Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Néolithique, chapitre 1

     

    Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte

     

    Peu s'en rappellent et l'APS n'avait pas encore été créée ; la véritable révolution de l'homme a eu lieu il y environ 10 000 ans à l'invention de l'agriculture et de l'élevage. L'homme devient producteur de nourriture, il n'est plus obligé d'en quémander dans la nature et d'attendre que le couscous lui tombe dans la bouche. Cette révolution marque la fin du néolithique et de la prédation (chasse, cueillette), l'homme crée lui-même ce qu'il mange. Pourquoi ce cours sur la protohistoire  ? Parce que malgré sa place de 7e pays le plus peuplé d'Afrique, l’Algérie est devenue le premier importateur de denrées alimentaires du continent. De là, il faut se poser des questions, faut-il arrêter de manger ou commencer à semer et élever ? En d'autres termes, quel type d'économie pour sortir du néolithique ? Libérale, sociale, anticapitaliste, postsoviétique, islamiste ou de type chinois ?

    Champions des demi-mesures et de l'hésitation officielle, fonctionnant par sources anonymes, décrets en papier et revirements brusques, les autorités n'ont toujours pas expliqué quelle sera l'économie de demain. Des éléments de réponse viennent heureusement d'être donnés, sous la forme de deux événements survenus au même moment. Abdelamalek Sellal en visite officielle au Qatar pour signer des contrats de partenariat et des syndicalistes algériens interdits par leur pays de se rendre à un forum altermondialiste en Tunisie. A partir de là, on peut conclure que l'Algérie a opté pour le libéralisme islamiste de type pays du Golfe contre l'altermondialisme à la Chavez, poussée par ses ressources financières et la pression des marchés, l'islamisme étant devenu un vecteur de pénétration du capitalisme mondial. Pourquoi ce cours sur l'économie ? Tout comme c'est pendant l'amour que l'on réalise que c'est bon, c'est pendant les repas que l'on comprend que la nourriture ne vient pas du ciel. Mais de la terre.

     

    Chawki Amari
  • no moment

    20130326.jpg

  • Philosophie du dessert

     

    Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte

     

     

    Quelle est la température du point d'ébullition de l'Algérien ? A quand une émeute pour femmes ou réservée aux familles ? Quel temps fera-t-il en 2014 ? Quatrième mandat ou pas ? Vous reprendrez bien un peu de dessert ? Quand les réponses sont suspectes, il est amusant de constater que l'on peut se poser n'importe quelle question puisque personne ne vous répondra. Au mieux, on vous demandera vos papiers en vous expliquant que ce sont les policiers qui posent les questions, pas les suspects. Mais pourquoi le Président ne se représenterait-il pas ? Franchement, on n'en est plus là.

    Dommage, car il y a là quand même quelques réponses. Il ne se représentera pas parce qu'il est vieux et fatigué, que les démos ne se flashent plus comme avant et qu’il a mérité une bonne retraite dans un pays lointain, à l'abri des Algériens, de la justice et des vents de sable. Non, c'est simplement parce que la Matrice, après l'avoir importé et consommé, veut le réexpédier à l'étranger pour gonfler les exportations hors hydrocarbures. Mais passera-t-il la douane ? Et qui sera le prochain Président ? Si ce n'est toi, c'est donc ton frère. Bachar Al Assad, fils de son père, a bien tenu contre le monde entier. Sauf que l'Algérie est un vrai pays d'alternance, pas démocratique mais présidentielle. Boumediène a putsché Ben Bella, Chadli a déboumediénisé l'Algérie et inculpé Bouteflika. Boudiaf a été tué, donc ça ne compte pas.

    Zeroual a dit non un jour à Chadli et c'était d'ailleurs l'argument de vente aux Algériens. Bouteflika a dézeroualisé le pays, il va falloir quelqu'un pour débouteflikiser le pays, c'est-à-dire trouver un homme (et pas une femme) qui a dit non un jour à Bouteflika. Il y a bien Benbitour, mais il vient du Sud. D'autres candidats ? Non, car on ne peut pas dire non. Alors, ne dites rien. De toute façon, personne ne vous demandera votre avis. C'est d'ailleurs la seule question à régler.

     

    Chawki Amari
  • La délégation algérienne au forum social mondial bloqué pendant 5h aux frontières

    La police algérienne des frontières du poste frontalier d'Oum Tboul, a bloqué pendant cinq longues heures la délégation algérienne qui devait participer au forum social mondial à Tunis, au pretexte que les bus qui transporte les participants n'avaient pas d'autorisation pour quitter le térritoire algérien.

    Selon un membre de la délagation joint par téléphone, après 5h d'attente, un officier de la PAF, après une série de questions a daigné autoriser les bus a franchir la frontière, mais ...

    Dès que la délégation a traversé la frontière, le même officier, pris de panique, court vers les bus pour demander aux chauffeurs de rebrousser chemin, alors qu'ils se trouvaient déjà en térritoire tunisiens.

    "Les bus ne peuvent pas passer la frontière" dira t-il aux membres de lé dalégation, priés de descendre et de prendre leurs affaires, sous le regard des policiers tunisiens, qui ne comprenaient plus le comportement du pafiste algérien.

    Au moment ou nous mettons en ligne l'information, la délagation algérienne est toujours au niveau du poste frontalier tunisien, à attendre un moyen de transport pour rejoindre Tunis.

    Elwatan.com
  • Les Sudistes exagèrent

     

    Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte

     

    Des manifestations un peu partout, mais prévues par la théorie des dominos et de la contagion horizontale. Si le droit à un travail est raisonnable dans un pays qui possède d'énormes réserves financières sans pour autant savoir les fructifier, les Sudistes exagèrent quand même. D'abord, il fait beau chez eux, le temps est toujours merveilleux, immense ciel bleu sans nuage et sans emploi. Ensuite, la nature est belle et il fait meilleur de traîner à Taghit ou l'Assekrem qu'à Baraki ou Sidi El Houari. Dans ce bac à sable pour adultes où l'on peut jouer toute l'année, il faut aussi noter que la vie est moins chère et les connexions par clé USB, Mobilis, Nedjma ou Djezzy fonctionnent beaucoup mieux que dans le Nord. Les routes sont goudronnées et il n'y a pas de circulation, très peu de barrages policiers et de la sécurité en plus. Pour profiter de tous ces avantages, il est vrai qu'il vaut mieux avoir un peu d'argent.

    Et pour en avoir, si l'on ne s'appelle pas Bedjaoui, Raouraoua ou Saïdani, il est obligatoire d'avoir un travail. Finalement, tout bute sur ce problème. Le travail. C'est toute l'injustice. Les travailleurs y sont envoyés du Nord et profitent des avantages du Nord et de ceux du Sud, pendant que les Sudistes, vivant au Sud, ont les inconvénients du Nord mixés aux inconvénients du Sud. Il y aurait une solution, de par la destruction accélérée des forêts du Nord et du déboisement organisé de la maigre bande verte du pays. Transformer le Nord en Sud par égalitarisme et faire de l'Algérie un immense désert, des rives du Sahel aux bords de la Méditerranée. Cette opération est d'ailleurs en cours ; dans quelques années, le désert sera aux portes du palais d'El Mouradia, après la stérilisation des terres, des hommes et des idées. Grâce à la clairvoyance des gouvernants, l'Algérie pourra devenir, en plus du grand pays d'Afrique, le plus grand désert du monde à lui tout seul.

     

    Chawki Amari
  • EN ALGERIE:Le président des sms

     

    Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte

     

    Pendant que les chefs d'Etat de tous les pays naviguent, font la tournée de leurs terres, petites ou grandes, et restent en contact physique avec leur société pour voir comment apporter des solutions, le président algérien continue d'envoyer des SMS. Dernier en date, un message, de loin, envoyé à un vague séminaire sur l'armée organisé à Tébessa, repris par l'officielle APS, de loin aussi. Pourquoi l'armée ? Et pour dire quoi ?

    Que même caché chez lui, devant la télévision et l'ENTV qu'il ne regarde pas, il sait ce qui se passe : «La justice jouit aujourd'hui de la compétence qui la conforte dans son action» et autres «la loi s'appliquera dans toute sa rigueur». Dans son SMS, le Président ne s'est bien sûr pas posé la question de savoir pourquoi la corruption fleurit plus dans les pays autocratiques que dans les pays démocratiques. Il y a pourtant une raison qui tient en quelques mots, en attendant la 3G dont on vient encore de promettre l'arrivée pour fin mars : sans indépendance de la justice, n'importe quel haut placé peut bloquer une enquête sur lui et ses partenaires, l'Exécutif agissant directement sur la carrière des magistrats.

    Difficile après d'écouter Karim Djoudi, son ministre des Finances, affirmant que «toutes les personnes impliquées dans la corruption seront jugées, y compris les hauts fonctionnaires de l’Etat» quand on sait que pour l'affaire Khalifa, des personnalités impliquées n'ont non seulement pas été touchées, mais occupent encore aujourd'hui des postes importants dans le même Etat. En 2013, peut-être qu'il faut arrêter de faire semblant, de mentir et de faire croire qu'un pays peut se développer sans séparation des pouvoirs et sans décentralisation. Ma3lich, le printemps est là et les nouvelles fleurs aussi. Les cueillir, les sentir, les manger. 3ich la vie. Question : le président Bouteflika envoie-t-il ses SMS par Djezzy, Nedjma ou Mobilis ?

     

    Chawki Amari
  • Chômeurs : le régime fantasme sur un scénario à la arouch

     

    Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte


    | © AFP
     

    Ce qui guette assurément le mouvement des chômeurs, ce n’est pas l’essoufflement de ses militants. Mais l’arsenal de subterfuges que le système déploie pour faire imploser le Comité national. Petit manuel du clonage, de la diabolisation et du redressement.

    Ouargla, à la veille de la manifestation du 14 mars. Une dizaine de jeunes, des chômeurs, ont pris place sur les chaises installées dans la salle. Sur le mur, des affiches, déjà abîmées, des dernières législatives rappellent que l’on se trouve dans un local de TAJ, le parti de Amar Ghoul. Un député arrive et s’installe devant eux avec trois autres militants du parti. «Restez chez vous ! Les organisateurs de cette marche obéissent à un agenda étranger visant notre chère patrie !»

    Depuis quinze jours, le système tout entier s’est mis en branle pour faire imploser le mouvement des chômeurs. Dans la presse, le leader du Comité, Tahar Belabbès, est accusé de comploter contre l’intégrité de son pays depuis l’étranger, alors que l’administration refuse de lui délivrer un passeport depuis six mois. Sur les réseaux sociaux, journalistes-relais des services ou de la Présidence voient dans la moindre photo «l’implication du Qatar» qui aurait payé les leaders du Comité. Et dans le Sud, les élus et des notables locaux sont mobilisés pour casser l’appel à la marche «Milioniya». Alors que le Comité appelle à un rassemblement à Laghouat et à Oued Souf pour «un Etat de droit», des députés (de TAJ, encore) appellent à une contre-manifestation à Ouargla pour affaiblir le mouvement.

    «Ces méthodes sont les méthodes classiques du pouvoir pour affaiblir la protestation sociale depuis les années 1980, explique un ancien leader associatif. Autant la répression directe pouvait fonctionner quand l’opposition agissait dans la clandestinité, autant le système ne pouvait plus y avoir recours une fois les revendications devenues publiques. Alors il a changé de stratégie. Il a utilisé d’autres techniques.» Le noyautage, la récupération, le clonage, la décrédibilisation.

    Infiltration

    «Le principe est simple : tu crées ton association. On t’envoie des adhérents tous gentils qui finiront pas se retourner contre toi, raconte un proche des chômeurs du Sud.  Soit ils y parviennent, ils te sortent et ils vident ton association de sa substance. Soit ils restent minoritaires et montent une dissidence qui deviendra un clone de ton association.» Les associations ne sont pas les seules visées. Les syndicats ont aussi payé très cher leur volonté de s’autonomiser de l’UGTA. Là encore, la technique est imparable : «Là où un véritable syndicat autonome appelle à une grève le samedi, le «faux» syndicat, qui prétend avoir les mêmes objectifs, appelle à une grève un autre jour. Ou la veille, déclare que le gouvernement a accepté la plateforme des revendications et que le mouvement est levé», explique Yacine Zaïd, syndicaliste et militant des droits de l’homme.

    En 2009, un rapport toujours d’actualité du Comité international de soutien au syndicalisme autonome algérien écrivait : «Dans l’Algérie des années 2000, animer un syndicat autonome consiste autant à défendre les travailleurs qu’à esquiver les manœuvres incessantes de déstabilisation, d’infiltration et de corruption du pouvoir. Les organisations syndicales indépendantes, en refusant toute sujétion autre que celle due à leurs adhérents, sont la cible principale de l’action des services de la police politique de l’armée, le DRS.»

    Le Syndicat national autonome des personnels de l’administration en sait quelque chose (voir encadré ci-contre). En politique, on appelle cette tactique le «redressement». Quasiment tous les partis historiques ont eu à en subir les redoutables effets ces derniers mois. En 2009 déjà, le CISA détaillait la règle du jeu : «Les partis légalisés, ayant encore une base réelle et une direction indépendante du pouvoir, ont été systématiquement depuis 1990 l’objet de manœuvres de divisions internes. Scénario classique : des militants ‘‘dissidents’’, agissant sur ordre, décident d’un congrès de ‘‘redressement’’. Une ‘‘direction’’ est élue dans les conditions les plus illégales et le parti passe sous la coupe du pouvoir.»

    Frontières

    L’autre carte jouée par le système, c’est celle de la régionalisation. «En 2001, le pouvoir a réussi à régionaliser le mouvement citoyen de Kabylie en lui attribuant des leaders d’opinion qui ne pouvaient avoir une adhésion nationale, se souvient Karim Tabbou, ancien secrétaire général du Front des forces socialistes. Il est même allé très loin en poussant certains à réclamer l’autonomie pour empêcher le courant de prendre une envergure nationale. Sa technique : fixer des frontières et mobiliser les spécificités régionales, les archaïsmes, la corruption et la cooptation de faux représentants.»

    Pour l’ancien leader du premier parti d’opposition, ce calcul est une erreur, car le pays ne peut être fort et stable que grâce à une société civile solide. «Des jeunes qui revendiquent ont un projet national, contrairement au pouvoir qui est un club d’amis qui prône le régionalisme. Le pouvoir politique ne peut être fort que par le soutien de sa population.» Là réside tout le paradoxe. Car le régime casse les contre-pouvoirs pour assurer son maintien. «Le problème, c’est que le régime attaque toute force naissante et critique en créant un clone pour la casser, observe Mouloud Boumghar, juriste. Sa démarche est une démarche de destruction. Il est incapable de susciter un engouement spontané qui lui soit favorable et lorsqu’il crée des syndicats ou des associations à sa solde, ils bénéficient de la complaisance de l’administration et n’attirent, avec tout l’argent que le pouvoir déverse sur eux, que les opportunistes. Avec le clonage, il crée de la confusion et avec «sa» société civile, il achève de détruire l’image des syndicats et associations aux yeux des Algériens.

    L’objectif est clair : la décrédibilisation de la société civile pour susciter le rejet et la démobilisation.» Un militant associatif du Sud résume : «Pour le pouvoir algérien, la respiration normale de la société constitue une menace. Bien sûr, ces techniques de gestion de la société ne sont pas propres à l’Algérie. Tous les régimes autoritaires fonctionnent comme ça. En France, par exemple, les RG recueillent des informations et leur travail s’arrête là. S’ils les utilisent, c’est pour protéger les intérêts du pays à l’étranger, pas contre leurs propres citoyens au moment où ils exercent leurs droits constitutionnels.»

    L’objectif de ces manipulations ? Couper les têtes pour dire : «Vous voyez, il n’y a pas de leader, ce sont de simples jacqueries.» Ou empêcher l’émergence d’un leader naturel pour ne négocier qu’avec les leaders que le régime a lui-même fabriqués. «Une logique contre-productive, note un proche du Comité des chômeurs. Car en faisant émerger celui d’à-côté, qui leur assure médiocrité et allégeance, ils cassent la valeur travail/mérite.» Détail rassurant : le complot ne marche pas à tous les coups. «Parfois ils réussissent – comme lors de l´élection présidentielle de 2004 où l´on a vendu avec maestria la thèse de la «neutralité de l´Armée» par exemple, les gens ont cru jusqu’au bout que l’armée était neutre, rappelle le politologue Mohammed Hachemaoui, chercheur au German Institute for International Affairs de Berlin.

    FIS

    Parfois ils échouent. Avec le FIS, l´appareil prétorien n’a pas compris qu’il avait en face de lui un parti populaire, un parti de masse. Lors du congrès de Batna en 1991, les gens cadres intermédiaires du FIS avaient fini par comprendre le piège de la grève insurrectionnelle de juin 1991 : ils ont décidé d´écarter le chef de l’organique du parti, Saïd Guechi, tant il était perçu comme le relais du DRS de la police politique. Une nouvelle direction menée par Abdelkader Hachani a émergé, déjouant ainsi complètement les plans de l’appareil autoritaire.

    Pis, Hachani s’est révélé un politique : il a écarté les radicaux aussi bien que les éléments soupçonnés de rouler pour la police politique, et évité l’implosion du parti. Modéré, il demandait le respect de la Constitution de 1989. Le complot de la grève insurrectionnelle du FIS a certes permis à l’appareil autoritaire d’atteindre son premier objectif immédiat, celui de faire tomber les réformateurs du gouvernement, mais a échoué à atteindre son objectif ultime : celui de reprendre le contrôle de la transition par la récupération ou l’émiettement du FIS.

    Piégé par Hachani, qui s’est de surcroît rapproché, entre les deux tours des législatives de décembre 1991, du FLN de Mehri et du FFS d’Aït Ahmed, l’appareil autoritaire n’avait plus d’autre choix pour arrêter la transition démocratique avant qu’elle n’atteigne son point de non-retour, que la solution du coup d’Etat. Le coût politique, humain, social, économique et moral de cette logique de survie du régime autoritaire est énorme. Ses conséquences sont visibles aujourd´hui encore.»

    Les manipulations peuvent-elles miner la solidarité des chômeurs ? Il est encore trop tôt pour le dire. Le mouvement reste fragile. «Même s’il fait preuve d’une certaine maturité en déjouant toute tentative de récupération et tout débordement», comme l’observe le sociologue Saïb Musette. «Il est menacé par un double danger, estime Fodil Boumala, un des fondateurs de l’ancienne Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) qui a aussi explosé en plein vol après quelques mois d’existence, malmenée par le régime mais aussi (et surtout ?) victime de luttes partisanes internes. D’un côté, par les tentatives de récupération du pouvoir. De l’autre, par celles des mouvement dits ‘‘d’opposition’’, comme Rachad (les ex-FIS à l’étranger, ndlr).»

    En tardant à réagir et en jouant le pourrissement, autre technique, le régime pourrait également parvenir à le neutraliser. A moins qu’il ne décide de distribuer la rente sous forme de budgets et d’emplois, ce qui aurait le même effet. Mais le mouvement développe aussi, de façon consciente et inconsciente, des parades à ces stratégies de sape. L’inéluctable politisation de revendications d’abord économiques (accès à l’emploi, à la formation, à un salaire) en est une.

    Le dernier communiqué du Comité — «Toutes les décisions du gouvernement à la suite du dernier mouvement de revendications ne peuvent être appliquées en l’absence d’institutions propres et crédibles qui appliqueraient la loi sur le terrain» — rend très clair le tournant qu’il est en train d’amorcer. «Depuis 2011, on nous dit qu’il faut rester sur des revendications socioéconomiques, s’insurge un militant. L’Etat est d’accord quand on réclame du pain, du sucre ou des emplois, mais au nom de quoi on n’aurait pas le droit de parler de politique ?»

    Rachid Aouin, membre du Comité, essaie de minimiser : «Nous n’appelons pas au ‘‘départ d’un régime corrompu’’, nous voulons simplement que les hommes adéquats soient placés dans les postes adéquats. Il faut des institutions crédibles pour bien appliquer les mesures promises.» Mais pour le politologue Mohammed Hachemaoui, il n’y a rien de plus «politique» que la revendication d’un Etat de droit. «Dénoncer des inégalités socioéconomiques est profondément politique car cela revient à dénoncer la corruption Refuser de parler avec les instances du pouvoir formel et exiger de discuter avec les représentants du pouvoir réel révèle le niveau de politisation élevé des leaders de ce nouveau mouvement social, assure-t-il.

    Statu quo

    En Tunisie, le mouvement social du bassin minier de Gafsa, en 2008, ne revendiquait pas la chute du régime ; ses revendications n’en étaient pas moins démocratiques, donc politiques. Ces six longs mois de résistance tenace face à la dictature de Ben Ali constituent même le socle de la révolution tunisienne. Tahar Belabbès et ses amis, en déjouant les dispositifs de la répression et du clientélisme, ont administré un effet de démonstration. Leur mouvement social constitue de ce point de vue le point de départ d’un nouveau cycle de contestations. Or, la corruption politique, qui colonise l’Etat et génère le mal-développement, creuse les inégalités et alimente la prise de parole des laissés-pour-compte. Cette contradiction qui habite le système algérien ne peut pas tenir longtemps avec un statu quo autoritaire.»

    L’autre force du mouvement, c’est sa cohésion interne. «Malheureusement pour le pouvoir, Tahar Belabbès ou même Abdelmalek Aïbek (le numéro 2 du Comité, ndlr) sont maintenant très connus. Et si un communiqué est diffusé sans qu’aucun des deux ne le signe, les chômeurs vont se méfier», assure Yacine Zaïd. La politologue spécialiste de l’Algérie à la Fondation sciences et politique de Berlin, Isabelle Werenfels, constate aussi que «la technique du pouvoir pour neutraliser ce genre de mouvement consiste à créer de la méfiance à l’intérieur même de ces initiatives. Or, dans ce cas précis, cette tâche lui est difficile parce que la proximité qui règne entre les chômeurs (réunions de quartier, leaders proches et bien identifiés…) crée justement de la confiance interne.»

    Résultat : à Laghouat, les chômeurs qui manifesteront ce samedi passeront aussi un message au wali. «Pendant que les meneurs étaient jetés en prison (condamnation à un mois de prison ferme pour des manifestants début mars, ndlr), le wali de Laghouat choisissait de recevoir ceux qui l’intéressaient, rappelle Yacine Zaïd. Les chômeurs ne sont pas dupes : ils comptent bien lui dire que ces gens-là ne les représentent pas.»

    Abdelmalek Aïbek regarde aussi avec beaucoup de recul les mouvements parallèles en train de se former. «Une tactique prévisible. La rue est consciente de tout cela. La preuve, les députés que le gouvernement utilise comme des pompiers ont été chassés par la population à Ouargla !» Isabelle Werenfels pense que c’est de cette adhésion que le Comité peut tirer sa plus grande force. «Si ce mouvement a l’adhésion de différentes couches sociales, des femmes notamment, il pourra mobiliser encore plus de segments et il sera alors plus difficile au pouvoir de le casser. Et s’il échappe en plus aux cercles de zaouïas et des tribus, il sera encore plus compliqué de le diviser.»

    Sidi Bouzid

    Enfin, les médias dont les réseaux sociaux, contribuent aussi à rendre la manipulation plus visible. «Le pouvoir pouvait bien accuser les arouch de séparatistes, personne n’était là pour dire le contraire à part eux. Aujourd’hui, il existe des images pour contrer son discours, note Yacine Zaïd. Lors de la manifestation du 14 mars à Ouargla, tout le monde a vu à la télévision les militants du Comité hisser le drapeau national !» Le sociologue Saïb Musette préfère voir dans le succès de la manifestation du 14 mars et l’absence de réponse policière «une nouvelle donne» qui «augure d’un changement dans l’écoute de la société civile. Le dialogue social devient possible. C’est de cette manière que les principes de la non-violence peuvent être intériorisés de part et d’autre».

    Le gouvernement a même demandé à rencontrer les chômeurs du Comité. Pour Fodil Boumala, le gouvernement n’a plus le choix. «Depuis 1999, le discours officiel a toujours mis en avant les ‘‘réalisations socioéconomiques’’ en mettant de côté les réformes de l’Etat, la justice, la gouvernance. Il a voulu banaliser les revendications politiques et répondre grâce à la rente aux revendications socioéconomiques.

    Mais cette démarche a échoué. Il se retrouve maintenant dans l’impasse. Alors il fait comme il a toujours fait : entre la carotte et le bâton, il improvise.» Isabelle Werenfels considère aussi que le système réagit aussi «en retard» comme il a l’habitude de le faire face à ce qui survient «en périphérie», alors que «les mouvements y sont plus profonds», puisque loin du centre, ils ont pris le temps de se construire et d’émerger. «Dans la mentalité du pouvoir, pas seulement en Algérie, en Europe aussi, le danger ne peut venir que des grandes villes. Dans le Sud, le pouvoir voyait venir d’autres dangers : terrorisme ou instabilité régionale, remarque-t-elle. En Tunisie, le gouvernement délaisse complètement la misère des régions intérieures, comme Gafsa et Redeyef. Ennahda n’a pas retenu la leçon de Sidi Bouzid…»

    Les clones n’auront pas la peau du Snapap

    «Si le vrai Snapap, dirigé par Rachid Malaoui, résiste à l’implosion, c’est d’une part parce que son syndicat n’a pas offert le terrain favorable à la manipulation, reconnaît Mouloud Boumghar en parlant du président du Syndicat national autonome du personnel de l’administration publique. Il a réussi à préserver l’indépendance du vrai Snapap à l’égard du pouvoir et aussi le mettre à l’abri des luttes partisanes en insistant sur l’autonomie du syndicat à l’égard de tout parti politique, même démocrate et de gauche.»

