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    Dilem du 21 Mai 2012

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  • Algérie-Législatives : La CNSEL s’étonne de l’annonce des résultats avant la fin des dépouillements

       


    Yazid Ferhat, Maghreb Emergent, 12 Mai 2012

    Les résultats des élections législatives du 10 mai, annoncés hier par le ministre de l’Intérieur, suscitent les appréhensions de la Commission nationale de surveillance des élections (CNSEL). Celle-ci affirme que les résultats ont été proclamés alors que de nombreuses wilayas n’avaient pas accompli l’opération de dépouillement, et fait état de nombreuses irrégularités.

    La Commission nationale de surveillance des élections (CNSEL) remet en cause les résultats officiels, communiqués hier par le ministre de l’Intérieur et des collectivités locales, Daho Ould Kablia. Dans un communiqué rendu public, hier après-midi, les membres de la Commission se disent étonnés « que le ministre de l’Intérieur annonce les premiers résultats des élections, le vendredi 11 mai à 15 heures, au moment où de nombreuses commissions de wilaya, comme celles d’Alger, Oran, Mostaganem, Bejaia n’avaient pas encore terminé le dépouillement et la consignation des résultats dans des PV de dépouillement ». Près d’une heure avant la conférence de presse de M. Ould Kablia, les membres de la Commission étaient réunis, pour étude et évaluation préliminaire du déroulement du scrutin. L’annonce des résultats par le ministre de l’Intérieur a suscité « des interrogations sur la transparence et l’honnêteté de ces élections », estiment les rédacteurs du communiqué signé par le Président de la Commission, Mohamed Seddiki. Entre autres dépassements évoqués, le CNSEL fait état également « l’interdiction faite aux présidents des Commissions communales de surveillance et aux superviseurs des partis politiques d’entrer dans les bureaux de vote », ainsi que la « non délivrance des PV de dépouillement aux représentants légaux des partis dans la majorité des communes ». La CNSEL a également noté « l’important phénomène de vote par procuration » dans différentes régions du pays. La Commission de M. Seddiki a même relevé des « atteintes à l’intégrité physique et des insultés proférés à l’encontre de candidats, notamment à Mostaganem et Tizi Ouzou, dont certains sont hospitalisés », ajoute le communiqué. « Un rapport d’évaluation sera remis aux parties concernées et porté à l’attention de l’opinion publique », promet la CNSEL.

  • L'Observatoire de protection des défenseurs des droits de l'homme dénonce les arrestations arbitraires

     

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    Dans un communiqué rendu public jeudi, L'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT),dénonce les "arrestations arbitraires" de nombreux militants des droits de l'homme devant le tribunal d'Alger.

     

    Le communiqué relève que "l’Observatoire a été informé par la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH) de l'arrestation arbitraire d'au moins sept personnes près du Tribunal de Sidi Mohamed, dont MM. Hakim Addad, ancien secrétaire général du Rassemblement Action Jeunesse (RAJ), Tahar Belabès, porte-parole du Comité national de défense pour le droit des chômeurs (CNDDC), Mourad Tchiko, membre du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP), Abdou Bendjoudi, l'un des responsables du Mouvement des jeunes indépendants pour le changement (MJIC), et Yacine Zaïd, président de la branche de la LADDH de Laghouat, et de la poursuite du harcèlement judiciaire à l’encontre de M. Abdelkader Kherba, membre du CNDDC et de la LADDH".

    L'observatoire précise que plusieurs militants venus "assister au procès de M. Kherba afin de lui témoigner leur soutien, se sont vus refuser l'accès à la salle d'audience du Tribunal de Sidi Mohamed en violation du principe de publicité des débats. Seules les personnes convoquées dans le cadre de cette audience (avocats, prévenus et témoins) ont pu accéder au tribunal".

    N'ayant pu accéder au tribunal les militants ont tenu un  sit in devant le palais de justice "pour dénoncer le harcèlement judiciaire de M. Kherba", mais la manifestation a été réprimée "par les policiers qui ont, au cours de leur intervention, arrêté au moins sept personnes dont MM. Hakim Addad, Tahar Belabès, Mourad Tchiko, Abdou Bendjoudi et Yacine Zaïd".

    "L'Observatoire dénonce vivement ces nouvelles arrestations arbitraires en ce qu'elles visent à sanctionner le libre exercice du droit au rassemblement pacifique des défenseurs des droits de l'Homme. En outre, il déplore, par ailleurs, les conditions dans lesquelles se sont déroulées le procès de M. Kherba en ce que ces dernières s'inscrivent en violation avec le principe essentiel de publicité des débats judiciaires, composante essentielle du droit à un procès équitable" peut on lire dans le communiqué qui rappelle les circonstances de l'arrestation de Abdelkader Kherba.

    Par ailleurs le mouvement de jeunes RAJ, a rendu public une déclaration dans laquelle il dénonce les atteintes répetées aux libertés publiques, suite à l'arrestation ce jeudi matin de nombreux militants des droits de l'homme.
     

     

    Elwatan.com
  • Les chefs d’Etat algériens : une prise de pouvoir par la violence

     

     

    Par Le Matin DZ | 

     

    "Celui qui sait commander trouve toujours ceux qui doivent obéir", Nietzsche

     

     

     

    En cinquante ans d’existence au monde, dans le concert des nations disposant d’un Etat, l’Algérie a de tout temps possédé un président problématique.

     

    Au commencement, la guerre d’Algérie entre Algériens

     

    A l’origine de l’autodétermination, Ferhat Abbas, élu à l’Assemblée nationale constituante, devint officiellement le premier chef de l’Etat de l’Algérie indépendante. Contre le principe du parti unique dont s’accapare Ahmed Ben Bella au Congrès de Tripoli, bien encadré par les armées des frontières avec à leur tête Houari Boumediene, il dut démissionner devant le fait accompli d’un régime antipopulaire procommuniste instigué par un leader douteux à la fois allié au panarabisme de Jamal Abdenasser, aux Soviétiques mais à la France aussi. 

     

    Il s’aligne sur le Caire dans le but d’effiloquer toute continence berbère régentant les modes de vie établis depuis des siècles en Algérie que même l’occupation française en cent trente-deux années d’oppression ne put-elle annihiler. Sa répression sanglante contre le soulèvement mené par le FFS à sa tête Hocine Ait Ahmed, qui revendiquait le principe de la démocratie et de la libre expression mais pas résolument l’intérêt ethnique, participait donc de porter la voix du leader égyptien dans le Maghreb mettant ainsi en péril à la fois le régime de Habib Bourguiba mais aussi et surtout le bien-fondé du royaume chérifien. Ce qui se fut traduit sur le terrain des "nouvelles réformes de l’Algérie libre" par des campagnes d’arabisation faisant s’esclaffer aussi bien le Monde arabe que les pays qui tenaient à leur francophonie. Du genre, pour rappeler aux jeunes générations, d’arabiser un ancien café colonial qui s’appelait Anatole France, dans la précipitation "révolutionnaire" du tac au tac et du mot à mot, se transforma-t-il en Anatole El Djazaïr, mais qui continuait de servir de la bière et du pastis du côté de Bologhine, ex-Saint-Eugène.

     

    Les péripéties vers l’incongru 

     

    Le parapluie de Moscou était propice à Ben Bella parce que la menace de Khroutchev des deux bombes atomiques sur Londres et Paris à propos de l’annexion du Canal de Suez était encore fraîche dans l’imaginaire dictatorial du héros de Monte Cassino et son régime fort intéressant pour casser du caïd et du bourgeois indigène. Au point de nationaliser des boulangeries, des ateliers de savates et des établis de manches à balais. J’ai des souvenirs personnels d’un voisin à Kouba, en banlieue algéroise, possédant un "taxi compteur" qui dut, le pauvre, de crainte de se voir signaler par la milice de l’étatisation, se débarrasser dare-dare de son appareil métrique pour continuer de travailler comme clandestin. 

     

    Beaucoup d’historiographes inscrivent son avènement à la tête de l’Algérie indépendante selon un programme établi méticuleusement par des proches du général de Gaulle qui lui auraient conseillé "un instable psychologique" mais ayant une grande affinité individuelle, dans l’évolution du vécu personnel – Ben Bella joua au football professionnel à l’Olympique de Marseille, dans l’équipe nationale militaire mais détenteurs aussi de hautes décorations de gloire et de prestige. Ce qui expliquerait peut-être son difficile détachement de l’emprise émotionnelle vis-à-vis de le France.

     

    Vladivostok à el Hadjar – Annaba…

     

    Ce qui n’était pas le cas pour Houari Boumediene qui s’oppose radicalement à la France. Indigène pure souche, allé à l’école du second collège comme la majorité des colonisés jusqu’au CEP, puis par le phénomène dans le tiers-monde envahi en général et en Algérie en particulier connu sous le terme du "principe du chaos", jusqu’à une instruction plus étoffée en Tunisie et en Egypte, dans le civil et dans le militaire, il atteint finalement des "qualifications sur le tas" qui feront de lui un chef depuis l’extérieur. Aucun historien ni biographe n’a été en mesure de dire avec précision les détails qui l’ont rationnellement emmené à devenir en 1962 le personnage le plus puissant du pays. Qui ont été ses amis authentiques parmi ses compatriotes, qui ont été ses véritables supports matériels et moraux dans le monde. Nul n’a rapporté quelque rapport "tangible" entre lui et le Kremlin pendant la Révolution et jusqu’aux premiers mois de l’indépendance. Quand bien même l’idée de l’importation du socialisme scientifique sous l’appellation de "socialisme spécifique" théorisé par un doctorant, ami de Belaïd Abdeslam, en l’occurrence Gaston de Bernis de la fameuse théorie des industries d’entraînement, ne lui fut venue qu’au moment de la cogitation sur la nationalisation des hydrocarbures. Assez de thèses ont été élaborées sur sa fomentation du coup d’Etat, sur sa façon de régenter le pays, par rapport aux populations et par rapport au reste du monde, mais très peu a été soumis à l’opinion à propos des tenants et des aboutissants de sa subite et foudroyante maladie. Jamais officiellement sa famille de Guelma ni Anissa Boumediene n’ont exigé une enquête sur sa curieuse maladie.

