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boutef - Page 10

  • ALGERIE:Les troubles de l’inconscient

     

     

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    De retour de vacances, le Président a garé son jet privé et s’est installé à son bureau. N’ayant confiance en personne, il a sorti son thermomètre personnel de sa poche et évalué la température. Malgré les conseils éclairés de son clairvoyant conseiller, il a refusé d’allumer la climatisation. De son propre chef, il a préféré rebrancher le gros réanimateur destiné à sortir l’Etat de son profond coma. Après quelques hoquets, la machine s’est mise en marche. Le Président a ensuite renvoyé tous ses conseillers, a jeté un œil à ses fiches et dossiers, ses auditions ministérielles du Ramadhan 2011 et les prospectives de son ami du ministère de la Prospective, pour finir par tout jeter à la poubelle. Puis a dressé une liste des tâches à faire.

    D’abord, remettre tout le monde au travail. Assainir l’économie, rajeunir l’encadrement, changer les ministres et les walis, s’attaquer à la corruption, acheter des qalbelouz pour la maison, nettoyer la justice, organiser les contre-pouvoirs, aller chez le coiffeur, ouvrir les médias, planter du blé, construire des centrales électriques, décentraliser le pays, écouter la société civile, faire réparer le lavabo, créer des dynamiques, arrêter de jeter l’argent par les fenêtres, ouvrir des portes, libérer le dinar et installer de la confiance. Puis il a posé son stylo et regardé son beau bureau empli d’inutilités entassées. En brûlant la pile de journaux qu’on lui a remis comme chaque matin, un titre noircissant a attiré son attention. L’Egyptien Morsi a licencié son ministre de la Défense et son tout-puissant patron des moukhabarate, sous les applaudissements de son peuple. Le président s’est réveillé en sueur. Même un Président, aussi lucide soit-il, peut faire des cauchemars. Juste après son réveil, le Président a signé quelques ordonnances présidentielles, a mangé un peu et allumé le climatiseur. La journée a été très chaude.

     

    Chawki Amari
  • l'algerien n'a pas besoin d'une mosquée mais d'un président élu démocratiquement et sans DRS

    La Grande Mosquée d’Alger conçue pour résister à un séisme de 9 sur l’échelle de Richter



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    La Grande Mosquée d’Alger peut résister à un tremblement de terre d’une magnitude de 9 sur l’échelle de Richter, a assuré ce jeudi 16 août le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs Bouabdallah Ghlamallah. « Des personnes qui ne sont pas habilitées s’expriment sur le choix du terrain alors que nous avons fait appel à des spécialistes issus de pays à forte activité sismique, notamment du Japon et des États‑Unis (Los Angeles), qui ont tous conclu que la qualité du sol est tout à fait appropriée et sa résistance formidable », a indiqué le ministre en réponse à une question sur le choix du terrain d’assiette situé dans la commune de Mohammadia, en face de la baie d’Alger, rapporte l’APS.

     

    « Même si un séisme de 9 sur l’échelle de Richter survenait, la construction ne subirait le choc que d’un niveau 3 sur la même échelle, grâce à un système parasismique. Ce système réduit la puissance du séisme de 70 % », a assuré le ministre.

     

     

     

     

     

    Livraison de la mosquée dans les délais

     

     

     

    Les travaux de réalisation de la Grande Mosquée d’Alger ont été lancés ce jeudi 16 août avec le coulage de béton des fondations, en présence du ministre des Affaires religieuses, de l’ambassadeur de Chine à Alger, Liu Yuhe, et du PDG adjoint du groupe chinois CSCEC, Zhou Sheng, en charge de la réalisation du projet pour un milliard d’euros. « Les travaux de la Grande Mosquée d’Alger avancent selon la feuille de route tracée à cet effet. Tout se déroule dans de bonnes conditions. Les délais de réalisation ainsi que les normes techniques seront respectés », a déclaré à la presse M. Ghlamallah, en marge de l’opération de coulage de béton.

     

     

     

    Interrogé sur l’éventualité d’un non‑respect des délais de réalisation résultant notamment de défaillances techniques, M. Ghlamallah a précisé que cela aurait des « répercussions financières » pour l’entreprise chargée du projet. La livraison de la Grande Mosquée d’Alger est prévue durant le 1er semestre  2015.

     

     

     

     

     

    Pas de révision à la hausse du coût du projet

     

     

     

    Le ministre a écarté toute révision à la hausse du coût du projet en affirmant que le coût et les délais demeuraient inchangés. « Le coût du projet est définitif, nous n’ajouterons aucun centime. Pour les délais de réalisation, l’opération de coulage d’aujourd’hui (jeudi) démontre que les délais sont respectés », a‑t‑il dit. L’ambassadeur de Chine à Alger, Liu Yuhe, a indiqué, pour sa part, qu’il n’avait aucun doute sur « la qualité du travail accompli » par l’entreprise chinoise. « Tout le monde connaît l’importance de ce projet pour l’Algérie. Avec les efforts de tout le monde, les travaux avancent avec une bonne cadence », s’est félicité M. Yuhe. Le ministre des Affaires religieuses a souligné que « la Grande Mosquée d’Alger est le symbole, voulu par le président de la République, du recouvrement de la souveraineté et de l’indépendance nationales ». 

     

     

     

    Le coût du projet implanté dans la commune de Mohammadia s’élève à environ un milliard d’euros. Il devrait créer 17 000 emplois, dont 10 000 postes pour les Algériens. Dotée d’une salle de prière d’une capacité de 120 000 fidèles, la Grande Mosquée d’Alger comprend notamment une Maison du Coran d’une capacité d’accueil de 300 places pédagogiques pour les étudiants en post‑graduation, un centre culturel islamique, un centre d’exposition, une bibliothèque d’une capacité de 2 00  places dotée d’un million d’ouvrages, une salle de conférence, un musée d’art et d’histoire islamiques et un centre de recherche sur l’histoire de l’Algérie.

     

     

     

    Des salles équipées de moyens multimédias, des bâtiments administratifs, un parking de 6 000 places, des espaces verts ainsi que des locaux commerciaux sont prévus dans le cadre de ce gigantesque projet. Le projet de la Grande mosquée d’Alger se compose de 12 bâtiments indépendants, disposés sur un terrain d’environ 20 hectares avec une surface brute de 400 000 m2.
  • Le cauchemar de Darwin

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    Quand l’économie ne fonctionne pas, régie par des règles obscures et une bureaucratie paralysante, l’économie parallèle apparaît. Quand les paliers de l’édifice de la représentativité sont faussés, les bulletins de vote détournés et que l’Etat ne répond pas au téléphone, les citoyens s’expriment parallèlement par l’émeute. Quand la monnaie officielle est un jeu d’écritures factice, le change parallèle apparaît. Enfin, quand l’information officielle est déficiente ou mensongère, la rumeur et les théories du complot apparaissent. Par ces quatre parallèles, quatre points cardinaux qui définissent l’organisation de l’espace, un nouvel Etat se met en place, concurrençant le premier, à tel point qu’un Premier ministre du premier Etat peut avouer publiquement ne pas pouvoir le combattre avec tous les moyens juridiques, financiers et sécuritaires à sa disposition. Car le nouvel Etat parallèle n’est pas un tigre en papier, un cauchemar officiel ou un simple grossiste en huile.

    Le nouvel Etat possède ses propres lois et règles, ses juges et ses alliés aux impôts, à la Cour des comptes et dans les services de sécurité. Ses généraux, tapis dans l’ombre et souvent avec un pied dans l’Etat légal, son budget national et ses millions de soldats, occupant les rues et les trottoirs, vendeurs illégaux de produits, gardiens de parking, changeurs de devises ou simples agents d’observation. Pendant que l’ancien état se replie dans ses bunkers, à Club des Pins, dans ses ministères ou à Hydra, le nouvel Etat occupe l’espace public et le contrôle. Rapide à réagir, présent sur tout le territoire, il possède des ressources illimitées, une stratégie et une vision claire, travaille par téléphone sans aucune bureaucratie et n’a pas besoin de réunions pour savoir ce qu’il doit faire. L’équilibre entre les deux puissances n’est pourtant pas stable. Quand le premier dort, le second est insomniaque et, comme en Syrie, il ne se passe pas un jour sans qu’un haut responsable du premier Etat passe la frontière, basculant vers le deuxième. Car le nouvel Etat est plus joyeux et a même des fêtes nationales ; comme l’Aïd, où tous les stocks de produits illégalement commercialisés sont écoulés dans les rues illégalement occupées.
    Saha aïdkoum.

     

    Chawki Amari
  • Protestations contre les coupures d'électricité à El Oued : Des édifices publics saccagés et brûlés

     

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    Des dizaines d'habitants de la commune de Djamaâ, dans la wilaya d'El Oued s'en sont pris, dans la nuit de mercredi à jeudi à une agence de Sonelgaz, en signe de protestation contre les coupures récurrentes du courant électrique.

     

    Selon des sources bien informées, les contestataires ont, après la prière des tarawih, attaqué le siège de l'agence et l'ont complètement saccagé, puis ils ont mis le feu aux bureaux.

    D'importants dégâts matériels ont été signalés par les services de la Sonelgaz, dont plusieurs équipements informatiques, électroniques et électroménagers, ainsi que des documents et ont été détruits par le feu.

    Des manifestants ont justifié leur réaction par les coupures répétitives de l’électricité et les chutes de tension. Ce problème a causé d'importants dégâts à leurs matériels (climatiseurs et réfrigérateurs), selon leurs propos.

