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  • ALGERIE /Cnisel : "L’élection a perdu sa crédibilité"

     

    Par Le Matin DZ |

    Le site TSA a révélé hier mardi les termes du rapport de la Commission nationale indépendante de surveillance des élections législatives (Cnisel) sur l’élection législative du 10 mai.

    Mohamed Seddiki.

    Même si la commission avait fort à faire avec les 150 saisines qui lui sont arrivées, son rapport final sur l'élection législative du 10 mai arrive trop tard. Il ne changera rien à la donne que tout Algérien connaît déjà. Quoique avance la Cnisel, les 462 nouveaux élus de l’assemblée nationale siègent depuis samedi au palais Zirout Youcef. Tout le monde est dos au mur. On accepte le fait accompli du pouvoir, la mort dans l'âme. Pourtant, la Cnisel a conclu d’une plume cinglante. A une fraude avérée. Aucune institution n'est épargnée par le rapport : les administrations, le président lui-même qui a appelé dans un appel presque apocalyptique à voter FLN, la toute puissante armée, etc. A lire les conclusions du  rapport de la Cnisel, tous les étages du pouvoir se sont mis dans la fraude pour faire gagner le FLN. 

    "L’élection législative du 10 mai 2012 a perdu sa crédibilité au vu des transgressions et des dépassements enregistrés durant toutes les étapes qui ont accompagné l’organisation du scrutin", écrit-elle. Que dire de plus après une telle affirmation ? Quel crédibilité à l’actuelle assemblée quand on sait que ses résultats sont remis en cause par la commission décidée, choisie et installée par le président him self ? Pas grand-chose, à part qu’encore une fois le pouvoir aura choisi à la place des Algériens des députés offshore, loin des préoccupations quotidiennes des citoyens. 

    On sait l’animosité qu’il y avait entre le ministre de l’intérieur et le président de la commission dite Seddiki. Et en l’espère ce dernier le lui a bien rendu dans le rapport. Les observations de la commission de surveillance des élections sont effectivement implacables. Jugez-en :

    "Les résultats du FLN ont été gonflés dans les régions militaires, recours abusif aux procurations, estimées à des milliers, délivrées par les autorités militaires sans le respect des dispositions prévues dans la loi électorale, non conformité de certains PV délivrés aux partis politiques avec ceux remis aux commissions de wilaya", etc. présidées par des magistrats, l’inventaire n’est pas fini. Mais on s’arrête là. A l’arrivée, on a un FLN qui rafle 208 sièges sur 462, un RND avec 68 députés et l’alliance verte 50 sièges. Nous revoilà dans la configuration chère au président, celle de 2007. Une majorité écrasante pour l’ancienne alliance présidentielle. Et un changement dans la continuité. 

    Yacine K.

  • Saoudiennes, entre Twitter et djilbab

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Une vidéo laissant deviner la scène où une femme tient tête à des agents de la “Commission pour la promotion de la vertu et la prévention du vice” a fait actuellement le buzz sur la Toile. La jeune Saoudienne proteste contre les vigiles qui voulaient la refouler d'un centre commercial : “Vous n'êtes pas responsables de moi, et le fait que je mette du vernis à ongle ne vous concerne pas.” Elle précise même qu'elle resterait là juste pour savoir ce qu'ils “pourraient bien lui faire”.
    Cette initiative rappelle celle de sa compatriote Manal al-Sharif, qui, l'année dernière, à la même époque, avait mis en ligne un clip la montrant en train de conduire un véhicule. Cette jeune consultante en sécurité informatique chez Aramco fut condamnée à 10 coups de fouet avant d'être… graciée par le roi.
    L'archaïsme du statut de la femme en Arabie Saoudite n'est plus à décrire ou à dénoncer. Il n'a été observé dans aucune société parmi les plus sexistes répertoriées dans les annales anthropologiques. Mais il convient d'observer l'écart géologique qu'il y a entre la nature des libertés dont les Saoudiennes sont privées et la modernité des moyens dont elles disposent couramment et dont elles usent parfois pour exprimer leur protestation quand, parfois, elles en ont l'audace.
    Le roi vient de leur accorder le droit de vote et de candidature aux élections municipales (qui se tiennent parfois bien après l'échéance, les prochaines étant prévues pour 2015, et dont la moitié des membres sont nommés), mais leur refuse toujours le droit de prendre le volant. Or, ce droit constitue la première revendication des Saoudiennes. Comme plus de la moitié d'entre elles sont diplômées et comme la société est inondée de moyens électroniques et de gadgets de communication, le hiatus devient insoutenable entre une frange sociale disposant des dernières innovations en matière de TIC et une société qui veut les maintenir en dehors d'un espace public dédié aux seuls hommes.
    D'ailleurs, dans les débats que suscitent ces “incidents”, les hommes saoudiens condamnent à neuf contre dix ces actes de protestation et les revendications anti-islamiques de leurs auteures. Ainsi, certains internautes, parce que le Net sert aussi aux hommes à exprimer leur conservatisme intégriste, ont demandé, après avoir visionné le clip “scandaleux”, l'installation de “plus de caméras” dans les centres commerciaux afin d'y renforcer… la “sécurité”. D'ailleurs, certaines bloggeuses se demandent si leurs hommes seront disposés à les conduire jusqu'au bureau de vote quand viendra le moment de faire valoir ce droit nouvellement acquis.
    On a longuement discouru sur le rôle des réseaux sociaux dans la révolte du Printemps arabe, mais on attend la contribution à une rupture tectonique avec une morale d'un autre millénaire qu'attendent des Saoudiennes maintenues dans l'obscurité “pré-civilisationnelle” à l'époque du village planétaire.

     

  • france-algerie

    Dilem du 31 Mai 2012

  • Les Syriens abandonnés au massacre !

     

    Par : Mustapha Hammouche

    La Ligue arabe a trouvé que le premier tour de l’élection présidentielle  en Égypte s’est déroulé dans des conditions de transparence. En attendant le second tour, elle compte se réunir pour étudier la situation… au Soudan agressé par le Sud-Soudan.
    La Syrie ? “Ça, c’était avant”, comme dit Alain Delon dans son spot publicitaire pour une marque de lunettes.
    Écartelée entre l’urgence d’une intervention prônée par les émirats du Golfe et le principe de non-ingérence défendu par les amis de Bachar al-Assad, l’organisation arabe a fini par constater qu’elle ne pouvait être d’aucun secours pour la Syrie. Une structure, créée pour organiser la solidarité des régimes, ne pouvait pas se convertir en instance de défense des peuples.
    Il fallait donc qu’elle s’effaçât pour laisser place à l’intervention de la communauté internationale. La passation de consigne prit la forme d’une “mission Kofi Annan”, représentant, à l’origine, de l’ONU et de la Ligue arabe. Qu’à cela ne tienne, le “front du refus” était représenté par l’entremise de la Chine et, surtout, de la Russie. Et ce qui devait arriver arriva : la Syrie s’enfonça rapidement dans la guerre civile. Bachar al-Assad ne laissant pas le choix au mouvement populaire, l’option armée de l’insurrection a pris de plus en plus de place. Et à la radicalisation violente de la révolte, le régime répondait par une escalade de la brutalité répressive.
    Aujourd’hui, la guerre a atteint un point de non-retour et il n’est pas dit que le président Al-Assad puisse y mettre fin. Trop de forces sont impliquées, de sorte que même son abdication ne suffirait peut-être pas à mettre fin à la guerre : les politiques, militaires et paramilitaires qui le soutiennent ne sont pas forcément prêtes à prendre le risque d’une capitulation. D’un autre côté, la résistance armée ne peut que se développer dans le sillage d’une révolte populaire qui va en s’amplifiant et encouragée peut-être qu’elle est par des aides extérieures en armement.
    Après quatorze mois de conflit et treize mille morts, dont quelques milliers d’enfants, la première condamnation du régime syrien par le Conseil de sécurité marque sûrement la fin des efforts pour une solution politique de la crise. Même la Russie et la Chine y ont vu l’opportunité de se démarquer d’un massacre difficilement soutenable. Le prix du changement sera bien plus élevé que celui payé par les Libyens, par exemple, l’armée et les polices syriennes étant d’une autre dimension que celles de la Libye, en termes d’effectif, d’armement et d’organisation. Et il n’y a pas l’Otan pour hâter la décision.
    Dans le proche avenir, il n’y aura plus de place pour un règlement diplomatique. Le coût humanitaire sera énorme, Al-Assad ayant déjà donné un aperçu de ses dispositions criminelles quand il s’agit de sauver son régime.
    On l’a déjà constaté ailleurs, on peut l’observer à nouveau : même les massacres d’enfants ne peuvent  pas être évités par la communauté internationale, là où les enjeux géopolitiques prennent le dessus sur l’urgence humanitaire. On peut aussi, dans la foulée, relever que le syndicat des chefs d’État arabe retrouve toute son impuissance quand il s’agit de choisir entre sauver un des leurs ou un des peuples “arabes”.

  • Pour Bouteflika l’Algérie compte 1,8 million d’habitants

     bouteflika, pouvoir, algerie, Législatives, Assemblée



    Par Le Matin DZ |
    "A chaque fois que je vois le nombre 1, j’ai envie de l’aider à s’échapper…il a constamment à ses trousses, derrière, le zéro qui veut le rattraper et devant, toute la mafia des grands nombres qui le guettent." Romain Gary
    [Abdelaziz Bouteflika ] Abdelaziz Bouteflika

    Maintenant que pratiquement toutes les instances soi-disant officielles se sont exprimées pour exposer les résultats des élections législatives du 10 mai, consacrant encore une fois le FLN et son rejeton et acolyte le RND, une conclusion est pour le moins presque évidente à l’observation des chiffres et à l’écoute de l’opinion globale sur la question de la crédibilité.

    Au-delà de l’algèbre kafkaïenne

    La dernière institution qui vient de prendre la parole est le très sérieux Office national des statistiques. Il dit grosso modo que 80% des citoyens formant les effectifs électoraux ne se son pas exprimés. Autrement dit, sur les 21 millions d’électeurs, 4 millions environ ont donné leur avis dont à peu près 1 million 800 mille au profit du FLN-RND.

    Et c’est ce résultat, dans son détail palpable de moins de 2 millions, beaucoup moins que la population de la wilaya d’Alger, qui peut sembler le plus intéressant. Parce qu’en dehors de sa "vraisemblabilité" par rapport à l’offre et à la demande, c’est-à-dire, l’appel à la voix sur 4 millions de potentiels face à plus de quarante partis d’inégales fortunes. D’un côté, la gueule de l’ogre à deux mâchoires, le parti de Abdelaziz Belkhadem et la formation d’Ahmed Ouyahia, face à des dizaines d’autres en rangs dispersés croyant plus au surnaturel, à la surprise ou au don du prince, que sur leurs capacités de mobilisation, si l’on excepte des fractionnements d’ordre cultuel, régionaliste ou pro syndical, dans les groupuscules de ladite Alliance verte, les patentés du FFS et les férus de Louisa Hanoune.

    Proportionnellement parlant, dans le sens de l’échelle algébrique de la mesure et non pas dans celui du mode du scrutin, depuis l’entame du nouveau millénaire, c’est le même ratio qui revient, dans la quantité et dans la qualité. Le nombre des citoyens qui votent et le nombre de voix que les partis du pouvoir obtiennent. 4 millions de citoyens patents partis aux urnes, c’est le neuvième de la population, adultes et mineurs, mâles et femelles. C’est aussi le cinquième de la population électorale, mais les optant FLN-RND, les tenant de l’Administration, c’est le douzième des inscrits sur les listes et le 21ème de la population de l’Algérie.

