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  • Si, nous vous connaissons m'sieur le "président"


    Par Le Matin

    Abdelaziz,

     

    Abdelaziz Bouteflika Abdelaziz Bouteflika

     

    Oui, j’ai révisé mon histoire, mais pas celle à laquelle vous et ceux à qui vous ressemblez avez soit disons participé, pas celle que vous et ceux de votre camp ont écrit pour régner, ou devrais-je dire les histoires que vous vous atteliez à nous faire ingurgiter au lendemain de l’indépendance déjà. L’histoire falsifiée des livres scolaires, celle des héros enjolivés ou autres leadeurs inventés, celle qui dit que la guerre de révolution et les révolutionnaires s’arrêtent à l’armée des frontières et aux pseudo-leadeurs de cette dernière. N’avez-vous pas dit, nos jeunes ne connaissent pas pour la plupart Ben Bella, le premier président de l’Algérie « indépendante », il ne faut pas oublier de leur dire, dans ce cas, que c’est le président du premier coup d’Etat poste indépendante, et que vous étiez l’un des artisans de cette première confiscation du pouvoir au peuple, que vous étiez l’envoyé spécial pour le voir en prison et échafauder vos plans de fabrication de leadeur suite à la liquidation ou à la trahison des vrais et légitimes patrons de notre histoire. Ben Bella délogé à son tour et renversé, n’avez-vous pas été aussi là, parmi les acteurs de cette deuxième violation ?

     

    Vous avez osé prononcer les noms d’Amirouche et de Si El-Houas ! Leurs dépouilles n’ont-elles pas séjournées dans les caves du ministère de la défense. Vous avez osé dire également que les gens ne connaissaient pas Krim Belkacem, non, je sais qui est Krim, ne serait-ce pas celui qui a été liquidé, étranglé dans l’un des hôtels de Frankfurt par ses « frères d’armes », parce qu'il a osé s’opposer et résister, suite à un ordre donné par Boumediene, alors que vous étiez ministre des Affaires étrangères, le deuxième homme comme vous aimiez si bien l’entendre !

     

    C’est tout de même étonnant, l’expression « préserver l’Algérie.. » venant de votre part. Oui, les Algériens préserveront leur Algérie, mais sans vous, sans vos élections frauduleuses, et sans votre monarchie forcée et la bande de truands qui vous entourent. Oui, les Algériens – soyez-en sûr – préserveront leur chère terre l’instant venu. Et vous relègueront à la poubelle de l’histoire, et pacifiquement, pour votre gouverne. 

     

     Tab Jnani, nous dites-vous ?  Oui depuis toujours à vrai dire, votre Jnan n’a jamais renfermé d’esprit ni d’idéologie ou d’idéal ni de sciences quelconques ou de clairvoyance, Je ne vois nulle valeur de gouvernance en vous, encore moins s’agissant de cette terre ancestrale.

     

    Si, Nous vous connaissons, aventurier et amateur des coups d’Etat, de liquidation dans les années soixante, où vous étiez présent à chaque violation de la volonté populaire. Si, nous vous connaissons, dans les années soixante-dix, où vous étiez l’homme des détournements et des escroqueries, accusé officiellement par cette même « république ». Si, nous vous connaissons, dans les années quatre-vingt, montrant le chemin du désert Algérien aux premiers braconniers Qataris, et faisant affaire de centaines d’hectares de cette chère terre du Sud. Si, nous vous connaissons, dans les années quatre-vingt-dix, partie prenante des prémisses de ce que vous appelez « tragédie nationale »

     

    Vous avez osé, venir à l’aube de ce dernier siècle, faire dire à beaucoup d’Algériens que vous êtes le sauveur de l’Etat-nation, pour en réalité prendre la plus empoisonnée des revanches sur ce peuple qui ne vous a pas réclamé chaudement au lendemain de la disparition de Boumediène en 1979, quand on vous a écarté, comme il se fait dans la coutume de la gouvernance du militaire entre lâches. L’histoire retiendra ces épisodes, avec ou sans votre résolution, que vous étiez et êtes encore, un menteur, un voleur, j’ai presque envie de dire un traitre avec tout ce que le mot peut sous-entendre comme sens.

     

    Jamais, ce pays n’a enregistré une gangrène aussi profonde liée à la corruption autant que durant ces quinze dernières années, les vôtres. Jamais, au long de ces cinquante dernières années, ce pays n’a enregistré une telle mal-gouvernance, une si basse estime de la république, et une faiblesse de ses institutions à tout les niveaux. Et vous osez croire qu’en bâtissant une mosquée, vous allez marquer l’histoire ? Cette autoroute que vous ne cessez de rabâcher à nos oreilles, qui s’est inscrite à quatre milliards de dollars et qui se termine – tant bien que mal – à vingt milliards de dollars, et qui a consacré l’ « intelligence » de la corruption, et la dégénérescence économico-financière et a installé la mafia politique. Cette réalisation, si c’en est une, et bien d’autres, ne sont pas les votres, ce sont le mérite de l’argent du peuple et des dollars des richesses de cette terre multimillénaire.

     

    Vous osez encore, quinze ans après, convalescent, absent de votre palais et silencieux, (laissant le petit frère jouer avec les outils du grand), le dos tourné au peuple auquel vous ne vous êtes pas adressé de vive voix depuis près de vingt-deux mois.

     

    De quel bilan vous vantez-vous ? Vous avez bâti des universités et détruit l’enseignement, bâti des écoles et détérioré  l’éducation, bâti des hôpitaux et dégradé la santé. Vous avez construit des barrages colossaux et ce peuple à toujours soiffe de liberté. Que voulez-vous faire pour cinq prochaines années ? Au compte de qui ? Sur le compte de qui ?

     

    Fini l’opposition, place à la résistance

     

    Ps un : Moi, citoyen, décline toute responsabilité des dires de Monsieur le Sellal, et déclare ne jamais avoir supplié quiconque de supplier Fakhamatou-hou de se porter président pour un quatrième mandat et « nous » sauver ainsi que l’ « équilibre » de la république.

     

    Ps deux : Messieurs les Bouteflika(s) ; Rentrez chez vous, ravalez votre ego démesuré, arrêtez de penser à vos personnes et vos profits sur le compte de cet état-nation encore fragile. Ici, dans le pays de Ben M'hidi et de Abane, nous ne donnons plus de soins contre l'avidité du pouvoir.

     

    Mohand (Arezki) H.

  • "Hagrouna !"


    Par Le Matin |

    "Il est resté identique à lui-même, comme une statue qui traverse le temps sans en subir les outrages. À peine si l’âge a empâté ses traits, arrondi les angles, l’œil est resté vif, la voix aussi claire qu’en octobre 1963 quand il a lancé le fameux «Hagrouna !". Et aussi gardé une mémoire d’éléphant même s’il affirme qu’il veut oublier pas mal de choses…"

     

    Aujourd’hui, nous sommes nourris, chaussés, habillés, médicalisés outillés parfumés maquillés chinois Aujourd’hui, nous sommes nourris, chaussés, habillés, médicalisés outillés parfumés maquillés chinois

     

    Dans cet entretien imaginaire, feu Saïd Mekbel, raconte Ben Bella. Un salaud est par définition un homme méprisable et le premier Raïs de l’Algérie avec son « Hagrouna » est méprisable et méprisant vis-à-vis d’un peuple qui ne mérite aucune compassion quand on pense aux enfants de l’Après-pétrole. Au bluff du Hagrouna, le Sage de l’Afrique a ajouté l’imposture face à un public de salopards. "…les peuples sont à la longue ce que le gouvernement les fait être : guerriers, citoyens, hommes quand il le veut ; populace et canaille quand il lui plaît", affirmait déjà Rousseau.

