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  • L’Algérie a réussi là où le colonialisme avait échoué…

    L’Algérie a réussi là où le colonialisme avait échoué…

    Les meilleurs enfants de l'Algérie

    Questions à rappeler aux cancres de l’Histoire.

    Avec un tel tableau de chasse , quel est le politicien enfanté par une vraie algérienne qui osera dénoncer les services militaires algériens et se dresser contre leur impunité ?

    Avec un tel tableau de chasse, qui doute encore du ceux qui ont le vrai puvoir en Algérie 6

    Avec un tel tableau de chasse, qui peut prétendre que l’Algérie est indépendante et le peuple libre et souverain ?

    Le problème de la souverainté du peuple et son émancipation ne sera pas réglé en Algérie tant et aussi longtemps que les services échappent au contrôle du pouvoir politique.

  • Wikileaks ALGERIE

     

     

    «La corruption, qui remonte jusqu’aux frères de Bouteflika, a atteint un nouveau sommet et interfère dans le développement économique», dit Bajolet, cité par Ford.

    M. Ford que «le Gouvernement français constate qu’aujourd’hui, il y a peu de progrès positifs en Algérie».

    «beaucoup d’ambassades pensent que le Président Bouteflika, lui-même, n’est pas particulièrement corrompu, mais pointent aisément du doigt les deux Frères, Saïd et Abdallah, comme étant particulièrement rapaces».

    M. Ford indique que «l’armée algérienne a effectivement lancé un ambitieux programme anti-corruption, mais que ce dernier n’a pas inquiété la haute hiérarchie».

    Ford indique que «l’armée algérienne a effectivement lancé un ambitieux programme anti-corruption, mais que ce dernier n’a pas inquiété la haute hiérarchie».

    Ford fait état d’un aveu que lui aurait fait Abdallah Djaballah sur la généralisation de la corruption au sommet de l’Etat.

     Ahmed Gaïd-Salah, chef d’état-major de l’ANP, est «peut-être le fonctionnaire le plus corrompu de l’armée».

     Ford a dit que le patron du RCD, Saïd Saâdi, lui a fait état d’une entrevue qu’il a eue avec le Patron du DRS au sujet de la corruption qui prenait des proportions alarmantes dans le pays. Le diplomate US précise que Saâdi a confié avoir évoqué la question avec le Général Toufik.

    Le général Toufik aurait reconnu l’étendu du phénomène. Le Président du RCD a raconté que le patron du DRS a observé un moment de silence avant de jeter un regard sur le portait du président Bouteflika et a répliqué que le problème avait atteint son paroxysme.

    ”Si nous étions dans leur position, nous aurions appliqué la même politique”, a déclaré le Président algérien Bouteflikaà propos de l’Égypte et de sa politique vis-à-vis de Gaza, au général William Ward, commandant-en-chef de l’AFRICOM en novembre 2009 à Alger. (la position égyptienne évoquée concene la participation au blocus de Ghaza au temps de Hosni Moubarak)

    ♦  “L’Algérie appuie l’Égypte dans sa position sur Gaza”, a déclaré Abdelaziz Bouteflika au général William Ward, commandant-en-chef de l’AFRICOM, lors de sa visite à Alger en novembre 2009, selon un mémo “secret” de l’ambassade américaine à Alger, publié par WikiLeaks

    source:http://elergechergui.wordpress.com/wikileaks/wikileaks-en-francais/

  • L'ALGERIE PERDUE

     

    L’Algérie n’a plus de «politique arabe»

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    L’Algérie est membre de la commission dégagée par la Ligue arabe pour tenter de régler la crise syrienne. Cette commission, qui offre une dernière chance au régime de Damas qui, désormais, a le sang du peuple syrien sur les mains, est animée par le Qatar.

    Doha est, depuis plus de trois ans, la nouvelle capitale de la diplomatie arabe. Grâce à une politique extérieure active, audacieuse et sans complexe, le Qatar s’est imposé sur la scène arabe et même internationale. Que ce soit au Darfour soudanais, en Libye, au Yémen, dans les Territoires palestiniens ou en Syrie, Doha a pris les devants, sans perdre de temps, sans faire de calculs «intergalactiques».
    Le Qatar, qui possède les troisième réserves gazières au monde et qui est devenu une puissance médiatique grâce au groupe Al Jazeera (le réseau a lancé dernièrement des chaînes en turc, en langues balkaniques et en haussa), oriente ses ressources vers l’élaboration d’une stratégie de déploiement à l’international.

    Il ne s’agit plus de «subir» ce qui est décidé ailleurs, mais de s’engager, s’impliquer, se mêler au réseau complexe des relations entre les Etats qui comptent. La voix de l’Algérie sur le dossier syrien est toujours aussi éteinte qu’elle l’avait été par rapport à la crise libyenne. Au sein de la commission arabe, l’Algérie et le Soudan ont été choisis pour leurs «rapports» particuliers avec le régime de Bachar Al Assad. Au moment où l’armée syrienne, qui se comporte comme une armée coloniale, tirait déjà sur les civils (et elle tire toujours), Alger n’avait-il pas appelé au «dialogue» entre «les deux parties», mettant sur un pied d’égalité l’oppresseur et la victime ?

    Le dialogue est, d’une manière évidente, refusé par le pouvoir tyrannique de Damas qui laisse les armes s’exprimer. Que fera Alger au cas où la Ligue arabe suspend la Syrie au sein de l’organisation panarabe et au cas où la situation échappe aux pays arabes ? Prendra-t-il la défense de Damas ? L’Algérie officielle n’a eu jusque-là aucun mot à l’égard du Conseil national syrien (CNS) qui représente l’opposition syrienne. Elle a eu la même attitude méfiante par rapport au Conseil national de transition (CNT) libyen jusqu’aux derniers jours du colonel El Gueddafi. Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, a annoncé la visite à Alger de représentants du CNT, désormais seul représentant du peuple libyen. Cette visite n’a pas encore eu lieu.

    La politique extérieure algérienne, qui est menée loin de tout débat national ouvert, semblait bien dépassée par l’accélération des événements dès le début de la révolte en Tunisie, puis en Egypte, en Libye, au Yémen, en Syrie…Après un lourd silence, Alger a commencé à exprimer des positions à peine audibles sur les changements politiques majeurs à ses frontières. Aucun soutien clair et franc au choix des peuples tunisien, libyen et égyptien de se débarrasser des dictatures. Des responsables algériens ont péniblement dit que l’Algérie appuie «le choix des peuples». Pas plus. Le processus électoral réussi en Tunisie a été suivi par une incroyable froideur à Alger. Cela est peut-être lié au fait que des Algériens libres appellent aussi à la création d’une Assemblée constituante pour régler la profonde crise politique de confiance dans le pays, presque cinquante ans après l’indépendance ?

    Les Tunisiens auront une Assemblée constituante, construiront la IIe République et relanceront leur économie. Il n’y a, jusque-là, aucun indice qui prouve que l’Algérie aidera les Tunisiens à réussir ce processus difficile. Il en est de même pour la Libye et l’Egypte. Idem pour la Syrie et le Yémen demain. L’Autorité palestinienne a demandé l’adhésion de la Palestine à l’ONU. Et qu’ont dit les responsables algériens ? Rien ou presque. «Les ministres arabes des Affaires étrangères réaffirment à New York leur soutien à la reconnaissance d’un Etat palestinien à l’ONU», a déclaré Mourad Medelci fin septembre 2011. Autrement dit, l’Algérie préfère se cacher derrière «une diplomatie collective» au lieu d’avoir sa propre position sur une question aussi importante. Le débat actuel sur «la lutte contre le terrorisme et les crimes transfrontaliers» dans la zone Sahel a pour principal but de faire oublier que l’Algérie n’a plus de «politique arabe». Ou refuse d’en avoir une. La preuve ? L’Algérie veut combattre l’action subversive de ce qui est appelé Al Qaîda… sans l’appui de ses voisins maghrébins. 

