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  • Finances : Boutef signe la loi de finances 2013

     

     

    par Yazid Alilat, Le Quotidien d'Oran, 27 décembre 2012

    La loi de finances 2013 a été signée, hier, par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Loin d'être orientée vers la croissance, cette loi de finances est plutôt tournée vers la gestion des équilibres macroéconomiques avec un souci évident de gérer la crise sociale, et la formidable demande sociale sur plusieurs biens et services (logements, transports, santé, éducation, alimentation, etc.). Basée sur un prix du baril de brut de référence à 37 dollars, la loi de finances 2013 prévoit une croissance de 5% (4,7% en 2012) et de 5,3% hors hydrocarbures, une inflation à 4%, même si le taux actuel est de plus de 8% (4% prévus en 2012), une augmentation de 4% des exportations d'hydrocarbures à 61,3 milliards de dollars et une hausse de 2% des importations à 46 mds de dollars. Ceci dans la mesure où les prix du brut restent au-delà des 100 dollars/baril. Car cette loi a été également confectionnée selon un prix du marché du brut à 90 dollars/baril et un taux de change de 76 DA pour 1 dollar. C'est dire les mesures prudentielles qui ont entouré la réalisation de la loi de finances 2013 qui prévoit une hausse de 10% des recettes budgétaires et une baisse de 11% des dépenses par rapport à 2012. Le déficit budgétaire sera de 3.059,8 mds de DA, avoisinant les 19% du PIB contre 28% dans la loi de finances complémentaire de 2012. En outre, les dépenses prévues sont de 6.879,8 mds de DA, dont 4.925,1 mds de DA pour les dépenses de fonctionnement (-12% par rapport à 2012) et 2.544,2 mds de DA (-9,8%) pour les dépenses d'équipement. En outre, la LF 2013 table sur la création de 52.672 postes dans la fonction publique, portant son effectif à près de 2 millions d'employés. Par ailleurs, cette LF 2013 introduit de nouvelles mesures fiscales allant dans le sens d'un meilleur soutien à la production nationale.

    Cette loi de finances, qui ne prévoit aucun nouvel impôt supplémentaire pour 2013, fixe à 1,5 milliard de DA le seuil des projets qui passent par le Conseil national de l'investissement (CNI), contre 500 millions de DA actuellement. Les investissements des partenaires des entreprises nationales seront, stipule le texte, exclus de l'obligation de réinvestissement de la part des bénéfices correspondant aux exonérations ou réductions accordées «lorsque ces avantages consentis ont été injectés dans les prix des biens et services finis produits». En direction d'un plus grand soutien aux PME algériennes, la LF 2013 élargit l'appui financier de la «Caisse de garantie des crédits d'investissement aux PME» aux entreprises dont une partie du capital est détenue par le fonds d'investissement de l'Etat, alors que dans le secteur touristique, elle propose l'octroi en gré à gré des terrains destinés à l'investissement touristique et situés dans les zones d'expansion touristique directement par le wali sur décision du Calpiref.

    PROCEDURES DOUANIERES PLUS SIMPLES

    Pour les procédures douanières et fiscales, cette nouvelle loi de finances propose leur simplification, la loi ayant concrétisé le principe de la «centralisation» du paiement de la taxe sur l'activité professionnelle (TAP) par les contribuables domiciliés à la DGE (Direction des grandes entreprises). En outre, cette loi de finances 2013 a été élaborée pour faciliter les procédures d'exportation par la mise en place du régime douanier «draw-back» qui permet, lors de l'exportation de marchandises, d'obtenir le remboursement plus tôt et donc d»en réduire les délais. L'assouplissement des procédures de dédouanement et l'institution de la «déclaration estimative simplifiée ou globale» sont également prévus par cette loi. Par ailleurs, deux amendements seulement sur une quarantaine proposés ont été retenus par les parlementaires. Il s'agit de l'amendement relatif au relèvement des seuils des valeurs nettes des biens mobiliers et immobiliers soumis à l'impôt sur le patrimoine, portant le seuil minimum de ces biens de 30 millions de DA actuellement à 50 millions de DA dès 2013. Le second et dernier amendement de cette LF 2013 porte sur le relèvement du plafond des exonérations douanières et fiscales au profit des émigrés algériens qui regagnent définitivement le pays. Ainsi, les membres de la communauté algérienne à l'étranger qui font le déménagement pourront rapatrier, sans droits de douanes ni de TVA, des biens dont la valeur, y compris celle d'un véhicule, égale ou inférieure à trois millions de DA contre un plafond de deux millions de DA actuellement. Le même plafond passe de 1,5 million de DA à deux millions de DA pour les étudiants algériens et les travailleurs scolarisés à l'étranger. Pour autant, et globalement, cette loi de finances maintient les grandes tendances macro-économiques de 2012, avec une surchauffe inquiétante du coût de la vie, une hausse des prix des produits de large consommation et une baisse de l'offre.

  • A quand une mise en accusation publique du Chef de l’Etat et de ses complices pour fait de forfaiture ?

     

     

     

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    Abdelkader DEHBI

     

    La visite d’Etat du président français en Algérie aura été in fine, un marché de dupes insultant pour le peuple algérien qui attendait du représentant de la France, un acte politique courageux et solennel de repentance historique et non pas qu’il se prêtât à ces affligeantes et indignes mascarades folkloriques d’un autre âge, rappelant les sinistres souvenirs des temps coloniaux et que M. Bouteflika a osé dérouler aux pieds de son hôte français, dans le mépris le plus total des ressentiments anti coloniaux profondément ancrés dans la mémoire de la majorité du peuple algérien.

     

    Et ça ne seront sûrement pas les incantations creuses d’un Monsieur François Hollande – oubliant pour un instant qu’il est le fils de son père, ancien chef OAS – faussement compatissant sur les souffrances du peuple algérien durant la période coloniale, devant une Assemblée censément « Populaire et Nationale », qui effaceront l’affront que constitue cette visite, totalement négative pour notre pays. Sans oublier de relever cette véritable escroquerie morale que constitue l’annonce surmédiatisée de l’installation d’une usine « Renault » sur le territoire national, alors qu’il s’agit d’un simple atelier de quincaillerie, employant moins de 400 ouvriers pour la première année !  

     

    Mais ce n’est pas tout hélas !

     

    Grâce au site sioniste des « étudiants juifs de France » :

     

    http://uejf.org/blog/2012/12/21/luejf-a-pu-se-rendre-en-algerie-grace-a-la-visite-detat-de-francois-hollande-et-a-rencontre-des-etudiants-algeriens-a-luniversite-aboubrak-belkaid-a-tlemcen/

     

    on vient d’apprendre qu’une délégation quasi clandestine de l’Union des Etudiants Juifs de France – UEJF –  a été emmenée dans les bagages de Monsieur François Hollande à Tlemcen pour y avoir des « contacts » avec des étudiants algériens, alors que chacun sait que cette association sioniste est l’une des nombreuses associations sionistes directement contrôlées par le fameux CRIF, fer de lance du lobby judéo-sioniste en France et chef d’orchestre des incessantes campagnes politico médiatiques contre l’Islam et l’immigration musulmane en France et en Europe.

     

    ……………………………………………………..

     

    Texte de l’article :

     

    Nos Valeurs L’UEJF au service des étudiants Les étudiants juifs solidaires. Un acteur de la Cité. La préservation de la Mémoire. Un observateur particulier du Proche-Orient. Faire connaître et diffuser la culture et la religion juive….

     

    En ce moment, L’UEJF a pu se rendre en Algérie grâce à la visite d’Etat de François Hollande et a rencontré des étudiants algériens à l’université Aboubrak-Belkaïd à Tlemcen Les Universités d’hiver de l’UEJF du 23 au 30 Décembre aux Orres. L’UEJF se rend à Athènes du 14 au 16 décembre, à la rencontre de la Communauté juive et pour participer à la marche contre le racisme, l’antisémitisme et le néo-nazisme initiée par l’EGAM L’UEJF salue la décision du recteur d’académie de Toulouse d’ interdire le meeting « Palestine vaincra » prévu à l’université Toulouse-Le Mirail samedi L’UEJF dénonce la supercherie haineuse de la fausse pétition de footballeurs contre la tenue de l’Euro 2013 moins de 21 ans en Israël .L’UEJF a pu se rendre en Algérie grâce à la visite d’état de François Hollande et a rencontré des étudiants algériens à l’université Aboubrak-Belkaid à Tlemcen

     

    21 décembre 2012 Communiqués L’UEJF a pu se rendre en Algérie grâce à la visite d’état de François Hollande et a rencontré des étudiants algériens à l’université Aboubrak-Belkaid à Tlemcen

     

    L’UEJF était représentée à l’université Aboubrak-Belkaid à Tlemcen lors de la cérémonie de remise du diplôme honorifique de doctorat Honoris Causa au président de la République française. Elle a pu rencontrer les organisations étudiantes algériennes en vue de la préparation d’un voyage de rencontres étudiantes franco-algérienne.

     

    La visite du Président de la République a permis à l’UEJF de faire partir sa première délégation en Algérie depuis l’indépendance.

     

    L’UEJF salue le discours de François Hollande ayant rappelé l’apport de la communauté juive de Tlemcen à ce pays ainsi que l’importance de l’engagement de la jeunesse dans le travail d’histoire et de mémoire.

    Pour Jonathan Hayoun, Président de l’UEJF : « Cette visite permettra aux jeunes français et algériens de toutes origines et de toutes confessions de pouvoir ensemble travailler à une meilleure connaissance de l’histoire. Nous organiserons un prochain voyage réunissant étudiants et représentants de la société civile. « La paix des mémoires » dont parle le Président de la République ne pourra se réaliser qu’avec un désir fort de connaissance et de dialogue des jeunes Français et Algériens. Ce travail ne pourra occulter l’exil des Juifs d’Algérie.

  • Ya katel erouh win etrouh !!

     

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    Hors d’atteinte?

    La Suisse renforce la recherche de criminels de guerre

    L'ancien chef de la police du Guatemala Erwin Sperisen est actuellement en prison à Genève.L’ancien chef de la police du Guatemala Erwin Sperisen est actuellement en prison à Genève. (Keystone)

    Par Simon Bradley,

    swissinfo.ch
    27. décembre 2012 – 11:00

    La création en Suisse d’un centre de compétences chargé de retrouver des criminels de guerre a permis de grands progrès dans ce domaine. Plusieurs cas liés à la Suisse sont actuellement entre les mains de procureurs.

    Les enquêtes se focalisent sur deux personnes: Khaled Nezzar, ancien ministre de la Défense algérien soupçonné d’avoir commis des violences de guerre sur des civils, et Erwin Sperisen, ancien chef de la police du Guatemala, accusé de violations des droits humains.

    Des groupes de défense des droits de l’homme tels que l’organisation «Track Impunity Always» (Trial, «toujours chasser l’impunité»), basée à Genève, et Amnesty International, ont fait pression pour que les autorités se penchent sur ces cas et mettent en application les lois existant contre les crimes de guerre, lois qui sont d’une grande portée. Leurs efforts ont porté leurs fruits.

    En juillet, le Ministère public de la Confédération s’est doté d’un centre de compétences consacré aux crimes contre l’humanité. Il occupe deux enquêteurs de la police fédérale et trois experts en droit. C’est peu en comparaison avec l’Unité néerlandaise pour les crimes internationaux, qui emploie plus de 30 collaborateurs expérimentés. Mais c’est une étape importante, estiment les organisations de défense des droits de l’homme.

    «La Suisse prend enfin ses obligations internationales plus au sérieux», commente ainsi le directeur de Trial, Philip Grant.

    La Suisse a ratifié le Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI) en 2011 et adapté entièrement les normes helvétiques. Le gouvernement a mis en vigueur les modifications de lois nécessaires le 1er janvier 2011. Il est désormais possible de juger, en Suisse, des personnes suspectées de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocides commis ailleurs dans le monde.

    Le nouveau cadre légal a éliminé la nécessité d’établir un lien entre l’accusé et la Suisse, par le biais d’une relation familiale ou d’une résidence secondaire par exemple, pour permettre l’ouverture d’une enquête. Désormais, quiconque étant l’objet de graves accusations pour crimes de guerre et pénétrant sur sol suisse ou planifiant un voyage en Suisse peut être l’objet d’une enquête pénale.

    Traité international

    Le 12 octobre 2001, la Suisse est devenue le 43e Etat à ratifier le Statut de Rome de la Cour pénale internationale. Les années suivantes, la législation suisse a été adaptée pour permettre sa mise en œuvre.

    Les crimes contre l’humanité ont été inscrits dans le Code pénal suisse. La définition a été précisée et le champ d’application du génocide a été élargi.

    Les nouveaux articles de loi sont entrés en vigueur le 1er janvier 2011. Ils offrent davantage d’options d’investigation contre les personnes soupçonnées de crimes de guerre.

    Selon le gouvernement, le cadre légal vise à «garantir l’efficacité et la transparence dans les processus d’enquêtes menés en Suisse sur les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre et à permettre la répression systématique de tels actes.»

    Un cas difficile

    La première cible de la nouvelle loi fut Khaled Nezzar, 75 ans, ancien ministre algérien de la Défense. Il est venu à Genève en octobre 2011 pour y recevoir un traitement médical.

    Accusé par l’organisation Trial et deux victimes de crimes graves, l’Algérien a été interpellé et détenu à Genève. Il a été interrogé avant d’être relâché. Depuis, il est rentré en Algérie.

    En novembre 2012, le Tribunal fédéral a rejeté le recours de l’ancien ministre, qui affirmait ne pas pouvoir être jugé hors de son pays pour les soupçons dont il fait l’objet, et qui portent sur des crimes commis durant la guerre civile algérienne dans les années 90.

    La Haute cour a ainsi ouvert la voie à un possible procès contre Khaled Nezzar en Suisse. Les juges d’instruction sont cependant confrontés à la tâche extrêmement complexe de réunir des preuves suffisantes pour étayer l’implication du prévenu. Or «les autorités algériennes ne collaboreront jamais, ce qui en fait une affaire très difficile», admet Philip Grant.

    Mais, selon le militant, «de plus en plus de victimes veulent parler et témoigner. Leurs témoignages sont sur Youtube, par exemple. Mais comment avoir accès à ces personnes? C’est toute la question», explique le responsable de l’organisation Trial.

    Un prévenu binational

    Une autre affaire a défrayé la chronique ces derniers mois. Erwin Sperisen, chef de la police du Guatemala de 2004 à 2007, a la double nationalité guatémaltèque et suisse. Il a été arrêté le 31 août à Genève où il vit avec sa famille depuis 2007. Les autorités le soupçonnent d’avoir commandité des assassinats et d’avoir commis de nombreuses violations des droits de l’homme.

    Erwin Sperisen nie catégoriquement les faits qui lui sont reprochés. Il reste cependant incarcéré à la prison de Champ-Dollon. Sa détention préventive a été prolongée jusqu’au 26 février 2013.

    Le Guatemala a lancé en août 2010 un mandat d’arrêt contre Erwin Sperisen et 18 autres anciens officiers, y compris l’ancien ministre de l’Intérieur Carlos Vielmann, qui a fui en Espagne et l’ancien vice-directeur des enquêtes policières Javier Figueroa, qui a reçu l’asile en Autriche.

    «Il est possible qu’en fin de compte, trois procès aient lieu au même moment dans trois pays différents et d’autres au Guatemala», espère Philip Grant.

    Les cas touchant la Suisse

    L’organisation Trial réunit des informations pour d’éventuelles plaintes, avant que les affaires soient confiées aux instances internationales. Elle a créé un programme «Lutte contre l’impunité en Suisse» qui documente des affaires sur des personnes présentes sur sol suisse et soupçonnées de crimes internationaux.

    Principales affaires: Khaled Nezzar, Algéria (2011); Jagath Dias (Sri Lanka) (2011); George W. Bush, USA (2011); Bouguerra Soltani, Algérie (2009); Erwin Sperisen, Guatemala (2008); M.G., Somalie (2006); W.G., Afghanistan (2006); X., Algérie (2004); Habib Ammar, Tunisie (2003).

    «On ne gratte que la surface»

    Depuis 2001, et la condamnation, par un tribunal militaire suisse, de Fulgence Niyonteze pour sa participation au génocide rwandais, la Suisse n’a plus inculpé aucun criminel de guerre. Il n’est pas possible de savoir combien de potentiels criminels de guerre auraient séjourné en Suisse ou y vivraient, explique la porte-parole du Ministère public de la Confédération Jeannette Balmer.

    Le centre de compétences pour les crimes de guerre n’est toutefois pas inactif. Huit affaires sont en cours. Elles concernent des personnes liées à la Suisse, mais dont seules deux vivent actuellement sur sol suisse. Les événements incriminés ont eu lieu en ex-Yougoslavie, en Afrique du Nord, au Moyen Orient et en Asie centrale.

    Indépendamment des enquêtes fédérales, l’organisation de Philip Grant réunit des informations fournies par des ONG, par des victimes vivant en exil et même par des détectives privés. Elle les transmet ensuite aux autorités d’enquête. Selon le responsable de Trial, «les ONG ont ainsi pu déterré six affaires, mais nous n’avons fait qu’effleuré la surface.»

    Le responsable ajoute que, récemment, de nombreuses victimes de violations ayant eu dans un pays dont le nom n’a pas été communiqué révèlent qu’un nombre «extrêmement grand de suspects vivent en Suisse, en Italie, en France et en Grande-Bretagne.»

    Il est hasardeux d’avancer des chiffres. Néanmoins, on sait que l’unité britannique chargée de ce type de cas a recommandé d’inculper 495 personnes ces cinq dernières années, dont 383 personnes non localisées.

    Acceptation plus grande

    Les organisations de défense des droits de l’homme saluent l’instauration de nouvelles ressources pour les enquêtent fédérales. Ils attestent aux enquêteurs une grande motivation et de grandes compétences. Mais les procédures doivent être améliorées, estiment-ils.

    Ainsi, la communication entre les autorités chargées de traiter les demandes d’asile et celles qui enquêtent sur des crimes devraient automatiquement échanger leurs informations en cas de doute. Mais, selon les ONG, cela ne se produit pas toujours. Il est en outre impossible de vérifier, car les procédures restent confidentielles.

    Les organisations voient également des progrès dans la coopération internationale. Mais là aussi, les échanges devraient être améliorés entre les agences des différents pays.

    «Une fois que les Etats acceptent qu’ils assument une responsabilité commune, les politiciens se doivent allouer davantage de ressources aux enquêtes. Ces 20 prochaines années, ce type d’investigations seront largement acceptées», conclut Philip Grant.

    Simon Bradley, swissinfo.ch
    (Traduction de l’anglais: Ariane Gigon)

  • no moment

  • On peut être une star, mais rester humble !


    Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com

    Drogue. L’Algérie en passe de battre tous les records en matière de gaz de … … Shit ! J’ai retrouvé sa trace. Par hasard, je dois bien l’avouer. Au cours d’une soirée où lui et moi ne devions pas nous trouver. Finalement, le hasard lance des clins d’œil rarement inintéressants. Je l’imaginais autrement. Peut-être plus grand. Les traits un peu plus marqués. Dégageant un je ne sais quoi qui le différencierait de la foule. Finalement, non ! Il a l’allure de Monsieur tout-le-monde. Taille moyenne. Carrure moyenne. Visage très moyen. Teint moyen. Et voix portant moyennement. Pourtant, lorsque notre discussion s’engage, au fil des phrases, un truc s’allume tout de même au fond de ses prunelles à l’origine fort moyennes. Il est vrai que je le titille, je le pousse à sortir un peu de sa moyenne. Lui se protège, reste sur ses gardes, assure qu’il n’a rien d’extraordinaire, qu’il est comme la moyenne de ses compatriotes. J’insiste, pourtant. Parce qu’à mes yeux, il est l’auteur d’une performance unique dans les annales. Je pense même qu’il doit détenir un record en la matière. Lui baisse les yeux, visiblement un peu gêné par autant de louanges, puis finit par lâcher tout de même : «C’est une vocation ! Ça m’est venu un jour, comme ça, sans prévenir, en 1999, au printemps, avec les premières floraisons. » D’accord, je veux bien le croire, je suis même prêt à accepter cette idée de la fulgurance de l’art chez quelqu’un de moyen, pas préparé du tout, que rien en apparence ne prédisposait à ce genre de création. Mais comment a-t-il fait pour durer ? Il n’aurait eu que cette fulgurance, elle n’aurait duré que le temps des fulgurances, je ne dis pas. Mais lui est toujours là, sur le pont, à produire, à créer, à nous étonner. Il baisse à nouveau les yeux, décidément très timide et presque rétif aux compliments. Ce n’est pas de la fausse modestie, du cinoche pour apparaître plus humble artistiquement qu’il ne l’est vraiment. Non ! Je le crois sincère ! Il vit cette longue expérience comme un sacerdoce ! Une sorte de mission. D’ailleurs, finit-il par admettre du bout de ses lèvres rarement entrouvertes plus de quelques secondes, il travaille aujourd’hui encore. Sur le même sujet. En le remaniant un peu, en l’actualisant, forcément. Mon Dieu que c’est beau un artiste ! Surtout en pleine cogitation. Et j’ai eu beaucoup de chances ce soir-là d’en avoir croisé un de cette envergure. L’homme qui rédige les poèmes louangeurs et laudateurs, appelant à un nouveau mandat du châtelain. C’est une légende dans le monde pourtant féroce et concurrentiel des poètes louangeurs. Il a fait les trois premiers mandats. Les chants que vous entendez sur le passage des cortèges présidentiels, c’est lui. Les salves de vers lues à l’arrivée du raïs dans une bourgade par des enfants tremblants de tout leur frêle corps, c’est encore lui. Les speechs enflammés des maires remettant les clés de leurs villes au candidat président, c’est aussi lui. Et là, devant moi, cet immense homme trouve le moyen de rester … moyen ! Alors qu’il vient de signer pour une quatrième saison. Même les auteurs de l’Opéra Notre Dame de Paris n’ont pas eu une telle longévité. La prochaine fois, là, bientôt, je suppose, lorsque vous verrez et entendrez une chorale dire tout le bien qu’elle pense du candidat-président, ne riez pas. Car maintenant, vous savez qu’il y a du boulot derrière. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.

  • Ne faites pas les morts ! Agissez !

    Par Maamar Farah
    Voici un billet publié en 2009, intitulé «Sauvons Wadiî» : «... C’est un jeune patient de 5 ans condamné à demeurer au service réanimation de l’hôpital St- Thérèse d'Annaba, où il subit des soins vitaux. Le jeune Wadiî n’a plus remis les pieds dehors depuis plus de deux années.
    Il lui faut, d’urgence, une intervention qui, malheureusement, ne peut être pratiquée chez nous. Alors, remobilisons-nous. Maintenant, vous le savez mieux que moi : «Yes, we can…» Oui, nous pouvons. Vous verrez, ça semble énorme au début mais quand vous vous mettrez tous, Wadiî pourra enfin reprendre une vie normale…» Le soutien du gouvernement ne s'étant pas manifesté et la solidarité des citoyens étant nulle, cet appel ne fut pas suivi d'effet. Le jeune Wadiî est mort... Vous qui n'avez rien fait pour lui, faites quelque chose pour Khaoula...
    maamarfarah20@yahoo.fr
    >Comptes de Drih Khaoula :
    - Devises : 00100743020100092651
    - CCP : 162865 52 clé 58

  • 2013, l'année du trapèze

     

     

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    A défaut d'une fin du monde, la fin de l'année aura bien lieu. Information confirmée par les autorités et non encore démentie par Amar Belani. Mais une fin d'année, pourquoi ? Pour les comptables, elle sert à faire des bilans, pour Karim Djoudi à empocher un bénéfice, pour les imprimeurs à vendre des calendriers et pour les journalistes à publier des éphémérides censés résumer l'année. Et pour les fêtards ? C'est l'occasion d'une tentative d'amusement pour consommer les dernières miettes de l'année sans modération. Sauf qu'une fois de plus, les Algériens auront encore du mal à réveillonner sans cette coupable impression de vendre leur âme au diable occidental.

    En cause, une double conjonction, d'abord une population faussement hostile aux mœurs nordiques même si elle porte des Adidas, roule en Clio et boit du Coca, et deuxième rempart contre le malin, les autorités qui viennent de mettre en place de nouveaux barrages en ville, non pas pour ratisser des terroristes de décembre, mais pour débusquer ces fêtards qui auront pris un verre de trop. L'ennui, la crainte et l'interdit du sourire déjà installés en début d'année semblent être la conclusion de cet exercice 2012, encore placé sous le signe de la légende des 7 dormants.

    Une idée pour 2014 puisque l'Etat a de l'argent à ne savoir qu'en faire, créer un ministère des loisirs, ce qui comme planter des arbres sur un talus d'autoroute l'empêchent de s'effondrer, évitera à la jeunesse algérienne de se suicider. Des pays ont déjà un ministère des Loisirs, à ne pas confondre avec celui du Tourisme. A ce titre d'ailleurs, contrairement à d'autres capitales, New York, Rome, Tunis ou Casablanca, il n'y aura pas de touristes à Alger pour la fin de l'année. Les gens ne s'y trompent pas, l'ennemi est double. S'ils sortent un appareil photo, la police les embarque. S'ils se mettent en short, c'est la population qui les débarque.

     

    Chawki Amari
  • Mise en demeure pour les Chinois

    Jusqu’ici, les mises en demeure, dans le secteur du bâtiment, sont généralement réservées aux entreprises algériennes privées ou publiques. Elles sont motivées dans la majorité des cas par le retard dans l’exécution des projets.
    Fait curieux cette semaine, c’est une entreprise chinoise qui vient d’être rappelée à l’ordre par l’Office de promotion et de gestion immobilière d’Oran pour cause de retard dans la réalisation d’un projet à Arzew. Depuis quelques semaines, le ministère de l’Habitat œuvre pour la diversification des intervenants étrangers dans le secteur de l’habitat.

  • Les mauvaises bonnes nouvelles et autres joyeusetés qui me pourrissent la journée !

    Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com

    Le FFS à la recherche d’un leader jeune, ouvert, cartésien, démocrate et moderne. Saïd Sadi ! Partout dans le monde, les gens normaux sont joyeux, heureux et aux anges lorsqu’ils apprennent que la science a fait une découverte capitale dans le domaine de l’espérance de vie. Eh oui, forcément ! A moins d’être complètement froid et déshumanisé, on ne peut que se réjouir de voir les toubibs avancer dans leurs travaux de prolongement de notre existence. L’humanité tout entière d’ailleurs se nourrit depuis des millénaires de ce vieux fantasme de la corne de jouvence, de l’élixir de vie et du Saint Graal donnant accès à l’immortalité. Moi, ici, dès que mes oreilles captent de telles avancées, je tremble d’effroi ! Et quelque part, je me dis que je ne suis pas seul à trembler ainsi à l’évocation des miracles de la médecine. D’ailleurs, il existe deux nouvelles censées être bonnes en théorie qui moi me mettent de très mauvais poil, m’indisposent au point de me gâcher la semaine et m’irritent. Les progrès en matière de longévité de l’être humain, ce que je viens de vous décrire plus haut, donc. Et les découvertes de nouveaux gisements de gaz et de pétrole dans notre sous-sol. Et les deux sont à mes yeux liées. Leur couplement me met à chaque fois HS, hors service pour de longues heures. Qu’y a-t-il de «plus pire» journée que celle où vous vous levez le matin, que vous allumez votre radio et que le journaliste vous apprend coup sur coup, sur un ton guilleret, presque chantonnant : «Madame, Monsieur, bonjour ! Nouvelle découverte d’un énorme gisement de pétrole à Hassi Berkine 3. Les spécialistes de Sonatrach qualifient cette découverte d’historique. Enchaînons maintenant ce bulletin avec cette autre découverte, médicale celle-là. Les médecins du centre de recherche de l’Université d’Oxford ont réussi à créer en laboratoire une molécule capable de redonner vie à des cellules mortes et à les régénérer complètement. Terminons maintenant par la page sport et l’ESS sacré champion de la phase…» Je vous évite bien évidemment la fin des nouvelles du championnat de foot et la page météo. Moi, après ces deux infos, je n’ai plus goût à rien, ni au foot ni au ciel. D’ailleurs, y a-t-il encore un ciel avec quelqu’un de bon et de juste dedans, après tout ça ? Une molécule de jouvence éternelle pour nos vieux dinosaures ! Et encore plus de pétrole et de gaz dans leurs assiettes et dans leurs biberons ! Et tu voudrais que je sois heureux des avancées de la science et de la prospection géologique ? Mais au contraiiiiiiiiiiiiiiiire ! C’est une double mauvaise nouvelle. C’est la confirmation du prolongement de notre peine. Ça veut tout simplement dire que notre condamnation n’a pas été allégée en recours divin. Ça veut aussi dire que nous venons d’en reprendre pour perpète. Ça veut encore dire qu’ils vont finir par nous enterrer à petit feu les papys ! Et n’espère même pas dans la foulée bénéficier toi aussi d’une de ces pilules d’éternité pour t’aider à ton tour à durer. Jamais ! Ce n’est pas pour ta pomme, ces médocs ! C’est le genre de trucs que tu ne peux t’acheter et t’administrer régulièrement que si t’as tes entrées. Où ? Toi, visiblement, t’as pas suivi ! Remonte quelques lignes plus haut. Ah ! Ben voilà, t’y es ! Hassi Berkine 3, pardi ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar de leur longévité continue. H. L.

  • GRÈVE


    Les paramédicaux paralysent les établissements de santé

    Le personnel paramédical a entamé, hier, son mouvement de grève de trois jours. Le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) estime le taux de suivi, au premier jour de la grève, à 90 % sur le territoire national. Le syndicat demande la prise en charge de ses revendications, restées en suspens.
    Salima Akkouche – Alger (Le Soir) - La mobilisation du personnel paramédical est intacte. Ce corps de la santé, qui revient à la charge, l’a prouvé hier, lors de sa première journée de débrayage où le taux de suivi a été estimé à 90 %, à l’échelle nationale. Le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), initiateur de cette grève, a souligné, qu’hormis les établissements hospitaliers des wilayas de Mascara et Biskra, où le mouvement a été timidement suivi, les autres établissements du pays ont adhéré à 100% au mouvement. Le syndicat, qui se félicite de cette «forte mobilisation» et qui souligne que seul le service minimum est assuré a affirmé que «l’ensemble des structures de santé du pays sont à l’arrêt». Une situation imposée par la tutelle, selon le syndicat qui monte au créneau pour dénoncer le silence du ministère de la Santé et la non-prise en charge de ses revendications, toujours en suspens. Le syndicat dénonce le non-respect de l’application des dispositions statutaires régissant le corps paramédical, c’est-à-dire l’intégration des infirmiers brevetés et l’absence de dispositif réglementaire garantissant la progression de carrière. Il demande la concrétisation des amendements statutaires tels que contenus dans le protocole de la commission mixte (ministre-syndicat), de rendre effective l’application de certaines primes, notamment l’indemnité de garde, poste supérieur et indemnité de risque et le respect du cahier des charges se rapportant à la formation paramédicale à l’enseignement supérieur (LMD). Le syndicat s’insurge aussi contre l’amalgame entretenu dans le chevauchement de la corporation entre deux statuts. Le syndicat des paramédicaux tiendra son conseil national extraordinaire vers la mi-janvier, selon les déclarations de son président, pour évaluer la situation. «D’ici là, s’il n’y a aucune réaction de la part de la tutelle ou une réelle volonté pour répondre à nos préoccupations, nous irons vers des grèves cycliques», a menacé Lounès Gachi, président du SAP.
    S. A.

  • L'usine Renault en Algérie : pour quelle rentabilité ?

     

     

    le matin dz

     

     

     

    J’ai eu depuis trois ans l’occasion de publier maintes contributions dans la presse algérienne et internationale sur ce sujet. Il faut être réaliste, la réalité économie ne se confond pas avec les discours politiques.

     

    L'usine Renault en Algérie : pour quelle rentabilité ?

     

    Il faut que les responsables algériens se démarquent de l‘ancienne culture étatique pour qui les relations économiques se font d’Etat à Etat ayant donné le primat à l’offre alors qu’ils ‘agit en ce XXIème siècle de tenir compte de la demande segmentée fonction de la répartition du revenu national par couches sociales donc du pouvoir d’achat. Or le pouvoir d’achat en Algérie qui détermine l’achat de voitures, où nous assistons par ailleurs à une nette concentration du revenu national au profit de couches rentières, est largement déterminé par le cours de la rente des hydrocarbures. En cas d’écroulement du cours c’est l’effritement du pouvoir d’achat.

     

    Dans la pratique des affaires internationales, lesfirmes sont autonomes dans leur management stratégique. Les managers sont responsables devant leurs actionnaires et le président Hollande ne peut imposer à une firme en Algérie bien que l’Etat français soit actionnaire. C’est la rentabilité qui doit primer Il faut que cette unité soit rentable pour la France et l’Algérie dans la pratique des affaires n’existant pas de sentiments et cela concerne tous les investisseurs qui veulent s’installer en Algérie ; Chinois, Arabes, Américains, etc. D’où l’importance de développer les relations en réseaux, des relations inter-entreprises et de l’implication de la société civile et des universités. Quitte à me répéter, une entreprise doit être rentable dans le temps tenant compte des nouvelles mutations mondiales dont les mutations énergétiques et se pose cette question outre le couple coût/qualité déterminant. Cette voiture fonctionnera-t-elle au gasoil, à l’essence, hybride, au gaz GPLC ou au solaire ? Sachant que l’Algérie sera importatrice de pétrole horizon 2020 et de gaz conventionnel horizon 2030 tenant compte à la fois des nouvelles mutations énergétiques mondiales, avec le gaz non conventionnel, le retour du charbon qui devient rentable dès lors que le prix de cession du pétrole dépasse les 110/120 dollars le baril à prix constants. Et surtout de la forte consommation intérieure en Algérieavec la décision de doubler la production d'électricité à partir des turbines de gaz, pour un investissement évalué à environ 20 milliards d’euros, consommation encouragée par un prix de cession représentant le dixième du cours international. Avec ce paradoxe de la désindustrialisation où la part des ménages dépasse largement celle des entreprises consommatrices

     

    Au niveau mondial, surtout avec la crise mondiale de 2008 où nous avons assisté à d’importantes restructurations, quatre à cinq groupes contrôlent le marché mondial de voitures touristes, souvent avec des ententes bien que nous assistons à la percée des pays émergents qui voient le pouvoir d’achat de leurs citoyens s’élever à travers l’élargissement des couches moyennes. Ne parlons pas des marchés indiens et chinois dont la population dépasse le milliard. La capacité moyenne pour des voitures de gammes moyennes s’adressant à un large marché fonction de la stratification des revenus de chaque pays, doit être de plus de 300.000 unités/an Le groupe Renault/Nissan est une grande multinationale qui vient d’investir à Tanger dont la capacité passera de 200.000 unités actuellement à plus de 350.000/400.000 horizon 2014/2015. Je ne pense pas que ce groupe se fera harakiri en investissant dans les mêmes gammes. La capacité prévue pour l’Algérie annoncée par les pouvoirs publics devrait passer de 25.000 au départ pour atteindre une vitesse de croisière de 75.000 unités par an, est dérisoire malgré un investissement programmé rendu public par le Ministre de la promotion de l’investissement le 19 décembre 2012 d’environ 1,2 milliard d’euros ce qui alourdira l’amortissement pendant au moins quatre à cinq ans.

     

    Ce sera une unité non rentable, à moins que l’Algérie supporte les surcoûts à l’instar de plus de 50 milliards de dollars supportés par le trésor public pour l’assainissement des entreprises publiques entre 1971-2011 mais dont plus de 70% sont revenues à la case de départ. Aussi ces subventions doivent être transitoire et ne sont pas une solution fiable à terme. A court terme disons pour ces surcouts supportés par le trésor via les hydrocarbures qui génèrent 98% des recettes en devises en 2012, ne seront bénéfiques pour l’Algérie, pouvant être assimilés au coût de la formation et du transfert technologique, afin que les Algériens sachent construire une voiture. Le taux d’intégration souhaitable à terme devrait être au maximum de 50/60%, devant être réaliste en cette ère de mondialisation, n’existant nulle part dans le monde une firme avec une intégration de 100% et ce afin grâce à la sous traitance par des réseaux décentralisés afin de réduire les couts et être compétitifs. Le taux d’intégration de 42% annoncé par le Ministre du secteur à l’occasion de la signature de l’Accord, ne sera effectif qu’au bout d’une certaines période à la lumière du complexe de véhicules de Roubia dont le taux d’intégration ne dépasse pas 20%, malgré plusieurs assainissements financiers et après plusieurs décennies d’expérience - précisément depuis les années 1970, faute de management stratégique notamment dont la ressource humaine, richesse bien plus importante que toutes les réserves d’hydrocarbures. Par ailleurs l’Algérie a-t-elle prévu une formation adéquate dans les techniques de pointe car on ne construit pas une voiture plus une voiture mécanique comme dans les années 1970/1980. Comme il ne sera jamais question que Renault supporte les surcoûts et produise les mêmes gammes qu’à Tanger.

