Êtes-vous d’accord avec le projet de création d’un poste de vice-président de la République en Algérie ?
Encore de" la buraucratie????????? oust,basta
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Êtes-vous d’accord avec le projet de création d’un poste de vice-président de la République en Algérie ?
Encore de" la buraucratie????????? oust,basta
El Watan le 22.07.12
Gros problèmes de la vie ou petits soucis du quotidien, elles trouvent toujours la solution magique à leurs clientes, notamment. Elles, ce sont les voyantes ou chouaffette. Elles prétendent prédire l’avenir et posséder un don de la seconde vue. Sont-elles vraiment extralucides ? Perçoivent-elles réellement ce qui échappe à la conscience normale ? Ou bien n’est-ce là qu’une supercherie pour exploiter financièrement des crédules ? Enquête.
Elle était assise en tailleur sur un matelas posé à même le sol. Elle était vêtue d’une robe humble et d’une écharpe enveloppant sa tête. Les marques du temps sont visibles sur son visage. Un visage «imperméable», qui ne laisse transparaître aucune expression. C’est une dame d’un âge certain. A Bab El Oued, tout le monde l’appelle khalti Zohra chouaffa (voyante). Il ne nous a pas été difficile de trouver sa maison. A peine avons-nous franchi le seuil de la porte d’entrée, qu’une odeur de b’khour chatouilla nos narines. Un sentiment de peur et d’anxiété nous saisissait. Alors, nous nous sommes rendu compte que ne nous pouvions plus faire machine arrière. Une jeune fille, la vingtaine révolue, nous a priées d’attendre notre tour. La salle était déjà bondée de femmes. A ce moment, tous les yeux étaient braqués sur nous et le poids de leur regard se faisait sentir. Nous avons pressé le pas pour prendre place. Il fallait gagner leur confiance. Pour cela, nous répondions à leurs questions et, à notre tour, nous en avons posé d’autres.
Après une attente de plus de trois heures, la jeune fille nous a fait signe de la suivre. Située au fond du couloir, la chambre de la ziara est peinte en vert.Deux tapisseries, représentant La Mecque et une scène de chasse, recouvrent les murs de cette pièce. D’une voix à peine audible, elle nous a invitées à prendre place en face d’elle. «Qu’est-ce qui vous amène ?», nous a-t-elle lancé. Confuses, nous ne savions plus quoi répondre. A ce moment précis, le scénario que nous avions préparé nous a paru nul. Il a fallu donc que nous improvisions une autre histoire.
Les raisons d’une consultation abracadabrante
Séparer un couple, se marier ou chasser un mauvais sort, ce sont là les principales raisons pour lesquelles les femmes, notamment, payent les services d’une voyante. «Ma voisine m’a jeté un sort. Je suis sous le pouvoir d’un sortilège enterré dans une tombe oubliée», nous a raconté une des jeunes dames rencontrées chez khalti Zohra. Pour défaire ce maléfice, elle a déboursé jusqu’à présent, selon ses propos, plus de 20 000 DA. Pressée de raconter son histoire, une sexagénaire prend part à la discussion sans y être invitée. «C’est le troisième mercredi que je viens ici pour libérer mon fils de son sacrilège. Après son divorce, il a noyé son chagrin dans la bouteille. Il a perdu son travail, son argent et sa santé. Lalla Zohra m’a confirmé que c’est son ex-femme qui l’a ensorcelé.»
Une fois la «maladie» diagnostiquée, le remède est prescrit : mettre un ver de terre dans la bouteille de vin de son fils. «Une fois la bouteille consommée, je l’ai récupérée pour l’enterrer dans un endroit isolé», a-t-elle ajouté. Voulant savoir si son fils use sobrement de la boisson alcoolisée après ce remède, la réponse nous a fait tomber des nues. Sèchement, elle a répondu : «Non.» «Je sais que cela va marcher. C’est une question de temps», a-t-elle tenté de nous convaincre. Une façon de ne pas jeter le discrédit sur «sa» chouaffa.
Habitant un quartier limitrophe, Notre-Dame d’Afrique, khalti Ghania, est venue consulter en désespoir de cause. «Après cinq ans de mariage, ma fille a été répudiée par son mari. Une femme divorcée est mal vue dans notre société. Pour cela, elle doit retourner chez son époux. Khalti Zohra va me confectionner un hdjab de m’haba», a-t-elle attesté sur un ton mélancolique. Elles sont nombreuses à croire dur comme fer que la sorcellerie est à l’origine de leurs problèmes familiaux. En effet, il est plus facile de jeter la pierre aux autres que de faire une autocritique pour essayer de cerner le dysfonctionnement. A un détail près, leurs histoires sont semblables. Un mari distant et désintéressé. Pour faire revivre la flamme, elles font appel au service des sorcières en vue d’avoir l’élixir miracle. La belle-mère, la belle-sœur ou la voisine ont toujours le mauvais rôle dans ces histoires. La grande partie d’entre elles justifient l’acte de ces «jeteuses de sort» par la jalousie.
«Mon mari a changé. Il n’est plus comme avant. Il ne s’intéresse plus à moi comme au début de notre mariage. Je suis sûre qu’il est ensorcelé.» Cette phrase est une vérité absolue chez ces femmes. Rien et personne ne peuvent leur faire changer d’avis. «Comment peut-on expliquer ce changement ? Avant, il ne me refusait rien. Maintenant, il n’a d’yeux que pour sa mère. Khalti Zohra m’a promis de le libérer de l’effet de ce sortilège», nous a indiqué une autre dame, avant d’ajouter : «Je suis prête à vendre mes bijoux et tout ce que je possède de valeur pour atteindre mon but.»
Mille dinars pour du b’khour et deux bougies
Unanimes, elles reconnaissent que les tarifs pratiqués par les chouaffette sont exorbitants.«Lors de ma dernière visite, j’ai payé 1000 DA pour une poignée de b’khour et deux bougies», nous a indiqué khalti Ghania. Et elle n’est pas prête de voir le bout du tunnel. Partant du principe que la fin justifie les moyens, certaines «grèvent» leur budget du mois, d’autres s’endettent jusqu’au cou. Du point de vue religieux, la sorcellerie est considérée comme un péché capital. Le Coran cite ce phénomène dans la sourate La Vache : «Ils apprennent auprès d’eux ce qui sème la désunion entre l’homme et son épouse.» Ce verset coranique met la lumière sur la gravité de la pratique de la sorcellerie : la séparation du couple.Dans ce cas précis, la femme ne supporte plus son mari et ils se disputent sans raison. «Certains esprits maléfiques utilisent la sorcellerie aussi pour que la femme ne puisse pas avoir d’enfants», nous a expliqué un imam. Selon notre interlocuteur, la sorcellerie est aussi pratiquée pour la réussite au travail et dans les études.
Un harz pour la réussite et l’amour
Loin de l’objectif de la désunion et de la domination, certaines personnes gardent jalousement sur elles un harz pour charmer et pour gagner la confiance et la sympathie des autres. «Elles veulent réussir dans tout ce qu’elles entreprennent. Elles veulent que toutes les portes s’ouvrent devant elles.» Concernant les conséquences de cette pratique, notre interlocuteur nous a indiqué qu’«une personne ensorcelée perd toute motivation et même le goût à la vie. Elle manque de volonté et repousse tout à plus tard». La sorcellerie peut conduire à la folie et à la mort aussi. «Certains sortilèges provoquent des hallucinations (doute, fait de parler tout seul, etc.). Une situation qui peut conduire au suicide», a-t-il noté. L’objectif recherché par l’envoûtement, nous a expliqué cet homme de culte, est d’avoir la haute main sur l’ensorcelé. En clair, une main basse financièrement ou affectivement, c’est selon.
