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  • Bouteflika visé par le discours virulent de Barack Obama

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    En condamnant, en des termes très durs, hier mardi les dirigeants d’Afrique « qui changent les lois pour s’accrocher au pouvoir », le président américain, Barack Obama, a, en même temps que Ben Ali ou Biya, clairement visé le président algérien Abdelaziz Bouteflika dont on comprend maintenant pourquoi il ne l’a jamais rencontré.

    En se faisant réélire pour un troisième mandat auquel il n’avait pas droit – après avoir trituré la Constitution de 1996 – et avec un score de 90,24 %, le chef de l’Etat algérien s’était, en effet, classé brillamment en 3è position dans Top 10 des dictateurs les mieux élus dans le monde, juste derrière Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, l’inamovible maître de la Guinée Equatoriale qui s’était donné 97,1 % des suffrages et  Noursoultan Nazarbaïev, le seigneur du Kazakhstan, crédité de 91% des voix. Bouteflika devançait des despotes chevronnés comme Robert Mugabe du Zimbabwe (85,5%), Omar Hassan el-Béchir du Soudan (86,5%), Gurbanguly Berdimuhamedow du Turkménistan (89,23%) Islom Karimov d’Ouzbékistan (88,1%) et même Zine el-Abidine Ben Ali, Tunisie: 89,62% !

    Le camouflet est d’autant plus violent que Barack Obama parlait devant 120 jeunes leaders de la société civile de plus de quarante pays d’Afrique qu’il a préféré recevoir,  plutôt que de réunir des chefs d'Etat ou de gouvernement, à l’occasion des cinquante ans d’indépendance en Afrique « pour discuter avec eux de leur vision de l'Afrique pour les 50 ans à venir » Or, le président Bouteflika était parmi les leaders africains présents à Huntsville (Canada), au Sommet du G8, en juin, – avec le Sénégalais Abdoulaye Wade, le Nigérian ¬Goodluck Jonathan, le Sud-Africain Jacob Zuma, le Malawite Bingu wa Mutharika et l’Éthiopien Mélès Zenawi – à qui Obama avait annoncé qu’il comptait convier  18 de ses homologues africains en août prochain à Washington afin de célébrer le 50e anniversaire des indépendances de leurs pays respectifs.
    Non seulement le président des Etats-Unis a décidé de procéder autrement en conviant plutôt les leaders des sociétés civiles africaines, mais il a pourfendu les dirigeants d’Afrique dans un discours où Bouteflika est décrit point par point.
     Premier point : "Si vous y réfléchissez, dans les années 1960, lorsque vos grands-parents, arrière-grands-parents se battaient pour l'indépendance, les premiers dirigeants disaient tous qu'ils étaient pour la démocratie…" Bouteflika fait partie de ces « premiers dirigeants »
    Deuxième point : "Et lorsque ces dirigeants ont été au pouvoir pendant un certain temps, ils se sont dit : « J'ai été un si bon dirigeant que pour le bien du peuple, je dois rester en place. Et c'est comme cela que l'on commence à changer les lois, à intimider et à emprisonner des opposants… » Bouteflika se reconnaîtra sans peine.
    Cette sortie d’Obama est capitale pour analyser les futures relations Algérie-USA.
    Elle implique une nouvelle stratégie d’alliances américaine.
    « Certains d'entre vous deviendront un jour dirigeants de vos pays. L’Afrique appartient aux Africains, mais nous ferons en sorte que vos voix soient entendues pour que vous puissiez saisir ces opportunités. Mais ne suivez pas les traces de la génération des indépendances qui s'est accrochée au pouvoir depuis l’indépendance ! Veillez plutôt à enraciner les principes démocratiques dans vos pays… », a dit Obama.
    "Nous sommes à la recherche de dirigeants qui savent que le fait de donner plus de pouvoir aux citoyens est dans l'intérêt de tous", a dit Mme Clinton
    Dans le monde actuel, "un pouvoir basé sur un rapport hiérarchique allant du sommet à la base n'est plus tenable", a-t-elle poursuivi.
    Un langage sans équivoque.

    R.B.

  • que trafiquent les russes en algerie avec sawasiri!!!!!!!!

    Les nouveaux propriétaires russes font une estimation: Huit milliards de dollars réclamés pour Djezzy

    par Yazid Alilat

    Le chiffre est tombé hier, peut-être bien tôt, sur la somme dont le nouveau propriétaire d'OTA (Orascom Télécoms Algérie), filiale jusqu'à dimanche dernier du holding égyptien OTH, le groupe russo-norvégien, veut le vendre à l'Etat algérien.

    Le directeur général de Vimpelcom, Alexander Izosimov, présent à Alger avec la délégation d'hommes d'affaires qui accompagne le président russe Dmitri Medvedev, a proposé à l'Algérie de céder l'opérateur de la téléphonie mobile en Algérie, Djezzy, à «un prix équitable», environ 8 milliards de dollars.»

    Nous sommes tout à fait ouverts à cela (une vente) si l'acquisition se fait à un prix normal, si cela se fait pour un prix équitable», a-t-il affirmé en marge du forum russo-algérien organisé à l'occasion de la visite d'une journée du président russe Dmitri Medvedev à Alger. Selon le patron de Vimplecom, le prix équitable pour la vente de Djezzy à l'Algérie, qui a fait valoir son droit de préemption, se situe quelque part aux alentours de 8 milliards de dollars».» C'est 7,8 milliards de dollars», précisément, a-t-il ajouté. Vimpelcom avait annoncé l'achat de 100% de l'italien Wind et 57 % de l'égyptien Orascom, au milliardaire égyptien Naguib Sawiris pour un prix de 1,8 milliard de dollars afin de créer le 5e groupe mondial des opérateurs de mobiles. Orascom Telecoms Holding est la maison mère de l'opérateur Djezzy.»Si le gouvernement (algérien) insiste, nous serons naturellement prêts à considérer la vente de cet actif au gouvernement», avait-il, dans un premier temps, déclaré aux journalistes qui accompagnent le président Medvedev.»Il est difficile de faire des prévisions. Pour nous, il est important que les relations entre la compagnie et le gouvernement (algérien) se normalisent», avait ajouté le magnat des télécoms. Les déclarations du patron de Vimplecom confirment les informations selon lesquelles des négociations ont été déjà entamées avec l'Algérie pour la cession de Djeezy. Mais, dans la tourmente de ces déclarations sur l'avenir de OTA, le ministre de l'Industrie, de la petite et moyenne Entreprise et de la Promotion de l'investissement, M. Mohamed Benmeradi, avait un peu tempéré mardi, les ardeurs des uns et des autres. «Tout changement dans l'actionnariat d'Orascom Telecom Holding (OTH) ne saurait remettre en cause les engagements déjà pris de céder Orascom Telecom Algérie (OTA) à l'Etat algérien». Cité par l'APS, M. Benmeradi avait même affirmé que «les négociations en cours entre l'Etat algérien et les propriétaires du groupe OTA n'étaient pas du tout remises en cause». Pour lui, «ce sont deux opérations distinctes. La première concerne une transaction entre deux holdings internationaux et la seconde concerne une procédure de cession de droits d'une société (de droit algérien), officiellement engagée entre les deux parties suite à la décision de l'Etat algérien d'exercer son droit de préemption prévu par la législation nationale sur les cessions d'actions de la société OTA, envisagée par la société mère». Les déclarations de M. Benmeradi sont, en fait, ballotées par un flot d'informations sur cette cession de Djezzy qui a fait couler beaucoup d'encre, et susciter énormément de convoitises. En tout cas, le prix de cession que propose Vimplecom est autant un ballon sonde qu'une première (sur) estimation de la valeur de OTA, alors que certaines sources ont déjà fait savoir que l'Algérie aurait suspendu, à la veille de la visite du président russe à Alger, l'opération d'estimation de la valeur de Djezzy, confiée à un cabinet conseil algérien.

    Par ailleurs le pétrolier russo-britannique TNK-BP s'intéresse au rachat des actifs de BP en Algérie, a annoncé hier son directeur, Mikhaïl Fridman, membre de la délégation économique qui accompagne le président russe Dmitri Medvedev, pour une visite d'une journée à Alger, rapporte l'AFP. «Nous voudrions que l'avenir des actifs algériens de BP soit décidé de manière positive», en faveur de TNK-BP, a-t-il déclaré à la presse. Le ministre russe de l'Energie Sergei Shmatko a cependant indiqué que le groupe Sonatrach envisageait lui-même d'acquérir les actifs de BP. «Le gouvernement algérien envisage sérieusement la possibilité d'acquérir indépendamment les actifs pour la Sonatrach», a-t-il dit. La Russie et la Sonatrach sont en train d'en parler actuellement, a-t-il dit, soulignant que de toute manière aucune décision ne devrait être prise avant un ou deux mois. La TNK-BP pourrait proposer un échange d'actifs à Sonatrach. «Nous n'écartons pas que la TNK-BP fasse une offre appropriée sur un échange d'actifs», a-t-il ajouté. Le groupe BP, en quête de liquidités après la marée noire du Golfe du Mexique, souhaite vendre ses actifs en Algérie et des négociations seraient déjà en cours avec TNK-BP. M. Fridman a estimé que le soutien du gouvernement algérien était «d'une importance décisive», tant pour l'affaire de BP que pour Djezzy. «Sans soutien politique, nous avons peu de chance de succès dans un pays pas facile comme l'est l'Algérie», a-t-il estimé. Maxim Barsky, l'un des hauts dirigeants de TNK-BP a indiqué que le Premier ministre Vladimir Poutine avait récemment envoyé une lettre au gouvernement algérien exprimant son souhait d'un développement des activités du groupe dans ce pays.

    Des opérateurs économiques russes ont affiché, hier à Alger, leur volonté de saisir les opportunités d'affaires qu'offre l'Algérie pour renforcer les relations bilatérales dans le domaine économique.

    Intervenant, lors des ateliers thématiques organisés en marge du forum d'affaires algéro - russe, la représentante des entreprises russes de la construction, Mme Liudmila Skachkova a indiqué que les entreprises russes activant dans ce secteur «sont prêtes à nouer d'éventuelles relations de partenariat avec les entreprises algériennes». Mme Skachkova, également membre du Cercle d'amitié algéro-russe, a insisté sur la nécessité «de renforcer les relations d'affaires entre les deux pays», estimant qu'elles «sont appelées à s'intensifier davantage».

     Approché par l'APS, en marge d'un atelier, M. Nick Markarov, représentant du groupe IMS, spécialisé dans les appareils de comptage, a précisé que le but de sa visite en Algérie était de trouver des partenaires algériens dans ce domaine et de leur transférer le savoir-faire de cette filière. Pour sa part, M. Alexandre Tymar, chef de projet, en Algérie et au Maghreb, dans la société énergétique russe Technopromexport, a expliqué que «ces rencontres revêtent une grande importance pour le développement des relations économiques entre l'Algérie et la Russie, notamment dans le domaine de l'énergie».

    Bouteflika s'est entretenu hier avec le président de la Fédération de Russie, M. Dmitri Medvedev, en visite officielle d'une journée. Les ministres des Affaires étrangères des deux pays, MM. Mourad Medelci et Serguei Lavrov, ont assisté à cet entretien. Le président Medvedev, qui est arrivé peu auparavant pour une visite officielle d'une journée en Algérie, est accompagné d'une importante délégation comprenant des membres du gouvernement, de hauts responsables de la Fédération de Russie et des hommes d'affaires qui prendront part au forum économique algéro-russe et à une exposition de produits russes qui se tiendront en marge de cette visite. Les deux chefs d'Etat devaient procéder à l'examen de la coopération bilatérale et à un échange de vues sur les questions d'actualité régionale et internationale. Il est prévu, également, la signature d'accords bilatéraux dans différents domaines.

  • niet,nada democratia in algeria camarade comme à moscou!!!!!!


    A la une Actualité
     
    Commémoration des événements du 5 octobre 1988
    Les manifestants malmenés




    Le rassemblement  organisé hier à Alger pour la commémoration de cette date symbole a été réprimé. Les services de sécurité sont allés jusqu’à empêcher le dépôt de la gerbe de fleurs à la mémoire des martyrs de la démocratie.
     

    Que dire d’un pouvoir qui a peur d’une gerbe de fleurs ? D’un pouvoir qui a fait de la bastonnade une politique et de la politique un interdit ? Hier encore, la répression, devenue le moyen de communication d’un pouvoir autiste, a frappé. Elle a jeté son fiel sur des jeunes, désarmés, venus parsemer de fleurs là où le mal n’a que trop sévi. Le rassemblement pour commémorer les événements du 5 Octobre a été violemment interdit dans un lieu, théâtre il y a 22 ans d’une répression féroce contre des jeunes aussi désarmés. Ce que le temps n’a pas réussi à effacer, la matraque veut le rendre invisible.

    Le Rassemblement action jeunesse (RAJ) qui a appelé, avec l’Association des victimes des événements d’Octobre, à un rassemblement pacifique sur la place des Martyrs, à Alger, en commémoration des journées d’Octobre, a été empêché par la force de quitter les lieux. «Trop c’est trop, chaque année c’est la même rengaine ! Rentrez chez vous», lançait tout de go un policier en civil visiblement imperméable à tout compromis. Comme si ordre avait été donné pour empêcher ne serait-ce que le dépôt de la gerbe de fleurs, les policiers venus en nombre, en civil et en uniforme, ont violemment poussé les manifestants à s’éloigner du kiosque de la place des Martyrs. Les fleurs n’ont pas échappé à la rage des forces de l’ordre.

    Tentant vainement de déposer la gerbe commémorative et face à un encerclement par les policiers, le président de RAJ, Hakim Addad, a eu pour acte de subversion de jeter des fleurs sur les présents. Un geste pour affirmer et insister sur le caractère pacifique du rassemblement. Mais ce n’était pas assez pour calmer l’acharnement de la police à interdire le rassemblement. Un autre militant du RAJ tente quant à lui, malgré l’interdiction des policiers, de lire la déclaration de son association. Le texte lui a été arraché des mains, comme tous les écrits brandis par les manifestants.

    L’image de la gerbe de fleurs défraîchies, jetée sur le sol, résume à elle seule tout le mépris affiché à l’adresse du peuple et de sa mémoire. «Je suis un Algérien, voici ma carte d’identité, j’ai le droit d’être où je veux quand je veux. Vous n’avez pas le droit de me l’interdire», lançait un jeune, le bras brandi, tenant sa carte nationale. Son geste a été rejoint par d’autres manifestants qui, tout en brandissant leurs cartes, lançaient des slogans que cette place et ce ciel d’Alger connaissent et gardent encore en mémoire : «Algérie libre et démocratique », «A bas la répression, liberté d’expression», «Bab El Oued Echouhada» ou encore «Pouvoir assassin». Au fur et à mesure que la foule grandissait, le nombre de policiers doublait.

    «Apparemment, il s’agit d’une délégation de la DGSN qui est venue commémorer avec nous le 5 Octobre», nous dit ironiquement Azouaou. Aux dizaines de manifestants s’ajoutait une foule de curieux, s’interrogeant sur le pourquoi de cette action. «Ils ont raison de dénoncer la hogra. Qui n’est pas atteint par le mal de la hogra dans ce pays ?», nous dit un citoyen de passage. D’autres affichaient des regards de colère en voyant la réaction démesurée des policiers.

    Le RAJ dénonce une «féroce répression»

    «C’est émouvant de voir ça. Comment répondre avec une telle férocité face à des gens désarmés et pacifistes ? Nous sommes là pour nous remémorer une date, des victimes, des faits, pourquoi tant d’acharnement à nous faire taire et oublier ce qui s’est passé ?», s’indigne Oumahamed, lui aussi victime d’Octobre.

    Appuyé sur une canne qui ne le quittera jamais, comme le souvenir de ce 5 octobre 1988 où il était de passage devant la DGSN, Oumahamed a été atteint de deux balles provenant de l’édifice de la police. «Nous réclamons un statut, une reconnaissance. Qu’on dise enfin la vérité et ce qui s’est réellement passé», dit-il. Un représentant de l’association SOS familles de disparus, venu participer à l’action de RAJ et des victimes d’Octobre, souligne : «Il y a danger sur les libertés. Les rassemblements sont interdits et c’est là une grave atteinte aux droits à l’expression.»

    Des représentants de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme, des militants du FFS, du MDS, un député d’El Islah, Filali, et le député indépendant Ali Brahimi ont répondu à l’appel de la mémoire en prenant part au rassemblement.
    Les deux députés ont été invités par Hakim Addad à faire valoir leur statut de député pour faire libérer le jeune Ferhani, embarqué par la police. Affichant leur carte officielle, les deux élus à l’APN ont demandé aux policiers de laisser le rassemblement s’accomplir. Mais c’était une vaine tentative. «Nous avons vu ce que vous faites et nous en rendrons compte à l’Assemblée», dira le député Filali.

