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  • Affaires des disparus dans les années 90 : L’Algérie de nouveau condamnée

     


     

    L’affaire des disparus durant  les années noires continue  à résonner sur la scène internationale. Pour la quatrième fois en moins d’une année, l’Algérie est  « sèchement » condamnée  par le comité international des droits de l’homme de l’ONU.

    Le Comité international demande  à l’Algérie de poursuivre les auteurs de ces disparitions d’une manière « approfondie ». Ainsi, le Track Impunity Always (TRIAL), l’association suisse contre l’impunité vient d’obtenir une nouvelle fois la condamnation de l’Algérie par le Comité des droits de l’homme de l’ONU dans deux  autres affaires de disparitions commises en pleine période de terrorisme, dans les années 90.

    Il s’agit de Kamel Djerbouni arrêté en novembre 1996 à Alger, à son domicile « par un groupe militaire » et depuis il n’a plus jamais été revu, il était âgé de 31 ans.  L’autre affaire de disparition a eu lieu aux mois de mai et novembre, les frères Chihoub : Djamel et Mourad âgés respectivement de 19 et 16 ans arrêtés au niveau de leur domicile à Baraki et depuis ils n’ont plus été revus.

    A cet effet, le comité international des droits de l’homme demande à  l’Algérie de  «mener une enquête approfondie et rigoureuse sur la disparition» de Kamel Djebrouni et de Djamel et Mourad Chihoub. L’Algérie doit également «fournir aux  famille des disparus des  informations détaillées quant aux résultats de son enquête». L’ONU a sommé l’Algérie de «poursuivre, juger et punir les responsables des violations commises tout en indemnisant d’une manière appropriée les familles de victimes pour les violations subies».

    Pour ce qui est des  exécutions sommaires, torture et disparitions forcées, le comité de l’ONU  a demandé aux autorités judiciaires du pays  de ne pas appliquer, l’Ordonnance n° 06-01 de la «Charte pour la paix et la réconciliation nationale» adoptée en 2005.

    Le responsable de l’organisation, Philip Grant a insisté sur le fait  qu’«en Algérie l’impunité pour les crimes commis durant la guerre civile est absolue. Aucun responsable n’a en effet jamais été poursuivi. Les Nations unies viennent lui rappeler sèchement qu’un tel système, même consacré par la loi, viole de manière inadmissible le droit international ».

    En tout et avec ces deux affaires de condamnation, le TRIAL aura traité quatre affaires qui ont  fait l’objet d’une décision. Les deux autres décisions qui condamné l’Algérie pour ces affaires de disparitions remontent  au mois de mai et juin 2011.  Selon le TIRAL : « quatorze autres cas  de disparitions sont actuellement en cours devant le Comité des droits de l’homme et le Comité contre la torture sur l’Algérie ».

    Pour M. Grant «la communauté internationale doit enfin exiger que l’Algérie respecte les conventions qu’elle a ratifiées. Les familles des trois disparus, comme celles des milliers de personnes attendant encore de connaître le sort de leurs proches, ont droit à ce que justice leur soit rendue».

    Hamida Mechaï
  • no moment


    Dilem du 16 Février 2012

  • Les villageois rejettent les aides tardives de l’administration

     


    Le même P/APC rend hommage aux citoyens de sa commune qui se sont mobilisés pour sortir d’une situation qu’il qualifie de dramatique. «Les responsables de l’administration nous ont carrément oubliés, alors que dans les médias, ils avancent des promesses qu’ils n’arrivent même pas à tenir. La vie reprend timidement son cours grâce à la mobilisation de la population qui a épaulé les travailleurs communaux dans toute l’opération de déneigement. Nous avons entendu aussi parler des moyens de l’ANP et de militaires dépêchés pour le déneigement des routes de notre région, mais rien n’est arrivé, alors que nous vivons une situation intenable depuis deux semaines», nous a expliqué le  maire qui  tient à remercier les entrepreneurs de la région qui ont mis à la disposition de l’APC leurs engins pour l’ouverture des routes et permettre à la commune de sortir de l’isolement.Maintenant, si les pouvoirs publics viennent pour nous ramener des aides, nous allons les rejeter, car c’est trop tard», fulmine
    M. Azzoug, maire  d’Illiltène, une commune perchée à plus de 1200 m d’altitude et qui a subi de plein fouet les multiples aléas de la tempête de neige qui a isolé, dix jours durant, plusieurs localités de la wilaya de Tizi Ouzou.

    Des villageois d’Illiltene nous ont également souligné : «On a entendu dire que des hélicoptères de l’armée sont intervenus dans notre commune. Vraiment, les responsables n’arrêtent pas de mentir pour fuir leurs responsabilités. Les routes ont été dégagées grâce à la volonté de la population qui a pris son courage à deux mains pour combler la défaillance des pouvoirs publics.» Il faut rappeler que la municipalité d’Illiltene a vécu un véritable calvaire depuis le début de la tempête de neige. Des malades ont été évacués à l’hôpital dans des engins de travaux publics. «Quand on appelait au secours, les responsables, à l’exception de ceux de l’APC, sont restés au chaud tout en minimisant les dégâts à travers leurs interventions dans les médias, mais maintenant que la route est dégagée, les commerçants peuvent s’approvisionner en denrées alimentaires pour permettre aux citoyens de rompre avec une situation apocalyptique», clame un jeune de la même commune qui salue l’élan de solidarité du mouvement associatif et la communauté estudiantine qui  ont leur ont acheminé, samedi, des vivres.

    Ainsi, faut-il souligner,  face à la démission des services de l’action sociale de wilaya, des étudiants de l’université Mouloud Mammeri, en collaboration avec des comités de quartier de la ville de Tizi Ouzou, ont fait la collecte de dons alimentaires qu’ils ont délivrés aux populations  bloquées dans la montagne. L’inertie des pouvoirs publics devant la situation qu’a vécue la région a été également dénoncée par les habitants d’Iboudrarène, notamment ceux d’Aït Allaoua qui sont  toujours isolés du monde.

    «Apparemment, une équipe de la télévision algérienne est venue, samedi, pour dire que la situation est normale. Le directeur des travaux publics, qui a mis son costume pour parler à ce média, a dit que l’administration a tout fait pour désenclaver notre village, alors qu’il est toujours enclavé. C’est de la propagande pure et simple. On ne peut pas cacher le soleil avec un tamis.» Toujours, en Haute-Kabylie, les citoyens de Aïn El Hammam déplorent : «La population a fait face toute seule à la tempête de neige. Ce qui a été promis par les pouvoirs publics n’est que de la poudre aux yeux. Il n’y a ni engins de l’armée ni moyens de l’administration. Ce sont des particuliers qui ont désenclavé les villes et villages. Des industriels nous ont envoyé du lait et autres produits alimentaires.»

    Hafid Azzouzi
     
  • Algérie: Décès du général Mohamed Lamari

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    Le général à la retraite, ancien chef d’état major de l’armée national serait décédé, selon de premières informations par arrêt cardiaque.Le Général de corps d'armée, à la retraite, Mohamed Lamari, est décédé lundi à l'âge de 73 ans à l'hôpital Mohamed-Ziouchi de Tolga, wilaya de Biskra

    Le défunt avait été évacué en urgence dans cet établissement depuis  son domicile situé à Bordj Ben Azzouz (40 km au sud-ouest de la wilaya de Biskra),  selon son frère Khaled, rapporte l'APS.

    Né le 7 juin 1939 à Alger, dans une famille originaire de Biskra, dans le Sud-Est algérien, Mohamed Lamari avait été formé dans la cavalerie à l’Ecole de guerre de Saumur en France.

    Il rejoint l’Armée de libération nationale (ALN) en 1961. Il suit plus tard une formation d’artilleur à l’Académie militaire de Frounze (ex-URSS), puis d’officier d’état-major à l’Ecole de guerre de Paris.

    Après avoir commandé l’état-major de région (1970-1976), il travailla dans le bureau des opérations de l’état-major jusqu’en 1988. Il rejoint par la suite le commandement de la 5e Région militaire jusqu’en 1989. Il sera nommé commandant des forces terrestres.

    Il a été chargé en 1992 par le président Boudiaf de la création d’une «task-force» antiterroriste de 15 000 hommes. En  juillet 1993, il est nommé chef d'état-major de l’armée nationale populaire, avant de se faire ejecter de ce poste par le président Bouteflika, après sa réelection en 2004.

    Le Général de corps d'armée en  retraite devrait être inhumé à Alger.

    Mina Adel
  • no moment

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  • Pourquoi pas de nouveaux syndicats ?

