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  • L’Algérie parmi les pays les plus corrompus au monde Transparency international a rendu public son Indice de perception de la corruption

    Augmenter la police Diminuer la police Imprimer l'article Envoyer l'article à un ami Réagir à l'article

    L’Algérie régresse à grands pas. L’indice de perception de la corruption (IPC) 2007 rendu public hier, à Berlin et à Londres par Transparency International (TI), démontre que l’Algérie a perdu 15 places par rapport à l’année écoulée.

    L’Algérie est à la 99e place sur 179 pays classés (l’IPC comprenait 163 pays en 2006). Sa note est médiocre : 3 sur 10. Selon l’IPC, plus la note est basse, plus la corruption est étendue. Avoir une note de 10 signifie que le pays est transparent et ne connaît pas de corruption. Les auteurs de l’IPC considèrent qu’une note inférieure à 3 signifie l’existence d’un « haut niveau de corruption au sein des institutions de l’Etat ». En 2006, l’Algérie a été classée à la 84e place mondiale avec une note de 3,1 sur 10. En Afrique, l’Algérie est classée à la 16e place, la Tunisie à la 7e place (61e au niveau mondial), le Maroc à la 10e et l’Egypte à la 17e.

    L’Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC), que préside Djillali Hadjadj et qui représente Transparency International à Alger, n’est pas surprise par le mauvais score enregistré par l’Algérie. « La situation sociopolitique et économique catastrophique qui prévaut en Algérie, depuis plusieurs années déjà, n’a cessé de favoriser les conditions de l’explosion de la corruption – petite et grande – à tous les niveaux, et tout est fait par le pouvoir en place pour que la généralisation de ce fléau se poursuive à grande échelle. Le retour en force d’un Etat policier, autoritaire, répressif et liberticide, est un des principaux indicateurs de ce maintien de l’Algérie parmi les pays cancres de la corruption au sein de la communauté internationale », estime l’AACC, dans un communiqué rendu public hier.

    « Naîveté politique »

    « Ceux qui croyaient que derrière les discours officiels et autres déclarations où le chef de l’Exécutif et son ministre de la Justice évoquaient leur intention de lutter contre la corruption se cachait une réelle volonté politique, en ont eu pour leur "naïveté" politique : tout cela était de la poudre aux yeux destinée aux partenaires internationaux et qui a surtout servi au plan interne à régler des comptes pour des luttes de pouvoir », ajoute l’AACC. L’association relève que l’Algérie « combat avec acharnement » la mise en place de mécanismes internationaux de surveillance de l’application de la Convention des Nations unies contre la corruption. Convention pourtant ratifiée par Alger autant que celle de l’Union africaine. « Non seulement l’arsenal législatif et réglementaire issu de ces Conventions est très indigent et très incomplet, mais il n’est même pas appliqué », relève l’AACC. Elle cite l’exemple de l’agence gouvernementale contre la corruption qui n’est toujours pas mise en place en dépit de la promulgation d’un décret portant sa création. « Second exemple, le processus de déclaration de patrimoine est éclaté et dispersé, sans mécanisme de suivi et de contrôle, et surtout non effectif, le chef du gouvernement ne se donnant même pas la peine de rendre publique sa propre déclaration de patrimoine », note l’AACC. Selon elle, les 200 milliards de dollars débloqués pour le plan de consolidation de la relance économique sont la proie de prédateurs et de « charognards maffieux ».

    Elle évoque le recours systématique aux marchés de gré à gré, devenu une règle « dans nombre de ministères et au niveau des exécutifs de wilaya ». « Tout récemment encore, le ministre des Affaires religieuses annonçait, suite à l’ouverture des plis pour les études de la grande mosquée d’Alger, que ce sera au président de la République de choisir "l’heureux élu" parmi les 5 bureaux d’études retenus lors de la première sélection ! En vertu de quelle loi et de quelle réglementation sur les marchés publics, ce ministre annonce-t-il pareille décision ? », se demande l’AACC. Elle s’interroge sur l’opportunité de consacrer 3 milliards de dollars pour la construction d’une mosquée alors que la grande pauvreté se développe dans le pays et que le président de la République préconise la rigueur dans les dépenses publiques. Ravagés par la violence, la Somalie et l’Irak figurent parmi les pays les plus corrompus au monde. Au Moyen-Orient, Israël arrive en tête des pays les moins touchés par la corruption (30e au rang mondial), suivi par le Qatar, les Emirats arabes unis, le Bahreïn, Oman et la Jordanie. La Syrie, l’Iran, le Yémen et le Liban sont mal classés. Le Liban occupe la même place que l’Algérie, l’Arménie, le Belize, la Mongolie et la République Dominicaine.

    « Institutions publiques compromises »

    Le Bostawana est le pays le plus « propre » d’Afrique. Il est talonné de près par l’Afrique du Sud, le Cap-Vert, Maurice, la Namibie et les Seychelles. Les pays nordiques, principalement la Finlande, le Danemark et la Suède, gardent leur place de leaders mondiaux en matière d’absence de corruption. La Nouvelle-Zélande, le Singapour, l’Islande et les Pays-Bas sont également bien placés. La Grande-Bretagne arrive à la 12e place, l’Allemagne à la 16e, le Japon à 17e, la France à la 19e, les Etats-Unis à la 20e, l’Espagne à la 25e, l’Italie à la 41e, la Turquie à la 64e et la Russie à la 143e. Le Brésil et la Chine sont classés à la 72e place. « Les résultats de l’IPC 2007 montrent que la grande corruption dans les transactions commerciales internationales prend des proportions de plus en plus inquiétantes. L’Algérie est devenue un "acteur" important de ce type de corruption, et ce n’est pas un hasard si 4 principaux fournisseurs de l’Algérie – l’Allemagne, le Canada, l’Italie et le Japon – n’ont toujours pas ratifié la Convention des Nations unies contre la corruption », observe l’AACC, notant que l’énorme manne pétrolière entre les mains du pouvoir contribue à entretenir la corruption.

    Transparency International relève que ce sont les pays les plus pauvres qui souffrent le plus sous le joug de la corruption. « Il est de leur responsabilité de s’attaquer au problème. Les notes faibles de l’IPC indiquent que les institutions publiques sont fortement compromises. La priorité est d’améliorer la transparence dans la gestion financière, de la collecte des impôts aux dépenses publiques, de renforcer les procédures de contrôle et de mettre fin à l’impunité dont bénéficient les responsables corrompus », préconise l’ONG. Huguette Labelle, présidente de Transparency International, estime que les pays dont les notes sont les plus basses en matière de corruption doivent prendre ces résultats avec le plus grand sérieux et agir dès maintenant pour renforcer la responsabilité des institutions publiques. « Mais les pays les mieux notés doivent également agir, en particulier pour sévir contre les activités de corruption dans le secteur privé », ajoute-t-elle. L’Indice de perceptions de la corruption de TI classe les pays en fonction du degré de corruption perçu dans les administrations publiques et la classe politique. Son élaboration fait appel à des sondages d’experts réalisés par des organismes indépendants crédibles. Johann Graf Lambsdorff, professeur d’université à Passau en Allemagne, est chargée d’établir l’IPC pour Transparency International. L’IPC définit la corruption comme l’abus d’une charge publique à des fins d’enrichissement personnel (les pots-de-vin dans le cadre de marchés publics, le détournement des fonds publics, etc).

    Metaoui Fayçal, pour El Watan

  • Bouteflika et la corruption : Pourquoi l'APN rejette la requête d'une commission d'enquête (1)

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    Pas folle la guêpe ! L'Assemblée populaire nationale  a rejetté la requête initiée par 25 députés de tendances diverses, de créer une commission d'enquête parlementaire sur la corruption, annonce El-Watan. Enquête sur la corruption ? Vous n'y pensez pas ! Dans un courrier daté du 7 septembre, le président de l'APN, Abdelaziz Ziari, a opposé une fin de non-recevoir à cette idée saugrenue. Même s'il s'attendait à un tel sort, l'initiateur de l'idée, Ali Brahimi, n'en exprime pas moins sa profonde indignation.
    Le fait est, explique le député, que même les commissions devant traiter d'affaires précises sont bloquées sous d'autres prétextes. «Entre manœuvre politique du gouvernement et arguties juridiques du bureau de l'APN, le sort réservé à la demande d'enquête parlementaire sur la corruption confirme la conception que se font les dirigeants de la gestion des deniers et autres charges publiques et de la fonction parlementaire : la première doit relever exclusivement du droit régalien des tenants du pouvoir tandis qu'ils vouent la seconde à approuver leurs desiderata. Ce n'est pas la faute des députés signataires si ce fléau se généralise et se décline sous de multiples formes. Le rejet du bureau de l'APN veut en vérité étouffer dans l'œuf l'une des rares initiatives qui aurait réhabilité, aux yeux des citoyens, l'institution parlementaire», souligne Ali Brahimi, cité par El-Watan.
    Dans l'esprit de ses initiateurs, la commission sur la corruption aurait planché sur les organes défaillants dans le contrôle de l'argent public ainsi que les problèmes de notre panoplie juridique.
    C'eût été trop beau !
    Le député Brahimi n'a pas compris que les "enquêtes sur la corruption" doivent être téléguidées par le pouvoir afin de les "neutraliser" et de les faire oublier.
    Rappelons-nous qu'en 2006, une loi avait été adoptée dans le but de créer une instance nationale pour la prévention de la corruption, mais qu'est-elle devenue ?  Le décret présidentiel n°06/413 du 22 novembre 2006 avait pourtant fixé la composition cette l'organe de prévention et de lutte contre la corruption, son organisation et son fonctionnement, mais ses membres n'ont toujours pas été désignés. C'est ainsi que travaille Bouteflika : par la force de l'inertie. Il fait oublier...
    Ainsi, pour consoler le député Brahimi, on lui rappelle que l’Assemblée populaire nationale (APN) n'est toujours pas apte à user de ses prérogatives constitutionnelles, notamment celles relatives aux missions de contrôle des dépenses publiques. En effet, comme le rappelle Liberté, le gouvernement n’a pas encore élaboré et soumis le projet de loi portant règlement budgétaire aux députés. Les députés, qui ont longtemps revendiqué ce projet de loi qui leur donne le droit de passer au peigne fin les dépenses effectuées sur le budget de l’État durant une année d’exercice, doivent patienter encore. Encore et toujours...
    C'est ainsi que travaille Bouteflika;
    Pourquoi ?
    Eléments de réponse dans la seconde partie à suivre.

    L.M.

    A SUIVRE

  • Bouteflika et la corruption : Pourquoi l'APN rejette la requête d'une commission d'enquête (2)


      
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    La principale raison pour laquelle Bouteflika a bloqué la requête des 25 députés de créer une commission d'enquête parlementaire sur la corruption, est que son entourage direct est corrompu et qu'il a le devoir, en qualité de parrain, de les protéger. C'est la définition même d'une République bananière : elle est dirigée par un dictateur et une bande de copains de tous bords soumis et corrompus, le temps de mandats pour s'enrichir rapidement sans scrupules sur le dos du peuple. En l’absence de contre-pouvoirs efficaces et en raison des pouvoirs discrétionnaires dont il dispose, un gouvernement autoritaire devient plus vulnérable à la corruption. Sous Bouteflika, c’est le règne de la ploutocratie, un système de gouvernement où l'argent constitue la base principale du pouvoir.  « Bouteflika a voulu s’emparer de tous les postes, celui de ministre comme celui de député ou celui de maire. C’est pour cela qu’il n’y a plus aujourd’hui d’autorité nulle part, celle de l’Etat, celle du maire ou celle du ministre… Il faudra résoudre ce problème d’autorité après le départ de Bouteflika. Le problème qui est majeur pour moi, c’est que, depuis l’indépendance, nous ne sommes pas en face d’un pouvoir personnel ou d’une dictature, éclairée ou non, mais d’un pouvoir débridé»,  nous disait feu Chérif Belkacem.
    L’Etat néopatrimonial est une sorte d’Etat avorté et la corruption lui est consubstantielle. Il repose sur le pouvoir personnel. .A trop vouloir substituer une société en éveil par une société asservie, à vouloir étouffer l’élan populaire et les institutions de contrôle, il a fait le lit de la corruption. Profitant de la décapitation des contre-pouvoirs par Bouteflika, de la déconsidération de l’Etat, vidé de son autorité, ils ont poussé comme des plantes vénéneuses.
    L’opinion nationale n’en revient pas : les délinquants sont à l’intérieur de l’appareil de l’Etat !
    Qui est cette  "bande de copains de tous bords soumis et corrompus, le temps de mandats pour s'enrichir rapidement sans scrupules sur le dos du peuple" que Bouteflika a le devoir, en qualité de parrain, de protéger ?
    Chakib Khelil, bien sûr, au coeur du scandale Sonatrach. Saïd Barkat, ancien ministre de l’Agriculture (ancien ministre de l'agriculture puis de la Santé), et qui aurait détourné 70% des aides agricoles destinées à 14 départements du Sud algérien, rapporte El Watan du 21 janvier. Sans être inquiété. En outre, selon El Watan, citant des sources proches du dossier de l'autoroute est-ouest, plusieurs personnalités importantes ont été citées, parmi elles Mohamed Bedjaoui (ancien ministre des Affaires étrangères), Chakib Khelil (ministre de l’Énergie), Abdellatif Benachenhou (ex-ministre des Finances), des officiers supérieurs des services de sécurité comme le colonel Khaled (conseiller du ministre de la Justice), deux autres colonels et un général à la retraite. Et… Pierre Falcone, qui serait intervenu en faveur des entreprises chinoises auprès de ses « amis » algériens.
    Et il y a des gens dont on ne parle pas, ou dont on ne parle plus. Qui sont-ils ? Des hommes liés à Bouteflika et protégés par lui.
    Prenons trois exemples : Mohamed Rédha Hemche, ex-directeur de cabinet du PDG de Sonatrach, considéré comme le chef d’orchestre de la magouille révélée en janvier 2010 ;  Amar Saïdani, ancien président de l’Assemblée nationale algérienne ;
    Mohamed Bouricha, wali de Blida.
    Les trois ont un privilège commun : ce sont des proches du président.
        Mohamed Rédha Hemche, est le neveu de Chakib Khelil ministre de l’Énergie, mais surtout natif du même village que le père de Bouteflika ! Il a été ramené par Chakib Khelil à la Sonatrach en 2001.
    Amar Saïdani est  l’ancien président du comité national de soutien au candidat Bouteflika lors de l’élection présidentielle de 1999 et de 2004. Sa société-écran s’appelle Al Karama, allusion à la formule du Président !
    Mohamed Bouricha, originaire de Tlemcen, c'est-à-dire de la région chérie par la famille Bouteflika, fut l’un des principaux animateurs des comités de soutien au candidat Bouteflika lors de l’élection présidentielle de 1999 et 2004,. A ce titre, il a d’ailleurs mené une hystérique campagne pour le président-candidat aux élections de 2004 et n’a jamais manqué de lui manifester son allégeance.
    Tous les trois ont commis de lourds délits.
    Hemche est considéré comme le chef d’orchestre de la magouille révélée en janvier 2010. Le cerveau des plans de détournement de l’argent de Sonatrach et des contrats douteux. Il fut au centre du scandale de la tour Chabani, achetée dix fois son prix par Sonatrach, D’autres sources citent précisément les 4 milliards versés par Sonatrach par son intermédiaire pour l’achèvement de la dite tour et les 73 milliards de dinars distribués aux associations fidèles au Président, quand il était chargé du sponsoring à Sonatrach (un département qui n’existe pas dans l’organigramme). Toujours selon la presse, l’implantation des sociétés turques en Algérie devraient beaucoup à sa seconde femme, turque (la première était française). Hemche aurait dépensé jusqu’à 8 millions d’euros en thalasso, hôtels et restos avec Khelil et Meziane entre la France, Genève et les USA, signé une convention avec une clinique suisse pour tous les hauts cadres de Sonatrach, etc. Seule certitude : son nom figure dans les dossiers transmis au juge d’instruction. Reste à savoir, qui, cette fois, le protègera de la justice.
    L’ancien président de l’Assemblée nationale, Amar Saâdani, est entendu par un juge de Djelfa pour avoir détourné des fonds publics, pendant qu’il était au perchoir, à l’aide de sociétés écrans ! L’affaire porte sur plus de 300 millions d’euros du programme de soutien à l’agriculture..
    Le préfet Bouricha « revendait » pour son compte des terres agricoles appartenant à l’Etat et traitait de manière frauduleuse avec quatre hommes d’affaires qu’il faisait bénéficier de terrains et de marchés douteux en contrepartie de commissions en espèces et en nature. Il a notamment fait acheter par l’hôpital psychiatrique de Blida, et par cinq communes relevant de son territoire, des marchandises surfacturées par son complice Boukrid, un trafiquant de voitures qui, en retour, l’a gratifié de généreuses ristournes. La gendarmerie a établi que Boukrid s’adonnait à la contrebande de voitures avec le propre fils du wali qui, bien entendu, agissait sous la couverture de papa. Avec son autre acolyte El-Hadj, un promoteur immobilier, Mohamed Bouricha a passé un marché encore plus juteux : l’octroi d’un terrain de l'Etat, incessible, en échange de deux somptueuses villas à Alger et d’une limousine au volant de laquelle le très fantasque préfet avait même l’impudence de s’afficher publiquement ! Bouricha avait aussi, selon les journaux, bénéficié d’une maison à Paris offerte par un riche industriel à qui il aurait facilité l’acquisition d’une usine textile.
    La solidarité des proches de la famille Bouteflika, les trois en savent le sens caché : la prison n'est pas faite pour les amis