    Fayçal Métaoui
  • Ahmed Adimi. Professeur des sciences politiques

     

     

    «L’Algérie a perdu son âme révolutionnaire et sa diplomatie a pris un coup de vieux»

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    - Quel regard portez-vous sur la politique étrangère algérienne ? Avons-nous une doctrine diplomatique avec ses déclinaisons arabe, africaine et internationale ?


    A l’heure actuelle, parler de doctrine diplomatique serait trop dire pour l’Algérie. Je pense que rares sont les pays du Tiers Monde dont la diplomatie est basée sur une doctrine élaborée et clairement définie. Il faut d’ailleurs préciser qu’en Algérie, depuis 1988, le pays n’a eu aucune doctrine ni en matière de politique étrangère, ni en politique économique, ni dans d’autres domaines. Depuis cette date, les actions du pouvoir politique, avec tous les gouvernements qui se sont succédé, se sont limitées à la résolution de problèmes politiques, économiques ou sociaux au cas par cas, c’est-à-dire attendre l’arrivée des crises parfois même jusqu’à ce qu’elles s’aggravent pour ensuite essayer de leur trouver des solutions à la hâte et sous la pression. Le plus souvent de la rue…

    Parler de doctrine comme fondement de toute politique, c’est parler d’un Etat moderne avec des institutions solides et une vision politique très claire, avec des objectifs précis. Malheureusement ce n’est pas le cas pour notre pays. Concernant la politique étrangère de l’Algérie, je remarque, avec beaucoup d’amertume, que mon pays a complètement perdu son dynamisme d’antan, son âme révolutionnaire et sa voix qui résonnait fortement aussi bien au niveau régional, arabe, africain qu’aux Nations unies. Notre diplomatie a pris un coup de vieux.

    Elle agit maladroitement et avec beaucoup de retard. Elle est également sans perspective ni stratégie. Nos responsables n’arrivent pas à comprendre toutes les mutations opérées par les technologies de l’information et de la communication dans notre village planétaire. Pourtant, notre ministère des Affaires étrangères ne manque pas de cadres compétents. Ces derniers ont prouvé leur compétence durant la décennie du terrorisme, pendant laquelle l’Algérie était exposée à de réelles pressions et menaces d’interventions extérieures. En plus, c’était une période où les caisses de l’Etat étaient vides, mais grâce à sa diplomatie très active, notre pays a pu écarter le danger d’intervention. Où est passée cette cadence diplomatique ?
    La diplomatie actuelle n’est plus à l’image de ce grand pays qui était jadis incontournable sur la scène politique, surtout arabe et africaine et au moment des grandes crises. Une diplomatie se contentant de gérer les affaires courantes n’est pas une diplomatie. Cette dernière est par essence dynamique, active, éveillée et parfois même agressive. Elle doit exercer toutes formes de pression et d’influence pour sauvegarder les intérêts du pays. Une véritable diplomatie sait agir pour s’assurer le maximum d’alliés afin de défendre ses positions.


    - D’aucuns pensent que le principe de non-ingérence érigé en sacro-saint pilier de la diplomatie algérienne est dépassé par les enjeux géostratégiques dans notre région ? Pensez-vous que le gouvernement algérien adopte effectivement des positions anachroniques par rapport à ce qui devait être sa ligne de conduite ?


    Ecoutez, le monde a beaucoup changé ces dernières années, les principes des années soixante et soixante-dix sont complètement dépassés. On est dans l’ère de la mondialisation. Celle-ci a ses principes, ses valeurs et ses méthodes. Ne pas s’ingérer dans les affaires des autres est un principe louable, à condition qu’il ne touche pas à la sécurité du pays et ne l’expose pas au danger.
    Ce qui se passe actuellement dans notre région a des effets directs sur notre sécurité nationale. La Libye est un pays voisin avec lequel nous partageons des centaines de kilomètres de frontière. Et puis, comme vous le savez bien, en diplomatie comme en relations internationales, il n’y a pas de principes, il y a uniquement des intérêts à défendre.


    - Permettez-moi de poser cette question : quel est le candidat à la présidentielle française que l’Algérie soutiendra ?


    Parler dans ce cas d’ingérence serait témoigner d’une complète ignorance de la chose politique. Nous avons beaucoup d’intérêts à défendre en France, qui compte plus d’un million d’Algériens sur son sol. On doit donner des consignes de vote aux Algériens des deuxième et troisième générations.
    Il faut avoir des cellules de veille au niveau de toutes nos représentations diplomatiques en France, qui doivent suivre de près ces élections pour miser sur le candidat qui arrange le mieux les intérêts de l’Algérie. C’est ainsi que ça se passe avec les pays dont la diplomatie repose sur une doctrine élaborée et bien définie. Regardez Israël par exemple, un pays minuscule, monté de toutes pièces, qui arrive à imposer ses choix sur les candidats français à travers ses 600 000 voix juives en France.


    - Le Printemps arabe, notamment les révolutions tunisienne et libyenne, ont mis à mal la diplomatie algérienne, réduite à réagir par des démentis récurrents à une succession d’accusations. La «Mecque des révolutionnaires» est-elle devenue soudain la terre d’asile des contre-révolutionnaires ?


    Il y a là un problème de syntaxe, moi je préfère le mot «soulèvement» ou «intifadha» pour désigner ce qui se passe actuellement dans certains pays arabes. Je ne pense pas qu’on puisse parler, au stade actuel, de révolution en évoquant l’exemple de la Tunisie ou celui de l’Egypte. Concernant la Libye, il est difficile de croire au sursaut révolutionnaire et démocratique soudain soutenu par l’Occident.
    A savoir que ces mêmes forces occidentales ont toujours bloqué les mouvements de changement démocratiques dans le Monde arabe et musulman en apportant un soutien sans faille aux dictateurs qui le gouvernaient. Vous conviendrez avec moi qu’ils interviennent maintenant en faveur de ces soulèvements populaires dans le seul but de sauvegarder leurs intérêts économiques et non au nom d’un quelconque principe, aussi démocratique soit-il.

    Concernant la position de l’Algérie, elle reste incompréhensible et injustifiée pour les Algériens ainsi que pour les opinions publiques arabes. Rappelez-vous le rôle joué par l’Algérie lors des deux guerres du Golfe. Durant la guerre irano-irakienne, notre pays a beaucoup fait pour mettre fin au conflit qui déchirait deux peuples frères. Il a payé un prix très lourd en la personne du meilleur ministre des Affaires étrangères que l’Algérie ait eu depuis son indépendance, feu Mohamed Seddik Benyahia.

    Lors de la première guerre du Golfe, le président Chadli avait visité plusieurs pays arabes et s’était même préparé à aller aux Etats-Unis pour tenter de persuader les responsables américains des dangers de la guerre contre l’Irak.
    Pour ce qui est de la Libye, franchement, personne ne comprend la position algérienne. L’Algérie aurait dû coordonner sa position avec les pays africains pour qu’El Gueddafi quitte le pouvoir sans l’intervention des Occidentaux. Elle avait les moyens et les compétences pour réussir une telle action diplomatique.


    - Pensez-vous justement, à la lumière des débats ambiants en Algérie, que l’opinion publique algérienne soit en conformité avec la ligne de conduite de la politique étrangère suivie par le pouvoir ? Plus clairement, s’agit-il d’une diplomatie d’Etat ou d’une diplomatie de régime ?