    Dans un communiqué rendu public après le rassemblement réprimé, le RAJ, tout en saluant le courage des citoyens présents à la place des Martyrs, dénonce «la féroce répression qui s’est abattue sur les manifestants». Le communiqué souligne que «nul n’a été épargné, pas même les deux victimes de la répression d’Octobre 1988, venus participer au rassemblement. Le membre du RAJ et deux autres citoyens qui ont été interpellés ont finalement été relâchés suite aux négociations avec les responsables de la police locale».      

  • Deux mois de prison ferme pour le journaliste d’Akhir Saâ à El Tarf

    A
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    Le procureur de la république du tribunal d’El Tarf a requis une peine de deux mois de prison ferme assortie d’une amende de 50 000 DA à l’encontre du correspondant du quotidien arabophone Akhir Saâ.

     

    Notre confrère a été condamné pour une affaire de diffamation déclenchée par la directrice de l’école primaire Dey Banamor d’Aïn Khia, un village à 10 km au Nord d’El Tarf.

    Le journaliste avaient repris une pétition des parents d’élèves qui protestaient contre la fermeture impromptue d’une classe préparatoire. Depuis l’affaire, la classe a été rouverte. Le verdict sera prononcé dimanche 9 octobre.

    Slim Sadki
  • Ould Abbès saborde les élections des conseils de l’Ordre des Médecins!!!!! sans comment


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       	Ould Abbès est accusé de vouloir "caporaliser" l'Ordre des Médecins ! 

    zoom | © D.R

    Ould Abbès est accusé de vouloir "caporaliser"...

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    Aujourd’hui devaient se tenir à travers tous le pays les élections pour le renouvellement de la moitié des membres des bureaux régionaux des Conseils de l’Ordre des médecins. 

     Le vote est prévu depuis juillet et, comme toutes les fois précédentes depuis le décret de 1992 qui institut ces Conseils de déontologie médicale, les dispositions avaient été prises avec les Directions de wilayas de la santé qui ont toujours abrité les opérations du scrutin. 

    Mais qu’elle n’a a pas été la surprise des praticiens membres des bureaux de vote lorsqu’ils se sont vus refuser jeudi  matin l’accès des DSPS à El Tarf et à Annaba. Des sources dignes de foi ont affirmé que des instructions ont été données par SMS aux Directeurs de wilaya pour renvoyer les organisateurs et les votants qui ont fait le déplacement en venant parfois de très loin. 

    Le Président du bureau de vote d’El Tarf est abasourdi. "Comme d’habitude, j’ai pris contact avec le DSPS il y a plusieurs jours et il m’a dit qu'il n'y a aucun problème.  Alors j’ai envoyé les convocations aux médecins, pharmaciens et dentistes de toute la wilaya. Ils sont venus et on les fait voter dans ma voiture devant la DSPS !", a-t-il confié à El Watan. 

     Contacté par téléphone, le Pr. Ayadi Abdelaziz, président du conseil régional d’Annaba, est furieux.

    "Nous sommes outrés par le comportement du Ministre de la Santé. Envoyer un fax la veille des élections pour arrêter l’opération de vote et ordonner de ne pas apporter aide et assistance aux Conseils de l’Ordres des médecins, cela est scandaleux. Nous ne sommes pas des clandestins, nous sommes une institution de l’Algérie. Et en plus, les élections ont été annoncées par voix de presse en juillet dernier ", a-t-il déclaré à El Watan.  

    A la question de savoir ce qui peut motiver une telle brusquerie, le Pr. Ayadi a répondu :  "Ils veulent régenter l’Ordre. Ils veulent le caporaliser comme il l’ont fait pour l’Union Nationale des Médecins. Il est incompréhensible que cela puisse se passer encore ainsi en 2010" !  

    Slim Sadki
  • Azouaou, « accidenté du travail » !

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    L'après-midi du 10 octobre 1988, Hamou L'hadj Azouaou, grand gaillard de 21 ans, qui fomente l'espoir d'ouvrir son propre atelier de bijouterie, passe jeter un coup d''il au restaurant populaire que tient son père à la rue Hassiba Ben Bouali, à Alger. Alger qui, depuis cinq jours, fulmine de colère et d'émeutes contre le FLN, Chadli, les pénuries, les Honda arrogantes des responsables et contre le mal de vivre sans issue. Fermé depuis trois jours, le restaurant s'apprêtait à rouvrir, profitant d'un calme précaire qui pointait du nez. L'occasion peut-être de rouvrir. Azouaou est chargé de trouver du pain dans Alger assiégée par les chars qui sont venus de Djelfa. Mais voilà, non seulement les boulangeries sont fermées, mais ce jour-là, les islamistes ont appelé à une marche, de Belcourt à Bab El Oued. Une marche pacifiste. 14h30. Une fusillade éclate au niveau de la DGSN. Un coup de feu tiré de la foule, selon plusieurs sources. Un tir anonyme. Les militaires postés là ouvrent le feu. On parle de 39 morts, dont le journaliste de l'APS, Sid Ali Benmechiche. Panique. Une jeune femme, blessée, tombe sur Azouaou. Il s'apprête à la secourir lorsque trois militaires s'approchent de lui, l'un d'eux l'arrose avec son fusil-mitrailleur FMPK. Neuf balles dans le corps, dont quatre dans la jambe. Bras déchiqueté, éclats de projectiles partout, orteil broyé, visage explosé. Des gens tombent autour de lui. Les balles continuent de siffler et de faucher des civils, des passants, des manifestants « et des blessés à terre », témoigne-t-il. Etendu sur le sol, il reçoit encore deux balles dont une lui égratigne le nez. En tentant de tenir son bras, il pourra miraculeusement se traîner sous une pluie de balles vers des arcades. Un jeune homme improvise son tee-shirt en garrot de fortune, des barbus le mettent à l'abri dans les proches locaux de la société de rénovation de La Casbah avant qu'une fourgonnette ne le transporte à l'hôpital Mustapha Bacha. Il y restera trois mois. En apprenant la nouvelle, deux jours après, le père d'Azouaou attrapera le diabète. « Même aujourd'hui lorsque je pars à l'hôpital pour enlever des éclats qui restent dans mon corps, les médecins me les cachent. Pour que je ne garde aucune preuve. Pas de trace. »Victimes de catastrophe naturelle

    Aujourd’hui, Azouaou, 43 ans, est amputé de son bras gauche jusqu’à l’épaule. Accident de travail. C'est peut-être la faute au pain qu'on ne trouve pas et qu'on va chercher à Bab El Oued. Probablement est-ce la faute aux clients du restaurant de Hassiba Ben Bouali qui excluent de manger sans pain. Peut-être est-ce la faute à Azouaou lui-même. Pourquoi alors aller se mettre sur la coléreuse trajectoire des neuf balles automnales d'un fusil-mitrailleur FMPK et y perdre un bras nécessaire lorsqu'on est destiné à l'artisanat de la joaillerie ' Pourquoi tenter de secourir une personne en pleine fusillade à Bab El Oued ' Pourquoi défier ainsi l'autorité du haut commandement militaire de rétablissement de l'ordre (COMIRO) ' C'est peut-être pour cela que se faire cribler de balles à bout portant ' engendrant l'amputation du bras et d'un orteil du pied gauche avec des blessures au visage et à la tête et éclats de projectiles encore logées à l'intérieur d'Azouaou.

    Jusqu’à aujourd’hui, c’est considéré par l'autorité comme accident de travail, avec 6200 DA comme indemnité mensuelle, alors qu'il n'avait jamais encore cotisé dans une caisse sociale. « Indemnité qu'on ne touche que difficilement », souligne Azouaou. « Accident de travail » même pour des adolescents qui n'avaient pas 18 ans à l'époque ou même pour des enfants touchés par balle comme le fils de Djaffer Ouchellouche, président de l'association des victimes AVO 88, tué par les militaires dans la rue à l'âge de 14 ans.

    Septembre 2008. Quelques milliers de morts plus tard. Le grand gaillard sans bras a trouvé un boulot administratif à la SNTF, après des années de galère, mais il n'a pas recouvert la paix de l'esprit. Dans le petit restaurant populaire de Hassiba Ben Bouali, Azouaou trace un tableau à deux colonnes : le négatif et le positif de ces vingt dernières années. Le positif : la famille, ses enfants, Hamou, Boudjemaâ et la dernière, Djamila, trois ans, qui ne comprend pas pourquoi ce qu'elle appelle le « bébé » ' le moignon de son père ' ne veut pas pousser ! « C'est grâce à eux que je tiens le coup, parce que parfois j'ai envie de tout lâcher' » Le négatif : « ça se voit, l'handicapé, l'infirme, le 'meskine'. » Et ce « meskine » n'échappe pas à la convoitise des nouveaux beni oui-oui : « J'ai été approché par des comités de soutien à Bouteflika ou autres organisations de masse, mais moi, je ne mange pas de ce pain-là. Je n'échangerai pas mon bras contre un local commercial ou un appartement. Je me bats pour avoir un statut. Je suis, avant tout, une victime du système, une victime de l'armée. »

    Depuis 22 ans et malgré ce bras qui ne repousse pas, il n'a pas abandonné son rêve de devenir artisan en joaillerie qu'il a gardé au fond d'un tonneau scellé, caché dans un endroit secret. « Après mon amputation, j'ai jeté tous mes outils d'artisan que je venais d'acheter dans un tonneau, j'y ai mis du mazout pour les préserver et j'ai scellé le tonneau. Un jour peut-être ' »

    Synthèse divers presse

  • Bouteflika ou l’armée ? Le dilemme Redha Malek!!!!!!ce sont les mémes

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    L’ancien chef de gouvernement a mis le doigt sur la plaie lorsqu’il évoquait, hier, l’échec de la transition du pouvoir militaire vers le civil durant le mandat de Bouteflika.Son diagnostic, sans complaisance du système politique algérien, dont il a ajourné toutes les réformes jusqu’à l’émergence des forces démocratiques dans la société, lève le voile sur les tares de la gestion d’un pays qui doit très vite retrouver sa voie.

    Abdelaziz Bouteflika a échoué dans l’éloignement des militaires des centres de décision. La transition qui devait commencer en 1999 avec l’arrivée au pouvoir d’un président civil n’a pas abouti. Ce constat est dressé par Redha Malek, ancien chef de gouvernement, dans un volumineux livre, paru à Alger aux éditions Casbah, Guerre de libération et révolution démocratique, écrits d’hier et d’aujourd’hui. «L’élection en 1999 de Abdelaziz Bouteflika – à l’appel encore une fois de l’armée, présenté officieusement comme ‘le candidat le moins mauvais’ – contribua à mettre une sourdine aux interventions de l’institution militaire dans la gestion des affaires gouvernementales. Le nouveau président déclarait à qui voulait l’entendre qu’il refusait d’être qu’’un trois quarts de président’.

    Mais les conditions dans lesquelles s’exerçait le pouvoir ne permettaient pas à l’armée de renoncer à ses responsabilités débordant largement du domaine sécuritaire», écrit-il. Il a rappelé que le général de corps d’armée Mohamed Lamari, aujourd’hui à la retraite, avait appelé à un retrait de l’armée de la vie politique. En 2004, Bouteflika, qui venait à peine de succéder à lui-même, avait dit que l’armée était appelée à «retrouver sa place au sein de la société dans le cadre du fonctionnement normal des institutions». Bouteflika ne cachait pas sa volonté d’être le chef de toutes les armées. D’où son refus de nommer un ministre de la Défense avec des prérogatives définies. «La réalité des faits est restée sans changement et plus d’un acteur politique en eut pour ses frais», relève Redha Malek. Autrement dit, toutes les lectures et analyses qui évoquaient, au début du deuxième mandat de Bouteflika, la fin de l’intervention des généraux dans la politique, étaient fausses.

    L’hebdomadaire Jeune Afrique, qui n’a pas cessé de faire du marketing pour la gestion de l’actuel locataire du Palais d’El Mouradia, avait même écrit ceci : «Réélu avec près de 85% des suffrages, Abdelaziz Bouteflika est toujours, et plus que jamais, le grand patron. Face à lui ? Rien (…) La presse mise au pas, l’armée reléguée dans ses casernes. Désormais, l’Assemblée populaire nationale (APN) et le Sénat  ‘roulent’ comme un seul homme pour  ‘Boutef’.» Pour l’ancien porte-parole de la délégation algérienne à Evian, le blocage ne viendrait pas de «généraux» accrochés à leurs privilèges.

    Cette analyse est simpliste, selon lui. «Un retrait de l’armée de la décision politique provoquerait une vacuité du pouvoir, que la société civile encore fragile et que les partis divisés sur des questions de fond n’arriveraient pas à combler», a-t-il noté, soulignant le risque d’anarchie.  «Le dilemme est clair. La présence de l’armée au cœur du pouvoir n’est pas faite pour favoriser l’ancrage démocratique. D’autre part, son retrait pur et simple n’est pas de nature à favoriser automatiquement une alternative démocratique», a-t-il relevé. Aussi, suggère-t-il une «transition». Comment ? «Simultanément, les forces démocratiques doivent s’organiser afin de se constituer en force sociopolitique consistante, et que l’armée, de son côté, effectue graduellement son retrait de façon planifiée», a-t-il proposé.

    «Le temps presse !»

    Rencontré hier à la libraire du Tiers-Monde à Alger, à la faveur de la séance dédicace de son livre, Redha Malek a déclaré que cette transition ne sera possible que si la société bouge. «C’est la seule condition pour que les militaires commencent à se retirer petit à petit, surtout qu’ils l’ont dit à plusieurs reprises. Il faut un peu de temps. Mais le temps presse. Cette transition est possible et elle aura lieu», nous a-t-il expliqué. Il ne pense pas être «dur» avec les partis qualifiés pourtant d’être des «appareils du pouvoir»  pour le cas du FLN et du RND. «Je n’attaque personne. Je donne des faits», a-t-il lancé. Les dirigeants du pays doivent, selon lui, prendre leurs responsabilités.  «Dans quelques années, nous serons quarante millions d’habitants. On ne peut plus diriger quarante millions d’Algériens avec des méthodes vétustes !», a appuyé cet ancien ministre des Affaires étrangères. D’après lui, il y a un lien de continuité entre la guerre de Libération nationale et le développement de l’Algérie.

    «L’identité algérienne est estampillée par sa Révolution. L’Algérie s’est faite et se fera elle-même. Cela restera valable pendant des siècles. Nous n’avons pas oublié Jughurta, il n’y pas de raison pour qu’on oublie les Zighout, Boudiaf et Ben M’hidi», a-t-il annoncé.
    Une explication donnée après une question sur la déclaration de Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères, relative aux relations algéro-françaises qui seraient plus simples après le départ de la génération d’indépendance.  L’ancien ambassadeur d’Algérie en France, en ex-URSS et aux Etats-Unis a noté que son nouveau livre ne peut pas être assimilé à des mémoires. «Il s’agit de textes écrits à chaud, au cœur de l’événement. En les reproduisant aujourd’hui, on reproduit en quelque sorte l’atmosphère dans laquelle nous avions travaillé. C’est même plus que des mémoires en réalité, c’est une démonstration par a+b de ce que nous avions fait. On ne raconte pas des histoires. On donne des pièces de l’époque, des réflexions», a-t-il souligné. Pour lui, certains textes, qui remontent aux années 1950, ne sont pas encore connus des jeunes, d’autres sont des inédits.

    Il a cité le dialogue avec l’internationaliste et compagnon de la libération français, Claude Bourdet, publié à la page 637 de l’ouvrage sous le titre : Occident et rationalité. «C’est un entretien que j’ai eu avec lui bien avant sa mort et qui aborde beaucoup de problèmes qui nous concernent», a-t-il précisé. Décédé en 1996, Claude Bourdet est connu surtout pour être un polémiste et un adversaire de  «tous les totalitarismes». Il a, entre autres, publié A qui appartient Paris  et  L’Europe truquée ; supra-nationaliste. Redha Malek écrira-t-il ses mémoires ? «Peut-être ! Mais là, j’en ai profité pour mettre des notes, pour rappeler certaines choses concrètes», a-t-il répondu. Pour lui, l’inconsistance des institutions, le déclin du sentiment national et la perte du sens civique ne permettent pas une  «interprétation sereine» du passé. «Les malheurs indicibles du présent sont automatiquement imputés à la Révolution transformée en boîte de Pandore historique», a-t-il regretté dans la préface du livre. Rédha Malek est auteur d’autres ouvrages tels que L’Algérie à Evian et   Tradition et Révolution.   

