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  • L’Anglais n’est pas rancunier, et le Japonais est juste un peu en retard !

     

    • Visite surprise du Premier ministre britannique en Algérie. Quand même ! Ça ne se fait pas ! Il aurait pu… … prévenir avant, passer un coup de fil ! L’Anglais n’est pas rancunier ! Il peut être gueulard. Il peut trépigner. Il peut trembler du menton comme tremble la gelée anglaise, cette odieuse gélatine vert fluo que l’on vous sert au petit déjeuner au Royaume-Uni, malgré les recommandations du Conseil de sécurité sur les armes culinaires de destruction massive, mais l’Anglais, au fond, n’est pas rancunier. Il peut ainsi vous reprocher à chaud de ne pas l’appeler plus souvent, de ne pas lui donner de vos nouvelles, mais aussitôt après, c’est lui qui vient vous rendre visite. L’Anglais est tellement prévenant qu’il peut vous expliquer que ce n’est pas de votre faute si vous ne l’avez pas appelé, mais bien plutôt celle de son portable pas assez réceptif ! C’est dire si l’Anglais n’est pas rancunier. Il est tellement peu rancunier qu’au lieu de vous faire porter le chapeau lorsqu’un truc ne fonctionne pas, il s’empresse d’houspiller les siens, de les accuser de négligence et de leur intimer l’ordre de se réorganiser. Non, assurément, l’Anglais n’est pas rancunier. Il n’hésite pas, malgré la crise, malgré la perspective d’un référendum sur la nécessité ou pas pour le Royaume de Sa Majesté de rester dans l’Union européenne, à annuler tous ses rendez-vous, à laisser poireauter un tas de gens importants devant le 10 Downing Street et à prendre l’avion pour venir partager le thé avec vous. Mieux encore ! Il ne rouspétera à aucun moment si vous ne lui servez pas de l’infâme pudding pour accompagner le thé. Bien au contraire, il dira tout le bien qu’il ne pense peut-être pas des «makroutes» et autres «knid’lates» que vous l’inviterez à goûter. L’Anglais est comme ça ! Quand il peut distribuer des BP, des bons points, il ne s’en prive pas ! Et dire que de mauvaises langues lui ont attribué cette étiquette horrible de sujet de la Perfide Albion ! Non ! Médisance ! Racontars ! Et surtout calomnie. Car l’Anglais, en plus de ne pas être rancunier, est totalement désintéressé. Je dois dire que l’Anglais n’est pas seul à avoir de telles qualités. Je vous ai déjà parlé du Japonais, le Nippon ? Non ? Eh bien, figurez-vous que le Japonais n’est pas rancunier. Il peut être gueulard. Il peut trépigner. Il peut trembler du menton comme tremblerait une geisha novice conviée à divertir une assemblée d’honorables membres de la Triade, mais au fond, le Japonais n’est pas rancunier. Il est juste un peu en retard, à l’aéroport Houari- Boumediène. En l’attendant, je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.
  • LE SNAPAP INTERPELLE SELLAL ET MENACE :Grève multisectorielle des fonctionnaires en février


    Retour à la contestation dans la Fonction publique. Le Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique, Snapap, appelle les fonctionnaires de 36 secteurs à débrayer les 18, 19 et 20 février prochain. Le syndicat menace de paralyser l’ensemble des administrations si sa plateforme de revendications n’est pas satisfaite.
    Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Après avoir été à l’origine de plusieurs grèves sectorielles, le Snapap change de stratégie en ne s’adressant plus aux ministères dont dépendent les fonctionnaires mais au Premier ministre. Lassé de recevoir les mêmes réponses des différents ministres sollicités et suite à plus de 14 rencontres avec les représentants de ces derniers en 2012, le Snapap saisit le Premier ministre et menace : si aucune réponse favorable n’est donnée, le recours à la grève sera inévitable. Le conseil national du syndicat autonome a validé une plateforme de revendications comprenant onze points avec à leur tête la réhabilitation des corps communs qui, aux dires de Lemili Layachi, chargé de l’organique du Snapap, est le plus défavorisé. Le Snapap considère en effet que les chauffeurs, les agents administratifs et les gardiens, pour ne citer que ceux-là, sont lésés au mépris de la loi qui évoque une égalité entre les fonctionnaires. Pour mettre fin à cette situation, le syndicat appelle à la révision du décret exécutif relatif au statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps communs et celui relatif au statut particulier des travailleurs professionnels, chauffeurs et gardiens ainsi que le régime indemnitaire les concernant. Le Snapap revendique également la révision du statut particulier des agents de sécurité. Il appelle également à la titularisation des contractuels qui sont, selon Lemili Layachi, au nombre de 300 000, et à la proposition d’emplois durables aux 600 000 employés dans le cadre du pré-emploi. Le syndicaliste estime que cette proposition est réalisable au regard des statistiques qui font part du départ à la retraite de 20% des fonctionnaires dans les cinq années à venir. Le syndicat exige, d’autre part, le relèvement de la prime de rentabilité, la promotion de manière automatique des employés ayant dix années d’expérience, le classement des titulaires de DEUA à la onzième catégorie au lieu de la dixième actuellement. Il insiste également sur la nécessité d’abroger l’article 87 bis qui freine toute réelle augmentation de salaires. Le syndicat propose la révision à la hausse de la durée du congé de maternité et des heures d’allaitement et la révision du calcul de la retraite. Le Snapap préconise de calculer les pensions sur la base du salaire des trois dernières années et non pas cinq comme c’est le cas actuellement et de procéder à la promotion des personnes en fin de carrière juste avant leur départ afin de leur garantir de meilleures pensions de retraite.
    N. I.

  • À quelques lieues du 10, Downing Street...

     

    Par Maamar Farah
    Nos amis britanniques, ébranlés par le massacre terroriste d'In Aménas, doivent aussi savoir que de telles attaques peuvent frapper n'importe où et si nous avons déjà perdu 200 000 de nos sœurs et frères dans la guerre au terrorisme, faut-il rappeler que l'extrémisme religieux armé a ébranlé même le cœur de Londres ?
    L'Algérie combat le monstre depuis bientôt deux décennies, SEULE. Et pendant tout ce temps-là, la capitale de M. Cameron devenait le sanctuaire de tous les chefs terroristes et de leurs copains prédicateurs djihadistes ! Oui, M. Cameron, vous qui êtes certainement venu pour vous recueillir à la mémoire des disparus d'In Aménas, qui sont aussi nos disparus, dites-vous bien que le poison islamiste guerrier continue à être distillé de chez vous, à quelques lieues du 10, Downing Street, dans des cercles et des lieux de culte squattés par des prêcheurs illuminés qui alimentent la haine déstabilisatrice du Sahel et tueuse d'innocents à In Aménas !
    maamarfarah20@yahoo.fr
    «Je ne dis rien ! Rien du tout ! Je suis toujours traumatisée par le prix du navet qui a dépassé celui des... bananes ! Désormais, il faudra dire d'un mauvais film “c'est une banane !”»
    (Tata Aldjia)

  • La bosse du dromadaire d'In Amenas

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    Une vieille dame qui tombe du balcon d'un immeuble, c'est la faute au Printemps arabe. Un accident de train, l'insécurité ou la corruption qui atteint des sommets, c'est encore la faute au Printemps arabe. Depuis quelques jours, le régime et ses petits soldats de la presse, autoproclamés experts en géostratégie globale, tentent de faire passer l'attaque d'In Amenas comme une conséquence directe du Printemps arabe. C'est oublier un peu vite que le terrorisme existe en Algérie depuis 20 ans et qu'il ne s'est jamais réellement arrêté. C'est oublier surtout que Mokhtar Belmokhtar est Algérien, a fait ses études au GIA puis au GSPC pour finir par une post-graduation à AQMI, et que s'il a une dent contre l'Algérie, voire un dentier, sa rancœur ne date pas du Printemps arabe mais d'un vieux dérèglement climatique algérien.

    Bien sûr, la chute du régime libyen a ouvert la voie à d'impressionnants stocks d'armes qui peuvent se retourner contre n'importe qui et l'intervention française a boosté les groupes dormants qui ne sommeillent que d'un seul œil. Mais le problème du terrorisme algérien tout comme le conflit targui ont tous deux plus de deux décennies. Avec le recul, on peut juste dire que pour avoir encore raté l'occasion de réformer le pays en 2011 et 2012, le régime algérien n'a aujourd'hui comme réponse à sa propre incompétence que d'accuser le Printemps arabe de créer du terrorisme alors qu'il est lui-même générateur et exportateur brut de violence. C'est d'ailleurs la seule question à se poser : comment génère-t-on du terrorisme ? L'une des approches est statistique. Sur 100 diplômés chômeurs du Sud arrêtés et mis en prison pour avoir osé manifester et demander du travail, il est probable que cinq d'entre eux choisissent le terrorisme pour exposer leurs revendications plus sérieusement. C'est un débouché comme un autre pour un diplômé de la grande université algérienne.

     

    Chawki Amari
  • Le contrat

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    On le sent bien, l'Algérie est en guerre, même si l'on ne sait pas contre qui. Le triste état de son football, dirigé par l'inamovible milliardaire Raouraoua, aura au moins permis aux Algériens de se recentrer sur leurs vrais problèmes. Qui attaque l'Algérie ? La France, l'OTAN ou le Qatar ? A en croire les politiques et analystes, l'Algérie serait une cible à abattre, la prochaine sur la liste des restructurations. Possible, mais il faut voir les choses à grande échelle.

    Vendeuse de champs pétrolifères et achemineuse de gazoducs, l'Algérie est aussi acheteuse de toutes les camelotes européennes, américaines, chinoises ou turques et ne donne pas l'air de vouloir devenir une puissance industrielle concurrentielle. Pourquoi vouloir tuer la vache qui donne autant de lait ? En quoi l'Algérie représente-t-elle une menace ? Par son opposition au libéralisme américano-qatari ? Là aussi, la prudence est de mise, le régime algérien est libéral et docile sauf avec son propre peuple et signe sans hésiter contrats d'équipements et toutes les résolutions internationales. Quand il s'est agi d'appliquer le plan d'ajustement du FMI, l'Algérie l'a fait sans rechigner, en y mettant d'ailleurs du zèle. Quand il s'est ensuite agi de prêter de l'argent au même diabolique FMI, le régime l'a fait aussi sans l'ombre d'une remarque.