    C’est une diplomatie de régime, bien sûr. Nous avons l’impression que tout est fait uniquement pour défendre ou conserver le pouvoir. On ne sent plus la présence d’hommes qui défendent les intérêts de l’Algérie et de l’Algérie uniquement.
    C’est le problème de tous les pouvoirs arabes. Il y a amalgame entre le pouvoir politique et l’Etat. Toute opposition politique contre le régime éponyme, dans les pays arabes, est vite considérée comme une rébellion contre l’Etat.


    - Comment expliquer que de petits pays comme le Qatar et les émirats bousculent la hiérarchie mondiale des pays qui comptent, pendant que le rôle de l’Algérie, qui était le guide, s’efface de plus en plus ?


    Je vous ai dis qu’avec la mondialisation, beaucoup de chose ont changé et d’autres vont l’être. Certains petits Etats ont compris les défis et les enjeux de cette ère nouvelle, d’autres plutôt grands n’ont pas encore compris que le train des changements ne les attendra pas. Le petit Etat de Qatar est dirigé par un émir qui a fait des études supérieures en Grande Bretagne.
    Il est l’un des rares chefs d’état universitaires dans le monde arabe. Il fait appel à toutes les compétences du monde, dont des dizaines d’Algériens, pour développer son pays Cet émir s’est doté de moyens lui permettant une présence et une influence dans tout le monde arabe. Dans un livre intitulé Le Choc de la communication globale. Pouvoirs et sociétés arabes face au défi, publié en France il y a 6 ans et que j’ai moi-même traduit en langue arabe, l’auteur, Fouad Ben Halla, disait que «depuis la fin du XVIIIe siècle, toute politique étrangère d’une nation a pour point d’appui trois piliers : le génie diplomatique, le poids économique et la puissance militaire. Ces trois dimensions restent valables, mais une quatrième s’est glissée progressivement dans la deuxième moitié du XXe siècle pour devenir l’axe indispensable à toute politique extérieure d’un pays. Il s’agit de la communication et de la présence culturelle». Vous remarquez ici que le Qatar, qui n’est pas une puissance militaire, a su marier son génie diplomatique et son poids économique avec la nouvelle donne qu’est la communication.


    - Pourquoi l’Algérie a-t-elle réduit ses ambitions en rechignant à chaque fois à postuler à la direction des organisations internationales comme l’Union pour la Méditerranée, la Ligue arabe ou l’Unesco ? Est-ce une manœuvre tactique ou un simple manque d’ambition ?


    C’est par manque d’ambition. L’essence de tout régime politique est de servir les intérêts suprêmes de son pays, directement ou indirectement. Etre présent à la tête des organisations régionales ou internationales permet de défendre l’image et les intérêts du pays, mais pas les intérêts individuels menant à défendre et conserver le pouvoir.
    Cette absence est d’autant plus inacceptable que l’Algérie paye d’importantes cotisations à ces organisations sans en tirer aucun profit.


    - Faut-il, à votre avis, revoir les fondamentaux de la politique étrangère algérienne à la lumière des nouveaux enjeux et de nouvelles menaces ?


    Effectivement, il y a de nouveaux enjeux et de nouvelles menaces à prendre en considération. Il faut donc avoir une doctrine pour notre politique étrangère érigée par des spécialistes, surtout que notre pays dispose de beaucoup de compétences mal exploitées ou poussées à l’exil, malheureusement.

     

    Hassan Moali
  • Monopole d’un chef de l’état inactif ......boutef!!!!

     

     

    La diplomatie algérienne en panne d’idées

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    S’il y a un domaine en Algérie que nos responsables recommandent de ne pas critiquer si possible, ou à tout le moins de traiter avec délicatesse, c’est bien la politique étrangère.

    C’est à peu près le seul secteur de la vie nationale où le peuple n’a pas voix au chapitre, comme s’il ne devait pas s’occuper des choses qui ne le concernent pas. Ce constat vaut aussi et surtout pour la presse. A la moindre remarque sur les ratés de la diplomatie algérienne, nos honorables responsables du département ripostent par des communiqués étrangement virulents, frisant parfois la bienséance. Pour avoir maintes fois publié des articles qui ne caressent pas dans le sens du poil, notamment sur la gestion algérienne du Printemps arabe, El Watan a eu à subir l’avalanche littéraire du département de Mourad Medelci. Des répliques sèches qui s’apparentent, par leur ton franchement paternaliste, à des tentatives de faire taire ceux qui chantent une musique diplomatique autre que celle dictée par son excellence et son chef d’orchestre, le ministre des Affaires étrangères. Vous pouvez écrire à l’envi que l’Algérie est un pays miné par la corruption, que l’informel est institutionnalisé, que les morts votent et même que la France officielle a complexé nos responsables sur le devoir de mémoire (les déclarations scandaleuses d’Alain Juppé à Oran), mais vous n’avez presque pas le droit de poser un regard critique sur la politique étrangère de l’Algérie et la façon dont elle est menée.


    Logiciel diplomatique en panne…


    Le fait est que cette question n’a jamais été soumise à débat, y compris au Parlement où la fameuse commission des affaires étrangères se fait entendre uniquement à travers ses missions à l’étranger. Le ministre des Affaires étrangères n’a jamais été interrogé sur la gestion de son secteur ni sur le traitement diplomatique d’une quelconque affaire. S’il est vrai que le Parlement est outrageusement dominé par les partis au pouvoir (FLN, RND, MSP) qui imposent un ton monocorde, il est tout aussi vrai que le Président et son staff ont fait de la politique étrangère du pays un jardin secret où il n’est pas bon de fourrer son nez. On comprend alors mieux ces réactions épidermiques contre certains journalistes qui osent briser ce mur du silence pour ouvrir le débat.


    Carriérisme


    L’Algérie est loin des pays où la politique étrangère fait l’objet d’une conférence annuelle des ambassadeurs, ouverte aux journalistes, durant laquelle les ordres de mission sont remis à la lumière des enjeux du moment. Elle est aussi loin des pays où un chef de la diplomatie, un ambassadeur ou un consul est viré à la moindre incartade ou simplement parce que son âge avancé ne lui permet plus de rester connecté aux changements du monde, alors que son disque dur est encore branché sur la guerre froide… Cela étant dit, la diplomatie en Algérie est, dans l’imaginaire collectif, un secteur où il fait bon vivre avec des allers-retours (parfois des allers simples) aux quatre coins de la planète avec ce prestige d’y emmener sa famille et de mettre ses enfants dans de grands établissements d’enseignement, loin de l’école de Benbouzid et l’université de Harraoubia.
    Le mot d’ordre, dans ce monde étrange, est de savoir se taire pour vivre heureux et mener sa carrière au bout. Même avec ce sentiment du devoir inaccompli pour certains. «Vous savez, dès demain je peux me faire recevoir par le président de ce pays, mais que vais-je lui dire, alors que je n’ai rien reçu d’Alger ?»


