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LES PRATICIENS DE SANTE', DONNEZ VOTRE AVIS. - Page 184

  • Torturée par Bigeard, Louisette Ighilahriz déclare : « J’espère qu’il aura le châtiment qu’il mérite »

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    L’ancienne combattante algérienne, Louisette Ighilahriz, qui a relancé, en 2000, le débat sur la torture pendant la guerre d’Algérie, a estimé que le général Marcel Bigeard, décédé hier, aurait pu « présenter ses excuses » aux Algériens et « libérer sa conscience » avant sa mort.


     

    « Jusqu’à la dernière minute, je croyais qu’il allait reconnaître ses actes et présenter ses excuses aux Algériens », a déclaré, à l’AFP, Mme Ighilahriz. Le général Marcel Bigeard, grande figure des guerres d’Algérie et d’Indochine, est décédé vendredi matin à l’âge de 94 ans à son domicile en France. « Chez nous, le nom de Marcel Bigeard est synonyme de mort et de torture. Il aurait pu libérer sa conscience avant de mourir. J’en suis profondément déçue, malade », a-t-elle ajouté. « Maintenant, il est entre les mains de Dieu devant lequel il doit répondre de ses actes. J’espère qu’il aura le châtiment qu’il mérite », a-t-elle encore dit. Mme Ighilahriz avait relancé, en 2000, le débat sur la torture pendant la guerre d’Algérie, dans un témoignage recueilli par le quotidien français le Monde. La militante indépendantiste algérienne avait révélé à cette occasion, puis dans un livre paru en 2001, Algérienne, avoir été torturée à Alger par des militaires français de la 10e division parachutiste (DP), entre le 29 septembre et le 20 décembre 1957, sur commandement de Bigeard.

  • ALGERIE AU MONDIAL LA FETE AU RENDEZ-VOUS CHEZ LES ROSBIFS 0-0


    Il pensait à Boudebouz, ce mercredi-là de juin,  quand la mendiante se plaqua contre le pare-brise de la voiture, un bébé dans les bras, « Sadaquat el-moumnine…Dieu vous le rendra ! », et que le chauffeur du taxi avait pesté contre elle. « Vas-t-en, feignasse ! » De la mosquée avait surgi une voix péremptoire : « Allahou Akbar ! Il n’y a de divinité que Dieu… »  « C’est bientôt l’heure de la prière », avait alors murmuré le chauffeur entre ses dents. « C’est bientôt l’heure du match Chili-Honduras », s’était dit l’homme au bleu Shangaï. La passagère en jean avait donné une pièce et lui n’avait rien donné. Il ne donne aux pauvres que le vendredi, jour de prière et cela tombe bien, vendredi c’est le jour d’Algérie- Angleterre…Il fera un vœu. Après tout, l’Angleterre, c’est juste une équipe comme tant d’autres… La passagère en jean avait donné une pièce et la mendiante avait alors fait un signe discret à la fillette au grand couffin qui avait tapoté, à son tour, sur la vitre du taxi, d’une main menue et tremblante. « Achète-moi une galette, elle est de ce matin ! » Le chauffeur d’une voix rauque et exaspérée, l’avait brutalement remballée : « Déguerpis, petite vermine, vas à l’école au lieu de jouer à la vagabonde ! »  Puis, en s’adressant à la passagère en jean : « Qu’est-ce que cela va être pendant le ramadan, avec tous ces parasites ! C’est dans deux mois et ils vont pulluler comme des rats. » Personne n’avait relevé. Lui avait toutefois remarqué que la fillette pleurait, et qu’elle avait caché ses larmes sous un sourire dérisoire en direction du minaret impavide. « Allahou Akbar ! Il n’y a de divinité que Dieu… » Le taxi ralentit à l’approche de l’hôpital d’Hussein-Dey.  Un embouteillage se profilait. Les sirènes ininterrompues des ambulances étaient venues l’angoisser. Le chauffeur ronchonna : « Je vais rater l’heure de la prière ! » Et lui avait alors marmonné : « Je vais rater le match Chili-Honduras ». Il comptait le voir  sur l’écran plasma qu’il venait d’acheter à crédit.  Tant pis : il y a Espagne-Suisse, juste après. Puis il se remit à penser à Boudebouz. Il se disait que Saâdane n’avait pas d’autre choix que de le titulariser, ce vendredi qui vient, face à l’Angleterre et qu’après tout, l’Angleterre, Lampard, Rooney, c’est une équipe comme les autres…Et l’Algérie, ma foi, l’Algérie, c’est quand même un grand pays… Enfin, presque…Il y avait juste ce petit malaise…Cette chronique du Soir d’Algérie…Il n’avait pas aimé. Vingt des vingt-trois joueurs de l’équipe d’Algérie sont nés en France. Antar Yahia à Mulhouse, Hassan Yebda à Saint-Maurice dans le Val-de-Marne, Karim Matmour, à Strasbourg ; Karim Ziani à Sèvres, Madjid Bougherra à Longvic, Ghezzal à Décines-Charpieu, Nadir Belhadj à Saint-Claude dans le Jura, Djebbour à Grenoble… « Les tirailleurs français de l’équipe d’Algérie », avait titré un journaliste français. Un peu humiliant. L’Algérie de Belloumi incapable de produire des footballeurs ! Une terre de football… Il se souvient avoir toujours tapé dans un ballon de football et, dès l’âge de dix ans, toujours rêvé d’en avoir un qui ne fût qu’à lui. Il pourrait ainsi dicter sa loi dans le quartier, participer à tous les matchs et surtout interdire à Rabah, dit Galoufa, de jouer. Il détestait Rabah, toujours premier de la classe et qui ne ratait jamais une occasion de l’humilier en public. Et puis Galoufa aimait l’USMA, le club des frimeurs, alors que son cœur à lui battait pour le Mouloudia, l’équipe du peuple. Ce serait son tour, enfin son tour ! de plastronner, brandissant le ballon à l’heure du match, formant lui-même les deux équipes puis, d’un revers de la main, de prononcer le bannissement du fanfaron : « Toi, Galoufa, tu ne joues pas ! » Il devinait sa tête penaude, ses yeux incrédules, son air décontenancé : « Pourquoi je ne joue pas ? » Il le toiserait de haut : « Parce que tu ne sais pas jouer !... Qu’est-ce que tu dis, Galoufa, tu joues mieux que moi ? Je profite que ce soit mon ballon ?... Eh bien, oui, c’est mon ballon, et tu risques de l’envoyer sous un camion tellement tu ne sais pas jouer, Galoufa ! Va d’abord apprendre ! »

     

    Oui, une terre de football…De football et de bien d’autres choses et il lui revenait à présent ces résidus d’adolescence où l’on avait tant juré, sur la foi du psaume et du poème, qu’Alger est le havre de Dieu, tant juré que nous resterons beaux et forts et que la mer ne nous prendra pas...  Que s’est-il donc passé entre-temps ? Le chauffeur du taxi avait changé de grimace. Il s’était mis à tempêter contre les « fils de la France oubliés ici » qui lui ont fait rater la prière. L’homme au bleu Shangaï pensa à Antar Yahia, Yebda et Matmour…Le chauffeur regarda la passagère en jean avec une lueur perfide dans les yeux : « Vous faites la prière, ma sœur ? À votre allure... » Elle n’avait pas répondu.  Elle n’avait pas envie de bavarder avec ce chauffeur grincheux et bigot. Elle était calme et détendue. «  J’dis pas ça pour vous fâcher, mais tant qu’on ne reviendra pas à la voie de Dieu et du Prophète, on ne l’emportera pas sur les mécréants… Si tu lisais le Saint Coran, ma fille… « C'est Lui qui a envoyé Son messager et la religion de vérité pour la faire triompher sur toute autre religion. Dieu suffit comme témoin. » La jeune fille avait préféré admirer Alger qui exhibait ses premières fleurs de l’été. Les hardis bougainvilliers mauves montaient à l’assaut de timides hortensias roses et bleus, sur la façade des maisons d’Alger. L’homme au bleu Shangaï savait qu’il avait raté le match Chili-Honduras, mais il s’était remis à penser à Boudebouz et se répétait que Saâdane n’avait pas d’autre choix que de le titulariser, vendredi face à l’Angleterre. Il était, curieusement, moins sûr que l’Angleterre, Lampard, Rooney, c’était une équipe comme les autres…Un peu moins persuadé que l’Algérie était un grand pays…Il parcourut un journal du jour. En Angleterre, le gouvernement de David Cameron a décidé que les salaires des ministres vont baisser de 5%, en signe d’austérité. Terminée la voiture avec chauffeur et les voyages en 1ère classe. En page politique, une information troublante : l’ancien ministre algérien de l’Energie est soupçonné d’enrichissement personnel par détournement de l’argent du pétrole. Sacrés Anglais ! A la télé, sur la chaîne Channel Four,  il avait même vu des spots publicitaires pour l'avortement.

    En descendant du taxi, l’homme au bleu Shangaï savait qu’il avait raté le match Chili-Honduras et ne pensait plus à Boudebouze. Il faisait chaud et les hommes sortaient de la mosquée, d’autres entraient dans le dernier bar d’Hussein-Dey, blasés, les mêmes hommes se dit-il, qui avaient tant juré, autrefois, qu’Alger est le havre de Dieu, qu’ils resteront beaux et forts et que la mer ne les prendra pas, les mêmes hommes qui lui paraissaient, ce mercredi-là de juin, certes dépités de n’être pas restés beaux et forts…mais secrètement consolés de ce que la mer ait quand même pris quelques-uns de leurs enfants.

    Il opta alors, lui aussi, pour une bière et cessa de penser à Boudebouze, caressant du regard ce Hussein-Dey berceau de son enfance, qui a su résister à tous les outrages, depuis du temps de son rival Galoufa, le premier de la classe, et de son meilleur ami Mahi, le fils du coiffeur, émerveillé de l’insolence triomphante qu’affichaient ces taudis dénudés face à la déchéance, de leur façon désinvolte de consoler Alger. Puis il se dit, en décapsulant la première Beck’s, que Rooney ou Lampard n’y pourront jamais rien, Alger restera quand même magnifique.

    M.B.

  • La "mise au point" de Rama Yade

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    Un communiqué publié mardi soir explique que "la secrétaire d'Etat a dormi deux nuits à la Résidence de France au Cap et une nuit dans une chambre d'hôte à Knysna, dont le coût s'est élevé à 120 euros", confirmant ce que le Canard a écrit.

    "La secrétaire d'Etat n'a donc pas dormi dans l'hôtel mentionné par Le Canard enchaîné. Une pré-réservation de précaution avait été faite par l'ambassade au début du mois de mai, compte tenu des travaux engagés à la Résidence de France et des contraintes hôtelières liées aux réservations durant la Coupe du monde. Le choix de descendre à la Résidence, au Cap, comme à Johannesburg lors de son prochain déplacement en Afrique du Sud, a toujours été privilégié par la secrétaire d'Etat. Elle a donc demandé l'annulation de ces réservations."

    Un peu plus tard, dans les couloirs de l'Assemblée, Rama Yade a confié à des journalistes que les dépenses de son voyage en Afrique du Sud décrites par le Canardétaient des "constructions imaginaires" : "On voit qu'on ne touche pas impunément aux intérêts financiers les plus lourds sans que l'on cherche à vous les faire payer d'une manière ou d'une autre", a déclaré la benjamine du gouvernement.

     

  • Confédération Syndicale Internationale (CSI) Rapport annuel 2010



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    Algérie
    Population : 34.900.000
    / Capitale : Alger
    Conventions fondamentales de l’OIT ratifiées : 29 - 87 - 98 - 100 - 105 - 111 - 138 - 182


    Les nombreuses actions de protestation des syndicats autonomes ont été réprimées par les autorités, particulièrement dans le secteur de l’éducation et de la santé. Le militantisme de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a souvent été ignoré, voire combattu par les employeurs qu’il s’agisse de l’Etat, de sociétés mixtes, privées ou de multinationales. Les amples pouvoirs d’intervention des autorités entravent le droit de grève.
    Droits syndicaux dans la législation

    L’organisation syndicale est entravée par des restrictions excessives et par les interventions du gouvernement. Pour être reconnu, un syndicat doit représenter au moins 20% des travailleurs d’une entreprise et obtenir l’autorisation préalable du gouvernement.

    Les grèves légales sont difficiles à organiser parce qu’elle doivent être précédées d’un vote à bulletin secret de l’ensemble du personnel. En outre, conformément à la loi du 6 février 1990, les autorités peuvent soumettre un conflit du travail à la Commission nationale d’arbitrage. Le gouvernement peut aussi interdire une grève s’il juge qu’elle aura des répercussions économiques graves ou l’assimiler à une action subversive ou terroriste si elle fait obstruction à des services publics ou entrave le trafic ou la libre circulation dans des lieux publics. Enfin, conformément à l’état d’urgence décrété en 1992, les délits précités sont assortis de lourdes peines, y compris de peines de prison pouvant aller jusqu’à 20 ans.
    Informations complémentaires concernant la législation
    Droits syndicaux dans la pratique et violations en 2009

    Contexte : Le 9 avril, Abdelaziz Bouteflika a été réélu pour un troisième mandat à la présidence du pays avec 90% des voix. Les violations des droits humains ont continué. Fin 2009, la grogne sociale était de plus en plus manifeste. L’inflation a atteint 5,7% en moyenne durant les 11 premiers mois de l’année, mais les prix des produits frais ont explosé (plus de 21%) durant la même période.
    Des multinationales hostiles aux syndicats et au dialogue social : Dans le sud algérien très riche en hydrocarbures où opèrent une vingtaine de multinationales, les travailleurs et leurs représentants ont critiqué tout au long de l’année le mépris de plusieurs de ces compagnies pour la législation du travail. Les protestations des travailleurs et de syndicalistes n’ont pas été prises en compte par les autorités. Pour avoir osé contester des décisions qu’ils jugeaient injustes et des conditions de travail insatisfaisantes, des militants ont été fréquemment harcelés, menacés ou licenciés par leurs employeurs. Il leur a été extrêmement difficile de faire entendre leur voix. L’état de santé de Myriem Mehdi en grève de la faim depuis le 10 novembre après avoir été arbitrairement licenciée par la société British Gas était jugé très préoccupant fin 2009. Soutenue par ses collègues, elle avait refusé de se plier à un changement radical de son horaire de travail. Durant plusieurs mois, elle avait fait l’objet de menaces et de pressions diverses. La situation vécue depuis trois ans par Yacine Zaïd illustre aussi le mépris de certains employeurs pour les libertés syndicales et le dialogue social (cf. « Yacine Zaïd face à l’injustice de Compass » dans « violations »).

    Les syndicats autonomes continuellement réprimés : Les syndicats autonomes de plus en plus représentatifs ces dernières années dans les secteurs de l’éducation et de la santé ont toujours autant de mal à faire entendre leurs revendications auprès des autorités. Certaines de ces organisations n’ont d’ailleurs toujours pas pu se faire enregistrer et n’ont donc pas d’existence légale. Leurs noms sont parfois usurpés par des dissidents soutenus par le pouvoir pour tenter de saper cette représentativité. Ces organisations autonomes ne sont quasiment jamais consultées. Ainsi, malgré leurs demandes, elles n’ont pas été associées aux négociations salariales triennales en fin d’année. Au refus de reconnaissance et à l’ingérence dont elles sont victimes, il faut ajouter que beaucoup de leurs actions de protestation, très nombreuses tout au long de l’année, ont été jugées illégales et durement réprimées.

    Le syndicat des enseignants contractuels en première ligne face aux autorités : Les membres du Conseil national des enseignants contractuels (CNEC) ont, tout au long de l’année, été malmenés par les autorités. De très nombreux rassemblements prévus devant la Présidence de la République ont été dispersés dans la violence, notamment le 10 février, le 23 mars et le 5 août. Durant les 3 semaines de grève des syndicats autonomes de l’éducation en novembre, des militantes et militants du CNEC ont été battus et interpellés. Les sit-in des enseignants contractuels ne se sont pas pour autant arrêtés. Le 4 décembre, toujours devant la Présidence de la République, les policiers ont matraqué les contestataires, l’un d’eux a dû être évacué d’urgence dans un hôpital, une douzaine ont été arrêtés et détenus durant plusieurs heures. Lors du dernier rassemblement du CNEC, le 29 décembre, 38 manifestants ont été embarqués au commissariat. Le nombre des enseignants contractuels est estimé à au moins 30 000 personnes. Certains vivent dans cette précarité depuis une quinzaine d’années. Beaucoup de contractuels ont été révoqués abusivement, notamment en raison de leur militantisme syndical. Ils sont régulièrement menacés par la justice, comme les 7 enseignants convoqués le 6 août par un procureur sans qu’aucune plainte n’ait été dressée contre eux. En octobre, à Annaba, un coordinateur régional du CNEC a été condamné à une peine de 6 mois de prison et à une amende de 20 000 DZD (200 euros environ) pour avoir porté un écriteau et protesté devant la direction locale de l’Education.