    Après une première tentative de clonage en 2002, le Snapap est virussé par un clone en 2004. «Ses dirigeants ayant refusé de soutenir la candidature de Abdelaziz Bouteflika à la présidentielle d’avril, un «dissident» isolé organisa un congrès qui bénéficia du soutien actif de l’administration, peut-on lire dans le rapport 2009 du Comité international de soutien au syndicalisme autonome algérien. Immédiatement ce Snapap-bis reçut une subvention, alors que le Snapap n’eut droit qu’à de dérisoires soutiens conjoncturels des pouvoirs publics. Au mépris de la loi et de la réalité factuelle, la justice a attribué au Snapap-bis le petit appartement (avec la documentation et le matériel entreposés) qui servait de siège au syndicat. L’expulsion manu militari des occupants légitimes s’est effectuée avec brutalité et sans aucun recours possible.»

    Presque dix ans plus tard, Rachid Malaoui, le président du Snapap, tient bon face à celui qui est présenté comme le véritable interlocuteur du pouvoir à la télé, Belkacem Felfoul. «Il faut dire qu’il mène des campagnes de sensibilisation sur le clonage auprès de sa base et des travailleurs, ajoute une militante. Nous sommes très au fait des menaces qui pèsent sur notre cohésion.» Et Mouloud Boumghar d’ajouter : «Il a aussi aidé à la création des collectifs — chômeurs, bloggeurs… — a su tisser un réseau d’amitiés syndicales à l’international, qui lui donnent une bonne visibilité  et permet de distinguer le vrai syndicat qui défend les droits des travailleurs du faux, fruit du clonage, relais du régime auprès des travailleurs. Enfin, et c’est très important, le vrai Snapap a des positions claires sur l’articulation des luttes sociales et des luttes pour les droits de l’homme et la démocratie. Il est très actif sur le terrain de la défense des droits de l’homme et des libertés publiques (liberté syndicale, d’association, de réunion, droit de grève...) et de la lutte pour la démocratie. Cela fait une très nette différence avec son clone.»

    6 victimes du noyautage

    1-Le Mouvement culturel berbère

    Dans les années 80, le mouvement demandait la reconnaissance de tamazigh comme langue officielle. Mais après «l’ouverture» de 1989, des leaders comme Ferhat Mehenni, Saïd Sadi ou Mokrane Aït Larbi ont voulu structurer le mouvement en parti politique, le RCD. Une initiative qui a déplu aux éléments FFS du MCB qui ont, du coup, accusé le pouvoir d’avoir divisé le mouvement. C’est de là que naîtront des implosions en série (trois grandes) jusqu’à «l’ultime» étape : la création par Mehenni du MAK et d’un «gouvernement kabyle provisoire».  

    2-Le Parti social démocrate

    Le premier parti agréé en 1989 a vite été victime de la toute première opération de redressement. Porté par des avocats, des universitaires, des artistes des commerçants, ce parti d’élite mené par Abderrahmane Ajrid a rapidement effrayé le régime. Une crise «préfabriquée» scindera le parti en deux tendances et enterrera la formation politique très vite. Depuis, la pratique s’est répandue.

    3-Les arouch

    Le pouvoir a récupéré des éléments actifs (qu’on appellera les «dialoguistes») de ces comités de village, qui ont pu fédérer d’autres membres. C’est une forme de corruption par cooptation. Le pouvoir a pu les diaboliser (régionalisme) avant d’en récupérer une partie après une longue période de pourrissement pour que le mouvement s’essoufle.

    4-Le syndicat des journalistes

    Le combat des journalistes algériens, depuis les années 1970, a été la cible du régime. Le premier mouvement structuré, le MJA, juste après Octobre 1988, a vite implosé sous la pression des luttes idéologiques internes, en apparence. L’AJA, au début des années 1990, a connu le même sort en plein déchirements politiques qui facilitèrent le noyautage et l’implosion. Le SNJA, créé au milieu des années 1990, a été grossièrement récupéré par la police politique. Ne survivra que le SNJ depuis 1998, qui fait face à des divisions de leadership et qui voit se créer en parallèle le FNJA, affilié à... l’UGTA !

    5-Les syndicats autonomes

    Pour le Comité international de soutien au syndicalisme autonome algérien, le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) de Larbi Nouar, actif depuis le début des années 2000, n’a obtenu son agrément que le 10 juillet 2007, quasiment en même temps que son clone, le Snapest de Meziane Mériane,  (les prétendus dissidents ont en effet – après hésitations dues à l’adoption tardive d’une « stratégie» – légèrement modifié le nom de l’organisation). Le clonage concerne même les regroupements de syndicats autonomes. Créée en avril 2006, l’intersyndicale de la Fonction publique (IAFP), réunissant les authentiques syndicats autonomes, s’est vue immédiatement dupliquée par un clone dénommé «Coordination des syndicats de la Fonction publique ».

    6-La Ligue des droits de l’homme

    Que reste-t-il de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) de maître Ali Yahia Abdennour, des années 1990 ? Des divisions. Deux ligues, l’une, aile Hocine Zahouane et l’autre, aile Mostefa Bouchachi (remplacé par Noureddine Benissad). Le pouvoir ne leur aura jamais pardonné de mettre sur la table le dossier des disparus et des exécutions extrajudiciaires, de défendre les islamistes dans les tribunaux.
    Une crise précipitée par ailleurs par l’absence de stratégie, le centralisme (pour ne pas dire le zaïmisme), les luttes partisanes autour du FFS à l’intérieur même de la Ligue. Quant à la première, la Ligue algérienne des droits de l’homme, basée à Constantine sous la houlette de Boudjemaâ Ghechir, se retrouve de plus en plus isolée.

    Adlène Meddi, Mélanie Matarese
  • Révision constitutionnelle et succession A quoi joue Bouteflika ?

     

    zoom | © Photo : H. Lyès

     

     

     

     

    La dernière ligne droite avant l’élection présidentielle du mois d’avril 2014 vient d’être entamée : l’annonce d’une révision de la Constitution dans le courant de l’année 2013 vient d’être officiellement faite par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal.

     

    Et sans le dire aussi clairement, l’annonce prévoit une réforme en profondeur du dispositif électoral. Le Premier ministre a, en effet, affirmé que le projet de réforme/révision constitutionnel «sera soumis à un référendum populaire, dans le cas où l’équilibre des pouvoirs sera modifié». Or, qui dit modification de l’équilibre des pouvoirs, dit changement de nature de ceux existants : la Constitution actuelle, que le président Bouteflika a toujours dit ne pas aimer, a mis en place un système hybride, ni totalement présidentiel, malgré les pouvoirs très élargis qu’elle offre au Président, ni parlementaire, malgré que, théoriquement, l’APN dispose de vrais pouvoirs qu’elle n’a jamais voulu ou pu exercer. Il est donc assez logique d’imaginer que le président Bouteflika optera pour une Constitution qui élargira encore plus les pouvoirs du chef de l’Etat et instaurera un régime véritablement présidentiel. Qu’est-ce qui changera donc par rapport à la situation actuelle ? Celle-ci est caractérisée par une mainmise totale du Président sur l’ensemble du système politique en place. Bien que la Loi fondamentale actuelle ne le lui permette pas, il est la seule vraie source du pouvoir et son bénéficiaire unique : il en use et en abuse à sa guise.

    Mais si Abdelaziz Bouteflika, de par sa personnalité et la place inexpugnable au sommet du pouvoir qu’il a acquise à travers une série de stratagèmes au cours de ses deux premiers mandats à la tête de l’Etat, peut se permettre d’user et d’abuser du pouvoir absolu, son successeur, quelle que soit l’étendue de sa victoire électorale ne pourra en aucun cas le faire. Les contre-pouvoirs réels existant dans la Constitution actuelle (pour peu que leurs détenteurs veuillent bien les utiliser) et surtout les autres centres du pouvoir (politique, judiciaire, militaire et aussi d’argent) ne permettront certainement pas à son successeur de disposer des mêmes prérogatives que lui. C’est probablement l’une des raisons qui le poussent à une réforme en profondeur de la Loi fondamentale. Il veut laisser à son successeur, qu’il aura lui-même choisi, pour son appartenance au clan ou pour sa fidélité, les pleins pouvoirs que seule une Constitution de type présidentiel lui permettra. Personne ne pourra le mettre en situation de «trois-quarts de Président» dans laquelle il avait été lui-même mis quand il avait été «élu» président de la République en avril 1999 et de laquelle il avait réussi difficilement à se sortir.  


    Le seul vrai objectif de la révision constitutionnelle : réussir la succession et protéger le clan


    Depuis déjà le début de son deuxième mandat et l’annonce de sa mystérieuse maladie en novembre 2005, la question se posait sur la manière dont se déroulerait sa succession. Et même quand il avait réformé à la hussarde la Constitution pour supprimer la limitation du nombre de mandats pour postuler à un troisième, c’était avant tout pour se donner le temps et les moyens de réussir sa succession à la tête de l’Etat. Longtemps avait circulé la rumeur d’une succession en famille. Une rumeur qui aurait pu devenir une réalité si les événements de Tunisie, d’Egypte, de Libye et d’ailleurs n’étaient venus remettre en question le scénario déjà écrit mais devenu trop risqué à mettre en images et en musique. Exit, au moins pour un temps, le temps que les images du Printemps arabe s’estompent ou se transforment en hiver arabe, la piste longtemps préparée de Saïd Bouteflika, successeur et continuateur de l’œuvre de son frère. Il fallait donc trouver une autre piste qui recevra l’aval des tenants du système actuel, parce qu’elle garantira sa pérennité et sauvegardera pour très longtemps encore ses intérêts. Et c’est cette piste qui est en train de se mettre petit à petit en place.

    Depuis le début de l’année 2011, le président Bouteflika a mis en œuvre un scénario secret et machiavélique pour réussir la seule chose qui compte réellement pour lui depuis l’aggravation visible de son état de santé : réussir une succession qui lui survivra et qui pérennisera les intérêts de son clan familial. Dans un premier temps, pour donner de lui et de son système politique une image très éloignée des dictatures arabes en crise et en décomposition, il avait annoncé et mené au pas de charge toute une série de pseudo réformes politiques qui n’ont absolument rien changé à la situation, quand elles ne l’ont pas aggravée : code communal, loi sur l’information, code électoral, loi sur les partis politiques, etc. Résultat, le nombre de partis politiques agréés et admis à participer aux élections (législatives, communales et de wilayas) a été plus que doublé. Le champ politique, déjà étroit, a été ainsi rétréci encore plus : les nouveaux partis, incapables de recruter ailleurs qu’au sein de ceux déjà existants, ont créé de scissions au sein de pratiquement toutes les organisations partisanes de toutes les tendances. La victime expiatoire a été sans conteste le camp islamiste, qui avait cru naïvement qu’il allait «cueillir» le pouvoir, tout le pouvoir, à l’image des pays voisins du Maroc jusqu’à l’Egypte en passant par la Tunisie et la Libye.

    Résultat : le MSP, qui avait eu l’outrecuidance de se mettre dans l’opposition alors qu’il avait participé à tous les gouvernements mis en place par Bouteflika pour réaliser ses programmes de développement, avait été laminé, et avec lui ses alliés de l’AAL ; les autres partis islamistes n’ont recueilli que des miettes ; tandis que le FFS qui avait répondu au son des sirènes des législatives s’est retrouvé englué dans une crise profonde qui a même emporté Hocine Aït Ahmed, son inamovible président, qui ne se représentera pas pour se succéder à lui-même à la tête du plus vieux parti de l’opposition. Les partis de l’Alliance présidentielle, FLN et RND en tête, ont tout raflé au cours des élections législatives, communales et de wilayas. Deux nouveaux partis sont venus s’ajouter à ceux de l’Alliance et ont profité des quelques miettes : le MPA de Amara Benyounès, représentant la mouvance démocratique, et le TAJ de Amar Ghoul, représentant l’islamisme soft. Le FFS a retrouvé les bancs de l’APN et le PT de Louisa Hanoune a perdu des plumes dans sa politique de «soutien critique» de la politique de Bouteflika. La scène politique est donc restée pratiquement la même qu’avant les réformes : toute à l’avantage du système qui a squatté le pouvoir depuis l’indépendance du pays. Le Président est resté le seul vrai maître du jeu : tout, absolument tout, est soumis à sa seule volonté. C’est lui qui fixe les règles du jeu et c’est lui qui en sort en permanence vainqueur. La suite des réformes, il l’avait annoncée lui-même, le 8 mai 2012 à Sétif, au cours de son dernier discours à la nation, à la veille des élections législatives : ce sera la révision de la Constitution. Le moment est maintenant arrivé pour «tenir» la promesse. Le Président a beaucoup tergiversé sur le moment et le contenu des changements qu’il veut apporter à la Constitution qu’il avait déjà «manipulée» en novembre 2008, pour pouvoir postuler à un troisième mandat.

    La grande majorité des analystes de la scène politique algérienne pense que la prochaine révision aura pour objectif premier d’organiser la succession du président de la République pour garantir la pérennité du système tel qu’il a été développé sous le long règne de Bouteflika. Ajoutons que même si une telle solution constitutionnelle n’est  pas retenue, compte tenu des résistances réelles à un quatrième mandat, qu’elle suscitera au sein même du sérail, une autre piste pourrait être suivie, qui aurait exactement le même résultat que celui attendu : adouber un «prince héritier» et le faire élire à la prochaine élection présidentielle d’avril 2014. Les analystes et les médias se sont posé la question du retard mis par les pouvoirs publics pour annoncer la date de la révision constitutionnelle. Il semble bien que le Président ait mis deux fers au feu : l’un et l’autre dépendant de l’évolution de son état de santé. C’est de toute évidence l’état de santé du Président qui a fait reculer le plus loin possible la date de la révision de la Constitution. Il s’agissait apparemment de s’assurer que l’évolution implacable de sa maladie ne l’empêchera pas de postuler à un quatrième mandat, quitte à ce que ce quatrième mandat n’aille pas jusqu’à son terme.

    L’essentiel est que le troisième, lui, le fasse et que le Président sera, en avril 2014, en mesure de présenter une candidature «physiquement» crédible. Le but visé étant d’être remplacé, le moment venu, par son successeur qu’il aura auparavant désigné, conformément aux dispositions de la nouvelle Constitution révisée. Il semble bien en effet que c’est vers une telle issue que nous amènera l’étape actuelle des «réformes bouteflikiennes». Une Constitution qui, outre un régime présidentiel qui a toujours eu sa préférence, instituera un système de succession «automatique» au profit d’un «prince héritier» constitutionnellement désigné. Tout porte à croire qu’il s’agira d’un vice-président que la nouvelle Constitution lui permettra de désigner lui-même et qui lui succèdera en cas d’empêchement. Compte tenu de l’hypertrophie de l’ego du Président, il serait étonnant que la nouvelle Constitution opte pour un «ticket» président/vice-président, comme cela se fait aux Etats-Unis. Dans cette formule, le vice-président disposera d’une légitimité électorale aussi grande que celle du Président et pourrait le rendre «incontrôlable» pendant toute la période de «cohabitation». Dans le cas où la maladie du Président devient visiblement et inéluctablement invalidante ou si comme semblent le penser beaucoup d’analystes politiques, il devra faire face à une opposition ferme d’une partie des membres influents du système, une autre formule tout aussi motivante pour le clan pourrait être choisie et adoptée : une formule à la Chavez, qui avait désigné un successeur de son vivant sans pour autant, Constitution oblige, qu’il lui succède automatiquement.

    Il devra d’abord affronter le suffrage universel et remporter l’élection présidentielle. Une telle formule, si elle ne garantit pas l’élection du «prince héritier», a comme avantage d’être plus «démocratique» et donc de susciter moins de résistance au sein même du pouvoir en place. Dans cette optique, il ne sera pas nécessaire que Bouteflika se présente à un quatrième mandat. Il lui suffira d’adouber, dès le début de l’année 2014, son successeur pour lui ouvrir la voie à une élection certaine. Et c’est là que les résultats des élections législatives de 2012 et la recomposition du champ politique qu’elles ont permis ont leur importance dans le scénario de la succession : les partis de l’Alliance, toutes tendances confondues, représentent une monumentale force de frappe en tant que machine à gagner les élections, quitte à ce qu’elles soient loin d’être transparentes et honnêtes. Le FLN et le RND, qui entre-temps auront surmonté leurs crises internes, prendront fait et cause, de manière volontaire ou forcée, pour le «prince héritier» et mettront à son service leur machine à faire voter. Le TAJ en fera de même : il aura entre-temps renforcé ses rangs et sera d’un apport non négligeable pour le nouveau «candidat du consensus». Le MPA en fera de même. Il sera difficile pour les opposants, ceux qui participeront et ceux qui boycotteront, de résister à une telle force de frappe. A moins que les crises actuelles du FLN et du RND ne persistent et ne viennent fausser tous les calculs. Il est vraiment difficile de croire à un tel scénario : il équivaudra à un véritable suicide politique et au début de la fin du système mis en place depuis juillet 1962.


    Quid du «Prince héritier» ?   


    Quelle que soit l’importance de la révision constitutionnelle annoncée et le rééquilibrage des pouvoirs auxquels elle parviendra, c’est surtout le mode de succession qui sera utilisé (constitutionalisé ou pas) qui sera le plus scruté par les observateurs. Et la question «Majuscule» sera de connaître le nom du «prince héritier». Est-il déjà choisi ? Fait-il déjà partie de la liste des noms qui circulent depuis un moment ? Serait-ce une personnalité totalement nouvelle ? Aucune réponse n’est possible dans l’état actuel des informations disponibles. Ce qu’il est assez loisible d’affirmer, c’est que les crises du FLN et du RND ont mis fin aux ambitions de
    Belkhadem et de Ouyahia. Ils ont été les victimes de leurs ambitions présidentielles trop vite annoncées. De toutes les façons, aucun des deux n’a le profil du «prince héritier».  

    Avec eux, les intérêts du clan Bouteflika ne pourront pas être protégés, même si, avec chacun d’entre eux, le système en place ne fera que se succéder à lui-même. Parmi les noms qui circulent (certainement des ballons d’essai), l’on retrouve les noms de Mouloud Hamrouche et Ali Benflis. A mon avis, les deux ont peu de chances d’être adoubés par le Président : le premier parce qu’il traîne des casseroles avec sa gestion catastrophique du FIS du temps où il était Premier ministre, et aussi parce qu’il a toujours voulu être le candidat de l’armée. Le deuxième parce qu’il avait eu l’outrecuidance de s’opposer à Bouteflika en 2004. Bouteflika, c’est connu, ne pardonne jamais à ceux qui l’ont «trahi». Il reste le mystère Sellal. Sa nomination au poste de Premier ministre, ses compétences managériales, sa proximité avec le clan Bouteflika, sa fidélité proclamée au chef, son absence d’ambition présidentielle, tout cela peut faire de lui l’homme idoine pour succéder au Président dès 2014. Etant entendu que le moment venu, en 2019, il cède la place au véritable «prince héritier», un membre de la famille Bouteflika. Pourquoi pas Saïd, qui n’a certainement pas renoncé, loin de là, à l’ambition de succéder à son frère ?

     

    Rachid Grim. Politologue
  • Hecatombe et la Presse ou les démons du mensonge

     

    _______________________

     

    " Il n'est point de secret que le temps ne révèle "

     

     

     

    Préface

    La guerre n'anéantit pas seulement les hommes, les biens et la vie en général, mais détruit également les principes, l'éthique, la déontologie et surtout l'espoir.
    En Algérie, rares sont ceux qui savent résister aux charmeurs de la corruption morale et matérielle et la presse comme tout organisme stratégique n'échappe pas à cette règle.
    Depuis le début de la tragédie, certains journaux ont perdu leurs essences et leur crédibilité acquises chèrement après les événements d'octobre 88, dans un pays où tous les moyens d'information appartiennent depuis l'indépendance aux décideurs.

    Est-ce un hasard si la profession a payé un aussi lourd tribut ?
    La mort violente des journalistes algériens et étrangers a dévoilé la détermination de ceux qui veulent à tout prix étouffer la vérité ; abaisser le rideau de fer est pour eux une nécessité afin de mener à bien la politique de l'horreur.
    Cette cruauté a permis la neutralité bienveillante de la majorité et la compromission de certains autres ; les meurtres, les menaces puis l'isolement (pour ne pas dire la clandestinité et l'exil) des autres ont fini par anesthésier l'esprit critique et paralyser la quête de la vérité qui ont caractérisé la presse algérienne à l'issue des événements d'octobre 88.

    Des journalistes qui ont pris avec des médecins le leadership des comités contre la torture en octobre 88 (avec la participation remarquée de l'actrice Isabelle Adjani), qui ont écris les mémoires d'octobre et sont devenus des portes voix criant leur indignation en répétant "plus jamais ça", se sont transformés en apôtres de l'éradication et en plumes de sangs.

    Il est dit : ''On n'a pas le droit de tuer un homme parce qu'on ne connaît pas les images qu'il y a au fond de ses yeux'', principe sacré du droit à la différence et du respect d'autrui que bon nombre de journalistes ont sacrifié au nom de la pseudo-sauvegarde de la démocratie que les intégristes veulent décapiter.

    Comment expliquer aux communs des lecteurs la conversion rocambolesque d'une presse contestataire et parfois rebelle à l'avant garde de la lutte pour les droits de l'homme et la dignité humaine, en un instrument fatal entre les mains des thaumaturges du cabinet noir. Cette presse qui est devenue une girouette changeant de sens avec les vents des luttes des clans.
    Certes dans un pays soumis à des bouleversements en profondeur où les affrontements entre idéologies antinomiques et intérêts divergents ont ouvert la voie à une atrocité meurtrière, le principe sacré du respect de la vie humaine est tombé à la faveur de fatwas d'imams ou pseudo-cheikhs ignares et de muftis incultes made in DRS. Mais le plus grave encore, c'est que la presse qui était le garde fou du champ politique, a fini par céder. Le résultat est connu de tous et les écrits relatifs à ce sujet sont bien loin du non dit ; les cours restent toujours pleins tant que justice n'est pas faite.

    Nous ne voulons pas et nous n'avons pas la prétention de faire le procès de la presse ou des journalistes, l'histoire se chargera tôt ou tard d'une telle mission, mais nous tenons par contre à expliquer les mécanismes et les dessous de la manipulation et montrer que la démission des consciences a très largement contribué et d'une façon substantielle au pourrissement de la situation. Notre espoir est que ce dossier puisse contribuer, même de manière très modeste, à la libéralisation des consciences journalistiques, l'assainissement du milieu médiatique et la réhabilitation de la fonction de journaliste ; pour que demain soit meilleur pour ceux qui achètent chaque jour leur journal et qui s'attendent à y trouver leurs souffrances mises à nu afin de pouvoir espérer que le surlendemain sera meilleur !

     

     

     

    Le début

    Depuis le renversement de Chadli en janvier 1992, le commandement de l'ANP de l'époque prend en charge la diffusion de toute information touchant de près ou de loin l'institution militaire ou la vie politique du pays. Les moyens de communication sont mis sous surveillance stricte afin de s'assurer du contrôle du reste des événements.
    Dans le passé, cette mission délicate a de tout temps été attribué au service presse de la Direction du Renseignement et de la Sécurité qui a mis sur pied au fil des ans un service très spécialisé qui a tissé sa toile autour de tous les médias.
    La gestion et la manipulation de l'information est une arme moderne très redoutable qui est employée pour gérer une situation de crise, façonner l'opinion publique et même retourner celle-ci lorsqu'elle est hostile à la politique en cours. C'est une spécialité bien établie dans tous les services secrets du monde, appelée « Média Management ou Crisis Management » et qui a démontré son efficacité plus particulièrement lors de la guerre du Golf.

    En Algérie, la DRS n'est pas en marge dans ce domaine, les exemples sont nombreux, mais la pratique la plus connue de tous est la censure classique qui couvre tout le champ politique. Cette opération est assurée par l'intermédiaire de son service presse de manières différentes, mais le but final reste la manipulation psychologique de l'opinion publique nationale et même internationale lorsque le sujet a une dimension internationale.

     

    L'exploitation et la manipulation de l'information sont réalisées par une sous direction de la DRS : le service presse, plus scientifiquement baptisé «service psychologique ». Il est en charge de la «guerre médiatique ». Cette sous direction est basée actuellement au centre opérationnel de Belaroussi (l'ex-centre de support opérationnel technique), situé derrière la cité des Asphodèles à Ben Aknoun et est connu par les introduits dans les milieux médiatiques sous le nom de code CCD.

    Le centre Belaroussi, classé très sensible, est commandé par le fameux Colonel Aziz. Il abrite les bureaux du centre de la communication et de la diffusion (CCD) qui est dirigé par le colonel Tahri Zoubir alias Hadj Zoubir.
    Si El-Hadj comme il est communément appelé, est comme ses prédécesseurs, en charge du recrutement par n'importe quel moyen du plus grand nombre possible de journalistes (même étrangers), le but est bien simple : la censure passive et active de tout ce qui est considéré comme une information à caractère sécuritaire.

     

     

     

     

    Le colonel Tahri Zoubir

     

     

     

     

     

     

     

    La censure passive est plus classique, elle permet la régulation des moyens médiatiques que ce soit la télévision, la radio, la presse écrite ou très récemment l'Internet (le serveur du Cerist, ANEP, Wissal), et ce par l'intermédiaire d'officiers présents sur place, qui bénéficient de postes importants (bureaux de sécurité) et jouissent d'une liberté d'action sans limites. Chaque bureau de sécurité au sein d'un organisme médiatique comme la TV, la radio, les stations régionales (TV et radios) et l'APS regroupe une petite équipe d'officiers qui veille 24 heures durant sur le bon déroulement des choses. Il est même arrivé qu'un officier soit lui-même le directeur de l'établissement comme cela est souvent le cas concernant le poste de directeur de l'APS (comme le colonel Talmat, décédé en 1996).
    La censure active est plus importante car elle nécessite des moyens humains importants à savoir des agents et des spécialistes en communication, capables de créer l'événement et de renverser une situation médiatique hostile.