    L.M.

  • Bouteflika et la corruption : Pourquoi l'APN rejette la requête d'une commission d'enquête

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    Bouteflika organise l'impunité.
    Hemche a été exfiltré d’Algérie dès l’éclatement du scandale. Sa nouvelle résidence : Montreux, en Suisse. Officiellement, nous apprend un site spécialisé , il s’agit d’une mise en retraite doublée d’un parachute doré de 8 millions de dinars en tant qu’allocation de fin de carrière – somme habituellement réservée à de très anciens cadres du groupe – et d’un placard doré puisqu’il aurait été envoyé dans la filiale Sonatrach International Holding Corporation filiale (Samco) à Lugano. Officieusement, le ministre de l’Energie aurait voulu mettre son protégé à l’abri des éventuelles retombées des malversations dans lesquelles il aurait trempé à l’époque où il était directeur de cabinet.
    Bouricha, confondu au début de l’année 2005 de corruption, de dilapidation de deniers publics, d’usage de fonds étatiques à des fins personnelles, de trafic de terres agricoles et d’abus de pouvoir, a joui d’une incroyable impunité pour des délits impardonnables et avérés. Bref, ce fut un préfet très débrouillard et très riche qui fut démis de ses fonctions en mai 2005, placé sous contrôle judiciaire un an plus tard mais jamais incarcéré. Son fils, après un court séjour en prison, fut libéré en catimini, sans jamais avoir été jugé. Pour des délits dix fois moins graves, les Algériens anonymes ont passé cinq années d’enfermement !
    Saâdani n’a jamais été jugé.
    Hemche, Bouricha et Saâdani, ce sont les prototype de kleptocrates venus dans le sillage de Bouteflika.  
    Il serait faux d’affirmer que Bouteflika a créé la kleptocratie algérienne. Elle existait avant lui. Mais pas de cette ampleur. Bouteflika a renouvelé la kleptocratie sur des bases solides, en lui préparant le terrain, en la débarrassant des contre-pouvoirs, en vidant les institutions de leur autorité et en organisant l’impunité.
    En dépit de ces affaires qui les éclaboussent, ni Amar Ghoul ni son collègue de l’Énergie, Chakib Khelil, n’ont démissionné de leurs postes. Au Parlement (Assemblée nationale populaire et Sénat) les ministres en question n’ont même pas été interpellés par les députés.
    L’attitude du ministre Chakib Khalil et patron réel de Sonatrach s’offusquant de l’opportunité d’une enquête sur la gestion de Sonatrach, unique revenu de l’Algérie, est d’ailleurs édifiante : il en parle comme d’une entreprise privée ou familiale. Il oublie qu’il a une responsabilité au moins politique dans un scandale qui ébranle la douzième compagnie pétrolière mondiale et que lui-même n’ a reçu une autorité déléguée par le peuple que pour veiller à la bonne gestion d’un porte feuille public pour une période déterminée. Sans plus ni moins.
     Pire, face à l’énormité du scandale,  ces derniers n’ont même pas jugé utile d’initier une commission d’enquête. Quant au premier ministre Ahmed Ouyahia, il  s’est borné à botter en touche estimant qu’ « existe une notion appelée la présomption d’innocence. Une fois les verdicts rendus, on pourra dès lors parler de responsabilité politique. Mais, je rappelle que ce n’est pas le cas» . Fermez le ban! Quant à la présidence de la République, c’est silence radio sur toute la ligne.
    L'impunité a commencé avec l'affaire Khalifa. Ainsi, si les responsables des caisses de retraite ont été condamnés, le secrétaire de la centrale syndicale algérienne UGTA, Sidi Saïd, et le ministre du Travail de l’époque, l’islamiste Bouguerra Soltani, tous deux coresponsables de la gestion de ces caisses des œuvres sociales, n’ont pas été inculpés. Il en est de même de plusieurs ministres en fonction, tel Mourad Medelci, qui ont comparu comme témoins au procès. Quant à Abdelghani Bouteflika, frère du chef de l’Etat, et qui était l’avocat du groupe Khalifa, son nom ne figurait même pas dans le dossier d’instruction. Ni celui de tous ceux qui ont profité des largesses du golden-boy, cités par la justice ou par l’Inspection générale des finances, c'est-à-dire, en plus du frère du président, son chef de cabinet,  son responsable du protocole, l’ancien président de l’Assemblée nationale Saâdani, les ministres Chekib Khelil, Belaïz et Toumi, le syndicaliste du pouvoir Sidi Saïd, et quelques dizaines d'autres.
    Pour étouffer les noms des notables impliqués, et sans se soucier des retombées internationales, le pouvoir politique entreprend de liquider le groupe Khalifa dès 2003 alors qu’il aurait été plus judicieux de le nationaliser, de nommer un administrateur, d’assainir les comptes du groupe à l’instar de ce qu’avait fait l’Etat français dans les années 80 concernant le Crédit Lyonnais, et, partant, opter entre deux solutions: en faire un groupe public ou chercher un acquéreur privé national ou étranger. Et sauver ainsi des dizaines de milliers d’emplois.

    L.M.

  • affaire Hadjadjj vient aggraver l'image déjà déplorable de l'Algérie

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    Etonnante coïncidence : Djilali Hadjadj,  président de l'Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC) et représentant en Algérie de l’ONG anti-corruption Transparency international,  a été libéré de la prison de Serkadji le jour où paraissait le rapport annuel de l'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'homme, pour l'année 2009.
    Le cas de l'Algérie est cité dans le chapitre réservé aux pays de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, et dévoile une tendance à stéréotyper ou calquer les restrictions aux libertés connues dans le monde arabe. " L'Algérie, qui tenait jusqu'à il y a quelques années à donner une façade de «liberté» aux défenseurs des droits de l'homme, est aujourd'hui entièrement replacée dans le giron des francs agresseurs des libertés", écrit El-Watan.
    Relation directe avec l'affaire Hadjadj : le rapport rappelle que " les lois répressives sur la presse, la dépendance des journaux vis-à-vis des revenus de la publicité du secteur public et d'autres facteurs limitent leur liberté de critiquer le gouvernement, l'armée et l'élite politique et économique. Les lois sur la presse prévoient notamment des peines de prison assorties d'amendes pour diffamation et pour insultes aux représentants du gouvernement et aux institutions de l'Etat». Le rapport rappelle, comme signe de durcissement, l'adoption par l'Assemblée populaire nationale en juin 2009, la loi sur les règles particulières de prévention et de lutte contre les infractions liées aux technologies de l'information et la communication. «Les dispositions très générales de cette loi laissent craindre l'utilisation de cette loi pour surveiller et réprimer des activités de défense des droits de l'homme»
    De plus, ajoute le document, les autorités ont interdit la tenue d'un séminaire de formation pour les journalistes portant sur «le rôle du journaliste dans la protection des droits de l'homme». Ce séminaire, organisé par la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH) devait se tenir à Zéralda, à l'ouest d'Alger, les 26, 27 et 28 mai 2009, et rassembler 25 journalistes venant de différentes villes. Ceci et de souligner que la LADDH a reçu une notification écrite non motivée des services de la DRAG lui interdisant de tenir une «Rencontre nationale sur l'abolition de la peine de mort» qui était prévue pour le 10 octobre afin de célébrer la Journée internationale pour l'abolition de la peine de mort. La liberté syndicale est aussi citée comme cible des atteintes.

    «En 2009, la liberté syndicale a continué de ne pas être assurée, les personnes qui tentent de former un syndicat étant soumises à de fortes pressions». Et de noter que «plusieurs rassemblements pacifiques organisés par des syndicats ont été dispersés, parfois de façon brutale, par les forces de l'ordre et les manifestants ont fait l'objet de poursuites judiciaires». Les défenseurs des droits de l'homme et les journalistes ont aussi fait les frais d'une cabale judiciaire sans précédent, indique le rapport. Le document souligne : «Sans surprise, les élections présidentielles en Algérie et en Tunisie ont maintenu en place les présidents sortants, et ce, grâce à des amendements constitutionnels introduits au mépris du principe de l'alternance au pouvoir, lequel constitue l'une des garanties d'un système démocratique. Ces élections ont donné lieu à diverses mesures visant à affaiblir les principales figures de l'opposition à travers l'adoption de mesures répressives et le musellement de toute voix contestataire».
    Evoquant le contexte politique algérien, le rapport indique le maintien de l'état d'urgence, comme dans certains régimes arabes, qui soumet les défenseurs des droits de l'homme et toute voix dissidente à une législation d'exception qui porte atteinte aux droits et libertés fondamentales et entrave le droit aux libertés d'association et de rassemblement pacifiques.
    Ceci et de rappeler l'interdiction faite d'évoquer les événements de la décennie noire qu'a connue le pays. «Les autorités algériennes refusent ainsi de faire un travail de justice et de mémoire sur les événements de ce conflit», indique le rapport.
    Braquant ses projecteurs sur l'atteinte à la liberté d'association, le rapport note que «les autorités algériennes ont continué d'empêcher les organisations de défense des droits de l'homme d'obtenir une reconnaissance légale. Certaines associations se voient ainsi refuser au moment de la notification de la constitution de l'association la délivrance du récépissé réglementaire, sans lequel elles ne peuvent prétendre à la personnalité juridique et ne peuvent par conséquent mener leurs activités.
      
    L.M.

    Sce : EW

  • Procès de Djilali Hadjadj : le procureur requiert 3 ans de prison

     

    Le procureur a requis 3 ans de prison ferme contre Djilali Hadjadj,  président de l'Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC) et représentant en Algérie de l’ONG anti-corruption Transparency international,  et son épouse, ce lundi 13 septembre, à l’occasion de son procès en opposition. Les avocats sont en plaidoirie. Le verdict pourrait demander quelques jours, craint son entourage.
     Incarcéré depuis mercredi dernier à la prison de Serkadji, Djilali Hadjadj pourrait, en effet, y rester, à moins d'une décision du juge anticipée.
    En mai dernier, M. Hadjaj a été condamné par le tribunal de Sidi M’Hamed d’Alger à trois ans de prison ferme pour faux et usage de faux. C’est à la suite de cette condamnation qu’un mandat d’arrêt a été lancé à son encontre. Il a été interpellé le 5 septembre à l’aéroport de Constantine au moment où il s’apprêtait à embarquer à bord d’un vol d’Air Algérie en direction de Marseille.
    Qui poursuit Hadjadj ? La Caisse nationale d’assurance sociale (CNAS) qui dépend du ministère du Travail ne s’est pas exprimée. Selon une source qui a eu accès au dossier et qui s’est confiée à TSA, les poursuites à l’encontre de M. Hadjadj concernent des arrêts maladies délivrés à son épouse au début des années 2000. Ces arrêts représentent un total de 300 jours qui ont amené la CNAS à déclarer Mme Hadjadj invalide. Ils ont été validés par les médecins conseils de la CNAS et cet organisme, d’abord via son agence d’El Biar puis celle des fonctionnaires, a versé la totalité des indemnités dues à Mme Hadjadj dans des conditions normales. Lors de leur interrogatoire par la police, les agents de la CNAS qui ont géré le dossier ont affirmé que ce dernier ne souffrait d’aucune illégalité.

    Mais en 2004, le ministère du Travail a demandé un « réexamen du dossier ». C’est alors qu’une anomalie a été découverte, selon TSA. M. Hadjadj, qui était médecin exerçant au sein de la CNAS, avait utilisé des imprimés de la clinique de Beau Fraisier sur les hauteurs d’Alger pour délivrer les certificats médicaux à son épouse. Or cette clinique était fermée à l’époque où les certificats ont été rédigés. « Certes, il s’agit d’une faute professionnelle. Mais dans ce type de situation, c’est du ressort du Conseil de l’ordre des médecins qui prononce les sanctions prévues. On ne peut pas mettre en prison pour trois ans quelqu’un qui a utilisé un imprimé d’une clinique fermée », explique un médecin.

    Aujourd’hui, conclut TSA, la piste politique dans cette affaire semble se confirmer. Depuis quelques années, Djilali Hadjadj dérange considérablement le gouvernement sur le dossier de la corruption. Récemment encore, il affirmait que les dernières mesures annoncées en Conseil des ministres, notamment la création d’un office contre la corruption, confirmaient le manque de volonté des autorités pour lutter contre ce fléau.

  • l'etat algerien à accouche'd' une souris, toujour un pays de bananes.


