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  • 12 jours après le piratage du navire Blida au large de la Somalie Aucune demande n’a été formulée par les ravisseurs

     

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    Depuis le 5 janvier dernier, aucun contact n’a été établi avec les ravisseurs somaliens qui retiennent le vraquier Blida, avec à son bord 27 membres d’équipage, dont 17 Algériens. Le navire est au large de la côte somalienne, à plus de 2000 km du lieu du rapt. Pour la première fois, les pirates ont utilisé des chalutiers de haute mer pour aller aussi loin à la recherche de navires otages…

    Douze jours après la capture du vraquier Blida par des pirates somaliens au large du golfe d’Oman, aucune demande n’a été formulée par les ravisseurs. Le 5 janvier dernier, les pirates avaient pris attache par téléphone avec le patron de International Bulk Carriers (IBC), l’exploitant du navire, lequel a exigé de parler au commandant ukrainien du navire. «La discussion a tourné autour de l’état de santé des 27 membres d’équipage qui étaient à bord. A l’exception de quelques-uns, tous ont été autorisés à rassurer leurs familles, toujours à l’aide d’un téléphone remis par les ravisseurs pour un temps très court», a révélé le directeur général de IBC à Alger, Nasreddine Mansouri.


    Depuis, c’est le silence radio, précise-t-il. Néanmoins, il explique que c’est la première fois que les pirates s’aventurent aussi loin des côtes somaliennes en recourant à de nouveaux procédés. «Ils ont enlevé des chalutiers en haute mer sur lesquels ils ont chargé leurs petites embarcations dotées de moteurs très puissants. Le navire avait quitté le port de Salalah (sultanat d’Oman) vers 1h, dans la nuit du 31 décembre, après avoir chargé 26 000 tonnes de clinker pour le compte de la Compagnie de trading de ciment (CTC). Il devait se rendre vers le port de Dar Es Salem, en Tanzanie. Il a évité la zone dite dangereuse en remontant très loin vers le nord, au lieu de longer la côte somalienne. Il a fait plus de 16 heures de  navigation avant que les pirates ne le prennent d’assaut. Une fois qu’ils ont pris le contrôle, ils ont coupé tous les équipements radio et l’ont acheminé vers la côte somalienne, à plus de 2000 km, soit à peu près à cinq jours de navigation. Le Blida a été détourné dans une zone sûre. Il a fait un immense détour pour éviter d’être pris au piège. Mais les pirates avaient un autre plan. Nous ne savons pas s’ils l’avaient suivi depuis le port de Salalah, ce qui est vraisemblable, ou qu’ils l’attendaient à plus de 16 heures de navigation. C’est la thèse la plus plausible pour l’instant», révèle M. Mansouri. Un exploit, selon les spécialistes qui surveillent les actes de piraterie au large de la Somalie. «Ce qui veut dire que les auteurs ont changé de stratégie. Ils évoluent selon la riposte des frégates militaires qui escortent les navires transportant l’aide humanitaire destinée à certains Etats africains. Ils ont profité du relâchement du contrôle en ces fêtes de fin d’année pour agir. D’ailleurs, du 20 décembre au 1er janvier, ils ont enlevé 10 navires, dont le dernier est le Blida. Il y a actuellement 28 navires en captivité avec à leur bord 664 marins. Ils ont tous été piratés entre le 29 mars 2010 et le 1er janvier 2011», indique une source sécuritaire sous couvert de l’anonymat. Celle-ci rappelle qu’en 2009, les rançons payées aux pirates en contrepartie de la libération des navires ont atteint la somme de 110 millions de dollars. Une manne qui, finalement, encourage les actes de piraterie et fait de la région la zone la plus dangereuse du monde. 


    Pour ce qui est de l’état de santé des membres de l’équipage du MV Blida –composé de 17 Algériens entre officiers et marins, d’une équipe de 3 techniciens de maintenance (2 Philippins et un Jordanien), de 5 Ukrainiens, d’un Jordanien et d’un Indonésien – M. Mansouri se dit optimiste : «Ce qui nous réconforte, c’est que jusqu’à présent, les pirates n’ont pas utilisé la violence contre leurs otages. Ils attendent le moment opportun pour faire connaître leurs demandes. Notre seul souci, pour l’instant, c’est de préparer les familles à l’éventualité que l’affaire puisse durer. La détention peut durer quelques semaines comme elle peut aller jusqu’à neuf mois (cela a été le cas d’un navire) sans oublier que le voilier d’un couple allemand est entre les mains des pirates depuis plus d’une année.» Ce dernier tient néanmoins à rendre hommage au «courage» des familles des marins en disant : «Ces familles sont d’une dignité extraordinaire. Elles n’ont pas paniqué et sont restées très sereines face à la tragédie. Nous les appelons tous les jours. Les responsables de l’entreprise tiennent à ce que chacune des familles reçoive la visite des cadres pour les rassurer et leur apporter un soutien moral et financier. Ce que nous faisons depuis le début de la crise.» Pour ce qui est des otages, le directeur général d’IBC affirme qu’ils ont «suffisamment» de provisions et de moyens pour vivre «assez longtemps», même s’ils sont «coupés» du monde. «L’équipage a fait le plein au port de Salalah, au sultanat d’Oman. Même s’il est mis hors champ en matière de télécommunications, il a suffisamment d’énergie pour la climatisation, d’eau et de provisions pour vivre assez longtemps à bord du navire. Néanmoins, nous espérons que leur captivité prenne fin le plus tôt possible. Nous restons à l’écoute, nous attendons les prochains contacts des ravisseurs», précise le responsable.


    Aujourd’hui, des visites à quelques familles des otages qui résident à l’ouest et à l’est du pays seront effectuées par des cadres de IBC, en attendant des jours meilleurs. A signaler que IBC est une société mixte de droit algérien, filiale du groupe CNAN. Elle est détenue à 49% par un groupe jordano-saoudien (24,5% par le groupe saoudien Pharaon spécialisé dans la production et le transport de ciment et 24,5% par des Jordaniens), à 49% par le groupe CNAN et à 2% par l’Algérien Laradji Mustapha, en sa qualité de personne physique.
    Ce qui a permis à la nouvelle entreprise de conserver une majorité algérienne de son capital et, de ce fait, maintenir les navires qu’elle exploite sous pavillon algérien.

    Salima Tlemçani
  • MORT DES DEUX OTAGES FRANÇAIS D’AQMI Des hélicoptères français mis en cause

     

    Des hélicoptères de combat français ont tiré le 8 janvier sur le convoi de véhicules des ravisseurs de deux Français dans le nord du Mali où des épaves calcinées ont été retrouvées, ont affirmé à l’AFP différentes sources maliennes.
    Selon une source sécuritaire malienne, les commandos français, à bord d’«hélicoptères de combat», ont ouvert le feu sur les véhicules, avant de descendre au sol. Cet «assaut final a eu lieu à une quinzaine de kilomètres de la localité malienne de Tabankor (35 km au sud de Ménaka)», selon cette source. «Parmi les véhicules retrouvés calcinés, il y a un gros véhicule 4X4 immatriculé au Bénin», a par ailleurs déclaré une autorité administrative dans le nord du Mali, jointe par l’AFP à Bamako. A Niamey, des témoins du rapt attribué à la branche maghrébine d’Al-Qaîda avaient déclaré que les deux Français avaient été emmenés le 7 janvier au soir par des individus «armés et enturbannés», «à bord d’un 4x4 immatriculé au Bénin». Selon les responsables français, les corps sans vie des deux Français avaient été découverts après l’assaut. Le Premier ministre français François Fillon avait affirmé qu’ils avaient été «éliminés froidement » par leurs ravisseurs. Une source proche de la présidence nigérienne a assuré à l’AFP que «les corps étaient calcinés». Selon une source médicale à Niamey qui a pu voir les corps, les deux hommes «avaient été attachés, les mains dans le dos, et ils avaient des traces noires sur le corps». Une autopsie doit être pratiquée à l’Institut médico-légal de Paris. Parmi les véhicules calcinés retrouvés sur les lieux de l’assaut, «il y avait aussi un véhicule de la gendarmerie nigérienne que les Nigériens sont venus chercher» dimanche, a ajouté la source administrative malienne. Un éleveur malien, de retour du lieu «désertique» où l’assaut a eu lieu, a également déclaré avoir vu «plusieurs voitures calcinées, dont l’une appartenait à la gendarmerie nigérienne». «J’ai vu par terre les restes de gens brûlés, des morceaux humains», a-til ajouté. A Niamey lundi dernier, le ministre français de la Défense Alain Juppé avait réfuté toute «bavure» française. Après l’assaut, avaient été retrouvés morts, avec les otages, «des terroristes et des personnes portant uniforme de la gendarmerie nigérienne ». «A l’enquête d’établir quelle était la raison de leur présence dans les véhicules que nous avons arrêtés», avait déclaré M. Juppé. Selon la source sécuritaire malienne, un 4x4 équipé d’un double réservoir lui permettant de rouler sur un millier de kilomètres était en tête du convoi des ravisseurs, suivi par un pick-up. «On a ensuite retrouvé à bord du pick-up dix caisses de munitions calcinées et des armes», a déclaré cette source. le soir d'algerie

  • : DES MÉNAGÈRES RÉAGISSENT AUX DERNIÈRES MESURES DU GOUVERNEMENT «Que des promesses !»