    Ce sont des spécialistes, le plus souvent des étrangers (spin docteurs : ce qui veut dire, des docteurs en renversement de crise), qui tracent les démarches à suivre pour minimiser les retombées médiatiques d'une situation catastrophique (comme ça a été le cas après les massacres de 1997 et 1998).
    Dans tous les cas, le CCD a pour mission : la culture du secret dans le seul but de manipuler les masses d'une population en quête de vérité. Rien ni personne ne compte devant la soi-disant raison d'Etat, ce sceau sous lequel bien des vies sont sacrifiées et tant d'autres gâchées.

    Tahri Zoubir est un ancien officier issu de la Direction Centrale de la Sécurité de l'armée (DCSA), il a occupé des postes de responsabilités assez importants avant de devenir commandant du CCD. Il a été le sous directeur de la sous direction des points sensibles ; ce qui englobe la sécurité de toutes les enceintes militaires à travers le territoire national. Il a joué un rôle clé lors du départ du général Kamel Abderrahmane et plus tard dans celui du général Mohamed Betchine qui a été aussi son ancien chef.
    El Hadj Zoubir est assisté dans ses taches par toute une équipe d'officiers qui sont :

    *Le colonel Smail Hallab du corps de la gendarmerie nationale qui commande un service de soutien à Zoubir depuis le quartier général à Bab Djedide.

    *Le colonel Kamel originaire de la DRS avec ses hommes qui sont : les commandants Hamdi Amalou et Omar Bououne, le capitaine Amine et le lieutenant Salah du service analyse de la DRS.

    *Le commandant Miloud Originaire de la DCE et le Capitaine Hamza Originaire du centre opérationnel "Antar" et qui travaillent tous deux pour le compte de Smain Lamari.

    *Les adjoints directs de Zoubir, originaires de la DCSA tout comme lui, sont : les commandants Djilali et Samir.

    *les Capitaines Djamel, Mohamed et Boudjemaa, le lieutenant Madjid, l'adjudant chef Abdenour Khodja et la PCA Djamila (personnel civil assimilé), qui constituent le secrétariat général du CCD.

     

     

     

     

    Colonel Smail Hallab

     

    Le recrutement des plumes est réalisé grâce à la collaboration directe d'une classe de journalistes totalement dévouée aux thèses de la DRS moyennant des avantages matériels très importants et une notoriété acquise grâce à leurs protecteurs. Une deuxième classe de journalistes est recrutée sous la compromission, à la suite de grandes pressions, sous la menace et même parfois grâce à de vrais-faux attentats attribués aux GIA. Il existe cependant des journalistes qui ont su rester fidèles à l'esprit de déontologie mais qui ont payé le refus d'être achetés, soit de leurs vies, soit en abandonnant le journalisme, soit en étant obligés de quitter l'Algérie et d'opter pour l'exil. Dans tous les cas, Le colonel Tahri Zoubir est prêt à aller jusqu'aux limites de la barbarie pour exécuter les ordres de Toufik et Smain.

    Avant de devenir le chef du CCD, Zoubir a dû montrer patte blanche vis-à-vis de Toufik auquel il a largement témoigné sa fidélité. La confiance de Toufik a été acquise grâce à Mohamed Betchine. En réalité, ce dernier à peine installé, après l'élection de Zeroual, qu'il commence à approcher discrètement des cadres avec lesquels il a travaillé à la DCSA ou à la DRS pour le soutenir dans sa soi- disant démarche de paix. Plusieurs officiers le rejoignent effectivement, soit directement au siège de la présidence, soit restent en contact permanent pour lui rendre compte au fur et mesure de ce qui se passe à la DRS. Il fait de même avec le commandant Tahri Zoubir (à l'époque sous directeur des points sensibles et chargé de mission spécial pour la DCSA) qui n’hésite nullement avant d'aller voir Toufik et lui rendre compte de l'offre de Betchine. L'ancien directeur de la DRS croyant avoir réussi le retournement de Zoubir se prend dans son propre jeu, et Toufik lui fait parvenir des informations qui ont permis par la suite de renverser toutes les tentatives de récupération du MDN par le président Zeroual et l'élimination spectaculaire de Betchine. Il va sans dire que Zoubir a été largement récompensé pour cette fidélité qui lui a ouvert les portes d'un pouvoir immense.

    Depuis sa nomination à la tête du service presse, suite au départ du colonel Fawzi actuellement en poste à Rome en tant qu'attaché militaire, Zoubir a suivit les ordres de Toufik à la lettre et a réalisé quelques coups médiatiques qui ont eu un impact important sur la vie politique du pays même à l'échelle internationale, parmi ces opérations de manipulation médiatique:

    *L'interview réalisée par le journaliste de ''Chark el Awsat'', Amir Atahiri.

    *La couverture médiatique de l'opération de Ouled Allal.

    *Les attaques contre le général Mohamed Betchine et qui ont conduit par la suite à la démission du président Zeroual.

    *Très récemment l'aide à Khaled Nezar et la promotion médiatique des anciens officiers de l'armée française par l'intermédiaire du colonel Mohamed Rabah Boutella, fondateur du mouvement des officiers algériens de l'armée française.

    *Et La campagne menée pour discréditer le MAOL.

     

    Ce travail de maître manipulateur n'aurait jamais pu aboutir sans l'apport considérable de ses agents, qui signent de leurs noms ou de leurs pseudonymes des articles tous faits au CCd et qu'ils reçoivent le plus souvent par fax à leurs rédactions respectives. Ces plumes mercenaires s'emploient à donner de la crédibilité à des faits ou à des évènements factices, concoctés par la cellule analyse du CCD dans le but de damner le pion à tous ceux qui résistent ou combattent le totalitarisme militaire.

     

     

     

     

    L'affaire Atahiri

    L'interview réalise par ce journaliste en mars 98 est un boom médiatique, puisqu'il fait énormément de bruit même à l'étranger où il est repris par plusieurs magazines et agences de presse. Il va sans dire que la promotion de cet article à l'intérieur de l'Algérie est prise en charge par les relais médiatiques locaux sous la direction de Zoubir en personne.

    Durant cette période post-massacres, les pressions subites par les généraux sont très fortes et l'opinion publique nationale et internationale sont presque unanimes sur le fait que l'armée est mêlée d'une manière ou d'une autre à ces horribles massacres. Le sujet tabou qui fait trembler l'ensemble des généraux algériens est les demandes persistantes d'une enquête internationale faites par des organisations de défense des droits de l'homme en Algérie avec l'appui de plusieurs ONG ou des personnalités politiques algériennes et étrangères.

    La question «qui tue qui?» est née et les généraux sont mis à l'index par plusieurs témoins gênants. Les attaques faites contre ces généraux sont finement projetées vers l'institution militaire. Ils ne veulent pas être dissociés du corps de l'armée et toute atteinte à leurs personnes est assimilée à une attaque contre l'ANP qu'ils veulent montrer solidaires et unie derrière ses commandeurs. Cette subtilité leur a permis de dissoudre l'onde de choc qui a suivit les grands massacres de civils et ce à l'intérieur même de l'institution militaire. La souveraineté de l'Algérie étant logiquement associée à celle de l'armée, par conséquent, ils sont eux aussi au-dessus de tout soupçon et tout ce qui peut altérer cette souveraineté est hors de propos et inacceptable, voir diplomatiquement incorrect.

    C'est le général Toufik qui a personnellement veillé à ce qu'une riposte médiatique puisse être organisée pour ne pas laisser le champ libre aux spéculations et interrogations qui peuvent ajouter encore de l'huile sur le feu et rendre plus délicate la position des généraux vis-à-vis du reste du monde.
    En plus du dépêchement secret de plusieurs envoyés spéciaux chargés d'exposer l'étendu du problème du terrorisme intégriste en Algérie aux leaders du monde arabe et occidental, le renforcement de la citadelle des généraux devait être impérativement entrepris et il a fallu pour se faire organiser une contre offensive médiatique à l'échelle internationale.

    Dans cette même stratégie, le CCd à cette époque a fonctionné H24 et a réalisé beaucoup de programmes dont:

    *Une série de témoignages de "repentis" du GIA diffusés sur la chaîne de télé nationale et sur le canal satellite. Ces témoignages ont pour objectif bien sûr la levée des accusations qui pèsent sur l'armée.
    *Une autre série de reportages abordant les ramifications du GIA dans les capitales européennes avec le soutien des bureaux de sécurité locaux.
    *Des conférences animées par des personnalités proches du pouvoir ayant pour objectif le ralliement de l'intelligentsia occidentale à la cause des généraux, en Suisse, en France, en Allemagne, en Angleterre (Khalida Messaoudi, Said Saadi, Saida Benhabiles, Hamraoui Habib Chawki, Reda Malek, Mohamed Salah Dembri.).
    *L'invitation de plusieurs personnalités étrangères à Alger où ils sont reçus en grande pompe et ont droit à des séjours grand luxe durant lequel ils animent des conférences soutenant le régime et lui apportant la caution morale
    (Bernard Henry Lévy qui a passé le nouvel an 98 à Alger et qui a porté tout le temps son gilet par balle, André Glucksmann qui a ouvertement appelé à aider l'armée, Jack Lang.).
    *L'envoi de témoins présumés des massacres et des victimes du GIA vers la France et la Suisse où ils ont pour mission la défense de l'armée contre toutes les accusations lors de leur participation à des débats télévisés retransmis en direct bien évidemment en Algérie.

    Des activités parallèles de soutien à l'armée sont menées tambour battant, mais les généraux doivent malgré tout le sang froid qu'ils essayent de faire paraître, faire passer le message au monde entier que l'armée est innocente, qu'elle ne tue pas (sauf par erreur), qu'elle ne torture pas et qu'elle est le rempart des nationalistes convaincus, honnêtes et soucieux de sauver l'Algérie et de l'inclure dans un monde moderne. C'est dans cette optique que le général Mohamed Lamine Mediene décide de monter ce coup en faisant parler un général de l'armée pour mettre les points sur les ''i'' à ceux qui disent que l'armée est muette.

     

     

    Mohamed Mediene Alias Toufik

     

    Toufik ordonne à Zoubir de lui proposer un journaliste étranger crédible aux yeux du monde médiatique qui pourrait être utilisé pour mener à bien le plan préétabli. Pour des raisons de crédibilité, le journaliste choisi devrait être entre les deux mondes occidental et oriental, francophone de préférence et connu sur la scène de la presse internationale. Parmi une liste de noms de journalistes capables d'être utilisés, le choix est arrêté sur Amir Atahiri qui est déjà venu plusieurs fois à Alger.

    Amir Atahiri est un journaliste d'origine iranienne, spécialiste du fondamentalisme islamiste, il est aussi l'ex-rédacteur en chef d'un journal proche du Chah d'Iran. Il écrit actuellement dans le quotidien arabe "ACHARQ Al-AWSAT " des articles traitants des sujets touchant l'Algérie et intervient souvent sur la chaîne américaine CNN comme un expert du terrorisme international et présente ses analyses sur le développement de l'intégrisme islamiste en Iran et dans le monde. Dans presque tous ses écrits, il soutient la politique du tout sécuritaire et ne cache pas son soutien à l'armée. Il a su grâce à ses articles, qui ont donné des bouffés d'oxygène médiatique au généraux, créer une relation de confiance avec des hommes politiques et des journalistes algériens acquis à la cause des chefs de l'armée.

    Après l'accord de Toufik, Zoubir charge un de ses agents qui a d'étroites relations avec Amir Atahiri de contacter ce dernier et de lui lancer une invitation attrayante sans rentrer dans les détails.
    En effet, Amir est approché au mois de février 1998 par ce contact qui l'invite à passer quelques jours en Algérie et lui promet une possible rencontre avec un haut responsable de l'ANP. Entraîné par cette offre alléchante, il obtient son visa auprès du consulat d'Algérie à Londres en un rien de temps; le chef du bureau de sécurité de l'Ambassade en l'occurrence le colonel Belaïd Benali est au courant de l'affaire et charge son second Cheikh Benzeineb alias Abdelhak de faire le nécessaire. Le général Toufik est informé dés la délivrance du visa.

    A son arrivée à Alger, il est accueillit à bras ouverts par son ami algérien et conduit à un hôtel grand luxe en attendant de faire son reportage. Il a fallu qu'il attende deux jours avant que son contact ne lui confirme qu'un haut gradé de l'armée, un général, allait le recevoir et lui accorder une interview exclusive. C'est dans un des salons feutrés de la résidence Djenan El-Mithak que Amir Atahiri est reçu par le colonel Hadj Zoubir, qui habillé en général, se fait passer pour un puissant général Algérien de l'ombre. La rencontre dure plus de quatre heures durant lesquels Zoubir s'efforce d'aborder tous les points déjà discutés avec Toufik lors d'un précèdent briefing. A la fin de la rencontre avec Amir, tout est réglé, même le magazine qui pourrait publier la rencontre, à la seule condition que le nom du général ne soit pas cité et que le pseudonyme de général X soit utilisé à la place. Pour Amir Atahiri c'est une vraie aubaine, il croit qu'il vient de réaliser un scoop sans se douter qu'il est entrain de se faire manipuler.

    Le magazine français de renom " politique Internationale" est savamment choisit pour plusieurs raisons: d'abord c'est un magazine pseudo académique lu par les décideurs de la politique étrangère de tout le monde francophone et fait office de conseiller dans le traitement des affaires délicates. En suite, la publication par cette revue de l'interview avec le fameux général, donnerait de la crédibilité à toute l'histoire sans que le lecteur ne puisse se douter que c'est un coup monté.

    Comme prévu, la publication en mars 98 de l'article fait un tabac et le sujet est repris par plusieurs journaux et agences de presse. Le suspense soulevé par le nom "général X" donne lieu à des spéculations diverses, pour les uns c'est Nezar, pour d'autres Mohamed Lamari. Le plus important est que le message de Toufik parvienne au monde entier et il n'est pas difficile de lire dans l'interview que l'armée ne tue point et que seuls les GIA sont responsables des massacres, que la violence n'est pas due à l'arrêt du processus électoral mais plutôt une stratégie de prise de pouvoir par les islamistes et que Chadli est personnellement responsable de la prolifération du germe fondamentaliste.
    Mais plus important c'est que le message que Toufik veut faire passer aux leaders des pays occidentaux est que le terrorisme est vaincu et qu'il est temps de normaliser les affaires avec l'Algérie. Le but de Toufik est atteint et Zoubir a réussi un coup de maître.

     

     

     

    L'opération Ouled Allal

    Après les terribles massacres de Raïs, Sidi Moussa et Bentalha, les généraux Mohamed Lamari, Toufik, Fodhil Cherif et Smain décident d'une opération de grande envergure dans le but de montrer que l'armée est présente sur le terrain, qu'elle n'est pas inerte, qu'elle est toujours forte, qu'elle ne laisse pas impunis les crimes contre les civils, mais surtout pour contrecarrer toute action politique occidentale favorable au déploiement d'une force militaire internationale de maintien de la paix en Algérie. Un tel scénario serait une catastrophe sans précédent pour les généraux du MDN, puisque la première implication est la constitution d'une commission d'enquête sur les massacres. Ils leur faut donc absolument montrer au reste du monde une autre image de l'ANP, celle des grands protecteurs des faibles et ils ont tout fait pour inoculer aux observateurs de la scène algérienne que les généraux algériens ne tuent pas des civils innocents.

    Les généraux s'inspirent pour l'occasion du modèle américain de gestion médiatique des conflits armés. Ils savent qu'ils n'ont pas droit à l'erreur et ont employé tous les moyens médiatiques en leur possession pour couvrir l'offensive de l'armée afin de garantir un maximum de publicité positive.

    Ouled Allal est un petit village situé à environ cinq kilomètres de Sidi moussa et fait partie de cette région macabrement célèbre du "triangle de la mort". Il est devenu fantomatique à l'image des autres villages environnants depuis le commencement des massacres; seuls les habitant qui n'ont pas où aller sont restés dans leurs modestes habitations, essayant de préserver le seul bien qui leur reste: leur vie. C'est aussi un village qui a majoritairement voté FIS (comme celui de Raïs, Benthalha, Sidi Moussa.), et compte bien sûr, comme tous les villages aux alentours, des sympathisants qui abritent des islamistes armés des GIA ou de l'AIS et les ravitaillent. Ce village est épargné par les massacres!

    Au début du mois de septembre 97, le général Fodhil Cherif, commandant de la lutte anti-terroriste prépare avec ses aides de camp, une offensive extraordinaire contre ce petit village, qui selon eux abrite le quartier général des auteurs des massacres des villages voisins. Le plan de l'opération inclut l'apport des forces spéciales, l'aviation, l'artillerie, les blindés et des bulldozers pour ouvrir des passages dans les pseudo-champs de mines (une première mondiale, quand on sait que les bulldozers ne résistent même pas au souffle d'une mine antichars, alors que les mines artisanales des groupes islamistes armés sont faites à partir du remplissage des bouteilles de gaz butane avec un mélange hautement explosif donnant une force équivalente à l'explosion de bombes de deux cents kilogrammes utilisées par l'aviation de l'ANP). Très vite, à la mi-septembre, un dispositif impressionnant est déployé prés de Sidi Moussa et à la vue des moyens militaires mis à contribution pour la circonstance, on a l'impression que l'armée algérienne part à la guerre contre une autre armée d'une puissance colossale.

     

     

     

    Fodhil Cherif

     

    Pour la première fois depuis le début de la crise, des journalistes de la presse écrites triés sur le volet sont convié à suivre de loin l'évolution des opérations sur le terrain.
    Depuis le poste de commandement opérationnel (PCO), installé à Sidi Moussa, Fodhil Cherif coordonne en présence du le général Said Bey, alors chef de la première région militaire, les mouvements des troupes et le travail des différentes armes présentes sur le terrain. En utilisant ses méthodes peu chirurgicales, Fodhil Cherif décide de nettoyer le village maison par maison et Gourbi par Gourbi car il faut dire que les gens qui vivent dans ces lieux sont des gens simples et très pauvres. Les portes des habitations sont fracassées par les parachutistes du 25ème, 90ème et 18ème régiment de reconnaissance et le 12ème régiment de para-commandos (RPC), l'élite de l'ANP, qui forment la coordination de lutte contre les activités subversives (le CLAS) commandé par Fodhil Cherif.

    Quelques civils sont évacués par les hommes des forces spéciales dans la hâte, la peur au ventre et sous une pluie d'insultes et de coups, ils n'ont même pas le temps de ramasser le peu de biens qu'ils ont. Les consignes de Fodhil Cherif sont très claires "ne prenez aucun risque et tirez au moindre danger". C'est le colonel Tartague et ses hommes qui s'occupent de la localisation des maisons infectées, grâce à ses agents qui sont partout.
    Dés les premiers accrochages avec les islamistes armés, les bombardements commencent; les hélicoptères de support de combat MI8 (portant 64 roquettes) et MI17 (portant 192 roquettes) lancent leurs roquettes à tout bout de champ, et le commandant aviateur de cette mission au PCO, le Lt-Colonel Staihi Laouar a même ordonné de tirer à la roquette sur des bergers des environs arguant que ce sont des bergers du GIA. Il est presque impossible de décrire la scène complètement: les déflagrations, le feu, les cris, les nuages de poussière. A la fin de l'opération qui a duré plusieurs jours, usant des chars T-72 nouvellement acquis auprès de la république tchèque (un marché entre la firme OMNIPOL et les généraux algériens, qui sera abordé dans le dossier corruption et affaires), Fodhil Cherif ordonne de donner l'assaut final, rien ne doit être épargné. Les quelques maisons qui ont résisté aux tires de roquettes, chars et armes de tout genre sont démolies et mises à terre. L'opération grandiose est terminée et seul le minaret tient encore debout, le reste de la mosquée est détruit et le village de Ouled Allal est rayé de la carte.

    Tout au long de l'évolution de l'offensive militaire, des déclarations à l'intention de la presse font état des dégâts subits par le terrorisme qui vient de perdre à Ouled Allal son quartier général; à croire que tous les maux de l'Algérie ont commencé dans ce petit hameau devenu zone de la mort.
    Le 08 octobre 97, Fodhil Cherif, seul habilité à parler aux médias, fait état de la découverte d'un charnier contenant près de quatre vingt corps. Impassiblement, il avance que ce sont les corps des femmes et des jeunes filles enlevées dans les villages où les massacres ont eu lieu et tuées par les commandos des GIA après avoir été violées, alors qu'aucune expertise médicale ou enquête n'a été faite, mis à part le décompte des victimes et leur enterrement dans des fosses communes par les éléments de la protection civile. Cette déclaration, Fodhil Cherif l'a par la suite conforté en annonçant la découverte d'un important lot de documents authentifiés par le sceau du GIA et qui réglemente le partage des femmes kidnappées sur les lieux des massacres. Un autre document rédigé par le pseudo-responsable des massacres faisant état du bilan du butin (bijoux et argent) récupéré sur les corps des victimes lors des massacres et dont Antar Zouabri, l'agent de Tartague étant le destinataire.

    Le but est de convaincre l'opinion publique nationale et surtout internationale et de manière irréversible, que les seuls coupables des atrocités commises ici et là sont les terroristes islamistes. Pour étayer ces déclarations, des femmes égorgeuses sont présentées sur la chaîne de télévision nationale et ont confirmé leur appartenance aux GIA et avoué leur participation aux massacres.
    Comme le chapitre des massacres est traité dans le dossier de la lutte anti- terroriste avec plus de détails, nous allons seulement citer le but final de l'opération Ouled Allal.
    Les journalistes invités pour couvrir cet épisode macabre ont le droit, une fois l'opération terminée, de photographier les corps des dizaines d'islamistes allongés les uns à côté des autres. Ils sont présentés comme les auteurs des massacres qui ont secoué le monde entier. Un seul islamiste armé vivant, le visage défiguré, plein de sang, se tenant à peine debout, est exposé aux journalistes qui n'ont pas le droit de lui parler.

    En réalité, quelques corps seulement appartiennent aux membres des groupes Armés abattus pendant l'offensive, les autres sont prélevés du lot de réserve, à savoir les islamistes et les victimes disparus, arrêtés et torturés par Tartague et ses hommes de l'escadron de la mort, qui sont détenus et maintenus en vie dans des conditions animales et ce dans des endroits tenus secrets (comme les hangars de la caserne du service prés du cimetière de Staouili où prés de dix ans auparavant ont été conduit les émeutiers d'octobre 88) afin de servir dans des opérations pareilles à celle de Ouled Allal comme des figurants du dernier acte, c'est à dire ramenés et exécutés sur place pour être exhibés devant la presse afin de montrer au monde que les responsables sont mis hors d'état de nuire.
    C'est cette pratique abjecte, inqualifiable qui va au-delà de la barbarie, qui a fait que le nombre de disparus en Algérie dépasse les quatre milles cas. Autant de victimes qui vont hanter la mémoire de ceux qui leurs ont ôté le droit d'avoir une tombe et à leurs proches celui de faire leurs deuils.

     

     

     

    La décapitation de Betchine

    Ce scandale qui a fait beaucoup de bruit très récemment n'aurait jamais eu le succès escompté sans la complicité appuyée et les complicités implicites des agents du service et de ses relais dans la sphère politique. Les tenants et les aboutissants de cette affaire sont connus de tous et c'est sans doute l'une des opérations les plus connue du CCD.

     

     

     

    Betchine Mohamed

     

    Nous ne nous faisons pas l'avocat du diable, mais la férocité des tires croisées contre la personne de Betchine ont fait que ce dernier abandonne vite le terrain du jeu politique pour se réfugier dans l'enclos des affairistes mafieux pourchassés par des juges véreux. Les journalistes qui ont déclenché l'affaire ont reçu au préalable des consignes très strictes de la part de Zoubir. Toute la stratégie de l'anéantissement de l'empire "Betchine" décidée comme cela est déjà décrit dans de précédents dossiers, par les grosses têtes du MDN est appliquée avec soin. Salir Betchine " qui n'est déjà pas très propre" vaut mieux que l'abattre. Il faut dire à ce sujet que même la famille de Betchine n'est pas épargnée et est traînée dans la boue pour signifier à Betchine que les choses peuvent aller très loin et dépasser le cadre de sa propre personne. Les nombreux titres de presse que possède Betchine sont tous incapables de faire face à la vague d'accusations gravissimes portée contre lui par " Nourdine Boukrouh" (d'abord au journal El Khabar), fer de lance de Toufik et qui est largement récompensé pour ses bons et loyaux services.

    Ghalib Djebour, gendre de Betchine et directeur du journal l'Authentique reçoit des avertissements très sérieux de Toufik, son ex-chef (Ghalib Djebour, a fait partie de la DCSA comme officier et a fini par quitter le service avec le départ de son beau-père en 1990), qui lui sort les dossiers de plusieurs affaires dans lesquelles Djebour est compromis. Parmi ces nombreuses affaires, son implication directe dans les malversations de sa société de gardiennage et de protection rapprochée "Idoine" (d’où "l'affaire Idoine"). Ghalib Djebour recrute de jeunes sous-officiers ou officiers issus des services et les arme dans le but d'assurer la protection rapprochée de nombreuses personnalités proche de Betchine. Pour obtenir des contrats de protection, la société Idoine monte de vrais-faux attentats. Le cas du délégué exécutif communal (DEC) de Bordj El-Kiffan en est un exemple: une dame mariée à un magistrat proche de Betchine, pour laquelle Ghalib organise un faux attentat afin de justifier d'un contrat de protection du DEC au montant 2.500.000 Dinars entre la mairie de Bordj El-Kiffan et la société Idoine. Le DEC de Bordj El-Kiffan empoche 30% du montant de la transaction soit 750.000 Dinars.

    Une autre affaire plus grave encore, celle de trafic d'armes où Ghalib est impliqué avec un certain Boualem El-Mekhfi, le fils du fameux Cheikh El-Mekhfi. Une partie des armes récupérées par ce dernier lors de ses opérations est transmise par son fils à Ghalib qui les utilise pour sa société Idoine.

