- Des experts du Pentagone et de la CIA à Alger
- Les moines de Tibéhirine: un livre met en accusation la sécurité militaire algérienne
- Les commémorations orwelliennes du 11-Septembre annoncent de nouvelles guerres
- La France et le Qatar font monter les enchères sur l’Algérie
- Chamberlain 1939 : “C’est l’Amérique et le monde israélite international qui nous ont précipités dans la guerre.”
LES PRATICIENS DE SANTE', DONNEZ VOTRE AVIS. - Page 92
-
Algeria News Le Sionisme Cancer du siecle
-
L'Hécatombe et la Presse ou les démons du mensonge
sinon lisez la presse algerienne affilié AU DRS --- CCD plus des noms des traitres et des martyres
>>>>>>>>>>>>>>> http://www.anp.org/fr/affairesmediaetpresse.html
" Il n'est point de secret que le temps ne révèle "
Préface
La guerre n'anéantit pas seulement les hommes, les biens et la vie en général, mais détruit également les principes, l'éthique, la déontologie et surtout l'espoir.
En Algérie, rares sont ceux qui savent résister aux charmeurs de la corruption morale et matérielle et la presse comme tout organisme stratégique n'échappe pas à cette règle.
Depuis le début de la tragédie, certains journaux ont perdu leurs essences et leur crédibilité acquises chèrement après les événements d'octobre 88, dans un pays où tous les moyens d'information appartiennent depuis l'indépendance aux décideurs.Est-ce un hasard si la profession a payé un aussi lourd tribut ?
La mort violente des journalistes algériens et étrangers a dévoilé la détermination de ceux qui veulent à tout prix étouffer la vérité ; abaisser le rideau de fer est pour eux une nécessité afin de mener à bien la politique de l'horreur.
Cette cruauté a permis la neutralité bienveillante de la majorité et la compromission de certains autres ; les meurtres, les menaces puis l'isolement (pour ne pas dire la clandestinité et l'exil) des autres ont fini par anesthésier l'esprit critique et paralyser la quête de la vérité qui ont caractérisé la presse algérienne à l'issue des événements d'octobre 88.Des journalistes qui ont pris avec des médecins le leadership des comités contre la torture en octobre 88 (avec la participation remarquée de l'actrice Isabelle Adjani), qui ont écris les mémoires d'octobre et sont devenus des portes voix criant leur indignation en répétant "plus jamais ça", se sont transformés en apôtres de l'éradication et en plumes de sangs.
Il est dit : ''On n'a pas le droit de tuer un homme parce qu'on ne connaît pas les images qu'il y a au fond de ses yeux'', principe sacré du droit à la différence et du respect d'autrui que bon nombre de journalistes ont sacrifié au nom de la pseudo-sauvegarde de la démocratie que les intégristes veulent décapiter.
Comment expliquer aux communs des lecteurs la conversion rocambolesque d'une presse contestataire et parfois rebelle à l'avant garde de la lutte pour les droits de l'homme et la dignité humaine, en un instrument fatal entre les mains des thaumaturges du cabinet noir. Cette presse qui est devenue une girouette changeant de sens avec les vents des luttes des clans.
Certes dans un pays soumis à des bouleversements en profondeur où les affrontements entre idéologies antinomiques et intérêts divergents ont ouvert la voie à une atrocité meurtrière, le principe sacré du respect de la vie humaine est tombé à la faveur de fatwas d'imams ou pseudo-cheikhs ignares et de muftis incultes made in DRS. Mais le plus grave encore, c'est que la presse qui était le garde fou du champ politique, a fini par céder. Le résultat est connu de tous et les écrits relatifs à ce sujet sont bien loin du non dit ; les cours restent toujours pleins tant que justice n'est pas faite.Nous ne voulons pas et nous n'avons pas la prétention de faire le procès de la presse ou des journalistes, l'histoire se chargera tôt ou tard d'une telle mission, mais nous tenons par contre à expliquer les mécanismes et les dessous de la manipulation et montrer que la démission des consciences a très largement contribué et d'une façon substantielle au pourrissement de la situation. Notre espoir est que ce dossier puisse contribuer, même de manière très modeste, à la libéralisation des consciences journalistiques, l'assainissement du milieu médiatique et la réhabilitation de la fonction de journaliste ; pour que demain soit meilleur pour ceux qui achètent chaque jour leur journal et qui s'attendent à y trouver leurs souffrances mises à nu afin de pouvoir espérer que le surlendemain sera meilleur !
Le début
Depuis le renversement de Chadli en janvier 1992, le commandement de l'ANP de l'époque prend en charge la diffusion de toute information touchant de près ou de loin l'institution militaire ou la vie politique du pays. Les moyens de communication sont mis sous surveillance stricte afin de s'assurer du contrôle du reste des événements.
Dans le passé, cette mission délicate a de tout temps été attribué au service presse de la Direction du Renseignement et de la Sécurité qui a mis sur pied au fil des ans un service très spécialisé qui a tissé sa toile autour de tous les médias.
La gestion et la manipulation de l'information est une arme moderne très redoutable qui est employée pour gérer une situation de crise, façonner l'opinion publique et même retourner celle-ci lorsqu'elle est hostile à la politique en cours. C'est une spécialité bien établie dans tous les services secrets du monde, appelée « Média Management ou Crisis Management » et qui a démontré son efficacité plus particulièrement lors de la guerre du Golf.En Algérie, la DRS n'est pas en marge dans ce domaine, les exemples sont nombreux, mais la pratique la plus connue de tous est la censure classique qui couvre tout le champ politique. Cette opération est assurée par l'intermédiaire de son service presse de manières différentes, mais le but final reste la manipulation psychologique de l'opinion publique nationale et même internationale lorsque le sujet a une dimension internationale.
L'exploitation et la manipulation de l'information sont réalisées par une sous direction de la DRS : le service presse, plus scientifiquement baptisé «service psychologique ». Il est en charge de la «guerre médiatique ». Cette sous direction est basée actuellement au centre opérationnel de Belaroussi (l'ex-centre de support opérationnel technique), situé derrière la cité des Asphodèles à Ben Aknoun et est connu par les introduits dans les milieux médiatiques sous le nom de code CCD.
Le centre Belaroussi, classé très sensible, est commandé par le fameux Colonel Aziz. Il abrite les bureaux du centre de la communication et de la diffusion (CCD) qui est dirigé par le colonel Tahri Zoubir alias Hadj Zoubir.
Si El-Hadj comme il est communément appelé, est comme ses prédécesseurs, en charge du recrutement par n'importe quel moyen du plus grand nombre possible de journalistes (même étrangers), le but est bien simple : la censure passive et active de tout ce qui est considéré comme une information à caractère sécuritaire.Le colonel Tahri ZoubirLa censure passive est plus classique, elle permet la régulation des moyens médiatiques que ce soit la télévision, la radio, la presse écrite ou très récemment l'Internet (le serveur du Cerist, ANEP, Wissal), et ce par l'intermédiaire d'officiers présents sur place, qui bénéficient de postes importants (bureaux de sécurité) et jouissent d'une liberté d'action sans limites. Chaque bureau de sécurité au sein d'un organisme médiatique comme la TV, la radio, les stations régionales (TV et radios) et l'APS regroupe une petite équipe d'officiers qui veille 24 heures durant sur le bon déroulement des choses. Il est même arrivé qu'un officier soit lui-même le directeur de l'établissement comme cela est souvent le cas concernant le poste de directeur de l'APS (comme le colonel Talmat, décédé en 1996).
La censure active est plus importante car elle nécessite des moyens humains importants à savoir des agents et des spécialistes en communication, capables de créer l'événement et de renverser une situation médiatique hostile.Ce sont des spécialistes, le plus souvent des étrangers (spin docteurs : ce qui veut dire, des docteurs en renversement de crise), qui tracent les démarches à suivre pour minimiser les retombées médiatiques d'une situation catastrophique (comme ça a été le cas après les massacres de 1997 et 1998).
Dans tous les cas, le CCD a pour mission : la culture du secret dans le seul but de manipuler les masses d'une population en quête de vérité. Rien ni personne ne compte devant la soi-disant raison d'Etat, ce sceau sous lequel bien des vies sont sacrifiées et tant d'autres gâchées.Tahri Zoubir est un ancien officier issu de la Direction Centrale de la Sécurité de l'armée (DCSA), il a occupé des postes de responsabilités assez importants avant de devenir commandant du CCD. Il a été le sous directeur de la sous direction des points sensibles ; ce qui englobe la sécurité de toutes les enceintes militaires à travers le territoire national. Il a joué un rôle clé lors du départ du général Kamel Abderrahmane et plus tard dans celui du général Mohamed Betchine qui a été aussi son ancien chef.
El Hadj Zoubir est assisté dans ses taches par toute une équipe d'officiers qui sont :*Le colonel Smail Hallab du corps de la gendarmerie nationale qui commande un service de soutien à Zoubir depuis le quartier général à Bab Djedide.
*Le colonel Kamel originaire de la DRS avec ses hommes qui sont : les commandants Hamdi Amalou et Omar Bououne, le capitaine Amine et le lieutenant Salah du service analyse de la DRS.
*Le commandant Miloud Originaire de la DCE et le Capitaine Hamza Originaire du centre opérationnel "Antar" et qui travaillent tous deux pour le compte de Smain Lamari.
*Les adjoints directs de Zoubir, originaires de la DCSA tout comme lui, sont : les commandants Djilali et Samir.
*les Capitaines Djamel, Mohamed et Boudjemaa, le lieutenant Madjid, l'adjudant chef Abdenour Khodja et la PCA Djamila (personnel civil assimilé), qui constituent le secrétariat général du CCD.
Colonel Smail HallabLe recrutement des plumes est réalisé grâce à la collaboration directe d'une classe de journalistes totalement dévouée aux thèses de la DRS moyennant des avantages matériels très importants et une notoriété acquise grâce à leurs protecteurs. Une deuxième classe de journalistes est recrutée sous la compromission, à la suite de grandes pressions, sous la menace et même parfois grâce à de vrais-faux attentats attribués aux GIA. Il existe cependant des journalistes qui ont su rester fidèles à l'esprit de déontologie mais qui ont payé le refus d'être achetés, soit de leurs vies, soit en abandonnant le journalisme, soit en étant obligés de quitter l'Algérie et d'opter pour l'exil. Dans tous les cas, Le colonel Tahri Zoubir est prêt à aller jusqu'aux limites de la barbarie pour exécuter les ordres de Toufik et Smain.
Avant de devenir le chef du CCD, Zoubir a dû montrer patte blanche vis-à-vis de Toufik auquel il a largement témoigné sa fidélité. La confiance de Toufik a été acquise grâce à Mohamed Betchine. En réalité, ce dernier à peine installé, après l'élection de Zeroual, qu'il commence à approcher discrètement des cadres avec lesquels il a travaillé à la DCSA ou à la DRS pour le soutenir dans sa soi- disant démarche de paix. Plusieurs officiers le rejoignent effectivement, soit directement au siège de la présidence, soit restent en contact permanent pour lui rendre compte au fur et mesure de ce qui se passe à la DRS. Il fait de même avec le commandant Tahri Zoubir (à l'époque sous directeur des points sensibles et chargé de mission spécial pour la DCSA) qui n’hésite nullement avant d'aller voir Toufik et lui rendre compte de l'offre de Betchine. L'ancien directeur de la DRS croyant avoir réussi le retournement de Zoubir se prend dans son propre jeu, et Toufik lui fait parvenir des informations qui ont permis par la suite de renverser toutes les tentatives de récupération du MDN par le président Zeroual et l'élimination spectaculaire de Betchine. Il va sans dire que Zoubir a été largement récompensé pour cette fidélité qui lui a ouvert les portes d'un pouvoir immense.
Depuis sa nomination à la tête du service presse, suite au départ du colonel Fawzi actuellement en poste à Rome en tant qu'attaché militaire, Zoubir a suivit les ordres de Toufik à la lettre et a réalisé quelques coups médiatiques qui ont eu un impact important sur la vie politique du pays même à l'échelle internationale, parmi ces opérations de manipulation médiatique:
*L'interview réalisée par le journaliste de ''Chark el Awsat'', Amir Atahiri.
*La couverture médiatique de l'opération de Ouled Allal.
*Les attaques contre le général Mohamed Betchine et qui ont conduit par la suite à la démission du président Zeroual.
*Très récemment l'aide à Khaled Nezar et la promotion médiatique des anciens officiers de l'armée française par l'intermédiaire du colonel Mohamed Rabah Boutella, fondateur du mouvement des officiers algériens de l'armée française.
*Et La campagne menée pour discréditer le MAOL.
Ce travail de maître manipulateur n'aurait jamais pu aboutir sans l'apport considérable de ses agents, qui signent de leurs noms ou de leurs pseudonymes des articles tous faits au CCd et qu'ils reçoivent le plus souvent par fax à leurs rédactions respectives. Ces plumes mercenaires s'emploient à donner de la crédibilité à des faits ou à des évènements factices, concoctés par la cellule analyse du CCD dans le but de damner le pion à tous ceux qui résistent ou combattent le totalitarisme militaire.
L'affaire Atahiri
L'interview réalise par ce journaliste en mars 98 est un boom médiatique, puisqu'il fait énormément de bruit même à l'étranger où il est repris par plusieurs magazines et agences de presse. Il va sans dire que la promotion de cet article à l'intérieur de l'Algérie est prise en charge par les relais médiatiques locaux sous la direction de Zoubir en personne.
Durant cette période post-massacres, les pressions subites par les généraux sont très fortes et l'opinion publique nationale et internationale sont presque unanimes sur le fait que l'armée est mêlée d'une manière ou d'une autre à ces horribles massacres. Le sujet tabou qui fait trembler l'ensemble des généraux algériens est les demandes persistantes d'une enquête internationale faites par des organisations de défense des droits de l'homme en Algérie avec l'appui de plusieurs ONG ou des personnalités politiques algériennes et étrangères.
La question «qui tue qui?» est née et les généraux sont mis à l'index par plusieurs témoins gênants. Les attaques faites contre ces généraux sont finement projetées vers l'institution militaire. Ils ne veulent pas être dissociés du corps de l'armée et toute atteinte à leurs personnes est assimilée à une attaque contre l'ANP qu'ils veulent montrer solidaires et unie derrière ses commandeurs. Cette subtilité leur a permis de dissoudre l'onde de choc qui a suivit les grands massacres de civils et ce à l'intérieur même de l'institution militaire. La souveraineté de l'Algérie étant logiquement associée à celle de l'armée, par conséquent, ils sont eux aussi au-dessus de tout soupçon et tout ce qui peut altérer cette souveraineté est hors de propos et inacceptable, voir diplomatiquement incorrect.
C'est le général Toufik qui a personnellement veillé à ce qu'une riposte médiatique puisse être organisée pour ne pas laisser le champ libre aux spéculations et interrogations qui peuvent ajouter encore de l'huile sur le feu et rendre plus délicate la position des généraux vis-à-vis du reste du monde.
En plus du dépêchement secret de plusieurs envoyés spéciaux chargés d'exposer l'étendu du problème du terrorisme intégriste en Algérie aux leaders du monde arabe et occidental, le renforcement de la citadelle des généraux devait être impérativement entrepris et il a fallu pour se faire organiser une contre offensive médiatique à l'échelle internationale.Dans cette même stratégie, le CCd à cette époque a fonctionné H24 et a réalisé beaucoup de programmes dont:
*Une série de témoignages de "repentis" du GIA diffusés sur la chaîne de télé nationale et sur le canal satellite. Ces témoignages ont pour objectif bien sûr la levée des accusations qui pèsent sur l'armée.
*Une autre série de reportages abordant les ramifications du GIA dans les capitales européennes avec le soutien des bureaux de sécurité locaux.
*Des conférences animées par des personnalités proches du pouvoir ayant pour objectif le ralliement de l'intelligentsia occidentale à la cause des généraux, en Suisse, en France, en Allemagne, en Angleterre (Khalida Messaoudi, Said Saadi, Saida Benhabiles, Hamraoui Habib Chawki, Reda Malek, Mohamed Salah Dembri.).
*L'invitation de plusieurs personnalités étrangères à Alger où ils sont reçus en grande pompe et ont droit à des séjours grand luxe durant lequel ils animent des conférences soutenant le régime et lui apportant la caution morale
(Bernard Henry Lévy qui a passé le nouvel an 98 à Alger et qui a porté tout le temps son gilet par balle, André Glucksmann qui a ouvertement appelé à aider l'armée, Jack Lang.).
*L'envoi de témoins présumés des massacres et des victimes du GIA vers la France et la Suisse où ils ont pour mission la défense de l'armée contre toutes les accusations lors de leur participation à des débats télévisés retransmis en direct bien évidemment en Algérie.Des activités parallèles de soutien à l'armée sont menées tambour battant, mais les généraux doivent malgré tout le sang froid qu'ils essayent de faire paraître, faire passer le message au monde entier que l'armée est innocente, qu'elle ne tue pas (sauf par erreur), qu'elle ne torture pas et qu'elle est le rempart des nationalistes convaincus, honnêtes et soucieux de sauver l'Algérie et de l'inclure dans un monde moderne. C'est dans cette optique que le général Mohamed Lamine Mediene décide de monter ce coup en faisant parler un général de l'armée pour mettre les points sur les ''i'' à ceux qui disent que l'armée est muette.
Mohamed Mediene Alias Toufik Toufik ordonne à Zoubir de lui proposer un journaliste étranger crédible aux yeux du monde médiatique qui pourrait être utilisé pour mener à bien le plan préétabli. Pour des raisons de crédibilité, le journaliste choisi devrait être entre les deux mondes occidental et oriental, francophone de préférence et connu sur la scène de la presse internationale. Parmi une liste de noms de journalistes capables d'être utilisés, le choix est arrêté sur Amir Atahiri qui est déjà venu plusieurs fois à Alger.
Amir Atahiri est un journaliste d'origine iranienne, spécialiste du fondamentalisme islamiste, il est aussi l'ex-rédacteur en chef d'un journal proche du Chah d'Iran. Il écrit actuellement dans le quotidien arabe "ACHARQ Al-AWSAT " des articles traitants des sujets touchant l'Algérie et intervient souvent sur la chaîne américaine CNN comme un expert du terrorisme international et présente ses analyses sur le développement de l'intégrisme islamiste en Iran et dans le monde. Dans presque tous ses écrits, il soutient la politique du tout sécuritaire et ne cache pas son soutien à l'armée. Il a su grâce à ses articles, qui ont donné des bouffés d'oxygène médiatique au généraux, créer une relation de confiance avec des hommes politiques et des journalistes algériens acquis à la cause des chefs de l'armée.
Après l'accord de Toufik, Zoubir charge un de ses agents qui a d'étroites relations avec Amir Atahiri de contacter ce dernier et de lui lancer une invitation attrayante sans rentrer dans les détails.
En effet, Amir est approché au mois de février 1998 par ce contact qui l'invite à passer quelques jours en Algérie et lui promet une possible rencontre avec un haut responsable de l'ANP. Entraîné par cette offre alléchante, il obtient son visa auprès du consulat d'Algérie à Londres en un rien de temps; le chef du bureau de sécurité de l'Ambassade en l'occurrence le colonel Belaïd Benali est au courant de l'affaire et charge son second Cheikh Benzeineb alias Abdelhak de faire le nécessaire. Le général Toufik est informé dés la délivrance du visa.A son arrivée à Alger, il est accueillit à bras ouverts par son ami algérien et conduit à un hôtel grand luxe en attendant de faire son reportage. Il a fallu qu'il attende deux jours avant que son contact ne lui confirme qu'un haut gradé de l'armée, un général, allait le recevoir et lui accorder une interview exclusive. C'est dans un des salons feutrés de la résidence Djenan El-Mithak que Amir Atahiri est reçu par le colonel Hadj Zoubir, qui habillé en général, se fait passer pour un puissant général Algérien de l'ombre. La rencontre dure plus de quatre heures durant lesquels Zoubir s'efforce d'aborder tous les points déjà discutés avec Toufik lors d'un précèdent briefing. A la fin de la rencontre avec Amir, tout est réglé, même le magazine qui pourrait publier la rencontre, à la seule condition que le nom du général ne soit pas cité et que le pseudonyme de général X soit utilisé à la place. Pour Amir Atahiri c'est une vraie aubaine, il croit qu'il vient de réaliser un scoop sans se douter qu'il est entrain de se faire manipuler.
Le magazine français de renom " politique Internationale" est savamment choisit pour plusieurs raisons: d'abord c'est un magazine pseudo académique lu par les décideurs de la politique étrangère de tout le monde francophone et fait office de conseiller dans le traitement des affaires délicates. En suite, la publication par cette revue de l'interview avec le fameux général, donnerait de la crédibilité à toute l'histoire sans que le lecteur ne puisse se douter que c'est un coup monté.
Comme prévu, la publication en mars 98 de l'article fait un tabac et le sujet est repris par plusieurs journaux et agences de presse. Le suspense soulevé par le nom "général X" donne lieu à des spéculations diverses, pour les uns c'est Nezar, pour d'autres Mohamed Lamari. Le plus important est que le message de Toufik parvienne au monde entier et il n'est pas difficile de lire dans l'interview que l'armée ne tue point et que seuls les GIA sont responsables des massacres, que la violence n'est pas due à l'arrêt du processus électoral mais plutôt une stratégie de prise de pouvoir par les islamistes et que Chadli est personnellement responsable de la prolifération du germe fondamentaliste.
Mais plus important c'est que le message que Toufik veut faire passer aux leaders des pays occidentaux est que le terrorisme est vaincu et qu'il est temps de normaliser les affaires avec l'Algérie. Le but de Toufik est atteint et Zoubir a réussi un coup de maître.L'opération Ouled Allal
Après les terribles massacres de Raïs, Sidi Moussa et Bentalha, les généraux Mohamed Lamari, Toufik, Fodhil Cherif et Smain décident d'une opération de grande envergure dans le but de montrer que l'armée est présente sur le terrain, qu'elle n'est pas inerte, qu'elle est toujours forte, qu'elle ne laisse pas impunis les crimes contre les civils, mais surtout pour contrecarrer toute action politique occidentale favorable au déploiement d'une force militaire internationale de maintien de la paix en Algérie. Un tel scénario serait une catastrophe sans précédent pour les généraux du MDN, puisque la première implication est la constitution d'une commission d'enquête sur les massacres. Ils leur faut donc absolument montrer au reste du monde une autre image de l'ANP, celle des grands protecteurs des faibles et ils ont tout fait pour inoculer aux observateurs de la scène algérienne que les généraux algériens ne tuent pas des civils innocents.
Les généraux s'inspirent pour l'occasion du modèle américain de gestion médiatique des conflits armés. Ils savent qu'ils n'ont pas droit à l'erreur et ont employé tous les moyens médiatiques en leur possession pour couvrir l'offensive de l'armée afin de garantir un maximum de publicité positive.
Ouled Allal est un petit village situé à environ cinq kilomètres de Sidi moussa et fait partie de cette région macabrement célèbre du "triangle de la mort". Il est devenu fantomatique à l'image des autres villages environnants depuis le commencement des massacres; seuls les habitant qui n'ont pas où aller sont restés dans leurs modestes habitations, essayant de préserver le seul bien qui leur reste: leur vie. C'est aussi un village qui a majoritairement voté FIS (comme celui de Raïs, Benthalha, Sidi Moussa.), et compte bien sûr, comme tous les villages aux alentours, des sympathisants qui abritent des islamistes armés des GIA ou de l'AIS et les ravitaillent. Ce village est épargné par les massacres!
Au début du mois de septembre 97, le général Fodhil Cherif, commandant de la lutte anti-terroriste prépare avec ses aides de camp, une offensive extraordinaire contre ce petit village, qui selon eux abrite le quartier général des auteurs des massacres des villages voisins. Le plan de l'opération inclut l'apport des forces spéciales, l'aviation, l'artillerie, les blindés et des bulldozers pour ouvrir des passages dans les pseudo-champs de mines (une première mondiale, quand on sait que les bulldozers ne résistent même pas au souffle d'une mine antichars, alors que les mines artisanales des groupes islamistes armés sont faites à partir du remplissage des bouteilles de gaz butane avec un mélange hautement explosif donnant une force équivalente à l'explosion de bombes de deux cents kilogrammes utilisées par l'aviation de l'ANP). Très vite, à la mi-septembre, un dispositif impressionnant est déployé prés de Sidi Moussa et à la vue des moyens militaires mis à contribution pour la circonstance, on a l'impression que l'armée algérienne part à la guerre contre une autre armée d'une puissance colossale.
Fodhil CherifPour la première fois depuis le début de la crise, des journalistes de la presse écrites triés sur le volet sont convié à suivre de loin l'évolution des opérations sur le terrain.
Depuis le poste de commandement opérationnel (PCO), installé à Sidi Moussa, Fodhil Cherif coordonne en présence du le général Said Bey, alors chef de la première région militaire, les mouvements des troupes et le travail des différentes armes présentes sur le terrain. En utilisant ses méthodes peu chirurgicales, Fodhil Cherif décide de nettoyer le village maison par maison et Gourbi par Gourbi car il faut dire que les gens qui vivent dans ces lieux sont des gens simples et très pauvres. Les portes des habitations sont fracassées par les parachutistes du 25ème, 90ème et 18ème régiment de reconnaissance et le 12ème régiment de para-commandos (RPC), l'élite de l'ANP, qui forment la coordination de lutte contre les activités subversives (le CLAS) commandé par Fodhil Cherif.Quelques civils sont évacués par les hommes des forces spéciales dans la hâte, la peur au ventre et sous une pluie d'insultes et de coups, ils n'ont même pas le temps de ramasser le peu de biens qu'ils ont. Les consignes de Fodhil Cherif sont très claires "ne prenez aucun risque et tirez au moindre danger". C'est le colonel Tartague et ses hommes qui s'occupent de la localisation des maisons infectées, grâce à ses agents qui sont partout.
Dés les premiers accrochages avec les islamistes armés, les bombardements commencent; les hélicoptères de support de combat MI8 (portant 64 roquettes) et MI17 (portant 192 roquettes) lancent leurs roquettes à tout bout de champ, et le commandant aviateur de cette mission au PCO, le Lt-Colonel Staihi Laouar a même ordonné de tirer à la roquette sur des bergers des environs arguant que ce sont des bergers du GIA. Il est presque impossible de décrire la scène complètement: les déflagrations, le feu, les cris, les nuages de poussière. A la fin de l'opération qui a duré plusieurs jours, usant des chars T-72 nouvellement acquis auprès de la république tchèque (un marché entre la firme OMNIPOL et les généraux algériens, qui sera abordé dans le dossier corruption et affaires), Fodhil Cherif ordonne de donner l'assaut final, rien ne doit être épargné. Les quelques maisons qui ont résisté aux tires de roquettes, chars et armes de tout genre sont démolies et mises à terre. L'opération grandiose est terminée et seul le minaret tient encore debout, le reste de la mosquée est détruit et le village de Ouled Allal est rayé de la carte.Tout au long de l'évolution de l'offensive militaire, des déclarations à l'intention de la presse font état des dégâts subits par le terrorisme qui vient de perdre à Ouled Allal son quartier général; à croire que tous les maux de l'Algérie ont commencé dans ce petit hameau devenu zone de la mort.