    Tentative des autorités de museler un syndicat autonome : Début janvier, les autorités ont décidé de la fermeture du local régional du Syndicat autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP) situé à Bedjala. En outre, elles ont tenté de nommer Felfoul Bekacem à la tête de cette organisation à la place de Rachid Malaoui. Ce dernier avait été arrêté le 6 janvier en compagnie de plusieurs autres syndicalistes lors d’une marche de soutien au peuple de Gaza. Quant à Felfoul Bekacem, le prétendu nouveau secrétaire général de la SNAPAP, il avait publiquement appuyé la candidature du président Bouteflika à un troisième mandat.

    Peines de prison pour 15 militants enseignants : Le 21 janvier, à Constantine, 15 enseignants membres du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (CNAPEST) ont été condamnés à 2 mois de prison avec sursis pour attroupement non autorisé, refus d’obtempérer et ports d’écriteaux incitant au désordre. Les faits remontent au 2 juillet 2008, lors d’un sit-in organisé devant le siège de la direction de l’Education pour protester notamment contre la non-reconnaissance de leur organisation. Le 27 avril, en appel, les 15 enseignants du syndicat autonome ont été relaxés. Le CNAPEST a publiquement dénoncé les pressions antisyndicales et les menaces dirigées contre plusieurs responsables locaux dans différentes villes du pays.

    Absence de syndicat à Orascom, leader de la téléphonie mobile : Le 8 mars, 200 travailleurs d’Orascom Telecom ont organisé un sit-in pour protester notamment contre l’absence de syndicat dans cette filiale d’un groupe égyptien.

    Licenciement massif de grévistes à la Sonatro : Le 14 avril, 320 travailleurs de la Société nationale des travaux routiers (SONATRO), dont 22 militants syndicaux de la section locale de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), ont été licenciés pour "abandon de poste". Ils avaient entamé une action de protestation pour dénoncer les conditions de travail inhumaines, le paiement d’arriérés de salaire et, plus globalement, la mauvaise gestion et la faillite programmée de leur entreprise. La direction de cet ancien fleuron de l’économie du pays et les autorités n’ont répondu à aucun appel au dialogue malgré les sit-in quotidiens devant le siège de l’entreprise. Le 15 juillet, l’un des grévistes licenciés est décédé à son domicile d’une crise cardiaque.

    Pressions antisyndicales chez Electro-Industries : À Azazga (wilaya de Tizi Ouzou), la direction de la société Electro-Industries a multiplié les manoeuvres et les pressions antisyndicales. Elle a refusé de reconnaître la section syndicale de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), a opéré des retenues sur les salaires de grévistes et porté plainte contre plusieurs militants. Après deux mois de protestations (mars et avril), les travailleurs ont obtenu des autorités publiques que le directeur soit remplacé.

    Sanctions contre 11 travailleurs de la santé : En juin, dans la wilaya de Mascara, 11 travailleurs du secteur de la santé dont plusieurs syndicalistes de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) ont été suspendus. La direction locale de la Santé les a réintégrés en septembre. Benbekar Sadek, secrétaire général de la section UGTA de l’hôpital de Ghriss a toutefois fait l’objet d’une mutation. Cette pratique qui consiste à sanctionner des travailleurs des services publics a régulièrement été dénoncée par des militants de l’UGTA. Le simple fait de dénoncer une mauvaise gestion, des conditions de travail déplorables ou l’absence de dialogue social peut être à l’origine de ces sanctions.

    Quatre-vingts dockers en grève licenciés : Lors d’une grève menée du 25 juin au 4 juillet au port à conteneurs d’Alger, le nouveau gestionnaire, le groupe Dubaï Port World, a licencié 300 dockers exaspérés par les promesses salariales non tenues, la dégradation des conditions de travail, de sécurité et d’hygiène. L’intervention de la Coordination nationale des syndicats des ports d’Algérie (CNSPA) devait permettre la réintégration des grévistes, mais sur ce point aussi, les nouveaux exploitants n’ont pas tenu parole, refusant de réembaucher 80 d’entre eux.

    Quarante-cinq grévistes licenciés par le groupe limonadier Ifri : À Ouzellaguene (wilaya de Béjaïa), la direction de l’unité de mise en bouteille d’eau minérale du groupe Ifri a licencié 45 travailleurs dont trois des quatre membres de la section syndicale après un mouvement de grève du 1er au 4 août. La Ligue algérienne des droits de l’homme (LADH) qui a défendu les grévistes licenciés a estimé que la sanction est illégale.

    Pas de dialogue social chez Carravic : En août, à l’appel des syndicats affiliés à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) de deux unités de production de la société avicole Carravic situées à El Asnam et Aïn Alloui (wilaya de Bouira), les travailleurs ont stoppé le travail durant plusieurs semaines afin de dénoncer le mépris de la direction à l’égard des travailleurs et de leurs représentants.

    Vaste mouvement de grève dans l’éducation et répression brutale : En fin d’année, les autorités algériennes ont tenté d’empêcher une grève des syndicats d’enseignants en la déclarant illégale. Parmi ces organisations, on comptait le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation (SATEF), l’Union nationale des travailleurs de l’éducation et de la formation (UNPEF), le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (CNAPEST), le Conseil national des enseignants contractuels (CNEC) et le Conseil des lycées d’Algérie (CLA). La grève qui a démarré le 8 novembre et qui s’est terminée fin novembre, a été l’une des plus dures de ces dernières années dans ce secteur. Plus de 500.000 enseignants ont soutenu cette action, forçant les autorités à négocier avec leurs représentants. Au cours des rassemblements, de très nombreux militants, tant des femmes que des hommes, ont été frappés et arrêtés. En particulier, le 10 novembre quand une cinquantaine d’enseignants ont été arrêtés. Meriem Maârouf, présidente du CNEP a expliqué qu’un grand nombre de femmes se trouvaient parmi les victimes des brutalités policières, notamment une enseignante enceinte qui a été frappée au ventre et qui a dû être hospitalisée, de même qu’un homme qui a perdu connaissance du fait des coups portés sur la tête. Les personnes arrêtées ont subi des interrogatoires avant d’être relâchées par petits groupes au milieu de la nuit.

    Yacine Zaïd face à l’injustice de Compass : Fin décembre, Yacine Zaïd en était à sa 24ième comparution devant un tribunal. Il a dû faire face à des accusations multiples du groupe britannique Compass. Cette compagnie qui sous-traite la restauration et d’autres services logistiques pour les multinationales actives dans le secteur des hydrocarbures avait licencié Yacine Zaïd juste après la création d’une section syndicale de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et de son élection à sa tête en décembre 2006 . Au moins 10 autres membres du syndicat avaient également été écartés. Seule consolation à ce jour, Yacine Zaïd a réussi, via son blog, à attirer l’attention et à trouver un soutien auprès d’organisations syndicales étrangères et internationales (cf. « Des multinationales hostiles aux syndicats et au dialogue social » dans « Pratiques »).

  • David Pearce à Ouargla : « Nous œuvrons à l’amélioration de l’image des Etats-Unis en Algérie »

     

    David Pearce à Ouargla : « Nous œuvrons à l’amélioration de l’image des Etats-Unis en Algérie »
    El Watan, 17 juin 2010
    L’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique en Algérie, son Excellence David Pearce, a effectué, mardi dernier, une visite de travail à la wilaya de Ouargla où il a rencontré le wali Ahmed Melfouf, avec qui il s’est entretenu sur les possibilités du développement des échanges, notamment culturels.
    Après avoir reçu une délégation d’enseignants d’anglais qui viennent de rentrer d’un séjour linguistique organisé par l’ambassade à leur profit, le diplomate a consacré l’après-midi à l’inauguration du coin américain, le quatrième du genre en Algérie après celui d’Alger, d’Oran et de Constantine. Un protocole de coopération entre l’ambassade des Etats-Unis et l’université de Ouargla a également été signé hier avant la tenue d’une rencontre avec la communauté universitaire de Ouargla. A l’occasion, l’ambassadeur américain s’est exprimé dans un arabe maîtrisé sur l’importance des fenêtres ouvertes sur l’Amérique dans le renforcement du rayonnement culturel des USA. Il a par ailleurs fait part de son entière satisfaction quant à l’amélioration de l’image de son pays telle que perçue par les Algériens à travers des coins américains ouverts en Algérie, des passerelles de dialogue, selon lui.
    Situé au-dessus de la faculté des lettres arabes de l’université de Ouargla, le coin américain sera donc essentiellement un espace d’apprentissage de la langue anglaise et de rencontres pour les clubs linguistiques ainsi que pour la recherche documentaire grâce à des terminaux d’Internet et une collection d’ouvrages et CDROM dédiés à l’histoire, la politique, l’économie, le commerce, les médias et les sciences. Des posters de personnages, qui ont marqué l’histoire de l’Amérique, mais aussi des cartes géographiques, interpellent le regard des visiteurs. L’ambassadeur des Etats-Unis a également assisté à la cérémonie de remise des diplômes à 40 élèves de l’école Hassi School, qui a bénéficié d’un financement de l’ambassade des Etats-Unis dans le cadre de son programme Access de soutien au développement des compétences linguistiques de jeunes collégiens et lycéens issus de milieux défavorisés.
    Par Houria Alioua

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    El Watan, 17 juin 2010
    L’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique en Algérie, son Excellence David Pearce, a effectué, mardi dernier, une visite de travail à la wilaya de Ouargla où il a rencontré le wali Ahmed Melfouf, avec qui il s’est entretenu sur les possibilités du développement des échanges, notamment culturels.
    Après avoir reçu une délégation d’enseignants d’anglais qui viennent de rentrer d’un séjour linguistique organisé par l’ambassade à leur profit, le diplomate a consacré l’après-midi à l’inauguration du coin américain, le quatrième du genre en Algérie après celui d’Alger, d’Oran et de Constantine. Un protocole de coopération entre l’ambassade des Etats-Unis et l’université de Ouargla a également été signé hier avant la tenue d’une rencontre avec la communauté universitaire de Ouargla. A l’occasion, l’ambassadeur américain s’est exprimé dans un arabe maîtrisé sur l’importance des fenêtres ouvertes sur l’Amérique dans le renforcement du rayonnement culturel des USA. Il a par ailleurs fait part de son entière satisfaction quant à l’amélioration de l’image de son pays telle que perçue par les Algériens à travers des coins américains ouverts en Algérie, des passerelles de dialogue, selon lui.
    Situé au-dessus de la faculté des lettres arabes de l’université de Ouargla, le coin américain sera donc essentiellement un espace d’apprentissage de la langue anglaise et de rencontres pour les clubs linguistiques ainsi que pour la recherche documentaire grâce à des terminaux d’Internet et une collection d’ouvrages et CDROM dédiés à l’histoire, la politique, l’économie, le commerce, les médias et les sciences. Des posters de personnages, qui ont marqué l’histoire de l’Amérique, mais aussi des cartes géographiques, interpellent le regard des visiteurs. L’ambassadeur des Etats-Unis a également assisté à la cérémonie de remise des diplômes à 40 élèves de l’école Hassi School, qui a bénéficié d’un financement de l’ambassade des Etats-Unis dans le cadre de son programme Access de soutien au développement des compétences linguistiques de jeunes collégiens et lycéens issus de milieux défavorisés.
    Par Houria Alioua

     

  • Ils refusent toujours de fournir des justifications aux demandes de visas rejetéesLes consulats de l’espace Schengen font fi des consignes émanant de l’UE

     

    Ils refusent toujours de fournir des justifications aux demandes de visas rejetées
    Les consulats de l’espace Schengen font fi des consignes émanant de l’UE
    El Khabar, 17 juin 2010
    La majorité des ambassades de l’UE ne respectent pas les nouvelles consignes données par cette dernière, portant sur les procédures d’octroi de visas Schengen. Selon quelques témoignages, les consulats européens ne prennent pas la moindre peine de donner une justification du rejet des demandes de visas, sachant que l’UE a exigé aux représentations consulaires des pays membres à fournir des justifications aux demandeurs et de leur donner une réponse dans un délai ne pas dépassant 15 jours.
    Quand l’Union européenne a déclaré, en mars dernier, qu’elle allait alléger les procédures d’octroi de visa à destination de l’espace Schengen, les algériens ont salué ce geste, eux qui subissaient les humiliations devant les consulats des pays occidentaux à Alger. Selon certains observateurs, « les consulats se basent sur les règlements intérieurs qui les régissent et ne se soumettent pas aux instructions émises par Bruxelles. Hafid Selhani, un jeune homme originaire de Hamadi, dans la wilaya de Boumerdes, a déclaré à El Khabar qu’il a déposé deux demandes de visa près le consulat de France à Alger, hélas il a reçu une réponse défavorable, « quand j’ai demandé des justifications, comme le stipulent les instructions de l’UE, on m’a notifié que le règlement intérieur leur donne le droit de ne pas fournir des justifications », ajoutant « qu’il n’a reçu aucune réponse du recours qu’il a introduit suite au refus de sa première demande, bien que je me suis acquitté des frais de traitement du dossier », regrette-t-il. Il y a lieu de relever que les ambassades font des gains considérables grâce aux frais de traitement des dossiers de visa dont la quasi-totalité est rejetée sans que les services consulaires des pays européens daignent présenter des justifications.
    Bien que le consulat de France impose des procédures « moins rigoureuses » par rapport aux autres consulats, il a conservé les mêmes traditions. A signaler que les demandeurs de visa, du moins ceux qui viennent du centre du pays, sont moins critiques, notamment suite à l’instauration du système des rendez-vous, ce qui a épargné les demandeurs des abaissantes queues devant le consulat.
    Dans ce sens, ce dossier constitue l’un des divergences existant entre l’Algérie et l’UE ; l’Algérie a adressé plusieurs protestations à Bruxelles, la dernière a eu lieu, hier, lors de la réunion tenue entre le ministre algérien des AE, Mourad Medelci, et son homologue espagnol, dont le pays assure la présidence tournante de l’EU.
    17-06-2010
    Par A. Keddadra

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    El Khabar, 17 juin 2010
    La majorité des ambassades de l’UE ne respectent pas les nouvelles consignes données par cette dernière, portant sur les procédures d’octroi de visas Schengen. Selon quelques témoignages, les consulats européens ne prennent pas la moindre peine de donner une justification du rejet des demandes de visas, sachant que l’UE a exigé aux représentations consulaires des pays membres à fournir des justifications aux demandeurs et de leur donner une réponse dans un délai ne pas dépassant 15 jours.Quand l’Union européenne a déclaré, en mars dernier, qu’elle allait alléger les procédures d’octroi de visa à destination de l’espace Schengen, les algériens ont salué ce geste, eux qui subissaient les humiliations devant les consulats des pays occidentaux à Alger. Selon certains observateurs, « les consulats se basent sur les règlements intérieurs qui les régissent et ne se soumettent pas aux instructions émises par Bruxelles. Hafid Selhani, un jeune homme originaire de Hamadi, dans la wilaya de Boumerdes, a déclaré à El Khabar qu’il a déposé deux demandes de visa près le consulat de France à Alger, hélas il a reçu une réponse défavorable, « quand j’ai demandé des justifications, comme le stipulent les instructions de l’UE, on m’a notifié que le règlement intérieur leur donne le droit de ne pas fournir des justifications », ajoutant « qu’il n’a reçu aucune réponse du recours qu’il a introduit suite au refus de sa première demande, bien que je me suis acquitté des frais de traitement du dossier », regrette-t-il. Il y a lieu de relever que les ambassades font des gains considérables grâce aux frais de traitement des dossiers de visa dont la quasi-totalité est rejetée sans que les services consulaires des pays européens daignent présenter des justifications.Bien que le consulat de France impose des procédures « moins rigoureuses » par rapport aux autres consulats, il a conservé les mêmes traditions. A signaler que les demandeurs de visa, du moins ceux qui viennent du centre du pays, sont moins critiques, notamment suite à l’instauration du système des rendez-vous, ce qui a épargné les demandeurs des abaissantes queues devant le consulat.Dans ce sens, ce dossier constitue l’un des divergences existant entre l’Algérie et l’UE ; l’Algérie a adressé plusieurs protestations à Bruxelles, la dernière a eu lieu, hier, lors de la réunion tenue entre le ministre algérien des AE, Mourad Medelci, et son homologue espagnol, dont le pays assure la présidence tournante de l’EU.