    Les affaires sont nombreuses et le degré de compromission de Ghalib lui vaut de se taire face aux mises en garde de Toufik sous peine de se voir lui-même emporter par le courant. Il faut rappeler que Betchine a battu en retraite en bravant la menace de rendre publique des affaires de détournements et de malversations de tout genre dans lesquelles sont impliqués un bon nombre de généraux mais dès qu'un compromis est trouvé entre les deux parties, à savoir les généraux du MDN d'un côté et Zeroual et Betchine de l'autre, la presse cesse ses attaques et tout rentre dans l'ordre.
    Nous passons sur les détails publiés par la presse surtout le Journal "El Watan" qui a été l'un des premiers titres à soutenir l'offensive de Toufik.

     

     

    L'abjuration de l'histoire

    C'est avec stupeur que bon nombre d'Algériens, surtout ceux de l'ancienne génération qui ont fait du premier novembre une date immuable, ont appris par la presse écrite que Khaled Nezar était un héros de la guerre de libération la plus extraordinaire du vingtième siècle. Plus grave encore, cet homme qui a fait le deuil de l'Algérie et l'a plongé avec ses compères dans une obscurité sans fin, revendique haut et fort la paternité de l'Armée Nationale Populaire moderne, cette institution qui faisait autrefois la fierté de chacun.
    Nous n'allons pas invoquer la longue liste des actes criminels de cet homme inqualifiable en mal de légitimité historique et qui a largement contribué par son excès de zèle à l'allongement de la longue liste des noms de ceux qui ont versé leur sang pour la terre qu'il est entrain de piller aujourd'hui. Dans son livre il damne le pion aux vrais baroudeurs (expression utilisée pour désigner les Moudjahidines qui ont engagé des combats armés avec les forces militaires de colonisation et qui signifie aussi tirer et sentir l'odeur de la poudre : le "Baroud". Il les désigne de maquisards abrutis qui n'en faisaient qu'à leurs têtes et qui avaient besoin d'instruction en tous points. Il va sans dire qu'il tire au passage la révérence à ses anciens compagnons de l'armée française sans lesquels l'Algérie indépendante n'aurait jamais vu le jour.

    Nezar n'est pas le seul à essayer de se faire un lifting historique, le général Mohamed Touati a redécouvert son amour pour les Kabyles et son interdépendance berbère qu'il revendique ces dernières années à tout bout de champ, surtout dans les milieux du RCD auxquels il prêche ses discours néo-séparatistes et prodigue ses conseils envenimés. Ce que peu de Kabyles savent, c'est que cet individu qui est aussi du même milieu que Nezar, n'est certainement pas l'enfant de cour qu'il essaye de faire paraître derrière sa façade courtoise et belliqueuse, pire encore il est maculé du sang de dizaines de jeunes kabyles honorables qui ont rejoint le combat du FLN et de pauvres civils sans défense.

    En 1956 (années où la fine fleur des hommes tombait au champ d'honneur les uns après les autres) alors qu'il était jeune officier (Aspirant promu pour sa fidélité et sa rigueur, alors qu'il était sous-officiers à l'origine), il est arrivé avec un détachement de soldats français au Douar Béni-Flik non loin d'Azefoun où il a personnellement sélectionné prés d'une vingtaine de jeunes hommes du village et qui sont froidement fusillés sur place, comme représailles à une frappe de «fellagas » contre une caserne française de la région.
    Ironie du sort, pendant l'été 1985, alors qu'il était à l'école de la santé militaire de Sidi-Bel-Abbès, il est revenu sur les lieux de son crime pour participer avec une délégation officielle à l'inauguration du premier CEM de la région. Même homme, différent uniforme, les habitants du village de Béni-Flik l'ont reconnu dés qu'ils l'ont vu et ce qui devait être un jour de fête s'est très vite transformé en un soulèvement populaire. C'est aux sages de ce village martyr qu'il doit encore la vie car il a failli être lyncher et ce malgré son uniforme et son grade de commandant, les villageois hors d'eux l'ont chassé à coups de pierres.

    Touati n'a certainement pas oublié ce jour qui reste « normalement » gravé dans sa mémoire et certainement dans celles des habitants du village de Béni-Flik. Il n'a de Kabyle que le nom et c'est dans la logique des choses que de le trouver aujourd'hui derrière le meurtre de Lounes Matoub et d'autres Kabyles "comme lui" et dont il pleure la disparition.

    Khaled Nezar a bien entendu bien profité de la largesse de certains titres de presse et de la complicité malveillante de certains journalistes à l'affût d'un parrain. Ils se sont investis pour convaincre le commun des citoyens du bien fondé des intentions du nouveau messie des Aurès. Ce dernier est présenté par la presse comme une providence pour notre pays et lui accordent le droit de traîner dans la boue tous ceux qui ont osé le contredire ou lui faire le moindre reproche. L'esprit du coup d'Etat de janvier 92 est défendu avec férocité par les journalistes et à aucun moment le choix du tout sécuritaire n'est mis en doute, bien au contraire, c'est l'essence même du combat démocratique dont se réclament les journalistes éradicateurs.

    Même à la retraite (officiellement), Khaled Nezar se présente comme le gardien des valeurs de l 'ANP dont il se fait aussi le porte-parole permanent et n'hésite nullement à faire des déclarations gravissimes sans en référer préalablement pour autorisation au chef de l'Etat (le président Zeroual et après lui Bouteflika) qui apprend la chose comme tout le monde par le biais de la revue de la presse qui lui ait présenté quotidiennement. Les déclarations de Nezar sont en fait des mises en garde à peine masquées à l'intention du chef de l'Etat pour bien notifier le divorce entre le politique et le militaire et rappeler que le pouvoir est une affaire d'uniforme qui ne peut être porté qu'au sein du MDN.

    Des individus comme Khaled Nezar, Mohamed Touati, Salim Saadi, Rabah Boutella. ont tout fait pour compromettre les gens sincères qui ont quitté l'armé français soit avant soit après l'appel du 19 mai 1956 et qui ont majestueusement servi la révolution et l'Algérie. Certains sont tombés au champ d'honneur et d'autres comme le regretté général Khelil Lahbib (une des bêtes noires de Larbi Belkheir), Latrech Abdelhamid (colonel de l'ANP et ex. SG du MDN), Ben Salem Abderahman (Cdt de l'ALN et membre du conseil national de la révolution), Mahmoud Chérif (ancien Lt de l'armée française et colonel de l'ALN) et tant d'autres dont les noms ont été intentionnellement occultés par ceux qui ont pris part dans ce qui sera décrit plus tard comme «la grande conspiration» qui a commencé par l'empoisonnement du président Houari Boumediene, savamment préparé et mis en œuvre par un de ses proches collaborateurs. L’Avènement de Chadli Bendjedid, Larbi Belkheir, Abbes Gheziel, .au pouvoir ; Le premier nettoyage de l'ANP durant les années quatre vingt, la purification du champ politique, le deuxième nettoyage de l'ANP durant les années quatre vingt dix et la main mise actuelle sur le devenir de l'Algérie.

     

     

    Les attaques contre le MAOL

    Embarrassés par l'étendue des publications du Mouvement Algérien des Officiers Libres, les généraux impliqués dans la tragédie nationale ont urgé les généraux Toufik et Smain responsables des services de sécurité de trouver une solution à cet imprévu qui a mis à nu les pratiques criminelles longtemps employées dans l'ombre par les généraux.
    Le fait que le MAOL ait exclu dès le départ l'usage de la violence comme moyen d'implosion du système, a privé les architectes de l'apocalypse de leur arme favorite, à savoir la surenchère et l'escalade pour discréditer l'adversaire. Le duo de la DRS a opté en fin de compte pour l'infiltration et la riposte médiatique.

    Plusieurs tentatives d'infiltrations du Mouvement par la centrale ont échoué grâce à la vigilance des libres qui connaissent bien plus que n'importe qui les méthodes peu légitimes employées par les fers de lance de l'institution militaire. A l'intérieur du pays, les opérations de surveillance, d'écoutes et de contrôle en tout genre n'ont rien rapporté aux responsables de la sécurité et à chaque fois, ils butent contre la détermination des officiers et sous-officiers du mouvement.

    La politique désastreuse des généraux qui ont ruiné l'ANP, leurs affaires, leurs fortunes apparentes et leurs nouvelles règles d'exclusion de la classe d'officiers de second rang, à savoir les officiers supérieurs et subalternes qui sont loin du cercle de décision et sont utilisés le plus souvent uniquement comme de la chair à canon, ont été des éléments déterminants dans le changement radical de la mentalité d'un nombre impressionnant de militaires qui ont, fort heureusement, compris que leurs chefs ont trahi la confiance qu'ils avaient en eux. Plus grave encore que ces mêmes chefs les utilisent comme bouclier alors qu'ils gardent leurs enfants officiers au sein de l'armée loin du terrain opérationnel. Le capitaine Mourad Lamari (fils de Mohamed) sorti de l'Académie militaire de Cherchell en 93 est affecté à la DRS, il occupe un poste tranquille au MDN et a bénéficié d'une promotion éclair, alors que plus des deux tiers des ses camarades de promotion ont été tués dans des opérations de ratissages ou dans des offensives antiterroristes. Ce n'est pas le seul fils de général, le capitaine Zoubir Djenouhat affecté lui aussi à la DRS, il travaille à la direction régionale de la DRS 1ere RM ; Le Capitaine Khaled Derradji lui aussi affecté à la DRS, il est au poste de sécurité du CHU Ain Naadja ; Le Capitaine Noureddine Djillali, infanterie mécanisé, affecté à la première région militaire ; Le Capitaine B. Mostefaoui lui aussi affecté à la DRS, le Capitaine Nassim Hamzaoui, le Capitaine Medjahed : le fils adoptif de Nezar.

    Tous, des fils de généraux mis à l'abri des balles par leurs pères qui les réservent pour la relève, alors que le commun des officiers est juste bon pour le service express. C'est un matricule anonyme qui est remplaçable à tout moment et peu importe le coût pourvu que la progéniture sacrée des généraux reste sauve. En 89, le fils de Kasdi Merbah a été par contre radié de l'armée juste après l'éviction de son père de la tête du gouvernement(en novembre 89) sur ordre du commandement militaire alors qu'il était en deuxième année à l'école militaire de Cherchell, le motif invoqué étant des plus stupides : déséquilibre mental.

    Le climat au sein de l'armée est aussi orageux que celui de la population civile, et à la ''mauvaise publicité'' faite par le MAOL, vient s'ajouter le mécontentement et la frustration profonde de la plupart des officiers supérieurs. Les officiers supérieurs (à partir du grade de commandant) qui ne doivent en aucun cas s'approcher de leurs généraux s'ils sont armés, ont vite compris que le manque de confiance qui leur ait témoigné reflète un dysfonctionnement grave. La fissure entre la base et le sommet est bien établie et mise à part un nombre négligeable d'officiers ''Serviteurs'' triés sur le volet, personne ne peut accéder à l'olympe des dieux. L'expression est très explicite car c'est en qualité de dieux que les barons de l'armée s'adressent à leurs subalternes.

    Le règlement de service dans l'armée (RSA) a été abandonné depuis bien longtemps et les officiers de l'ANP tous grades confondus ne sont plus au service de l'armée et de la nation, mais à celui de généraux et de leurs relais mafieux. Comment expliquer l'ordre donné par le nouveau directeur de la gendarmerie, le général Boustila (très proche de Larbi Belkheir) aux gendarmes de fermer tous les commerces qui font de la concurrence aux grand importateurs, le racket des civils par les gendarmes aux portes des grands marchés alors que les grossistes sont protégés depuis le port d'Alger jusqu'aux points de vente. Le retour de Boustila en lui-même est une insulte à tous les gendarmes honnêtes et reflète bien ce qui se passe réellement dans la haute sphère du commandement militaire.
    Même si le prix du baril de pétrole est à cent dollars, la misère du peuple algérien ne fera que s'aggraver car à chaque fois les prélèvements des généraux sont plus importants. Il va sans dire que le train de vie des ces derniers et celui de la deuxième classe d'officiers reste incomparable, car au sein même de l'armée des frontières ont été dressées et les soldes attribuées aux officiers de seconde classe sont accordées de façon à ce que la date de virement devienne un événement en soi vu la cherté de la vie. En d'autres termes, c'est la politique de la carotte et du bâton qui est appliquée.

    Le MAOL par ses campagnes de sensibilisation dérange l'équilibre fragile établi par des généraux qui ne peuvent plus cacher ni leurs implications dans les crimes contre l'humanité perpétrés sur le sol de leur propre pays, ni l'odeur nauséabonde de leurs fortunes indûment acquises, ni leur ignorance des réalités du peuple qui réclame haut et fort leur départ. Le MAOL incarne l'esprit de novembre 54 et rappelle les valeurs oubliées de l'ALN : le sacrifice, l'honnêteté, le travail, la justice et la fidélité ; des fondements qui font peur, même très peur à ceux qui n'ont plus d'honneur.

    Il est tout à fait incroyable de voir les généraux assassins gesticuler dans tous les sens devant les instances internationales en faisant semblant que tout est pour le mieux dans le pays et que leur réputation est au-dessus de tout soupçon, alors que les services étrangers savent que ces généraux sont bien des voleurs et sont au courant du montant des sommes détournées vers leurs comptes à l'étranger au centime près. Ayant perdu tout repère, leur plus grave erreur est d'avoir cru que tous les officiers de l'armée peuvent être acheté ou compromis, pour eux des hommes incorruptibles ça n'existe pas ; le MAOL leur a démontré le contraire.

    Le système est un panier de scorpions où il n'y a de place que pour les plus venimeux. Comme le reste des arachnides, les sentiments, les valeurs et le partage, ils ne connaissent pas. Leur monde est clos et leurs règles différentes ; la seule loi qu'ils connaissent est absente des livres de droit : c'est celle du plus fort. Ils puisent leurs venins dans la haine qu'ils ont pour tout ce qui est juste, droit et légal.
    Portés par la vague de la bonne fortune et des affaires prospères dont ils confient exclusivement la gestion à des seconds très proches (très souvent des officiers avec lesquels ils ont un lien de parenté), les généraux se partagent l'Algérie du nord au sud, d'est en ouest. Tout est mis sur la table, la moindre ressource est recensée même les plus petites usines ou le plus petit lopin de terre, c'est un Monopoly grandeur nature où l'on joue pour de vrai. Le seul perdant est la population qui n'ose même plus lever la tête pour voir.
    C'est dans cette atmosphère où l'argent est intiment mêlé au pouvoir, où la vie humaine n'a plus de valeur, où les hommes sincères deviennent un obstacle qu'il faut réduire à néant, que le MAOL est venu rappeler au reste des officiers le serment de servir l'Algérie et son peuple et c'est la raison pour laquelle le commandement mafieux fait tout son possible pour faire taire la voix de la vérité, celle des hommes libres.

    Sur le plan médiatique, une série d'article a été publiée par les journaux : liberté, quotidien d'Oran et El Alam El Siyassi, suite à la convocation des journalistes auteurs des écrits au centre Belaroussi par le colonel Zoubir, l'ordre est donné aux mercenaires de la plume d'assimiler le mouvement à une frange du GIA, une biographie tronqué d'un officier identifié comme membre du MAOL ( un transfuge des services secrets algériens), réfugié en Angleterre, est distribué aux journalistes corrompus.

    Le colonel Zoubir fait croire à ces vassaux, que le colonel B.Ali n'est que le fameux capitaine Haroun ! Et que ce dernier est un dangereux islamiste donc non fiable et ennemi des journalistes ! La chasse à courre est ouverte.
    Partant du principe bien connu dans le service et qui dit «quand on veut abattre son chien on dit qu'il est enragé», les penseurs de la DRS ont décidé d'assimiler le MAOL à une frange du GIA. C'est la meilleure option qu'a trouvé Zoubir espérant ainsi stopper la déferlante vague de révélations sur les agissements des généraux assassins.

    Dans leurs calculs médiocres et criminels les généraux n'ont pas prévu l'influence grandissante de l'Internet comme moyen moderne de communication, ni celui des chaînes de télévision diffusant leurs programmes par satellite, ils ont sous-estimé le mépris des Algériens envers les médias de l'Etat et leur manque de confiance à l'égard des journalistes ''Tontons macoutes'' aux ordres de la DRS.

    Le régime militaire a essayé de garder secrète la défection spectaculaire du colonel Baali Ali et du commandant Bouchakour Rabah qui ont reçu l'ordre, du commandement du MAOL (présent à l'intérieur de l'armée), de sortir à l'étranger en tant que porte-parole du mouvement lors d'une mission officielle au Niger en août 1998 (le suivit de la résolution du problème des Touaregs). Une fois là-bas, ils ont changé leur destination vers le Mali.

    Cette décision est prise suite à l'assassinat maquillé en accident d'hélicoptère du général Mohamed Touahri et du colonel Hachemi Touabih en février 1998 dans le sud-ouest de l'Algérie. Le premier est membre fondateur du MAOL (ex. Réseau Hakim) et le second porte-parole du mouvement, soupçonné par les services d'être l'officier qui a donné l'interview au quotidien français le Monde le 11 novembre 1997 un jour après les révélations surprenantes du journal londonien The Observer.
    Le colonel Hachemi Touabih a été dénoncé par un cadre du Ministère des affaires étrangères travaillant à la section visa ; Le dénommé H. Rachid qu'il connaissait et à qui il avait demandé des informations sur le visa bloqué d'un journaliste français détesté par les services algériens pour ses écrits néfastes aux généraux.
    Le destin a voulu que la mort de Touabih Hachemi devienne le bouclier qui allait sauver la vie du colonel Baali Ali, l'officier qui a révélé au monde la réalité de la situation sécuritaire et l'implication directe des services et des forces spéciales dans plusieurs massacres et attentats même contre des étrangers. L'enterrement des deux officiers supérieurs fut très austère et les familles n'ont même pas eu le droit de voir les corps une dernière fois.

    Quelques mois plus tard, des officiers du MAOL ont inscrit sur les pierres tombales des deux officiers «membre du Mouvement algérien des Officiers libres mort au service de la patrie» inscription qui a provoqué la colère des généraux qui ont ordonné la profanation des tombes.

    Les services algériens sont immédiatement alertés par un service étranger de la présence des deux déserteurs au Mali, Toufik envoie très vite une équipe pour les appréhender coûte que coûte.

    Les deux transfuges sont localisés dans un Hôtel à Bamako par le même service étranger qui s'est chargé de les surveiller jusqu'à l'arrivé de l'équipe algérienne.
    Le colonel Baali Ali sorti pour téléphoner, remarque la présence suspecte d'éléments étrangers dans le salon miteux de l'hôtel
    Dans la rue ses doutes deviennent une certitude lorsque deux hommes le suivent d'une façon policière, il réussit quand même à les semer grâce à la grande foule. Il apprend un peu plus tard que son compagnon le Cdt B. RABAH est tombé entres les mains des Algériens et leurs complices. Fort heureusement, muni de sont titre de voyage (un document qui porte une fausse identité), il regagne Madrid via un autre pays africain.

    Le Cdt Bouchakour Rabah une fois rapatrié à Alger, est emmené au CPMI chez le tortionnaire Bachir Tartague où son interrogatoire est mené en présence des deux grands responsables des services : Toufik et Smain.
    Ces derniers sont fous furieux, non pas parce que des officiers supérieurs ont déserté , mais parce qu'ils ont pris avec eux des documents classés très secrets et secret défense impliquant les hauts gradés du MDN ( M.Lamari, Toufik, Smain Lamari, M.Ghenim, M.Touati..) dans des affaires qualifiées autrefois « de haute trahison » les rendant ainsi suivant le code pénal militaire passible des armes.

    Parmi les documents en question on peut citer:

    *La liste des mercenaires recrutés par Smain et Toufik et dont une partie est publiée dans le dossier ''Mercenaires'' avant même la révélation par les services yougoslaves de l'arrestation du commando «araignée » accusé de planifier l'assassinat de Milosevic.
    Le chef de ce commando en l'occurrence Jugoslav Petrosic a reconnu avoir participé aux massacres de civils en Algérie en 1994 (entre autre, le massacre d'Elaabadia prés de Ain Defla) à l'instigation d'un responsable des services secrets français (un ami de Smain Lamari).

    *La liste des militaires liquidés sur ordre direct de Toufik, Smain, Mohamed Lamari et Fodhil Chérif par l'escadron de la mort.

    *Mais surtout des documents impliquant directement des pays étrangers, dans le drame algérien soit en fournissant du matériel spécifique et des armes non conventionnelles (comme la fourniture par les compagnies d'armement sud africaine de quantités astronomiques de barils de Napalm ou des Bombes incendiaires au phosphore ) ou en fournissant une assistance technique très poussée, et des documents sur la façon de mener la guerre aux islamistes ainsi que l'instrumentalisation de la violence.

    Les généraux Toufik et Smain présents lors des séances de torture du Commandant Bouchakour Rabah veulent en premier lieu tout savoir sur le Mouvement, son organigramme, noms des membres et leurs affectations. Ils ont vite compris que le mouvement utilise la méthode du cloisonnement, calquée sur le mode de fonctionnement des services car c'est un très bon rempart contre les dénonciations et les infiltrations ; en conséquence le Cdt B. Rabah ne pouvait rien pour eux, leur attention s'est focalisée par la suite sur les documents dérobés du secrétariat de la haute commission de sécurité.
    Les documents très accablants pour les généraux algériens et pour certains pays étrangers sont en possession du MAOL et seront utilisés au moment opportun.

    Malgré les mutilations et les supplices qu'a subit le Cdt B.Rabah, il est resté fidèle au serment prêté, et il était prêt à sacrifier sa vie pour que la vérité de l'enfer algérien éclate devant l'opinion internationale et pour que les généraux responsables et leurs complices soient désignés et jugés.

    Le service étranger qui a participé à l'arrestation du Cdt B. Rabah se reconnaîtra dans ces lignes, il ne va pas être cité pour des raisons propres au MAOL.

     

    Nous portons toutes ces informations à l'opinion publique algérienne non pas en réaction aux écrits du vulgaire indicateur et mouchard, Nacer Belhadjoudja du journal Liberté : ( Fiche n° 132 BN/SP/93/MDN) ni à ceux d'une revue sans audience réelle qui sous le prétexte de défendre les démocrates en Algérie ne fait que blanchir les assassins d'octobre 88 et les bouchers des années 90 moyennant finance, une somme de 300,000 francs donnée au directeur de la publication Pour ''Jean Jacques Porc Chaise'' (qui a passé les dernière semaines du mois de mars 2000 à Alger, tous frais payé) en proie à de graves problèmes financiers par le responsable de l'antenne des services à Paris, le colonel Bendaoud, lors d'une rencontre traitant du MAOL. Mais vu l'opacité de la situation en Algérie c'est quand même extraordinaire qu'un planqué parisien puisse avoir de telles informations même tronquées sur un déserteur des services secrets algériens !

    Pour certains pseudo-journalistes plus habitués à recopier les articles rédigés par la cellule analyse et synthèse de la DRS et de les parapher de leurs signatures que de faire un travail d'investigation, de recoupement et de vérification, le lien présumé entre le MAOL et l'intégrisme : c'est le responsable de la société qui héberge (et ne gère pas) le site www.anp.org, un certain Paterson, converti à l'Islam !
    Une enquête sérieuse aurait prouvé que le MAOL n'a pas plus de liens avec le responsable de la société qui héberge le site que n'importe quel locataire avec son propriétaire. Peut-on accuser une église chrétienne d'intégrisme islamique ? Et pourtant la société en question (webstar) héberge un site chrétien ! Elle héberge aussi une agence de voyage, un journal progressiste arabe qui est le fer de lance contre l'intégrisme et d'autres sites étrangers.

    Pourquoi ont-ils oublié dans leurs machinations maladroites de citer notre site WWW.Eldjeich.org alors qu'il renferme la même matière ? Nous avons monté ces sites avec nos propres moyens (factures à l'appui) et contrairement à ceux qui ont dilapidé le pays, nous n'avons pas quitté l'Algérie avec des valises pleines de devises. Notre lutte est à la fois sacrée et légitime et nos moyens sont nobles mais surtout honnêtes.

    Les mêmes qui pour nous discréditer insistent sur ce « lien », oublient en fait que la totalité des quotidiens algériens sont dans des locaux appartenant à l'Etat algérien, fournis en papier par l'Etat, et le plus grand annonceur c'est l'Etat !
    Peut-on remettre en cause l'indépendance des journalistes habitants des résidences de l'Etat ?
    La réponse est oui pour beaucoup d'entre eux mais pas pour tous.
    Les attaques contre le MAOL sont la preuve que les généraux et leurs relais sont dans de sales draps ; les assassins de Matoub et leurs complices sont derrière les rumeurs et les écrits. Après avoir utilisé l'intégrisme comme arme non conventionnelle pour tuer la démocratie et stopper les réformes nécessaires au développement économique, ils utilisent le même procédé pour étouffer la vérité. Hélas pour eux, les Algériens ne sont pas dupes ; les graines de la vérité semées par des officiers glorieux et des journalistes courageux et arrosées de leur sang, finiront par éclore.

    Le jour est très proche où les Algériens connaîtront le rôle pervers des journalistes dans la guerre civile et comment certains parmi eux sont devenus des sergents recruteurs en France et ailleurs.

    Le commandement exécutif du MAOL est à l'intérieur de l'ANP et fait un travail de fond, ce qui a conduit le général Lamari à signer une directive sans précédent qui interdit l'attroupement de plus de deux militaires à l'intérieur et l'extérieur des casernes sans motif valable ou autorisation préalable !
    Bien que les membres connus du MAOL à l'étranger furent approchés par les adjoints du directeur de la DRS pour les persuader d'abandonner la lutte moyennant des sommes d'argents astronomiques (l'argent égaré des pauvres algériens) et des postes à faire rêver plus d'un, tous les officiers et sous-officiers du MAOL restent profondément attachés à leur serment pour que l'Algérie vive et pour que justice soit rendue.