    Il est utile de rappeler que des violentes manifestations avaient eu lieu, il y a trois jours, dans certaines régions de la wilaya pour dénoncer les coupures de courant et les chutes de tension.

    Dans la commune de Mih Ouensa, des dizaines de manifestants ont fermé la route à la circulation à l'aide de pneus brûlés, de troncs d'arbre et de blocs de pierre,puis ils se sont dirigés versle siège de la daïraqui a étésaccagé.

    Des actes de vandalisme ont ciblé des édifices publics dans la commune de Bayadha où le siège de la mairie a été mis à sac par des protestataires.

     

     

     

    Rezzag Salem Youcef
  • no moment

    DIlem du 06 Aout 2012

  • no moment

    DIlem du 06 Aout 2012

  • blabla ,c'est vous le retardataire avec les tadjanous-les tahragdjanous ,les vieux carcans qui n'ont pas fait de revolution

    Il s’est montré sceptique sur la célébration du cinquantenaire

    “Nous sommes en retard de 50 ans”

    Par : Nadia Mellal

    Le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, a estimé, hier, au forum de Liberté, que les résultats de la célébration officielle du cinquantenaire de l’Indépendance seront “mitigés”. Le ministre Ould Kablia a indiqué d’entrée qu’“il y a l’évènement et ce qui est attendu de l’évènement”.
    “Le but de cette manifestation étant de réchauffer la flamme patriotique auprès des jeunes”, dit-il. Mais, selon lui, “les résultats à ce propos seront mitigés”. Ce qui signifie, estime-t-il, qu’“on n’arrivera pas à réchauffer la flamme patriotique chez les jeunes d’aujourd’hui”. Son argument est que “nous sommes en retard de 50 ans”.
    “Et ce n’est pas aujourd’hui qu’on va dire aux jeunes que la Révolution est sacrée”, explique-t-il, avant de préciser sur sa lancée : “Les jeunes d’aujourd’hui sont préoccupés par autre chose, pas par la Révolution.”
    Pour étayer ses propos, le ministre a parlé du film réalisé à l’occasion du Cinquantenaire sur l’un des héros de la Révolution, en l’occurrence Mustapha Benboulaïd. “Prenez dans la rue dix personnes, posez-leur la question, vous  constaterez que neuf d’entre elles ne connaissent ni Benboulaïd, ni Si El-Haouès, ni Amirouche.”
    Évoquant les écrits liés au Cinquantenaire, le ministre de l’Intérieur a indiqué qu’il “les a lus tous” et qu’il les classe en deux catégories : “Il y a les écrits d’acteurs de la Révolution qui sont subjectifs et il y a ceux des historiens.” Évoquant les écrits des historiens, il relèvera qu’ils ont “ramassé des bribes chez les acteurs et l’ennemi d’hier et ont tenu un discours partial”. Ce qui sous-entend que malgré les moyens humains et matériels colossaux consacrés à cet évènement, les résultats seront insatisfaisants. Aussi, et pour pallier cette situation, le ministre préconise que l’école “inculque aux élèves dès leur jeune âge le sens civique et les valeurs patriotiques”.  De même qu’il recommande qu’un bilan soit fait sur les cinquante ans de l’Indépendance. “Qu’est-ce que nous avons fait et qu’est-ce qui reste à faire, nous n’avons qu’une seule chance pour faire cette évaluation”, dit-il. Dans le même ordre d’idées, le ministre déplore les échanges acerbes entre les acteurs et témoins de la Révolution : “Ce que je déplore, ce sont ces disputes de chartriers où les uns lancent des accusations à d’autres.”
    “La Révolution a été une grande œuvre d’hommes, et tout ce qui est humain ne peut pas être parfait”, dit-il.

  • y'a plus L'ONU NI L'OTAN ils sont plus corrumpus qu'on y pense

     

    Syrie

    Kofi Annan démissionne, Alep sous les bombes

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    Kofi Annan a donné sa  démission de son poste de médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe en Syrie, a annoncé, hier, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, dans un communiqué.    

    M. Annan a informé l’ONU et la Ligue arabe de son intention de ne pas renouveler son mandat quand il expirera le 31 août 2012, indique le texte. Nommé le 23 février dernier, son plan de paix en six points pour régler le conflit en Syrie, prévoyant une cessation des combats entre gouvernement et opposition armée et une transition politique, n’a jamais pu être appliqué.

    Pendant ce temps, Alep, au nord-ouest de la Syrie, a été le théâtre de plusieurs affrontements entre insurgés et forces du régime en fin de semaine. Hier, les rebelles syriens ont bombardé un aéroport militaire près de la deuxième ville du pays. Selon des témoignages recueillis par un journaliste de l’AFP, sur place, les rebelles essaient de prendre le contrôle de cet aéroport à partir duquel décollent les hélicoptères et les avions qui tirent sur Alep. Depuis que l’armée a repris le dessus sur les insurgés à Damas, les rebelles concentrent leurs efforts sur cette ville qu’ils estiment contrôler à moitié. Ils disent maîtriser la quasi-totalité de cette province du nord du pays.

    Cependant, il est difficile d’avoir une idée précise de la véritable situation sur place en raison de l’absence de sources indépendantes et des très grandes restrictions imposées à la presse. Mercredi, 100 personnes ont trouvé la mort lors de violents combats dans la capitale, Damas, et à Alep, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) et des militants. Mardi, des rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL) ont tué des membres du clan Berri dont un important chef tribal, Zeino Berri, selon des militants de l’OSDH. D’après la même source, un raid des forces de sécurité syriennes, mené mercredi contre une localité près de Damas, a causé la mort de 43 personnes, dont certaines ont été exécutées.

    Les forces du régime ont pénétré mercredi dans la localité de Jdeidet Artouz, ont arrêté une centaine de jeunes et les ont enfermés dans une école où ils ont été torturés, a indiqué l’OSDH. Jeudi matin, après l’opération, les corps de 43 personnes ont été retrouvés. «Certaines ont été victimes d’exécutions sommaires», a précisé l’OSDH. Alors que les violences ont fait plus de 20 000 morts depuis mars 2011, toujours selon la même source, Bachar Al Assad a affirmé que ses troupes livraient une bataille cruciale dont dépendait le destin du peuple syrien.

    Son ministre d’Etat pour les Affaires de la réconciliation nationale, Ali Haïdar, a estimé que la seule issue aux violences était le dialogue politique, dans un entretien publié dans la presse suisse. Par ailleurs, des chaînes de télévision américaines ont rapporté que le président américain Barack Obama  avait signé un document secret autorisant l’aide américaine aux rebelles.  La Maison-Blanche n’a ni démenti ni confirmé l’information.
     

    Nesrine Sellal avec agences
  • tizi ouzou tjr vol, viol,kindnaping,terro,non jeuneur,l'armé ,ça vous -parait normal!!!! drs

    Tizi Ouzou : enlèvement d’un bébé d’un an à Ath Yenni

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    Un bébé âgé d’une année a été enlevé, puis retrouvé quelques heures plus tard, mercredi 1 août, au village Taourirth Mimoun dans la commune d’Ath Yanni, à une quarantaine de kilomètre au sud-est de Tizi Ouzou, selon des sources locales.


    D’après les informations en notre possession, les ravisseurs ont ligoté la mère du bébé avant de prendre l’enfant de force, vers 23h30.

    Nos sources ajoutent qu’’aussitôt l’alerte a été donnée, les villageois se sont mobilisés pour lancer des recherches dans les maquis environnants.
    Les ravisseurs, dont le nombre est indéfinie auraient pris la fuite vers la forêt de Berekmouch, à la lisière du village Ath Freh, de la commune de larbaâ Nath Irathen.

    Quelques heures plus tard, le bébé a été retrouvé, abandonné dans un poulailler, à 500 mètres environs du domicile familial.

    Un drame qui a été évité à cette famille modeste grâce à la réaction rapide des villageois de Taourirth Mimoun.

     
    Nordine Douici
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  • Appel à un débat national sur le système de santé

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    A  l’occasion de ce 50e anniversaire de l’indépendance, le bilan du système de santé a été très peu abordé. C’est pourquoi l’on ne peut que se féliciter qu’El Watan ait inclus, dans son colloque  international, une conférence du Pr F. Chaoui sur le thème de la santé et donné la parole dans ses suppléments à un autre acteur de la santé, le Pr K. Merad Boudia.

     

     Moi-même, à l’occasion de cet anniversaire, j’ai contribué dans Le Quotidien d’Oran (5, 6, 7 et 12 mars dernier) par une étude sur «le bilan du système de santé et les perspectives», de même que j’ai donné le 3 juillet une conférence sur le même thème à l’occasion d’une journée d’étude organisée par le GRAS (laboratoire de recherche en anthropologie  de santé de l’université d’Oran), «Sciences sociales et santé : 50 ans après». Même si une hirondelle ne fait pas le printemps,  j’ose espérer qu’il s’agit là des prémices d’un débat national sur la santé. D’ailleurs, chacun de nous conclut sa contribution sur cette revendication.  Cependant, s’il y a une communauté de vue sur la situation  actuelle de notre système de santé, les approches dans l’analyse sont plus nuancées. Permettez-moi d’une manière succincte de soulever quelques remarques.

    Tout d’abord, nul ne doit ignorer, et particulièrement les jeunes générations, que le colonialisme a exclu les Algériens du système de santé, ce qui est dans sa nature. A l’indépendance, la situation sanitaire dramatique de la population algérienne, et particulièrement dans les zones rurales, s’exprimait  par les chiffres suivants : espérance de vie de 50 ans et une mortalité infantile à 180/1000, dans un désert médical. Des mesures énergiques sont prises par le premier gouvernement, lesquelles se  traduiront, 10 ans après, par une éradication du paludisme, la généralisation de la vaccination pour les enfants et la facilitation de l’accès aux soins, notamment grâce aux brigades mobiles.