    17-06-2010Par A. Keddadra

     

  • Des ONG en «trouble-fête» politique

     

    Des ONG en «trouble-fête» politique
    par M. Saadoune, Le Quotidien d'Oran, 16 juin 2010
    Dans la relation entre l'Algérie et l'Union européenne, la dimension économique est dominante. Au plan politique, ainsi que l'indiquait récemment une source membre de la délégation algérienne, présente depuis hier au Luxembourg, pour le 5ème conseil d'association, les choses sont officiellement au beau fixe. La source en question a souligné que le dialogue politique entre l'Algérie et l'Europe «se déroule bien» et qu'il «n'y a pas de gros problèmes». C'est sur ce terrain, devenu il est vrai particulièrement «calme» ces dernières années, que la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l«Homme (LADDH), le Collectif des familles de disparu(e)s en Algérie (CFDA), la FIDH et Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) ont décidé d'intervenir sous forme de «lettre ouverte». Une «intrusion» qui critique la situation des droits de l'homme en Algérie et reproche à l'Union européenne de ne pas trop s'y intéresser. La «lettre ouverte» exprime ses «vives préoccupations» sur la situation des droits de l'homme en Algérie et rappelle à l'Union européenne que la «réalisation effective des droits de l'Homme est non seulement une priorité de la politique extérieure de l'Union européenne (UE)».
    Dressant un tableau critique de la situation des droits de l'homme et des libertés syndicales en Algérie, les organisations concernées reprochent, implicitement à l'Union européenne, d'occulter les aspects politiques et notamment ceux relatifs aux droits de l'homme. Les organisations des droits de l'homme ont souvent critiqué le fait que l'article 2 de l'accord d'association ne se traduise pas de manière effective et soit relégué au second plan par rapport aux relations économiques.
    Pour rappel, l'article 2 en question dispose que «le respect des principes démocratiques et des droits fondamentaux de l'Homme, tels qu'énoncés dans la déclaration universelle des droits de l'homme, inspire les politiques internes et internationales des parties et constitue un élément essentiel» de l'accord d'association.
    L'état d'urgence «ne respecte pas le principe de nécessité»
    Le maintien de l'état d'urgence en Algérie figure en tête des reproches des ONG. Non seulement le maintien de l'état d'urgence «ne respecte pas le principe de nécessité», est «contraire à la Constitution algérienne» mais, ajoutent-elles, il est «régulièrement utilisé pour restreindre l'exercice des droits de l'Homme en Algérie et notamment pour entraver l'exercice effectif de la liberté de réunion et de manifestation pacifique des organisations non gouvernementales indépendantes». Les ONG évoquent également un rapport sur la «mal vie en Algérie» et dénoncent un contexte algérien de misère économique et sociale «d'un peuple vivant dans un pays doté de richesses et de ressources naturelles considérables». Selon eux, la situation est imputable à une «corruption généralisée» et à une «inégale répartition des richesses ». La répression menée contre les mouvements sociaux est critiquée. La manière dont les grèves ont été réprimées «montre que les libertés syndicales et le droit de grève sont en danger en Algérie» indiquent les auteurs de la lettre. Dans un message qui s'adresse surtout à l'Union européenne, les ONG s'inquiètent de «l'absence de définition d'objectifs concrets concernant les droits de l'Homme dans le cadre des relations UE-Algérie». Ils craignent qu'en l'absence d'un «cadre de coopération permettant l'identification de réformes indispensables en matière de droits de l'Homme et de démocratie, le développement des relations entre l'UE et l'Algérie ne parvienne pas à contribuer à l'amélioration de la situation des droits de l'Homme en Algérie».

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    par M. Saadoune, Le Quotidien d'Oran, 16 juin 2010
    Dans la relation entre l'Algérie et l'Union européenne, la dimension économique est dominante. Au plan politique, ainsi que l'indiquait récemment une source membre de la délégation algérienne, présente depuis hier au Luxembourg, pour le 5ème conseil d'association, les choses sont officiellement au beau fixe. La source en question a souligné que le dialogue politique entre l'Algérie et l'Europe «se déroule bien» et qu'il «n'y a pas de gros problèmes». C'est sur ce terrain, devenu il est vrai particulièrement «calme» ces dernières années, que la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l«Homme (LADDH), le Collectif des familles de disparu(e)s en Algérie (CFDA), la FIDH et Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) ont décidé d'intervenir sous forme de «lettre ouverte». Une «intrusion» qui critique la situation des droits de l'homme en Algérie et reproche à l'Union européenne de ne pas trop s'y intéresser. La «lettre ouverte» exprime ses «vives préoccupations» sur la situation des droits de l'homme en Algérie et rappelle à l'Union européenne que la «réalisation effective des droits de l'Homme est non seulement une priorité de la politique extérieure de l'Union européenne (UE)».
    Dressant un tableau critique de la situation des droits de l'homme et des libertés syndicales en Algérie, les organisations concernées reprochent, implicitement à l'Union européenne, d'occulter les aspects politiques et notamment ceux relatifs aux droits de l'homme. Les organisations des droits de l'homme ont souvent critiqué le fait que l'article 2 de l'accord d'association ne se traduise pas de manière effective et soit relégué au second plan par rapport aux relations économiques.
    Pour rappel, l'article 2 en question dispose que «le respect des principes démocratiques et des droits fondamentaux de l'Homme, tels qu'énoncés dans la déclaration universelle des droits de l'homme, inspire les politiques internes et internationales des parties et constitue un élément essentiel» de l'accord d'association.L'état d'urgence «ne respecte pas le principe de nécessité»
    Le maintien de l'état d'urgence en Algérie figure en tête des reproches des ONG. Non seulement le maintien de l'état d'urgence «ne respecte pas le principe de nécessité», est «contraire à la Constitution algérienne» mais, ajoutent-elles, il est «régulièrement utilisé pour restreindre l'exercice des droits de l'Homme en Algérie et notamment pour entraver l'exercice effectif de la liberté de réunion et de manifestation pacifique des organisations non gouvernementales indépendantes». Les ONG évoquent également un rapport sur la «mal vie en Algérie» et dénoncent un contexte algérien de misère économique et sociale «d'un peuple vivant dans un pays doté de richesses et de ressources naturelles considérables». Selon eux, la situation est imputable à une «corruption généralisée» et à une «inégale répartition des richesses ». La répression menée contre les mouvements sociaux est critiquée. La manière dont les grèves ont été réprimées «montre que les libertés syndicales et le droit de grève sont en danger en Algérie» indiquent les auteurs de la lettre. Dans un message qui s'adresse surtout à l'Union européenne, les ONG s'inquiètent de «l'absence de définition d'objectifs concrets concernant les droits de l'Homme dans le cadre des relations UE-Algérie». Ils craignent qu'en l'absence d'un «cadre de coopération permettant l'identification de réformes indispensables en matière de droits de l'Homme et de démocratie, le développement des relations entre l'UE et l'Algérie ne parvienne pas à contribuer à l'amélioration de la situation des droits de l'Homme en Algérie».

     

  • Tibéhirine : les révélations cachées dans le coffre-fort du juge

    photo_14516377_small.jpgFabrice Arfi, Mediapart, 28 mai 2010

    La scène est sans doute inédite dans les annales judiciaires. Le 14 avril 2008, le juge antiterroriste Marc Trévidic demande à la greffière Isabelle Jamin, chef du service de l’instruction, de dresser un « procès-verbal de constatation » parfaitement surréaliste.

    Quelques jours plus tôt, le magistrat a découvert que son cabinet était doté d’un coffre-fort, dont il n’avait pas la clef. Et pour cause : celui-ci n’avait été utilisé que par son prédécesseur, le juge Jean-Louis Bruguière – il a pris sa succession mi-2007 –, qui ne lui en avait pas signalé l’existence. Le juge Trévidic obtient de la greffière qu’elle ouvre le fameux coffre, dans lequel il trouve notamment un CD-Rom, une cassette vidéo et deux cassettes audio rangés dans un carton.

    Les documents en question sont quatre pièces à conviction de l’affaire des moines de Tibéhirine, ces sept religieux français enlevés en mars 1996 et décapités quelques semaines plus tard, en Algérie. Le juge Bruguière n’avait pas cru bon les archiver dans son dossier d’instruction. Afin de remédier à cette anomalie juridique, son successeur n’a d’autre choix que de procéder à une sorte de perquisition au sein de son propre cabinet. Du jamais vu.

    L’épisode n’est pas anecdotique : parmi les documents découverts par Marc Trévidic dans le coffre-fort, figurent notamment les aveux de plusieurs repentis des Groupes islamiques armés (GIA), soupçonnés d’être à l’origine du rapt et de l’assassinat des moines trappistes. La parole de ces déserteurs avait été recueillie en 2006, par la police algérienne, dans le cadre d’une commission rogatoire internationale.

    Mais seule une transcription écrite de ces entretiens filmés avait été versée au dossier d’instruction par le juge Bruguière, donc à la disposition des parties civiles, représentées par l’avocat parisien Patrick Baudouin. Les documents restants, c’est-à-dire les bandes-vidéo et audio de ces dépositions (en arabe), avaient donc été mis au coffre. Au secret, en somme.

    Courant mai 2008, le juge Trévidic prend l’initiative de les faire traduire. En intégralité. Et le résultat, parvenu au cabinet du magistrat près de deux ans plus tard, le 15 mars 2010 précisément, est susceptible de relancer l’affaire, qui prend une tournure de plus en plus embarrassante pour Alger.

    Il s’avère en effet que la police algérienne avait livré à la justice française, il y a quatre ans, une version soigneusement expurgée de ses auditions avec les repentis, vraisemblablement dans le but de cacher de gênantes révélations. Durant leur interrogatoire, face caméra, deux d’entre eux avaient en effet nommément mis en cause dans le rapt des moines un cadre du GIA, un certain Abderrazak El-Para – ce qui n’apparaît jamais dans les transcriptions.

    Il y a peut-être une raison à cela. Ombre insaisissable du terrorisme algérien, El-Para est un personnage trouble, adjoint de l’émir du GIA Djamel Zitouni. De nombreux indices laissent aujourd’hui penser que El-Para (comme Zitouni, d’ailleurs) fut en réalité un agent de l’appareil sécuritaire et militaire algérien, infiltré au sein du GIA puis du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) afin de manipuler ces deux mouvements et d’entretenir un climat de terreur favorable au pouvoir algérien et à sa politique.

    L’apparition de son nom dans l’affaire des moines de Tibéhirine n’est donc pas anecdotique ; elle relance les interrogations sur l’implication éventuelle de l’État algérien dans la disparition des religieux français.

    Le plus explicite des deux témoignages de repentis impliquant El-Para émane d’un dénommé Fethi Boukabous. Ce dernier a affirmé aux enquêteurs algériens avoir vu, alors qu’il était dans le maquis au printemps 1996, certains membres du groupe qui venait de kidnapper les moines. Ils étaient munis des papiers d’identité des otages : « Quand j’ai gagné le maquis pour rejoindre le “Groupe islamique armé”, en fait les moines ont été amenés de Médéa (à 80 kilomètres au sud-ouest d’Alger) […]. Ils sont venus avec Abderrazak Al-Para et Abou Loubaba. On nous a aussi montré des jumelles à (rayons) infrarouges et aussi leurs passeports, des rouges. Après on les a dirigés ailleurs. Ils ne sont pas restés sur place. »

    « Un sacré coup de main au régime »

    D’après les éléments livrés par Fethi Boukabous, son groupe se trouvait alors dans la région de « Tala Es-Ser ». « Le jour en question, explique-t-il encore, on était réuni autour d’un feu et on attendait d’être servi le temps qu’on prépare un chevreau dans la cuisine. Et puis on voit débarquer (nos compagnons). Ils étaient arrivés dans l’après-midi. Un peu fatigués. Ils nous ont ensuite tout relaté nous disant qu’ils avaient amené les moines et que voilà il s’est passé ceci et cela. Ils nous ont dit que les moines ont été acheminés à l’hôpital (une infirmerie secrète du GIA située dans la région de Bougara) puis ils nous ont montré leurs passeports. »

    De plus en plus précis, le repenti affirme que les moines ont été transportés à bord de « deux véhicules 504 bâchés ». « Ceux qui ont amené les moines, poursuit-il, c’était Abderrazak Al-Para et Abou Loubaba. Ils les ont déposés au niveau de la “Batha” de Khemaïs puis un groupe les a acheminés à l’hôpital. Abderrazak Al-Para et Abou Loubaba se sont quant à eux rendus chez nous. Ils ont apporté avec eux les passeports et les jumelles à infrarouges. »

    Un second repenti, lui aussi interrogé par les autorités algériennes en 2006, a évoqué le nom d’Abderrazak El-Para comme appartenant au groupe ayant participé à l’enlèvement des moines de Tibéhirine, même si affirmations sont plus nuancées que celles de Fethi Boukabous. Il s’appelle Redouane Kechniti. Et dans son cas aussi, les mentions d’El-Para ont miraculeusement disparu des transcriptions écrites de son interrogatoire livrées à la justice française par la police algérienne.

    Parfois surnommé le « Ben Laden du Sahara », Abderrazak El-Para est un ancien parachutiste, membre de la garde du général Khaled Nezzar, l’un des principaux responsables du putsch de janvier 1992, année au cours de laquelle il aurait déserté l’armée pour rejoindre les maquis islamistes. Il est surtout considéré par les meilleurs connaisseurs du dossier algérien comme un agent double, chargé en fait par les services secrets d’Alger d’infiltrer et manipuler la mouvance islamiste.

    En février 2005, Le Monde diplomatique avait raconté par le menu dans quelles circonstances l’ancien officier des forces spéciales de l’armée algérienne était « officiellement » passé à la guérilla, dans les rangs des Groupes islamiques armés (GIA) puis du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC).

    L’article affirmait notamment que El-Para avait donné « un sacré coup de main au régime » algérien, en janvier 2003. Le 4 janvier, à la veille de l’arrivée à Alger d’une importante délégation militaire américaine venue envisager une reprise des ventes d’armes à l’Algérie dans le cadre de la lutte antiterroriste, son groupe avait attaqué un convoi militaire près de Batna, provoquant la mort de 43 soldats.

    « Evoquant un enregistrement vidéo qui se révélera plus tard un faux, les services secrets de l’armée algérienne, le tout-puissant département de renseignement et de sécurité (DRS, ex-Sécurité militaire), s’efforcent d’en persuader l’opinion internationale : El-Para serait un “lieutenant de Ben Laden” chargé d' “implanter Al-Qaida dans la région du Sahel” », rappelait Le Monde diplomatique. Qui ajoutait : « Peu après, les États-Unis allègent l’embargo sur les armes à destination de l’Algérie et annoncent la vente d’équipements militaires antiterroristes. »

    Le juge et la raison d’État

    El-Para, à l’origine d’autres attentats sanglants visant des Européens ou des Américains, aurait donc été chargé de manipuler les islamistes algériens afin de contraindre les Occidentaux à soutenir le régime. Une « stratégie de la tension » aussi effroyable qu’efficace.

    En septembre 2007, le site Algeria-watch.org, particulièrement bien informé sur les dessous obscurs de la vie politique et militaire algérienne, a révélé, avec luxe détails, comment El-Para, arrêté par les autorités tchadiennes au mois de mai 2004 puis extradé en Algérie, fut ensuite miraculeusement porté disparu par Alger, qui le fit juger par contumace avant de le déclarer en fuite.

    « Le black-out officiel qui a suivi son arrivée à Alger, ainsi que les grotesques “procès par contumace” conduits par une justice aux ordres, ne peuvent avoir qu’une explication : El-Para était un agent du DRS, au sein des GIA, puis du GSPC, et les chefs des services, piégés par son interception imprévue par les rebelles tchadiens, ne pouvaient se permettre la moindre apparition publique du personnage », concluait Algeria-watch.org.