    Ce n'est pas un hasard si le journal Liberté reproduit l'article la veille du printemps berbère. Le propriétaire du titre, un certain Isaad Rabrab, homme d'affaire véreux, très proche des délinquants décideurs, est un faux militant de la cause berbère. C'est un membre influent au sein de la direction du RCD, un parti fantoche aux mains de Toufik et qui n'a qu'une seule raison d'être : contrer les actions politiques des grands partis démocratiques et diviser les militants de la cause berbère. Un parti qui a fait de l'éradication sa raison d'être, au moment où la plupart des algériens militent pour une réconciliation juste, qui mettra chacun des belligérants du conflit devant ses responsabilités.

    Ce même parti qui a refusé le dialogue responsable entre Algériens, sous le prétexte fallacieux de défendre la république (la ripoux-blique des généraux), renie ses principes en acceptant la grâce amnistiante des égorgeurs et des violeurs. Tout cela en contre partie de portefeuilles ministériels spécifiques comme celui de la santé où Amar Benyounes (parent par alliance de Nezar), accélère la privatisation du secteur de la santé et celui des médicaments au détriment de SAIDAL.
    Le comble de la mauvaise foi chez Said Saadi (l'homme de Toufik) est atteint lorsqu'il déclare que l'amnistie a permis la récupération de plus de 4000 pièces d'armes, en oubliant de mentionner par ailleurs que depuis l'arrivé de Bouteflika, la violence a fait plus de 5000 morts et que la Kabylie est devenue depuis, la région la moins sûre d'Algérie !

    Les militants sincères du RCD «et ils sont nombreux » se posent la question du pourquoi d'un tel revirement dans la politique du parti ? Et pourquoi maintenant ?

    La réponse à cette interrogation est venue de la bouche même d'un haut responsable du RCD en rupture de banc, troublé et affecté par l'affaire Matoub. Il a contacté le MAOL pour marquer son indignation face à la grande magouille (son identité a été confirmée par le MAOL et sera gardée secrète pour des raisons évidentes concernant la sécurité de cette personne).
    Après plusieurs contacts téléphoniques et dans un document écrit, il nous livre son témoignage qui est reproduit ici fidèlement :

    "Militant de la cause berbère de la première heure, j'ai rejoint le RCD dés sa création, séduit par le discours de rupture, l'affirmation laïque et surtout par le côté moderniste de la nouvelle formation. Militant enthousiaste et convaincu, jusqu'au premier signal d'alarme en 1997 à l'occasion des élections truquées au profit du RND, parti de la présidence. Me trouvant dans les locaux du parti à Alger, je surprends une conversation téléphonique entre Khalida Messaoudi et une personne dont j'ignore le nom ; Khalida insiste sur la nécessité de faire en sorte que véronique Taveau, journaliste à ARTE, chaîne de télévision française, parte avec quelque chose de consistant, elle conclue par cette phrase : « si vous êtes d'accord, les services de sécurité ce n'est pas un problème ».
    S'adressant à moi après avoir raccroché le téléphone »ce soir on va leur faire honte » (Laachiya n'bahdlouhoum).

    Le soir avant la clôture du scrutin, comme par hasard Khalida sert à Taveau un bourrage d'urnes en «live » par les militants du RND.
    Ce scoop médiatique n'a rien de spontané, sans mettre en doute l'honnêteté et l'objectivité de la journaliste, même si elle est très proche des thèses de notre parti, la fraude réelle que personne ne peut mettre doute, n'est pas le problème, mais c'est la mise en scène et la manipulation de la journaliste par son amie Khalida. Les journalistes qui travaillent en Algérie connaissent les difficultés, les entraves et la surveillance dont ils font l'objet.

    Taveau n'était qu'un instrument aux mains d'un marionnettiste invisible qui voulait envoyer un message au clan de la présidence ; en tous les cas, les paroles de Khalida lorsque je lui ai posé la question sur les tenants et les aboutissants de cette histoire ne laissent aucun doute : «Zeroual doit comprendre qu'il n'a pas toutes les cartes en main ! ».
    Puis vint l'affaire de l'assassinat de Matoub, avant même de lire votre dossier et les révélations sur votre site, je me posais la question sur le rôle joué par certains responsables du parti et pour qui roule réellement Saadi ?
    Lorsque le Premier ministre Ouyahia a voulu imposer la loi sur l'arabisation, je me souviens des déclarations de Saadi lors d'une réunion dont vous avez fait état dans votre dossier :«la loi ne passera pas et si tout va comme prévu, elle sera la tombe de la présidence »
    Saadi : un visionnaire ou quelqu'un d'informé ?

    Quelques années plutôt, n'a t-il pas affirmé en direct à la télévision au chef intégriste du FIS qu'il n'arrivera jamais au pouvoir !

    Dès que la radio de l'état a annoncé la mort de Matoub, les responsables du parti ont eu une réaction troublante, il fallait passer partout le mot d'ordre que le GIA était derrière le crime, alors que la rue criait ''pouvoir assassin''. La déclaration de Khalida Messaoudi accusant les islamistes de l'assassinat et affirmant que beaucoup de gens dans le pouvoir y trouvaient leur compte n'était qu'une façon subtile pour ne pas se couper de la base du parti et de la population kabyle qui elle a vu la main du pouvoir dans cet assassinat.

    Dès que la tension est tombée après l'enterrement de Matoub, certains membres du RCD, très gênés par les premiers doutes exprimés par la sœur et la mère du chanteur, ont commencé par faire un travail de sensibilisation dans le seul but de consolider la piste islamiste en faisant courir la rumeur sur Malika Matoub l'accusant de vouloir faire un nom et un commerce avec l'affaire !
    Sans vouloir mettre en cause Ait Hammouda, son comportement après l'assassinat était plus que troublant. Pourquoi voulait-il à tout prix savoir ce que la sœur mijotait en répétant à tout bout de champ qu'elle était imprévisible ?

    Pourquoi donnait- il de fausses informations aux journaux et notamment le journal Liberté, (information sur l'autopsie en citant des sources proches de l'enquête), il m'a chargé personnellement de faire circuler le nom d'un suspect auprès de certains journalistes, car ma profession donnait de la crédibilité à l'information. J'ai rompu avec le RCD après l'enlèvement du jeune Naim par des membres des GLD pour intimider Malika.

    Ma conviction est faite, l'opposition du RCD à l'islamisme n'est que conjoncturelle et les opportunistes utilisent la bonne foi des militants et leur détermination à défendre la démocratie et la cause berbère à des fins bien terre à terre, un statut et une carrière.
    Le RCD est devenu un instrument aux mains des affairistes qui espèrent tirer profit des prochaines privatisations, Les militants sincères doivent poser des questions sur les largesses de Rabrab dont profitent Saadi, Messaoudi et les autres. Une démocratie ne se construit que sur des bases saines avec de la transparence. La direction du RCD en acceptant de participer au gouvernement avec les islamistes et Ouyahia, chef de file des corrompus est la preuve que l'heure du partage et de la compromission est arrivée''.

     

    Voilà le témoignage accablant d'un responsable d'une formation politique, l'exemple vivant de la manipulation à grande envergure.
    Un parti qui a cautionné toutes les décisions prises par les généraux qui ont conduit le pays au génocide, le RCD et le GIA sont deux faces d'une pièce entres les doigts d'un prestidigitateur habile.
    Le GIA descend du maquis pour faire des affaires (licences de taxi et autres aides) fournis par le gouvernement sans renier l'idéologie dont ils sont restés de fidèles adeptes, le RCD rentre au gouvernement en trahissant la mémoire des victimes du terrorisme et la boucle et bouclée.

    Vouloir faire croire aux Algériens que le MAOL est le reflet du FIDA ou du GIA après avoir prétendu que le FFS et les services étrangers y sont derrière n'est qu'une manipulation grotesque de la part des naufragés du crime qui ne trouve que des histoires de '' Tayabates El Hammam'' (commères) pour répondre aux accusations de génocide.

     

     

    Tous ces exemples de manipulation tout azimut et coups fourrés en tous genres, ont été cités juste pour donner un aperçu sur ce qui se passe dans les coulisses du CDD, où l'information est le souffre-douleur d'apprentis sorciers qui tentent contre toute logique de réinventer la réalité algérienne. Il est incontestable que l'étendue des préjudices causés par ces faussaires de la pensée n'aurait certainement pas été aussi dramatique sans la complicité incriminable d'une classe de journalistes sans âmes qui ont engagé leurs plumes et ont cautionné le mensonge et l'irréalité dans un combat où l'encre coule à flot pour noyer la vérité.

    Pour ces pseudo-journalistes le temps s'est arrêté à partir du moment où ils ont signé leurs pactes d'allégeance aux ordonnateurs de la pensée polarisée, car ils ne connaîtront jamais la satisfaction que ressentent les hommes sincères qui prêtent leurs mots à ceux qui n'ont plus de voix pour crier leur peine et soufflent la vie dans les corps meurtris de toutes les victimes.

     

     

     

    La chasse aux sorcières

    Le recrutement des journalistes a de tout temps été un objectif de première priorité pour tous les services opérationnels de la DRS. Si on se reporte aux différents domaines où le rôle de la presse est déterminant on comprend aisément la consécration de tout un service avec des moyens illimités avec pour seul but : le contrôle de l'opinion.
    Les moyens investis par la DRS pour recruter un journaliste dépendent de l'importance même du sujet opérationnel. Dans tous les cas de figure, si l'on considère un sujet moyen où l'approche directe n'est pas recommandée pour cause de refus probable de collaboration, une enquête de sécurité est conduite pour identifier le maximum de contacts du sujet, étudier ses habitudes même les plus intimes grâce à l'écoute téléphonique, la surveillance et la filature. Quelques fois même des agents extérieurs sont utilisés pour complément d'enquête ; en définitif tout l'ABC du parfait espion est utilisé, le plus important est le résultat. C'est un cas d'école ou l'on peut dire avec beaucoup de liberté que la fin justifie les moyens.

    A la fin de toutes ces conspires primaires et suivant le résultat de l'enquête de sécurité plusieurs cas sont possibles, et le meilleur angle d'attaque (une stratégie d'approche) est adopté:

    *Si le sujet a des vices, des secrets cachés ou des points faibles exploitables, ils sont vite adoptés et l'approche est décidée. L'officier traitant essaye durant la rencontre d'utiliser la méthode douce et si le sujet accepte de collaborer, les points faibles ne sont pas cités et sont réservés pour plus tard.
    Il faut dire que certains journalistes ont offert deux mêmes d'aider la centrale, ils font aussi du renseignement en milieu journalistique pour diverses raisons qui varient du personnel au politique. C'est l'espèce la plus virulente car elle collabore très intensément pour compromettre d'autres journalistes.

    *Si le sujet n'a pas de vices ou de secrets particuliers, l'approche est ensuite basée sur la tentation d'une manière indirecte, c'est à dire en utilisant des tiers personne, les plus proches possible, capables de présenter l'offre de collaboration sous un l'angle qui se confond bien avec le profil du sujet comme le nationaliste et l'intérêt suprême du pays par exemple, pourvue que les paroles de la personne qui fait l'approche trouve un écho chez le sujet. Très souvent le résultat dépend de l'engagement politique du sujet.
    Dans ce cas qui nous concerne, des journalistes proches des thèses du RCD par exemple sont recrutable en jouant à la fois sur la corde berbériste et sur la lutte contre l'Etat théocratique.

    Il arrive que des journalistes acquis aux thèses du tout sécuritaire refusent de collaborer avec le service et s'ils sont intéressants pour la centrale ça devient un problème car le refus de ceux-ci vient de leur volonté de rester libres, pour eux collaborer avec les services de sécurité relève du domaine de la trahison morale bien qu'ils partagent les mêmes idées que l'armée ; par honnêteté intellectuelle, ils ne peuvent pas se permettre un tel engagement.
    C'est ce qu'on appelle dans le jargon des services les têtes dures, ou monsieur principes. Peu de personnes parmi cette catégorie accepte de reconsidérer l'offre et accepte de collaborer après la pression (la torture morale) et les menaces qui viennent dans la deuxième partie de l'approche et où commence l'utilisation de toutes les méthodes basses.
    Bien souvent les sujets récalcitrants sont obligés de quitter le pays, abandonner l'écriture, ou pour certains d'entre eux qui persistent, le risque est grand, très grand même car ils peuvent perde la vie.
    Nous allons citer deux malheureux exemples parmi cette dernière catégorie:

     

     

     

    Le cas Tahar Djaout

    Il n'est pas utile de rappeler qui est Tahar Djaout, car à lui seul ce nom est plein de symboles et c'est justement sur ce symbole que le service voulait à tout prix mettre la main.
    Pour Smain Lamari, alors occupé à monter la machine infernale de contre réaction et de répression, Djaout est un trésor et un pôle pouvant réunir autour de lui des personnalités du monde entier. Il fait donc l'objet d'une attention très particulière.
    Au début de l'année 1993 les services secrets sont en pleine crise et les pressions internationales poste-coup d'Etat nécessitent une mobilisation massive d'une nouvelle force, un front capable de contenir les réactions hostiles venues de l'extérieure et celle émanant de l'intérieur. Ce front de défense des valeurs républicaines de l'Algérie et qui sera désigné plus tard par la ''société civile'' a besoin de forces motrices capables de le générer une poussée dans le sens politique voulu par les généraux.

    A cette époque Said Saadi et Khalida Messaoudi ont déjà traversé un long chemin dans la réalisation d'un tel projet en prenant la tête du mouvement pour la république (MPR), mais il fallait s'assurer du ralliement du plus grand nombre d'intellectuels francophones bien sûr pour donner plus de crédit au mouvement. L'occident en général et la France en particulier étant naturellement bien plus sensible aux appels des instinctuels de culture française.
    C'est la raison pour laquelle Smain a concentré ses efforts sur cette classe particulière d'intellectuels capables d'exporter plus aisément les thèses politiques des Janviéristes.

     

     

     

    Tahar Djaout

     

    Plusieurs intellectuels prennent très naturellement part à cette grande mobilisation par déontologie ou affinité politique, Rachid Boudjedra, Rachid Mimouni, .et d'autres se sont investis dans cette foire de ''sauvegarde'' de la démocratie mais nombreux sont ceux qui sont restés en marge préférant suivre les événements de loin en cette période trouble.
    Tahar Djaout change du champ littéraire au champ politique avec l'avènement du FIS, il traduit sur papier assez bien l'esprit du combat que préparent les généraux du MDN, seul différence c'est que Djaout pense en poète et écrit naïvement avec tous les sentiments qui peuvent se réunir chez un poète. Pour lui la rupture doit se faire avec toutes formes d'hégémonie qu'elle soit religieuse ou militaire. Il a même l'intention de créer une association pour la défense de la liberté de la presse à cause des restrictions imposées sur la diffusion de l'information.
    Les généraux quant à eux sont plus pragmatiques et doivent réussir le plan du Mokh (le général Mohamed Touati) quelles que soient les conséquences

    Djaout est bien connu des services et c'est son coté idéaliste qui pose problème, il a déjà été approché auparavant mais il a complètement refusé de collaborer avec la centrale. Cette fois-ci c'est Smain en personne qui suit le dossier et une enquête très poussée de plusieurs semaines est menée pour essayer de trouver une porte d'entrée, mais en vain.
    Le sujet est cristal comme on dit et cela rend son recrutement assez difficile. Smain charge un autre agent '' Kabyle'' pour tâter le terrain et essayer d'allier Tahar pour le combat, la réponse de ce dernier est sans appel '' J'agis en mon âme et conscience ''!
    Pour Smain Lamari, Djaout est une carte gagnante à tous les coups quelque soit les jeux et ''puisqu'il a refusé de travailler pour le service en étant vivant, il le fera en étant mort''.
    Sa liquidation est décidée presque à la hâte suite à une occasion plus que propice, la publication le 25 mai 93 de son article intitulé " la famille qui avance, la famille qui recule". En publiant cet article Djaout donne à Smain l'occasion rêvée de faire passer le meurtre pour un acte terroriste.

    Très tôt, ce matin du 26 mai 1993, tous les alentours de la cité de Bainem sont vidés des petits vendeurs de cigarettes et des travailleurs des chantiers voisins par l'équipe en charge de l'opération. C'est un commando de l'escadron de la mort, la fameuse équipe 192, qui se présente vers dix heures devant la voiture de Tahar Djaout (garée près de son immeuble). Ce dernier vient tout juste de la mettre en marche et c'est un professionnel qui l'exécute après l'avoir appelé par son prénom pour confirmation de l'identité. Pour maquiller le crime, le corps ensanglanté est sorti de la voiture et jeté sur le sol, le tueur prend la voiture et quitte la cité le plus normalement du monde. La voiture est bien sûr retrouvée abandonnée non loin de Bainem.

    Cinq jours après, un jeune homme tremblant face à la caméra de télévision, visiblement affecté par la torture, avoue son implication dans l'assassinat du poète. La confession est très claire et les motifs bien établis, '' l'obscurantisme religieux vient de commettre un crime qui soulève toute la Kabylie''. Une campagne médiatique sans précédant est organisée, le mot d'ordre est donné, le coupable invisible tout désigné : Le GIA a tué son journaliste Kabyle numéro un !

    Les avocats du vendeur de bonbons présenté à la télévision arrivent très facilement à prouver que leur client est innocent et pour cause au moment des faits il jouait un match de basket à Ben Aknoun, le juge n'a pas d'autres alternatives que de relâcher le pseudo-assassin, les autres complices présumés sont comme d'habitude ''selon un communiqué officiel '' abattus plus tard dans des opérations de police.
    Nous avons vu depuis plusieurs repentis défiler devant la caméra de télévision avouant des crimes aussi effroyables les uns que les autres, les exemples son nombreux (Djilali Liabes, M'hamed Boukhobza, Boucebsi, Benhamouda.)
    La famille de Djaout a essayé de trouver des témoins parmi les habitants de la cité où tout le monde se connaît, mais en vain. Le commissariat de police locale a déjà fait le nettoyage nécessaire en embarquant une foule de jeunes du quartier qui ont en vu de toutes les couleurs dans les locaux de la police, ils ont appris à la sortie à dire : '' je n'ai rien vu et ça ne me regarde pas'', la peur qui régnait a fait le reste.

    Smain par contre ne s'attend pas à la création d'un comité de vérité sur l'assassinat de Tahar Djaout, et rien que l'idée de ce comité le met hors de lui, surtout que des journalistes ont suivit ce comité qui pose des questions très embarrassantes et ce n'est pas par hasard que le 15 juin le co-fondateurs de ce comité en l'occurrence, le psychiatre Mahfoud Boucebsi est sauvagement assassiné à l'arme blanche, la signature du crime est un double message, rien ne peut arrêter les fous du pouvoir.

    Cette assassinat ressemble très étrangement par ses motifs et ses buts à celui du Chanteur Matoub Lounes, différents lieux, différentes époques, le but rechercher dans les deux cas par Smain et Toufik est le même : la manipulation des foules par ses symboles, même au delà des frontières.
    Les retombées médiatiques et politiques de ce meurtre sont énormes, que se soit en milieu journalistique ou politique et la machinerie de la société civile a bien avancé depuis en utilisant la mémoire d'un symbole qui est contraint à la collaboration en étant mort à cause de certains ( Said Saadi &Co) qui n'ont nullement hésité à mettre en avant le nom de Djaout à toutes les sauces politico-mafieuses comme ils le feront ensuite avec Matoub.

     

     

     

    Le cas Said Mekbal

    De part son caractère Said Mekbal était très proche de Djaout. Connue dans le service sous son célèbre pseudo ''Mesmar J'ha'', lui aussi a fait l'objet d'une approche de collaboration par le service de Smain. Insolent, c'est ainsi qu'il est qualifié par l'officier qui a essayé de le recruter, et malgré le fait qu'il ait bénéficié d'une bourse à l'étranger offerte par le ministère de la défense, son attitude est restée plutôt ingrate vis-à-vis du service.

     

     

     

    Said Mekbal

     

    Il s'est fait une réputation par ses écrits peu flatteurs à l'égard des islamistes d'une part et du commandement militaire d'autres part ; ce qui lui a valu d'être plusieurs fois suspendu du journal et rappelé à l'ordre de manière assez désagréable. Said Mekbal a refusé de cautionner la politique du changement partiel, pour lui les islamistes et les militaires sont deux diables de différentes couleurs. Le plus grave pour Mekbal c'est qu'il agaçait très sérieusement Toufik par ses écrits et ses allégations répétées concernant l'implication des services de sécurité dans le meurtre de certains journalistes. Toufik lui fait parvenir un message assez clair '' à ce rythme tu ne vas pas tarder à rejoindre Djaout '' !

    En accordant une interview à une journaliste allemande (dont le nom ne sera pas cité pour des raisons de sécurité et qui garde encore l'enregistrement audio de la rencontre) et ce quelques semaines avant sa mort, il lui a clairement répondu à la question : ''qui veut vous tuer ?''
    ''Si vous apprenez que j'ai été assassiné sachez que c'est le général Toufik qui aura ordonné mon exécution !''

    Ses engagements politiques le rendaient naturellement hostile à toute collaboration directe ou indirecte avec les services de sécurité. Quand l'officier en charge de son recrutement lui demande de collaborer avec le service, il a la même attitude que celle de Louisa Hanoune lors de son arrestation en 89 à Ben Aknoun avec sa copine d'Air Algérie. La réponse est identique et le ton employé pour marquer le refus, assez fort, '' Je ne collaborerai pas et faites ce que vous voulez''.

    A tout seigneur tout honneur, c'est la réponse que Smain ne voulait surtout pas entendre et c'est la même équipe qui a monté l'opération Djaout qui s'est occupée du dossier Mekbal, et de la même manière : une exécution en bonne et due forme. Seulement dans ce cas, Said Mekbal qui échappe à un attentat le 08 mars 1993, est depuis sur ses gardes et difficile d'approche et c'est la raison pour laquelle le ''travail'' est confié à un homme de main de Smain, Abdel Malek Amalou, connu dans le service pour son professionnalisme sous le pseudo « le liquidateur ». Il s'est fait une grande réputation après le meurtre à Paris en 1987 de l'avocat Ali Mécili.

    Le liquidateur a besoin de s'approcher de Said Mekbal sans que ce dernier puisse se douter de quoi que se soit. Ce qui est fait grâce à la collaboration d'un agent féminin, (une journaliste qui accompagne le tueur au moment du crime et qui connaît Said Mekbal. Elle le piège et c'est Toufik et Smain qui arrachent ''Mesmar Dj'ha''. Said Mekbal porte le numéro 27.

    Il est douloureux de citer ces exemples car les motivations de Toufik et de Smain Lamari sont multiples, en plus des retombées médiatiques de ces opérations funestes, ces assassinats servent d'exemples à d'autres journalistes qui craignant pour leurs vies n'ont plus le choix. Pour les responsables du service presse de la DRS, après les meurtres de plusieurs journalistes soit par le service comme c'est le cas des exemples précédents soit par la main des islamistes, la cueillette des plumes est devenue très facile. Il fallait les recevoir à bras ouvert et leur offrir la sécurité, les armes (beaucoup de journalistes sont armés suite à cela par le service) et tout le confort dont ils ont besoin en échange de leur contribution bienveillante.

    Il est important de noter que derrière ces meurtres de journalistes (surtout les journalistes étrangers), les généraux Toufik et Smain ont aussi un objectif hautement stratégique par ces liquidations, à savoir le contrôle par ricoché de la presse étrangère et ce par l'imposition d'une protection rapprochée permanente durant tout le séjour du journaliste en Algérie.

    De cette façon les généraux sont sûrs de limiter le champ d'action des journalistes étrangers qui ne verront en fin de compte que ce qui arrange le commandement militaire et rien d'autre. Même les contacts avec la population civile sont réduits au strict minimum pour éviter tout dérapage. L'opinion internationale doit à tout prix avoir le même son de cloche '' l'armée est au-dessus de tout soupçon''.

     

     

    Les victimes

    En plus de ceux qui ont perdu leurs vies, reste ceux qui ont énormément souffert et auxquels nous rendons un grand hommage pour leur courage, leur honnêteté, leur persévérance et leur résistance.
    Ils ont subit des tortures en tous genres, des viols, des harcèlements judiciaires et des insultes dans le meilleur des cas. Leur souffrance est celle du peuple algérien avec lequel ils sont toujours restés honnêtes.
    Nous ne pouvons pas les citer tous et nous n'avons aucune décoration à leur offrir sinon notre profonde reconnaissance et notre profond respect. Parmi ceux là nous citons :

    Salima Ghezali,
    Chawki Amari (caricaturiste),
    Marc Marginedas (correspondant d'El periõdeco : expulsé),
    Mourad Hadjersi(journaliste free lance),
    Baya Gacemi (la Tribune),
    Faycel Metaoui (El Watan),
    Abi Mounir (caricaturiste l'Authentique),
    Abdelaziz Houmad (directeur d'Ouest Info),
    Billal Thaminy (l' Authentique)
    Djillali Hadjaj (El Watan),
    Saad Bouakba ( El Youm),
    Zoubir Souissi (ancien directeur du soir d'Algérie),
    H'mida layachi (El Khabar),
    Abdel Ali Hocine (Gayad) (El Khabar),
    Djamel Benmered (Exilé),
    El Kadi Ihsane (Le quotidien d'Oran),
    Touhami Madjouri (El Alam Assiyassi),
    Daikha Dridi (free lance),
    Mourad Aït Ouarab (free lance),
    Ahmed Kaci (l'Authentique).

    La dernière victime en date du colonel Hadj Zoubir est un jeune photographe Walid Zeroug, arrêté le mardi 28 mars 2000 à 19h30. Il a été emmené à Ben Aknoun (Belaroussi) où il a passé cinq nuits avant d'être relâché le dimanche vers 17 heures après que l'AFP ait rendu publique l'information.
    Ce photographe âgé de 24 ans travaille entre autres pour l'agence française IMA Presse. Son arrestation est directement liée au fait qu'il connaît personnellement l'attaché de presse au sein de l'ambassade de France à Alger. Zoubir avait demandé à Walid Zeroug de collaborer avec lui mais le jeune photographe a refusé.