     

    Pendant la période d’exonérations fiscales et d’avantages accordés par le gouvernement algérien via l’agence l’ANDI, l’unité pourrait tenir face à ses concurrents. Mais aussitôt les avantages arrivés à terme, cette unité devra rembourser ses emprunts et payer ses charges fiscales et ce dans le cadre de la règle 49/51%. A ce moment-là l’unité ne peut être rentable avec une capacité si faible. Aussi, les négociations entre le groupe Renault et l’Algérie doivent porter outre sur le transfert technologique et managérial, ce que mon ami le professeur Jean-Louis Guigou, délégué de l’Ipimed qualifie de "co-localisation", un partage de la valeur ajoutée entre la France et l’Algérie, sur d’autres gammes avec une capacité extrapolée horizon 2015 d’un minimum de 250.000 à 300.000 unités par an. En effet, cette capacité sera excédentaire forcément dans la mesure où nous sommes dans une économie ouverte où vous ne pouvez imposer aux consommateurs algériens, ni marocains d’ailleurs d’acheter Renault dont le segment de marché ne dépasse pas 80.000 consommateurs/an. D’où la nécessité pour la fiabilité de ce projet à terme, des exportations à travers les réseaux internationalisés de Renault/Nissan, l’Algérie n’ayant pas de pratiques commerciales internationales en dehors de Sonatrach. Dès lors se posera lors la règle des 49/51% qui ne sera pas opérationnelle pour une firme internationalisée comme Renault/Nissan qui se conformera aux règles de l’Organisation mondiale du commerce, la voiture étant une marchandise soumise à la concurrence internationale. En bref, pour l’Algérie qui possède d’importantes potentialités il devient impérieux de passer d’une économie de rente qui engendre le gain facile et la corruption, de relancer son tissu productif grâce à un partenariat gagnant /gagnant. L’avenir d’un tel projet ou de tout autre projet restructurant, permettant d’accroître la valeur ajoutée interne et de créer des emplois productifs et non des emplois rentes, face à la concurrence internationale intiment lié à l’Etat de droit, au renouveau de la gouvernance et plaçant l’entreprise et le savoir au cœur de la stratégie, devra cibler le continent africain qui à l’horizon 2030, sous réserve d’une meilleure gouvernance, l’axe se déplaçant de l’Asie, sera le continent qui dynamisera l’économie mondiale.

     

    Professeur Abderrahmane Mebtoul

  • Lettre ouverte de Ferhat Mehenni à François Hollande

     


    Par Le Matin |
     

    Le président du gouvernement provisoire kabyle interpelle dans cette lettre ouverte le président français à l'occasion de sa venue en Algérie.

    Ferhat Mehenni, président du GPK Ferhat Mehenni, président du GPK

    Monsieur François Hollande

    Président de la République française

    Monsieur le Président,

    Vous allez effectuer un voyage officiel en Algérie. Vous savez que vous aurez des partenaires difficiles qui, pour des raisons de politique interne, cultivent une opposition quasi systématique à la France depuis 50 ans. L’identité de vue sur des questions d’actualité internationale que vous avez avec le voisin marocain est plus problématique avec ceux que vous allez rencontrer. Ceci sera d’autant plus vraisemblable que vous aurez pour interlocuteurs non pas ceux qui représentent la réalité du pouvoir, mais son apparence, et ce, quelles que soient leurs fonctions officielles. Vos conseillers et vos experts ont dû vous en prévenir déjà.

    Monsieur le Président,

    Je vous écris en tant que président de l’Anavad, le Gouvernement provisoire kabyle. J’ai pour devoir et honneur, comme vous, la défense des intérêts de mon peuple, le peuple kabyle. L’exercice de son droit à l’autodétermination fera bientôt partie de l’actualité internationale. Par conséquent, serait-il heureux que la France distingue enfin nettement la Kabylie de l’Algérie. 

    C’est d’ailleurs cette confusion des peuples et des pays qui a été à l’origine de la guerre d’Algérie. La Kabylie n’a jamais admis son annexion forcée à l’ensemble algérien. Elle continue de le faire. Depuis 1962, la Kabylie reste le sujet brûlant de la dramatique actualité algérienne. On peut en juger par les faits : 

    1. Conflit armé du 29 septembre 1963 au 16 mars 1964. 

    2. 1977 : Affront kabyle fait au dictateur Boumediene dans le plus grand stade d’Alger. 

    3. Soulèvement populaire en avril 1980 (appelé Printemps berbère). 

    4. 1985 : Création de la 1ère Ligue algérienne des droits de l’homme par des Kabyles dont la plupart des membres se sont retrouvés devant la Cour de sûreté de l’État qui les a condamnés. 

    5. Septembre 1985 : manifestations violentes en faveur des prisonniers militants des droits de l’homme. 

    6. Octobre 1988 : Grève générale en Kabylie pour laquelle le chanteur Matoub Lounes avait reçu à l’abdomen une décharge de kalachnikov de la part d’un gendarme algérien. 

    7. Décembre 1991- janvier 1992 : Le FIS rafle les législatives partout en Algérie, à l’exception de la Kabylie où il n’avait obtenu aucun siège, ni réussi ne serait-ce qu’à être en ballottage. L’arrêt du processus électoral par le pouvoir algérien serait dû uniquement, selon le Général Nezzar, à la situation de dissidence nationale dans laquelle se retrouvait la Kabylie laïque.

    8. 1994-95 : Boycott scolaire en Kabylie du primaire aux universités.

    9. 1996 : Accord entre le pouvoir et les terroristes de l’Armée islamique du Salut ayant eu pour conséquence le transfert du terrorisme en Kabylie où, jusque-là, il était inexistant et y demeure toujours sans base sociale.

    10. 1998 : Assassinat du chanteur Matoub Lounes et révolte populaire pendant plus d’un mois.

    11. 2001-2003 : Révolte populaire durant trois ans (150 morts). Création du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie ayant débouché sur la mise sur pied de l’Anavad au nom duquel j’ai l’honneur de vous adresser cette lettre.

    Depuis l’arrivée de Bouteflika en 1999 à la présidence, la situation se caractérise par une tension plus accrue qu’elle ne l’a jamais été. En plus des trois ans de bras de fer quotidien du Printemps noir (2001-2003), il est bon de rappeler ces données : la Kabylie boycotte toutes les élections. La seule consultation qu’elle attend est le référendum pour son autodétermination.

    Bouteflika n’a jamais été élu par les Kabyles contre lesquels il se venge par des propos indignes. Il se sent en revanche dans l’obligation de nommer à chaque fois un premier ministre kabyle pour mener une sévère politique antikabyle. Les budgets alloués à la Kabylie sont réduits à leur portion congrue. N’eût été la communauté kabyle installée en France, évaluée à 2 millions d’âmes, les Kabyles mourraient de faim. Les ressources minières et hydrauliques kabyles profitent au régime et nullement à la Kabylie.

    Le déploiement militaire en Kabylie, décidé après la fronde de 2001-2003, a atteint des chiffres que la France n’avait pas engagés durant la guerre d’Algérie. Et dire que nous sommes en temps de paix ! Cela s’est traduit par une insoutenable insécurité : 80 kidnappings d’entrepreneurs kabyles en 6 ans, insalubrité publique, drogue et fléaux en tous genres et une politique salafiste digne des Ben Laden. Rien qu’en 2010, pas moins de 147 terroristes "repentis" ont été nommés comme imams pour fanatiser les Kabyles. Leur produit sera votre danger de demain. Depuis 2004, nos oliveraies et nos forêts sont systématiquement incendiées volontairement par des militaires qui en ont reçu l’ordre. Ce crime contre la nature est aussi un crime contre l’humanité. L’avancée du désert qu’il provoque va inexorablement atteindre la France.

    Monsieur le Président,

    La rencontre entre la France et la Kabylie a certes été violente, mais leur relation s’est apaisée au fil du temps. Nous ne voudrions en retenir que les aspects positifs et mutuellement bénéfiques. À l’exception de la condition coloniale qui nous était insupportable, le Kabyle a su acquérir auprès du Français bien des savoirs et des techniques. La France a trouvé en lui un ouvrier et un fonctionnaire, un cadre et un chercheur d’une rare qualité. Ils ont en commun des valeurs qu’ils veulent universelles comme la laïcité et la liberté. Cela s’est enrichi de pratiques et de besoins réciproques. Le Kabyle est devenu un élément positif dans la lutte contre l’islamisme dans les banlieues françaises. La langue et la culture françaises sont intégrées dans les facteurs de résistance que la Kabylie a développés contre son oppression identitaire et linguistique.

    Il serait donc plus que jamais temps que la France admette la Kabylie dans la défense de ses intérêts. Elle aura un allié sans précédent dans son environnement Sud méditerranéen.

    Durant cette visite que vous allez effectuer en Algérie, même si le Sahel et l’AQMI (le bras armé de nos généraux), l’Azawad et la Syrie seraient les points sur lesquels vous insisteriez, notre souhait est que vous feriez autrement que l’un de vos prédécesseurs. En effet, en 2003, M. Chirac avait ignoré à tort la douleur des dizaines de mères kabyles qui venaient d’être endeuillées par ceux-là mêmes qui lui déroulaient le tapis rouge. Rouge du sang de nos pacifiques jeunes manifestants qui venaient d’être assassinés par le pouvoir raciste algérien. 

    Défendre la francophonie en Kabylie sera, à coup sûr, profitable à la France. Son admission au sein de l’Organisation Internationale de la Francophonie est l’une des aspirations du peuple kabyle. En attendant la reconnaissance internationale de son gouvernement provisoire, il serait pour le moins positif que vous fassiez admettre à vos interlocuteurs algériens la nécessité de la réouverture du Consulat de France à Vgayet (ex-Bougie) et du Centre culturel français à Tizi-Ouzou. 

    Dans l’espoir que votre voyage, associant la cause kabyle aux intérêts de la France, soit couronné de succès, veuillez croire Monsieur le Président en ma très haute considération.

    Ferhat Mehenni

    Président du gouvernement kabyle provisoire

  • Lettre ouverte à MM. les enquêteurs du DRS

     


    Par Le Matin |
     

    Messieurs,

    Hocine Malti. Hocine Malti.

    Je vous avais adressé au mois de janvier 2010, alors même que vous meniez une enquête sur des affaires de corruption au sein de la Sonatrach, une lettre dans laquelle je vous avais fait part de certaines remarques quant à la conduite de votre enquête et je vous avais indiqué quelques pistes à explorer qui vous mèneraient à de plus grosses découvertes. 

    Je vous avais indiqué que les affaires auxquelles vous vous intéressiez étaient d’un niveau modeste et que les pots-de-vin versés l’étaient aussi par conséquent. Avouez que, comparés aux 56 milliards de dollars US du chiffre d’affaires à l’exportation de la Sonatrach en 2010 et aux 14,5 milliards de dollars d’investissements pour la même année - sachant que la quasi-totalité de ces mouvements financiers font l’objet de commissions - les quelques centaines de milliers de dollars des dossiers véreux que vous avez découverts ne représentent qu’une goutte d’eau dans un océan. Je vous avais également fait remarquer que les personnes inculpées, bien qu’occupant les plus hauts postes de la hiérarchie de la compagnie nationale, n’étaient que des seconds couteaux et que les commanditaires de la corruption se trouvaient dans les plus hautes sphères du pouvoir. Je rappelle encore une fois que ces individus, qui sont certes les acolytes de ces commanditaires, ne constituent que des maillons de leurs réseaux, des passages obligés qu’ils utilisent pour opérer leurs razzias et auxquels ils accordent quelques miettes. Je vous avais aussi recommandé d’étendre vos investigations à d’autres progénitures que celles auxquelles vous vous étiez intéressés. Mais, apparemment, le régime algérien accorde une sorte "d’immunité" non seulement à un ministre, même quand il n’est plus en poste, mais aussi à sa descendance. Je vous avais enfin signalé quelques pistes que vous auriez pu explorer qui vous auraient amené à découvrir d’autres malversations autrement plus importantes et à débusquer du plus gros gibier que celui que vous aviez trouvé. 

    Mais hélas, votre maison le DRS qui fait si peur au commun des mortels en Algérie, s’avère impuissante, soumise et sans moyens face aux agissements mafieux de la catégorie des "Intouchables". Qui est "Intouchable" en Algérie ? Toute personne faisant partie d’un des clans dominants du pouvoir, notamment celui du président de la République ou celui des généraux qui l’ont placé au sommet de l’Etat. En vertu de quoi, un ministre, un général, un général-major, certains "conseillers", ou certains hommes d’affaires qui naviguent dans ces eaux troubles – la liste n’est pas exhaustive - qu’ils soient en poste ou en retrait, ne sont jamais poursuivis pour corruption, jamais inculpés, ne sont même pas cités à titre de témoins dans des affaires qui les concernent directement ? De très fortes présomptions, voire preuves de culpabilité de ministres, de généraux, du secrétaire général de l’UGTA, existent dans les dossiers Khalifa, gazoduc sous-marin Algérie – Italie, BRC, Sonatrach, autoroute Est-Ouest, sans qu’aucune de ces personnalités ne soit jamais inquiétée.

    Messieurs les enquêteurs, ni vous, ni moi, ni aucune personne sensée ne pourraient croire que ces personnes sont exemptes de tout délit de corruption, pour la simple raison qu’elles occupent de très hautes fonctions dans la hiérarchie politique ou militaire du pays. C’est évidemment leur appartenance à un clan du pouvoir qui les a rendues intouchables, c’est-à-dire selon la définition du Grand Robert de la langue française, des personnes qui ne peuvent être l’objet d’aucun blâme, d’aucune critique, d’aucune sanction. Dans l’ancien système social hiérarchique de l’Inde, étaient qualifiées d’"Intouchables" des personnes hors caste, considérées comme impures. C’est une combinaison de ces deux définitions qui s’applique à notre version nationale de la Cosa Nostra, dans laquelle un "Intouchable" est non seulement impur par ses mœurs, mais ne peut visiblement faire l’objet ni de blâme, ni de sanction. Dans le cas qui nous intéresse, à savoir le scandale de la Sonatrach, la question que l’on est en droit de se poser est celle de savoir qui a décrété que les commanditaires des cadres supérieurs inculpés étaient des "Intouchables" ? Est-ce vous, Messieurs les enquêteurs du DRS ou est-ce les juges qui ont pris le relais de vos investigations ? Sachez cependant que quelles que soient les personnes qui ont pris cette responsabilité, elles sont, de par leur complicité, tout aussi coupables que ces individus, même si elles n’ont fait qu’obéir à des ordres venus de plus haut.

    Il m’est cependant agréable de constater que, contrairement à l’Algérie où l’on s’évertue par tous les moyens d’étouffer ce genre d’affaires, ailleurs dans le monde ce n’est heureusement pas le cas. Tout comme moi, vous aurez remarqué depuis quelques mois déjà que sous d’autres cieux, les pistes que je vous avais signalées en janvier 2010 étaient dignes d’intérêt. Je n’en tire aucune fierté, ni honneur particuliers, mais je me sens néanmoins renforcé, par ce réconfort en provenance de l’étranger, dans mes convictions que la lutte contre la corruption est permanente et que la vérité et la justice finissent toujours par l’emporter. S’agissant de SNC Lavalin, on a appris au mois d’avril dernier que la justice canadienne avait entamé une grosse opération mains propres à l’intérieur de cette entreprise, qui a abouti à la décapitation de la direction générale. Soupçonné de blanchiment d’argent et de corruption dans des affaires conclues en Afrique du Nord, Riadh Ben Aïssa, vice-président, a été limogé en février 2012 après 27 ans de services, avant d’être arrêté et emprisonné en Suisse depuis la mi-avril. En sa qualité de responsable de l’Afrique du Nord au sein de la firme montréalaise, Riadh Ben Aïssa entretenait des relations sulfureuses avec le régime Kadhafi en Libye et avec celui de Ben Ali en Tunisie. Pour ce qui est de l’Algérie, son "parrain" était une personnalité très connue et très influente, décédée depuis le scandale de la Sonatrach. Le vice-président finances de l’entreprise, Stéphane Roy a lui aussi été arrêté, tandis que le PDG Pierre Duhaine a été poussé à la démission. A la suite de la disparition de son sponsor" algérien, SNC Lavalin a vu certains de ses contrats annulés, avant de refaire surface et de décrocher de nouvelles affaires. Il vous appartient, Messieurs les enquêteurs, de dénicher, au sein de l’establishment algérien, qui est le nouveau soutien de la firme canadienne. 

    On a appris aussi récemment que le PDG de Saïpem Pietro Franco Tali avait été limogé à la suite de nouvelles révélations de corruption concernant des contrats attribués par la Sonatrach au groupe italien. Selon les conclusions auxquelles sont parvenus les enquêteurs du parquet de Milan, Saïpem aurait versé 200 millions de dollars US de commissions pour l’obtention de trois contrats d’un montant de 580 millions pour le premier, de 142 millions pour le second et de 100 millions pour le troisième, soit un total de 822 millions de dollars. Non, Messieurs les enquêteurs, on ne verse pas un tel montant de commissions pour obtenir somme toute un montant modeste d’affaires. Si vous vous penchez sérieusement sur le dossier Saïpem, vous découvrirez que cette entreprise fer de lance du groupe ENI a réalisé en Algérie, durant les cinq dernières années seulement, un montant global d’affaires 25 à 30 fois supérieur. Les 200 millions de dollars de commissions ne représentent probablement qu’un acompte sur d’autres versements qui suivront ou alors une échéance sur un calendrier de paiements préétabli portant sur plusieurs affaires signées ou à venir.

    A titre de comparaison, sachez que lors d’un procès tenu en 1991, portant sur diverses affaires de corruption, dont celle relative à la construction du gazoduc sous-marin Algérie-Italie, le président de l’ENI avait reconnu, devant le juge d’instruction en charge du dossier près ce même parquet de Milan, avoir versé au nom de son entreprise une commission de 32 millions de dollars à un citoyen libyen agissant en qualité d’intermédiaire avec une haute personnalité algérienne. 32 millions pour une haute personnalité – par ailleurs bien connue des Algériens – 200 millions pour des managers de la Sonatrach ? Encore une fois, non Messieurs les enquêteurs. Je dois vous dire que je doute fort que cette commission ait servi à arroser uniquement certains membres de la direction de la Sonatrach ; leurs "parrains" au sommet du pouvoir ne leur permettraient pas de bénéficier seuls d’une telle manne. Aussi, je vous recommande fortement de ne pas vous focaliser sur les managers de la Sonatrach uniquement et d’approfondir vos investigations dans ces trois affaires, que vous auriez déjà étudiées d’après la presse algérienne. Vous y découvrirez certainement des pots-de-vin autrement plus substantiels que celui mis au jour et des participants à la razzia d’un autre calibre que ceux que vous avez débusqués jusqu’alors.

    Messieurs les enquêteurs du DRS, 

    J’en arrive maintenant au cœur du système mafieux mis en place par certains hommes-clés du pouvoir algérien, à savoir le réseau de commissionnement et les dessous de table perçus dans le cadre des contrats de vente du pétrole et du gaz. Sachez que les sommes détournées dans ce secteur sont faramineuses. Si l’on prend, à titre d’exemple, le montant du chiffre d’affaires à l’exportation de 56 milliards de dollars mentionné plus haut et qu’on l’affecte d’un pourcentage de commissions aussi minime soit-il, on se rend compte que les montants détournés, volés chaque année au peuple algérien, représentent quelques milliards de dollars. De 3 à 6 au moins ! C’est comme si l’on retirait cent à deux cents dollars environ au revenu annuel de chaque Algérien ! N’est-ce pas hautement criminel, Messieurs les enquêteurs ? Je vous avais indiqué dans ma lettre de janvier 2010 que si vous deviez vous pencher sur cette question vous découvrirez que derrière chacun des clients de la Sonatrach, il y avait un membre de la coupole du régime, ce groupe très restreint de ceux qui détiennent le véritable pouvoir en Algérie. Ne peut pas acheter du pétrole algérien qui veut, même s’il dispose des moyens financiers pour ce faire. A Alger on lui dira que l’on n’a plus rien à vendre. Mais si, par contre, cette personne sait quel est l’intermédiaire auquel elle pourrait s’adresser (si elle ne le connait pas, les mafieux qui contrôlent le marché l’orienteront éventuellement), elle pourra alors acquérir des quantités plus ou moins importantes de brut en fonction de la dîme qu’elle est disposée à consentir. Dans un de mes nombreux écrits sur la question, j’avais souligné que ces parrains ne se satisfaisaient plus d’un pourcentage sur les ventes de la Sonatrach. Ils ont exigé et obtenu de la part des groupes auxquels ils ont facilité l’accès au pétrole algérien qu’ils soient associés au négoce lui-même. Dorénavant, ils détiennent des parts dans des sociétés-écrans chargées de la revente du pétrole algérien. Ce ne sont donc plus des commissions au coup par coup qu’ils obtiennent, mais des revenus permanents très conséquents dont ils disposent. Voilà donc la véritable mafia, la vermine dont il faudrait débarrasser l’Algérie !