    Pourquoi vouloir attaquer l'Algérie avec le risque de détruire le plus formidable client de la région ? Ne reste alors que le projet d'une République islamique sponsorisée par les royaumes féodaux du Golfe. Mais pour en faire quoi  ? Quand on voit tous les projets attribués aux Emiratis et aux Qataris, quand on apprend que même la fabrication du sérum physiologique, simple solution de chlorure de sodium, a été attribuée aux Saoudiens, confirmant ainsi la destruction de Saidal, on se demande bien pourquoi attaquer l'Algérie. Elle sait si bien le faire toute seule.

     

    Chawki Amari
  • Oil attack

     

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    Une base de gaz attaquée, l’armée donne l’assaut. Bilan, des morts mais une bonne partie est sauvée, et surtout tous les terroristes meurent. Puis un oléoduc du côté de Bouira, à Djebahia, subit un autre assaut. Bilan, 3 patriotes tués, ne s’y attendant pas. Il est évident qu’après 20 ans de tergiversations et d’hésitations, les groupes armés ont décidé de s’attaquer à l’essence de leur problème, en finir radicalement et détruire la base sur laquelle tout l’édifice est construit, c’est-à-dire s’en prendre au seul produit capable de rapatrier des ressources financières, en dehors des dattes de Tolga.

    Sans rentrer dans la question cruciale, pourquoi l’Algérie ne vit-elle que d’hydrocarbures, la réponse a été très rapide. Toutes les forces de sécurité sont en alerte maximale, les périmètres vitaux d’Arzew ou de Skikda, de Hassi R’mel ou Rhourde Ennouss ont été renforcés, tout comme la moindre bonbonne de gaz, absente l’hiver dernier, est encadrée par la police. Le régime, qui ne voyait que des patriotes, gendarmes, appelés ou civils mourir sous les coups du terrorisme, vient de réaliser qu’il s’agit d’une question de survie. Même Club des Pins n’est plus à l’abri, même les dirigeants craignent pour leurs salaires et les bons d’essence de leurs voitures de fonction.

    Leurs enfants ont peur pour leurs bourses à l’étranger et leurs femmes s’interrogent sérieusement sur le devenir de leurs soins esthétiques en Suisse. Finalement, aujourd’hui, toute l’Algérie est sous le coup de la même menace, unie dans la peur du lendemain, avec avantage à la population qui ne croit plus au futur depuis longtemps. Il n’y a que les scientifiques qui aiment à rappeler que la datte contient des protéines, des lipides et des glucides ainsi que des oligoéléments et des vitamines de toutes sortes. C’est un aliment complet. Mais même Mokhtar Belmokhtar n’a jamais pensé à attaquer une palmeraie.

     

    Chawki Amari
  • Nouvelle tension dans la santé publique

     

    Grève de trois jours à partir d’aujourd’hui

    Par : Malika Ben

    La Fédération nationale du secteur de la santé publique accuse la tutelle de ne pas assumer ses responsabilités.

    Les hôpitaux et autres structures relevant du ministère de la Santé seront une fois de plus perturbés, au grand dam des malades qui ne peuvent se permettre des prestations payantes. Le département de Ziari, qui a réussi récemment à faire baisser la fièvre des paramédicaux pour quelques semaines, n’a pu faire de même avec la Fédération nationale du secteur de la santé publique affiliée au Snapap.
    Le syndicat revient à la charge par trois jours de grève nationale, à compter d’aujourd’hui.
    Une nouvelle action que le premier responsable de la fédération justifie par “la non-prise en charge effective de notre plate-forme de revendications par la tutelle qui s’est contentée de promesses sans lendemain”.
    Il est également reproché aux responsables du ministère de la Santé “leur lenteur dans l’ouverture d’un dialogue sérieux” en vue de débattre des doléances des personnels de la santé publique.
    La rencontre bilatérale, qui a eu lieu le 19 décembre 2012 au siège de la tutelle, n’a finalement pas mis fin au bras de fer entre les deux parties. La fédération “a lancé des actions de protestation, grèves et  rassemblements, qui se sont soldées par une rencontre au siège du ministère, mais il semble que la tutelle ne veut pas assumer ses responsabilités”, note le communiqué. Et d’ajouter que vu la situation, le syndicat s’est concerté avec la base avant de tenir son conseil national qui a approuvé l’option d’un nouveau débrayage les 28, 29 et 30 janvier. Il faut préciser, à ce propos, que la Fédération nationale du secteur de la santé publique compte principalement des corps communs et des paramédicaux qui ont réussi lors de leur dernière grève à paralyser 75% des hôpitaux et structures de santé du territoire national.
    La plate-forme de revendications pour laquelle se bat la fédération ne diffère pas de celle des autres syndicats.
    Il s’agit principalement de l’ouverture d’un dialogue sérieux qui aboutirait à la satisfaction des doléances, révision des statuts particuliers des corps communs, des ouvriers professionnels et des chauffeurs, l’intégration des contractuels et des employés du filet social, augmentation et généralisation de la prime de contagion et révision à la hausse à 100% des primes et indemnités des corps communs et ouvriers professionnels avec effet rétroactif à partir de janvier 2008.
    Le syndicat réclame aussi la promulgation du statut particulier des infirmiers brevetés et des infirmiers chargés des enfants, la révision du statut particulier des assistants anesthésistes, l’abrogation de l’article 87 bis et l’amélioration des conditions de travail.

     


    M B

  • Foot, argent et patrie

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Au lendemain de la double défaite de l’équipe nationale de football face à la Tunisie, puis face au Togo, plane comme une atmosphère de sidération. “Pourquoi une légion de bons joueurs de clubs, de grands clubs pour certains, n’ont-ils pas réussi à former une équipe nationale qui gagne ?” se demande-t-on.
    Pour l’heure, côté responsables, on se le demande, et on se tait. Tout en espérant que cette équipe sauve l’honneur dans le prochain match devant la Côte d’Ivoire ; ce qui donnerait les arguments permettant de relativiser la gravité du fiasco.
    Car, pour l’heure, les justifications de l’échec font défaut. Et on ne peut se limiter à accabler le sort et l’arbitrage pour expliquer une telle déroute. L’équipe n’a surtout pas l’excuse des moyens.
    Le onze national est conçu comme une entreprise d’écrémage des athlètes de nationalité algérienne les plus performants à travers les championnats nationaux les plus prestigieux, dont il faut financer, ensuite, la cohésion, et la motivation. Ainsi entendu, l’équipe nationale n’a aucun rapport avec la réalité du football national. Ou peut-être un seul : les deux sont affaire d’argent. On croit pouvoir construire une bonne équipe avec un entraîneur et des joueurs “cotés” tout en se contentant du spectacle d’un championnat où l’argent circule plus aisément que la balle.
    Le pouvoir est généreux avec l’équipe nationale. Et les sponsors, qui conçoivent leurs contributions comme une proposition d’échange de bons procédés avec le pouvoir, rivalisent, aussi, de largesses envers notre porte-drapeau. Mais le football, en tant qu’activité sociale et économique, ne trouve grâce, ni aux yeux du pouvoir ni aux yeux des mécènes de circonstance. Quand les autorités ont précipité “l’élite” du football local dans “le professionnalisme”, elles ont abandonné les clubs éligibles au professionnalisme avec seulement dix milliards de mise de départ. À ce tarif, l’opération revenait, ni plus ni moins, à un abandon en rase campagne. Les capitaux ne se sont pas, non plus, intéressés à cette activité. Celle-ci n’est “patriotique” que lorsqu’elle est pratiquée par une équipe nationale.
    Il y a comme un consensus autour de ce paradoxe : d’un côté, se contenter d’un championnat médiocre et d’un autre côté, s’arranger pour opposer aux autres nations une équipe nationale performante. Mais un paradoxe qui en cache un autre : un championnat qui veut produire de l’argent sans produire du jeu, et une équipe nationale qui veut produire du résultat sans s’encombrer d’un vrai championnat. Ce consensus est tel que, pour la première fois de l’Histoire du football, des supporters d’un club algérois ont manifesté pour que l’État prenne en charge le budget de leur club, comme cela a été fait pour d’autres, par Sonatrach interposée.
    Il est patriotique de soutenir l’équipe nationale, d’y jouer et de la sponsoriser. D’où ce trop d’empressement autour d’elle, un empressement qui n’est pas étranger à sa contre-performance. Dans notre pays, le patriotisme et l’argent sont de vieux compagnons. Si bien que, même en politique, on rassemble les partis du pouvoir, les partis de la rente, la tendance… nationaliste, par opposition aux deux tendances, islamiste et démocratique, qui complètent le paysage politique national à trois couleurs. Ce compagnonnage douteux est à la base de l’échec permanent et global du pays.


  • Géopolitique du terrain vague

     

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    On prend les cartes et les équipes, on les mélange et on les redistribue. Des Touareg indépendantistes se révoltent à quelques kilomètres au sud de l'Algérie. Puis l'Azawad se fait dribbler par des islamistes, soutenus par le Qatar, qui s'emparent du Nord-Mali et marquent le premier but. Plus bas, un coup d'Etat a lieu à Bamako et le président est limogé pour mauvais résultats. Un Traoré armé prend sa place et, avec la Cédéao de Ouattara, appelle la France à défendre ses cages et son putsch. La France veut intervenir mais hésite, l'Algérie refuse, les USA observent, le Qatar est en embuscade. La France soutient les militaires maliens, l'Algérie Ançar Eddine, le Qatar les djihadistes et les USA les USA… Le courant ne passe pas. Heureusement, il y a l'avion. Le président français arrive à Alger, reçu comme un empereur. Juste après, c'est l'émir du Qatar, reçu comme un général. Coïncidence ? Il n'y en a pas en géopolitique.

    Le Français repart avec la promesse d'un vague appui à l'intervention. Le Qatari repart ; on ne sait pas ce qu'il a obtenu. L'Algérie continue de négocier avec Ançar Eddine pour une raison inconnue et le groupe finit par attaquer le Sud-Mali, pur suicide. La France intervient avec l'aide de l'espace aérien algérien. Deux scissions s'opèrent subitement : Belmokhtar quitte AQMI pour monter son équipe et attaque l'Algérie à In Amenas ; Ançar Eddine se scinde aussi en deux, avec un nouveau groupe, soutenu par l'Algérie, se déclarant favorable à la négociation. Négocier quoi ? Telle est la question, car le reste est à venir. Le colonel Halilhodzic a perdu la première bataille contre la Tunisie, mais tout n'est pas fini. Face au Togo, l'Algérie a joué le Mali qui a perdu face au Ghana et peut s'entendre avec le Français qui dirige l'équipe nationale pour gagner la Coupe. L'Afrique est complexe et l'Azawad a tout perdu. Ils ne savent pas jouer au football.