    Fayçal Métaoui - EW

  • Nacer Mehal ou comment prendre les Algériens pour des cons

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    Lu dans un journal : « Jamais un ministre de la Communication n’a osé aborder la question épineuse et problématique de l’Entv avec autant de franchise.(…) Nacer Mehal, donne un coup de pied dans la fourmilière. Fort des directives du président de la République, Nacer Mehal se trouve libéré, renforcé dans ses missions de ministre de la Communication. Désormais, il marque son passage au gouvernement comme le ministre de la communication qui a secoué la tour d’ivoire dans laquelle s’est enfermée l’Entv. La «perestroïka» est en train de souffler sur l’Unique, les prochaines semaines, voire jours seront décisifs pour l’avenir de l’Entv »

    On l’a compris : le tout nouveau ministre de la Communication, Nacer Mehal, ancien directeur de l’Agence presse service est l’homme providentiel, celui qui va bouleverser la télévision algérienne jusque-là sclérosée. Il ne sait d’ailleurs plus quoi annoncer qui épaterait le mieux les Algériens. «L’heure est aux réformes. Il est d’une nécessité impérieuse d’insuffler un nouvel élan qualitatif afin d’améliorer les prestations de la télévision… » Il se dit désolé de la médiocrité des programmes proposés par l’ENTV durant le mois de Ramadan et présentera même ses excuses à tous les Algériens : «L’ENTV a été largement critiquée pour les programmes qu’elle a diffusés pendant le mois de Ramadan. Et je tiens à présenter officiellement mes excuses à tous les téléspectateurs algériens.» Avant de s’engager :: «La Télévision nationale commence à faire un bon travail, et ce, conformément aux nouvelles orientations données par le président de la République»,
    On y est : Bouteflika ! Gloire au président !
    Nacer Mehal a la vilaine propension de prendre les Algériens pour des cons. 

    1. Il place la question dans la « médiocrité d’une grille de Ramadhan » alors qu’elle réside dans la gestion hégémonique de la communication de masse, et donc de la télévision, comme axe stratégique d’exercice du pouvoir pendant onze ans par ce même Bouteflika qui donne aujourd’hui de « nouvelles orientations »
    « Il n'y aura qu'une seule chaîne de télévision. Et il n’y aura pas d’autres chaînes de radio. Je veux contrôler ma machine. » disait-il, déjà, Sur France Culture, septembre 2000.
    La mainmise sur la communication a été impitoyable. Cette gestion hégémonique a commencé le 29 juin 1999, soit un mois après sa prestation de serment, par le limogeage, en plein Conseil des ministres, du ministre de la Communication et de la Culture, Abdelaziz Rahabi. “Vous comprendrez, M. Rahabi, que je veux m’occuper moi-même de la Communication.” En fait, il avouait déjà des projets de musellement de la presse et d’accaparement de la télévision pour ses propres idées totalitaires. A partir de cet instant, il s’imposera comme quelqu’un de boulimique en tout : il veut tous les postes. Il ira jusqu’à déclarer : « C’est moi le rédacteur en chef de l’Agence de presse. » La même agence que dirigeait Mehal !
    « Je veux m’occuper moi-même de la Communication. » Zouaoui Benamadi n’a pas pris suffisamment à la lettre la formule péremptoire du prophète-président : recruté l’été1999 à la Présidence en qualité de conseiller à l’information,l’ancien directeur d’Algérie-Actualités se verra limogé au bout de quelques jours pour s’être autorisé des libertés dans la communication du président. Il sera repêché quelques mois plus tard pour occuper la direction de la radio où, en chat échaudé, il se gardera de mécontenter de nouveau l’autocrate-président. 

    2. La solution n’est pas de « farder » la chaîne unique, mais d’ouvrir l’audiovisuel

    Les Algériens n’attendent pas de voir lancer un nouveau JT ou une nouvelle grille de Ramadhan » mais de voir la fin de la gestion hégémonique de la communication de masse, et donc de la télévision.
    Il faut restituer la liberté de créer, de s’exprimer, d’entreprendre.
    Or, pas folle la guêpe, le ministre de la Communication, Nacer Mehal, a écarté, jeudi à l’Assemblée populaire nationale, le recours dans l’immédiat à l’ouverture du champ médiatique.  Faut pas pousser ! Autrement dit, les "réformes" c'est s'arrêteront à la nouvelle robe de la speakerine. " On ne peut aussi passer sous silence les aspirations de la population", conclut Mehal.
    Comment ne pas le croire ?

    L.M.

  • A quoi joue le président ?

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    Il vient avec les vendanges ! Le nouveau Bouteflika arrive en même temps que le nouveau Beaujolais et on le découvre ouvert, démocrate, soudainement sensible à la liberté d’expression…Il va émerveiller plus d’un. A commencer par nos confrères journalistes, émerveillés. Ils nous annoncent que Bouteflika a instruit l’ENTV de rapporter les préoccupations des Algériens. Si, si, vous ne rêvez pas ! C’est dans tous les journaux. Certes, il a mis onze ans pour le dire, mais onze ans, c’est la bonne maturation pour un grand cru. Onze ans, c’est le meilleur âge pour un règne à vie comme pour un bon Beaujolais ou un champagne de cuvée spéciale. C’est le champagne de plénitude ! Plus rien à craindre : on est installé pour le pouvoir à vie.

    Et le fait est là : depuis quelques jours, dit-on, le journal télévisé de l’ENTV évoque, sans censure, les vrais problèmes des Algériens. La télévision algérienne, cadenassée jusque-là, « donne la parole aux autorités et laisse s’exprimer librement les citoyens sur leurs préoccupations quotidiennes », lit-on dans un journal réputé qui ne manque pas de révéler, « selon une source proche de la Présidence de la République », que ce changement est le résultat d’une « instruction ferme » adressée par le président Abdelaziz Bouteflika au responsable de l’ENTV lui demandant « de rapporter les préoccupations de la population lors des magazines et journaux télévisés ».

    On ignore les raisons de ce subit élan démocratique qui vient de souffler sur El Mouradia. Cela n’a, bien entendu, rien à voir avec les dernières révélations sur la corruption au sein du clan présidentiel et le besoin pressant de Bouteflika de se refaire une image auprès de l’opinion. Non, rien à voir. Selon un site électronique,  « président Bouteflika a décidé d’effectuer ces changements dans les programmes de la télévision publique, après avoir reçu de nombreuses plaintes sur les mauvais programmes de l’ENTV. » Des plaintes ? Il fallait des plaintes pour s’apercevoir de la  magnifique caisse de résonnance qui tient lieu de TV pour les Algériens ? Et des plaintes de qui ? 

    Bref, ne cherchez pas à savoir, il vous suffit de retenir que c’est sur ordre du Président que la télévision algérienne a décidé de faire son travail comme cela se fait dans le monde. 

    On aurait pu croire que tout cela se fait bien dans le total désintéressement politique si, avec la finesse d’un éléphant dans un magasin de porcelaine, le tout nouveau ministre de la Communication, Nacer Mehal, ancien directeur de l’Agence presse service (gouvernementale), n’avait grossièrement appuyé sur le trait devant des journalistes à l’APN : «Vous avez, sans doute, pu remarquer que la Télévision (nationale) commence à faire un bon travail, et ce, conformément aux nouvelles orientations qui ont été données par le président de la République lors de la dernière audition consacrée au secteur de la communication.» Traduisez : si ça va mieux, c’est grâce au président qui m’a désigné, mais c’est aussi grâce à moi, Nacer Mehal, ancien directeur de l’Agence presse service (gouvernementale), converti moi aussi, et tout aussi soudainement, à l’art de tout dire après avoir exercé pendant onze ans dans la science de ne tout taire.

    Le numéro de Nacer Mehal est assez pittoresque pour mériter à lui seul un article (Lire : « Le ministre et la poudre de Perlimpinpin »). Le nouveau ministre ne craint pas les mots : « L’heure est aux réformes. Il est d’une nécessité impérieuse d’insuffler un nouvel élan qualitatif afin d’améliorer les prestations de la télévision en y associant tous les acteurs qu’ils soient à l’intérieur ou à l’extérieur de l’entreprise »

    L’heure est aux réformes ? Avant l’heure, ce n’était pas l’heure. A cette heure-là, il fallait assurer le troisième mandat, le pouvoir à vie. Pas d’autres voix que celles qui « chantent » la gloire du messie. Maintenant, c’est promis, c’est l’heure. Jusqu’au jour où l’on décidera qu’après l’heure des vendanges, ce n’est plus l’heure du nouveau Beaujolais. Et qu’il est l’heure de boire le vin de la réserve.

    Le vin de la réserve ? Lisez : « Nacer Mehal ou comment prendre les Algériens pour des cons »

    L.M.

  • Musée de Holocauste à Gaza à voir.....

    Musée de Holocauste à Gaza

     

  • no moment

    sources diverses

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    http://www.islamonline.net/Arabic/alhdth/2009/07/10/images/02.jpg

    Mosquées fermées en Chine : Quelle explication donnée à la situation de violence dans le monde musulman ? Les musulmans sont-ils incapables de se gérer autrement que par les émeutes ou bien la renaissance islamique fait-elle peur au point que les négateurs de l'islam, terrorisés par l'idée d'éveil des musulmans, engagent un clash précoce pour affaiblir les musulmans et les stigmatiser sinon leur rendre le chemin confus?
    http://www.tdg.ch/files/imagecache/468x312/newsdesk/08072009/47b4189.JPG

    http://www.lesdeuxvoyageurs.com/Articles/Ouighours/T-24.jpg

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    http://www.rfi.fr/radiofr/images/103/ouighou080712x432.jpg

    Ce qui arrive aux Ouïghours musulmans dans la région du Xinjiangqui en Chine est le même phénomène que subissent les musulmans partout dans le monde : déni de droit, déni de représentativité, déni de reconnaissance...

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    http://www.islamonline.net/Arabic/alhdth/2009/07/09/images/04.jpg

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    Les miséreux de Sinaï dévalisent les stocks d'aide pour Gaza en souffrance. Ces stocks  en abandon aux environs des frontières égyptiennes fermées ont finalement trouvé preneurs. Pour une fois, au contraire de la coutume, ce sont les affamés qui profitent du butin détourné et non les bureaucrates véreux


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    Les forces de sécurité de Mahmoud Abbas, pardon du général américain Dayton, à l'assaut contre les cellules terroristes, pardon contre les groupes armées de la résistance palestinienne contre l'occupant sioniste.

     

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    L'enfant bâtard qui conduit le père illégitime telle est l'image d'Israël et de la communauté "internationale"

     

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    Maintenant qu'une revue scientifique révisée par les pairs a finalement publié la preuve de l'arme ducrime (c'est-à-dire la nano-thermite inerte), démontrant hors de tout doute que les tours du World Trade Center (WTC) 1, 2 et 7 ont été détruites par démolition contrôlée, voici d'autres faits à considérer.

    Ce ne sont pas des 
    musulmans dans une grotte afghane qui ont pu avoir accès à de la nano-thermite hautement énergique. Ce sont plutôt l'armée américaine et les scientifiques du gouvernement, tels que ceux liés au NIST.

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    L'avenir des relations sionistes avec l'Amérique

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    Apparition sur les marchés japonais de la pastèque cubique à 135 $ la pièce !

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    Projets de reconstruction de Gaza : 5 Milliards $

     

    Berlusconi déroule le tapis rouge pour la première visite de Kadhafi

     Le colonel libyen a entamé sa première visite officielle dans l'ancien pays colonisateur, depuis son arrivée au pouvoir en 1969. Une photo format 10×18 s'affiche sur sa veste?

    Il s'agit du symbole de la résistance libyenne Al Hadj Omar Al-Mokhtar, qui fut  arrêté par les Italiens en 1931, et pendu.

     

  • Zerhouni et Chakib Khelil impliqués dans l’affaire Sonatrach ?

     

    Corruption en Algérie – Sonatrach | Le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, n’a jamais pensé déposer sa démission suite au scandale qui a éclaboussé l’une des plus importantes entreprises du pays  : Sonatrach. « Je ne démissionne pas de mon poste de ministre. Pourquoi le ferai-je alors que la justice peut innocenter les cadres dirigeants incriminés  ? », c’est par cette sentence que le ministre de l’Energie a répondu à ceux qui ont cru un moment qu’il allait claquer la porte, comme cela se fait dans les pays qui se respectent. Hier, en marge de la cérémonie de clôture de la session d’automne de l’Assemblée populaire nationale, M. Khelil donnait l’impression de narguer son monde.


    Chakib Khelil persiste et signe qu’il ignore entièrement les griefs retenus contre les cadres incriminés  : « Je ne peux pas vous donner les détails de l’affaire car je ne sais pas pourquoi les cadres en question sont poursuivis par la justice. Je n’ai aucun dossier ni preuve concernant cette enquête. J’ignore tout. » Mais à la question de savoir s’il était normal qu’un ministre soit en retrait de ce qui se trame à la Sonatrach, une entreprise pétrolière qui fait vivre tout le pays, le ministre a eu cette réponse basique  : « Effectivement, ceci n’est pas du tout normal, mais sachez qu’il existe beaucoup de choses qui fonctionnent de façon anormale  ! » M. Khelil, se défendant, ne comprend pas pourquoi la presse le tient pour responsable de ce qui s’est passé à la Sonatrach  : « Je ne me suis jamais senti visé dans cette affaire, ni moi ni le clan présidentiel », rétorque-t-il aux journalistes qui l’on interpellé.

    « En tant que ministre, je gère tout le secteur de l’énergie et des mines et je m’occupe de sa politique et de son application ainsi que du contrôle. Je ne gère pas Sonatrach ni Sonelgaz ou les autres entreprises relevant du secteur, qui en compte plus d’une cinquantaine. Je suis le ministre du secteur de l’énergie et des mines », a-t-il précisé d’un ton déterminé.

    Revenant sur le sort des cadres incriminés, le ministre a d’abord critiqué la presse qui, de son avis, joue le rôle de la justice en condamnant à l’avance des gens qui peuvent être innocents. « Nous n’avons pas besoin d’interférences dans cette affaire ni de la part de la presse ni de la part de certaines personnes qui saisissent ces opportunités pour faire des contributions », a indiqué M. Khelil. Pour le ministre, l’affaire liée à la passation de marchés au sein du groupe Sonatrach doit être traitée dans la sérénité totale  : « Il faut laisser la justice faire son travail.

    Ces responsables sont des citoyens algériens et des hauts cadres de la nation et du groupe Sonatrach, qui défendent les intérêts du pays et ils ont le droit d’être défendus jusqu’à ce que la justice les juge coupables. » Il ajouta que les Algériens ne doivent pas perdre de vue que les responsables arrêtés sont les plus grands cadres de la nation et de Sonatrach qui ont défendu mordicus les intérêts de l’Etat et ont géré l’entreprise avec courage et bravoure. Les journalistes présents à l’APN ont interrogé le ministre sur la véracité de l’information concernant l’instruction qu’il aurait donnée pour que Sonatrach se constitue partie civile dans l’affaire.

    Le ministre a d’abord refusé de commenter l’information, avant de rappeler qu’il n’était pas le PDG de Sonatrach  : « C’est à Sonatrach de se débrouiller et de prendre la décision qui lui semble appropriée. »

    Interrogé à propos de la lettre, publiée dans le journal El Watan, de Hocine Malti, ancien vice-président de Sonatrach, adressée aux enquêteurs du DRS et dans laquelle il donne des précisions sur certains contrats signés avec plusieurs firmes, Chakib Khelil a préféré répondre par l’ironie  : « Tout le monde connaît Chakib Khelil, mais qui parmi vous connaît Hocine Malti  ? » S’exprimant sur le même sujet, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Zerhouni, a soutenu que le scandale qui secoue Sonatrach et l’arrestation de plusieurs de ses cadres ainsi que la mise sous contrôle judiciaire de Mohamed Meziane, son PDG, ne relèvent nullement d’une opération « mains propres ».

    « Ces affaires qui sont apparues au grand public sont au niveau de la justice, alors laissons la justice faire son travail. Je vous fait savoir que les affaires de corruption ne concernent pas uniquement l’Algérie, des affaires plus importantes que celle-ci ont éclaté à travers le monde », a révélé M. Zerhouni. A une question portant sur le sujet de l’inscription de l’Algérie sur une liste de pays dont les citoyens sont soumis à des mesures spécifiques de contrôle et l’éventuel recours à l’application de mesures de réciprocité, M. Zerhouni a répondu  : « Si c’est nécessaire, nous appliquerons le principe de la réciprocité. Mais pour l’heure, nous ne connaissons pas encore le contenu de nouvelles mesures. » Le ministre a précisé que « ce dossier est traité actuellement par le ministère des Affaires étrangères ».

    source: Elwatan

  • Octobre 88 Par Anouar Benmalek

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    Entretien à Afrique-Magazine, Octobre 2008

    - Avez-vous été étonné par l'explosion de la violence en octobre 1988 ? Comment avez-vous perçu les faits à cette époque (manipulation...) ? Votre perception de ces faits a-t-elle évolué avec le temps et si oui, de quelle manière ?