     

    Quand l’Angleterre, mère de la démocratie occidentale, a augmenté le salaire des juges, le gouvernement de l’époque a déclaré qu’il voulait protéger les hommes de loi de la corruption. Bizarre. On croyait naïvement que ceux qui résistent le plus au virus c’est justement ceux dont les études du Droit les avaient bien vaccinés contre lui. En Algérie, le bonheur de nos magistrats est dû au coup de «folie» d’un monsieur Brahimi affirmant en 1990 que le montant des pots-de-vin touchés par les hauts fonctionnaires de l’Etat en signant des contrats avec les étrangers s’élevait à 26 milliards de dollars : l’équivalent de la dette extérieure. Résultat, on a triplé les salaires de nos robes noires et monsieur Hamrouche s’était justifié à l’anglaise. Anouar Benmalek dans son livre Chroniques de l’Algérie amère écrit : "Un jeune juriste, s’il choisit la magistrature après 4 années de licence et 2 années de stage débutera avec un salaire supérieur à celui d’un professeur d’université titulaire d’un doctorat d’Etat." Dans l’Honneur de Déplaire, André Giresse parle de la justice française : « Reflet de la volonté du Prince, le Conseil supérieur n’était plus, sous la Vème, un temple où soufflait l’esprit des lois, mais une foire aux vanités, une bourse des promotions, un Versailles judiciaire peuplé de courtisans. On y venait rituellement faire ses dévotions et avancer en grade à coups d’encensoir et de génuflexions...» Malgré les scandales et la Constitution Liberté-Fraternité-Egalité les monarques de Versailles seront toujours au-dessus de tous les soupçons de Dame Justice. Le seul pays qui a mis son président derrière les barreaux c’est Israël et pour une affaire de mœurs. En face d’eux, les leaders palestiniens ont dû bien rigoler dans leur Mercedes et palais des 1001 nuits. En Palestine, ils n’ont pas de rente pas de pays, mais l’Empire Arafat n’est pas en carton encore moins celui de Hamas qui s’est assagi depuis son intronisation. D’après le Procureur général de l’Autorité palestinienne 80 pour cent des responsables sont corrompus. Des milliards de dollars d’aides internationales pour la population détournés sans aucune réaction des donateurs au point dit-on que « la Palestine est le secret le mieux gardé de l’industrie de l’aide.» D’après le site hekayaty.com, Hamas et l’Autorité Palestinienne c’est Beverly Hills : en une année 10 milliards de dollars envolés. Abbas se justifie ainsi : « Le scandale à propos de corruption est un complot israélien. » Si c’est vrai, l’honnêteté des dirigeants palestiniens sera une première dans le monde arabe, il faut qu’on pense à leur offrir le prix Nobel et surtout convaincre leur peuple que l’enfer du frère est meilleur que le paradis de l’ennemi. Même Mandela est mort millionnaire. Ses héritiers politiques et leur Black Economy n’a finalement servi qu’à remplacer des patrons blancs par des patrons noirs dont le seul mérite est d’appartenir à l’ANC. Mandela reste un héros pour avoir empêché une guerre civile ou un génocide à défaut de réaliser le plus petit rêve du plus grand nombre. L’histoire ne retiendra pas le nom du président de l’Uruguay José Mujica dit Pepe, il a renoncé à 87 pour cent de son salaire au profit des pauvres, refusant de porter un costume vit dans sa vieille ferme avec sa vieille femme et sa vieille voiture tout en expliquant : "J’ai lutté toute ma vie pour un monde plus juste …» Que pèse ce fétu de paille face à l’Empire Goldman Sachs, responsable de la crise de 2008 qui ne cesse de s’enrichir et d’appauvrir en espèces et en neurones la race humaine. Même le diable est obligé d’acheter l’âme parce qu’il n’a pas le pouvoir de la voler. En Europe, le cœur de la crise correspond au cœur de la corruption : les plus corrompus sont les plus touchés. D’après la Commission européenne, le mal coûte à l’Union 120 milliards de dollars par an, 1 pour cent du PIB. Le rapport dénonce les prises illégales d’intérêt, les favoritismes, le crime organisé, les fraudes fiscales et financières, le blanchiment d’argent…Pas un mot sur le lobbying, la corruption, la cooptation, l’incompétence qui minent l’UE au sommet à la pousser à réintroduire par exemple la farine animale pour des bêtes herbivores afin d’engraisser le bétail humain. En Grèce, la corruption est à tous les étages et d’après TI (Transparency international) la dette grecque a été causée en partie par la fraude fiscale. Qui fraude le fisc sinon les riches et les ayant-droits. D’après le Figaro : "Rarement la France aura placé trois des siens dans un top 10 international… ayant payé les plus gros montants…pour mettre fin à des poursuites pour corruption…". En 2000, une centaine de pays se sont réunis en Pologne pour s’engager à propager la démocratie dans le monde, un seul pays a refusé, la France, porte-parole du monde arabe et de l’Afrique. Son ministre des AE avait déclaré qu’on ne peut imposer la démocratie à un peuple qui n’en veut pas. Par contre on peut imposer la dictature et ses valises à billets.

     