     


     

    Quatre syndicats autonomes, issus de plusieurs secteurs de la Fonction publique, dénoncent «l’ouverture de façade» prônée par les pouvoirs publics en accordant des agréments à plusieurs nouveaux partis politiques «juste pour donner de la légitimité aux prochaines échéances électorales».

    Le Syndicat national des corps communs et ouvriers professionnels de l’éducation nationale (SNCCOPE), le Conseil des lycées d’Algérie (CLA), le Syndicat national autonome de nettoiement et d’assainissement (Snatna) ainsi que le Syndicat national des travailleurs de la formation professionnelle (SNTFP) ont, dans une déclaration commune, dénoncé la politique du «deux poids, deux mesures», dans le traitement du dossier de l’ouverture et du dialogue «initié dans le cadre des réformes tant vantées par le chef de l’Etat, mais qui ne sont pas traduites sur le terrain», argumente Iddir Achour, secrétaire général du CLA.

    «Nous considérons qu’à la veille du rendez-vous crucial que constituent les élections législatives, pour un Etat de droit, les libertés syndicales ne sont toujours pas respectées dans notre pays», déclarent les représentants de ces quatre syndicats à l’issue d’une réunion tenue à Alger.
    Les représentants syndicaux pointent du doigt la violation «claire» de la Constitution avec la non-application de la loi 90-14 qui stipule qu’au bout de 30 jours, s’il n’y a pas d’irrégularités dans les dossiers déposés, le syndicat a son récépissé d’enregistrement, ce qui est loin de la pratique du ministère du Travail qui maintient plusieurs syndicats autonomes sans cachet légal.
    Selon M. Achour, le souci des pouvoirs publics est de «réussir coûte que coûte le rendez-vous électoral et non d’offrir aux Algériens des tribunes d’expression».

    «Sur quelle base a-t-on décidé de délivrer des agréments à des formations politiques, alors que des formations syndicales, attendant leur récépissé d’agrément, sont ignorées sans aucune explication ?», s’interrogent les syndicalistes.
    Les quatre syndicats estiment que notre pays se met ainsi hors la loi, «alors que l’Algérie est signataire de Conventions internationales. De même que nous dénonçons l’absence de politique réelle de négociations, même quand le syndicat est considéré comme partenaire social», peut-on lire dans la déclaration commune.

    Face à ce que les syndicats qualifient de «mépris», une série d’actions de protestation est prévue pour la première semaine du mois de mars. Un rassemblement, dont la date sera fixée dans les prochains jours, est au programme. Une grève est également envisagée pour la troisième semaine du mois de mars, apprend-on auprès des syndicats qui rendront public, dans les prochains jours, le calendrier de ces actions de protestation. Selon le représentant du Conseil des lycées d’Algérie, «dans le cas où nos formations respectives n’obtiennent pas leur récépissé d’enregistrement, les syndicats en attente d’agrément ont décidé de mener des actions de protestation dès le démarrage de la campagne électorale». 

    Fatima Arab
     
  • Vigilance sécuritaire et campagne électorale

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Depuis quelques jours, le  ministère de la Défense nationale appelle, par sms, les citoyens à contacter un numéro vert  pour signaler des agissements susceptibles de relever de l’activité terroriste.
    L’initiative ne manque pas de surprendre. La démarche traduit, en effet, une rupture avec la représentation de la situation sécuritaire que le discours officiel tente d’imposer depuis des années. Depuis le référendum pour “la paix et la réconciliation nationale”, en septembre 2005, il n’était plus question que de “paix revenue”. Jusqu’à ces derniers mois, la paix n’a fait que “revenir”. Comment interpréter l’appel à la vigilance citoyenne alors que jusqu’ici, il était question de désarmer les Patriotes engagés dans la lutte antiterroriste, sous prétexte que la “réconciliation nationale” avait réduit la nuisance terroriste à quelques irréductibles criminels, le plus grand nombre de “jeunes égarés” ayant répondu à l’appel de la nation clémente. Pas plutôt que le 15 avril dernier, le président de la république le rappelait : “après le recouvrement de la paix et de la sécurité, le lancement de programmes de développement ambitieux et la levée de l’état d’urgence, j’ai décidé de parachever cette démarche par un programme de réformes politiques, visant à approfondir le processus démocratique.”
    Les “réformes” en cours de mise en œuvre sont donc elles-mêmes la preuve de la sécurité retrouvée. Faute de clarification politique préalable, le message téléphonique ne peut qu’intriguer. Au plan strictement sécuritaire, il n’y a de place que pour deux interprétations possibles. La première est que le pouvoir veut s’émanciper du discours désarmant de la “réconciliation nationale” sans supporter le coût politique de l’échec. Il a voulu faire oublier une phase historique et politique par la “réconciliation nationale” ; il est contraint de faire oublier la phase historique et politique de la “réconciliation nationale”. La seconde est que l’absence d’homogénéité entre l’approche politique et l’approche sécuritaire fait coexister deux politiques qui s’appliquent à deux réalités, l’une, magique, d’un pays pacifié sans coup férir, et l’autre, plus réaliste, d’un pays encore victime de la barbarie islamiste.
    Peut-être que le sms en question, en plus d’être un appel salutaire à la vigilance civique, procède d’un effort de communication sur la mission de lutte antiterroriste. Ce qui explique la simultanéité avec la diffusion de reportages télévisés sur le sujet. Mais dans ce cas, la radio, la télévision et les journaux auraient été d’une meilleure efficacité parce qu’ils socialisent l’information, alors que le “short message” l’individualise.
    En ces circonstances préélectorales, l’usage politique du sms tend à se dissimuler derrière son utilité civique. Pour cette raison, l’alerte au terrorisme aurait gagné à éviter la coïncidence avec l’approche des élections. Elle fait craindre la résurgence de la fonction épouvantail du terrorisme qui a longtemps justifié tant de restrictions aux libertés publiques et tant de manipulations politiques.


    M. H.
    musthammouche@yahoo.f

  • no moment

    Dilem du 13 Février 2012

  • L'Algérie de la honte : Bouteflika obéit toujours à Ben Ali ...mais reçoit son successeur !

     

    Par  | 
    Sihem Bensedrine, Moncef Marzouki et Ben Brik : opposants à Ben Ali, interdits en Algérie par la grâce d'une alliance entre autocrates. Mais Marzouki est aujourd'hui chef d'Etat !

    ...Il y a un an, Bouteflika aurait expulsé Moncef Marzouki d'Algérie ; les choses ont fait qu'il le reçoit demain en...chef d'Etat de la Tunisie.

    Il est, comme ça, des hommes qui ne changeront jamais même s'ils redoublent de filouterie pour faire croire le contraire. Abdelaziz Bouteflika, que l'Algérie a la malédiction d'avoir pour président, est de ceux-là. Il persiste à rêver d'un Maghreb des dictateurs même si, entre-temps, les dictateurs ont disparu et qu'il ne reste que lui pour représenter l'ancienne époque. En refoulant la journaliste et militante tunisienne des droits de l'homme, Sihem Bensedrine samedi 4 avril, à l'aéroport Houari Boumediene d'Alger, l'administration de Bouteflika a prouvé qu'elle figure toujours sur les listes de Zine Eddine Ben Ali ! "Tu bloques mes opposants, je bloque les tiens". C'est ainsi qu'a fonctionné l'arrangement entre le pouvoir dictatorial de Tunis et le régime illégitime d'Alger. Pendant six ans, une vingtaine d'Algériens étaient interdits de séjour en Tunisie et, en contrepartie, une dizaine de Tunisiens étaient refoulés aux frontières algériennes
    .lire la suite ici......http://www.lematindz.net/news/7279-lalgerie-de-la-honte-bouteflika-obeit-toujours-a-ben-ali-mais-recoit-son-successeur.html

  • Révélations : dilapidation de deniers publics à Sonatrach

     

    Par 
    Le siège de Sonatrach

    Des champs pétroliers sont bradés au profit de multinationales, avec la complicité de certains cadres.

    Durant les années quatre-vingt-dix, l'Algérie rentrait dans une situation de non-remboursement de ses dettes internationales suite à l'effondrement des prix du pétrole dans le monde. Des négociations conditionnées ont été entamées par le gouvernement avec le FMI, pour trouver une solution à la relance de la croissance et de l'économie nationale. Les objectifs de l'État algérien se sont vus tournés vers la revalorisation de la première richesse nationale, les hydrocarbures, à travers la révision de la loi n° 86-14 du 29 août 1986 relative aux activités de prospection, de recherche, d'exploitation et de transport par canalisations des hydrocarbures. Tandis que sur le plan interne, la lutte contre le terrorisme destructeur faisait rage, la guerre civile à l'époque.

