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  • Algérie : Vers une adhésion populaire sans précédent, pour le boycott des élections!


    Partout sur les réseaux sociaux, sur Facebook, sur Youtube, fleurissent les appels à une abstention massive, pour les prochaines élections massives. Au moment où le régime use de la carotte et du bâton, pour contraindre les gens à voter, en les achetant par différentes manières, ou en les menaçant de façon aussi directe qu’outrancière, comme le montre l’enregistrement qui a été fait d’une émission diffusée par la télévision du régime, où un nervis du régime, ancien membre du conseil constitutionnel menace ouvertement les non-votants, la société algérienne se mobilise massivement pour faire face au régime, pour rejoindre le printemps des peuples, mais de la façon la plus pacifique, et la plus civilisée qui soit, celle des urnes, en s’abstenant massivement d’aller à ce vote scélérat, que le régime veut organiser pour tromper les opinions publiques internationales, en leur faisant croire que les Algériens sont parfaitement sereins, qu’ils n’ont pas besoin de faire une quelconque révolution, puisqu’ils vivent dans une VRAIE DÉMOCRATIE. Dixit le régime, bien sûr. Le seul à croire à ses propres mensonges.

    Mais ce régime, aussi manipulateur qu’il est pitoyable, parce qu’il ne peut plus tromper qui que ce soit, doit désormais compter avec l’enthousiasme et le talent d’une jeunesse remontée à bloc. Une jeunesse qui a décidé de recouvrer la pleine et entière souveraineté sur son destin. Et qui a décidé de chasser ce régime ignoble, sans qu’une goutte de sang ne soit versée. Elle se mobilise donc, avec du génie, de l’humour, de la passion.  Des vidéos, des montages photos, des caricatures, des poèmes, des chansons engagées ! En veux-tu, en voilà !

    Et pendant que le régime lance ses molosses baveux contre les opposants, avec consigne de les salir, les jeunes Algériens, filles et garçons, sèment des graines de liberté  aux quatre vents.

     

    Nous allons bientôt lancer une dynamique pour encourager ces talents révolutionnaires. Une sorte de festival ou pourront concourir ces œuvres.

     

    Et que la volonté des  peuples soit faite !

    DB

     

     

     

  • foutez -nous la paix excellence ambassadeur

     

    L'ambassadeur des États-Unis à Alger, Henry S. Ensher

    Dès après la visite de la secrétaire d'Etat américaine, l’ambassade US à Alger a organisé des rencontres avec des acteurs de la société civile. Une semaine auparavant, alors que l'ambassadeur américain à Alger s'impliquait dans le scrutin, une université US avait organisé un débat sur "l'exception de l'Algérie au printemps arabe".

    Slon le quotidien El Khabar, dans son édition d’aujourd’hui, l’université américaine Johns-Hopkins a organisé jeudi dernier, en association avec le centre des relations transatlantique, un débat sur "l’exception de l’Algérie au printemps arabe". Étaient invités au débat, Eric Goldstein, de l’organisation Human Rights, Daniel Seroper et Daniele Moro du centre des relations transcontinentales ainsi que M. Alex Areav du centre de recherche dans les affaires du Congres, et John Antill de l’université de Fordham. Les experts américains ont déterminé les raisons principales pour lesquelles l’Algérie a fait exception à la règle et n’a pas suivi la vague de révoltes du printemps arabe, par le fait que les revendications soulevées dans les manifestations en Algérie ne sont pas sorties de leur caractère social ou économique.

    En évoquant l’exception de l’Algérie qui n’a pas subi l’onde de choc des Révolutions arabes, M. Eric Goldson de l’organisation Human Rights, évoque l’embellie financière dont bénéficie l’Algérie et qui, selon son analyse, garantit la pérennité du régime algérien, faisant allusion aux augmentations de salaires décrétées par le gouvernement algérien pour différentes franges de la société.

     

    Lors de sa visite éclair à Alger, la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, dans le contexte des réformes de Bouteflika et du scrutin législatif du 10 mai prochain, a rencontré des jeunes Algériens diplômés représentatifs, à ses yeux, d’une société civile en peline mutation et avec lesquels elle s’est entretenu sur les perspectives socioécomiques de l’Algérie dans le cadre d’une démocratie moderne et responsable, hors des contingences politiques.

    Faut-il établir un lien entre les observations retenues lors de ce débat par les experts et la récente visite de la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton à Alger?

    Constatons que, dès après cette visite aussi courte que significative quant à l’attente de la Maison Blanche des politiques maghrébines en matière d’ouverture démocratique et des marchés de l’emploi, l'ambassade des États-Unis à Alger a initié d’autres rencontres avec d’autres représentants de la société civile algérienne sans informer les autorités algérienne sur cette initiative. Daho Ould Kablia, ministre de l’Intérieur, a estimé, lundi dernier, que ces rencontres pouvaient être considérées comme une forme d’ingérence dans les affaires de l’Algérie. Mais le ministre s’est gardé de condamner fermement l’attitude des Américains. Il a fait remarquer qu'"il n'existe pas de loi sanctionnant" un contact avec la société civile ou les partis politiques au niveau des ambassades. En fait, ce n’est pas la première fois que l’ambassade américaine à Alger est soupçonnée d’ingérence suite à des contacts avec des acteurs de la société civile. On se souvient qu’en 2008 déjà, en plein débat sur la révision de la Constitution et la réélection de Bouteflika à un troisième mandat, l’ancien ambassadeur Robert S. Ford a été accusé d’ingérence dans les affaires internes du pays.

     

    Abdelaziz Belkhadem, chef du gouvernement à l’époque, avait publiquement reproché à l’ambassadeur américain d’avoir reçu des associations et des partis politiques pour les échéances électorales en Algérie. Une initiative considérée par Belkhadem comme une transgression des règles et des usages diplomatiques. L’ambassadeur américain avait répliqué en publiant une mise au point. Les choses se sont calmées. Comme l’ont montré les câbles WikiLeaks publiés l’année dernière, le représentant américain avait continué à recevoir des personnalités politiques et des représentants de la société civile.

     

    Récemment, l'ambassadeur des États-Unis à Alger, Henry S. Ensher, s'est impliqué dans la campagne électorale, invitant d'une manière franche les Algériens à se rendre aux urnes le 10 mai prochain. "Si les gens ne participent pas aux prochaines législatives, ils n'auront aucune possibilité d'influencer les décisions qui seront de toute façon prises et qui auront un impact direct sur eux", a déclaré Henry S. Ensher, dans un entretien accordé au journal électronique TSA. 

     

    A quelques semaines des législatives, l'initiative de l'ambassade US à Alger n'est pas innocente quant au but recherché auprès des acteurs de la société civile algérienne dont les appels au boycott des législatives du 10 mai se multiplient et se renforcent à mesure que se rapproche l'échéance.

     

    R.N.

  • « Un renard change de poil, non de caractère. »



    « On n’exporte pas la démocratie dans un fourgon blindé. »

    Jacques Chirac

    Lun 20 fev 2012

    Barbant !

     

    Si le parti des boucs l’emporte, il sera bien embarrassé car le terrain a été « nettoyé » par le FLN du barbu ; ses militants ne pourront pas, les pauvres, faire comme en Egypte ou en Tunisie et briller par leurs basses attaques contre les chanteuses aux tenues « non conformes » et contre les rares artistes courageux. Les barbus, qu’ils soient  de l’Institution ou de l’Opposition sont d’inimitables… raseurs !

    Nous savions que la dernière décennie devait nous mener là exactement où les autres poilus qui campent dans le djebel (leur campagne « électorale » a déjà commencé par un attentat aux Issers !) n’ont pas pu arriver : imposer un nikab à l’Algérie de Novembre ! Alors, croyez-moi, qu’ils soient armés jusqu’aux dents, poseurs de bombes, en kamis, en vélo, en costume cravate ou à… poil, ce n’est pas un vote contre eux ou pour eux qui va ramener la joie et l’espoir dans ce bled aux trois-quarts déjà « kaboulisé » par les barbus… sans barbes !

    maamarfarah20@yahoo.fr

  • L’ambassadeur des Etats-Unis à Alger nous conseille d’aller voter massivement le 10 mai prochain

    La Famille !
       
    Par Hakim Laâlam 
    Email : laalamh@yahoo.fr
    .
    Il peut pas envoyer un SMS,
    comme tout le monde ?

    La Famille ! Il faut prononcer ce mot avec un léger accent italien. Et pas de n’importe quel coin de l’Italie. Non ! Prenez plutôt un accent typique de la Sicile, voire même de la Calabre. La Famiglia ! Voilà ! C’est ça ! On croirait presque entendre Al Pacino demander à son père Marlon Brando-Don Vito Corleon «Padre ! Dois-je passer un accord malgré tous ces meurtres ?» Et le chef du clan de répondre : «Oui mon fils ! Passe cet accord, il est nécessaire pour le clan. Il est vital pour la Famille.» Oh ! Et puis à la limite, laissez tomber l’accent italien. Un accent algérien, bien de chez nous, fera tout aussi bien l’affaire ! Pourquoi aller chercher ailleurs ce qui se fait «excellemment» chez nous, hein ? Le chef du clan siffle les dirigeants des différentes familles qui le composent et leur demande de se réunir autour de la table, dans la salle feutrée des conciliabules. Il leur ordonne avec sa voix caverneuse de se rabibocher, de rengainer les guns et de s’embrasser, sur la bouche, s’il le faut, en y mettant la langue, si besoin ! Ah ! Oui ! J’avais oublié ! Vous avez pensé à mettre la musique qui va avec, j’espère ? Très important, la zizique ! Des cordes, beaucoup de cordes. Des tambours, quelques tambours. Des cymbales, une pincée de cymbales comme pour marquer de leur tintement la fin du bal des cocus. La Famille peut se détester. La Famille peut se haïr. La Famille peut s’écharper. La Famille peut s’étriper. La Famille peut se dézinguer à tout va. Mais, à la fin, la Famille se reforme, monstruosité visqueuse en appétence permanente. Car la Famille sait ce qui peut la détruire irrémédiablement. Les vents nouveaux en premier. Les saisons ensuite, surtout le printemps. Alors, la Famille resserre ses rangs ensanglantés. La Famille serre les dents quitte à s’en péter les molaires. La Famille rabaisse le chien du flingue et range les dagues. Car le Parrain l’a décrété. Lui, le gardien des valeurs de la Famille. Et quelles valeurs ! PERENNITE ! Le Parrain sait qu’il doit faire taire les guerres pour garder la Famille au sommet, les rênes du commandement en mains. Alors, tous les membres sont sommés de se donner l’accolade. Bessif ! Bouss Khôk ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

  • no moment

    Dilem du 29 Février 2012

  • Moncef Merzouki nominé, Bouteflika absent

    Prix Nobel de la paix 2012 :
    Par Le Matin DZ |
            

     

    Moncef Merzouki en lice pour le prix Nobel de la paix 2012
    Moncef Merzouki, Bill Clinton, Helmut Kohl, l'UE ou encore Bradley Manning, la «taupe» présumée de WikiLeaks, sont quelques-uns des 231 candidats en lice cette année pour le Nobel de la paix. Absent des listes, le Président algérien avait été pourtant nominé en 2008.

    Le Président de la république Abdelaziz Bouteflika ne figure pas dans la liste des nominés pour le prix Nobel de la paix 2012 parmi quelque 231 candidats présélectionnés à cette prestigieuse distinction. dont l’ex-président américain Bill Clinton, l’ancien chancelier allemand Helmut Kohl, l'Union européenne, le président tunisien Moncef Marzouki, la chaîne Al-Jazeera, ainsi que l'Ukrainienne Ioulia Timochenko, actuellement emprisonnée. Avec 188 individus et 43 organisations, la liste de prétendants est proche du record établi l'an dernier, une édition marquée par 241 candidatures et finalement remportée par un trio féminin: les Libériennes Ellen Johnson Sirleaf et Leymah Gbowee, et la Yéménite Tawakkol Karman.

    En 2008, le nom de Bouteflika figurait parmi les près de 200 nominations à ce prix d'un retentissement international, soutenu notamment par des députés, des hommes d’affaires et des journalistes pour "ses actions audacieuses en vue d'unir et de réconcilier les Algériens" et pour "le retour et le maintien de la paix dans les pays voisins".

    Moncef Merzouki, l’actuel président de la Tunisie, personnage politique de l’oppositon au régime de Ben Ali et acteur majeur du Printemps arabe figure ainsi parmi les 231 candidats et est donc en lice pour succéder à Marthin Luther KIng,  Nelson Mandela ou plus récemment à Barak Obama.

    Cette nomination de Moncef Merzouki est, en elle-même, une consécration de la Révolution du Jasmin en Tunisie. Elle a de quoi faire pâlir d’envie et mettre en rage le Président algérien Abdelaziz Bouteflika qui, rappelons-le, avait été nominé pour le Nobel de la paix en 2008, époque où Moncef Merzouki, militant des droits de l’Homme, ayant connu la répression et les geôles de Ben Ali, était déclaré l’ennemi public en Tunisie et en Algérie.