    La flambée des prix des aliments de base persiste toujours. Les déclarations du gouvernement semblent n’avoir rencontré aucun écho chez les marchands. Le citoyen reste, ainsi, pris en otage.
    Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Une virée, hier, au vieux marché populaire de Laâqiba, dans la commune de Belouizdad, à Alger, a permis de constater que la mercuriale des fruits et légumes, même élevée, est stable depuis quelques semaines. Même constat concernant les viandes rouges et blanches. Quant aux produits alimentaires de première nécessité, leurs prix n’ont pas baissé d’un iota, malgré les récentes déclarations du gouvernement. Rencontrée dans les étroites allées du marché, une ménagère, les mains chargées de sacs de provisions, affirme que les mêmes prix sont appliqués depuis le début de l’année. «Ils ont annoncé à la télévision qu’il y aura une baisse des prix, mais en réalité, on en voit aucune. Le sucre est cédé entre 115 DA et 120 DA. Même chose pour l’huile dont le bidon de 5 litres est passé de 650 DA à 750 DA. Même le prix des pâtes a augmenté ainsi que ceux du miel et du yaourt. C’est incroyable cette flambée des prix !» peste-t-elle. Et de poursuivre : «Le pot de margarine a, lui aussi, grimpé de 65 DA à 80 DA. Auparavant, on pouvait préparer des gâteaux pour le petit déjeuner ou même tartiner avec mais là, c’est devenu inaccessible. » Face à des prix qu’elle qualifie d’«exagérés », elle se résigne à continuer à puiser dans le «stock» de sucre qu’elle a en réserve. Abdelghani, un jeune vendeur, se tient à l’entrée de son épicerie. Il guette l’arrivée d’éventuels clients. Son magasin est presque vide. Seuls quelques produits sont tristement exposés sur les étals. Visiblement, Abdelghani ne s’est pas approvisionné depuis quelque temps. «J’attends que les prix baissent chez les grossistes pour faire mes achats. Les prix sont excessivement élevés et mon budget ne me permet même pas de remplir un seul étalage de ma boutique », explique-t-il. Contrairement à lui, son voisin Amine, tient une épicerie pleine à craquer de marchandise. Les rares clients qui s’en approchent prennent la poudre d’escampette à cause des prix élevés. «Nous avons fait nos achats la semaine dernière. Le sucre, nous l’avons acquis à 110 DA le kilogramme et aujourd’hui nous sommes obligés de le céder au même prix, sinon les gens ne vont pas l’acheter. Quant à l’huile, j’ai payé le bidon de 5 litres à 735 DA et je le revends à 720 DA. Vous voyez, je vends à perte !» se plaint-il. Deux femmes s’arrêtent devant ses étals. Elles demandent les prix de quelques produits. Même si la déception était visible sur leurs visages, elles ont quand même procédé à quelques achats. «Hier, ils ont annoncé la baisse des prix à la télévision, et ce matin on découvre le contraire au marché. Les prix sont les mêmes. Ils n’ont pas bougé d’un iota. Mais que faire ? On est obligé d’acheter ce dont on a besoin», dit l’une d’entre elles. Son amie enchaîne : «Le pain se fait rare ces derniers jours. Vers 10h30, on ne trouve plus de pain dans les boulangeries. Le weekend dernier, j’ai dû m’acheter du pain pour hamburgers chez l’épicier. Depuis, j’achète très tôt le matin une grande quantité de pain et je la mets au congélateur.» Venue acheter des yaourts pour ses deux enfants, Ilham, une jeune maman, dénonce les augmentations des prix des différents produits alimentaires. «Les yaourts ont connu une hausse de 1 DA à 3 DA et les jus ont atteint les 30 DA d’augmentation. On ne croit plus en ce gouvernement. Que des promesses, que des promesses mais rien de concret !», tonne-telle.
    R. N.

  • démission collective du pouvoir algerien accépté!!!!ca réleve utopie

    Démission collective des membres élus de la commune de Bou Saada

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    Les 23 membres de l’assemblée populaire communale de Bou Saada ont présenté aujourd’hui mercredi 12 janvier leur démission collective, selon un communiqué dont une copie a été remise à El watan.

    Les raisons de cette démission s’articule, selon ce communiqué, autour du gel des études techniques du projet de l’annexe de l’université de M’sila, qui devrait être implanté à Bou Saada.

    Cela constitue, aux yeux  des démissionnaires, d’une part un prélude à l’annulation pur et simple du projet, et d’autre part un sentiment de discrimination quant au développement équilibré de la wilaya.

    Il est utile de signaler que l’Assemblée populaire communale de Bou Saada se compose de 23 membres dont la majorité est d’obédience MSP.

     

     

    Ghellab Smail
     
  • l'algerie quand le limogeage!!!!!

    Tunisie : le ministre de l'Intérieur limogé

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       	Le Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi a annoncé mercredi au cours d'une conférence de presse le limogeage du ministre de l'Intérieur Rafik Belhaj Kacem.

    zoom | © daylife.com

    Le Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi a annoncé mercredi au cours d'une conférence de presse le limogeage du ministre de l'Intérieur Rafik Belhaj Kacem.

    Le ministre de l'Intérieur tunisien, Rafik Belhaj Kacem, vient d'être licencié, annonce mercredi au cours d'une conférence de presse, le Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi. Ce dernier a également promis la "libération de toutes les personnes arrêtées pendant les émeutes".     

    Après 20 ans de règne sans partage, le régime de Ben Ali semble plus que jamais sur la voie de l'effondrement. Les émeutes qui ont secoué la Tunisie depuis près de quatre semaines commencent à vaciller sérieusement les fondements de ce régime corrompu jusqu'à l'os. 

    En dépit de toutes les armes que lui fournit la répression sanglante, le gouvernement tunisien à été contraint de faire marche arrière devant la rue contestataire. En conséquence, les premières têtes commencent à tomber. 

    Preuve en est, le Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi  a annoncé mercredi matin au cours d'une conférence de presse le limogeage du ministre de l'Intérieur Rafik Belhaj Kacem. 

    Tout indique ainsi que le ministre de l'Intérieur tunisien paie les frais d'une politique de carnage exercée sans aucune pitié sur les jeunes tunisiens qui ont osé manifester dans la rue contre les injustices sociales dont ils souffrent depuis des années. 

    D'autre part, le Premier ministre tunisien a également promis la libération de toutes les personnes arrêtées pendant les émeutes et la création d'un   "comité d'investigation sur la question de la corruption". Pour rappel, ces mesures ont été réclamées depuis le début de la contestation par les ONG internationales, les opposants et les syndicats tunisiens.

    Reste à savoir enfin si vraiment ces annonces vont pouvoir calmer une rue en colère qui n'exige, en fin de compte, que le changement dans son pays. 

    Abderrahmane Semmar
  • Quel dédommagement pour les sinistrés ? niet

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    Seule la clientèle détentrice de la police d’assurance Emeutes et mouvements de populations (EMP) est couverte contre ces sinistres. Les dégâts matériels provoqués par les émeutes sont considérables.

    Même si personne ne peut, pour l’heure, donner le montant précis de ces dommages, il reste qu’ils sont estimés à des centaines de millions de dinars. Le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, injoignable depuis deux jours, n’a pas encore avancé d’estimation quant à ces pertes – le ministre les a vaguement déclarées «immenses».
    Les compagnies d’assurances sont d’ores et déjà à pied d’œuvre afin de procéder à l’opération d’expertise. Seulement, là où le bât blesse pour la majorité des souscripteurs ayant subi la dégradation d’un bien, c’est qu’ils ne sont pas tous concernés par un éventuel dédommagement.


    Ainsi, au sein de nombreuses compagnies d’assurances, seule la clientèle détentrice de la police d’assurance Emeutes et mouvements des populations (EMP) est couverte quant à ces sinistres. Et ils ne semblent pas être très nombreux à avoir inclus cette garantie dans leur contrat. «Ce sont les professionnels, pour la plupart des sociétés étrangères ou leurs filiales qui ont assuré leurs biens contre ce type de sinistre. Usines, dépôts, agences, les opérations d’expertise sont en cours, et au vu de la complexité de la situation, un bilan final ne sera possible que dans une dizaine de jours», explique Hassen Khelifati, PDG d’Alliance Assurances.
    La compagnie estime, pour l’heure, les dommages liés à ces émeutes à plus de 500 millions de dinars. Ces sommes colossales seront, confortent les compagnies d’assurances, amorties par les compagnies de réassurances.
    Les plus pénalisés par ces émeutes sont donc les particuliers. Le citoyen ayant vu, par exemple, son véhicule saccagé n’est pas couvert par son assurance «tous risques».


    «Sauf si une décision politique est introduite dans ce sens, l’indemnisation ne les concerne malheureusement pas», déplore M. Khelifati.
    Pourtant, affirme-t-il, il est systématiquement proposé aux souscripteurs l’extension de leur contrat à cette garantie. En ce qui concerne les commerçants et autres épiciers, dont les locaux ont été pillés ou détruits, le dédommagement est possible, et ce dans le cadre de la police «multirisques professionnels», explique un cadre au sein d’une société d’assurances.

    Ghania Lassal
  • allo, SAV oui j'écoute.......l'algerie pour les émeutiers quand s qui payent??

    De lourds chefs d’inculpation pèsent sur certains accusés

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    Tout en jouant la carte de l’apaisement, les autorités comptent punir sévèrement les auteurs de ce qui est qualifié d’«actes criminels».

    Les personnes arrêtées lors des dernières émeutes qui ont secoué le pays continuent d’être présentées devant les tribunaux. Pour le troisième jour successif, des dizaines de personnes sont passées devant le procureur de la République territorialement compétent. Comme l’a promis le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, les mineurs ont été remis en liberté ; pour les autres, c’est selon leurs dossiers.
    Certains ont été mis sous mandat de dépôt, d’autres sous contrôle judiciaire. Attroupement illicite, destruction de biens publics et privés, obstruction de la voie publique, vol, vol qualifié, outrage à l’agent de l’ordre public, agression à l’arme blanche, incendie volontaire, atteinte à l’ordre public… sont autant de chefs d’inculpation qui ont été retenus contre eux.
    Des chefs d’inculpation qui reviennent cycliquement quand il s’agit d’affaires liées aux émeutes. Il y a cependant des charges plus lourdes, comme «constitution de bande de malfaiteurs», retenues contre les individus impliqués dans des opérations de saccage et de pillage qui auraient été arrêtés la main dans le sac.


    Dans ce cas de figure, les accusés risquent de lourdes peines, nous explique maître Salah Hanoune. Jusqu’à hier, la procédure judiciaire suivait son cours, dans le calme. Au tribunal de Chéraga, à l’ouest d’Alger, des dizaines de jeunes sont passés devant le procureur de la République. Certains ont été mis sous mandat de dépôt pour, notamment, «vol qualifié» et «destruction de bien d’autrui». Les séances se font dans un climat plutôt détendu, comme en témoigne Me Hanoune, présent sur place. Les militants politiques et défenseurs des libertés, comme Hamid Ferhi, ont été remis en liberté. Me Hanoune précise que le procureur de la République avait déclaré qu’il ne retenait aucune charge contre eux.


