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  • Les prix flambent, l’Etat démissionne

    Frénésie de la spéculation suite aux hausses salariales

     

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    zoom | © Saâd

     

     

     

     

    Les Algériens ont entamé la nouvelle année avec une flambée des prix de nombreux produits de consommation. La hausse du taux d’inflation était prévisible, de l’avis de nombreux observateurs.

     

    Le Fonds monétaire international (FMI) avait averti qu’après deux années de stabilité, l’inflation en Algérie devrait connaître une hausse en 2012 pour atteindre 4,3% contre 3,9% en 2010 et 2011. L’entrée en vigueur du nouveau salaire national minimum garanti (SNMG) et la hausse des salaires des travailleurs du secteur public n’ont pas fait que des heureux.  L’expert de la Banque mondiale, Hamidouche Mhamed, impute d’ailleurs cette envolée des prix à «l’augmentation des salaires sans la contrepartie d’une performance économique et au détriment des ressources». «Quand on verse des rappels de l’ordre de cinq milliards de dollars, il faut bien s’attendre à une hausse des prix», a-t-il noté.

    «Les augmentations des salaires des travailleurs du secteur public et la révision à la hausse du SNMG ont plombé les coûts de la production. Or, les salaires représentent 60% du coût d’exploitation pour les moyennes entreprises», explique-t-il encore. «On a alimenté l’inflation», a-t-il relevé. Cette explication s’applique selon lui uniquement aux produits fabriqués en Algérie. Pour ce qui est des produits importés, M. Hamidouche rejette le concept d’inflation importée, étant donné que les fluctuations des marchés internationaux ne sont pas répercutées en Algérie. «Il y a des produits qui affichent une tendance à la baisse. L’euro est au plus bas depuis deux mois, mais comme il y a une dérégulation du marché algérien, les fluctuations du marché international ne sont pas répercutées en Algérie. Des réseaux mafieux maintiennent la tendance à la hausse», souligne-t-il.

    «La plupart des matières premières suivent une tendance baissière comme le cacao, le café robusta, le riz, les huiles, le blé. Pourtant, ces baisses ne sont pas répercutées en Algérie, a-t-il insisté. Les spéculateurs profitent de la dérégulation du marché algérien en raison de l’absence de spécialistes des marchés financiers qui fournissent l’information sur l’évolution des cours boursiers en temps réel. Cette situation profite à certains importateurs qui ont le monopole sur certains produits. «Les prix sont fixés par certains importateurs et non pas le marché», soutient M. Hamidouche. Il préconise la création d’un observatoire des prix afin de remédier au problème du manque d’information concernant les prix des produits importés.

    Les institutions et les entreprises cherchent l’information gratuite qui n’est pas toujours fiable et n’investissent pas assez dans le créneau de l’information économique, alors que quelques centaines d’euros peuvent leur faire économiser des milliers, voire des millions d’euros. Il cite l’exemple de l’Office national interprofessionnel des céréales (OAIC) qui aurait effectué des achats au mauvais moment, c’est-à-dire, lorsque les prix étaient au plus haut niveau. «L’OAIC a acheté du blé au mois de mars. Ses négociateurs ont acheté des quantités importantes. Or, s’ils avaient attendu l’été pour faire ces achats, les prix auraient été à leur avantage», a-t-il indiqué.

    Déséquilibre

    Selon cet expert, cette hausse des prix devrait persister pendant tout le premier semestre de l’année 2012, avant de connaître une stabilité pendant le troisième trimestre et enfin amorcer une baisse durant le dernier trimestre si les pouvoirs publics mettent en place des mécanismes de régulation efficaces.  Mais si l’Etat peut se permettre actuellement de subventionner des produits et de dépenser à sa guise grâce à la manne pétrolière, il n’en sera pas de même dans quelques années avec notamment le recul des capacités de productions de pétrole, avertit M. Hamidouche. «Il y a une mauvaise coordination entre la politique monétaire  de la Banque centrale et la politique financière de l’Etat qui a beaucoup de dépenses. On risque un déséquilibre dans cinq ou sept ans si l’Etat continue à dépenser de la sorte», signale-t-il.

    «Tant que les prix du pétrole sont au-dessus de 100 dollars, l’Etat peut subventionner les prix, mais si les prix du pétrole diminuent de moitié, il sera confronté à des difficultés. Il devra faire une coupe dans ces dépenses. Il ne pourra pas fonctionner normalement et il sera obligé de diminuer les dépenses d’équipements», poursuit M. Hamidouche en soulignant que le pic des capacités de production de pétrole a été atteint. «Il viendra le jour où on sera obligé d’importer le carburant et le pétrole», ajoute-t-il. D’où la nécessité impérieuse de diversifier l’économie nationale, a-t-il conclu.             

     

    Nora Boudedja
  • Le délire Stalinien de Toufik

     

    Aéroport Houari Boumediene ; c’est le début de l’après midi et c’est l’arrivée du vol Lyon-Alger en ce dix-huitième jour de jeûne du mois de ramadhan qui coïncide avec le 18 Aout 2011. A peine les formalités de frontière accomplies, pour lui-même et pour son fils, qu’il est brusquement appréhendé par un groupe de quatre hommes qui se présentent à lui comme des officiers du DRS et lui signifient son arrestation et le somment de les suivre dans le calme. La surprise est totale pour sa sœur qui vient l’attendre ainsi que deux autres membres de sa famille qui travaillent en sous-douane à l’aéroport et qui assistent hébétés à cette scène tirée d’un mauvais cauchemar. Le long silence du premier choque est brisé soudainement par les pleurs du petit Anes qui ne comprend pas pourquoi son père est molesté avec autant de violence. Il en est séparé sans que l’on lui explique ce qu’il a fait, lui qui est venu passer les derniers jours du ramadhan avec son grand père âgé de plus de 90 ans.

     

    Bachir Belharchaoui qui quitte le DRS en 1993, officiellement pour cause de maladie, vient d’être séquestré par les pires criminels que l’Algérie ait jamais connu; le groupe du sinistre colonel Haddad Abdelkader dit Nacer El-Djen et son binôme le colonel Brahimi Louanes dit Mourad. Les membres de la famille présents sur place tentent tant bien que mal de s’interposer mais très vite un déluge d’injures, de coups et de menaces s’abat sur eux. Bachir disparait rapidement sans que personne n’ait le temps de réaliser ce qui vient de se passer !

     

    Bachir Belharchaoui est conduit à Hydra dans les locaux de la DCPJ/SA (Direction Centrale de la Police Judiciaire/Sécurité de l’Armée) commandée par le général Mohamed Hadjar. Il faut savoir que depuis la fermeture officielle du CPMI de Benaknoun en 2004, les officiers de recherches et d’investigations se déplacent vers la DCPJ/SA pour interroger les personnes arrêtées ; en fait un subterfuge administratif pour effacer les traces ! Pendant dix jours, Bachir subit les pires atrocités de jour comme de nuit et ce n’est que le 29 Aout qu’il est présenté au tribunal militaire de Blida dans un état grave ; il ne peut même pas se dresser correctement, ni se déplacer à causes des tortures subites. Son frère ne le reconnait plus et distingue à peine le restant des traits de son visage tellement il est tuméfié de partout ; le spectacle et si insoutenable que le vieux père aussi présent perd connaissance à la vue de son fils !

     

    Ca se passe en Algérie vingt ans après le coup d’état ! C’est dire que rien n’a changé et que l’Etat de droit ce n’est pas pour demain. C’est toujours les mêmes qui torturent, les mêmes qui donnent les ordres, les mêmes qui profitent du système et les mêmes qui subissent!

     

     

    Le séisme de janvier 1992

    Beaucoup de choses ont été écrites sur le séisme de janvier 1992 que certains qualifient de coup d'Etat, d’autres d'arrêt de processus démocratique et d'autres même de recolonisation de l'Algérie! Ce qui est une réalité, c'est que le onze janvier 1992 a été tout cela à la fois et beaucoup d’autres choses encore qui ont au final conduit à la ruine du pays sur tous les plans. Avec le recul et en décortiquant les événements qui se sont enchainés, on se rend compte que ce qui s’est passé en ce mois de janvier 92, n'a pas été un acte spontané prit dans un moment de panique et de précipitation par des personnes écervelées; c'est absolument le contraire. Ce n'est qu'après une préparation minutieuse que les DAF (déserteurs de l’armée française), suivant une stratégie prédéfinie, sont passés à l'action avec des objectifs, des moyens et des pertes évaluées bien à l'avance. Bien qu'en réalité les pertes humaines n’aient jamais été un souci pour le commandement de l'aveu même de Khaled Nezar et son aide Gaid Salah ; Ce dernier répétera en toute arrogance à ses hommes, lors d'une réunion de commandement au siège du commandement du CFT/ Ain Naaja, que s'il fallait changer de peuple, ils le feront sans aucune hésitation donnant le ton de la répression!

     

    La confrontation des Algériens pleins d’enthousiasme, d’inexpérience et même souvent d’impatience avec les réalités d’une indépendance inachevée est terriblement douloureuse et laisse un arrière goût amer qui ne passe pas. Les vieux démons ne sont pas loin et infligent un rappel à l’ordre sévèrement douloureux que les Algériens payent de leur sang. En matière de géostratégie et de sécurité régionale, l’Algérie reste un tabou pour ses voisins du nord qui se sont immédiatement mobilisés pour soutenir des rejetons qui comme des asticots ont rongé l’Algérie. Une ironie de l’histoire ; ces DAF en manque de paternité rappellent avec difficultés un colosse de la guerre de libération pour présider le pays et en 166 jours, Mohamed Boudiaf suscite avec des discours francs, directs et sans détour une lueur d’espoir mais ébranle en contre partie ceux qui l’ont ramené. Ce chaoui à la fois têtu et simple, déterminé et flexible, s’adresse aux Algériens en Algérien et leur apporte miraculeusement de l’espoir qui fait défaut à une population apeurée par un futur obscur et une barbarie annoncée dont tout le monde parle et redoute. Boudiaf connait les lignes rouges préétablies, mais les craintes des premiers instants cèdent vite la place au courage du nationaliste dans le reflexe inné du baroudeur d’antan. Il a lu dans les visages des Algériens la soif de justice, d’égalité, de quiétude et de fierté!

     

    Jamais un président n’a suscité autant de respect et d’admiration, ni autant d’espoir et d’enthousiasme en si peu de temps et jamais la fracture entre le régime opaque, capable du pire pour subsister, et un peuple qui sert de décore, n’a été aussi large que le jour de l’assassinat de cet homme hors du commun. Le 29 juin 1992, un pilier de l’histoire algérienne s’écroule en direct, sous les yeux des Algériens qui suivent ses moindres faits et gestes avec minutie. Peu de temps après, une autre icône tombe avec la liquidation de Kasdi Merbah et d’autres symboles du nationalisme algérien suivront dans un silence assourdissant. A l’intérieur de l’Armée comme au sein de la société civile, l’escadron de la mort, nouvellement constitué par Toufik, va sévir souvent de nuit pour remplir la sale besogne décidée par le commandement.

     

    Le projet du pouvoir devient peu à peu évident, pour ceux qui ont réussi à garder la tête froide, et trouve toute sa logique dans l’enchainement des événements mois après mois ; année après année. Tout s’emboite parfaitement et les pièces du gigantesque puzzle révèlent les dessous d’un plan bien établi. Les DAF ont ordonnés l’élimination systématique de tous les nationalistes qui les gênent ou qui sont capables de se mettre au travers de leur chemin ou interférer avec leur plan démoniaque visant à détruire le pays.

    Mohamed Liamine Mediene dit Toufik va mettre en scène et réaliser de bout en bout tout les plans des DAF. Pour marquer la vitalité de sa présence au poste qu’il occupe depuis peu, il s’applique avec soin dès les premiers instants du coup d’Etat. Il excelle dans la mise en pratique des stratégies d’actions et veille personnellement au bon déroulement des opérations programmées par les DAF, dans leurs moindres détails. Ses prétentions sans limites, ses frustrations passées vont être les catalyseurs qui lui permettront de franchir sans réserve ni remords toutes les limites.

    La lutte contre le terrorisme n’a été qu’une couverture pour une purification plus profonde, un châtiment infligé à ceux du bas qui ont osé rêver d’un pays de droit. Les DAF leur ont fait subir une guerre sans pitié qui ne dit pas son nom avec des massacres, des charniers, des disparus, des crimes en tous genres….. En un rien de temps l’Algérie est meurtrie, l’Algérie est humiliée, l’Algérie est violée, l’Algérie est déshonorée par Khaled Nezar, Mohamed Touati, Mohamed Mediene….

     

     

    La justice est ailleurs

    La tragédie des années de braises a tout compte fait permis de mettre en évidence une réalité l’Algérie n’a jamais été souveraine avec en son sein une entité transparente mais très présente au somment de tous les appareils de l’Etat à commencer par l’armée, à savoir la secte des DAF. Vingt après, les bourreaux de l'époque restent plus que jamais actifs, comme on le remarque si bien avec la récente mobilisation pour soutenir le général Khaled Nezar où la désignation par Bouteflika du général Mohamed Touati pour organiser et réaliser les changements politiques annoncés. Soucieux de préserver les avantages acquis, les DAF et leurs alliés se sont unifiés en conglomérat constitué d’élites civiles et militaires. Leur point commun c'est que ces personnes ont pleinement profité de la décennie moribonde; alors que des Algériens vulnérables se faisaient massacrer. Ces parasites faisaient des affaires et amassaient des fortunes alors qu'une majorité d'Algériens soumis à la terreur se terraient pour éviter la foudre des sommets diaboliques, une minorité vivait dans l'exubérance et la luxure. Deux Algérie se sont bien distinguées, celle du régime qui est exhibée comme une vitrine pour l'occident et une autre effacée, silencieuse, terrorisée qui cherche tant bien que mal à survivre même au prix de la dignité humaine!

     

    Aujourd’hui Khaled Nezar, contre lequel pèsent de lourdes charges, est poursuivi par la justice helvétique et pour y faire face il n'hésite nullement à faire appel aux mercenaires du régime qui doivent comme à chaque moment critique faire preuve d'allégeance. Les mêmes personnes sont sollicitées pour cette sale besogne, les mêmes tactiques et les même relais sont utilisés deux décennies plus tard. Ce n'est plus 1990 mais tout comme les vieux ogres qui le constituent, le régime s'est effrité en s'auto- infligeant des mutilations profondes par ses propres acteurs. Gaid Salah, un trilingue analphabète qui se retrouve par miracle à la tête de l'ANP; une anomalie surnaturelle et une complexité rajoutée à l'équation du contrôle des forces armée. En effet, c’est le chef du DRS qui prend ainsi les grandes décisions pour toute l’armée puisque c’est l’officier le plus gradé et à grades égales, c’est la compétence qui prime. C’est la première fois que le chef d’un département de la défense devient de prime à bord le chef de l’armée grâce à un subterfuge savamment réfléchi.

     

    Jamais un chef militaire en Algérie n’a eu autant de pouvoir, autant de droit de vie ou de mort sur les autres, autant d’influence sur des générations qui n’ont pas encore vu le jour ; bref autant de prise sur le destin de l’Algérie et son peuple. Par contre cet homme qui pouvait être le sauveur et le faiseur de miracle pour les millions d’Algériens a sombré dans un délire stalinien emportant tout sur son passage. Autant que premier garant de la sécurité de l'Etat, Toufik est doublement responsable de ce qui est arrivé à l’Algérie d'abord en obéissant par cupidité à des traîtres à la nation et en persistant ensuite dans la même lancée pour asseoir son règne.

    la suite:http://www.anp.org/fr/ledeliredeToufik.html

  • breaking news

    Constantine : Les élèves de terminale entament une grève illimitée

    Les élèves des classes de terminale ont entamé, ce dimanche 15 janvier, une grève illimité dans toute les établissent de la wilaya de Constantine. 

    Bouira : Grève illimitée au centre universitaire Akli Mohand Oulhadj

    Boumerdès : Les transporteurs privés en grève illimitée

    source el waten dz

  • voxpopuli

    Qui défendra les défenseurs de la République ?

    Une corporation de fonctionnaires est fortement tentée de croire qu’elle est tout aussi victime de la réconciliation nationale.
    Trouvez-vous normal et logique que l’ensemble du personnel du ministère de l’Intérieur a pu bénéficier de nouveaux statuts particuliers et de nouveaux régimes indemnitaires hormis les chargés de mission et les assistants de sécurité auprès des collectivités territoriales (daïras et communes) ? Ces cadres classés par référence au grade d’administrateur principal ne sont même pas encore reclassifiés et sont rémunérés à 25 au lieu de 45 dinars le point indiciaire depuis décembre 2007. Ces farouches défenseurs de la République, ces «éradicateurs» qui ont veillé et veillent encore sur les institutions, ces postes «supérieurs» de l’Etat sont devenus, figurez-vous, des fonctionnaires SDF qui touchent un demi-salaire. Tenus par l’obligation de réserve, ils travaillent encore dans des conditions très dures particulièrement dans les localités infectées par les terroristes islamistes. Beaucoup parmi eux y avaient été cruellement assassinés. On trouve parmi eux des universitaires, des anciens militaires et officiers de police, des membres de la famille révolutionnaire et de la société civile «janviériste»… ils sont livrés à eux-mêmes, victimes de la hogra, ils sont las d’attendre la promulgation de leur statut particulier. Ils scrutent la moindre nouvelle émanant du ministère de l’Intérieur, leur tutelle, mais en vain. C’est un corps spécifique créé en 1993 sous le gouvernement de Rédha Malek qui s’est inspiré de la France et de la Suisse où existe également cette corporation. A ce jour, que de l’ingratitude envers ces fonctionnaires qui continuent contre vents et marées à défendre la République, ses institutions et ses intérêts dans le cadre des attributions qui leur ont été conférées, à savoir la prévention sécuritaire. Merci de parler de nous !
    Un chargé de mission à la sécurité de l’est du pays

    le soir d'algerie

  • news

     

    LE BONJOUR DU «SOIR»
    De la mer à la… rivière !

    Par Maamar Farah
    42 harraga ont été interceptés au large d’Annaba. Le mauvais temps n’arrête pas ce flux migratoire qui dénote le désespoir des jeunes, las de vivre dans le pays le plus triste du monde. Mais si la Méditerranée est surveillée de près, il existe d’autres chemins qui mènent à Rome… Non sans danger ! Ainsi, 11 jeunes Algériens, certainement partis en touristes en Turquie, ont essayé d’entrer illégalement en Europe (CEE) via la Grèce. Ils ont failli être emportés par… une rivière en crue !
    Suite...

    CONSTANTINE
    Les élèves de terminale protestent

    Plusieurs centaines d’élèves des classes terminales de Constantine sont sortis, hier, dans la rue pour protester contre «les programmes chargés» et réclamer «la détermination du seuil des programmes» devant être retenus pour les examens du baccalauréat. Suite...

    UNIVERSITÉ AKLI-MOHAND-OULHADJ DE BOUIRA
    Des étudiants en sciences commerciales en grève

    Alors que des étudiants en droit de l’université colonel Akli- Mohand-Oulhadj sont en grève depuis plus de trois jours pour réclamer plus de places pédagogiques pour le master 1, d’autres étudiants en sciences commerciales option finances sont dans le flou total quant à leur avenir et celui de leur spécialité. Suite...

    BLIDA : POUR EXIGER LE DÉPART DE LA RESPONSABLE DES PAIEMENTS
    Les enseignants du secondaire débrayent

    Pour exiger le départ de la responsable des paiements de la Direction de l’éducation de la wilaya de Blida, les enseignants de plusieurs lycées à Blida sont entrés, hier, en grève illimitée, et ce, à l’appel du Cnapest. Suite...