    C’est quasiment en fin de règne, dans un contexte maghrébo-arabe en pleine mutation et isolé de la scène internationale que le Président algérien, dont le nom est identifié à la politique de réconciliation nationale, à la "Charte pour la paix", est absent de la liste des nominés par la prestigieuse institution. Or, force est de constater que sa gouvernanvce  revient, plutôt, avec insistance dans les rapports d’ONG internationales qui tirent la sonnette d’alarme sur les iniquités de son régime en matière des droits de l’Homme bafoués au cours de ses trois mandats.

    Ironie du sort, cette "paix" par laquelle le candidat de 1999 est entré en campagne et qui a constitué l’assise même de ses réélections successives, est, ainsi, au bout de ses treize années de règne, mise en échec après l’avoir été sur le terrain politique marqué par l’alliance avec les islamistes et l’impunité offerte aux maquis terroristes.

    Plus qu’une déconvenue, c’est sûrement pour l’ex- nominé au prix Nobel 2008, un véritable affront non pas tant par le fait qu’il n’est pas dans le cru 2012, mais surtout en raison qu’un nouvel homme politique du Maghreb aux commades de la Tunisie de l'après Ben Ali qui plus est, Moncef Merzouki, lui-même porté au pouvoir par l'élan de révoltes populaires déclenché dans son pays fin 2010, y figure en bonne place et qu’il symbolise la Paix par l’An I de la Révolution du Jasmin.

    Dans le même temps, en plein lancement de ses réformes et dans un contexte de préparation des législatives du 10 mai qui lui fait craindre la pire déroute électorale, que le réseau euro méditerranéen des droits de l’Homme vient de dresser dans son dernier rapport sur les libertés en Algérie, un rapport des plus alarmants.

    Rappelons que le nom du ou des lauréats sera annoncé en octobre, le prix étant traditionnellement remis le 10 décembre, date-anniversaire de la mort d'Alfred Nobel, inventeur de la dynamite.

    R.N et agences

  • Quesque vous avez fait pour que le peuple vote?vieux débris et ça depuis 62!

    Elections législatives du 10 mai : le bazar électoral
    Par Le Matin DZ |
               pouvoir, algerie, islamistes, Ouyahia, politique, nouveaux partis, élections législatives

     

    Le RND d'Ahmed Ouyahia fera face à ses dissidents
    Huit nouveaux partis viennent d'être agréés par le ministère de l'intérieur. Ils viennent s'ajouter aux 17 autres qui ont tenu leur congrès constitutif. Ces formations de dernière minute comptent en leur sein des dissidents du RND, des redresseurs du FLN et beaucoup d'anciens ministres.

    Les prétendants aux législatives font la queue devant le ministère de l’intérieur depuis que, d’Oran, Bouteflika a appelé les partis politiques à redoubler d’énergies pour convaincre, on ne sait avec quoi ni comment, les électeurs à se présenter en masse au scrutin du 10 mai.

    Ainsi, après l’agrément de 17 nouveaux partis que le chef de l’Etat n’a pas manqué de citer en les gratifiant au côté de ses grosses formations de l’alliance, huit autres  partis politiques, ayant déposé leur dossier et remplissant les conditions légales, ont été agréés, a annoncé hier, dimanche 26 février, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales dans un communiqué.

    Dans ces formations de dernière minute, il y a de tout et du "mange-tout" : des ex-candidats à la présidentielle, de nombreux ministres à la recherche d’une rente confortable comme députés, des responsables de l’organisation des enfants de chouhadas, des dissidents du RND, des redresseurs du FLN, d’anciens survivants de la défunte UNJA. Parmi eux, inévitablement, le Mouvement Populaire Algérien ( MPA) de Amara Benyounès, ancien ministre, ex- cofondateur du RCD.

    D’autres formations politiques, croit-on savoir, attendent au portillon du Premier ministère. Pour écarter tout soupçon de vouloir "polluer" selon le terme de Saïd Sadi dont le parti, c’est le seul pour le moment en attendant la décision du FFS d’Aït Ahmed qui se fait désirer, Daho Ould Kablia a eu cette remarque ubuesque: "L’agrément des nouveaux partis politiques pourrait se faire au delà de l’échéance des prochaines élections législatives."
    Ce rush de partis issus des luttes implacables de leadership  au sein du RND et du FLN, donne déjà, deux mois à peine de l’échéance électorale, une atmosphère de foire d’empoigne à un scrutin de "grande maison" ouverte ouverte, selon la formule pimentée du président du RCD, "sur le mode du proxénétisme."

    Au sein des formations de l’alliance, le RND et le FLN partagé entre les caciques et les redresseurs, c’est la mêlée. Les loups sont-ils dans la bergeries? Le RND aura fort affaire avec le nouveau parti de Benbaïbèche, l’ex-trublion secrétaire général de la formation avant d’être débarqué et remplacé par Ouyahia qui devra croiser le fer avec des ministres comme Bendakir, qui était aux transports dans le gouvernement Zeroual, ainsi qu’avec Aissa Nouasri et Mohamed Kébir, des ennemis jurés de Ouyahia.

    Du RND originel vient d’être issu également un autre nouveau parti, l’Union des forces démocratiques et sociales, l’UFDS, présidé par l’ex-ministre de l’agriculture Noureddine Bahbouh. Ce nouveau parti compte en son sein aussi l’ex premier ministre Mokdad Sid, l’ex-ministre du Tourisme Ben M’hidi, l’ex-député Haider Bendrihem, un proche du président Zeroual.

    Le FLN de Belkhadem connaît d'autres couvées irrédentes des "redresseurs" que Belkhadem n’a pas réussi à faire éclore. Mohamed Seghir Kara, numéro deux des redresseurs et porte-parole du mouvement, a déclaré jeudi à l’AFP que les redresseurs iront avec leurs propres listes aux législatives. "Nous allons nous présenter dans toutes les mouhafadhates avec des listes indépendantes baptisées Taasil (retour aux origines) en donnant leurs chances aux jeunes et aux femmes", a-t-il mentionné. Ainsi, c’est la formation d’Ahmed Ouyahia qui accuse le coup face à de nombreux dissidents qui reviennent à la faveur des législatives pour grignoter sur ses ailes.

    Les partis islamistes, pour contrer cette stratégie de "basse-cour", entreprennent des tractations au sein de leur mouvance pour des listes communes. Bouguerra Soltani donne aussi des velléités pour une telle initiative qualifiant l'adhésion de son MSP à cette alliance de "détails techniques".

    R. N.

  • il y'a pas justice en "ALGERIE" pilier inamovible d'un pays

    Justice - Droit

  • Profusion de partis politiques : Quel ancrage dans la société ?

     

    El Watan,

    Le paysage politique national vient d’enregistrer l’entrée en scène de huit nouveaux partis fraîchement agréés. A seulement deux mois du rendez-vous électoral. Et le ministère de l’Intérieur promet de statuer sur d’autres partis en attente d’agrément.

     

    Mais globalement, bien malin celui qui pourrait déterminer le nombre de partis que compte la scène politique nationale. Dans la foulée, il y a lieu de souligner qu’à seulement quelques semaines de l’entrée dans l’arène des partis, l’on soit dans la totale ignorance des formations qui devraient en être. La conduite de ce dossier, entre les mains de l’administration, requiert moult commentaires.

    Il importe de signaler que la multiplication des sigles n’est pas forcément synonyme de démocratie. D’aucuns se demandent si l’addition de nouveaux partis aux formations déjà existantes serait susceptible de charrier une espèce de valeur ajoutée démocratique. Est-il possible d’établir l’ancrage de tous ces partis qui ont la prétention de représenter un courant ou un autre ?

     

    Le moins qu’on puisse dire est que l’opinion commune admet que les élections précédentes ont toutes, sinon presque toutes, été truquées alors il conviendrait d’admettre qu’il n’y a à ce jour aucun repère qui puisse permettre de mesurer le poids de chacun. Et comme il devenu coutumier de constater qu’à l’approche des consultations électorales, des partis sortent de nulle part pour se lancer dans la course. Mais force est de relever que les avis divergent. Et c’est peut-être tant mieux ! «Ce sont des créations de laboratoire pour atomiser le champ politique. Ils n’expriment ni des programmes ni des trajectoires de lutte sociale, au mieux c’est pour assouvir des ambitions personnelles», juge l’universitaire Ammar Belhimeur.

     

    Ce n’est pas l’avis de ces nouveaux acteurs dont la plupart sont issus des formations politiques classiques. Ils estiment démocratique de fonder de nouveaux partis dès lors que «l’électorat n’est pas resté figé dans sa configuration d’il y a quinze ans».

    Mohamed Saïd du Parti de la liberté et de la justice (PLJ) soutient l’option de l’ouverture tous azimuts du champ politique. «C’est une nécessité démocratique qui répond à un besoin et à une soif de liberté. L’éclosion de partis politiques permettrait aux Algériens, privés de leur droit durant de longues années, de participer librement à l’exercice démocratique. Il faut tenir compte du vent qui a soufflé sur le Monde arabe et ne va pas nous épargner. Il devrait y avoir une recomposition politique qui permettrait à l’ensemble des citoyens de participer à la vie politique nationale», justifie le patron du PLJ.

    Le RND du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, applaudit l’agrément de nouvelles formations : «C’est un renforcement du processus démocratique et un enrichissement de l’espace politique. Nous espérons qu’elles apporteront un plus», a déclaré Miloud Chorfi, porte-voix du RND.

    Trop de partis, moins de démocratie

    De l’avis du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) c’est tout le contraire. Le parti de Saïd Sadi brocarde une ouverture qui cache en réalité «un re-verrouillage» de la vie politique. Il voit, dans l’arrivée de nouvelles formations politiques, «une multiplication de sigles pour caser les clientèles du régime. Une bonne partie de ces nouveaux chefs doivent répondre de leurs actes devant la justice. Ce sont des délinquants», lâche non sans virulence le porte-parole du RCD, Mohcen Belabes. Pour lui, s’il s’agissait d’une réelle volonté politique d’ouverture, «pourquoi refuse-t-on d’agréer le Front démocratique (FD) de Sid Ahmed Ghozali, dont le parti existe depuis plus d’une décennie ?».

    «Nous devons laisser la liberté totale aux Algériens de créer des partis, des associations. C’est aux Algériens de décider qui les représentera, pas au ministre de l’Intérieur», tacle Amara Benyounes, transfuge du RCD, dont le le nouveau parti, le Mouvement populaire algérien (MPA), vient d’être agréé.

     

    Après une fermeture tous azimuts, le pouvoir ouvre brusquement l’écluse. A quel dessein ? «Tel que cela se passe, cela relève du folklore, du cabotinage. On ferme les vannes pendant dix ans au mépris de la loi et on les ouvre subitement, à quelques mois des élections. Quel est le message qu’on envoie ? Rien d’autre qu’un remake du carnaval fi dechra... Il n’y avait aucune justification légale à l’interdiction des partis, mais la gestion du pouvoir qui passe allègrement d’un non-respect de la loi à une inondation de sigles peut difficilement être vue comme étant animée d’un souci de démocratie. C’est quoi pour des électeurs 20 partis qu’on lâche comme on libère l’excès d’eau des barrages ? Une blague... La politique, c’est plus sérieux», analyse un fin observateur.

     

    Par ailleurs, la multiplication de partis va-t-elle bousculer le paysage pour une nouvelle reconfiguration ou plutôt ces nouveaux-anciens acteurs sont-ils pour autant partisans d’un ordre politique établi depuis l’ouverture politique de 1989 ? Pas si sûr, répond le sociologue Nacer Djabi, qui observe l’évolution de la classe politique. «Reconnaître de nouveaux partis est une bonne chose en soi, mais reste la question centrale qui est celle de leur efficacité et de leur représentativité. A part un ou deux, la plupart de ces nouveaux partis ne sont pas l’aboutissement de luttes sociales et politiques. Ce sont tous le produit de dissidences et de scissions avec les formations traditionnelles, dues à des divergences non pas doctrinales mais plutôt de querelles de personnes et de luttes d’appareil. Donc, ils ne seront pas porteurs de projets et de discours nouveaux. Ils vont capter les déçus des autres partis, ce qui pourrait les affaiblir sans pour autant aller jusque à une reconfiguration profonde du paysage politique», constate M. Djabi. En somme, une «explosion» de partis.