    Des procédures qui risquent de durer


    Ce qu’on peut considérer comme un signe de détente, d’apaisement. Mais d’un autre côté, il y a les personnes mises sous mandat de dépôt dont la procédure risque de durer des semaines. «Le juge d’instruction vient d’être désigné et peut demander des enquêtes complémentaires. Normalement, ils devraient être jugés dans un mois et demi, mais rien n’est encore sûr», souligne une avocate qui dit avoir trois clients, deux jeunes arrêtés à El Qaria, dans la commune de Zéralda. Comme à Chéraga, un calme plat régnait hier après-midi au tribunal Abane Ramdane où quelques jeunes ont été déférés devant le procureur. Hormis quelques avocats munis de leurs dossiers, le tribunal était quasi vide. Même constat au tribunal de Bir Mourad Raïs et à celui de Hussein Dey. Sur place, ni famille des prévenus ni mobilisation citoyenne pour leur libération.

    A Alger comme ailleurs, les familles des accusés attendent, impuissantes, le jugement et le verdict des tribunaux. Mais la justice semble décidée à prendre son temps. Histoire, peut-être, de calmer les esprits et de laisser les choses se tasser. Le gouvernement reste cependant décidé à punir les responsables des actes de vandalisme. Ceux dont l’implication dans des actes d’agression, de pillage et de saccage est prouvée seraient ainsi sévèrement punis. «Les actes criminels ne sauraient être impunis», a déclaré, samedi dernier, le ministre de l’Intérieur, qui promet de sévir face aux auteurs de ce qu’il a qualifié d’actes obéissant à des «instincts revanchards». Pour remettre de l’ordre, les pouvoirs publics ont besoin de quelques procès exemplaires. En tout cas, la machine judiciaire est bel et bien mise en branle. Et au nom de la justice, certains prévenus risquent de se faire broyer…               

     

    Mokrane Ait Ouarabi
  • L’honneur du régime échoue entre les mains d’Issad Rebrab,contre un litre d'huile!!!!!

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    On pensait ce régime suffisamment madré pour n’être jamais en manque de clairvoyance, non pas celle des grands visionnaires dont on ne saurait s’étonner qu’elle lui fasse défaut, mais l’autre, la clairvoyance des boutiquiers, celle dont on pouvait supposer qu’elle était accrochée à ses sangles comme la bourse d’écus à la ceinture d’un maquignon. Mais non ! Au sortir d’une décennie méprisable où la hâblerie l’a disputé à la prévarication, où il a tant menti, tant volé et tant trompé, au sortir de cette décennie sans panache, eh bien, le régime algérien, celui qui s’enorgueillit en public de posséder le tribun Bouteflika et, en privé, le subtil Toufik, ce régime bravache se découvre sans voix, sans idées, sans même un de ces  mensonges vertueux, dont il est pourtant coutumier.

    Quel malsain silence que ce silence de Bouteflika, diriez-vous ! Quelle insoutenable aphonie que cette aphonie soudaine du Premier ministre ! Mais c’est que, voyez-vous, pour parler au nom d’un Etat, en sus de devoir être hommes d’Etat, il faut d’abord que cet Etat existe. Or, il a suffi d’enfants qui se mutinent afin de racheter le déshonneur dans lequel nous vivons, pour qu’il se confirme qu’en guise d’Etat, l’Algérie est dirigée par des bandes, seulement des bandes, un peu gangs, un peu familles, un peu tribus, des groupes de parrains qui se tiennent mutuellement en respect, le couteau entre les dents, chacun parlant pour soi, seulement pour soi,  la tribu Bouteflika décidée de mettre en cause la tribu Tartempion, certaine que tout cela, ces émeutes roturières, ce n’est rien d’autre que vile chouannerie suscitée par le gang d’en face, et qui le dit ! Entendez donc Belkhadem hurler sur les toits de la République, au complot contre Bouteflika ! C’est le boutefeu qui aboie ! Et qui aboie au nom du FIS et de cette ligue de parrains, à  qui seul importe le maintien au pouvoir et qui n’a jamais pu croire profondément que les affaires du peuple fussent choses sérieuses.

    A un pouvoir que sept jours d’émeutes ont fini par le déglinguer comme une vieille machine rouillée,  qui s’affole comme une pimbêche chatouillée, qui se désarticule à la façon d’un pantin vieilli, il ne reste que de pathétiques péroraisons, celles-là qui, relisons nos classiques, ont fait la réputation des régimes condamnés par l’histoire et qui, n’en doutons pas, annoncent une fin proche et dans l’indignité.Personne ne parle, donc, puisqu’aucun des deux camps ne veut perdre la face. Elle n’est pourtant pas si belle, cette face, qu’il faille la sauver à tout prix. Mais non, nos hobereaux y tiennent ! Et je doute qu’il s’en trouve parmi eux de moins ombrageux quant à leur minois, et qui oseraient réveiller le chef du FLN sur la triste réalité que ces tartarinades  se font, après tout, autour de jeunes cadavres et du corps tremblant d’une nation agonisante.

    Personne ne parle ! C’est à ce triste axiome que se réduit donc la stratégie d’un Etat périmé face à un évènement qui fait vaciller les fondements de la république. Tout au plus ajoutera-t-on quelques rations supplémentaires d’huile et de sucre.  Regardez-le ce gouvernement muet, qui n’est jamais parvenu à croire aux engagements qu’il prenait, ce régime grimacier qui, à l’image de son chef, vit  sous un double visage et dont les actions les plus graves ont été souvent celles où il était le moins engagé,  regardez-le  décréter sur l’huile  et la semoule, jouant à être efficace, éploré, indigné, solidaire... 

    Comment s’étonner alors que les affaires de l’Etat aphone et tout entier accaparé par le cours de l’huile, échouent entre les mains d’Issad Rebrab ? Après tout, le sucre et l’huile, c’est lui !  Le patron de Cevital, promu leader du marché algérien sur les deux produits incriminés dans la crise, devient miraculeusement  la personnalité politique la plus marquante du...régime. Il ne se contente pas de déculpabiliser son entreprise, il va jusqu’à parler au nom de l'Etat, ou de ce qui tient lieu d'Etat !  « Le patron de Cevital a indiqué que les pouvoirs publics ont promis de trouver le plus rapidement possible des solutions à cette soudaine inflation de certains produits alimentaires », lit-on dans El-Watan. Il préconise jusqu’à des mesures d'Etat, la réduction des charges fiscales ou carrément la dévaluation du dinar !  Il a des opinions sur tout, sur les moyens de juguler l’inflation comme sur le projet Desertec dont Cevital a intégré la fondation. Rebrab explique, sérieusement, qu'en dépit du coût élevé de 400 milliards d’euros, "l'argent ne manque pas", que " l'Algérie a toutes les raisons d’être partie prenante du projet", qu'il "n’y a pas de problème de souveraineté et qu’on  « développera l’industrie et on créera des emplois. »  

    Au pays où le président ne parle pas, où des coteries se neutralisent, on fait nécessairement place aux minotiers, et ce n’est pas plus mal. On retrouve ainsi un peu de cette clairvoyance de boutiquier qui a tant manqué, même si ce boutiquier-là, à bien y regarder, n'est pas d'une neutralité absolue, certains le soupçonnant de travailler à consolider Ouyahia dont dépend, il est vrai, le projet de Cevital d'acquérir Djezzy. Mais quoi ! Il faut bien que quelqu'un parle ! Alors ce sera celui qui a les mains dans la graisse. Ainsi va le petit monde des nations en déperdition.  

    M.B.

  • Les blindés entrent à Tunis, tuer ces fils avec des blindés et bientot l'algerie

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    Elle y est !  L'armée tunisienne a finalement été déployée mercredi à dans la capitale tunisienne. Soldats en armes, camions, jeeps et blindés, ont fait leur apparition dans Tunis pour la première fois depuis le déclenchement  des affrontements que connaît la Tunisie depuis quatre semaines, rapporte l'AFP qui précise que  " la tension est montée au lendemain d'affrontements entre la police et  des manifestants qui ont éclaté dans la nuit dans la banlieue ouest populaire". Selon l'agence française,  "ces renforts étaient postés à des carrefours du centre de Tunis et à l'entrée de la cité Ettadhamen (Solidarité) où des dégâts d'une nuit de violences étaient visibles".
     "Un blindé tout feu allumé et des soldats en armes étaient positionnés à  l'entrée de ce gros faubourg où des carcasses de voitures et d'un bus incendiés n'avaient pas encore été enlevées, près du siège de la sous-préfecture attaqué la veille", précise encore l'agence de presse Française.
    Les unités d'intervention spéciales ont été chargées de surveiller toutes les places publiques et les différentes institutions étatiques. Des soldats en armes patrouillent également dans les plus importantes rues de la capitale, signalent plusieurs sources concordantes. 
    Secouée depuis près d'un mois par une révolte sociale sans précédent, la Tunisie compte chaque jour de plus en plus de morts. Si selon le gouvernement tunisien, "les troubles sociaux " ont fait 21 morts et "des dégâts matériels considérables", l'opposition et les syndicats qui épaulent les jeunes tunisiens dans leur protestation, estiment que plus de 50 personnes ont été tuées par les services de sécurité dans "les trois de

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  • Tunisie : un cinquième suicide dans la région de Sidi Bouzid

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       	Situation chaotique à Kasserine où plus de 50 morts ont été déplorés et un autre jeune Tunisien s'est suicidé par électrocution dans un village de la région de Sidi Bouzid.  er

    En proie à une révolte des plus violentes contre le chômage et les injustices sociales, la région de Sidi Bouzid, dans le centre-ouest   tunisien, vient de déplorer son cinquième suicide depuis le 17 décembre dernier. 