    Le chiffre magique de Bouteflika

    Le 1,8 million, donc, ce n’est pas le nombre d’or, cher aux architectes soucieux de dessiner des merveilles dans une harmonie de bâtisse, mais il vient de lui-même comme trahissant une réalité sociale qui ne peut plus maintenant s’occulter : ce doit forcément être le nombre d’Algériens et d’Algériennes pour qui le régime de la force – de la farce aussi puisqu’il ne faut désormais plus éviter de jouer sur les mots, le président lui-même a démontré récemment, lors d’un discours cérémonial de commémoration dédié à la consultation, qu’il est bien en phase avec les allégories trompeuses pour ne pas rendre justice - et de ses systèmes émanant de la théorie et des pragmatismes de la rente, résout leurs problèmes en les désignant comme une sorte de supra citoyens qui ne veulent courir aucun risque pour une démocratie afin de perpétuer leurs privilèges alignés sur les prérogatives qui contrôlent la manne pétrolière. Ces citoyens qui vivent le mieux à moindre frais, sur le minimum de peines et d’angoisse, tirant les avantages des meilleures dispositions bureaucratiques sous les ordres du FLN et du RND.

    Dans un pays "normal", c’est-à-dire où les citoyens vivent et projètent leur devenir à partir de richesses et de plus-values gagnées par le renouvellement du cycle humain du travail et non pas par celui du carbone, qui a une population égale à celle de l’Algérie, eh bien, ce nombre-là de 1,8 million d’âmes votant pour des formations politiques au pouvoir, pour un statut quo, raisonnablement, il est un noyau d’élites qui sait que les autorités pour lesquelles il opte pour leur maintien sur les rênes œuvre-t-il pour le plus probant devenir de la nation dans son ensemble. En quelque sorte un garde-fou d’opinion intelligente qui guide le pouvoir et le conforte pour le bien être de la majorité.

    Le patriotisme des rentiers impénitents

    Sur le plan moral, dans l’éthique sociale, ces fractions en Algérie, qui possèdent le mieux de leur pays en se dépêtrant de la contrepartie du devoir patriotique par l’acquit non mérité, logiquement, ils ne sont pas des traîtres, mais du point de vue du devenir intrinsèque de la nation ils sont pires. C’est un peu comme si vous avez un voisin qui ne peut pas acheter de la pomme de terre chez le maraîcher du quartier à raison de 150 dinars le kilo pour faire une frite omelette et vous allez rafler tout le stock pour le bouffer tout seul en famille sans lui donner au moins la chance de tenter un prélèvement de quatre livres à crédit, le temps de l’arrivée par la poste de l’avis de virement d’une dérivation de salaire qui déshonore la majorité des contribuables algériens. C’est un peu comme si vous envoyez vos enfants conquérir les plus up to date formations d’ingénierie et de management en revigorant un modèle de gouvernance dans votre pays, pour le seul domaine éducationnel, qui renvoie les enfants dans les paradigmes d’apprentissage dont les programmes pédagogique, dans les langues et dans le savoir scientifique, concourent à l’abrutissement tous azimuts. Et à l’incapacité d’entretenir les matériels et les services domestiques dans les agglomérations urbaines et rurales.

    Retour à la fumisterie

    En démocratie intelligible sur un nombre de 21 millions en droit de voter une législature, une majorité pour une formation particulière ou pour un groupe de partis ne doit pas descendre en deçà de 11 millions de voix porteuses, où pour 9 millions d’exprimées, il faut au moins 4, 6 millions de favorables. Par conséquent une majorité parlementaire de 1,8 million de bulletins glanés est non seulement la démonstration sur le terrain d’une fumisterie politique à inscrire derechef dans le Guinness ou à présenter dans les cursus universitaire de Science- Po sur les modules de l’insolite en action politique.

    En tout cas, cette crème, si vous saisissez le sens populaire de l’expression, aura à coup sûr à répondre de tout ce qui va se dérouler à partir de la mise en marche de la machinerie législatrice. Le chef de l’Etat vient de poser la cerise sur sa tarte en désignant le président du Conseil supérieur de la langue arabe à la tête de l’hémicycle, Mohamed Larbi Ould Khelifa, âgé de 74 ans, qui s’insurge souvent dans le Comité central du FLN à propos des enseignes de magasins écrites en français. Il paraît même qu’il aurait vu d’un mauvais œil la décision de Boubekeur Benbouzid dans sa façon de faire enseigner les mathématiques, de la gauche vers la droite, moitié arabe, moitié français. Mais il aurait mis n’importe qui à la tête des députés, cette "crème" qui a élu l’Assemblée nationale, s’en fiche éperdument, ce n’est pas là son souci qui doit rester dans la formule les schémas d’intéressement quant à la distribution de la rente.

    Nadir Bacha

  • Les praticiens de la Santé écrivent à Bouteflika



    par M. Mehdi, Le Quotidien d'Oran, 27 mai 2012

    Des «responsables» (…) «ligués dans une communauté d'intérêts indus» et qui occupent les «avant-postes pour soi-disant mener les réformes» ont « pris en otage la Santé publique algérienne», affirme le Syndicat national des praticiens de la Santé publique (SNPSP), dans une lettre adressée au président de la République Abdelaziz Bouteflika.

    Le syndicat appelle à la «clair voyance» du président de la République et sollicite son «arbitrage» afin «d'imposer les solutions pour le règlement de la crise multidimensionnelle que vit le secteur». Les «moyens financiers appréciables», le «maillage conséquent du territoire national en structures de santé», la «multidisciplinarité concrète» et la «disponibilité d'un potentiel humain», le secteur de la Santé publique est dans «l'incapacité de mettre à profit ces moyens pour les traduire en prestations de soins et en actions préventives, à la mesure de ce qui est permis d'ambitionner pour notre pays», ajoute le document adressé le 22 mai au président de la République.

    Selon le SNPSP la carte sanitaire «peine à coller à la réalité sanitaire nationale». Il en a résulté «des perturbations chroniques dans la disponibilité et la distribution des médicaments et des vaccins, des plateaux techniques en souffrance de maintenance ».

    A cela, affirme la lettre, il faut ajouter « l'émergence non régulée d'un secteur privé, qu'il est urgent de mettre au diapason des exigences du système national de Santé ».

    Le SNPSP qualifie d'« approximative», «voire aléatoire», la gestion administrative du secteur, à laquelle sont confrontés aussi bien les patients et que les praticiens.

    Pour faire face aux « bouleversements socio-économiques que connaît le pays », les praticiens de la Santé publique recommandent de faire face « à la prévalence des pathologies qui ont pour origine les modifications des modèles de consommation ainsi que des problèmes environnementaux liés aux comportements humains». «La demande de soins induite par ces bouleversements se doit d'être hiérarchisée, quantifiée, évaluée à travers des paramètres scientifiquement établis», ajoute la lettre qui préconise de promouvoir la «recherche appliquée» afin «d'établir les profils épidémiologiques pour chaque entité géo-sanitaire et orienter par la même nos programmes de prévention ».

    Si cette démarche devait être mise en place, elle implique, selon le syndicat, une « ouverture » de la part du ministère de la Santé envers les «compétences», en «s'affranchissant des comportements autosuffisants et autarciques qui sclérosent l'initiative ».

    L'attitude de la tutelle est décrite comme suit : « un ministère obnubilé par la collecte des chiffres et des données statistiques accommodés et qui conduisent immanquablement à des incohérences et des attitudes irrationnelles dans l'usage de ressources bien souvent évanescentes ».
    DISQUALIFICATION DES PARTENAIRES SOCIAUX PAR LA TUTELLE

    Evoquant les conflits des différents syndicats du secteur avec la tutelle, le SNPSP affirme que l'actuel ministre de la Santé cherche à « disqualifier les partenaires sociaux ». Les praticiens de Santé publique réclament d'être associés dans la refonte de la loi sanitaire, « une loi qu'il est temps de revisiter mais qui nécessite, pour ce faire, une «concertation inclusive, participative» avec l'ensemble des acteurs concernés, sans quoi l'exclusion qui semble être la seule voie prônée actuellement par Monsieur le ministre de la Santé, conduirait inexorablement vers l'impasse ».

    « A l'heure où les acteurs de la Santé publique, à tous les échelons, revendiquent leur implication dans la conception, la conduite et l'évaluation des actions de Santé publique, l'administration, hostile à ce processus, multiplie les entraves à l'exercice syndical et au droit de grève », ajoute la lettre du SNPSP qui fait état de «suspension des délégués syndicaux (Alger, Ouargla, Tamanrasset, Sétif, Bordj Bou Arreridj) », et même «d'ingérence dans le fonctionnement des organisations syndicales» et «le recours systématique à la justice pour interdire le droit à l'arrêt collectif et concerté du travail, pourtant consacré aux travailleurs, en cas d'échec de la négociation ».

    Le SNPSP regrette que le ministre de la Santé « réduise notre revendication de plan de carrière à une demande d'augmentation de salaire bassement corporatiste », qualifiant cette démarche de Ould Abbès « d'entreprise de sape et de diabolisation d'un corps professionnel au cœur du dispositif de Santé », ce qui, ajoute le syndicat, « n'est pas de nature à préserver la confiance de nos concitoyens dans le personnel soignant ». « Le Syndicat national des praticiens de Santé publique au nom des milliers de médecins, de chirurgiens-dentistes et de pharmaciens algériens, ayant à charge la santé de la population, en appelle à votre clairvoyance et sollicite votre arbitrage afin d'imposer les solutions pour le règlement de la crise multidimensionnelle que vit le secteur de la Santé en dépit de la politique des reformes qui l'accompagne à ce jour », conclut la lettre du SNPSP adressée à Bouteflika.

