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boutef - Page 7

  • L'autre France

     

    Par Maamar Farah
    L’annonce de la signature d'un accord entre Renault et l'Algérie a été abondamment commentée dans les sites d'information français. Outre le fait que les intervenants n’ont pas compris que la nouvelle usine ne se fera pas au détriment de l'emploi en France, ce qui nous a plus attristé, ce sont les points de vue infantiles, les visions étriquées, les mots offensants et moqueurs, les insultes aux Algériens de France et un tas d'autres joyeusetés qui montrent que certains esprits sont restés bloqués sur un matin ensoleillé de juillet 1962...
    Ce n'est pas sur le site du Front National que nous avons vu ces imbécillités écœurantes mais sur la page Web d’un quotidien prestigieux : Le Figaro ! A l'homme d'Etat et vieil ami sincère et dévoué de l'Algérie, nous disons toute notre considération et lui souhaitons bon courage pour le reste de son quinquennat : il en aura besoin pour résister à tous ces nostalgiques abreuvés aux sucreries bêtifiantes de la propagande réactionnaire et ces revanchards bernés par l'extrême droite et sa nouvelle alliée, la plus périlleuse pour la France multiraciale, égalitaire et fraternelle : la droite populaire !
    maamarfarah20@yahoo.fr
    «La fin du monde un vendredi ! Et pourquoi pas un samedi ou un dimanche ? C'est encore un coup des sionistes et des nouveaux croisés ! Quoi le calendrier maya ? Tu le connais toi ce Maya, ça doit être un agent du Mossad !»
    Tata Aldjia

  • no moment

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  • demander pardon d'avoir ete colonisee par france

    De la frontière nécessaire entre la langue et les baragouineurs !

    Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com

    A ce rythme, et d’ici la fin de la visite de Hollande chez nous, j’espère que l’Algérie ne va pas finir par … …demander pardon d’avoir été colonisée ! J’entends ici et là des analystes et des observateurs vachement avertis de la vie politique algérienne employer le mot «tractations» pour parler de ce qui se passe autour des APC et de leur mise en place après le scrutin hyper-enthousiasmant du 29 novembre dernier. Je ne voudrais pas intervenir dans le volet politique. Et préfère me limiter à celui de la langue. Messieurs ! Messieurs ! Allons ! Allons ! La langue française ne s’est pas faite comme ça, sur le battement de cils d’un sac poubelle noir empli d’argent. La langue française ne s’est pas construite comme se construisent les hideux blocs de béton désarmé sur les murs desquels les propriétaires n’hésitent pas à accoler des plaques avec inscrit dessus le mot «Villa». La langue française n’est pas le fruit d’un arbre obtenu par l’hybridation sauvage d’un ancien flutiste de cabaret et d’une tenancière de maison close atteinte de varices énormes, partout sur le corps, sauf sur sa langue fourchue. La langue française n’est pas le résultat d’une naissance miraculeuse, comme celle qui a vu un jour poindre d’entre les cuisses flétries du régime un parti politique en moins d’une demi-heure, sous un sapin au pied duquel étaient déjà emballés de gigantesques cadeaux sous la forme de militants, d’électeurs, de députés et de sénateurs prêts à l’emploi. La langue française ne résulte pas d’une fausse déclaration en résistance face à l’ennemi ou d’un certificat de patriotisme acheté au marché de Tidjelabine. En un mot comme en cent, la langue française s’est construite avec des règles et des canons très précis. Et dans cette langue française, le mot «tractation» a un sens clairement défini : il s’agit d’une négociation, parfois secrète, souvent discrète. Tout sauf ce qui se passe dans la plupart des conseils communaux de notre cher et grand pays. Que ce qui se déroule dans les caves glauques de nos mairies soit appelé «bazar», je veux bien l’admettre. Qu’il soit appelé «trabendo», je veux bien aussi. Qu’il soit désigné sous le vocable «Ch’kara», je dis oui ! Qu’il soit appelé «truanderie», j’acquiesce ! Qu’il soit qualifié de «banditisme », j’adhère ! Qu’il soit labélisé «pratique mafieuse», je le comprendrais fort aisément. Mais de grâce, n’employez surtout pas le mot «tractations». Faites de la politique comme bon vous semble ! Analysez ce que vous voudrez bien analyser. Peignez vos murs à votre guise et accrochez les lampions que vous souhaiteriez accrocher à vos édifices communaux. A la limite, je m’en contre-fiche un peu. Mais laissez la langue française tranquille. Ne la violez pas ainsi en voulant étendre le mot «tractations» sur un marécage aux relents fétides. Dans un marigot où même les plus vieux et endurcis alligators n’arrivent pas à survivre. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.

  • Les soucoupes non volantes

    Par Maamar Farah
    Dans un témoignage recueilli il y a quelques années, Oscar Niemeyer parle de la grande passion qui le liait à l'Algérie, à une époque où notre pays avait de l'ambition, un projet national et une vision stratégique !
    La blanche et sphéroïdale soucoupe placée au milieu de la cité olympique est une œuvre majeure de l'architecte brésilien qui a donné à Constantine et à Bab Ezzouar deux universités aux lignes avant-gardistes et il aurait pu poser une autre soucoupe, sur la mer cette fois-ci, s'il avait pu réaliser cette mosquée révolutionnaire qui aurait propulsé la baie d'Alger dans le XXIe siècle ! Au moment où l'architecture se clochardise avec ces horreurs se bousculant dans les espaces de la laideur et de la désolation, qu'il est salutaire d'être nostalgique : ça permet de gommer le chaos actuel pour laisser place à la magnificence d'une Algérie résolument moderne et authentiquement révolutionnaire !
    maamarfarah20@yahoo.fr
    «Les phrases adorées de nos ministres : un sujet, un verbe, un compliment !»
    Tata Aldjia
    • Aidez Khaoula à se débarrasser de son handicap :
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  • Comment avancer sur une pente descendante ?

     

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    Qu’est-ce qu’un droit de l’homme sinon un droit, et qui concerne l’homme, ou la femme, version soft du hardware de base, ou encore l’enfant, produit bio des deux premiers ? Sauf qu’au-delà de la sémantique, il y a des droits en fonction des civilisations, évoluant avec l’avancement des sociétés et des systèmes de gouvernance. En Algérie, même si la situation est meilleure qu’en Zambie ou en Chine, le droit de manifester, d’avoir une opinion diffusable en qualité Broadcast ou de monter une compagnie d’aviation, celui de ne pas être musulman, de déposer un recours au Conseil constitutionnel ou de faire l’apologie de la liberté sexuelle, pose encore problème, pendant qu’ailleurs de nouveaux droits apparaissent, le droit à l’eau au Canada ou le droit à internet haut débit en Norvège, inscrits dans les Constitutions. C’est l’un des paradoxes de l’ère Bouteflika.

    Associé au régime Boumediène, il avait approuvé l’idée de rayer les libertés politiques, culturelles et économiques pour favoriser d’autres droits, ceux à l’emploi et au logement, inscrits dans les Constitutions des années 1970. Avec le recul et la crise mondiale, l’idée peut paraître généreuse, sauf que le même Bouteflika, revenu par une faille du continuum espace-temps, s’est retrouvé à conforter la suppression de ces acquis sociaux, emploi et logement, sans pour autant assurer les droits nouveaux liés aux libertés collectives et individuelles. En termes de civilisation, c’est un immense et double échec. Et par la distorsion du champ juridique, il n’y a plus qu’un droit, passé de celui de l’homme au gouvernant. Ce dernier a le droit de triturer les textes de loi, détourner les biens publics, commettre des injustices et de faire en gros ce qu’il veut. En bout de course, le régime se sera arrogé un droit ultime, celui de ne pas en donner. De fait, il est hors sujet, ce qui est très dommageable. Car les sujets, ce sont 37 millions d’Algériens.

     

    Chawki Amari
  • La Banque centrale, un système rentier

     

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Mais pourquoi la Banque d’Algérie annonce-t-elle qu’elle va augmenter le montant de l’allocation touristique autorisée pour les Algériens ?
    La tâche d’une Banque centrale consiste à faire des règlements qui ont pour but de protéger la monnaie nationale contre les effets dépréciatifs de la concurrence des monnaies étrangères et des politiques de leur Banque centrale ; autrement dit, des règlements qui s’imposent à tous. C’est le type même d’institution qui ne fait pas de politique, donc pas de communication, mais juste de l’information, pour que ses prescriptions et ses décisions soient portées à la connaissance du public.
    Pourquoi la Banque d’Algérie nous envoie-t-elle alors un conseiller en porteur de bonnes nouvelles pour annoncer le droit de changer plus de dinars en devises pour faire du tourisme ou pour nous soigner à l’étranger ? Nous allions pourtant finir par le savoir en temps voulu.
    Il y a, dans cette évidente recherche d’effet d’annonce, un aspect politicien, que l’on peut comprendre de la part d’un gouvernement, mais pas de celle d’une institution apolitique d’arbitrage et de souveraineté.
    Avec une réelle autonomie de la Banque centrale, les banques primaires n’auraient pas eu à exécuter des instructions administratives illégales comme celles qui consistent à interdire les crédits à la consommation ou à obliger des banquiers à “soupçonner” leurs clients quant à l’origine de leurs dépôts. Au demeurant, si les “déclarations de soupçons” avaient quelque efficacité dans la lutte contre le blanchiment de l’argent sale, cela se serait su, depuis le temps que la formule a été instituée. Dans un système où la rapine est de fondement politique, l’inculpation de blanchiment ou de détournement ne peut être que d’inspiration politique. Les fortunes d’origine transparente sont identifiables, et les enrichissements douteux crèvent les yeux.
    Il est vrai qu’avec un taux d’inflation de près de 10%, la Banque centrale n’est, plus que jamais, pas en état de revendiquer les égards que le gouvernement doit à une institution de souveraineté. Et c’est peut-être bien cela qui l’oblige à botter en touche, en matière de communication grand public. Cela fait une belle jambe au citoyen, dont la monnaie a perdu un dixième de son pouvoir d’achat, de pouvoir, peut-être un jour, changer trente mille dinars par an, au lieu de quinze mille, quand il voyagera… et au cas où il  pourrait un jour voyager ! Et c’est peut-être, justement, cette défaillance dans sa mission de fond, de défendre la valeur de notre monnaie qui a réduit la Banque d’Algérie à un appendice administratif du pouvoir politique. Jusqu’à occuper un siège de membre de la tripartite, membre accessoire, puisque l’institution, informelle, de tripartite ! Et jusqu’à être sommée de prendre des mesures qui la font évoluer de la mission d’encadreur de l’activité bancaire à celle de facilitateur de la relation banques-entreprises.
    Rien d’étonnant que ce soit des ministres qui tentent de nous convaincre de l’intérêt à tolérer la “chkara” à la place du chèque, et de l’utilité du change parallèle au lieu de la convertibilité du dinar. Encore une officine sans objet pour un système autoritariste où les institutions ne remplissent plus que des rôles alibi ?

  • C’est la faute à la machine, bien sûr !

    Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com Comment appelle-t-on ceux qui soutiennent un 4e

     

    mandat ? Des nécrophages ! C’est la plus belle acquisition du régime ! On ne sait pas quand le premier prototype a été fabriqué. Dans quelle usine de quel pays. Ni comment les nôtres, ceux du Palais, toutes générations révolutionnaires confondues, ont réussi à obtenir les coordonnées de cette usine et à leur acheter cette machine. On sait juste que l’Algérie dispose de cet appareil connu sous l’appellation scientifique et contractée de M.T.O.P.D.O. Ne tirez pas cette tronche, je sais que les abréviations peuvent paraître ainsi barbares, mais je m’en vais vous les décortiquer. Il s’agit en fait de la Machine à Transformer les Opposants en Partisans Dociles et Obéissants. Cet appareil est tellement révolutionnaire que personne, en dehors des gens du Palais, ne sait vraiment où il est entreposé. Même ceux qui passent dedans pour une cure, avant leur intégration au système, y sont conduits les yeux bandés. Ils ne s’en plaignent généralement pas, sachant que c’est l’étape ultime avant leur ingestion par les cercles plus ou moins proches et doux du régime. Très peu d’informations aussi sur le fonctionnement de l’engin. On sait juste que les grosses gueules, les opposants farouches au système qui sont choisis pour y être fourrés en sortent transformés. Un vrai miracle ! Une mutation incroyable. Par un accès A, ils pénètrent l’appareil en éructant, en gueulant leur race que tout est pourri dans ce système, et par un orifice B, ils sortent en souriant béatement, en s’extasiant sur tout ce qui bouge dans le pays, et surtout sur ce qui ne bouge pas, trouvant tout à fait normal, «Aâdi» des machins énormes qu’ils dénonçaient comme troubles et louches avant leur insertion dans la fameuse machine. Les rares chercheurs, scientifiques qui ont tenté d’analyser de plus près ce phénomène gravitant autour de ladite machine n’ont plus aucun problème aujourd’hui avec la gravitation. Ils ont été plombés définitivement au sol. Plus précisément six pieds sous terre. Rares sont ceux qui ont survécu. Et encore, ils ne doivent leur salut qu’à leur passage obligé par la bouche avaleuse de la machine. D’ailleurs, depuis leur sortie du bidule, ils trouvent eux aussi, à leur tour, que la science est une discipline réactionnaire, lui préférant l’encartage dans les partis du Palais. Les parties intimes, bien évidemment ! Le plus intéressant dans ce phénomène, c’est la capacité inouïe qu’ont les anciens OF, les ex-opposants farouches, à oublier complètement leur état initial, avant leur passage dans la machine. Lorsque vous avez l’outrecuidance de leur rappeler leurs déclarations anciennes, celles datant du temps où ils étaient encore OF, ils arquent leurs sourcils comme des dômes, roulent leurs bouches en cul-de-poule et vous lancent un énorme «quoiiiiiiiiii ? Moi ? Je n’ai jamais dit ça ! Comme j’étais avant, comme je suis aujourd’hui !» N’insistez surtout pas avec eux, ne tentez même pas de leur mettre sous le nez des vidéos de leurs déclarations ou des articles de presse de l’époque. C’est peine perdue ! Les pauvres sont totalement sous l’effet et l’emprise de la Machine. On ne peut plus rien faire pour eux. Et eux non plus, ne peuvent plus rien pour nous ! Ce qui, en soi, n’est déjà plus très grave pour qui est claustrophobe et que les séjours, même brefs, dans la machine indisposent. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.

  • Algerie un malade mental :

    DAHO OULD KABLIA AU SUJET DES DÉPASSEMENTS PENDANT LA CAMPAGNE :
    «Aucun impact sur les élections»

    Les dépassements relevés par les deux commissions chargées de la supervision et de la surveillance des élections n’entacheront pas le déroulement du scrutin. L’affirmation est du ministre de l’Intérieur.
    Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Invité de la Chaîne I, Daho Ould Kablia a donné son appréciation du déroulement de la campagne électorale, estimant, une fois de plus, que cette dernière avait timidement commencé avant d’atteindre sa vitesse de croisière. Les commissions de surveillance de supervision des élections, dit-il, ont effectué leur travail dans «de bonnes conditions» puisque, dit-il, une première expérience a déjà été tentée à l’occasion des législatives. Ces deux instances ont eu à trancher au sujet de plusieurs litiges et dans beaucoup de cas de dépassements. Des cas qui n’ont eu, ajoute-t-il, aucun impact sur la crédibilité des élections. Il assure cependant que la neutralité de l’administration est assurée pour ces élections. Interrogé au sujet de la loi sur les communes, le ministre de l’Intérieur a déploré le fait que beaucoup de partis et même des faiseurs d’opinions n’ont pas lu le texte et affirment que les prérogatives du président d’APC ont été réduites. «En donnant la prérogative de distribuer les logements aux chefs de daïra, on a protégé les présidents d’APC qui sont en première ligne dès qu’il y a contestation d’une liste de bénéficiaires », répond le ministre qui affirme que les élus jouissent de toutes les prérogatives qui leur donnent la possibilité de mener à bien les projets inscrits dans le cadre de leurs communes. Il a rappelé que durant le quinquennat dernier, une enveloppe de 65 milliards a été allouée pour réaliser les projets présentés par les APC et que 37,5 milliards de dinars du fonds commun des collectivités locales ont été utilisés pendant le dernier quinquennat pour résorber le déficit des communes. Ould Kablia est formel : aucune APC n’était déficitaire en 2011 et 2012 puisque l’Etat a pris en charge leurs dettes, rappelant que la mauvaise gestion était souvent à l’origine de cette situation et que la qualité des élus dépendait des partis politiques qui définissent les critères.
    N. I.

  • no moment

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  • ALGERIE:Zelboun et les tribus oubliées

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    C’est à propos d’un affrontement ayant eu lieu très récemment entre deux tribus-villages, les Zelboun et les Beni Mester, qui se sont opposés à l’arme blanche pour des problèmes de territorialité, occasionnant de nombreux blessés. Mais qui sont les Zelboun ? Une tribu parmi tant d’autres, tout comme les Djaâfra et des Whaiba, autres tribus qui se sont affrontées pour une récolte, les Whabia s’étant déjà battus avant contre les Krarma pour une autre histoire de terrain agricole. En l’absence de réelles règles démocratiques et de processus d’arbitrage, c’est autour de l’espace, de la terre et du territoire que les luttes se déchaînent et si ces affrontements tribaux ne sont en réalité pas très nombreux, ils permettent de découvrir l’existence de tribus oubliées.

    En décompte de presse, les Ouled Abid se sont battus contre les Nememcha à Bir El Ater et les Bouloufa ont affronté les Khalfaoui à Aïn El Hadjar. Près de M’sila, un violent litige foncier a aussi éclaté entre les Maarif et les Baniou, de même que les Goug et les Beldet Amour en sont venus aux mains à Temassine, près de Ouargla. Enfin, au mois dernier, de sanglants affrontements tribaux ont réveillé la paisible population de Boualem.

    D’Alger, ces guerres territoriales sans fin entre tribus ennemies donnent l’air d’une épopée préhistorique, alors que même dans les grandes villes, les épiques batailles entre «beni âriane», ces «nus» organisés en bandes rivales, défraient régulièrement la chronique, tout comme ces affrontements quasi permanents entre les Ouled Lala (manifestants) et les Beni Hamel (du grand ârch de la DGSN). L’Algérie ? Combien de tribus ? On ne le sait pas vraiment, mais pour 2014, la bataille s’annonce rude. Qui va gagner cette guerre de l’espace pour détrôner la tribu de Sidi Boumediène ? Les paris sont ouverts et, pour notre part, nous misons sur les Zelboun. Juste pour leur nom si romantique.

     

    Chawki Amari
  • Les Algériens devraient exiger une commission d’enquête publique sur les scandales?

     

     

     

    Zehira Houfani Berfas

     

    Il y a un moment dans la vie d’un peuple où le sens de l’essentiel s’impose et devient une question de survie. Notre pays a connu des crises successives, des drames que peu de peuples ont vécus, aussi bien dans son histoire coloniale que dans celle de son indépendance. Nous n’avons pas réussi le pari de faire de l’Algérie cet État de droit qui aurait consolidé notre appartenance à cette nation et en faire un idéal commun à tous les Algériens.

     

    Quand le sordide envahit la normalité

     

    Tout ce que nous renvoie l’actualité de notre pays, en terme de droit, de justice, de performance et de développement, d’éducation et de citoyenneté, d’éthique et d’intégrité, bref, tous les domaines, qui renseignent la grandeur d’une nation, clignotent dans le rouge depuis des années sans que nous daignons remettre en cause nos façons d’être et de penser. J’ai peine à croire qu’il existe un autre pays au monde (indépendant et riche) dont des centaines d’ex. ministres (hommes d’État) seraient exilés chez l’ex. Puissance coloniale que leur peuple a combattue. Le message que cela renvoie dépasse l’entendement avec son lot d’effets pervers. Des paradoxes de ce genre (liés à la sphère au pouvoir) font la trame tragique de notre histoire contemporaine et dilapident du même coup les repères d’une société rendue accroc au désordre et à la rapine. C’est dire si l’aberration est entrée dans les mœurs. Il ne s’agit pas de condamner des gestes individuels, mais plutôt une mentalité du laisser-faire, cette attitude collective et autodestructrice qui déroge à la fierté d’un peuple.

     

    Un égo démesuré

     

    Il est de notoriété que l’Algérien a un égo démesuré qui fait que même s’il est convaincu qu’il a tort et que son voisin a raison, il ne fera rien pour aider ce dernier à faire avancer la cause. Quand bien même, elle serait commune. Cet état d’esprit qui emprunte au mépris nous empêche d’aller vers l’autre, de fusionner nos idées dans un projet commun, puisque chacun se pense plus investi que l’autre pour prétendre à sa paternité. Ce faisant, ils se neutralisent les uns, les autres, et la collectivité en pâtit. Il y’a eu tellement d’initiatives avortées ou restées lettres mortes pour cause d’incapacité à produire un compromis d’union (notamment pour le changement démocratique) qu’on peut imputer à ces échecs, au moins en partie, le désarroi ambiant et la démobilisation citoyenne, même s’ils n’ont pas l’exclusivité puisque le régime y contribue largement en puisant dans le trésor public pour s’acheter la paix sociale.

     

    Aujourd’hui, tous les observateurs s’accordent pour dire que notre situation sociopolitique va en s’exacerbant et que le régime n’a ni la capacité, ni la volonté d’épargner à notre pays l’explosion sociale qui pèse sur son avenir. Une explosion que tout un chacun redoute, et qui risque de nous mettre, tous autant que nous sommes, hors jeu, d’autant que le contexte international ne travaille pas à l’apaisement dans notre région, devenue un grand marché pour l’industrie militaire des grandes puissances et leur business de la guerre et des ressources naturelles.

     

    Un brin de patriotisme pour une action concertée

     

    Même si  la conjugaison de facteurs endogènes et exogènes ne semble pas en faveur d’une mobilisation conséquente pour le changement politique, il n’empêche que notre silence bonifie les actes de sabordage de l’économie nationale et renforce l’impunité de ceux qui ont fait de l’Algérie cette zone de non-droit et réduit son peuple à l’errance. Allons-nous continuer à tergiverser, ou dire, c’est assez de notre inconséquence sur ce pays, renouer avec l’humilité du travail et plus encore le respect de SOI. Ce que la presse rapporte du désastre de la gouvernance devrait amener les Algériens de bonne foi à faire abstraction de leurs divisions dans un même élan au profit de leur pays. Les graves révélations sur les scandales liés à la corruption au plus haut sommet de l’état recommandent de briser notre silence, coupable dans tous les cas. Il y a une telle somme d’écœurement général vis-à-vis du régime, que le moindre acte d’intérêt public, venant de personnalités dignes de foi (le pays en compte beaucoup), réunies dans un geste patriotique exemplaire, pourrait redonner espoir aux populations et les mobiliser.

     

     

     

    Réhabiliter la justice là où elle est interdite d’accès

     

    En effet, qu’adviendrait-il si ces personnalités algériennes décident de prendre leur responsabilités face à la dérive du régime et d’exiger la tenue d’une commission d’enquête publique indépendante avec le mandat de faire la lumière sur tous les scandales qui éclaboussent la sphère dirigeante? Une façon de réhabiliter la justice là où elle est interdite d’accès. Un précédent que les prétendants à la démocratie devraient s’approprier. Puisque le régime refuse aux Algériens, tout vrai changement démocratique, peut-être qu’une exigence massive d’une telle commission, ébranlera le statut quo érigé par le pouvoir et motivera les populations pour croire à une autre Algérie que celle des généraux et leur vitrine démocratique. Irréaliste? Pas plus que la résignation d’un peuple (connu pour sa révolution exemplaire) devant les abus hallucinants de ses gouvernants. Au moins, des Algériens auront dérogé « au chacun pour soi » « takhti rassi », renoué les fils de l’appartenance commune et fait la preuve d’une action politique concertée pour exiger d’une seule voix quelque chose de ce régime.

     

    Ne serait-ce qu’en mémoire des martyres qui ont donné leur vie pour qu’un jour nous soyons libres et « maîtres chez nous ».

     

    Ne serait-ce que pour éviter à nos enfants le fardeau de nos échecs.

     

     

     

    Zehira Houfani Berfas,

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  • Affaire Nezzar :

     Le tribunal fédéral suisse rejette de manière «définitive» son recours

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    El Watan le 20.11.12 

    «Les parties dans l’affaire Nezzar ont reçu ce matin (hier, ndlr) une décision du Tribunal pénal fédéral, la Cour suprême suisse, qui refuse à M. Nezzar, de façon définitive, l’immunité qu’il invoquait pour échapper aux poursuites en Suisse.

     Il s’agit d’une décision de nature procédurale, puisque la voie de retour au Tribunal fédéral que les conseils de M. Nezzar tentaient d’emprunter leur était en fait fermée. La procédure n’est pas classée. Elle va se poursuivre. Des témoins seront prochainement entendus et de nouvelles plaintes pénales pourraient être déposées», nous a indiqué l’ONG Trial.  «Le recours est irrecevable», peut-on lire en dernière page d’un document du Tribunal fédéral suisse dont nous détenons une copie. La décision, qui date du 8 novembre 2012, a été rendue publique hier.

    L’affaire commence le 19 octobre 2011, lorsque l’ONG suisse basée à Genève Trial dépose une dénonciation pénale contre le général-major à la retraite Khaled Nezzar. Ce dernier était, selon lui, en voyage pour «une consultation médicale pour arrêter de fumer». Deux ressortissants algériens, ex-militants du Front islamiques du salut (FIS) avaient chargé Trial de déposer plainte contre l’ex-ministre de la Défense pour «suspicion de crimes de guerre». Le ministère public de la confédération a auditionné Khaled Nezzar les 20 et 21 octobre 2011. Dans le PV d’audition (diffusé par El Watan quelques jours après), M. Nezzar a été interrogé par la procureure fédérale sur son passé et sur son rôle depuis le commencement de la décennie noire. Il sera libéré puisqu’il avait promis de répondre positivement en cas de nouvelle convocation.

    Mehdi Bsikri
  • Libérer les Palestiniens des mensonges de Bernard-Henri Lévy (II)

     

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    In http://blog.mondediplo.net

    mardi 20 novembre 2012, par Alain Gresh

    L’homme est entré à Gaza sur les tourelles d’un char israélien début 2009, lors de l’opération « Plomb durci ». Il n’a rien vu à Gaza, aucun crime, aucune violation du droit international. Pour justifier une opération qui a fait plus de 1 400 morts du côté palestinien (en majorité des civils), il a utilisé les mêmes arguments, les mêmes mensonges qu’invoquait l’armée française durant la guerre d’Algérie — ces arguments que défendaient le général Bigeard, à qui le gouvernement de gauche rend hommage ce 20 novembre, et certains intellectuels de l’époque (oui, il existait des intellectuels affirmant que la torture n’était pas pratiquée en Algérie).

    J’avais, dans un précédent papier, appelé à libérer les Palestiniens des mensonges de Bernard-Henri Lévy. Il remet cela aujourd’hui, dans une de ses chroniques du Point (22 novembre), intitulée « Obscénités ».

    « Remettons les choses en place. Tsahal a évacué Gaza, unilatéralement, sans conditions, en 2005, à l’initiative d’Ariel Sharon. Il n’y a plus, depuis cette date, de présence militaire israélienne sur ce territoire qui est, pour la première fois, sous contrôle palestinien. »

    Premier mensonge. Gaza reste, pour les Nations unies, un territoire occupé. La seule différence, c’est que les geôliers sont hors de la prison, pas à l’intérieur. Mais ils ne soumettent pas seulement le territoire à un blocus, ils empêchent Gaza d’exporter ses productions agricoles et, comme le rappellel’ONU, 35 % des terres cultivables et 85 % des eaux pour la pêche sont partiellement ou totalement inaccessibles aux Gazaouis en raison des restrictions israéliennes.

    « Les gens qui l’administrent et qui, par parenthèse, ne sont pas arrivés par les urnes mais par la violence et au terme — juin 2007 — de plusieurs mois d’un affrontement sanglant avec d’autres Palestiniens, n’ont plus avec l’ancien occupant l’ombre d’un contentieux territorial du type de celui qu’avait, mettons, l’OLP de Yasser Arafat. »

    S’il y a eu une guerre civile interpalestinienne, le Hamas a gagné des élections démocratiques en 2006, en Cisjordanie et à Gaza. Et que veut dire : les gens qui administrent (Gaza) n’ont pas de contentieux territorial avec Israël ? C’est à peu près le langage que tenaient les Américains pendant la guerre du Vietnam, lorsqu’ils disaient que le Nord-Vietnam n’avait aucun contentieux territorial.

    L’enjeu, rappelons-le, est l’édification d’un Etat palestinien indépendant que le gouvernement israélien rejette.

    « Des revendications d’un Arafat comme de celles, aujourd’hui, de Mahmoud Abbas, on pouvait estimer qu’elles étaient excessives, ou mal formulées, ou inacceptables  : au moins existaient-elles et laissaient-elles la possibilité d’un accord politique, d’un compromis, alors que, là, avec le Hamas, prévaut une haine nue, sans mots ni enjeux négociables — juste une pluie de roquettes et de missiles tirés selon une stratégie qui, parce qu’elle n’a plus d’autre but que la destruction de l’“entité sioniste”, est une stratégie de guerre totale. »

    Excessives, les revendications d’un Mahmoud Abbas qui réclame 22 % de la Palestine historique ? Et, contrairement à ce que prétend notre « philosophe », il n’y aura aucun accord politique possible tant que les gouvernements israéliens rejetteront l’application du droit international et le retrait d’Israël de tous les territoires occupés. Quant à la position du Hamas, BHL la déforme totalement. S’agissant de la recherche d’une solution politique, le Hamas est bien plus modéré qu’Avigdor Lieberman, ministre des affaires étrangères israélien et militant d’extrême droite notoire. Paradoxalement, si Lieberman avait été élu dans un pays européen, BHL serait le premier à demander son boycott par les autorités françaises.

    « Et quand Israël, enfin, s’avise de cela, quand ses dirigeants décident de rompre avec des mois de retenue où ils ont accepté ce qu’aucuns autres dirigeants au monde n’ont jamais eu à accepter, quand, constatant, de surcroît, dans l’effroi, que le rythme des bombardements est passé d’une moyenne de 700 tirs par an à presque 200 en quelques jours et que l’Iran a, par ailleurs, commencé de livrer à ses protégés des FAJR-5 pouvant frapper, non plus seulement le sud, mais le cœur même du pays, et jusqu’aux faubourgs de Tel-Aviv et Jérusalem, ils se résolvent à réagir — que croit-on qu’il se passe  ? »

    Encore un mensonge. Comme en 2008, c’est le gouvernement israélien qui a rompu la trêve. Entre juin 2008 et novembre 2008, le cessez-le-feu régnait, et c’est l’assassinat par l’armée israélienne de militants palestiniens à l’intérieur de Gaza qui déboucha sur une escalade. La simple consultation des rapports hebdomadaires des Nations unies sur la situation à la frontière, en octobre-novembre 2012, montre que, à chaque fois, ce sont des assassinats ciblés israéliens qui ont entraîné l’engrenage de la violence.

    « Le Conseil de sécurité des Nations unies, que l’on a rarement vu, ces derniers mois, si prompt à la détente, se réunit dans l’urgence pour débattre, non de l’éventuelle disproportion, mais du principe même de la légitime défense israélienne. Le ministre des Affaires étrangères britannique, à qui l’on ne souhaite pas de voir la partie sud de son pays sous le feu d’une organisation reprenant le sentier de la guerre terroriste, menace l’Etat hébreu de perdre, en faisant son travail de protection de ses citoyens, les maigres derniers soutiens qu’il a la bonté de lui reconnaître sur la scène internationale. »

    « La responsable de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, commence par dédouaner le Hamas d’attaques fomentées pour partie, selon elle, par d’“autres groupes armés” et ne trouve à déplorer, dans le plus pur style tartufe du renvoi dos à dos des extrémistes-des-deux-bords, qu’une “escalade de la violence” où, comme dans la nuit hegelienne, toutes les vaches sont devenues grises »

    Ces déclarations européennes ne doivent tromper personne. Tout le monde sait que, depuis des années, l’Union européenne développe des relations bilatérales avec Israël, indépendamment de l’action de ce pays dans les territoires occupés, indépendamment de la construction quotidienne de colonies, indépendamment de la violation régulière des droits humains.

    « Le Parti communiste, en France, exige des “sanctions”. Les Verts, que l’on n’a guère entendus, ni sur la Syrie, ni sur la Libye, ni sur les centaines de milliers de morts des guerres oubliées d’Afrique ou du Caucase, clament que “l’impunité d’Israël doit cesser”. Des manifestants “pacifistes”, qui ne daignent pas, eux non plus, sortir de chez eux quand c’est Kadhafi ou Assad qui tuent, descendent soudain dans la rue — mais c’est pour dire leur solidarité avec le seul parti qui, en Palestine, refuse la solution des deux Etats, donc la paix. »

    « Et je ne parle pas de ces experts ès conspiration qui, confortablement installés dans leur fauteuil d’éditorialiste ou de stratège en chambre, ne veulent voir dans cette histoire que la main démoniaque d’un Netanyahou trop heureux d’une nouvelle guerre qui va faciliter sa réélection. Je n’entrerai pas dans des comptes d’apothicaire remontrant à ces ignorants que tous les sondages, avant la crise, donnaient Netanyahou déjà largement gagnant. Je ne m’abaisserai pas à confier à des gens pour qui, de toute façon, quoi qu’il fasse, Israël est l’éternel coupable, ce qui, si j’étais israélien, me dissuaderait, moi, de voter pour la coalition sortante. »

    Vous l’avez compris, BHL n’est pas confortablement installé dans son fauteuil, et si l’armée israélienne envahit Gaza, nul doute qu’on le verra sur un char israélien. Quant à la dimension électorale de l’action, elle est évidente, même si elle n’est pas la seule dimension de cette intervention. Car, contrairement à ce qu’écrit notre « philosophe », l’avance de Nétanyahou ne l’assurait pas du tout de la victoire. Quant au vote de BHL, il irait sans doute à l’opposition, celle qu’incarnent M. Olmert et Mme Livni, ceux-là mêmes qui ont mené la guerre de 2006 contre le Liban et de 2008-2009 contre Gaza, avec l’appui, rappelons-le, du mouvement La Paix maintenant.

    « Et quant à rappeler à ces petits malins que, s’il y a une manœuvre, une seule, aux sources de cette nouvelle tragédie, c’est celle d’un establishment Hamas qui est prêt à toutes les surenchères et toutes les fuites en avant, et qui est décidé, en réalité, à lutter jusqu’à la dernière goutte de sang du dernier Palestinien plutôt que d’avoir à rendre le pouvoir, ainsi que les avantages qui vont avec, à ses ennemis jurés du Fatah — à quoi bon  ? »

    Le plus étonnant, c’est que, comme le reconnaissent divers journalistes israéliens bien plus courageux que BHL, le Hamas tente, depuis cinq ans, de faire appliquer le cessez-le-feu, mais il fait face à des groupes radicaux qui se nourrissent du désespoir palestinien (et qui sont armés, entre autres, avec du matériel issu des arsenaux libyens que plus personne ne contrôle).

    « Face à ce concert de cynisme et de mauvaise foi, face à ce deux poids deux mesures qui fait qu’un mort arabe n’est digne d’intérêt que si l’on peut incriminer Israël, face à cette inversion des valeurs qui transforme l’agresseur en agressé et le terroriste en résistant, face à ce tour de passe-passe qui voit les Indignés de tous pays héroïser une nomenklatura brutale et corrompue, impitoyable avec les faibles, les femmes, les minorités et enrôlant ses propres enfants dans des bataillons de petits esclaves envoyés creuser les tunnels par où transiteront les douteux trafics qui vont les enrichir encore, face à cette méconnaissance crasse, en un mot, de la nature réelle d’un mouvement dont “Les protocoles des sages de Sion” sont un des textes constitutifs et que son chef, Khaled Mechaal, dirigeait jusque récemment depuis une confortable résidence à Damas, il n’y a qu’un mot  : obscénité. »

    « Obscénité » : BHL fait sans doute référence à ses propres « arguments » pour justifier l’injustifiable.

    Sur BHL, lire notre dossier en ligne « L’imposture Bernard-Henri Lévy ».

  • Petite vie politique à huis clos

     

    Par : Mustapha Hammouche

    “L’APC est la cellule de base de l’État. En son sein, se prennent les décisions qui concernent la vie du citoyen sous tous ses aspects. L’enjeu est important. Je crois que les électeurs l’ont compris.” Cette démonstration faite, Ould Kablia prédit un niveau de participation de 40 à 45% aux prochaines élections locales.
    Il incombait alors au ministre d’expliquer pourquoi des électeurs qui “ont compris” l’importance des Assemblées communales ne se présenteront qu’à 40-45% aux bureaux de vote ?
    Et surtout de nous dire si les 55 à 60% des abstentionnistes annoncés “ont compris” ou “pas”.
    Il ne fait pas de doute que les électeurs comprennent l’importance de l’APC, de la commune, institution de base de la République. Mais il se trouve que ce n’est pas pour ou contre la commune que les Algériens devront se prononcer le 29 novembre prochain. Ni pour ou contre la wilaya quand, le même jour, ils auront à désigner les membres de l’APW. C’est peut-être justement l’importance bien comprise des institutions, locales et nationales, qui est à l’origine de l’abstention populaire : malgré le rôle déterminant des Assemblées nationales et locales, le pouvoir s’est méthodiquement employé à recomposer la “classe politique” sur la base des critères prioritaires de l’insuffisance politique et de l’incompétence de gestion.
    Inutile de nommer des exemples de promotions aberrantes, puisqu’il ne s’agit plus d’intrusions occasionnelles mais d’une véritable entreprise de décapitation intellectuelle de certaines institutions. Concomitamment, le potentiel de compétence est discrédité et les ambitions porteuses d’idées et de projets sont poussées hors de la scène publique. Les individus et les forces aptes à concevoir des propositions sont perçus comme subversifs et refoulés, parfois, par divers procédés, en dehors des institutions et des espaces d’expression publique.
    La médiocrité a ceci de rassurant pour un pouvoir : elle peut soutenir l’ambition du médiocre mais elle craint l’épreuve de la compétition ; elle est, par nature et par intérêt, contre la démocratie et pour le statu quo. Ce qui explique le faux paradoxe de cette pléthore de partis qui prolifèrent dans l’opposition et soutiennent le régime ! Des partis de professionnels pour petites castes sans autre ambition que celle d’une carrière à la périphérie du pouvoir et de la rente.
    Certains candidats aux élections locales en sont à leur troisième ou quatrième mandat, mais aussi à leur troisième ou quatrième étiquette. Dans certaines communes, c’est à un véritable mercato électoral qu’on assiste à chaque échéance. Les positions dans la liste électorale sont négociées, non en fonction du programme de gestion de la commune, mais en fonction de la cote locale du candidat. Pour le discours de campagne, ils pourront toujours improviser sur… la crise au Nord-Mali ou le danger que représente encore les harkis !
    Après cela, le ministre de l’Intérieur ne sait toujours pas pourquoi peu de monde vient les écouter. Ni pourquoi, au mieux de ses prédictions, il ne peut aller au-delà de 40% de votants. Cette vie politique parallèle, hors société, presque intime, du régime et de sa  “classe politique”, c’est le prix de la promotion de la médiocrité. En retour, celle-ci a l’avantage, politique, d’être, par nature, conservatrice.

  • no moment

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  • no moment

     

    Dilem du 18 Novembre 2012
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  • Le Palais et son armée de «crédibilisateurs» !

     

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    FLN. Toutes les tentatives de redressement ont échoué. Ben
    oui ! Forcément ! Quand c’est …

    … tordu, c’est tordu !

    Il fallait juste mieux regarder. Se montrer un peu plus attentif au frémissement. Ne pas se braquer sur les gros dossiers, et se donner la peine de collationner un certain nombre de «sorties» en apparence anodines mais au fond tellement parlantes. D’abord, les efforts touchants de Mohamed Seddiki pour nous démontrer qu’il n’est pas et ne sera jamais une potiche. La grâce en moins, il me fait penser aux Miss, les heureuses élues aux concours de beauté à travers le monde et qui se précipitent sur les plateaux télé pour affirmer – alors qu’aucun journaliste ne leur aura vraiment posé la question – qu’elles ont lu Gabriel Garcia Marquez dans son intégralité, qu’elles adorent les nouveaux philosophes, même si elles ne dédaignent pas de revenir de temps à autre à Heidegger. Il y a un tel effort de scénarisation de son «indépendance» par Seddiki que ça en devient foncièrement douteux. Concomitamment à Seddiki, il y a eu ces dernières heures cette autre sortie, celle de l’avocat de la cour Ksentini, la cour du Palais bien sûr, qui est monté au créneau, trémolos dans la voix et petit poing serré de fureur exhibée pour contester le choix des juges par le parquet, présentant cette décision comme une grave entorse au principe du droit à la défense et de l’indépendance des juges par rapport à un parquet par définition au service du pouvoir. Si l’on ajoute encore à tout cela les contorsions de plusieurs «leaders» de partis, Tata Louisa et Da L’hô en tête qui cassent du sucre à longueur de journée sur le régime, sur la probité des scrutins et sur les actions du gouvernement, mais qui participent avec abnégation aux mascarades qu’ils ont pourtant vertement dénoncées, on aboutit à quoi, finalement ? Au plus grand et plus incroyablement machiavélique mécanisme d’airbags protecteurs que le Palais ait eu à mettre en place depuis 1999. Elle est là, et seulement là, la réforme promise par Abdekka ! Dans cette troupe de «crédibilisateurs» patentés mis en scène pour dire «regardez ! Chez nous, en Algérie, s’il n’y a pas eu de printemps arabe violent, c’est parce que dans nos propres rangs, en notre sein, les personnalités peuvent critiquer, dénoncer et tenir un autre discours que celui écrit dans la salle de banquet du Palais». C’est intelligent ! Je ne sais pas si ça va être efficace sur le long terme, mais c’est intelligent. Ailleurs, pour prendre le pouvoir, les tangos se mettent autour de la taille des ceintures d’explosifs et foncent sur les édifices publics afin de faire tomber les républiques. Ici, pour garder le pouvoir, le régime s’enserre la taille d’une bonne grosse et large ceinture faite de figures dont la mission est de rendre crédible la démarche dite réformatrice. L’un dans l’autre, les deux méthodes se ressemblent, au fond. La deuxième ceinture semble moins violente parce qu’elle s’arque-boute à une série de «petits» attentats commis contre la pudeur politique et l’éthique. Mais il n’est pas sûr qu’au final, cette seconde voie ne soit pas moins meurtrière que la première pour l’avenir de nos enfants. Etant entendu, bien évidemment, que le nôtre d’avenir, lui, est déjà plié ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

  • Le gaspillage

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Le procédé est élémentaire et rodé : un avant-projet détaillé (APD) très économe en temps et en argent qui, une fois inscrit comme projet d’équipement, sera régulièrement réévalué jusqu’à voir son budget et son délai multipliés par… quatre !
    C’est ce qu’illustrent les deux exemples cités par la Cour des comptes dans le rapport d’appréciation sur l’avant-projet de loi portant règlement budgétaire de l’exercice 2010, analysé pour nous par le site tsa-Algérie.com. Le rapport fait référence à deux projets de transfert d’eau potable pour Tissemsilt et pour l’ensemble Mostaganem ? Arzew ? Oran, réalisés par l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT). Le coût du premier projet a été réévalué de 2,5 milliards de dinars initialement à 9 milliards de dinars et son délai de réalisation a comptabilisé quatre années au lieu d’une année ! Le coût du second projet a atteint 23,8 milliards de dinars au lieu des 8 milliards et son délai de réalisation est passé de  22 à 46 mois !
    On ne se contente pas de revoir le montant des enveloppes initialement autorisées et des délais de réalisation retenus, on  peut apparemment surseoir à loisir au lancement de projets inscrits dans le programme d’équipement. Le même rapport  note qu’en 2010, pratiquement tous les secteurs comptabilisaient des retards de démarrage des travaux. Certains totalisaient jusqu’à onze (Justice, Agriculture), voire quatorze (Culture) opérations en souffrance.
    Ainsi, en plus du fait que les budgets et les délais peuvent ainsi être rallongés à souhait, une certaine nonchalance marque la mise en œuvre de projets qu’on a préalablement pris soin d’inscrire au budget de l’État. Ce fonctionnement défie les fondements même de l’économie : le caractère limité des ressources en capital et la valorisation économique du facteur temps. Toute cette antigestion est censée mettre le “programme de relance de la croissance” qui, avec “la paix revenue”, n’en finit pas de constituer la légitimité du régime.
    Dans les faits, la réalité est la suivante : il y a trop d’argent à dépenser et trop de temps à tuer ; l’argent servant à faire durer le plaisir de diriger. Ce n’est plus “le temps, c’est de l’argent”, c’est “l’argent, c’est le temps”. Et l’argent, il y en a tellement que, comme le signale le rapport de la Cour, l’État, par ailleurs si peu entreprenant dans la collecte de l’impôt, abuse dans la dépense fiscale, multiplie les prétextes aux exonérations fiscales, tolère l’économie informelle non imposable et ferme les yeux sur le bannissement du chèque, moyen de traçabilité des flux financiers, dans les opérations commerciales.
    Dans le strict souci de durer, le régime sacrifie le développement à la fuite en avant dépensière. Il se contente d’assumer les dérives dépensières en provisionnant, de manière cumulative, les comptes de “rattrapage”. Dès 2009, on prévoyait un montant de 130 milliards de dollars, soit près de la moitié du programme 2010-2014 (286 milliards) pour combler les dépenses induites par les réévaluations de projets et les retards de réalisation.
    La conduite approximative du budget national est sans conséquence politique. Elle n’empêche pas le développement, fulgurant celui-là, de “brillantes” carrières politiques. Il n’y a donc pas de raison qu’elle prenne fin.

  • on accuse toujours les mêmes:innocents

    URGENT : Belmouhoub condamné à une année de prison ferme et à une amende de dix millions de centimes pour « faux enlèvement »

    Le tribunal d’Alger Abane Ramdane a rendu ce matin  son verdict qui avait été mis en délibéré la semaine dernière. Belmouhoub Noureddine, militant des droits de l’homme et ancien déporté des camps de l’extrême-Sud a été condamné à une année de prison ferme et dix millions de centimes d’amende pour « faux enlèvement ».
    En effet, il avait été enlevé en octobre 2011, selon son témoignage et celui de son compagnon, par trois civils et gardé dans un endroit non identifié, durant trois jours.
    A sa libération, une enquête judiciaire  avait été ouverte  au sujet de ce kidnapping et s’est terminée par un non-lieu. Le procureur de la République a accusé alors Mr Belmouhoub d’avoir préfabriqué son enlèvement sur la base de vidéos des caméras de surveillance situées sur le lieu de l’enlèvement et des relevés téléphoniques. Un procès lui a été intenté le 28 octobre dernier et s’est terminé par cette lourde condamnation.

    Les avocats ont décidé de faire appel.

  • La loge des liquidations !

     

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    RND. Guidoum prend la tête de la fronde anti-
    Ouyahia. Dans cette affaire, on se demande qui va…

    … trinquer !

    On a les curiosités qu’on peut ! Et les miennes sont aussi tordues que mes chroniques. Par exemple, en ce moment où le tube chanté sur tous les toits porte ce titre : «Il faut liquider H’mimed», ma curiosité est taraudée à l’extrême. Je brûle de savoir où, dans quel lieu, dans quelle loge secrète, dans quelle cave enfouie se décident les liquidations des anciennes grosses poêles du régime tombées en disgrâce. D’abord, comment se décrète une disgrâce ? S’agit-il comme pour les loges P2 ou les loges maçonniques de réunions secrètes, le soir, en tenue d’apparat, avec manteau en vison et chaînes lourdes distinguant par leurs tailles et la préciosité de leurs pierres les grades des uns et des autres ? Les «liquidateurs » doivent-ils prononcer une formule mot de passe pour accéder à ce cénacle des «mises fin de fonction et exécution» ? A partir de quel moment particulier, — parce qu’il en faut bien un — une gloire est désignée au bûcher ? Et comment se déroulent les séances en déclaration de liquidation ? Y a-t-il une étude de dossier minutieuse ? Ou alors les choses sont-elles décidées bien avant d’entrer dans la loge des liquidations ? Les débats sont-ils démocratiques et vote-t-on à bulletins secrets ou à main levée l’enclenchement d’une liquidation ? Ensuite, comment répercute-t-on la décision de liquidation ? Quels sont les relais de la loge ? Les exécuteurs de la liquidation reçoivent-ils une enveloppe dans laquelle est glissée la photo du disgracié, celui qui doit être liquidé ? Et l’enveloppe s’autodétruit-elle comme dans «Mission impossible» ? Jusque-là, il s’agit finalement de questions légitimes, et surtout simples. Par contre, ça peut se compliquer. Dès lors qu’il existerait plusieurs loges des liquidations concurrentes entre elles. Genre dans l’une, on décide de liquider Flen. Et en réaction, dans l’autre loge ennemie, on répondrait par la liquidation de Felten, membre présumé de la cave d’en face. Là, je dois bien dire qu’il faudra nécessairement être très attentif aux bruissements provenant de nos sous-sols. Et pas seulement pour y calculer notre potentiel futur en gaz de schiste ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

  • Hillary Clinton veut rallier l’Algérie à une possible opération militaire au Mali