    Lundi soir, Allaa Hidouri, 23 ans, diplômé de l'université et sans emploi, a grimpé sur un pylône électrique pour se donner la mort en s'accrochant aux câbles à haute tension, a révélé mardi l'AFP qui cite comme témoin oculaire un enseignant  syndicaliste, Mohamed Fadhel, de la région de Sidi Bouzid. 

    Originaire du village d'El Omrane, près de Sidi Bouzid,Allaa Hidouri  "avait été blessé par balle à la jambe dans les affrontements qui ont fait un tué et plusieurs blessés le 24 décembre à Menzel Bouazaine", rapporte encore l'AFP. 

    Par ailleurs, à Kasserine,  chef-lieu du centre-ouest de la Tunisie, des émeutes ont fait plus de  50 tués ces trois derniers jours, a indiqué mardi l'AFP qui cite comme source un responsable syndical.

     "C'est le chaos à Kasserine après une nuit de violences, de tirs de snipers, pillages et vols de commerces et de domiciles par des effectifs de police en civil qui se sont ensuite retirés", a confié à l'AFP Sadok Mahmoudi, membre de l'union régionale de l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT). 

    De son côté, le président de la Ligue tunisienne des droits de l'homme, Mokhter Trifi, a confirmé également à l'agence française cette version de faits survenus la nuit  dernière à Kasserine.   "Une opération de commandos téléguidée a été organisée la nuit dernière pour piller et faire accréditer la thèse du complot avancée par le régime", a-t-il rapporté. 

    Pour Mokhter Trifi, ces actes "visent à faire accréditer la version des autorités qui ont "attribué les émeutes du week-end à des pilleurs parmi la population", a-t-il déclaré à l'AFP. 

    Il est à souligner enfin que le personnel médical de l'hôpital de Kasserine a débrayé mardi durant une heure  "pour protester contre le nombre élevé de victimes et la gravité des blessures", rapporte à l'AFP un fonctionnaire local qui décrit lui-aussi  "une situation de chaos où les cadavres éventrés, à la cervelle éclatée" atterrissent en grand nombre dans la morgue de l'hôpital.      

    Abderrahmane Semmar 

  • Emeutes : Deux chefs de sûreté de Daïra relevés à M’sila Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte le 11.01.11 | 17h12 Réagissez Imprimer Envoyer à un ami Flux RSS Partager Deux chefs de sûreté des daïras de Ain Hadjel et Ouled Derra

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    Deux chefs de sûreté des daïras de Ain Hadjel et Ouled Derradj (M’sila) ont été relevés de leurs fonctions au cours de cette semaine.

    L’un sa suspension a pour origine la mort par balle du jeune Labza Azzeddine à Ain Hadjel et l’autre pour avoir fait preuve d’abus de pouvoir avant et après les émeutes au niveau de la daïra de Ouled Derradj.

    Selon des sources dignes de foi, la suspension du chef de sûreté de Ouled Derradj intervient suite aux réclamations des citoyens qui ont dénoncé son comportement abusif envers la population de toute la daïra.

    Sachant que cette dernière regroupe pas moins de 04 communes.

    Le chef de sûreté de daïra de Ain Hadjel, a été mis à la disposition de la direction générale de la sûreté nationale (DGSN), et le second chef de sûreté de daïra a été mis à la disposition de la sûreté de wilaya de M’sila.

    Ghellab Smail

  • L’Algérie doit changer

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    Ils prennent «timidement» le relais des «émeutiers». Les partis de l’opposition démocratiques, les syndicats autonomes et les associations et organisations de la «société civile» multiplient les initiatives, lancent des appels insistants à la construction d’une «alternative démocratique».

    Levée de l’état d’urgence, ouverture du champ politique et médiatique, rétablissement des libertés civiles, garantie des droits d’association et de manifestation, un SMIG politique sur lequel peuvent s’entendre nombre de formations politiques de la mouvance démocratique.
    La convergence démocratique aura-t-elle pour autant lieu ? Les partis de l’opposition démocratique, les syndicats autonomes et les associations et organisations de la «société civile» sauront-ils cette fois-ci transcender leurs clivages traditionnels pour porter une alternative viable à un régime algérien que d’aucuns qualifient d’«autiste», de «cynique», de «myope», de «brutal», de «rentier», d’«autoritaire», de «corrompu et corrupteur»…. Des «passerelles objectives» peuvent-elles être jetées entre les forces éclatées de la mouvance démocratique ?


    Chez le plus vieux parti de l’opposition, le Front des forces socialistes (FFS) en l’occurrence, on est plus que jamais «convaincu que des possibilités existent pour une alternative démocratique» tout en refusant de s’inscrire dans une «alternance clanique». Le FFS a appelé avant-hier les Algériens «à se mettre en mouvement pacifiquement pour imposer une ouverture politique réelle» et réitère «l’urgence» de prise de mesures d’ouverture politique, à savoir la levée de l’état d’urgence, le rétablissement des libertés civiles, l’ouverture du champ médiatique et  garantie des droits d’association et de manifestation. «La situation actuelle montre que l’alternative démocratique ne s’improvise pas. Nous devons regarder vers nos voisins tunisiens et les saluer. Ce qui se passe en Tunisie est le fruit des efforts des vraies élites qui n’ont pas perdu leur âme, qui ont choisi leur camp et sont engagées dans un long et patient travail de réencadrement de la société. Ne leurrons pas nos compatriotes, ce travail nous devons le mener aussi. C’est le passage obligé vers la liberté et la dignité dans notre pays et vers la construction du Maghreb démocratique.»


    Dans un communiqué conjoint, les syndicats autonomes de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de l’administration, – déclaration signée également par la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) –, demandent la levée de l’état d’urgence et l’ouverture du champ médiatique, politique, syndical et associatif «afin que les conflits puissent être réglés par la force d’un droit qui prend en charge les intérêts et les préoccupations de la majorité de la population et non pas par le droit d’une force qui protège les intérêts d’une minorité». «La somme des dégâts causés par les‘émeutiers, notent les syndicats autonomes, n’arrive même pas à la hauteur d’un seul scandale de malversation dont l’Algérie est riche (Khalifa Bank, BCA, Sonatrach, Brown & Condor, etc.).»


    Transformer le rejet en projet


    Alors que le Mouvement démocratique et social (MDS) appelait à la «destruction d’un système qui ne profite qu’à une minorité de privilégiés» et à «enclencher une dynamique porteuse d’espoirs», le Parti socialiste des travailleurs (PST) – appel aux travailleurs et aux jeunes diffusé samedi dernier – dénonçait le verrouillage systématique de toute expression syndicale et politique, la répression des marches, des grèves, des réunions : «Verrouillage qui ne laisse à nos jeunes que le choix d’une révolte désespérée.» Le PST lance un appel à la mobilisation la plus large et à soutenir le mouvement de contestation.
    Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) veut, lui, transformer le «rejet» exprimé par la rue en «projet». La révolte des jeunes signe «l’échec d’un régime qui dévaste, depuis 50 ans, l’Algérie». Le RCD réitère sa disponibilité à «s’associer et à soutenir toutes les initiatives citoyennes exprimant une colère légitime». Le parti de Saïd Sadi invite l’ensemble des Algériens «à s’organiser en se regroupant autour de personnes connues pour leur probité avec des objectifs clairs pour offrir un prolongement efficient et durable à leurs revendications».


    Les solutions placebo du pouvoir  


    Ressuscité de sa belle mort, le mouvement citoyen des archs brocarde, dans sa dernière déclaration publique, les «dignitaires du régime qui disposent de l’Etat comme d’un bien vacant» et lance un appel à la jeunesse algérienne à «l’auto-organisation». Objectif : «Offrir une alternative citoyenne à la hauteur des aspirations populaires.» «Une situation explosive est en train de se mettre en place et le pouvoir, comme à l’accoutumée, se prépare non pas à accéder aux aspirations populaires, mais plutôt à user, une fois de plus, de la violence, de la diversion et des solutions placebo.»
    Ces appels insistants, relayés par plusieurs personnalités politiques, seront-ils entendus ou tomberont-ils dans l’oreille d’un sourd ?
    Dans une interview accordée hier à un journal on-line, Daho Ould Kablia, le ministre de l’Intérieur, parle d’ores et déjà de «récupération» politique du mouvement de contestation par certains responsables de partis et associations. «Ils (les  responsables politiques, ndlr) disent qu’il faut considérer ces manifestations comme un rejet du pouvoir actuel et que seule une démocratie et plus de liberté, plus de participation des citoyens au champ médiatique, peuvent régler les problèmes. On en doute. S’il y avait un autre gouvernement que celui qui est en place, il y aurait peut-être eu des problèmes plus graves parce que les problèmes économiques et sociaux ne sont pas théoriques. Ce n’est pas la cité d’Isis, la cité idéale qui va les régler.» Les déclarations du ministre ont décidément de quoi refroidir un mort.

    Mohand Aziri

  • Un 11 janvier assassin !

       Laïd DOUANE

    Il était une fois en Algérie, il y a 20 ans, c’est-à-dire la veille du 11 janvier 1991, un semblant de démocratie sous la garde d’un semblant de Président avec un gouvernement formé de polichinelles. Il y avait un peuple de braves gens qui s’apprêtait pour la première fois, et ce fut la dernière, à prendre le pouvoir qui lui revenait de droit sous un parti politique trop parfait pour une armée encadrée à l’époque par des voyous. Et une junte militaire composée de fripons assassina la république démocratique pour la remplacer par une république bananière ; tout s’écroula ce 11 janvier et depuis, l’Algérie s’enveloppa dans l’urgence, avec en otage un peuple désormais vulnérable qui se familiarisa avec une précarité versatile mais durable. Le heurt de ce maudit 11 janvier assassin fit de l’Algérie une boule d’oublis atteinte de cécité mentale peuplée par des êtres traumatisés ; voilà ce que nous devenons ce 11 janvier 2011 ; un tas de rien, en fait !

    Pour autant, les serviteurs de la junte militaire à la veille de ce 20ème anniversaire, ne veut pas oublier ; soupçonnant peut-être une opération de changement en vue, ils mijotent un menu varié en magouilles pour colmater le peu de mémoire qui a échappé à leur vigilance et s’est réfugié dans les têtes de nos jeunes qui justement n’ont pas connu la tragédie du 11 janvier 1991 qu’à travers les soupirs de leurs parents.