     

    Hacen Ouali

  • deux ministres vraiment minables

    Deux pantins de la Ripouxblique se bagarrent pour un fauteuil….d’avion !!!
    Poste par Rédaction LQA
    Le doux velours du fauteuil
    El Watan le 26.02.12
    L’histoire est authentique. Aéroport d’Alger, le président de la République s’apprête à se rendre à Oran dans son Airbus personnel, un A340 à 300 millions de dollars. Derrière lui, un autre avion d’Air Algérie est préparé pour les ministres et la délégation accompagnatrice, tant est qu’on ne mélange pas tout en haut lieu. L’escadrille suprême est prête à partir quand le chef d’escale de la compagnie nationale est appelé en urgence par le personnel navigant du deuxième avion pour régler un problème de taille. Que se passe-t-il ? Une bagarre oppose deux passagers en première classe pour un fauteuil, les deux voulant le même. Les deux hommes, qui ne sont autres que deux ministres en exercice et pas des moindres, en sont venus aux insultes jusqu’à ce que le chef d’escale trouve une solution diplomatique acceptable. L’image reste : deux ministres se battent pour un fauteuil en première classe comme on se bat pour accaparer des postes et les conserver envers et contre tout. L’incident est clos, les deux ministres sont bien assis et les avions décollent enfin.
    Arrivé à destination, le président de la République entame un long discours au peuple, debout dans la salle, venu à pied. Des phrases bouteflikiennes s’envolent, comme «le moment est venu de rompre avec les mauvaises habitudes» pour parler des mentalités au pouvoir, ou «un pays qui aspire à une place de choix parmi les nations» pour parler de l’Algérie. Les deux ministres sont dans la salle et ne se sont pas battus pour une place de choix, étant tous deux bien assis au premier rang. Mission accomplie, les deux avions rentrent à Alger. Bilan ? Le peuple doit changer et aller voter pour le changement de députés. Le gouvernement ne change pas, c’est le Président qui le nomme et maintient les ministres en poste, au delà de leur élégance et de leur compétence.
    Où est le changement annoncé ? En deuxième classe, pas en première.
    Chawki Amari

  • no moment

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  • L’Algérie, entre le marteau et l’enclume

    Tribulations algériennes.

    par Noël Boussaha

    Bientôt les élections. Bientôt une échéance considérée comme capitale pour le pouvoir. Et ces messieurs dames de l’Alliance présidentielle – enfin, du moins ce qu’il en reste – se sont déjà mis sur les starting-blocks. Idem pour ces messieurs (dames) qui sont qualifiés d’islamistes. D’autant que, comme vous le savez déjà chères lectrices et chers lecteurs, que ceux-ci sont plus que sûrs d’une victoire qui leur est d’ores et déjà dévolue. Une majorité islamiste, après tout, c’est tendance par les temps qui courent. Encore est-il qu’il faut que ces messieurs (dames) puissent bien s’entendre parce que lorsqu’on observe les couacs entre Frères musulmans et salafistes en Egypte, on ne peut que rester perplexe, surtout en Algérie. De toute façon, les islamistes ont déjà gagné. Ils ont commencé à gagner dès la promulgation de la première Constitution de l’Algérie dite indépendante à travers son article 2 qui stipule que l’islam est religion d’Etat. Puis, chemin faisant, ça a été la course à l’islamisation progressive de la société. Cinquante ans après une liberté acquise au prix du sang, voilà le résultat. Rien que dans la petite lucarne, El Yatima, l’Unique, les programmes dits religieux ont le vent en poupe. Entre islamisation rampante de la société, arabisation artificielle des Algériennes et des Algériens, il est clair que ce pays est toujours à la recherche de son identité, mais voilà, beaucoup vont s’accommoder de cette situation, beaucoup ne vont rien trouver à y redire. Il faut croire que la surprise ne sera pas grande en cas de raz-de-marée islamiste, non. Après tout, le phénomène est tendance chez nos voisins. Donc, en Algérie… Et cette islamisation rampante, comme dit plus haut, ne date pas d’hier. Il suffit de voir le code de la famille voté en 1984, par exemple ; l’enseignement religieux dans le système éducatif cher à ce Benbouzid, collé à son fauteuil de ministre depuis une vingtaine d’années. Maintenant, beaucoup de nos jeunes compatriotes connaissent mieux que leurs aînés les techniques pour laver des morts ou même les étapes du pèlerinage aux Lieux saints… On apprend ainsi à cette jeunesse à devenir une sorte de clone arabo-musulman, ce qu’elle n’est pas originellement. Rien de tel pour arriver à une véritable crise identitaire.

    Mais ce n’est pas tout. Tous ces soi-disant repentis font leur loi dans la rue, sans que personne, du côté des autorités, ne s’en offusque. Ce pays a beaucoup changé depuis 1962. Mais doit-on parler de progrès, doit-on parler de développement lorsqu’une société ne vit que par et à travers une pensée religieuse qui semble la définir comme telle ? L’Algérie, en cette veille d’élection – qui sera, nul n’en doute, boycottée non seulement par des partis de l’opposition, mais également par une bonne partie des électeurs – est entre le marteau et l’enclume, et ce, jusqu’en 2014 au moins.

    Attendons ce printemps, ce joli mois de mai et voyons ce que cela va donner, entre des islamistes qui veulent fêter leur victoire comme un symbole quelque 20 ans après la victoire volée du FIS et le pouvoir qui n’en finit pas d’envoyer des SMS aux électrices et électeurs par peur d’une victoire, non des islamistes, mais de l’abstention. Ou bien cette élection est crédible pour ces messieurs dames des hautes sphères du bateau Algérie, ou bien elle risque tout simplement de les mener en bateau. Ainsi va notre chère Algérie en cette année de grâce deux mille douze…

  • Le doigt dans l’oreille

     

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    A écouter les Algériens, l’Algérie va mal, tout est cher, rien n’est bon et l’Etat a trop d’argent pour ce qu’il en fait. De plus, les Algériennes n’aiment que l’argent, mentent en se coiffant, se maquillent et parlent trop ; on ne peut même plus se marier et marier ses fils. Mais à écouter les Algériennes,  les hommes sont tous cupides, infidèles et menteurs, violents et n’ont aucune élégance ; ils préfèrent roter dans leur 4X4 plutôt que d’acheter un bouquet de fleurs à leur compagne. A écouter par contre les islamistes, toutes les valeurs sont en péril, même le terrorisme n’a plus d’éthique et seul le retour à la vraie religion sauvera le pays, une fois les femmes enfermées à la maison, les salons de thé, les bars et les jeans taille basse interdits, tout rentrera dans l’ordre. Quand aux démocrates, pour eux toutes les libertés sont en danger, on ne peut même plus faire une émeute normalement parce que le régime négocie avec l’islamisme pour se partager le gâteau du pays en faisant des citoyens des cerises dessus.

    A écouter la télévision d’Etat ou les dirigeants, c’est une autre histoire. Tout va bien, l’Algérie est riche en bons du Trésor américain, Alger a son métro, Arzew son satellite, Oran son eau, Tizi Ouzou ses routes coupées et Annaba ses inondations. Mais à écouter le Président, tout va mal, l’Algérie est assiégée par le monde entier, il faut voter massivement pour des députés qui n’ont aucun pouvoir et tout sera réglé, comme en Novembre 1954. Finalement, qui écouter ? Personne, quitte à ne plus avoir d’avis sur la question. On pourrait encore n’écouter que ses proches ou soi-même et sa conscience, mais est-on sûrs d’avoir raison ? En réalité, il faudrait écouter le DRS, dont la fonction est d’écouter tout le monde et d’espionner tout le pays. Mais si l’armée vient de refuser d’être une grande muette,
    peut-on croire que le DRS va demander à être un grand bavard ?

     

    Chawki Amari
  • la mauvaise gouvernance et la corruption menacent la sécurité nationale

    Algérie 2011 meme 2012

    Par Free Algérie

     

    La corruption à tous les étages de l'Etat gangrène sérieusement le pays.

    Transparency International dans son rapport du 1er décembre pour l’indice annuel de perception de la corruption rétrograde l’Algérie de sept places. Un indicateur qui prouve la faillite du président et de son exécutif en matière de bonne gouvernance. La suite...

     

    Il convient de se poser la question de savoir si l'on peut continuer dans cette voie hasardeuse, situation qui menace le fondement de l'Etat lui-même et la sécurité nationale. Dans ce cadre, la sphère informelle produit historique de l'extension de la bureaucratie rentière qui tire sa puissance de l'existence même de cette sphère tissant des réseaux diffus de corruption n'est que la traduction de la faiblesse de la démocratisation du système économique et politique, donnant d'ailleurs du pouvoir à ceux qui contrôlent l'information. Transparency International classe l'Algérie parmi les pays qui connaissent un taux de corruption élevé comme en témoigne les 9 derniers rapports de 2002 à 2011 sans aucune amélioration dont le dernier en date celui du 01 décembre 2011. Ainsi les surfacturations et l'utilisation de la distorsion du taux de change permettent la fuite de capitaux (la méthode résiduelle de la Banque mondiale l'évalue à plusieurs dizaines de milliards de dollars entre 1972 -2009, avec d'importants mouvements pour certaines périodes en fonction de la situation politique et socio-économique et des produits hors de la frontière fonction de la distorsion des prix intérieurs et internationaux.

     

    L'intégration de la sphère informelle selon une vision cohérente, dont la délivrance facile des titres de propriété, doit aller de paire avec une participation plus citoyenne de la société civile et devrait favoriser la légitimité de tout Etat du fait qu'elle permettra à la fois de diminuer le poids de la corruption à travers les réseaux diffus et le paiement des impôts directs qui constituent le signe évident d'une plus grande citoyenneté. Quels sont les deux éléments fondamentaux caractérisant le fonctionnement de l'Etat de droit ? Premier élément : la confiance est à la base des échanges : des interviews précises réalisées par De Soto un des plus grand spécialistes dans ce domaine montrent qu'à une question en Suède : "Est-ce que vous faites confiance aux autres Suédois ? La réponse est que 65% des Suédois disent oui, je fais confiance à un autre Suédois". Aux Etats-Unis presque 54% des Américains disent oui, je fais confiance aux autres Nord-Américains. Quand on arrive au Brésil, c'est seulement 8% qui font confiance aux autres Brésiliens. Quand on arrive au Pérou, c'est 6% et les Argentins, entre 1 et 2%. Qu'en est-il en Algérie où le cash prédomine dans toutes les transactions internes ? Dans les pays développés, la carte de crédit donne un droit de transaction alors que dans la plupart des pays en voie de développement est exigé souvent le liquide avec une intermédiation informelle qui traduit la faiblesse de toute politique monétaire interne de l'Etat . Et là, on revient à la confiance. Le deuxième élément est la relation dialectique entre économie de marché, Etat de droit et l'existence des titres de propriété. La question qu'il y a lieu de se poser est la suivante : s'il y a des actifs immatériels et physiques en Algérie, combien de ceux-là ont un titre reconnu par l'Etat ? C'est toute la problématique de la construction de l'économie de marché et d'une manière générale, la construction de l'Etat qui est posée. Là aussi les enquêtes de Hernando De Soto peuvent être des indicateurs importants pour réorienter la politique économique et sociale algérienne. En Egypte, objet d'enquêtes précises de l'auteur pour le gouvernement de ce pays, de la période de Nasser à 2004, les entrepreneurs ont créé quatre millions sept cent mille bâtiments sur des terrains agricoles illégalement. Donc, ces 4 700 000 bâtiments sans titres sont du capital mort bien qu'ils représentent une valeur estimée par l'auteur à 50 milliards de dollars de 2004 sans pouvoir les hypothéquer ni les utiliser comme garantie, sans que les banquiers ne sachent à qui ils peuvent prêter. Cela a des incidences sur la gestion de l'Etat qui ne sait plus planifier les besoins en eau potable, en électricité-gaz, téléphone, conduite d'évacuation et autres prestations de services. Autre élément significatif des enquêtes de l'auteur: combien de temps ça prend si vous voulez acheter les droits, c'est-à-dire la délivrance des titres de propriété. Si vous devez respecter le cheminement de tous les circuits (à cela s'ajoutent la faiblesse de la culture économique et politique du simple citoyen ainsi que l'amoncellement de tous les dossiers en litige au niveau des institutions du pays qui souvent ne sont pas informatisées) l'ensemble des démarches (longs circuits) pour avoir un titre légal prend 17 années en Egypte, 21 ans au Pérou et pour les Philippines 25 ans. Il y a lieu, également, de mesurer le temps pris en moyenne pour éviter la destruction et donc marchander avec la bureaucratie (corruption). Ainsi, un Egyptien passe entre 3 et 6 années de sa vie dans ce marchandage. Il serait intéressant que nos sociologues fassent une enquête pour le cas Algérie.

     

    Aussi, il faut éviter toute vision illusionniste. Réformer le droit de propriété n'est pas une question de registre foncier. Il faut intégrer toutes les procédures, y compris celles du droit coutumier, car existant des codifications au sein de cette sphère informelle. Dans la plupart des pays, ce sont des notables qui établissent des actes non reconnus, certes, par l'Etat, mais qui ont valeur de transaction au sein de cette sphère informelle. On peut émettre l'hypothèse que c'est l'Etat qui est en retard par rapport à la société qui enfante des règles qui lui permettent de fonctionner. En fait, l'importance de cette sphère informelle pose tout un problème politique. Où est la crédibilité d'un Etat qui ne contrôle que 30 à 40% des activités économiques ? Cela n'explique-t-il pas la difficulté de construire un Etat de droit ? Cela ne signifie pas à travers les expériences historiques qu'il ne peut y avoir d'économie de marché sans démocratie. En effet, nous avons assisté à une économie de marché très forte en Amérique latine notamment celle du Chili, venue à travers Pinochet et actuellement en Chine. Il en est de même en Asie à Singapour ou en Corée du Sud. Mais dans la plupart des cas, cela a été l'échec en raison notamment de la corruption généralisée du fait de la faiblesse de contrepoids démocratiques. Aussi la majorité des pays (avec des variantes options libérales ou social-démocrates et régimes présidentiels ou parlementaires) a opté pour des régimes démocratiques, avec une participation plus active de la femme , comme l'Occident, l'Asie récemment la plupart des pays de l'ex camp soviétique et depuis une décennie la plupart des pays Amérique latine, les pays arabes et surtout d'Afrique étant les plus en retard, ( la Chine , étant une exception allant vers une libéralisation progressive maîtrisée). Ainsi je reste persuadé à travers les expériences historiques que la vision autoritaire n'est pas soutenable sans la démocratie. Car avec le temps, et du fait des mutations mondiales, la dynamique socio-économique engendrera de nouvelles forces sociales avec de nouvelles exigences donc plus de liberté et de participation à la gestion de la cité.