    Dans un pays censé être aussi étroitement surveillé que l’était l’Algérie à l’époque, le simple fait de savoir, plusieurs jours à l’avance qu’il allait y avoir « quelque chose » le 5 octobre était en soi surprenant.  J’écrivais à l’époque des chroniques pour un hebdomadaire et je me rappelle des discussions, mi-curieuses mi-inquiètes, autour de cette rumeur persistante. L’ambiance en Algérie était, certes, électrique en cet été 88 : des caisses de l’État à peu près vides, des pénuries persistantes, des grèves importantes autour d’Alger, un discours provocateur du président, la mal vie et le chômage d’une partie importante de la jeunesse, la corruption généralisée… Malgré tout, la plupart d’entre-nous penchions, en général, pour l’hypothèse d’un désaccord important entre clans du pouvoir qui, cette fois-ci, entendaient régler leur « dispute » dans la rue, par masses interposées.   Comme nous n’avions pas, comme la majorité de nos concitoyens, une très grande opinion sur l’honnêteté et l’engagement patriotique du personnel, tant militaire que civil,  qui tenait  l’Algérie dans ses griffes depuis l’indépendance, nous pensions que ce désaccord ne devait pas tant porter sur des choix politiques  stratégiques engageant l’avenir du pays que sur la répartition mafieuse du gâteau constitué par la rente pétrolière ou par la monopolisation au profit de certains cercles du pouvoir d’activités hautement lucratives comme l’importation de médicaments, de sucre, etc. Le jugement, largement partagé était, naturellement, sévère : le régime méprisait ses « sujets » qui, à leur tour, le lui rendaient bien !

    « Ça se passe binathoum, entre eux ! », voilà l’explication un peu résignée que nous donnions d’avance à ce qui menaçait d’éclater dans notre pays.  La thèse de la manipulation ou, moins glorieusement, de « l’embrouille » comme on qualifie les coups fourrés entre truands,  avait donc notre préférence. Rapidement cependant, quelques jours après le déclenchement des premières émeutes, et, surtout, après la fusillade de Bab El Oued, j’ai été convaincu, pour ma part, que la situation était, si l’on peut dire, pire. Ceux qui avaient, peut-être, « monté l’affaire » croyaient probablement que l’explosion serait locale et facilement maîtrisable, et qu’elle durerait juste le temps de montrer leurs muscles et leur pouvoir de nuisance à leurs associés du cartel qui dirigeait alors l’Algérie. Ils avaient sous-estimé la haine incroyable que leur vouait la jeunesse de ce pays. À eux tous, sans exception : président, gouvernement, Assemblée nationale, officiers supérieurs, caciques du FLN, services de sécurité…  qui avaient ruiné et désespéré un pays pourtant riche.  Ces mêmes aspirants manipulateurs avaient également sous-estimé (et comment ont-ils pu être aveugles à ce point ?) les islamistes qui, fort de leurs cinq meetings quotidiens dans les mosquées, attendaient impatiemment leur heure et n’entendaient, en aucun cas, se faire dicter leur agenda de la prise d’assaut politico-militaro-théologique de l’Algérie par moins rusés qu’eux.

    La thèse de la manipulation tordue avait pourtant ceci de rassurant qu’elle impliquait que ses auteurs, puissants et dotés de l’omniscience prêtée à la terrible Sécurité militaire et à ses multiples avatars, avaient tout prévu et qu’ils se faisaient fort de ramener le calme aussi efficacement qu’ils avaient déclenché le chaos. La suite des événements allait montrer qu’il n’en était rien. Nous découvrions, atterrés, que des malfaisants incompétents avaient ouvert la boite de Pandore de la violence, du meurtre généralisé et de la torture et, évidemment, n’avaient même pas songé qu’il faudrait la refermer un jour. 

    Aujourd’hui, je reste persuadé que l’explosion d’Octobre 1988, si elle a pu être déclenchée par de médiocres apprentis sorciers, a, par la suite, totalement échappé à ses initiateurs.  La manipulation, en un sens, a été récupérée par le peuple, qui, par la suite, a été lui-même, et bien malheureusement, récupéré par les islamistes…

    Le multipartisme a-t-il apporté une amélioration de la gestion démocratique des affaires en Algérie ?

    Le multipartisme n’existe que formellement en Algérie. La gestion du pays n’en est pas devenu plus démocratique, elle reste toujours l’apanage d’un petit cercle restreint et mystérieux, dit des décideurs, et du président qu’ils ont choisi.  La plupart des députés siégeant à l’Assemblée ne différent en rien, en terme de servilité envers le pouvoir,  de leurs prédécesseurs qui siégeaient dans le parlement monocolore du temps du parti unique. Dans un sens, il y a seulement plus d’acteurs à rétribuer — grassement… — dans ce théâtre de la démocratie factice. Pour avoir une idée de l’ampleur de cet asservissement des différents partis politiques, il n’y a qu’à donner l’exemple de la loi sur la conversion et sur l’exercice des cultes autres que le culte musulman majoritaire. Ces textes ont été votés sans opposition par toutes les sensibilités et les partis politiques siégeant à l’Assemblée nationale, de la gauche extrême (mais oui !)  à son symétrique islamiste de l’autre côté ! Il n’y a pas eu au moins un député s’élevant publiquement contre cet assassinat de la liberté individuelle ou soulevant, même timidement, l’argument de l’inconstitutionnalité de ces nouvelles « lois »…

    Il y a eu, malgré tout, une avancée importante, précieuse même, en ce qui concerne la presse privée, avancée qui ne concerne en rien les médias lourds qui restent totalement, et souvent de manière grotesque, sous l’emprise directe de la présidence. Cette relative liberté de la presse privée reste fragile, le pouvoir n’hésitant pas, sous les prétextes les plus divers, à harceler et à embastiller les journalistes trop curieux. N’oublions pas aussi ces dizaines de journalistes assassinés par les terroristes et leurs complices pour le simple crime d’avoir été  journalistes…

    En tant que membre fondateur du Comité national contre la torture — et j'ai lu votre contribution pessimiste sur l'état de la lutte contre la torture dans "Émeutes et mouvements sociaux"—, comment lutter contre la torture dans l'Algérie actuelle, avec quels arguments face à l'argument ultime des tortionnaires, qui était aussi celui de Boumediene ?

    La lutte contre la torture est terriblement difficile à mener en Algérie : les années de terreur absolue sont passées par là et le standard de l’inacceptable a beaucoup baissé en Algérie. La torture continue, évidemment, mais elle a été banalisée par les horreurs qui ont été commises pendant les pires années du terrorisme. Au nom de la religion, les terroristes ont légitimé la torture contre ceux qu’ils traitent de mécréants ; au nom de la lutte anti-terroriste, les services de sécurité ont légitimé la torture contre ceux qu’ils pourchassent.  Une partie du peuple, qui subit la violence de toutes parts, est, en quelque sorte, mithridatisée : elle s’indigne beaucoup moins, elle est prête à accepter des choses qu’elle aurait trouvé épouvantables auparavant. De plus, la libération sans jugement et le retour à la vie « ordinaire » de terroristes qui ont accompli au su et au vu de la population des forfaits monstrueux contribuent fortement à cette banalisation : on peut avoir tranché la gorge de dizaines d’innocents, brûlé des bébés, violé des femmes et retrouver quand même une virginité politique et sociale en Algérie. Je suis donc pessimiste, mais bon, on peut être pessimiste et vouloir  quand même poursuivre le combat.

    Une dernière chose : la libération des émeutiers en novembre 1988 a-t-elle réellement donné lieu à une loi d'amnistie, comme je crois l'avoir lu dans votre texte, ou bien cette amnistie était-elle "plus factuelle que juridique » ?

    On peut répondre les deux à la fois : des textes alambiqués et ambigus ont été votés qui dégageaient la responsabilité juridique de facto de tous les intervenants de deux côtés de la barrière, mettant sur le même plan les tortionnaires et leurs victimes. Quant il y eu reconnaissance partielle par l’État d’un préjudice, l’enrobage de cette reconnaissance a été particulièrement humiliant pour les victimes des sévices des forces de l’ordre. Savez-vous que la prise en charge (très insuffisante…) de ces derniers, souvent mineurs, traumatisés à vie, torturés à l’électricité, bastonnés, violés, s’est faite par le truchement de la CNASAT, l’équivalent de la Sécurité sociale, en tant, tenez-vous bien, qu’accidentés du travail ! Tout a été mis en œuvre pour que l’amnistie se transforme à la longue, comme toujours en Algérie, en amnésie.

    Texte complet de l'interview recueillie par Saïd Aït-Hatrit pour Afrique Magazine

  • Les révélations choc de Chadli Bendjedid,,,,b!!!!!

    Evénement du 5 octobre, processus électoral et question amazigh
    Les révélations choc de Chadli Bendjedid
    Par: Salim Koudil – Liberté 04 octobre 2010

    Un document historique et académique algérien a été récemment publié au Japon. Il s’agit d’une longue interview accordée par l’ex-président de la République, Chadli Bendjedid, à deux chercheurs japonais, Kisaichi Masatoshi et Watanabe Shoko. Ces deux derniers travaillent sur l’Algérie depuis plusieurs années et ont déjà publié le premier livre en japonais sur l’Algérie.

    Liberté a pu se procurer le document écrit en deux langues, arabe et japonaise. Chadli Bendjedid y aborde, parfois avec une légèreté déconcertante, des sujets aussi sensibles que l’arrêt du processus électoral, l’amazighité et les évènements du 5 octobre. Ses déclarations sont quasiment inédites. Ainsi à la question : le pouvoir algérien devait-il accepter un gouvernement du FIS ?, l’ex-président a eu cette réponse. “oui, c’est vrai. Si le pouvoir avait accepté les résultats des élections, on ne serait pas arrivé à cette dangereuse situation. J’ai voulu que le peuple algérien assume la responsabilité d’avoir choisi ses représentants en toute liberté (…) il aurait fallu que nous respections le choix du peuple algérien et donner une chance au Front islamique du salut (FIS) de constituer son gouvernement.” Se voulant plus explicite, il dira qu’“il fallait juger le FIS par les lois et la constitution qui régissent l’état, et le fait de ne pas avoir respecté le choix du peuple a été une très grande erreur.” Constant dans sa position, il affirma que “la démocratie a donné au peuple algérien le choix des islamistes en toute liberté, exactement comme cela s’est passé en Palestine quand le peuple palestinien a voté pour Hamas”.

    Sa “lecture” est d’ailleurs anecdotique. Alors qu’il était le président du pays, il a expliqué que c’était un vote sanction “pour se venger des responsables du FLN qui ont commis de grandes erreurs à l’encontre du peuple algérien et dilapidé son argent, c’est ça la vérité”. Sur sa démission du 12 janvier 1992, Chadli a nié avoir été démis de ses fonctions en relatant ce qui s’est passé. “j’étais pour le processus démocratique et comme le peuple algérien avait choisi l’autre camp, nous devions leur donner le pouvoir et la possibilité de gérer le pays, mais les membres du FLN ont eu peur et ils m’ont demandé d’annuler les résultats des élections et de les refaire. j’ai refusé par respect à la constitution et à la promesse que je m’étais donnée quand j’avais juré sur le Coran de respecter la volonté du peuple algérien (…) quelle aurait été la réaction de l’opinion nationale et internationale si je les avais annulées ? Ils auraient pensé que les réformes qu’avait réalisées Chadli n’étaient qu’une manœuvre pour rester au pouvoir et c’est pour cette raison que j’ai décidé de tout quitter. j’ai déposé ma démission par respect au peuple algérien.” D’ailleurs, il insista sur ce point pour affirmer que “celui qui prétend qu’il y a eu un coup d’état se trompe, parce que j’ai démissionné de mon plein gré sans pression d’une quelconque partie”.

    Sur la question amazigh, Chadli a exposé un point de vue très réducteur et qui va faire sans doute réagir plus d’un. Ainsi, pour celui qui a présidé aux destinées du pays pendant 12 ans (1980-1992), “l’amazighité est une sorte de tradition et de langue de quelques tribus appartenant à des civilisations et cultures près-islamiques et il reste encore peu de tribus qui tiennent encore à ces origines”. S’improvisant anthropologue, l’ex-président va encore plus loin. “l’amazighité est une langue qui est dépassée par le temps et qui ne pourra pas se développer.” avant d’ajouter : “la langue amazigh a disparu.”

    Confirmant l’état d’esprit de nombreux représentants du système algérien, et en revenant sur le printemps berbère de 1980, Chadli n’a pas hésité à relier la question amazigh avec… la France. “je le dis sincèrement, il y avait un plan colonialiste de la part des services secrets français pour alimenter le sentiment d’appartenance à l’amazighité pour gagner la sympathie de ses groupes et les relier à la France afin de créer des problèmes internes dans le but d’exercer des pressions politiques sur le gouvernement algérien. et pour prouver ce que je dis, il faut voir ce que fait la France pour enseigner l’amazighité dans ses universités.” Il ajoutera que les évènements de 1980 étaient “politiques sous le couvert de la question amazigh et on peut dire qu’ils étaient politiques et culturels en même temps”.

    Mieux encore, continuant sur la question identitaire, il souligna qu’“il y a pas de spécificité à la nationalité algérienne ; les algériens appartiennent à la civilisation arabo-islamique”. Il soutiendra que, mis à part l’aspect politique, il n’y avait aucune différence entre les algériens, les tunisiens et les marocains. “du côté culturel, on appartient à la même histoire, culture et civilisation, qui est l’arobo-islamique. cette appartenance culturelle et civilisationnelle se prolonge de l’est du monde arabe jusqu’à l’Ouest et tous nous parlons la langue arabe, mais avec des dialectes différents, rien de plus”.

    à propos du 5 octobre 1988, l’homme de 91 ans insiste en précisant que “certains membres du FLN” étaient derrière “les évènements”. Selon lui, la cause des manifestations violentes (le bilan officiel était de 110 morts, alors que des sources médicales ont donné le chiffre de 500 morts et plusieurs milliers de blessés) était due au fait que “plusieurs responsables de l’appareil du FLN, et d’autres aussi, étaient contre la démocratie que j’essayais d’appliquer. la démocratie, la liberté de la presse et le fait de permettre au peuple de choisir ses représentants allaient mettre la lumière sur les erreurs des responsables. Tout cela mettrait en danger les avantages qu’ils avaient obtenus grâce au parti unique”.

    En plus de se présenter comme un démocrate, Chadli Bendjedid s’est aussi affiché comme un capitaliste convaincu. “je suis celui qui a changé le système du socialisme au capitalisme”, soutient-il, avant de revenir sur son parcours personnel. “À travers les longues expériences que j’ai vécues dans le système communiste de Ben Bella et le système socialiste de Boumediene, qui ont échoué totalement, j’ai eu une idée complète et claire sur la situation de l’Algérie.” Il expliquera sa “thèse” en affirmant que “c’est l’immobilisme qui m’a poussé à décider de changer le système et j’ai réalisé l’importance de léguer le pouvoir au peuple algérien, et ce, dans le cadre d’une véritable démocratie”.

    Cette longue interview publiée dans le n°27 du The journal Sophia Asian Studies est l’une des très rares interventions de Chadli Bendjedid depuis qu’il a quitté le pouvoir en janvier 1992. En 18 ans, il a donné deux interviews : en 2006 à l’hebdomadaire algérien Al Mouhakik et en 2007 à El Khabar.

    il a également fait une intervention, le 27 novembre 2008, lors du colloque organisé à El-Tarf en hommage au moudjahid Amar Laskri, dit Amara Bouglez, et la dernière remonte au 4 décembre 2008 sur les colonnes de Liberté et d’El-Khabar.

  • Anniversaire du 5 octobre 88 : répression du rassemblement d’Alger

    index.jpegSans titre.jpg» Anniversaire du 5 octobre 88 : répression du rassemblement d’Alger index.jpeg

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    COMMUNIQUE du RAJ,

    L’association RAJ tiens à dénoncer la féroce répression qui s’est abattue sur les manifestants (es), venus à la place des martyrs d’Alger répondant à l’appel du RAJ pour commémorer pacifiquement la 22 ème année du mouvement d’Octobre 88.

    Nul n’a était épargnés, pas même les deux victimes de la répression d’octobre 88, venus participer au rassemblement. Le membre du RAJ et les deux autres citoyens qui ont été interpelés ont finalement été relâchés suite aux négociations avec les responsables de la police locale.

    Le RAJ salut le courage des citoyens (es) présents (es) et fait le serment qu’octobre 88 ne tombera jamais aux oubliettes.

    LIBEREZ LA LIBERTE, LA LIBERTE FERA LE RESTE

  • Benbitour à Oran«Les compétences sont les nouvelles forces

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    par Ziad Salah, Le Quotidien d’Oran, 23 mai 2010
    C’est en étudiant l’expérience des pays de l’Amérique Latine, de l’Europe de l’Est et du Sud et au cas de l’Indonésie que Ahmed Benbitour, ex-chef de gouvernement, a pu bâtir son analyse de la situation actuelle de l’Algérie. C’est ce qu’il a annoncé au début de son intervention devant ses hôtes, militants de partis politiques, syndicalistes et universitaires réunis, vendredi en fin d’après-midi, à Oran. L’expérience des pays cités permet, selon Benbitour, de dégager deux hypothèses. La première est que tout système autoritaire porte en lui les germes de sa désagrégation. La seconde : le changement vient de l’intérieur quand trois conditions se réunissent. Il les énumérera d’une manière très pédagogique : quand la pression de la société est très longue et accentuée sur le pouvoir ; quand les conditions d’alliance des forces de changement sont réunies et quand il y a un élément déclencheur de ce changement.