    Ces soupirs plaintifs ont dû creuser un tunnel de vérité dans les têtes des enfants qui ont cru bon de soulager leurs parents. Mais les fabricants du malheur algérien, en connaisseurs de nos peurs dans lesquelles ces enfants sont nés, connaissant bien notre lâcheté due au traumatisme janvériste ont simplifié leur mission en les attendant au virage ; des émeutes particulièrement violentes ont éclaté secouant plusieurs villes du pays affichant un désespoir meurtrier dans une dimension sociale aux couleurs de la lassitude et de l’injustice ! Les ténors du pouvoir étranger à ce peuple tentent comme d’habitude de réduire à une révolte à cause d’une simple augmentation du prix de l’huile et du sucre qui ne tardera pas à redescendre pour marquer ainsi une vulgaire présence de l’état !

    Après quatre jours d’émeutes, on déclare quatre victimes et on qualifie avec la complicité des soi disant partis politiques et élites que les émeutiers de voyous et de mal éduqués manipulés par les milieux occultes englobant ainsi leurs parents ; ce qui fait comprendre que le peuple est un lâche ! Et le pouvoir s’enfonce encore dans le mépris du peuple en décidant que cette révolte n’a aucune raison d’être et que les prix de l’huile et du sucre réduit pour ainsi dire à ces jeunes que le pouvoir qui a éreinté leurs parents est toujours là pour les briser.

    Au lieu de les comprendre et les caresser socialement et politiquement, on leur émit des messages qu’ils arrivent à peine à comprendre!

    Mais nous les traumatisés victimes du 11 janvier 2011 nous avons bien compris leurs messages et les nous transmettons « fidèlement » à nos progénitures. Les ténors du pouvoir refusent toute alternative qui pourrait passer les règnes à ceux qui leur reviennent de droit ; c’est-à-dire : ceux qui passent par les urnes et qui ont l’aval du peuple. Nous avons compris mais eux ne veulent pas comprendre que tôt ou tard la justice reviendra ; ce sera notre dernier mot !

    En ce 11 janvier 2011, il nous est offert une occasion pour remémorer ce qui fut le début du malheur algérien et nous interpellons tous les Algériens y compris les faiseurs de nos malheurs de penser à un vrai consensus de paix autour d’une table réconciliatrice dans le but de rassembler autour du principe de vivre ensembles dans la différence sur ce bateau appelé Algérie sans que personne n’exclut l’autre.

    Qu’on sache que l’ouverture politique est désormais la seule solution pour que renaisse la confiance sans quoi il n’y aura rien de durable.

    En fait pourquoi ne pas penser à faire de 2011 l’année du bonheur algérien ?

    Laïd DOUANE ;

    Bouira le 11 janvier 2011.

  • «Les jeunes émeutiers arrêtés ont bien été tabassés»

    Me SALAH HANNOUN :
    «Les jeunes émeutiers arrêtés ont bien été tabassés»
    Le Soir d’Algérie, 11 janvier 2011
    «Plusieurs jeunes arrêtés lors des derniers évènements et présentés aujourd’hui devant le procureur à Chéraga portaient des hématomes, des griffures au visage et certains d’entre eux avaient un œil au beurre noir.
    Il y avait même un jeune dont la tête était complètement bandée. Visiblement, ils ont été tabassés». C’est ce qu’a affirmé Me Salah Hannoun, hier, à la sortie du tribunal de Chéraga. Venu représenter le militant du Comité citoyen intercommunal Staoueli-Aïn Bénian, Hamid Ferhi, interpellé avec ses deux fils, dont un mineur, dimanche 9 janvier 2011 à Staouéli, l’avocat a encore précisé que l’âge de la majorité de ces jeunes détenus ne dépassait pas les 20 ans. «Leur nombre avoisinait la quarantaine. Les mineurs ont été présentés devant le procureur, tandis que les autres attendaient d’être auditionnés par le juge d’instruction sur la base de chefs d’inculpation assez lourds tels que création d’association de malfaiteurs et destruction de biens publics», dira-t-il, sur un air désolé. Par ailleurs, il est à souligner que Hamid Ferhi a été interpellé dans une cafétéria à Staouéli, à l’ouest d’Alger, quelques minutes avant la tenue d’un rassemblement pacifique prévu par le Comité citoyen intercommunal Staoueli-Aïn Bénian à la place des Dauphins, dans la même commune. Hier à 16h, le militant et son fils n’avaient pas été encore transférés du commissariat au tribunal pour être présentés devant le procureur. En témoignage de soutien, une vingtaine de personnes, dont des membres de sa famille, des militants du MDS et du Mouvement citoyen étaient présentes sur les lieux.
    Rym Nasri

  • «je ne suis pas sorti pour l’huile et le sucre !»

     Un jeune en colère: «je ne suis pas sorti pour l’huile et le sucre !»

    Merouane Korso , Maghreb Emergent, 10 Janvier 2011

    Les clameurs des jeunes qui sont sortis un peu partout en Algérie pour crier leur « ras le bol » devant une vie sans lendemains s’estompent progressivement. A Tazmalt, en Kabylie, ou à Bab el Oued à Alger, comme à Chteibo à Oran, il y a eu de la « casse », du pillage.  Le gouvernement a répondu en faisant baisser le prix du sucre et de l’huile. Cela ne réduit pas la colère de Kheirredine, un jeune manifestant qui prend de revers la lecture officielle des évènements.

    Le Show Room de Renault à Bab El Oued, complètement calciné, donne une idée de la violence de l’attaque de centaines de jeunes qui, dans la soirée de jeudi dernier, avaient pris possession de ce quartier de plus d’un million d’habitants. Le mouvement de révolte, parti dans la matinée de jeudi d’Oran s’est propagé, vendredi et samedi  dans toutes les grandes et moyennes villes du pays, y compris celle du sud comme Ouargla et Béchar, puis les villages et quelques douars isolés, comme celui de Magtaa Kheira, près de Koléa.

    Même le site de Hassi R’mel né autour de l’activité gazière a eu droit à sa nuit bleue. Mais pourquoi donc cette irruption de colère ? Le gouvernement a répondu sur le terrain du prix des produits de base ; l’huile et le sucre en particulier. Des jeunes qui ont participé aux heurts avec la police reprennent la parole avec le retour au calme.  L’un d’eux, Kheiredine, étudiant en sciences politiques, proche des émeutiers parle pour ses amis : « Les jeunes sont sortis manifester leur colère contre leur mal vie, des perspectives d’avenir inexistantes, la hogra. Ils ne sont pas sortis pour protester contre la cherté de la vie, encore moins contre la hausse du sucre et de l’huile. Ils sont pour la plupart chômeurs, et vivent aux crochets de leurs parents, ils ne peuvent avoir un bon jugement de la situation économique du pays ». Kheirredine, qui est  partisan de la poursuite de ces manifestations ajoute : « les jeunes protestent contre leurs mauvaises conditions de vie, le chômage, le népotisme et la Hogra. Comment trouver du travail dans ce pays si on n’a pas des connaissances bien placées ».

    Pour ce jeune étudiant en 2é année « Sciences PO »,  »sortir dans la rue, et casser est le seul moyen d’expression que le pouvoir entend’’.  ‘’Si tu marches, si tu défiles, on te tire dessus, on te matraque, on ne t’entendra jamais. Le pouvoir est comme çà, partout. Il n’entend que les clameurs de la rue’’. Emporté par sa colère, il lance encore, presque avec jubilation : ‘’regardez les manifestants des vieilles cités délabrées qui ont bloqué des routes et brûlé des pneus : ils ont tous été logés, leurs revendications entendues’’. Le résultat est là, pour lui « dans ce pays, il faut sortir dans la rue pour se faire entendre ».  Et puis, « c’est pareil dans tous les pays arabes et maghrébins : les pouvoirs locaux n’entendent jamais les bruissements de la rue, ses clameurs oui !’’ Quant aux mesures prises par le gouvernement pour stopper la hausse des prix des produits incriminés (officiellement) par ces manifestants, elles ne profitent « qu’à leurs parents.  Pour eux, la situation ne change pas ».

  • Noooooon ! Surtout pas luiiii !


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    Par Hakim Laâlam  
    Email : laalamh@yahoo.fr
    Arrivée aujourd’hui à Alger du ministre canadien des
    Affaires étrangères. Fallait pas mon grand ! Pourquoi te
    déranger d’aussi loin ?

    C’était à nous de venir !

    Corrigez-moi si je me trompe, mais j’ai cru comprendre que certains regrettent le silence d’Abdekka en ce moment et voudraient le voir intervenir publiquement, à la télévision, s’adresser à la Nation en ces moments d’embrasement généralisé. Attention, les mecs ! Je dirais même plus, A-T-T-EN- T-I-O-N ! Moi, personnellement, si j’allume ma télé et je vois que c’est lui qui apparaît au JT, je rejoins sur-le-champ les émeutiers. Je monte aux barricades si c’est Boutef’ qu’on m’envoie pour, zaâma, calmer la situation. Tous peuvent venir et appeler la population au calme, sauf lui. Lui à la télé en ce moment, c’est comme si tu te mettais soudain à agiter violemment un flacon de nitroglycérine. Lui en prime-time au 20-heures, c’est comme si tu chargeais les brigades anti-émeutes de la police et de la gendarmerie de distribuer elles-mêmes des cocktails Molotov prêts à l’emploi aux jeunes émeutiers. Lui à la télévision, c’est comme si tu mettais dans une même caisse des pains de C4 et des détonateurs et que tu faisais traverser sans escorte le camion qui les transporte par Megtaâ- Kheira. Faut arrêter de lui demander d’intervenir publiquement. Faut arrêter de jouer avec le feu avec ce genre de briquet déglingué. Quand un incendie se déclare, on appelle les pompiers, pas le pyromane ! En termes de dégâts, je pense qu’il en a déjà assez fait pour qu’on osât lui redemander aujourd’hui de revenir à la télé nous parler. Faut juste se laver les oreilles et réécouter plus attentivement ce que clament les émeutiers en montant aux barricades : en finir avec ces douze années de cauchemar, d’enrichissement outrancièrement mafieux et de scandales impliquant directement le clan au pouvoir. Et avec tout ça, vous voudriez le voir s’exprimer ? M’enfin ! Il est capable de se pointer devant la caméra et d’annoncer comme solution d’apaisement le remplacement d’Ouyahia par Chakib Khelil ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

  • Espionnage industriel : La France au banc des accusés

    Par Mokrane Ait Ouarabi

    L’intelligence économique, pratique aussi vieille que le monde, est devenue le sport favori de la France qui semble bien partie pour battre tous les records.


