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  • Les déboires fiscaux de “notre ami” Depardieu

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Gérard Depardieu a énergiquement réagi à la déclaration de Jean-Marc Ayrault qui a trouvé “minable” son choix de s’installer en Belgique pour fuir le taux élevé d’imposition des hauts revenus instauré par le gouvernement de gauche. Dans une lettre ouverte au Premier ministre français, l’ex-contribuable annonce sa décision de rendre son passeport et sa sécurité sociale.
    Puisque la bruyante controverse coïncide avec le voyage du président Hollande en Algérie, difficile de ne pas se souvenir qu’il fut un temps où Gérard Depardieu était un familier des mondanités politico-financières algéroises. Encore un peu et il serait, à l’heure actuelle, en bottes de caoutchouc à crapahuter dans son vignoble boueux quelque part entre Aïn Témouchent et Tlemcen. Il n’aurait peut-être pas opté pour la résidence belge pour fuir la pression fiscale de son pays.
    Les largesses de Khelifa avaient fait perdre à bien des stars le réflexe de déclarer leurs revenus. Catherine Deneuve fut la première à apprendre à ses dépens que les cachets acquis à l’algérienne, c’est-à-dire payés en espèces sous plis banalisés, sont passibles d’imposition. Bien sûr, jusqu’à ce que le juge la renvoie devant le percepteur, la belle Deneuve ne savait pas que même le contenu d’une enveloppe subrepticement tendue par un magnat algérien devait être aussi déclaré au fisc. On la comprend : c’était la première fois qu’on la payait pour dîner.
    Ce n’est pas parce qu’après cette soirée de septembre 2002 à Cannes, il y eut, plus tard, un procès et des rivières de commentaires sur “l’affaire Khalifa” que Depardieu, Deneuve, mais aussi Sting, Pamela Anderson, Naomi Campbell, Bono, Jack Lang, Hervé Bourges, Cheb Mami et tous ceux qui étaient de la fête, ne seraient plus les bienvenus. D’ailleurs, aucune de ces célébrités n’a été concernée par le procès en question. Non, c’était un procès local.
    Voyez, Bourges : présent à cette fameuse soirée cannoise et consulté pour le projet Khalifa TV, il est encore consulté pour le projet de loi pour “l’ouverture de l’audiovisuel”. Et même si, là-bas, il participe à la diversité communicationnelle régulée, il s’adapte ici, et sait défendre la conformité télévisuelle pré-contrôlée.
    Certes, notre pays n’est pas un pays de droit. Mais c’est ce qui fait son attrait pour les amateurs d’argent facile et les allergiques au devoir fiscal : c’est un pays de passe-droit. Et ses invités argentés y sont bien reçus : ils dînent à la table royale et couchent dans des résidences d’État. Et s’ils le souhaitent, ils peuvent bénéficier d’un terrain d’assiette pour leur projet immobilier, d’usine ou de vignoble.  Depardieu nous a pourtant suffisamment fréquentés pour savoir qu’il n’y a pas de rapport entre l’argent qu’on gagne et les impôts qu’on paye. Enfin… quand on en gagne beaucoup, parce que les salariés, eux, sont ponctionnés à la source et sont les seuls obligés d’ouvrir un compte. L’argent des riches circule dans les enveloppes, pour les euros, et dans les sachets, pour le dinar. Le fisc ne sait pas encore imposer la chkara.
    Non, Gérard, ta place aurait pu être parmi nous. Pas grand-chose n’a changé depuis l’époque de ton ami Khelifa.

  • Factum politique à l’usage du Président François Hollande en visite d’Etat à Alger.

     

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    Abdelkader DEHBI

    Monsieur le président,

     

    Votre visite imminente au pouvoir politique en place à Alger, que vous savez illégitime et mafieux à plus d’un titre, me donne l’occasion à travers ce factum politique, de m’adresser aussi, à une opinion publique française trop souvent abusée par les mensonges, les manipulations ou les silences, d’une désinformation sournoisement orchestrée par les médias, les lobbies autres relais de l’Ordre dominant, dont la France officielle est partie intégrante ; un Ordre dominant, usurpant le statut de « Communauté Internationale » pour mieux dissimuler sa vraie nature d’idéologie hégémonique impérialiste, sioniste et raciste, fondée sur les postulats détestables de l’exploitation, du bellicisme et de l’exclusion ; un Ordre dominant, parfaitement conscient des nouvelles donnes géostratégiques, doublées d’une conjoncture de crise économique persistante annonçant la fin prochaine de sa suprématie, qui semble reparti pour un tour, dans une nouvelle ère de Croisade contre l’Islam et le monde musulman pour tenter une fois de plus d’en contrôler les ressources, tout en cherchant à en empêcher l’inexorable renaissance, en tant qu’alternative idéologique, humaniste et morale crédible, contre le règne de la violence, de l’argent et de la chair qui ravage une société occidentale, désormais en phase historique décadente.

     

    Une nouvelle ère de Croisade contre l’Islam et le monde musulman essentiellement tendue sur quatre directions:

     

    1./ L’instrumentalisation politique du « terrorisme » réel ou souvent préfabriqué dans les officines de l’Ordre dominant et amplifiée à souhait, par les médias aux ordres pour briser psychologiquement chez les citoyens de base dans nos pays, toute volonté d’activité politique ou de résistance contre l’injustice et l’arbitraire des puissants, à l’intérieur comme à l’extérieur, et les décourager contre toute revendication pour le respect de leur dignité humaine, de leur liberté et de leurs droits civiques qui sont les conditions incontournables pour l’instauration d’Etats de Droit et d’Institutions authentiquement démocratiques dans nos régions ;

     

    2./ L’encouragement, voire la mise en place, si nécessaire par la violence dans nos pays – et l’exemple du pouvoir en place à Alger en témoigne – d’un réseau de régimes politiques supplétifs et corrompus, véritables satrapes des temps modernes, totalement inféodés aux intérêts des puissances de l’Ordre dominant qui les protège en retour, contre leurs propres peuples qui leur dénient toute légitimité ;

     

    3./ L’instauration de contrôles multiformes – à travers leurs officines, leurs chancelleries et leurs réseaux bancaires et financiers –  sur nos économies nationales pour les maintenir dans la dépendance et la surveillance de nos ressources financières et de l’usage qui en est fait, pour compromettre tous les investissements dans des secteurs éminemment stratégiques comme l’Education, la Santé ou l’Agriculture, tandis que les budgets des équipements militaires et sécuritaires sont surdimensionnés et constituent une véritable hémorragie nourrissant les marchands de canons et autres industriels de la mort ainsi que leurs complices compradores;

     

    4./ L’exclusion par la marginalisation à l’intérieur ou l’exil sur l’étranger, de nos plus brillantes élites intellectuelles et de nos meilleures compétences scientifiques et techniques de standing international, que notre pays compte par dizaines de milliers, pour les tenir éloignés du champ des responsabilités politiques et de la gestion des affaires publiques Ceci afin de maintenir dans nos pays, le règne de la médiocrité, de la vénalité et de la trahison. Sauf le respect que l’on doit avoir pour une frange infime de cadres supérieurs de la nation, civils et militaires confondus, constituée par d’authentiques patriotes intègres et compétents, que les hasards de carrière ont fourvoyés dans les structures d’un Etat malade.

     

    La France officielle complice du régime algérien

     

    Monsieur le président,

     

    Tout a été dit ou presque sur la tragédie algérienne des années 90. Des centaines, peut-être des milliers de documents, de témoignages, de livres, en arabe comme en français et dans d’autres langues, ont été écrits sur le long calvaire du peuple algérien, isolé du monde extérieur, sans défense et sans recours, faisant face les mains nues  aux lois martiales barbares de ses bourreaux grisés par leur pouvoir ; des soudards « patricides » , pétris de complexes et débordant de rancune contre leur propre peuple. Un long calvaire souvent vécu par les algériens entre la désinformation et le blackout le plus total des médias aux ordres, en Algérie comme en France.

     

    Vous permettrez donc, Monsieur le président, au simple citoyen algérien que j’ai la fierté d’être, de vous dire crûment combien votre visite à Alger, tout autant que les visites officielles de vos deux prédécesseurs – M. Chirac en 2003 et M. Sarkozy en 2007 – ou celles d’autres leaders européens, étasuniens ou de l’Otan, témoigne une fois de plus, de la grave crise morale qui gangrène aujourd’hui plus que jamais auparavant, les puissances occidentales dont la France en particulier, volontiers donneuse de leçons de démocratie, de liberté, voire d’éthique politique… en tant que ces visites d’officiels occidentaux, sont perçues par une large frange du peuple algérien, comme de véritables forfaitures politiques et morales faisant hypocritement l’impasse, pour de basses considérations d’intérêts – pas toujours d’ordre public d’ailleurs – sur les terribles préjudices humains et matériels infligés au peuple algérien, tout au long des années 90 et dont certains relèvent de la qualification de Crimes de Guerre, du fait du pouvoir politique en place auquel vous vous apprêtez à rendre visite ; un pouvoir illégitime et mafieux,  issu – excusez du peu – d’un double Coup d’Etat :

     

    – Celui  du 11 Janvier 1992, perpétré par une junte de généraux putschistes, avec la complicité servile de leurs mentors civils, les « démocrates » autoproclamés, contre la volonté souveraine du peuple algérien qui venait d’élire démocratiquement en Décembre 1991, une large majorité parlementaire, sous les couleurs du Front Islamique du Salut ;

     

    – Celui du 15 Avril 1999, abusivement qualifié d’ »élections présidentielles », portant à la présidence de la République, un candidat unique, M. Bouteflika, désigné par les généraux putschistes aux termes d’un deal immoral et honteux, conclu par-dessus la tête du peuple algérien et de l’intérêt de la Justice ;

     

    Pour ce qui est du premier Coup d’Etat, j’en rappelle brièvement le bilan effroyable, dûment documenté par de nombreuses associations nationales ou ONG étrangères et s’établissant pour la période 1992 / 1999, que les algériens ont coutume de qualifier de « décennie noire » à plus de 200.000 morts; entre 15.000 et 20.000 « disparus »; des populations entières meurtries, sinistrées et déplacées, par centaines de milliers. Ce bilan désastreux, tant au plan humain et moral qu’au plan matériel est la conséquence directe des décisions et actes originels qui ont accompagné le Coup d’Etat, à savoir :

     

    – destitution du Chef d’Etat légitime du pays, le défunt président Chadli Bendjedid, mensongèrement maquillée en « démission »;

    – proclamation inconstitutionnelle d’un Etat d’Urgence qui s’est révélé meurtrier en autorisant tous les excès de la violence d’Etat ;

    – désignation inconstitutionnelle d’un pseudo « Haut Conseil d’Etat » de 5 membres dirigé dans les faits par deux des généraux putschistes, Larbi Belkheir et Khaled Nezzar et présidé par le défunt Mohamed Boudiaf rappelé de son exil, le 16 Janvier 1992 et assassiné le 29 Juin de la même année, en pleine réunion publique télévisée depuis Annaba par ceux-là mêmes qui l’ont sollicité en croyant pouvoir le manipuler ;

    – instauration du couvre-feu dans les grandes villes pour couvrir toutes sortes d’exactions des forces sécuritaires ;

    – déportation dans le Grand Sud Algérien, par avions cargos et autres moyens de transport de l’armée, de plus de 15.000 citoyens accusés à tort ou à raison de « sympathies islamistes » et parqués dans 7 Camps de Concentration, parmi lesquels, l’ancien Site militaire de Reggane, où des centaines d’entre eux seront affectés à vie, par les radiations atomiques remontant aux essais nucléaires français des années 60 ;

    – rafles et arrestations massives, de jour comme de nuit, dans les quartiers populaires, contre les islamistes ou supposés tels et dont des milliers feront partie des 15 à 20.000 « disparus », ou feront l’objet d’exécutions sommaires, c’est-à-dire  extra-judiciaires ;

    – création de Tribunaux d’Exception, fonctionnant sur le mode des procédures expéditives et prononçant systématiquement les peines les plus lourdes, y compris les peines de mort ;

    – apparition ex nihilo, de milices et autres escadrons de la mort et de l’assassinat ciblé, commandités par les généraux putschistes et opérant sous faux pavillon des GIA et autres groupuscules dits « terroristes », infiltrés ou créés de toutes pièces, afin de faire basculer les opinions nationale et internationale contre les islamistes ; dans les pures traditions de la « guerre psychologique », car, comme par une étrange répétition à l’identique, des méthodes de la répression coloniale dans ses épisodes les plus sanglants, on retrouvera parfois à la tête de la répression anti islamiste – terrible ironie de l’Histoire ! – jusques aux mêmes soudards en chair et en os, reconvertis entre-temps, en « généraux » de l’armée algérienne, cassant du « barbu » ou du « tango » – comme ils disent entre eux pour brocarder les islamistes –  comme il cassaient naguère du « fellaga » aux cotés des tortionnaires de Bigeard et autres Aussaresses ;

    – massacres effrayants par leur sauvagerie, dans des agglomérations isolées ou à la périphérie des grandes villes, de populations civiles innocentes par centaines – en majorité des femmes et des enfants – soupçonnées de « sympathies islamistes », à l’exemple de ceux qui se sont déroulés dans le courant de l’été 1997 dans la banlieue d’Alger, à Bentalha ou à Raïs entre autres et qui ont soulevé l’indignation du monde entier. Au point de des voix autorisées de personnalités et autres organisations internationales militant pour les Droits de l’Homme, ont commencé à exiger haut et fort, une enquête internationale indépendante, pour faits de Crimes de Guerre contre les responsables de tels massacres.

     

    Cette dernière tragédie a suscité une immense émotion dans une opinion internationale effrayée par l’ampleur et la sauvagerie des massacres. Un peu partout dans le monde, des voix de personnalités, et pas des moindres, se sont élevées pour exiger une enquête indépendante et l’instauration d’un Tribunal Pénal International ad-hoc, pour juger les coupables de ces Crimes de guerre, dûment documentés, sur la foi de témoignages irréfragables enregistrés par de nombreuses associations nationales indépendantes et ONG internationales.

     

    Elle a aussi constitué – cette dernière tragédie –  un tournant décisif dans le cours des choses, en ce sens que les généraux putschistes, pris de panique à l’idée de devoir rendre des comptes par devant un Tribunal Pénal International ad-hoc, ont cru pouvoir échapper aux poursuites pénales en concluant avec M. Bouteflika le deal immoral et mafieux cité plus haut et aux termes duquel, moyennant sa désignation reconductible à la tête de l’Etat algérien, celui-ci s’engageait à les amnistier au plan intérieur et à les protéger, au plan extérieur, contre toute poursuite judiciaire devant un Tribunal Pénal International ad-hoc, pour les Crimes Imprescriptibles commis durant la décennie noire. Un véritable marché de dupes, quand on sait que, d’une part, les Crimes de Guerre sont Imprescriptibles  et que d’autre part, en prenant part à ce deal mafieux, M. Bouteflika relève lui-même, aux yeux du Droit pénal, du chef d’accusation de complicité et d’entrave à la Justice, a fortiori, à la Justice internationale en matière de Crimes de Guerre !. Mais qu’importe, ce deal immoral a permis à M. Bouteflika, malgré son état de sénescence avancée et ses lourds handicaps de santé –  connus même par les médecins du Val de Grâce… – de tenir la dragée haute aux généraux qui l’ont fait roi, en les menaçant, chaque fois que l’un des membres de son clan familial ou politique était dénoncé pour corruption, de ressortir les dossiers de Crimes de Guerre les concernant.

