie des activités du géant allemand, Holzmann. Limitée aux actifs situés à l'étranger, à l'exception des Etats-Unis, cette acquisition, comme l'espèrent certains de ses dirigeants, permettra de participer au projet du gouvernement algérien qui prévoit d'investir plusieurs milliards d'euros dans le BTP et les logements. Grâce à la structure Holzmann, Khalifa intégrerait ce programme qui nécessite peu de fonds propres - le client paye avant de recevoir les travaux - et dont les vrais opérateurs sont des sous-traitants. Ce mode de développement, sans capital, fortement rémunérateur, mais dont la survie dépend d'une marche en avant constante, ne laisse pas d'inquiéter les experts. Ainsi, lors de contacts récents, des membres du patronat algérien et leurs homologues du Medef ont évoqué le cas Khalifa en affirmant que ce groupe pourrait être, dans l'avenir, confronté à des difficultés financières en raison "d'investissements importants, de prêts à fort taux et d'une dette croissante". Le caractère mystérieux des contours financiers de cette entreprise a conduit le tribunal de commerce à radier des registres du commerce, le 11 septembre, le mandataire des filiales françaises du groupe. Selon le jugement, Djamel Guelimi aurait refusé de remplir ses obligations en termes de déclarations. Jacques Follorou ------------------------ Dans son pays, la fulgurante ascension de l'homme d'affaires ne suscite aucune polémique En Algérie, où près d'un tiers de la population est au chômage, les emplois offerts par le groupe constituent un véritable miracle. Il n'y a pas d'affaire Khalifa en Algérie. A l'inverse de la presse française, les journaux locaux n'évoquent que rarement la saga de Rafik Abdelmoumen Khalifa. Et lorsqu'ils se risquent à le faire, c'est systématiquement pour prendre la défense du magnat algérien. Jamais pour s'interroger sur l'origine des capitaux qui, en quelques années, lui ont permis de jeter les bases d'un groupe présent – souvent modestement – dans la banque, le transport aérien, le BTP et l'informatique... Ce manque de curiosité s'explique. Khalifa Airways a su faire de chaque ouverture de ligne internationale un événement apprécié des journalistes. Habitués à des salaires médiocres, ils sont logés pour l'occasion dans les meilleurs palaces et, lorsqu'ils retournent en Algérie, c'est munis d'un cadeau ou d'une enveloppe. Lors de l'inauguration de la ligne Alger-Dubaï, en avril 2001, c'est l'équivalent de plusieurs mois de salaires qu'ils auraient touché."On se bouscule pour couvrir l'inauguration des lignes de Khalifa", résume un journaliste de quotidien. Le mauvais exemple, si l'on peut dire, vient de plus haut. Des patrons de journaux, murmure-t-on à Alger, seraient rétribués par Khalifa pour le conseiller en matière de communication. D'autres lui sont redevables d'avoir embauché leur progéniture dans son groupe. C'est également le cas d'hommes politiques. Le golden boy algérien est discret mais sait soigner son image dans l'opinion publique. Qu'il s'agisse de transporter les artistes venus participer au Téléthon au profit des victimes des inondations de l'an 2000 à Bab El-Oued ou de faire découvrir le Sahara à des enfants orphelins, les avions de Khalifa Airways sont toujours disponibles. Aux Algérois, confrontés à une pénurie chronique d'eau potable, il a fait don de deux stations d'épuration. Et surtout il embauche, chose rare dans un pays où près d'un tiers de la population active est sans emploi. De là sans doute la conviction de certains Algériens qui voient dans les critiques essuyées en France par le milliardaire algérien un "complot des Marocains" pour torpiller le projet d'une télévision en langue arabe (Khalifa TV) installée à Paris mais pilotée par un Algérien... FAILLE DE LA LÉGISLATION Le voudrait-il, le meilleur limier aurait du mal à remonter la piste des financements de l'homme d'affaires algérien qui a su s'engouffrer dans une faille de la législation. Pour attirer les investisseurs étrangers dans une Algérie convertie au libéralisme, l'administration algérienne a inventé le statut d'entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée. Les avantages de la formule, conçue au départ pour les projets de petite taille, sont multiples : l'origine des fonds n'a pas à être fournie ; il n'y a ni conseil d'administration ni, plus généralement, d'organe de délibération ; et l'exonération d'impôts – valable de trois à cinq ans – tient le fisc à l'écart. Certes, en Algérie, le contrôle des changes reste en vigueur."Ça veut dire que la banque centrale, la Banque d'Algérie, contrôle et surveille tous les capitaux qui entrent et qui sortent du pays", note un ancien ministre du président Bouteflika. Et d'ajouter : "Elle dispose forcément d'informations sur l'origine des fonds de Khalifa." C'est sans doute vrai, mais la Banque et son autorité de tutelle se taisent, ajoutant aux rumeurs en cours. L'une des plus tenaces attribue la soudaine fortune de l'homme d'affaires algérien à son père, Laroussi Khalifa, l'un des fondateurs de la police politique du régime, encore très puissante aujourd'hui. Ambassadeur puis ministre avant d'être écarté du pouvoir à la fin des années soixante, et de diriger une officine de pharmacie, Laroussi Khalifa est décédé en 1988 "sans laisser de fortune", affirme celui qui fut l'un de ses proches. Pour d'autres, Khalifa ne ferait que recycler la fortune extorquée il y a vingt ans par des responsables algériens à l'"ami intime" du président Boumediène, Messaoud Zeghar, un autre ancien "historique" de la guerre de l'indépendance reconverti dans les affaires. L'hypothèse est aussi séduisante qu'invérifiable. AUTRE PISTE Une note de la DGSE, publiée par Le Canard enchaîné du 23 octobre, avance une autre piste. Selon le service de renseignement, Khalifa servirait d'homme de paille aux fameux "décideurs" algériens. Deux personnalités sont particulièrement visées par la DGSE : le général Larbi Belkeir, l'actuel directeur de cabinet du chef de l'Etat, souvent présenté comme l'un des "parrains" du système politique, et son ami Abdelkader Koudjeti, un homme d'affaires prospère qui partage sa vie entre Paris et Alger. Les deux intéressés démentent tout lien avec Rafik Khalifa."Je n'ai rien à voir avec lui. Je n'ai pas investi un centime dans ses affaires et aucun de mes enfants ne travaille dans l'une de ses sociétés", affirme au Monde le général Belkeir."Je ne connais pratiquement pas M. Khalifa que je n'ai rencontré qu'une seule fois. Pourquoi irais-je confier de l'argent à quelqu'un qui est plus jeune que mon fils ?", s'interroge de son côté M. Koudjeti. Le plus surprenant est que dans l'entourage du président Bouteflika – dont deux frères travaillent pour le groupe Khalifa – personne ne trouve étonnante l'ascension fulgurante de Rafik Khalifa."Les services de renseignement ont peut-être étudié le dossier mais ils ne nous ont rien dit", jure un proche collaborateur du chef de l'Etat. A quelques semaines du début de l'Année de l'Algérie en France, un scandale Khalifa qui risquerait d'éclabousser l'image de marque du pays ne semble pas préoccuper le pouvoir. Jean-Pierre Tuquoi ------------------------ Plusieurs stars du cinéma et des médias se prêtent à ses opérations de communication Le Monde, 31 décembre 2002 Plusieurs stars du cinéma et des médias se prêtent à ses opérations de communication Une stratégie de communication excessive est-elle le signe d'un succès aussi brutal qu'éphémère ou la démonstration d'une utilisation efficace du pouvoir de l'image ? Seul le futur du groupe Khalifa pourra apporter une réponse à cette interrogation qui traverse de nombreux esprits depuis que ses dirigeants ont entrepris de conquérir, en partie, le monde des affaires à coups d'éclat. Pourtant, dans le même temps, la personnalité, effacée et gauche, de Rafik Khalifa, président de ce groupe, présent dans le secteur aérien, bancaire, ainsi que dans celui des médias et des services, contraste avec le faste qu'il donne à chacune des promotions marquant les événements de la vie de son groupe. L'irruption brutale de cette société dans le paysage médiatique s'est produite le 11 juin 2001. Ce jour-là, le groupe Khalifa et le club de football de l'Olympique de Marseille signent un accord de sponsoring sur cinq ans pour un montant estimé à près de 1,4 million d'euros. Le visage poupon et adolescent de M. Khalifa apparaît alors au grand jour. Les responsables de l'agence Havas, chargés de gérer l'événement, se souviennent encore d'un personnage balbutiant et mal à l'aise, "pas à la hauteur du projet qu'il nous avait confié d'organiser". Dans le registre du mécénat sportif, le groupe Khalifa s'est également fait remarquer lors de son entrée dans le capital du club de rugby Bordeaux-Bègles. En apportant plus de 600 000 euros sur deux ans, Khalifa est devenu le principal partenaire du club dans lequel figure aussi l'acteur Gérard Depardieu, l'un des soutiens les plus actifs du jeune magnat algérien. L'événement fut pourtant marqué par l'absence de M. Khalifa et un violent échange : le député et maire de Bègles, Noël Mamère, dénonçant les liens existant entre le groupe Khalifa et les généraux algériens ; M. Depardieu traitant M. Mamère, en retour, de "raciste et de fasciste". Les fêtes organisées lors de défilés de mode ou dans des discothèques semblent également s'inscrire dans un plan de communication concerté, permettant à M. Khalifa de paraître, en photos, dans les magazines populaires au bras d'actrices et de célébrités. Le 3 septembre, le Tout-Hollywood avait ainsi été convié sur la Croisette, contre dédommagement financier, pour célébrer le lancement de la chaîne de télévision Khalifa TV (KTV), qui n'avait pas encore été autorisée à émettre par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). Plus de 300 invités, parmi lesquels se trouvaient les actrices Mélanie Griffith, Catherine Deneuve, la starlette Pamela Anderson et l'ex-actrice de film pornographique Julia Chanel, ainsi que M. Depardieu, les chanteurs Sting, Bono et Cheb Mami. LANCEMENT DE KTV Pourtant, ce soir-là, personne ne vit et n'entendit M. Khalifa, et aucun mot ne fut prononcé sur l'objet de la réunion, à savoir le lancement de KTV qui allait se voir ordonner, quelques semaines plus tard, d'arrêter d'émettre faute d'autorisation. Parmi les convives, on releva aussi la présence de l'ancien ministre de la culture Jack Lang et d'Hervé Bourges, ancien président du CSA, qui préside l'Année de l'Algérie en France, événement se déroulant tout au long de 2003. C'est d'ailleurs Pascal Joseph - un proche de M. Bourges lorsque ceux-ci travaillaient ensemble à la télévision -, aujourd'hui président de la société de conseil IMCA, qui a proposé, pour le compte de KTV, un nouveau dossier de conventionnement. Le CSA a finalement délivré, le 3 décembre, son autorisation à KTV qui avait, entre-temps, étoffé sa grille de programme. Pour créer cette chaîne, les dirigeants du groupe Khalifa ont démarché nombre de personnalités du monde audiovisuel sans pour autant toujours réussir à les convaincre du sérieux de leur démarche. Ainsi, le journaliste de France 2 Rachid Arhab a refusé les propositions de KTV, affirmant qu'en sa personne "la chaîne voulait juste s'acheter un symbole". En revanche, certains producteurs d'émission de télévision ayant accepté de travailler pour KTV se sont fait les zélés défenseurs des projets de cette chaîne. Lorsqu'il est interrogé sur le tohu-bohu provoqué par la plupart des événements médiatiques organisés par son groupe, M. Khalifa a coutume de répondre : "Le but est atteint puisque tout le monde en parle." "Ce qu'il n'a pas compris, commente, à son tour, l'un des grands conseillers en communication de chefs d'entreprise français, c'est qu'il ne s'agit pas simplement de faire parler de soi ou de son groupe, mais surtout de savoir comment on en parle." Jacques Foll

  • Bouteflika brade les intérêts gaziers pour contrarier le Maroc

    Bouteflika brade les intérêts gaziers pour contrarier le Maroc

    bouteflikazapatero.jpgPar Saad Lounès

    Après plusieurs semaines de léthargie, Abdelaziz Bouteflika est parti en Espagne mettre encore plus à mal le statut géopolitique et les intérêts de l’Algérie pour satisfaire son ego personnel. Vestige encore vivant de la politique de guerre froide, Bouteflika continue de ligoter la diplomatie algérienne à sa phobie de la monarchie marocaine.

     

    Dans la déclaration commune des travaux de Madrid du 7 janvier, on ne retient dans le verbiage diplomatique qu’un seul marchandage. Le bradage du gaz algérien contre une simple promesse de soutenir «le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui».

     

    Pour arracher cette déclaration de principe qui ne coûte rien à Zapatero, Bouteflika a posé sur la table des négociations le gazoduc sous-marin Medgaz classé par l’Espagne comme projet prioritaire. Alors que les travaux sont pratiquement achevés, la mise en service du projet reste tributaire de deux dossiers lourds: le prix du gaz et la part qui revient à Sonatrach dans la commercialisation en Espagne et en Europe des 8 à 16 milliards de m3/an qui transiteront à terme par ce gazoduc. (1)

     

    Même le lourd contentieux de Gassi Touil, qui coûte à l’Algérie un retard considérable, a été pardonné et balayé d’un revers de main.On rappelle que ce mégaprojet gazier intégré GNL, initialement confié aux firmes espagnoles Repsol et Gaz Natural, avait été saboté. Les espagnols voulaient retarder sa réalisation tant que le gazoduc Medgaz ne serait pas opérationnel et les contrats de livraison sécurisés.

     

    On ne sait toujours pas quelle est la part du gaz dans les recettes d’exportation d’hydrocarbures. L’indexation de son prix sur celui du pétrole cause à l’Algérie des fluctuations perturbantes et des pertes énormes que personne n’a pu chiffrer, en raison de l’opacité de gestion de Sonatrach, le secret des contrats commerciaux et l’absence totale de débat sur ce sujet sensible. Bouteflika et son ministre de l’énergie Chakib Khellil ont même contrarié la proposition russo-iranienne de créer une OPEP du gaz pour définir et défendre une stratégie de prix. (2)

     

    José Luis Rodriguez Zapatero, qui entame son semestre à la présidence de l'UE, est placé en première ligne pour négocier au mieux les intérêts gaziers de l’Europe. Il est donc prêt à signer des deux mains n’importe quelle déclaration que lui demandera Bouteflika, même sur l’autodétermination des aborigènes d’Australie ou des pingouins de l’Antarctique.

     

    Comme le cadeau gazier ne suffit pas, la déclaration de principe relève que «l'Espagne est devenue l'un des investisseur de référence en Algérie et souhaite stimuler davantage les investissements espagnols dans des secteurs moteurs de développement en Algérie». Bouteflika souhaite que «les entreprises espagnoles participent et s'impliquent dans le vaste programme national algérien d'équipements publics 2010-2014», c’est-à-dire jusqu’à la fin de son mandat.

     

    Le peu d’hommes politiques et de parlementaires conscients en Algérie se doivent de dénoncer le bradage du gaz et des intérêts algériens dans une opacité totale, et remettre en cause ce que cache cette déclaration de Madrid.

     

    En fait, Bouteflika n’a qu’une seule obsession: que l’ex-colonisateur espagnol et voisin maghrébin l’accompagne dans le combat de sa vie contre son pays natal pour que le Maroc continue à souffrir.

     

    Il est tellement honteux de son origine marocaine qu’il a effacé son lieu de naissance, Oujda, qui était auparavant mentionné dans sa biographie sur le site de la présidence algérienne (www.elmouradia.dz).

     

    Il a lié la politique énergétique de l’Algérie au destin de quelques enturbannés d’un Polisario fantôme présidé depuis 33 ans par un marocain, et dont la plupart des membres fondateurs ont réintégré le royaume.

     

    Saâd Lounès

  • Moins tu étudies plus tu vaux en algerie exemple- ministre, president, pdg

     

    « Moins tu étudies plus tu vaux »


    Le traitement réservé à la grève des médecins apparaît comme le prolongement naturel de celui infligé aux enseignants l’année dernière. Il est une conséquence directe de l’absence ou de l’inefficience des mécanismes de dialogue et de concertation qui restent un indicateur des plus probants de l’état d’apaisement d’une nation. Notre gouvernement a raté une occasion de démentir la réputation que notre système politique est historiquement réceptif uniquement à ceux qui développent des capacités de nuisance.

    Ceux qui ont pris la décision politique de ne pas écouter les préoccupations du corps médical ni de le laisser porter sa voix par les médias publics lourds, de ne pas négocier ses revendications et de ne pas proposer un compromis aussi raisonnable pour les médecins que réalisable pour les pouvoirs publics sont en fait les héritiers directs de cette culture politique dominante chez nous qui veut que « moins tu étudies plus tu vaux ». Cela révèle également la triste et persistante réalité que notre pays n’a pas encore atteint le stade d’une valorisation adéquate de la science dont justement le corps médical est l’une des plus marquantes représentations. Ceux qui ont favorisé le pourrissement de la situation ne mesurent pas l’impact de leur attitude sur le recul des valeurs qui soutiennent tout progrès.

    En dépréciant tout rapport à la connaissance, ils donnent une image négative du savoir et de l’effort à nos enfants, participant ainsi à l’entreprise de démotivation d’une jeunesse déjà en mal de repères. Ceux qui cherchent à tirer profit du malaise social des médecins s’efforcent en même temps de réanimer une parodie de vie politique largement anesthésiée par la corruption et l’incompétence. Ce sont les mêmes forces anachroniques qui ont tout verrouillé pour réduire l’Algérie à leur propre insignifiante dimension, une proportion négligeable dans la nouvelle économie de la connaissance qui gouverne le monde.



    Par Abdelaziz Rahabi

    les anes au moin sont gantilles,ils dialoguent ,lhomme est classe' sur une cate'gorie de trois echele  vous je vous decerne la 3eme ,il ya radej  qui sait et demande à savoir ,il ya ruidjel l'homme qui sait et cherche pas à apprendre et la troisieme categorie -arat r'djal  c-est une sorte humain q ui sait pas et ne cherche pas à compendre,je vous classe parmi cette categorie hacha lahmar il ma rien fait il n'est pas nuisible et pas corrupu

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  • MATRAQUE COMME RE'PONSE DE OUYAHIA VOUS N'AVEZ PAS HONTE!!!!!!

     

     

    images (1).jpgLa matraque pour réponse lorsque on na pas de niveau requis et vous quand vous trompes ca passe et dite des betises ca fluide comme un suppo  mais quands les praticiens se trompent ont va en prison , mais vous non .on me fait pas de politique , mais on revendique un salaire digne de notre statut  300euro par mois et vous 40000euro ou plus pour vous,  dialogue est ouvert pas comme vous ferme' borne's vous allez perdre vous ete averti la,contestation grandissanteimages (2).jpg

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    Comme il fallait s’y attendre, les médecins ont été bastonnés, mercredi dernier, à l’entrée de l’hôpital Mustapha Pacha. Plusieurs blessés ont été relevés parmi les manifestants qui ont tenté de sortir dans la rue pour manifester contre le mépris affiché depuis plus d’un mois par les pouvoirs publics face à leurs revendications exprimées jusque-là de manière responsable à travers un service minimum assuré pour ne pas paralyser les hôpitaux et les structures de santé. Comme l’a fait il y a quelques années son collègue de l’Education nationale contre les enseignants, le ministre de la Santé, lui-même médecin de formation, n’a pas hésité à ordonner la charge policière contre les praticiens et les spécialistes de santé publique auxquels se sont joints plusieurs députés du RCD de Saïd Sadi et du PT de Louisa Hanoune.

    Oui, il fallait s’y attendre à une telle réaction violente de la part d’un pouvoir politique qui n’a jusqu’à présent su qu’opposer la matraque comme réponse aux préoccupations on ne peut plus légitimes des différentes catégories de citoyens. En effet, une semaine avant la marche avortée des médecins, les « métallos » de Rouiba ont subi le même sort. Il y a assurément quelque chose de cassé entre le pouvoir et les citoyens quand de vénérables « blouses blanches », parfois proches de l’âge de la retraite, sont bastonnées par des policiers antiémeute comme de vulgaires « hooligans », alors qu’ils n’ont pour protester — comme ils le font d’ailleurs depuis des années sans qu’ils ne trouvent une oreille attentive des autorités — contre les mauvaises conditions qu’ils rencontrent dans l’exercice de leur profession, et ce, au détriment des malades qui sont les premiers à souffrir de la situation catastrophique que connaissent les hôpitaux.

    Il est d’ailleurs symptomatique que le plus grand hôpital civil actuellement en service date de la période coloniale, alors que tout le monde – experts y compris – reconnaît qu’il devrait être rasé parce qu’il n’est plus fonctionnel ! Aucune structure aussi importante de remplacement n’est, malheureusement, prévue pour suppléer à l’inadaptation de l’hôpital Mustapha qui abrite le centre anticancer le plus important du pays. Alors que l’on songe à édifier la plus grande mosquée du monde musulman pour un peu d’un milliard et demi de dollars, ne serait-il pas tout aussi souhaitable d’avoir pour seulement la moitié de la somme un ou plusieurs hôpitaux performants et dotés de moyens les plus adéquats pour le traitement du cancer ? La postérité sera sans nul doute tout aussi reconnaissante de trouver des centres de soins performants et modernes à des personnalités ou des dirigeants qu’elle n’oubliera peut-être pas aussi vite que d’habitude.

    Malheureusement, on est encore loin d’une telle démarche. Pour l’instant, on se contente de lancer des charges policières contre des médecins qui ne méritent pas un tel traitement, sans jeu de mots mal placé. Oui, l’élite de la nation, que sont les médecins et spécialistes, mériterait un tout autre comportement de la part des pouvoirs publics. Tout comme comme les autres catégories de citoyens en détresse et qui pour toute réponse à leurs revendications ou tout dialogue avec les autorités n’ont droit qu’à la matraque.



    Par Reda Bekkat


     

  • Syndicats de la santé : Les médecins grévistes répondent à Ouyahia

     

     

    images (1).jpgimages (5).jpg barka ma takhrat ,parti tawain  chab ga3 mleglek tab tab matahchemche racham hmida ou laeb hmida=oo

    « Vous vous trompez de cible, M. Ouyahia. Vos déclarations sont scandaleuses et relèvent de l’irresponsabilité. » C’est par cette réplique qu’ont répondu les syndicats du secteur de la santé au Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et ce, lors d’une conférence de presse animée hier à Alger.



    Pour rappel, le chef de l’Exécutif a accusé, mercredi dernier, les syndicalistes en soutenant : « Il y a des personnes qui ont perdu des batailles sur le plan politique, alors elles les ont transférées dans l’espace syndical. Il ne faut pas que les grévistes s’illusionnent... Le pétrole est en net recul. » Le docteur Merabet, porte-parole du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), a rétorqué à Ouyahia que « leur démarche est très claire et aussi propre que la couleur blanche de la blouse que porte le praticien ». Dr Merabet estime que les propos d’Ouyahia sonnent comme une manipulation de l’opinion médicale et publique. « Nos revendications sont purement socioprofessionnelles, elles ne relèvent nullement d’une manipulation politique. Il faudrait qu’Ouyahia apporte ses preuves par rapport à ces accusations », a-t-il soutenu en déplorant le fait qu’un chef de l’Exécutif insulte des universitaires et crache sur leur droit à la citoyenneté.

    « Nous avons demandé audience au Premier ministre afin de lui exposer notre situation, mais il a refusé de nous recevoir, nous l’avons interpellé à plusieurs reprises, il a refusé de nous écouter. Si M. Ouyahia se base sur des rapports mal établis, ce n’est pas de notre faute, mais c’est la sienne », a fulminé Dr Merabet. Pour sa part, Dr Youcefi, chef de file du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP), a demandé à Ouyahia de cesser d’insulter l’élite et l’avenir de ce pays. « Nous n’accepterons jamais que l’on soit insultés dans notre dignité. » Il pense qu’Ouyahia vit sur une autre planète, car ses déclarations sont en porte-à-faux avec ce qui se passe en Algérie.

    « Si le chef du gouvernement avait accepté de nous recevoir et si le groupe parlementaire du RND avait daigné nous ouvrir ses portes, nous leur aurions expliqué nos doléances et auraient compris que nous n’avons jamais demandé un SNMG à 35 000 DA », a tonné Dr Youcefi, qui précise, plus loin, que les syndicats du secteur de la santé n’ont de leçon de nationalisme et de patriotisme à recevoir de personne. Le conférencier a tenté de rafraîchir la mémoire au Premier ministre en lui rappelant que durant la décennie du terrorisme les praticiens – qui revendiquent aujourd’hui l’amélioration de leurs conditions de travail – n’avaient pas fui le pays.

    La grève est maintenue

    « Nous défendons cette santé publique depuis plus de 30 ans. Des praticiens se sont sacrifiés pour ce pays, ils ne l’ont pas quitté comme l’ont fait ceux qui vous entourent aujourd’hui », s’est exclamé le président du SNPSSP. Ce dernier contredit Ouyahia sur la question des augmentations de salaire. « Notre statut comporte des lacunes et la correction de ces bêtises rétablira le praticien dans ses droits. Cette démarche ne demande pas un argent fou, ne coulera pas le bateau Algérie et ne causera pas un déséquilibre financier. Nous demandons nos droits comme cela s’est fait pour les députés et les autres corps », a affirmé l’orateur, qui soutient que les praticiens font un travail pour lequel ils veulent être rétribués à sa juste valeur.