    La  loi n° 73-65 du 26 décembre 1973, qui portant institution de la médecine gratuite dans les secteurs de santé, constitue l’événement majeur dans le système de santé de ces 50 années d’indépendance. Toute citoyenne et tout citoyen pouvaient accéder aux soins nécessités par son état de santé. Le financement était  réparti essentiellement entre la CNAS et l’Etat. La participation des ménages était infime. Et c’est dans cette participation symbolique des ménages que résidait l’esprit de la loi. La CNAS, dont le remboursement des soins et des médicaments représentait une partie infime de ses dépenses, contribuait au financement par une participation forfaitaire. Par contre, c’est le transfert abusif des malades à l’étranger qui grevait ses dépenses.

    En toute objectivité, la décision de la gratuité des soins, avec laquelle on peut ne pas être d’accord sur le plan idéologique, associée à la «démocratisation de l’enseignement supérieur», aura eu des résultats positifs en 15 ans, d’autant plus qu’elle s’est déroulée dans un contexte favorable, fait de recouvrement de droit sur le pétrole, une croissance économique élevée et de distribution équilibrée des richesses. Aussi, des progrès importants étaient enregistrés au niveau de l’emploi, de l’éducation et la formation et des logements. La DNS passe de 1,6%  en 1973 à 5,5% en 1988. Le nombre de lits passe de 42 500 à 62 000 en 1987. Le nombre de médecins passe de 6700 en 1979 à 19 500  en 1988. Enfin, l’on note une éradication de certaines maladies transmissibles, un recul de la mortalité infantile et un allongement de l’espérance de vie. Cependant à la fin des années 1980, ce système commençait à s’essouffler sous la poussée démographique, la transition épidémiologique et la baisse des ressources financières du pays. Fallait-il bannir ce système ou le reformer pour l’adapter ?

    Aucun débat national n’a eu lieu pour répondre à cette question.  En janvier 1990, un rapport d’une commission intersectorielle sous l’égide du ministère de la Santé énonce les insuffisances ayant abouti à «la désarticulation du système de santé». Les pouvoirs publics expliquaient cette dégradation du système de santé par la gratuité des soins, les injonctions des organismes  financiers internationaux ou encore le manque de ressources  financières. Ces explications ont conduit à un certain fatalisme  induisant une inertie. Une fois de plus, aucun débat national n’est organisé. Dix années après, en mai 2001, une autre commission du ministère de la Santé souligne dans son rapport «l’accumulation des problèmes depuis 1980, conduisant à une destruction progressive du système de santé». La DNS baisse à 3,6% en 2001 et la DSH est réduite à 58 dollars en 2001. Le budget de la santé n’est plus que de 3,8% du budget global en 2002. Ce qui est important à noter, c’est que la dépense des ménages a augmenté à 39,4% en 2000.

    Dans les années 1990,  le secteur de la santé est ouvert au privé, le marché du médicament est libéré et le «temps complémentaire» est autorisé pour les hospitalo-universitaires. Malheureusement, l’on ne peut que constater, 20 ans après, que ces 3 décisions n’auront nullement eu les effets escomptés sur le système de santé.
    Le secteur privé va évoluer pour lui-même comme un système à part et non complémentaire du secteur public. Il n’est saisi ni en termes d’objectifs, ni en termes de programmation et ni en termes d’évaluation et de contrôle.

    La libéralisation du marché des médicaments n’a permis ni une plus grande disponibilité des médicaments essentiels ou des formes génériques, ni une réduction du coût unitaire.Le temps complémentaire a profité au secteur privé et contribué à une désertion des services hospitaliers souvent dans des conditions, malheureusement, condamnables par la déontologie et l’éthique.
    Quand, enfin, en 2001, le gouvernement a inscrit dans son programme la santé, il s’agira plus d’une réforme hospitalière que d’une refonte profonde du système de santé. Et la commission installée, à cet effet, dont le travail est à saluer, a conclu dans son rapport en 2003 que «la réforme hospitalière doit s’inscrire dans le cadre d’une politique globale de la santé».

    A cette période aussi, aucun débat national n’est lancé afin de permettre une mobilisation autour des recommandations de ladite commission. Actuellement, la crise que connaît le système de santé est grave, mais il ne s’agit ni d’un effondrement du système de santé ni que les hôpitaux soient des mouroirs.   D’abord, l’on note une amélioration des indices économiques de santé : la DNS à 5,79 (2009) et la DSH à 267 dollars (2009), le budget de la santé est de 405 M de dinars en 2012 (11,7% du budget global). Les hôpitaux publics absorbent plus de 70% des patients et font un travail remarquable, mais cela ne peut masquer la désarticulation du système de santé par le manque de hiérarchisation, de réseaux et d’une carte sanitaire rationnelle.

    La pénurie récurrente des médicaments essentiels, l’anarchie régnant au niveau de l’importation et de la distribution.
    L’accès de plus en plus difficile aux soins pour les catégories sociales les plus vulnérables. Enfin,  un financement même s’il est en nette augmentation n’est pas conçu dans le cadre d’une politique globale de la santé.
    Ne pouvant ainsi participer à la relance du système, d’autant plus que ni l’efficience n’est promue ni le gaspillage n’est banni. On ne peut plus à ce stade de désarticulation de notre système de santé se contenter de déclarations d’intention, de programmes purement techniques et d’anathèmes des uns contre les autres tenant lieu de débat.
    Il est temps d’entamer un débat national sur la santé. Un système de santé n’est pas seulement un problème technique, mais un problème politique s’inscrivant dans le cadre d’un projet de société. Toutes les questions doivent être soulevées sans tabou, l’on ne peut faire l’économie d’aucune.

    Quel système de santé ? Un système qui permet la protection de la santé de la population et sa prise en charge quand elle en a besoin, tout en sachant que l’on ne peut offrir les mêmes prestations que les pays nantis qui dépendent de 30 à 100 fois plus pour leur DSH que notre pays et qu’il n’y a aucun pays dans le monde, même les plus nantis, qui peut assurer une CMU à 100% ? Que l’on ne peut s’offrir un système de santé que celui dont on a les moyens financiers pour le soutenir, non seulement à court, mais aussi à long terme.
    Pour cela, l’on ne peut faire l’économie du calcul du rapport coût /efficacité pour chaque technique et chaque molécule. L’étude du rapport coût/efficacité, notamment pour les médicaments, est une des bases de l’efficience, car connaissant toute la puissance des laboratoires, dont souvent malheureusement les prescripteurs deviennent des otages et risquent de dicter la politique du médicament, comme l’a souligné le Pr Chaoui dans une de ses contributions. Le médicament étant un produit stratégique pour la santé de la population, l’Etat se doit d’être la partie essentielle dans la régulation du marché, de l’importation et de la distribution. C’est aussi cela l’efficience. Que l’on ne peut faire l’économie d’un débat sur le budget, passant ainsi à la budgétisation par activité et non par structure, d’où la nécessité de l’application de la contractualisation.

    Qu’on doit absolument aller vers la régionalisation. Ainsi, la région sanitaire émergera en tant que niveau de planification, d’organisation,  d’animation et de contrôle de la politique de santé au plan régional.
    Mettre en place l’intersectorialité qui donnera une dimension stratégique d’efficacité du système de santé.
    C’est à mon sens les quelques questions qui sont essentielles à débattre pour ériger notre système de santé.
    Le débat national sur la santé, auquel nous appelons de tous nos vœux depuis 30 ans, ne doit pas prendre la forme d’assises-alibis, devenant un lieu de grande foire plutôt qu’un lieu propice à la réflexion.

    Ce débat se doit :
    - d’être démocratique, regroupant l’ensemble des professionnels de la santé, des sociétés savantes, de la société civile, des économistes de la santé, anthropologues de la santé,  sociologues, etc. ;
    - doit se situer au-dessus des considérations politiques ou idéologiques, car la santé de par ses dimensions sociale et humaine est un facteur de cohésion sociale. D’ailleurs, les sociétés modernes actuellement rangent la santé parmi les quatre valeurs qui les fondent avec l’emploi, la sécurité et le développement durable. C’est pourquoi elles proclament que la protection de la santé de la population constitue une mission régalienne de l’Etat ;
    - les participants au débat doivent absolument se départir de l’esprit de rente et du conservatisme.  Ce débat doit être basé sur les réalités d’aujourd’hui, structurant sa transformation dans une perspective claire et transparente.

     

    Farouk Mohammed Brahim  : professeur de chirurgie cancerologique CHU Oran

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    Êtes-vous d’accord avec le projet de création d’un poste de vice-président de la République en Algérie ?

    Encore de" la buraucratie????????? oust,basta

  • Un président charlatan et des élites perverses.

     

    Said RADJEF 06 07 2012

    Malheureusement, il n’y a pas que Bouteflika qui soit atteint de la folie des grandeurs. C’est presque toute la classe politique algérienne qui est profondément touchée par cette maladie. L’Algérie est le seul pays au monde ou l’opposant est opposant non pas pour proposer un projet de société, une sortie de crise sans tragédies, mais il est opposant par orgueil, par ignorance et souvent par cupidité…Nos opposants sont justes opposants pour remplacer le régime en place, pour demander à la junte de les accepter comme interlocuteurs privilégiés, pour fuir le peuple et prendre une place de choix dans cette Algérie d’en haut. Si nous avions une opposition digne de ce nom, est ce que des caporaux incultes auraient eu l’audace de diriger des universitaires comme un troupeau de moutons, est ce que Ben Bella aurait élevé la voix pour malmener et humilier Debaghine, Ferhat Abbas, Ben Youcef Benkhedda, est ce que Bouteflika aurait existé de nos jours pour se comporter comme Néron ? lire la suite

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  • La dernière fois que Bouteflika a rencontré Boudiaf...

