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  • ALGERIE:Informel

     

    Impuissant devant les grands, l’Etat s’attaque «aux petits»

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    Les pouvoirs publics combattent le commerce informel.

     

    C’est du moins ce qu’ils tentent de faire croire à travers une grande opération coup-de-poing contre les marchés illégaux de la capitale, lancée mercredi dernier après des mois de laxisme. Le ton est donné : désormais c’est la police qui est chargée de la lutte contre l’informel. Au lendemain des émeutes de janvier 2011, qui ont fait 5 morts et des centaines de blessés, services de sécurité et services de l’administration publique ont été instruits de laisser faire dans ce qui est appelé des «mesures d’apaisement». Dans le même sillage, ministres, walis, chefs de daïra et présidents d’APC se sont empressés de multiplier les déclarations dans les médias quant à l’aménagement d’espaces pour la création de marchés de proximité, et ce, pour la réinsertion du «marché informel» dans le circuit légal du commerce.

    «Ils nous promettent (les pouvoirs publics) depuis des mois des espaces dans des marchés qui n’ont toujours pas vu le jour et aujourd’hui, ils nous chassent ?», s’interroge Sid Ali, 28 ans, père d’une fillette, vendeur à Belcourt. Même son de cloche chez son désormais ex-voisin d’étal. «Ils ont bien fait leur campagne électorale dans les marchés informels et nous ont promis des tables dans les marchés… Où sont donc ces députés ? Ces responsables qui nous ont appelés à voter massivement le 10 mai dernier pour améliorer notre situation. Aujourd’hui, ils nous envoient la police pour nous chasser. Je leur dis nous n’allons pas nous taire jusqu’à ce que vous nous réinstallez dans un marché proche de notre quartier», prévient Mouloud, 26 ans, de Bab El Oued.

    A la DGSN, on affiche plutôt un satisfecit «L’opération d’assainissement du marché informel s’est déroulée dans de bonnes conditions. Aucune altercation n’a été enregistrée avec ces vendeurs», a déclaré le lieutenant Abdelghani Khelil Charef à l’APS. A la télévision d’Etat, la police a agi en réponse aux doléances des citoyens, et les habitants des quartiers ciblés triés sur le volet sont soulagés, voire «heureux d’être enfin débarrassés de ces jeunes voyous». La DGSN a engagé plusieurs unités des forces antiémeute, en tout 1500 agents pour mener à bien cette opération dès les premières heures de la matinée de ce mercredi et ce jeudi.  


    Mauvaise cible


    Pour les jeunes vendeurs, pas le temps de protester. «Tout a été fait tôt dans la matinée. Au réveil, nous avons trouvé nos étals détruits et un dispositif policier gigantesque», indique Samir, 24 ans, de Belouizdad. Samir, Mustapha et Nassim avaient déjà passé commande pour la rentrée scolaire. «Les fournitures scolaires, des tabliers et cartables, cela nous a coûté 100 000 DA, comment nous allons  les écouler maintenant ?», s’interrogent-ils. Dans les marchés illégaux algérois, la même question : «Où vendre sa marchandise ?» Pour les familles, «où s’approvisionner ?»

    Il serait facile de croire que les jeunes vendeurs à la sauvette vont se laisser faire. «Nous allons reprendre nos étals et nos espaces, il s’agit de notre gagne-pain, s’ils veulent nous renvoyer en prison, qu’ils le fassent!», avertissent certains jeunes. Pour les parents, l’Etat se trompe de cible. «Ils n’ont pas de travail, pas de formation, donc aucun débouché professionnel. En ce moment, ils peuvent se taire, car avec les profits engrangés durant le mois de Ramadhan, ils peuvent subvenir à leurs besoins. Mais après ?», explique Ali Meziane, 62 ans, père de 5 enfants.

    En effet, l’Etat est impuissant devant «l’alliance de la mafia financière et des barons du commerce», selon les termes du Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Pour lui, il est difficile de combattre l’informel, car ce combat pourrait affaiblir la stabilité du pays. Il y a comme un cafouillage dans cette opération médiatico-policière intitulé «Opération coup-de-poing contre l’informel» Les autorités livrent une chasse sans merci aux petits vendeurs à la petite pochette, pendant que les gros barons liés aux sphères de l’Etat continuent en toute quiétude à remplir les gros sacs.

     

    Zouheir Aït Mouhoub
  • Education : 10 raisons pour lesquelles l’année va cafouiller

     

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    L’année dernière, plusieurs mois de grève ont paralysé le système public, ce qui a poussé les autorités à accorder le bac avec une moyenne de 9,5/20. Si le ministère de l’Education, qui a rencontré les syndicats hier, a promis des améliorations, des défaillances structurelles persistent. A moins d’un miracle, l’année 2012-2013 est vouée à l’échec.

    Les classes seront surchargées


    La réforme du primaire continue de perturber l’ensemble du système scolaire. En septembre 2008, deux promotions entraient en même temps au moyen. Quatre ans plus tard, elles entrent au lycée. On attend 150 000 élèves de plus que l’année dernière. La conséquence est que les classes de seconde pourraient dépasser 50 élèves par manque d’enseignants, selon les syndicats. «Pour le concours de recrutement, le ministère de l’Education a ouvert 15 000 postes, explique Nouar Larbi, coordinateur national du Cnapest. Ce nombre laisse le taux d’encadrement tel qu’il était l’année dernière !» Ce sureffectif va se répercuter sur le volume horaire des enseignants. «Les professeurs auront un emploi du temps plus chargé pour assurer des cours à tout le monde, ce qui ne va pas améliorer le rendement scolaire», explique Meziane Meriane, secrétaire général du Snapest.


    Les infrastructures sont insuffisantes


    Le nombre de bâtiments scolaires est inférieur aux effectifs. C’est aussi l’une des raisons de la surcharge des classes. «Le manque de planification de l’Etat est flagrant, interpelle Nouar Larbi du Cnapest. A Birtouta, dans la banlieue d’Alger, on a construit des dizaines de milliers de logements, mais il n’y a qu’un seul lycée !» Ce bâtiment, qui a une capacité d’accueil de 800 élèves, en accueille 2400. «C’est comme si les ministères de l’Habitat et de l’Education ne vivaient pas dans le même pays», s’emporte Nouar Larbi. Le matériel mis à la disposition des élèves lui non plus ne suffit pas. «Alors qu’il faudrait 4 ou 5 laboratoires informatiques dans certains établissements, dans le meilleur des cas, les lycées en possèdent un seul», déplore Idir Archour du CLA.


    Les enseignants ne sont pas compétents


    Le secteur de l’éducation recrute des diplômés de l’université, titulaires d’une licence, soit trois années d’études supérieures. Un concours plus tard, ces jeunes se retrouvent devant une classe. «Ils ne sont pas formés pour enseigner, regrette Idir Archour du CLA. Pour être enseignant, les connaissances scientifiques ne suffisent pas. Il faut maîtriser la pédagogie et avoir de bonnes notions de psychologie.» Parfois, un professeur n’a plus les capacités d’assurer son cours. Mais comme il ne peut pas être transféré à un autre poste, dans une bibliothèque ou une administration par exemple, il reste responsable de l’enseignement aux élèves. «Nous étions parvenus à un accord sur ces postes spécifiques avec le ministère, mais il n’est pas appliqué sur le terrain», explique Meziane Meriane du Snapest.


    Les programmes sont inadaptés


    Conçus dans les ministères, les programmes scolaires sont en décalage par rapport à la réalité du quotidien des élèves. «Pour étudier les langues étrangères, les textes proposés ne répondent pas à l’actualité», critique Idir Archour du CLA. Les textes choisis pour les épreuves du baccalauréat en sont la preuve. La politique actuelle n’est pas, en effet, de veiller au bon apprentissage de l’élève, mais de remplir des objectifs bureaucratiques. «Dans toutes les filières, on veut enseigner toutes les matières au détriment des matières principales», ajoute encore Idir Archour du CLA.


    La pédagogie n’est pas la priorité du système


    Depuis la fin des années 1970, l’école algérienne s’est fermée au débat publique, selon les spécialistes. «Le bourrage de crâne est devenu, à quelques exceptions près, la méthode d’enseignement par excellence, dénonce le pédagogue Mustapha Benkhemou. Il s’agit d’apprendre par cœur et de réciter sans faire de commentaire, au risque d’être taxé de perturbateur. On ne forme pas des futurs citoyens, on produit des sujets de l’autorité.» Selon lui, la plupart des bons élèves auront beaucoup de mal à réussir un sujet de synthèse, alors qu’ils ont des notes supérieures à 15/20.


    La violence augmente


    La surcharge des classes, les locaux exigus et les difficultés d’apprentissage dans ces conditions vont créer des comportements violents chez les élèves. D’autant que la violence est déjà en augmentation dans la société. «On ne peut pas être seul à enseigner face à 50 élèves sans incident», explique Nouar Larbi. «Ce phénomène (de violence, ndlr) existe, mais on ne fait rien pour le réduire, regrette Idir Archour. Nous avons besoin d’une rencontre nationale avec des spécialistes du secteur. Si on ne fait rien, on court à la catastrophe.» Une augmentation des comportements violents induirait également un malaise dans le corps enseignant, voire une augmentation des cas de dépression, selon les syndicats. Les effectifs de professeurs affaiblis rencontreraient alors encore plus de difficultés.


    L’arabisation pose toujours problème


    Instaurée dans les années 1970, l’arabisation est toujours la principale source de faiblesse du système éducatif. D’un point de vue pédagogique, l’enfant doit suivre un enseignement dans une langue proche de celle qu’il parle. «Le choix de l’arabe classique comme langue d’enseignement bafoue tous les fondamentaux», constate Mustapha Benkhemou, qui souligne que dire à un enfant que le langage qu’il parle, l’algérien, n’est pas une langue, ne facilite pas l’estime de soi et donc l’envie d’apprendre. Une fois à l’université, le problème s’amplifie. Dans les filières francophones, les étudiants ont de graves problèmes de langue. Dans les filières arabophones, les ouvrages scientifiques nécessaires sont rarement traduits. «Une étudiante en sciences économiques m’a avoué qu’elle n’a jamais pu lire Keynes ou Adam Smith dans le texte», raconte Mustapha Benkhemou.


    La question du salaire des enseignants n’est pas réglée


    Si le statut particulier des enseignants a été promulgué en juin, les syndicats ne le jugent pas satisfaisant, ni sur les critères de promotion, ni sur les retraites, ni sur les salaires. «L’augmentation n’est pas la question, il faut annexer les salaires sur l’inflation», précise le CLA. Même son de cloche du côté du Snapest : «Vous pensez qu’on peut nourrir ses enfants aujourd’hui avec le SNMG ?», s’emporte M. Meriane. «Les conditions de rémunération et d’existence des personnels de l’éducation sont effectivement désavantageuses», constate M. Benkhemou. «Un statut au moins égal à celui des enseignants maghrébins serait la moindre des choses», ajoute-t-il.


    Les syndicats autonomes attendent toujours d’être reconnus par le ministère


    Lors des réunions bipartites et tripartites, le ministère de l’Education ne s’assoit que face à l’UGTA et au patronat. Les syndicats autonomes tels que le CLA ou le Snapest ne sont pas reconnus. En l’absence de possibilité de dialogue, les syndicats autonomes choisissent la grève. «C’est notre seule arme pacifique», explique M. Meriane.


    Le niveau général des élèves est trop bas pour réussir à l’université


    «L’école est restée publique et gratuite, mais elle est médiocre», déplore Idir Archour du CLA qui accuse les autorités de vouloir privatiser l’éducation, en poussant les parents à avoir recours aux cours particuliers privés. Mustapha Benkhemou affirme qu’un jeune Algérien issu du système public arrive «très handicapé» à l’université. D’autant que le secteur du supérieur est lui aussi défaillant. «Aujourd’hui, les étudiants sont abandonnés dès le départ, affirme Yasmina, une étudiante d’Alger. Le nouveau cursus (LMD, ndlr) demande beaucoup de travail et de moyens comme un ordinateur portable et une connexion internet. On laisse les bacheliers se débrouiller tout seul, alors qu’ils n’y sont pas préparés».

    Yasmine Saïd
  • laisser l'accord jusqua extinction du peuple algerien, vous aurez le petrole pour rien

    Accord Algérie-UE : échec économique, succès politique !

    Par : Mustapha Hammouche

    Faudrait-il donc considérer la remise en cause de l’accord d’association avec l’Union européenne en 2002 et entré en application en 2005 comme une victoire nationale ?
    Sans être certains de bien traduire les termes des accords, nous pourrions résumer les effets attendus de cette convention à ceci : assurer, par le principe de réciprocité, des avantages tarifaires aux entreprises nationales capables d’exporter vers l’Europe ; inciter les entreprises européennes intéressées par le marché algérien à investir en Algérie et à s’impliquer dans des initiatives de partenariat avec les opérateurs locaux.  
    En déclarant, avant-hier, que “nous considérons que l’objectif assigné à ces négociations a été atteint et qu’il restait maintenant à valoriser cet acquis dans les politiques sectorielles, et particulièrement dans la stratégie de développement de l’entreprise algérienne”, Mustapha Benbada insinue que ce répit de trois ans pourrait suffire à la mise à niveau des entreprises algériennes et à porter la structure des échanges algéro-européens (hors hydrocarbures) à un niveau plus équilibré. Ce qui n’aurait pas pu se faire en quinze ans (2002-2017) pourrait donc se réaliser en dix-huit ans (en y ajoutant les trois années de sursis) !
    Seraient-ce les “politiques sectorielles” et “les stratégies de développement d’entreprises, ou leurs défauts”, qui seraient en cause dans le sous-développement industriel ? Non, il paraît plutôt clair que c’est le rapport de l’État au marché qui piège le décollage industriel et managérial de l’entreprise. Un État qui ne sait pas s’il est régulateur ou opérateur, si l’entreprise est un instrument de développement ou un acteur politique, a fini par livrer le marché à l’informel et à l’invasion des produits de contrefaçon… et l’entreprise à la fantaisie de la bureaucratie.
    S’agissant du second objectif de l’accord, là, non plus, le compte n’y est pas. Avec trois milliards et demi de dollars (dont un milliard dans les hydrocarbures) en cinq ans (2005-2009), on ne peut pas dire que ce fut la ruée des investissements européens en Algérie. Ensuite, la loi de finances complémentaire pour 2009 est venue définitivement décourager les velléités d’investissements étrangers, s’il en existait. De ce point de vue, l’accord est un échec en ce qu’il est contredit par l’état de l’environnement de l’investissement et le climat des affaires qui règne dans le pays. On peut toujours invoquer la mauvaise volonté des dirigeants et entrepreneurs européens, mais il faudrait alors croire que les affaires sont l’expression d’états d’âme de décideurs. Ou on a signé un mauvais accord ou on a signé un accord qui ne peut s’appliquer dans l’état de notre développement et dans l’état de la politique et de l’organisation de notre économie. En clair, l’échec était prévisible pour ceux qui pouvaient anticiper la politique économique nationale.
    À moins que ce ne fût point sa contribution au développement économique qui, à l’époque, avait motivé la recherche d’un tel accord. Et que cet accord fut voué à des objectifs strictement “politiques”. Ce qui nous éloigne des préoccupations de développement économique du pays. Certains régimes prospèrent en organisant l’échec du pays.