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    La secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, a rencontré, ce lundi 29 octobre à Alger, le président Abdelaziz Bouteflika. Suite à son entretien, elle a déclaré avoir eu « une discussion approfondie » sur le Sahel, et en particulier le Mali, dont le nord est occupé par des groupes islamistes. Les Etats-Unis cherchent à obtenir le soutien de l’Algérie à une éventuelle intervention militaire au Mali. Alger n’exclut plus ce principe mais il est peu probable que l’Algérie participe directement à une opération armée. Lors de son voyage de quelques heures à Alger, Hillary Clinton a rencontré son homologue Mourad Medelci, puis le président Bouteflika, avec qui elle a déjeuné. Officiellement, il s’agissait de consolider le partenariat économique et sécuritaire et d’échanger sur les grands sujets de l’actualité régionale et internationale. C’est finalement le nord du Mali qui a été au cœur des entretiens. L’indispensable feu vert de l’Algérie L’un des principaux objectifs de ce voyage de la secrétaire d’Etat américaine était effectivement de convaincre l’Algérie de soutenir une éventuelle intervention militaire internationale dans le nord du Mali. Même si les Américains sont, eux-mêmes, réticents à ouvrir un nouveau front militaire et quand bien même ils souhaiteraient régler la situation par la négociation, l’idée d’une intervention militaire africaine fait son chemin. Mais pour cela, le soutien de l’Algérie est « incontournable », disent les experts. L’Algérie, en effet, est une puissance militaire majeure de la sous-région ; elle dispose d’une expertise en matière de renseignement et de contre-terrorisme – elle a combattu pendant dix ans le Groupe islamique armé (GIA), dont Aqmi est une émanation – et elle partage, avec son voisin malien, près de 1 400 km de frontière. Si elle ne ferme pas sa frontière sud, la lutte, au nord du Mali, risque d’être vaine. Aujourd’hui, selon de nombreux experts, le ravitaillement des groupes armés se fait essentiellement via l’Algérie. Par ailleurs, l’Algérie doit également donner l’autorisation de survol de son territoire et ses aéroports – notamment celui de Tamanrasset – sont précieux car ils pourraient être sollicités. Ce sont là autant d’arguments qui pourraient expliquer cette visite de la secrétaire d’Etat américaine – même si rien n’a vraiment filtré des entretiens – et qui ont, sans doute, fait dire à un responsable du département d’Etat, à bord de l’avion de Mme Clinton, que « l’Algérie étant l’Etat le plus puissant du Sahel, elle est devenue un partenaire crucial » et que « l’Algérie doit être au centre de la solution à la crise malienne », a-t-il insisté. Une participation militaire algérienne peu probable L’Algérie est hostile par principe à toute présence étrangère – surtout occidentale – dans cette région du Sahel. Elle craint également que le nord du Mali ne devienne un bourbier qui aurait, immanquablement, des répercussions sur son territoire, ou encore que l’opération ne tourne à l’enlisement. Le premier risque, notamment, c’est qu’une fois boutés hors des villes de Gao, Tombouctou et Kidal, les groupes armés se replient sur le sud algérien d’où ils viennent, pour la plupart. Et puis, vivent en Algérie des populations berbères et des Touaregs (50 000) qu’il faut également ménager. Le chef touareg algérien, Mahmoud Guemama, député de Tamanrasset – région frontalière du nord malien – a estimé, ce lundi 29 octobre, qu’une intervention étrangère dans la région causerait « beaucoup de problèmes aux Touaregs » et qu’Alger devait continuer à s’y opposer et « à privilégier le dialogue ». L’Algérie, certes, privilégie la négociation et la solution politique. Nous savons, via une médiation discrète, qu’Alger entretient des contacts avec Ansar Dine et avec son chef, Iyad ag Ghali. Mais l’Algérie reconnaît aussi qu’il y a des gens avec lesquels on ne peut pas discuter – les « terroristes » – et qu’il faut donc utiliser la force contre eux. De fait, l’Algérie dit « oui » à la lutte contre le terrorisme mais n’aime pas parler d’intervention militaire. Elle serait – dit-on – plutôt favorable à des frappes précises menées par les Américains plutôt qu’une intervention massive de troupes de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). France et Etats-Unis « main dans la main » Pourquoi les Etats-Unis s’impliquent-ils, aujourd’hui, sur ce dossier, à travers cette visite d’Hillary Clinton ? Lors de l’Assemblée générale de l’ONU, à New York, fin septembre, la secrétaire d’Etat américaine avait dit au président français, François Hollande : « Le Mali, c’est vous ! », autrement dit : « On vous laisse gérer ce dossier et on vous suivra. » Alors, aujourd’hui, les Américains agissent-ils, d’une certaine manière, pour le compte des Français, afin de tenter d’amadouer les Algériens ? C’est une question qui se pose. En tout cas, ce qui est certain c’est que cette visite à Alger d’Hillary Clinton s’est faite en coopération et même en coordination avec la France. « On est conscient qu’il faut aider la France et on travaille main dans la main avec elle », confiait à RFI, cet après-midi, un diplomate américain. Nous savons que les Etats-Unis sont peut-être mieux placés pour faire pression sur l’Algérie. Sur le dossier malien, les Américains ont une ligne assez prudente qui ne déplaît pas à Alger. Par ailleurs, il existe une étroite collaboration militaire et sécuritaire entre les deux pays et puis, bien sûr, il n’y a pas le passif lié à la colonisation comme celui qui existe entre la France et l’Algérie. Echéances électorales et onusiennes Ce déplacement d’Hillary Clinton peut aussi s’expliquer par l’élection présidentielle américaine qui aura lieu dans quelques jours, le 6 novembre. Ce n’est pas un hasard si la secrétaire d’Etat américaine est apparue, aujourd’hui, aux côtés du président Bouteflika. Le Mali est devenu un sujet d’actualité américaine. Mitt Romney – adversaire républicain de Barack Obama – en a parlé lors du dernier débat présidentiel. Les deux hommes sont aujourd’hui au coude à coude dans les sondages et le président américain doit montrer que son gouvernement reste ferme en matière de lutte contre le terrorisme et montrer sa détermination. Certains évoquent aussi une autre raison : l’assassinat de l’ambassadeur américain, Christopher Stevens, en Libye, début septembre, qui a marqué les esprits. Pour beaucoup, il est lié avec ce qui se passe au Mali car, derrière cet assassinat, se trouve la main d’Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique). Autre échéance : celle des Nations unies. Le 12 octobre, l’ONU a demandé aux Africains de lui soumettre, avant le 26 novembre, un plan détaillé, en vue d’une intervention armée. Les Etats-Unis et la France sont disposés à fournir un appui logistique, mais il leur faut aussi multiplier les efforts pour arracher le soutien de l’Algérie.
    source

     

  • abdeka el mali surmon de guerre de boutef.

    “Réconciliation nationale” version malienne ?

    Par : Mustapha Hammouche

    La position de l’Algérie face à la virtualité d’une intervention militaire au Nord-Mali est trop subtile pour que nous puissions la comprendre. C’est pour cela que notre gouvernement ne prend pas la peine de nous l’expliquer. Ceux qui n’ont pas le privilège d’accéder “aux sources officielles qui ont requis l’anonymat” sont alors réduits à guetter les déclarations de Laurent Fabius et d’Hillary Clinton pour tenter de saisir la profondeur du point de vue national.
    Après avoir été opposé à cette intervention, notre pays s’est donc montré plus compréhensif. Il convient finalement d’une solution militaire aux conditions que soit préalablement tentée une solution politique, que son armée ne soit pas sollicitée pour opérer hors de nos frontières et que nulles troupes étrangères ne stationnent ou transitent par notre territoire.
    Mais à part cela, l’Algérie a participé, à Bamako, à une réunion autour des aspects stratégiques concernant l’intervention au Nord et à une réunion d’experts pour la définition de ses aspects opérationnels. Ce qui nous replonge en plein mystère.
    Malgré cela, et aux dires des analyses “sourcées” des confrères, Hillary Clinton se serait déplacée à Alger pour enregistrer notre position et pour nous dire qu’elle la comprend. Et tout en signalant l’utilité de notre expérience “unique” et le caractère déterminant de notre potentiel de lutte antiterroriste, elle serait repartie sans rien nous demander de spécial. Du coup, les pressions de moyenne puissance de la France perdraient de leur effet devant la compréhension de l’hyperpuissante Amérique. Il faudrait donc noter la réalisation diplomatique qui aboutit à redessiner, à notre avantage, le rapport de force international autour de l’idée d’intervention au Nord-Mali. N’est-ce pas ?
    Sauf que l’intervention a été décidée.
    La France l’a voulue, l’État malien, malgré son piteux état, l’a demandée, la Cédéao, malgré la faiblesse de ses moyens, s’y prépare et le Conseil de sécurité l’a avalisée. En en précisant les délais de préparation.
    Du point de vue international, “la solution politique” préconisée par l’Algérie est donc bien dépassée. Pour l’Europe et pour les États-Unis, le Nord-Mali est bien en phase de se transformer en base terroriste. Et s’il y avait moyen de “solution politique” avec Al-Qaïda, il l’aurait justement démontré. Douze des concessions unilatérales ne sont pas parvenues à nous soulager de la menace et de la nuisance des groupes islamistes. Seule l’efficacité coûteusement accumulée de nos forces de sécurité a permis de réduire progressivement la capacité de nuisance des groupes islamistes qui continuent à faire ce qu’ils peuvent en matière de crimes.
    Bien sûr, la question Azawad est une question politique. Qui appelle certainement “une solution politique”. Mais maintenant qu’Ansar Eddine est homologué pour s’exprimer dans la presse algérienne, voici ce qu’a déclaré son porte-parole qui vient de concéder une interview à un site algérien d’information : “Ceux qui veulent combattre Al-Qaïda doivent se tourner vers la religion et là, se demander s’ils doivent combattre Al-Qaïda, la religion.”
    Il paraît que pour la paix au Sahel, il serait incontournable de négocier avec ce partenaire. Comme “la réconciliation” avec les éléments du GSPC le fut pour la paix en Algérie.