    Revenant aux revendications des SNPSP et SNPSSP et du sit-in de mercredi dernier, les conférenciers ont, préalablement, décidé de maintenir la grève dans sa forme ouverte avec un service minimum à assurer dans des situations d’urgence médicale établies. Tout en relevant la mobilisation massive et historique des praticiens à travers le territoire national, les syndicats dénoncent fermement les pressions exercées par l’administration sanitaire centrale et déconcentrées (DSP) sur les cadres syndicaux dans plusieurs wilayas du pays, notamment à Alger, Sétif, Oran, Mascara et Laghouat, à des fins d’entraves du libre exercice du droit syndical et du droit à la grève.

    Par ailleurs, pour ce qui est des rassemblements pacifiques de protestation, les syndicats ont décidé, cette fois-ci, d’organiser à Alger un sit-in devant le siège du ministère de la Santé, alors que dans les autres grandes villes, il a été décidé des rassemblements dans l’enceinte des hôpitaux et des marches vers les directions de wilaya. Les syndicats réitèrent, en outre, leur disponibilité au dialogue et interpelle une énième fois les plus hautes autorités du pays pour intervenir et s’investir positivement dans la solution des problèmes récurrents du secteur public de la santé pour le bienfait et le bien-être des citoyens.



    Par Nabila Amir

     

  • La responsabilité juridique des ministres

    L’affaire 

    Khalifa

     

    les personnes qu’elle implique soulève nombre de questions juridiques.


    Les derniers rebonds marqués par l’implication à peine voilée du secrétaire général de l’UGTA, mais également du ministre des Finances, Mourad Medelci et aussi de Bouguerra Soltani, ancien ministre du Travail et de la Sécurité sociale ont fait mouche auprès de la société civile. Hormis les questions entourant leur implication réelle et éventuellement criminelle dans cette affaire où se mêlent argent et politique, quelles sont leurs responsabilités juridiques ? La loi les soumet-elle à un régime protecteur ou peuvent-ils se voir reprocher leurs actes devant un tribunal ? Selon le magistrat Louafi, les ministres appelés à témoigner dans une affaire criminelle bénéficient de la protection légale prévue pour tout type de témoin. Cependant, s’il apparaît lors du jugement de l’affaire Khalifa que l’implication d’un ministre est sérieusement établie, une information ne peut être diligentée par l’instruction que sur autorisation du chef du gouvernement. Le magistrat ne précisera pas s’il s’agit là d’une disposition législative ou d’une coutume de bienséance. A son avis, un ministre ne peut être poursuivi en justice sans l’aval du président de la République. Cependant, selon Tayeb Belloula, avocat, la loi est muette à ce sujet. D’un strict point de vue juridique, un ministre peut être poursuivi et inculpé pour crime ou délit commis dans l’exercice de ses fonctions. « Dans ce cas, la compétence est attribuée à la Cour suprême. Il appartient alors au procureur général près cette cour de désigner un magistrat de cette même cour afin de procéder à l’instruction du dossier conformément aux dispositions du code de procédure pénale, sauf en ce qui concerne les attributions de la chambre d’accusation qui sont dévolues à une formation de la Cour suprême », précise maître Belloula. Si le magistrat instructeur pense que les faits reprochés sont criminels, il transmet le dossier au procureur général près la Cour suprême qui elle-même saisit une formation de la Cour suprême qui rendra soit un non-lieu, soit elle renvoit l’inculpé devant la juridiction compétente. « A l’exception de la juridiction dans laquelle l’inculpé exerçait ses fonctions », précise l’avocat. C’est là le seul privilège (privilège de juridiction) accordé aux ministres. Ils ne disposent d’aucune forme d’immunité à l’instar des députés et des sénateurs qui ne peuvent faire l’objet de poursuites sans la levée de l’immunité par le Parlement.

  • scandale ,corruption de barkat et amar saidani

     

    La justice n’arrive pas à s’autosaisir : Les scandales restent impunis en Algérie

    Le ministère public qui représente la société et applique la loi est obligé d’agir immédiatement l Il doit ouvrir une enquête dans le contenu de la dénonciation, conformément aux articles 33 et 36 du code de procédure pénale.



    Le 20 août 2009, à l’occasion de la commémoration de la Journée du chahid à Béjaïa, Abdelaziz Belkhadem, représentant personnel du président de la République, avait lu une lettre où ce dernier s’est engagé une énième fois à faire la guerre à ceux qui dilapident les deniers publics. Ce discours tombait pile au moment de la publication d’articles de presse révélant des scandales de corruption et impliquant de hautes personnalités, de surcroît amis de Bouteflika. On savait déjà Saïd Barkat et Ammar Saïdani impliqués jusqu’au cou. Mais c’est la position de Bouteflika qui intrigue et choque en ce qu’elle constitue un point d’orgue résonnant à la symphonie bruyante de l’impunité à l’algérienne. Les faits révélés par notre confrère El Khabar Al ousboui dans ses numéros 547 et 548 des deux dernières semaines du mois d’août, sont venus meubler une actualité estivale déjà riche en matière de révélations trahissant des signes de luttes au sommet du pouvoir entre factions adverses. S’agit-il d’un nouvel épisode dans le jeu d’équilibre entre clans ? Notre souci n’est pas d’apporter des éléments de réponse à cette question, mais il s’agit de tenter un éclairage sur l’impunité comme mode de gouvernance adopté depuis la théâtrale affaire Khalifa.

    Les déballages ont pris pour cibles de gros poissons. Des personnalités de haut rang, assumant des charges au sein de l’Etat et surtout ayant des liens étroits avec Bouteflika. Saïdani est en effet l’ex-président de l’APN (3e homme de l’Etat), membre de la commission exécutive du FLN, et ex-président des bruyants comités de soutien de Bouteflika. Quant à Barkat, ce disciple d’Hippocrate est devenu un intouchable du gouvernement, resté près d’une décade à l’abri de tous les remaniements, nonobstant sa gestion désastreuse du secteur de l’Agriculture dont il était le premier responsable. Dans les faits, les deux affaires sont en plus liées. Selon le premier article de l’hebdomadaire arabophone, le DRS (Département de renseignement et de sécurité) relevant de l’ANP et conduit par l’inamovible Mohamed Mediene (dit Toufik), a eu des renseignements sur le détournement de quelque 450 millions de centimes qu’aurait effectué Amar Saïdani à travers la société El Karama qu’il possède en usant d’un prête-nom. Après enquête, les résultats ont révélé que le trou creusé dans les deniers publics était beaucoup plus important et s’élève à environ 30 milliards de dinars (3000 milliards de centimes), soit l’équivalent de 300 millions d’euros.

    Pour incompétence et détournement : une promotion !

    Des signes ostentatoires de richesse sont vite apparus chez lui : acquisition d’une villa somptueuse à Hydra, des biens immobiliers à l’étranger, notamment 4 villas et appartements en Espagne, des biens à Londres et un appartement de haut standing dans un quartier huppé à Paris d’une valeur de 6 millions de dollars. L’ex-militant de la kasma de Oued Souf n’est pas du genre discret. Il est vrai que le deuxième mandat du Président a encouragé les certitudes du premier cercle de sa clientèle et même au-delà. Le rapport du DRS sera, comme il se doit, transmis à Bouteflika. Ce qui peut être perçu aussi comme une façon de jeter la balle dans son camp et l’acculer devant l’opinion publique. Les effets sont immédiats : devant le risque d’un hyper scandale aux conséquences fâcheuses sur le rapport de force entre Bouteflika et ses associés au pouvoir, Saïdani est sacrifié. Il sera donc écarté de la tête du Parlement et empêché de briguer un autre mandat en 2007.

    Saïdani pouvait-il détourner ces sommes colossales tout seul et sans complicités à un haut niveau ? Des personnes ayant un lien direct avec le programme de soutien agricole sont citées dans les rapports qui ont trait entre autres à la GCA (Générale des concessions agricoles) et dont El Watan s’est fait l’écho en 2007. Le lien avec Saïd Barkat et son ministère de l’Agriculture se trouve à ce niveau. Saïdani avait en effet un lien avec un certain Chelghoum, devenu, grâce à lui, directeur général de l’OAIC et ensuite secrétaire général du ministère de l’Agriculture, ainsi que le directeur du Fonds de soutien agricole, Fayçal Noureddine, qui croupit actuellement dans la prison de Laghouat. Durant le règne de Barkat, le ministère de l’Agriculture a été éclaboussé par plusieurs scandales, et pas des moindres, à commencer par celui du matériel acheté en Espagne chez une société appartenant à José Maria Aznar, ex-Premier ministre ibérique. Malgré son rang modeste sur le marché, cette société a bénéficié d’une commande de 150 millions de dollars et sans soumission comme l’exige le code des marchés publics.

    Pis, le matériel livré se révélera de mauvaise qualité. Barkat est cité aussi dans l’affaire de location d’avions de lutte contre les criquets. Le ministère a loué en 2006 une trentaine d’avions à raison de 36 000 euros/jour. Plusieurs de ces appareils se révéleront défectueux et resteront cloués sur le tarmac. Pourtant, ils n’ont pas été renvoyés au prestataire et trois parmi eux seront même gardés en réserve trois mois durant. Des rapports liés à ces affaires sont entre les mains de Bouteflika qui n’ignorait rien des agissements de son ministre, mais au lieu d’être renvoyé, Barkat a fini par être promu ministre de la Santé ! Un petit pas pour l’homme, un désastre pour les Algériens. C’est vrai que lui, du moins, s’attendait à plus, quelque chose comme le fauteuil de Premier ministre par exemple. Chez l’opinion publique, le scandale ne passe pas inaperçu et l’effet est profond. Le rang des personnes impliquées et la gravité des accusations amplifient le scandale. Mais quel scandale ? Est-ce le fait qu’ils ont été pris la main dans le sac ou bien celui d’avoir été lavés de leurs crimes ?

    Le serment trahi

    Le silence a été la seule réponse du pouvoir. Gêne ou mépris ? On ne sait pas. La tempête est passée sans susciter la moindre réaction ni de la part des impliqués, ni du gouvernement ni celle du FLN, parti où les deux hommes assument de hautes responsabilités. « Qui ne dit mot consent », affirme le sens commun. La logique du palais fonctionne autrement, les voix de la politique algérienne sont impénétrables ! Par-dessus tout, c’est la position de Bouteflika qui déçoit le plus : le président s’est contenté en effet d’une sanction politique à l’égard de Saïdani, ce qui ne veut rien dire pour la loi, d’autant plus que la sanction ne correspond pas aux crimes. Il a, en outre, maintenu envers et contre tous Barkat au sein de l’Exécutif, trahissant ses propres engagements. Dans son intervention en Conseil des ministres, tenu le 13 avril 2005, le Président a souligné l’importance de ce texte (avant-projet de loi anti-corruption) pour la consolidation de « la bonne gouvernance et à la réhabilitation de l’Etat de droit », dira-t-il. Il a aussi lancé un avertissement à l’encontre de « ceux qui, tirant profit de la situation de laxisme qui a caractérisé la gestion de certains secteurs d’activités économiques et sociales, nourrissent le sentiment que la corruption est le fait de puissants intouchables dans le seul but de préparer le lit à la généralisation et à la banalisation de ce phénomène et couvrir ainsi leur inertie ou, pis encore, leurs déviances ». Entre la parole et l’acte, la contradiction est sidérante.

    La position de Bouteflika et sa manière d’agir sont contraires aux lois de la République et à la Constitution. Faut-il rappeler le serment qu’il a prononcé lors de son investiture devant le peuple et en présence de toutes les hautes instances de la Nation conformément à l’article 76 de la Constitution. Dans ce serment, il s’est engagé à défendre la Constitution et respecter les institutions de la République et ses lois. En tant que premier chef de l’Exécutif, il se devait de remettre les rapports du DRS entre les mains de la justice conformément à l’article 32 du code de procédure pénale : « Toute autorité, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit, est tenu d’en donner avis sans délai au ministère public et de lui transmettre tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs ». Voilà deux ans qu’il ne cesse de recevoir des rapports accablant ces personnages, et il persiste dans la sanction politique quand il ne fait pas dans la protection.

    Déclin de la loi

    Fin 2006, Bouguerra Soltani (à l’époque ministre du gouvernement Belkhadem) avait fait parler de lui en affirmant avoir une liste de personnalités impliquées dans des affaires de corruption et qu’il détenait des dossiers touchant des personnalités bénéficiant de l’immunité. Cela lui a valu les foudres de Bouteflika et une mise en quarantaine qui a failli l’emporter. Mais l’affaire a été ensuite noyée et renvoyée aux oubliettes, comme si le pouvoir ne voulait pas s’encombrer de nouveaux procès gênants. Quelle doit être l’issue dans une telle situation ? Du point de vue institutionnel, c’est le principe de séparation des pouvoirs, consacrée par la Constitution qui vole au secours de la République. A ce sujet, l’article 38 stipule : « Le pouvoir judiciaire est indépendant et s’exerce dans le cadre de la loi ». La publication par la presse de tels scandales est qualifiée juridiquement de dénonciation d’infraction. Le ministère public qui représente la société et applique la loi (sa raison d’être conformément à l’article 29 du code de procédure pénale) est obligé d’agir immédiatement et ouvrir une enquête dans le contenu de la dénonciation, conformément aux articles 33 et 36 du code de procédure pénale. Dans les affaires citées en exemple, ce sont les procureurs généraux territorialement compétents, soit : celui de la cour d’Alger, de Laghouat, Djelfa et Ouargla, là où une partie des faits a eu lieu, qui, les premiers, auraient dû intervenir.

    L’inaction de la justice devant des cas pareils de destruction des ressources de la Nation ne peut être apparentée qu’au déclin de la loi, ultime phase de décadence dans la conception juridique de l’Etat. Serait-on arrivé là si le garde-fou qu’est la déclaration du patrimoine était appliqué ? Serait-on arrivé là si on avait respecté les mécanismes de prévention et de lutte contre la corruption et laissé agir librement la Cour des comptes ? Pour des faits similaires, Achour Abderrahmane a été condamné à 18 ans de prison. Pourquoi lui et pas Saïdani qui, rappelons-le, n’a plus l’immunité parlementaire ? N’est-ce pas que « les citoyens sont égaux devant la loi, sans que puisse prévaloir aucune ? », tel que stipulé dans l’article 29 de la Constitution. N’est-ce pas que le premier magistrat du pays a insisté sur la nécessité, voire l’urgence de combattre ce fléau « de manière non sélective, quels qu’en soient ses auteurs » et que « la rigueur de la loi devra être égale pour tous ? » La vérité est qu’on a offert l’impunité à Saïdani. Pour lui, pour Barkat et des centaines, voire des milliers d’autres qui comme eux servent le système que Bouteflika a peur de fissurer irrémédiablement en cas de poursuites contre ses protégés.

    A la différence de la loi sur la réconciliation, pourtant critiquée comme consacrant l’impunité, ces affaires sont plus graves du fait que la position du premier magistrat du pays entrave la loi. La loi est l’essence de l’Etat, alors que l’impunité n’est pas en harmonie avec l’intérêt général, et sert les intérêts personnels et ceux de groupes. L’impunité est l’absence politique et juridique de l’Etat en tant qu’esprit. Ce nouveau fléau politique tétanise en plus la classe politique et les personnalités nationales demeurées aphones. Complicité ou fatalisme ? Qu’importe, si le résultat est le même et conduit à démoraliser tout un peuple aujourd’hui convaincu qu’aucun avenir n’est possible pour lui sur sa propre terre.



    Par Nouri N.

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  • L’autoamnistie des généraux criminels est inconstitutionnelle et illég

    Algeria-Watch : L’autoamnistie des généraux criminels est inconstitutionnelle et illégale « L’autoamnistie des généraux n’empêchera pas que la vérité puisse être faite sur les crimes contre l’humanité commis en Algérie depuis 1992. Et elle ne pourra empêcher les poursuites judiciaires à l’encontre des criminels à l’extérieur de l’Algérie, puisque la loi sur laquelle elle repose est illégale. » Nous assistons aujourd’hui en Algérie à une ultime tentative d’effacement de la vérité et de liquidation de la justice. Le 28 février 2006, le président algérien a adopté une ordonnance et trois décrets d’application de la « Charte pour la paix et la réconciliation nationale ». Celle-ci, promulguée en août 2005 et soumise à un référendum le 29 septembre 2005, n’avait pas trompé les Algériennes et Algériens. Des mesures présentées une fois de plus comme « réconciliatrices » n’étaient en fait que destinées à tourner une page dans le mensonge et le déni. Ils ne furent donc pas nombreux à prendre le chemin des urnes, même si le pouvoir a fait état d’une participation record de 80 % et de 98 % de votes en faveur de la Charte. Fort de ce score falsifié, le président Bouteflika avait annoncé devant les députés que les textes d’application seraient soumis aux débats du Parlement. Cinq mois plus tard, il n’en est même plus question. L’intention déclarée du législateur ne peut étouffer le bruit de bottes, puisque nul n’ignore que les généraux putschistes détenteurs du pouvoir réel, passés maîtres dans la « sale guerre », le sont aussi dans la mascarade légaliste. Après l’interruption des premières élections législatives pluralistes de 1991 en raison de la victoire du parti islamiste FIS, la suspension de la Constitution, la dissolution du Parlement, la démission du président, quelques généraux avant tout soucieux de préserver leurs privilèges ont instauré l’état d’urgence et promulgué la loi antiterroriste. Le pays a été plongé dans l’horreur, vivant hors les lois qui le régissaient jusque-là. À partir de 1995, le commandement militaire a organisé le retour à une légalité de façade, balisée et quadrillée. L’« édification institutionnelle » a été prônée par ceux-là mêmes qui, pendant des années, à coups de ratissages, de massacres et de déplacements de populations, ont gravement porté atteinte à la cohésion sociale. Le prétendu « processus démocratique » a été imposé par la désignation des candidats à la présidence, la mise au pas des partis d’opposition ou leur interdiction, les fraudes flagrantes lors des scrutins. Le Parlement qui en est issu joue à merveille le rôle de théâtre de marionnettes qui lui a été assigné par les « décideurs ». En octobre 1997, sur arrière-fond de massacres quasi-quotidiens de civils, la « classe politique » a tacitement accepté qu’un accord secret – dont elle ignorait tout des modalités – soit conclu entre des factions armées et le commandement militaire, court-circuitant aussi bien la présidence que les politiques du FIS. De cet accord, rien n’a filtré jusqu’à ce jour. Mais les mesures prises par la suite dans le cadre de la « concorde civile » en 1999 et celles prévues par l’ordonnance présidentielle de février 2006 traduisent la volonté d’organiser l’opacité autour des crimes commis lors des années de la « sale guerre », et d’assurer l’impunité aussi bien aux islamistes acceptant de se soumettre qu’aux membres des forces de sécurité et aux miliciens ayant été impliqués dans la lutte antiterroriste. C’est ainsi que, dans les textes d’application de la « Charte pour la paix et la réconciliation nationale », l’État ne reconnaît aucune responsabilité de ses institutions dans les graves violations des droits humains commises depuis des années. Aucune mention n’est faite des dizaines de milliers de torturés et d’exécutés sommairement par des agents de l’État, ni des massacres de civils revendiqués par des groupes armés se réclamant de l’islam et sur lesquels planent de très sérieux doutes quant à leur instrumentalisation par les services secrets de l’armée (le DRS, département de renseignements et de sécurité). Les disparus sont, selon le quatrième chapitre de l’ordonnance, les seules victimes évoquées du terrorisme d’État. Ces milliers de disparus, pourtant reconnus par la commission mandatée par le président de la République comme étant des victimes des forces de sécurité, obtiennent le statut de victimes de la « tragédie nationale » au même titre que toutes les victimes. Leurs familles peuvent demander un jugement de décès qui leur donne accès à des indemnisations. Aucun recours n’est permis, aucune plainte ne sera reçue. La vérité et la justice sont sacrifiées sur l’autel de la raison d’État. Une raison d’État qui détermine une seule catégorie de coupables, les adeptes du « terrorisme islamique ». Une main généreuse leur est apparemment tendue, puisque le chapitre deux de l’ordonnance prévoit l’extinction des poursuites judiciaires pour les personnes qui n’ont commis ni massacres, ni viols ou attentats à la bombe ; en bénéficieront ceux qui, recherchés ou condamnés par contumace, se rendront dans un délai de six mois, ainsi que les détenus non condamnés définitivement. Les condamnés de cette catégorie seront graciés, tandis que ceux ayant commis des crimes de sang verront leurs peines réduites ou commuées. Ces mesures sont analogues à celles de la loi dite de « concorde civile » de 1999, qui avait déjà assuré l’impunité à des milliers de criminels : elle prévoyait une amnistie « sous contrôle » pour ceux qui se soumettaient au pouvoir, et même ceux ayant commis des crimes de sang et des viols pouvaient bénéficier de la « probation » s’ils acceptaient de collaborer dans la « lutte contre le terrorisme ». La nouvelle ordonnance prévoit que les personnes ayant bénéficié de la loi de concorde civile peuvent aujourd’hui recouvrir leurs droits civiques, mais elle interdit par ailleurs « l’activité politique sous quelque forme que ce soit pour toute personne responsable de l’instrumentalisation de la religion », sans que cette notion soit explicitée. Cela confirme que le « deal » de 1997 entre militaires des deux bords prévoyait l’abandon de toute activité politique en échange de l’abandon des poursuites. La disposition la plus choquante de cette ordonnance est énoncée dans son chapitre six, qui assure l’impunité à tous ceux, qualifiés d’« artisans de la sauvegarde de la République », ayant participé directement ou indirectement à la lutte contre le terrorisme. L’article 45 stipule qu’« aucune poursuite ne peut être engagée, à titre individuel ou collectif, à l’encontre des forces de défense et de sécurité de la République, toutes composantes confondues […]. Toute dénonciation ou plainte doit être déclarée irrecevable par l’autorité judiciaire compétente ». Aujourd’hui, c’est donc la loi elle-même qui codifie l’impunité. Cette impunité existait déjà de facto – puisqu’aucune plainte de victime ou parent de victime du terrorisme d’État n’a abouti à ce jour –, mais elle était principalement le fait d’une justice aux ordres, qui n’hésitait pas à bafouer la loi. La seule exception à cette « règle » semble avoir été la condamnation à mort, le 23 janvier 2006, de l’ancien officier Habib Souaïdia, suite à la plainte de parents de trois hommes enlevés par les forces de sécurité en juillet 1994 et disparus ensuite (Habib Souaïdia, dans un communiqué, a donné les noms des officiers du DRS qui sont les véritables auteurs de ces crimes). En réalité, il a subi les foudres de ses ex-supérieurs pour avoir publié en France, en 2001, son livre La Sale Guerre , dans lequel il dénonçait les méthodes illégales de lutte contre le terrorisme et les crimes commis par l’armée. Mais cette condamnation à mort, survenue à la veille de l’ordonnance d’amnistie, est aussi une claire incitation à se taire adressée à tous les membres des forces de sécurité qui seraient tentés de révéler les atrocités dont ils ont été les témoins. La disposition lavant les militaires de tout crime est d’ailleurs accompagnée, dans l’article 46 de l’ordonnance, d’une menace de condamnation de trois à cinq ans de prison pour « quiconque qui, par ses déclarations, écrits ou tout autre acte, utilise ou instrumentalise les blessures de la tragédie nationale, pour porter atteinte aux institutions de la République algérienne démocratique et populaire, fragiliser l’État, nuire à l’honorabilité de ses agents qui l’ont dignement servi, ou ternir l’image de l’Algérie sur le plan international ». Le pouvoir algérien bafoue ainsi tout droit à la justice, mais aussi tout droit à la vérité et tout droit de savoir. Si l’ordonnance n’innove pas par rapport à la loi de 1999 quant au traitement réservé aux membres des groupes armés, sa principale nouveauté est donc l’instauration d’une autoamnistie pour les putschistes et leurs subordonnés, ceux qui tiennent toujours les rênes du pays, qu’ils soient en fonction comme les généraux Mohamed Médiène, chef du DRS, et son adjoint Smaïl Lamari (tous deux depuis septembre 1990), ou en retrait à l’exemple des généraux Larbi Belkheir, conseiller du président aujourd’hui ambassadeur au Maroc, Mohamed Lamari, ex-chef d’état-major de l’armée, ou Khaled Nezzar, ex-ministre de la Défense. Tant que la vie politique dans le pays restera contrôlée par le DRS, tant que l’état d’urgence et la loi antiterroriste resteront en vigueur, la question de la légitimité des décisions du pouvoir algérien sera posée. L’ordonnance et les décrets promulgués prévoient une amnistie qui va objectivement à l’encontre des objectifs déclarés : elle n’aboutira pas à la paix et la réconciliation, car celles-ci ne peuvent être imposées par les militaires à coups de décrets ; elle n’encourage pas la recherche de la vérité, condition sine qua non pour la justice et le pardon, et au contraire, elle exacerbera les tensions dans une société éprouvée par une « sale guerre » où souvent, pour survivre, il fallait choisir un camp. Enfin, cette amnistie des criminels au sein des corps de l’armée et de ses supplétifs dans les milices est inconstitutionnelle, et viole clairement les normes du droit international que l’Algérie s’est pourtant engagée à respecter. En effet, l’article 132 de la Loi fondamentale stipule que « les traités ratifiés par le président de la République, dans les conditions prévues par la Constitution, sont supérieurs à la loi ». Or, l’article 2.3 du « Pacte international relatif aux droits civils et politiques », ratifié par l’Algérie le 12 septembre 1989, stipule que « les États parties au présent Pacte s’engagent à garantir que toute personne dont les droits et libertés reconnus dans le présent Pacte auront été violés disposera d’un recours utile, alors même que la violation aurait été commise par des personnes agissant dans l’exercice de leurs fonctions officielles ». Dans l’esprit comme dans la lettre, cette disposition est clairement violée par l’ordonnance présidentielle du 28 février 2006, ce qui rend celle-ci nulle de plein droit. L’autoamnistie des généraux n’empêchera donc pas que la vérité puisse être faite sur les crimes contre l’humanité commis en Algérie depuis 1992. Et elle ne pourra empêcher les poursuites judiciaires à l’encontre des criminels à l’extérieur de l’Algérie, puisque la loi sur laquelle elle repose est illégale. Algeria-Watch, 5 mars 2006 http://algeria-watch.de/fr/aw/autoa...

  • Algérie : dix-huit ans après le déclenchement de la « sale guerre », le combat contre l’impunité avance Algeria-Watch, 11 janvier 2010

    Algérie : dix-huit ans après le déclenchement de la « sale guerre », le combat contre l’impunité avance

    Algeria-Watch, 11 janvier 2010

    Le 11 janvier 2010 marque le dix-huitième anniversaire du putsch des généraux d’Alger contre leur peuple. Ce jour-là, en 1992, le pays a basculé dans le non-droit et le terrorisme d’État. Pendant plus de trois ans, l’État a fonctionné sans Constitution, sans Parlement, sans président, tandis qu’une mise au pas progressive de tous les secteurs de l’administration et de la société a permis, dans une atmosphère de plus en plus marquée par la terreur, de démanteler les acquis sociaux.

    Pour briser dans l’œuf la volonté de changement exprimée par la majorité des électeurs qui s’étaient exprimés en faveur du Front islamique du salut (FIS) au premier tour des élections législatives, les généraux « janviéristes » à l’origine de ce coup d’État ont ensuite poussé la terreur à son paroxysme, dans une « sale guerre » qui se révèle une sinistre répétition des exactions de l’armée française lors de la guerre de libération (1954-1962), en particulier dans les méthodes utilisées et le nombre de tués (plus de 200 000 personnes).

    À cette différence (essentielle) près que, cette fois, les assassins et les tortionnaires étaient des militaires algériens, commandés par les généraux de la police politique (le Département de renseignement et de sécurité, DRS, ex-Sécurité militaire) et de l’Armée nationale populaire (ANP), héritiers indignes des combattants de la guerre de libération. Leur seul objectif : préserver l’accaparement à leur profit et celui de leurs clientèles des milliards de dollars de la rente pétrolière. Ce régime d’essence totalitaire imposé par ces « décideurs » est toujours en vigueur aujourd’hui, incarné notamment par le général Mohamed « Tewfik » Médiène, chef inamovible du DRS depuis septembre 1990 (âgé de 70 ans à ce jour).

    Le divorce est complet entre la société et le pouvoir

    À partir de janvier 1992, les «  janviéristes » ont déclenché la guerre totale : des camps de concentration aux centres de détention au secret, des dizaines de milliers de personnes ont été enlevées, torturées, exécutées ou ont disparu ; des assassinats ciblés aux massacres collectifs, des dizaines de milliers ont été victimes de groupes armés d’obédiences multiples, commandités par différents centres coordonnés par le DRS.

    La particularité de l’Algérie, si proche à la fois de l’Europe et des autres pays du Maghreb et du Machrek, c’est que la terreur y a sévi à huis clos. Tout au long des années 1990, les chefs du DRS ont réussi à éloigner de nombreux témoins algériens et étrangers à coup d’assassinats et attentats à la bombe. Ceux qui osaient mettre en doute la version officielle d’un terrorisme sauvage qui n’agirait que pour « enfoncer le pays dans le Moyen-Âge » risquaient leur vie et étaient traités au mieux d’imbéciles, au pire de complices voire de terroristes. Rappelons-nous le courage des mères de disparus qui, dès 1997, ont interpellé les autorités algériennes avec les mots suivants : « Vous nous les avez enlevés vivants, rendez-les nous vivants. » Quelle réponse ont-elles obtenu ? « Il n’y a pas de “disparus”. Il n’y a que des terroristes. Même leurs familles sont des terroristes1. » À ce jour, il est interdit d’incriminer des agents de l’État pour leurs crimes : non seulement aucune plainte n’est recevable, mais est passible d’une peine de prison de trois à cinq ans toute personne qui « utilise ou instrumentalise les blessures de la tragédie nationale, pour porter atteinte aux institutions de la République algérienne démocratique et populaire, fragiliser l’État, nuire à l’honorabilité de ses agents qui l’ont dignement servie, ou ternir l’image de l’Algérie sur le plan international2 ».

    Si ces « années de sang » ont décimé l’opposition dans toutes ses facettes à la fois politiques, associatives, culturelles, ni les multiples élections, ni les distributions d’argent, ni une « réconciliation » dictée d’en haut n’ont pu lever le lourd contentieux entre la société et le pouvoir. Celui-ci s’est totalement discrédité et ce ne sont pas les scènes de liesse lors de la victoire de l’équipe de football en novembre 2009 qui traduiraient une reconquête d’une quelconque confiance des Algériens. Le divorce est consommé, car trop de morts s’interposent, trop de souffrances persistent en raison du refus de faire la lumière sur ces crimes, de reconnaître les responsabilités et de sanctionner les coupables. En attendant, les victimes sont contraintes de côtoyer leurs bourreaux et les commanditaires continuent de se pavaner dans les cercles du pouvoir.

    Les responsables des graves violations des droits humains, qualifiées par certains experts de l’ONU de « crimes contre l’humanité », sont de plus en plus souvent cités nommément. Les chaînes de commandement sont dans de nombreux cas établies. Désigner aujourd’hui le DRS comme le principal responsable de crimes s’est banalisé. En revanche, cette avancée ne se traduit pas encore par une volonté politique de l’opposition d’exiger la vérité et la justice en Algérie même comme préalable à toute sortie de crise. Or l’exemple de l’Argentine montre que c’est grâce à la revendication obstinée de vérité et de justice par les familles de victimes qu’il a été possible dans ce pays, bien des années après la fin de la dictature militaire ayant sévi de 1976 à 1983, d’obtenir l’abrogation des lois d’amnistie qui protégeaient les chefs et les agents criminels de cette dictature et de faire juger nombre d’entre eux.

    Luttes sociales et mobilisations pour la vérité et la justice

    Mais l’année 2009 a montré que de nombreux combats sont menés malgré le souvenir de la terreur et la répression encore aujourd’hui régulièrement déclenchée pour venir à bout des revendications sociales et politiques. Des luttes pour plus de justice sociale sont de plus en plus souvent lancées par des syndicats autonomes ou autres organisations et ont montré, tels les syndicats de l’éducation qui ont suivi une grève de trois semaines en novembre 2009, que la victoire est accessible. S’ajoute à cela que, sur ce front social, la bataille de l’information a connu une avancée décisive : alors qu’il y a quelques années leurs grèves étaient à peine connues au-delà des concernés, aujourd’hui la presse algérienne et en partie internationale s’en fait l’écho. Un Comité international de soutien au syndicalisme autonome algérien s’est créé « dans le but d’informer l’opinion sur la réalité des luttes syndicales algériennes, de les soutenir et de lever les équivoques entretenues par un système qui n’a plus que la violence et la coercition comme leviers sur la société3 ».

    La chape de plomb qui entoure les crimes commis à la suite du coup d’État de 1992 a connu elle aussi de nouvelles fissures. Le combat mené pour la vérité sur les disparitions forcées fait des progrès malgré les manœuvres de l’État pour clore ce dossier définitivement : en l’absence de toute enquête judiciaire visant à établir les circonstances exactes de ces enlèvements suivis de disparitions et de poursuites des responsables, des milliers de cas ont été recensés par des ONG de défense des droits humains, publiés4 et transmis au Groupe de travail sur les disparitions forcées de l’ONU5 ; et des dizaines ont fait l’objet de plaintes auprès du Comité des droits de l’homme de l’ONU. Mais en cette année 2009, il faut surtout se réjouir de la première mobilisation d’enfants de disparus avec la constitution en mai 2009 de l’association Mich’al des enfants de disparus de Jijel, qui « assument la responsabilité qui leur incombe pour soutenir leurs aînés et continuer un combat de longue haleine6 ». Aujourd’hui, les langues se délient, les victimes et leurs familles ne se terrent plus de peur des représailles : elles parlent de leurs souffrances et désignent nommément les hommes qui les leur ont infligées, leurs grades et les services où ils sont affectés.

    La recherche de la vérité passe aussi par la dénonciation des agissements de structures relais de l’État et notamment, dans le domaine des droits de l’homme, de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (CNCPPDH). La « commission Ksentini », comme elle est communément appelée, existe surtout par la voix de son président Me Farouk Ksentini, qui, au lieu de rappeler au gouvernement algérien ses engagements et obligations en matière de respect des droits de l’homme, fustige régulièrement les organes de l’ONU et les organisations de défense des droits de l’homme. Il refuse par exemple la visite dans le pays de rapporteurs spéciaux de l’ONU sur la torture ou les exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires ; et il a prétendu que la moitié des disparus sont en réalité des personnes « qui ont rejoint le maquis et qui sont mortes par la suite ou des personnes qui se trouvent cachées à l’étranger7 ».

    Force est de constater que son rôle n’est pas de représenter les victimes de violations face à l’État, mais au contraire, de protéger celui-ci de leurs accusations contre ses agents. En conséquence, la rétrogradation du statut international de la « commission Ksentini » en juin 2009 par le Comité international de coordination des institutions nationales (CCI)8, qui a repris dans sa décision les arguments développés par l’organisation Alkarama9, est une satisfaction pour les défenseurs des droits humains. Après quelques modifications de pure façade, la Commission a soumis une nouvelle demande de « statut A » qui lui permettrait d’être autrement plus présente aux divers niveaux de l’ONU que présentement. Il reste à espérer que les experts reconnaîtront que cette institution ne remplit pas son rôle d’« interface » entre la société et le pouvoir, et qu’elle reste une institution satellitaire de celui-ci.

    Avancées dans l’affaire des moines de Tibhirine

    Il est un autre dossier où des avancées ont été réalisées ces derniers mois : l’affaire de l’enlèvement et de l’assassinat des moines de Tibhirine en 1996, que la justice française avait quasiment enterrée pendant de longues années. En juin 2009, elle a connu un rebondissement avec le témoignage d’un ancien officier du contre-espionnage français en poste à l’époque des faits à Alger, selon lequel une « bavure » de l’armée algérienne serait à l’origine de la mort des religieux. Le juge français en charge de l’enquête depuis 2008 semble disposé à traiter ce dossier avec tout le sérieux nécessaire. Cette affaire, telle que présentée par les officiels algériens et français et relayés jusqu’à présent par la plupart des médias, comporte tant d’invraisemblances et de contradictions que de plus en plus souvent une responsabilité du DRS dans le déroulement de ce drame est évoqué dans les médias, ce qui n’était pas le cas il y a encore peu de temps.

    Pouvoir mettre en cause pénalement des responsables du DRS pour l’enlèvement et l’assassinat des moines de Tibhirine contribuerait aussi à lever un tabou qui persiste à ce jour dans d’autres cas d’exécutions extrajudiciaires, mais surtout dans le dossier des massacres collectifs commis durant la « décennie de sang » et en particulier entre 1996 et 1998. Des groupes non identifiés (se revendiquant des Groupes islamiques armés), composés de plusieurs dizaines d’individus, ont pu alors commettre ces tueries notamment à Bentalha et Raïs, faisant à chaque fois plusieurs centaines de victimes, avant de s’enfuir alors que ces lieux étaient encerclés par l’armée. À ce jour, aucune enquête sérieuse n’a été diligentée et aucun procès digne de ce nom n’a jugé les responsables et leurs commanditaires.

    Si aujourd’hui la peur des victimes de témoigner est progressivement surmontée, les responsables des graves crimes commis en Algérie savent qu’à défaut de poursuites dans leur pays, ils ne sont plus à l’abri de la justice internationale. La plainte pour acte de torture déposée au mois d’octobre contre Bouguerra Soltani, en visite en Suisse, est là pour le leur rappeler.


    Notes

    1 Le Monde, 24 septembre 1997.

    2 Ordonnance n° 06-01 du 28 Moharram 1427 correspondant au 27 février 2006, portant mise en œuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, article 46.

    3 CISA, « Entre répression et manipulations : le courageux combat des syndicats autonomes algériens », 15 novembre 2009, <www.algeria-watch.org/fr/article/pol/syndicat/cisa_combat_syndicalistes.htm>.

    4 L’association Algeria-Watch et le docteur Salah-Eddine Sidhoum avaient établi en 2002 une liste de près de 4 000 disparus, complétée en 2007 par plus de 1 500 fiches individuelles de disparus. Ce travail se fondait sur les informations recueillies notamment par les avocats des familles de disparus et les organisations des familles de disparus. Algeria-Watch continue depuis à compléter cette banque de données grâce à l’engagement d’associations comme Mich’al, dont un des objectifs est de répertorier les cas de disparitions forcées dans la région de Jijel (voir Algeria-Watch et Salah-Eddine Sidhoum, « Les disparitions forcées en Algérie : un crime qui perdure », janvier 2007, actualisé janvier 2009, <www.algeria-watch.org/fr/mrv/mrvdisp/cas_disparitions/disparitions_introduction.htm>).

    5 Alkarama et Algeria-Watch, « Algérie : plus de cent autres cas de disparition forcée de la région de Jijel devant l’ONU », 31 décembre 2009, <www.algeria-watch.org/fr/mrv/mrvdisp/100_cas_presentes_onu.htm>.

    6 Association Mich’al des enfants de disparus de Jijel, Communiqué de presse n° 1, 24 juin 2009, <www.algeria-watch.org/fr/mrv/mrvdisp/amedj_constitution.htm>.

    7 Le Quotidien d’Oran, 8 décembre 2005. Alors qu’il avait soutenu quelques mois plus tôt que « les éléments des forces de sécurité algériennes sont responsables, à titre individuel, de 6 146 cas de disparitions de civils » (Le Monde, 3-4 avril 2005).

    8 Alkarama for Human Rights, « Algérie : l’institution nationale des droits de l’homme devant le Comité international de coordination des INDH », 20 juin 2009, <http://fr.alkarama.org/index.php?option=com_content&view=article&id=478>.

    9 Alkarama for Human Rights, « Algérie-ONU : l’institution nationale des droits de l’homme (CNCPPDH) sur la sellette », 15 mai 2009, <http://fr.alkarama.org/index.php?option=com_content&view=article&id=461>.

     

  • INITIATEUR DE LA CORRUPTION ET DECADENCE DE L'ALGERIE

    La mort du général Larbi Belkheir : rappels sur le parcours d’un grand criminel

    (extraits du livre Françalgérie. Crimes et mensonges d’États, 2004)

    Algeria-Watch, 31 janvier 2010

    Avec son décès survenu le 28 janvier 2010, le général Larbi Belkheir a emporté dans la tombe bien des sombres secrets du pouvoir algérien. Surtout, comme avant lui le général Smaïl Lamari (ancien numéro deux du DRS, disparu en septembre 2007), il a échappé à la justice des hommes. Alors que son parcours au cœur du pouvoir depuis 1980 et son rôle éminent dans le déclenchement, en janvier 1992, de la « sale guerre » qui a fait quelque 200 000 morts, des milliers de disparus, des dizaines de milliers de torturés dans les rangs du peuple algérien auraient justifié de longue date sa mise en cause pour crimes contre l’humanité. Une plainte déposée contre le général Larbi Belkheir en 2003 pour faits de torture, avait été, sans surprise, classée sans suite.

    Au-delà des commentaires médiatiques qui ont complaisamment salué la disparition d’un « faiseur de rois » au sein du sérail algérois, il nous a paru important de rappeler l’origine et la nature de son pouvoir. C’est dans les années 1980 que Larbi Belkheir, en tant que conseiller du président Chadli Bendjedid, a construit les fondements d’un système de pouvoir toujours en place aujourd’hui à Alger. Un système fondé sur deux piliers : la corruption généralisée et le contrôle de la société par la police politique, la Sécurité militaire (devenue DRS en 1990). Ce système s’est alors construit dans une étonnante symbiose avec certains cercles politiques et économiques français, dont Belkheir était sans doute, en Algérie, le principal interlocuteur. C’est la fameuse « Françalgérie », objet de la somme remarquablement documentée de Lounis Aggoun et Jean-Baptiste Rivoire, Françalgérie. Crimes et mensonges d’États (La Découverte, 2004 ; édition de poche actualisée : La Découverte, 2005). Nous en publions ici le chapitre 3, qui décrit l’ascension des « réseaux Belkheir » dans les années 1980, ainsi que le début du chapitre 30, où l’on verra leur rôle joué par Larbi Belkheir dans l’« élection » d’Abdelaziz Bouteflika à la présidence de la République en 1999.

    Chapitre 3. Les réseaux Belkheir à la conquête du pouvoir

    Comment, après la disparition de Boumediene, une équipe au départ aussi fragile que celle de Larbi Belkheir a-t-elle pu, en quelques années, parvenir à une mainmise quasi-totale sur l’appareil de l’État algérien ? L’environnement international a certainement été un facteur favorable. Car pour la France, victime d’une perte d’influence et inquiète du resserrement des liens entre l’Algérie et les États-Unis, le général Larbi Belkheir est une carte maîtresse.

    La rivalité France/États-Unis et l’élimination de Messaoud Zéghar

    En 1979, l’arrivée au pouvoir de l’imam Khomeyni en Iran s’accompagne de la prise en otage de plusieurs dizaines d’Américains réfugiés à l’ambassade des États-Unis à Téhéran. Le 20 janvier 1981, l’affaire connaît un dénouement heureux, grâce notamment à l’Algérie. L’artisan discret de la libération des Américains est en effet le ministre algérien des Affaires étrangères, Mohamed Seddik Benyahia. En remerciement, Ronald Reagan se montre plus que disposé à raffermir les liens avec l’Algérie…

    Lorsque François Mitterrand devient président en mai 1981, l’une de ses priorités est de rétablir des rapports plus « sains » avec l’Algérie, partenaire ombrageux pendant les années Boumediene. En août 1981, le nouveau ministre des Relations extérieures Claude Cheysson parle même d’un « coup de passion » entre la France et l’Algérie. Dans la foulée de cet enthousiasme, « Chadli gracie et fait libérer onze ressortissants français détenus en Algérie sous diverses inculpations, dont l’espionnage (1) ».

    Vingt ans plus tard, Jean de la Guérivière, correspondant du Monde à Alger de 1982 à 1985, évoque en ces termes cette nouvelle et inattendue lune de miel : « La première facture du “coup de passion” fut un accord [du 3 février 1982] aux termes duquel la France payait le gaz algérien à un prix supérieur [de 27 %] au cours mondial, en échange de la promesse d’importants marchés — notamment pour la construction d’un métro à Alger (jamais réalisé [et toujours en travaux en… 2004]). Trois mois plus tard, François Mitterrand se rendait en visite officielle outre-Méditerranée. Il y recevait un accueil enthousiaste, avant de signer un communiqué commun proclamant la volonté des deux pays d’“ouvrir la voix à des formes originales et exemplaires” de coopération (2). » En quelques mois, les ministres du premier gouvernement d’union de la gauche (Jean-Pierre Cot, Édith Cresson, Charles Fiterman, Jack Lang, Louis Mermaz, Alain Savary, Pierre Mauroy lui-même…) défilent alors en rangs serrés à Alger.

    L’ancien journaliste du Monde précise : « Lionel Jospin, alors premier secrétaire du PS, fut aussi l’un des invités, affirmant que son parti et le FLN ne devaient pas “s’endormir dans le confort des relations d’État entre la France et l’Algérie”, mais s’agaçant qu’un journaliste lui demande s’il avait parlé des prisonniers politiques à ses hôtes. Quelques grands patrons français imitèrent les politiques, tels Loïk Le Floch-Prigent, alors à la tête de Rhône-Poulenc, une des rares entreprises à gagner beaucoup d’argent en Algérie grâce au marché des médicaments, ou Francis Bouygues, bénéficiaire, grâce aux bons offices du communiste Charles Fiterman, ministre des Transports, d’un contrat pour la construction d’une voie ferrée de cent trente-sept kilomètres (3). »

    D’autres compagnies françaises vont bientôt affluer : Les Chantiers modernes, pour l’aéroport d’Alger ; Bouygues, Dumez, SAE, SPE, Fougerolles, Pitance et L’Avenir, pour la construction de logements (4). Entre 1981 et 1983, le montant des échanges entre les deux pays est presque doublé et en 1984, ils atteignent 48,5 milliards de francs.

    Mais c’est indiscutablement l’accord gazier de février 1982 qui constitue l’événement économique le plus important du moment dans les relations entre les deux pays, et qui marque sans doute une étape majeure dans la consolidation de ce que l’on appellera plus tard la « Françalgérie », cette puissante intrication des réseaux de corruption algériens et d’une partie de l’establishment politique et économique français.

    Au cours de cette période de réchauffement très net entre Alger et Paris, le sort s’acharne en revanche sur certaines personnalités algériennes jouant un rôle important dans les relations algéro-américaines, comme le ministre des Affaires étrangères Mohamed Seddik Benyahia. Le 31 mai 1981, il échappe miraculeusement à la mort lors du crash de son avion à Bamako. Un an plus tard, il n’aura pas cette chance : le 3 mai 1982, alors qu’il assure une mission de médiation entre l’Iran et l’Irak en guerre, l’avion d’Air Algérie dans lequel il voyage est abattu par la chasse irakienne. D’après Hanafi Taguemout, « un responsable des services secrets algériens [révèle à l’époque que] c’est bien intentionnellement, et après avoir formellement identifié l’appareil et les passagers à son bord que la chasse irakienne a tiré (5) ». Pas de survivant. Avec Seddik Benyahia, disparaît une grande figure de l’Algérie indépendante, qui était aussi un homme clé des relations entre l’Algérie et les États-Unis.

    La disparition de Benyahia est bien le fait de la seule volonté de Saddam Hussein, qui reprochait aux Algériens de pencher plutôt du côté iranien. En revanche, c’est par des raisons exclusivement internes que s’explique l’élimination politique d’un autre acteur important des relations algéro-américaines, Messaoud Zéghar. Depuis la mort de son mentor et protecteur Houari Boumediene, Zéghar n’a eu de cesse d’essayer d’entrer en contact avec Chadli Bendjedid, pour lui offrir ses services. Mais ce dernier, qui craint sa puissance financière et son entregent international, se méfie de lui. Et surtout, un obstacle incontournable se dresse devant Zéghar : Larbi Belkheir.

    Le 17 décembre 1982, le président Chadli effectue une visite officielle en Belgique, à l’issue de laquelle il fait une escale à Paris, où il a un entretien en tête à tête avec François Mitterrand. Quelques jours plus tard, alors que Messaoud Zéghar se trouve aux États-Unis, Kamel Lahrèche, le chef de la DRE, la nouvelle centrale de renseignement algérienne à l’étranger, lui fixe un rendez-vous urgent, à Alger, pour le 5 janvier 1983. Zéghar rentre précipitamment, persuadé qu’il a enfin trouvé la clé d’accès à la présidence. Mais Lahrèche ne se présente pas au rendez-vous. Et lorsque les officiers de la SM viennent arrêter Zéghar le matin du 8 janvier, ils le trouvent devant le téléphone à attendre l’appel promis. Ignorant ce qu’ils cherchent, méconnaissant jusqu’aux motifs de l’arrestation qu’ils opèrent, ils fouillent la maison de fond en comble et trouvent finalement « des armes, des appareils de transmission, des documents ».

    Messaoud Zéghar demande à passer un coup de téléphone. Il compose le numéro personnel de… Larbi Belkheir, discret artisan de son arrestation. « La SM est venue m’arrêter… Elle fouille ma maison… Je ne comprends pas… » À l’autre bout du fil, Larbi Belkheir le rassure : « Cela doit être une erreur. N’ayez crainte. Faites ce qu’on vous dit. Je vais régler le problème (6). » Zéghar fait ce qu’on lui dit et suit les agents, pour… trente-quatre mois d’une incarcération au cours de laquelle aucun supplice ne lui sera épargné. Il en sortira blanchi de tous les délits dont il sera accusé, mais délesté de sa colossale fortune, 2 milliards de dollars, par ses persécuteurs, à l’issue d’une interminable série de rançonnages.

    Une lettre envoyée au président Chadli lui demandant de lui « permettre de convoquer [ses] gestionnaires et de procéder à la liquidation de [ses] biens », dont, dit-il, il est « disposé à reverser la valeur à l’État algérien (7) », restera sans suite. Taguemout racontera également que s’échangeront en Suisse « des valises pleines à craquer de billets de banque » et autres « documents ultraconfidentiels mettant en cause des personnalités politiques algériennes de premier plan (8) ». Mais ne parviendront finalement à la justice que quelques « pièces à conviction » où « figurent les noms des personnalités décédées ou en conflit avec l’équipe de Chadli (9) »… Une chose est sûre, l’un des hommes clés de l’ère Boumediene est éliminé, et une autre passerelle avec les États-Unis vient de s’écrouler…

    La « moralisation » de l’action publique, paravent de la corruption

    Et ce sont bientôt de nouveaux réseaux de corruption, d’une ampleur bien plus grande qu’au temps de Boumediene, qui vont progressivement se mettre en place. Mais leurs instigateurs vont opérer avec une grande habileté, s’abritant derrière une série de mesures… « anticorruption », qui présentent le double avantage d’avancer masqué et de servir à éliminer les concurrents.

    Dès mars 1980, à l’instigation de son conseiller Larbi Belkheir, Chadli Bendjedid crée la Cour des comptes, placée sous la tutelle de la Présidence de la République, dans le but de… « moraliser la vie politique (10) ». En s’appuyant sur ses rapports, il lance en avril 1983 une opération spectaculaire : « Une centaine de magistrats, greffiers et agents des services pénitentiaires seront déférés devant des commissions de discipline pour concussion ou abus de pouvoir (11). » Cette campagne ne touche d’abord que des lampistes, avant que des personnalités de haut rang soient impliquées : Ahmed Benchérif, Abdelaziz Bouteflika, Mohamed Salah Yahiaoui…

    « La plupart de ces procédures seront étouffées », indique Benjamin Stora, et « la corruption atteint des proportions inégalées. La pratique des “commissions” pour l’implantation des sociétés étrangères sur le territoire algérien se développe à grande échelle (12). » En 1984, Larbi Belkheir double la Cour des comptes d’un « corps d’inspection » à la Présidence, qui lui offre une arme supplémentaire pour accentuer la pression sur ses adversaires. « Ces deux institutions deviennent vite un instrument redoutable de règlement de comptes pour éliminer des responsables dans tous les domaines […] et les remplacer par des éléments acquis à sa cause (13) », affirmera plus tard le ministre du Plan de l’époque, Abdelhamid Brahimi (14).

    L’un des buts de ces initiatives n’est en fait nullement d’assainir la gestion du pays, mais de révéler au grand jour l’existence de grandes fortunes, pour normaliser une opulence impossible à justifier au regard des réalités politiques et économiques des décennies précédentes. Il s’agit aussi de banaliser l’impunité, en exposant des hommes voués à la disgrâce, ceux-là mêmes qui peuvent dénoncer les pillages dont ils sont avisés. Ce sont ainsi les plus malveillants qui jugent ceux qui le sont un peu moins qu’eux, dans un milieu où la prédation est la norme, un univers d’où est exclue l’écrasante majorité de la population.

    Pour étendre leur mainmise sur l’ensemble du secteur économique, au sommet duquel les directeurs changent au gré des remaniements conjoncturels, les stratèges inventent les BSP (Bureau de sécurité et de prévoyance), installés dans chaque entreprise, des mouchards officiels en quelque sorte, pour camoufler les vrais agents de la SM, plus discrets. Chargés de rendre compte des gestes et propos de chacun, ils contribuent à alourdir un peu plus la chape qui s’abat sur le monde du travail. Désormais, rien ne semble échapper aux yeux et aux oreilles des services de sécurité.

    Le « clan Chadli » et la « maison Belkheir »

    Aux yeux de nombre d’observateurs, toutes ces initiatives de la présidence participeraient de la mise en place d’un « clan Chadli ». Le journaliste Djillali Hadjadj l’exprimera ainsi dans son ouvrage Corruption et démocratie en Algérie : « Un frère de Chadli, Khelifa Bendjedid, fut wali de longues années durant, dans des régions importantes et à fort budget. Un autre, H’Zem Bendjedid, [accapare] à Annaba un hôtel, des lots de terrain et des fonds de commerce, [et] plusieurs appartements sociaux. Le gendre du président, Kaddour Lahouel, fit la pluie et le beau temps dans la toute nouvelle wilaya de Tipaza […]. Un cousin du président, modeste employé d’Air Algérie, fut promu P-DG de la compagnie, puis nommé ambassadeur au Vénézuéla (15). » Quant à la famille de l’épouse du président, Halima, elle ne serait pas en reste, bénéficiant de « passe-droits, privilèges, placements à des fonctions “rentables” tant dans la fonction publique que dans le secteur économique (16) », etc.

    Mais le vrai pouvoir est ailleurs, et Chadli ne s’érige ainsi qu’un clan de pacotille ; il ne fait qu’honorer de ses signatures tous les contrats que lui fait remonter son directeur de cabinet et ange gardien Larbi Belkheir, lequel veille sur sa quiétude. Ce dernier se charge d’effectuer le « tri de ce qui doit arriver sur le bureau du président ». En effet, écrira Ghazi Hidouci, alors responsable du secteur économique à la présidence, « la règle consiste à éviter de l’embarrasser, car il n’aime pas gérer ; par ailleurs, il pourrait prendre des décisions intempestives (17) ». Chadli n’a en effet ni le temps, trop occupé à ses missions de villégiature, ni l’envie, et surtout pas la compétence, pour se consacrer à l’étude de dossiers liés à une géopolitique compliquée, ou s’appesantir sur des considérations de gestion économique aux traîtresses ramifications.

    Selon Ghazi Hidouci, le président « quitte son bureau au milieu de la journée. S’engage alors une deuxième catégorie d’activités […]. C’est le temps de la communication avec les privilégiés admis au sein du sérail, de l’évaluation des choix, des montages et des décisions stratégiques. […] Fréquentent les lieux les amis sûrs ou impliqués, sans considération de rang ou de fonction. Le système est éclectique : journalistes en vue, hommes d’affaires, vieux compagnons de route, chefs d’entreprise et quelques ministres connus pour faire partie du domaine de la présidence (18) ». Quant au Premier ministre et autres hauts responsables, ils « sont convoqués pour des raisons précises, lorsque les jeux sont faits ; il s’agit de leur expliquer, sans notes, ce que l’on attend d’eux », après quoi ils doivent évacuer les lieux. Puis vient le soir, à partir de 17 heures. « C’est alors l’heure des réunions discrètes, en cercle fermé, hors de la présidence, [où] la langue de bois disparaît complètement, [où] se traite l’information vraie et s’élaborent les montages décisifs […]. Se rassemblent, en fonction des sujets traités, les véritables hommes de confiance, les hommes d’influence qu’on ne retrouve dans aucun organigramme et les vrais amis étrangers, qui se déplacent spécialement mais furtivement lorsque les circonstances l’exigent (19). »

    Larbi Belkheir — tout comme les chefs de la SM — est au cœur de ces conciliabules, mais il cultive un profil bas vis-à-vis de l’extérieur. Pour William Byrd, un banquier américain spécialiste de l’Algérie, « les vrais décideurs sont invisibles, on ne peut jamais leur demander des comptes (20) ». Nommé ministre du Plan en 1979, Abdelhamid Brahimi, ancien combattant de l’ALN et ex-responsable (depuis 1976) du bureau de la Sonatrach aux États-Unis, s’aperçoit rapidement que, sous ses faux airs de « collaborateur “fidèle, docile et discipliné” du président », Larbi Belkheir est en réalité le détenteur effectif du pouvoir. Dès 1980, il tente d’en avertir le président Chadli : « Je lui ai conseillé d’écarter Belkheir avant qu’il ne soit trop tard, que ses liens avec la France ne posent trop de problèmes. Il m’a dit : “Non, il est aux ordres, au garde-à-vous !” Je lui ai alors dit : “Un jour, il vous renversera.” C’est ce qui est arrivé en 1992 (21). »

    Le portrait brossé par Brahimi est édifiant : « Belkheir est associé à toutes les décisions importantes de l’État. Il est devenu incontournable pour les nominations aux emplois supérieurs de l’État, y compris celles des membres du gouvernement… Il joue un rôle décisif dans le choix des membres du comité central du FLN, dans le suivi du fonctionnement de l’armée et des services de sécurité civils et militaires, dans la nomination des walis, des chefs de daïra, des directeurs généraux des banques et d’entreprises publiques et des ambassadeurs (22)… » Bref, nombre de ceux qui jouissent d’une autorité quelconque dans le pays lui doivent sa nomination, alors qu’il agit dans un anonymat quasi-total.

    Mais qui sont les « vrais amis étrangers » qu’évoque Ghazi Hidouci ? De son poste privilégié, explique le journaliste Chérif Ouazani, Larbi Belkheir « apprend à côtoyer les grands de ce monde et noue des relations avec ceux qui, dans leur sillage, ont des fonctions clés. Jean-Louis Bianco, secrétaire général de l’Élysée, et Hubert Védrine, conseiller diplomatique de François Mitterrand, deviennent des habitués de la maison Belkheir. George H. Bush était vice-président quand il entretenait une correspondance plus que courtoise » avec lui (23).

    L’explosion des circuits de corruption

    Alors que la population subit les effets des échecs économiques de la gestion Boumediene, Chadli lance un vaste programme d’approvisionnement. Viande, fromage, lait, fruits secs et exotiques…, le port d’Alger ne désemplit plus. Vaste campagne d’importation de téléviseurs couleur, de réfrigérateurs, de machines à laver, de machines à coudre, de fers à repasser, de jouets… Le prix du pétrole au zénith en ce début des années 1980 — il chutera en 1983, et surtout en 1986, et la donne changera — permet ainsi à une économie fondée sur le gâchis de s’instaurer.

    Cette ruée au fromage de Hollande et au gadget, si elle permet à la population de goûter à des saveurs et à des loisirs inédits, ne résout en rien les véritables problèmes du pays, à commencer par la faiblesse de la production nationale, incapable de satisfaire les besoins de base de la population (« en 1984, rappelle Benjamin Stora, le pays importe 40 % de la consommation nationale de céréales, 50 % des produits laitiers, 70 % des matières grasses, 95 % du sucre (24) »). Pis, elle saigne les caisses de l’État de « plusieurs milliards de dollars », estime Djillali Hadjadj (25). Selon lui, ce projet suivi « personnellement » par Chadli, par le biais de ses « collaborateurs directs » — dont Larbi Belkheir, comme le révéleront plusieurs témoignages et une commission parlementaire lancée dix ans plus tard —, a d’autres desseins que de contenter la population : il permet de capter des commissions sur les marchés d’importation contrôlés par les décideurs. Ce qui relevait durant la décennie 1970 de la malversation honteuse semble maintenant être érigé en stratégie d’État.

    William Byrd explique pourquoi « il est plus intéressant d’importer que de produire sur place : cela permet de prélever des commissions qui sont directement payées en devises sur un compte à l’étranger. Je dirais que 10 % à 15 % de la facture des importations part en corruption. Cela fait environ 1,5 milliard de dollars par an. Si vous faites produire localement, vous pouvez prélever des petites commissions, mais elles vous seront payées en dinars, personne n’en veut. L’économie de rente a donc des effets très pernicieux : elle tue l’économie locale (26). »

    Mais le secteur de la consommation n’est pas le seul concerné par cette « modernisation ». Dès 1979, Larbi Belkheir lance un immense projet de construction d’un complexe commercial sur les hauteurs d’Alger, Ryadh-El-Feth, à côté duquel est érigé un sanctuaire dit « des martyrs ». Le contrat de plusieurs millions de dollars est confié à la SNC-Lavalin, une société canadienne, qui rapporte du Canada personnel et matériaux de construction. La gestion du complexe commercial, qui sera marquée par de nombreuses malversations, sera confiée à un proche de Belkheir, le colonel Senoussi.

    Chadli fait ensuite raser tout un quartier populaire d’Alger, le Hamma à Belcourt. Les familles expulsées sont relogées « à la périphérie de la capitale dans des conditions inhumaines (27) ». Le chantier de construction pharaonique qui s’ouvre sur les terrains libérés (hôtel, bibliothèque nationale, etc.) permet « de détourner des sommes colossales, tant à travers les entreprises étrangères détentrices des marchés de réalisation et d’équipement que par le biais des importations confiées aux sociétés d’État (28) ».

    Rien n’échappe à la fièvre dépensière, toute transaction étant susceptible d’engendrer des commissions, à l’achat et à la vente. Puis, les marges bénéficiaires étant sans doute jugées trop étroites, « des produits subventionnés du secteur public, dont la distribution est de plus en plus désorganisée, [sont] vendus au marché noir », expliquera Ghazi Hidouci (29). Mais si le marché noir produit des marges plus importantes, elles sont hélas en dinars, monnaie dévalorisée, difficile à négocier. Pour contourner les restrictions au change, l’astuce s’impose d’elle-même : les produits subventionnés — huile, sucre, café, semoule, savon, etc. — sont repris par des grossistes, qui leur font passer la frontière vers l’Afrique subsaharienne. Le plus connu de ces transitaires hors normes s’appelle alors Hadj Bettou (30). Installé à Tamanrasset, dans le sud du pays, il dispose d’un véritable parc de semi-remorques, qui ravitaillent Mali, Mauritanie, Niger, Tchad et Libye. Éviter les barrages de gendarmerie et les patrouilles militaires le long de la frontière est un jeu d’enfant, grâce à ses complices au plus haut niveau. Dès lors, l’Algérie ne sert plus que d’escale pour les marchandises initialement destinées à la population, étape rendue nécessaire pour permettre à leur prix de baisser, par la grâce des subventions de l’État.

    Cette surenchère dans la corruption se traduit dès lors par l’évaporation littérale de la marchandise : les marchés algériens sont asséchés, on ne trouve plus rien, même hors de prix. Mais ce n’est pas fini, car les stratèges du réseau rivalisent d’imagination. Ainsi, nous expliquera l’ancien banquier Omar Benderra, membre de l’équipe conceptrice des réformes économiques à la fin des années 1980, vivant aujourd’hui en Europe, « un des procédés les plus utilisés, c’est la faillite : dès que le commerce extérieur fut libéralisé, des kyrielles, des milliers d’entreprises d’import-import se sont créées. Il était de notoriété publique que ces entreprises étaient tenues par des hommes de paille : une seule opération d’importation avec crédit public, puis faillite. On ne payait ni impôts ni taxes douanières, on ne remboursait pas le crédit, on prenait l’argent (31) ». La défunte société laisse ses créances aux banquiers, membres du réseau, qui ont pour mission de gérer la paperasse nécessaire pour clore le dossier. Le truand n’a alors plus qu’à changer de quartier, pour relancer une opération analogue, avec un autre chef d’agence complaisant (l’un des acteurs de ce type d’arnaque défraiera la chronique à partir de 1988, un certain Mouhouche, qui, parti de rien, deviendra milliardaire et roulera sur l’or, en Ferrari bien entendu (32)).

    Peu à peu, l’essentiel de l’économie algérienne et du commerce va s’organiser autour des commissions versées aux « hommes du secteur » (pour reprendre le terme de Belaïd Abdesslam), dont Larbi Belkheir va parvenir à s’imposer progressivement comme l’invisible parrain. Ce racket a ceci de particulier que tout ce qui peut le contrarier est voué à l’élimination, par n’importe quel moyen : révélations de journalistes, mise en piste de concurrents, instrumentalisation des institutions, adoption de nouvelles lois… Toute initiative susceptible de remettre en cause le monopole de cet « État noir » est interdite. S’engage alors un véritable sabotage de l’économie algérienne, au profit du tout-import.

    Mais quid de la substance de cette économie, quelle part de ces importations profite au citoyen ? Selon Akram Belkaïd, journaliste au quotidien français La Tribune, les gros contrats d’importation n’ont aucune utilité pour le peuple algérien : « On importe des choses dont on n’a pas besoin, des équipements qui ne sont plus de mise, avariés ou qui ne serviront pas au bien-être de la population. C’est une caractéristique de l’économie algérienne, l’importation d’éléphants blancs, coûteux, dont les importateurs savent très bien qu’ils ne serviront à rien, mais qui alimentent leurs comptes en banque à l’étranger (33). » Plus grave encore, la volonté de transformer en devises étrangères les sommes colossales issues de la corruption donne lieu à une demande si forte que le dinar, valant un franc français sur le marché parallèle en 1979, n’en finira plus de dégringoler, jusqu’à un palier de cinq dinars pour un franc en 1986, avant de poursuivre son inexorable chute (34).

    Au cours de ces années 1980, il n’est pas rare qu’un scandale éclate publiquement : spéculation foncière au bénéfice de la nomenklatura, importation de produits avariés, pneus rechapés qui se délitent en quelques kilomètres, médicaments périmés, appareillages déclassés, infrastructures réformées avant leur inauguration… Mais l’écho est terne, les instances qui doivent logiquement se saisir des dossiers étant toutes parties prenantes de l’escroquerie : police, douane, syndicat, justice, fisc… Pire, révéler un scandale — outre les risques qu’encourt le téméraire — est un premier pas dans un processus obscur qui doit aboutir à son classement, en sacrifiant, pour la forme, quelques lampistes si le besoin s’en fait sentir, sachant qu’il sera toujours possible de les réhabiliter quelques semaines après, quand les projecteurs se seront détournés de l’affaire…

    Ainsi, lors des « années Chadli », l’enrichissement personnel des « décideurs » et la corruption, qui étaient auparavant utilisés par Boumediene comme un moyen de pouvoir parmi d’autres, deviennent progressivement une fin en soi, voire la principale raison d’être du régime. Dans la mesure où l’une des principales sources de cette corruption est constituée par les commissions occultes sur les flux d’importation, dont les entreprises françaises assurent une part prépondérante, les autorités françaises de l’époque ne peuvent ignorer cette dérive du pouvoir algérien. Et les bonnes relations entretenues avec Paris par la « maison Belkheir » jouent un rôle majeur dans le développement des réseaux de la « Françalgérie ». Mais, à Paris, ses secrets restent bien gardés…

    Conflits et réorganisation au sommet de l’armée

    Grâce à ces soutiens et à celui des anciens « déserteurs de l’armée française » (DAF) qui montent en grade au sein de l’armée algérienne, le secrétaire général de la présidence étend progressivement son influence. Pour autant, le général Belkheir, le leader du « clan français », est encore loin d’avoir conquis la totalité du pouvoir réel, à savoir la haute hiérarchie de la Sécurité militaire et de l’armée. Car au sein du haut commandement militaire, le colonel Kamel Abderrahim, chef de file de ce que certains ont appelé le « clan des anciens maquisards » ou des « Orientaux » (car ayant suivi une formation militaire au Moyen-Orient pendant la guerre d’indépendance), jouit d’un certain prestige aux yeux de nombre d’officiers de l’ANP, du fait du rôle qu’il avait joué dans sa modernisation, à la demande de Boumediene, à la fin des années 1970. C’est pourquoi, en 1984, Belkheir pousse Chadli à lancer un nouveau programme de « modernisation » de l’institution militaire, qui servira aussi aux DAF à contrer le poids des anciens maquisards. Pour y parvenir, écrit la journaliste Nicole Chevillard, « Chadli marginalise donc la vieille garde de l’ANP tout en tentant de moderniser l’instrument lui-même (l’armée algérienne est alors équipée aux trois quarts de matériels soviétiques), de diversifier ses fournisseurs, de le former à des techniques plus performantes et de constituer une véritable armée de professionnels (35) ».

    L’ex-colonel Mohammed Samraoui précise pour sa part que cette restructuration mise en œuvre par Belkheir a été conçue « à la fois pour prévenir les risques de coup d’État (36) et pour mettre à l’écart toute une génération d’officiers issus de l’ALN — notamment les partisans farouches du parti unique et de l’idéologie socialiste. Cette épuration fut l’occasion pour le général Larbi Belkheir, le véritable homme fort du pouvoir, de mettre au pas les “services” ou du moins de les affaiblir en vue des “échéances” à venir et de placer en leur sein des hommes de confiance membres de son clan, fidèles à sa politique et qui exécuteraient docilement ses directives (37) ».

    Pour faire évoluer le rapport de forces entre les deux clans principaux, Chadli — « et surtout Belkheir dans son ombre », précise Nicole Chevillard — use d’un artifice permettant de diversifier postes et pouvoirs : « Avant lui, le plus haut grade de la hiérarchie militaire était celui de colonel. Il va créer de toutes pièces des “généraux” et même des “généraux-majors”. Le 24 octobre 1984, Mostefa Belloucif et Abdellah Belhouchet sont ainsi nommés généraux-majors tandis que Khaled Nezzar, Kamel Abderrahim, Rachid Benyelles (qui arrive sur ces entrefaites au secrétariat général du ministère de la Défense) et Mohamed Attaïlia (dit “le manchot”, commandant de la 1 (re) région militaire, celle d’Alger) sont, eux, nommés généraux (38). »

    Ancien maquisard, Mostefa Belloucif prend d’emblée une mesure lourde de sens : il met sur la touche les anciens officiers de l’armée française s’étant ralliés après 1962. Pour les DAF comme Larbi Belkheir ou Khaled Nezzar qui avaient déserté, eux, pendant la guerre d’indépendance, mais qui ont toujours été considérés avec défiance par les anciens maquisards, il s’agit d’un signe inquiétant.

    L’équilibre entre les deux groupes paraît cependant maintenu, le général Belloucif, une fois nommé, désignant ensuite comme adjoints, d’un côté le général Abderrahim et, de l’autre, le général Nezzar (ex-DAF et très proche de Belkheir). Mais en 1986, la marginalisation du général Abderrahim (il est nommé chef de la Marine, quasi-inexistante en Algérie) et la nomination de son adversaire, Khaled Nezzar, à la tête de l’armée de terre font à nouveau pencher le balancier en faveur des DAF, les anciens de l’armée française. L’équilibre entre les deux clans reste donc fragile et, nous le verrons, il ne résistera pas aux intrigues du « clan Belkheir ».

    Consolider son pouvoir est en effet pour lui d’autant plus décisif que la société algérienne, largement paralysée sous l’ère Boumediene, commence à bouger…

    Le « Printemps berbère » et la naissance de la Ligue des droits de l’homme

    Le 19 mars 1980, suite à la publication en France d’un ouvrage consacré aux poèmes kabyles anciens (39), le célèbre écrivain et ethnologue Mouloud Mammeri est invité à donner une conférence à l’université de Tizi-Ouzou, capitale de la Kabylie. Mais il est intercepté par les autorités quelques kilomètres avant d’entrer en ville. Avisés de son arrestation, étudiants, enseignants et personnels occupent l’université, qui entre en ébullition. Pendant un mois, grèves et marches se succèdent. Les travailleurs des complexes industriels de la région et le personnel des hôpitaux se déclarent solidaires du mouvement, qui s’amplifie au fil des jours. Les mots d’ordre sont « Libertés démocratiques » et « Respect des langues et cultures nationales ». La contestation s’étend peu à peu à Alger.

    Dans la nuit du 19 au 20 avril, les forces de l’ordre investissent l’université, les hôpitaux et les cités universitaires de Tizi-Ouzou. La répression fait d’innombrables blessés. Des centaines d’enseignants, d’étudiants, de médecins et de travailleurs sont arrêtés. Pourtant, la mobilisation ne faiblit pas. Mieux : elle bénéficie d’un large écho à l’étranger. En mai, hormis vingt-quatre prisonniers inculpés d’« atteinte à la sûreté de l’État », la plupart des détenus sont relâchés, non sans que les hommes de la SM, fidèles à leurs habitudes, se soient efforcés de recruter les contestataires les plus actifs… Après avoir refusé d’entrer dans la combine, Arezki Aït-Larbi, alors étudiant en médecine, révélera le procédé employé par la SM pour le retourner : « Le 8 mai 1980, j’ai été transféré à Bouzaréah, dans les locaux de la Sécurité militaire. Un officier m’avait proposé le marché suivant : “Je vous libère ce soir. Vous aurez un logement, une voiture et un salaire. À la fin de vos études, vous aurez un cabinet médical dans la ville de votre choix. Mais, en contrepartie, vous me remettrez un rapport hebdomadaire sur les activités de vos amis” (40). » Pour quelques refus, combien d’individus ont accepté — et continué depuis — de collaborer avec la SM ? Sans doute beaucoup…

    Au cours du mois de juin 1980, la mobilisation menaçant de s’étendre, le pouvoir relâche les vingt-quatre détenus. Mesure d’apaisement supplémentaire, le régime autorise durant l’été l’organisation d’un séminaire sur la culture, qui aboutit à la publication d’un document remis au ministère de l’Éducation nationale. Le document tombera vite dans l’oubli, mais il aura permis au régime d’obtenir un rapide retour au calme, d’occuper les agitateurs et de permettre aux services de sécurité de recenser dans le détail les militants actifs — avec l’aide de militants du PAGS, qui inaugure là une phase nouvelle de collaboration avec le régime pour contrer la mouvance démocratique et culturaliste naissante.

    À l’université de Tizi-Ouzou, un groupe d’enseignants, d’étudiants, de médecins, de syndicalistes et de travailleurs se constitue, sous la dénomination de Mouvement culturel berbère (MCB), autour de la personnalité du docteur Saïd Sadi. Psychiatre de formation, il était depuis 1979 l’un des responsables en Kabylie du FFS (le parti que son leader Hocine Aït-Ahmed, exilé en Suisse, s’efforçait alors de redynamiser après des années de répression). La nature précautionneuse d’Aït-Ahmed ne peut cependant pas cohabiter avec l’esprit aventuriste de Saïd Sadi. De fait, dès le lendemain des événements, ce dernier se démarque de son mentor à l’aura encombrante.