    INSÉCURITÉ À L’UNIVERSITÉ DE BOUDOUAOU EL BAHRI
    Une réunion des parties concernées

    L’insécurité à l'extérieur et à l’intérieur de la cité universitaire de Boudouaou El Bahri (centre de la wilaya de Boumerdès), qui a atteint son paroxysme mardi dernier à la suite de l’attaque par de dizaines de voyous des résidents, fera l’objet d’une réunion spéciale aujourd’hui. Suite...

    OULD ABBÈS :
    «Aucun médicament contrefait n’est commercialisé en Algérie»

    Le ministre de la Santé a déclaré, hier, que tout enregistrement d’un médicament en Algérie devra être soumis à une réciprocité au niveau du pays d’origine. Le ministre a affirmé, par ailleurs, qu’aucun médicament contrefait n’était commercialisé en Algérie. Suite...

    POUR ÉVITER LES ÉMEUTES DU LOGEMENT
    Moussa préconise le «travail de proximité»

    Pas de remède miracle pour que distribution de logements ne rime plus avec émeute. Le ministre de l’Habitat avance cependant une piste : celle de la sensibilisation. Moussa espère une plus grande coopération au niveau local. Suite...

    ALORS QUE LA VILLE RETROUVE SON CALME
    Une commission d’enquête à pied d’œuvre à Laghouat

    La situation tend à la normalisation au niveau du chef-lieu de la wilaya de Laghouat en proie, depuis le 2 du mois en cours, à une contestation citoyenne consécutivement à une distribution controversée de logements. Suite...

    GRÈVE DES CORPS COMMUNS ET OUVRIERS PROFESSIONNELS DE L’ÉDUCATION
    Le mouvement suivi à 57%

    Les corps communs et ouvriers professionnels de l’éducation nationale qui réclament leur intégration ont entamé, hier, un mouvement de grève de cinq jours. Suite...

    MALGRÉ UNE MEILLEURE PRODUCTION DE VIANDES
    Les prix restent inaccessibles

    Selon le ministère de l’Agriculture, la production 2010- 2011 de viandes rouges et blanches a dépassé les prévisions. Cependant, les prix restent inaccessibles. Rachid Benaïssa s’explique. Suite...

  • À la croisée du jasmin et des gourdins !


    Par Hakim Laâlam  
    Email : laalamh@yahoo.fr Le problème n’est pas tant que Boutef’ se rende en Tunisie. Non !
    C’est plutôt qu’il…

    … en revienne !

    À un moment donné, on ne peut plus rester les bras ballants au carrefour. L’air bêtement hésitant. Je dis ça après avoir lu que des responsables du FLN se sont battus à coups de gourdins à Boumerdès. Le monde frémit, tressaute, se met en réseaux sociaux, se tisse en toile serrée, et ici, en terre d’Al-Djazaïr, nous en sommes encore à l’âge des cavernes politiques, les préhistoriques du Front usant du seul argument dont ils maîtrisent le maniement, le gourdin. Lorsqu’ils ne le couplent pas au chien d’attaque féroce, duo inénarrable de la vie partisane à l’algérienne. Je veux bien écouter toutes les bonnes âmes qui tentent de me convaincre que les printemps arabes sont le produit formaté d’une manipulation de laboratoires américains et européens sous-traitant leur processus de déstabilisation auprès d’émirs bedonnants et obséquieux au diable. Je veux bien tout ça. Mais en même temps, cette explication ne suffit pas à accepter de se faire gouverner encore et encore par la tribu des gourdins et du doberman. Je le répète, à un moment ou à un autre, il faut choisir. Il n’y a pas de statu quo possible entre la grosse manip’ et l’ère des cavernes. Car même du temps de l’homme préhistorique, un jour, cet être aux allures grossières prit un bout de charbon et se mit en tête de dessiner. De produire du beau. De fournir du sens à sa vie. Quel sens donner à des responsables politiques qui se tapent sur la tête à coups de gourdins, revendiquant chacun pour sa petite chapelle (oups !) une part des restes souillés des martyrs ? Tout, sauf le gourdin et le clebs ! Oui ! J’en suis là ! Et Belkhadem aura beau crier à qui veut l’entendre que personne ne dictera des réformes aux Algériens, je crie à mon tour à gorge déployée : «Me faire dicter ma vie par des manieurs de gourdins ? Plutôt crever.» Qu’est-ce qui peut m’unir à des gens qui règlent leurs contentieux politiques avec des bâtons ? Que puis-je partager avec des mouhafedhs ou des postulants mouhafedhs qui se combattent avec des matraques et des barres de fer ? Quel véritable lien de patrie ai-je avec cette engeance ? Le fait même de savoir que ces «Gourdinistes» se foutent dans la gueule au nom de l’histoire de mon pays, se bastonnent en brandissant la mémoire collective au bout de leurs armes comme autant de baïonnettes est une souffrance terrible, un supplice, une torture, une aliénation de ma matrice originelle. A un moment donné, je le répète une fois de plus, il faut quitter la posture imbécilement attentiste au carrefour et opter, choisir, se déterminer : soit rester otage de la tribu du gourdin, soit résolument marcher sur les traces, sur les pas des premiers ouvriers, des premiers cultivateurs, des tailleurs de silex, des artistes enlumineurs de grottes, des grands découvreurs, des marins fous, des manufacturiers, des pionniers, des rats de bibliothèques ou des chercheurs en blouse blanche usant leurs yeux à observer sans fin un alambic ou s’esquintant la santé à prélever des morceaux sur le cadavre d’un chien enragé, avec au fond de leurs prunelles en permanence allumées le désir insatiable de comprendre le monde et d’en atténuer les souffrances. Choisir ! Choisir ! Choisir ! Car on ne peut faire partie des deux tribus tellement elles ne vivent déjà plus dans le même monde. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

  • Illizi : l'eau, Belmokhtar et le biométrique

     

    NOTES DE VOYAGE

     

    par Notre Envoyée Spéciale A Illizi: Ghania Oukazi, Le Quotidien d'Oran, 14 janvier 2012

    Confrontées à une conjoncture sécuritaire assez particulière et alarmante, les régions du Sud du pays posent un véritable dilemme aux autorités centrales et locales.

    Le ministre des Ressources en eau nous avouait en ce froid matin d'In Amenas, que cela fait six ans qu'aucun ministre n'a rendu visite à cette daïra de la wilaya d'Illizi. Abdelmalek Sellal l'avait dit avec une pointe de fierté parce qu'il était sur place mardi dernier. Il avait passé deux jours entre Djanet, Illizi et In Amenas pour s'enquérir de l'état des structures et équipements assurant l'alimentation en eau potable à ces contrées lointaines du grand Tassili. Paradoxe des temps et surtout de la nature, ces régions, aussi désertiques qu'elles soient, ne manquent pas d'eau alors que la guerre de l'eau a été déclenchée depuis longtemps à travers le monde. Le conflit israélo-arabe au Moyen-Orient en entretient de violents chapitres.

    Les populations de la wilaya d'Illizi posent juste le problème de la couleur et du goût de cette importante ressource qui est «rouillée». Elle est de couleur «terre» parce que disent les spécialistes, elle a une teneur excessive en fer. «Buvez cette eau au lieu de manger des lentilles, comme ça, vous allez équilibrer le taux du fer dans votre organisme», leur a conseillé Sellal sous forme de boutade cocasse qu'il est le seul membre du gouvernement à savoir en sortir même dans des moments difficiles.

    La nature semble être restée plus clémente que l'homme à l'égard de ces populations qui peinent à assurer leur quotidien. L'on admet sans complaisance aucune, que beaucoup de «bonnes» choses ont été faites au niveau d'un grand nombre de communes à l'exemple de la construction de logements, quelques routes et même si ce ne sont que des petites écoles et de minuscules centres de santé. Mais si même les villes du Nord algérien souffrent de pénuries de médicaments nécessaires à des pathologies pourtant tenaces et très répandues dans le pays comme les cancers, il est évident qu'au fin fond du Sahara, les conditions de santé ne peuvent être que pires.

    CES FEMMES QU'ON ABANDONNE A LEUR DETRESSE

    L'on apprend que des missions médicales itinérantes sont certes organisées de temps à autre dans ces régions pour dépister notamment le cancer du sein. «Mais aucun suivi n'est fait, les femmes sont abandonnées à leur sort et à leur stress mortels sans qu'il leur soit apporté les soins nécessaires. «Nous aurions aimé qu'elles n'aient pas été dépistées pour qu'elles ne sachent rien de leur état de santé», nous disait lundi dernier un habitant d'Illizi. «Elles auraient ainsi continué à vivre sereinement sans affolement et sans qu'elles se soient mises à redouter la mort à chaque seconde de leur vie», constate-t-il.

    Il est vrai que dans ce marasme ambiant, mieux vaut ne rien savoir de ce qui ronge des êtres dénués de moyens et privés de l'attention de l'Etat qui en est pourtant une de ses obligations envers ses citoyens. L'ouverture de centres de santé équipés pour soigner et gérer la douleur des malades représente une des urgences que les autorités centrales se doivent d'assurer à ces populations. Une promesse que le ministre de la Santé a faite et se doit en principe d'honorer dans les plus brefs délais. Quoique le reste, tout le reste, en commençant par des conditions élémentaires d'une vie à peu près descente, relève aussi de l'urgence.

    Il semble cependant que les décideurs peinent à trouver des solutions à un gros dilemme, celui de développer ou pas ces régions. En effet, ils semblent ne pas savoir s'ils doivent agir promptement pour assurer les conditions de vie nécessaires à des populations qui ont incontestablement besoin d'être stabilisées, soignées et rassurées ou alors les laisser végéter pour ne pas qu'elles subissent le fléau de l'émigration clandestine et ce, en attirant les migrants des pays du Sahel dont le dénuement accentuera la prolifération du crime sous toutes ses formes et celle de toutes les maladies lourdes comme le sida.

    «IL Y A DES JEUNES QUI CONNAISSENT LE DESERT COMME LEUR POCHE»

    La détérioration de la situation sécuritaire dans le Sahel, entretenue par de violentes guerres fratricides, le terrorisme, le crime organisé, la contrebande de tout genre, la déstabilisation de la Libye et autres problèmes économiques et sociaux, renvoie indéniablement des conséquences alarmantes vers l'Algérie, tout particulièrement vers les régions frontalières.

    Illizi, qui n'est loin ni de la Libye, ni du Niger, ni du Tchad, ni du Mali, est racontée aujourd'hui au présent d'une situation sécuritaire troublante. «Toute la contrebande ici est alimentée par des commanditaires qui vivent soit au Niger ou au Mali», nous disent des jeunes. Le cas Laouar Belmokhtar est le plus évoqué quand il s'agit de soupeser les moyens humains et matériels et les facilités d'intervention sur des immensités terrestres marquées par des paysages lunaires. Les habitants rappellent que Belmokhtar réside au Mali parce que, disent-ils «il ne peut rentrer en Algérie, il est grillé». Et c'est donc de l'extérieur qu'il commande et dirige, dit-on, des actions de contrebande, de transcriminalité. Un habitant qui semble bien au fait de pareilles situations commencera d'abord par dire que «l'Algérie devra s'entendre avec le Japon pour qu'il bloque pour un certain temps la construction des Toyota Station». Il affirme ainsi que tous les trafics, quelles que soient leur nature et leur ampleur, se font à bord de ces voitures tout-terrain, «équipées pour affronter ou semer même le diable». Ceux qui conduisent ces véhicules sont, aux yeux de notre interlocuteur, «de véritables boussoles». Il est persuadé qu'ils connaissent «par cœur ces espaces désertiques déserts tout autant que leurs nombreuses sorties sur les quatre coins cardinaux». Notre accompagnateur raconte que «ceux qui sont à bord de ces voitures peuvent rouler jusqu'à 3 000 km sans arrêter. «Ils mettent à l'intérieur de la voiture la marchandise qu'ils veulent faire arriver à bon port et sur son toit, des jerricans d'essence. Quand ils ont besoin de refaire le plein, ils ne s'arrêtent même pas, ils ont appris à remplir le réservoir alors que le véhicule continue de rouler, ils ne veulent perdre aucun minute», dit-il. Notre interlocuteur est persuadé que beaucoup de jeunes dans ces régions connaissent bien le désert. «Ils peuvent être recrutés pour servir de guide aux brigades d'intervention, ils connaissent le désert comme leur poche», assure-t-il.

    CES VOITURES QUI COMMETTENT LE CRIME

    Pour le reste de l'approvisionnement en eau ou en alimentation, notre source affirme que «plusieurs points existent, que ce soit au niveau de sorte de trous creusés un peu partout dans le désert ou des abris de fortune qui passent inaperçus. «Pour chaque point d'approvisionnement, ils fixent un repère qu'ils sont les seuls à connaître et à retrouver», fait-on savoir. Nos interlocuteurs avouent que ces groupes criminels agissent avec une rapidité inouïe. «Ils possèdent un matériel de transmission sophistiqué, ils gèrent aussi leurs affaires avec le téléphone Ethouria», explique l'un d'entre eux. Ce genre de transmission est, faut-il le signaler, un «engin» dont les seules vibrations sont captées par le plus petit satellite. Leur acquisition est déjà minutieusement contrôlée par le monde des puissants et les différents services de sécurité. Leur traçabilité est ainsi assurée. Ce sur quoi nos interlocuteurs tombent d'accord, c'est que, affirment-ils, «l'Algérie est devenue un grand pays de transit du crime que commettent des réseaux très bien organisés». La drogue, qu'on dit «principalement provenir du Maroc, descend vers la Mauritanie, passe par l'Algérie frontalière, transite par la Libye, l'Egypte, Israël pour être dispatchée à partir des Emirats arabes unis vers les autres pays du Golfe et autres pays d'Asie. «Le phénomène n'est pas nouveau, les itinéraires sont connus, les trafiquants travaillent à l'aise», estiment nos interlocuteurs. Au fait, un natif d'Illizi nous a fait savoir que «les véhicules japonais utilisés pour des actions transcriminelles ne peuvent être ni achetés ni vendus en Algérie». Il affirme que «c'est une instruction d'Ouyahia qui interdit leur commercialisation et aussi à leurs propriétaires de ne les revendre à personne». «Mais il y a en beaucoup qui viennent des pays du Golfe», ajoute-t-il.

    «AIDEZ-NOUS A REGLER NOS PROBLEMES»

    En faisant remarquer qu'aucun ministre n'est venu à In Amenas durant les six dernières années, Sellal pense que sa visite en entraînera d'autres de ces collègues des autres secteurs. Ce qui pourra contribuer à lancer des plans de développement socio-économiques intéressants. Les analystes pensent en effet qu'il est impératif que les stragèges de la lutte antiterroriste incluent dans leurs approches le développement des régions frontalières. Si l'eau est source de vie, sa disponibilité pourrait donc booster les initiatives et contribuer à la création de diverses activités économiques et sociales. C'est un peu l'esprit qui a prévalu dans la réalisation du projet de transfert de l'eau d'In Salah vers Tamanrasset avec obligation de raccorder les quelques localités se trouvant sur les tronçons reliant les deux pôles. Avec toute la sagesse que leur ont léguée la sérénité et l'immensité des territoires, les populations de ces régions savent aujourd'hui plus qu'à une toute autre conjoncture, qu'In Amenas, Hassi R'Mel ou Hassi Messaoud nourrissent l'Algérie tout entière mais les laissent parfois ses propres enfants sans toit décent.

    «Nous n'avons rien ici, rien du tout ! Aidez-nous à régler nos problèmes !», a lancé un habitant d'In Amenas à l'adresse du ministre des Ressources en eau. Imprévisible plaisantin qu'il est, Sellal lui demande : «Tout ? On peut alors vous ramener du whisky ?». L'infortuné lui répond sans réfléchir : «Ramenez-le, même si moi je ne bois pas, d'autres le feront !». Des moments de détente que tout le monde apprécie même si l'état miséreux de l'environnement dans lesquels les propos ont été exprimés ne prête pas au rire. Sellal disait à répétition aux responsables de son secteur de travailler en comptant avec le long terme. «Ne voyez pas petit, pensez à 2050, 2060 !», exige-t-il d'eux. «Le secteur agricole est mort à cause du manque de moyens d'irrigation», lui a dit un agriculteur. «Je suis venu aujourd'hui pour vous régler tous vos problèmes d'eau,» lui a-t-il répondu. «Certains responsables font des projets qui ne servent à rien parce qu'ils ne consultent pas la population pour connaître ses besoins», lui a dit un habitant de Djanet.

    ILLIZI SE MET AU BIOMETRIQUE

    «Battez-vous pour faire entendre votre voix et participer dans la gestion des projets», conseille le ministre à un membre de la société civile. «Notre ville est délaissée, personne ne tape sur la table pour elle», lâche un citoyen d'Illizi. «Qu'est-ce que je suis venu faire ici alors ?», interroge le ministre. «L'eau nous coûte cher, en plus, il faut qu'on ait la pompe pour qu'elle coule dans les robinets parce que le débit est très faible, celui qui n'a pas d'argent pour l'acheter, il l'a au compte-goutte», lui explique un habitant d'un quartier de la ville. «Es-tu sûr que l'eau est jaillissante ?», demande un responsable central à son collègue de l'ANRH». «Non seulement elle est jaillissante mais de bonne qualité», rassure le DG de l'Agence lorsqu'il a fait part de transfert d'eau à partir de trois localités différentes vers In Amenas. «Pourquoi avoir attendu autant d'années pour remédier à la couleur et au goût de l'eau de la région ?», avions-nous demandé au ministre. «A chaque temps, ses exigences !», a-t-il répondu. «Vous devez nous dire exactement qui est le plus rentable pour les populations, la réalisation d'une station de déminéralisation ou le transfert de l'eau sur un itinéraire de 100 km des régions avoisinantes à In Amenas», recommande-t-il à un de ses cadres. «Tout en réglant ces questions, nous nous devons de penser à des horizons lointains pour les générations à venir», dit Sellal. «Pour que demain, après notre mort, on ne nous insultera pas», a-t-il noté. «Que Dieu vous bénisse ! Nous prierons pour vous pour que vous deveniez président de la république !», lancent en cœur des notables de la région à Sellal avec qui il discutait aisément en targui.

    Au-delà des multiples vicissitudes qui la rongent, Illizi a quand même acquis le système d'établissement du passeport et de la carte d'identité biométriques. «La procédure du passeport biométrique a été enrôlée la semaine dernière au niveau de près de 150 daïras de la wilaya d'Illizi», nous a assuré le wali lundi dernier. «A partir de cette semaine, aucun passeport classique ne sera délivré. Désormais, les dossiers déposés recevront le passeport biométrique», a-t-il affirmé.

  • Laghouat sous surveillance policière

    Les manifestants empêchés de marcher vers la wilaya Laghouat sous surveillance policière Laghouat,

    De notre envoyé spécial, El Watan,

    Les forces antiémeute ont quadrillé la ville de

     

    Laghouat afin d’empêcher les manifestants, qui se sont rassemblés après la prière du vendredi, de marcher vers le siège de la wilaya. Après une matinée plutôt calme, les manifestants ont de nouveau investi la place de la Résistance, à Laghouat, hier, juste après la prière du vendredi. Près d’un millier de personnes se sont rassemblées, vers 14h, devant la Grande-Poste où des banderoles ont été déployées. Moins d’une demi-heure après, elles ont tenté d’improviser une marche pacifique vers le siège de la wilaya aux cris de «Silmia, Silmia (marche pacifique)» et «Irhal (dégage)», allusion faite au wali de Laghouat, Youcef Chorfa. Les forces antiémeute, qui sont revenues en nombre, ont aussitôt bouclé tous les accès menant vers le siège de la wilaya. Un important dispositif de sécurité a empêché le déroulement de la marche, a-t-on constaté sur place. Selon Yacine Ziad, président du bureau local de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Laddh), «le mouvement de contestation continuera tant que les listes des bénéficiaires de logement n’auront pas été annulées». Hadj Nacer Aïssa, défenseur des droits des chômeurs, considère, lui, que l’annulation provisoire des listes, décidée mercredi dernier, n’est pas de nature à ramener le calme dans la ville. Depuis le 2 janvier, la situation est tendue à Laghouat en raison de la vague de mécontentement suscitée par la distribution de logements destinés à la résorption de l’habitat précaire. Jeudi, deux jours après les violents affrontements sur la place de la Résistance, dans les anciens quartiers de Laghouat, la fièvre est quelque peu redescendue. Quartier Sefah, rue de Blida. Benyettou Abdelbaki, 40 ans, fait partie des nombreux demandeurs de logement social à qui la chance n’a pas encore souri. «La commission de daïra chargée d’étudier les demandes de logement est passée une dizaine de fois chez moi et à chaque fois elle m’a dit qu’il fallait encore patienter. C’est toujours le même refrain», raconte-t-il. Il ne comprend pourquoi des personnes qui transgressent la loi, en érigeant des taudis aux alentours de la ville, arrivent à avoir un logement neuf au bout de quelques mois et lui non. Pourtant, il a déposé une demande de logement, en bonne et due forme, à la mairie de Laghouat en 2005. Depuis une vingtaine d’années, il vit avec 16 membres de sa famille, la peur au ventre, dans une maison menaçant ruine. Son frère aîné, 59 ans, a du mal à réprimer sa colère face au déni de droit dont il se dit victime : «C’est de l’injustice !» Ici, comme dans de nombreux quartiers de la ville dépourvus de toute commodité, tout le monde se plaint de ne pas bénéficier de logement social. A Sefah, une vingtaine de petites habitations aux murs défraîchis accueillent une à plusieurs familles qui attendent depuis fort longtemps un hypothétique recasement. Benbahaz Mohamed, 32 ans, en fait partie. «Je devais bénéficier d’un logement en juillet dernier, mais on m’a exclu au prétexte que l’enquête administrative m’était défavorable», dit-il. «Si je possédais un logement, croyez-vous que je resterais à Sefah, dans une pièce-cuisine, avec tous les risques que cela entraîne ?» Et d’ajouter : «Peut-être que si j’édifiais une bicoque à la périphérie de Laghouat, j’aurais plus de chance d’avoir un logement !» En contrebas du fort Bouscaren, qui domine la ville de Laghouat depuis 1857, date de sa construction, Chettih Chergui tente de survivre aux vicissitudes du temps. Dans ce quartier, les anciennes bâtisses sont en train de s’effondrer les unes après les autres. Cohabitant avec sa grand-mère, presque centenaire, Fatima-Zohra ne croit plus aux promesses des pouvoirs publics. Elle nous montre un document délivré par la mairie de Laghouat, attestant qu’elle ouvre droit à un logement social, mais elle n’est pas sûre pour autant de pouvoir en bénéficier un jour. «C’est révoltant d’attendre cinq, dix ans un logement qui ne vient jamais», dit-elle, en fixant longuement le document portant le n°3172. Comme elle, beaucoup de demandeurs de logement ne se font pas d’illusions sur la manière de gérer cet épineux problème. «Les gens ne croient plus aux promesses des responsables locaux car ils savent que leurs demandes finissent par s’égarer, au bout de quelques années, dans les méandres d’une administration aussi tentaculaire qu’inopérante», explique un militant des droits des chômeurs. Selon lui, l’accès au logement, malgré les dispositions prises par les pouvoirs publics pour éviter les dépassements, demeure problématique.«Dans ces conditions, la corruption reste le seul moyen pour espérer avoir un jour un logement», poursuit-il, en faisant allusion à la colère des citoyens exclus des listes de bénéficiaires de logement à Laghouat. Chômage aidant, cette colère s’amplifie. Selon Hadj Nacer Aïssa, président du bureau régional du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC), on dénombre quelque 13 000 sans-emploi à Laghouat pour une population de 500 000 habitants, dont 70% ont moins de 30 ans. Abdelkrim Mammeri Youcef Chorfa, wali de Laghouat : «Je ne démissionnerai pas» La population de Laghouat réclame sa tête, lui ne cesse de répéter à celui qui veut l’entendre qu’il ne cédera pas à la pression de la rue. Le wali de Laghouat, Youcef Chorfa, 56 ans, n’a pas l’intention de quitter son poste. «Je reste à mon poste et je ne démissionnerai pas», nous a-t-il déclaré jeudi au siège de la wilaya de Laghouat, à l’issue d’une réunion avec les imams de la région, qu’il a sollicités pour lancer des appels à l’apaisement à l’occasion de la prière du vendredi. Les manifestants de la place de la Grande-Poste, qui porte également le nom de place de la Résistance, posent toujours comme préalable, entre autres, le départ du wali pour cesser leur mouvement de protestation. Composés essentiellement de jeunes chômeurs, les manifestants exigent également le départ du chef de sûreté de wilaya. Pour Youcef Chorfa, ex-secrétaire général de la wilaya de Batna et de Souk Ahras, les affrontements de mardi dernier ont été provoqués par les manifestants «et non par les forces de l’ordre». «La police n’est intervenue qu’après avoir été prise pour cible de jets de pierres», affirme-t-il, tout en récusant les accusations portées contre les forces de l’ordre par des manifestants qui affirment avoir été victimes de brutalités policières. Quatre policiers ont été blessés lors de ces affrontements, dit-il. Interrogé au sujet de la liste des bénéficiaires de logements destinés à la résorption de l’habitat précaire (RHP), qui a mis le feu aux poudres, M. Chorfa a confirmé l’«annulation provisoire de la liste». Cette décision – prise sous la pression de la rue – «ne veut nullement dire qu’il y a eu des défaillances au niveau de la commission d’attribution», a-t-il tenu à préciser. «Jusqu’à preuve du contraire, il n’y a pas eu de défaillances de la part de la commission d’attribution. Il faut attendre les conclusions de l’enquête en cours avant d’accuser qui que ce soit», a-t-il ajouté. Les listes annulées par le wali concernent 194 familles des bidonvilles de Lefrane et El M’hafi. Des poursuites judiciaires seront engagées, dit-il, à l’encontre des personnes ayant fourni de faux documents pour bénéficier de logements. Economiste de formation, M. Chorfa, qui a exercé au niveau de la direction de la planification et de l’aménagement du territoire (DPAT) des wilayas de Guelma et de Batna, a été nommé wali à Laghouat il y a une année à la faveur du mouvement décidé par le président de la République dans le corps des walis. Abdelkrim Mammeri Hadj Nacer Aïssa. Président du bureau régional du CNDDC : «On réprime au lieu de dialoguer» -La liste des bénéficiaires de logements destinés à la résorption de l’habitat précaire à Laghouat est largement contestée par la population locale. Peut-on dire qu’il s’agit là de l’unique raison qui cristallise la colère de la rue ? Situons d’abord les événements dans leur véritable contexte. En apprenant la distribution, en catimini, de logements à des personnes qui ne sont pas forcément dans le besoin, des citoyens se sont tout naturellement rassemblés devant le siège de la wilaya pour exprimer leur désapprobation. La manière avec laquelle a été établie cette liste a soulevé un vent de colère et de révolte aux quatre coins de la ville. La confusion entretenue quant à la nature des logements distribués – logements sociaux ou destinés à la résorption de l’habitat précaire – a alimenté les plus folles rumeurs. Il faut savoir que des milliers de Laghouatis, notamment ceux habitant le vieux bâti, attendent d’être relogés depuis des années. Lorsqu’ils ont appris que la priorité en matière de relogement a été donnée aux occupants des bidonvilles ceinturant la ville de Laghouat, ils se sont légitimement sentis victimes d’injustice. Ce qui a donné lieu à un mouvement de colère à la fois pacifique et fédérateur. D’ailleurs, dès le premier jour de la contestation, les chômeurs se sont joints aux exclus du programme de relogement pour dénoncer cette hogra. -Quelle a été la réaction des pouvoirs publics ? Tous les responsables ont fait la sourde oreille, croyant que les contestataires finiraient pas se disperser au bout de quelques heures.Le wali de Laghouat, en tant que premier responsable, a été saisi par les représentants d’associations pour qu’il annule les listes des bénéficiaires. Nous lui avons demandé d’intervenir personnellement et de diligenter une commission d’enquête. Il a formellement refusé de revenir sur sa décision d’attribuer ces logements aux occupants des bidonvilles de M’hafir et Lafrane, malgré la gravité de la situation. Sur la place de la Grande-Poste, la foule grandissait de jour en jour. Mardi dernier, le wali a autorisé le recours à la force pour disperser les manifestants après avoir refusé tout dialogue.C’est à partir de ce moment-là que les affrontements ont débuté. La situation a dégénéré et les heurts ont duré de 8h jusqu’à midi. Comme seule réponse à des revendications pacifiques, on nous a servi des gaz lacrymogènes et des coups de matraque. -Des dizaines de jeunes chômeurs ont été interpellés mardi dernier. Ils accusent la police d’avoir usé de «brutalité» et d’être à l’origine des affrontements qui ont fait plusieurs blessés… Contrairement à ce qu’on veut faire croire, les affrontements de mardi dernier ont été savamment planifiés pour faire avorter notre mouvement. Des baltaguia et des policiers en civil ont été mis à contribution, incitant des jeunes à s’en prendre aux édifices publics. Mais ils n’ont pas réussi à faire sortir la contestation de son cadre pacifique. Comme preuve de ce que nous avançons, il n’y a qu’à consulter les vidéos publiées sur les différents réseaux sociaux. La mobilisation pacifique des citoyens de Laghouat a égratigné les responsables locaux. D’ailleurs, face à la détermination des protestataires, qui ont campé plusieurs nuits sur la place de la Résistance, la solution qu’il leur restait était de procéder à des arrestations arbitraires avant de tenter de déloger les manifestants par la force. Sans aucune forme de discernement, les policiers ont tabassé tous ceux qui se trouvaient sur leur chemin. Une plainte a été déposée, par le biais d’un avocat de Laghouat, contre les responsables de cette répression. Nous, nous n’avons jamais eu recours à la violence depuis le début de la contestation. Si tel était le cas, les personnes arrêtées devraient être poursuivies en justice. Aucune action en justice n’a été initiée contre eux, ce qui confirme le caractère arbitraire des arrestations, opérées tôt dans la journée de mardi. Et l’intention est toujours intacte de réprimer au lieu de dialoguer… Abdelkrim Mammeri

  • Etrange mission pour un ex-ambassadeur de France

     

    Paris veut «modérer» le cinquantenaire de l'indépendance algérienne ! 

    par Salem Ferdi, Le Quotidien d'Oran,

     

    Le cinquantenaire de l'indépendance algérienne semble donner quelques soucis au gouvernement français dans une année électorale où lui-même a tendance à flatter les différents lobbies électoraux, comme en témoigne l'adoption de la récente loi controversée sur la criminalisation de la négation du génocide arménien.

     

    Mardi, M. Alain Juppé, qui avait ostensiblement marqué ses réserves au sujet de la loi sur le génocide arménien, avait exprimé le «souhait» que la célébration du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie se fasse «dans un esprit de modération en essayant d'éviter les extrémismes de tous bords». Le ministre français des Affaires étrangères a même fait état d'un accord avec le président Abdelaziz Bouteflika «d'envisager la célébration du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie dans un esprit de modération, en essayant d'éviter les extrémismes de tous bords». «J'espère qu'on va continuer sur cette ligne. Surtout, nous nous étions mis d'accord pour dire : Regardons l'avenir. Essayons de fonder la relation franco-algérienne sur l'avenir et pas sur le passé», a-t-il ajouté.

     

    L'ancien ambassadeur français à Alger, Hubert Colin de Verdière, s'est ainsi vu confier par le président français Nicolas Sarkozy une «une mission de coordination des actions liées, en France, au cinquantième anniversaire de l'indépendance de l'Algérie». Sa mission, a expliqué un porte-parole du Quai d'Orsay, est de «recenser les différentes initiatives et manifestations organisées ou envisagées par les institutions publiques nationales, notamment culturelles, ainsi que par les collectivités territoriales, et à les encourager». Il s'agit clairement de «cadrer» le cinquantenaire, la mission ayant ainsi pour but de «faire des propositions pour que les évènements qui accompagneront cet anniversaire contribuent au renforcement des relations et de l'amitié franco algérienne».

     

    Il y a donc un volet franco-français sur lequel doit se pencher M. De Verdière et qui n'est pas le plus aisé. L'année du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie tombe en pleine campagne électorale pour l'élection présidentielle, propice à toutes les surenchères électoralistes surtout entre les différentes factions de la droite française. Il y a un lobby de l'Algérie française qui pèse et dont on a pu mesurer l'influence avec la fameuse loi du 23 février sur les «bienfaits» du colonialisme qui a provoqué une grosse controverse.

     

    UN VOLET ALGERIEN QUI INTRIGUE

     

    On est quelque peu sceptique sur la capacité de «cadrage » des courants qui restent encore profondément Algérie française et qui ne se recrutent pas seulement parmi l'extrême droite. Il est probable que le gouvernement français parvienne à contenir les «excès » en France, lui-même ayant montré dans l'affaire du génocide arménien, qui dégrade sa relation avec la Turquie, qu'il est électoralement à l'affut des «aubaines ». Le cinquantenaire n'est pas propice à la «modération », surtout que l'on est en période électorale. Et on peut ajouter aussi qu'en Algérie, l'année 2012 est également électorale. C'est ce qui rend encore plus intriguant le volet «algérien » de la mission de M. De Verdière. Il existe, bien sûr, un accord tacite entre les autorités algériennes et françaises pour ne pas trop remuer cet aspect. Mais l'accord tacite né d'une impossibilité à s'entendre sur ces questions historiques semble vouloir laisser le temps au temps. C'est un accord minimaliste «d'abstention » et de «silence » qui, normalement, ne peut servir à mener des actions «communes».

    D'où la question : de quoi va donc discuter Hubert Colin de Verdière avec les autorités algériennes ? La question est des plus polémiques. On a pu le mesurer avec l'intrusion très controversée de M. Ahmed Ouyahia dans la dispute entre la France et la Turquie au sujet du génocide arménien. En déniant, fort maladroitement, à la Turquie le droit de faire référence à l'histoire algérienne, le Premier ministre a donné l'impression de prendre fait et cause pour la France, ce qui a suscité des critiques qui ne se limitent pas aux islamistes. Le gouvernement algérien ne pourra pas lui aussi «cadrer» et «lisser» l'expression en Algérie autour du cinquantenaire. Avec un passif historique non traité dans un double contexte électoral, essayer de contenir l'expression et de la lisser pourrait être une mission impossible. A Alger comme en France. Même avec Ouyahia et De Verdière !

  • Législatives 2012, entre statu quo et veille insurrectionnelle

     

    Par
     

     
    Le couple Bouteflika-généraux se sont entendus sur une mise en scène grandeur nature.

    Trois possibilités s’offrent à nous à l’occasion de ces législatives.

    La normalisation de la vie démocratique, et c’est le décollage à coup sûr du développement de la société ; rien ne change, et c’est le renforcement du statu quo et de l’immobilisme avec son lot de répression de toute opposition au système de pouvoir et d’exacerbation de la délinquance économique ; ou alors l’implosion des deux acteurs antagoniques, les forces armées hégémoniques et la société civile, rendu possible par une situation insurrectionnelle inévitable, dans un affrontement tragique réduisant à néant la paix civile.

    La question que tout un chacun se pose, "que peut-on espérer des législatives de 2012 ?" doit être posée d’évidence autrement, sous un angle biaisé, en prévision du constat de l’absence de volonté chez le pouvoir de procéder à une réelle normalisation de la vie politique, tellement la volonté de changement est quasi absente de toutes ses manifestations, qui écarte d’emblée la première possibilité. De la sorte à s’interroger plutôt sur la question suivante : sous quelle forme de reconfiguration de la façade "démocratique", le pouvoir central occulte, qui s’ingénie à instrumentaliser cette diversion électorale, à l’abri du regard des Algériennes et des Algériens, est en train de bricoler dans l’ombre, pour conserver son pouvoir et préserver ses intérêts ?  De façon à s’interroger plutôt, après ce constat sans appel de la volonté du pouvoir à maintenir le statu quo, sur les dérives que peut engendrer cette situation, sur le devenir immédiat de la nation. Quelles conséquences cette sournoise et dangereuse manipulation pourrait avoir sur l’avenir immédiat de la vie politique et sur la paix civile qu’elle menace, en prévision de la non-satisfaction des attentes de la population, qui se profile, en matière de liberté et de souveraineté et par son exaspération devant le mensonge et les manipulations dont elle fait l’objet depuis toujours ?

    Car, pour tout Algérienne et Algérien, censé, frustré d’être privé de sa citoyenneté, souffrant d’une névrose permanente d’être dominé par un pouvoir illégitime, insatisfait de son besoin d’information et de transparence sur son fonctionnement, à qui il n’accorde, ni sa confiance en son État, ni en ses institutions, impuissant devant la dilapidation de ses biens par un pouvoir centralisé et despotique, qui instrumentalise un gouvernement dit "démocratique", mais qui en vérité n’est qu’un leurre à son profit exercé dans l’opacité totale pour une domination absolue de la société, qui ne fait que prolonger indéfiniment le désespoir et l’incertitude pour son avenir, rien ne pourra venir apaiser sa colère et encore moins, lui faire croire à la sincérité de cette grotesque manipulation imposée par une conjoncture nationale, régionale et internationale très défavorable.

    D’autant, qu’il est évident pour tout observateur désintéressé, que la volonté de reconfiguration de ce simulacre de "démocratie" répond pertinemment à cette conjoncture défavorable à laquelle le pouvoir algérien est confronté, et que cela ne résulte d’aucune volonté politique déterminée.

    D’abord sur le plan national, les révoltes chroniques et généralisées à l’ensemble de la société algérienne depuis janvier 2011, dont le contenu principal des revendications qu’elles expriment est la contestation de l’illégitimité du pouvoir, par la demande de changement des règles politiques, pour l’instauration d’un véritable système démocratique, qui l’a contraint à introduire un leurre de processus de réforme. Ensuite, sur le plan régional, avec les révolutions arabes en cours et la disqualification du système de pouvoir centralisé et totalitaire, auquel le pouvoir algérien s’identifie lui-même, dont il s’est senti obligé d’apporter une réponse, par un ravalement de la façade démocratique, pour que celle-ci apparaisse à l’opinion nationale comme un rétablissement de la légitimité démocratique. Mais surtout la pression des puissances internationales, qui ne peuvent plus assumer l’image de complicité avec un pouvoir anachronique, avec les bouleversements géopolitiques qu’ont engendrés les révolutions arabes. Dont ils sont contraints, eux aussi, de rendre compte à l’opinion internationale et surtout à leur propre opinion nationale. D’où l’objectif principal visé par le pouvoir algérien à travers ces législatives, qui est l’amélioration de son image devant l’opinion nationale et internationale, par leur mise en scène spectaculaire.

    En principe, les législatives sont une opération électorale, qui caractérise les sociétés démocratiques, fondés sur le suffrage universel. Elles concernent les élections des députés qui vont former l’institution de l’assemblée nationale, qui auront pour mission de légiférer et de promulguer des lois. Ces députés peuvent aussi bien appartenir à des partis politiques constitués librement ou être indépendants, militants ou non dans des associations issues de la société civile. Parmi ceux qui auront le plus de voix à l’issue de ces élections et par compatibilité pour un projet politique commun, formeront le gouvernement. La transparence de ces élections est garantie par la loi et tout contrevenant est passible de sanctions pénales. En démocratie, les députés sont désignés librement par le peuple, pour leur probité et leur sens du patriotisme, qui est évalué en fonction de leurs projets pour le développement de la société dans tous ses aspects. Avant le déroulement de cette consultation populaire, ceux-ci seront amenés à faire compagne, c’est-à-dire, faire valoir leurs projets pour la circonscription qu’ils prétendent représenter, s’ils seraient élus, qui seront débattus avec les électeurs pour essayer de les convaincre de la justesse de leur choix, jusqu'à la veille de ces élections. Aidés en cela par l’administration publique pour leur faciliter cette tâche d’intérêt général. Notamment, en leur facilitant l’usage de l’espace public, l’accès aux médias, la garantie de l’application et du respect de la loi concernant les procédures administratives pour l’obtention des autorisations nécessaires, etc.

    À chaque "bataille" pour les législatives, les électeurs retiennent leur souffle avant l’annonce des résultats définitifs, car les candidats à la députation pour lesquels ils ont voté, leur ont tenu des promesses, qu’ils aimeraient bien les voir élus, pour que leurs attentes en matière de développement de la société et de la gouvernance en général soient comblées.

    Une fois élus, si les promesses électorales n’ont pas été tenues en cours du mandat, les électeurs déçus manifestent leur mécontentement et leur désapprobation et poussent les élus à la démission. Par ailleurs, pendant leur exercice, lorsque des élus ou des membres de l’administration publique manifestent des signes d’enrichissement rapide, sitôt une enquête est déclenchée par les instances compétentes et au moindre indice de culpabilité l’affaire est portée devant une justice indépendante pour son instruction, et sera systématiquement relayée par des médias libres pour l’information des électeurs. Pendant ce temps-là ! l’accusé est amené à démissionner de ses fonctions, malgré la présomption d’innocence qui continue à courir pendant l’instruction du procès, jusqu’à la décision souveraine et définitive de la justice.

    Qu’en est-il des législatives en Algérie ?

    Depuis la fin de l’occupation coloniale française en 1962, jusqu'à ce jour, le peuple algérien a été privé de tous ses droits politiques, sinon de tous ses droits tout court. Le pouvoir étant exercé d’une manière absolue, sous la forme d’une domination despotique, brutale et sanguinaire, par une petite bourgeoisie bureaucratico-militaire, qui ne tolérait aucune opposition à son hégémonie totalitaire. Suite, au bain de sang qui a suivi les révoltes d'octobre 1988, ils instrumentalisèrent une démocratie de façade, basée sur la falsification des élections et la répression de l’opposition et de la presse libre, qu’elle n’arrive pas à instrumentaliser. Cette démocratie de façade est représentée aujourd’hui par l’alliance présidentielle, composée du FLN, du RND, du MSP et d’une multitude d’autres formations politiques et syndicales de moindre importance, qui gravitent autour du centre du pouvoir et qu’ils imposèrent à l’opinion nationale et internationale comme une façade pluraliste, mais en réalité elle fonctionne comme un "néo-parti" unique. La supercherie de cette démocratie de façade fonctionnera avec tout ce que ce système politique pluraliste comporte comme institutions, dressées comme des épouvantails dans un champ politique où il est interdit de s’aventurer pour quiconque n’est pas intronisé par ce centre de pouvoir, qui est exercé en réalité dans l’ombre, dans une opacité totale. La règle d’intronisation consiste en l’acceptation du principe hétéronomique (wala’) définissant le support de clientèle qui commande l’allégeance.

    Devant la conjoncture défavorable, à laquelle le pouvoir algérien est confronté depuis le début de l’année 2011, qui menace son pouvoir et ses intérêts, il se lança dans une propagande insolite, qui a démarré avec le discours du chef de l’État en avril de la même année, par la promesse de réformes qui devraient aboutir à la normalisation de la vie politique. C’est-à-dire, le rétablissement de la légitimité politique par l’instauration d’une vraie  démocratie et la fin de son instrumentalisation, par le rétablissement de la souveraineté nationale en rétablissant le suffrage universel et la fin de sa falsification. Le rétablissement des libertés civiques et la lutte contre la corruption et toute autre forme de délinquance économique.

    Dans les faits, six mois plus tard, le peuple algérien, suivant le menteur jusqu’au seuil de sa porte, comme dit le dicton populaire, amèrement déçu, constate que cette promesse de normalisation n’est qu’une énième diversion, qui a débouché plutôt sur un renforcement de la centralisation du pouvoir, l’accentuation de son caractère autoritaire et totalitaire, et une neutralisation plus efficace encore de toute possibilité d’émergence d’un quelconque contre-pouvoir, que ce soit en matière d’opposition politique que de médias ou presse libre, et la corruption demeurant au même degré de nuisance.

    Cependant, une nouvelle donnée est venue s’ajouter à la panoplie des moyens de manipulation de l’opinion dont dispose le pouvoir à ce jour : la dimension spectaculaire, imposée par la conjoncture nationale et internationale.

    En fait, les législatives sont en train de se préparer sous forme de mise en scène, destinée à un spectacle grandeur nature, auquel les opinions nationale et internationale sont conviées. Observateurs et médias étrangers sont invités pour une retransmission planétaire. Non, sans que le pouvoir algérien ait au préalable orchestré toutes les partitions en sa faveur, lui garantissant le maintien de son hégémonie sur la société. Neutralisation de l’opposition politique et de la société civile, promotion de l’islam politique, sous contrôle, pour leurrer l’opinion aliénée dans cette idéologie, en lui faisant croire à une réelle victoire par son intégration dans le paysage politique maghrébin. Simulation de vrais-faux conflits politiques au sein de l’alliance présidentielle, pour faire croire en une véritable pré-campagne électorale, par la provocation de conflits de clans et de personnes au sein du parti FLN, par la démission spectaculaire et absurde du MSP de l’alliance présidentielle, après dix ans de complicité dans la gestion de la façade démocratique, tout en conservant ses ministres dans le gouvernement ! Habilitation de nouveaux partis politiques par leur filtrage d’une manière très rigoureuse, qui en réalité auront pour rôle l’atomisation du corps électoral et le renforcement du néo-parti représentant l’alliance présidentielle, de sorte que même s’il n’y a pas de falsification du comptage des urnes, c’est ce néo-parti qui aura la majorité des voies. Ce qui met le pouvoir en confiance en lançant le défi de la présence d’observateurs internationaux pour superviser ces législatives. Encore, qu’il n’est pas certain que l’on assiste à un taux de participation  au vote aussi spectaculaire que ne l’a été la préparation de ces législatives.

    On ne peut donc rien espérer des législatives de 2012 ?

    À leur issue, peut-être même avant ou pendant leur déroulement, le peuple algérien, se rendant à l’évidence que rien ne changera, que la reconfiguration du gouvernement continue à se décider dans des lieux occultes au profit d’une bourgeoisie bureaucratico-militaire hégémonique et que le suffrage universel, même s’il est d’apparence propre, ne change rien à sa situation, exacerbant sa frustration, n’aura d’autre possibilité de réaction que de précipiter la troisième possibilité, c’est-à-dire la prédisposition de la situation à l’ouverture de la voie à toutes les dérives possibles, et à toutes les incertitudes sur la paix civile, pouvant basculer à tout instant vers une situation insurrectionnelle très violente. Dont, la tragédie sera plus importante encore que celle de la décennie meurtrière et destructrice des années 1990. Qu’à ce jour, personne ne peut prévoir l’étendue. Tellement le pouvoir n’est pas disposé à céder à ses privilèges et le peuple se sentant abandonné à lui-même, y compris par les élites, les intellectuels et les médias.

    Youcef  Benzatat

  • Pour qui voter?

     

    Les prochaines élections législatives seront-elles transparentes ?

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    Eu égard aux annonces faites, les prochaines élections sont une copie des précédentes.

    A partir des données officielles du ministère de l’Intérieur, il est utile de rappeler les taux de participation aux élections législatives du 17 mai 2007 et des élections locales du 29 novembre 2007 et ce afin de tirer les leçons pour les élections de 2012.

    Elections de 2007 : une assemblée non représentative

    Les élections législatives de 2007 ont façonné l’actuelle Assemblée nationale populaire (première chambre) pour les députés et pour les élections locales, le Sénat qui, en réalité, a peu de pouvoir étant une chambre d’enregistrement. Les trois partis FLN, RND, MSP, avec les hommes du président, contrôlent tous les portefeuilles ministériels. Pour les élections législatives, les inscrits ont été de 18.760.400, le nombre de votants de 6.662.383 donnant un taux de participation de 35,6%, avec des bulletins nuls de 961.751 (3,8%). Sur ce total, le parti du Front de libération nationale (FLN) a eu 1.315.686 voix par rapport aux votants (23%), le Rassemblement national démocratique (RND) 591.310 (10,3%) et le Mouvement de la société pour la paix (MSP) 552.104 (9,6%). Cependant, le ratio le plus significatif est le nombre de suffrages exprimés divisé par le nombre d’inscrits ce qui donne : 7,01% pour le parti du FLN, 3,15% pour le RND et 2,94% pour le MSP soit un total de 13,10%. Comment 13% d'électeurs peuvent-ils alors engager l’avenir d’une nation ?

    Pour les élections locales, il convient de distinguer les Assemblées populaires de wilayas (APW) des résultats des Assemblées populaires communales (APC). Concernant les APW, les inscrits représentaient 18.446.626 (étrange - soit une diminution des électeurs entre l’intervalle de trois mois de 313774, le ministère de l’Intérieur ayant invoqué l’assainissement des fichiers) pour un nombre exprimé de 7.022.984 ; soit un aux de participation de 43,45%. Le FLN a eu 2.102.537 voix (32,14%) le RND 1.426.918 (21,89%) et le MSP 940.141 (15, 00%) soit un total de 69,03%. Par rapport aux inscrits, le FLN représente 11,40%, le RND 7,73% et le MSP 5,09% soit un total 24,52%.

    Pour les APC, il y a eu 8.132.542 votants soit un taux de participation de 44,09%. Le FLN a obtenu 30,05% par rapport au nombre de votants, le RND, 24,50%, le MSP 842.644 voix (10,69% ayant été distancé par le parti FNA qui a obtenu 836.305 voix soit 11,29%).Les partis de la coalition totalisent ainsi 65,24%, le mode de scrutin les favorisant. Par rapport aux inscrits le FLN représente 11,36%, le RND 8,68% et le MSP 4,56% soit un total de 24,60% presque semblable à l’APW. La moyenne arithmétique, élections législatives et locales, des partis du FLN/RND et MSP donne ainsi 18,85% soit à peine le un cinquième par rapport aux inscrits.

    Ainsi, outre le problème stratégique d’assainissement du fichier électoral pour plus de transparence pour éviter la fraude, combien d’électeurs réellement inscrits pour les élections de 2012 en comparaison à 2007 ? Trois leçons à tirer de cette démobilisation populaire de 2007. La première leçon est qu’il est unanimement admis par les analystes sérieux, privilégiant uniquement les intérêts supérieurs de l’Algérie, qu’un changement de lois n’apporterait rien de nouveau si l’on maintient le cap de l’actuelle gouvernance politique et économique, les pratiques quotidiennes contredisant ces lois qui sont les meilleures du monde. La deuxième leçon est la prise en compte tant des mutations mondiales qu’internes à la société algérienne avec le poids de la jeunesse qui, parabolé, a une autre notion des valeurs de la société. Cela se constate à travers la baisse progressive du poids des tribus, des confréries religieuses et de certaines organisations syndicales (dont l’UGTA), du fait de discours en déphasage par rapport aux nouvelles réalités mondiales et locales. La troisième leçon est l’urgence de revoir le fonctionnement du système partisan et de la société civile.

    Un système partisan inefficient, une société civile éclatée 

    En effet, la Constitution de 1989 et la loi du 5 juillet de la même année ayant consacré et codifié le droit des citoyens à créer des partis politiques, un nombre considérable de formations politiques ont vu le jour, souvent sans véritable programme, ni perspectives sérieuses, se manifestant ponctuellement principalement à l’occasion de rendez-vous électoraux du fait des subventions de l’Etat (instrumentalisation de l’administration). En réalité si l’on tient compte des tendances au niveau de l’ancien parti unique des années 1980, c’est l’ancien parti du FLN éclaté en trois composantes. Il y a une forte ressemblance, pour donner une fausse façade démocratique, souvent avalisée avec complaisance par l’Occident pour des intérêts matériels, avec la démarche du pouvoir des anciens présidents égyptien et tunisien. Ces régimes ont volé en éclats après le printemps démocratique par le divorce du couple Etat-citoyens, montrant des créations artificielles bureaucratiques. Ces partis sans ancrage, le quota décidé par l’administrations, favorisant certains partis au détriment d’autres selon la conjoncture, en raison des crises internes qui les secouent périodiquement, du discrédit qui frappe la majorité d’entre eux, de la défiance nourrie à leur égard, sont dans l’incapacité aujourd’hui de faire un travail de mobilisation et d’encadrement efficient et de contribuer significativement à la socialisation politique.

    Quant à la société civile, sa diversité, les courants politico-idéologiques qui la traversent et sa relation complexe à la société ajoutent à cette confusion, qui est en grande partie liée au contexte politique actuel. Constituée dans la foulée des luttes politiques qui ont dominé les premières années de l’ouverture démocratique, elle reflètera les grandes fractures survenues dans le système politique algérien. Ainsi, verra-t-on rapidement se scinder en trois sociétés civiles fondamentalement différentes et antagoniques, porteuses chacune d’un projet de société spécifique : une société civile ancrée franchement dans la mouvance islamiste, particulièrement active, formant un maillage dense ; une société civile se réclamant de la mouvance démocratique, faiblement structurée, en dépit du nombre relativement important des associations qui la composent, et enfin, une société civile dite "nationaliste" appendice, notamment des partis du FLN, du RND, dont plus plusieurs responsables sont députés ou sénateurs au sein de ces partis dont l’UGTA appendice par excellence du pouvoir. Sollicitée à maintes reprises, et à l’occasion d’échéances parfois cruciales, et souvent instrumentalisée à l’instar des micro-partis créés artificiellement, elle manifestera souvent sa présence d’une manière formelle et ostentatoire, impuissante presque toujours à agir sur le cours des choses et à formuler clairement les préoccupations et les aspirations de la société réelle.

    Qu’en sera-t-il en 2012 ? 

    Il y a fort risque d’une très forte démobilisation populaire en 2012 sans changement de gouvernance et en perpétuant des comportements stériles du passé. Comme ces déclarations sans analyse sur la morphologie sociale, qui affirment haut et fort que l’Algérie est une exception en Afrique du Nord, annonçant déjà les tendances lourdes. Laissons au peuple le soin de choisir librement sans interférer. D’où l’importance à mes yeux d’une administration et d’un gouvernement de techniciens neutres durant cette transition, évitant pour les ministres d’être juges et partie. En voulant s’agripper à leurs fonctions, ces hauts responsables utiliseront les moyens de l’administration et miseront comme par le passé sur les quotas pour se faire élire et par là avoir l’immunité parlementaire. Comme il est posé cette question lancinante, faute de moyens par rapport au FLN, MSP, RND les nouveaux partis qui seront agréés trois mois avant les élections, (nous parlons des partis non instrumentalisés) la probabilité est de revoir en 2012 la même composante avec comme rajout certains partis instrumentalisés. Cela ne peut conduire qu'à décrédibiliser ces élections et à terme, la déflagration sociale inévitable que voilerait transitoirement la distribution passive de la rente des hydrocarbures, sans contreparties productives pour acheter une paix sociale éphémère.

    Car, une restructuration n’a de chance de réussir que si l’administration, les partis et les associations de la société civile ne sont pas au service d’ambitions personnelles parfois douteuses. C’est que la situation actuelle en Algérie montre clairement (sauf à ceux qui vont dans l’autosatisfaction, déconnectés des réalités sociales), une très forte démobilisation populaire due à ces signes extérieurs de richesses souvent non justifiées, la détérioration du niveau de vie de la majorité de la population. Et ce malgré des réserves de change dépassant de 180 milliards de dollars fin décembre 2011 dont  plus de 90% placés à l’étranger à des taux d’intérêts nuls pondérés par l’inflation mondiale. Ce qui  nous pousse à poser cette question déjà soulevée : pourquoi continuer à épuiser la ressource éphémère que sont les hydrocarbures si les capacités d’absorbation sont limitées ? Alors que l’urgence est de transformer cette richesse virtuelle en richesse réelle, pour une production et exportation hors hydrocarbures sachant que dans 25 ans 50 millions d’algériens vivront sans hydrocarbures.

    Le pouvoir de la rente

    Cela pose la problématique d’approfondir la réforme globale, grâce à une transition maitrisée, pour se hisser au niveau des nouvelles mutations mondiales. Or, cette réforme est en panne depuis de longues décennies, du fait de rapports de forces contradictoires au sommet du pouvoir qui se neutralisent, renvoyant aux confits pour le partage de la rente. La réussite étant  avant collective et non celle d’une femme ou homme seul, n’existant pas de femmes et d’hommes providentiels, la moralité des dirigeants est fondamentale comme facteur de mobilisation, pour un sacrifice partagé. Les réformes souvent différées seront douloureuses dans les années à venir d’où un langage de vérité loin de la démagogie populiste. Comment dépasser  ce syndrome hollandais où tout est irrigué par la rente des hydrocarbures, avec un environnement des affaires qui se détériore, une corruption qui se socialise, des taux de croissance, de chômage d’inflation officiels artificiels, démobilisant la majorité de la population algérienne qui ne croit plus aux institutions actuelles et des hommes chargés de les diriger ? Pour cela, il s’agit de privilégier une bonne gouvernance en investissant dans des institutions démocratiques tenant compte des anthropologies culturelles, dans le savoir en misant sur la qualité et non la quantité, richesse bien plus importante que toutes les richesses d’hydrocarbures fondement d’entreprises compétitives. Cela suppose de profonds réaménagements politiques, Etat de droit, démocratie et développement dans le moyen et long terme étant dialectiquement liés. 

    Abderrahmane Mebtoul, expert et professeur d'Universités

  • Bouteflika a célébré une révolution indésirable en Algérie

     

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    Bouteflika en Tunisie avec le président et le premier ministre samedi.

    C’est le sommet du cynisme. Bouteflika s’est déplacé samedi à Tunis pour féliciter les tunisiens d’avoir chassé Ben Ali du pouvoir.

    Ce qui est bon pour les Tunisiens ne l’est manifestement pas pour les Algériens. Le président s'est déplacé à Tunis, à l'invitation de Marzouki pour participer à la célébration de l'an Un de la chute du tyran Zine Al Abidine Ben Ali. Nos internautes donnent leurs avis.

    Ali Chamlal. Hier, ami naturel de Ben Ali et de Kadhafi, aujourd'hui camarades de circonstances de Merzouki et de Abdeljalil, le retournement de veste est facile pour les dictateurs africains. 

    Capricorne. Je croyais rêver lorsqu'un jour chez ma soeur, sur  Algerian TV, j'ai vu Bouteflika aux côtés de Benali prononcer une allocution. Je ne me souviens pas de ce qu'il disait tellement le personnage ne m'intéressait pas. Mais je n'en revenais lorsqu'il demander au public de l'applaudir. Puis disant quelque chose de c  plus insensé encore, il s'arrête et demande.... des youyous !!!! Jamais, au grand jamais, mais alors à aucun moment, je n'avais imaginé qu'un être humain puisse s'abaisser à ce niveau. C'est l'abîme ! Le paroxysme de la bassesse ! Cela a dépassé jusqu'au cadre de mon imaginaire! Il n'a pas honte à son âge? En tout cas j'ai eu honte à sa place! J'ai même rougi.

    Ali Foughali. Regardez bien cette photo et ce regard hargneux de Bouteflika qui semble mal à l'aise dans ses petits souliers. Il sait pertinemment que sa place n'est plus là. Il sait pertinemment de le passé va le rattraper et le sort qui l'attend est celui de Ben Ali ou celui de Moubarak. Pour ma part je ne lui souhaite pas le sort qui a été réservé à Mouammar Kadhafi. Le temps est en train de faire son travail doucement et le peuple algérien est quant à lui très patient. G. Moustaki disait à propos de la dictature de Pinochet. "Ils ont la force et nous avons le temps". Rien ne résiste au temps même un Pharaon qui se prenait pour un éternel. Vive l'Algérie libre et démocratique.

    J'invite tous les lecteurs de post à chercher sur Google le mot "enfumade" et vous comprendrez alors pourquoi on doit aimer notre Algérie.

  • no moment

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  • le peuple ne vous oubliera pas,vos noms seront marqués au fer rouge

     

    Le dernier cadeau pour services rendus

    Trois millions de dinars pour chaque député

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    Pour services rendus, une sorte de prime à l’obéissance, les parlementaires s’en iront chacun avec une coquette somme avoisinant les 3 millions de dinars, représentant dix mensualités payées d’avance. 

    Hémicycle Zighout Youcef, haut lieu de l’usurpation électorale. En ce mercredi 4 janvier, les 389  députés de l’Assemblée populaire nationale (APN), dont le «mandat» expire, sans gloire ni panache, en mai prochain, font leur ultime tour de piste. Le dernier acte pour un Parlement croupion, le plus «mal élu» de l’histoire de l’Algérie indépendante, que d’aucuns qualifient de «chambre d’enregistrement» et de congrès de «beni-oui-oui». Comme de coutume, la plénière sonnait creux en ce début de soirée ; la séance n’a été entamée qu’à 16h. Le président de l’APN, Abdelaziz Ziari, est absent, convoqué pour une «réunion au sommet» à Djenan El Mufti.

    Le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, attendu jusqu’en début de soirée, fait un bref speech dans un arabe approximatif (suscitant l’hilarité générale) pour «défendre» son texte, cloue quelques becs et s’en va, serrant quelques mains quémandeuses.
    Quelques heures auparavant, Ali Brahimi, le virevoltant député de Bouira, pestait contre le refus du gouvernement de se présenter devant la Chambre basse. «Encore un signe de mépris», constate l’ancien élu du RCD. Un parti qui, en désespoir de cause, a gelé récemment sa «participation» à l’APN.

    Le mépris envers le Parlement, le gouvernement le tient d’abord de son «premier chef» : dès son retour aux affaires, en 1999, le  président Bouteflika avait affiché sa préférence pour un régime ultraprésidentiel et son aversion pour toute forme de démocratie parlementaire.  De nombreux ministres ont décliné tout bonnement les invitations à «s’expliquer» émanant de l’APN. Ce fut le cas récemment de Djamel Ould Abbès, le ministre de la Santé, fidèle parmi les fidèles du président Bouteflika. Comme nombre de députés de l’opposition parlementaire, Brahimi a vu toutes ses propositions de loi finir aux «oubliettes» de l’hémicycle.

    Le pouvoir (Exécutif) fait cavalier seul, snobe merveilleusement les pensionnaires de la deuxième chambre du Parlement. Légiférer par ordonnance est ainsi devenu le sport favori du régime Bouteflika. Côté APN, 63 textes de loi ont été votés en 5 ans de mandat. De l’autre, une quantité industrielle d’ordonnances présidentielles produites par l’hôte du palais El Mouradia.
    Le recours systématique à la législation par ordonnance présidentielle renseigne sur la nature profondément autoritariste du régime Bouteflika, explique Rachid Tlemçani. Mais là où même le politologue perd son latin, c’est, dit-il, «lorsque  j’entends les députés eux-mêmes supplier le Président de légiférer par ordonnance».

    L’APN, un «machin» à bannir des manuels de sciences politiques ? «Il n’y a aucun bilan à tirer de cette sixième législature», ajoute M. Tlemçani, excédé : «La preuve ? Aucune proposition de loi n’a été introduite par cette assemblée qui a servi de vitrine démocratique, de vulgaire courroie de transmission au service du pouvoir politique.»
    Dans son intervention, Abdelkader Charar, député FLN, interpelle le ministre de l’Intérieur sur les pouvoirs exorbitants que s’arrogent certains walis et leur mépris envers les «élus du peuple» : «Le gouverneur d’Alger, dit-il, refuse même de recevoir les ministres, excepté ses amis.» La veille, mardi, devant une soixantaine de députés errant comme des âmes en peine dans les travées presque désertes de l’APN, le gouvernement a donné lecture, dans l’indifférence quasi générale, de son projet de code de wilaya. Coupé de l’Algérie profonde, le palais ronronne, somnole sur un volcan. Les dizaines de députés présents ont le regard rivé sur les prochaines législatives, l’esprit ailleurs, en proie aux questionnements en rapport à l’existence d’une «vie après le Parlement». «Deux mille douze, chkoun yefouz ?» (qui raflera la mise lors des législatives de 2012 ?), s’interroge en ricanant un député FLN, affalé, comme ses collègues, sur un des divans rouge sang du hall de l’Assemblée.


    «Mal élus» du peuple, «méprisés» par le pouvoir

     

    Pour services rendus, une sorte de prime à l’obéissance, les parlementaires s’en iront chacun avec une coquette somme avoisinant les 3 millions de dinars, représentant dix mensualités payées d’avance. «En attendant la retraite dorée», renchérit un député indépendant. Les parlementaires cumulant deux mandats et dix ans de cotisations auront droit à une retraite complète, soit l’équivalent de plus de 15 fois le SNMG.  Bien qu’imminent, l’adieu à l’hémicycle Zighout Youcef ne semble pas dépiter les «élus du peuple». Certains, ceux de l’Alliance notamment, croient même en leurs chances de faire partie de la prochaine fournée du régime, réélus à la faveur du fumeux «système des quotas» ou grâce à l’insondable loi de la «chekara», expression populaire désignant «l’argent sale» recyclé en politique pour l’achat, notamment, de mandats électifs. Pas de regrets ni d’état d’âme. Beaucoup de députés partiront avec la conviction du devoir accompli.
    Plantureuse députée, épouse d’un entrepreneur aux mille marchés dans une wilaya du Centre, N. B. dit n’avoir qu’un seul regret, celui d’avoir voté la loi criminalisant les harraga. «Autrement, je pars la conscience tranquille. Je n’ai pas changé de ville ni amassé de fortune comme nombre de mes collègues qui ont fait de leur mandat une véritable machine à cash.» La députée ne veut pas être citée de crainte que ses chances de «réélection» ne soient compromises. «Je ferai comme Zorro qui ne dit au revoir que lorsqu’il arrive au sommet de la crête», lance-t-elle en s’éloignant.

    «Mission accomplie», s’écrie de sona côté Miloud Chorfi, président du groupe parlementaire du RND, le parti d’Ahmed Ouyahia, catapulté en 2007 deuxième force politique avec 62 sièges. «Nous attendons la prochaine mission», ajoute, provocateur, le député de Mascara, éminence grise du Premier ministre au sein de l’hémicycle. Chorfi se dit fier d’appartenir à une assemblée parlementaire ayant voté des lois «importantes», dont les textes de la «réforme».
    La session d’automne, la plus chargée de toutes celles qu’a connues l’APN avec 7 textes expédiés en quelques semaines — dont les lois dites de la réforme — arrivera à échéance ce 2 février. Jamais les députés n’avaient autant «travaillé» de leur vie que depuis l’avènement du Printemps arabe.  
    7 décembre 2011. Aucun gouvernement de l’Algérie indépendante n’avait osé jusque-là infliger pareille humiliation aux Algériens : Mourad Medelci, auditionné à l’Assemblée nationale française, une première dans les annales du Parlement algérien. Hémicycle Zighout Youcef ou palais Bourbon, le ministre algérien des Affaires étrangères a vite fait son choix.


    Zighout Youcef ou Palais Bourbon : le choix de Medelci


    «A l’APN, nous étions partagés dans l’appréciation de ce geste, se rappelle le député de Tlemcen, Mohamed Benhamou. Mais nous disions que ce n’était pas dans nos mœurs politiques. Le président Bouteflika lui-même n’a jamais daigné descendre au Parlement.» La coupe de l’humiliation est bue jusqu’à la lie. Aucune protestation des députés à l’APN.
    La sixième législature ? «C’est incontestablement la pire de toutes», réplique l’ancien n°2 du RCD et député de Béjaïa, Djamel Fardjellah. Avec ses deux mandats de député (1997-2002 et 2007-2012), Fardjallah ne compte plus le nombre de fois où l’APN a été humiliée par le pouvoir et ses députés, donnés en pâture à l’opinion. Gavé de privilèges, rabaissé par un pouvoir exécutif omnipotent, le Parlement a servi d’alibi démocratique au régime, de pouponnière à sa clientèle. Mensualités mirobolantes (de 270 000 DA pour le député de base à 600 000 DA pour le président de l’APN), indemnités diverses (restauration, hébergement, téléphone, billets d’avion, crédits bonifiés allant jusqu’à 30 millions de dinars, etc.) l’APN a englouti en cinq ans plus de 2300 milliards de centimes, à raison de 450 milliards par an. Pour maître Benhamou, «l’APN a plus réglé les problèmes de ses pensionnaires députés que ceux des Algériens».

    «Je n’ai jamais vu de Parlement aussi soumis, avec un niveau aussi médiocre», confie un cadre haut placé à l’administration de l’APN. De cette Assemblée, il parle avec dégoût : «Je ne veux pas jeter l’anathème sur tous les députés, mais la majorité ne fait montre d’aucune forme de conscience, indifférents aux enjeux de la nation.» L’assemblée de 1997, pourtant issue de la fraude massive, a plus de mérite à ses yeux : «A l’époque, nous n’avions pas atteint un tel degré de dégénérescence, nous n’avions pas une composante aussi prédatrice, copie conforme des milieux politico-maffieux. Aujourd’hui, nous sommes bien en présence d’une faune d’affairistes, accros aux privilèges, avec des réflexes de parvenus et de prédateurs. J’ai failli, plus d’une fois, m’étouffer de honte devant la conduite et l’insuffisance intellectuelle de nos députés, alors qu’on était reçus en délégation par des Parlements étrangers.» «En cinq ans, conclut-il, l’APN n’a institué qu’une seule commission d’enquête, celle sur la flambée des prix de l’huile et du sucre. Mais de qui se moque le Parlement ?»      

    Les faits d’armes du parlement :

    Charité bien ordonnée commence par soi-même. Un des premiers textes de loi votés par l’APN est celui relatif au statut de député,  en janvier 2008, quelques mois seulement après l’installation de l’Assemblée.  Le texte amendant la loi n°01-01 du 31 janvier 2001 relative aux membres du Parlement a suscité une grosse polémique et a écorné irrémédiablement l’image du député auprès de l’opinion.

    Les députés se sont auto-augmentés dans des proportions plus qu’outrageantes. Pour enfoncer le clou, le président Bouteflika avait même saisi le Conseil  constitutionnel à l’effet de statuer sur la constitutionnalité du statut de député. Trop tard !

    L’APN au service de la «maffia» de la fripe :

    15 juin 2011. Le Parlement lève l’interdiction de l’importation de la friperie, une menace pour la santé publique, pour toute l’industrie nationale du textile et ses 18 000 travailleurs. L’article 27 de la loi de finances complémentaire, proposé par des députés RND, FLN et indépendants, a fait scandale. En novembre 2011, l’article en question fut abrogé.   

    Viol de la constitution :

    Mercredi 12 novembre 2008, le Parlement (APN et Conseil de la nation) est convoqué en congrès par le président Bouteflika pour entériner un certain nombre d’amendements à la Constitution de 1996, notamment l’article 74 qui limitait les mandats présidentiels à deux seulement. Résultat du vote : 500 voix pour, 21 contre et 8 abstentions. Les députés RCD quittèrent la salle en signe de protestation contre le viol de la Constitution.

    Mohand Aziri
  • pourquoi le SNPSP temporise??

    SON CONSEIL NATIONAL DEMEURE OUVERT
    Le SNPSP temporise

    Le conseil national du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) a décidé de convoquer une autre réunion extraordinaire à partir du 15 février afin de poursuivre l’examen des différentes revendications toujours en suspens.
    Réunis ce week end, les praticiens de la santé publique ont eu à débattre de l’amendement du statut particulier et du régime indemnitaire, concluant à la nécessité de temporiser afin de mieux peaufiner des actions qui pourraient être décidées avec d’autres syndicats inscrivant à l’ordre du jour ces mêmes revendications. Les membres du SNPSP ont également longuement débattu des conditions dans lesquelles exercent les praticiens qui font face non seulement à des pénuries récurrentes mais également à une insécurité quasi permanente, notamment dans les services des urgences. A l’ordre du jour également du conseil national, les problèmes rencontrés par des praticiens désireux de s’inscrire au niveau des conseils ordinaux régionaux et auxquels ces mêmes conseils réclament des cotisations antérieures à 1998 alors qu’un accord avait été trouvé pour que le compteur soit remis à zéro à partir de 2006. Le SNPSP espère un règlement de ce problème après la tenue prochaine d’une assemblée nationale du Conseil de l’ordre.
    N. I.

    source:le soir dz

  • La réforme par le pire, le moins pire ou les moins mauvais des plus pourris !


    ou les moins mauvais des plus pourris !
    Par Hakim Laâlam  
    Email : laalamh@yahoo.fr Contrairement à ce que colportent certaines rumeurs malveillantes, le
    FFS n’ira pas aux législatives.

    Il y courra. Ce qui est différent !

    Encore une fois, nous nous retrouvons à devoir choisir entre le choléra et la peste. Les islamistes à l’APN, est-ce que ce sera moins bien, plus mieux, beaucoup meilleur ou pas du tout gosto par rapport à maintenant ? Maintenant, les islamistes, je le précise, ils y sont déjà à l’Assemblée. Mais ce n’est pas pareil ! Après, ils seront plus nombreux. Beaucoup plus nombreux et plus visibles. Ce qui ne veut pas dire qu’aujourd’hui, ils sont très moins nombreux. Non ! C’est juste qu’ils ne sont pas toujours apparents, affichés, avec une grosse enseigne accrochée à la poitrine. Mais ils sont là, juste déguisés en «pas islamistes temporaires ». Alors que demain, dans l’APN qui sortira des législatives de mai 2012, ils pourront enlever le déguisement. Ce qui devrait rendre intéressante la cérémonie d’investiture de la future Assemblée. Un gros moment d’effeuillage ! D’ores et déjà, je postule à couvrir cet événement unique. Les islamistes algériens, adeptes de l’effeuillage ? Va savoir ! Troublant, tout de même ! Il a suffi juste d’une fille en short en plein Alger pour qu’une meute de lyncheurs se mette en tête de la trucider. Et là, plus d’une centaine de gugusses vont tomber en public le costume pour endosser le kamis, se faire filmer à la télé, à une heure de grande audience, et personne ne pensera à venir les lyncher. Troublant, je le répète. Alors, qui est la plus mieux ? Cette assemblée d’absentéistes, leveurs synchronisés de bras ? Ou celle à venir, celle des stripteaseurs à poils et à vapeurs ? Parce qu’il est là, le choix, le seul possible en mai de l’an de disgrâce 2012. La réforme par le pire, le moins pire ou les moins mauvais des plus pourris. Quoique… On peut aussi décider que l’effeuillage islamiste, ce n’est pas trop notre truc. Qu’on est comme tout être humain un brin pervers, mais pas au point de goûter ce genre de shows. Bien, pas bien, meilleur ou moins pire, on peut tout seul, ou en groupes, décider le matin qu’on n’ira pas donner son quitus à ce spectacle. Parce qu’un samedi du mois de mai, il fait déjà beau, très beau, beaucoup beau. On peut donc le plus naturellement du monde décréter cette journée celle du premier bain de l’année dans la Méditerranée, mer non encore totalement gérée par la Chariâ. On peut aussi déchirer sa carte d’électeur en mille morceaux et la jeter justement à la mer, en se disant que requin pour requin, autant donner sa voix, même déchirée, en lambeaux à un vrai squale, pas à un requin de terre ferme. Si l’on habite loin de la mer, à Laghouat, par exemple, on peut aussi faire de la résistance sous sa couverture. Refuser de quitter son lit toute la journée du vote pour la future Assemblée. Les walis ont, certes, d’énormes pouvoirs, beaucoup de pouvoirs, très beaucoup, mais tout de même pas celui de venir vous faire sortir de sous votre couette pour vous emmener de force voter pour une APN islamiste. N’est-ce pas ? J’ai dit «n’est-ce pas ?» Bizarre ! Personne ne me répond. Seraient-ils tous allés à la mer ? Nous ne sommes pourtant qu’en janvier. C’est donc qu’ils font la queue pour la séance d’effeuillage. Dégoûtant ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

  • «Il ne représente pas L’État algérien» alors il est tombé du camion!!!!!

    MOURAD MEDELCI À PROPOS DE ANOUAR MALEK

    C’est, inévitablement, sur la démission fracassante de l’Algérien Anouar Malek de la mission des observateurs de la Ligue arabe en Syrie que le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a eu à s’expliquer devant la presse internationale jeudi à New York. Pour Medelci, le sulfureux Anouar Malek n’a pas intégré la mission en tant que représentant de l’Algérie mais en tant que délégué d’ONG.
    Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) -Certes, le ministre des Affaires étrangères n’est pas allé jusqu’à le dire mais l’on aura su, entre-temps, que Anouar Malek, réputé pour ses sorties tonitruantes et à larges échos médiatiques, observait pour la Ligue arabe au titre de représentant de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH). Sa nationalité algérienne ayant été mise en exergue, autant que la nature de son témoignage sur les mises en scène du pouvoir syrien, par les médias étrangers, la précision devenait nécessaire. Aussi répondant à une question à propos de cette démission qui, forcément, met à mal la Ligue arabe et sa mission d’observation en Syrie, Mourad Medelci a souligné que la constitution d’une mission d’observation exige, en général, que cette dernière soit formée de représentants des Etats et de la société civile. Medelci a précisé, par ailleurs, qu’outre les dix observateurs algériens qui représentent l’Etat algérien, la Ligue arabe a également mobilisé des membres d’organisations non gouvernementales, dont Anouar Malek. Cela dit, le ministre des Affaires étrangères s’est abstenu de commenter le témoignage de Anouar Malek livré en live sur Al Jazeera. Un témoignage dans lequel il a accusé le régime syrien de crimes en série qu’il tente de cacher à travers des mises en scène. «Les observateurs ont été trompés (…) il s’agit d’une mascarade. Le régime a mis en scène et fabriqué la plupart des choses que nous avons vues pour empêcher la Ligue arabe d’agir contre le régime Syrien.» Mourad Medelci s’est limité à affirmer que la mission des observateurs de la Ligue arabe en Syrie était loin d’être terminée et qu’elle était compliquée et même dangereuse. Et si Anouar Malek a, en sa qualité d’observateur, accusé le régime syrien de ne s’être conformé à aucun point du plan arabe de sortie de crise, Mourad Medelci a, lui, souligné que «si le gouvernement syrien a, certes, commencé à réaliser une partie de ses engagements, il n’en demeure pas moins que cela reste insuffisant». Le ministre des Affaires étrangères a, à l’occasion, plaidé pour le renforcement de la mission d’observation, composée actuellement de 163 membres. «Ce qu’il faut retenir de la première évaluation de cette mission est que l’équipe composée actuellement de 163 observateurs doit être renforcée non seulement en effectifs, en doublant leur nombre actuel, mais aussi sur le plan logistique.»
    La violence armée est le fait à la fois du gouvernement et de l’opposition
    Le ministre des Affaires étrangères, qui a mis en relief les difficultés rencontrées par les observateurs de la Ligue arabe sur le terrain, a estimé, se référant aux indications de la mission d’observateurs de la Ligue, que la violence armée n’est pas l’apanage du seul gouvernement syrien. «Cette mission d’observation a constaté que, sur le terrain, la violence armée provient à la fois des forces armées du gouvernement syrien et de l’opposition dont une partie est également armée», a-t-il affirmé, poursuivant que «les observateurs arabes ont des difficultés aussi bien avec le gouvernement qu’avec l’opposition armée au point où les observateurs n’ont pas pu accéder à certains quartiers contrôlés par l’opposition et que certains ont même été blessés ». Mourad Medelci a révélé, en outre, que la seconde évaluation de la mission d’observation aura lieu le 20 janvier prochain et qu’après, certaines initiatives pourraient être prises pour améliorer le processus de médiation de la Ligue arabe.
    L’Algérie est pour la modération de certaines sanctions sévères
    Le ministre des Affaires étrangères a réfuté les allégations qui présentent l’Algérie comme opposée, lors des délibérations des réunions des ministres des Affaires étrangères arabes, à toutes formes de sanctions contre la Syrie. Mourad Medelci a expliqué que l’Algérie a travaillé pour la modération de certaines sanctions sévères suggérées, et ceci afin de ne pas porter préjudice à la population. «Lorsqu’il faut punir un régime, faut-il aussi punir le peuple ?» a-t-il dit. Pour l’exemple, il a cité la proposition contenue dans le document initial de la Ligue arabe et qui préconisait l’annulation de tous les vols entre la Syrie et les autres pays.
    S. A. I.

    OBSERVATION INTERNATIONALE DU SCRUTIN LÉGISLATIF
    Hillary Clinton s’est dite réjouie
    La secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, qui animait jeudi un point de presse conjoint avec son homologue algérien Mourad Medelci, s’est déclarée réjouie que des observateurs internationaux puissent superviser les prochaines élections législatives. «Je me réjouis d'entendre que davantage de femmes vont participer (aux élections) et nous soutenons fortement l'invitation lancée par le gouvernement algérien aux organisations internationales pour veiller au bon déroulement du scrutin», a-t-elle déclaré, ajoutant que «nous attendrons avec impatience le résultat des élections législatives». La secrétaire d’Etat américaine a également souhaité que «l'Algérie dispose de fondements démocratiques solides qui reflètent les aspirations de son peuple et nous saluons les récents efforts entrepris par le gouvernement algérien dans cette direction». S’agissant des réformes politiques en Algérie, la chef de la diplomatie américaine a estimé qu’elles étaient «significatives» et que son pays les accueille «favorablement» du fait qu’elles participent à «l’élargissement du champ démocratique ».
    S. A. I.

    source :le soir dz

  • Raport 2011 d’Amnesty International: L'Algérie au banc des accusés

     

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    Bouteflika harangant la foule lors d'un meeting électoral Bouteflika harangant la foule lors d'un meeting électoral

    Le rapport 2011 d’Amnesty International sur la situation politique en Algérie dans le contexte des Révolutions arabes, établit un sévère réquisitoire contre l’ "autocratie" (c'est son terme) du pouvoir algérien que l'ONG accuse d’atteintes graves au respect des Droits de l’homme et d’être responsable avec l'ex-Fis des 200.000 morts de la décennie noire…

    Les analyses faites par les confrères de la presse nationale du rapport d’Amnesty International 2001, dans sa partie relative à "La situation des droits humains au Moyen Orient et en Afrique du Nord de janvier à la mi-avril 2011" ont isolé la partie concernant l’Algérie alors qu’elle est incluse ainsi que le titre l’indique dans l’ensemble des pays du Moyen Orient et du Maghreb qui ont, pour la plupart, connu les Révolutions arabes qui ont entraîné la chute de leur dictature. Le bilan établi par ce rapport lie l'Algérieavec ces pays en ébullition. Comment?

    "En Algérie, l’autocrate a maintenu l’Etat d’urgence durant 19 ans"

    D’entrée, Amnesty considère l’Algérie comme pays sous autocratie, ayant son "autocrate" terme employé dans le rapport. Enumérant la longévité de ces règnes dictatoriaux, le rapport écrit:

    "Au début de 2011, les pays qui allaient être ébranlés par la révolte étaient dirigés depuis des décennies par les mêmes hommes ou les mêmes familles – 23 ans pour le président tunisien Zine el Abidine Ben Ali, 30 ans pour le président égyptien Hosni Moubarak, 42 ans pour le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, près de 200 ans pour la famille al Khalifa à Bahreïn, 33 ans pour le président yéménite Ali Abdullah Saleh, 40 ans pour le sultan Qaboos bin Saïd à Oman et la famille el Assad en Syrie, et plusieurs centaines d'années pour la famille al Saoud en Arabie saoudite. Dans plusieurs de ces pays, les fils des dirigeants, eux-mêmes fils d'anciens dirigeants, étaient préparés à prendre la succession de leur père. Les autocrates à la tête de trois de ces pays maintenaient l'état d'urgence sans interruption depuis des années : 38 ans en Syrie, 30 ans en Égypte et 19 ans en Algérie."

    L’ONG inclut donc l’Algérie dans les pays ayant été ébranlés par la révolte populaire : la Tunisie, l’Egypte, la Libye, le Yémen et la Syrie par un trait commun : le maintien de l’état d’urgence, le plus court en Algérie ; ce qui n’explique pas le fait que l’onde choc ne l’ait pas atteinte. En filigrane, les méthodes employées par ces régimes afin de se maintenir au pouvoir vaille que vaille, outre l’Etat d’urgence, sont similaires à celles auxquelles a eu recours le pouvoir algérien dans la panique générée par les révolutions arabes. Le rapport établit un lien implicite mais assez éloquent quant à la similitude des approches :

    "Les dirigeants du Yémen, de la Libye et de Bahreïn avaient atteint le moment où ils semblaient au bord de la défaite, et la plupart avaient introduit des réformes à la hâte, promis de ne pas se représenter pour un nouveau mandat ou renvoyé leurs gouvernements dont ils avaient fait des boucs émissaires en raison de leur impopularité. Certains ont distribué de l'argent à la population ou lui ont promis de nouveaux emplois et un logement. Beaucoup ont intensifié la répression et fait couler le sang de leur peuple."

    En effet, dès les premières insurrections populaires en Tunisie, le pouvoir algérien a levé dans la forme l’Etat d’urgence, annoncé à la hâte des réformes politiques, relancé sur le tas l’emploi des jeunes par le biais de l’ANSEJ.
    Dans l’ouragan des protestations qui allaient grandissantes, l’Algérie était considéré comme l’un des pays épicentre de la zone sismique. C’est ce que relève le rapport :

    "Les protestations continuaient dans presque tous les pays de la région, tant en Tunisie et en Égypte pour maintenir la pression en faveur d'un véritable changement, qu'en Syrie et au Yémen où il était difficile de déterminer si les manifestations ou la violence étatique allaient prendre le dessus, ou en Algérie, à Bahreïn, en Irak, en Jordanie, dans le sultanat d'Oman, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, et même en Arabie saoudite, où les manifestations se prolongeaient. » de leurs droits fondamentaux"

    Le rapport met ainsi en exergue le fait que le système politique algérien secrète toutes les raisons de la colère des citoyens de Tunisie, de Lybie, d’Egypte, du Yémen et de Syrie:

    "Des revendications et des aspirations communes sont également apparues. Les manifestants ont condamné les dictateurs, les monarques absolus et les États à parti unique et ils ont réclamé la liberté et la possibilité de choisir leur propre gouvernement. Ils ont dénoncé la corruption, les brutalités policières, le chômage des jeunes, la pauvreté, les mauvaises conditions de logement, la hausse des prix des denrées alimentaires ainsi que la répartition inéquitable des emplois et de la richesse et l'inégalité des chances. Dans tous les pays ils ont exigé le rétablissement de leur dignité et de leurs droits fondamentaux."

    "Le conflit entre le pouvoir et les islamistes du FIS a couté la vie à 200.000 Algériens innocents"

    Pourtant, relève le rapport, bien que les Algériens aient eux aussi protesté "les manifestations n’ont pas eu la même ampleur qu'en Tunisie, en Égypte et en Libye. Ce pays, à population majoritairement jeune – la moitié des 35 millions d'Algériens ont moins de 25 ans –, est confronté aux mêmes problèmes politiques et économiques que ses voisins, y compris un taux de chômage de plus de 30 %."

    Pour quelles raisons?  Pour l’ONG, la principale expliquation se trouve dans le fait que " de nombreux Algériens sont toujours hantés par le conflit armé des années 1990, déclenché lorsque l'armée a annulé les élections que le Front islamique du salut (FIS) était en passe de remporter et imposé l'état d'urgence. Le conflit sanglant qui a coûté la vie à 200 000 Algériens, selon l'estimation du gouvernement, a été marqué par des atteintes flagrantes aux droits humains, notamment des homicides illégaux de civils, des milliers de disparitions forcées, des détentions arbitraires, des enlèvements, des viols et d'autres formes de torture. Ces crimes ont été perpétrés par les deux parties au conflit contre une population civile sans défense."

    L’ONG met ainsi dos à dos le pouvoir algérien et le terrorisme islamiste dans le drame des années 90. Les Algériens ne se sont pas soulevés avec les peuples frontaliers pour dénoncer la même situation, la même dictature, la même corruption en raison du danger que répréentent ces deux parties en conflit : le pouvoir algérien et les islamistes du FIS ayant ensanglanté le pays alors qu’il n’était pas concerné. Sur ce point, Amnesty International n’accuse pas seulement le pouvoir algérien de népotisme; il est responsable des 200.000 morts, de "détentions arbitraires, des enlèvements, des viols et d’autres formes de torture". Ce n’est pas la première fois qu’Amnesty International porte ces accusations sur le régime algérien. Mais, dans ce rapport de l’année 2011, celles-ci sont d’autant plus lourdes qu’elles s’inscrivent en droite ligne avec les réformes de Bouteflika qui tente de se disculper de ces accusations en essayant de prendre de la distance avec l’ex-Fis en en interdisant le retour à la légalité.

    "Les atteintes graves aux droits humains n’ont pas été abordées de manière satisfaisante"

    Pourtant, malgré cette hantise d’une autre "guerre civile", les émeutes ont lieu. Le rapport établit une synthèse des situations de révoltes réprimées dans le sang par le pouvoir qui a été amené à céder sur les revendications socioéconomiques avant de mettre en œuvre une panoplie de réformes politiques fin février 2011:

    "Des manifestations sporadiques ont suivi et, le 24 février, le président Abdelaziz Bouteflika a levé l'état d'urgence imposé depuis 19 ans et promis d'autres réformes. Toutefois, à la mi-mars, les forces de sécurité ont de nouveau dispersé des manifestations à Alger : l'une organisée par des jeunes militants sur Facebook et l'autre à l'initiative de la Coordination nationale pour le changement démocratique (CNCD)."
    Le rapport précise que les revendications des émeutiers  étaient plus focalisées sur  l'obtention de réformes plutôt que sur une demande de démission du gouvernement. Pourquoi ? Le rapport insiste sur la méfiance des Algériens du danger que représente "l'agitation politique dans un pays dont l'histoire récente est maculée de sang et dans lequel les séquelles des atteintes graves aux droits humains n'ont toujours pas été abordées de manière satisfaisante." et donc restées impunies.

    Les émeutes se propagent après les réformes qu’elles ont précédées…

    Ces deux questions majeures posées et clairement énoncées, à savoir le danger mortel des deux parties en conflit, le parti-Pouvoir et l’islamisme politique qui ont généré la décennie noire et, de l’autre, les séquelles de celle-ci, encore vives et restées pendantes sur les atteintes graves au droit de l’Homme, le rapport énumère froidement, sans commentaire aucun, avec un effacement significatif, la panoplie des réformes engagées par Bouteflika. Rejétées à la fin de la partie "Algérie", Amnesty International y voit sans doute une panacée subsidiaire, incapable d’apporter une réponse aux revendications des Algériens. Voici comment ces réformes sont énumérées: "Le 15 avril, le président a annoncé des réformes en vue de « renforcer la démocratie » comprenant la révision de la loi électorale et la désignation d'une commission de réforme constitutionnelle. L'adoption d'une nouvelle loi sur l'information a également été annoncée pour remplacer les dispositions existantes du Code pénal, en vertu desquelles les journalistes, entre autres, reconnus coupables de « diffamation » envers le président ou d'autres institutions étatiques, sont passibles d'une peine maximale d'un an d'emprisonnement assortie d'une amende pouvant atteindre 250 000 dinars (soit 3 500 dollars). Le président a également annoncé une réforme de la loi sur les organisations de la société civile."

    Le rapport ne termine pas cette énumération sèche des réformes sans les inscrire dans un mouvement de protestation populaire qui continue et prend de l’ampleur ( dans ses manifestions et les répressions qui s’en suivent dans les régions de Skikda, Laghouat, Ouargla) ce qui atteste la minorisation des réformes de Bouteflika par le rapport d’Amnesty de l’année 2011 puisque les craintes formulées se concrétisent au moment même de la publication du Rapport de l’ONG: "Au moment de la rédaction du présent document, les Algériens continuaient d'organiser des grèves et des manifestations pour réclamer des réformes de grande ampleur et le respect de leurs droits fondamentaux, et les étudiants de l'université défiaient les forces de sécurité en manifestant dans les rues d'Alger."
    R.M

  • 2012 ou l’année du gonflage

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    Ce n’est plus un secret médical, l’Algérie connaît une grave pénurie de médicaments. Or, le ministère de la Santé vient d’annoncer que le pays n’a pas importé le type de prothèses mammaires mises en cause dans le scandale qui agite en ce moment la France au sujet de ces implants jugés nocifs. En affirmant cela, le ministère avoue donc que l’Algérie importe bien des prothèses mammaires mais pas celles mises en cause. De quel genre s’agit-il ? Des implants pour masquer une ablation médicale due à un cancer ou de simple chirurgie esthétique ? Dans ce dernier cas, l’Algérie, qui aura tout importé dans sa vie, importerait aussi désormais des artifices pour gonfler les poitrines des Algériennes qui en manquent. Traditionnellement connues pour leur générosité, les Algériennes seraient donc arrivées elles aussi à perdre de leur charme. Si personne n’a le chiffre officiel des fausses blondes, il faut admettre que nous n’aurons pas non plus celui des faux seins en circulation en Algérie, sujet aussi tabou que le fichier électoral.

    Et comme pour les élections à venir, il faudra toucher pour différencier le faux du vrai ou un scrutin truqué d’un vote honnête. Dans cette problématique nationale entre le fond et la forme, l’éthique et l’esthétique, certains partis politiques ont déjà annoncé qu’ils ne participeraient probablement pas aux prochaines législatives, malgré l’importation massive par le ministère de l’Intérieur d’observateurs étrangers. La différence entre une démocratie et une nation qui n’en a que la vitrine est exactement la même que celle entre une femme naturellement équipée et une autre passée chez le vulcanisateur. On ne peut découvrir le subterfuge de cette dernière qu’en la touchant ou en la dénudant. Au royaume du paraître, qui n’a jamais palpé le fond d’une urne ne pourrait jamais connaître la vérité du système politique national.

     

    Chawki Amari
  • le monde à l'envers ! L'agresseur devient la victime !

     

    Oued Endja (mila): L’agression d’un citoyen par un officier de police met le feu aux poudres

     

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    La population de Oued Endja, à l’ouest de Mila, a vécu, dans l’après-midi de jeudi 12 janvier, une journée particulièrement mouvementée, suite à une altercation survenue entre le jeune Z.Lyès, gérant d’un magasin d’habillement situé non loin du commissariat, et le chef de Sûreté de daïra.

     

    Selon des sources crédibles, et pour des raisons qui seront déterminées par l’enquête en cours, le commissaire de police incriminé et le jeune Z. Lyès en sont venus aux mains.

    «Le jeune Z.Lyès, a été précipité par son agresseur sur la vitrine du magasin et, dans la chute, il s’est sérieusement blessée», attestent nos sources.

    Les multiples blessures de la victime ont nécessité l’établissement d’un certificat d’incapacité de quatre jours.

    Selon une version qui reste à vérifier, le jeune commerçant se serait mutilé pour faire accréditer la thèse de l’agression.

    En tout état de cause, à la suite de ce fâcheux incident, des dizaines de citoyens, proches et amis de la personne agressée se sont regroupés devant le siège de Sûreté de daïra pour «exiger le départ du mis en cause».

    Jusqu’au début de la soirée, la situation est demeurée extrêmement tendue.

    L’on apprend qu’une délégation comprenant, entre autres, le chef de Sûreté de wilaya et le P/APW, s’est rendue sur les lieux pour tenter de calmer les esprits.
                                                                                                               

     

     

    Mahmoud Boumelih
  • esque un pays arabe a critiquer l'algerie,ben non! pourtant c'est une dictature flagrante.

     

    Révolutions arabes : le leurre permanent

    Par
     
    Il ne suffit pas de faire tomber des dictateurs. La démocratie est une longue construction.

    Est-ce le fait de chasser un Ben Ali, un Moubarek, lyncher un Kadhafi, et demain fermer la porte d’El Mouradia à Bouteflika, peut être considéré comme un acte révolutionnaire, voulu comparable par exemple à celui consistant en la prise des armes contre l’occupant colonial ?

    Les Occidentaux en tout cas veulent le présenter en nous le faisant accroire comme tel. Cela nous flatte, en même temps que ça nous leurre. Déjà bien avant le premier équinoxe de l’année précédente, la presse occidentale annonce au monde le "printemps" arabe, histoire d’ouvrir une page d’un planétaire bidonnage évènementiel clientéliste qui rappelle le renversement du roi Farouk, Idris Sanoussi, Réza Pahlavi, peut-être sous peu Mohamed VI. 

    C’est du pipo, ya el khawa, c’est du pipo. Excepté dans le Liban, toutes les actions entreprises dans le sens du combat pour les libertés dans le sens intégral de l’accomplissement, très sincères au tout début et très dramatiques, ont été transformées en farces respectives qui n’ont pas beaucoup de gloire à raconter à l’Histoire. Que se fut-il passé de légendaire avec Nasser quand Tsahal tout de suite après s’être accaparé du Sinaï et le logement social en Egypte emprunte aux espaces sépulcraux ?  

    De quelle grandeur s’est emparé le destin de la Tripolitaine et de la Cyrénaïque au lendemain de la Jamahiriya, malgré ou grâce à ses inépuisables ressources hydrocarbures, sinon de faire rire le globe terrestre tout entier des agissements quasi clownesques de leur leader ne ratant jamais une occasion de faire parler de lui en fomentant, ici et là, des guérillas médiatiques et des attentats spectaculaires?

    En quoi les mollahs, qui ont raté de peu le chah pour le pendre, ont-ils été révolutionnaires si le niveau de vie des Perses aujourd’hui est plus misérable qu’il ne le fût sous l’empereur. De quelle manière leurs coreligionnaires à qui il est donné le pouvoir actuellement, en Egypte, en Tunisie, au Maroc, dans quelques mois en Algérie, s’acceptent-ils comme révolutionnaires quand le devenir des citoyens de leur pays est entre les mains de diasporas rendant des comptes à des consortiums martio-financiers basés à New York, Londres, Paris et Berlin ?

    Il faut hésiter de commencer à croire que le monde arabe change vraiment de cap. Parce que tout simplement il n’a pas les moyens de le faire ; il a beau s’étoffer de toutes les constituantes qu’il pourrait, il est compris certainement dans un ostensif remous mais il ne s’achemine en aucune façon sur celui qu’il lui faut pour que ses élites puissent dire aux citoyens qui écoutent l’opinion qu’il s’agit bel et bien de la bonne solution.    

    L’Europe et l’Amérique sont dans leur troisième siècle de révolution industrielle, d’ère des lumières et de découverte – avant la prière de la djamouâ des centaines de brevets d’invention d’importance pour le bien-être de l’humanité, vont se faire réglementer dans les villes occidentales tandis que des milliers de conditions psychologiques et matérielles vont dans la même durée bousiller la qualité de la vie dans le monde arabe.

    Juste avant-hier, entre un aller-retour au marché, une conduite souterraine d’eau pète à deux pas de la Sûreté de daïra de Bouzaréah, je suis sorti il y a un moment, le déversement dans la rue est encore plus important.

    J’ai encore en image ce regard perfide d’un représentant de gros matériel médical électronique rencontré par hasard à l’hôpital de Douéra quand il me disait juste après l’investiture de Marzouki, la joue flatteuse : "On avait peur au début du printemps arabe mais maintenant ça nous semble heureusement bien se passer."

    J’ai bien précisé qu’il ne s’agit pas d’un cadre diplomatique mais d’un fourgueur de marchandise qui coûte très cher et dont nos pauvres malades ne peuvent s’en passer. Qui s’en fout comme de son dernier slip du nouveau président tunisien ou du futur chef d’Etat algérien parce que dans son esprit nourri dans la source de l’Occident maître de l’univers nous ne pouvons être, pour son bonheur, que ce que nous savons faire.  

    Mais ce salopard-là, s’il est encore vivant dans quelques années quand des gens auront à devoir courir après les remplaçants de Moubarek et Ben Ali pour les tuer ou les juger parlera toujours de révolution arabe, avec dans sa tête, alors riant sous cape, la "révolution chez les Arabes".

    Nadir Bacha

  • Si Ahmed de A à Z

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    Il aura fallu déterrer le génocide des Arméniens commis par les Turcs en 1915 pour que les Algériens osent parler des massacres du  Mai 1945 commis par les Français. Mais quelle mouche a donc piqué notre Premier ministre ?

    A. Affabulations. «On dit que j’ai plusieurs villas, 50% d’Aigle Azur… Ce sont des affabulations», a déclaré Ahmed Ouyahia. Mais qui a dit que le Premier ministre a plusieurs villas ? La presse ? L’opposition ? Personne. Ouyahia lié à l’homme d’affaires Mahieddine Tahkout ? Tout Alger en parle. Pour l’entourage de l’ancien ministre de la Justice, cela relève de rumeurs. Relisons la déclaration officielle de biens faite par Ouyahia en mai 2006 : une villa à Hydra (il le faut bien !) acquise pour un montant de…1,7 million de dinars, pas de véhicule, pas de placement bancaire, pas de bien immobilier. Il a tout juste une petite, toute petite somme, de 600 000 DA en compte trésor. Existe-t-il un mécanisme légal efficace pour vérifier si Ouyahia dit vrai ? Aucun. Donc, Ouyahia ou tout autre responsable politique peut déclarer ce qu’il veut, mettre les chiffres qu’il veut… Qui le contredira ? La règle de l’accountability n’existe pas en Algérie.

    B. Bouteflika. Ahmed Ouyahia se dit fidèle à Abdelaziz Bouteflika. Il a défendu avec acharnement toutes les décisions, même les plus contestées, prises par le président de la République. De mai 2002 à juin 2003, Ouyahia a été même désigné «représentant personnel» du chef de l’Etat. Depuis avril 2011, le Premier ministre ne cesse de défendre ce qui est appelé «réformes» politiques de Bouteflika inscrites, selon lui, dans une démarche de «redressement national». Réformes ? Amendement des lois sur les partis, les associations et l’information. Le but ? Réduire jusqu’à la dernière marge les libertés dans le pays. La preuve ? Les Algériens n’ont toujours pas le droit de manifester pacifiquement dans la rue. Aujourd’hui, Ouyahia souhaite que Bouteflika parte…

    C. Contradiction. Ahmed Ouyahia n’a pas peur de se contredire. En 1996, il avait soutenu la décision du président Liamine Zeroual de limiter les mandats présidentiels à deux après la révision de la Constitution. En 2008, le même Ouyahia soutient l’ouverture des mandats présidentiels après le léger amendement de la Constitution introduit par le président Bouteflika pour rester au pouvoir. Fin 2011, Ouyahia, qui fait dire à son parti, le RND, tout ce qu’il veut, est favorable, une nouvelle fois, à la limitation des mandats présidentiels à deux. Incroyable capacité de dire la chose et son contraire !

    D. Destin. Ahmed Ouyahia croit avoir un destin tracé dans les tablettes du temps. L’homme, qui entre et sort du Palais du gouvernement depuis dix-sept ans et qui prétend travailler plus que les autres, se voit président de la République. Tôt ou tard. Interrogé dernièrement sur son éventuelle candidature pour la présidentielle de 2014, le patron du RND a eu cette réponse : «Trop tôt pour en parler.» L’intention existe donc. «La présidence de la République est une rencontre entre un homme et son destin», a-t-il ajouté sur un ton qui se veut philosophique. «Il y a des gens qui se portent candidats juste pour passer des messages ou pour exister. Ce n’est pas dans ma culture», a-t-il dit. Ouyahia pense, il existe donc !

    E. Etat. «Pour moi, la notion de commis de l’Etat est d’une grande noblesse. J’ai derrière moi presque une trentaine d’années au service de l’Etat. Rédiger un document en tant que jeune cadre de l’administration ou occuper le poste de Premier ministre a la même valeur à mes yeux», a déclaré Ouyahia dans une interview à l’hebdomadaire Jeune Afrique en 2004. Ouyahia se définit comme «Oulid Ed Dawla» («enfant de l’Etat»). Pour ses détracteurs, Ouyahia confond «Etat» et «système». «J’ai eu l’honneur de servir mon pays et j’ai dirigé le gouvernement pendant une des périodes les plus difficiles de l’histoire de l’Algérie. J’ai évidemment parfois ressenti de la lassitude, une sorte de découragement», a-t-il pleuré dans la même interview. «Mais cela m’a également appris l’humilité. Que sommes-nous, bien assis dans nos bureaux, par rapport à ceux qui, chaque matin, apportent leur contribution à la vie du pays, à l’usine, à l’école, dans les hôpitaux ?», a-t-il ajouté. On ose à peine croire qu’Ahmed Ouyahia est un homme de gauche !

    F. Fraude. Le Rassemblement national démocratique (RND), né en 1997 pour neutraliser le FLN «coupable» d’avoir soutenu «le contrat national» de Rome en 1995 et servir de nouveau rempart «nationaliste» contre les islamistes, est l’enfant d’une fraude massive lors des élections législatives de 1997. Un scrutin qui devait faire oublier celui de décembre 1991. Le RND est curieusement sorti vainqueur de la consultation trois mois seulement après sa création. Une «prouesse» jamais réalisée de toute l’histoire de la politique. «Le bébé né avec des moustaches», avaient plaisanté les uns. «Le parti préfabriqué», avaient répliqué les autres. Le rapport d’enquête parlementaire sur la fraude électorale n’a jamais été rendu public. Ahmed Ouyahia, alors chef de gouvernement, a tout fait pour l’enterrer. Une tache noire.

    G. Grandiose. Voilà ce que prévoit mot à mot le signe astral d’Ahmed Ouyahia : «Vous cherchez souvent à retenir l’attention, à jouer un rôle central (…) Reste une indéniable force de caractère qui peut vous mener très loin : balayant un à un les obstacles, vous saurez mieux que d’autres parvenir à vos fins et vous donner les moyens d’une exceptionnelle réussite. Car vous imaginez – à tort ou à raison – votre destin que comme brillant, spectaculaire, en un mot… grandiose ! » Cela fait peur… même si l’on n’est pas obligé de croire les astres.

    H. Histoire. Ahmed Ouyahia a accusé la Turquie d’avoir «colonisé» l’Algérie. Or, l’histoire a bien retenu que les Algériens avaient fait appel à la marine ottomane pour les protéger contre les conquêtes espagnoles. Même les manuels scolaires algériens précisent que les frères Barberousse, héros de l’Etat ottoman, avaient bel et bien «sauvé» Alger. La Casbah d’Alger n’avait-elle pas été forteresse ottomane du XVIe au XIXe siècles ? «Nous disons à nos amis turcs de cesser de faire de la colonisation de l’Algérie un fonds de commerce», a dit Ouyahia à propos des déclarations de Tayyep Erdogan, Premier ministre turc, qui a accusé la France d’avoir commis un génocide en Algérie après le vote du Parlement français sur «le génocide arménien». Ouyahia en défenseur de la France ? Oui, estime le député Moussa Abidi qui a proposé le projet de loi sur «la criminalisation du colonialisme». Une proposition considérée par Ouyahia comme «une carte politique, sans plus». «Ouyahia veut plaire à la France, gagner sa confiance et défend ses intérêts», a répliqué Moussa Abidi dans une déclaration au quotidien El Khabar. Pour le parti El Islah, Ouyahia a attaqué Erdogan parce que la Turquie a soutenu le Printemps arabe.

    I. Investissements. Pour beaucoup d’experts, l’instabilité juridique en matière d’investissement est liée aux méthodes rigides du Premier ministre actuel. Cette politique est marquée par un interventionnisme à tous les échelons de l’Etat, par l’absence de transparence dans la conclusion des marchés publics et par l’échec à réduire les importations. Ouyahia a combattu l’arrivée d’investissements arabes en Algérie.Au Caire, Riyad, Doha ou Abu Dhabi, son nom est souvent cité. Les problèmes que rencontre l’Egyptien Orascom en Algérie seraient nés de cette attitude hostile du Premier ministre.
    «La démarche de certains investissements arabes en Algérie n’était pas sérieuse. Nous avons entendu plus de discours que de propositions concrètes», a-t-il tenté de se justifier devant le Sénat.

    J. Janviériste. «Je reste un janviériste convaincu», a déclaré Ouyahia la semaine écoulée, lors d’une conférence de presse à Alger. Après l’arrêt du processus électoral en janvier 1992 par les généraux, la mémoire nationale n’a pas retenu le nom d’Ahmed Ouyahia qui, à l’époque, était ambassadeur au Mali. Sous le Haut-Comité d’Etat (HCE), il a servi, à partir de 1993, en tant que secrétaire d’Etat à la coopération et aux affaires maghrébines. Ouyahia s’est dit «solidaire» avec Khaled Nezzar qui fait l’objet de poursuites judiciaires en Suisse en raison de ses responsabilités en tant que ministre de la Défense dans la répression qui a suivi l’arrêt du processus électoral en 1992. «Le janviériste convaincu» n’a eu aucune peine à applaudir et soutenir «la réconciliation nationale» parrainée par Bouteflika à partir de 2005. Pourtant, le même Ouyahia accusait, dans les années 1990, les partisans de la réconciliation de «relais» des islamistes radicaux…

    K. Kabylie. Ouyahia est né, en 1952, à Bouadnane, à une cinquantaine de kilomètres de Tizi Ouzou. Il s’arrange, dans la plupart de ses conférences de presse, pour répondre en tamazight à la première question. Mais combien de fois Ahmed Ouyahia est-il allé visiter en tant que Premier ministre la Kabylie ? Aucune. Lors de la crise de 2001, il a joué le pompier pour amener les délégués de la Kabylie au dialogue. Pas plus.

    L. Législatives. «La bataille se gagne sur le terrain. Il ne s’agit pas de dire où allons-nous. Nous allons vers un horizon serein. Il s’agit de réussir des élections législatives qui seront convaincantes pour les Algériens. Nous devons les réussir avec une participation importante de la population», a estimé dernièrement Ahmed Ouyahia. Il n’a pas expliqué comment convaincre les Algériens à aller voter. Les législatives de 2007 avaient été marquées par un taux historique d’abstention, dépassant les 60%. «Nous devons aller vers des élections dans lesquelles nous devons accepter un gagnant», a-t-il appuyé. Quel gagnant ? Le RND ? «Nous ne voulons pas être le mouton de l’Aïd. Bien sûr, on nous tirera dessus. Nous aussi nous allons tirer», a appuyé Ouyahia. Alors les législatives de 2012, à feu et à sang ? !

    M. Moralisation. En 1995, Ouyahia a mené la guerre aux cadres algériens. Une guerre impitoyable baptisée «opération mains propres». Loin d’égaler le modèle italien dont elle s’est inspirée, cette opération a conduit des milliers de responsables d’entreprises publiques en prison. On avait parlé à l’époque de 6380 cadres mis en détention. Une bonne partie d’entre eux étaient innocents. Ouyahia s’était défendu en parlant de «moralisation de la vie publique». Des centaines de ces cadres ont bénéficié d’un non-lieu de la part d’une justice qui, dès le début, était complice. Ces personnes n’ont toujours pas été rétablies dans leurs droits. Quel était le but de cette campagne ? Le démantèlement du secteur industriel public puisque la corruption et le détournement des deniers publics sont, depuis cette date, devenus de plus en plus présents au point de menacer l’ensemble de l’économie nationale.

    N. Non. «Non, je n’aime pas ce discours qui évoque l’alternance au pouvoir. Le pouvoir n’est pas un manège ! Si nous voulons un enrichissement d’idées en permanence et dépasser les personnes, deux mandats présidentiels constituent une période rationnelle», a soutenu Ahmed Ouyahia lors de l’émission «Hiwar Esaâ» de l’ENTV en juin 2011. Avant lui, Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, avait prétendu que la limitation des mandats présidentiels est «contraire» à la démocratie. Les cercles du pouvoir sont-ils divisés sur la question ? Il y a tout lieu de le croire…

    O. Ouverte. A en croire Ouyahia, l’élection présidentielle du printemps 2014 sera ouverte. Quelles en sont les garanties ? Le Premier ministre n’en a pas encore. Il a avoué que de par son statut au sein du système, il peut dire… «Le pouvoir n’est pas un cadeau qu’on cède facilement». Le pouvoir, un cadeau ? Qui l’eut cru ! Ouyahia a assuré également que les prochaines législatives, prévues le 12 mai 2012, seront transparentes en ajoutant, plus loin, qu’il fera tout pour que son parti en sorte vainqueur. Très rassurant !

    P. Ponction. Les Algériens n’oublieront jamais la ponction autoritaire sur le salaire des fonctionnaires décidée par Ouyahia entre 1996 et 1998. Cette décision avait été présentée comme «une mesure d’austérité» pour réduire la dépense publique. Cela a rendu Ouyahia impopulaire. «Quand il a fallu réduire les salaires, je l’ai fait. Quand il a fallu fermer des entreprises et licencier, je l’ai fait. Je ne suis pas de ceux qui cherchent coûte que coûte à être populaires. S’il faut à nouveau prendre des mesures impopulaires, je le ferais», devait déclarer Ouyahia à l’APN en 2008. Imperturbable donc, il a, à deux reprises, ordonné des ponctions sur salaire pour torpiller des mouvements de grève dans les secteurs de l’éducation et de la santé. Cela ne l’a pas empêché de déclarer dans une interview à Jeune Afrique : «La contestation syndicale est somme toute normale dans un pays qui sort d’une longue période de violences politiques.»

    Q. Quatrième. «Un quatrième mandat rendra-t-il service à l’Algérie ?» Question d’Ouyahia, deux fois chefs de gouvernement depuis l’arrivée de Abdelaziz Bouteflika au pouvoir en 1999, sur justement les intentions politiques de l’actuel locataire d’El Mouradia. Ouyahia utilise le même langage que les opposants algériens qui estiment que Bouteflika ne peut plus rester au pouvoir compte tenu de son état de santé et des changements politiques majeurs dans la région arabe. L’ancien ministre des Affaires étrangères de Houari Boumediène ne dit rien sur sa volonté de quitter la présidence de la République en 2014. Jusqu’à l’heure.

    R. Rassemblement. Le RND, un parti avec un projet de société confus, se bat pour «conforter» le système démocratique et républicain. Le RND, un parti laïque ? Ouyahia ne le dit pas. «Nous n’avons pas la vérité absolue», a-t-il soutenu à la télévision d’Etat. D’après lui, la vision du RND sur la position de la femme et des jeunes en politique est précise. Le RND, formé d’anciens cadres de l’administration et d’hommes d’affaires, semble ramer à droite, en tout cas plus à droite que le FLN. Il s’inscrit dans ce qui est appelé «le courant nationaliste novembriste».

    S. Serviteur. Ahmed Ouyahia, qui doit sa carrière à des appuis au sein des décideurs de l’armée, est devenu un serviteur au clan du président Abdelaziz Bouteflika à partir de 2003. A-t-il abandonné le salon des généraux ? En a-t-il les moyens ? Le chef de l’Etat l’a nommé à deux reprises chef de gouvernement. Signe de confiance ? Ou Bouteflika a-t-il été forcé d’accepter un homme politique qui n’a pas eu le courage d’accompagner Liamine Zeroual dans son retrait de la vie nationale en signe de protestation contre le processus «militarisé» de réconciliation nationale ? Pourtant, le général Zeroual a nommé Ouyahia chef de gouvernement après la présidentielle de 1995. Ce dernier est, depuis, sur l’avant-scène. Mais Ouyahia a vite oublié Zeroual en tombant dans les bras larges de Bouteflika, sa famille et son entourage. «Qui vivra verra !», devait dire le général Khaled Nezzar. Les militaires sont-ils pour autant en colère contre Ouyahia désormais «partisan» de Bouteflika ? Rien ne permet de le croire.

    T. Télévision. Ouyahia a toujours lutté contre l’ouverture du champ audiovisuel en Algérie et considéré les journalistes de la télévision et de la radio d’Etat comme des «fonctionnaires». Les révoltes arabes, qui ont chassé déjà trois dictateurs, l’ont forcé, lui et le régime qui le représente, à changer d’avis. Subitement, l’ouverture du champ audiovisuel est devenue possible. La nouvelle loi sur l’information a prévu cette libération, mais avec tellement d’obstacles qu’il y a lieu de penser que les télévisions et les radios libres ne seront autorisées à émettre que dans dix ou vingt ans !

    V. Victoire. «Quand on va jouer un match face à 21 millions d’électeurs, comment pourrai-je vous dire qui va gagner ?», s’est interrogé Ouyahia sur les prochaines législatives. Pour lui, le RND entre en course pour être victorieux. La Constitution de 1996, changée à l’époque de Liamine Zeroual, a instauré, selon lui, les verrous qui protègent la République (création du Conseil de la nation). «Nul ne peut faire de la politique sur le dos du pluralisme. Il n’y aura plus de “la mithaq la doustour” (slogan du FIS, ndlr)», a-t-il ajouté à propos des islamistes. «A la proportionnelle, il faut un miracle pour avoir une majorité. Ce n’est pas une fantaisie», a-t-il appuyé.

    X. X. L’inconnue. «Il faut penser à demain», a souvent dit Ouyahia. Oui, mais comment ? Il n’existe pas de mécanisme sérieux d’études prospectives en Algérie. Les structures créées jusque-là ne servent à rien, si ce n’est à élaborer des rapports que les Algériens ne liront pas. Enigmatique, Ouyahia a eu cette déclaration : «En Algérie, il faut faire le mineur pour savoir ce qu’il y a sous terre.» Difficile de trouver une solution à cette équation à deux inconnues, n’est-ce pas ?