     

    Docteur Abderrahmane Mebtoul ex-directeur central des études économiques et Premier conseiller à la Cour des comptes (1980/1983).

  • Algérie : "Levée de l'état d'urgence, un trompe-l'oeil"

     

    Par Le Matin DZ  

    Répression de journalistes à Alger, janvier 2012

    Le réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) a rendu public son rapport sur "L’exercice des libertés d’association, de réunion et de manifestation en Algérie", sous le titre : "Levée de l’état d’urgence : un trompe-l’œil"

     

    Ce rapport épluche tout le dispositif législatif mis en branle par le pouvoir algérien au cours de ces vingt dernières années, relatif à l’exercice des libertés d’assocaition, de réunion et de manifestation.  Depuis l'installation de l’état d’urgence, qui avait été décrété le 9 février 1992 à la suite de l’annulation des résultats électoraux du premier tour des législatives, remportées par le Front islamique du salut à sa levée, le 2R février 2011, le rapport relève que: "Au cours des 20 années suivantes, la société civile a été affaiblie systématiquement, entre autres par l’excès d’ambiguïté de certaines dispositions, par l’utilisation des moyens de la lutte antiterroriste pour réprimer plus largement toute voix critique, et par l’impunité accordée à ceux qui s’étaient rendu responsables de violations des droits humains pendant la guerre civile."

     

    La levée de l’état d’urgence dans le contexte des Révolutions arabes et revendiquée bien auparavant par la classe politique et la société civile, n’a pas eu l’effet escompté et n’a pas signifié de meilleure garantie jusque-là "pour l’exercice des droits et des libertés fondamentales, notamment pour les organisations  qui exercent leurs activités dans le domaine des droits de l’Homme et qui se penchent  sur les abus massifs qui se sont produits pendant la guerre civile. Le harcèlement des militants par la police, l’interdiction injustifiée de manifestations et des réunions publiques, de même que le recours à des pratiques administratives abusives pour entraver la création des associations : ces tactiques continuent d’être communément utilisées pour affaiblir la société civile et entraver son action." Jusqu’aux récentes lois des réformes initiées par le Président de la république en janvier 2012 conçues comme autant de garanties juridiques et démocratiques à la tenue des législatives du 10 mai 2012. Le rapport relève que la nouvelle loi organique sur l’information "perpétue les restrictions érigées à l’encontre de la liberté d’expression, certaines infractions étant même passibles de peines d’emprisonnement. La nouvelle loi sur les associations, réprime la liberté d’association encore plus qu’auparavant."

     

    Ainsi, le cadre répressif dans lequel la société civile algérienne exerce ses activités n’a en rien perdu de son exercice et s’en trouve au contraire plus armé qu’il ne l’était avant la levée de l’état d’urgence. A la question de savoir si la levée de l’état d’urgence a-t-elle permis un exercice plus effectif des libertés d’association, de réunion et de manifestation en Algérie, l’organisation des Droits de l’homme est catégorique : "cela n’a pas été le cas,  les réformes engagées vont à rebours de la promotion de la gouvernance démocratique."

     

    Dans son "bref aperçu et examen critique du cadre  juridique des libertés publiques mis en place lors de l’ouverture démocratique (février 1989 - juin 1991), le rapport relève une contradiction flagrante entre la révision de la constitution algérienne, en date du 23 février 1989 qui garantit, dans ses  articles 39 et 40, la liberté d’association, pierre angulaire de la protection des libertés et des droits fondamentaux et la réalité du terrain qui se traduit en fait par les intimidations, les répressions de toutes les dispositions que permettait cette loi.  Ce qui fait dire au REMDH quen les avancées législatives de la période de l’ouverture démocratique "ont été contrecarrées par l’ambiguïté de certaines dispositions et leur non-application dans la pratique."  Pis encore : les acquis du début des années 1990 ont "rapidement été battus en brèche durant le conflit civil de la décennie noire et les vingt ans de l’état d’urgence, au cours desquels ont eu lieu de graves violations des droits de l’Homme."

     

    Enumérant différentes lois et mesures de l’appareil répressif déployé par le pouvoir contre la vie des activités associaitives, sous différentes formes, initmidations, lourdeurs administatives dans la constiution des dossiers d’agréments, surveillance policière des programmes et des activités, le rapport rélève en effet que le principal obstacle à la constitution légale des associations "réside dans la pratique des autorités de ne pas leur délivrer le récépissé officiel de leur déclaration." Ces mesures arbitraires visent surtout "celles qui travaillent sur des sujets « sensibles » pour le pouvoir en place, tels que les droits de l’Homme en général, l’égalité homme/ femme, les violences contre les femmes, ou bien encore la recherche de la vérité et la justice sur les cas de disparitions forcées et les victimes du terrorisme liées à la guerre civile des années 1990." Ces activités de recherche de la vérité et la justice sur l’époque de la guerre civile écrit le rapport "coûtent aux associations harcèlements et répression, et sont rendues presque impossibles par l’amnistie présidentielle accordée en 2000 aux membres du FIS et par les textes d’application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale"

    Lire la suite ici: http://www.freealgerie.com/debat-du-jour/307-libertes-en-algerie-le-rapport-accablant-de-lorganisation-euro-mediterraneenne-des-drois-de-lhomme.html

     

  • Expressions et expression

     

    Par : Mustapha Hammouche

    “Ne m'appelez plus la Grande muette” ! Vendredi, un communiqué du MDN rappelait que le monde a, depuis la Seconde Guerre mondiale, “subi de profondes mutations” et les militaires ont recouvré “leur droit de vote et d'expression”, rendant cette appellation inadéquate.
    Il est vrai qu'on observe un usage facile et récurrent de pseudonymes de corporations dans la presse écrite francophone. Dans les titres arabophones, la traduction littérale est d'un effet encore plus déplorable. Une carence lexicale, qui trouve son origine dans la politique scolaire, doublée d'une paresse intellectuelle qui guette les professionnels de l'écriture au quotidien, explique peut-être l'abus de ces espèces de surnoms pour institutions ou catégories socioprofessionnelles. Les “soldats du feu”, les “robes noires”, les         “blouses blanches”, les “cols blancs” sont autant d'expressions quotidiennement convoquées pour se substituer à la répétition. L'abus est dans la préférence observée du substitut à la dénomination originelle plutôt que dans ce qui n'est pas tout à fait un choix intentionnel de termes.
    Il s'agit donc là, au pire, de la manifestation d'une imperfection professionnelle. Le communiqué du ministère de la Défense nationale motive son initiative par le fait que la désignation de “Grande muette” ne tienne pas compte des efforts de          “médiatisation de l'ensemble de ses activités, la publication de communiqués et de mises au point” de “la diffusion de reportages sur les différentes composantes et activités de l'ANP” et de “l'organisation de portes ouvertes et de journées d'information où le citoyen algérien peut s'enquérir de près des structures relevant de l'ANP”. On pourrait croire qu'il y a là un simple souci de communication et d'image de l'institution. Mais en adressant son message “notamment pour ceux ayant du respect et de la considération envers cette institution républicaine”, il laisse entendre que l'usage de l'expression pourrait avoir quelque intention outrageuse. Or, la locution, elle-même, qui n'a pas été inventée et qui a gagné le statut de terme générique nommant les armées en général, soutient un vrai débat : celui du rôle politique de l'armée.
    Depuis que De Gaulle a, par l'ordonnance d'août 1945, redonné la parole à l'armée, mettant fin à la pertinence de la formule de “Grande muette”, la question a évolué : du droit à l'expression des militaires à celle du droit à l'expression politique de l'armée.
    Ce même vendredi, à Oran, le Président proclamait “le pays en danger” et comparaît la situation à celle de Novembre 1954. Sauf qu'il ne nous dit pas précisément qui, de son point de vue, est l'assaillant et qui est le libérateur. Curieux argument de campagne, puisque ce genre de situations appelle, plutôt que des élections, des initiatives de type salut national !
    Toujours ce vendredi, Ali Benhadj et des compagnons se réclamant de l'ex-FIS donnaient de la voix du côté de Kouba. Comme pour nous rappeler que l'Algérie a toujours été mise en danger par ses dirigeants. Et ne fait que continuer de l'être.
    En ce vendredi de communication subliminale, on ne discerne qu'un fait : le silence du peuple, ce grand sourd, que toutes les forces font taire depuis cinquante ans et qu'aujourd'hui tout le monde veut, plus que jamais, faire parler.


    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr

  • no moment

    Dilem du 26 Février 2012

  • La fausse route de la Russie

     


    Quel jeu joue la Russie au Proche-Orient ? Son comportement à l’égard de la crise syrienne est des plus inquiétants. Depuis le soulèvement du peuple syrien contre la dictature du parti Baath et de Bachar Al Assad, elle a systématiquement adopté une politique de blocage à l’égard de tout projet de solution, qu’il émane du Conseil de sécurité des Nations unies ou de la Ligue arabe. Les souffrances endurées par les Syriens et les massacres aveugles de femmes et d’enfants ne semblent pas l’émouvoir. Pire, elle a adopté une attitude qui encourage l’armée et les milices de Damas à tuer et torturer des innocents.

    La Russie de Vladimir Poutine s’est même opposée à la création de couloirs humanitaires pour aller secourir les blessés et apporter quelques vivres à une population au bord de la famine. Le soutien à un allié stratégique n’explique pas tout. Pas plus que de bénéficier de privilèges pour sa marine de guerre à la base navale de Tartous. Le Printemps arabe fait peur à tous les régimes dictatoriaux et autocratiques. La Chine, par exemple, qui s’est alignée sur la Russie dans le conflit syrien, a exigé de ses médias de faire le black-out total sur les révolutions arabes sous peine de sévères sanctions. Les stratèges de Moscou pensent-ils qu’en soutenant Bachar Al Assad contre vents et marées, ils influeront sur les événements et freineront la soif de liberté et de démocratie qui agite le Monde arabe ? Ont-ils peur que le phénomène qui a provoqué la chute de dictatures en Tunisie, en Egypte, en Libye et au Yémen finisse peut-être par arriver à Moscou ?

    Ce comportement des Russes va, de toute évidence, à contre-courant de la réalité. Ils sont en train de s’aliéner les peuples arabes, car ces derniers suivent et soutiennent de tout cœur la résistance de leurs frères syriens. Et la Russie empêche une solution pacifique. Au contraire, elle accentue le fossé qui est en train de se creuser entre les différentes communautés syriennes ainsi que le climat de haine créé par le régime de Damas. La malheureuse communauté alaouite à laquelle appartient le clan Al Assad risque de payer un lourd tribut le jour où le régime baathiste tombera. Al Assad et tous ceux qui l’ont appuyé dans sa folie génocidaire en porteront la responsabilité devant le monde entier.
     

    Tayeb Belghiche
  • La complicité bien de chez nous


    Trois entreprises françaises, basées à Marseille et ayant les mêmes propriétaires, arrivent à obtenir de gros contrats dans le secteur du tourisme. 
    L’IGF s’intéresse de près aux contrats passés avec ces entreprises d’autant que les fins limiers des finances pensent que c’est une même et unique entreprise qui se décline en trois pour ne pas éveiller les soupçons lors des appels d’offres. Le tout, avec une complicité bien de chez nous.

  • Allez ! Qui dit mieux ? Une fois ! Deux fois ! Trois fois ! Adjugé !


    Par Hakim Laâlam  
    Email : laalamh@yahoo.fr
    C’est officiel ! Ben Bella a quitté l’hôpital de la…

    … Grande Muette !