  • no moment

    DIlem du 30 Aout 2012

  • Ministre ici, l’expatrié de là-bas

     

     

    Mohammed Beghdad
    El Watan 29 08 2012

    En lisant un billet sur les colonnes du quotidien Le Soir d’Algérie de la semaine dernière, suivi d’une chronique le lendemain dans le journal El Khabar, je suis resté dubitatif et méditatif pendant plusieurs jours pour essayer de comprendre comment 500 ministres, sur les 700 qui se sont succédé durant ces 50 années, depuis l’indépendance dans les gouvernements successifs de la République algérienne, ont choisi librement de vivre à l’étranger pour ne pas dire dans la majorité des cas chez l’ancienne puissance coloniale qu’est la France.

    Quel exemple, quel espoir et quel message donnent-ils à ces milliers de jeunes qui veulent regagner, eux aussi, les côtes espagnoles à la nage, puisque c’est la tendance actuelle ? Aussitôt leur mandat de ministre achevé, ils prennent la direction d’un pays étranger pour aller quémander un quelconque poste d’enseignant, lorsqu’ils possèdent les diplômes requis, ou aller gérer un éventuel commerce derrière un comptoir, comme si l’Algérie ne leur a pas permis de vivre une retraite à l’abri du besoin et des regards. Peut-être n’aiment-ils pas croiser leurs compatriotes dans la rue ou bien sont-ils alors allergiques à leur vue, ou encore ont-ils la nausée dès qu’on leur évoque leur antécédent bilan ? On fuit donc son pays comme la peste sans réfléchir un moment sur les conséquences morales que cela entraînerait par leur décision irréfléchie.

    Ils sentent l’homme pressé qui voudrait quitter ce pays dès qu’on a plus les commandes du volant. Pourtant, cette Algérie leur a permis d’accéder à tous les honneurs dus à leur rang, de vivre un rêve où nulle part ailleurs ils ne l’espéraient. Je ne crois pas qu’il existe un pays au monde où l’on rencontre ce type de chroniques, des ministres qui ont le mal de vivre du pays dès qu’ils descendent du sommet de leur pyramide. Des ministres qui sont coopérants dans leur propre pays, ça ne se retrouve nulle part. Si ces ministres fuyards ne font pas confiance en leur pays, en allant construire leur avenir sous d’autres cieux, comment pourrait l’être alors pour le simple citoyen lambda qui est confronté tous les jours que Dieu fait à tous les innombrables problèmes quotidiens, dus justement à une mauvaise gouvernance de ces premiers responsables ? Un ancien ministre devrait être la dernière personne à quitter la demeure, comme un commandant dans son navire, surtout lorsqu’il chavire. S’il coule, il doit couler avec et non se sauver comme un fugitif, fuyant la maison qu’il a lui-même conçue et en traçant ses plans. Un ministre, c’est un général de brigade devant ses soldats. Si un soldat prend la clé des champs, c’est un moindre mal, mais quand c’est un général qui en fait autant, c’est un délit grave susceptible d’entraîner l’accusé vers la peine de mort, et son passé sali devant l’histoire et la nation. Un général coupable ayant le sens de l’honneur se suicide dans un pays comme le Japon pour ne pas affronter la honte et la dérision.

    Un ex-ministre doit demeurer parmi les citoyens qu’il a dirigés durant son mandat. Il doit être présent à tout moment pour défendre sa précédente gouvernance. Il doit rester à la disposition du peuple, et son nom pourrait être rappelé à tout moment pour donner une éventuelle explication sur la politique suivie durant son passage au sein du département ministériel en question. Il a quand même un passif à assumer et à plaider. On ne prend pas comme ça ses valises en s’engouffrantr dans le premier avion pour ne plus regarder derrière soi comme si de rien n’était. Ce n’est pas un personnage ordinaire, bon sang ! C’est un ministre de la République ! Chez nous, on a vu des ministres aller et revenir pour se faire oublier complètement, et ce, jusqu’à leur nom. Pourtant, ils perçoivent toujours, jusqu’à preuve du contraire, le salaire d’ancien ministre certainement revalorisée, périodiquement, à la hausse. Par conséquent, ils doivent être présents sur le territoire pour mériter une telle considération. Ils sont donc absents corps et âme, sauf pour percevoir la rente. L’unique condition qui pourrait les faire revenir en haletant c’est d’être rappelés comme ministres, alors qu’ils ne vivent qu’occasionnellement parmi ce peuple. Qu’ont-ils donc de si particulier pour mériter de telles considérations ? Un ancien ministre doit être dans son bled pour constater sur le terrain et de visu la politique qu’il a optée pour le pays.

    Il doit enseigner dans l’université algérienne s’il possède les bagages nécessaires afin de faire bénéficier les siens de son expérience. Il doit théoriser toutes les pratiques de son passage ministériel pour les mettre en adéquation. Il doit fréquenter cette université pour laquelle il croyait lorsqu’il était ministre, mais plus maintenant, dès la fin de ses fonctions. Ses enfants, bacheliers, doivent aussi connaître ces résidences universitaires que le père a construites pour les autres enfants du pays et ressassées inlassablement à la Une de l’ENTV à l’ouverture des journaux télévisés. Sa progéniture doit goûter un peu ce qu’endurent nos étudiants à longueur d’année et doivent construire leur avenir ici, comme tous les autres enfants du pays. Notre pays est-il devenu si invivable et si insupportable que tous cherchent la voie de l’étranger ? Ses enfants, les plus jeunes, doivent aussi aller à l’école algérienne comme la majorité des jeunes écoliers, sans compter sur des cours et des écoles privées.

    Monsieur le ministre doit aussi aller faire ses courses au marché, humer l’air du pays, marcher seul dans nos rues, prendre une boisson dans un café populaire, monter dans un bus ou prendre le train comme monsieur tout le monde, pour voir ce que l’on vit réellement dans ce pays. Il doit aussi aller, pourquoi pas, se soigner dans nos hôpitaux publics qu’il a réalisés pour la plèbe du pays et qu’il a encensés sur les ondes de la Radio nationale ainsi que sur les plateaux de la télévision publique, sans oublier les panneaux publicitaires dans les journaux. Cela se fait le plus normalement dans les démocraties avancées et lui-même le fera, mais pas dans son pays, mais dès qu’il mettra les pieds à l’étranger. Pourquoi change-t-on subitement dès que l’on traverse la Méditerranée ? Il doit aussi tenter sa chance dans un service public comme n’importe quel citoyen sans aucun avantage ni intervention. Il doit éprouver un peu, monsieur le ministre, comme il le fait lorsqu’il se trouve hors de son pays, quand il ne possède plus tous ses privilèges. Il doit sentir cette Algérie profonde lorsqu’on n’est plus ministre en devenant incognito. Je me demande quelles seront ses réponses si un étranger lui demande pourquoi il a choisi de vivre loin de son pays pourtant indépendant et pour lequel un million et demi de martyrs se sont sacrifiés pour les générations suivantes ? Comment alors se sentirait-il ? Va-t-il lui répondre qu’il ne fait pas bon vivre en Algérie ou va-t-il encaisser la mort dans l’âme, sans pouvoir trouver aucun argument valable à dire ? Va-t-il se soucier un peu que ses enfants n’apprennent plus la langue nationale, lui le ministre qui est censé donner le parfait exemple s’il se souciait vraiment de l’amour de son pays.

    Le patriotisme et le nationalisme doivent subsister, que l’on soit en poste ou en-dehors, ou bien était-ce pour la galerie la langue de bois qu’il utilisait ? Une personne qui a été ministre est un bien public de la République. Il doit être à tout moment disponible, car on pourrait faire appel à ses services en toutes circonstances, comme un soldat de réserve. Il doit être exempt de tous reproches, lui qui a choisi d’être l’homme public sans hésitation aucune, quand il a été sollicité pour sauter sur le poste proposé. Il n’y a pas que les ministres qui prennent le chemin de l’exil. Il existe de hauts cadres qui ont quitté le navire et préfèrent exercer à l’étranger, comme s’ils voulaient cacher leur richesse, ou ont-ils beaucoup de choses à se reprocher ? Lorsqu’ils étaient en poste, ils se souciaient de la fuite des cerveaux et des compétences, mais ils n’ont pas l’air de l’appliquer d’abord à leur propre personne. N’ont-ils pas de remords lorsqu’ils plient bagages et partent, sans demander l’autorisation, vers Paris, Doha, Londres ou New York ? Le fait d’abord de faire ses démarches auprès des chancelleries étrangères donne une idée de l’abandon de son pays. Ils portent atteinte à l’image du gouvernement qu’ils ont servi et celle de l’Algérie tout entière. Ils ne prennent pas en compte le jugement de l’opinion publique, puisqu’ils ont choisi délibérément de ne pas rendre compte de leur mandat. Un ministre doit être aussi actif lorsqu’il n’occupe plus de fonctions. Il doit s’impliquer dans le débat public, donner au moins son avis dans son domaine de compétences.

    Se taire, raser les murs n’honore guère sa réputation. Pendant ce temps, ce peuple dans sa quasi-majorité a choisi de vivre fièrement et dignement dans son pays, quelle que soit la situation, comme nos martyrs qui avaient choisi de mourir pour ce pays afin que les futurs ministres puissent disposer d’un pays libre et indépendant pour y habiter et non avoir un gouvernement en exil, comme c’était le cas d’avant 1962. 500 ministres, c’est presque l’équivalent de 20 gouvernements. Nous disons à ces ministres que l’Algérie ne peut être dirigée par procuration, elle a besoin de sentir leur présence et leur âme comme une mère voulant vivre avec ses enfants. Un seul être lui manque et c’est la souffrance et la douleur qui l’emporteraient. L’Algérie, ou on l’aime vraiment ou on la quitte définitivement. Bon débarras pour ceux qui ont détourné les yeux et qui ont opté pour un autre pays de rechange et de cœur. Elle ne veut pas de ceux qui lui préfèrent une autre mamelle, quand la vraie mère avait tant besoin de les toucher, de les embrasser et sentir leur odeur tout au long de l’année. Un amour ne peut se partager entre deux rivales. Il doit être ou pour l’une ou pour l’autre. Un dilemme en soi pour ceux qui doutent de leur choix. Nous leur disons qu’il est regrettable de de leur avoir fait endosser l’une des plus hautes et prestigieuses responsabilités du pays, dans une Algérie qui vous a tant donné et pour laquelle vous ne voulez rien offrir en échange. Avoir un pied ici durant tout un mandat et les deux pieds là-bas à la moindre occasion, c’est une situation impardonnable et injustifiable pour la haute fonction que vous avez exercée. 

    Mohammed Beghdad. Maître de conférences à l’université de Mostaganem
  • Journée internationale des victimes des disparitions forcées. Afin que nul n’oublie !!

     

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    Témoignage dédié aux sieurs Rezag Bara et Farouk Ksentini.

    Témoignage de la mère du citoyen B. Salim :
    B. Salim, 26 ans a été arrêté pour la première fois, vers 1 heure du matin. Ceux qui l’ont arrêté la première fois avaient un peu de Rahma (miséricorde) dans leur cœur. Ils portaient des tenues militaires. Ils nous ont fait très peur. Ils nous ont ordonné de sortir à l’extérieur. J’ai essayé de protester en disant : « Pourquoi, mes enfants, nous faites-vous sortir à l’extérieur alors qu’il fait très froid et qu’il pleut. Qu’avons-nous fait pour sortir à l’extérieur, dites-nous d’abord ce qu’on a fait. Regardez ce nourrisson de 4 mois, comment le faire sortir sous cette pluie battante ? »
    L’un des militaires nous dit alors de rester à l’intérieur de la maison. Les militaires montèrent à la chambre de notre fils. Ils lui intimèrent l’ordre de lever les mains en lui mettant le canon de leur arme sur son cœur.. Il n’a pas été frappé et on ne lui a pas passé les menottes. Les militaires avaient un minimum de Rahma, même si après, chez eux, ils lui ont passé de mauvais moments que seul Dieu sait. Pendant trois jours il a été torturé puis a été libéré. Il avait une fièvre de plus de 40°. Du sang coulait de sa gorge. On lui avait fait avaler de l’eau savonneuse.. Ses pieds avaient été troués par je ne sais quoi. Il cachait ses pieds de peur que je les vois.
    Au bout de 20 jours, ils sont revenus. Il était minuit. Les militaires ont fait des choses abominables. Ils sont montés dans sa chambre où il dormait et l’ont frappé avec un objet métallique. Nous ne savons s’il s’agit de coups de crosse ou autre. J’ai accouru et j’ai vu mon fils alors ensanglanté. L’armoire et les vêtements étaient tâchés de sang. Ils l’ont descendu, menotté et l’ont jeté au sol en le frappant. Ils ont fouillé la maison et ont pris tout ce qui leur plaisait, sans retenue aucune. Ils lui ont couvert le visage et l’ont alors sorti, pieds nus.
    Le matin, nous sommes allés le rechercher un peu partout Je me suis déplacé à deux reprises à Dely Ibrahim sans résultats. Là où on s’adressait, on nous disait qu’il n’était pas détenu chez eux.
    Lorsque nous nous sommes adressé au procureur de la République, on nous fit savoir que notre fils était en fuite et que la police le recherchait ( ! ! ! !).
    Comment pouvait-il être en fuite et recherché alors qu’ils sont venus eux-mêmes à la maison, l’on frappé, menotté, recouvert le visage et emmené ? C’est bizarre non ?
    L’Etat ne devrait pas faire des choses pareilles. A-t-il fait quelque chose ? Il y a la justice et la prison, s’il a fait quelque chose. Pourquoi les faire disparaître ?
    Ils avaient arrêté son ami intime, Benkhellil Rédha qu’ils ont incarcéré à El Harrach. Quant à mon fils il a été porté en fuite. Comment pouvait-il être en fuite, alors qu’il est sorti de la maison, menotté et le visage ensanglanté ? Tous les vêtements de l’armoire étaient tâchés de sang. Mes filles les ont lavés en cachette pour m’éviter de voir ce sang.
    Mon fils n’a soufflé mot lors de son arrestation et de son tabassage, malgré les violents coups reçus. Les militaires, je le répète, ont pris ce qui leur plaisait comme vêtements et objets. L’un d’eux a pris le Kawai flambant neuf de mon plus jeune fils que son père venait de lui envoyer de France. Ils ont pris aussi des chaussettes, de l’argent. C’est ça le gouvernement algérien ? Un gouvernement par principe, défend ses citoyens de l’injustice et non l’inverse, n’est-ce pas ?
    Ils ont frappé mon fils sur son lit alors qu’il dormait. Est-ce qu’il était en fuite ? Il était chez lui, il dormait. Pourquoi le frapper aussi sauvagement ? J’ai entendu les coups du rez-de-chaussée. Ils ont dévasté sa chambre. Ils l’ont pris dévêtu et pieds nus, la tête recouverte d’un survêtement. Il avait des difficultés à respirer.
    Je suis allé à Dely Ibrahim pour le rechercher. Je suppliais comme une chienne les policiers pour me renseigner. Je leur demandais seulement de me dire si mon fils était encore en vie ou non. Ils me répondaient à chaque fois que mon fils n’était pas détenu dans leur centre. Comment peut-on qualifier cela ? Est-ce de l’injustice ou non ? Pourquoi le frapper chez lui ? A-t-il fait quelque chose, Il y a la justice et éventuellement la prison pour le punir. Pourquoi le faire disparaître ?
    Je vous jure par Dieu l’Unique que les militaires avaient les yeux rouges, ils étaient saouls. Ils avaient bu. C’est ça le gouvernement algérien qui envoie des saoulards armés dans les maisons des citoyens ? C’est ça l’Algérie ? Où allons-nous comme cela ?
    Du temps de la colonisation, les soldats français ont fait beaucoup de mal aux algériens mais pas comme cela. Quand ils arrêtaient quelqu’un pour ses activités, il était frappé, puis mis en prison. On pouvait au moins aller le voir en prison et lui emmener le couffin.
    Ceux d’aujourd’hui enterrent nos enfants vivants. Quelle vie vivons-nous ? Il ne me reste plus qu’à mourir, en l’absence de mon fils que j’ai élevé durant tant d’années et qu’on m’enlève arbitrairement. J’ai souffert à élever et éduquer mes enfants, seule, en l’absence de leur père, émigré malgré lui, en l’absence de travail dans son pays. J’étais seule avec Dieu. Et on vient me l’enlever sans explications. De quel droit ? Quelle injustice de voir son fils se faire tabasser chez lui. A-t-il commis une faute ? Il y a la justice et la prison pour le punir. Mais le faire disparaître est une grande injustice commise contre les citoyens.
    Et ils viennent la nuit nous terroriser, à deux reprises, sans respect pour les bébés, les femmes et les vieux. Mes filles se sont évanouies…….