     

    La fatalité démissionnaire par l’épreuve de la foi

     

    A la veille de son coma irréversible, après treize années de règne unilatéral, le plus futé des observateurs n’avait dans l’idée qu’un Chadli Bendjedid, commandant de la région militaire de l’ouest du pays, "chaïb erras", tel que l’appelait la gent militaire à l’époque, serait le troisième président de l’Algérie indépendante. Au lieu de l’un des ministres clés ou des personnages parmi les plus importants dans l’Administration, un Conseil national de sécurité du sort de l’Algérie entre les mains de l’officier le plus âgé dans le grade le plus élevé. On ne revient sur son parcours jusqu’à la date de son "démissionnement" pour dire seulement qu’il a dirigé le pays avec la même théorie du chaos ou le concept de l’instabilité tel que le traite les mathématiciens prêtait pour son compte à l’insalubrité. Au stade où toutes les incuries des modèles de gouvernance se regroupaient autour de la personne de Larbi Belkheir son omniscient chef de cabinet. Comme pour donner raison au général de Gaulle répondant à Paul Delouvrier, alors quittant le poste de délégué général du Gouvernement en Algérie, qui lui disait que les accords avec le FLN allaient irréversiblement vers l’indépendance, il lui dit : "Mais nous verrons cela dans trente ans !". Il laissa l’Algérie en 1992 dans un état de catastrophe pire qu’en 1962.

     

    Ensuite arrive le malheureux Mohamed Boudiaf ramené de sa retraite au Maroc pour sauver sa patrie, régler son compte à l’intégrisme et remettre l’Administration dans le circuit intelligible. Il est assassiné quelques mois après son avènement comme président de l’Etat de la manière la plus spectaculaire et la plus lâche. C’est alors le tour de Liamine Zeroual supplier de rempiler lui aussi depuis une retraite tranquille à Batna, tranquille sur le plan de la responsabilité devant la nation parce que le pays était alors à feu et à sang. Avant de clore son mandat, il remet le tablier. Il n’aurait pas accepté des directives musclées contre l’intérêt de la nation.     

     

    Les manigances constitutionnelles

     

    Abdelaziz Bouteflika, ministre des Affaires étrangères, n’a pas été choisi par ses pairs en 1979 pour prendre le relais à la mort de Boumediene. Les garants de l’Etat d’urgence décrété depuis la rupture du processus électoral mettant vainqueur au premier tour le parti islamiste de Abassi Madani de Ali Benhadj, font  appel à lui après le départ de Zeroual. Mais il se présentera comme candidat indépendant" à côté de sept autres de différentes formations, dont Hocine Ait Ahmed, Youssef Khatib, Mouloud Hamrouche, qui se retirent à la veille du premier tour le laissant seul parce que ces candidats auraient eu la preuve que le pouvoir militaire était plus que favorable à la victoire de l’ancien chef de la diplomatie algérienne. Bouteflika gagne donc le suffrage à la majorité. Il se réinvestit cinq années après toujours victorieux contre des candidats sans consistances et sans atouts. Toutefois, il va devoir trafiquer la Loi fondamentale pour postuler à la troisième candidature que l'écrasante majorité des citoyens dénonce jusqu’à aujourd’hui.

     

    Au lendemain des heurts sanglants dans le Monde arabe, il improvise un discours sur des réformes politiques floues sans vision globale susceptible d’intéresser les populations. Dont les élections législatives pour le 10 mai qui selon lui "garantiraient la victoire définitive de la démocratie" mais qui ne semble pas spécialement emballer les Algériens et les Algériennes, habitués au traquenard électoral.

     

    Pour ainsi dire, depuis les youyous de juillet 1962 jusqu’aux éclats de rires contre les sites de campagne qui s’installent dans les cités et les villages en passant par "Bab El Oued echouhada !" d’Octobre 88, les présidents algériens ont eu au départ ou à l’arrivée le ressort de l’accident.

     

    Nadir Bacha

     

  • Les douze mensonges du gouvernement Ahmed Ouyahia

     

     

    Par Le Matin DZ |

     

    L’on assiste actuellement à une véritable cacophonie, de déclaration de responsables algériens qui ne mesurent pas la portée négative de leurs discours préjudiciables à l’image de l’Algérie. L’entropie atteint un niveau inacceptable. Jugez-en.

     

    Abdelaziz Bouteflika et Ahmed Ouyahia

     

    1- Un ministre des Finances qui annonce que l’affaire Djeezy évaluée par certains bureaux d’études à plus de 6,5 milliards de dollars est réglée alors que le patron d’Orascom vient d’annoncer l’arbitrage international.

     

    2- Un ministre de l’Investissement qui annonce la conclusion imminente d’un accord avec le groupe Renault, démenti par le patron de Renault lui-même.

     

    3- Un ministre de l’Energie qui annonce que le cas du gazoduc Galsi est réglé, démenti par les élus de la Sardaigne et des réserves de gaz de schiste sont l’équivalent des Etats-Unis d’Amérique, démenti par le rapport de l’AIE de décembre 2011 qui annonce moins de 6500 milliards de mètres cubes gazeux. Et un règlement à l’amiable non transparent, après avoir affirmé pendant des mois que Sonatrach était dans son droit du remboursement des plus-values à certaines compagnies internationales pour éviter l’arbitrage international.

     

    4- Un système socio-éducatif naufragé, du primaire au supérieur en passant par le secondaire et la formation professionnelle, où la quantité l’emporte sur la qualité avec des déperditions scolaires croissantes ayant plus de chance d’être chômeurs en étant diplômés, en contradiction avec les discours triomphants.

     

    5- Un ministre de la Santé qui annonce la fin de la pénurie de médicaments et des malades qui n’arrivent pas à se soigner.

     

    6- Un ministre du Travail qui annoncent la création d’un million d’empois en une année, et un taux de chômage inférieur à 10%, comptabilisant tous les emplois de la rente. Le tout en contradiction totale avec la réalité sur le terrain.

     

    7- Un ministre de l’Agriculture qui nous annonce que la pénurie de la pomme de terre sera terminée après les élections du 10 mai 2012, alors qu’il annonçait entre 2010/2011 une politique appropriée de stockage, que l’agriculture s’est redressée alors que l’Algérie importe la majorité des besoins des ménages et un ministère de la Pêche où la sardine dépasse les 400/500 dinars le kilo.

     

    8- Un ministre du Commerce qui annonçait fin 2010 l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce, que l’accord du report du démantèlement tarifaire de trois années en 2020 avec l’Europe était réglé pour fin 2011 (pas de nouvelles réconfortant ces dires ni de l’Europe ni de l’OMC) et que l’inflation est maîtrisée, oubliant que les Algériens ne mangent pas les chiffres.

     

    9- Un ministère de l’Aménagement du territoire et de l’environnement où les indicateurs internationaux montrent une détérioration accélérée de l’environnent en Algérie. Alger étant l'une des villes les plus polluées du monde, une urbanisation anarchique, un déséquilibre régional. Avec un ministère du Tourisme sans vision sur l'avenir ni sur l'environnement et un ministère de la Culture qui n'a de culture que le nom.

     

    10- Un ministre chargé de la communauté émigrée qui a sillonné le monde (combien ont coûté ces voyages dans les quatre coins du monde ?) qui veut faire revenir la diaspora attentive au sort de ses collègues au niveau local, alors qu’il fallait déjà retenir le peu de cadres qui restent au pays. Ici aussi, l’exode de cerveaux (ajouté aux harragas) s’amplifie, le poste services ayant atteint pour la première fois fin 2011 environ 12 milliards de dollars.

     

    11- Un ministre de la Prospective, précédemment à la tête des réformes pendant plus de 8 années, n’ayant rien réformé, et qui semble remettre en cause l’ensemble des indicateurs du chômage, en fait du taux de croissance réel alors que pendant des années il annonçait le contraire.

     

    12- Un gouvernement qui annonce la lutte contre la corruption et la sphère informelle alors que la corruption s’est socialisée, touchant tous les secteurs et que la sphère informelle, produit du système bureaucratique rentier, liée à la logique rentière, est dominante, pénalisant les producteurs de richesses et son fondement le savoir.

     

    Où est le bilan de chaque département ministériel ? Où est le bilan de la dépense publique ? 7 milliards de dollars entre 2001/2002, de 200 milliards de dollars entre 2004/2009, des 286 milliards de dollars prévus entre 2010/2013, dont 130 de restes à réaliser du programme 2004/2009, le rendement des réserves de change tenant compte des taux d’intérêts et de l’inflation mondiale, des 188 milliards de dollars dont 90% sont placés en bons de trésor américain et en obligations européennes ?