    Je clôturerai enfin mon propos, Messieurs les enquêteurs, en vous rappelant ces quelques faits importants. Seul un système judiciaire fort et réellement indépendant du pouvoir politique est en droit d’ordonner des investigations du type de celle dont il est question ici. C’est cela le fondement de la démocratie. Le fait que ce soit vous, un service de sécurité, qui vous soyez auto saisi de l’affaire démontre à l’évidence le caractère non démocratique de l’organisation institutionnelle du pays. De même, seul un système judiciaire fort et réellement indépendant du pouvoir politique est en mesure de pousser aussi loin que nécessaire la recherche de la vérité, ce que vous n’avez visiblement pas été en mesure de faire. Les résultats décevants auxquels vous êtes parvenus, probablement parce que l’on vous avait fixé par avance des limites à ne pas franchir, montrent bien que le but qui vous avait été assigné n’était pas de mener une opération mains propres. Quant à ses retombées politiques, elles confirment bien ce que j’avais déjà souligné dans ma lettre de janvier 2010 : l’objectif de votre mission était tout simplement un règlement de comptes entre clans rivaux du pouvoir.

    Ce qui m’amène à pousser ce cri d’alarme : Où est le Balthazar Garson algérien, ce juge courageux en mesure de remettre de l’ordre dans ce bazar ? Jusqu’à quand l’Algérie restera-t-elle prisonnière de ces combats de coqs et de ces relations incestueuses entre hommes assoiffés de pouvoir et leurs affairistes ? La réponse à ces questions dépasse bien entendu vos attributions d’enquêteurs, car elle ne tient évidemment pas de la seule conduite d’enquêtes policières plus ou moins encadrées. Sortir de la corruption systémique et de l’impunité passe par la restitution au peuple de ses richesses naturelles – ce à quoi vous pouvez contribuer par le résultat de votre travail - et par l’instauration d’un système de gouvernance réellement démocratique.

    Cordialement,

    Hocine Malti

  • Le SNPSP revendique la révision du statut particulier

    Le bureau national du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) a appelé les autorités à la révision du statut particulier de ce corps et ce, lors de la grève observée hier à travers les différents établissements de proximité de santé publique. Le président du bureau, le Dr Lyes Merabet, a déclaré à l'APS que le syndicat a appelé à une grève d'une journée pour protester contre «la non-prise en charge par le ministère de tutelle et l'administration de la fonction publique de ses revendications, à savoir la révision du statut particulier des praticiens de la santé publique, soulevées depuis plus d'une année».
    Les autorités publiques, a-t-il précisé, n'ont pas appliqué l'article 19 du statut particulier qui permet à tout praticien de bénéficier d'une promotion après dix ans de service pour le premier grade et quinze ans pour le deuxième grade. Concernant le troisième grade, à savoir celui de praticien «en chef», il a souligné que l'article 19 «n'a pas été appliqué en dépit de l'adoption du statut en 2008». Il a rappelé par là même les engagements pris par l'ex-ministre de la Santé concernant la revalorisation du régime indemnitaire, notamment les primes de garde et de contagion. M. Merabet a également évoqué les «agressions contre les praticiens de la santé publique et l'insécurité dans les établissements de proximité de santé publique», appelant les autorités à prendre en charge ce volet.

  • Le pouvoir n’assure plus la sécurité des citoyens

     


    Par Le Matin

    L’Algérien se sent-il en sécurité chez lui ? Se promène-t-il dans n’importe quelle ville du pays sans qu’il se sente menacé par un voyou ou un délinquant ? Peut-il stationner son véhicule sans qu’il soit harcelé ensuite racketté par des supposés gardiens de parking ? Les kidnappings, notamment d’enfants, ne se t-ils pas multiplient ?

     

    Les femmes sont particulièrement visées par les agressions dans la rue. Les femmes sont particulièrement visées par les agressions dans la rue.

     

     

    L’agression et la menace sont partout et le pouvoir ne veut pas agir contre l’insécurité. A Mahelma dans la wilaya d’Alger et à deux pas de Zeralda, une fillette âgée de 8 ans a été retrouvée morte après qu’elle fut victime d’un enlèvement deux jours auparavant. A Derguina, dans la wilaya de Bejaia, les militaires ont tiré sur quatre jeunes, tuant deux et blessant deux autres. A Azzefoune dans la wilaya de Tizi Ouzou, le jeune Ghiles Hadjou a été élevé puis exécuté par ses ravisseurs le mois d’octobre dernier…. La liste macabre est longue en remontant le temps. Les dix dernières années, des centaines voire plus d’un millier d’enlèvements ont été enregistrés notamment en Kabylie. L’année 2006 était particulièrement meurtrière où 86 enfants ont été tués.

     

    Des voyous, des délinquants et des kidnappeurs opèrent avec facilité, de jour comme de nuit. Des gangs s’emparent des cités et font régner la terreur dans des quartiers entiers. Des voleurs, des pickpockets pullulent des rues, les marchés, les places publiques et les gares routières ou ferroviaires. Des cambrioleurs agissent en organisation et volent une voiture chaque 4 heures. Des harceleurs autoproclamés veilleurs de parkings, soutirent de l’agent dans tous les coins des villes algériennes. Des repris de justice récidivent et répètent les mêmes délits desquels ils ont été graciés…

     

    Tant de femmes ont été violées. Tant aussi de demeures ont été dévastées. Encore, tant de paisibles citoyennes ont été délestées de leurs bijoux ou de leurs sacs en pleine rue. Egalement, tant d’automobilistes ont été agressés  sur les grands axes routiers. Pareillement d’usagers du téléphone mobile ont été subtilisés de leur portable en plein communication .Encore, similairement de modestes commerçants ont été ravis de leurs économies en plein souk...

     

    Le phénomène prend de l’importance et la situation devient de plus en plus alarmante. Le pouvoir bien que sa responsabilité soit entièrement engagée, demeure aux abonnés absents. Il ne bouge pas pour protéger les personnes et les biens. Mais pour mater une manifestation pacifique exprimant un ras-le-bol, ou pour venir au bout de quelques voix discordantes, il mobilise policiers et gendarmes. Ceux-là mêmes qui sont payés par le contribuable justement pour assurer sa sécurité et celle de ses biens. Ceux-là mêmes qu’on nomme services de sécurité, sont totalement passifs devant des situations d’agression flagrantes, n’interviennent pas même en cas de dépôt de plaintes par les habitants et ne prennent pas au sérieux les cris de détresse des citoyens.

     

    Bien qu’ils quadrillent les villes, particulièrement Alger, bien qu’ils soient très visibles dans des barrages fixes, les policiers et les gendarmes demeurent inefficaces en l’absence d’une volonté politique  et d’un socle juridique pour venir au bout du phénomène. Le pouvoir reste sans voix devant des cas d’insécurité avérés et ne fait même pas une déclaration de condamnation ou de compassion quand une victime, tuée, élevée ou violée, est enregistrée. On dirait qu’il entretenait délibérément le fléau pour mater davantage la société. Lui, il sait bien qu’il n’est pas directement concerné par cette insécurité parce que les siens sont à l’abri, dans des endroits hyper sécurisés, aux Club des pins et à Hydra. Pis, le pouvoir a eu recours aux délinquants et aux repris de justice à chaque fois qu’il s’est senti menacé  dans sa survie.   

     

    Zoubir Zerarga

  • Hollande : un voyage inutile et regrettable - Par Mohamed Benchicou

     

     

    Il aurait eu plus d'effet avec une barbe et une perruque blanches, un bonnet rouge, une paire de bottes.

    Hollande : un voyage inutile et regrettable - Par Mohamed Benchicou

    Dans Alger où l'on ne célèbre plus Noël depuis l'éveil du puritanisme islamiste, cela aurait, ma foi, donné un peu de piquant à cette visite qui en manqua tellement. Parce qu'enfin, la France, depuis toujours, et surtout à cette période de l'année, la France ça a la saveur des bonbons, des chocolats, des grands pains d'épices, des cadeaux pour tous, pour les uns mais aussi pour les autres, des éloges à Bouteflika qui sonnent déjà comme autant de soutiens au prochain mandat l'autocrate algérien, mais aussi quelques visas de plus à ceux-là, pour accompagner... Oui, en Père Noël, à la rigueur.

    Mais, rétorquerait-on du côté de Bercy, cette France sans le sou, n'a même plus de friandises à mettre dans sa hotte. Et puis, cela aurait fait trop Saint-Nicolas. Quel mauvais goût, aurait ajouté Mme Benguigui ! Non, pas Saint-Nicolas dont on se souvient qu'il vint lui aussi à Alger, un mois de décembre de l'an 2007, sur son pakjesboot, avec sa grande barbe blanche et sa mitre, et qui repartit avec un chèque de 5 milliards de dollars, confirmant le paradoxe des temps qui courent : le père Noël vient moins pour les cadeaux que pour le bol de lait que les enfants déposent devant la cheminée. François Hollande, c'est la France en crise mais une France élégante, qui tient à sauver les apparences. Cela dit, cette fois, l'exercice s'avère un peu ardu. Car enfin, M. Hollande, qu'êtes-vous donc venus faire, chez nous, à Alger livré aux barbouzes-proxénètes si ce n'est de serrer la main aux barbouzes proxénètes, ceux-là même dont on dira demain "on ne savait pas", demain, quand il sera trop tard ? Bouteflika, qui feint de ne pas avoir entendu les réponses un tantinet méprisantes de Paris aux revendications algériennes de repentance pour les crimes coloniaux, sera le seul gagnant de ce safari regrettable.

    Sauf à faire l'injure à François Hollande de le classer parmi ceux, chérubins sans avenir, qui pensent pratiquer la politique sans cynisme, nul ne pourrait donner crédit d'innocence à sa démarche. Il restera de son voyage à Alger comme un arrière-goût de tromperie, une sorte de délit de compagnonnage avec un des derniers autocrates arabes encore en exercice et qui n’en demandait pas tant. Il n’y a qu’à lire le subtil article du Point pour le deviner : "C'est Hollande qui doit être fêté et pourtant les drapeaux français sont rares, clairsemés dans la foule, alors que les couleurs algériennes et les portraits de Bouteflika sont partout. Au milieu des youyous et des déflagrations de pétoires en tout genre, on entend des cris d'amour adressés à Bouteflika et des "One two three Algérie" chantés par des jeunes déchaînés. On se demande alors qui, du chef de l'État français ou de son homologue algérien, est la vedette de cette fête." Quelle urgence y avait-il à se pavaner avec un autocrate affaibli politiquement, isolé sur le plan international, et dont la France ne pouvait ignorer qu'il se maintient au pouvoir par la trique, le bakchich, le mensonge et tous ces outrages répétés aux valeurs démocratiques ? N'est-ce pas M. Fabius qui, parlant de la France et des révoltes arabes devant les étudiants de sciences politiques, en juin dernier à Paris, rappelait solennellement qu'"il n’est pas de société libre sans possibilité d’alternance politique et sans pluralisme", lançant cette promesse sentencieuse qui résonne encore à nos oreilles : "Nous dénoncerons toute tentative de confisquer le pouvoir ou de restreindre les droits démocratiques" ?

    A voir les scènes d’Alger, le serment est plutôt mal parti. Nous espérons, pour la réputation de la diplomatie française et la légende de Talleyrand, que M. Fabius ne s’est pas laissé prendre par toutes ces fadaises que le président algérien, avec de nouveaux accents de prophète démocrate, a cru habile d'aligner dans sa grotesque interview à l'AFP. Il ne lui manquait que le nez rouge quand, pathétique, il affirmait vouloir réformer le système et "amener notre dispositif législatif et réglementaire aux standards universels actuels". Il y avait du Machiavel et du Scapin dans ce personnage qui se désavouait publiquement, ne répugnant pas à se revendiquer des réformes de 1989, celles-là dont il avait pourtant déclarées qu'elles avaient affaibli l'Algérie et "l'avaient livrée à un "totalitarisme millénariste" et "à un déferlement de violence brutale". (El-Moudjahid, 7 juin 2005). Le revoilà, sept ans plus tard, partisan des révoltes d’octobre 1988 qu’il avait qualifiées de "la plus grande fitna (crise sanglante) jamais connue depuis l’ère d’Ali Ibn Taleb."

    Dans sa posture délicate, Bouteflika est prêt à promettre la lune à tous ceux qui lui épargneraient le sort de Ben Ali. La lune ou quelque chose de démon, comme dirait Caligula. La Constituante, la démocratie, l’alternance, le bonheur… Il sera Mandela, Mirabeau, Barnave, Cazalès et même l'abbé Maury, pourvu qu'il reste un peu Louis XVI et plus du tout "Bouteflika l’indésirable", "Bouteflika dégage !", quelle infamie ! Il laissera les représentants du peuple décider de l'avenir, il abolira les privilèges féodaux, réhabilitera le tiers Etat, supprimera tous les titres de noblesse, pourvu qu'il demeure roi. Le temps que se taise le vacarme d’une révolution qui a déjà emporté trois dictateurs arabes.

    L'avez-vous donc cru, cher François Hollande, qu'on surprend à Alger porteur d'éloges envers celui qui a violé la Constitution algérienne pour rester au pouvoir à vie ? A l’heure où les tyrans chutent face à la rue survoltée, quoi de plus salutaire qu’une gloriole dite par un dirigeant du "monde libre" ? C’est cela, le but de la politique, pour Machiavel, faire croire, puisque la finalité ce n'est pas la morale mais la réussite : obtenir et conserver le pouvoir ! La politique est un art de la dissimulation au nom de l'efficacité. Et l’efficacité, ici, c’est s’assurer de sa propre succession pour 2014 ! Je ne crois pas que l'Elysée soit dupe de tout cela. M. Hollande qui, en dépit des apparences, n'est pas connu pour son goût pour la sainteté, n'ignore pas que chez nous, la politique reste la science des forbans, une basse aptitude, celle de se jouer des esprits communs, à tromper, louvoyer, pour la seule finalité qui compte, conserver le pouvoir personnel, y compris dans les moments les plus désespérés. Que la méthode rencontre encore quelque succès auprès de ce gotha de l'esbroufe et du mensonge qu’est devenue la classe politico-médiatique algérienne, est chose fort logique. Chez nous, la politique a fini par devenir chose de vils entremetteurs et la presse affaire de Jourdain enrichis et de barbouzes reconvertis.

    Nous savions depuis Balzac que l'hypocrisie est, chez une nation, le dernier degré du vice. Ajoutée à l’ignorance et à la fatuité des prévôts, elle devient, chez nous, un mode de gouvernance. C'est comme ça. Mais la France, cher M. Hollande, la France de gauche, c'est censé être différent ! On attendait du nouveau pouvoir de gauche qu'il laissât à la droite cette besogne peu originale qui consiste à faire commerce du narcissisme de Bouteflika, de son manque d’épaisseur et de son envoûtement pour la France. Chirac comme Sarkozy, en ont fait un profitable business. Cela suffit. L'épisode de l’association entre Gaz de France (GDF) et Sonatrach, suggéré par Sarkozy et accepté par Bouteflika, est encore dans les esprits. Oui, on avait espéré du nouveau pouvoir socialiste, par fidélité à Jaurès, qu'il divorcerait avec cette tentation française de vouloir se servir de ce président fasciné par la France.

    Après tout, cela relève d'une nostalgie de la vieille France bourgeoise, quand Alexandre de Marenches, "pacha" du SDECE, disait : "L’Algérie, c’est la profondeur stratégique de la France". Entre Jaurès et Alexandre de Marenches, il faut choisir, même si des esprits savants nous répètent que l'avenir de la France en tant que puissance influente est moins en Europe où elle est surclassée par l’Allemagne mais dans le sud, salutaire nouvel espace économique et politique où elle pourrait prendre le leadership. Ah oui, il y a le Sahel. L'intervention militaire au Mali. Mais Bouteflika avait tout accepté il y a un mois de cela ! Il y a bien longtemps que l'Algérie n'a plus de voix et que sa diplomatie ressemble à ces anciens charmes de créatures autrefois belle et que l'on n'évoque plus que pour maudire le temps qui passe trop vite.

    En juin dernier, Laurent Fabius déclarait vouloir assumer le paradoxe de Jacques Berque qui disait en 1956, à propos du monde arabe : "Nous avons le devoir de contribuer à de jeunes libertés, ne fût-ce que pour ménager en elles notre place. Proclamer l’avenir de la chose franco-arabe, au moment où beaucoup, parmi les autres et parmi nous, le déchirent, l’audace semble paradoxale. Je soutiendrai ce paradoxe…". Il ne suffisait donc pas de choisir entre Jaurès et Alexandre de Marenches, il faut encore y ajouter Jacques Berque ! La partie ne s'annonce pas simple pour Hollande ni pour Fabius. Joyeux Noël quand même !

    Mohamed Benchicou

  • La France démocratique soutien de l’Algérie autocratique !

     


    Par Le Matin |

     

     

     

    Le président François Hollande est venue en Algérie seulement pour voir le Pouvoir d’Alger qu’il sait pourtant autocratique. Comme avant lui ses prédécesseurs. Jack Chirac et Nicolas Sarkozy ont fait de même respectivement en 2003 et 2007.

     

    Bouteflika et Hollande à Alger. Bouteflika et Hollande à Alger.

     

    Pendant que la France démocratique change trois fois de présidents de la république, l’Algérie autocratique s’accroche toujours à un Président vieillissant et peut être sombrant dans une incapacité physique et mentale. L’ex-puissance coloniale a vécu trois scrutins présidentiels depuis 1999 pour élire trois hommes différents, tandis que l’ex-colonie a organisé autant de votes pour élire la même personne. Ceci dit, l’autocratie d’Alger cherche à travers cette visite excessivement médiatisée, l’assurance, la confiance et le soutien du nouveau locataire de l’Elysée.

     

    Trois Présidents, dont deux de droite et l’actuel de gauche, ont tous effectué des voyages en Algérie. Ils ont tous été reçus par le même président Bouteflika. En France la pratique démocratique est effective. En Algérie, elle est tout simplement inexistante. L’alternance au pouvoir est un principe qui cimente la pratique démocratique française. Par contre ce principe, pourtant consacré un moment par la limitation des mandats présidentiels à deux dans la constitution de 1996, est renié en Algérie par le viol constitutionnel de 2008.