     

    Chawki Amari
  • L’ambivalence algérienne, ou le djihad contre l’intégrisme

     

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    Les Verts d’Halilhodzic, on leur a demandé de marquer des
    buts, pas de les…

    … arracher !

    Tout le malaise actuel, toute la gymnastique non rythmique qui se déroule dans et hors du Palais sur cette question du Mali et d’In Aménas revient à un seul postulat que nous n’avons pas encore le courage de poser là, sur la table, bien en évidence : comment peut-on prétendre lutter contre le terrorisme intégriste lorsqu’on le considère aujourd’hui encore comme un interlocuteur, une partie au dialogue, parfois un alter-ego ? On ne peut pas afficher comme nous l’avons fait avec raison le slogan «L’Algérie ne négocie pas avec les terroristes preneurs d’otages alors qu’en interne, on a fait pire que négocier avec les frères barbus, on les a tout bonnement anoblis, élevés au rang de victimes de la tragédie nationale. Par son côté déshumanisant, assassin et destructeur de tout autre projet de société qui ne serait pas totalitaire, l’intégrisme ne doit appeler qu’un seul choix : on est avec. Ou on est contre ! On ne peut pas, dans nos murs, accrocher des galons à Hassan Hattab et à ses hommes, et à l’extérieur traiter Belmokhtar de tous les noms. Il n’y a pas de bons terros, et de méchants tangos. Kif-kif ! Bourricots ! Et l’impact foncièrement positif de l’assaut de l’ANP contre le commando de Belmokhtar ne dure que le temps de nos contradictions flagrantes dans la gestion du fait terroriste. Posons juste une question : un terroriste qui viendrait aujourd’hui à déposer les armes et à demander à bénéficier de la loi sur la réconciliation nationale pourrait-il en bénéficier ? Chiche, que quelqu’un me réponde ! Parce que si j’ai bonne mémoire, il devait y avoir une date-buttoir, laquelle date a été «réaménagée», puis mise quasiment aux oubliettes. Alors, oui, aujourd’hui, les portes de la repentance dorée sont de fait toujours ouvertes, béantes. Cette béance à elle seule illustre l’ambivalence de notre politique sécuritaire. On ne peut pas être ferme à In Aménas et mollasson à Alger. Dans cette configuration plutôt tordue, l’éradication du terrorisme est tout simplement impossible. Parce que ce que tu éradiques au Sud, tu le régénères au nord et dans les autres régions du pays sous forme de complaisance outrageante avec les Frères barbus. Et l’intégrisme se nourrit justement de cette contradiction criminelle. Le jour où les plus hautes autorités du pays annonceront la fin officielle des salamalecs avec les terros, la fermeture des portes du retour en République et en pardon, et refuseront systématiquement d’agréer des partis d’obédience islamiste, ce jour-là nous serons en adéquation avec notre réaction d’In Aménas. Nous serons surtout enfin lisibles, clairement lisibles et crédibles sur la question de l’islamisme politique, de l’intégrisme et du terrorisme. Pour l’heure, nous ne le sommes pas. Les paras éliminent du tango au Sud. Et au Nord, des «civils» leur offrent le gîte, le couvert et la… couverture ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

  • Davos ou la riposte à Tiguentourine


    Par Mohamed Benchicou
    C'est donc entendu : Mourad Medelci, illustre ministre des Affaires étrangères sous Bouteflika 1er, restera, à l'échelle de nos pauvres postérités, notre pâle comte de Champigny. En lâchant, l'autre samedi à Davos, devant les journalistes américains de l'agence Associated Press que «les forces de sécurité algériennes ont commis des erreurs dans la prise d’otages du site d’In Aménas», notre ministre des Affaires étrangères confirmait avec brio que le métier de chef de la diplomatie, en autocratie, a ceci de pratique qu'il vous dispense de subtilité et, à l'inverse, cela de pénible qu'il vous en exige au-delà de ce que peut produire un esprit commun.
    Selon que vous vous soumettiez au premier postulat ou que vous vous aventuriez à titiller le second, vous serez comte de Champagny ou Talleyrand. Le premier, «simple exécutant, discipliné et soumis», a succédé au second, «diable boiteux», mais sans jamais le remplacer. Ainsi va la mémoire implacable de l'humanité qui ne retient du temps et des actions des hommes que les fulgurances et les audaces. Talleyrand, visionnaire, admiré ou détesté, incarnation de l'esprit et de l'intelligence, du cynisme parfois, inspirera moult études historiques et artistiques. Notre Medelci se suffit, lui, de l’humble prestige nourricier du porte-voix du monarque. Car enfin, il n'a échappé à personne que cette affirmation brutale et sans panache selon laquelle «les forces de sécurité algériennes ont commis des erreurs dans la prise d’otages du site d’In Aménas», qui va à contrecourant des déclarations des grands de ce monde, n'était qu'une piteuse contre-offensive dans une basse compétition politicienne réglée sur les présidentielles de 2014. Dans le langage militaire, on appelle ça un «coup de main». Sous plusieurs aspects, ça le fut. Un «coup de main» à Bouteflika chef de l'État, et dont Tiguentourine avait significativement altéré l'image en même temps qu’elle avait rehaussé, contre toute attente, celle des généraux. Un «coup de main» pour Bouteflika futur candidat de 2014, dont un éminent observateur qui cumule l'expérience de l'ex-colonel du DRS et la clairvoyance du politologue, affirmait sur France 24 que «l’épisode d’In Aménas aura des répercussions sur [son] éventuelle candidature». Par la bouche de Medelci, promu ce samedi-là à Davos, torpille de riposte, le clan présidentiel répliquait à Tiguentourine qui avait tant discrédité Bouteflika, en tentant, à son tour, de dévaloriser l'image de l'armée algérienne. Et tant pis si Medelci, à Davos, désavouait, en preux chevalier au service de Sa Majesté, jusqu’à son propre Premier ministre, Abdelmalek Sellal qui, la veille, de la tribune du 20e sommet ordinaire de l’Union africaine où il représente le président Bouteflika, martelait que «le professionnalisme et les choix judicieux» de l’armée algérienne «ont permis de sauver des centaines de vies, et d’éviter les conséquences, assurément désastreuses, si la destruction du site gazier n’a pas été empêchée». Après tout, dira-t-on, ce n’est qu’une cacophonie qui s’ajoute à tant d’autres… Sans doute. Mais cette cacophonie-là a de la résonance. Par la voix de Medelci, le clan Bouteflika contredisait toutes ces voix algériennes et étrangères qui n'avaient vu dans l'opération militaire de Tiguentourine ni «erreurs» ni «aveuglement», mais seulement «l’efficace intervention et l’opération réussie», pour reprendre Mme Hanoune dont il faut bien relever, parfois, les insoupçonnables instants de lucidité. Il démentait l'Union européenne (UE) dont on retient l'«appui» aux mesures prises par les autorités algériennes pour limiter les pertes en vies humaines et préserver les installations économiques ; il démentait la Maison-Blanche qui rappella, avec tant de solennité, que la priorité est de repousser les hordes intégristes qui entendent s’emparer du Sahel. Tiguentourine a changé le contexte : nous ne sommes plus dans la phase de culpabilisation, j’allais dire de tétanisation, des généraux, la période de l’épouvantail-TPI et du juge suisse auditionnant un ancien ministre de la Défense ; nous sommes dans un cycle inattendu où le chef militaire algérien devient exécuteur d’un vaste projet de délivrance qui concerne une partie non négligeable de l’humanité. Ce qui provoque l’émoi du clan présidentiel, c’est que Tiguentourine a retourné contre Bouteflika jusqu’à ses supposés alliés. Les royaumes, du Conseil de coopération du Golfe (CCG) qui a «fermement» condamné l'acte terroriste et plaidé pour une «action commune dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme», au Maroc qui a exprimé sa solidarité avec l'Algérie, ont paru changer de camp. Il va jusqu’à l’Otan, dont un membre singulier, la Turquie, a préconisé «l'unité et la solidarité de la communauté internationale», pour conforter les chefs militaires dans leur choix. Cela dit, la sortie de Medelci ressemble bien à un hommage discret à Talleyrand qui a de tout temps pensé que «le meilleur moyen de renverser un gouvernement, c'est d'en faire partie».
    M. B.

  • Le pompeur et le pompier

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    La menace est sérieuse. En s'attaquant à l'un des plus gros sites gaziers du pays, qui produit près du 1/5e des exportations de gaz, il vient d'être signifié que l'Algérie peut être ruinée en une semaine. Faute d'avoir généré un réel développement économique, accrochée à la seule rente des hydrocarbures, l'Algérie est dépendante de sa sécurité dans le Sud. Si celle-ci est défaillante, l'arrêt des stations de pompage peut être très rapide et le pays se trouver sans ressource. Plus grave encore, en utilisant les étrangers comme principal encadrement technique de la rente, l'Algérie n'a pas réussi son autonomie humaine et le PDG de Sonatrach, conscient des enjeux, a d'ailleurs immédiatement tenu à rassurer tout le monde : le gaz et le pétrole continueront de couler et les étrangers ne partiront pas.

    L'équation est terrible : des étrangers ciblés dans le Sud qu'il faut absolument protéger et convaincre de rester, et des frontières immenses qu'il faut impérativement surveiller. Tout comme est cruelle cette malédiction naturelle et humaine : plus grand pays d'Afrique aux frontières désertiques les plus longues du continent et riche en hydrocarbures que l'Algérie ne sait pas exploiter seule. Quel autre destin aurait-on pu avoir ? Un petit pays forestier spécialisé dans la cueillette des champignons ? Une terre riche en ressources humaines où l'étranger ne viendrait que pour faire du tourisme ou encore un pays pétrolier mais où les puits auraient été au Club des Pins, plus faciles à sécuriser ?

    La nature et la faible vision des dirigeants l'auront voulu ainsi, l'Algérie est dépendante des hydrocarbures, eux-mêmes dépendants des étrangers. L'autonomie et la souveraineté ne sont, à ce niveau, qu'une vue de l'esprit. Le gaz ne se mange pas, pas plus que le pétrole ne se boit, tout comme ceux-ci ne sont pas facturés en dinars. L'ensemble des chômeurs du Sud le sait très bien.