     

    Ainsi donc, et comme si les malheurs de sang et de larmes de la décennie noire n’y suffisaient pas, l’arrivée au pouvoir de M. Bouteflika et de son clan, a fait entrer l’Algérie de plain-pied, dans une nouvelle décennie noire : celle de la grande corruption qui ravage quotidiennement notre pays qui a été mis en coupe réglée entre clans au pouvoir, par la prédation au grand jour des biens publics, par le bradage des ressources du pays aux intérêts étrangers, par les pillages en règle du patrimoine national et l’éclatement à intervalles réguliers, d’énormes scandales financiers et de détournements hors échelle, à coups de milliards de dollars au préjudice du peuple algérien, à la faveur du relèvement substantiel des recettes pétrolières et d’une aisance financière sans précédent, dont les surplus en devises étrangères dépassent largement aujourd’hui, le seuil de 220 milliards de dollars, gérés sous la seule responsabilité de M. Bouteflika et son clan, dans l’opacité la plus totale sans qu’aucune Institution nationale ou Autorité publique de contrôle n’en connaissent ni les adresses financières, ni la structure fiduciaire,  ni les mouvements scripturaux, ni l’emploi, ni les profits générés. Ce qui constitue en soi, un cas de forfaiture gravissime, justifiant largement la mise en accusation publique du Chef de l’Etat lui-même, de son Gouvernement et du Gouverneur de la Banque d’Algérie.

    Un Chef de l’Etat corrupteur qui achète tout,  y compris la paix sociale en dilapidant des sommes énormes dans une consommation effrénée n’ayant aucun impact économique intérieur mais profitant largement à la faune adventice d’une clientèle politique de parvenus, faite de compradores, de concessionnaires et autres nouveaux riches ; au grand dam de millions de familles démunies dont certaines en sont réduites à aller fouiller les décharges publiques. Un Chef d’Etat corrupteur, devenu maître dans la pratique exécrable et immorale des enveloppes et des « mallettes », généreusement distribuées sur fonds publics, pour acheter les servilités politiques à l’intérieur ou les silences et les complaisances des puissants à l’extérieur. Pour acheter aussi, le silence ou la complaisance de certains médias bien en vue, à l’exemple du « Monde » et autres « Nouvelobs », pas très regardants sur le chapitre de la déontologie professionnelle, qui ont récemment rewrité de vulgaires pages publicitaires à l’occasion du Cinquantenaire de l’Indépendance – probablement rédigées à Alger même – et  payées rubis sur l’ongle par le clan Bouteflika à coup de centaines de milliers d’Euros, pour les transmuter en « reportages » journalistiques élogieux à la gloire d’un Chef d’Etat surréel, visiblement accroché par le syndrome de certains Ubus africains des années 70 de triste mémoire et caressant probablement des rêves impériaux et peut-être même, dynastiques…

     

    En finir avec la « Françalgérie » néocoloniale.

     

    Monsieur le Président,

     

    La tragédie humaine qu’a vécue l’Algérie durant les années 90,  n’a nullement empêché les gouvernements français successifs de protéger leurs anciens soudards coloniaux, promus généraux en Algérie, en fermant les yeux sur les pires de leurs exactions, de leurs crimes,  relevant quasiment tous, de la qualification de Crimes de guerre, c’est-à-dire du ressort d’un TPI ad-hoc. Pis encore, ces gouvernements français successifs ont parfois commis de véritables actes de forfaiture, relevant du délit d’entrave à la Justice, comme ce fut le cas pour le général Khaled Nezzar, chef de la junte, aujourd’hui sous le coup d’une instruction judiciaire en Suisse, du chef d’accusations graves et documentées, pour fait de Crimes de Guerre… alors qu’en Avril 2001, ce même général – sur les instances pressantes de M. Bouteflika –  avait été scandaleusement soustrait à la Justice française et exfiltré sur l’Algérie par le gouvernement socialiste de cohabitation, alors dirigé par votre ami M. Jospin, qui a ainsi déshonoré la signature de la France, pays qui a ratifié la Convention de New York de 1984 contre la torture.

    Ce qui laisse planer de graves interrogations, sur la nature réelle des relations entre Paris et le régime en place à Alger depuis le putsch de Janvier 1992.

     

     

    Monsieur le Président,

     

    Pardonnez-moi d’emprunter ici, l’heureuse et pertinente formule de la « Françalgérie », pour dénoncer une fois de plus, la collaboration extra-institutionnelle et contre-nature, inacceptable, entre les barbouzeries respectives des Services algériens et français, de la police politique et du renseignement, au nom du sempiternel et ô combien commode alibi, qu’est devenue la « guerre contre le terrorisme » – ce nouveau monstre du Look Ness – qui continue de couvrir tant d’exactions et tant crimes. L’expression de « guerre contre le terrorisme », cachant mal un encodage occidental sournois, pour désigner une véritable Croisade contre l’Islam, doublée d’un redéploiement néocolonial avançant à visage découvert en appuyant inconditionnellement les régimes totalitaires  et corrompus dans nos régions,

    Une collaboration qui s’est singulièrement développée entre l’Algérie et la France, depuis le putsch de Janvier 1992, en-dehors du moindre contrôle, laissant de larges marges à l’arbitraire, à la manipulation et aux mensonges d’Etat, souvent nourris il est vrai – chaque fois qu’il s’agit de stigmatiser notre émigration ou l’Islam et les musulmans – par les propos irresponsables et incendiaires de vos propres ministres français de l’Intérieur, de Pasqua à Vals, en passant par les Sarkozy et autres Guéant, l’un y allant de son « Karcher » l’autre, portant des jugements d’ignare sur la Civilisation musulmane, quand l’autre crie désespérément sa fidélité éternelle – et quasi canine – à Israël sans que personne ne le lui ait demandé… Allez donc savoir là-dedans, qui est de gauche et qui est de droite… tant est devenue consensuelle et « politiquement correcte », la posture islamophobe en France.

    Une collaboration qui est allée jusqu’à susciter de graves soupçons contre les Services algériens et français, portant sur l’organisation en commun, de criminelles manipulations de l’opinion publique, ainsi qu’en témoigne par exemple, la ténébreuse affaire de l’attentat terroriste de Juillet 1995, dit de la station Saint-Michel du RER à Paris, sur les circonstances duquel, aucune enquête publique parlementaire ou indépendante n’a été diligentée par les autorités françaises, pour confirmer ou démentir les graves accusations mettant en cause une manipulation criminelle organisée de concert, entre Services algériens et français, pour faire basculer l’opinion du peuple français contre les islamistes algériens établis en France ou qui y avaient trouvé refuge, afin d’échapper à la répression des milices et autres commandos, commandités par les généraux putschistes.

    Sans oublier l’affaire dite des internés de Folembray où l’on vit, le 9 Novembre 1993, une opération « coup-de-poing-manipulation-spectacle » montée en coordination entre les Services algériens et les barbouzes du sulfureux Pasqua. Des policiers déboulant au petit matin et procédant brutalement aux arrestations dans leurs domiciles, devant parents, épouses et enfants, de dizaines d’algériens suspects de sympathies islamistes pour les transférer manu-militari dans une caserne de Folembray : une véritable forfaiture d’Etat, contre des algériens dont certaines résidaient depuis de longues années en France et y exerçaient régulièrement leur métier. A l’exemple de l’avocat, Me Ahmed Simozrag et de ses compagnons. d’exil, qui ont ensuite été arbitrairement exilés sans jugement et sans ressources au Burkina Faso où – faute de porter des patronymes sonnant comme Gilad Shalit –  ils continuent de moisir  depuis Août 1994, c’est-à-dire depuis 18 ans aujourd’hui, pour simple délit d’opinion islamiste, dans une indifférence criminelle totale des médias algériens et français, si prompts à larmoyer par ailleurs, sur le drame des chiens-perdus-sans-collier…

    Ce qui conduit à poser d’une manière globale, le drame humain de dizaines de milliers de familles algériennes, séparées du jour au lendemain d’un des leurs, en particulier parmi les universitaires, scientifiques et autres intellectuels, qui ont choisi l’exil forcé à leur corps défendant, pour échapper à la répression des polices politiques et/ou aux persécutions procédurières et tatillonnes de l’Administration publique, en raison de leurs opinions – pas nécessairement de sensibilité islamiste – hostiles au régime corrompu des généraux et de leurs servants civils et militaires. Ce drame est encore vécu à ce jour, par des milliers de familles, malgré l’imposture dite de la « Charte pour la paix et la réconciliation nationale » et de ses textes d’application scélérats qui prétendent interdire tout débat national sur la tragédie de la décennie noire, en exigeant par ailleurs, des exilés politiques désireux de rentrer au pays, un engagement écrit, à respecter des conditions dégradantes et indignes, restreignant leur liberté citoyenne, comme le fait de renoncer à faire de la politique. Ceci dans le but ignoble et criminel, de maintenir éloignés de leur patrie, des centaines, sinon des milliers de scientifiques et chercheurs de haut standing, dont beaucoup jouissent d’une réputation internationale, maintenant ainsi, une grande nation pleine de potentialités comme l’Algérie, sous la férule d’une dictature répressive de gérontes délabrés et corrompus, qui ont perdu tout sens du réel et toute légitimité. Y compris cette légitimité « historique » dont ils se gargarisent tant, mais dont ils ont trahi la cause et les principes moraux.

     

    Je n’aurais pas l’inélégance ici, d’oublier de citer les victimes françaises de la décennie noire en m’interrogeant sur la signification de ce black-out officiel observé par les deux gouvernements, sur l’odieuse affaire de l’assassinat des moines de Tibhirine en 1996, qualifié laconiquement, de « bavure » par les uns ou de « coup fourré » entre Services parallèles par les autres…Tout cela, dans l’opacité et surtout, l’impunité la plus totale, de part et d’autre.

     

     

    Repentance et Traité d’amitié vont de pair

     

    Monsieur le Président,

     

    Le gouvernement de la France ne pourra pas se dérober indéfiniment à son devoir de solder sa dette morale historique et donc imprescriptible, d’une repentance solennelle à l’égard du peuple algérien qui en est l’ayant-droit légitime et le récipiendaire exclusif. Une repentance  dont ne sauraient l’y subroger aucunes personnes physiques, ni aucunes instances ou institutions, qui parleraient illégitimement en son nom. En termes plus clairs, ni le Chef de l’Etat actuel, ni la junte clandestine des généraux putschistes, installés au pouvoir par la violence et la fraude, ne sont qualifiés pour en revendiquer le mérite ou en retirer de quelconques dividendes politiques.

    Cette reconnaissance historique est en effet incontournable qui seule, pourrait lever les obstacles socio psychologiques accumulés tout au long de l’Histoire coloniale – et même récente… et constituera un nouveau fondement juridique et moral, véritable socle auquel pourront solidement s’arrimer, les futures relations entre nos deux pays, entre nos deux peuples, fondées sur des rapports d’égal à égal, dans le strict respect réciproque de la personnalité de chacune de nos deux nations et des intérêts mutuels bien compris entre nos deux pays, loin des discours de circonstance et de l’insignifiance des gesticulations deçà-delà, des saltimbanques de la politique, ceux de Paris comme ceux d’Alger. Des relations saines et apaisées donc, d’où seront bannies les dérives des collaborations opaques, des copinages scélérats et autres magouilles  extra-institutionnelles entre Services, relevant censément de deux Etats souverains, mais qui s’autorisent en l’absence de tout contrôle politique, à faire bon marché de la légalité, de la morale, des Libertés publiques et des Droits de l’Homme.

    Ce qui pose immanquablement la question de l’illégitimité du pouvoir algérien aujourd’hui en place, contre la volonté souveraine d’un peuple qui ne l’a pas désigné pour le représenter.

    C’est vous dire combien, Monsieur le Président, à l’aune de ces nécessaires  préalables d’assainissement politique et moral, indispensables à la refonte des relations entre nos deux pays, entre nos deux peuples, des dossiers comme le « Grand traité d’amitié » que vous avez vous-même récemment évoqué, ou encore celui dit de l’Union pour la Méditerranée, font figure – pardonnez ma franchise – d’aimables gadgets politiciens, manifestement destinés à tromper son monde en escamotant la seule vraie problématique qui vaille qu’on s’y attelle honnêtement et loyalement en priorité : la moralisation et la normalisation des relations politiques et diplomatiques entre nos deux Etats : Une France qui n’aura pas à rougir d’une déclaration solennelle reconnaissant les crimes de la colonisation et ceux de la guerre d’Algérie, le sang des algériens n’étant en rien moins précieux que celui des juifs ou de toute autre communauté humaine martyrisée Une Algérie debout, souveraine et maîtresse de son destin, gouvernée par d’authentiques représentants du pays, tenant leur légitimité du seul peuple algérien.

    Conclusion

     

    Monsieur le président,

     

    Car, par-delà les terribles blessures qu’a endurées et continue encore d’endurer le peuple algérien, du fait de la décennie de sang découlant du Coup d’Etat criminel du 11 Janvier 1992, perpétré par une poignée de généraux putschistes contre la volonté souveraine de ce même peuple, rares sont ceux parmi les citoyens de ce pays qui commettent la grossière erreur de confondre l’Institution militaire de notre pays qu’est l’Armée Nationale Populaire, et les généraux putschistes qui auront à répondre de leurs actes.

    Ceci pour vous dire qu’il ne se trouvera pas un seul citoyen algérien digne de ce nom, pour souhaiter que notre armée puisse devenir une espèce de gendarme de la région et auxiliaire de l’Otan, en charge de contribuer aux desseins impérialistes manifestes des puissances occidentales.

    Je ne conclurai pas cette interpellation, sans vous dire toutes les préoccupations et toutes les interrogations qui pèsent sur le peuple algérien à propos de la situation confuse et opaque qui règne au Nord du Mali ; à nos frontières Sud donc, où la seule éventualité d’une présence armée de la France ou de l’Otan, suscite de profondes inquiétudes dans la mesure où il ne se trouvera pas un seul citoyen algérien digne de ce nom, à qui l’on fera accroire que le déploiement de ces forces armées étrangères signifie autre chose qu’une menace imminente et concrète contre la sécurité de notre pays et la pleine souveraineté de notre peuple sur ses territoires et sur ses ressources naturelles ; une souveraineté reconquise sur le colonialisme, au prix d’un des plus grands tributs humains que l’Histoire des guerres d’indépendances ait jamais connus et que ce peuple est prêt à rééditer, par fidélité envers ses aïeux ; par loyauté envers les centaines de milliers de martyrs de la lutte anticoloniale et de la guerre de libération ; par obéissance aux commandements de l’Islam, sacralisant la défense de la patrie.

     

    Car, par-delà les terribles blessures qu’a endurées et continue encore d’endurer le peuple algérien, du fait de la décennie de sang découlant du Coup d’Etat criminel du 11 Janvier 1992, perpétré par une poignée de généraux putschistes contre la volonté souveraine de ce même peuple, rares sont ceux parmi les citoyens de ce pays qui commettent la grossière erreur de confondre l’Institution militaire de notre pays qu’est l’Armée Nationale Populaire, et les généraux putschistes qui auront à répondre de leurs actes.

     

    Ceci pour vous dire qu’il ne se trouvera pas un seul citoyen algérien digne de ce nom, pour penser que notre armée, héritière d’une Armée de Libération Nationale qui a laissé son empreinte dans l’Histoire de la décolonisation, puisse se transmuter en une espèce d’armée de mercenaires auxiliaire de l’Otan, en charge de contribuer aux desseins impérialistes manifestes des puissances occidentales. Et je me demande même, si les hommes du régime en place eux-mêmes oseraient le penser.

    Abdelkader DEHBI.

  • A« on donne un coup de pinceau pour les beaux yeux de leurs parrains ».lgerie:

    Visite de François Hollande :

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    Le président français arrivera mercredi

    Alger se fait belle

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    El Watan le 17.12.12

     

    A Alger, d’aucuns sont outrés, en effet, de voir que les autorités déploient autant d’efforts pour «maquiller» la capitale,
    en délaissant ces mêmes quartiers le reste du temps.

    Ah’na manestahlouche ! », peste un jeune chauffeur de taxi algérois, résidant à Raïs Hamidou (ex-La Pointe), et devant accompagner une famille à Bologhine. «Nous, nous  ne méritons pas un coup de peinture. Normal. Toi, tu ne t’appelles pas François. Tu t’appelles Mohamed !», lâche-t-il chemin faisant, en longeant le cimetière chrétien de Saint-Eugène l’une des escales prévues de François Hollande, lors de son séjour algérois. Alors que des peintres en bâtiment s’employaient à blanchir le mur d’enceinte du cimetière, notre chauffeur renchérit : «Ils n’auraient pas fait ça pour un cimetière musulman. Nous, nous comptons pour du beurre.» Puis, en passant devant une école au mur extérieur décrépi, il lance : «La preuve, cette école ne mérite-t-elle pas une couche d’enduit ? Le budget embellissement, il va dans leur poche !» Ce type de réactions revient dans la bouche de nombre d’Algérois pour qui la visite de Hollande se résume à une couche de vernis étalé sur les murs d’«Alger la grise». Une histoire de «cosmétique», en somme. Et qu’il suffit de gratouiller ce fard pour que la ville se montre sous son vrai visage.

    A Alger, d’aucuns sont outrés, en effet, de voir que les autorités déploient autant d’efforts pour «maquiller» la capitale, en délaissant ces mêmes quartiers le reste du temps. Depuis quelques jours, on s’échine, à grand renfort de manœuvres et de matériels, à ravaler les façades, refaire les trottoirs, réparer les lampadaires et pavoiser les grands boulevards. En traversant Alger-Centre, on est d’emblée interpellé par cette débauche d’énergie pour le revêtement des immeubles ponctuant le parcours de François Hollande. A hauteur de la place Audin, des carreleurs se tuent à lustrer la placette circulaire ornée d’une horloge, le cœur battant de la rue Didouche. Un échafaudage est suspendu à l’entrée du tunnel des Facultés, tandis qu’une stèle flambant neuve, calée entre le tunnel et l’OPU, et ciselée en hommage à Maurice Audin, s’apprête à être inaugurée par le septième président de la Ve  République.
    «Nous sommes encore des indigènes»
    Sur certaines artères, un dispositif de sécurité exceptionnel est visible à l’œil nu, comme aux abords du cimetière chrétien de Bologhine – encore lui – où plusieurs véhicules de police quadrillent le périmètre. Une longue haie de barrières de police est déjà alignée. Des caméras de vidéo-surveillance ont été vissées aux remparts du cimetière. «Je n’ai jamais vu ces caméras auparavant», assure un habitant du quartier, avant de lancer : «Sans cette visite, on n’aurait pas vu tous ces travaux d’embellissement de sitôt.»

    Ces travaux se poursuivent même de nuit, avons-nous observé, notamment le long du boulevard Zighoud Youcef où une pléthore de camions de chantiers ont pris place. Des grues, des échafaudages, ainsi que des dizaines de bidons de peinture sont mobilisés. Différentes entreprises privées de BTP ont été appelées à la rescousse pour cette besogne, à l’instar de cette entreprise spécialisée dans le «nettoyage industriel et les revêtements spéciaux», comme on peut le lire sur l’un de ses engins. Elle a été sollicitée pour une intervention délicate sur certaines façades nécessitant un travail d’hydrosablage à l’image de ce bâtiment cossu de la Banque d’Algérie, à proximité du Sénat. D’autres camions portent le sigle de l’OPGI de Dar El Beïda. Sur certains bâtiments, comme celui jouxtant le journal El Moudjahid, des ouvriers travaillent d’arrache-pied à tous les étages. Le siège de la wilaya d’Alger fait l’objet d’une attention particulière. Ce qui fait sourire les habitants du coin, c’est que ces interventions «esthétiques» ne concernent que la partie visible d’El Bahdja. Il suffit de jeter un œil sur l’envers du décor, pour se rendre compte que les immeubles qui ne donnent pas sur le Front de mer ne sont pas choyés de la même manière.

    Sur la place faisant face à l’hôtel Aletti, trois jeunes normaliens, tous étudiants à l’ENS de Bouzaréah, devisent allègrement en contemplant le port. Pour eux, la visite de François Hollande est un non événement. «C’est quel jour déjà ? », s’enquiert malicieusement l’un d’eux. «Ils sont en train de repeindre les bâtiments de la France», jette, ironiquement, l’un de ses acolytes. Allusion à l’architecture coloniale qui domine le paysage. «Que va nous apporter concrètement cette visite ? Des visas ? Faut pas rêver ! Des excuses officielles ? La France ne va jamais s’excuser. Ils viennent avant tout pour leur business», assène Amine, 21 ans, originaire de Tissemssilt, avant d’ajouter : «Donc, pour nous, gens du peuple, c’est la hadath (non-événement).» «Ils maquillent la ville pour leur hôte. Pas pour nous. Vous n’avez qu’à voir la gueule de nos villes dès qu’il pleut. Venez voir l’état de nos routes à Tissemssilt ! »

    Et d’asséner : «Une bonne partie du peuple n’a pas encore accédé à l’indépendance.» Même son de cloche chez cet homme en colère, «un pur enfant de La Casbah», comme il dit. «Moi j’avais 6 ans pendant la Bataille d’Alger. J’ai tout vu. Ma famille a tout donné à la Révolution. Regardez dans quel état se trouve La Casbah.
    Après, on donne un coup de pinceau pour les beaux yeux de leurs parrains pendant que nos lieux historiques tombent en ruine. Ma Yahachmouche ! Ils n’ont décidément pas honte ! En 2012, nous sommes encore des indigènes. En quoi je suis citoyen algérien ? En quoi je suis indépendant ? Je n’ai pas de travail, je n’ai pas de logement, je n’ai pas de dignité. Si ça ne tenait qu’à moi, j’aurais écrit à l’ONU et j’aurais demandé la nationalité terrienne. C’est tout ce que je suis : un Terrien ! »
    «Faisons le compte, M. Hollande !»
    Boulevard Che Guevara. Sur la façade de l’APC de La Casbah, d’autres manœuvres juchés sur des échafaudages se pressent d’asticoter d’autres pans d’Alger la Blanche rongés par la rouille et la pollution, sous le regard de Ali La Pointe, Hassiba Ben Bouali et autre Taleb Abderrahmane, immortalisés dans des portraits en céramique. Pendant ce temps, un homme aux cheveux blancs, emmitouflé dans sa doudoune, remplit tranquillement une grille de mots croisés d’un journal en arabe, au milieu du square Port Saïd. C’est ammi Mohamed, 62 ans, un retraité de l’Entreprise nationale de réparation navale (Enarav) où il y a passé 33 ans. Originaire de Chahna, près de Chakfa, dans la wilaya de Jijel, Mohamed Boulhart a grandi dans la fournaise des maquis de la Wilaya II. «J’ai pas moins de 32 chouhada dans ma famille. La maison familiale, celle de mon oncle surtout, était un centre administratif et un tribunal du FLN», raconte-t-il. «Je me souviens encore des groupes de moudjahidine qui transitaient par nos terres. Mes tantes et mes sœurs ont servi dans le djebel», poursuit-il. «Moi-même, je prenais mes cours sur des tablettes coraniques sous les bourdonnements de l’aviation coloniale qui harcelait sans cesse notre village.» Et de nous confier : «Mon père a reçu 5 balles dans le corps des mains de l’armée coloniale en raison de son engagement nationaliste.

    Il avait encore des balles au bassin même après 1962. Il en a tellement pâti qu’il a rendu l’âme seulement deux ans après l’indépendance, exactement le 7 juillet 1964. Je me souviens encore de ses souffrances à l’hôpital de Constantine. Mon père a refusé toute rétribution. Il nous exhortait sur son lit de mort à n’accepter aucune pension. Nous avons fait ça pour Dieu et pour l’Algérie, disait-il, pas pour des considérations matérielles.» A l’appui de son témoignage, ammi Mohamed nous apprend, dans la foulée, que l’une des rues d’Alger a été baptisée du nom de l’un de ses oncles, en l’occurrence la rue Salah Boulhart, anciennement rue Drouillet, celle qui abrite l’hôtel Suisse. «La France doit d’abord reconnaître ses crimes coloniaux», martèle Mohamed Boulhart. «Pour moi, la colonisation est une injustice et on ne peut pas passer ça sous silence. Dieu, lui-même pardonne tout, sauf l’injustice. Et moi, je ne l’accepte pour personne.

    Donc, la France doit reconnaître ses torts. On parle d’un million et demi de martyrs. C’est une supercherie ! Il faut compter l’ensemble des morts sur 132 ans de colonisation, pas uniquement ceux de la guerre de Libération. Il faut compter aussi les victimes des essais nucléaires de Reggane. Il faut parler du pillage des ressources de ce pays tout au long de la période coloniale. Il faut parler de nos bagnards envoyés à Cayenne et en Nouvelle-Calédonie, nos forçats qui ont contribué à construire la métropole elle-même avec nos meilleures pierres arrachées à la force de leurs bras. La France doit reconnaître tout cela, après, il faut qu’on parle de l’indemnisation de tout. Il faut qu’on fasse les comptes une bonne fois pour toutes. Nous ne demandons pas de compensation financière.

    L’argent, l’Algérie en a. François Hollande est venu parler affaires, alors parlons affaires. En fait d’indemnisation, il faut exiger un transfert de technologie, de savoir-faire. Par exemple, pour développer l’industrie nucléaire. Voilà comment il faut traiter avec la France. Il faut accueillir M. Hollande avec courtoisie, mais il faut se dire les choses en face. De toute façon, M. Bouteflika a vécu la Révolution et nous n’avons pas à lui montrer son travail. Mais il faut se dire les vérités, et il faut négocier d’égal à égal avec la France. Il faut se dire que la France a besoin de nous. França ma bqat’che. Le marché maghrébin est sa seule issue.» Enfin, ammi Mohamed fait sienne la fameuse boutade de Boumediène : «Nous acceptons de tourner la page, mais il n’est pas question de la déchirer !»

  • La base américaine secrète en Algérie: Comme si vous y étiez!

     

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    par D.Benchenouf

    Le Canard enchaîné a livré, dans sa dernière édition, une révélation sur une base américaine secrète en Algérie.
    L’information est très importante, encore que décalée. Elle a le mérite de lever un black-out sur cette question, observée avec rigueur, autant par la presse algérienne, pour les raisons évidentes que l’on sait, que par la presse française, qui ne s’intéresse à nos histoires que dans la mesure où elles pourraient les concerner directement.

    Iherhir n’est pas Tamanrasset…

    Le problème, dans cet article du Canard enchaîné, est que les informations qu’il donne ne sont pas tout à fait exactes.
    En fait, j’avais déjà traité de ce sujet en 2008, dans mon ex blog, Tahia bladi, aujourd’hui perdu. Dans les articles que j’avais publié sur cette affaire de base secrète américaine, j’avais donné des indications très précises, sur l’emplacement de cette base, sur la société qui l’avait réalisée, sur certains opérateurs qui ont été impliqués dans sa réalisation technique, sur les cercles qui ont pesé sur la lourde décision de son implantation, à l’insu du peuple algérien.
    J’avais bien précisé qu’il ne fallait pas confondre cette base, avec l’antenne de la CIA qui se trouvait à Tamanrasset, au niveau de la base aérienne.
    C’est dans cette confusion qu’est tombé le Canard enchaîné.
    Cette antenne américaine, n’a jamais été vraiment secrète. Elle avait été installée au début des années 90, masquée par l’opération qui consistait à allonger la principale piste d’atterrissage de Tamanrasset, qui devait éventuellement servir de voie de dégagement d’urgence pour la navette Coloumbia. C’est à la faveur de ces travaux, financés par les USA, que la « station d’écoute », pour reprendre les vocables officiels, fut installée à l’intérieur d’une caserne de l’armée algérienne, où se trouvaient déjà ceux de la DRS. Le nombre des agents américains qui se trouvaient dans cette structure avoisine la dizaine de personnes. Le chiffre de 400 agents, avancé par le Canard enchaîné, est tout à fait invraisemblable. Il est tout à fait inimaginable que tant d’agents puissent passer inaperçus, des années durant, dans une ville comme Tamanrasset, où tout se sait. Cette station d’écoute, dispose d’un matériel très sophistiqué, capable de capter des conversations, mêmes codées, à une très longue distance. Chose que le régime algérien cache à tous ses voisins, et au peuple algérien.

    Je crois que le Canard enchaîné a été induit en erreur, en citant ce chiffre, par une circonstance un peu particulière. Parce qu’effectivement, la vraie base secrète, celle d’Iherher, qui n’a jamais été vraiment opérationnelle, a dû accueillir, dans l’urgence, et avant même qu’elle ait été achevée, 400 Marines qui venaient d’une base américaine en Allemagne, et qui se rendaient au Mali, pour une opération dont on ne sait rien. les aéronefs qui les transportaient se sont posés sur la piste d’Iherher, d’ou les Marines ont été acheminées, de nuit, vers le nord du Mali.
    Construire une base est aussi facile que de créer l’AQMI …
    Mais qu’en est-il, en réalité de cette base américaine d’Iherher ?
    Cette base, aujourd’hui démolie en grande partie, avait été projetée par les concepteurs néocons qui avaient commencé par envisager la politique du Grand Moyen Orient, puis celle, plus réaliste, de l’Africom.
    Le Sahel, avait fini par s’imposer comme une région d’une grande importance géostratégique. Des gisements très importants y avaient été décelés, ainsi que dans les pays limitrophes. La Chine, qui avait compris que c’était là, la seule région pétrolifère où elle pouvait enfoncer un coin, avait commencé à s’installer en Afrique. Et tout particulièrement au Soudan. D’où le tollé sélectif soulevé par la guerre du Darfour. Des condamnations, du même type que ceux qui concernaient le Tibet, axés sur une politique d’endiguement de la Chine(Containment).
    Les Américains étaient tout à fait déterminés à faire main basse sur cette région, de la même manière qu’ils contrôlaient le Golfe et le moyen Orient, à fortiori que le Sahel se révélait un centre stratégique pour le futur. Situé au vrai centre du monde géographique, allant du Canal de Suez jusqu’à l’océan atlantique, ce couloir pétrolifère, sera appelé à devenir, dans l’imagination des futurologues américains, la vraie frontière extérieure entre l’Europe et l’Afrique. Une région tampon, qui sera déterminante dans les flux migratoires.
    Pour cela, et d’autres raisons encore, les Américains décidèrent de créer l’Africom, sous des prétextes philanthropiques qui seraient ridicules s’ils n’étaient cyniques.
    L’Africom aurait donc mission de veiller à la sécurité de cette région, de lutter contre le terrorisme international et de le prévenir. Mais comme il était inexistant en ces lieux désolés, il fallait donc le créer. Certains services américains, qui avaient enrôlé des généraux algériens, mais aussi des personnalités politiques, et qui connaissaient très bien la technique du DRS qui consiste à créer des groupes terroristes, comme les GIA, puis à les utiliser contre les populations civiles, demandèrent donc à leurs amis du DRS de provoquer un climat de violence dans le Sahel et dans les pays limitrophes. Ils savaient bien que le DRS était parfaitement capable de ce genre de mission, puisqu’ils l’avaient déjà éprouvé dans des opérations internationales, dans le traitement et le retournement d’islamistes, dans leur enlèvement, leur transport, et jusqu’à leur torture ou leur discrète exécution, quelque part dans le Sahara. La sous traitance du DRS, dans la « lutte anti-terroriste » est un secret de polichinelle. Plusieurs hauts gradés américains, et y compris deux secrétaires d’Etat, ont publiquement salué l’ »efficacité » des « forces de sécurité » algériennes. Une efficacité et une compétence tout à fait remarquables, pour des techniques qui font appel à la gégène, à la tronçonneuse, et autres tenailles.

    Et c’est ainsi que le DRS, qui avait déjà infiltré très profondément le GSPC, jusqu’à sa plus haute hiérarchie, demanda à celui-ci de s’affilier à la Qaeda. Et c’est ainsi que le GSPC du DRS devint la Qaeda du Maghreb Islamique, avec la bénédiction du numéro 2 de la Qaeda de Ben Laden. Les pays du Maghreb et du Sahel allaient découvrir, en l’espace de quelques semaines, que ce GSPC agonisant, qui parvenait à peine à trouver de la nourriture et des abris de fortune, dont les émirs négociaient une reddition généralisée, était devenu une force militaire organisée, puissamment armée, dotée d’un budget qui lui permettait de rouler carrosse en plein désert, et de relancer sa politique de recrutement. La nouvelle Qaeda était devenue subitement d’une telle puissance, que même les chefs coutumiers touaregs, et les gros contrebandiers du Sahel, les groupes de pression les plus influents dans ces régions, venaient faire acte d’allégeance aux émirs.

    Néocons, généraux algériens, copains comme cochons…

    Avant cela, les choses ne traînaient pas. Les Américains avaient réussi à pénétrer au coeur du régime algérien, en y faisant nommer un de leurs agents les plus efficaces, comme Ministre de l’Energie, c’est à dire du Pétrole et du Gaz. Le fameux Chakib Khalil, dont on dit qu’il fut l’un des meilleurs assassins financiers de la CIA. Comble du cynisme, cet homme devint, non seulement Ministre du pétrole algérien, mais président de l’OPEP.
    Il faudrait toute une encyclopédie pour traiter de toutes les affaires où il avait mouillé, et qui se calculent en dizaines de milliards de dollars.
    Mais l’une des plus emblématiques de son action fut celle de la BRC. Un méga scandale qui fit étouffé, dans un consensus général, par tous les barons du régime, y compris par le Président de la République et les génraux les plus influents du régime. Parce que Chakib Khalil les avait tous mouillés. En centaines de millions de dollars. La BRC fut dissoute en violation de la loi, sans véritable audit.
    Entre autres affaires, toutes plus incroyables les unes que les autres, il y eut celle de la base américaine.
    Plusieurs généraux, dont deux principaux, parmi les plus terrifiants du régime, celui qui contrôlait le trafic de drogue à destination de l’Europe et l’un des plus grands criminels contre l’humanité, commis contre des populations civiles, avaient accepté de parrainer l’affaire. C’était le temps des affaires. En ces années 90, pendant que la mort s’abattait sur les populations, que le terrorisme faisait des ravages, jusqu’en France, et qu’il instaurait un climat de terreur indicible, les généraux, leurs clientèles et leurs parentèles, s’enrichissaient en milliards de dollars.
    Chacun d’eux avait son propre monopole. Qui celui du blé, qui celui du médicament, qui celui de la drogue, qui celui de l’armement et ainsi de suite, pour tout ce qui pouvait rapporter. La construction de cette base fut donc placée sous la protection de ces deux généraux majors.
    Dans la pratique, le terrain choisi soigneusement pour cette base, par les Américains eux-mêmes, se trouve dans le Sahara, au Tassili, au sud-est du pays, près des frontières de la Libye et du Niger, à quelques kilomètres d’un hameau qui porte le nom de Iherhir, au sud d’Illizi.
    Les travaux ont été confiés à la BRC. De grosses enveloppes ont été « remises » à plusieurs barons du régime, dont Chakib Khalil et nos deux généraux. Cet argent n’a pas été versé par les Américains, mais par la BRC, Brown Root & Condor (BRC, joint-venture entre Sonatrach et Haliburton, une société qui appartient à Dick Cheney, entre autres néocons du même cru)

    La BRC a sous traité la partie BTP de cette base à la société canadienne RSW – SCATT ».
    Un nombre impressionnant de troupes a été déployé autour du chantier, en plein désert. Nul ne pouvait approcher, à moins de 10 km du site. Mais les quelques informations qui nous sont parvenues, malgré tout, nous apprennent que la circonférence du mur d’enceinte de cette base est d’une dizaine de kilomètres. Plusieurs infrastructures y sont présentes, dont une piste d’atterrissage de 4000m, une piscine olympique d’une capacité d’accueil de 1000 personnes. C’est dire que ce n’est pas un petit cantonnement de fortune, destiné à accueillir une unité de l’armée.( Encore que, selon des informations dignes de foi, cette base a longtemps servi de base arrière à l’émir du GSPC, Abderazak el Para, qui se trouve en ce moment même en villégiature chez le DRS, alors que la justice algérienne, qui sait très bien où il se trouve, l’a condamné à une peine par contumace.)

    Des officiels algériens se vantent de construire une base américaine…

    En 2004, la firme RSW-Scatt a invité de hauts gradés algériens à visiter une de ses filiales, au Canada. Ces responsables avaient donné une courte interview au journal d’entreprise, et ils se sont laissés photographier. Ils ne pensaient pas que ce tout petit journal d’entreprise pouvait tomber entre les mains de l’opposition algérienne. Nous avons gardé leurs photos et leurs déclarations.
    Voici un extrait de cet article:
    « Une délégation d’Algérie a effectué un court séjour à Eastmain les 18 et 19 mai dernier. Le commandant de la base aérienne de Tamanrasset, Yazid Zeraïbi, le commandant Ahmed Mouhamou, du ministèrede la Défense, et Pierre Demers, ing., directeur de projet à la firme RSWScatt, souhaitaient visiter nos infrastructures pour en savoir davantage sur ce qui se fait chez nous.Mentionnons que l’Algérie est à construire un campement à la base militaire de Tamanrasset, campement qui pourra accueillir 2 000 personnes. (l’article sur la délégation algérienne sur la photo de gauche)-Le commandant de la base aérienne de Tamanrasset, Yazid Zeraïbi, le commandant Ahmed Mouhamou, du ministère de la Défense, et Pierre Demers, ing., directeur de projet à la firme RSW-Scatt ont fait partie de la délégation en visite au chantier. »

    Il faut juste préciser que « le campement à la base militaire de Tamanrasset » dont il est question était la façade officielle du projet de « IHERHIR »
    La base de Iherhir fut démolie après le scandale BRC. Le régime algérien comprit qu’il était temps de mettre fin à un conflit de clans qui risquait de l’emporter corps et biens. Il comprit, en effet, que si le peuple algérien était informé de tous les aspects de ce scandale, y compris cette affaire de haute trahison qu’était la construction de cette base secrète, cela pourrait aboutir à un situation qu’il ne pourraait plus contrôler. De plus, les choses commençaient à changer aux USA, et les forces néocons avaient effectué un repli stratégique sur certaines de leurs stratégies. L’arrivée de Obama au pouvoir, même si elle n’induisait pas de changements aussi radicaux qu’on pourrait le penser, avait néanmoins sonné le glas pour les plus ultra, et les plus visibles, qui dirigeaient une politique maghébine et sahélienne de la Qaeda. C’est cela qui décida probablement le régime à démolir cette base, du moins à la démanteler. C’est cela qui inversa aussi un certain rapport de forces au sein du régime, et qui déboucha sur la mise à la retraite du général M.Lamari et au limogeage de Chakib Khalil. Entre autres bouleversements souterrains.

    Et pour mieux en convaincre ceux qui resteraient un tant soit peu sceptiques, voici une localisation satellitaire qui nous a été aimablement transmise par un ami. Vous pourrez zommer au plus près. Vous verrez des infrastructures consédérables, que rien ne justifie dans ce coin perdu du Tassili, une route de plusieurs kilomètres, qui ne mène nulle part, si ce n’est à cette base. Vous y verrez aussi les restes de qui ressemble à une piste d’atterrissage, dont on croit reconnaître les contours.
    Voici la géolocalisation, il suffit de cliquer dessus, et d’aller y faire un tour: BASE AMERICAINE

  • Profession mendiant

    Le phénomene se répand à Khenchela

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    Des femmes n’hésitent pas à utiliser des bébés pour susciter la pitié des passants.

     

    Le phénomène de la mendicité a pris des proportions alarmantes ces derniers temps dans la wilaya de Khenchela. En effet, le nombre de mendiants  ne cesse d’augmenter, donnant de la ville une image honteuse. Dès le matin, de nombreuses personnes, des hommes, des femmes, sans limite d’âge, dont  la plupart viennent d’autres wilayas, s’approprient les endroits stratégiques, très fréquentés. Des femmes utilisent des enfants, y compris des nourrissons, pour mieux susciter la pitié des passants.  Ils occupent les rues principales,  les parvis des mosquées, des magasins, des banques, des marchés, des arrêts de bus... pour attendrir les gens avec une façon particulière de demander une pièce.

    Certains exhibent leur handicap, alors que d’autres imaginent plein d’astuces pour quémander. Cela va de l’ordonnance médicale pour l’achat de médicaments, au manque d’argent pour le voyage, etc. Des femmes mendient avec des bébés, qu’elles couchent à même le sol; elles transforment la rue en véritable nursery avec tout le paquetage des couches bébé, biberons, boîtes de lait, boîtes de médicaments… Bref, une situation indigne qui devrait interpeller les services de la DAS. A ce propos, un citoyen témoigne: «Même si quelques mendiants sont réellement dans le besoin, la plupart quémandent par paresse et amour du gain facile; la mendicité est pour eux une activité lucrative qui rapporte mieux qu’un emploi. Qui mérite vraiment la charité ? »  
     

     

    Kaltoum Rabia
  • no moment

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  • La petite musique de nuit

     

     

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    Après le beau temps, la pluie. M. Ksentini a raison de s’énerver, l’Algérie est plus que jamais, aux yeux de tous, un pays corrompu où tout s’achète, une mairie, une décision de justice, un diplôme ou une place dans un cimetière. Mais ce n’est qu’un constat, l’avocat chargé de la défense du régime n’a pas expliqué comment peut-on appliquer ces mécanismes que d’autres pays ont trouvé pour combattre la pieuvre dont les tentacules repoussent quand on les coupe. Soupçonné par la justice de son pays d’avoir versé 200 millions de dollars à des cadres de Sonatrach à l’époque de Chakib Khelil, le patron de Saipem a été licencié, en attendant la suite de l’enquête. De l’autre côté de l’affaire, ces cadres qui auraient touché des pots-de-vin n’ont pas été inquiétés et personne n’a démissionné à Sonatrach. Il y a donc deux justices, celle qui traque le corrupteur et celle qui porte des lunettes sombres.

    Il faut peut-être se rappeler que l’Italie, de tradition mafieuse, avait vu son système entier, politique et économique, totalement corrompu, mais a réussi en quelques années à nettoyer le pays et permettre à sa justice de s’autosaisir, comme dans le cas de Saipem. Pourquoi la justice algérienne ne s’autosaisit-elle pas ? Parce qu’elle est soumise à l’exécutif, un mécanisme très simple qu’il n’est toujours pas prévu de réformer. C’est dommage, car l’Algérie possède un nettoyeur affiché, en la personne de Abdelmalek Sellal, et des moyens humains et matériels suffisants. Comment aborder une pieuvre, sachant qu’elle est plus difficile à chasser qu’un petit vendeur informel ?  Il n’y a que deux méthodes, la combattre de face en visant la tête, ou danser avec elle sachant qu’elle a huit tentacules et peut faire tourner la tête des meilleurs danseurs du pays. 100 jours après sa nomination, M. Sellal semble avoir choisi. Ce qui expliquerait que le soir, on entende de la musique au Palais du gouvernement. 

     

    Chawki Amari
  • Assassinat des moines de Tibhirine. La lettre de l’avocat des parties civiles à François Hollande

     

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    Monsieur le Président,

    Conseil des parties civiles dans la procédure d’instruction ouverte au mois de février 2004 sur l’enlèvement, la séquestration et l’assassinat des sept moines français de Tibhirine, je m’adresse solennellement au président de la République française pour que puisse progresser la légitime recherche de la vérité.

    Le dossier d’instruction a connu des avancées significatives ces dernières années, mais reste aujourd’hui suspendu à la coopération des autorités algériennes. Le 16 décembre 2011, le juge d’instruction en charge de la procédure, Monsieur Marc Trévidic, a délivré une commission rogatoire internationale à destination de l’Algérie, mais il n’a pu depuis lors obtenir, pour l’accomplissement de celle-ci, la réponse positive attendue lui permettant de se rendre sur place.

    Aussi, à la veille de votre visite en Algérie et de votre rencontre avec le président Bouteflika, j’ai l’honneur de vous solliciter afin que cette question de la nécessaire coopération des autorités algériennes dans l’exécution de la commission rogatoire internationale soit évoquée lors de vos entretiens.

    Alors que les autorités algériennes ont à plusieurs reprises affirmé qu’elles n’avaient rien à cacher au sujet de l’affaire des moines de Tibhirine, un refus de collaboration complète de leur part avec la justice française ne pourrait que contribuer à entretenir la suspicion sur leur attitude.