     

    Hollande, comme avant lui Sarkozy et Chirac, s’il vient en Algérie c’est la France qu’il engage et non pas une caste ou une nomenklatura. Lui, pourtant quand il était premier secrétaire du PS disait que la France devait "encore des excuses au peuple algérien", déclare présentement à Alger : «Je ne viens pas ici faire repentance ou présenter des excuses. Ce n'est pas ce qui est demandé, ce n'est pas ce que je veux faire.». Il le dit avec assurance et rejoint ainsi l’avis de la majorité des Français. En effet, selon un sondage lancé sur le NET par MSN et la chaine de télévision privée M 6, 72% des français ont répondu non à la question «la France doit elle présenter des excuses à l’Algérie».

     

    Par contre, la caste d’Alger en contre partie d’un soutien français inconditionnel et permanant, a fait taire toutes les voix antifrançaises parmi ses propres relais. Aucune organisation de ce qu’on appelle famille révolutionnaire, pourtant fervents partisans de la repentance, n’a osé quoique ce soit. Pis, des anciens moujahids, cadres, sénateurs et députés FLN, ont applaudi le président français lors de son passage au parlement algérien qui n’est pas du tout démocratique. Une caste avec sa clientèle qui n’est pas représentative, par conséquent n’engage aucunement les Algériens. Et d’ailleurs, c’est parmi cette clientèle que la caste a réquisitionné pour offrir un bain de foule artificiel à François Hollande.

     

    L’Algérien lambda, envie seulement le Français pour le mode de gouvernance qui régit son Etat, basé sur l’égalité, la justice et la liberté. Il est encore jaloux du progrès et de la meilleur vie offerte sur le sol de l’Hexagone. Il sait que le ciel français est indéfiniment clément que le sien. Son désir c’est plus de visas et de préférence long séjour, plus de libre circulation des personnes. Repentance, excuses, passé, il a les surpassées depuis longtemps. Depuis, il a compris que c’est de la pure démagogie parce que les promoteurs des voix antifrançaises sont les premiers acquéreurs de l’immobilier parisien, les clients potentiels des hôpitaux et cliniques luxueuses françaises…Il le sait encore, depuis que la caste algéroise paye avec l’argent du contribuable, l’acteur Gérard Depardieu, accusé d’exil fiscal et dont l’attitude est qualifié de minable par le Premier ministre de Hollande, pour poser avec le Président Bouteflika.

     

    Le Président Hollande et les Français n’ignorent pas cela et savent pertinemment que l’évolution démocratique de l’Algérie de Bouteflika vers un Etat de droit respectueux des libertés, n’est pas pour demain. Qu’il soit amené à Tlemcen où partout en Algérie, le Président français, s’inscrivant dans la continuité, est venu pour le Pouvoir autocratique d’Alger. Il lui porte l’énième soutien. Et tant que la France ne se démarque pas de caste autocratique algéroise, il n’y aura aucune vérité qui pourra séduire les Algériens.

     

    Zoubir Zerarga

  • À quand le New Deal algérien?

    Posté par Rédaction LQA 18 Kamal Guerroua «Le temps ne s’occupe pas de réaliser nos espérances, il fait son oeuvre et s’envole» Euripide, philosophe athénien (485-405 av.J-C) L’Algérie est une perle rare pour ceux qui savent la sauvegarder, une prairie fertile pour ceux qui savent l’entretenir, un chantier productif pour ceux qui savent l’exploiter et un paradis sur terre pour ceux qui savent l’aimer. On veut bien titiller les consciences et réveiller ce fol espoir d’un retour aux sources authentiques de l’algérianisme, de l’algérianité ou de «l’algérianitude». Cet étrange sentiment de fierté et d’amour-propre qui vibre en chacun de nous dès que le drapeau national flotte au vent et hisse ses couleurs «verte, blanc, rouge» au firmament, on aimerait bien aussi tisonner les braises presque éteintes de notre fraternité d’antan, celle qui a permis à nos ancêtres d’arracher l’indépendance sans plier à la volonté des usurpateurs ; celle qui doit aujourd’hui commencer par la première cellule familiale de la société et culminer au plus haut sommet des institutions de l’État. Afin de sauver le pays, la fraternité doit être le mot d’ordre national «une fraternité dans les rêves et les espérances, les craintes et les incertitudes». Néanmoins, à bien observer la réalité, on n’y trouve que désaveu et désenchantement car le corps de l’Algérie est sous anesthésie prolongée, c’est un grand malade. On dirait qu’un vers solitaire consume à petit feu ses tripes et le dévore de l’intérieur. Est-ce à dire par là que c’est l’apathie du pays ou le destin maudit d’une génération perdue qui en est la cause? Génération du désespoir pour certains, foutue et irrécupérable pour d’autres, morte aux yeux de tous, qu’importent les épithètes du moment que ladite génération aurait mérité et mérite encore à mon humble avis le qualificatif de «résistante». Résistance à la hogra, à la malvie, aux passe-droits, au chômage, à l’éclatement de la famille traditionnelle, au syndrome de…«dégoûtage» et j’en passe. A bien y regarder, en remontant le fil de l’histoire contemporaine de notre patrie, on se rend compte bien vite que trois éléments cancérigènes sont à l’origine du malheur dont on souffre : le colonialisme, la dictature et l’islamisme dans la mesure où les séquelles et les avatars de cette «triade maléfique» ont mis les bâtons dans les roues du processus de reconstruction nationale. L’écrivain syrien Burhane Ghalioun affirme à juste raison que les États arabes dans leur grande majorité sont le pur fruit d’«une inertie historique» et non plus la résultante d’une dynamique graduelle de civilisation (1) Il est vrai que, analysé sous l’angle socio-anthropologique, ce constat est à bien des égards fort pertinent. Car, étant stagnés dans une phase de «préorganicité pérenne», ces États ou semblant d’États n’ont pu s’en défaire qu’au terme d’un processus de cohabitation ou de conflictualité avec le monstre colonialiste (protectorats, mandats, condominium ou tout simplement colonisation). En effet, la sociologie politique apporte la preuve que la personnalité de l’individu ressemble en bien des points à celle de l’État ou de la Nation du fait qu’elle ne se forge qu’après s’être frotté avec l’autre. Ceci dit, en plus de l’évolution naturelle des nations, il y a le critère de la connaissance de l’autre qui entre en jeu. La seule tare, c’est que dans le cas algérien, la rencontre avec les français s’est faite dans la violence du colonialisme. Par ailleurs et sur un autre aspect, il est significatif de rappeler que l’expérience historique fournit des leçons utiles aux pays. S’étant aperçu des dérives et des limites de l’ancien système face à la grande dépression qui a asphyxié les États Unis à la fin des années 30, le président Roosvelt (1882-1945) a lancé son projet «New Deal», littéralement «le nouveau contrat», lequel fut une rupture, «un aggiornamento» et en même temps une rénovation du vieux «contrat social» théorisé deux siècles auparavant par le philosophe des Lumières Jean Jacques Rousseau (1712-1778). Après une période de prohibition (lutte contre tous les fléaux sociaux) tendant à moraliser la société et à la discipliner, Roosvelt, à l’instar de son aîné prédécesseur Georges Washington (1732-1799) qui a libéré les siens de l’emprise britannique, s’est empressé à restructurer son pays et à le faire sortir de son isolement mondial. Ce fut un vrai projet social contre la pauvreté et l’exclusion. Les grandes nations sont ainsi faites: les initiatives personnelles accouchent de grands projets et les ruptures donnent naissance à des ouvertures, «la dialectique du changement» est au cœur des stratégies politiques des dirigeants. Aujourd’hui en Algérie, comparée à cette dynamique des américains, on remarque que notre patrie a emprunté un tout autre cheminement. La montée inexorable du fatalisme et du désespoir parmi la jeunesse et même chez la vieille génération a mis en veilleuse toute velléité du salut national. La profondeur des peurs et l’absence d’horizons dépeignent l’image d’un pays qui marche au ralenti et avance de biais : deux pas en arrière et un tout petit pas en avant. Pour s’en convaincre, il ne suffit qu’à suivre l’actualité. Dès son investiture après des mois d’attente marathonienne à la tête de l’exécutif, Abdelmalek Sellal, un technocrate sans affiliation partisane, a promis de nettoyer le pays, le nettoyer bien sûr au sens propre et au sens figuré. Au bout du compte: peine perdue et discours creux puisque la réalité du terrain laisse à désirer. Outre la corruption des âmes, l’Algérie profonde est confrontée aux monticules d’ordures ménagères qui jonchent les rues et à des décharges publiques à ciel ouvert sans contrôle ni normes d’hygiène. Maintenant on aimerait bien s’interroger ce que l’on veut bien nettoyer «les rues, les hommes, les bâtisses officielles, le vice des responsables ou le désert nu…» et cela sera sans doute une question légitime et rationnelle. Signataire des accords internationaux ayant pour visée la promotion de la politique du «développement durable», le pays, quoique nanti d’un excédent de réserves de change sans précédent dans son histoire est, semble-t-il, incapable de se procurer de simples incinérateurs pour recycler ses déchets, protéger ses citoyens et la nature. Alors à quoi cela sert-il de parler de la lutte contre la corruption avec un grand «C»? Rien d’étonnant à cela, une majeure partie de nos villageois et citadins se désintéressent de «la bonne gouvernance», de «la citoyenneté» , de la gestion des deniers publics, de cette kyrielle de concepts que l’on invente chaque jour moulés dans un arabe classique bien ciselé à l’écran des télévisions, son unique souci est, comble d’ironie, le phénomène des ordures qui salissent son espace public. A qui la faute au peuple non éduqué, aux responsables véreux, ou à l’État défaillant? Justement, «les algériens sommes-nous de bons citoyens…!» est le slogan crée dernièrement par un groupe d’internautes sur les réseaux sociaux afin de répondre à cette problématique. Assurément, ses membres n’en ont rien compris, ils veulent des explications urgentes «Messieurs» les responsables. Allez sur le terrain, bougez-vous et répondez! Il est clair qu’un bon nombre de nos compatriotes commencent à déraisonner à force de raisonner sur cette situation désolante du pays. L’état des centres d’accueil et des «dyar rahma» donne un aperçu éloquent du quotidien difficile des foyers algériens. Il paraît bien que la délinquance politique et «la voyoucratie» ont l’ascendant sur le patriotisme et la citoyenneté. Aussi est-on en droit de pense qu’à trop s’en remettre à la potion de la rente, nos élites empêchent le pays de décoller. Elles accusent une terrible panne d’idées. Le drame c’est qu’au moment des soins, nos responsables choisissent les capitales occidentales comme gîte de villégiature et de convalescence, on dirait qu’ils souffrent du syndrome de schizophrénie dissociative : ils vivent ici, se soignent là-bas et nous gavent les esprits de ce nationalisme bas niveau ! La dégradation des mœurs de nos élites est aujourd’hui chose évidente (2). Dans certaines localités de l’ouest algérien, de simples citoyens achètent des actes de naissance à 200 dinars la pièce, le service public s’est transformé en réceptacle de «tchkara» et de «mâarifa». Le plus dramatique c’est que les algériens, soit par crainte ou sagesse, refusent de payer la rançon du changement et croient naïvement échapper à l’ankylose tout en restant à la lisière de ce qui se passe autour d’eux et chez eux. L’hypertrophie politique est telle que les forces vives de la nation s’inféodent peu à peu à l’indifférence. Or, pour qu’il y ait changement encore aurait-il fallu qu’il y eût auparavant une prédisposition citoyenne, une ligne de conduite et une charte nationale concertée pour une sortie définitive de la crise : bien entendu, il s’agit ici de crise de valeurs, d’éthique, d’idées et de management. Le devenir de la nation est affaire de tous car la débâcle est nationale et tout le monde en est responsable à quelques degrés près. Nos élites sont appelées à cesser de téter aux mamelles de la rente, de la démagogie et du mensonge. Le spectre du tribalisme ressurgi de nulle part à la faveur des dernières élections locales renseigne à bien des égards sur l’état de délabrement avancé de la sensibilité démocratique. Les fraudeurs y ont trouvé leur compte. La municipalité est devenue un lieu de lucre et des affaires douteuse, la majorité des candidats, avouons-le bien en ce papier, y sont attirés parce qu’ils espèrent satisfaire leurs appétits matériels sur le dos de communes sinistrées et budgétivores. C’est vraiment grave, le poste de maire, si important et si honorable soit-il sous d’autres cieux, porte dans le cœur de nos citoyens une connotation très péjorative ces dernières années. La maladie du politique et de la politique a gangrené l’atmosphère des relations sociales déjà combien fragilisées au bout de dix ans de guerre civile sans merci (1992-2000). Un tas de facteurs participent à cette dévalorisation sociale de la politique, d’abord, le mépris des responsabilité au niveau local, ce qui dévoile d’ailleurs la vraie nature de la société algérienne. Nombre de nos jeunes diplômés fuient toute participation dans une liste électorale municipale en raison de l’image peu flatteuse qu’ils s’en font, l’inconscient collectif est noyé de faux clichés relayés par une populace à la limite de l’analphabétisme. Dans un pays sain, c’est la haute sphère qui approvisionne les masses de «carburant idéel» en leur distillant les message intellectuel, philosophique et politique que ces dernières s’attèlent, le temps venu, à tamiser et à assimiler. Or, en Algérie, c’est l’inverse qui se produit, la nature des rapports de forces «élites-masses» est faussée par une espèce de processus de déculturation ou osons ici le terme de «décérébration massive» tantôt mis en branle à dessein par les autorités publiques tantôt subi de facto par aussi bien le pouvoir que la société suite à une mauvais diagnostic du terrain et des phénomènes voire suite aux séquelles des crises à répétition auxquelles la patrie a survécus. En toute logique, lorsque un militant d’une formation politique se porte candidat dans une échéance électorale, il doit au minimum connaître les principes de son parti, ses idéaux, la ligne idéologique qu’il défend, ses assises et son ancrage démographique. En Algérie, des quidams analphabètes s’aventurent dans des joutes politiques à l’aveuglette. D’aucuns soutenus par des affairistes, d’autres par des comités de quartiers éphémères et sans utilité publique tandis que la plupart nagent dans l’eau trouble des alliances contre-nature. Ainsi l’état de blocage systématique de presque la moitié des communes a-t-il donné lieu lui aussi à une gabegie insurmontable. Il n’est point inutile de rappeler que c’est dans la gestion des deniers publics dans le cadre des collectivités locales que la patrie retrouve le meilleur remède contre les forces d’inertie qui bloquent les réformes en haut lieu. L’Algérie a besoin comme l’aurait bien souligné l’auteur Tarek Ghezali de l’engagement du radical (l’opposant frontal au régime), du pragmatisme du réformiste (celui qui a un pied au pouvoir sans en faire réellement partie), de l’intelligence de l’éditorialiste (la presse, l’intelligentsia et les médias alternatifs) et de la lucidité du désabusé (le jeune algérien) (3) . Tous ces profils divergents et contrastés ont intérêt à se coaliser pour qu’il y ait véritablement changement. De toute manière, une étude sociologique sérieuse de la dynamique sociétale en Algérie post-1988 devrait être menée en urgence par des spécialistes afin de déceler tous les dysfonctionnements qui entravent le progrès du pays. Fait étrange! Par moments, on sent que le pouvoir algérien ou le système social dans sa globalité est dépassé par l’ampleur de la régression tout azimut du pays. Par endroits, on pressent que celui-ci fait litière de toute forme de dignité et apporte sa contribution au pourrissement de la société. En conséquence, le dilemme devient insoluble et le peuple insolvable. Les répercussions sont à moyen et à long terme très pernicieuse car le pays se vide de ses compétences et de sa jeunesse. Tout le monde rêve de partir et laisser le pays à l’abandon. Cela risque de ressembler à long terme au phénomène d’émigration décrit dans la pièce théâtrale «Babor l’Australie» par l’humoriste Mohammed Fellag. Il y a même des types qui sont prêts à vendre tous leurs biens et dépenser des centaines de millions pour quitter leurs familles et les leurs pourvu qu’ils puissent goûter à «la douce galère» de l’hexagone. En réalité, la mobilité en Algérie pose problème et les algériens se connaissent mal entre eux : rareté de lignes ferroviaires sécurisées, cherté de la vie, vétusté du réseau routier, peu d’investissement du privé dans le secteur des transports…etc, le tout mélangé à l’absence de plans urbanistiques (annuaires, pages jaunes… etc). Au Sahara, dans les zones pétrolières, on circule par autorisation, le grand sud utile économiquement, l’est moins politiquement. En guise de conclusion, comme on pourrait bien le constater, le verrouillage systématique de la société a engendré la réclusion et le repli de celle-ci sur soi. A titre d’exemple, l’hôtellerie, pour ne parler que de ce secteur est un échantillon de l’échec algérien. C’est un créneau très négligé, à titre indicatif, la ville d’Alger possède moins d’une vingtaine d’hôtels alors que celle de Doha au Qatar, mini-État au Moyen Orient, en est dotée de plus d’une centaine bien les deux pays soient rentiers! En plus, la nuit les boutiques algéroises baissent rideau tôt, signe on ne peut plus de la mort de la vie nocturne dans une ville méditerranéenne très prisée de part et d’autre. Un exemple de détail qui résume à lui seul le drame algérien. Mais peut-on à l’image des américains inventer notre New Deal, mazal l’espoir dixit feu Hasni. Notes de renvoi: 1- Burhane Ghalioun, Le malaise arabe : l’État contre la Nation, éditions la découverte, 1991 2- Noël Boussaha, «Frontière est: prostituées, zetla, cigarettes…, tout passe» journal El Watan, 14 décembre 2012 3- Tarik Ghezali, cinq algériens et un changement, Jeune Afrique N 2701 du 14 au 20 octobre 2012 Kamal Guerroua, universitaire

  • EXCLUSIF. Gaz de schiste : la France va explorer en Algérie

    L’Algérie, terrain d’expérimentations pour FAFA !! Posté par Rédaction LQA Le Point.fr – Publié le 20/12/2012 à 10:33 Un accord permettant d’expérimenter une alternative à la fracturation hydraulique sur le territoire algérien sera signé. Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a fait quelques confidences jeudi matin à un petit nombre de journalistes. Dans ses propos, une information : la France et l’Algérie vont prochainement signer un accord permettant des recherches françaises sur le territoire algérien dans le domaine de l’exploitation des gaz de schiste. On sait le sujet sensible et capable de fâcher tout rouge l’allié écologiste. Les quelques permis d’exploitation à des fins de recherche délivrés sur le territoire national sont en effet considérés par les Verts comme des chevaux de Troie, prélude à l’exploitation tout court. Mais le gouvernement ne renonce pas à l’idée d’un mode d’exploitation moins dangereux pour l’environnement que la fracturation hydraulique, le seul disponible actuellement. C’est donc en Algérie que ces recherches seront menées. Les Algériens, eux, ne risquent pas de râler. Par Michel Revol

  • François connaît-il Ahmed ?