«En général, ce sont les femmes qui recourent à ce type de sorcellerie pour dominer leur mari», a-t-il dit. «Je sais que je suis ensorcelée. Ce maléfice, je l’ai hérité de ma mère. Ce cas de sorcellerie existe. J’ai posé cette question à des imams et ils m’ont confirmé la véracité de la chose. J’ai 34 ans et je ne me suis pas encore mariée», nous a confié Lylia, ingénieur d’Etat en biologie. «Une collègue m’a conseillée d’aller voir un cheikh à Boufarik. Il m’a demandé d’acheter du plomb et du b’khour.» «Comment une fille instruite et scientifique de surcroît peut-elle tomber dans le piège des charlatans ?» A cette question, sa réponse fut : «Il ne faut jamais dire : fontaine, je ne boirai pas de ton eau. Je suis consciente que ce que je fais est irrationnel.
Si je veux changer ma situation, je dois tout essayer, y compris la sorcellerie. Je ne cherche à faire du mal à personne. Je veux me délivrer de ce maléfique. Si cela marche, tant mieux pour moi, dans le cas contraire, tant pis.» «Le phénomène du charlatanisme est pratiqué par 20 000 sorciers», a déclaré un universitaire du département de sociologie. Il a, par ailleurs, précisé que l’Algérie compte un million d’adeptes de la sorcellerie.Notons qu’il est judicieux de prendre ces informations avec des pincettes, car ce sociologue n’a fourni aucun détail sur la méthode de recensement.
Lors d’une rencontre sur ce thème, un autre enseignant de l’université Emir Abdelkader de Constantine a indiqué que 70% de la clientèle de ces charlatans sont des femmes, dont l’âge varie entre 20 et 35 ans. «Le recours de plus en plus important à ces sorciers et charlatans se fait dans un but curatif induit par le manque de confiance dans la médecine.» Par ailleurs, et tout en relevant la progression du phénomène, l’intervenant a ajouté que dans les pays du Moyen-Orient, 5 milliards de dollars sont déboursés annuellement pour s’attacher les services des sorciers et autres charlatans, avant d’ajouter qu’une bonne partie de ceux qui sollicitent les services des sorciers sont des universitaires ! Le même universitaire a souligné que le Coran a évoqué dans 60 cas ce phénomène.
De son côté, l’imam de la mosquée Emir Abdelkader a laissé entendre que des citoyens de différentes couches sociales, y compris des notables de la ville et des régions limitrophes, lui rendent régulièrement visite pour les besoins d’une rokia. Sur ce point, l’imam a voulu être clair : «Le traitement par le Coran (rokia) ne peut être une alternative aux thérapies et aux médicaments prodigués par le médecin.» L’imam a, par ailleurs, dénoncé la crédulité de certaines gens qui mettent leur vie entre les mains de charlatans qui utilisent la sorcellerie.
Crime et châtiment
Du point de vue juridique, un avocat nous a précisé que le code pénal incrimine les dégâts occasionnés par le recours à ce genre de pratique.Le sorcier ou le charlatan, rendu coupable de dommage physique ou moral sur autrui, risque une peine maximale de 5 ans d’emprisonnement. Le code pénal dans son article 456 stipule : «Sont punis d’une amende de 100 à 500 DA et peuvent l’être, en outre, de l’emprisonnement pendant cinq jours au plus, ceux qui font métier de deviner et pronostiquer ou d’expliquer les songes. Sont de plus saisis et confisqués, conformément aux dispositions des articles 15 et 16, les instruments, ustensiles et costumes servant ou destinés à l’exercice du métier de devin, pronostiqueur ou interprète de songes.» Toutefois, il est judicieux de signaler que le charlatanisme n’est pas l’apanage de la gent féminine. Seulement, le centre d’intérêt des hommes est aux antipodes de celui des femmes.
Rencontrée dans la zaouïa du défunt cheikh Lamouri, le marabout le plus célèbre de la région de Bouira, (aujourd’hui décédé), Mme Zoulikha, non sans peine, s’est confiée à nous. De fil en aiguille, elle nous a raconté l’histoire de son fils Athmane. «Nous sommes arrivés à 5h du matin, il est 11h et nous attendons encore notre tour. Je suis venue pour mon fils. Il est marbout (traduction intégrale enchaîné).» Ce concept signifie qu’il n’a plus aucun désir sexuel.
«Cette souffrance dure depuis cinq ans, soit juste après son mariage. Au début, nous avons cru qu’il s’agissait d’un simple blocage. Il a consulté plusieurs médecins spécialistes, mais son état n’a pas changé. C’est le troisième marabout que nous venons voir, mais je ne suis pas vraiment confiante.» Un sentiment compréhensible lorsqu’on sait que le dernier charlatan que son fils avait consulté l’avait fait tourner en ridicule. «Il a demandé à mon fils d’aller chez lui à 4h du matin vêtu seulement d’une gandoura et de porter avec lui une pioche. Il a déposé la pioche entre les jambes de mon fils et il lui a demandé de l’enjamber sept fois.» Guérison que dalle !
Mouna Boudjamaâ, sociologue à l’hôpital Mustapha Pacha, estime que ce phénomène trouve un terrain fertile dans le subconscient collectif. «Psychologiquement, les personnes qui consultent ces charlatans sont prêtes à tout croire. Elles ont une prédisposition à admettre tout. Elles perdent leurs capacités d’analyse et de critique. Mentalement, elles sont fragiles, car elles passent par une période difficile de leur vie.» De Harout et Marout à nos jours, la sorcellerie n’a pas cessé de compter de nouveaux adeptes.
Malika Belgacem
Par : Mustapha Hammouche
Le veto russe contre toute condamnation du régime Al-Assad par le Conseil de sécurité pose avec acuité la question de la pertinence des Nations unies dans sa configuration actuelle.
Ce système fonde le règlement des questions de sécurité universelle sur l’unanimité de cinq puissances, reléguant l’écrasante majorité des nations à une Assemblée générale sans réel pouvoir d’influence sur la résolution des problèmes internationaux. La nature des solutions qui finissent par s’imposer dépend du degré d’implication de chacun des membres du Conseil de sécurité.
Avant la crise syrienne, Israël avait déjà fait la démonstration de la vanité d’une justice internationale, rendue par les gagnants de la dernière guerre. Tant que les États-Unis, le Royaume-Uni et la France disposent du droit de veto, Israël continuera, comme il le fait depuis des décennies, à nous infliger la démonstration que le Conseil de sécurité et, finalement, le droit international ne valent que pour ceux qui n’ont pas la couverture d’un des membres permanents du Conseil. Les États — ou les régimes — se retrouvent contraints de s’assurer le parapluie de l’un ou de l’autre des camps : le Conseil de sécurité, par ses règles de fonctionnement, est à vocation bipolaire.
On s’émeut, aujourd’hui, des effets du veto russe en Occident, du seul fait que ce soit Bachar al-Assad qui jouisse de cet état de fait et que ce soit les Russes et les Chinois qui, pour le moment, rendent possible son impunité. Si cela peut rassurer à l’Ouest, on remarquera que le dernier potentiel défensif significatif aux frontières d’Israël est en train de s’autodétruire.
La virtualité d’une bombe nucléaire iranienne reste la seule inconnue qui pourrait remettre en cause ce nouvel équilibre des forces où l’ordre règne enfin au Moyen-Orient. Un ordre de “déséquilibre des forces” qui assure la sécurité d’Israël.