     

    Chawki Amari
  • D’In Amenas à Rustenburg, en passant par la rente

    Par : Mustapha Hammouche 

    Les encouragements présidentiels n’ont pas été, avant-hier, d’un grand secours au “onze” algérien, à Rustenburg. Ni les promesses de primes fédérales, qui pourraient dépasser le million de dollars pour les joueurs, ni celles, dix fois plus élevées, de Nedjma — qui s’arrange toujours pour être là où flotte le drapeau — n’auront pas été assez motivantes pour que notre équipe surpasse celle de la Tunisie. À côté, les Tunisiens venaient enfin d’encaisser une prime de 15 000 euros que l’État leur devait depuis leur qualification, aux quarts de finale de la CAN… 2012 ! Ce n’est pas la bousculade de la Coupe du monde de 2010, où les contributions fusaient de toutes parts (Nedjma, Coca-Cola, Puma, Sonatrach, Cevital, Kia, Peugeot, et l’on en oublie certainement), mais, à un tel tarif, les joueurs de Tunisie font figure de smicards devant les nôtres qui, en plus d’être gâtés par le Trésor public, suscitent, à chaque échéance, la cohue des sponsors devant le vestiaire des Verts. Une chose semble sûre : s’il y contribue peut-être un peu, l’argent ne fait pas la réussite d’une équipe nationale. Les Tunisiens ne pourraient alors y parvenir, n’en ayant pas les moyens par les temps qui courent. L’argent motive, mais, apparemment, seulement jusqu’à un certain point. Après, et conformément à la loi économique de l’utilité marginale, il peut provoquer l’effet inverse : celui de pourrir l’esprit du bénéficiaire. Qui perçoit, alors, ce qui est censé représenter la récompense de son effort, comme un tribut qui lui est dû. Le sponsor et la fédération paient le privilège de la signature du joueur. Le club, aussi, car notre championnat est conçu comme un univers d’échange de stars, et ce, malgré la médiocrité du niveau technique général, une médiocrité telle que le football local n’est qu’à peine représenté dans la sélection nationale, au lieu d’en être le pourvoyeur essentiel. L’usage politique qu’en fait le pouvoir explique sa prodigalité budgétaire envers l’équipe de football seule. À côté, ce même pouvoir ne s’est pas soucié de la suspension de la compétition de handball durant plus d’une année. Mais pour le handball, combien de divisions… de tifosis ? À cet empressement politique, s’ajoute le sponsoring “patriotique” : celui qui atteste du nationalisme et de la “citoyenneté” des entreprises parce que celles-ci affichent leur soutien aux “couleurs nationales”. On l’aura remarqué à l’occasion de la lamentable expérience de “professionnalisation” du championnat national : le monde des affaires est plus disposé à sponsoriser le sport qu’à investir ! L’image à prix réduit, mais pas le risque financier ! Étrange paradoxe, aussi, que cette réalité : dans un pays qui endure un niveau tragique d’évasion fiscale, on enregistre une forte propension au sponsoring. Du football, bien sûr. Et non pas d’autres sports, d’autres arts ou d’autres bonnes actions. En Algérie, le financement philanthropique ne profite qu’aux candidats qui sont sûrs de gagner, et aux footballeurs, même s’ils sont beaucoup moins sûrs de gagner. On ne va tout de même pas se soucier du salaire d’un parachutiste ou de celui d’un agent de sécurité de base pétrolière : vivants, ils sont contraints à l’anonymat. C’est justement ce que l’on voulait : que Rustenburg nous fasse oublier In Amenas. Pour le moment, c’est raté. M. H. musthammouche@yahoo.fr

  • Novembre plus fort que ton wahhabisme !


    Par Maamar Farah
    Au-delà du «destin commun», de la «fraternité maghrébine» et de tout le miel diplomatique, pouvons-nous comprendre qu’il y a un danger extrême et une menace sérieuse et imminente qui nous viennent de Libye et de Tunisie ?
    Il ne s'agit nullement de remettre en cause ces liens, ni cette fraternité, mais de comprendre une fois pour toutes que les groupes armés libyens, ainsi que les terroristes tunisiens, n’ont qu’un seul et unique objectif : attaquer l’Algérie pour une normalisation à la... syrienne ! Là-bas, dans l’un de ces pays préfabriqués et qualifiés par Boumediène d’Etats «microscopiques», le grand concepteur de ce plan maléfique, Hamed, attend la bonne nouvelle : que l’Algérie rejoigne le rang des peuples mendiants qui lui tendent la main ! Se peut-il que cet allié de Tel Aviv soit ignorant à ce point de l’histoire de ce peuple qui a vaillamment résisté à la France coloniale et à l’OTAN ? Si tu n’as pas entendu parler de l’ALN, ouvre alors tes grandes oreilles : peut-être que les canons qui tonnent pour éliminer les traîtres et les mercenaires te diront que l’esprit de l’ALN est toujours vivant chez cette jeunesse algérienne qui empêchera ton wahhabisme réactionnaire d’altérer l’esprit révolutionnaire de Novembre !
    maamarfarah20@yahoo.fr
    «Tu ne trouves pas dépassé ce “patriotisme” ringard ? Il n’y a que tonton Lekhmissi qui continue de te lire en chantant l’hymne national. Et il est remonté contre Sihem Lavabo : elle te lit en répétant cet air footballistique horrible en l’honneur d'un pays imaginaire : l'Algiré !»
    Tata Aldjia

  • Le changement grâce à la Katiba de «Boubou», non merci !

    Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com

    France. Lutte contre le chômage et relance de l’industrie. Florence Cassez a un plan ! Il ne s’agit pas ici de défendre Abdekka ou de lui trouver des circonstances atténuantes, Dieu m’en préserve. Et si ce n’est Dieu, alors les djinns ! Non ! Il s’agit juste de revenir sur le côté dramatiquement cocasse de cette nouvelle alliance à 11 qui exige par la voix de son porteparole… Soltani, de Bouteflika de «dégager». Ah ! La belle alliance dont Boubou, le lecteur multicartes de marc de café, serait le communicant officiel. Ça donne une idée du niveau d’opposition. Et je n’y joins même pas les intermittents du spectacle politique, de la caravane partisane qui sillonne le pays là où on lui demande d’aller, au gré des saisons et de la praticabilité des routes. Le summum du drame comique, c’est lorsque le même décodeur de H’rouz remet sur le tapis l’histoire du survol de notre espace aérien par les avions français et demande des explications au Palais d’El-Mouradia. Wallah que c’est tout de même fantastique les parcours individuels en Algérie ! De l’amulette, de l’œuf cassé et de la lecture du jaune d’œuf, à la remise en cause du survol de notre espace aérien par des escadrilles étrangères ! Comme dirait l’autre, dans son arabe inimitable «Wa Kouli chay’in moum’kin», tout est possible, finalement ! Bouteflika qui devrait dégager parce qu’un Soltani l’aurait exigé et obtenu, inaâl bouha alors la transition tant attendue. C’est presque tentant d’apporter son soutien au châtelain en pareilles circonstances ! Eh ouais ! Boubou qui serait derrière le dégageage d’Abdekka, c’est littéralement l’Amstrad qui voudrait se substituer au MacBook pro écran 15 pouces, Retina I7 cadencé à 2,6 GHz ! Avec tous les défauts du monde attestés, certifiés et collés au châtelain, ce n’est tout de même pas un décodeur d’amulettes qui va «leadershiper» le dégageage de Boutef’. Ca serait proprement incestueux. Et je nous souhaite des lendemains aussi bien débarrassés d’Abdekka que de Soltani. Allez, la bataille pour le changement, je suis naturellement pour, mais qu’on me laisse au moins le loisir de choisir derrière qui me ranger et marcher vers cet objectif. D’ailleurs, un jour, peut-être, certains de la famille démocratique reviendront-ils s’expliquer sur cet étrange épisode qui les a vus assis en rangs d’oignons à boire littéralement la décoction de «limogeage d’Abdekka» préparée et livrée par l’obscur exorciste. Le changement, oui, mais pas à ce prix-là tout de même ! Se donner comme porte-parole du changement Boubou, d’autres l’ont déjà fait. Je rappelle que des groupes terroristes composés d’universitaires, de docteurs d’Etat en physique étaient dirigés par des tôliers, des vendeurs d’herbes, de plantes médicinales et de condiments. Attelage hétéroclite qui a conduit ensuite à la société «bazarisée» qui nous accable aujourd’hui. Très franchement, et sans animosité aucune pour les herboristes, ce n’est pas cela mon rêve de changement et de société nouvelle. Allah Ghaleb ! J’aime à savoir clairement derrière qui je m’aligne pour mener ma révolution. Et m’enrôler ainsi dans la katiba de Boubou, non merci ! Je fume du thé et je reste éveillé à ce cauchemar qui continue. H. L.

  • Le Qatar, le foie gras et la filière des oies de gavage !

    Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com 

    Le Premier ministre japonais ? Désolé, mais je ne peux plus me le… … Saké ! Le Qatar vient donc de «condamner fermement la prise d’otages sanglante d’In Aménas». C’est fou le nombre de trucs auxquels me fait penser cette condamnation du Qatar de l’opération terroriste dirigée par Belmokhtar contre l’Algérie. Je pourrais vous donner un tas d’exemples pour vous montrer à quoi ça me fait penser, cette condamnation qatarie. Des exemples concrets pour bien comprendre la portée du geste de Doha. Mais je ne vais en citer qu’un, parce que lui seul résume tout ce à quoi me fait penser le geste du Qatar. Cette condamnation évoque immédiatement pour moi le … foie gras ! Plus exactement les éleveurs d’oies qui chouchoutent leurs bestioles, les gavent et les engraissent en pensant aux fêtes à venir, aux commandes des restaurants et aux biffetons à encaisser. Quand l’éleveur prépare l’alimentation de ces oies, vous le voyez les yeux tout énamourés, pleins de tendresse et d’application pour ces bêtes. Avec quelle abnégation le paysan dose les rations à disposer dans les bacs à nourriture, avec quelle précision, il emplit les fûts à nourriture hyperprotéinée, apprête les tuyaux à gavage devant être introduits profond dans la gorge des oies et avec quel sérieux il surveille leur ingestion totale et complète par les oies ! Il en déglutit lui-même de plaisir intense rien qu’à voir ses volatiles manger ainsi à leur faim, prendre de plus en plus de formes, grossir presque à vue d’œil, s’empâter même, devenir lourds à ne plus pouvoir se mouvoir réellement, et prendre finalement la seule forme qui compte aux yeux de l’éleveur, celle de bénéfices à venir mirobolants. Je ne comprends d’ailleurs pas que le Qatar ne soit pas le premier producteur de foie gras au monde. Je n’en vois pas d’autres qui pourraient rivaliser avec ce pays en matière de gavage et d’engraissement. Peut-être parce qu’il n’y a pas d’oies au Qatar. Auquel cas, ce pays si riche devrait penser à en acheter et à monter de vastes élevages. Il a les espaces pour. Il a l’argent pour. Il a les compétences pour. Et puis, cette activité, l’élevage d’oies pour la production à grande échelle de foie gras permettrait enfin d’en arrêter une autre : le gavage de terroristes et leur envoi par colonnes entières dans des pays où le foie gras n’a jamais vraiment fait partie de la culture culinaire locale. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.