    De 1982 à 1986, alors que le MCB, contraint à la clandestinité, s’efforce difficilement de résister à la répression, des émeutes éclatent dans plusieurs grandes villes (Oran, Sétif, Constantine, Annaba, Alger même). Mais à chaque fois, elles sont réprimées, les meneurs arrêtés et torturés, et souvent « retournés » par la SM.

    C’est dans ce climat que, le 30 juin 1985, des militants du Mouvement culturel berbère (MCB), dont Saïd Sadi, des avocats connus pour leur engagement, dont Me Abdennour Ali Yahia et Me Hocine Zahouane, des personnalités du monde scientifique, dont le professeur en psychiatrie Mahfoud Boucebsi, fondent la Ligue algérienne des droits de l’homme et demandent son affiliation à la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH). Elle va connaître un baptême du feu tonitruant.

    Le 5 juillet 1985, jour de la commémoration officielle de l’indépendance, l’association non agréée des enfants de chouhada (les martyrs de la guerre de libération) décide de défier les autorités en allant déposer, en marge des cérémonies officielles, une gerbe de fleurs au pied d’un monument aux morts, au centre de Tizi-Ouzou. La police intervient et arrête tous les dirigeants de l’association présents sur les lieux. Pour avoir protesté contre ces arrestations, Me Ali Yahia est arrêté à son tour le 9 juillet, puis Me Mokrane Aït-Larbi, son second, le 21 août, puis le secrétaire général adjoint, le docteur Hachimi Naït-Djoudi, le 16 septembre. Durant tout l’été, de nombreux autres militants sont incarcérés : Ferhat Mehenni, Saïd Sadi, Saïd Doumane, Lounis Aït-Menguellet…

    Leur procès se tient en décembre 1985, en présence de délégués de la FIDH. Il est largement couvert par la presse internationale. Le régime se révèle alors sous son vrai visage. Agissant dans une quasi-illégalité, l’appareil judiciaire accumule des irrégularités dénoncées par les prévenus. Ceux-ci écopent de peines allant de six mois à trois ans d’emprisonnement ; leur seul tort : défendre la liberté, la justice, la culture, et avoir déposé une gerbe de fleurs à la mémoire de héros de la révolution.

    Les arrestations, le procès, relèvent-ils d’une provocation de la part du régime ? D’une volonté de mesurer la détermination de cette Kabylie qu’on dit prête à exploser ? De tester la capacité de l’opinion internationale à réagir ? En fait, tout cela à la fois, et l’enseignement principal à en tirer est que, hormis la sympathie dont jouit la Kabylie à l’étranger, et notamment dans la presse française, l’opposition organisée dans cette région reste très faible. En quelques mois, le régime parvient à retourner des dizaines de militants démocrates du MCB et à infiltrer à l’intérieur de ce mouvement plusieurs agents qui s’emploieront efficacement à semer la zizanie (certains d’entre eux connaîtront, dans les années 1990, une carrière politique brillante dans les rangs de partis satellites du pouvoir).

    Quant à la nécessité d’incarcérer les principaux agitateurs, de leur infliger des peines sans rapport avec la gravité des délits commis, cela ne doit rien au hasard.

    « L’art d’une domination, c’est d’assimiler ce qui pourrait être hostile » : voilà un adage dont le pouvoir a fait une religion. Durant toute cette année 1985, des rumeurs circulent selon lesquelles un courant moderniste du régime, dont Larbi Belkheir serait le chef de file, est opposé au sort réservé aux militants emprisonnés. Il s’agit bien sûr d’une habile mise en condition, dont l’autre volet est la pression psychologique exercée par les conditions de détention. Seul dans un cachot humide et sans lumière, nu sur le sol, dans le froid, après avoir subi brimades et coups, il faut avoir une foi militante d’acier pour résister. De nombreux témoins évoquent les sollicitations dont les détenus font alors l’objet de la part d’agents de la SM.

    Pour inciter nombre d’opposants à se retourner, les représentants des services leur affirment que leurs intérêts convergent avec ceux de certains hauts dirigeants. Le but n’est pas de les pousser à se renier, mais au contraire de les conforter dans leurs idéaux, de leur indiquer que des forces au sommet de l’État les partagent, mais qu’elles ne peuvent agir que si toutes les bonnes volontés leur accordent leur soutien, en particulier en Kabylie, qui est l’avant-garde du combat pour la démocratie, etc.

    Dans un ouvrage paru en France en 1996, le leader du MCB Saïd Sadi évoquera ainsi sa détention au pénitencier de Lambèse, un « vrai cauchemar » (41). Mais six mois après son arrivée, on lui demande de s’« établir à l’infirmerie [où] il y a des lits, du chauffage et même une petite télévision ». Sa mission : aider aux consultations. Par solidarité avec ses camarades détenus, il refuse. Mais en juin 1986, il est transféré à la prison d’El-Harrach, où il peut achever de purger sa peine dans des conditions avantageuses, les autorités allant jusqu’à l’autoriser à finir la préparation de sa thèse de doctorat en psychiatrie sous la direction du professeur Mahfoud Boucebsi.

    Me Abdennour Ali Yahia, cofondateur de la Ligue algérienne des droits de l’homme, explique cette relative clémence ainsi : « Après le procès de 1985, [Saïd Sadi] a assez vite été ramené à Alger ; et il sortait de prison bien avant qu’il ne soit [officiellement] libéré. C’était El-Hadi Khédiri qui était ministre de l’Intérieur et j’ai eu vent de contacts très sérieux entre lui et Sadi (42). »

    Parallèlement à la répression et à la discrète reprise en main de certains militants, le pouvoir, dès la création de la ligue des droits de l’homme de Me Ali Yahia, suscite la création d’une autre « Ligue algérienne des droits de l’homme », dirigée par Me Omar Menouer et qui « regroupe des personnalités liées au FLN et à l’extrême gauche (43) ». Encore un grand classique du mode de gestion de la SM : chaque fois qu’une organisation d’opposition apparaît, si elle n’est pas immédiatement réduite au silence, elle se voit doublée, pour l’affaiblir, par une « organisation clone » contrôlée par le régime. Et pour faire bon poids, en mars 1987, une troisième Ligue des droits de l’homme sera créée dans le sillage du régime ! Présidée par Me Miloud Brahimi — que nous avons évoqué lors de l’insurrection de Chaâbani en 1964 et qui échappa de justesse à la répression de Ben Bella en se réfugiant en Suisse —, elle bénéficiera du soutien direct de la présidence et du ministre de l’Intérieur, El-Hadi Khédiri (44). « Un soutien interprété, non sans raison, écrit l’historien Mohammed Harbi, comme une preuve de la volonté du régime de “récupérer” les droits de l’homme et qui sera à l’origine de son surnom de “ligue légitimiste”. » Elle fusionnera en février 1989 avec la « ligue Menouer ». Quant à l’organisation fondée par Me Ali Yahia, elle ne sera officiellement reconnue (sous le nom de Ligue algérienne de défense des droits de l’homme, LADDH) que le 8 septembre 1989, avec l’ouverture politique.

    Mais au cours de ces années 1980, la contestation va prendre aussi d’autres formes : l’islam politique devient progressivement une force qui compte. Et la police politique, la SM, s’y intéresse également de très près…

    L’émergence islamiste et l’étrange « épisode Bouyali »

    Au début des années 1980, ce qu’on appellera ensuite l’« islamisme » est peu présent sur la scène politique, malgré l’émergence à l’université des « Frères musulmans », suscitée à l’époque de Boumediene pour contrer les mouvements estudiantins laïques. Cette organisation s’est ensuite trouvée confortée par la politique d’arabisation de l’éducation et l’afflux d’enseignants venus du Proche et Moyen-Orient, mais elle est longtemps restée relativement marginale.

    À l’époque, l’un des principaux acteurs islamistes est Mostafa Brahami, étudiant à Alger. Dans un entretien qu’il nous a accordé en mars 2002, il ne remet pas en cause cette filiation initiale avec le régime, mais il affirme qu’une scission s’est opérée dès 1976. Cette mouvance, souvent considérée comme indifférenciée, était en effet constituée de deux courants hostiles. Bien que partageant l’idéal de l’arabisation — ce qui a favorisé leur instrumentalisation par le régime —, ils étaient dans le fonds profondément divisés.

    Les premiers sont d’anciens militants laïcs de l’arabo-baâthisme convertis à l’« orientalisme » (sous l’influence des courants islamistes du Moyen-Orient) et qui n’ont pas coupé le cordon ombilical avec leur mentor au sommet de l’État, Mohamed Chérif Messaâdia, le numéro 2 (et futur secrétaire général) du FLN (45). Parmi les personnalités qui émergent de ce courant, un certain Mahfoud Nahnah. En 1976, à l’occasion du débat sur la Charte nationale, il avait été arrêté et condamné à quinze ans de prison pour « sabotage » après avoir été surpris la nuit en train de scier un poteau électrique sur la route de Bougara près d’Alger. Gracié en 1980 par le président Chadli, Nahnah traînera ensuite la réputation de travailler avec les services, soupçon que ses actes et ses déclarations ne cesseront de conforter au fil des ans (46).

    L’autre courant islamiste est constitué pour l’essentiel d’universitaires, souvent francophones. Leur hostilité à l’approche islamiste « internationaliste » des leaders « orientaux » leur vaudra de la part de Nahnah le sobriquet d’« algérianistes », qualificatif qu’ils s’approprieront bien plus tard. Leur ambition affichée : contribuer à l’édification d’un pays islamique moderne, dans le respect des spécificités culturelles algériennes (47).

    Le champ d’action de ces divers groupes ne dépasse pas encore l’enceinte de l’Université d’Alger et de quelques mosquées. C’est en novembre 1982 qu’ils défraient pour la première fois vraiment la chronique, lorsque des affrontements à la cité universitaire de Ben-Aknoun entre islamistes et militants de gauche font une victime, proche de ces derniers, Kamal Amzal. Suite à ces graves incidents, les autorités imposent la fermeture de la mosquée située à l’intérieur de la fac centrale d’Alger et de nombreux islamistes sont arrêtés, dont Mohamed Saïd et Mostafa Brahami. Une semaine plus tard, fait inédit, près de 5 000 islamistes se rassemblent pour écouter l’imam Abassi Madani lire un « manifeste en douze points » et stigmatiser le régime qui tarde à concrétiser ses promesses d’instauration d’un « État islamique ». Toute manifestation étant interdite, Abassi Madani et de nombreux autres militants sont aussitôt arrêtés.

    En marge de cette mouvance islamiste en pleine ascension, s’agitent quelques individus qui sont persuadés que le recours à la violence est la seule voie d’opposition valable. Leur leader est un imam du nom de Mustapha Bouyali. Selon le journaliste Abed Charef, l’organisation que cet ancien maquisard veut mettre sur pied à la fin des années 1970 « est une simple manière de protester contre la “déviation des mœurs” à laquelle il veut remédier (48) ». En 1980, plusieurs hommes se joignent à lui, dont un certain Ahmed Merah, qui lui sert de logisticien et d’homme à tout faire. Merah bénéficie-t-il dès cette époque d’accointances au sein de la Sécurité militaire ? Il semble en tout cas doué d’une extraordinaire capacité à déjouer les forces de l’ordre. Tantôt islamiste, tantôt délinquant, tantôt terroriste, tantôt commerçant, il peut se rendre à El-Oued pour acheter des armes et les ramener dans l’Algérois pour soutenir Bouyali, y repartir pour les revendre, construire une villa en un temps record, dérober les caisses des entreprises où il travaille — 2,4 millions de dinars dans une entreprise de BTP d’El-Achour près d’Alger, en 1981 —, voler des voitures, trafiquer leurs papiers pour se les approprier. Dans un pays où obtenir des papiers légaux relève d’un interminable parcours d’embûches, Merah existe sous seize fausses identités, et ce avec une facilité déconcertante. À la fin des années 1990, une fois ouvertement rallié à la Sécurité militaire, Merah se vantera de ses exploits dans deux ouvrages autobiographiques publiés à compte d’auteur à Alger (49). Des aveux qui viendront nourrir a posteriori les soupçons de manipulation du mouvement de Bouyali par les services algériens.

    En juillet 1981, Bouyali et ses hommes créent le Mouvement islamique algérien (MIA) et expérimentent une première bombe. Repéré, Bouyali échappe trois mois plus tard à une tentative de kidnapping, à la sortie de son travail, par des agents de la SM (50). Il se réfugie dans le maquis de Bougara, d’où il mène avec ses hommes quelques actions armées. Fait étonnant, le chef de la police (Directeur général de la sûreté nationale) de l’époque, El-Hadi Khédiri, expliquera quelques années plus tard qu’il est alors entré en contact avec lui, pour le convaincre qu’il n’avait aucune raison de fuir, mettant la tentative d’enlèvement dont il avait fait l’objet sur le compte d’une « bavure » (51). « C’est donc dissimulé sous une kachabia, racontera El-Hadi Khédiri, que Bouyali se rendit à mon bureau, entouré de Hadj Yalaoui, de Khali, en tout douze responsables de l’Office national des moudjahidines de Chéraga. Au cours de cet entretien, Bouyali expliqua que son activité se limitait à la daâwa [prédication]. Je lui garantis alors la liberté de prêche pour peu qu’il ne dépasse pas la ligne rouge de la violence (52). »

    Cette entrevue rocambolesque entre le patron de la police et celui qui était alors officiellement l’ennemi numéro un du pouvoir sera suivie de péripéties tout aussi invraisemblables, complaisamment relatées par Ahmed Merah dans ses livres, et qui semblent surtout attester que l’épopée de Bouyali relève peut-être davantage d’une expérience complexe des laboratoires de la SM que d’une entreprise terroriste autonome. Le 17 janvier 1983, Ahmed Merah est arrêté (53). Son aventure se prolonge en prison, où, selon lui, il fait l’objet d’intenses sollicitations qui l’amèneront, en 1985, à signer une lettre où il affirme que Mahfoud Nahnah n’est pas le recruteur en chef de jeunes volontaires algériens pour l’Afghanistan (54), ce qui permet à celui-ci d’échapper au procès des islamistes qui s’annonce.

    De ce début d’aventure, seul Bouyali — très probablement un authentique militant islamiste, inconscient des manipulations de la SM dont son mouvement est l’objet — est rescapé de la bande. Isolé, il tente de s’implanter à l’ouest du pays, où naissent des embryons d’organisation. Celui de Sidi Bel-Abbès est notamment animé par un nommé Bachir Lefkih, impliqué lui aussi selon Ahmed Merah dans le recrutement de « volontaires » pour l’Afghanistan (55).

    Le « code de la famille » et l’instrumentalisation de l’islamisme

    Parallèlement à la gestion de l’affaire Bouyali, qui sera très médiatisée, mais somme toute très mineure au regard du faible nombre de personnes concernées — elle jouera en revanche un rôle important, on le verra, à partir de 1990 —, le « cabinet noir » de Chadli, c’est-à-dire Belkheir et ses alliés, joue une carte publique autrement plus importante pour tenter de rallier la mouvance islamiste « sérieuse », qui commence à se structurer et peut constituer une menace pour le pouvoir.

    Le 29 mai 1984, le régime fait voter par l’Assemblée nationale populaire un nouveau « Code du statut personnel et de la famille » qui entérine certains des aspects les plus rétrogrades de la tradition musulmane (ce code officialise pour les femmes algériennes un statut d’éternelles mineures, autorise, même de façon limitée, la polygamie et, en pratique, la répudiation de la femme par le mari). Cette mesure parfaitement opportuniste s’inscrit dans la droite ligne des calculs déjà « schizophréniques » de Boumediene avec sa « Charte nationale » de juin 1976, dont elle constitue comme une caricature cynique : pour Belkheir, elle est le symétrique de ses entreprises de séduction de la mouvance laïque et francophone (dont la frange oppositionnelle la plus résolue était celle, on l’a vu, du Mouvement culturel berbère). Il s’agit de donner des gages à ceux, bien plus nombreux, qui entendent, au nom de l’islam, mobiliser le peuple contre les « impies » corrompus ; en espérant que l’infiltration par la Sécurité militaire de leurs organisations naissantes suffira à neutraliser les plus virulents et les plus honnêtes. Un calcul d’apprenti sorcier, on le verra…

    En avril 1985, se tient le procès de cent trente-cinq islamistes accusés notamment d’appartenance au MIA. Une nouvelle fois, la clémence des autorités à leur endroit conduit à s’interroger sur la volonté du régime de lutter contre leurs excès. Ahmed Merah est condamné à dix ans de réclusion, un verdict clément au vu d’une interminable liste de chefs d’accusation qui lui faisaient risquer la peine de mort. Pour n’avoir pas dénoncé un vol de TNT dont il ignorait tout, Ali Benhadj écope pour sa part de trois ans de prison ferme. Parmi les islamistes présents dans le box, quarante-six sont relaxés, dix-neuf ont déjà purgé leur peine. Combien parmi eux travaillent déjà pour la SM ? Sans doute une bonne partie…

    Profitant de ces libérations, Mustapha Bouyali reconstitue le MIA : Meliani Mansouri, Abdelkader Chebouti, Azeddine Baâ sont ses nouveaux compagnons (56). C’est donc en partie infiltré par la SM que s’engage sa nouvelle épopée. La nuit du 26 août 1985, à la veille de l’Aïd, il réalise une opération qui fait grand bruit : l’attaque d’une caserne de police à Soumaâ, près de Boufarik (dans la grande banlieue d’Alger), où un impressionnant stock d’armes et de munitions est dérobé. On dénombre une victime, l’adjudant-chef Mohamed Boukezoula, qui aurait été, selon la presse, poignardé par Abdelkader Chebouti pour l’empêcher de donner l’alerte (les assaillants prétendront pourtant l’avoir laissé vivant, dans un état qui n’inspirait pas d’inquiétude (57)).

    Le groupe Bouyali est bientôt démantelé. Meliani Mansouri est arrêté, son frère tué. D’autres arrestations suivent dont, le 6 novembre 1985, celle d’Abdelkader Chebouti. Mais Mustapha Bouyali et ses hommes courent toujours. Ils se réfugient dans la forêt de Larbaâ, à l’est d’Alger. Le 3 janvier 1987, Bouyali décide de changer de refuge. Son chauffeur, qui collabore depuis un moment avec les forces de l’ordre, les aide à lui tendre une embuscade. Au cours de l’assaut, Bouyali meurt criblé de plus de quatre-vingts balles et plusieurs de ses camarades sont tués.

    Hormis l’attaque de la caserne de police de Soumaâ, pour dérober un stock d’armes, que El-Hadi Khédiri affirme avoir toutes récupérées (58), les principales actions de Bouyali relèvent moins d’une entreprise terroriste que de la geste d’un « bandit d’honneur ». Le procès du MIA se déroulera du 15 juin au 10 juillet 1987 (59). Trois des prévenus seront condamnés à mort : Meliani Mansouri, Abdelkader Chebouti et Mohamed Amamra. Mais une bonne étoile veille sur eux, elle va leur éviter l’exécution. Nous y reviendrons… Tandis que la SM s’efforce par toutes ces manœuvres de contrôler, voire d’instrumentaliser, toute opposition, elle va bientôt trouver des occasions inattendues — dont certaines dramatiques — d’étendre son influence… en France même. [...]

    Chapitre 30. Les généraux face à la menace de la justice internationale (extraits)

    Le clan Belkheir face au « syndrome Pinochet »

    Pour nombre d’observateurs, si le choix de Belkheir et des hommes de son clan s’est porté [en 1999] sur Abdelaziz Bouteflika — fort de son aura diplomatique internationale acquise sous les années Boumediene — pour occuper le devant de la façade civile du régime (1), c’est d’abord pour lui confier une mission stratégique : leur éviter de se retrouver un jour devant la justice internationale, à l’instar du dictateur chilien Augusto Pinochet, arrêté à Londres en octobre 1998. Comme on le sait, le général Pinochet échappera finalement à la justice (il pourra, impunément, regagner le Chili le 2 mars 2000), mais sa mésaventure a profondément frappé ses homologues d’Alger, ainsi que le relèvera en 2002 un juriste algérien cité par le quotidien Libération : « Cette vieille génération qui tient tout, le pouvoir, le pétrole, se retrouve soudain frappée du syndrome Pinochet. Alors, elle se demande : “Mais où va-t-on mourir ?” (2). »

    Selon l’ex-adjudant Abdelkader Tigha, c’est dès 1996 que les officiers du DRS commencent à avoir peur des tribunaux internationaux. À l’époque, les médias européens et américains commencent à aborder le problème des disparitions forcées, il faut trouver une parade. Cette question fait alors l’objet d’une grande attention dans le bilan d’activité du DRS : « Ils voulaient trouver un système de défense contre Amnesty International, racontera en septembre 2001 le dissident du DRS. S’ils ont établi la “concorde civile”, c’est pour échapper au sort de l’extradé (3) et pour fermer les portes aux activistes de l’opposition à l’étranger (4). »

    L’analyse de Tigha est juste, mais elle doit être décodée. Car le projet de loi, dit de « concorde civile », que présente le 8 juillet 1999 le nouveau président Abdelaziz Bouteflika à l’instigation de ses parrains, ne concerne pas ces derniers : ce projet prévoit la dispense de toute poursuite pour les islamistes non impliqués dans des assassinats collectifs, des viols, ou des attentats dans des lieux publics. À l’époque, en effet, la culpabilité des généraux éradicateurs dans les crimes atroces de la « sale guerre » n’a officiellement aucune raison d’être simplement mentionnée : à la différence de Pinochet et de leurs homologues latino-américains des années 1970, les généraux du « clan Belkheir » n’ont pas ménagé leurs efforts, on l’a vu tout au long de ce livre, pour ne jamais apparaître au premier plan. C’est derrière la façade civile de l’« Algérie Potemkine » et l’instrumentalisation des « groupes islamistes de l’armée » que, depuis janvier 1992, ils ont mené contre leur peuple une guerre d’une sauvagerie qui semble directement inspirée de celle des conquérants français de l’Algérie dans les années 1830.

    Mais le général Larbi Belkheir, le chef du sinistre orchestre qui a joué cette partition de mort depuis plus de sept ans, n’ignore pas qu’un jour, lui et les siens seront nécessairement rattrapés par la vérité et l’exigence de justice — en premier lieu sur l’insoluble question des « disparus » —, malgré l’efficacité redoutable de leur dispositif de désinformation et leurs soutiens au plus haut niveau de l’État français. C’est pourquoi, fin calculateur, Belkheir prend les devants par Bouteflika interposé : l’absolution des crimes perpétrés par les moudjahidines islamistes, manipulés ou non, est un préalable indispensable à l’absolution future des crimes des généraux éradicateurs et de leurs complices — thème qui sera, on le verra, l’enjeu majeur de l’élection présidentielle prévue pour avril 2004.

    Cette option s’est d’autant plus logiquement imposée aux chefs du « clan éradicateur » — les généraux Larbi Belkheir (lequel reprend alors officiellement du service comme directeur de cabinet du président Bouteflika, qu’il convient de surveiller au plus près), Mohamed Lamari, « Toufik » Médiène, « Smaïn » Lamari et consorts — que le « gros » du travail a été fait : des dizaines de milliers de militants islamistes, de femmes et de jeunes apolitiques ont effectivement été « éradiqués » et peuplent les cimetières de tombes « X, Algérien » et les charniers clandestins ; les cadres islamistes qui étaient nécessaires à la garniture de la façade « démocratique » du régime ont été dûment récupérés et nombre d’autres ont été contraints à l’exil ; et des centaines de milliers de citoyens, terrorisés, contraints à l’exode, vivent désormais dans la plus extrême précarité aux portes des grande villes du pays.

    Adoptée par le Parlement, puis par référendum en septembre 1999, la loi de « concorde civile » ne fait qu’avaliser une amnistie déjà en vigueur dans les faits pour des criminels islamistes collaborant avec le régime. Exemple : l’émir Mustapha Kertali. À l’automne 1997, cet ancien maire islamiste de Larbaâ devenu un sanguinaire chef terroriste profite de la trêve militaire signée entre le pouvoir et l’AIS pour réintégrer une vie normale. Dès lors, l’ancien chef terroriste circule en ville armé et protégé par les militaires, ce qui choque profondément ses anciennes victimes : « Un jour, une jeune fille a été enlevée, à moitié égorgée et jetée devant une mosquée à Larbaâ, nous a raconté en 1998 une responsable associative de la région. C’est le groupe de Kertali qui avait fait le coup — et il était présent. Le lendemain, une ambulance de l’hôpital de Meftah était venue la chercher. Le groupe de Kertali a fait alors un faux barrage : ils ont jeté la fille dans le fossé et brûlé l’ambulance. Quand l’armée a récupéré le corps, elle fut enterrée, mais quatre personnes seulement osèrent assister à son enterrement. Et désormais, sous prétexte qu’il s’affirme repenti, il est protégé par le pouvoir (5)… »

    Gage de la réussite apparente de la « concorde », beaucoup de maquisards — dont des centaines d’agents du DRS au sein des groupes islamistes, ainsi récupérés à peu de frais par la police politique — rendent les armes. Et, logiquement, l’intensité du terrorisme baisse : de plusieurs centaines ou milliers de morts par mois durant la période 1992-1998, on passe à quelques dizaines « seulement », souvent victimes d’actes de banditisme et de liquidations mafieuses opportunément maquillés en « terrorisme résiduel ». Plus important encore que ces chiffres, la peur s’éloigne d’Alger et la ville est de nouveau fréquentable pour les étrangers. Seul souci pour les hommes du « clan Belkheir » : certains représentants de l’ex-FIS refusent toujours, eux, de se rallier au régime.