Malgré la barbarie par laquelle le régime d’Al-Assad s’est illustré dans la répression de ses citoyens dès les premières manifestations, la Russie s’est arcboutée dans une position de principe rejetant toute condamnation, toute sanction et toute intervention contre le régime syrien. Ce faisant, elle a indirectement militarisé la crise. D’un côté, la forme de répression adoptée par Al-Assad appelait une riposte armée de ses opposants ; de l’autre, le Qatar, pourvoyeur en armes des révolutionnaires — mais aussi des terroristes — ne demande qu’à fournir les moyens de cette riposte. Tout a été fait, par la Ligue arabe, par le Conseil de sécurité et par les jeux des puissances, pour que ce qui aurait pu être un “printemps syrien” finisse en guerre.
Pour Obama et ses alliés, il faut d’abord sauver le fait israélien ; pour Poutine et les siens, il faut sauver le droit d’un régime autoritaire à tirer contre ses contestataires. Les Syriens, eux, n’ont plus d’autre alternative : poursuivre leur guerre ou se laisser massacrer. Les bains de sang quotidiens en Syrie rappellent que les souffrances des peuples ne sont rien quand il faut sauver des systèmes.
Un Etat ne peut invoquer son immunité diplomatique face aux employés locaux de ses ambassades dans l’UE, qui peuvent par conséquent saisir les tribunaux locaux dans des litiges de droit du travail, a estimé hier la Cour européenne de justice de Luxembourg.
Elle était appelée à statuer sur le cas d’un chauffeur de l’ambassade d’Algérie à Berlin, qui contestait son licenciement devant les juridictions allemandes. L’Algérie arguait qu’elle bénéficiait, en tant qu’Etat étranger, de l’immunité juridictionnelle reconnue par le droit international, selon lequel un Etat ne peut être soumis à la juridiction d’un autre Etat, et qu’une clause dans le contrat de travail de l’employé précisait que seuls les tribunaux algériens étaient compétents en cas de litige. Mais la cour a estimé que c’étaient bien les tribunaux allemands qui étaient compétents, étant donné que le chauffeur en question assumait «des fonctions ne relevant pas de l’exercice de la puissance publique». La cour a précisé que l’immunité invoquée par l’Algérie n’avait «pas de valeur absolue». «Elle est généralement reconnue lorsque le litige concerne des actes de souveraineté. En revanche, elle peut être exclue si le recours juridictionnel porte sur des actes qui ne relèvent pas de la puissance publique.»
Premier jour du Ramadhan à partir d’aujourd’hui. Sans aucune surprise, les prix flambent. El Watan Week-end a fait les courses en prévision d’une semaine pour une famille de 5 personnes.
Pour tout le mois, il faut dépenser au moins 40 000 DA pour remplir le panier. Nous avions fait les mêmes courses en avril dernier. Bilan : les prix ont doublé.
Attention à l’informel
L’Union générale des commerçants et des artisans algériens (UGCAA) appelle les consommateurs à faire preuve de vigilance et éviter de consommer les produits longuement exposés au soleil, y compris les boissons gazeuses et l’eau minérale. Elle attire également l’attention des clients sur la qualité du frik, très prisé en ce mois sacré, dont certains commerçants n’hésitent pas à y ajouter du colorant vert pour donner l’impression qu’il s’agit d’un frik naturel. L’UGCAA se montre inquiète quant aux produits exposés dans le marché informel. Selon Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l’UGCAA, cette année, le marché informel a augmenté de 30%. Statistiquement, on compte plus de 2000 points de vente informels à l’échelle nationale. Des points qui «ne seront absolument pas contrôlés par les services du commerce». Des propos qui ne contredisent pas les déclarations du directeur du contrôle de la qualité et de la répression de la fraude au ministère, Noureddine Laouar. Ce dernier a affirmé hier que les seuls produits qui échappent au contrôle des services du ministère sont essentiellement des marchandises écoulées sur le marché informel. «Le manque d’effectifs, qui ne dépassent pas actuellement les 3500 agents, entrave un contrôle plus pointu des produits de large consommation à travers l’ensemble du territoire national.»
***************************
Mohamed Toumi. Président de la Fédération des consommateurs algériens : Nous appellerons au boycott des dattes et des fruits secs
-Vous avez lancé une première campagne de boycott des viandes rouges et blanches. Les consommateurs ont-ils adhéré à cette initiative ?
Nous avons été agréablement surpris par l’ampleur que cette campagne a eue auprès des Algériens. Le standard de notre association a été pris d’assaut par des consommateurs qui nous ont félicités d’avoir pris une telle initiative. Nous estimons que cette première campagne a eu un impact certain auprès des consommateurs algériens puisque le sondage que nous avons mené à travers le territoire national avec l’aide des différentes antennes locales de la Fédération algérienne des consommateurs nous permet d’estimer à 30% le taux de suivi des consommateurs algériens. Ce taux appréciable est malheureusement loin de notre objectif initial qui était de 50%. Cependant, nous estimons que pour une première campagne de boycott les résultats enregistrés sont très encourageants.
-Allez-vous lancer des campagnes de boycott sur d’autres produits de consommation ?
Oui. Nous allons lancer un appel au boycott sur les dattes pendant le mois de Ramadhan. Ce produit a déjà connu une augmentation vertigineuse de son prix. Nous avons aussi l’intention de cibler les légumes secs, comme les pois chiches qui aujourd’hui coûtent entre 270 et 300 DA le kilo, du jamais vu en Algérie.
-Comptez-vous associer l’union des commerçants à vos campagnes de sensibilisation ?
Absolument. D’ailleurs, lors de la conférence de presse que nous avons tenue mercredi, il y avait parmi nous Hadj Tahar Belenouar, représentant de l´Union des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Les commerçants sont solidaires et estiment qu’eux aussi sont les victimes de l’anarchie qui règne DAns le secteur, puisque M. Belenouar a révélé qu’il existait 2000 points de vente informelle recensés par son organisation et qui sont en dehors de tout contrôle.
30 PV d’infraction ont été enregistrés depuis le début de la saison estivale entre Staouéli et Zéralda suite à l’exploitation illégale des plages.Les éléments de la Gendarmerie nationale ont effectué des saisies en application des réquisitions délivrées par le wali d’Alger.Les plages concédées par la direction du tourisme de la wilaya de Boumerdès sont «clôturées» et ce sont «ces espaces clôturés qui sont payants», indique son directeur du tourisme. A Tichy et Staouéli, toutes les plages sont gratuites, mais les visiteurs payent pour se procurer une place.
Loin d’offrir aux visiteurs le confort et l’évasion, les plages algériennes ressemblent à des cantonnements au lieu d’espaces ouverts sur l’azur.Selon la loi, les plages sont gratuites, exception faite des plages appartenant à des hôtels ou à des grands complexes touristiques. Mais une fois sur place, les estivants sont dans l’obligation de payer des sommes imposées par des jeunes qui occupent illégalement ces plages. Ils implantent leurs parasols et leurs tentes, occupant ainsi toute la plage. Les estivants sont alors harcelés par ces jeunes qui leur proposent des parasols pour un petit espace sur la plage, qui parfois ne laisse voir que d’autres parasols et tentes. «Nous étouffons», s’emporte un père de famille à qui des jeunes squatters ont déterminé un endroit pour s’installer à la plage de Tichy, dans la wilaya de Béjaïa. Et d’ajouter : «Je ne voulais pas décevoir mes enfants qui attendaient ce moment avec impatience, sinon j’aurais fait demi-tour», fulmine le quinquagénaire.