  • «La responsabilité de Aboudjerra est entière»

    SAÏDI ABDERRAHMANE, PRÉSIDENT DU MAJLISS ECHOURA À PROPOS DE L’ÉCHEC DU MSP AUX LÉGISLATIVES :

    Photo sondage

    Entretien réalisé par Tarek Hafid
    Le président du majliss echoura du Mouvement de la société pour la paix estime que Aboudjerra Soltani a eu une large liberté d’action pour gérer son parti. Pour Abderahmane Saïdi, Soltani sera nécessairement seul responsable face à l’échec.
    Le Soir d’Algérie : Les députés de l’Alliance pour l’Algérie verte ont chahuté, samedi, la cérémonie d’installation de l’Assemblée populaire nationale pour dénoncer la fraude. Pourquoi une telle action ?
    Saïdi Aberrahmane : C’est une action politique qui a été prise de manière consensuelle par les trois partis politiques de l’Alliance. C’est une position purement parlementaire.
    Le député Amar Ghoul n’a pas participé à cette action. Faut-il lier sa position à la décision prise par le majliss echoura du Mouvement de la société pour la paix de ne pas faire partie du prochain gouvernement ?
    A l’heure actuelle, le majliss echoura n’est pas arrivé à statuer sur une situation donnée. Les membres du conseil ont décidé que le parti ne participera pas au prochain Exécutif. Ce qui s’est passé à l’Assemblée est une décision politique interne aux formations de l’Alliance de l’Algérie verte. Pour revenir à la position de Amar Ghoul, je pense qu’il a sa propre vision et des arguments pour la défendre. Sincèrement, je n’ai pas eu l’occasion de le rencontrer pour évoquer cette question.
    Comment est perçu Ghoul au sein du MSP ? Est-il vu comme un cadre qui place sa carrière avant le Mouvement ?
    En fait, pourquoi pense-t-on que Amar Ghoul ira à contre-sens de la position du parti ? Je pose cette question aux cadres et aux militants de notre formation. Il est possible que d’autres ministres ne respectent pas la décision du majliss echoura. Imaginons que le président de la République fasse appel à d’autres cadres du MSP ? Il est donc important d’attendre avant de s’avancer et d’engager une polémique.
    Le conseil consultatif peut-il revenir sur cette décision ?
    Cette décision a été prise il y a une dizaine de jours. Pour la réviser, il est nécessaire que le contexte change. Et actuellement, il n’y a rien de nouveau.
    Si Amar Ghoul venait à accepter d’intégrer de nouveau le gouvernement, le conseil consultatif pourrait-il le sanctionner sachant qu’il a été le leader incontestable de l’Alliance lors de l’élection législative ?
    C’est une réalité, sa liste a été classée première dans 32 communes de la capitale. Dans d’autres wilayas, certains candidats ont même affiché son portrait pour profiter de son aura. Ghoul est un pur produit du MSP mais c’est aussi un homme d’Etat du fait des fonctions qu’il a occupé. S’il accepte de réintégrer le gouvernement, le majliss echoura se retrouvera face à une situation très délicate, épineuse. In fine, la décision reviendra au majliss echoura et à personne d’autre. Je ne veux surtout pas anticiper, le conseil tranchera en temps voulu.
    Le MSP a-t-il été contacté par la Présidence pour proposer les noms de «ministrables» comme le veut la tradition ?
    A ma connaissance, non. Mais je ne peux pas répondre à cette question car cet aspect est du ressort du président du Mouvement.
    Il semble que la question de la participation au gouvernement soit au cœur d’un conflit entre deux tendances du parti. De par votre statut de président du majliss echoura, vous aurez à jouer un rôle important au même titre que le président du parti…
    Notre parti ne se gère pas à un niveau personnel. Nous avons des instances, les décisions se prennent à leur niveau, selon la règle du consensus. Au sein du MSP, nous avons pour principe de donner la priorité à une décision faible qui permet d’unifier nos rangs plutôt qu’à une décision forte qui fasse éclater nos rangs. Par ailleurs, le majliss echoura reste l’instance suprême du parti entre deux congrès. Comme son nom l’indique, le bureau exécutif n’est là que pour exécuter les décisions du conseil consultatif.
    Le MSP est-il en crise ?
    Nous ne pouvons pas dire qu’il y a crise. Les conditions d’une crise n’existent pas. Nous n’en sommes pas à ce stade-là. En fait, nous sommes à la recherche d’une ligne de conduite à mettre en œuvre dans un futur proche. Dans une situation pareille, nous ne devons surtout pas improviser et agir dans la précipitation. Sincèrement, je ne pense pas que le parti ait été confronté une situation pareille par le passé. C’est peut-être ce qui donne l’impression que nous sommes face à une crise.
    Mais il existe bien une confrontation entre deux courants, d’un côté celui dirigé par Soltani et Mokri et de l’autre celui de Magharia et Ghoul ?
    Au sein de notre formation, il y a différents avis et différentes convictions. En qualité de président du majliss echoura, je peux vous affirmer qu’aucun de ses membres n’accepterait qu’une décision prise par le conseil soit perçue comme étant en faveur d’une tendance ou d’une autre. Il n’y a pas de zaïmisme au MSP ! Il ne doit donc pas y avoir de conflit entre les différentes tendances.
    Au lendemain du décès de Mahfoud Nahnah, Aboudjerra Soltani a hérité d’un parti politique fort. A-t-il échoué ? A-t-il fait un mandat de trop ?
    Je ne peux pas dire s’il a échoué ou pas. Ce n’est pas à moi de le faire. C’est au congrès de décider. Certaines choses sont positives et d’autres non. Des objectifs ont été atteints, d’autres non. C’est notamment le cas sur le plan électoral. L’analyse de ce bilan sera soumise aux instances du Mouvement.
    Après sa réélection, Soltani avait remercié les congressistes de lui avoir «arraché les menottes» qui le liaient lors de son premier mandat. Il a donc eu une liberté d’action plus totale…
    J’étais moi-même vice-président lors du premier mandat. Il a fait face à des contraintes importantes qui ont entravé sa liberté d’action. Il a dû composer. C’était très difficile. Au lendemain du quatrième congrès, il a lui-même avoué avoir obtenu sa libération. Donc il n’avait plus aucune contrainte. Mais avec cette liberté, la responsabilité de Soltani est entière.
    La situation actuelle ne risque-t-elle pas d’avoir des conséquences directes sur le prochain congrès ?
    Ecoutez, les militants ne veulent plus vivre la même situation que celle du quatrième congrès. Ils ne veulent plus être confrontés aux comportements de certains individus. C’était une atmosphère intenable. Revenir à une situation identique causerait l’explosion du Mouvement de la société pour la paix. Nous devons aller vers un débat politique, un débat vers les choix stratégiques. Celui qui reviendra aux querelles sera directement responsable de l’explosion du Mouvement.
    T. H.

  • no moment

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  • la galère des algériens

     

    Kamal Guerroua

    «Misère du présent, richesse du possible»
    André Gorz (1923-1977), philosophe français

    Un printemps algérien d’exception ou une exception algérienne dans le printemps? A dire vrai, il ne s’agit plus ici d’un jeu de mots en vue de distraction mais c’est inéluctablement d’une confrontation de deux réalités aux ramifications fort contradictoires dont il retourne. Le scénario vaudevillesque des élections législatives du 10 mai dernier a choqué tous ceux qui en attendent une éclaircie dans le ciel obnubilé de l’Algérie. Le changement, ce rituel passe-partout, y est devenu un rêve d’enfant et la constance une muraille de Chine. Les algériens ne comprennent quasiment rien à tout ce qui se passe chez eux et autour d’eux bien qu’ils soient, de par leur expérience de «losers» première classe, des chevronnés indéboulonnables en matière de surprises politiques. Beaucoup de questionnements surgissent alors mais demeurent au grand malheur du gros lot de nos concitoyens sans réponse. Mais pourquoi l’Algérie est-elle vraiment épargnée par les effluves du printemps arabe et pourquoi en même temps presque tous ses voisins à des degrés divers sont-ils en forte ébullition révolutionnaire? En serait-elle la victime collatérale comme l’insinuent parfois explicitement quelques apparatchiks du régime afin d’écarter toute intention de révolte citoyenne ou ce n’est en fait qu’une coïncidence de «faits têtus» pour emprunter le mot du philosophe Auguste Comte (1798-1857) dont le pouvoir d’Alger n’en a même pas la moindre idée? Autant en emporte le vent, le printemps des peuples qui a déferlé par ses vagues intermittentes sur nos voisins proches ou lointains a, comme par enchantement, viré sa cuti en repliant ses ailes tel une chauve-souris qui ne voit point dans le noir sur les têtes chenues des caciques du F.L.N.

    En réalité, la complexité de la crise algérienne est due à de multiples facteurs dont la maîtrise nécessite en premier lieu une grande mobilisation citoyenne. D’une part, celle-ci est fortement indispensable afin d’affronter les défis futurs auxquels s’affronte la population (le challenge du changement pacifique du système de gouvernance, l’exigence des réformes politiques ainsi que d’une vraie construction démocratique du pays, et l’effacement définitif des traces de la violence que porte dans ses plis le tissu sociétal). D’autre part, un peuple mobilisé est en mesure de contrecarrer toutes les convoitises étrangères au moment où la mondialisation-laminoir a brisé le concept de frontières classiques entre les États. L’Algérie, encore faudrait-il le rappeler ici, est un pays-carrefour dans le pourtour méditerranéen, il est également la pièce-maîtresse dans la nouvelle reconfiguration géostratégique de toute la région de l’Afrique du Nord, surtout au lendemain de la chute du régime de Moubarak en février 2011 en Égypte, l’une des grandes puissances militaires de l’Afrique et l’instabilité politique qui s’en est suivie. Autrement dit, la position pivotale, s’il l’on ose l’exprimer ainsi, de notre pays au Maghreb lui confère le statut d’avant-garde dans l’agenda des puissances occidentales au premier rang desquelles l’on trouve la France. Tout au plus les innombrables conflits aux pays du Sahel notamment au nord du Mali (la probable partition de ce pays par les rebelles d’Azawad) ont-ils envoyé tout changement de situation en Algérie aux calendes grecques. L’équilibre de forces régionales implique une mise en veilleuse systématique de toute velléité en Occident d’inciter le régime d’Alger à revoir ses cartes en matière du système de gouvernance. L’enjeu de l’immigration clandestine qui menace l’Europe-citadelle en ces temps de crise économique et des plans d’austérité, les tensions post-révolutionnaires en Libye et en Tunisie, la fragilité relative du Maroc sont un autre sujet préoccupant pour les pays européens. Raisons pour lesquelles le régime d’Alger est appelé à faciliter la tâche de l’Occident au Maghreb et au Sahel en contrepartie d’un mutisme consensuel de ces puissances sur le processus de démocratisation qu’il mène. Ce renvoi d’ascenseur est le fruit d’un concours de circonstances qui fait que la rente pétrolière devient seulement un adjuvant dans les relations entre l’Occident et l’Algérie et non pas un élément-moteur comme elle l’a été auparavant. Ce détail, bien que minime, nous permet de cerner la problématique de la sécurité Nord-Sud qui est au cœur du débat en cours, plus particulièrement avec l’apparition d’Al-Qaïda du Maghreb islamique et la presque évaporation du concept de la «normalisation autoritaire» dans lequel s’inscrit la crise algérienne et celle de nombreux pays africains (Françafrique, Françalgérie, processus de Barcelone…).