     

     

     

    Les disparus

    Une pensé très particulière à quatre journalistes disparus dont deux arrêtés officiellement par les services de sécurité, à ce jour leur sort est identique à celui des milliers de victimes disparus qui nous interpellent à tous les instants pour que l'on fasse toute la lumière sur les.

     

    Djamil Fahassi : (Radio Algérienne, chaîne III),
    Aziz Bouabdallah (El Alam El Siyassi),
    Tous deux arrêtés par les services de sécurité.

    Kadour Bouselham, (Horizons),
    Mohamed Hassaine, (Alger Républicain),
    Mohamed Mekati, (El-Moudjahid),...

    Présumés tués par des groupes islamistes.

     

     

     

    Les Agents des services

    Nous tenons avant toute chose à préciser que les noms qui vont suivre sont ceux des personnes qui ont volontairement choisi de collaborer avec les services de sécurité. Les copies des dossiers agents (ou fiches bleues) qu'ils ont signé ainsi que les preuves de leurs méfaits seront transmis aux instances judiciaires le moment venu. Ces journalistes ainsi que d'autres, ont vendu leurs âmes aux assassins de leurs collègues journalistes. Nous n'allons pas non plus nous rabaisser et décrire les détails de leurs vies privées soigneusement notés dans leurs dossiers par les responsables des services et ce d'abord par respect pour leurs familles et aussi par respect pour les lecteurs de ce dossier.

    Nous n'avons pas pris en considération le cas des journalistes qui ont cédé sous les menaces et les exactions en tout genre, car ceux là ont au moins le mérite d'avoir essayer de résister. Il faut dire qu'il n'est pas toujours facile de supporter les tortures de quelle nature que se soit.

     

    El Watan:

    Salima Tlemçani de son vrai nom Zineb Oubouchou, a été recrutée par le colonel Fawzi. Ses collègues l'ont surnommé le général à cause de ses contacts permanents avec le service et son autorité. Elle est utilisée par Zoubir comme sergent recruteur spécialement avec les journalistes étrangers et remplit des missions pour le service surtout à l'étranger. Elle a déjà été envoyée à une réunion de la fédération internationale de journalistes pour passer les messages de la DRS '' C'est uniquement les islamistes qui tuent en Algérie''. Elle doit partir le 03 mai à Barcelone pour participer à un séminaire international organisé par la coordination des journalistes catalans à l'occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse.
    Elle a initié les attaques contre le MAOL d'après les instructions de Zoubir en commençant par diffuser des messages sur Internet sous le pseudonyme de '' SalimaPour''.

     

     

     

    Salima Tlemçani de son vrai nom Zineb Oubouchou

     

    Tayeb Belghiche:(actionnaire d'El Watan), surnommé le manchot par les services du CCD; parce qu'il a perdu un bras durant son enfance lorsqu'il a sauté sur une mine dans la région de Souk Ahras.
    Il s'est, dès les années 70, spécialisé dans le conflit Algéro-Marocain et l'affaire du Sahara Occidentale.
    Tayeb Belghiche est l'agent favori du service pour ce qui est des campagnes de propagandes contre le Maroc et les questions relatives au problème Sahraoui.
    C'est lui qui a fait entrer, il y'a dix ans, ABLA CHERIF, de son vrai nom ''Amel Boumediene'', dans le monde de la presse. Il l'a mise en relation avec les officiers des services et l'a convaincue de collaborer.

     

    Liberté :

    Nacer Belhadjoudja : il est utilisé par le service surtout pour espionner ses collègues, Zoubir l'a bien utilisé pour espionner Ghalib Djebour à l'Authentique, mais il est viré quand le directeur de journal s'en rend compte.
    Ses deux frères travaillent aussi pour le service, Rédha Belhadjoudja signe la chronique en page 24 de liberté "le nez et la perte" sous le pseudonyme Hakim Laalam ; Said Belhadjoudja travaille comme correspondant du Soir d'Algérie à Annaba. C'est Nacer qui est le plus lié à Zoubir qui le traite comme son dauphin.

    Abrous Outoudert (directeur du quotidien Liberté) : il a été durant de longues années fonctionnaire au ministère de la communication. Il s'occupait de la censure. Originaire du village de Taguemount Azouz, daïra de Douala wilaya de Tizi Ouzou, il a été contacté par Isaad Rabrab quand celui-ci a décidé de créer Liberté. Les deux sont originaires de Taguemount Azouz. Ils sont aussi cousins éloignés. Abrous est chargé de la gestion du quotidien liberté afin que Rabrab n'apparaisse pas. Abrous est très proche de Zoubir qui l'utilise comme agent de renseignement notamment auprès de l'ambassade de France où Abrous a des contacts importants. L'information publiée sur le radar de liberté concernant Betchine lui a valu d'être emprisonné. Cette affaire cousue de fils blancs lui a aussi permis de gagner en crédibilité en plus de la prime du service.

    Ghania Khelifi.

    Mohamed Sifaoui.

    El Khabar:

    Ali Djerri.

    Le Matin :

    Farid Alilet.

    Le Soir D'Algérie:

    Fouad Boughanem,
    Rabah Abdellah.

    Horizons:

    Naama Abbes, C'est le colonel Fawzi qui a convaincu Liamine Bechichi à l'époque ministre de la communication de nommer Naama Abbes (Bi-National car née en France) au journal Horizons.

    La Tribune:

     

    Bachir Chérif Hassan

    France 2 :

    Ahmed Ouandjli (correspondant),

     

    Al-Jazzerah:

    Boualem Allah Hamid (correspondant ),

     

    La radio algérienne chaîne 3:

    Zehira Yahi.

    El-Hayat:

     

     

    Mohamed Moqaddem de son vrai Anis Rahmani

    Fils de Harki et lui harki du DRS

     

    Mohamed Moqaddem. (Anis Rahmani)

    MBC:

    Ahmed Megaache.

     

    Le Quotidien d'Oran :

    Mounir Bendjemaa : Ancien journaliste à Horizons et à l'Authentique où il a espionné pour le compte de Zoubir. Après son éviction de ce journal Zoubir le nomme au Quotidien d'Oran, ce journal en partie propriété du chef de la deuxième région en l'occurrence le général Kamel Aberahman. Mounir B. est aussi utilisé pour essayer de discréditer le MAOL sur Internet en lançant des messages sur les sites où il y'a des forums d'algériens.

    Hebdo Libéré:

    Abderrahmane Mahmoudi.

    Le directeur d'Achaab:

    Azzedine Boukerdousse.

    Le secrétaire général du syndicat national des journalistes ( SNJ ): promu à ce poste par le service : RABAH ABDELLAH. Il signe ses articles au "soir d'Algérie" sous le
    Pseudonyme Sofiane Aït Iflis.

    El Moudjahid :

    Mouloud Benmohamed, qui est devenu presque un habitué des rencontres sur les droits de l'homme à Genève et Paris. Il est envoyé en mission pour prendre des photos et des enregistrements qu'il remet ensuite à Zoubir.

     

     

    Ces agents des services sont animés par le désir d'arriver vite au sommet comme leurs prédécesseurs que les officiers recruteurs citent en exemple. Le service a souvent bien récompensé ses serviteurs fidèles afin qu'ils servent d'exemples aux autres journalistes plus soucieux de se faire une réputation que de faire honnêtement leur métier.

    Zahia Benarouss : Ministre.

    Hamraoui Habib Chawki: Ministre.

    Ahmed Boubrik: Directeur de la station ENTV de Constantine.

    Chadli Boufaroua: est devenu directeur du centre d'écoute de Dély Brahim.

    Mohamed Tigane : directeur d'El Massa.

    Nacer M'hel : directeur de l'APS (ex. Chef du bureau de l'APS à Tokyo, Mexico, et Washington et agent attitré de la DRS).

    Naama Abbes : est devenue directrice de l'Horizons.

    Abdelhak Bouatoura : Un ancien journaliste à Horizons. Il est récompensé par la DRS en 1997 en le nommant comme attaché de presse au ministère de l'intérieur.

    Fatiha Akkab : Ancienne journaliste à Algérie Actualité, devenue fonctionnaire au ministère de la communication.

     

     

     

    Zoubir, les Affaires et les Autres

    Le chargé du contrôle de la presse Tahri Zoubir a réagit de la même façon que ses chefs, à peine installer à son poste a Belaroussi qu'il s'est investi en parallèle dans la fructification des affaires de la famille. El hadj Zoubir est le frère de Miloud Zoubir, l'ancien Wali de M'sila, nommé après le dernier mouvement des walis à la willaya de Ghelizane grâce à l'intervention du colonel Zoubir, le frère protecteur.

    En 1995, les services judiciaires de la gendarmerie nationale mettent à jours un trafic à grande échelle de passeports, de cartes jaunes (dispense du service militaire) et de sursis militaires valables à l'étranger. Parmi les personnes mises en cause, le propre frère du colonel Zoubir alors wali de M'sila, le commandant du secteur militaire et d'autres relais dans l'administration locale. En fait même Zoubir est bien impliqué en assurant la sécurité de tout le réseau. A 12.000FF (nouveaux francs) la carte jaune et 8.000FF le sursis, les comptes atteignent très vite des sommes gigantesques. Profitant du climat d'insécurité générale et de la crainte des parents pour leurs enfants qui ont atteint l'âge du service militaire, Zoubir et ses complices ont organisé ce commerce très lucratif de la vie humaine. Les parents des jeunes appelés qui peuvent se permettre même en vendant leurs biens préfèrent acheter la vie de leurs enfants plutôt que de les voir partir vers une mort certaine, trop de jeunes ne sont jamais revenus de l'abattoir.

     

     

    Quand le colonel Zoubir prend connaissance des investigations menées par les gendarmes autour de cette affaire, c'est en personne qu'il dirige les tractations avec le service concerné de la gendarmerie. Ses arguments en tant qu'officier supérieur de la DRS très connu dans le milieu opérationnel sont solides et pour lui le service de police judiciaire de la gendarmerie est entrain de faire capoter une opération interne au service de la DRS couverte par le sceau du secret à des fins de lutte contre le terrorisme. Il est vrai que les services opérationnels de la DRS montent des affaires de toutes pièces (le miel qui attire les abeilles) soit pour des besoins d'infiltration soit pour la neutralisation de certains éléments, (le dossier de la lutte antiterroriste en traitera quelques exemples). Mais aussi d'autres opérations du genre sont aussi préparées pour des besoins personnels, le plus souvent pour le compte des chefs qui veulent éliminer des concurrents gênants ou avoir l'avantage dans des domaines qui les intéressent.

    Malheureusement pour Zoubir, un journaliste travaillant pour le journal Le Matin eut vent de cette affaire (sans pour autant qu'il sache le lien de parenté qui existe entre le Colonel Zoubir et le Wali de M'sila), il publie un article sur les dépassements de ce wali. En apprenant la nouvelle, Zoubir devient fou et fait tout pour nuire à ce journaliste : arrestation par Tartague, coups, insultes, menaces de viol et de mort. Toute la machinerie répressive est mise à contribution pour enterrer le sujet en question. Comme à l'accoutumée, Zoubir fait sortir le chef d'inculpation classique, à savoir intelligence pour un service étranger pour légaliser l'arrestation de l'auteur du fâcheux article vis à vis de ses collègues, car le journaliste en question avait des connaissances au sein de l'ambassade de France et des Etats-Unis à Alger.

    Les affaires des frères Tahri dépassent largement le cadre du trafic de documents militaires, ils ont même monté grâce à l'argent récolté par ces transactions honteuses, une société d'importation de produits électroménagers en provenance de Tunisie avec le partenariat du chef de sûreté de la wilaya de M'sila et le commandant du secteur militaire. Leur société est devenue avec le temps l'une des plus importantes qui fait de la distribution (vente en gros) pour tous les commerçants de l'ouest du pays et même du centre. Leur chiffre d'affaire dépasse les 300 milliards de centimes et c'est grâce à Zoubir que le service des douanes n'a jamais un droit de regard sur ce commerce juteux qui est en pleine floraison.

    Une des premières victimes de Zoubir est le DEC d'El Biar, le nommé Mohamed Maarouf qui cède sous les menaces claires de Zoubir. Ce dernier exige avec insistance un lot de terrain pour construction dans la commune. C'est finalement derrière le stade d'El Biar qu'il réussit à en avoir un à un prix dérisoire pour le moins que l'on puisse dire en comparaison avec les prix réels pratiqués sur le marché. Sans se soucier des frais, il fait appel à l'entrepreneur favori des généraux, un certain ''Ami Salah'' qui a construit deux villas pour le général Mohamed Touati, deux autres pour le général Abdel Madjid Taghrirt, une autre pour le général Mohamed Lamari (pour son Fils Mourad) et pour bien d'autres officiers supérieurs.

    La villa la moins chère a coûté plus de 2,5 milliards de centimes. Celle de Zoubir a coûté près de trois milliards, une somme modique pour ce colonel businessman qui s'est fait construire deux autres villas à Oran, l'une aux noms des membres de sa famille, en plus des logements de fonction qu'il n'a jamais quitté. Cela fait bien de l'espace pour un seul colonel. Rien à voir avec la réalité algérienne, cet officier supérieur parmi tant d'autres vit dans le luxe et la luxure alors que la crise de logement bat son plein.
    La mutation du frère wali n'est pas due au hasard, le budget de reconstruction de cette zone martyre aiguise les appétits des vautours du trafic de l'immobilier et du foncier, et les affaires des frères dans ce domaine ne sont pas en laisse. Déjà à M'sila, le Wali Miloud Tahri s'est bien servi et le montant du trafic de lots de terrain, logements d'habitation, locaux commerciaux et engins de transport lourds, est effarant. Pareillement Zoubir a fait de même à Alger avec l'ex. Gouverneur Chérif Rahmani et ''Salah'' le fameux entrepreneur. Des terrains agricoles ont été détournés, reclassés constructibles, construits et revendus à des prix exorbitants. Même d'anciens cimetières chrétiens n'ont pas échappé à leur voracité et ont été vendus comme terrains constructibles.

    Le lecteur peut se demander légitimement comment est ce que les chefs de Zoubir laissent faire ce subordonné ? En réalité pour eux ces petits trafics c'est du menu fretin. Ils laissent faire pour s'assurer du soutien d'officiers comme Zoubir. Ils peuvent cependant à tout moment le traduire en justice quand il devient gênant ou trop gourmand. Les généraux préfèrent laisser ces miettes aux officiers qui les secondent.
    Les affaires des généraux se chiffrent en millions de dollars et les officiers de l'espèce de Zoubir évitent bien de toucher aux chasses gardées des grands.

    Le cas du Colonel Zoubir, chef du CCD n'est qu'un exemple parmi des centaines d'autres qui usent leurs fonctions comme un tremplin vers la richesse et qui travaillent d'arrache-pied pour s'assurer une place au soleil. Zoubir sait que son poste lui permet de faire taire tous ceux qui osent parler de corruption, de détournements et de tout ce qui dérange les chefs. C'est de ce point précis qu'il tire sa force et son pouvoir.

    Djillali Hadjadj, journaliste et médecin de formation, a longtemps travaillé au journal El Watan et s'est spécialisé au fil des ans dans les affaires de corruptions surtout depuis l'arrivée de Zeroual au pouvoir. Il a écrit un livre traitant aussi de l'étendue du fléau de la corruption dans notre société. Il était bien vu par les responsables des services depuis qu'il avait lancé une série d'articles sur l'empire du Général Betchine, bien plus il a même été félicité plus d'une fois par Zoubir pour son travail. Le vent a très vite tourné dès que ce même journaliste a commencé à s'intéresser de près à l'empire de Toufik et des autres généraux, une pluie d'insultes et de menaces de mort s'est abattue sur lui.

    Suite au refus d'abandonner ses enquêtes, Zoubir met tout son poids et utilise tous ses contacts pour le faire renvoyer du journal en décembre 1999. Devant toutes ces exactions, le journaliste persiste en militant contre la corruption au sein de l'association qu'il a crée et a assisté dernièrement en Afrique du Sud au congrès contre la corruption.

    Bien des journalistes honnêtes et sincères qui se sont investis dans ce métier noble où la vérité est reine, ont été cassés, poursuivis, martyrisés, assassinés ou dans le meilleur des cas, poussés à l'exil soit par Zoubir, Fawzi ou d'autres manipulateurs de l'ombre qui veulent étouffer à tout prix les voix qui se révoltent. Tant qu'il y aura des gros rats qui se déplacent dans la nuit, croquent l'Algérie à pleines dents et se remplissent le ventre, l'Algérie restera à genoux et son peuple boira l'élixir de l'humiliation que les rats mijotent.

     

    En conclusion notre unique souhait est de pouvoir contribuer par la diffusion de ce dossier à la levée des restrictions qui pèsent sur la liberté de la presse. Que les monstres qui guettent l'Algérie soient bannis à jamais ! Que Zineb et les autres inquisiteurs disparaissent du monde de la presse, car ils ne valent pas mieux que les terroristes islamistes qu'ils combattent.

    Notre promesse à tous ceux qui ont donné leurs vies pour la vérité et de continuer à démasquer et à combattre tous les faux démocrates qui se vendent à Rabrab et ses acolytes. Tous les prêcheurs de mensonges qui assassinent l'espoir des plus démunis. Tous les Toufik et Smain qui étouffent les voix de la vérité et souillent de leurs empreintes indélébiles les pages de l'histoire.

    Hommages aux journalistes qui ont été la proie de la folie humaine et des renégats aux milles visages. Des noms qui sont tombés l'un après l'autre avec bravoure et dignité. Leur mémoire restera le phare de tous ceux qui disent NON haut et fort aux démons du mensonge.

    En cette occasion nous rendons un grand hommage à lutte de Taoufik Ben Brick qui balise le chemin de la vérité avec honneur et courage.

    Peuple algérien, personne ne sait de quoi sera fait demain tant que ta volonté reste souveraine et ton désir suprême.

     

    Affaire publié le 01/09/1999

  • Au peuple Algerien... Les mercenaires engagés par le DRS

     

     

     

    Nous avons cité auparavant les immenses concessions faites par les généraux et les bassesses auxquelles ils se livrent afin d'asseoir leur pouvoir tout en traînant l'honneur du peuple algérien et en premier lieu celui des cadres nationalistes de son armée, dans la boue. Pour se faire, la politique choisie par les généraux est d'impliquer le plus possible de cadres militaires (à tous les échelons), dans le génocide du peuple algérien, les obligeant ainsi a se soumettre malgré eux aux ordres démoniaques de leurs chefs, plus que ronges par le mal de la trahison.

    La question qui reste posée pour nombre de personnes est la suivante: comment des êtres qu'on n'ose même pas associer à la race humaine, peuvent-ils faire de telles choses a leur "patrie", a leur "peuple"? On trouve la réponse dans leurs actes, leurs manières d'agir, leur entouragé le plus proche. On trouve tout simplement la réponse en consultant leur livre de chevet et en identifiant leur maître a penser.

    Actuellement à tous les niveaux sensibles du commandement de l'armée nationale populaire on retrouve obligatoirement un ou plusieurs militaires français qui dirigent et guident les généraux sur le sentier de la trahison, comme le faisaient d'ailleurs leurs pères trente cinq ans auparavant. Ce n'est ni par la compromission ni sous la pression que les généraux obéissent à des ordres qui vont à l'encontre de l'intérêt suprême de la nation; ils le font avec une profonde conviction et un sincère dévouement hérité de leurs pères qui n'avaient jamais manque de servir leurs maîtres gallois.

    Nous prèssentons au peuple algérien et aux cadres officiers, sous officiers de l'armée, les premiers concernés par la sécurité de l'armée, du peuple et de l'intégrité territoriale de l'Algérie et la sauvegarde de son honneur, la liste des mercenaires qui pensent pour leurs chefs et donnent les ordres qui vont dans le sens des intérêts que défendent ces mêmes individus dans les coulisses de l'Etat major de l'ANP.

    Les cadres nationalistes de l'ANP doivent à tout prix comprendre qu'il ne s'agit plus d'une coopération rentrant dans le cadre de la lutte "anti-terroriste", mais bien plus que cela; C'est malheureusement une reconquête maquillée du sol algérien

    La crise algérienne a été mise en scène par des généraux qui ne peuvent évoluer que dans des atmosphères obscures, car ils défendent des causes et des intérêts obscurs.

    Il y a plus de quarante ans, quand un Algérien était abattu, les tortionnaires disaient qu'un musulman était abattu. Aujourd'hui quand un Algérien est abattu, les descendants de ces tortionnaires et leurs complices harkis disent qu'un islamiste est abattu; Ils jouent sur les mots pendant Algérie est entrain de mourir. Quoiqu'ils puissent faire, ils ne pourront jamais effacer la mémoire d'un peuple profondément Musulman, profondément Algérien, profondément démocrate et plus encore profondément humaniste.

    Le temps est venu pour prendre les décisions qui s'imposent vu la gravite de la situation. Ni l'histoire, ni le peuple algérien (autrefois fier de son armée) ne nous pardonneront notre silence ou notre passivité complice; c'est pourquoi nous sommons les mercenaires ( qui ne manqueront pas d'être poursuivit un jour ou l'autre pour complicité de génocide contre le peuple algérien ) de quitter immédiatement le territoire algérien

    "Le respect de nos lecteurs ne nous permet pas d'employer le langagé et les mots appropriés que ces mercenaires doivent entendre."

     

    Voici la liste des mercenaires:

     

    *Christian Le breton:

    Né le 17 avril 1955 a Grenoble. Grade commandant. Service d'affectation: le RAID. Il est en Algérie pour assister le général Fodil Chérif( bras droit du chef de l'ANP), l'un des officiers les plus importants en Algérie Son ordre de mission porte le numéro:38ALFSMD99 et sa couverture officielle est: responsable commercial dans une entreprise de foragé Franco-Italienne.

     

    *Alain Robert Cholet:

    Né le 25 janvier 1958 a Metz. Grade capitaine. Il est charge d'entraîner les forces spéciales a Alger, surnomme par les ninjas "E'rrouji": le rouquin. Il a été l'adjoint du commandant Favier ( du GIGN) lors de l'assaut contre l'airbus d'Air France a l'aéroport de Marseille.

     

    *Jean Michel Pourtnes:

    Né le 31 décembre 1951 a Paris. Grade capitaine des services de communication et de transmission, spécialiste des techniques d'écoutes auprès des services secrets.

     

    *Armand Pierre Lafarge:

    Commandant du 42eme RT français (Régiment de Transmission). Il fournit les transmissions et les écoutes avec les moyens les plus modernes et les plus performants (RITA et système satellite); trois (03) de ses hommes conduisent des voitures (camionnettes) bourrées d'appareils électroniques ( pour la détection électronique sur le grand Alger) et sous couverture de fonctionnaires de la RTA ( Radio et Télévision algérienne). Il est à noter que cela est fait en étroite collaboration avec le sous-marin d'écoute français stationne au large des cotes algériennes.

     

    *Pascal Chotte:

    Né en 1960. Grade capitaine. Il est affecté auprès du général Smain Lamari. C'est un officier de la DGSE et son influence dépasse de très loin son grade.

     

    *Daniel Cariben:

    Né en 1966. Grade sergent chef. Il a fait partie de la première division blindée de Baden-baden, la plus puissante division de l'armée française.

     

    *Marcel Lehman Jean :

    Né en 1960. Grade sergent. Même corps d'origine.

     

    Les noms qui vont suivre sont plus secrets que le secret; Ce sont des professionnels qui jouent à la guerre en échange de parts de marché dans les puits de pétrole, armements, minerai de diamant et autres ressources importantes.

     

    *Damink Emanuel:

    Grade commandant sans affectation. C'est un des officiers les plus secrets, en mission auprès du général Mohamed Mediene dit Toufik, (il rentre dans son bureau sans même frapper à la porte).

     

    *Stefan Desmond:

    Grade capitaine, Sud Africain et ami personnel du général Sadek Kitouni (notre ambassadeur en Afrique du sud). Il est en mission auprès des services opérationnels de la DCSA en l'occurrence le colonel Bachir Tertague Alias colonel Atman, un spécialiste de la torture.

     

    *Barsony Uri:

    Grade commandant, un ancien de l'armée de l'apartheid, ami intime du général Fodil Chérif qui lui a attribue une solde de $45000 (Dollars américains), un ordre signe par le secrétaire général du ministère de la défense Nationale (le général Mohamed Ghenim) date du 15 décembre 1997 pour les versements sur le compte ouvert au nom d'une femme (Mlle Francolini) au Canada a la CIBC, 1155; boul.rene-Levesque. Ouest Montréal. Québec. H3B 3Z4 tel: (00 1 514 876 3490).

     

    *Taylor Peter:

    Grade colonel de la CIA a la retraite, ancien chef de l'antenne de la CIA en Europe et ami personnel du général Smain Lamari. Il est l'artisan du changement de la politique des USA vis-à-vis d'Alger. Il a touche une commission inimaginable après le contrat d'armement signe avec l'Afrique du sud. Il suit le général Mohamed Lamari comme son ombre, même a l'étranger. Il ne rate jamais une commission après chaque marche conclut.

     

    *Coblence Michael:

    Grade commandant, agé de 48 ans, de nationalité américaine. Il accède au MDN par la grande porte et s'y déplace comme s'il était chez lui. Il s'occupe du service informatique de l'armée (SCIA) et a carte blanche dans tout ce qu'il entreprend. Sa couverture est conseillé auprès du directeur général de la Sonatrach. Il a reçu une prime d'un (01) million de dollars en janvier 1998.

     

    Nous tenons à dire que cela n'est que la partie apparente de l'iceberg, ce qui viendra plus tard est encore plus incroyable.

    Des frères à nous ont payé le prix fort pour que ces informations voient le jour, notre seul but réside dans notre souhait d'une prise de conscience par nos collègues militaires et par le peuple algérien, des réalités que cachent les généraux.