    Plus incitative aux investissements directs étrangers-IDE, la loi n° 91-21 du 4 décembre 1991 modifiant et complétant la précédente, prévoyait aussi que toute personne morale étrangère peut exercer une ou plusieurs activités de prospection, de recherche, d'exploitation et de transport par canalisations des hydrocarbures en association avec l'entreprise nationale quelle que que soit la forme d'association retenue entre les parties, à condition que l'intéressement de l'entreprise nationale (il faut entendre par là Sonatrach ou tout autre entreprise nationale) doit être de 51% au moins.

    lire lasuite ici http://www.lematindz.net/news/7285-revelations-dilapidation-de-deniers-publics-a-sonatrach.html

  • Il faut absolument juger ce voyou

    Djamel Ould Abbès incinère 4 milliards d’euros

    Par  
    Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé

    Combien d’hôpitaux équipés avec leurs encadrements prépayés, s’il le fallait, ne peut-on pas construire avec cette somme dans le pays ?

    A l’idée d’entendre dans notre pays l’avarie de 42 000 tonnes de bonnes pommes de terre, les consommateurs algériens, réduits désormais à faire le marché en luttant sans merci avec les sous, ils n’iraient pas par trente-six chemins pour demander la présentation devant le juge du ministre de l’Agriculture accompagné par celui du Commerce.

    Imaginez alors qu’il s’agit aujourd’hui de la même quantité, tout aussi abîmée, mais en médicaments. Oui, 42.000 tonnes de médicaments ont été inventoriées par les autorités de tutelle en marge des discussions aux dernières journées pharmaceutiques organisées comme de tradition par le Syndicat des pharmaciens d’officine. Et s’il vous plaît en présence du gardien en chef de la santé des citoyens, en l’occurrence le  ministre Djamel Ould Abbès qui fêtera sa soixante-dix-huitième année ce mois-ci.

    lire----------->>>>> ici:http://www.lematindz.net/news/7304-djamel-ould-abbes-incinere-4-milliards-deuros.html


  • Corruptions : Un étudiant en magistère de sciences politiques cherche à connaître le nombre des élus locaux corrompus



    Je suis un jeune étudiant algérien. Je prépare une thèse de magistère en sciences politiques sur le thème de «La gouvernance locale et son rôle dans la lutte contre la corruption des élus locaux : cas de l’Algérie». 
    J’ai essayé de vous contacter au siège du Soir, place du 1er-Mai ; j’ai cherché votre numéro de téléphone, sans succès. Je vous demande de m’aider de n’importe quelle manière : références, statistiques (surtout le nombre des élus locaux corrompus). Je travaille sur un sujet tabou en Algérie. J’ai lu toutes les archives du «Soir corruption» de 2005 à 2011. J’ai trouvé beaucoup de choses, mais je veux encore plus. J’attends votre réponse. 
    K. B.

    RÉPONSE : Vous avez raison de vouloir plus, et ce qui est rassurant, c’est que des dizaines de vos collègues de toutes les universités du pays — Sciences Po., droit, finances, économie — se sont lancés ces dernières années dans ce type de recherches ô combien difficile, tant le doit à l’accès à l’information est constamment bafoué et piétiné par les pouvoirs publics. Les sources sont multiples et dispersées : à vous de les identifier et de vous assurer de la crédibilité des données collectées. Essayez du côté du ministère de la Justice : de maigres statistiques ont été données à ce sujet ces derniers mois, notamment sur les affaires de corruption chez les élus locaux, affaires jugées définitivement. Quant à nous au Soir d’Algérie, nous ne cesserons d’encourager ce type de travaux, d’apporter notre collaboration et d’exprimer notre disponibilité, comme nous le faisons en direction de nos lecteurs qui nous sollicitent, et ce, depuis la création du «Soir corruption» en 2000. N’hésitez pas à nous contacter, et à nous faire parvenir le fruit de vos recherches afin que nos lecteurs puissent en prendre connaissance. 
    D. H.

  • Voxpopuli : Green-Card = Arnaque


    Je vous écris pour vous raconter mon histoire avec la célèbre Green- Card américaine. En résumé, je me suis inscrit sur internet en 2009, et en 2010 j'ai reçu un courrier venu des Etats-Unis d'Amérique, qui me confirme que je fus choisi par la Lottery (Green-Card). 
    J'ai préparé tout un dossier, je l'ai envoyé au centre de Kentucky qui s’occupe des dossiers de l'immigration américaine. En 2011, j'ai reçu un courrier du centre de Kentucky qui me demande de me présenter au consulat des Etats- Unis-d‘Amérique à Alger muni d'un dossier qui m'a coûté plus de 40 000 00 DA, contenant plus de sept pièces traduites en langue anglaise, plus un bilan médical qui m'a coûté 14 000 00 DA, les résultats des bilans étaient bons, j'avais le dossier complet sur moi dont le certificat d’hébergement aux Etats-Unis-d’Amérique. Le jour de l'entretien, je me suis présenté au consulat, j'ai payé 64 000 00 DA non remboursables ; j'ai présenté mon dossier aux guichets, j'étais content car je remplissais toutes les conditions (diplôme, expérience...), l'après-midi, après un petit entretien avec l'officier consulaire, ils m'informent que je ne suis pas qualifié pour l'immigration, alors que, normalement, ayant été tiré à la «Lottery», j'ouvre droit à une carte verte d'immigration (Green-Card) ! Où sont mes droits ? Où sont mes 64 000 00 DA ? Où est-elle ma dignité? Je fais appel aux jeunes arnaqués par la Green-Card de me joindre à cette page pour réclamer nos droits et vive l’Algérie des 1 500 000 chahids. 
    Rebelle Urav

    source:le soir dz

  • Des harraga algériens dans des prisons américaines

    Arrêtés en Tunisie en 2008


     


    C’est ce qu’a affirmé Sihem Bensedrine, militante des droits de l’homme en Tunisie, lors d’un séminaire sur le thème «La recherche de la vérité et la lutte contre l’impunité : au cœur des luttes pour la démocratie en Afrique du Nord et au Proche-Orient», organisé hier à Alger par la coalition d’association des victimes du conflit des années 1990.
    Les harraga algériens emprisonnés en Tunisie depuis 2008 seraient transférés dans des prisons secrètes américaines. Les militants tunisiens des droits de l’homme n’arrivent plus à retrouver leurs traces.

    Ce dossier concerne plus de 20 jeunes Algériens et 3 Tunisiens disparus depuis 2008. Au début, nous avons réussi à avoir des preuves de leur emprisonnement en Tunisie, au niveau du ministère de l’Intérieur, où ils ont été interrogés à l’époque. Ensuite, il y a eu un revirement de la part du ministère tunisien de l’Intérieur qui a nié toute implication dans cette affaire», explique-t-elle, précisant que les familles des victimes ont intenté une action en justice.

    Actuellement, ajoute Mme Bensedrine, ces jeunes sont introuvables sur le territoire tunisien. Ce qui laisse croire, soutient-elle, qu’ils auraient été transférés dans des centres de détention à l’extérieur du pays. «En Tunisie, il n’y a pas de prison secrète. Je pense que les jeunes en question ont été transférés dans des centres de détention américains qui se trouvent au Yémen, en Egypte et au Maroc», précise-t-elle.

    Ces jeunes, qui étaient à l’origine des harraga, ont été, selon elle, accusés de terrorisme : «Ils voulaient partir en Italie. Mais les gardes-côtes tunisiens les ont interceptés. Il y a eu par la suite un échange de tirs entre les gardes-côtes et eux. Donc, ils sont accusés de terrorisme.» La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) et les militants tunisiens coordonnent actuellement leurs efforts pour faire la lumière sur la question. Le représentant de la LADDH dans la wilaya de Annaba, Koceila Zerguine, affirme avoir constitué un dossier sur cette affaire.

    Madjid Makedhi
  • no moment

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  • Permis de tuer


    Pékin et Moscou viennent d’offrir deux couteaux au régime de Damas pour qu’il continue d’égorger le peuple syrien. Attitude honteuse. La Chine et la Russie ont utilisé le droit de veto, à l’ONU, pour bloquer une résolution condamnant la répression sanglante en Syrie. Selon l’opposition, le nombre de victimes de la politique de la terre brûlée, appliquée par Bachar Al Assad et ses troupes depuis le début du soulèvement populaire en mars 2011, est de 7593 à la date d’hier. Les enfants n’ont pas été épargnés : 489 morts dont 96 fillettes. Les prisons, dont de nombreux lieux de détention secrets, débordent de détenus d’opinion : 18 345. Après avoir torpillé par tous les moyens sécuritaires la mission d’observation de la Ligue arabe et instauré une chape de plomb en empêchant les journalistes étrangers de faire leur travail librement, le régime de Damas croit désormais avoir carte blanche pour poursuivre la boucherie.