    C’est pourquoi, un vote-refuge pour les cercles fermés du sérail, ou un vote-plébiscite pour la nomenclature du régime ainsi que sa constellation de partis-godillots qui slaloment les dédales de l’arène politique en quête d’un quelconque soutien étatique, ou un vote-scandale pour les quelques figures réfractaires de l’opposition-résiduelle ne signifie plus aucun sens. Car, peu importent les désignations que l’on brocarde comme des labels de transparence au cœur d’une pagaille électorale pour certains ou que l’on colle comme des étiquettes de mauvaise presse pour d’autres, l’essentiel de la leçon est que l’Algérie a raté, pour la énième fois dans son histoire, la promesse du «bond pacifique et évolutif» vers la modernité. Dorénavant, le train du changement ne serait vraiment accessible que grâce à une refonte radicale et profonde dans les mœurs politique de nos responsables à tous les niveaux. Il est fort traumatisant de l’avouer, nos mères, nos enfants, notre jeunesse, notre Algérie-martyre n’oublieront pas de sitôt les séquelles du supplice qu’ils ont surmonté et enterrent dans leurs entrailles, la mort dans l’âme, les lettres d’or et d’espoir qu’a écrites le virage d’Octobre 88. Ces événements tragiques qui ont constitué à leur époque le premier moment d’éclosion d’une «crise de sensibilité régionale» sans commune mesure dans l’histoire contemporaine du Maghreb post-indépendance. La convergence conjoncturelle de cet événement-phare avec la chute du Mur de Berlin et le début du «collapsus» soviétique aurait donné à «la colombe-Algérie» des ailes à même de lui miroiter une «Glasnost» à la soviétique. Rien n’en fut, le songe ne fut qu’une chimère et le rejaillissent du sphinx de ses cendres ne fut qu’une question de piètres années. Soudainement, l’Algérie s’est réveillée comme dans un cauchemar sous les coups de boutoir d’une guerre civile ravageuse (1992-2000). C’est dramatique l’euphorie ne fut qu’une parenthèse aux souvenirs fort pathétiques…

    Incontestablement, l’interruption du processus électoral par la grande muette à l’aube de 1992 a eu de graves conséquences sur toute la marche de l’Algérie du XXI siècle. Mais ce qui est étrange cette fois-ci est que le panorama politique en 2012 est auréolé d’une forme de consensus international quasi-total vu la présence de 500 observateurs venus des différentes organisations mondiales. Donc, point de retournement d’histoire ni d’un «remake» du coup de force des «janviéristes» car la méthode est désormais autre, elle s’appelle «douceur tactique» ou bien pour parler comme les esthéticiens «un lifting», c’est-à-dire que l’on a badigeonné les taches et laissé la cicatrice béante à l’extrême. Les taches sont les fraudes à la Neagelen aussi démoniaques que fantomatiques les unes des autres et cela depuis l’ère du parti unique et la cicatrice est immanquablement la confiscation du pouvoir politique dès le rayonnement du soleil de l’indépendance sur nos terres dépucelées par le colonialisme. Celui-ci est le premier viol qu’a subi l’Algérie, c’est un viol dans l’intime car il a cassé la société algérienne, ruiné son existence et sapé ses fondements. C’est un génocide culturel qu’il conviendrait de «criminaliser» en urgence dans la mesure où il a avili le principe de la «société humaine solidaire». Il faut le reconnaître, l’Algérie comme État ou institutions fut en 1962 un nourrisson mort-né ou pour schématiser un peu sa situation, «un bébé-éprouvette» puisque sa «naissance institutionnelle» fut artificielle et les interstices qui devaient permettre sa respiration furent quasiment bouchées, «le ratage démocratique» semble être inéluctable dès que le G.P.R.A fut illégitimement dessaisi par l’armée des frontières de sa mission politique de guider le pays vers la démocratie et les lumières. Le principe de «la primauté du politique sur le militaire» sur lequel aurait débouché le congrès de la Soummam en août 1956 a été mis aux orties en faveur d’une «militarisation excessive du politique», l’ombre d’un autoritarisme sans limites dans la période de l’après-guerre a plané au-dessus des structures dirigeantes durant la révolution. Notre ancienne élite doit assumer aujourd’hui, plus que tout autre jour, son échec multiforme, elle doit faire amende honorable pour sa victoire à la Pyrrhus à l’Algérie profonde qui gémit de frustration et de douleur, cette Algérie qui a été assassinée dans son fœtus, détourné de son fleuve et spoliée de ses ailes. La pauvre ! Elle a vu le jour poussin chétif, puis s’est transformé en un coq émasculé pour se retrouver au jour d’aujourd’hui une poule mouillée qui, de surcroît ne vole plus jamais. La vérité est amère et le destin est cruel surtout quand le langage de la franchise ne fraye guère son chemin dans les cervelles. C’est, somme toute, ce que l’on retient du fameux «algerian turmoil» comme l’appellent les anglais. Si les voix qui fredonnent la berceuse du changement sont nombreuses, celles qui en soutiennent le contraire sont pléthoriques, la culture de la «zâama» (leadership) a mis des muselières à la culture de la «chahama» (bravoure), les temps ont changé à la négative à tel point que l’on déterre de vieux faits d’armes et l’on rafistole l’épopée historique de tout un peuple pour les cirer d’un vernis politicien à des fins démagogues. Les funérailles et les éloges nationaux auxquels aurait donné lieu le décès de Ahmed Ben Bella, l’un des vétérans de la révolution de 54 ont, pour peu qu’ils soient une bonne initiative en vue de l’appropriation de notre histoire, montré tout de même jusqu’à où l’on pourrait aller pour créer de la zizanie dans les esprits et de la confusion dans la mémoire. Qui de ses prédécesseurs parmi les révolutionnaires a-t-il droit à de tels privilèges et qui de ses successeurs en aura-t-il le mérite dans l’avenir? Point d’interrogations qui reste ouvert à tous les pronostics. Les traditions politiques naissent dans notre pays au gré des humeurs de la nomenclature, tantôt on châtie et excommunie, tantôt on glorifie et gratifie tandis que la plupart des fois on mélange et rebat les cartes de façon si insidieuse et si malhonnête que l’on ne puisse plus distinguer la bonne graine de l’ivraie.

    Ceci dit, l’étude de l’histoire est l’apanage exclusif de l’intelligentsia et des spécialistes et c’est à eux seulement qu’il appartient de la tamiser en collaboration avec ses protagonistes bien sûr. C’est également dans cette optique déformante que l’on est en mesure d’insérer la sempiternelle problématique de la fraude électorale dans le débat politique actuel. Cette gangrène cancéreuse qui grignote tel un rat d’égouts les bases de toute citoyenneté authentique, reste malheureusement le jeu de marelle préféré de notre classe politique. Chacun tire la couverture vers soi et accuse l’autre de supercherie et de malversation de la voix du peuple mais personne ne se sent dans l’obligation de se mettre debout comme une sentinelle pour défendre les frontières de la citoyenneté contre les virus de la corruptibilité et surtout de la «hogra». La maladie de l’Algérie a commencé le jour où l’on a oublié que la responsabilité est un engagement entier en faveur des intérêts suprêmes du pays et non pas un tremplin pour s’enrichir sur le dos des déshérités. La pléthore de partis politiques sans assise populaire tirés du néant et crées du jour au lendemain pour épater la galerie, le confectionnement des listes électorales avec comme devise implicite: la course effrénée vers leur chapeautement, l’immixtion des hommes d’affaires dans l’échiquier politique et l’instauration du «culte du fric» dans les mœurs sociopolitiques dénote on ne peut plus d’une certaine frénésie économique très aiguë, une étude sociologique urgente de la société algérienne est strictement conseillée en ces temps d’extrême fragilité. En vérité, la société politique donne l’impression qu’elle n’est pas encore sortie de la chrysalide d’adolescence et le peuple vit tristement par procuration. Le plus inquiétant dans ce diagnostic nauséeux est que la société est asynchrone car elle est en plein déphasage avec les idéaux d’antan, le «khobzisme» pour relayer un mot en vogue chez nos concitoyens a, au grand dam des couches populaires, battu en brèche tout sens civique, «le modèle patriarcal» qui n’encourage pas des traditions familiales correctes, basées sur la parité femme-homme et dont issu le poison de la dictature a affaibli la participation politique dans les pays arabes suivant les explications de le sociologue américo-palesinien Hicham Charabi (1).D’évidence, ce fléau-là continue contre vent et marées de dominer sur fond social très dramatique le cerveau arabe et le noyau fondamental du corps social qu’est l’individu, «le conflit des générations» se creuse chaque jour davantage. La femme, cet être fragile et résistant, est exclue de la sphère apparente du croquis urbain, nulle trace d’elle dès que la nuit installe sa tente sur les banlieues algéroises, c’est triste! Le harcèlement sexuel a déniché dans le gisement des tabous enfouis dans l’inconscient collectif son moteur de survie, même les centres d’appel ne sont plus opérables d’autant plus que le poids des traditions surannées a réprimé tout élan d’émancipation de la femme. L’islamisme anarchique et persécuteur en a, comble d’ironie, trouvé son fonds de commerce pour parasiter la cohérence sociétale et distiller un discours dogmatique qui jure avec ses pratiques douteuses sur le terrain tandis que la famille nucléaire a été fortement déstabilisée par les épluchures civilisationnelles qu’a déféquées intentionnellement la société de consommation. Bien pire, ces derniers temps, le substrat originel (l’élite ou ce qui est censé l’être) de la population du pays est plus conscient de ce qui se passe au-delà de l’autre rive de la Méditerranée que de ce qui se déroule sous ses pieds. On dirait que le pays est atteint du «syndrome maladif de schizophrénie». En toile de fond, l’inflation économique, plus de 6% au mois d’avril, aurait inhibé ce qui reste du pouvoir d’achat du citoyen, la pomme de terre, l’aliment du pauvre comme on dit communément dans les milieux populaires, a enregistré ses plus hauts prix ce dernier mois alors que la population semble emportée dans une sorte de déambulation indifférente où le sauve-qui-peut général se mêle ostensiblement avec une débrouillardise inégalée. Entre temps, les charges officielles sont devenues des sources de lucre et d’enrichissement rapide, le militantisme et les valeurs d’engagement sont bradés à bas prix au nom de la nouvelle déontologie du suivisme, de la tchipa et des passe-droits.

    Sur un autre registre, l’on s’interroge d’ailleurs sur l’utilité de la fonction du député dans un régime qui a ouvert ses bras grands ouverts à un présidentialisme exacerbé où le décret exécutif tue automatiquement toute initiative de loi, selon l’économiste El kadi Ihsane dans une chronique publiée à El Watan, «l’introduction en 2001 du fonds de régulation de recettes budgétaires par le ministre des finances Abdelatif Benachenhou, a enlevé la main constitutionnelle des députés sur la répartition des ressources énergétiques […] la prise de contrôle par l’exécutif , en fait par le président de la République du différentiel entre un prix prévisionnel du baril à 19 dollars et un prix effectif du baril en moyenne à plus de 50 dollars à partir de 2005, marque un tournant symbolique dans la perception de l’assemblée nationale. Elle est vaincue». (2) Il en ressort à l’évidence que l’amendement constitutionnel de la fin 2008 n’a fait qu’empirer la situation de la chambre basse du parlement qui s’est vue dessaisir de façon dramatique de ses prérogatives décisionnelles. Le corps législatif a été affaibli par l’intrusion du pouvoir discrétionnaire du président de la République et les décrets de l’exécutif dans son champ de manœuvre, «la nation dirait le sociologue Lahouari Addi, n’est pas une idée mystique ; c’est une réalité sociologique à laquelle s’identifient ses membres qui s’organisent en État de droit où les pouvoirs exécutif, législatif, judiciaire sont séparés»(3) Hélas, l’Algérie est si injustement frappée par le sort dans la mesure où elle assiste pieds et poings liés à sa propre mortification par des élites prédatrices et sans scrupules, l’économie «compradore» aux ramifications internationales s’est jumelée avec les spéculations des barons de la rente pétrolière et des patrons des réseaux d’import-import qui financent l’économie informelle, véritable niche fiscale qui a perturbé l’équilibre macro-éconmique global du pays. Le dernier discours du président Bouteflika à Sétif à l’occasion des événements historique du 08 mai 1945 participe au grand malheur de toute l’Algérie de cette supercherie électoraliste à ciel ouvert, nos compatriotes usés par autant de méconnaissance et d’ingratitude de la part de la gérontocratie gouvernante, auraient souhaité en leur for intérieur pouvoir y trouver une goutte d’espoir à même de les désaltérer d’une boulimie politique aux contours monstrueux. Ironie du sort, la culture de la mamelle et de la vache à lait a conforté la nomenclature dans ses perversions démagogues et ses tendances liberticides, la prolixité des harangues sans portée réelle mais fort galvanisatrices des foules a réduit l’efficacité de l’acte à sa portion la plus congrue, la médiocratie s’est hissé, en se dressant sur ses pitoyables ergots, aux premières loges du mérite national et la génération de «la boundoukiya» comme dirait le Dr Tlemçani n’a pas encore décidé de passer la main. Le signe le plus parlant et le plus probant, sans doute, pour ne pas dire le plus patent de la dégénérescence du politique et de la politique en Algérie est la recrudescence du discours démagogue à forte dose d’élitisme. Le pays donne l’impression d’être labouré d’un soc de farniente caniculaire. Il est quasiment au point zéro. On dirait que l’esprit d’assistanat a reconquis ses lettres de noblesse dans le sillage du cyclone de l’hiver arabe.