    (Salah-Eddine SIDHOUM. Archives personnelles.)

  • ils s'en foutent de l'algerie ,bien sur du peuple

    Ahmed Ouyahia annule deux réunions ministérielles importantes

     



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    Ce pourrait être le signe d’un changement imminent au gouvernement. Les ministres ont été destinataires, mardi 28 août, d’un télex urgent signé par El Mehdi Nouari, le chef de cabinet du Premier ministre, les informant du report de deux réunions : la 65e session du Conseil national de l’investissement (CNI) et le Conseil national des participations de l’État (CPE). La session du CNI est repoussée au 4 septembre et la tenue du CPE, sous la présidence du Premier ministre Ahmed Ouyahia, est reportée au 6 septembre

     

    Aucune explication n’a été fournie aux membres du gouvernement sur les raisons de ces deux reports. Selon un membre de l’exécutif, des informations ont circulé dans les coulisses du Palais du gouvernement « sur un changement gouvernemental au courant de la première quinzaine du mois de septembre ». Une information difficile à confirmer car, souligne notre interlocuteur, « les ministres sont informés du changement à la dernière minute et souvent le jour même du remaniement ». Mais les suppositions vont bon train dans les bureaux ministériels, et pour certains, ces deux annonces pourraient aussi avoir un lien avec l’intention du président de la République de réunir un Conseil des ministres dimanche à la veille de l’ouverture de la session parlementaire. « M. Bouteflika a pris l’habitude de convoquer un Conseil des ministres avant l’ouverture de la session d’automne du Parlement et à la veille de chaque rentrée sociale. Pour le moment, nous n’avons reçu aucun fax de la Présidence. Mais cette thèse n’est pas écartée. »

     

     

     

    Les Algériens vivent au rythme des rumeurs sur un changement gouvernemental depuis les élections législatives. Ahmed Ouyahia a été donné partant une dizaine de fois cet été. Mais le changement attendu tarde à venir. Les citoyens n’ont eu le droit à aucune explication. Un mutisme officiel que le secrétaire général du FLN et représentant personnel du président de la République pourrait rompre dans les prochains jours.

     

     

     

    C’est en tous les cas ce qu’il avait laissé entendre à l'occasion de la présentation des vœux de l'Aïd el‑Fitr, le 23 août dernier, en promettant d’apporter des réponses sur des dossiers liés à l'amendement de la Constitution, la formation d'un nouveau gouvernement et la situation socio‑économique du pays. Une partie du voile sera peut être levée dès samedi, à l’occasion du déplacement du patron du FLN à Bordj Bou Arreridj, où il animera un meeting populaire.
  • benbouzid est tjrs la!!!!

    Education : 140 nouveaux lycées réceptionnés en décembre prochain



    Le ministre de l’Éducation nationale, Boubkeur Benbouzid, a annoncé ce jeudi 30 août la réception de 140 nouveaux lycées en décembre prochain, sur le total de 500 établissements déjà prévus pour faire face au problème de surcharge dans les classes de première année du Secondaire, selon une dépêche de l’agence APS.

     

    « La réalisation de ces nouveaux lycées répond au problème de surcharge qui devrait se poser en raison du passage des élèves ayant achevé le cycle moyen de l’ancien système et ceux du nouveau système », a souligné M. Benbouzid. Mais le ministre n’a pas manqué de rappeler la lenteur de la cadence de construction des lycées. « C’est pourquoi, a‑t‑il dit, nous avons recouru à des sociétés étrangères pour parachever ce qui reste à réaliser », citant à titre d’exemple le contrat conclu avec une société de construction chinoise pour la réalisation de 10 lycées à Alger, sur les 29 qui seront édifiés.

     

     

     

    Toujours pour résorber le problème de surcharge dans certaines wilayas, le ministre de l’Éducation nationale a précisé que les CEM nouvellement bâtis seront mis à contribution jusqu’à la finalisation des lycées.
  • Les familles de disparus se rassemblent à Alger et tentent de mobiliser la

     

    Plusieurs dizaines de membres de familles de disparus se sont rassemblés, ce jeudi 30 août, place du 1er Mai à Alger pour célébrer la journée internationale des victimes de disparitions forcées. Des militants des droits de l’Homme, dont ceux du Rassemblement action‑jeunesse (RAJ), du Mjic et de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Laddh) étaient également présents  pour soutenir les familles de disparus.

    « Habitants de la capitale, c’est une affaire nationale ! Président Bouteflika, pourquoi avez‑vous peur de la vérité ? Rendez‑les à leurs familles pour qu’ils puissent oublier », ont scandé les manifestants pendant plus de deux heures, entourés par des dizaines de policiers et sous le regard des passants. Parmi ces derniers, certains ne semblaient pas partager les revendications des familles de disparus. « Regardez les portraits. C’étaient des terroristes », s’indigne Salima. Elle a perdu une sœur en 1996. « Elle est partie travailler à Sidi Moussa un matin et elle n’est plus revenue. Vous pensez que ces gens‑là ont vu leurs proches égorgés ? » lance‑t‑elle, les larmes aux yeux, avant de partir.
     
    Yasmina a elle aussi perdu son frère en 1994, tué par les terroristes, mais elle est venue quand même pour assister au rassemblement. « On ne peut pas être sûrs et dire que c’étaient tous des terroristes. Je pense que ces femmes méritent de savoir ce qui est arrivé à leurs enfants aujourd’hui », dit‑elle.
  • Sans ministre de la Justice depuis cinq mois, l’Algérie veut lutter contre l’insécurité et l’informel



    Depuis quelques jours, à grands renforts de policiers déployés sur le terrain, d’images diffusées à la télévision et d’informations distillées dans la presse, l’État affiche sa volonté de se déployer sur le terrain. But : lutter contre le commerce informel et l’insécurité dans les villes du pays. Les responsables locaux auraient été instruits par le ministre de l’Intérieur pour accompagner les policiers sur le terrain. Selon Ennahar de ce jeudi 30 août, les policiers seront désormais équipés de matraques et de pistolets à impulsion électrique Taser. Le même journal rapporte que la lutte contre l’informel et l’insécurité va s’étendre aux parkings sauvages, souvent exploités illégalement par de jeunes délinquants. 

    Sur le terrain, la police a déjà démantelé des marchés informels, y compris dans des quartiers sensibles de la capitale, comme Bab El Oued et Belcourt. Mais rapidement, tout ce déploiement risque de se transformer en simple opération coup de poing, voire en opération médiatique. Il pourrait même se retourner contre la police. Cette dernière sera de nouveau accusée de laxisme quand les commerces informels se réinstalleront et que les bandes de voyous reprendront leurs activités dans les villes. Car même s’ils sont très nombreux – près de 200 000 –, les policiers ne peuvent pas être indéfiniment déployés sur le terrain.
    La volonté de Dahou Ould Kablia et du DGSN Hamel de lutter contre l’informel et l’insécurité va se heurter rapidement à un problème crucial : l’absence de textes juridiques adaptés. Les délinquants arrêtés seront relâchés très rapidement, après avoir été condamnés à de légères peines qui ont souvent pour effet de renforcer leur aura auprès des autres délinquants. En l’absence de textes qui répriment sérieusement leurs activités, les commerçants informels et les gardiens de parkings sauvages vont rapidement reprendre leurs activités. Ils savent que dans le pire des cas, ils ne risquent que d’être chassés par la police. Une sanction peu dissuasive pour eux
    Mais depuis le 29 mars, l’Algérie n’a pas de ministre de la Justice de plein exercice. Le poste est actuellement assuré par un intérimaire qui n’a pas fait une seule déclaration ou sortie publique depuis sa désignation. Or, c’est au ministre de la Justice que doit revenir la charge d’adapter les textes à la nouvelle stratégie de lutte contre la criminalité et le commerce informel. Un arsenal de lois qui devra ensuite être validé par le Parlement puis appliqué par les juges. Sans cet arsenal, toute l’agitation actuelle sur le terrain restera inefficace.
  • BNP Paribas Algérie refuse les pièces de monnaie algériennes

     

    Alors que la Banque d’Algérie vient de lancer la pièce de 200 DA




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    En l’absence d’un État fort, les dérives se multiplient. Cette fois, c’est la monnaie, un symbole fort de souveraineté qui est concerné. Depuis quelques jours, BNP Paribas Algérie n’accepte plus les versements effectués en pièces de monnaie. Les agences de la filiale de la banque française ont été instruites via une instruction de la direction générale. Elles ont commencé à la mettre en application après l’Aïd. Des entreprises et des commerçants pourraient être fortement affectés par cette décision, surtout si BNP Paribas est suivie par d’autres banques. BNP Paribas est la première banque privée en Algérie.

    La décision de la banque française intervient moins de deux mois après l’émission par la Banque d’Algérie d’une pièce de 200 dinars (environ 2 euros). Une émission initiée à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance du pays. Cette pièce vient s’ajouter à celle de 100 DA. Des billets de 100 et 200 dinars existent mais ils sont de mauvaise qualité. Beaucoup de personnes préfèrent utiliser les pièces équivalentes.
    L’autre pratique courante dans les agences BNP Paribas concerne l’exigence de la présentation d’une facture pour tout dépôt de chèque. Plusieurs entreprises se sont vu refuser des chèques au motif qu’une « directive » exige la présentation de la facture correspondant au montant du chèque à déposer. Là encore, la pratique va à l’encontre du discours officiel des autorités sur l’encouragement à l’utilisation du chèque.
  • Nouvelles révélations sur des avantages accordés à l’émirati EIIC

    Le groupe a obtenu un terrain dans une zone naturelle protégée de Moretti




    Après avoir arraché aux autorités algériennes des concessions jamais obtenues par un investisseur étranger pour son projet Dounya Parc, le groupe Emirates International Investments Company (EIIC) veut de nouvelles faveurs pour son autre projet algérien, celui du complexe touristique comprenant notamment un hôtel de luxe. La convention pour le lancement de ce projet a été signée le 20 mars 2011 avec l’Andi, en même temps que celle portant sur le projet Dounya Parc.

    Initialement, le complexe touristique devait être implanté à Moretti, en pleine résidence d’État. Un terrain de 15 hectares a été affecté  à ce projet d’un montant de 196 millions de dollars, selon la convention signée avec l’Andi. Mais Ahmed Ouyahia, sur avis de Cherif Rahmani, a décidé de délocaliser le projet. Le ministère de l’environnement a en effet classé le terrain affecté au projet dans une zone naturelle protégée. Le groupe émirati s’est vu proposer un terrain à Akid Abbes, dans la wilaya de Tipaza. Mais EIIC refuse cette offre.
    Selon des documents consultés par TSA, Fuad Al Rifai, responsable de la société SPH Moretti agissant pour le compte du  groupe EIIC, a officiellement demandé  aux autorités algériennes de maintenir le projet à Moretti. Son argument : « les caractéristiques de la zone touristique  d’Akid Abbes  ne correspondent pas aux besoins et spécificités techniques du projet en question ». EIIC, qui  compte « sur la disponibilité affichée par le gouvernement quant à la possibilité de négociation de toutes autre proposition de localisation », propose d’implanter son projet  sur un terrain relevant du domaine privé de l’État, situé dans la zone touristique de Sidi Fredj, à proximité de l’hôtel El Riadh. Pour se montrer convaincant, Fuad Al Rifai rappelle dans sa correspondance que la délocalisation du projet conduira inéluctablement à la  révision de la convention signée entre les deux parties. Comprendre : la concrétisation du projet sera reportée, voire gelée, jusqu'à nouvel ordre
    Quinze hectares pour un projet qui en nécessite quatre ! 
    Au‑delà de sa délocalisation, le projet présente d’autres zones d’ombre. Selon les documents obtenus par TSA, EIIC note que les besoins de son projet en matière de superficie ne sont que de 4 hectares. Pourquoi alors la convention signée avec l’Andi accorde‑t‑elle 15 hectares au promoteur, soit quatre fois la superficie nécessaire ? La question se pose surtout quand on connaît la difficulté que rencontrent les investisseurs fonciers et que plusieurs projets sont bloqués officiellement à cause du problème du foncier
    Selon une source proche du dossier, « il y a toujours une gestion politique lorsqu’il s’agit des projets émiratis. Souvent, l’on exécute les décisions sans se poser trop de questions ». Notre source a aussi été incapable d’expliquer la raison du  réveil tardif du gouvernement algérien concernant l’assiette du projet. Il aura fallu quatre ans pour que l’Algérie se rende compte qu’elle était sur le point de construire un complexe touristique sur une zone naturelle protégée.  
  • La “réforme” et ses partis “choisis”