  • Les paradis fiscaux des généraux algeriens

     

     

    Dans le monde bancaire occidental qui se veut irréprochable, honnête et consciencieux, il est tout à fait indigne que l'on puisse fermer les yeux sur des pratiques très graves aux suites plus que désastreuses pour des populations toutes entières. Pire encore, il convient même de parler de complicités criminelles quand on se rend compte des conséquences directes de telles complicités sur la politique interne algérienne et les évènements qui s'y sont déroulés depuis près de deux décennies.

    En effet les responsables des banques étrangères concernées par ces pratiques de blanchiment en tout genre, connaissent très bien l'origine des fonds versés dans leurs banques par les responsables militaires algériens.
    Ces banques buandières traitent avec les généraux algériens avec une amabilité et une courtoisie déconcertante en fermant les yeux devant l'afflux de sommes d'argent faramineuses et de biens malhonnêtement acquis. Elles encouragent ainsi et de manière directe le recèle des biens du peuple algérien.

    L'histoire se répète et les responsables des banques mises en cause ferment les yeux encore une fois sur la spoliation du peuple algérien par des généraux véreux qui ont mis le pays à feu et à sang dans le seul et unique but de s'enrichir. Agissant en toute impunité derrière leur écran de fumée et de sang, les généraux assassins n'ont à aucun moment mesuré la portée de leurs machinations et n'ont jamais pris en compte le devenir de l'Etat algérien et le sort de son peuple meurtri.

    Comment la dette algérienne a-t-elle pu atteindre des montants aussi faramineux ?

    Pourquoi des gouvernements dits « démocratiques » peuvent-ils fermer les yeux sur des pratiques qu'ils condamnent publiquement mais qu'ils encouragent par leur silence ?

    Comment de puissants services de contrôle financier européens dotés des moyens d'investigations les plus pointus peuvent-ils tourner le dos aux agissements frauduleux de diverses banques qui couvrent et encouragent le vol ?

    La réponse à ces interrogations relève comme à l'accoutumé de la raison d'Etat qui fait que l'on doit taire tous les sens au nom de cette muselière anti-démocratique. Il est ainsi bien plus facile de faire et défaire des gouvernements, manipuler des dictateurs aux fortunes nauséabondes et par conséquent, se faire le maître du destin de populations entières.

    Le drame algérien trouve ses origines autant dans les banques en Suisse, en France, au Luxembourg et au Liechtenstein, que dans le cabinet noir des démons de l'apocalypse.
    Les généraux suivants, pour ne citer que ceux là comme exemples, bénéficient de la complicité des banques mises en cause pour mettre à l'abri des centaines de millions de dollars prélevés sur les comptes de l'Etat algérien au détriment des malades qui dépérissent dans les hôpitaux délabrés, des orphelins qui courent les rues et des hommes et femmes qui troquent leur honneur pour une bouchée de pain.

     

    * Le général major Larbi Belkheir:

    Il possède plusieurs comptes bancaires dans une banque à Genève en Suisse qui est le Crédit Lyonnais; ces comptes sont en gestion privée.

    Parmi ces comptes, les deux premiers ont été ouverts par Belkhier en personne durant l'année 1988 à  la dite banque située à la place Bel- Air,  Genève1204; l'un nominatif Larbi Belkheir dont le numéro est: 104088 C, dans lequel il a fait un premier versement à l'ouverture, d'un montant de 1.220.000 dollars,  c'est un compte dépôt rémunéré.
    Il a, à plusieurs reprises, utilisé la ligne directe de la présidence de la république  pour donner les directives à son gestionnaire qui répond au nom de Dominique Stocker ;  le téléphone est le n° 41227056666 ; l'enregistrement des conversations par le groupement contrôle réseau (GCR), organe d'écoute qui dépend du département du renseignement et la sécurité à l'appui.

    Son deuxième compte bancaire est un compte numéroté:  5039500321288 qui renferme plusieurs dizaines de millions de dollars issus de diverses transactions avec des firmes étrangères et de commissions de marché.

    Il a un autre Compte au Luxembourg  qui est aussi en gestion privé. Ce compte est géré par un certain Pascal Gurndrich, téléphone:  352476831300.

     

    * Le général major Mohamed Touati:

    Il possède  un compte dans la banque Crédit Lyonnais à Monaco, son adresse est, 01 avenue des Citronniers, 98000 Monaco. Mohamed Touati est un client plus ou moins riche, il possède sur son compte portant le numéro: 74293 M un peu plus que 8 millions de dollars.
    Le gestionnaire de son compte est monsieur Philipe Sarlin et son téléphone est: 37797973470.

    Les transferts de fonds passent sous la couverture d'achats d'ouvres d'art d'une galerie située à Monaco et qu'il possède avec un ancien officier de la Sécurité Militaire (SM), un certain Nourredine Benferhat.

     

    * Le général major Mohamed Mediene:

    Il a un compte numéroté en Suisse dans l'union des bancaires privés (UBP), 96-98 Rue du Rhône, Genève 1204 Suisse.
    Le numéro de son compte est: 121274552136KM94, il est géré par un certain S. Serval.
    Rien que ce compte renferme prés de 62 millions de dollars, une somme provenant pour la plupart des commissions de l'achat d'armements pour l'ANP. Rien que la société sud-coréenne ''Daewoo'' a versé plus de deux millions de dollars pour s'établir en Algérie après la liquidation de son premier directeur à Alger.

     

    * Le général major Smain Lamari:

    Grâce à ses contacts avec les milieux du patronat français et les hommes qui font du lobbying pour l'investissement en Algérie, il a réussi à faire une vraie fortune et possède à ce titre deux comptes  numérotés  au Crédit Suisse  en Private Banking.
    L'un d'eux est sous le numéro: 72796365197821 SP géré par un certain Carone Rolf, il renferme plus de 45 millions de dollars, une somme qui provient pour la plupart des commissions sur les marchés de privatisation et investissements étrangers. Le deuxième est aussi en Private Banking et renferme les Sommes amassées lors de contrats d'armement spécialement avec l'Afrique du sud.
     

    Cela n'est qu'un spécimen de quelques banques qui couvrent les malversations de certains généraux algériens sans que ces mêmes banques ne demandent aux richissimes titulaires des certificats sur l'origine des fonds déposés.
     

    A la lumière de ces exemples, le Mouvement Algérien des Officiers Libres demande officiellement aux banques mises en cause et toutes les banques abritant des comptes qui appartiennent à des responsables algériens, au nom des conventions internationales sur la protection des fonds publiques, au nom des lois internationales qui régissent le traitement de fonds d'origine douteux, au nom du code pénal international en vigueur contre le blanchiment d'argent, au nom des lois algériennes sur le détournement des biens et fonds publiques ce qui suit:

       

    (1)-La levée du secret bancaire des généraux algériens suivant:

    Khaled Nezar, Abdelmalek Guenaizia, Larbi Belkhier, Mohamed Lamine Mediene, Mohamed Lamari, Ahmed Boustila, Kamel Abderahim, Smain Lamari, Sadek Kitouni, Mohamed Ghenim, Abdelhamid Djouadi, Mohamed Betchine, Benabess Gheziel, Mohamed Touati, Taghrirt Abdelmadjid, Fodhil Chérif, Said Bey et Hacéne Beldjelti.

    (2)- Le gel de tous les comptes bancaires des personnes incriminées dans toutes les banques et l'interdiction de toutes opérations bancaires concernant ces comptes.

    (3)-La collaboration des banques avec les instances judiciaires nationales algériennes et internationales afin de mener à bien toutes les investigations nécessaires.

    (4)- La dénonciation de toutes transactions bancaires douteuses avec des responsables algériens.

     

    Des poursuites judiciaires seront engagées contre les banques complices qui refuseront de coopérer, au nom du peuple algérien qui ne va plus se taire et regarder ses richesses s'envoler.

    Il n'est plus admissible que le peuple algérien souffre le martyr et digère la misère ( plus de douze millions de pauvres soit plus du tiers de la population algérienne), alors que la fortune algérienne à l'étranger dépasse le chiffre de cinquante milliards de dollars.

    Il n'est plus acceptable que des généraux mafieux passible devant les instances judiciaires des peines les plus sévères puissent trouver abris dans des capitales qui prônent haut et fort l'égalité et la justice.

    Il n'est plus approuvable que le peuple algérien endosse des dettes dont il n'est pas responsable et qui hypothèquent l'avenir des générations futures, alors que les responsables se pavanent dans des cités protectrices et baignent dans le luxe et la luxure.

    Il n'est plus admissible que le sang algérien soit versé pour servir de bouclier à la déprédation et au gaspillage de l'Algérie par des généraux indignes qui se bousculent pour le partage des richesses.

    Il n'y a aucune raison pour que le secret bancaire (concernant les comptes des généraux mis en cause) ne soit levé, car s'agissant d'argent maculé, honteusement détourné au même titre que l'argent provenant du trafic de drogue ou trafic d'armes que les milieux introduits connaissent bien.

    Il n'est inadmissible qu'au moment où des victimes payent dans l'indifférence totale de leur personne pour subvenir à leurs besoins les plus simples, alors que l'argent algérien est indûment entreposé dans des banques  peu scrupuleuses.

    Pour toutes ces raisons nous appelons le peuple algérien à ne plus rester passif devant le saignement de l'économie algérienne et devant la vente de l'Algérie à de nouveaux colons.

    Il est impératif d'arrêter au plus vite et par tous les moyens légaux possibles les généraux responsables de cette calamité et les traduire au plus vite devant la justice afin de sauver l'Algérie et rendre justice à toutes les victimes.

     

    Le Mouvement Algérien des Officiers Libres appelle l'ensemble des femmes et des hommes algériens à s'unir pour le combat contre les criminels véreux et leurs alliés dans le civil pour que la loi puisse être appliquée et que la souveraineté revienne au peuple qui ne croit plus les discours fantaisistes qui ne trouvent plus d'échos.

    Notre appel est aussi destiné aux enfants de Chouhadas et enfants de Moudjahidines intègres pour leurs demander de prendre leurs responsabilités devant le pourrissement de la situation dans le pays. Ce sont les premiers qui doivent demander des comptes aux généraux qui ont mis le serment de novembre 54 aux oubliettes, au nom du sang versé par les parents des uns et des autres, au nom du courage des martyrs qui rêvaient d'une Algérie meilleure que celle des généraux, au nom de tous les sacres saints de la guerre de libération.
     

    Aux officiers de l'armée nationale populaire qui réalisent enfin que le Mouvement Algérien des Officiers Libres ouvre pour une Algérie libre juste et souveraine, de prendre les mesures nécessaires qui s'imposent d'abords en refusant de servir de chair à canon, alors que les chefs se gavent, mais surtout en prenant leurs responsabilités devant le serment envers Dieu, envers le peuple et envers les Chouhadas, de protéger et de servir l'Algérie en toutes circonstances même devant la traîtrise des chefs et d'agir en conséquence.

    Le Mouvement Algérien des Officiers Libres met en garde le président Bouteflika devant la gravité de la situation actuelle du pays. Même si lui, a rendu une partie de l'argent détourné durant son mandat de ministre des AE dans les années soixante dix, sa notoriété reste vacillante. Il y va de sa crédibilité aujourd'hui en tant que chef d'Etat qui clame à toutes les occasions qu'il est le chef suprême des forces armées, d'ouvrir une enquête sur les agissements mafieux des généraux de son armée. Nous le mettons au défi de prendre toutes les mesures qui s'imposent en commençant par ouvrir le dossier de son ami Larbi Belkheir.

    Il est des faits et des gestes qui sont inqualifiables, que les mots même les plus durs n'arrivent pas à décrire, c'est la raison pour laquelle les crimes perpétrés par les généraux resterons et pendant longtemps une honte pour l'armée algérienne.

    Le Mouvement Algérien des Officiers Libres mettra tout en ouvre pour démasquer tous les complices étrangers dans les cercles financiers internationaux et les banques complices à tous les échelons.

  • Vous avez déjà chanté cette chanson, M. Bouteflika !

     

     
    Par Le Matin |
     

    La pudeur aurait commandé à Abdelaziz Bouteflika de ne pas en rajouter dans ce qu'il convient d'appeler une immense tragi-comédie. Pas un seul Algérien n'ignore aujourd'hui que c'est le président Bouteflika lui-même qui assure l'impunité aux grands délinquants qui pervertissent l'Etat et qui, en majorité, sont des personnes liées à lui.

    Vous avez déjà chanté cette chanson, M. Bouteflika !

    Écoutez-le revenir à la charge, le regard sévère, le ton indigné, brandissant la loi, jurant que l'Etat "n'hésitera pas à demander des comptes à toute personne coupable de corruption". Abdelaziz Bouteflika profite de la moindre occasion pour réaffirmer son "intransigeance" face à l'affaire Chekib Khelil. Le 24 février dernier, il marquait la date anniversaire de nationalisation des hydrocarbures et de la création d'UGTA par un message outré au secrétaire général de l'UGTA dans lequel on apprenait que lui, président de la république, ne "peut pas passer sous silence les scandales récemment relevés par la presse et qui touchent à la gestion de Sonatrach". Le 19 mars, date commémorative du cessez-le-feu, il récidive par un autre message adressé aux participants à un Séminaire national sur "L'évolution de l'Armée de libération nationale (ALN) durant la Révolution du 1er Novembre 1954", organisé à Tébessa ! Abdelaziz Bouteflika est encore plus sévère : "La loi s'appliquera dans toute sa rigueur car l'Etat est déterminé à imposer le sérieux et l'intégrité dans le travail et n'hésitera pas à demander des comptes à toute personne coupable aux yeux de la loi, tout en veillant à recouvrer les droits spoliés". L'inconvénient, c'est que de telles gesticulations pathétiques et hypocrites du chef de l'État algérien n'émeuvent ni ne font rire personne.

    Cette chanson, nous l'avons déjà entendue en 1999, lorsque, nouvellement élu, Bouteflika pérorait : "Ce pays a été géré par des bandits, mais je suis venu tout nettoyer à l'eau de Javel et la lessive au sein de l’État ne fait que commencer", fustigeant au passage les banques, les passe-droits, les douaniers et même la gendarmerie.

     Deux mois plus tard, le nouveau président algérien piétinait la loi du pays et accordait des passe-droits à Mohamed Ali Shorafa, ce milliardaire émirati, ami d’Abdelaziz Bouteflika, qui en 1999 a profité de ses relations avec le chef de l’État pour faire en sorte que le marché de la téléphonie mobile n’échappe pas à l’égyptien Orascom. Dix ans après, Orascom, qui avait racheté pour une bouchée de pain la cimenterie de Meftah avant de réaliser une juteuse opération en la revendant au français Lafarge, et dont le nom a été cité dans le récent scandale Sonatrach, sur la sellette, est priée de quitter l’Algérie. Quant à Mohamed Ali Shorafa, son passé ne plaide pas pour lui : son nom a été cité dans l’affaire de la banque BCCI aux États-Unis. Cette banque avait fait l’objet d’une commission d’enquête menée par le sénateur John Kerry, avant d’être liquidée par les autorités de régulation américaine et européenne le 2 juillet 1991 pour malversations financières l'Emirati Shorafa dans ce qui deviendra le premier scandale économique de l'ère Bouteflika.

     

    Pour avoir révélé les dessous de cette affaire, Le Matin et trois de ses journalistes ont été condamnés en diffamation par la justice algérienne en avril 2005.

    Bouteflika, protecteur des délinquants

     

    "Je suis venu tout nettoyer à l'eau de Javel et la lessive au sein de l’État ne fait que commencer..." Treize ans après ces tartarinades, l'Algérie est au centre de scandales sans précédent dans la secteur du pétrole. Tout l'Etat est gangréné. Treize ans après ces belles paroles, l’Algérie est classée par l’ONG Transparency international parmi les pays les plus corrompus de la planète. Et l’État algérien n'est plus que l'Etat des "amis", du bakchich et de l’impunité.

    Oui, la pudeur aurait commandé à Abdelaziz Bouteflika de ne pas en rajouter dans ce qu'il convient d'appeler une immense tragi-comédie. Pas un seul Algérien n'ignore aujourd'hui que c'est le président Bouteflika lui-même qui assure l'impunité aux grands délinquants qui pervertissent l'Etat et qui, en majorité, sont des personnes liées à lui.

    Qui a évité - et évite toujours - la prison au wali de Blida, Mohamed Bouricha, inculpé pour corruption, dilapidation de deniers publics, d’usage de fonds étatiques à des fins personnelles, de trafic de terres agricoles ? Qui a évité la prison à Amar Saïdani, ancien président de l'Assemblée, entendu par un juge de Djelfa pour avoir détourné des fonds publics à l’aide de sociétés-écrans ? Bouricha comme Saidani ont ceci de particulier d'être de grands "supporters" de Bouteflika. Amar Saïdani est l’ancien président du comité national de soutien au candidat Bouteflika lors de l’élection présidentielle de 1999 et de 2004. Sa société-écran s’appelle d'ailleurs Al Karama, allusion à la formule du Président !

    Mohamed Bouricha, originaire de Tlemcen, c’est-à-dire de la région chérie par la famille Bouteflika, fut l’un des principaux animateurs des comités de soutien au candidat Bouteflika lors de l’élection présidentielle de 1999 et 2004. À ce titre, il a d’ailleurs mené une hystérique campagne pour le président-candidat aux élections de 2004 et n’a jamais manqué de lui manifester son allégeance. N'oublions pas Mohamed Rédha Hemche, ex-directeur de cabinet du PDG de Sonatrach, exécuteur de besogne pour le compte de Chekib Khelil, chef d’orchestre de la magouille révélée en janvier 2010 et exfiltré d’Algérie dès l’éclatement du scandale. Sa nouvelle résidence : Montreux, en Suisse. N'oublions pas Mohamed Sbih, fils de l'actuel ambassadeur en France Missoum Sbih, un des architectes de l'opération de détournement des 3000 milliards de la BNA et qui a été laissé libre sur intervention de la Présidence ! Mohamed Sbih, Farid Bedjaoui fils de son père, et tant d'autres rejetons se gavant de l'argent de l'Etat et qui ont découvert l'Eden sous le règne de Bouteflika.

    L. M.

  • la corruption en algerie

    corruption,crime organisé,fuite des capitaux,blanchiment d’argent sale etc….  http:affaires.lapresse.caeconom,résident et travaillent comme chauffeur de taxis a montréal aprè,la promotion,le marketing et la médiocrité  http:qc.cme-mec.cadownload.php?fiCorruption, crime organisé, fuite des capitaux, blanchiment d’argent sale etc….

    http://affaires.lapresse.ca/economie/201204/30/01-4520559-snc-lavalin-la-tourmente-atteint-lalgerie.php

    http://www.lesafriques.com/industrie-et-services/le-groupe-dessau-un-canadien-heureux-en-algerie-2.html?Itemid=308

    2
    La coopération ou corruption entre québec et alger

    http://www.lepointeco.com/depeches/algerie-canada-examen-de-la-cooperation-autour-des-travaux-publics/

    Et pourtant des centaines d’ingénieures et autre cadres hautement qualifiés fuyant l’Algérie des corrompus, résident et travaillent comme chauffeur de taxis a Montréal après avoir vécus des années dépendants de l’aide social.

    http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/346375/docteur-es-depanneurs

    http://artmigrants.over-blog.com/article-30104596.html

    3
    Les milliards, la promotion, le marketing et la médiocrité

    http://qc.cme-mec.ca/download.php?file=gfr29ui8.pdf

  • la femme post-8 Mars

     

     

    L'ignoble crime des deux Constantinois à l'encontre des deux petits garçons kidnappés, violés puis tués et jetés dehors, a de quoi choquer chacun, même un repenti vétéran du GIA. Si cet acte remet au centre la problématique sexuelle dans les pays conservateurs, il a surtout reposé la question de la peine de mort. Faut-il exécuter froidement ces deux détraqués par voie de justice  ? Ou les mettre en détention à vie, sachant qu'en prison, ils vont payer chèrement leur crime, les détenus, même les plus sanguinaires, détestant ce genre de criminels en se déchaînant régulièrement contre eux.

    Une punition à vie plutôt qu'une sanction brève ? Rappelons que la peine de mort, si elle existe toujours dans le code pénal, a été suspendue conformément aux moratoires en vigueur dans le monde. Si l'on exécute les deux psychopathes de 21 et 38 ans, il faudrait alors aussi revenir sur ces terroristes qui, pendant des années, ont violé, égorgé, dépecé et même brûlé vivants des enfants. La folie morbide est certainement la même et il est très peu probable que la question de l'application de la peine de mort soit soumise à un référendum populaire. Mais contrairement à ce qui a été écrit, ce ne sont pas des pulsions animales qui ont poussé ces deux hommes à commettre cet acte sans nom, puisque les animaux ne font pas ce genre de chose.

    Ce sont bien des pulsions humaines, monstrueuses mais humaines, et à ce titre, les hommes, contrairement aux femmes, sont seuls capables de commettre de telles atrocités. On ne comprend d'ailleurs toujours pas pourquoi l’on accuse encore les femmes de tous les maux, les confinant au foyer comme des esclaves filles du diable à qui il ne faut donner aucun gramme de pouvoir. On vient de voir où le pouvoir des hommes a conduit deux petits garçons. Les violeurs sont des hommes, les terroristes, les tortionnaires, les policiers tabasseurs, les généraux et les corrompus aussi. Laissez de la place aux femmes, la vie sera probablement moins cruelle.

     

    Chawki Amari
  • no moment

    20130314.jpg

  • ALGERIE:Deux siècles dialoguent

    Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte

     

    Dans un pays autoritaire, en dehors des mécanismes visant à n'assurer d'autonomie à aucune institution – justice, Cour des comptes ou Assemblée – il y a cette obsession d'éliminer les possibilités d'émergence. Sans moubayaâ, auto-allégeance à la Matrice, il est impossible de sortir du rang, de devenir une force de proposition ou de mener un mouvement alternatif. La méthode de désertification est la même en Corée du Nord, en Arabie Saoudite, au Maroc ou en Algérie ; couper chaque tête qui dépasse pour recréer le carré et l'obéissance, stériliser la société afin qu'elle soit réduite à ne demander que du pain, voire des croissants le week-end. Dès qu'un leader hors système sort la tête, il s'agit d'utiliser tous les instruments de la Matrice pour le diaboliser, le harceler et l'user.

    Entre DOK, le jeune ministre de l'Intérieur de 80 ans, et les nouveaux acteurs de la scène sociale comme Yacine Zaïd ou Tahar Bel Abbès qui ont entre 30 et 40 ans, il faut bien réaliser qu'il y a près de 50 ans d'écart, soit deux générations. Quand Zaïd et Bel Abbès sont nés, DOK était déjà vieux. Il a connu le typhus, l'invention du transistor et des antibiotiques et, jusqu'à 30 ans, il ne savait pas qu'on pouvait faire passer des couleurs dans une télévision ou envoyer quelque chose dans l'espace. D'ailleurs, en décalage permanent, le ministre de l'Intérieur ne comprend toujours pas que l'on puisse contester quoi que ce soit dans le Sud, «l'Etat fait le maximum pour eux», a-t-il récemment affirmé. Il n'y a pas à dialoguer avec ces «eux» mais avec les autres, ceux qui sont déjà d'accord, autorités locales et notables, oligarchies féodales, à l'opposé de la représentativité démocratique. Au fond, pourquoi un dialogue ? Que pourrait dire un homme de 80 ans, dont les enfants de 50 ans vivent à l'abri et probablement en France, à un jeune de 30 ans dont les parents sont enserrés dans les sables du désert ?

     

    Chawki Amar
  • no moment

    20130313.jpg

  • La vengeance, centrale et ancestrale

     

     

    Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte

     

    Pourquoi tuer des enfants ? C'est la question qu'ont dû se poser les parents des deux enfants de 10 et 9 ans qui, après avoir été portés disparus à Constantine, ont été retrouvés morts dans des circonstances non élucidées. Les chiffres, au sujet de ce phénomène qui prend de l'ampleur, ne sont d'ailleurs eux-mêmes pas très clairs : 5e cas d'enlèvement en 2012, selon la DGSN, 180 pour le réseau NADA qui a mis en place un numéro vert (le 3330) pour donner l'alerte. Mais pourquoi des enfants ? D'après la police toujours, ces kidnappings ont souvent pour motif la vengeance, généralement celle de proches.

    On s'en doutait un peu : la vengeance, moteur central et ancestral, est le déclencheur de beaucoup d'interactions, délits et décisions officielles. Il ne se passe pas un jour sans que des actes de vengeance ne soient enregistrés, étant entendu qu'en Algérie, celui qui ne se venge pas est considéré comme un lâche, suprême insulte sur la terre des guerriers. On pourrait noter que la vengeance ne peut que s'amplifier dans un pays où la justice est souvent inefficace, voire soumise à la puissance de l'argent, mais ce n'est pas le fond du problème. La vengeance vient de loin, du fond des âges berbères et est équitablement répartie.

    Beaucoup de ministres sont souvent méprisants simplement pour se venger des brimades qu'ils ont connues ou de supérieurs qui leur ont mené la vie dure, tout comme le décideur déteste son peuple parce qu'il lui renvoie sa propre image difficile. Du plus bas de l'échelle au plus haut, on se venge, tout comme l'actuel Président se venge pour avoir été éjecté en 1980. Ce qui explique pourquoi il n'a pas l'air intéressé par son peuple et n’a pas réussi à faire de l’Algérie un pays émergent en 14 ans de règne avec 600 milliards de dollars en poche. Comme beaucoup d'Algériens, son moteur est la vengeance. Pour le reste, il n'a pas d'enfant, il ne peut pas comprendre.

     

    Chawki Amari
  • Un petit tour et (elles) s'en vont !