     

    Par Le Matin DZ |

    Historiquement, Abdelaziz Bouteflika a toujours été présent dans les épisodes où le pouvoir civil a dû céder du terrain au pouvoir militaire. Il est l’homme lige auquel les chefs militaires ont fréquemment dû avoir recours pour concevoir, puis mener et, enfin, expliquer et légitimer des pronunciamientos qu’ils soient directs ou maquillés. Il eut souvent une conception plus militaire des événements que les militaires eux-mêmes.

    Sa première grande mission réussie au bénéfice des militaires date de décembre 1961. L’indépendance de l’Algérie devenait imminente et le débat sur le futur Etat algérien s’installait alors avec la passion et les calculs qu’on devine. Pouvoir civil ou militaire ? L’interrogation divisait l’état-major général de l’ALN, dirigé par le colonel Houari Boumediène et le Gouvernement provisoire de Benyoucef Benkhedda. Pouvoir civil ou militaire ?
    Le mieux, estiment les chefs de l’Armée, serait encore d’ériger un chef d’Etat civil inféodé aux militaires.
    La formule sera adoptée pour toujours.
    Qui pourrait être ce chef d’Etat suffisamment complice pour n’apparaître qu’en vitrine, mais assez crédible pour s’imposer devant l’opinion ? Les regards se tournent vers les cinq dirigeants du FLN détenus au château d’Aulnoy, en région parisienne, après l’avoir été à la Santé, au fort de l’île d’Aix, puis à Turquant, en Touraine.
    Ahmed Ben Bella, Rabah Bitat, Mohamed Khider, Hocine Aït Ahmed et Mohamed Boudiaf avaient accumulé, en cinq ans de détention, un capital moral qui faisait d’eux les recours privilégiés du conflit. (1) Qui parmi eux accepterait de devenir le premier président civil de l’Algérie indépendante allié aux militaires ? Pour le savoir, le colonel Boumediène dépêcha, début décembre 1961, auprès d’eux le capitaine Abdelaziz Bouteflika avec pour recommandation spéciale de privilégier la candidature de Mohamed Boudiaf à qui, selon Rédha Malek, un des négociateurs à Evian et ancien Premier ministre, «il vouait une secrète estime pour avoir travaillé avec lui».
    La mission de Bouteflika, confirme le premier président du GPRA, Ferhat Abbas, «consistait à trouver parmi les cinq prisonniers un éventuel allié (aux chefs militaires)». (2) Le commandant Rabah Zerari, dit Azzedine, qui était, avec Kaïd Ahmed et Ali Mendjeli, l’un des trois adjoints de Boumediène à l’état-major général avant qu’il n’en démissionne en août 1961, est plus direct : «Bouteflika était, en vérité, chargé de vendre un coup d’Etat aux cinq dirigeants.» (1)

    Proposer la présidence à Boudiaf ? La mission était d’autant plus risquée que Bouteflika n’ignorait rien des opinions politiques de Boudiaf, notoirement connu pour être un esprit hostile aux accommodements en politique, acquis au multipartisme et à l’indépendance du pouvoir politique et dont, en conséquence, il fallait s’attendre au refus de se laisser choisir comme paravent par les chefs militaires. Hervé Bourges, homme de médias français, qui rendait souvent visite aux cinq détenus en qualité de représentant d’Edmond Michelet, le ministre de la Justice de De Gaulle, apporte un témoignage saisissant sur le détenu Boudiaf : «Je l’ai bien connu à Turquant, où il m’apparaissait comme le plus dur des cinq, le plus ancré dans ses convictions, décidé à ne pas en dévier, méfiant à l’égard de ses compagnons et de leurs conceptions idéologiques, notamment pour ce qui concerne Ben Bella dont il se séparera très vite, le soupçonnant, déjà, de vouloir s’arroger un pouvoir personnel.
    Boudiaf sera d’emblée hostile à l’idée du parti unique, où il voit les germes d’une dictature, même s’il s’agit de ce prestigieux FLN qui sort vainqueur auréolé de la guerre de libération et auquel il appartient depuis le début.»
    Aussi, le très avisé émissaire Abdelaziz Bouteflika, soucieux de garantir l’hégémonie militaire après l’indépendance, fit son affaire d’écarter l’obstiné démocrate Boudiaf au profit du «compréhensif » Ben Bella. Ce dernier présentait l’immense avantage de ne voir aucune objection à s’allier à l’état-major, fut-ce au risque d’un grave conflit fratricide.

    «L’entrevue qu’il eut avec Boudiaf se déroula très mal, rapporte le commandant Azzedine. Boudiaf a non seulement refusé énergiquement d’être coopté par l’état-major, mais s’offusqua que l’émissaire de Boumediène, qu’il houspilla publiquement, lui fît pareille proposition fractionnelle au moment où les Algériens étaient appelés à aller unis aux négociations avec les Français. Il le renvoya sèchement. Bouteflika comprit alors tout l’avantage qu’il y avait pour l’état-major à opter pour Ben Bella, très conciliant et qui, d’ailleurs, prit en aparté l’envoyé spécial de Boumediène pour lui faire part de sa disponibilité.»
    «Ben Bella et Bouteflika se sont fait des mamours verbaux, ils se sont séduits mutuellement avec leurs savoir-faire respectifs», a appris Ahmed Taleb Ibrahimi, incarcéré à l’époque dans un autre lieu de détention. «Bouteflika s’adressa alors à Ben Bella qui accepta d’être l’homme de l’état-major, raconte Ferhat Abbas.
    Cette alliance, demeurée secrète, allait peser lourdement sur l’avenir du pays.» (1) On le comprit quelques mois plus tard :
    «Ce qui a poussé Boumediène à affronter le GPRA, c’était l’alliance qu’il avait scellée avec Ben Bella à Aulnoy, récapitule Rédha Malek. Alliance réciproquement avantageuse. Boumediène avait besoin d’un politique et Ben Bella d’un fusil. » (2)

    L’émissaire Bouteflika avait réussi sa mission. Il quitte hâtivement Paris pour Londres d’où il appelle le colonel Boumediène pour lui annoncer le succès de l’opération. «Quelques jours plus tard, raconte Rédha Malek, Boumediène et Ben Bella ont un entretien téléphonique. Ils se disent très satisfaits de la mission de Bouteflika. L’alliance est scellée.» (1)

    Bouteflika venait d’assurer l’intérêt du pouvoir militaire en écartant Mohamed Boudiaf et en propulsant Ahmed Ben Bella.
    Ben Bella entrera à Alger en 1962 comme il en sortira en 1965, par les chars de Boumediène. A chaque fois, le sang algérien a coulé. Dans les deux cas Abdelaziz Bouteflika a joué le rôle d’agent détonateur au service des chefs militaires.

    Pour imposer Ben Bella en 1962 contre l’avis du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), de certaines personnalités marquantes et d’une partie de l’ALN, il a fallu utiliser la force. La composition du premier Bureau politique du FLN, donc de la première direction de l’Algérie indépendante, était le principal enjeu entre les différentes tendances. Boumediène et Ben Bella voulaient une direction acquise à l’étatmajor, où ne figureraient pas les ministres du GPRA, notamment les trois B qu’étaient Krim Belkacem, Abdelhafid Boussouf et Lakhdar Bentobbal, trois des véritables meneurs de la Révolution.
    Ecarter le GPRA de la direction politique du pays ouvrait la porte à toutes les dérives, voire à une guerre entre Algériens.

    Ben Bella, conforté par le soutien des militaires, osa néanmoins le coup de force : le 22 juillet 1962, il annonce unilatéralement à partir de Tlemcen la constitution complète du Bureau politique, composé des cinq détenus d’Aulnoy auxquels s’ajoutaient Hadj Ben Alla et Mohammedi Saïd, qui deviendra plus tard dirigeant du Front islamique du salut. Aït Ahmed refuse de faire partie de ce bureau et part pour Paris, Boudiaf en démissionnera rapidement. De fait, le GPRA est mort, son président Benyoucef Benkhedda est complètement débordé par les évènements.