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Si vous voulez vous servir à la source de l’État rentier, créez un parti. Seule condition : votre parti ne doit ni aspirer à prendre le pouvoir ni se placer en opposition au pouvoir. Le mieux, c’est encore de consulter le pouvoir avant de demander son agrément par le pouvoir.
    Et si votre initiative sert à affaiblir une ambition qui commençait à agacer l’autorité absolue ou à se prendre pour une réelle force politique, vous êtes encore plus fortement encouragés à créer votre parti.
    Vous n’aurez même pas besoin de vérifier vos capacités politiques, on vous les inventera. Et s’il y a des doutes sur vos qualités morales et de gestion, on les dissipera. Dans la campagne de promotion du nouveau produit, la presse oubliera les reproches dont elle vous accablait et les conjectures qu’elle tressait sur votre responsabilité dans des projets échoués ou des malversations ébruitées. Même l’opinion publique se rangera à l’avis en vogue et la vox populi fera de vous, ancien ministre contesté,  un premier ministrable, voire un présidentiable. Et, la presse “indépendante”, toujours plus magistrale que la presse “dépendante”, du fait justement de son “indépendance” de papier, expliquera, par des démonstrations sans appel, que votre destin national n’est pas inéluctable.
    Hier, sommé de s’expliquer de ne pas avoir vu les forfaitures qui se nouaient autour du plus grand investissement de l’Algérie indépendante, Ghoul est aujourd’hui voué aux plus grandes responsabilités. Mieux, on ose même demander sa couleur idéologique à celui qui parvint au gouvernement par la vertu de l’entente entre le nationalisme autocratique et l’islamisme hégémonique. Comme s’il n’y avait aucun rapport entre la stratégie de la réconciliation et la formule d’alliance de gouvernement  !
    Qu’importe que le régime veuille peut-être aujourd’hui intégrer un “islamisme choisi” : cela changerait-il quelque chose aux convictions de l’heureux… élu, d’ailleurs trop bien élu ? Nos analystes, d’habitude instruits de la filière turque et méfiants devant le péril turc, confirment que Taj n’est pas un parti islamiste. Parole de son fondateur islamiste ! Tous les “partis de la réforme”, créés pour les besoins de l’étape actuelle du pouvoir, sont patriotes, démocrates, républicains, n’aiment que l’Algérie, mais rien qui puisse se décliner en “isme”. Ils sont apolitiques, n’ont pas été créés pour des ambitions politiques, mais des ambitions tout court. Ils sont prêts à porter les habits qui seront de mode. Pour revenir aux parages de la rente, pour certains, et pour ne pas s’en éloigner, pour d’autres. Pas besoin d’idéologie pour ça, pas même besoin de militants ; juste le parrainage du régime et la disponibilité de la presse, “indépendante” surtout, c’est-à-dire disponible pour tous.
    Maintenant, grâce à elle, tout le monde sait que le fondateur du dernier-né des partis “de la réforme” est “préparé” pour la présidentielle de 2014. Et pour être sûr que le chemin du Taj vers le couronnement ne souffrira aucune embûche, on nous atteste qu’Amar Ghoul a pris l’autorisation, ou peut-être l’encouragement, du président Bouteflika, avant de se lancer dans son projet partisan.
    “La réforme” est en marche. Elle semble d’une telle efficacité conservatrice !

  • no moment

    Dilem du 29 Aout 2012

  • Remaniement du gouvernement de Bouteflika : et après ?

     

    Par Le Matin DZ |

     

    On annonce, imminente, la désignation d'un nouveau gouvernement par Abdelaziz Bouteflika suite aux résultats du scrutin législatif du 10 mai qui ont "consacré" le retour en force au sein de l'hémicycle de l'ex-parti unique, le FLN.

     

    Abdelaziz Bouteflika: le maître du jeu

     

    Le suspense entretenu sur la nomination d'une nouvelle équipe gouvernementale semble conforter l'idée que celle-ci mettrait enfin fin à l'absence du chef de l'Etat de la scène politique nationale et que cette "nouvelle" équipe sera la solution à la vacance du pouvoir. Abdelaziz Bouteflika qui reste le maître du jeu, a plusieurs options. Selon les observateurs, trois solutions s'offrent au chef de l'Etat :

     

    1) Se permettre de reconduire l'essentiel de l'équipe gouvernementale avec à sa tête, l'actuel Premier ministre, Ahmed Ouyahia, patron du RND qui, après le FLN, a raflé la mise sur les sièges de l'APN. Le FLN et le RND qui en détiennent plus de 62% seraient ainsi confortés par un statu quo de l'équipe gouvernementale avec quelques nominations pour combler des postes vacants ou sur des secteurs jugés non stratégiques comme la culture, le tourisme…

     

    2) Maintenir l'actuel Premier ministre qui se chargera de nommer une nouvelle équipe en fonction de la nouvelle carte politique dessinée par les législatives. La nomination de ministres issus de la formation de Hocine Aït Ahmed, le FFS, qui s'est rallié en dernière minute, aux réformes et au scrutin législatif, n'est sûrement pas à écarter, et cela conforterait ses 21 sièges obtenus. C'est d'ailleurs ce qu'attend son secrétaire général, Ali Laskri, après la "purge" au sein de ses nombreux cadres entrés en rébellion. La nomination d’un ministre FFS serait une percée "notable" tant attendue par Bouteflika en Kabylie, région qui lui est fermée depuis le Printemps noir de 2001.

     

    3) Accepter la démission formelle d'Ahmed Ouyahia. Bouteflika nommera ainsi son nouveau Premier ministre lequel pourra reconduire ou non des ministres en place en octroyant quelques postes de secrétariats d'Etat aux têtes de listes de partis créés par Daho Ould Kablia qui a permis la dispersion des voix et une saturation "partisane" au profit du couple FLN/RND. La multitude des partis agréés par le ministre de l’Intérieur a soutenu mordicus les réformes de Bouteflika et certaines de ses formations pourraient être "récompensées" pour services rendus. 

     

    Mais cette dernière option n'est qu'une variante des deux précédentes dans la mesure où quelle que soit la variante, il n'y aura pas de changement politique. Bien au contraire, le raz-de-marée du FLN dans une APN encore plus soumise à Abdelaziz Bouteflika, conduit à un gouvernement sous l'ornière du chef de l'Etat. D’autant que la constitution de ce "nouveau gouvernement" (qui n'aurait de "nouveau" que le badigeonnage de la façade) a en ligne de mire les élections communales qui approchent. 

     

    Que Ahmed Ouyahia soit maintenu avec l’ancienne ou une nouvelle équipe, que soit nommé un "nouveau" Premier ministre, ce ne serait qu’un déplacement mineur dans un espace clanique commun : celui de Bouteflika et de sa cour.

     

    Le véritable changement n'est surtout pas dans les résultats de ces légistlatives et de tout scrutin législatif quel qu'il soit, encore moins dans la formation d'un gouvernement, mais dans l'éjection de tout le système politique qui en constitue le noyau dur. Dès lors, cette désignation d’un "nouveau" gouvernement n’est qu’une supercherie de plus, un "traquenard" tendu par un processus électoral corrompu et corrupteur.

     

    R.N

  • Algérie : cherche Etat désespérément

     

    Par Le Matin DZ |

     

    Jamais sans doute les municipalités et daïras algériennes n’ont été autant au cœur de la protestation citoyenne. Jamais sans doute l’Algérien n’a ressenti autant l’absence de l’Etat.

     

    Daho Ould Kablia remet le couvert pour les élections locales.

     

    Des dizaines de sièges de mairies et de daïras ont subi le courroux des contribuables en colère. Aux quatre coins du pays, ce sont des dizaines de rassemblements qui ont été organisés depuis le début de l’année pour dénoncer l’incurie des services de l’Etat. Coupures d'électricité, pénurie d'eau, cherté de la vie, chômage, insécurité, incendies, hôpitaux en manque de médicaments, etc. La cadastre des défaillances est long à évoquer.

     

    Les Algériens ne sont pas dupes, ils en ont marre de l’incompétence dans les services publics, des chaînes à rallonge devant les guichets des mairies, des bureaux de poste, des banques, etc. De la tchipa à payer pour le moindre papier. Les prix flambent, à la veille de chaque ramadan sans qu’aucun responsable n’y trouve une réponse. L’insécurité gangrène la société sans que la police pourtant hyper-présente n’arrive à l’annihiler. Des quartiers entiers de villes importantes sont devenus des coupe-gorges au grand dam de leurs habitants. Le commerce informel est en train de tuer l'officiel. Les pertes financières de l’Etat du fait de la formidable prolifération du commerce informel, étaient estimées en 2011, selon l'APS, à plus de 10 milliards d’euros par an. Une enveloppe faramineuse qui part dans les circuits souterrains sans gêner personne en haut lieu. Et que fait le ministre du Commerce ? Rien.

     

    L’établissement de n’importe quel papier d’état civil est un casse-tête. Il faut se lever aux aurores pour passer toute la journée dans une mairie pour se le faire établir. A l’heure d’internet et de l’informatique, ce triste état de fait est le signe de l’anachronisme qui règne dans les administrations et pourrit le quotidien des Algériens. La situation est connue, elle dure depuis des années, et aucune solution n’a été trouvée pour faciliter la vie des administrés. Le constat de "défaillance de l’Etat", notion onusienne pour désigner les Etats qui n’ont plus de prise sur le terrain, n’est pas loin.

     

    Il y a néanmoins une évolution notable dans ces mouvements de protestation à retenir. Les protestataires ne brûlent presque plus les locaux, ils préfèrent les fermer. C’est certes symbolique, mais cette action en dit long sur l’évolution de la conscience citoyenne des Algériens. 

     

    Est-on, pour autant, assez pertinents en haut lieu pour saisir la perche tendue par les protestataires ? On en doute. Car, au lieu de couper les branches mortes, les décideurs préfèrent reconduire leurs vieilles recettes. Au lieu de lancer de vraies réformes, on se cabre dans un ombrageux déni de la réalité. Au département de l'Intérieur on affiche une placidité à toute épreuve. Pas un cil ne remue devant les protestations. On laisse faire, tout en évitant tout débordement.

     

    Pour le moment, en effet, le seul souci du ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, c’est d’organiser les élections locales. Alors, après les dernières législatives et l’insignifiant taux de participation, le ministre de l’Intérieur est en train de réanimer toutes les formations politiques qu’il a agréées pour qu’elles occupent le terrain. Histoire de donner un improbable prolongement à la démocratie verticale mise en place depuis quelques années.

     

    Le petit théâtre des ombres va commencer. La cinquantaine de partis, sans profondeur sociale, sans base militante, composés de fats et d’opportunistes pour qui le seul objectif est la perspective du partage de sièges et de prébendes, va meubler la scène politique pendant quelques semaines, le temps que le pouvoir siffle la fin de la récréation.

     

    Un nouveau raout électoral se prépare, avec de "nouveaux élus" qui, nous le craignons, ne feront pas mieux que ceux qui sont actuellement contestés.

     

    Hamid A.

  • les rentiers moissonnent les fruits de la prébende de l’indépendance

     

    El Watan le 27.08.12

    «Quand un peuple ne défend plus ses libertés et ses droits, il devient mûr pour l’esclavage.»     J. J. Rousseau

    La force motrice et réformatrice d’un pays est d’essence spirituelle, les idées produisent très bien leurs effets dans les pays dits «civilisés» et demeurent sans effet et sans impact réel dans les pays dits  «sous-développés». Il y a ceux qui ont les idées et ceux qui ont le pétrole. Les matérialistes auront beau soutenir le contraire, c’est la pensée qui représente le train du monde. L’histoire nous dévoile la valeur de l’éthique et de la culture de chaque nation, et la pérennité d’une nation ne peut se mesurer à sa capacité intellectuelle et son respect des valeurs morales, religieuses et  universelles, avec comme mode d’existence l’amour pour principe, l’ordre pour base, le bien-être pour l’humain, et le progrès pour but.

    Deux types de sociétés existent dans ce monde. Un premier : une société dans les pays développés où l’on constate que les idées l’emportent sur le concret (la nourriture spirituelle passe avant) et un deuxième : se situant  dans les pays sous-développés, où les choses l’emportent sur les idées (la pomme de terre chez nous passe avant le livre). Beaucoup d’exemples, à travers l’histoire, peuvent nous enseigner et nous renseigner aussi sur la longévité d’une nation. Pour ce qui est de ma contribution analytique, je me limiterais à certains pays : la France, un pays sensible, mais c’est quand même une nation qui mérite et qui aurait dû servir d’exemple ou de modèle à suivre, pas plus que le Japon, un pays géographiquement petit, alors qu’il est la 3e puissance industrielle du monde et son économie s’est essaimée sur tout le globe terrestre, sa force réside dans son développement, son rayonnement culturel et sa participation au progrès universel, sans omettre de signaler le facteur intellectuel avec cet avantage qu’il a sur les autres pays dits développés, d’avoir conservé jalousement et avec fierté sa tradition ancestrale.

    Pour les Japonais, qu’ importent la forme, la couleur ou la danse du gouvernement, pourvu qu’il respecte le peuple (valeur abolie en Algérie) et qu’importe la doctrine politique, dans la mesure où les intérêts du peuple sont mieux sauvegardés. Pour les Nippons, il n’existe pas de petits ou de grands pays dans leur lexique, mais de petits cerveaux et de grands cerveaux. L’homme de Java a le sens du minutieux, de l’organisation, de l’ordre, de l’amour du tout petit détail, il est l’homme du concret, du positif, de la pratique, de la  technique et de l’art… Il représente le moteur de l’histoire, car il est porteur de ces valeurs qui font la civilisation. L’Algérien doit retrouver cette logique pragmatique qui mettrait de l’ordre dans son esprit dont le but envisagé, en premier, est l’adaptation de la parole à l’acte, ou plutôt l’acte devrait devancer la parole pour mieux éclairer le chemin du bien-être et cesser de se faire valoir. La France, tout en étant algérien et de surcroît «fils de chahid», je ne connais d’elle que le colonialisme qui tue la pensée, l’effort intellectuel, la tentative de redressement moral, infériorise l’être, l’impérialisme, la xénophobie, l’islamophobie, les ismes et les phobies… si l’ on fait abstraction de ces sentiers battus et qu’on examine la France intellectuelle et technique, on s’apercevrait que cette nation dure depuis Clovis (premier roi des Francs, 466-511) en passant par Charlemagne (l’éducation), la France et son histoire profonde de monarchie, de République, et d’empire.

    La France garde son rôle et est partie prenante (force morale + économique + culturelle) de l’Europe et Les serments de Strasbourg, considérés comme le premier texte de la langue française datant du 14 février 842. La France  a façonné le progrès universel par la richesse de sa culture. «L’ennui avec les révolutions, c’est qu’à peine l’une terminée, il faut vite préparer la suivante, afin de chasser du pouvoir ceux qui s’en sont emparés pour le bien de tous et en ont fait leur profit exclusif.» G. Wolinski. L’Algérie de Novembre 1954 était une Algérie où les idées avaient un impact et des effets révolutionnaires, de véritables combattants dans le sens le plus large possible, le fusil n’était qu’un instrument. L’Algérie de 1962, le matériel, les affaires, le pouvoir et l’argent faisaient son lot et l’emportaient sur les idées, les rentiers moissonnent les fruits de la prébende. Les hommes de la Révolution de 1954 étaient engagés envers Allah, la patrie et d’autres purs idéaux (déclaration du 1er Novembre), ceux de 1962 étaient engagés pour le matériel et tous les nouveaux vices de ce bas monde.