    Abdelaziz Bouteflika a signé le décret présidentiel portant mouvement dans le corps des walis, avons-nous appris de source bien informée. L’annonce sera faite en cette fin de semaine, jeudi ou vendredi, ajoute notre source.
    Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - La liste ayant été préparée depuis quelques jours, l’annonce ne peut être retardée plus longtemps encore, «au risque de perturber la scolarité des enfants des concernés». Et à se fier à la même indiscrétion, «ce mouvement est partiel et tout à fait ordinaire». Autrement dit, il ne faut pas s’attendre à une «révolution » dans le corps des walis. Il concernera, en effet, ceux d’entre les walis ayant bouclé les cinq années d’exercice à la tête d’une même wilaya ou alors ceux parmi les fonctionnaires ayant atteint l’âge du départ à la retraite. Il faut, par ailleurs, rappeler qu’une première liste transmise à la présidence et portant proposition du ministère de l’Intérieur était «confectionnée» par Noureddine Yazid Zerhouni. Elle sera néanmoins «révisée» par son successeur Dahou Ould-Kablia. Aussi, apprenons-nous encore, ce mouvement ne concernera pas le poste-clé de secrétaire général du ministère de l’Intérieur. Son titulaire, l’ancien wali de Tizi-Ouzou et de Batna, Abdelkader Ouali, sera donc reconduit au même poste. Plus précisément, les changements devraient, à se fier à notre source, consacrer la fin de fonction en tant que walis d’une dizaine d’actuels walis «qui seront mis à la retraite pour certains, appelés à d’autres fonctions pour d’autres». En revanche, il serait procédé à des promotions de quelques cadres tels l’actuel secrétaire général de la Wilaya d’Alger (dont le wali sera reconduit) et son homologue de la Wilaya de Tipasa qui seront désignés comme walis. De la même manière, l’actuel wali de Tlemcen sera maintenu, apprendon, à son poste. En complément à ce mouvement des walis, interviendrait également le mouvement des chefs de daïra, «opération qui obéirait aux mêmes paramètres que celui concernant les walis». Et ces mouvements viendraient boucler les changements de Bouteflika dans la haute hiérarchie politique, administrative, judiciaire et politique de ce qu’il conviendrait d’appeler l’équipe du troisième mandat. Une opération entamée fin mai dernier avec le remaniement du gouvernement Ouyahia et complétée, successivement, par les mouvements dans le haut commandement de l’ANP, puis dans le corps des magistrats. «Inutile de préciser, conclut notre source, que la feuille de route de tous ces responsables est commune : le plan quinquennal ».

  • on sait que l'etat vole, mais el baraka bank !!!!!

    Révélée en mai dernier, après six mois d’investigations menées par la gendarmerie de Tizi-Ouzou, l’affaire mettant en cause une douzaine d’individus, impliqués dans un trafic de documents et de corruption pour l’obtention de crédits à la consommation destinés à l’achat de véhicules, n’a finalement pas traîné sur les bureaux des magistrats du tribunal de Tizi-Ouzou.
    Après l’enquête et l’instruction de rigueur, il a été établi que les personnes incriminées s’étaient constituées en réseau puisque parmi les indus bénéficiaires de ces crédits auprès de la banque victime, l’agence Al Baraka de Tizi-Ouzou, six sont originaires des wilayas de Chlef, une d’Oran, trois d’Alger et deux de Tizi- Ouzou. Ces personnes se faisaient passer pour des fonctionnaires de l’éducation tel que mentionné dans leurs dossiers traficotés avec de fausses attestations de travail, des fiches de résidence et des relevés de bulletins de paie. Le pot aux roses a été découvert à l’agence bancaire suite à une plainte déposée par son directeur, à la fin de l’année dernière. Les enquêteurs de la Gendarmerie nationale établiront que les douze «clients» d’Al Baraka de Tizi-Ouzou ont bénéficié de la complicité d’un employé qui ne se gênait pas pour encaisser entre dix et vingt millions de centimes pour chaque dossier de crédit «agréé». Des méfaits clairement établis pour le représentant du ministère public, même si les prévenus les nieront globalement, toutefois sans parvenir à convaincre. Mis en délibéré, le jugement devrait intervenir dans une dizaine de jours. L’on saura ainsi si le procureur de la République a été assez persuasif dans son réquisitoire, lui qui a requis entre dix et douze ans d’emprisonnement contre l’ensemble des inculpés.
    M. Azedine

  • Tiens ! J’ai du courrier !

    Le MDN dément catégoriquement : «les civils n’ont pas besoin de notre autorisation pour …

    …voler» !

    Ça y est ! On vient de me remettre la feuille de route. L’ordre de mission dûment signé du président en personne. Et que dit Abdekka dans cette feuille de route adressée aux journalistes ? Ceci, à la virgule près : «Les médias nationaux doivent porter le message d’une Algérie de paix, de réconciliation nationale et d’ouverture sur le monde.» Plus une minute à perdre ! Un ordre présidentiel, ça s’exécute sur-le-champ ! Je dois absolument donner de l’Algérie une image de paix. Ah ! Là, j’en ai une d’image de paix à l’algérienne. Et je la trouve magnifique. Je suis sûr que mon président adoré va l’aimer, cette image-là. C’est l’épouse de mon collègue Djilali Hadjadj, malade, s’appuyant difficilement sur une béquille et trainée malgré tout devant une juge pour y être condamnée conjointement avec son mari, militant anti-corruption, à des peines de prison et à des amendes. Pour une abracadabrantesque histoire d’ordonnances et d’arrêt de travail. Au moment où ces condamnations des Hadjadj tombaient, Hassan Hattab se pinçait le bras droit (le gauche, la yadjouz !) pour la 478 546 231e fois afin de se convaincre qu’il ne rêvait pas, que l’incroyable idylle qu’il était en train de vivre avec ses gentils hôteliers, que les tapis rouges flamboyants rouge sang, que le régime déroulait sous ses claquettes à chacune de ses sorties, prises de parole et appels lancés n’étaient pas une simple illusion. Avouez, tout de même, que c’est une belle image de paix, hein ? Un médecin et son épouse enseignante présentés en procès au beau milieu de dealers et de faucheurs de mobylettes, et un chef tango investi par l’Etat de la haute mission de médiateur officiel auprès des frères récalcitrants. Bon ! Passons à la suite de la feuille de route transmise aux journalistes par le Petit Père des Rédacteurs en Chef, Boutef’. Il nous demande de mettre en relief l’ouverture de l’Algérie sur le monde. Et là aussi, je la tiens ma belle image, ma sublime image d’ouverture sur le monde. Ces dizaines, ces centaines de barques, de coquilles de noix avec à leur bord vacillant des êtres encore plus vacillants et transis, esquifs en partance de ce pays vers l’inconnu, parfois vers l’Au-delà ou juste le néant. Ouuuuuuuui ! L’Algérie est ouverte sur le monde. Par mer. Par terre. Par air. L’Algérie s’ouvre férocement sur le monde extérieur. L’Algérie d’Abdekka se vide à gros bouillons sur le monde. Nous nous déversons. Nous sommes en crue ! Ya la gaaaaaaaarde ! Plus que ça comme ouverture sur le monde, on peut pas M’sieur le Président ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

  • il y'a pas de sécurité en algerie

     SITUATION SÉCURITAIRE À BOUMERDÈS
    Faut-il passer à une nouvelle étape dans la lutte antiterroriste ?

    Automobilistes impatients que nous sommes, combien de fois avons-nous pesté contre les barrages de contrôle des services de sécurité ? Nous les accusons de créer des files d’attente, voire de nous interdire de circuler librement. Chacun de nous lance des regards noirs au policier ou au gendarme accusé de lenteur pour narguer les usagers de la route.
    Dans la conjoncture sécuritaire actuelle, ces barrages sont malheureusement un mal nécessaire. Non seulement ces points de contrôle, comme nous le verrons, doivent être maintenus, mais en plus renforcés. Il y va de la sécurité dans les villes et tout simplement de vies humaines. Ces barrages sont pour l’heure la parade la plus efficace contre les attentats dans les centres urbains. Ils empêchent les terroristes de se mouvoir à leur guise. C’est la stratégie de l’étouffement que mènent les forces de l’ordre. Cela reste néanmoins insuffisant car les émirs des phalanges d’AQMI se sont adaptés à la réalité du terrain. Evacuons l’aspect politique du problème, notamment le débat sur le maintien ou l’abrogation de l’état d’urgence, pour n’examiner que le volet sécuritaire. Une petite rétrospective sur les deux derniers attentats kamikazes perpétrés dans la wilaya de Boumerdès. Celui qui a ciblé dans la nuit du 11 juin 2010 l’unité de la Gendarmerie nationale stationnée à Ammal et celui dirigé mercredi dernier contre un convoi militaire au niveau de Zaâtra, dans la commune de Zemmouri, donnent un aperçu sur la nécessité de ces contrôles, biens désagréables, c’est sûr ! La première remarque, c’est que les deux terroristes qui conduisaient les véhicules transformés en bombes mobiles ne sont passés par aucun point de contrôle. Le kamikaze qui s’est lancé contre la gendarmerie d’Ammal venait, c’est une certitude, de l’immense forêt de Djerrah par le CW28. Cette route qui descend de la zone montagneuse d’Aït Amrane et d’Ammal longe sur plusieurs kilomètres la périphérie de la fameuse forêt. Ce chemin de wilaya aboutit à la RN5, plus exactement à l’entrée ouest des gorges de Lakhdaria. Une fois arrivé à la grande route, le kamikaze vire vers l’ouest et, à 200 mètres, débouche à hauteur de la structure militaire qui a été attaquée par le kamikaze, attaque suivie d’une tentative de prise d’assaut par un important groupe armé. Rappelons, en outre, que le point de contrôle sur le CW28 de l’ANP se trouve plus haut, au niveau d’un carrefour qui mène vers le village de Djerrah, abandonné. Entre ce point de l’ANP et la brigade, sur une grande distance, il n’y avait aucun contrôle. On imagine le scénario des préparatifs de l’attentat contre les gendarmes. Le véhicule est acheminé vers le CW28. La bombe a été, sans aucun doute, confectionnée dans une casemate de cette forêt quasiment inaccessible et acheminée sur le dos des terroristes. C’est presque un jeu d’enfant que de trouver un endroit dans cette zone pour réaliser le montage de l’engin explosif sur la Toyota qui a servi de bélier. Même situation concernant l’attentat qui a ciblé récemment à Zaâtra, dans la commune de Zemmouri, un convoi militaire. Inutile de se voiler la face, cet attentat a causé d’énormes dégâts. S’agissant du lieu de l'agression, la RN24D, reliant Si Mustapha à Zemmouri, il existe des barrages autour de ces deux agglomérations mais aucun entre les deux et sur une distance d’une dizaine de kilomètres. Or, en amont et en aval de la RN24D, il y a le massif de Ouled Ali et en face des terres agricoles enclavées de la plaine de Leghata et plus loin la grande forêt balnéaire de Zemmouri. Tout le monde sait que ces zones étaient le fief de deux seriates (Zemmouri et Ouled Ali) très dangereuses. Elles constituent l’essentiel de la nuisance de la sinistre katibat El Arkam, laquelle, du moins ce qui reste de son effectif, sévit dans le centre de la wilaya de Boumerdès. En outre, on peut estimer raisonnablement que les commanditaires de l’attentat de Zaâtra disposent dans les zones citées plus haut d’un ou de plusieurs réseaux de soutien.
    Nouvelle stratégie d’agression
    L’organisation de l’attentat de Zaâtra contre le convoi militaire mérite une lecture. C’est, en effet, une nouvelle méthode d’organisation d’attentats suicide contre les services de sécurité. Rappelons-nous que, jusqu’à l’attaque de Zaâtra, tous les attentats suicide ont eu pour objectif des structures sécuritaires fixes de la police, de la gendarmerie et de l’ANP. Le coup de Zaâtra indique qu’il y a une nouvelle stratégie d’utilisation des kamikazes par le GSPC, devenu AQMI. En effet, les villes sont bien ceinturées par des dispositifs sécuritaires fixes. Les éléments d’AQMI qui activent dans la wilaya de Boumerdès savent désormais qu’il leur est quasiment impossible de faire entrer un véhicule piégé dans une agglomération. Par ailleurs, les islamistes armés n’ont plus de capacités militaires pour déclencher avec succès un accrochage contre des unités des services de sécurité. Citons, à titre comparatif, le dernier accrochage qui a été tenté contre l’unité de gendarmes d’Ammal. En dépit des renforts parvenus d’autres régions du pays, comme nous l’a affirmé une source sécuritaire, la tentative d’assaut a tourné au fiasco pour les islamistes armés. Les assaillants étaient incapables de tirer avantage de la nuit, de l’explosion de la bombe que transportait un véhicule bélier et de l’effet de surprise. Bien qu’ils aient reçu un coup terrible, les gendarmes, qui ont survécu à l’explosion de la bombe, ont opposé une vaillante résistance. Par ailleurs, et c’est le point le plus important de cette opération, quelques minutes à peine après l’explosion, les renforts de l’ANP ont convergé vers la brigade. Ce qui signifie qu’il y a un bon quadrillage du territoire. Ce quadrillage pousse d’ailleurs les officiers à chercher des points de contacts avec les groupes armés pour organiser la riposte et se lancer à leur recherche. Conscients qu’ils n’ont plus les capacités pour attaquer ni la possibilité de faire entrer facilement des explosifs dans les villes, les islamistes armés exploitent les zones blanches (espaces non couverts par la présence physique des militaires), tout particulièrement les grands axes routiers, passages obligés des services de sécurité, se préparent et frappent à coup d’explosifs (pose de bombes sur les bords des routes ou attentats suicide). C’est à coup sûr ce qui s’est passé à Zaâtra. C’est donc une nouvelle stratégie d’agression qu’adopte le GSPC version AQMI.
    Présence mobile et dissuasive
    Il existe dans la wilaya de Boumerdès plusieurs sections de routes importantes qui traversent des zones troubles et qui sont susceptibles de devenir source de danger. Nous en avons recensé quelquesunes. Il s’agit de la RN12 entre Tadmaït et Thénia, de la RN5 entre Thénia et Souk El-Had et Aït Amrane et Ammal, de la RN25 entre Tadmaït et Baghlia et Benchoud et Tagdemt, de la RN68 qui relie les Issers et Chabet El-Ameur ainsi que plusieurs sections de la RN24 et son annexe la RN24D. A cette liste s’ajoutent les CW2 (Laâziv Sidi/ Daoud), 68 (Souk El Had/Chabet El-Ameur), 107 (Les Issers /Timezrit/ Laâziv) et le CW123 reliant Bordj-Menaïel à Cap Djinet. Il est évident que les services de sécurité ne peuvent être présents tout au long de ces itinéraires et d’autres. Cela fait des centaines de kilomètres à surveiller. Il est aussi évident qu’il y a une nouvelle stratégie d’agression mise en exécution par les islamistes. Cette nouvelle stratégie est de plus fondée sur au moins trois critères tactiques : imprévisibilité, surprise et surtout mobilité. Les groupes armés, une fois le forfait commis, se scindent en petits groupes restreints et légers et se séparent. Leur mobilité les rend difficilement localisables. Aux trois critères cités plus haut s’ajoute celui qui fonde la vocation des islamistes armés : la violence sans limite. Il est clair que les services de sécurité ne manqueront pas d’adapter leur tactique à la nouvelle forme d’attaque sur les axes routiers. Les barrages autour des villes ont donné des résultats probants. Les cités sont, jusqu’à présent, protégées. Dès lors le commun des observateurs ne peut que s’aventurer à faire le parallèle cette situation positive et formuler des questionnements : les services de sécurité mettront-ils en place des barrages qui seront institués sur la base de l’imprévisibilité (irrégularité des choix des sites enlevant aux terroristes toute possibilité de planification d’attentat contre ces barrages flottants), la surprise et la mobilité ? N’est-ce pas par ailleurs un autre moyen qui participe à l’étouffement de l’ennemi dans sa propre stratégie ?
    Ali F.