    Selon le journal norvégien Aftenposten, qui se base sur des câbles diplomatiques de WikiLeaks, repris par l’Agence France Presse (AFP), la France est en tête en matière d’espionnage industriel en Europe. Elle surclasse la Russie et la Chine, deux pays connus pour leur dense et large activité d’espionnage économique à travers le monde. «L’espionnage français est tellement étendu que les dégâts pour l’économie allemande, dans leur totalité, sont plus importants que les dégâts provoqués par la Chine ou la Russie», est écrit dans une note non datée de l’ambassade des Etats-Unis à Berlin, reprise partiellement par Aftenposten, qui a obtenu par un moyen non connu en décembre la totalité des 250 000 documents diplomatiques de WikiLeaks. 

    Si l’on se fie au contenu des mémos diplomatiques américains diffusés par WikiLeaks, l’Allemagne est l’une des principales cibles des espions français. Berry Smutny, directeur général du fabricant allemand de satellites OHB Technology, est allé jusqu’à qualifier la France de l’«empire du Mal», l’accusant d’avoir occasionné des pertes colossales à l’économie allemande. «La France est l’empire du Mal en ce qui concerne le vol de technologies, et l’Allemagne le sait», aurait-il déclaré en octobre 2009 à un diplomate américain. Mais l’Allemagne, toujours selon le même responsable, avec son gouvernement décentralisé, ne serait pas disposée à contrecarrer les activités françaises d’espionnage industriel. OHB Technology, a précisé l’AFP, s’est fait connaître du grand public en janvier 2010 en remportant aux dépens d’Astrium, filiale du géant EADS, un contrat pour la construction de plusieurs satellites destinés au programme de navigation Galileo, futur «GPS» européen. Aftenposten avait déjà fait état d’une concurrence franco-allemande en matière de satellites espions, a souligné l’AFP. Selon des notes obtenues par WikiLeaks, l’Allemagne chercherait à développer, avec l’aide des Etats-Unis, son propre programme de satellites d’observation optique (Hiros) malgré les objections de la France qui pilote les efforts européens dans ce domaine avec ses satellites Hélios. Si les Américains s’inquiètent de l’espionnage industriel chinois, considéré comme une «menace nationale, voire internationale», les Européens devraient ainsi se méfier de leur partenaire français qui cherche par tous les moyens le progrès. Premier fournisseur de l’Algérie, la France s’est dotée de satellites espions capables d’intercepter les communications téléphoniques, fax, e mails...


    Des satellites qui lui permettent d’écouter le monde entier. En 2003, le ministère français de la Défense avait mis en service un système d’écoute électronique spatial que seuls les Etats-Unis et la Russie possèdent. Ce système a été dénommé Essaim. Il permet à la France de surveiller l’activité radio et radar de la planète à partir d’une orbite située à 680 km d’altitude. La DGSE dispose actuellement de l’un des plus grands centres d’écoute du monde. Il s’agit de la base de Domme, Sarlat. Ce centre est considéré comme les «grandes oreilles» de la République française. Elle permet aux services d’espionnage français d’écouter quotidiennement des centaines de milliers voire même des millions de discussions téléphoniques, d’accéder à des e-mails, des fichiers et des fax, dans les quatre coins du globe. On dit gouverner, c’est prévoir. Et pour prévoir, il faut bien savoir... par tous les moyens, même en abusant de la confiance d’un partenaire ou d’un allié.

  • MALAISE SUR LE FRONT SOCIAL Place aux grèves ?



    La contestation sociale a repris de plus belle en ce début 2011. Trois importants secteurs sont au bord de l’explosion. La santé, le transport maritime et l’habitat, qui risquent de connaître dans les prochains jours une paralysie totale.
    Abder Bettache -Alger (Le Soir) - Les dockers de la capitale, qui jusque-là ont observé trois journées de grève, promettent de renouer avec la contestation dès cette semaine. Le syndicat des paramédicaux affilié à la fédération UGTA, a décidé de croiser avec la tutelle. Un préavis de grève a été voté à l’unanimité des cadres syndicaux, lors d’une réunion qui s’est tenue mercredi dernier, sous l’égide la Fédération nationale des travailleurs de la santé. Il a été déposé hier. Ce recours au débrayage est «la conséquence directe de la sourde oreille du premier responsable de la santé aux doléances des paramédicaux». Cet appel à la grève, selon les représentants des travailleurs, fait suite à «la lenteur dans l'élaboration du statut particulier et autre régime indemnitaire», alors que le ministre de tutelle n'a cessé d'annoncer en grande pompe «une revalorisation imminente des salaires des travailleurs de la santé». Des propos auxquels les syndicalistes du secteur ne croient nullement, ce qui les a poussés à décider le recours à la grève. Pour rappel, conformément à la loi et à l'accord conclu lors de la bipartite de septembre 2006 entre le gouvernement et la Centrale syndicale, les augmentations salariales dans le secteur de la Fonction publique devraient intervenir suivant un processus et des échéanciers bien précis. Il s'agit, en premier lieu, de finaliser les négociations entre le partenaire social et l'employeur sur la question du statut particulier, avant d'aborder la dernière ligne droite, à savoir le régime indemnitaire. Sept statuts particuliers encadrent les travailleurs de la santé. On cite notamment les statuts de l'enseignant-chercheur hospitalo- universitaire, des fonctionnaires appartenant au corps des administrateurs des services de santé, des psychologues de la santé publique, des fonctionnaires appartenant aux corps des praticiens médicaux généralistes de santé publique, des fonctionnaires appartenant aux corps des praticiens médicaux spécialistes de santé publique, et des physiciens médicaux de santé publique.
    Détermination des dockers
    La grève au port d’Alger s’est poursuivie jeudi dernier pour la troisième journée consécutive. La rencontre entre les grévistes et la direction n’a rien apporté de nouveau ; une autre, qualifiée de «dernière chance», est attendue pour cette semaine. Hier, les dockers ont repris partiellement le travail, tout en promettant de renouer avec la protestation. Le trafic de marchandises a connu, hier, une forte perturbation et ce, malgré une légère reprise. L’activité au niveau des môles 3, 4, 5 et 7 était totalement à l’arrêt. En revanche, au niveau des quais 1 et 2, le service était assuré normalement. Selon les grévistes, quelque 900 dockers ont observé la grève alors que du côté du syndicat, on parle d’une centaine de grévistes. Il faut préciser que le syndicat d’entreprise n’adhère nullement à la démarche des protestataires, qu’il qualifie d’acte isolé et inattendu, et qu’il refuse d’approuver. Pour lui il est, en effet, impensable de revenir sur un accord passé entre le syndicat et la direction de l’EPAL. Mais les grévistes ne veulent rien entendre. Leur détermination était grande. Par ailleurs, on indique que le secteur de l’urbanisme n’est pas en reste de toutes ces perturbations qui connaît le monde du travail. Selon des indiscrétions syndicales, le désaccord profond entre les syndicalistes du secteur affiliés à la Fédération de l’urbanisme et de l’habitat pourrait déboucher sur un bras de fer aux conséquences incalculables. En effet, les mêmes sources ajoutent que les multiples doléances exprimées par les représentants des travailleurs n’ont trouvé aucune suite favorable auprès du premier responsable du secteur. Le spectre d’une paralysie du secteur plane. Nourredine Moussa pourrait faire face à une première épreuve sociale depuis sa nomination à la tête du département de l’habitat .
    A. B.

  • Karim Amellal : «L’abandon et l’injustice ont créé les émeutes»

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    Karim Amellal, écrivain et maître de conférences à Sciences-po (Paris), voit en les émeutes qui secouent l’Algérie une expression d’abandon et de défiance. La mauvaise redistribution des richesses a créé des inégalités insupportables pour les classes populaires. L’augmentation des prix a été l’étincelle.

    - Comment analysez-vous les émeutes qui secouent plusieurs villes algériennes ?


    Ce type de protestation radicale se déclenche le plus souvent dans le cadre d’une séquence récurrente qui comprend plusieurs ingrédients : des difficultés structurelles très fortes (chômage massif, inflation, pénurie de logements, etc.) et croissantes malgré une croissance économique très importante et des ressources financières énormes grâce aux hydrocarbures ; un sentiment global d’abandon et de défiance qui enfle et se transforme peu à peu en colère puis en rage ; et enfin une étincelle.
    L’étincelle, ici, ce fut l’augmentation des prix des produits de base, ressentie très douloureusement pour des jeunes – les moins de 30 ans représentent les trois quarts de la population algérienne ! - issus de familles dont les produits alimentaires représentent en moyenne la moitié du budget. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase du sentiment d’injustice : l’insuffisante redistribution des richesses et le poids des contraintes qui écrase les classes populaires sont insupportables.

    Le point essentiel, au-delà de la séquence, c’est le creusement des inégalités en Algérie depuis l’ouverture économique et la perception croissante de ces inégalités : une infime minorité s’enrichit de façon éhontée et visible, souvent grâce à la corruption qui gangrène les structures de l’administration, tandis que l’écrasante majorité voit son pouvoir d’achat se dissoudre dans la cherté et les tracasseries du quotidien. La plupart des Algériens aujourd’hui considèrent qu’ils sont les victimes sacrificielles des choix économiques et politiques réalisés depuis les années 2000 : leur vie ne s’améliore pas et, pour les catégories populaires aux revenus les plus modestes, non seulement elle se détériore, mais l’horizon est plus noir que jamais.