    Le veto sino-russe aux Nations unies lui a donné des ailes. Le ministre des Affaires étrangères, Walid Al Moalim, le Goebbels de Damas, n’a-t-il pas dit que la Russie n’acceptera jamais une intervention étrangère en Syrie, mettant de facto son pays sous le protectorat de l’ancien empire soviétique ? La Chine et la Russie, qui ne sont pas des modèles de démocratie, doivent assumer la responsabilité historique d’avoir couvert les horreurs d’un régime condamné à disparaître. Ont-ils pensé à leurs intérêts stratégiques après la fin du règne de la famille Al Assad ? Ou ont-ils agi par un réflexe digne des années de la guerre froide ?
    Un débat doit s’ouvrir en urgence sur le système onusien qui donne à une poignée d’Etats droit de vie et de mort sur la planète à travers le mécanisme du veto. Cela est valable autant pour la Russie et la Chine que pour les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France. Dans ce système du veto, deux continents ne sont pas représentés : l’Afrique et l’Amérique du Sud. C’est injuste. Pire, cela devient criminel lorsque le veto devient un permis de tuer.

    Sur le terrain, l’armée syrienne, qui se comporte comme une force d’occupation, bombarde depuis plusieurs jours, à l’artillerie lourde, des quartiers habités par des civils à Homs. La population lance des appels de détresse. Dans le Monde arabe et musulman, ce SOS déchirant n’est pas encore entendu. Seuls la Turquie et le Qatar tentent de faire quelque chose. L’Algérie ? Absente du radar. Si ce n’était la conjoncture actuelle, des officiels algériens auraient applaudi des deux mains la position sino-russe. La Tunisie a appelé à chasser les ambassadeurs du régime syrien en poste dans les pays arabes. Pas l’Algérie. Hier à Alger, la police a empêché une manifestation de l’opposition syrienne devant l’ambassade du régime d’Al Assad. Cela se passe de commentaire.

    Fayçal Métaoui
  • Après Fatia, Renault…

     

    Les déclarations du PDG de Renault, Carlos Ghosn, à Tanger (Maroc), lors de l’inauguration de la nouvelle usine du groupe, ont annulé de fait toutes les déclarations optimistes faites il y a encore quelques jours aussi bien par l’envoyé spécial du président français, l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, que par le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, Mohamed Benmeradi.

    Si J.-P. Raffarin avait déclaré à Alger, lors de son déplacement début février : «Nous sommes très heureux de voir que sur des dossiers comme Lafarge, Sanofi, Renault et Total nous avons des avancées significatives», M. Benmeradi avait été très optimiste : «Nous sommes déjà à la phase de la signature d’un protocole d’accord avec Renault», ajoutant : «Nous sommes très près de la concrétisation du projet.»
    Si l’ancien Premier ministre français a été plus prudent que le ministre algérien, c’est qu’il devait disposer de plus d’informations sur le traitement du dossier au niveau du constructeur français, sachant que l’Etat français est, avec 15%, le premier actionnaire de la firme Renault.

    Après la sortie du PDG de Renault à Tanger, il sera très difficile à un officiel, qu’il soit français ou algérien, de parler d’une usine Renault en Algérie, même si M. Ghosn a utilisé la formule «chasse gardée» en indiquant que «Renault est la première marque en Algérie, il n’est pas question de laisser venir qui que ce soit à notre place».
    En déclarant «nous sommes extrêmement intéressés, bien qu’il n’y ait pas encore de décision», le PDG de Renault a, en une phrase, effacé tous les discours faits depuis 2009, lorsque les premiers contacts ont eu lieu entre le premier responsable de la firme et l’ancien ministre, Abdelhamid Temmar.

    En 2007, Renault avait déjà choisi d’implanter une usine au Maroc malgré l’offre d’Alger. A l’époque, M. Temmar avait critiqué le constructeur français à Paris même, lors d’une rencontre avec le patronat français au siège du Medef. Cinq ans après, on revient à la case départ. Apparemment, dans cette affaire, le gouvernement semble «mené en bateau» et il ne se prive pas, à son tour, de faire encore croire au projet à l’opinion nationale alors que rien de concret ne se dessine.

    Sinon comment expliquer la phrase du patron de Renault qui a dit : «Si le gouvernement algérien souhaite une usine en Algérie, nous préférons que ce soit une Renault» ? Si ce n’est un retour à la case départ cinq ans après, puisqu’on se demande, en lisant ce que dit M. Ghosn, si le gouvernement algérien souhaite réellement la réalisation d’une usine d’automobiles en Algérie.

    Liès Sahar
  • no moment

    Dilem du 11 Février 2012

  • Inédit : Ahmed TAZIR, correspondant de presse témoigne!

     

    In KalimaDZ

    L’Algérie devrait ouvrir son secteur audiovisuel au secteur privé. C’était la bonne nouvelle annoncée en septembre dernier. Un projet de loi adopté en conseil des ministre le 12 septembre à propos de la liberté de la presse, et c’était, en soi, une petite révolution. Le régime s’était engagé à ouvrir les médias audiovisuels au secteur privé. Ouverture réelle , ou réforme cosmétique? L’expérience des correspondants pour la presse étrangère en Algérie démontre qu’au contraire, le régime algérien n’est pas prêt de déverrouiller le secteur de l’information audiovisuelle en Algérie, qui relève selon lui d’une question de sécurité nationale.

    Par Ahmed Tazir
    Journaliste, ancien correspondant en Algérie de la chaîne France 24.

    Depuis l’indépendance en 1962, la télévision et la radio sont un monopole d’État en Algérie où la diversité politique est absente. Pour ce qui concerne la télévision, les téléspectateurs algériens ont droit à ce que la rue algérienne appelle « l’Unique » ou « l’Itima » l’orpheline en arabe : il désigne l’ENTV ( Entreprise Nationale de Télévision ) qui se découpe en plusieurs chaînes ( une Hertzienne, d’autres par satellite arabophone, francophone, berbère et religieuse ).Toutes ont la même politique éditoriale et le journal de 20h, repris par tous les canaux, est une exemple très révélateur de la ligne éditoriale: les premières 15 minutes du journal se résume à l’énoncée de communiqués de la présidence de la république « Le président Bouteflika souhaite ses meilleurs vœux aux président du Mali à l’occasion de l’anniversaire de la fête nationale de son pays …le président Bouteflika reçoit le président de l’Assemblée Nationale du Kirghizstan … » Après ces deux minutes d’images commentées par le présentateur pour informer le téléspectateur de cette actualité « incontournable », s’en suit des reportages vantant les réalisations des différents ministres :un tronçon d’autoroute terminé permet à Amar Ghoul, le ministre des transports, de débarquer dans la petite lucarne, pour se féliciter du projet et faire taire les mauvaises langues qui reprocheraient le coût exorbitant de cette autoroute ( 11 milliard de dollars ) et les pots -de-vin alourdissant la facture. Tout le journal consacre les activités officielles des dirigeants. Rien sur la société civile, rien sur la vie de tous les jours des algériens, pas ou peu de reportage sur les faits divers de société, alors que chaque jour des manifestions, des rassemblements dénoncent des licenciements, la politique sociale quasi inexistante, le système éducatif à l’abandon. Aucune de ces manifestations n’est reprise dans les journaux de l’ENTV, même la culture est traitée selon la vision des équipes d’encadrement de l’ENTV, soucieuses de me pas déplaire au régime. Les artistes ( écrivains, chanteurs …) qui ne sont dans la ligne officielle du régime n’ont donc aucun droit de citée sur l’ENTV.

    Le colonel Fawzi à la manœuvre

    Le régime affirme aujourd’hui son intention d’ouvrir le secteur audiovisuel au privé et donc de donner plus de liberté dans le traitement de l’information sur les questions liées à ce pays. L’expérience du traitement par les autorités algériennes des correspondants pour des chaînes étrangères en Algérie renseigne beaucoup sur les velléités du régime à verrouiller l’accès à l’information et renforce le sentiment d’illusion quant aux prétendues réformes algériennes de l’audiovisuel. Correspondant pour la chaîne France 24 en Algérie depuis décembre 2007, j’ai sollicité trois fois une accréditation pour pouvoir couvrir librement l’actualité en Algérie : activités officielles et reportages sur le terrain. Le ministère algérien de la communication m’a indiqué que mon dossier était en cours. Deux années après, je reçois, par téléphone, une réponse négative. Je réclame, aussitôt, une notification écrite que je n’aurais jamais. Pour toute réclamation, il faut s’adresser au réel décideur pour tout ce qui concerne la presse ( locale et étrangère ). Il s’agit d’un certain Colonel Fawzi, directeur de la communication au sein du DRS ( Département de la Sécurité et du Renseignement) qui délivre, ou pas, de façon discrétionnaire, les accréditations. Un militaire qui fait la pluie et le beau temps dans un domaine qui ne le concerne guère à première vue. C’est là aussi, une originalité du régime algérien. Je comprendrais ce refus plus tard.