    Au-delà de son caractère tragique, l’affaire des moines de Tibhirine, demeurée très présente dans les mémoires collectives, revêt un aspect symbolique fort pour la bonne harmonie des relations franco-algériennes qui ne peut reposer que sur la transparence et la sincérité, et non la dissimulation et le mensonge.

    Soyez assuré en tout cas, Monsieur le Président, que c’est la seule recherche de la vérité qui guide la démarche des parties civiles que je représente, et motive la demande formulée dans la présente lettre ouverte, à laquelle je ne doute pas que vous aurez à cœur de donner une suite favorable.

    Je vous en remercie par avance, et vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’assurance de ma haute considération.

     Patrick Baudouin Avocat à la cour de Paris, président d’honneur de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH)

  • Ahmed MAHIOU : «La justice algérienne n’est pas indépendante»

     

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    Ahmed Mahiou. Professeur en droit international

    «La justice algérienne n’est pas indépendante»

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    El Watan le 13.12.12

    - Vous évoquez dans une conférence le déséquilibre des pouvoirs après la révision constitutionnelle de 2008. En quoi les pouvoirs ont été déséquilibrés ? Quelles répercussions a pu avoir cette situation sur le fonctionnement de l’Etat ?
    Quand je parlais de déséquilibre instauré par la révision de la Constitution, je parlais du déséquilibre au sein du pouvoir exécutif. Il était dualiste dans la Constitution de 1989, il y avait le chef de l’Etat qui exerçait les pouvoirs les plus importants et il y avait aussi le chef du gouvernement qui avait les siens. Ce dernier définissait la politique du gouvernement, bien sûr avec l’aval du chef de l’Etat. Il présentait son programme en tant que chef du gouvernement à l’Assemblée populaire nationale devant laquelle il est responsable. On a donc mis fin à ce système. On peut comprendre les raisons pour lesquelles on remet en cause un système en préférant avoir l’option que le chef de l’Etat n’a pas à partager le pouvoir exécutif, pour avoir une vision unitaire du pouvoir exécutif et non pas une vision dualiste, dans laquelle le chef du gouvernement est issu de la majorité parlementaire. Si on renonce à ce dualisme de l’Exécutif, je ne vois pas l’intérêt finalement d’avoir un Premier ministre, ne vaut-il pas mieux à ce moment-là aller vers un régime présidentiel purement et simplement, où il n’y a que des ministres et où le chef de l’Etat est à la fois avec ses attributs aussi chef de gouvernement.

    Ce qui va poser dans ce cas un nouveau problème de déséquilibre entre le chef de l’Etat et le Parlement. Soit donc, on va vers le régime présidentiel et le meilleur modèle est le système américain, et dans ce cas, il y a deux pouvoirs indépendants, il n’y a pas d’action de l’un sur l’autre, comme dans un régime parlementaire. Vous savez que dans un régime parlementaire, le chef du gouvernement est désigné au sein de l’Assemblée nationale et dans cette Assemblée il faut avoir une majorité. Et si on ne l’a pas, on perd la fonction de Premier ministre. Dans un régime présidentiel, il n’y a pas une telle responsabilité. Le Président est là, et il n’y a pas de moyens d’action du Parlement à son égard. Et inversement, il faudra faire la même chose, à ce moment, il ne faut pas que le Président ait des pouvoirs d’action à l’égard du Parlement. Or, actuellement dans le système algérien, le Président a le pouvoir de dissolution. S’il n’est pas satisfait du fonctionnement de l’Assemblée nationale, il peut la dissoudre autant qu’il veut. On peut rester dans l’ambiguïté entre un régime présidentiel et un régime parlementaire, mais ce n’est pas toujours facile de trouver un bon équilibre. Dans les deux systèmes, c’est possible que l’on puisse en trouver un, mais il faut peut-être choisir entre les deux. Je ne crois pas que l’Algérie soit mûre pour un régime parlementaire, le Président n’a pratiquement aucune fonction, cela ne correspond pas à l’histoire de l’Algérie, ni à la situation actuelle. Pour qu’il y ait un régime parlementaire, il faut qu’il y ait de vrais partis politiques. Le problème n° 1 du système politique algérien est que les partis politiques sont réduits en miettes. Il y avait un certain moment de partis dominants ou le FLN avec l’aide d’un autre parti  arrivait à constituer une majorité. Mais avec l’émiettement de tous les partis, y compris le FLN lui-même, on ne peut pas avoir de Parlement qui puisse remplir sa fonction. Donc, on n’arrivera pas à dégager une majorité pour avoir un gouvernement qui va bien sûr agir sous le contrôle de l’Assemblée nationale. C’est à tout cet ensemble d’éléments auxquels il faut réfléchir calmement pour voir quel est le système qui peut s’adapter à l’Algérie. Avec en perspective de ne pas penser à résoudre les problème immédiats tels que le prolongement des mandats du Président. Il faut réfléchir à un système politique à long terme qui va, comme on l’a dit à l’époque, survivre aux hommes. Ça n’a pas été fait.

     

    - Pour revenir à la révision de la Constitution qui a supprimé la limitation des mandats présidentiels, ils disent que cela n’a pas touché au grand équilibre…
    C’est faux : supposant qu’il y ait des élections franches et loyales qui vont dégager une majorité différente, c’est le chef l’Etat qui désigne le Premier ministre et il n’est pas obligé de le prendre dans la majorité, contrairement à l’ancienne Constitution. Supposons que la majorité va refuser, il va dissoudre l’Assemblée, et si c’est la même majorité qui est renvoyée, il faut qu’il parte, qu’il démissionne ça veut dire qu’il a été désavoué. L’ancienne Constitution permettait de résoudre ce problème. Dans l’actuelle, le système est un peu bloqué. Pour qu’il fonctionne, il faut que la majorité soit toujours d’accord avec le chef de l’Etat. Et c’est là où je dis qu’on a déséquilibré le système. Par exemple, on ne peut pas faire avec notre système actuel une sorte de cohabitation comme en  France. François Mitterrand a cohabité avec une majorité de droite. Jaque Chirac l’a fait avec une majorité socialiste. Certains pensaient qu’il y avait un vice de forme dans la Constitution française, mais cela a permis un certain équilibre du système. Nous, maintenant avec cette réforme de 2008, nous ne pouvons plus avoir ce système-là, et cela pourrait conduire à un blocage.

     

    - Lorsqu’il y a eu cette révision en 2008, ses partisans n’arrêtaient pas de dire que cela n’est pas une atteinte à la démocratie et au principe d’alternance…
    Ce n’est pas une atteinte, mais je dis tout simplement que si on veut appliquer le système démocratique et le principe de l’alternance, il faut limiter les mandats. Je ne suis pas contre qu’un Président revienne après avoir fait l’impasse sur un mandat pour postuler à la présidence de la République, mais pour assurer l’alternance, il est bon de limiter à deux mandats. Comme c’est le cas en Russie. Le président Poutine a régné pendant deux mandats, puis il est parti pour laisser sa place à son Premier ministre. Il y a une forme un peu perverse à laquelle on débouche : on donne l’illusion qu’il y a alternance, mais en fait, c’est une fausse alternance. Il y a une alternance de personnes, mais il n’y a pas d’alternance de projets politiques. Alors comment trouver la possibilité autant que faire ce peu, c’est-à-dire comment assurer à la fois l’alternance des personnes et de projets politiques en même temps ?

     

    - On s’apprête à une nouvelle révision de la Constitution dont on ne connaît pas encore les contours, mais quelles sont les choses qu’on pourrait réformer dans la prochaine Constitution ?
    Le premier problème est celui que je viens d’évoquer : comment faire pour qu’il y ait un équilibre des pouvoirs ? La démocratie suppose une alternance au pouvoir. Ce n’est pas un parti politique aussi efficace soit-il qui reste éternellement au pouvoir. Il faut donc prévoir par-delà la Constitution dans la vie politique et dans les lois qui l’organisent, un système permettant une alternance, à travers une concurrence loyale des projets politiques, c’est une  bonne chose pour n’importe quel pays. C’est cela la démocratie. Ce n’est pas une forme de parti unique, ou bien un projet unique sous une apparence démocratique. Le deuxième point : la Constitution, il faut en assurer le respect et la conformité. Il faut qu’il y ait un vrai Conseil constitutionnel. Et un Conseil constitutionnel indépendant des pouvoirs. Ce n’est pas le cas en Algérie. Donc, d’une part avoir un vrai Conseil constitutionnel, qui est en même temps ouvert aux recours des citoyens pour qu’ils puissent contester la conformité d’une loi devant les tribunaux algériens. Si je suis poursuivi en justice parce que je n’ai pas respecté la loi, j’aimerais pouvoir dire qu’on applique une loi qui ne respecte pas la Constitution. Et j’aimerais bien qu’il y ait un organe que l’on puisse saisir. Ce n’est pas à moi-même de saisir le Conseil constitutionnel, je soulève un problème de non constitutionnalité d’une loi, c’est au tribunal lui-même de dire qu’il y a un problème de constitutionnalité et de le renvoyer devant le Conseil constitutionnel. Evidemment avec des filtres pour éviter d’encombrer l’institution et que toute personne qui est poursuivie pour avoir violé la loi peut pouvoir invoquer la non-conformité avec la Constitution. Il faut que le juge lui-même s’autosaisisse s’il voit que la requête est sérieuse.

     

    - Vous avez fait des propositions de dispositions constitutionnelles sur l’enseignement et le secteur économique,  pensez-vous que sans cela le pays va continuer à s’empêtrer dans les blocages ?
    Oui, par-delà l’enseignement, et l’économie c’est l’ensemble des secteurs de la vie en Algérie qui sont concernés. Il faut que la bureaucratie cesse de faire sa loi, de retarder tous les projets, de tout bloquer. Qu’elle cesse d’être une source de rente et de corruption. Dès que quelqu’un détient le pouvoir, il veut le rentabiliser, c’est-à-dire le monnayer. Cela devient plus dramatique et s’accentue. L’ensemble des textes qu’on a adoptés ne sont pas appliqués sérieusement. Parce que d’une part, on a une accumulation de textes inutiles : on n’as pas besoin de trente-six mille textes pour combattre la corruption. Ce dont on a besoin, c’est l’application des textes par des organes qui soient indépendants du pouvoir. C’est-à-dire une justice indépendante. La justice en Algérie, j’ai le regret de le dire n’est pas indépendante. Certes, elle ne se mêle pas de tous les procès qu’il y a tous les jours devant les tribunaux ; l’indépendance de la justice se juge aux affaires sensibles. Des affaires qui peuvent toucher les domaines sensibles ou les politiques sont impliqués, ou des personnes haut placées sont impliquées. Une justice indépendante est celle qui dans ces cas-là statue de manière indépendante. Il ne peut y avoir de respect de la loi s’il n’y a pas d’organes capables de sanctionner et qui soient indépendants de toutes formes de pouvoir et de pressions, politiques, économiques ou sociaux.

     

    - Concernant la profusion de partis politiques…
    Oui, avoir 36 partis ce n’est pas sérieux. Jamais un régime est démocratique parce qu’il y a un nombre incroyable de partis politiques. Une démocratie, c’est quand il existe quelques partis politiques sérieux, ayant des projets économiques, des projets de société qui s’affrontent devant les électeurs et qui, à l’issue des élections loyales, on détermine celui qui a obtenu l’aval, soit en ayant la majorité ou contribuer par le système d’alliance pour dégager une majorité. On ne fait pas pousser les partis politiques comme des champignons au lendemain de la pluie. Ils apparaissent et ils disparaissent, l’on ne sait même pas pourquoi. Il faut avoir quatre, cinq partis sérieux porteurs d’un projet et se présenter devant le peuple qui aura à choisir.

    Said Rabia
  • la bourrique :le met de choix de l'algerie

    Les Algériens ont-ils encore mangé de la viande d’âne ?

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    algerie focus
           
    Mardi 11 décembre à 13:49

     

     

    La viande d’âne pourrait bien être de retour dans les boucheries algériennes. La police a de nouveau saisi ce lundi 10 décembre une importante cargaison de carcasses d’ânes et d’ânons dans la ville de Tiaret.

    La viande d’âne revient au coeur de l’actualité avec cette nouvelle découverte. Au moins une dizaine d’ânes morts ont été retrouvés dans le sud de Tiaret. Ils étaient destinés à être vendus à des bouchers. Ce n’est pas la première fois que cette viande est vendue aux consommateurs algériens, à leur insu, comme ce fut le cas il y a quelques mois, lors du Ramadan, où plusieurs dizaines de boucheries avaient été complices de cette arnaque. Des trafiquants d’ânes tuent les bêtes et les distribuent ensuite aux bouchers qui la font passer pour de la viande bovine ou ovine. De mauvaise qualité, la viande de l’âne est alors vendue au même prix que celle de l’agneau ou du mouton.

    Ce trafic représente donc un marché juteux pour les revendeurs d’ânes qui n’hésitent pas à faire leur petit commerce non seulement en Algérie, mais également en Tunisie ou encore en Libye. En 2011, un important réseau algérien avait été démantelé à Bir el Ater, au sud de la wilaya de Tébessa. Les trafiquants avaient tenté de faire passer plusieurs quintaux de viande d’âne dans ces deux pays.

  • demander pardon d'avoir ete colonisee par france

    De la frontière nécessaire entre la langue et les baragouineurs !

    Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com

    A ce rythme, et d’ici la fin de la visite de Hollande chez nous, j’espère que l’Algérie ne va pas finir par … …demander pardon d’avoir été colonisée ! J’entends ici et là des analystes et des observateurs vachement avertis de la vie politique algérienne employer le mot «tractations» pour parler de ce qui se passe autour des APC et de leur mise en place après le scrutin hyper-enthousiasmant du 29 novembre dernier. Je ne voudrais pas intervenir dans le volet politique. Et préfère me limiter à celui de la langue. Messieurs ! Messieurs ! Allons ! Allons ! La langue française ne s’est pas faite comme ça, sur le battement de cils d’un sac poubelle noir empli d’argent. La langue française ne s’est pas construite comme se construisent les hideux blocs de béton désarmé sur les murs desquels les propriétaires n’hésitent pas à accoler des plaques avec inscrit dessus le mot «Villa». La langue française n’est pas le fruit d’un arbre obtenu par l’hybridation sauvage d’un ancien flutiste de cabaret et d’une tenancière de maison close atteinte de varices énormes, partout sur le corps, sauf sur sa langue fourchue. La langue française n’est pas le résultat d’une naissance miraculeuse, comme celle qui a vu un jour poindre d’entre les cuisses flétries du régime un parti politique en moins d’une demi-heure, sous un sapin au pied duquel étaient déjà emballés de gigantesques cadeaux sous la forme de militants, d’électeurs, de députés et de sénateurs prêts à l’emploi. La langue française ne résulte pas d’une fausse déclaration en résistance face à l’ennemi ou d’un certificat de patriotisme acheté au marché de Tidjelabine. En un mot comme en cent, la langue française s’est construite avec des règles et des canons très précis. Et dans cette langue française, le mot «tractation» a un sens clairement défini : il s’agit d’une négociation, parfois secrète, souvent discrète. Tout sauf ce qui se passe dans la plupart des conseils communaux de notre cher et grand pays. Que ce qui se déroule dans les caves glauques de nos mairies soit appelé «bazar», je veux bien l’admettre. Qu’il soit appelé «trabendo», je veux bien aussi. Qu’il soit désigné sous le vocable «Ch’kara», je dis oui ! Qu’il soit appelé «truanderie», j’acquiesce ! Qu’il soit qualifié de «banditisme », j’adhère ! Qu’il soit labélisé «pratique mafieuse», je le comprendrais fort aisément. Mais de grâce, n’employez surtout pas le mot «tractations». Faites de la politique comme bon vous semble ! Analysez ce que vous voudrez bien analyser. Peignez vos murs à votre guise et accrochez les lampions que vous souhaiteriez accrocher à vos édifices communaux. A la limite, je m’en contre-fiche un peu. Mais laissez la langue française tranquille. Ne la violez pas ainsi en voulant étendre le mot «tractations» sur un marécage aux relents fétides. Dans un marigot où même les plus vieux et endurcis alligators n’arrivent pas à survivre. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.