Le 08 octobre 97, Fodhil Cherif, seul habilité à parler aux médias, fait état de la découverte d'un charnier contenant près de quatre vingt corps. Impassiblement, il avance que ce sont les corps des femmes et des jeunes filles enlevées dans les villages où les massacres ont eu lieu et tuées par les commandos des GIA après avoir été violées, alors qu'aucune expertise médicale ou enquête n'a été faite, mis à part le décompte des victimes et leur enterrement dans des fosses communes par les éléments de la protection civile. Cette déclaration, Fodhil Cherif l'a par la suite conforté en annonçant la découverte d'un important lot de documents authentifiés par le sceau du GIA et qui réglemente le partage des femmes kidnappées sur les lieux des massacres. Un autre document rédigé par le pseudo-responsable des massacres faisant état du bilan du butin (bijoux et argent) récupéré sur les corps des victimes lors des massacres et dont Antar Zouabri, l'agent de Tartague étant le destinataire.Le but est de convaincre l'opinion publique nationale et surtout internationale et de manière irréversible, que les seuls coupables des atrocités commises ici et là sont les terroristes islamistes. Pour étayer ces déclarations, des femmes égorgeuses sont présentées sur la chaîne de télévision nationale et ont confirmé leur appartenance aux GIA et avoué leur participation aux massacres.
Comme le chapitre des massacres est traité dans le dossier de la lutte anti- terroriste avec plus de détails, nous allons seulement citer le but final de l'opération Ouled Allal.
Les journalistes invités pour couvrir cet épisode macabre ont le droit, une fois l'opération terminée, de photographier les corps des dizaines d'islamistes allongés les uns à côté des autres. Ils sont présentés comme les auteurs des massacres qui ont secoué le monde entier. Un seul islamiste armé vivant, le visage défiguré, plein de sang, se tenant à peine debout, est exposé aux journalistes qui n'ont pas le droit de lui parler.En réalité, quelques corps seulement appartiennent aux membres des groupes Armés abattus pendant l'offensive, les autres sont prélevés du lot de réserve, à savoir les islamistes et les victimes disparus, arrêtés et torturés par Tartague et ses hommes de l'escadron de la mort, qui sont détenus et maintenus en vie dans des conditions animales et ce dans des endroits tenus secrets (comme les hangars de la caserne du service prés du cimetière de Staouili où prés de dix ans auparavant ont été conduit les émeutiers d'octobre 88) afin de servir dans des opérations pareilles à celle de Ouled Allal comme des figurants du dernier acte, c'est à dire ramenés et exécutés sur place pour être exhibés devant la presse afin de montrer au monde que les responsables sont mis hors d'état de nuire.
C'est cette pratique abjecte, inqualifiable qui va au-delà de la barbarie, qui a fait que le nombre de disparus en Algérie dépasse les quatre milles cas. Autant de victimes qui vont hanter la mémoire de ceux qui leurs ont ôté le droit d'avoir une tombe et à leurs proches celui de faire leurs deuils.La décapitation de Betchine
Ce scandale qui a fait beaucoup de bruit très récemment n'aurait jamais eu le succès escompté sans la complicité appuyée et les complicités implicites des agents du service et de ses relais dans la sphère politique. Les tenants et les aboutissants de cette affaire sont connus de tous et c'est sans doute l'une des opérations les plus connue du CCD.
Betchine MohamedNous ne nous faisons pas l'avocat du diable, mais la férocité des tires croisées contre la personne de Betchine ont fait que ce dernier abandonne vite le terrain du jeu politique pour se réfugier dans l'enclos des affairistes mafieux pourchassés par des juges véreux. Les journalistes qui ont déclenché l'affaire ont reçu au préalable des consignes très strictes de la part de Zoubir. Toute la stratégie de l'anéantissement de l'empire "Betchine" décidée comme cela est déjà décrit dans de précédents dossiers, par les grosses têtes du MDN est appliquée avec soin. Salir Betchine " qui n'est déjà pas très propre" vaut mieux que l'abattre. Il faut dire à ce sujet que même la famille de Betchine n'est pas épargnée et est traînée dans la boue pour signifier à Betchine que les choses peuvent aller très loin et dépasser le cadre de sa propre personne. Les nombreux titres de presse que possède Betchine sont tous incapables de faire face à la vague d'accusations gravissimes portée contre lui par " Nourdine Boukrouh" (d'abord au journal El Khabar), fer de lance de Toufik et qui est largement récompensé pour ses bons et loyaux services.
Ghalib Djebour, gendre de Betchine et directeur du journal l'Authentique reçoit des avertissements très sérieux de Toufik, son ex-chef (Ghalib Djebour, a fait partie de la DCSA comme officier et a fini par quitter le service avec le départ de son beau-père en 1990), qui lui sort les dossiers de plusieurs affaires dans lesquelles Djebour est compromis. Parmi ces nombreuses affaires, son implication directe dans les malversations de sa société de gardiennage et de protection rapprochée "Idoine" (d’où "l'affaire Idoine"). Ghalib Djebour recrute de jeunes sous-officiers ou officiers issus des services et les arme dans le but d'assurer la protection rapprochée de nombreuses personnalités proche de Betchine. Pour obtenir des contrats de protection, la société Idoine monte de vrais-faux attentats. Le cas du délégué exécutif communal (DEC) de Bordj El-Kiffan en est un exemple: une dame mariée à un magistrat proche de Betchine, pour laquelle Ghalib organise un faux attentat afin de justifier d'un contrat de protection du DEC au montant 2.500.000 Dinars entre la mairie de Bordj El-Kiffan et la société Idoine. Le DEC de Bordj El-Kiffan empoche 30% du montant de la transaction soit 750.000 Dinars.
Une autre affaire plus grave encore, celle de trafic d'armes où Ghalib est impliqué avec un certain Boualem El-Mekhfi, le fils du fameux Cheikh El-Mekhfi. Une partie des armes récupérées par ce dernier lors de ses opérations est transmise par son fils à Ghalib qui les utilise pour sa société Idoine.
Les affaires sont nombreuses et le degré de compromission de Ghalib lui vaut de se taire face aux mises en garde de Toufik sous peine de se voir lui-même emporter par le courant. Il faut rappeler que Betchine a battu en retraite en bravant la menace de rendre publique des affaires de détournements et de malversations de tout genre dans lesquelles sont impliqués un bon nombre de généraux mais dès qu'un compromis est trouvé entre les deux parties, à savoir les généraux du MDN d'un côté et Zeroual et Betchine de l'autre, la presse cesse ses attaques et tout rentre dans l'ordre.
Nous passons sur les détails publiés par la presse surtout le Journal "El Watan" qui a été l'un des premiers titres à soutenir l'offensive de Toufik.L'abjuration de l'histoire
C'est avec stupeur que bon nombre d'Algériens, surtout ceux de l'ancienne génération qui ont fait du premier novembre une date immuable, ont appris par la presse écrite que Khaled Nezar était un héros de la guerre de libération la plus extraordinaire du vingtième siècle. Plus grave encore, cet homme qui a fait le deuil de l'Algérie et l'a plongé avec ses compères dans une obscurité sans fin, revendique haut et fort la paternité de l'Armée Nationale Populaire moderne, cette institution qui faisait autrefois la fierté de chacun.
Nous n'allons pas invoquer la longue liste des actes criminels de cet homme inqualifiable en mal de légitimité historique et qui a largement contribué par son excès de zèle à l'allongement de la longue liste des noms de ceux qui ont versé leur sang pour la terre qu'il est entrain de piller aujourd'hui. Dans son livre il damne le pion aux vrais baroudeurs (expression utilisée pour désigner les Moudjahidines qui ont engagé des combats armés avec les forces militaires de colonisation et qui signifie aussi tirer et sentir l'odeur de la poudre : le "Baroud". Il les désigne de maquisards abrutis qui n'en faisaient qu'à leurs têtes et qui avaient besoin d'instruction en tous points. Il va sans dire qu'il tire au passage la révérence à ses anciens compagnons de l'armée française sans lesquels l'Algérie indépendante n'aurait jamais vu le jour.Nezar n'est pas le seul à essayer de se faire un lifting historique, le général Mohamed Touati a redécouvert son amour pour les Kabyles et son interdépendance berbère qu'il revendique ces dernières années à tout bout de champ, surtout dans les milieux du RCD auxquels il prêche ses discours néo-séparatistes et prodigue ses conseils envenimés. Ce que peu de Kabyles savent, c'est que cet individu qui est aussi du même milieu que Nezar, n'est certainement pas l'enfant de cour qu'il essaye de faire paraître derrière sa façade courtoise et belliqueuse, pire encore il est maculé du sang de dizaines de jeunes kabyles honorables qui ont rejoint le combat du FLN et de pauvres civils sans défense.
En 1956 (années où la fine fleur des hommes tombait au champ d'honneur les uns après les autres) alors qu'il était jeune officier (Aspirant promu pour sa fidélité et sa rigueur, alors qu'il était sous-officiers à l'origine), il est arrivé avec un détachement de soldats français au Douar Béni-Flik non loin d'Azefoun où il a personnellement sélectionné prés d'une vingtaine de jeunes hommes du village et qui sont froidement fusillés sur place, comme représailles à une frappe de «fellagas » contre une caserne française de la région.
Ironie du sort, pendant l'été 1985, alors qu'il était à l'école de la santé militaire de Sidi-Bel-Abbès, il est revenu sur les lieux de son crime pour participer avec une délégation officielle à l'inauguration du premier CEM de la région. Même homme, différent uniforme, les habitants du village de Béni-Flik l'ont reconnu dés qu'ils l'ont vu et ce qui devait être un jour de fête s'est très vite transformé en un soulèvement populaire. C'est aux sages de ce village martyr qu'il doit encore la vie car il a failli être lyncher et ce malgré son uniforme et son grade de commandant, les villageois hors d'eux l'ont chassé à coups de pierres.Touati n'a certainement pas oublié ce jour qui reste « normalement » gravé dans sa mémoire et certainement dans celles des habitants du village de Béni-Flik. Il n'a de Kabyle que le nom et c'est dans la logique des choses que de le trouver aujourd'hui derrière le meurtre de Lounes Matoub et d'autres Kabyles "comme lui" et dont il pleure la disparition.
Khaled Nezar a bien entendu bien profité de la largesse de certains titres de presse et de la complicité malveillante de certains journalistes à l'affût d'un parrain. Ils se sont investis pour convaincre le commun des citoyens du bien fondé des intentions du nouveau messie des Aurès. Ce dernier est présenté par la presse comme une providence pour notre pays et lui accordent le droit de traîner dans la boue tous ceux qui ont osé le contredire ou lui faire le moindre reproche. L'esprit du coup d'Etat de janvier 92 est défendu avec férocité par les journalistes et à aucun moment le choix du tout sécuritaire n'est mis en doute, bien au contraire, c'est l'essence même du combat démocratique dont se réclament les journalistes éradicateurs.
Même à la retraite (officiellement), Khaled Nezar se présente comme le gardien des valeurs de l 'ANP dont il se fait aussi le porte-parole permanent et n'hésite nullement à faire des déclarations gravissimes sans en référer préalablement pour autorisation au chef de l'Etat (le président Zeroual et après lui Bouteflika) qui apprend la chose comme tout le monde par le biais de la revue de la presse qui lui ait présenté quotidiennement. Les déclarations de Nezar sont en fait des mises en garde à peine masquées à l'intention du chef de l'Etat pour bien notifier le divorce entre le politique et le militaire et rappeler que le pouvoir est une affaire d'uniforme qui ne peut être porté qu'au sein du MDN.
Des individus comme Khaled Nezar, Mohamed Touati, Salim Saadi, Rabah Boutella. ont tout fait pour compromettre les gens sincères qui ont quitté l'armé français soit avant soit après l'appel du 19 mai 1956 et qui ont majestueusement servi la révolution et l'Algérie. Certains sont tombés au champ d'honneur et d'autres comme le regretté général Khelil Lahbib (une des bêtes noires de Larbi Belkheir), Latrech Abdelhamid (colonel de l'ANP et ex. SG du MDN), Ben Salem Abderahman (Cdt de l'ALN et membre du conseil national de la révolution), Mahmoud Chérif (ancien Lt de l'armée française et colonel de l'ALN) et tant d'autres dont les noms ont été intentionnellement occultés par ceux qui ont pris part dans ce qui sera décrit plus tard comme «la grande conspiration» qui a commencé par l'empoisonnement du président Houari Boumediene, savamment préparé et mis en œuvre par un de ses proches collaborateurs. L’Avènement de Chadli Bendjedid, Larbi Belkheir, Abbes Gheziel, .au pouvoir ; Le premier nettoyage de l'ANP durant les années quatre vingt, la purification du champ politique, le deuxième nettoyage de l'ANP durant les années quatre vingt dix et la main mise actuelle sur le devenir de l'Algérie.
Les attaques contre le MAOL
Embarrassés par l'étendue des publications du Mouvement Algérien des Officiers Libres, les généraux impliqués dans la tragédie nationale ont urgé les généraux Toufik et Smain responsables des services de sécurité de trouver une solution à cet imprévu qui a mis à nu les pratiques criminelles longtemps employées dans l'ombre par les généraux.
Le fait que le MAOL ait exclu dès le départ l'usage de la violence comme moyen d'implosion du système, a privé les architectes de l'apocalypse de leur arme favorite, à savoir la surenchère et l'escalade pour discréditer l'adversaire. Le duo de la DRS a opté en fin de compte pour l'infiltration et la riposte médiatique.Plusieurs tentatives d'infiltrations du Mouvement par la centrale ont échoué grâce à la vigilance des libres qui connaissent bien plus que n'importe qui les méthodes peu légitimes employées par les fers de lance de l'institution militaire. A l'intérieur du pays, les opérations de surveillance, d'écoutes et de contrôle en tout genre n'ont rien rapporté aux responsables de la sécurité et à chaque fois, ils butent contre la détermination des officiers et sous-officiers du mouvement.
La politique désastreuse des généraux qui ont ruiné l'ANP, leurs affaires, leurs fortunes apparentes et leurs nouvelles règles d'exclusion de la classe d'officiers de second rang, à savoir les officiers supérieurs et subalternes qui sont loin du cercle de décision et sont utilisés le plus souvent uniquement comme de la chair à canon, ont été des éléments déterminants dans le changement radical de la mentalité d'un nombre impressionnant de militaires qui ont, fort heureusement, compris que leurs chefs ont trahi la confiance qu'ils avaient en eux. Plus grave encore que ces mêmes chefs les utilisent comme bouclier alors qu'ils gardent leurs enfants officiers au sein de l'armée loin du terrain opérationnel. Le capitaine Mourad Lamari (fils de Mohamed) sorti de l'Académie militaire de Cherchell en 93 est affecté à la DRS, il occupe un poste tranquille au MDN et a bénéficié d'une promotion éclair, alors que plus des deux tiers des ses camarades de promotion ont été tués dans des opérations de ratissages ou dans des offensives antiterroristes. Ce n'est pas le seul fils de général, le capitaine Zoubir Djenouhat affecté lui aussi à la DRS, il travaille à la direction régionale de la DRS 1ere RM ; Le Capitaine Khaled Derradji lui aussi affecté à la DRS, il est au poste de sécurité du CHU Ain Naadja ; Le Capitaine Noureddine Djillali, infanterie mécanisé, affecté à la première région militaire ; Le Capitaine B. Mostefaoui lui aussi affecté à la DRS, le Capitaine Nassim Hamzaoui, le Capitaine Medjahed : le fils adoptif de Nezar.
Tous, des fils de généraux mis à l'abri des balles par leurs pères qui les réservent pour la relève, alors que le commun des officiers est juste bon pour le service express. C'est un matricule anonyme qui est remplaçable à tout moment et peu importe le coût pourvu que la progéniture sacrée des généraux reste sauve. En 89, le fils de Kasdi Merbah a été par contre radié de l'armée juste après l'éviction de son père de la tête du gouvernement(en novembre 89) sur ordre du commandement militaire alors qu'il était en deuxième année à l'école militaire de Cherchell, le motif invoqué étant des plus stupides : déséquilibre mental.
Le climat au sein de l'armée est aussi orageux que celui de la population civile, et à la ''mauvaise publicité'' faite par le MAOL, vient s'ajouter le mécontentement et la frustration profonde de la plupart des officiers supérieurs. Les officiers supérieurs (à partir du grade de commandant) qui ne doivent en aucun cas s'approcher de leurs généraux s'ils sont armés, ont vite compris que le manque de confiance qui leur ait témoigné reflète un dysfonctionnement grave. La fissure entre la base et le sommet est bien établie et mise à part un nombre négligeable d'officiers ''Serviteurs'' triés sur le volet, personne ne peut accéder à l'olympe des dieux. L'expression est très explicite car c'est en qualité de dieux que les barons de l'armée s'adressent à leurs subalternes.
Le règlement de service dans l'armée (RSA) a été abandonné depuis bien longtemps et les officiers de l'ANP tous grades confondus ne sont plus au service de l'armée et de la nation, mais à celui de généraux et de leurs relais mafieux. Comment expliquer l'ordre donné par le nouveau directeur de la gendarmerie, le général Boustila (très proche de Larbi Belkheir) aux gendarmes de fermer tous les commerces qui font de la concurrence aux grand importateurs, le racket des civils par les gendarmes aux portes des grands marchés alors que les grossistes sont protégés depuis le port d'Alger jusqu'aux points de vente. Le retour de Boustila en lui-même est une insulte à tous les gendarmes honnêtes et reflète bien ce qui se passe réellement dans la haute sphère du commandement militaire.
Même si le prix du baril de pétrole est à cent dollars, la misère du peuple algérien ne fera que s'aggraver car à chaque fois les prélèvements des généraux sont plus importants. Il va sans dire que le train de vie des ces derniers et celui de la deuxième classe d'officiers reste incomparable, car au sein même de l'armée des frontières ont été dressées et les soldes attribuées aux officiers de seconde classe sont accordées de façon à ce que la date de virement devienne un événement en soi vu la cherté de la vie. En d'autres termes, c'est la politique de la carotte et du bâton qui est appliquée.Le MAOL par ses campagnes de sensibilisation dérange l'équilibre fragile établi par des généraux qui ne peuvent plus cacher ni leurs implications dans les crimes contre l'humanité perpétrés sur le sol de leur propre pays, ni l'odeur nauséabonde de leurs fortunes indûment acquises, ni leur ignorance des réalités du peuple qui réclame haut et fort leur départ. Le MAOL incarne l'esprit de novembre 54 et rappelle les valeurs oubliées de l'ALN : le sacrifice, l'honnêteté, le travail, la justice et la fidélité ; des fondements qui font peur, même très peur à ceux qui n'ont plus d'honneur.
Il est tout à fait incroyable de voir les généraux assassins gesticuler dans tous les sens devant les instances internationales en faisant semblant que tout est pour le mieux dans le pays et que leur réputation est au-dessus de tout soupçon, alors que les services étrangers savent que ces généraux sont bien des voleurs et sont au courant du montant des sommes détournées vers leurs comptes à l'étranger au centime près. Ayant perdu tout repère, leur plus grave erreur est d'avoir cru que tous les officiers de l'armée peuvent être acheté ou compromis, pour eux des hommes incorruptibles ça n'existe pas ; le MAOL leur a démontré le contraire.
Le système est un panier de scorpions où il n'y a de place que pour les plus venimeux. Comme le reste des arachnides, les sentiments, les valeurs et le partage, ils ne connaissent pas. Leur monde est clos et leurs règles différentes ; la seule loi qu'ils connaissent est absente des livres de droit : c'est celle du plus fort. Ils puisent leurs venins dans la haine qu'ils ont pour tout ce qui est juste, droit et légal.
Portés par la vague de la bonne fortune et des affaires prospères dont ils confient exclusivement la gestion à des seconds très proches (très souvent des officiers avec lesquels ils ont un lien de parenté), les généraux se partagent l'Algérie du nord au sud, d'est en ouest. Tout est mis sur la table, la moindre ressource est recensée même les plus petites usines ou le plus petit lopin de terre, c'est un Monopoly grandeur nature où l'on joue pour de vrai. Le seul perdant est la population qui n'ose même plus lever la tête pour voir.
C'est dans cette atmosphère où l'argent est intiment mêlé au pouvoir, où la vie humaine n'a plus de valeur, où les hommes sincères deviennent un obstacle qu'il faut réduire à néant, que le MAOL est venu rappeler au reste des officiers le serment de servir l'Algérie et son peuple et c'est la raison pour laquelle le commandement mafieux fait tout son possible pour faire taire la voix de la vérité, celle des hommes libres.Sur le plan médiatique, une série d'article a été publiée par les journaux : liberté, quotidien d'Oran et El Alam El Siyassi, suite à la convocation des journalistes auteurs des écrits au centre Belaroussi par le colonel Zoubir, l'ordre est donné aux mercenaires de la plume d'assimiler le mouvement à une frange du GIA, une biographie tronqué d'un officier identifié comme membre du MAOL ( un transfuge des services secrets algériens), réfugié en Angleterre, est distribué aux journalistes corrompus.
Le colonel Zoubir fait croire à ces vassaux, que le colonel B.Ali n'est que le fameux capitaine Haroun ! Et que ce dernier est un dangereux islamiste donc non fiable et ennemi des journalistes ! La chasse à courre est ouverte.
Partant du principe bien connu dans le service et qui dit «quand on veut abattre son chien on dit qu'il est enragé», les penseurs de la DRS ont décidé d'assimiler le MAOL à une frange du GIA. C'est la meilleure option qu'a trouvé Zoubir espérant ainsi stopper la déferlante vague de révélations sur les agissements des généraux assassins.Dans leurs calculs médiocres et criminels les généraux n'ont pas prévu l'influence grandissante de l'Internet comme moyen moderne de communication, ni celui des chaînes de télévision diffusant leurs programmes par satellite, ils ont sous-estimé le mépris des Algériens envers les médias de l'Etat et leur manque de confiance à l'égard des journalistes ''Tontons macoutes'' aux ordres de la DRS.
Le régime militaire a essayé de garder secrète la défection spectaculaire du colonel Baali Ali et du commandant Bouchakour Rabah qui ont reçu l'ordre, du commandement du MAOL (présent à l'intérieur de l'armée), de sortir à l'étranger en tant que porte-parole du mouvement lors d'une mission officielle au Niger en août 1998 (le suivit de la résolution du problème des Touaregs). Une fois là-bas, ils ont changé leur destination vers le Mali.
Cette décision est prise suite à l'assassinat maquillé en accident d'hélicoptère du général Mohamed Touahri et du colonel Hachemi Touabih en février 1998 dans le sud-ouest de l'Algérie. Le premier est membre fondateur du MAOL (ex. Réseau Hakim) et le second porte-parole du mouvement, soupçonné par les services d'être l'officier qui a donné l'interview au quotidien français le Monde le 11 novembre 1997 un jour après les révélations surprenantes du journal londonien The Observer.
Le colonel Hachemi Touabih a été dénoncé par un cadre du Ministère des affaires étrangères travaillant à la section visa ; Le dénommé H. Rachid qu'il connaissait et à qui il avait demandé des informations sur le visa bloqué d'un journaliste français détesté par les services algériens pour ses écrits néfastes aux généraux.
Le destin a voulu que la mort de Touabih Hachemi devienne le bouclier qui allait sauver la vie du colonel Baali Ali, l'officier qui a révélé au monde la réalité de la situation sécuritaire et l'implication directe des services et des forces spéciales dans plusieurs massacres et attentats même contre des étrangers. L'enterrement des deux officiers supérieurs fut très austère et les familles n'ont même pas eu le droit de voir les corps une dernière fois.Quelques mois plus tard, des officiers du MAOL ont inscrit sur les pierres tombales des deux officiers «membre du Mouvement algérien des Officiers libres mort au service de la patrie» inscription qui a provoqué la colère des généraux qui ont ordonné la profanation des tombes.
Les services algériens sont immédiatement alertés par un service étranger de la présence des deux déserteurs au Mali, Toufik envoie très vite une équipe pour les appréhender coûte que coûte.
Les deux transfuges sont localisés dans un Hôtel à Bamako par le même service étranger qui s'est chargé de les surveiller jusqu'à l'arrivé de l'équipe algérienne.
Le colonel Baali Ali sorti pour téléphoner, remarque la présence suspecte d'éléments étrangers dans le salon miteux de l'hôtel
Dans la rue ses doutes deviennent une certitude lorsque deux hommes le suivent d'une façon policière, il réussit quand même à les semer grâce à la grande foule. Il apprend un peu plus tard que son compagnon le Cdt B. RABAH est tombé entres les mains des Algériens et leurs complices. Fort heureusement, muni de sont titre de voyage (un document qui porte une fausse identité), il regagne Madrid via un autre pays africain.Le Cdt Bouchakour Rabah une fois rapatrié à Alger, est emmené au CPMI chez le tortionnaire Bachir Tartague où son interrogatoire est mené en présence des deux grands responsables des services : Toufik et Smain.
Ces derniers sont fous furieux, non pas parce que des officiers supérieurs ont déserté , mais parce qu'ils ont pris avec eux des documents classés très secrets et secret défense impliquant les hauts gradés du MDN ( M.Lamari, Toufik, Smain Lamari, M.Ghenim, M.Touati..) dans des affaires qualifiées autrefois « de haute trahison » les rendant ainsi suivant le code pénal militaire passible des armes.Parmi les documents en question on peut citer:
*La liste des mercenaires recrutés par Smain et Toufik et dont une partie est publiée dans le dossier ''Mercenaires'' avant même la révélation par les services yougoslaves de l'arrestation du commando «araignée » accusé de planifier l'assassinat de Milosevic.
Le chef de ce commando en l'occurrence Jugoslav Petrosic a reconnu avoir participé aux massacres de civils en Algérie en 1994 (entre autre, le massacre d'Elaabadia prés de Ain Defla) à l'instigation d'un responsable des services secrets français (un ami de Smain Lamari).*La liste des militaires liquidés sur ordre direct de Toufik, Smain, Mohamed Lamari et Fodhil Chérif par l'escadron de la mort.
*Mais surtout des documents impliquant directement des pays étrangers, dans le drame algérien soit en fournissant du matériel spécifique et des armes non conventionnelles (comme la fourniture par les compagnies d'armement sud africaine de quantités astronomiques de barils de Napalm ou des Bombes incendiaires au phosphore ) ou en fournissant une assistance technique très poussée, et des documents sur la façon de mener la guerre aux islamistes ainsi que l'instrumentalisation de la violence.