    Cette confidence d’un brillant ambassadeur algérien encore en poste traduit toute l’impuissance de nos diplomates, pourtant chevronnés à suivre une politique étrangère enracinée dans le passé et qui a bien du mal à actualiser son logiciel. Faut-il souligner, in fine, que l’invisibilité de l’Algérie dans le monde décline fidèlement la nature antidémocratique du pouvoir en place, si prompt à soutenir les dictateurs honnis par leurs peuples. Les Algériens, qui ont manifesté une sympathie non feinte à l’égard des révoltes populaires de leurs voisins tunisiens, libyens, égyptiens et même syriens, ont du mal à décrypter les positions officielles – quand il y en avait – de l’Etat qui furent des chefs-d’œuvre d’imprécision et de confusion. Vue de l’étranger, l’Algérie est un pays fermé, presque autant que la Corée du Nord. La confession du nouvel ambassadeur du Japon, qui a déclaré à El Watan n’avoir pas pu encore récupérer ses bagages à l’aéroport d’Alger à cause de la bureaucratie, devrait être méditée…
     

    Hassan Moali
  • De l’ambassade aux affaires

    source: soir dz

    Le nom d’un ancien responsable de l’ambassade de France à Alger est cité fréquemment ces derniers jours dans les «milieux d’affaires» d’Alger.
    Reconverti dans les affaires, ce ressortissant français est décrit comme étant un «Falcon bis», en raison de son introduction dans le marché du BTPH en Algérie. On raconte avec persistance qu’il a obtenu, pour des entreprises algériennes et étrangères, de nombreux marchés de sous-traitance chez Alstom, contre des commissions qui ont été versées à son entreprise.

  • CONFÉRENCE DES CADRES DU MDS DEMAIN: L’administration refuse de l’autoriser


    Comme pour attester de l’illusoire dans la promesse de réformes politiques, les autorités ne manquent aucune opportunité d’en donner la preuve par l’acte consommé. Le Mouvement démocratique et social (MDS) vient de se voir refuser l’autorisation de tenir une conférence des cadres au Centre familial de Zéralda.
    Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) - Cet entêtement de l’administration à bâillonner l’expression politique, celle démocratique surtout, intervient à un moment où le laïus officiel se décline en mode «réformes» et «ouverture démocratique. » Un discours que la pratique travaille cependant à démentir à chaque opportunité offerte. Preuve, s’il en est besoin, le refus d’autorisation de l’activité du MDS. «Le MDS a programmé une conférence de ses cadres au Centre familial de Zéralda dans la perspective d’un congrès de refondation démocratique. Dix jours après le dépôt d’un dossier, l’administration n’a toujours pas délivré d’autorisation. Cette attitude de mépris trahit les intentions réelles et les plans du pouvoir en totale contradiction avec son discours d’ouverture», a dénoncé le parti, hier, dans un communiqué public. Pour autant, le MDS ne renonce pas, loin s’en faut, à son initiative. Il ne se résigne pas non plus au report. La conférence de ses cadres, il la tiendra à la date indiquée, soit le vendredi 11 novembre, quitte, pour ce faire, à s’accommoder de l’exiguïté du siège central du parti, sis boulevard Krim- Belkacem, à Alger. C’est, donc, au siège central du parti que le MDS donne rendez- vous à ses cadres militants. «Le MDS prend à témoin l’opinion publique et l’informe qu’il maintient sa conférence pour le 11 novembre 2011 à 10 heures et qu’il tiendra au siège central du mouvement et appelle l’ensemble des camarades à participer activement à ce rendez- vous.» Rongé par le passé par de profonds remous internes qui ont culminé en dissidences, le Mouvement démocratique et social estime l’heure venue de ressouder ses rangs. La conférence de ce vendredi se veut d’ailleurs un prélude à un congrès de refondation démocratique. Le Mouvement affiche également l’ambition d’aider à l’unité d’action des forces démocratiques. «Dans un monde en crise profonde, les forces politiques et sociales démocratiques sont plus que jamais interpellées pour agir dans l’union la plus large autour de leur objectif commun : bâtir un Etat républicain, démocratique et social moderne.»
    S. A. I.

  • ET on demande au pauvre peuple assurance concomitante , voiture +habitation ......absurde

    RISQUES DE CATASTROPHES NATURELLES
    92% des installations industrielles ne sont pas assurées

    Plus de 92% des installations industrielles et commerciales ne s’assurent pas contre les risques de catastrophes naturelles (CAT-NAT).
    Chérif Bennaceur- Alger (Le Soir) - Selon des chiffres communiqués par la Compagnie centrale de réassurance (CCR) via l’APS, les installations industrielles et commerciales qui contractent l’assurance CATNAT atteignent à peine 8%, un taux de couverture très faible. En 2010, 4% des habitations et 8% des installations commerciales et industrielles ont été assurées contre les catastrophes naturelles, en dépit du caractère obligatoire de cette assurance, note-t-on à la CCR. Le nombre de contrats CATNAT vendus annuellement reste «bien inférieur aux taux requis», estime la CCR, selon laquelle les contrats doivent raisonnablement couvrir au moins 50% des biens et risques assurables. En d’autres termes, ce sont plus de 92% des installations qui ne s’assurent pas, même si l’infrastructure du marché de l’assurance catastrophes naturelles existe en Algérie. «Le produit est testé, les canaux de distribution sont nombreux et diversifiés, les limites de garanties acceptables et les conditions «de viabilité financières garanties», affirme le Pdg de la CCR, Hadj Mohamed- Seba. Pourtant, la vente annuelle de ces contrats «reste cependant bien en deçà des attentes», relève M. Seba, dont la compagnie est le seul réassureur en Algérie pour les risques CATNAT. Actuellement, le système des assurances contre les CATNAT couvre un patrimoine immobilier et industriel d’environ 4 trillions de dinars (4 000 milliards de dinars). Durant les trois dernières décades, plusieurs milliards de dollars de pertes matérielles ont été enregistrés lors des catastrophes naturelles qui ont endeuillé le pays à maintes reprises. Or, l’Algérie débourse annuellement 500 millions de dinars au titre de la prime de réassurance CAT-NAT qu’elle achète auprès des réassureurs internationaux. Cette réassurance lui permet d'avoir une couverture de risques à hauteur de 246 millions de dollars en cas de catastrophes naturelles. Dans ce contexte et à l’occasion de la commémoration du 10e «anniversaire» des inondations de Bab El Oued, la CCR organise aujourd’hui un séminaire international sur les assurances CAT-NAT. Cette rencontre, à laquelle participent des experts étrangers et des représentants de l’establishment assurantiel national, a pour objectif de dresser le bilan et de définir les conditions de développement de ce produit.
    C. B.

  • Le grave soldat Juppé

     

    Par : Djilali BENYOUB

    Séance de rattrapage pour la diplomatie française qui tente de faire oublier “son Europe” en crise, mettant plusieurs fers au feu dans le bourbier du monde arabe. Le soldat Juppé ne lésine ni sur les mots ni sur les contradictions dans ses “dictées” pour faire fleurir le printemps dans les premières fraîcheurs automnales.
    Le temps des jasmins étant passé, l’on se rabat alors, côté Hexagone, sur le parrainage de la démocratie en Tunisie avec cet avertissement à peine voilé à El-Ghannouchi, l’islamiste réformé, pour respecter les “lignes rouges”. Comme si l’islamisme est soluble dans la démocratie occidentale.
    C’est avec le même esprit de sublime contradiction qu’on fait confiance aux ex-jihadistes libyens qui viennent de décréter la charia seule et unique source de législation pour instaurer la démocratie “intégrale”.
    Tous les islamistes, comme le prouvent plusieurs expériences, respectent, scrupuleusement, les règles démocratiques… d’accès au pouvoir. Évidemment, Alain Juppé, en bon soldat politique de l’Otan, hausse le ton, ne veut pas rater la même marche qui a fait trébucher et mis “hors-champ” Alliot-Marie. Il y va ainsi avec cette certitude de gagnant qui peut dicter la “loi”, rassurer, en attendant les dividendes de ces démocraties “guerrières”.
    Les Tunisiens, du petit vendeur de fruits de Sidi-Bouzid au haut cadre libéré de Ben Ali, n’ont pas oublié les faux pas de l’Élysée. L’ont-ils d’ailleurs si bien exprimé à Sarkozy, en visite à Tunis, avec un “Dégage”, désormais accolé à la symbolique de la liberté.
    Consciente de la difficulté à se replacer après avoir soutenu les dictatures les plus abjectes, la France, version UMP, peut compter sur sa force et l’Otan qu’elle réintègre au bon moment. D’où ce double discours déconcertant, “hautain” où décèle le MAE russe, Lavrov, des “relents néocolonialistes”.
    C’est vrai, à la fin, qu’il faut se trouver un espace d’expression de sa “souveraineté” quand on perd la sienne à la Commission européenne et qu’on patauge dans l’autre bourbier — financier — qu’est la Grèce.
    L’UMP doit chercher alors pour 2012 à l’international, à Tunis, Damas ou Tripoli, quelque “chose” qui séduise les électeurs.
    D. B.