  • no moment



  • A propos de la LFC 2010 : avantages et limites d’une politique affichée de l’offre

    De façon commune on dit que sa propre liberté s’arrête là où commence celle d’autrui. Le tout est de savoir si la politique de l’offre engagée dans la loi des finances complémentaire 2010 (LFC 2010) entrave réellement, comme certains le pensent ici et ailleurs,  les libertés économiques. Ces derniers situent ces entraves essentiellement à deux niveaux : celui des nouvelles conditions d’échange de l’économie algérienne avec le reste du monde et celui des « préférences » offertes au secteur public par rapport au secteur .Pour une fois qu’une politique de l’offre, que nous appelions tous de tous nos vœux,  est mise en œuvre voilà que de voix s’élèvent ici et ailleurs pour dire que le curseur a été poussé  trop loin. Qu’en est-il réellement ? Retour sur les premiers éléments d’un débat à partir d’une tentative d’explication de texte de la LFC 2010.
    Notons bien d’abord que les principales dispositions de ce texte confirment l’option de l’expansion budgétaire en tant que levier de la croissance malgré la  baisse de la fiscalité pétrolière (344 milliards DA) qui  n’a été compensée que de moitié par l’augmentation de la fiscalité ordinaire (176 milliards DA). De ce fait notamment, c’est  le recours au fonds de régulation des recettes (FRR) qui permet pour le moment de rééquilibrer le budget. Si cette expansion budgétaire  profite toujours aux investissements d’infrastructures et aux transferts sociaux, elle consacre davantage de ressources au soutien des entreprises et de l’économie réelle. Relevons quelques mesures importantes dans ce registre : autorisation d’importation de chaînes de production industrielle rénovées, exonération de la taxe sur l’activité professionnelle (TAP) pour la branche pharmaceutique, octroi de garanties d’Etat aux entreprises publiques, taxes sur les véhicules lourds et engins de travaux publics importés, obligation pour les soumissionnaires étrangers d’investir localement en partenariat, prise en charge des mises à niveau de certaines PME. Cependant ce dispositif, porteur d’avantages réels pour les entreprises algériennes en émergence, est fortement contraint.
    D’abord les limites. Ce dispositif est borné à la fois par la pression des relations économiques bilatérales, les engagements internationaux de l’Algérie et aussi par son caractère daté du fait de son  financement budgétaire qui disparaîtra assurément à terme.
    Il est clair que l’accord d’association avec l’Union européenne (UE) posera problème au regard de certaines de ces mesures. Ainsi par exemple l’imposition d’une taxe pour les importations de véhicules lourds et engins de TP freinera de fait le  démantèlement tarifaire largement engagé au profit de ces biens d’équipements importés de l’UE. On pourra toujours faire valoir les dispositions d’exception et celles des industries naissantes. S’agissant de la zone arabe de libre échange (ZALE) la liste négative proposée par l’Algérie qui exclut 1500 produits permettra probablement à la LFC 2010 d’éviter d’être en porte à faux par rapport à cet accord.
    Ensuite le caractère daté des mesures prises.
    Ces mesures de soutien et d’accompagnement ont un coût budgétaire qui n’est supportable que si elles induisent des externalités positives sur les entreprises. De ce fait un suivi spécifique et régulier de leur efficacité devra en être assuré à l’effet de moduler ce soutien budgétaire et d’éviter qu’il ne se transforme encore une fois en distribution de rentes. De plus le recours au fonds de régulation des recettes (FRR) pour équilibrer le budget 2010 indique bien que le ressources de la fiscalité ordinaire, notamment la fiscalité assise sur les richesses produites par les entreprises, devraient augmenter beaucoup plus vite. C’est précisément un des objectifs assignés à cette politique de l’offre. Qu’en est-il des autres avantages attendus par l’économie algérienne ?
    Le pari stratégique est de faire émerger une offre algérienne de biens et services portés non seulement par les entreprises publiques et privées existantes mais mises à niveau technologiquement et commercialement mais portée aussi par de nouveaux groupes de taille internationale que certains appelleront le moment venu  des champions.
    C’est ce qui explique à la fois le doublement opéré du capital des banques publiques entre 2007 entre 2009 et la garantie d’Etat octroyé aux EPE stratégiques aux fins d’investissement et de redéploiement à l’international. Cette dernière mesure ressemble aux dispositions prises à ce sujet par le gouvernement russe qui a publié une liste non close de 295 entreprises stratégiques à l’effet de « soutenir leur stabilité en utilisant non seulement des instruments bancaires mais aussi des garanties d’Etat ».Dans notre cas mon sentiment est qu’il serait utile d’élargir  cette garantie à certains  à certains groupes industriels privés organisés sous forme de sociétés par actions (Spa) à l’effet d’augmenter leur capacité de financement. Cela, en vue de soutenir leur croissance en Algérie et à l’international. En retour ces derniers devraient s’astreindre à faire appel au marché obligataire et à accepter d’entrer dans des cycles de partenariats internationaux et de rapprochements locaux, y compris sous forme de fusions et acquisitions.
    Pour conclure on voit bien que, même si les dispositions de la LFC 2010 dont on a parlé  bousculent certaines  règles classiques du libre commerce, elles n’en offrent pas moins des appuis et des ancrages solides aux entreprises algériennes pour accompagner leur développement et leur pérennité.
    Cela ne durera pas éternellement à la fois pour des raisons de sauvegarde des équilibres financiers internes et de la montée des pressions internationales. Aussi, c’est maintenant que les entreprises algériennes devraient saisir cette opportunité  pour opérer leur mue.  Après il sera trop tard.

     

  • 120 000 nouveaux postes budgétaires pour 2010.faux, c'est de la poudre aux yeux ,ils recrutent les retraités!!!!!!

    Kharchi, directeur général de la Fonction publique, dans un entretien accordé au quotidien El Khabar.

    Le secteur de l’éducation nationale et celui de la Sûreté nationale se taillent une part considérable. En effet, 15 000 postes budgétaires ont été attribués à chacun de ces secteurs. Des concours de recrutement de 12 000 fonctionnaires ont été annoncés dans les différentes administrations publiques.L’opération du dépôt des dossiers avait débuté en août dernier dans le secteur de l’éducation nationale.  De même, 820 postes budgétaires ont été réservés au secteur de la formation professionnelle et 1000 autres au secteur du commerce. La Protection civile va bénéficier de 4600 postes budgétaires.

    A ce sujet, M. Kharchi a déclaré que les conditions d’accès au secteur de la Protection civile et celui des Douanes seront plus rigoureuses. Le directeur général de la Fonction publique est revenu également sur l’élaboration et l’adoption des statuts particuliers et les régimes indemnitaires dans les différents secteurs.

    En effet, les services de la Fonction publique ont adopté 41 statuts particuliers, tandis que 4 autres relatifs au secteur des finances attendent l’approbation du gouvernement.  En ce qui concerne le retard enregistré dans l’élaboration de certains statuts particuliers, le premier responsable de la Fonction publique insiste sur le fait que le problème ne se situe pas au niveau de ses services, rappelant que l’opération du dépôt des textes des statuts particuliers au sein de cette institution doit être précédée d’une étude minutieuse du projet. M. Kharchi a affirmé à ce propos que le projet du statut particulier relatif au secteur de la Sûreté nationale est achevé.

    Il va être débattu dans les prochains jours avant de le présenter au gouvernement. Ainsi, les régimes indemnitaires relatifs au secteur de la jeunesse et des sports et celui de la formation professionnelle ont été adoptés.A ce titre, les employés de ce dernier secteur vont bénéficier d’une augmentation allant de 4500 DA à 14 000 DA, selon l’échelon.    

    Djedjiga Rahmani
  • La région de Boumerdès sous pression terroriste

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       	Des éléments de l’ANP en opération de ratissage dans les maquis de Boumerdès

    La localité balnéaire de Zemmouri El Bahri, à 12 km à l'est de Boumerdès, est sortie une nouvelle fois de l'anonymat il y a quelques jours.

    L'information, qui a fait la une des quotidiens nationaux, ne portait malheureusement pas sur ses magnifiques sites touristiques, étrangement méconnus des touristes, mais sur un attentat-suicide qui a coûté la vie à deux soldats de l'ANP. Cette commune, qui a été secouée par de violentes émeutes en mai dernier après la mort du jeune B. Hamza, suite à une bavure policière, est considérée encore comme un véritable fief des groupes armés.En août 2008, un attentat kamikaze a ébranlé la paisible localité de Zemmouri El Bahri, causant huit morts et une vingtaine de blessés. L'attaque a été perpétrée, vers 21h, contre la caserne des gardes-côtes.
    Elle a créé une panique indescriptible parmi les estivants.

    Moins d'une année plus tard (mai 2009), les terroristes ont ciblé une brigade mobile des forces de sécurité, faisant trois morts parmi les policiers dont le chef de la BMPJ de la circonscription. Il y a une semaine, ils ont semé la mort encore à Zaâtra où ils ont perpétré un attentat-suicide contre un convoi militaire. Ce dernier s'est soldé par deux morts parmi les militaires et une dizaine de blessés dont un enfant en bas âge. Un vrai paradoxe ! Cette région qui a été ébranlée par un fort séisme en 2003, est-elle condamnée à vivre éternellement au rythme des attentats terroristes ? Que pense la population locale de cette situation qui s'est répercutée sur leur vécu ?

    Pour y répondre nous avons choisi de faire un périple qui nous a mené dans les localités de Si Mustapha, Zemmouri et Zemmouri El Bahri. Un axe qui connaît une circulation moins dense en cette journée de la dernière semaine du mois de Ramadhan. Notre point de départ était la ville de Si Mustapha où nous avions dû attendre près de 30 mn avant que le bus devant rallier notre destination ne démarre. Les voyageurs affichent une mine très inquiète. Certains feuillettent les journaux en fixant leur regard sur tout ce qui a trait à l'événement qui a secoué la localité de Zaâtra, une journée avant. «Moi j'ai cru que c'était un séisme», lâche un quinquagénaire à l'adresse de notre accompagnateur, avant d'ajouter qu'il ne savait pas grand-chose de ce qui vient de se passer.

    Les habitants de cette région sont connus pour être très réticents, ne se mêlant pas des affaires qui ne les concernent pas de très près. Une caractéristique que certains expliquent par la peur et le climat de suspicion qui se sont emparés des habitants depuis l'avènement du terrorisme islamiste.

    El Qaria et Zaâtra durement touchées par le terrorisme

    L'axe menant vers notre destination semble suffisamment sécurisé. Avant d'atteindre Zaâtra, il a fallu passer par un barrage fixe dressé par des gardes communaux à la sortie de Si Mustapha. À quelques mètres d'ici, des militaires visiblement très touchés par la perte de deux des leurs, réglementent la circulation en prenant la direction des maquis d'Ouled Boudhar.
    La première agglomération qui longe notre itinéraire est dénommée El Qaria, un village connu pour avoir été le théâtre de plusieurs attentats terroristes, en raison du nombre important de jeunes qui ont rallié les groupes armés et qui se distinguent par leur parfaite connaissance du terrain.

    En novembre 2009, les services de sécurité y ont abattu deux terroristes, K. Amine (24 ans) et G. Rabah (30 ans), qui auraient intégré les rangs de la katibat El Arkam début 2007. En mai dernier, deux (des frères) parmi les trois terroristes éliminés à Ammal sont natifs de cette région. Durant le Ramadhan 2009, un terroriste ayant tenté d'assassiner un ex-patriote y avait été également abattu. Cette année, pas moins de dix terroristes, tous originaires de la région, à savoir Légata, Si Mustapha et Zemmouri, avaient été éliminés dans les localités voisines de Ouled Khelifa, Michiri et le petit maquis de Sidi Yahia (Thénia). C'est dire l'importante activité terroriste que connaît cette région très sensible. Le dernier attentat qui y a été perpétré remonte au mois de mai dernier. Il a eu lieu aux abords de la RN 12, à l'entrée ouest de Si Mustapha.

    Il a causé la mort de deux militaires et des blessures à 18 autres. Après El Qaria, nous retrouvons l'agglomération de Zaâtra, où a eu lieu l'attentat suicide en milieu de journée de mercredi dernier. Les habitants sont encore sous le choc. Le cratère causé par la forte explosion est recouvert de bitume. Les dégâts causés aux constructions voisines sont toujours visibles. La localité (3000 âmes environ) n'est dotée d'aucune unité des forces de sécurité. Les rares habitants que nous avons interrogés se montrent tous peu informés des circonstances de cet énième acte barbare. «Moi j'étais en train de me préparer à aller à Zemmouri pour faire mes emplettes, lorsque soudain j'ai entendu la déflagration. Quand j'ai couru pour m'enquérir, j'ai vu des militaires jonchés sur le sol et une grande fumée qui se dégageait du camion de l'ANP, après je me suis rendu compte qu'il s'agissait d'une attaque terroriste», relate un quadragénaire, chômeur de son état, avant d'exprimer son indignation contre «cet acte contraire aux préceptes de l'Islam». L'attentat a été préparé en un temps record.

    Il a été perpétré par un kamikaze au volant d'une voiture de marque Atos volée dans la matinée de la même journée à un particulier de la localité de Légata. Le véhicule aurait été bourré d'explosifs dans les maquis de la périphérie. Le choix de la cible–  un convoi militaire en plein mouvement– dénote les difficultés auxquelles fait face l'organisation de Droudkel pour s'attaquer aux édifices publics et les sièges abritant les différents corps de sécurité après le renforcement des mesures de contrôle au niveau des centres urbains. Les citoyens apostrophés nous ont tous fait part de leurs difficultés quotidiennes, citant le chômage, la crise du logement et le manque d'infrastructures pour les jeunes.

    Ils ont tout évoqué sauf la situation sécuritaire. Un sujet tabou que d'aucuns n'osent aborder de peur de subir l'inattendu. Nous quittons Zaâtra en direction du chef-lieu de Zemmouri, à 2 km de marche d'ici. Un barrage de la BMPJ, le deuxième depuis Si Mustapha, filtre les passagers. La ville paraît à première vue déserte. Le principal boulevard offre un décor apocalyptique. Les stigmates du séisme de mai 2003 restent toujours vivaces.

    Zemmouri, une ville fantôme

    Les constructions bordant la rue de part et d'autre ne sont toujours pas reconstruites. Idem pour le siège d'APC, l'agence d’assurances, la mosquée, l'unité de l'ADE, etc. La ville semble avoir été frappée par un cyclone.
    Certaines bâtisses, durement touchées par le séisme, ne sont pas encore démolies en vue de leur reconstruction.
    En somme, rien ne démontre qu'on est dans un centre urbain. Les 20 locaux commerciaux «du Président» sont laissés à l'abandon alors que ceux du rez-de-chaussée de la cité Cosider sont transformés en réceptacles d'ordures. Le siège des recettes intercommunales, lancé il y a près d'un an, n'est pas encore réceptionné. De même pour le nouveau lycée qui tarde à être achevé malgré  la rentrée scolaire.

    Les travaux du siège de l'APC viennent tout juste d'être entamés. L'APC a dégagé sur les PCD de l'année en cours, une somme de 16 millions de DA pour les travaux de fondation uniquement, en attendant l'affectation du budget nécessaire pour réaliser le reste. Triste réalité. Où sont passées les aides dont a bénéficié cette localité au lendemain du séisme ? Les différents services de l'APC ont été transférés depuis 2004 vers la maison de jeunes, au grand dam de la frange juvénile locale qui se voit livrée à sont triste sort. «Pour le moment nous n'avons que la grande bleue», lâche Mourad, désappointé. Les seuls établissements de jeunes dont dispose la localité – un centre sportif de proximité et une salle de boxe non encore achevée – sont trop exigus et peu fréquentés. Des dizaines de jeunes ont été interpellés ces deux dernières années par les services de sécurité pour leurs accointances avec les groupes terroristes activant dans les rangs de la katibat El Arkam.

    La majorité des attentats enregistrés dans la région ont été suivis par des vagues d'arrestations parmi les civils appartenant souvent aux cellules dormantes et autres réseaux de soutien de l'ex-GSPC
    La commune connaît un énorme retard en matière de développement. Elle compte plus de 289 taudis répartis sur 17 bidonvilles.
    Les potentialités touristiques qu'elle recèle ne sont pas valorisées et exploitées à bon escient. Sollicité, le P/APC, M. Adim, s'est refusé à toute déclaration. Il nous a exigé une autorisation de la part du chef de la cellule de communication du cabinet du wali. Les habitants se plaignent de la dégradation de leur cadre de vie, dû à la prolifération de la saleté et l'absence d'espaces de détente et d'aires de jeu pour enfants.

    La station de bus est transformée en un souk où tout se vend et s'achète. Les baraques de tôle et de parpaings. Les déchets ménagers se disputent la place aux transporteurs et aux taxis clandestins. «L'histoire de notre commune est semblable à celle de la bête blessée qui est tombée au milieu de la jungle livrée aux carnivores. Aujourd'hui tout le monde trouve son compte ici. L'opportunisme s'est solidement ancré dans les mentalités et rares sont les gens qui se battent pour le bien de la collectivité», déplore Oualid, pécheur de son état. Et à son ami d'enchaîner : «Nos responsables n'ont rien fait pour améliorer l'image de notre commune. Les quelques projets qui y sont implantés ont été tous réalisés par la wilaya».

    Un élu de l'APW fera remarquer dans ce cadre, lors de la première session de l'APW de l'année en cours, que «tout le monde s'est allié contre le développement de cette localité», arguant ses propos par «le bradage des terrains relevant du domaine public et la multiplication des agressions contre la flore qui borde sa côte». Aujourd'hui les pouvoirs publics sont plus que jamais interpellés pour prêter attention à cette région et être à l’écoute de ses habitants qui se sentent abandonnés à leur triste sort.
    Les émeutes ayant secoué cette localité après la mort du jeune B.Hamza en avril dernier doivent donner matière à réfléchir aux autorités d'autant qu'elles traduisent le marasme d'une jeunesse en proie à toutes les dérives.

    Les responsables locaux devraient quant à eux plus que jamais impliquer les représentants de la société civile dans la gestion des affaires de la collectivité afin de s'attaquer au mal qui gangrène la région depuis maintenant près de vingt ans.   
     

  • Pakistan: 26 islamistes tués par trois salves de missiles américains

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    Au moins 26 insurgés islamistes ont été tués en moins de 24 heures par trois salves de missiles tirés par des drones américains dans le nord-ouest du Pakistan, où la CIA cible régulièrement les talibans et Al-Qaïda, selon des officiers pakistanais.

    Au moins 26 insurgés islamistes ont été tués en moins de 24 heures par trois salves de missiles tirés par des drones américains dans le nord-ouest du Pakistan, où la CIA cible régulièrement les talibans et Al-Qaïda, selon des officiers pakistanais.
    Au total, ces avions sans pilote, de type Predator ou Reaper, dont seules l'armée américaine et la CIA disposent dans la région, ont attaqué ainsi 12 fois en 12 jours dans le district tribal du Waziristan du Nord, un des bastions des talibans pakistanais alliés au réseau d'Oussama ben Laden et aux talibans afghans.
    Mardi à l'aube, quatre premiers missiles se sont abattus sur une maison abritant des insurgés dans le village de Bushnaraï, tuant 11 d'entre eux, dont des "étrangers", terme utilisé par l'armée pour désigner les combattants arabes ou d'Asie centrale d'Al-Qaïda, avaient indiqué à l'AFP des officiers des forces de sécurité, sous couvert de l'anonymat.
    Puis en fin d'après-midi, à la sortie de Miranshah, chef-lieu du Waziristan du Nord, un drone a tiré deux missiles sur un véhicule, tuant quatre insurgés, selon les mêmes sources.
    Enfin, dans la nuit de mardi à mercredi, plusieurs drones ont tiré sept missiles sur deux maisons du village de Dargah Mandi, dans la banlieue de Miranshah, tuant 11 insurgés, toujours selon les responsables militaires.
    Depuis deux ans, les drones américains ont tiré plus de 120 salves de missiles sur le nord-ouest du Pakistan, tuant plus d'un millier de personnes: des cadres et combattants des talibans pakistanais, afghans et d'Al-Qaïda, mais aussi de nombreux civils, selon les militaires pakistanais.
    Et, depuis le 3 septembre, 12 salves de missiles ont tué au moins 68 personnes dans le Waziristan du Nord, essentiellement des insurgés selon des officiers, mais aussi des civils, selon d'autres.
    Les talibans pakistanais, qui ont fait allégeance à Al-Qaïda, sont les principaux responsables d'une vague de plus de 400 attentats --suicide pour l'essentiel-- qui a tué plus de 3.700 personnes en trois ans.
    Les zones tribales du nord-ouest, frontalières avec l'Afghanistan, sont le fief du Mouvement des talibans du Pakistan (TTP) et d'autres groupes islamistes, mais aussi le principal sanctuaire des cadres d'Al-Qaïda qui y entraîne notamment ses kamikazes.
    Le Waziristan du Nord est aussi une importante base arrière des talibans afghans qui combattent quelque 150.000 soldats étrangers dans le pays voisin, américains pour plus des deux tiers.
    Les Etats-Unis ont récemment inculpé le chef du TTP, Hakimullah Mehsud, pour l'assassinat de sept agents de la CIA tués par un kamikaze jordanien qui avait fait exploser fin décembre 2009 sa bombe en plein coeur d'une base américaine à Khost, dans l'est de l'Afghanistan, non loin de la frontière pakistanaise.
    Depuis cet attentat, la CIA a considérablement intensifié sa campagne de tirs de missiles au Pakistan et manqué de peu Hakimullah Mehsud le 14 janvier.
    "Bientôt, nous viserons l'Amérique et l'Europe, nous nous vengerons des frappes de drones", a promis le 3 septembre Qari Hussain, l'un des principaux commandants du TTP, chargé notamment de recruter et d'entraîner les kamikazes.
    Les talibans pakistanais, comme Al-Qaïda, reprochent à Islamabad son alignement sur Washington dans la "guerre contre le terrorisme" et visent régulièrement les forces de sécurité et les bâtiments officiels, mais aussi, de plus en plus souvent, les civils.
    Cette campagne sanglante s'est nettement intensifiée depuis deux semaines, avec près de 130 morts dans 10 attentats, dont sept perpétrés par des kamikazes.

    AFP
  • Où est passé le ministère de la Solidarité nationale ?

    Fermeture prochaine du centre des IMC de Bordj El Kiffan

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       	Le centre risque la fermeture

    Le centre psychopédagogique dédié à la prise en charge des enfants IMC (infirmes moteurs d’origine cérébrale) est fermé.

    Les parents d’élèves demandent la récupération du centre par le ministère de la Solidarité nationale. Le centre psychopédagogique dédié à la prise en charge des enfants IMC (infirmes moteurs d’origine cérébrale) de Bordj El Kiffan n’ouvrira malheureusement pas ses portes cette année. En effet, à l’heure où tous les établissements scolaires entament une rentrée ordinaire, marquée par une atmosphère festive et joyeuse, les élèves du centre, eux, se sont vu signifier un retour déplorable chez eux, car la structure ne peut désormais plus les accueillir, faute de moyens financiers.

    «Nous avons longtemps appréhendé cette situation extrême, celle de voir le centre fermé et nos enfants livrés à eux-mêmes. Nous y sommes enfin de compte arrivés, et la faute incombe aux pouvoirs publics qui ont négligé les multiples appels de détresse des parents, qui, des années durant, n’ont pas cessé de réclamer une prise en charge effective de leurs enfants, à l’instar de tous les enfants algériens», se désole un parent d’élève.

    Dans une lettre adressée au président de la République, les parents lancent un ultime appel aux hautes autorités du pays afin qu’elles interviennent en faveur de leurs enfants, qui seront désormais contraints à un enfermement forcé. «Si la fermeture du centre venait à être confortée, ce sera la catastrophe pour les élèves et leurs parents», se désespèrent nos interlocuteurs, en ajoutant, «car, le centre qui attire de multiples convoitises de personnes sans scrupule aucun finira, si rien n’est fait, par fermer, et donc par perdre sa vocation initiale».
    Pour rappel, le centre a été longtemps géré par une association qui ne percevait d’ailleurs aucune forme d’aide de la part des pouvoirs publics.

    Composée essentiellement de parents d’élèves, cette association effectuait un énorme travail de collecte de dons en nature ou en argent qui permettaient d’assurer le fonctionnement du centre. Les âmes charitables se faisant de plus en plus rares, l’association n’a alors plus perçu d’aide deux années durant. «Faute de subventions, nous sommes arrivés au point où même les salaires des monitrices n’ont pas été payés depuis plus d’une année», nous assure-t-on. Ces animatrices ont toutefois refusé d’abandonner ces enfants à leur triste sort et ont continué à travailler sans être payées, et ce, pendant une bonne partie de l’année dernière.

    Le centre, qui ne peut assurer une prise en charge ordinaire pour ses employés en termes de salaires, nécessite également pour son fonctionnement un budget conséquent devant régler tous les problèmes entravant sa marche, et pour cela, les parents d’élèves, qui ne savent plus à quel saint se vouer, demandent en guise d’ultime recours «la récupération du centre par le ministère de la Solidarité nationale», car il n’est plus possible de continuer à affronter ces difficultés, qui ont, au bout du compte, eu raison du centre. «Nous lançons un ultime appel au président de la République et au ministère de la Solidarité nationale, afin qu’ils se penchent sur le cas de ce centre dans un seul but, celui de sauver nos enfants d’une marginalisation certaine», concluent les parents d’élèves.        

    Saci Kheireddine
  • L'APN rejette la requête d'une commission sur la corruption et le peuple!!!!!

    Les parlementaires initiateurs du projet indignés

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       	25 députés de tendances diverses avaient demandé la création d’une commission sur la corruption  

    La commission sur la corruption plancherait sur les organes défaillants dans le contrôle de l'argent public l Même les commissions devant traiter d'affaires précises sont bloquées sous d'autres prétextes .

    L'Assemblée populaire nationale a sans doute raté une occasion de regagner sa crédibilité auprès de la population. Dans un courrier daté du 7 septembre, le président de l'APN, Abdelaziz Ziari, a opposé une fin de non-recevoir à la requête initiée par 25 députés de tendances diverses, de créer une commission d'enquête parlementaire sur la corruption. Faut-il vraiment s'en étonner ? Même s'il s'attendait à un tel sort, l'initiateur de la commission, Ali Brahimi, n'en exprime pas moins sa profonde indignation.
    Le motif invoqué par le bureau d'Abdelaziz Ziari tient du fait que la corruption serait un thème trop «général».

    Les responsables de l'APN ont enjoint aux signataires du projet de préciser un secteur ou une institution incriminés par le fléau. Le fait est, explique le député, que même les commissions devant traiter d'affaires précises sont bloquées sous d'autres prétextes.
    «Si, par exemple, on demandait des comptes sur l'affaire Sonatrach ou une autre, on nous répondrait qu'elle est sous le coup d'un examen judiciaire. Même si un simple inspecteur de police enquêtait sur l'affaire, on ne pourrait pas s'en charger. Ou le thème est trop général ou il est sous contrôle judiciaire. Quel que soit l'angle d'attaque, le rejet et l'exclusion de toute initiative autonome sont la constante de cette législature», souligne Ali Brahimi.

    Il en veut pour preuve le rejet de l'enquête sur le fonds spécial de reconstruction de Chlef de 1980 qui a valu 130 milliards de centimes, a échoué sur un alibi juridique (l'article 79 de la loi 99-02).  «Nous avons voulu savoir où est parti cet argent puisque les sinistrés n'ont toujours pas été relogés. Mais là encore, c'était impossible», soupire Brahimi. Dans un pays où les commissions d'enquête se suivent sans donner de résultats concrets, qu'aurait changé l'initiative des parlementaires ?

    Le député veut croire que les choses seraient différentes, cette fois-ci.

    La commission sur la corruption plancherait sur les organes défaillants dans le contrôle de l'argent public ainsi que les problèmes de notre panoplie juridique. Cela serait surtout l'opportunité rêvée pour les députés de servir la cause de ceux qui les ont élus et de justifier leur salaire, d'autant que le Parlement algérien n'est plus qu'une «boîte aux lettres», confirmant la politique du gouvernement.
    «Entre manœuvre politique du gouvernement et arguties juridiques du bureau de l'APN, le sort réservé à la demande d'enquête parlementaire sur la corruption confirme la conception que se font les dirigeants de la gestion des deniers et autres charges publiques et de la fonction parlementaire : la première doit relever exclusivement du droit régalien des tenants du pouvoir tandis qu'ils vouent la seconde à approuver leurs desiderata», fait observer Ali Ibrahimi. Et de poursuivre : «Ce n'est pas la faute des députés signataires si ce fléau se généralise et se décline sous de multiples formes. Le rejet du bureau de l'APN veut en vérité étouffer dans l'œuf l'une des rares initiatives qui aurait réhabilité, aux yeux des citoyens, l'institution parlementaire.»

