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  • Repentir de la France ou des tueurs de la décennie rouge ?

     

    Par
     
    Les dirigeants du GSPC

     

    La France doit-elle demander des excuses à l’Algérie ? Notre lecteur propose d’aborder d’abord les événements les plus récents. La décennie rouge. Et vous, qu'en pensez-vous de ces deux questions.

     

    Si l'on pousse le raisonnement des excuses à présenter au peuple algérien pour les massacres d'innocents, nous pourrions remonter jusqu'aux Romains. Cependant, les premiers concernés par de telles excuses sont les assassins du FIS et de l'armée qui se sont adonnés à un jeu de concurrence morbide pour tuer de l'innocent, chacun  cherchant à remettre la faute sur l'autre.

     

    Que l'on nous donne des chiffres ! Sur les 200.000 ou 300.000 victimes de la barbarie des années 90 combien de militaires sont morts ? Combien de combattants islamistes sont morts ? Et combien de civils innocents ont été massacrés par ces mutants d'un autre âge ?

     

    La question qui fâche, aussi bien le pouvoir que les islamistes, est : qui a tué qui dans les années 90 ? La réponse qui nous fâche en tant qu'enfants d'un peuple pacifique est : l'armée, supposée nous protéger, au nom de ce p... FLN, et leur immonde "fils", le FIS ont massacré nos frères, nos sœurs, nos enfants innocents, sans le moindre état d'âme, juste pour le pouvoir ! Voilà la  vérité !

     

    Évidemment, on cherche à réhabiliter les islamistes et leur offrir les rênes d'un pouvoir illégitime, ainsi, ils perpétueront l'illégitimité en laissant tranquilles les généraux ! Entre eux c'est le pardon absolu. Pourquoi se tracasser de ces dizaines de milliers d'innocents, indigènes de surcroît, du moment que le pardon entre assassins permettra un partage équitable du butin entre ces mêmes assassins, comme du temps de Mohamed ?

     

    Armée ! FLN ! Islamistes ! Un trio d'enfer qui a transformé mon pays en enfer. Vous avez assez tué d'innocents comme ça, yaw dégagez tous de nos "thibhirines" (nos jardins) nom de Dieu ! Arrêtez de malmener le peuple, les uns pour mériter le paradis et échapper à l'enfer et les autres pour le confisquer sur terre.

     

    Nous sommes un peuple constitué de tribus pacifiques ! Foutez-nous la paix et arrêtez de nous importer tant de violence, qu'elle vienne  de l'Orient ou de l'Occident !

     

    Kacem Madani

  • Associations de l’Ouest : la nouvelle loi associative est un frein à l’action citoyenne !

     

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    Les députés une nouvelle loi restrictive sur les associations.

    Les associations de l'Ouest nous ont fait parvenir le communiqué suivant.

    Les associations sous signées, après avoir pris connaissance de la nouvelle "loi relative aux associations" votée par l’Assemblée populaire nationale le 14 décembre 2011 et approuvée par le Conseil de la Nation, portent à la connaissance de : Son Excellence, Mr le Président de la République, Mr le Président du Haut Conseil Constitutionnel, L’opinion publique.

    La déclaration suivante :

    1- Après avoir pris connaissance de la loi citée ci-dessus, nous considérons qu’elle représente un recul  

    par rapport à la loi 90-31 du 04 décembre 1990 qui a eu le mérite d’apporter une impulsion significative à l’ouverture démocratique en Algérie et, depuis, à l’essor du mouvement associatif.

    Nous considérons que cette loi est en contradiction avec le pacte international relatif aux droits civils et politiques (1966) et ses engagements internationaux, ratifié par l’Algérie en 1989.

    En instituant l’agrément administratif (art. 09, 12, 23) et la possibilité de suspension ou de dissolution par l’administration (art. 40, 41, 42), ainsi que les diverses dispositions d’autorisation (art. 23, 24, 31), en introduisant des amendes (art. 20), l’obligation de la présence d’huissier pendant les assemblées générales (art. 20), elle remet en cause le système déclaratif en cours dans tous pays démocratiques et crée de multiples obstacles à l’action associative bénévole. Certaines administrations ont même anticipé en suspendant la création de nouvelles associations et en dissolvant arbitrairement d’autres associations.

    Il s’agit là, d’un paradoxe entre d’une part le corps du texte juridique restrictif et d’autre part la volonté affichée au plus haut niveau de l’état qui présente là « une action en profondeur » exigeant des associations fortes capables d’animer la société civile:

    "… Le Président de la République a tracé la voie et indiqué le sens et les orientations. Il s’agit d’une action en profondeur destinée à lever toutes les contraintes qui jusqu’à présent, ont confiné le mouvement associatif dans un attentisme susceptible de le marginaliser et d’affecter son rôle et sa place dans la société civile…" (In exposé des motifs de la loi 2011).

    2- En Oranie, dans le sillage de la loi 90-31, de nombreux projets citoyens associatifs ont vu le jour :

    Economiques : création de dizaines d’emplois, de services sociaux, inclusion des femmes et des jeunes dans la vie professionnelle et sociale, formation professionnelle de dizaines de personnes chaque année.

    Sociaux : insertion sociale et morale, lutte contre les fléaux sociaux, éducation à la santé, réduction des comportements à risque, surtout des jeunes, promotion de la culture de la tolérance et de la paix.

    Culturels : protection du patrimoine matériel et immatériel, promotion des cultures nationales, revalorisation des métiers et arts ancestraux (théâtre, musiques, arts graphiques), promotion de la lecture enfantine, alphabétisation et soutien scolaire.

    Ecocitoyens : développement durable, préservation de l‘environnement, hygiène publique et amélioration de la qualité de vie, éducation à l’environnement marin en milieu scolaire.

    "… Malgré toutes les difficultés rencontrées dans la gestion de leurs activités, elles ont tout de mêmeréussi à donner à la vie associative un sens, un élan et une dimension dont la réalité quelle qu’elle soit est incontestable… " (In exposé des motifs de la nouvelle loi 2011).

    3- Les organisations de la société civile ont un pressant besoin d’instruments pour les encourager au bénévolat et l’édification d’une société souveraine :

    La priorité, l’impérieuse nécessité du moment est de lever les obstacles administratifs et matériels et ainsi libérer définitivement toutes les forces de la société civile pour les mettre au service du développement national.

    La création d’un fonds public national de soutien aux associations et un dispositif fiscal favorable au bénévolat et à l’action citoyenne, ainsi que l’encouragement du partenariat et du rapprochement entre la société civile et les institutions de l’état, seraient les outils de l’état proposerait pour concrétiser sa volonté de promouvoir la société civile dans notre pays.

    "…Reconnu dans sa vocation, rétablie dans sa mission et son rôle, soutenu dans ses buts et ses objectifs au profit de l’intérêt général, le mouvement associatif contribuera par sa vitalité et sa vigueur à donner à la démocratie participative dont il est l’un des ferments essentiels plus de sens et de réalité…". (In exposé des motifs de la loi 2011).

    4- Les associations locales et nationales sont aussi gardiennes de la souveraineté nationale :

    Les Algériens qui choisissent de s’engager au service du développement local et national, participent de façon permanente à la défense de la souveraineté nationale par leurs actions éducatives, culturelle, artistiques, économiques.

    Le mouvement associatif a un besoin pressant d’encouragement, de soutien de l’état algérien par la mise en place d’un climat de confiance réciproque, qui doit être la règle, la défiance l’exception, en cultivant les valeurs ancestrales de la solidarité et de la Touiza.

    En conclusion, nous en appelons à Son excellence Mr le Président de la République pour intervenir afin de lever les freins juridiques à même de permettre aux associations de mieux participer aux efforts de développement économique, social et culturel et de «…de voir le cadre législatif mis en place, s’affranchir de sa défiance, de ses silences, de ses ambiguïtés et de ses interdits, continuellement opposés à leurs efforts déployés et à leurs espoirs nourris… ». (In exposé des motifs de la loi 2011).

    A Oran le 07 janvier 2012

    Liste des signataires :

    ACAVA Bethouia. Oran

    APROSCH Chougrani. Oran

    Association Bel Horizon Oran.

    Association Climaction Oran.

    Association Echiffa Oran.

    Association Féministe pour l’Epanouissement Et l’Exercice de la Citoyenneté, A.F.E.P.E.C. Oran

    Association Istijmam Culturelle. Oran

    Association Petit Lecteur. Oran

    Association Phenicia. Oran

    Association Smile. Oran

    Association Sportive de Sidi El Houari. Oran

    Fondation Abdelkader Alloula. Algérie

    IMC Nour. Oran

    Association Les Nomades Algériens. Oran

    Ligue Algérienne de Défense des Droits de l’Homme, LADDH, Oran

    Mémoire de la Méditerranée (antenne d’Oran).

    Santé Sidi El Houari (SDH). Oran

    Association Femmes Algériennes Revendiquant leurs droits, F.A.R.D. Oran

    Réseaux Arterial Network , Algérie.

    Association El Chiffa,

    Association Cirta Oxygene, Oran

    Association ACDEJA

    Association Femmes en Communication

    Centre de Documentation en droits de l’Homme CDDH de Béjaïa

    Association HOPE Ain Témouchent

    AREA-ED, Alger

    Comité Jeunes Algériens De France

    Association Cinéma et Mémoire, Oran

    Reseau NADA, Algérie

    Le Libre Pinceau, Oran

    Association El-Mouahidia de Sauvegarde du Patrimoine Historique et Culturel, (Nedroma) Tlemcen

    Associaion El-ikram de Annaba

    Association Défi et Espoircontre Les Myopathies ADEM, Constantine

    Collectif des Familles de Disparus en Algérie (CFDA), FRANCE

    Sos Disparus, Alger

    Association Initiative de Femmes pour la Citoyenneté et les Droits Universels (WICUR)

    Association Tamari, Oran

    Association Vetorif, Oran

    Association Monde sans illettrés, Oran

    Réseau Wassila, Algérie

    Association Tharwa N’Fadhma N’Soumeur,  Alger

    ONZA association culturel pour la sauvegarde du patrimoine de la region d’el ancor Les Andalouses, Oran

    SOS Femmes en détresse, Algérie

    Association étoile culturelle d’Akbou, Béjaïa

    Association pour le Développement Social (ADS)

    Association Nationale des Echanges entres Jeunes

     

     


  • meme les morts vont voter.massinissa ira voter,ils peuvent meme chercher des voix dans les pays voisins!

    Le fichier électoral serait-il le point de départ de la prochaine fraude ?

     

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    Daho Ould Kablia, ministre de l'Intérieur

     

    Le nombre d’Algériens nés entre 1991 et 1994 dépasse seulement, en 2012, les 2 millions à raison d’une moyenne de 700 000 naissances au cours de ces années.

     

    D’où vient le chiffre de 4 millions avancé par le ministère de l’Intérieur ? Les différentes commissions de contrôle des élections n’ont jamais eu droit de regard sur la confection du fichier électoral.

     

    Azzedine est originaire d’un quartier populaire situé sur les hauteurs d’Alger. Lors de la présidentielle de 2009, il avait opté pour l’abstention. Ce geste est pour lui un acte politique exprimant sa désapprobation. Son père a, en revanche, voté. Inscrit sur la liste électorale de la commune d’El Biar, le patriarche de la famille était le seul à avoir donné une voix à un candidat en lice. Sauf que le père de Azzedine est décédé bien avant le jour du scrutin. "Un voisin, agent dans un bureau de vote, m’a appelé pour me dire que mon père a déposé un bulletin dans l’urne", témoigne-t-il. C’est un cas parmi tant d’autres, qui illustre que le fichier électoral n’est pas fiable, comme le prétendent les responsables du ministère de l’Intérieur. 

     

    "L'Administration aux ordres"

     

    Le fichier électoral, qui comporte les noms des Algériens âgés de plus de 18 ans et aptes à voter, nécessite, de l’avis de nombreux observateurs, une épuration. Cette banque de données est, pour des partis de l’opposition, un moyen de manipuler les chiffres. Ils estiment que l’administration a tendance à gonfler le taux de participation et des suffrages exprimés à partir des listes. L’opposition n’hésite pas à qualifier le fichier électoral de véritable enjeu pour tracer le déroulement d’une élection, afin d’accorder la victoire au candidat désigné par le conglomérat militaire ou à des députés proches du sérail. D’après le politologue Rachid Grim, "l’administration n’est pas neutre et elle est aux ordres du régime en place". Il n’écarte par l’idée selon laquelle "c’est le pouvoir qui, grâce aux élections, fait siéger l’opposition choisie par le pouvoir".

     

    Qu’est-ce qu’une révision du fichier électoral ?

     

    La révision ordinaire du fichier électoral "est réalisée du 1er au 30 octobre de chaque année", explique le président de l’APC de Dar El Beïda, Lyes Gamgani. Entretemps, une commission, qui se consacre à l’examen des listes électorales, est mise en place ; elle est présidée par un magistrat, accompagné de représentants de la wilaya et de l’APC. Par la suite, et cela depuis 2009, "les recours sont étudiés et les procès-verbaux envoyés à la tutelle, qui sont à leur tour renvoyés aux wilayas chapeautant les communes respectives". En ce qui concerne la révision exceptionnelle, "elle est effectuée avant chaque scrutin, généralement pour une période d’un mois, et ce, après convocation du corps électoral par le président de la République", ajoute notre interlocuteur. Mais ce laps de temps n’est jamais suffisant, regrettent des "élus". De manière générale, l’assainissement du fichier électoral a pour objectif de radier les noms des personnes décédées et l’inscription de nouveaux citoyens, notamment ceux qui atteignent leur majorité.

     

    Toutefois, "les nouvelles inscriptions sont volontaires", indique le président de l’APC de Rouiba, Marzouk Lakrouz. Présentement, en prévision des élections législatives programmées pour le printemps 2012, le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, n’a pas encore convoqué le corps électoral. "Aucune note n’a été envoyée par le ministère de l’Intérieur pour commencer la révision exceptionnelle", affirment des présidents d’APC. Autre point, qui n’est pas de moindre importance : la plupart des 1541 APC d’Algérie ne sont pas dotées d’un fichier électoral informatisé. Des maires s’en plaignent car "lorsque l’opération d’assainissement est lancée, les vieilles habitudes manuelles retardent non seulement la tâche, mais des erreurs peuvent se glisser", avoue un élu de Bab El Oued. Ces manœuvres archaïques répondent-elles à une volonté de laisser les noms des citoyens dans de vieux registres poussiéreux, afin de mieux jouer avec les chiffres ? Pour l’instant, que ce soit le changement de résidence, la radiation ou l’inscription, seul le citoyen est en mesure de modifier sa situation dans le fichier électoral.

     

    "Tout se fait à la déclaration", précise le président de l’APC de Sidi M’hamed, Mokhtar Bourouina. Et de constater : "Il est très rare que les familles demandent la radiation d’un proche décédé". Avec les dernières opérations de relogement, des Algériens résidant actuellement en dehors de leur communes d’origine "ne se sont pas approchés de leur nouvelle APC pour s’inscrire", souligne, à titre d’exemple, le porte- parole du FLN, Aïssi Kassa. A l’approche des élections, révèle un élu, "les partis politiques incitent leur public à s’inscrire sur le fichier électoral". "Les inscrits sont généralement les militants d’une formation. Mais pour les élections locales, il s’agit principalement des sympathisants de tel ou tel candidat". "Les législatives sont plus à connotation tribales que partisan", ironise-t-il.

     

    Mehdi Bsikri

  • Le Premier ministre et la main de l'étranger

     

    Par |
     
    Ahmed Ouyahia, Premier ministre.

    "Certains, à l’intérieur, ont cru pouvoir récupérer les troubles de janvier 2011, alors que d’autres, à l’extérieur, espéraient régler leur compte avec cette Algérie qui, ayant retrouvé son indépendance financière, revendique désormais le droit de négocier les atouts de son marché prospère dans le cadre de partenariats mutuellement bénéfiques", dixit Ouyahia.

    Institutions corrompues

    Mais Monsieur le Premier ministre, est-ce la faute à l’extérieur si la corruption se socialise mettant en danger la sécurité nationale, où la majorité des rapports internationaux y compris ceux qui par le passé soutenaient l’Algérie, mettent en relief que le climat des affaires se détériore, que l’indice du développement humain est en régression, que institutions algériennes sont les plus corrompus du Maghreb et du monde arabe ? Est-ce la faute à l’extérieur si la gouvernance est mitigée et qu’existe une dévalorisation du travail et de l’intelligence au profit des rentes conduisant à un divorce croissant entre l’Etat et les citoyens comme le montre la dernière rencontre du Conseil économique et social qui d’ailleurs ne nous apprend pas grand-chose, la situation étant connue des experts et pouvoirs publics ? Est- cela faute à l’extérieur si les pouvoirs publics ont placé 94% des réserves de change (ce sont des calculs réalisés à partir de sources officielles) propriété de tout le peuple algérien à l’étranger dont 45% aux USA, 45% en Europe, certes en bons de trésor ou en obligations garantis par les Etats. Mais une fraction au sein de certains pays qui sont en semi-faillite et se pose pondéré par le taux d’inflation mondial leurs rendements. Par ailleurs 20% de ces placements avant la crise de 2008 étaient placées dans des banques privées cotées AAA mais qui ont été par la suite décotées. Cette part a été amenée à 2% en 2010 mais que sont devenus les rendements des 18% ?

    Investissement de 200 milliards pour un résultat mitigé

    Est-ce la faute à l’extérieur si, selon l’OCDE, l’Algérie dépense deux fois plus pour avoir deux fois moins de résultats en référence à des pays similaires où le taux de croissance des entreprises concurrentielles auraient être dû atteindre plus de 10%. La dépense publique évaluée à 200 milliards de dollars entre 2004/2009 et 286 milliards de dollars entre 2010/2013, dont 130 de restes à réaliser, a eu un impact mitigé moyenne de 3% de taux de croissance, 80% des segments hors hydrocarbures étant eux-mêmes tirés par cette dépense publique via les hydrocarbures ? Qu’est-ce qui bloque puisque ce n’est pas une question de capital-argent mais de la transformation de cette richesse virtuelle (180 milliards de dollars fin 2011 de réserves de change (non compris les réserves d’or) en richesses productives ? Est-ce la faute à l’extérieur si les exportations sont dominées à 98% parles hydrocarbures à l’état brut et semi-brut et que l’Algérie importe 70/75% des besoins des ménages (voyez le gonflement entre 2010/2011 malgré toutes les mesures contenues dans les lois de finances 2009/2011 de la facture alimentaire et des médicaments) et des entreprises dont le taux d’intégration public/privé ne passe pas 15% ? Le mal n’est-il pas avant tout au niveau intérieur car vouloir déplacer les problèmes à l’extérieur, ne veut-on pas voiler les problèmes intérieurs de gouvernance et c’est selon mon point de vue une erreur stratégique ? La situation actuelle n’est-elle pas le produit historique du système bureaucratique rentier qui a changé de formes mais pas de fond depuis l’indépendance politique. Et ce ne sont pas des discours chauvinistes d’un autre âge, repris par quelques journaux dont le tirage ne dépasse pas la population d’un petit village vivant de la publicité de l’Etat ou l’ENTV dont la crédibilité est douteuse qui feront changer les opinons.

    Monsieur le Premier ministre, je viens d’une longue tournée dans plusieurs rencontres internationales et tous les observateurs y compris les amis de l’Algérie arrivent à cette conclusion : l’économie algérienne est une économie totalement rentière tissant des liens dialectiques avec la sphère informelle spéculative en extension. Une révolution cultuelle afin de dépasser cette vision figée pour donner une image positive de l’Algérie. Tous les observateurs s’accordent pour dresser ce constat : l’Algérie mérite mieux mais elle est en plein syndrome hollandais. La réduction de la dette extérieure/intérieure, l’assainissement répétées des entreprises publiques, la recapitalisation répétée des banques publiques qui contrôlent 90% du crédit octroyée, la distribution de revenus sans contreparties productives, la stabilisation macro-économique artificielle le sont grâce à la rente des hydrocarbures. Monsieur le Premier ministre, devant cette situation qui touche à la sécurité nationale, nous aurions aimé connaître vos solutions. Comment comptez vous mettre en œuvre une réelle transition d’une économie de rente une économie hors hydrocarbures dans le cadre d’une économie ouverte. Lorsqu’on sait tenant compte des nouvelles mutations énergétiques mondiales, de la forte consommation intérieure, des extrapolations d’exportation, que dans 16 ans l’Algérie sera importatrice de pétrole, dans 25 ans de gaz, pouvant découvrir des milliers de gisements mais non rentables financièrement, avec une population qui passera de 36 à 45/50 millions d’habitants.

    Monsieur le Premier ministre, avec la révolution des télécommunications, le monde est devenu une grande maison en verre. Il reste un seul pays dans le monde qui tient encore ce discours c’est la Corée du Nord. Le peuple algérien veut avoir un discours de vérité, rien que la vérité. Dans ce contexte je ne puis que m’étonner des déclarations en date du 2 janvier 2011 du ministre du Travail algérien qui avance une augmentation moyenne du pouvoir d’achat des Algériens de 41% entre 2002 et 2010 sans se référant à un indice d’inflation sous-estimée et sans se demander si ce ratio moyen a profité à la majorité de la population algérienne.

    Monsieur le Premier ministre, pour l’avoir dénoncé souvent, je suis conscient de l’injustice de l‘actuel système économique et politique international et de l’urgence de sa refonte, d’ailleurs à l’origine des turbulences actuelles de l’économie mondiale. Mais la meilleure manière de protéger l’Algérie, d’avancer en ce monde impitoyable où toute nation qui n’avance pas recule est de réaliser la symbiose Etat /citoyens grâce à un dialogue soutenu, une participation citoyenne le pus grand ignorant étant celui qui prêtant tout savoir. Cela interpelle, les acteurs politiques notamment les partis FLN, RND et MSP qui sont depuis plus d’une décennie au pouvoir, et qui selon les données du Ministère de l’Intérieur, ces trois partis réunis avec tous leurs satellites dites société civile, ont obtenu aux dernières élections législatives 13% de voix par rapport aux inscrits. Ce taux d’abstention record risque de se reproduire en 2012 si la population ne voit aucun signe de changement. Il s’agit d’approfondir les réformes politiques, économiques et sociales solidaires concrètement et non seulement en votant des lois que contredisent souvent les pratiques quotidiennes de la gouvernance. En fait, il s’agit pour le devenir de l’Algérie, d’instaurer un Etat de droit, (une véritable indépendance de la justice pour les citoyens, éviter l‘instabilité juridique perpétuelle pour l’investissement), la finalité suprême étant une véritable démocratie tenant compte de notre anthropologie cultuelle, et donc de notre authenticité.

    Professeur des Universités Dr Abderrahmane Mebtoul

  • Un citoyen saisit les autorités suisses sur les comptes des dirigeants algériens

    Par
     

     

     

    Un citoyen algérien, Mr FETNI Sofiane, qui se dit Président du Forum Algérien de Lutte Contre la Corruption, a fait parvenir à notre rédaction une lettre adressée à la Présidente de la Confédération Suisse Micheline Calmy-Rey dans laquelle il demande le gel des avoirs bancaires des dirigeants algériens et dont il donne une liste qu'il dit avoir constituée à partir des informations délivrées par Swiss Bank Control.

     

    A Madame la Présidente de la Confédération Suisse Micheline Calmy-Rey
    Sous Couvert de SEM l'Ambassadeur de la Confédération Suisse en Algérie
    Villa no 5, rue Numéro 4 Parc du Paradou 16035 Hydra / Alger
    Adresse postale : B.P. 443 16035 Hydra / Alger Algérie

     

    Objet : Plainte Préventive Concernant le Gel des Comptes Bancaires de Certains Hauts Responsables Algériens.

     

    Madame la Présidente,

     

    Je soussigné Monsieur FETNI Sofiane – Président du Forum Algérien de Lutte Contre la Corruption. J'ai l'honneur de déposer entre vos mains une plainte contre les Responsables Algériens nommés qui ont placé discrètement, c'est-à-dire sans l'accord du Peuple Algérien (qui ignore complètement cette affaire), des fonds d'une acquisition douteuse auprès de : Swiss Bank Control, dont voici la situation jusqu'au 31/12/2009 :
    1- ABOUDJERRA Soltani – Président MSP : 1.202.759 CHF
    2- BARKAT Said – Ministre : 3.708.223 CHF
    3- BELKHADEM Abdelaziz – Ministre SG FLN : 21.333.939 CHF
    4- BENAISSA Rachid – Ministre : 3.595.317 CHF
    5- BENBADA Mustapha – Ministre : 17.263.065 CHF

     

    Lire la suite dans Forum Free Algerie : http://www.freealgerie.com/

  • Rêve d'un "Nuremberg" algérien...

    Si la traque des tortionnaires nazis de par le monde après le procès de Nuremberg n'a pas mis fin à l'idéologie de la croix gammée, elle a contribué en revanche à châtier le pardon et l'impunité, à privilégier les instruments de la Justice. L'on se prend à rêver d' une traque des chefs terroristes, commanditaires et exécutants du GIA, du GSPC, de l'Aqmi dans un autre "Nuremberg" en Algérie pour "crimes contre l'humanité"... ... Lire l'article

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    L'alliance de Bouflika en quête de voix de l'ex-Fis

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  • Marzouki, un président demi-pensionnaire

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Moubarak l’avait fait avant lui, la leçon de l’arrêt du processus électoral qui tourne à la guerre civile. Aujourd’hui, l’Égypte est confrontée à la question de savoir s’il faut laisser les islamistes sévir à partir des institutions ou prendre le risque de les voir sévir dans la clandestinité. L’Algérie servait, chez Moubarak, en la circonstance, pour justifier le refus de légaliser les partis islamistes ; elle sert, aujourd’hui, chez Moncef Marzouki, à présenter la prise de pouvoir par les islamistes en Tunisie comme sans risque pour la démocratie. “Si les Algériens avaient accepté les résultats du vote, le pays n’aurait pas sombré dans la violence et les bains de sang”, proclame-t-il.
    Depuis, il a beau multiplier les gestes de dénégations, la contrainte diplomatique ne peut pas rattraper, a posteriori, l’irrépressible expression de la pensée profonde.
    Marzouki avait déjà donné ce genre de gages de fieffé défenseur de l’islamisme en s’adressant, dans un impromptu “message aux Français”, sollicité par le site Mediapart, à “certains politiciens français” pour les appeler à “ne pas trop utiliser la carte de l’islamophobie”. Dans la Constitution provisoire de la Tunisie, la politique extérieure constitue l’un des rares secteurs où le président peut encore intervenir “en concertation avec le Premier ministre” ; ce qui lui donne l’opportunité de se poser en sentinelle de l’ennemi extérieur du régime du gouvernement Ennahda.
    Les deux ennemis pour l’instant identifiés sont “certains politiciens français” et “l’exemple algérien” d’arrêt du processus électoral.
    On comprend maintenant pourquoi Moncef Marzouki s’est retrouvé sans concurrent pour la fonction de président de la République de la Constituante. Ce n’est pas la première fois que dans les pays dits arabes, l’intégrisme trouve ses meilleurs alliés dans une certaine gauche, celle qui n’a d’espoir de goûter aux saveurs du pouvoir que comme faire-valoir de forces à idéologie antirépublicaine.
    Marzouki sait qu’il ne pouvait régner que le temps de cette “fenêtre” politique que durera l’Assemblée constituante. Et les islamistes ne pouvaient pas trouver mieux qu’un président primesautier, au verbe délivré, trop heureux de se répandre sur le siège présidentiel pour ménager ses gestes de convenance envers le pouvoir réel, le parti Ennahda.
    Qu’il s’efforce de diffuser des gages de respect de la souveraineté de l’Algérie n’ôte rien au fait qu’il soit en train de dilapider ce providentiel mandat d’une année à s’investir dans la défense de quelque affinité démocratique d’une idéologie qui, au-delà des arrangements de conjoncture, reste de nature totalitaire au lieu de le consacrer à baliser, autant qu’il le peut, le domaine républicain de Tunisie. Le président Bouteflika avait, à l’époque, exprimé son avis que l’annulation de la victoire des islamistes algériens était une “violence” et l’on comprend que la déclaration du président tunisien ne heurte point la position de fond du régime actuellement en place en Algérie.
    Au demeurant, la question est importante parce que c’est moins l’Algérie que la Tunisie qui pâtirait de cet empressement pro-islamiste de Marzouki. Il ferait mieux de s’employer à sauver ce qui peut l’être du péril islamiste destructeur que de se regarder présider.

     


    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr

     

  • Vers une nouvelle paralysie des CHU

    Les hospitalo-universitaires menacent de passer à une grève illimitée

     

     

    Par : Malika Ben

    Le durcissement de la position des hospitalo-universitaires par un mouvement de grève illimité sera tranché aujourd’hui lors du conseil national du SNHP.

    Après de longs mois d’accalmie, le secteur de la santé bascule une fois de plus dans la perturbation. Les “calmants” prescrits ses derniers mois par le ministre de la Santé à ses différents partenaires syndicaux n’ont, semble-t-il, plus d’effet.
    “La douleur” ressurgit et un nouveau traitement de choc s’impose quitte à ce que des malades soient privés de soins au sein des CHU et les étudiants de leurs cours et formation. En effet, le spectre d’une longue paralysie plane encore une fois sur les différents CHU du territoire national. La raison ? Le Syndicat national des hospitalo-universitaires s’impatiente et ne peut accorder plus de temps au département de tutelle pour statuer définitivement sur les revendications en suspens depuis de longs mois déjà. Ne voyant pas venir une quelconque réponse du département d’Ould-Abbès à leurs doléances dont les négociations ont pris des années, les hospitalo-universitaires n’ont pas caché leur colère et ont brandi la menace du retour sur le terrain de la contestation. Une menace qui n’inquiète pas, outre mesure, le département de tutelle connu pour sa sourde oreille dès que son secteur commence à bouillir. Et c’est justement cette attitude “méprisante” qui a poussé le syndicat à passer à l’action. Les participants aux assemblées générales tenues à travers les différents CHU du pays étaient unanimes : il est temps de faire une démonstration de force et de passer à l’action. Ne voulant pas administrer dès le début un traitement de choc, le syndicat a opté en premier lieu pour un mouvement de protestation de courte durée. Trois jours de grève cyclique pour inciter une réaction officielle. Le débrayage a commencé dimanche dernier et a été largement suivi à travers tous les CHU du pays au grand dam des patients et des étudiants. Le ministre de la Santé restera comme à l’accoutumée imperturbable. Point de réaction. Il faut donc augmenter les doses. Le syndicat décide alors de durcir son mouvement de protestation dans les prochains jours.
    En effet, l’option d’un débrayage illimité jusqu’à ce que la tutelle daigne satisfaire les revendications du syndicat n’est pas à écarter, selon le président du SNHU. Cette éventualité sera discutée et tranchée aujourd’hui lors du conseil national de cette formation syndicale qui attend la satisfaction d’une plate-forme de revendications qui moisie dans les tiroirs du ministère de la Santé.
    Il s’agit, entre autres, du refus d’accorder l’effet rétroactif à compter de janvier 2008 de la prime de rendement qui a été revue à la baisse à 20% au lieu de 30% ; la revalorisation des primes de permanence et de contagion ainsi que la révision du régime indemnitaire. Le SNHU exige aussi la mise en place d’“une commission d’enquête sur la hausse de la facture d’importation de médicaments”. Une structure qui s’est avérée nécessaire, selon le syndicat,   pour pouvoir expliquer cette contradiction flagrante longtemps mise en avance par Ould-Abbès. Alors que de nombreux médicaments notamment les plus vitaux sont introuvables dans les officines, le ministre ne cesse de se lamenter sur la hausse de la facture d’importation des médicaments qui pourrait atteindre prochainement les 150 millions de dollars. “Ce qui est inconcevable”, estime le professeur Djidjeli. Pis, le premier responsable du secteur est allé jusqu’à révéler que des lobbies et des parties occultes sont derrière les spéculations que connaît le marché du médicament, mais sans aller au fond des choses pour les démasquer.  Reste qu’une fois de plus, c’est le pauvre patient qui ne peut se permettre des soins payants qui sera pénalisé. L’étudiant peut toujours rattraper les cours non dispensés mais le malade ne peut retarder son traitement ou son intervention chirurgicale.

     


     

  • L’Algérien Anouar Malek torpille Damas

    Il accuse le régime syrien de crimes en contradiction avec la position d’alger

     

     

    Par : Merzak Tigrine

    Véritable coup de théâtre au sein de la mission des observateurs de la Ligue arabe en Syrie, avec les déclarations fracassantes d’un de ses membres, en l’occurrence l’Algérien Anouar Malek, qui a accusé le régime Al-Assad d’avoir mis en scène et fabriqué tout ce qu’ils ont vu pour empêcher “la Ligue arabe d’agir”.

    Alors que tout semblait se dérouler correctement pour les observateurs de la Ligue arabe en Syrie, si l’on se réfère à la dernière réunion du Conseil des ministres arabes qui a étudié le premier rapport du chef de la mission, voilà qu’un de ses membres jette un pavé dans la mare avec des déclarations fracassantes sur ce qui se passerait réellement dans ce pays. Voilà une sortie médiatique qui va à l’encontre de la position conciliante de l’Algérie dans cette crise syrienne, qui s’est gardée de critiquer Damas.
    Quant à Anouar Malek, puisque c’est de lui qu’il s’agit, il a présenté sa démission, tout en accusant dans une interview à la chaîne satellitaire Al-Jazeera “le régime de mises en scène et de commettre des crimes en série”. “Les observateurs ont été trompés (...) le régime a mis en scène et fabriqué la plupart des choses que nous avons vues pour empêcher la Ligue arabe d'agir”, a-t-il notamment déclaré.
    Soulignant que la situation était surtout catastrophique à Homs, épicentre du soulèvement, Anouar Malek soulignera : “J’ai vu un véritable désastre humanitaire. Le régime ne commet pas un seul crime de guerre, mais une série de crimes contre son peuple.” Sans mettre de gants, il affirmera que le régime de Bachar al-Assad ne s'est conformé à aucun point du plan arabe, et trompe les observateurs de la Ligue arabe en arrêtant des personnes dans la rue et les présentant aux observateurs comme des prisonniers libérés. Racontant ce qu’il aurait vu, il dira : “Ils n'ont pas retiré leurs chars des rues, ils les ont juste cachés et redéployés après notre départ”, et “les prisonniers sont torturés, personne n'a été libéré”.
    C’est une véritable mascarade, indiquera-t-il, en ajoutant que le pouvoir du président Bachar al-Assad avait “envoyé des espions et des membres des services de renseignement, agissant comme chauffeurs et accompagnateurs” de la mission. “Dès que nous quittions un secteur, les gens étaient attaqués”, assurera-t-il.
    Justifiant sa démission, il affirmera : “Je me retire parce que je me retrouve en train de servir le régime.” “Dans quelle mesure je servais le régime ? Je donnais au régime une plus grande chance de continuer le massacre et je ne pouvais rien faire pour l'en empêcher”, a-t-il également déclaré. Détaillant ses accusations, il affirmera : “Les snipers sont partout et tirent sur les civils. Les gens sont enlevés, les prisonniers sont torturés et personne n'est libéré. Ceux qui sont censés être libérés et sont montrés à la télévision sont en fait des personnes qui ont été prises au hasard dans les rues.”
    Il y a lieu de rappeler que ces déclarations d’Anouar Malek interviennent au lendemain de celles du chef de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, qui avait dénoncé des attaques contre les observateurs en Syrie, ajoutant qu'il tenait le régime de Damas pour responsable de leur sécurité.

     

  • no moment

    Dilem du 12 Janvier 2012

  • A qui appartient L'Algerie ,une colonie francaise ou USA ,decidez -vous!!!

    Medelci depuis aujourd’hui aux Etats-Unis

    Les "réformes politiques" exposées à Washington et à New York



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    Après Paris, c’est à Washington que le chef de la diplomatie algérienne exposera les "réformes politiques" engagées en Algérie. Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, rendu public ce mercredi, Mourad Medelci animera, vendredi13 janvier à Washington, une conférence au Centre des études internationales stratégiques qui sera axée sur le thème "L'Algérie dans le processus de transformation de l'Afrique du Nord" ainsi que "les réformes actuelles entreprises" par l'Algérie. Des entretiens sont également prévus avec la secrétaire d’État, Hillary Clinton, et le sous‑secrétaire d'État adjoint pour le Proche‑Orient, M. Jeffrey Feltman, ajoute la même source.

     

     

     

    M. Medelci, qui se rend aujourd’hui à New York où il devrait hériter de la présidence du "G77+la Chine", animera une conférence de presse dans laquelle il mettra en exergue l'action de l'Algérie durant la présidence du "G77 + la Chine", ainsi que les réformes engagées par l'Algérie sur les différents plans, selon le communiqué. L’Algérie, qui préside le groupe pour l’année 2012, après l’avoir présidé en 1981 et en 1994, » se trouve ainsi une nouvelle fois face à un défi supplémentaire car c'est à elle que reviendra la mission de relancer le Groupe sur de nouvelles bases et vers de nouveaux objectifs, dictés par les mutations internationales actuelles », a souligné par ailleurs le ministère.

     

     

     

    Début décembre, Mourad Medelci a été auditionné par la commission des affaires étrangères de l’assemblée française. Une sortie qui avait fait grincer des dents au sein du microcosme politico‑médiatique algérien.
  • stupidité regne en maitre au ministere de la santé

    Commission nationale du médicament

     

    Le ministère de la santé exige une femme pharmacienne comme représentante !

    Par : Rédaction de Liberte

    L’installation de la commission consultative du médicament commence sur fond de discorde. Les syndicats des praticiens et praticiens spécialistes de la santé publique ont dénoncé, hier, “le mépris” affiché à leur égard par la tutelle.
    Joints par téléphone, les premiers responsables des deux syndicats ont fait savoir que “nous avons été conviés à la dernière minute à la rencontre”. Et de préciser : “La tutelle a conditionné notre participation. Elle nous a clairement signifié que les premiers responsables des deux syndicats ne sont pas les bienvenus. En plus, elle nous oblige à envoyer une femme pharmacienne comme représentante”.
    C’est ce que les syndicats ont dénoncé tout en décidant de boycotter la rencontre et de manifester leur courroux face à la politique de “bricolage” du ministère de la santé. “Nous sommes les premiers touchés par la crise du médicament du moment que c’est nous qui prescrivons les traitements aux malades. Nous ne comprenons pas pourquoi le ministère de la santé refuse notre participation”, s’interrogent les syndicalistes pour qui “une telle attitude signifie que nous dérangeons le ministère”.

     


     

  • Loi de finances 2012 aggrave les déficits

     

    QUand l’etat dépense trop Injustice fiscale

    Par : Khaled R.

    La loi de finances 2012 est entrée en application le 1er janvier de l’année en cours dans un contexte d’incertitude sur les effets de la crise de la dette européenne sur l’économie nationale. Paradoxalement, le budget 2012 enregistre une croissance très importante des dépenses de fonctionnement, du fait des augmentations de salaires liées à une réponse des pouvoirs publics à un large mouvement de contestation sociale ainsi que des charges liées à l’exploitation de nouvelles infrastructures. En d’autres termes, le trou du Trésor pour l’exercice en cours est énorme. Une situation inquiétante quand on sait que les recettes fiscales pétrolières ne parviennent pas à couvrir, et de loin, les dépenses de fonctionnement. Encore une fois, l’État aura recours au Fonds de régulation pour combler le déficit du Trésor.
    En fait, l’aisance financière de l’Algérie aujourd’hui masque des difficultés structurelles : une très forte dépendance à l’égard des fluctuations des cours du pétrole et une incapacité à appréhender l’assiette fiscale. Encore une fois, ce sont les salariés et les producteurs qui paieront plus d’impôts à l’état en 2012. Une bonne partie des circuits de l’importation et de l’informel échappera au fisc… C’est devenu une tendance structurelle de la fiscalité en Algérie depuis au moins les années 1990. À cette allure, dans moins de temps qu’on ne l’imagine, l’Algérie se trouvera au pied du mur si les choses ne bougent pas et si la récession en Europe s’installe dans la durée.
    Autre tendance structurelle : l’absence de transparence dans l’affectation et l’utilisation des dépenses publiques. L’exercice 2012 ne dérogera pas à cette règle. Cette attitude des pouvoirs publics est à l’origine du gaspillage record des deniers publics : plus de 100 milliards de dollars sont réservés à l’achèvement des chantiers qui devaient être bouclés en 2009 et qui le seront au cours du plan quinquennal 2010-2014. Alors que nos gouvernants ont lancé des réformes en 2011 pour ancrer la démocratie en Algérie, aucun point de situation sur ces colossaux restants à réaliser, les causes des réévaluations et les remèdes à ces situations n’ont pas été présentés à l’opinion publique. Pour ne pas révéler, peut-être, aux contribuables l’incurie actuelle dans la gestion des projets publics. En tout état de cause, l’évaluation des politiques publiques ne fait pas partie, loin s’en faut, de l’orthodoxie financière, prônée par les pouvoirs publics.
    Il faut reconnaître, cependant, des avancées liées à ces dépenses : en particulier un contrôle plus rigoureux mais encore insuffisant dans la maîtrise des projets, une amélioration de l’approvisionnement en eau de la population, la mise en service de grandes infrastructures de transport et une augmentation des livraisons de logements sans toutefois régler le problème sensible de leur distribution. Mais à quel prix sont réalisés ces progrès : de longs retards, des rallonges colossales, un impact sur la population beaucoup moindre.
    Cette opacité ne règle pas en tout cas les choses. En raison d’un management des projets déficients, maints projets sont achevés, faute d’avoir respecté les règles de qualité. Du coup, dans bien des cas, la modernisation des infrastructures est en deçà des attentes de la population. L’absence de transparence arrange plutôt les rentes de situation, le confort intellectuel de certains ministres qui ne sont guère évalués sur la gestion de leur secteur. Qu’on soit bon ou mauvais ministre, peu importe. Le pouvoir ferme les yeux. Tant qu’on est loin d’un état de droit où chaque responsable est comptable de ses actions auprès des contribuables, cette logique peut perdurer. Mais jusqu’où ira l’Algérie avec cette dangereuse dérive ? Au Printemps arabe ?

     


    K. R.

     

  • Pourquoi nous nous sentons concernés par l’interpellation en Suisse du général Khaled Nezzar ?

    LETTRE DU PROFESSEUR REMAOUN

    Par Hassan Remaoun, universitaire
    Le général Khaled Nezzar a été interpellé le 20 octobre 2011 lors d’un séjour en Suisse, en raison d’une plainte pour torture déposée par deux membres de la mouvance de l’ex-FIS.
    Au-delà du droit de chaque être humain de demander justice pour ce qui pourrait relever d’atteintes à sa personne, cinq raisons au moins nous poussent à réagir pour dénoncer les modalités et autres considérants de cette interpellation :
    1- L'indifférence apparente des autorités publiques en Algérie face à une interpellation pour des faits qui auraient eu lieu au moment où le concerné exerçait des responsabilités officielles en Algérie, comme ministre de la Défense, puis membre du Haut Conseil d’État (HCE) et que notre pays était dans la tourmente, isolé à travers une sorte d’embargo international. Ni les autorités helvétiques, ni celles de bien d’autres pays n’avaient à l’époque cherché à comprendre ce qui se passait chez nous durant plus de dix ans pour s’inquiéter des droits de l’homme.
    2- C’est la seconde fois que le général Khaled Nezzar est interpellé lors d’un voyage à l’étranger (il l’a déjà été en France) et de la part de juridictions dont nous déplorons qu’elles n’aient jamais ciblé les commanditaires et apologistes de l’action terroriste en Algérie, alors même qu’ils résidaient dans leurs pays et faisaient leurs déclarations bellicistes au vu et su de tout le monde.Une telle mansuétude était-elle motivée par le fait que ces réseaux terroristes ne s’attaquaient pas à leurs concitoyens, du moins jusqu’à ce que les choses changent en profondeur, notamment après les attentats du 11 septembre 2001. Mais revenons aux conditions de ces deux interpellations du général Khaled Nezzar et ancien membre du gouvernement qui semblent similaires et rappellent d’autres cas d’interpellation d’Algériens selon le même scénario. Nous pensons que, sans véritable preuve palpable, des résidus de l’ancien FIS ou d’autres organisations annexes, soutenus par des ONG souvent autoproclamées, parfois rétribuées par des États ou par des fondations peu crédibles, instrumentalisent les justices européennes qui voient là un moyen d’exhiber un blason de «défenseurs » des droits de l’Homme. Apparemment cependant, selon le principe «deux poids, deux mesures», comme le montre le recul de la justice suisse dans l’affaire du fils Kadhafi, au temps de la «splendeur» du père, pour des faits avérés et qui s’étaient pourtant déroulés à l’intérieur même du territoire helvétique. Elle ne s’attaque pas non plus aux Bush, Cheney, Sharon et autres, alors en fonction au moment où les violations des droits humanitaires les plus élémentaires étaient commises à Abu Ghreib en Irak, à Guantanamo, en Palestine ou au Liban… Il faudrait donc croire que Khaled Nezzar constitue d’abord une cible privilégiée pour ceux qui voient en chaque militaire du tiers-monde un Pinochet potentiel.
    3- L’argument qui suit ici pourrait paraître désuet et ringard à l’ère de la mondialisation et du village planétaire. Nous nous autorisons à penser cependant que l’Algérie qui a payé le prix le plus élevé pour cela, a absolument droit à l’exercice de sa souveraineté nationale. Ce n’est pas parce que nous n’avons malheureusement pas encore des institutions toujours performantes, sur le plan judiciaire notamment, et dont nous avons le devoir urgent d’ajuster au niveau des normes mondiales en la matière que d’aucuns s’arrogeraient le droit de nous imposer une souveraineté limitée, et que n’importe quel magistrat en Europe ou ailleurs puisse s’octroyer le droit «d’enquêter » sur nos organes de souveraineté (en substance ici l’Etat algérien et l’Etat-major de l’armée). On imagine mal que ces pays et leurs citoyens acceptent que la justice algérienne s’avise d’interpeller des responsables français ou helvétiques de haut niveau, sous prétexte d’enquêter sur les «valises» d’origine africaine qui ont financé maintes campagnes électorales en France, ou sur le rôle des banques suisses dans le fonctionnement des réseaux internationaux de blanchiment d’argent (y compris d’origine algérienne). Il y aurait certes aussitôt une levée de boucliers pour tenter de nous remettre «à notre place». En fait, tout donne l’impression que l’on vit encore à l’âge des traités inégaux et de la justice déterritorialisée pratiquée longtemps par les Européens dans le monde colonial, et à juste titre dénoncée jadis par les Chinois ainsi que par les Algériens, dans les différents programmes du Mouvement national et dans la Proclamation du 1er Novembre 1954 qui exigeaient l’abrogation des textes légitimant cet état de fait scandaleux. Notre État national, au sens moderne de la notion, n’a que cinquante ans, son existence a été très durement arrachée : dès lors, il nous revient de le protéger et de le critiquer pour toujours le faire avancer, non pour lui faire faire des ratés ou contribuer à le détruire. Mais ce combat est interne.
    4/ Toujours dans cet ordre d’idées, certains de nos compatriotes ont trop tendance à se référer au principe de «l’ingérence humanitaire». Nous ne sommes pas suffisamment dupes pour ne pas savoir distinguer entre ceux qui sont attachés à l’idéologie des droits humains (et qui le font pour des causes plus ou moins légitimes), et ceux, les plus nombreux et organisés sans doute, qui le font pour des raisons tactiques. Le credo de ces derniers, même s’il est souvent dissimulé, demeure fondamentalement la Charia, au sens le plus galvaudé, et l’État islamiste, théocratique dont on nous a fait payer le prix, particulièrement cher et sanglant en Algérie et ailleurs dans le monde musulman. Et ce prix continue à être imposé à des populations pacifiques en plusieurs points du globe. D’aucuns ont trop tendance à oublier les dizaines de milliards de dollars de destructions d’infrastructures et les dizaines de milliers d’Algériens et d’étrangers morts dans les conditions les plus horribles ainsi que les centaines de milliers d’exilés à l’intérieur du pays ou à l’étranger que l’aventure islamiste et le rejet violent du pluralisme, de la tolérance, des libertés individuelles et collectives ainsi que la faible teneur de l’Etat de droit ont provoqués chez nous. Le problème est qu’on tend de plus en plus à désarmer la société, les plus jeunes notamment, quant à l’analyse et à la critique de ce passé crucial, et que cette culture de l’amnésie est porteuse de graves mésaventures pour l’avenir. Ceci d’autant plus que les principaux responsables de ces horreurs espèrent plus que jamais revenir sur la scène politique sans jamais avoir reconnu l’atrocité de leurs actes, et sans avoir changé quoi que ce soit aux principes fondamentaux de leur idéologie productrice de fatwas condamnant à mort ceux qu’ils jugent apostats et incroyants. En tout état de cause, ceux qui idéalisent le fonctionnement d’organismes tels que l’ONU, perdent de vue que l’élaboration du droit au sein de cette institution est intimement liée à des rapports de force à l’intérieur de la «communauté internationale », c'est-à-dire dans le club des puissances «qui comptent» en ce bas monde et en fonction de leurs stratégies et intérêts conjoncturels. Pour comprendre le processus dans son ensemble, la référence à Hobbes nous est malheureusement encore plus utile que celle à Locke. Contrairement à ce qui est appréhendé comme «évident », le monde n’est pas toujours régi selon les principes du droit et la transparence d’un marché régulateur à l’infini. Le système mondial demeure malheureusement largement régi par la norme des rapports de force et la contrainte extra-économique, génératrice de pratiques rentières et des fonctions assignées y compris à l’islamisme dans ses différentes variantes, et dont ce qui se passe en Algérie ne semble constituer qu’un pâle reflet. Dans ce chaos mondial, les véritables partisans des droits humains sont en même temps, quoi qu’on en pense, ceux qui défendent les droits des peuples et le principe de justice et de solidarité sociale. Aussi, quiconque prétend à la défense des droits humains doit-il veiller à ce qu’ils ne soient pas instrumentalisés à des fins inavouables et brandis par ceux-là mêmes qui dénient toute légitimité à l’Etat de droit en substituant à la catégorie de «citoyen» celle de «sujet» ou de «croyant» et en reléguant au plus bas de l’échelle sociale la statut des femmes et des différentes minorités.
    5- Nous ne sommes cependant pas de simples rêveurs coupés de tout principe de réalité. Nous ne nions nullement les rapports que nous sommes tenus d’entretenir avec le reste du monde pour être à la hauteur des enjeux de notre époque. Nous considérons néanmoins que la mondialisation ne doit pas être subie, mais partagée et que nous devons y participer avec les autres pays du Sud et du Nord de la planète de manière active, une telle position est intrinsèquement liée à la défense de notre souveraineté et de notre dignité nationale et, de ce point de vue, gare aux peuples qui ne savent pas se respecter et se faire respecter. Cela suppose bien entendu d’œuvrer à promouvoir un Etat fort et responsable, une société à la hauteur de nos ambitions, capables de défendre par eux-mêmes les droits humains, la lutte contre la corruption et la gabegie et de garantir la mise en place d’un développement partagé basé sur le travail et la solidarité sociale. Nous pouvons, bien entendu, concevoir le fait que des juridictions extérieures qui fonctionnent selon le principe de l’État de droit puissent être intéressées par ce qui se passe chez nous. Mais en collaborant avec notre justice, et non en se substituant à elle. Dans le monde arabe, ce qui s’est passé en Irak et en Libye doit nous inciter à être plus que jamais vigilants quant à la préservation de notre souveraineté nationale. Ceci sans nous enfermer dans l’autisme et dans le chauvinisme, car nous avons aussi des amis à l’étranger qui eux-mêmes cherchent la paix et le progrès pour tous, dont l’écoute et la prise en compte des remarques qu’ils leur arriveraient de nous destiner pourraient être utiles et productives. A nous de savoir discerner, à partir d’une analyse du terrain et des objectifs de progrès que nous voulons pour notre société, les choix à faire, tant en matière de défense des droits humains que dans les autres domaines que nous souhaiterions promouvoir.
    H. R.

  • Les praticiens de la santé publique menacent

    ILS TIENNENT UN CONSEIL NATIONAL DÉCISIF

    Les praticiens de la santé publique n’excluent pas de renouer avec la contestation. Réunis autour du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), ils tiennent un conseil national décisif. Aucune de leurs revendications n’a été satisfaite. Le secteur de la santé risque de renouer rapidement avec la contestation.
    Nawal Imès - Alger (Le Soir) - C’est un bilan des plus mitigés que présentera aujourd’hui le président du SNPSP à ses adhérents. Le Dr Merabet fera, en effet, le point sur l’état d’avancement des négociations autour de revendications récurrentes. Force est de constater que les promesses de la tutelle en la matière n’ont pas été honorées. Pire encore, le président du SNPSP estime qu’au regard des réponses données par la tutelle, le syndicat est en droit de se demander vers qui il doit se tourner pour faire aboutir sa plateforme de revendications. La tutelle, explique le numéro un du SNPSP, se contente désormais d’une réponse standard qui consiste à dire que le dossier avait été traité à son niveau et envoyé vers la Direction générale de la Fonction publique, qui, à son tour, affirme attendre des instructions. Le blocage concerne la question centrale de l’amendement su statut particulier qui, depuis sa promulgation, fait l’objet de critiques et a été à l’origine du débrayage de mai dernier. A l’époque, le ministère de la Santé s’était engagé à y répondre favorablement en fixant comme date-butoir la rentrée sociale. Le délai a été largement dépassé. Résultats de cette situation, des centaines de praticiens se retrouvent contraints de ne pas progresser dans leur carrière. En effet, le ministère de la Santé n’a, d’un côté, pas mis en place les modalités du concours pour le passage d’un grade à un autre, et pas permis, non plus, l’application de mesures transitoires qui permettent cette progression conformément aux articles 19 et 25 du statut en cours d’application. Une situation que dénonce le Dr Merabet, ajoutant que le régime indemnitaire continue de soulever l’ire des praticiens. Le ministère de la Santé s’était engagé sur l’application de taux pour la prime de garde et de contagion mais jusqu’à aujourd’hui, le dossier n’est pas ouvert et la réponse de la tutelle est identique à celle donnée au sujet du statut. Le SNPSP dénonce également les mauvaises conditions dans lesquelles sont contraints d’exercer les praticiens du secteur public. La pénurie récurrente de médicaments, de vaccins, de soluté et de réactifs a déjà exposé des médecins exerçant au niveau des pavillons des urgences à des agressions. Une situation inadmissible pour le Dr Merabet qui dénonce cette dégradation des conditions de travail. C’est cet état des lieux qu’il présentera aux membres du conseil national qui auront à discuter de la réponse adéquate à opposer à une tutelle qui persiste à ne pas prendre en charge leurs revendications. Leur décision est attendue à la fin du week-end.
    N. I.

  • L’abstention, ce grain de sable qui “habite” le pouvoir

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Après Ouyahia, c’est Ould Kablia qui confie être “habité” par le spectre de l’abstention. On croyait que les “réformes” en cours avaient vocation à assurer la sincérité du scrutin et, donc, à ramener les Algériens vers les bureaux de vote. Sinon, cela voudrait dire qu’en forçant la marche vers les élections législatives, malgré ses appréhensions, le gouvernement prend volontairement le risque de remplacer, mai 2012, une assemblée nationale élue par 26% des électeurs par
    une autre assemblée d’égale légitimité. Et celle-ci aura pour immédiate mission de voter la révision constitutionnelle qui donnera corps à “la réforme approfondie” annoncée par le président de la République le 15 avril dernier.
    En plus des lois récemment votées et qui sont réputées avoir projeté notre vie publique au niveau démocratique, le Premier ministre et les ministres développent un second argument implicitement destiné à nous convaincre d’aller voter : les islamistes n’arriveront pas à s’entendre et, même associés, ils n’auraient aucune chance de l’emporter. D’où Ouyahia, Belkhadem et Ould Kablia tirent-ils cette conviction, maintenant que ni la manipulation ni la fraude ne peuvent théoriquement plus intervenir pour forcer le résultat électoral ? Le pouvoir prétend compter sur les Algériens qui ont “éprouvé l’islamisme” et la société qui “a ses spécificités et ses valeurs sociétales qui ne ressemblent pas forcément à ce qui existe ailleurs où les votes ont sanctionné des politiques plutôt que des valeurs”. Autrement dit, en Algérie, il n’y a pas de politiques à sanctionner et l’instrument — islamiste — de sanction devient sans objet !
    Après avoir prédit ce qui se passera, le ministre conseille aux Cassandre qui nous prédisent un 1991 bis : “Restons sur la réserve et attendons ce qui se passera.” Si cette sage posture démocratique conduisait l’action publique, ces conjectures, qui, curieusement, sont le fait des officiels et non de commentateurs en mal de prospective, n’auraient même pas lieu d’être, en effet.
    C’est à se demander si le message ne s’adresse pas plutôt aux dirigeants islamistes qu’aux électeurs : le pouvoir, vous pouvez le partager, pas le prendre. Ouyahia l’a clairement exprimé : “Le pouvoir, ce n’est pas un cadeau qu’on cède facilement.”
    Dans sa conception patrimoniale du pouvoir, l’axe FLN-RND ne conçoit pas de céder plus de 51% du pouvoir. Cette règle de souveraineté sectaire sur le pays est valable pour les ambitions islamistes mais
    aussi pour les partis du camp dit démocratique. Ouyahia a même désigné le profil politique qui peut être accueilli dans la maison en citant un parti pas encore agréé mais dont l’initiateur a, “dès le début”, soutenu le programme du Président. Car en 2012, il sera encore question de programme du Président dans une Assemblée dont on devrait, pour l’heure, ignorer la couleur politique !
    Le noyau dur, nécessairement majoritaire, le FLN et le RND, a délégation de tutelle sur la nature politique de l’Assemblée et prospecte  déjà pour la future “Alliance”.
    En un mot, et malgré les promesses, les lois nouvelles, les réformes, tout est su d’avance. Sauf le taux d’abstention. Or, l’abstention est la variable la plus aisément “observable”. Tout est programmable, sauf le taux d’abstention. Comme d’habitude.


    M. H.

  • Abstention : à qui la faute ?

    Par : Salim Tamani

    La crainte d’une forte abstention aux prochaines législatives semble hanter le gouvernement. Après Ahmed Ouyahia qui s’est exprimé sous sa double casquette de secrétaire général du RND et de Premier ministre, c’était le tour hier au ministre de l’Intérieur d’évoquer cette problématique qui risque d’être l’invité non désiré d’un scrutin qu’on veut transparent et donc mobilisateur.
    Les résultats des législatives de 2007 ont été très significatifs de la désaffection exprimée par l’électorat algérien de la chose politique. Avec plus de 64% d’abstention, ce scrutin avait révélé un changement profond dans le comportement de l’Algérien qui au-delà du fait qu’il ne croit plus au discours des politiques, entendre par là pouvoir et opposition, semble lancer un message clair au gouvernement : “Laissez-nous vivre en paix et donnez nous nos droits.”
    Cette lecture, parmi tant d’autres, s’est vérifiée lors des émeutes de janvier 2011 qui se sont produites au moment où dans d’autres pays des soulèvements populaires avaient balayé les régimes jusque-là intouchables. L’absence de revendication politique dans les manifestations qui ont touché bon nombre de wilayas à travers le pays était ce signal que les préoccupations populaires étaient ailleurs.
    Aujourd’hui, alors que le monde entier “zoome” sur l’Algérie en tant qu’“exception régionale”, il s’agit de savoir comment remobiliser l’électorat afin de réussir le test de mai prochain même s’il est admis que l’abstention est devenue un phénomène électoral mondialement connu. Il faudrait aller vers une ouverture audiovisuelle pour renforcer l’expression plurielle. Des mesures du genre seraient à même de réhabiliter le politique et de permettre à toutes les tendances démocratiques et républicaines de s’exprimer. Mais n’est-il pas déjà trop tard pour les prochaines élections ?
    Quant à la donne islamiste, personne ne peut prédire tel ou tel scénario même si l’expérience algérienne en la matière a été “sanglante et spécifique”. En théorie, les Algériens ne voteront jamais pour des partis dont l’obédience a plongé le pays dans la douleur des années durant.
    Mais en même temps, il ne faudrait pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir achevé. Les islamistes étant devenus fréquentables dans un Occident qui a changé de stratégie pour on ne sait quel objectif, il faudrait se méfier de l’influence des TV satellitaires arabes qui sont de véritables canaux de la propagande intégriste surtout que le Printemps arabe a curieusement renforcé la mouvance fondamentaliste dans des pays qui sont pourtant censés connaître la démocratie.

  • Le vingtième anniversaire des élections législatives sabordées par le régime

     

     

    Par Ait Benali Boubekeur

     

    Il y a vingt ans, les Algériens votent, pour la première fois, pour une élection nationale majeure, en l’occurrence les législatives. Bien que d’emblée son issue ait été difficile à prévoir, les Algériens, en âge de voter, ont pris part massivement à cette joute électorale. Mais ce que les électeurs ignorent c’est que leurs voix ne peuvent être comptabilisées que lorsque les détenteurs réels du pouvoir valident ou non le scrutin. Et c’est là que le bât blesse. Car jusque-là l’organisation du pouvoir s’est faite en excluant uniment le peuple. En effet, dans tous les pays concernés par ce genre de transition démocratique, l’institution militaire joue un rôle péremptoire dans ces processus. Pour William Quandt, dans « Société et pouvoir en Algérie » : « Partout où les régimes ont permis des ouvertures, l’assignation d’un rôle précis aux militaires a constitué un problème de taille : il est extrêmement difficile d’écarter les militaires de la scène politique, comme l’ont montré les cas de la Turquie et du Chili ». Du coup, l’Algérie, pendant la période allant de 1989 à 1992, n’a pas échappé à ce schéma.

     

     

     

    Cependant, pour mieux comprendre la nature du pouvoir algérien, un rappel historique est requis. Dans les années 1960 et 1970, le pouvoir a été assumé sans partage par l’institution militaire. Ainsi, celui qui a réussi à créer un consensus au sein de cette institution fut incontestablement Houari Boumediene. Pendant son règne, la politique algérienne fut incarnée par sa seule volonté. Bénéficiant d’un soutien indéfectible de l’armée, il gouvernait sans partage. Après sa disparition, le centre du pouvoir s’est élargi, mais il n’a pas quitté le centre préalablement constitué. Le meilleur exemple pouvant étayer cette thèse est la solidarité de l’armée pour organiser la succession de Boumediene. En effet, bien que cette bataille ait généré une guerre de positions entre les différents clans, d’une façon générale, l’institution militaire est restée unie. Par conséquent, tout au long du règne du parti unique, la politique du pays a été conçue dans des cercles échappant à tous les contrôles constitutionnels. Dans une analyse fort intéressante de Madjid Benchikh, intitulée « Les obstacles au processus de démocratisation en Algérie », le juriste constate que : « La stratégie du système n'est pas déterminée au sein du parti unique, elle est déterminée par le commandement militaire. Le plus souvent, la conception, les décisions et la stratégie du commandement militaire sont annoncées au sein du parti par les membres militaires du comité central. L'essentiel des autres groupes rejoint alors la ligne définie par le commandement. Toute l'histoire de la prise du pouvoir dès le lendemain de l'indépendance du pays en 1962 est en ce sens ».

     

     

     

    Cependant, lorsque l’Algérie s’apprête à inaugurer une nouvelle ère démocratique, la question lancinante est de savoir quel rôle va échoir à l’institution militaire. Bien que les militaires, membres du comité central du parti unique, décident de démissionner de leur fonction politique en mars 1989, ils gardent quand même un œil sur l’évolution du processus démocratique. Cette nouvelle situation laisse parfois pantois les observateurs. Après trois décennies de dictature, les Algériens sont enfin libres de participer à la vie politique de leur pays sans faire allégeance au régime. Par ailleurs, cette liberté mérite une nuance. Il s’agit d’un octroi plus que d’une acquisition. « La constitution de 1989 ouvre, au texte même, quelques chemins de liberté, mais ce sont des chemins étroits, parsemés d'embûches et de fausses pistes. C'est que les libertés que la constitution reconnaît n'ont pas non plus été arrachées par des forces sociales organisées», écrit Madjid Benchikh. Quoi qu’il en soit, le jeu politique est d’emblée biaisé. L’article 40 de la constitution permet certes aux Algériens de participer à la vie politique. En revanche, ils ne peuvent pas créer des partis politiques, mais des associations à caractère politique. L’auteur des obstacles au processus de démocratisation en Algérie dissèque la mauvaise foi des dirigeants en notant : « L'ambiguïté de la reconnaissance du multipartisme est révélatrice du rapport des forces en présence à la fin de l'année 1988 : le processus d'effondrement du FLN a commencé, mais le mouvement démocratique est embryonnaire. L'ouverture démocratique apparaît aux yeux du pouvoir en place comme une recette préconisée pour faire face à la crise économique et sociale et pour dépasser les contradictions qui minent le système ».

     

     

     

    Dans ces conditions, il est difficile de parler d’une volonté des dirigeants de remettre le pouvoir au peuple algérien. D’ailleurs, mis à part le FFS d’Ait Ahmed et le FIS d’Abassi, dont le seul point commun réside dans leur réelle opposition au régime, les autres partis se contentent d’applaudir les dirigeants. Certains, sans les nommer, critiquent le pouvoir apparent. Dans le fond, ils ne sont jamais en désaccord avec le pouvoir occulte. Cela dit, la stratégie du régime consiste à subventionner les partis afin de mieux les contrôler. Du coup, pour échapper à l’emprise du pouvoir, le FFS et le FIS refusent tout bonnement l’argent du gouvernement. Cependant, le premier test électoral, en l’absence du FFS, tourne à l’avantage du FIS lors des élections municipales du 12 juin 1990. Par ailleurs, bien que les Algériens votent massivement pour le FIS, il n’en reste pas moins que le résultat électoral ne reflète pas le poids du parti dans la société. Cette victoire écrasante n’est possible que grâce à la loi électorale, conçue au départ pour favoriser le FLN. Celle-ci stipule que : « Si aucun parti n’obtenait pas la majorité absolue, le parti au score le plus large recevrait la moitié des sièges plus un, le reste étant réparti proportionnellement entre tous partis ayant obtenu plus de 7% de voix ». Partant, avec seulement 34% de voix par rapport au nombre d’inscrits, le FIS obtient 57% d’Assemblées communales et 66% d’Assemblées de wilayas. Analysant ces résultats, Madjid Benchikh écrit : « La victoire du Front islamique du Salut (FIS) à ces élections surprend le gouvernement. Mais au lieu d'en tirer les leçons en effectuant des changements substantiels dans la politique, les méthodes et le personnel politique et de gestion, le gouvernement entreprend de réorganiser le FLN au profit des tendances qui le soutiennent, et médiatise, notamment grâce au contrôle des organes d'information, les réformes qu'il préconise ».

     

     

     

    Quoi qu’il en soit, le régime refuse de voir la réalité en face. Car cette victoire n’était pas accidentelle. Bien que les réformes de Mouloud Hamrouche puissent constituer des avancées incontestables, l’impopularité du régime fait que les Algériens s’en éloignent de toute solution émanant de ce pouvoir. Ainsi, malgré le discrédit du régime, le gouvernement prévoit la tenue des élections législatives pour le 26 juin 1991. Le 1er avril, le chef du gouvernement soumet au parlement un projet de loi régissant ces législatives. Le découpage électoral, et c’est le moins que l’on puisse dire, favorise le FLN réformateur et le FFS. Plus tard, Ait Ahmed expliquera que l’alliance avec les réformateurs du FLN, dirigé à ce moment-là par Abdelhamid Mehri, aurait donné naissance à un gouvernement républicain et réformateur. Toutefois, étant donné que le FIS était considéré dangereux, les détenteurs du pouvoir réel auraient pu se réjouir d’une telle alliance. Hélas, le commandement militaire n’en voulait pas d’un gouvernement républicain qui pourrait échapper à son contrôle. Au même moment, le FIS occupe la rue. Bien qu’il crée un désordre en occupant les voies publiques, l’intervention de l’armée va provoquer l’annulation des élections de juin 1991. Ainsi, selon Madjid Benchikh, avec la démission de Hamrouche le 4 juin 1991, « L'armée rappelle aussi qu'elle peut écarter même un gouvernement FLN dont le chef avait jusque-là la confiance du Président de la République. L'intervention de l'armée de juin 1991, alors même que tous les événements durant cette période montraient que le FIS n'était pas armé, indique que le commandement militaire ne peut tolérer une évolution du processus démocratique qu'il ne maîtrise pas, même s'il faut faire pression sur le chef de l'État et écarter ses hommes de confiance ».

     

     

     

    D’une façon générale, le départ de Mouloud Hamrouche satisfait le FIS et le commandement militaire. L’arrivée de Ghozali va conforter le FIS. Le nouveau premier ministre propose de revoir la loi électorale du 1er avril 1991. Désormais, le nombre de députés est relevé à 430 au lieu des 295 proposés par son prédécesseur. Quant au commandement militaire, sa satisfaction réside dans le fait qu’une alliance Hamrouche-Ait Ahmed est définitivement écartée. Cependant, le 12 octobre 1991, l’Assemblée nationale, dont les députés sont issus du parti unique, adopte le nouveau découpage électoral. Pour le spécialiste Willaim Quandt : « Le nouveau premier ministre Sid Ahmed Ghozali avait promis l’organisation d’élections libres et honnêtes, avec une nouvelle loi électorale, ce qui pouvait ressembler aussi à une victoire du FIS ». Dans la foulée, Chadli Bendjedid fixe la date des législatives pour le 26 décembre 1991. Parlant au conditionnel, il ajoute que le second tour « pourrait se tenir le 16 janvier 1992 ».

     

    Toutefois, sous la direction d’Abdelkader Hachani, libéré de prison en octobre, le FIS annonce, après moult tergiversations, sa participation aux législatives le 14 décembre 1991. Ainsi, pour la première fois, les Algériens peuvent envoyer les députés de leur choix à l’Assemblée nationale. Ce droit intervient après trente ans d’attente. Du coup, on peut dire que les Algériens sont prêts à rentrer de plain-pied dans cette nouvelle ère démocratique. Hélas, le rêve est de courte durée. Bien que le vote soit entaché de quelques irrégularités, dans l’ensemble, le scrutin s’est déroulé normalement. Après les dépouillements, le général Larbi Belkheir, ministre de l’Intérieur, annonce les résultats. Le FIS obtient, au premier tour, 188 sièges. Il est suivi par le FFS avec 25 sièges. En troisième position, le FLN remporte 15 sièges. Avec ses résultats, les prévisions des vrais décideurs tablant sur le tiers des sièges pour le FIS se sont trompées lourdement. A la stupéfaction générale, une voix de sagesse se prononce. Ait Ahmed, chef historique de la révolution algérienne, préconise le respect du verdict des urnes. Toutefois, aux manœuvres du commandement militaire et des faux démocrates, Ait Ahmed organise une marche gigantesque pour faire appel au sens des responsabilités des Algériens. Il rejette au passage la fatalité qui se résume soit par l’instauration d’un État intégriste soit par un État policier. Malheureusement, comme le constate Madjid Benchikh, élu du FFS à Ain El Hammam en décembre 1991, le vrai pouvoir en Algérie ne se trouve pas dans les urnes : « Mais l'analyse du rapport de force montre bien que ni le FIS ni les forces démocratiques impulsées par le FFS ne sont suffisamment organisées pour imposer l'alternance. Le commandement militaire13 décide d'annuler le deuxième tour des élections législatives prévu pour le 15 janvier 1992. Le Président de la République "est démissionné", un Haut Comité d'État présidé par Mohamed Boudiaf reçoit les pouvoirs du Président de la République ».

     

     

    Pour conclure, il va de soi que depuis l’indépendance, la vie politique se décide en dehors de la participation du peuple algérien. À la faveur des événements d’octobre 1988, les Algériens espèrent jouer le rôle qui devait leur revenir de droit depuis 1962. Hélas, bien que le peuple algérien soit prêt à composer avec les règles démocratiques, les vrais décideurs, habitués à imposer leurs vues sans concertation, ne sont pas sur la même longueur d’onde. En décrétant que le peuple a fait un mauvais choix [ce qui s’explique par la volonté du peuple algérien de rompre avec le régime responsable de la gabegie depuis 1962], ils décident de mettre fin au processus démocratique. Sur le plan politique, quoi qu’en puisse épiloguer sur cet épisode, l’Algérie est replongée dans l’avant 1988. Vingt ans plus tard, cette vision prévaut encore. Malgré les révolutions qui se sont déroulées chez nos voisins, en accordant des miettes, le régime se refuse à tout changement profond. D’ailleurs, dans quelques mois, il va même organiser des élections législatives. Or, en refusant de rompre avec les anciennes méthodes, celles-ci ne seront guère différentes des précédentes. À moins que des observateurs neutres puissent les contrôler. Dans ce cas, quelle garantie le régime donnera-t-il pour laisser le peuple algérien se décider sans être tenu à la gorge ?

  • Algerie -watch-chouf

  • Algérie : le calme avant la tempête ?

     

    Par
     

     
    Abdelaziz Bouteflika

    Les autorités algériennes portent un regard inquiet sur la Libye. En effet, le pays partage un certain nombre de similitudes avec son voisin : une rente pétrolière supposée le protéger des révoltes ; des islamistes libérés après avoir été vaincus et emprisonnés ; une population exaspérée ; des conditions de vie difficiles.

    Les dirigeants algériens escomptaient un enlisement de l'Otan en Libye où ils espéraient jouer le rôle d'un allié indésirable mais incontournable, à l'instar du Pakistan en Afghanistan. Mais la fin tragique de Kadhafi a sonné le glas de cette vision. La Libye "libérée" suscite des interrogations en Algérie. Pourquoi, à l'inverse de ce qui s'est produit en Tunisie, en Egypte ou en Syrie, la révolte libyenne a-t-elle aussi rapidement tourné à l'insurrection ? Le scénario libyen est-il à même de se reproduire en Algérie ? Certes, Alger n'est pas Tripoli et le président Abdelaziz Bouteflika n'inspire pas à son peuple un sentiment de détestation aussi violent que celui que Kadhafi éveillait chez les Libyens. En revanche, si révolte il y a, elle pourrait fort bien ne pas s'apparenter au mode sacrificiel des manifestants syriens mais, bien plus, à celui de l'insurrection libyenne. 

    Mais pour l'heure et contre toute attente, l'Algérie ne se soulève pas. Même si des centaines de manifestations sont organisées, pour l'instant, aucune n'a débouché sur un mouvement de masse. La plupart de ces rassemblements sont sectoriels et revendiquent, non pas le départ du président, mais des augmentations de salaire ! Alors que l'on cherche à comprendre comment la Tunisie et l'Egypte sont parvenues, de façon inattendue, à chasser leurs chefs de l'Etat respectifs, on s'interroge sur l'incapacité de l'Algérie à produire une action collective pacifique qui soit à même de la faire basculer, elle aussi, dans le camp des pays en transition.

    Des émeutes récurrentes

    Des émeutes secouent régulièrement le pays. Pourtant, aucune n'est parvenue à impulser une dynamique de révolte de nature à catalyser les griefs et les doléances qui traversent la société algérienne. Ainsi, en 2004, le prix administré du gaz butane connaissait une importante augmentation, passant de 170 à 300 dinars la bombonne.

    En janvier 2005, des soulèvements qualifiés par la presse d'émeutes du gaz, éclataient dans la wilaya de Djelfa et s'étendaient au Centre et à l'Ouest du pays. Depuis cette date, le Sud est également l'objet de soulèvements réguliers animés par un sentiment d'injustice : comment accepter l'idée que les hydrocarbures qui constituent la principale source de revenus extérieurs du pays soient contrôlés, gérés et distribués par les élites de la capitale perçues comme étrangères ? Pour la première fois, la population revendique le droit de contrôler la principale ressource nationale et réclame des comptes aux gouvernements successifs quant à leurs choix économiques. Pourquoi la région la plus riche en ressources énergétiques n'est-elle pas mieux dotée en infrastructures civiles ? Il est inquiétant de constater que les émeutiers font un lien entre cette injustice et leur identité berbère. Ainsi, en mai 2008, dans la vallée du Mzab, la ville de Berriane devenait le symbole de l'affrontement entre Arabes et Berbères. Les rues de la ville voyaient s'opposer des individus convaincus qu'il existait un lien entre le montant des retombées de la richesse pétrolière et l'appartenance ethnique ou raciale. Après la contestation et la violence des islamistes, de la Kabylie au Mzab, advenait le temps de la revanche des campagnes.

    En 2006, selon une étude de l'Agence nationale de l'aménagement du territoire (ANAT) réalisée pour le compte du ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale, plus de 177 des 1 200 communes que compte l'Algérie étaient considérées comme défavorisées. Elles se situaient, pour 11% dans les régions du Nord ; pour 53% dans celles des Hauts-Plateaux et pour 36% dans le Sud. Sur ces territoires, le revenu des ménages était compris entre 5 000 et 10 000 dinars par mois. Entre 1989 et 2003, le salaire moyen a diminué de 20% : "engendrant un sentiment d'appauvrissement qui ne s'est pas dissipé quand la situation économique s'est améliorée et que des augmentations de salaire ont été effectuées". Traumatisée par l'effondrement du prix du baril de pétrole en 1986, les Algériens a gardé de cette période la conviction que la richesse pétrolière était de nature aléatoire. Dans les années 1990, un quart de la population était considéré comme pauvre ; 4 millions de personnes vivaient au-dessous du seuil de pauvreté, c'est-à-dire avec 1 dollar par jour, et 22% des habitants étaient privés d'un accès à l'eau potable.

    En 2011, épuisée par la guerre civile, la population n'a ni la force ni l'énergie de se révolter. Plutôt que de chercher à renverser le président, les salariés ont préféré s'emparer du contexte révolutionnaire de la région pour négocier des augmentations de salaire. A la différence de l'UGTT tunisienne qui a basculé du côté des opposants au régime de Ben Ali, les syndicats algériens ont défendu les différentes catégories de salariés, privant ainsi les sans-emploi d'un remarquable outil de mobilisation. De fait, force est de constater que, depuis 2003, le gouvernement consacre 50% de la fiscalité pétrolière (soit environ 13% du PIB) aux transferts sociaux (770 milliards de dinars, soit 75 milliards d'euros) afin de corriger les effets destructeurs du contrechoc pétrolier (1986-2001). Les résultats sont là : le taux de pauvreté est tombé à 4,9% de la population totale pour 12,1% en 2000.

    Il reste que, si la population est moins pauvre, la précarité reste le lot de la majorité des citoyens : 4 millions de personnes, soit la moitié des actifs, ne disposent d'aucune protection sociale et sont employés dans l'économie informelle (secteur des services, agriculture et bâtiment). Enfin, n'oublions pas qu'en l'espace d'une décennie, 500 000 jeunes, constatant que le taux de chômage augmentait avec le niveau d'études, ont quitté prématurément le système scolaire sans aucune formation. En effet, 17% des chômeurs sont titulaires d'un diplôme de l'enseignement supérieur.

    Les avantages d’une rente pétrolière 

    En 2010, le gouvernement disposait d'un fonds de réserve de 150 milliards de dollars qui résultait de la hausse vertigineuse du prix du pétrole entre 2002 et 2008. Par ailleurs, en 2007, les recettes des exportations avaient atteint la somme de 56 milliards de dollars puis, en 2008, le montant record de 81 milliards de dollars. Jamais, depuis le début de sa jeune histoire, l'Etat n'a disposé de ressources financières aussi importantes. Le troisième choc pétrolier a permis de rembourser rapidement la dette (qui s'élevait à 30,47 milliards de dollars en 1998 – 63,2% du PIB – pour 4 milliards de dollars – 2,39 % du PIB – dix ans plus tard), de relancer un programme de grands chantiers d'infrastructures civiles et, surtout, de reconstruire un semblant de cohésion nationale mise à mal par les années de guerre civile.