    "La tolérance zéro pour la corruption est primordiale. L’Etat doit être le serviteur et non le maitre du peuple » déclarait sans rire sa compatriote la patronne du FMI. Ce qui ne l’a pas empêché d’être plus que satisfaite lors de sa visite début 2013 au Cambodge après une crise politique due à des élections truquées. Le Cambodge, pays le plus corrompu d’Asie classé dans la matière 160e sur 177 pays d’après TI (transparency international).La Turquie qui n’a pas eu la chance de rentrer dans l’Europe ni de reconstituer l’Empire ottoman, le fléau menace la politique et la livre turque le tout sous l’œil de la religion. En Chine, on parle de problème structurel et Confucius a été enterré au profit de McDonald. «Les princes rouges» qui tiennent leur «mandat du ciel» sans croire à ses prophètes, sont gangrenés. Quand un «tigre» est sanctionné au lieu d’une «mouche» c’est qu’il a cessé de plaire. On estime le nombre de riches à 300 millions sur 1, 5 milliard de Chinois condamnés à la pauvreté à tout jamais au risque de faire exploser la planète. Ils pourront toujours survivre en lisant le célèbre livre de Zhuxiao, fils de leur empereur écrit en 1406 «L’Herbier pour la survie en cas de disette». Seulement du temps du prince herboriste, si la terre était radine elle n’était pas polluée. Le Japon qui a été un modèle unique de performance depuis plus une dizaine d’années est en train de régresser avec la qualité de ses dirigeants. En 2011, le tsunami et la catastrophe du nucléaire avaient mis à nu la fragilité du géant. Quand ils protestent, les Japonais ne manifestent pas dans la rue ne brûlent pas ne s’entre-tuent pas, mais chaque fin de semaine ils protestent dans le calme devant la résidence du Premier ministre avant de tout nettoyer et repartir. Leur méthode est efficace, le coupable démissionne en demandant pardon. Hélas le virus est mondial et les caisses sont vides. Ajoutons que les responsables nippons se contentent de faire des cadeaux au lieu de détourner des fonds. En 2010, l’incendie de la forêt russe, 2 milliards d’hectares représentant 20 pour cent de la réserve mondiale, fait découvrir aux médias le Village-Potemkine. Avec ses 17 millions de kilomètres carrés, la grande Russie possède moins de pompiers que la France avec un matériel datant des années 70. En 2000, Poutine a pris le soin de se débarrasser du ministère de l’Ecologie initié par Gorbatchev. Pourquoi s’encombrer de statistiques concernant la canicule la pollution alors que la Douma le "club où on fait des affaires" en est préservée. La Douma comme l’APN, on peut acheter son siège en distribuant des billets des terres aux électeurs ou au Parti. Une fois élu, on est libre de s’expatrier pour booster les affaires jusqu’au prochain vote. Dans le monde arabe, la question a été réglée aux racines. Le blogueur saoudien Khaled Al Majid, surnommé le Wikileaks saoudien, révèle : «Certains individus possèdent des propriétés si vastes qu’ils leur faut un hélicoptère pour se rendre d’un bout à l’autre alors que les deux tiers de la population ne parviennent pas à obtenir un terrain pour construire une maison pour leur famille. Une grosse part des milliards du pétrole est engloutie dans des projets d’infrastructures au bénéfice d’entrepreneurs véreux. Les grands de l’Etat comptent parmi les plus grosses fortunes de la planète. Pour l’Egypte on parle de 70 milliards de dollars volés par Moubarak cette somme correspond pour certains riches à la zakat 2,5 pour cent de leur fortune. Ils ne paient ni l’électricité ni l’eau ni le téléphone ni les billets d’avion, ni l’hôtel, rien du tout. Le favoritisme règne partout dans toutes les administrations où l’on nomme des proches, les amis, les enfants d’Untel. Des journalistes, des poètes, des religieux, des intellectuels…s’inclinent devant un prince, un ministre. Les rues telle et telle, les universités unetelle et untelle, les instituts untel, les chaires unetelle, les hôpitaux untel…Partout des grandes villes au plus petit bourg, on retrouve les mêmes noms jusqu’à la nausée…En Tunisie ils ont renvoyé leur président, chez nous on n’a même pas renvoyé le gouverneur de province après des centaines de personnes noyées deux années de suite à cause des inondations à Djeddah, la 2eme ville du royaume. 

     

    Que dire des Saoudiens détenus pendant des années en prison sans être jugés sans avoir commis de crime… Nous nous sentons comme des intrus qui encombrent la famille royale.» Avant l’internet, une princesse saoudienne dénonçait déjà dans son livre Sultana l’«anomalie» génétique des Ibn Saoud à travers le portrait de son propre frère qui couvrait d’or et de pierres précieuses ses nombreuses femmes et concubines avant d’aller en Egypte acheter des fillettes vendues le temps d’un viol par une mère détraquée par la misère. Un autre prince exilé en Allemagne se plaint lui que les forces de renseignements saoudiens traquent les opposants jusqu’à l’étranger. Un autre, considéré comme l’homme arabe le plus riche, Al Walid ben Talal a acquis dit-on 3,75 pour cent de Twitter pour surveiller des internautes saoudiens les plus surveillés au monde. On imagine la prudence du Wikileaks saoudien, suspecté d’être un prince rebelle, et l’ambiance de la prolifique fratrie qui veille sur les Lieux Saints de l’Islam. 

     

    Quand on compare l’Algérie à l’Arabie saoudite, les points communs certes sont légion, seulement on n’a pas de Wikileaks et nos princes n’ont pas de propriétés ni illimitées ni lilliputiennes sauf le très officiel et très blindé Club des Pins. Les noms «Untel jusqu'à la nausée» sont ceux de nos martyrs. Aucune pénurie à redouter : nos princes en partance reviendront un jour en martyrs si on arrive à imaginer l’Algérie post-pétrole comme on imagine un chaos après le chaos. Aujourd’hui, nous sommes nourris, chaussés, habillés, médicalisés outillés parfumés maquillés chinois et en plus on nous importe des Chinois pour construire des édifices des routes ponts immeubles et même des mosquées. À ce rythme, on peut se demander pourquoi on envoie encore les gosses à l’école c’est sans doute pour cela que les grèves à répétition dans ce domaine nous laissent de plus en plus indifférents. À ce rythme, on n’est pas des intrus, on est des insectes nuisibles. Si au moins on a importé le rire des Chinois ; si au moins on pouvait soulager nos cœurs avec un Hagrouna ! "Les structures du discours ont été si parfaitement intégrées par les profiteurs du système que, lorsqu’un individu se met en quête des mots et des formules qui exprimeraient son cas, il découvre qu’ils sont déjà largement en usage au service du pouvoir." (John Saul, Les Batards de Voltaire) 

     

    Mimi Massiva

  • La candidature de Bouteflika ou l’insupportable escroquerie politique

     

    Par Le Matin

    Le régime algérien ne fait pas les choses à moitié. Bouteflika va mener la campagne électorale par relais interposés. Sa cour s’en occupera. C’est dit officiellement par le premier ministre.

    Bouteflika Bouteflika

    On était un pays immobile, on patauge désormais dans l’absurdie. Eh oui, Bouteflika n’est pas obligé de faire la campagne électorale, nous assure le premier ministre sans risque d’être démenti. N’était en fait la gravité de ce précédent, et de bien d’autres, on aurait esquissé volontiers un sourire. Mais là, l’heure est grave. Très grave. Elle renseigne sur la folle volonté de ceux qui tiennent la présidence de ne rien céder. Tout le pouvoir et rien d’autre. Quel qu’en soit le prix ! Mohamed Chafik Mosbah ne déclarait-il à RFI il y a quelques jours : "Ce que je suppose c’est que l’entourage de Monsieur Bouteflika mettra l’Algérie – je m’excuse du terme, s’il est un peu excessif – à feu et à sang pour empêcher son élection."

    A l’heure où un dictateur, Victor Ianoukovitch est chassé par les manifestants en Ukraine, le premier ministre Sellal nous annonçait sa bonne nouvelle : Bouteflika restera au pouvoir pour cinq ans encore ! La terre tremble, les Algériens retiennent leur souffle.

    Décidément les tenants du pouvoir ont la mémoire courte ; ils sont de mauvais élèves. Le sort que fut celui de Ben Ali, Moubarak ou Kadhafi eut pu leur donner à réfléchir, mais non. Trop sûr de leur puissance et de la machine répressive pour revenir à la raison.

    Il y a des moments où l’histoire bégaie, où les hommes, malgré la débauche de piété dont ils font montre à certaines occasions, font comme s’ils étaient éternels, des dieux.

    Au bout de 15 ans, trois mandats, un viol de la Constitution, Bouteflika, très malade, n’entend pas bouger de la présidence. Pour ce faire, le clan au pouvoir s’emploie depuis des mois à repousser les limites de l’entendement politique jusqu’au ridicule.