    La prise d’Alger, le 5 juillet 1830 par les troupes françaises, sera le début  du calvaire, de l’enfer, du supplice, de  la torture, du martyre et de  tourments pour l’Algérien ou l’indigène de l’époque. Le 1er Juillet 1962, la parole revient par la force de l’emblème à l’Algérien qui s’est manifesté par l’unique scrutin authentique, juste, légal et équitable. Il en sort vainqueur le 5 Juillet 1962, la pensée algérienne «liberté» l’emporte sur la pensée de l’Algérie française «territoire français», après une immense liesse populaire, les intérêts claniques, les maffieux, les matérialistes l’emportent de plus belle sur les intérêts nationaux. Un duel conceptuel et inégal naît entre ce qui reste des «Novembristes» (révolutionnaires)  engagés et la masse des «Marsiens» (gens du cessez-le-feu de 1962 ). Ces Marsiens ont accaparé les leviers du nouvel Etat et y ont imposé des responsables véreux sans conscience, ni culture, ni science, ni morale, aucun principe, des ploutocrates devenus les  nouveaux maîtres ne rendant de comptes à personne et se permettant de tout faire. Le pouvoir est devenu pour eux une chasse gardée et le pays une propriété privée, où ils se permettent tout et s’en servent sans mesure, ni sobriété, ni discrétion. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : budget faramineux  des anciens moudjahidine ; licences de toutes natures ; priorité matérielle ; carte blanche, etc. Les ploutocrates ont écrasé la pensée, l’effort intellectuel, la tentative de redressement moral et sont en train d’inférioriser l’Algérien pour le rendre miteux et piteux et le pays est devenu aujourd’hui incapable de tout effort social, économique et culturel…

    «Il ne peut y avoir de révolution que là où il y a conscience.»  J. Jaurès

    Les «Novembristes» sont les véritables artisans  de la Révolution, de l’indépendance et du mot suprême : «liberté». Les Marsiens, les nouveaux ordonnateurs de la déliquescence,  ne savent point ce qu’est un projet de société, encore moins un modèle de développement économique, social et culturel. Ils ont, par contre, tout fait pour détruire  manifestement  l’intelligentsia des «Novembristes» et ont édifié et structuré une nomenklatura qui a détruit et anéanti la société civile, tout en faisant prévaloir dans un premier temps (1962-1988) l’égalité populaire (socialisme à l’algérienne), c’est-à-dire l’égalité matérielle au détriment de la liberté de conscience, tout en muselant, bien entendu, la liberté, sachant pertinemment que l’existence indéniable d’une hiérarchie mentale, intellectuelle, technique, artistique, culturelle et ethnique empêche l’égalité absolue entre tous les membres d’une société. Ce qu’ils ont omis intentionnellement de faire, parce que cela n’arrange pas leurs affaires, est que l’on soit égaux devant la loi (absence de l’Etat de droit). Dans un second temps (1988, après les événements du 5 Octobre) la libéralisation à outrance du pays se met en marche avec comme appui l’école de Chicago et la conception économique à la Friedeman, avec comme maître le FMI, par une liquidation forcée et péremptoire d’entreprises publiques, en l’absence de la liberté et de la conscience  du citoyen, alors qu’il aurait été préférable que la liberté l’emportât sur l’égalité. Aujourd’hui, ni l’une ni l’autre n’est mise sur rail, on baigne plus dans la platitude où le côté sécuritaire fait taire toute conscience mouvante. Depuis 50 ans, le pays était et est livré en paissance, où la maffia, le clanisme, l’incompétence, la nomenklatura  capable de faire une production extraordinaire ou record de la platitude pour mieux rester inefficace dans notre état de sous-développement.

    Certes, les «Novembristes» ont réussi leur Révolution  en 1954, c’était un exploit et un peuple en état de Révolution est invincible, mais ils ont manifestement échoué en 1962, début du fiasco, le triomphe et l’aura enfantés par l’indépendance et les espoirs du peuple et des chouhada se sont vite métamorphosés par des tiraillements et des difficultés de la vie : chômage, analphabétisme, violence, saleté, destruction des échelles de valeur, phénomènes des maux et fléaux sociaux, malaise, amertume, déception, désenchantement, désespérance, rancœur, alors que le système politique n’est pas compensé, corrigé, égalé, équilibré ou neutralisé par un contrepouvoir, ce qui a favorisé la corruption, le clientélisme, l’informel, l’enrichissement illicite.

    Les nations n’évoluent que par l’utilisation de leurs élites, de leur éducation, du respect des citoyens et les citoyens sont égaux devant la loi, et cette même loi est au-dessus de tous. Notre pays agonise et souffre dans la  misère et l’analphabétisme. L’élite n’est pas formée et les intellectuels sont trop méfiants, car le pays est dirigé au moyen de doctrines externes et est téléguidé par le FMI, la Banque mondiale, l’OMC (nos ministres qui font leurs comptes rendus devant l’Assemblée française)… De 1962 à ce jour, 50 ans se sont déjà écoulés, un demi-siècle… et on n’arrête pas d’être ridicules, de préparer à coups de milions de dollars les fêtes de l’indépendance et de la jeunesse. Généralement, une fête n’est que l’aboutissement d’un résultat positif, (entassement de biens et d’idées), un anniversaire  (croissance positive), qui se fête dans la joie et se résume sur certains faits positifs (matériels ou  immatériels), il en est de même pour ce qui concerne un pays qui va en avant, pas en arrière. Si l’on n’arrive pas à construire une Algérie de création et de partage des richesses, c’est une Algérie de conflits multiples qui nous attend.

    Depuis 1962, l’Algérie vit un lourd handicap qui s’impose (sous-développement matériel et intellectuel, suivi d’une politique déficiente, nous avons de l’argent mais pas de perspectives pour l’avenir et absence d’insertion). On n’a pas su jusqu’à aujourd’hui faire l’apprentissage de notre existence, un pays sans esprit et nous n’avons point conservé l’unité de notre âme, on s’est acheminés vers le mal tout en réalisant le médiocre et l’inacceptable. Le pays n’a pas su émanciper l’Algérien en tant qu’homme et citoyen dans son esprit, n’a pas su donner également de l’ardeur à sa force créatrice et son essor, c’est pourquoi on arrive à dire et à souligner que le pays n’a pas accompli son devoir, car le caractère du régime est négatif et nage dans la négation. Quand on néglige la vérité, la punition, le travail productif, la propreté dans son sens le plus large possible, le bien… on récolte manifestement le mensonge, la spéculation, la platitude, la corruption, la violence, l’infécondité et la saleté dans son sens le plus large qui sont parrainés par la nomenklatura, la maffia, les barons. Cette nouvelle saleté déshumanisée…

    Depuis longtemps, l’histoire n’a cessé de nous prouver qu’un pays ne peut évoluer que par l’emploi de son élite, par son éducation, par sa culture du bien et son respect des lois, au droit, à l’ordre, aux normes, aux valeurs et à la justice de toute nature. Depuis l’indépendance, les dirigeants de ce bled ne font que se méfier des intellectuels, on fait peu cas de leur valeur, on nous a toujours dirigés au moyen de doctrines venues d’ailleurs. Nos dirigeants se comportent comme des propriétaires de la terre et le peuple ressemble à un troupeau, oubliant que le peuple a une conscience et sa volonté est bien plus importante et supérieure à la raison et à l’observation, elle est capable de se transformer le jour de vérité en… Ce qu’il y a de pire dans notre pays, c’est que le pétrole (rente) reste le seul moyen pour exister misérablement. Tous les minerais (ressources) sont en train de s’épuiser.

    Nous n’avons même pas su ni appris à les extraire, alors pour les exploiter, c’est une autre chanson, car nous pensons décadence au lieu de penser créativité ou bien nouveauté. La crise, ou plutôt la dégénérescence, sinon la déliquescence  qui frappe de plein fouet l’Algérie, est différente de celle qui menace le monde de façon générale, car force est de reconnaître que le mal que nous nous sommes fait est bien pire que celui qui nous a été impliqué par les autres, qui n’ont fait que l’aggraver en profitant de notre inattention. On ne peut pas corriger le passé maintenant, il fait partie de notre histoire, on n’a pas su corriger le présent pour mieux vivre le futur. Cette Algérie est ce que les incompétents et arrivistes en ont fait. Si elle est sans ardeur, sans dynamisme, sans force aujourd’hui, c’est parce que ces incompétents l’ont rendue impitoyable par leurs comportements. Tel est mon point de vue formulé par  un  constat amer, que le commun des mortels puisse présenter.

    Benallal Mohamed. Ancien magistrat à la Cour des comptes
  • Colt contre épée !

    Par Maâmar Farah
    Il y a quelques années, j’évoquais ici l’intolérable insécurité qui régnait à Annaba en citant plusieurs affaires qui avaient défrayé la chronique. Certains ne trouvèrent pas mieux à dire qu’«il ne faut pas généraliser !», «c’est de l’exagération !», etc.
    Aujourd’hui, nous ne sommes plus dans l’intolérable. Nous venons de pénétrer dans la zone rouge car des bandes sans foi, ni loi, agressent des citoyens démunis, saccagent tout sur leur passage et attaquent même le siège d’un commissariat d’arrondissement ! En plein cours de la Révolution, le centre névralgique de la cité. Nous demandons le plus sérieusement du monde au pouvoir dont les membres influents se reposent en Europe, dans des châteaux hyper-protégés et qui s’en foutent royalement du pauvre citoyen, de sa femme, de sa fille et de sa bagnole, nous lui demandons solennellement de rouvrir les magasins d’armurerie. Ainsi, et devant son incapacité chronique à nous protéger, nous saurons le faire nous-mêmes !
    maamarfarah20@yahoo.fr

  • Une fondation qui dérange

    L’idée de la création d’une fondation dédiée à la Garde communale ne serait pas bien vue par bien des cercles.
    Ces derniers y voient la «main» du camp éradicateur qui voudrait, selon eux, saborder la politique de réconciliation nationale. Remarque dont ne veulent pas entendre les agents de ce corps qui, à travers cette initiative, veulent pérenniser leur combat noble pour la sauvegarde de la République du péril islamiste. Et ce, à plus forte raison, disent-ils, que ledit corps est appelé à être dissous ou tout au moins ses éléments «dispersés» à travers les entités économiques et autres administrations.

    souce;le soir dz

  • ALGERIE FRONT SOCIAL: Vers une rentrée explosive

    source:le soir dz

    Le front social, qui n’a pas eu à observer de répit, comme de coutume, durant la présente période estivale tirant à sa fin, avec ses émeutes de l’eau et de l’électricité, ses commodités de vie de base dont les récurrentes pénuries ont suscité bien des soulèvements tout aussi réguliers, risque tout bonnement de s’embraser davantage à la toute prochaine rentrée sociale.
    M. Kebci - Alger (Le Soir) - Et c’est tout le «tableau de bord» de cette rentrée qui clignote au rouge avec ces préavis et ces menaces de grève qui émanent de bon nombre de secteurs de l’activité nationale, et pas des moindres. D’abord, celui de l’éducation nationale qui risque tout bonnement de connaître une reprise avortée car s’annonçant fortement mouvementée. Et pour cause, plusieurs intervenants de ce secteur névralgique annoncent d’ores et déjà la couleur en brandissant et sérieusement, la menace de débrayer. Les corps communs et ouvriers professionnels du secteur ont tout récemment interpellé le président de la République quant à la non-prise en charge par la tutelle de leurs revendications socioprofessionnelles. Pour le SNCCOPEN, «les laborantins, les agents de l'administration, les ouvriers professionnels et les agents de sécurité et de prévention, ont fait l'objet d'une injustice, car privés de leur intégration dans le secteur de l'Education nationale, selon le décret officiel 315/08». Menaçant d’une grève à la toute prochaine rentrée, tout ce beau monde réclame la promulgation des lois concernant les nouveaux régimes indemnitaires, signés par le Conseil des ministres, le 7 février dernier, dans le cadre du projet de la loi de finances complémentaire. Il exprime aussi sa désapprobation à l’égard du nouveau statut particulier des travailleurs de l'éducation qui marginalise les laborantins, en les excluant de l'intégration, eux qui assurent des missions purement pédagogiques au même titre que les enseignants. Les adjoints de l’éducation, le parent pauvre du secteur, ne sont pas en reste puisqu’ils envisagent de débrayer en plus d’observer des sit-in par-devant les Directions de wilayas de l’éducation. A l’appui de ce débrayage entériné samedi dernier, le coordinateur national du SNTE, avance la problématique de la classification de cette catégorie de fonctionnaires que le nouveau statut particulier du secteur met à l’échelon 8 au moment où les concernés revendiquent l’échelon 10. Ceci en sus du fait, poursuit Mourad Fertaki, que l'expérience professionnelle n’est pas comptabilisée pour une éventuelle promotion, déplorant l’absence de tout stage de formation ou de perfectionnement. Autre raison de la grogne des adjoints de l’éducation, le classement des nouveaux conseillers de l’éducation à l’échelon 10 au moment où eux, ayant, pourtant une grande expérience, n’ont eu droit à aucune promotion. Et il n’y a pas que ces acteurs de l’éducation qui brandissent la menace de débrayer puisque les «carburants» du mécontentement ne manquent pas. D’autres syndicats du secteur n’excluent pas le recours à la grève à l’image du Cnapest et du SNTE dont les toutes prochaines réunions auront à examiner le degré d’engagement de la tutelle à honorer sa promesse de verser la deuxième tranche des rappels liés aux récentes augmentations concédées aux enseignants, avant le 15 du prochain mois. Et en dehors de l’éducation, la grogne sera aussi au rendez-vous dans d’autres secteurs tout aussi névralgiques. Comme la grève de 8 jours que les communaux comptent observer dès le 4 septembre prochain. En fait, ces travailleurs ne font que renouer avec la contestation au bout d’une courte trêve d’un mois tant ils se disent avoir été bernés. Et dans son préavis de grève qu’elle vient de déposer auprès du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale et celui de l’Intérieur et des Collectivités locales, la Fédération nationale du secteur des communes relevant du Snapap, remet sur la table et au goût du jour les 14 points constituant leur plate-forme de revendications dont le bafouement de la liberté syndicale avec le refus opposé aux travailleurs désireux d’adhérer à d’autres syndicats autonomes, la révision du statut particulier et du régime indemnitaire des travailleurs du secteur, le respect des libertés syndicales et le droit de grève, l’abrogation de l’article 87 bis du code du travail dont le gouvernement a promis la révision, la révision de la gestion du FNPOS et la généralisation de la médecine du travail entre autres. Les communaux revendiquent également la réintégration de tous les syndicalistes licenciés et suspendus arbitrairement, l'amélioration du pouvoir d'achat des travailleurs communaux et le maintien du régime de retraite sans condition d'âge, tout comme la révision du statut particulier des corps communs des ouvriers professionnels, des chauffeurs et des gardiens et l'intégration en priorité de tous les contractuels et vacataires en poste. Il y a aussi les gardes communaux qui «risquent» de reprendre leur mouvement de contestation tant les dernières «concessions» du département d’Ould Kablia ne semblent pas les agréer. Et le conseil national consultatif de la corporation qui se réunit demain jeudi à Blida aura à discuter de la nature de ces «acquis» et d’entériner une nouvelle feuille de route dont le recours à la rue n’est pas exclu. Un recours auquel d’autres acteurs de la vie nationale ne manqueront pas d’«épouser», la mort dans l’âme, ce qui ne fera que pimenter davantage le front social. Et ce n’est pas faute d’alertes de la classe politique dont plusieurs acteurs ont tiré la sonnette d’alarme quant à une rentrée sociale qui risque d’être explosive, plaidant pour des mesures sociales d’apaisement à même de conférer aux toutes prochaines élections locales la sérénité requise. Des demandes et des interpellations qui risquent de rester lettre morte tant le pouvoir, via le gouvernement, a déjà annoncé la couleur en faisant de la politique d’austérité la base de la loi de finances 2013.
    M. K.