    L' “évaporation” des éléments conduisant à Abderrazak El-Para dans la procédure menée par Jean-Louis Bruguière relance les interrogations sur le comportement de l’ancien magistrat dans certains dossiers sensibles, qu’il s’agisse du génocide rwandais, de l’attentat de Karachi ou donc de l’assassinat des moines de Tibéhirine. Selon Me Patrick Baudouin, le président d’honneur de la fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), qui l’a qualifié en juillet 2009 dans un entretien à Mediapart de « juge de la raison d’État », M. Bruguière « instruisait avec le souci constant de ne pas contrarier les services algériens ».

    Selon l’avocat, qui défend des proches des religieux français assassinés, le magistrat « travaillait d’ailleurs en permanence avec la DST [Direction de la surveillance du territoire, le contre-espionnage], dont les liens avec la police et les services secrets algériens étaient notoires ».

    Me Baudouin rappelait dans cet entretien que Jean-Louis Bruguière avait refusé l’audition du général François Buchwalter, à l’époque attaché de défense à l’ambassade de France à Alger. Il avait fallu l’arrivée de Marc Trévidic pour que ce militaire soit enfin entendu, en juin 2009. Les déclarations de ce témoin important, susceptibles de mettre en cause les autorités algériennes dans la mort des moines, provoquèrent une véritable déflagration des deux côtés de la Méditerranée.

    Source: http://www.mediapart.fr/journal/france/270510/tibehirine-
    les-revelations-cachees-dans-le-coffre-fort-du-juge

     

  • VERDICT DANS LE PROCÈS DE L’AFFAIRE DU FOSC DE SONELGAZ Les dix-neuf cadres acquittés



    Explosion de joie hier au tribunal correctionnel de Bir-Mourad-Raïs ! Les dix-neuf cadres du groupe Sonelgaz, dont le président du conseil de surveillance et d’orientation du FOSC, Telli Achour, poursuivis pour cinq chefs d’inculpation, et pas des moindres, à savoir «dilapidation de deniers publics, abus d’autorité, passation de marchés non conforme à la réglementation et collecte de dons sans autorisation», ont été acquittés.
    Abder Bettache - Alger (Le Soir) - C’est vers 9h du matin que la présidente du tribunal correctionnel de Bir- Mourad-Raïs a prononcé le verdict, à la grande joie des mis en cause, finalement acquittés. Certains prévenus, dont trois femmes, ont même éclaté en sanglots, ne pouvant contenir leur émotion. Une émotion qui a atteint son paroxysme lorsqu’une une fille s’est jetée dans les bras de son père, poursuivi dans cette affaire et finalement innocenté. «Nous avons souffert le martyre durant deux années. Aujourd’hui, la justice nous a réhabilités, en confirmant notre innocence. Nous sommes des cadres au service d’une institution respectable de la République. Nous ne sommes ni des corrupteurs, ni des corrompus», lancera à notre adresse un membre du conseil d’administration du FOSC. La justice a prononcé une peine de deux mois de prison avec sursis à l’encontre du président du conseil de contrôle et du directeur du FOSC, pour «avoir participé à une collecte de dons au profit des travailleurs». Une décision qui a surpris l’assistance et les avocats, ces derniers estimant «que la sentence prononcée n’est nullement justifiée sur le plan du droit pénal». Les avocats de la défense comptent faire appel de cette décision, en s’appuyant sur «des principes de droit et autres réglementations autorisant ce genre de collecte dans le cadre de la solidarité syndicale». Il y a lieu de rappeler que pour de nombreux observateurs, dont des hommes de loi, «cette affaire ne s’appuie sur aucun fondement juridique, d’autant plus qu’aucun dépôt de plainte n’a été enregistré et qu’aucune partie civile n’a été constituée». Le représentant du groupe Sonelgaz, dont dépend le FOSC, présentera cet argumentaire à l’adresse de la présidente du tribunal correctionnel : «Notre groupe n’a subi aucun préjudice. En conséquence, l’entreprise n’a pas à se constituer partie civile.» Il est à rappeler que cette affaire a éclaté en 2007, au lendemain de la réception par les services de police de lettres anonymes faisant état de malversations dans la gestion du fonds des œuvres sociales et culturelles du groupe Sonelgaz. Aussitôt, les responsables du groupe Sonelgaz, à leur tête le P-dg, avaient ordonné une mission d’audit, qui mènera ses investigations durant trois mois, du 4 juillet au 9 octobre 2007. «Aucune irrégularité dans la gestion du FOSC n’a été constatée », conclura le rapport. Il est également important de signaler que l’autre fait marquant du procès qui s’est tenu le 18 mai dernier est celui du rejet par le tribunal de la «constitution de la partie civile». Ainsi, la présidente du tribunal correctionnel a rejeté en pleine audience la requête des avocats de trois ex-syndicalistes. Ces derniers avaient introduit une requête, s’autoproclamant «défenseurs des intérêts des travailleurs en leur qualité de syndicalistes». Une requête, selon les avocats de la défense, aux relents de «manipulation et d’affaire montée de toutes pièces par des forces occultes qui veulent porter atteinte au groupe Sonelgaz». Deux des personnes voulant se constituer partie civile, et «à l’origine de cette affaire», sont «un ex-élu dont le mandat est arrivé à terme le 8 juin 2007 et qui a été suspendu de toute activité syndicale et du comité de participation, et un agent en congé de maladie psychiatrique depuis plusieurs mois, et dont il a été mis fin au détachement auprès du FOSC, et qui devait donc réintégrer son unité d’origine ». Selon une source proche du dossier, «c’est cette rivalité syndicalo-syndicale, avec pour toile de fond la déstabilisation du groupe Sonelgaz, qui a été à l’origine de la saisine par la justice de cette affaire».
    A. B.

  • Raouraoua, Saâdane et l’importance du langage des crocodiles en football !



    Par Hakim Laâlam
    Email : laalamh@yahoo.fr

    Malgré leur faux pas face à la Slovénie et leur faible cote avant leur match contre les Anglais, les Fennecs reçoivent des soutiens de choix :

    Jean-Louis David. L’Oréal. Schwarzkopf.
    Jacques Dessanges…

    A quelques petites heures de la rencontre face aux Anglais, les Algériens ont eu un moment de détente. Et pendant ce break, les Verts sont allés voir des… crocodiles ! J’avoue que depuis que j’ai vu les photos des joueurs algériens au bord d’un marigot où s’ébrouaient des crocodiles, je me pose des questions. Enormément de questions. Parce que je sais que le duo Raouraoua-Saâdane ne fait jamais rien au hasard, ne programme pas une activité comme ça, au petit bonheur la chance, je me dis qu’il doit y avoir un message derrière cette visite aux crocodiles. Mais, si je suis sûr que cette virée aux crocodiles est censée délivrer un message, je ne saisis pas encore la teneur de ce message et à qui il est destiné. Alors, du coup, je suis obligé de supputer. Supputons donc, il en sortira bien quelque chose. On peut déjà se poser la question sur la conception algérienne de la détente et du break. Je ne sais pas pour vous, mais moi, lorsque je suis stressé, lorsque je dois décompresser avant un rendez-vous important, il ne me viendrait jamais à l’esprit d’aller faire guiliguili aux sauriens. Sauf, bien sûr, si le vieux renard de Raouraoua, en forçant les joueurs algériens à aller admirer de près la denture imposante des crocodiles sudafricains, a voulu leur suggérer ce qui les attend en cas de défaite face aux Anglais. On peut alors penser que Saâdane, lui, sera épargné, ne sera pas jeté aux crocodiles puisqu’il a été exempté de cette visite. Sauf si Raouraoua, encore plus tordu qu’on ne le pense, réserve un sort plus cruel à Rabah, comme celui de terminer dans la panse des requins qui attendent à Alger de le dévorer tout cru, des requins algériens qui, de l’avis de tous les zoologues, sont beaucoup plus dangereux que les crocos sud-africains. On peut aussi supposer que c’est le staff lui-même qui a programmé cette sortie «crocodiles». Pédagogiquement, aller se planter à quelques centimètres des gueules de crocos, ça doit aider à se débarrasser de ses peurs. C’est ce que l’on pourrait penser en lisant toutes les déclarations de Madjer dont il a bien voulu gratifier les chaînes et les journaux qui l’ont interviewé et dans lesquelles il affirme en boucle que les Verts ont perdu leur premier match parce qu’ils avaient peur, qu’ils étaient morts de trouille. Une analyse que je ne partage pas tout à fait, car à voir la coupe de Chaouchi ce jour-là, je pense très honnêtement que si des joueurs avaient eu peur ce jour-là, ils étaient plutôt côté slovène. Une visite aux crocodiles, ça peut aussi être un message subliminal balancé aux Anglais eux-mêmes. L’emblème national de la Grande- Bretagne étant le lion, les Algériens, se basant sur des statistiques officielles de l’Office des parcs naturels d’Afrique, ont voulu ainsi rappeler aux British que nombre de lions venus imprudemment s’abreuver dans des points d’eau avaient fini entre les mâchoires des crocodiles qui les y attendaient patiemment. Bon, il est vrai que je ne parierais pas un penny sur cette option, comme je n’ai jamais parié un shilling sur l’extradition de Khalifa de Londres vers Alger, mais je suis bien obligé de passer en revue toutes les hypothèses pouvant expliquer ce qui en théorie ne peut pas l’être, ce qui, pour un être mentalement équilibré, n’est pas admissible : déstresser une équipe traumatisée par une défaite en l’emmenant voir des crocodiles affamés. Y a un truc qui déconne, forcément. Je ne sais pas où, mais il y en a un. Et je finirai bien par le trouver. Avant le 3e match contre les USA. Parce que d’après mes sources, juste avant cette rencontre contre les Américains, il y a une autre sortie détente qui a été programmée pour nos joueurs. A Robben Island. La prison où était détenu Mandela. Là aussi, un grand moment de détente et de franche décontraction en perspective ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

  • L’attaque contre le bus de BRC à Bouchaoui ou l’histoire d’une complicité interne

     

     

    Ce dernier est le premier à avoir été présenté à Bouzegza par Bakour au même endroit, quelques jours plus tard.



    L’idée de s’attaquer aux travailleurs étrangers de BRC a été débattue, puis la mission de filmer leur itinéraire de Oued Romane à El Achour, où se trouvent leurs bureaux jusqu’à l’hôtel Sheraton, a été confiée aux deux nouvelles recrues, Bakour et Fettouche. Bouzegza insiste auprès de Bakour pour qu’il recrute Menia Mustapha Kamel, du fait d’être issu d’une famille aisée qui a des liens avec l’ancien chef de gouvernement Réda Malek et d’Issaâd Rebrab, patron de Cevital, qui pourrait servir pour les prises d’otages, mais également du fait que sa sœur soit licenciée en pharmacie pour leur procurer des médicaments. Quelque temps après, Bakour et Fettouche filment l’itinéraire dans les deux sens. L’enregistrement est remis à Bouzegza et Hamzaoui. Les deux décident que l’attaque sera menée à la bretelle de Bouchaoui, là où il y a des arbres et où les véhicules ralentissent obligatoirement.

    Il passera deux jours avec les deux terroristes dans une maison abandonnée à Touzaline, au cours desquels il apprend quelques techniques de fabrication de bombes avec téléphone portable. C’est son frère Lamine qui sera chargé de les accompagner jusqu’au douar Bougueraï avec deux engins explosifs. Le 8 décembre 2006, Bakour rencontre Bouzegza, suite à un appel téléphonique, c’est là qu’il lui remet les deux engins prêts à l ’utilisation et un pistolet automatique. Il se dirige droit vers la mosquée des Annasser et en fin de journée, il contacte son ami Fettouche qu’il rencontre à proximité de la mosquée de Sidi Abderrahmane, à Alger. Ils décident de changer les téléphones mobiles collés aux engins pour éviter de localiser l’endroit où ils ont été montés.

    Ils achètent deux nouveaux au Boulevard Krim Belkacem avant que Bakour ne se dirige seul vers la bretelle de Bouchaoui où il dissimule les engins en laissant une distance de 7 m entre chacun, de manière à ce qu’ils touchent le bus à l’avant et à l’arrière en même temps. Fettouche le rejoint et tous les deux se séparent après. Le lendemain, Bakour revient sur l’autoroute et découvre des agents d’hygiène en train de nettoyer les lieux. Le soir, il retourne vérifier les engins qui étaient toujours là. Le matin du 10 décembre, il appelle Fettouche et le rencontre. Il lui achète une webcam pour l’accrocher à un PC portable de BRC, devant être utilisé pour filmer l’attentat. Des essais sont faits sur les lieux avant que Fettouche ne rejoigne son poste pour qu’il lui donne le signal dès que le bus des employés démarrera. Vers 16h30, Bakour reçoit le signal et il se dirige vers la bretelle. Il gare son véhicule en sens inverse, direction Alger, installe la caméra en simulant une panne jusqu’à l’arrivée du bus à 16h40 et déclenche le premier téléphone relié à la bombe, alors que le second n’a pas fonctionné du fait de sa batterie défectueuse. Il filme la scène et va rejoindre Fettouche à Bab El Oued, où tous deux visionnent le film et l’enregistrent sur un flash disk. Le lendemain, Bakour rejoint Bouzegza à Bouguerai et lui montre son contenu, repiqué sur un CD, remis à Kasmi Salah dit Abou Mohamed, le chargé de la communication du GSPC, abattu par les forces de sécurité quelques mois plus tard.



    Par Salima Tlemçani

  • ALGERIE NO COMMENT

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  • toujours les greves legales se transforment en illegales avec la justice illegale algerienne pffffffffff

     

     

    Arcelormittal El Hadjar : La grève jugée illégale par la direction

    Gonzalo Urquijo, président du département de l’investissement au groupe ArcelorMittal et responsable des activités produits longs, et Vincent Legouic, directeur général d’ArcelorMittal Annaba, seront reçus aujourd’hui par Mohamed Benmeradi, le nouveau ministre de l’Industrie, de la Petite et Moyenne entreprise, et de la Promotion de l’investissement.

     

    L’objet de la rencontre, selon des sources proches du complexe, portera sur les évènements qui secouent depuis quelques jours la stabilité du complexe dont la prochaine grève prévue pour le 21 juin prochain, mais aussi sur le plan d’investissement établi par le groupe indien dont l’enveloppe s’élève à 200 millions de dollars. Une rencontre à travers laquelle les deux responsables d’ArcelorMittal veulent afficher au gouvernement algérien leur volonté de rester en Algérie et d’exprimer, selon nos sources, leur « mécontentement dû aux entraves syndicales auxquelles ils sont confrontés périodiquement ». A cette réunion, prendra part le chef de cabinet de Sidi Saïd, le patron de la centrale syndicale de l’UGTA, qui a été dépêché à l’effet de chercher un compromis heureux entre les deux parties. La direction générale d’ArcelorMittal El Hadjar a qualifié, hier, la grève annoncée pour le 21 juin d’illégale. « Nous considérons que la grève annoncée pour le 21 juin prochain est illégale », a estimé la direction générale du complexe dans son bulletin Info-Usine distribué aux travailleurs dont une copie est parvenue à notre rédaction.

    Explicite, le contenu du document énonce les points noirs qui ont entaché la démarche du syndicat avant d’aboutir à un préavis de grève remis avant-hier à la direction générale. « Toutes les démarches entreprises ne sont pas conformes à la loi et à la convention collective. L’inspection du Travail n’a pas délivré de procès-verbal de non-conciliation, mais nous continuons à discuter avec le syndicat. L’assemblée générale de jeudi n’était ni demandée par le syndicat ni autorisée par la direction générale. Le processus d’approbation de la grève était irrégulier car il n’y a pas eu de vote à bulletins secrets. Enfin, cette assemblée n’a regroupé que 800 des 6 200 employés de l’usine. Il est rappelé, que conformément à la loi, les jours de grève ne seront pas payés », a argumenté la direction générale d’ArcelorMittal El Hadjar. En contrepartie, cette dernière propose aux travailleurs et leur syndicat d’actualiser la convention collective d’entreprise en septembre prochain, discuter un mois après du régime indemnitaire, mettre en place le système de bonus lié à la performance de l’entreprise en novembre 2010 et négocier en décembre des salaires de l’an 2011.

     

    Par M. F. Gaïdi

  • chekib khelil ne sera pas auditionner tout le monde le sait


    Chakib Khelil sera-t-il auditionné ?

    Des auditions de fond de l’affaire SONATRACH débuteront la semaine prochaine

    Chakib Khelil sera-t-il auditionné ?

    L’instruction relative au dossier Sonatrach va entrer, la semaine prochaine, dans une étape importante. Le juge entamera l’audition de l’ensemble des mis en cause et des témoins dans le fond. La responsabilité de l’ex-ministre de l’Energie pourra-t-elle être établie par la justice ?


    Le juge du pôle judiciaire, spécialisé près la cour d’Alger, va entamer, dès la semaine prochaine, les auditions dans le fond de l’ensemble des mis en cause dans l’affaire Sonatrach, qui avait éclaboussé, le 13 janvier dernier, les dirigeants de la compagnie. Les premières auditions des quatorze prévenus et celles d’une quinzaine de témoins se sont achevées en laissant transparaître une lourde interrogation quant à la responsabilité politique et administrative de l’ex-ministre de l’Energie, Chakib Khelil, dans ce scandale. En effet, que ce soit l’ancien PDG, Mohamed Meziane, placé sous contrôle judiciaire — ses deux enfants sont en détention provisoire — ou les vice-présidents, Benamar Zenasni, chargé de l’activité transport par canalisation — sous mandat de dépôt —, Belkacem Boumedienne, chargé de l’activité Amont – en détention provisoire — et Chawki Rahal, chargé de l’activité commercialisation – placé sous contrôle judiciaire —, il est clair que tous les actes de leur gestion étaient soumis à l’appréciation du ministre de l’Energie, précise-t-on.

    Mieux, des sources proches du dossier révèlent que Mohamed Meziane, l’ex-PDG, « ne faisait rien sans se référer à Chakib Khelil. Même pour le cas de ses deux enfants, l’un travaillant pour Saipem et l’autre pour Contel, les deux sociétés étrangères détentrices des marchés, objet de ce scandale, il en avait fait part à son ministre ». Les marchés de télésurveillance pour les bases du sud du pays ne sont, en général, jamais traités uniquement par le PDG ou ses vice-présidents. « Ils sont tous soumis à l’appréciation de Khelil, dont certaines par écrit… », expliquent nos interlocuteurs. Pour ces derniers, « la responsabilité commerciale » de l’ex-ministre « se profile » à l’horizon, au fur et à mesure que le dossier de l’instruction avance.

    En fait, le juge avait déjà entendu les cadres dirigeants de la compagnie sur les contrats de gré à gré octroyés au groupe algéro-allemand, Contel, portant acquisition d’équipement de télésurveillance (surestimé), dont les montants avoisinent les 140 millions d’euros. Ces marchés ont été obtenus par Contel (créé uniquement pour la circonstance pour obtenir le monopole), grâce à l’un des fils de Meziane, qui est également associé dans cette entreprise, en contrepartie de commissions importantes versées en devises dans des comptes à l’étranger, ainsi que d’autres cadeaux, portant donation d’appartements à Paris et aux USA à certains membres de leur famille.

    Le juge a également entendu les cadres sur le marché avec l’italienne Saipem, portant construction du gazoduc GK3, et qu’elle a obtenu grâce à un de ses employés, le deuxième fils de Meziane. Selon nos sources, « lorsque l’ex-PDG avait découvert que ses deux enfants travaillaient pour le compte de sociétés étrangères qui venaient d’obtenir des marchés, il avait demandé conseil à son ministre et celui-ci a laissé faire. Ce qui démontre que Chakib Khelil était au courant de tout ce qui se passait au sein de Sonatrach. Raison pour laquelle de nombreux avocats comptent demander au juge d’instruction la convocation de l’ex-ministre pour être entendu, mais également confondu avec les cadres dirigeants de Sonatrach.

    Néanmoins, ils craignent que cette demande connaisse le même sort que celle réservée au dossier de l’autoroute Est-Ouest, introduite auprès du juge d’instruction en charge de cette affaire, et relative à l’audition du ministre des Travaux publics, Amar Ghoul ». L’on se rappelle que la défense du secrétaire général, Mohamed Bouchama (en détention provisoire), avait réclamé la présence de Amar Ghoul pour l’interroger sur certains points jugés essentiels dans le dossier d’accusation, mais elle a essuyé le refus du juge.

    « Nous pensons que dans le dossier de Sonatrach, il y a plus de preuves sur la responsabilité du ministre. Ce qui nous permet d’être optimistes quant à sa convocation par le juge. Il y va de la crédibilité et l’impartialité de la justice. Si l’on veut que l’opinion publique croit vraiment à la lutte contre la corruption, il faudra que le juge aille très loin et entende toutes les parties impliquées de près ou de loin dans cette affaire, qui ne peut se limiter uniquement aux dirigeants de la compagnie », a déclaré un des avocats constitués pour ce dossier. En tout état de cause, l’étape des auditions dans le fond, devant être entamée la semaine prochaine, va certainement mettre la lumière sur certaines zones d’ombre restées jusque-là incomprises par l’opinion publique, même si pour l’instant les prévenus jouissent du droit à la présomption d’innocence jusqu’à ce qu’ils soient condamnés définitivement.

    A rappeler que cette affaire avait éclaté au début de l’année en cours, à la suite d’une enquête préliminaire menée par des officiers de la police judiciaire du DRS (Département de renseignement et de sécurité de l’armée), et qui a abouti à la présentation au parquet d’Alger de l’ensemble des cadres dirigeants de Sonatrach. Sur les 14 personnes inculpées, 7 ont été mises sous mandat de dépôt, dont les deux fils de l’ex-PDG de Sonatrach, ainsi que l’ancien PDG du CPA et son fils, deux vice-présidents de Sonatrach et un entrepreneur privé, alors que l’ex-PDG, 2 autres vice-présidents et trois cadres de Sonatrach ont été placés sous contrôle judiciaire. La défense avait été déboutée dans toutes ses demandes de mise en liberté provisoire par la chambre d’accusation.


    Par Salima Tlemçani

  • Plusieurs wilayas du pays touchées par les intempéries : Pluie et grelons font des dégâts


    - Un plan Orsec au sud-est du pays.

    (Organisation de secours en cas de catastrophes) a été déclenché pour le réaménagement du réseau de transport de l’électricité dans les wilayas de Biskra, El Oued et Ouargla, frappées depuis lundi par de violentes intempéries, indiquent à l’APS des filiales de Sonelgaz, en assurant que ce travail se fera dans « les meilleurs délais ». « Les pluies et vents très violents, qui ont touché ces wilayas, ont privé d’électricité quelque 50 000 foyers et endommagé plusieurs lignes électriques moyenne tension », avance un communiqué de la Société de distribution de l’électricité et du gaz du centre (SDC), informant qu’un « plan Orsec a été déclenché pour la gestion de cette situation et la prise en charge des lignes endommagées ». L’intervention immédiate de cette société a déjà « permis de rétablir l’alimentation de la majorité des foyers coupés hormis les localités de Zribet El Hamed et d’El M’ghaïer où quelque 16 000 foyers sont toujours privés d’électricité », précise la même source en assurant que ses équipes « sont sur le terrain pour les réalimenter dans les meilleurs délais ».

    - Le sud de Bouira durement touché.

    Dans la wilaya de Bouira, particulièrement dans la commune de Bordj Okhris, les crues ont causé des dommages à plusieurs ouvrages d’art, aux routes et aux habitations. Durant la journée d’hier, des habitants ont affirmé qu’en l’espace d’une vingtaine de minutes, la quasi-totalité des maisons de cette commune ont été inondées. Selon les mêmes témoignages, pas moins de six véhicules, en stationnement dans un parking situé près de l’oued Bordj Okhris, ont été emportés par les crues. Si les dégâts matériels sont importants, aucune perte en vie humaine n’est à déplorer, a-t-on appris auprès des services de la Protection civile. Entre autres dégâts occasionnés, l’on note la dégradation d’un pont se trouvant au niveau de cette agglomération. Un plan de secours d’urgence a été mis en œuvre.

    - Dégâts et frayeurs à Batna.

    Merouana, Barika et Aïn Touta, trois daïras de la wilaya de Batna, ont subi des dégâts matériels considérables suite aux dernières précipitations, accompagnées de la grêle et de vents violents, avant-hier lundi. Selon le bilan établi par la Protection civile, les toits de trois maisons se sont effondrés à Aïn Touta (30 km au sud du chef-lieu de wilaya), tandis que 10 maisons étaient inondées par le refoulement des eaux usées provenant des égouts de Ouled Laïch, à Bitam, dans la daïra de Barika. Des infiltrations d’eau ont été signalées dans plusieurs maisons situées dans les localités de Merouana et de Oued El Ma. Le chef-lieu de wilaya a connu également quelques désagréments suite à ces intempéries.

    - Panique à El Kala.

    Comme à El Tarf et probablement dans toute la région, l’orage a d’abord surpris par sa soudaineté. Il s’est subitement annoncé avec ses lourds nuages noirs, le tonnerre et les éclairs, puis il a semé la panique en déchargeant sa livraison de glaçons. Les dégâts sont importants. De bouche à oreille, sans qu’il n’y ait encore de bilan officiel, on parle de blessés, de toits effondrés, de récoltes saccagées et surtout de très nombreuses voitures endommagées. Carrosserie défoncée, comme si elles avaient essuyer des tirs de balles et bris de glaces.


    Par Amar Fedjkhi , Mohamed. Bechara, R. N., Slim Sadki

  • Said Sadi: un « clan » a pris l'Algérie en otage

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    Said Sadi a critiqué avant-hier soir les tentatives du pouvoir visant à minimiser l’importance de son parti. Le premier responsable du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie, RCD, a accusé le pouvoir de vouloir hypothéquer le pays.

    M. Sadi a qualifié les agissements de certains responsables de l’Etat, spécialement le ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales, d’actes « dangereux » qui portent atteinte à la crédibilité de la nation. Pour le patron du RCD, qui s’exprimait dans l’émission « Leurs programmes », le comportement de certains walis et chefs de daïra révèle « avec exactitude » le degré de putréfaction du pays. Il a ajouté que de tels actes prouvent, encore une fois, que la politique du pays est basée sur « la corruption, le favoritisme et le régionalisme ».
    Il est revenu sur ses récentes déclarations sur Nourredine Yazid Zerhouni, ministre de l’Intérieur et des Collectivités Locales, qu’il a qualifié de « protecteur du clan de Oujda », en précisant que « le pouvoir a pris l’Algérie en otage ». Said Sadi a déclaré que les élus locaux de son parti ont déposé, il y a une semaine, un dossier auprès des services de l’Intérieur pour agréer une fédération nationale d’élus locaux. C’était sans compter, selon lui, sur le mutisme « légendaire » du ministère de l’Intérieur. Il a, par ailleurs, justifié l’absence des députés de son parti au vote du projet de loi de Finances 2008 par sa non constitutionalité. Il est nécessaire, a argué le Dr Sadi, de présenter le bilan de changes de l’ancien budget avant toute adoption.

  • Sarkozy et Cherif Abbas, cherchez la différence !

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    Les relations entre Paris et Alger ont évolué souvent au gré de la météo; celle-là même qui "régule" les élections qu'organise Nourredine Yazid Zerhouni, le ministre de l'intérieur algérien. Voilà qu'on calme le jeu, le temps d'une visite d'Etat, pour mieux rebondir lorsque les intérêts politiciens, des uns et des autres, recommanderont l'ouverture d'un nouvel épisode d'hostilités. Et toujours en instrumentalisant la charge émotionnelle du contentieux historique qu'on évite, d'un côté comme de l'autre, de régler afin de s'en servir et de l'exhiber à chaque fois comme épouvantail. Il y a comme une volonté, des deux régimes, de saborder toute tentative de rapprochement entre les deux peuples, algériens et français. Pourtant, ce désir de rapprochement et de fonder des relations durables entre les deux peuples, sans transgressions de la mémoire, est exprimé chaque jour à travers moult appels lancés par des intellectuels, des historiens et des organisations non-gouvernementales. Des deux rives de la méditerranée, il y a une conscience qui commence à se forger autour de l'incontournable entente entre les deux peuples afin de faire face aux nouveaux défis du monde. Mais ce souhait fait face, depuis au moins le début du siècle, à une offensive d'américanisation du Maghreb, particulièrement de l'Algérie qui a été épargnée jusqu'au milieu des années 90. Cette partie de la Méditerranée, comme d'ailleurs le Sahel, est au centre d'un enjeu géostratégique autour du contrôle des gisements énergétiques. A Alger, c'est une oligarchie pétrolière qui s'est constituée à l'ombre de la Sonatrach. Échappant à tout contrôle institutionnel, certains revenus des hydrocarbures sont redistribués sous forme de rentes à la clientèle politique, dont les organisations dites de « la famille révolutionnaire », et à ses sponsors dans l'armée et dans les services de renseignements qui bénéficient eux, en prime, de certaines ristournes sur des marchés contractés par la Sonatrach (l'affaire BRC n'a pas livrée tous ses secrets). Pensant contenter ses sponsors, Mohamed Chérif Abbas n'a fait qu’exprimer en réalité que ce qu'il a entendu autour de lui. Dépourvu de principes, il n'est que la voix de ceux qui cherchent à empêcher un rapprochement algéro-français afin de renforcer la domination américaine (et tant pis si la politique arabe étasunienne est depuis longtemps alignée sur la position israélienne). Une domination qui garantira à terme les intérêts de l'oligarchie pétrolière et confortera le régime algérien, qui n'avait pas hésité à désigner, avec l'arrivée de Bouteflika au pouvoir, un homme des texans au poste de ministre de l'énergie. Ceux qui veulent nous faire croire avoir réagit pour défendre notre mémoire souillée par les revanchards et les nostalgiques de la colonisation ont trouvé convergence avec le courant ultralibéral en France, incarné par un Nicolas Sarkozy qui n'a jamais caché sa volonté de rompre avec la politique atlantique et arabe du gaullisme et de son continuateur Jacques Chirac.

    Y.R

     

  • QUI DIT QUE BOUTEF N'AIME PAS ISRAELIEN

    Attentats d'Alger : le curieux geste d'Israël

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    (Photo : Bouteflika serre la main à Ehud Barak)

    L'ambassadeur d'Israël aux Nations Unies a signé vendredi un livre de condoléances à l'intention des victimes des attentats perpétrés cette semaine en Algérie, et ce, malgré l'absence de liens entre les deux pays.
    "Israël fait preuve de compassion pour toutes les victimes du terrorisme, quelle qu'elles soient, et dans ce cas précis, en Algérie", a indiqué Dan Gillerman à l'Associated Press.
    "L'Algérie ne reconnaît pas Israël et n'a même jamais fait de pas vers la normalisation de ses relations avec Israël, à l'inverse du Maroc et de la Tunisie dans une certaine mesure", a ajouté l'ambassadeur.
    "Mais lorsque de tels événements ont lieu, l'aspect humain l'emporte sur tout le reste", a-t-il concédé.
    Dix-sept employés des Nations unies ont été tués dans l'attentat qui a visé le siège du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) à Alger mardi, a annoncé vendredi la porte-parole adjointe de l'ONU, Maria Okabe.
    Les deux attentats quasi-simultanés de mardi contre les sièges du Conseil constitutionnel et du HCR ont fait 37 morts, selon le dernier bilan officiel du ministère algérien de l'Intérieur.

  • De la corruption algérienne



    Omar Benderra, Ghazi Hidouci, Salima Mellah, Algeria-Watch, 24 février 2010

    Quelques années après la rocambolesque affaire Khalifa, les médias algériens nous apprennent à nouveau que les grands projets d’infrastructure de la présidence Bouteflika 1 et 2 et la non moins grande « nouvelle percée » de l’Algérie sur les marchés des hydrocarbures donnent lieu à des malversations de grande ampleur. Nous l’apprenons par les fuites d’enquêtes et par des articles de journaux. Convenons qu’autrement, on n’en aurait rien su. Tout serait demeuré dans l’ombre et relèverait purement de l’ordre des conjectures.

    Et voila que beaucoup souhaitent entendre les voix de l’« opposition » – ou à défaut celles d’opposants – et s’étonnent des réticences de certains à entrer dans une controverse initiée par le régime. Cela pose la question du rôle réel de la corruption dans le système de pouvoir algérien, ainsi que celui des campagnes « anticorruption » régulièrement conduites par celui-ci.

    Sans grande subtilité, la communication sur ces affaires récentes vise deux objectifs principaux. Le premier objectif martelé, de sorte à ce que nul doute subsiste dans des esprits suspicieux, est que les officiers de « police judiciaire » des services secrets – de fait police politique disposant de pouvoirs exorbitants au droit commun – sont l’expression de la régulation souveraine, une police républicaine qui ne mérite que l’éloge et dont le peuple se doit d’être fier. Le second objectif officiel est que le gouvernement n’est pas en reste, il tente d’apporter des réponses. Lui aussi mérite donc confiance et respect ; il a en effet lancé une vaste campagne de lutte contre la corruption dans ses propres appareils, visant, avec une impartialité émérite, jusqu’à ses propres membres.