  • les juges corrupus algeriens

    SAÂD GUERBOUSSI ET SES TROIS COMPLICES ACQUITTÉS
    La deuxième mort de Beliardouh

    Ahurissant ! Saâd Guerboussi, le puissant président de la Chambre de commerce et d’industrie de Tébessa, ainsi que ses trois complices, Zaoui Hocine, Allaoua Mohamed et Rezaïguia Mohcen, ont été acquittés par le tribunal criminel de Tébessa.
    Un simulacre de procès où, étrangement, des témoins oculaires à charge s’étaient absentés a contrario d’autres, à la volte-face sidérante. Ironie du sort, ce sont deux confrères présumés du défunt Abdelhai Beliardouh qui voleront au secours de Saâd Guerboussi et ses complices après avoir situé perspicacement durant toute l’instruction, les responsabilités dans les supplices subis par la victime. «Confrères» amnésiques, semblerait-il, devenus par on ne sait quel tour de sorcellerie, des témoins à décharge à la solde des accusés. Le verdict prononcé très tard dans la soirée de mardi était tombé tel un couperet pour les ayants droit, partie civile et leurs avocats respectifs. Ces derniers qui ont dû mener une première bataille juridique s’agissant de la constitution des parties civiles, la famille du défunt et le quotidien El Watan, récusées par la défense des accusés mais néanmoins admises par le tribunal après délibération. Aussi regretteront-ils les absences des témoins à charge qui avaient délivré à la police des dépositions détaillées sur l’enlèvement et les violences subies par la victime. Absences qui ne seraient pas dues, à leur avis, au hasard et auxquelles le président d’audience aurait pu pallier en ordonnant leur présentation quitte à recourir à la force publique puisque la loi l’y autorise. L’instruction de l’affaire avait déjà buté à ce même cas de figure mais le juge en charge de l’affaire était allé jusqu’à délivrer des mandats d’amener pour pouvoir auditionner les témoins à charge. Réduite à ne s’appuyer que sur les contradictions relevées dans les auditions, séance tenante, des accusés et des «faux témoins», la partie civile s’en était pourtant bien tirée à travers les plaidoiries de Mes Khaled Bourayou, Zoubeir Soudani et Ali Meziane induisant un réquisitoire corroborant du ministère public qui a retenu des peines de dix années d’emprisonnement pour les quatre accusés. Le procureur de la République, qui s’est manifestement inscrit en faux par rapport au verdict rendu, usera certainement de ses prérogatives de pourvoi en cassation du jugement alors que pour les avocats de la partie civile, la question n’est même pas discutable, «nous ferons appel». Une position partagée par tous, car «le combat pour le triomphe de la justice doit se poursuivre », a estimé le directeur d’ El Watan, Omar Belhouchet, qui s’est dit «choqué par ce verdict et scandalisé par la volte-face de témoins, on ne peut mieux amnésiques. J’aurais aimé que justice soit faite mais nous avions en face quelqu’un (Guerboussi) de très puissant. A Tébessa, c’est lui la justice. D’autant plus qu’il nous revient à l’esprit qu’il fut l’un des plus importants bailleurs de fonds pour les besoins de la campagne électorale de Bouteflika et l’un des plus fervents défenseurs de son programme. Nous ne pouvons, dès lors, nous empêcher de faire le lien entre ces activités, l’influence qu’il peut avoir et le verdict rendu dans ce procès». Pour Me Zoubeir Soudani, «ce procès est la démonstration parfaite de ce qu’on appelle, la subornation de témoins. Ceux à charge qui se rétractent au dernier moment sous la pression et ceux qui se détournent à 180° pour plaire aux puissants. Et s’il y avait une volonté de faire ramener les témoins à charge, rien n’aurait empêché la tenue d’un procès équitable». Me Ali Meziane pense, lui, que ce procès est «l’aboutissement d’une manipulation qui a duré dix ans. Dans ce procès, il n’y a pas que les paroles qui partent, les écrits aussi disparaissent. Ce que nous avons toujours craint s’est produit malheureusement au terme de cette audience. Les témoins oculaires qui ne sont pas venus pour des raisons que l’on peut imaginer, d’autres que le défunt comptait hélas parmi ses confrères et qui ont opéré un revirement honteux, c’est dire que tout n’est pas fortuit».
    K. G

  • «Bungalow 33» ou la faillite de la justice !

    Par Maamar Farah
    Je me permets d'emprunter à mon ami Kamel Daoud, dont j'ai pu apprécier la gentillesse, le talent et la finesse d'esprit au cours d'un séjour oranais, ces quelques lignes qui montrent que la république des coquins est au bord de la faillite morale : «A Béni-Saf, dans l'ouest de l'Algérie, on l'appelle l'affaire du «Bungalow 33».
    Des juges, des magistrats, un cadre de la Wilaya sont arrêtés dans le bungalow en question et inculpés pour création de lieu de débauche, séduction de mineurs, folies et orgies. L'affaire fera boum dans le ciel et dans les bureaux du ministère de la Justice qui y enverra un inspecteur. Sauf que quelques semaines après, elle est tout simplement réduite à une blague : l'affaire est requalifiée lors du procès qui eut lieu cette semaine, puis ses suites abandonnées pour vice de procédure. Les gendarmes n'ayant pas à faire cette perquisition selon le tribunal, on cherche maintenant celui qui a dénoncé les fêtards et le procureur a abandonné les charges contre les prévenus qui ne se sont même pas présentés au procès...»
    Kamel Daoud, in Le Quotidien d'Oran
    «Ils sont cousins, fils ou frères de qui, ces juges ? Le pauvre Baroche (affaire similaire à Annaba), qui était lui aussi en compagnie de cadres algériens pour les mêmes «plaisirs», devrait être libéré ! Sinon, ce serait deux poids deux mesures et du racisme anti-français !»
    Tata Aldjia

  • no moment

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  • Le DRS, cet arbre qui cache… le fiasco d’une génération

     

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      Zehira HOUFANI BERFAS

    Si le DRS[1] n’existait plus, beaucoup d’Algériens s’échineraient à le réinventer. Et pour cause, la situation profite à bien des gens. En premier lieu, les affiliés du pouvoir qui jouissent des privilèges de la rente et qui feraient tout pour que rien ne change. En second lieu, ce qui reste de l’« élite » du peuple qui peut d’une certaine façon s’en laver les mains de la situation de l’Algérie, et ainsi occulter une évidence fort dérangeante : son incapacité politique et intellectuelle à assumer les défis de ce grand pays et de son histoire.

     

    À l’année longue, que ce soit au sommet de l’échelle socio-politique et intellectuelle, ou à la base du citoyen lambda, la référence à la tyrannie du DRS modèle les comportements et le langage des gens. On soutient que le DRS est à la fois capable et responsable de tous les revers qui affectent le pays. De la plus petite corruption de l’agent communal, au choix du chef de l’État. On comprend bien qu’entre l’extrémité de ces deux exemples, c’est toute une culture de gaspillage et de violation des lois qui s’est instaurée et dont le résultat s’affiche à travers l’état de déliquescence général de la société. Et bien sûr, qui dit déliquescence de la société dit aussi saccage du pays, comme en témoignent les places le plus souvent dégradantes qu’occupe l’Algérie dans les classements mondiaux, et ce dans divers domaines de la vie nationale rongée par l’incompétence et une corruption endémique.

     

    C’est avec cette image peu flatteuse de 2012, boursouflée de plaies sociales et alourdie de multiples déficits, que notre pays s’apprête à franchir la nouvelle année 2013. D’ores et déjà, une chose est presque sûre, le DRS sera encore de la partie pour justifier la poursuite du désordre, et suppléer aussi bien l’incompétence des gouvernants que les incommensurables failles de la classe politique et intellectuelle nationale. Des failles qui seront occultées par la peur du DRS, qu’on décrit tel un phare, dont le faisceau lumineux traque impitoyablement tout mouvement citoyen soucieux de l’intérêt du pays. Il y a tant de discours sur sa tyrannie qu’on s’interroge sur cette toute puissance qu’on lui prête pour paralyser un pays de 36 millions d’habitants. À juste titre.

     

    Certes, la réputation de nos services de renseignement (DRS-SM) est une des pires au monde, mais elle ne peut justifier à elle seule l’état des choses en Algérie. Aujourd’hui, la fragmentation du pouvoir, l’éveil des populations (surtout les jeunes), la circulation de l’information dans le nouveau contexte international, sont autant de facteurs qui affectent le potentiel répressif du DRS, tel qu’on le conçoit. Comme l’atteste d’ailleurs l’anarchie dans laquelle baigne le pays depuis des décennies malgré les discours d’assainissement que s’empresse de réchauffer chaque « nouveau » gouvernement.

     

    À y regarder de près, le DRS semble s’être métamorphosé en une constellation d’intérêts, formant une secte politico-affairiste que la majorité dénonce, tandis que la minorité qui s’en nourrit, protège de toutes ses forces. Les adeptes de cette dernière forment autour des « décideurs » une impressionnante foule, où se côtoient élus, ministres, généraux, importateurs, représentants des classes politiques, médiatiques, bref, tous les affiliés du système unis par les liens de la rente et ce qu’elle génère comme avantages et corruption. Ils sont le véritable carburant du système pour ne pas dire son âme. L’ex. P.M. Sid-Ahmed Ghozali « estime leur nombre à quelques 2 millions d’Algériens » et parle d’un «parti clandestin » au service du système, sans autre religion, ni idéologie que celle du profit et des privilèges. Les partisans du changement politique ont donc affaire à cette caste au pouvoir fondamentalement opposée à l’avènement d’un État de droit qui mettrait en péril ses intérêts. D’où son acharnement à maintenir le statu quo, d’une part, en entretenant l’agitation d’une scène politique stérile, et d’autre part, en usant de l’épouvante du DRS qui a toujours hanté les gens et neutralisé leur volonté de changement.

     

    Quand chacun prendra conscience que cette caste, imputable du chaos socio-économique et politique du pays, ne jouit plus d’impunité pour sévir comme elle le faisait par le passé, et qu’elle doit sa survie au « consentement » de la majorité, alors, le DRS sera chose du passé, au grand dam de tous ceux qui en profitent ou s’y abritent. D’ici là, le fiasco de la génération de l’indépendance, qui a inscrit l’Algérie dans les pires registres de la gouvernance, se poursuit au rythme de la dilapidation des richesses nationales, et du désarroi de plus en plus profond d’une société en mal d’idéal et de fierté.

     

    Zehira Houfani Berfas,

    écrivaine

  • «Taxer nos maigres pensions par un IRG de la honte !»

     

    Que pensent les retraités des mesures contenues dans le projet de loi de finances pour 2013 ? Vont-ils en tirer bénéfice ? Ce n’est pas l’avis de ce lecteur.
    La loi de finances est passée et tous les amendements de l'opposition ont été rejetés. Les riches vont devenir beaucoup plus riches sans peur de la pseudo- fiscalité qui les avantage, et les pauvres, «taxés» de la classe moyenne «imposables et corvéables à merci», vont casquer comme d'habitude. Les pauvres diables qu'ils soient maîtrises ou cadres enseignants, ingénieurs, petits entrepreneurs, petits fonctionnaires ou retraités et bien d'autres qui forment le tissu laborieux d'une «vrai nation dans un vrai pays» vont encore une fois se saigner pour ne pas obliger l’Etat à «faire faillite» ! La gestion de ce pays a besoin de leur argent sous peine de faire banqueroute ! C'est un scandale ! Un pays pétrolier, gonflé d'hydrocarbures variées, que dis-je, d’énergies multiples et variées, un vaste territoire à potentiels agricole, touristique au-delà de la moyenne régionale et peut-être même internationale, jalousé par bien d'autres pays moins pourvus, ce pays est tellement malade par indigence, incompétence, gestion approximative plus médiatique que concrète, qu'il se trouve dans le besoin de taxer les quelques sous de sa classe moyenne pour ne pas faire faillite, et tout en faisant la passe sur les grosses coupures de ses milliardaires ? Nous sommes quelques anciens cadres du secteur public, ingénieurs et enseignants, retraités depuis une dizaine d'années. Au début nos pensions suffisaient à nos familles pour nos besoins normaux, habituels et nous permettaient de prendre quelques vacances annuelles, même de courts voyages à l’étranger, mais petit à petit, la situation a changé ! Le dinar perd de sa valeur même au niveau national, les prix prennent leur envol et une nouvelle classe de «bons affairistes» bien enrichis grâce souvent aux «bonnes affaires» de l’Etat, nous ont plongés dans un vrai prolétariat, presque dans la misère. Et comble du mépris, l’Etat se permet de taxer nos maigres pensions par un IRG de la honte ! L'argent de la nation est distribué à tout-va, prêté sans discernement et souvent sans être remboursé, gaspillé dans des pseudo-études et des pseudo-projets qui s'avèrent souvent après coup de vrais arnaques ! Et on se permet de mettre la main dans la poche des pauvres retraités ! Ce n'est pas seulement un scandale et du mépris mais une faiblesse, car lorsqu'on s'attaque à ceux qui n'ont aucun moyen de se défendre et qu'on se laisse «monter» par ceux qui ont de «vrais bâtons» (dixit l'Opium et le Bâton), c'est qu'on n'a pas grand-chose là où il faut en avoir ! A bon entendeur salut !
    Sahraoui Tayeb

  • Et vous pensez sérieusement qu’il n’a que ça à faire ?

    Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com 

    Bras de fer Ould Kablia-Belkhadem. Désolé, mais moi, je prends parti. A fond avec l’Algérien ! C’est symptomatique que ce soit Sellal, en personne, Premier ministre de la RADP, qui appelle les banques à faciliter aux citoyens l’ouverture de … comptes courants. Voilà exactement où nous en sommes ! Un Premier ministre obligé d’intervenir pour l’accélération de la délivrance de RIB et de comptes épargnes aux quidams. Comme d’ailleurs il a dû intervenir dès son installation au petit palais, le siège du gouvernement, pour que les serpillières et l’eau de Javel soient plus frénétiquement agitées et versées dans nos rues et places. Demain, face à la déliquescence de l’espace Algérie, peut-être aura-t-il encore à intervenir dans le conflit qui opposera les receveurs de bus aux chauffeurs de ces mêmes bus, ou encore aura-t-il à rédiger lui-même le communiqué qui obligerait les commerçants de détail à envelopper le gruyère vendu au poids dans des films transparents et non pas dans du papier aluminium. Y a un problème, Yal’Khawa ! Est-ce que c’est vraiment le boulot d’un Premier ministre de dire aux banques de faire leur … boulot, et d’arrêter de ne vouloir ressembler qu’à des Fort Alamo imprenables par les petits particuliers et les PME-PMI ? Sellal n’a-t-il pas d’autres dossiers plus «stratégiques» qu’il doive aller mettre son propre nez dans les agences bancaires, en pleine sieste ? Mais ces dérives ont une origine ! Ces anomalies trouvent leur explication dans un acte fondateur de l’auto-centrisme algérien. Le jour où Abdekka a prononcé son fameux discours-programme au cours duquel il annonçait être tout, président, Premier ministre, rédacteur en chef de l’APS, de la télé, de la radio et des Eriad enfin réunies, ce jour-là, le mécanisme s’est enclenché. Un mécanisme en même temps diabolique et aux effets dévastateurs. L’auto-centrisme du raïs a provoqué l’arrêt du reste du pays. THE BLOCAGE ! D’autant plus que dans le même temps, les rares cadres gestionnaires qui osaient encore l’initiative entrepreneuriale n’étaient pas sûrs de rentrer dormir chez eux le soir, et guettaient, la peur au ventre, le moment où la porte de leur bureau s’ouvrirait avec fracas, livrant l’accès aux brigades chargées de les embarquer. Depuis cet acte réellement fondateur de l’unicité de la prise de décision «soclée» au Palais, le moindre petit geste de la vie quotidienne d’un exécutif est devenu dépendant du châtelain. Et nous en payons aujourd’hui encore le prix. Celui d’un comportement foncièrement ahurissant pour tout étranger de passage dans nos murs et qui entendrait le Premier ministre sermonner des banquiers pour qu’ils accélèrent la délivrance de chéquiers. Un dossier sur lequel même le gouverneur de la Banque d’Algérie ne devrait pas communiquer personnellement, le déléguant à ses services et à leurs nombreuses ramifications pour application. Ce soir, après le boulot, je rentre chez moi, et je ne sais pas encore si je dois sortir ma poubelle à 20 heures ou à 20 heures 6 minutes, aucune note du Premier ministère ne m’étant encore parvenue. Mais je ne désespère pas. A ce rythme, ils vont finir par l’obliger à gérer ça, aussi ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.

  • Les soucoupes non volantes

    Par Maamar Farah
    Dans un témoignage recueilli il y a quelques années, Oscar Niemeyer parle de la grande passion qui le liait à l'Algérie, à une époque où notre pays avait de l'ambition, un projet national et une vision stratégique !
    La blanche et sphéroïdale soucoupe placée au milieu de la cité olympique est une œuvre majeure de l'architecte brésilien qui a donné à Constantine et à Bab Ezzouar deux universités aux lignes avant-gardistes et il aurait pu poser une autre soucoupe, sur la mer cette fois-ci, s'il avait pu réaliser cette mosquée révolutionnaire qui aurait propulsé la baie d'Alger dans le XXIe siècle ! Au moment où l'architecture se clochardise avec ces horreurs se bousculant dans les espaces de la laideur et de la désolation, qu'il est salutaire d'être nostalgique : ça permet de gommer le chaos actuel pour laisser place à la magnificence d'une Algérie résolument moderne et authentiquement révolutionnaire !
    maamarfarah20@yahoo.fr
    «Les phrases adorées de nos ministres : un sujet, un verbe, un compliment !»
    Tata Aldjia
    • Aidez Khaoula à se débarrasser de son handicap :
    Compte devises Drif Khaoula
    RIB : 00100743020100092651

  • algerie : AFFAIRE BELIARDOUH-ELWATAN-GARBOUSSI

     

     

    Le procès se poursuit au tribunal criminel de Tébessa

     

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    Le procès, tant attendu, dans l’affaire Beliardouh- El Watan contre le président de la Chambre de commerce de Tébessa, Saad Garboussi, a débuté ce mardi  vers 10 heures au tribunal criminel de Tébessa.

     

    L’audience a été entamée par la lecture de l’arrêt de renvoi, concernant les faits liés à l’humiliation, l’enlèvement et la séquestration  du défunt journaliste d’El Watan à Tébessa, Abdelhai Beliardouh, par les accusés Saâd Guerboussi, Zaoui Hocine, Allaoua Mohamed et Rezaïguia Mohcen.

    Appelés à la barre, les mis en cause ont nié les faits qui leur sont reprochés, voulant,  en fait, faire croire au juge, qui semble parfaitement maîtriser le dossier, qu’ils étaient allés chercher la victime en vue de savoir sa source, concernant l’article paru le 18 juillet 2002.

    Dans leurs plaidoiries les avocats de la partie civile, Me Khaled Bourayou, Zoubair Soudani, Ali Meziane et Daker Benallegue ont tenté de piéger les inculpés et prouver les faits de l’enlèvement et de séquestration sur la personne de Abdelhaï Beliardouh.

    A l’heure où nous mettons en line, le procès se poursuit avec l’audition des témoins a décharge.

     

     

    Lakehal Samir
  • Comment avancer sur une pente descendante ?

     

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    Qu’est-ce qu’un droit de l’homme sinon un droit, et qui concerne l’homme, ou la femme, version soft du hardware de base, ou encore l’enfant, produit bio des deux premiers ? Sauf qu’au-delà de la sémantique, il y a des droits en fonction des civilisations, évoluant avec l’avancement des sociétés et des systèmes de gouvernance. En Algérie, même si la situation est meilleure qu’en Zambie ou en Chine, le droit de manifester, d’avoir une opinion diffusable en qualité Broadcast ou de monter une compagnie d’aviation, celui de ne pas être musulman, de déposer un recours au Conseil constitutionnel ou de faire l’apologie de la liberté sexuelle, pose encore problème, pendant qu’ailleurs de nouveaux droits apparaissent, le droit à l’eau au Canada ou le droit à internet haut débit en Norvège, inscrits dans les Constitutions. C’est l’un des paradoxes de l’ère Bouteflika.

    Associé au régime Boumediène, il avait approuvé l’idée de rayer les libertés politiques, culturelles et économiques pour favoriser d’autres droits, ceux à l’emploi et au logement, inscrits dans les Constitutions des années 1970. Avec le recul et la crise mondiale, l’idée peut paraître généreuse, sauf que le même Bouteflika, revenu par une faille du continuum espace-temps, s’est retrouvé à conforter la suppression de ces acquis sociaux, emploi et logement, sans pour autant assurer les droits nouveaux liés aux libertés collectives et individuelles. En termes de civilisation, c’est un immense et double échec. Et par la distorsion du champ juridique, il n’y a plus qu’un droit, passé de celui de l’homme au gouvernant. Ce dernier a le droit de triturer les textes de loi, détourner les biens publics, commettre des injustices et de faire en gros ce qu’il veut. En bout de course, le régime se sera arrogé un droit ultime, celui de ne pas en donner. De fait, il est hors sujet, ce qui est très dommageable. Car les sujets, ce sont 37 millions d’Algériens.

     

    Chawki Amari
  • Pénurie de vaccins pédiatriques : bousculade devant une polyclinique à Khemis Miliana

     

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    La pénurie de vaccins pédiatriques persiste dans la wilaya de Ain  Defla, a-t-on appris de sources  proche du secteur de la santé.

     

    Au niveau de la salle polyvalente sur le site ESSAlem à khemis Miliana, des dizaines de parents, leur nourrisson dans les bras, se bousculaient hier jeudi, devant la porte de cette structure, au milieu des cris des uns et des autres, dans l’espoir d’arriver les premiers avant l’épuisement du stock de doses.

    Cette situation dure depuis le mois de mars dernier, selon le chef de service rencontré sur les lieux. «Le stock de jeudi et dimanche dernier est épuisé (250 doses de DTC (diphtérie, tétanos, coqueluche) alors que la pénurie persiste pour le HBV (anti hépatithe –B).Toute la population de la ville de Khemis Miliana qui frôle les 100.000 habitants vient faire vacciner ses enfants dans cette structure, la seule actuellement à assurer ce service, selon le même intervenant.

    Cela ne va pas sans heurts et des échauffourées parfois violentes éclatent lorsqu’un parent est informé que le vaccin n’est pas disponible. Au point où le responsable de cette structure sanitaire a dû faire appel aux services de sécurité lesquels ont récemment affecté un agent de police par mesure de dissuasion.

    La colère des parents transportant leur bébés tôt par un froid glacial, attendant qu’on leur dise si le vaccin est disponible ou non, est compréhensible à tous points de vue estiment des concernés.

    Ces derniers dénoncent en outre l’absence de communication au niveau de la salle polyvalente transformée en polyclinique en attendant la réception de celle localisé au quartier Halaimi actuellement en cours de réhabilitation ». «Nous faisons face à une situation difficile», ajoutera le chef de service lequel déplore l’exiguïté des lieux et le manque de compréhension de la population à l’égard du personnel médical, impuissant, a-t-il dit, face à la pénurie des vaccins qui touche par ailleurs tout le territoire national .

    En attendant, de nombreux parents sont retournés bredouilles ce jeudi, inquiets de voir le calendrier vaccinal de leur enfant chamboulé et pour le moins incertain ce qui pourrait  remettre en cause la politique de médecine préventive et favoriser la résurgence des maladies en question, estiment des spécialistes.     

     

    Aziza L.

                                             

     

     

  • Formation professionnelle, devenir magicien en trois mois

     

     

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    Comment être représenté à l’APN sans participer aux élections ? Dans le monde démocratique, c’est un casse-tête épineux et une équation sans solution. Mais en Algérie, c’est très simple, il suffit d’attendre que des élus au dernier scrutin législatif quittent leur parti pour rejoindre le sien. C’est ainsi que le parti TAJ, agréé il y a quelques mois, a récupéré des dizaines de députés et peut constituer un groupe parlementaire, ce que de vieux partis n’ont toujours pas réussi à faire. De la magie ? Non, de la prestidigitation. Mais comment devenir la troisième force du pays sans véritable ancrage populaire ou expérience électorale ?

    Très simple là aussi, il suffit d’être soumis au président, d’être agréé par l’intérieur, de se voir offrir dans la foulée un ministère puis de se présenter avec son dossier aux élections pour se voir attribuer des voix. C’est ainsi que le MPA s’est vu propulser dans la cour des grands et a pris la place de l’ex-troisième force, le MSP, déchu du paradis pour avoir contesté l’autorité des Dieux et craché dans la soupe. De la magie ? Non plus, de la prestidigitation. Mais il y a une chose de commun dans ces deux tours de passe-passe à l’algérienne. Le TAJ, tout comme le MPA, sont de tout nouveaux partis agréés Ansej à la suite de la pression du Printemps arabe, ce même printemps qu’ils rejettent tous les deux. De fait, ils ont les mêmes remerciements à faire. En général, à la fin d’un spectacle de magie, les prestidigitateurs remercient le public.

    Encore une fois, l’Algérie aime à faire le contraire et le MPA ne s’y est pas trompé. Alors même que l’Autorité suprême hésite encore à s’engager dans une quatrième mi-temps, Amara Benyounès s’est aussitôt prononcé pour un quatrième mandat de Bouteflika. On ne remercie pas le public, de toute façon interdit d’entrer dans la salle de spectacle, mais le producteur. C’est quand même lui qui a l’argent.

     

    Chawki Amari
  • algerie,internet zero

    L’Algérie est désormais le pays avec la bande passante la plus faible

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    http://www.jam-mag.com/algerie-bande-passante-last/
    Aït-Mouloud Amine 16 juin 2012

    Il y a moins d’un mois de cela, on vous avait parlé de la place catastrophique qu’occupait l’Algérie dans le classement des pays du monde selon leur bande passante moyenne, et si en ce temps-là, l’Algérie était encore à deux longueurs du dernier, aujourd’hui, c’est la dernière position qu’elle occupe.

    algeria netindex

    Si auparavant, la bande passante algérienne était l’une des plus faibles répertoriées au monde, aujourd’hui, c’est le plus faible.

    En effet, c’est selon le classement de NetIndex, se basant sur la bande passante moyenne des pays entre le 23 janvier dernier, et la journée d’hier que ce constat a été fait.

    Le nombre de pays indexés est passé de 174 le mois dernier, à 176 ce mois-ci, cependant, l’Algérie a quand même vu sa position dans le classement baisser de 172ème (0,96 Mbps) à 176ème (0,95 Mbps), c’est à dire dernier. Cette baisse est notamment due à des coupures généralisées, ainsi que des ralentissements constatés au niveau national.

    La bande passante algérienne est la seule, avec celle du Soudan (0,98 Mbps), à être en déca du mégabit par seconde.

    Le Luxembourg occupe désormais la tête du classement, suivi du précédent trio de tête : Andorre, Hong Kong, et Lituanie. La Tunisie a aussi rétrogradé dans le classement de la 137ème à la 141ème position, quant au Maroc, il a progressé de la 103ème à la 97ème place.

  • LA BUREAUCRATIE, L’AUTRE TERRORISME.

     

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    Par Nourredine BELMOUHOUB *                                                                                               

    Le terrorisme administratif

    C’est bien au nom d’un prétendu ordre révolutionnaire que continuent à se commettre chez nous les inégalités sociales, les infractions à la loi, les violations de la Constitution, les atteintes aux droits de l’homme, et les actes arbitraires qui traduisent le mépris du pouvoir pour les libertés individuelles et collectives les plus essentielles ! Et pour vraiment comprendre ces mécanismes autocratiques, il importe d’analyser les caractéristiques de la bureaucratie algérienne qui, en confisquant le Pouvoir démocratique et populaire, a instauré le règne de l’absurde, de l’arbitraire et de l’humiliation de l’Homme par l’Homme.

    Cette bureaucratie amorphe constitue la classe la plus incohérente, la plus irresponsable, la plus incompétente et la plus improductive qui ait jamais existé. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, cette bureaucratie paperassière tire toute sa force de l’anarchie, de la pagaille et de l’arbitraire. Cela n’est pas un hasard des lors que la bureaucratie qui fonde le régime actuel, est historiquement constituée par les franges les plus opportunistes, et les plus corrompues de la société algérienne.

    La bureaucratie algérienne se caractérise aussi par le sectarisme et la lutte des sectes. Composée d’opportunistes et de sectes, la bureaucratie algérienne s’est constituée de classes parasitaires, je dirais presque clandestines. Personne n’ignore en Algérie que les cadres actuels du régime, au niveau des administrations, des Institutions de l’Etat, des collectivités à caractère public et jusqu’à certains groupes professionnels, se regroupent par affinités sectaires et/ou régionalistes C’est même dans le cadre de ces sectes que se poursuit et s’organise la chasse aux postes, faisant que la corruption est devenue une forme d’institution ayant enfantée une apathique bureaucratie, obéissant et servant une autorité qui n’est limitée par aucune règle, une autorité dépendant de sa seule volonté sectaire, ne se référant en définitif à aucune règle morale, encore moins à la loi.