Les généraux Toufik et Smain présents lors des séances de torture du Commandant Bouchakour Rabah veulent en premier lieu tout savoir sur le Mouvement, son organigramme, noms des membres et leurs affectations. Ils ont vite compris que le mouvement utilise la méthode du cloisonnement, calquée sur le mode de fonctionnement des services car c'est un très bon rempart contre les dénonciations et les infiltrations ; en conséquence le Cdt B. Rabah ne pouvait rien pour eux, leur attention s'est focalisée par la suite sur les documents dérobés du secrétariat de la haute commission de sécurité.
Les documents très accablants pour les généraux algériens et pour certains pays étrangers sont en possession du MAOL et seront utilisés au moment opportun.Malgré les mutilations et les supplices qu'a subit le Cdt B.Rabah, il est resté fidèle au serment prêté, et il était prêt à sacrifier sa vie pour que la vérité de l'enfer algérien éclate devant l'opinion internationale et pour que les généraux responsables et leurs complices soient désignés et jugés.
Le service étranger qui a participé à l'arrestation du Cdt B. Rabah se reconnaîtra dans ces lignes, il ne va pas être cité pour des raisons propres au MAOL.
Nous portons toutes ces informations à l'opinion publique algérienne non pas en réaction aux écrits du vulgaire indicateur et mouchard, Nacer Belhadjoudja du journal Liberté : ( Fiche n° 132 BN/SP/93/MDN) ni à ceux d'une revue sans audience réelle qui sous le prétexte de défendre les démocrates en Algérie ne fait que blanchir les assassins d'octobre 88 et les bouchers des années 90 moyennant finance, une somme de 300,000 francs donnée au directeur de la publication Pour ''Jean Jacques Porc Chaise'' (qui a passé les dernière semaines du mois de mars 2000 à Alger, tous frais payé) en proie à de graves problèmes financiers par le responsable de l'antenne des services à Paris, le colonel Bendaoud, lors d'une rencontre traitant du MAOL. Mais vu l'opacité de la situation en Algérie c'est quand même extraordinaire qu'un planqué parisien puisse avoir de telles informations même tronquées sur un déserteur des services secrets algériens !
Pour certains pseudo-journalistes plus habitués à recopier les articles rédigés par la cellule analyse et synthèse de la DRS et de les parapher de leurs signatures que de faire un travail d'investigation, de recoupement et de vérification, le lien présumé entre le MAOL et l'intégrisme : c'est le responsable de la société qui héberge (et ne gère pas) le site www.anp.org, un certain Paterson, converti à l'Islam !
Une enquête sérieuse aurait prouvé que le MAOL n'a pas plus de liens avec le responsable de la société qui héberge le site que n'importe quel locataire avec son propriétaire. Peut-on accuser une église chrétienne d'intégrisme islamique ? Et pourtant la société en question (webstar) héberge un site chrétien ! Elle héberge aussi une agence de voyage, un journal progressiste arabe qui est le fer de lance contre l'intégrisme et d'autres sites étrangers.Pourquoi ont-ils oublié dans leurs machinations maladroites de citer notre site WWW.Eldjeich.org alors qu'il renferme la même matière ? Nous avons monté ces sites avec nos propres moyens (factures à l'appui) et contrairement à ceux qui ont dilapidé le pays, nous n'avons pas quitté l'Algérie avec des valises pleines de devises. Notre lutte est à la fois sacrée et légitime et nos moyens sont nobles mais surtout honnêtes.
Les mêmes qui pour nous discréditer insistent sur ce « lien », oublient en fait que la totalité des quotidiens algériens sont dans des locaux appartenant à l'Etat algérien, fournis en papier par l'Etat, et le plus grand annonceur c'est l'Etat !
Peut-on remettre en cause l'indépendance des journalistes habitants des résidences de l'Etat ?
La réponse est oui pour beaucoup d'entre eux mais pas pour tous.
Les attaques contre le MAOL sont la preuve que les généraux et leurs relais sont dans de sales draps ; les assassins de Matoub et leurs complices sont derrière les rumeurs et les écrits. Après avoir utilisé l'intégrisme comme arme non conventionnelle pour tuer la démocratie et stopper les réformes nécessaires au développement économique, ils utilisent le même procédé pour étouffer la vérité. Hélas pour eux, les Algériens ne sont pas dupes ; les graines de la vérité semées par des officiers glorieux et des journalistes courageux et arrosées de leur sang, finiront par éclore.Le jour est très proche où les Algériens connaîtront le rôle pervers des journalistes dans la guerre civile et comment certains parmi eux sont devenus des sergents recruteurs en France et ailleurs.
Le commandement exécutif du MAOL est à l'intérieur de l'ANP et fait un travail de fond, ce qui a conduit le général Lamari à signer une directive sans précédent qui interdit l'attroupement de plus de deux militaires à l'intérieur et l'extérieur des casernes sans motif valable ou autorisation préalable !
Bien que les membres connus du MAOL à l'étranger furent approchés par les adjoints du directeur de la DRS pour les persuader d'abandonner la lutte moyennant des sommes d'argents astronomiques (l'argent égaré des pauvres algériens) et des postes à faire rêver plus d'un, tous les officiers et sous-officiers du MAOL restent profondément attachés à leur serment pour que l'Algérie vive et pour que justice soit rendue.Ce n'est pas un hasard si le journal Liberté reproduit l'article la veille du printemps berbère. Le propriétaire du titre, un certain Isaad Rabrab, homme d'affaire véreux, très proche des délinquants décideurs, est un faux militant de la cause berbère. C'est un membre influent au sein de la direction du RCD, un parti fantoche aux mains de Toufik et qui n'a qu'une seule raison d'être : contrer les actions politiques des grands partis démocratiques et diviser les militants de la cause berbère. Un parti qui a fait de l'éradication sa raison d'être, au moment où la plupart des algériens militent pour une réconciliation juste, qui mettra chacun des belligérants du conflit devant ses responsabilités.
Ce même parti qui a refusé le dialogue responsable entre Algériens, sous le prétexte fallacieux de défendre la république (la ripoux-blique des généraux), renie ses principes en acceptant la grâce amnistiante des égorgeurs et des violeurs. Tout cela en contre partie de portefeuilles ministériels spécifiques comme celui de la santé où Amar Benyounes (parent par alliance de Nezar), accélère la privatisation du secteur de la santé et celui des médicaments au détriment de SAIDAL.
Le comble de la mauvaise foi chez Said Saadi (l'homme de Toufik) est atteint lorsqu'il déclare que l'amnistie a permis la récupération de plus de 4000 pièces d'armes, en oubliant de mentionner par ailleurs que depuis l'arrivé de Bouteflika, la violence a fait plus de 5000 morts et que la Kabylie est devenue depuis, la région la moins sûre d'Algérie !Les militants sincères du RCD «et ils sont nombreux » se posent la question du pourquoi d'un tel revirement dans la politique du parti ? Et pourquoi maintenant ?
La réponse à cette interrogation est venue de la bouche même d'un haut responsable du RCD en rupture de banc, troublé et affecté par l'affaire Matoub. Il a contacté le MAOL pour marquer son indignation face à la grande magouille (son identité a été confirmée par le MAOL et sera gardée secrète pour des raisons évidentes concernant la sécurité de cette personne).
Après plusieurs contacts téléphoniques et dans un document écrit, il nous livre son témoignage qui est reproduit ici fidèlement :"Militant de la cause berbère de la première heure, j'ai rejoint le RCD dés sa création, séduit par le discours de rupture, l'affirmation laïque et surtout par le côté moderniste de la nouvelle formation. Militant enthousiaste et convaincu, jusqu'au premier signal d'alarme en 1997 à l'occasion des élections truquées au profit du RND, parti de la présidence. Me trouvant dans les locaux du parti à Alger, je surprends une conversation téléphonique entre Khalida Messaoudi et une personne dont j'ignore le nom ; Khalida insiste sur la nécessité de faire en sorte que véronique Taveau, journaliste à ARTE, chaîne de télévision française, parte avec quelque chose de consistant, elle conclue par cette phrase : « si vous êtes d'accord, les services de sécurité ce n'est pas un problème ».
S'adressant à moi après avoir raccroché le téléphone »ce soir on va leur faire honte » (Laachiya n'bahdlouhoum).Le soir avant la clôture du scrutin, comme par hasard Khalida sert à Taveau un bourrage d'urnes en «live » par les militants du RND.
Ce scoop médiatique n'a rien de spontané, sans mettre en doute l'honnêteté et l'objectivité de la journaliste, même si elle est très proche des thèses de notre parti, la fraude réelle que personne ne peut mettre doute, n'est pas le problème, mais c'est la mise en scène et la manipulation de la journaliste par son amie Khalida. Les journalistes qui travaillent en Algérie connaissent les difficultés, les entraves et la surveillance dont ils font l'objet.Taveau n'était qu'un instrument aux mains d'un marionnettiste invisible qui voulait envoyer un message au clan de la présidence ; en tous les cas, les paroles de Khalida lorsque je lui ai posé la question sur les tenants et les aboutissants de cette histoire ne laissent aucun doute : «Zeroual doit comprendre qu'il n'a pas toutes les cartes en main ! ».
Puis vint l'affaire de l'assassinat de Matoub, avant même de lire votre dossier et les révélations sur votre site, je me posais la question sur le rôle joué par certains responsables du parti et pour qui roule réellement Saadi ?
Lorsque le Premier ministre Ouyahia a voulu imposer la loi sur l'arabisation, je me souviens des déclarations de Saadi lors d'une réunion dont vous avez fait état dans votre dossier :«la loi ne passera pas et si tout va comme prévu, elle sera la tombe de la présidence »
Saadi : un visionnaire ou quelqu'un d'informé ?Quelques années plutôt, n'a t-il pas affirmé en direct à la télévision au chef intégriste du FIS qu'il n'arrivera jamais au pouvoir !
Dès que la radio de l'état a annoncé la mort de Matoub, les responsables du parti ont eu une réaction troublante, il fallait passer partout le mot d'ordre que le GIA était derrière le crime, alors que la rue criait ''pouvoir assassin''. La déclaration de Khalida Messaoudi accusant les islamistes de l'assassinat et affirmant que beaucoup de gens dans le pouvoir y trouvaient leur compte n'était qu'une façon subtile pour ne pas se couper de la base du parti et de la population kabyle qui elle a vu la main du pouvoir dans cet assassinat.
Dès que la tension est tombée après l'enterrement de Matoub, certains membres du RCD, très gênés par les premiers doutes exprimés par la sœur et la mère du chanteur, ont commencé par faire un travail de sensibilisation dans le seul but de consolider la piste islamiste en faisant courir la rumeur sur Malika Matoub l'accusant de vouloir faire un nom et un commerce avec l'affaire !
Sans vouloir mettre en cause Ait Hammouda, son comportement après l'assassinat était plus que troublant. Pourquoi voulait-il à tout prix savoir ce que la sœur mijotait en répétant à tout bout de champ qu'elle était imprévisible ?Pourquoi donnait- il de fausses informations aux journaux et notamment le journal Liberté, (information sur l'autopsie en citant des sources proches de l'enquête), il m'a chargé personnellement de faire circuler le nom d'un suspect auprès de certains journalistes, car ma profession donnait de la crédibilité à l'information. J'ai rompu avec le RCD après l'enlèvement du jeune Naim par des membres des GLD pour intimider Malika.
Ma conviction est faite, l'opposition du RCD à l'islamisme n'est que conjoncturelle et les opportunistes utilisent la bonne foi des militants et leur détermination à défendre la démocratie et la cause berbère à des fins bien terre à terre, un statut et une carrière.
Le RCD est devenu un instrument aux mains des affairistes qui espèrent tirer profit des prochaines privatisations, Les militants sincères doivent poser des questions sur les largesses de Rabrab dont profitent Saadi, Messaoudi et les autres. Une démocratie ne se construit que sur des bases saines avec de la transparence. La direction du RCD en acceptant de participer au gouvernement avec les islamistes et Ouyahia, chef de file des corrompus est la preuve que l'heure du partage et de la compromission est arrivée''.Voilà le témoignage accablant d'un responsable d'une formation politique, l'exemple vivant de la manipulation à grande envergure.
Un parti qui a cautionné toutes les décisions prises par les généraux qui ont conduit le pays au génocide, le RCD et le GIA sont deux faces d'une pièce entres les doigts d'un prestidigitateur habile.
Le GIA descend du maquis pour faire des affaires (licences de taxi et autres aides) fournis par le gouvernement sans renier l'idéologie dont ils sont restés de fidèles adeptes, le RCD rentre au gouvernement en trahissant la mémoire des victimes du terrorisme et la boucle et bouclée.Vouloir faire croire aux Algériens que le MAOL est le reflet du FIDA ou du GIA après avoir prétendu que le FFS et les services étrangers y sont derrière n'est qu'une manipulation grotesque de la part des naufragés du crime qui ne trouve que des histoires de '' Tayabates El Hammam'' (commères) pour répondre aux accusations de génocide.
Tous ces exemples de manipulation tout azimut et coups fourrés en tous genres, ont été cités juste pour donner un aperçu sur ce qui se passe dans les coulisses du CDD, où l'information est le souffre-douleur d'apprentis sorciers qui tentent contre toute logique de réinventer la réalité algérienne. Il est incontestable que l'étendue des préjudices causés par ces faussaires de la pensée n'aurait certainement pas été aussi dramatique sans la complicité incriminable d'une classe de journalistes sans âmes qui ont engagé leurs plumes et ont cautionné le mensonge et l'irréalité dans un combat où l'encre coule à flot pour noyer la vérité.
Pour ces pseudo-journalistes le temps s'est arrêté à partir du moment où ils ont signé leurs pactes d'allégeance aux ordonnateurs de la pensée polarisée, car ils ne connaîtront jamais la satisfaction que ressentent les hommes sincères qui prêtent leurs mots à ceux qui n'ont plus de voix pour crier leur peine et soufflent la vie dans les corps meurtris de toutes les victimes.
La chasse aux sorcières
Le recrutement des journalistes a de tout temps été un objectif de première priorité pour tous les services opérationnels de la DRS. Si on se reporte aux différents domaines où le rôle de la presse est déterminant on comprend aisément la consécration de tout un service avec des moyens illimités avec pour seul but : le contrôle de l'opinion.
Les moyens investis par la DRS pour recruter un journaliste dépendent de l'importance même du sujet opérationnel. Dans tous les cas de figure, si l'on considère un sujet moyen où l'approche directe n'est pas recommandée pour cause de refus probable de collaboration, une enquête de sécurité est conduite pour identifier le maximum de contacts du sujet, étudier ses habitudes même les plus intimes grâce à l'écoute téléphonique, la surveillance et la filature. Quelques fois même des agents extérieurs sont utilisés pour complément d'enquête ; en définitif tout l'ABC du parfait espion est utilisé, le plus important est le résultat. C'est un cas d'école ou l'on peut dire avec beaucoup de liberté que la fin justifie les moyens.A la fin de toutes ces conspires primaires et suivant le résultat de l'enquête de sécurité plusieurs cas sont possibles, et le meilleur angle d'attaque (une stratégie d'approche) est adopté:
*Si le sujet a des vices, des secrets cachés ou des points faibles exploitables, ils sont vite adoptés et l'approche est décidée. L'officier traitant essaye durant la rencontre d'utiliser la méthode douce et si le sujet accepte de collaborer, les points faibles ne sont pas cités et sont réservés pour plus tard.
Il faut dire que certains journalistes ont offert deux mêmes d'aider la centrale, ils font aussi du renseignement en milieu journalistique pour diverses raisons qui varient du personnel au politique. C'est l'espèce la plus virulente car elle collabore très intensément pour compromettre d'autres journalistes.*Si le sujet n'a pas de vices ou de secrets particuliers, l'approche est ensuite basée sur la tentation d'une manière indirecte, c'est à dire en utilisant des tiers personne, les plus proches possible, capables de présenter l'offre de collaboration sous un l'angle qui se confond bien avec le profil du sujet comme le nationaliste et l'intérêt suprême du pays par exemple, pourvue que les paroles de la personne qui fait l'approche trouve un écho chez le sujet. Très souvent le résultat dépend de l'engagement politique du sujet.
Dans ce cas qui nous concerne, des journalistes proches des thèses du RCD par exemple sont recrutable en jouant à la fois sur la corde berbériste et sur la lutte contre l'Etat théocratique.Il arrive que des journalistes acquis aux thèses du tout sécuritaire refusent de collaborer avec le service et s'ils sont intéressants pour la centrale ça devient un problème car le refus de ceux-ci vient de leur volonté de rester libres, pour eux collaborer avec les services de sécurité relève du domaine de la trahison morale bien qu'ils partagent les mêmes idées que l'armée ; par honnêteté intellectuelle, ils ne peuvent pas se permettre un tel engagement.
C'est ce qu'on appelle dans le jargon des services les têtes dures, ou monsieur principes. Peu de personnes parmi cette catégorie accepte de reconsidérer l'offre et accepte de collaborer après la pression (la torture morale) et les menaces qui viennent dans la deuxième partie de l'approche et où commence l'utilisation de toutes les méthodes basses.
Bien souvent les sujets récalcitrants sont obligés de quitter le pays, abandonner l'écriture, ou pour certains d'entre eux qui persistent, le risque est grand, très grand même car ils peuvent perde la vie.
Nous allons citer deux malheureux exemples parmi cette dernière catégorie:Le cas Tahar Djaout
Il n'est pas utile de rappeler qui est Tahar Djaout, car à lui seul ce nom est plein de symboles et c'est justement sur ce symbole que le service voulait à tout prix mettre la main.
Pour Smain Lamari, alors occupé à monter la machine infernale de contre réaction et de répression, Djaout est un trésor et un pôle pouvant réunir autour de lui des personnalités du monde entier. Il fait donc l'objet d'une attention très particulière.
Au début de l'année 1993 les services secrets sont en pleine crise et les pressions internationales poste-coup d'Etat nécessitent une mobilisation massive d'une nouvelle force, un front capable de contenir les réactions hostiles venues de l'extérieure et celle émanant de l'intérieur. Ce front de défense des valeurs républicaines de l'Algérie et qui sera désigné plus tard par la ''société civile'' a besoin de forces motrices capables de le générer une poussée dans le sens politique voulu par les généraux.A cette époque Said Saadi et Khalida Messaoudi ont déjà traversé un long chemin dans la réalisation d'un tel projet en prenant la tête du mouvement pour la république (MPR), mais il fallait s'assurer du ralliement du plus grand nombre d'intellectuels francophones bien sûr pour donner plus de crédit au mouvement. L'occident en général et la France en particulier étant naturellement bien plus sensible aux appels des instinctuels de culture française.
C'est la raison pour laquelle Smain a concentré ses efforts sur cette classe particulière d'intellectuels capables d'exporter plus aisément les thèses politiques des Janviéristes.Tahar DjaoutPlusieurs intellectuels prennent très naturellement part à cette grande mobilisation par déontologie ou affinité politique, Rachid Boudjedra, Rachid Mimouni, .et d'autres se sont investis dans cette foire de ''sauvegarde'' de la démocratie mais nombreux sont ceux qui sont restés en marge préférant suivre les événements de loin en cette période trouble.
Tahar Djaout change du champ littéraire au champ politique avec l'avènement du FIS, il traduit sur papier assez bien l'esprit du combat que préparent les généraux du MDN, seul différence c'est que Djaout pense en poète et écrit naïvement avec tous les sentiments qui peuvent se réunir chez un poète. Pour lui la rupture doit se faire avec toutes formes d'hégémonie qu'elle soit religieuse ou militaire. Il a même l'intention de créer une association pour la défense de la liberté de la presse à cause des restrictions imposées sur la diffusion de l'information.
Les généraux quant à eux sont plus pragmatiques et doivent réussir le plan du Mokh (le général Mohamed Touati) quelles que soient les conséquencesDjaout est bien connu des services et c'est son coté idéaliste qui pose problème, il a déjà été approché auparavant mais il a complètement refusé de collaborer avec la centrale. Cette fois-ci c'est Smain en personne qui suit le dossier et une enquête très poussée de plusieurs semaines est menée pour essayer de trouver une porte d'entrée, mais en vain.
Le sujet est cristal comme on dit et cela rend son recrutement assez difficile. Smain charge un autre agent '' Kabyle'' pour tâter le terrain et essayer d'allier Tahar pour le combat, la réponse de ce dernier est sans appel '' J'agis en mon âme et conscience ''!
Pour Smain Lamari, Djaout est une carte gagnante à tous les coups quelque soit les jeux et ''puisqu'il a refusé de travailler pour le service en étant vivant, il le fera en étant mort''.
Sa liquidation est décidée presque à la hâte suite à une occasion plus que propice, la publication le 25 mai 93 de son article intitulé " la famille qui avance, la famille qui recule". En publiant cet article Djaout donne à Smain l'occasion rêvée de faire passer le meurtre pour un acte terroriste.Très tôt, ce matin du 26 mai 1993, tous les alentours de la cité de Bainem sont vidés des petits vendeurs de cigarettes et des travailleurs des chantiers voisins par l'équipe en charge de l'opération. C'est un commando de l'escadron de la mort, la fameuse équipe 192, qui se présente vers dix heures devant la voiture de Tahar Djaout (garée près de son immeuble). Ce dernier vient tout juste de la mettre en marche et c'est un professionnel qui l'exécute après l'avoir appelé par son prénom pour confirmation de l'identité. Pour maquiller le crime, le corps ensanglanté est sorti de la voiture et jeté sur le sol, le tueur prend la voiture et quitte la cité le plus normalement du monde. La voiture est bien sûr retrouvée abandonnée non loin de Bainem.
Cinq jours après, un jeune homme tremblant face à la caméra de télévision, visiblement affecté par la torture, avoue son implication dans l'assassinat du poète. La confession est très claire et les motifs bien établis, '' l'obscurantisme religieux vient de commettre un crime qui soulève toute la Kabylie''. Une campagne médiatique sans précédant est organisée, le mot d'ordre est donné, le coupable invisible tout désigné : Le GIA a tué son journaliste Kabyle numéro un !
Les avocats du vendeur de bonbons présenté à la télévision arrivent très facilement à prouver que leur client est innocent et pour cause au moment des faits il jouait un match de basket à Ben Aknoun, le juge n'a pas d'autres alternatives que de relâcher le pseudo-assassin, les autres complices présumés sont comme d'habitude ''selon un communiqué officiel '' abattus plus tard dans des opérations de police.
Nous avons vu depuis plusieurs repentis défiler devant la caméra de télévision avouant des crimes aussi effroyables les uns que les autres, les exemples son nombreux (Djilali Liabes, M'hamed Boukhobza, Boucebsi, Benhamouda.)
La famille de Djaout a essayé de trouver des témoins parmi les habitants de la cité où tout le monde se connaît, mais en vain. Le commissariat de police locale a déjà fait le nettoyage nécessaire en embarquant une foule de jeunes du quartier qui ont en vu de toutes les couleurs dans les locaux de la police, ils ont appris à la sortie à dire : '' je n'ai rien vu et ça ne me regarde pas'', la peur qui régnait a fait le reste.Smain par contre ne s'attend pas à la création d'un comité de vérité sur l'assassinat de Tahar Djaout, et rien que l'idée de ce comité le met hors de lui, surtout que des journalistes ont suivit ce comité qui pose des questions très embarrassantes et ce n'est pas par hasard que le 15 juin le co-fondateurs de ce comité en l'occurrence, le psychiatre Mahfoud Boucebsi est sauvagement assassiné à l'arme blanche, la signature du crime est un double message, rien ne peut arrêter les fous du pouvoir.
Cette assassinat ressemble très étrangement par ses motifs et ses buts à celui du Chanteur Matoub Lounes, différents lieux, différentes époques, le but rechercher dans les deux cas par Smain et Toufik est le même : la manipulation des foules par ses symboles, même au delà des frontières.
Les retombées médiatiques et politiques de ce meurtre sont énormes, que se soit en milieu journalistique ou politique et la machinerie de la société civile a bien avancé depuis en utilisant la mémoire d'un symbole qui est contraint à la collaboration en étant mort à cause de certains ( Said Saadi &Co) qui n'ont nullement hésité à mettre en avant le nom de Djaout à toutes les sauces politico-mafieuses comme ils le feront ensuite avec Matoub.Le cas Said Mekbal
De part son caractère Said Mekbal était très proche de Djaout. Connue dans le service sous son célèbre pseudo ''Mesmar J'ha'', lui aussi a fait l'objet d'une approche de collaboration par le service de Smain. Insolent, c'est ainsi qu'il est qualifié par l'officier qui a essayé de le recruter, et malgré le fait qu'il ait bénéficié d'une bourse à l'étranger offerte par le ministère de la défense, son attitude est restée plutôt ingrate vis-à-vis du service.
Said MekbalIl s'est fait une réputation par ses écrits peu flatteurs à l'égard des islamistes d'une part et du commandement militaire d'autres part ; ce qui lui a valu d'être plusieurs fois suspendu du journal et rappelé à l'ordre de manière assez désagréable. Said Mekbal a refusé de cautionner la politique du changement partiel, pour lui les islamistes et les militaires sont deux diables de différentes couleurs. Le plus grave pour Mekbal c'est qu'il agaçait très sérieusement Toufik par ses écrits et ses allégations répétées concernant l'implication des services de sécurité dans le meurtre de certains journalistes. Toufik lui fait parvenir un message assez clair '' à ce rythme tu ne vas pas tarder à rejoindre Djaout '' !
En accordant une interview à une journaliste allemande (dont le nom ne sera pas cité pour des raisons de sécurité et qui garde encore l'enregistrement audio de la rencontre) et ce quelques semaines avant sa mort, il lui a clairement répondu à la question : ''qui veut vous tuer ?''
''Si vous apprenez que j'ai été assassiné sachez que c'est le général Toufik qui aura ordonné mon exécution !''Ses engagements politiques le rendaient naturellement hostile à toute collaboration directe ou indirecte avec les services de sécurité. Quand l'officier en charge de son recrutement lui demande de collaborer avec le service, il a la même attitude que celle de Louisa Hanoune lors de son arrestation en 89 à Ben Aknoun avec sa copine d'Air Algérie. La réponse est identique et le ton employé pour marquer le refus, assez fort, '' Je ne collaborerai pas et faites ce que vous voulez''.
A tout seigneur tout honneur, c'est la réponse que Smain ne voulait surtout pas entendre et c'est la même équipe qui a monté l'opération Djaout qui s'est occupée du dossier Mekbal, et de la même manière : une exécution en bonne et due forme. Seulement dans ce cas, Said Mekbal qui échappe à un attentat le 08 mars 1993, est depuis sur ses gardes et difficile d'approche et c'est la raison pour laquelle le ''travail'' est confié à un homme de main de Smain, Abdel Malek Amalou, connu dans le service pour son professionnalisme sous le pseudo « le liquidateur ». Il s'est fait une grande réputation après le meurtre à Paris en 1987 de l'avocat Ali Mécili.
Le liquidateur a besoin de s'approcher de Said Mekbal sans que ce dernier puisse se douter de quoi que se soit. Ce qui est fait grâce à la collaboration d'un agent féminin, (une journaliste qui accompagne le tueur au moment du crime et qui connaît Said Mekbal. Elle le piège et c'est Toufik et Smain qui arrachent ''Mesmar Dj'ha''. Said Mekbal porte le numéro 27.