  • Université : le concours et le piston

    Par : Mustapha Hammouche

    Ce serait défoncer une porte ouverte que de s’émouvoir de l’état de l’Université algérienne. À la baisse tendancielle de son niveau pédagogique et scientifique, tout à fait dans la ligne du mouvement de régression nationale, s’ajoute la dégradation éthique qui affecte la gestion administrative et pédagogique des établissements universitaires, tout à fait dans la ligne de la décadence morale de la société.
    À l’exception de quelques établissements et de quelques cas individuels dans la plupart des autres, les diplômes reflètent rarement le niveau de connaissance dont ils sont supposés témoigner. Le trafic d’influence, le harcèlement et même l’argent polluent la relation entre les étudiants, d’un côté, et les professeurs et responsables pédagogiques, de l’autre.
    Si l’on en juge par le cri de désespoir d’un candidat au magister d’un institut d’Alger, nouvellement surhaussé au rang de…      “Grande école”, il faut vite désespérer — pour ceux qui espèrent encore — d’un salut pour l’Université nationale.
    Rappelons que dès l’année dernière, les postes de magister étaient réduits à cinq ou six par spécialité et qu’on voyait déjà des noms familiers, parce que des filles de hauts responsables et de proches de cadres de l’institut parmi les heureux “élus”. Trois majors de promotion ont été cependant “repêchés”. Bien sûr, rien n’interdit que des fils et des filles de responsables brillent dans leurs études, mais dans le cas d’espèce, le doute semble de mise.
    Pour cette année, le ministère est revenu sur la promesse, arrachée par la grève, de vingt-cinq places de magister par spécialité et a ramené le quota à douze (pour quelque deux cents candidats), dont un est réservé, en toute logique, au major de promotion. Le jour de l’examen, certains postulants ont remis leurs copies au bout de dix minutes. Bizarrement, ces candidats pressés de remettre leurs feuilles — blanches ou pré-noircies ? — ont tous des noms connus pour leurs positions dans la hiérarchie nationale. Pour une partie des candidats, et surtout pour notre correspondant, “anonymes”, quelque chose leur dit que certains dés sont pipés d’avance.
    En tout cas, le désarroi qui transparaît à travers sa lettre témoigne de sa conviction que, cette fois encore, cette pratique de favoritisme, probablement reproduite dans bien des compartiments de notre université, risque d’être rééditée. Il suffit de lire     “la chute” de cette véritable “bouteille à la mer” pour s’en rendre compte.
    Voici comment notre étudiant conclut sa missive : “Alors, nous ne savons pas quoi faire, ni à qui parler, tout ce qu'on souhaite, c'est (censuré par nous, et ce n’est pas pour cause de vulgarité) simplement quitter ce pays... et jamais revenir !”
    On peut, au-delà de cette éventualité de partage à huis clos de places pédagogiques qui n’aura peut-être pas lieu dans ce cas mais qui se pratique à bien des niveaux de notre université, observer que des diplômes pas toujours significatifs de qualification sont tout de même courus, et par tous les moyens que l’influence, le pouvoir ou l’argent autorisent.
    Sont-ils là juste pour couronner la discrimination sociale et politique par une discrimination scolaire ou pour justifier l’institution d’une sorte de transmission héréditaire des postes de l’encadrement dans le pays ?
    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr

  • Pour une justice indépendante

    POUR LA REVISION DU PROCES DE BABA NADJAR

    COORDINATION NATIONALE POUR LE CHANGEMENT ET LA DEMOCRATIE D’ORAN

     

    POUR LA REVISION DU PROCES DE BABA NADJAR

     

    La Coordination Nationale pour le Changement et la Démocratie d’Oran interpellé par les militants proches de BABA NADJAR sur l’injustice grave qu’il subit estime de son devoir de soutenir la demande de révision de son procès.

    La CNCD d’Oran instruit au moins par les récents évènements

    -Assassinat de Kerroumi Ahmed

    - Sabotage du véhicule de MALAOUI Rachid

    -Kidnappind de BELMOUHOUB Noureddine

    Considère que nous sommes encore loin d’aboutir à l’indépendance de la justice et à ce titre joindra ces efforts aux militants qui exigent la révision du procès de M BABANADJAR.

    La CNCD d’Oran espère que les promesses faites par les cadres du ministère de la justice ne resteront pas lettre morte.

    Elle estime que M BABANADJAR doit bénéficier de l’appui des organisations nationales et internationales.

     

     

    P/CNCD Oran Kaddour CHOUICHA

  • Les greffiers et les fonctionnaires de la justice créent leur syndicat

     

    Prémices d’une nouvelle contestation

    Par : Malika Ben

    Le Syndicat national autonome des personnels de la justice, qui regroupera les greffiers et les fonctionnaires des corps communs de ce secteur, sera créé incessamment sous l’égide du Snapap.

    Agir sous la “protection” d’un syndicat qui a déjà fait ses preuves sur le terrain semble être la conviction des greffiers et des fonctionnaires des corps communs de la justice.
    Las de lancer des actions de protestation qui ne font pas long feu en raison du manque d’organisation et de la pression exercée par les responsables hiérarchiques, ces commis du département de Belaïz s’organisent.
    Mieux, ils se sont trouvé un tuteur qui guidera et renforcera leur mouvement de protestation qui, désormais, sera lancé avec plus d’assurance et de poids.
    C’est ainsi que le Syndicat national autonome des personnels de la justice verra le jour sous la bannière du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap). Pas moins de “20 000 fonctionnaires, à savoir des greffiers et membres des corps communs ont rejoint le Snapap”, a annoncé cette organisation syndicale.
    Un communiqué émanant de la coordination nationale des fonctionnaires de la justice précise que c’est à l’issue d’une réunion qui a regroupé, le 29 octobre dernier, les membres de cette coordination que la “décision de rejoindre le Snapap a été prise en vue de créer le Syndicat national autonome des personnels de la justice”.
    Un appel est lancé “à tous les travailleurs de la justice de rejoindre cette nouvelle organisation” qui se fixe comme objectif la satisfaction de la plateforme de revendications signée par la tutelle le 22 février dernier.
    La principale demande est leur détachement de la Fonction publique vers leur département de tutelle. Il faut rappeler, enfin, que de nombreux débrayages et autres actions de protestation ont été lancés, notamment par les greffiers, mais ils se sont soldés par un échec cuisant, car ceux qui étaient au-devant de la fronde “subissaient d’énormes pressions et autres sanctions” afin de servir d’exemple. Résultat : la mobilisation s’estompait et la plateforme de revendications moisissait dans les tiroirs du ministère de la Justice.
    Les sanctions étaient telles que les appels via Internet pour des rassemblements restaient sans écho sur le terrain.
    Il fallait donc opter pour
    une nouvelle stratégie. Quoi de mieux que de rejoindre un syndicat représentatif qui a fait ses
    preuves dans la mobilisation des troupes. Une nouvelle fronde se prépare.
    MALIKA BEN

  • Graves accusations d’Ouyahia contre Ould Abbès

    Rupture de stocks de médicaments

     

     

     

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    Ahmed Ouyahia a vivement exprimé, dans une instruction au ministre de la Santé, son inquiétude quant à la persistance des ruptures de stocks de médicaments au niveau de la PCH et ses conséquences sur les établissements hospitaliers et la prise en charge des malades. Il y confirme une double rupture des médicaments dans les hôpitaux et les pharmacies, en tient nommément pour responsable Djamel Ould Abbès et convoque une réunion pour faire la lumière sur cette situation.