    Z. Zèle. «Mon désastre personnel est que dans mon pays, il n’y a plus de sens de l’Etat. Qu’il ait une réunion, et alors ? Cela vous étonne que les autorités du pays se réunissent. Nous sommes arrivés à un stade d’indigence terrible», a explosé Ahmed Ouyahia lorsqu’une question lui a été posée sur la récente réunion qu’a organisée Bouteflika avec les présidents des deux Chambres du Parlement et le Premier ministre. Une réunion entourée d’opacité totale. Ouyahia a trouvé presque scandaleux que la presse s’intéresse à cela. Se référant à Charles de Gaulle, il a relevé que personne, mis à part le porte-parole, ne prenait des notes lorsque le général français, alors chef d’Etat, présidait le Conseil des ministres. Cela remonte à plus de cinquante ans… Il y a donc un problème avec «le logiciel» d’Ouyahia !

    Fayçal Métaoui
  • Révolutions arabes, un an après : Un goût d'inachevé

     

    reste en sursis boutef, bashar, saleh et autres, ça va suivre en occident,et plusieurs pays dans le monde

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    Cela fera un an demain que la révolution tunisienne a ouvert le bal à ce qu’on appellera le Printemps arabe. En un an, quatre autocrates au pouvoir depuis des décennies ont été évincés et des monarques ont pour la première fois été inquiétés. Mais d’autres combats restent à mener : les droits de l’Homme, le statut de la femme, la sécularisation et les libertés.

     

    Sécurité et droits de l’homme : La situation pourrait empirer

    Un an après le déclenchement du Printemps arabe, les violences l’ayant accompagné n’ont pas cessé. Si la situation sécuritaire et celle des droits humains se sont améliorées dans certains pays, elles risquent d’empirer dans d’autres. C’est la crainte exprimée par Amnesty International à travers son rapport publié lundi : «Une année de rébellion : la situation des droits humains au Moyen-Orient et en Afrique du Nord». Précurseur du Printemps arabe, la Tunisie est le pays qui se porte le mieux un an après l’immolation de Bouazizi.

    La situation des droits de l’homme s’est beaucoup améliorée, mais trop lentement, note l’organisation qui a appelé à la rédaction d’une Constitution garantissant la protection des droits humains et l’égalité devant la loi. Pour l’organisation, cela ne saurait tarder. Le président provisoire tunisien, Moncef Marzouki, est un défenseur des droits et des libertés ayant été reconnu par le passé comme prisonnier d’opinion par Amnesty. Fait rassurant, des groupes de défense des droits de l’homme tunisiens se sont joints aux organisations internationales en publiant une déclaration, le 7 janvier, appelant le gouvernement à ne pas extrader l’ancien Premier ministre libyen Al Baghdadi Ali Al Mahmoudi aux nouvelles autorités libyennes. Ces dernières n’ayant jamais condamné la violence perpétrée dans la lutte anti-El Gueddafi.

    Dans le même rapport, Amnesty leur reproche de ne pas contrôler les rebelles toujours armés et la détention arbitraire de 7000 personnes dans des centres de fortune. Les récents combats meurtriers entre milices font craindre une guerre civile et une sécession au président du CNT, Moustafa Abdel Jalil, alors que les combats pour la chute du régime auraient fait 50 000 victimes, selon les estimations des ONG et de l’ONU. La situation en Egypte n’est pas plus rassurante. Amnesty pointe du doigt les militaires.

    électrocution

    La violente répression des manifestations a fait au moins 84 morts d’octobre à décembre 2011 seulement. Des preuves par l’image de la présence de snipers, de tirs à balles réelles et de tabassages contre les manifestants civils accablent les militaires. Aussi, le nombre de civils traduits devant la justice militaire a été plus élevé en un an qu’en trente ans de régime Moubarak et la torture en détention se poursuit, selon Amnesty. La situation est plus alarmante dans les pays où les dirigeants contestés se maintiennent au pouvoir en usant d’une répression féroce, à l’image du président syrien. Des vidéos publiées quotidiennement sur les réseaux sociaux montrent les traces de torture sur les corps sans vie des personnes arrêtées remis à leur famille.

    Brûlures, électrocution, fractures multiples, doigts coupés et peau arrachée, certaines images sont souvent retirées d’internet vu leur cruauté. Au bord de la guerre civile, selon les observateurs, l’annonce de la création d’une armée libre, constituée de déserteurs, n’arrange pas les choses. Entre les exactions de l’armée, les ripostes de l’armée libre et les pratiques des shabiha - une forme de baltaguya lourdement armée qui détiendrait réellement le pouvoir -, le nombre de morts depuis le début de la crise dépasserait bientôt les 6000. Tout comme Assad, le président yéménite, Ali Abdallah Saleh, est accusé d’avoir recours à la stratégie du chaos.

    A la répression des manifestants s’ajoute le spectre d’une guerre civile féroce entre les partisans du président Saleh - ceux qui défendent la légitimité constitutionnelle -, les différents partis politiques formant l’opposition, les tribus Houthi du Nord en conflit avec les séparatistes du Sud, Al Qaîda qui s’est renforcée depuis la crise en déclarant la région de Zindjibar Etat islamique ainsi que l’armée principale et celle formée par les déserteurs. Le nombre de personnes ayant trouvé la mort depuis une année est estimé à 2700, alors qu’on compte 27 000 blessés. Aussi, la forte répression qui a permis à la monarchie, aidée par la complaisance internationale et plus de 2000 hommes saoudiens et émiratis, d’étouffer la contestation à Bahreïn a fait une quarantaine de morts, dont quatre en prison, et une soixantaine de disparus.

    Les autorités ont procédé à 1400 arrestations, selon le Centre bahreïnien des droits de l’homme. Plusieurs condamnations à mort et à perpétuité ont été prononcées contre des manifestants et des personnels médicaux ayant soigné les blessés par des tribunaux militaires avant la levée de l’état d’urgence instauré en mars 2011.

    Liberté d’expression : La propagande bien enracinée

    Premier signe de changement dans les pays arabes : la parole libérée. Les manifestants ont brisé le mur du silence imposé par des régimes autocratiques en scandant «Dégage!» à leur dirigeant. Un an après, quel est l’état de la liberté d’expression ? En une année, 17 journalistes ont été fauchés durant l’exercice de leurs fonctions selon WAN-IFRA. Un à Bahreïn et en Tunisie, 2 en Egypte et en Syrie, 5 en Libye et 6 au Yémen où les journalistes n’ont jamais bénéficié d’une aussi grande liberté d’expression, selon le journaliste yéménite Nasser Arrabyee, qui qualifie la situation même d’anarchique. Le journaliste déplore l’absence totale de neutralité et de déontologie.

    Les réseaux sociaux et le blogging semblent, eux, bien se porter. La célèbre blogueuse anti-pouvoir, Afrah Nacer, a même intitulé l’un de ses posts : «Président Saleh, merci d’avoir laissé libres les médias sociaux». En Tunisie, si Ammar 404 (la censure d’internet) chôme désormais, les professionnels des médias sont en sit-in depuis lundi, et des cas d’agression par des fanatiques islamistes sous l’œil des policiers passifs ont été signalés. La raison de leur colère ? La décision prise en catimini par le Premier ministre, Hamadi Jbali, de nommer les nouveaux directeurs des médias publics, et qui ne sont autres que ceux qui assuraient la machine propagandiste de l’ancien régime. «Après le diktat du violet, celui du bleu !», «Ennahda sur les pas du RCD» ou encore «Ennahda veut du tbendir», pouvait-on lire dans la presse tunisienne. Cependant, «la révolution n’a pas eu lieu, elle est toujours en cours», précise le militant subversif, Aziz Amami. Le combat pour la liberté d’expression continue également en Jordanie qui traverse une crise sans précédent depuis le début de la contestation. Dans ce contexte, la liberté de la presse et les conditions de travail des journalistes se sont beaucoup détériorées.

    Confessions «arrachées»

    Le journaliste écrivain Basil Okoor déplore «la forte pression des services de sécurité sur la presse. Les libertés sont au plus mal, on a enregistré un recul de plus de dix ans. Un simple agent de sécurité peut dominer la presse. Les journalistes font face à toutes sortes de pressions, même si les menaces ne sont pas directes. On reçoit des coups de fil de parties voulant s’ingérer et tentant de monter la population contre le mouvement de contestation, qui continue malgré une couverture timide par les médias importants, et contre certaines parties de la société». Une situation de crise due à l’absence de volonté politique de réforme et de changement selon le journaliste.

    L’état de la presse n’est pas plus réjouissant en Egypte où des titres prêtent désormais allégeance aux militaires au pouvoir, allant jusqu’à faire dans la désinformation. Certaines unes lors des affrontements ayant accompagné le premier scrutin de l’Egypte post-Moubarak ont été qualifiées de scandaleuses par les défenseurs de la vérité. Une situation pourtant bien meilleure que celle de la presse en Syrie. Depuis le début de la crise, la télévision officielle a innové en matière de propagande à la nord-coréenne. Des figurants «jouant» des militaires morts qui se lèvent avant l’arrêt du tournage aux confessions «arrachées» de «fauteurs de troubles», la TV syrienne a poussé le ridicule à l’extrême.

    Mais face à cet état des lieux peu glorieux, les chaînes d’information continue ont connu leur heure de gloire en ce Printemps arabe, à l’instar d’Al Jazeera et d’Al Arabya, les principales chaînes d’information dans le Monde arabe ayant couvert les soulèvements. Il est à noter cependant que ces chaînes ont essuyé de vives critiques quant à leur ligne éditoriale très proche des positions politiques des pays les finançant, à savoir le Qatar et l’Arabie Saoudite. La chaîne iranienne Al Manar est montée à l’assaut afin de défendre les intérêts chiites dans la région et une chaîne, Al Mayadeen (les places publiques), du Libano-Tunisien Ghassen Ben Jeddou, devrait bientôt intégrer le paysage médiatique arabe. Celle qui risque de faire le plus parler d’elle dans les prochains jours, c’est la chaîne syrienne Al Raï TV (l’opinion), qui s’est faite la tribune des voix censurées par les autres chaînes. Les El Gueddafi se sont souvent exprimés sur cette chaîne dont le directeur affirme être en possession d’enregistrements ultraconfidentiels compromettants que l’ex-guide libyen lui aurait remis.

    mehdia Belkadi

  • L’Algérie n’est-elle pas déjà islamiste ?


    L'Algérie du code de la famille, des délinquants «pieux» qui brûlent les bars, les hôtels et les appartements occupés par des femmes seules... ! L'Algérie de Belkhadem, de Bouguerra, d'Ouyahia qui trouve que le vin est plus dangereux que l'intégrisme... ! L'Algérie où les partis islamistes se multiplient et se reproduisent par scissiparité comme des paramécies ! L'Algérie où les partis démocratiques sont interdits de salles, de télé, de radio ou de rassemblements, alors que les partis islamistes ont leurs agréments dans la semaine , ont toutes les tribunes qu'ils veulent juste pour vociférer leur haine de la démocratie , de la modernité et traiter les démocrates d'Abou Djahl et Abou Lahab.... ! On leur offre même les dortoirs de lycées et cités universitaires ! Ce pays ne serait pas islamiste ?! Il n'y a pas pire ennemi pour un islamiste qu'un autre islamiste ! Les 4 «partis» de Djabbalh et le schisme au sein du MSP en sont la preuve ! Voici ce qui était la réalité des «Moudjahidine» en Afghanistan, modèle de gouvernance pour nos tarés : «Au nombre de ces clans, il y avait d’abord celui du Jamiat-e- Islami, un parti intégriste à dominance tadjike, dont les principaux leaders étaient le président autoproclamé du régime, Rabbani, et son ministre de la Défense, Massoud, chef de guerre de la vallée du Panchir, au nord de la capitale. Ensuite venait le clan du parti intégriste pachtoune Hezb-e- Islami, dont le leader, Hekmatyar, bien que nominalement Premier ministre à plusieurs reprises, passa plus de temps à bombarder les troupes du régime des hauteurs voisines de Kaboul qu’à occuper son siège de ministre. Il y avait également le clan intégriste chiite du front Wahdat, dominé par la minorité des Hazaras, surtout présente dans les faubourgs de Kaboul et dans le centre du pays. Enfin, il y avait le clan du seigneur de guerre ouzbek Dostom, qui s’était constitué, à titre privé, un véritable État indépendant au nord-ouest du pays. Et pendant sept ans, chacun de ces clans n’a cessé de combattre les trois autres, sous le couvert de toutes les combinaisons d’alliances possibles et imaginables, pour tenter d’élargir sa propre influence, c’est-à-dire avant tout son pillage du pays. Jusqu’à ce que l’offensive victorieuse de ces nouveaux venus que sont les talibans vienne les contraindre à constituer un front commun, tout au moins tant que les talibans eux-mêmes se refusent à des concessions qui rendraient d’autres alliances possibles. » Un régime islamiste en Algérie passera son temps à lapider et décapiter ! Il n'en aura pas pour penser à ouvrir des frontières ! Il en inventera d'autres !
    Ringoliveo

  • Fausses peurs et vrai foutage de gueule !


    Par Hakim Laâlam  
    Email : laalamh@yahoo.fr Le changement à la tête du gouvernement se précise. Ouyahia
    serait appelé à d’autres fonctions.

    Ambassadeur en Turquie ?

    Là, j’avoue, je suis intrigué. Intrigué par cette soudaine et terrifiante peur exprimée par Daho Ould Kablia face à l’éventualité d’une abstention massive aux prochaines législatives. Comment est-ce possible ? D’où le ministre des gaz lacrymos qui pleuvent sur Laghouat a-t-il puisé ce sentiment de peur de l’abstention ? Je me creuse les méninges comme d’autres — les pontes du régime — creusent le déficit de la Sécu en se faisant prendre en charge pour soins à l’étranger et je n’ai toujours pas d’explication à cette peur panique que Daho dit ressentir face au risque d’abstention en mai prochain. Pas de réponse, mais des questions. Des questions à profusion. Où sont passés les bus ? Comment ça, quels bus ? Mais les bus, bon Dieu ! Les bus des rendez-vous électoraux. Les bus des meetings décrétés populaires. Ceux qui raflaient par fournées pleines des électrices et des électeurs de leurs campagnes et villes, et les déversaient dans les centres de vote, la mine joviale, le pas alerte et la main prête à dégainer le bulletin de l’isoloir et à le glisser triomphalement dans l’urne ? Où sont passés les caméras de l’ENTV sillonnant tout le pays, se pointant à cinq heures du matin devant les écoles et jurant qu’à cette heure-là, trois heures avant l’ouverture du scrutin, le taux de participation était déjà de 60% ? Où sont passées ces foules énooooooormes qui poussaient comme un seul homme le portail rachitique d’un primaire, jusqu’à en dessouder les gonds, qui couraient comme des dératés vers les classes, certains perdant leurs sandales dans la cavalcade, mais n’en arrêtant pas pour autant leur sprint de peur de ne pas figurer dans le JT de la mi-journée ou dans les envois ponctuels faits toutes les dix minutes par des reporters en extase face à ce déferlement patriotique ? Où sont passés ces mères et pères de famille qui affirmaient à deux centimètres de l’objectif de la caméra, nous donnant à voir sous tous les angles leurs furoncles et leurs taches brunes, qu’ils «n’auraient loupé ce grand jour pour rien au monde» ? Ya Daho Khouya ! Tout cela ne s’est quand même pas évaporé d’un coup, subitement, tout à coup, subrepticement en veux-tu-en-voilà ? Je suis sûr que ta peur de l’abstention n’est pas vraiment justifiée. Tu n’as pas été suffisamment… renseigné. Ce qui, je le conçois, est un comble pour le chef de la police. Du calme, mon Daho, du calme ! Appelle le chef de parc du régime. Lui doit savoir dans quel garage secret sont stationnés les fameux bus. Téléphone aux directeurs de la culture dans chaque région, et ils te diront eux aussi où sont entreposés tous les Ghaïta-Band du système, ceux qui, au coup de baguette magique, iront animer comme de beaux diables les places publiques. Allons ! Allons ! Mon Daho. Je ne peux pas croire qu’un grand garçon comme toi qui a mis tant de fois à mal et à terre l’abstention en ait soudain peur aujourd’hui. Non ! Je ne peux définitivement pas le croire. Je me refuse à le croire. Et je fume du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue.

  • Affrontements entre les forces de l’ordre et les citoyens du Derb (Oran)

     

     

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    Les ministres parlent de dizaines de milliers de logements réalisées mais les familles ne voient rien venir.

    Pendant que les ministres parlent de milliers de logements réalisés, les citoyens ne voient rien venir. Il y a sûrement des menteurs dans l'affaire et ce ne sont pas les familles qui vivent dans des conditions insoutenables.

    Des centaines de citoyens en colère ont bloqué mercredi carrément la route principale et les routes secondaires qui mènent vers au siège de l’hôtel de ville d’Oran à la place du 1er-Novembre ex-Place d’armes. Une échauffourée a éclaté entre les manifestants et les éléments des forces de sécurités avec des lancements de pierre du fait que la plupart des manifestant sont issus des quartiers populeux du Derb, Ras El Aïn et Sidi El Houari ont refusés les décisions d’affectation. Les habitants de Derb refusent les décisions d’affectation Les manifestants ont scandé des propos hostiles aux responsables et surtout les élus locaux  incapables selon eux de faire le  travail en toute  transparence, ont réclamés une  enquête ministerielle et  refusé d’interompre leur mouvement de protestation. D’autres manifestants ont observé un sit-in devant le siège de la daïra et de la wilaya ainsi que devant le secteur urbain d’El Hamri. Ils ont aussi bloqué la route en guise de protestation mais aussi pour se faire entendre.

    Même constat signalé au niveau d’Es-Senia où des centaines de manifestants issus des bidonvilles de Kara 1 et 2 ainsi que de dar El-Beida ont observé un mouvement de protestation pour réclamer leur relogement. Sur ce registre, nous avions déjà évoqué dans nos précédents que les autorités locales sont confrontées à la forte demande de relogement de ces familles menacées par l'effondrement partiel de leur immeuble. Pas seulement, il y a aussi l’incompétence des élus et responsables locaux et leur manque de transparence dans l’étude des dossiers. La place du 1er Novembre et le quartier du Derb ont connu une après-midi bien chaude et la tension était palpable à mesure que les attroupements des citoyens devenaient de plus en plus denses. En effet, ceux que l’on dénomme désormais les mal-logés ont tenu à se faire entendre par les autorités locales, et ce fut le début d’un face à face inquiétant entre les habitants et les forces de l’ordre. 

    Ces derniers ont dû procéder au bouclage hermétique de la Place d’armes mais aussi du quartier populaire du Derb. Certaines sources parlent même de blessés lors de ces affrontements et de quelques interpellations que nous ne sommes pas encore en mesure de confirmer. Quoi qu’il en soit la tension était encore vive mercredi soir. Des tentatives de pourparlers ont eu lieu pour désamorcer cette inquiétante montée de tension que l’on savait latente depuis un certain moment déjà. Il est clair qu’il devient urgent de parer au plus vite avant que les choses ne dérapent complètement et que des parties tapies dans l’ombre ne les utilisent à des fins qui n’ont malheureusement rien à voir avec la détresse sociale que connaissent certaines familles.

    Au regard des mouvements de colère que les listes des bénéficiaires ont soulevés à travers certains quartiers et secteurs urbains de la ville d’Oran, des expériences déjà vécues dans cette région, à la tension qui pèse sur le logement, les Oranais assistent à une distribution agitée et il ne saurait en être autrement. En effet, il y a trop peu de logements pour un grand nombre de demandes à Oran, et comme à son accoutumée, la constitution des listes n’échappe pas aux spéculations, qui en fait provoque légitimement la colère de ces malheureuses familles. Il est vrai que distribuer ce petit nombre de logements est une équation qui n’augure rien de bon.. La grande majorité des demandeurs de logements, dont certains attendent depuis les années 1970, vit dans des immeubles menaçant ruines, occupent des habitations précaires, des caves, sur des terrasses ou survivent dans des bidonvilles de la périphérie.

    Medjadji H.