    Quoi ? Ouyahia affirme que les législatives du 10 mai prochain seront aussi importantes que le référendum de 1962 ? Quoi ? Abdekka jure que les législatives du 10 mai prochain seront aussi importantes que le jour du déclenchement de la guerre de libération nationale, le 1er Novembre 1954 ? Il n’est pas question que je me laisse distancer dans cette course à la surenchère ! Je suis la surenchère ! Que viennent-ils donc faire ici, sur mes terres, celles de la surenchère ? Que n’aillent-ils piétiner d’autres plates-bandes que les miennes, celles que j’entretiens tous les jours méticuleusement, jalousement ? Qu’ils sachent ces deux-là que je ne laisserais personne empiéter sur mes prérogatives «surenchérissatrices» ! Ah ! Ils veulent de la surenchère ? Eh bien, ils vont être servis ! Non seulement les législatives du 10 mai prochain sont aussi importantes que le référendum de 1962, non seulement les législatives du 10 mai sont aussi importantes que le 1er Novembre 1954, mais je le dis ici haut et fort : les législatives du 10 mai sont encore plus importantes que le Congrès de la Soummam ! Les législatives du 10 mai sont encore plus importantes que la résistance de l’émir Abdelkader. Les législatives du 10 mai sont encore plus importantes que le naufrage de plus de la moitié de la flotte de Charles Quint en rade d’Alger, en 1541, par une nuit de terrible tempête. D’ailleurs, les législatives du 10 mai seront bien plus importantes que cette tempête elle-même, BMS et statistiques de Météo Algérie à l’appui. Les législatives du 10 mai sont encore plus importantes que le jour où le mot «Bachmak» fit son entrée dans le langage parlé des Kouloughlis. Plus loin encore, plus fort. Les législatives du 10 mai seront plus importantes que les joyaux architecturaux réunis de l’Alhambra à Grenade et de la Grande Mosquée de Cordoue. Encore plus loin, encore plus fort ! Pourquoi me retiendrais-je quand les deux autres surenchérisseurs se permettent d’y aller plein pot ? Les législatives du 10 mai seront encore plus importantes que le jour où un mec hirsute et plein de poux dans sa tignasse se mit à frotter deux bouts de bois l’un contre l’autre, très fort, jusqu’à ce qu’en jaillissent les premières étincelles de fabrication humaine. Oui, M’sieur ! Les législatives du 10 mai seront encore plus importantes que lorsqu’un gugusse en mal de copine, sentant que ça le démangeait un peu au niveau du bas-ventre, offrit une pomme à une nénette de passage, sous l’œil allumé d’un serpent anorexique. Oui, M’dame ! Je dirais même plus, les législatives du 10 mai prochain sont plus importantes que le jour où un poisson, fatigué de nager en eaux tout le temps troubles, sorti de la mer, se mit debout sur sa queue, s’essaya à respirer sans ses branchies et alla s’installer sur la terre ferme, se bâtissant un énorme aquarium en verre qu’il appelât ensuite Wall Street. Eh oui ! Missié et Midame ! Les législatives du 10 mai seront plus importantes que tout ça réuni ! Et si je ne craignais pas de me voir brûler sur un bûcher le 11 mai au matin, je vous dirais que les législatives du 10 seront encore plus importantes que… Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. 
    H. L.

  • Il compare les législatives du 10 mai au 1er novembre 1954

     

    Boutef : “Le pays est en danger !”

    Par : Azzeddine Bensouiah

    Le président Bouteflika a retrouvé sa verve d’antan, le temps d’un discours de circonstance où il a mis les pieds dans le plat en disant les choses crûment. On est loin du discours expéditif de Laghouat, ou de celui enregistré pour la convocation électorale, tout comme on est loin des discours lus par ses conseilleurs.
    Plus d’une heure, debout, usant de ses gestes qui ont fait sa popularité au début des années 2000, le président Bouteflika s’est donné à fond, lui dont l’état de santé alimente les discussions depuis 2007.
    Le chef de l’État, qui a multiplié ses déclarations, ces derniers temps, s’engage personnellement dans la réussite du scrutin de mai prochain. Pour la première fois, il dit les choses comme elles le sont et comme elles se présentent : le pays est en danger et subit une très forte pression étrangère.
    Cette hantise lui fera dire que les élections de mai prochain seraient semblables au 1er Novembre 1954. Une comparaison lourde de sens, dans la mesure où toutes les élections organisées sous son règne n’ont pas bénéficié d’un tel traitement, d’une telle comparaison. C’est l’élection de la dernière chance, semble dire le chef de l’État. En associant le sort et la crédibilité d’un régime, à bout de souffle, à celui du pays, le président Bouteflika agite l’épouvantail des graves conséquences vécues par certains pays arabes, embarqués dans “le printemps libyen”. Pour lui, le peuple algérien serait assez conscient pour ne pas tomber dans le piège et éviter au pays une intervention étrangère aux conséquences fâcheuses. La hantise d’un faible taux de participation fera dire au chef de l’État que le désir de changement et de réformes, devrait s’exprimer à travers les urnes et non par la passivité. Tout en s’impliquant personnellement dans la campagne de sensibilisation, le président Bouteflika invite les partis et le mouvement associatif d’en faire autant. Selon lui, si ces acteurs existent réellement, ils devront le prouver à travers ces élections. Pour sa part, il s’engage à garantir des élections transparentes et crédibles et en veut pour preuve l’appel à des observateurs étrangers pour suivre le déroulement du scrutin. Le chef de l’État veut impliquer les médias dans cette campagne de sensibilisation. Il estimera que les médias soutiendront la volonté populaire. Cette dernière s’est toujours exprimée contre toute ingérence étrangère dans les affaires internes du pays, selon le président Bouteflika, pour qui “nul n’a le droit de se jouer de la crédibilité et de l’indépendance du pays”. S’il est prématuré de mesurer la portée des menaces qui pèseraient sur le pays, telles qu’exprimées par le chef de l’État, il apparaît clairement que le régime se trouve dans une impasse et que seules des élections législatives crédibles, aux yeux de la communauté internationale, pourraient lui accorder un sursis supplémentaire.
    Le président Bouteflika a, toutefois, laissé transparaître sa volonté de quitter le pouvoir. Dans une salle totalement acquise, une voix a fusé pour clamer “quatrième mandat”. La réplique du président Bouteflika est, on ne peut plus éloquente. “Nul n’est éternel, sauf Dieu”, laissant entendre que son âge et son état de santé ne lui permettaient plus de briguer quoi que ce soit. Tab djenanna (les carottes sont cuites), ou encore : “Le sort des êtres humains est entre les mains de Dieu.” Tout porte à croire, donc, que le président Bouteflika est en train de livrer, présentement son ultime combat. Il lui restera, probablement, la révision de la constitution. Là, le chef de l’État fait un clin d’œil au FFS, qui revendiquait depuis 1963 l’élection d’une assemblée constituante, mais aussi à la communauté internationale qui avait bien accueilli l’élection d’une Assemblée constituante en Tunisie, en Égypte et vraisemblablement en Libye. Il laisse entendre que, quels que soient les résultats du scrutin de mai prochain, notamment en cas de victoire des islamistes, il n’y aura pas d’arrêt du processus électoral. Le pouvoir a, semble-t-il, changé de fusil d’épaule et s’accommoderait, à présent, avec un parlement à majorité islamiste. Il serait prêt jusqu’à prendre exemple du modèle turc, histoire de rassurer davantage la communauté internationale.
    La multiplication des appels du président Bouteflika en vue d’une forte participation aux élections, ajoutée aux efforts déployés par le ministère de l’intérieur, vont-ils renverser la tendance à une forte abstention ? Pour le moment, rien ne le présage.

  • no moment

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  • Harcèlements, menaces et disparitions forcées

    RÉSEAU D’AVOCATS POUR LA DÉFENSE DES DROITS DE L’HOMME

     

     

    ACTION URGENTE

    Communiqué, 25 février 2012

    Le Réseau d’Avocats pour la Défense des Droits de l’Homme, dénonce avec vigueur le retour à des procédés que chacun croyait révolues et dont sont victimes des citoyens, dans un cadre hors de toute légalité.

     

    Le R.A.D.D.H vient d’être informé que le 19 février 2012, dix agents des services de sécurité venus à bords de deux véhicules banalisés de type Kango et d’une Peugeot 206, se sont présentés à 20 h 30 sans mandat légal requis par la loi, au domicile de Monsieur HAMLIL Azzedine âge de 65 ans, sis au village ouled Aïssa (Boumerdés). En l’absence de ce dernier, ils sont repartis pour revenir le lendemain soit, le 20 février 2012 à 9 h 15. Les agents se sont représentés à bord de trois véhicules banalisés et deux véhicules de la Brigade Mobile de la Police Judiciaire (BMPJ). Quatre agents se sont introduits au domicile de l’intéressé et ont procédé sans mandat légal, à une minutieuse et brutale perquisition durant 02 heures.

     

    Le fait marquant est que ces « représentants de la loi » ont lancé un ultimatum à la famille de M. HAMLIL Azzedine, menaçant de prendre en otage son fils âgé de 22 ans, et qu’il ne sera remis en liberté que si le père se constituait prisonnier !!! Ils ne manqueront pas de préciser qu’au cas où le père ne se présentait pas avant le vendredi 23 Février 2012, il sera purement et simplement éliminé physiquement !!!

     

    Par ailleurs et dans le même contexte le R.A.D.D.H à été informé que les personnes dont les noms suivent ont été enlevées le 19 février 2012 :

    - BISSAS Mourad âgé de 30 ans,

    - BAKAL Said âgé 22 ans

    - HIMANI Mohamed âgé de 32 ans

    - DJALIL Saïd âgé de 31 ans

    Tous les quatre sont originaires de la commune d’Ouled Aissa (Boumerdés). D’autre part le Réseau a été informé que vingt personnes des communes de Djenat, Baghlia et Sidi Daoud, sont considérées comme disparues après leur arrestation par des agents en civils.

     

    Il est à noter que :

    - Ces personnes arrêtées sont maintenues dans un lieu secret inconnu par les familles des victimes.

    - M. HAMLIL Azzedine a déjà fait l’objet de plusieurs arrestations, ou il fut soumis à des traitements brutaux et inhumains, avant d’être présenté à la justice, d’où il fut acquitté.

     

    Le Coordinateur

    Maitre Amine SIDHOUM

     

    amine_sid@yahoo.fr

  • la peur de l’abstention

    L’enjeu de la participation au cœur du discours de Bouteflika :

     

    El Watan, 

    Le chef de l’Etat a sonné le clairon jeudi en vue d’une forte mobilisation des électeurs aux législatives du 10 mai prochain, qu’il qualifie d’élections pas comme les précédentes. Un scrutin que Bouteflika n’a pas manqué de comparer au «déclenchement de la Révolution de Novembre 1954» en raison des enjeux qu’il comporte dans un contexte international particulièrement sensible généré par la chute des dictatures dans le Monde arabe sous les yeux grand ouverts des Occidentaux.

     

    La réussite des élections législatives prochaines semble être la préoccupation majeure des dirigeants algériens, à leur tête le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui s’est exprimé jeudi à Arzew (salle omnisports) devant un parterre de travailleurs et de syndicalistes UGTA d’Oran. Cette fois, il n’était pas venu répondre aux préoccupations sociales de cette frange de la société, mais pour prononcer un discours de circonstance, fortement orienté vers la nécessité de participer au scrutin du 10 mai prochain. La réussite des élections législatives prochaines semble être la préoccupation majeure des dirigeants algériens, à leur tête le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui s’est exprimé jeudi à Arzew (salle omnisports) devant un parterre de travailleurs et de syndicalistes UGTA d’Oran. Cette fois, il n’était pas venu répondre aux préoccupations sociales de cette frange de la société, mais pour prononcer un discours de circonstance, orienté fortement vers la nécessité de participer au scrutin du 10 mai prochain.

     

    Les forts taux d’abstention enregistrés lors des derniers rendez-vous électoraux conjugués aux bouleversements que connaissent les pays d’Afrique du Nord ou du Moyen-Orient semblent dicter la démarche des hauts responsables, à l’instar du premier responsable du RND (et également Premier ministre) Ahmed Ouyahia à faire campagne pour une participation massive des électeurs. Le président de la République va plus loin que son Premier ministre, qui a qualifié de «vital pour la nation» le rendez-vous du 10 mai en le comparant, lui, au «déclenchement de la Révolution de Novembre 1954».

     

    Les dates symboles sont mises à profit et, alors que le secrétaire général du RND s’est exprimé à Oran lors de la Journée nationale du chahid, le 18 février, le chef de l’Etat a prononcé son discours la veille de la célébration du double anniversaire de la création de l’UGTA et de la nationalisation des hydrocarbures. «Un parti, c’est un programme mais aussi des hommes. Si vous estimez que les candidats présentés par celui que vous préférez ne correspondent pas à vos aspirations, n’hésitez pas à aller chercher ailleurs ceux qui répondent le mieux à vos aspirations», a conseillé le président Bouteflika, sans doute pour donner une alternative aux abstentionnistes qui désapprouvent la composante des listes de candidatures élaborées selon des critères pas toujours convaincants.

     

    La dégradation, aux yeux de l’opinion, de l’image du député, souvent associée à la recherche d’une aisance financière – une idée justifiée par la concurrence pas toujours saine qui caractérise la course aux candidatures – contribue à la tentation de l’abstention. Aujourd’hui, le Président veut un autre genre de députés, plus compétents, plus intègres, pour une meilleure crédibilité. Aux voix qui n’ont pas cessé de s’élever du public pour glorifier sa personne et lui souhaiter un quatrième mandat, il répond : «Seul Dieu est éternel» et encore : «Si j’ai pris le temps de vous écouter, alors vous aussi écoutez-moi.» Il était, certes, ravi de recevoir tant d’éloges, mais la question n’étant pas à l’ordre du jour, il était surtout soucieux de faire passer son message, celui de l’importance de réussir le scrutin législatif.

     

    Il considère celui-ci comme «un pas décisif pour l’accomplissement des réformes politiques avec, à terme, la révision constitutionnelle qui sera en adéquation avec l’évolution de la société algérienne et les changements qui s’opèrent à l’échelle internationale». Mieux encore, le président Bouteflika pense que cette date du 10 mai va faire passer l’Algérie d’une ère à une autre avec comme promesse le respect des choix des électeurs, en insistant sur la stricte neutralité de l’administration et la transparence du vote. Comme garanties supplémentaires au dispositif juridique préconisé et à la nécessité de son application par les commis de l’Etat, il cite la large présence d’observateurs étrangers et une plus ample couverture médiatique nationale et internationale qui aura à travailler librement.

     

    La crédibilité des prochaines législatives revêt une importance capitale et le président de la République souhaite que le peuple algérien lance un message fort au monde, qui suite de près l’évolution de la situation. «Nous vivons, lance-t-il, une époque extrêmement difficile à laquelle il faut nous adapter à défaut de quoi, elle risque de nous avaler.» Une déclaration qui précède son appel à un changement qualitatif dans les mentalités et les comportements de laisser-aller, un message adressé à la salle mais qui englobe sans doute aussi ses propres partisans.

    7 milliards de dinars réservés à l’opération de vote

     

    Selon Daho Ould Kablia, 7 milliards de dinars est le budget réservé au scrutin législatif prochain. Le ministre a fait une brève déclaration, jeudi, en marge de la visite à Oran du président de la République. A propos des nouveaux partis, il a estimé que l’étude des dossiers qui suit la tenue des congrès constitutifs ne dépassera pas une semaine, un délai suffisant pour permettre à de nouveaux partis de participer aux élections. 5 partis sont déjà agréés en attendant l’étude d’autres dossiers (7 ou 8). Pour lui, il est peu probable que son administration refuse l’agrément aux formations qui y postulent.

     

    Djamel Benachour

    Une Constituante ou le mélange des genres ?

     

    La prochaine Assemblée populaire nationale a une mission sacrée. Elle aura à se prononcer sur un projet des plus importants : la révision de la Constitution, la loi fondamentale du pays.

     

    On peut donc qualifier cette Assemblée de constituante.» C’est le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, qui l’a déclaré, mercredi dernier, en marge de l’installation de la Commission nationale de surveillance des élections. Pour booster le taux de participation, qui constitue visiblement le grand souci pour le gouvernement, M. Ould Kablia veut mettre en avant l’important rôle que devrait jouer le prochain Parlement. On se doutait que ce responsable pouvait aller aussi loin dans le mélange des genres. C’est-à-dire jusqu’à qualifier exagérément la future Assemblée de constituante.

     

    Une Constituante, faut-il le préciser, est une institution collégiale qui a pour tâche la rédaction ou l’adoption d’une Constitution, c’est-à-dire le texte fondamental qui organise les pouvoirs publics d’un pays. Cela peut être une Constitution entièrement nouvelle ou une modification importante. Est-ce de cela que le ministre de l’Intérieur veut parler ? Jusqu’à présent, aucun responsable, dont l’initiateur de la révision constitutionnelle lui-même, à savoir le président Abdelaziz Bouteflika, n’a encore décliné la teneur de la réforme en question. Qu’il s’agisse d’une simple modification de la Loi fondamentale ou d’une réforme de fond, il y a un black-out total sur les intentions du pouvoir. Dans un pays où il y a absence de débat, la question reste posée. Mais lorsqu’on sait la tournure prise par la révision des lois sur les partis, sur l’information et sur la loi électorale, on peut deviner la suite… !

     

    Seulement, le cauchemar de l’abstention qui hante les esprits pousse certains responsables à faire des déclarations plus ou moins cocasses. Dans la quête d’un fort taux de participation qui fait tant peur, ce n’est pas le détail et la précision, voire même le bon sens, qui sont recherchés. En réalité, on ne voit pas tellement ce que compte apporter le chef de l’Etat comme changements à une Constitution qu’il a déjà triturée, piétinant le principe de l’alternance pour briguer un troisième mandat. La majorité des partis, organisations et personnalités politiques du pays reçus l’été dernier par la commission présidée par Abdelkader Bensalah, le président du Sénat, réclament un retour à l’ancienne formule, c’est-à-dire à la limitation des mandats, à un renouvelable une seule fois. Leur appel sera-t-il entendu ? Personne encore ne le sait. Jusqu’où le chef de l’Etat est-il prêt à aller ?

     

    Dans son discours prononcé jeudi à Arzew, il a affirmé que les élections législatives du 10 mai prochain sont «tout aussi importantes que Novembre 1954». Pour oser un tel parallèle, le locataire du palais d’El Mouradia, veut frapper surtout les esprits. Il fait d’abord croire que le prochain Parlement sera chargé d’une importante tâche, celle de réviser la Constitution, et agite notamment la peur de l’intervention étrangère pour convaincre ses compatriotes à se rendre aux urnes le 10 mai prochain. Le chef de l’Etat et son ministre de l’Intérieur semblent avoir bien accordé leurs violons pour mettre en avant l’importance de la prochaine échéance électorale dans un seul objectif : un taux de participation appréciable pour se donner une légitimité !

    Said Rabia

    Réactions de partis politiques : déception, satisfaction et indifférence

     

    Le discours prononcé par le président de la République, jeudi à Arzew (Oran), à l’occasion du double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et de la création de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a été perçu comme un «non-événement» par certains et comme «un discours positif» par d’autres, notamment chez la classe politique.

     

    Ainsi, dans la wilaya de Tizi Ouzou, le RCD estime que Bouteflika «est finissant et ne peut pas réveiller les vivants d’autant plus que son discours est plein de contradictions surtout quand il essaye de mettre en avant les méthodes des années 1970 alors qu’il a oublié qu’on est en 2012», commente Bousaâd Boudiaf, député de la formation de Saïd Sadi, qui ajoute : «Il faut savoir que les générations actuelles se rappellent à peine de leur passé même s’il n’est pas falsifié. Le 1er Novembre dans sa déclaration comme celle du Congrès de la Soummam ne sont pas à comparer avec des pseudo-élections qui ne serviraient qu’un clan, le clan de la clientèle. Le conseil national de notre parti a mis au clair les élections législatives. Et ce n’est pas le discours du Président qui y changera quelque chose.»

     

    Le MSP, pour sa part, voit les choses autrement. Il est certes favorable au discours du chef de l’Etat, mais il reste toutefois sceptique sur certains points. D’ailleurs, à ce propos, Adel Belhoul, chargé de communication du bureau du MSP à Tizi Ouzou, dira : «Nous avons certes relevé des points positifs de ce qu’a déclaré le président de la République à Oran, mais il y a certains choses qui ne concordent pas avec les thèses du parti.» Et de préciser que le parti de Bouguerra Soltani a eu des assurances, à travers le discours de Bouteflika, au sujet des prochaines élections législatives. M. Belhoul a aussi souligné que «le Premier ministre doit être un technocrate mais pas un chef de parti qui va préparer le scrutin de mai prochain».

     

    Selon lui, l’Algérie doit avoir un système parlementaire à l’image des autres pays. «Effectivement, le scrutin de mai prochain est un virage historique. C’est un rendez-vous déterminant où l’erreur est impardonnable», a-t-il soutenu. Pour le responsable de communication du MSP à Tizi Ouzou, «l’Algérie n’est pas en reste de ce qui se passe dans les pays arabes et particulièrement dans le Maghreb. L’Algérie doit donc assurer un scrutin transparent pour renforcer les libertés et bannir les habitudes du passé. En somme, à travers le discours de Bouteflika, on sent qu’il y a une volonté surtout d’éviter la fraude.»

     

    Même sentiment chez le FLN. «Le président à appelé un vote massif car c’est une manière de dire que l’avenir du pays est entre les mains du peuple», a souligné Saïd Lakhdari, député de la formation de Abdelaziz Belkhadem, qui ajoute : «Il a même exigé la neutralité totale de l’administration et il a levé toute équivoque pour ceux qui doutent encore des reformes. Il a même demandé aux partis politiques de choisir des candidats crédibles, comme il a également insisté pour que le scrutin prochain se déroule dans la transparence et la sérénité. Il a comparé les élections de 10 mai prochain au 1er Novembre 1954 parce qu’il pense à la création d’une deuxième République. En un mot, le discours de Boutelika est rassuran», relève le mouhafadh du FLN à Tizi Ouzou.

     

    Pour le Parti de la liberté et de la justice (PLJ) de Mohamed Saïd, «il ne suffit pas de faire des discours et des promesses pour garantir la réussite du scrutions de mai prochain, d’autant plus que les anciens et les nouveaux partis vont aborder les élections à chances égales». «Comparer le scrutin du 10 mai 2012 au 1er Novembre 1954, c’est un peu trop pour au moins une raison. Le 1er Novembre, c’est l’aboutissement de presque un siècle et demi de lutte pour l’indépendance. Or, les législatives de mai interviennent dans une situation politique d’urgence», souligne Amar Ingrachene, représentant de la wilaya de Tizi Ouzou au conseil national du PLJ, qui poursuit : «Effectivement, des pressions extérieures s’exercent sur l’Algérie mais ce n’est pas une élection qui pourrait déjouer d’éventuels complots ou pressions étrangères. Nous attendons que le terrain nous démontre la volonté du Président.»

     

    Par ailleurs, il est à remarquer l’indifférence du citoyen au discours du chef de l’Etat à Oran. «Sincèrement, on ne savait même qu’il allait faire un discours», disent deux jeunes que nous avons interrogés, hier à Tizi Ouzou. «Je pense que cette fois-ci, il n’a encore rien dit sur ce qui s’est passé dans la région suite à la tempête de neige qui fait subir aux citoyens des moments pénibles. Des communes ont été sinistrées et il n’en a même pas soufflé un mot», ont-ils ajouté. Un père de famille enchaîne : «C’est la déception totale. D’ailleurs, j’ai décidé de ne plus écouter les déclarations du Président car il ne dit rien sur les souffrances du peuple.»

    Hafid Azzouzi

  • Un monument humain


    On était en tout cas loin du manichéisme austère que certains prévoyaient et l’esprit d’ouverture aura globalement dominé, rappelant que la culture islamique – si ce n’étaient ses manipulations politiciennes de la part d’Etats ou d’oppositions –, contenait encore les richesses de raffinement qui ont marqué ses plus belles périodes.
    On avait oublié que «Tlemcen, capitale de la culture islamique» avait été inauguré le 16 avril, journée national du savoir. C’est donc avec la même coïncidence calendaire que devrait avoir lieu la clôture de cet événement qui aura abrité de nombreuses manifestations, aux disciplines et contenus divers, souvent intéressants, parfois étonnants et quelquefois excellents.

    Parmi les derniers actes de cette manifestation annuelle, il est prévu prochainement un colloque international sur l’Emir Abdelkader. Programmé du 25 au 28 février 2012, il est organisé par le CNRPAH (Centre national de recherches en préhistoire, anthropologie et histoire) et l’Université Abou Bekr Belkaïd de Tlemcen avec la participation de la Fondation Emir Abdelkader. Durant quatre jours, plus de quatre-vingts spécialistes du personnage ou de sa période, issus de plusieurs régions du monde, viendront aborder les différentes facettes de sa vie, de son action et de son œuvre. C’est sans doute l’un des plus grands rendez-vous scientifiques organisé sur ce sujet.

    La présence de l’Emir Abdelkader dans le programme de Tlemcen 2011 tombe sous le sens et il aurait même été étrange sinon indécent qu’il n’y figure pas. Du point de vue de la culture islamique, sa contribution demeure l’un des éléments les plus riches de l’histoire de l’Algérie mais aussi de l’ensemble du monde musulman. En tant que mystique attaché à l’enseignement du grand maître soufi, Ibn Arabi, auprès duquel il fut initialement enterré à Damas, il s’est livré à de profondes méditations théologiques. Son ouvrage, El Mawaqif (Les Haltes), traduit dans de nombreuses langues, demeure une référence élevée et reconnue de la gnose soufie des temps modernes.

    Mais, c’est aussi dans son action qu’il faut rechercher ses contributions à la culture islamique. S’inspirant de l’exemplarité prophétique véhiculée par la Sunna, il s’est toujours conformé à une rigueur et une probité sans laquelle il se serait interdit d’en demander autant à ses proches comme à ses compatriotes. Cette attitude vaut aussi pour le rapport de l’Islam aux autres religions, question qui a pris une importance actuelle indéniable, que l’on parle de «choc des civilisations» ou de «dialogue des civilisations», selon les positions antagoniques les plus connues.

    Ainsi, le traitement de ses prisonniers avait paru à son époque comme inouï. Il avait, par exemple, demandé à Louis Pavy, évêque d’Alger de 1846 à 1866, de dépêcher un aumônier auprès d’eux pour leur permettre de pratiquer leur foi. Et quand celui-ci le remercia, il répondit dans une lettre retrouvée par Monseigneur Tessier, avant-dernier évêque d’Alger (qui sera d’ailleurs présent au colloque) : «Ce que nous avons fait de bien avec les chrétiens, nous nous devions de le faire par fidélité à la Loi musulmane et pour respecter les droits de l’humanité.»  

    Les droits de l’humanité ? Voilà un concept que certains idéologues et médias des temps présents ne pourraient imaginer dans l’esprit et sous la plume d’un dirigeant musulman du XIXe siècle. Aujourd’hui, pourtant, bien des spécialistes reconnaissent l’Emir Abdelkader en tant que précurseur de la Convention de Genève de 1929. De même, le rôle qu’il joua à Damas en sauvant du massacre des Arabes chrétiens apparaît comme l’illustration d’une façon de penser et de pratiquer la culture islamique. Enfin, en tant que fondateur de l’Etat moderne algérien, il avait réussi à mettre en œuvre, pour peu de temps il est vrai, des structures politiques, administratives et juridiques qui constituent des éléments précieux de réflexion, voire d’inspiration, sur les équilibres et les limites entre les aspects sacrés de la religion et les questions profanes de la société.