     

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    Contrairement à juillet 1830, les descendants du duc de Bourmont de décembre 2012 ne viendront pas par la mer mais par les airs, en avion spécial. Ils n'accosteront pas à Sidi Fredj mais au couloir VIP de l'aéroport d'Alger, par où la délégation française devrait gagner la capitale turque où tout a été repeint sur le trajet, façades et passants triés. La route de l'aéroport, mais aussi Zighout Youcef, Larbi Ben M'hidi et Didouche Mourad, trois parmi les glorieux martyrs rafraîchis pour l'occasion. A Tlemcen, où M. Hollande devrait se recueillir sur la tombe de l'armée des frontières, tout a aussi été repeint et la ville, contrairement à Alger, a même décrété la journée de jeudi fériée, chômée et payée. Et pour cause, M. Hollande devrait aller à l'université pour se faire bombarder docteur honoris causa, s'ajoutant en tant que personnalité de premier plan au clan de l'Ouest.

    Mais bien sûr, à Alger ou Tlemcen, il ne s'agit que de façade : donner un semblant de vie à un pâleur bien réelle, maquiller un vieux régime en faux jeune dynamique et nettoyer «win ichouf Ahmed», là où Ahmed peut voir. François Hollande, bien que son pays soit resté 132 ans en Algérie, ne connaît pas Ahmed et aucun guide local ne va lui expliquer de qui il s'agit car il sera surtout question de protocole et de symbolique entre un vieux couple qui a raté tout autant son mariage que son divorce. Le volet économique ayant été écarté de la visite pour des raisons de pudeur, les problèmes de pension alimentaire et de la charge des enfants seront reportés à une date ultérieure.

    Seul avantage pour les indigènes : M. Sellal le décorateur d'extérieur et M. Benyounès son nettoyeur de surfaces vont enfin avoir du travail et pourront justifier leur salaire. Mais au départ de M. Hollande, ces indigènes qui auront été parqués, fichés et lavés à grande eau, se poseront encore la même question : quand le président algérien s'y est rendu en visite officielle, les autorités françaises ont-elles repeint Paris ?

     

    Chawki Amari
  • Pierre qui roule et autres clichés géologiques !

    Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com 


    la France très intéressée par le savoir-faire algérien en matière de … …badigeonnage d’une ville en 48 heures chrono ! Les pierres ont volé haut lors de la récente visite du président Moncef Marzouki à Sidi-Bouzid, la ville martyre tunisienne. Les manifestants, frères et sœurs d’un marchand ambulant devenu célèbre, n’apprécient pas la tournure prise par la révolution du jasmin. Donc, les pierres ont volé haut, s’abattant sur les officiels. Les pierres ont aussi volé haut et continuent de voler haut en haute, moyenne et basse Egypte. Là-bas, les héros de Place Tahrir n’apprécient que moyennement le chemin poilu emprunté par la révolution anti-Moubarak. Alors, là-bas itou, les pierres ont volé haut. Et continuent de voler. En Algérie, l’observatoire non agréé des pierres qui volent à la figure des très hauts dirigeants du pays est formel. Certes, les pierres volaient encore chez nous haut, très haut il y a quelques années de cela. Des marques sur la carrosserie d’une Mercedes 500 de la présidence faisant foi. Mais depuis, et sans que cet observatoire n’avance d’explications, les pierres algériennes ont subitement cessé de voler sur le trajet d’un cortège de type 1. Pourquoi les pierres tunisiennes et égyptiennes volent encore le plus normalement du monde, alors que leurs homologues algériennes se sont retrouvées frappées d’immobilisme chronique ? On ne peut que spéculer autour de ce mal mystérieux qui frappe notre géologie. Des fans de Mick Jagger et de toute pierre qui roule croient dur comme fer en l’existence gardée secrète d’une brigade à la mission en théorie impossible mais en l’occurrence fort bien remplie : celle qui consiste à coller les pierres qui jonchent les trajets dits sensibles. De nuit, de préférence, les commandos-colleurs sillonnent le pays, cartes et bidons de colle forte en main et s’emploient méthodiquement à coller tout caillou au sol, le fixant aussi solidement que l’immunité de Chakib Khelil. Du coup, même en colère, les manifestants algériens se tuent la santé à essayer d’arracher en vain des cailloux forcément indécollables. Une explication qui satisfait également un autre fan-club, celui de la famille Pierrafeu. Les adorateurs de ce dessin animé culte croient eux aussi dur comme… pierre (j’avais envie déjà de la faire cette vanne, dix lignes plus haut !) que les pierres algériennes ne volent plus parce que le régime passe son temps à les coller. Mais, contrairement aux fans de Mick Jagger et des Rolling Stones, les amis des Pierrafeu sortent de cette histoire avec une morale essentielle, fondamentale qu’ils nous délivrent ainsi, d’un bloc (eh oui, celle-là aussi, celle du bloc, je n’allais tout de même pas la rater) : pour réussir dans ce pays, mieux vaut investir dans la colle. Forcément, la colle, c’est un secteur d’avenir ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.

  • L'autre France

     

    Par Maamar Farah
    L’annonce de la signature d'un accord entre Renault et l'Algérie a été abondamment commentée dans les sites d'information français. Outre le fait que les intervenants n’ont pas compris que la nouvelle usine ne se fera pas au détriment de l'emploi en France, ce qui nous a plus attristé, ce sont les points de vue infantiles, les visions étriquées, les mots offensants et moqueurs, les insultes aux Algériens de France et un tas d'autres joyeusetés qui montrent que certains esprits sont restés bloqués sur un matin ensoleillé de juillet 1962...
    Ce n'est pas sur le site du Front National que nous avons vu ces imbécillités écœurantes mais sur la page Web d’un quotidien prestigieux : Le Figaro ! A l'homme d'Etat et vieil ami sincère et dévoué de l'Algérie, nous disons toute notre considération et lui souhaitons bon courage pour le reste de son quinquennat : il en aura besoin pour résister à tous ces nostalgiques abreuvés aux sucreries bêtifiantes de la propagande réactionnaire et ces revanchards bernés par l'extrême droite et sa nouvelle alliée, la plus périlleuse pour la France multiraciale, égalitaire et fraternelle : la droite populaire !
    maamarfarah20@yahoo.fr
    «La fin du monde un vendredi ! Et pourquoi pas un samedi ou un dimanche ? C'est encore un coup des sionistes et des nouveaux croisés ! Quoi le calendrier maya ? Tu le connais toi ce Maya, ça doit être un agent du Mossad !»
    Tata Aldjia

  • De «l’œuvre positive» de la France coloniale : déculturer, ensauvager


    Par Smaïl Hadj Hali
    Cent quatre-vingt-deux ans après le début de l’occupation coloniale, de larges secteurs de ce qu’il est convenu d’appeler les élites françaises(1) — politiques, artistiques, médiatiques, scientifiques, universitaires — sassent et ressassent «l’œuvre positive» de la colonisation.
    De telles postures révèlent a minima, non seulement l’ancrage et l’emprise écrasante de la «culture» coloniale, mais aussi l’idéologie de la supériorité — issue des théories sur les races — au sein de larges fractions de la société française. Elles révèlent tout autant, corrélativement à cette «culture», le mépris de ces élites pour des sociétés pour qui le système colonial a été une «période de deuil et de grande souffrance »(2) Ouvrons une parenthèse à ce sujet pour rappeler l’impérative nécessité de travailler sur les conditions de production des pseudos concepts et plus largement de la terminologie, qui ont structuré et structurent toujours les discours colonialistes et néocolonialistes( 3). Cet impérative critique concerne aussi les disciplines des sciences sociales et humaines, qui reprennent ces termes et légitiment ainsi une mystification. Cette approche peut contribuer, au-delà de l’interrogation critique, au démontage du contenu idéologique qui «entre en jeu dans ces imperceptibles falsifications». Défendre outrageusement, rageusement, comme le font certaines élites françaises, la «mission civilisatrice ou l’œuvre positive» de la France colonialiste c’est, pour citer Roland Barthes, «faire entrer une politique dans un monde de représentations immuables et nécessaires. C’est en un mot confondre l’ordre politique et l’ordre naturel», pour inscrire le premier dans la logique du mythe et déhistoriciser ainsi les faits politiques et sociaux. Or, il est entendu que «le mythe a pour charge de fonder une intention historique en nature, une contingence en éternité ». N’est-ce pas là la fonction de l’«œuvre positive», de la «mission civilisatrice» ou des bienfaits de la colonisation ? Ces termes, frappés du poids de l’évidence, conçus et induits, fondamentalement, par les théories sur les races, contribuent à former, formater, forger, objectiver — souvent en convoquant un discours à tonalité scientifique — une vision du monde fondée sur le paradigme des races, des civilisations et des cultures supérieures aux autres, lesquelles autres, par définition, n’ont ni civilisation ni culture. A propos de discours scientifiques, l’historien français C. Liauzu soulignait, en traitant du cas français, que «c’est bien au cœur de notre culture scientifique qu’il faut chercher certaines des origines des crises racistes», lesquelles, pourrions-nous ajouter ne sont pas sans lien organique avec le fait colonial.
    «Civiliser, instruire, éduquer»
    Dès les premiers temps de l’occupation coloniale «l’œuvre positive» et «civilisatrice» était donnée par les différents acteurs — civils et militaires — comme l’une des priorités, sinon la priorité, de la colonisation : «Civiliser, instruire, éduquer, régénérer», telle était la devise. «Appelée au beau rôle de coloniser une des régences barbaresques, la France a pris pour auxiliaire de sa marche le plus puissant moyen de civilisation, l’instruction. Pacifier et éclairer tour à tour ces contrées, y répandre de nouveau les bienfaits de la science qui les ont fuies depuis des siècles, telle est la noble mission qu’elle s’est proposée et qu’elle accomplira».(4) Les principes de la supériorité de la civilisation française sont à un mot près les mêmes que ceux que l’on peut lire ou entendre aujourd’hui : «Est-ce aux Français à civiliser les Arabes ou aux Arabes à civiliser les Français ? Mais les Français sont plus avancés que les Arabes en civilisation ; c’est donc à eux de donner la loi et les règlements.»
    Une société à la civilisation propre
    Mais que trouve la France en envahissant l’Algérie ? Comme le notait M. Lacheraf(5), c’est «une société bien organisée, à la civilisation propre, parfois comparable à celles du bassin méditerranéen, peut-être imparfaite dans son développement, mais dont l’amour de la liberté, l’attachement à la terre, la cohésion, la culture, le sens patriotique, les ressources et les idéaux communs à défendre contre l’ennemi national, donnent leurs preuves tout au long d’une guerre de conquête de près de 40 ans». Ces propos, confirmés par de nombreux travaux, indiquent que l’Algérie, à l’évidence, aurait pu connaître un tout autre destin si le colonialisme ne l’avait pas plongé, puis maintenu dans la régression culturelle et dans la torpeur d’une existence infra-humaine pour la quasimajorité de la population. La guerre totale menée, un moment envisagée et pratiquée dans une perspective «d’extermination totale» jusqu’à la défaite de l’Emir Abdelkader, en 1847 et au-delà de cette date, a détruit, ravagé, ruiné, les êtres, les liens sociaux, les institutions, les cultures, les animaux, le commerce, les biens de subsistance. La confiscation des biens collectifs, l’expropriation des terres, le séquestre des biens immobiliers ont systématisé la paupérisation des familles et la désintégration des communautés et généralisé disettes, famines et maladies, provoquant au final un désastre démographique. Dès lors, est-il exagéré de dire et de redire que ce système — considéré, toute honte bue, par des historiens et des hommes d’Etat français, récemment, comme un «système injuste» — a désagrégé la société algérienne et lui a interdit toute possibilité d’inventer, d’imaginer son «avenir historique », de penser sa modernité, de concevoir son rapport et son apport singuliers à l’universalité, en un mot d’exister. Qui peut encore croire un instant que l’Algérie n’aurait pas pu mieux faire que ses millions de victimes des guerres coloniales, de la mobilisation forcée des siens pour les guerres impérialistes, les famines organisées et les épidémies induites par celles-ci. Qui peut penser un instant qu’elle n’aurait pas mieux fait que les lois d’exception, le code de l’indigénat, les expropriations massives, la pratique systématisée et généralisée du racisme, la destruction de son système généalogique, ou encore les cinq techniciens en agriculture et les quelque 90% d’analphabètes dans les deux langues. C’est cela, et la liste est ouverte, l’héritage laissé par un système de gouvernement mû, entre autres, par une logique de destruction culturelle et d’«ébranlement du substrat mental» des individus et des groupes sociaux. Cette dernière caractéristique est-elle outrancière ? La réponse nous est copieusement fournie par les nombreux documents, relatifs à l’instruction, produits par les acteurs de la colonisation (officiers, administrateurs, chefs de bureau arabes). Ces textes, à leur corps défendant, rendent compte de la destruction systématique des réseaux d’instruction et de ce qui s’y apparente. Ces documents(6) révèlent, en outre, que le pouvoir colonial, au fur et à mesure que s’étendait son contrôle militaro- administratif sur les êtres et le territoire, découvre étonné, et inquiet, non seulement la place et le rôle de l’instruction, de l’éducation, dans la société, mais aussi l’intérêt que lui accordent les habitants des villes et des campagnes : «Toutes les tribus, tous les quartiers urbains avaient un maître d’école avant l’occupation française.» «Il faut reconnaître que les familles encourageaient les études et se croyaient moralement obligées d’envoyer leurs fils s’instruire loin d’elles.»(7) «A une époque où l’on découvrait en Europe le rôle de l’école publique, en Algérie, presque tous les enfants savent lire et écrire. Dans chaque village, il y a deux écoles… Tous les enfants de 6 à 10 ans fréquentaient l’école primaire.»(8) Ces notes indiquent bien que le monde urbain et rural était doté de lieux dédiés à l’instruction, certes, suite au long déclin de la civilisation arabe, qualité, niveau des connaissances, savoirs dispensés étaient insuffisants et rudimentaires, comparés aux avancées et au niveau des sciences et des techniques en Europe, à la même époque. Ceci admis, il n’est pas sans intérêt de noter que les familles et plus largement les communautés urbaines et rurales, «se croyaient obligées», comme le note un officier, d’assurer le minimum scolaire : apprendre à lire et écrire. Aux seuls garçons(9), il est vrai. Considérée alors comme «l’une des cinq plus belles villes de la Méditerranée», Alger comptait une centaine d’écoles primaires et 132 mosquées.(10) Grâce aux revenus des biens communautaires, la ville entretenait ses institutions scolaires et cultuelles et rémunérait ses enseignants. Dès les premiers temps de l’occupation, et comme pour vérifier l’état de guerre totale imposé par l’ennemi, cette infrastructure cultuelle et scolaire est l’objet de convoitises et de destructions. Des dizaines de mosquées sont rasées, une soixantaine occupées, à quoi s’ajoutent la dispersion et la répression de l’encadrement humain. A propos de l’usage des mosquées, un voyageur français note que «quelques-unes sont appropriées au culte catholique, d’autres sont converties en magasins, en pharmacies militaires. Une de ces dernières est même occupée, ô honte ! par l’administration des lits militaires ».(11) Ce destructions, ces violences, le chaos instauré par l’ennemi, provoquent dispersion, exode, exil de tous ceux, savants du culte, lettrés, enseignants, qui dispensaient instruction, éducation religieuse et s’occupaient des œuvres cultuelles. Dans un rapport officiel, l’administrateur civil d’Alger, Genty de Bussy, note que «plus de 80 écoles existaient à Alger avant la conquête, qu’elles ont été réduites de moitié par l’émigration des instituteurs, des grandes familles(12) et par l’occupation de plusieurs classes, entendons de plusieurs mosquées».(13) Véritable saignée, l’exil forcé des élites urbaines vers les cités du Maghreb (Tétouan, Tunis, Cyrénaïque), du Machreq (Alexandrie, Damas, El Qods) et de Turquie (Izmir, Istanbul)( 14), est suivi de celui, massif, d’élèves et d’étudiants qui n’ont plus la possibilité de parfaire leurs connaissances sur place. C’est ce que signale un chef de bureau arabe : «Les écoles du second degré ont disparu presque en totalité de la surface de l’Algérie. Les jeunes gens qui désirent acquérir quelques connaissances un peu étendues vont chercher à Tunis, Tripoli, Tétouan, en Egypte même un enseignement qui leur fait défaut.» Les autres cités ne sont pas en reste, et subissent le même sort qu’Alger. C’est le cas d’Oran, qui possédait : «… pour 12 000 ou 14 000 âmes, trois collèges et 50 écoles». Un chef de bureau arabe note qu’avant l’occupation, existait une «espèce d’école publique où étaient enseignés l’arithmétique, la grammaire, le droit musulman et la cosmographie ». «Cette école a disparu, mais rien ne l’a remplacée». Dans la région de Tlemcen, une trentaine de zaouïas, pour une population estimée à 125 000 habitants, assuraient un enseignement primaire, secondaire et supérieur. Dans les territoires administrés par la résistance algérienne, l’instruction, malgré l’état de guerre totale imposé, n’est pas délaissée. Un chef de bureau arabe pour la région écrit que lorsque «El Hadj Abdelkader commandait dans le pays, il avait contraint presque chaque douar à posséder un enseignant. Depuis, beaucoup ont disparu» (…), «les tribus sont plongées dans les ténèbres de l’ignorance les plus épaisses». Avec la guerre les zaouïas de Mascara ont disparu et les étudiants regagnent le Maroc pour poursuivre leur instruction, ajoute ce chef de bureau. Capitale, un temps de l’Emir Abdelkader et de la résistance organisée, Mascara, depuis sa prise, n’est plus en mesure d’assurer une instruction supérieure, alors que celle-ci y a «… brillé d’un assez vif éclat», renseigne un chef de bureau. L’est du pays n’est pas épargné. En 1837, année de sa chute, Constantine, dont la réputation intellectuelle est alors comparable à celle de Tunis et du Caire, possède 86 écoles primaires fréquentées par 1 350 élèves. A ce réseau, s’ajoute une infrastructure cultuelle de 37 mosquées et 7 médersas. En 1849, après 12 années d’occupation, Constantine ne compte plus que 60 jeunes gens dans l’enseignement secondaire. Sur les 90 écoles primaires que fréquentaient 1 500 élèves, il n’en reste plus qu’une trentaine pour 530 élèves(15). Si le système éducatif dans son ensemble subit les affres de la destruction coloniale, tout en maintenant, ici et là, à travers quelques fragiles structures une présence symbolique dans le primaire, l’enseignement secondaire et supérieur est tout simplement laminé.
    Désarmement moral et matériel
    C’est une action politique volontaire, consciente, délibérée qui a été implacablement menée par l’armée française dans le but explicite de briser toute espèce d’unité intellectuelle et spirituelle. Engagé dès le début de l’agression coloniale, le processus d’ensauvagement des «indigènes», induit par leur déculturation et leur dés-alphabétisation, fait partie des priorités durables de l’administration coloniale. Les Algériens s’y opposent. Leur résistance est telle que le général Ducrot, membre de l’état-major militaire, ordonne, en 1864, après 34 années de guerre totale : «Entravons autant que possible le développement des écoles musulmanes, des zaouïas. Tendons, en un mot, au désarmement moral et matériel du peuple indigène.»(16) Cette injonction criminelle est en phase, s’articule, pourrait- on dire, à celle qu’ordonne quelques années plus tôt le général-baron Bugeaud, adepte de la «guerre d’extermination totale», en sa qualité de chef des armées et de gouverneur général d’Algérie, à ses «Colonnes infernales» : «Il faut empêcher les Arabes de semer, de récolter, de pâturer.» L’articulation entre processus de déculturation et processus de destruction des cultures vivrières, s’inscrit dans une stratégie de paupérisation socioéconomique absolue et de désintégration des communautés. Cette stratégie est décrite dans des documents établis par des chefs de bureau arabes qui, rappelons-le, sont les ancêtres des sinistres SAS — sections administratives spécialisées —, créées en 1956. En 1846, le chef de l’instruction publique Lepescheux note qu’il ne reste plus que 400 élèves à Alger «les malheureux, dit-il, étaient autrefois entourés de considération et vivaient dans l’aisance ; aujourd’hui à l’exception de quelques-uns ils sont tous dans la misère». Cette situation n’a rien d’exceptionnel. De nombreux rapports et enquêtes(17) de l’armée réalisés durant les années 1850, 1860 et 1868 à Cherchell, Téniet El-Had, Jijel, Mascara, en Grande et Petite Kabylie, rapportent que «la misère de cette population est surtout la principale cause d’empêchement à l’égard de l’instruction ». Bien évidemment, cette «misère» n’est jamais, selon ces rapports officiels le produit, le résultat direct du système de gouvernement colonial. A Orléansville, «les écoles sont désertées. AAumale : «A la suite de la disette de 1868, les zaouïas ont été complètement désorganisées, sauf dans les Beni-Djaâd où l’on en trouve encore deux.» Près de Batna, «la misère a fait disparaître la plupart des écoles musulmanes que l’on y comptait». AAïn Beïda, «les Arabes, cela se conçoit, ne veulent pas payer l’instruction de leurs enfants à des tolbas alors qu’euxmêmes meurent de faim». A Boghar : «Une misère hideuse pèse sur nos tribus, les familles sont obligées souvent à vivre de racines et de baie de genévrier… les écoles sont plus désertes que jamais.» A Ténès, «beaucoup de familles sont obligées d’avoir recours aux racines du sol pour subvenir à leur entretien. Elles employaient à leur recherche leurs enfants, et un grand nombre d’élèves se trouvaient distraits de leurs études». Innommable, ce désastre social, économique, culturel, qu’amplifie une répression(18) systémique favorise le repli sur soi, l’intériorisation d’une psychologie de la détresse et de la désespérance et l’enfermement dans des comportements archaïques. Cela étant, ce système de gouvernement d’exception et ses logiques de domination et d’exploitation totales n’entament pas la préservation, certes, dans les conditions les plus dures, de multiples formes de résistance anticolonialiste actives et passives, émancipatrices ou équivoques quant à leurs issues. On mesure mieux le ridicule, la mauvaise foi, le chauvinisme, ou l’ignorance, de ces larges fractions élitaires quant à «l’œuvre positive» de la France coloniale dans le domaine de l’instruction, suite aux controverses qui ont entouré l’adoption de la loi du 23 février 2005. A cet effet, une cohorte hétéroclite, mais solidaire, d’intellectuels, d’artistes et d’hommes politiques, parmi lesquels des républicains de droite et de gauche, défendront bec et ongles, à travers interventions, émissions médiatiques, écrits journalistiques et déifications idéologiques l’œuvre positive coloniale de la civilisation. Tous, sans exception, martèleront, à cor et à cri, que la colonisation a bien eu des retombées et des effets positifs, parmi lesquels, au-delà des routes et des hôpitaux, les idées, la culture, mais aussi et surtout une dimension de celle-ci : l’instruction. Parmi eux, A. Finkelkraut, vanté par l’ex-président de la République N. Sarkozy comme «la fierté de la pensée française», aura été l’un des plus fanatiques défenseurs de cette «œuvre». Dans un entretien accordé au journal israélien Haaretz du 18 novembre 2005, il assène : «On n’enseigne plus que le projet colonial voulait aussi éduquer, apporter la civilisation aux sauvages ? On ne parle que des tentatives d’exploitation, de domination et de pillage.» L’avocat Arno Klarsfeld, actuel président de l’Office français de l’immigration et de l’intégration, nommé par Sarkozy, déclare au journal Libération du 30 décembre 2005 : «Je ne suis pas d’accord pour abroger l’article 4 de la loi du 23 février 2005. La France a construit des routes, des dispensaires, apporté la culture…» Et il conclut : «Le nier serait de l’aveuglement historique. » D’autres propos de la même veine tenus par des personnalités, des intellectuels, des artistes très en vue, à l’image de l’essayiste médiatique Pascal Bruckner, de l’écrivain et néanmoins défenseur-de-l’identité-française-en-danger Max Gallo, de l’économiste Jacques Marseille, de l’académicien Jean-Marie Rouart, du cinéaste Alexandre Arcady et ou encore du comédien Roger Hanin, donneront la preuve que «le crâne colonial pèse encore sur la connaissance». Mais bien avant cette apologétique coloniale, en 2001, suite à la publication du déballage morbide du tortionnaire Aussaresses, un homme d’Etat(19), républicain de gauche, rappelait avec vigueur «l’œuvre positive» de la France. Dans un texte intitulé Cessons d’avoir honte, il écrit : «On ne peut juger la période coloniale en ne retenant que son déroulement violent, mais en oubliant l’actif, et en premier lieu l’école, apportant aux peuples colonisés, avec les valeurs de la République, les armes intellectuelles de leur libération (…) «On peut soutenir sans paradoxe que c’est la France qui a permis à l’Algérie d’être la grande nation qu’elle est devenue».(20) Nous ne débattrons pas de ces non arguments, nous avons choisi de leur opposer quelques données chiffrées — ce sont celles de l’administration coloniale —, relatives à «l’actif» scolaire, et par extension à l’élévation de l’Algérie au rang de «grande nation» par la France civilisatrice, donnée comme vérité scientifique. Vers 1880, après un demi-siècle «d’œuvre positive», 10 000 enfants algériens, sur environ 500 000, soit 1,9% d’enfants d’âge scolaire avaient accès à une école publique ou privée(22). A titre comparatif, à la fin des années 1880, 100% des effectifs des 6 et 11 ans sont scolarisés en France, suite à la loi Jules Ferry(23) de 1882, auquel le président Hollande rendit hommage au lendemain de son investiture, sur une idée, semble-t-il, de Benjamin Stora, son conseiller historique. Notons au passage que de nombreux historiens et publicistes proches des milieux de la colonisation, mais aussi des officiers, admettaient qu’avant l’invasion coloniale, tous les enfants de 6 à 10 ans fréquentaient l’école primaire. En 1898, dix années après la promulgation pour l’Algérie de la loi sur la scolarisation obligatoire , le recteur d’académie en Algérie M. Jeanmaire, rapporte, certes dans le langage des dominants, que 97% d’enfants algériens «étaient restés étrangers à la langue française et à toute action de civilisation». Vers 1908, 30 400 enfants sur 700 000, soit 4,3% d’enfants d’âge scolaire fréquentaient, irrégulièrement, l’école coloniale. A la veille de la Première Guerre mondiale, en 1918, 5% d’enfants d’âge scolaire, soit 47 000, pour 850 000 étaient inscrits à l’école. En 1954, après 124 ans d’«œuvre positive», «l’actif scolaire» de J.-P. Chevènement, était de 10% environ d’enfants d’âge scolaire, d’après les chiffres de l’administration coloniale.
    Attitude des Algériens face à l’instruction et à la langue française
    Ces quelques données doivent-elles étonner ? En vérité, comme le notait en 1967 le sociologue Abdelmalek Sayad : «… Il n’a jamais été dans la nature de la colonisation d’assurer l’émancipation des colonisés, même au moyen de la langue, de l’école et de la culture coloniale. Convaincus que l’action de l’école devait, tôt ou tard, porter atteinte au fondement même de l’ordre qu’ils avaient instauré, les milieux de la colonisation ont toujours été farouchement opposés aux progrès de l’école française en Algérie». Cette analyse est largement confirmée par les pratiques et discours des colonialistes : «Lorsqu’il y aura partout des indigènes instruits qui pourront se renseigner sur les derniers progrès de la science, alors éclatera une formidable insurrection. » D’autres considèrent que «… c’était folie d’instruire les indigènes», et de leur permettre d’accéder à une instruction susceptible de leur offrir «diplôme et orgueil», qui en «feraient des déclassés et des concurrents, des agités ou des révolutionnaires ». D’autres enfin avertissent : «Si pour cette foule de gueux… l’instruction se généralisait, le cri unanime des indigènes serait l’Algérie aux Arabes.» Ce danger que l’instruction des «Arabes» pouvait faire peser sur le système colonial relevait des fantasmes du colonat et d’une population de «petits Blancs» qu’effrayait l’hypothétique promotion par l’école de quelques indigènes, une promotion qui leur ferait concurrence. Pour en finir avec ces fantasmes, rappelons que c’est «avec un peuple composé de 91% d’illettrés qu’en novembre 1954 fut déclenchée l’insurrection victorieuse. Cela ne veut nullement dire que le colonialisme a été vaincu par l’ignorance. Cela veut dire tout simplement que s’il avait fallu attendre pour déclencher la lutte que l’ignorance fut vaincue, l’insurrection eut été renvoyée aux calendes grecques»(24)
    S. H. A.