     

    La liste est longue, très longue avec des déclarations souvent contradictoires et hélas à des intervalles réguliers, discours retransmis par la télévision publique et qui fait que la majorité de la population parabolée, désarçonnée par tant de contradictions traverse une terrible crise de confiance envers ses dirigeants. Plus personne ne croit ces déclarations lénifiantes. Au lieu de ces discours, il aurait fallu que ces responsables qui semblent ne pas maîtriser leur dossier se taisent. Y a-t-il un pilote à bord ? Pourquoi le manque de stratégie en ce monde turbulent où tortue Nation qui n’avance pas recule où l’Algérie sans les hydrocarbures comme le rappelait justement le Premier ministre Ahmed Ouyahia, serait le pays le plus pauvre en Afrique avec un impact nul au niveau des relations internationales ?

     

    Triste spectacle de ministres qui naviguent à vue, beaucoup plus préoccupés par leur destin personnel. Ces ministres oublient que l’Algérie indépendante depuis 50 ans est dépendante à 98% des exportations d’hydrocarbures. Ce grave constat ne semble pas émouvoir grand monde en haut lieu. L'Algérie approchera dans quelques années 50 millions d’habitants, elle sera sans pétrole dans 16 ans et sans gaz conventionnel dans 25 ans tenant compte de la concurrence internationale, de la structure des coûts et la forte consommation intérieure. Qu'adviendra-t-il du pays et des Algériens alors ? Pense-t-on à notre devenir ? Manifestement non.

     

    Si l’on veut éviter l’implosion sociale à terme, la sécurité nationale étant posée, une mutation systémique reposant sur plus de moralité avec un discours de vérité, et l’Etat de droit, des réformes touchant tant le politique, l’économique, le social et le culturel, sont urgentes et impérieuses pour le redressement de l’Algérie. Autrement...

     

    Abderrahmane Mebtoul, expert international

     

  • La France soutient la mascarade électorale en Algérie

     

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    Communiqué de presse de Rachad

     

    5 avril 2012

     

    Alors qu’un mois nous sépare de la mascarade électorale qui se prépare en Algérie, la chambre d’instruction de la cour de Paris a décidé que le docteur Mourad Dhina, cofondateur et membre du Secrétariat du Mouvement Rachad, sera maintenu en prison jusqu’au 6 juin, soit après ces « élections », afin que le procureur obtienne « un complément d’information » auprès d’Alger. Cela fait maintenant onze semaines que le Dr Dhina est détenu, suite à une demande d’extradition du régime militaire algérien, datant de 2003, qui accuse le Dr Dhina d’avoir commis de prétendues actions terroristes à Zurich en Suisse durant les années 1997-1999.

     

    Rachad constate que cette décision va en contresens des propos de la présidente de la cour qui avait observé, lors de l’examen du 21 mars, que la demande d’extradition adressée par Alger n’était pas circonstanciée sur les faits. Elle est aussi en contradiction avec le constat de l’avocat général selon lequel « un certain nombre d’obligations ne sont pas respectées, la première qui parait la plus évidente est de savoir quel est l’objet de la demande ».

     

    Rachad observe que cette décision va en contresens de la justice puisque le régime d’Alger poursuit le Dr Dhina dans une affaire dans laquelle le principal accusé a été jugé le 20 juin 2005 et a été acquitté. Au cours du procès et de l’audition de ce dernier par le juge algérien, cet accusé a mis hors de cause le Dr Dhina. La justice française maintient donc le Dr Dhina en détention afin de statuer sur son extradition dans une affaire où le principal accusé – arrêté et torturé – a été acquitté. La justice française va aussi à l’encontre de la justice d’une démocratie robuste, celle de la Confédération helvétique qui a toujours refusé de donner suite aux demandes d’extradition du régime militaire algérien pour de prétendues actions terroristes sur son propre territoire.

     

    Rachad considère que cette décision est motivée politiquement pour écarter Dr Dhina de la scène politique et médiatique nationale à ce moment crucial où la véritable opposition au régime militaire algérien tente de mettre à nu le caractère factice des « réformes politiques » prescrites par le DRS, qui incluent le processus électoral corrompu en cours.

     

    Rachad condamne ce maintien en détention à caractère manifestement politique et appelle les autorités françaises à libérer un homme politique algérien qui œuvre pacifiquement pour la liberté, la démocratie et l’Etat de droit dans son pays.

     

    Rachad appelle les Algériens à l’intérieur comme à l’étranger, ainsi que les partisans de la liberté et des droits de l’homme à continuer à soutenir le Docteur Mourad Dhina et à faire pression sur les autorités françaises par des moyens pacifiques pour obtenir sa libération.

     

    Rachad continuera à mobiliser l’opinion algérienne et arabe pour la tenir informée des dérives de la justice française et du soutien du gouvernement français au régime despotique et corrompu d’Alger.

     

    Le secrétariat du Mouvement

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    Dilem du 19  Mars 2012

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    Dilem du 15  Mars 2012

  • c'est boutef qui gouverne,avec la complicité du drs ,et par ordonnance,pas besoin des députés

    FLN : BELKHADEM RÉFUTE L’IDÉE DE «LISTES COMMUNES»
    «Bouteflika n’interviendra pas pour les candidatures»

     

    Où en est le Front de libération nationale, à seulement quinze jours de la date limite de dépôt officiel des listes de candidatures pour les législatives du 10 mai prochain ? C’est d’autant plus confus comme situation que les négociations engagées avec les «redresseurs» semblent achopper à de sérieux obstacles. 
    Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Mardi dernier, une autre réunion, la troisième avait, en effet, lieu entre le SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem, le chef de file des redresseurs, Salah Goudjil, ainsi que des personnalités nationales du parti (Abdelkader Hadjar, Affane Guezzane Djillali, Abderrezak Bouhara et Mohamed Boukhalfa). Il était convenu ce jourlà, à en croire une source proche des redresseurs, que, «pour préparer le terrain, Belkhadem annonce, lors de sa conférence de presse de ce samedi, la tenue prochaine d’une commission paritaire qui devrait se pencher sur la constitution de listes communes pour les législatives». Et la conférence de presse en question il l’animera donc ce samedi mais sans pour autant annoncer la chose. Du moins pas de manière explicite. «Il n’y aura ni listes communes ni listes unifiées. Il n’y aura que des listes du FLN.» Manifestement, Belkhadem accorde une attention particulière à la sémantique. En tout cas, à aucun moment il ne concède à prononcer le mot «redresseurs» qui pourrait être interprété comme une reconnaissance de fait du mouvement de dissidence qui ébranle le parti depuis octobre 2010. «Oui, j’ai eu deux ou trois rencontres avec le frère Salah Goudjil, et nous allons encore nous rencontrer. Et alors ? Il n’y a rien d’anormal à cela. En la présence de personnalités du parti, nous nous sommes entendus sur la nécessité de resserrer les rangs du FLN. Bon, quant aux listes de candidatures, eh bien, s’il y a des noms qui portent (parmi les redresseurs, ndlr), nous les ajouterons.» Ancien chef de la diplomatie algérienne, l’actuel ministre d’Etat, représentant personnel du président de la République, ne fait aucune concession. Pas même sur les formes. Il prend la posture d’un chef de parti en position de force et accule ses adversaires dans leurs derniers retranchements. L’homme sait, en effet, que le temps joue en sa faveur : la date limite pour le dépôt des listes au niveau du ministère de l’Intérieur est le 25 mars. Or, il annonce déjà que l’opération de confection des listes qu’entreprend le bureau politique, en session ouverte depuis le 20 février dernier, est à un stade avancé. «Le 20 mars, nous bouclerons les listes que nous remettrons le lendemain, 21, aux têtes de listes au niveau de chaque wilaya mais que nous ne déposerons officiellement que le 24 mars. De la sorte, ironisera-t-il, nous ne laisserons pas suffisamment de temps à tous ceux qui voudraient se présenter sous la bannière d’autres partis». Ce n’est pas tout. Belkhadem annonce également des chiffres : 3 409 candidats à la candidatures dont 702 femmes. Il y a donc bousculade en la matière. Sous-entendu, il n’y aura pas beaucoup de place pour «les autres». Et «les autres», c'est-à-dire les redresseurs, qui, de leur côté, ont une autre pléthore de candidats à caser, ne tarderont pas à réagir. «Nous allons nous réunir incessamment pour arrêter une décision à la lumière des dernières déclarations de Belkhadem», nous apprend une source interne au mouvement. Ceci étant, tout peut basculer, à tout moment dans les tout prochains jours. L’on imagine mal, en effet, que Bouteflika, qui accorde une importance particulière aux prochaines législatives, laisse les choses en l’état. Ceci même si Belkhadem affirme, lui, que «le président du parti ne visera pas les listes électorales car il est au-dessus des partis. Il est président de la République». Une fonction qui ne l’a pourtant pas empêché de viser les listes de 2007 pour une législatives intervenant dans un contexte des plus ordinaires… 
    K. A.

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    Dilem du 10  Mars 2012

  • Une loi votée prochainement: Israël veut des dédommagements pour les juifs d'Algérie

     

    par Salem Ferdi, Le Quotidien d'Oran,

    De manière récurrente, les responsables israéliens remettent sur le tapis et avec un incomparable culot une demande de réparation pour les biens de juifs qui ont quitté les pays arabes après la création d'Israël. Les exigences de réparation remontent même jusqu'à la période de Mohamed, Prophète de l'Islam.