    Désormais et c’est d’ailleurs le seul point positif, la plèbe est désabusée, elle ne croit qu’en surface à ces amulettes-miracles et ces gris-gris des époques révolues, les forces augurales du bien sont pendues aux basques des puissances tutélaires du jeu politique. Pourquoi l’Algérie régresse-t-elle de jour en jour? Pourquoi la cherté de la vie n’a-t-elle que superficiellement été évoquée par les candidats à la députation du 10 mai? A-t-on déjà demandé des comptes aux anciens députés pour pouvoir espérer une meilleure gestion des deniers publics durant cette nouvelle législature qui vient de s’ébranler? Et puis y-a-t-il une raison valable et convaincante à ce rétrécissement inquiétant du sentiment patriotique parmi notre jeunesse qui ne rêve que de faire des adieux pathétiques à la mère-patrie au moment où celle-ci couve sur plus de 180 milliards de dollars de réserves de change et les rares militants d’opposition demeurent tristement ballonnés de leurs fausses certitudes de redressement national? Il est certain que ce flot de questionnements ne trouvera guère âme qui vive car rien n’est à même de mettre la lumière sur cette dilution aussi rapide que prévue d’appartenance à une même terre. La mauvaise gestion des collectivités locales, l’inertie des Dairas (sous-préfectures), la centralisation du pouvoir d’une manière jacobine et désorganisée, la privatisation ou «la patrimonialisation» des centres de décision sur un prototype clanique ont miné les ressorts énergétiques du civisme citoyen. En conséquence, les algériens sont gagnés en profondeur par le désintéressement et rechignent à frayer avec des caméléons qui changent de veste à chaque saison. Certes, l’abstention n’est plus une réponse adéquate à une grave crise de valeurs et d’éthique mais il n’en demeure pas moins qu’elle est un prélude à une mobilisation populaire, pacifique et d’envergure en vue d’un saut qualitatif vers le progrès. Selon le philosophe maghrébin Abderahmane Ibn Khaldoun (1332-1406), les facteurs dynamiques qui sont les éthiques de gens et leur comportement dans la vie quotidienne sont le solvant capable de changer la culture, et changer celle-ci implique par un simple syllogisme socratien le changement de la société dans son ensemble (4). C’est à cela que devrait aspirer tout peuple conscient de son histoire et résolu à prendre son destin en main.

    Notes de renvoi

    (1) Hicham Charabi: la société patriarcale et la problématique d’une société arabe différente, le centre d’études de l’unité arabe, 1985, (en arabe)
    (2)El kadi Ihsane, Quand la faillite de l’A.P.N ne couvre plus le coût d’aller aux urnes, chronique économique hebdomadaire, El Watan 30 Avril 2012
    (3) Lahouari Addi, l’intellectuel et le général, le Soir d’Algérie, 15 janvier 2012
    (4)Voir mon article, culture et société, l’équation de la modernité, le Quotidien d’Oran, 05 janvier 2012

    Kamal Guerroua, universitaire

  • Terrible constat d’échec !

     

    Adel HERIK

    Oui, quand ceux et celles qui ont connu l’Algérie de la fin des années 50 et du début des années 60 pensent à notre situation présente, ils ne peuvent que ressentir une profonde tristesse, tant tous leurs espoirs ont été trahis. Trahis pas qui? Force est de constater que le blâme ne peut en aucun cas être rejeté sur la masse du peuple mais sur les décideurs. Le peuple algérien a été victime de ses élites civiles et militaires, qui n’ont pas été capables de répondre à ses attentes et de mettre le pays sur les bons rails. Les 50 années passées dégagent une terrible impression de cacophonie. Aucun axe de progrès ne se dessine, aucune construction digne d’être retenue par l’histoire, aucune orientation claire qui puisse donner aux générations montantes des raisons d’espérer et de croire en l’avenir…

    Terrible constat d’échec de deux générations, celle qui a libéré le pays mais qui, une fois l’indépendance arrachée, a reconduit la tyrannie du système colonial sous d’autres formes et celle – la mienne – qui était sensée lui succéder, mais qui n’a jamais réussi à trouver ses marques, tant le climat intellectuel et moral n’a fait que se dégrader de manière continue avec le temps. Comme ils semblent loin les idéaux de Ben Badis, Ferhat Abbas et Messali Hadj.

    Comment renverser la vapeur? Est-ce seulement possible? Il est terrible de constater que la plupart des pays du tiers-monde ayant accédé à l’indépendance ont connu le même sort que le nôtre. Il y aurait donc comme une fatalité historique qui voudrait qu’à la colonisation succède la débâcle et la tyrannie d’une nouvelle classe assoiffée de pouvoir et suceuse de sang. Aux simples valeurs des modestes gens de nos villes et nos campagnes de jadis – dont la frugalité n’était pas la moindre – ont succédé des habitudes totalement étrangères à la mentalité du Maghrébin arabo-berbère des siècles passés : voracité, suffisance, arrogance, individualisme forcené, etc. Est-il possible de faire revivre ce qui a été détruit? Est-il possible de ressouder les maillons brisés afin de rétablir la chaîne qui nous reliait à la culture de nos ancêtres?

    Comment faire pour retrouver cet islam maghrébin tout empreint de discrétion et de pudeur, sans excès de puritanisme, hostile à toute forme de religiosité ostentatoire et à toute forme d’inquisition, transmis de génération en génération par une culture populaire qui alliait la foi à la chaleur humaine et à l’accueil de l’autre? Il faudrait pour cela une personnalité religieuse qui soit touchée par la grâce divine, comme l’ont été les prophètes à travers les âges, une personnalité qui, par sa seule présence désintéressée, rétablisse la confiance et dissipe les doutes. Une personnalité qu’aucune sorte de pouvoir ne tente, toute d’amour et de tolérance, au visage auréolé de lumière et au sourire enfantin, capable d’expliquer la soura la plus hermétique du Coran au fellah analphabète et de débattre avec la plus grande aisance et dans le langage le plus abstrait avec un philosophe existentialiste des temps modernes. Pour le moment seul l’« islam politique » se présente à nous et je dois avouer que, pour ma part, je ne le considère pas comme un retour à l’islam maghrébin que nous ont transmis nos aïeux. Sans vouloir offenser quiconque, ni susciter une quelconque polémique, il me semble que nous avons là affaire à une forme crispée d’islam, une sorte de « fast-islam » (comme on dit fast-food) totalement orienté vers la seule conquête du pouvoir politique, supposé être la clé qui ouvrira toutes les portes, un islam-combattant dédaigneux de toute forme de spiritualité, qui rejoint paradoxalement ainsi l’idéologie révolutionnaires moderne de gauche par ses méthodes et ses buts.

    J’ai bien conscience que c’est là un sujet sur lequel il ne peut y avoir de consensus pour le moment et que toutes les énergies sont tendues vers le démantèlement du système mafieux qui bloque le pays et la société, comme elles le furent entre 1925 et 1962, avec le système colonial.

    Détruire encore et encore, sans même prendre le temps de reconstruire. Enfant, j’ai grandi avec le son des grenades et des mitraillettes, les vociférations des soldats français et des harkis qui débarquaient à n’importe quelle heure, leur chien-loup en tête, et la peur du roumi que les moudjah’dine – dont il ne fallait jamais prononcer le nom à haute voix – combattaient au péril de leur vie. A l’orée de la soixantaine, je me trouve encore dans une Algérie qui souffre en silence, prisonnière d’un système mafieux qui la détruit et la ronge tel un cancer, une Algérie qui tremble devant les agents de l’État-DRS, qui a mal, qui a perdu le goût de vivre et dont la jeunesse ne cherche le salut que dans la fuite vers d’autres cieux plus cléments.

    Une vie pour rien : tel est le terrible constat de ma génération. Nous laisserons à nos enfants une Algérie en piteux état, matériellement et moralement. Aujourd’hui, nous n’avons d’autre alternative que de semer les bonnes graines, en gardant à l’esprit l’image de nos grands-parents et de nos parents, leur ardeur au travail, leur amour de la terre, la natte de « doum » sur laquelle ils priaient cinq fois par jour, et tant d’autres traits gravés à tout jamais dans notre mémoire, en espérant qu’elles donneront un jour de belles pousses qui se pareront à leur tour de magnifiques fleurs – roses, œillets, jasmins… – dont la beauté et le raffinement redonneront aux générations montantes l’amour de leur pays et le désir de l’embellir et d’en faire le petit coin de paradis qu’il aurait dû devenir de notre vivant.

  • no moment

    Dilem du 26 Mai 2012

  • 19 ans déjà

     

     

     

    Tahar Djaout, le grand absent

    Par : Samira BOUABDELLAH

    "Le silence, c'est la mort. Et toi, si tu parles, tu meurs. Si tu te tais, tu meurs. Alors, parles et meurs", ce fut sa phrase. Lui, c'est Tahar Djaout.

     

    Il y a exactement dix-neuf ans nous quittait à jamais le journaliste talentueux, écrivain de renom et directeur de la rédaction de l'hebdomadaire Ruptures, en l’occurrence, Tahar Djaout.  Il fut l'un des premiers intellectuels victime de la « décennie du terrorisme » en Algérie. Il faisait terriblement peur par ses vertus tant morales qu’intellectuelles et il dérangeait sans doute les prêcheurs de la violence et de l'obscurantisme.

     

    Il ne se doutait pas qu’en ce 26 mai 1993 il avait rendez-vous avec la mort. Ce mercredi noir Tahar Djaout quitte son domicile situé à Bainem, une cité populaire de la banlieue ouest d’Alger, à 9h du matin. Il entre dans sa voiture et allume le moteur. Un jeune homme tapote sur la vitre avant. Djaout le regarde : il se retrouve brusquement face à un canon de revolver. Une détonation, puis une autre. Touché à la tête, il sombre dans un coma profond, dont il ne se réveillera jamais. Les agresseurs jettent le corps sur le sol, montent dans le véhicule et démarrent en trombe. Du balcon qui surplombe le parking, des voisines qui ont vu toute la scène donnent l'alerte. Evacué vers l'hôpital de Baïnem, Tahar Djaout rendra l'âme une semaine plus tard. Il avait 39 ans.

     

    Bio Express:

     

    Tahar Djaout est né le 11 janvier 1954, à Oulkhou (Ighil Ibahriyen) près d'Azeffoun. En 1970 sa nouvelle « Les insoumis » reçoit une mention au Concours littéraire « Zone des tempêtes ». Il achève ses études l'année suivante au Lycée Okba d’Alger et obtient en 1974 une licence de mathématiques à l’Université d’Alger. Tahar Djaout écrit ses premières critiques pour le quotidien El Moudjahid, collabore régulièrement en 1976 et 1977 au supplément El Moudjahid Culturel puis reprend ses chroniques dans El Moudjahid.

     

    De 1980 à 1984 Tahar Djaout est responsable de la rubrique culturelle de l’hebdomadaire Algérie-Actualité,  En 1985 il reçoit une bourse pour poursuivre à Paris des études en Sciences de l'information.

     

    De retour à Alger en 1987, il reprend sa collaboration avec "Algérie-Actualité".

     

    Il quitte en 1992 Algérie-Actualité pour fonder avec quelques-uns de ses anciens compagnons son propre hebdomadaire : Ruptures, dont il devient le directeur. Le premier numéro paraît le 16 janvier 1993.

     

    Le 26 mai Tahar Djaout est victime  d'un attentat. Il  meurt à Alger le 2 juin et est enterré le 4 juin dans son village natal d'Oulkhou.

     

    S. B

  • Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP)

     

    Lettre ouverte au président Bouteflika

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    Monsieur le Président,

    A l’instar des profondes mutations que connaît notre pays, le secteur de la santé fait face à d’importants changements inhérents à une évolution humaine naturelle, mais aussi à des comportements sociaux et individuels qui induisent des impératifs sanitaires nouveaux. La transition épidémiologique induite par les bouleversements, socio-économiques que connaît notre pays, l’évolution de la recherche et des technologies médicales et l’allongement de la durée de vie ont permis d’identifier les vrais besoins de santé de la population et de mettre au jour d’autres exigences qu’il faudra absolument intégrer et prendre en charge au titre des objectifs de la politique nationale de santé.

    Des moyens financiers appréciables dégagés pour le secteur, un maillage conséquent du territoire national en structures de santé, une multidisciplinarité concrète et la disponibilité d’un potentiel humain à la compétence et la disponibilité reconnues, ce sont là des moyens qui devraient autoriser une certaine sérénité pour appréhender ces profondes mutations.  Dans la réalité, force est de constater que l’organisation structurelle des services de santé est dans l’incapacité de mettre à profit ces moyens pour les traduire en prestations de soins et en actions préventives à la mesure de ce qui est permis d’ambitionner pour notre pays.

    Une carte sanitaire qui peine à coller à la réalité sanitaire nationale, des perturbations chroniques dans la disponibilité et la distribution des médicaments et des vaccins, des plateaux techniques en souffrance de maintenance, tout cela ajouté à l’émergence non régulée d’un secteur privé qu’il est urgent de mettre au diapason des exigences du système national de santé.  En fait de gestion, patients et praticiens en butte aux mêmes insuffisances, structurent quotidiennement leurs relations dans un système de dysfonctionnements qui compromet la concrétisation des programmes nationaux de santé publique de par leur gestion administrative souvent approximative, voire aléatoire.

    Monsieur le Président,

    Les bouleversements socio-économiques que connaît notre pays nous imposent de faire face à la prévalence de pathologies qui ont pour origine les m odifications des modèles de consommation ainsi que des problèmes environnementaux liés aux comportements humains. La demande de soins induite par ces bouleversements se doit d’être hiérarchisée, quantifiée, évaluée à travers des paramètres scientifiquement établis. La santé communautaire, la recherche appliquée qu’il est important de promouvoir peuvent être menées par nos praticiens de santé publique afin d’établir les profils épidémiologiques pour chaque entité géo-sanitaire et orienter par là même nos programmes de prévention.

    Pour ce faire, le ministère de la Santé doit s’ouvrir aux compétences en s’affranchissant des comportements autosuffisants et autarciques qui sclérosent l’initiative. Un ministère obnubilé par la collecte des chiffres et des données statistiques accommodés et qui conduisent immanquablement à des incohérences et des attitudes irrationnelles dans l’usage de ressources bien souvent évanescentes. Et que dire du fonctionnement de nos caisses d’assurance maladie qui peinent à actualiser la nomenclature des actes médicaux et paramédicaux et d’en réviser la tarification? Au surplus, un tel réajustement ne serait en vérité qu’un rattrapage, à l’image de la revalorisation salariale et des retraites que vous avez eu la clairvoyance de décider et d’imposer.

    Monsieur le Président,

    Les réformes initiées par vous-même se proposaient de prendre en charge toute cette problématique à travers une refonte complète du système national de santé. Notre formation syndicale, consciente de l’enjeu de ces réformes, a de tout temps soutenu et accompagné leur processus de mise en œuvre. A notre grand regret, nous constatons que les meilleures volontés peuvent toujours être bridées par les cercles rentiers dont la seule expertise reconnue est de dresser des entraves à la réussite des réformes qui nous préoccupent. Ce n’est pas assurément le moindre des paradoxes de relever que ces cercles, que nous avons le courage et la responsabilité d’identifier et de dénoncer, ne sont pas une «abstraction administrative». Il s’agit, dans les faits, de responsables qui ont pris en otage la santé publique algérienne et qui, ligués dans une communauté d’intérêts indus, sont précisément aux avant-postes pour soi-disant mener les réformes. En cherchant à disqualifier les partenaires sociaux comme il vient de le déclarer, Monsieur le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière tourne le dos aux chances de réussite du processus de redressement du secteur dont il est en charge.

    Dans une de vos allocutions, vous recommandiez, Monsieur le Président : «C’est dans la concertation inclusive, participative et transparente que l’on peut puiser les solutions les plus efficaces pour un développement !, durable.» Monsieur le ministre de la Santé gagnerait à traduire cette recommandation dans les faits, dans sa stratégie de refonte de la «loi sanitaire», une loi qu’il est temps de revisiter, mais qui nécessite, pour ce faire, une «concertation inclusive, participative» avec l’ensemble des acteurs concernés, sans quoi l’exclusion, qui semble être la seule voie prônée actuellement par Monsieur le ministre de la santé, conduirait inexorablement vers l’impasse. Votre recommandation, Monsieur le Président, doit être aussi le fil conducteur des rapports de partenariat que devraient entretenir l’administration et les organisations syndicales relevant du secteur.

    A l’heure où les acteurs de la santé publique, à tous les échelons, revendiquent leur implication dans la conception, la conduite et l’évaluation des actions de santé publique, l’administration hostile à ce processus multiplie les entraves à l’exercice syndical et au droit de grève par la suspension des délégués syndicaux (Alger, Ouargla, Tamanrasset, Sétif, Bordj Bou Arréridj), par son ingérence dans le fonctionnement des organisations syndicales et par le recours systématique à la justice pour interdire le droit à l’arrêt collectif et concerté du travail, pourtant consacré aux travailleurs en cas d’échec de la négociation, pour défendre leurs revendications socioprofessionnelles. Une démarche qui n’est pas de nature, en l’occurrence, à permettre la construction de partenariats efficients que nous appelons de nos vœux et qui en constitue la matrice de nos revendications.

    Monsieur le Président,

    Il est regrettable que Monsieur le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, à travers des déclarations de presse intempestives et quotidiennes, réduise notre revendication de plan de carrière à une demande d’augmentation de salaire bassement corporatiste. Cette entreprise de sape et de diabolisation d’un corps professionnel au cœur du dispositif de santé de tout un pays n’est pas de nature à préserver la confiance de nos concitoyens dans le personnel soignant.  Le syndicat national des praticiens de santé publique, au nom des milliers de médecins, de chirurgiens dentistes et de pharmaciens algériens ayant à charge la santé de la population, en appelle à votre clairvoyance et sollicite votre arbitrage afin d’imposer les solutions pour le règlement de la crise multidimensionnelle que vit le secteur de la santé, en dépit de la politique de réformes qui l’accompagne à ce jour.
     

    Par Dr Lyes Merabet : président du bureau national des SNPSP
  • Gouvernement intérimaire : 12 portefeuilles pour 6 ministres

    les dépités

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    Avec le président Bouteflika, on ne démissionne pas, on se fait virer.

    Le communiqué de la Présidence est clair : c’est Abdelaziz Bouteflika qui a mis fin aux fonctions de six ministres : Amar Tou, ministre des Transports, Cherif Rahmani, ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, Tayeb Louh, ministre du Travail, Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, Rachid Harraoubia, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, et Amar Ghoul, ministre des Travaux publics, remplacés par d’autres ministres en fonction, alors que durant toute la journée d’hier, des informations affirmaient que les ministres élus députés avaient déposé leur démission.

    Les six partants préférant siéger à l’Assemblée populaire nationale (APN) et renoncer à leurs portefeuilles ministériels. Reste que ce remaniement a plus l’allure d’une simple réorganisation technique, qui doit permettre à un gouvernement en fin de cycle de continuer à gérer les affaires courantes, jusqu’au mois de juin ou juillet au plus tard, date du probable remaniement ministériel et la nomination d’un nouveau Premier ministre. «Il n’y a pas de lecture politique à faire avec ce remaniement, juge Tarik Mira, ancien député. Ce n’est qu’une petite réorganisation d’un gouvernement sur le départ.»

    Les départs des ministres fait suite au vote de l’article 3 de la loi organique du 12 janvier 2012, fixant les cas d’incompatibilité avec le mandat parlementaire ; il y est énoncé qu’«un mandat parlementaire est incompatible avec l’exercice d’une fonction de membre de gouvernement».
     

    Salim Mesbah
  • Photo sondage

     

     

    Photo sondage

    Pensez-vous que la contestation actuelle au sein du RND menace sérieusement l’avenir d’Ahmed Ouyahia à la tête du parti ?

    oui oui oooooooooooooooooooui,bon débaras,un kilo de moin!! voleur ,hagar,beggar

  • ELLE DÉCIDE DE SE DÉSENGAGER DE LA SÉCURITÉ DES STADES: L’étrange décision de la police

    la police algerienne

     

     