    Je décide malgré tout de continuer à travailler et de couvrir l’actualité,voir les dossiers jugés « tabous » par les autorités algériennes .Le cas des disparus pendant la guerre civile algérienne des années 90 m’intéresse depuis longtemps. La pratique des disparitions forcées a été l’un des instruments principaux de la « sale guerre » déclenchée en janvier 1992 par les généraux algériens contre les opposants et la population civile. Les ONG de défense des droits humains estiment aujourd’hui de 15 000 à 20 000 le nombre de « disparus », principalement entre 1994 et 1996. Je m’ intéresse, par ailleurs, à la naissance d’une association « Mich’al » qui regroupe les enfants de disparus de Jijel ( 400 km à l’Est d’Alger ). Je rencontre le responsable de cette association, Moussa Bourefis. Il estime le nombre de disparus des années 90 dans la région de Jijel à environ un millier ( souvent des proches des milieux islamistes, sympathisants du Front Islamique du Salut dissous, voire simples notables religieux … et aussi des citoyens sans affinitées politiques particulières ). Cependant, de nombreux cas n’ont pu à ce jour être répertoriés en raison des craintes des familles dues à l’isolement géographique et à la forte présence de militaires dans la région.

    La réconciliation pour éviter la vérité

    La loi de 2006 sur la Paix et la Réconciliation Nationale instaure un cadre légal pour l’impunité persistante dont bénéficient les auteurs des atrocités de cette période. La loi érige en infraction pénale le fait de critiquer les institutions de l’État ou les forces de sécurité pour la façon dont elles se sont conduites au cours de la période des troubles politiques, condamnant donc potentiellement tous ceux qui affirment que les forces de sécurité se sont rendues coupables de violations des droits humains.
    La loi offre également, des indemnisations aux familles des personnes « disparues ». Moussa Bourefis, explique que l’octroi d’indemnisations prévues par la loi sur la réconciliation nationale proposé et acté par Abdelaziz Bouteflika, a, en réalité, souvent été présenté comme une aide sociale afin de pousser les familles sans ressources à faire les démarches nécessaires et tenté de briser leur résistance. Selon lui, de nombreuses familles de la région de Jijel ont été convoquées et menacées de représailles si elles ne déclaraient pas au niveau des tribunaux que leur proche avaient été arrêté par un groupe armé dont l’identité est inconnue ou par un groupe terroriste. Or dans la majorité des cas, les familles savent que ce sont des agents de l’Etat, souvent, des militaires, qui sont responsables des enlèvements. Très souvent, elles connaissent, même leurs noms. J’ai enregistré de nombreux témoignages d’enfant de disparus. Celui d’un jeune homme de 29 ans qui me raconte, les larmes aux yeux, qu’il ne dort jamais avant deux heures du matin, dans l’espoir que sont père, enlevé à son domicile en 1996, ne frappe un jour à la porte. A ce jour il n’a toujours pas de nouvelles. De retour à Alger, pour « monter » mon sujet pour l’émission « Une semaine au Maghreb » diffusée sur la chaîne France 24, je reçois une un coup de fil du ministère algérien de la communication. Je pense à une réponse positive pour mon accréditation, je suis bien naïf. Arrivé au ministère de la communication, la responsable du service audiovisuel me reçoit pour me lancer « Je sais que vous avez interviewé Monsieur Bourefis à Jijel et d’autre personnalités, aujourd’hui vous avez à faire à moi. La prochaine fois vous aurez à faire aux services de sécurité » et de me lancer laconiquement « akhdem ala bladek! », comprenez « travaille pour ton pays !». Tout un programme. Le sujet ne sera pas diffusé, je ne voulais pas abattre mes cartes pour d’autres sujets à venir mais l’expérience a été perturbante.

    Said Bouteflika, le président bis

    J’ai en effet réalisé de nombreux reportages, notamment pendant la campagne présidentielle d’Abdelaziz Bouteflika pour son troisième mandat en 2009 sans accréditation. Une campagne, gérée par l’œil du roi, son petit frère Said, que nous filmions dans nos reportages en montrant l’ascendant important que ce dernier avait pris dans la gestion du pourvoir présidentiel et que nous qualifions dans les reportages de « président bis ». Pas ou peu de réaction des autorités. Je fais un reportage mettant en cause l’armée algérienne dans la disparition de citoyens algériens à Jijel dans les années 90 et me voilà convoqué des menaces, à peine voilées. C’est à ce type d’expérience, je suppose, que l’ on comprend qui gouverne réellement en Algérie.
    Ce genre d’atteinte à la liberté de la presse n’est pas un cas unique. De nombreux correspondants de presse étrangère subissent le même sort et rechignent à travailler en Algérie de façon permanente en résidant sur place .
    L ‘ancienne correspondante en Algérie du journal « Le monde « Florence Beaugé, se plaindra dans les colonnes du journal El Watan du refus répétés des autorités algériennes, de lui accorder un visa pour pouvoir travailler en Algérie. « Je suis obligée de faire du journalisme à distance » confiera-t- elle lors d’un entretien paru dans ce journal le 17 mars 2009.

    Le cas du journaliste Arezki Ait Larbi, est également intéressant. Il vit et habite en Algérie, mais fait l’objet depuis plusieurs années d’un harcèlement répété de la part des autorités algériennes. Sur les colonnes du Journal El Watan, il raconte le 4 avril 2010 ses demandes répétées d’accréditation. « En 1996, je dépose un autre dossier d’accréditation au nom du « Figaro ». Le fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères, en charge des accréditations, m’informe qu’une éventuelle réponse positive était subordonnée à une « entretien amical » avec un certain commandant Fawzi (qui deviendra colonel par la suite ) dont il se proposait de me remettre le numéro de téléphone pour « convenir d’un rendez-vous et prendre un café ». Pour avoir refusé de me soumettre à cette curieuse procédure, qui n’est prévue par aucun texte de loi, mon dossier restera bloqué. Le même sort sera réservé à deux nouvelles demandes, en 1998 et en 2003. Il se dit aussi que le colonel Fawzi détient le pouvoir de vie ou de mort sur de nombreux titres de la presse… Que pour obtenir le précieux sésame pour lancer une publication, il fallait rentrer au préalable dans les bonnes grâces du colonel. En février 2005, j’ai déposé auprès du procureur de Hussein Dey un dossier pour la création d’un hebdomadaire. Première entorse à la loi, le magistrat a refusé de me délivrer le récépissé prévu par le code de l’information. Depuis cinq ans, je suis ballotté entre le ministère de la Justice et celui de la Communication. On a même refusé de me notifier une réponse négative pour me permettre de faire valoir mes droits devant le Conseil d’Etat. L’année dernière, plusieurs nouveaux journaux ont été autorisés à paraître, sauf le mien. Il y a quelques mois, j’ai eu le fin mot de l’histoire. Des fonctionnaires des ministères de la Justice comme de la Communication, m’ont avoué que mon cas les dépassait, avant de me conseiller de voir le colonel Fawzi qui, selon eux, est le seul à pouvoir débloquer mon dossier. Je ne connais pas ce colonel et je n’ai aucune raison de me soumettre à une démarche qui n’est prévue par aucun texte de loi »