    C’est de l’ignorance de nos droits que l’arbitraire tire sa plus grande force.

    Il est vrai que la loi est bafouée en long, en large et en diagonal, mais cela justifie-t-il notre ignorance du Décret 88/131 du 04 Juillet 1988 –J.O.R.A du 06Juillet 1988, organisant les rapports entre l’administration et les administrés. Par expérience, les plus zélés d’entre les fonctionnaires, ont – à quelques très rares exceptions- souvent dû faire marche arrière, après avoir affiché un entêtement qui aurait rendu jalouse une mule, avant d’avoir à vive voix, pris vertement haut et fort connaissance de ce dont mande ce Décret en vigueur. Connaitre ses droits n’est pas un luxe, et ce n’est pas une corvée, c’est le devoir de chacun, car en vérité, c’est de l’ignorance de nos droits que l’arbitraire tire sa plus grande force.

  • les espions d'embassade sont complices de ce qui se passe en Algerie

    La corruption électorale se poursuit en Algérie : un milliard de centimes pour devenir maire !

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    algerie focus
    Vendredi 07 décembre 2012

    Plus rien n’arrête la corruption électorale en Algérie. Plusieurs jours après la tenue du scrutin électoral des communales et l’annonce de ses résultats, les négociations vont encore bon train pour élire les maires. Sauf que dans ces négociations, ce ne sont pas les valeurs et les orientations politiques qui prédominent. Ce sont plutôt les sommes d’argent offertes et généreusement distribuées qui déterminent le sort des assemblées communales dans plusieurs régions à travers le pays.

    Ainsi, à Mostaganem, des élus en quête de pouvoir n’ont pas hésité à mettre sur la table pas moins d’un milliard de centimes pour convaincre leurs adversaires de les couronner maires. En effet, dans plusieurs communes où aucune liste électorale n’a pu remporter la majorité, des candidats ont eu « la bonne idée » de débloquer la situation en cassant tout simplement leur tirelire.  Ils proposent, dés lors, des prix pour la place du maire  comme pour les postes clés de l’exécutif communal. Dans ce contexte, « dans l’une des communes de la daïra de Sidi Lakhdar, le prix du siège de la présidence de l’APC de ladite commune a atteint les 800 millions de centimes », nous apprend à ce sujet le quotidien régional Réflexion.

    Selon cette source, même pour un simple siège dans l’assemblée communale, des voix ont été « achetées »  à des prix fixés à 500 millions de centimes. Toujours dans la wilaya de Mostaganem, au niveau de la daïra d’Ain-Tèdelès, « le poste du maire d’une de ses communes a atteint la coquette somme d’un milliard, oui un milliard et pas un liard de moins, pour que les autres élus s’alignent du côté du futur maire », révèle encore notre source. C’est dire enfin que le scandale de la corruption et de la fraude n’est pas loin de s’arrêter dans les prochains jours au niveau de nos communes. Ce cauchemar continuera à hanter nos citoyens qui sont pris en otage par les auteurs de cette mascarade ridicule et grotesque.

  • Il était une fois le cirque au royaume de sa majesté le roi ‘Tab Jnanou’

    tabjnanou=vieux sénile

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    par Ahmed Benhada.

    لو تسكت ستموت، لو تقول ستموت، إذن قول و
    موت
    « Si tu te tais tu meurs, si tu dis tu meurs, alors dis et meurs ».

    Dixit feu Tahar Djaout.

    Le cirque des élections a levé son chapiteau, le spectacle est terminé, tous les clowns et toute la ménagerie foraine ont plié bagages pour le grand rendez vous du printemps 2014, ce sera le retour du grand cirque Amar avec sa pléiade d’artistes renommés dans le mensonge, le vol et le parjure.

    Ce grand cirque Amar se terminera bien sur par le couronnement de sa majesté le roi ‘Tab Jnanou
    bis/two’.

    Nous nous sommes marrés durant une vingtaine de jours, il y avait pour tous les goûts, des clowns grands, petits, bruns, noirs,
    rouquins, blondins. Il y avait des animaux sauvages très agressifs dont il ne faut pas se rapprocher sous peine de se faire déchiqueter.

    Dans ce cirque grandiose par son aspect fantoche, il y avait même de belles sirènes, qui à la chevelure blonde comme les épis des blés murs, qui à la chevelure noire comme le plumage de maître corbeau, qui à la chevelure multicolore comme l’arc en ciel après un orage d’automne, il y avait des grosses, des minces, des vieilles, des
    jeunes…

    Certes, il y avait des jeunes gens honnêtes et compétents que nous respectons beaucoup et nous leur disons en toute sincérité ceci: «J’ai respiré des roses au creux des mauvaises herbes ». Dixit G.M.

    Dommage ! Que ce cirque ne pouvait durer jusqu’à la fin des temps, il nous aurait fait oublier le quotidien très dur qui est le notre et que nous endurons depuis des lustres sans aucun espoir de salut…
    Passons aux choses sérieuses comme l’avait dit si justement Hachemi Souami, c’était au temps de la gloriole révolution agraire du
    potentat Mohamed Boukharouba. Certes, le colonialisme a été une chose abominable, par tous les crimes qu’il a commis dans cette contrée d’Afrique du nord, sur cette terre amazighe fière et très jalouse de sa culture et de son identité. Mais jamais et au grand jamais, le colonat n’a pu écraser la fibre de la bravoure qui animait le peuple d’Algérie, ce qui a fait que la mère patrie en
    dépit de toutes les vicissitudes, et de tous les malheurs, elle a enfanté des hommes braves, farouches, incorruptibles à l’image de
    Benbadis, de Ferhat Abbas, de Abane Ramdane, de Mohamed Boudiaf et tant d’autres encore. Ces hommes là c’étaient nos aïeux et nos aînés, ils sont morts de la main du colonat ou de celles de leurs propres frères, mais ils n’ont pas manqué de libérer la patrie du joug de l’oppression coloniale…

    Malheureusement pour nous, après 50 années d’indépendance dans un pays très riche nous courons toujours derrière le bout de pain, le sachet de lait, le kilo de patates. Qui ose parler de la qualité de l’éducation, de la qualité de la santé, de la qualité du
    logement ? Qui ose parler de justice, de liberté, de droits de l’homme ? Ceux sont des notions inconnues et lointaines… ! Très
    lointaines.

    1. / Comment un pouvoir pourri et corrompu comme celui d’Alger arrive à nous dominer, à nous asservir, à nous tyranniser et à
    nous avilir chaque fois un peu plus par des élections bidon à la polichinelle de la commedia dell’arte, dignes du pays des nigauds…?

    2. / Comment un pouvoir usé, vétuste, branlant, claudiquant composé de gredins, de tarés et de toqués, dont l’élite se limite à des
    généraux à la bedaine, et des ministres à la semaine auxquels il faut ajouter tout le tout-venant de brosseurs, de cireurs, et de
    chapardeurs arrive à nous passer la camisole…?

    3. / Comment ce cloaque où se mêlent toutes les immondices culturelles, morales et matérielles arrive à nous terroriser, à
    nous imposer son omerta, sa loi du silence…?

    A. / Eh bien ! Parce que nous avons perdu tous les repères qui guidaient nos aïeux et nos aînés, ainsi nous nous sommes égarés
    dans les marécages et les sables mouvants du pouvoir pourri et
    corrompu…

    B. / Eh bien ! Parce que nous avons perdu le sens de la bravoure et de l’incorruptibilité qui animait nos aïeux et nos aînés, et nous
    avons sombré dans le mensonge, la cupidité, la lâcheté et la désunion tel que voulu par les stratèges du pouvoir mafieux.

    Comment arriverons nous à nous en sortir de ce bourbier…?

    Eh bien ! Suivons le chemin tracé par nos aînés les hommes de Novembre 1954, les baroudeurs de l’OS, les vrais Moudjahiddines…
    Si le temps nous a fait oublié l’épopée de ces braves morts pour nous, alors il faut questionner les djebels, les ruelles de la Casbah,
    les centres de torture, et s’il le faut, questionnons la sinistre guillotine de la prison de Barberousse…
    Ils nous répondront tous en chœur, réveillez vous ! Unissez vous ! Battez vous ! Pour notre honneur et pour votre bonheur…

    Pour réussir ce pari très difficile en raison de notre handicap de désunion, nous devons retourner à la base, au peuple, pour
    entreprendre un travail pédagogique long et ardu qui demande beaucoup de perspicacité, de sagesse, de patience, de persévérance. Ce travail consiste en l’organisation dans le cadre de partis politiques, syndicats, et associations en vue de la formation de vrais militants pour chaque courant d’idées avec pour axiomes de base respectés par tous:

    1. / La justice, la liberté, la fraternité, les droits de l’homme, la non violence, et les valeurs morales.

    2. / Nous devons nous libérer de la transhumance politique chère aux partis bidon du pouvoir, ces partis d’amateurs de casse-croûtes au casher périmé, pour cela nous devons former des militants aguerris comme de l’acier trempé. Nous devons former des hommes qui croient aux idées nobles de justice et de liberté et qui sont prêts à se sacrifier pour ces idéaux, des hommes qui ne croient pas aux illusions de bien être que procurent le mensonge, la corruption et le vol, des hommes qui croient aux vertus du savoir et du labeur. Ainsi, nous aurons formé des citoyens-militants conscients de leur devoir et maîtres de leur destin, après quoi ensemble la main dans la main, tous les enfants d’Algérie (démocrates, islamistes, indépendants) unis pour l’intérêt suprême du peuple, nous affronterons le pouvoir dans une révolution pacifique. Nous dirons à ce ramassis de voleurs, de vauriens, de toqués, de drogués : « Tremble ! Tremble ! Pouvoir perfide ton heure a sonné… »

    Ce travail monumental de transformation culturelle fera passer le peuple dans sa majorité, de marchandise de moindre valeur tel que voulu par le pouvoir, au statut de peuple libre, émancipé, civilisé capable d’affronter les défis du troisième millénaire. Cette
    œuvre grandiose, historique se fera sous l’égide de l’élite engagée qui porte dans son cœur les vertus de la morale, l’amour
    de la patrie et le respect de la nation …

    En gros, ce travail pédagogique, culturel, démocratique, et militant se fera ainsi :
    1.      Elaboration d’une convention nationale regroupant tous les enfants d’Algérie honnêtes et engagés de toute tendance politique (démocrates, islamistes, indépendants) autour d’un texte sacré pour tous, sorte de code d’honneur. Ce texte sera élaboré selon les critères de : « tolérance et non violence », les principes de : « Savoir et Labeur », et les idéaux de : « Justice et Liberté».

    2.      les signataires de la convention doivent prêter solennellement serment qu’ils doivent respecter et défendre la convention dans tous ses articles et alinéas. Nous aurons réalisé une sorte de nouveau ‘serment du jeu de paumes’ salutaire pour le pays et la
    nation.

    3.      Engagement de tous les signataires de rester toujours unis autour de l’idéal de réalisation et de pérennisation d’une république démocratique et sociale dans le cadre des valeurs morales reconnues par Dieu et l’Universalité.

    Si nous manquerons ce moment d’union, d’action, et de sacrifice, qui est notre dernière et unique planche de salut, nous sombrerons pour toujours dans le chaos, la déperdition et la disparition totale de l’Algérie en tant que pays, peuple et nation.

    Nous avons un devoir moral et historique envers notre patrie, nos aïeux et nos aînés. Nous avons une obligation morale et matérielle envers nous mêmes, nos enfants et nos petits enfants. Si nous refusons par lâcheté ou égoïsme à accomplir ce devoir et subvenir à cette obligation à notre portée, nous aurions failli, et un jour nos enfants viendraient cracher sur nos tombes.

    L’heure est grave…! L’heure est à la gloire ou au déshonneur, à nous de choisir. L’adversaire est très faible, il est agonisant, il n’est fort que par nos divisions, notre lâcheté ou notre cupidité.
    Soyons dignes de nos aînés, pour être la fierté de nos cadets…
    A bon entendeur salut.

    Signé : Ahmed Benhada.

  • La Banque centrale, un système rentier

     

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Mais pourquoi la Banque d’Algérie annonce-t-elle qu’elle va augmenter le montant de l’allocation touristique autorisée pour les Algériens ?
    La tâche d’une Banque centrale consiste à faire des règlements qui ont pour but de protéger la monnaie nationale contre les effets dépréciatifs de la concurrence des monnaies étrangères et des politiques de leur Banque centrale ; autrement dit, des règlements qui s’imposent à tous. C’est le type même d’institution qui ne fait pas de politique, donc pas de communication, mais juste de l’information, pour que ses prescriptions et ses décisions soient portées à la connaissance du public.
    Pourquoi la Banque d’Algérie nous envoie-t-elle alors un conseiller en porteur de bonnes nouvelles pour annoncer le droit de changer plus de dinars en devises pour faire du tourisme ou pour nous soigner à l’étranger ? Nous allions pourtant finir par le savoir en temps voulu.
    Il y a, dans cette évidente recherche d’effet d’annonce, un aspect politicien, que l’on peut comprendre de la part d’un gouvernement, mais pas de celle d’une institution apolitique d’arbitrage et de souveraineté.
    Avec une réelle autonomie de la Banque centrale, les banques primaires n’auraient pas eu à exécuter des instructions administratives illégales comme celles qui consistent à interdire les crédits à la consommation ou à obliger des banquiers à “soupçonner” leurs clients quant à l’origine de leurs dépôts. Au demeurant, si les “déclarations de soupçons” avaient quelque efficacité dans la lutte contre le blanchiment de l’argent sale, cela se serait su, depuis le temps que la formule a été instituée. Dans un système où la rapine est de fondement politique, l’inculpation de blanchiment ou de détournement ne peut être que d’inspiration politique. Les fortunes d’origine transparente sont identifiables, et les enrichissements douteux crèvent les yeux.
    Il est vrai qu’avec un taux d’inflation de près de 10%, la Banque centrale n’est, plus que jamais, pas en état de revendiquer les égards que le gouvernement doit à une institution de souveraineté. Et c’est peut-être bien cela qui l’oblige à botter en touche, en matière de communication grand public. Cela fait une belle jambe au citoyen, dont la monnaie a perdu un dixième de son pouvoir d’achat, de pouvoir, peut-être un jour, changer trente mille dinars par an, au lieu de quinze mille, quand il voyagera… et au cas où il  pourrait un jour voyager ! Et c’est peut-être, justement, cette défaillance dans sa mission de fond, de défendre la valeur de notre monnaie qui a réduit la Banque d’Algérie à un appendice administratif du pouvoir politique. Jusqu’à occuper un siège de membre de la tripartite, membre accessoire, puisque l’institution, informelle, de tripartite ! Et jusqu’à être sommée de prendre des mesures qui la font évoluer de la mission d’encadreur de l’activité bancaire à celle de facilitateur de la relation banques-entreprises.
    Rien d’étonnant que ce soit des ministres qui tentent de nous convaincre de l’intérêt à tolérer la “chkara” à la place du chèque, et de l’utilité du change parallèle au lieu de la convertibilité du dinar. Encore une officine sans objet pour un système autoritariste où les institutions ne remplissent plus que des rôles alibi ?