    C’est triste, l’Algérie, ce parangon de la lutte anti-coloniale, est devenue la risée. Une caricature. Dans la presse internationale, on se gausse déjà d’un fantôme que personne ne voit, « n’ayant plus toutes ses capacités » et de ce clan qui présente un candidat invisible !

    C’est encore plus triste parce que des Algériens et des Algériennes par goût immodéré du pouvoir, par intérêt, sont complices de cet état de fait. L’histoire retiendra que Saïd Bouteflika, Abdelmalek Sellal, Amara Benyounès, Amar Ghoul Abdelmadjid Sidi Saïd, Bensalah et tout le marigot présidentiel ont participé à la plus grande arnaque électorale de l’Algérie. On ne se rappellera de rien d’autre mais de cela. Aujourd’hui et demain, même si l’assurance les étouffe, leurs noms seront associés à celui de Marcel-Edmond Naeglen, de triste mémoire.

    Le match est vendu !

    Cette pseudo-élection est cousue de fil blanc. Une centaine de postulants à l’ADN politique folklorique tente pitoyablement d’exister et une administration rompue à la fraude et à la manipulation.

    Le résultat est pourtant connu d’avance. D’ailleurs, le pouvoir n’a même pas fixé la date précise du second tour. Et la pseudo-présidentielle est déjà prévue deux jours avant la fin de l’actuel mandat. C’est dire…

    Mais que faire pour arrêter ce hold-up électoral ? Le silence de la majorité ne veut pas dire approbation de ce qui se passe. La réponse devrait être pacifique et citoyenne. L’urgence est de dépasser les divergences secondaires pour aller vers l’essentiel : les fondements intangibles qui permettent d’enclencher une période transitoire pour enfin bâtir une vraie démocratie.

    Paralysée, éclatée par les menées du pouvoir et de sa police politique, l’opposition ou ce qui en reste, n’arrive plus à mobiliser les foules, ou du moins à se faire entendre. Reste la société civile, cette entité surveillée dans ses moindres réunions par la police politique fait, elle, peur. Certaines personnalités nationales qui font consensus pourraient appeler à un mouvement transversal autour de leur personne pour une véritable transition démocratique. Autrement, il faudra s’attendre à une autre période de glaciation. Et à un réarmement de la crise avec tout ce qu’elle pourrait entraîner comme risques majeurs et incertitudes.

    "Tab jnana", avait-il dit

    Quelqu’un se rappelle-t-il cette déclaration faite à Sétif – Tab jnana – où le désormais candidat à un mandat à mort confiait qu’il était temps pour sa génération de céder le pouvoir aux nouvelles ? Bien sûr, le contexte a changé depuis, les révolutions sont passées par là avec leurs fortune et infortune, le pouvoir a plus que jamais assis son autorité et sa mainmise sur tous les leviers de l’administration. Du moins le croit-il, car les exemples des révolutions qui ont balayé d’une chiquenaude les pouvoirs les plus autoritaires sont encore frais. Mais le clan au pouvoir, trop sûr de lui, de ses relais, sa propagande, de sa puissance financière, ne semble pas encore prêt à envisager une telle hypothèse.

    Hamid Arab

  • Le grand malade

     

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    Il l'a donc fait et on en avait douté jusqu'au bout, pensant qu'il ne pouvait commettre un tel acte qui méprise autant l'avenir que l'histoire en même temps. Pour autant, est-ce bien vrai, se demandent les derniers demandeurs du pays  ? Car il n'y a rien de plus incertain qu'un Président invisible qui fait annoncer sa candidature par son Premier ministre et fait retirer les formulaires par un frère fantomatique. D'ici là, comme le prédit le général Yala, tout peut arriver ; c'est un général qui le dit, les dernières semaines ayant été agitées, le crash d'un avion, une plainte contre Saadani déposée par le général Toufik, l'arrestation d'un général du DRS et la mort d'un chaton noir dans une trémie.

    On retiendra cette image : un Premier ministre tout gris qui célèbre avec le sourire la victoire de la rente et de l'immobilisme, accessoirement président de la commission non indépendante de préparation des élections et directeur de campagne de Bouteflika, ce qui en dit long sur le résultat. On retiendra aussi cette phrase : on peut dire «tab jnani» et s'accrocher encore au pouvoir par la force d'un seul bras.
    Mais la guerre des clans étant terminée dans sa première phase, du coup, personne n'a envie d'écouter les Algériens désespérés d'être constamment tirés vers l'arrière et surtout pas le banquier Laksaci expliquant qu'il n'y a plus d'argent et que la situation financière va se compliquer.

    En théorie donc, Bouteflika, après 15 ans de règne improductif et un an de silence total, sera encore président à l'âge de 82 ans. Grosse déception pour les bébés, les arbres du printemps et l'ensemble du corps médical. Un pays de malades, dirigé par un malade, lui-même assisté par un malade dont l'objectif est de rendre malades tous ceux qui ne le sont pas encore. Espérons au moins que durant ce quatrième mandat, le Président, son frère ou sa cousine vont enfin penser à construire des hôpitaux.

     

    Chawki Amari
  • Bouteflika et son incapacité à gouverner : Les dangers d’un quatrième mandat

     

    Périlleuse impasse. Au terme de quinze ans de règne de Abdelaziz Bouteflika, l’Algérie a atteint des niveaux de régression inquiétants. Un règne qui a fini par achever le plus irréductible des espoirs.

     

    Le pays avance à pas sûrs vers l’effondrement généralisé. Des personnalités nationales, pourtant connues pour leur pondération, n’hésitent plus à qualifier la situation dans laquelle se trouve le pays de «négation de la République» et d’«Etat hors normes». Mouloud Hamrouche, avec un grand sens de la responsabilité, met en garde contre les conséquences désastreuses d’une crise qui mine le sérail. Les divergences au sein du régime algérien, violemment exacerbées et débordant les travées du pouvoir, sont les signes d’une impotence qui frappe le système politique.

    Alors que les acteurs politiques les plus sérieux font un constat de blocage historique, ces derniers assurent sereinement que les éléments d’une crise structurelle sont internes. Ils sont inhérents à la nature même du système.
    Abdelaziz Bouteflika, lui, persiste dans le déni. Une fuite en avant. Dans son message présidentiel, Bouteflika impute les facteurs de la crise à une sordide conspiration venue d’ailleurs et qui viserait la déstabilisation de l’Etat et de ses institutions.
    Au lieu d’y faire face et d’apporter des réponses justes à une situation de crise annonçant le pire, le Président agite le classique chiffon rouge de «la menace extérieure». Le recours permanent au chantage de l’instabilité et de la peur est la démonstration éclatante de l’incapacité du régime à affronter cette situation.


    Une société muselée


    Bouteflika somme les Algériens de se taire, de ne pas débattre des enjeux que soulève une élection présidentielle déterminante pour l’avenir et surtout de ne pas demander des comptes.
    Fidèle à la logique bonapartiste, le Président sortant cherche une fois de plus à  procéder au musellement de la société. En interdisant aux Algériens de faire de la politique, de forger, dans la liberté, une conscience capable de relever les défis qui se posent à l’Algérie, le régime de Bouteflika a condamné le pays au délitement.