    L'initiateur de la demande de la commission d'enquête croit savoir que certaines mesures contenues dans la loi de finances complémentaire seraient, à l'en croire, une réponse indirecte à sa sollicitation. «L'Exécutif a édicté, dans la foulée de la loi de finances complémentaire, quelques mesures visant à accréditer l'existence d'une volonté de lutte contre la corruption pour justifier a priori le rejet ultérieur d'une commission d'enquête parlementaire», déclare-t-il, en émettant le vœu que cette réhabilitation ne s'abîme pas dans ce qu'il estime être des «règlements de comptes internes aux clans du régime».Ali Brahimi s'étonne de la lenteur de la mise en œuvre de l'organe national de lutte contre la corruption et voit seulement se décider sa nomination juridique en «office».

    Il se dit convaincu que la multiplication d'acteurs en dehors de ce cénacle fermé est plus qu'une nécessité, notamment chez les parlementaires qui rempliraient là un de leurs rôles constitutionnels, soit le contrôle de l'action publique.
    C'est, à ses yeux, le prix à payer pour réhabiliter institutions de l'Etat et classe politique est l'une des ambitions de la demande présentée pour la constitution de commission d'enquête parlementaire contre la corruption.  

     
     

    Amel Blidi
  • Le port d'Alger en rade

    En août, le temps moyen d'attente des porte-conteneurs a atteint 25 jours. En août, le temps moyen d'attente des porte-conteneurs a atteint 25 jours. © Samir Sid

    Délais de déchargement à rallonge, vétusté des infrastructures, conflit social… L’activité conteneurs accuse le coup, tandis que les armateurs s’alarment.

    La cote d’alerte est dépassée. « Je vous informe de la situation critique des opérations sur le terminal à conteneurs d’Alger. Depuis trois semaines maintenant, tous les porte-conteneurs font face à une congestion énorme et historique. Cette congestion est principalement due à l’instabilité sociale et à la période de vacances… Nous ne voyons, à ce jour, aucun signe d’amélioration. » C’est par ces mots chargés d’inquiétude que Philippe Borel, vice-président de CMA CGM, s’est adressé à ses clients dans un courrier daté du 19 août que Jeune Afrique s’est procuré.

    De 12 jours en mars, le temps d’attente des porte-conteneurs pour voir leur cargaison débarquée était pourtant tombé à 9,8 jours en avril et à 8,4 jours en mai. Contre un délai moyen de 1 à 2 jours ailleurs sur la planète. Mais au lieu de continuer à combler l’écart avec les ports concurrents, Alger a connu une véritable dérive au cours des deux derniers mois. En juillet, le temps d’attente des porte-conteneurs s’est élevé à 16,9 jours en moyenne, et il aura atteint 25 jours en août. Un navire a même connu une escale record de 37 jours !

    L’incapacité du port d’Alger à tenir les délais n’est pas nouvelle. Selon des données officielles, 70 navires attendaient en moyenne chaque jour pour s’arrimer à un quai en 2009, ce qui a coûté à l’État 700 millions de dollars (490 millions d’euros à l’époque) de dédommagements. À croire que l’effet Dubai Port World n’a pas eu lieu. Depuis mars 2009, l’opérateur émirati gère en effet l’activité conteneurs du port à travers un joint-venture, DP World El-Djazaïr, conclu avec l’Entreprise portuaire d’Alger.

    Mais le troisième opérateur portuaire mondial n’est pas seul responsable. L’instauration, en 2009, du crédit documentaire dans les opérations de commerce extérieur a introduit « une dose de bureaucratie surnaturelle », juge un chef d’entreprise algérien. En revanche, DP World El-Djazaïr pourrait accélérer son programme d’investissement annoncé (100 millions d’euros en cinq ans) pour combattre l’exiguïté du port, l’occupation quasi continue d’une partie des quais de déchargement par des navires en panne, ainsi que la vétusté et l’inadaptation des équipements de manutention, qui allongent les délais de transbordement.

    Menace de grève

    Mais l’inconnue majeure réside dans l’issue du bras de fer qui oppose, depuis juillet, les 750 salariés de DP World El-Djazaïr à la direction, intraitable. Ayant levé le pied dans les cadences de transbordement et menaçant d’un long mouvement de grève, ils réclament une hausse des salaires de 11 % à 24 %, en application de la convention de branche, et de passer de 48 à 40 heures de travail hebdomadaire, en conformité avec la législation du pays. Une cellule de crise a été installée, et le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, suit de près l’évolution du conflit.

    Dans ce contexte, le port d’Alger, qui tourne autour de 600 000 conteneurs par an, est encore loin de l’objectif des 2 millions qu’ambitionne l’opérateur émirati. Surtout que le port est l’un des plus chers de Méditerranée. Il vaut mieux envoyer un conteneur d’Europe vers l’Asie ou les États-Unis (500 dollars) qu’en Algérie (3 000 dollars). Et même si le conflit à Alger trouvait une solution, le problème du pays resterait entier. L’Algérie compte une dizaine de ports commerciaux, mais même les plus actifs (Béjaïa, Djen-Djen, Oran, Mostaganem…) ne sont pas aux standards internationaux. Les industriels, le patron de Cevital, Issad Rebrab, en tête, réclament la construction de trois ports en eaux profondes. Ce que n’envisage pas le nouveau plan (2010-2014) du gouvernement…

  • Service public et logique commerciale


    Si d’autres types de commerce restent fonctionnels durant l’Aïd, à l’image des pompes à essence ou des pharmacies à un degré moindre, il y a lieu de s’interroger sur les raisons de ce “faux bond” répétitif des boulangeries.

    Le scénario se répète chaque année : à l’approche de l’Aïd, l’Union des commerçants et artisans informe les Algériens, par le biais d’un communiqué au ton rassurant, qu’ils pourront s’approvisionner, normalement et sans contrainte, en pain et autres denrées durant les deux jours que durera la fête. Inutile donc de se ruer vers les boulangeries et autres points de vente de cet aliment à très large consommation. Le jour J, les bons pères de famille découvrent qu’ils ont (encore) été floués. Les ménagères n’ont alors d’autre solution que de recourir au bon vieux procédé : le pain maison. Du moins pour celles, de moins en moins nombreuses, qui savent encore le faire. Encore faut-il avoir fait ses provisions de semoule et autres ingrédients indispensables.
    Mais pis encore, les boulangeries ne baissent pas rideau pendant les jours de fête seulement. Elles restent désespérément fermées pendant toute la semaine qui suit l’Aïd. Ce qui ne va pas sans accentuer la tension qui, déjà “en temps normal”, caractérise ce commerce.
    Si d’autres types de commerce restent fonctionnels durant l’Aïd, à l’image des pompes à essence ou des pharmacies à un degré moindre, il y a lieu de s’interroger sur les raisons de ce “faux bond” répétitif des boulangeries. De prime abord, il y a cette absence de l’état, souvent décriée par ailleurs, qui permet à des commerçants, tous genres confondus, de décider de leurs horaires de travail, de leurs jours d’ouverture et de fermeture au motif qu’ils exercent une profession libérale et que leur boutique est un bien privé. Le service public ? Connaît pas. Il y a ensuite, s’agissant des boulangeries, l’argument strictement mercantile, la logique commerciale à l’état pur : une fermeture de quelques jours, voire même de plusieurs jours, ne grève pas substantiellement leur marge bénéficiaire. Il faut savoir en effet que la maigreur de leurs revenus a poussé 2 500 d’entre eux à mettre la clé sous le paillasson ces dix dernières années. Ce sont, ainsi, deux boulangeries qui cessent toute activité tous les trois jours. De là à sacrifier l’irremplaçable ambiance familiale des jours de fête pour quelques dinars de plus, voilà qui ne tente pas nos boulangers. Et l’on peut les comprendre.

  • le president ex-corrumpu ou mazal

  • Ce que dit la loi

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    Le dispositif d'aide à l'insertion professionnelle est régi par les dispositions du décret exécutif n°08-126 du 19 avril 2008.

    La gestion, le suivi, l'évaluation et le contrôle du dispositif sont assurés par l'ANEM en relation avec la direction de l'emploi des wilayas. Les objectifs tracés consistent à favoriser l'insertion professionnelle des jeunes primo-demandeurs et à encourager toutes formes d'actions et de mesures visant la promotion de l'emploi des jeunes ainsi que le programme de formation emploi et recrutement. A cet effet, l'Etat a accordé de nombreux avantages aux recruteurs participant à la réduction du taux de chômage.

    En effet, des allègements fiscaux et parafiscaux ont été prévus durant la période des contrats d'insertion et des contrats aidés conformément à la réglementation en vigueur.
    De plus , la rémunération mensuelle brute ainsi que les charges sociales des bénéficiaires du DAIP sont prises en charge par l'Etat.
    Dans le cadre d'un Contrat de travail aidé (CAT) pour les jeunes insérés auprès des entreprises publiques, privée est des maîtres artisans, la contribution salariale de l'Etat est prévue également.
    Ainsi, la contribution salariale dégressive de l'Etat dans le cadre d'un Contrat de travail aidé (CAT) est accordée pour le recrutement des jeunes insérés auprès des entreprises publique, privée et des maîtres artisans.   

    D. R.
  • 1000 passagers attendent dans des conditions épouvantables

    On parle d’une véritable catastrophe à l’aéroport de Djeddah où les conditions d'accueil, d'enregistrement et d'embarquement sont complètement défaillantes.

    L'avion d'Air Algérie en provenance de Djeddah qui devait ramener des pèlerins dimanche dernier vers 3h ne s'est posé à Alger que le lendemain, lundi, à 00h30 soit avec 17 heures de retard. Des retards qui s'accumulent au fur à mesure des rotations des avions et qui ont atteint, hier, 17 heures auxquelles il faut ajouter les 5 à 6 heures pour chaque embarquement que les passagers doivent aussi endurer. Selon une source digne de foi, sur place, contactée par nos soins, les avions attendus aujourd'hui sur Alger et Annaba atteindront les 24 heures de retard. Avec les retours massifs de l'Aïd, la programmation des vols est complètement perturbée. Aucune compagnie n'est épargnée que ce soit à l'aéroport international ou celui moins huppé du hadj. La panique s'est emparée des mouâtamirine (pèlerins qui accomplissent la omra ou petit hadj).

    Beaucoup n'ont plus d'argent pour faire face à de nouvelles dépenses mais le plus dur à supporter est l'incertitude du départ dans des conditions d'accueil, d'enregistrement et d'embarquement désastreuses. Les pèlerins, des milliers sous le chapiteau en toile, attendent à même le sol dans une véritable étuve. Ils sont assis ou allongés à même le sol sur des cartons. Ils manquent d'eau fraîche et de nourriture, évoluant dans des conditions d'hygiène repoussantes. Beaucoup sont exténués par le pèlerinage et les malades sont sans soins. Les altercations sont nombreuses comme les bousculades avec chariots pleins de bagages devant les portes des salles d'embarquement à chaque nouvelle annonce. A l'aéroport international de Djeddah, c'est pire !

    Des milliers de passagers sont dehors sous un soleil implacable. L'entrée dans le hall climatisé n'est autorisée que pour ceux dont l'avion a atterri mais pour le savoir, il faut aussi se bousculer devant la porte à chaque apparition d'un agent de compagnie aérienne. Selon notre source, la situation inédite vécue cette année est la conséquence de la défaillance sans pareil des services d'assistance au sol saoudien. Les tapis roulants et des balances sont en panne. Les perturbations dans l'affectation des salles d'enregistrement, de contrôle de police et d'embarquement ajoutées au manque d'information et de communication ont semé la confusion. Les personnels, trop nonchalants, selon notre interlocuteur, sont totalement dépassés.

    Une débandade qui, bien entendu, a désorienté les passagers et les agences mais aussi la gestion de l'aéroport. Devant le laxisme constaté, on a vu le chef d'escale d'Air Algérie et ses collaborateurs prendre en charge personnellement les bagages des passagers algériens pour faciliter le départ des avions. L'ignorance et l'incertitude dans lesquelles sont placés les passagers ont semé un vent d'affolement dans les rangs des voyageurs qui ne savent plus à qui s'en remettre sur place. On estime à 50 000 le nombre d'Algériens ayant effectué la omra ce Ramadhan.   

  • Détournement du dispositif de l’état d’aide à l’emploi Les jeunes victimes de l’arnaque des employeurs

     

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    Les jeunes victimes de l’arnaque des employeurs

    En dépit des mesures d’encouragement, nombre d’employeurs, notamment privés, préfèrent procéder au recrutement
    direct des travailleurs sans passer par le dispositif de l’Anem.

    Détournant à leur seul profit certains avantages de ce dispositif d’emploi, des patrons jettent leur dévolu sur la gratuité de la main-d’œuvre sans pour autant encourager la création réelle d’emplois. Deux ans après sa mise en application, le dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP) géré par l'ANEM a eu l'effet boomerang sur le terrain. En dépit des mesures d'encouragement que cette agence accordaient aux opérateurs privés, ces derniers sont réticents vis-à-vis de cette procédure et optent souvent pour un recrutement direct des employés sans passer par l'ANEM.

    Cependant, lorsqu'il s'agit de recruter la main-d'œuvre gratuite, les employeurs, notamment les privés, profitent du DAIP. En effet, le nombre de bénéficiaires de contrats d'insertion des diplômés et de contrats d'insertion professionnelle ne doit pas dépasser 15 % de l'effectif en activité au sein de l'entreprise. Une manière d'encourager les employeurs à créer de nouveaux postes d'emploi. Ainsi, la durée du contrat d'insertion est fixée à une année non renouvelable dans le secteur économique et à une année renouvelable pour les institutions et les administrations publiques. Ces mesures ont été prises afin d'encourager les patrons à passer au recrutement effectif de ces primo demandeurs.

    Toutefois, les employeurs dans la plupart des cas mettent fin au contrat après avoir profité une année de la main-d'œuvre gratuite. La procédure portant sur la prise en charge de l'Etat de la rémunération mensuelle brute ainsi que les charges sociales des bénéficiaires du DAIP a, en fait, ouvert les portes à toutes formes d'exploitation. «Puisque le contrat n'oblige en aucun cas les employeurs à recruter ces jeunes, les recruteurs profitent ainsi des lacunes de cette procédure pour mettre fin au contrat initial et faire appel de nouveau à l'ANEM pour engager d'autres primo demandeurs gratuitement», a regretté un ex-bénéficiaire de ce projet qui se trouve actuellement au chômage.

    Quel est le nombre de cas d'insertion professionnelle échoués ? Quel est le nombre d'entreprises qui refusent toujours d'adhérer au projet ? Telles sont les questions qui demeurent toujours sans réponse faute d'un bilan évaluatif et de statistiques rendant compte des mérites et des limites de la politique d'insertion professionnelle. «Nous sommes plus tolérants avec les entreprises privées, et ce, afin de les encourager à adhérer davantage à ce dispositif», a révélé une source proche de l'ANEM. Questionné au sujet de l'orientation d'autres jeunes chômeurs vers les entreprises qui ont mis fin au contrat des personnes déjà recrutées dans ce cadre, notre source précise que l'ANEM accorde la priorité aux employeurs recrutant au mois 15% du total de personnes ayant signé déjà un contrat d'insertion professionnelle.

    En revanche, des milliers de jeunes chômeurs, croyant réaliser une avancée dans leur vie professionnelle, reviennent au point zéro. Une nouvelle quête tumultueuse, attentes interminables et de nombreuses rudes épreuves à surmonter. Telles sont les différentes tâches qui attendent ces malchanceux dépourvus d'appui.
    Car «ceux qui sont pistonnés ont pu décrocher des postes bien rémunérés», soutient Nacéra, une jeune mère qui a bénéficié d'un contrat de travail de deux ans dans le cadre de la direction de l'action sociale et qui se retrouve actuellement au chômage sans avoir la possibilité de déposer un dossier au niveau de l'ANEM.

    Requête interminable d'un emploi incertain

    En l'absence d'un bilan exhaustif évaluant ce dispositif et rendant compte de la réalité du terrain, ces recruteurs en quête de main-d'œuvre gratuite, continuent à détourner à leur profit un dispositif qui, à l'origine, était destiné à assister les chômeurs.
    Et ces derniers se retrouvent de nouveau au chômage sans avoir une autre chance de refaire leur requête.
    Les témoignages que nous avons recueillis des différentes régions du pays rendent compte distinctement de l'extension de ces pratiques d'exploitation rendues possible par un programme qui était à l'origine conçu essentiellement pour aider les jeunes à l'insertion professionnelle et à l'abolition définitive du chômage.

    Le DAIP tant aspiré n'est en fait qu'une illusion pour ces jeunes désenchantés par la réalité du terrain. Après avoir exercé une année non sans peine, les demandeurs d'emploi se livrent à la recherche d'un travail méritant qui n'est pas pour demain dans une société régie par le népotisme et les inégalités. L'expérience de Mohamed Belkacem, un père de famille originaire de Aïn Defla, est l'un des exemples les plus frappants de l'échec de la politique de l'insertion professionnelle adoptée par l'Etat. Victime des pratiques disgracieuses exercées par certains employeurs, Mohamed a préféré abandonner l'aide qui lui a été proposée dans le cadre de l'ANEM plutôt que de continuer à subir à chaque fois le même sort. Souffrances interminables, salaire dérisoire et mauvais traitement sont des souvenirs que Mohamed retient du fameux projet d'aide à l'insertion professionnelle, sans pour autant obtenir un poste de travail digne. 

    «Je suis victime de cette politique (la politique d'insertion professionnelle). J'ai passé 18 mois au sein d'une société étatique qui s'appelle Agro-route centre qui assure le transport des céréales, en qualité d'agent de bureau. Durant cette période, j'ai enduré pas mal de souffrances (sous-estimation et déplacement quotidien de 30 x 2 km). Durant la première année, mon salaire était symbolique,il ne dépassait pas 5400 DA. La somme m'a été attribuée par la direction de l'action sociale (DAS)», a relaté ce père de famille, précisant qu'«au cours de six mois de prolongation de mon contrat, je recevais un salaire de 9600 DA / mois payé par Agro-route et au niveau de la DAS, on me donnait 4300 DA». La tourmente de ce jeune en quête de travail n'a que commencé en fait. La vraie déception il ne l'a connue que lorsqu'on lui a demandé de passer quatre autres années dans le cadre de l'ANEM. «A la fin de cette période, ils m'ont proposé de transférer mon dossier de la DAS vers l'ANEM pour une période d'exploitation de 4 ans, sous prétexte que le recrutement était interdit, et qu'ils préfèrent la main-d'œuvre gratuite», a témoigné Mohamed Belkacem, habitant dans la localité de Oued Chorfa à Aïn Defla.

    Actuellement, Mohamed travaille en qualité de coffreur au chantier du métro d'Alger bien qu'il soit technicien supérieur en contrôle de qualité dans les industries alimentaires. Mohamed n'est qu'un cas parmi des milliers d'autres qui a eu le courage de laisser tomber un projet qui s'est avéré éphémère. Désillusionnés, certains jeunes, recrutés dans le cadre de l'ANEM; préfèrent ne pas renouveler leur contrat afin de quérir d'autres perspectives.

    Originaire de Tizi Ouzou, le dénommé C.Y., un jeune universitaire âgé de 31 ans, attend avec impatience la fin de son contrat obtenu dans le cadre de l'ANEM. La quête de ce diplômé en droit, titulaire d'un CAPA, était très longue et son épilogue n'est que décevant. «J'ai déposé ma demande en 2003. Ce n'est qu'en 2009 qu'on m'a orienté vers l'Office public du notariat pour un contrat d'une année renouvelable que je ne souhaite pas d'ailleurs renouveler», a-t-il lâché désespérément. «La fameuse politique d'insertion professionnelle n'est qu'une fausse résolution. L'attribution de postes se fait par piston. Si j'ai accepté de travailler avec un salaire dérisoire de 12 000 DA attribué par l'Etat, c'est pour acquérir une certaine expérience», a-t-il avoué.

    Bien que le DAIP n'offre pas réellement de perspectives palpables pour les chômeurs, il demeure tout de même une occasion pour les primo demandeurs d'emploi afin d'enrichir leur CV. A ce titre, faut-il revoir la relation ANEM-opérateurs économiques ? L'ANEM a-t-elle prévu un dispositif veillant sur les intérêts des bénéficiaires durant et après la période de contrat ? Toutes ces questions semblent omises lors de l'élaboration de ce projet décrit comme étant prometteur.
    Cette politique profite davantage aux recruteurs en leur attribuant des allégements fiscaux et parafiscaux.
    Quant aux jeunes chômeurs, ils rompent temporairement la monotonie du chômage pour revenir de nouveau à leur situation initiale, sans emploi et sans perspectives.                    

    Djedjiga Rahmani
  • De la jupe au lycée pour dénoncer l'excès de zèle des surveillants !

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      	Une vue de la cour du Lycée chiahni Bachir d'Azazga

     

    Le Lycée Chihani Bachir de Azazga est en ébullition. Au premier jour de la rentrée scolaire, une fille a été renvoyée chez elle pour avoir porté une jupe jugée "très courte" par une surveillante "voilée", rapporte les lycéens qui se sont montrés indignés par cette attitude.

    La surveillante aurait même signifié à la jeune lycéenne que la jupe est interdite dans un établissement scolaire. Il faut donc se mettre en pantalon pour réintégrer le Lycée, a-t-on expliqué à la jeune fille qui n’a rien compris à ce qu'on lui a infligé. 

    Face à cette situation incongrue, les amies et les camarades de cette lycéenne ont décidé de ne pas rester muettes. Et pour ce faire, une action de protestation est en gestation au niveau de ce lycée de Azazga pour dénoncer l'arbitraire et l'abus de pouvoir de l'administration.

    Et quelle action ! Les filles du Lycée Chihani Bachir ont entamé une campagne de sensibilisation pour convaincre toutes les lycéennes de s’habiller en jupe en solidarité avec leurs copines infortunées.

    "Toutes les filles de Chihani Bachir en jupe en signe de protestation contre cet excès de zèle! ", lit-on sur la page Facebook entièrement dédiée à cet appel qui commence à drainer de nombreux fans. Ces derniers se sont engagés à soutenir et à participer à cette action de protestation.  

    Dans quelques jours, l'administration du lycée Chihani Bachir sera confrontée à une masse de filles toutes vêtues en jupe ! N'est-ce pas là une situation inédite ? En tout cas, avec la jupe comme moyen de protestation, les lycéennes auront inventé une nouvelle arme fatale contre le conservatisme exagéré et indélicat de certains proviseurs et surveillants qui confonde souvent la morale pudibonde avec la mission éducative.

    Quoi qu'il en soit, le port de jupe revient en force au devant de la scène et tend cette fois-ci à s'affirmer comme un acte de résistance. C'est du moins le cas à Azazga...  

    Abderrahmane Semmar
  • L'Algérie a le plus mauvais système de Santé au Maghreb !

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      	l’Algérie, en dépit de ses richesses et ses réserves en milliards, n’affiche nullement les meilleurs indicateurs de Santé au Maghreb 

    Le système de Santé Algérien est le plus mauvais au Maghreb. C’est la triste conclusion à laquelle ont abouti des experts de l’Université de Sherbrooke (Canada) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

    Dans un dossier publié récemment par le Magazine Jeune Afrique, ces experts ont planché sur les systèmes de Santé de trois pays Maghrébins, à savoir l’Algérie, le Maroc et la Tunisie, pour en dresser un tableau général sur les progrès réalisés et les déficits encore persistants.  

    Et à ce propos, un tableau comparatif des systèmes de santé dans les trois pays du  Maghreb central a été établi par ces experts. A la lecture de ce tableau, tout le monde a vu que l’Algérie, en dépit de ses richesses et ses réserves en milliards, n’affiche nullement les meilleurs indicateurs de Santé au Maghreb. Bien au contraire, elle traîne loin derrière ses voisins. 

    D’abord, l’espérance de vie au Maroc et en Tunisie est nettement meilleure que celle enregistrée en Algérie. En Tunisie, elle est de 70 ans pour les hommes et 75 pour les femmes, contre, respectivement, 70 et 74 pour le Maroc et 70 et 72 pour l’Algérie. 

    D’autre part, le quotient de mortalité infanto-juvénile pour 1000 naissances vivantes est beaucoup plus dramatique en Algérie que dans les deux autres pays voisins. S’il est de 23 en Tunisie, contre 37 au Maroc, il dépasse le 38 en Algérie ! 

    Les Algériens n’arrivent même pas à acheter comme il se doit les médicaments indispensables. D’ailleurs, c’est pour cela que les dépenses personnelles de santé par habitant et par an sont beaucoup moins élevées qu’en Tunisie. L’Algérien arrive à peine à consacrer 157 dollars à sa santé durant toute une année ! Cela concerne surtout les malades chroniques en Algérie qui se privent souvent de leurs médicaments à cause de leur cherté et, aussi, de leur pénurie. 

    Enfin, si les conclusions des experts de Sherbrooke et de l’OMS citées par Jeune Afrique soulignent que des progrès réels en matière de santé ont été réalisés dans notre pays depuis l’Indépendance, ils ne manquent pas aussi d’épingler l’Etat Algérien pour sa marginalisation des médecins et les conditions sociales précaires dans lesquelles il les enferment en dépit de son aisance financière.  

    "En Algérie, un médecin généraliste commence sa carrière à 250 euros par mois et un spécialiste de niveau bac+12 à 450 euros (au Maroc, ils commencent à 727 euros et 910 euros, et en Tunisie à 791 euros et 935 euros). Dans ce contexte, les CHU sont régulièrement paralysés par des grèves et les médecins se sentent toujours méprisés", signale-t-on dans le dossier de Jeune Afrique. 

    Ainsi, ce nouveau décryptage de notre système de Santé vient de gifler les assurances déplacées et les mensonges répétitifs du gouvernement et du ministère de la Santé sur la qualité de soin et la bonne prise en charge médicale dans notre pays. L’Algérie si riche et si prospère n’est même pas au niveau de ses voisins, pourtant pauvres et dépourvus de sources de richesses, en matières de soins prodigués à ces citoyens ! 

    Des citoyens auxquels, finalement, personne ne pense puisque nos hauts dirigeants se soignent tous à l’étranger au moindre petit bobo. Ce nouveau constat amer ne risque donc pas de les empêcher de dormir tranquillement la nuit.     

    Abderrahmane Semmar
  • l'ENTV àLA POUBELLE

     


     

    Caméra cachée

    Quand les lignes rouges sont dépassées

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    Le mois de Ramadhan est bel et bien terminé et il est temps de faire des bilans concernant la grille ramadhanesque de l'ENTV pour cette année.

    D'habitude, c'est le côté qualité du produit qui pose problème, mais cette année, l'aspect «déontologique» des programmes entre en «jeu» à l'exemple des caméras cachées. Ce genre d'émissions ne devrait-il pas avoir quelque part, dans ses pratiques, des limites réglementées par l'éthique et la déontologie ? Des échos recueillis mettent en exergue cette question que se posent beaucoup de citoyens blidéens, entre autres et non des moindres qui ont suivi régulièrement les différents épisodes de l'émission de la camera cachée. Beaucoup de téléspectateurs s'en prennent particulièrement au contenu qualifié de burlesque et agressif de certains épisodes de cette émission.  

    En effet, accoster à l'esbroufe des citoyens paisibles et vaquant à leurs besoins quotidiens pour les accuser de délits passibles de peine de prison ferme allant de dix ans et plus, cela donne des sueurs froides dans le  dos de la victime tombée dans le traquenard des éléments de la caméra invisible.  «On  prend les gens pour des imbéciles ou quoi ! Cela veut dire quoi d’accuser un passant, la quarantaine dépassée, d'avoir volé un téléphone portable, d'être en possession de stupéfiants, de cannabis, de cocaïne ou
    autres ?», débite, ahuri, un habitant du centre-ville de Blida, sirotant un jus à la cafétéria Essalem (sise Bab Essebt).

    Le fait est d'autant plus grave que ce soit sur le plan réglementaire ou sur l'impact psychologique que peuvent causer ces jeux dangereux, au point où des agents, en faction, vous traînent dans un fourgon pour vous extirper des aveux de faits criminalisés par le code pénal algérien. Si dans son essence première aucun ne conteste l'originalité de cette émission, c'est en revanche le choix des contenus qui est, s'accordent à dire nos interlocuteurs, «parfois ostentatoirement arrogant et humiliant. Certains passages risquent même de casser l'image de la victime dans son quartier, dans son foyer où sur le lieu de travail». «Au-delà de la dignité du citoyen lambda qu'on fait tomber dans le traquenard, la dose de choc que subit un citoyen qu'on accoste pour un fait très grave peut par exemple lui causer des dommages irréparables tels que lui amorcer une hyperglycémie, une crise cardiaque pour des personnes déjà malades ou tout autre manifestation d'ordre psychosomatique…», affirme un de nos interlocuteurs, médecin de formation.

    «L'exemple à suivre, c'est peut-être les contenus de la même rubrique qu'on passe outre- mer : piéger par exemple des célébrités par des subterfuges tout sympathiques en fouinant par exemple dans le passé de telle ou telle renommée pour trouver le trait original, le sens de l'humour, découvrir une star dans une situation indélicate, c'est cela que le public aime voir et cela devrait constituer le sens même de cette catégorie de rubrique. D’ailleurs, il y a eu pendant ce Ramadhan une émission dans ce sens passée par l'Entv et d'après mes échos cela a réussi. Les télespectateurs cherchent des pièges télé de qualité qui instruisent et délassent en même temps», argue un autre. Aux yeux de la loi, nous dit-on, le citoyen piégé a toutefois le droit de refuser la diffusion de la séquence en question sur l'antenne de l'ENTV ou tout autre support télévisuel. Dans le même sens, beaucoup se demandent quel est le rôle des associations des droits de l'homme et des légistes dans la protection du citoyen contre ces dépassements qu'on tend à banaliser via des espaces de communication aussi importants que celui de la télévision, qualifiée, à juste titre, de média lourd.      