    1 - Il y a une constante, une continuité historique des élites françaises depuis 1830 dans la défense de l’idée de la «mission civilisatrice» confinant celle-ci au statut de patrimoine national.
    2 - Propos de l’historienne guadeloupéenne Maryse Condé.
    3 - Un exemple récent très significatif. Lors des «déclenchements » des pseudos printemps arabes, des politiques, de droite de gauche et de Navarre, des universitaires, des arabologues, islamogues et autres experts avaient tous dans la bouche un même mot : «Nous devons accompagner ces révolutions» ; «Il faut accompagner ces gens». Eternel et indécrottable paternalisme
    4 - Ainsi parlait, en 1834, l’intendant civil d’Alger, le gouverneur civil en quelque sorte, Genty de Bussy, dans un rapport adressé à ses supérieurs.
    5 - Algérie, nation et société, M. Lacheraf. Maspero, 1965. 6 - Une partie conséquente des informations mentionnées tout au long de cet article provient de l’ouvrage d’Yvonne Turin Affrontements culturels dans l’Algérie coloniale. Maspero, 1971.
    7 - Général Daumas.
    8 - «Y. Turin. Op., cit.
    9 - En 1892, un décret colonial réglementant l’enseignement pour les «indigènes» excluait les filles.
    10 - Il est important de préciser que les mosquées et les zaouïas étaient généralement pourvues d’écoles, de médersas.
    11 - E. De Lumone, Promenade à Alger1865.
    12 - C’est nous qui soulignons
    13 - Peuplée de 50 000 habitants avant 1830, la ville d’Alger d’après une évaluation coloniale n’en comptait plus que 12 000 en 1833. C’est donc 38 000 personnes qui ont fui la ville.
    14 - Comme le note M. Lacheraf : «Ces choix dénotaient un ensemble de liens avec une catégorie de villes de l’Islam méditerranéen.»
    15 - La population de Constantine était estimée à 20 000 habitants en 1849. 16 - Cf. Les zaouïas, Smaïl Hadj Ali, revue Maghreb-Machrek, n°135, 1992.
    17 - Y. Turin, op, cité.
    18 - Des démographes français ont estimé entre 800 000 et 1 000 000 le nombre de victimes directes ou indirectes de la guerre de conquête, entre 1830 et 1871 pour une population de 3 millions de personnes. Voir les travaux récents du démographe algérien K. Kateb.
    19 - Il s’agit de Jean-Pierre Chevènement. Les graves divergences ici exprimées n’ôtent en rien sa solidarité, rare à cette époque du côté des élites politiques françaises, avec l’Algérie qui luttait contre la terreur théocratique. On comprend d’autant moins bien sa défense de la France coloniale, si ce n’est sa vision étroitement nationaliste du rôle de la France, laquelle occulte la nature impérialiste de sa politique extérieure. Cf la position française avec la Libye et la Syrie.
    20 - Bachir Hadj Ali, «Culture nationale et révolution algérienne» Alger, 30 mars 1963.
    22 - Nous ne débattrons pas de la qualité de cet accès, ni des fonctions de dressage et de soumission de l’institution scolaire coloniale.
    23 - On oublie, ou on feint d’oublier, que Jules Ferry, homme d’Etat raciste, joua un rôle considérable contre la commune de Paris et s’est enrichi en spéculant sur les denrées alimentaires durant celle-ci. Complice de Thiers dans le massacre des communards, il fut affublé du nom de Ferry-Famine par les révolutionnaires parisiens.
    24 - Bachir Hadj Ali, «Culture nationale et révolution algérienne» Alger, 30 mars 1963.

  • Celui qui n’a pas peur de sa femme n’est pas un homme !

    Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com 

    Tous les observateurs sont formels là-dessus : Hollande vient en Algérie les mains vides. Pas sûr qu’il en reparte dans le même état !  Celui ,qui n’a pas peur ,de ,sa femme ,n’est pas un homme !

    Tata Louisa vient de nous en faire la révélation : Abdekka ne briguera pas de quatrième mandat ! Et la dame de préciser tout de même qu’il s’agit là d’une «analyse politique personnelle et non celle du parti». Moi, très honnêtement, je suis partagé face à une telle déclaration. Par nature, je serais enclin à faire confiance à un avis féminin. Attention ! Ne vous méprenez pas. Il ne s’agit pas de machisme de ma part et de condescendance. Abadan ! Je sais juste que les femmes ont cette intuition que nous n’avons pas. Elles savent quand nous les mecs sommes au bout du rouleau. Elles sentent ce genre de trucs. Elles le devinent. Oui ! Oui ! Je sais que c’est encore le cliché de l’intuition féminine ressortie à chaque fois par la gent masculine. Mais pas que ! Je sais Tata Louisa extrêmement perceptive de ce genre de sentiments. Mais en même temps, je vous le concède, c’est un peu court ! Imaginez que je fasse mienne cette analyse de la dame, que je l’intériorise et que je la plaide d’ici à 2014. Et imaginez que le châtelain se présente quand même et brigue un 4e mandat ! Je ne pourrais même pas me retourner contre le Parti des travailleurs, puisque habile comme à son habitude, Tata Louisa a tenu à nous dire qu’elle parlait en son nom propre et nom au nom du PT. Je ne pourrais pas non plus me retourner contre la Tata elle-même. Eh oui ! Elle pourra toujours me rétorquer qu’elle n’a pas usé de la contrainte pour que j’adhère à sa théorie. Et je peux encore moins aller me plaindre à mon épouse d’avoir été ainsi blousé. Parce que la connaissant bien par contre, ma douce compagne peut vite se transformer en tigresse féroce et me reprocher toutes griffes dehors d’avoir écouté une autre femme qu’elle, de lui avoir fait confiance aveuglément et d’avoir hypothéqué ma crédibilité légendaire de chroniqueur sur la simple foi d’une déclaration faite par une dame au beau regard de braise. Oui ! Oui ! Je sais, là aussi, je cède au cliché courant s’agissant de Tata Louisa, celui de la belle passionaria dardant de ses mirettes implacables l’impérialisme occidental et ses valets du Qatar. Mais comprenezmoi bon Dieu ! Je suis dans de sales draps ! Vouer une confiance aveugle à Tata Louisa, faire mienne son analyse sur l’impossibilité d’un quatrième mandat, me mettre à dos les rares camarades que j’ai encore au PT et qui se démarquent de l’oracle de leur cheftaine, et par-dessus tout me fâcher avec mon épouse. Abdekka ne se présentera pas à un 4e mandat ? Wallah que je n’en sais rien. Demandez à la dame ! Moi, je préfère encore fumer du thé et rester éveillé à ce cauchemar qui continue, 4e mandat ou pas ! H. L.

  • Qui a dit que l’Algérie attendait le père Noël ?