     

    Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a convoqué officiellement les ministres des Finances et de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le directeur de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), M. Delih, et le PDG du groupe Saidal, M. Derkaoui, pour une réunion de travail, demain après-midi.
    A l’ordre du jour de cette réunion restreinte : la pénurie persistante des médicaments que le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, tente de camoufler depuis plusieurs mois.

    Le directeur de la PCH aura ainsi à présenter la situation financière de cette institution, dont le découvert bancaire a atteint le seuil astronomique de plus de 3 milliards de dinars. Une situation qui a contraint la PCH à renoncer, et ce, depuis plusieurs mois, à l’ouverture de lettres de crédit pour l’importation des médicaments essentiels dont les hôpitaux ont constamment besoin et en grandes quantités. En difficulté financière, la PCH n’a pas pu honorer ses factures auprès des fournisseurs locaux. Ces derniers ont, à cet effet, cessé, depuis quelques mois, d’approvisionner la PCH tant que les factures ne sont pas honorées.


    Un constat accablant


    Lourdement pénalisés par cette situation, les fournisseurs locaux n’ont pas caché leur surprise de voir la PCH recourir à l’ouverture de lettres de crédit pour les fournisseurs étrangers avec tous les intérêts que les banques prélèvent. Cela au moment où elle n’arrive pas à éponger ses dettes envers des locaux. L’exemple des solutés massifs est édifiant. La PCH s’apprête à importer 8 millions de poches de sérum salé et glucosé auprès d’un laboratoire français – qui a exigé au préalable le payement des passifs – à un prix plus élevé que celui proposé par les producteurs locaux, à l’instar du groupe public Saidal et de l’IMC.
    C’est le cas aussi du projet d’installation en Algérie du laboratoire saoudien Julphare, en collaboration avec la PCH, pour la production de solutés, alors que le groupe Saidal, qui dispose déjà d’une expertise dans le domaine, a les capacités de couvrir plus de la moitié des besoins nationaux qui seront complétés par l’IMC. Pourquoi ces deux producteurs nationaux n’ont-ils pas été associés à ce projet ?

     

    La question reste sans réponse.


    Par ailleurs, la PCH se défend en signalant qu’elle attend le recouvrement de 5 milliards de dinars auprès des hôpitaux, dont la dette a atteint les 17 milliards de dinars. Les hôpitaux, pour leur part, sont tenus de respecter les dispositions du code des marchés publics, alors que la commission des marchés du ministère des Finances tarde à libérer les marchés aux hôpitaux. Cette situation a terriblement perturbé les activités médicales au niveau des structures hospitalières et sérieusement affecté les malades hospitalisés. Un effet boule de neige a ainsi mis l’institution dans une situation catastrophique, se répercutant négativement sur la santé de milliers d’Algériens. Mais Djamel Ould Abbès semble plutôt satisfait de cette situation, allant jusqu’à se féliciter d’avoir réduit la facture d’importation des médicaments de 94 millions de dollars.


    Les instructions de M. Ouyahia


    La réunion de jeudi sera, sans doute, l’occasion de poser les vrais problèmes et de s’attaquer sérieusement à ce mal qui gangrène le secteur de la santé. Cette rencontre intervient probablement dans le cadre de l’instruction du Premier ministre adressée le 20 octobre dernier au ministre de la Santé – dont une copie a été adressée au président de la République – où il a exprimé ses inquiétudes face aux ruptures de stocks de médicaments au niveau de la PCH.
    Le Premier ministre regrette – dans sa correspondance portant le cachet «confidentiel», dont El Watan détient une copie – que cette situation ait eu des répercussions négatives sur les établissements hospitaliers, générant des dysfonctionnements au niveau des activités de soins, notamment dans les blocs opératoires, et le report des séances de chimiothérapie et de radiothérapie.

    Un constat alarmant dont «la responsabilité relève, selon Ahmed Ouyahia (…) de votre département avec le retard dans la signature des programmes à l’importation de médicaments qui n’a pu être fait qu’au troisième trimestre dernier, alors qu’ils devaient être remis aux opérateurs le dernier trimestre  2010 ». Et de rappeler au ministre de la Santé : «La rupture des stocks au niveau de la PCH a été un des premiers dossiers qui vous a été confié juste après votre installation à ce département en insistant sur la régularisation définitive et la facilitation relative aux mesures financières permettant son aboutissement. Devant cet état de fait, des mesures urgentes doivent donc être prises sous votre responsabilité directe, poursuit le Premier ministre, afin de mettre un terme à ces ruptures.»
    M. Ould Abbès est donc chargé par le Premier ministre d’assurer, par n’importe quel moyen, un approvisionnement régulier des hôpitaux des produits actuellement en rupture et la reconstitution de leurs stocks au niveau de la PCH.

    Il est également chargé de veiller personnellement au suivi mensuel de la situation des stocks et les taux de couverture et d’en informer le Premier ministre qui exige la signature personnelle de Djamel Ould Abbès en attendant le premier rapport, qui doit être remis début décembre. La troisième instruction recommande l’installation, dans les plus brefs délais, de l’Agence nationale du médicament, dont le décret présidentiel (signé en juillet 2008) relatif à la promotion de la santé, «il n’y a pas de doute que cette agence contribuera à l’amélioration de la disponibilité du médicament», a indiqué Ahmed Ouyahia.
    La dernière instruction exige du ministre de la Santé de «constituer un dossier lié à l’approvisionnement organisé des structures hospitalières et une gestion plus souple des stocks au niveau de la PCH, conformément au dernier conseil interministériel qui devait avoir lieu en octobre dernier». Ainsi, M. Ouyahia confirme une double rupture des médicaments dans les hôpitaux et dans les
    pharmacies, lesquelles commercialisent au moins 80% des produits contenus dans les programmes à l’importation remis tardivement aux opérateurs.

     

    Djamila Kourta
  • Les contrevérités d’Ould Abbès

     

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    L’Algérie est-elle en état de décomposition ? Un nouvel aperçu de la très mauvaise gouvernance du pays depuis une décennie vient de nous être fourni par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia en personne. Dans une lettre confidentielle adressée au ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, le locataire du Palais du gouvernement fait un constat sévère de la situation de la santé et met en cause directement M. Ould Abbès. Ce dernier est pratiquement accusé de sabotage et d’incompétence, de ne guère se soucier de la santé de la population, de ne pas tenir ses engagements. Il lui reproche de mener une politique qui a abouti au blocage des centres hospitaliers dont nombre d’entre eux ont été contraints d’arrêter les soins dans les blocs opératoires et à la limitation des rendez-vous pour les traitements de radiologie et de chimiothérapie.

    Une politique désastreuse au point qu’une dizaine de malades atteints de cancer meurent chaque jour faute de traitement. Et le ministre se vante d’avoir économisé 94 millions de dollars dans l’importation des médicaments, une économie que personne ne lui a demandée et un mépris pour tous les malades algériens. Les remarques du Premier ministre sont connues de tous les citoyens. Il n’a pas mâché ses mots ; pour ceux qui connaissent son caractère, il aurait viré un cadre pour nettement moins que cela. Cette lettre à M. Ould Abbès aurait dû être accompagnée d’une autre, de limogeage, «pour négligence grave», au moins, surtout que ce ministre passe son temps à dire des contrevérités aux Algériens. Il n’a rien pu faire.