    Aux réformes démocratiques, Abdelaziz Bouteflika a fait le choix malheureux de l’autoritarisme.
    Après trois mandats successifs à la tête de l’Etat, peut-il se placer au-dessus de la mêlée ? Sa responsabilité politique est totale dans les maux qui paralysent le pays. C’est lui qui a présidé à la caporalisation des partis politiques et de la société civile.
    Le peu de crédit qui restait aux institutions de l’Etat a été laminé sous son règne. Une justice subordonnée, une administration instrumentalisée et des institutions «élues» domestiquées sont le marqueur de ses trois quinquennats.
    Au plan économique, les passe-droits, l’informel et la prévarication le disputent dangereusement à la bonne gouvernance. Une corruption à l’échelle industrielle s’est installée au cœur du pouvoir. Une caste d’affairistes a prospéré à l’ombre des années Bouteflika, faisant impunément main basse sur des secteurs névralgiques aux budgets colossaux, tels que les travaux publics et l’énergie.
    «L’Algérie, depuis l’indépendance, n’a jamais connu de conditions aussi favorables pour son développement qu’au cours des quinze dernières années, sa régression politique, économique, culturelle et éthique n’aura malheureusement jamais été aussi grande qu’au cours de cette même période. Cette déchéance est l’œuvre de la coterie au pouvoir qui pousse maintenant l’arrogance jusqu’à vouloir imposer un quatrième mandat dans un climat délétère», constatent Ahmed Taleb Ibrahimi, Ali Yahia Abdennour et Rachid Benyelles dans un manifeste s’opposant à un quatrième mandat.


    Un pays pris en otage


    Au plan diplomatique, l’échec a été retentissant. Pays pourtant stratégique dans la région, l’Algérie n’a pas pu peser dans les convulsions qui agitent le voisinage immédiat ; synonyme des limites de la «diplomatie» bouteflikienne.
    Le désastreux bilan politique d’un règne antidémocratique appelle des révisions déchirantes. Reconduire le statu quo à l’occasion de l’élection présidentielle du 17 avril, c’est faire le pas de trop vers le pire. Abdelaziz Bouteflika, 77 ans – très affaibli par la maladie – en refusant de dévoiler ses intentions à quelques jours seulement de la date butoir de la clôture du dépôt de candidatures prend en otage tout un pays. La ruse est dangereuse.
    Avril 2014 devrait être ce moment historique pour négocier le virage de la sortie du cycle autoritaire qui a coûté cher aux Algériens.
    Les alternatives existent. Elles s’expriment à travers des propositions diverses d’un processus de changement graduel et ordonné vers un Etat de liberté et de démocratie. Le quatrième mandat sera sans nul doute un facteur aggravant de la crise. Un glissement vers la dislocation.
     

     

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  • Monsieur 100%

     

     

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    A 7 heures, il est déjà dehors à donner son premier coup de téléphone pour dire qu'il arrive. Un coup d'œil à son portable, chargé à 100%, et il s'enfonce dans l'infernale circulation. A 8 heures, il est au bureau pour amorcer sa première réunion, à l'ordre du jour, la dynamique liée aux moyens disponibles. Il reçoit l'appel d'un collaborateur inquiet d'une déperdition d'énergie au niveau central, qu'il gère en quelques minutes. La batterie de son téléphone affiche 95%, il se sent en forme et enchaîne sur la rédaction d'un dossier concernant les problèmes d'approvisionnement. Après trois appels de son supérieur, il dirige une conférence audio avec ses deux assistants. Coup d'œil sur son téléphone : la charge est à 75%. Il est déjà midi, le temps d'appeler son ami et le déjeuner est vite avalé. La digestion lui donne un petit coup de barre, son téléphone aussi n'affiche plus que trois barres, soit environ 60%.

    Légère baisse de forme, il retourne au bureau et s'installe. Café, puis un appel de son cousin coincé pour un papier administratif l'oblige à donner quatre coups de téléphone. Résultat : plus que 45% sur sa batterie. Un autre café, quelques SMS de confirmation, une note rédigée et sa batterie est à 30%. Sa maîtresse l'appelle, ils parlent 30 minutes, elle lui coûte 10% de charge. Puis plus qu'une barre, soit environ 20%, une nouvelle réunion s'improvise, il est déjà 16 heures. Sa femme l'appelle, il la rassure, oui il l'aime, mais n'a plus que 10%. 17 heures, il sort du bureau en trombe et reprend sa voiture, sa batterie est à 5%. Il démarre et, à quelques centaines de mètres de chez lui, un appel, il ne répond pas, plus que 3%. Il stresse, il arrive devant chez lui, se gare. 2%. Il ferme sa voiture à distance et monte.1%. Il ouvre la porte, pose ses affaires, sa batterie est à zéro. Il branche son portable sur son chargeur
    et va dormir. L'Algérie est un pays épuisant.

     

    Chawki Amari
  • Le caricaturiste Djamel Ghanem victime d’une agression

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    Le caricaturiste Djamel Ghanem, qui encourt une peine de 18 mois de prison ferme et une amende de 30 000 dinars pour un dessin jugé attentatoire au président de la république mais qui n’a jamais été publié, a été victime d’une agression de la part de quatre individus, cet après midi à Oran, ville où il réside. Il souffrirait d’une fracture de la jambe et de plusieurs contusions. C’est ce que nous avons appris auprès de l’intéressé lui-même et de son avocat Me Abderrezak Fodil.

     

     

    Selon les témoignages que nous avons recueillis, un individu s’est présenté au café où travaille actuellement Djamel Ghanem et a demandé à lui parler dehors pour une affaire le concernant. Une fois dehors, trois personnes portant des capuchons sur la tête l’ont agressé par derrière et l’ont roué de coups avant de prendre la fuite. « Ce sont des jeunes que je n’ai jamais vu, de vrais malabars », nous a confié Djamel au téléphone.

    En se présentant au commissariat de son quartier pour déposer plainte, Djamel Ghanem a eu la mauvaise surprise de voir son téléphone confisquer par les policiers et son dépôt de plainte rejeté. « Reviens dimanche », lui a-t-on dit. Les policiers ont même refusé qu’il rentre en contact avec ses avocats. « Tu n’es pas en Amérique ! », lui a-t-on rétorqué.

    L’affaire de Djamel Ghanem, qui a commencé à prendre de l’ampleur sur le plan national, suscite également des réactions sur le plan international. La dernière en date est celle de l’organisation Reporters Sans Frontières (RSF) qui a dénoncé, dans un communique rendu public ce mercredi, « l’acharnement du parquet » contre la caricaturiste et demandé « « l’abandon des charges d’outrage au président de la République qui pèsent à son encontre.


     

     

    Djamel Alilat
  • Les trois grandes leçons ignorées par nos décideurs

     

     

     

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    Quels sont les «secrets» les plus importants de la réussite asiatique et des échecs de la plupart des pays sud-américains et africains ? Pourtant, en analysant en profondeur leurs expériences, nous constatons que — grosso modo — les grand choix macroéconomiques étaient les mêmes. Durant les années cinquante et soixante, les options prises n’étaient pas éloignées les unes des autres, il s’agissait de concevoir et d’exécuter une politique de substitution aux importations. La plupart des pays asiatiques réussissaient, le reste dans l’ensemble ratait complètement ses objectifs.