    A propos de ce dernier point, il citera comme exemple la mort du Général Franco en Espagne. Concernant l’Algérie, Benbitour fait part de sa conviction que le changement ne peut pas venir de l’intérieur du système. Interrogé sur la nature du changement qu’il évoque, il précisera qu’il s’agit de changement de gouvernance. La nature du pouvoir algérien – «autoritariste et patrimonialiste» d’une part et «les formes de distribution de la richesse, d’autre part» – empêche la réunification des chances de changement du système politique algérien, expliquera-t-il. Il notera que la nature rentière du système conjuguée à la prédation mènera inéluctablement à la corruption. Pour Ben- bitour, la corruption est inscrite dans la nature du système lui-même. «Transposer ce système en Suisse, pays réputé par sa rigueur, donnera exactement la même situation». Au passage, l’intervenant critiquera les grands projets engagés par l’Algérie. Le grand risque qui guette l’Algérie est que «l’Etat défaillant» dérive vers un «Etat déliquescent». Quand le pétrole ne pourra plus jouer son rôle de maintien de l’Etat, le risque de déliquescence de l’Etat se précisera, ajoute-t-il. Il avancera même des dates: «C’est entre 2025 et 2035». Abondant dans ce sens, il dira que «la perte de la morale collective» participera pleinement à cette déliquescence. En clair, une somalisation….. Benbitour, qui a lancé son initiative dite CICC (Cercles d’Initiatives Citoyennes pour le Changement), préconise pour «sauver l’Algérie» une démarche basée sur trois axes. Le premier consiste à «innover le travail politique». Pour lui, l’entrisme ou toute velléité de vouloir changer le système de l’intérieur, en participant aux élections et en investissant les institutions actuelles, est voué à l’échec. Le préalable est de socialiser la citoyenneté, estimera-t-il. Le parti en tant que cadre d’exercice du travail politique devient inopérant, affirme-t-il. Le second axe est «l’innovation des instruments du travail politique». Il estime que l’outil Internet et les réseaux sociaux offrent des opportunités extraordinaires de se regrouper et d’échanger autour d’un projet. Il rappellera les résultats d’un sondage publié récemment parlant de 20% d’Algériens qui se connectent régulièrement sur la toile. Il insistera lourdement sur la nécessité d’avoir «une vision» qui servira de cap à atteindre. Enfin, il préconisera de «parier sur de nouvelles forces». Lors des débats, il précisera sa pensée sur ce sujet en disant: «Les nouvelles forces sont les compétences. Les masses et les élites ne sont pas porteuses de changement.» Après l’exposé de son initiative dite CICC, Ahmed Ben bitour a répondu à certaines interrogations de l’assistance. A un ancien cadre du FLN qui lui fera part de son pessimisme, il parlera des potentialités que recèle l’Algérie. Il citera juste le facteur humain en disant que l’Algérie bénéficiera, dans la prochaine décade, d’une embellie démographique inestimable. Et d’expliquer que la tranche 6 ans – 59 ans, c’est-à-dire une tranche en mesure de travailler et de produire, constituera l’essentiel de la pyramide des âges dans un proche futur. D’un autre côté, il expliquera que l’Algérie est actuellement de richesse, de capital financier et de capital humain. Donc, elle a tous les arguments pour se départir des pressions extérieures et de pouvoir négocier sa place dans le concert des nations en position de force. Concernant les compétences comme probable force porteuse de changement, il dira que le monde change à une vitesse vertigineuse à telle enseigne que le capital savoir qu’a accumulé l’humanité durant toute son histoire a doublé en l’espace de sept ans. Donc, l’Algérie doit impérativement mettre le paquet sur la science et le savoir, d’autant qu’Internet offre des possibilités extraordinaires d’accès à ce savoir. On reprochera à Benbitour sa «dénégation du réel» et sa sous-estimation des luttes livrées sur le terrain par les syndicalistes et certains militants associatifs. Mais pour lui, l’Algérie manque «d’architectes» du changement tant souhaité. Son initiative, encore à l’état probatoire, vise à rendre visible et opérationnel cet acteur.

  • Les compétences algériennes à l’étranger constituent un gisement intarissable

     


    Leur nombre, qui évolue d’année en année, est situé actuellement entre 30 000 et 100 000, d’après les statistiques de la Fondation nationale pour la promotion de la recherche scientifique dans le domaine de la santé (Forem). C’est son président, le docteur Mustapha Khiati, qui l’a annoncé lors d’une conférence-débat tenue hier au forum d’El Moudjahid à Alger. Comment ces compétences peuvent-elles aider l’Algérie dans son processus de reconstruction et de développement ? La Forem a déjà opté pour une action qu’elle commence à concrétiser. Il s’agit de la création d’une Association des compétences algériennes (ACA), dirigée actuellement par Mohamed Boudjelal, docteur en biochimie et chercheur dans le domaine de la pharmacie industrielle, établi depuis de longues années à Londres. Cette association, fondée en avril dernier, a pour principal objectif de créer une véritable interface entre les compétences algériennes à l’étranger et celles se trouvant en Algérie, mais aussi d’établir des contacts avec les institutions et différents organismes algériens pour mettre en place des projets qui pourraient intéresser les deux parties. Pour l’instant, l’ACA compte un millier d’adhérents, tous des chercheurs algériens expatriés. Un peu plus de trois mois après sa création, l’ACA revient avec un ambitieux programme qui vise à aider la communauté scientifique et les entreprises nationales dans les technologies de pointe. « L’Algérie a besoin de ses chercheurs qui sont partis à l’étranger et nous, nous voulons faire connaître notre disponibilité », a indiqué déclaré M. Boudjelal, président de l’ACA. Selon lui, l’association aura d’ici peu entre 7000 et 8000 membres, précisant qu’elle n’est nullement une structure d’accueil exclusivement des Algériens expatriés. « Les locaux sont aussi les bienvenus », a-t-il affirmé. La première activité de l’ACA consiste à donner des cours intensifs dans les universités algériennes, durant les vacances d’été. Il s’agit de cours de haut niveau, homologués par des universités européennes et américaines. M. Boudjelal indique avoir proposé cela aux autorités concernées et attend leur réponse. D’après lui, les contacts avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, en vue de créer un partenariat, étaient très fructueux et un accord se profile à l’horizon. « Si les choses marchent, nous espérons même lancer des universités d’été et d’automne », a-t-il ajouté, affirmant que ces chercheurs veulent également coencadrer les étudiants algériens qui bénéficient d’une bourse à l’étranger, dont certains ont parfois du mal à s’en sortir. L’ACA envisage, en outre, de contribuer à la publication dans les revues scientifiques internationales des articles scientifiques produits au sein des universités algériennes pour les faire connaître au niveau mondial. Pour lever toute équivoque, M. Boudjelal atteste que les membres de l’ACA ne veulent ni salaire, ni emploi, ni maison, ni aucun autre privilège. « Tout ce que nous demandons, c’est de nous ouvrir les portes pour mieux travailler », a-t-il insisté. Pour Djawida Chennaf, professeur en géotechnologie exerçant au Canada et membre de l’ACA, le partenariat entre l’Algérie et les différents pays du monde est une bonne chose en soi, mais par exemple personne ne peut aider l’Algérie pour le transfert de technologies comme ses propres enfants. Le président de la Forem, Mustapha Khiati, a mis l’accent sur le grand défi auquel est confrontée l’université algérienne qui devrait accueillir en 2009 plus de 1,2 million d’étudiants et quelque 60 000 autres issus du nouveau système LMD en post-graduation. « Même si l’encadrement existe, il reste insuffisant », a-t-il relevé, regrettant au passage que sur les 57 universités existant au niveau national, seules 18 sont (mal) classées au niveau du monde musulman, sans parler du niveau mondial. Pour lui, la solution réside dans ce genre de partenariat entre Algériens d’ici et d’ailleurs. Un autre défi à relever.

    M. A. O.
    El Watan
  • no moment

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  • « Si ce pouvoir pouvait faire sauter la date du 5 Octobre du calendrier… »

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    Aujourd’hui, vingt-deux ans après, Azouaou, amputé de son bras gauche jusqu’à l’épaule et membre de l’Association des victimes d’octobre 1988 (AVO88), reviendra sur les lieux du drame et déposera une gerbe de fleurs à la mémoire des chouhadas d’octobre 88, et tout particulièrement, les 39 victimes tombées ce jour-là. « Moi je revendique un statut particulier pour les victimes d’Octobre en tant que victimes d’une bavure d’Etat et non pas d’un « accident de travail » comme on nous désigne honteusement », expliquera-t-il pour la vingt-deuxième fois. « C’est ici que je suis tombé » se remémorera-t-il pour la vingt-deuxième fois, en montrant du chef un portail vert attenant au lycée Emir Abdelkader. « Voyez ce mur : il y a encore les impacts de balles qui témoignent de la boucherie. Ce mur-là par contre a été recouvert de ciment pour effacer les stigmates des automitrailleuses » poursuit notre ami avec émotion. « Si ce pouvoir pouvait faire sauter la date du 5 Octobre du calendrier, il le ferait. Il fait tout pour effacer cette date, effacer ce qui lui est resté comme une tache noire », lâche Azouaou. « Nos mutilations sont considérées comme ‘’accident de travail’’. Accident de travail pour des gamins qui n’avait pas 18 ans à l’époque, ou même pour des enfants en bas âge touchés par des balles perdues. Accident de travail ! » dit Azouaou. Et ces centaines de jeunes qui ont subi la torture ? « Eux, ils n’ont rien. Alors là... », répond le président d’AVO88. « Depuis 1989, on a interpellé les gouvernements successifs, l’APN, les groupes parlementaires, nous avons déposé des mémorandums, des demandes...Nous voulons un statut », dit Azouaou. « Il faudrait bien que l’histoire condamne Lakhal Ayat (chef des services spéciaux militaires), Larbi Belkhir (directeur de cabinet du président Chadli), Khaled Nezzar et Hadi Lekhdiri (ministre de l’Intérieur) à divulguer les détails de ce qui s’était passé, surtout en ce qui concerne la torture », ajoute Azouaou qui préfère commémorer cet événement dans le deuil, seul. « Mais je salue RAJ (Rassemblement Action Jeunesse) qui dépose chaque année une gerbe à la Place des martyrs », dit Azouaou. 

    En 1990, le Parlement FLN décide de classer les victimes d'octobre 1988 sous la rubrique « accident de travail » au même moment que les députés du parti inique décrètent, déjà à l'époque, l'amnistie. En février 1989, les victimes et leurs proches se fédèrent dans une association, AVO 88, dont Azouou est membre du bureau. L'autorité rechigne à agréer l'association avant de proposer une proposition de statut : victimes de catastrophe naturelle ! Comme si les rafales de kalachnikovs fauchant des jeunes désarmés et les centres de torture étaient aussi naturels que les séismes ou les inondations. « C'est l'indécence même », dit Azouaou qui explique que les victimes ont refusé la proposition. Mais l'agrément est octroyé ensuite par défaut de statut. Est-ce un hasard également que les victimes du terrorisme et les proches de disparus n'ont ni statut ni associations agréées ' « Depuis 1989, nous n'avons pas arrêté : à chaque anniversaire d'Octobre nous avons interpellé tous les gouvernements, la présidence de la République, les groupes parlementaires. Sans la moindre réponse. » « En 1990 quelqu'un a daigné nous recevoir à la présidence de la République' habillé en survêtement. » Seule deux personnalités ont promis des avancées : Rabah Bitat, en 1989 alors président de l'APN et le regretté président Mohamed Boudiaf en 1992. Or, le premier a quitté son poste, le second, lui, a été assassiné. AVO 88 reste ainsi sans budget, ses membres sans statut et souvent sans espoir. L’espoir au fond d'un tonneau Sans espoir' et plein d'amertume. En colère. « En colère contre ces Betchine (ancien patron de la Sécurité de l'armée), ces Hichem Abboud (capitaine à l'époque de la Sécurité militaire, opposant à l'étranger) qui veulent se racheter une virginité alors qu'ils savaient qu'on tuait et qu'on torturait ! », explose Azouaou. Dans la foulée, il parle des crimes d'Octobre commis sous le règne de l'ancien président Chadli, Larbi Belkhir, Khaled Nezzar, le chargé du « maintien de l'ordre », Hadi Lekhdiri, le ministre de l'Intérieur, Mouloud Hamrouche, chef de file des réformateurs' « Il faudra préciser les responsabilités, parler de ces héritiers de Aussaress qui ont torturé en octobre, parler des voitures banalisées avec des tireurs anonymes à bord ciblant la foule' Il faut que les historiens ouvrent ces dossiers. »

     L'oubli est devenu le pire ennemi de Azouaou. « J'espère que le président Bouteflika se rappelle qu'il était signataire de la "motion des 18" », glisse-t-il. Publiée le 23 octobre 1988 et signée par dix-huit importantes personnalités politiques ' Mostefa Lachref, Lakhdar Bentobbal, Ali Haroun, Rédha Malek, etc. ' la déclaration fustigeait ouvertement la torture pratiquée durant et après la révolte d'Octobre et appelait à la fin d'une « légitimité historique qui s'est épuisée au fil des ans ». Fin 2005, lors de la campagne pour le référendum sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale, Abdelaziz Bouteflika répétait que, en octobre 1988, « le peuple a été sorti », poussé dans des émeutes. Ça ne fait pas du tout sourire Azouaou. « Ils remettent en cause tous les acquis d'Octobre, il ne reste que la presse indépendante. C'est tout », soupire Azouaou en reposant sa tasse de café. En ce vingtième anniversaire, il compte se rendre à la place des Martyrs, non loin de là où son bras a été déchiqueté, avec l'association Rassemblement action jeunesses ' comme chaque année ' pour déposer une gerbe de fleurs à la mémoire des 500 morts, des blessés, des torturés, des disparus. Il veut perpétuer la mémoire. Le combat est de plus en plus vital. « La situation des droits de l'homme chez nous est la même depuis 20 ans, ce sont juste les méthodes qui ont un peu changé. »

     

    L.M.

  • Octobre 88 : le mépris de Bouteflika

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    Le 15 avril 1999 où il accède au pouvoir, Bouteflika ne retrouve rien de l’Etat absolutiste laissé par Boumediene.
    La constitution, élaborée en 1976, avait changé en 1989 puis en 1996 et prescrit désormais l’alternance au pouvoir : l’article 74 limite le nombre de mandats présidentiels à deux. Le FLN n’était plus seul « représentant du peuple », d’autres partis autonomes ayant été autorisés à activer ; il existe, désormais, une presse libre et des syndicats libres ; la société, mobilisée contre le terrorisme, affiche une certaine vitalité ; la Kabylie reste une zone de contestation…
    Pendant les vingt ans où il était en dehors du pouvoir, l’Algérie avait donc beaucoup changé. La société avait dit son mot et le pouvoir autocratique avait vacillé puis abdiqué. En avril 1980 d’abord, lors du Printemps berbère,  grandiose contestation populaire par laquelle des Algériens revendiquèrent la liberté et la reconnaissance de l'identité amazighe.  En octobre 1988, ensuite,  quand un soulèvement général s’acheva par la mort du parti unique, la consécration du multipartisme et de la liberté de la presse. Dans les années 90, enfin, avec la résistance au  terrorisme islamiste qui imposa définitivement la société algérienne comme acteur décisif.
    Bouteflika est ébranlé.
    Lui le rejeton d’un pouvoir absolu qui régna en maître sur l'Algérie, se désole de l'érosion de la puissance du contrôle étatique sur le citoyen :
    « J'ai laissé le pouvoir de Franco, je retrouve celui de la reine d'Angleterre. »
    C’est dans Marianne du 12-18 avril 1999, avant son élection, que Abdelaziz Bouteflika dévoilait le fond de sa pensée, à propos des problèmes sociaux et économiques qui (selon lui) s’accumulaient : « on les a traités par la thérapie miraculeuse et salvatrice des abstractions pompeusement appelées « pluralisme », c’est-à-dire affrontement dans la société; c’est-à-dire tapage et bavardage ».  L’APN (Assemblée populaire nationale, parlement) qui était « à 100% FLN est allée dans une direction pour le moins coupable » expliquera-t-il au Financial Times . « Elle a fait des lois qui ont fait passer l’Algérie d’un parti monolithique (…) à 60 partis. Le résultat vous le savez (…) C’est que l’Algérie aura payé le prix le plus fort pour apprendre un peu de démocratie ». Assénant: « je ne suis pas sûr qu’elle ait beaucoup appris, mais je suis qu’elle n’apprendra pas ». Aussi quoi d’étonnant quand il ajoute: « la liberté d’expression chez nous, c’est la liberté de la diffamation et de l’invective, le  multipartisme, c’est quelque chose de recherché, un petit fonds de commerce » . « D’une façon générale, dira-t-il une semaine plus tard dans El Pais, la démocratie est une culture de laquelle nous sommes très éloigné » . Plus d’une année après son élection, à la Conférence nationale sur la pauvreté, devant un parterre d’experts nationaux et étrangers, il affirme  que « dans tous les pays qui se respectent (…) la classe politique qui se respecte se résume à deux partis forts. Le multipartisme ne nous a ramenés que des problèmes » . Est-ce à dire que la démocratie, le pluralisme, la liberté d’expression et de la presse sont responsables des maux de la société algérienne? Abdelaziz Bouteflika, qui sait user de la séduction pour soigner son image devant les médias internationaux, surtout quand il sent qu‘il est allé trop loin, sait se rattraper. En paroles. Interrogé sur ce sujet qui le fâche, par l’Express daté du 19 août 1999, il se plaisait à se comparer au président américain Thomas Jefferson: « je suis un fervent admirateur du président Jefferson, lequel aurait préféré un pays où la presse est libre à un autre doté d’un bon gouvernement », ajoutant: « comme l’opposition, la presse est un antidote aux tentatives de dérive ou d’excès dans l’exercice du pouvoir ». Ces belles paroles seront vite contredites. Passéiste, homme politique d’une autre époque, ne supportant pas la contradiction, traitant les journalistes de « tayabates el hamam » (commères de bain maure) bien avant son arrivée au pouvoir, il n‘hésite pas à renier son engagement - « je ne poursuivrai ni ne suspendrai aucun journal » - pour ordonner de durcir le code pénal ( juin 2001) alourdissant les peines encourues par les journalistes pour outrage, diffamation contre le chef de l’Etat, les corps constitués et les institutions. Une décision coïncidant avec la révélation par des journaux de scandales touchant ses proches et ses amis. La presse est alors l’objet d’attaques en règle, des journalistes sont interpellés et condamnés, avec en toile de fond la mort programmé du Matin qui interviendra en juillet 2004 après l’emprisonnement de son directeur Mohamed Benchicou à deux ans de prison . Et ce, au risque d’écorner une image qu’il s’était efforcée de construire auprès des médias internationaux dans les mois ayant  suivi son élection. 
     