    Revenue de biens des illusions, l’opinion publique dans toute sa diversité n’est absolument pas surprise par les dérives et les scandales. Les citoyens considèrent très habituellement que le mal est bien plus grand et bien plus profond que ce que les révélations de presse pourraient laisser accroire. L’opinion est également habituée à vérifier qu’au bout du compte, fatalement, seuls des seconds couteaux, voire des innocents, payent. Mais cela n’empêche pas la rumeur publique, cette fois comme les autres, de se mettre en mouvement et d’enfler au fil du temps. Cette réalité sociale mériterait d’être analysée. Cela serait bien plus utile que de perdre un temps précieux dans un débat récurrent qui se résume en fait à n’envisager ces affaires de corruption qu’en tant que spectacle d’une lutte entre le mauvais et le pire ou même entre méchants clans réglant leurs comptes.

    En effet, les gens rêvent toujours, s’acharnent à espérer – et c’est bien trop humain pour qu’on puisse le leur reprocher – de la possibilité d’une justice dans ce pays. Ils sont prêts à y croire, même si cette justice se manifeste subrepticement et comme par accident. Pour un honnête homme, soucieux de donner un sens moral à sa vie, il est dans la nature des choses que, de temps à autre, des coupables soient sanctionnés. Qu’il en aille autrement serait désespérant… accepter l’impunité comme allant de soi est partout inadmissible. Le match supposé – toujours plus où moins truqué – vaut donc le coup d’être regardé. Mais, simultanément, c’est très perceptible, l’opinion n’est pas convaincue ; la qualification officielle des faits, les noms des coupables présumés paraissent peu crédibles et la nature des délits – leur ampleur - fort minorée. La rumeur fait état de dérives qui reflètent mieux l’importance des sommes détournées et désigne davantage de coupables à un niveau élevé de responsabilité dans l’Etat. La confiance, si tant est qu’elle n’ait jamais prévalu, a précédé les harragas : elle a depuis longtemps déserté nos rivages. L’affaire de corruption change de registre, devient plus politique et les gens en arrivent enfin à oublier presque le scandale pour souhaiter la mise en cause du gouvernement ou, plus exactement, au-delà du gouvernement, du vrai pouvoir qui tire les ficelles et n’exerce aucune responsabilité légale dans la conduite des affaires.

    L’opinion n’est pas dupe. Elle devine toutefois que ce pouvoir de l’ombre, non matérialisé, peut toujours, en cas de pourrissement, prétendre qu’il n’exerce aucune autorité et s’afficher comme une alternative. Les citoyens ne sont pas crédules. Ils savent bien que cette revendication ne sera jamais prise en compte, mais ils l’entretiennent pour ne pas perdre totalement espoir et faire comme si le droit au respect et à la dignité leurs étaient toujours reconnu. Un peu comme pour l’équipe nationale de football ; c’est important par défaut et l’illusion tient lieu de stimulant… Il faut bien essayer de vivre, jusqu’à ce que l’exutoire s’évanouisse et que l’on soit amené à penser à autre chose… Tout cela est tellement triste et en même temps compréhensible : nul ne peut jeter la pierre à ceux qui mordent à de tels appâts… Il faut seulement rappeler encore que notre pays n’est pas dans une situation d’Etat de droit, de respect des libertés, de responsabilité et de justice où la corruption serait un sport pratiqué uniquement à la marge de notre vie sociale par des délinquants marginaux comme le serait, par exemple, le vol à l’étalage. La réalité est que le système politique lui-même n’existe que par effraction ; la délinquance contrôle le politique, la violence d’Etat et donc les dimensions financières et commerciales de la vie du pays. Qui se souvient de Mohamed Boudiaf ? Symbole de l’innocence politique poussée à un degré rare, l’homme historique de la guerre anticoloniale a cru pouvoir lutter contre la corruption sans changer le système. On sait ce qu’il advint.

    Alors où commence et où s’achève la corruption algérienne ? Existe-t-elle vraiment ? Il n’est pas besoin de savantes analyses pour appréhender une réalité brutale connue de tous. Comment nommer corruption la captation criminelle systématique des richesses publiques organisée par ceux-là mêmes chargés de l’interdire et de la réprimer ? Ceux-là mêmes qui libèrent les matraques policières sur les crânes de pacifiques médecins payés au lance-pierre ou de tranquilles enseignants réduits à la misère. Dans l’organisation du pouvoir algérien, le vol est la règle. Ce qui fait exception dans ce système est bien la probité, le sens de l’intérêt général et du bien commun.

    Toute l’économie est organisée sur le mode du prélèvement abusif d’autorité. Au XXIe siècle cette pratique ne peut être affichée ainsi qu’elle a pu l’être à d’autres époques, il faut bien faire croire que nous sommes en République et en Démocratie, que la délinquance est comme partout marginale et qu’il y a une police qui s’en occupe.

    Signifier indirectement – c’est ce que tente de faire cette campagne de presse – que la corruption est une déviance, par définition circonscrite, équivaudrait à en reconnaître le caractère dérogatoire et suggérer qu’elle est une exception à un ordre régulier, fondé sur le droit et la morale. Il est inutile de poser la question de la nature illégale et illégitime du système algérien, l’exercice serait bien trop formel pour susciter autre chose que l’ennui… Et qu’y aurait-il de moral dans ce système politique ? La question ne peut provoquer que le sourire où un haussement d’épaules quand il est de notoriété publique que même le projet de super-mosquée est une source d’enrichissement illicite…

    Le détournement de bien public, la captation illégale des ressources nationales sont la règle et la raison d’être du pouvoir qui régente l’Algérie. Les scandales qui jalonnent à intervalles réguliers la chronique de ce pays sont les péripéties habituelles d’un système qui se régule sporadiquement par élimination de réseaux ou d’individus devenus gênants, comme l’affaire Khalifa, ou relevant de seigneurs de la guerre ayant disparu de la scène, comme pour l’affaire Zeggar. Qui, sous peine de se couvrir de ridicule, pourrait contester ce qui est, de longue date, une vérité d’évidence ? La corruption est bel et bien l’un des aspects naturels du fonctionnement d’un système depuis longtemps arrivé à maturité et stabilisé tant dans ses structures que dans les modalités de sa reproduction.

    L’Algérie appartient à quelques chefs de l’armée – notamment ceux qui dirigent les services de police politique – et à leurs hommes d’affaires, algériens ou non, chargés de maintenir les filières et d’administrer les fortunes disséminées à travers le monde, sous toutes les formes possibles. Personne, nulle part, ne rend compte à des institutions réelles : celles qui existent sont des paravents sans aucune autre fonction que purement théâtrale. La gestion économique et administrative quotidienne est confiée aux clientèles et aux réseaux qui opèrent sur un mode prébendier ou de quasi-affermage. Où serait donc la corruption dans un pays où l’Etat est privatisé de facto depuis des lustres ?

    La nature de l’organisation de pouvoir qui tient en joue la société algérienne est connue et, depuis le temps, parfaitement identifiée, même par les plus naïfs. D’autant que ses mécanismes apparaissent de manière visible depuis l’augmentation significative des prix des hydrocarbures en 1999. Les généraux décideurs sont au sommet du système de prédation, ils en sont les pilotes, la tumeur mère qui diffuse ses métastases dans le corps social. Comment cette organisation pourrait-elle admettre, après 200 000 morts, une autre logique que la sienne ? Le chef de l’Etat (ou ce qui en tient lieu), les ministres et autres figurants d’une cour des miracles politique participent tous d’une économie politique du détournement à ciel ouvert avec toutes les complicités extérieures qu’ils souhaitent. Il est vrai que les dirigeants des grandes démocraties avancées ne sont pas moins vénaux ou cupides que ceux des démocraties spécifiques du tiers monde. La lutte commune contre le terrorisme et le containment de l’islamisme n’expliquent pas tout. Evoluant dans des cadres de droit, l’enrichissement des élites de pouvoir au Nord ne peut provenir que des prélèvements et des rétrocommissions issus des échanges avec des pays comme le notre. Les paradis fiscaux sont fréquentés également par les « civilisés » et les autres. La prédation algérienne est internationale.

    Même s’il est également vrai que d’autres pays, y compris ceux qui bénéficient d’Etats de droit, connaissent le phénomène à des degrés divers, il en est peu où la corruption massive et généralisée se résume, comme c’est le cas en Algérie, à un transfert massif des richesses nationales vers l’étranger. Ce qui se traduit par l’affaiblissement continu et durable du pays et à l’appauvrissement de ses habitants. La corruption n’est pas une fatalité. Certains pays ont même su recycler de manière productive la corruption de leurs élites ; le Japon ou la Corée hier et la Russie, peut-être, aujourd’hui.

    Cela a été dit, mais répétons-le : le crime et la délinquance forment le socle d’un pouvoir hors du droit, hors-la-loi, composé d’individus malhonnêtes et incompétents, cent fois coupables de haute trahison envers leur peuple. Attendre comme le font certains, parfois de bonne foi, que l’« opposition » dénonce la corruption selon l’agenda de ce pouvoir, du fait d’une agitation médiatique autour d’arrestations de subalternes par la police politique secrète serait faire preuve, au moins, d’une admirable crédulité. Après tant d’années de mensonges et de manipulations, de crimes de masses et de vol généralisé à visages découverts, on pourrait penser que les plus naïfs, ou les plus aveugles, auraient fini par comprendre l’environnement criminel installé en Algérie. Dans ce système, la corruption est la loi.

  • Réunion aujourd’hui du 5e Conseil d’association Algérie - UE : L’heure des comptes a sonné





    La tenue aujourd’hui du 5e Conseil de l’Accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne sera l’occasion de mettre à plat les problèmes qui ont rendu quasi impossible une application productive et harmonieuse de l’accord entré en vigueur en 2005.

    Un accord qui, au fil des ans, est devenu la cible de critiques de la part de l’Algérie qui reproche à son homologue européen d’avoir une vision mercantiliste de l’accord, et de tarder à mettre réellement en pratique ses engagements concernant l’investissement, la mise à niveau du tissu industriel et le transfert technologique. Le bilan avancé s’avère, aux yeux des décideurs algériens, clairement en défaveur de l’Algérie qui perd ainsi au change face à son partenaire. Les Algériens en veulent pour preuve le fait que l’accord, signé après de longues négociations, n’a ni favorisé les exportations algériennes hors hydrocarbures ni permis d’installer des IDE européens en Algérie. Pour illustrer ce bilan négatif, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a fait savoir récemment que « pour 1 dollar exporté vers l’UE, l’Algérie importe pour 20 dollars ».

    Du côté des pouvoirs publics, on cite également les pertes fiscales qui se chiffraient, en 2009, à 2,2 milliards de dollars, et on les oppose à la quasi-inexistence des investissements étrangers qui n’ont pas dépassé les 500 millions de dollars. Du côté européen, on cible par contre « le manque de réformes structurelles en Algérie » et on minimise le déséquilibre des échanges. Pour le partenaire européen, la raison des importations trop importantes est à chercher du côté de « la surconsommation de l’Algérie » qui souffre d’un problème de demande intérieure excessive. Un argument comme un autre qui sert clairement à défendre la position européenne vis-à-vis d’un accord qui se révèle de toute évidence plus que bancal.

    Cependant, l’argument, même s’il ne peut justifier à lui seul un déséquilibre aussi flagrant dans les échanges, reflète, tout de même, un aspect non négligeable de la hausse des importations algériennes qui ont représenté en 2008 plus de 20 milliards de dollars et qui mettent en évidence la faiblesse de la production de biens en Algérie. Une réalité qui explique en partie la difficulté de l’Algérie à s’imposer dans le cadre de cet accord tant décrié après cinq ans d’application. En prenant les fameuses décisions pour réduire les importations, à la faveur de la loi de finances complémentaire 2009 et la loi de fiances 2010, le gouvernement Ouyahia a tenté de rectifier le tir, il est parvenu rapidement à réduire les importations. Ainsi une baisse de 1,62% a été constatée en 2009, et une autre plus conséquente de 7,8% au premier trimestre 2010 concernant les importations à partir de l’Europe.

    Des baisses qui touchent notamment les biens alimentaires et les véhicules et qui allègent quelque peu la pesante facture des importations algériennes. Un effet positif des mesures qui sont pourtant assimilées à des décisions protectionnistes de la part des Européens qui jugent par exemple la mesure obligeant l’investisseur étranger à céder 51% des parts d’une société à un partenaire algérien, un véritable frein au libre investissement des étrangers en Algérie. Un motif qui a fini par augmenter la crispation des relations autour de cet Accord d’association qui, de toute façon, n’a rien changé ou presque aux relations commerciales entre les deux côtés de la Méditerranée. Exportations d’hydrocarbures d’une part, exportations de biens divers pour les besoins de la consommation et de la production locale, d’autre part, restent une règle immuable.

    Les échanges d’accusations – enrobés de langage diplomatique et de formules de politesse – ne changeront pas la réalité des relations déséquilibrées, rendues encore plus complexes par un environnement économique en crise ou chaque Etat cherche à tirer son épingle du jeu et à minimiser les pertes. Même les grands ensembles économiques plus équilibrés, en apparence, se heurtent actuellement à la nouvelle réalité et on y tend à repenser un positionnement plus égoïste. Alors quelles chances dans ces conditions pour un accord plus équilibré avec l’UE où les échanges seront pensés en termes de partage et de complémentarité au lieu d’être jugés sous la lorgnette des intérêts économiques et financiers des plus influents des partenaires ?

    Par Zhor Hadjam

  • Un gentil interrogatoire a la pizzeria « Freedom »

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    A l’appel du groupe « Bezzzef ! », un rassemblement pacifique devait se tenir ce mercredi 2 juin, devant l’ambassade des Etats-Unis, à partir de 11h, pour dénoncer l’attaque de la Flottille de la Liberté et le silence complice de l’administration américaine devant cet énième carnage.

    Il était 10h25 quand j’ai débarqué à la placette du 11 septembre (ainsi baptisée en hommage a Salvador Allende, mort le 11 septembre 1973 sous les balles de Pinochet avec la complicité de la CIA). Ladite placette est située à hauteur du carrefour de la Colonne-Voirol. J’ai fait un petit tour histoire de jauger la présence policière. Celle-ci était surtout concentrée autour du commissariat du coin. En musardant du côté du Pont de Hydra, je croise un type qui m’interroge sur le rassemblement en question en m’assurant qu’il y serait. Et il a tenu parole. Sauf qu’il s’avèrera que c’est un mec des RG…Sinon, pas âme qui vive. Mobilisation ratée. A 10h50, je prends « position » à la Placette du 11 septembre, affublé d’un t-shirt floqué d’un dessin de Nagui El Ali et d’un keffieh. Un accoutrement qui annonce déjà la couleur et qui me vaut quelques regards suspicieux de la part de policiers en faction. A 10h55, je fonce en direction de l’ambassade des Etats-Unis. Les agents de police qui pavaient le chemin qui monte vers Poirson étaient intrigués, mais comme on ne peut pas interpeller quelqu’un juste parce qu’il arbore un keffieh palestinien, on me laissa passer, si bien que je pus atteindre sans encombre l’ambassade US. Chemin faisant, je croise Sofiane Baroudi, un activiste plein d’entrain qui était là depuis un moment, lui aussi. On gagne ensemble le site ciblé. A quelques mètres de l’ambassade, je sors de mon sac vite fait une pancarte sur laquelle j’avais griffonné quelques slogans de circonstance : « OBAMA + CLINTON = ARIEL SHARON », « ALGER-GHAZA MEME COMBAT », « KOULLOUNA GHAZA », « BEZZZEF ISRAËL », « BEZZZEF T’HINE ! »…Il y avait également un dessin fort pertinent de Ali Dilem montrant deux drapeaux, l’un est celui de la Palestine, l’autre représente un pantalon, allusion aux pantalonnades en série des régimes arabes.

    J’ai donc brandi ma pancarte et ses slogans recto-verso, et tout de suite ce fut la panique au niveau de la cabine vitrée de l’imposant bâtiment en verre de l’ambassade, et où fourmillaient des agents de sécurité. Ils devaient imaginer le pire en voyant ma main farfouiller dans mon sac à dos, sous leur regard incrédule... Mais les cerbères postés aux abords de la plus grande chancellerie étrangère n’iront pas jusqu’à dégainer leur flingue. Ouf ! Mon action durera quelques minutes (quand même), avant que les premiers flics se ruent vers Sofiane et moi pour nous « neutraliser ». S’ensuivit une chamaillade  et des échanges assez vifs. En pareille situation, j’avoue qu’il n’est pas très difficile de « neutraliser » un flic algérien : il suffit de lui rappeler que s’il réprime une action de solidarité avec la Palestine, il devient de facto un agent (objectif) de l’entité sioniste et ça, ça fait très mal. Aussi, les policiers me signifièrent-ils d’emblée leur soutien de cœur à Ghaza.

    Plusieurs officiers accoururent pour s’enquérir du sujet de tout ce raffut. L’un d’eux m’explique : « On n’a rien contre votre action mais voyez-vous, c’est un périmètre ultra sensible. Imaginez que quelqu’un se cache derrière vous et se fasse exploser ! » Il y avait Khalef Mahiédine, l’ancien entraîneur de l’Equipe nationale (c’est son quartier en fait) qui discutait gentiment avec des policiers, et qui suivait cela d’un regard perplexe. Après d’autres empoignades verbales, on m’invita à monter dans une voiture de police. Un officier en civil m’expliqua avec force insistance, à grand renfort de sémantique et de bons sentiments, qu’il ne s’agissait nullement d’une interpellation mais d’une simple opération de routine. « On va juste vous inviter  à un café » me dit-il poliment. Inviter. Tiens, c’est curieux comme ce mot revient dans la bouche de la police. Quand on a été arrêtés, Hakim Addad, Adlène Meddi, Saïd Khatibi et moi-même à proximité du siège de l’ENTV le 3 mai dernier, ils avaient usé du même vocabulaire : « on vous invite au poste… ». Et ils désignaient les journalistes que nous étions sous le sobriquet de « Juliette ». Eh bien, cette-fois ci encore, ils tenaient à mettre les formes avec, oui, ce souci tenace, comme je le disais, de ne pas passer pour des auxiliaires de l’armée sioniste en venant réprimer des militants pro-palestiniens. Aussi insistaient-ils à souligner que sur le fond, ils partageaient totalement notre point de vue mais que les ordres, c’étaient les ordres, et qu’on ne badine pas avec la sécurité de la représentation diplomatique la mieux gardée d’Alger.

    Quelle ne fut ma surprise de me voir convié pour de vrai à un café. Car, au lieu qu’elle s’engouffre dans je ne sais quel commissariat, la voiture de police s’est arrêtée devant une pizzeria située en face de la Présidence de la République, près du ministère des AE. Et cette pizzeria s’appelle… « Freedom », « Liberté », comme la flottille humanitaire qui vient d’être massacrée par les marines israéliens.

    Ainsi, mes deux accompagnateurs tinrent absolument à me payer un café en se disant mes « frères », et j’ai consenti de bon cœur à prendre une bouteille d’eau fraîche parce que je commençais à avoir soif. L’entretien dura environ une demi-heure, un peu plus. Les deux policiers firent preuve d’une grande amabilité. A un moment donné, un adjudant débarque et l’officier lui dit : « Retournez voir ce qui se passe, et pas d’interpellation. Conduisez-vous gentiment, d’accord ? » L’homme se retourne vers moi, et, me prenant à témoin, il me fait : « Vous voyez ? Ce sont là mes consignes. » Et de m’expliquer que cette petite intrusion dans le périmètre de sécurité de l’ambassade états-unienne aurait pu mettre la police algérienne dans le pétrin : « Imaginez qu’un attentat soit commis dans la foulée ?» renchérit-il à son tour. L’homme m’expliqua ensuite que je faisais l’objet d’un simple « examen de situation » pour savoir un peu qui j’étais, quel était le sens de mon action, et surtout, pour s’assurer que je ne nourrissais pas de desseins louches façon « kamikaze potentiel ». Pour finir, il me conseille de me joindre à l’initiative de Belkhedem et de Hamas et à manifester dans le cadre tracé par la sacro-sainte légalité. Je suis libéré sur cette note douillette, et la même voiture de police me déposa…chez moi.

    Vous l’aurez compris : c’est la version « light » de la police algérienne. Toujours est-il qu’il est interdit de manifester spontanément à Alger, et que pour obtenir une autorisation en règle pour la moindre petite action publique, il faut…euh…rêver…Hier, un rassemblement similaire qui devait se tenir à Oran, a été gâché par la flicaille, c’est dire.

    A signaler que mon ami Sofiane Baroudi a été appréhendé après moi, avant d’être relâché. Notons également que la circulation aux abords de l’ambassade US et de la Colonne Voirol était sensiblement contrôlée selon des témoins, et que les rôdeurs étaient vite priés de déguerpir. Bientôt, il nous faudra une autorisation expresse de Zerhouni pour être en colère même chez soi…

    Mustapha Benfodil
    Membre fondateur du groupe « Bezzzef ! »

  • Belcourt, quinze ans après Yamaha, une heure après Koren

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    Belcourt ne savait déjà plus distraire le désespoir quand Chaouchi relâcha le ballon dans  ses filets, ce dimanche noir où le capitaine Koren, le capitaine slovène, avait tiré et que la cité s’était écroulée, touchée en plein cœur, ramenée à sa condition misérable, tu ne seras pas champion, mon fils, il n’y aura pas de défilé, cache le drapeau et viens fumer un joint,  le cortège est annulé, tu ne seras pas champion, mon fils…

    Du temps des frères Yamaha, Belcourt savait rire de ses désappointements. A la façon qu’avait la plèbe algéroise de rigoler de son destin plutôt que d’en pleurer, Belcourt cultivait le génie inégalable de s’ériger en étranger à sa propre tragédie, de tout traiter avec une goguenarde philosophie, tout, la vie, la mort, le passé, l’avenir, la patrie, les hommes, sa propre misère, surtout sa propre misère et, qui sait, peut-être même Dieu ! J’apprendrai, plus tard, que c’était une façon de survivre. Même dans le quartier de Cervantès, dans Belcourt des pauvres gens, même à Cervantès, assemblage de masures loqueteuses où l’on croupissait jusqu’à la mort, même à Cervantès on avait appris à piéger son malheur dans l’autodérision  pour mieux l’endurer. Un don des frères Yamaha, mi-clowns mi-héros, qui savaient si bien parodier leur propre détresse, quand tous les autres s’en bouleversaient. Avec eux, chômeurs et pères de familles se consolaient de ce que même la solitude et les jours sans pain, même l’hécatombe donc, pouvaient, parfois, ne pas être pris au sérieux et Cervantès survolait alors dignement Belcourt de ses guenilles.

    En ce temps-là, du temps des frères Yamaha, Belcourt ne défilait pas pour un match, mais pour des choses étranges, la dignité, le droit d’exister, la démocratie, slogans d’automnes rouges de sang et de colère, c’était le 5 octobre mon fils, et le capitaine avait tiré, pas le capitaine Koren, l’autre capitaine en treillis, sur un char, et la balle n’était pas de marque Adidas, c’était une balle réelle, un automne de Belcourt où Cervantès ne voulait plus de ces guenilles, un automne de Belcourt, comme l’automne de mon père, ce 11 décembre 1960, sur injonction des édiles de l’ombre, les hurlements de Belcourt bouleverseraient la planète et parviendraient jusqu’aux oreilles des Etats en conclave à New-York, avaient-ils assuré.   « Ce fut ici, mon enfant… », ce fut ici, de ces hauts lieux de l’héroïsme ancien, ce fut ici, dans Belcourt, un matin d’automne, drapeau à la main, à  travers le boulevard Cervantès et les rues miteuses de notre enfance, la rue de l'Amiral-Guépratte puis le marché indigène d’El-Akiba, ce fut ici, dans les quartiers européens, l’emblème vert à la main, dans les quartiers où on n’allait jamais, devant le café Quiko, le Monoprix et le cinéma Roxy, la rue de Lyon et ses belles devantures, la rue de l'Union, puis la rue Lamartine, ce fut ici que je poussai mon dernier cri « Tahia El-Djazaïr ! »
    À la rue Alfred-de-Musset, le capitaine avait tiré. Pas le capitaine Koren, l’autre capitaine en tenue de paras, « bleu, blanc, rouge », et la balle n’était pas de marque Adidas, c’était une balle réelle, un automne de Belcourt où Cervantès ne voulait plus de ces guenilles, un automne de Belcourt, comme l’automne de mon père, une nuit de Toussaint rouge dans les Aurès, mais tout cela, c’est si loin…

    Aujourd’hui Belcourt défile pour un match et Chaouchi a relâché le ballon dans  ses filets, ce dimanche noir où le capitaine Koren avait tiré et que la cité s’était écroulée, touchée en plein cœur, ramenée à sa condition misérable, tu ne seras pas champion, mon fils, il n’y aura pas de défilé, cache le drapeau et viens fumer un joint,  l’un des frères Yamaha est mort, assassiné une nuit douteuse,  personne ne raconte plus rien à nos enfants égarés, ceux-là qui n’ont jamais su de quels péchés ils étaient coupables, que j’ai vus épuiser leurs existences à vouloir rejoindre les récifs d’en face, à périr en mer, solennels et imposants,  dans une noble naïveté, à l’âge encore vert où l’on croit ne connaître aucune raison de vivre et tous les prétextes pour mourir, gamins de Belcourt, chair innocente de nos guerres douteuses, venus au monde après ce qui sera appelé plus tard, l’indépendance, à la fin d’une guerre magnifiée qui eut lieu dans l’exubérance et la duplicité, dans l’enthousiasme et les fourberies, l’indépendance, mon fils, où nous  n’avons pas cessé d’espérer pour nos enfants ce que nos pères avaient espéré pour nous, ce que le temps nous refusait alors, ce qu’il nous refuse toujours, aujourd’hui que les anciens compagnons d’armes, mus par une avidité nouvelle, ont fait rétablir les parapets de Belcourt  et ressuscité Cervantès, ses taudis et ses indigènes, qu’il n’y a plus personne pour pousser le dernier cri, le cri exaucé, « Tahia El-Djazaïr ! », plus personne, seulement « One, two, three », sur ordre des mêmes édiles de l’ombre, Dieu faisait patienter et nos anciens compagnons d’armes avaient ressuscité la nuit…

    Belcourt, un soir que Chaouchi relâcha le ballon dans  ses filets, ce dimanche noir où le capitaine Koren avait tiré et que la cité s’était écroulée, touchée en plein cœur, ramenée à sa condition misérable, tu ne seras pas champion, mon fils, il n’y aura pas de défilé, cache le drapeau et viens fumer un joint,  le cortège est annulé, tu ne seras pas champion, mon fils, pas avant que tu ne devines que les hommes ont le degré de liberté que leur audace conquiert sur la peur, lorsque, devenus adultes, les gamins de Belcourt, fatigués de l’insupportable, referont de ce quartier indigène de Cervantès le temple discret où l’on apprendra la colère puis la dignité puis le bonheur…

    M.B.

  • La main de l’étranger

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    Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, au vu de ce match contre la Slovénie, ma religion est faite : il faut d’urgence promulguer la loi criminalisant le colonialisme.

    L’idée s’est imposée à moi après avoir consacré l’après-midi à jouer au mauvais perdant et à chercher le bouc-émissaire idéal à la débâcle slovène. Comme vous certainement, L’honneur national le commandait, la tradition cocardière l’exigeait et les bons chefs de guerre, eux, l’ont toujours vérifié : il faut savoir trouver un coupable à une mauvaise défaite. Je dois avouer que l’exercice fut interminable, parfois excitant, souvent cacophonique et, au final, totalement inutile. Entre Chaouchi, Sâadane, Ghezal, l’arbitre guatémaltèque, les vuvuzelas et le mauvais œil des Arabes envieux du moumathil el ouahid lil’arab, il fut bien difficile de trancher et mes amis sont repartis avec une intacte frustration. Pour moi, toutefois, la chose était nettement moins complexe et mon idée était faite dès le coup de sifflet final : cette défaite contre la Slovénie, cela sautait aux yeux, c’était bien la faute à l’ancien colonisateur. Parfaitement ! Cinquante ans après, on mesure bien, au vu d’un simple match, dans quel état de sous-qualification la France a laissé le pays qu’elle a occupé 130 ans. On se savait incapable de construire des voitures, des avions, la démocratie, des élections propres, tout cela et bien d’autres choses, mais est-ce juste, diable, de ne pas pouvoir imiter ces maudits Français dans l’usage providentiel de la main en football, eux qui savent se qualifier pour le Mondial grâce à une main, quand nous autres anciens colonisés, nous risquons d’en être éliminés par la faute de cette même main ? Où est le bienfait du colonialisme tant vanté par cette loi surréaliste du 23 février, je vous le demande, quand la science de la main en football n’est dominée que par l’ancien colonisateur,  un heureux reflexe, s’agissant de Thierry Henri et un calamiteux geste

    quand il est le fait de notre Ghezal national ?

    Oui, la première leçon qui s’impose de ce Mondial me paraît sans équivoque : il faut d’urgence promulguer la loi criminalisant le colonialisme. Les ravages vont au-delà de ce que l’on peut tolérer. Pensez donc qu’on s’est fait battre hier par un pays  où le sport le plus populaire  est … le ski alpin, où le Zidane national, un certain  Aleš Gorza est  un slalomeur réputé mais …sur neige, une nation où le football vient en quatrième position, et dont on n’entend jamais parler des clubs, ni même des joueurs, sauf pour ceux qui connaissent Sochaux et leur attaquant Birsa. Un pays qui possède aussi une équipe nationale de bon niveau qui fait partie des huit meilleures nations européennes, mais en basket !
    le plus impardonnable dans l’affaire, est que nos dirigeants ont toujours cru maîtriser la science de la main. De la « main de l’étranger » qui se profile derrière chaque manifestant à « la main de la France » qui guide chacun de nos opposants, on pensait nos gouvernants incollables en la matière. C’était compter sans la main de Ghezal. Celle-là, elle n’est pas inventée.
    Tout le monde n’est pas Thierry Henri…
    Oui, vivement une loi criminalisant le colonialisme.

    Hadj Tifosi

  • Si tu vas en Slovénie…

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    Notre adversaire d'aujourd'hui n’ayant pas la chance de figurer sur la liste des pays les plus corrompus, ni dans celle qui malmènent le plus les droits de l’homme, ni dans celle des 14 pays pour lesquels les procédures de sécurité aérienne ont été renforcées par les Etats-Unis au lendemain de l’attentat manqué contre un avion de ligne américain, par un jeune Nigérian, la Slovénie reste pour nous, une parfaite inconnue. Aussi ne connait-on ni le redoutable HS Olimpija, ni le puissant ŠD Alfa, ni l’invincible HK Slavija ou le ZM Olimpija. Le champion Andrej Jerman ne vous dit rien, pas plus que ,le célèbre Anže Kopitar ou l’imbattable Aleš Gorza ?  Inutile de cogiter : on ne sait rien de notre adversaire de ce soir. La Slovénie, vue d’Algérie, c’est comme le kougloff, le ski alpin ou le hockey sur glace : un « machin » dont on entend parler, sans plus… Tranquilisez-vous, même le président Bush a confondu, publiquement, entre la Slovénie et la Slovaquie. "Tout ce que je sais de la Slovaquie c'est ce que j'en ai appris directement de votre premier ministre qui est venu au Texas, a-t-il déclaré dans une interview avec un journaliste slovaque, en 1999. L’ennui est que la rencontre était en fait avec Janez Drnovsek, le  premier ministre de la Slovénie... Il faut dire que les noms Slovenská Republika (qui signifie République slovaque en slovaque) et Republika Slovenija peuvent en effet prêter à confusion dans de nombreuses langues. Chaque année, un poids considérable de courrier mal acheminé est à réexpédier vers la Slovénie.