    Durant les années soixante-dix, les deux groupes de pays changeaient de stratégie.  Il s’agissait de choisir quelques secteurs qui devaient promouvoir les exportations. On obtint les mêmes résultats. Les deux groupes n’étaient nullement homogènes. Les atouts, les opportunités, les menaces et les environnements internes et externes de chaque nation différaient parfois drastiquement. On peut toujours trouver dans cette grande diversité une foule de détails dans tous les domaines qui composent ces ensembles disparates. L’histoire, la sociologie politique, la culture, les dotations en ressources, l’organisation économique et sociale, parfois éloignaient et parfois rapprochaient les deux groupes. Mais à l’intérieur d’une même région, des différences parfois substantielles existent d’une manière significative.                         

    Quelles leçons retenir de l’histoire ?

    Schumpeter disait toujours qu’il est beaucoup plus important de se poser les bonnes questions que de chercher les réponses les plus justes. Lorsque les interrogations sont adéquates, les explications erronées seront vite corrigées. Par exemple, si quelqu’un posait la question
    suivante : pourquoi l’Algérie a une faible croissance ; et malgré les énormes ressources injectées l’écart entre nous et les pays émergents se creuse davantage chaque année ?  La question est bonne. La réponse nécessite beaucoup de développements. Si quelqu’un propose d’expliquer cela par la nécessité de disposer de plus de temps, les analyses comparatives peuvent facilement contrecarrer ce point de vue.

    La Corée du Sud qui était moins développée que nous en 1964 a rattrapé en cinquante ans plus d’un siècle et demi de retard et son économie (PIB) est plus de six fois supérieure à la nôtre. L’aide américaine représentait moins de 50 fois nos recettes pétrolières. Il y a donc autre chose que le temps qui expliquerait ces différences de résultats. Les économistes ont coutume de réfléchir en termes des 20/80, c’est-à-dire les quelques variables qui expliquent l’essentiel du phénomène. On peut rarement tout clarifier. Parmi les explications les plus utiles avancées, la suivante fait partie des plus acceptées : les pays asiatiques avaient introduit de bien meilleures pratiques managériales efficaces au sein de leurs institutions publiques et leurs entreprises économiques. Et c’est là où nous avons besoin des trois leçons de l’histoire. La première nous provient du Japon.

    Pays dévasté durant la deuxième guerre mondiale, les politiciens de l’après-guerre se sont dotés d’une grande ambition : figurer parmi les trois premières économies mondiales à la fin du siècle. Une commission d’experts pluridisciplinaires fut constituée afin de dialoguer avec les forces vives de la nation, mais surtout analyser les expériences mondiales afin d’ériger le modèle qu’il fallait. L’Europe et surtout les USA étaient la cible de ces analystes. Leur conclusion fut édifiante : les USA tirent leur  suprématie mondiale non de leurs dotations en ressources, mais surtout de la qualité de leur management. Il fallait donc l’analyser et en transposer tout ce qui n’était pas en contradiction avec les valeurs locales. Cette leçon fut retenue par beaucoup de pays asiatiques. La mise en place des pratiques de bonne gouvernance avait toujours précédé les plans conduisant à l’émergence. La seconde leçon nous provient de l’Europe.

    A la fin des années soixante, l’Europe voulait mettre en place des institutions et des arrangements afin de contrecarrer la suprématie américaine. Elle voulait au moins un contrepoids à l’hyper puissance américaine. Une commission présidée par le Français Jean Jacques Servant Schreiber fut dépêchée pour diagnostiquer le pays rival. C’était le moment où l’on évoquait le management gap (l’écart managérial). Un livre best-seller fut écrit par Schreiber : Le défi américain. Il expliquait que l’écart entre l’Europe et les USA existera tant que le fossé managérial sera présent. Beaucoup de pays (Portugal, Espagne) mettaient autant de ressources pour accroître le stock de capital que pour améliorer la gouvernance. Les résultats furent dans l’ensemble acceptables, avant que la sphère financière incontrôlable et déconnectée de l’économie réelle ne dégonfle ces succès.

    Les institutions administratives ont besoin de plus de management

    La troisième leçon nous provient aussi bien des schémas théoriques que des expériences. Les institutions administratives ont besoin de plus de management que les entreprises économiques. Ces dernières ont pourtant bénéficié de la part du lion en termes de recherches et de développement d’outils. Un hôpital, une université, une association de bénévoles et surtout les institutions publiques (ministères, wilayas, écoles) sont beaucoup plus interpellés que les PME/PMI. La bonne gouvernance n’est qu’une petite parcelle des pratiques managériales.

    D’où la confusion de certains auteurs qui expliquent que le management est une science qui est conçue aux fins de gonfler les profits des capitalistes. Ce serait l’équivalent de dire que l’aéronautique a été conçue pour mettre à genoux les peuples qui se rebellent contre l’Occident par les frappes aériennes. L’usage de l’aéronautique ou du management est une question de choix politique. Drucker considère que l’armée américaine est l’institution qui en a fait le plus usage du management ; plus que toute autre entreprise économique. On peut l’utiliser pour gérer efficacement un orphelinat et rendre plus heureux des enfants ou parfaire l’organisation d’une armée pour soumettre des peuples ou encore augmenter les profits d’une multinationale.

    Cette troisième leçon : utiliser plus de management au sein des institutions à but non lucratif a causé beaucoup de tort à de nombreux pays. En croyant que la seule vertu de la compétition améliorera l’efficacité des entreprises, même si les institutions publiques sont sous-gérées, beaucoup de pays se sont fait hara-kiri. L’expérience algérienne nous apprend que l’on a négligé les trois leçons et surtout la dernière qui est la plus importante. Ceci explique pourquoi nous nous positionnons régulièrement parmi les derniers pays dans la plupart des classements internationaux. Si aujourd’hui on expliquait à un responsable qu’un ministère a beaucoup plus besoin de management que SNVI, il acquiescerait poliment mais serait très dubitatif.

     

    Abdelhak Lamiri : Ph en gestion et économie
  • Le capitaine Hanoune

     

     
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    La situation aura eu quand même un grand avantage, ce grand déballage. Tout le monde parle, même si chacun ne dit rien de précis. Tous s'expriment, même si personne ne parle en réalité aux Algériens, exclus du module, les personnalités s'adressant aux institutions, pouvoirs, clans, forces et appareils par des messages cryptés qui font office de positions. C'est dans cette atmosphère de marins d'eau douce qui parlent de mer sans se mouiller qu'un matin où il faisait beau, le capitaine Hanoune a pris sa voiture et est partie voir le général Gaïd Salah. On ne sait pas vraiment ce qu'elle lui a dit, mais officiellement, elle est partie lui expliquer que l'Algérie va mal et qu'il faut faire très attention à la main étrangère, au cholestérol et aux carrefours. On ne sait pas vraiment ce que le général a répondu au capitaine, mais officiellement, il a pris en compte ses doléances sur les questions de fond, cantine, transport et primes de rendement.