    L’idéal pour Bouteflika, l’Algérie d’avant 1988

    Il faudra toutefois attendre l’année 2005, en juin précisément, pour qu’Abdelaziz Bouteflika livre publiquement sa vision la plus aboutie de l’histoire et de l’évolution de la société algérienne. Participant à une réunion du BIT (Bureau international du travail), devant un parterre de personnalités et d’experts venus de plusieurs pays, quelque peu surpris par un discours n’ayant aucun rapport avec le monde du travail, le président algérien se livrera à une relecture de l’histoire récente de l’Algérie.
    Revenant sur la révolte populaire d’octobre 1988 ayant mis fin au système basé sur le parti unique, il affirmera d’emblée « qu’il n’y a pas eu de révolution démocratique parce que la société algérienne ne considérait pas l’Etat-parti unanimiste et autoritaire comme totalitaire et despotique. Les Algériennes et les Algériens, quelle que soit leur position dans l’échelle sociale, ont bénéficié, même de manière inégale, des prestations de l’Etat-parti qui se présentait comme un Etat providence (…) Pendant un quart de siècle, ce contrat social a généré une remarquable paix civile, la contestation ne portait jamais sur le système lui-même, mais sur le niveau et les modalités d’accès aux biens distribués par lui ». C’est la stratégie adoptée à partir de 1988 qui,  assurait-il,  « a fait voler en éclats le consensus sur lequel se fondait le pouvoir politique en ouvrant le champ politique de manière volontariste », ouverture qui a conduit à l’émergence d’un « totalitarisme millénariste » et « à un déferlement de violence brutale ».
    Cette foule à qui une élite a offert l’indépendance ne mérite pas de disposer de morceaux de souveraineté qui n’appartiennent qu’à l’Etat.
    « Le peuple algérien n'a formulé aucune demande démocratique. On a décidé pour lui. » 
    Tout est dit.
    Bouteflika vient de délégitimer le processus pluraliste en marche depuis octobre 1988.
    Il ne reste plus qu'à l'abolir.
    « C’est à une lecture singulière de la vie démocratique algérienne que le président de la République s’est livré hier au siège du BIT de Genève, réagit l’éditorialiste du quotidien El-Watan. En affirmant que la société algérienne « s’accommodait bien du système parti-Etat », Bouteflika enlève tout naturellement à la révolte d’octobre 1988 son cachet de révolution démocratique. »  
    Bouteflika dénie par là aux Algériens toute capacité d’avoir une réflexion sur l’orientation politique du pays et les cantonne dans une position infantile. Comme si ce vent de colère qui a soufflé sur l’Algérie avant 1988 en dépit du climat répressif régnant  - la Kabylie en 1980, les révoltes d’Alger, de Constantine, Sétif, les manifestations de femmes contre le code de la famille, les manifestations étudiantes, les grèves  - n’avait pas été un signe avant coureur d’un essoufflement de cette société socialement indifférenciée et unanimiste telle que perçue et fantasmée par Abdelaziz Bouteflika et les cercles conservateurs du système algérien. Sans doute est-ce pour cette raison qu’il s’en est pris à ceux qui « prônent le pseudo djihad », afin de mieux pointer les démocrates accusés d’avoir « créé la plus grande fitna (crise sanglante) jamais connue depuis l’ère d’Ali Ibn Taleb » , c’est-à-dire d’avoir contribué à briser ce « consensus sur lequel se fondait le pouvoir politique »! Aussi, faute d’arrêter la marche de l’histoire, Abdelaziz Bouteflika et les cercles du pouvoir qui l’ont propulsé à la tête de l’Etat tentent du mieux qu’ils peuvent de la freiner, quitte à remettre en selle le diable islamiste!
    H.Z.

  • Comment Bouteflika « effaça » octobre 88

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     Bouteflika comprend, ce 15 avril 1999, qu’il devra démolir ce legs qui faisait obstacle au pouvoir à vie, casser l’embryon démocratique qui faisait jour dans ce pays, dompter la société, briser les contre-pouvoirs qui émergeaient, sceller de nouvelles alliances pour enfin changer cette maudite  constitution de 1989 qui l’empêche de se présenter pour un troisième mandat …Il faut « remodeler » l’Algérie.La neutraliser.Sa stratégie va s’articuler autour d’un objectif unique : le rétablissement des conditions politiques du pouvoir à vie.La première des conditions est de « mater » la caste militaire.Bouteflika, en vieux pratiquant des pronunciamientos, méditant le sort de Ben Bella, a compris que l’autocratie qui peuple ses lubies était impensable tant que ses parrains gardaient leur autorité sur les leviers de décision.Et puis l’Algérie, à la différence de la Tunisie de Ben Ali, de l’Egypte de Moubarak ou de la Syrie d’Al-Assad, est la seule fausse république arabe où le président ne détient pas la totalité des pouvoirs.La seconde condition pour arracher le pouvoir à vie sera de « mater » l’Algérie.Bouteflika va alors discréditer les institutions, castrer l’Etat, déprécier les Chefs de gouvernement, aux ministres et aux grands commis.Et faire le lit de la voyoucratie.Personne ne trouvait grâce à ses yeux, ni les gouvernements qui ont succédé à la période Boumediene, ni le peuple qui a laissé faire, ni les généraux qui ont osé survivre à Boumediene.Cette précision est primordiale pour comprendre la suite. Toute la suite : la répression des contre-pouvoirs, la décapitation de l’embryon démocratique, l’amendement constitutionnel et la consécration du pouvoir à vie, le pacte avec les islamistes…                                                       

                                                      « Il me faut récupérer tout mon pouvoir » 

     Ainsi donc, Abdelaziz Bouteflika a donc un projet politique qu’il s’est attelé à mettre en œuvre graduellement. Il ne l’a pas exposé de manière franche, mais par bribes, au détour de multiples entretiens, discours, déclarations . Avec pour fil conducteur une attaque en règle contre tout ce qu’a engendré le soulèvement populaire d’octobre 1988, ciblant invariablement la constitution dont il a admis qu’il ne l’aimait pas et les institutions qui en émanent, l’ouverture politique, la démocratie, le multipartisme, la liberté d’expression et la liberté de la presse. Bouteflika profitera de son « statut de Messie » et de la mystification qui l’entoure, pour briser impunément l’embryon démocratique né d’octobre 1988, revenir au système unique et poser le socle du pouvoir hégémonique qui allait connaître son apothéose en 2009.  Sur Europe 1, il annonce la couleur : « Il me faut récupérer d'abord mes attributions constitutionnelles qui ont été dispersées à partir de 1989, il faut que je reprenne mon rôle présidentiel » Traduisez : effacer octobre 1988, se réapproprier les leviers de commande, restaurer l’Etat autocratique dans lequel il a mûri. Bouteflika entend revenir au système unique, à la presse unique, au syndicat unique, fût-ce par la terreur, par le chantage de la prison, la pression du juge ou la torture. 

     Neutraliser le pays supposait reprendre à la société ce qu’octobre 1988 lui avait donné, ce que des années de résistance à l’intégrisme islamiste lui avaient octroyé.Presse libre, syndicats autonomes, partis d'opposition : Bouteflika dit tout le mal qu’il pense de ces « machins » bâtards issus de  l'aventurisme roturier. Il les considère comme un intolérable transfert de prérogatives régaliennes  à une population « immature » qu’il tient dans un profond mépris. Surtout ce peuple-là qui a « souillé le passeport vert » et qui a « troqué la dignité contre le fromage rouge et un visa ». « Bouteflika considère le multipartisme comme un déséquilibre voulu par les ennemis de l’Etat, atteste son ancien Chef de gouvernement Ali Benflis. Il considère Octobre 1988 comme un complot contre l’Etat qui a abouti, selon lui, à amputer l’Etat de ses prérogatives. Il considère la création du poste de Premier ministre comme une atteinte à la fonction présidentielle. Il ne croit ni à la liberté de la presse, ni à la liberté d’entreprise, ni à la liberté d’expression. Son objectif central est de rétablir l’Etat dans sa fonction autocratique. Réduire le multipartisme avant de l’éliminer. Tout le reste n’est que façade. »  L’historien français Benjamin Stora partage le même avis : «Abdelaziz Bouteflika est un homme qui a du mal à accepter le pluralisme et la diversité politique ».  A sa façon, il se sentait le justicier d'un État absolutiste malmené, dix ans plus tôt, par les gamins d'octobre 1988 et qui avait dû concéder à la société, dans le sang, le droit au pluralisme. Pour lui, les acquis du pluralisme, c’est-à-dire la prérogative d’éditer des journaux ou de faire de la politique, sont des prérogatives du seul Etat central, des morceaux de pouvoir indûment volés à l’Etat.

    Pour normaliser la société, Bouteflika a réprimé : pendant dix ans, il a gardé le pays sous le régime de l’état d’urgence, y interdisant les rassemblements et les manifestations. L’état d’urgence, proclamé en 1991 pour juguler la menace islamiste, ne se justifiait pourtant plus en 2009. Maintenir ce régime restrictif n’avait donc comme objectif que de servir les desseins totalitaires de Bouteflika. L’état d’urgence a plus servi à réprimer les syndicats et les citoyens contestataires qu’à réduire le terrorisme. En décembre 1999, il l’utilisait déjà comme argument pour empêcher la création d’une seconde chaîne de télévision : « L'Algérie est encore sous état d'urgence. Tant que l'Algérie est sous état d'urgence, il n'y aura qu'une seule chaîne de télévision, une seule chaîne de radio en arabe, une seule chaîne de radio en français et une seule chaîne de radio en tamazight. Je ne veux pas ouvrir le paysage médiatique. » Fin 2003, alors que de son propre aveu le spectre terroriste avait reculé, il militait toujours pour le maintien de l’état d’urgence. « Il sera levé dès que les circonstances le permettront », déclare-t-il à un journal oranais. De quelles circonstances parlait-il puisque, dans la même interview, il proclame solennellement le retour de la paix : « Aujourd’hui, aucune menace ne pèse sur l’Etat républicain et les institutions. Le terrorisme est quasiment vaincu. La concorde civile a tenu ses promesses. »  En vérité, le faux civil Bouteflika avait besoin des conditions permanentes de la répression pour installer progressivement son pouvoir personnel.    

    Conséquence logique de cette vision de la société algérienne telle qu’elle existait selon lui, avant octobre 1988, au nom d’un Etat fort synonyme dans l’esprit du chef de l’Etat, de gouvernance du pays par une poignée de fer :  une reprise en main au pas de charge de l‘Etat, de ses institutions, des médias, des partis, des organisations de masse et de la société civile.  Le verrouillage médiatique - harcèlements et emprisonnements de journalistes, suspension de journaux - précède la fermeture du champ politique - limitation au maximum des activités de l’opposition, des activités des organisations de la société civile, interdiction des manifestations publiques - et au niveau des appareils de l’Etat, une épuration en règle qui ne dit pas son nom par la mise à l’écart de tous ceux qui dérangent ou qui manifestent leur désaccord avec la politique suivie par le pouvoir politique. Deux mois après son élection à la tête de l’Etat, le président Bouteflika limoge Abdelaziz Rahabi, ministre de la Culture et de la communication, jugé trop attaché à la liberté d’expression et de la presse. En août 2000, le premier ministre Ahmed Benbitour est contraint de démissionner. Son remplaçant, Ali Benflis, qui avait entrepris de rénover et rajeunir le FLN, est limogé en mai 2003 quand il  fait état de son intention de se porter candidat à l’élection présidentielle de 2004. Le FLN revient dans le giron du pouvoir suite à un putsch politico-judiciaire. L’UGTA et les organisations satellitaires du FLN rentrent dans le rang. L’APN n’échappe pas à cette reprise en main. Réduite à approuver sans débat tout ce que proposent le pouvoir politique - lois sur la Concorde civile et la réconciliation nationale, loi sur les hydrocarbures - elle n’assume aucune des prérogatives que lui confère la constitution comme par exemple, la fonction de contrôle. Avec la démission de son président, Mohamed Salah Mentouri, en mai 2005, le Conseil économique et social (CNES) est mis au pas: il perd son indépendance et ne produit plus que des analyses légitimant la politique sociale et économique du pouvoir. Enfin, dernier obstacle à la main mise présidentielle sur le fonctionnement de l’Etat - le poste de Premier ministre - devient avec la révision constitutionnelle, une fonction purement formelle, celle de coordonner l’activité gouvernementale. Il en est de même de l’Assemblée nationale populaire (APN). Selon le député Mohamed Hadibi, elle n’assume plus ses prérogatives : sur les 120 lois adoptées seules quatre émanaient du Parlement . 

    Ainsi, avec un appareil judiciaire aux ordres, des médias bâillonnés, un Parlement inféodé au pouvoir politique, une société civile réprimée, un syndicat (l‘UGTA) aux ordres, une opposition politique laminée, en bref, en l’absence de tout contre-pouvoirs, de tout garde-fous, il n’existait plus cet « antidote aux dérives du pouvoir » dont parlait d’ailleurs Bouteflika en 1999, ni à la corruption qui va gangrener comme jamais l‘Etat et les institutions. Et gare aux journaux qui osaient révéler des affaires. On sait ce qui est arrivé au Matin quand il avait informé ses lecteurs sur  certaines affaires fait état en 2002-03 ( BRC, marché de la téléphonie mobile, ..) On comprend alors qu’avec la presse, Bouteflika ait affiché le même mépris qu’envers la population, les chefs de l’armée ou les institutions de la République. « Tayabet el hammam », a-t-il surnommé les journalistes de son pays. Il a, jusqu’au bout, tenu à distance la presse algérienne, cette gueuse  intruse qui s'était indûment emparée d'un pouvoir régalien, celui de s'adresser au peuple et dont lui, Bouteflika, en sa qualité de créature de l'état putschiste aux commandes depuis l'indépendance, pense qu'il relève exclusivement de la prérogative du pouvoir central. En dix ans de pouvoir, il n’a jamais reçu un seul journaliste algérien. Puis il s’en est pris à la presse libre moins pour la mater que pour l'éliminer. Il s'en prenait à la presse libre pour  lui reprendre, enfin, ce privilège qu'elle avait chipé aux monarques : publier des journaux. L’état d’urgence fut d’un grand secours pour le régime : il décapitait les têtes rebelles en « toute légalité »Et les têtes rebelles n’ont pas manqué.Les dix années de  règne de Bouteflika furent des années d’émeutes et de sanglantes représailles. La révolte est la seule expression pour les citoyens livrés à l’injustice et pour les jeunes au chômage. Le règne de Bouteflika résonne encore du  bruit des balles, des hurlements de colère et des sanglots des sinistrés. Il a une couleur et une odeur : la couleur du sang et l’odeur des gaz lacrymogènes.

    Entre le pouvoir et la société, le divorce était consommé.

     

     

    H.Z.  
  • ZIGHOUT, L'ANTI-HEROS

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    C’est un homme simple, un forgeron, pas un intellectuel, dit-il, mais un autodidacte, qui succède à Didouche Mourad, tombé à Oued Boukerker le 18 janvier 1955, à la tête de ce qu’on appelait encore la Zone II, qui correspond géographiquement au Nord constantinois. Comme pratiquement toutes les grandes figures qui ont marqué la guerre de libération, nous savons très peu de choses de la vie de Zighout Youcef. Les biographes ne sont pas légion dans notre pays et ceux qui l’ont connu ou côtoyé se rendent à l’évidence, seulement maintenant, combien leur témoignage est précieux et irremplaçable pour, fort justement, combattre la mystification et dénoncer les portraits naïfs, franchement grotesques et caricaturaux qui ont été élaborés par-ci, par-là.