    - Peut-on comparer le cas algérien à celui de la Tunisie ?


    Il y a des similitudes et des divergences. Ces dernières me semblent néanmoins plus importantes que les premières. D’abord, il est vrai que ces deux événements s’enracinent dans des difficultés économiques et sociales qui sont à bien des égards comparables : les jeunes Tunisiens partagent avec leurs voisins algériens le sentiment d’injustice, d’être les laissés-pour-compte de la croissance. Le chômage endémique et l’absence de perspectives se déploient dans un pays qui, contrairement à l’Algérie, voit toute l’année défiler sous ses yeux des touristes qui contribuent massivement à une richesse nationale dont ils ne voient pas la couleur. Cela accroît les tensions et les frustrations, mais il faut bien voir que la Tunisie vit sous une chape de plomb et non l’Algérie : même s’il y a des progrès à faire, la presse y est libre, l’expression de désaccords est possible, la parole n’est pas corsetée dans la peur de la répression.
    Il faut bien avoir en tête que la Tunisie est un régime policier féroce : les Tunisiens sont surveillés et ne peuvent pas s’exprimer quelle que soit leur place dans la hiérarchie sociale. Tout cela dans un régime qui incarne jusqu’à l’absurde les inégalités et la corruption. Ce qui se passe en ce moment, me semble-t-il, c’est le réveil de la société civile : les manifestants défient les interdits et les menaces ; des avocats défilent dans la rue et bravent les périls. La revendication économique est doublée d’une revendication politique.


    - Il y a beaucoup de similitudes…


    Il faut replacer ces protestations dans un temps plus long. En Algérie, ce n’est pas la première fois qu’il y a des émeutes à forte dimension sociale et économique – plus que politique. C’est un phénomène récurrent depuis dix ans, là encore depuis une ouverture économique menée à la serpe qui creuse les inégalités et nourrit le sentiment d’injustice.
    En Tunisie, en revanche, c’est un phénomène nouveau et beaucoup plus politique, même s’il se fonde sur un mécontentement populaire d’ordre social qui s’est cristallisé tragiquement à Sidi Bouzid. C’est l’absence des libertés qui est proclamée. C’est la démocratie qui est revendiquée.


    - Est-ce une énième poussée de fièvre ou pensez-vous que ce mouvement risque de durer ?


    C’est un mouvement spontané, non encadré, non catalysé et je crois que ce mouvement va s’éteindre, comme les précédents, dans un mélange de répression et de recul sur les motifs de l’explosion.
    La hausse des prix va tenter d’être jugulée. Les Algériens vivent encore dans le souvenir des années 1990, de la guerre civile, d’une violence destructrice. Même si la violence, sur fond de ras-le-bol généralisé face à un pouvoir qui semble autiste, constitue un exutoire conjoncturel, la priorité n’est pas, pour beaucoup, à la révolte, mais à la conquête d’une vie décente. C’est ce que doivent garantir les autorités en répartissant dès maintenant et équitablement les 90 milliards de dollars de réserves de change qui forment le trésor national. 


    - En regardant les images, on pense nécessairement au 5 octobre 1988. Sommes-nous dans la même configuration ?


    Non, je ne crois pas. Il y a un moment fondamental et tragique qui nous sépare de 1988 : les années 1990, la guerre civile. Les Algériens n’ont à aucun prix envie de revivre cela. Et le contexte est très différent : les années Bouteflika ne sont pas les années Chadli, la croissance économique actuelle contraste avec les années de crise et de sclérose des années 1980, les circonstances politiques, elles aussi, ne sont pas les mêmes.
    Les conquêtes de 1988 (le multipartisme, la liberté de la presse) ont été ébréchées mais elles existent toujours. Le rôle de l’armée a sensiblement évolué. Bref, la configuration n’est pas la même qu’en 1988, même si elle est très loin d’être satisfaisante sur les plans politique et économique.
    Au-delà de l’analyse politique, il y a une différence majeure entre la période actuelle et les années 1980 : c’est la très forte croissance économique actuelle qui n’existait pas à cette époque-là (1980).
    Grâce à elle, il est possible d’agir sur les problèmes des Algériens, d’éviter qu’ils ne s’aggravent, de réduire la corruption. Les conditions sont réunies. Encore faut-il agir.

    Rémi Yacine
  • Alger : Affrontements violents lundi matin à Bachdjerrah

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       	Bachdjerrah a connu lundi matin de nouveaux affrontements entre les forces de la police et des jeunes en colère. 

    zoom | © D.R

    Bachdjerrah a connu lundi matin de nouveaux affrontements entre les...

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    De violents affrontements ont éclaté lundi matin à partir de 9 H  à Bachdjerrah entre des jeunes vendeurs à la sauvette et les forces de sécurité. Selon des sources locales, un policier aurait été poignardé au cours de ces échauffourées qui ont replongé dans le désarroi cette commune populaire fortement touchée par les émeutes déclenchées mercredi dernier.   

    Tout a commencé, selon les dires des jeunes émeutiers, lorsque des policiers ont exigé, d'une manière irrespectueuse, le départ immédiat des jeunes vendeurs à la sauveur de la rue principale de Bachdjerrah qu'ils ont squattée une nouvelle fois pour y écouler leurs marchandises. 

    "Ils ont lynché un jeune vendeur dont le seul tort est de venir en aide à sa pauvre famille en vendant quelques articles dans la rue. Ils nous disent que le commerce informel est interdit.  Mais y a-t-il du boulot dans ce pays pour qu'on puisse travailler sans crever de faim ?", tancent les jeunes de Bachdjerrah qui ont fini par revenir à l'émeute pour faire éclater leur colère. 

    Il s'en est suivi des lors de violentes confrontations avec la police. Le projectiles et les pierres se sont abattus brutalement sur les policiers. La rue principale de Bachdjerrah a été ensuite coupée à la circulation à l'aide des pneus brûlés. Furieux, des centaines de jeunes ont promis, une nouvelle fois, de faire la guerre à ce qu'ils considèrent comme une "hogra".

    En effet, remontés contre la mal-vie et le chômage qui créent la misère à Bachdjerrah, ces jeunes ne veulent plus subir les comportements indélicats et les provocations de la police. Et les policiers semblent de plus en plus dépassés par l'ampleur de cette colère de la jeunesse qui dégénère à chaque fois en violentes émeutes.  

    Abderrahmane Semmar
  • Les casseurs parlent aux casseurs

    les petits casseurs et les grands casseurs de l'algerie du maire au président

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    Oui, bien sûr, il y a eu de la casse. Comme en Grèce ou en France lors des dernières manifestations de foule. Combien de pertes en Algérie ? On compte sur Ouyahia, l’invisible chiffreur, pour nous donner prochainement des chiffres. En attendant, un jeune casseur s’explique : «Oui, j’ai cassé de l’Etat ! Mais combien l’Etat a-t-il cassé ?» Bonne question à quantifier. Le plus grand casseur, celui qui a cassé tout un pays, déstructuré sa société, dilapidé tout l’argent du Trésor et exilé des milliers de personnes n’est autre que le régime. Verrouillant l’information et les débats publics, donnant l’autorisation de respirer au compte-goutte, interdisant les réunions et les rencontres, bloquant les canaux d’expression et l’audiovisuel, les agréments de partis, de journaux, de syndicats et d’associations, tout en mettant la justice aux mains des lobbies politico-économiques, il explique aujourd’hui qu’il y a d’autres moyens de revendiquer. Absurde logique à laquelle en répond une autre, la violence. Que faire en face d’un mur ? S’adosser contre ou le casser. Ce qui arrange d’ailleurs le régime, qui préfère traiter avec des casseurs en les diabolisant plutôt que d’avoir affaire à une foule qui proteste contre les injustices, alimentaires ou autres.

    Les casseurs parlent aux casseurs et l’on dit d’ailleurs que le régime, pour décrédibiliser ce mouvement, a envoyé des casseurs dans la foule. Ce qui est possible puisqu’aux premiers jours des émeutes, il n’y en avait pas  on ne voyait que des jeunes affrontant les forces de police. A-t-il envoyé des casseurs pour casser le mouvement et le faire passer pour de la violence gratuite ? Même si ce n’est pas vrai, il est capable de le faire. D’ailleurs, le régime explique que ce ne sont que des casseurs et des voyous. Pourquoi a-t-il alors décidé de baisser les prix de l’huile et du sucre et pas ceux des sabres et des couteaux ?

    Chawki Amari
  • L’échec cinglant des politiques mises en œuvre,mais quelle politique, ya pas de politique , il faut qui payent avant de démissionner du maire au président.

    Depuis la promulgation de la loi de finances complémentaire pour 2009 avec ce qu’elle a véhiculé comme mesures radicales pour limiter le recours aux importations jusqu’à l’entrée en vigueur des mesures obligeant le paiement par voie bancaire des transactions dont la valeur dépasse les 500 000 DA (à partir de mars 2011), il y a comme un processus d’asphyxie qui accompagnait l’approvisionnement du marché national en produits alimentaires de large consommation.

    E n moins de deux années donc, les restrictions à l’encontre des importateurs se sont multipliées dès l’instauration du crédit documentaire comme unique moyen de paiement à l’importation.
    Par la suite, il y a eu, à travers la LFC 2010, l’instauration de nouvelles taxes sur l’importation libre des céréales par les opérateurs privés qui passeraient outre le dispositif d’approvisionnement dirigé par l’OAIC (office interprofessionnel des céréales et légumes secs). Laquelle disposition mise en œuvre par le gouvernement dans la perspective de privilégier l’utilisation des céréales locales, dont le niveau de production a connu une considérable amélioration ces deux dernières saisons, notamment pour le blé dur.

