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  • le non lieu de khalifa

    Le procès khalifa acte ii fixé au 2 avril

    Le président du tribunal criminel rejugera l’affaire

    Par : Nissa HAMMADI

    Mourad Medelci, Abou-Djerra Soltani, Karim Djoudi, Mohamed Terbeche, Abdelmadjid Sidi-Saïd et Mohamed Laksaci ne passeront à la barre que pour répondre à des questions supplémentaires et apporter quelques précisions que le juge estimera utiles.

    C’est l’actuel président du tribunal criminel et vice-président de la cour de Blida, Antar   Menouar, qui va diriger le procès en cassation de Khalifa Bank annoncé pour le 2 avril prochain. Le magistrat Antar  Menouar a plus de 25 ans d’expérience.
    Il a occupé auparavant le poste de président de la chambre pénale au niveau de la  même cour et a été, notamment, nommé procureur à Chlef et plusieurs fois juge d’instruction.
    Le procès de Khalifa Bank aura donc lieu  devant le tribunal criminel de Blida autrement composé, après l’acceptation par la Cour suprême, le 12 janvier 2012, des pourvois en cassation introduits, à la fois, par le ministère public et la défense.
    Au total, 78 pourvois en cassation ont été  validés par cette instance, alors que 17 autres accusés se sont désistés de ce droit.
    Il faut savoir que la Cour suprême se  prononce sur la forme et non pas sur le fond de l’affaire. Si le droit n’a pas été appliqué, si la procédure n’a pas été respectée et si elle estime que les questions ont été mal posées aux personnes impliquées, elle tranche en faveur de l’acceptation des pourvois en cassation. Ainsi, les hauts responsables cités dans cette affaire en tant que témoins durant le procès en première instance, tenu en 2007, garderont cette qualité. C’est ainsi que Mourad Medelci, Abou-Djerra Soltani, Karim Djoudi, Mohamed Terbeche, Abdelmadjid Sidi-Saïd et Mohamed Laksaci ne passeront à la barre que pour répondre à des  questions supplémentaires et apporter quelques précisions que le juge estimera utiles. A contrario, cette affaire va être rejugée en fonction de toutes les attributions que détient le tribunal criminel qui se conformera à l’arrêt de renvoi de la chambre d’accusation, nous explique un avocat. “Cela sera un nouveau procès qui peut alléger des peines et aller jusqu'à l’acquittement dans certains cas, comme il peut  alourdir les peines”, ajoute notre source. Les convocations ont été déjà  envoyées à toutes les personnes impliquées dans cette affaire. Mais, hier, la date de ce procès n’était pas encore affichée au niveau de la cour de Blida.
    En mars 2007, 94 personnes étaient présentes dans le box des accusés. Une dizaine d’autres était en fuite, dont Abdelmoumen Khelifa. Ils ont été jugés  pour constitution d’association de malfaiteurs, vol qualifié, escroquerie, abus de confiance et falsification de documents officiels. La Banque d’Algérie avait, en effet, constaté, en 2003, un trou de 3,2  milliards de dinars dans la caisse principale de la banque Khalifa. Des peines allant jusqu'à la perpétuité ont été prononcées à l'encontre des principaux mis en cause.
    Le procès en appel de l’affaire Khalifa Bank se déroulera dans un contexte tout autre, caractérisé par une succession d’affaires de corruption dans lesquelles des responsables réputés proches du président de la République sont cités.
    Les dernières révélations sur la gestion de Sonatrach ont fait réagir le président  Bouteflika qui, dans une déclaration à l’occasion du double anniversaire de la création de l’Union générale des travailleurs algériens et la nationalisation des hydrocarbures, a soutenu qu’il ne pouvait “passer sous silence ces scandales révélés récemment par la presse touchant la gestion de Sonatrach” et qui soulèvent sa “révolte” et sa “réprobation”, ajoutant qu’il avait “confiance en la justice pour tirer au  clair l’écheveau de ces informations, situer les responsabilités et appliquer avec rigueur et fermeté les sanctions prévues  par notre législation”. L’enquête ouverte par le parquet de Milan a concerné le dossier Saipem.
    Les investigations de la justice italienne sont parvenues à établir des liens avérés avec des personnalités algériennes en poste au moment des faits et  soupçonnées d’avoir reçu des pots-de-vin. C’est la première fois que le chef de l’État se prononce sur une affaire précise, sortant ainsi du cadre du discours général et habituel sur la corruption.
    “Il faut situer les responsabilités avec rigueur et fermeté”, dit-il à l’adresse des juges algériens. De telles déclarations auront-elles un écho positif sur le terrain, sachant que le Syndicat des magistrats lui-même a reconnu, il y a quelques jours, que la justice était dépourvue de toute autonomie et dépendait du pouvoir exécutif ? Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme (CNCPPDH), dans le rapport annuel sur la situation des droits de l’Homme, a estimé lui aussi que l’indépendance de la justice en Algérie est tout simplement “absente”.
    On ne peut, à partir de la que s’interroger sur les véritables intentions du Président. Ira-il jusqu’au bout de ses promesses ou ses propos étaient seulement destinés à sauver la face, après le traitement rigoureux réservé par la justice italienne à cette affaire ? La tournure que prendra le procès Khalifa Bank acte II, celui de Sonatrach et l’autouroute Est-Ouest nous donnera certainement des indices précieux sur les desseins du président de la République.

  • no moment

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  • Système de numération décimal

     

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    A l'origine, un groupe de dix personnes et une caisse commune. L'un d'entre eux est attrapé la main dans la caisse. Il est sévèrement réprimandé par les autres, qui le condamnent à repeindre le goudron de l'autoroute Est-Ouest à la main. Quelque temps après, un deuxième est attrapé près de la caisse ; il est condamné à rester debout 6 mois en chantant Qassamen. Encore après, un troisième, encouragé par la tendance, se met aussi à triturer la caisse commune. Le doute s'installe chez les sept autres : deux d'entre eux estiment que ce n'est pas bien grave, il y a de l'argent pour tout le monde  trois pensent qu'il ne faut pas laisser ces pratiques s'installer ; les deux derniers n'ont pas d'avis, ils préfèrent le football. Finalement, le voleur est laissé en liberté surveillée. Entre temps, le premier des voleurs a fini sa punition et retrouve le groupe. Il apprend que trois d'entre eux ont fait la même chose que lui, mais que l'un n'a pas été puni.

    Il réclame justice, surtout que trois d'entre les autres pensent que le vol n'est pas forcément un crime, tout dépend de l'intention, par exemple de mettre ses enfants et ses maîtresses à l'abri. Avec ces trois, il entreprend de détourner une partie de la caisse, rejoints par un cinquième dont le chien a des problèmes de logement. Pendant que les quatre autres ferment les yeux pour éviter les incidents, le deuxième voleur finit sa peine et appuie les voleurs, c'est de toute façon l'argent commun. La majorité vient de changer  ; sur les dix, six sont pour le vol, quatre contre, et sur ces quatre, trois ont besoin d'une nouvelle voiture pour leurs femmes de ménage. En fin de parcours, sur le groupe de dix, neuf sont des voleurs et il ne reste pas grand-chose dans la caisse. Quand le seul non-voleur entreprend de compter ce qu'il reste, il est attrapé par les autres et puni. Mais personne ne sait qui a volé, l'acte est dissous dans la responsabilité collective. Le coupable, c'est forcément la caisse.

     

    Chawki Amari
  • Le jour d’après… pétrole

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Ainsi, les réserves en hydrocarbures conventionnels sont en train de diminuer et les puits ont vieilli. Il faut, donc, trouver d’autres gisements, creuser d’autres puits et exploiter d’autres hydrocarbures, non conventionnels, pour maintenir le niveau de revenu auquel l’État algérien s’est habitué. Auquel notre “économie” s’est accoutumée. Et nous aussi.
    Il faut bien que l’État continue à entretenir les salaires, indemnités et avantages des castes institutionnelles, à financer le Fonds spécial de retraite, à assurer des marchés publics aux entreprises et bureaux des “neveux”, à procéder à des effacements électoraux de dettes.
    Il faut bien que le monde des affaires continue de tourner dans le sous-développement comptable et fiscal. Tant que les recettes pétrolières continuent à autoriser le mépris de la fiscalité ordinaire, il n’y aura que le bureaucrate à corrompre. Et, le pot-de-vin se négocie plus aisément que le taux d’imposition.
    Il faut bien que nous, citoyens consommateurs, puissions continuer à réfuter tout rapport entre nos revenus et nos efforts, à maintenir — sinon à l’élargir — en l’état la palette de produits subventionnés, à sous-payer gaz, eau et électricité, à considérer que c’est à l’État de nous loger, d’importer plus de 60% de notre alimentation.
    Si rien n’est fait pour contrebalancer les effets à craindre d’une baisse de réserves et de productivité des puits existants, l’on pourrait peut-être avoir des difficultés à maintenir ce mode de vie, voire devoir y renoncer. L’État devrait renoncer à son armée de dignitaires du “décret”, au renouvellement fréquent de ses milliers de parcs automobiles ; les entreprises “stratégiques”, parce que pas rentables, devront apprendre à investir elles-mêmes dans leurs centrales, leurs avions, leur bateaux… Nous, citoyens, devrons réapprendre le travail, le revenu transparent, le juste prix…
    Mais l’État pense pour nous. Il pense à l’après-pétrole. Depuis toujours. Sauf que pour nos dirigeants, l’après-pétrole, ça a toujours été le pétrole. Et, cette fois-ci, aussi : après le pétrole et le gaz, ce sera encore le pétrole et le gaz : nouveaux puits, offshore, gaz de schiste… qu’importe. On a même déjà repéré et les gisements et les sous-traitants, croit-on savoir. Sans même une minute de débat sur les risques environnementaux de cette activité. Ne serait-ce que pour la forme… écologique. Mais l’on ne goudronne pas dans le parc d’El-Kala, l’on n’offre pas des concessions de chasse d’espèces protégées, l’on ne creuse pas le Tassili et le Hoggar… avec une telle aisance, si l’on perçoit un tant soit peu la notion d’environnement. La ressource immédiatement réalisable, comme on le dit en gestion financière, il n’y a que cela de vrai !
    À l’Indépendance, nos libérateurs avaient pris le pouvoir. Le patrimoine. Et le pouvoir de répartir ce patrimoine. Mais pas le pouvoir de construire et de produire. Cela n’a pas changé depuis. Leurs abus mis à part, il faut reconnaître qu’ils n’ont jamais exigé de nous de travailler. Et nous, mains tendues, nous en sommes encore à réclamer  notre part de patrimoine. Infiniment. Eux, et leurs renforts post-libération, ne savent que grappiller et dépenser. Et nous, à nos niveaux respectifs, aussi.
    Si le déclin pétrolier se confirme, l’on risque, tous, de mal nous réveiller de notre nonchalance cupide et cinquantenaire.


    M. H
    musthammouche@yahoo.fr

  • no moment

    DILEM DU 26 FEVRIER 2013

  • Le retour de la main

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    Pendant que le Premier ministre Sellal rencontrait des notables à Illizi, des milliers de chômeurs tentaient de marcher de Ouargla à Hassi Messaoud pour exiger un travail. Le Premier ministre ne les a pas rencontrés, mais il a quand même pris une minute pour parler d'eux. Pour lui, il y a un groupuscule qui s'agite pour séparer le Nord du Sud, faisant marcher les Sudistes pour déstabiliser le pays. Certainement la main de l'étranger qui, après avoir détourné des milliards à Sonatrach, placé l'honnête Saïdani au FLN et envoyé ses enfants à l'étranger, s'attaque maintenant au Sud.

    On s'attendait à quelque chose de plus intelligent, de nouvelles mesures pour la création d'entreprises ou des baisses de charges sociales pour le recrutement de travailleurs, ou tout au moins des indications sur les équations et méthodes statistiques qui ont permis d'annoncer un taux officiel de chômage à 9%, record mondial. La confiance étant montée à l'envers, c'est à nous de dire à M. Sellal de ne pas s'inquiéter ; le Nord et le Sud sont unis, soumis à la même incompétence nationale, tous deux en colère contre la dilapidation des derniers publics et travaillés équitablement par la main de l'étranger. Du Nord au Sud, ils sont matraqués et arrêtés par la même police nationale et emprisonnés par la même justice nationale quand ils demandent quelque chose que le Premier ministre ne peut leur offrir.

    Seule différence, pour ces milliers de chômeurs qui ont marché pour demander une plus juste répartition des richesses : l'explication ministérielle de leur geste a valeur d'insulte. Si vous êtes chômeur et pas content de l'être, c'est simplement parce que vous êtes piloté par le diable. Alors qu'il est prévu dans le plan quinquennal de vous offrir du travail au Paradis. Certainement à creuser à la main les tranchées des rivières de miel dans lesquelles les dirigeants du Nord se vautrent déjà sur Terre.

     

    Chawki Amari
  • Deuxième partie : Le FLN, d'Abane Ramdane aux milliardaires de la tchipa



    Par Le Matin |

    Depuis un mois, les milliardaires se réunissent au vu et au su de tout le monde avec Belkhadem, au siège du FLN, une façon de répondre aux «autres», les gens du DRS… Selon El-Watan, ils auraient édifié leur quartier général à Sidi Yahia où ils se retrouvent chaque soir pour affiner la stratégie pour le quatrième mandat de Bouteflika. Ce sont eux qui ont réussi à imposer à la tête du FLN, mercredi 20 février, l’ancien président de l’APN, Amar Saïdani, poursuivi par la justice pour détournement des fonds de l’Etat dans l’affaire de la Générale des concessions agricoles, mais protégé par Bouteflika.

    Deuxième partie : Le FLN, d'Abane Ramdane aux milliardaires de la tchipa

    Jusqu'à cette mauvaise nouvelle venue du procureur d'Alger, il dormait avec la sérénité des hommes puissants. Il en était devenu un depuis ce merveilleux jour d’avril de l’an 1999, jour de sa seconde renaissance, celle qui le fit entrer dans le monde par la grande porte. C’était un jeudi, il faisait beau et le bon peuple jouait à faire semblant d'élire un nouveau président de la république qui avait, au préalable, été élu par les généraux. Sur les conseils avisés d'un ami avocat, il avait vaguement contribué à la campagne électorale du personnage. Ne rate jamais de miser sur les chevaux gagnants, lui avait-il soufflé à l'oreille. Ton argent, je le remettrai à Koudjiti. C'est l'homme de confiance de Larbi Belkheir. Et Larbi Belkheir, tu le sais… Il fera des petits, ton argent, tu verras…

    Aujourd’hui, on l’appelle "l’émir du Qatar de Annaba" et son enseigne est sur son front : député milliardaire Tliba Bahaeddine ; importateur, négociant, courtier, grossiste et vice président du groupe parlementaire du FLN, parti au pouvoir ! L'ami avocat avait vu juste : l'argent misé sur le candidat de l'armée avait fait beaucoup de petits. Il fait partie de ces nouveaux riches qui ont prospéré dans l’import et le marché informel, dans cette Algérie qui favorise l’économie douteuse au détriment de la production nationale, celle-là gangrénée par l'accumulation des capitaux non déclarés, la spéculation, l'absence de transparence, la corruption, du népotisme économique à l’ombre de Bouteflika et qui, aujourd’hui, avec l’argent du négoce, sont devenus décideurs politiques, solidement installés dans les rouages du pouvoir, forts de cette soudaine capacité à promulguer des lois et à en bloquer d'autres. Ils ont, entre autres, empêché l’adoption de l’impôt sur la fortune, décriminalisé la corruption, et stérilisé jusqu’aux lois de la République qui venait d’être votées, comme l’obligation de régler par chèque toute transaction d’un montant supérieur à 50 000 dinars ou la loi de finances complémentaires (LFC) destinée à réduire les importations. De quoi donc s’engraisserait la mafia de l’import sinon des achats massifs à l’étranger ?

    Aujourd'hui, les amis de Tliba ont investi le FLN. Ils sont venus de partout, de Blida, comme Ahmed Djellat, une grosse fortune de la ville des Roses, de Tébessa, ville de l’homme d’affaires Mohamed Djemaï, propulsé député et membre du Comité central, en un tour de mains. Mieux, nous dit Said Rabia d'El-Watan, le milliardaire Djemaï sera imposé après les élections législatives du 10 mai 2012 comme chef du groupe parlementaire avant que la contestation ne fasse reculer le choix de Belkhadem. Ils viennent de M’sila, comme le milliardaire, Dilmi Abdelatif, placé tête de liste du FLN lors des élections du 10 mai 2012, de Bouira, d'où est arrivé Cherif Ould El Hocine», un autre milliardaire, ancien militant du Parti du renouveau algérien (PRA), président de la Chambre nationale de l’agriculture, propulsé membre du comité central avant de se faire élire à l’APN sur la liste du FLN et finir ensuite président de la commission de l’agriculture au Parlement, selon El-Watan. Belkhadem a ouvert ses portes jusqu'aux milliardaires d'Adrar, tel Ali Hamel, une relation de Bouteflika et bien introduit dans la zaouïa locale. Ils sont la nouvelle classe politique de l’Algérie eltsinisée. L’interface avec l’islamisme. La seconde mâchoire avec

    Ces milliardaires forment l'état-major d'Abdelaziz Belkhadem et la base forte de Bouteflika.

    Sous ses dehors puritains, sa barbe de grand dévot et sa gandoura blanche du vendredi, l'ancien chef du FLN ne répugnait pas à goûter de cet argent douteux que proposent, sans panache, les affairistes troubles. Il l'avait accueilli en fanfare, un matin, dans son territoire d'Annaba, finançant son séjour dans un grand hôtel, multipliant banquets et méchouis, et s'aperçut, à sa grande surprise, que le chef du FLN, appréciait ces libéralités sans trop se soucier de leur provenance. En vérité, il n'y avait rien de surnaturel à l'affaire. Dans "Les geôles d'Alger", je raconte l'incroyable histoire d'un codétenu pas comme les autres, un certain H.,homme d'affaires énigmatique et dont un des cousins, le procureur H., m'a condamné à deux ans de prison. Promoteur immobilier qu'on dit peu scrupuleux, H. s'était retrouvé à la prison d'El-Harrach à la suite d'une sombre affaire de pot-de-vin impliquant des responsables de la wilaya d'Alger avant de se voir rattrapé par une seconde plainte encore plus sérieuse, l'impliquant dans la scandale du préfet Bouricha : il avait offert villas et voitures au préfet, en contrepartie de quelques milliers d'hectares de terre incessibles de la Mitidja ! Tout autre justiciable en aurait été sérieusement préoccupé. Pas El-Hadj. Richissime et influent personnage, il était sûr de ne pas s'éterniser en prison et le laissait même entendre. Sur son portable, le soir, l'appelaient d'éminentes personnalités, dont un général très puissant et… Abdelaziz Belkhadem ! De si solides amitiés avaient rendu H. à la sérénité : il attendait sans grande impatience, le jour de sa sortie, partageant son temps entre la belote et la lecture ostensible du Coran. Il n'avait pas tort : en dépit de tous ces forfaits, El-Hadj sortit de prison, un soir d'été 2005, complètement innocenté, après seulement quelques semaines de détention.

    Une page dans El-Khabar

    Quelle mouche a donc piqué le procureur d'Alger pour qu’il annonce, de la sorte, le «lâchage» des amis du clan présidentiel ? Il en passe des nuits blanches, lui, Tliba, qui dormait du sommeil du juste, avec même le sentiment de l'être vraiment, du sommeil du juste, avec même le sentiment de l’être vraiment puisque, ma foi, puisqu’il était du bon côté de la barre et qu’il s’obligeait à sa zakat, ses 5 prières quotidiennes et ses pèlerinages à La Mecque d’où il revenait, cela dit, chaque fois un peu moins dévôt. Mais cela suffisait à la paix de sa conscience.

    Voilà qu’avec ce foutu communiqué du procureur et cette affaire de Milan, l’arbre vacille. Avec la pègre pétrolière mondiale, celle-là qui est au cœur du scandale de BRC et qui, aujourd’hui, fait la une en Italie avec l’affaire Saipem, ils forment la seconde mâchoire qui étrangle l'économie algérienne. S’ils ont touché à Saipem, c’est qu’ils sont proches d’arriver jusqu’à eux. Un neveu trop bavard, un de ces intellectuels à la langue pendue, lui a chuchoté que cela pouvait mal se terminer pour la famille et qu’il en fut ainsi de la coterie eltsinienne qui entourait le président russe à la fin des années 90. Mais qu’avait-il à voir lui, avec les gens d’Eltsine ? A sa façon de s’accoutrer, il rappellerait plutôt un mandarin de Doha. Enfin, plus un mandarin de Doha que le puissant ministre Anatoli Tchoubaïs. Il a toujours voulu, du reste, ressembler à un mandarin de Doha. C’est en parlant d’eux que l'ancien premier ministre Ahmed Benbitour, dans un entretien à El-Khabar (10 décembre), dit : "La caste qui entoure Bouteflika a tout intérêt qu’il fasse un mandat à vie". L’ancien chef du gouvernement désignait "un groupe de personnes qui profite des largesses du président et de ses cadeaux, mais aussi de l'état de faiblesse du pays, de la corruption, de la mauvaise gestion, du gaspillage, et des immenses programmes d’investissements dont la source principale de financement sont les hydrocarbures. Ces gens ont tout intérêt que l'actuel président reste au pouvoir pour un quatrième et cinquième mandat, voire y rester à vie". Ils ressemblent à ces oligarques russes soudainement enrichis dans l’après Gorbatchev et qu’on a vus saisis de panique à l'idée de perdre leurs positions et, surtout, d'avoir à rendre des comptes, ils chercheraient à maintenir coûte que coûte Boris Eltsine au pouvoir. C’est bien vrai, ça ! Qu’ils ne touchent surtout pas à Bouteflika ! Ils vont guerroyer pour que rien ne change dans cette Algérie qui favorise, Dieu merci, l’économie douteuse au détriment de la production, surtout pas ce régime qui les préfère aux patrons investisseurs, qui leur aménage des portes cochères pour grignoter leur part de l’excédent financier : l’Algérie de Bouteflika ! Sans lui, ils ne seraient rien. Entre le premier et le troisième mandat de Bouteflika, dans un marché économiquement dérégulé, où l’on ne produit presque rien car presque tout est importé, même de la tomate concentrée en provenance…d’Arabie saoudite , les importations ont quintuplé, passant de moins de 10 milliards de dollars en 1999 à plus de 40 milliards de dollars à fin 2009 ! Et Bouteflika les préfère aux entrepreneurs investisseurs ! Comment ne pas se jeter corps et âme dans la bataille du 4è mandat ? En 2004, alors que les principaux patrons, dont Issad Rebrab, Réda Hamiani ou Omar Ramdane, réunis au sein du Forum des entrepreneurs, tergiversaient longuement (trois réunions successives) avant d'accorder leur "soutien" du bout des lèvres, à Bouteflika, eux donnaient sans compter. On ne voyait pas, en cette année-là, la formidable puissance qu’ils représentaient déjà, en coalition avec la pègre pétrolière mondiale. En 2009 déjà, pour le troisième mandat, ils s’étaient faits moins discrets, y allant encore plus franchement. Ce sont eux, les nouveaux milliardaires de l'économie informelle, qui avaient pris en charge la logistique du siège de campagne du candidat Bouteflika. Ils avaient tous payé, le soutien logistique, le transport, le traiteur, le téléphone, les supports de communication, les affiches, les posters, les tee-shirts, les fascicules… Ainsi, la «villa blanche», la compagnie de sécurité privée, les supports médias, les lignes téléphoniques mobiles, le transport et même le site internet officiel (bouteflika2009.com), appartenaient à l’homme d’affaires Rédha K., 36 ans,réputé proche du frère du Président, Saïd et dont le père, Ahmed K., avait fait fortune dans l'importation de ronds à béton dans les années 1990.

    Le poing et les dobermans

    Non rien ne doit changer. Et pour cela, la troupe de milliardaire sait donner du dinar et du poing. Le dinar pour se faire élire. Le dinar pour faire élire Bouteflika. Le poing pour neutraliser les adversaires de Bouteflika. Le député milliardaire Tliba Bahaeddine dispose d'hommes de main mafieux et de troupes de voyous prêts à casser de l'opposant. Selon une source proche du parti, c'est lui qui a fourni, lors de la réunion du Comité central du 15 juin dernier, les baltaguias, ces voyous qui ont empêché un bon déroulement de la réunion et permis le maintien de Belkhadem. Le poing comme avec le mouhafadh FLN de Annaba, Mohamed Salah Zitouni, adversaire de Belkhadem et un des chefs de file des redresseurs. Zitouni s'est retrouvé à l'hôpital pour traumatisme et blessure au visage. Il accuse Tliba Bahaeddine d'être le commanditaire de cet acte de violence qu'il a fait commettre par des voyous d'Annaba.

    Quant au dinar, il ne manque pas. Il sert aussi à achèter des voix qui en feront les édiles de la nation, le droit de siéger dans les plus hautes instances de l'État, dans les assemblées et probablement au sein même du conseil des ministres. L’argent de l’informel sert à ça : corrompre et pervertir le choix populaire. Inutile pour le citoyen électeur de désigner ses représentants au sein des instances de l'État. Les nouveaux riches le font à sa place. Pour eux, les élections ne sont qu'un souk où tout se monnaye, la place de député, de maire, de chef de parti ou de ministre. Les choses ont atteint un tel stade de gravité que même la Commission nationale de surveillance des élections locales (Cnisel) vient de reconnaître que les municipales du 29 novembre 2012 – tout comme les législatives de mai 2012 - ont été perverties par "l'argent sale" qui a "influencé lourdement sur le résultat du scrutin". Mais qu'ils soient pervertis par l'argent sale ou les fraudes politiciennes, quelle différence ? Aujourd’hui tout a un prix, disent-ils. Même le FLN d'Abane Ramdane et Ben M'hidi ! C'était couru, diraient certains. Le parti avait commencé par l'hégémonisme et le recrutement des malfrats chargés de liquider les adversaires, dont les hommes de Messali Hadj. Il retourne à ses malfrats. Oui, chaque chose a un prix.

    Tliba Bahaeddine s’est distingué en fin novembre 2012 en s’offrant une page publicitaire en couleur dans un grand quotidien algérois et dans laquelle il exhortait le président Abdelaziz Bouteflika à se présenter pour un quatrième mandat. Une non réélection de Bouteflika serait une catastrophe sans nom pour eux. La page publicitaire achetée par Tliba dans El-Khabar, appelant Bouteflika à se présenter en 2014 était le signe d’une nouvelle stratégie. Finie la discrétion ! Depuis un mois, ils se réunissent au vu et au su de tout le monde avec Belkhadem, au siège du FLN, une façon de répondre aux "autres", les gens du DRS… Selon El-Watan, ils auraient édifié leur quartier général à Sidi Yahia où ils se retrouvent chaque soir pour affiner la stratégie pour le quatrième mandat de Bouteflika. Ce sont eux qui ont réussi à imposer à la tête du FLN, mercredi 20 février, l’ancien président de l’APN, Amar Saïdani, poursuivi par la justice pour détournement des fonds de l’Etat dans l’affaire de la Générale des concessions agricoles, mais protégé par Bouteflika. Amar Saïdani, comme Mohamed Bouricha, wali de Blida, comme Mohamed Rédha Hemche, neveu de Chakib Khelil ministre de l’Énergie, et chef d’orchestre des plans de détournement de l’argent de Sonatrach et des contrats douteux, Saidani est le prototype de kleptocrates venus dans le sillage de Bouteflika. C'est ça, l'esprit de "famille" !

    Mohamed Benchicou

    Prochain article : Plus forts que le DRS ?

    Lire : Première partie : Il est bien tard, Monsieur le procureur d'Alger...

  • Algérie : des papas roitelets aux fistons princiers

     


    Par Le Matin 

     

     

    En Algérie, la gouvernance était toujours une affaire de famille. A commencer par cette fausse famille révolutionnaire, qui continue à se partager et le pouvoir et la rente.

     

    Mohamed Bedjaoui, ancien ministre des Affaires étrangères cité dans l'affaire de pots-de-vin Sonatrach-Saipem. Mohamed Bedjaoui, ancien ministre des Affaires étrangères cité dans l'affaire de pots-de-vin Sonatrach-Saipem.

     

    Géniteurs et progéniture, papas et fistons, tontons et neveux, se comportent en roitelets et en princes. Epouses et frangines, tatas et nièces, maîtresses et amantes, se voient des reines et des déesses. Alors il n’y pas à s’étonner devant un tel scandale impliquant un rejeton d’un tel haut cadre. Il n’y a point de surprise qu’un neveu d’un ministre détourne des sommes énormes. Il n’y a, encore, point de stupéfaction qu’une femme d’un élément de la sécurité s’empare de l’immobilier des autres. Dans leur subconscient, ils sont tous membres de la famille régnante.

     

    C’est le royaume de l’imposture et du mensonge. De l’injustice et du mépris. Et la fausse famille a la main sur tout ce qui bouge, tout ce qui se trame, tout ce qui se projette et tout ce qui est lié à l’argent. Ils sont gourmands et insatiables. Alors, ils trafiquent, manipulent, combinent et manoeuvrent. Ils s’allient, s’associent, s’arrangent et se protégent. Leur clan, se consolide ainsi, il se soutient et il se solidarise. Pour eux, il n’y a point d’opprobre ou de déshonneur quand une affaire "banale" de détournement ou de corruption éclate. Pis, elle représente un coup de génie que l’un des leurs aura accomplie avec brio ! Ne s’agit-il pas de la famille régnante ?

     

    Maintenant que cette affaire impliquant le neveu prince de son excellence ex-ministre Bejaoui, est connu, il est peu probable que le clan se désolidarise. C’est l’énième scandale et le bloc est toujours uni, solidaire et arrogant. Bien avant, d’autres affaires du même genre se sont produites sans pour autant que le bloc hermétique de cette horde, ne soit inquiété ni disloqué. Car le roi des roitelets, était lui-même impliqué dans l’affaire de la gestion des reliquats des ambassades au temps où il dirigeait le ministère des Affaires étrangères. La famille faussement monarque alors, intercéda auprès du président de l’époque, roitelet qui a remis les pleins pouvoirs à sa majesté la reine Hélima, pour que la décision de la cour des comptes, fût annulée.

     

    Idem pour le prince rejeton du général majesté Nezzar qui n’avait pas été inquiété quand il eut agressé le célèbre chroniqueur Sid Ahmed Semiane (SAS). Mohamed Benchicou paya de deux ans de prison ferme, parce que l’ex-puissant ministre, seigneur de l’intérieur, le voulait pour punir le journaliste. Celui-ci, avait osé, pour rappel, rapporter l’implication de la duchesse femme de son excellence Nounou dans une spoliation d’un immeuble algérois. Le scandale de l’autoroute Est-Ouest, n’a pas angoissé outre mesure le responsable du département des travaux publics, en l’occurrence le sire Ghoul. Il est toujours en poste, royalement reconduit, et il jouit de la protection de la tribu qui l’intronise majestueusement à la tête d’un parti politique. Et ce ne sont pas les scandales qui manquent avec l’impunité flagrante qui suit.

     

    Au bas de l’échelle de cette famille mensongèrement monarque, les prolongements sont désastreusement troublants et provocateurs. Le wali se voit un potentat, le chef de daïra un duc, le gendarme ou le policier un sire. Leurs familles aussi, largesse et avantage obligent, perpétuent le sentiment d’appartenir à la monarchie d’en haut, par le mépris qu’elles affichent au reste de la populace.

     

    Il y a également, le dieu de l’import-import, la déesse de l’inculture, le souverain du vol et du détournement, la divinité du mensonge et de l’imposture. Et aussi, il existe le roi du trafic, le prince de l’incompétence et surtout les émirs de l’intolérance.

     

    Zoubir Zerarga

  • Assassinat d'Ali Tounsi : lourdes accusations contre Yazid Zerhouni

    Par Le Matin |
     

    L’affaire de l'assassinat d'Ali Tounsi dans son bureau à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) patine. Mais la sortie de l'avocat de la famille d'Oultache risque de bouleverser la donne et d'emporter plusieurs personnalité, notamment l’ex-ministre de l’Intérieur, Noureddine Yazid Zrhouni, directement mis en cause par l’avocat du présumé assassin.

    Nourdine Yazid Zerhouni Nourdine Yazid Zerhouni

    Le clan présidentiel cumule affaires de corruption et scandales. Il y a les énormes scandales Sonatrach/Saipem, Snc-Lavalin, les pots-de-vin de l'autoroute Est-Ouest, BRC, et voilà maintenant que l'assassinat d'Ali Tounsi éclabousse l'un des plus proches et hommes lige de Bouteflika : Yazid Zerhouni.

    Selon l’avocat du présumé assassin d’Ali Tounsi, Me Tayeb Belarif, qui s’exprimait dans les colonnes d’El Khabar, Noureddine Yazid Zerhouni a dissimulé des documents qui se trouvaient dans le bureau de l’ancien DGSN, quelques temps après son assassinat.

    "Le jour de l’assassinat, des témoins ont affirmé avoir vu Zerhouni sortir du bureau de Ali Tounsi avec un dossier entre les mains". Un dossier qui ne sera jamais remis à la justice par l’ancien ministre de l’Intérieur. Avec ces nouvelles donnes, la famille d’OuIltache Chouaïb, tente de confirmer la gestion politique du dossier de l’assassinat d’Ali Tounsi. Elle assimile cette affaire à toutes les autres affaires de crime politique et de gestion politicienne de la procédure judiciaire. L’avocat d’Oultache s’interroge, par ailleurs, sur les raisons qui ont emmené Zerhouni sur le lieu du crime, avant même l’arrivée du Procureur de la République et des enquêteurs. A-t-il un lien avec le crime ? Seule la justice, si elle fait son travail, pourra confirmer ou infirmer cette donne.

    Me. Tayeb Belarif ne s’est pas contenté seulement d’impliquer Zerhouni dans le crime. Il affirme que des témoins ont vu, le jour du crime, "des sacs remplis d’argent évacués du bureau d’Ali Tounsi", en présence, affirme l’avocat, "de Noureddine Yazid Zerhouni et en l’absence du Procureur de la République". Sur un autre registre, l’avocat d’Oultache dénonce le fait que l’autopsie de la victime ait été pratiquée à la clinique de la DGSN, aux Glycines, et non pas au CHU Mustapha d’Alger. Il se pose la question sur les raison qui ont fait que le corps de la victime a été pris en charge par des policiers et non pas par des médecins légistes. Pour apporter plus d’éclaircissements sur cette affaire, l’avocat a demandé au juge de convoquer Noureddine Yazid Zerhouni à la barre pour des explications. Une demande qui risque bien d’attendre longtemps…

    R.N./Siwel

  • Les longues pistes glissantes

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    Si les hauteurs ne s'enneigent que rarement et pendant une courte période, il y a quand même une fédération de ski en Algérie. Avec un budget de fonctionnement de 8 millions de dinars, soit l'une des plus petites subventions du ministère de la Jeunesse et des Sports. Et si l'on pourrait parler longtemps de l'adoption par le haut de Amar Saïdani au FLN, on oublie qu'à toutes les échelles, les mêmes pratiques ont cours. Ainsi, pour cette si petite fédération de ski, des élections du bureau viennent d'avoir lieu comme pour les autres fédérations, afin de le renouveler.

    A l'image de ce qu'il se fait plus haut, les mêmes outils ont été utilisés, documents falsifiés, procurations abusives, élimination illégale des candidats potentiels et obstacles administratifs de toutes sortes pour bloquer l'apparition de nouvelles têtes. Résultat, le même bureau, dont la moyenne d'âge dépasse les 50 ans, a été réélu. C'est-à-dire que même dans une aussi petite fédération, à travers un sport que peu d'Algériens connaissent ou soupçonnent d'exister dans leur pays, les méthodes restent les mêmes, on truque les élections pour garder la même équipe vieillissante. Mais pourquoi ? Pour 8 millions ? Pas forcément, mais comme ailleurs, pour les avantages, voyages à l'étranger et frais de mission. On ne sait pas si le nouveau ministre, censé s'occuper tout autant du sport que de la jeunesse, est au courant de ces pratiques.

    Mais à l'image des autres fédérations, il devrait s'inquiéter que la majorité des bureaux soient squattés par des retraités, empêchant l'air d'y entrer. Il y a quelque temps, un courant de jeunes au FLN a vu le jour, censé venir arbitrer le conflit au sein du vieux parti. Fausse piste, c'est finalement le multimilliardaire Saïdani, 63 ans, qui dirigera, descendu de son exil forcé pour accusations de vol, sur des skis préfabriqués. Il y a des gens sur qui la neige jamais ne tombe.

     

    Chawki Amari
  • Que reste-t-il du 24 février ?

     

    Par Le Matin |
     
    Que reste-t-il du 24 février ?

     

     

    Honorable République Algérienne Démocratique Populaire,

    Pendant que le procureur de la République près le pôle pénal spécialisé de Sidi M'Hamed a requis dimanche le 20 Janvier 2013 l'ouverture d'une information judiciaire sur l'attentat terroriste perpétré contre la base-vie de Tiguentourine du site gazier d’In Amenas 

    Pendant que le groupe pétrolier Sonatrach est en train de réfléchir actuellement sur de nouvelles mesures pour sécuriser ses sites pétroliers et gaziers, après l’attaque par un groupe terroriste du site gazier d’In Amenas, selon le PDG de Sonatrach M. ZERGUINE Abdelhamid sur les ondes de la Radio nationale le 29/01/2013, ou le dirigeant du Groupe Sonatrach a tenu préciser que concernant le renforcement du dispositif sécuritaire autour des infrastructures pétrolières de l’Algérie, « Sonatrach n’est qu’un exécutant  ! Elle est soumise à une loi relative à la sécurité des infrastructures et des travailleurs de Sonatrach et de ses partenaires étrangers datant des années 1990 ?», loi qui avait autorisé des sociétés de gardiennage privées créées à l’époque à intervenir dans la sécurisation des sites pétroliers et gaziers.  

    Pendant que le ministre de l’énergie et des mines M. Youcef Yousfi, en marge du 4e symposium de l’AIG tenu a Alger, a indiqué à la presse nationale que la célébration du 24 février se tiendra à Tiguentourine afin de rendre hommage aux victimes de l’attaque terroriste et aux travailleurs du site.  Une célébration placée selon lui sous le signe du renouveau de l’industrie pétrolière et gazière en Algérie, écartant intelligemment un redémarrage de l’unité de Tiguentourine avant le 24 février, alors que M. le PDG de Sonatrach dit le contraire !

    Indiquant également que, son département est en concertation avec les services de sécurité et l’ANP afin de mettre en place de nouvelles mesures de sécurité dans les différents sites de la région pétrolière et gazière d’In Amenas, afin d’éviter la répétition du scénario de Tiguentourine, ou des unités armées de l’ANP sont déployées quotidiennement depuis lors pour assurer la protection des matériels et des personnes.

    Ce qui prouve que les deux dirigeants du secteur et de l’entreprise cités plus haut, ignorent le contenu des dispositions prévues par l’ordonnance n°95-24 du 25 Septembre 1995 relative à la protection du patrimoine public et à la sécurité des personnes qui lui sont liées, et le décret exécutif n° 96-158 du 4 Mai 1996 fixant les conditions d’application des dispositions de sureté interne d’établissement venu pour son application, ce qui est grave !

    Pendant que des titres de presse nationale et internationale nous apprennent que  le parquet de Milan qui a ouvert en 2011 une information judiciaire sur les activités de l’entreprise italienne SAIPEM –Algérie, a lancé une série d’investigations sur huit (8) contrats obtenus par cette filiale d’ENI avec le groupe pétrolier algérien Sonatrach entre 2007 et 2009, pour un montant de 15 milliards pour Saipem, et 264 millions de fortune pour les magouilleurs Algériens, amis de l’ex ministre Chakib Khelil. 

     

    Pendant que la région d’In Amenas se prépare à accueillir la célébration des festivités marquant le 42ème l’anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, ou se déplacera M. le Premier ministre Abdelmalek Sellal, accompagné d’une forte délégation ministérielle pour présider aux cérémonies commémoratives aux côtés d’une autre délégation syndicale de l’UGTA, et des ambassadeurs des USA, la Grande Bretagne, le Japon et la France, représentants les pays dont sont originaires les 38 victimes étrangères. 

    Pendant que le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd en l’occurrence, affirme que le choix du complexe gazier de Tiguentourine pour la célébration du double anniversaire de nationalisation des hydrocarbures et de création de l'UGTA se veut une expression de l'engagement des travailleurs contre toute attaque contre l'Algérie, mais ne fait rien au sud comme au nord pour améliorer les conditions de vie et de travail des travailleurs.

    Pendant que sur le web, les travailleurs de Sonatrach, dans une longue plate forme de revendication contenant 55 points, font savoir à leur Président Directeur Général que tout va très mal à Sonatrach et qu’ils en ont marre de son Syndicat National Sonatrach, composé d’affairistes et d’opportunistes, un syndicat nommé administrativement par la centrale de l’UGTA, pour museler les travailleurs moyennant des privilèges sur leurs dos, qu’une grève pacifique aura lieu le 24 Février 2013 en signe de revendication de leurs droits légitimes bafoués et ce, en boycottant la restauration, alors que la fête  du 24 Fév. devait être pour eux !     

     

    Alors, QUE RESTE-T-IL DU 24 FÉVRIER ?

    Pour ce qui est de commémoration de la nationalisation des hydrocarbures :  

    La loi CHAKIB n° 05-07 relative aux hydrocarbures (modifiée et complétée en 2006 et en 2013), est toujours en vigueur.  Les multinationales ont pris grandement possession du secteur pétrolier algérien.  Une inquiétante perspective se dessine pour les générations futures.

    Pour ce qui est de commémoration de l’anniversaire de la création de l’UGTA :

     

    Qui ne sait pas que les éternels acteurs de la direction nationale de l’UGTA, représentant de force les travailleurs algériens, continuent d’ agir à l’encontre des intérêts des travailleurs  en échange de contrats de soumission, ils n’aspirent qu’à converger vers la conquête de grands privilèges pour eux et leurs clans. L’UGTA, qui semble être un partenaire social représentatif pour M. le premier Ministre Abdelmalek SELLAL, n’est en réalité qu’un rebelle à la loi.

    Il est constaté que depuis le déroulement du 11éme faux congrès national de renouvellement de l’UGTA en mars 2008, pour le dégagement d’une nouvelle commission exécutive nationale (CEN)  et d’un nouveau Secrétariat National, la soit disant nouvelle instance-CEN, ne s’est jamais réunit depuis son élection de mars 2008 (5 ans) ! Une négligence organique grave et PÉNALE. Un piétinement des lois de la République sans précédent !

    En définitive, honorable République Algérienne Démocratique et Populaire :

    Ou est la légitimité de l’UGTA dans tout ce qui a été dit ci-dessus ?   

    Faut-il encore continuer à célébrer le 24 Février ?  Une date de calendrier !

     

     

    M. LEFHEL

  • D’ANCIENS MINISTRES DE L’AGRICULTURE SE CONFESSENT :


    «Ce que j’aurais dû faire»     toz

    Approchés ce jeudi, au palais de la culture Moufdi-Zakaria à Alger, où une cérémonie a été organisée en leur honneur à l’occasion du cinquantenaire de l’Indépendance, les ministres qui se sont succédé à la tête du département de l’agriculture ont livré leurs impressions sur les avancées et les insuffisances du secteur. En évaluant les 50 ans de l’agriculture algérienne, chacun y est allé de son point de vue pour mettre le doigt sur les virages ratés et les choses qui restent à parfaire. Quelques-uns ont accepté de se prononcer sur ce qu’ils regrettent le plus de ne pas avoir fait durant leur passage à la tête du secteur.

    SAÏD BARKAT (1999-2008) :
     «Je n’ai pas réussi à lutter contre la jachère»
    «L’agriculture algérienne est revenue de loin. L’agriculture de la pauvreté a été abolie, laissant place à une nouvelle approche plus moderniste et rationnelle dans notamment l’utilisation du sol, de l’eau et autres ressources. Pour ce qui est de mon passage à la tête du département de l’agriculture, je regrette de ne pas avoir réussi, pendant plus de huit ans, à lutter contre la jachère, c'est-à-dire l’abandon des terres agricoles exploitables. Mais il y a quand même des choses qu’il ne faut pas perdre de vue. La jeunesse a retrouvé l’agriculture lorsque j’avais lancé le développement rural en ayant Rachid Benaïssa à mes côtés, et qui est aujourd’hui ministre en charge du département. Ce qui s’inscrit d’ailleurs dans la continuité.»
    BEN ALIA BOULAHOUADJEB (1997-1999) :
    «Je n’ai pas réussi à concrétiser mes projets sur le terrain»
    «Je pense que l’agriculture algérienne est passée par des périodes difficiles, parce qu’on n’avait pas compris à un certain moment qu’il s’agissait d’un secteur d’avenir. Pour ce qui est de mon passage à la tête du département, je regrette de ne pas avoir réussi à traduire mes projets de développement de l’agriculture sur le terrain, car c’était une période où le terrorisme faisait encore fuir les populations du Rif. Il faut savoir que le projet de développement agricole et rural suivi actuellement par Rachid Benaïssa existait depuis longtemps, sauf qu’on n’avait pas les moyens de le mettre sur chantier. Mais il y a quand même des efforts qui ont été accomplis, et cela doit continuer. Faut-il aussi reconnaître qu’il y a actuellement une avancée qui commence à porter ses fruits. Seulement il reste des petites défaillances comme l’organisation du marché de gros. Il est inadmissible, dans ce sens, que l’on parle de disponibilité des produits alors que les prix demeurent le plus souvent inabordables. Il faudra, à mon avis, relancer la brigade mixte regroupant les départements de l’agriculture, du commerce et de la santé pour réguler le marché et protéger le consommateur. Je citerais, aussi, l’exemple de l’huile d’olive qui est produite aux quatre coins du pays en quantités importantes, mais son prix reste inabordable. Le coût du litre a doublé par rapport à ces dernières années où, pourtant, il y avait une faible production.»
    NOURREDINE BAHBOUH (1994-1997) :
    Je n’ai pas réussi à achever l’organisation de l’OAIC»
    «En dépit de toutes les zones de turbulence qu’a traversées l’agriculture algérienne durant ces 50 ans, je pense qu’elle a tout de même fait un pas assez suffisant. Mais je crois qu’il y a encore beaucoup de choses à parfaire, comme la disponibilité des produits agricoles. Durant mon passage à la tête du ministère de l’Agriculture, je regrette de ne pas avoir achevé la procédure que j’avais engagée pour l’organisation de l’Office interprofessionnel des céréales (OAIC). Je voulais que les Coopératives des céréales et des légumes secs (CCLS) soient prises en charge par les agriculteurs eux-mêmes. Aujourd’hui, il y a des choses qui sont positives et d’autres qu’il faudra aborder au plus vite. Je citerais comme exemple le contrôle du soutien financier de l’Etat aux agriculteurs, qui doit être plus rigoureux, car lorsqu’il y a subventions, il y a forcément des dérapages.»
    AÏSSA ABDELAOUI, VICE-MINISTRE CHARGÉ DES FORÊTS (1984-1988) :
    «J’aurais souhaité faire plus en matière de reboisement»
    «On peut dire qu’il y a une évolution si on fait une comparaison avec l’état de l’agriculture algérienne au lendemain de l’indépendance. D’autant plus qu’avec les programmes en cours, il y a de l’espoir. Durant mon passage, le secteur des forêts avait son autonomie et je regrette de ne pas avoir eu beaucoup de moyens pour pouvoir le développer. Il ne faut pas oublier que cette période était marquée par une crise financière qui ne nous a pas permis d’établir des projets. Cela dit, j’aurais souhaité faire plus en matière de reboisement.»
    SALIM SAÂDI (1979-1984) :
    «Je regrette que l’on ait détricoté mon projet»
    «L’agriculture algérienne a connu toutes sortes de bouleversements. Il n’y a jamais eu de continuité et de suivi. Et actuellement, il y a beaucoup de choses à faire et on est encore très loin. Pour preuve, sur les étals, les produits algériens font défaut par rapport aux produits étrangers. Mais on peut toujours se ressaisir. Actuellement, le grand danger pour l’agriculture est le morcellement des terres exploitables à travers l’héritage et les successions. Si l’on démembre 10 ha entre les enfants d’un propriétaire, la surface perdra de ses potentialités en matière de rendement. C’est ce que je regrette le plus, car lors de mon passage la tête du département de l’agriculture, j’ai réussi à réorganiser le secteur en remodelant la gestion des terres agricoles qu’on avait dispatchées de manière anarchique. J’ai établi un programme de formation de milliers de cadres, tout en mettant en place un système de gestion moderne. Mais on a détricoté tout cela, après mon départ, suite à une instruction interministérielle datant de 1987 qui a abouti au dépeçage sauvage des exploitations agricoles qu’on avait mis cinq ans à établir.»
    Mehdi Mehenni

     

  • no moment

    DILEM DU 23 FEVRIER 2013

  • Vous avez assez sali comme ça, vous ne croyez pas ?

     

    Par Hakim Laâlam  
    Email : laalamh@yahoo.fr
    Personnellement, je soutiens la désignation d’Amar
    Saïdani à la tête du FLN. Ce personnage est un gage sûr
    pour la survie et la pérennité de cette…

    … chronique !

    Après Sonatrach 1 Algérie, après Sonatrach 2 Italie, nous voilà donc bien en face d’un troisième volet, Sonatrach 3 Canada. Je savais Sonatrach une grande entreprise internationale, mais là, vraiment, je ne suis pas déçu ! C’est une vraie multinationale, notre Sonatrach. D’ailleurs, avons-nous encore le droit de dire «notre Sonatrach» ? J’en doute, tellement l’actualité de cette firme, son fil d’actu, son flux RSS, c’est à l’étranger qu’il faut aller en prendre connaissance. Grâce à Sonatrach, nous apprenons d’abord à compter. Et pas que jusqu’à 3, selon mon petit doigt, puisque d’autres affaires Sonatrach devraient éclater à travers le globe dans les tout prochains jours. Et toujours grâce à Sonatrach, nous pouvons enfin mesurer du dynamisme entrepreneuriale des «enfants de et des neveux de». Ça fait plaisir tout de même de voir qu’ils peuvent aller partout sur la planète pour y laisser de larges et grandes traces marron foncé sur le sol, marques de leur passage maffieusement fécal ! Grâce à eux, nous sommes en mode traçabilité établie. Demain, des limiers enquêtant au Vanuatu signaleront les agissements d’un rejeton de ponte algérien ayant là aussi laissé la trace marron sale sur leur sol. Et nous rajouterons alors un nouveau volet à la saleté que nous sommes en train de disperser un peu partout sur terre. Mon Dieu ! Et là, face à ces avalanches d’affaires Sonatrach qui métastasent la planète, l’image m’est apparue dans tout son contraste. L’initiative Nabni ! D’un côté, les «enfants de», les «neveux de» qui ont reçu le pays en héritage divin et qui s’empiffrent à n’en plus pouvoir, toujours de ce même côté dégueu, une succession au FLN dont le profilé pourrait avoir les traits d’un Saïdani, donc d’un système qui se régénère à travers un cannibalisme au dynamisme effarant, et de l’autre côté, en face, très en face, des enfants bardés de diplômes, ne laissant derrière eux aucune traînée marron foncée, mais travaillant comme des forçats à proposer des voies propres et saines de sortie de crise à l’Algérie. Voilà le contraste dans sa représentation terrible, crue. Si nous voulons réellement d’un demain pour l’Algérie, ce demain-là ne pourra jamais faire l’économie de cette question, et surtout de la réponse à y apporter : devons-nous continuer avec les «enfants de» et «les neveux de», poursuivre avec cet alignement fécal des affaires Sonatrach dans le monde, ou alors allons-nous enfin donner les clés de l’espoir à des enfants comme ceux de l’initiative Nabni ? Messieurs qui obligez tous les jours de jeunes chômeurs universitaires à sortir dans les rues du pays pour y brûler leurs diplômes répondez juste à cette question. Les neveux de ou les enfants de Nabni ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

  • www.solidaires.org

    144 boulevard de La Villette 75019 Paris Téléphone : (33) 1 58 39 30 20 Télécopie : (33) 1 43 67 62 14 contact@solidaires.org -

    Ce matin, la Maison des syndicats à Alger a été encerclé e par la police de l ’ Etat algérien. En recourant aux forces de répression, le Pouvoir algérien veut interdire le Forum maghrébin pour la lutte contre le chômage et la précarité. Plusieurs participant - es venu - es de Tunisie, du Maroc, de Mauritanie sont retenu - es au commissariat. L ’ Union syndicale Solidaires dénonce la ré pression et l ’ atteinte à la liberté de réunion, d ’ expression et d ’ organisation. Le 20 f évrier 2013 L’Union syndicale Solidaires salue les organisations de chômeurs et chômeuses d’Algérie, du Maroc, de Tunisie, de Mauritanie, réunies à Alger du 19 au 21 février 2013 L 'Union syndicale Solidaires salue le forum maghrébin pour la lutte contre le chômage et le travail précaire qui se tiendra à Alger du 19 au 21 février. Cette initiative organisée ave le soutien actif du syndicalisme autonome algérien et notamment du SNAPAP , contribuera à unifier les luttes populaires dans les pays du Maghreb. Lors de la réunion tenue à Rabat, en septembre 2012, l’Association Nationale des Diplômés Chômeurs du Maroc (ANDCM), l'Union des Diplômés Chômeurs de Tunisie (UDC), le comité nation al des contrats pré - emploi et filet social d'Algérie (SNAPAP), avaient décidé de r enforcer leurs liens, de mettre en place un réseau pour développer les luttes. Le réseau syndical e uro - méditerranéen, dont l’Union syndicale Solidaires est membre, avait aid é à la tenue de cette renco ntre. Nous avions ainsi pris en charge la participation d’un représentant des associations de chômeurs et chômeuses de France (A.C. !, APEIS, MNCP), afin de renforcer les liens internationaux. Le forum maghrébin pour la lutte c ontre le chômage et le travail précaire qui se tient à Alger va permettre d’aller de l’avant dans la coordination des résistances, dans l’in ternationalisation concrète des luttes, et permettra aussi de renforcer les actions de chacune des associations. Pa rticiperont à ce forum, le comité national des contrats pré - emploi et f ilet social d’Algérie), l’Union des Diplômés Chômeurs (UDC) de Tunisie, l’Association Nationale des Diplômés Chômeurs (ANDCM) du Maroc, l’Association Mauritanienne des Diplômés Chômeur s (AMDC) de Mauritanie, le comité national pour la défense des droits des chômeurs (Algérie), le comité national des diplômés chômeurs (Algérie), la ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Algérie). Organisations de chômeuses et de chôme urs d'une part, syndica ts d'autre part, ne sont pas en concurrence. Notre objectif commun est la défense des droits collectifs et individuels et de créer les conditions d'une transformation sociale de la société . L’Union syndicale Solidaires souhaite plein e réussite aux organisations qui seront présentes à ce forum et leur propose de poursuivre et amplifier le travail commun au plan international. Pour l ’ Union syndicale Solidaires : Christian Mahieux , secrétaire national

  • plusieurs chômeurs arrêtés à Ouargla

     

    Après une action de protestation devant une entreprise pétrolière :

    Hadjer Guenanfa, TSA, 17 février 2013

    Une dizaine de chômeurs ont été arrêtés, dans la soirée du vendredi à samedi, à Ouargla alors qu’ils tenaient un sit-in devant une entreprise publique spécialisée dans l’exploration de pétrole, indique, ce samedi 16 février, à TSA Tahar Belabès, du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC).
    « Les gendarmes se sont présentés sur place. Ils les ont tabassés et les ont répartis dans différentes brigades à Ouargla », précise-t-il. Ces chômeurs seront présentés, demain dimanche, devant le parquet de la République, selon lui.

    Les chômeurs de Ouargla organisent, presque chaque semaine, des manifestations pour revendiquer leur droit au travail dans les nombreuses entreprises pétrolières du pays. Plusieurs d’ entre eux ont été arrêtés, traduits en justice puis condamnés. Le 24 février, ils manifesteront pour revendiquer la « renationalisation » des hydrocarbures et un « partage équitable » des richesses du pays à l’occasion du 42e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures.

  • Corruption : détourner l’argent de Sonatrach en 5 leçons

     

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    | © D. R.
     

    La justice italienne a dévoilé une nouvelle affaire de corruption qui implique Sonatrach et Saipem, une filiale de l’entreprise pétrolière italienne ENI. Si les faits sont nouveaux, les méthodes de corruption sont similaires à celles d’une première affaire de 2010, qui a conduit à l’incarcération de Mohamed Meziane. Voici comment réussir à détourner des millions de dollars de Sonatrach.

    1-Sachez vous entourer

    Pour parvenir à vos fins, il est indispensable d’être bien entouré. Etre le fils ou la fille d’un membre du gouvernement est une position idéale. Si vous n’êtes pas né sous une bonne étoile, pas de panique : devenir membre de la famille d’un haut cadre de ministère peut suffire. Pour cela, il suffit de bien choisir qui vous épousez. C’est le cas par exemple de Tayeb Kouidir, l’un des mis en cause dans l’affaire Sonatrach 2, qui a épousé la fille d’un haut cadre du ministère de la Défense. Si les liens familiaux sont importants, le réseau de vos amis n’est pas négligeable. Prenons un exemple : Farid Nourredine Bedjaoui, suspecté par la justice italienne d’être un intermédiaire dans l’affaire de corruption entre Sonatrach et l’ENI. Farid Bedjaoui est le neveu d’un ministre. Mais il est aussi l’ami d’un autre ministre qui connaît très bien Pierre Falcon, un exportateur d’armes qui a beaucoup d’influence sur le marché pétrolier algérien. Les amis de vos amis sont vos amis.

    2-Choisissez bien votre entreprise-partenaire

    Pour détourner de l’argent en toute discrétion, il faut vous fondre dans la masse des échanges commerciaux. L’idéal est donc de réaliser une transaction avec une entreprise pétrolière qui vous aidera à récupérer l’argent que vous visez. Préférez celles dont les dirigeants ont déjà été condamnés pour trafic d’influence. Enfin, les entreprises étrangères dont les patrons sont proches du pouvoir local sont à privilégier. Le choix de l’entreprise italienne ENI est un bel exemple : son président, Paolo Scaroni, un ami de l’ancien chef de gouvernement italien, Silvio Berlusconi, a fait 16 mois de prison dans les années 1990 pour corruption. Expérimenté et protégé, il est l’interlocuteur parfait pour votre plan. Une fois l’entreprise choisie, n’hésitez pas à inviter ses dirigeants pour les convaincre de collaborer avec vous. Insistez sur les marchés qu’ils pourraient obtenir. Pour cela, chouchoutez-les en choisissant de prestigieux hôtels à l’étranger, comme le Georges V à Paris ou le Bulgari à Milan. N’oubliez pas d’y convier également les membres du gouvernement algérien, qui, rappelons-le, sont vos amis.

    3-Obtenez un gros marché auprès de Sonatrach

    Les rendez-vous que vous multiplierez dans les grands hôtels vous permettront d’aider votre entreprise-partenaire à signer un contrat avec Sonatrach. Dans le cadre économique légal, les entreprises obtiennent des marchés de sous-traitance d’autres entreprises. Il faut donc faire de même. Pour obtenir ce marché, votre entreprise-partenaire doit veiller à éliminer toute concurrence. Elle peut proposer à l’un de ses sous-traitant de postuler à l’appel d’offres. De cette manière, même si le sous-traitant obtient le marché à la place de votre entreprise-partenaire, l’argent arrivera jusqu’à votre partenaire. Mais pour s’assurer d’obtenir le contrat, vous pouvez aussi convaincre le sous-traitant de faire une offre beaucoup plus chère que celle de votre partenaire. De quoi refroidir les cadres de Sonatrach. Enfin, il est évident que l’offre de votre partenaire doit être gonflée et comprendre les frais réels du contrat ainsi que votre commission.

    4-Créez une société-écran

    Un bon détournement est un détournement discret. Après avoir été payé par Sonatrach, votre entreprise-partenaire vous versera votre commission. Comme vous devez rester invisible, une société-écran réceptionnera l’argent à votre place. C’est vous qui devez créer cette société. Choisissez scrupuleusement sa localisation. Privilégiez les grandes places financières mondiales, comme Hong Kong. Placez l’un de vos (nombreux) amis à sa tête. S’il est fiable et bien entouré, il pourra aussi servir d’intermédiaire. C’est via cette société que vous utiliserez l’argent détourné, en achetant par exemple de belles voitures et de grands appartements.

    5-Partagez vos gains

    Votre partenaire est satisfait. Il a obtenu un nouveau marché. Vous aussi. Vous avez détourné beaucoup d’argent. Mais pour remercier vos interlocuteurs et consolider vos liens, dans l’éventualité d’une collaboration future, il faudra leur faire bénéficier de votre commission. Il semble que Farid Bedjaoui ait trouvé la meilleure solution. Il serait actionnaire, à hauteur de 1,5 million d’euros, de l’entreprise de Pietro Varoni, l’un des dirigeants de Saipem, une filiale d’ENI. Un partenariat gagnant-gagnant.

    Yasmine Saïd
  • Le site d’information « Algérie patriotique » est un fake !

     

    DzActiviste.info Publié le dim 17 fév 2013

    Le site d’information « Algérie patriotique » est un fake !

     

    Le Libre Penseur 17/02/2013

    algerie-patriotique-fakeSuite à de multiples ITW postées ces derniers temps (Cheikh Imran Hosein, Dieudonné, P. Dortiguier…) sur le net et effectuées par le site Algérie Patriotique, il m’a semblé essentiel de faire le point sur cette mascarade sans nom que représente ce site et sa tentative d’infiltration de la dissidence. Le texte qui va suivre est précis et va donner un aperçu complet des marionnettistes derrière l’écran de cette gabegie qui a l’air de tout sauf d’être patriotique.

    Lotfi Nezzar et Sid-Ali Médiène, deux enfants gâtés de généraux algériens sont associés dans SLC (Smart Link Communication) créée en 2001 et qui emploie plus de 200 personnes1. Cette entreprise a pour objet la mise en place et l’exploitation d’un réseau de télécommunication sans fil, à haut débit (WiMAX). Bien entendu, pour monter ce genre d’affaires en Algérie, il faut impérativement bénéficier de larges facilités. Quoi de plus simple quand on est les rejetons des papounets Khaled Nezzar et Mohamed Médiène, alias Tewfik, alias « Rab edzaier », littéralement le dieu de l’Algérie !

    Les débouchés sont garantis d’avance puisque les clients de cette société ne sont autres que les PME et les grandes entreprises activant en Algérie, aspirant à être dans les bonnes grâces de ces puissants du moment, plaçant ces enfants gâtés en situation de monopole à laquelle ils doivent une croissance assurée par un véritable dinaroduc. Poussés par cette réussite sans gloire, ces « hommes d’affaires » décident de fonder une danseuse. Ayant constaté que la presse écrite nationale était complètement discréditée aux yeux des Algériens, tant la manipulation était criarde, et s’étant rendu compte de l’impact sans cesse grandissant des médias en ligne, ils optent pour un journal électronique au doux nom d’Algérie patriotique. Ce journal a vu le jour il y a tout juste une année et depuis, il s’emploie à donner un visage humain aux criminels qui ont endeuillé l’Algérie en la plongeant dans un océan de sang. Car si Tewfik était un dieu, il serait Moloch, avide d’innombrables offrandes sanguinolentes.

    Il faut rappeler que la première violence commise en Algérie remonte au 5 octobre 19882, date à laquelle K. Nezzar se rendit responsable et coupable de la mort de 500 jeunes révoltés, tués par balles et des dizaines de blessés dont certains, torturés, portent encore les stigmates des sévices subis et de lourds handicaps physiques et psychologiques. L’autre grande violence aura consisté à interrompre le processus électoral démocratique, privant le FIS de sa victoire. Pour cela, les généraux étaient prêts à sacrifier des dizaines de milliers d’Algériens. Le dernier témoignage circonstancié a été rendu public par le journaliste Maamar Farah actionnaire du quotidien Le Soir d’Algérie, dans sa livraison du 13 août 20123.lire la suite ici

  • Lutte contre la corruption : évolution ou mirage ?

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Le ministre de l’Énergie en exercice est revenu sur les affaires de corruption autour des activités de Sonatrach. “Des instructions très fermes ont été données aux entreprises pour défendre leurs intérêts et pour poursuivre toute personne susceptible d’avoir agi contrairement aux intérêts de nos entreprises”, nous apprend Yousfi.
    Mais contre qui, donc, ces entreprises doivent-elles défendre leurs intérêts ? Dans l’affaire qui fait l’actualité, ce sont des ministres de la République qui sont suspectés de graves malversations. Et ce n’est pas la première fois que des scandales financiers suggèrent, de par les institutions qu’elles impliquent, la responsabilité de dirigeants autrement plus hauts placés que les cadres des entreprises. Mais jusqu’alors, il était invariablement proclamé que “la responsabilité politique n’était pas établie”.
    Il faut bien rappeler que si une information judiciaire, visant à élargir les investigations sur l’affaire Sonatrach 2, est ouverte depuis le 10 février, c’est suite à “l’implication de personnalités algériennes dans des faits à caractère pénal, et plus précisément de corruption, lors de l’exercice de leurs fonctions au sein des institutions de l’État” rapportée dans “des articles de la presse internationale et nationale”. Il ne fait pas de doute que ce sont les révélations de la justice milanaise, relayée par la presse italienne, qui ont rendu inévitable cette évolution dans le dossier en question.
    La presse nationale n’a, cependant, pas à se faire d’illusions. Depuis l’affaire Adami, l’on n’a plus repris le pouvoir à laisser les siens se faire confondre par le travail des journalistes. Une profonde entreprise de discrédit a fait en sorte, qu’aujourd’hui, les articles de la presse locale — aussi instructifs, fussent-ils — restent toujours sans effet sur l’opinion, sur la justice, et même sur les concernés. Ces derniers, souvent, ne faisant même pas l’effort d’une mise au point ou d’une plainte en diffamation.
    La lettre ouverte, par laquelle l’ancien vice-président de Sonatrach conjure le chef du DRS de ne pas contrarier la justice dans son action, a étrangement suscité une interpellation soutenue de la presse. Sur le mode : “Si vous ne la répercutez pas avec l’ampleur qui s’impose, c’est que l’on vous en a empêchés, ou que vous n’en avez pas le courage, ou que vous couvrez les puissants.” Le char d’assaut est passé, si les fantassins ne suivent pas, c’est qu’ils désertent la lutte. Et les militants de cafétérias sont intraitables avec la mission de vérité des médias.
    La lettre de Malti s’attaque au tabou de s’adresser publiquement au général Tewfik. Le buzz se justifie, mais ne doit pas, toutefois, faire  oublier l’entêtement, parfois chèrement payé, d’une certaine presse, qui, depuis longtemps, prêche dans le désert.
    Il n’est pas dit que l’hirondelle, pas encore confirmée, de l’affaire Sonatrach 2 fera le printemps de l’indépendance de la justice dans la lutte contre la corruption. Ni l’engagement insistant de Yousfi, qui dit : “Nous serons inflexibles dans ce domaine-là” et qui, curieusement, conjugue ainsi la lutte contre la corruption au futur. Semblant admettre, involontairement peut-être, que cette inflexibilité reste à venir.


    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr

  • Contribution en vue de réparer une grave erreur professionnelle !

     

    Par Hakim Laâlam  
    Email : laalamh@yahoo.fr
    Exclusif ! Demain, dans le Soir d’Algérie , ne ratez surtout
    pas la réponse de Tewfik à Hocine.

    Comme chaque vendredi, Le Soir d’Algérie, c’est 24
    pages entièrement rédigées à l’encre sympathique !

    Une lectrice m’a inondé (sic) sous un flot d’injures parce qu’elle n’apprécie pas le fait que je n’ai pas suffisamment traité de cette histoire de la lettre adressée par Hocine Malti au général Médiène. Cette dame a raison ! Je suis passé à côté d’un sujet grave, important et capital pour l’avenir du pays. Et je m’en vais, la queue entre les jambes (re-sic) réparer cette faute professionnelle en traitant en long et en large de la profession de facteur. En Algérie, on ne mesure jamais assez le rôle central du facteur. Je soupçonne même les autorités du pays de minimiser ce corps de métier pourtant incontournable. Pour quelles raisons le facteur est-il ainsi marginalisé, voire mis au ban de la société ? Je ne pourrais vous le dire ! Mais la question mérite vraiment qu’on s’y intéresse. De près ! Même si – et je vous le concède volontiers – il faut avoir une sacré santé pour suivre de près un facteur. Les bougres marchent tout le temps, et marchent vite. Et lorsqu’ils ne marchent pas, ils sont juchés sur d’affreuses mobylettes jaunes caca dégageant généralement un nuage de gaz d’échappement polluant qui imprègne tout le courrier. En même temps, on ne va tout de même pas demander aux facteurs, en plus de la charge de travail colossale qu’ils ont, de pulvériser du Febreze sur nos lettres afin d’en ôter les odeurs désagréables d’essence et d’huile brûlées. D’autant plus que les facteurs, qu’ils soient à pied ou à mobylette, sont livrés à un tas de dangers quotidiens. En tête de ces risques, les chiens errants et leurs collègues résidents qui n’attendent que l’ouverture de la porte du domicile qu’ils gardent pour bondir au cou du facteur. Pour en avoir discuté avec mon facteur, et contrairement à la légende canine fort répandue chez les humains, les chiens policiers, les bergers allemands et les dobermans ne sont pas les plus féroces. En tête des bestioles à poils qui affectionnent les mollets des facteurs, il y a les caniches, les bassets et même les bichons ! Plus teigneux qu’un bichon, je ne connais pas, sauf peut-être un salafiste lorsqu’il est en bande. Mais cette parenthèse nous éloigne de la problématique centrale des facteurs, de leur statut, de leurs conditions de travail et de leurs espoirs d’avenir. Ainsi, en piochant dans ce dossier, j’ai appris que l’espérance de vie chez les facteurs est parmi la plus courte, la plus faible du pays. Et aucune commission sanitaire, sociale, prudhommale ou syndicale ne s’est réellement inquiétée de cette situation pourtant alarmante. Sans vouloir prétendre agiter l’opinion ni avoir un quelconque impact sur le climat social, je me permets d’attirer l’attention de mon ami Madjid Sidi Saïd sur cette catégorie professionnelle. Madjid, Khouya ! Même si je sais que tu es occupé avec les festivités du 24 Février, n’oublie pas les facteurs ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

  • Maffia sur terre, dans les airs, dans les mers...

     

    Par Maâmar Farah
    Il y a quelques jours, une trentaine de chalutiers chargés de marins-pêcheurs se sont rassemblés au niveau de la corniche annabie pour protester contre ce qu'ils appellent la «mainmise de la maffia» sur leur activité. Bon sang ! Elle est partout cette maffia : sous terre, lorsqu'elle se met à sucer dans le pétrole national ; sur terre lorsqu'elle s'accapare illicitement des meilleures exploitations coloniales, jadis nationalisées et maintenant occupées par les enfants des pontes du système ; dans les airs comme elle l'a fait avec Khalifa Airways dont le procès n'a touché que le menu fretin ; dans l'importation, dans le commerce, dans les transports, dans la santé, dans les travaux publics... Et voilà qu'elle prend le large, cette maffia gloutonne qui avale tout ce qui lui tombe sous la main ! Et je ne vois guère de solution, à moins d'émigrer massivement vers la Lune où, pour le moment, la maffia algérienne est inopérante. Enfin, nous le pensons mais rien ne dit, qu'une fois là-bas, nous ne tomberons pas sur des flibustiers nationaux, habillés en cosmonautes et proposant au prix fort de... l'oxygène contrefait !
    maamarfarah20@yahoo.fr
    «Mon neveu va prendre quelques jours de repos. Je lui ai conseillé de venir chez nous dans le bled afin de se requinquer car j'ai constaté une baisse de régime ces derniers temps. Et comme je dépends de lui (j'attends mon indépendance), je vous donne rendez-vous le 8 mars pour vous parler de cette drôle de fête où les femmes se rappellent subitement de leur beauté, de la joie et de la danse !»
    (Tata Aldjia)

  • no moment

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  • Algerie:La problématique du trépied

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    Au départ, pourquoi pas ? Même si la société a toujours été exclue de la décision, la structure du pouvoir éclatée en trois centres – le DRS, l'armée et la Présidence – était en théorie la garantie de l'impossibilité d'une dérive unilatérale. Sauf que ce modèle en trépied, installé sur le dos de la population (trois pieds, ça fait mal, d'autant qu'ils sont lourds), est devenu invivable, créant de l'inertie, de la corruption et de l'incompétence. Chaque clan a des dossiers sur les autres, ses hommes et ses réseaux ; tout s'annule, rien ne sort et le match des morts se poursuit, la balle au centre étant aussi immobile que les spectateurs atomisés.

    Mais le trépied devient bancal, il se déséquilibre et, pour la Présidence, l'échec est arrivé en stériles années de règne. Après l'effondrement de son alliance et les départs de Soltani, Belkhadem et Ouyahia, après les mises en accusation des proches du Président, Chakib Khelil puis Mohamed Bedjaoui, le roi a été patiemment dénudé par ses adversaires. Mais qui sont ces adversaires ? Le DRS ? L'armée, les lobbys financiers ou Mickey Mouse ? Peut-on penser que les magistrats italiens soient liés à un complot contre le Président ? Evidemment non, le Président et son entourage, en protégeant ces réseaux troubles d'hommes de confiance dont la vie et le destin sont à l'extérieur du pays, aura lui-même signé sa fin. Ce qui, en théorie, profiterait aux deux autres éléments du trépied.

    Sauf qu'un trépied dont on scie le troisième pied tombe (sur la population bien sûr), d'où la nécessité urgente de redéfinir la structure. En s'appuyant sur la société, d'une part, par des institutions démocratiques et sur l'élite gouvernante de l'autre, par une vision éclairée au service de l'intérêt national. Car on peut tenir sur deux pieds, ça s'appelle en général un homme. Et un homme ça marche, contrairement à un trépied.

     

    Chawki Amari
  • toufik,un ami qui vous veut du bien au peuple algerien

     


     

    Faillite intérieure et menace extérieure

    Par : Mustapha Hammouche

    Comme de tradition, un conseiller à la présidence de la République a lu un message au nom du chef de l’État à l’occasion de la Journée du chahid.
    Dans l’adresse de l’année passée, il était question de “réformes”. Même si, pour le Président, celles-ci ne devaient, alors, “pas être hâtives et irréfléchies”, elles étaient encore à l’ordre du jour. Ces “réformes” étaient alors salutaires. Elles devaient “tendre à faire admettre les postulats qui consacrent le processus démocratique, consolident les institutions constitutionnelles”, rétablir “la suprématie de la loi” et protéger “les libertés individuelles et collectives, autant d’objectifs nobles auxquels aspiraient nos chouhada”.
    Une année plus tard, “les réformes” sont déjà accomplies ! Un peu comme si elles s’étaient réalisées sans même que nous nous en apercevions : “L’Algérie, qui avance à pas sûrs, connaît, dit le Président, de grandes mutations, à tous les niveaux et dans tous les domaines, depuis plus d’une décennie, sous une direction qui a pris la responsabilité de traduire la réforme dans les faits.”
    On ne les avait pas vues, “les grandes mutations”. Tant on continuait à vivre de pétrole exporté et de farine importée… tant rien n’a changé, “depuis plus d’une décennie”, dans une économie en panne, face à une administration plus bureaucratique que jamais, une justice qui attend sa libération, un nombre croissant de mal-logés et de chômeurs. Seule activité à avoir cependant connu une progression palpable : la corruption.
    On ne l’avait pas vue, non plus, passer, “la réforme traduite dans les faits”. Même qu’on l’attend toujours ! Mais, contre toute attente, c’est fait. Et l’on passe, donc, à d’autres défis : “Aujourd’hui, nous amorçons une étape différente marquée par l’édification de notre patrie.” Et, “tout comme par le passé, grandissaient la haine et la rancœur du colonialisme”, celles-ci “vont, s’aiguisant en artifice et machination, toutes les fois que nos efforts sont couronnés de succès”.
    La preuve, par l’issue problématique des “printemps” arabes : “Les évènements et faits déplorables survenant ici et là, et tout près de nous dans plus d’un pays arabe, et indépendamment des aspects manifestes, démontrent le degré de gravité de ce qui se trame derrière la scène”. Et, à l’Algérie, d’être préservée de “ce qui se trame derrière la scène” grâce au “potentiel de clairvoyance et de pondération qu’elle recèle et auquel se greffent la prise de conscience et les instruments modernes des nouvelles générations”.
    L’hommage aux soldats qui se sont illustrés par leur efficacité dans “la grande bataille d’In Amenas” couronne naturellement un discours glorifiant le patriotisme, comme faisant face au “péril extérieur”.
    Passe encore que les “réformes”, après avoir traîné en longueur, finissent par passer aux oubliettes. Mais, un certain contexte où la malédiction de la corruption saigne la patrie et vient juste d’étaler ses frasques au-delà des mers, appelait, peut-être, un commentaire présidentiel. Même dans un discours magique qui veut nous rassurer sur la bonne gestion de nos affaires, nous faire oublier la panne de notre économie, le retard de notre administration, la régression de notre école, le pillage de nos ressources, l’on veut orienter notre vigilance contre le seul ennemi extérieur.


    M. H.

  • le cochon hallal !

    Des poissons bientôt nourris au cochon !

    Par : Arezki Mokrane

    Alors que la confiance des consommateurs se trouve fortement ébranlée par le scandale des plats préparés à la viande de cheval, l’Union européenne vient d’annoncer qu’elle autorisait, dès le 1er juin 2013, le recours aux farines animales pour nourrir les poissons d’élevage.

     

    La Commission européenne s’était déjà prononcée en faveur de la réintroduction des farines animales dans la nourriture des poissons au mois de juillet 2012 mais cette mesure n’a été rendue publique que sept mois plus tard, en février 2013.

     

    Des voix s’élèvent cependant pour que l’Administration européenne revienne sur cette décision

     

    On se souviendra en effet que, dans les années quatre-vingts- dix, les farines animales avaient été épinglées comme étant à l’origine de la crise de la « vache folle » et l’Union européenne avait décidé en conséquence d’interdire leur utilisation en 2001 à tous les animaux de consommation.

     

    Dans moins de quatre mois cependant, certaines de ces farines animales seront donc réintroduites pour l’élevage des poissons. Ce sont les PAT, les protéines animales transformées, constituées des parties « pauvres » de l’animal que sont les pattes, le sang, les os, les plumes qui serviront de base nutritive aux poissons même si ces farines demeureront interdites pour les ruminants.

     

    Dans l’opinion malmenée depuis la période de la vache folle, la réintroduction de ces substances animales dans l’élevage des poissons passe mal. Très mal. L’Eurodéputé Vert José Bové s’est même indigné en relavant qu’on n’avait « jamais vu un poisson manger un cochon » mais l’Exécutif européen, qui privilégie surtout l’ économie des problèmes auxquels elle est généralement confrontée, veut porter secours à un secteur en difficulté. En effet, les aquaculteurs connaissent des tensions croissantes dans la mesure où la demande de poissons d’élevage augmente alors que la nourriture pour ces poissons fait cruellement défaut. Pour l’heure, ce sont des farines de poissons soumis à des quotas qui permettent de nourrir les poissons d’élevage et ces farines, conçues spécialement dans ce but, demeurent l’un des produits les plus chers du marché atteignant les 1800 euros la tonne. Or, en ayant recours aux farines animales, les aquaculteurs ne paieront que le dixième de ce montant …

     

    En conséquence, pour la Commission européenne, l’utilisation de ces farines animales “améliorera la durabilité à long terme du secteur de l’aquaculture, car ces PAT pourraient être un substitut précieux aux farines de poisson, qui sont une ressource rare”.

     

    Pour José Bové "Lever l'interdiction est suicidaire car le coût peu onéreux de la farine va entraîner une multiplication de cette pratique et forcément des dérapages".

     

    La question de l’utilisation de ces farines animales pourrait être comparée à celle de l’introduction en Europe des poulets chlorés américains bloqués par Bruxelles mais susceptibles d’être libérés dans le cadre d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne et les Etats-Unis.

     

    Il y a quelques jours, le Commissaire européen Karel De Gucht et son homologue américain Ron Kirk viennent de déclarer qu’ils souhaitaient faire converger leurs économies en étant confrontés à la croissance de la concurrence des pays asiatiques.

     

    L’investissement américain en Europe est pour l’heure trois fois plus élevé qu’en Asie et pour les investisseurs européens les Etats Unis pèsent huit fois plus lourds que la Chine et l’Inde prises ensemble. Sur le plan strictement commercial, l’Union européenne exporte pour 260 milliards d’euros de l’autre côté de l’Atlantique alors que les Etats Unis ont envoyé vers l’union européenne en 2011 quelque 184 milliards d’euro de produits divers.

     

    Les deux super- puissances de la planète ont donc, face à la crise qui les taraude, tout intérêt à développer encore davantage leurs relations commerciales en incluant dans un futur traité de libre-échange les services et l’accès aux marches publics.

     

    Même si rien ne semble empêcher la marche inexorable vers la globalisation de l’économie , on ne peut toutefois se demander quel impact cette économie mondialisée peut avoir sur le contenu de nos assiettes.

     

    En d’autres termes, ici comme dans d’autres secteurs de l’activité humaine, la fin justtifie-t-elle les moyens ?

    A.