De l’endroit où il est installé, plutôt où on lui a imposé de s’installer, le père ne pouvait même pas surveiller ses trois enfants, dont l’un s’adonne à la nage pour la première fois. Le phénomène du squat des plages n’est pas propre à Tichy, connue comme étant l’une des plus importantes stations balnéaires du littoral algérien. Ce sont tous les estivants de la côte algérienne qui se heurtent à cette réalité décevante. Le séjour au bord de mer est devenu une source de tracas supplémentaires pour les Algériens qui cherchent un coin pour fuir le stress de tous les jours. «Nous ne voyons que des parasols et des tentes implantés tout au long de la côte», regrette Fatma-Zohra qui s’est déplacée de Constantine avec sa petite famille jusqu’à Béjaïa pour passer ses vacances. Fatma-Zohra a d’abord galéré pour trouver un endroit où garer sa voiture. Après cette première épreuve, la mère de famille se dit choquée par ce paysage de tentes et de parasols des squatters qui agissent au vu et au su des autorités. Que ça soit à Béjaïa, Alger ou dans d’autres villes côtières, le visiteur rencontre les mêmes tracasseries.
Le séjour devient pénible pour les citoyens qui se retrouvent, après un long déplacement, à se chamailler avec les jeunes squatters pour une place au bord de la mer. Ces derniers s’arrogent le droit de chasser les visiteurs qui ne veulent pas de leurs services : tentes, parasols et chaises. Pourtant, Smaïl Mimoun, ministre du Tourisme et de l’Artisanat a insisté, en février dernier, lors de la rencontre-bilan de l’année 2011qu’a abrité l’hôtel Safir Mazafran, sur la réhabilitation du tourisme interne. Sur le terrain, toutes les conditions sont réunies pour faire fuir les Algériens. La loi sur la gratuité des plages existe. Tous les élus l’ont reconnue, et ils ont fait en sorte de ne pas délivrer des autorisations à ceux qui veulent exercer une quelconque activité au niveau des plages. «Nous n’avons délivré aucune autorisation», atteste Aïssani Hamid, P/APC de Tichy. Idem pour l’APC de Staouéli.
«L’APC de Staouéli n’a délivré aucune autorisation. Nous avons reçu les instructions du wali. Les autorisations sont strictement interdites», déclare Belkhiter Abbas, vice-président de l’APC. Mais l’absence d’autorisation n’a pas empêché ces jeunes d’occuper les plages et de gâcher les vacances de nombreux estivants qui refusent d’obéir à leur diktat. Pratiquement, ce sont toutes les plages qui connaissent une grande affluence qui sont spoliées. Pourtant, la loi l’interdit. Où sont les autorités ? La présence des éléments de la gendarmerie et de la police est permanente au niveau des plages et des alentours des stations balnéaires, mais les jeunes squatters ne sont à aucun moment inquiétés. Le P/APC de Tichy estime qu’il n’a pas les moyens qui lui permettent de faire respecter la loi. «Les policiers reçoivent les ordres de leur hiérarchie», dit-il.
Les plages surveillées par la gendarmerie n’échappent pas non plus au diktat des squatters à l’instar des plages de Staouéli. Le vice-président de l’APC avoue que les élus n’ont pas trouvé de solution à ce phénomène. Mais, il souligne tout de même que ces jeunes ont un rôle dans la sécurisation des plages qu’ils occupent, notamment la protection des effets personnels des baigneurs des vols. De son côté, le vice-président de l’APC de Tichy estime que les autorités tolèrent l’informel pour acheter la paix sociale. A défaut d’insérer les jeunes dans le milieu professionnel, les autorités «autorisent» ces derniers à exercer une activité d’une manière informelle. Ces jeunes sont devenus à présent une source de désagréments pour les estivants. Si dans les autres régions les squatters reconnaissent que leur activité est illégale, dans la wilaya de Boumerdès les jeunes qui proposent des parasols sur le front de mer de cette ville disent exercer dans la légalité. «Les parasols sont proposés à 300 DA, quant au prix d’un espace au bord de la mer, c’est 100 DA.»
Contacté par nos soins, Nour Zoulim, directeur du tourisme de la wilaya de Boumerdès, insiste sur le fait que l’accès à la plage est gratuit, qu’il soit espace libre ou concédé. «Les plages concédées par la direction du tourisme sont clôturées et nos agents portent des badges. C’est cet espace clôturé qui est payant», explique ce responsable qui précise que 24 plages ont été concédées par la direction du tourisme et 49 par l’APC. Bien que la redevance des concessions des plages soit versée cette année dans les caisses des communes, certains P/APC, à l’instar de celui de Tichy et celui de Staouéli déclarent qu’ils n’ont pas fait de concession. Mais cette attitude n’a pas empêché des groupes de jeunes d’imposer leurs lois.
Malheureusement, il n’y a pas que Bouteflika qui soit atteint de la folie des grandeurs. C’est presque toute la classe politique algérienne qui est profondément touchée par cette maladie. L’Algérie est le seul pays au monde ou l’opposant est opposant non pas pour proposer un projet de société, une sortie de crise sans tragédies, mais il est opposant par orgueil, par ignorance et souvent par cupidité…Nos opposants sont justes opposants pour remplacer le régime en place, pour demander à la junte de les accepter comme interlocuteurs privilégiés, pour fuir le peuple et prendre une place de choix dans cette Algérie d’en haut. Si nous avions une opposition digne de ce nom, est ce que des caporaux incultes auraient eu l’audace de diriger des universitaires comme un troupeau de moutons, est ce que Ben Bella aurait élevé la voix pour malmener et humilier Debaghine, Ferhat Abbas, Ben Youcef Benkhedda, est ce que Bouteflika aurait existé de nos jours pour se comporter comme Néron ? lire la suite
In El Watan 05 07 2012
Nous venons d’enterrer le premier président de l’Algérie indépendante, le président Ben Bella. Et ce n’est qu’ici que j’ai appris que la plupart d’entre vous ne le connaissaient même pas. Qui sont Krim, Abane, Zighoud, Ben Boulaïd ?
C’est inadmissible de ne pas connaître ces grands dirigeants (…) C’est grave de ne pas connaître Amirouche, Si El Haouès et tous les autres. Tout cela n’est pas de votre faute, mais bel et bien de celle de notre génération qui n’a pas su faire connaître l’histoire de ce pays aux jeunes générations. Cette déclaration du président Bouteflika faite en 2011, à Sétif, à l’occasion la commémoration des massacres du 8 Mai 1945, sonne comme un aveu.
En parcourant ce matin la presse électronique et certains quotidiens, j’ai failli une fois de plus cracher dans la soupe tant la manipulation avec laquelle on veut orienter la vision de la foule est grotesque, vulgaire. Nous savons tous que le lecteur à un niveau culturel et intellectuel qui dépasse largement celui des faiseurs d’opinions…
1-Bouteflika que l’on tente de nous présenter comme l’unique responsable de la faillite algérienne, n’est qu’un instrument d’un régime militaire qui puise sa légitimité du 1er novembre 1954. Bouteflika sert le système, mais il n’est pas le système. Flagorneur, narcissique avec un gout excessif pour le pouvoir personnel, il sert bien les intérêts du système en place, de la haute finance internationale et de la grosse industrie militaire. Chasser Bouteflika ne changera rien à la situation dans le pays.
Celles et ceux qui font des fixations sur la personne de Bouteflika, ne cherchent en réalité qu’à préserver un système qui les a engraissé, qui leur a permis de prendre la place des autres. Ce sont des gens qui veulent perpétuer la lutte des clans et inscrire le peuple dans la guerre du sérail. Le peuple veut un changement total, radical et pacifique et non la tête de Bouteflika. Le peuple veut rétablir la république sur son trône et confier le destin de la nation aux hommes du savoir et de la science. La démocratie sans la science n’a aucun sens. Les généraux algériens qui détiennent la réalité du pouvoir, n’ont rien de militaire. Certes ils portent l’uniforme de l’armée mais ils n’ont aucune noblesse militaire. Ce ne sont ni des Salah Eddine El Ayoubi, ni des De Gaulle, ni des Lafayette, ni des Napoleon…Ce sont des affamés justes soucieux de leurs bites et de leurs krachs. Au fait, rien ne les distingue de Bouteflika. Bientôt c’est la sortie de nouvelles promotions d’officiers, que notre presse bien pensante consacre quelques de ses bonnes feuilles à la situation qui règne dans nos écoles militaires! Chiche ! lire la suite****
Par : K. Fawzi
“Rien n’est encore réglé et nous ne pensons pas que le ministère de l’Intérieur va régler quoi que ce soit”, a indiqué un membre du comité reçu mardi dernier au département d’Ould Kablia.
C’est la désolation et la consternation totale chez la corporation des gardes communaux qui vient d’enregistrer un décès parmi eux après “la marche pour la dignité” de mardi dernier.Lasfar Saïd, un père de famille âgé de 57 ans, a rendu l’âme dans la nuit de mardi à mercredi à l’hôpital d’Aïn Defla suite à une hémorragie par accident à l’AVK, comme indique le certificat médical délivré par l’hôpital. Ayant participé à la marche, l’homme blessé lors des affrontements contre les services de sécurité, a été évacué vers un hôpital à Alger où il a reçu des soins puis évacuer chez lui dans la même nuit, accompagné de gardes communaux de la région de l’Ouest. “Avant d’arriver chez lui, son état s’est aggravé et ses camarades l’ont évacué à l’hôpital d’Aïn Defla en urgence. C’est là qu’il est décédé suite à une hémorragie interne après avoir reçu des coups par les policiers. Des policiers avec qui il
menait une lutte contre le terrorisme”, a expliqué Aliouat Lahlou, un des responsables du comité d’organisation de la marche des gardes communaux, qui condamne énergiquement la répression policière qui s’est abattue
sur ses collègues lors de cette manifestation. La direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) attribue, pour sa part, le décès du garde communal à “une mort naturelle”. “Le décès du regretté est survenu suite à une maladie chronique”, a déclaré, hier, à l'AFP le chargé de communication de la DGSN, le commissaire divisionnaire Djilali Boudalia, démentant “formellement” que le décès soit lié à des blessures contractées lors de heurts avec la police. Aliouat Lahlou condamne également le communiqué du ministre de l’Intérieur qui affirme que 80% des revendications des gardes communaux ont été réglées. “C’est faux. Rien n’est encore réglé et nous ne pensons pas qu’il va régler quoi que ce soit. Lors de notre entrevue, nous avons transmis nos revendications au président de la République”, ajoute le garde communal, qui précise que plusieurs manifestations de protestation ont été organisées jeudi dernier par les gardes communaux devant plusieurs sièges de wilaya. Pour sa part, Hakim Chaïb, l’autre responsable du comité, affirme qu’“une plainte sera déposée demain contre le commissaire de la BMPJ de Semmar (Gué-de-Constantine), pour mauvais traitements, insultes et autres obscénités infligés aux gardes communaux lors de leur arrestation dans les cellules de la brigade”. “Le comble, raconte un autre garde communal, c’est qu’ils ont allumé le chauffage pour que nous souffrions davantage”. Selon lui, “la plupart des blessés qui ont été examinés dans les hôpitaux ont vu leur certificat médical confisqué par des policiers en civil”, alors que plusieurs de ses camarades auraient déjà reçu des convocations de la justice, accusés notamment de troubles à l’ordre public. “Notre marche a été filmée et nous avons des preuves qu’en aucun cas nous n’avons perturbé la circulation routière et nous étions escortés par la gendarmerie dès le début de la marche à partir de Blida. Ce sont les policiers qui nous ont frappés à coup de bâton sans que nous répliquions. D’ailleurs, la population a pris notre défense en jetant des pierres contre les policiers”, argumente Hakim Chaïb.
« J’ai trouvé mon père dans une situation critique. Sur son visage, des traces de violences et des bleus visibles même sur ses épaules.j’ai évacué mon père à l’hôpital alors qu’il vomissait du sang », lit-on dans une déclaration sur honneur signée par Lasfer Rédha, le fils deLasfer Said, le garde communale ayant succombé à ses blessures jeudi dernier dans un hôpital de la ville de Khemis Milan dans la wilaya de Ain Defla
Des membres de la coordination nationale de la garde communale, qui observent toujours leurs sit-in devant le siège de la délégation de la garde communale de Blida, ont indiqué que des documents qui prouvent l’hospitalisation de leur collègue et des certificat médicaux mentionnant les causes du décès ont été remis, ce samedi 14 juillet 2012, au fils de la victime. Sur ce, deux certificats médicaux, mentionnant que Lasfar Said, âgé de 57 ans, a été admis à l’hôpital de Khemis Miliana le 10juillet dernier.
Dans un autre certificat signé par le médecin traitant de l’hôpital de Khemis Miliana, il a été mentionné que la cause du décès du M Lasfar Said, est du à une hémorragies par accident. M Lahlou Aliouat, le délégué national, confirme que le fils de la victime était ce matin à Blida, ou il a longuement entretenu avec les gardes communaux, à propos de cette affaire qui continue de défrayer la chronique. Contacté par téléphone, M lahlou, qui a tenu à démentir la thèse évoquée par la direction générale de sûreté nationale (DGSN) à propos des circonstances de la mort du garde communal de Khemis Miliana, dira : « plusieurs collègues à nous ont assisté à cette scène et en plus des gardes communaux ont bel est bien constaté la présence de la victime dans la marche organisée lundi à Alger. Il était parmi nous et nous exigions une enquête approfondie sur ce cas ».
Et en guise de réaction au communiqué de la DGSN paru dans notre édition d’aujourd’hui, des éléments de ce corps de sécurité apportent leurs témoignages. Des documents signés par des éléments présents à la marche d’Alger écrivent dans des déclaration sur honneur : « je témoigne que Lasfar Said, né le 26 mars 1955 à Bordj Amir Khaled dans la daira de Khemis Miliana dans la wilaya de Ain Defla, a participé à la marche de protestation des gardes communaux organisée le 9 juillet dernier de Blida à Alger ou ce dernier a été tabassé par des éléments de forces de sécurité ».
La polémique autour du décès du garde communal, Said Lasfer, originaire de la commune de Bordj Emir khaled (sud ouest du chef-lieu de wilaya de Ain defla) survenue dans la nuit de mercredi à jeudi dernier à l’hôpital de Khemis Miliana ne semble pas vouloir s’arrêter, alimentée encore par des déclarations publiques des uns et des autres.
Voulant en savoir davantage sur les circonstances de la mort du garde communal, des fonctionnaires de la santé exerçant au niveau de ladite structure, nous tiendront au lendemain de l’incident, les propos suivants : « nous avons reçu des consignes strictes émanant d’un corps de sécurité de ne pas collaborer avec les représentants de la presse. Son collègue ajoutera : «nous ne savons absolument rien sur cette affaire ».
Il faut dire que l’affaire en question, était parvenue à l’opinion publique alors que la plupart des correspondants de presse étaient convoqués jeudi dernier donc par le chef de cabinet pour la couverture d’une rencontre avec des investisseurs, présidée par le wali dans le cadre du calpiref .
Une rencontre soi dit en passant, à laquelle n’a pas été conviée le journal Elwatan» pour manque de collaboration avec les autorités de wilaya, expliquera, sans nous convaincre, le chef de cabinet.
Le même jour, c’est la cellule de communication de la sureté de wilaya qui convoque l’ensemble des journalistes et correspondants pour une conférence de presse relatif bilan du 1er semestre de l’année en cours .la valse des journalistes allait se poursuivre avec la convocation dans la même journée, au environs de 18 h du jeudi, pour un troisième point de presse avec cette fois le chef de cabinet du wali.
A l'ordre du jour, selon ce dernier, joint par téléphone avant la tenue du point de presse « apporter la version exacte et officielle, rapport médical à l’appui, sur les circonstances de la mort du garde communal. »Y aura-t-il une suite à ce feuilleton ,s’interrogent des observateurs alors qu’une partie de la population dans la wilaya de Ain defla, écrasée par une canicule exceptionnelle, est partagée entre l’envie de connaître toute la vérité sur cette affaire et celle de laisser reposer en paix le défunt.
Aziza.l
Les ministres des Affaires étrangères de l’UMA se sont réunis pendant deux jours à Alger avant de se séparer sur un constat qui, au point où en sont les choses, prend des allures de lapalissade : “Le terrorisme et le crime organisé, y compris le trafic de drogue, d’armes et d’êtres humains, les migrations clandestines, les groupes criminels armés, le financement du terrorisme sous toutes ses formes ainsi que le phénomène du blanchiment d’argent constituent des menaces pour la paix au Maghreb, en Afrique et en Méditerranée.”
Espérons que les chefs des diplomaties maghrébines se sont dérangés, enfermés pendant deux jours, par moments à huis clos, pour inventer le fil à couper le beurre. Gageons plutôt que, n’ayant pu s’entendre sur le sujet de leur rencontre, ils ont préféré botter en touche et s’entendre sur une banalité, à savoir que le Maghreb connaît une difficile situation sécuritaire et qu’il devient, comme le dit Medelci, “nécessaire de parvenir à élaborer une vision commune sur les défis sécuritaires auxquels fait face la région maghrébine”.
Mais si la question maghrébine est d’abord sécuritaire, que n’a-t-on pas d’abord réuni les ministres de l’Intérieur au lieu de passer par une résolution des ministres des AE qui “recommande” cette réunion ? En fait, les évènements qui se déroulent au Mali constituent le réel motif politique de cette session du Conseil ministériel des Affaires étrangères (les communiqués officiels parlent de “Conseils ministériels maghrébins” pour donner à ces rencontres un cachet faussement institutionnel et une illusion d’existence à l’UMA). Et là, le résultat est nul. L’accord à minima, celui qui soutient qu’il ne s’agit pas là d’un problème qui concerne le Maghreb comme entité, s’est imposé. Formulée par Medelci, la position s’énonce ainsi : “Après un examen minutieux de la situation, prévalant dans ce pays, ces dernières semaines, nous sommes arrivés à la conclusion qu’il existe de fortes chances de trouver une solution politique à cette crise.” Le ministre algérien sera plus explicite quand il proclamera que “le dialogue entre le gouvernement et les parties maliennes est nécessaire”, ajoutant que “l’Algérie est disposée à accompagner ces efforts pour trouver une solution politique à la crise”. Notre diplomatie affectionne particulièrement, et avec une certaine réussite, les missions de bons offices. “Mais ça c’était avant”, comme le dit une publicité pour des lunettes.
Depuis l’initiative américaine de mettre en garde la Cédéao contre une intervention à risque au nord du Mali, le tour de table international qui vient d’être ponctué par la concertation stérile des ministres du Maghreb, le Mali devra se débrouiller seul avec les indépendantistes Azawed et avec les groupes armés affiliés à Al-Qaïda.
Les chefs de diplomatie, qui n’ont rien résolu, ont tout même établi un planning de réunions à l’intention de leurs collègues, et en affectant une réunion à chacun des pays membres.
Les ministres de l’Intérieur se retrouveront au Maroc, ceux des Affaires juridiques et judiciaires en Libye, ceux de la Jeunesse et des Sports en Tunisie, et ceux des Affaires religieuses des pays maghrébins en Mauritanie. Le tout sera couronné par un “sommet” à Tunis avant la fin de l’année. Aussi inutile que cela puisse être, l’UMA continuera tout de même à tourner, même à vide.
Hadjer Guenanfa
Un garde communal gravement blessé pendant les affrontements de lundi dernier avec les forces de police à Birkhadem, à l’ouest d’Alger a succombé tard dans la nuit de mercredi à ses blessures, à l’hôpital de Khemis Miliana, dans la wilaya de Aïn Defla, a indiqué ce jeudi à TSA, Lahlou Aliouat, l’un des représentants des gardes communaux. Le défunt, né en 1955, blessé lors des affrontements avec la police, avait été évacué par la protection civile pour recevoir les premiers soins puis a été autorisé à rentrer chez lui, selon M. Lahlou. « De retour chez lui, il a fait une hémorragie interne et il a été évacué à l’hôpital de Khemis Miliana où il a rendu l’âme mercredi vers minuit. Il a été enterré aujourd’hui », ajoute M. Lahlou.
Samir Allam
Le rapport de la Mission d’observation de l’Union européenne (MOE) sur les élections législatives algériennes du 10 mai dernier sera rendu public au plus tôt en septembre, a appris TSA auprès de l’UE. « En raison de l'indisponibilité des ministres pour la période initialement envisagée pour la présentation du rapport final de la MOE, le chef observateur a décidé de reporter sa visite en Algérie concernant la présentation du rapport final. Celle‑ci aura vraisemblablement lieu au début du mois de septembre », a indiqué notre source. Initialement, le rapport devait être rendu public deux mois après les élections, comme l’avait promis le chef des observateurs, l’Espagnol José Ignacio Salafranca.
Des centaines d’habitants de la commune de Tolga, notamment ceux du quartier populaire de Rassouta Gharbia, située à 35 km au sud-ouest de Biskra, sont sortis, tôt dans la matinée de ce mercredi, pour occuper la voie publique en signe de protestation contre les coupures du courant électrique en cette période caniculaire.
Les protestataires en furie se sont rassemblés devant les édifices publics et de l’agence de la Société de distribution de l’électricité réclamant la rencontre des responsables concernés.
Les forces de sécurité déployées ont fait barrage aux mécontents.
Des jeunes, chauffés à blanc par la précarité énergétique touchant leur village chaque année en pareille période, ont installé des barricades sur les grands axes routiers avec des pneus et d’autres objets hétéroclites auxquelles ils ont mis le feu.
Des équipements urbains ont été vandalisés et un climat d’insécurité régnait sur cette localité.
La fumée des incendies était visible à des kilomètres à la ronde, tandis que des affrontements opposant protestataires et agents des brigades antiémeutes ont été signalés dans les rues.
Cette commune, célèbre pour être la capitale nationale de la production de dattes montrait, à la mi-journée, le triste visage d’une agglomération ravagée par la violence.
Par : Mustapha Hammouche
Les “gardes communaux” mènent un difficile combat pour la promotion de leur situation sociale. Le décret qui, en août 1996, crée ce corps et organise sa mission, lui confie des tâches d’ordre public et de sécurité. La naissance des unités de garde communale et l’avènement des “patriotes” et autres “groupes de légitime défense” qui les ont précédés furent l’expression de l’impuissance d’un État à se défendre, à défendre la population et le patrimoine national contre la déferlante islamo-terroriste des années 1990.
En ce temps-là, la question des salaires et indemnités n’était pas à l’ordre du jour dans un pays écrasé par la crise… du marché pétrolier, et contraint à la fermeture des entreprises publiques et au rééchelonnement de sa dette extérieure. Sur le plan socioéconomique, deux défis occupaient la nation : éviter la banqueroute de l’État et limiter les effets sociaux et définir une attitude ; sur le plan politique, un double défi s’imposait au pouvoir et à la société : se définir par rapport à l’enjeu démocratique et prendre position face à l’offensive politique et militaire de l’islamisme.
En ce temps-là, l’engagement contre le terrorisme ne pouvait, en aucun cas, relever d’une considération salariale ou économique. Même si, par la suite, de petits “chefs de guerre” locaux ont exploité leurs positions dans des entreprises affairistes, voire mafieuses. La couverture politique que leur accordait un parti qui avait, alors, le vent en poupe fit de ces “chefs” des barons jouissant du pouvoir, comme représentants de l’autorité et de la mission de défense de l’État. Les détenteurs de cette prérogative de violence “légitime”, qui avaient aussi accès aux facilités administratives, ont parfois été tentés de s’enrichir dans la confusion d’un État et d’une société terrifiés et désorganisés.
Il fut même question d’une “économie de la nuit” où n’accédait alors que celui qui était armé, d’un côté ou de l’autre. Cette “marchandisation” progressive d’une situation sécuritaire qui engageait pourtant l’avenir politique, sinon le destin historique, constituait le prélude à la doctrine de “la réconciliation”. La revalorisation boursière des hydrocarbures, à partir de l’année 2000, allait faciliter l’évolution des “termes de l’échange”. Ce qui, à l’origine, n’était que rapport de forces physique et politique finit par se transformer en strict rapport à la rente.
La Charte pour la paix et la réconciliation nationale, votée en 2005, a commencé par se passer de la paix : aujourd’hui, que “la paix est revenue”, le terrorisme s’attaque aux casernes et commissariats… et au moment où les “gardes communaux” marchaient sur Alger pour des raisons salariales, un des leurs était enlevé à Khenchela. Elle a ensuite institué l’impunité des crimes terroristes, mais plus encore, elle a dispensé les terroristes de rendre des comptes sur l’argent du racket et du rançonnage. Outre cela, sa mise en œuvre se résume à une campagne de prise en charge sociale des terroristes. L’argent n’influe plus sur la politique ; il l’a remplacée.
Signe des temps : des citoyens dont l’engagement fut motivé par la défense des institutions, ou par leur autodéfense contre le terrorisme, en sont réduits à affronter les services d’ordre pour revendiquer une mise à niveau salariale !
Par : K. Fawzi
Sur ordre du président de la République, Daho Ould Kablia, ministre de l’Intérieur, avait interrompu, hier, son congé pour recevoir en urgence les délégués des gardes communaux, à savoir Aliouat Lahlou, délégué national, Hakim Chaïb, Ali Sekouri et Hasnaoui Zidane.
Objectif : trouver une solution à cette affaire qui n’a que trop duré. Selon le délégué, Ali Sekouri, le ministre a affiché toute sa disponibilité pour prendre en charge les doléances et la plate-forme de revendications établie par les gardes communaux ainsi que les problèmes de hogra et la pression qu’ils subissent sur le terrain. Au cours de cette entrevue, deux points essentiels ont été abordés.
Il s’agit de régler tous les problèmes socioprofessionnels des gardes communaux qui travaillent directement avec le ministère de l’Intérieur. Le deuxième point consiste en l’ouverture totale du corps des gardes communaux. L’intégration au corps de l’ANP se fera par le choix des gardes communaux, la garantie du salaire et le statut pour ceux qui optent d’intégrer les entreprises publiques avec une prime représentant les 17 années de travail.
Pour ce deuxième point, qui n’entre pas dans ses prérogatives, le ministre a exigé des délégués d’établir une requête pour la transmettre directement au Président. Selon le délégué, Ali Sekouri, pour mettre en application ces décisions, une commission a été créée, regroupant les quatre délégués et des responsables du ministère de l’Intérieur.
Pour le délégué national, Aliouat Lahlou, “il n’est pas question de rentrer chez nous tant que rien ne s’est concrétisé. Nous allons siéger ici à Blida et nous n’allons pas partir jusqu'à l’entière satisfaction de nos revendications. Les gardes communaux, qui sont partis hier chez eux avec une certaine rage sont disponibles à tout moment pour revenir. Et cette fois-ci, ils seront plus nombreux. Nous allons revenir avec nos familles et nos enfants pour manifester et protester contre l’oubli, la hogra des hommes qui interviennent en première ligne pour lutter contre le terrorisme”, déclare le délégué national et également chef du détachement d’Ath Mansour, à l’est de Bouira qui dénonce les conditions déplorables dans lesquelles vivent les gardes communaux. Épuisés et désenchantés, plus de 2 000 gardes communaux qui ont participé à la grande marche pour atteindre le palais d’El-Mouradia se reposent au siège de la garde communale de la wilaya de Blida. Certains sont rentrés chez eux par bus que les autorités ont mis à leur disposition dans la nuit du lundi à mardi. On note que plus de 60 gardes communaux ont été blessés lors de leurs affrontements avec les services de sécurité. Certains, gravement atteints, ont été transférés rapidement vers les hôpitaux. L’un des coordinateurs de cette marche a été, lui aussi, blessé après avoir reçu un coup de matraque sur la tête.
Selon Aliouat Lahlou, parmi les blessés, il y a un garde communal qui risque de perdre un œil. Les représentants des gardes communaux, qui affichent une détermination d’arracher leurs droits par une grande mobilisation où la population, selon eux, sera aussi sollicitée pour prendre part, menacent de rebondir à tout moment si les autorités ne relâchent pas leurs confrères qui ont été arrêtés par la police. Certains gardes communaux complètement lassés par la grande marche racontent : “Ils nous barraient la route mais ils avaient préparé tout un chargement de pierres derrière eux, nous avons tenté de les repousser mais une pierre — la première — est partie de chez les policiers.” Et d’ajouter : “Il y avait des milliers d’agents antiémeutes qui nous attendaient de pied ferme avec des grenades lacrymogènes, des chiens et des bâtons.”
Ahmed Selmane
Mardi 10 Juillet 2012
A 70 ans, malade, Mohamed Smaïn, s’est retrouvé, à la suite d’un acharnement politique qui a scandalisé de nombreux algériens, en prison. Il y a passé 18 jours. Dont le 5 juillet, marquant le cinquantenaire de l’indépendance. Mais ce matin, au siège d’Interface Médias, ce n’est pas de son « enlèvement » qu’il a le plus parlé, mais de l’horreur de l’univers carcéral. Des prisonniers lui ont demandé de témoigner de cet « autre monde » où le peu de République disparait pour laisser place à « l’humiliation », à la « dégradation » de l’humain. Il témoigne pour eux. Et pour nos enfants.