    Ce coup de force de Ben Bella, c’est la suite logique de l’alliance scellée à Aulnoy entre lui et l’Armée par le biais de Bouteflika. L’avocat Ali Haroun, ancien responsable de la Fédération de France du FLN et ancien membre du Haut-Comité d’Etat (HCE) entre 1992 et 1994, qui étudia de près la période dont il fut un témoin privilégié et à laquelle il consacrera un livre, confirme par ce récit d’une rencontre qu’il eut avec Ben Bella en juillet 1962 :
    «L’on savait déjà que Boumediène, chef d’état-major, avait, par l’intermédiaire du capitaine Si Abdelkader, alias Abdelaziz Bouteflika, sollicité l’appui de Boudiaf dans le conflit qui, depuis plusieurs mois, l’opposait au GPRA. Face aux réticences de Boudiaf, il se résolut à convaincre Ben Bella dont le soutien lui fut aussitôt acquis. Dès lors, le Bureau politique proposé par Ben Bella apparaissait en fait celui de l’alliance Ben Bella-Boumediène.
    Conscient des dangers imminents guettant le pays et pouvant déboucher sur une confrontation, dont le dernier mot risquait d’échoir aux militants en armes, je rappelai à mon interlocuteur cette vieille maxime : “On peut tout faire avec les baïonnettes, sauf s’asseoir dessus.” Il répliqua par une moue dédaigneuse. Je n’avais plus rien à ajouter. Si l’on allait privilégier la force et dédaigner le consensus pour résoudre nos différends, le pays s’acheminerait alors vers de sombres lendemains. » (1)

    La sombre prédiction se réalisera : le Bureau politique de Ben Bella, dont l’autorité fut contestée par les Wilayas III (Kabylie) et IV (Algérois), sollicita alors l’appui de l’Armée des frontières et de l’état-major général dirigé par Boumediène ainsi que celui des Wilayas I, II, V et VI. Une seconde guerre succéda à celle qui venait à peine de se terminer. L’été 1962 fut marqué par de sanglants combats fratricides entre Algériens qui sortaient de sept années de lutte anticoloniale. (1) «L’intensité des combats qui s’en étaient suivis, jamais je n’en ai vu d’égale, pas même durant la guerre de libération », se rappelle Khaled Nezzar qui dirigeait, en tant que jeune officier de l’Armée des frontières, un bataillon qui a combattu les djounoud des Wilayas III et IV dans le djebel Dira, près de Sour El Ghozlane. (2)
    La guerre fratricide ne prendra fin qu’avec les manifestations populaires qui déferlèrent sur le pays aux cris de «Sebâa s’nine barakat» (3), slogan du désespoir que les Algériens ont fini par adopter.
    «Longtemps sera délibérément occulté le lourd bilan de ces affrontements fratricides. Ce n’est que par communiqué de l’APS du 2 janvier 1963 que l’on en saura le prix : un millier de morts», précisera Ali Haroun. (4)
    C’est à ce prix que Ben Bella et son Bureau politique s’imposèrent à Alger.
    Bouteflika va contribuer à destituer Ben Bella en 1965 pour les mêmes impératifs supérieurs : asseoir la suprématie du pouvoir militaire. Le coup d’Etat du 19 juin 1965 est consécutif à la décision de Ben Bella de retirer à Abdelaziz Bouteflika laresponsabilité de la diplomatie algérienne à quelques jours de la Conférence afro-asiatique qui devait se tenir à Alger.

    Source : "Bouteflika une imposture algérienne", Mohamed Benchicou, Editions Le Matin, 2004

    Notes :

    1. Le 22 octobre 1956, le DC-3 marocain, décollant de Rabat et transportant vers Tunis Ahmed Ben Bella, Mohamed Khider, Hocine Aït Ahmed et Mohamed Boudiaf, accompagnés de Mostefa Lacheraf, a été intercepté au-dessus d’Alger par les autorités coloniales. Les dirigeants algériens devaient représenter le FLN au sommet tripartite maghrébin qui devait se tenir à Tunis les 22 et 23 octobre. Ils seront incarcérés en France jusqu’en mars 1962, en compagnie de Rabah Bitat qui avait été arrêté le 23 novembre 1955.

    2. et 3. Ferhat Abbas, L’indépendance confisquée, Flammarion, 1984.

    4. Hervé Bourges, De mémoire d’éléphant,Grasset, 2000.

    5.Rédha Malek, L’Algérie à Evian,Le Seuil, 1995.

    5 bis. Les combats ont opposé les Wilayas I, II, V et VI (pro-état-major) aux Wilayas III et IV.

    6. Ali Haroun, L’été de la discorde,Casbah Editions, 2000.

    7. Reda Malek, op cité

    8. Khaled Nezzar, cité par Ali Haroun, L’été de la discorde,Casbah Editions, 2000.

    8 bis. Sebâa s’nine barakat (sept années, ça suffit !). La guerre de libération avait duré sept années.

    9. Ali Haroun, L’été de la discorde,Casbah Editions, 2000

    elvez Elbaz 01/07/2012 12:07:34
    Dites aussi à l'histoire ,la vraie,que bousssouf était manipulé par les services secrets français.Et que c'est ainsi que boukharouba,le vizir boussoufien n'a chargé "petit mario yeux bleus" de cette manoeuvre oujdaienne,un coup d'état en somme,que sur ordre de boussouf.
    Boussouf s'est retiré à paris,aprés l'indépendance confisquée par ses larbins,en s'installant comme commerçant.Est ce sa fin de mission que les services secrets français lui auraient ,ainsi,signifiée en s'établissant en france?!!!
    Toutes les vérités historiques sur la guerre d'algérie sont à venir.Des révélations qui remettront plus d'un à leur véritable place dans la vraie histoire et non celle falsifiée que le FLN a imposée et impose toujours aux pauvres peuples d'algérie
  • Les dessous de la complicité Bouteflika - Emirats : (Partie 1)

    http://www.lematindz.net/news/8335-les-dessous-de-la-complicite-bouteflika-emirats-partie-1.html

  • Périscoop :

     Les politiques et la voyante

    Depuis quelque temps, on ne parle que de cette voyante venue d’El-Eulma et qui semble avoir trouvé du succès auprès de certains hauts responsables politiques et hommes d’affaires.
    Un succès tel que son numéro téléphone est gardé coimages.jpegmme un «secret d’Etat».

  • «Ce sont des révolutions de palais»

    RICHARD LABEVIÈRE PARLE DES RÉVOLUTIONS ARABES

    Richard Labevière, consultant international et journaliste, pense que les révolutions arabes ont procédé d’un agenda stratégique américano-israélien. Une stratégie vieille d’une trentaine d’années et qui postule à la tribalisation des nations arabes.
    Invité de l’Institut national des études stratégiques globales (INESG) pour une conférence sur la nouvelle donne au Sahel, Richard Labevière parle, s’agissant de ce qui a agité le monde arabe et qui s’est élargi au Mali, de l’expression d’une géopolitique morbide. Le conférencier, qui va à contre-courant d’une opinion largement répandue, préfère évoquer des «révolutions de palais», comme pour dire que les soulèvements populaires en Tunisie, Egypte, Yémen et ailleurs n’ont pas été déterminants dans la déchéance des souverains Ben Ali, Moubarak et Ali Saleh. Pour lui, on est en plein dans la célèbre formule de ce qu’il «faut tout changer pour que rien ne change.» Richard Labevière avertit aussi du danger de voir, à plus ou moins long terme, le scénario à la syrienne mis en branle contre d’autres Etats et nations arabes. Parlant de la problématique sécuritaire du Sahel, le conférencier estime qu’elle est intimement liée à la gouvernance sociale, laquelle a été délétère. Il signale, ce faisant, le risque patent de voir l’espace social occupé par les islamistes qui, comme au Mali, ont grandement profité également de la crise libyenne pour renforcer leurs réseaux, potentiel et assises. Richard Labevière, qui s’est défendu de maîtriser le dossier Sahel, préconise néanmoins qu’il y a utilité à réactiver, pour sortir de la crise malienne, les accords d’Alger de 2006. Ceci alors que Kamel Rezag Bara, conseiller du président de la République, estime, pour sa part, qu’il faut rechercher une mutualisation de la solution. C’est-à-dire qu’il faut prendre en compte les multiples facteurs de la crise. D’abord la question de la légitimité du pouvoir central à Bamako, qui suppose un retour à l’ordre constitutionnel, ensuite les revendications légitimes des populations du nord du Mali, en dehors de toute idée de séparatisme et enfin l’amplitude du terrorisme.
    Sofiane Aït Iflis

  • tabj'nanou ne veut pas démissionner

    Contribution : 1962-2012 : OÙ EN SOMMES-NOUS CINQUANTE ANS APRÈS ?
    3 - L’origine de tous nos problèmes