    Et bien, pour une fois, on perd à ne pas savoir car, justement, la première nouvelle rassurante est que le sport le plus populaire en Slovénie est … le ski alpin. Suivi du hockey sur glace et du basket ! Le HS Olimpija, le ŠD Alfa, le HK Slavija et le ZM Olimpija ne forment pas des footballeurs mais se contentent d’être seulement les plus grands clubs de hockey sur glace de Ljubljana, la capitale. Andrej Jerman, pour notre bonheur, n’est pas l’avant-centre de l’équipe nationale de football mais seulement le meilleur skieur slovène, un des meilleurs descendeurs du monde.  Aleš Gorza est  un slalomeur réputé mais …sur neige. Quant à Anže Kopitar, lui, c’est le Zidane de la Slovénie mais en…hockey sur glace, un des  joueurs internationalement reconnus, le tout premier joueur de hockey d'origine slovène à évoluer dans la ligue nord-américaine NHL. Donc relax ! On n’affrontera ce soir, ni Andrej Jerman, ni Anže Kopitar, ni Aleš Gorza, seulement une nation où le football vient en quatrième position, et dont on n’entend jamais parler des clubs, ni même des joueurs, sauf pour ceux est un slalomeur réputé qui connaissent Sochaux et leur attaquant Birsa.

    Deuxième bonne nouvelle, la Slovénie possède aussi une équipe nationale de bon niveau qui fait partie des huit meilleures nations européennes, mais en basket, avec des stars comme Jaka Lakovič (FC Barcelone), Radoslav Nesterovič (Raptors de Toronto), Beno Udrih (Kings de Sacramento) et Primož Brezec (Pistons de Détroit).

    Troisième bonne nouvelle : le football est en déclin en Slovénie depuis 2005, ce qui tranche avec l’Algérie où il est en déclin depuis trente ans. La Slovénie, c’est bon à savoir connut une génération dorée au début des années 2000 avec des joueurs tels Zlatko Zahovič, Ales Ceh, Milenko Ačimovič ou encore Sašo Udovič, qui se qualifièrent pour l'Euro 2000 et la coupe du monde 2002.

    Ici commence la première mauvaise nouvelle : avec un football en déclin, la Slovénie a pu éliminer la Russie. Et là, que voulez-vous, là c’est la griffe des grandes nations : dans leur déchéance, il subsiste toujours une part de majesté. Cela est à vérifier aujourd'hui.

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  • PRESSE.........

    Presse Colloque à Paris sur la liberté d’information dans les pays du Maghreb Chaque année, les pays du Maghreb confirment leur triste gloire en se situant dans le bas du classement mondial de la liberté de la presse publié par « Reporters sans frontières ». En Algérie, le secteur de l’information demeure encore largement contrôlé par l’Etat. La radio et la télévision sont toujours sous monopole étatique en dépit du code de l’information de 1990 qui prévoit leur libéralisation. L’utilisation abusive par le pouvoir de ces médias persiste, voire se renforce depuis le début des années 1990 sous prétexte de l’état d’urgence. Les moyens d’impression sont encore largement sous contrôle étatique et la publicité continue d’être un moyen de pression et de chantage sur la presse privée à travers l’Agence Nationale d’Edition et de Publicité (ANEP). Celle-ci est une entreprise étatique qui peut décider quel organe de presse peut bénéficier de la manne publicitaire des entreprises publiques et des administrations. La pression sur les journalistes qui échappent au contrôle direct des clans du pouvoir est constante : tracasseries diverses, intimidations, emprisonnements. Au Maroc, une série de procès intentés par le pouvoir contre des journalistes et des internautes a révélé que la liberté de la presse s’arrêtait aux portes du palais royal. La liberté d’expression est garantie par la constitution mais le gouvernement contrôle la presse à travers un système de subventions et le budget publicitaire. Le ministère de l’Intérieur peut suspendre définitivement ou provisoirement toute publication jugée offensante pour le régime. Des publications ont déjà été interdites par décision administrative avant même que la justice ne se prononce. Le code de la presse prévoit des sanctions financières, et même de la prison, pour les journalistes et éditeurs qui outrepassent les restrictions concernant la remise en cause de la monarchie, de la marocanité du Sahara et de l’Islam. En Tunisie, la presse étrangère est souvent interdite et la presse locale, dont une bonne partie est contrôlée directement ou indirectement par le pouvoir, se caractérise par l’uniformité de ton et l’absence de toute critique de la politique du gouvernement. La publicité des institutions étatiques et para-étatiques est contrôlée par l’Agence Tunisienne de Communication Extérieure (ATCE) sous tutelle de la présidence de la République, ce qui permet à celle-ci d’exercer une véritable pression sur les publications. Les journalistes qui s’aventurent à manifester leur esprit critique sont l’objet de harcèlements, de pressions, d’agressions physiques, de procès et de condamnations. Internet est étroitement contrôlé et surveillé par une « cyberpolice » qui place la Tunisie parmi les pays les plus répressifs du Net. Colloque organisé à l’initiative du Collectif au Palais du Luxembourg, siège du Sénat (Salle Monnerville), 15 rue de Vaugirard, Paris 6ème Samedi 19 juin de 14h à 18h Inscription obligatoire : maghrebddh@yahoo.fr Le collectif comprend : AMF (Association des Marocains en France), APADM (Association des parents et amis de disparus au Maroc), ASDHOM (Association de défense des droits de l’Homme au Maroc), ATMF (Association des travailleurs maghrébins de France), CFDA (Collectif des familles de disparus en Algérie), CISA (Comité International de soutien au syndicalisme autonome algérien), CORELSO (Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme au Sahara occidental), FMVJ (Forum marocain Vérité Justice), FTCR (Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives). Avec le soutien de Human Right Watch (HRW) Programme La liberté d’information en péril dans les pays du Maghreb Le mot de bienvenue, Alima Boumediene-Thiery (sénatrice) Introduction générale et modération, Ayad Ahram (enseignant, Membre du collectif MDH) 2000-2010 une décennie noire pour la presse algérienne, Mahmoud Mamart (journaliste El Watan) La presse marocaine : Indicateur d’une transition politique factice, Aboubakr Jamai (ancien directeur du Journal Hebdomadaire) Le paradoxe tunisien, les règles d’or d’une censure organisée, Lotfi Hadji (ancien Président du Syndicat des Journalistes Tunisiens) Internet au Maghreb, entre volonté de contrôle et censure, Ahmed Dahmani (enseignant-chercheur, Membre du Collectif MDH) Conclusion générale, Nassera Dutour (Membre du Collectif MDH)

  • Saïd Sadi dans une conférence à Paris : Il faut en finir avec l’autisme politique

     


    Saïd Sadi dans une conférence à Paris : Il faut en finir avec l'autisme politique


    Invité par le Club des journalistes algériens de France (CJAF) à l’occasion de la sortie de son dernier livre, le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Saïd Sadi, a dressé un bilan à charge contre le pouvoir algérien.


    Paris

    De notre correspondant

    Le constat est sans appel : « Les jeunes se réfugient au maquis où se jettent à la mer, les cadres fuient pour préserver leurs enfants d’un système éducatif suicidaire et le divorce entre peuple et dirigeants n’a jamais été aussi patent », diagnostique le docteur Saïd Sadi. Avec son sens de la formule qui fait tilt à chaque fois, le président tire au bazooka sur la politique du gouvernement. Pour lui, il n’y a plus d’Etat, mais un « conglomérat de clientèles lié par des archaïsmes tribaux d’où des risques évidents de dérapages ». Il en veut pour preuve la gestion des conflits souvent par la violence et ne cache pas son écœurement sur le manque de visibilité, de lisibilité de l’action gouvernementale. Un peu comme si l’Algérie navigue à vue et sans aucune ambition affichée. « Pour se rassurer, les différentes sectes se réfugient dans le recrutement tribal, chacune squattant l’espace qui lui est dévolu. Il n’y a plus d’Etat en Algérie. Les archaïsmes régionalistes ont étouffé les valeurs nationales laborieusement configurées par la guerre de Libération. Cet évanouissement éthique et la confusion politique qu’il génère ont transformé l’Algérie en jachère où divers concurrents se disputent les restes d’un cadavre. »

    Face à la presse internationale, Saïd Sadi n’a pas manqué de lancer un appel pour arrêter « la complicité » vis-à-vis des autorités algériennes. « Il reste que la communauté internationale doit assumer sa part de responsabilité en mettant un terme à une complaisance sinon une complicité avec des acteurs politiques de toute façon disqualifiés et dont l’incurie constitue aujourd’hui une menace régionale géostratégique. Les Algériens auront à prendre leur responsabilité pour réhabiliter leur nation dans l’unité en s’engageant pour un changement de régime et non un changement dans le régime. » Pour lui, la condition sine qua non pour un retour à un régime crédible, il faut que l’Occident arrête de cautionner les fraudes électorales.

    Revenant sur la polémique suscitée par son dernier livre, (Amirouche, éditions L’Harmattan), il dit qu’il a voulu un débat historique et qu’il a eu droit à une réaction hystérique. « Je viens de publier un livre sur le colonel Amirouche dont le parcours et la séquestration de ses restes par Boumediène sont un vrai condensé de l’histoire algérienne d’avant et d’après-indépendance. Les réactions massives, passionnées et souvent violentes soulevées par cet ouvrage sont, me semble-t-il, un double signal. D’une part le peuple algérien veut connaître la vérité sur son passé, d’autre part, du côté du pouvoir il n’y a aucune volonté à admettre la nécessité de prendre acte de la fin d’une époque pour en anticiper les suites et éviter au pays une fin de règne chaotique. » « Il en a été ainsi du pluralisme politique qui n’a vu le jour qu’après la tragédie d’octobre 1988, alors qu’à l’évidence le régime de l’époque était à bout de souffle. Du coup, l’irruption de la démocratie arriva par effraction et sous contrainte ; ce qui fait que l’on en mesure aujourd’hui les limites. L’Algérie ne vit certes pas sous le parti unique, mais elle est toujours régie par la pensée unique. »

    Pourtant dans cet océan de désespérance, il y a des îlots d’optimisme. « Des syndicats autonomes défiant les services de sécurité se rencontrent et fédèrent leurs énergies, y compris avec leurs collègues étrangers pour briser la tutelle du syndicat du parti unique. Des universitaires s’impliquent dans des contributions en appelant à une alternative au pouvoir et des anciens maquisards invitent publiquement à mettre le FLN au musée pour entreprendre une nouvelle Algérie d’après-guerre. » Après le « centralisme démocratique de Lénine », le « jacobinisme français » et l’unicisme de Khomeiny (sic), des forums et une journée citoyens ? Le psychiatre rêve d’un autre avenir pour son pays.


    Par Rémi Yacine

  • Des institutions maghrébines sans Maghreb!!!!!!!!!


    Par : Mustapha Hammouche


    Le Conseil consultatif de l’UMA a achevé sa septième session. Il a élu son nouveau président. C’était le tour d’un Algérien, pour cette fois-ci.
    Le Maghreb n’existe pas parce que, dans l’actuel contexte maghrébin, il ne peut exister. Mais l’existence et le fonctionnement organique du Conseil consultatif prouvent qu’une institution peut exister indépendamment de son objet. Il a son siège, son budget, certainement, et il se justifie par la virtualité d’un Maghreb politique.
    L’hétérogénéité des régimes de l’Union dite du Maghreb arabe est un des éléments qui hypothèquent le projet, mais ce qu’ils partagent, leur nature autocratique, contrarie encore plus ce mirage : du point de vue despotique, une frontière, c’est fait pour s’enfermer, non pas pour s’ouvrir. Chacun voulant être maître absolu chez lui, comment concevoir un espace libre fait de plusieurs carcans ?
    Les membres du Conseil, élus nationaux reversés à l’institution régionale, savent que le Conseil a pour mission d’exister. Sans plus. Ils se rappellent donc à notre existence quand les statuts le leur commandent en se gardant bien de se mêler de ce qui ne les regarde pas, c’est-à-dire la politique.
    Il ne sera donc pas question de frontières fermées, de circulation de biens et de personnes, du Sahara occidental. Cela, c’est l’affaire des souverains et chefs d’État. Et comme ces questions qui font la problématique du Maghreb ne sont pas à l’ordre du jour, elles ne sont pas non plus dans celui du Conseil.
    Celui-ci, conscient de cette impuissance, botte en touche et appelle “les institutions maghrébines” à jouer “pleinement leur rôle dans la réalisation des aspirations des peuples maghrébins à  l’intégration, ce qui permettra de créer un ensemble économique intégré et efficace, un bloc politique cohérent et une force régionale influente”.
    Le Conseil appelle donc à jouer ce rôle qu’il ne peut pas jouer. Les limites d’une unité maghrébine sont à ce point immédiates qu’elles sont perceptibles dès qu’il est question de Maghreb. Cela n’empêche pas les États d’être solidaires dans la fuite en avant et de se donner des institutions supposées traduire les aspirations des peuples maghrébins à l’unité. Cela ne coûte qu’un budget, quelques sièges et de menus privilèges de faire fonctionner des institutions à vide.
    D’autres institutions, comme l’UME (Union maghrébine des entrepreneurs), sont réputées concourir à l’intégration régionale. Mais à observer le niveau de rapprochement économique, on est contraint de penser qu’elles se contentent d’une existence budgétaire.
    Le retard politique qui caractérise chacun des régimes des pays maghrébins est, paradoxalement, à la base de ce consensus pour faire du Maghreb un objet de discours, plutôt qu’une finalité stratégique. La rhétorique unitaire prend parfois le relais du discours nationaliste qui, pourtant, se nourrit souvent des oppositions intermaghrébines.
    Si à la décharge de chacun des États, des raisons objectives peuvent compléter l’explication de cette impossibilité maghrébine, il reste que l’échec collectif du Maghreb est d’abord le couronnement des échecs individuels de chaque  régime.

  • no comment comme euro- dznews

  • Changement de cap ?

     



    Qui a dit que les gouvernements en Algérie se suivent et se ressemblent ? Le dernier remaniement ministériel qui a reconduit l’essentiel de la composante du gouvernement sortant, avec à sa tête Ahmed Ouyahia, éconduit certains ministres, procédé à de nouvelles nominations et à des permutations à certains postes ministériels vient de fournir la preuve des miracles que peut produire la gouvernance politique à l’algérienne. Est-il politiquement correct et sain que des ministres d’un même gouvernement relooké puissent, avec une telle facilité et célérité, désavouer d’autres ministres auxquels ils ont succédé, lesquels ministres furent, dans certains cas, désignés à d’autres départements ministériels, après avoir laissé sur leurs bureaux des dossiers gelés, objets de vives polémique et contestation au sein des secteurs concernés ? La révision à la baisse de la liste des documents exigés par l’administration pour la délivrance du passeport biométrique, annoncé devant le parlement par le nouveau ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, s’apparente à un cinglant désaveu, non seulement à l’ancien ministre de l’Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, mais aussi au gouvernement sortant.

    Qu’est-ce qui a donc subitement changé au sein de l’Exécutif en quelques jours pour que des dossiers, que l’on présentait comme scellés et non négociables, soient rouverts et réexaminés avec une vision et une approche plus citoyenne que policière, confirmant que l’on s’était bel et bien fourvoyé dans une aventure pour le moins suspecte et attentatoire aux libertés des citoyens ? Rien en apparence. Ouyahia était et demeure toujours le premier ministre d’un même gouvernement, à quelques détails près.

    D’autres exemples de décisions spectaculaires sont annoncés par d’autres départements ministériels qui occupent le devant de l’actualité, tels ceux de la Santé ou de l’Emploi et des Affaires sociales, en proie à des malaises qui n’ont pu trouver de solutions sous le précédent gouvernement. Dès sa prise de fonction, le nouveau ministre de la Santé, Djamal Ould Abbès, s’embarque au volant de l’ambulance du SAMU et annonce une série de mesures destinées à apaiser les esprits au sein de ce secteur qui a besoin d’un diagnostic lucide et d’un bon thérapeute : l’ouverture prochainement de négociations avec les médecins protestataires, le paiement des salaires non versés des médecins, le recrutement d’un millier de nouveaux médecins diplômés qui grossissent les rangs des chômeurs.

    Sur la même lancée, Tayeb Louh promet de revaloriser la pension des retraités avant le mois de Ramadhan, alors qu’il n’avait pas montré le même enthousiasme sous l’ancien gouvernement. Que faut-il alors conclure de tous ces repositionnements ? Faut-il les imputer aux ministres qui auraient donc les coudées plus franches et le bras si long, pour dénouer des crises héritées de l’ancienne gestion de ces ministères ? A Ouyahia qui réalise que la politique du bâton mène à l’impasse ? A des calculs politiques ? De simples effets d’annonce ? Ou s’agit-il de gages de bonne volonté d’un gouvernement qui s’est distingué par le passé par des mesures impopulaires et qui cherche, à travers des opérations de séduction, à gagner la confiance des citoyens ?


    Par Omar Berbiche