    Dans un contexte de croissance économique et d'abondance financière retrouvée, le PIB est passé de 1 600 dollars par an et par habitant à 4 593 dollars entre 1999 et 2010. Enfin, le chômage a fortement diminué, passant dans le même temps de 30% à 13% de la population active. Le traumatisme de la guerre civile hante toujours les familles algériennes qui ne souhaitent pas s'engager dans un processus de contestation politique et craignent le retour du climat de violence. Les autorités exploitent habilement cette peur. A la différence de ce qui s'est passé en Tunisie et en Egypte, les parents algériens ne soutiennent donc pas leurs enfants lorsque ceux-ci manifestent.

    Autre différence entre l'Algérie et ses voisins, nul ne croit pas que le départ de Bouteflika annoncerait pour autant l'avènement de la démocratie. Chacun est conscient du fait que le président ne constitue que l'un des éléments du pouvoir et qu'il ne saurait y avoir de véritable transition sans l'aval de l'armée. Quant à l'idée de se battre contre cette dernière, plus personne n'y pense depuis la défaite de la guérilla islamiste. Enfin, la passion du politique qui caractérisait l'Algérie et en avait fait un pays précurseur dans la transition démocratique (1989-1991) s'est éteinte. La guerre civile a broyé la classe politique. Les vainqueurs ont mis en place un système clientéliste dont la fonction n'est pas de prendre en charge les doléances de la population mais, bien au contraire, de consolider les privilèges et les prérogatives de la classe dominante. Pour la population, les partis ne servent à plus rien.

    La présidence de Bouteflika s'est construite sur le retour de "l'homme providentiel" et non sur l'édification d'institutions politiques capables d'aider la société algérienne à résoudre pacifiquement ses conflits. La population a très bien compris cela, aussi ne réclame-t-elle pas le départ du chef de l'Etat mais la redistribution des surplus de la rente pétrolière.

    Et pourtant, le discours de Bouteflika confirme les inquiétudes sur son état de santé. Considéré comme malade, affaibli et vulnérable, il semble être une victime facile mais cela n'est qu'une apparence car le régime qu'il représente dispose de très sérieux atouts pour résister à un tsunami démocratique. Tout d'abord, le ministère de l'Intérieur est rompu à la gestion des situations de crise qui secouent le pays depuis les années 1980. Les effectifs de la police s'élèvent à près de 200 000 personnes sont bien équipées et qui bénéficient de moyens considérables. Sous Bouteflika, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) rivalise avec les tout puissants services de l'armée. Une révolution sécuritaire a eu lieu dans le pays à l'insu de tous ; l'armée n'a plus le monopole des moyens de contrôle et de coercition. Cette montée en puissance de la DGSN explique, pour certains observateurs, l'assassinat de son directeur, le 25 février 2010.

    Au niveau international, à la différence de la Tunisie et de l'Egypte, l'Algérie dispose d'une rente pétrolière qui la met à l'abri des pressions que pourrait exercer la communauté internationale : 10% de l'approvisionnement en gaz de l'Union européenne proviennent d'Algérie. Les ressources du pays ne dépendent ni de l'industrie touristique ni de la rente du Canal de Suez, Alger ne reçoit pas d'aide comparable à celle que fournit l'armée américaine à l'armée égyptienne. Enfin, face à la solidité du régime, l'opposition apparaît comme atone, incapable d'offrir une alternative crédible. C'est dire que l'Algérie n'aurait aucun problème àrésister à la pression internationale.

    Un vide politique inquiétant

    Les forces démocratiques sont-elles capables d'initier des actions collectives susceptibles de déboucher sur la reconnaissance de leurs revendications ? La coordination nationale pour le changement et la démocratie pourrait-elle parvenirà structurer le combat au nom de la démocratie ? Il lui faut trouver un mode opératoire original et surtout approprié à l'Algérie car exiger le départ du président Bouteflika ne garantirait en aucun cas une transition démocratique. Entre 1999 et 2009, ce dernier, aidé par l'augmentation du prix du pétrole, est parvenu à sinon restaurer la légitimité des institutions tout au moins à garantir un retour à l'ordre dans les affaires. Cependant, sa volonté de poursuivre, en 2009,"l'oeuvre" entamée en 1999, a soulevé doutes et inquiétudes. Son écrasante victoire à l'élection présidentielle de mai 2009, avec 90% des suffrages, était prévisible. Puisque les rivaux du président-candidat ne disposaient ni de l'appareil d'Etat ni de la logistique d'un grand parti politique populaire, le scrutin ne pouvait déboucher que sur un plébiscite en faveur du président sortant.

    Abdelaziz Bouteflika souhaite faire revivre la fiction du président populaire sur le modèle de Houari Boumediene (1965-1979). Aussi, l'enjeu de l'élection a-t-il davantage porté sur le taux de participation. Celui-ci, qui s'est élevé à 74,11%, a suscité des interrogations. En 1999, le vote pour Bouteflika s'expliquait par la volonté de tourner la page des années de violence et d'oublier le drame de la guerre civile. En revanche, en 2009, le plébiscite présidentiel a consisté à fairecroire que la nation disposait d'un chef d'Etat fortement soutenu par sa population : avec le retour de l'abondance financière, Bouteflika ressuscitait le boumediénisme.

    Pourtant, comme le soulignent certains observateurs, si, dans les années à venir, le cours du baril de pétrole retombait en dessous de 70 dollars, "l'économie algérienne serait confrontée à un véritable séisme, pouvant entraîner des licenciements massifs". Depuis 1999, à l'exception du remboursement de la dette, l'Algérie n'a pas su sortir de la dépendance énergétique. Les hydrocarbures représentent toujours plus de 95% de ses revenus extérieurs et l'économie n'est pas suffisamment diversifiée. Préoccupé, à juste titre, par la réconciliation nationale après la guerre civile (1991-1999), le président a mis en oeuvre une politique d'amnésie qui a fonctionné : le drame de la guerre civile est enfoui dans la mémoire collective et personne n'a intérêt à le faire resurgir. La peur des responsabilités mutuelles a paralysé les protagonistes d'hier. La plaie s'est refermée sans avoir été préalablement désinfectée… Le désir du président d'entrer dans l'histoire comme le "sauveur" de l'Algérie masque son incapacité à bâtir des institutions politiques légitimes. Le renouveau du clientélisme peutfonctionner momentanément grâce aux revenus du pétrole. Mais les problèmes demeurent : dépendance pétrolière, faiblesse des institutions, chômage, corruption, etc. Autant d'ingrédients qui sapent les bases de la stabilité future.

    La très forte abstention lors des scrutins législatifs montre que, pour les électeurs algériens, les partis politiques ne représentent pas la société mais sont les instruments d'un système qui leur accorde une faible marge de manoeuvre. Ainsi, l'absence d'institutions démocratiques, davantage que le troisième choc pétrolier, alimente les inquiétudes car, comme le souligne le sociologue algérien Zoubir Arous, "il n'y a plus de forces organisées capables de mener des changements pacifiques. C'est donc la voie ouverte au changement par le chaos."

    Lors des élections législatives de mai 2007, les éditorialistes ont souligné l'urgence de restaurer le lien entre électeurs et dirigeants politiques. Or le taux national de participation s'est élevé à 35,51%, soit l'un des plus faibles enregistrés depuis l'indépendance. Pis encore, selon Karim Tabou, premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS) qui avait appelé au boycottage du scrutin, le taux "réel" de participation aurait même été inférieur à 20%. Dans une chronique pertinente "Voter pour qui, pourquoi ?", un éditorialiste algérien soulignait que les électeurs "sanctionnent l'absence de politique et la transformation des partis en simples appareils et courroies du système… Cela suppose que l'on sorte des logiques de façade pour aller vers une démocratisation réelle et effective". La très forte abstention a montré l'incapacité des formations à mobiliser des électeurs, faisant apparaître les partis comme un simple instrument au service d'un système clientéliste qui ne répond plus aux attentes du peuple.

    Si la guerre en Libye a agi comme un repoussoir pour la société algérienne, le Maroc est sans doute un espoir. Les réformes promises par le roi Mohammed VI obligent Alger à se réformer : prise entre la révolution démocratique tunisienne et les réformes constitutionnelles marocaines, l'Algérie ne pourra demeurer longtemps dans ce calme trompeur.

    Luis Martinez (directeur de recherche au CERI-Sciences Po et directeur du Ceram de Rabat)

  • Quelle indépendance ,tu parles!!!!!

    Juppé invite l'Algérie à "la modération" pour les 50 ans d'indépendance

    Par |
     
     
    Alain Juppé, ministre français des Affaires étrangères.

    Pour la célébration du 50e anniversaire de l'indépendance, la France veut que l'on ne remue pas trop le couteau dans la plaie de cette guerre.

    La France n'a pas hésité à ériger une loi sur le génocide arménien, dans lequel elle n'est pourtant pas concernée, hormis bien sûr à travers la forte communauté armérienne de France. Dont le plus célèbre : Charles Aznavour. L'objectif visé était la Turquie qui était derrière le massacre de dizaines de milliers d'Arméniens en 1915. C'est à dire au début du siècle dernier.

    Mais la France est très chatouilleuse quand il s'agit d'évoquer la colonisation et surtout ses nombreux massacres. Même si ceux-là sont plus proche que le génocide arménien qui tient tellement à coeur à la droite française. C'est que pour elle, ce qui est valable pour la Turquie ne l'est pas pour la France. Ce deux poids deux mesure dans le traitement de faits historiques trouve sa signification cynique dans la déclaration commise par le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé. Celui-ci souhaite "fonder la relation franco-algérienne sur l'avenir, et pas sur le passé". Nous y voilà : pourquoi le passé du peuple arménien intéresse les députés français jusqu'à se mobiliser pour une loi et en arriver même à une froid diplomatique avec la Turquie, mais dès qu'il s'agit de parler de ce que l'armée française a commis en Algérie pendant 132 ans, il faut fermer les yeux, ne pas en parler ?

    Le ministre des Affaires étrangères français a espéré mardi que la célébration en juillet du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie se fasse "dans un esprit de modération en essayant d'éviter les extrémismes de tous bords". "Nous sommes convenus avec le président (Abdelaziz) Bouteflika, lorsque je lui ai rendu visite l'année dernière, d'envisager la célébration du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie dans un esprit de modération, en essayant d'éviter les extrémismes de tous bords", a déclaré Alain Juppé lors d'une audition devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale. Quelle signification donner au mot modération : cela veut-il dire qu'il faudra passer l'éponge sur la torture ? Le bombardement de villages au napalm ? Le regroupement de centaines de milliers d'Algériens dans des camps ? Les massacres de civils ? La lutte d'un peuple pour sa libération ... 

    La France selon Alain Juppé n'est intéressée que par l'avenir. "J'espère qu'on va continuer sur cette ligne. Surtout, nous nous étions mis d'accord pour dire : regardons l'avenir. Essayons de fonder la relation franco-algérienne sur l'avenir, et pas sur le passé", a-t-il ajouté. Cette déclaration sous-entend qu'on doit désormais faire l'impasse sur notre histoire pour commercer avec la France. Ce qui est peu probable quand on sait le prix de notre indépendance. Mais derrière ces déclarations, il y a la perspective des présidentielles françaises. Le ministre anticipe et joue aux pompiers pour éteindre les éventuelles polémiques qui pourraient coûter l'électorat pied-noir, voire le soutien de quelques organisations d'anciens militaires nostalgiques. Mais pas seulement, même la date qui commémore la guerre d'Algérie est sujette à polémique en France. La Fédération des anciens combattants ou les harkis veulent que ça soit le 19 mars. Alors que pour les associations de paras par exemple, les groupuscules de l'OAS ou les pieds-noirs, cette date est synonyme de capitulation. 

    C'est dire que la question algérienne demeure sensible un demi-siècle après son indépendance de la France coloniale.

    Yacine K.

  • Le jour où la vérité éclatera, on sera plus proche des 500 000 morts dans les deux camps.

     

     

    Ali Yahia Abdenour : La grande question est de savoir comment l’armée va réagir au lendemain des élections législatives

    El Watan week-end le 06.01.12

    11 janvier 1992-11 janvier 2012, l’Algérie semble revenue au point de départ. A quelques mois des élections législatives, «le Président et le DRS avancent leurs pions». Ali Yahia Abdenour détaille les luttes de pouvoir pour la sauvegarde de leurs intérêts.
    - Vingt ans après le départ du président Chadli Bendjedid, on continue à épiloguer sur les circonstances de son départ… Démission ou coup d’Etat ?
    Il faut impérativement revenir à octobre 1988 pour avoir des éléments de réponse sur ce qui s’est passé en 1992. Tout d’abord, les 7 et 10 octobre 1988, Ali Benhadj a organisé une marche avec ses sympathisants à Alger. Ces deux dates marquent l’arrivée de l’islamisme politique dans le champ politique algérien. Puis, il y a eu la dissolution de l’Assemblée populaire nationale le 4 janvier 1992, qui s’est faite en totale contradiction avec la Constitution. Cette dernière stipule que le président de la République ne peut dissoudre l’Assemblée populaire qu’après avis de son président (Abdelaziz Belkhadem à l’époque) et du président du Conseil constitutionnel (Rachid Benhabylès), ça n’a pas été fait. Ajoutez à cela la réunion du Haut-Conseil de sécurité (HCS), le 12 janvier 1992, en session permanente et qui va installer le Haut-Conseil d’Etat (HCE). Du point de vue du droit, quand le Haut-Conseil de sécurité, qui n’est qu’un organisme de consultation sur les sujets de sécurité, s’érige en organisme de décision, il modifie la Constitution qui, je le rappelle, ne peut être modifiée que par le vote des trois quarts des députés ou par un référendum universel. Toutes ces remarques m’amènent à affirmer que le départ du Président a été programmé. Pour moi, au regard de la loi, il s’agit bien d’un coup d’Etat.

    - Avec la victoire des partis islamistes aux élections dans les pays arabes voisins, pensez-vous que ceux qui ont appelé en Algérie à l’arrêt du processus électoral se sont trompés ?
    Ça n’a pas été une erreur, mais plutôt une faute politique. Je suis un militant des droits de l’homme et pour moi, il faut toujours revenir au droit et aux lois. Par exemple, on a beaucoup accusé le FIS, à l’époque, d’être misogyne et d’avoir l’intention de faire voter des lois qui s’en prendraient aux femmes. C’est méconnaître la Constitution de son pays, qui accorde de larges prérogatives au président de la République. Il peut, par exemple, soumettre une loi en deuxième lecture à l’Assemblée ou alors la soumettre au Conseil constitutionnel pour avis et en cas de rejet, la loi est définitivement enterrée. Le FIS était conscient des difficultés qu’il allait rencontrer pour faire passer ses lois à l’Assemblée, c’est pour cela que lors des négociations qu’il a eues avec le Premier ministre de l’époque, Sid Ahmed Ghozali, il avait demandé à ce que les élections législatives et l’élection présidentielle aient lieu en même temps, car il était conscient que seule l’accession à la magistrature suprême permettrait de changer le système politique. Etant donné que c’est l’armée qui fait et défait les présidents. C’est pour cela que j’ai toujours affirmé qu’il aurait fallu laisser le FIS gouverner, d’autant que leur personnel politique n’avait pas les capacités intellectuelles pour assumer la charge de députés. J’ai toujours affirmé qu’il ne fallait pas interrompre le processus électoral. Il fallait laisser le FIS gouverner et n’entreprendre le coup d’Etat qu’au cas où ils auraient tenté de mettre en place une république islamique.

    - A-t-on eu 200 000 morts pour rien ?
    A mon avis, il y en a eu bien plus. Le jour où la vérité éclatera, on sera plus proche des 500 000 morts dans les deux camps.

    - Dans quelques mois auront lieu des élections législatives. La victoire des islamistes est annoncée. Comment expliquez-vous que vingt ans plus tard, on en soit revenu au même point de départ ?
    Parce que rien n’a changé depuis l’arrêt du processus électoral. La situation sociale a empiré. La population voit bien qui sont ceux qui se sont enrichis et ont profité de l’arrêt du processus électoral. La rente du pétrole a été accaparée par des clans du pouvoir. C’est pour cela que je pense que si les élections se déroulent dans la transparence, ce que je doute, les islamistes rafleront la mise et le pouvoir en est conscient. Mais en réalité, les jeux sont déjà faits et on se dirige vers une Assemblée à majorité nationaliste et d’une grande minorité d’islamistes.

    - Pourquoi, aujourd’hui, la victoire des islamistes semble moins sujette à débat au sein du pouvoir ?
    Je pense qu’il ne faut pas analyser le président Bouteflika uniquement sous le prisme de l’homme politique, il faut aussi prendre en compte son côté religieux. Le Président a tenté d’opposer les zaouïas à l’islamisme politique. Actuellement, il dit aux Américains qu’il est capable de remettre les islamistes dans le jeu politique. Ce qui s’est fait en Tunisie et au Maroc. Reste le problème du FIS qui continue, vingt ans après, de mettre en péril tous les stratagèmes mis en place par le pouvoir. Il ne faut pas oublier que Abassi Madani et Ali Benhadj ont été rétablis dans leur droit par la commission des droits de l’homme de l’ONU qui a rappelé au pouvoir algérien que le tribunal qui les a jugés ne les avait pas privés de leurs droits. Quand M. Medelci, ministre des Affaires étrangères, affirme qu’il n’a pas de leçon à recevoir, il oublie que l’Algérie est membre de l’ONU. Cette situation de refus prise à l’encontre des dirigeants du FIS, de pouvoir refaire de la politique, peut avoir des conséquences dangereuses. Ali Benhadj est décidé à réunir ses sympathisants en dehors d’Alger, comme cela a été fait en Libye avec la rébellion qui s’était organisée à partir de Benghazi. Il va voir si son appel va avoir un écho auprès de la population. Cela va sûrement poser un problème au pouvoir. Il y a le cas du MSP, qui se retire de l’Alliance présidentielle, mais garde ses ministres au sein du gouvernement. Ce parti se compare au parti islamique tunisien Ennahda, qui n’a jamais participé au gouvernement du temps de Ben Ali et dont le leader, Rached Ghannouchi, a été emprisonné pendant 16 années et contraint par la suite à l’exil. Je pense que le pouvoir a décidé de fractionner l’électorat islamiste entre plusieurs partis politiques qu’il a décidé d’agréer. Mohamed Saïd, qui représente l’islam traditionnel, et les candidats de l’islam politique vont se partager un quota de sièges. Mais la vraie lutte, elle, se situe entre le Président et le DRS. Pour le moment, chacun avance ses pions par partis politiques interposés. Par exemple, Abdelaziz Bouteflika veut fédérer tous les courants islamiques autour de lui. Les services lui mettent Abdallah Djaballah pour contrer sa stratégie. La grande question est de savoir comment l’armée va réagir au lendemain des élections législatives, sachant qu’elle s’oppose à l’islamisme politique.

    - Une intervention de l’armée au lendemain des élections législatives de 2012 vous paraît-elle plausible ?
    Non, je ne le crois pas, car l’institution militaire est obligée de tenir compte du contexte international. C’est pourquoi elle a décidé d’être présente dans la préparation des élections en favorisant l’agrément de ses partis affiliés. Je pense qu’en fin de compte, les services vont faire alliance avec le Président pour sauvegarder l’Algérie, mais surtout leurs intérêts.

    - Pourquoi vingt ans plus tard, seuls les islamistes continuent d’incarner l’alternance au pouvoir ?
    Il faut revenir au système politique dictatorial qui est en place en Algérie. Aujourd’hui, les mosquées sont devenues le seul lieu où il existe une forme de liberté d’expression. Il y en a 26 000 en Algérie. A l’ouverture de la campagne électorale, les 26 000 imams vont appeler à voter pour les formations islamistes.

    - Comme en 1991, deux camps ne risquent-ils pas de s’affronter : les islamistes d’un côté et les abstentionnistes de l’autre ?
    Le problème va se poser, car les partis qui vont appeler à l’abstention devront se demander si la stratégie prônée est la bonne. A un moment, il faut accepter d’être présent aux élections pour empêcher que la catastrophe ne se produise.

    Bio express :
    Né le 18 janvier 1921 en Kabylie, il devient avocat après des études en droit. En 1945, il rejoint le Parti du peuple algérien (PPA), puis le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) qu’il quitte pour rejoindre le FLN en 1955. Après l’indépendance, il est nommé dans le gouvernement de Houari Boumediene comme ministre des Travaux publics et des Transports, puis comme ministre de l’Agriculture et de la Réforme agraire. Président d’honneur de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), dont il est l’un des membres fondateurs, il s’est opposé à l’interruption du processus électoral de 1991.

    Salim Mesbah

  • Ould Kablia remet en selle l'ex-FIS

     

    Par
     
    Dahou Ould Kablia joue avec le feu Dahou Ould Kablia joue avec le feu

     

    S'exprimant sur les ondes de la radio Chaîne III, le ministre de l'intérieur, Dahou Ould Kablia, invite l'ex-FIS à se reconstituer en toute légalité à l'étranger et ses militants à grossir les rangs de l'alliance présidentielle. Il exhorte par ailleurs le peuple algérien a ne pas se tromper "de monde"...

     

    Décidément, l’islamisme s’invite à toutes les sauces aigres du pouvoir. Jamais depuis les réformes lancées par Bouteflika et adoptées sans surprise aucune par son parlement "beni oui oui", les islamistes n’ont autant parlé, fait parler d’eux, rempli les journaux, les ondes et la télévision, hanté l’alliance présidentielle. Ils deviennent, pour ainsi dire, la référence principale des législatives. Le scénario cauchemardesque de 1990 semble être remis en place par le pouvoir à bout de souffle qui, pour se légitimer, encore et toujours, agite la menace des partis islamistes qu’il agrée entre temps au nom de la légalité constitutionnelle, pour en faire un chantage électoral. lire la suite..........

    http://www.freealgerie.com/debat-du-jour/244-ould-kablia-remet-sur-la-selle-lex-fis.html

  • Périscoop

    source:le soir dz

    Une villa à la place de l’économat

    Après avoir construit une deuxième villa dans son jardin avec piscine à Moretti, le directeur général de la Résidence d’Etat remet ça en démolissant l’ancien économat, cédé à sa femme dans le cadre de la cession des biens de l’Etat, pour construire une nouvelle villa. Suite...

    Rénover et après ?

    Alors que jusqu’ici elle est louée à un particulier, la discothèque Pacha Club de l’hôtel Saint-George va subir des travaux de réhabilitation et de réaménagement avec l’argent public. Suite...

    Le dossier «Russel» toujours ouvert

    L’affaire des fonds de Sonatrach confiés au fonds d’investissement américain Russel, et que Chakib Khelil annonçait fièrement qu’elle avait rapporté plus de 500 millions de dollars à la compagnie, risque de connaître de nouveaux rebondissements. Suite...

    Les révélations faites à Louh

    Les cadres du FNPOS, en guerre avec leur DG, viennent de dénoncer, dans une lettre adressée à Tayeb Louh, un proche collaborateur du ministre qui, manifestement, semble avoir un sens assez aigu du passe-droit. Suite...

  • 6e jour de grève générale à Laghouat

    Les mouvements de protestation au quotidien

     

    Par : Rédaction de Liberte

    La ville de Laghouat est quasiment paralysée. Plusieurs commerçants ont baissé rideau en guise de solidarité avec les manifestants. Les transporteurs publics ont suspendu leur activité.

    La ville de Laghouat est toujours sous tension. Hier matin encore, des centaines de citoyens, dont plusieurs universitaires et autres cadres de la région, ont poursuivi, dans le calme, leur mouvement de protestation devant le siège de la wilaya pour la sixième journée consécutive. Les manifestants ont brandi des banderoles sur lesquelles ont pouvait lire des slogans contre l’administration locale et les élus.
    Ils campent sur leur revendication contestant le mode d’attribution des logements qu’ils ont jugé “injuste”. Une liste de bénéficiaires que les protestataires jugent entachée d’irrégularités puisque, selon eux, “29 bénéficiaires sont de la même famille”. Cette grève, qui continue à durer, a été  baptisée par les Laghouatis “grève de la dignité”. Ils insistent mordicus sur l’annulation pure et simple de la liste nominative des bénéficiaires, selon les protestataires. Ainsi, la ville de Laghouat est quasiment paralysée puisque, mis à part les boulangeries, les cabinets médicaux et les pharmacies, les autres commerçants ont baissé rideau en guise de solidarité avec les manifestants. Les transporteurs publics ont suspendu leur activité. La circulation automobile a été sensiblement perturbée le long de la journée. Selon un militant des droits de l’Homme (Laddh) relevant du bureau de Laghouat, le mouvement a été suivi à 99%.
    Par ailleurs, l’activité économique a été perturbée avant-hier, à Hassi-R’mel, chef-lieu de daïra situé à quelque 120 km au sud de Laghouat.
    En effet, afin d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur leur état, des dizaines de chômeurs ont procédé, tôt le matin, à barrer les accès menant aux différents sièges des sociétés pétrolières et parapétrolières, empêchant ainsi les travailleurs à se rendre à leur poste de travail. Le bureau de poste situé en face de la mosquée Ettaqwa a été contraint de fermer ses portes. Selon nos sources, 6 jeunes à bord de leurs motos ont été arrêtés par les services de sécurité puis relâchés grâce à la mobilisation des protestataires. Le paradoxe est qu’au moment où la situation financière de l’État connaît une embellie certaine, le quotidien du citoyen est des plus regrettables dans cette wilaya du Sud. Les citoyens au fait de la chose publique, pointent du doigt “l’incompétence et l’insouciance des élus locaux ainsi que de l’administration”. Pour cette population, l’administration est jusque-là incapable de réussir une distribution juste et équitable des logements. La création de nouveaux lotissements n’est pas dans l’ordre du jour des pouvoirs publics. Ce qui explique en grande partie la dilapidation de centaines d’hectares de terrains relevant du foncier de l’État situés au quartier Assadiqya à proximité du marché hebdomadaire, la cité des Moudjahidine et à Bordj-Senouci. En tout état de cause, à l’instar des autres régions du pays, la crise du logement a atteint son paroxysme. Du coup, le prix du mètre carré d’un terrain à bâtir, situé pourtant hors du tissu urbain, est cédé, selon des citoyens, à pas moins de 20 000 DA. Cause en partie responsable de la construction anarchique des maisons de fortune. Le vaste bidonville de Hassi-R’mel, daïra distante de 120 km au sud de Laghouat, est plus qu’édifiant.

    B. Arezki