    Le 21 février dernier, le président de la Knesset israélienne, Reuven Rivlin, a déclaré qu'il ne «pourrait y avoir de traité de paix avec nos voisins s'ils ne paient pas des réparations» aux juifs qui ont quitté les pays arabes après la création d'Israël. Il y a déjà deux ans, une disposition avait été présentée à la Knesset prévoyant que tout traité de paix doit inclure des dédommagements aux «réfugiés» juifs. L'objectif est clairement propagandiste. Il est destiné à contester le droit au retour des réfugiés palestiniens consacré par les résolutions de l'ONU. Le président de la Knesset, parlant des biens des juifs «confisqués» après leur départ vers Israël, a ajouté que «nous ne pouvons avoir des relations avec un pays qui justifie le vol. S'il y a un traité entre Israël et les pays arabes, les réparations doivent être incluses». Un comble pour un régime raciste qui a spolié tout un peuple. L'exigence de compensation ratisse très large. L'Egypte, la Mauritanie, le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Libye, le Soudan, la Syrie, l'Irak, le Liban, la Jordanie et le Bahreïn sont sommés de payer des compensations pour 850.000 juifs et verser la coquette somme de 300 milliards de dollars. Et pour rendre l'affaire inextricable, les comptes remontent jusqu'au temps du Prophète. Les Saoudiens devraient ainsi payer 100 milliards de dollars pour les biens des juifs de cette lointaine période. La loi pourrait être présentée à nouveau au cours des prochaines semaines à la Knesset. Elle oblige le gouvernement israélien à demander aux autorités égyptiennes, déjà liées par un accord avec Israël, de restituer les biens des juifs qui ont quitté les villes égyptiennes à partir de 1948. Quant à l'Iran, Israël lui réclame le paiement de 100 milliards de dollars. Cette exigence de «compensation» est destinée à créer de toute pièce un problème de réfugiés juifs et à le mettre dans la balance dans toute discussion sur le droit au retour des Palestiniens.

  • Algérie : Vers une adhésion populaire sans précédent, pour le boycott des élections!


    Partout sur les réseaux sociaux, sur Facebook, sur Youtube, fleurissent les appels à une abstention massive, pour les prochaines élections massives. Au moment où le régime use de la carotte et du bâton, pour contraindre les gens à voter, en les achetant par différentes manières, ou en les menaçant de façon aussi directe qu’outrancière, comme le montre l’enregistrement qui a été fait d’une émission diffusée par la télévision du régime, où un nervis du régime, ancien membre du conseil constitutionnel menace ouvertement les non-votants, la société algérienne se mobilise massivement pour faire face au régime, pour rejoindre le printemps des peuples, mais de la façon la plus pacifique, et la plus civilisée qui soit, celle des urnes, en s’abstenant massivement d’aller à ce vote scélérat, que le régime veut organiser pour tromper les opinions publiques internationales, en leur faisant croire que les Algériens sont parfaitement sereins, qu’ils n’ont pas besoin de faire une quelconque révolution, puisqu’ils vivent dans une VRAIE DÉMOCRATIE. Dixit le régime, bien sûr. Le seul à croire à ses propres mensonges.

    Mais ce régime, aussi manipulateur qu’il est pitoyable, parce qu’il ne peut plus tromper qui que ce soit, doit désormais compter avec l’enthousiasme et le talent d’une jeunesse remontée à bloc. Une jeunesse qui a décidé de recouvrer la pleine et entière souveraineté sur son destin. Et qui a décidé de chasser ce régime ignoble, sans qu’une goutte de sang ne soit versée. Elle se mobilise donc, avec du génie, de l’humour, de la passion.  Des vidéos, des montages photos, des caricatures, des poèmes, des chansons engagées ! En veux-tu, en voilà !

    Et pendant que le régime lance ses molosses baveux contre les opposants, avec consigne de les salir, les jeunes Algériens, filles et garçons, sèment des graines de liberté  aux quatre vents.

     

    Nous allons bientôt lancer une dynamique pour encourager ces talents révolutionnaires. Une sorte de festival ou pourront concourir ces œuvres.

     

    Et que la volonté des  peuples soit faite !

    DB

     

     

     

  • Attentat à la bombe près des Issers: Deux militaires tués et trois autres blessés

     

    Par  | 


     

    Un convoi militaire a été la cible d'un attentat terroriste ce dimanche près des Issers, 30 km à l'Est d'Alger. Bilan: 2 militaires tués et 3 autres blessés

    Deux militaires ont été tués et trois autres blessés dans l’explosion d’une bombe au passage d’un convoi militaire, ce dimanche 19 février vers 9 h 30, entre les Issers et Bordj Menaïel, à l’est de la wilaya de Boumerdès, a t on appris de sources locales. La circulation automobile entre Alger et Tizi Ouzou a été déviée au niveau des Issers, selon les mêmes sources. Les automobilistes en direction de Tizi Ouzou ont été déviés sur d’autres routes, ont précisé nos sources.

    L’été 2011, un double attentat kamikaze contre le commissariat de police de la ville de Bordj Menaiel, située à 70 km à l’est d’Alger, causant la mort de deux policiers et fait une  vingtaine de blessés. Ce double attentat était intervient trois jours après deux autres attaques qui avaient eu lieu dans la même région et qui ont fait deux morts et six blessés parmi des militaires. 
    Cet attentat ayant visé ce dimanche un convoi militaire aux portes d’Alger intervient dans un contexte électoral à moins de trois mois des législatives fixées au 10 mai 2012.

  • no moment

    Dilem du 18 Février 2012

  • Un citoyen interné en psychiatrie pour avoir diffamé Bouteflika

     


    Pour avoir diffamé le président Un citoyen interné dans un asile

    El Watan le 18.02.12

     

    Soumis en octobre 2009 à un traitement dans un hôpital psychiatrique pour avoir diffamé le président de la République, le citoyen Cherif Ouchen fait de nouveau l’objet d’un internement, cette fois à l’hôpital psychiatrique de Blida et pour la même raison. La seule différence est que cette fois il n’y a pas eu de jugement. Ouchen, 53 ans et père de 5 enfants, a été interpellé chez lui par des gendarmes le 6 novembre 2011. Il a été transféré à Aïn M’lila, ensuite à Constantine avant d’atterrir à Blida. Sa famille n’a eu de ses nouvelles qu’au bout de quelques jours. Il ne sait pas pourquoi il est gardé dans cet établissement, son fils, Massinissa, affirme qu’il ne souffre d’aucune maladie psychiatrique. «C’est depuis le 9 novembre que je suis interné en cure libre. On refuse de me libérer prétendant attendre les ordres du DRS. Je suis interné et torturé moralement pour avoir juste revendiqué le droit à une vie humaine, mon épouse, mes 5 enfants et moi. Nous vivons comme des SDF», a-t-il confié à El Watan par téléphone. Son fils, qui lui a rendu visite voilà quelques jours, s’est heurté à une fin de non-recevoir de la part du médecin-chef qui a refusé de le rencontrer toujours sous prétexte qu’«il lui faut une autorisation de la part du DRS !». Il est fort probable que les deux puissent se tromper sur l’identité de l’autorité qui se charge de ce cas, mais quoi qu’il en soit, Ouchen est retenu contre son gré, alors qu’il n’existe aucune raison pour que son internement se prolonge, affirme maître Boudjemaâ Ghechir, président de la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADH). L’avocat, qui s’est entretenu avec Ouchen, a déclaré à El Watan qu’il compte engager une procédure pour que ce citoyen retrouve sa liberté. Retour sur la genèse de l’affaire. Fin de l’été 2009, Cherif Ouchen, et après avoir épuisé tous les recours, y compris les tribunaux, a écrit au président de la République lui expliquant qu’il a été privé de son emploi suite à la dissolution de l’entreprise communale où il était employé, et qu’il a été exclu du paiement des indemnités de départ. Ses sollicitations demeureront lettre morte. En désespoir de cause, il adresse une deuxième lettre où il livre le fond de sa pensée sans prendre de gants avec le système politique et tous ses symboles. Cela lui coûtera un premier procès, mais le pouvoir, gêné sans doute par la médiatisation de l’affaire, fini pas rengainer et limite la sanction à un internement de deux semaines pour dérèglement psychologique que Cherif récuse. Réduit au chômage, Cherif gagnait sa vie comme écrivain public dans son village de Aïn Kercha dans la wilaya d’Oum El Bouaghi. Instruit mais marginal, il finit par sombrer dans un profond désespoir. En novembre 2011, il récidive et adresse un nouveau courrier au président de la République, le SG du FLN, ceux du RND et de l’ONM, le ministre des Moudjahidine et enfin «aux traîtres de la nation algérienne». «Cessez de vous comporter en béton», «l’heure de la vérité a sonné», écrit-il entre autres, en développant une critique irrévérencieuse. C’est cette lettre qui est à l’origine de son internement actuel. La seule forme de violence dont fait preuve Cherif, ce sont ces écrits provocateurs dont il ne peut être tenu responsable, soutien Me Ghechir. S’agit-il de la nouvelle méthode du pouvoir pour faire taire les critiques ?

    Nouri Nesrouche

  • Inédit : Ahmed TAZIR, correspondant de presse témoigne!

     

    In KalimaDZ

    L’Algérie devrait ouvrir son secteur audiovisuel au secteur privé. C’était la bonne nouvelle annoncée en septembre dernier. Un projet de loi adopté en conseil des ministre le 12 septembre à propos de la liberté de la presse, et c’était, en soi, une petite révolution. Le régime s’était engagé à ouvrir les médias audiovisuels au secteur privé. Ouverture réelle , ou réforme cosmétique? L’expérience des correspondants pour la presse étrangère en Algérie démontre qu’au contraire, le régime algérien n’est pas prêt de déverrouiller le secteur de l’information audiovisuelle en Algérie, qui relève selon lui d’une question de sécurité nationale.

    Par Ahmed Tazir
    Journaliste, ancien correspondant en Algérie de la chaîne France 24.