    La nouvelle loi muselle les citoyens

    En matière de législation, les autorités algériennes viennent d’édicter des textes qui musellent encore plus la presse, notamment lorsqu’il s’agit pour les journalistes de parler des dossiers qui fâchent.
    Le 15 janvier 2012 a été publiée la loi organique n° 12-05 du 12 janvier 2012 relative à l’information, après avis du Conseil Constitutionnel. Les associations non agrées comme, SOS-Disparus ( qui milite notamment pour savoir ce que sont devenus les milliers de disparus, pour la plupart enlevés par l’armée algérienne pendant la sale guerre des années 90 ), seront interdites de diffuser de l’information, activité réservée aux associations « agrées » (article 4). Par conséquent, l’exercice de la liberté d’expression des associations est soumis au bon vouloir des autorités qui ne se privent pas en générale de refuser l’enregistrement légal d’un certain nombre d’associations. En dépit de certaines références dans le texte aux principes des libertés fondamentales, un grand nombre de dispositions ne respectent pas le droit des algériens de diffuser de l’information et d’être informés. Les libertés fondamentales des journalistes mais aussi de toute personne diffusant de l’information, tels que les partis politiques, militants des droits de l’homme, les associations sont ainsi violées. Tout d’abord, l’exercice dit « libre » (article 2) de l’activité d’information est encadré par le respect de douze conditions, très imprécises, dont celui « l’identité nationale et des valeurs culturelles de la société, la souveraineté nationale et l’unité nationale, les exigences de l’ordre public, les intérêts économiques du pays et les missions et obligations de service public. » Une telle disposition peut être interprétée si largement qu’elle risque d’être prétexte à une censure injustifiée ou d’amener les personnes diffusant de l’information à pratiquer une forme d’autocensure, mettant ainsi un terme au libre exercice de la liberté de s’exprimer et d’informer. Enfin, si la nouvelle loi ne prévoit plus de peine d’emprisonnement en matière d’infractions commises par voie de presse, le montant des amendes a considérablement augmenté. Par ailleurs, le délit de diffamation, est toujours prévu aux articles 296 et 298 du code pénal et s’applique à tout individu y compris aux journalistes algériens. Le délit de diffamation est puni de 25000 à 50000 DA d’amende et de 2 à 6 mois de prison. N’oublions pas également que l’article 46 de ordonnance 06-01 portant application de la charte pour la paix et la réconciliation nationale est lui aussi toujours en vigueur et vient s’ajouter aux violations de la liberté d’expression consacrée par les textes législatifs algériens. Il menace de 250 000 à 500 000 DA d’amende et de trois à cinq ans de prison emprisonnement, «quiconque qui [...] utilise ou instrumentalise les blessures de la tragédie nationale, pour porter atteinte aux institutions de la République algérienne démocratique et populaire, fragiliser l’Etat, nuire à l’honorabilité de ses agents qui l’ont dignement servie, ou ternir l’image de l’Algérie sur le plan international. » En conséquence, si un journaliste algérien s’avisait de faire une reportage sur les disparus des années 90 ou mettre en cause l’armée (« agents qui ont dignement servie l’Etat » selon les textes ), il sera sous le coup de la loi algérienne ( amendes et prison ). Un texte qui n’est pas conforme à la constitution algérienne et au droit international car en contradiction de la liberté d’expression, elle même, garantie par la constitution algérienne, ainsi que les conventions internationales de protection des droits de l’homme, qui ont une valeur supérieure au droit national algérien. A noter que sur le plan juridique , les correspondants de presse ayant la double nationalité franco- algérienne ( c’est mon cas ) ne sont pas protégés en cas de litige en territoire algérien. Ils sont algériens, et donc sont soumis à la loi algérienne et ne bénéficient pas de la protection diplomatique française.En définitive, le DRS, le Département Renseignements et Sécurité algérien ( ex Sécurité Militaire ), dépendant du ministère algérien de la défense, dont est issu le colonel Fawzi, joue un rôle prépondérant dans le contrôle de la presse écrite et audiovisuelle, même étrangère en territoire algérien, comme dans la vie sociale et politique en général.
    Ce service considère le contrôle des informations diffusées par les médias audiovisuels concernant l’Algérie comme relevant de la sécurité nationale. Les médias étrangers sur place sont scrutés sur ce qu’ils envoient aux télévisions étrangères. Et attention au « dérapage ».

    L’ambassadeur de France en Algérie : « j’ai les mains liées »

    Chaîne très regardée en Algérie, Al Jazeera n’est plus présente à Alger depuis l’année 2004. Son bureau a été fermé par les autorités qui lui reprochaient notamment de donner régulièrement la parole à d’anciens déserteurs de l’armée comme le colonel Mohamed Samraoui, ou d’anciennes figures de l’ex-FIS, comme Mourad Dhina et Abassi Madani. Pour avoir couvert de nombreux sujets « tabous » comme le harcèlement par les autorités algériennes des chrétiens évangélistes qui voyaient leur lieu de culte fermés, ou la difficile réconciliation nationale qui force, désormais, des familles victimes du terrorisme à côtoyer, des ancien terroristes, indemnisés et protégés par l’État algérien, je n’obtiendrais jamais mon accréditation après quatre ans de travail sur place. Ce sésame est indispensable en Algérie, car contrairement à la presse écrite, les reportages sur le terrains se font avec du matériel ( caméra, trépied ) bien visible. Il est impossible de sortir ce matériel à Alger sans attirer un troupeau de policier qui vous réclame ladite accréditation. A contrario le correspondant arabophone de France 24, a obtenu, son accréditation en bonne et du forme de la part des autorité algériennes. J’ai interpellé l’ambassadeur de France en Algérie pour lui faire du refus des autorités algériennes d’accréditer le correspondant de France 24, une chaine française. Il me répondra penaud « j’ai les mains liées » . J’en ai déduit, que la liberté de la presse en Algérie n’était pas une priorité pour les diplomates français, plus soucieux de se battre pour vendre les Renault et Alstom que de défendre « l’ Audiovisuel Extérieur » de la France ( l’expression étant elle même sujet à caution, car en définitive, il ne s’agit que de journalisme). Voilà comment le régime algérien se débarrasse, sans trop de fracas, d’un correspondant de presse étrangère, gênant.
    Ce type d’expérience renseigne bien sur le caractère illusoire d’une ouverture réelle de l’audiovisuel au privé. En Algérie, le régime pense que la maitrise des images diffusées depuis le pays est fondamentale pour le maintien du statu quo. Même les images diffusées par des correspondants étrangers doivent être maitrisées. Ces images, le régime, les considèrent comme une prolongations de son audiovisuel à lui, car c’est une spécificité bien algérienne : un fonctionnaire algérien me fera cette confidence : « En Algérie, ce sont les autorités qui choisissent les correspondants étrangers,et non pas pas les rédactions ». Le régime veut tout verrouiller en matière de diffusion d’informations par l’image, c’est, selon lui, sa survie qui est en jeu. Une gestion qui relève en Algérie plus de la paranoïa que de la gestion raisonnable de la sécurité publique. Trop soucieux d’éviter un ébranlement du système en place depuis 1962 par la diffusion d’images qui le fragiliserait, le régime algérien, préférera toujours garder la main mise sur ce « médias lourd » comme on l’appelle en Algérie .
    Ahmed Tazir

  • no moment

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  • La menace américaine sème la panique au cœur du pouvoir algérien

     

    Par  |L’opposition algérienne à l’étranger constitue un tremplin aux visées néo impérialistes américaines.

    Même s’il est vrai que les peuples arabes n’étaient pas assez mûrs pour l’accomplissement d’une révolution au sens culturel, social et politique, il faut reconnaître qu’ils étaient assez préparés pour le changement du système de pouvoir, et leur demande de démocratie, de justice et de liberté était fondée sur un besoin d’émancipation de leur condition actuelle. Mais du fait de leur aliénation dans le mythe théocratique pour la majorité d’entre eux, ils se rendent vulnérables aux manipulations et à leur instrumentalisation par toutes sortes de prédateurs et de forces réactionnaires. Notamment le néo-impérialisme qui s’exprime à travers la mondialisation, dont les principaux acteurs sont l’alliance américano-israélienne et les nouvelles forces réactionnaires arabes, que sont les monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG), représentées principalement par l’Arabie Saoudite et le Qatar.

    Cette forme nouvelle de coalition impérialiste mondialisée, vassalise et instrumentalise un deuxième cercle de prédateurs, représenté par l’Union européenne, le Japon et une constellation de petits Etats inféodés aux Américains. Les monarchies du CCG, grâce à leurs pétrodollars, leurs chaînes satellitaires El-Jazeera et El-Arabiya et leur idéologie wahhabite, tentent de vassaliser les Etats arabes par la promotion d’un système politique conservateur, dans un leurre de démocratie sous couvert d’un Islam politique dit "modéré", qu’ils dressent comme rempart contre les forces progressistes. Il apparaît évident que l’objectif recherché par ce néo-impérialisme est le maintien des peuples Arabes dans un immobilisme politique, à travers cette forme de démocratie conservatrice pour mieux les asservir et les exploiter.

    Parmi les moyens qu’ils ont mis en œuvre pour l’accomplissement de leur objectif, en plus de l’aide financière directe aux mouvements islamistes, - voire militaire pour le cas de la Libye - et par la propagande véhiculée par les chaînes satellitaires El-Jazeera et El-Arabiya, qui diffusent en permanence un discours apologétique de l’Islam politique dit "modéré", ils ont eu également recours à ce qui a été convenu d’appeler la manipulation de la "cyber-révolution".