    En réalité, ni le capitaine ni le général n'auront apporté d'éclaircissement sur la bouillonnante actualité politique, à cause probablement du devoir de réserve des officiers. Mais le capitaine Hanoune, une armée à elle seule, présidente du même parti depuis une génération, aura résumé par son attitude toute la situation. Elle n'est d'accord sur rien mais soutient tout, ne dit rien mais interpelle tout le monde, s'en prend aux importateurs mais défend la politique de Bouteflika qui encourage l'importation totale. Tout en parlant d'alternance et de jeunesse, elle ne voit aucun problème à ce que l'actuel Président se représente. Enfin, elle a milité toute sa vie pour un pouvoir civil mais a fini chez un général. Sauf que le capitaine Hanoune aura réussi à représenter tous les Algérien(ne) s dans leur confusion et leurs contradictions. Tous des capitaines Hanoune et l'Algérie est donc bien une république militaire à caractère schizophrénique.

    Chawki Amari
  • c'est une mise en scène :la politique ds armée des fakakirs

    INTERVENTION DE L’ARMÉE EN POLITIQUE
    La faiblesse de la classe politique mise en cause

     

    La classe politique est «faible» en Algérie. Une faiblesse qui, selon des politologues, laisse libre voie à l’institution militaire pour intervenir.
    Rym Nasri - Alger (Le Soir)
    L’institution militaire va-t-elle intervenir dans les prochaines élections présidentielles ? Le Dr Ahmed Adimi, enseignant en sciences politiques et colonel à la retraite est affirmatif et n’exclut pas l’intervention de l’Armée.
    «Si le président sortant se porte candidat, il sera automatiquement élu car l’administration va œuvrer pour son élection. Dans le cas où il ne se présente pas, le candidat du cercle présidentiel ne passera pas aussi facilement», a-t-il indiqué hier, lors d’une conférence débat sur les élections présidentielles, organisée par le Front du changement à Alger.
    Affirmant que l’institution militaire n’a aucun rôle sur la scène politique depuis 2004, il assure que le problème ne réside pas en l’intervention de l’Armée dans la vie politique mais plutôt en la «faiblesse» de la classe politique. S’agissant de la Constitution, le Dr Ahmed Adimi dira que celle adoptée du temps du président Zeroual, limitant le nombre mandats, était le «meilleur» modèle.
    Qualifiant la classe politique de «faible», le politologue Ahmed Choutri affirme pour sa part, que le système en Algérie «hésite et ne veut pas d’une vraie démocratie et d’une vraie opposition». Selon lui, tous les partis politiques se sont disloqués y compris le FLN.
    «Qui les a disloqués ? Est-ce l’Armée ou les politiques ?» s’interroge-t-il. Une question qui est restée sans réponse… Intervenant lors de cette rencontre, le président du Front du changement, Abdelmadjid Menasra, a évoqué la rencontre d’un «camarade» avec le chef d’Etat-major, faisant allusion à la secrétaire générale du Parti des travailleurs. Une action qui démontre, selon lui, toute la «faiblesse» politique en Algérie. Quant aux «garanties» données à ce parti politique sur le fait que l’Armée n’interviendra pas lors du prochain rendez-vous présidentiel, Menasra doute de leur crédibilité.
    «L’Armée n’interviendra pas dans les prochaines élections, cela signifie qu’elle ne sera pas contre un 4e mandat mais dans le cas où le président sortant ne se porte pas candidat, c’est l’Armée qui s’occupera du choix du candidat», exlique-t-il.
    A une question relative au démantèlement des services de renseignements, le Dr Adimi précise qu’il s’agit d’une restructuration du service. «Il n’y a point de démantèlement mais plutôt d’une restructuration qui s’inscrit dans le cadre de la professionnalisation de l’Armée nationale», dit-il.
    Toujours est-il, il n’a pas manqué de dénoncer la façon dont ce sujet a été abordé sur la place publique et surtout par une personne «non habilitée».
    Une restructuration dont le timing est, toutefois, «suspect» pour le président du Front de changement.
    R. N.

  • Quand le plus grand bavard du domaine D.Z fait vœu de silence !

       Saâdani : «Le message de Bouteflika ne m’était pas adressé.» Je confirme ! Ce garçon est complètement bouché ! C’est un cas unique au monde. Au monde terrestre, c’est 

    • évident. Mais peut-être aussi dans tous les autres mondes s’ils sont peuplés d’êtres doués d’une cervelle. Partout sur la planète bleue, la raison d’être d’un parti politique, c’est d’occuper les espaces, de prendre la parole, de la diffuser, de la propager par quelque moyen que ce soit. Chez nous, dans cette portion de terre bleue appelée Algérie, un parti, le FLN vient de voir son «patron», Amar Saâdani ordonner à ses mouhafedh, ces commissaires politiques de se… la fermer ! Lui-même, premier commissaire de ce grand commissariat politique jure qu’il va s’astreindre à cette nouvelle hygiène de vie découverte sur le tard : «Wallah que je ne dirai plus rien !». On est mal, là ! On est vraiment mal ! Si je comprends bien, en ce moment, il y a 48 commissaires politiques qui se trimballent dans leurs 48 commissariats respectifs avec un bâillon sur la bouche. Plus bien évidemment le commissaire en chef également bâillonné au commissariat central de Hydra. Comment tu veux mener campagne pour un 4e mandat avec des mecs dont la bouche est recouverte d’un tissu ? Et pour aggraver cette situation déjà assez grave comme çà, Amar, le commissaire principal a avoué, juste avant de placer le bâillon sur sa bouche que le candidat Abdekka n’en était pas vraiment un, puisqu’il n’avait pas encore retiré ses formulaires au ministère de l’Intérieur. Des questions urgentes se posent alors. Et une certitude déjà. 48 FLN+1 ne pourront pas répondre à nos questions, puisqu’ils ont fait vœu de silence. Sauf ! Oui, car il y a un sauf, sauf s’ils s’expriment et font campagne en langage des signes. Ils auront ainsi respecté la consigne de silence total. Tout en n’abandonnant pas leur candidat qui n’a pourtant pas encore postulé. Mais alors, sur les 48 mouhafedh plus leur patron d’Alger, qui parle couramment le langage des signes ? D’après mes sources, un seul. Amar ! Et encore ! Son langage des signes n’en est pas vraiment un, puisque lui, contrairement aux utilisateurs du langage des signes conventionnels ne s’exprime pas avec les mains, mais avec une autre partie de son corps. Le ventre ! Résumons nous donc : le FLN de Amar est un parti qui vient de s’auto-interdire de parler, dont les 48 mouhafedh ne parlent pas le langage des signes, dont le patron ne communique qu’à travers le gras de bide, et qui se propose quand même de faire campagne pour un candidat qui n’a toujours pas retiré ses formulaires. Purée ! S’il remporte vraiment l’élection, je prends ma carte au FLN, je m’inscris à des cours intensifs de percussion et je promets de rédiger désormais cette chronique en langage des signes. Avec mes pieds, bien sûr ! En attendant, je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.
  • 2e interview express du drabki