    A première vue, le recentrage de la politique d’approvisionnement du marché des produits de consommation sur l’objectif primordial d’incitation au renforcement de la production locale pour réduire la facture des importations ayant atteint le pic alarmant des 8 milliards de dollars en 2008, n’est pas moins logique ni irrationnel. Continuant sur sa lancée et animé par cette volonté de « patriotisme économique », le gouvernement persistera dans ce durcissement avec le rétablissement à compter du 1er janvier 2011 des droits de douanes sur plus d’une trentaine de produits importés de l’Union européenne « suite à la décision prise par les pouvoirs publics portant gel des préférences tarifaires pour les produits agricoles, objet de la requête algérienne auprès de la commission européenne », tel que précisé par un document du ministère des Finances. Le sucre figure en tête des produits en question. En parallèle, de nouvelles taxes, dont la TVA, sont en voie d’application par les grossistes dans la perspective de se conformer à l’entrée en vigueur, à la fin mars prochain, de l’obligation du paiement par chèque des transactions de plus de 500 000 DA. Cependant, cette succession de mesures intervient dans une conjoncture mondiale marquée par la reprise de la hausse des cours des matières premières agricoles sur le marché international.


    Retour de manivelle


    C’est là donc la jonction de facteurs qui ne peuvent conduire qu’à une hausse sensible des prix des produits de large consommation.
    Laquelle flambée qui s’est vite répercutée sur le pouvoir d’achat des ménages avec des prix de certains produits qui ont connu des augmentations spontanées de 20 à 25%, à l’image du sucre qui a atteint les
    150 DA/kg en l’espace de quelques jours.
    La tension s’est élargie à d’autres produits, comme le pain, dont la régularité dans l’approvisionnement est désormais incertaine avec des perturbations qui affectent la disponibilité de la farine boulangère.


    Au-delà de ce constat et le vent de contestation qui a atteint les quatre coins du pays depuis une semaine, d’emblée, ce sont les politiques économiques devant garantir l’équilibre du marché qui sont remises en cause. Sinon, comment le gouvernement impose des mesures aussi restrictives et rigides à l’égard des importations avant de consolider les mécanismes de régulation des circuits d’approvisionnement au niveau local.
    Il n’est pas judicieux, en effet, de verrouiller d’une façon drastique les portes devant les importations avant de s’assurer de l’existence d’une production nationale en mesure de répondre à la demande nationale, tous produits confondus. Pire encore, en l’absence d’instruments efficaces de contrôle et la prolifération des circuits informels qui canalisent à présent jusqu’à 40% de l’activité économique du pays, selon des statistiques officielles, la spéculation a pris des dimensions démesurées à tel point que des pénuries et des flambées sont provoquées sans que le gouvernement ne soit en mesure de détecter leur origine ou de maîtriser leur ampleur.            

    Mohamed Naili
  • Des tunisiens et des Algériens se rassemblent à Marseille pour dénoncer la répression

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       	Environ 300 personnes se sont rassemblées dimanche après-midi, sur La Canebière, pour manifester à la fois leur soutien aux manifestants en Algérie et en Tunisie et leur rejet de la répression sanglante.

    zoom | © laprovence.com

    Environ 300 personnes d'origines tunisiennes et Algériennes se sont rassemblées dimanche après-midi à Marseille, sur La Canebière, pour réclamer l'arrêt de la répression au Maghreb après les violentes émeutes qui ont secoué la Tunisie et l'Algérie ces derniers jours. 

    A défaut d'une autorisation de la préfecture pour défiler sur la voie publique, ces maghrébins, révoltés par ce qui se passe dans leurs pays, ont tenu tout de même à se rassembler à la Place Léon Blum pour exprimer leur "soutien aux manifestants et leur rejet de la répression sanglante dont ils font l'objet de la part des deux pouvoirs en place", relate lundi le quotidien régional français La Provence.

    A l'origine de cette action de protestation, le "collectif Solidarité Maghreb" qui vient d'être fondé à Marseille "pour soutenir les peuples Tunisiens et Algériens en quête de justice sociale et de liberté". A travers ce rassemblement, "le collectif Solidarité Maghreb"  a tenu, ainsi, à sensibiliser les communautés algériennes et tunisiennes sur les tragiques évènements qui frappent de plein fouet leurs pays respectifs. 

    A signaler également que l'appel au rassemblement a été relayé par Radio Galère et la web-radio Radio Kalima. Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) et le Parti des indigènes de la République (PIR) se sont associés à ce rassemblement pour exprimer leur solidarité avec les jeunes manifestants en Algérie et en Tunisie. 

    Après avoir déployé des drapeaux algériens et une banderole réclamant l'arrêt de la répression au Maghreb et la libération immédiate des jeunes arrêtés durant les émeutes, les manifestants "se sont ensuite dispersés dans le calme après que le collectif les a appelés à un nouveau rassemblement ce mercredi 12 janvier, à 18h, au même endroit", nous apprend encore La Provence.  

    Abderrahmane Semmar
  • Pauvreté, chômage, injustice sociale : Les raisons de la colère.statistique de ouyahia myope !!!!!!

    zoom | © Sami K.

     

    Le gouvernement algérien n’aura pas eu le temps de se réjouir trop longtemps des résultats économiques enregistrés durant l’année 2010. Il y a à peine quelques semaines il se délectait en annonçant un taux de chômage de 10% et une inflation maîtrisée à 4,5%.

    Quelques mois plutôt, un ministre du gouvernement remettait en question l’existence même de la pauvreté en Algérie et ce même gouvernement nous présentait le bilan d’un quinquennat amplement réussi où pas moins de trois millions d’emplois et plus d’un million de logements auraient été créés.La révolte aujourd’hui, menée par des jeunes qui se révoltent pour ces mêmes questions, balaie d’un revers de la main tous les chiffres officiels déjà contestés par les experts et les observateurs. Il est vrai que de l’extérieur, il peut paraître paradoxal que les gens se révoltent et dénoncent la mal vie dans un pays qui dispose de 150 milliards de dollars de réserves de change et plus de 4000 milliards de dinars dans le fonds de régulation des recettes.

    Une caisse créée initialement pour préparer l’avenir des générations futures, mais ces ressources sont utilisées depuis deux ans pour éponger le déficit budgétaire. Au cours de la dernière décennie, plus de 200 milliards de dollars ont été déboursés dans des programmes de développement pluriannuels dont le citoyen a encore du mal à percevoir les effets sur son quotidien en terme d’amélioration des conditions de vie et du pouvoir d’achat. Et pour cause, 70% de ces montants ont été destinés à des projets d’infrastructure, d’équipement et de logement. Le gouvernement a profité de la hausse des cours sur le marché pétrolier au début des années 2000 pour rattraper le retard du pays en matière de développement infrastructurel. Le président Bouteflika en a également profité pour alléger le pays d’une dette extérieure de près de 40 milliards de dollars, ce qui a contribué à redorer l’image de l’Algérie vis-à-vis de l’étranger.

    Des chiffres trompeurs

    Mais, si l’Algérie a repris des couleurs sur le plan diplomatique, sa population continuait à en voir des vertes et des pas mûres avec un salaire minimum de 15 000 DA et un chômage qui touche 60% de la population active de moins de 30 ans et 21,5% des 15-24 ans. Certes, le gouvernement a réévalué le SNMG (salaire national minimum garanti) plusieurs fois puisqu’il était de 6000 DA au début de la décennie, mais cela restait bien insuffisant face à la cherté de la vie car selon certains économistes «ce ne sont pas des augmentations, mais des rattrapages de ce qu’il aurait fallu faire il y 4 ou 5 ans». Par ailleurs, comme l’ont expliqué certains syndicalistes, la hausse du SNMG profite beaucoup plus à ceux dont les salaires sont indexés dessus et qui sont surtout les cadres dirigeants. Autant dire que ces augmentations n’ont pas eu une importante incidence sur le niveau de vie d’une grande partie des salariés. D’ailleurs, en 2010, une étude sur le pouvoir d’achat au Maghreb réalisée par l’Intersyndicale de la Fonction publique, avait démontré que le SNMG en Algérie ne couvre que 26% des besoins minimums des ménages.

    Mais alors que les salaires évoluaient au compte-gouttes, l’inflation grimpait beaucoup plus vite atteignant près de 6% en 2009 et ramené à 4,5% en 2010, selon les chiffres officiels. Des chiffres qui, de l’avis de beaucoup d’observateurs, reflètent mal la réalité sur le terrain. Selon un chercheur du Cread (centre de recherche en économie appliquée et développement) interrogé précédemment par El Watan Economie, «les chiffres de l’ONS (office national des statistiques) sous-estiment l’inflation» car «il y a l’inflation apparente telle qu’elle est calculée à travers l’indice des prix à la consommation (IPC) et l’inflation ressentie par les gens chaque jour, qui est, elle, mal mesurée». Selon lui, ailleurs dans le monde, on estime que l’indice du coût de la vie est plus proche de ce qu’on ressent chaque jour, car il permet de «couvrir le gap» entre l’inflation apparente et celle qui est ressentie. Or, en Algérie, «il n’est pas calculé».

    Injustices et inégalités

    Seulement, il n’y a pas besoin d’un calcul mathématique pour constater qu’une large partie de la population vit mal et la progression de la mendicité, la clochardisation, l’informel et la précarité n’en sont que quelques indices.
    Ce malaise né d’une situation socioéconomique déplorable est d’autant plus exacerbé par un sentiment d’injustice et d’inégalité vis-à-vis de la répartition de la richesse du pays. «La richesse en Algérie est concentrée entre les mains d’un groupe social par rapport aux autres groupes sociaux », explique un économiste. Beaucoup de gens ne comprennent pas en effet comment un pays qui engrange en moyenne plus de 45 milliards de dollars de recettes en devises annuellement pendant près de 10 ans et accumule 150 milliards de réserves en devise ne parvient pas à faire vivre décemment 35 millions d’habitants.

    Pendant qu’une grande partie de la population peine à boucler ses fins de mois, une autre en profite pour s’enrichir. La multiplication des affaires de détournements et de blanchiment d’argent ou encore de corruption touchant tous les secteurs et à tous les niveaux de décision accentue la colère d’une population déjà malmenée. Cela d’autant qu’on a souvent l’impression que les principaux auteurs de ces actes ne sont guère inquiétés par la justice. L’affaire Khalifa ou encore plus récemment celles de Sonatrach et de l’autoroute Est-Ouest en sont de parfaits exemples.         

    Safia Berkouk
  • tunisie -algerie watch dictature

     

  • no moment

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