  • Et les martyrs d'Amgala ? Et les héros du Sinaï ?


    Par Maamar Farah
    M. Sellal qui ne m'a pas beaucoup convaincu lors de sa première grande conférence de presse au ton décousu et à certaines informations contradictoires, a clairement indiqué qu'aucun soldat algérien n'ira se battre au Mali. J'espère que le pouvoir ne changera pas d'avis comme à propos des avions, car ne nous disait-on pas aussi que l'espace aérien serait inviolable en cas de conflit au Mali ?
    Quant à affirmer que l'armée algérienne n'a jamais participé à des batailles hors de nos frontières, on nous dira bientôt que les troupes ayant combattu le Makhzen lors d'Amgala 1 et 2 venaient de la planète Mars et que les intrépides soldats qui ont fait flotter le drapeau algérien dans le désert du Sinaï n'ont jamais existé ! Et ces retraités qui, photos et documents à l'appui, appellent les jeunes à s'informer sur les hauts faits de l'ANP en Égypte et en Syrie, seraient probablement taxés de faussaires ! Pardon de vous démentir, mais nos troupes sont déjà sorties d'Algérie, quand il fallait la défendre, au prix du sang et des larmes, ce «nif» si malmené de nos jours...
    maamarfarah20@yahoo.fr
    «Le Maroc a laissé passer des avions de l'armée française et ça n'a dérangé personne. Normal, là-bas, les Français sont presque chez eux et n'ont besoin que d'une autorisation... américaine !»
    (Tata Aldjia)

  • Le pompeur et le pompier

     

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    La menace est sérieuse. En s'attaquant à l'un des plus gros sites gaziers du pays, qui produit près du 1/5e des exportations de gaz, il vient d'être signifié que l'Algérie peut être ruinée en une semaine. Faute d'avoir généré un réel développement économique, accrochée à la seule rente des hydrocarbures, l'Algérie est dépendante de sa sécurité dans le Sud. Si celle-ci est défaillante, l'arrêt des stations de pompage peut être très rapide et le pays se trouver sans ressource. Plus grave encore, en utilisant les étrangers comme principal encadrement technique de la rente, l'Algérie n'a pas réussi son autonomie humaine et le PDG de Sonatrach, conscient des enjeux, a d'ailleurs immédiatement tenu à rassurer tout le monde : le gaz et le pétrole continueront de couler et les étrangers ne partiront pas.

    L'équation est terrible : des étrangers ciblés dans le Sud qu'il faut absolument protéger et convaincre de rester, et des frontières immenses qu'il faut impérativement surveiller. Tout comme est cruelle cette malédiction naturelle et humaine : plus grand pays d'Afrique aux frontières désertiques les plus longues du continent et riche en hydrocarbures que l'Algérie ne sait pas exploiter seule. Quel autre destin aurait-on pu avoir ? Un petit pays forestier spécialisé dans la cueillette des champignons ? Une terre riche en ressources humaines où l'étranger ne viendrait que pour faire du tourisme ou encore un pays pétrolier mais où les puits auraient été au Club des Pins, plus faciles à sécuriser ?

    La nature et la faible vision des dirigeants l'auront voulu ainsi, l'Algérie est dépendante des hydrocarbures, eux-mêmes dépendants des étrangers. L'autonomie et la souveraineté ne sont, à ce niveau, qu'une vue de l'esprit. Le gaz ne se mange pas, pas plus que le pétrole ne se boit, tout comme ceux-ci ne sont pas facturés en dinars. L'ensemble des chômeurs du Sud le sait très bien.

     

    Chawki Amari
  • Le problème de la paix

     

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    Chacun l'aura remarqué, c'est à l'unanimité moins quelques voix que les Algériens ont approuvé la méthode ANP dans les cafés, les journaux et les réseaux sociaux, tout le monde a félicité les troupes d'élite de l'armée, tout en se démarquant délicatement des généraux au gros ventre. On aura aussi remarqué que c'est par les critiques occidentales que l'Algérie s'est retrouvée avec une seule et même voix, et d'une manière générale que c'est dans ce genre d'épreuves que les Algériens se resserrent, font corps avec leur gouvernement et leur armée, oubliant divergences et dissensions.

    Comme lors de l'assaut contre l'Egypte à Omdurman, tous les Algériens se sont retrouvés unis, le poing et le nez levés. Mais farouchement nationalistes en temps de guerre ou de conflit, les Algériens le sont beaucoup moins en temps de paix, réduits à construire leur identité non pas de manière propre à eux, mais contre celle des autres. C'est ainsi que pour s'exprimer et retrouver sa force, il faut à cette identité maltraitée un ennemi clair, la France, l'Egypte ou Mokhtar Belmokhtar. En gros, sans ennemi extérieur, les Algériens se retrouvent facilement à s'en prendre à eux-mêmes, alors qu'avec une adversité bien identifiée, ils retrouvent toute cette fierté écrasée par les compromissions de leurs dirigeants.

    Peut-être faudrait-il multiplier les guerres pour pérenniser cet état d'esprit, entrer au Mali par exemple pour délivrer les otages de Gao par la force ou, mieux, attaquer le Japon puisque celui-ci a jugé impardonnable l'assaut d'In Amenas
    La guerre a du bon, dernière bonne nouvelle, on aura même appris au cours de l'attaque que l'on avait un ministre de la Communication, en la personne de Mohamed Saïd. Muet depuis sa nomination il y a plusieurs mois, il aura profité du zoom In Amenas pour dire deux phrases. Il va probablement se rendormir jusqu'à la prochaine guerre. Vite, un autre conflit.
     

     

    Chawki Amari
  • AUX ORIGINES DE LA TRAGEDIE ALGERIENNE (1958-2000) Témoignage sur hizb França

     

                            

    ________________

     

    A la mémoire de tous les chouhada, tombés au champ d'honneur entre 1954 et 1962 et des victimes innocentes de la violence et de la répression de l'Etat depuis 1992 A tous les Algériens épris de vérité, de liberté et de justice.

    Pr A. Brahimi

    _______

     

    En hommage au combat de Mr. Benyoucef Mellouk pour le travail de mémoire qu’il a fait, pour le sacrifice, la peine et l’honneur. Pour les martyres, pour le peuple, pour tout les hommes libres.
    Le MAOL

    _______________________

     

     


    Introduction

     

    I. PHASE PREPARATOIRE DU PASSAGE DU COLONIALISME AU NEOCOLONIALISME.

    1. « L'Algérie algérienne », fondée sur « la troisième force » : voie royale vers le néocolonialisme.
    1.1. « L'Algérie algérienne ».
    1.2. « La force locale ».
    1.2.1. Les harkis.
    1.2.2. Les mokhaznis.
    1.2.3. Les groupes mobiles de protection rurale (GMPR).
    1.2.4. Les groupes d'autodéfense (GAD).

    2. A la conquête de l'armée de libération.
    2.1. L'infiltration de l'armée de libération nationale (1957-1962).
    2.1.1. Objectifs des « déserteurs » algériens de l'armée française.
    2.1.2. Le plan du commandant Idir ou l'offensive des « déserteurs ».
    2.1.3. L'échec du plan du commandant Idir.
    2.2. Réorganisation de l'ALN et luttes intestines au sommet.
    2.2.1. Le contexte politique : les luttes au sommet.
    2.2.2. L'état-major général favorise l'ascension des « déserteurs ».
    2.2.3. Crise entre l'état-major général et le GPRA.
    2.2.4. Désaccord entre l'EMG et le GPRA sur les négociations avec la France et sur les accords d'Evian.
    2.2.4.1. Le contexte des négociations avec la France.
    2.2.4.2. Les points essentiels de divergence entre l'EMG et le GPRA sur les accords d'Evian.

    3. L'organisation de la dépendance dans l'administration et dans l'économie.
    3.1. « L'algérianisation » de l'administration coloniale.
    3.1.1. Rappel historique.
    3.1.2. La promotion sociale des « Français-Musulmans ».
    3.1.2.1. Période 1955-1958.
    3.1.2.2. Période 1959-1961.
    3.2. L'organisation de la dépendance économique de l'Algérie.
    3.2.1. Caractéristiques de l'économie algérienne avant 1954.
    3.2.2. Le Plan de Constantine (1959-1963).
    3.2.3. Les accords d'Evian (1961-1962).
    3.2.4. L'avènement de la bureaucratie et de la technocratie.

    II. LA PARTICIPATION DES « DÉSERTEURS » DE L'ARMÉE FRANÇAISE AUX COUPS D'ÉTAT DE 1962 ET DE 1965 LEUR CONFÈRE LA LÉGITIMITÉ.

    4. 1962 : l'armée des frontières s'achemine au pouvoir.
    4.1. Mars-juin 1962.
    4.2. Juillet-septembre 1962.
    4.3. L'indépendance minée.

    5. Le contexte algérien entre 1962 et juin 1965.
    5.1. L'Algérie en 1962.
    5.2. L'affrontement des courants politiques.
    5.2.1. Luttes entre différentes factions.
    5.2.2. Le courant islamique.
    5.2.3. Le courant libéral.
    5.2.4. Les courants communistes.
    5.2.5. Le courant populiste au sein du FLN.
    5.3. La mainmise sur les structures administratives.