    Mohamed Abdelli
  • Service livraison express

     

     

    En quelques années de règne sans partage et de marchandages douteux, le président a livré le pays par tranches, comme un projet d'autoroute. La rue a été livrée à des policiers qui font à peu près ce qu'ils veulent, la gestion des affaires publiques à des gouvernants corrompus et l'espace commun à des religieux hostiles à toute ouverture. Dans les campagnes, les Algériens sont livrés aux féodalités locales, qui règnent par la force et sans justice, dans les villes, les familles sont livrées à des hordes de délinquants face auxquelles la police s'avoue impuissante, malgré ses effectifs, ses équipements et ses caméras de surveillance.

    Enfin, dans les montagnes, les villageois sont livrés à des groupes terroristes nomades, de joyeuses troupes de faux barragistes et des kidnappeurs en série qui ne rendent les enfants volés qu'après des mobilisations citoyennes. A sa décharge, il faut reconnaître que cette livraison aux puissances les plus nuisibles ne s'est pas faite par volonté, mais par oubli des priorités, le chef de l'Etat étant plus occupé à déjouer les complots réels ou supposés du sérail qu'à être attentif à ce qui se passe en dehors de la présidence blindée. On pourrait continuer et énumérer tous les marchés conclus, l'économie livrée aux mafieux, les banques aux étrangers, le football aux politiques, le commerce aux informels, les sous-vêtements féminins aux islamistes, l'école aux religieux, la religion aux extrémistes, les trottoirs aux gardiens de parkings, la téléphonie mobile aux Moyen-Orientaux, le pétrole aux Américains et les terres aux prédateurs.

    On le voit bien, pour récupérer tout ce qui a été offert, il faudra beaucoup plus d'un président et de trois mandats présidentiels. A moins que ceux qui ont bénéficié de ces concessions décident de tout rendre à la communauté. Non, c'était une blague. Pourquoi rendre quelque chose que personne ne réclame ?

    Chawki Amari
  • Passionnant débat à Paris entre intellectuels

     

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      	Quelques familles portant le portrait de leurs proches disparus

    Une soirée commémorative du 10e anniversaire de la création du Collectif des familles de disparus a eu lieu à Paris. Des historiens, sociologues et personnalités de la société civile ont animé un débat passionnant et  parfois passionné.

    Paris
    De notre bureau


    La question des disparitions forcées en Algérie est liée à la démocratisation de la société et du système politique, ont avancé les intervenants à la soirée commémorative du 10e anniversaire de la création du Collectif des familles de disparus en Algérie, notamment l'historien et ancien membre de la direction du FLN, Mohamed Harbi, et le professeur en droit international, Madjid Bencheikh. «La question des disparus ne peut avancer que si elle est liée à une cause politique, la cause de la démocratie et à une mobilisation en ce sens», a affirmé Mohamed Harbi à la faveur d'un débat dense, jeudi dernier à l'Espace Reuilly à Paris dont nous rapportons quelques éléments.

    L'Algérie reconnaît 8023 disparus, a-t-il été avancé. Toutefois, les autorités algériennes «continuent à s'opposer à la reconnaissance et surtout à la mise en place d'une justice transitionnelle dont le mandat serait de reconnaître et de mettre à jour la vérité parce que sans vérité la douleur ne sera jamais apaisée», a indiqué la présidente de la FIDH, Souhayr Belhassen. Pour Mohamed Harbi, «c'est un combat qui va s'inscrire dans la durée. Or, la recomposition de la société algérienne est favorable à la reconduction de l'autoritarisme. On le voit bien à la multiplication des forces de répression qui atteignent aujourd'hui près de 500 000 personnes. Par ailleurs, sur le plan politique, la situation n'est guère brillante. La compétition sociale a pour enjeu non pas le contrôle de l'Etat mais l'obtention des faveurs de celui-ci». Et d'affirmer que «l'autoritarisme est indissociable des caractéristiques de la nomenklatura algérienne plus soucieuse d'intérêts particuliers que des intérêts de la nation», mais se disant toutefois convaincu que «la chaîne des drames que connaît l'Algérie depuis trop longtemps», que «les traumatismes qui l'ont meurtrie finiront bien par s'arrêter un jour pour peu que nous arrivions à éclairer l'opinion et que les forces nationales et internationales agissent en ce sens».

    Madjid Bencheikh, professeur de droit international et ancien président d’Amnesty International Algérie, considère que «les familles de disparus ont non seulement réussi à impulser des actions sans doute parce qu'elles étaient déterminées, mobilisées par la recherche de la vérité, mais aussi, d'une manière plus générale, parce qu'il s'agit d'une cause juste». A ses yeux, le combat des familles de disparus est «un élément d'un combat plus global et pour que ceux qui ont disparu en Algérie ne le soient pas pour rien».
    Et il estime que la Charte pour la paix et la réconciliation nationale est «le résultat d'une analyse qui fait croire à une victoire sur la violence, elle n'est pas le résultat d'une recherche des causes qui ont conduit l'Algérie à connaître cette violence.  Cette manière de faire a abouti à un échec. Le terrorisme n'est pas éradiqué, la réconciliation nationale espérée ne semble pas produire de résultats en ce qui concerne la paix sociale».

    «La société a besoin de savoir pour se reconstruire»

    «Les disparitions forcées sont avant tout une forme de torture pour les personnes qui disparaissent et pour les familles, pour une communauté, pour tout un pays. Et cette forme de torture, c'est le jeu de la terreur des régimes autoritaires. La justice ce n'est pas la disparition, ce n'est pas la torture. La justice c'est si quelqu'un est coupable, qu'il ait droit à un procès équitable», intervient Geneviève Garrigos, présidente d’Amnesty International France. Et d'ajouter : «Moi, je viens d'Argentine où il y a eu 30 000 disparus.» «Votre combat n'est pas pour le passé, il est pour l'avenir. Lutter contre l'impunité, ce n'est pas uniquement pour ce qui s'est passé hier, c'est aussi pour un monde plus juste, un monde où la justice a un sens. Et aujourd'hui, le gouvernement algérien pense qu'avec la charte, il va tourner la page mais il devrait peut-être regarder ce qui se passe ailleurs, au Pérou, au Chili, en Argentine, au Cambodge. 20 ans, 30 ans après, malgré les lois d'amnistie, la société demande justice, elle a besoin de savoir pour se reconstruire. C'est pourquoi, il est impératif de demander qu'il y ait des enquêtes judiciaires indépendantes, que les familles aient le droit de se réunir en associations, de pouvoir s'exprimer.»

    Nacéra Dutour, à l'origine de la création du CFDA en 1998, témoigne : «Quand on a tenu notre premier rassemblement (place Addis-Abeba à Alger tous les mercredis jusqu'à leur récente interdiction, ndlr), les gens nous fuyaient comme la peste, petit à petit l'opinion a commencé à changer, le fait qu'on est là depuis 12 ans y a fait beaucoup. Nous avons réussi à gagner la confiance de beaucoup d'associations algériennes, surtout des associations féministes, de personnalités connues.» La mère du jeune Amine, disparu en 1997, souligne la création, avec les associations de victimes du terrorisme Djazaïrouna et Soumoud de l'association des victimes algériennes et, depuis, mènent leurs activités en commun.  Et Madjid Bencheikh de relever : «La jonction des familles de disparus et d'autres associations de victimes du terrorisme m'apparaît comme un espoir des véritables solutions de réconciliation qu'il faut imaginer pour l'Algérie.» Contrairement à des causes moins proches, comment expliquer que dans le cas des disparus, il n'y a pas plus de mobilisation en Algérie ? Pas plus de dénonciation ? Est-il demandé aux intervenants.

    Selon Geneviève Garrigos, présidente d'Amnesty International France, «ce n'est, malheureusement, pas spécifique à l'Algérie. C'est difficile de se mobiliser dans son pays quand il y a une chape de plomb. En Amérique latine, les lois sur l'amnistie ont commencé à sauter au bout de plus de 20 ans. Il faut du temps à une société pour qu'elle comprenne que ce n'est pas l'oubli qui va la guérir mais que c'est la vérité et la justice».

    «Déficit national»

    Et Mohamed Harbi d'enchaîner : «La société algérienne demeure très fragmentée quand il s'agit de la question politique et de la démocratie. Elle n'arrive pas encore pour différentes causes d'ordre sociologique et d'ordre politique aussi à se réunifier et à prendre à bras-le-corps une question aussi importante que celle des disparus qui, dans d'autres pays, a beaucoup mobilisé l'opinion et a été un des facteurs d'ouverture d'un champ démocratique.»

    Mohamed Harbi pousse l'analyse : la classe moyenne algérienne est «divisée, fragmentée, elle réclame la démocratie mais, en réalité, elle n'a jamais fait le bilan de l'histoire algérienne et sa mémoire est une mémoire déficiente. Les forums démocratiques n'ont jamais duré longtemps parce que la relation personnalisée dans le champ politique reste très forte et elle est handicapante». Autre question de la salle : n'est-on pas à un moment où il faut dépasser l'étiquette «éradicateurs» et «réconciliateurs» et voir ce que les uns et les autres ont en commun, c'est-à-dire des idées de démocratie ou tout au moins de modernité ?«Le rayonnement du RCD ou du FFS ou d'autres groupes politiques dans la société est extrêmement limité, même si potentiellement la cause démocratique est liée à ces courants, mais d'une manière générale dans les classes moyennes, et cela se voit aussi à travers la presse, le vrai problème c'est leur incorporation dans le système», reprend Mohamed Harbi.

    «On le constate dans la présence sur la scène politique d'un certain nombre de partis et aux scissions permanentes qu'il y a dans ces partis... Le système ne tient pas simplement parce qu'il est autoritaire, il tient aussi parce qu'il a des supports dans la société.» Et de son point de vue, «tant qu'on n'aura pas bien circonscrit ce phénomène, les possibilités de sortie de crise et de création d'un champ politique – parce qu'il n'y a pas un vrai champ politique aujourd'hui, il y a un marché de la confusion généralisée dans les débats sur la sortie de crise» – restent problématiques. Mohamed Harbi relève le problème du «déficit national». Et de dire que «la nation algérienne, ce n'est pas une nation d'individus, c'est pour l'essentiel encore une nation de familles et beaucoup de problèmes de survie ne se résolvent pas à l'échelle individuelle, mais à l'échelle familiale. C'est un phénomène très important qui peut expliquer nombre de comportements politiques dans la société».

    Madjid Bencheikh, après avoir rappelé la prévalence, au moment de la discussion sur la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, d'«un courant important dans la société selon lequel il fallait tourner la page», note que le système politique algérien, «malgré les transformations qui ont suivi octobre 1988 et la mise en place du multipartisme, a des caractéristiques qui durent depuis les lendemains de l'indépendance, c'est-à-dire un système qui a à son centre un commandement militaire qui organise la stratégie du système».     
       

     

  • Plusieurs citoyens rackettés à Kadiria (Bouira)

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    Dans la nuit de samedi à dimanche dernier, un groupe d’une dizaine de terroristes a dressé un faux barrage sur la route reliant Kadiria à Draâ El Mizan.

    Selon des sources locales, les sanguinaires, visages découverts, ont rackettés et délestés les passants. Les mêmes sources affirment que des automobilistes ont été dépossédés de leurs biens, argent, portables, bijoux et autres objets de valeur. Le faux barrage a duré plus de deux heures avant que les terroristes ne prennent la fuite vers les maquis de la région.

    Alertés, les éléments des services de sécurité ont enclenché une opération de recherche. Le dernier attentat perpétré par les éléments de la Katibat El Farouk remonte à la dernière semaine du mois dernier, où un poste de contrôle de la garde communale a été ciblé par l’explosion d’une bombe artisanale. Un garde communal a été grièvement blessé.                                                                                       

    A.F
  • Les nouveaux tarifs des offres ADSL effraient les internautes Algériens !

     

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      	Des tarifs exorbitants sont imposés aux internautes Algériens pour des connexions souvent lentes et perturbées 

    Cher, trop cher. Tel est le leitmotiv qui revient, comme une rengaine empreinte de rage et de colère, sur les lèvres des internautes Algériens après l’annonce, toute récente, d’une nouvelle grille tarifaire par Djaweb, le fournisseur d’accès ADSL d'Algérie Télécom.  

    Désormais, pour une connexion d’un méga, l’Algérien doit débourser pas moins de 2200 DA par mois ! Une addition salée pour les bourses modestes qui voient là leur rêve de surfer sur le web s’éloigner de plus en plus.  

    En Algérie, Internet est visiblement victime d’une gouvernance à double vitesse. D’un côté, on cherche à nous faire croire que tout est fait pour démocratiser l’accès à internet, mais de l’autre,  c’est tout le contraire qu’on fait puisque on impose des tarifs exorbitants aux usagers du web sans même pas daigner leur fournir la moindre explication.  

    Jugeons-en. Pour une connexion de 5 mégas, il faut compter sur une facture mensuelle de plus de 9000 DA ! C’est tout simplement une demande de rançon lorsqu’on compare ces prix avec ce qui se fait de mieux dans le monde aujourd’hui. 

    N'allons pas très loin et prenons juste l’exemple des pays voisins, qui ne sont pas forcément des pays développés, ni des pays plus riches que le notre, où la connexion internet est largement moins chère qu’en Algérie. Il n'y a carrément pas de photo si on s'amuse à comparer. Mais tentons le coup quand même. 

    En Tunisie, une connexion d'un 1 Mbps revient à même pas 600 DA ! Pour 4 Mbps, la facture dépasse à peine les 1000 DA ! Et pour une bonne connexion à 8 Mbps, l'internaute ne débourse de sa poche que 1500 DA ! En Algérie, avec notre cher Djaweb, pour une telle connexion, il faut mettre sur la table plus 15.000 DA par mois ! En somme, l'accès à internet est dix fois moins cher en Tunisie qu'en Algérie ! 

    Quant au Maroc, les tarifs sont aussi abordables pour les internautes marocains.  Avec moins de 2000 DA, il est possible d'avoir une connexion de 4 Mbps. Et la 8 Mbps ne dépasse jamais les 4000 DA. Là encore les chiffres sont éloquents et la comparaison donne le tournis. 

    Mais pour les responsables de l'Algérie Télécom, il n'y pas le moindre souci. Ces prix auraient même été étudiés pour permettre à tout le monde d'en profiter. D'ailleurs, c'est avec ces nouveaux tarifs que l'opérateur historique compte mettre en service 250 000 nouveaux accès ADSL d'ici la fin de cette année ! 

    Sont-ils vraiment conscients de leur stratégie ? Personne ne le sait car en ces temps où les déconnexions sont encore plus fréquentes que jamais, les internautes Algériens ne savent plus où donner de la tête !   

    Abderrahmane Semmar