    Alors que le métier de stadier est encore presque méconnu en Algérie et ceux qui l’exercent sont beaucoup plus des supporters ou, au meilleur des cas, des spectateurs, le premier responsable de la police algérienne décide de désengager ses éléments de la sécurisation des enceintes sportives. Une décision d’une grande importance lorsque l’on sait que le maintien de l’ordre public est exigé comme priorité dans des sociétés pour le moins plus démocratiques que la nôtre.
    La nouvelle approche adoptée par la DGSN en matière de maintien et de rétablissement de l’ordre consistant en «la gestion démocratique des foules», aux lieu et place des mesures répressives et correctives conventionnelles, serait «une nécessité». D’abord, puisqu’il y avait un vent de changement démocratique qui a soufflé dans la région et surtout, précise le général-major, Abdelghani El Hamel, le ton grave, «la Sûreté nationale ne voulait pas offrir de cadavres». A entendre, le général-major Abdelghani El Hamel, DGSN, qui s’exprimait hier lors d’une conférence de presse à partir de Constantine où il a présidé la cérémonie de clôture des journées de la Sûreté nationale, son institution aurait été contrainte, la veille des soulèvements populaires qui ont touché la région, d’adapter ses moyens à cette nouvelle donne, et cela «pour éviter tout dégât». Ceci même si par définition l’on sait que ce corps est à caractère «répressif» de par les missions qui lui sont dévolues. Et en ce sens, le conférencier estime que la «répression arrive en dernier puisque la police est chargée des missions de prévention, d’éducation, de renseignement et aide et secourisme». Aussi, la DGSN, «après constat» et mûre réflexion, a opté pour une nouvelle approche consistant en «la gestion démocratique des foules lors des opérations de maintien et de rétablissement de l’ordre». Et ceci, a relevé, le patron de la police, parfois même «à mains nues» puisque, a-t-il laissé entendre, «des entités, semblerait-il, étaient à la recherche d’un cadavre». «Nous avons constaté qu’il y avait un vent de démocratie qui a soufflé à travers le monde et qui a touché pas mal de pays arabes. Notre pays n’a pas été épargné. À ce titre, nous avons constaté que des entités étaient à la recherche d’un cadavre. Et la Sûreté nationale ne voulait pas offrir de cadavres. La DGSN a adapté ses moyens pour éviter tout dégât» a souligné le généralmajor Abdelghani El Hamel qui était accompagné d’une forte délégation des cadres de ce corps. Commentant l’information parue dans la presse selon laquelle la police algérienne aurait été sollicitée par les pouvoirs libyens pour assurer la formation de ses agents de l’ordre, le patron de la police dira : «Effectivement, nous avons été sollicités par ces derniers. La formation sera assurée par des spécialistes de l’appareil de formation de la Sûreté nationale. Elle consistera en la formation d’agents sur le territoire libyen». En matière de lutte contre la violence dans les stades et le hooliganisme en particulier, auxquels font face les forces de l’ordre, il semblerait que le patron de la DGSN veut se décharger de cette mission et mettre ainsi les responsables du football devant leurs responsabilités. «J’ai une nouvelle approche. Je vais retirer la police des stades puisque ce n’est pas son rôle. De par le monde, c’est la mission des stadiers. Notre mission commence à l’extérieur des stades. Je sais que c’est frustrant mais il faut que chacun prenne ses responsabilités, c’est d’ailleurs très couteux.» S’agissant du nouvel organigramme de la DGSN, le conférencier qui évoquait le bilan de la visite qu’il a effectuée dans l’Est (Annaba, El Kala et Constantine) dira que «le projet a été transmis à la présidence de la République et attend sa mise en application». Concernant le dispositif mis en perspective de la saison estivale, le patron de la police expliquera que 54 postes de police et de sécurité repartis à travers 64 plages seront fonctionnels. Un effectif de plus de 1000 agents a été retenu à cet effet. Ils auront pour mission de lutter contre les comportements incivils, les atteintes contre les personnes, en sus de la sécurisation des estivants.
    Farid Benzaid

     

  • no moment

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  • Dongle Cristor Atlas E… la FIN !


    Après les péripéties des autres dongles tel Morbox ou Hitech, c’est au tour de celui de Cristor de subir les foudres des opérateurs TV et satellite. Depuis quelque temps, il est désespérément bloqué sur C000 (pas de réception des serveurs pour pouvoir décrypter les chaînes TV) et ceci malgré plusieurs mises à jour.
    De sources proches des développeurs, la team King, ce serait les opérateurs d’Eutelsat W3 et atlanticBird1 qui ont mis à mal le fameux décodeur, sans pour autant toucher aux autres dongles, vu que c’était le plus prisé et le plus vendu. Ce dongle dont nous avions vanté les mérites dans nos précédentes éditions, dans un article où nous soulignons la possibilité pour ce récepteur d’être 3 en 1. C’est-à-dire récepteur, dongle et programmeur des défuntes cartes Omnia. Par ailleurs, son prix avait atteint des sommets l’an dernier. Pour les possesseurs de ce récepteur utilisé en dongle ce fut un coup dur. Mais la team King, par son sérieux et son honnêteté par rapport à ses clients, vient de sortir une version pour ce récepteur permettant d’avoir tous les bouquets français en EMU sur Astra. Pourvu que ça dure !
    Nacer Aouadi

    Euro-2012… où voir les matchs
    En plus des chaînes allemandes connues pour la gratuité de leur diffusion (ZDF, ARD ...), voici un petit résumé du programme du premier tour de l’euro et nous y reviendrons plus en détails dans nos prochaines éditions.

    Date

    Poule

    Lieu Match Diffuseur

    8 juin 2012 18h00

    A

    Varsovie

    Pologne – Grèce

    M6

    8 juin 2012 20H45

    A

    Wroclaw

    Russie – République tchèque

    BeInSport

    9 juin 2012 18H00

    B

    Kharkiv

    Pays-Bas – Danemark

    BeInSport

    9 juin 2012 20H45

    B

    Lviv

    Allemagne – Portugal

    TF1

    10 juin 2012 18H00

    C

    Gdansk

    Espagne – Italie

    M6

    10 juin 2012 20h45

    C

    Poznan

    Irlande – Croatie

    BeInSport

    11 juin 2012 18H00

    D

    Donetsk

    France – Angleterre

    TF1

    11 juin 2012 20H45

    D

    Kyiv

    Ukraine – Suède

    BeInSport

    12 juin 2012 18H00

    A

    Wroclaw

    Grèce – République tchèque

    BeInSport

    12 juin 2012 20H45

    A

    Varsovie

    Pologne – Russie

    M6

    13 juin 2012 18H00

    B

    Lviv

    Danemark – Portugal

    BeInSport

    13 juin 2012 20H45

    B

    Kharkiv

    Pays-Bas – Allemagne

    TF1

    14 juin 2012 18H00

    C

    Poznan

    Italie – Croatie

    BeInSport

    14 juin 2012 20H45

    C

    Gdansk

    Espagne – Irlande

    TF1

    15 juin 2012 20H45

    D

    Kyiv

    Suède – Angleterre

    M6

    15 juin 2012 18H00

    D

    Donetsk

    Ukraine – France

    M6

    16 juin 2012 20H45

    A

    Wroclaw

    République tchèque – Pologne

    BeInSport

    16 juin 2012 20H45

    A

    Varsovie

    Grèce – Russie

    BeInSport

    17 juin 2012 20H45

    B

    Kharkiv

    Portugal – Pays-Bas

    M6

    17 juin 2012 20H45

    B

    Lviv

    Danemark – Allemagne

    M6

    18 juin 2012 20H45

    C

    Gdansk

    Croatie – Espagne

    TF1

    18 juin 2012 20H45

    C

    Poznan

    Italie – Irlande

    TF1

    19 juin 2012 20h45

    D

    Donetsk

    Angleterre – Ukraine

    BeInSport

    19 juin 2012 20h45

    D

    Kyiv

    Suède – France

    M6

    A noter que BeInSport est la nouvelle chaîne de l’offre (qui en comporte 2) sportive pour la France du groupe qatari Al Jazeera.
    N. A.

  • A mes frères, A mes soeurs, Aux arabes et aux berbères, A l’Algérie entière

    source:lqa

    Par Ammi Said

    A mes frères
    A mes soeurs
    Aux arabes et aux berbères
    A l’Algérie entière
    Des montagnes de djurdjura
    Jusqu’au fin fond du désert

    Cessons nos divisions
    Cessons de nous haïr et de nous mentir
    Cessons de répéter les mêmes erreurs:

    Celles de durant la guerre et lors de la victoire
    Celles du printemps berbère
    Celles d’octobre sanglant et dur
    Celles de la décennies noires
    Et, celles du jeune Guemar

    Celles des émeutes de chaque jour
    Celles des têtes égorgées et posées sur les piquets en bois ou en fer
    Celles des massacres durant les nuits obscures
    Celles de nos soeurs violées par des sauvages et des pervers
    Celles des veuves et des orphelins abandonnés à leur triste sort

    Celles des intellectuels assassinés pour les faire taire
    Celles des rumeurs diffusées et promues par les usurpateurs
    Celles des révoltes dirigées et récupérées par la bête qui boit notre sang et charcute notre chair

    Celles de ces vampires qui disent avoir toujours raison et du peuple qu’il a toujours tort
    Celle de cette richesse qui engraisse les gros et qui amaigrit les pauvres
    Celle de ce pouvoir qui dure et qui est dur avec tout ceux et toutes celles qui veulent construire une Algérie libre, digne, respectée, juste et prospère .

    Cessons définitivement et pour toujours
    De nous haïr et de se mentir
    De répéter les mêmes discours
    Décidons de nous unir
    Pour devenir respectables et forts
    Et de vivre dignes et libres jusqu’à la mort

    Cessons d’écouter ces oiseaux de malheur
    Qui nous ont plongé dans le déshonneur
    Et qui nous préparent d’autres douleurs
    Décidons de rétablir notre belle histoire
    Celle qui a été écrites par des martyres de la vérité et de l’honneur
    Et, qui a été dictée par des coeurs humbles, justes et sincères

    Cessons nos plaintes et nos pleures
    N’attendons plus rien des violeurs et des voleurs
    Qui parlent souvent pour ne rien dire
    Décidons de nous mettre à construire
    Par un travail sérieux notre présent et notre avenir
    Avant qu’il ne soit trop tard

    Cessons de croire ceux qui délirent
    Ceux qui sont habillés d’une légende mensongère
    Qui a pour racine le crime, la trahison et la terreur
    Décidons de changer notre sort
    En donnant chacun à notre terre
    Le meilleur de notre esprit et de notre coeur

    Par Ammi Said

    https://www.facebook.com/enzikh

  • Algeria-Watch

  • Suicide : le sensationnel et la réalité

    Le phénomène est décrypté par un spécialiste

     

    Par : Mahmoud BOUDARENE (*)

    Des enfants viennent de se suicider dans notre pays. Un événement qui a jeté l’émoi dans la population et relancé le débat sur le suicide. Un phénomène qui serait en augmentation constante en Algérie. Depuis plusieurs années, les médias en font état de façon récurrente sans qu’un diagnostic sérieux de la situation soit fait.

    Pour autant, les pouvoirs publics ne semblent pas préoccupés par l’inquiétude croissante des citoyens. Ainsi, ce qui aurait été, en d’autres circonstances, un fait divers ordinaire – quand bien même le passage à l’acte suicidaire serait toujours tragique – est devenu par le fait d’une information soutenue un fléau social menaçant. Le suicide est naturellement relié par le journaliste aux nombreux problèmes sociaux auxquels sont confrontés les citoyens, le désir de ce dernier étant d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur la dégradation des conditions de vie des familles. Le battage médiatique autour de ce phénomène participe d’une bonne intention, c’est pourquoi il est utile et nécessaire.
    Faut-il rappeler, en effet, que l’Algérie traverse actuellement une crise sociopolitique d’une rare gravité. La pauvreté s’est installée dans les foyers. Le chômage, notamment celui des jeunes, a atteint des proportions inquiétantes et les inégalités sociales sont flagrantes. Le passage à l’acte suicidaire ne peut, toutefois, être exclusivement réduit au désarroi et à la détresse générés par des problèmes de la vie. Une vulnérabilité particulière et/ou des troubles psychiques sous-jacents constituent, dans la grande majorité des cas, des éléments déterminants dans l’émergence de l’idée suicidaire et du passage à l’acte fatal. La médiatisation poussée du suicide dans notre pays a été à l’origine de l’organisation de nombreuses rencontres autour de ce sujet. Ce qui devait être, en soi, une bonne chose a, par un effet pervers incompréhensible, accentué la cacophonie ambiante et amplifié la guerre des chiffres. Loin de rassurer, ces séminaires ont donné lieu à des articles de journaux de plus en plus confus et de plus en plus alarmants. Les annonces, souvent en première page, ont rivalisé de vocabulaire, et chaque rédaction s’est ingéniée à trouver la formule appropriée pour verser dans un sensationnel encore plus inquiétant. Il n’est pas dans mon intention d’accabler le journaliste et de voir dans son travail d’information un quelconque motif de culpabilité. Le rôle de ce dernier étant, avant toute chose, d’informer.
    Cependant, il doit savoir que le fait de scruter et de comptabiliser les chiffres ne signifie en aucun cas augmentation du nombre de suicides. Il doit avoir le contrôle sur le message qu’il veut véhiculer, faute de quoi, il peut susciter chez son lectorat des réactions inattendues et néfastes. Faut-il alors interdire, ou tout au moins réglementer l’information en matière de suicide ? Une question qui mérite, sans doute, d’être posée. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a donné des directives. Elles sont présentées sous forme d’une brochure destinée aux rédacteurs d’articles qui parlent de suicide. Voici ce qui ne doit pas, selon ces recommandations, être fait :
    1 - Ne pas publier de photos ou de lettres de suicidés ; 2 - ne pas donner des détails précis sur la méthode employée ; 3 - ne pas donner de raisons simplistes ; 4 - ne pas glorifier ou faire du sensationnalisme à propos d’un suicide ; 5 - ne pas utiliser de stéréotypes religieux ou culturels ; 6 - ne pas répartir le blâme. La presse algérienne, chacun a dû s’en apercevoir, ne tient pas compte de ces directives. Que prévoit, à ce sujet, la législation de notre pays ?

    Quelle est la réalité  du suicide en Algérie ?
    Des chiffres sont avancés. Ceux-ci ne sont pas officiels et sont de ce fait non exploitables à des fins de diagnostic sérieux de la situation. Malgré les nombreux articles de journaux faisant état de l’augmentation du nombre de suicides et la multiplication de séminaires autour du sujet, aucune enquête nationale n’a été ordonnée. Le désintérêt des pouvoirs publics pour le phénomène est manifeste. Les raisons du silence de l’état demeurent obscures.
    D’aucuns affirment que le tabou concernant le suicide paralyse toute initiative des services concernés. Ceux qui traitent directement du problème (gendarmerie, police et protection civile) ne disposent pas des informations indispensables à une photographie précise de la situation. Les ministères concernés, quant à eux, ne sont pas bavards à ce sujet, quoique la prévalence nationale moyenne “officieusement” évoquée par leurs services soit de 2 à 4 suicides pour 100 000 habitants. Un taux pourtant en deçà de la réalité. Un suicide survient toutes les 40 secondes dans le monde et une tentative de suicide toutes les trois secondes. Un million de personnes y laissent la vie. La prévalence mondiale moyenne est de 16 pour 100 000 habitants. 4 à 5 fois celle officieusement avancée pour notre pays. Un taux qui ira en augmentant puisqu’il est prévu, dans le monde, un million et demi de décès par suicide en 2020. Les taux les plus élevés sont en Europe du Nord où la prévalence dépasse dans la majorité des pays la moyenne mondiale (au-dessus de 16/100 000). Les pays de l’ancienne URSS sont les plus touchés par ce phénomène avec une prévalence qui varie de 35 à 40 pour cent mille habitants. Les taux les plus faibles se trouvent au sud de ce continent (Espagne, Italie, Grèce) avec des chiffres variant entre 6 et 13/100 000. Il en est de même pour les pays d’Amérique latine. Comme pour l’Algérie, nos voisins marocains et tunisiens n’ont pas de statistiques officielles. La prévalence dans ces pays serait également de 2 à 4 suicides pour 100 000 habitants.
    Les statistiques des pays développés sont officielles et publiques. Même si elles ne sont pas tout à fait exactes, elles ont le mérite d’exister et de servir de base de réflexion aux pouvoirs publics des pays qui les possèdent. Les raisons invoquées concernant les erreurs statistiques sont notamment la dissimulation du suicide par les familles et son camouflage en accident ou en mort naturelle. La dissimulation est le fait de familles et communautés conservatrices chez lesquelles l’interdit religieux rythme la vie quotidienne. Une donnée valable en Algérie où le poids des traditions et de la religion est très important.

    Pourquoi se suicide-t-on ?
    Tenter d’attribuer un sens et une signification au passage à l’acte suicidaire est vain car “chaque suicide est unique en son genre”. La seule vérité partagée est que “le suicidé avait mal dans sa vie et que, à sa souffrance morale, il a préféré la mort”. Une souffrance souvent oubliée. La bonne raison pour se suicider est la raison compréhensible au regard de l’autre ; la raison qui autorise, valide ( ?) socialement le passage à l’acte et qui renforce l’idée que le sujet n’avait pas d’autre choix. Si le passage à l’acte suicidaire est une affaire privée, il n’engage pas moins le groupe social dans son organisation et ses mécanismes régulateurs. Le suicide met toujours en lumière le déséquilibre et le dysfonctionnement de la communauté.
    C’est pour cela qu’il est aussi un problème de société et qu’il interpelle la conscience de chacun. L’interprétation que l’on donne à cet acte et la compréhension que l’on peut en avoir sont nécessairement colorées par les croyances et les convictions religieuses ; comme elles passent naturellement au travers du prisme déformant des considérations philosophiques, politiques, etc., qui structurent les certitudes de chacun. Si la mission de médecin interdit, dans l’exercice médical, ce travers, tout un chacun est libre de forger, en tenant compte de ces considérations, son opinion sur le suicide et le suicidé. Toutes les religions interdisent le meurtre de soi. “Dieu a donné la vie, Lui seul peut la reprendre.” C’est pourquoi, la destination du suicidé est l’enfer et pourquoi dans les pays musulmans le passage à l’acte suicidaire s’y produit moins souvent… du moins a priori. Dans tous les cas, le suicide est socialement moins visible dans ces pays car, quand il se produit, il est tu par les familles qui y sont frappées. En commettant cet acte, le suicidé jette la honte sur les siens. Toutes les religions taisent le suicide. C’est pour cette raison qu’il n’est pas toujours aisé pour les pouvoirs publics, quand ils en ont la volonté, de prendre connaissance des cas de décès et d’en faire la comptabilité.
    Des propos moralisateurs, drapés des oripeaux de l’inquisition, ont essayé de polluer, dans notre pays, le débat concernant le problème du suicide. Les uns et les autres ont voulu impliquer la religion dans l’origine de la crise psychologique qui amène le sujet à cet acte ultime. La comptabilité morbide égrenée par les médias concernant notamment le suicide en Kabylie a amené des acteurs de la vie politique nationale à interpréter celui-ci (le suicide) comme le résultat d’une carence de la foi dans cette région du pays. Une manipulation du suicide qui confirme, s’il en est, son caractère social. Le suicidé est dépossédé de son acte en tant qu’initiative individuelle pour devenir un acte qui engage toute la collectivité. Il s’agit là, bien sûr, des effets pervers d’une trop grande médiatisation du suicide. C’est ainsi que nous avons eu à entendre que le passage à l’acte suicidaire est le fait de sujets agnostiques, athées, communistes, alcooliques, évangélisés et que sais-je encore ?
    L’anathème est jeté. Des jugements de valeurs et des propos infâmants ont été ainsi proférés à l’encontre des suicidés mais aussi à l’endroit des régions où une supposée augmentation du meurtre de soi est constatée. Ceci est bien sûr inacceptable. Il est injuste d’opposer au tragique problème du suicide l’opprobre et d’ajouter, à la souffrance des sujets, la condamnation.
    Cela est d’autant plus déplorable quand opprobre et condamnation s’habillent de la responsabilité politique pour jeter le doute sur la moralité du sujet qui met fin à ses jours. Cela jette, à titre posthume, le discrédit sur une victime dont le désespoir est disqualifié au profit d’une prétendue perversion de ses mœurs.

  • Pouvoir-MSP : une opposition complémentaire

    Par : Mustapha Hammouche

    L’APS a trouvé la bonne formule pour annoncer la nouvelle : “Le MSP confirme sa participation au Parlement”, écrit-elle en titre de sa dépêche.
    De fait, c’est ce qui lui est demandé pour l’heure. Pourquoi est-il allé se poser la question de la participation au gouvernement, alors que, dans l’actuel Exécutif, il y est déjà, et qu’on ne lui a pas encore demandé d’être dans le prochain ? Le parti qui a déjà quitté l’alliance de gouvernement sans quitter le gouvernement pourrait bien entrer à l’Assemblée nationale sans entrer au gouvernement, c’est évident.
    Maintenant, il lui reste à résoudre un problème : après avoir quitté l’alliance de gouvernement, intégré l’Alliance verte et rejeté la perspective d’intégrer le prochain gouvernement, pourquoi n’arrive-t-il pas à rappeler ses ministres en exercice ?
    C’est probablement que Soltani n’a peut-être pas su expliquer aux tenants de la ligne dure du parti de l’islamisme mou que l’exercice du pouvoir a ses attributs additifs et qu’on y entre comme on entre… en religion. C’est-à-dire qu’il est plus facile d’y entrer que d’en sortir. On voit que Mokri et les cent trente-quatre membres du majliss echoura qui, avant-hier, ont voté la non-participation au gouvernement, n’ont pas eu à expérimenter l’effet métamorphosant d’un séjour en haut lieu.
    C’est même le secret de l’attrait du pouvoir en général, l’accoutumance à l’aisance servie par les privilèges. Mais notre système fait mieux pour emprisonner les consciences : il offre l’impunité comme prérogative statutaire quand ses bénéficiaires savent durer en se conformant à son code de conduite. On revient rarement indemne d’un séjour dans la coterie ; et le plus souvent, on n’en revient pas volontairement. Et cet attachement indéfectible au système de pouvoir qu’exprimait Ghoul, le soir même du vote quand il se positionnait d’avance comme élément du pouvoir, indépendamment du résultat et de la réaction de son parti : “J’appartiens avant tout à l’État.” Comme s’il existait des Algériens voués à occuper des fonctions d’État et d’autres à graviter dans sa périphérie.
    Et le cas du MSP est typique de cette expérience quasi scientologique. Il a poussé la logique du compromis jusqu’à quitter une coalition avec laquelle il continuait à partager le gouvernement ! Au demeurant, gouverner ne peut pas être une fin pour des politiques qui n’ont ni conception ni conviction à défendre. Quand le Président distribue les portefeuilles, ce n’est pas non plus en fonction d’objectifs politiques. S’il en était ainsi, jamais le gouvernement qui a conçu la loi de finances pour 2009 n’aurait conçu son contraire, la loi de finances complémentaire pour 2009 !
    Si le MSP avait des projections à faire valoir en matière de travaux publics, de pêche ou de tourisme, on l’aurait su ou lu. Par contre, les scandaleux abus qui ont sanctionné la Sécurité sociale, la construction de routes et la pêche sont de notoriété publique.
    Le MSP, comme tous les partis cooptés, est fait pour accompagner le régime actuel. Le bazar a besoin de la rente pour prospérer et la rente a besoin du bazar pour se recycler.

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