    Par Maâmar Farah
    M. F. : Monsieur, dans la dernière interview express, vous aviez parlé des différentes façons de jouer de la derbouka. Pourquoi passer brutalement à l'attaque du DRS ?
    Amar Saâdani : Vous, les journalistes, vous cherchez toujours le sensationnel ! Moi, je parlais du «Derbouka Reproduction Système», une méthode révolutionnaire qui multiplie le son de la derbouka par autant de fois que l'on veut et qui se base sur l'exploitation du son numérique...
    M. F. : Ah bon ! Vous ne parliez pas du DRS, DRS ?
    A. S. : Mais, non ! Comme le dit Sa Majesté dans sa lettre qui ne m'est pas du tout destinée, ce DRS est notre patrimoine à tous et le meilleur garant de la stabilité de notre Algérie !
    M. F. : Il y a quand même un truc bizarre. Vous parliez de Toufik...
    A. S. : Oui, mon ami est un civil et il s'appelle Toufik. Il s'occupe du DRS des derboukas. Il revient d'ailleurs d'un stage en Irak où il a suivi les cours du célèbre «Derbek Derbek La Idarbkouna»... D'ailleurs, le général dont vous parlez s'appelle Mediene et je le respecte énormément. C'est grâce à ses services que j'ai pu occuper le poste de troisième personnage de l'Etat. Je ne suis pas fou pour le critiquer !
    M. F. : Oui, mais quand, en même temps, vous parlez de l'Etat civil, on fait le lien avec les militaires !
    A. S. : Pour moi, l'Etat civil est un Etat où tout le monde chante et danse ! Et comme les militaires sont disciplinés, austères et parfois tristounets quand ils sont au garde-à-vous, j'ai exprimé mon idée : un Etat joyeux doit mettre les militaires dans les casernes.
    M. F. : Mais pourquoi défendre Chakib Khelil qui va être poursuivi par le parquet de Milan !
    A. S. : Hahahaha ! Ce parquet n'est pas libre du tout. il est manipulé par le DRS. Celui de la derbouka, derbouka, bouka, bouka, bouka...
    Les piles du Drabki sont à bout. Les membres du BP du FLN accourent pour recharger la batterie. J'entame la descente de Hydra en pensant au pauvre parquet d'Alger qui ne connaît rien à la derbouka.
    maamarfarah20@yahoo.fr

  • Saâdani : “Je ne dirai plus rien” armée qui fait des présidents!!

    LE SG DU FLN ANNONCE QU’IL VA SE CONSACRER EXCLUSIVEMENT À LA CAMPAGNE DU 4e MANDAT

     

    Par :

    Le SG du FLN, Amar Saâdani, s’est dit hier non concerné par le message de Bouteflika, mais à travers ses propos, il a reculé, salué l’ANP et “clos ce débat politique”.

    Le secrétaire général du FLN ne cesse de surprendre. Après la bombe qu’il a lancée contre le patron du DRS, ne le voilà-t-il pas amorcer un virage dangereux, à reculons. En effet, après ses déclarations sur le général Toufik et toutes les réactions qu’elles ont suscitées, notamment celle du président de la République, Saâdani a produit une instruction, la n°4, pour clore “le débat politique” et passer à la préparation de la campagne du candidat du parti. “En application des instructions de Son Excellence le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, j’ai l’honneur d’appeler toutes les instances nationales et locales du parti de fermer la porte du débat politique et que toutes les interventions, déclarations et entretiens versent dans les questions organiques du parti et les préparatifs actuels pour la campagne électorale pour le candidat du parti, Abdelaziz Bouteflika”, est-il écrit dans son instruction qu’il a lue à l’ouverture des travaux de la réunion avec les mouhafedhs. Évidemment, implicitement, Saâdani fait porter le chapeau à tous les cadres du parti et à ses instances, alors qu’il est l’unique auteur des déclarations incendiaires. Il qualifie, d’ailleurs, ses sorties de “débat politique”. Débat politique que le Président a tranché, selon lui.
    Cette instruction vient en réponse à celle du Président contenu dans son message de condoléances après le crash de l’avion de l’ANP et dans lequel il a mis en garde contre les atteintes à l’armée.

    “Selon notre lecture — chacun en a fait sa propre lecture — le message ne nous concerne pas dans son intitulé, mais son contenu oui”, a affirmé Saâdani.
    Le revirement se poursuit avec des éloges à l’ANP. “Le parti du FLN a soutenu, soutient et considère l’institution militaire, et confirme son rôle de leader dans la préservation de la sécurité du pays et la préservation de sa stabilité et, en même temps, met en garde les parties qui essaient d’exploiter le débat politique pour déstabiliser l’Algérie et sortir le sujet de son contexte et ses objectifs dans le but d’exacerber la sérénité de la campagne électorale”, lit-on dans l’instruction de Saâdani. Cette instruction est placée sous le sceau de “l’ordre du président du parti”, que le secrétaire général et les responsables du parti, à tous les niveaux, se doivent de respecter.
    Par ailleurs, il a appelé les mouhafedhs et les responsables de kasma à faire des structures locales des permanences pour le candidat du parti et à se tenir prêts pour la campagne dès qu’il aura annoncé sa candidature.
    Par ailleurs, le groupe opposé à Saâdani a réussi, enfin, hier, à déposer son dossier pour l’autorisation de la tenue d’une session du comité central à la wilaya d’Alger. Pour ce faire, ils ont dû faire appel à un huissier en présence de la presse, a-t-on appris auprès d’un membre de la délégation. Avec le récépissé de dépôt, ils doivent attendre le délai légal de 5 jours pour avoir la réponse de l’administration. Pour eux, la première étape est franchie : l’administration ne peut plus dire qu’elle n’a pas reçu la demande avec le dossier y afférent, et en cas de refus, elle doit établir une notification motivée.
    Djilali B.

  • Les captifs du mont chauve

     

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    Faut-il tourner à gauche ou à droite ? Débat passionnant sur la mode : faut-il fêter la Saint-Valentin ? Sauf qu'on ne peut pas ne pas parler du couple Ikram Ghioua et Djamel Ghanem. Ils ne se connaissent pas, mais sont lus tous les deux et ont des problèmes liés à leur fonction dans la grande corporation de la presse. Ikram Ghioua est journaliste à Alger, maltraitée par un commandant sur le mont chauve, le Djebel Fertas où s'est écrasé l'un des Hercule C-130 de Gaïd Salah. Djamel Ghanem est dessinateur de presse à Oran et attend le verdict de son jugement, le procureur ayant demandé un an et demi de prison pour ce cas unique d'un dessin qui n'a pas été publié, tiré de son ordinateur par son propre directeur. Ikram a été injuriée et jetée à terre par un commandant sur les lieux du crash et son journal a décidé de porter plainte.

    Djamel a été inculpé sur plainte de son propre journal pour «outrage au président de la République» et «accès frauduleux dans un système de traitement automatisé de données», comme un genre de hacker à images capturé par inception. Ikram est spécialisée en informations de type sécuritaire au quotidien L'Expression du parapsychologue Ahmed Fattani et Djamel fait des caricatures pour le quotidien La Voix de l'Oranie du propriétaire spatial Ghalem Abdou. Histoire peu banale entre elle, molestée par un officier au mont chauve, au pied d'un crash d'avion et lui, un pirate qui pense tout seul dans son PC.

    Cette romance virtuelle pose la question sur le futur proche : pouvoir civil ou militaire, sachant que les deux n'aiment pas la Saint-Valentin ? Surtout pour Djamel, qui ne doit finalement ses problèmes qu'à une seule lettre qui change tout en séparant GhaNem, son nom, de GhaLem, le nom du propriétaire. Un jeune homme qui dessine des images mais pour La Voix de l'Oranie que les gens lisent mais n'entendent pas. De quoi perturber tous les sens.

     

    Chawki Amari