    Le rôle qu’a pu jouer cette "cyber-révolution" a été l’aide à l’accomplissement de l’implosion des pays arabes, en tant que facteur d’accélération et de généralisation de la révolte, et non pas sa provocation, comme le soutient Mezri Haddad (*) par les forces néo-impérialistes et leurs alliés, les forces réactionnaires du CCG. Concrètement, ces forces contre-révolutionnaires ont pesé par leur infiltration et par leur influence sur les principaux acteurs de ces révoltes, pour une "bifurcation" de la révolution, qui devait aboutir à l’accomplissement de leur projet néo-impérialiste. Ce sont les conditions révolutionnaires qui étaient en germe dans le monde arabe qui ont amené cette manipulation à intervenir, comme ce fût le cas d’ailleurs pour certaines révolutions des pays de l’ex-empire soviétique. Ce plan de renversement des dictateurs arabes a été surtout motivé par l’échec cuisant que les forces néo-impérialistes avaient essuyé en Irak et en Afghanistan.

    Canvas et ses techniques de subversion

    Selon Mezri Haddad, le groupe Anonymous de "résistants hackers" qui a joué un rôle déterminant dans les révolutions tunisienne, égyptienne et syrienne est selon plusieurs sources, y compris du gouvernement chinois, une opération clandestine de la CIA. L’Algérie a été ciblée par ce groupe comme les autres pays qu’ils ont ciblés et qui correspondent, justement, à ceux qui ne sont pas inféodés au plan américain : Iran, Chine, Venezuela, Zimbabwe, Tunisie, Égypte, Syrie, Libye, Yémen. Des Algériens ont été également initiés aux techniques des révolutions pacifiques dans un stage en Serbie et dont les formateurs étaient des agents de la CIA, agissant sous la couverture de Canvas. Toujours selon Mezri Haddad, Canvas est un centre de formation spécialisé dans les techniques de subversion par la non-violence, dont l’idéologue est le philosophe américain Gene Sharp. Parmi les financiers de Canvas, il faut noter l’Open Society Institute (OSI) de l’Américain George Soros et l’International Républicain Institute, qui ne seraient qu’une façade de la CIA.

    Par ailleurs ce même George Soros a employé le juriste algérien Mouloud Boumghar, spécialisé en droit international public, sur le projet AfriMAP, qui "vise a influencer la politique publique en vue de promouvoir la gouvernance démocratique, les droits de l’homme ainsi que la réforme économique, juridique et sociale en Afrique." Ce même Mouloud Boumghar a participé aux travaux de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie ( CNCD). Il est également cofondateur du mouvement Agir pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA), qui est associé au mouvement d’opposition islamiste radical à l’étranger Rachad, et a été le modérateur du séminaire/débat "L'arrêt du processus démocratique de janvier 1992, vingt ans après", organisé à Paris par l’ACDA le 20 janvier 2012. À cette période, c’est-à-dire, au mois de janvier 2012, où l’on suppose que le plan américain pour l’Algérie a été mis en œuvre et qui a abouti à l’arrestation de Mourad Dhina, une coïncidence de plus s’était produite, la CNCD avait annoncé de son côté la reprise de ses activités.

    Si l’Algérie a été épargnée à ce jour par cette pénétration des forces réactionnaires, c’est dû essentiellement à la capacité du DRS et des forces de sécurité en général à contenir toute tentative d’émergence d’un foyer de révolte organisé, qui serait manipulé par cette "cyber-révolution" et pouvant se généraliser à toute la société. Cette capacité du DRS à résister à cette éventualité a été acquise grâce à une grande expérience d’infiltration dans son offensive contre la société civile et les partis politiques de l’opposition. Au point où il a acquis une grande capacité de faire et défaire toute structure à caractère politique capable potentiellement de constituer une menace pour le pouvoir occulte et totalitaire qu’il représente. Il fait et défait également par ses performances les gouvernements selon une stratégie adaptée à chaque fois à la nouvelle situation qui se présente, pour voiler sa gestion de la façade démocratique par laquelle il se légitime. Et lorsqu’il y a une forte résistance, il peut aller jusqu’à l’élimination physique. L’assassinat du président Mohamed Boudiaf en est l’exemple le plus saillant. 

    Les structures politiques islamistes ont de tout temps été infiltrées, manipulées, faites et défaites par le DRS qui usait et abusait de toute forme de violation du droit et si nécessaire par le recours à la force brute. Tellement celles-ci étaient poreuses, par le fait qu’elles n’étaient organisées ni démocratiquement, ni porteuses d’un projet politique pouvant s’imposer à l’opinion par la force de son évidence, qui aurait constitué un soutien indéfectible pour leur résistance. Beaucoup plus intéressées par le pouvoir que par un réel projet de société, elles fonctionnent plus comme des sectes que comme de véritables partis politiques. Ses dirigeants sont perçus plus comme des gourous que comme de vrais cadres de parti. Ils emploient généralement des rhétoriques populistes fondées sur le discours identitaire, efficacement rassembleur, du fait de l’imaginaire populaire qui est structuré par le mythe théocratique. Mais dont l’adhésion populaire ne résulte pas d’un acte fondé sur une grande conviction.

    Il résulterait plutôt d’une dépolitisation de la société par les programmes d’enseignement imposés volontairement par le pouvoir et aidé en cela par le conservatisme de la société elle-même, qui est en soi une source de dépolitisation de l’espace public. C’est à travers le sentiment affectif primaire d’appartenance à une communauté relevant de cette ambivalence, que s’opère l’adhésion aveugle de la masse populaire aux rhétoriques déployées par les gourous islamistes, et c’est par la corruption doublée du sentiment nationaliste primaire que se déploie la rhétorique du DRS pour parvenir au retournement des militants activistes de toute opposition politique, y compris ceux de la mouvance islamiste.

    Origine et ambitions de Rachad

    Il en va autrement pour l’infiltration et le retournement des militants activistes de l’opposition exilée à l’étranger, particulièrement ceux de la mouvance islamiste. Ces derniers sont plus radicaux et plus déterminés. Ils ont commencé réellement à se structurer après avoir rejeté la loi sur la réconciliation nationale (loi sur la concorde civile) initiée par le président Abdelaziz Bouteflika. Leur mouvement s’est cristallisé autour de l’appellation Rachad, qui est lié organiquement au FIS dissous. Ce mouvement commence à prendre forme depuis l’année 2004, jusqu’en 2007 où il apparaît au grand jour par la création de son site web, suivi par la création de sa chaîne de télévision privée, Rachad TV. Leur objectif repose sur la conquête du pouvoir et non sur son illusoire partage, comme c’est le cas des activistes islamistes restés à l’intérieur du territoire national et instrumentalisés par une démocratie de façade au profit du pouvoir central occulte et totalitaire, qu’il manipule pour faire barrage aux véritables forces démocratiques. 

    Le pouvoir central en instrumentalisant les islamistes de l’intérieur, prive les convoitises néo impérialistes de les instrumentaliser à leur profit, d’une part, et prive l’opposition islamiste de l’extérieur d’un soutien intérieur qui lui est nécessaire, en atomisant l’électorat, d’autre part. Pour atteindre leur objectif, l’opposition islamiste à l’étranger est disposée à s’associer aussi bien à l’opposition moderniste, que de s’appuyer sur l’aide des forces réactionnaires arabes et des puissances internationales néo impérialistes, qui comptent, elles aussi à leur tour se servir d’eux comme tremplin pour atteindre leurs objectifs.

    De ce fait, la menace sur la déstabilisation de l’Algérie est aujourd’hui très réelle et le pouvoir central en est très conscient. Car, ce mouvement d’opposition islamiste à l’étranger est capable de s’associer même avec "le diable" pour prendre sa revanche sur sa privation de la consommation de sa victoire électorale des années 1990 et la répression qu’il a subie, et s’emparer du pouvoir. Ce qui rend son infiltration et son retournement plus difficile. Sa dernière tentative au mois de janvier, à travers l’activisme du mouvement Rachad, dans laquelle il a essayé de se coaliser avec d’autres tendances de l’opposition à l’intérieur et à l’extérieur de l’Algérie pour la déstabilisation du pays, a tourné court, grâce notamment à la complicité de la France amie pour services rendus ! qui est en concurrence directe avec les États-Unis, dans leurs projets néo coloniaux respectifs. 

    Concrètement, la menace américaine est aux frontières du territoire algérien. Les États-Unis n’ont pas nié les informations dans la presse selon lesquelles 12 000 soldats américains ont été envoyés à Malte, en prévision d’un débarquement en Libye sous le prétexte de mettre fin à la détérioration de la situation qui sévit dans ce pays. Mais l’objectif inavoué des Américains est certainement, la destitution des hommes du CNT, placé par la France, et de mettre leurs propres hommes aux commandes pour reprendre le contrôle de la Libye.

    La grossière manipulation Mohamed Samraoui

    Dans ces moments de grandes manœuvres de déstabilisation de l’Algérie, voilà que resurgit sur la scène médiatique la dernière réserve de manipulation aux mains du DRS, qui lutte sans relâche pour la survie d’un pouvoir aux abois : le retour aux affaires de Mohamed Samraoui. Au moment où le pouvoir algérien est ciblé par des ONG qui luttent contre la corruption, instrumentalisée comme mode de domination de la société, et au moment où il est en permanence interpellé par le Comité des droits de l’homme de l’ONU à Genève et par la pression de toutes sortes d’ONG internationales de lutte pour les droits de l’Homme - suite à l’insistance des plaintes des familles algériennes de disparus, de torturés ou ayant perdu un de leurs membres dans les assassinats qui ont fait près de 200 000 morts et des milliers de disparus, non élucidés à ce jour et dont aucune condamnation n’a été prononcée. Et surtout par la menace néo-impérialiste menée par les États-Unis qui se précise à travers l’infiltration et l’instrumentalisation de l’opposition algérienne à l’étranger, et particulièrement l’opposition islamiste et sa dernière tentative de passage à l’acte, qui s’est soldée par la décapitation du principal mouvement concerné Rachad, au profit du DRS, avec la complicité de la France amie. Une victoire qui ne fait que prolonger le sursis de sa survie. Car, conscient que la vraie menace ne vient pas de l’intérieur, pour cela, tous les dangers ont été efficacement neutralisés : d’abord, par une diversion spectaculaire de fausse normalisation de la vie démocratique, à travers un leurre de réformes et d’élections législatives, en ayant au préalable élargi sa clientèle aux plus récalcitrants de l’opposition intérieure représentée par un Islam politique prétendument "modéré", par leur intéressement avec une redistribution conséquente de la rente ; et ensuite, par une organisation rationnelle et massive de la répression de la révolte populaire.  

    Mohamed Samraoui, ex-officier du DRS, déserteur et opposant, qui a rejoint l’opposition islamiste à l’étranger et récupéré par recyclage tel une brebis égarée du troupeau et enfin réintégré dans l’effectif ! ou ex-infiltré de ces mêmes réseaux islamistes dans l’opposition à l’étranger, qui rentre de "mission d’opposant". Rentré au pays ! ou non. Ayant soumis à la présidence des révélations sur les véritables responsables de la tragédie des années de sang, de destruction et de dilapidation des biens publics ! ou non. Ayant formulé un démenti sur cette démarche! ou non. Peu importe les comment du pourquoi, ceci relève des compétences des historiens dont la responsabilité sera la reconstitution des faits historiques. Tout compte fait,  le texte attribué à Mohamed Samraoui est là ! Il est médiatisé et porté à la connaissance de l’opinion publique. À partir de ce moment-là, la force de la manipulation réside plutôt dans le contenu divulgué qui prime sur la forme de sa divulgation et sur l’authenticité de sa source. Son contenu devient réel quelles que soient les conditions de sa production.

    Ce qui importe pour l’heure, c’est de démystifier cette ultime manipulation et la porter devant l’opinion publique pour mettre à nu les véritables intentions de ce pouvoir, qui n’a qu’une obsession, se maintenir aux commandes de la gestion et de la dilapidation des richesses du peuple algérien en s’innocentant des crimes contre l’Humanité, qu’il n’a cessé de commettre depuis toujours, pour sa survie.

    L’instrumentalisation du "retour" de Mohamed Samraoui et son témoignage à charge contre une partie du pouvoir occulte algérien à été activée, déjà, une première fois en août 2010, pour les mêmes objectifs, faire taire à jamais la revendication de faire la lumière sur la tragédie de la décennie noire, en sacrifiant des lampistes parmi les plus faciles à désigner par leur vulnérabilité. Seul le président en exercice Abdelaziz Bouteflika, qui est parfaitement en harmonie avec le pouvoir central occulte, contrairement aux rumeurs de diversion sur une prétendue division au sein du pouvoir, orchestrées régulièrement par le DRS, est capable de donner de la crédibilité à cette mystification, par l’imposture de la qualité de sa capacité d’arbitrage que l’on lui attribue à tort. Voilà qui justifie la démarche de violation de la Constitution, pour lui permettre un troisième mandat, et accomplir cette mission en parachèvement de la première étape, qui était la réconciliation nationale par la loi dite sur "la concorde civile", pour lesquelles il a été appelé et intronisé à la présidence de la République par le pouvoir central occulte.

    Dans un prétendu rapport accablant de Mohamed Samraoui adressé au président Abdelaziz Bouteflika, et publié sur Le Matindz. du 08 août 2010 sous le titre "Lutte des clans : Un témoignage du colonel Samraoui intéresse Bouteflika", le bouc émissaire désigné serait "l’existence d’un organisme secret appartenant au DRS et échappant totalement au contrôle du ministère de la Défense". L’objectif visé par ce rapport apparaît d’évidence la disculpation du DRS en tant que structure et le MDN en tant qu’instance suprême représentant l’armée, qui seraient totalement étrangères à la tragédie nationale de la décennie noire. Le document serait même accompagné d'une liste nominative d'agents exécuteurs qui auraient officié dans cette structure occulte. De futurs lampistes condamnés d’avance à assumer à eux seuls la responsabilité de cette tragédie, parmi eux certainement des morts, notamment le général Samaïn Lamari. Dans ce même document, Samraoui accuse également une branche de la DGSE (Direction générale de la Sécurité extérieure des services secrets français), "d’avoir monté une opération clandestine combinée avec les services du DRS, et visant à le kidnapper en Allemagne pour ensuite le remettre aux services secrets algériens." Là aussi, la manipulation est tellement grossière de vouloir disculper cette structure, représentant l’Etat français, en accusant seulement une branche de celle-ci, d'avoir collaboré d’une manière ou d’une autre à quelques probables complicités avec les services de sécurité algériens pendant cette période tragique de l’histoire contemporaine de l’Algérie.

    Pourquoi cette affaire rebondit aujourd’hui, dans un article publié le 26 janvier 2012 sur le site Maghreb-intelligence.com? intitulé "Exclusif : Mohamed Samraoui déballe tout à Alger".

    Cette nouvelle version corrigée et approfondie du texte attribué au colonel Mohamed Samraoui, qui en réalité est confectionnée dans l’arrière-cour du pouvoir occulte algérien, réactualise la stratégie de la mise sur pied d’une commission d’enquête, instaurée il y a un an et demi par le président Abdelaziz Bouteflika "en vue de faire toute la lumière et lever entièrement le voile sur un organisme secret des services spéciaux algériens créé par la vieille garde de l’ancienne puissante Sécurité Militaire, un organe impliqué dans certains assassinats politiques au milieu des années 1990." 

    Dans cet article, il est dit que : Mohamed Samraoui a maintenu ses accusations, en apportant plus de  précisions, en divulguant des noms de personnes, dont celui du défunt général Smaïn Lamari (aujourd'hui décédé), et le nom de l’organisation secrète dont il était responsable "Cristal8". Responsables selon cette nouvelle version de l’assassinat de personnalités de premier plan, parmi eux le président Mohamed Boudiaf, le général Fodhil Saïdi et l’avocat André Mecili. Ces affaires représentent, en réalité, un grave embarras pour le pouvoir, dont il faut se débarrasser au plus vite pour faire taire les demandes insistantes des ONG internationales et des membres de leurs familles à faire la lumière sur leurs assassinats. En attribuant la responsabilité à "un organisme secret des services spéciaux algériens créé par la vieille garde de l’ancienne puissante Sécurité Militaire", son objectif consiste en fait à vouloir disculper et innocenter le centre du pouvoir occulte DRS-forces de sécurité-armée, qui sont, en réalité, le véritable lieu ou se prennent les décisions concernant toutes les affaires de l’État algérien.

    C’est donc la théorie de l’acte isolé, qui a été privilégiée par le pouvoir algérien pour se tirer d’affaire et pour se maintenir aux commandes de l’État. Cependant, cet "acte isolé" qui fait cette fois-ci près de 200 000 morts et de 6 000 disparus, qui dilapide les richesses nationales et qui prive les Algériennes et les Algériens de tous leurs droits depuis cinquante ans ne peut apparaître, il faut le reconnaître, qu’une grossière manipulation qui ne peut résulter que d’un aveuglement conséquent à un sentiment de panique générale, qui s’est déclaré au cœur du pouvoir algérien, suite aux bouleversements géopolitiques intervenus depuis les débuts de l’année 2011, et particulièrement devant la menace américaine qui se concrétise et se rapproche de plus en plus.

    Youcef Benzetat

    A lire la suite dans : http://www.freealgerie.com/debat-du-jour/289-la-menace-americaine-seme-la-panique-au-coeur-du-pouvoir-algerien.html

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    Dilem du 04 Février 2012

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