    Il reste aussi, avec Saint-Augustin, l’Algérien le plus universel, son personnage et son œuvre ayant rayonné et rayonnant encore dans le monde entier. On savait qu’une petite ville des Etats-Unis avait été baptisée en son nom ainsi que d’autres lieux, ici ou là. Il y a moins d’un mois, son buste a été posé sur une des places publiques de Caracas, en présence de personnalités vénézuéliennes, de l’ambassadeur algérien et du président de la fondation Emir Abdelkader. Par ailleurs, la présence de l’Emir Abdelkader à Tlemcen se justifie par l’intérêt qu’il avait porté à cette cité d’un point de vue historique, au travers des enjeux qu’elle avait catalysés dans des périodes cruciales et par la richesse de ses productions théologiques et littéraires. On peut y ajouter un point de vue affectif, apparent à travers le poème Ô Tlemcen qu’il avait commencé à écrire, confiant cependant son achèvement à son secrétaire et confident. Autant de raisons qui justifient la programmation de ce colloque international dans le programme de Tlemcen 2011, d’autant que l’intitulé et le contenu de la rencontre, «Abdelkader, homme de tous les temps», souligne toute l’actualité d’une existence prodigieuse et des enseignements qu’elle apporte directement ou que l’on peut en tirer à la lumière des évolutions actuelles.

    Dans l’exposé des motifs de la rencontre, les trois signataires, Slimane Hachi, directeur du CNRPAH, Zaïm Khenchelaoui, docteur en anthropologue, et Nour Eddine Ghouali, recteur de l’Université de Tlemcen, affirment avec justesse et élégance : «En vouant le restant de sa vie à l’étude, à la poésie, à la réflexion permanente, à l’implication dans les affaires du monde, et surtout à l’intérêt manifeste de l’Autre – et quel qu’il soit – cet homme toujours étonnement moderne, se donne aujourd’hui à comprendre, et cela depuis le XIXe siècle, comme ce contemporain de tous les temps qui ne cessera de manquer à tous les futurs. Souverain écarté de tous les possibles, savant de tous les possibles écartés, le poète céleste, le mystique ésotérique, le curieux du monde, le penseur visionnaire, l’homme d’écoute et de dialogue entreprit de loger son humanisme en l’Esprit, entrant ainsi dans la composition de l’air des temps et circulant en toutes latitudes. Il fût l’homme de l’impossible incarcération».

    Les organisateurs précisent en outre l’esprit qui a présidé à la conception de ce colloque et les suites qu’ils comptent lui donner : «Notre démarche se veut fédératrice de tous ceux qui travaillent sur la vie et l’œuvre de l’Emir. Notre rencontre qui constitue un premier jalon dans l’instauration d’une tradition de regroupements scientifiques consacrés à Abdelkader, vise à mobiliser des équipes de recherche interdisciplinaires nationales, régionales et internationales autour de ce personnage axial de l’Histoire moderne». Il serait temps en effet que l’apport de l’Emir Abdelkader prenne plus de consistance dans notre pays. Au plan de la recherche d’abord, car s’il est agréable d’apprendre qu’il est beaucoup étudié de par le monde, il est pour le moins anormal que, dans son pays, le même engouement ne se constate pas ou, du moins – s’il existe –, n’est pas promu. Au plan de sa présence dans l’enseignement et la société, ensuite, où la multiplicité de ses apports est souvent réduite à deux ou trois parcelles de son personnage, pratique affectant d’ailleurs bien des figures de notre passé, de Massinissa à Ben Badis…

    L’affiche alléchante du colloque montre déjà combien l’Emir est perçu dans le monde, non seulement comme un objet d’étude mais aussi comme une source d’inspiration actuelle. Il est impossible ici de décrire toute la richesse des communications programmées. Citons cependant celle de John W. Kiser (Columbia University, Washington), en plein dans le sujet du colloque : «Pourquoi Abdelkader est-il encore valable pour le monde d’aujourd’hui ?» Dans son résumé, le chercheur répond : «Parce qu’il incarne les quatre vertus universelles pour vivre moralement : l’intellect, le courage, la modération et la justice. Il est un modèle à suivre pour les musulmans. Sa lutte peut inspirer les musulmans à envisager différemment la signification du jihad. L’Emir est aussi un modèle à suivre pour les non musulmans. Sa vie doit sa supériorité à sa haute moralité, sa compassion, sa sagesse, son œuvre intellectuelle et sa conduite chevaleresque en temps de guerre.

    En ce sens, la vie de l’Emir peut offrir un modèle pour combattre la phobie occidentale à l’égard de l’Islam». Pour sa part, Eric Geoffroy (Université de Strasbourg) s’est intéressé à «L’Eternel féminin selon l'Emir Abdelkader» et Yuko Tochibori (Kyoto University) à «La notion du contrat chez l’Emir Abdelkader». Etonnante communication que celle que donnera Taran Volodymyr (Zaporizhzhia University, Ukraine) sur «Le modèle de l’Emir Abdelkader comme leadership dans la politique nationale de l’Ukraine moderne» ! Pour sa part, Mgr Henri Teissier, Archevêque émérite d’Alger, parlera de «La ‘sîra dhâtiyya’, un manuscrit d’Abdelkader et de son entourage», document inédit dont il relatera les circonstances de sa découverte dans une maison d’Alger. L’ancien haut fonctionnaire de l’Unesco, l’Algérien Mounir Bouchenaki, abordera «Une œuvre encore peu connue de l'Emir : la frappe d'une Monnaie».

    Touria Ikbal (Ecole des Hautes Etudes de Management, Marrakech) traitera de l’influence akbarienne dans l’œuvre spirituelle de l’Emir. Citons également le travail de Shirine Dakouri (Institut français d’études de l’Extrême-Orient, Damas) sur «L’homme et sa dignité dans la pensée de l’Emir soufi, Abdelkader l’Algérien» ou encore celui de Mina Nour (Université du Caire) sur l’image de l’Emir dans les médias arabes et égyptiens en particulier.
    Arrêtons-là en vous proposant de consulter le site où figure le programme détaillé du colloque (www.cnrpah.org), lequel devrait être un événement important pour la connaissance d’un monument humain.   
     

    Repères :

     

    Tandis que s’est achevée, il y a quatre jours, à Tlemcen, la belle exposition «De Terre et d’Argile» consacrée aux architectures de terre dans leur histoire et leurs expressions contemporaines, trois autres prennent le relais à Tlemcen.  La première a débuté le 4 février au Palais de la Culture Imama et s’intitule «Habitudes et traditions de Tlemcen». Pourquoi a-t-on choisi le terme d’habitude au lieu de coutume ?

    La réponse est peut-être dans l’exposition elle-même… ou une erreur de traduction ! Le 8 février a été inaugurée l’exposition «Sur les traces des Almoravides et des Almohades», mise en scène par Zine Eddine Seffadj, et qui propose un récit imagé de ces deux grandes dynasties. Celle des Almoravides, descendants du groupe berbère des Sanhadja qui, au XIe siècle, pénétra le Sud jusqu’au Soudan avant de se porter, sous la direction de Youssef ibn Tachfin au secours de la ville de Tolède assiégée par les troupes d’Alphonse IV de Castille, puis de s’emparer de l’Andalousie musulmane.

    Quant aux Almohades de Ibn Toumert, à partir de 1130, ils assoient leur domination sur le Maroc avant de s’installer également en Andalousie. Depuis mercredi dernier, le Musée de la Ville accueille une exposition images fixes et multimédia sur l’histoire des monuments et sites de Tlemcen à travers toutes ses périodes, depuis Pomaria la romaine, Tagrart des Almohades et Almoravides, Tilimsen des Zianides, etc.   
    Espérons, qu’à l’instar de l’exposition «Les Maîtres de la Nouba» qui a été montée à Tlemcen puis Alger, il a été prévu de déplacer les expositions actuelles vers d’autres villes d’Algérie.
     

     

    Ameziane Farhani
  • un tortionnaire nommé Jean-Marie Le Pen

    La bataille d’Alger : 


     
	Jean Marie Le Pen lors de la guerre d'Algérie à l'époque ou il était lieutenant.

    zoom | © D. R.
    Jean Marie Le Pen lors de la guerre d'Algérie à...


    Bien évidemment, avant ce vote, les ultras recouraient sans scrupules à une violence urbaine dépassant de loin celle engagée par le FLN. La bombe de la rue de Thèbes ne visait-elle pas indistinctement les femmes, les enfants et les vieillards de La Casbah ? Soixante-dix personnes périssent dans cet attentat du 10 août 1956, perpétré par des ultras. Le cerveau de l’opération fut le futur chef de l’OAS, André Achiary. En revanche, après le vote des pleins pouvoirs, les paras sont chargés tout bonnement de nettoyer la ville. C’est là qu’un para se distingue par sa cruauté. Il s’agit bien évidemment du réactionnaire Jean-Marie Le Pen. En effet, ce dernier rejoint, après l’envoi du contingent, le 1er REP (Régiment étranger de parachutistes). Bien qu’il ait été élu député en janvier 1956, ce jeune poujadiste s’engage, en signe de solidarité avec les paras, pour une période de six mois. En janvier 1957, le lieutenant de réserve, Jean-Marie Le Pen, arrive donc à Alger.
    Le vote des pleins pouvoirs, le 7 janvier 1957, correspond indubitablement à un véritable tournant dans la bataille d’Alger.

    Quoi qu’il en soit, l’armée française n’attend, depuis quelque temps, que ce feu vert. Cette occasion se concrétise, en effet, le 6 janvier 1957, lorsque le président du Conseil accorde les pouvoirs civils, à Alger, aux militaires. Selon François Mayle, dans Histoire secrète de la Ve République : «Sur décision du gouvernement de Guy Mollet, ce sont maintenant les parachutistes qui assurent le maintien de l’ordre et pourchassent les partisans du FLN. La torture et les exécutions sommaires sont, comme l’avoueront plus tard le général Jacques Massu puis le général Paul Aussaresses, largement pratiquées».

    Toutefois, bien que tous les militaires français ne soient pas les adeptes de la torture, à l’instar du général Jacques Paris de Bollardière, les réactionnaires, comme le lieutenant Le Pen, n’hésitent pas à utiliser les plus vils procédés. Cependant, après les mesures d’éloignement visant notamment les opposants à la torture, la voie est désormais libre. D’une façon générale, et sous prétexte que la torture est utilisée pour sauver d’autres vies, la torture est mécaniquement utilisée par les paras. D’ailleurs, après la fin de la guerre, Le Pen ne cherchera pas à se dérober. Dans un témoignage recueilli par le journal Combat du 29 novembre 1962, Le Pen ne reniera pas l’emploi de la torture.

    «Je n’ai rien à cacher. J’ai torturé parce qu’il fallait le faire», rapporte le journal Combat. Mais là où le bât blesse, c’est que les victimes ne sont pas forcément des combattants. Pour le moment, la préoccupation des paras n’est pas de faire le tri parmi la population. Dans cet exercice, Le Pen va très vite se distinguer. Chargé des missions de renseignement par le général Massu, le lieutenant Le Pen accomplit sa mission avec un excès de zèle. Lors de l’une des descentes punitives dans le quartier de La Casbah, il se conduit – et c’est le moins que l’on puisse dire – de façon inhumaine.

    Selon François Mayle : «Le 2 mars 1957, vers 22 heures, un groupe d’une vingtaine de parachutistes dirigé par un grand lieutenant blond fait irruption au 7 rue des Abencérages, petite ruelle située dans La Casbah, chez Ahmed Moulay, 42 ans, un militant du FLN. Toute la famille dort dans cette maison ordonnée autour d’un patio à ciel ouvert. La femme et le fils d’Ahmed Moulay n’auront aucun mal à reconnaître Jean-Marie Le Pen comme étant le chef de l’expédition : quelques semaines plus tard, sa photo fait la une des journaux algérois quand le général Massu lui remet la croix de guerre». En effet, ce jour-là, la famille assiste, sans qu’elle ne puisse être du moindre secours, à l’agonie du père. Les paras, sous les ordres de Le Pen, projettent le supplicié du haut des escaliers.

    Après l’avoir passé à tabac, le militant du FLN est attaché aux deux piliers se trouvant dans le patio. Le cauchemar d’Ahmed Moulay ne s’arrête pas là. Telle une hyène dans la savane, le lieutenant ne lâchera pas sa proie jusqu’à ce qu’elle meurt. Cette affaire, comme des milliers qui lui ressemblent, aurait pu en rester là. Bien que son auteur n’ait jamais été inquiété pas la justice, une journaliste du journal Le Monde, en l’occurrence Florence Beaugé, va mener un travail d’investigation et remettre par la même occasion l’affaire sur la scène médiatique. Sans rentrer dans la polémique franco-française, étant donné que l’enquête est parue entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2002, des preuves accablantes corroborent la thèse de l’implication de Le Pen dans cet assassinat.

    En effet, pour les besoins de son enquête, la journaliste rencontre le fils de la victime. Bien qu’il n’ait que 10 ans au moment des faits, Mohamed Cherif Moulay n’a rien oublié de ce jour terrible ayant emporté son père. «On a continué de le bourrer de coups. Dans les testicules surtout. Ensuite, ils lui ont fait ingurgiter de l’eau. Une quantité phénoménale. (…) Mon père n’arrêtait pas de gémir et de crier. C’était horrible. A un moment, il a perdu connaissance. De temps en temps, Le Pen hurlait : ‘‘Donne-nous un nom et tu as ma parole de soldat que tu seras épargné’’. Mais il ne parle pas», raconte Mohamed Cherif à Florence Beaugé. Cependant, au moment où les paras l’embarquent, Ahmed Moulay est toujours vivant. De toute façon, les paras ne peuvent pas le laisser partir. Immanquablement, son mutisme incite davantage les gars de Le Pen à redoubler de férocité.

    Pour le faire parler, les paras recourent à la gégène. Cela se passe dans un atelier d’un électricien, un partisan acquis à la cause de la colonisation. Cette fois-ci, le témoin est le beau-frère d’Ahmed Moulay, Rachid Bahriz. Citant ce dernier, Florence Beaugé écrit : «Ils ont repris la séance de torture, à l’électricité cette fois, raconte-t-il. A un certain moment, il y a eu un court-circuit. Tout d’un coup, j’ai entendu un cri, puis plus rien. (…) L’un des militaires a crié : ‘‘Mon lieutenant, il est mort !’’ Les militaires le rhabillent, traînent son corps dans la rue et lui lâchent une rafale de mitraillette avant de s’évanouir dans la nuit. Officiellement, Ahmed Moulay a été abattu parce qu’il tentait de fuir». Quoi qu’il en soit, pendant la bataille d’Alger, des affaires de ce genre sont légion. Celle-ci retient l’attention, car son auteur a laissé, après son passage, des preuves palpables. En effet, le jour de l’expédition punitive, Jean-Marie

    Le Pen égare une pièce à conviction. Dans les jours qui suivent, et à deux reprises, le lieutenant Le Pen revient chez les Moulay pour retrouver son arme. Mais le jeune Mohamed Cherif, du haut de ses dix ans, sait que la pièce est d’une importance capitale. «Il s’agit d’un couteau original, en acier trempé, long de 25 centimètres et large de 2,5 centimètres. Un poignard des jeunesses hitlériennes sur le fourreau duquel sont gravés ces mots : JM Le Pen, 1er REP», écrit encore François Mayle. Avec cette preuve matérielle irréfutable, il ne subsiste, du coup, aucun doute sur l’implication directe de Le Pen dans la liquidation d’Ahmed Moulay.

    Toutefois, bien que la justice – et pourtant saisie – ne fasse rien, cette affaire montre à quel point la torture fut banalisée pendant la guerre d’Algérie. Encore une fois, les militaires français ne furent pas inhumains comme ceux qui ont dirigé la bataille d’Alger. Tous n’ont pas succombé à la tentation de faire souffrir. Certains ont tout fait pour qu’elle n’existe pas. En effet, dans une lettre à ses subordonnés, Jacques Paris de Bollardière s’est opposé à son emploi. «La tentation à laquelle n’ont pas résisté les pays totalitaires de considérer certains procédés comme une méthode normale pour obtenir le renseignement doit être rejetée sans équivoque et ces procédés rejetés formellement», écrit-il à ses subalternes. Hélas, cette opinion fut minoritaire au sein de l’armée. Après avoir fait connaître publiquement son opposition à l’emploi de la torture, le général est sanctionné «de soixante jours d’arrêt de forteresse». Comme quoi, dans un système colonial, les vertus démocratiques sont des concepts superflus.
     

    Aït Benali Boubekeur
     
  • Daho Ould Kablia et ses partis "cocote-minute"

     

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    Amara Benyounes

    Qui dit mieux ? 17 partis ont été autorisés à tenir leur congrès constitutif à seulement trois mois de l'échéance électorale.

    A qui profitera cette manne partisane, hétéroclite, partagée entre de petits "Fronts" et de transfuges de formations politiques de l'alliance et de l’opposition démocratique ? Partis croupions ? Ailerons du FLN-RND qui composent une majorité présidentielle fluctuante et opportuniste ? Maquillage démocratique donnant l’illusion d’une pluralité partisane de la course aux législatives? Dahou Ould Kablia a distribué ses autorisations à de "petits" partis affichant, pourtant, dans leur dénomination, de grandes ambitions.

    Six nouveaux partis politiques ont été autorisés à tenir leur congrès constitutif, a annoncé ce mercredi 1er février le ministère de l’Intérieur. Il s'agit du Front national pour les libertés (FNL) de Mohamed Zerrouki, du Parti national algérien (PNA) de Youcef Hamidi, du Mouvement des nationalistes libres (MNL) d’Abdelaziz Ghermoul, du Parti des jeunes démocrates (PJD) de Salim Khelfa, du Parti el Fedjr el Djadid (PFD) de Tahar Benbaibeche et de l'Union des forces démocratiques sociales (UFDS de Noureddine Bahbouh).

    Les autres partis ayant reçu le feu vert du ministère de l’intérieur paraissent, ceux-là, des transfuges de grandes formations politiques comme le PJD (Le Front pour la Justice et le Développement) d’Abdellah Djaballah, le FC (Le Front du changement), le parti de l’ex-MSP d’Abdelmadjid Menasra et l’UDR (Union pour la démocratie et la République) d’Amara Benyounès, ancien lieutenant de Saïd Sadi lors de la créttation du RCD. A ces formations islamo-nationalistes, s’ajoutent le Parti pour la Liberté et la Justice (PLJ) de Mohamed Saïd, le Mouvement des citoyens libres, Jil Jadid, le Front national pour la justice sociale, Le Front de l’Algérie nouvelle, le Front El Mostakbal, le Parti des jeunes et le parti El Karama. Il y a donc plusieurs petits "Fronts" qui se surajoutent au "Front de libération national".

    R. M.

    Lire la suite : http://www.freealgerie.com/debat-du-jour/284-les-partis-cocote-minute.htm

  • Ouyahia-Belkhadem, un même combat : l’idéologie de la rente

     

     

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    Les deux compères : Belkhadem-Ouyahia

    "Un roi fit venir un économiste. Celui-ci arriva avec une encyclopédie en 18 volumes ; le roi le fit mettre à mort. Le second arriva avec un gros dictionnaire ; le roi le chassa. Un troisième vint et dit : "Sire, un repas gratuit, cela n'existe pas" ; le roi le nomma premier ministre." Milton Friedman

    Il n’existe pas un homme politique au monde qui accepte d’être à la tête d’un honorable gouvernement quand il se sait faisant parti d’une formation ayant obtenu aux dernières consultations législatives moins de la moitié de la totalité d’un principal rival. Encore moins un Etat digne possédant à ses commandes un illuminé qui désigne un adjoint pour le soutenir dans une faction perdante au cours d’un grand vote populaire.

    Après 136 sièges glanés dans les élections de 2007, le FLN se voit confier le rôle de la chefferie du gouvernement et c’est le ne-rate-rien de Belkhadem qui sera Premier ministre. Mais le président de la République qui dispose d’une Constitution à la Merlin-Pinpin le zigouille une année après pour mettre à sa place le leader de la formation qui a obtenu 61 sièges, en l’occurrence Ahmed Ouyahia. Ça se raconte, la blague, que les deux partis, avec le MSP de Soltani, le nahnahien, se regroupent en "alliance présidentielle" afin de laisser accroire aux populations, habituées au banditisme de l’urne et à tous les fourbis au sommet, qu’une majorité forte et intelligente encadre le chef de l’Etat dans ses gesticulations médiatico-administratives, au demeurant fort oiseuses.  

    Régenter par l’absurde

    Toutefois le commun du réflexe de moralité, d’un côté comme de l’autre, c’est-à-dire du point de vue de la Présidence et de l’avis de la formation du RND, la plus simple et juste courtoisie était que le successeur du secrétaire général du FLN à la tête du gouvernement soit un cadre de ce parti. Au moins, zâama, pour que l’opinion qui veut se faire la corvée de suivre le gigotement des dirigeants algériens pour donner l’impression d’être utile à leur pays, parvienne à dessiner des contours de rationalité dans l’intelligence globale qui doit normalement unir et déterminer ces trois partis, au demeurant dérobés dans les multiples interfaces de l’Administration, des armes et de la mosquée.

    Quand l’idée même de désigner le chauffeur de Belkhadem à sa place au poste de numéro deux de l’Etat ou qu’Ouyahia cède demain sa fonction à son coiffeur n’étonne ni n’intéresse désormais outre mesure les citoyens sains d’esprit de ce pays ; parce qu’ils n’ignorent finalement plus que leurs concitoyens qui s’acoquinent dans les relations de pouvoir finissent avant la sénilité par croire eux-mêmes à leurs conceptions paranoïaques de leur pays, d’abord que l’Algérie est une jolie poubelle chargée d’intéressants vestiges de denrées à ramasser face à laquelle il suffit juste d’avoir des mains prédestinées et le teint de visage à l’épreuve de toutes les formes d’irradiation pour s’en servir.

    De l’origine du mal

    Ce n’est par le combat politique dans le sens d’une passion sociale pour une cause claire et précise que les deux compères, le chef du RND et le patron du FLN – je ne sais pas pourquoi je suis vraiment triste d’être chaque fois obligé d’écrire ces trois glorieuses lettres pour parler de cette ubiquité associative qui porte atteinte à la dignité des habitants de ce pays qui ne tardera pas par parvenir à dégoûter les purs nationalistes de tous les noms de martyrs de la planète - sont arrivés dans les rênes du pouvoir comme on expliquerait classiquement qu’un socialiste sacrifie-t-il sa jeunesse pour faire valoir, par exemple, des lois et des textes d’application dans son environnement patriotique pour de grosses taxes sur les fortunes et le bénévolat dans l’exercice parlementaire, pour la promotion du mouvement syndical libre et autonome et le droit au travail et à la formation pour la jeunesse.

    Ahmed Ouyahia et Abdelaziz Belkhadem ont rencontré Larbi Belkheir, l’"entrepreneur" de l’après-Boumediene, chacun dans son petit coin ; nationaux  natifs quasi lambda vaquant normalement à leur métier d’anodins citoyens, le premier arrivé par hasard à la Présidence pour accomplir son service militaire à titre civil, diplômé de l’Ena, le second dans un lycée de Tiaret enseignant puis gérant, dans lequel gravitait une espèce d’aura familiale respirant l’odeur du colossal cacique frendi. Et ensuite, le régime algérien marchant sur la tête au lieu de l’intérieur qui réussit à mettre les aventuriers et les opportunistes au-devant des scènes d’intérêt matériel, comme - c’est prouvé – les imams laissent faire les gros spéculateurs de lucre qui s’installent derrière eux pour les prières, l’un et l’autre, donc,  se retrouvent-ils côte à côte pour servir un programme présidentiel dont je défie le plus érudit dans notre cher pays de nous dire lequel, autrement dit sur quelle perspective d’humanité claire il est possible de l’esquisser.

    Alger entre le Hidjaz et la tour Eiffel

    Ouyahia éradicateur ? Où, quand et comment s’est-il donc habillé en combat pour affronter la menace armée ? Les citoyens ont vu plutôt Abdelhak Benhamouda le faire bien avant d’inventer le Rassemblement national démocratique raflé au vol juste après sa mort par une bureaucratie discursive dont faisait partie l’actuel chef du gouvernement. Belkhadem wahhabo-zaouiiste, sentant les frappes de Liamine Zeroual sérieusement porteuses, se rallie du côté des forts toutefois un talent complet calé sur la carpette. Mais tel un prédateur devinant l’approche d’une proie, il subodore un compromis à la sollicitation de Liamine Zeroual et il se met à orchestrer une manipulation unique en son genre dont l’intègre Ali Benflis paiera les frais. Il récupère Sant'Egidio au sein même des mouvances dans le parti de Abdelhamid Mehri. A l’arrivée de Bouteflika, il comprend la danse qui consistera à dédramatiser coûte que coûte, tant sait-il que les islamistes les plus pernicieux et les plus riches sont dans sa formation.

    Pour dire les choses plus clairement, c’est justement cette "alliance présidentielle-là" que Liamine Zeroual refusait en démissionnant. Il était intéressé par les consultations mais il ne voulait pas d’une action nationale, un pied à Athènes un autre à Spartes, c’est-à-dire un Etat qui ne sort de la tourmente que grâce à la bénédiction de Riyad et de Paris.

    Ce n’est pas le cas pour les larrons en foire, Belkhadem et Ouyahia, le couple du nec plus ultra de l’idéologie de la rente. Qui officieraient avec n’importe quel chef d’Etat qui ne perd pas de vue qu’ils sont de la servitude la plus abjecte, capable de graves actions antinationales n’étonnant pas que l’après mai 2012 ferait de ce pays  une nouvelle pauvre Algérie, franco-saoudienne, qui achète et dépense dans la langue de Molière et prie et prêche dans celle de Mohamed Abdou, le crooner.

    Nadir Bacha