    Par Nour-Eddine Boukrouh
    noureddineboukrouh@yahoo.fr

    La Révolution du 1er Novembre 1954 mise à part, les Algériens n’ont pas une mémoire claire et vivante des grandes choses qu’ils auraient entreprises dans le passé. Leur histoire est un feuilleton de soulèvements mais pas une recension de leurs réalisations.
    La liste de nos hommes d’Etat et d’esprit, toutes époques confondues, ne remplirait pas une ou deux pages du dictionnaire Larousse. 99% de nos rues portent des noms de martyrs et chaque commune possède son cimetière de chouhada, mais nous n’aurions pas de quoi remplir un modeste panthéon où reposeraient nos penseurs, nos grands hommes et nos génies scientifiques. C’est au carré des martyrs d’Al- Alia qu’on enterre ceux à qui on veut rendre un hommage exceptionnel, et c’est le plus grand honneur auquel eux-mêmes pouvaient aspirer. On peut d’ailleurs poser la question aux «historiques » et à nos présidents encore en vie. Notre histoire est par ailleurs ponctuée de trop de blancs, de trop de vides, de trop de silences : ils correspondent aux périodes de non-être historique. Nous ne portons pas le sentiment de continuer l’œuvre de quelqu’un d’antérieur à nous ou le souvenir de quelque chose qui évoquerait un courant existentiel ininterrompu ayant sa source au fond des âges. C’est pourquoi tout trahit en nous l’être sans curriculum vitae, le citoyen improvisé, le bounadem imprévisible. Notre antériorité est si courte que nous avons l’air d’être sortis frais émoulus des mains d’une nature retardataire. On dirait que notre inconscient collectif n’a pas stocké assez d’images primordiales, d’archétypes, de mémoire collective pour nous doter de réflexes semblables et permettre à chacun de nous d’y puiser les attitudes, les réactions et les gestes qui le rapprocheraient des autres et le rendraient compatible avec eux. Comment cela aurait-il été possible alors que nous ne nous sommes réunis que fortuitement autour de nos intérêts communs, d’un projet de vie collectif ou d’un dessein général ? L’Algérie a très tôt attisé les convoitises étrangères en raison de son emplacement géographique et de ses richesses, et c’est ainsi qu’elle connut de nombreuses invasions dont la plupart se transformèrent en occupation durable, donc en apports humains, culturels et linguistiques dont les uns furent assimilés et les autres rejetés. N’ayant pas eu le loisir d’être constamment utilisée, et surtout écrite, la langue amazighe se réduisit à des parlers que sauva leur usage régulier par des communautés comme les Touareg, les Mozabites, les Kabyles et les Chaouis. Les Etats érigés par les Romains, les Ottomans ou les Français sur nos terres n’ont ni impliqué ni concerné l’Algérien tout au long des mille ans qu’ils ont duré. Ségrégationnistes, oppressifs, inégalitaires et tournés vers les seuls intérêts de l’occupant, ils l’ont au contraire systématiquement spolié, humilié et dressé contre ses propres frères. L’organisation administrative qu’ils mettaient en place avait principalement pour but le contrôle des voies de communication et la levée de l’impôt avec le concours de chefs de tribus, de caïds, aghas et autres bachaghas que les divers envahisseurs trouvaient à leur service en contrepartie de quelques privilèges dérisoires et signes honorifiques. Autrement, ces institutions n’étaient que des plaquages superficiels sur une psychologie résolument réfractaire à l’étranger et consciente que celui-ci ne cherchait pas le bien des populations locales, mais seulement leur dépouillement et leur asservissement. A l’exception de petites minorités qui ont aspiré quelques fois à l’intégration, le gros des Algériens est resté éloigné des mœurs et des normes administratives imposées, et la haine de l’occupant s’étendait tant et si bien à ses formes d’organisation que lorsque celui-ci disparaissait l’idée négative que s’était fait l’Algérien de la notion d’Etat subsistait en son for intérieur, se muant à la longue en hostilité instinctive et en désaffection chronique à son égard. Privés du droit de cité sous les uns comme sous les autres, relégués au rang d’étrangers dans leur propre patrie, les Algériens croupissaient entre deux occupations dans la misère et l’ignorance en attendant le moment de se soulever derechef pour laver leur honneur et donner libre cours à leur dépit. Les épopées se suivaient ainsi et se terminaient sur les mêmes débâcles. Les mêmes causes engendrant les mêmes effets, et les mêmes idées menant fatalement aux mêmes situations, l’histoire des Algériens allait continuer à dériver et à tanguer entre les récifs au gré des vents et des tempêtes. Nous allions traverser deux longs millénaires sans laisser de traces d’un Etat central fait par et pour nous, sans marquer la nature par des réalisations d’envergure, sans inventer une technique ou faire une découverte scientifique, sans que nos mains ni notre cerveau n’impriment au temps et à l’espace des empreintes indélébiles. Les grands bouleversements, les découvertes capitales, les mutations essentielles apparaissaient ailleurs et nous éclaboussaient par hasard. Ils nous atteignaient par ricochet. Nous ne faisions pas l’histoire, elle nous portait et nous entraînait à vau-l’eau ; nous ne faisions pas des choses, il nous arrivait des choses. Tenus loin des courants de pensée et des débats qui ont provoqué les grandes avancées intellectuelles, scientifiques et technologiques, maintenus à l’écart des crues de l’esprit et des orages de la réflexion politique qui ont doté les autres peuples de lois et d’institutions pérennes, nous sommes demeurés des tribus, des arouch et des zaouïas faits de valeureuses individualités capables de courage et de sacrifice, mais incapables de syntonie. La liberté et l’esprit d’indépendance pour nos ancêtres tétanisés ce fut pendant tout ce temps le repli sous la tente, l’exil en haut des montagnes ou l’errance dans le désert, lieux inexpugnables et peu convoités, préférables en tout cas à la sédentarisation asservissante, aux plaines vulnérables et aux villes édifiées pour l’usage de l’occupant. L’attachement à la liberté porté par chaque Algérien depuis les temps immémoriaux n’a paradoxalement pas débouché sur une résolution collective à demeurer libres, et c’est pourquoi notre pays a passé le plus clair de son temps sous domination étrangère. Faute de pouvoir s’illustrer avantageusement, ce noble sentiment devait fatalement dégénérer en refus viscéral de la norme, de la loi et de l’ordre, quel qu’en fût l’initiateur. A force de s’exercer hors de tout cadre social et d’être ramené à des considérations purement subjectives, le sens de la dignité est devenu un enfermement sur soi, une fierté mêlant vertus et défauts, une opposition à toute considération publique ou civique. Il devint du négativisme alimenté par une culture de la ruse et de l’esquive résumée dans des expressions populaires insensées mais encore en vigueur de nos jours, sources toujours vivifiantes et tonifiantes de l’erreur de jugement et de l’aberration dans tous les domaines de la vie. La femme algérienne sera particulièrement victime de cette valeur subvertie en orgueil désuet, en machisme, en despotisme patriarcal, en infatuation de soi, en taghennante vaille que vaille. A bien y regarder, ce khéchinisme à fleur de peau qui fait se cabrer l’Algérien à la moindre remarque, au moindre reproche, n’est que l’envers d’un authentique sens de la dignité qui n’a pas trouvé les voies de son expression positive. Il cristallise plusieurs sentiments vitalistes caractéristiques de la psychologie algérienne qu’aucun malheur, aucune défaite, aucun aléa n’a pu détruire ou soumettre. L’extrême sensibilité de l’Algérien aux injustices et aux inégalités est une donnée constante de son tempérament et explique qu’il ait été de toutes les révoltes sociales et qu’il n’ait pas hésité à s’engager dans des schismes à vocation égalitaire comme le kharédjisme et le chiisme fatimide. Chaque fois que l’injustice l’a interpellé, à chaque manifestation de la hogra, il a répondu «présent» ! Si l’islam a conquis l’âme berbère à la différence des paganismes carthaginois et romain, du judaïsme et du christianisme, c’était précisément en raison de son adéquation avec les inclinations de nos ancêtres pour la liberté, la justice et les vertus morales. Aucune force n’a obligé les Algériens à croire en Allah, comme aucune n’a pu les contraindre à y renoncer. Voilà, grosso modo, dans quel état moral et social l’Algérien est parvenu au XXe siècle, et voilà sur quel canevas mental est venu se greffer l’Etat algérien issu de la plus grande entreprise jamais réalisée par les Algériens eux-mêmes et à eux seuls depuis l’aube des temps, la Révolution du 1er Novembre 1954. En venant à l’indépendance, en venant au monde en tant que nation et Etat souverain, nous n’avions que nos vertus morales ancestrales et nos réflexes asociaux hérités d’une longue habitude de vivre épars, indépendants les uns des autres, évoluant côte à côte et non les uns avec les autres. Les vertus morales, la solidarité traditionnelle, le volontariat, le militantisme, ne fondent pas les sociétés mais seulement les peuples. Ce sont des bouts de vérité, des morceaux d’institutions, des moments d’efficacité à la fortune du pot, de l’empirisme, mais pas des systèmes de vie résistants et durables. L’ampleur de la crise qui nous a frappés au cours des dernières décennies et les horreurs qu’elle a mises au jour ont dessillé les yeux des Algériens et leur ont fait obscurément prendre conscience que leurs problèmes n’étaient pas de nature économique et politique, comme ils l’ont d’abord supposé, et que la faillite enregistrée dans ces domaines eux-mêmes n’était qu’un nouvel écho, un autre avatar, la lointaine conséquence d’échecs plus anciens : ceux d’une communauté en perpétuelle gestation, ne se relevant