    Depuis l’indépendance en 1962, la télévision et la radio sont un monopole d’État en Algérie où la diversité politique est absente. Pour ce qui concerne la télévision, les téléspectateurs algériens ont droit à ce que la rue algérienne appelle « l’Unique » ou « l’Itima » l’orpheline en arabe : il désigne l’ENTV ( Entreprise Nationale de Télévision ) qui se découpe en plusieurs chaînes ( une Hertzienne, d’autres par satellite arabophone, francophone, berbère et religieuse ).Toutes ont la même politique éditoriale et le journal de 20h, repris par tous les canaux, est une exemple très révélateur de la ligne éditoriale: les premières 15 minutes du journal se résume à l’énoncée de communiqués de la présidence de la république « Le président Bouteflika souhaite ses meilleurs vœux aux président du Mali à l’occasion de l’anniversaire de la fête nationale de son pays …le président Bouteflika reçoit le président de l’Assemblée Nationale du Kirghizstan … » Après ces deux minutes d’images commentées par le présentateur pour informer le téléspectateur de cette actualité « incontournable », s’en suit des reportages vantant les réalisations des différents ministres :un tronçon d’autoroute terminé permet à Amar Ghoul, le ministre des transports, de débarquer dans la petite lucarne, pour se féliciter du projet et faire taire les mauvaises langues qui reprocheraient le coût exorbitant de cette autoroute ( 11 milliard de dollars ) et les pots -de-vin alourdissant la facture. Tout le journal consacre les activités officielles des dirigeants. Rien sur la société civile, rien sur la vie de tous les jours des algériens, pas ou peu de reportage sur les faits divers de société, alors que chaque jour des manifestions, des rassemblements dénoncent des licenciements, la politique sociale quasi inexistante, le système éducatif à l’abandon. Aucune de ces manifestations n’est reprise dans les journaux de l’ENTV, même la culture est traitée selon la vision des équipes d’encadrement de l’ENTV, soucieuses de me pas déplaire au régime. Les artistes ( écrivains, chanteurs …) qui ne sont dans la ligne officielle du régime n’ont donc aucun droit de citée sur l’ENTV.

    Le colonel Fawzi à la manœuvre

    Le régime affirme aujourd’hui son intention d’ouvrir le secteur audiovisuel au privé et donc de donner plus de liberté dans le traitement de l’information sur les questions liées à ce pays. L’expérience du traitement par les autorités algériennes des correspondants pour des chaînes étrangères en Algérie renseigne beaucoup sur les velléités du régime à verrouiller l’accès à l’information et renforce le sentiment d’illusion quant aux prétendues réformes algériennes de l’audiovisuel. Correspondant pour la chaîne France 24 en Algérie depuis décembre 2007, j’ai sollicité trois fois une accréditation pour pouvoir couvrir librement l’actualité en Algérie : activités officielles et reportages sur le terrain. Le ministère algérien de la communication m’a indiqué que mon dossier était en cours. Deux années après, je reçois, par téléphone, une réponse négative. Je réclame, aussitôt, une notification écrite que je n’aurais jamais. Pour toute réclamation, il faut s’adresser au réel décideur pour tout ce qui concerne la presse ( locale et étrangère ). Il s’agit d’un certain Colonel Fawzi, directeur de la communication au sein du DRS ( Département de la Sécurité et du Renseignement) qui délivre, ou pas, de façon discrétionnaire, les accréditations. Un militaire qui fait la pluie et le beau temps dans un domaine qui ne le concerne guère à première vue. C’est là aussi, une originalité du régime algérien. Je comprendrais ce refus plus tard.

    Je décide malgré tout de continuer à travailler et de couvrir l’actualité,voir les dossiers jugés « tabous » par les autorités algériennes .Le cas des disparus pendant la guerre civile algérienne des années 90 m’intéresse depuis longtemps. La pratique des disparitions forcées a été l’un des instruments principaux de la « sale guerre » déclenchée en janvier 1992 par les généraux algériens contre les opposants et la population civile. Les ONG de défense des droits humains estiment aujourd’hui de 15 000 à 20 000 le nombre de « disparus », principalement entre 1994 et 1996. Je m’ intéresse, par ailleurs, à la naissance d’une association « Mich’al » qui regroupe les enfants de disparus de Jijel ( 400 km à l’Est d’Alger ). Je rencontre le responsable de cette association, Moussa Bourefis. Il estime le nombre de disparus des années 90 dans la région de Jijel à environ un millier ( souvent des proches des milieux islamistes, sympathisants du Front Islamique du Salut dissous, voire simples notables religieux … et aussi des citoyens sans affinitées politiques particulières ). Cependant, de nombreux cas n’ont pu à ce jour être répertoriés en raison des craintes des familles dues à l’isolement géographique et à la forte présence de militaires dans la région.

    La réconciliation pour éviter la vérité

    La loi de 2006 sur la Paix et la Réconciliation Nationale instaure un cadre légal pour l’impunité persistante dont bénéficient les auteurs des atrocités de cette période. La loi érige en infraction pénale le fait de critiquer les institutions de l’État ou les forces de sécurité pour la façon dont elles se sont conduites au cours de la période des troubles politiques, condamnant donc potentiellement tous ceux qui affirment que les forces de sécurité se sont rendues coupables de violations des droits humains.
    La loi offre également, des indemnisations aux familles des personnes « disparues ». Moussa Bourefis, explique que l’octroi d’indemnisations prévues par la loi sur la réconciliation nationale proposé et acté par Abdelaziz Bouteflika, a, en réalité, souvent été présenté comme une aide sociale afin de pousser les familles sans ressources à faire les démarches nécessaires et tenté de briser leur résistance. Selon lui, de nombreuses familles de la région de Jijel ont été convoquées et menacées de représailles si elles ne déclaraient pas au niveau des tribunaux que leur proche avaient été arrêté par un groupe armé dont l’identité est inconnue ou par un groupe terroriste. Or dans la majorité des cas, les familles savent que ce sont des agents de l’Etat, souvent, des militaires, qui sont responsables des enlèvements. Très souvent, elles connaissent, même leurs noms. J’ai enregistré de nombreux témoignages d’enfant de disparus. Celui d’un jeune homme de 29 ans qui me raconte, les larmes aux yeux, qu’il ne dort jamais avant deux heures du matin, dans l’espoir que sont père, enlevé à son domicile en 1996, ne frappe un jour à la porte. A ce jour il n’a toujours pas de nouvelles. De retour à Alger, pour « monter » mon sujet pour l’émission « Une semaine au Maghreb » diffusée sur la chaîne France 24, je reçois une un coup de fil du ministère algérien de la communication. Je pense à une réponse positive pour mon accréditation, je suis bien naïf. Arrivé au ministère de la communication, la responsable du service audiovisuel me reçoit pour me lancer « Je sais que vous avez interviewé Monsieur Bourefis à Jijel et d’autre personnalités, aujourd’hui vous avez à faire à moi. La prochaine fois vous aurez à faire aux services de sécurité » et de me lancer laconiquement « akhdem ala bladek! », comprenez « travaille pour ton pays !». Tout un programme. Le sujet ne sera pas diffusé, je ne voulais pas abattre mes cartes pour d’autres sujets à venir mais l’expérience a été perturbante.

    Said Bouteflika, le président bis

    J’ai en effet réalisé de nombreux reportages, notamment pendant la campagne présidentielle d’Abdelaziz Bouteflika pour son troisième mandat en 2009 sans accréditation. Une campagne, gérée par l’œil du roi, son petit frère Said, que nous filmions dans nos reportages en montrant l’ascendant important que ce dernier avait pris dans la gestion du pourvoir présidentiel et que nous qualifions dans les reportages de « président bis ». Pas ou peu de réaction des autorités. Je fais un reportage mettant en cause l’armée algérienne dans la disparition de citoyens algériens à Jijel dans les années 90 et me voilà convoqué des menaces, à peine voilées. C’est à ce type d’expérience, je suppose, que l’ on comprend qui gouverne réellement en Algérie.
    Ce genre d’atteinte à la liberté de la presse n’est pas un cas unique. De nombreux correspondants de presse étrangère subissent le même sort et rechignent à travailler en Algérie de façon permanente en résidant sur place .
    L ‘ancienne correspondante en Algérie du journal « Le monde « Florence Beaugé, se plaindra dans les colonnes du journal El Watan du refus répétés des autorités algériennes, de lui accorder un visa pour pouvoir travailler en Algérie. « Je suis obligée de faire du journalisme à distance » confiera-t- elle lors d’un entretien paru dans ce journal le 17 mars 2009.

    Le cas du journaliste Arezki Ait Larbi, est également intéressant. Il vit et habite en Algérie, mais fait l’objet depuis plusieurs années d’un harcèlement répété de la part des autorités algériennes. Sur les colonnes du Journal El Watan, il raconte le 4 avril 2010 ses demandes répétées d’accréditation. « En 1996, je dépose un autre dossier d’accréditation au nom du « Figaro ». Le fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères, en charge des accréditations, m’informe qu’une éventuelle réponse positive était subordonnée à une « entretien amical » avec un certain commandant Fawzi (qui deviendra colonel par la suite ) dont il se proposait de me remettre le numéro de téléphone pour « convenir d’un rendez-vous et prendre un café ». Pour avoir refusé de me soumettre à cette curieuse procédure, qui n’est prévue par aucun texte de loi, mon dossier restera bloqué. Le même sort sera réservé à deux nouvelles demandes, en 1998 et en 2003. Il se dit aussi que le colonel Fawzi détient le pouvoir de vie ou de mort sur de nombreux titres de la presse… Que pour obtenir le précieux sésame pour lancer une publication, il fallait rentrer au préalable dans les bonnes grâces du colonel. En février 2005, j’ai déposé auprès du procureur de Hussein Dey un dossier pour la création d’un hebdomadaire. Première entorse à la loi, le magistrat a refusé de me délivrer le récépissé prévu par le code de l’information. Depuis cinq ans, je suis ballotté entre le ministère de la Justice et celui de la Communication. On a même refusé de me notifier une réponse négative pour me permettre de faire valoir mes droits devant le Conseil d’Etat. L’année dernière, plusieurs nouveaux journaux ont été autorisés à paraître, sauf le mien. Il y a quelques mois, j’ai eu le fin mot de l’histoire. Des fonctionnaires des ministères de la Justice comme de la Communication, m’ont avoué que mon cas les dépassait, avant de me conseiller de voir le colonel Fawzi qui, selon eux, est le seul à pouvoir débloquer mon dossier. Je ne connais pas ce colonel et je n’ai aucune raison de me soumettre à une démarche qui n’est prévue par aucun texte de loi »

    La nouvelle loi muselle les citoyens

    En matière de législation, les autorités algériennes viennent d’édicter des textes qui musellent encore plus la presse, notamment lorsqu’il s’agit pour les journalistes de parler des dossiers qui fâchent.
    Le 15 janvier 2012 a été publiée la loi organique n° 12-05 du 12 janvier 2012 relative à l’information, après avis du Conseil Constitutionnel. Les associations non agrées comme, SOS-Disparus ( qui milite notamment pour savoir ce que sont devenus les milliers de disparus, pour la plupart enlevés par l’armée algérienne pendant la sale guerre des années 90 ), seront interdites de diffuser de l’information, activité réservée aux associations « agrées » (article 4). Par conséquent, l’exercice de la liberté d’expression des associations est soumis au bon vouloir des autorités qui ne se privent pas en générale de refuser l’enregistrement légal d’un certain nombre d’associations. En dépit de certaines références dans le texte aux principes des libertés fondamentales, un grand nombre de dispositions ne respectent pas le droit des algériens de diffuser de l’information et d’être informés. Les libertés fondamentales des journalistes mais aussi de toute personne diffusant de l’information, tels que les partis politiques, militants des droits de l’homme, les associations sont ainsi violées. Tout d’abord, l’exercice dit « libre » (article 2) de l’activité d’information est encadré par le respect de douze conditions, très imprécises, dont celui « l’identité nationale et des valeurs culturelles de la société, la souveraineté nationale et l’unité nationale, les exigences de l’ordre public, les intérêts économiques du pays et les missions et obligations de service public. » Une telle disposition peut être interprétée si largement qu’elle risque d’être prétexte à une censure injustifiée ou d’amener les personnes diffusant de l’information à pratiquer une forme d’autocensure, mettant ainsi un terme au libre exercice de la liberté de s’exprimer et d’informer. Enfin, si la nouvelle loi ne prévoit plus de peine d’emprisonnement en matière d’infractions commises par voie de presse, le montant des amendes a considérablement augmenté. Par ailleurs, le délit de diffamation, est toujours prévu aux articles 296 et 298 du code pénal et s’applique à tout individu y compris aux journalistes algériens. Le délit de diffamation est puni de 25000 à 50000 DA d’amende et de 2 à 6 mois de prison. N’oublions pas également que l’article 46 de ordonnance 06-01 portant application de la charte pour la paix et la réconciliation nationale est lui aussi toujours en vigueur et vient s’ajouter aux violations de la liberté d’expression consacrée par les textes législatifs algériens. Il menace de 250 000 à 500 000 DA d’amende et de trois à cinq ans de prison emprisonnement, «quiconque qui [...] utilise ou instrumentalise les blessures de la tragédie nationale, pour porter atteinte aux institutions de la République algérienne démocratique et populaire, fragiliser l’Etat, nuire à l’honorabilité de ses agents qui l’ont dignement servie, ou ternir l’image de l’Algérie sur le plan international. » En conséquence, si un journaliste algérien s’avisait de faire une reportage sur les disparus des années 90 ou mettre en cause l’armée (« agents qui ont dignement servie l’Etat » selon les textes ), il sera sous le coup de la loi algérienne ( amendes et prison ). Un texte qui n’est pas conforme à la constitution algérienne et au droit international car en contradiction de la liberté d’expression, elle même, garantie par la constitution algérienne, ainsi que les conventions internationales de protection des droits de l’homme, qui ont une valeur supérieure au droit national algérien. A noter que sur le plan juridique , les correspondants de presse ayant la double nationalité franco- algérienne ( c’est mon cas ) ne sont pas protégés en cas de litige en territoire algérien. Ils sont algériens, et donc sont soumis à la loi algérienne et ne bénéficient pas de la protection diplomatique française.En définitive, le DRS, le Département Renseignements et Sécurité algérien ( ex Sécurité Militaire ), dépendant du ministère algérien de la défense, dont est issu le colonel Fawzi, joue un rôle prépondérant dans le contrôle de la presse écrite et audiovisuelle, même étrangère en territoire algérien, comme dans la vie sociale et politique en général.
    Ce service considère le contrôle des informations diffusées par les médias audiovisuels concernant l’Algérie comme relevant de la sécurité nationale. Les médias étrangers sur place sont scrutés sur ce qu’ils envoient aux télévisions étrangères. Et attention au « dérapage ».

    L’ambassadeur de France en Algérie : « j’ai les mains liées »

    Chaîne très regardée en Algérie, Al Jazeera n’est plus présente à Alger depuis l’année 2004. Son bureau a été fermé par les autorités qui lui reprochaient notamment de donner régulièrement la parole à d’anciens déserteurs de l’armée comme le colonel Mohamed Samraoui, ou d’anciennes figures de l’ex-FIS, comme Mourad Dhina et Abassi Madani. Pour avoir couvert de nombreux sujets « tabous » comme le harcèlement par les autorités algériennes des chrétiens évangélistes qui voyaient leur lieu de culte fermés, ou la difficile réconciliation nationale qui force, désormais, des familles victimes du terrorisme à côtoyer, des ancien terroristes, indemnisés et protégés par l’État algérien, je n’obtiendrais jamais mon accréditation après quatre ans de travail sur place. Ce sésame est indispensable en Algérie, car contrairement à la presse écrite, les reportages sur le terrains se font avec du matériel ( caméra, trépied ) bien visible. Il est impossible de sortir ce matériel à Alger sans attirer un troupeau de policier qui vous réclame ladite accréditation. A contrario le correspondant arabophone de France 24, a obtenu, son accréditation en bonne et du forme de la part des autorité algériennes. J’ai interpellé l’ambassadeur de France en Algérie pour lui faire du refus des autorités algériennes d’accréditer le correspondant de France 24, une chaine française. Il me répondra penaud « j’ai les mains liées » . J’en ai déduit, que la liberté de la presse en Algérie n’était pas une priorité pour les diplomates français, plus soucieux de se battre pour vendre les Renault et Alstom que de défendre « l’ Audiovisuel Extérieur » de la France ( l’expression étant elle même sujet à caution, car en définitive, il ne s’agit que de journalisme). Voilà comment le régime algérien se débarrasse, sans trop de fracas, d’un correspondant de presse étrangère, gênant.
    Ce type d’expérience renseigne bien sur le caractère illusoire d’une ouverture réelle de l’audiovisuel au privé. En Algérie, le régime pense que la maitrise des images diffusées depuis le pays est fondamentale pour le maintien du statu quo. Même les images diffusées par des correspondants étrangers doivent être maitrisées. Ces images, le régime, les considèrent comme une prolongations de son audiovisuel à lui, car c’est une spécificité bien algérienne : un fonctionnaire algérien me fera cette confidence : « En Algérie, ce sont les autorités qui choisissent les correspondants étrangers,et non pas pas les rédactions ». Le régime veut tout verrouiller en matière de diffusion d’informations par l’image, c’est, selon lui, sa survie qui est en jeu. Une gestion qui relève en Algérie plus de la paranoïa que de la gestion raisonnable de la sécurité publique. Trop soucieux d’éviter un ébranlement du système en place depuis 1962 par la diffusion d’images qui le fragiliserait, le régime algérien, préférera toujours garder la main mise sur ce « médias lourd » comme on l’appelle en Algérie .
    Ahmed Tazir

  • no moment

    Dilem du 04 Février 2012

  • algerie -watch

    Le Putsch: 20 ans après

     

    Le sanglant « printemps algérien » d'Octobre 1988

     

    Un avant-gout de Putsch (juin-décembre 1991)

     

    11 janvier 1992 : le coup d'Etat

     

    L'assassinat du président Mohamed Boudiaf, crime symbole (juin 1992)

     

    Une guerre à huis clos (1992-1993)

     

    "La peur doit changer de camp" (1993-1994)

     

    La sale guerre (1994-1999)

     

    Amnistie - Amnésie

     

    La poursuite des violations et des manipulations (1999-2012)

     

  • Tunis 2012: Piètre discours de Bouteflika

     

     

     

    Bouteflika à son arrivée à Tunis Bouteflika à son arrivée à Tunis

    Tunis 2008: Bouteflika s'est dit fier de Ben Ali, "grand bâtisseur d'un État moderne". Tunis 2012: Le survivant des Révolutions arabes salue la fierté du peuple tunisien dans l'accomplissement de sa Révolution. Une fierté à double-veste...