    Les rares textes crédibles qui existent et qui donnent des indications biographiques font peu de descriptions du personnage qu’était Zighout. Jacques Duchemin, auteur de la trop superficielle Histoire du FLN(4), dit de cet homme au chapeau de brousse vissé sur la tête, « ce loup maigre et sec qu’était Zighout » était néanmoins « fort comme un bœuf, moustachu, bourru, père d’une petite fille qu’il adorait, il avait décidé de faire la guerre aux Français sans commettre pour autant des exactions. Il n’aimait pas tuer des civils ni achever des prisonniers. » Il aurait, toujours selon cet auteur, fait jurer à Lakhdar Ben Tobbal, alors son adjoint militaire, de veiller sur sa fille et de l’adopter s’il venait à disparaître. 

    Présenté comme un combattant « chevaleresque » qui forçait le « respect » des ennemis qui ont eu à l’affronter, Zighout Youcef marquera toute une génération de combattants, tout comme il a donné à la Wilaya II un style de commandement tout à fait particulier. Il est utile, à ce propos, de rappeler que c’est la seule wilaya qui a échappé aux terribles purges qui ont gangrené les maquis à partir de la fin 1958. Le Pr Mahfoud Bennoune, officier de la Wilaya II, témoigne qu’il était « un homme réfléchi, intelligent, sérieux, profondément engagé pour la cause nationale, bien organisé et surtout d’une extrême modestie ». Ceux qui ont côtoyé cet officier, qu’ils décrivent comme un djoundi intrépide, attestent que bien qu’homme d’autorité, il prenait en considération l’opinion de ses collaborateurs et subordonnés et qu’il ne « se soustrayait à aucune tâche », pas même les plus ingrates, comme par exemple, écrit encore le défunt professeur Bennoune, prendre son tour de garde « la nuit, préférant l’aurore, l’heure la plus dangereuse en cas d’attaque »(5).

    Outre qu’il est né dans un milieu modeste, le 18 février 1921, à mi-chemin entre Constantine et El Harrouch, plus exactement à Condé Smendou, qui porte désormais son nom, on sait qu’il a tôt, comme les enfants de son âge à cette époque, fréquenté l’école coranique avant de s’engager, tout jeune, dans les Scouts musulmans algériens (SMA). Orphelin, il déserte les bancs de l’école communale avec le niveau de certificat d’études primaires (CEP). Militant du PPA-MTLD, il sera élu en 1947 aux élections locales. Il occupera le poste de vice-président du conseil municipal jusqu’en 1949.

    Audace et discrétion

    Parallèlement à ses fonctions d’édile, il mettra en place, dans la clandestinité, les structures de l’Organisation spéciale (OS) dans sa région. Il sera arrêté en 1950, après « l’affaire de Tébessa », qui fut fatale à l’OS. Il est embastillé à Annaba, dans un ancien couvent transformé en prison, d’où il s’évadera de façon tout à fait rocambolesque en avril 1951, en compagnie de trois autres militants : Slimane Barkat, Mostepha Benaouda et Abdelbaki Bekkouche(2). En effet, habile de ses mains de forgeron, il avait confectionné à l’aide d’un ouvre-boîtes métallique, des passe-partout avec lesquels il a crocheté les serrures des portes des cellules. Comme le plafond du couvent communiquait avec celui du tribunal situé à proximité, les hardis captifs se sont aisément fait la belle. Selon le colonel Salah Boubnider, son codétenu, proche compagnon d’armes, qui avait apporté son concours pour le succès de son évasion, Zighout a confié aux autres prisonniers, au moment de les quitter, comme pour s’excuser, que si l’opération ne concernait que les seuls responsables au sein du mouvement national, c’était parce que la plus grande discrétion était requise pour qu’elle réussisse. « Lorsque les gardiens vous interrogeront, mettez tout sur notre dos, de toutes les façons nous ne serons plus là », a dit Zighout aux autres reclus, déçus de ne pas faire partie de l’équipée. Audacieux, comme cela n’est pas permis, il mettra le feu à tous les dossiers du tribunal. C’est sans doute cette action qui permettra l’acquittement de beaucoup de militants qui seront jugés plus tard, les dossiers de l’accusation étant partis en fumée (3). Il rejoindra les Aurès, où il se réfugie dans une semi-clandestinité. Toutefois, après un bref séjour dans les maquis, il reviendra dans le Constantinois où il poursuivra ses activités subversives et anticolonialistes. Puis il se manifestera à Alger quelques mois plus tard et il figurera au nombre des « 22 » d’El Madania en juin 1954, lesquels créèrent le Comité révolutionnaire d’unité et d’action (CRUA).

    A la répartition des responsabilités, il est désigné comme adjoint de Didouche Mourad à la tête de ce qui deviendra, après le Congrès de la Soummam (20 août 1956 à Ifri), la Wilaya II. C’est lui qui a mené les actions contre la caserne de gendarmerie de Condé Smendou en novembre 1954. Lorsque meurt Didouche Mourad, Zighout lui succède. Il avait alors 27 ans.

    B. AMAZIT - EW

  • Hachemi ! Ta mémoire est une flamme qui brûle encore !

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    Voilà déjà cinq ans que tu as tiré ta révérence ! C’était cette journée funeste du 2 août 2005 où tu venais de livrer le dernier combat après une lutte stoïque contre la maladie.
    Depuis que tu n’es plus, la situation du pays s’est encore dégradée et les perspectives de redressement sont encore loin de se dessiner.
    Des minorités de plus en plus marquées vivent dans les enclaves de l’opulence, paradant dans un luxe insolent tandis que l’écrasante majorité de notre peuple se démène dans une autre planète, celle de la misère, de l’ignorance et de l’exclusion.
    L’Algérie aurait pu connaître un essor réel grâce à l’immensité de ses richesses mais l’absence de volonté politique acoquinée à une corruption généralisée, réduit à néant tous les espoirs.
    Notre peuple aurait pu vivre un autre sort si le pays avait plié ses ambitions aux exigences d’un véritable Etat moderne. Il n’en est rien malheureusement !
    Les Algériens sont victimes d’un système dont la gabegie, l’incurie et le népotisme font loi.
    Les jeunes, faute de perspective, sont toujours candidats à l’exil et la mer est devenue une grande faucheuse. Après avoir bradé les intérêts du pays, le système a dépouillé la jeunesse de ses rêves et l’Algérie ressemble à un long tunnel noir sans issue.
    Pourtant, il a suffi d’une victoire sportive arrachée de haute lutte pour que la jeunesse sorte spontanément dans les rues célébrer les couleurs nationales dans l’euphorie générale qu’une poignée d’imams fanatisés ont déshonorées. C’est dire, d’une part l’aspect antinational d’une telle posture et l’attitude hautement patriotique d’autre part d’une jeunesse qui a su se saisir d’un moment unique pour délivrer un message d’espoir et exprimer sa volonté de mettre toute son énergie au service du pays.
    La situation des femmes, elle aussi n’a pas changé d’un iota. Elles sont encore régies par des lois d’un autre âge et restent emmurées dans les lois-prison du code de  « l’infamie »
    Les terroristes recyclés en « repentis » sous couvert de « réconciliation nationale » et de « concorde civile » courent toujours dans le pays dans l’impunité totale et continuent de nous narguer du haut de privilèges grassement concédés par un pouvoir capitulard. Dans l’Algérie d’aujourd’hui, on punit la victime et on encense le bourreau. Mais le pouvoir a beau caressé la bête immonde dans le sens du poil, l’islamisme politique est toujours en embuscade fin prêt à s’emparer de tous les pouvoirs.
    Comble d’ironie ! le pouvoir a revalorisé les retraites de ceux qui mènent jusqu’à l’heure d’aujourd’hui le peuple à l’abattoir et assassinent son intelligence tandis que les contractuels de l’ANP sont contraints de manifester leur mécontentement pour obtenir la reconnaissance de leurs droits et que les défenseurs de la république tel que le moudjahid et patriote Gharbi est carrément condamné à mort.
    Au lieu de libérer la parole et d’essaimer la tradition du débat et de l’ouverture, le pouvoir a anémié le champ culturel et réveillé les vieux démons des zaouiates en poussant en sous main au tribalisme ravageur et à la division entre Arabes et Kabyles et entre Arabes et Arabes (Ghardaia-Beriane).
    Le champ politique est laminé et en déshérence. L’opposition est cooptée, la désertion des valeurs est devenue une norme, la corruption élevée au rang d’institution et le système est vindicatif à l’endroit de toute voix critique.
    Le courant démocratique quant à lui, au lieu de travailler à la fédération de ses forces, est inaudible, pire encore il est l’alibi d’un système dictatorial maffieux puisqu’il est le partenaire assidu d’un système électoral pipé depuis des lustres.
    Le pouvoir se croit garant de la stabilité du pays face à tous les périls. Le climat sécuritaire et la répression le rend oublieux du volcan social sur lequel il est assis.
    Au lieu de mettre en place un plan rationnel de sauvetage pour éviter le chaos et mettre un terme à la prédation, il dirige le pays à coup de pantalonnades comme le fait Bouteflika et  continue à considérer l’Algérie comme une vache à traire.
    Mais vois-tu camarade, malgré toutes ces difficultés le cœur n’est pas au désespoir !
    Tu nous as enseigné que la vie est un marathon où les obstacles ne manquent pas. Notre peuple a connu plus d’un séisme. Il s’en sortira la tête haute et saura trouver le chemin du combat pour abattre ce système à jamais.
    Nous ne sommes pas de ceux qui ont paré la victime de l’habit du bourreau pour pactiser avec la bête immonde !
    Nous ne sommes pas de ceux qui capituleront devant ce système rentier et maffieux.
    Il n’y a que toi en tant que premier responsable d’un parti démocratique qui avais compris en temps opportun la duplicité de son langage; as su mettre à bas ses masques et s’affranchir des étroitesses du dogme en tonnant à qui voulait bien t’entendre que la question centrale de l’Algérie était celle du projet de société dont le noyau central est l’idéal laïque. Ton coup de gueule est toujours d’une brûlante actualité !
    Camarade El Hachemi, demeure en paix ! Tu as su dynamiter les représentations du défaitisme et de la trahison et ouvrir la voie au renouveau !
     Merci d’avoir participer à nous ouvrir les yeux et de nous avoir légué un héritage révolutionnaire auquel nous rendons tous hommage aujourd’hui !
    Une gerbe de fleurs sera déposée sur ta tombe au cimetière Miramar (Bologhine-Alger) le lundi 2 août 2010 à 11 heures.

  • Naguib Sawiris : « Là où je sens l'odeur de l'argent, je vais »

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    Naguib Sawiris , l'homme Corruption : partout où il va , on sent la corruption . Comme le montrent de récents articles de presse mettant en évidence les actes de corruption du magnat des télécoms , il n'est pas surprenant d'apprendre que Naguib Sawiris utilise des pots de vin afin de conclure des ententes commerciales lucratives . «Je suis l'homme d'argent . Partout où je sens l'odeur de l'argent , je vais », a-t-il déclaré à la Conférence de 2007 3GSM World . Naguib Sawiris peut être l'homme d'argent , mais c'est parce que partout où il va , nous l'odeur des pots de vin . Ce fut le cas lorsque Orascom a obtenu une licence de téléphonie en République du Congo par l'achat de 100 pour cent de Libertis Telecom . Pour « ficeler » la transaction Congo, en collaboration avec Rami Antaki , Naguib Sawiris a accepté de faire une "faveur" pour le président congolais Denis Sassou Nguesso : il a promis à la fille du président , Julienne Sassou Johnson (alias " Joujou " ) , une participation de 20 pour cent dans sa compagnie . L'arrangement a été organisé de sorte que M. Antaki obtiendrait une participation de 15 pour cent dans l'entreprise de télécommunications par le biais d'une société off shore mauricienne appelée Babybells  tandis que 20 pour cent iraient à la fille du président Joujou. C'est 35 pour cent de la société Naguib Sawiris réservé pour la corruption pure . Les choses se sont compliquées en cours de route . Autour de Décembre 2005, Orascom Telecom a vendu Libertis Congo à MTN pour environ 100 millions de dollars .MTN a payé 100 pour cent des produits de rachat à Orascom et 35 pour cent de ce total réservé pour la corruption était alors payé par Orascom au frère de Rami Antaki et bon ami Naguib Sawiris , Christian Antaki , qui a un compte chez HSBC au Caire . Pourquoi les fonds vont à Christian et pas Rami ? Parce que Rami était déjà en difficulté pour avoir triché sur les impôts en France. Mais au lieu de donner les 20 pour cent promis de la fille du président , Rami Antaki retenu les fonds et a commencé à se livrer à la spéculation avec des parts d'Orascom , en utilisant la possibilité de manipuler le cours des actions d' Orascom en utilisant les informations d'initiés , et faire de l'argent rapide. Les choses se sont gâtées en 2006 , lorsque le prix de la part d'Orascom a considérablement diminué, et l'argent Rami Antaki dû Joujou était attendue depuis longtemps . En Juillet 2006, le président congolais est intervenu et a dit Rami Antaki de payer sa fille immédiatement. Rami Antaki a rapidement organisé le transfert d'argent (au nom de son frère Christian Antaki ) , le câblage de 20 pour cent du produit de la vente Joujou à la mi -2006 . Le pot de vin a été ainsi « honoré » jusqu’au bout . Mais restez à l'écoute : il ya plus. . . Tanmirth a tous 

  • Alors que le président Medvedev sera mercredi à Alger : Djezzy finalement vendu aux Russes ?

    Le feuilleton égyptien " Qui héritera de Djezzy ? " pourrait connaître un héros inattendu : président russe Dmitri Medvedev  qui effectuera une visite officielle en Algérie mercredi prochain. Il repartira d'Alger avec quelques accords sur la stratégie gazière, sur l'armement mais aussi ...sur la cession de Djezzy à une firme russe ! Les Algériens pourraient, en effet, ne pas s’opposer à la transaction entre Naguib Sawiris et le russe Vimpelcom à propos de Djezzy, a indiqué, samedi 2 octobre à TSA une source proche de la présidence de la République. Avec cette acquisition de Djezzy mais aussi d'autres opérateurs appartenant aux Sawiris (les discussions entre Naguib Sawiris et les Russes porteraient sur Orascom Telecom Holding (OTH) mais aussi l’italien Wind et le grec TIM Hellas), Vimpelcom va doubler son chiffre d'affaires et devenir un acteur de stature international.
    Tout cela ressemble fort à une dot offerte par l'Algérie aux Russes en échange de conventions stratégiques sur le gaz avec Gazprom ( la Russie souhaite rallier l’Algérie à l’idée de création d’un cartel du gaz sur le modèle de l’OPEP), sur l'armement ( acquisition de systèmes antibrouillage que les pays de l’OTAN refusent de vendre à l’Algérie ) et sur des grandes questions diplomatiques. Sans compter qu'un tel arrangement éviterait à l'Algérie de débourser 6 ou 7 milliards pour acquérir Djezzy.

    S.D.

  • L’entv, entre virtuelles réalisations et réelles aspirations

    Par : Mustapha Hammouche

    Selon son ministre de tutelle, l’ENTV va en s’améliorant “depuis la dernière audition du président de la république consacrée au secteur de la communication”. Citant un JT à longueur “professionnellement inconcevable”, un pauvre programme du ramadhan dernier, le ministre admet indirectement la médiocrité des prestations de l’Unique. Ce qui n’était un secret pour personne.
    Désormais, la télévision de l’après-audition se fera l’interprète des “grandes réalisations du pays” et “des aspirations de la population”. Mais de quoi s’occupait-elle alors jusqu’ici, si ce n’est de parler des “grandes réalisations” du pays et des “aspirations” du peuple ?
    Même qu’elle a conçu, sous Habib Chawki, une grande soirée consacrée aux grandes réalisations du pays qui, bien sûr, se confondent avec les grandes réalisations de son président, sous le titre éloquent : “oua ma adraka ma El-Djazaïr !”
    Non, l’ENTV a toujours porté les grandes réalisations du pays, malgré un métro d’Alger qui traîne en longueur et une réconciliation nationale où les victimes continuent à être plus nombreuses que les repentis. Cela fait trente ans qu’elle vante la réalisation imminente d’un métro et dix ans qu’elle salue une “paix” qui n’en finit pas de revenir. Il y a, dans ces deux exemples, la conception officielle de l’information sur les réalisations nationales : un discours sur une réalité virtuelle, un discours qui compte s’imposer par le simple fait qu’il a le monopole des canaux de communication.
    Le même discours unique, qui raconte les réalisations, prétend exprimer les “aspirations” du peuple. Car, enfin, comment un peuple peut-il exprimer ses aspirations, dans leur nécessaire diversité et dans toute leur richesse, à travers l’institution sur laquelle le pouvoir exerce la surveillance la plus rigoureuse. Là aussi, l’ENTV n’a jamais fait que cela : énoncer les aspirations du peuple telles que formulées par ses dirigeants. Quand le peuple lui-même n’a pas le droit d’exposer ses aspirations ni à travers ses partis qu’on étouffe, ni à travers ses syndicats qu’on réprime, ni même à travers ses associations qu’on contrôle, quel message peut-il délivrer ? Et quel message l’ENTV peut-elle relayer ?
    Par sa situation de monopole, la télévision d’État est condamnée à sa fonction de citadelle de la pensée unique agissant sur le mode schizophrénique qui ignore jusqu’à l’existence de son environnement réel.
    Les aspirations d’un peuple sont, par nature, multiples et contradictoires. Elles ne peuvent être traduites que par un système de communication démocratique. Le choix du monopole audiovisuel est donc un choix contre la démocratie. On ne peut reprocher à l’instrument les effets du choix politique.
    Quand on refuse la liberté d’expression à la société, on ne demande pas au monopole de produire les résultats de la pluralité. D’ailleurs, les Algériens préfèrent penser qu’ils n’ont pas de télévision et se débrouillent sans elle. Il suffit de compter les antennes concaves sur les toits et balcons des immeubles pour constater la manière parabolique dont le peuple s’informe et communique.