     

    III. LA PROGRESSION DU CHEVAL DE TROIE.

    6. La conquête des secteurs stratégiques et leur verrouillage.
    6.1. L'émergence de la technostructure dans l'Algérie indépendante.
    6.2. La consolidation de hizb França dans les principaux secteurs.
    6.3. L'armée et les services de sécurité.
    6.3.1. L'armée.
    6.3.2. Les services de sécurité.
    6.3.2.1. La Gendarmerie nationale.
    6.3.2.2. La Sécurité militaire.
    6.3.2.3. La Direction générale de Sûreté nationale.
    6.3.2.4. La gestion opaque des services de sécurité.
    a) L'élimination politique des responsables de l'ALN.
    b) L'extension du champ opératoire des services de sécurité.
    c) La rumeur, outil de gestion politique.

    7. La consolidation de hizb França dans les rouages de l'administration et de l'économie.
    7.1. Ministère de l'Intérieur.
    7.2. Ministère des Finances et du Plan.
    7.3. Ministère de l'Industrie et de l'Energie.
    7.4. Conséquences fâcheuses de la consolidation de l'Etat autoritaire et de l'étatisation de l'économie.
    7.4.1. Le renforcement du pouvoir personnel de Boumédiène.
    7.4.2. L'adoption d'une stratégie de développement d'inspiration française.
    7.4.3. L'aggravation de la dépendance multiforme de l'Algérie.
    7.4.3.1. La dépendance technologique.
    7.4.3.2. L'assistance technique et la dépendance humaine.
    7.4.3.3. La dépendance commerciale.
    7.4.3.4. La dépendance financière.
    7.4.4. Crise de la gestion étatique de l'économie : illustration avec la gestion des entreprises publiques.
    7.4.4.1. La conduite des investissements.
    7.4.4.2. Le système de financement.
    7.4.4.3. Les principales caractéristiques de la mauvaise gestion.
    a) La mauvaise organisation.
    b) Les surcoûts et le gaspillage.
    c) La corruption.
    7.4.4.4. Les résultats.

     

    IV. LA CONSOLIDATION DU GROUPE DES « DESERTEURS » DE L'ARMEE FRANÇAISE.

    8. L'offensive des « déserteurs » de l'armée française pour la prise du pouvoir (1979 - 1988).
    8.1. Introduction.
    8.2. Glissement du pouvoir de décision du chef de l'Etat au profit de son entourage.
    8.2.1. Période février 1979 - décembre 1983.
    8.2.2. Période janvier 1984 - décembre 1988.
    8.2.2.1. Le clan Belkheir.
    8.2.2.2. Le clan Hamrouche.
    a) L'ascension rapide de Hamrouche.
    b) L'élaboration des décisions du chef de l'Etat.
    c) L'évaluation des opérateurs du secteur public.
    d) La poursuite des réformes économiques.
    d.i) Le contexte des réformes.
    d.i.i) Rétablissement des équilibres dans la croissances.
    d.i.ii) Réorganisation de l'économie.
    d.ii) La restructuration des entreprises.
    e) La récupération des réformes par le clan Hamrouche.
    8.3. L'élimination du général-major Mostefa Beloucif.
    8.3.1. Les « accusations » officielles.
    8.3.2. Les mobiles de l'élimination du général-major Mostefa Beloucif.
    8.4. Les événements d'octobre 1988.
    8.4.1. Les desseins inavoués des prétendants au pouvoir.
    8.4.2. Contexte de crise.
    8.4.2.1. Crise politique.
    8.4.2.2. Crise civilisationnelle.
    8.4.2.3. Crise sociale.
    8.4.2.4. Crise morale.
    8.4.3. De la manipulation des événements au débordement inattendu.
    8.4.3.1. Tentative de récupération du mécontentement populaire.
    8.4.3.2. L'organisation des pénuries des produits de première nécessité.
    8.4.3.3. Quelques fuites.
    8.4.3.4. Des manifestations bien encadrées.
    8.4.4. Retournement de la situation.

    9. La décennie rouge : tâche noire dans l'histoire de l'Algérie. Le règne de la médiocrité et de la violence (1989 - 2000).
    9.1. Période 1989 - 1991 : le lancement de la démocratie de façade.
    9.1.1. Le clan Hamrouche.
    9.1.1.1. Poursuite des « réformes économiques ».
    a) Application des « réformes ».
    b) Résultats de la politique des « réformes ».
    9.1.1.2. Gestion de la dette extérieure.
    9.1.1.3. Tentative de domestication du FLN.
    a) Crise de légitimité du FLN.
    b) « Rénovation » du FLN.
    9.1.2. Le clan Belkheir.
    9.1.2.1. Rappel sommaire de la consécration de Belkheir.
    a) Sur le plan interne.
    b) Sur le plan externe.
    9.1.2.2. L'offensive du clan Belkheir.
    a) Les changements au sommet de la hiérarchie militaire.
    b) Elections communales.
    c) Mesures destinées à gêner le fonctionnement des municipalités dirigées par le FIS.
    d) Multiplication des provocations du FIS.
    e) Démission du gouvernement Hamrouche.
    9.2. Le coup d'Etat de janvier 1992 : coup d'envoi d'une longue période de médiocrité et de violence.
    9.2.1. L'implication de la France dans la crise algérienne.
    9.2.2. Retour aux méthodes coloniales.
    9.2.2.1. Similitude de l'approche du régime algérien depuis 1992 et de celle des autorités coloniales françaises.
    9.2.2.2. Primauté de l'économique pour occulter des problèmes politiques aigus.
    9.2.2.3. Les menaces proviennent de l'extérieur.
    9.2.2.4. Institutionnalisation de la violence.
    9.2.2.5. La mouvance nationaliste et islamique sont « contre l'intelligence ».
    9.2.2.6. « Après nous le déluge ».
    9.2.3. Le programme économique de la junte.
    9.2.3.1. La vente de Hassi Messaoud.
    9.2.3.2. Relance de l'économie.
    9.2.3.3. Détérioration de la situation économique.
    9.2.4. La politique de la terreur.
    9.2.5. De période de transition en période de transition : l'introuvable stabilité.

     

     

    Conclusion.

     

    Abréviations.

      Pdf

    source:http://www.anp.org/fr/hizb-Franca/hizb-Franca-index.html

  • RARES SONT CELLES AU DÉNOUEMENT HEUREUX


    Prises d’otages : retour sur les plus spectaculaires

    Depuis mercredi, date de la prise d’otages sur le site de Tiguentourine, analystes et commentateurs s’intéressent au mode opératoire de l’armée algérienne. L’assaut aurait-il pu être moins sanglant ? La question est sur toutes les lèvres et le parallèle avec d’autres prises d’otages est vite fait. Rappel des principales prises d’otages s’étant terminées par un assaut meurtrier.
    Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Spectaculaire et dramatique, la prise d’otages à Beslan en Russie avait frappé les esprits. Et pour cause, le commando s’était attaqué à une école, prenant en otage près de 1 200 personnes, majoritairement des enfants. Les images de ces écoliers courant dans tous les sens, des mères hurlant de douleur avaient ému le monde entier. L’assaut aura été meurtrier : il s’est soldé par la mort de 331 personnes, dont 186 enfants et 31 preneurs d'otages, et fait quelque 400 blessés. La méthode russe avait alors été critiquée mais les épilogues heureux en matière de prises d’otages ne sont pas légion. Souvent, le bain de sang n’a pu être évité quel que soit le degré de professionnalisme et d’expérience des forces amenées à intervenir. En octobre 2002, c’est à nouveau la Russie qui est le théâtre d’une autre prise d’otages. Un commando tchétchène de 41 membres retient en otage plus de 800 personnes dans le théâtre de la Doubrovka à Moscou. Au bout de 57 heures, les forces spéciales russes donnent l'assaut. Tous les membres du commando sont tués ainsi que 130 otages, en majorité asphyxiés par les gaz utilisés par les forces de sécurité. Plus tôt en janvier 1996 et toujours en Russie, un commando tchétchène prend en otage 2 000 personnes à Kizliar. Après la libération d'une grande partie des otages, le commando embarque une centaine de personnes à bord de bus pour la Tchétchénie. Ils sont arrêtés par les forces russes, peu avant la frontière, à Pervomaïskaïa, où l'assaut est donné, faisant entre 50 et 100 morts. En juin 1995, quelque 200 Tchétchènes attaquent les bâtiments administratifs de Boudennovsk avant de se retrancher dans un hôpital où ils prennent 1 500 civils en otage. Près de 150 otages sont tués, majoritairement lors de l'assaut des forces russes. En novembre 2008, Bombay avait été le théâtre d’une prise d’otages mémorable. Un commando de dix hommes lourdement armés, venu du Pakistan, attaque plusieurs lieux de Bombay, dont la gare centrale, un restaurant touristique et un hôpital. Ils prennent de nombreux otages dans deux grands hôtels et un centre juif. L’intervention des forces de sécurité aura fait au total 166 morts, dont une trentaine d'étrangers, et plus de 300 blessés. Neuf assaillants sont tués. Au Pérou en 1996, 700 personnes sont prises en otage par un commando de guérilléros guévaristes du MRTA (Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru) dans la résidence de l'ambassadeur du Japon à Lima. Le 22 avril après 126 jours de détention, alors qu'il ne reste plus que 72 otages, l'assaut est donné. Les 14 membres du commando, un otage et deux militaires sont tués. Autant d’exemples qui démontrent toute la complexité d’une intervention et prouvent une fois de plus que le succès ou l’échec d’une opération est relatif tout comme la théorie du verre à moitié vide ou à moitié plein : faut-il déplorer le nombre de vies humaines perdues ou se féliciter de celles sauvées ?
    N. I.

  • R.E.S.P.E.C.T !

    Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com

    Oups ! J’ai un trou ! Comment dit-on «ferme ta gueule» en… … japonais ? Un otage mort restera un otage mort. C'est-à-dire un mort de trop. Oui ! Quand on a dit ça, on peut ensuite se lisser la moustache, voire la barbe, roter un coup, déboucler d’un cran sa ceinture de chasteté politique et retourner à sa sieste. Sauf que certains chiffres sont têtus. Je suppose qu’ils ont été officiellement communiqués entre-temps, l’assaut contre les tangos d’In-Aménas étant terminé depuis plusieurs heures déjà : bilan de l’intervention des forces armées algériennes : 20 otages morts, toutes nationalités confondues, algérienne comprise. Ne montez pas sur vos grands chevaux en pensant que je banalise la vie humaine. Je le dis et le répète, une vie est une vie. Une vie perdue est une vie perdue de trop. Cette précision n’empêche pas d’interroger tout ce que compte cette planète comme spécialistes des assauts contre les ravisseurs, les GIGN, DCRI, DGSE, BLAT, SQUAD, FBI, Navy SEAL, CIA, MI6 et tous les autres : comment qualifieraient-ils une opération contre des terroristes détenant près de 1 000 personnes sur un site hautement sensible, de composition et de configuration extrêmement complexes et imprévisibles et qui, au final, se solderait par la perte de… 20 otages ? Voilà l’équation, étant, encore une fois, entendu qu’il est délicat et même terrible de parler d’équation lorsqu’il s’agit de vies humaines. Alors, aujourd’hui, avant que ne s’enclenchent les débats savants sur les suites de ces événements dans la région, la place de l’Algérie dans cet échiquier soudainement bouleversé, la réaction des investisseurs étrangers quant à leur présence sur notre territoire, personnellement, je ne voudrais entendre et lire que des hommages appuyés aux différents groupes de sécurité qui ont mené l’assaut contre les «hommes» de Belmokhtar. Désolé, mais je ne suis pas masochiste, et je ne vois pas pour quelle raison supérieure je devrais bouder mon plaisir d’une telle célébration des forces spéciales algériennes. Je rappelle juste pour mémoire, surtout en direction des amnésiques volontaires, qu’à l’issue de l’assaut final donné par le GIGN français contre les terroristes du GIA retranchés dans l’Airbus d’Air France, sur le tarmac de Marignane, à Marseille, nous avons eu droit pendant des semaines – que dis-je ? — pendant des mois à des reportages, des documentaires, des portraits et des bios dithyrambiques sur le GIGN. Les téléspectateurs ont bouffé des biceps et de l’intelligence hors normes du GIGN au petit-déjeuner, au déjeuner, au dîner, au souper et même au S’hour. La France reconnaissante à ses commandos d’avoir donné l’assaut, d’avoir libéré tout le monde ou presque a tenu à faire partager à la planète entière le savoir-faire de ses troupes spéciales. Je ne vois pas de raison qui nous empêcherait d’en faire de même. Ici, maintenant, les jours qui viennent et les années aussi. Y a bien ces foutues années «Tlemcen, capitale islamique » ou encore «Constantine, capitale de la culture arabe», alors, pourquoi pas l’A.S.A.F, l’Année des Soldats Algériens de la Fierté ? L’heure n’est sûrement pas à la commisération, à la gêne ou à la modestie. Des braves parmi les braves ont donné un sens à la vie de 36 millions d’Algériennes et d’Algériens. Nous avons traversé trop d’années dans l’indignité pour ne pas saluer comme il se doit cette fresque héroïque tracée dans le désert par des enfants du peuple. Je ne sais pas vous, mais moi, ce soir, j’accroche un drapeau à mon balcon. Ça peut paraître ridicule, voire aux yeux de certains cul-cul-la-praline-guerrière. Tant pis ! Moi, ça me gonfle ! Ça me gonfle la poitrine de fierté impossible à dissimuler ce qu’ont réussi les bidasses de mon pays. RESPECT ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.

  • L'échelle miniature

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    Le bilan est tombé, les survivants fêtés et les morts enterrés. L'opération menée à In Amenas a été un succès sur le faible nombre d'otages tués, ou un autre succès sur le grand nombre d'otages libérés. Mais elle a aussi pu être un échec, sur le calcul précis de la mort, problématique universelle. Pourtant, l'histoire n'est pas là, elle est dans la perception de l'opération où personne n'était mais sur laquelle chacun a un avis propre. Que l'on soit opposant au régime algérien, à son président, à l'armée algérienne ou à l'Etat algérien, ce qui n'est pas la même chose, par la méthode, la conclusion provisoire n'est pas la même.

    Par le calcul du nombre de morts ou l'éradication du terrorisme, les avis divergent, l'Algérie est de toute manière un immense site plein de gaz, surveillé par l'armée, avec 36 millions d'otages à l'intérieur. Mais par une question d'échelle, comment peut-on juger l'opération ? Avec ce que l'on a, quand on est un Premier ministre japonais élu par les Japonais, on peut qualifier l'opération d'échec quand des Japonais y meurent. Quand on est Français et que l'on a encore des comptes à régler ou chef de gouvernement de gauche et l'on vend de la guerre, comment qualifier l'opération ? Avec beaucoup de prudence diplomatique comme l'ont fait les décideurs français, Marine Le Pen y compris, ou avec beaucoup de ressentiment comme l'ont fait les médias du même pays.

    Mais en termes de territoire, il faut rappeler que l'Algérie n'a obligé personne à venir y travailler à 30 000 dollars par mois et c'est donc aux Algériens d'avoir un avis. Sauf qu'ils n'en ont pas un, mais plusieurs. Connus pour tout comprendre, tout surdéterminer par des optiques d'échelle, comment un homme, Algérien, qui n'a toujours pas compris ce que veut sa femme, comment une femme, Algérienne, qui n'a toujours pas compris ce que veut son mari, peuvent avoir un avis pertinent sur ce qui s'est passé à In Amenas ?

     

    Chawki Amari
  • Pour Lahouari Addi, Mokhtar Belmokhtar, le chef des jihadistes « entretient des relations avec des officiers algériens »

     

     

    ·         Oumma.com Le 18 janvier, 2013



    Interrogé par Oumma, Lahouari Addi, un des meilleurs spécialistes de l’Algérie, décrypte les rapports de force qui ont précipité l’assaut algérien contre les preneurs d’otages du complexe gazier de Tiguentourine, désormais connus sous leur nom de guerre « les signataires par le sang ».

     

    Dénouer l’écheveau de l’offensive française au Mali et de la réaction algérienne face à la prise d’otages dans le complexe gazier de Tiguentourine n’est pas aisé, d’autant plus que la confusion médiatique perdure et que les informations véhiculées en boucle n’expliquent rien et sont sujettes à caution.

    Démêler le vrai du faux requiert l’éclairage d’un expert, tel que celui du sociologue de renom Lahouari Addi, auteur prolifique de nombreux ouvrages et articles sur l’Algérie, le Maghreb et le Monde arabe, qui enseigne à l’Institut de sciences politiques de Lyon.

    Qui sont véritablement les ravisseurs du complexe gazier Tiguentourine, In Amenas ?

    On ne le sait pas avec exactitude, d’autant plus que les autorités algériennes font silence radio. Il y a forcément anguille sous roche, en d’autres termes ce qui paraît vraisemblable, c’est l’infiltration par le Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS), le service de renseignements algérien, de ce groupuscule dénommé « les signataires par le sang », dont il y a fort à parier que le leader Mokhtar Belmokhtar, surnommé « le Borgne », ou encore « Mister Marlboro » pour ses supposés trafics de cigarettes, entretient des relations avec des officiers algériens.

    C’est à l’opinion publique algérienne, mais également à la communauté internationale de faire pression pour savoir ce qu’il en est, d’exiger que le gouvernement algérien fasse toute la lumière à ce sujet et que les militaires mettent de l’ordre dans leur maison.

     

    Mokhtar Belmokhtar, chef du groupe jihadiste auteur de la prise d’otages sur le site gazier d’In Amenas

    Ce groupe prétend venir du Mali, une affirmation démentie par le ministre de l’Intérieur algérien. Qu’en pensez-vous ?

    Une chose est certaine : l’immense étendue du Sahara, qui est sous étroite surveillance, rend impossible tout déplacement sans se faire immédiatement repérer et identifier par des avions ou des satellites. Je pense que le DRS a voulu faire un coup à blanc et que cela lui a échappé. Les officiers du DRS se sont surestimés et leur opération a été un fiasco.

    Qui, selon vous, a donné l’ordre d’attaquer le complexe gazier et les preneurs d’otages ?

    L’Etat major algérien qui a toujours été dur avec les terroristes islamistes. Quant au président Bouteflika, un président symbole ou encore vitrine, la preuve est faite qu’il n’exerce aucun pouvoir de décision, à tel point qu’il n’a publié ni communiqué officiel, ni prononcé aucune allocution, alors que l’Algérie est au cœur d’une grave crise internationale.

    Un exemple frappant : les médias français ont relayé le fait que le président Hollande a cherché à joindre hier son homologue algérien, mais en vain. Faut-il comprendre que Bouteflika n’a rien à lui dire, ou que la situation lui échappe totalement ? Ou peut-être, veut-il ainsi signifier à la communauté internationale qu’il n’a aucune autorité sur ses généraux et qu’il demande de l’aide.

    Autre fait notable : les journalistes étrangers sont interdits sur le territoire algérien, la chaîne Al Jazeera est logée à la même enseigne, c’est la Corée du Nord !

    Ces dysfonctionnements, qui minent en profondeur la gestion de l’Etat, en disent long sur les rivalités et les désaccords qui opposent les différents centres de pouvoir. Il me semble qu’il y a des généraux qui veulent que l’armée préserve son statut d’institution. Il est probable que dans quelques semaines le DRS sera complètement réorganisé pour avoir été incapable de gérer cette situation, où  l’Algérie est  la risée du monde.

    Est-ce que la présidentielle de 2014, et l’éventuelle candidature de Bouteflika qui viserait un 4ème mandat, est un paramètre non négligeable dans ce rebondissement algérien en marge de l’offensive française au Mali ?

    Non, absolument pas. Derrière l’assaut algérien contre les « signataires par le sang », il n’y a pas d’arrière-pensée politicienne qui se projette aussi loin dans le temps. La présidentielle, et la rumeur, car ce n’est qu’une rumeur, de la candidature de Bouteflika à sa réélection, n’a joué aucun rôle là-dedans.

    Pourquoi l’Algérie, si soucieuse de son indépendance, a autorisé le survol de son territoire par l’aviation française ?

    Que pouvait-elle faire d’autre ? Tout refus de sa part aurait été interprété comme la marque de son soutien à l’AQMI, et n’aurait pas manqué d’alimenter la rumeur à ce sujet. Certes, l’Algérie était opposée à l’intervention française au Mali, mais cette opposition a aussi des limites.

    Quelles sont les conséquences de l’intervention française au Mali pour l’Algérie ?