    Piètre allocution que celle de Bouteflika à Tunis, en cet An I de la Révolution du Jasmin. Se sachant invité compromis, dictateur survivant  de ses congénères déchus. Ben Ali a fui son pays dans l’attente de son extradition; Moubarek condmané par la la justice de son pays après avoir annoncé son départ sous la liesse de la Place Tahrir; Kadhafi  tué dans sa déroute, lui qui avait menacé son peuple de pires châtiments. A Tunis, il donnait l’image d’un revenant d’un autre âge, se brouillant d’époque, allant tantôt à celle d’un Roi sans divertissement, sans cour, ne représentant ni son peuple, encore moins les Révolutions arabes, tantôt à celle d’une nouvelle race de révolutionnaires, inconnue de lui et pour laquelle il a joué le rôle d’un revenant, suscitant plus de la pitié que de l’admiration.

    La retransmission des discours qui se sont succédé à Tunis sur, entre autres canaux, la chaîne privée Hannibal qui a failli être fermée au lendemain de la fuite de Ben Ali, le montrait assis, séparé de Moncef Merzouki, le Président par intérim et Moustapha Abdeldjalil, éloigné du Président du CNT libyen, regardant dans le vague, applaudissant presque en catimini les orateurs représentant leur révolution respective avec entrain et le verbe haut.

    Son discours, bref et insipide pour une aussi importante cérémonie a laissé planer ses anciennes et récentes amitiés et soutines de dernières minuets avec Ben Ali et les autres: Il a été l’ami de Ben Ali jusqu’au bout, jusqu’à désespérer de le voir tenir bon aux émeutes de Sidi Bouzid ; il a tenu aussi le glaive du dictateur libyen aux temps fastes où ce dernier régnait sur la ligue arabe et l’a assuré de son soutien inébranlable alors même que, retranché dans son bunker de Dar El Aâzizia, il menaçait son peuple de génocide. Il n'a pu que faire de l'Algérie un refuge doré à sa famille pour "raison humanitaire". Il n’avait pu faire de même pour la révolution du peuple pharaonique. Que dira-t-il alors dans son discours ?

    Décalé comme sa présence honteuse en ces lieux et temps de la chute de ses amis aux mulitples mandats, magnat de la corruption, son discours était aussi d’une autre ère qui, à l’époque de Ben Ali, ne faisait que "saluer", "s’incliner devant", "s’émerveiller de", "consolider", "consacrer", des autoglorifications mutuelles dont ils étaient les seuls à se délecter. Point de toute cette phraséologie triomphaliste, creuse et insipide.

    D’abord, à aucun moment, Bouteflika ne  s‘est impliqué dans le contenu de son discours ; ce qui eût paru incongru et pour le moins étonnant pour l’assistance et Moncef Merzouki, le maître des céans. Bouteflika a marqué une distance calculée, tactique ou stratégique dans ses références à la Révolution tunisienne, usant de la deuxième personne du pluriel et jamais d’un "nous" implicatif; usant rarement d'un "nous" greffé à la victoire du peuple tunisien : "Votre révolution" , "Votre peuple saura édifier" , "Votre contribution à…" : "En Algérie, nous sommes optimistes quant à la victoire du peuple tunisien, lui souhaitant la réalisation des ses aspirations à l’édification d’un avenir prospère. [...] La Tunisie recèle de grands atouts et d’énormes potentialités à même d’amorcer une nouvelle étape de son histoire ».

    Ensuite, cette distance dans le propos face une révolution si proche et si ressemblante dans ses causes a été sans doute relevée par Moncef Merzouki qui le fixait de son regard d’aigle, se tenant fermement le menton. Jusqu’au moment où le Président par intérim s’est quelque peu relâché lorsque Bouteflika, vers la fin de son allocution, a lâché le mot "Algérie" pour être sitôt fondu dans "Le grand Maghreb arabe", se faisant le chantre d’une union disparue, mise en ruines par la révolution du Jasmin "L’union du grand Maghreb Arabe" , une construction virtuelle, un concept vieillot, faisant partie des ressassements de l’ère dictatoriale d’un Maghreb des prisons, de la corruption et de la négation de l’Etat de droit. De cette image fort choquante pour l’An I de la révolution tunisienne qui s’inscrit dans un autre Maghreb hors de sa "grandeur"  despotique et aux antipodes de son "arabité" idéologique et démagogique, de cet épouvantail de "Grand Maghreb arabe" si cher à Kadhafi, aucun orateur n’y a fait référence, parlant et insistant plutôt sur les nouvelles expériences de leur pays respectif. Ce "Grand Maghreb arabe" s’est invité dans le discours de Bouteflika comme le ferait un naturaliste, spécialiste de l’évolution des espèces, qui parlerait, d’une nouvelle ère des dinosaures.

    Le dernier de l’espèce n’a pas manqué d’être ainsi de son ère. Aucune énergie, aucun élan, bafouant sur quelques mots dans un discours aussi court et sans doute appris par cœur. Toute honte bue, le survivant au déluge, s’est même cru un instant, être, en 2008, époque récente, où, après un amendement de la Constitution et briguant un troisième mandat, il s’était rendu à Tunis, fêter son " imposture"  avec son "homologue"  ( en ce temps-là, ce terme était diplomatique) Ben Ali, d’autant que son voyage, le signe de "la solidarité tuniso-algérienne" s'inscrivait sous l'aura de la commémoration du cinquantenaire de la tragédie coloniale de Sakiet Sidi Youcef village martyr bombardé par l’armée française le 8 février 1958. S’adressant en termes dithyrambiques, cette année-là, à Ben Ali, Bouteflika n’a pas tari en qualificatifs élogieux, dont il fut si avare dans son petit discours de 2012 : "Les Tunisiens sont en droit d’être fiers de ces réalisations et acquis accomplis sous la direction éclairée du président Zine El-Abidine Ben Ali qui a fait de la Tunisie un Etat moderne, avancé, ouvert, attaché à son authenticité et à ses valeurs nationales, fidèle à ses nobles principes, enraciné dans son environnement maghrébin, arabe, islamique et africain et conciliant parfaitement authenticité et ouverture."

    Comment, en l’espace d’à peine trois années, cette supposée "fierté du peuple tunisien" à l’égard de Ben Ali qualifié de bâtisseur d’un Etat moderne, peut-elle, en si peu de temps, être appliquée à la Révolution du Jasmin par Bouteflika dont la même fierté a manqué en cet An I

    RM

  • À la croisée du jasmin et des gourdins !


    Par Hakim Laâlam  
    Email : laalamh@yahoo.fr Le problème n’est pas tant que Boutef’ se rende en Tunisie. Non !
    C’est plutôt qu’il…

    … en revienne !

    À un moment donné, on ne peut plus rester les bras ballants au carrefour. L’air bêtement hésitant. Je dis ça après avoir lu que des responsables du FLN se sont battus à coups de gourdins à Boumerdès. Le monde frémit, tressaute, se met en réseaux sociaux, se tisse en toile serrée, et ici, en terre d’Al-Djazaïr, nous en sommes encore à l’âge des cavernes politiques, les préhistoriques du Front usant du seul argument dont ils maîtrisent le maniement, le gourdin. Lorsqu’ils ne le couplent pas au chien d’attaque féroce, duo inénarrable de la vie partisane à l’algérienne. Je veux bien écouter toutes les bonnes âmes qui tentent de me convaincre que les printemps arabes sont le produit formaté d’une manipulation de laboratoires américains et européens sous-traitant leur processus de déstabilisation auprès d’émirs bedonnants et obséquieux au diable. Je veux bien tout ça. Mais en même temps, cette explication ne suffit pas à accepter de se faire gouverner encore et encore par la tribu des gourdins et du doberman. Je le répète, à un moment ou à un autre, il faut choisir. Il n’y a pas de statu quo possible entre la grosse manip’ et l’ère des cavernes. Car même du temps de l’homme préhistorique, un jour, cet être aux allures grossières prit un bout de charbon et se mit en tête de dessiner. De produire du beau. De fournir du sens à sa vie. Quel sens donner à des responsables politiques qui se tapent sur la tête à coups de gourdins, revendiquant chacun pour sa petite chapelle (oups !) une part des restes souillés des martyrs ? Tout, sauf le gourdin et le clebs ! Oui ! J’en suis là ! Et Belkhadem aura beau crier à qui veut l’entendre que personne ne dictera des réformes aux Algériens, je crie à mon tour à gorge déployée : «Me faire dicter ma vie par des manieurs de gourdins ? Plutôt crever.» Qu’est-ce qui peut m’unir à des gens qui règlent leurs contentieux politiques avec des bâtons ? Que puis-je partager avec des mouhafedhs ou des postulants mouhafedhs qui se combattent avec des matraques et des barres de fer ? Quel véritable lien de patrie ai-je avec cette engeance ? Le fait même de savoir que ces «Gourdinistes» se foutent dans la gueule au nom de l’histoire de mon pays, se bastonnent en brandissant la mémoire collective au bout de leurs armes comme autant de baïonnettes est une souffrance terrible, un supplice, une torture, une aliénation de ma matrice originelle. A un moment donné, je le répète une fois de plus, il faut quitter la posture imbécilement attentiste au carrefour et opter, choisir, se déterminer : soit rester otage de la tribu du gourdin, soit résolument marcher sur les traces, sur les pas des premiers ouvriers, des premiers cultivateurs, des tailleurs de silex, des artistes enlumineurs de grottes, des grands découvreurs, des marins fous, des manufacturiers, des pionniers, des rats de bibliothèques ou des chercheurs en blouse blanche usant leurs yeux à observer sans fin un alambic ou s’esquintant la santé à prélever des morceaux sur le cadavre d’un chien enragé, avec au fond de leurs prunelles en permanence allumées le désir insatiable de comprendre le monde et d’en atténuer les souffrances. Choisir ! Choisir ! Choisir ! Car on ne peut faire partie des deux tribus tellement elles ne vivent déjà plus dans le même monde. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

  • Révolutions arabes, un an après : Un goût d'inachevé

     

    reste en sursis boutef, bashar, saleh et autres, ça va suivre en occident,et plusieurs pays dans le monde

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    Cela fera un an demain que la révolution tunisienne a ouvert le bal à ce qu’on appellera le Printemps arabe. En un an, quatre autocrates au pouvoir depuis des décennies ont été évincés et des monarques ont pour la première fois été inquiétés. Mais d’autres combats restent à mener : les droits de l’Homme, le statut de la femme, la sécularisation et les libertés.