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    Par Badr’ Eddine MILI
    La naïveté politique est, probablement, la pire des infirmités dont puisse être affligé un Etat dans les relations qu’il lui arrive, par la force de la géographie et de l’Histoire, d’entretenir avec ses voisins. Heureusement que le nôtre a, de temps à autre, des éclairs de lucidité, dans son travail d’évaluation et de prospective des événements et des scénarios attendus ou espérés de son environnement international, pour ne pas se laisser piéger par les leurres destinés à lui faire lâcher la proie pour l’ombre ou, pis, à lui faire prendre les vessies pour des lanternes. Quoique…
    Depuis plusieurs mois, certains milieux des deux côtés de la Méditerranée s’échinent à présenter le président François Hollande sous les traits de l’heureux détenteur d’une pierre philosophale dotée du pouvoir de transformer les divergences séparant l’Algérie et la France en autant de ponts d’or, par la grâce desquels une montagne de contentieux vieille de 182 ans s’effondrerait, d’un claquement de doigts, comme par enchantement, un couplet déjà entendu lors des déplacements de Valéry Giscard d’Estaing, de François Mitterrand, de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy qui se sont avérés, par la suite, être, tous, des attrape-nigauds, fabriqués dans les arrière-boutiques des gros intérêts néocoloniaux. Dans ces plans, dressés sur les terres d’une mystérieuse comète, François Hollande camperait même le rôle d’un père Noël qui viendrait déposer dans les cheminés des chaumières algériennes des cadeaux qui émerveilleraient petits et grands. La visite d’Etat, préparée, certes, avec beaucoup de soin, est déclarée réussie, avant même d’être entamée, un peu à la façon des congrès des partis uniques dont les résultats sont connus plusieurs semaines précédant la tenue de leurs assises. Il n’ y a pas à dire, la stratégie du marketing visant à vendre l’image présidentielle a été bien ficelée mais, malheureusement, pour ses spin doctors, la cible est hors de portée, car vaccinée depuis longtemps. Que l’on s’entende bien, ce n’est pas la personne du président français qui est en cause. Bien au contraire. François Hollande est connu pour être un homme d’une grande gentillesse, le plus BCBG de la classe politique française, le défenseur des valeurs humanistes héritées de ce qu’il y avait de plus honorable dans la branche progressiste du socialisme français, ce à quoi s’est ajoutée cette «normalité» promise, pratiquée et assumée depuis qu’il est entré à l’Elysée et, au nom de laquelle, il apparaît dans le costume d’un citoyen qui fait ses courses à pied, voyage, officiellement, en train, prend des bains de foule, sans protection ostensible, rédige ses discours sans l’aide de porte-plumes et va jusqu'à ramasser, par terre, sous l’œil des caméras, des documents qui lui avaient échappé des mains. De là à ce que ses concitoyens le croisent, un jour, circulant, dans les rues de Paris, sur un vélib’, à la mode des souverains scandinaves, il n’y a qu’un pas qu’il n’hésiterait pas à franchir si la situation le nécessitait. Et, ce qui ne gâche rien, il est, avec Michel Rocard et Jean-Pierre Chevènement, un vieil ami de l’Algérie, en tant que personne mais, aussi, dans le passé, en tant que dirigeant de parti et, maintenant, en tant que chef d’Etat, une position à partir de laquelle il a fait des déclarations sur notre pays que les Algériens n’avaient, jamais, entendues chez ses prédécesseurs. Mais encore une fois, ce n’est pas la personne qui fait problème, c’est la politique de l’Etat français vis-à-vis de l’Algérie, passé, présent et avenir, qui est en débat. Est-ce qu’être gentil et bien éduqué prédisposerait- il un homme à changer les choses, du tout au tout ? Est-ce que la «normalité» créditerait- elle son homme de la capacité de lever la chape de plomb qui pèse sur une perspective et de franchir toutes les lignes rouges et les barbelés du maquis de l’Etat français pour régler, de son seul fait, un tel problème. On dit qu’un dirigeant qui accède à une responsabilité de haut rang est contraint de tenir compte de considérations plus larges que celles de son cercle partisan, qu’il est obligé de louvoyer, d’atermoyer et se voir, parfois, forcé de prendre le contre-pied de ce en quoi il croyait, la veille, sous la pression de pesanteurs incontournables et des imprévus de la conjoncture. Entre le candidat à la magistrature suprême et le président en exercice, il y a, a-t-on coutume de justifier, un monde et même deux, celui dont il a émané et qui l’a élu et celui qui a voté contre lui, tous formant une nation aux intérêts et aux préoccupations de laquelle l’Etat lui demande de se vouer, entièrement et sans discrimination, en tant qu’expression de sa volonté générale. Et pas seulement, il doit, en plus, selon la même grille de lecture, compter avec les réalités, les ambitions et les concurrences des politiques transnationales qui prédéterminent celles de son propre pays, dans des domaines où c’est, souvent, la loi du plus fort qui prime. Toutes les opinions publiques, au monde, savent que les politiciens excellent dans le jeu du grand écart et que, rarement, ils tiennent leurs promesses, soit par manque de courage politique, soit par inclination au compromis. Qui n’a pas relevé, de ce point de vue, parmi ceux qui suivent, assidûment, l’actualité de la politique française, que le gouvernement socialiste de Jean-Marc Ayraut qui agit sous la responsabilité de François Hollande, a viré, parfois à 90°, sur de nombreuses questions internes et externes qui avaient, pourtant, fait l’objet de motions majoritaires incontestées. C’est le cas, pêle-mêle, de la révision du traité européen, de la politique fiscale, du logement, du nucléaire, du pacte de compétitivité, du taux de croissance, des relations avec l’Allemagne et de la crise grecque, des questions sur lesquelles se sont opérés, au contact direct avec les problèmes, d’amers recentrages, face aux menaces et aux exigences du patronat français et des multinationales, ce qui a fait aliéner à l’exécutif les soutiens parlementaires communiste et écologiste qui avaient été, pour une part, à l’origine de l’élection du président, et qui ne se reconnaissent, désormais, plus dans ses décisions. Sans vouloir l’excuser, les analystes qui attendaient de lui plus de pugnacité, expliquent qu’il a fléchi afin de ne pas sombrer dans l’œil du cyclone de la crise économique et, naturellement, de tenter de ralentir la chute brutale de sa cote de popularité dans les sondages. Ils avancent que dans la vie des nations et des gouvernements, la politique dépend de nombreux paramètres qui font que les vents soufflent, plus souvent qu’on ne l’imagine, dans des directions contraires à celles souhaitées par les navires, de la même manière que la santé n’est que la résultante d’un équilibre physique et biochimique entre variables en constant mouvement. Soit ! Il peut arriver que la raison d’Etat prédomine sur la volonté des individus, fussent-ils des présidents, mais il est, pour le moins, exigé de ces derniers une certaine fidélité aux engagements pris ; des engagements dont ils ne sauraient se dédouaner avec autant de désinvolture. Pour ne citer que l’exemple des dossiers sur lesquels les responsables algériens et français ont dû, déjà, plancher et continueront, sans doute, de le faire, pendant la visite d’Etat, il y en a deux qui renvoient à des visions qui sont, constamment, remises sur le métier, depuis l’indépendance, sans avoir reçu la moindre réponse, globale ou partielle, satisfaisante. Dans les conditions qui prévalent actuellement, en France, les observateurs avertis jugent plus qu’improbable le déblocage du processus menant à un partenariat exemplaire, tant le jeu est serré et la pollution politique ambiante corrosive. Fournisseur et client de l’Algérie de premier plan (un volume d’affaires de 10 milliards de dollars/ an dans les deux sens), l’Hexagone peine encore à reconnaître le bien-fondé de l’ambition de notre pays d’accéder au statut de puissance industrielle et le mesure, seulement, à l’aune d’un marché fonctionnant sur la base d’une sorte de deal imposé : énergie contre biens de consommation, formation contre culture et langue, immigration contre commerce, un pacte néocolonial qui ne dit pas son nom. Les projets arrachés, à l’issue d’un long travail d’usure, l’usine Renault et l’investissement dans les secteurs de la pétrochimie, des matériaux de construction, de l’agroalimentaire, de la pharmacie et de la PMI ne sont pas suffisants, en nombre et en capacité d’accumulation, pour déclencher une dynamique de développement généralisée et irréversible telle que souhaitée par l’Algérie. Visiblement, ce qui semble attirer, aujourd’hui, la France, c’est l’aisance financière de notre pays auquel elle fait du pied, en lui faisant miroiter la possibilité de prendre des parts dans le capital de secteurs importants de l’industrie française qui ont besoin, du fait de la persistance de la crise, d’argent frais, rapidement injectable, pour préserver un emploi et un pouvoir d’achat vacillants. Notre pays serait considéré, tout juste, comme une sorte de Qatar du Maghreb devant servir à renflouer les caisses d’entreprises à la dérive. En contrepartie de quoi ? Peut-être d’un peu de prestige et de quelques miettes de dividendes, sans impact sur son devenir, l’intérêt de l’économie algérienne étant de développer le pays et non de se porter au secours des pays européens en faillite, ainsi que le préconisent certains «économistes» algériens qui font l’apologie de «l’exception française». L’Algérie, faut-il le souligner, n’a pas vocation à jouer ce rôle. Peuplée, bientôt, de 40 millions d’habitants, elle aspire à utiliser ses ressources naturelles et humaines pour déclencher, le plus rapidement possible, le décollage après lequel elle court depuis la faillite de 1986 et la dislocation de son tissu industriel, tramée quelque part, dans les cercles qui ne pouvaient, alors, supporter que l’Algérie, sous la conduite du président Houari Boumediène, fût sur le point de parachever son indépendance politique par une indépendance économique, tenue pour proche et sûre. Certes, le projet Renault va susciter des industries périphériques génératrices d’emplois et de transfert de technologie, mais on se demande si son dimensionnement et son rayonnement sur la région ont fait l’objet d’études fiables, de sorte que l’entreprise, une fois mise en service, ne fasse pas doublon avec celle implantée au Maroc et ne soit pas contrariée, en termes de rentabilité, par l’étroitesse de son marché. La visite-éclair de Jean-Marc Ayraut, la semaine dernière, à Rabat, n’a-t-elle pas eu pour but de rassurer le Palais, là-dessus, ainsi que sur le Sahara occidental, un conflit sur lequel la position de la France n’a pas varié d’un iota ? Là aussi, c’est le souci de l’équilibre qui prévaut, une constante dans la politique française, sous tous les régimes, de droite comme de gauche. Comme quoi, les présidents et les gouvernements qui se succèdent à l’Elysée et à Matignon agissent, dans une parfaite continuité, dans le sens des orientations inspirées par les grands corps de l’Etat dépositaires de l’Histoire séculaire de la France et de «sa grandeur ». Une réalité sensible et perceptible, depuis toujours, et sur laquelle Benjamin Stora vient de faire des aveux révélateurs dans l’interview qu’il a accordé, le 15 décembre dernier, à El Watan, levant le voile sur les intentions de François Hollande à propos du deuxième dossier que traiteront Algériens et Français, lors de cette visite, à savoir le dossier de la mémoire. Il déclare, en effet, «qu’il y a un groupe (en France) dont on ne parle pas beaucoup et qui est très puissant, c’est l’institution militaire. Il ne faut pas oublier que près de 2 millions de soldats (français) sont allés en Algérie… et qu’à l’intérieur de ce grand groupe, une partie des gens reste attachée au nationalisme français qui s’est bâti au temps de l’Empire colonial et pas sur les principes républicains portés par la Révolution» et il conclut par une confidence qui a tout l’air d’être un effet d’annonce : un chef d’Etat s’attache à reconnaître un passé douloureux, mais, aussi, veille à rassembler une nation et à ne pas entretenir de fractures»… entendez, par là, que François Hollande est prisonnier de ce groupe et qu’il ne peut aller au-delà du minimum consenti, dernièrement, au sujet des massacres commis par Maurice Papon sur les quais de la Seine le 17 Octobre 1961. Se disant «réformiste, partisan de la reconnaissance, par étapes, des faits et des exactions commises par la colonisation» (relevez l’euphémisme), l’historien finit par expliquer que le grand fossé existant entre Algériens et Français réside en ce que «les premiers lisent l’Histoire par le commencement et que les seconds la lisent par la fin». En clair, il nous dit qu’il ne faut pas s’attendre à grand-chose de cette visite d’Etat parce qu’il n’entre pas dans les intentions du président Hollande «d’entretenir des fractures» et qu’il est dans une indisposition qui ne lui permet de se brouiller, ni avec l’armée, ni avec la droite, ni avec les ex-pieds-noirs et qu’il ne saurait faire plus qu’il n’a déjà accompli. On est donc, maintenant, édifié : les Algériens doivent se contenter de la politique des petits pas, applaudissant à un lancer de fleurs sur la Seine, par-ci, s’ébaubissant devant un hommage sélectif et tardif rendu à Maurice Audin, par-là, les enfumés du Dahra, les chaulés de Guelma, les défenestrés de Massu, les pendus d’Aussaresses et les guillotinés de la Casbah de Constantine et de Barberousse d’Alger ainsi que les victimes des massacres collectifs de Kherrata, de Setif et de Skikda devront prendre leur mal en patience et attendre que Paris daigne se rappeler de leur supplice dû à une politique coloniale génocidaire, sciemment conçue, sciemment exécutée et sciemment niée. Et puis, qu’est-ce que ce sempiternel marchandage : «faites votre travail de mémoire, nous ferons le nôtre», ce détestable parallélisme des formes sophistes auquel Stora, malgré ses mea-culpa, revient avec obstination ! Et pourtant, il est bien placé pour savoir que s’il y a une avancée remarquable opérée dans le travail mémoriel, c’est bien du côté algérien qu’elle s’est effectuée, particulièrement, à la faveur de la célébration du cinquantenaire de l’Indépendance qui a enregistré, à ce sujet, une production d’œuvres de l’esprit sans précédent. Les premières assises de la littérature algérienne organisées, dernièrement, à l’initiative de l’Université d’Alger 2 ont été, à cet égard, très probantes. Les nombreux écrivains et chercheurs de plusieurs universités algériennes et étrangères comme Afifa Brerhi, Mohamed Sari, Ratiba Guidoum, Ahmed Menour, Elisabetta Bevilacqua, Kaddour M’Hamsadji, Aboulkacem Saadallah, Maïssa Bey, Mohamed Meflah, Rabia Djalti, Amine Zaoui, Yamilé Guebalou, Mohamed Magani, Djamel Mati, Ahmed Bedjaoui, le signataire de ces lignes et bien d’autres, invités à communiquer sur le thème de «la littérature et de l’Histoire», ont compulsé et mis à jour de précieuses informations sur l’apport du roman, du théâtre et du cinéma à la connaissance approfondie des innombrables séquences qui ont jalonné les combats de la Nation algérienne pour sa libération. Les colloques organisés par la société civile et les contributions qui paraissent, à profusion, depuis une année, dans les colonnes de la presse nationale sont, là, pour confirmer cette fulgurante percée qui est toute faite pour réconcilier le peuple algérien et sa jeunesse avec leur Histoire. Reste que pour reconstituer l’ensemble de ses pans, les auteurs ont besoin que leur soient restituées les archives écrites et audiovisuelles qui s’y rapportent. Toute la société élève la voix pour dire : «Rendez-nous notre mémoire pour faire le deuil de la perte de la moitié de notre nation, durant plus d’un siècle, dans le silence indicible de l’ignominie et de la honte.» A défaut du pardon pathétique qu’un Willy Brant a eu le courage de demander, à genoux, au peuple polonais, il y a 42 ans, François Hollande entendra-t-il ce cri et accordera-t-il son intime conviction avec ses actes en faisant de sa première visite d’Etat, à l’ étranger, un événement qui restera dans les annales ? A première vue et, selon les déclarations de son «porte-parole officieux», Benjamin Stora, la réponse est non ! Alors, le voyage ne sera-t-il, en fin de compte, qu’une péripétie, à la limite, commerciale et sécuritaire, dans une relation, en dents de scie, où le froid prend, à chaque fois, le dessus sur le chaud, accentué par les bruits de bottes que la partie française tient, coûte que coûte, à faire entendre du côté de Bamako, en usant de pressions «amicales» pour que l’Algérie s’aligne, malgré elle, sur l’option militaire arrêtée à Paris ? Raison d’Histoire et raison d’Etat ne faisant pas bon ménage, en politique, il est à craindre qu’à part la signature habituelle de quelques contrats, aussi mirifiques soient-ils, l’on ne donne pas tort, encore une fois, aux pythies qui prédisent un voyage protocolaire… sans plus.
    B. M.

    P. S.1 : Lire absolument le dernier numéro de Réflexions et perspectives, la revue de l’Université d’Alger 2, sur le cinquantenaire de l’Indépendance, coordonnée par Afifa Brerhi.
    P. S. 2 : En ces semaines riches en manifestations cinématographiques et audiovisuelles liées au même événement, je voudrais rappeler, ici, le souvenir et les services que la défunte Malika Touili a rendus à la Télévision algérienne et, en particulier, à l’émission Télé-Ciné- Club dont elle fut la pionnière à la RTA.

  • Comment tomber deux fois sur la même route

     

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    Quelques jours après l'acquittement des bourreaux du correspondant d'El Watan à Tébessa, une sourde indignation est montée des profondeurs du pays. Messages de soutien, réactions de révolte et appels à des manifestations, rassemblements et hommages. Bien qu'unanime, le constat d'une justice soumise aux maffieux, aux puissances de l'argent et aux politiques n'est pas une révélation. Ce qui a frappé, c'est de réaliser avec tristesse et crainte comment l'on peut tomber deux fois : d'abord aux mains de féodaux intouchables, puis aux mains d'une justice improbable qui avalise l'attitude des premiers.

    Le cas Beliardouh n'est pas une affaire de corporation, mais un drame qui touche tout le monde parce qu'il peut arriver à chacun. Si un homme, déjà violenté, est poussé au suicide, c'est qu'il a eu raison puisque la justice n'a pas réussi à réparer l'injustice a posteriori. Et plus largement, si les correspondants sont ainsi les victimes des barons et des justices locaux, qui pourra alors transmettre ce qu'il se passe dans les régions ? Les termes de cette équation mise en place par les fossoyeurs du pays, autant constitutionnels qu'institutionnels, auront réussi à verrouiller toute solution, puisque même les autres correspondants locaux, témoins à charge des accusés, auront reculé avec cet argument recevable : qui va nous protéger ?

    Quand la violence s'imbrique dans l'impunité pour faire corps avec l'injustice, que reste-t-il comme recours ? A part se faire vengeance en s'achetant une arme au grand marché noir de la désillusion ou en montant au maquis par la voie nord de la colère, il n'y a pas grand-chose à faire. D'Alger, du haut d'un immeuble fraîchement repeint pour la visite de Hollande, l’on peut admirer à quel point tout est si loin et si fragile. Et contempler ces usines fumantes de désespoir qui, contrairement aux autres fabriques nationales, fonctionnent si bien et à plein régime.

     

    Chawki Amari
  • no moment

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  • Le samedi ou un autre jour, c’est à lui de voir !

     Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com Algérie.  pousse.jpg

    Dernière minute. La future usine Renault sera finalement implantée à … …Tibhirine !

    J’avoue que je ne connaissais pas ce «détail». Et je n’en ai pris connaissance qu’à travers le dramatique assassinat de masse qui vient de secouer les Etats-Unis ces dernières heures. Vous saviez, vous, que le président américain, que ce soit Obama aujourd’hui ou ses prédécesseurs, sont tous tenus par une «tradition» bien établie, celle de l’adresse une fois par semaine à leur peuple, le samedi, à travers les ondes de la radio ? Wallah que je tombe des nues en l’apprenant. Hebdomadairement, tous les samedis Obama parle aux Américains. Cette fois-ci, actualité brutale oblige, il a bien évidemment évoqué la tuerie du Connecticut. Les autres fois, en fonction de l’actualité, il peut aborder des sujets économiques, l’emploi, le chômage, l’école ou encore les transports et la santé. Et pour vérifier, j’ai donc écouté Obama parler à son peuple. Sensation bizarre tout de même, parce qu’inconnue pour moi. Un président peut parler à sa population une fois par semaine ! Ça existe ! C’est faisable ! Ce n’est pas incongru. Et même si un président, c’est un monsieur très pris, au planning surbooké, engagé sur plusieurs dossiers à la fois, recevant sans discontinuer un tas de personnalités, parfois venant de coins reculés de la planète, il se ménage une plage horaire en semaine, trouve le temps de s’adresser à son peuple. Mais alors, si Obama parle chaque samedi à ses concitoyens et administrés, c’est qu’il a forcément quelque chose à leur dire, n’est-ce pas ? D’où, me suis-je dit, l’absence d’adresse hebdomadaire à la nation chez Abdekka. La dernière fois que notre raïs nous a parlé, c’était à la veille des législatives du 10 mai, et encore, c’était pour nous révéler qu’il était cuit, au bout du rouleau, H. S. Il est vrai que pour dire ça, juste ça, pas la peine de revenir tous les samedis à la radio ! Mais pour nous dire autre chose ? Parce qu’il doit bien y avoir autre chose que Boutef’ pourrait nous dire. Et à la limite, nous pouvons tolérer qu’il ne vienne pas les dire tous les samedis. Nous sommes humains et nous ressentons de la compassion, que diable ! Nous le savons fatigué, épuisé même. Et donc, nous pourrions négocier deux samedis par mois, au lieu de quatre ! Voilà un compromis viable ! Allez ! Je vais même plus loin et me permettre de parler un peu en votre nom, ce que je déteste faire par ailleurs. Y a sidi, un seul samedi par mois. Un rendez- vous mensuel pour ne pas rajouter à son extrême fatigue. C’est pas bien, ça ? Et en plus, nous lui laisserions le choix du jour. Rien n’oblige Abdekka à nous parler le samedi. Peut-être déteste-il par nature parler le samedi. Peut-être a-t-il quelque chose de plus important à faire le samedi. Alors fichtre du samedi ! Il peut choisir le dimanche, le lundi ou tout autre jour de la semaine. Qu’il ne se sente surtout pas tenu de parler le samedi et pas un autre jour. C’est notre président tout de même. L’essentiel au fond étant qu’il nous parle bark ! A un moment donné. Même si c’est juste pour nous faire un coucou. Coucou, Mister Président ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.