    Ce qui signifie que le ministre la Santé bénéficie de protections qui dépassent les compétences d’Ahmed Ouyahia. Ce qui n’est pas étonnant outre mesure. Les Algériens se sont habitués aux ministres qui volent, qui gèrent mal, qui dilapident les richesses nationales, des ministres impliqués dans des scandales de corruption. Tant que les affaires n’ont pas pris une dimension internationale, comme avec Chakib Khelil et Mohamed Bedjaoui, chacun peut faire ce qu’il veut et il ne sera jamais inquiété. Des seconds couteaux paieront à leur place.

     

    Tayeb Belghiche
  • Maire de Zéralda : Le flou total

    Mouhib Khatir, le maire de Zéralda victime d'un complot.

    Le maire de Zéralda ne fêtera pas l’Aid El Kebir avec sa famille. Ainsi en a décidé la juge en charge de l’instruction de ses dossiers.

    Pourtant de nombreux observateurs parmi eux des juristes s’attendaient à un non-lieu sur son affaire dite des "portables" à peine 5 jours avant l’Aid. Un chroniqueur du quotidien L’Expression dans sa livraison du 17 octobre dernier, citant une source sûre, déclarait tout confiant que son dossier allait trouver une issue procédurale dans la semaine qui suit. L’accusé qui entame son 34ème jours de grève de la faim se meure à la différence générale des autorités compétentes.

    Mouhib Khatir aurait écrit au président de la cour de Blida qui lui a répondu favorablement sans pour autant réussir à raisonner cette juge. Les objectifs de l’instruction restent opaques même pour les avocats, complètement écartés pour vérifier les éléments à charge conformément à la loi. Qui peut voir le maire pour s’enquérir de son état de santé puisque son statut de détenu à titre préventif ne donne droit qu’à une seule visite par semaine pour 3 personnes (sa femme et 2 de ses 6 enfants) pendant  15 minutes. Il refuse toute libération par la petite porte et il demande une audience publique pour affronter ses accusateurs et prouver son innocence.

    Il existe vraiment un bras de fer entre la juge d’instruction et le collectif des avocats. En effet, selon son épouse, après avoir délaissé le dossier de son mari depuis près de deux mois, ce magistrat décide subitement de le convoquer pour le 31 octobre dernier afin de le confronter à ses accusateurs alors que le dossier a été clôturé avec la décision, le 8 septembre, de l’accusé de ne plus s’exprimer sur ce sujet que devant un juge en audience publique. On peut supposer que l’intéressé a dû constater une partialité dans le déroulement de l’instruction. Le hic est que cette convocation lui parvient à son domicile alors que c’est la même juge qui l’a mis en prison. Toujours selon cette source, la juge qui a cumulé un retard énorme dans le traitement des dossiers dont elle a la charge pour des raisons personnelles (maladie de sa mère), a fait venir en même temps que le maire une vingtaine de personnes. S’agissant des affaires pénales et donc sensibles, un minimum d’une heure est nécessaire pour l’instruction de chacune des affaires. Soit au total au moins 20 heures. Or, une journée de travail pleine dépasse rarement 10 heures y compris les heures supplémentaires. Alors on est en droit de se demander pourquoi jouer avec les procédures judiciaires de cette manière et que cachent ces manœuvres dilatoires et pour le compte de qui ?

    Cette convocation est délibérément établie pour justifier une prolongation de la détention préventive dont les accusés emprisonnés n’ont en aucune responsabilité sinon d’être en permanence à la disposition de la justice et souvent au détriment de leur liberté et leur santé pour dans la majorité des cas des dossiers vides et qui ne nécessitent aucune instruction. La première session de la détention préventive du maire expire le 6 novembre 2011, soit le même jour que la fête religieuse et, ce conformément à l’article 125 de la loi 86-05 du 4 mars 1986. Normalement, s’agissant d’un accusé emprisonné, la juge si elle estime nécessaire une prolongation devra faire une demande avant cette date et non après. La présomption d’innocence devra jouer au bénéfice de l’accusé et non en fonction de l’agenda du magistrat. Or, cette juge reconvoque le maire pour le 10 novembre 2011, quatre jours après l’expiration de sa détention préventive réglementaire.

    La théorie du complot

    De nombreux observateurs, qui n’épousaient pas au départ la thèse du complot politique, commencent à l’envisager sérieusement. Comment expliquer le silence des autorités judiciaires et politiques devant cette forme d’arrestation spectaculaire par la brigade antiterroriste pour une simple présentation comme témoin devant un juge d’instruction. Le maintien en détention préventive de Mouhib Khatir, sans donner, ni indiquer à ses avocats l’origine et l’existence matérielle de la plainte. La multiplication des dossiers au nombre de cinq sans fournir d’arguments juridiques. La preuve ? Mouhib en sort à chaque fois acquitté. On apprend qu’à ce jour et en dépit de son état de santé à l’intérieur de la prison, des forces occultes cherchent à le nuire en lui collant d’autres affaires. La dernière en date et après celle de d’outrage à fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions et pour laquelle il a été innocenté le 29 août 2011, est une tentative pour l’inculper d’une organisation d’émeute dans la prison de Hadjout sous prétexte d’avoir été surpris  en train de lire et de prendre des notes sur deux ouvrages disponibles dans la bibliothèque de la prison. En somme, tous les prétextes sont bons pour trouver un motif afin de le  condamner et de l’empêcher de sortir par crainte qu’il puisse réactiver les plaintes contre ses détracteurs.

    Il n’est pas normal qu’on s’en prenne à son épouse en l’inculpant de diffamation pour avoir externaliser le dossier de son mari à travers la chaîne de télévision de France 24. Il est aussi plus qu’anormal qu’un collectif de 5 avocats constitué pour sa défense n’arrive pas à dénoncer tout haut la dérive de cette affaire qui dévie de son cadre juridique. Comment une équipe soudée de juristes n’ont pas réussi à porter le problème de leur client à la hiérarchie judiciaire et mettre fin à son arbitraire. Comment des lettres ouvertes au Président de la République par sa famille, et une organisation internationale comme Transparency International n’ont pas fait bouger les choses, voire au moins faire parler les officiels de cette affaire.

    Au-delà donc du 6 novembre 2011, date de l’expiration de la détention préventive, il n’y a aucune raison valable pour justifier le maintien en prison du maire de Zéralda. Ceci confirme encore une fois les propos graves tenus par Mokhtar Lakhdari, directeur central au ministère de la Justice et rapportés par www.dna-algerie.com. On est en train incontestablement de pousser les gens à transgresser la loi pour obtenir leur droit. Toute la question est : à qui profite une telle situation ?...                                  

    Rabah Reghis, consultant/chercheur

  • 50 années de dictature et de crimes à ciel ouvert


    Par Le Matin DZ

    "Celui qui ne craint pas ton pouvoir a du pouvoir sur toi", c'est dans cet état de psychose, de fonctionnement et d’agitation que les dictateurs fonctionnent avec la peur de perdre leur pouvoir sur leur peuple.

    La peur de ne pas savoir ce que pense ce dernier sur l’avenir de la patrie, de ne pas connaître les sentiments de chaque citoyen et ses pensées, de perdre le contrôle sur les mouvements de masses et finalement la peur du changement, du réveil, de la révolte et de la prise de conscience des sociétés qu’ils gouvernent  avec répression, harcèlement et torture.