    Comme je le mentionnais précédemment, l’Algérie était hostile à cette offensive française. En intervenant militairement, la France a fait échouer les plans des militaires algériens au Mali, considéré comme l’arrière-cour de l’Algérie, et comme un  formidable levier pour faire pression sur l’Europe.

    Le DRS  a infiltré nombre d’organisations situées dans le nord du Mali, mais sans les contrôler complètement. Les militaires algériens ne souhaitaient pas qu’ils aillent vers le sud. Les islamistes se sont radicalisés et ont décidé de marcher sur Bamako, ce qui a précipité l’intervention de la France.

    A la lumière des réactions internationales, dont la Grande-Bretagne et le Japon qui déplorent de ne pas avoir été informés en amont de l’assaut algérien, il y a, à mes yeux, un grand perdant  dans cette affaire : c’est le DRS, qui a prouvé qu’il était incapable d’assurer la défense des précieux puits pétroliers. Je suis convaincu que cela va exacerber les dissensions et les luttes internes pour le pouvoir, et conduire à une restructuration du service de renseignement algérien.

    Propos recueillis par la rédaction.

  • Santé : les parrains croque-morts

    Par Le Matin 

     

    "L’enfant était malade dès sa naissance, frappé d’une maladie héréditaire dont seulement se débarrasser les hommes les plus vitaux ; je veux dire la pauvreté, la plus mortelle et la plus impérieuse des maladies." (1)

     

    L'hîôpital Mustapha Pacha L'hîôpital Mustapha Pacha

     

    La maladie est donc multiple chez l’enfant algérien pauvre et cancéreux. La santé en Algérie c’est du Val de Grace au coup de grâce, tout le monde fait avec, du mektoub doublement «gracié». Certes la priorité aujourd’hui n’est pas aux malades abandonnés à leur sort mais au gaz de schiste et à aux avions françaises survolant le territoire national. A part quelques brebis galeuses comme le professeur Kamel Bouzidi (2) : "Nos cancéreux méritent bien une opération "Oum Dorman" …leur traitement passerait bien avant une énième "ville capitale de la culture arabe"… Le transfert de 20000 malades est possible dans la mesure où 40000 hadjs sont transportés chaque année, etc. Ce toubib-martien oublie que les moyens d’un Etat ne font pas forcement sa volonté. Qui se souvient de son confrère qui avait lancé un cri de détresse il y a quelques années au sujet de ces nouveau-nés privés de vaccins et une décennie plus tôt, un autre médecin prédisant une bombe nommé sida. C’est vrai qu’on a complètement oublié cette maladie tabou et si l’explosion a eu lieu, le truc est tout trouvé : les statistiques qui fâchent n’existent pas. Monsieur Bouzidi comme tous les "Zorros" qui se comptent sur les doigts d’une seule main finiront par se taire de gré ou de force et rejoindre le troupeau. Car que valent ces milliers de cancéreux, rien, sociologiquement parlant c’est du vent. Lorsqu’on sait qu’un malade chez nous a, au moins, 10 membres dans son proche entourage familial, 200000 personnes dans la rue après l’effervescence du printemps arabe aurait fait basculer la balance. Mais l’Algérie, c’est l’exception qui ne confirme aucune règle. Avant de prendre le pouvoir, les islamistes égyptiens avaient construit pas moins de 40 hôpitaux pour les pauvres ; Kadhafi avait doté les hôpitaux de Benghazi, la ville qui a causé sa perte, de médecins français et d’infermières de l’Europe de l’Est ; en Tunisie, il suffit de constater que les millions de touristes qui viennent passer leurs vacances ne craignent pas de tomber malade et que dire de Cuba mise hors-jeu des Nations depuis plus d’un demi-siècle et qui s’offre le luxe de soigner le cancer du Président du Venezuela ? 

     

    Chez nous le cancer explose à cause de la malbouffe de la pollution de la mal-vie mais avec un dénominateur commun, la corruption. La prise en charge d’un cancéreux coûte cher et nos décideurs ont décidé une fois pour toute que le meilleur traitement donné au citoyen x c’est de le laisser mourir dans son lit et de profiter de sa mort. Partout les mêmes causes accouchent des mêmes maux et les ethnologues l’affirment tous les peuples se valent dans leur comportement. Si les choses avaient évolué normalement, les Algériens n’auraient jamais connu le terrorisme car pour transformer des milliers de jeunes en tueurs en série il faut vraiment avoir tout bousillé tout pourri dans les institutions phares d’un pays : la santé et l’école. La corruption dans le domaine de la santé se traduit automatiquement par des morts surtout celle des plus vulnérables : les bébés les enfants les femmes enceintes les handicapés les vieux. Mais malheureusement c’est là où elle est la plus rentable car pour tout être humain, la santé n’a pas de prix. Pour se soigner les gens n’hésitent devant aucun sacrifice. Là où le serment d’Hippocrate est censé régner, il n’y a pas seulement des dépassements d’honoraires des prestations qui ruinent le patient le transforme en mendiant le condamne à mourir faute de flous par millions de centimes. Ajoutant la bête, les parrains de l’horreur, des vampires qui ont détruit le système de santé algérien. Dans son livre sur la corruption (3) chapitre la mafia de la santé, le médecin-journaliste Djillali Hadjadj écrit : "…le code de la santé est modifié en février 1988, autorisant l’ouverture de cliniques privées, au moment où la Sécurité sociale commence à battre de l’aile et alors que le pouvoir d’achat des Algériens s’effondre." L’année 1990 est le début de la reprise des épidémies et des obstacles à l’accès aux soins. La libération de l’économie bouleverse le système de soins : la logique marchande introduit la notion du profit tous azimuts, tant au niveau de l’offre de soins que du médicament et des équipements médicaux. Cela se traduit en l’espace de quelques années seulement, de 1994 à 1998, par la détérioration des indicateurs de santé de base et l’apparition d’importantes inégalités sociales...

     

    "C’est dans ce contexte que les réseaux de la corruption ont tissé leur toile…ne reculèrent devant rien… "encouragés" par les multiples complicités dont ils disposent dans les rouages de l’Etat." Il évoque l’affaire des scanners, 40 millions de francs gaspillés alors que des enfants et adultes mourraient faute de vaccins contre la diphtérie la rougeole. Il parle aussi de la corruption dans les hôpitaux. "Comme les chefs agissaient en toute impunité, les vols se généralisaient dans les hôpitaux. Même les produits alimentaires destinés aux malades disparaissaient… Dans des situations pareilles, il est impossible que s’établisse une relation d’autorité. Tout le monde se tient par la barbichette… Ces directeurs brassent, bon an mal an, des dizaines de milliards de centimes…Sur près de 2000 cadres du secteur public en détention provisoire à la suite de la "campagne officielle de lutte contre la corruption" menée par le gouvernement algérien de 1996 à 1998, il n’y a pas un directeur d’hôpital.» Il parle des détournements plus lourds comme les équipements, le scandale du NIPA (nouvel institut Pasteur) dans le but de produire sérums et vaccins, 1,2 milliard de francs partis en fumée sans oublier le trafic du médicament qui rapporte à la mafia une manne annuelle de près de 500 millions de dollars alors que de nombreuses études faites par l’OMS et des spécialistes célèbres, ont démontré qu’avec 200 millions de dollars et une politique pharmaceutique fiable, l’Algérie pourrait satisfaire pleinement ses besoins. Hadjadj ajoute que l’Algérie est le seul pays au monde qui négocie pas le prix des produits pharmaceutiques mais on le rassure maintenant elle a fait des progrès. Elle a appris à marchander puisqu’il lui arrive d’acheter à petits prix des médicaments pour les brûler par tonnes et pour cause, périmés à peine déchargés. A défaut de servir à guérir ils polluent à merveille au grand bonheur de la mafia-santé. Ajoutons à cette liste loin d’être exhaustive les aides de l’Unicef l’OMS, etc qui n’ont jamais profité aux malades. Djillali affirme que même quand les caisses d’un hôpital sont vides, certains malins détournent à crédit. Nous sommes en ce début de l’année 2013, l’Etat n’a aucune dette elle prête au FMI, un FMI qui sans honte demande de l’argent à un pays mis à l’index dans tous les classements internationaux. Et l’habitude aidant, on ne s’étonne plus d’enterrer à la pelle nos cancéreux nos cardiaques nos diabétiques nos handicapés nos malades mentaux nos malades épidémiques, de batailler pour vacciner nos enfants, de prier toujours prier un ciel désespérément silencieux. Germaine Tillion en visitant un village des Aurès en 1936 raconte une société "équilibrée et heureuse dans sa tranquillité ancestrale".

     

    Avant toute œuvre civilisatrice coloniale avant toute œuvre révolutionnaire des frères et le mirage de l’or noir, le douar de nos ancêtres se suffisait à lui-même avec ses marabouts ses talebs ses guérisseurs malgré le paludisme le typhus la famine, des maux en somme naturels. Aujourd’hui la baraka ancienne a disparu avec ses plantes médicinales ses toubibs bio et on ne voit pas la couleur de la rente mirifique du pétrole. Existe-t-elle vraiment ? N’a-t-elle pas disparue éparpillée dans des numéros de comptes spéciaux avec la complicité d’escrocs étrangers ? Qui peut nous répondre ? Ces guignols qui viennent selon l’humeur le climat du moment nous ânonner pour la millième fois à travers leurs medias leurs sempiternelles promesses qu’ils savent ne jamais tenir face à une masse qui pèse zéro face à leurs intérêts ? Est-ce ces quelques voix qui se lèvent dans la presse, facebook... sensibilisées par le désespoir d’un peuple piégé tel un animal blessé par le fusil d’un psychopathe. Freud affirme : "A la fin on doit commencer à aimer pour ne pas tomber malade." En 62, on a commencé à les aimer et on a fini malade vomissant amour et haine. Ils partiront un jour quand il n’y a plus rien à gratter plus de goutte de sang à happer immensément riches pour plusieurs générations mais complètement fous (puisqu’ils sont déjà atteints) condamnés à aller d’un bunker à un autre ici et ailleurs. "Je ne sais pas ce que peut être la conscience d’une canaille, mais je sais ce qu’est la conscience d’un honnête homme : c’est effrayant."

     

    Mimi Massiva

     

    (1) Eugène O’Neill (Brouillard)

     

    (2) Liberté du 15/01/2013 (M.H.)

     

    (3) Corruption et Démocratie en Algérie, nouvelle édition (Djillali Hadjadj)

     

    (4) Abel Hermant (Le Bourgeois)