  • Des citoyens incarcérés. Menace sur les libertés individuelles

     

     

     

    Mehdi Bsikri 28 08 2012 in El Watan

     

    La chape de plomb que subissent les militants des droits de l’homme constitue une sérieuse atteinte aux droits de défendre les plus faibles. Porteurs d’un idéal moderniste, les activistes ne cessent de rappeler que leur objectif demeure l’application en bonne et due forme des textes de loi qui régissent la République.

     

    Ils appellent à chacune de leurs manifestations les pouvoirs publics à respecter, entre autres, les conventions internationales ratifiées par l’Algérie. Mais les arrestations et les intimidations, dont ils sont victimes, ne cessent pas. C’est même un rituel répressif auquel ils font face à chaque velléité de dire non aux atteintes aux libertés.

     

    L’année 2012 ne diffère pas des années précédentes en matière d’atteinte aux droits de l’homme. Aujourd’hui, s’ouvrira au tribunal de Ksar El Boukhari, dans la wilaya de Médéa, le procès de Abdelkader Kherba, membre de la Coordination nationale des chômeurs et de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Laddh). Il répondra devant le juge pour «agression sur agent en fonction». En réalité, ce procès traduit une énième tentative pour museler les activités des militants. L’on se souvient que Kherba avait soutenu les greffiers, alors en grève en mai dernier. Arrêté parce qu’il leur avait apporté son soutien, il a été incarcéré à Serkadji, puis libéré après un tumultueux procès. Il écopera d’un an de prison avec sursis.

     

    Le 19 juin dernier, c’est l’ex-vice-président de la Laddh, Mohamed Smaïn, qui est arrêté, au motif d’une plainte déposée en 2002 à la cour de Relizane. Cette arrestation répond également à des calculs obscurs du régime. M. Smaïn dénonçait, durant les années 1990, les graves atteintes aux droits de l’homme et les disparitions forcées. Il n’hésitait pas à désigner les noms. Bémol pour ses détracteurs, il ne cesse de réclamer la vérité jusqu’à présent. En remontant plus loin, l’on constate le harcèlement que subissait Yacine Zaïd, président du bureau de la Laddh de Laghouat et syndicaliste. Au mois d’octobre de l’année dernière, une convocation lui parvient du commissariat central de Batna. Il lui est reproché de soutenir un mouvement séparatiste chaoui. Une fantaisie pour le militant. Pour lui, ce n’est qu’un prétexte pour le faire taire. Différents acteurs interrogés, hier, s’élèvent contre le harcèlement des défenseurs des droits de l’homme qui n’en finit pas.

     

    Le président de la Laddh, Noureddine Benissad, remarque «un rétrécissement du champ des libertés» et constate que «le régime fait obstacle aux mouvements de défense des droits de l’homme. La période précédant les élections législatives du 10 mai dernier montre clairement les procédés répressifs du régime». M. Benissad faisait allusion aux arrestations des militants de diverses organisations.
    «Il faut occuper l’espace public», propose Mokrane Aït Larbi Amine Sidhoum, coordonnateur national du Réseau des avocats pour la défense des droits de l’homme (Raddh), indique que «les atteintes aux droits de l’homme n’ont pas cessé en Algérie. L’arrestation de militants va crescendo et les manifestations ont depuis l’avènement de l’année en cours été réprimées». «S’il y a répression des manifestants, c’est parce que le régime a peur des structures organisées», analyse-t-il. L’avocat Sidhoum fait remarquer que «l’Etat, qui n’assume pas ses responsabilités, se montre clément avec les gangs qui agressent tant de citoyens, mais réprime les militants». Pourquoi ? Me Sidhoum pense que «le régime a peur des militants, mais pas des gangs, car ces derniers ne sont pas une menace pour les privilèges des dirigeants».

     

    Mokrane Aït Larbi est convaincu pour sa part que «les militants doivent se concerter pour adopter d’autres pratiques, afin de contrecarrer les exactions du régime». «Les libertés sont bafouées quotidiennement en Algérie. Il est temps de passer à une autre étape. Les organisations des droits de l’homme doivent se réunir pour engager des actions concrètes sur le terrain. Il faut occuper l’espace public et manifester, voire organiser une marche d’une manière pacifique», propose-t-il.
    Dans le même sillage, le responsable de la communication au sein du Mouvement de la jeunesse indépendante pour le changement (MJIC), Abdou Bendjoudi, estime que «l’apogée des atteintes aux droits de l’homme et le processus d’arrestation qui s’en est suivi coïncident avec la validation des résultats des élections de la honte du 10 mai dernier, approuvés, via un deal, par l’Union européenne et les Etats-Unis d’Amérique».

     

    Quant à Kader Affak, porte-parole du Réseau pour la défense des libertés et de la dignité (RDLD), il pense que «le pouvoir est arrivé à un point de non-retour. Il a consommé toutes les capacités pour changer de l’intérieur. Le régime adopte une politique pour détruire les consciences». Enfin, le directeur de l’Observatoire algérien des droits de l’homme (OADH), Yahia Bounouar, juge que «le régime, pour tenter d’étouffer une contestation et une révolte populaires, cible principalement les militants actifs en multipliant les arrestations, les harcèlements judiciaires et policiers, ainsi que les intimidations… Pour cela, il n’hésite pas à violer les traités internationaux que l’Algérie a ratifiés et ses propres lois». «L’objectif étant d’empêcher les militants d’activer sur le terrain et surtout de donner un contenu politique à la contestation. Tant qu’un mouvement de contestation reste strictement dans le domaine social, il ne risque rien, mais dès qu’il prend une dimension politique, l’appareil répressif prend immédiatement le relais», conclut notre interlocuteur.

     

    Mehdi Bsikri

  • Ya-t-il une opposition et un Etat en Algérie ?

     


    In http://tarakiclub.org 19 Août 2012

    Y a-t-il une opposition et un Etat en Algérie ?

    Malédiction du peuple algérien, devenu l’otage de la guerre des clans dans un pays pour lequel il a tout sacrifié. Plus, le peuple algérien est devenue aujourd’hui une marionnette entre les mains des barons de l’informel et du trabendo. Des chaouchs, des Kaids et des bachaghas des temps modernes !

    Comment peut-on mettre du mouvement dans le statu quo lorsque l’on se dérobe sur la pointe des pieds pour ne pas entendre les cris légitimes du peuple, lorsque l’on tourne le dos aux inquiétudes et aux angoisses de millions d’algériennes et d’algériens ? Comment peut-on mettre du mouvement dans le statu quo lorsque l’on s’adonne à longueur de journée à des querelles de cons ? Comment peut-on mettre du mouvement dans le statu quo et réhabiliter l’act

    e politique et citoyen lorsque rien, absolument rien, ne distingue notre conduite de tous les jours de celle du régime gérontocratique ?

    Depuis le scrutin du 10 mai dernier, la Kabylie vit un véritable cauchemar. Attaques terroristes, défaillance des réseaux électrique et téléphonique, incendies, suicides, parricides, la menace des groupes de délinquants et la hausse vertigineuse des prix des produits de large consommation constituent le quotidien des populations du Djurdjura. Au cours de cette semaine, alors que plusieurs bijouteries et une poste ont été attaquées dans la vallée du Djurdjura se soldant par un mort, les prix des produits de large consommation ont atteint un seuil jamais égalé. La pomme de terre à 70 dinars, l’oignon à 100 dinars, la carotte à 150 dinars alors que celui des haricots vert et de la courgette varie entre 200 et 250 dinars. En dépit de cette situation alarmante, aucun parti n’a élevé la voix en guise de protestation pour désapprouver les misères auxquelles est soumise la population. Leur étrange silence est tel que chacun de nous est amené à se poser la question sur l’existence réelle de ces partis et de cette opposition.

    Comment un parti peut-il se taire lorsque tout un pays fait l’objet d’un chantage odieux de la part des autorités qui veulent transformer le peuple en un tas de brigands et de mercenaires sans scrupules ?

    A quoi sert de jouer à celui qui est dans le secret des dieux et dire que l’armée est en train de faire passer le président pour un imbécile heureux et que ce dernier est en train de riposter par l’affaire Nezzar pour mettre au tapis les généraux ? A quoi servent les rumeurs quand le peuple a faim ? Nos dirigeants de l’opposition ont-ils lu Gramsci et Lénine ? Lisent –ils réellement pour savoir ce que c’est la politique dans les faits ?

    Dr Nacera Dali

    Vice presidente de l’Organisaion Germany

  • Amnesty installe sa section à Tizi Ouzou

    Défense des droits de l’homme

    Par : Rubrique Radar

    C’était hier, lundi, qu’a été installée la section locale d’Amnesty International dans la wilaya de Tizi Ouzou, à sa tête Mohamed-Ameziane Bachtarzi. Ce rendez-vous s’est déroulé en présence de quelque 230 personnes notamment des adhérents de la maison des droits de l’Homme de Tizi Ouzou où s’est déroulée la cérémonie, de la section d’Amnesty International à Alger et des représentants du mouvement associatif. Selon Mohamed-Ameziane Bachtarzi : “Cette section a pour mission d’intervenir dans le cadre de la défense des droits de l’Homme et de sa dignité partout dans le monde, avant de divulguer certaines lignes entrant dans son programme d’action, déjà en vue, comme la défense et la protection des civils syriens, sachant bien que cette section ouvre le droit, ce qui caractérise d’ailleurs sa vocation, d’intervenir hors de nos frontières”.

    source:liberté dz

  • ALGERIE:Catastrophes “ordinaires”

     

    Par : Mustapha Hammouche

    L’Algérie brûle. 21 000 hectares sont partis en fumée entre le 1er juin et le 11 août, selon le directeur des parcs, de la faune et de la flore. Bien avant, c’était plus de 25 000 hectares pour le directeur des forêts. Et plus tôt déjà, c’étaient 75 555 hectares pour la Protection civile.
    Le spectacle d’enfer d’un territoire qui brûle, d’une nature et d’une culture qui se consument  se transforme en chiffres malléables dans les bureaux. À chacun ses feux de forêt. Les grands parcs naturels — Djurdjura, Chréa... —  et les massifs forestiers — Khenchela, Skikda, Jijel… — brûlent ; des vergers sont carbonisés, en Kabylie notamment, et le responsable de la flore et la faune rassure : “Nous sommes encore très loin de la superficie moyenne de la période 1962/2007”, établie par le Centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes, et “qui se situe dans une fourchette de 40 à 60 000 hectares”.
    Alors qu’on se demande pourquoi n’y a-t-il pas encore un Conseil des ministres pour concevoir une réaction à la hauteur de la tragédie économique et écologique, on apprend que nous avons encore de la marge en matière d’incendie. Le Conseil des ministres peut, donc, retourner à sa sieste estivale. De toute façon, d’autres catastrophes ordinaires n’arrivent pas encore à faire réagir les impassibles institutions nationales : les prix à la consommation qui triplent pour certains produits (navet, citron), la route qui atteint le record de huit à neuf victimes par jour, la rentrée scolaire qui pose déjà un problème de salles de classe…
    Pour les autorités, les prix qui flambent inquiètent sûrement plus que la forêt qui s’enflamme. Car les forêts qui brûlent ne poussent personne à manifester. C’est à peine si les complaintes des paysans et des arboriculteurs qui y ont laissé leur gagne-pain parviennent jusqu’à nous. Les routes meurtrières, non plus, ne provoquent point d’émeutes. Ou si ! Des protestations locales qu’on tait avec une pose de dos d’âne. À Montréal, des riverains viennent d’obtenir une décision de pose de dos d’âne sur une rue adjacente à la trente-cinquième avenue après… vingt-deux ans de procédure. En Algérie, on en met partout, parce que les véhicules automobiles, les deux-roues et les piétons peuvent circuler sur la même voie.
    La forêt et la route sont ingérables, parce qu’on ne sait pas qui est en charge d’y faire régner l’ordre. Qui de l’agriculture, de l’environnement ou de la Protection civile est chargé de la protection des territoires boisés et cultivés contre le feu ? Qui des travaux publics, des transports, de la police et ou de la gendarmerie est en charge de protéger les usagers, légaux et illégaux, de la chaussée contre l’accident ?
    Faute de cahiers des charges précis, la catastrophe permanente tourne au concours de communication : pour une même réalité, à chacun ses chiffres et à chacun son discours.
    La forêt et la route ne font pas penser à un ministre. Contrairement à l’électricité, par exemple, dont la tutelle dut annoncer des investissements pour parer aux futures coupures de courant. Mais là où il y a le feu et la mort, on ne perçoit pas d’inquiétude officielle.
    Peut-être que le sang-froid des autorités s’explique par le fait que ces catastrophes “ordinaires”, pour destructrices qu’elles sont, ne suscitent pas d’émeute.

  • Le syndrome maya

     

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    C’est à cause du réchauffement climatique et non pas des climatiseurs. La glace du détroit de Behring, reliant la Sibérie à l’Alaska, ayant fondu il y a 10 000 ans, le passage entre l’Asie et l’Amérique du Nord fut rendu impossible. Conséquence désastreuse pour les Amérindiens : des inventions nées en Asie n’ont pu être transmises. Les Mayas, par exemple, n’ont jamais connu la roue, pas même le cercle. La base de leurs pyramides était carrée, ils avaient des têtes carrées, circulaient dans des bus à roues carrées et faisaient leur couscous dans des couscoussiers carrés. Tout un monde carré, sans aucune courbe. Les Mayas ne tournaient pas, pas même en rond, et pour aller d’un point à un autre, étaient obligés de faire des angles droits. Même dans leur carte du monde, la Terre était non seulement plate, mais carrée.

    Ce qui rappelle un autre groupe, en Afrique du Nord centrale, qui pense encore que le monde est plat, carré et sans relief, et que le Soleil tourne autour d’El Mouradia et El Mouradia autour d’un seul homme, dieu-Soleil qui allume l’univers et organise les délestages, donne la vie et la retire comme un permis et sacrifie de jeunes vierges politiques sur des autels de luxe.
    Ce groupe est atteint du syndrome maya, voit son pays comme un carré dont il faut tenir les angles, ne tourne pas non plus, ou alors juste pour intervertir ministres et dirigeants d’entreprises.