    L’assassinat d’Abdelkader Hachani

    Le 22 novembre 1999, Abdelkader Hachani, cet ex-dirigeant du FIS respecté pour sa modération, est assassiné par balles dans la salle d’attente de son dentiste, à Alger. Le jour même, interrogé sur la chaîne de télévision qatarie Al-Djazira, Kameredine Kherbane, activiste islamiste en Europe, affirme : « J’ai eu un entretien téléphonique avec le défunt il y a environ trois semaines. Il m’a dit que le général Toufik lui a envoyé un émissaire porteur des clefs d’une Daewoo et d’une villa à Hydra et qu’il a refusé (6). »

    Hachani aurait-il payé son refus de se rallier au régime ? D’après Abdelkader Tigha, alors en poste au Centre principal des opérations de Hydra (CPO, dit centre « Antar »), l’assassinat de l’ex-numéro trois du FIS a été organisé par le général Smaïl Lamari pour torpiller définitivement toute possibilité de compromis politique avec le FIS : « Depuis des années, nous avions un dossier très important sur Hachani. On écoutait toutes les communications téléphoniques qu’il avait avec Rabah Kébir, en Allemagne. Il gênait, il fallait trouver quelque chose pour le liquider définitivement. »

    Suivi jour et nuit par un véhicule de surveillance du CPO, Hachani sera finalement victime de ses « anges gardiens » : « Le 22 novembre, notre équipe était là-bas, devant l’immeuble, affirme Tigha. Deux de nos gars sont montés chez le dentiste. Au moment de l’assassinat, je me trouvai au bureau, en face du commandant Chetibi Farouk, dit “Rouget”. Puis un autre membre du commando a appelé. J’ai répondu moi-même au téléphone et il m’a demandé de lui passer le commandant Farouk. C’était un de nos agents, un islamiste “retourné” qui devait évacuer le tueur à bord de sa Volkswagen Jetta. Il s’appelait Djamel Bouziane. Il a demandé au commandant où il devait déposer “le gars”, c’est-à-dire le tueur de Hachani. Le commandant lui a hurlé de se débrouiller. Alors il a pris le tueur, qui s’appelait “Fatah”, et il l’a déposé à Belcourt. Après l’assassinat, la Brigade mobile de police judiciaire de Oued-Koriche fut la première à intervenir. Arrivés très rapidement sur les lieux, ils ont aperçu notre véhicule, c’était une Super 5 Saga. Quand ils ont vu nos gars avec des “klachs” dedans, ils ont pensé que c’était les tueurs et ils les ont braqués. Cela a déclenché un véritable scandale devant l’immeuble. Smaïl Lamari a du intervenir par radio, il a dit : “Arrêtez, ce sont mes éléments !” Après quelques semaines, les services ont déclaré devant toute l’opinion que le tueur de Hachani avait été arrêté. C’était une arrestation rapide, car on savait où il se trouvait. C’était le Centre Antar qui avait tout coordonné (7). »

    Le 12 avril 2001, lors de son procès, l’assassin présumé de Hachani dénoncera publiquement un complot : « Mes aveux ont été arrachés sous la torture. Les conditions de mon incarcération sont inhumaines. […] Le général Toufik est venu me voir plusieurs fois. Il me proposait un marché : reconnaître le crime contre un emprisonnement qui ne dépasserait pas quatorze à quinze ans. » Malgré ces révélations, le juge condamnera l’accusé à la peine capitale (8).

    En cet automne 1999, à l’évidence, l’élimination de Hachani s’inscrit dans la stratégie de « normalisation » prescrite au président Bouteflika par le « clan Belkheir ». Une stratégie d’autant plus nécessaire que commencent alors à être rendues publiques des révélations spectaculaires sur les agissements du général Belkheir et de ses amis éradicateurs. Dont celles des dissidents du Mouvement algérien des officiers libres (MAOL).

    Des révélations dévastatrices

    Avant même de devenir président, Bouteflika avait pourtant tenté d’amadouer les responsables du MAOL : « Au printemps 1999, il avait demandé à nous voir à Madrid, nous a raconté le capitaine Ouguenoune. Un contact s’était alors établi avec Ali [colonel, alors porte-parole du MAOL] et [il] nous a dit : “Je vous promets de faire de mon mieux pour résoudre la crise algérienne, mais promettez-moi de m’aider.” Il voulait mettre à la retraite pas mal de généraux, dont Toufik Médiène. On a dit que dans ces conditions, on était d’accord pour rentrer à Alger, mais à condition que tout le monde soit jugé (9). »

    Une fois élu, Bouteflika prend à nouveau contact avec les représentants du MAOL : « Il nous a demandé si on avait l’intention de faire un putsch », relate l’ex-capitaine Ouguenoune. Comme Ali refusait de répondre à cette question, Bouteflika lui a dit : « Promettez-moi de ne rien faire, je vous promets, je vais changer l’Algérie. Ne vous étonnez pas si je parle de vous à la presse étrangère. Ce sera une façon de vous donner ma réponse. » Le 7 novembre 1999, le président Bouteflika évoque effectivement le MAOL sur Europe 1, mais de façon ambiguë : « Je n’aime pas les tracts et je n’aime pas ce que font les déserteurs de l’armée à partir d’Internet. C’est aussi valable que des lettres anonymes (10). » Au moment où le service d’action psychologique du DRS, par ses relais médiatiques habituels, en Algérie et en France, tente de discréditer le MAOL en l’assimilant au GIA, reconnaître qu’il est bien composé d’anciens militaires est déjà une façon d’asseoir sa crédibilité. Mais le ton très critique adopté par Bouteflika déçoit les porte-parole du MAOL : « Il avait été rappelé à l’ordre par Belkheir », estime le capitaine Ouguenoune.

    Signe que les généraux éradicateurs ont senti le danger, les sympathisants du MAOL restés en Algérie subissent à cette période une purge particulièrement meurtrière (11). « Par la suite, la Sécurité militaire, mais aussi la DST, ont tenté de nous récupérer par d’autres moyens, affirme le capitaine Ouguenoune. Ils ont par exemple proposé de nous racheter notre site Internet contre beaucoup d’argent. Ils ont proposé à Ali dix millions de francs. Je pense que les services français ont paniqué après la publication de la liste des mercenaires [français et sud-africains présents à Alger après le coup d’État de 1992 et publié quelques mois auparavant sur le site Internet du MAOL]. C’était la première fois que des militaires français étaient mis en cause (12). »

    N’ayant pas réussi à corrompre les représentants du MAOL, Alger aurait tenté d’assassiner l’ex-colonel B. Ali, célèbre mais mystérieux représentant du mouvement. Selon la presse algérienne, il se serait ensuite réfugié aux États-Unis début 2002 (13). Depuis cette date, il n’a plus donné signe de vie. Quant au site Internet du MAOL, il est presque en sommeil depuis la fin 2001. Après avoir défrayé la chronique de la Françalgérie et contribué à lever le voile sur les très graves exactions du régime algérien, le MAOL conserve donc une partie de ses mystères. On ignore, par exemple, pourquoi le colonel B. Ali — dont les révélations que nous avons citées ont été largement recoupées — n’a jamais révélé sa véritable identité alors que le « capitaine Haroun », lui, est connu sous son vrai nom, Hacine Ouguenoune, depuis 2000 et a témoigné à plusieurs reprises à la télévision à visage découvert.

    À partir de la fin 1999, d’autres témoins clefs du drame algérien viennent confirmer certaines des terribles révélations du MAOL. En septembre, le documentaire Bentalha, autopsie d’un massacre est diffusé par « Envoyé spécial », sur France 2 : fruit de plusieurs mois d’enquête, il donne la parole à des témoins qui affirment que le groupe de tueurs ayant assassiné plus de quatre cents habitants dans leur village à l’automne 1997 a agi sous la protection de forces spéciales de l’armée algérienne. En octobre 2000, la chaîne française Canal Plus diffuse à son tour une enquête sur l’implication du DRS dans l’assassinat en juin 1998 du très populaire chanteur kabyle Lounès Matoub (14). Le même mois, les Éditions La Découverte publient le livre de Nesroulah Yous, survivant du massacre de Bentalha, qui confirme l’existence d’une étroite collusion entre les massacreurs et les responsables des forces de sécurité (15).

    En février 2001, c’est Habib Souaïdia, un jeune officier des forces spéciales de l’armée, qui publie La Sale Guerre, un récit autobiographique détaillant par le menu des massacres, des tueries, des destructions, des vols, des viols, attribués aveuglément par tous les médias aux terroristes islamistes mais qu’il affirme commis par des militaires (16). Vendu à plus de 70 000 exemplaires, le livre de Souaïdia détruit en quelques semaines l’image d’un régime garant de la sécurité des Algériens et rempart contre le terrorisme international. Ceux qui s’en tiennent aux faits, et non aux discours de propagande, découvrent les généraux sous leur vrai visage, celui d’assassins dont les escadrons de la mort n’hésitent pas à s’acharner sur des enfants, des femmes enceintes, des vieillards, des intellectuels, des journalistes…

    Pour Larbi Belkheir et ses collègues, l’heure est grave. Une vaste campagne dénonçant les « officiers félons » et une « grossière manipulation » est lancée par le DRS dans toute la presse algérienne. Parmi bien d’autres mensonges, le quotidien arabophone El-Youm publie le 17 février 2001 une interview de Omar Chikhi, présenté comme un ancien terroriste repenti, « fondateur du GIA en 1992 », dans laquelle il se vante notamment d’avoir « assassiné des journalistes ». Nous l’apprendrons plus tard de la bouche d’Abdelkader Tigha, Chikhi collaborait en fait de longue date avec le DRS, et plus précisément avec le CPMI de Ben-Aknoun : « C’était plus qu’un agent du CPMI, explique Tigha. Il habitait sur place. Il entrait, sortait, c’était comme chez lui. C’était un ancien terroriste utilisé pour la gestion des sous-groupes [du GIA]. […] On l’avait recruté, puis il est devenu familier. Il sortait avec les cadres pour des opérations de chasse aux terroristes (17). »

    Le tollé unanime de la presse algérienne face aux prétendues « révélations » de Chikhi (18), prises évidemment au premier degré, bute cependant contre une réalité : les étrangers que le régime voudrait convaincre ne lisent pas la presse algérienne et les Algériens qui la lisent sont quant à eux souvent convaincus que les accusations contre les généraux sont fondées… Bref, pour se dédouaner, le « clan Belkheir » doit trouver plus convaincant. [...]

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    Notes

    1 Hanafi Taguemout, L’Affaire Zéghar. Déliquescence d’un État : l’Algérie sous Chadli, Publisud, Paris, 1994, p. 162.

    2 Jean de la Guérivière, « Le “coup de passion” franco-algérien de 1981 », Géopolitique africaine, n° 3, été 2001.

    3 Ibid.

    4 Le Monde, 10 mars 1989.

    5 Hanafi Taguemout, L’Affaire Zéghar, op. cit., pp. 164-165.

    6 Ibid., pp. 13-14.

    7 Ibid., p. 73.

    8 Ibid., pp. 172-173.

    9 Ibid., pp. 78-79 et p. 84.

    10 Djillali Hadjadj, Corruption et démocratie en Algérie, La Dispute, Paris, 2001, p. 40.

    11 Benjamin Stora, Histoire de l’Algérie indépendante, La Découverte, coll. « Repères », Paris, 2001, p. 83.

    12 Ibid.

    13 Abdelhamid Brahimi, Aux origines de la tragédie algérienne (1958-2000). Témoignage sur Hizb França, Hoggar, Genève, 2000, p. 256.

    14 Son livre, que nous avons déjà cité plusieurs fois, est intéressant à plus d’un titre. Acteur de premier plan, Brahimi apporte de nombreuses informations inédites et il est indiscutablement un des rares membres du sérail algérois à avoir vraiment rompu avec lui, dénonçant publiquement, avec courage et sans « rouler » pour aucun clan, le caractère mafieux du système (ce qui lui a valu de nombreux déboires, tant en Algérie qu’en France).

    Et, en même temps, par ses nombreuses omissions et ses jugements à l’emporte-pièce, et souvent erronés, il témoigne d’une étonnante ingénuité : pour lui, pratiquement toute l’histoire de l’Algérie depuis son indépendance se résume à un complot de la France pour garder le contrôle de son ancienne colonie et de ses richesses. À privilégier cette seule dimension, assurément présente comme nous le montrons ici, Abdelhamid Brahimi passe dans son livre à côté de l’essentiel : la complexité et la richesse de la société algérienne, dont nombre d’acteurs politiques de premier plan, en désaccord avec lui sur tel ou tel point, sont bien loin, pour autant, d’être des tenants du « parti de la France », le hizb frança du sous-titre de son livre.

    15 Djillali Hadjadj, Corruption et démocratie en Algérie, op. cit., p. 41-43.

    16 Ibid.

    17 Ghazi Hidouci, Algérie, libération inachevée, La Découverte, Paris, 1995, p. 115.

    18 Ibid., p. 116.

    19 Ibid.

    20 Interview de William Byrd pour le documentaire de Jean-Baptiste Rivoire et Guillaume Barathon, La Corruption en Algérie, op. cit.

    21 Abdelhamid Brahimi, entretien avec les auteurs, février 2002.

    22 Ibid.

    23 Chérif Ouazani, « Pleins feux sur Larbi Belkheir, un homme d’influence », loc. cit.

    24 Benjamin Stora, Histoire de l’Algérie indépendante, op. cit., p. 86.

    25 Djillali Hadjadj, Corruption et démocratie en Algérie, op. cit., p. 50.

    26 William Byrd, entretien avec les auteurs, mai 2002.

    27 Djillali Hadjadj, Corruption et démocratie en Algérie, op. cit., pp. 47-48.

    28 Ibid.

    29 Ghazi Hidouci, Algérie, libération inachevée, op. cit., p. 139.

    30 Djillali Hadjadj, Corruption et démocratie en Algérie, op. cit., p. 80.

    31 Omar Benderra, entretien avec les auteurs, avril 2002.

    32 Rabha Attaf, « L’affaire de la BCA », in Algérie en contrechamps, Peuples méditerranéens, n° 70-71, 1995, pp. 125-133.

    33 Akram Belkaïd, entretien avec les auteurs, mars 2002.

    34 Début 2004, on atteindra vingt dinars pour l’équivalent d’un franc, soit 120 à 140 dinars pour un euro.

    35 Nicole Chevillard, Nicole Chevillard, Algérie : l’après-guerre civile, Nord-Sud Export, Paris, 1995, p. 41.

    36 « À cette occasion, explique Samraoui, les forces aériennes, les forces navales et les forces terrestres ont été créées ; leurs unités dépendaient organiquement de chaque chef de région militaire, mais elles ne recevaient désormais leurs ordres opérationnels que du chef d’état-major de l’ANP. Ainsi, un chef de région ne pouvait plus donner l’ordre à des unités de l’ANP de marcher sur Alger. Il s’agissait en fait d’un double contrôle : l’un au niveau régional, où sont stationnées les unités de combat, l’autre au niveau opérationnel. »

    37 Mohammed Samraoui, Chronique des années de sang. Algérie : comment les services secrets ont manipulé les groupes islamistes, Denoël, Paris, 2003, p. 31.

    38 Nicole Chevillard, Algérie : l’après-guerre civile, op. cit., p. 41.

    39 Mouloud Mammeri, Poèmes kabyles anciens, Maspero, Paris, 1980 (nouvelle édition : La Découverte, Paris, 2001).

    40 Arezki Aït-Larbi, Au nom du peuple, vous êtes accusé d’atteinte à l’autorité de l’État, qu’avez-vous à dire ?, Imedyazen, Paris, 1985, p. 97.

    41 Saïd Sadi, L’Heure de vérité, Flammarion, Paris, 1996, p. 117.

    42 Me Abdennour Ali Yahia, entretien avec les auteurs, février 2002.

    43 Mohammed Harbi, « Les ligues des droits de l’homme », in Reporters sans frontières (dir.), Le Drame algérien, La Découverte, Paris, 1995, p. 157 sq.

    44 En fait, tant Me Omar Menouer que Me Miloud Brahimi (de même que son frère, Lakhdar Brahimi) avaient été conviés aux premières consultations pour créer la première ligue algérienne. Mais le chef de la police, El-Hadi Khédiri, leur avait alors donné pour consigne de n’accepter de s’y joindre qu’à la condition d’en exclure Me Abdennour Ali Yahia, qui en deviendra finalement le président, mais sans eux.

    45 Voir Séverine Labat, Les Islamistes algériens. Entre les urnes et le maquis, Le Seuil, Paris, 1995, p. 68 sq.

    46 Libération, 17 mars 1991.

    47 Séverine Labat, Les Islamistes algériens, op. cit., p. 79 sq.

    48 Abed Charef, Algérie, le grand dérapage, L’Aube, La Tour d’Aigues, 1994, p. 27.

    49 Ahmed Merah, L’Affaire Bouyali. Comment un pouvoir totalitaire conduit à la révolte, Alger, 1998 ; L’Affaire Bouyali. Devant la cour de sûreté de l’État, Alger, 2000.

    50 Abed Charef, Algérie, le grand dérapage, op. cit., p. 28.

    51 Ahmed Merah, L’Affaire Bouyali. Comment un pouvoir totalitaire conduit à la révolte, op. cit., p. 68.

    52 El-Hadi Khediri, « Le syndrome de la capitale », in Sid Ahmed Semiane (dir.), Octobre, ils parlent, Le Matin, Alger, 1998, p. 104.

    53 Ahmed Merah, L’Affaire Bouyali. Comment un pouvoir totalitaire conduit à la révolte, op. cit., p. 113.

    54 Dans les années qui suivront l’invasion soviétique de l’Afghanistan, en 1979, des centaines de jeunes Algériens s’y rendront pour tenter de combattre auprès des maquis islamistes — nous aurons l’occasion d’y revenir (voir infra, chapitre 10, p. xxx). Le 5 novembre 2001, dans une interview au quotidien algérien El-Youm, Mahfoud Nahnah reconnaîtra y avoir engagé trente groupes composés de cinq à dix hommes chacun, précisant qu’il n’était pas seul sur ce terrain.

    55 Ahmed Merah, L’Affaire Bouyali. Devant la cour de sûreté de l’État, op. cit., p. 68.

    56 Abed Charef, Algérie, le grand dérapage, op. cit., p. 31.

    57 Ahmed Merah, L’Affaire Bouyali. Devant la cour de sûreté de l’État, op. cit., p. 83.

    58 El-Hadi Khediri, « Le syndrome de la capitale », loc. cit.

    59 Abed Charef, Algérie, le grand dérapage, op. cit., p. 33.

     

    Notes du chapitre 30

    1 Malgré les réticences de certains d’entre eux ; ainsi Khaled Nezzar, qui n’est sans doute pas le plus malin des généraux éradicateurs, traitera-t-il Bouteflika de « vieux canasson » avant les élections.

    2 Florence Aubenas, José Garçon, Renaud Lecadre, Cédric Mathiot, « La face cachée de l’empire Khalifa », Libération, 30 octobre 2002.

    3 Référence à l’ancien chef d’État Slobodan Milosevic, extradé de l’ex-Yougoslavie vers la Cour internationale de justice de La Haye en juin 2001.

    4 « Algérie : les révélations d’un déserteur de la SM », Nord-Sud Export, loc. cit.

    5 Entretien de l’un des auteurs avec une responsable associative de la région de Larbaâ, 9 septembre 1998.

    6 Cité par Youcef Zirem, Algérie, la guerre des ombres, GRIP, Bruxelles, 2002, p. 34.

    7 Interview d’Abdelkader Tigha pour le documentaire Services secrets : révélations sur un « vrai-faux » enlèvement, op. cit.

    8 Cité par Youcef Zirem, Algérie, la guerre des ombres, op. cit., pp. 34-36.

    9 Interview de Hacine Ouguenoune pour le documentaire Attentats de Paris : enquête sur les commanditaires, op. cit.

    10 Interview d’Abdelaziz Bouteflika par Jean-Pierre Elkabbach, Europe 1, 7 novembre 1999.

    11 Voir Y. B. et Samy Mouhoubi, « Algérie : un colonel dissident accuse », loc. cit.

    12 Voir MAOL, « L’affaire des mercenaires », op. cit.

    13 « Ali Baâli : “Les contrats avec l’Algérie pèsent bien plus que le MAOL” », Algeria-Interface, 4 avril 2002 ; Redouane Noussaïr, « Le MAOL sous la loupe du FBI. Le colonel Baâli arrêté aux États-Unis, Le Jeune Indépendant, 29 janvier 2003 ; Djamel Zerrouk, « Le colonel Ali Baâli libéré par le FBI », Le Jeune Indépendant, 3 février 2003.

    14 Michel Despratx, Jean-Baptiste Rivoire, Lounis Aggoun, Marina Ladous, Algérie, la grande manipulation, op. cit.

    15 Nesroulah Yous (avec la collaboration de Salima Mellah), Qui a tué à Bentalha ?, Qui a tué à Bentalha ? Algérie, chronique d’un massacre annoncé, La Découverte, Paris, 2000.

    16 Habib Souaïdia, La Sale Guerre, La Découverte, Paris, 2001.

    17 Interview d’Abdelkader Tigha pour le documentaire Services secrets : révélations sur un « vrai-faux » enlèvement, op. cit.

    18 Liberté, El-Watan, 19 février 2001.

     

  • Affaire Sonatrach

     

    La compagnie ne s’est pas constituée partie civile

    El Watan, 2 février 2010

    Aucune partie ne s’est constituée auprès du tribunal de Sidi M’hamed, près la cour d’Alger, pour défendre les intérêts de Sonatrach dans le scandale qui a éclaboussé ses cadres dirigeants, il y a plus de deux semaines, a-t-on appris de source judiciaire.

    Selon cette dernière, le dossier n’a connu aucun rebondissement. Plus de deux semaines après l’inculpation du PDG de Sonatrach et de trois de ses vice-présidents, aucune procédure de constitution de partie civile n’a été introduite auprès du tribunal de Sidi M’hamed pour défendre les intérêts de la compagnie pétrolière. Légalement, celle-ci a, certes, suffisamment de temps, même jusqu’à la veille du procès, pour constituer des avocats et aller plaider sa cause. Néanmoins, la rapidité avec laquelle le ministre de l’Energie, Chakib Khelil, a annoncé la prise en charge par son département de la défense des cadres dirigeants poursuivis, laisse sous-entendre qu’à ce jour, il ne croit pas à la gravité des faits reprochés aux mis en cause, même si jusqu’à maintenant, ils bénéficient tous de la présomption d’innocence.

    Le ministre avait expliqué sa décision en se référant à la convention collective. Or, celle-ci garantit effectivement la protection juridique des travailleurs de Sonatrach, mais uniquement, selon l’article 5, lorsque ces derniers font l’objet « de diffamation, d’outrage, d’injure, de menaces, de brimade, de voie de fait, de pression ou de tentative visant à les influencer ou les inféoder ». Et uniquement dans ces cas-là, la compagnie doit procéder ou faire procéder à la réparation des préjudices matériels et moraux. Ce qui n’est pas le cas pour l’affaire actuellement en instruction. Chakib Khelil, qui avait surpris l’opinion publique avec son « je ne savais pas », a encore plus surpris en annulant la constitution d’un collectif d’avocats pour les prévenus quelques jours seulement après qu’il l’ait annoncée. Ne savait-il pas que Sonatrach ne pouvait rester en dehors d’un dossier judiciaire qui concerne sa gestion et qu’à un moment ou un autre, elle serait obligée de se constituer partie civile auprès du tribunal et de défendre ses intérêts ? Ne croit-il pas que le dossier qui est entre les mains du juge d’instruction est très lourd et risque d’éclabousser d’autres cadres de la compagnie ? Encore une fois, le ministre fait preuve d’une ignorance totale de la convention collective qui lie les travailleurs à Sonatrach. Parce que celle-ci, faut-il le préciser, indique également dans son article 12 qu’il est interdit « d’avoir des intérêts directs ou indirects dans une entreprise ou société concurrente, cliente ou sous-traitante, sauf accord de l’entreprise ». Peut-on croire que le ministre ne savait pas que le PDG de Sonatrach a violé cette disposition en accordant plusieurs marchés de gré à gré, qui dépassent les centaines de millions d’euros, à une entreprise algéro-allemande dans laquelle son fils est actionnaire ?

    Autant de questions auxquelles la justice tentera d’apporter des réponses, évidemment s’il y a vraiment une volonté de découvrir la vérité. Selon des sources judiciaires, le dossier est actuellement au même stade, et ce, depuis l’incarcération de sept prévenus et la mise sous contrôle judiciaire de sept autres, il y a près de 20 jours. Il faudra attendre l’examen de tous les pourvois introduits par la défense et le parquet auprès de la chambre d’accusation près la cour d’Alger pour contester les premières décisions du magistrat instructeur. Ce dernier ne peut prendre aucun acte tant que la chambre d’accusation n’a pas statué. A ce titre, notre source a indiqué que « le juge n’a ni convoqué les prévenus pour des auditions dans le fonds et encore moins lancé des mandats d’arrêt contre qui que ce soit. L’instruction ne fait que commencer et ne concerne que le dossier lié aux équipements de télésurveillance, c’est-à-dire les marchés de gré à gré décrochés par la société algéro-allemande. Il faudra attendre après mercredi, dernier délai imparti à la chambre d’accusation pour rendre ses décisions. L’instruction reprendra la semaine prochaine ».

    Par Salima Tlemçani

  • Les droits de l’Homme sous interdiction !

    Ligue algérienne de défense des droits de l'homme

    Communiqué

    Les droits de l’Homme sous interdiction !

     

    La LADDH apprend avec consternation la décision des services de la Wilaya d’Alger d’interdire la tenue du séminaire de formation pour les journalistes qui devait se tenir à Zeralda le 26,27 et 28 mai. La décision de la DRAG de la Wilaya d’Alger datée du 25 mai 2009 signifiant le refus d’autorisation n’est pas motivée.

     

    La LADDH dénonce avec la plus grande énergie cette interdiction qui porte le signe de l’arbitraire et de l’autoritarisme. Elle constitue une atteinte manifeste aux libertés de réunion et d’association consacrées dans la Constitution algérienne et garanties par le Pacte international des droits civils et politiques.

     

    La LADDH considère que cette interdiction vise aussi à empêcher des jeunes journalistes à bénéficier d’une formation de base en matière des droits de l’Homme qui permettra de couvrir d’avantage les violations des droits de l’Homme, et de mieux se protéger en le faisant.

     

    Pour rappel, le séminaire de formation sur le rôle du journaliste dans la protection des droits de l’Homme devait regrouper 25 jeunes journalistes venus d’Alger, Annaba, Tlemcen, Oran, Djelfa, Tizi Ouzou et Bejaia, et représentants plusieurs quotidiens nationaux, avec la participation de deux formateurs Maghrébin en l’occurrence Maître Sayouri Jamila de l’association marocaine ADALA, et Maître Hammami Ayachi de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme.

     

    Alger le 25 mai 2009

    Le président

    Maître Bouchachi Mostefa

    LADDH:
    5 Rue Pierre Viala (Frères Alleg)
    hauteur 101 Didouche Mourad-Alger
    tel/fax: 00213 21 23 80 86
    mail: la_laddh@hotmail.fr
    site: www.la-laddh.org

  • La répression multiforme que subit le SNAPAP continue de plus belle

    La répression multiforme que subit le SNAPAP continue de plus belle

    Ce jour, mardi 13/02/2007 nous avons surpris des jeunes etudiants n'ayant aucune relation avec notre syndicat occupant notre deuxieme siege national (le premier ayant été spolié par un groupe d'individus appuyés par les autorités) situé à Bab Ezzouar (Alger) aprés son effraction.

    Nous avons pris attache avec le commissariat de police de Bab Ezzouar , la police nous a informés que ces jeunes ont défoncé les portes et changé les serrures en présence d'un huissier de justice, ceci sur ordre du procureur de la Cour d'El Harrach qui leur delivré un mandat.

    Nous n'avons pas été informés de ce mandat de procureur alors que notre syndicat est propriétaire de ce local.

    Il s'agit d'une action purement arbitraire. Les cadres syndicaux du SNAPAP vont observer un sit-in devant le siège national le 28 Février 2007 pour dénoncer cette action inacceptable.

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  • Un ancien officier algérien tabassé dans le métro

    Un ancien officier algérien tabassé dans le métro

    Réfugié à Paris, auteur de «la Sale Guerre», Habib Souadia pourrait avoir été victime d'une vengeance d'Alger.

    Par José GARÇON, Libération, 24 janvier 2007

    L'affaire pourrait n'être qu'une altercation qui tourne mal si la victime n'était pas un ex-militaire algérien, aujourd'hui réfugié politique en France. Auteur en 2001 de la Sale Guerre, un livre à succès qui dénonce les exactions de l'armée algérienne au cours des affrontements de la décennie 1990 en Algérie, Habib Souadia est, ce 11 janvier vers 20 heures, dans le métro avec sa femme, ligne 7, direction Mairie-d'Ivry. Faute de place, elle seule s'assied. «Mais on se parlait et c'était clair qu'on était ensemble», raconte Souadia. A la station Place-d'Italie, un homme prend soudain la jeune femme par les cheveux et l'insulte de manière très ordurière, avant de descendre du wagon. Habib le rattrape sur le quai sans voir qu'un autre homme est aussi descendu.

    Rage. Alors que Souadia l'interpelle, une pluie de coups de poing le met à terre sur ce quai quasi désert. «Ils avaient une rage incroyable. Pendant que l'un me tenait, l'autre m'a donné un coup de genou en pleine figure avant de s'acharner à coups de pied sur mes jambes», raconte Habib. Les agresseurs ­ deux jeunes algériens ­ s'enfuient en courant vers la sortie. «Fracture du nez, gros oedème de la jambe», constate l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière.

    Hasard ? Peut-être, mais le 11 janvier n'est pas une date anodine outre-Méditerranée. C'est le jour où, en 1992, les généraux algériens ont annulé les élections remportées par les islamistes du FIS après avoir «démissionné» le président Chadli. Le jour où l'engrenage de la violence s'est enclenché dans le pays. Or à Paris, ce matin du 11, Souadia a trouvé les vitres de sa voiture brisées. «Comme pour m'obliger à prendre le métro.»

    Ex-membre d'une unité d'élite chargée de la lutte anti-islamiste, Habib Souadia a payé le prix fort ­ condamné à mort par contumace en 2006 en Algérie ­ pour avoir été le premier militaire à témoigner à visage découvert contre les généraux, y compris dans un procès à Paris en 2002 ( Libération du 1 au 6 juillet 2002). «Depuis, il est la bête noire du régime car il reste l'un des rares opposants à refuser de baisser les bras», estime son éditeur François Gèze.

    Plainte. En 2005, Souadia est en contact avec Brahim Merazka, un des officiers à avoir déserté l'Algérie de la sale guerre. Installé à Orléans, ce capitaine, qui a enquêté sur des massacres les 12 et 21 mars 2001 dans la région de Tipaza, meurt le 9 août 2004 dans cette ville. Ecrasé à un feu rouge.


    A la même période, l'appartement de Souadia est «visité». Quelques dossiers disparaissent, dont un sur ces tueries. Le commissariat, arguant de l'absence d'effraction, refuse d'enregistrer la plainte de Souadia. Une lettre adressée au ministre de l'Intérieur essuie une réponse analogue.

    Le 23 décembre, deux semaines avant l'agression du métro, le site Algeria-Watch publie un article sur les viols de femmes pendant la sale guerre. «Systématiquement attribuée aux "terroristes", cette violence a aussi été le fait des militaires», affirme l'auteur. Il s'appelle Habib Souadia.

  • Elle est menée par l’IGF et les services de sécurité Enquête sur les privatisations des entreprises publiques

    El Watan, 1er février 2010 Dans le prolongement des enquêtes ouvertes sur la gestion de Sonatrach, la compagnie nationale des hydrocarbures, et les conditions d’octroi du gigantesque marché de l’autoroute Est-Ouest, des sources crédibles affirment que le gouvernement a dernièrement ordonné à l’IGF et aux services de sécurité de passer au peigne fin tous les dossiers liés aux opérations de privatisation des entreprises publiques économiques. Le but : vérifier que le processus n’a pas été entaché d’irrégularités. Pour ne pas faire les choses à moitié, les autorités auraient demandé aux services chargés de l’enquête de s’intéresser à toutes les opérations de privatisation conclues depuis 1993 à nos jours. La décision des pouvoirs publics de vérifier la légalité des opérations de cession des entreprises publiques conduites depuis le début des années 1990 vient en réalité satisfaire une demande régulièrement formulée par les syndicats. Ces derniers n’arrêtent pas de dénoncer, en effet, le non-respect par de nombreux repreneurs algériens ou étrangers de leurs cahiers des charges. A tire d’illustration, les 270 travailleurs que compte la filiale du groupe Metanof de M’sila sont montés une nouvelle fois au créneau, au mois de décembre 2009, pour dénoncer la privatisation, il y a quatre ans, de leur société. Le non-respect par le repreneur de ses engagements a été alors avancé comme la raison essentielle du courroux des travailleurs. Les exemples de privatisation contestés sont légion. Est-il nécessaire aussi de revenir sur le conflit qui a opposé pendant de longs mois les travailleurs de PMA (société de production de machines agricoles) avec leur ancienne direction au sujet justement de la privatisation de la société. L’objet du litige avait trait au fait que la direction voulait « céder » la société à un Européen, alors que la loi avait donné la possibilité aux travailleurs de l’acquérir. A signaler, en outre, que les syndicalistes se plaignent souvent du fait aussi que de nombreux investisseurs aient décidé, après l’acquisition d’entreprises publiques pour lesquelles ils ont soumissionné, de changer d’activité, alors que la loi ne les autorise aucunement. Des investisseurs qui ont, très souvent, racheté ces entreprises avec l’argent du contribuable. Interrogé hier, pour donner son opinion concernant l’initiative prise par le gouvernement, le patron d’un bureau de consulting étranger, qui a tenu à garder l’anonymat, a précisé que celle-ci n’est « intéressante que si et seulement elle répond à une volonté d’apporter la transparence qui jusque-là fait grandement défaut au processus de privatisation des entreprises publiques ». Notre interlocuteur rappelle, à ce propos, que le ministère chargé de ce dossier n’a toujours pas tenu sa promesse de publier les noms des véritables bénéficiaires des privatisations. Le fait, dit-il, que de nombreuses cessions se sont déroulées dans une totale opacité a amené les observateurs locaux et étrangers à douter, dans une très large mesure, de la crédibilité et de la régularité du processus engagé. L’autre élément qui aurait décidé les pouvoirs publics à déterrer le dossier des privatisations s’explique par le fait aussi que dans beaucoup de cas, il a été établi que des entreprises publiques, bien que possédant des actifs pour le moins important, ont été cédées pour une bouchée de pain. Ce qui, précise-t-on, va à contresens des intérêts du pays. Nos sources citent à titre d’exemple le cas d’un homme d’affaires libanais qui a pu racheter un hôtel situé sur la côte ouest d’Alger et deux grandes entreprises publiques avec la modique somme de 3 milliards de dinars. Dans le même ordre d’idées, l’on indique que les pouvoirs publics veulent veiller, à l’avenir, à ce que des épisodes analogues à celui qui a vu, le 10 décembre 2007, Orascom céder pour dix milliards de dollars la cimenterie que l’Etat venait de lui vendre pour beaucoup moins ne se reproduise pas. En s’emparant de l’égyptien Orascom-Ciment, Lafarge s’était, rappelle-t-on, offert une entrée, par la grande porte, sur le marché algérien. Par Zine Cherf

  • AVIS DU PEUPLE- LECTEURS EL WATEN SUR MEDECINS BASTONNE'S PAR LE POUVOIR

    Le 4.02.2010 à 10h04
    Les médecins bastonnés850095760.jpgimages.jpg

    le peuple n’est pas une masse anonyme et inconsciente à qui une élite pourait dicter sa conduite et imposer "sa loi". chaque fois que les hommes se reclamant de la " révolution" ont voulu contraindre et bousculer les masses, ils ont causé des dommages considérables. on doit faire notre, cette pensée de montesquieu : " pour faire de grandes choses, il ne faut pas etre un si grand génie, il ne faut pas etre au dessus des hommes, il faut etre avec eux ". le monolithisme et le conformisme de pensée, l’uniformisation dans le carcan de quelques schema figés ou morts enferme la nation dans un " concept depassé". la nation au contraire est une réalité encore jeune, riche en potentialités pour une part encore etouffées sous la domination de cette oligarchie dirigeante. aujourd’hui, la cause juste par excellence, c’est la solidarité agisssante pour que l’algérie reprenne la tete haute, sa place dans la marche au progrés et qui doit etre presente dans tous les domaines de la creation humaine. le patriotisme intransigeant qui nous anime choisira le chemin du progres, du bonheur et de la grandeur du pays. faute de debats, les dirigeants sont enclins à ceder aux sentiments d’euphorie, d’arrogance, voir a l’exaltation (idée qu’il serait possible dans notre pays de diriger toute l’economie a partir d’un centre unique) qui entretiennent la surestimation de leur action et la sous-estimation des risques majeures notamment du coté de ceux qui se considerent "écrasées" ou "bafoués".les signes d’éssoufflement de cette politique apparaissent avec évidence, au risque d’assister a une veritable implosion, il convient de presider une nouvelle facon de faire de la politique ou les principes et les pratiques democratiques se revelent compatibles avec les tendances lourdes des sociétés developpées pour que, dans le long terme, ait pu se reveler viable ce type de regime politique et apprecier dans quelle mesure la democratie reste l’avenir de la societe de demain. la violence n’est pas un signe fort pour ce regime, un symptome de santé pour ce systeme (...). le travailleur a le droit de protester et avec raison contre l’exploitation dont il est victime,la contestation, c’est bien et c’est necesssaire, c’est un droit mais qu’est ce qu’un droit lorsqu’on ne dispose pas des moyens de l’exercer librement. une autre politique creera les conditions ou chacun, dans un esprit republicain. aura les moyens de faire usages de ces libertés. qu’ils s’agissent des libertés d’expression, de reunion, de manifestation, des libertés d’organisation syndicale et politique pour les incorporer a la democratie de demain, et ce faisant, les renforcer, les elargir, les etendre aux divers domaines de la vie economique et sociale car la liberté ce n’est seulement pas la possibilité de "protester", c’est la possibilité pour l’homme de se realiser pleinement, avec la societe actuelle nous sommes loin du compte. ce pouvoir couvre cette politique conservatrice, dangereuse (...). fraternellement lhadi

    répondre



    Le 4.02.2010 à 09h48
    Les médecins bastonnés

    On y passera tous un par un .

    répondre



    Le 4.02.2010 à 09h47
    Les médecins bastonnés

    l’objectif de ce pouvoir est que cequi reste comme médecin algérien parte à l’étranger. Ainsi, boutef, ouyahya et surtout belkhadem auront netoyé ce pays de tous ses intellectuels pour les remplacer par les douctours égyptiens et les douhate wahabite d’arabie saoudite. Leur projet de société est ficelé et sa mise en œuvre a démarré depuis la démission du général AMARI.

    répondre



    Le 4.02.2010 à 09h46
    Les médecins bastonnés

    Pour sortir le vieux loup de Ouajda de son antre et le renvoyer chez lui, il faut que toutes les grèves et manifestations se déroulent en permanence sur la place du Golfe avec tout l’attirail nécessaire au bon gréviste, à savoir pancartes, hauts parleurs, tambours etc...

    C’est la seule manière de l’extraire du koursi-lit dans lequel sa fratrie, qui fait la pluie et le beau temps, l’a vissé en 1999.

    Ni lui ni les forces anti-émeutes, qui ne savent plus où donner de la tête tant les protestas deviennnent nombreuses et régulières.

    Nous n’acceptons plus d’être méprisés par une bande de voyous venus de l’étranger piller le pays, à l’ombre de l’ANP qu’ils ont asservie en corrompant certains de ses chefs.

    Vive l’Algérie !

    A bas les corrompus !

    A bas les traîtres !

    répondre



    Le 4.02.2010 à 09h42
    Les médecins bastonnés

    C"est cela le vrai visage de ce pouvoir. Aucune contestation. Ils font ce qu’ils veulent. C’est une dictature corrompue, ils sortiront par la petite porte de l’histoire ! Si on était dans un pays où c’est le mérite qui l’emporte, pensez vous un seul instant que ce Barkat aurait pu devenir ministre ! Alors quand on est incompétent qu’est ce qu’on peut faire, on envoie les flics ! C’est la seule réponse qu’ils connaissent. Personne ne bouge ! cela prouve que ce pouvoir est vraiment fragile. Car quand on est fort on a pas peur de débattre et de faire que ses idées passent.

    répondre



    Le 4.02.2010 à 09h42
    Les médecins bastonnés

    Incapacité de gérer un pays, le clan de Boutef est ses amis se distinguent en massacrant les médecins. C’est plus facile de bousculer un docteur en médecine que d’arrêter les docteurs en terrorisme, qui eux recevoint des primes et des rentes pour rentrer... à la maison afin de s’allier avec le pouvoir contre la société civile et terroriser les citoyens medecins et travailleurs. AFFLIGEANT ! Monsieur le Président. Et nous qui avons voter pour vous pour moderniser le pays. Depuis que vous êtes la la situation est catastrophique pour les algériens. L’histoire vous inscrira comme le plus mauvais président algérien depuis l’indépendance.

    répondre



    Le 4.02.2010 à 09h33
    Les médecins bastonnés

    en lisant cet article j’ai eu les larmes aux yeux .je n’ai pas accepte qu’un MEDECIN soit malmene par un agent qui n’a aucun niveau c’est ecoeurant

    répondre



    Le 4.02.2010 à 08h48
    Les médecins bastonnés

    Croyez-moi,en lisant l’article je n’ai pu me contenir.La pression doit se manitenir.Le régime fidéle à ses pratiques d’un autre age est traqué :l’embrasement du front social,gréves touchant plusieurs secteurs ,scandales de corruption .Cette caste au pouvoir n’a cure des doléances des algeriens(ils se soignent à l’etranger,leurs progénitures font leur etudes l’etranger,ils possédent la double nationalité...)parce qu’ils n’ont rien d’algérien. Ils pillent ,détournent ,dilapident les richesses du pays avec la bénédiction de "fakhamatouhou" et le silence des deux chambres(vendus). L’heure de ce systéme est proche,il agonise.

    répondre



    Le 4.02.2010 à 08h47
    Les médecins bastonnés

    pauvre Algerie ,nos soigneurs sont devenus des bourreaux à l’oeil de se regime qui ne cesse pas de matraquer la population y compris ces cadres ,pourquoi ne pas faire cela aux voleurs des deniers public ,qui ont vidé les poches de cette pauvre patrie ?

    répondre



    Le 4.02.2010 à 08h42
    Les médecins bastonnés

    Bonjour à Toutes et Tous, faut pas oublier que notre pays, l’Algérie VIT TOUJOURS et encore pour LONGTEMPS sous état d’urgence .Il n’est pas étonnant donc que des tentatives récurrentes de revendication sociales soient ÉTOUFFÉES comme un POUSSIN dans L’ŒUF. Que dire des MANIFS dites POLITIQUES surtout pas en parler , sujet TABOU. Que dire de ce et ces ministres (qui n’ont de ministre que le nom)qui forts de leurs cooptation et protection (opposé d’élection et exposition au suffrage populaire)disent URBI ET ORBI qu’ils n’ont que faire de ce que raconte la presse au peuple, considérant l’une et l’autre comme charge vénale...

    répondre



    Le 4.02.2010 à 08h21
    Les médecins bastonnés

    On en arrive à tabasser des medecins ! Mais quelle honte ! Ce pays n’a donc plus aucun espoir de se relever ?

    répondre



    Le 4.02.2010 à 08h04
    Les médecins bastonnés

    ces gents iresponssable du pouvoir mafieux doivent disparaitre car tout ce malaise causer par l incompetence du ministre tutel ,400 euros pour un medecin qui bosse de 7 h00 jusqu a minui je trouve ca flagrant ,alors le peuple algerien est deriere vous car avant tout vous battez pour un systeme de santé et que chacun de nous aura besoin un jour il faut qu il soit efficace et bien representer ce pouvoir deffaillant ne pense a rien qu au milliards .

    répondre



    Le 4.02.2010 à 07h18
    Les médecins bastonnés

    ON BASTONNE , ON MEPRISE, ON RELEGUE.......................NOS ENFANTS, ET OUI NOS ENFANTS CAR CES CADRES SONT NOTRE CHAIR QUE L’ON BAT, QUEL’ON MALTRAITE.NOUS RENDRONS TOUS DES COMPTES POUR NOS ACTES SUR TERRE , ET QUEL TERRIBLE JUGEMENT EST RENDU AUPRES DE NOTRE CREATEUR.CES MEDECINS ONT AUSSI DES DROITS SUR L’ALGERIE , IL FAUT LEUR DONNE LEUR DU.

    répondre



    Le 4.02.2010 à 07h15
    Les médecins bastonnés

    et voila la derniere les medecins algeriens , maltraité voila ce qu’il merite et ce peuole qui dort les yeux ouvert ? maintenant a qui le tour ? l’algerie de la corruption et encouragé par le systeme qui nous couverne ? j’ai plein de choses a vous dire de ce qui se passe chez nous , et vous parler des egyptciens nous somme pire merci c’est mon point de vue

    répondre



    Le 4.02.2010 à 06h58
    Les médecins bastonnés

    voila le vrai visage de l’algérie ou un joueur de football a plus d’importance qu’un médecin. dites moi s’il vous plait qui est le plus utile à sa nation celui qui sauve des vies ou celui qui amasse des milliards à son propre compte. pauvre algérie tu cours vers le néant.

    répondre



    Le 4.02.2010 à 05h34
    Les médecins bastonnés

    C’est une honte , une malediction est tombe sur l’Algerie depuis son independance et elle ne partira pas si le peuple ne fera rien. Il n’ y a que chez nous ou l’on bastonne une profession noble , il faut dire aussi , que ce qui font semblnt de gouverner se soignent a l’etranger C’est une honte de gouverner avec la matraque .

    répondre



    Le 4.02.2010 à 04h55
    Les médecins bastonnés

    c’est une honte,, rien n’a changé en algérie finalement..un président à vie et une misere indéfinie. dalila

    répondre



    Le 4.02.2010 à 04h12
    Les médecins bastonnés

    Bonjour,

    Avant tout, je tiens à témoigner du respect profond que j’éprouve envers les médecins et spécialement algériens. C’est la crème de la société. C’est le métier le plus noble de toute la terre.

    Je leur dirai de ne pas se taire et de réclamer leurs droits et le premier c’est leur fiche de paie. Il faut multiplier leurs salaires par 3 au minimum. Je n’arrive pas à concevoir qu’un médecin gagne moins de 120 000 DA net par mois. Alors là à imaginer des médecins au chômage ! ellah yehdi ma khlaq !!!

    Pour pousser nos chers médecins à ne pas baisser les bras, je leur dirai qu’ici au Québec, un jeune médecin qui vient juste de terminer ses études gagnent 10 000$ brut soit 750 000DA brut par mois. Je parle des médecins généralistes. Le salaire moyen des généralistes ici est de 180 000$/année donc 15 000$/mois soit 1 125 000 DA par mois (en Brut).

    Les spécialistes tournent autour de 220 000 ou 240 000$ par année (Je ne souviens plus du chiffre exact), soit 20 000$ mois ou 1 500 000 DA par mois (en brut toujours). Certes qu’on ne va pas payer les médecins algériens comme les médecins québecquois mais il faut que garder des proportions. Le coût de la vie ici est de 2 à 3 fois le coût de la vie en Algérie. Il faut donc que les salaires des médecins algériens soient entre 1/3 et 1/2 des salaires de leurs homologues du Québec. Donc un minimum de 250 000 DA brut. Je ne sais pas ce que ça donnera en net après avoir payé les côtisations sociales et les impôts ! Peut être 120 000 DA ou plus ! ça devra être le minimum pour un médecin.

    N’allez pas dire que le Québec est plus riche que l’Algérie car c’est faux. Il a 200 milliards de $ de degtte. Chaque québecquois est endetté de 25 000$. Nous chaque Algérien a presque 5000$ si on divise les réserves de change par habitant.

    Ce qui distingue ce peuple généreux c’est sa foi en l’échelle des valeurs ! Ils éprouvent un immense respect aux gens qui triment (Qui a trimé plus qu’un médecin ???)

    La majorité des médecins au Québec travaillent pour le gouvernement dans les hôpitaux et ils sont respectés à fond. Ils ont tous les moyens à leur disposition.

    Aucune profession ne gagne plus que les médecins sauf les grands patrons des grandes entreprises, peut être les ministres.

    A titre d’exemple, un Directeur gestionnaire(pas les grands patrons) dans une banque peut gangner de 100 000 à 120 000$ l’équivalent d’un médecin débutant.

    Alors SVP peuple algérien, si vous voulez que l’Algérie se redresse, il faut respecter l’échelle des valeurs. Les médecins doivent avoir les meilleurs salaires car ce sont les meilleurs élèves au lycée puis à l’université et puis leurs études sont tellement difficiles et longues qu’ils doivent avoir tous les honneurs en plus des responsabilités qu’ils ont de prodiguer des soins. Le jour où le médecin sera respecté, vous verrez comment les hôpitaux vont fonctionner à merveille. Ici à Québec le médecin a un poids tellement inimaginable chez nous !

    Avant de terminer, Je demande à mr le président de la république, car je pense que c’est la seule institution qui peut décider chez nous d’instruire son ministre et le responsable de la fonction publique de donner les meilleurs salaires aux médecins, aux enseignants universitaires, aux enseignants tout court. C’est le moment de redresser notre pauvre Algérie ! Donnez les meilleurs salaires aux gens instruits et les jeunes vont se redresser automatiquement lorsqu’ils sauront que pour gagner bien sa vie, il faut trimer dur et d’une pière on aura gagner deux coups !

    Si j’ai dit des bétises, staghfir lah.

    répondre
    répondre
    Les médecins bastonnés

    Tu n’as pas trouvé mieux pour comparer que le système québécois de la santé, qui laisse les gens mourir sur les listes d’attente. L’ordre des médecins est une vraie mafia au Québec, et il tient les citoyens et le gouvernement québécois par les c.... Le meilleur système de santé au monde c’est le système français.




    Le 4.02.2010 à 03h43
    Les médecins bastonnés

    Ceci me rappelle la grève des enseignants à Alger où des grands professeurs de renommée mondiale ont été matraqués par des policiers et sur lesquels on a lâché les chiens. Les ordres ont été donnés par un certain Ouyahia. Mon mari était l’un de ces profs.Je suis de tout coeur avec vous, à mon avis il faut que tout les travailleurs et professionnels de l’Algérie entière s’arrêtent en même temps, on verra après ce que fera le pouvoir actuel. Honte à ces personnes du pouvoir qui ont le culot de repousser et matraquer ses intellectuels.Il n’osent pas discuter pour regler les conflits car la plupart sont des voleurs et sans aucun niveau, alors comment voulez-vous qu’ils vous rencontrent,ils sont incapables de vous tenir tête intellectuellement et il préfèrent utiliser la matraque par les policiers qui vont venir se faire soigner par vous dès qu’ils sentiront la nécessité. Honte à nous de les laisser nous mener et mener notre pays à la dérive. ils mérite qu’on leur fasse la même chose que Shaucheskou(excusez-moi je ne sais pas écrire le nom de ce dictateur.)

    répondre



    Le 4.02.2010 à 02h23
    Les médecins bastonnés

    Quelle honte !!!!!!!!!Les mots n’arrivent pas à sortir de ma gorge. La blouse blanche"symbole" devient la blouse de la misère dans ce foutu bled.

    répondre



    Le 4.02.2010 à 02h11
    Les médecins bastonnés

    cest scandaleux ce que le pouvoir algeriens a fait subir au medecins ,on sest que vous avez les moyens de regler leurs problemes alors faite vite la vie de tout lepeuple algeriens est entre leurs main mais vous on sest que lavion est toujours pret a senvoler vers les medecin etranger en cas de besoin alors ayez pitie de se meirveilleux peuple qui aime lalgerie 123 viva lalgerie si ca deborde c votre responsabilite

    répondre



    Le 4.02.2010 à 01h51
    Les médecins bastonnés

    j’ai honte de ce gouvernement de bandits qui bastonnent les enseignants et les medecins...

    répondre



    Le 4.02.2010 à 01h10
    Les médecins bastonnés

    on a pas le droit de frapper et de maltraiter les sauveurs de vie au contraire !ils méritent tout le Respect du monde, les Medecins c’est la base et la sécuritée d’un pays, c’est une grande honte et scandaleux ! pour l’état Algérien

    répondre



    Le 4.02.2010 à 00h38
    Les médecins bastonnés

    Où va-t-on si notre police bastonne nos médecins qui ne demandent que leurs droits.

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    generaux entrain de dormir en plein discour 'cest ca l'algerie,des praticiens tabasse's et spolier  de leur dignite' c'est ca l'algerie   koulchi festi - vive l'algerie libre indepedante de toute cette racailles du maire au president ga3 fi chakara wahda ou rmi el bhar yakoulhoum  kima kla harraga allah yarhamhoum



  • Débrayage des praticiens: Des interventions chirurgicales reportées

    Débrayage des praticiens: Des interventions chirurgicales reportées

    par M. Aziza, Le Quotidien d'Oran, 1er février 2010

    La grève des praticiens de la santé et des spécialistes, qui en est aux 6e et 4e semaines, n'a pas été sans conséquences sur la qualité du service au niveau des différentes structures de santé publique. Les patriciens de la santé en grève reconnaissent que les impacts de la grève se font ressentir de plus en plus.

    «Des interventions chirurgicales dites non urgentes et des actes spéciaux d'exploration ainsi que des consultations ont été reportés», nous dira le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Lyès Merabet. Et d'ajouter: «Il est vrai aussi que le calendrier vaccinal pour les bébés et les enfants est compromis, mais la solution est entre les mains du ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière qui continue d'afficher son indifférence totale, que ce soit pour les praticiens grévistes ou pour les autre citoyens». Il souligne que le calendrier vaccinal a été déjà chamboulé avant la grève des praticiens de la santé en raison de l'indisponibilité des vaccins, pour dire que le système de santé publique souffrait déjà bien avant le débrayage d'un véritable déséquilibre. Lyès Merabet a précisé que les praticiens assurent tout de même le service minimum aux soins intensifs, aux cas urgents ainsi qu'au service lié à l'acte vaccinal contre la grippe A/H1N1.

    Les praticiens grévistes se disent conscients de la situation, mais ils précisent que la balle est dans le camp du ministère. Ils estiment que cette indifférence, voire « ce mépris » affiché à l'égard des praticiens de la santé et à leur mouvement de grève, qui a engendré un rétrécissement dans la prise en charge des malades, va à l'encontre des principales missions de la tutelle qui est sommée d'assurer les soins et une meilleure prise en charge des malades. Les blouses blanches affirment qu'ils attendent impatiemment la fin de cette crise. «Nous sommes des Algériens, des parents ayant des enfants et des personnes ayant des membres de la famille et des proches malades. On est tous soucieux de la santé de nos concitoyens, mais on doit lutter pour arracher notre droit afin de parvenir à assurer à nos concitoyens une meilleure prise en charge dans le secteur public », a souligné Merabet. Tout en insistant qu'« on est ouvert au dialogue », les praticiens disent qu'ils sont toujours en attente d'une réaction positive pour mettre fin au débrayage.

    En attendant cette réaction, les deux syndicats, le SNPSP et le SNPSSP, ont choisi de sortir dans la rue dès mercredi prochain pour une marche vers la Présidence. Lyès Merabet précise : « Nous avons eu deux propositions, soit supprimer carrément le service minimum, soit marcher dans la rue. Nous avons préféré la rue pour ne pas pénaliser davantage les citoyens », a-t-il indiqué. « Pourtant, on sait très bien qu'on va être tabassés ».

    Enfin, les grévistes s'engagent à rattraper les retards, une fois que la tutelle aura décidé de trouver un compromis qui arrange les praticiens de la santé et répondu à leurs revendications principales, à savoir la révision du statut et la valorisation du régime indemnitaire.

  • Comment le pouvoir politique a castré la loi

    Décriminalisation de la corruption

    Comment le pouvoir politique a castré la loi

    El Watan, 1er février 2010

    Dès son intronisation en 1999, Abdelaziz Bouteflika avait affiché sa position vis-à-vis du phénomène de la corruption en Algérie en déclarant, dans l’un de ses nombreux discours, que « dans ce pays, les gens volent en utilisant la loi ».

    Dix ans après, ses compatriotes ne savent plus comment interpréter cette périphrase. Car il est vrai que la volonté politique de venir à bout du fléau est incontestable et les scandales qui éclaboussent jour après jour de hauts responsables du pays sont de nature à confirmer l’idée. De Houari Boumediène à Liamine Zeroual en passant par Chadli Bendjedid, la loi réprimant la corruption a suivi une courbe de plus en plus sévère jusqu’en 2001, où le pouvoir politique a choisi de desserrer l’étau avant d’achever de démonter l’arsenal juridique en 2006. Enquête. En 1966, après la prise de pouvoir par Boumediène, de nouveaux textes de loi voient le jour et placent la barre très haut en matière de lutte contre la corruption. L’article 119 du code pénal punissait tout contrevenant coupable d’avoir détourné une somme égale ou inférieure à 1000 DA de 2 à 5 ans de prison. Un dinar de plus et vous risquiez la réclusion criminelle pour une durée qui pouvait aller jusqu’à 20 ans. Pour le profane, il faut savoir que tout acte contraire à la loi est classé par le législateur, selon sa gravité, comme crime, délit ou simple infraction et est puni en conséquence, tel qu’affirmé dans l’article 5 du code pénal. En 1969, l’article 119 est amendé pour réviser à la hausse le seuil de criminalisation, fixé désormais à 5000 DA. Une décision qui reflète l’évolution de la monnaie algérienne et non une quelconque indulgence du pouvoir en place et un recul vis-à-vis du devoir d’installer les garde-fous nécessaires contre la tentative de corruption. D’ailleurs, un autre amendement intervient en 1975 pour introduire la peine de mort dans les affaires touchant à la corruption. De quoi conclure que durant cette période, la volonté politique de protéger la richesse nationale des prédateurs ne manquait pas. Dans de nombreux discours, Houari Boumediène avait préparé la voie à une réforme complète de l’appareil répressif. S’adressant aux magistrats, au terme d’un séminaire tenu en février 1966, le président du Conseil de la Révolution avertissait : « Vous n’ignorez pas le fléau qui s’est abattu sur la plupart des pays nouvellement promus à l’indépendance et qui n’a pas épargné le nôtre. Des abus, des détournements sont commis au préjudice de l’Etat. Vous êtes quotidiennement saisis de telles affaires. Si nous ne mettons pas un terme à ces méfaits, les pires conséquences en découleraient. » Joignant l’acte à la parole, Houari Boumediène crée la Cour spéciale de répression des crimes économiques (ordonnance n°66-180 du 21 juin 1966) qui va apporter la célérité dans les procédures et la sévérité des peines prononcées. Pourtant, à l’époque, le phénomène n’était pas généralisé : la preuve, de 1966 à 1973, la Cour spéciale n’aura jugé que 40 affaires(*).

    Le successeur de Boumediène, Chadli Bendjedid, fera preuve de la même volonté de brider l’esprit de lucre. Du moins, dans son attitude vis-à-vis de la législation. Des amendements aux textes anticorruption interviendront cependant, en 1988, sur fond de réformes économiques, mais dans le même sens. Ainsi, l’article 119 sera revu, cette fois, pour réviser encore une fois à la hausse le seuil des sommes détournées qui criminalisent l’acte avec, en prime, l’introduction de la peine de perpétuité quand l’argent détourné dépasse 3 millions de dinars. L’histoire retiendra que Chadli fera sortir par la petite porte Bouteflika en le déférant devant la Cour des comptes pour une affaire de détournement de deniers publics. C’était en 1985 et l’actuel Président sera sacrifié par le régime.

    Après 1999, le chaos…

    L’arsenal juridique qui agissait en amont et en aval comme garde-fou et instrument de répression assez dissuasif contre la corruption connaîtra cependant des « réformes » assez troublantes avec l’accession de Abdelaziz Bouteflika à la présidence de la République. L’amendement du code pénal, en juin 2001, par Ahmed Ouyahia, alors ministre de la Justice sous le gouvernement Benflis, fut le premier acte. Le nouveau code, qualifié de liberticide par les militants des droits de l’homme, les partis démocrates et une large partie de la presse touchée directement par des articles répressifs, va alléger les peines prévues dans le cadre du crime économique. A commencer par la suppression de la peine de mort, une peine « exagérée », selon le qualificatif utilisé par Ahmed Ouyahia devant le Parlement, le 22 avril 2001. Cette première entorse se fera sentir dès l’éclatement de l’affaire Khalifa. L’affaire en question sera révélée en 2003, en pleine bataille électorale. Elle causera un préjudice financier avoisinant les deux milliards de dollars et fera chavirer un nombre important d’organismes et de sociétés du secteur public, dupés par l’arnaque du siècle. Le séisme Khalifa produira des répliques de magnitudes aussi fortes dans l’économie nationale. BCIA, BRC, CGA et, plus proches de nous, l’autoroute Est-Ouest, les thoniers turcs, Sonatrach…

    La liste est longue et non exhaustive. Début 2005, sous prétexte de ratification par l’Algérie de la convention internationale de lutte contre la corruption (avril 2004), A. Bouteflika charge Tayeb Belaïz, son nouveau ministre de la Justice, de préparer un projet de loi dans ce sens. Le projet de loi 01/06 relative à la prévention et la lutte contre la corruption, qui sera débattu et approuvé le 13 avril 2005 par le Conseil des ministres, est étoffé par les plus belles professions de foi faites dans l’esprit des conventions onusiennes. En vérité, ce sera un véritable cadeau empoisonné. En juin 2005, devant l’APN présidée par Amar Saïdani (celui-là même qui sera cité plus tard dans l’affaire d’un détournement de 300 milliards de centimes de la CGA), le projet passera comme une lettre à la poste. Le débat est focalisé par le FLN (54 intervenants) sur l’article 7 de la loi, préconisant l’annulation du mandat de député en cas de non-déclaration du patrimoine. Les députés obtiendront l’annulation de l’article 7 et oublieront de discuter le plus important, à savoir la déclassification de l’infraction de crime à délit contenue dans l’article 29. Cet article stipule en effet : « Est puni d’un emprisonnement de 2 ans à 10 ans tout agent public qui soustrait, détruit ou dissipe ou retient sciemment et indûment à son profit ou au profit d’une autre personne tout bien, tout fonds ou valeur publique ou privée, ou toute chose de valeur qui ont été remis soit en vertu soit en raison de ses fonctions. » L’opération « mains propres » déclenchée récemment, impliquant de hauts dignitaires, fera certainement tomber quelques têtes et quelles que soient les véritables motivations de la campagne, n’est-il pas déjà trop tard vu les menues sanctions qui attendent les coupables ?

    Une loi scélérate

    L’histoire retiendra qu’un seul député aura découvert le pot aux roses et soulevé le problème. Il s’agit de Messaoud Allouache, député FLN de Batna, qui, lors de la séance du 13 juin 2005, souligne, en plénière, que l’article 29 de la loi en débat annule les articles 119 et 119 bis du code pénal. Dans son commentaire, il affirme : « Au moment où on s’attendait à ce que cet article du projet de loi durcisse les sanctions à l’encontre des corrompus et de ceux qui détournent l’argent public, au contraire, l’article a remplacé le crime de corruption par le délit puni de 2 à 10 ans de prison, par conséquent on va mettre sur un même pied d’égalité celui qui détourne un milliard et celui qui détourne 100 millions de centimes, comme le receveur de la poste. » Six mois après (janvier 2006), le Sénat vote la loi sans surprise et sans la moindre objection. Les premiers « bénéficiaires » de cette « bonté divine » sont les accusés de l’affaire Khalifa, car grâce au principe de rétroactivité de la loi, c’est la plus douce qui est appliquée. Il fut un temps où ils auraient écopé de la perpétuité, voire exécutés pour leurs méfaits. Aujourd’hui, grâce à la « réforme » de la justice, même Moumen Khalifa n’a commis qu’un délit pour lequel il ne risque pas plus de 10 ans de prison, à moins d’une accumulation de peines.

    La montagne a accouché donc d’une souris, et la suite est connue : des milliers de milliards sont détournés et le phénomène a l’effet d’un tsunami, de l’aveu même du pouvoir, sans parler de la dégringolade humiliante et non moins alarmante dans le classement de Transparency International de la corruption au sein des Etats. Pendant ce temps, le Parlement n’a rien vu, n’a rien entendu et n’a rien dit. Combien de locataires du palais de Zighoud Youcef connaissent d’ailleurs la mission dont ils sont chargés et le contenu de l’article 100 de la Constitution : « Dans le cadre de ses attributions constitutionnelles, le Parlement doit rester fidèle au mandat du peuple et demeurer à l’écoute permanente de ses aspirations. » Sait-on au moins que le code pénal considère le fait de mettre le feu à des pailles est considéré comme un crime passible de la réclusion à temps de 10 à 20 ans (article 396) ? A la lumière du feuilleton de scandales, de malversations qui ébranlent l’outil économique national, de nombreux juristes estiment qu’il est urgent de revoir de fond en comble cette loi et durcir l’arsenal juridique contre la tentative et l’acte de corruption. En dépit de la loi 01/06 et la batterie de mesures décidées pour renforcer les actions de contrôle et de répression, la « décriminalisation » de la corruption a fini par neutraliser tout le dispositif et produit l’effet inverse à toutes les professions de foi.

    *Les Crimes économiques de Seddik Taouti. Editions OPU, nouvelle édition de 1979

    Par Nouri Nesrouche

  • صدامات عنيفة بين الأطباء وقوات مكافحة الشغب

     

    عت اشتباكات عنيفة بين الأطباء المتظاهرين وقوات مكافحة الشغب ظهيرة أمس عند المدخل الرئيسي لمستشفى مصطفى باشا وسط العاصمة، حيث انزلق التدافع القوي بين قوات مكافحة الشغب والأطباء إلى مواجهات بالأيدي وشد ومد من "مآزر الأطباء" التي تمزقت على ظهور المتظاهرين...

    • واضطرت قوات الأمن لطلب تعزيزات أمنية، ووسط التدافع القوي والشد والجذب مع قوات الأمن سقط خمسة أو ستة أطباء وطبيبات أرضا ورفسهم المتدافعون بالأقدام من بينهم طبيبة سقطت أرضا وحملها رجال الأمن إلى الرصيف لتأخذ نفسها، كما تسببت حالة التدافع بين الأطباء وقوات الأمن التي استمرت لأكثر من ساعة في حالات إغماء، وتطايرت "نظارات الأطباء" في كل مكان، وتمكن العدد الهائل من الأطباء من دفع الأطواق الأمنية المحاصرة للمستشفى وتجاوزوا عتبة المستشفى بحوالي مترين، إلا أن قوات مكافحة الشغب طاردتهم وألقت القبض عليهم فورا، وتم اقتياد الأطباء الذين حاولوا مقاومة رجال الأمن إلى محافظة الشرطة، ومن بينهم طبيبين وطبيبة، ورغم انزلاق الأمور بسبب حدوث اشتباكات عنيفة وصدامات بين الأطباء وقوات الأمن، إلا أن رجال مكافحة الشغب لم يستعملوا العصي لضرب الأطباء، بل رفعوها في أيديهم للتهديد بالضرب فقط.
    • وأمام فشل قوات الأمن في مواجهة العدد الكبير من المتظاهرين، تم إرسال تعزيزات طارئة لقوات مكافحة الشغب مدججة بالواقيات المضادة للصدمات لتمكينهم من التغلب على العدد الهائل من المتظاهرين الذين فاق الـ 3000 أو 4000 طبيب أو أكثر، وإثر تدخل نائب الأرسيدي محمد خندق ورئيس كتلة الصحة في البرلمان شواكي كانا حاضرين مع المتظاهرين رفقة رئيسي النقابة كل من يوسفي ومرابط لدى محافظة الشرطة تم إطلاق سراح الموقوفين دون تحرير محاضر لهم.
    • وتمكنت قوات الأمن من دفع الأطباء إلى الوراء وإعادتهم إلى داخل المستشفى بعد أن كادت تنفلت الأمور من أيديها لولا وصول التعزيزات... وأخيرا استسلم الأطباء لرجال الأمن وبدأوا في إنشاد النشيد الوطني ونشيد بلادي... بلادي أنت حبي ومرادي، كما هتفوا "الجيش الشعب معاك يا طبيب"،... رافعين "فزاعة كتلك التي تستعمل في الحقول"، صنعوها بواسطة مئز أبيض خاص بالأطباء، وعلقوا عليه قفازات طبية وسماعة وكمامة، وكتبوا في ظهر المئزر "احنا ماشي كلاب حنا زبدة البلاد"، كما رفعوا لوحات رسم فيها دماغ الطبيب على أنه هيكل عظمي يتآكل... واستعمل الأطباء لأول مرة مكبّر الصوت والصفارات والأعلام الجزائرية، ورفع بعض المتظاهرين "بطاقات حمراء" كتلك التي يستعملها الحكام في مباريات كرة القدم، لكنهم وجهوا بطاقاتهم لوزير الصحة والحكومة.. واستعملت قوات الأمن أكثر من 300 عنصر لقوات مكافحة الشغب ورجال الأمن بالزي المدني لمنع الأطباء من القيام بالمسيرة في الشارع.
    • الإشتباكات تحولت إلى "فرجة مجانية" للمواطنين بساحة أول ماي، بعضهم عبر عن سخطه على الأطباء المضربين وبعضهم بدا متحسرا على أوضاعهم، ومنهم الناقمين على الحكومة.
    • وقال الدكتور محمد يوسفي، رئيس النقابة للأخصائيين الممارسين في الصحة العمومية في تصريحات للصحافة أن الوزارة بعثت صباح أمس "فاكسا" للنقابة الوطنية للممارسين الأخصائيين للصحة العمومية تدعوهم فيه لحضور اجتماع تشاوري مع الوزارة حول نظام التعويضات، مضيفا أن دعوة الوزارة مرفوضة شكلا ومضمونا، لأنها ليست دعوة حوار بل "ذر للرماد" في العيون، حيث أنها لم تدعنا للحوار حول كل مطالبنا، بل للحوار حول نظام العلاوات والتعويضات في حين أنه تم تجاهل باقي المطالب تماما، وقال يوسفي أنه عندما يشن العمال إضربا لمدة شهرين سواء كانوا أطباء أو غيرهم يجب أن يتم عقد اجتماع صلح مع الوزارة بحضور الوظيف العمومي ومفتشية العمل والوزارة والنقابات المضربة من أجل وقف الإضراب، طبقا لما ينص عليه القانون، وهو ما لم تلتزم به الوزارة، مضيفا "دعوة الوزارة شكلية، وجهتها لنا بهدف إقامة الحجة علينا وليس بهدف التحاور معنا".greve_ph_aaleb_572148410.jpg

     

  • JUSTIFIE L'INJUSTIFIABLE PAS CREDIBLE DU TOUT



    Actualité (Jeudi 04 Février 2010)

    Affaires de corruption
    Ouyahia : “La responsabilité politique n’est pas établie”- tab tab depuis 40ans que  tahalbou fiha   sonatrach bezef  maragtouha  ou chaab meskine walou-dilem1.jpg
    Par : Djilali Benyoub
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    “Le sujet n’est pas nouveau, il est récurrent”, a-t-il dit en soulignant qu’il n’est pas dans la tradition de juger ou de commenter de telles affaires avant que ne se prononce la justice.

    “Nous devons vivre la lutte contre la corruption en toute sérénité”, a déclaré hier Ahmed Ouyahia dans une conférence de presse après le sommet de l’Alliance présidentielle. Tout le monde l’attendait sur cette question suite au scandale de la Sonatrach. Et Ouyahia, en tant que responsable du RND, mais aussi Premier ministre, s’est prononcé de manière à calmer les esprits en disant que les révélations n’ont pas surpris l’État. “Le sujet n’est pas nouveau, il est récurrent”, a-t-il dit en soulignant qu’il n’est pas dans la tradition de juger ou de commenter de telles affaires, avant que ne se prononce la justice. Même réponse à la question de la responsabilité politique des ministres dans ces scandales : “Tant que la justice ne s’est pas prononcée, il y a la présomption d’innocence. La responsabilité politique n’est pas établie,” dit-il en rappelant la campagne dite “mains propres” des années 1990. Donc, no comment. Il reconnaîtra toutefois que l’affaire Sonatrach a pris cette ampleur en raison des “milliards”, sans oublier, a-t-il précisé, les autres affaires qui ont lieu tout au long des douze mois de l’année. Il rappellera à ce sujet les chiffres du ministre de la Justice : “Plus de 4 000 affaires de corruption depuis 2006.” Que faire alors ? Ahmed Ouyahia, qui hérite du témoin de l’Alliance transmis par Soltani du MSP, évoquera d’abord l’instruction du président de la République relative à la lutte contre la corruption, avant d’annoncer la mise en place de l’observatoire de lutte contre la corruption avant la fin du mois de mars prochain. L’observatoire n’ayant logiquement qu’un rôle préventif, le dispositif sera renforcé par la mise en place d’une instance de lutte contre la corruption avec un pouvoir répressif parallèlement à l’amendement de la loi sur la corruption et l’installation de conseillers juridiques, des magistrats détachés, dans les ministères, la commission des marchés publics.
    Des conseillers qui accompagneront les opérations d’octroi des marchés publics. Il n’a pas manqué de légèrement égratigner la presse qu’il estime avoir jugé les accusés avant la justice. Sentence d’ailleurs mentionnée dans son discours d’ouverture du sommet où il a mis l’accent sur la montée des phénomènes de désordre, de la violence et de la corruption.
    Mais si Ouyahia a parlé en dernier, lors de l’ouverture, en mettant principalement en avant les faits de la conjoncture actuelle, notamment la corruption et la liste noire américaine, Soltani a choisi plutôt de mettre en évidence les échecs de l’Alliance, particulièrement lors du renouvellement de la moitié du Sénat. En effet, le MSP est sorti dernier de la classe en perdant son groupe parlementaire. Et contrairement à Belkhadem, qui a annoncé surprendre tout le monde, qui s’est contenté de féliciter le président sortant, Soltani, et souhaitant bonne chance à son successeur, Ahmed Ouyahia, lui a répondu lors de la conférence de presse en déclarant que tous les partis ont fait des alliances lors de ce scrutin et le renvoyant au texte fondateur de l’Alliance qui garantit une autonomie pour les trois partis qui la composent.
    D’autres questions ont été évoquées avec le secrétaire général du RND, notamment la crise avec l’Égypte, les relations avec la France, la liste noire américaine, le vaccin contre la grippe porcine…