que pour tomber de nouveau, et qui n’échappe à un naufrage que pour se mettre à préparer les conditions du prochain. La conscience populaire garde les stigmates de la confusion des premières années de l’Indépendance, et a encore en mémoire les luttes fratricides pour le pouvoir, la course aux biens vacants et le régionalisme. Quant à la « tragédie nationale» qui a commencé en 1992, elle n’est pas un souvenir lointain, un chapitre de notre histoire ou un fait pour illustrer une théorie, elle fauche chaque jour encore de nouvelles vies algériennes. Les problèmes algériens sont anciens, seule leur découverte peut être qualifiée de nouvelle. Au plan politique, les fléaux qui ont attaqué l’Etat algérien à la base et gangréné la fonction publique (clanisme, régionalisme, népotisme, clientélisme) ne sont que des survivances de nos anciens modes de cooptation et de regroupement. Ces germes nocifs ont résisté au temps, et ce ne sont certainement pas quelques décennies d’indépendance qui pouvaient les dissoudre. Aux plans idéologique et culturel, les dissemblances, les dissonances et les incompatibilités qui nous opposent aujourd’hui et nous divisent en visions du monde antagoniques et en «projets de société» inconciliables ne peuvent pas non plus s’être formées en quelques décennies. Leurs causes remontent à notre passé et leurs racines plongent dans les tréfonds de notre inconscient. Elles sont le résultat à long terme, la conséquence différée des anciennes intrusions étrangères dans notre pays, lesquelles, en devenant des colonisations durables, ne se sont pas limitées à l’accaparement de nos terres et de nos richesses, mais ont affecté nos idées, nos mentalités et nos comportements. Lorsqu’on a été longuement exposé à des sujétions physiques et morales de différentes provenances, il est naturel qu’on en garde des séquelles, qu’on perde les bases de sa personnalité, l’usage de sa langue et même sa mémoire. On devient des êtres hybrides, des composés d’influences diverses, des mélanges d’idées et d’idéaux contradictoires, étrangers les uns aux autres. C’est donc un phénomène de déculturation qui est à l’origine de nos déchirements et de nos valses-hésitations entre l’héritage amazigh, l’héritage arabo-musulman et l’héritage occidental. C’est à lui que nous devons principalement nos divergences politiques, et c’est ce qui explique que certains militent pour l’Etat islamique, d’autres pour l’autonomie de la Kabylie, et un plus grand nombre pour un Etat démocratique moderne. C’est à la prégnance de ces influences inégalement réparties sur les uns et les autres que nous devons les différences qui se manifestent à travers nos parlers, nos costumes et nos modes de pensée, et qui expliquent que nous ne soyons ni des Orientaux à part entière ni des Occidentaux accomplis, mais un conglomérat pathologique des deux. Le système d’enseignement mis en place à l’Indépendance n’a pas éteint cette dualité, ni remédié à cette schizophrénie, mais les a consacrées en approfondissant le clivage entre l’enseignement «religieux» et l’enseignement «profane», en envoyant en formation les uns en Orient et les autres en Occident et en mélangeant souci d’authenticité et souci d’efficacité, aboutissant en finalement à un enseignement produisant des arabisants, des francisants, des islamistes et des laïcs, mais pas des citoyens portant les mêmes référents, les mêmes valeurs et les mêmes conceptions de la société et du monde. Normalement, la première mesure conservatoire à prendre dans un tel cas est de ne pas accentuer les divisions et les clivages, de ne se préoccuper de ses différences que lorsqu’on a définitivement assuré le domaine de ses convergences et de ses ressemblances, mais nos instincts ataviques de division ont trouvé dans ces clivages l’occasion de se réactiver. A trop changer de modèle, on finit par ne plus savoir qui l’on est. Aussi le débat d’idées qui s’est ouvert à la faveur de l’adoption de la Constitution du 23 février 1989 ne pouvait-il que dégénérer en affrontements et en malentendus, d’autant qu’il n’avait été préparé ni intellectuellement ni politiquement. Le pouvoir malmené en Octobre 1988 y avait vu l’occasion de se maintenir et le moyen de se faufiler dans l’avenir sous un nouveau déguisement, mais il comptait sans l’extraordinaire force de rejet qu’il avait suscitée chez les uns et les autres, si bien que le «piège démocratique » se referma sur tout le monde. Les premiers partis politiques qui eurent à se constituer le firent en accaparant chacun un morceau de l’Algérie, l’un de l’une de ses langues, l’autre de sa religion, un troisième de la symbolique de Novembre et d’autres de ses travailleurs. Faute de posséder une vision unitaire d’avenir, ils se sont jetés sur le passé et le patrimoine commun pour le déchiqueter et frapper leurs rivaux avec l’organe arraché et le morceau de vérité subtilisé. Cela donna un leader rêvant de devenir un Aguellid, un autre al-Hadjadj, et un troisième Ataturk. Le premier a en mémoire le royaume numide, le second le califat et le troisième l’Etat laïc turc ou français. Ces symboles ont tous eu leur moment de mode dans notre passé, et chacun d’eux a laissé des traces dans l’imaginaire collectif. L’Algérie se trouva alors prise dans un ouragan qui la fit vaciller sur ses fondements. Les institutions artificielles s’effondrèrent d’un coup et le pays ne put compter au plus fort de la tempête que sur les corps constitués fondés sur l’ordre, la discipline et la hiérarchie pour le maintenir debout. La fitna se propagea et les démons du séparatisme affleurèrent. Dans la cohue, des voix s’élevèrent pour en appeler à l’intervention étrangère aux fins d’arbitrer les conflits surgis une fois de plus entre les descendants de Massinissa. De nouveau, les Algériens se retrouvaient en pleine effervescence anarchique, tentés par le retour au «chaos primordial» et au magma des origines. Les liens tissés par la lutte de libération nationale s’étaient effilochés à force d’irrégularités, de démagogie et de déception. Le processus associatif déclenché au lendemain de l’Indépendance s’enraya parce que mené sans prise en considération de la nature psychique et «chimique» des Algériens. La leçon de tout cela, c’est que tant les dirigeants que les dirigés avaient cru pouvoir déroger aux règles de la croissance naturelle des sociétés et leur substituer des méthodes «révolutionnaires» de resquillage. Non seulement ils n’y sont pas parvenus, mais ils ont aggravé leurs problèmes dans la mesure où, aux défauts déjà répertoriés, se sont ajoutées les déformations inculquées par le socialisme populiste. Si les colonialismes romain, turc et français s’étaient évertués à opprimer les Algériens, à les empêcher d’entreprendre, de posséder, de s’exprimer et de s’épanouir, force est de reconnaître que le populisme leur a réservé à peu près le même sort. Ils se sont finalement rejoints dans le résultat : obliger les Algériens à fonctionner clandestinement, à contourner les règles et les obstacles bureaucratiques, à se débrouiller, à recourir à la ruse et à l’astuce pour vivre, toutes habitudes malsaines et aléatoires qui n’annoncent pas la formation d’une société mais son déclin, sa déchéance dans l’encanaillement et la décadence. Nous sommes l’unique peuple dont on entend les membres se définir avec malice comme des «hchicha talba ma’icha», comme s’ils enviaient le sort de la plante et aspiraient à devenir des êtres chlorophylliens, oubliant que même les végétaux remplissent leur devoir dans la Création en transformant industriellement l’énergie qu’ils reçoivent en oxygène, et tiennent une place essentielle dans la chaîne alimentaire sans laquelle il n’y aurait plus de vie sur la Terre. C’est peut-être notre façon de clamer notre besoin d’être pris en charge, de nous en remettre à la nature, à Dieu ou à l’Etat pour nous nourrir. Si le combat pour l’Indépendance, au lieu d’être une guerre, une destruction par tous les moyens des forces et du moral de l’ennemi, avait été une construction comme les pyramides de l’ancienne Egypte, la muraille de Chine ou la fertilisation d’espaces désertiques comme la Californie, c’est-à-dire d’imposantes réalisations collectives requérant la mise en commun des idées, des volontés, des bras et des moyens techniques d’une société, il n’est pas certain que nous les aurions menées avec succès. La preuve ? Nous n’avons rien fait de tel en deux mille ans. Il n’y aucune trace sur l’ensemble de notre territoire d’un seul ouvrage durable construit par nous. On sait où se trouvent les ports phéniciens, les ruines romaines, les forts, les palais et les mosquées turcs, sans parler de ce qu’a laissé la France. Les ouvrages réalisés depuis l’Indépendance comme Maqam ech-chahid, l’autoroute ou la future grande mosquée d’Alger sont l’œuvre d’étrangers et ont été financés avec l’argent de la nature, du pétrole. Ce sont nos représentations mentales, nos conceptions et nos jugements sur nous-mêmes et sur les choses depuis la nuit des temps qui sont à l’origine de tous nos problèmes. C’est sur nos idées de toujours qu’il faut se pencher pour résoudre l’énigme de notre non-croissance sociale, de l’atrophie de notre instinct grégaire, de notre non-développement, car ce sont elles qui ont déterminé nos attitudes et nos actes à toutes les étapes de notre histoire. C’est à elles que nous devons nos tendances naturelles, nos réflexes et nos modes de réaction ; autrement dit, le dispositif mental qui guide nos actions dans toutes les situations d’une génération à une autre, et les oriente dans telle direction plutôt que dans telle autre, vers le désordre plutôt que vers l’ordre, vers la division plutôt que vers le regroupement, vers la guerre civile plutôt que vers l’union sacrée. Quand le «dedans» n’est pas homogène, le «dehors» ne peut qu’être incohérent.
    N. B.