Le vieil homme et l’enfer carcéral
Sur les circonstances de son « enlèvement », Mohamed Smaïn est concis comme s’il était pressé d’aller à l’essentiel. C’est-à-dire à témoigner de l’inhumanité avec laquelle sont traités les détenus et des méthodes utilisées qui visent à les transformer en « bêtes ». Il a donc fait l’objet d’un « enlèvement » manu-militari mené par des policiers qui l’ont encerclé et cela n’avait «rien à avoir avec une arrestation dans le cadre de la loi ». Présenté devant le procureur, celui-ci lui dit qu’il avait été déjà convoqué par la police et qu’il n’a pas répondu. Il avait effectivement reçu une seule convocation – qu’il fait tourner parmi les journalistes présents – où il n’est mentionné ni date, ni motif. Finalement, le procureur explique qu’il a reçu un « ordre d’Alger et il l’applique ». Mohamed Smaïn devine d’où vient le coup. Ayant écopé d’une peine de deux mois de prison ferme en 2001, il sait que cela est devenu une « carte » qu’on cherchait à jouer contre lui. Même quand sous l’effet de la maladie (un cancer de la prostate pour lequel il est rétabli, des problèmes cardiaques et du diabète) il a décidé de prendre du champ à l’égard de l’activité militante cet acharnement a continué. Pour lui, la grosse affaire qu’on lui impute, ce sont les poursuites judiciaires engagées à Nîmes contre deux anciens miliciens du groupe Ferguène à Relizane. Les deux miliciens ont été poursuivis par des victimes en France et ont été inculpés d’acte de barbarie et de tortures. « J’ai été tenu pour responsable de cette affaire alors qu’il y a des victimes qui ont déposé plainte dont un gendarme à la retraite. Pour les gens du régime, c’est Smain qui est derrière tout cela alors que je n’ai été entendu qu’en tant que témoin. Mme Saïda Benhabylès m’insulte à chaque occasion sur ce sujet et je voudrais lui dire que tout nous sépare, la loyauté, le patriotisme… Je ne vis pas sous protection de garde de corps ! ».
En prison, c’est l’ordre des gardiens de l’humiliation
Mohamed Smaïn a rapporté qu’un officier s’est approché de lui en faisant appel à son militantisme nationaliste pour qu’il revienne sur ses déclarations au sujet des miliciens poursuivis à Nîmes. On lui a laissé entendre qu’en contrepartie on rétablirait sa fiche d’ancien moudjahid. Chose qu’il a refusé. « Je n’ai pas pris un stylo du pouvoir, je n’ai pas pris de logement pour le vendre et je n’ai pas pris de crédit et j’en suis fier » dit-il. Mais il trouve qu’il a assez parlé de lui. Il est là parce que les «prisonniers l’ont prié de raconter ce qu’il a vu ». Et ce qu’il a vu est une honte pour l’Algérie et pour la République. « En prison, on bascule dans un autre monde, ce n’est plus le règne de la loi et de la république, c’est l’ordre des gardiens et de l’humiliation. A l’arrivée dans la salle, pleine à craquer, on découvre l’entassement ». Mohamed Smain raconte avec indignation les techniques utilisées par les prisonniers pour essayer de dormir dans une annexe de la prison de Relizane conçue par l’occupant français pour 20 personnes, transformées pour 120 personnes et dans laquelle s’entassent plus de 400 personnes. « Les prisonniers mangent pour ne pas mourir » une nourriture infecte et dit-il, les « récalcitrants, ceux qui réclament leurs droits sont soumis à la falaqua (des coups à la plante des pieds) administrée à coup de caoutchouc. Après, ils sont mis dans une cellule sans fenêtre jusqu’à ce que les traces des coups disparaissent ». L’administration pénitentiaire a dû se rendre compte qu’elle avait un témoin de joies de la prison. Après sept jours passés dans l’entassement de l’annexe, il est transféré à la Centrale où il se retrouve dans une salle de 30 m² avec deux autres détenus. Un luxe dont il devine les raisons puisqu’il sera maintenu isolé du reste des prisonniers qui sont plus de 1300 dans une prison prévues pour 800 personnes. Il sait que les 30m² qui lui sont attribués avec deux codétenus ne veulent rien dire de la réalité de l’entassement. Dans cette Centrale, explique-t-il, règne une « discipline de fer. Le prisonnier doit mettre les mains derrière et baisser les yeux devant un gardien ». C’est une prison à « deux carrelages par personne » « On mélange tout le monde… il y avait un magistrat au milieu de repris de justice… Il n’y a aucun respect de la personne humaine. Les gens sont en prison pour être humiliés, dégradés, on les transforme en bêtes ».
Nul n’est à l’abri… car il n’y a pas de justice
Prenant la parole, Maître Ali Yahia Abdenour a rappelé le contexte de l’affaire de 212 disparus de Relizane et des charniers qui ont été découverts et les énormes pressions et menaces qui ont été exercés contre Mohamed Smaïn. « Je n’inviterais jamais assez les gens à lire son livre » (« Relizane dans la tourmente, silence on tue). Le président d’honneur de la LADDH a souligné qu’en Algérie « le droit et les droits s’arrêtent aux portes de la prison. Les prisonniers ne sont que des détails et même du bétail » rappelant d’ailleurs le cas de la mort par asphyxie de 27 prisonniers lors de leur transfert de la prison de Tizi Ouzou vers celle de Relizane. « Le ministre de la justice est resté à sa place et aucun responsable n’a rendu de compte ». Mohamed Smaïn souligne qu’il revient à la société algérienne de se défendre et d’exercer des pressions pour le respect de droits de l’homme et de la dignité humaine. « Nul n’est à l’abri en Algérie, pas même M.Bouteflika car il n’y a pas de justice. Ma condamnation a été politique, on voulait me faire taire, m’humilier, mais je garde la foi. Deux mois de prison, c’est un honneur pour moi et une honte pour le pouvoir ». Mohamed Smain a été mis en prison, il ne s’est pas apitoyé sur son sort. Il n’apprécie pas le fait d’avoir été gracié dans le cadre du 5 juillet, il aurait voulu faire ses deux mois. Ces dix-huit jours de prison, il les a vécues en citoyen et en militant. Il apporte, un témoignage de la réalité de l’univers carcéral. Il ne le fait pas pour lui-même. « Mon passé est derrière-moi ». Il le fait comme promis à ceux qui sont restés en enfer. Il le fait pour nos enfants qui doivent pouvoir vivre dans un pays de droit et de respect de la dignité humaine.
Dans feux d’artifice, comme ceux qui ont démarré pour fêter le cinquantenaire, il y a feu, qui renvoie certainement à cette passion dévorante qui a fait lever comme des épis cassés, femmes et hommes pour combattre la suprême injustice du vent violent. Mais il y a aussi artifice, du nom cousin de l’illusion, voisin du leurre et enfant de la façade. Qu’y a-t-il derrière ces faux feux ? Peut-être de la fumée ou du gaz de ville, mais ce n’est pas si important car Koléa ne tombera pas. Car à 24 heures du jour J, le débat n’est plus sur le bilan, artificiellement gonflé par le Président dans son interview à un journal français, puisqu’on aurait voulu qu’il se livre à un journal algérien pour ce 50e anniversaire.
Le débat n’est pas non plus dans l’action et cette historique nécessité d’une courageuse avancée du gouvernement et du Président pour cette occasion particulière. Où est-il, alors ? Peut-être dans le détail, celui qui préoccupe beaucoup d’enfants, adolescents et adultes. Où trouver un drapeau algérien pour fêter l’indépendance ? Ceux qui ont l’autorisation d’en fabriquer ne sont qu’une poignée et ils doivent être dûment agréés par le DRS, ce qui explique qu’en général, ce sont des officiers à la retraite qui peuvent accéder à ce commerce. L’Etat ayant oublié d’ouvrir, pour l’occasion, des boutiques dans les villes et les campagnes afin que les Algériens puissent en acheter, il faut le faire soi-même, voire le voler à de hauts poteaux ou à des institutions surveillées.
Ce qui est d’ailleurs tout un symbole : d’une propriété collective, le drapeau a été nationalisé pour être privatisé et devenir introuvable, d’où cette nécessité de recourir à la clandestinité. L’informel est roi, le compter-sur-soi une valeur de juillet et le délit encouragé. Et alors ? Alors, rien non plus, Koléa jamais ne tombera et on règlera ces comptes plus tard. Maintenant, place à la fête.