    Avec la chaleur actuelle, les rares passages entre la société et les sommets de la pyramide institutionnelle vont fondre, des terres fermes, comme le Club des Pins ou le Sénat, vont finir par être isolées du reste du monde, si ce n’est déjà fait. Les Mayas ont disparu, à l’écart des grands changements du monde et des inventions importantes. Comme les Mayas, le groupe qui dirige l’Algérie va très mal finir. Pire que les Mayas, des mois après les élections de mai, ils n’ont même pas inventé le calendrier.

     

    Chawki Amari
  • Pétition pour l'arrêt de la construction de la Grande Mosquée d'Alger

     

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    Une pétition circulait mardi sur le net en   faveur d'un arrêt de la construction de la gigantesque Grande Mosquée d'Alger,   un projet cher au président Abdelaziz Bouteflika, au bénéfice d'infrastructures   plus urgentes.

     

    "La construction de la Grande mosquée d'Alger dont le coût avoisine les 20   milliards de dollars n'est pas une nécessité nationale comme les autres   infrastructures et investissements nécessaires", indique cette motion adressée   au président algérien, déjà signée mardi à la mi-journée par 389 personnes sur   10.000 requises.    

    De source officielle, le projet, confié par le gouvernement à la société   chinoise China State Construction Engineering Corporation (CSCEC) qui a   récemment commencé les travaux, est évalué à un milliard d'euros.    

    Pour les signataires de l'appel, l'Algérie accuse "un très grand retard"   dans la construction d'infrastructures et d'investissements "garants d'une   économie de l'auto-suffisance stable et pérenne".    

    Cette Grande mosquée devrait être achevée d'ici trois ans et, selon de   récentes déclarations du ministre des Affaires religieuses Bouabdallah   Ghlamallah, "n'avoir pas sa pareille dans le monde pour ses volets religieux,   touristiques et économiques".    

    Une deuxième pétition, demandant la même chose, a été mise en ligne également sur internet. Elle a été signé par 244 personnes, mardi à 14h.

     

    El Watan avec AFP

     

     

     

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    La pétition
  • Une centaine de malfrats sous mandat de dépôt à Annaba

    ILS SE SONT ATTAQUÉS À UN COMMISSARIAT ET À DES CITOYENS

    Au lendemain de la grave attaque à l’aide d’armes blanches et de gourdins sur de paisibles citoyens sur le cours de la Révolution, lieu mythique du centre-ville de Annaba, par une meute de malfrats encagoulés dont la majorité était sous l’effet de stupéfiants (kif et psychotropes), la Sûreté de wilaya de Annaba a procédé à l’interpellation d’une dizaine de mis en cause.
    Cette interpellation a été effectuée dans le cadre d’une opération coup-de-poing de la police, menée par le chef de Sûreté de wilaya, elle a eu pour cadre la Vieille-ville qui, de par la vétusté des nombreuses demeures s’y trouvant, est constamment squattée par des gens en grande partie étrangers aux lieux, aux dires des habitants de cette partie de l’antique Hippone. Présentés à la justice hier lundi, les interpellés ont été placés sous mandat de dépôt par le juge instructeur pour constitution de bandes de malfaiteurs, agressions, vols et destruction de biens d’autrui notamment. La «descente punitive» contre les biens et les personnes de ces adeptes d’une nouvelle forme de criminalité fait suite à l’arrestation de l’un des leurs pour plusieurs méfaits punis par la loi. Ils ont attaqué le commissariat du 2e arrondissement situé à la Vieille-ville pour l’extraire des mains des policiers. N’ayant pas réussi à le faire, ils se sont retournés contre de simples citoyens dont certains accompagnés de leurs familles, prenant tranquillement leurs boissons ou crèmes glacées au niveau du cours de la Révolution réputé pour ses crèmeries qui ne désemplissent pas et restent ouvertes tard dans la nuit durant chaque saison estivale. De leur côté, les gendarmes de la compagnie de Rezgui-Rachid, ex-St- Cloud, ont réussi à maîtriser deux bandes de malfaiteurs qui écumaient les localités secondaires d’Es Sarouel, Chabia, El Qaria et Oued Nil. Ces dangereux délinquants dont plusieurs récidivistes, récemment libérés de prison dans le cadre des mesures de grâce présidentielle, armés d’épées, machettes, couteaux et gourdins, s’en prenaient, en plein jour, à toute personne empruntant les routes de ces localités. Elle ne sortira indemne qu’après avoir payé «la dîme». Ainsi, ils sont à l’origine d’une trentaine d’agressions de personnes souvent blessées pour les terroriser et les pousser à remettre ce qu’elles ont comme argent et autres objets de valeur. Comme ils comptent à leur actif une dizaine de cambriolages d’appartements. On est carrément revenu au temps du brigandage connu au Moyen Age, commente-t-on à Annaba. Sur les quatre bandes signalées dans ces parages, les membres de deux d’entre elles ont été mis hors d’état de nuire par les gendarmes de Annaba alors que ceux des deux autres sont activement recherchés. Présentés à la justice dimanche et lundi, huit malfaiteurs ont été placés sous mandat de dépôt.
    A. Bouacha

  • La population se mobilise encore une fois à Belouizdad

    APRÈS UNE BAGARRE GÉNÉRALE SUIVIE DE GRAVES AGRESSIONS PHYSIQUES

    Les habitants de la rue Mohamed- Benzineb, à Belouizdad, se sont mobilisés hier et avant-hier pour dénoncer une fois encore l’insécurité et le vandalisme qui ravagent depuis quelque temps ce quartier de la capitale.
    Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - Tout a commencé ce dimanche dans la soirée, lorsque deux familles du quartier Belcourt se sont rudement affrontées dans la rue. La situation a rapidement dégénéré et la violence a atteint son paroxyme et les voisins ont dû intervenir pour calmer les deux parties. Mais cause perdue, puisque les semeurs de troubles ont redoublé d’agressivité et l’un deux a grièvement blessé d’un coup de barre de fer à la tête un jeune qui tentait de calmer les esprits. Selon ces voisins, le jeune agressé est actuellement hospitalisé au CHU Mustapha-Pacha. Le combat mortel auquel se sont livrées les deux familles en question était des plus choquants, selon des citoyens approchés par le Soir d’Algérie. «A un certain moment, moi-même, qui n’étais pourtant pas concerné par le conflit, j’ai eu grandement peur et j’ai dû quitter illico plesto le quartier, car les deux parties ne semblaient épargner plus personne. Je n’ai même pas pu rentrer chez-moi car les insultes fusaient de partout et je ne pouvais supporter d’entendre ce genre de vulgarité en compagnie de ma famille», dira un jeune habitant du quartier. Juste après la rixe, les habitants de la rue Mohamed-Benzineb ont décidé de se regrouper et se rendre au commissariat de police de proximité. «Nous avons exigé à ce que l’agresseur soit immédiatement arrêté et qu’il soit mis fin aux actes de violence et de vandalisme qui ravagent notre quartier. L’insécurité rythme notre quotidien qui est devenu, à force de laxisme, insupportable, voire invivable», ajoute la même personne. Contactée, la cellule de communication de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a affirmé qu’une large opération de recherche a été lancée pour arrêter l’agresseur en fuite. «Les éléments de Sûreté de daïra de Hussein Dey se sont mobilisés aujourd’hui (lundi, ndlr) pour s’enquérir de la situation et des ordres strictes ont été donnés pour arrêter dans l’immédiat l’agresseur en fuite», dira un élément de la cellule de communication de la DGSN.
    M. M.

  • Quand Bouteflika dresse Al Qaïda contre l'Algérie...

     

     

    Par Le Matin DZ |

     

    L'ultimatum que vient de fixer l'organisation terroriste du Mujao affiliée d'Al Qaïda au Maghreb islamique à Alger, sommée de libérer sans plus tarder ses membres arrêtés à Ghardaïa, est la conséquence de la politique de la concorde civile et de l'impunité du chef de l’État algérien, Abdelaziz Bouteflika, largement accordées aux terroristes...

     

     

    L'organisation terroriste le Mujao vient de fixer un ultimatum de cinq jours à Alger pour la libération de ses trois membres dont l'"émir" algérien, Necib Tayeb, bras droit de son compatriote Abdelmalek Droukdel, à l'expiration duquel elle menace d'exécuter les quatre diplomates algériens qu’elle détient toujours en otage après en avoir libéré trois.

     

    Depuis juin dernier, ce chef "spirituel" considéré par les autorités algériennes dans les années 1980 comme une notable de la ville de Tamanrasset, très influent sur les élus locaux impliqués dans la répression contre le mouvement indépendantiste des Touaregs, a été l'interlocuteur privilégié d'Abdelaziz Bouteflika, à Alger, pour une solution politique "négociée" avec Al Qaïda au Maghreb islamique qui occupe le nord du Mali.

     

    Or, le Mouvement de l'unicité du jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) qui a revendiqué les deux attentats kamikazes de Tamanrasset et de Ouargla contre les sièges de la gendarmerie de ces deux wilayas de l'extrême sud algérien, a négocié, avant tout, avec le chef suprême des armées, Abdelaziz Bouteflika, alors même qu'il détenait les sept diplomates algériens qu'il avait enlevés à Gao, au nord du Mali. Deux atouts pour Al Qaïda au Maghreb islamique qui, après les "émirs" du GSPC, graciés, le Mujao a été l'hôte de Bouteflika dans le contexte des festivités du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie.

     

    A Berriane, dans la wilaya de Ghardaïa, les forces de sécurité qui ont arrêté trois de ses membres influents, dont l' "émir" algérien, Necib Tayeb, recherché avec Abdelmalek Droukdel dont il est le bras droit, depuis 1995 et condamnés à mort par la justice algérienne, ont, en fait, contredit toutes les allégeances du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, devant ce groupe terroriste du Mujao dont il admire et vénère le chef "spirituel" au point où, lors de toutes ses rencontres au sein de l'Union africaine dans la perspective d'envoi d'un continent des forces armées de la Cédéao pour libérer le nord du Mali des griffes d'Al Qaïda, l'envoyé spécial de Bouteflika, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, cite ce chef "spirituel" du Mujao, Iyad Ag Ghali, comme une personnalité incontournable dans la recherche du "dialogue" au lieu de l'option militaire.

     

    L'ultimatum que cette organisation terroriste résolument affiliée à Al Qaïda au Maghreb islamique, fixé à Alger, suite, donc, au démantèlement d'un de ses groupes à Ghardaîa, le 15 aout dernier, s'adresse directement à Bouteflika en lui insinuant les termes du contrat passé avec elle, en menaçant les autorités militaires algériennes et la vie des otages qu’elle détient.

     

    L'armée algérienne, mise à genoux par Abdelaziz Bouteflika qui caresse dans le sens du poil Al Qaïda au Maghreb islamique, comme il n'a eu de cesse de le faire depuis 1999 à l'endroit du GSPC de Hassan Hattab, perd sa légitimité et sa crédibilité dans la lutte antiterroriste. C'est la raison pour laquelle, l'arrestation des trois terroristes du Mujao survenue accidentellement à Berriane, dans la wilaya de Ghardaïa, se retourne non contre Al Qaïda mais contre Abdelaziz Bouteflika qui est ainsi mis devant le fait accompli. Il n'a de choix que de libérer les membres du Mujao au risque de signifier un camouflet à ses forces de sécurité. Mais il ne le fera qu'en trouvant une parade qui lui permet de sortir indemne des négociations.

     

    Le pouvoir algérien ne peut mener une lutte antiterroriste quand bien même serait-elle payante quand le Premier magistrat du pays la contrecarre en négociant avec l'organisation terroriste de l'"émir" Necib Tayeb arrêté qui, plus est, à Berriane, en Algérie.

     

    R.N.

  • Algérie: Les islamistes, les nationalistes, et autres lampistes...

     

     

                                                  
                    
     
                   Je crois qu'il serait ardu de faire un état des lieux de la scène politique en Algérie. Parce que dans la réalité, il n'y a pas de scène politique,  si ce n'est une certaine agitation, dont les ressorts sont tout ce qu'on voudra, sauf politiques, dans l'acception noble du terme. 
    Grosso mode, et pour faire simple, l'Etat algérien est une mafiocratie, très bien organisée, et qui a mis à son service tous les mécanismes institutionnels, et toute la société dite civile du pays.
    Les pouvoirs, quels pouvoirs ?
      
               Le législatif, dont on sait de quelle façon sont élus ses députés et ses sénateurs, comment il fonctionne, et les lois scélérates qui sont à son actif, ne peut en aucun cas être qualifié de pouvoir. C'est le trompe-l'oeil le plus caricatural qu'on puisse imaginer. 
      
                     Le judiciaire n'est pas mieux loti. Totalement inféodé à l'oligarchie qui dirige le pays, il se distingue par son extrême docilité, et pire encore, par la corruption débridée qui le ravage. 
      
                     L’exécutif est peut-être le seul pouvoir qui mérite son nom,  non pas parce qu'il exécute les lois votées par le législatif, mais les oukases que lui transmettent les vrais décideurs de ce pays. 
      Il est la façade la plus visible du pouvoir, mais la façade seulement. Il est chargé aussi, parce qu'il faut bien que ce pays fonctionne, un tant soit peu, du côté technocratique des choses, puisqu'il faut bien qu'il y ait de l'eau lorsqu'on ouvre le robinet, du courant électrique quand on appuie sur l’interrupteur, des routes, des trains, une administration qui fonctionne tant bien que mal. 
    Derrière lui se tiennent les vrais maîtres du pays, qui lui font faire ce qu'ils veulent. Parmi ses missions, la plus importante est de gérer la paix sociale, ou plutôt de l'acheter. C'est ainsi qu'une part de la prodigieuse manne financière lui est confiée, pour colmater les fissures qui se font jour dans l'apathie des masses populaires. Il est donc chargé de distribuer des crédits à une partie de la jeunesse, d'augmenter les salaires des membres des services de sécurité, de faire construire des logements, de gérer le Big Bazar qui se tient sur les trottoirs, d'injecter des devises étrangères dans les circuits de l'import-import, et d'une manière générale d'entretenir l’anesthésie générale qui maintient la jeunesse dans l'hébétude. Pour permettre aux maîtres de ce pays, de vaquer en toute quiétude au pillage.