    source;le soir dz

  • les dictateurs ne veulent pas partir

    AHMED OUYAHIA :
    «Le gouvernement ne déposera pas sa démission»

    C’est un Ahmed Ouyahia très détendu qui a animé, hier samedi, au siège de son parti, le Rassemblement national démocratique, à Ben Aknoun (Alger), une conférence de presse où il s’exprimera davantage comme Premier ministre que comme secrétaire général du parti. Le ton du discours ne comportait pas, en tout cas, le moindre signe d’une proche fin de mission.
    Kamel Amarni Alger (Le soir) - Pourquoi n’a-t-il pas déposé sa démission au lendemain des élections législatives du 10 mai ? «Il y a un ordre républicain dans le pays. La Constitution est claire : c’est le président de la République qui décide.» Autrement dit, Bouteflika n’a pas demandé à Ouyahia de déposer sa démission. En attendant, «tous les secteurs (de l’exécutif ndlr) travaillent normalement». Plusieurs fois chef du gouvernement, Ouyahia fera même cette remarque : «Je vous rappelle juste que cela était déjà arrivé de changer d’équipe gouvernementale sans pour autant présenter de programme devant le Parlement.» Les questions autour de l’avenir du gouvernement et celui de son premier responsable sont revenues régulièrement au cours de la longue conférence de presse. Imperturbable, Ouyahia s’en sort à chaque fois avec une formule ou une autre. «Si vous pensez que le Premier ministère est un paradis, je vous invite à lire L’enfer de Matignon(un remarquable ouvrage qui recueille les témoignages de douze premiers ministres français ndlr). A une autre question de savoir si Ouyahia ne court pas le risque d’être victime, lors de la constitution du gouvernement de cette règle non écrite des équilibres régionaux, il aura cette réplique : «Vous savez, moi qui aime le football, je me souviens que dans ma jeunesse, 80% des joueurs de l’équipe nationale venaient d’une seule équipe qui n’est pas loin de mon quartier, le CRB ! Cela n’a pas empêché l’EN de nous procurer tant de joie !» L’homme, qui ne parle jamais «spontanément», aura certainement été rassuré quant à son avenir au Palais du gouvernement. Pour preuve, cette autre réponse à la question consistant à savoir quel commentaire fait-il sur une déclaration de Belkhadem, pas très amicale à son encontre du reste. «De grâce, ne me faites pas engager dans un match qui n’est tout simplement pas programmé.» En d’autres circonstances, le patron du RND n’aurait certainement pas épargné son homologue du FLN…
    «Je sais que Ouyahia dérange, mais c’est comme cela !»
    L’actuel patron de l’Exécutif assume et confirme même sa réputation : «Oui, je sais que Ouyahia dérange, mais c’est comme cela !» De nombreuses questions fusent aussitôt. Il dérangerait qui ? A quel niveau ? Quel clan ou segment du pouvoir, etc. «Je dérange tous ceux qui savent que, dans ma gestion, je ne suis pas un homme de compromis ou un homme d’image.» Pas de réponses précises mais bien des indications, par contre. Longuement, Ouyahia se désolera du monopole de «l’économie des conteneurs». «Ce qui me laisse dubitatif, c’est cette guerre que certains ne cessent de déclarer, je ne sais pour quelle raison, contre la règle des 51% 49% que nous avons instituée pour protéger notre économie nationale (…) En passant à côté du port d’Alger, on se rend compte de l’ampleur de l’invasion du container ! Des containers non pas déstinés pour l’exportation, mais toujours pour l’importation ! Nous avons fini par avoir un Doubaï à Alger, un Doubaï à El Eulma et des Doubaï à travers tout le pays.» Ouyahia tire la sonnette d’alarme : «Si, aujourd’hui, nous bénéficions d’une certaine aisance financière, c’est grâce à Hassi Messaoud, Hassi R’mel et Hassi Berkine. Mais si nous n’y prenons pas garde, même l’argent de notre pétrole finira par être transféré par ces lobbies des containers vers Paris, Shanghai et autres. J’ai cité Doubaï. Eux ( les Émiratis ) au moins ils ont su utiliser l’argent de leur pétrole pour investir dans le secteur des services.» En d’autres termes, et quand c’est Ouyahia qui le dit, il y a lieu de s’attendre à une prochaine rigueur en la matière. Probablement, dès la nouvelle loi de finances pour 2013. Il faut rappeler, en effet, que le pouvoir avait subitement reculé, sur ce terrain-là, sous la pression du déluge qui s’abattait sur le monde arabe, au tout début de l’année 2011. Pour faire face à l’urgence du moment, Bouteflika avait gelé toutes les mesures préconisant plus de rigueur dans la gestion de l’économie nationale que contenait la loi de finances pour 2011. En plus du lancement d’un programme gigantesque et généreux, dès mars 2011 pour «contenter» toutes les contestations sociales ou du monde du travail. «La paix sociale n’a pas de prix», expliquait d’ailleurs Ouyahia. Mais, depuis, les pressions, internationales notamment, se sont considérablement atténuées sur le pouvoir algérien. Le péril islamiste qui menace la Tunisie et l’Egypte, la situation de la Libye et du Mali sont autant de facteurs qui ont sensiblement changé la donne…
    K . A.

  • Ould abbes doit démissionner

    MANQUE DE CONSOMMABLES DANS LES HÔPITAUX
    Des milliers de malades en attente d’être opérés

    Enquête réalisée par Fatma Haouariould abbes,escroc,malfaiteur,dictateur,boutefould abbes,escroc,malfaiteur,dictateur,boutef
    Plusieurs hôpitaux à travers le pays, notamment ceux qui enregistrent une forte demande, ont tenu récemment leur conseil médical pour restreindre leur activité s’agissant des interventions chirurgicales programmées, a-t-on appris de source bien informée.
    C’est le cas de l’hôpital de Kouba qui, lors d’une réunion des responsables et chefs de service, a décidé «de limiter les interventions aux urgences». Un responsable que nous avons interrogé nous dira : «Nous n’agissons que dans les cas des malades hospitalisés aux urgences en danger de mort, comme les cancéreux, ou les patients ayant subi des accidents de la route ou autres.» Interrogé sur cette décision, notre interlocuteur dira : «Nous avons fait notre demande en consommables auprès de la PCH il y a un mois mais cette dernière fait du saupoudrage. On nous donne des quantités parcimonieuses qui ne couvrent pas nos besoins.» A une question sur la façon d’aborder le sujet des malades inscrits sur ces programmes, le responsable nous répliquera que «nous les mettons sur liste d’attente. Nous leur disons de patienter. Nos équipes sont présentes tous les jours mais nous sommes gênés d’annoncer aux chirurgiens que nous avons un manque de consommables. C’est déplorable mais on y peut rien.» Lors de notre reportage, rares sont les médecins qui ont osé parler. S’ils confirment la situation de pénurie et le blocage de certaines interventions, ils ont, en outre, peur des représailles du ministre de la Santé qui vient de suspendre 46 directeurs d'hôpitaux publics, et ce, pour ne pas avoir présenté les prévisions de leurs besoins en médicaments pour l'année 2012 dans les délais fixés». Les listes d’attente des malades nécessitant une intervention chirurgicale ne cesse de s’allonger. «Cette situation est récurrente et pratiquement presque tous les hôpitaux connaissent le même problème », nous expliquera le Dr Merabet, porte-parole du SNPSP, qui a rendu publiques, le lundi 28 mai, les conclusions d’une enquête nationale sur la pénurie des médicaments menée auprès de 170 établissements de santé publique et effectuée du 20 mars au 20 mai derniers. Parmi les 43 médicaments qui accusent une pénurie figurent des consommables comme la Tuberculine pour IDR, les films pour radiologie (différentes dimensions), le gel pour examen échographique, les poches pour prélèvement de sang et les milieux de culture pour les examens de laboratoire, des anesthésiques, en nombre de six également (Thiopental sodique inj., Propofol inj., Sevoflurane sol inhalation, Lidocaine gel, Procaine inj. et Promethazine inj.).
    Une situation inextricable
    Conséquence de cette situation alarmante, des centaines, voire des milliers de malades sont sur des listes d’attente. Ils se contentent de prendre leur mal en patience. Certains hôpitaux comme celui d’El Harrach (ex-Belfort) ou Zmirli sont submergés. Le problème de pénurie de réactifs de laboratoire, indispensables aux bilans biologiques des hospitalisés comme des externes, revient constamment. Les laboratoires sont dans l’incapacité de faire ces analyses, ou de les diriger vers un autre hôpital, pénalisant ainsi le patient qui est balloté d’un centre hospitalier à un autre. Il faut rappeler que beaucoup de malades des localités démunies, de l’intérieur et du Sud se rendent dans la capitale et sont souvent renvoyés dos à dos avec leur mal. Ils souffrent le calvaire sachant que beaucoup d’entre eux sont des personnes âgées. Une déshumanisation qui prend de l’ampleur quand on constate que nos hôpitaux ne pratiquent plus que la médecine de guerre. Et ce n’est pas fortuit si les citoyens ont la peur au ventre quand ils tombent malades. Ils ne sont satisfaits ni de l’accueil ni de la prise en charge. Par ailleurs, le problème de pénurie de médicaments ne concerne pas uniquement les hôpitaux. Une virée à Alger confirme le manque de certains produits pourtant essentiels dans beaucoup de pharmacies. Cependant, ce qui est flagrant, c’est cette transformation des pharmacies en «parfumeries», conséquence de la vente concomitante. Les vitrines sont achalandées de produits cosmétiques et phytothérapiques importés d’Europe et des Etats-Unis à des prix exorbitants. On y trouve des lotions et autres crèmes anticellulite, amaigrissantes, sérum anti-âge, shampoings et autres compléments alimentaires. Dans une pharmacie à la rue Didouche-Mourad, le gérant a réservé un petit espace à l’entrée pour des délégués commerciaux qui y aménagent quotidiennement des stands pour faire la promotion de produits cosmétiques des grandes marques étrangères. Une situation qui laisse pantois. Au cours de notre enquête, quelqu’un évoquera les cliniques privées qui seraient derrière les détournements de médicaments et de consommables. Ces dernières qui tournent à plein régime ne souffrent d’aucun manque. A notre question sur une éventuelle implication de médecins et chefs de service exerçant simultanément dans les hôpitaux publics et les cliniques privées, le Dr Merabet répondra : «On ne peut pas jeter l’opprobre sur la profession en avançant des accusations sans preuves. Le statut de la Fonction publique de 2006 consacre, dans son article 84, le droit à une activité complémentaire parmi les personnels soignants, élargi depuis 2010 aux chefs de service. Maintenant si le ministère ou toute autre partie a des preuves, il faut les présenter et pénaliser ceux qui sont coupables de dépassements. Il appartient au ministre de réguler et de contrôler le secteur, de mettre en place les conditions idoines d’éthique et de discipline.» De son côté, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, qui mène une véritable guerre aux importateurs, a affirmé jeudi à Mila que «tous les médicaments utiles aux malades sont disponibles au niveau de la Pharmacie centrale des hôpitaux». Il a démenti les informations faisant état d’une pénurie de médicaments en assurant que «l’Algérie a importé pour 720 millions de dollars pendant les 4 premiers mois». Il a qualifié la pénurie de médicaments de «rumeurs préjudiciables aux malades et qui procèdent d’une campagne visant à contrecarrer les efforts du ministère de la Santé pour assainir le secteur des médicaments en Algérie et lutter contre le pillage des ressources du pays, la corruption, la spéculation, la vente concomitante et le transfert illégal de devises».
    F. H.