     

    Par Maâmar Farah
    Va dire à la femme de ménage qui essaye depuis l'aurore de mettre un peu d'ordre dans cette salle des fêtes transformée en bergerie et dans ce bureau sens dessus-dessous, elle qui s'est levée avec sa ménopause, sa laideur, son stress et son lombago, va lui dire «bonne fête, madame !», toi, le ministre, la secrétaire d'Etat, le P-dg, le proviseur ou, simplement, le chef du personnel !
    Les prémices du printemps étaient bien là, l'amour aussi ; les roses ont surfé sur les vagues des «je t'aime !» et «je t'adore !», les chanteurs et les chanteuses ont bien chanté et les nuages se sont inclinés devant le roi soleil. Le 8 Mars peut retourner dans sa crypte, froide et triste ; les ouvriers du château ont fermé la lourde porte et le chef du protocole a apposé un scellé inviolable ! Retournez à vos misères, à vos maigres pensions de divorcées répudiées, à vos petits droits, à votre rôle de mineure... Retournez à votre statut d'être inférieur. Le 8 Mars 2014, le chef du protocole sera au rendez-vous pour ouvrir la porte de la fête. Mais le soleil, sera-t-il au rendez-vous ?
    maamarfarah20@yahoo.fr
    «Hier, j'ai dansé et chanté et j'ai même jeté un gobelet de café sur le chignon de Sihem Lavabo. Et ce n'est pas fini, moi, les nanas qui veulent occuper la deuxième page de mon livret de famille, je les maquille à ma manière... J'ouvrirais même un institut d'inesthétique !»
    (Tata Aldjia)

  • no moment

    20130309.jpg

  • no moment

    DILEM DU 09 MARS 2013

  • Avec un aussi beau sourire

    c’est tout de même pas la mer à boire !

    Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com

     

    Farid Bedjaoui aurait investi une partie de sa fortune dans des vignobles. Finalement, au fond, ça doit être… … un bon gars ! Je ne le connais pas personnellement. Mais de prime abord, je lui trouve une tête plutôt sympa sur les photos diffusées par la presse. Par exemple, lui sourit. Vous prenez d’autres ministres, d’autres responsables du pays, ils font la gueule tout le temps. Pour ne citer que Ziari. Là, j’ai sous les yeux un cliché illustrant un papier sur sa candidature à la succession de Belkhadem à la tête du FLN, eh bien le gars tire la tronche. M’enfin ! Tu es candidat, c’est une bonne nouvelle, souris au moins ! Mais bon, le sujet, ce n’est pas la tête à Ziari mais plutôt celle du ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid-Ahmed Ferroukhi. Réellement, il a la bobine du mec franc du collier. Tu irais taquiner le gardon en sa compagnie sans aucun problème. Sauf qu’il n’y a pas de rivière à gardons en Algérie. Par contre, il y a de la sardine ! Et hier vendredi, sur un marché de l’Algérois, un marché à proximité de la mer, à quelques mètres seulement pour tout vous dire de la mer et d’un port de pêche, j’ai acheté de la sardine à 400 dinars le kilo. Pourquoi je vous raconte mes courses à écailles ? D’abord, parce que c’est tout de même 400 dinars pour une poignée de sardines vachement malheureuses et flétries au fond du sachet dans lequel elles m’ont été servies. Ensuite, il se trouve que j’aime la sardine. Oui ! J’adore la sardine. Et un ami, sachant cela, me racontait hier toujours, vendredi — une journée durant laquelle la sardine est décidément au centre de ma vie — qu’il était en mission de travail en Tunisie, la semaine d’avant. Et là, en Tunisie, plus précisément dans la région de Mahdia, il a acheté de la sardine à un dinar tunisien le kilo. Un dinar tunisien, c’est l’équivalent de 50 dinars algériens. Cet ami a tenu à me préciser, par ailleurs, que tous les autres produits de large consommation ont flambé de prix en Tunisie, depuis notamment les événements, mais la sardine, elle, est restée bon marché. Alors voilà ! J’en viens à notre nouveau ministre de la pêche et du poisson. A un visage aussi avenant, aussi souriant et ouvert, je n’ai qu’une question à poser : peut-on un instant laisser de côté le discours savant sur la protection de nos ressources halieutiques, l’injection de nouvelles capacités techniques et matérielles de pêche, l’encouragement tous azimuts des jeunes entreprises d’élevage et autres beaux projets qui sentent la crevette royale tous les midis sur nos tables, et exiger ceci de tout bon ministre efficace et souriant : de la sardine à 50 dinars régulièrement, ou presque. Juste cela, loin du blabla et des théories… vaseuses. C’est un challenge pour un ministre. Venir à la rescousse des petites bourses et enfin redonner un sens à l’expression, hélas aujourd’hui incompréhensible, «sardine = viande du pauvre». Un ministre comme le nôtre, avec un aussi beau sourire, doit pouvoir relever ce genre de défis. Sinon, c’est moi qui finirais par tirer une tête à la Ziari ! Tout en fumant du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue. H. L.

  • Traitement de l’affaire Sonatrach, la cadence s’accélère

    DES COMMISSIONS ROGATOIRES TRANSMISES AUX JUSTICES SUISSE, ITALIENNE ET ÉMIRATIE

    Le procureur général de la cour d’Alger a rendu public, jeudi, un communiqué dans lequel il annonce une accélération de la «cadence» dans le traitement de l’affaire Sonatrach 2. Belkacem Zeghmati a précisé que le magistrat instructeur algérien avait transmis des commissions rogatoires aux juridictions italienne, suisse et émiratie.


    Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - C’est la seconde fois en l’espace de quelques semaines que le procureur de la cour d’Alger intervient publiquement sur l’affaire Sonatrach. Une action de communication qui, semble-t-il, vise à «rassurer» l’opinion publique quant à la détermination de l’appareil judiciaire algérien à traiter cette affaire. «L’information judiciaire connaîtra, sans nul doute, une cadence accélérée dès réception des résultats des commissions rogatoires internationales par le juge d'instruction et la convocation ou l'émission de mandats de justice à l'encontre de toute personne impliquée sera requise», indique Belkacem Zeghmati dans un communiqué officiel transmis à l’APS. Les commissions rogatoires auxquelles il est fait référence ont été transmises aux justices suisse, italienne et émiratie. «Le juge d'instruction a eu à décerner plusieurs commissions rogatoires internationales à destination des autorités judiciaires suisses, italiennes et émiraties.» L’Italie semble être une priorité. C’est le pays où le scandale Saipem a éclaté suite à une enquête concernant une série de pots-de-vin accordés à des responsables algériens en contrepartie de marchés dans le secteur des hydrocarbures. Outre les dirigeants de Saipem et du groupe ENI, le tribunal de Milan a confirmé l’implication de l’ancien ministre de l’Energie Chakib Khelil ainsi que Farid Bédjaoui, neveu de l’ex-ministre des Affaires étrangères Mohamed Bédjaoui. «Le juge d'instruction a sollicité l'accord des autorités judiciaires italiennes en vue de se déplacer personnellement à Milan (Italie) dans le but de rencontrer ses collègues italiens en charge du dossier ouvert à leur niveau pour des faits similaires», note à ce sujet Zeghmati.
    Bédjaoui à la loupe
    Pour ce qui est des justices suisse et émiratie, les commissions rogatoires devraient être axées sur Farid Bédjaoui. En Suisse d’abord où son nom est cité depuis 2010 dans un autre scandale : l’affaire Ryadh Benaïssa. Ancien vice-président du groupe canadien SNC Lavalin, il est actuellement en détention préventive en Suisse pour escroquerie, corruption et blanchiment d’argent. Les enquêteurs ont découvert des virements bancaires effectués par le groupe canadien en faveur de Farid Bédjaoui. Mais l’essentiel des informations concernant cet individu se trouvent aux Emirats arabes unis, à Dubaï précisément. C’est dans cet émirat que Farid Bédjaoui a concentré la quasi-totalité de ses activités. Rayan Asset Management, une entité affiliée au fonds d’investissement américain Russell Investments, est la pièce maîtresse de l’empire qu’il a bâti grâce à l’argent public de l’Etat algérien. Selon certaines sources, les autorités de cet émirat connaissent parfaitement le profil et les activités de ce businessman qui vit avec son épouse et ses six enfants dans une grande propriété à Emerites Hills. Reste à savoir si les Emiratis se montreront disposés à collaborer avec la justice algérienne.
    Conventions
    Théoriquement, l’échange d’informations ne devrait pas poser de problème puisque l’Algérie est signataire de conventions judiciaires avec les Emirats arabes unis, tout comme l’Italie et la Suisse. Signé en juin 2006, l’accord avec la Confédération suisse prévoit l’octroi de l’entraide judiciaire pénale dans toute enquête ou procédure visant des infractions. Les conventions avec l’Italie et les Emirats sont encore plus larges. Outre les procédures d’échanges d’informations dans le cadre de commissions rogatoires, l’Etat requérant a la possibilité d’introduire une demande d’extradition. Une procédure qui pourrait être appliquée dans le cas de Farid Bédjaoui. Dans le cadre des procédures d’échanges d’informations, le processus inverse a déjà débuté puisque dans son communiqué, le procureur général de la cour d’Alger indique clairement que la justice algérienne a été destinataire de commissions rogatoires en provenance «de ses homologues étrangères». Pour les faits qui se sont déroulés au Canada — notamment les marchés accordés au groupe SNC Lavalin — la justice algérienne risque d’être confrontée à un véritable blocage puisque les deux pays ne sont pas liés par une convention.
    L’énigme Khelil
    Que va faire la justice algérienne dans le cas de Chakib Khelil ? Dans le communiqué du procureur général de la cour d’Alger, il n’est pas fait référence à la justice des Etats-Unis d’Amérique, pays où résiderait l’ancien ministre de l’Energie et des Mines. Pourtant, les Etats-Unis et l’Algérie sont liés depuis juin 2011 par un Traité d’entraide judiciaire en matière pénale qui, dans le cadre de cette affaire, offre des mesures pratiques au magistrat instructeur algérien. Le traité permet en outre «l’exécution des demandes de perquisition et de saisie, l’assistance, l’identification, la localisation, le gel, la confiscation et le recouvrement des produits ou instruments du crime». Il est évident que dans un dossier aussi sensible, les magistrats risquent d’être confrontés à des contraintes d’ordre «politique ». D’où la précision de Belkacem Zeghmati : «Si, certes, l'identité des personnalités algériennes, ministre ou cadres de la Sonatrach, visées dans cette affaire, a été clairement portée à la connaissance de l'opinion publique par les organes d'information nationaux et étrangers, la loi algérienne n'autorise pas l'autorité judiciaire à le faire avant leur inculpation officielle.»
    T. H.

  • Ce que risque Chakib Khelil


    En se référant à la loi 06/01 sur la corruption, Chakib Khelil et consorts risquent gros dans l’affaire Sonatrach. Selon l'article 27 relatif aux marchés publics, il peut écoper d'une peine allant jusqu'à 20 ans de prison.


    En touchant à la mamelle des Algériens, il a porté un très grave préjudice, qui est à la fois financier, éthique, moral et de souveraineté sans oublier qu’en favorisant des sociétés étrangères dans l’octroi de contrats à coups de pots-de-vin, il n’a pas veillé aux intérêts du pays, alors que son poste de responsabilité exige qu’il les protège. Dans cette affaire, l’engagement de l’Etat, à sa tête le président Bouteflika en sa qualité de premier magistrat du pays, doit être prompt et tranchant pour permettre à la machine judiciaire de se mettre réellement en marche, loin des pressions et des injonctions. En l’absence d’informations sur l’enquête en Algérie qui a été ouverte suite aux révélations sur les pots-de-vin impliquant l’ancien ministre de l’Energie et le neveu de l’ancien ministre des Affaires étrangères par les Italiens et les Canadiens, dans le sillage d’un coup de balai dans la fourmilière auquel ils ont procédé au sein de leurs entreprises et les spéculations qui ont suivi, nous avons sollicité deux spécialistes en droit pour nous éclairer. Le Dr Bousmaha Nacerddine est spécialiste en droit public et auteur d’une thèse de doctorat sur «les crimes des chefs d’Etat». Il nous dit que «la promulgation de la loi 06/01 relative à la prévention et la lutte contre la corruption en 2006 n’est pas venue à l’initiative du gouvernement. Elle entre dans le cadre des obligations internationales». Il faut signaler que l’Algérie a ratifié en 2005 la convention des Nations-Unies de lutte contre la corruption. La loi algérienne, qui complète le code pénal, comprend deux volets : la corruption dans le secteur privé et la corruption dans secteur public. C’est ce dernier volet qui nous intéresse. Il comprend toutes les institutions, les administrations, les entreprises et les entreprises économiques. Nous distinguons au moins 12 infractions qui concernent la corruption. Nous citerons les pots-de-vin, les cadeaux et avantages, la dilapidation des deniers publics, les abattements de taxes et impôts illégaux sur la base de fausses déclarations, la nondéclaration du patrimoine. Mais à ce stade préliminaire de l’enquête, nous n’avons pas suffisamment d’informations, sauf ce qui est révélé par la presse. Selon les recoupements, dans l’affaire Sonatrach, il existe tout un réseau international spécialisé dans le blanchiment d’argent. Autant dire que c’est un nid de guêpes. Mais ce qu’il faut retenir, c’est que la loi est très stricte et si elle est appliquée, voire s’il y a une réelle volonté politique, il n’échappera pas facilement à une peine privative de liberté. Il devra par ailleurs restituer les biens mal acquis. Le ministre Khelil ne signe pas les contrats, c’est le P-dg de Sonatrach qui en a la charge mais cela ne l’absout pas. Dans son cas, la loi le définit comme un agent public et voilà ce que dit l’article 2 de la loi 01/06 : «Un agent public est toute personne qui détient un mandat législatif, exécutif, administratif ou judiciaire ou au niveau d’une assemblée populaire locale élue, à titre permanent ou temporaire, qu’elle soit rémunérée ou non ou quel que soit son niveau hiérarchique ou son ancienneté. Toute personne investie d’un mandat même temporaire rémunéré ou non et concourt à ce titre au service d’un organisme public ou d’une entreprise publique ou de toute autre entreprise dans laquelle l’Etat détient tout ou une partie de son capital ou toute autre entreprise qui assure un service public.» Quelle peine encourt, au regard de la loi, Chakib Khelil ? interrogeons-nous. «Selon la loi, souligne le Dr Bousmaha, il peut être poursuivi pour usurpation de fonction, trafic d’influence, pots-de-vin, réception de cadeaux et avantages, mauvaise gestion, non-déclaration de patrimoine et ainsi de suite, selon les conclusions de l’enquête. Il faut signaler que dans le droit, il y a quatre catégories, les contraventions avec une peine maximum de moins de deux mois, les délits avec des peines entre 2 mois et 5 ans plus des amendes parfois, la plus grave est le crime. Les peines concernant les crimes, selon leur gravité, peuvent aller de 5 à vingt ans d’emprisonnement, de la perpétuité ou la condamnation à mort». Dans la précédente loi, la corruption était considérée comme un crime mais l’actuelle la définit comme un délit car la procédure est plus rapide et l’accusé peut faire appel. Le délit peut aller jusqu’à 10 ans de prison en plus d’une amende entre 200 000 DA et 1 000 000 DA. Ce revirement est dû à la controverse engendrée par la campagne «mains blanches» du temps d’Ouyahia, qui a vu des cadres injustement incriminés pour mauvaise gestion. On a décidé de faire marche arrière mais la mauvaise gestion est punie par le code du commerce dans ses articles 800 jusqu’à 806, la loi 06/01, a suspendu ce délit. Certaines voix appellent à le réintégrer parce qu’elles pensent que si on ne peut pas épingler les hauts responsables pour corruption, on peut les condamner pour mauvaise gestion. Dans l’affaire de Sonatrach, Chakib Khelil est concerné par l’article 27 relatif aux marchés publics qui stipule que «est puni d’un emprisonnement de 10 ans à 20 ans et d’une amende de 1 million à 2 millions de dinars, tout agent public qui a, à l’occasion de la préparation, de la négociation, de la conclusion ou de l’exécution d’un marché, d’un contrat ou avenant, conclu au nom de l’Etat ou des collectivités locales ou des établissements publics à caractère administratif, ou des établissements publics à caractère industriel ou commercial ou des entreprises publiques économiques, perçoit ou tente de percevoir directement ou indirectement à son profit ou au profit d’un tiers une rémunération ou un avantage quelle que soit la nature». Cet article est très clair : les avantages peuvent être des cadeaux, des voyages, des biens, etc.
    Chakib Khelil à la barre, est-ce possible ?
    Interrogé sur l’affaire Sonatrach et les appels visant son internationalisation, le Dr Mohamed Bousoltane, expert en droit international, nous donne son appréciation de la situation. Il y a deux aspects dans l’affaire Sonatrach : l’un est politique et déontologique et l’autre est financier. C’est un haut responsable représentant de l’Etat mais qui s’est servi dans le Trésor public en portant préjudice aux intérêts du pays. Le perdant dans ce dossier est l’Algérie et non l’Italie ou le Canada. Ces deux pays ne vont pas défendre les intérêts des Algériens, c’est aux Algériens eux-mêmes de le faire. Il peut y avoir une coopération et un échange de renseignements mais l’affaire Sonatrach relève de la justice algérienne et non des instances internationales. Il faut que les choses soient claires. Récemment, Chakib Khelil a été aperçu à Oran. Il a donc pu entrer et sortir du pays sans difficulté. La question que tout le monde se pose, après toutes ces révélation, est celle de savoir pourquoi il n’a pas été appréhendé. Ce fait nous laisse perplexes. Il ne semble pas être inquiété. Ce retard dans la prise en charge de cette grave affaire donne une longueur d’avance à l’ancien ministre indélicat afin de trouver des échappatoires. Il a aussi tout le temps nécessaire pour prendre ses dispositions et dissimuler les biens et l’argent qu’il a pris.» A la question de savoir si Chakib Khelil pourrait se prévaloir de sa nationalité américaine, notre interlocuteur nous répond par la positive : «Il pourra toujours se réfugier aux Etats-Unis et en tant que citoyen américain, ces derniers pourront toujours refuser de l’extrader.» Et de rappeler que «dans l’affaire Khalifa, les Britanniques ont refusé de l’extrader». Et de poursuivre : «Il faut savoir qu’il y a des conventions de partenariat sur les plans judiciaire et économique ratifiées entre les pays mais si le concerné se trouve dans un pays où ce genre de convention n’existe pas, il s’en tire à bon compte. Le droit international ne s’est pas bien développé dans ce domaine. Il y a une dizaine d’années, la corruption était perçue comme une opération de facilitation, les Italiens ont gagné des marchés en milliards mais c’est l’Algérie le grand perdant car c’est son économie qui en souffre. En Arabie saoudite, par exemple, le bakchich est toléré, il serait considéré comme une commission de courtier. Nous avons chez nous des textes très rigoureux que ce soit sur les plans pénal, commercial ou autre mais dans la réalité, on n’a jamais jugé quelqu’un qui soit si proche du pouvoir. Chakib Khelil peut toujours dire qu’il a commis quelques infractions dans l’intérêt du pays.» Notre interlocuteur continue son analyse : «Il y a aussi Farid Bedjaoui qui a joué un rôle d’intermédiaire. C’est un élément- clé dans toute cette affaire. En outre, les signataires des contrats sont les P-dg de Sonatrach, ils apparaîtront également dans l’image.» On a donc laissé filer Chakib Khelil ?, demandons-nous «Effectivement !» répond notre expert qui conclut que «dans cette affaire, le droit international ne peut pas opérer. Cela reste interne au pays. C’est une question de souveraineté et d’Etat de droit». L’affaire de Sonatrach est plus qu’un délit de corruption, c’est un crime perpétré contre le pays, le peuple, son Histoire, ses martyrs qui ont donné leur sang, leur vie pour que l’Algérie recouvre sa dignité mais pas pour qu’une bande de prédateurs dilapident ses richesses et la mettent à genoux. C’est aussi un crime contre les générations futures qui devront souffrir des séquelles des politiques énergétiques successives qui n’auront pas su préserver leurs moyens de subsistance en hypothéquant leur avenir. On parle déjà d’assèchement des puits de pétrole.
    Fatma Haouari

  • Débrayage national et sit-in des corps communs,

     


     ouvriers professionnels et adjoints d’éducation

    Le déroulement des compositions perturbé !

    Par : Malika Ben

    Certains établissements scolaires ont préféré reporter à une date ultérieure les compositions programmées initialement pour la journée d’hier.

    C’est dans des établissements scolaires vidés de la grande majorité de leurs personnels que se sont déroulées les compositions programmées pour la journée d’hier. Seuls les directeurs et les enseignants étaient présents à leur poste. La raison ? Le Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE) a, une fois de plus, mobilisé ses troupes pour réitérer son rejet pur et simple des modifications introduites dans le statut particulier des personnels spécifiques de l’éducation nationale. Deux coordinations représentant différents travailleurs du secteur ont décidé de lancer une action de protestation commune : grève et sit-in devant l’annexe du MEN. Il s’agit de la Coordination nationale des adjoints d’éducation nationale et de celle des corps communs, ouvriers professionnels et agents de sécurité affiliés au Snte.
    Tous ces personnels ont déserté leur poste de travail pour une journée de grève nationale perturbant ainsi le bon déroulement des compositions programmées pour la journée d’hier. L’administration étant paralysée, alors qu’en temps normal, la période des examens est celle où elle est le plus active, certains établissements scolaires ont décidé de reporter à une date ultérieure les compositions prévues initialement hier.
    Il faut préciser, à ce propos, que la grève de ces personnels paralyse bon nombre de prestations au niveau des écoles notamment les activités administratives, la sécurité, la restauration, le nettoiement… Des prestations assurées quotidiennement par des travailleurs qui se disent “avoir été lésés, méprisés et humiliés” lors de la révision du statut particulier. Ils exigent, par conséquent, “une réparation à la hauteur des injustices causées”.
    L’augmentation salariale de 10% accordée récemment par le Premier ministre aux corps communs, ouvriers professionnels et agents de sécurité n’a finalement pas apaisé les esprits. Bien au contraire ! La décision de Sellal a été tout simplement “dénoncée” par les concernés.
    “Elle ne répond point à nos revendications. C’est une manœuvre du gouvernement pour faire taire notre revendication pour une vie décente”. Une vie décente qui ne peut être garantie, selon la coordination du Snte, que par la réforme de la politique salariale, l’intégration de ces corps dans le secteur de l’éducation, la révision du décret relatif au statut et au régime indemnitaire de ces travailleurs… Pour ce qui est des revendications des adjoints d’éducation, elles ont trait notamment au classement à la catégorie 10, à la valorisation de l’expérience professionnelle des adjoints qui exerçaient dans l’enseignement, à la valorisation de tous les diplômes et paiement des indemnités d’encadrement des examens scolaires.
    La coordination hausse le ton et prévoit de revenir à la charge le 26 mars prochain et les 2 et 3 avril prochain au cas où la tutelle refuserait de satisfaire ces doléances.


    M B

  • La troisième guerre mondiale

     

     

    Par : Mustapha Hammouche

    L’Algérie a-t-elle une position sur la situation au Mali ? En tout cas, elle est difficile à cerner. Qui plus est, à travers les propos de Rezzag-Bara.
    Dans une récente conférence à l’École supérieure des sciences politiques, le conseiller à la Présidence affirmait que l’Algérie “accorde la priorité au règlement de la crise par les pays du champ” et “rejette toute ingérence étrangère dans les affaires internes des pays et privilégie la solution politique à la solution militaire” dans la crise malienne. On croirait écouter un discours rédigé avant le 11 janvier !
    Car, depuis, les forces françaises, tchadiennes et maliennes — ou ce qu’il en reste — conduisent une guerre soutenue contre les groupes islamistes présents au Mali, qu’elles ont repoussés dans leurs derniers retranchements et auxquels elles ont infligé des pertes significatives.
    La question de l’internationalisation, que Rezzag-Bara semble tant redouter, en ce qu’elle “ne sert pas la cohésion ethnique, sociale et économique des Maliens”, semble donc dépassée : c’est le pouvoir malien — illégitime, peut-être, mais cette question ne se pose pas en Afrique, l’UA n’ayant pas défini les critères de légitimité des régimes de ses pays membres — qui a appelé les forces régionales et étrangères à la rescousse ; la guerre est bien engagée, au vu de ses premiers bilans, il n’y a pas de regrets à avoir, et l’Algérie, en autorisant le survol de son territoire par l’aviation française, a admis l’utilité de cette intervention.
    En 2010, Rezzag-Bara nous rassurait en affirmant : “Les pays de la région ont la pleine capacité de maîtriser les réponses à donner à cette menace importante.” Et de déduire : “Nous rejetons absolument toute tentative d’ingérence.” Si le pouvoir malien avait attendu les initiatives des “pays du champ”, l’ordre islamiste régnerait aujourd’hui sur Bamako !
    À la fin juin 2012, Rezzag-Bara, présentant la stratégie nationale de lutte contre le terrorisme, soutenait que “la réconciliation nationale” avait permis d’“assurer le retour de la paix civile, restaurer la cohésion sociale et promouvoir le développement économique et social”, omettant toutefois d’évoquer l’attentat de Ouargla, commis, quelques jours avant, par des islamistes, et revendiqué par le Mujao… à partir du Mali.
    Cela fait une quinzaine d’années que l’Algérie éprouve “la solution politique”. Sans se départir des solutions “techniques”. S’il y avait “une solution politique” au terrorisme islamiste, on aurait été les premiers à le savoir. Quant à la question absurde de l’internationalisation de la lutte antiterroriste quand le terrorisme islamiste l’a lui-même résolue : lui n’en connaît pas les frontières.
    La souveraineté de pays sanctuaires, qu’ils soient pays sans État, comme le Yémen ou le… Mali, ou pays complices, comme le furent l’Iran et le Soudan, reste la meilleure protection pour les armées de terroristes. Les islamistes n’ont pas de limites stratégiques : leur objectif est la rédemption des États et sociétés musulmans dépravés et  la conversion ou soumission des peuples non musulmans égarés.
    L’on peut se réfugier derrière les faux-fuyants munichois de “la solution politique”, mais ce serait peine perdue : même si elle est disséminée dans l’espace et dans le temps, le terrorisme islamiste est bien engagé dans une — troisième — guerre mondiale.

     


    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr