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LES PRATICIENS DE SANTE', DONNEZ VOTRE AVIS. - Page 187

  • contrôle de l’argent public ,personne, le gouvernement s'en sert alors et c'est la jungle et le petrole aussi

    Début d’application du rapport Sbih

    L’année 2006 sera, dit-on, celle du « contrôle ». L’une des résolutions qu’a prises l’Etat, pour ce début d’année, est d’adopter des « mesures efficaces » pour savoir où va son argent. Les scandales financiers qui ont éclaboussé la scène économique semblent avoir poussé le ministre des Finances à annoncer une « refondation de l’architecture de contrôle », basée sur la réforme de l’Etat de Missoum Sbih.



    C’est la première fois qu’on déterre le rapport de l’ancien conseiller juridique du président Bouteflika. Mais, concrètement, que prévoit la réforme de l’Etat pour le contrôle des deniers publics ? Une source proche du ministère des Finances nous a indiqué, hier, qu’il s’agit d’une « spécialisation » du contrôle. M. Sbih estime que les dispositifs de contrôle doivent être complètement modifiés. Il a même prévu la création d’une nouvelle structure qui sera divisée en quatre subdivisions : l’inspection des affaires sociales, l’inspection des affaires économiques, l’inspection des affaires administratives et l’administration des affaires financières. Le rapport de Missoum Sbih préconise de revoir les statuts des structures de contrôle existantes. La Cour des comptes devra, selon lui, se charger exclusivement de l’apurement des comptes et l’Inspection générale des finances (IGF) s’intéressera uniquement aux finances. Si de telles mesures venaient à être adoptées, cela provoquerait un véritable bouleversement du système algérien de contrôle des finances publiques. La Cour des comptes et l’IGF, affirme-t-on, font aujourd’hui face à un travail « titanesque ». Ces deux structures contrôlent tous les organismes et les établissements publics. « Cela va des hôpitaux aux prisons en passant par les universités ; c’est un travail énorme. Le problème, c’est qu’il n’y a aucune coordination. Il arrive que les deux structures soient sur un même dossier sans que l’une ou l’autre ne le sache, c’est une perte d’énergie », nous dit-on. L’on déplore surtout que les organes de contrôle disposent de peu de moyens. L’IGF ne compte que 250 agents et la Cour des comptes n’en a que 400. « Même si l’IGF ne devait contrôler que les hôpitaux, ce serait impossible », affirme un responsable de l’IGF, dépité. La situation est telle que cela fait plus de dix ans que l’IGF n’a pu contrôler les prisons. « Si la Cour des comptes et l’IGF ne peuvent pas effectuer des contrôles réguliers, nous perdons l’aspect dissuasif des contrôles. Les gestionnaires ne craignent plus les contrôles. Ce qui peut ouvrir les portes aux malversations », disent les spécialistes. Il arrive, souligne-t-on, que ces structures ne parviennent pas à achever le programme annuel de contrôle. « Nous recevons, en cours d’année, des demandes du ministère des Finances, nous n’exécutons dans ces cas que 50% du programme prévu initialement », affirme un représentant de l’IGF. Faute de moyens, ces structures se contentent, dixit ce responsable, de « parer au plus pressé ». Si certains pensent que l’Etat ne peut pas être « juge et partie » et que l’on devrait donner aux structures de contrôle les prérogatives nécessaires pour « s’autosaisir », les responsables des Finances, eux, estiment qu’une telle décision ouvrirait la porte aux règlements de comptes. « Pour le moindre motif, les responsables de l’IGF ou de la Cour des comptes vont effectuer des contrôles », estime-t-on. Les spécialistes du contrôle estiment qu’il faudrait mettre un terme à la « polyvalence » des inspecteurs de l’IGF et de la Cour des comptes. « Un contrôleur doit être mieux formé qu’un gestionnaire. Or, chez nous, l’inspecteur passe du domaine de la santé à celui de la pêche », regrette-t-on. Le ministère des Finances compte, par ailleurs, réorienter le système du contrôle, passant d’une méthode axée sur la conformité de la législation à une autre basée sur les résultats concrets. Mais si l’on veut réellement que la réforme Sbih soit une réussite, estiment les spécialistes du secteur, une formation des inspecteurs est indispensable.



    Par Amel Blidi


  • A quoi sert la Cour des comptes ? sert a rien ds une dictature

     

    Institution de contrôle par excellence, la Cour des comptes algérienne s’est fait beaucoup plus connaître ces dernières années par les problèmes de sa gestion interne que par sa noble mission de contrôle des finances publiques.



    Mise en place en 1980, la Cour des comptes a été initialement régie par la loi 80-05 du 1er mars 1980 qui lui donnait compétence administrative et juridictionnelle pour exercer « un contrôle global sur les collectivités, établissements, entreprises et organismes qui gèrent ou bénéficient de fonds publics, quel que soit leur statut ». Dix ans après, au titre de la loi 90-32 du 4 décembre 1990, les pouvoirs publics ont limité son champ d’intervention en excluant du contrôle les entreprises publiques et les établissements publics à caractère industriel et commercial et en supprimant ses prérogatives juridictionnelles. Une limitation de champ qui n’a pas duré longtemps puisque, au titre de l’ordonnance n°95-20 du 17 juillet 1995, la Cour des comptes retrouve sa compétence universelle de contrôle sur tous les fonds publics quel que soit le statut juridique de leurs gestionnaires ou bénéficiaires. La loi confère ainsi à la Cour des comptes deux types d’attributions : administratives et juridictionnelles. Dans l’exercice de ses attributions administratives, « elle contrôle le bon emploi des ressources, fonds, valeurs et moyens matériels publics, par les organismes soumis à son contrôle ; apprécie la qualité de leur gestion au plan de l’efficacité, de l’efficience et de l’économie, par référence aux missions, aux objectifs et aux moyens mis en œuvre et recommande, à l’issue de ses investigations et enquêtes, toutes mesures d’amélioration qu’elle estime appropriées ». Au titre des attributions juridictionnelles, « elle s’assure, en matière de reddition des comptes, d’apurement des comptes des comptables publics et de discipline budgétaire et financière, du respect des dispositions législatives et réglementaires en vigueur et elle sanctionne les irrégularités et infractions constatées ». Le travail de contrôle exercé par la Cour des comptes est sanctionné par l’établissement d’un rapport annuel qu’elle adresse au président de la République. Ce même rapport reprend « les principales constatations, observations et appréciations résultant des travaux d’investigation de la Cour des comptes, assorties des recommandations qu’elle estime devoir formuler ainsi que les réponses y afférentes des responsables, représentants légaux et autorités de tutelle concernés ». La loi prévoit, par ailleurs, la publication du rapport totalement ou partiellement au Journal officiel et la transmission d’une copie par la Cour des comptes à l’institution législative. Si l’on se réfère à la loi, la Cour des comptes aurait en principe établi pas moins d’une dizaine de rapports annuels depuis 1995. Pourquoi alors ne sont-ils pas rendus publics et publiés dans le Journal officiel comme le stipule la loi ? Ne sommes-nous pas devant une infraction caractérisée à cette même loi ? Pourquoi, de leurs côtés, les parlementaires ne font pas valoir leur droit en demandant une copie de chaque rapport annuel établi par la Cour des comptes ? Des questions pour lesquelles on n’arrive toujours pas à avoir des réponses. Une chose est sûre : la transparence dans la gestion des deniers publics n’est pas pour demain.



    Par Salah Slimani


  • Où sont les rapports de la Cour des comptes ?disparu! oui disparu parseque boutef sy trouve

    Où sont les rapports de la Cour des comptes ?

    Les nombreux scandales qui ont éclaté dernièrement ont démontré la faillite des organismes de contrôle censés veiller au grain et éviter le détournement des deniers publics.

     

    La Cour des comptes, dont la mission est justement de contrôler a posteriori les finances de l’Etat, des collectivités territoriales et des services publics, n’a rien vu venir. Mise en place en 1980, elle est actuellement régie par l´ordonnance n°95-20 du 17 juillet 1995 qui détermine ses attributions, son organisation et son fonctionnement ainsi que la sanction de ses investigations. Le dernier rapport annuel, publié sur le site internet de cette institution, concerne l’exercice…1997. Rien n’a filtré depuis sur ses activités. A moins que des rapports aient été élaborés mais remisés dans les tiroirs sans que le public puisse y avoir accès, alors que la loi prévoit leur publication. Le black-out total maintenu autour de ce genre de données démontre, si besoin est, l’opacité qui entoure la gestion des ressources publiques.

    En l’absence d’une culture de la « redevabilité » en Algérie où même le gouvernement fait l’impasse sur la présentation des bilans des cadrages budgétaires antérieurs, les gestionnaires des entreprises publiques ne sont pas tenus de rendre des comptes. C’est là qu’aurait dû intervenir la Cour des comptes. Selon les explications fournies par le site sur l’organisation et le fonctionnement de la Cour des comptes, il existe des « chambres à compétence nationale (…) chargées du contrôle des comptes et de la gestion financière des ministères, du contrôle des établissements et organismes publics de toute nature dépendant d´un ministère ou recevant des subventions inscrites à son indicatif ainsi que du contrôle des entreprises publiques économiques dont l´activité est liée au secteur couvert par ledit ministère ».

    Sonatrach étant sous la tutelle du ministère de l’Energie et des Mines, la Cour des comptes aurait pu s’emparer de ce dossier et constater les anomalies qui ont été révélées par la presse, qui cite une enquête préliminaire menée par les officiers judiciaires militaires du Département de renseignement et de sécurité (DRS). L’institution peut même juger et sanctionner, à travers la Chambre de discipline budgétaire et financière (CDBF), certaines fautes ou irrégularités commises par les gestionnaires publics et agents assimilés ayant causé un préjudice certain au Trésor public ou au patrimoine des organismes publics. La longue hibernation de la Cour des comptes, un organisme qui, sous d’autres cieux, trace la destination du moindre centime sorti des caisses de l’Etat, a ouvert la voie à toutes sortes de dérives en matière de gestion des deniers publics.

     

    Par Nora Boudedja

  • Ils interpellent le président Bouteflika : L’exaspération des magistrats de la Cour des comptes

    Ils interpellent le président Bouteflika : L'exaspération des magistrats de la Cour des comptes

    Alors que le pays sombre dangereusement dans le bourbier de la corruption, la Cour des comptes, un instrument dont la mission fondamentale est précisément la lutte contre ce fléau dévastateur, observe impuissante la dérive. Elle s’est avérée incapable de jouer son rôle de contrôler l’usage des fonds publics. Pourquoi cette institution est mise en veilleuse ? Les magistrats de cette institution ont, sans doute, la réponse, puisqu’ils ont décidé de porter à la connaissance de l’opinion publique les raisons de l’étouffement de l’énorme bâtiment qui surplombe la rue de l’Indépendance.



    Exaspérés par la situation dans laquelle se trouve leur institution, ils ont décidé de saisir le chef de l’Etat. Le silence est brisé. « On ne peut plus se taire », ont-ils déclaré. Dans une lettre ouverte adressée au premier magistrat du pays, le Syndicat national des magistrats de la Cour de comptes (SNMCC) a tiré la sonnette d’alarme. La Cour des comptes est mise en veilleuse pour ne pas dire qu’elle se meurt. « La mission de contrôle au sein de la cour est reléguée au second plan, en marginalisant le corps des magistrats. Le rôle de l’institution est minimisé en la dévoyant de sa mission fondamentale. » C’est la description qu’ont fait les magistrats de la situation qui règne au sein de leur institution.

    Les magistrats de la Cour des comptes mettent en cause le président de cette dernière qui, selon eux, est responsable de « l’accumulation des problèmes que connaît la cour en raison de la non-gestion et du fait des responsables qui sont à la tête de cette institution depuis quinze ans ». Un état de fait qui « rendrait caduque la mise en pratique de la directive n°3 de décembre 2009 du président de la République, portant la mobilisation des instruments de contrôle et à leur tête la Cour des comptes aux fins de transparence dans la gestion des deniers publics, dès lors que la Cour des comptes est réduite à sa plus simple expression », a affirmé le président du syndicat, Zineddine Harouche. Cette institution qui est, par définition, une juridiction administrative chargée principalement de juger la régularité des comptes publics, de contrôler l’usage des fonds publics et de mener des investigations ne pourrait pas accomplir sa mission dans telles conditions.

    « Le dysfonctionnement ou plutôt la non-gestion de notre institution va compromettre les missions pour lesquelles nous sommes mandatés. D’autant que cela ce passe au moment où le pays est plongé dans une corruption à grande échelle », a tonné Belaïd Taïti, membre du syndicat. Ce dernier ne se fait pas d’illusion par rapport au désastre de la corruption. « Le grand risque qu’encourt le pays est la corruption à grande échelle qui peut le mener vers sa dislocation, voire même une guerre civile comme cela s’est produit dans certains pays africains », a-t-il mis en garde. Face à ce risque, les magistrats de la Cour des comptes refusent de se taire. « Si on se tait, on se rendrait complices de la mise à mort de la Cour des comptes et du coup, de la prolifération du phénomène de la corruption », ont défendu les magistrats.

    Situation sociale déplorable

    « L’absence d’une vision futuriste dans la gestion de la Cour est due au fait que l’institution s’est recroquevillée sur elle-même ainsi qu’à son incapacité à se mettre au diapason des nouveaux développements dans les domaines du contrôle selon les normes internationales », ont estimé les membres du SNMCC, qui se disent « révoltés et indignés ».Existe-t-il une velléité politique de l’empêcher d’accomplir ses missions ? Sinon, comment peut-on expliquer sa paralysie. En tout cas, leurs griefs le suggèrent amplement. Une interrogation, somme toute légitime, d’autant plus que les magistrats sont maintenus dans une situation sociale qui laisse à désirer. « C’est presque une honte pour nous de parler de nos conditions sociales alors que nous sommes investis d’une mission sensible. Mais l’appauvrissement des magistrats est sciemment entretenu pour nous empêcher de se concentrer sur nos missions d’investigation. Au moment où un conseil à la Cour suprême touche une mensualité de 240 000 DA, son collègue de la Cour des comptes ne dépasse pas 48 000 DA ! », ont déploré les membres du syndicat.

    Le nombre très réduit des magistrats de cette cour, 302 uniquement pour tout le territoire national, « est nettement insuffisant pour pouvoir engager des enquêtes », ont-ils jugé. Les magistrats de la Cour des comptes lancent un appel urgent au président de la République pour « redresser et redynamiser le rôle de l’institution en sa qualité d’instance suprême pour le contrôle afin qu’elle puisse être la locomotive de la bonne utilisation des deniers publics ». Dans l’espoir de voir la plainte des magistrats entendue et prise en charge, le pays continue dangereusement sa marche vers des lendemains incertains.



    Par Hacen Ouali


  • LEUR ASSOCIATION DÉNONCE : «L’absence du traitement perdure et les hémophiles souffrent en silence»

     

    Les personnes atteintes d’hémophilie traversent une phase très difficile. La plupart ne quittent pas leur domicile pour éviter tout accident qui, même bénin, peut leur être fatal. Une situation difficile qui ne semble pas gêner outre mesure les pouvoirs publics.
    Irane Belkhedim-Alger (Le Soir) - Le traitement substitutif de l’hémophilie (facteurs 8 et 9) est absent des Pharmacies centrales hospitalières (PCH), et la situation dure depuis le mois d’avril dernier. C’est ce qu’a déclaré hier le président de l’Association algérienne des hémophiles M. Noureddine Benikhelf, lors d’un point de presse improvisé dans les couloirs du Centre culturel Abderrahmane-Laâla d’El- Madania, à Alger. Prévu dans la salle des conférences, ce point de presse n’a pu finalement s’y tenir faute d’autorisation, nous at- on expliqué. Dans son intervention, M. Noureddine Benikhelf a indiqué que les malades eux-mêmes ont saisi les services du ministère de la Santé pour les informer de la situation insoutenable qu’il endurent et leur demander d’y apporter des solutions. «Des responsables du ministère nous ont indiqué que le traitement était disponible en Algérie, mais que les PCH ne disposaient pas de budget pour l’acquérir.», ont déclaré des patients. Les hémophiles traversent une phase très difficile. La plupart ne quittent pas leur domicile pour éviter tout accident qui, même banal, peut leur être fatal (hémorragie, hémarthrose, hématome…). Et pour ceux qui étudient, ils sont pratiquement condamnés à déserter leurs classes. «Les hémophiles souffrent de douleurs atroces que seul le traitement aux facteurs 8 et 9 peut arrêter. Aucun antalgique ne peut atténuer la douleur due aux hémarthroses (hémorragie au niveau des articulations), qui est souvent répétitive chez les personnes atteintes d’hémophilie sévère », assure-t-on. Et ce, sachant qu’une hémorragie modérée peut s’aggraver chez cette catégorie de malades. Pour pallier ce problème, les malades se ruent sur le plasma. C’est tout ce qu’on leur propose à l’hôpital pour le moment, et à condition de rester hospitalisé toute la journée ! L'hémophilie est une anomalie constitutionnelle de la coagulation sanguine en rapport avec un déficit d’un des facteurs de la coagulation. Ses manifestations cliniques correspondent aux hémorragies qui peuvent atteindre chaque organe, en particulier les articulations (hémarthroses) et les muscles (hématomes). La maladie peut être sévère avec des manifestations dès la première année de vie, ou légère avec très peu de manifestations. L’Algérie compte 1 500 hémophiles dont 700 cas sévères selon l’association, qui souligne que la plupart d’entre eux sont des handicapés moteurs ou sont porteurs de virus dangereux (hépatites C et B). L’association déplore également l’inexistence d’unités spécialisées de soins à même de prendre en charge avec efficience cette catégorie de malades. Enfin, il convient de noter que pour leur traitement, deux boîtes seulement de médicaments peuvent coûter jusqu’à 22 000 DA. Une autre charge pénible à assurer.
    I. B.

  • SÉTIF Les citoyens de Maafar contraignent le wali à annuler sa visite dans la région

     

    Les habitants de Maâfar, dans la localité de Salah-Bey, située au sud du chef-lieu de wilaya, ont érigé des barricades de pneus brûlés, de herses, de pierres et autres objets sur les routes reliant leur localité aux autres communes de la daïra de Salah-Bey, obligeant le wali de Sétif à annuler sa visite de travail et d’inspection qu’il devait effectuer dans cette localité. 
    Prévoyant de mettre en service l’alimentation en gaz naturel dans ce village, le wali, accompagné d’une forte délégation, a dû finalement rebrousser chemin devant la fermeture par la population de toutes les routes menant à Maâfar. Les villageois se sont donné le mot de ne laisser passer aucun officiel et de bloquer les principales artères menant au centre du village, à savoir les routes de Aïn-Azel et Aïn-Oulmane et celles de Salah-Bey et d’El-Kaâbcha. Ce mouvement de protestation est motivé par le fait que certains douars et mechtas ne figurent pas dans le programme d’alimentation en gaz naturel initié par les services de la Wilaya de Sétif. Malgré l’intervention des responsables locaux afin de faire revenir les protestataires à de meilleurs sentiments, les villageois ont refusé tout dialogue tant que le raccordement en gaz naturel ne sera pas généralisé à toutes les localités de Maâfar. 
    I. S.


  • ANNABA De la viande d’âne dans les plats

     

    De la viande asinienne (âne) était servie aux clients dans les menus proposés par plusieurs restaurants de la corniche d’Annaba !
    Telle est l’étonnante découverte faite par le bureau communal d’hygiène, ces derniers jours, lors de contrôles de routine. De la viande d’âne avariée et des abats de la même espèce, notamment du foie infecté et purulent, ont été saisis par les agents de contrôle de ce bureau, appuyés par des médecins et techniciens sanitaires de la Direction de la santé, de la population et de la réforme hospitalière. Cette grave affaire préjudiciable à la santé des consommateurs, qui n’était au départ qu’une rumeur sur l’absence d’hygiène dans différents lieux de restauration (rôtisseries, etc.), vient d’être confirmée par le directeur de la santé d’Annaba. Il signalera à ce sujet que les analyses effectuées sur cette viande ont démontré que non seulement la viande était d’origine asinienne, mais également avariée et comportant des kystes hydatiques microbiens très avancés. Le poisson servi dans ces restaurants était lui aussi avarié. Et pour atténuer son odeur pestilentielle qui risquait de chasser les consommateurs, les commerçants, dont l’avidité n’a d’égal que le danger potentiel auquel ils soumettent volontairement les clients, ont recours à un moyen «radical» : l’arrosage de la viande avec du crésyl. Ajoutant à la dangerosité de l’avarie ce produit hautement toxique. Au titre des mesures conservatoires, il a été décidé la fermeture des commerces mis en cause pour une durée d’un mois, et d’entamer des poursuites judiciaires à l’encontre de leurs gérants. 
    A. Bouacha


  • un assassin ministre à la place d'un un voleur à la sonatrach

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    Abdelaziz Bouteflika annoncerait, ce week-end, un remaniement gouvernemental assez significatif, croit savoir le Soir qui cite " une source très bien informée ". Le principal changement serait la désignation de Yazid Zerhouni, l’actuel ministre de l’Intérieur, à la tête du ministère de l’Énergie et des Mines en remplacement de Chakib Khelil, "brûlé" par les derniers scandales de Sonatrach.
    Zerhouni, lui, céderait le ministère de l’Intérieur à Abdelmalek Sellal ou alors à Dahou Ould Kablia. 
    Le gouvernement sera toujours conduit, toutefois, par Ahmed Ouyahia.
    Si l'information se confirme, elle attesterait de la gravité des scandales en cours dans le secteur de l'Energie et d'une panique au sein du clan de Bouteflika, obligé de "lâcher" l'Intérieur pour envoyer leur homme de confiance "éteindre" le feu à l'Energie et bloquer les enquêtes en cours.
    Rappelons que les investigations sont toujours en cours dans l'affaire Sonatrach et que l'étau se resserre autour de Chekib Khelil. 
    En janvier 2010,  une enquête du DRS avait mis Sonatrach au cœur du plus gros scandale de corruption qu’ait connu l’Algérie. Son PDG, Mohamed Meziane (soixante ans), et 10 cadres dirigeants dont trois vice-présidents ont été inculpés par la justice pour divers affaires présumées de corruption. Deux des vice-présidents, un ancien PDG de la banque publique, le Crédit populaire d’Algérie (CPA), et son fils, dirigeant un bureau d’études, ainsi que les deux enfants de M. Meziane et un entrepreneur privé ont été placés sous mandat de dépôt. Tous accusent le ministre de l'Énergie, proche du président Bouteflika 
    Quinze autres personnes exerçant dans la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach ont été mises sous mandat de dépôt, dont trois vice-présidents de l'ancien président-directeur général, Mohamed Meziane.
    Chekib Khelil lâche le mot de trop et  parle d’« attaque contre le clan présidentiel », reconnaissant publiquement l’existence de clans au sein du pouvoir ! 
    Son neveu, Mohammed Rédha Hemch, ex-directeur de cabinet du PDG de Sonatrach, recherché, serait l'homme-lige des malversations à Sonatrach pour le compte du clan présidentiel. Le ministre de l’Energie a organisé sa fuite pour le mettre à l’abri des éventuelles retombées de l'enquête et l'a placé dans la filiale Sonatrach International Holding Corporation filiale (Samco) à Lugano. 
    L'enquête du DRS porte sur des marchés publics contractés dans des conditions frauduleuses et des dilapidations de biens publics. 
    L'audition a été renforcée par l'envoi d’une commission rogatoire auprès de banques suisses et anglaises et américaines pour le recensement des biens de quelques inculpés.
    Rappelons aussi que le DRS a entamé une autre enquête au sujet des sommes faramineuses déboursées dans le cadre de l'organisation de la 16e conférence internationale du gaz naturel liquéfié (GNL16) qu'a abritée la ville d'Oran en avril dernier. Selon le quotidien Le Temps, qui cite des "sources dignes de foi", Abdelhafid Feghouli, directeur de l'activité «aval» de Sonatrach qui a occupé le poste de président-directeur général intérimaire lors de la tenue de la Conférence sur le GNL, est désormais dans le collimateur des services de sécurité. Il devrait comparaitre dans les prochains jours devant la justice pour s'expliquer sur l'enveloppe déployée pour le financement de la 16e conférence internationale du GNL, laquelle est de l’ordre de 800 millions de dollars. 
    L'enquête des services de sécurité vise à démontrer si cette somme d'argent astronomique qui été déboursée pour assurer la bonne organisation de la Conférence du GNL16 n'a pas fait l'objet d'une surfacturation. Et il n'y a pas que les services de sécurité qui enquêtent à ce sujet.  
    La mission de Zerhouni serait donc de bloquer toutes ces enquêtes.
    A suivre...

    L.M.

  • « Halte a l’impunité, jugez les assassins ! » : La déclaration des archs

    La problématique du bâillonnement des libertés, le verrouillage des espaces d’expression politique et médiatique, l’absence de démocratie, le déni identitaire, l’exclusion sociale et la systématisation  du règne de la Hogra qui ont provoqué le soulèvement populaire du printemps noir de 2001, suite au génocide perpétré par le régime criminel, maffieux, corrompu et corrupteur,  coûtant la vie à 128 jeunes fauchés à fleur d’âge, blessant des milliers de victimes dont des centaines handicapés à vie, saccageant et pillant des biens des citoyens et des commerçants et maintenant toute la région de la Kabylie pendant des années dans un état de guerre demeure posait intégralement.

    Le monopole des médias lourds, le maintien sous contrôle de la presse écrite, le traitement archaïque réservé de la revendication amazigh maintenue toujours à l’état embryonnaire, l’instrumentalisation de la justice, l’institutionnalisation de la corruption et l’accentuation de la misère sociale sur un fond de négation des droits socio-économiques sont porteurs des graines d’une implosion sociale. En effet, au lieu d’apporter des solutions appropriés justes et définitives, le régime honni s’entête à poursuivre sa logique tyrannique, entretenant l’impunité, le terrorisme, la criminalité, le suicide, le chômage, les passe-droits, les malversations, et une répression tout azimut contre toute action autonome exprimant un ras-le-bol généralisé.

    Ce régime mystification, qui veut berner l’opinion nationale et tromper l’opinion internationale, mise souvent sur l’usure et les dissensions qu’il stimule pour miner toute velléité d’organisation et de protestation. Un véritable caméléon qui souffle le chaud et le froid et qui ne lésine pas sur les moyens pour employer la carotte et le bâton face aux manifestations organisées ou spontanées, plus grave encore, il innove en entretenant une répression intelligente.

    Si non, comment explique que l’ensemble les engagements pris solennellement et publiquement  par l’Etat lors du dialogue Aarchs - Gouvernement depuis 2005 ne sont toujours pas honorés! Notamment, le jugement des commanditaires, ordonnateurs et exécutants des assassinats, la consécration de la langue amazigh comme langue officielle (les deux décrets portant sur la création de l’académie de la langue Amazigh et du Haut Conseil supérieur à langue et culture Amazigh endossé par le conseil du gouvernement depuis 3 ans sont transformés en promesse électorale par Sidna Abdelaziz), le rattrapage économique. Etc.

    Que peut-on attendre d’un régime qui entretien le statu quo sur le traitement et le règlement définitif des dossiers des victimes du printemps noir. A titre indicatif, rien que pour la wilaya de Tizi-Ouzou,  nous constatons depuis un bon moment le blocage de la commission instituée pour étudier les dossiers des événements du printemps noir  alors qu’il y a toujours :

    - 7 dossiers des martyrs du printemps noir qui ne sont pas reconnus;
    - 30 dossiers des familles qui attendent leurs indemnisations totales ou complémentaires;
    - Des dizaines de dossiers d’aggravation ne sont pas traités, l’assistance de la tierce personne n’est pas accordée et de nombreux blessés  attendant des soins adéquats souffrent en silence (aucune réinsertion sociale n’a été mise en place et les pensions n’ont jamais été revalorisées); 
    - 180 blessés attendent leurs convocations, qu’ils n’ont jamais reçues, pour le contrôle médical;
    - 3 dossiers (de 500 demandes de reconnaissance) stagnent au niveau de la justice;
    - 391 dossiers rejetés pour cause du taux IPP de 0%, sans aucune voie de recours;  
    - 571 dossiers rejetés pour cause de délais de recours (souvent les notifications arrivent après les délais);
    - 37 dossiers incomplets rejetés, souvent pour manque de certificat médical;
    - Un nombre indéterminé de victimes n’ont pas pu déposer leur dossier dans les délais;
    - 200 sinistrés commerçants et particuliers ayant  subi des dégâts matériels n’ont pas reçu d’indemnisation.   
    C’est dans ce cadre que le mouvement citoyen a pris l’initiative pour dénoncer cette situation, exiger une prise en charge concrètes de ces revendications justes et légitimes, ainsi que l’application des engagements portant sur la mise en application des revendications de la plate forme d’El Kseur et le châtiment des profanateurs de la stèle érigée à la mémoire des martyrs du printemps noir, de lancer un appel à la marche qui aura lieu le mercredi 26 mai 2010 à 10H, du siège de la C.A.D.C. vers la Wilaya.

    ULAC SMAH ULAC
    LE COMBAT CONTINUE
    HALTE À L’IMPUNITE                           JUGEZ LES ASSASSINS

    Tizi-Ouzou le 24 mai 201

  • Un jeune tué, 317 véhicules incendiés dans un parc de saisie des douanes : Une course-poursuite tourne au drame à Boukanoun (Tlemcen)

     

    Un jeune tué, 317 véhicules incendiés dans un parc de saisie des douanes : Une course-poursuite tourne au drame à Boukanoun (Tlemcen)

    Un jeune tué, 317 véhicules incendiés dans un parc de saisie des douanes : Une course-poursuite tourne au drame à Boukanoun (Tlemcen)

    Avant-hier vers 20h30, Amine Boulouiz, un étudiant âgé de 19 ans, résidant dans la commune de Bab El Assa, à 100 km du chef-lieu de la wilaya de Tlemcen, a trouvé la mort après une course-poursuite engagée contre lui par les éléments de la douane de Boukanoun, sur la RN7A. Selon le groupement de la Gendarmerie nationale de Tlemcen, la victime, qui était à bord d’une Renault Express en provenance du territoire marocain, n’avait pas obtempéré à l’ordre de s’arrêter lancé à son endroit par les éléments de la brigade de lutte contre la contrebande. Ceux-ci se sont alors lancés à sa poursuite.


    Alertés, leurs collègues ont dressé un barrage près du village de Bab El Assa. Et c’est là, selon la même source, que le jeune, qui roulait à vive allure, est entré en collision avec un véhicule douanier qui barrait la route. Le jeune Boulouiz décède sur le coup, tandis qu’un douanier a été blessé et évacué en urgence à l’hôpital de Maghnia. Selon des témoignages, les tuniques grises auraient embouti le véhicule du fuyard, causant sa mort.

    Aussitôt la nouvelle répandue, un millier de jeunes en colère de Bab El Assa, selon des recoupements, se sont déplacés à Boukanoun, 3 km plus loin, pour s’en prendre aux deux parcs automobiles de la douane. Bilan : 309 véhicules stationnés dans le parc des saisies et quatre des services de la douane et quatre voitures particulières ont été complètement incendiés. Dans la foulée, l’incendie s’est propagé au siège de la police des frontières, situé à proximité de celui de la douane, qui prendra feu à son tour. Les jeunes en furie criaient à la vengeance et ont obstrué la route nationale, créant une panique générale dans le périmètre. Appelés en renfort, les éléments de la Gendarmerie nationale ont réussi à disperser les émeutiers et à maîtriser la situation vers les coups de minuit, mais la région est restée en alerte pendant de longues heures.

    Une vingtaine de personnes on été arrêtées jusqu’à hier par la gendarmerie qui poursuit ses recherches pour appréhender les auteurs des troubles. Cet incident tragique survient quelques semaines seulement après la mort par balle du jeune Benchour, tué par des gardes-frontières marocains alors qu’il roulait sur le tracé frontalier. Il y a deux ans, un autre jeune de Souani a été tué dans les mêmes conditions par des gardes-frontières algériens. Enfin, il y a quelques mois, du côté de Zouïa, dans la localité de Beni Boussaïd, un jeune a été également tué par balle par un soldat algérien, au niveau d’un poste avancé.


    Par C. Berriah

  • Bande frontalière Ouest : Des réseaux de complicités tentaculaires

    Bande frontalière Ouest : Des réseaux de complicités tentaculaires

    Pourquoi continuer à faire croire que la frontière est fermée ? Si elle l’est officiellement depuis 1994, officieusement, c’est une véritable passoire. Ici tout le monde paie son business.

     

    Dans le fond, les uns et les autres ont signé des deals où chacun trouve son compte. » Abdallah, la quarantaine, réfute le vocable de contrebandier puisque, dit-il presque cyniquement, « je paie mon droit de passage ». « Nous n’avons que ça à faire dans la région. Faites le tour de cette bande frontalière de Maghnia, en passant par Beni Boussaïd, Bab El Assa, Souani jusqu’à Marsat Ben M’hidi, vous ne trouverez pas l’ombre d’un secteur d’activité vous assurant un boulot. Pire, au lieu d’usines, on a construit pas moins de trois tribunaux et trois prisons sur un rayon de 50 km… »

    Des jeunes qui s’étaient joints à notre discussion acquiescent de la tête et renchérissent : « Dites, qui peut prétendre ne pas voir tous ces véhicules (des Mercedes ancien modèle, des Renault 21, R 25, des Boxer et des camions de gros tonnage) qui sillonnent les routes de la wilaya de jour et de nuit, sans respecter le code de la route ? Des tacots dangereux ayant causé la mort de dizaines d’honnêtes automobilistes. Ce sont les trafiquants de carburant, les ‘’hallabas’’ comme on dit. Ils font le tour des stations-service de la wilaya pour vider tous leurs produits dans les villages frontaliers, c’est-à-dire en passant par plusieurs barrages routiers et des postes avancés sans être inquiétés. » On « glisse » ainsi que des complicités se seraient tissées avec certains douaniers qui ferment l’œil sur le trafic. Dans cette partie de la wilaya de Tlemcen, des statistiques font état de 8000 trafiquants de ce genre, sans compter ceux qui sont spécialisés dans les fruits et légumes, les spiritueux, les médicaments, les vêtements…

    Quant aux barons de la drogue, c’est une autre filière difficile à infiltrer, mais qui se meut sans grande difficulté sur les lieux. « Les quelques prises spectaculaires qui sont opérées ne représentent rien par rapport à ce qui passe réellement », affirme un sociologue qui travaille sur les mouvements de migration et qui est très au fait de ce trafic. « Vous voulez passer à Ahfir ou à Oujda (villes du Maroc oriental), je vous ferai traverser, ou plutôt, c’est le gardien du temple qui nous fera passer à raison de 2000 DA ‘’par tête’’. Alors arrêtons de tout faire endosser aux jeunes qui ne demandent qu’à vivre dignement ! », ajoute-t-il Dans cette wilaya, dont on dit que c’est celle des hommes qui font le pouvoir dans ce pays, des signes de richesse sont affichés de manière ostentatoire : demeures de valeur, véhicules de classe appartenant à des contrebandiers notoires et à des agents des services de sécurité de différents corps font partie du décor. « Tout le monde feint d’ignorer ce trafic à grande échelle, c’est comme si on évoluait dans un vase clos.

    Tout le monde sait que des milliers de sujets marocains, spécialisés dans la boulangerie, la maçonnerie, la peinture et autres séjournent illégalement dans les villes frontalières et ils ne se cachent pas », témoignent des jeunes, qui contrairement à leurs semblables d’autres villes d’Algérie, ne rêvent pas de harga en Europe. « Nous restons ici et nous nous nourrissons de cette frontière sans avoir l’impression de commettre un crime, sinon à l’Etat de nous offrir de quoi subvenir aux besoins de nos familles », demandent-ils. Aucun discours ne peut venir à bout de la détermination farouche de toute une armée de jeunes évoluant en toute liberté sur un territoire frontalier que les citoyens honnêtes et impuissants qualifient de zone de non-droit. Une situation que parfois les jeunes paient de leur vie. Comme Amine, mort à 19 ans, alors qu’il préparait ses derniers modules pour boucler son année universitaire…

     

    Par Chahredine Berriah

  • Prix des légumes et fruits : Il y a du feu sur les étals !

    Prix des légumes et fruits : Il y a du feu sur les étals ! Après avoir connu une baisse sensible, les prix de plusieurs légumes commencent à augmenter ces jours-ci. Le vert prend petit à petit une couleur de flammes. Quelles en sont les raisons ? Est-ce que c’est l’offre qui est en chute ? Si c’est le cas, quelles en sont les raisons ? Une virée auprès des commerçants à Alger éclaire du moins en partie sur les vicissitudes d’un marché qui chaque année est confronté à ce phénomène récurrent de hausse des prix. A entendre ces marchands, il y a une quinzaine de jours, à titre d’exemple, un kilogramme de tomates ou de laitue coûtaient respectivement 30 et 40 DA. Un kilogramme de navets était cédé à 40 DA. Il était de 35 DA pour les betteraves. Aujourd’hui, un kilogramme de tomates ou de laitue reviennent dans l’ordre à 90 DA et entre 80 et 100 DA, les navets à 100 DA et les betteraves entre 40 et 60 DA. Pour le poivron et le citron, le prix atteint les 80 DA le kilogramme. Quant aux haricots verts, ils sont vendus entre 150 et 200 DA le kilogramme. Madjid est marchand de légumes depuis les années 1970. Avant, rappelle-t-il, « nous activions dans les normes. Nous exercions avec des factures. Les contrôleurs faisaient leur travail. Les prix d’achat et de vente ainsi que la marge bénéficiaire étaient fixés à l’avance. Le prix de vente des légumes était même affiché sur un tableau à l’entrée du marché. Si le contrôleur surprenait le commerçant en train de vendre sa marchandise au-delà des prix fixés, il le sanctionnait. En plus, il y avait le chef du marché qui veillait au respect de la réglementation des prix. S’il remarquait une anomalie, il la signalait au contrôleur, lequel se présentait sur les lieux pour sanctionner le marchand. Ce mode de gestion commerciale a disparu aujourd’hui ». Actuellement, constate le même interlocuteur non sans amertume, « au niveau des marchés de gros, la marchandise est cédée en quatrième main ». Et des « agriculteurs font de leur côté du business en vendant à des mercenaires leurs récoltes. Ces derniers paient la marchandise à l’instant où ils accaparent les récoltes. Ce qui arrange les agriculteurs. Car s’ils les cèdent à un grossiste qui travaille dans les normes, ils doivent attendre jusqu’à un mois pour être payés. En plus, ils économisent les frais de transport et de main-d’œuvre. La mentalité des agriculteurs a changé. Ils veulent gagner de l’argent le plus vite possible ». Son voisin Hocine évoque la question de l’offre jugée insuffisante pour couvrir la demande. Entre temps, poursuit-il, « les marchands ambulants perturbent le marché. Nous fermons à midi comme nous le recommande le règlement régissant notre marché. Ces marchands s’installent aux alentours et travaillent presque jusqu’à la tombée de la nuit. Ils n’ont ni registre du commerce ni factures. Ils ne paient pas les impôts et vendent leurs légumes de surcroît plus chers. Nous travaillons dans la légalité. Nous payons les impôts et la location des étals. Quand je vends 4 kg de pommes de terre, un marchand ambulant en a déjà écoulé un quintal ». Ahmed de son côté parle de « l’absence de l’Etat » et le rend ainsi « responsable de l’anarchie qui prévaut dans les marchés ». Anarchie « qui cause l’augmentation des prix ». Il indique que des intermédiaires « stockent des quantités d’oignons et de pommes de terre pour que leur prix augmente. Comme des agriculteurs préfèrent laisser flétrir et pourrir leurs légumes que d’effectuer la récolte pour que les prix demeurent en hausse. De notre côté, cela nous arrive de nous approvisionner en marchandises en troisième ou quatrième main ». Si M’hamed voit que les prix de ces denrées fluctuent « comme la valeur du dollar ». Des agriculteurs et les mercenaires « en tirent profit et ce sont les clients démunis qui paient plus cher ce qu’ils doivent consommer. Notre approvisionnement s’effectue en quatrième main. Il y a trop d’intermédiaires ». En ces jours, indique le même interlocuteur, « l’offre surtout en ce qui concerne la tomate est insuffisante ». Salim, les bras croisés, observe, impuissant, ses étals et ceux de ses voisins à moitié vides. De maigres quantités de légumes attendent des clients pour les sauver d’une flétrissure qui n’a que trop duré. On a l’impression qu’ils ont hâte de terminer le plutôt possible au fond d’une marmite et échapper ainsi le plus vite possible à la pitié des saprophytes. « Il y a une pénurie en légumes et toute la journée nous croisons les bras. En parallèle, les marchands ambulants écoulent à des prix exorbitants leurs marchandises. Ils nous ont asphyxiés, relève Salim. Dans les marchés de gros sévit l’anarchie. Il n’y a plus de contrôle en ces lieux. » Par Amnay Idir

  • Gestion des hôpitaux : De nouvelles procédures pour une performance de soins



    Un séminaire de formation, placé sous le thème « Les meilleures pratiques de gestion des établissements de santé », a été organisé la semaine dernière à Alger, auquel ont pris part des experts canadiens qui ont apporté leur contribution en mettant en exergue l’expérience canadienne.


    « Ces nouvelles procédures viendront corriger toutes les lacunes rencontrées aujourd’hui dans la gestion de ces établissements qu’elle soit administrative ou médicale. La décision est prise par le gouvernement afin de mettre en place un système de gestion et de contrôle des dépenses. Il est question d’uniformiser l’information au niveau de ces structures », nous explique M. Belbahri, directeur de « Présences internationales », maître d’œuvre du projet. L’opération concerne déjà 13 hôpitaux pilotes dont des CHU, des EHS, à Alger, Blida, Sidi Bel Abbès, Skikda et Oran. Elle sera généralisée à tous les hôpitaux (300) d’ici le mois de juillet. L’opération sera normalement finalisée à la fin de novembre prochain. « Ce procédé sera d’un grand apport pour la gestion des établissements et un instrument de base dans les soins de santé. Il permettra de traiter l’information en temps réel »,a-t-il signalé. Pour lui, il est important d’informatiser et avoir la bonne information au bon moment. « Elle doit être saisie d’où elle naît et quand elle naît pour être diffusée en temps réel et décider en temps réel », a-t-il souligné, en précisant qu’elle doit être accessible au moment même à l’administrateur ainsi que au le praticien. Cette nouvelle procédure sera ainsi précédée par la réorganisation des hôpitaux afin d’arriver à la performance des soins.

    Ce qui doit se faire dans le cadre d’un système intégré et instaurer la circulation de l’information bidirectionnelle, a tenu à souligner Yvon Charbonneau, ancien secrétaire parlementaire à la santé au gouvernement fédéral, ancien ambassadeur du Canada auprès de l’Unesco. Une planification qui prend, a-t-il précisé, en compte le point de vue du praticien pour se baser sur des données objectives. « Il est important de constituer des relais et donner des orientations pour les personnels administratif et médical afin de pouvoir agencer tous les paliers. Comme il est aussi important d’avoir une bonne répartition des ressources d’une manière équitable au niveau central et régional », a-t-il indiqué. Déconcentrer les responsabilités est, d’après lui, une des meilleures solutions pour arriver à des résultats de qualité. « Il y a lieu d’accroître la viabilité du système et rétablir la confiance de la population par des mesures de transparence et d’imputabilité. » Abordant l’aspect financement des activités dans les hôpitaux, les experts estiment que la contractualisation n’est pas la seule méthode de financement et à elle, seule, elle ne peut garantir une performance de soins. Un processus qui exige des systèmes d’information robustes. « Il est difficile d’envisager sans informatisation des établissements qui nécessitent une implantation sur une longue période », a souligné Roger Paquet, ex-sous-ministre de la Santé du Québec.


    Par Djamila Kourta

  • Libérons l’ENTV !

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    Nous célébrons ce 3 mai la journée internationale de la liberté de la presse. Force est de constater à cette occasion le recul effrayant accusé dans notre pays sur le plan des libertés en général, et de la liberté de la presse en particulier. La censure sévit dans tous les secteurs de l’expression. La liberté de ton prêtée à la presse écrite, et qui a toujours servi de vitrine au régime pour jouer la comédie de la démocratie, se trouve aujourd’hui considérablement rétrécie et soumise à un musèlement sans précédent. Mais c’est surtout au niveau de la presse audiovisuelle que la profession journalistique est le plus persécutée. Plus que la voix de son maître, l’ENTV est l’organe central du régime. C’est une effroyable machine de propagande au service de Bouteflika qui s’est érigé en « rédacteur en chef » attitré de tous les médias publics. Le JT de l’Unique passe pour être l’un des plus « brejnéviens » de la planète. C’est un anachronisme pour le moins stupéfiant à l’heure de l’explosion des bouquets satellites et de l’offre audiovisuelle. L’Algérie, convient-il de le souligner, est l’un des pays les plus fermés dans ce domaine, portant ainsi atteinte à un droit des plus précieux qui est le droit à l’information. Le pouvoir justifie le verrouillage du champ audiovisuel par le peu de « maturité du peuple algérien » face à un tel média. Il est vrai que la critique est nocive au système…Aussi, l’ENTV, média « très » lourd et vieillissant terriblement aseptisé par la censure et la langue de bois, se complait dans un rôle peu glorieux, elle qui passe son temps à mentir aux Algériens avec l’argent du contribuable. Le JT s’évertue à longueur de panégyriques et de superlatifs à louer l’action du gouvernement et à faire l’étalage de l’agenda présidentiel en imposant un black-out hermétique à tout ce qui agite la société, en faisant l’impasse sur les affaires de corruption, sur les scandales qui secouent le régime, sur les atteintes récurrentes aux libertés et aux droits humains, sur les dégâts sociaux de la politique économique d’Ouyahia, sur Diar Echems  qui est juste en face, sur les mouvements sociaux, sur les grèves des enseignants, sur les activités de l’opposition démocratique, et sur tout ce qui est susceptible de troubler la tranquillité factice du sérail. Et quand notre chère « Unique » daigne « prêter l’oreille au Réel, c’est pour aussitôt le déformer et le rendre lisse.

    A l’occasion donc de cette journée fort symbolique au point de vue de la lutte pour les libertés, nous, collectif de citoyens portés par les idéaux démocratiques pour lesquels avait âprement combattu sa vie durant la défunte Baya Gacemi, grande journaliste digne qui vient de nous quitter, invitons les Algériennes et les Algériens à se mobiliser pour exiger l’ouverture du champ audiovisuel aux initiatives libres, lever le contrôle sur les médias publics, libérer l’image et le son et rendre la télévision algérienne aux Algériens de façon à ce qu’elle puisse remplir une vraie mission de service public. Il est temps également de permettre aux Algériens de créer des chaînes alternatives qui sauront mieux les représenter et refléter la réalité politique et sociale de notre pays.

    Nous appelons à un rassemblement citoyen pacifique devant le siège de la télévision le lundi 3 mai à partir de 11 heures.
    Tous unis contre la censure !
    Pour un vrai service public des  médias publics !

    Alger le 29 avril 2010

    Premiers signataires :

    Hakim Addad
    Kader Farès Affak
    Mustapha Benfodil
    Adlène Meddi
    Chawki Amari

  • Lutte des clans à Alger : Bouteflika reprend l'initiative (DEUXIEME PARTIE)

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    Par le service politique Matindz

    Bouteflika n'avait pu protéger, non plus, le géant émirati de l'immobilier Emaar (une entreprise introduite par lui), d'annoncer son départ d’Algérie en janvier dernier, invoquant « les difficultés rencontrées dans le pays pour pouvoir concrétiser ses projets. »  Selon la société, l'affaire "échappe à la volonté d'Emaar", qui "avait préparé des plans pour de grands projets immobiliers en Algérie et remis ces plans aux autorités compétentes pour obtenir les autorisations nécessaires". Manière de pointer du doigt les parties hostiles à Bouteflika : Ouyahia et le DRS.
    Emaar, c'était pourtant la protégée de Bouteflika.
    C'est Bouteflika qui a discuté directement pour les grands projets (l’extension du réseau de la téléphonie avec Orascom, un village touristique à Annaba avec le groupe Sidar, un hôtel cinq étoiles, à Moretti avec une investisseur émirati et Donia-Parc… ) et permis à Emaar de décrocher un fabuleux contrat : la promotion et le développement de la nouvelle ville de Sidi Abdellah, la création d’une ville de santé à Staouéli (Alger) et le développement de la zone touristique Colonel Abbas (Tipaza). Le groupe annonce la réalisation de 70 tours à caractère administratif, hôtelières et commerciales et prétend déployer un investissement qui variera de 25 à 30 milliards de dollars sur une période de 12 années». Le président accorde des facilités :  en 2007, on dénombrait 251 projets arabes qui ont obtenu des décisions d’octroi d’avantages accodrdés aux « jeunes entrepreneurs » !
    Ce fut le jackpot : Bouteflika confie aux Emiratis cinq grands projets pour l’aménagement de la ville d’Alger et ses environs. Un marché énorme puisque les investisseurs arabes ne veulent rien moins que transformer Alger en «cité du bien-être» avec un centre-ville «dynamique et harmonieux», une baie dotée d’hôtels luxueux, de bureaux et appartements de haut standing, d’aires commerciales de produits de luxe, d’aires de loisirs et un nouveau front de mer long de 4,4 km, avec ses marinas et ses canaux d’eau
    Mais Emaar est chassée du pays.
    L'épisode illustre même l'impuissance de Bouteflika : selon le journal Echourouk, le groupe Emaar avait fait appel au président Bouteflika pour "lever l’embargo" imposé à ses opérations en Algérie et "arrêter la campagne de désinformation menée à son encontre par certaines parties qui ne veulent pas d’investissements arabes en Algérie." Mais Bouteflika n'a rien pu faire...
    Une source responsable au sein du groupe a déclaré à Echourouk que certaines parties « connues pour leur opposition aux investissements arabes » ne se sont pas contentées d’entraver la concrétisation de ces projets, mais ont été jusqu’à mener des campagnes de désinformation virulentes dans l’objectif de discréditer le groupe en Algérie.

    L'affaire Sawiris

    Autre "protégé" de Bouteflika malmené par le DRS et Ouyahia : Orascom.
    Rappelons que l’histoire d’Orascom et de Djezzy, sa filiale algérienne est l'histoire d’une dette que le nouveau président Bouteflika avait envers ses bienfaiteurs émiratis. Personnage central : Mohamed Al Shorafa affairiste émirati et ami de Bouteflika. Les deux hommes se sont connus aux Emirats dans les années d’exil de Bouteflika. Al Shorafa entrera dans le monde des affaires algérien par la grande porte du palais d’El Mouradia. Bouteflika lui confiera  la deuxième licence de téléphonie mobile ! L’accord se fera le 4 août 1999 entre Al Shorafa et le conseiller spécial de Bouteflika, Rachid Aïssat, devant les caméras de la télévision algérienne. L’agence de presse officielle APS rapporte l’évènement, et les journaux publics en feront leur titre de première page ! Mohamed Al Shorafa agissait en fait en tant qu’actionnaire de la firme égyptienne Orascom à laquelle il devait rétrocéder le marché de la téléphonie mobile. Des cadres algériens s’opposent, en vain, alors à l’arnaque. Al Shorafa déposera plainte contre le directeur du Matin, plainte qui se soldera par une condamnation à trois mois de prison ferme.
    Bouteflika parviendra cependant à faire bénéficier Orascom de la licence GSM en bafouant toute la règlementation.  pour moins de 800 millions de dollars, soit un tiers en moins que la licence payée par Méditel au Maroc alors que le PIB par tête des Algériens est deux fois plus élevé que celui des Marocains.
    En 2009, dans la foulée d’une campagne anti-égyptienne née de matchs de qualification pour le Mondial entre l’Algérie et l’Egypte, les autorités algériennes « découvrent » une entreprise égyptienne florissante mais à la prospérité douteuse : Orascom. En 8 années d’activité, cette firme de téléphonie mobile avait dominé le marché (Djezzy, la filiale algérienne, comptait 14 millions d’abonnés) et réalisé une plus-value de plus de 2 milliards de dollars sur le dos de l’Algérie en revendant sa filiale algérienne, la société Ciment blanc d’Algérie holding (Ciba) qui regroupe deux cimenteries (M’sila et Mascara) au géant français Lafarge en septembre 2007, quelques années seulement après son acquisition auprès de l’Etat algérien.
    Le scandale est que Sawiris, fort de l'appui de Bouteflika, a bénéficié d’un montage financier des banques publiques et privées algériennes comme ce fut le cas d’ailleurs pour sa filiale de téléphonie mobile Djezzy dont les bénéfices sont tout simplement énormes. Faut-il rappeler également que son projet de réalisation de deux lignes de production de ciment blanc et de ciment gris basées dans la région d’Oggaz près de Mascara a été financé à hauteur de 61% par les banques publiques et privées algériennes ?
    Le coût total de cette opération est évalué à 538 millions de dollars (38,74 milliards de dinars). L’histoire retiendra que jamais une entreprise algérienne ou étrangère n’a mobilisé autant de banques de renom pour concéder un montant aussi important. Orascom l’a fait. Et le président de sa filiale algérienne n’a pas caché sa joie ce jour-là : « C’est un rêve qui se réalise ! », avait-il déclaré.
    Comme on le comprend : ce financement algérien des « investissements » de Sawiris lui a juste permis de mieux vendre à Lafarge. Le vrai rêve c’est donc la cagnotte qu’il a engrangée, mais surtout le pied qu’il a mis dans le capital du groupe français à hauteur de 11,4%.
    La transaction ayant fait de Lafarge un acteur majeur du marché du ciment en Algérie, les pouvoirs publics disent n’avoir pas digéré l’opération de cession, faite  sans que l’Etat n’en ait été préalablement informé.
    Ils constatent, par ailleurs, que les sorties de dividendes ont été cinq fois plus importantes que les nouvelles entrées de capitaux, et accusent alors Orascom de « piller le pays »
    Ouyahia veut pousser le groupe égyptien à vendre ou à céder une partie de sa filiale algérienne à un groupe public algérien. Il   a voulu donner le coup de grâce à la filiale de téléphonie mobile Djezzy du groupe égyptien Orascom en lui imposant un redressement fiscal surréaliste de 600 millions de dollars. Il ambitionnait d’aider son ami et associé, Issad Rebrab, patron du groupe Cevital et tout petit actionnaire de Djezzy, à prendre le contrôle de cette filiale pour une bouchée de pain, avant d’effacer cette ardoise fiscale virtuelle.
    Aussi l’Etat se dit-il engagé à acquérir Orascom Télécom Algérie et refuse que la holding Orascom Télécom cède Djezzy au groupe sud-africain MTN.

    Service politique

     

  • Lutte des clans à Alger : Bouteflika reprend l'initiative (TROISIEME PARTIE)

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    Par le service politique Matindz

    Les lobbies étrangers interviennent en faveur de Bouteflika.

    Après sa réélection pharaonique d'avril 2009, Bouteflika était devenu infréquentable. Alger est évité. Hilary Clinton se rend en visite au Maroc mais ignore l’Algérie. Plus aucune figure du monde occidental ne s’aventure à s’afficher aux côtés de Bouteflika. Même Sarkozy  préfère  annuler la visite d’Etat programmé pour juin 2009 pour « proximité » avec des élections « pharaoniques »Comment recevoir à l’Elysée un homme qui avait surclassé Mugabe dans le Top 10 des dictateurs les mieux élus dans le monde ?
    Mais voilà que le chef de l'Etat est attendu à la fin du mois à Nice pour prendre part au sommet France- Afrique et, ensuite, en Allemagne pour la réunion du G8.
    Dès mars 2010, Hosni Moubarak et Cheikh Zayed Al Nahyan, président de l’Etat  des Emirats Arabes Unis ont volé au secours d’Orascom et des firmes arabes malmenées par le lobby national, en Algérie. Le Cheikh profite d’une tournée dans le Golfe du président égyptien pour se proposer en médiateur afin de « réconcilier » l’Algérie et l’Egypte. C’est le signe d’une riposte. « Il faut resserrer les coudes du lobby arabe autour du président Bouteflika. »
    Sitôt dit, sitôt fait.
    Fin mars : les souverains de Qatar, Koweït et Emirats Arabes Unis lancent une invitation au président algérien. 
    Fin avril 2010 :  le président Abdelaziz Bouteflika, malgré un état de santé déficient, entame une visite d’amitié dans ces trois monarchies du Golfe où, selon la presse, il donne des assurances aux investisseurs locaux. A-t-il repris du poil de la bête ? Toujours est-il que la question des firmes arabes maltraitées par Ouyahia est au menu des déjeuners qu’il a avec Cheikh Sabah Al Ahmed Al Djaber Al-Sabah, émir de l’Etat du Koweït et au Qatar avec Cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani. A Qatar comme au Koweit ou aux Emirats, Bouteflika a également reçu des personnalités du monde de l’investissement et plaidé la cause de son pays en invitant les hommes d’affaires de ces riches pays arabes à venir investir une partie de leurs capitaux en Algérie. Des engagements ont été pris et des promesses ont été faites pour matérialiser le souhait du président algérien. De son côté, ce dernier n’aura pas manqué de donner les assurances nécessaires pour faciliter la concrétisation des futurs investissements, que l’on espère conséquents. Partout, la visite du président de la République est marquée par la signature de plusieurs accords portant notamment, sur la non-double imposition, la coopération économique et technique…
    Aux Emirats, Bouteflika a notamment un entretien en tête-à-tête avec Cheikh Khalifa Ibn Zayed Al-Nahyane. Ce dernier affiche sa détermination à « coopérer » avec l’Algérie, à l’occasion d’un déjeuner officiel offert en son honneur de Bouteflika, en présence des hauts responsables de l’Etat émirati.

    Bouteflika impose le retour des entreprises émiraties

    Trois jours à peine après le retour de Bouteflika à Alger, débarque dans la capitale algérienne le ministre du développement économique du gouvernement d’Abou Dhabi (Emirats Arabes Unis), Nacer Ben Ahmed Al-souidi, vieille connaissance du président algérien, accompagné d’une délégation composée de responsables de la société d’investissement d’Abou Dhabi, de l’entreprise des zones industrielles, de la chambre de commerce d’Abou Dhabi et de la société Moubadala, société qui relève du gouvernement d’Abou Dhabi. Il est immédiatement reçu par Bouteflika et ressort ravi :  « de nombreuses opportunités sont en cours d’étude pour être réalisées en Algérie» .
    Bouteflika le fait recevoir par le ministre algérien des travaux publics, Amar Ghoul, avec ordre de « lui ouvrir toutes les portes ».  Obéissant, Ghoul annonce aux Emiratis que l’Algérie  « cherche des partenaires pour la réalisation d’un ou de deux ports à 50 jusqu’à 70 km à l’est et à l’ouest de la capitale afin de désengorger le port d’Alger ». Il cite plusieurs projets proposés actuellement au partenariat dont la création de ports commerciaux à travers le pays, l’extension et la modernisation des ports d’Oran, de Annaba, de Skikda et de Jijel ainsi que des actions de mise à niveau de 43 aéroports des lignes intérieures afin de les convertir en aéroports internationaux. Il ajoute le projet de modernisation de 12 aéroports internationaux, précisant que ces projets sont ouverts au partenariat. Il invite la société Moubadala à prendre des marchés dans le transport terrestre, suggérant aux Emiratis d’investir dans la mise en service de bus sur la voie reliant Alger à Tamanrasset. « Nous avons rénové les routes et il ne reste que de mettre en service des bus modernes»

    Orascom repêché ?

    Ouyahia a voulu pousser le groupe égyptien à vendre ou à céder une partie de sa filiale algérienne à un groupe public algérien. Il   a voulu donner le coup de grâce à la filiale de téléphonie mobile Djezzy du groupe égyptien Orascom en lui imposant un redressement fiscal surréaliste de 600 millions de dollars. Il ambitionnait d’aider son ami et associé, Issad Rebrab, patron du groupe Cevital et tout petit actionnaire de Djezzy, à prendre le contrôle de cette filiale pour une bouchée de pain, avant d’effacer cette ardoise fiscale virtuelle.
    Aussi l’Etat se dit-il engagé à acquérir Orascom Télécom Algérie et refuse que la holding Orascom Télécom cède Djezzy au groupe sud-africain MTN.
    Mais tout cela est compromis avec le retour en force de Bouteflika.
    Résultat : le gouvernement algérien a désormais deux positions divergentes sur l'affaire Orascom, celle d'Ouyahia et celle de Bouteflika.
    Ainsi, Karim Djoudi (option Bouteflika), ministre des Finances, et Hamid Bessalah (option Ouyahia), ministre de la Poste et des TIC, se sont-ils télescopés dimanche 16 mai sur le dossier Orascom Telecom Algérie (OTA), rapporte le site TSA. « Nous sommes en contact permanant avec OTH et nous sommes en train de construire le transfert d’OTA vers l’Algérie », a déclaré le ministre de la Poste et des TIC qui s’exprimait en marge d’une cérémonie de remise des prix de l’Algerian start up initiative. « Les responsables de OTH sont plus disposés à respecter la procédure et les règles en vigueur pour que l’opération de transfert puisse se concrétiser », a ajouté Hamid Bessalah. Comprendre : les deux parties sont proches d’un accord prévoyant le rachat d’Orascom Telecom Algérie (OTA) par l’état algérien.
    Mais interrogé par des journalistes en marge d’une séance de travail à l’Assemblée nationale, Karim Djoudi le contredit : « l’Etat souhaite acheter 100% des parts de Djezzy mais à condition que le propriétaire égyptien Orascom Telecom Algérie (OTA) stipule clairement son intention de vendre. » « L’état n’as pas encore soumis d’offre à Orascom. », a-t-il ajouté.
    Rien ne dit qu'Orascom sera racheté.

    L'été sera chaud

    Le retour des investissements émiratis en Algérie marque le début de la contre-offensive des lobbies étrangers, la première depuis deux ans. Bouteflika l’a-t-il emporté face au duo Ouyahia-Toufik ? Toujours est-il que même Hamid Temmar ressort sa stratégie industrielle, avec une énième réorganisation de groupes publics. Le ministre annonce la création de neuf grands groupes industriels composés au total de 300 entreprises activant dans les industries électrotechnique, métallique, métallurgique, mécanique, chimique, les produits d'assainissement, l'électroménager, le textile, les cuirs et la menuiserie. C’est un défi au Premier ministre Ahmed Ouyahia qui avait, en mars 2009, critiqué la démarche de son ministre. « Pour cette stratégie industrielle, je vais être brutal. Elle a fait beaucoup plus l’objet de communications que d’actions. Elle n’a jamais été adoptée en Conseil des ministres », avait-il dit sur les ondes de la radio nationale.
    Or, justement, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a convoqué un Conseil des ministres pour le lundi 24 mai, a appris LE SOIR de bonne source. C’est le second conseil qu’il aura à présider au cours du même mois, en moins de quinze jours, après celui du 11 mai dernier. Il sera question du fameux plan quinquennal doté d’une enveloppe financière astronomique de près de 300 milliards de dollars. Il devait entrer en application le 1er janvier dernier. D’ailleurs, le gouvernement Ouyahia avait été chargé de le préparer depuis l’été 2009. Or, coup de théâtre, rappelle LE SOIR, au bout de la troisième réunion spéciale du gouvernement, Bouteflika enjoint à Ouyahia de tout arrêter et il «reprend son plan». Un arrêt qui, conjugué à la multiplication des scandales liés à la corruption, frappera tout l’appareil étatique de léthargie, des mois durant.
    Retour de Bouteflika ? Oui. «Après l’adoption de ce plan en Conseil des ministres, le président a donné instruction pour qu’on lui prépare la fameuse conférence des cadres, où il doit l’annoncer officiellement pour juin prochain», révèle LE SOIR.
    Mais retour triomphant ? Rien n'est moins sûr.
    L'été sera chaud.
    Aucun des deux camps n'a dit son dernier mot.
    La lutte des clans autour du pouvoir et de la rente pétrolière se poursuit.
    Mais on ne peut attendre du pouvoir qu’il débloque la situation puisqu’il est lui-même le problème. L’Algérie, le régime politique traverse l’épreuve la plus grave depuis son installation par la violence en 1962 et certains indices indiquent qu’il est en phase finale en fin de règne. Mais laissera t il la place à démocratie, la liberté, la justice et les droits de l’Homme ?

    Service politique

    FIN

  • Comité d’initiative citoyenne pour le changement


    Ahmed Benbitour expose les grandes lignes à Oran


    Ahmed Benbitour expose les grandes lignes à Oran

    Tout système autoritaire porte en son sein les germes de son autodestruction », a déclaré Ahmed Benbitour, invité vendredi par le Comité d’initiative et de vigilance citoyenne d’Oran (Civic) pour présenter localement la démarche qu’il a lancée à l’échelle nationale : le Comité d’initiative citoyenne pour le changement (CICC).


    On remarquera tout d’abord la similitude de la démarche du comité animé, des années auparavant, à Oran par Hadj Bengasmia, réunissant des personnalités locales issues du mouvement associatif, politique ou indépendantes et celle entreprise aujourd’hui par l’ancien chef de gouvernement qui ambitionne, lui aussi, de réunir, hors des structures partisanes et autour d’un projet commun, ce qu’il a appelé les compétences nationales. « La rente est une force d’inertie qui retarde le processus, mais une fois que le système viendra à se désagréger, il entraînera avec lui toute la société », prévient-il en estimant toutefois que le changement ne viendra ni de l’intérieur ni des satellites du système. Il préconise une pression pacifique permanente et longue de la société sur le pouvoir en attendant l’élément déclencheur qui fera basculer les choses. A la lumière des expériences des pays qui ont eu à gérer une période de transition, Ahmed Benbitour tire des conclusions sur l’Algérie. Par « pouvoir autoritariste et patrimonialiste », il désigne « un chef entouré de courtisans en compétition dans le zèle et qui tous considèrent que la société est arriérée ». Il remarquera sur le plan économique que plus les recettes pétrolières augmentent, plus la dépendance vis-à-vis de la fiscalité pétrolière augmente, ce qui suppose que la richesse n’est pas investie dans le circuit productif. Actuellement, les hydrocarbures représentent 98% des rentrées en devises et 75% de recettes fiscales.

    Ces dernières n’excédaient pas 40% dans les années 1970, a-t-il indiqué. Il impute cette situation à la prédation autour des recettes des hydrocarbures, que ce soit dans les projets publics (les scandales qui ont éclaté cette année autour de Sonatrach et de l’autoroute Est-Ouest), dans les prêts bancaires ou dans les programmes d’importation. Pour lui, la corruption du pouvoir conjuguée à celle de l’argent ne peut qu’aboutir qu’à la déliquescence de l’Etat qui perd ses capacités régaliennes, la capacité à garantir le droit, la capacité à réguler l’économie, la légitimité des institutions et, enfin, la capacité à capitaliser les compétences nationales. Il remarquera au sujet des institutions, comme l’APN, qu’elles ne sont reconnues ni par la population ni par le pouvoir. C’est en réponse à toutes ces préoccupations et comme alternative aux actions partisanes qui n’ont pas abouti que le CICC ambitionne d’innover en matière de travail politique, en faisant émerger de nouvelles forces sociales pour un changement pacifique à long terme. La nouveauté vient d’abord de l’usage qu’on compte faire d’Internet et des réseaux sociaux sur le web pour la mobilisation. Le CICC prône, également, un leadership mais au sens managérial du terme avec un objectif bien précis, qui est celui du changement du mode de gouvernance avec la définition des étapes à suivre pour l’atteindre. Son appel à la mobilisation pacifique pour la refondation de l’Etat, de l’économie, de l’école et de la politique sociale a eu, en théorie, un accueil favorable auprès de l’assistance formée de militants politiques, de syndicalistes, d’acteurs associatifs, mais c’est dans la démarche que les avis ont divergé. Pour certains intervenants, les luttes sociales ont déjà commencé sur le terrain et ce que propose le CICC en termes de réflexion, notamment en prônant le réseau virtuel, risque de passer à côté du réel. Ceci, d’autant plus que, fait remarquer un syndicaliste, le pouvoir a su s’accommoder même des situations où il n’y avait pas de rente, lorsque le pays était endetté. « Accordez vos violons, nous sommes là pour vous suivre sur le terrain », a suggéré un des animateurs du Civic s’adressant à Ahmed Benbitour à quelqu’un parmi plusieurs personnalités nationales qui prônent le changement sans arriver à parler d’une même voix.


    Par Djamel Benachour

  • TIBHIRINE (3) EXTRAITS DU FILM

    L.M. (Source : Le Point - Le Figaro)

    Premier extrait du film

    Second extrait du film

    Troisième extrait du film

  • Cannes : la Palme d'or aux moines de Tibehirine ?

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    Tous les spécialistes le disent : le film « Des hommes et des dieux » qui raconte le destin tragique des sept moines de Tibhrine, est bien parti pour remporter la Palme d'or du Festival. A la fin de la projection réservée à la presse, dans la grande salle du palais des Festivals, « Des hommes et des dieux » a été applaudi durant trois minutes hier matin par des journalistes du monde entier. Scotchés et bouleversés par ce qu’ils venaient de voir pendant deux heures. La nouvelle d’une possible Palme d’or s’est ensuite répandue toute la journée sur la Croisette, jusqu’à accompagner l’équipe du film en début de soirée lors de la montée des marches.
    « Des hommes et des dieux » raconte le destin tragique de sept moines, enlevés fin mars 1996, dans leur monastère de Tibhrine, près de Medea, à 90 km au sud d’Alger. Dans cette région où les tueries étaient fréquentes à l’époque, le GIA de Djamel Zitouni avait alors revendiqué leur enlèvement et leur assassinat. Les têtes des moines avaient été retrouvées le 30 mai, au bord d’une route de montagne.  Un sujet terrible, pour un film tourné au Maroc plutôt qu’en Algérie pour des raisons de sécurité, dans lequel chacun s’est jeté à corps perdu, Xavier Beauvois le premier. Avant d’entamer les prises de vues, il est allé faire une retraite monastique.
    Xavier Beauvois aurait donc magnifiquement réussi son film, Des hommes et des dieux . Il n'a pas raté un sujet qui paraissait bien difficile et bien austère : les derniers mois des sept moines du monastère de Tibéhirine, avant leur enlèvement par des terroristes algériens, en 1996.
    Tout y est. Le portrait sensible, touchant, fidèle, d'une communauté, de ses rituels et de ses liens avec le village arabe voisin ; les tensions qui les agitent individuellement après les premières menaces ; le cheminement de leur questionnement, que le réalisateur traduit habilement par les psaumes chantés qui jalonnent le récit ; leur refus de l'engagement (entre l'armée algérienne et les terroristes) qui vaut comme engagement suprême et mise à l'épreuve de leur foi : vont-ils flancher, s'enfuir, ne pas être à la hauteur de l'épreuve que Dieu leur envoie ?
    « Cela m’a appris beaucoup de choses sur la façon dont ces hommes vivaient leur foi, dit le réalisateur. Les sept offices religieux par jour, dont le premier à 4 heures du matin. Il dure une heure et demie. Je me demande comment ces moines font pour tenir. D’autant plus qu’ils ont énormément d’activité. Je suis tombé amoureux d’eux. » Concernant ceux de Tibhrine, il dit : « Ces hommes étaient des aventuriers, des artistes de l’amour, des gens qui vont jusqu’au bout de leur pensée, avec foi. C’est très rare aujourd’hui, de faire don de soi, de s’intéresser aux autres. Si seulement 5 % des gens étaient comme eux, la société serait meilleure. »
    Lambert Wilson, qui incarne l’un des frères, a été aussi très marqué par ce qu’il a vécu lors du tournage. « J’ai oublié que j’étais acteur. J’étais totalement dans le personnage. Et surtout, très proche de mes partenaires. Au point qu’on est devenus de vrais amis. Il le fallait pour les besoins de ce film. » Quant à Michael Lonsdale, dans le rôle du frère médecin, il avoue : « Cet homme avait 85 ans (NDLR : l’âge de l’acteur) et il soignait parfois jusqu’à 150 personnes par jour. Je l’admire de s’être consacré, cinquante ans de sa vie, aux autres. Ça s’appelle la charité. »
    Aujourd’hui, les circonstances exactes de la terrible fin des moines de Tibhrine restent mystérieuses. L’hypothèse d’une bavure de l’armée algérienne, est évoquée dans le film lorsqu’un hélicoptère de l’armée survole longuement le monastère. « Des hommes et des dieux », film sensible à bien des égards.

    L.M. (Source : Le Point - Le Figaro)

  • Mme Toumi piégée : Une "fiction" à Cannes met en scène Bouteflika, une autre les moines de Tibéhirine

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    Quelle va être la réaction du gouvernement algérien ? C'est l'embarras. Moins d'une semaine après que Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, eût reproché aux officiels français de s'être emportés contre une simple "fiction" (à propos du film "Hors la loi" de Bouchareb), l'Algérie se trouve impliquée à son tour par deux autres "fictions" qui vont marquer le Festival de Cannes et qui font déjà polémique.
    Le premier, « Des hommes et des dieux », présenté en compétition à Cannes, est un film de Xavier Beauvois sur les moines de Tibéhirine qui a ému aux larmes le public. «Une grande claque du Festival», selon Olivier Delcroix du «Figaro». Sortie en salles le 8 septembre. La presse est unanime pour dire qu'avec ce drame inspiré de la tragédie survenue au milieu des années 90 dans les montagnes algériennes, où huit moines chrétiens furent sauvagement assassinés, Xavier Beauvois signe un film magnifique autour des mystères de la foi. Le premier vrai coup de coeur de cette compétition!
    Mais c'est le second film,  "Carlos", réalisé pour la télévision par Olivier Assayas, produit par Canal+, et projeté simultanément au Festival de Cannes, hors compétition, mercredi 19 mai, et sur la chaîne cryptée, qui va poser le plus problème pour Alger. Le film, qui  retrace le parcours du célèbre terroriste international «Carlos», écorche, en effet, l’image du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et de l’ancien ministre de l’Energie: Bélaïd Abdesslam.
    Véritable mythe, Carlos a frayé avec l’ensemble du réseau terroriste mondial des années 1970 et 1980, de l’activisme pro-palestinien à l'Armée rouge japonaise. Il s’est imposé à la fois comme une figure de proue de l’extrême gauche romantique qu’en tant que mercenaire opportuniste. Manipulé aussi bien par les services secrets de pays arabes que par les pays occidentaux, il a construit sa propre organisation terroriste. Personnage complexe, il a “travaillé“ pour tout le monde : le Front populaire de libération de la Palestine, la Syrie, la Libye, l’Irak et la Roumanie de Ceausescu.
    Durant deux décennies, Carlos fut l'un des terroristes les plus recherchés de la planète. Abandonné par tous, en exil au Soudan, il sera finalement capturé et ramené à Paris. Qui était le vrai Carlos ? Comment ses différentes identités, entrecroisées, superposées, s'articulent-elles ? Quel est son vrai visage ? Qui était-il avant de s'engager corps et âme dans cette lutte sans fin ? Autant de questions soulevées par ce film qui décrypte, de façon quasi clinique, les relations internationales d’une époque où la frontière entre diplomatie et droit commun était toute relative.
    Ce film raconte la plus impressionnante prise d’otages de toute l’histoire du terrorisme moderne, celle des 11 ministres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à Vienne en décembre 1975. L’avion des otages a été détourné vers Alger, après que plusieurs pays, dont la Tunisie et la Libye, eurent refusé de l’accueillir. On découvre dans cette partie du film, l’humiliation subie par l’ex-ministre de l’Energie, Bélaïd Abdesslam (un rôle par ailleurs très bien joué par Mohamed Ourdache, qui vient de réussir le plus important rôle de sa carrière) et surtout les discussions entre le chef terroriste Carlos et le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Abdelaziz Bouteflika (rôle joué par l'acteur Abbès Zahmani). Ce dernier est montré en train de donner une malette d’argent à Carlos après la libération des otages.
    Le réalisateur et scénariste de cette superproduction, Olivier Assayas, a-t-il déformé la réalité? D’autant plus qu’il a tourné cette scène à Beyrouth, sachant pertinemment que l’Algérie n’accepterait jamais cette scène où son ministre et son Président seraient mal filmés.
    Ce film est vendu pour 17 pays et suscitera sûrement la réprobation du gouvernement algérien, et même du concerné, Bélaïd Abdesslam, qui n’a pas été consulté sur cet épisode de son parcours.
    « Carlos va sans doute supplanter Hors-la-loi dans la polémique », pronostique un critique cinéma algérien présent à Cannes. La presse algérienne n’avait pas beaucoup apprécié que les militants du FLN (Front national de libération) opérant en France durant la guerre de libération nationale soient montrés sous le visage de gangsters.
    Mais que dire à propos d'une "fiction" qui s"inspire de la réalité, n'est-ce pas, Mme Toumi ?

    Lahouari K.

    Voir la bande annonce de Carlos

  • Ils ont signé une motion au sujet de la grève des médecins : Des députés invitent Barkat à négocier avec les syndicats


    Ils ont signé une motion au sujet de la grève des médecins : Des députés invitent Barkat à négocier avec les syndicats

    Ils dénoncent le recours à des pressions sur les grévistes pour mettre un terme à leur protestation.


    Le conflit opposant le ministère de la Santé aux syndicats des praticiens intéresse enfin les députés. Un groupe composé de 25 élus représentant divers partis politiques siégeant à l’APN ont signé, hier, une motion dans laquelle ils exhortent le ministre de la Santé, Saïd Barkat, à ouvrir des négociations sérieuses avec les syndicats des praticiens. « Soucieux de promouvoir le système national de santé et de rendre justice aux légitimes revendications salariales et statutaires des médecins, les députés signataires engagent le ministre de la Santé à reprendre langue avec le partenaire social et à tout mettre en œuvre pour parvenir à une solution qui garantisse stabilité et développement au secteur dont il a la charge », affirment ces députés dans leur document, dont nous avons obtenu une copie.

    Les signataires de cette motion critiquent la démarche adoptée par les responsables du département de Saïd Barkat dans la gestion de la grève des praticiens de la santé publique qui a duré plus de quatre mois. « La publication du statut particulier et du régime indemnitaire des médecins, sans concertation sérieuse préalable avec leurs représentants syndicaux, ne peut constituer une réponse durable à la détérioration de la situation sociale de cette catégorie de cadres de l’Etat », précise la même source. Les députés en question dénoncent le recours à des pressions sur les grévistes pour mettre un terme à leur protestation. « Les députés déplorent la prépondérance des mesures administratives coercitive – ponction sur salaire, mise en demeure judiciaire…– qui ont cassé la dynamique des réunions de conciliation dès sa mise en place », lit-on dans le même document.


    Par M. M.

  • III. LA PROGRESSION DU CHEVAL DE TROIE






    6. La conquête des secteurs stratégiques et leur verrouillage

    Avant d'aborder les aspects pratiques de la conquête du pouvoir par les bureaucrates francophones après l'indépendance formelle de l'Algérie, il convient de préciser le concept de hizb França ainsi que sa portée dans le contexte contemporain.
    Les intellectuels francophones ne font pas tous forcément par-tie de hizb França. En effet, de nombreux intellectuels francophones comme par exemple Malek Haddad, Mohammed Harbi, Malek Bennabi etc. appartiennent à divers courants de pensée qui vont du communisme à l'islamisme en passant par le nationalisme. Ils ont pris leurs distances, chacun à sa manière, de l'Etat et de sa technostructure.

    Quant à hizb França, il comprend d'anciens officiers de l'armée française, des hauts fonctionnaires et des intellectuels de différentes professions libérales (médecins, avocats, enseignants, entrepreneurs, etc.). Ils ont en commun l'attachement à la France et au mode français de vie et de pensée, considéré par eux comme modèle de référence. Ce phénomène est en fait le produit de la politique française qui, depuis la conquête de l'Algérie au XIXème siècle, avait encouragé la formation d'élites algériennes pour servir de courroie de transmission entre le pouvoir colonial et le peuple algérien en vue d'encadrer les populations et de leur « transmettre les impulsions de l'autorité. L'armée et l'école françaises avaient plus ou moins profondément acculturé ces élites à la nation dominante qui leur réservait un statut privilégié au-dessus de leur peuple74 ».
    Le « parti français » n'est pas un parti organiquement structuré au sens traditionnel du terme, mais constitue une nébuleuse qui milite pour l'attachement de l'Algérie au modèle culturel français et pour la francophonie, devenue une idéologie au service du néocolonialisme.


    74 Guy Perville, Les étudiants algériens de l'université française, 1880-1962, cité par M. Hamoumou, Et ils sont devenus harkis, op. cit., p. 63.


    La longue présence française, plus d'un siècle et quart en Algérie, ainsi que la stratégie arrêtée et mise en œuvre par la France entre 1958 et 1961 pour promouvoir l'Algérie au statut néocolonial et la maintenir sous sa domination ont considérablement renforcé hizb França (le parti français) et ont contribué à miner dangereusement l'indépendance du pays.
    C'est ainsi que, après l'indépendance, hizb França n'a eu aucun mal à s'installer dans les rouages de l'Etat tant dans l'administration centrale (ministères) et régionale (wilayate, communes) que dans l'ensemble des secteurs économiques (agriculture, industrie, banques, douanes, services). L'étatisation de l'économie et les nationalisations intervenues à partir de 1966 ont facilité l'extension de la sphère d'influence de hizb França. Ceci constitue une occasion pour les bureaucrates formés au moule colonial de s'engager dans les projets étatiques dans tous les secteurs d'activité.



    6.1. L'émergence de la technostructure dans l'Algérie indépendante

    Au sommet de l'Etat, les responsables politiques ne se préoccupent que de leur maintien au pouvoir en refusant l'idée de l'alternance du pouvoir dans un cadre démocratique. Ils tiennent leur légitimité de la participation ou de la fréquentation de la Révolution. Ils ne disposent ni d'orientation idéologique claire, ni de projet de société, ni de programme politique précis. Ils se contentent d'imposer au nom du nationalisme le projet industrialiste (à partir de la seconde moitié de la décennie 1960) en s'appuyant sur la technostructure qui se trouve être francophile. Pour combler leur déficit de légitimité, pour consolider leur statut social et pour bénéficier ou préserver des privilèges de toutes sortes, les bureaucrates et les technocrates ont incontestablement constitué les agents actifs du pouvoir.
    La nature dirigiste, étatiste, autoritaire et paternaliste du régime algérien depuis l'indépendance a non seulement ouvert la voie à la médiocrité et à l'opportunisme, mais a généré un climat d'indiffé

    rence et de démobilisation des masses et d'un bon nombre de cadres intègres et compétents au fil des années. Ceci a conduit à une double césure : coupure entre les bureaucrates et technocrates et la société algérienne d'une part et création d'un fossé grandissant entre gouvernants et gouvernés d'autre part. Le divorce entre ces bureaucrates et le peuple algérien traduit la rupture entre la culture populaire ancrée sur la civilisation arabo-musulmane et la culture des bureaucrates formés par l'école française ou par l'administration (plutôt répressive) ou l'armée coloniale75.

    Par ailleurs, le rôle du bureaucrate est, par intérêt, de servir de hauts responsables en justifiant le pouvoir en place et en défendant sa légitimité. Ainsi, dans une société dépourvue d'espaces de liberté, les pratiques administratives et politiques non démocratiques contribuent à accroître l'exclusion et al-hogra c'est à dire le mépris des citoyens par les bureaucrates et les représentants de l'Etat. On arrive ainsi à une situation curieuse où ce n'est pas l'administration qui est au service du citoyen comme cela devrait être le cas, mais c'est le citoyen qui est à la merci du bureaucrate. Ce qui ouvre la voie à la corruption, aux passe-droits (qui défient le droit et la justice), à l'impunité et à toutes sortes d'injustices. L'ensemble de ces facteurs a conduit à l'effondrement du respect de l'autorité de l'Etat dès le milieu des années 1970 comme nous allons le voir plus loin.
    Maintenant, nous allons examiner de plus près comment Boumediène a contribué à stabiliser la bureaucratie pour renforcer son pouvoir, puis comment hizb França a réussi à s'installer dans l'ensemble des secteurs stratégiques pour conduire l'Algérie dans la situation catastrophique que nous connaissons aujourd'hui à la fin du XXème siècle.




    6.2. La consolidation du hizb França dans les pricipaux secteurs

    Le coup d'Etat de 1965 a permis à Boumediène de stabiliser, puis consolider la bureaucratie dans le cadre d'une politique de contrôle
    75 J. Moch, En 1961, paix en Algérie, cité par M. Hamoumou, op. cit., p. 84. Selon Jules Moch, « une grande partie des jeunes musulmans formés par l'école française, imprégnés de nos principes juridiques, moraux et politiques, aurait aimé oeuvrer pour l'Algérie avec la France ».

    par l'Etat de tous les secteurs d'activité économique, sociale, culturelle et administrative dans le but de renforcer son pouvoir sans partage.
    La répression du mouvement syndical et de l'union des étudiants, ainsi que « l'épuration » du parti FLN dès juin 1965, suivies par la neutralisation du mouvement nationaliste au sein de l'armée (ANP), notamment après le « putsch » raté du colonel Tahar Zebiri du 14 décembre 1967, constituent des éléments décisifs d'un processus lancé après l'indépendance de l'Algérie et destiné à mettre fin au projet révolutionnaire et populaire véhiculé par la guerre de libération nationale. L'orientation du régime consiste depuis lors à renforcer la bureaucratie, désormais nécessaire à sa survie, en prenant toutefois le soin de tenir un discours en apparence socialiste et égalitaire destiné à améliorer sa popularité.

    Sur le plan interne, le régime utilise le socialisme de façade comme gage pour la construction d'une société égalitaire pour anesthésier le peuple algérien qui a toujours été sensible à la justice sociale, à la liberté et à la dignité. La rente pétrolière sert de combustible pour alimenter le projet socialiste, basé sur l'étatisation de l'économie et sur la distribution d'avantages sociaux, pour cacher les problèmes réels du pays.

    En fait, le régime se contente d'octroyer avec paternalisme des projets conçus bien loin des citoyens. Pour la mise en œuvre de ses projets, le pouvoir utilise des subterfuges et de gros moyens pour, selon la formule consacrée, « mobiliser » selon les cas des travailleurs, des étudiants ou des paysans. Mais en même temps, le pouvoir n'hésite pas à freiner ou à réprimer tout mouvement revendicatif ou toute action politique qui tendrait directement ou indirectement à conduire à un partage du pouvoir, si minime soit-il.
    Sur le plan externe, le discours tiers-mondiste officiel est fondé sur la dénonciation de l'impérialisme ainsi que l'aide et le soutien aux mouvements de libération nationale dans le monde. Plus tard, après le choc pétrolier de 1973-1974, poursuivant sa politique de prestige, l'Algérie devient le champion du dialogue Nord-Sud et de l'établissement d'un nouvel ordre international. Le prestige international de l'Algérie (qui remonte d'ailleurs à la Révolution et à la guerre de libération nationale) est exploité pour la consommation

    locale au moment où la situation économique et sociale réelle était loin d'être brillante.
    Pour élucider la contradiction apparente entre Boumediène, formé essentiellement en arabe à l'université d'Al-Azhar, partisan de la civilisation arabo-musulmane et imprégné des valeurs de la Révolution algérienne, d'une part, et hizb França qui a réussi à consolider ses positions dans les structures de l'Etat sous son règne, d'autre part, il convient de donner un éclairage rapide sur la personnalité de Boumediène76.

    Boumediène est un homme secret, froid, prudent, méfiant, austère et autoritaire. Il a incontestablement des qualités de chef. Très intelligent et doté d'une excellente mémoire, Boumediène a une haute idée de lui-même. Il ne croit ni en la démocratie ni aux vertus du peuple. Il n'accepte jamais la critique si constructive soitelle. Il pense qu'il est le mieux placé pour décider du sort du peuple algérien. Paternaliste, il se pose en tuteur du peuple. Il a des ten-dances fascisantes.
    Partisan de l'ordre et de la discipline, Boumediène tient à être informé de tout et avec précision. Au début de sa carrière, il exige que les informations et les renseignements qui lui parviennent soient toujours étayés par des arguments et des preuves. Son ambition est de faire de l'Algérie un pays économiquement avancé et une puissance régionale dans le monde arabe et en Afrique. Boumediène veut un Etat fort et très centralisé. Il néglige le facteur humain et pense qu'on peut tout obtenir avec de l'argent : assistance technique étrangère, transfert de technologie, industrialisation, progrès technique, croissance économique. Il n'a aucun respect pour l'individu et aime cultiver la dépersonnalisation des responsables politiques qui l'entourent. Il écarte systématiquement du pouvoir des dirigeants ou des chefs ayant une forte personnalité même s'ils sont compétents, constructifs et intègres. En un mot, il ne veut ni de près ni de loin d'un concurrent potentiel.

    76 J'avais connu Boumediène pendant la guerre de libération nationale entre 1959 et 1962. Je continuais à le voir régulièrement après l'indépendance non seulement lorsque j'exerçais les fonctions de wali entre 1963 et 1965 mais même plus tard. Je le rencontrais de manière informelle soit chez lui soit à son bureau jusqu'en 1967 lorsqu'il s'est brouillé avec le colonel Tahar Zebiri, alors chef d'état-major et avec Ali Mendjeli, membre du conseil de la révolution.

    Pour réaliser ses ambitions, Boumediène s'appuie sur un groupe restreint d'hommes de confiance qui constituent le noyau dur du régime, sur des technocrates et sur l'assistance technique étrangère pour concrétiser sa révolution industrielle.
    Initialement de formation arabo-musulmane, Boumediène a été influencé par deux courants de pensée contradictoires : le capitalisme et le communisme. Boumediène n'a jamais été marxiste ni communiste. Mais il a lu de nombreux ouvrages de Lénine et de Mao Tsé Toung pendant la guerre de libération. Avec le courant communiste il a en commun le culte de la personnalité, l'étatisme, la primauté de l'économique sur le politique, le totalitarisme, le non-respect des libertés fondamentales notamment la liberté d'expression et les libertés individuelles. Par contre, il ne croit pas en l'internationalisme.

    S'agissant du capitalisme, Boumediène est impressionné par les progrès scientifiques et techniques, l'efficacité organisationnelle et productive ainsi que par le niveau élevé de développement économique et par le bien-être social réalisés par les pays industrialisés et dont il souhaite faire bénéficier son pays, fût ce au prix de raccourcis. Mais il rejette les inégalités économiques et sociales prononcées générées par ce système.

    Ce sont ces trois dimensions culturelle (appartenance à la civilisation arabo-musulmane), politique (influence communiste) et économique et technique (influence capitaliste) qui inspirent à Boumediène le « socialisme spécifique » pour l'Algérie dont il rêve de faire une puissance et l'exemple pour le Tiers Monde. Sûr de lui, seul maître à bord et contrôlant tout, Boumediène pense réaliser son projet de société en s'appuyant sur des technocrates.

    C'est dans ce contexte que Boumediène a permis à une élite formée à l'école coloniale de s'installer pour de bon dans des postes de commande dans tous les secteurs d'activité. Nous verrons plus loin comment ce mélange explosif qui a miné l'Algérie indépendante et ses institutions va conduire le pays vers la ruine. Cela a été ainsi parce que le modèle de développement choisi était inadéquat et que l'Etat rongé par la médiocrité, l'opportunisme et la corruption, n'a pas été en mesure d'apporter des solutions appropriées aux multiples problèmes du sous-développement.

    Bancal dans de nombreux aspects, le projet de modernisation conçu par des technocrates (en rupture avec le peuple) et adopté par Boumediène se concentre dans la sphère matérielle et en néglige la dimension spirituelle et humaine. C'est ainsi qu'il s'est créé une sorte de symbiose entre Boumediène et la bureaucratie qui s'est renforcée sous son règne dans tous les secteurs d'activités. L'approche laïque et moderniste de Boumediène rassure et conforte la bureaucratie d'orientation française.

    En effet, Boumediène refuse d'inscrire les valeurs islamiques dans son projet et se méfie du mouvement islamique qu'il réussit à circonscrire et à neutraliser. Conscient de l'attachement du peuple algérien à l'Islam, Boumediène essaye de compenser la séparation de la religion et de la politique par le feu vert donné au ministère de l'Education pour inscrire la religion dans les programmes scolaires et par l'inscription dans la Constitution de 1976 du principe selon lequel « l'Islam est la religion de l'Etat ».
    Mais, en même temps, le ministère des Affaires religieuses est chargé de contrôler les activités islamiques dans les mosquées. Ce contrôle s'est intensifié au point où, au cours des années 1970, le prêche prononcé par l'imam le vendredi est préparé et diffusé par ce ministère à l'ensemble des mosquées du pays. Les mosquées sont ainsi devenues une tribune pour le discours officiel et le soutien inconditionnel au régime. L'essentiel pour Boumediène est d'éloigner la religion du champ politique et de cantonner l'Islam dans un rôle de symbole. Rien de plus. Ceci en vue d'assurer la pérennité du régime.

    S'agissant de la modernisation du pays, Boumediène s'appuie sur la bureaucratie pour réaliser son projet. L'industrialisation ainsi que le renforcement de l'étatisme par des nationalisations intervenues dans les domaines industriel, financier et minier et par la création de sociétés nationales publiques ont permis à Boumediène de renforcer son pouvoir autoritaire et à la bureaucratie de proliférer dans son sillage. Mohamed Harbi a bien décrit ce phénomène en soulignant que « le caractère militaire de la centralisation est multiplié par l'exode, depuis 1967, de cadres supérieurs de l'armée vers les ministères et les sociétés de l'Etat. La prolifération des couches bureaucratiques, économiques, militaires et policières s'est accomplie sur une toile de fond dominée par une grande mobilité sociale

    et la ruralisation des villes, deux phénomènes propices à la manipulation des aspirations du peuple et au pouvoir incontrôlé de l'Etat propriétaire »77.
    Ainsi, pour mener son projet grandiose de modernisation de l'Algérie, Boumediène compte sur la bureaucratie. Mais, pour renforcer son pouvoir politique, il s'appuie sur l'armée et les services de sécurité qu'il contrôle sans partage.

    77 Mohamed Harbi, Le FLN, mirage et réalité, op. cit., p. 379.



    6.3. L'armée et les services de sécurité

    Déjà bien avant l'indépendance, Boumediène s'est appuyé sur l'armée pour accéder au pouvoir. Mais, après le coup d'Etat de juin 1965, Boumediène a pris la précaution de ne pas impliquer directement l'armée et les services de sécurité dans l'exercice du pouvoir. En d'autres termes, il a utilisé l'armée et les services de sécurités pour consolider son pouvoir personnel mais sans les associer au processus de prise de décision dans les domaines politique et économique.

    Si Boumediène est respecté et craint par l'armée et les services de sécurité, il est indéniable que c'est avec sa bénédiction que la mainmise du « parti français » sur ces deux institutions a été opérée et ce dés l'indépendance de l'Algérie. Ceci contribuera à faciliter leur progression et l'extension de leur influence à de nombreux secteurs en vue d'assurer le contrôle effectif des appareils.

    6.3.1. L'armée
    Comme cela a été démontré plus haut dans le chapitre 2, l'infiltration de l'ALN par des « déserteurs » de l'armée française en 195759 et en 1961 visait la mainmise sur l'armée algérienne après l'indépendance. Nous avons vu comment ces « déserteurs » ont commencé par servir Krim Belkacem, alors ministre des Forces armées. Ils se sont mis à sa disposition pour avoir ses bonnes grâces et acquérir une légitimité révolutionnaire dont ils avaient tant besoin pour accéder aux postes de commandement. Lorsque Krim est affaibli par la crise qui a secoué le GPRA et le CNRA, ces mêmes « déserteurs » offrent leurs services au colonel Boumediène, adversaire déclaré de Krim, juste après sa désignation comme chef d'état-major général de l'ALN. Nous avons également vu comment, fraîchement débarqué à Ghardimaou où il installe son quartier général, Boumediène s'entoure aussitôt de « déserteurs » qui ont su gagner sa confiance en courbant la tête et en pliant l'échine. Ces gens conviennent parfaitement à Boumediène qui n'aime pas avoir à ses côtés ou en face de lui de fortes personnalités ou des officiers qui ont du caractère et de l'autorité. Il préfère s'entourer de gens serviles. C'est sa nature. Il les a utilisés pour s'emparer du pouvoir. Eux aussi pensaient utiliser Boumediène pour parvenir à leur fin en jouant sur le facteur temps.

    En 1962, les « déserteurs » de l'armée française comptent parmi les plus proches collaborateurs de Boumediène. Une fois nommé vice-président du Conseil et ministre de la Défense en septembre 1962, il nomme Abdelkader Chabou (lieutenant de l'armée française 4 ans auparavant) au poste de secrétaire général du ministère de la Défense nationale. Le poste sensible de directeur du personnel est confié à Lahbib Khellil, ex-sous-lieutenant de l'armée française, 3 ans auparavant. La quasi-totalité des directions centrales du ministère de la Défense a été réservée aux « déserteurs » de l'armée française.

    Ainsi, dès 1962, avant même que le sang des chouhada (martyrs) n'ait séché et que les plaies causées par une des plus farouches guerre du siècle ne se soient cicatrisées, l'ANP (l'armée nationale populaire) se trouve de fait et de droit sous le contrôle d'une quinzaine d'officiers les moins gradés de l'armée française (lieutenants et sous-lieutenant) où ils se trouvaient trois à quatre années seulement auparavant. Quelle jolie promotion. Ce groupe de « déserteurs », dont les plus actifs sont Larbi Belkheir, Khaled Nezzar, Mostepha Cheloufi, Benabbas Gheziel, Salim Saadi, Mohamed Touati et Mohamed Lamari, est dirigé par Abdelkader Chabou et Slimane Hoffman78. Le premier est discret, courtois, rancunier et sournois. Le second, plutôt effronté, a un caractère exubérant et une ambition envahissante.

    78 J'ai eu l'occasion de connaître personnellement ces deux chefs de file entre 1959 et 1962 aux frontières algéro-tunisiennes.

    Le plan de ce groupe mis en œuvre dès 1962 comporte avec effet immédiat 4 volets :

    • Démobilisation rapide, massive et sans préavis des officiers et sous-officiers maquisards nationalistes. Pour activer cette démobilisation et se débarrasser des maquisards, on a eu recours à toutes sortes de combines telles que la remise d'une aide pécuniaire importante, le recasement dans des activités commerciales (en mettant à la disposition des démobilisés un café ou un restaurant ou un fonds de commerce quelconque, déclaré « bien vacant » après le départ des Européens) ou dans l'appareil du parti FLN ou encore dans l'administration (dans des postes subalternes). Dans tous les cas de recasement, l'ancienneté des maquisards est prise en compte ainsi que d'autres avantages matériels ou mesures incitatives pour encourager le départ rapide des maquisards de la jeune armée algérienne.

    • Intégration automatique dans l'ANP d'officiers et de sous-officiers encore en service dans l'armée française après l'indépendance avec sauvegarde de leur ancienneté et de leur plan de carrière. Certains officiers, comme par exemple, le colonel Djebaïli et le commandant Bouras qui n'ont rejoint l'ANP qu'en 1968 ont aussitôt reçu des affectations dans des postes importants d'encadrement, comme nous l'avons précédemment signalé au chapitre 4.

    • Formation militaire. Le programme de formation des différentes écoles militaires et de l'école nationale des ingénieurs et techniciens de l'armée (ENITA), héritées de la période coloniale, a été mis au point et suivi, après l'indépendance, par des officiers instructeurs français au titre de la coopération technique. Cette politique de formation militaire mise en œuvre avec le concours d'officiers français vise bien entendu à créer les conditions de leur relève, un relais durable grâce à la reproduction de jeunes cadres militaires algériens dans le moule français. Cette politique de formation militaire d'orientation française a été renforcée, dès le début des années 1970, par l'envoi d'officiers de l'ANP (notamment des « déserteurs » de l'armée française et quelques officiers nationalistes tels que Liamine Zeroual et Madjdoub Lakhal Ayat) à l'école de guerre de Paris, après avoir fait l'école d'état-major de Moscou au milieu des années 1960.

    • Organisation du ministère de la défense et de l'armée. Les « déserteurs » de l'armée française se sont taillés la part du lion dans la répartition des directions centrales du ministère de la Défense dont ils ont conçu d'ailleurs l'organigramme. Boumediène les a propulsés à de très hautes fonctions au nom de la soi-disant compétence et de la technicité. Le vrai grand patron du ministère est incontestablement son secrétaire général, Abdelkader Chabou.

    Préoccupé essentiellement par la prise du pouvoir dès 1962, puis juin 1965 par la consolidation de son régime, Boumediène essaye d'établir à sa manière un certain équilibre au sein de l'armée entre les « déserteurs » de l'armée française et ce qui reste des officiers maquisards. Aux premiers, il confie la gestion du ministère de la Défense ainsi que le commandement des unités stratégiques (comme par exemple, le corps des blindés, les unités aéroportées, l'aviation, etc.). Aux seconds, il confie la direction des régions militaires (au nombre de 5 en 1962-63)79 et des secteurs militaires (dont le nombre, calqué sur celui des wilayate est passé de 15 au cours des années 1960 à 31 avec la réforme administrative de 1976).

    A l'occasion de chaque promotion d'officiers, Boumediène récompense à la fois les « déserteurs » de l'armée française et les anciens moudjahidine dans un savant dosage. Mais lorsque l'on regarde de près les attributions des uns et des autres, ce mécanisme équilibreur ne représente qu'un équilibre de façade, puisqu'il est incontestablement en faveur des anciens de l'armée française. En fait, le commandement réel de l'armée se situe au niveau du ministère de la Défense nationale et non dans les régions militaires et dans les secteurs où les postes sont plutôt honorifiques.
    En effet, la confection du budget et sa répartition par chapitre et par région, l'ensemble des opérations d'importation, le ravitaillement de l'armée ainsi que son habillement, son équipement et son armement, les activités de construction et de réalisation des infrastructures ainsi que le mouvement des troupes d'un point du territoire à un autre relèvent de la seule compétence du ministère de la Défense.

    79 Le commandement de la 1ère Région militaire (jugée stratétégique puisqu'elle couvre, outre la capitale, l'Algérois et la grande Kabylie) a été confié au commandant Said Abid.

    Dès 1962, Boumediène se décharge de la gestion de ce ministère stratégique sur son secrétaire général, Abdelkader Chabou, auquel il fait confiance. A fortiori, lorsque Boumediène cumule depuis juin 1965 les fonctions de chef d'Etat et de ministre de la Défense, les attributions du secrétaire général se sont considérablement accrues au point où ce dernier siège au conseil des ministres. Donc l'organisation, la gestion et le fonctionnement de l'armée relèvent directement du secrétaire général du ministère de la Défense.

    Après la mort « accidentelle » de Chabou en 197180, c'est Abdelhamid Latrèche, « déserteur » de l'armée française mais connu pour son patriotisme qui lui succède jusqu'à la mort de Boumediène.
    Au cours du deuxième mandat de Chadli Bendjedid (19841988), les officiers « déserteurs » de l'armée française bénéficient d'une ascension vertigineuse. Les choses s'accélèrent en leur faveur à partir de l'élimination du général Mostepha Benloucif en 1987 dont nous donnerons les détails plus bas.
    C'est ainsi que le général Mostepha Cheloufi, ancien de l'armée française, est nommé secrétaire général du ministère de la Défense en 1986. Le général Khaled Nezzar, « déserteur » de l'armée française est nommé chef d'état- major de l'armée en 1989, puis ministre de la Défense en 1990. Le général Abdelmalek Guenaizia, « déserteur » comme lui, lui succède à la tête de l'état-major en 1990. La boucle est ainsi bouclée. Pour la première fois depuis l'indépendance, les postes de ministre de la Défense, de chef d'état-major de l'armée et de secrétaire général du ministère de la Défense se trouvent entre les mains d'anciens officiers de l'armée française. C'est d'ailleurs au cours de cette période que deux faits majeurs interviennent : d'une part, la restructuration de l'armée, fondée sur la marginalisation des régions militaires et sur le renforcement de la centralisation du commandement au profit du ministère de la Défense et de l'état-major général, et d'autre part l'élaboration d'un plan d'action, mis en œuvre juste après le coup d'Etat de janvier 199281.

    80 Un cadre supérieur (dont je ne peux révéler le nom pour des raisons évidentes de sécurité), associé aux travaux d'analyse des débris de l'hélicoptère, officiellement « accidenté », qui transportait Chabou et ses compagnons, m'a confirmé en son temps que l'équipe, chargée de l'investigation a trouvé des traces d'explosifs dans ces débris et a conclu à l'attentat. Par ailleurs, d'après des sources sûres, très proches du chef de l'Etat, le Président Boumediène a eu des informations sur l'imminence d'un coup d'État fomenté contre lui par la France. Il a aussitôt déduit que le coup ne pourrait venir que de Abdelkader Chabou, ancien « déserteur » de l'armée française, son homme de confiance, à qui il a précisément confié le fonctionnement du ministère de la défense et le commandement de l'armée depuis l'indépendance. Il convient de faire un rapprochement entre cette tentative de coup d'État, avorté à temps, et les deux tentatives d'assassinat du roi Hassan II organisées par le général Oufkir, ancien officier de l'armée française, dont la première a eu lieu au Palais de Skhirat en juillet 1971 et la seconde en 1972 avec l'attaque du Boeing royal en plein ciel par six chasseurs de l'armée marocaine. Ces informations accréditent la thèse de l'empoisonnement de Boumediène en 1978, soutenue par certains boumediènistes. C'est, en effet, quelques années après la mort de Boumediène que le contrôle total de l'armée par les « déserteurs » de l'armée française a été effectif.

    C'est en 1990 que s'est confirmé pour moi et quelques amis le début de la fin de la carrière politique de Chadli Bendjedid qui a commis l'imprudence de les nommer tous à des postes aussi stratégiques sans contre poids quelconque.
    Cette erreur fatale du président Chadli est d'autant plus dramatique pour l'Algérie que l'armée dispose de services de sécurité qui lui sont organiquement rattachés comme la puissante Sécurité militaire et la Gendarmerie nationale.




    6.3.2. Les services de sécurité
    L'organisation des services de sécurité a évolué entre 1962 et 1998 en fonction des changements opérés à la tête de l'Etat. Nous n'allons pas suivre les méandres des différentes restructurations que les services de sécurité ont connues au cours de cette longue période où des polices parallèles apparaissent et disparaissent au gré des événements. Ceci sort de notre champ d'investigation et ne change d'ailleurs rien à la nature de la question qui nous occupe ici et qui se rapporte à la conquête des secteurs stratégiques par le hizb França. C'est pourquoi, nous nous limiterons ici aux trois corps essentiels de sécurité qui ont survécu à toutes les restructurations à savoir : la Gendarmerie nationale, la Sécurité militaire et Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN).

    81 Pour plus de détails, cf. Mémoires du général Khaled Nezzar, pp. 224-230 (Alger: Chihab, 1999).

    6.3.2.1. La Gendarmerie nationale
    La Gendarmerie nationale, fief de hizb França a été longtemps considérée comme une direction centrale du ministère de la Défense. Entre 1962 et 1997, le commandement de la Gendarmerie a été successivement confié à Ahmed Bencherif (1962-1977), à Mostepha Cheloufi (1977-1986) et à Abbas Gheziel (1986-1997), tous anciens de l'armée française.
    La Gendarmerie nationale représente l'exemple type d'appareil qui est investi dès sa création par des « déserteurs » de l'armée française et verrouillé par un dispositif particulier de sélection, de recrutement et de formation dans la pure tradition coloniale.
    En 35 ans, la Gendarmerie a eu à sa tête trois chefs seulement. Cette stabilité l'a rendue imperméable à toute réforme. Instrument de répression et rongée par la corruption, la Gendarmerie est considérée au cours de cette longue période comme une chasse gardée de hizb França et une enclave française.


    6.3.2.2.La Sécurité militaire
    A l'inverse de la Gendarmerie nationale qui a été créée ex-nihilo en 1962, la Sécurité militaire est constituée par le personnel du MALG83 (ministère de l'Armement et des Liaisons générales) qui a déserté le GPRA et rejoint l'EMG, juste après l'indépendance.
    De formation et d'orientation françaises, ces cadres transfuges ont dominé sans partage la Sécurité militaire entre 1962 et 2000 (au moment où nous rédigeons ces lignes). Les responsables de la Sécurité militaire, notamment les généraux Mohamed Mediène, dit
    82 Pour plus de commodité, nous utiliserons le terme de sécurité miltaire dans cet ouvrage pour désigner ce corps quelques soient les appellations qu'il a eues entre 1962 et 1999.

    83 Le MALG est dirigé par Abdelhafid Boussouf depuis la création du GPRA en 1958. Ce ministère est composé de trois départements chargés respectivement de l'armement, du corps de transmissions et des services de renseignements. Boussouf a réussi à faire du MALG un puissant appareil où toute une génération de cadres disciplinés et conformistes ont été formés. Ces cadres dirigés d'une main de fer « sont en majorité des enfants de fonctionnaires du protectorat marocain » liés à la France comme le note si justement Mohammed Harbi dans son livre Le FLN, mirage et réalité, op. cit., p. 314.

    Toufik et Smail Lamari (en poste de 1989 à ce jour), sont connus pour leurs attaches avec la France et pour des relations asymétriques avec les services spéciaux français. La stabilité de ce corps, à l'exception du passage éphémère à la tête de ces services du général Lakhal Ayatt et du général Mohamed Bétchine (tous deux d'anciens maquisards, mais liés à hizb França, pour des raisons tactiques et pour des affinités de comportement) a facilité l'extension de l'influence française dans ses rouages et dans d'autres appareils avec sa bénédiction.
    Sa responsabilité est lourde dans ce domaine du fait de l'infiltration par ses éléments dans l'administration (au niveau des directions stratégiques de tous les ministères, au niveau des wilayate et des communes économiquement importantes), dans le secteur économique (sociétés nationales industrielles, organismes et offices agricoles, banques, compagnies d'assurance, etc.) ainsi que dans le secteur de l'information et de la culture (pour le contrôle des médias, la défense de la francophonie et de la laïcité etc.). La réglementation prévoit que la Sécurité militaire donne son feu vert pour le recrutement et la promotion des cadres de l'Etat.
    C'est ainsi que, la Sécurité militaire a réussi à être présente en plaçant ses hommes dans tous les secteurs d'activité économique, sociale, culturelle et administrative du pays grâce à un réseau dense à tous les échelons du processus de décision dans le secteur public depuis le début des années 1970.

    6.3.2.3. La Direction générale de Sûreté nationale
    A l'instar de la Gendarmerie et de la Sécurité militaire, la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a été prise en charge par hizb França dès 1962, même si différents responsables nommés à la tête de cette institution ont appartenu à l'ALN. Mais depuis le coup d'Etat de juin 1965, la DGSN a connu une stabilité étonnante. En 22 ans, la DGSN a été dirigé par deux responsables seulement : entre 1965 et 1977 par Ahmed Draia (ancien officier de l'ALN) et entre 1977 et 1987 par Hédi Khédiri (arrivé aux frontières algérotunisiennes en 1961 de France où il était étudiant).
    Mais le recrutement des cadres, la formation des officiers de police ainsi que le fonctionnement de cet appareil obéissent à des critères, des méthodes et des pratiques de l'ère coloniale. D'ailleurs,

    les relations soutenues des responsables de la DGSN avec les services spéciaux français sont bien connues dans les allées du pouvoir.
    Même si la DGSN est théoriquement sous la tutelle du ministre de l'Intérieur, son directeur général reporte directement au chef de l'Etat et ce depuis 1965. Mais lorsque Zéroual arrive à la Présidence de la République en 1994, c'est un ancien officier de la Sécurité militaire, Ali Tounsi dit El Ghouti84, qui est nommé à la tête de la DGSN, mettant ainsi fin à l'autonomie de cette institution en en faisant un appendice de l'armée, elle-même entièrement contrôlée par des anciens de l'armée française depuis 1989.

    Ainsi, depuis 1994, l'ensemble des services de sécurité se trouve sous le contrôle de l'armée ne laissant au chef de l'Etat que les services parallèles relevant de la Présidence de la République et qui n'ont pas l'envergure des trois services ci-dessus mentionnés.
    Derrière cet aspect organisationnel se cache en fait la démarche totalitaire d'une poignée de généraux d'orientation franchement française qui, conseillés par des services spéciaux français85, contrôlent sans partage la vie politique algérienne depuis le coup d'Etat de janvier 1992 et tirent les ficelles dans les allées du pouvoir sans s'impliquer directement dans la gestion catastrophique des affaires politiques, économiques et sociales du pays. Il convient de rappeler à cet égard qu'entre 1992 et 2000, l'Algérie a eu 4 chefs d'Etat, 6 premiers ministres et des centaines de ministres, tandis que les 4 généraux impliqués dans le coup d'Etat de 1992 sont toujours à leurs postes respectifs au cours de cette période86.

    84 Selon le Mouvement algérien des Officiers libres (MAOL), Ali Tounsi, fils d’un officier de l’armée française établi au Maroc, a été arrêté au maquis dans la wilaya V (Ouest algérien) et a été intégré en 1960 au sein du commando « Tempête » dit « Georges » de l’armée française, composé de « supplétifs récupérés » opérant sous les ordres de l’officier français De Saint Georges. Cf. Internet du MAOL : www.anp.org.
    85 Une liste d'officiers français exerçant auprès des généraux éradicateurs de l'ANP est donnée en 1998 par le Mouvement algérien des Officiers libres dans leur site sur Internet : www.anp.org.
    86 Il s'agit des généraux Mohammed Lamari, chef d'état-major, Mohammed Mediene dit Taoufik, responsable de la sécurité militaire et son adjoint Smail Lamari ainsi que leur conseiller Mohammed Touati. Selon le Mouvement algérien des Officiers libres (MAOL), Mohamed Touati avait participé en 1956, alors qu'il était dans l'armée française, au massacre de dizaines de jeunes Algériens au douar de Beni Flik à un kilomètre de la localité d'Azefoun, par représailles à une attaque de l'ALN.
    Il convient de noter à ce propos que Mohamed Lamari et Mohamed Touati ont rejoint le FLN respectivement au Maroc et en Tunisie, en « désertant » l'armée française en 1961 à quelques mois du cessez-le-feu. Mais, les généraux Khaled Nezzar et Larbi Belkheir, cerveaux du coup d'État de 1992 et officiellement en retraite, disposent toujours d'une certaine influence dans ces cercles.

    Quelques exemples méritent d'être rappelée pour illustrer l'opacité de la gestion des services de sécurité. Toutes leurs actions ten-dent à renforcer leur pouvoir et à assurer la pérennité du système.

    6.3.2.4. La gestion opaque des services de sécurité
    Au cours des décennies 1960 et 1970, le régime utilise les services de sécurité pour asseoir et conforter son autorité avec un mépris absolu de l'intérêt général et de la transparence. La décennie 1980 assiste au renforcement du rôle des services de sécurité qui s'acheminent allègrement vers l'autonomie. Cette étape est décisive et a permis notamment à la Sécurité militaire de jouer un rôle très actif dans le coup d'Etat de janvier 1992 avant de s'emparer du pouvoir à son profit et à celui de l'armée.
    Nous allons maintenant voir, à titre d'illustration et de manière non exhaustive, trois exemples qui montrent comment ils ont pu accroître leur pouvoir dès les années 1960 alors qu'ils sont au service du chef de l'Etat, à savoir : l'élimination politique des responsables de l'ALN, l'extension de leur champ opératoire et le recours à la politique des rumeurs.

    a) L'élimination politique des responsables de l'ALN
    Il n'a pas suffi au pouvoir de se débarrasser d'un grand nombre d'officiers de l'ALN en les démobilisant dès 1962 et 1963 pour avoir les mains libres comme on l'a vu plus haut. Il fallait également écarter de la scène politique des chefs de l'ALN, qui ont exercé d'importantes responsabilités durant la guerre de libération, mais jugés redoutables par le pouvoir. Car pour Boumediène, en dehors du groupe de Oudjda87, il ne s'agit pas d'associer qui que ce soit au pouvoir.

    87 Le groupe de Oudjda est constitué au départ de Kaid Ahmed, Abdelaziz Bouteflika, Chérif Belkacem, Ahmed Medeghri et Tayebi Larbi.

    Les anciens chefs de l'ALN ont été éliminés par étapes. Certains, comme le commandant Ali Mendjeli, le colonel Salah Boubnider et le colonel Youssef Khatib sont écartés en 1967 du conseil de la révolution, instance suprême du pays, où ils siègent depuis le coup d'Etat de 1965. D'autres, comme le colonel Tahar Zebiri, alors chef d'état-major de l'ANP, et le colonel Saïd Abid, alors chef de la première région militaire, tous deux membres du conseil de la Révolution et connus pour leur opposition au groupe de Oudjda, sont victimes d'une machination diabolique de la Sécurité militaire et sont amenés à tenter de renverser Boumediène par la force en décembre 196788. Après l'échec de leur tentative de coup d'Etat, le premier a fini par prendre le chemin de l'exil et le second est victime d'un meurtre maquillé en suicide, exécuté par un ancien officier de l'armée française dépêché à Blida (siège de la 1ere région militaire) par Boumediène et Chabou. D'autres encore, comme le colonel Abbas de la wilaya V, alors commandant de l'Ecole militaire interarmes de Cherchell et membre du conseil de la révolution, connu pour ses différends politiques avec Boumediène, perd la vie dans un « accident » de la route entre Cherchell et Alger en 1968.

    En outre, le pouvoir lance à partir de 1968 une opération corruptrice destinée à ligoter certains chefs de l'ALN déjà politiquement écartés en vue de les discréditer et de leur fermer à jamais l'espace politique. Il s'agit d'offrir, par la voie du ministère des Finances, à d'anciens responsables de l'ALN une importante aide financière sous forme de crédits en grande partie non remboursables pour se lancer dans des affaires et créer des entreprises. Des facilités de toutes sortes accompagnent ces crédits comme l'octroi d'un terrain à bâtir, l'importation d'équipements et de machines, etc. De nombreux colonels et commandants de l'ALN ont bénéficié de cette aide piège89. Les services de sécurité ont été par la suite chargés de les avilir par la rumeur. La crédibilité politique de ces anciens officiers de l'ALN a été ainsi battue en brèche dans une société égalitaire où le régime proclame de surcroît son attachement au socialisme et à la justice sociale. Le slogan lancé alors par Boumediène lui-même est de « choisir entre la richesse et la révolution ».

    88 La sécurité militaire a fait croire au colonel Tahar Zebiri que son arrestation par Boumediène était imminente pour le pousser à la fuite ou à la rébellion et donc à son élimination définitive de l'armée.
    89 En 1968, j'ai personnellement été maintes fois approché par des représentants du pouvoir pour bénéficier de cette aide que j'ai toujours refusée pour des raisons politiques et morales. Pour me faire changer d'avis, on m'envoie mon frère aîné, alors directeur de l'hebdomadaire El Moudjahid, pour me convaincre d'accepter leur offre qui était de 2,5

    Ainsi, dès 1969, Boumediène réussit à se débarrasser des anciens chefs de l'ALN, considérés comme une menace pour son régime, et à les éloigner de son vivant définitivement du champ politique. Toutes les conditions sont alors réunies pour que le régime poursuive la consolidation de son emprise sur l'ensemble des secteurs d'activité en toute tranquillité. C'est ainsi que les services de sécurité ont vu leur champ d'intervention s'étendre en conséquence.

    b) L'extension du champ opératoire des services de sécurité
    Les services de sécurité contribuent à consolider la technostructure dans l'ensemble des secteurs d'activité de manière progressive.
    Ils ont commencé d'abord par cibler les secteurs stratégiques dont ils veulent s'assurer le contrôle. Cela consiste à renforcer la présence des services de sécurité dans les ministères de souveraineté comme ceux des Affaires étrangères, de l'Intérieur et de la Justice, non seulement dans l'administration centrale, mais également dans les services extérieurs (ambassades, consulats, wilayate, etc.). Cette présence s'opère à travers le choix de cadres qui ont des attaches avec les services de sécurité à l'occasion des nominations dans des emplois supérieurs.
    Il s'agit, ensuite, pour les services de sécurité d'étendre leur contrôle aux ministères économiques comme ceux des Finances, de l'Industrie et de l'Energie, de l'Agriculture, du Commerce et des Transports. Au-delà des ministères, ce contrôle s'étend aux sociétés d'état, aux offices et organismes publics à caractère industriel, agricole, commercial, financier ou autre dont les directeurs généraux ainsi que les directeurs occupant des postes stratégiques doivent
    millions de dinars soit l'équivalent de 630 000 dollars en 1968. Cela représentait à l'époque une fortune.

    être agréés au préalable par les services de sécurité avant leur nomination par le ministre considéré.
    Enfin, au-delà des ministères de souveraineté et des ministères économiques, les services de sécurité interviennent dans un cadre réglementaire précis90 lors du choix des directeurs et des sousdirecteurs de tous les ministères sans exception, ainsi que pour la nomination des directeurs généraux de l'ensemble des entreprises ou organismes d'Etat quelle que soit leur tutelle. A travers ce mécanisme de nomination des cadres à des emplois supérieurs, les services de sécurité sont arrivés à étendre de manière effective leur contrôle à l'ensemble des ministères et à tous les organismes ou sociétés d'Etat vers le milieu des années 1970.

    Le suivi et la gestion des cadres sont assurés par un département de la Présidence de la République, chargé par ailleurs de la coordination entre les différents service de sécurité. Ce département, géré depuis 1979, par un ex-officier de l'armée française, dispose de pouvoirs discrétionnaires sur l'ensemble des appareils administratifs et économiques du pays. Ce département utilise ses prérogatives exorbitantes soit pour aider les ministres appartenant à la mouvance francophile ou, au contraire, pour gêner ceux qui n'en font pas partie. C'est ainsi que j'ai eu beaucoup de difficultés à faire nommer des cadres supérieurs au ministère de la Planification en 198091.

    90 La réglementation prévoit que la nomination par décret des cadres aux hautes fonctions de l'Etat est obligatoirement soumise à une enquête préalable des différents services de sécurité.

    Mais depuis 1980, le président Chadli décide que les ministres sont tenus de présenter trois candidats (au lieu d'un seul comme précédemment) pour un poste, pour augmenter la marge de manoeuvre de la Présidence de la République dans le choix des cadres. Cette nouvelle procédure a mis au grand jour les désaccords entre les différents services de sécurité sur l'appréciation des cadres, chaque service voulant placer « ses » cadres. L'absurdité, dans cette lutte d'influence, a été poussée au point qu'un candidat est rejeté par un service avec force d'arguments sur son incompétence et sa malhonnêteté alors qu'il est défendu par un autre service pour son intégrité et sa compétence avec des preuves à l'appui. Cependant la Sécurité miliaire reste incontestablement la plus influente à tort ou à raison.

    91 Il arrive souvent que lorsque des cadres intégres et compétents mais qui n'ont pas de fil à la patte sont proposés à de hautes fonctions, ils sont rejetés par les services de sécurité et/ou par les services de la Présidence. Ce rejet est fondé non sur l'appréciation des aptitudes professionnelles des candidats aux emplois supérieurs ou sur leur appartenance à un courant politique déterminé, mais pour affaiblir le ministre concerné qui ne fait pas partie du clan francophile. Autrement dit, ce ne sont pas les cadres proposés à occuper de hautes fonctions qui sont personnellement visés par de tels rejets, mais c'est le ministre employeur qui est visé. Les exemples abondent. Mais, je n'en citerai que deux pour illustrer cette situation absurde dont j'ai été victime en 1980 lorsque j'étais ministre de la planification. Concernant le cas de Kamel B., un cadre brillant, consciencieux et infatigable, proposé par mes soins au poste nouvellement créé de directeur général chargé de l'aménagement du territoire, sa nomination a été bloquée pendant plus d'une année sans raison malgré mes différents rappels. Finalement, je demande au colonel Gheziel, « déserteur » de l'armée française, alors chef de département à la Présidence, les raisons du blocage de cette nomination. Il me sort son dossier et me répond que Kamel B. ne peut pas être nommé à ce poste parce qu'il s'adonne à l'alcool. Je lui réponds que son fichier n'est pas à jour puisque non seulement Kamel a cessé de boire, mais qu'il pratique régulièrement la prière depuis plus d'un an et que sa conduite est irréprochable. Coincé, le colonel Gheziel me répond que la prière n'est pas un critère pour la nomination des cadres. Il a fallu l'intervention du Président Chadli lui-même pour obtenir la nomination de Kamel B.
    Concernant H. Nasser, proposé au poste de sous-directeur chargé des questions financières, dont la procédure de nomination a été également bloquée, le colonel Gheziel (qui n'a même le baccalauréat) me répond qu'il n'est pas qualifié pour le poste pour lequel il est pressenti. Je lui rapelle que H. Nasser est titulaire d'un doctorat en économie financière de l'université de Louvain (Belgique), qu'il est très qualifié pour ce poste et que je suis professionnellement mieux placé que lui pour juger de sa compétence. Je n'ai jamais pu obtenir sa nomination par décret comme sous-directeur. Je l'ai maintenu quand même à son poste où il s'en est très bien tiré. Mais, quelques années plus tard, compte tenu de sa sensibilité politico-culturelle, il a été « récupéré » par la Présidence comme directeur en 1986 et en 1990 il fut nommé Gouverneur de la Banque Centrale.

    Ainsi, de la Présidence de la République jusqu'aux wilayate, aux ambassades, aux entreprises d'Etat en passant par l'ensemble des ministères, les cadres supérieurs sont choisis par les différents services de sécurité, contrôlés par hizb França.
    Le rôle des services de sécurité dans la procédure de nomination aux emplois supérieurs leur permet de disposer d'un réseau appréciable pour mener à bien, entre autres, leur propre politique.
    Les services de sécurité disposent, dans l'ombre, de pouvoirs redoutables. Pour eux, il n'y a pas de frontières entre le politique (le gouvernement, l'appareil du FLN), le législatif (les candidats à l'Assemblée Nationale (APN) sont d'ailleurs choisis en dernier res-sort par les services de sécurité), le réglementaire (l'administration contrôlée par eux) et le judiciaire (leur domaine favori d'intervention). Ils interviennent pratiquement dans tous les domaines.

    c) La rumeur, outil de gestion politique
    La politique des rumeurs et l'instrumentalisation de l'opinion par les services de sécurité à des fins politiciennes remonte aux années 1960, juste après l'indépendance.
    Au sommet, compte tenu de la nature même du régime, les dirigeants ne se préoccupent que de leur maintien au pouvoir. Ils ne sont pas là pour régler les problèmes économiques, sociaux et culturels d'un peuple épris de liberté et de justice en s'inscrivant dans une perpective à moyen et long terme. Ils sont là pour défendre leurs privilèges et renforcer le contrôle du champ politique au nom de l'idéologie officielle. Ils sont coupés des réalités sociales.

    La gestion des ressources humaines, matérielles et financières du pays s'opère dans des cercles fort restreints, dans le secret et dans l'opacité totale. Instrument du pouvoir, le secret est cultivé au plus haut niveau de l'Etat et s'impose dans tous les rouages. Un régime autoritaire et paternaliste exclut, par définition, de sa démarche toute tentative de transparence et de sanction des résultats dans la gestion des affaires publiques. C'est pourquoi, le secret, la rumeur, la manipulation des informations et la désinformation permettent au système d'opérer des montages destinés à éliminer des hommes politiques ou des cadres supérieurs jugés encombrants que l'on donne en pâture à l'opinion publique en fonction de la conjoncture. Tout cela est planifié et exécuté pour détourner l'opinion publique de ses préoccupations réelles et de ses aspirations profondes. Ces montages constituent donc des opérations de diversion qui visent en même temps à « crédibiliser » le régime en donnant l'impression que les actes du pouvoir sont réfléchis, appropriés et justes et répondent aux préoccupations des citoyens.

    Les services de sécurité sont bien rompus à ce genre d'exercice qui constitue d'ailleurs leur domaine de prédilection. Ils disposent à cet effet de véritables appareils de propagande pour gérer la rumeur en vue de rendre crédibles des choses préfabriquées.
    Cette technique a été utilisée notamment depuis les années 1970 pour occuper le champ politique et empêcher l'émergence de courant de pensée politique capable de devenir populaire et s'imposer pacifiquement comme alternative crédible.

    Dans ce cadre, le pouvoir a joué sur deux claviers. D'une part, il oppose la gauche, notamment le PAGS (le parti d'avant-garde socialiste) au mouvement islamique. D'autre part, il dresse les francophones aux arabophones. Tous les courants de pensée sans exception sont infiltrés et manipulés par les services de sécurité. Tant et si bien que les services de sécurité ont réussi à gérer la rumeur soit par radio-trottoir, soit par le biais de tracts rédigés et distribués au nom de l'un ou l'autre courant politiquement interdit. Ils l'ont fait également pour dénoncer certains cadres ou certains faits liés à la corruption ou au comportement scandaleux de certains dirigeants afin de préparer l'opinion publique à leur élimination.

    Le recours à cette technique a culminé au cours des années 1990 avec l'infiltration et la manipulation des GIA (groupes islamiques armés, appelés d'ailleurs par les connaisseurs de la situation en Algérie « les groupes islamiques de l'armée »). Des tracts diffusés au nom des extrémistes du GIA ont été inspirés et dictés par les services de sécurité. De même, de nombreux attentats attribués au GIA contre des civils innocents, algériens ou étrangers92, contre des intellectuels et contre des journalistes ainsi que des massacres collectifs (comme ceux de Médéa en janvier 1997, ceux de Ben Talha, Rais et Beni Messous93 dans la banlieue d'Alger en août 1997 et janvier 1998 ou ceux de Relizane en janvier 1998) auxquels n'échappent ni femmes, ni enfants, ni personnes âgées sont en fait inspirés, initiés et souvent exécutés par des services, par les « escadrons de la mort », (unités spéciales sous le commandement de l'armée) ou des milices créées par le gouvernement et équipées par l'armée depuis 1994. Ils le font notamment pour diaboliser l'Islam

    92 Une personnalité française m'a affirmé, en 1996, que le Président Chirac a fait parvenir un message au Président Zeroual, juste après les élections présidentielles algériennes de novembre 1995, par lequel il l'informe, entre autres, que la France n'acceptera plus jamais que les services de la Sécurité militaire algérienne organisent désormais des attentats en France comme ils l'ont fait dans le métro de Paris et ailleurs en 1995. Comme par hasard, depuis 1996, il n'y a eu aucun attentat soit disant islamiste en France.
    93 Tous les massacres collectifs, organisés dans la banlieue d'Alger, nortamment ceux de Beni Messous, ont eu lieu à proximité des casernes de l'ANP. Les tueurs, disent les sources officielles reproduites par la presse algérienne, sont venus et se sont retirés en camions. Les massacres, disent les mêmes sources, ont duré 4 ou 5 heures. Plus de 200 personnes ont été égorgés à une centaine de mètres de la caserne la plus proches, sans que l'armée n'intervienne malgré l'alerte donnée par des survivants. Comment peut-on expliquer cette passivité devant les massacres d'innocents, alors que pour réprimer les manifestations pacifiques d'octobre 1988 le général Nezzar fit venir des blidés de 300 km d'Alger pour tirer sur une foule désarmée ?

    et discréditer les islamistes. Ils le font également pour se venger du FIS et terroriser94 ses militants et ses sympathisants, puisque les victimes de ces massacres sont des gens pauvres dont le seul crime est d'avoir voté en faveur du FIS aux élections communales en juin 1990 et aux élections législatives en décembre 199195.
    La politique machiavélique des rumeurs a atteint des dimensions odieuses au cours de la décennie 1990 qualifiée à juste titre de « décennie rouge ». Les autorités algériennes n'hésitent même plus à recourir ouvertement à certains services français et à certaines personnalités françaises, appelés à la rescousse, pour manipuler les faits et les événements et répandre une propagande belliqueuse contre leur peuple.

    La politique de la rumeur a dépassé les limites de l'horreur. Tout est permis pour une poignée de généraux pour se maintenir au pouvoir par la force et la violence. Si Boumediène dont se réclament ces généraux était encore là, l'Algérie n'aurait jamais été embarquée dans une aventure aussi ignoble pour la simple raison qu'il ne leur aurait jamais confié en même temps les postes de ministre de la Défense qu'il a toujours gardé jusqu'à sa mort, de chef d'étatmajor de l'ANP (resté vacant depuis 1967 à la suite de la rébellion de son titulaire Tahar Zebiri), de secrétaire général du ministère de la Défense et de responsable de la Sécurité militaire.

    94 Redha Malek, alors Premier Ministre, a déclaré en 1994 qu'il est temps que « la peur change de camp », voulant dire qu'il faut transférer la terreur dans le camp des islamiste et a annoncé, juste après, la création des milices pour entreprendre cette sale besogne. En fait, Redha Malek n'a fait que paraphraser Charles Pasqua, ministre français de l'intérieur alors en fonction, qui a déclaré quelque temps avant lui qu'il « faut terroriser les terroristes » c'est à dire les islamistes.
    95 Dr Ahmed Djeddai, premier secrétaire du FFS, a déclaré devant le Congrès de son parti en mars 1998 que le penseur français Bernard-Henri Lévy et son collègue Herzog lui ont dit lors de leur récente visite en Algérie ceci : « les victimes des massacres organisés à Ben Talha, Rais et Beni Messous méritent la mort parce qu'ils ont voté pour le FIS en 1991 », signifiant par là que ces massacres ont été entrepris par le pouvoir. Mais, de retour en France, ces deux personnalités ainsi que d'autres comme André Gluckman et Jack Lang, se lamentent sur le sort des victimes de ces mêmes massacres collectifs, versant des larmes de crocodiles en soutenant publiquement que ce sont les islamistes qui ont sauvagement tué des innocents. Ces penseurs et politiciens français « civilisés » refusent en même temps l'établissement d'une commission internationale d'enqête demandée par de nombreux partis politiques algériens, y compris le FFS, et par de nombreuses personnalités algériennes.

    Cependant, la consolidation des acquis de hizb França ne s'est pas limitée seulement à la conquête de l'armée et des services de sécurité, mais s'est également étendue à d'autres secteurs stratégiques où Boumediène a placé des fidèles depuis les années 1960, constituant le noyau dur du régime.

  • resume' de tout les sites cv ali tounsi,les hommelettes qui nous gouvernent

    Ils ont dit de Ali Tounsi Version imprimable Suggérer par mail Hoggar La Direction générale de Sûreté nationale A l'instar de la Gendarmerie et de la Sécurité militaire, la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a été prise en charge par hizb França dès 1962, même si différents responsables nommés à la tête de cette institution ont appartenu à l'ALN. Mais depuis le coup d'Etat de juin 1965, la DGSN a connu une stabilité étonnante. En 22 ans, la DGSN a été dirigé par deux responsables seulement : entre 1965 et 1977 par Ahmed Draia (ancien officier de l'ALN) et entre 1977 et 1987 par Hédi Khédiri (arrivé aux frontières algéro-tunisiennes en 1961 de France où il était étudiant). Mais le recrutement des cadres, la formation des officiers de police ainsi que le fonctionnement de cet appareil obéissent à des critères, des méthodes et des pratiques de l'ère coloniale. D'ailleurs, les relations soutenues des responsables de la DGSN avec les services spéciaux français sont bien connues dans les allées du pouvoir. Même si la DGSN est théoriquement sous la tutelle du ministre de l'Intérieur, son directeur général reporte directement au chef de l'Etat et ce depuis 1965. Mais lorsque Zéroual arrive à la Présidence de la République en 1994, c'est un ancien officier de la Sécurité militaire, Ali Tounsi dit El Ghouti, qui est nommé à la tête de la DGSN, mettant ainsi fin à l'autonomie de cette institution en en faisant un appendice de l'armée, elle-même entièrement contrôlée par des anciens de l'armée française depuis 1989. Selon le Mouvement algérien des Officiers libres (MAOL), Ali Tounsi, fils d’un officier de l’armée française établi au Maroc, a été arrêté au maquis dans la wilaya V (Ouest algé-rien) et a été intégré en 1960 au sein du commando « Tempête » dit « Georges » de l’armée française, composé de « supplétifs récupérés » opérant sous les ordres de l’officier français De Saint Georges. Cf. Internet du MAOL : www.anp.org. Extrait du livre : Aux origines de la tragédie algérienne (1958-2000) : Témoignage sur "Hizb França", Abdelhamid Brahimi, Hoggar 2000. *** Courte biographie Ali Tounsi, né en 1934 à Metz, était fils d’un officier de l’armée française. Cet algérien installé en France bien avant la 2ème guerre mondiale est resté dans l’armée française jusqu’à sa retraite. De nationalité double, française et algérienne, Ali Tounsi a été élevé à Meknès au Maroc où son père était en garnison. En 1957, il rejoint la wilaya V. Il est fait prisonnier en 1958. En 1961, on le retrouve au sein du 2ème Bureau de l’armée française à Sidi Bel Abbes. Il a été membre du commando « Tempête » composé de supplétifs récupérés par les services secrets français sous les ordres de l’officier français De Saint Georges d’où l’appellation « Commando Georges ». Au cessez le feu, il est injecté dans l’administration naissante grâce a des relations familiales nouées au Maroc qui ignoraient sa collaboration avec l’armée coloniale, il est enrôlé dans les rangs de l’ANP. En 1983, son engagement avec l’armée française durant la guerre de libération ayant été dévoilé, il est radié de l’ANP. Son passage au sein d’une structure dépendant du ministère de la jeunesse et des sports lui vaut en 1994 une condamnation à une peine de prison pour détournement et dilapidation de deniers et de biens publics. En appel, début 1995, et malgré son intimité avec « la magistrate » siégeant, la peine de prison fut confirmée bien qu’abaissée. De 1995 jusqu’à son assassinat il était à la tête de la Police algérienne. Sources : Divers sites algériens

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  • 18 sociétés dissoutes et 3 264 employés licenciés

    Au cours de la dernière décennie, la dissolution de 18 entreprises non autonomes a engendré 3 264 licenciements, conformément au décret exécutif 94-294 du 25 septembre 1994.


    Parmi ces entreprises, on citera à titre indicatif l’entreprise nationale de messagerie et de presse de l’Ouest (ENEMEP), l’entreprise publique communale de travaux (EPICT) de Benfréha, EPICT de Missserghine, l’entreprise de mise en valeur des forêts d’Oran (EMIFOR), l’entreprise publique communale du transport des voyageurs (EPICTV) d’Aïn El Turck, la société d’aménagement urbain de la wilaya d’Oran (SAUWO), la société des matériaux de construction de la wilaya d’Oran (SMCWO), l’entreprise communale des matériaux de construction d’Arzew (ECMCA), etc. La valeur globale de ces entreprises cédées de gré à gré aux groupes d’employés est estimée à 370 995 931,00 DA. Ceci a permis de créer une vingtaine de petites entreprises qui emploient 327 travailleurs. D’autre part, la valeur des équipements et des véhicules des entreprises dissoutes, vendus aux enchères publiques, s’élève à 339 405 099, 80 DA.


  • Passation des marchés publics La corruption et le népotisme faussent le jeu


    La corruption et le népotisme faussent le jeu

    Passation des marchés publics

    La corruption et le népotisme faussent le jeu

    Le traditionnel forum d’El Moudjahid a été marqué par des débats houleux hier sur la concurrence et les marchés publics. Les différents intervenants n’avaient pas leur langue dans leur poche.


    Si les représentants des différentes administrations ont mis en avant l’absence de qualification de la plupart des entreprises, les entrepreneurs ont évoqué les fléaux de la corruption et du népotisme qui aboutissent à une concurrence déloyale. « Certains entrepreneurs ne possèdent même pas une brouette, mais ils ont quand même été retenus pour des projets », fulmine le président de l’Union nationale des entrepreneurs du bâtiment. « Oui, il existe des entrepreneurs véreux qui scannent les certificats de qualification. Mais les premières victimes de ces pratiques sont les entrepreneurs qui doivent gérer les problèmes de pénurie de matériaux de construction. »

    Ils sont pénalisés d’emblée avec la caution de 5% », a-t-il noté. Les amendements apportés au code des marchés publics ont été le coup de grâce à la corporation. Un entrepreneur a indiqué que de nombreuses entreprises du secteur rencontrent toutes les difficultés du monde pour être payées après avoir fourni des prestations. « Il y a des entrepreneurs qui ont travaillé après les inondations de Bab El Oued en 2001 et d’autres lors de la campagne d’embellissement de la wilaya d’Alger pour le sommet arabe, elles n’ont toujours pas été payées alors que les services des impôts exigent de nous acquitter de l’IRG relatif à des projets pour lesquels nous n’avons rien touché », a-t-il témoigné. Un autre entrepreneur a regretté l’absence de bureaux de placement de la main-d’œuvre pour le recrutement d’un personnel qualifié. « Nous recrutons dans les rues, dans les cafés, etc. Certains ingénieurs nous proposent de nous vendre leurs diplômes juste pour les soumissions, car cela rapporte plus que d’être un travailleur salarié », raconte-t-il. Djamel Djerad, représentant de l’Ordre des experts-comptables, estime pour sa part que les entrepreneurs algériens et l’administration pèchent par absence de formation et de qualification.