Il est douloureux de citer ces exemples car les motivations de Toufik et de Smain Lamari sont multiples, en plus des retombées médiatiques de ces opérations funestes, ces assassinats servent d'exemples à d'autres journalistes qui craignant pour leurs vies n'ont plus le choix. Pour les responsables du service presse de la DRS, après les meurtres de plusieurs journalistes soit par le service comme c'est le cas des exemples précédents soit par la main des islamistes, la cueillette des plumes est devenue très facile. Il fallait les recevoir à bras ouvert et leur offrir la sécurité, les armes (beaucoup de journalistes sont armés suite à cela par le service) et tout le confort dont ils ont besoin en échange de leur contribution bienveillante.
Il est important de noter que derrière ces meurtres de journalistes (surtout les journalistes étrangers), les généraux Toufik et Smain ont aussi un objectif hautement stratégique par ces liquidations, à savoir le contrôle par ricoché de la presse étrangère et ce par l'imposition d'une protection rapprochée permanente durant tout le séjour du journaliste en Algérie.
De cette façon les généraux sont sûrs de limiter le champ d'action des journalistes étrangers qui ne verront en fin de compte que ce qui arrange le commandement militaire et rien d'autre. Même les contacts avec la population civile sont réduits au strict minimum pour éviter tout dérapage. L'opinion internationale doit à tout prix avoir le même son de cloche '' l'armée est au-dessus de tout soupçon''.
Les victimes
En plus de ceux qui ont perdu leurs vies, reste ceux qui ont énormément souffert et auxquels nous rendons un grand hommage pour leur courage, leur honnêteté, leur persévérance et leur résistance.
Ils ont subit des tortures en tous genres, des viols, des harcèlements judiciaires et des insultes dans le meilleur des cas. Leur souffrance est celle du peuple algérien avec lequel ils sont toujours restés honnêtes.
Nous ne pouvons pas les citer tous et nous n'avons aucune décoration à leur offrir sinon notre profonde reconnaissance et notre profond respect. Parmi ceux là nous citons :Salima Ghezali,
Chawki Amari (caricaturiste),
Marc Marginedas (correspondant d'El periõdeco : expulsé),
Mourad Hadjersi(journaliste free lance),
Baya Gacemi (la Tribune),
Faycel Metaoui (El Watan),
Abi Mounir (caricaturiste l'Authentique),
Abdelaziz Houmad (directeur d'Ouest Info),
Billal Thaminy (l' Authentique)
Djillali Hadjaj (El Watan),
Saad Bouakba ( El Youm),
Zoubir Souissi (ancien directeur du soir d'Algérie),
H'mida layachi (El Khabar),
Abdel Ali Hocine (Gayad) (El Khabar),
Djamel Benmered (Exilé),
El Kadi Ihsane (Le quotidien d'Oran),
Touhami Madjouri (El Alam Assiyassi),
Daikha Dridi (free lance),
Mourad Aït Ouarab (free lance),
Ahmed Kaci (l'Authentique).La dernière victime en date du colonel Hadj Zoubir est un jeune photographe Walid Zeroug, arrêté le mardi 28 mars 2000 à 19h30. Il a été emmené à Ben Aknoun (Belaroussi) où il a passé cinq nuits avant d'être relâché le dimanche vers 17 heures après que l'AFP ait rendu publique l'information.
Ce photographe âgé de 24 ans travaille entre autres pour l'agence française IMA Presse. Son arrestation est directement liée au fait qu'il connaît personnellement l'attaché de presse au sein de l'ambassade de France à Alger. Zoubir avait demandé à Walid Zeroug de collaborer avec lui mais le jeune photographe a refusé.Les disparus
Une pensé très particulière à quatre journalistes disparus dont deux arrêtés officiellement par les services de sécurité, à ce jour leur sort est identique à celui des milliers de victimes disparus qui nous interpellent à tous les instants pour que l'on fasse toute la lumière sur les.
Djamil Fahassi : (Radio Algérienne, chaîne III),
Aziz Bouabdallah (El Alam El Siyassi),
Tous deux arrêtés par les services de sécurité.Kadour Bouselham, (Horizons),
Mohamed Hassaine, (Alger Républicain),
Mohamed Mekati, (El-Moudjahid),...Présumés tués par des groupes islamistes.
Les Agents des services
Nous tenons avant toute chose à préciser que les noms qui vont suivre sont ceux des personnes qui ont volontairement choisi de collaborer avec les services de sécurité. Les copies des dossiers agents (ou fiches bleues) qu'ils ont signé ainsi que les preuves de leurs méfaits seront transmis aux instances judiciaires le moment venu. Ces journalistes ainsi que d'autres, ont vendu leurs âmes aux assassins de leurs collègues journalistes. Nous n'allons pas non plus nous rabaisser et décrire les détails de leurs vies privées soigneusement notés dans leurs dossiers par les responsables des services et ce d'abord par respect pour leurs familles et aussi par respect pour les lecteurs de ce dossier.
Nous n'avons pas pris en considération le cas des journalistes qui ont cédé sous les menaces et les exactions en tout genre, car ceux là ont au moins le mérite d'avoir essayer de résister. Il faut dire qu'il n'est pas toujours facile de supporter les tortures de quelle nature que se soit.
El Watan:
Salima Tlemçani de son vrai nom Zineb Oubouchou, a été recrutée par le colonel Fawzi. Ses collègues l'ont surnommé le général à cause de ses contacts permanents avec le service et son autorité. Elle est utilisée par Zoubir comme sergent recruteur spécialement avec les journalistes étrangers et remplit des missions pour le service surtout à l'étranger. Elle a déjà été envoyée à une réunion de la fédération internationale de journalistes pour passer les messages de la DRS '' C'est uniquement les islamistes qui tuent en Algérie''. Elle doit partir le 03 mai à Barcelone pour participer à un séminaire international organisé par la coordination des journalistes catalans à l'occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse.
Elle a initié les attaques contre le MAOL d'après les instructions de Zoubir en commençant par diffuser des messages sur Internet sous le pseudonyme de '' SalimaPour''.Salima Tlemçani de son vrai nom Zineb OubouchouTayeb Belghiche:(actionnaire d'El Watan), surnommé le manchot par les services du CCD; parce qu'il a perdu un bras durant son enfance lorsqu'il a sauté sur une mine dans la région de Souk Ahras.
Il s'est, dès les années 70, spécialisé dans le conflit Algéro-Marocain et l'affaire du Sahara Occidentale.
Tayeb Belghiche est l'agent favori du service pour ce qui est des campagnes de propagandes contre le Maroc et les questions relatives au problème Sahraoui.
C'est lui qui a fait entrer, il y'a dix ans, ABLA CHERIF, de son vrai nom ''Amel Boumediene'', dans le monde de la presse. Il l'a mise en relation avec les officiers des services et l'a convaincue de collaborer.Liberté :
Nacer Belhadjoudja : il est utilisé par le service surtout pour espionner ses collègues, Zoubir l'a bien utilisé pour espionner Ghalib Djebour à l'Authentique, mais il est viré quand le directeur de journal s'en rend compte.
Ses deux frères travaillent aussi pour le service, Rédha Belhadjoudja signe la chronique en page 24 de liberté "le nez et la perte" sous le pseudonyme Hakim Laalam ; Said Belhadjoudja travaille comme correspondant du Soir d'Algérie à Annaba. C'est Nacer qui est le plus lié à Zoubir qui le traite comme son dauphin.Abrous Outoudert (directeur du quotidien Liberté) : il a été durant de longues années fonctionnaire au ministère de la communication. Il s'occupait de la censure. Originaire du village de Taguemount Azouz, daïra de Douala wilaya de Tizi Ouzou, il a été contacté par Isaad Rabrab quand celui-ci a décidé de créer Liberté. Les deux sont originaires de Taguemount Azouz. Ils sont aussi cousins éloignés. Abrous est chargé de la gestion du quotidien liberté afin que Rabrab n'apparaisse pas. Abrous est très proche de Zoubir qui l'utilise comme agent de renseignement notamment auprès de l'ambassade de France où Abrous a des contacts importants. L'information publiée sur le radar de liberté concernant Betchine lui a valu d'être emprisonné. Cette affaire cousue de fils blancs lui a aussi permis de gagner en crédibilité en plus de la prime du service.
Ghania Khelifi.
Mohamed Sifaoui.
El Khabar:
Ali Djerri.
Le Matin :
Farid Alilet.
Le Soir D'Algérie:
Fouad Boughanem,
Rabah Abdellah.Horizons:
Naama Abbes, C'est le colonel Fawzi qui a convaincu Liamine Bechichi à l'époque ministre de la communication de nommer Naama Abbes (Bi-National car née en France) au journal Horizons.
La Tribune:
Bachir Chérif Hassan
France 2 :
Ahmed Ouandjli (correspondant),
Al-Jazzerah:
Boualem Allah Hamid (correspondant ),
La radio algérienne chaîne 3:
Zehira Yahi.
El-Hayat:
Mohamed Moqaddem. (Anis Rahmani)
MBC:
Ahmed Megaache.
Le Quotidien d'Oran :
Mounir Bendjemaa : Ancien journaliste à Horizons et à l'Authentique où il a espionné pour le compte de Zoubir. Après son éviction de ce journal Zoubir le nomme au Quotidien d'Oran, ce journal en partie propriété du chef de la deuxième région en l'occurrence le général Kamel Aberahman. Mounir B. est aussi utilisé pour essayer de discréditer le MAOL sur Internet en lançant des messages sur les sites où il y'a des forums d'algériens.
Hebdo Libéré:
Abderrahmane Mahmoudi.
Le directeur d'Achaab:
Azzedine Boukerdousse.
Le secrétaire général du syndicat national des journalistes ( SNJ ): promu à ce poste par le service : RABAH ABDELLAH. Il signe ses articles au "soir d'Algérie" sous le
Pseudonyme Sofiane Aït Iflis.El Moudjahid :
Mouloud Benmohamed, qui est devenu presque un habitué des rencontres sur les droits de l'homme à Genève et Paris. Il est envoyé en mission pour prendre des photos et des enregistrements qu'il remet ensuite à Zoubir.
Ces agents des services sont animés par le désir d'arriver vite au sommet comme leurs prédécesseurs que les officiers recruteurs citent en exemple. Le service a souvent bien récompensé ses serviteurs fidèles afin qu'ils servent d'exemples aux autres journalistes plus soucieux de se faire une réputation que de faire honnêtement leur métier.
Zahia Benarouss : Ministre.
Hamraoui Habib Chawki: Ministre.
Ahmed Boubrik: Directeur de la station ENTV de Constantine.
Chadli Boufaroua: est devenu directeur du centre d'écoute de Dély Brahim.
Mohamed Tigane : directeur d'El Massa.
Nacer M'hel : directeur de l'APS (ex. Chef du bureau de l'APS à Tokyo, Mexico, et Washington et agent attitré de la DRS).
Naama Abbes : est devenue directrice de l'Horizons.
Abdelhak Bouatoura : Un ancien journaliste à Horizons. Il est récompensé par la DRS en 1997 en le nommant comme attaché de presse au ministère de l'intérieur.
Fatiha Akkab : Ancienne journaliste à Algérie Actualité, devenue fonctionnaire au ministère de la communication.
Zoubir, les Affaires et les Autres
Le chargé du contrôle de la presse Tahri Zoubir a réagit de la même façon que ses chefs, à peine installer à son poste a Belaroussi qu'il s'est investi en parallèle dans la fructification des affaires de la famille. El hadj Zoubir est le frère de Miloud Zoubir, l'ancien Wali de M'sila, nommé après le dernier mouvement des walis à la willaya de Ghelizane grâce à l'intervention du colonel Zoubir, le frère protecteur.
En 1995, les services judiciaires de la gendarmerie nationale mettent à jours un trafic à grande échelle de passeports, de cartes jaunes (dispense du service militaire) et de sursis militaires valables à l'étranger. Parmi les personnes mises en cause, le propre frère du colonel Zoubir alors wali de M'sila, le commandant du secteur militaire et d'autres relais dans l'administration locale. En fait même Zoubir est bien impliqué en assurant la sécurité de tout le réseau. A 12.000FF (nouveaux francs) la carte jaune et 8.000FF le sursis, les comptes atteignent très vite des sommes gigantesques. Profitant du climat d'insécurité générale et de la crainte des parents pour leurs enfants qui ont atteint l'âge du service militaire, Zoubir et ses complices ont organisé ce commerce très lucratif de la vie humaine. Les parents des jeunes appelés qui peuvent se permettre même en vendant leurs biens préfèrent acheter la vie de leurs enfants plutôt que de les voir partir vers une mort certaine, trop de jeunes ne sont jamais revenus de l'abattoir.
Quand le colonel Zoubir prend connaissance des investigations menées par les gendarmes autour de cette affaire, c'est en personne qu'il dirige les tractations avec le service concerné de la gendarmerie. Ses arguments en tant qu'officier supérieur de la DRS très connu dans le milieu opérationnel sont solides et pour lui le service de police judiciaire de la gendarmerie est entrain de faire capoter une opération interne au service de la DRS couverte par le sceau du secret à des fins de lutte contre le terrorisme. Il est vrai que les services opérationnels de la DRS montent des affaires de toutes pièces (le miel qui attire les abeilles) soit pour des besoins d'infiltration soit pour la neutralisation de certains éléments, (le dossier de la lutte antiterroriste en traitera quelques exemples). Mais aussi d'autres opérations du genre sont aussi préparées pour des besoins personnels, le plus souvent pour le compte des chefs qui veulent éliminer des concurrents gênants ou avoir l'avantage dans des domaines qui les intéressent.
Malheureusement pour Zoubir, un journaliste travaillant pour le journal Le Matin eut vent de cette affaire (sans pour autant qu'il sache le lien de parenté qui existe entre le Colonel Zoubir et le Wali de M'sila), il publie un article sur les dépassements de ce wali. En apprenant la nouvelle, Zoubir devient fou et fait tout pour nuire à ce journaliste : arrestation par Tartague, coups, insultes, menaces de viol et de mort. Toute la machinerie répressive est mise à contribution pour enterrer le sujet en question. Comme à l'accoutumée, Zoubir fait sortir le chef d'inculpation classique, à savoir intelligence pour un service étranger pour légaliser l'arrestation de l'auteur du fâcheux article vis à vis de ses collègues, car le journaliste en question avait des connaissances au sein de l'ambassade de France et des Etats-Unis à Alger.
Les affaires des frères Tahri dépassent largement le cadre du trafic de documents militaires, ils ont même monté grâce à l'argent récolté par ces transactions honteuses, une société d'importation de produits électroménagers en provenance de Tunisie avec le partenariat du chef de sûreté de la wilaya de M'sila et le commandant du secteur militaire. Leur société est devenue avec le temps l'une des plus importantes qui fait de la distribution (vente en gros) pour tous les commerçants de l'ouest du pays et même du centre. Leur chiffre d'affaire dépasse les 300 milliards de centimes et c'est grâce à Zoubir que le service des douanes n'a jamais un droit de regard sur ce commerce juteux qui est en pleine floraison.
Une des premières victimes de Zoubir est le DEC d'El Biar, le nommé Mohamed Maarouf qui cède sous les menaces claires de Zoubir. Ce dernier exige avec insistance un lot de terrain pour construction dans la commune. C'est finalement derrière le stade d'El Biar qu'il réussit à en avoir un à un prix dérisoire pour le moins que l'on puisse dire en comparaison avec les prix réels pratiqués sur le marché. Sans se soucier des frais, il fait appel à l'entrepreneur favori des généraux, un certain ''Ami Salah'' qui a construit deux villas pour le général Mohamed Touati, deux autres pour le général Abdel Madjid Taghrirt, une autre pour le général Mohamed Lamari (pour son Fils Mourad) et pour bien d'autres officiers supérieurs.
La villa la moins chère a coûté plus de 2,5 milliards de centimes. Celle de Zoubir a coûté près de trois milliards, une somme modique pour ce colonel businessman qui s'est fait construire deux autres villas à Oran, l'une aux noms des membres de sa famille, en plus des logements de fonction qu'il n'a jamais quitté. Cela fait bien de l'espace pour un seul colonel. Rien à voir avec la réalité algérienne, cet officier supérieur parmi tant d'autres vit dans le luxe et la luxure alors que la crise de logement bat son plein.
La mutation du frère wali n'est pas due au hasard, le budget de reconstruction de cette zone martyre aiguise les appétits des vautours du trafic de l'immobilier et du foncier, et les affaires des frères dans ce domaine ne sont pas en laisse. Déjà à M'sila, le Wali Miloud Tahri s'est bien servi et le montant du trafic de lots de terrain, logements d'habitation, locaux commerciaux et engins de transport lourds, est effarant. Pareillement Zoubir a fait de même à Alger avec l'ex. Gouverneur Chérif Rahmani et ''Salah'' le fameux entrepreneur. Des terrains agricoles ont été détournés, reclassés constructibles, construits et revendus à des prix exorbitants. Même d'anciens cimetières chrétiens n'ont pas échappé à leur voracité et ont été vendus comme terrains constructibles.Le lecteur peut se demander légitimement comment est ce que les chefs de Zoubir laissent faire ce subordonné ? En réalité pour eux ces petits trafics c'est du menu fretin. Ils laissent faire pour s'assurer du soutien d'officiers comme Zoubir. Ils peuvent cependant à tout moment le traduire en justice quand il devient gênant ou trop gourmand. Les généraux préfèrent laisser ces miettes aux officiers qui les secondent.
Les affaires des généraux se chiffrent en millions de dollars et les officiers de l'espèce de Zoubir évitent bien de toucher aux chasses gardées des grands.Le cas du Colonel Zoubir, chef du CCD n'est qu'un exemple parmi des centaines d'autres qui usent leurs fonctions comme un tremplin vers la richesse et qui travaillent d'arrache-pied pour s'assurer une place au soleil. Zoubir sait que son poste lui permet de faire taire tous ceux qui osent parler de corruption, de détournements et de tout ce qui dérange les chefs. C'est de ce point précis qu'il tire sa force et son pouvoir.
Djillali Hadjadj, journaliste et médecin de formation, a longtemps travaillé au journal El Watan et s'est spécialisé au fil des ans dans les affaires de corruptions surtout depuis l'arrivée de Zeroual au pouvoir. Il a écrit un livre traitant aussi de l'étendue du fléau de la corruption dans notre société. Il était bien vu par les responsables des services depuis qu'il avait lancé une série d'articles sur l'empire du Général Betchine, bien plus il a même été félicité plus d'une fois par Zoubir pour son travail. Le vent a très vite tourné dès que ce même journaliste a commencé à s'intéresser de près à l'empire de Toufik et des autres généraux, une pluie d'insultes et de menaces de mort s'est abattue sur lui.
Suite au refus d'abandonner ses enquêtes, Zoubir met tout son poids et utilise tous ses contacts pour le faire renvoyer du journal en décembre 1999. Devant toutes ces exactions, le journaliste persiste en militant contre la corruption au sein de l'association qu'il a crée et a assisté dernièrement en Afrique du Sud au congrès contre la corruption.
Bien des journalistes honnêtes et sincères qui se sont investis dans ce métier noble où la vérité est reine, ont été cassés, poursuivis, martyrisés, assassinés ou dans le meilleur des cas, poussés à l'exil soit par Zoubir, Fawzi ou d'autres manipulateurs de l'ombre qui veulent étouffer à tout prix les voix qui se révoltent. Tant qu'il y aura des gros rats qui se déplacent dans la nuit, croquent l'Algérie à pleines dents et se remplissent le ventre, l'Algérie restera à genoux et son peuple boira l'élixir de l'humiliation que les rats mijotent.
En conclusion notre unique souhait est de pouvoir contribuer par la diffusion de ce dossier à la levée des restrictions qui pèsent sur la liberté de la presse. Que les monstres qui guettent l'Algérie soient bannis à jamais ! Que Zineb et les autres inquisiteurs disparaissent du monde de la presse, car ils ne valent pas mieux que les terroristes islamistes qu'ils combattent.
Notre promesse à tous ceux qui ont donné leurs vies pour la vérité et de continuer à démasquer et à combattre tous les faux démocrates qui se vendent à Rabrab et ses acolytes. Tous les prêcheurs de mensonges qui assassinent l'espoir des plus démunis. Tous les Toufik et Smain qui étouffent les voix de la vérité et souillent de leurs empreintes indélébiles les pages de l'histoire.
Hommages aux journalistes qui ont été la proie de la folie humaine et des renégats aux milles visages. Des noms qui sont tombés l'un après l'autre avec bravoure et dignité. Leur mémoire restera le phare de tous ceux qui disent NON haut et fort aux démons du mensonge.
En cette occasion nous rendons un grand hommage à lutte de Taoufik Ben Brick qui balise le chemin de la vérité avec honneur et courage.
Peuple algérien, personne ne sait de quoi sera fait demain tant que ta volonté reste souveraine et ton désir suprême.
-
DZactiviste.info
- Que s’est-il passé dans les coulisses du pouvoir algérien depuis le printemps arabe ? Chronologie des événements :
- ENQUETE : Qui sont les « Baltajia » du DRS ?
- ENQUETE : Qui sont les « Baltajia » du DRS ?
- ALGERIAGOV: Democratie ou fachisme islamiste [TheMackirk]
- ALGERIAGOV: Torture d´enfants dans un Barrage 1960-1961 [LAIDG1]
- •• Dernière minute | ALGER ► Nos Envoyés Spéciaux Algériens nous confirment que…
-
no moment, bar, drs ,
-
Distribution des médicaments
L’association des distributeurs exige un cahier des charges
zoom | © Malika TaghlitLe secteur reste livré à la désorganisation.
Les distributeurs sont sommés de se mettre à niveau d’ici le mois de décembre, alors que le cahier des charges est inexistant.
Après les avoir accusés de faire du business avec le médicament et de ne pas respecter le cahier des charges, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, a reçu, hier au ministère de la Santé, l’Association des distributeurs pharmaceutiques algériens (Adpha). Une réunion qui s’inscrit dans le cadre de la série des rencontres initiées par le ministère suite aux pénuries importantes de médicaments enregistrées depuis plus d’une année dans les officines. Cette réunion à laquelle El Watan n’a pas été convié a permis, selon l’association des distributeurs, à ces professionnels d’exposer les problèmes réels rencontrés sur le terrain et particulièrement l’absence d’une réglementation qui régit la distribution de médicaments.
Un secteur qui connaît depuis plusieurs années une véritable désorganisation et une évolution anarchique. L’on compte actuellement près de 600 grossistes agréés au niveau national et une centaine d’entre eux sont opérationnels. L’absence de contrôle régulier de la part de l’autorité de santé et des dispositions réglementaires ont permis la prolifération de grossistes dans le pays sans aucun respect de l’éthique. La vente concomitante est un des exemples de dérives signalées et dénoncées par les professionnels. Lors de cette rencontre, l’Adpha a tenu, en guise de mise au point en réponse aux accusations du ministre de la Santé, à rappeler que les distributeurs sont pour la majorité, soit des pharmaciens, soit des médecins.
Une manière de diaboliser la profession. L’association a également tenu à souligner que les distributeurs ne sont en aucun cas responsables de l’actuelle rupture de médicaments. Une situation qui intervient, selon un membre de l’association, soit en amont, soit en aval. L’illusion est faite au retard dans la signature des programmes d’importation, de l’arrêt de dépôt des variations au niveau du service de l’enregistrement et autres. Pour l’association, il est temps de mettre en place un cahier des charges qui exigera à la profession le respect des normes universelles en la matière, en l’occurrence les conditions nécessaires pour le local, le stockage des médicaments et garantir la disponibilité, la qualité, la sécurité et l’éthique.
«Ce qui permettra aux grossistes de se mettre à niveau et se réorganiser», signale l’association. Une idée à laquelle Djamel Ould Abbès a adhéré en fixant un délai aux distributeurs opérationnels jusqu’au mois de décembre pour se mettre à niveau et procéder à l’assainissement de la situation. Suite à cela, «des inspecteurs du ministère de la Santé vont effectuer des visites dans les locaux», a ajouté le ministre. Comme il a promis d’associer l’Adaph à l’élaboration du cahier des charges. Mais une question reste posée. Sur quelle base ces distributeurs vont-ils procéder à la mise à niveau et se conformer aux normes puisque le cahier des charges est encore inexistant. Le ministre de la Santé a, par ailleurs, promis d’étudier la question relative au statut du distributeur avec son collègue du ministère du Commerce, car il estime qu’il faut de mettre de l’ordre dans la profession tout en étant à l’écoute des professionnels.
Djamila Kourta
-
nouvelle stratégie du pouvoir.
CHANTAGES– BIDONVILLES – EMEUTES : VOILA OU VA L’ALGERIE.
Trois mots qui, en prime abord semblent incohérents, mais qui toutefois font très bon ménage, ce que les émeutes qui une énième fois secouent Bab El Oued depuis hier, et continuent aujourd’hui démontrent amplement à voir le degré de colère chez les habitants de climat de France, qui une fois encore se considèrent frustrés, et comme un malheur n’arrive jamais seul, l’intervention musclée des forces de sécurité, qui ont fait usage de balles en caoutchouc, après avoir copieusement arrosé les manifestants de gaz lacrymogènes, une intervention soldée par de nombreuses blessures parmi les contestataires.Qu’est ce qui a poussé les citoyens de cette commune à occuper la rue ?Pour bénéficier d’un logement social, il faut passer pas un bidonville. L’origine du mécontentement, c’est l’avis irresponsable du Maire de cette commune, qui face à la demande des citoyens de sa commune, n’a pas trouvé mieux que de conseiller à ses administrés d’habiter dans des baraques pour obtenir la « clef de sésame », ce que firent un bon nombre de chefs de familles. Cependant ailleurs les choses étaient vues autrement, et les dites baraques furent démolies manu militari. Excédés par la hogra non stop qui frappe le secteur de Bab el Oued, les victimes ont fait part qu’ils ont agi sur conseil du premier magistrat de la commune, ce que ce dernier à évidement vite fait de démentir, mettant ainsi le feu aux poudres de la frustration, de la mal vie et de l’iniquité.Plusieurs contestataires finiront par être victimes du refus de délivrance de certificats médicaux aux niveaux de l’hôpital de Bab El Oued, après avoir été victimes de tirs de balles en caoutchouc.La leçon qu’il faut retenir, est que : pour bénéficier d’un toit décent, il faut aller d’abord résider dans un Gourbistan.Nourredine BELMOUHOUBMembre de la Cellule Droits de l’Homme du F.C.N -
no moment
-
impossible ouverture audio-visuelle en algerie
TÉLÉVISIONS PRIVÉES
Mehri, Rahim et Haddad en piste
L’ouverture au privé de l’audiovisuel se précise de plus en plus. Certains candidats n’ont pas tardé à se faire connaître, alors que d’autres ont opté pour la discrétion. Les groupes en lice sont nombreux. Mais dans le milieu d’affaires, on parle du groupe ETRHB d'Ali Haddad, du groupe Mehri ou encore celui que préside l’homme d’affaires Rahim du groupe Arcofina.
Abder Bettache - Alger (Le Soir) -Avant même que le gouvernement n’annonce officiellement sa volonté d’élaborer une loi spécifique pour consacrer l’ouverture de l’audiovisuel au privé, des informations font état de démarches et tractations menées par des hommes d’affaires pour se lancer dans le projet audiovisuel. Le groupe ETRHB semble avoir pris plusieurs longueurs d’avance sur ses futurs concurrents. Depuis le 25 août dernier, un site web – www.dzairwebtv.com – a été lancé. Une stratégie mise en place, expliquent des spécialistes de l’audiovisuel, «dans une perspective de la création d’une chaîne de télévision». M. Yacine Titem, le directeur de l’agence Lotus Média, accompagnatrice du projet, évite de parler explicitement de «lancement d’une chaîne de télévision» pour le compte du groupe Haddad. «On ne peut rien vous confirmer», s’est-il contenté de dire. Mais «la mission qu’on nous a confiée est celle de mettre en place une TV web». En effet, cette dernière, étant une chaîne généraliste, a entamé sa diffusion en ligne. «Vivez la télé autrement» est le slogan de dzairwebtv.com. Des émissions sportives, telles que «Café des sports» ou encore «Dzaïr foot» sont à l’affiche du site. D’autres émissions à caractère culturel et social sont prévues dans la grille de lancement. L’émission intitulée «Le 1/4 d’heure de célébrités» constitue l’une des prochaines attractions.
Un rêve de trente ans pour Djilali Mehri
Le décor mis en place est identique à celui des plateaux de télévision. Un effort qui dénote que dzairwebtv s’inscrit dans une perspective de lancement d’une chaîne de télévision. «C’est une lecture qu’on pourra faire. Mais pour le moment rien n’est officiel», ajoute M. Titem. L’homme d’affaires Djilali Mehri ne cache pas pour sa part son enthousiasme quant à la prochaine ouverture du champ audiovisuel au secteur privé. «C’est une annonce qui constitue sans nul doute une avancée prometteuse dans la voie du renforcement des libertés publiques et de la démocratie dans notre pays», a-t-il indiqué. Et d’ajouter : «C’est un rêve que je caresse depuis trente ans. Cela fait longtemps que je m’y intéresse. J’attends cela avec impatience. A l’occasion de la tenue d’un symposium maghrébin les 11 et 12 mai 2006 à El Oued, j’avais déjà exprimé le désir de m’investir dans ce secteur d‘activité. Une activité dédiée en particulier à la culture, aux arts, à la musique de notre pays, ainsi qu’au sport, loisirs et tourisme. C’est dire que j’accueille avec joie cette initiative de nos autorités et je m’emploierai à m’y associer et à soutenir un investissement de mon groupe pour le plus grand intérêt de mon pays.» Le représentant exclusif de la chaîne hôtelière du groupe Accor en Algérie a tracé, lui, les contours de son futur investissement. «Il faut maintenant attendre la publication du cahier des charges régissant cette activité».
Le groupe Rahim dans l’attente des textes
Pour Djilali Mehri, «l’Algérie aura beaucoup à gagner en ouvrant le champ de l’audiovisuel». «Nous allons actualiser notre étude et nous comptons faire de ce projet un véritable support de l’épanouissement touristique, culturel, sportif et social de notre pays. On est, certes, en retard dans ce domaine, mais on peut facilement se rattraper. La télévision est un moyen approprié pour présenter au monde l’Algérie. Je vous le répète, c’est un rêve qui date de trente ans», ajoute notre interlocuteur, qui précise que son projet de création de chaîne de télévision aura une dimension maghrébine, un projet antérieur à la chaîne tunisienne Nessma TV. Le groupe Arcofina, que dirige l’homme d’affaires Rahim, propriétaire du projet la Médina d’Alger, dont l’hôtel Hilton, la tour ABC ou encore le projet Ardis est annoncé comme porteur d’un «important » projet de création d’une chaîne de télévision. Une information démentie par l’entourage immédiat de M. Rahim, qui a indiqué que «le projet n’est pas à l’ordre du jour». Selon la direction de communication du groupe Arcofina, citant son secrétaire général «le groupe Rahim n’est nullement sur le point de lancer une chaîne de télévision». «Pour le moment, le projet n’est pas à l’ordre du jour pour le groupe Arcofina. Le champ de l’audiovisuel est pour l’instant fermé. Le jour où il sera ouvert, on verra. On attend les textes pour mieux voir.» Une explication qui laisse penser que le groupe Arcofina, considéré comme l’une des entités économiques privées les plus actives en Algérie, est intéressé par l’expérience audiovisuelle.
Beur TV se recentre sur Alger ?
Dans la foulée de cette importante mutation que connaîtra le champ audiovisuel en Algérie, la chaîne de télévision française Beur TV n’est pas en reste. Se présentant notamment comme la première «chaîne de télévision privée à destination des Français d’origine maghrébine, de Maghrébins vivant en France (…) mais aussi aux populations issues de l’immigration des pays du sud de la Méditerranée et vivant en France», Beur TV compte se repositionner et se redéployer. Selon des sources concordantes, la chaîne de télévision Beur TV compte faire d’Alger son principal siège dans la région du Maghreb. Autrement dit, si Beur TV délocalise sur Alger, elle sera en pole position pour entamer son expérience algérienne de l’audiovisuel. Beur TV est conventionnée par le Conseil supérieur de l’audiovisuel français depuis le 8 janvier 2002. Elle a obtenu l’agrément du CNC en juin 2003 et débutera sa diffusion le 3 mars 2003. Cela étant, il est à noter que dans le document portant perspective d’ouverture du champ audiovisuel, le ministère de la Communication justifie la fin du monopole de l’Etat sur la télévision en indiquant que, «l’ouverture de l’audiovisuel au privé paraît incontournable au regard du développement des technologies de l’information et de la communication». «Le caractère sensible du secteur de l’audiovisuel, qui a un impact déterminant sur l’opinion publique, impose une loi spécifique pour cette activité», ont ajouté les services du ministère, qui précisent dans le même document, que «l’audiovisuel, la presse électronique, les sondages et la publicité ne figurent pas dans le nouveau code de l’information du fait que ces activités présentent des spécificités nécessitant des textes séparés».
A. B. -
une photo avec 147milliards de dollar pour la postérité!!
Le manuel du parfait comportement
face à 174 milliards de dollars !
Par Hakim Laâlam
Email : laalamh@yahoo.frPremier signe d’un réchauffement entre l’Algérie et le CNT libyen.
Alger envoie une mission médicale à Tripoli. Des médecins…… accoucheurs !
Maintenant que le gouverneur de la Banque d’Algérie l’a confirmé, que c’est officiel, nous pouvons enfin le prendre pour… argent comptant. A la fin juin 2011, l’Algérie (c’est comme ça qu’il a dit lui) disposait de 173, 91 milliards de dollars de réserves. En clair, deux choses : d’abord si ce chiffre a été arrêté à juin 2011, c’est qu’aujourd’hui, en septembre 2011, deux mois après, nous sommes encore plus riches. Je subodore même que nous avons vaillamment franchi la barre psychologique des 174 milliards de dollars. Ensuite, seconde constatation qui saute aux yeux dans un bruit terrible de pièces d’or, le pays n’a jamais été aussi riche depuis 1962, l’indépendance et le début de la fin. Maintenant, c’est pas tout ! Qu’allons-nous faire avec ces 174 milliards de dollars sur les bras ? D’abord, vérifier qu’ils sont bien sur nos bras, et pas sur d’autres bras pas forcément amicaux ni partageurs. Pour l’heure, je dois bien l’avouer, je ne sens pas vraiment le poids de ces 174 milliards sur mes bras. Mais je dois bien l’admettre, je ne suis pas un étalon de mesure fiable. Je souffre d’arthrose, mes terminaisons nerveuses se nécrosent de plus en plus, rendant mes bras et mes avant-bras de moins en moins sensibles au poids, à la charge. Si parmi vous, amis lectrices et lecteurs, il s’en trouve qui sont sains, ne souffrent pas de rhumatismes des bras ravageurs et qui sentent bien eux le poids des 174 milliards de dollars sur leurs bras, qu’ils me le disent, ça me rassurerait ! Mais ne perdons pas le fil de notre tête-à-tête avec les 174 milliards de dollars. Quand vous faites face à un tel tas de billets, quelle attitude adopter ? Le vouvoiement, bien sûr ! Il faut apprendre à vouvoyer. Ne vous inquiétez surtout pas de choquer, autour de vous chacun comprendra que vouvoyer 174 milliards de dollars, c’est la moindre des choses que nous puissions faire. Et ensuite ? Une fois que vous avez appris à vouvoyer 174 milliards de dollars, que faites-vous ? Prendre des photos. N’hésitez pas à prendre des photos. Et si votre appareil est muni de la fonction vidéo, filmez aussi ! C’est plus prudent. Pour la postérité surtout. Car il n’est pas dit que vous vous retrouviez à l’avenir dans cette posture, assis en face de 174 milliards de dollars. Alors, autant garder des traces. Vos petits-enfants, en fouillant dans les coffres à souvenirs de la famille, pourront toujours dire «tiens ! Là, tu vois, c’est grand-père en face d’un tas de dollars en train de les vouvoyer !» Ça sera toujours ça comme héritage aux générations futures ! En priant tout de même très fort pour que vos petits-enfants ne souffrent pas, comme vous, d’arthrose aiguë aux bras. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L. -
Conférence sur le terrorisme ou l'art d'arroser le sable......DRS
Par|Nous le disions à son début : il y avait quelque chose de biaisé dans cette conférence sur la lutte antiterrorisme et pour le développement au Sahel.
Aujourd’hui, au vu des conclusions, ce rendez-vous international s’avère un coup d’épée dans l’eau. Cette conférence fait penser plus à ces fameuses réunions de la Ligue arabe du temps de sa "splendeur" : elle se réunissait pour fixer une prochaine réunion…
On serait même tenté d’avancer qu’elle fut une énième dérobade devant les vrais problèmes posés au pouvoir. Autrement, y a-t-il eu une avancée concrète depuis qu’elle s’est tenue ? Avec un art du verbe digne de Lapalisse, Abdelkader Messahel nous apprend que "tout le monde a compris que la sécurité et le développement dans le Sahel est l’affaire des pays de la région". Selon donc le monsieur affaires maghrébines du gouvernement, avant jeudi, les pays du Sahel ne pipaient mot aux enjeux de la sécurité et du développent ! Le même ministre délégué évoque l’existence de synergie entre les quatre pays. Nous aurions aimé qu’il nous en dise plus. Quelles sont les prochaines actions pour coordonner les opérations sur le terrain ? Que fait-on sur le plan du renseignement, de l'opérationnel ?
Alger et les participants à ce rendez-vous ont arrosé le désert pendant une journée et demie. Avec les résultats que l’on sait.
Il ne suffisait pas de réunir quelques ministres de pays voisins et un certain nombre d’experts pour faire croire qu’on lutte contre le terrorisme. A contrario des déclarations ampoulées d’Abdelkader Messahel cette conférence est la meilleure preuve que la coopération dans la lutte antiterroriste entre l’Algérie et ses trois pays voisins est un voeu pieux. Rien d'autres.
Les enjeux de cette messe sans lendemains sont en fait à chercher ailleurs.
D’abord en Algérie. Cette conférence a été une aubaine pour le pouvoir afin qu'il fasse entendre sa voix, brouillée, inaudible depuis l’insurrection populaire libyenne. On ne cesse de parler de l’expertise de l’Algérie en matière de lutte antiterroriste, comme si elle l’avait vaincu. Bien au contraire, au bout de 20 ans de lutte contre le terrorisme, le premier ministre Ahmed Ouyahia avouait la semaine dernière qu'on n'en a pas encore fini avec. Alors qu’on s’acheminait vers son anéantissement il y a une dizaine d’années le voilà qu’il redouble de férocité, servit qu’il est par un pouvoir particulièrement complaisant avec l’intégrisme islamiste. Si l’Algérie avait une certaine maitrise de cette gangrène, il n’y aurait pas toutes les semaines des jeunes soldats de l’ANP qui tombent sous les balles de ces criminels, il n’y aurait pas ce climat de terrible insécurité en Kabylie notamment.
Toujours en Algérie. Le conflit libyen a "tchernobylisé" le débat sur les réformes dans notre pays et a fait presque oublier ce que concoctait ou pas le pouvoir depuis le début de l’été dans le cadre des "réformes politiques".
Cela fait des semaines que l’opinion est donc menée en bateau avec des promesses de réformes, distillées à doses homéopathiques. Quotas de femmes dans les partis, nouvelles lois sur l’information, loi sur les partis, code électoral, etc. Pour quel résultat ? Un millefeuille de nouvelles lois qui ne répondent nullement aux attentes des Algériens. En définitive, a-t-on constaté des avancées réelles, concrètes en faveur d’une ouverture politique ? A-t-on seulement senti le soupçon d’une volonté de changement de la part des artisans des "réformes" ? Franchement non. Tout le reste relève du discours. Sans emprise sur le quotidien du citoyen algérien.
Ensuite, au Niger et au Mali. Ces deux pays ont des soucis à se faire avec le retour Touaregs qui avaient servi comme "mercenaires" en Libye. Persécutés, marginalisés et combattus par les pouvoirs centraux de la région du Sahel, les Touaregs ne resteront pas longtemps inactifs. Et l’assassinat non élucidé d’un des chefs les plus emblématiques de la cause touareg, Brahim Ag Bahanga, ne restera pas sans suite. L’autre grand problème auquel vont rapidement faire face les pays du Sahel, l’Algérie comprise, est la contrebande des armes qui proviennent des dépôts libyens ? Le Niger, le Mali et la Mauritanie n’ont pas les moyens de surveiller leurs immenses territoires. A ce titre, la collusion de contrebandiers avec les tueurs d’Aqmi est à surveiller de près.
Mais alors qu’a-t-on décidé à Alger pour aider ces pays ? Hormis refuser que "la région du Sahel ne devienne un dépôt d’armes et le fief des terroristes". Pas grand-chose hormis la promesse de se revoir.
Yacine K.
-
Au Club, la révolte couve !
Par|Algérie. Toutes les opérations de relogement n’ont pas viré à l’émeute et certaines d’entre elles se sont même très bien déroulées. Propos confirmés par la famille… … Kadhafi !
Par Hakim Laâlam
Email : laalamh@yahoo.frMaintenant que c’est quasiment confirmé, que tout le monde ou presque est au courant que la famille Kadhafi a été hébergée à la résidence Club-des-Pins, je peux être tranquille. La réaction des autres résidents de cette zone protégée, ceux qui y sont hébergés depuis des lustres par le régime, va être féroce et à la hauteur de l’événement. Mes compatriotes-responsables vont sûrement sortir manifester leur colère de voir arriver dans leur quartier de haute sécurité la famille Kadhafi. Ils ne vont pas tolérer que cette graine de dictature, cette engeance d’autoritarisme vienne polluer un air aussi pur, aussi démocratiquement suintant, aussi transparent et aussi propice à la compétence et à l’intelligence que le Club-des-Pins.
Ah ! Je les vois d’ici les résidents de la zone d’Etat couper du tissu, le tailler aux dimensions de banderoles, acheter des marqueurs au centre commercial de Bab Ezzouar et y transcrire tout leur courroux de voir s’installer au milieu d’eux les Kadhafi. Je soupçonne même certains des résidents du Club d’envisager des solutions extrêmes. Comme de préparer en douce des cocktails Molotov à l’aide de bouteilles de Chivas 24 ans d’âge, et d’envisager de les balancer sur les villas d’Aïcha et des autres membres du clan Kadhafi. J’entrevois même des actions kamikazes pour préserver ce haut lieu de bonne gouvernance qu’est le Club-des-Pins.
Des ministres, de très hautes personnalités, des notabilités du régime vont sûrement rédiger des lettres de départ du Club, missives dans lesquelles ils vont expliquer qu’ils n’ont d’autre choix que de quitter cette zone pour ne pas se rendre complices d’une telle infamie et pour ne pas cohabiter avec la smala tripolitaine. Et en processions lentes et cérémonieuses, habillés de chanvre, juste de chanvre et de sacs de jute, ils vont toquer à la porte du patron du P-dg du Club-des-Pins pour lui remettre officiellement les clefs de leurs villas et chalets. C’est qu’il ne faut pas les chatouiller, les miens, il ne faut pas pousser le bouchon jusqu’à leur faire partager le Club, leur Club chéri avec de la graine de bédouin dictateur ! Assurément, les prochaines heures vont être chaudes, très chaudes. Voire même torrides. De quoi… piquer une tête dans l’eau pour calmer ses nerfs. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.
-
le surplace du régime de bananes qui nous gouverne sous la houlette du DRS
L’impossible réforme : la démonstration du Conseil des ministresPar : Mustapha Hammouche
En s’engageant sur des réformes “approfondies”, le pouvoir s’est embarqué dans une drôle de galère. D’autant qu’il semble en avoir fait sa carte de visite, celle qui lui permet de ne pas être traité en dictature résiduelle d’Afrique du Nord.
Par les temps qui courent, on ne peut appeler réformes n’importe quelle retouche à une législation qui fonde l’arbitraire, si tant est que la législation devienne, par on ne sait quel miracle, contraignante pour le pouvoir. Jusqu’ici, la loi existait aussi : mais, qui peut dire par quel mystérieux circuit s’octroyait un agrément de publication ou se refusait l’homologation d’un parti politique ?
Le pouvoir est donc en train de concevoir des réformes, son Parlement devra les enrichir ; il devra ensuite les mettre en œuvre sous le contrôle de sa justice. Cela fait beaucoup d’institutions dont le fonctionnement démocratique et l’attribut d’indépendance sont établis !
Quant à l’essence démocratique de ses réformes, l’Exécutif qui, en toute circonstance, ne manque jamais de revendiquer ses réalisations, s’en lave les mains : les projets de loi en cours de finalisation sont présentés comme inspirés des “propositions pertinentes” des partis et personnalités consultés ou ayant déposé des avis écrits. Le gouvernement se met, par là, en position de faire partager la parenté des réformes aux représentants de la classe politique et de la société civile consultés.
Le laborieux Conseil des ministres qui vient d’entériner les projets de texte sur l’information, les partis et les associations démontre l’hésitation d’un gouvernement qui, loin d’être résolu dans sa volonté de réforme, patine à s’accorder avec lui-même. Non pas que les conditions de l’exercice des droits politiques, civiques et du droit à l’information demandent à être réinventés, mais certainement parce que le pouvoir n’a pas encore résolu la question de la dose d’ouverture qui lui permettrait de présenter ses réformes comme conformes au standard des avancées démocratiques attendues.
Le statu quo dans le traitement des partis politiques et des associations renvoie l’organisation de la vie politique au sur-place. Avant l’avènement de l’État de droit, c’est-à-dire l’État où le pouvoir n’est pas au-dessus de la loi et où la justice est indépendante, le pouvoir pense rassurer sur la liberté d’association en instituant, pour les initiateurs de partis politiques, le recours au Conseil d’État. Si le monopole de publicité institutionnelle n’est pas préalablement démantelé, la libération légale de l’exercice de la presse écrite est annulée par la répartition politique du budget de promotion des institutions et des entreprises publiques.
L’irrésolution réformatrice apparaît nettement dans l’ajournement de la question cruciale de l’ouverture de l’espace audiovisuel en attendant une “loi spécifique” : le niveau d’ouverture toléré n’était pas présentable et le niveau présentable ne pouvait être exhibé comme l’expression de l’ouverture prônée.
La lourdeur dans la conduite des réformes et la timidité qu’on peut lire dans les éléments de réforme rendus publics confirment l’impossibilité structurelle de réformes conduites de l’intérieur en Algérie : il en va de la survie du régime et de l’existence du système.M. H.
musthammouche@yahoo.fr -
l'impossible ouverture,Entv zoubia c'est tout ,appartient à toufik
-
Chakib Khelil, le bien protégé
Bizarrement, les révélations de WikiLeaks sur Chakib Khelil n’ont provoqué aucune réaction en Algérie. Pourtant, elles sont très graves. L’homme est accusé d’être le chef d’orchestre de la corruption par un directeur de la société pétrolière BP. Tout le monde est gêné par ces faits qui soulignent l’ampleur de la dilapidation des biens du peuple algérien. La présidence de la République se tait. L’Assemblée nationale, qui n’hésite pas à ouvrir un débat douteux sur le marché de la friperie, est aux abonnés absents, alors qu’en théorie, elle est la gardienne des intérêts de la nation qui, toujours en théorie, l’a élue. Les partis ne se révoltent pas. La justice, qui a le pouvoir de s’autosaisir d’une affaire de ce genre, est paralysée, donnant une nouvelle fois qu’elle est aux ordres, alors qu’elle est capable de faire l’impensable en rendant des jugements la nuit, dans la clandestinité la plus totale.
On aurait dû se pencher sur le cas de Chakib Khelil depuis bien longtemps. Lorsqu’il a été appelé de Washington, où il travaillait pour la Banque mondiale, au début de 2000 par le président Abdelaziz Bouteflika, il n’était pas accompagné d’une réputation flatteuse. Il a commencé par nommer comme directeur de son cabinet Redha Hemch, un homme qui avait eu des déboires judiciaires en France pour son implication dans une affaire de trafic de voitures volées.
Façon originale d’annoncer la couleur. Ensuite, il a fait ce qu’aucun ministre de l’Energie n’a osé faire avant lui. En effet, outre le poste de ministre, il s’est nommé PDG de Sonatrach et président du conseil d’administration de la même société. C’est-à-dire qu’il s’est attribué la mainmise totale sur 98% des richesses de l’Algérie sans possibilité qu’il soit contrôlé et de rendre des comptes. Les rumeurs les plus incroyables sur sa drôle de gestion se répandaient dans tout Alger. Mais l’homme qui l’a ramené, qui lui a permis de s’attribuer les pouvoirs, est resté impassible. Il a fallu le scandale sur la corruption au sein de Sonatrach pour qu’enfin il soit débarqué.
Pour autant, il n’a jamais été inquiété par la justice, alors que son nom était mêlé à tous les stades de la rapine de nos richesses pétrolières. Il serait même à la tête d’une fortune colossale. Il bénéficie de l’impunité totale, ce qui signifie qu’il a des complices très haut placés avec lesquels il partage le butin. Tout cela explique le silence actuel sur cet homme bien protégé encore aujourd’hui.
Tayeb Belghiche
-
Tous pourris ?
La campagne électorale pour l’élection présidentielle de 2012 en France promet d’être chaude et riche en chausse-trapes et autres coups tordus. Officiellement, la campagne n’a pas démarré mais on sort déjà les couteaux de leurs fourreaux pour déstabiliser l’adversaire et déblayer le terrain dans une course qui s’annonce ardue aussi bien entre candidats potentiels d’un même courant politique qu’entre les candidats de la majorité présidentielle et de l’opposition. Dominique Strauss-Kahn, l’ancien patron du FMI et candidat socialiste le mieux placé, selon les sondages, face au candidat du pouvoir, Sarkozy, avant sa descente aux enfers suite au scandale de mœurs dans lequel il était impliqué, l’a payé de sa carrière politique pour n’avoir pas assimilé les fondamentaux de la compétition politique qui sont impitoyables en démocratie.
L’encre du dossier judiciaire de l’affaire DSK n’a pas encore séché qu’un autre tsunami balaie la classe politique française, atteignant cette fois-ci des camps retranchés de la droite. Le moindre faux pas se paie cash. Un coup de barre à gauche, un autre à droite. En attendant de tailler des croupières aux candidats du centre, chose qui ne devrait pas tarder à arriver quand on voit l’activisme actuel dérangeant pour le clan Sarkozy du binôme Jean-Louis Borloo et Hervé Morin. Deux anciens ministres du gouvernement Fillon, jetés comme des kleenex par Sarkozy, tiennent à prendre leur revanche sur l’homme en tentant de revenir à la vie politique par la grande porte. L’ancien président Jacques Chirac, qui n’en a pas fini avec ses démêlés avec la justice française concernant l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris, est de nouveau cité dans une affaire de corruption, aux côtés de son ancien Premier ministre Dominique Villepin.
Les deux hommes, qui n’ont jamais fait partie du cercle restreint des amis du président Sarkozy, aujourd’hui encore plus qu’hier alors qu’une échéance électorale pointe à l’horizon, même s’ils se revendiquent de la même famille politique de la droite, sont accusés par Robert Bourgi, un avocat, conseiller de Sarkozy qui avait travaillé auparavant dans le cabinet du gouvernement de Villepin, d’avoir reçu des mallettes d’argent de présidents africains. Hier, c’était Jean-Marie Le Pen du Front national qui est accusé d’avoir reçu de l’argent à travers le même circuit.
C’est une tradition dans la vie politique française : pour écarter un candidat trop gênant ou pour se venger d’un Exécutif sortant avec lequel la nouvelle équipe au pouvoir n’était pas en odeur de sainteté, l’Elysée qui détient tous les dossiers pour avoir sous sa coupe le puissant instrument des renseignements généraux comme cela s’est vérifié sous tous les gouvernements, de gauche comme de droite, avec les affaires des écoutes téléphoniques, s’est toujours, avec l’ appareil judiciaire, mis au service du président sortant engagé dans la course électorale pour un second mandat. Quant à «la République des mallettes», pour reprendre le titre d’un ouvrage de Pierre Péant, elle fait partie des mœurs et du jeu politique, même dans les pays démocratiques. Que dire alors des pays du Sud où l’argent de l’Etat est tout bonnement privatisé !
Omar Berbiche
-
Lève la main et tais-toi!
ParCe sont des députés en fin de cursus parlementaire, dont la plupart sans ambition politique, qui ont regagné l'hémicycle hier, pour débattre des projets de loi qui engagent l'avenir du pays et donc de toute une génération d'Algériens.
Le programme de cette session d'automne est chargé. A l'ordre du jour sont inscrits les projets de lois organiques de portée décisive, qui vont régir le processus démocratique dans notre pays. Ces projets de loi sont relatifs au régime électoral et aux partis politiques, ainsi que les projets de codes de wilaya et de l'information. L'APN est «résolue à contribuer pleinement à asseoir de telles perspectives en assumant ses prérogatives législatives historiques, à travers l'intégralité des textes qu'elle aura à examiner (...)» a rappelé le président de l'Assemblée populaire nationale, Abdelaziz Ziari, dans son discours d'ouverture de cette session d'automne. Les projets de loi que débattront les députés sont en effet, fondamentaux au regard des thèmes qu'ils traitent. La loi sur les partis politiques et la loi sur l'information focalisent particulièrement l'attention. Ces deux projets de loi susciteront d'ailleurs des débats et des tiraillement intenses et risque même de réveiller les vieux démons. Faut-il ouvrir les médias publics à l'opposition? Faut-il ouvrir l'audiovisuel au privé? Faut-il autoriser le retour des anciens du FIS dissous sur la scène politique? etc. C'est cette assemblée «frelatée» qui n'a récolté que 17% des suffrages lors de son élection en 2007, qui nous a vendu les illusions démocratiques à qui sera confiée cette immense tache. Les grands rendez-vous de l'Histoire ont toujours convoqué des hommes aux qualités exceptionnelles à même de conduire le destin d'une nation. La portée des projets de loi «servis» aux débats de l'actuelle session dépasse de très loin les facultés de l'actuelle composante de notre assemblée. Au plus, cette assemblée a fait 26 propositions de lois. Triste bilan pour un quinquennat quand on sait que l'Assemblée française en a proposé plus de 500. La seule prouesse qu'ils ont réussi est d'avoir porté leur salaire à 20 fois le Snmg national. «On n'est jamais mieux servi que par soi-même» dit l'adage qu'ils ont appliqué à la lettre. Devenus des clients de l'APN, ils ont confondu leur avidité de pouvoir et les services pour lesquels ils ont été élus. Le rôle du député dans sa circonscription est d'être à l'écoute de ses concitoyens, il se fait l'écho de leurs préoccupations au sein de l'Assemblée. Même ce Smig a été abandonné. Avec un pareil palmarès il est à se demander si nos vaillants députés sont encore capables d'un quelconque effort de prospective à l'heure des bouleversements régionaux. C'est ce qui s'appelle confier le pilotage d'un Boeing à de piètres cyclistes. -
Les Egyptiens à Israël: «Dégage!»
ParQuand l'arrogance se fait pathétique. «Faites quelque chose Monsieur le Président!». C'est Netanyahu qui, paniqué, a téléphoné, à 2h du matin, pour supplier Obama de sauver le personnel diplomatique de son ambassade au Caire envahie par la foule égyptienne vendredi dernier. L'ambassadeur a pu être dégagé de l'immeuble assiégé ainsi que tout le personnel de l'ambassade pour rejoindre l'aéroport et s'envoler pour Tel Aviv. Entre-temps les manifestations ont enlevé le drapeau israélien du fronton de la représentation diplomatique pour le remplacer par le drapeau égyptien. L'événement marque un tournant impensable, il y a seulement quelques mois, dans la situation au Proche-Orient. Israël vient de se faire jeter en pleine figure les accords de Camp David qu'elle avait, avec le temps, transformés en marché de dupes. La dernière violation par Israël du traité de paix a eu lieu jeudi dernier, c'est-à-dire la veille de la manifestation du Caire. Un rapport de la Force multinationale et observateurs (FMO) précise qu'Israël est entré en Egypte, près de Eilat à la frontière entre les deux pays et a tué 5 policiers égyptiens. C'était la énième action arrogante de l'Etat hébreu contre l'Egypte qui ne s'est pas rendu compte que le «Printemps arabe» avait changé la donne en Egypte. Pourtant, les deux attaques contre le gazoduc reliant l'Egypte à Israël auraient dû marquer une certaine prise de conscience du changement chez les responsables israéliens. «Trop sûrs d'eux», les dirigeants israéliens ont continué dans leur aveuglement. Ils n'avaient pas compris que la révolte égyptienne était d'essence contraire à ce qu'ils avaient fomenté en Libye. Que les autorités égyptiennes sont nues face à la force populaire de la place Tahrir. Ils n'ont pas eu la clairvoyance d'un Erdogan qui a vite compris qu'il ne fallait pas se mettre en porte-à-faux avec son peuple complètement solidaire de la cause palestinienne et a rompu ses relations avec Israël. Là aussi, c'est l'arrogance qui a joué un mauvais tour à l'Etat hébreu. Alors que le gouvernement turc demandait à Tel Aviv seulement des excuses pour l'agression commise contre sa flottille humanitaire destinée à la population de Ghaza, Netanyahu n'a rien trouvé de mieux pour y répondre que d'aller, mercredi dernier, dire sa «fierté et féliciter» l'équipage qui avait attaqué le «Mavi Marmara» turc. Toujours cette aveuglante arrogance qui conduit Israël à l'impasse. Le Liban et le Hezbollah ont menacé de leur côté, lundi dernier, l'Etat hébreu suite au tracé des frontières maritimes «qui empiète sur la zone économique exclusive de leur pays» que le gouvernement de Netanyahu vient de proposer à l'ONU. Avec l'Iran, qui ne ratera aucune occasion pour se mettre de la partie contre Israël et la Syrie qui n'a pas dit son dernier mot ni même la Libye d'ailleurs, la situation au Moyen-Orient vit des moments cruciaux où tous les signes d'une prochaine guerre israélo-arabe d'envergure sont en place. La reconnaissance ou pas par l'ONU de l'Etat palestinien revêt dans ces conditions l'aspect d'un événement dérisoire. Israël qui n'a jamais reconnu les décisions onusiennes ne s'en soucie d'ailleurs guère. C'est l'ébullition actuelle dans tous ses pays frontaliers (Egypte, Liban, Syrie) qui l'encerclent et l'isolent qui l'inquiète. Cela est d'autant plus vrai que les autorités israéliennes viennent de décider, dimanche dernier, une simulation d'attaque nucléaire contre le site de Dimona dans le Néguev, rapporte la presse israélienne. L'histoire est vraiment en train de s'écrire sous nos yeux. Obama, le premier à l'avoir dit au début de l'année, était assurément bien informé.
-
les réseaux du DRS
L'appel à la révolte diffusé sur Internet suscite interrogations et scepticisme
Hadjer Guenanfa
Une page Facebook, un objectif et un timing bien précis. La manifestation du 17 septembre, dont les contours ont été encore une fois dessinés sur la toile, alimente les rumeurs et suscite la curiosité et l'inquiétude à Alger. « Tous ensemble avec et pour le peuple pour la liberté en Algérie. Chebab (jeunes) de la révolution du 17 septembre ». Le message en arabe est diffusé à travers une page créée sur Facebook vers le début du mois d'août, dénommée « La révolution algérienne du 17 septembre 2011 ».
Publiant régulièrement des images, des vidéos et des appels dépeignant un pays dévasté par la corruption, les passe‑droits et autres fléaux, le ou les auteur(s) de cette page exhortent les Algériens à se soulever le 17 septembre contre le système de Bouteflika et celui « des généraux ». « Toute révolution amène forcément avec elle une hécatombe », affirme un statut publié le 31 août dernier.
Quelques temps après, sur le même réseau social, des pages ont été créées pour se prémunir contre une hypothétique contagion révolutionnaire. « Algériens : ne tombez pas dans le piège le 17 septembre 2011 », « Non au complot programmé par El Jazeera-17 septembre 2011" ou encore « Ne touche pas à mon bled-ikhtouna ya arab » (Ndlr : laissez‑nous tranquilles, Arabes!), sont autant de contre-appels diffusés sur le web. Ils dénoncent tous une tentative d'entraîner l'Algérie dans l’engrenage des révoltes arabes.Les initiateurs, tout comme les membres des ces pages, croient déceler dans l'appel du 17 septembre une intervention étrangère. Pour certains, ce sont les Marocains qui sont derrière. Les inimitiés existant entre les deux États sont une réalité que personne n'ignore. D'autres sont convaincus qu’il s’agit de Libyens ayant le souhait de voir l'Algérie « s'enflammer » comme la Libye. C'est que la date choisie pour l'événement fait clairement écho à la rébellion déclenchée le 17 février dernier en Libye. Le vert est la couleur dominante des logos utilisés dans les pages, groupes et comptes Facebook appelant les Algériens à sortir dans la rue le 17 septembre. El Jazeera, les États‑Unis, la France, ou encore l'Occident figurent également à la barre des accusés. Les promoteurs restent, pour l'instant, de parfaits inconnus.
Une tentative de torpiller les mouvements de protestation à venirLes initiateurs des mouvements de contestation ayant vu le jour en février dernier et les militants des organisations des droits de l'homme ont choisi de se démarquer de cette manifestation. « Ce sont les services de sécurité algériens qui ont lancé ces pages, ou du moins ce sont eux qui ont récupéré l'idée pour torpiller les actions futures », accuse Salim. Son ami Karim, membre d'une association, est d'accord avec lui. « Leur objectif est de contrecarrer les mouvements de contestation qui pourraient voir le jour prochainement avec la rentrée sociale », assure‑t‑il.
Dans la rue, où la nouvelle de la manifestation du 17 septembre s'est propagée par ouï‑dire, les commentaires pro‑Bouteflika hostiles aux appels au changement et à la révolte pullulent. « Il y a une ancienne collègue qui m'a appelé mercredi pour me parler de l'événement. Elle me semblait un peu inquiète. Même le flic de la circulation en parlait », indique Salem, un libraire.À peine une semaine nous sépare à présent du jour J. Les précédentes actions de contestation dont la promotion a été faite sur la toile ont toutes sans exception essuyé de flagrants échecs. -
L’Algérie est-elle en violation de la résolution 1970 ?
Les trois enfants d’El Gueddafi sous le coup de l’interdiction de voyager
zoom | © D. R.En accueillant les quatre membres de la famille El Gueddafi sur son territoire algérien, le pouvoir n’a-t-il pas violé la résolution 1970 du Conseil de sécurité concernant la Libye ?
Adoptée le 26 février 2011, soit quelques jours après le soulèvement des Libyens, ladite résolution a établi une liste nominative des personnes liées au régime libyen visées par «une interdiction de voyager».
Les enfants du colonel El Gueddafi, Aïcha, Hannibal et Mohammad, actuellement en Algérie, sont concernés par cette interdiction. Au vu de cette résolution, leur accueil en Algérie constitue une violation pure de la résolution du Conseil de sécurité.
Dans le 15e paragraphe de cette dernière, il est précisé : «Tous les Etats membres doivent prendre les mesures nécessaires pour empêcher l’entrée ou le passage en transit sur leur territoire des individus désignés dans l’annexe I de la présente résolution ou désignés par le Comité créé en application du paragraphe 24.» Les personnes désignées par l’annexe I de la résolution 1970 sont entre autres «El Gueddafi Aïcha Mouammar née en 1978, El Gueddafi Hannibal Mouammar né en 1975, et El Gueddafi Mohammed Mouammar né 1978» avec la mention «association étroite avec le régime».En tout, ce sont seize personnes qui sont concernées par l’interdiction de voyager. Le colonel El Gueddafi et ses neuf enfants, le colonel Abdellah Al Senoussi, chef des mokhabarate, Abdelkader Mohammed Al Baghdadi, chef de liaison des fameux comités révolutionnaires, Abdulkader Yusef Dibri, responsable de la sécurité du régime, Abu Zayd Umar Dorba, directeur de l’organisation de la sécurité extérieure, Abu Bakr Yunis Jabir, ministre de la Défense, Mohammed Mutaq, chargé des services publics, et enfin Mohamed Qadhaf Al Dam, cousin de l’ancien guide libyen.
Ce dernier se trouve actuellement en Egypte. L’épouse du colonel El Gueddafi, quant à elle, ne figure pas sur la liste des personnes visées par cette interdiction. En annexe II de la résolution relative au gel des avoirs, les noms de Aïcha et de Hannibal sont également cités. Un chapitre de la résolution précise dans quel cas les mesures imposées peuvent ne pas être appliquées. Il s’agit des cas où «le voyage se justifie par des raisons humanitaires et lorsque l’entrée ou le passage en transit sont nécessaires aux fins d’une procédure judiciaire (…)». Le gouvernement de Bouteflika s’est appuyé justement sur cet argument pour justifier sa décision d’accueillir les membres du clan du dictateur déchu. «Ces personnes ont été admises en Algérie pour des raisons strictement humanitaires. Nous en avons informé le secrétaire général des Nations unies, le président du Conseil de sécurité et le président du Conseil exécutif du CNT», avait indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Il faut dire que l’accueil des membres de la famille du dictateur libyen a soulevé un tollé chez une bonne partie de l’opinion nationale. Cependant, le prétexte «humanitaire» invoqué par le gouvernement de Bouteflika est-il convaincant ? Pas si sûr. Car le paragraphe 16 de la résolution du Conseil de sécurité ne concerne pas du tout les enfants d’El Gueddafi qui se trouvent en Algérie. Selon des diplomates algériens, l’argument humanitaire avancé par les autorités algériennes est «caduc». Parce que «les raisons humanitaires concernent uniquement les victimes civiles du conflit et non pas les belligérants». Ce n’est pas le cas des trois enfants d’El Gueddafi se trouvant en Algérie.
Les autorités algériennes ne l’ignorent sans doute pas. Pourquoi ont-elles pris alors le risque d’accepter «ce cadeau empoisonné» que leur a offert Mouammar El Gueddafi ? Chacun y va de sa propre analyse.
Pour la formation politique de Saïd Sadi, il s’agit «d’un échange de bons procédés entre Bouteflika et El Gueddafi». «On se souvient, en effet, que dans un passé récent, le tyran de Tripoli avait décidé «d’offrir» à la famille du chef de l’Etat algérien la résidence de l’ambassade de Libye à Alger», a encore précisé le parti de Saïd Sadi, affirmant que les membres de la famille El Gueddafi «se trouvent actuellement dans la résidence d’Etat de Bousfeir à l’ouest d’Oran».D’autres estiment, par ailleurs, que ce n’est pas seulement l’Algérie qui n’a pas respecté les résolutions du Conseil de sécurité. L’OTAN n’avait pas pour mandat d’intervenir militairement.Il était question seulement d’établir une zone d’exclusion aérienne et de protection des civils contre les massacres du régime de Tripoli. En somme, la crise libyenne met décidément bien dans l’embarras la diplomatie algérienne.
Hacen Ouali
-
Décès de Danny Jowenko, l’expert en démolition contrôlée
L’expert hollandais Danny Jowenko, spécialiste en démolition contrôlée et connu pour avoir affirmé au vu des images de la chute du World Trade Center 7 (dont il ne connaissait pas l’existence avant cette expérience) qu’il s’agissait effectivement d’une démolition par explosifs, [serait] décédé samedi dans un accident de voiture aux Pays-Bas. Il était apparemment seul dans sa voiture avec son chien (qui a survécu) et est mort sur le coup de l’impact contre un arbre. Nous vous rediffusons son interview pour que ceux qui ne le connaissaient pas prennent conscience de l’importance de son témoignage.
Danny Jowenko, spécialiste en démolition contrôlée, décédé samedi 16 juillet 2011
Décès de Dany Jowenko le 16 juillet 2011 dans un accident de voiture
Source : http://911discussion.com/2011/07/wtc7-expert-danny-jowenko-killed-in-car-crash/
Nous vous reproposons la vidéo de son témoignage qui ne laissait place à aucune réserve sur la nature de la démolition du Bâtiment 7 du WTC le 11 septemvbre 2001.
11 septembre 2001: 1 expert en démolition... par ReOpen91111 septembre 2001: 1 expert en démolition… par ReOpen911
Note ReOpenNews :
Les propos de Danny Jowenko sur le WTC7 étaient fréquemment cités par le Mouvement pour la vérité sur le 11/9, comme dans le récent article de David Ray Griffin "(Partie II) Question de David Ray Griffin aux principaux détracteurs de la Gauche américaine qui critiquent le Mouvement pour la vérité sur le 11-Septembre : Croyez-vous vraiment aux miracles ?" qui écrivait :
[...] En 2006, par exemple, un réalisateur hollandais a demandé à Danny Jowenko, propriétaire d’une société de démolition contrôlée située aux Pays-Bas, de commenter une vidéo de l’effondrement du WTC7, mais sans lui dire ce dont il s’agissait. (Jowenko n’était pas au courant qu’un troisième bâtiment s’était effondré à New York le 11-Septembre). Après avoir visionné la vidéo, Jowenko a dit : "Ils ont simplement fait sauter les colonnes, le reste est tombé après….C’est une démolition contrôlée." Et quand on lui a demandé s’il en était certain, il a répondu : "Absolument, c’est une implosion, c’était un vrai travail. C’est une équipe d’experts qui a fait ça".
(Article complet de David Ray Griffin disponible ici en PDF)
-
Les Américains savent qu’Israel est derrière le 11 Septembre
Certains ne comprenne pas le rôle d’Israël dans le monde . Il veulent dominer le monde (c’est chose fait )mais il reste monde arabo-musulmans (surtout le pétrole car les dirigeant sont déjà corrompu) . Ils font des attentas sous faux drapeaux , c’est bien connu pour débarquer ensuite la ou ils veulent . Le 11 septembre en fait parti .(le gouvernement américain et Israel sont kif kif ).Ce sont des gens qui trompe l’humanité .Leur talmud leur autorise à trompé les autres. Ils tuent des gens et ils sont vraiment en train de croire qu’il font du bien.Ils vont placé des bombes dans les hôtels touristiques des pays arabes ou boites de nuits et disent ensuite que c’est des attentats suicide extrémistes et ils vous mettent en photo un barbus à la télé portant une arme et le tour jouer .(le suicide est totalement interdit ds l’islam, un musulman ne se suicide pas même en temps de guerre c’est interdit ). Ensuite il débarque pour instaurer la paix(soi-disant) en afghanistan , irak , ect ... .bientot Iran , Venezuela ect ... . Saddam hussein avec tout les moyen qu’il possedent , il l’ont chopper vivant .Mais comme par hasard Ben Laden lui il l’ont tué et jeté à la mer comme ça la seul preuve que le monde pouvais avoir à été détruite(il aurai pu le juger comme Sadam) maintenant il peuvent continuer à agir dans les pays arabes . Les medias sionniste de France ont déclaré que Ben laden voulait attaqué la France .Vraiment ils prennent les français pour con (je suis français ). Si il devait avoir des attentats en France ou en europe , je peut que vous garantir qu’ils mettront sa sur le dos des musulmans .Ce sont des hypocrites , ils arrivent toujours masqué. (allé voir l’exemple de la ces 2 videos sur youtube vous allez mieux comprendre leur mensonge )
http://www.youtube.com/watch?v=ow5c...
http://www.youtube.com/watch?v=LpTh... -
le 11 septembre USA.
toufik le savait!!!!!!
-
Sauver la peau par le drapeau
Le Quotidien d’Oran 10 septembre 2011
« Tous derrière le peuple puisque le peuple n’est pas derrière nous». C’est le slogan du régime et de ses petits-fils en ces jours de doute et de peur pour la peau et pas pour le drapeau. Le programme «tous unis, même si tous on n’est pas tous riches» vient d’être lancé pour éviter l’effet contagion du cas libyen. La recette ? Ancienne comme les fossiles : expliquer que l’Algérie est visée par un complot. Deux, appeler à la mobilisation contre un ennemie moyen, et crier au terrorisme dans le Sahel ; et trois, expliquer que le pétrole va être volé par des étrangers. Avec quel haut-parleur ? L’habituel Sidi Saïd qui vient de lancer l’idée d’un remake du CNSA (Comité national de sauvegarde de l’Algérie). Le CNSA avait servi à stopper la montée programmée du FIS durant les années 90 et peut servir aujourd’hui à rappeler ce souvenir. La ruse est habile : il s’agit de réactiver le traumatisme des années 90 en parlant du cas libyen et de présenter le régime comme seule barrage possible, comme à cette époque. Pour le sous-titrage, Sidi Saïd ne va pas chercher loin, là aussi, en terme de créativité : la métaphore est celle déjà usée par Boumediene, avocat de la souveraineté nationale par les hydrocarbures.
Que dit Sidi ? «Le pétrole qui est imbibé du sang des martyrs de la guerre de libération nationale et du sang de ceux qui ont défendu l’Algérie contre le terrorisme et que personne ni aucune génération ne peut trahir». Le paradoxe est le même depuis Boumediene : si le pétrole est le sang du martyrs, comment peut-on le vendre dans des barils ? Le Régime n’est-il pas coupable de la plus haute trahison, vendre le sang des martyrs, et nous de la plus haute infamie, en manger chaque jour ? Bien sûr, on n’a pas été consultés quand il s’agissait des grands contrats pétroliers et des grandes concessions, on n’est pas autorisés à se promener près des puits ni dans les comptes de Sonatrach, on ne nous dit rien de ce qu’a fait Chakib Khellil ou pas, mais quand il s’agit de défendre le pétrole, on nous rameute comme un bouclier humain.
Ensuite ? Ensuite Sidi Saïd si peu élu, depuis si longtemps subi, qui n’a rien dit sur rien depuis des mois, ose des définitions de la politique, appelant les Algériens à «se dresser contre toutes velléités d’exportation vers notre pays d’une démocratie définie dans des laboratoires étrangers». La raison ? «On n’en veut pas ! L’Algérie a des traditions ancestrales dans ce domaine, elle les défendra jusqu’au bout !» Quelles traditions ? La fraude, le bourrage d’urnes, l’usage du syndicat comme caisse noire et comme berger électoral, le filtrage des candidatures à la source, le verrouillage de l’ENTV et la matraque et le téléphone en guise de Justice. Faisant dans la poésie, Sidi expliquera à la fin, sans pensée pour les milliers de travailleurs algériens du textile réduit à coudre des souvenirs, que «c’est déjà beaucoup qu’ils nous exportent leur friperie, nous ne voulons pas de leur démocratie !» Que faut-il penser de cette préhistoire qui veut faire l’histoire ? Ce que vous pensez déjà : on nous prend encore pour des moutons. Il y a, comme dit plus haut, un usage ridicule du bouclier humain pour éviter les bombardements ciblés. Le régime essaye de nous rassembler autour de lui pour se faire passer pour nous. La seule différence est donc dans les habits. Vue du ciel, on peut reconnaître le peuple habillé de friperie et le régime habillé d’une fausse démocratie. Facile à cibler donc. Pour le reste, il ne faut même s’étonner de voir Sidi Saïd ne rien dire sur souveraineté habillée de friperie, 50 ans après l’indépendance et beaucoup dire sur la démocratie qu’il veut combattre.
-
Algérie : Le régime algérien craint que l’armée bascule du côté du peuple
Djameleddine Benchenouf
9 septembre 2011
Par Djamaledine Benchenouf
L’évidence est aveuglante, en effet. Ce régime est en fin de ressources, et il le sait lui-même. Mais lui est aveuglé par les propres tares, la voracité, et la mégalomanie de ses barons. Aujourd’hui, épouvanté par les révolutions populaires qui ont fait vaciller, puis s’effondrer les régimes despotiques voisins, ce régime, plutôt que de prévenir une révolution violente, et de se résigner à rendre les clés de la maison, à son véritable propriétaire, le peuple algérien, il n’est préoccupé que d’une seule et unique inconnue: chercher à savoir, coûte que coûte, ce que sera la réaction de l’armée en cas de soulèvement populaire, et se la concilier, par tous les moyens.
C’est pour cela qu’il a très mal perçu la réaction des armées tunisienne et égyptienne. Il aurait voulu que celles-ci tirent sur les manifestants, qu’elles les empêchent de chasser les despotes qui les broyaient.Aujourd’hui, il n’est obnubilé que par cette question. Rien ne le préoccupe davantage. Parce que hormis cette inconnue, il croit avoir pris toutes les précautions utiles. Les effectifs sécuritaires, entre policiers, gendarmes et miliciens, qu’il a alignés pour une répression programmée dans ses moindres détails, les augmentations de salaires exorbitantes, avec effet rétroactif sur trois années, qu’il a consenti à tous les policiers, gendarmes et militaires, les armements et une batterie ahurissantes de moyens qu’il a mis en place, pour réprimer toute velléité populaire de soulèvement, ne souffrent que d’un seul impondérable: La réaction de l’armée.Et les rumeurs qui circulent depuis plus de deux mois, dans des milieux d’officiers algériens ne sont pas pour le rassurer. Des milliers d’officiers font savoir, en effet, à leur manière, et au sein de leur propre institution, que le régime ne devra pas les solliciter pour faire tirer sur la population, et que bien au contraire, s’ils estiment que le peuple est l’objet d’exactions qui passent la limite de la légalité, leur camp naturel serait du côté de leur peuple. Comme en Tunisie, et comme en Egypte. Et c’est là le principal problème de l’heure pour le régime, le seul et le plus important en l’occurrence, qui est totalement tabou, et qu’aucun média n’a seulement évoqué, serait-ce par allusion.C’est cela en effet le problème qui empêche les barons du régime de dormir, et qui les pousse à des attitudes qui frisent la panique, comme de déplacer leurs capitaux des banques américaines et européennes pour les placer dans les pays du Golfe, au Venezuela et autres pays receleurs.En ce moment même, il règne au sein de l’armée algérienne un climat de chasse aux sorcières, où le DRS joue le même rôle que dans les années 90 où il lançait des traques qui finissaient souvent en assassinats, contre tous les officiers suspectés seulement d’avoir des sympathies islamistes. Aujourd’hui il n’a plus les moyens de ses turpitudes, et il ne peut plus faire assassiner une majorité de jeunes officiers. Trop nombreux, en une période qui n’est plus aussi permissive que pendant la décennie rouge. Mais il tente de leur faire peur, en même temps qu’il tend la carotte aux plus charismatiques d’entre-eux.Mais tant va la cruche à l’eau. Lorsqu’un régime s’est imposé par la peur et le carnage, et qu’il ne peut plus se livrer à de telles extrémités, ceux qui se taisaient, ou qui se terraient, parce qu’ils craignaient pour leur vie, s’enhardissent et se manifestent de plus en plus ouvertement. Et ceci entraînant cela, le nombre des officiers qui affichent leur ralliement à leur seul peuple, comme on brandit un étendard, devient de plus en plus massif.Le régime est effrayéC’est cela qui a jeté l’effroi dans le cœur des barons du régime. Car l’armée était leur principale garantie de survie. Aujourd’hui, ils ne craignent pas seulement que l’armée ne se range pas de leur côté, contre le peuple, mais ils savent, sans l’ombre d’un doute, que si le soulèvement est massif, l’armée algérienne serait à l’avant garde de la révolution. C’est cela le nombre d’or de la formule, si je puis dire. Et c’est pour cela qu’il nous faut multiplier les appels à nos frères officiers, sous-officiers et hommes de troupe.De leur engagement à nos côtés dépend la suite des évènements. Il suffirait qu’ils fassent connaître massivement leur intention de rallier la cause du peuple pour que ce régime abdique. Car les exemples des despotes qui ont été balayés sont là pour lui rappeler qu’il est de son intérêt, celui des barons qui le composent, de leurs clientèles et de leurs parentèles, qu’ils remettent les clés de la maison à son véritable propriétaire. De façon franche et irrévocable. Sans chercher à tergiverser, ni à ruser. Le temps n’est plus au replâtrage, mais à la démolition de tout l’édifice mafieux, et à l’avènement d’un Etat de Droit.Ces barons du régime peuvent épargner au pays, et surtout à eux-mêmes, de lourdes conséquences. Les situations comme celles que vit notre pays, lorsqu’elles dégénèrent, peuvent devenir incontrôlables. Elles peuvent déboucher sur des tragédies immenses. C’est à eux qu’il appartient aujourd’hui de rendre ce pays à son peuple. Il leur sera tenu compte de cette sage résolution, si elle se produit. Et ils pourront peut-être jouir du fruit de leurs rapines, si le peuple le leur permettra, pour avoir su éviter de faire couler son sang. Sinon, le peuple algérien et son armée sauront qui aura été le principal responsable de toute tragédie qui viendrait endeuiller, encore une fois, les Algériens. Et ils sauraient que toutes les souffrances inutiles qui auront été infligées au peuple n’auront été dictées que par le désir de s’accrocher au pouvoir, juste pour pouvoir continuer à piller le pays, au prix d’un fleuve de sang. A Dieu ne plaise !D.B -
Rentrée scolaire
Le CLA annonce l'organisation de plusieurs actions de protestation
Hadjer Guenanfa
Non‑disponibilité des livres scolaires, surcharge des classes, non‑réception de nouveaux établissements prévus, emploi du temps des enseignants surchargé et bricolage dans l'allègement des programmes... Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) a énuméré, samedi 10 septembre, les problèmes auxquels est confronté le secteur à la veille de la rentrée scolaire.
« Cette année, 30 % des élèves n'auront pas de livres scolaires. On aura des classes comprenant entre 40 et 50 éléments puisque 80 % des nouveaux établissements n'ont pas encore été réceptionnés. L'emploi du temps de l'enseignant sera encore une fois surchargé suite au non‑recrutement de nouveaux contractuels et les programmes, qui ont subi un simple réaménagement des chapitres et non un allègement, continueront à poser problème », a déclaré Idir Achour, secrétaire générale du CLA lors d'une conférence de presse organisée à Alger. Selon lui, de nombreuses perturbations sont à attendre dans le secteur de l'éducation. « Des grèves seront probablement déclenchées par des établissements scolaires pour des problèmes intérieurs », a‑t‑il assuré.Pour la dissolution des commissions de gestion des œuvres socialesLe premier responsable du CLA a rappelé les revendications de son organisation syndicale. Elles sont restées sans réponse, selon lui. Il s'agit de la revalorisation des salaires, la révision du statut particulier et une retraite à 100 % après 25 ans de service. Sur la gestion des œuvres sociales, le porte‑parole du CLA a réaffirmé la nécessité de dissoudre la commission nationale et celles de wilaya. M. Achour s’est également prononcé contre la mise en place d'une commission mixte (ministère‑UGTA) pour faire le bilan du passif des œuvres sociales. « C'est le travail de l'Inspection générale des finances (IGF) ou de la Cour des comptes », a‑t‑il poursuivi.Un rassemblement le jour de la TripartiteIdir Achour a en outre dénoncé le fait que les organisations syndicales autonomes soient exclues de la Tripartite, selon lui. « Nous les avertissons à l'avance de ne pas toucher aux acquis des travailleurs, à savoir les libertés syndicales et la retraite », a‑t‑il prévenu. Un rassemblement sera organisé dans le cadre de l'intersyndicale le jour de la Tripartite et à l’endroit même où elle se tiendra. « Cette action sera abordée lors d'une réunion entre nous, le Satef, le Snapap et les sections du Cnes le week‑end prochain », a‑t‑il indiqué.Outre les actions de protestation auxquelles il prendra part aux côtés des autres organisations du secteur partageant les mêmes revendications, le Conseil des lycées d'Algérie a annoncé la tenue d'un rassemblement en octobre devant le ministère du Travail pour dénoncer le refus d'attribution d'agrément dont est victime l'organisation. « Nous avons déposé un dossier en 2003 mais il n'y a pas eu de suite. Nous avons déposé un deuxième dossier en juin dernier. Il a été refusé. Le ministère a argué de la non‑conformité du statut avec la loi. Nous avons demandé des explications mais nous n'avons toujours rien reçu. Nous organiserons donc un rassemblement en octobre, peut être le 5 puisque ce jour coïncide avec les événements de 1988 et avec la journée internationale de l'enseignant », a‑t‑il affirmé. -
Le pouvoir est-il conscient des mutations du nouveau système d’information ?
impossible ouverture avec LE DRS
Le monde est devenu une grande maison de verre, un acquis contre les régimes totalitaires dans la mesure où l’information n’est plus le quatrième pouvoir mais le pouvoir lui-même. Or, en Algérie, certains responsables vivant encore à l’ère du parti unique, nous assistons à une déconnection par rapport aux nouvelles mutations.
Pour preuve, les trois chaines de télévision publiques sont des copies conformes avec un gaspillage d’argent et des débats lassants animés soit par les responsables politiques et économiques proches du pouvoir soit par des intellectuels organiques (aux ordres) selon l’expression heureuse du grand philosophe italien Antonio Gramsci mais sans aucun impact ni au niveau interne ni au niveau international. Or les Algériens, se détournant de plus en plus des versions officielles sont désormais parabolés et branchés sur Internet. L’infrastructure de l’Internet se répand aujourd’hui autour du monde pour créer un large réseau mondial et ce grâce à l’informatique qui permet aujourd’hui de numériser les informations et de gérer de nouveaux systèmes.
L’expansion est spectaculaire. En 1984 il y avait 1000 ordinateurs connectés. En 2005, la vente annuelle était de 200 millions d’unités/an et en 2010 environ 400 millions d’unités selon Gartner, soit une progression de +22 % par rapport à 2009. Si on prend un prix moyen, de 500/600 dollars cela représenterait un chiffre d’affaires qui varierait entre 200/240 milliards de dollars/an et ce chiffre irait, à prix constants, vers 500 milliards de dollars en 2015.
Comprendre les enjeux de la société de l’information
Un intéressant rapport pour le gouvernement français de Nicolas Curien et d’Alain Muet, école où je propose de faire une synthèse de cet important rapport de référence sur la nouvelle économie.
a/ De l’ère industrielle à l’ère de l’information. La nouvelle économie se résumait au développement du commerce De biens et services sur Internet, il s’agirait là d’un phénomène certes important pour l’avenir, mais dont les conséquences demeureraient assez circonscrites. Les changements organisationnels qu’entraîne la diffusion des technologies de l’information se portent en réalité vers tous les secteurs de l’ancienne économie, et ce sont ces changements qui induisent une nouvelle révolution industrielle. Comme les précédentes, celle-ci résulte de la combinaison de plusieurs facteurs et se manifeste sous plusieurs dimensions, notamment : l’avènement de « l’entreprise-réseau », l’autonomisation du travail, le rôle moteur des marchés financiers dans la dynamique industrielle et les processus d’innovation, la transformation profonde de la gestion des savoirs et la montée en puissance d’une économie de la connaissance.
b/Changements dans l’organisation du travail. À l’ère de l’information, le travail est l’objet de deux transformations majeures : d’une part, le retour vers une plus grande autonomie, après la bureaucratisation de l’ère industrielle ; d’autre part, la réintégration dans la pratique professionnelle d’un savoir et d’une culture acquis dans la sphère de vie quotidienne : alors qu’à l’ère industrielle, les travailleurs des industries taylorisées ne devenaient opérationnels qu’en étant dépouillés des savoirs, des habiletés et des habitudes développés par la culture du quotidien.
c/ Le rôle des marchés financiers. Le développement de la nouvelle économie entraîne également une mutation importante du fonctionnement des marchés financiers. La déréglementation des marchés, amorcée aux États-Unis dans les années quatre vingt, a ouvert à la concurrence des secteurs initialement occupés par des quasi-monopoles. A cette déréglementation, s’est ajoutée une profonde modification des modes de financement des entreprises qui a conduit, en l’espace de quelques années, d’une économie de l’intermédiation financière dominée par le crédit à une économie de marchés financiers.
d/ Paradoxe de l’économie numérique. Biens publics, rendements croissants, externalités positives de consommation, paquets de produits liés, échanges de signaux hors marché, etc. : un tel tableau jure singulièrement avec les hypothèses de la concurrence parfaite. Si les TIC fournissent les instruments qui devraient en théorie favoriser un fonctionnement plus efficace d’une économie de marché, elles installent dans le même temps les ingrédients d’une économie publique.
e/ TIC et nouvelles relations économiques
Au fur et à mesure que les innovations induites par la logique inventive perceront les résistances de la logique défensive, une économie d’un type spécifique émergera peu à peu, dans laquelle les mécanismes traditionnels du marché et de sa régulation s’hybrideront avec de nouvelles formes de relations coopératives entre les agents économiques. Dans une telle perspective, le paradigme pertinent ne consiste pas à penser les TIC comme le support technologique naturel du libre échangisme, mais plutôt comme l’instrument d’une «coordination distribuée» entre les agents, une coordination sans représentation institutionnelle explicite.
f/ Le réseau comme forme institutionnelle.«Écosystèmes» de consommateurs, «viviers» d’entreprises entretenant des relations mi-concurrentielles mi-coopératives, «sélection» adaptative de routines et de savoirs, autant de formulations suggérant que la métaphore la plus pertinente pour évoquer le rôle des réseaux dans l’économie numérique est vraisemblablement celle du vivant, plutôt que celle de la machine. Poursuivant dans cette voie, on peut se risquer à ériger le réseau en institution, au même titre que le marché ou la hiérarchie, et à établir à grands traits un parallèle entre trois types d’organisation économique, respectivement basés sur la hiérarchie, sur le marché, et sur le réseau. Pourtant, ce modèle hiérarchique, viable pour un système économique de taille modeste et opérant dans un domaine de rendements de production croissants, devient inadapté pour un système économique de grande taille, en raison de problèmes liés à la transmission des informations entre le centre et la périphérie, ainsi qu’à l’apparition de dysfonctionnements grandissants lorsque s’allonge la chaîne hiérarchique (rendements organisationnels décroissants). Comme le note Eric Cohen dans son commentaire de cette importante étude «sous l’effet de la montée en puissance de l’information, de nombreux biens économiques deviennent des biens complexes (« paquets » intégrant des prestations à façon), des biens d’expérience (dont l’utilité est difficile à apprécier à l’avance), ou des biens paramétrables (modulables selon le profil du consommateur). Il en résulte que le signal-prix adressé par un marché traditionnel ne suffit plus pour éclairer les choix des consommateurs, surtout lorsque la gratuité se généralise pour certains biens purement informationnels. Dans ce type d’économie fondée sur l’information, le fonctionnement décentralisé du marché ne conduit pas à l’optimum collectif, mais peut au contraire favoriser les excès de concentration et les rentes de monopoles (Microsoft).
g/ Les politiques gouvernementales. La prise de conscience des enjeux de la société de l’information a conduit la plupart des gouvernements à mettre en œuvre des programmes d’action portant sur le développement des infrastructures, l’administration électronique, la formation et l’éducation, la lutte contre la fracture numérique.
i/ Régulation et enjeux internationaux. L’Internet s’est internationalisé très rapidement. En quelques années, il s’est imposé à tous les États, qui se sont parfois trouvés aussi démunis face à son développement qu’ils l’ont été face à la mondialisation des échanges économiques et financiers. Il est difficile de contraindre ou d’interdire sur Internet et la réglementation publique traditionnelle, déjà délicate à mettre en œuvre dans l’espace international, semble encore plus malaisée pour un réseau sans frontière, en continuelle expansion, où interagissent de multiples acteurs.
Les incidences planétaires politiques, sociales et économiques du nouveau système d’information
Les mutations que connaît l’économie mondiale ont leur équivalent dans le domaine de l’information et de la communication. Elles ont une répercussion fondamentale sur la bonne gouvernance, sur l’urgence du renouveau du mode d’enseignement (c’est fini les cours dispensés par voie orale), sur la presse avec le développement de nouveaux médias utilisant Internet qui seront dominants à l’avenir et d’une manière générale un impact sur tous les mécanismes de gestion tant centrale que locale des institutions et des entreprises : passage de l’organisation hiérarchique de type militaire à l’organisation en réseaux. L’intégration des télécommunications, de l’informatique et de l’audiovisuel a donné naissance à la Société de l’information qui fait l’objet d’une attention particulière de la part des États et des organisations internationales. Cet intérêt s’est trouvé accru depuis une décennie en raison des retombées socio-économiques et culturelles des nouvelles technologies de l’information de la communication (NTIC) : la ‘‘fracture numérique’’ transcende en effet les clivages géographiques et traverse de part en part toutes les sociétés humaines. C’est que les nouveaux moyens de télécommunication facilitent l’échange et la diffusion de la connaissance. Ces nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) changent donc profondément la vie au quotidien des citoyens, le fonctionnement des entreprises, de l’État. Tout cela entraîne de nouvelles représentations mentales et sociales. Sur le plan macroéconomique, les nouveaux processus mis en place grâce aux TIC ont des conséquences sur l’analyse de la valeur des produits et services, que l’on effectuera davantage sur le cycle de vie, lequel a tendance à se raccourcir et influe sur les gains de productivité et la croissance liée à l’introduction des TIC. Enfin les TIC ont un impact dans de nombreux autres domaines comme les loisirs, la culture, la santé, la gestion du temps, les comportements en société. L’avènement d’Internet et le développement formidable qu’il connaît depuis quelques années ont pratiquement mis en demeure l’entreprise de s’adapter et d’en faire l’usage le plus judicieux et le plus productif. La compétitivité l’obligeant à obtenir ou à donner l’information en temps réel, l’entreprise va en effet investir la Toile et recourir à l’électronique pour faire face à la concurrence et développer ses activités. Le phénomène de délocalisation de l’emploi tient largement de la recherche des gains de productivité et des possibilités offertes par les NTIC aux entreprises, particulièrement à celles qui sont d’une grande envergure : télé-saisie, télétraitement et télémaintenance informatique sont maintenant une réalité de tous les jours. Un tel phénomène est même observable à l’intérieur des pays développés où le recours au télétravail semble susciter un phénomène de repeuplement de certains espaces ruraux.
Du point de vue de l’ONU, les bienfaits des NTIC, particulièrement pour les pays du Tiers monde, peuvent être considérables : gain de temps et d’argent, prévention de catastrophes humanitaires, extension de la bonne gouvernance, accroissement du pouvoir de mobilisation de la société civile. C’est ce qui ressort de cette déclaration faite par Koffi Annan,ex Secrétaire général des Nations Unies, lors de la 56e Assemblée générale : «L’énorme potentiel de ces technologies défie notre imagination. Mais dès aujourd’hui nous pouvons en mesurer l’immense utilité. Lorsque les entrepreneurs de régions rurales peuvent passer commande ou vérifier le cours de leurs produits par téléphone cellulaire, le gain de temps et d’argent peut être énorme. Lorsque les satellites nous renseignent sur l’imminence d’une tempête ou d’une inondation et que l’information circule rapidement grâce à un réseau de communication électronique, ce sont autant de catastrophes humanitaires qui peuvent être évitées. Lorsque les citoyens peuvent obtenir directement sur Internet des informations indépendantes concernant les politiques de leur gouvernement, la bonne gouvernance a d’autant plus de chances de prendre racine. Voilà donc pourquoi la compréhension des enjeux que représentent les NTIC et la maîtrise de leurs mécanismes et des instruments qu’ils utilisent restent essentielles. Elles permettraient de contribuer de manière décisive à réduire les disparités qui existent entre le Nord et le Sud et ouvrir à ce dernier des possibilités très grandes non seulement dans le domaine économique mais aussi en matière de modernisation des Etats qui le composent
Société de l’information ou société de la connaissance ?
Comme mis en relief précédemment, la société d’information désigne une société dans laquelle les technologies de l’information jouent un rôle fondamental. Par contre la notion de société de la connaissance (knowledge society), apparue vers la fin des années 1990, est utilisée en particulier dans les milieux universitaires, comme une alternative jugée préférable par certains à la notion de société de l’information. Aussi, le débat n’est pas clos, et actuellement sur le plan théorique il y a désaccord, bien que l’emploi du premier se soit imposé, et aucun des deux n’a pu être l’objet d’un consensus. Alors que l’optique beaucoup plus technique de la société d’information fait référence aux données, aux canaux de transmission et aux espaces de stockage de l’information, la notion de société de la connaissance évoque les êtres humains, les cultures et les formes d’organisation et de communication, l’information étant déterminée en fonction de la société et non l’inverse. Par exemple, Abdul Waheed Khan de l’Unesco : « La société de l’information est la pierre angulaire des sociétés du savoir. Alors que, pour moi, la notion de société de l’information est liée à l’idée d’innovation technologique, la notion de “sociétés du savoir” comporte une dimension de transformation sociale, culturelle, économique, politique et institutionnelle, ainsi qu’une perspective de développement plus diversifiée. À mon sens, la notion de société du savoir” est préférable à celle de société de l’information car elle fait une place plus large à la complexité et au dynamisme des changements qui sont à l’œuvre. (…) Le savoir en question est utile non seulement pour la croissance économique, mais aussi parce qu’il contribue à l’autonomie et au développement de la société dans son ensemble ». Yves Courrier, différencie les deux termes comme suit : la «société de l’information met l’accent sur le contenu du travail (processus de saisie, de traitement et de communication des informations nécessaires) tandis que la société de la connaissance» met l’accent sur le fait que les agents économiques doivent posséder des qualifications supérieures qu’ils mettront à contribution dans l’exercice de leurs métiers.
Dans un important ouvrage coordonné par Alain Ambrosi, Valérie Peugeot et Daniel Pimienta dans «Enjeux de mots : regards multiculturels sur les sociétés de l’information» je cite «les politiques visant au développement de la société de la connaissance devant être axées sur les personnes, d’après leurs besoins et dans le cadre des droits humains et de la justice sociale». Les groupes organisés ne peuvent fonctionner efficacement que si les informations internes et externes circulent convenablement, notamment aux points de concentration des informations, là ou se prennent les décisions. Le fondement de la société, la constitution de la civilisation repose sur une bonne communication de tout pouvoir. Une communication qui vise à constituer d’une part une interrelation entre les différentes structures de l’Etat et d’autre part entre l’administration et les différentes couches de la société.
C’est que toute communication fiable doit prendre en considération les exigences créées par le développement de l’environnement médiatique mais aussi sociopolitique, culturel et économique tant interne que mondial. En effet, la concurrence médiatique avec tous ses caractéristiques : démultiplication des moyens de diffusion de l’information, rapidité dans la diffusion et la circulation de l’information exige une veille permanente. Cette attention particulière des Médias sur l’action publique répond à un besoin de l’opinion dans une démocratie pluraliste, celui de pouvoir juger les Gouvernants parce que devant les choisir. Ainsi les médias parlés / écrits crédibles concourent modestement à asseoir la démocratie. Une presse (ou de intellectuels) aux ordres s’adonnant aux louanges est contre productive pour le pouvoir lui-même.
Abderahmane Mebtoul
-
Le CNT libyen critique à nouveau l’Algérie
Samia Amine
Le CNT libyen ne lâche pas Alger. Les relations entre l'Algérie et la Libye « passent par des périodes de tensions », a déclaré ce jeudi 8 septembre à Tripoli le numéro deux du Conseil national de transition (CNT) libyen, Mahmoud Jibril. Les sujets de discorde entre le CNT et le gouvernement algérien ne manquent pas. L'accueil par l'Algérie, fin août, de la seconde femme du dictateur déchu Kadhafi ainsi que de ses trois enfants, Mohamed, Hannibal et Aïcha, a suscité de vives critiques de la part des nouvelles autorités libyennes. L’argument humanitaire avancé par Alger pour justifier cet accueil ne convainc pas le CNT. « Ils (les Algériens, NDR) ont justifié l'accueil de membres de la famille Kadhafi par des considérations humanitaires mais ont refusé sans justification d'accueillir des officiers libyens qui ont fait défection », a déclaré M. Jibril au cours d’une conférence de presse à l’occasion de sa première visite officielle dans la capitale libyenne depuis la chute de Kadhafi.Les récentes déclarations du ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci à Paris sur la reconnaissance du futur gouvernement libyen n’ont pas réussi à faire baisser la tension entre les deux parties. Le CNT poursuit ses attaques contre l’Algérie qui semble plus que jamais sur la défensive. -
un peu d'humeur
Général Médiène
Bouteflika / Médiène : qui va tuer qui ?
Moines de Tibhirine / 10 juillet 2009 par Catherine GracietLes révélations d’un général français accusant l’armée algérienne d’avoir tué les moines de Tibhirine relancent la lutte que se livrent le président Bouteflika et le patron de la sécurité militaire, le général (…) AlgérieBouteflika, l’apprenti dictateur
Portrait / 9 avril 2009 par Catherine GracietAbdelaziz Bouteflika a été réélu président de la République algérienne aujourd’hui. Portrait d’un grand diplomate et fin stratège politique qui a viré apprenti dictateur en cours de route. Algérie
"Le grand jeu" ou les dessous de la dernière présidentielle algérienne
Généralissime / 7 avril 2009 par Catherine GracietA 72 heures de la réélection de Bouteflika, Bakchich publie des extraits du « Grand Jeu ». Censuré en France, le film de Malek Bensmaïl décrypte le duel entre Bouteflika et Ali Benflis en 2004. Algérie
Ouyahia, le remaniement algérien !
Mouvement / 26 juin 2008 par La princesse enchantéeUn mini remaniement ministériel et un changement de Premier ministre qui sont passés comme une lettre à la poste. Rien ne change sous le ciel bleu d’Alger où l’on continue de préparer cahin-caha la prochaine élection présidentielle prévue en avril (…) Algérie
Entre Boutef’ et les généraux, rien ne va plus
Algérie / 26 février 2008 par Catherine Graciet, Nicolas BeauAffaibli par ses problèmes de santé et discrédité, le président Bouteflika lorgne pourtant sur un troisième mandat. Sauf que les Algériens ne semblent pas galvanisés par cette perspective. Quant à l’armée et les services, ils ne veulent pas en entendre (…) Algérie -
A quand le printemps algérien ?
Salah-Eddine SIDHOUM
« L’Histoire, ce n’est pas seulement les faits, mais les leçons que l’on tire », disait un auteur. Hélas, chez nous, certains, pour ne pas dire beaucoup de compatriotes, ne semblent avoir tiré aucune leçon de notre Histoire contemporaine, faite de sang, de larmes et d’injustices multiformes.
Alors que les peuples du Maghreb et du Machrek s’éveillent et que les « djoumloukiates » des pantins-dictateurs vacillent et s’écroulent l’une après l’autre, l’Algérie, « bilad el Mou’djizates » prise en otage depuis 50 ans par une oligarchie antinationale, sans foi ni loi, continue de baigner dans un statu quo insupportable.
Le régime illégitime, nullement inquiet de la faillite sanglante dont il est le principal artisan, s’enferme dans une glaciation suicidaire pour le pays et la Nation. Ni le délabrement des institutions artificielles dont il s’est entouré, ni la déliquescence sociale, ni la violence politique ne semblent ébranler la conscience (si conscience il y a) de la voyoucratie, alors que le pays est au bord du précipite et qu’un tsunami populaire pointe à l’horizon.
Situation actuelle de la société et de la «classe politique»
Nous appartenons à cette catégorie d’intellectuels et politiques qui refusent les fausses solutions et, encore plus, les honteuses compromissions. Devant la gravité de la situation, nous devons de ce fait faire preuve d’honnêteté et de pédagogie envers notre peuple, longtemps trompé et considéré par les troubadours de la «boulitique» comme un bendir qu’il fallait chauffer pour les besoins de la cause. Sans concessions ni complaisance, nous devons poser les véritables problèmes de fond et proposer des solutions réalistes pour une authentique sortie de crise.
La société, trahie par ses élites, est plongée dans une profonde léthargie. Désarticulée par la «boulitique» destructrice imposée depuis l’indépendance par les imposteurs et autres aventuriers érigés, par la force des armes, en tuteurs du pays, elle semble avoir perdu tous ses repères. C’est une société rongée par la gabegie, la corruption et l’opportunisme. C’est le retour aux réflexes tribaux négateurs de l’idée même de nation, au repli sur soi-même, avec la « kfaza » comme seule « valeur émancipatrice ». Les valeurs morales qui avaient fait la force et la grandeur de notre société durant la nuit coloniale et lui avaient permis de résister à l’opération d’anéantissement social et culturel programmée par le colonisateur se sont pratiquement évaporées. Toutes les strates sociales sont atteintes par cette gangrène.
Une grande partie des élites, fidèle à ses trahisons historiques, comme en 54, a été rapidement phagocytée par l’ignorance au pouvoir. Les cinq décennies d’étouffement par le pouvoir en place de toute velléité de construction d’une alternative réellement démocratique ne sont pas seules responsables de cette stérilité. Nous devons aussi dénoncer haut et fort les honteuses compromissions (est-ce une tare congénitale de l’intellectuel algérien ?) d’une bonne partie de cette « élite », ce qui a privé notre peuple de cette lumière nécessaire pour éclairer la longue route ténébreuse dans laquelle l’ont engagé ceux qui ont confisqué son indépendance et ses libertés. En tant qu’anciens enseignants universitaires, et à titre d’exemple, nous connaissons tous, les moyens peu élogieux utilisés par ceux qui se faisaient parachuter aux fonctions des différents départements de notre malheureuse université. La décence et la morale ne nous permettent pas de les énumérer. «Pour grimper dans leur carrière professionnelle, ils descendaient l’échelle des valeurs humaines », dira un romancier algérien de cette faune d’alphabètes. Amara Rachid, Benzerdjeb, Lotfi, Farès Yahia, Benbaâtouche, Houhou, Damerdji, Aït Idir et tant d’autres intellectuels qui avaient déserté les bancs de l’Université pour répondre à l’Appel de la Patrie et tomber au champ d’honneur doivent se retourner dans leurs tombes. Le résultat affligeant de cette compromission entre un pouvoir porteur d’idées mortes et une «élite » porteuse d’idées mortelles, pour reprendre un penseur algérien, est là devant nos yeux, se passant de tout commentaire.
Les quelques rares compétences dignes s’exileront, pour beaucoup, ou seront marginalisées, pour celles restées au pays. Rares sont celles qui continueront à agir frontalement, en électrons libres, contre cette fumisterie institutionnalisée.
La classe dite politique actuelle, résultat, en grande partie, d’une fécondation in vitro dans les laboratoires de la police politique, essaie vainement de donner le change par la gesticulation, la vocifération et l’invective à l’encontre du système qui l’a procréée. Sans vision politique sérieuse et sans ancrage populaire, elle se complait dans le rôle qui lui a été assigné, celui de simple vitrine « démocratique » et de faire-valoir d’un régime antinational.
Les partis politiques issus de la supercherie démocratique de 89 ont montré leurs limites et leur faillite. Reproduisant les réflexes et les pratiques malsaines du parti-administration qui a usurpé en 62 le glorieux sigle du FLN, ils constituent de véritables mini-partis uniques. Présidents à vie, culture du clanisme et de l’exclusion, refus de tout débat démocratique interne : telles sont les « vertus » de ces partis de l’opposition à l’algérienne. Toute voix discordante qui s’aventure à réclamer débat et transparence est rapidement étiquetée « agent du DRS » et exclue, à la manière soviétique. Baignant dans une suffisance crasse, ils s’autoproclament détenteurs exclusifs de la démocratie pour les uns, de l’Islam ou de l’identité pour les autres. Et ce sont ces prétentieux petits chefaillons qui distribueront les labels de démocratie, de degré de croyance religieuse ou d’Algérianité sélective aux Algériens. Gare aux contestataires, car l’excommunication est de rigueur !!
L’oligarchie militaro-financière, détentrice unique du pouvoir réel, agit derrière d’épais rideaux et délègue le pouvoir apparent à un ramassis de potiches et de mercenaires politiques supposés « gérer » le pays et discuter avec une société dite civile factice – il serait plus juste de parler de « société servile» – que ce pouvoir a lui-même préfabriquée dans ses laboratoires.
Conscients de leur illégitimité, les tenants du pouvoir ont de tout temps mené une politique clientéliste qui leur a permis de se constituer au fil des ans une base sociale nullement négligeable, grassement entretenue par une généreuse distribution de la rente pétrolière. Des « dji’anines » (affamés), toutes couches sociales confondues, allant du professeur d’université au planton de mairie en passant par le beggar, ce nouveau bourgeois arriviste de cette Algérie des miracles, constituent la façade « populaire » du système, qu’il agite lors des campagnes électorales et référendaires, des visites « présidentielles » et autre carnaval fi dechra. De vieilles méthodes éculées dignes de Kim Il Sung, Ceausescu et Mugabe.
La police politique est omniprésente dans tous les secteurs de la vie socio-politique. C’est elle qui désigne le président du pouvoir apparent, le chef du gouvernement, les « ministres », les secrétaires généraux de ministères, les PDG d’entreprises nationales, les recteurs et doyens d’universités, les chefs d’une très grande partie des formations politiques, avec comme seuls critères de « recrutement » le larbinage, l’allégeance et l’aplat-ventrisme. Elle est partout : dans les ministères, les administrations, les associations professionnelles et de quartier, les marchés, etc. Elle « accrédite » les « correspondants » des rares chaînes satellitaires qui s’aventurent dans notre pays, tout comme elle recrute sur les bancs des universités les futurs mercenaires politiques qui mettront leur intelligence au service de l’ignorance au pouvoir et qui seront chargés des « sales besognes ». Ses antennes sont présentes dans toutes les ambassades et déploient une multitude d’agents chargés d’infiltrer notre émigration. Son rôle n’est pas de protéger le pays et la Nation du danger extérieur mais de surveiller la population et terroriser les opposants. C’est, pour ainsi dire, l’«opposition réelle», sauf que son rôle est de s’opposer aux forces vives du peuple qui seraient susceptibles de remettre en question le régime illégitime. C’est la véritable colonne vertébrale du système politique algérien.
La presse privée issue de la supercherie démocratique de 89 s’avérera être avec le temps une vaste imposture intellectuelle. Elle s’autoproclamera pompeusement la presse « la plus libre du monde arabe ». De nombreux journalistes dignes deviendront les otages de véritables potentats, ex-chefs des BSP de la Pravda locale du temps de l’unique…. « Parti unique ». Durant la décennie de sang et de larmes, certains titres joueront le rôle de la « Radio des Mille collines » rwandaise, attisant les feux de la discorde. De jeunes et brillants journalistes, prisonniers de cet enfer médiatique, nous diront par la suite comment, où et par qui étaient fabriqués les faux communiqués sécuritaires, les listes de citoyens accusés d’affaires de « terrorisme » que les escadrons de la mort se chargeront par la suite de faire disparaitre. Tout comme nous connaissons le rôle joué par ces mêmes titres dans les graves et parfois sanglants conflits de gangs au sein du système (procès du général Benloucif, affaire Adami, éviction de Betchine, déstabilisation de Zeroual, qui tentait de trouver une solution politique à la crise, tentative de déstabilisation de Bouteflika en 2004, affaire de Sonatrach, affaire de l’autoroute Est-Ouest, etc.). En un mot, cette presse privée, faussement qualifiée d’indépendante, n’a jamais été rien d’autre qu’une « presse de combat », pour reprendre Hadi Chalabi, au service d’une oligarchie qui lutte pour sa survie, après avoir déclaré la guerre aux « gueux ». Son rôle principal est de se livrer, sous les ordres des « cerveaux » et autres « intellectuels organiques » de la police politique, à une opération continue d’intoxication et de brouillage afin d’empêcher la population de comprendre les vrais enjeux et de trouver la vérité salvatrice qui lui permettrait de désigner clairement les responsables de tous ses malheurs passés et présents. Les différents titres de cette presse ont le choix de prêter allégeance à l’un ou l’autre des clans qui se partagent le pouvoir et de bénéficier de sa protection, l’enjeu étant toujours la taille de la part du gâteau qui revient à ce clan et, dans les périodes critiques, la survie même du clan. On a vu ainsi des hommes au fait de leur puissance balayés de la scène après une campagne médiatique bien orchestrée. Une fois le ménage fait, dans le plus pur style mafieux, avec parfois des cadavres que tout le monde s’empresse d’oublier, les mercenaires de la plume retournent à leurs tâches quotidiennes d’intoxication, afin de préserver ce qui constitue le dénominateur commun à tous les clans : le système politique mafieux lui-même, dont le seul ennemi est le peuple algérien.
Le changement est-il possible ?
La situation est peu reluisante. L’effondrement des valeurs morales, la décomposition sociale, la structuration mafieuse rampante, la déliquescence du système politique faisant fonction d’Etat, la corruption généralisée, le délabrement économique, la guerre meurtrière qui perdure, le discrédit de la classe dite politique et la couardise de la classe dite intellectuelle ne poussent certainement pas à l’optimisme. Une question nous vient d’emblée à l’esprit et nécessite une réponse franche et honnête : peut-on réaliser, dans de telles conditions et avec ces fausses vitrines, un véritable changement du système politique ?
Certains de nos compatriotes, fatalistes, ne manqueront certainement pas de nous dire que ce tableau peu réconfortant de la situation et cette gangrène avancée rendent fort aléatoire tout effort prospectif et vain tout espoir d’éveil des consciences et de construction d’une alternative démocratique. Mais est-ce là une raison suffisante pour se cantonner dans l’expectative? « Les seuls combats qu’on risque de perdre sont ceux qu’on n’ose pas engager », disait un intellectuel et homme d’Etat tchèque.
Il existe de par le monde maints exemples de pays détruits par la bêtise humaine et reconstruits grâce à la volonté et la persévérance de leurs enfants dignes et honnêtes. Le peuple algérien est tout aussi capable qu’un autre d’accomplir cette tâche de reconstruction. Encore faudrait-t-il pour cela une prise de conscience sincère de la part de la véritable élite nationale, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, afin d’insuffler une nouvelle dynamique de changement, libérée des cercles de la compromission et de la trahison, capable de mobiliser la population et de bousculer le « désordre » établi.
Aujourd’hui, plus qu’à toute époque passée, l’environnement régional et international est propice à la naissance et au développement de cette dynamique de changement pacifique de système politique et de passage à une nouvelle ère, celle de la démocratie véritable et de l’État de droit. Le brusque réveil des peuples du monde arabe a en effet introduit une nouvelle donne dans le jeu fermé des dictatures, épaulées jusque là sans réserve par les puissances occidentales.
L’année 2011 s’est ouverte avec le soulèvement du peuple tunisien contre le dictateur Ben Ali et son régime honni. Ce fut le début d’une série de mouvements populaires sans précédent dans l’histoire de notre région. Le peuple égyptien se mobilisa à son tour et chassa Moubarak, mettant ainsi fin à 30 années de tyrannie, de prédation et de corruption. Prenant exemple sur ses deux voisins, le peuple libyen sortit de sa torpeur qui durait depuis 41 ans et mit un terme au régime de son président psychopathe autoproclamé Roi des rois d’Afrique. Au Yémen, au Bahrein et en Syrie, le mouvement populaire en faveur de la liberté, de la dignité et de l’État de droit prend chaque jour plus d’ampleur, poussant les pouvoirs illégitimes et tyranniques en place dans leurs derniers retranchements.
Mais le peuple algérien, trahi par ses élites, livré à lui-même, reste coi, n’ayant pas encore réussi à vaincre les blocages et les peurs, résultats de plusieurs décennies de manipulation et de violence imposée par le système en place.
On assista certes en début d’année à la naissance d’un mouvement de contestation populaire, dans la foulée de la révolution tunisienne, mais le régime et ses officines réussiront (mais pour combien de temps ?) à en atténuer les effets en suscitant des pseudo-mouvements dits du changement et de la démocratie pris en charge par des « opposants » du pouvoir et dans lesquels se sont engouffrés des opportunistes de tous bords et d’ex-apparatchiks en rupture de ban. La presse aux ordres participera amplement à cette campagne. Malheureusement, des militants sincères et crédules, peu au fait du grenouillage boulitique, participeront inconsciemment à ce carnaval fi dechra. Nous connaissons tous le résultat final de ce folklore politique. Tous les samedis, ils seront la risée de notre « ghachi » des quartiers populaires. Le régime poussera le cynisme et la dérision jusqu’à enfermer ces « opposants » dans des salles de cinéma pour réaliser leur « révolution » et leur « changement » virtuels. Ayant circonscrit le danger, le pouvoir passera ensuite à l’offensive en arrosant abondamment la population avec une pluie de mesures qui cibleront en priorité le « tube digestif ».
La révolution populaire libyenne et la chute de Kadhafi finiront cependant par mettre en évidence la panique qui commence à régner à bord et l’ampleur de la trahison de ce pouvoir qui n’a à aucun moment dénoncé les horribles exactions commises par ses frères-jumeaux contre leurs peuples et qui a accueilli les enfants du dictateur libyen déchu pour des « raisons humanitaires ». Aujourd’hui, le pouvoir illégitime, dépassé par les évènements, doutant de la loyauté de ses puissants protecteurs occidentaux, ne sait plus à quel saint se vouer pour éviter l’effet de contagion. Trois dictateurs, chefs de files et symboles de régimes tyranniques, illégitimes, corrompus, prédateurs, arrogants et sûrs de leur impunité, qui – fait unique dans l’histoire mondiale contemporaine – s’apprêtaient à laisser le pouvoir « républicain » et « démocratique » à leur descendance, ont été chassés en quelques mois, comme de vulgaires malpropres, par des populations en colère et révoltées par tant de félonie et de trahison. Cela s’est passé à nos portes, chez nos voisins et frères. Il y a certainement là, pour les clans au pouvoir, de sérieuses raisons de s’inquiéter.
L’expérience des peuples de notre région qui se sont soulevés contre la tyrannie nous montre, malheureusement, que ces clans sont incapables d’engager un sérieux travail de remise en question et d’autocritique, s’accrochant bec et ongles au pouvoir jusqu’à la dernière minute. La mort de dizaines de milliers de leurs compatriotes et la destruction du pays ne pèse rien devant leurs personnes et leurs intérêts les plus étroits. Aveuglés par la puissance de leurs armées et le déploiement tous azimuts de leur police politique et de leurs réseaux clientélistes aux multiples ramifications, confortés par l’appui passé des puissances occidentales, plus soucieuses de la protection de leurs intérêts et de la stabilité des régimes que de la promotion des valeurs démocratiques, les clans au pouvoir choisissent de semer la mort et la désolation plutôt que de céder face à la pression des « gueux » qui les encerclent de toutes parts…
Les révolutions en cours dans le Maghreb et le Machrek ont mis en évidence plusieurs faits importants :
- La faillite des partis politiques classiques. Tous ont rejoint le train de la révolution en marche. Certains ont eu l’outrecuidance de tenter de récupérer les révolutions, voire d’aller s’asseoir à la table du pouvoir agonisant pour parler au nom de la rue, avant d’être rappelés à l’ordre par la jeunesse révoltée.
- Ces mouvements populaires n’ont pas eu besoin de « leaders » – les fameux zou’amas si chers à nos contrées – pour déclencher la révolution. Ce fut une action collective à laquelle toutes les couches sociales ont participé sans élitisme aucun.
- Malgré la politique systématique de déstructuration socio-politique entamée par les différents régimes illégitimes issus de coups d’Etat durant des décennies, les sociétés sont restées vivaces, politisées et ont été en avance sur leurs classes politiques sclérosées, enfermées dans la logique de l’intrigue et des calculs politiciens en vue d’un hypothétique partage du pouvoir.
- Le rapide ralliement des élites intellectuelles saines à ces mouvements populaires, ce qui leur a donné un incontestable souffle qui a ébranlé des régimes qui se croyaient éternels.
- Le rôle provocateur voire criminel de la base sociale de ces régimes illégitimes par l’intermédiaire de leurs baltaguias, chebihas, milices, mercenaires et autres gangs, selon les pays, téléguidés par les polices politiques.
A la lumière de ces données nationales et internationales, il apparaît clairement que les partis politiques actuels sont totalement disqualifiés aux yeux des citoyens pour mener une dynamique populaire de changement, encore moins un « leader » quelconque de ces formations factices.
Seul un large front de tous les Algériens sans exclusion…
Maintenant que le jeu de ces pseudo-partis d’opposition est éventé et leur solidarité de fait avec le pouvoir démontrée, il est plus que jamais urgent pour tous les patriotes sincères à l’intérieur et à l’extérieur du pays de se regrouper et d’unir leurs forces. Seul un large front où se retrouveront tous ceux et toutes celles qui croient en une Algérie nouvelle, débarrassée de l’oligarchie antinationale qui la vampirise, régie par un État de droit, dans une république démocratique et sociale dans le cadre de nos valeurs et traditions, telle que voulue par les braves qui donnèrent leur vie pour que l’Algérie devienne indépendante, pourra redonner confiance au peuple algérien afin qu’il entame sans tarder le combat pacifique pour la liberté et la dignité. Il est impératif de sortir de ce cercle vicieux d’un POUVOIR SANS LEGITIMITE et d’un PEUPLE SANS SOUVERAINETE.
L’initiative prise par un groupe d’intellectuels et de militants de tous bords de créer, le 19 mars 2011, le Front du Changement National fut un premier pas dans la bonne direction. Le texte de la déclaration de création du FCN souligne que « ce large front ne pourra pas émerger sans la mise en place d’un compromis politique entre toutes les volontés intellectuelles, politiques et citoyennes, sans exclusion. Les grandes lignes de ce compromis sont :
- Le changement RADICAL et PACIFIQUE du régime politique.
- Notre indéfectible attachement à notre ALGERIANITE dans sa triple dimension (islamité, amazighité, arabité). Aucun des fondements de notre identité forgée par l’Histoire ne pourra, dans un quelconque but, être instrumentalisé ou monopolisé par une quelconque partie à des fins politiciennes, que celle-ci soit au pouvoir ou dans l’opposition.
- Le respect total de la dignité et des droits de la personne humaine, dans leur intégralité.
- Le respect des libertés individuelles et collectives, sans distinction de race, d’origine, de sexe ou de confession.
- Le respect de la souveraineté populaire : le peuple est la seule source de pouvoir et de légitimité.
- Le respect de la démocratie comme moyen de gestion politique et de régulation pacifique de la société et le rejet de toute forme de violence, que ce soit dans l’expression ou la gestion des conflits qui traversent la société.
- L’alternance au pouvoir à travers le suffrage universel.
- L’institution militaire, libérée de l’oligarchie qui l’a prise en otage depuis la fin de la guerre d’indépendance, doit devenir une institution républicaine dont la mission sera clairement définie par la Constitution issue de la volonté populaire. Aucune institution de l’Etat, quelle qu’elle soit, ne peut et ne doit se prévaloir d’être au-dessus de la souveraineté du peuple, seule source de légitimité. »
Il est important de souligner que la seule mission de ce front – creuset de tous les Algériens sans exclusion qui œuvrent pour un véritable changement et l’instauration d’un Etat de Droit – sera d’accompagner le mouvement populaire dans toutes ses étapes jusqu’à l’élection d’une Assemblée Constituante qui tracera les contours de l’Algérie nouvelle. Il n’est pas question qu’il s’érige en un nouveau parti unique qui se substituera à la volonté souveraine du peuple algérien, tel que cela fut malheureusement le cas en 1962. Il s’auto-dissoudra de facto une fois sa mission accomplie.
Les leçons à tirer du Printemps Arabe
Quelles leçons les forces du changement peuvent-elles tirer de l’expérience des peuples de la région qui nous ont précédés dans la voie de la dignité ? Les écueils qui doivent être évités et qui ont été mis en évidence par ces expériences sont :
- Erreur de la désignation de vieux apparatchiks dans le gouvernement, le conseil consultatif et autres instances de gestion de la phase transitoire, objet de suspicion populaire et de blocage du processus de transition. Les exemples de l’Egypte et de la Tunisie sont assez clairs. Les défections des personnalités importantes du régime les plus honnêtes et leur ralliement au mouvement populaire dès le début de la contestation donne cependant un regain de vigueur et de crédibilité à cette dernière, mettant en difficulté la minorité jusqu’au-boutiste corrompue qui s’accroche au pouvoir. La pression des forces populaires – en particulier la jeunesse instruite – ne doit toutefois pas cesser, afin d’éviter la récupération du mouvement et son dévoiement vers une opération de replâtrage de l’ancien régime et de remise en selle de son personnel politique.
- Eviter de tomber durant la phase transitoire dans les « chikayates » idéologiques et partisanes paralysantes.
- Rôle primordial des médias et de la communication, en général. Les forces qui encadrent le mouvement populaire doivent utiliser de manière judicieuse et sur une grande échelle tous les moyens de communication modernes : internet, téléphone, télévision, etc. Il est en effet primordial de diffuser en continu et en temps réel, dans le pays et le monde entier, des images du mouvement, afin de prévenir toute opération d’étouffement de la part du pouvoir et contrer son appareil de propagande bien rôdé et auquel de larges pans de la population sont malheureusement sensibles. La machine d’intoxication des pouvoirs dictatoriaux est très puissante et sophistiquée. Elle peut jouer sur les cordes sensibles telles le nationalisme et la religion afin de discréditer les organisateurs et le mouvement de contestation dans son ensemble.
- Rôle décisif de l’armée : selon que cette dernière adopte une attitude de neutralité ou de soutien au mouvement populaire ou au contraire se range franchement du côté du système en place et se lance dans une répression sanglante du mouvement populaire, le changement se déroulera de manière pacifique et sans trop de dégâts matériels et humains (Tunisie, Égypte, Yémen) ou se transformera en confrontation armée débouchant sur une véritable guerre civile (Libye, Syrie). Dans le cas où l’armée choisit la répression sanglante du mouvement populaire, le résultat sera, in fine, en sa défaveur et elle perdra tout, car le monde de 2011 n’est plus celui des années 90 où on assassinait et torturait à huis-clos.
Ce dernier point nous semble mériter de plus amples développements, tant il est clair que l’armée, par son attitude, constituera l’élément essentiel qui permettra au changement de se dérouler de manière pacifique.
Quelle est la position de l’armée par rapport à la dynamique populaire de changement pacifique dans notre pays aujourd’hui? Nous ne devons nous faire aucune illusion au sujet de ceux parmi les officiers supérieurs qui ont choisi leur camp depuis le coup d’État de janvier 92. Mais qu’en est-il des éléments sincères au sein de cette institution? Il est clair que ces derniers ne bougeront que s’il existe une pression populaire dans la rue (ainsi que l’ont montré les révolutions populaires en Tunisie et en Égypte). Dans la phase de préparation et de maturation de la dynamique de changement pacifique que nous traversons actuellement, il est primordial que le discours du FCN soit un discours rassembleur de toutes les volontés sincères et un appel à tous ceux au sein de l’institution militaire qui ont à cœur l’avenir de leur pays et de leur peuple à prendre leurs responsabilités. Il est important de dissocier les éléments intègres – qui sont nombreux – de l’oligarchie qui les tient en otage.
Pour ce qui est du rôle futur de l’armée, une fois que la souveraineté aura été rendue au peuple et que l’oligarchie en place aura été défaite, il devra être clairement défini, comme précisé dans l’Appel du 19 mars 2009, et ce afin d’éviter tout malentendu quant à un appel du pied aux militaires:
L’institution militaire débarrassée de son oligarchie militaro-financière et de la police politique, aura pour mission de préserver la quiétude publique et l’unité nationale. Durant la phase de transition, elle aura une occasion historique de démontrer sa vocation républicaine à se maintenir hors de la gestion politique du pays et préservera sa neutralité politique jusqu’à l’échéance finale qu’est la mise en place d’institutions démocratiquement élues.
Les étapes de la phase de transition
Les grandes lignes de la phase de transition jusqu’à l’élection d’une Assemblée Constituante, telles qu’esquissées dans le texte de création du FCN sont :
- la mise en place d’un Gouvernement de transition : qui aura pour missions :
a) la gestion des affaires courantes.
b) la préparation de l’élection d’une Assemblée Constituante, seule voie légitime de restitution au peuple de sa souveraineté pleine et entière.
- la mise en place d’un Conseil Consultatif : Il sera constitué de personnalités politiques et scientifiques moralement irréprochables, connues pour leur intégrité et leur probité. Son rôle sera d’accompagner et conseiller le gouvernement de transition.
Dès son installation, le gouvernement de transition proclamera :
- La levée de toutes les contraintes légales et administratives sur les libertés individuelles et collectives.
- La dissolution des assemblées préfabriquées (Assemblée dite Nationale et « Sénat »).
- L’indépendance de la justice.
- La dissolution de la police politique.
- La liberté de création de partis politiques et de syndicats libres et le droit d’accès aux médias publics pour toutes les opinions politiques.
- La libération de tous les détenus politiques et d’opinion, la levée immédiate de toutes les mesures de tous ordres concernant les condamnés pour ces mêmes délits, et la proclamation du droit de retour au pays de tous nos compatriotes réduits à un exil forcé.
Rejet de toute intervention étrangère
Un dernier point qui mérite d’être souligné et qui est d’une importance capitale est notre position claire et qui ne souffre d’aucune ambigüité par rapport aux interférences que le mouvement populaire pourrait subir de la part de certaines puissances occidentales désireuses d’orienter le cours des événements dans une direction qui soit conforme à leur stratégie de domination. En aucun cas nous n’admettrons l’intervention directe ou indirecte de ces puissances. Le meilleur soutien qu’elles puissent apporter au peuple algérien opprimé est de lever les appuis diplomatiques ou autres, au sein des institutions internationales, qu’elles offrent au régime illégitime en place et de respecter la volonté du Peuple. Dans ce cadre, il est important de souligner le rôle négatif de certains réseaux néocoloniaux Outre-Méditerranée qui s’appuient sur la minorité élitiste locale et la soutiennent. Ces réseaux ont leurs moyens d’information et de propagande, leur logistique et leurs relais « indigènes » sur place. Nous avons vu leur rôle durant la décennie de sang et de larmes et leur action médiatique dans la désinformation ou la censure tout court, quant à la réalité du drame algérien. Et ce seront les mêmes que nous retrouverons dans leur rôle tout neuf de « défenseurs des libertés démocratiques » à Tunis, à la place Ettahrir du Caire ou à Benghazi.
Conclusion
Il est plus que certain que ce régime est en fin de cycle. C’est une évidence. Les révolutions du Machrek et du Maghreb risquent d’accélérer cette fin. C’est dire combien il est urgent – pour éviter les affres d’un changement non contrôlé dicté par la rue et donc violent – de faire émerger une véritable opposition représentative de tous les courants, sans exclusion aucune, porteuse d’une alternative de transition démocratique pacifique et crédible. Une opposition, toutes tendances confondues, avec de véritables élites engagées, sans fil à la patte ni opportunistes, réunie autour de valeurs qui rassemblent le peuple sans exclusive. Une opposition « qui ne donnera pas dans le piège de jouer ses composantes les unes contre les autres, comme dans un passé récent », pour reprendre la réflexion d’un compatriote. Encore une fois, et nous ne nous lasserons pas de le répéter : aucun parti, ni courant, ni « leader » ne peut à lui seul mener cette dynamique du changement. Abane Ramdane disait en 1956: « La libération de l’Algérie sera l’œuvre de tous les Algériens et non pas celle d’une fraction du peuple algérien, quelle que soit son importance ». Plus d’un demi-siècle plus tard, cette sentence est toujours d’actualité, s’agissant aujourd’hui de la reconstruction de notre pays détruit par cinq décennies d’illégitimité, de mensonges et d’impostures.
Les tenants – civils et militaires – du pouvoir mafieux qui dirige l’Algérie dans l’opacité et l’omerta doivent réaliser à présent que les Algériennes et Algériens dignes ont compris les véritables enjeux politiques et que leur silence n’est ni ignorance des réalités, ni soumission, mais souverain mépris. Nous leur disons : « Vous avez, et sans succès, usé et abusé de tous les stratagèmes. Vous avez transformé en moins de 40 ans ce pays aux potentialités humaines énormes et aux richesses incommensurables en un vaste gourbi de misère et de désespoir et placé près de la moitié de la population en situation de survie. Vous avez même réussi la prouesse d’hypothéquer l’avenir d’Algériens qui ne sont pas encore nés. Vous avez déclenché l’un des conflits internes les plus meurtriers de la fin du siècle dernier. Vous avez sacrifié des figures illustres qui ont façonné l’histoire de notre pays et déterré des cadavres politiques, pour tenter de sauver vos privilèges. En vain !
Le tribunal de l’Histoire a irrémédiablement et sévèrement condamné votre système. Regardez la réalité en face et soyez, un moment, lucides, le temps d’une courte réflexion. Revisitez l’Histoire. Que sont devenus tous les régimes qui ont fondé leur pouvoir sur l’injustice et le mépris de leurs peuples ? Que sont devenues hier toutes les dictatures sud-américaines ? Qu’est devenu l’empire totalitaire soviétique ? Qu’est-il advenu de la monarchie iranienne? Que sont devenus les Bokassa, Mobutu, Mengistu, Vidéla, Duvallier, Papadopoulos, Rédha Pahlavi, Ceauscescu, Pinochet, Salazar, Caetano, Stroessner, Marcos, Saddam et autres despotes qui avaient terrorisé leurs peuples ? Que sont devenus aujourd’hui et plus proches de nous – et surtout de vous – les Benali, Moubarak, Kadhafi et bientôt Abdallah Salah et Al Assad ? N’avaient-ils pas eux aussi la force des armes et de l’argent – et, pour certains, même un peu d’intelligence ? Aviez-vous songé un seul moment au sort que leur a réservé l’Histoire ? »
Nous demeurons convaincus que la solution à la crise nationale se trouve en Algérie, entre les mains des Algériennes et Algériens dignes qui se battent pour une Algérie de toutes et de tous, sans exclusion aucune. Une Algérie Etat de Droit. Une Algérie de dignité, de liberté et de solidarité entre citoyens. Nous ne devons compter que sur nos capacités et nos propres forces. Et elles sont grandes, pour peu que nous en prenions conscience.
Sommes-nous capables, tous ensemble, de relever le défi ?
L’Histoire, demain, implacable, nous jugera.
-
toufik