    Mais qui sont ces maîtres ?  
      En fait, et depuis que les prix du baril ont flambé, et que l'Algérie s'est mise à engranger des sommes colossales d'argent, plus de mille milliards de dollars en une douzaine d'années, la structure du pouvoir s'est beaucoup transformée. Ce n'est plus cette junte, constituée d'une douzaine de généraux, qui a tout le monopole de la décision. Il s'est aggloméré autour d'elle une foule d'acteurs de premier plan. Nous pouvons affirmer, je crois, que le noyau de ce régime est désormais constitué de plusieurs chefs de l'armée, dont ceux du DRS continuent d'être les principaux décideurs, du chef de l'Etat, dont la gestion de la caisse commune lui a permis de devenir le pater-familias, de membres de sa famille, particulièrement l'un de ses frères, et de nouveaux riches connectés à des puissances supranationales. Le fait nouveau est que cette nouvelle conformation, d'un même régime, a mis fin à une certaine dualité qui a fait fureur, pendant le premier mandat du Président, et la première partie du second, entre le clan présidentiel et les chefs du DRS. Il y a toujours quelques frictions, entre les uns et les autres, entre les différents clans, mais elles ne sont plus structurelles, si je puis dire. Elles ne sont plus dictées par une lutte au leadership, mais juste par des différends sur le partage de la rente. Aujourd'hui, il semble que le clan présidentiel ait pris un certain ascendant, mais les forces sont très équilibrées. La suprématie du Président Bouteflika ne s'est imposée que pour des considérations pratiques, et très vénales. Parce que c'est lui qui tient les cordons de la bourse. Il est devenu une sorte de parrain, qui distribue les parts du butin aux uns et aux autres. Il délimite notamment les brisées, les monopoles non dits, les grosses commissions sur l'armement, les nominations aux représentations étrangères, l'attributions des grandes lignes de crédit, et autres gros privilèges du genre. Il semble que ce soit son frère Saïd qui gère, sur le plan pratique, ces attributions que le régime a consenti aux Bouteflika. Sinon, hormis donc quelques petits accrochages, communs à toutes les familles, il n'y ait pas entre les uns et les autres de conflit majeur.
      L'intrusion des lobbies financiers est le seul facteur réellement important dans cette nouvelle reconfiguration. Jusqu'à ces dernières années, ces nouveaux milliardaires étaient le plus souvent des prête-nom, au mieux des associés, des généraux et de leurs parentèles. Mais leurs fortunes, qui se chiffrent en milliards de dollars, les services qu'ils peuvent rendre, et leur proximité avec des partenaires étrangers très importants, ont fini par les propulser à un rang de membres à part entière dans la prise de décision. Quoique ! Puisque certaines attributions continuent d'être la chasse gardée de certains généraux et du clan présidentiel, comme la désignation des Ambassadeurs, par exemple. 
    C'est cela, d'une façon lapidaire, la scène politique algérienne.

    Les partis politiques, quels partis ?

                  Les autres vitrines politiques, comme les partis et la société civile, d'une manière générale, sont confinées dans un rôle de simples figurants. Tout ce qui est demandé à tout ce beau monde est de faire du vent. Et ils  le font très bien. Puisqu'ils réussissent à donner le change, à faire croire qu'il y a une vie politique dans ce pays. Le récent feuilleton du FLN, autour de Belkhadem en est l'illustration la plus tonitruante. Celle du MSP, des remises en cause du leadership dans les autres partis, et des scandales qui éclatent par-ci, par là, sont de la même veine.

      L'islamisme peut sembler échapper à ce vaste consensus. Mais ce n'est qu'un leurre. Une fausse impression. 

      D’abord parce qu’il n’y a pas un islamisme, mais des islamismes. Trois, principalement.
     Les salafistes...
                     Celui des Salafistes, qui croient pouvoir restaurer le Califat universel, maître du monde, et Ombre de Dieu sur terre, est un courant d’idées qui ne repose que sur des chimères, dont tout un chacun sait qu'elles n'ont aucune chance de pouvoir se réaliser.
    Cette mouvance, la seule  qui dispose d’une vraie base militante, même si celle-ci fluctue en fonction de ses succès, est cependant redoutée d’une partie importante de la société, qui craint de devoir abdiquer sa vision d’une société moderne, et de sa liberté de conscience. Les leaders de ces mouvements savent que leur succès relatif est conditionné par l’extrémisme qu’ils affichent. C'est leur seul fond de commerce. Ils sont, toutes proportions gardées, comme les extrêmes-droites occidentales.    
      Pour garder leur charisme, ils sont contraints de puiser dans les réserves de rejet de l'autre, de le stigmatiser, de multiplier les harangues puritaines et outrancières qui leur rallient le plus gros de leurs troupes.
      Ce projet est techniquement irréalisable. Il ne pourra jamais, à mon sens, se cristalliser en un véritable modèle de société, autrement que par la manière forte. S’ils prennent le pouvoir, ces Salafistes se trouveront face à une levée des boucliers qu’ils ne pourraient réduire que par la force brutale. Et il est objectivement plus facile à un régime comme le nôtre, plutôt qu’à un éventuel régime salafiste, de se maintenir à la tête de la société par la violence. Parce que, dans le cas algérien, le régime alterne la corruption des masses avec la répression. La répression seule ne pourrait tenir qu’un temps. Or, si le salafisme recourt à la corruption de masse, en supposant qu'il prenne le pouvoir, et qu’il ait les moyens de corrompre les foules, il serait  en contradiction flagrante avec ses postulats les plus essentiels. Et ce sera sans compter avec l’environnement international qui agira sur lui, pour le pousser à des extrêmes qui lui seraient fatals.  
    L'islamisme qui bouffe...                     
                   Le second est l’islamisme-maison, ou l’islamisme domestiqué, comme c'est le cas du MSP, par exemple.  Dont Boudjera a dit que Dieu a recommandé de se faire de l'argent, et de ne pas craindre de l'étaler. Verset à l'appui. Contrairement aux Salafistes, ses adeptes s’habillent en complet veston, et ils revendiquent un islam qu’ils disent adapté à la modernité. Sous le prétexte d’entrisme, ils disent vouloir changer le système de l’intérieur, en s’y ménageant une petite place, et en jouant du facteur temps pour prendre la totalité du pouvoir. A ce moment seulement, disent-ils, pour faire patienter leurs électeurs, ils pourraient envisager une application graduelle de la Charia. C’est un courant qui a été totalement assimilé, et dont le régime   a corrompu les leaders. Il faut dire qu’ils ne demandaient pas mieux. Sa seule base militante est constituée de gros, moyens et petits trabendistes. C’est l’archétype même de l’hypocrisie, érigée en théorie sociale. L’islam est pour ce courant opportuniste un juteux fond de commerce. Ses leaders savent qu’ils ne pourront gouverner que s’ils font acte d’allégeance au régime dominant, et qu’ils s’en font la vitrine, quitte à y perdre toute crédibilité. C’est ce qu’ils firent, sans se faire prier, et c’est ce qu’ils continuent de faire. La mangeoire est leur Mecque.
    Le Néo-islamisme...
                  Le troisième courant islamiste, le plus intéressant, et le seul viable à mon avis, est celui de l’islamisme qui se revendique de la démocratie. Mouvement élitiste, composé majoritairement d’universitaires, il est le pendant des démocraties chrétiennes. L’idéal politique qu’il prône est d’adopter sans réserve tout ce qui est positif dans les démocraties occidentales.  Ce courant est le plus craint du régime. L'affaire Dhina procède de cette logique.
     
      Il préconise, mais avec beaucoup de prudence, d’adopter les grands principes démocratiques occidentaux, tels que la séparation des pouvoirs, le suffrage universel comme seule source de légitimité, le respect des Droits de l’Homme, hormis ceux liés à l’homosexualité et aux droits d’héritage de la femme, et surtout de susciter un large débat autour des grandes questions relatives à l’application de la charia, tels que les châtiments corporels, la polygamie, la liberté de conscience, et autres sujets du genre. Elitiste par excellence, il n’a pas de base militante importante. Ce qui le contraint à ne pas couper le cordon ombilical avec la mouvance salafiste. Il rejette la laïcité en des termes très plausibles, en affirmant que c’est un concept né d’une conjoncture donnée, dans une société donnée, dont le parcours historique l’a amenée naturellement à séparer la religion de l’Etat, et que ce concept n’est pas applicable en l’état pour les pays musulmans. Les théoriciens de ce courant soulignent que dans l’histoire occidentale c’est l’Etat, l’empire romain, qui a installé le rôle de l’Eglise dans la société, pour pouvoir mieux s’en servir, alors que dans celle des musulmans, c’est la religion qui a installé l’Etat, le Califat, pour en faire un outil autant politique qu’éthique de la gestion sociale.     
      Ils affirment que le modèle occidental peut-être partiellement transposé dans les sociétés musulmanes, tant que son contenu ne soit pas  susceptible d’aller à contre-courant du parcours historique propre à la nation, ni d’entrer en conflit avec l’identité musulmane. Cette approche repose principalement sur des considérations civilisationnelles. Elle est d’autant plus intéressante qu’elle ne recoure pas au clivage systématique, à la théorie de l’affrontement, chère aux salafistes, mais au contraire, à une étroite collaboration entre les civilisations, pour l’avènement d’une nouvelle société mondiale, où l’humanité apaisée, pourra vivre en harmonie, sans ethnocentrisme mais sans mimétisme. 
      Le discours de cette mouvance insiste sur le fait que le système démocratique occidental, même s’il est le moins mauvais de ce qui existe, ne peut donc être importé dans sa globalité, et il considère, que par bien des égards, le système occidental est une démocratie vidée de sa substance initiale, que c’est une démocratie dégénérée, dont les adeptes ont oublié le sens premier, celui qui est censé permettre à tous les hommes de vivre en harmonie, sans qu’une minorité parmi eux n’opprime tous les autres, par des moyens de plus en plus sournois. Les leaders de ce courant de l’islamisme politique se servent de la déliquescence des mœurs en occident pour stigmatiser ceux parmi les démocrates les plus radicaux, si je peux dire, qui tissent eux-mêmes les liens qui vont servir à les ligoter, dans des systèmes complexes où le modèle devient l’antithèse de leur propre idéal, où la valeur absolue consiste à ne pas se laisser régenter par une quelconque valeur ; et où les valeurs qui avaient cours pendant les générations précédentes sont perçues comme autant de carcans qu’il faut desserrer.
      Cette mouvance, une sorte de néo-islamisme, qui se cherche encore, tente de bâtir une doctrine fondée sur les grands principes démocratiques, qui ne soient pas en contradiction avec le Coran. Une vsion islamiste qu'ils voudraient délestée délicatement des commandements les plus anachroniques de l’islam. Et c’est précisément là que les idéologues de ce courant butent. Ils craignent de divulguer leur pensée à la multitude, parce qu’ils savent qu’ils pourraient provoquer une levée des boucliers chez des fidèles qui continuent de croire que la Charia est valable en tout lieu et à toute époque, et qu’elle doit être appliquée dans ses moindres dispositions.     
      Autant dire qu’il sera très difficile à cet islamisme là de s’imposer sur la scène politique sans ruser, et sans procéder par étapes. Ce qui serait source de déviation, d'accommodements,  où la  politique politicienne prendrait le dessus. Ce Néo-islamisme, parmi les autres mouvements islamistes, demeure, à mon sens, le seul conforme à une vision d’une société libérée de ses lourdeurs et de ses mythes réducteurs, tout en restant attaché aux valeurs qu’il souhaite ériger en principes fondateurs. Mais il ne s’assume pas, et louvoie.  
      Il s’obstine à ne pas couper les liens ambigus qui le lient au mouvement salafiste intégriste, et il prône un système économique ultralibéral, c'est-à-dire ancré au système financier dominant. Ce qui sera rédhibitoire, dans les prochaines années, pour des populations qui chercheront à se libérer d’un système économique en fin de ressources. L’avenir sera aux courants de gauche, et même d’extrême-gauche, profondément humanisés néanmoins, qui ne rejetteront ni les valeurs de démocratie vraie, ni celles spirituelles et religieuses.
                 
    Les autres...                    
                  Je ne m’étendrai pas sur les mouvances laïques algériennes, qu’elles soient de gauche ou de droite. Elles ne peuvent pas, de toute façon, se déployer en l’état des choses. Elles n'ont pas de véritable ancrage dans la société. Leurs adeptes, même s’ils sont dans une logique qui se défend, ont une vision importée en kit, qu’ils croient pouvoir transposer sur une société qui attend juste qu’on lui greffe un concept dont elle ne comprend rien, puisqu’elle n’en a vécu aucune des vicissitudes qui ont amené des pays comme la France à adopter la laïcité. 
            La laïcité, en Algérie, pourrait devenir envisageable si les Algériens avaient vécu une phase théocratique, foncièrement, et institutionnellement théocratique. C’est cela je crois, qu’à voulu expliquer le sociologue  Addi Lahouari, quand il parlait de régression féconde. Si les élections  qui avaient donné la victoire aux islamistes du FIS n’avait pas été annulées, les Algériens auraient vécu un processus politique qui les aurait peut-être convaincu de la nécessité de séparer la Mosquée et l’Etat. La laïcité se serait imposée en tant qu’impératif démocratique, et non pas comme une coquetterie intellectuelle.
                                           
         Je ne m’attarderais pas davantage sur les projets d’autonomie, ou de fédéralisme, sur la base des appartenances ethniques, parce qu’en l’occurrence ce serait contre-productif et tout à fait inadapté aux exigences vitales que nécessite la situation du pays.  Contre-productif, parce que cela ne ferait qu’aggraver les dissensions ethniques qui ont été envenimées par le régime, et cela ne règlerait rien, parce que la crise est autrement plus profonde, et complexe, pour que l’on prétende la régler par un tel découpage.  
                                      
        Les autres partis politiques en Algérie ne représentent rien. Ce sont des coquilles vides. Ou plutôt des tonneaux vides. Partis dits nationalistes et qui ne sont rien d’autre que des ramassis de profiteurs, pendus aux lèvres de leurs maîtres, ils continuent à exploiter le filon de la révolution algérienne, et ils tournent comme girouettes au vent. Ils sont les seuls à ne pas savoir qu'ils sont exécrés de la population. La fraude électorale est le seul recours qui leur permet de continuer à faire du vent.
     
       La foule des autres petits partis que le régime a laissé émerger, et qui se résument souvent à leurs propres dirigeants, sont des boites à fric, qui permettent à ces derniers de se faire de petites situations. Ce sont de vulgaires pique-assiettes. Il y a même un parti qui se dit Trotskyste, qui a réussi la gageure de se comporter à l’exact contraire de son discours, et dont les leaders passent leur temps à grappiller ce qu’ils peuvent, pour les camarades, pour la famille, pour les vieux jours.
      
               Dans cette grosse bouillabaisse, qui n’a de politique que le nom, il y a un parti de gauche, qui aurait pu s’imposer sur la scène, et rallier à lui un grand nombre d'Algériens. Le régime a réussi à le circonscrire, et même à en faire un parti-maison. L’attrait de la mangeoire a été le plus fort. 
     
                Sinon, c'est le vide ! Il y a bien quelques vagues initiatives, ici et là, qui tentent d'exister, mais elles se perdent dans un océan d'indifférence. L'heure est à la grande bouffe. Et tout le monde se marche dessus, pour tenter de grailler quelques restes. Et cela durera tant qu'il y aura de l'argent. Le jour où il n'y en aura plus, il faudra se planquer. Parce que c'est toujours le plus petit qui se mouille.

    D.Benchenouf