    « Peu d’entreprises nationales publiques ou privées font appel à un expert-comptable et à des professionnels. Les entreprises étrangères font toujours appel à des juristes et des fiscalistes algériens », a-t-il souligné. Pour ce qui est de l’administration, il fera savoir que certaines commissions des marchés publics sont composées de « jeunes sans expérience recrutés il y a un mois à peine ». Faisant allusion aux pratiques de corruption, il fera savoir que certaines entreprises « obtiennent juste comme ça des mises à jour au niveau de la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS) et auprès d’autres organismes ». « Certaines entreprises font du copier coller et apportent des bilans mal faits. Je n’ai pas encore vu une entreprise qui a une comptabilité analytique pour l’établissement des coûts et leur actualisation », a-t-il ajouté.

    Quid de la préférence nationale ?

    Il relèvera cependant que des avancées ont été réalisées en matière de transparence. « Désormais, l’on est tenu de publier les noms des entreprises retenues et les critères sur lesquels s’est basée la sélection. Il y a aussi des articles dans le code de procédures civiles et administratives consacrés aux marchés publics », a-t-il affirmé à ce propos. Yahiaoui Amar, représentant de l’Union générale des entrepreneurs algériens, estime pour sa part « injuste » le fait que « les entrepreneurs qui sont sur le terrain n’aient pas été consultés pour l’élaboration des textes de loi ». L’administration se montre intransigeante, selon lui, imposant à l’entrepreneur pénalité sur pénalité pour le retard dans la réalisation des projets sans tenir compte des difficultés d’approvisionnement en matériaux de construction et la réévaluation des coûts du fait de la hausse des prix de ces produits. « Parfois, les unités de production de ciment n’honorent que 15% de la commande », soutient-il.

    L’administration est montrée du doigt par M. Bensaci, président du Conseil national consultatif pour la promotion des PME, pour ne pas respecter l’instruction du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, concernant la préférence nationale. « Des entreprises étrangères sont sélectionnées au détriment des entreprises algériennes avec lesquelles elles sous-traitent tout en louant du matériel auprès de sociétés algériennes », assure-t-il. « Dans les appels d’offres et les cahiers des charges, les administrations incluaient des critères qui excluaient de fait les entreprises algériennes, laissant ainsi la voie libre aux groupes étrangers », a-t-il poursuivi. « Aujourd’hui, la PME, tout le monde en parle mais personne ne l’a vue », a-t-il conclu.


    Par Nora Boudedja

  • Les syndicalistes dénoncent la « préférence étrangère » : Le groupe Fondal risque de déposer le bilan

     

    Les syndicalistes dénoncent la « préférence étrangère » : Le groupe Fondal risque de déposer le bilan

    Le groupe public Fondal, spécialisé dans la production et la commercialisation de fonderies, traverse une période difficile.


    Asphyxié par une lourde dette de plus de 1200 milliards de dinars, dont le gouvernement a promis le rachat en 2008, le groupe se trouve dans une situation financière critique qui n’augure rien de bon pour les 900 employés de ses trois filiales (Alger, Oran et Tiaret). L’avenir du groupe semble plus que jamais incertain en raison, notamment, du rétrécissement de sa part de marché, en faveur de sociétés internationales qui fournissent à outrance le marché national. Conscients que leur avenir est hypothéqué par la nouvelle tendance du marché, les travailleurs tentent d’alerter la centrale syndicale et les pouvoirs publics. La coordination syndicale des filiales du groupe Fondal exprime ouvertement son « inquiétude » quant à l’avenir de l’entreprise qui « risque de perdre le marché vital » et lance par là même un « cri de détresse » aux pouvoirs publics afin qu’ils fassent quelque chose pour sauver ce qui reste des entreprises publiques.

    Dans une lettre adressée à la fois au secrétaire général de l’UGTA, au Premier ministre et au ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements, la coordination syndicale dénonce « les pratiques en vigueur » de certaines entreprises qui favorisent des fournisseurs étrangers au détriment de la production nationale. Ce qui ne sied pas, précise le coordinateur Mohand Ladaoui, avec les nouvelles orientations économiques du gouvernement qui visent à limiter les importations et à encourager la production nationale. La coordination syndicale évoque, entre autres marchés, celui de la Société de gestion et de la distribution de l’eau pour la ville d’Oran (SEOR) qui, après avoir lancé un appel d’offres national pour la fourniture de 3000 tampons Regard pour l’assainissement de la ville d’Oran, a confié le marché à une entreprise espagnole. « Notre filiale Fonderie d’El Harrach a pourtant déposé son offre dans les règles. Entre temps, nous avons été informés que le marché avait déjà été attribué », souligne le coordinateur qui dit ne pas comprendre pourquoi les entreprises nationales en sont exclues. « Nous attirons votre attention sur la menace qui pèse depuis 2008 sur le groupe dont le processus de commercialisation de nos produits en voirie, matériel d’embellissement urbain, boulet de broyage et diverses pièces mécaniques est sérieusement perturbé », indique la coordination syndicale.

    Selon M. Ladaoui, la production nationale est « menacée » par la profusion de matériels importés de Chine, de France et d’Espagne. Pourtant, il n’y a pas de défaut de qualité. « Les produits de nos différentes fonderies, que ce soit d’El Harrach, d’Oran ou de Tiaret sont certifiés ISO 9001 en 2000. Comme ils le sont par l’organisme national de normalisation algérienne (Ianor), dont les normes correspondent à celles en vigueur en Europe », relève M. Ladaoui. Ainsi, la coordination syndicale dénonce « la pratique qui consiste à recourir systématiquement aux importations en écartant de fait tous les producteurs nationaux en élaborant des cahiers des charges qui sont des copies conformes des fiches techniques de certains fabricants étrangers parfaitement connus ». Les syndicalistes demandent une « intervention rapide » pour pallier cette situation qui risque de condamner à la disparition les entreprises nationales publiques ou privées. Ils estiment que la raison économique et la nécessaire préservation de l’emploi, la substitution de la production locale aux importations, exigent une intervention rapide des pouvoirs publics pour que les approvisionnements des sociétés, à préférence égale, se fassent auprès des entreprises nationales, conformément à la réglementation en vigueur. Ils demandent ainsi à ce que le marché de la production nationale, publique ou privée, soit protégé par l’Etat, car « il reste le véritable créateur de richesse et porteur de valeur ajoutée ». La coordination syndicale relève l’urgence de doter le groupe d’un fonds de roulement et de mettre en exécution la décision gouvernementale concernant le rachat de la dette de l’entreprise.


    Par M. A. O.

  • Le ministre du Commerce devant la commission économique de l’APN : L’argent de la relance aspiré par les importations


    Le ministre du Commerce devant la commission économique de l’APN : L’argent de la relance aspiré par les importations

    Le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, a présenté hier devant la commission économique, développement industriel, commerce et planification, présidée par Zoubida Kharbache, du Parti des travailleurs à l’Assemblée populaire nationale, un exposé sur la situation économique nationale à l’ombre des mutations économiques à travers le monde.


    Le ministre a révélé, à l’occasion, un chiffre que certains parlementaires qualifient de douteux, alors que d’autres députés estiment que les données avancées par le ministre démontrent l’échec de l’économie algérienne. Pour le ministre du secteur, les secousses auxquelles a été confrontée l’économie mondiale à la suite de la crise financière 2007-2008 n’ont pas eu un impact majeur sur le commerce extérieur de l’Algérie. Pourquoi ? M. Djaâboub a justifié cela par le fait que le gouvernement algérien a poursuivi la mise en œuvre du programme de relance économique auquel 150 milliards de dollars ont été consacrés, dont 70% transférés à l’étranger pour l’acquisition d’outils de production, d’équipements et de services, et ce, dans le but de concrétiser le programme en question. Certains députés pensent en effet que ce chiffre est énorme face aux maigres résultats réalisés sur le terrain. « Est-ce normal de consacrer autant d’argent pour qu’en fin de compte on exporte hors hydrocarbures qu’une valeur de 330 millions de dollars ?

    Les statistiques avancées par le ministre sont la preuve par quatre de l’échec de l’économie algérienne. La machine économique est en panne. Il n’y a pas eu de production », a lâché un député, convaincu par ailleurs que les 150 milliards de dollars avancés sont un chiffre douteux, d’autant plus que d’autres organismes économiques algériens ont avancé un tout autre chiffre. Concernant justement la question des exportations, l’Algérie, selon le ministre, a exporté, au premier trimestre 2010, 13 milliards de dollars, dont 330 millions d’exportations hors hydrocarbures. El Hachemi Djaâboub impute le recul des exportations hors hydrocarbures à plusieurs facteurs dont l’interdiction de l’exportation des déchets de fer et des produits alimentaires à base d’aliments subventionnés. Sur ce chapitre, il a reconnu que l’Algérie doit encore fournir de grands efforts pour l’amélioration de ce secteur, et ce, « malgré les moyens fournis par l’Etat en matière d’aide et de prise en charge assurées aux opérateurs dans ce domaine sans omettre les mesures législatives et financières prises pour faire face aux dangers éventuels découlant de l’ouverture économique ». Dans son exposé, le représentant du gouvernement a donné un aperçu général, chiffres à l’appui des réalités du commerce extérieur de l’Algérie.

    Il a déclaré à cet effet que les importations ont représenté 0,24% du total des importations mondiales. Selon lui, au premier trimestre 2010, les importations de l’Algérie étaient estimées à 9,4 milliards de dollars. Un chiffre appelé, révèle le ministre, à atteindre 32 milliards à la fin de l’année si ce rythme est maintenu. M. Djaâboub a fait remarquer dans ce sillage que le matériel d’équipement vient en tête des importations de l’Algérie avec 3,6 milliards dollars, suivi des produits semi-finis avec 2,7 millions de dollars, puis les produits alimentaires, dont le montant s’élève à 1,7 milliard de dollars et les produits non alimentaires à 1,3 milliard de dollars. M. Djaâboub a indiqué que beaucoup d’efforts sont consentis pour faire face aux éventuels risques dus à l’ouverture économique relevant les mécanismes adoptés par l’Etat pour le soutien du secteur du commerce extérieur. Les membres de la commission ont par ailleurs interrogé le ministre sur les clauses qu’envisage l’Algérie de revoir dans le cadre de l’Accord d’association avec l’Union européenne et les raisons du retard qu’accuse l’Algérie en matière d’adhésion à l’Organisation mondiale du commerce.


    Par Nabila Amir

  • L’hypocrite message de Bouteflika aux journalistes Algériens

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    Abdelaziz Bouteflika a saisi l'occasion de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse, pour adresser aux « membres de la corporation, journalistes, éditeurs et cadres du secteur de l'information » un message haut en couleurs de la duplicité.

    Le chef de l’Etat s’oublie dans des professions de foi tartuffiennes qui masquent maladroitement la politique méprisante et  oppressive conduite par le pouvoir en direction de la presse.

    QUELLE "CONSIDERATION" ?

    Bouteflika fait d’abord état, dans ce message, de sa « plus haute considération » pour « tous ceux qui activent dans le champ médiatique national » et dont il salue « les sacrifices consentis durant toutes les étapes que notre peuple a parcourues et pour les efforts continus qu'ils déploient, aujourd'hui, en vue de mettre en exergue les mutations que vit l'Algérie dans tous les domaines. »

    Le chef de l’Etat en rajoute même une couche en évoquant « la profonde considération à l'égard du rôle de la presse écrite et audiovisuelle qui a su accompagner le passage de la société à l'étape de l'après-terrorisme »

    On s’étonne alors qu’avec toute cette « considération », le président n’ait jamais reçu la presse de son pays.

    Depuis 1999, Bouteflika a rencontré les journalistes de tous les pays, sauf ceux d’Algérie !

    La réponse est claire : le mépris !

    On est loin, bien loin, de la «  profonde considération »

    LES « EXILES » ET L’ENTV

    Bouteflika rend hommage aux compétences algériennes parmi les journalistes se trouvant à l'étranger. « Grande est ma fierté devant le travail qu'ils accomplissent, leur niveau de compétence et leurs capacités à s'imposer dans différents médias arabes et étrangers. Les voir contribuer à la promotion du système médiatique national que nous comptons doter d'outils de perfectionnement et de développement dans un cadre empreint de flexibilité, de libre initiative et de professionnalisme, me procurera incontestablement davantage de fierté. »

    le chef de l’Etat ne pense pas un mot de ce qu’il dit.

    Primo, ces compétences ont souvent été forcées à l’exil par le verrouillage médiatique national commandé par le pouvoir en place et dont le président Abdelaziz Bouteflika est le chef. Elles sont la preuve de notre médiocrité.

    Secundo : comment  les imaginer venir « contribuer à la promotion du système médiatique national » qu’elles ont fui ? Travailler à l’ENTV où il leur est interdit de recevoir des opposants et où elles sont tenues de chanter à la gloire du roi ?

    QUI SOUTIENT LES RENTIERS DE LA PRESSE ?

    Pour le président Abdelaziz Bouteflika « la presse ne doit  pas se complaire dans le rôle d'intermédiaire inerte ni accepter d'être un outil entre les mains de rentiers pour l'utiliser à des fins autres que celles servant la nation. Elle doit, au contraire, redoubler d'efforts pour permettre au pays d'aller vers davantage de progrès en vue d'atteindre les objectifs de paix, de sécurité et de développement durable. »

    On croit rêver !

    Mais qui donc entretient les « titres serpillères » par l’apport publicitaire de l’Etat ? Qui a fait de ces journaux sans lecteurs des « tiroirs caisses » opulents en contrepartie du rôle de porte-voix ?

    LE MATIN, M. le président !

    On apprend aussi, de la bouche du président, que « la presse nationale doit s'intéresser de manière soutenue à toutes les questions nécessitant débat et suivi. Elle ne doit marquer aucune hésitation à combattre les fléaux sociaux que sont la complaisance, le clientélisme, le régionalisme, la bureaucratie et la corruption . Elle doit orienter son combat contre tous les maux susceptibles de propager la culture du désespoir et de la délinquance. »

    Le dernier journal a avoir essayé de le faire s’appelle LE MATIN, M. le président !

    Il est suspendu à votre demande.

    Quant aux journalistes algériens qui tentent de « combattre les fléaux sociaux que sont la complaisance, le clientélisme, le régionalisme, la bureaucratie et la corruption », ils remplissent les tribunaux et les commissariats.

    PLURALISME, DITES-VOUS ?

    On apprend avec Bouteflika que « Notre pays a opté pour la voie du pluralisme politique et médiatique. Il a adopté une démarche qui permet la liberté de parole et d'initiative. »

    On a de la peine à croire que c’est ce même personnage qui s’oppose à l’ouverture du champ de l’audiovisuel, qui tient à sa télévision unique, c’est ce même personnage qui dit avoir « opté pour la voie du pluralisme politique et médiatique (et) adopté une démarche qui permet la liberté de parole et d'initiative. »

    C’est tout l’art de prendre  les journalistes pour ce qu’il pense qu’ils sont : « tayabet el hammam » !

    L.M.

  • L'Algérie et ses réserves monétaires : Les mauvais calculs de Bouteflika

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    A l'encontre de tous les avertissements d'experts, le président-candidat Abdelaziz Bouteflika a promis monts et merveilles à l'électorat algérien lors de sa campagne pour les présidentielles, et notamment une enveloppe de 150 milliards de dollars.
    Pari risqué dans ce contexte de baisse du prix de pétrole, et de hausse de la facture des importations.
    Et voilà que les mêmes experts viennent de déclarer que l’équilibre budgétaire de l’Etat algérien est sérieusement remis en cause puisque les cours du pétrole continuent à enregistrer une tendance baissière. Les importations de l’Algérie, dont le montant augmente de manière substantielle, sont aussi de nature à mettre en difficulté le budget de l’Etat, si l’on tient compte des explications données hier par les intervenants à la conférence organisée à Alger par ATI Business Service et Djazaïr Events. Jean-Louis Perrault, directeur de Master Economie international et PME à l’université de Rennes (France), a estimé que l’ère de 150 dollars le baril du pétrole n’a fait qu’encourager la spéculation sur les produits de base, à l’instar du blé, traduite par l’évolution inquiétante des importations en 2008. Selon M. Perrault, « l’importation est une stratégie de survie et une mauvaise habitude qui fait disparaître rapidement la rente. A titre d’exemple, le contrechoc (la crise) a fait que 20% des réserves russes se sont évaporées en un seul semestre seulement »
    Abdelhamid Mezaâche, consultant et maître de conférences à l’Institut supérieur de gestion et de planification (ISGP) et à l’école supérieure des banques, a estimé que l’équilibre budgétaire de l’Algérie ne dépend pas uniquement de ce que l’on encaisse comme recettes, mais aussi de la maîtrise rigoureuse des dépenses publiques. « Les importations ont atteint en 2008 la barre des 40 milliards de dollars, et compromettent l'avenir ainsi que les entreprises,  précisant que les secteurs dans lesquels évoluent les PME algériennes sont fortement concurrencés par les importations. « Les entreprises publiques se débattent dans une situation de ni faillite ni survie, alors que les sociétés privées, elles, occupent des créneaux qui sont très fortement concurrencés par les importations », fera remarquer le conférencier.

    D’après El Watan

  • COMMUNIQUE DE BOUSSAD OUADI

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    Chers amis,

    Nous sommes au regret de vous informer que nous sommes mis en demeure de quitter les lieux dans les prochains jours et de restituer la gérance de notre chère Librairie des Beaux-arts aux propriétaires des murs.

    Durant 4 ans nous y avons mis notre amour des livres, des arts, de la littérature et de la liberté au service d’un public exigeant, toujours en attente de nouveautés, d’ouvrages de fond ou recherchant tout simplement le plaisir de lire.

    Nous avons espéré pouvoir fournir les dernières nouveautés, à la demande des particuliers, dès leur parution dans le monde, par la mise en place d’un service express d’importation. Nous en avons été empêchés par des lois scélérates nous exigeant d’augmenter notre capital social à 2 milliards de centimes. Et puis tout dernièrement des directives de la banque centrale nous ont imposé pour chaque livre importé : des certificats phytosanitaires, des certificats d’origine et de conformité, en plus des traditionnels visas des ministères de la culture, de la police et des affaires religieuses !

    Comment sortir de ces carcans répressifs et bureaucratiques ? Com ment satisfaire  la soif inextinguible de cette jeunesse assoiffée de savoir et de liberté ? Com ment  aider les professionnels à mieux se former et s’informer lorsque de tels verrous sont imposés à la circulation des livres ?

    En notre qualité d’éditeurs, nous avons également été bâillonnés, interdits de dépôt légal et donc de publication, éliminés de tous les programmes de subventions et d’aide à  l’édition, par ailleurs généreusement octroyés à tant de « professionnels ».

    Nous quittons La Librairie des Beaux- Arts avec un amer sentiment d’inachevé. Profitons-en aussi pour rappeler à tous les responsables de ce pays que les grandes artères de nos villes sont désertées par les espaces culturels vue l’absence de vision politique dans la gestion culturelle et urbaine et le mépris de l’aspiration naturelle des citoyens à accéder à la liberté d’apprendre, de s’exprimer… et de lire.

    Boussad OUADI

    P.S. Nous profiterons de ces 2 ou 3 semaines de présence à la librairie pour offrir à nos fidèles clients des livres à prix soldés. C’est notre façon de leur  tirer la révérence.  A tous merci !

    En raison du changement de gérance,

    La Librairie des Beaux-arts organise une opération de

    Soldes et
    liquidation
    de stocks
    durant le mois de
    Mai 2009


    Remises exceptionnelles

    de 10 à 50%

    sur tous les livres

    Boussad OUADI
    EDITIONS INAS - DIFFUSION INASEN
    LIBRAIRIE DES BEAUX ARTS
    ALGER
    Tél. +213 556 776 221