     

    Sécurité et droits de l’homme : La situation pourrait empirer

    Un an après le déclenchement du Printemps arabe, les violences l’ayant accompagné n’ont pas cessé. Si la situation sécuritaire et celle des droits humains se sont améliorées dans certains pays, elles risquent d’empirer dans d’autres. C’est la crainte exprimée par Amnesty International à travers son rapport publié lundi : «Une année de rébellion : la situation des droits humains au Moyen-Orient et en Afrique du Nord». Précurseur du Printemps arabe, la Tunisie est le pays qui se porte le mieux un an après l’immolation de Bouazizi.

    La situation des droits de l’homme s’est beaucoup améliorée, mais trop lentement, note l’organisation qui a appelé à la rédaction d’une Constitution garantissant la protection des droits humains et l’égalité devant la loi. Pour l’organisation, cela ne saurait tarder. Le président provisoire tunisien, Moncef Marzouki, est un défenseur des droits et des libertés ayant été reconnu par le passé comme prisonnier d’opinion par Amnesty. Fait rassurant, des groupes de défense des droits de l’homme tunisiens se sont joints aux organisations internationales en publiant une déclaration, le 7 janvier, appelant le gouvernement à ne pas extrader l’ancien Premier ministre libyen Al Baghdadi Ali Al Mahmoudi aux nouvelles autorités libyennes. Ces dernières n’ayant jamais condamné la violence perpétrée dans la lutte anti-El Gueddafi.

    Dans le même rapport, Amnesty leur reproche de ne pas contrôler les rebelles toujours armés et la détention arbitraire de 7000 personnes dans des centres de fortune. Les récents combats meurtriers entre milices font craindre une guerre civile et une sécession au président du CNT, Moustafa Abdel Jalil, alors que les combats pour la chute du régime auraient fait 50 000 victimes, selon les estimations des ONG et de l’ONU. La situation en Egypte n’est pas plus rassurante. Amnesty pointe du doigt les militaires.

    électrocution

    La violente répression des manifestations a fait au moins 84 morts d’octobre à décembre 2011 seulement. Des preuves par l’image de la présence de snipers, de tirs à balles réelles et de tabassages contre les manifestants civils accablent les militaires. Aussi, le nombre de civils traduits devant la justice militaire a été plus élevé en un an qu’en trente ans de régime Moubarak et la torture en détention se poursuit, selon Amnesty. La situation est plus alarmante dans les pays où les dirigeants contestés se maintiennent au pouvoir en usant d’une répression féroce, à l’image du président syrien. Des vidéos publiées quotidiennement sur les réseaux sociaux montrent les traces de torture sur les corps sans vie des personnes arrêtées remis à leur famille.

    Brûlures, électrocution, fractures multiples, doigts coupés et peau arrachée, certaines images sont souvent retirées d’internet vu leur cruauté. Au bord de la guerre civile, selon les observateurs, l’annonce de la création d’une armée libre, constituée de déserteurs, n’arrange pas les choses. Entre les exactions de l’armée, les ripostes de l’armée libre et les pratiques des shabiha - une forme de baltaguya lourdement armée qui détiendrait réellement le pouvoir -, le nombre de morts depuis le début de la crise dépasserait bientôt les 6000. Tout comme Assad, le président yéménite, Ali Abdallah Saleh, est accusé d’avoir recours à la stratégie du chaos.

    A la répression des manifestants s’ajoute le spectre d’une guerre civile féroce entre les partisans du président Saleh - ceux qui défendent la légitimité constitutionnelle -, les différents partis politiques formant l’opposition, les tribus Houthi du Nord en conflit avec les séparatistes du Sud, Al Qaîda qui s’est renforcée depuis la crise en déclarant la région de Zindjibar Etat islamique ainsi que l’armée principale et celle formée par les déserteurs. Le nombre de personnes ayant trouvé la mort depuis une année est estimé à 2700, alors qu’on compte 27 000 blessés. Aussi, la forte répression qui a permis à la monarchie, aidée par la complaisance internationale et plus de 2000 hommes saoudiens et émiratis, d’étouffer la contestation à Bahreïn a fait une quarantaine de morts, dont quatre en prison, et une soixantaine de disparus.

    Les autorités ont procédé à 1400 arrestations, selon le Centre bahreïnien des droits de l’homme. Plusieurs condamnations à mort et à perpétuité ont été prononcées contre des manifestants et des personnels médicaux ayant soigné les blessés par des tribunaux militaires avant la levée de l’état d’urgence instauré en mars 2011.

    Liberté d’expression : La propagande bien enracinée

    Premier signe de changement dans les pays arabes : la parole libérée. Les manifestants ont brisé le mur du silence imposé par des régimes autocratiques en scandant «Dégage!» à leur dirigeant. Un an après, quel est l’état de la liberté d’expression ? En une année, 17 journalistes ont été fauchés durant l’exercice de leurs fonctions selon WAN-IFRA. Un à Bahreïn et en Tunisie, 2 en Egypte et en Syrie, 5 en Libye et 6 au Yémen où les journalistes n’ont jamais bénéficié d’une aussi grande liberté d’expression, selon le journaliste yéménite Nasser Arrabyee, qui qualifie la situation même d’anarchique. Le journaliste déplore l’absence totale de neutralité et de déontologie.

    Les réseaux sociaux et le blogging semblent, eux, bien se porter. La célèbre blogueuse anti-pouvoir, Afrah Nacer, a même intitulé l’un de ses posts : «Président Saleh, merci d’avoir laissé libres les médias sociaux». En Tunisie, si Ammar 404 (la censure d’internet) chôme désormais, les professionnels des médias sont en sit-in depuis lundi, et des cas d’agression par des fanatiques islamistes sous l’œil des policiers passifs ont été signalés. La raison de leur colère ? La décision prise en catimini par le Premier ministre, Hamadi Jbali, de nommer les nouveaux directeurs des médias publics, et qui ne sont autres que ceux qui assuraient la machine propagandiste de l’ancien régime. «Après le diktat du violet, celui du bleu !», «Ennahda sur les pas du RCD» ou encore «Ennahda veut du tbendir», pouvait-on lire dans la presse tunisienne. Cependant, «la révolution n’a pas eu lieu, elle est toujours en cours», précise le militant subversif, Aziz Amami. Le combat pour la liberté d’expression continue également en Jordanie qui traverse une crise sans précédent depuis le début de la contestation. Dans ce contexte, la liberté de la presse et les conditions de travail des journalistes se sont beaucoup détériorées.

    Confessions «arrachées»

    Le journaliste écrivain Basil Okoor déplore «la forte pression des services de sécurité sur la presse. Les libertés sont au plus mal, on a enregistré un recul de plus de dix ans. Un simple agent de sécurité peut dominer la presse. Les journalistes font face à toutes sortes de pressions, même si les menaces ne sont pas directes. On reçoit des coups de fil de parties voulant s’ingérer et tentant de monter la population contre le mouvement de contestation, qui continue malgré une couverture timide par les médias importants, et contre certaines parties de la société». Une situation de crise due à l’absence de volonté politique de réforme et de changement selon le journaliste.

    L’état de la presse n’est pas plus réjouissant en Egypte où des titres prêtent désormais allégeance aux militaires au pouvoir, allant jusqu’à faire dans la désinformation. Certaines unes lors des affrontements ayant accompagné le premier scrutin de l’Egypte post-Moubarak ont été qualifiées de scandaleuses par les défenseurs de la vérité. Une situation pourtant bien meilleure que celle de la presse en Syrie. Depuis le début de la crise, la télévision officielle a innové en matière de propagande à la nord-coréenne. Des figurants «jouant» des militaires morts qui se lèvent avant l’arrêt du tournage aux confessions «arrachées» de «fauteurs de troubles», la TV syrienne a poussé le ridicule à l’extrême.

    Mais face à cet état des lieux peu glorieux, les chaînes d’information continue ont connu leur heure de gloire en ce Printemps arabe, à l’instar d’Al Jazeera et d’Al Arabya, les principales chaînes d’information dans le Monde arabe ayant couvert les soulèvements. Il est à noter cependant que ces chaînes ont essuyé de vives critiques quant à leur ligne éditoriale très proche des positions politiques des pays les finançant, à savoir le Qatar et l’Arabie Saoudite. La chaîne iranienne Al Manar est montée à l’assaut afin de défendre les intérêts chiites dans la région et une chaîne, Al Mayadeen (les places publiques), du Libano-Tunisien Ghassen Ben Jeddou, devrait bientôt intégrer le paysage médiatique arabe. Celle qui risque de faire le plus parler d’elle dans les prochains jours, c’est la chaîne syrienne Al Raï TV (l’opinion), qui s’est faite la tribune des voix censurées par les autres chaînes. Les El Gueddafi se sont souvent exprimés sur cette chaîne dont le directeur affirme être en possession d’enregistrements ultraconfidentiels compromettants que l’ex-guide libyen lui aurait remis.

    mehdia Belkadi