    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr         

  • Dette extérieure algérienne 440 millions de dollars



    El Watan, 30 septembre 2010

    La dette extérieure de l'Algérie était de 440 millions de dollars à fin août 2010. C'est ce qu'a indiqué un haut responsable du ministère des Finances, Abdelmalek Zoubeïdi, lors d'une conférence animée hier au forum d'El Moudjahid.

    Lors de cette conférence intitulée «Croissance, investissement, consommation, exportation», M. Zoubeïdi a relevé que le Fonds de régulation des recettes (FRR) est doté actuellement de 4300 milliards de dinars, alors que les réserves de change étaient de 150 milliards de dollars à juillet 2010.La croissance hors hydrocarbures a varié de 2001 à 2009 entre 6 et 7%, a indiqué par ailleurs le responsable qui souligne que la croissance économique en Algérie est «tirée» par les dépenses publiques. La contribution de la «sphère économique», à l'exemple de l'entreprise, est «faible», a indiqué M. Zoubeïdi, qui relève que l'Etat «attend à ce que l'entreprise prenne le relais quant à la création des richesses».

    D'autant, poursuit le même intervenant, que «l'environnement de l'entreprise s'améliore avec la réalisation des infrastructures, comme les autoroutes et les barrages hydrauliques». «Entre-temps, les petites et moyennes entreprises (PME) bénéficient de souplesse pour l'accès aux crédits, les procédures de paiement d'impôts sont simplifiées, la pression fiscale est allégée», a noté le responsable, qui estime que «de par ces mesures, entre autres, nous nous attendons au recul du marché informel et nous espérons ainsi attirer les investisseurs».

    Aujourd'hui, de par ses réserves de change et son Fonds de régulation des recettes, l'Algérie «n'est pas contrainte de solliciter des crédits auprès des institutions financières internationales pour réaliser ses projets d'investissement. Nous espérons attirer les investisseurs étrangers», a déclaré encore M. Zoubeïdi.

    Concernant la crise financière internationale de 2009, il a fait observer qu'elle n'a pas touché l'Algérie, car «nos banques n'effectuent pas de transactions avec les banques étrangères. De ce fait, nous ne sommes pas connectés au marché financier international. En plus, nous avons payé toutes nos dettes par anticipation». En revanche, «nos recettes d'exportation en hydrocarbures ont connu une baisse. Elles étaient de 77 milliards de dollars en 2008 pour chuter jusqu'à 45 milliards de dollars en 2009».

    Concernant le problème foncier, un des problèmes auxquels sont confrontés les promoteurs économiques, le haut responsable du ministère des Finances fait constater que les infrastructures les plus importantes sont concentrées au nord du pays. D'où l'intérêt des promoteurs pour cette région. En lançant le plan quinquennal de développement 2010-2014, les pouvoirs publics aspirent à «réaliser l'équilibre régional en matière d'infrastructures à l'effet d'attirer les investisseurs dans les autres régions du pays et atténuer de ce fait la pression sur le Nord».
    Amnay idir

  • L’ex-chef de SW d’Alger désigné inspecteur général de la DGSN



    Par : NEÏLA B., Liberté, 2 octobre 2010

    Le général-major, Hamel, directeur général de la Sûreté nationale, vient d’opérer en cette fin de semaine des changements au sein de l’institution policière.

    Le mouvement a touché certains chefs de sûreté de daïra ainsi que des chargés de communications au niveau de plusieurs sûretés de wilaya et quelques responsables des services de la Police judiciaire (PJ).
    Le plus important dans ce changement partiel, le “retour” de l’ex-chef de sûreté de wilaya d’Alger, le commissaire divisionnaire Sebbouh Abou Bakr Seddik, désigné au poste d’inspecteur général de la police à la place du commissaire divisionnaire Lahoualef Mohamed qui serait désigné, selon notre source, directeur de la Police des frontières (PAF).
    Pour rappel, le commissaire divisionnaire Sebbouh a été suspendu suite à une enquête sur une affaire de drogue, il sera innocenté et relaxé par la justice. Cette désignation s’inscrit, elle, dans la perspective de la réintégration des hauts cadres de la police écartés ?
    Ce mouvement partiel vient à peine quelques jours après la promotion de 20 commissaires en grade de commissaires divisionnaires.
    Selon certaines indiscrétions, le DGSN a procédé à ces changements dans les sûretés de daïra (SD) suite à des inspections qu’il a effectuées personnellement durant le mois de Ramadhan ou sur la base des rapports sur les résultats de la lutte contre la criminalité ainsi que la gestion de la communication.
    La capitale a été la plus touchée par ce mouvement. Selon notre source, le chef de SD de Birtouta a été muté au même poste à la SD de Skikda. Le chef de SD d’El-Harrach a été, lui aussi, muté à Laghouat. On croit savoir qu’il faisait l’objet d’un rapport “négatif” lors d’une inspection effectuée par le DGSN qui aurait relevé des insuffisances et une mauvaise gestion. C’est le même cas du chef de SD de Chéraga muté à Ouargla. Cette daïra a connu d’ailleurs une certaine instabilité avec une rotation de plusieurs chefs à sa tête ces dernières années. Les chefs de SD de Sidi-M’hamed et de Bouzaréah ont été, quant à eux, mutés respectivement au même poste à la SW d’Oran. Le chef de SD de Hussein-Dey et celui de Rouiba, mutés au même poste au sud du pays, à Ghardaïa et à El-Oued. Des changements ont touché aussi la SW de Béjaïa dont le chef de SD de Kherrata remplacé et muté à M’sila et celui de la SD de Souk El-Tenine a été désigné dans le même poste à Constantine, alors que la chargée de communication a été mutée à la SD de Chelghoum-Laïd à Mila. Le commissaire principal Adel, le chef de la PJ d’Oran, a remplacé dans le même poste le chef de la PJ de la wilaya de Béjaïa. Cette mutation est considérée, selon certains observateurs, comme “une promotion” d’autant que ses résultats en matière de lutte contre le crime organisé ont été satisfaisants. En quelques jours à peine, il a réussi à démanteler un important réseau international de trafic de drogue. Selon une source sûre, 89% des affaires d’homicide à Béjaïa n’ont pas été élucidés, ce qui justifie ce remplacement à la tête de la PJ.
    Le mouvement, qui a touché les SD de Maghnia, Sabra et Ghazaouet à Tlemcen, a été d’ordre interne dans la même wilaya. Le chef de SD de Maghnia a été désigné à la tête de Sabra. Le chef de SD de Ghazaouet à la tête de la SD de Maghnia. Alors que celui de Chetouane a été désigné à la tête de la SD sûreté de daïra de Ghazaouet, tandis qu’un nouveau commissaire a été désigné chef de la BMPJ de Sabra. Les chefs de SD de Mohammadia et Bouhanifia à Mascara et Miliana à Aïn Defla ont été remplacés eux aussi.
    Selon notre source, le général-major Hamel va effectuer très bientôt un large mouvement qui va toucher les chefs de sûreté de wilaya et les directeurs centraux, et les directeurs des écoles de la police. 12 chefs SW seront remplacés et mutés à savoir Constantine, Guelma, Tébessa, El-Tarf, Blida, Aïn Témouchent, Oran, Sidi Bel-Abbès, et ainsi que les directions des renseignements généraux et la formation. “La liste est à l’étude”, nous dit-on.
    Le DGSN avait récemment opéré des nouvelles nominations au niveau de son cabinet et les URS de Kouba et Bachjarah, ainsi que la direction de la communication et des relations publiques.

  • Yousfi et cherouati annoncent 17 milliards de dollars d’investissements Sonatrach veut rassurer ses partenaires étrangers Par : Khaled R., Liberté, 2 octobre 2010 La compagnie pétrolière nationale compte augmenter ses investissements dans l’exploration


    Yousfi et cherouati annoncent 17 milliards de dollars d’investissements
    Sonatrach veut rassurer ses partenaires étrangers

    Par : Khaled R., Liberté, 2 octobre 2010

    La compagnie pétrolière nationale compte augmenter ses investissements dans l’exploration. Tour à tour, Youcef Yousfi, ministre de l’Énergie et des Mines, et Noureddine Cherouati, P-DG de Sonatrach, ont rassuré les partenaires internationaux de celle-ci, éclaboussée par le scandale portant sur une passation irrégulière de contrats, dans leurs allocutions d’ouverture au cours de la séance de présentation des données techniques des périmètres proposés aux compagnies étrangères, objet du troisième appel d’offres en matière d’exploration, dans le cadre de la nouvelle loi sur les hydrocarbures. Cette affaire, notons-le, a paralysé les centres de décision de la compagnie pétrolière nationale pendant les 8 premiers mois de l’année 2010.
    Le premier responsable du secteur, sur un ton optimiste, lancera un message aux associés et clients de Sonatrach. “Ce troisième appel d’offres à la concurrence va marquer, je l’espère, un renforcement du partenariat qui est non seulement un levier important dans la stratégie de développement de l’industrie pétrolière et une source d’intérêts pour les parties, mais aussi une confirmation de la volonté de l’Algérie à continuer d’apporter sa contribution à la satisfaction des besoins énergétiques mondiaux”.
    Autrement dit, l’Algérie respectera ses engagements en matière de fourniture de gaz à ses clients principalement européens, en compensant l’essoufflement des ses anciens gisements par le développement de nouveaux champs de gaz et l’intensification de l’effort d’exploration.
    En ce sens, il fera valoir l’importance du potentiel du sous-sol algérien. “Bien que pas moins de 20 découvertes soient enregistrées chaque année, le sous-sol algérien demeure sous-exploré par conséquent, nous pensons que ce chiffre est appelé à être amélioré au vu des investissements prévus et de la capitalisation des connaissances acquises ainsi que des techniques et technologies mises en œuvre”.
    De son côté, Noureddine Cherouati, le P-DG de Sonatrach, a indiqué que l’entreprise va engager 17 milliards de dollars d’investissements dans le développement de nouveaux gisements au cours des prochaines années.
    Les investissements dans l’exploration vont doubler. Le taux de succès des forages dans l’exploration a atteint en moyenne 33%, parmi les plus importants au monde, avec des pics jusqu’à 60%.
    Dans cet exercice de persuasion, il usera d’un argument de poids. Sonatrach est debout. Elle donne la preuve de sa solidité en dépit de la tempête qui l’a secouée, grâce au professionnalisme de ses cadres, laissera-t-il entendre.
    “Pour être l’actuel leader sur le domaine minier algérien, Sonatrach est le langage vivant des performances opérationnelles et financières dès lors qu’on entreprend d’en valoriser le potentiel et de développer les richesses qu’il recèle. Je suis convaincu qu’en conjuguant la position de Sonatrach et ses connaissances approfondies du domaine minier national, ses compétences aux apports technologiques et managériales de ses partenaires internationaux, nous réussirons à mettre en évidence de nouvelles réserves de gaz et de pétrole et de nouvelles ressources pour le marché au service de notre bénéfice mutuel et dans l’intérêt de l’État algérien”.
    En un mot, les perspectives de découverte de nouvelles réserves significatives de pétrole et de gaz restent prometteuses pour les deux responsables.
    Mais ce qui est occulté dans ces discours, c’est que les parts de marché de Sonatrach dans le commerce international du gaz sont menacées, nécessitant pour leur reconquête un renforcement en urgence de ses capacités managériales, une redynamisation rapide de l’exploration et de ses activités à l’international.
    Elle fait face à des pressions sur ses réserves de gaz et de pétrole en raison de la croissance importante de besoins nationaux en énergie. Tout cela invite à une révision de la politique énergétique du pays, privilégiant une intensification de l’effort d’exploration, de plus grandes ambitions, notamment en matière d’économie d’énergie et de développement des énergies renouvelables.

  • Ksentini: «Des Etats étrangers exploitent le dossier des disparus»




    par Amine L., Le Quotidien d'Oran, 2 octobre 2010

    « Il y a des parties étrangères, et même des Etats qui, depuis longtemps, cherchent, à travers des ONG et des associations, telle la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), à exploiter le dossier des disparus pour porter atteinte à l'image de l'Algérie», a déclaré jeudi à Alger le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini. Ce dernier, qui était invité de l'émission «Forum du jeudi» de la chaîne II de la Radio algérienne, a criblé de critiques acerbes la FIDH en estimant que les informations contenues dans le rapport annuel de cette ONG sur l'état des droits de l'homme en Algérie «sont fausses». «La FIDH est devenue professionnelle dans ce domaine», a-t-il asséné. Dans les années 1990, a rappelé Me Ksentini, la FIDH «s'était trompée dans son analyse quand elle avait assimilé la lutte menée par les forces de sécurité en Algérie contre le terrorisme à une attaque contre la démocratie». «La FIDH s'était clairement positionnée du côté des terroristes», a-t-il déploré. Le président de la CNCPPDH a affirmé avoir attiré l'attention de cette ONG sur ces «contre-vérités». «L'Etat algérien luttait légitimement et continue à le faire contre le terrorisme», a-t-il déclaré. Et d'ajouter: «l'Algérie, qui a consenti d'énormes sacrifices, n'a pas de leçons à recevoir de ces ONG».

    Par ailleurs, Ksentini tire un bilan positif de la mise en œuvre de la charte de la réconciliation nationale, considérant qu'elle a atteint ses objectifs, avec le «retour de la paix civile et de la stabilité.» Me Ksentini s'est félicité du fait que cette charte «a pris en charge l'indemnisation, tant sur le plan moral que matériel, de toutes les victimes de la tragédie nationale.» Et de considérer qu'«il est temps de tourner cette page noire et de s'occuper des véritables problèmes que sont le chômage, le développement et le malaise social». L'invité de la radio a également souligné que les portes de la réconciliation nationale sont «toujours ouvertes» pour les terroristes qui veulent se repentir et mettre un terme à «leur aventure sans issue». Le président de la CNCPPDH a salué l'appel lancé par l'ancien émir du groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), Hassen Hattab, aux terroristes encore en activité à se repentir, ainsi qu'aux oulémas musulmans à appuyer cette initiative de paix.

    Interrogé sur le sujet du paiement des rançons aux groupes terroristes, Ksentini a critiqué l'attitude de certains Etats, qui, à l'instar de la France, déplore-t-il, «continuent à négocier avec les groupes terroristes». Une attitude aux antipodes de la position de l'Algérie qu'il qualifie de «juste» soulignant qu'elle recueille «le soutien de la majorité des pays». Sur un tout autre plan, Me Ksentini a déploré la manière qu'il qualifie d'«irrationnelle» avec laquelle s'est conduit le royaume marocain dans l'affaire de l'expropriation des Algériens de leurs terres agricoles dans les années 1970. «Le Maroc a refusé d'indemniser les victimes au moment où dans d'autres cas, des ressortissants étrangers ont été indemnisés», a-t-il dénoncé. Et de plaider pour des négociations entre les deux pays autour de cette question, appelant les autorités marocaines à «séparer cette affaire de la question du Sahara occidental». Par ailleurs, M. Ksentini a dénoncé le silence observé par les pays européens dans le dossier du trafic de drogue à partir du Maroc, appelant par là même à «une solution dans ce dossier». Enfin, concernant la propagande mensongère menée tambour battant par des médias marocains autour de la prétendue arrestation de journalistes marocains en Algérie, le président de la CNCPPDH a déclaré qu'«il s'agit d'une campagne de presse diligentée contre l'Algérie pour faire diversion sur les difficultés auxquelles fait face actuellement la monarchie dans le dossier des droits de l'homme au Sahara occidental». «Des instances et des organisations internationales ont condamné le Maroc» pour ses violations perpétrées dans les territoires sahraouis occupés, a-t-il rappelé. Tout en lançant un appel aux autorités marocaines à faire preuve de «rationalité» dans le conflit qui les oppose au Front Polisario, Me Ksentini a déclaré que «l'ère du colonialisme est révolue».