    "Plus que l’on sait plus qu’on a du pouvoir", un module fondamental  pour la formation des brigades de la terreur qui veillent sur la survie du royaume et la sauvegarde des intérêts suprêmes de ces dynasties sur le compte du nationalisme, du patriotisme et de la démocratie.

    Ces dictateurs vivent à l’ombre des parrains et sur les ordres des commanditaires étrangers pour assurer leur protection contre leur peuple. Ils s’approvisionnent en moyens des richesses nationales en outils de répression pour réprimer les volontés nationales et patriotiques et réduire en silence le cri profond et révoltant de leur  peuple. A la mesure des chèques en blanc s’assurent d’un standing politique internationale par leur présence dans des rencontres folkloriques de courtoisie et de cautionnement pour meubler les assises et prendre des photos souvenirs, certains avec leur costumes traditionnels aux couleurs africaines, d’autres plus ouvert sur la civilisation occidentale se permettent des habits griffés des vitrines bien en vue des Champs-Elysées.

    Ils construisent leur royaume virtuel avec l’espoir de l'éternel, ils accaparent le pouvoir par des putschs ou des renversements pacifiques, contrôlent les forces militaires et policières dans la direction du maintien de l’ordre public contre les intérêts publics, créent des lois par l’entremise d’un parlement de façade et illégitime, détiennent la justice pour démocratiser les procès extrajudiciaires, l’arbitraire, l’emprisonnement abusif, décorer le crime et donner une signification au génocide.

    Ces dictateurs ont horreur de la science et de la technologie pour leur incapacité intellectuelle à comprendre l'évolution académique de l’homme ; ils ferment les frontières du savoir et instaurent avec une main de fer la censure de la création et de l’ouverture sur le monde extérieur, musclent les canaux de l’information et imposent un discours à sens unique et obligatoire ; ils installent à la hauteur de chaque site universitaire un observatoire pour la sécurité d'Etat afin d'infiltrer le cerveau de l’universitaire de tout dérapage nationaliste, imposent des manuels scolaires pour plébisciter le mensonge du présent sur la falsification du passé.

    Ces dictateurs manipulent le crime avec art et amour pour pousser leur peur au-delà des limites de l’admissible. De Krim Belkacem à Mohamed Boudiaf, la machine de la dictature a broyé, au nom  de leurs lois et pour raison d’Etat, les meilleurs enfants de notre patrie, cinquante années d’assassinats politiques. 

    La fin de la guerre froide et la chute du mur de Berlin ont rendu orphelins ces dictatures arabes en particulier. Le désordre qui a suivi ces sociétés démontre la fragilité politique et le vieillissement de ces dynasties ; elles sont incapables de continuer à assurer le maintien de l’ordre sans l’effet de la peur et de la répression. Devant les soulèvements de leur peuple pour revendiquer une part de l’histoire, ils ripostent en organisant le crime et le génocide.

    Le peuple célèbre 50 années de génocide à ciel ouvert, un demi-siècle de tiraillements et de souffrances, une expédition punitive contre le peuple pour son accession à l'indépendance. Par une leçon de sagesse pour l’histoire, avec un comportement humain et civilisationnel, par une conduite adulte et responsable et pour ne pas oublier les sacrifices de novembre et d’octobre, il faut être au-dessus  de la négation du crime et du génocide. Nous les invitons au pardon car ils ne savent pas ce qu’ils font.

    Demos

  • De la banalité du harcèlement policier

               


    Entretien avec Rachidovic, Algeria-Watch,

    Rachidovic est photographe indépendant, amoureux de sa ville natale, Blida et auteur d'un blog – blida-rdjel.over-blog.com. Régulièrement il y fait état de ses observations notamment à propos de la dégradation quotidienne de la ville en raison du laissez-aller des autorités et de la corruption locale (voir les rubriques : BLIDA, le coin du jour et calvaire blidéen). Ceci n'étant pas pour plaire aux autorités de sa ville, il fait régulièrement l'objet de harcèlements policiers. Algeria-Watch qui suit ses péripéties lui a posé quelques questions.

    Pourquoi animez vous ce blog et quand l'avez vous installé?

    J’ai commencé l’animation du blog en juin 2008. Blidardjel m’a été dicté par la colère et la frustration devant tant de violations de lois, de serments, par ceux qui, en cravate et complet-veston, ou en casquette et galons, devraient en être les portes drapeaux. Blidardjel n’est pas un vulgaire règlement de comptes mais un pamphlet animé contre la médiocrité et ses excès, inspiré par un trop-plein de tendresse et d’amour, pour la ville de Sid ahmed el Kebir, pour nous tous qui continuons à la servir et à l’honorer. Nombreux sont ceux qui comme moi ressentent la même amertume et ont le même goût de cendre dans la bouche. C’est au nom de tous ceux-là que je me révolte. Il n’y a pas de crime sans mobile. Se taire est pire encore

    Quand le harcèlement policier en raison de vos publications a-t-il commencé et en quoi consiste-t-il?

    Je ne peux vous dire exactement quand le harcèlement a commencé, vu que l’on m’arrêtait le plus souvent non au prétexte de mes publications mais plutôt pour délit de photo. À en croire mes détracteurs, il serait interdit pour un photographe amateur de prendre en photos d’autres sujets que la nature ou le sport.

    Combien de fois avez vous déjà été convoqué? par qui et où? Que vous reproche-t-on officiellement (que vous dit-on lorsqu'on vous convoque?)

    J'ai été convoqué officiellement 2 fois par la police. Par contre j'ai été embarqué au commissariat plusieurs fois, tel un vulgaire voleur. Au prétexte de vérifications du contenu de l’appareil photo, qui débouche chaque fois sur un "PV" (procès-verbal). En plus de cela, les policiers viennent régulièrement en tenue officielle sonner à mon domicile.

    Comment se déroulent les interrogatoires ?

    Les interrogatoires, tel le dernier en date du 29 juillet mené par des policiers de la BMPJ (Brigade mobile de la police judiciaire) au commissariat central et qui a duré plus de 6 heures, débouchent sur des PV consignés, après contrôle de la carte mémoire et le plus souvent la suppression de photos jugées "illégales" (telles par exemples celles d'un policier en faction sirotant un café, un gendarme faisant la même chose et j'en passe les véhicules personnels de policier (et même des camions) garés sur les trottoirs de la ville alors que des piétons, des "écoliers" sont contraints de marcher sur
    la route, livrés à tous ses dangers- (voir les photos sur le site en question). Je tiens à signaler que durant les interrogatoires, il a toujours été question de "photos"; on a jamais fait allusion à mon blog bien que mon calvaire en est directement lié. J'ajoute que lors de ces « séances », j'ai aussi rencontré des officiers opposés au traitement que mes détracteurs m'infligent sous prétexte sécuritaire.

    Qu'avez vous entrepris pour protester contre ce harcèlement ?

    J'ai adressé des courriers de protestations au wali de Blida, le Directeur général de la sécurité nationale, au Président de la République ainsi qu'aux associations algériennes (publique et privé) des droits de l'homme. Personne a ce jour n'a daigné répondre à mes doléances.

  • Le Général Toufik ou le « Dieu de l’Algérie »: Le scandale de la Sonatrach était l'arbre qui cachait la forêt

    post non vérifié par la rédaction


    La mise à l’écart de la scène politique du plus ancien chef des services de renseignement au monde serait-elle imminente ?

    Jeremy Keenan

    Le Général Mohamed « Toufik » Mediène est engagé dans une lutte avec le Président Bouteflika. Photo [GALLO/GETTY]
    Septembre 2010 marque le vingtième anniversaire de la prise de fonction du plus ancien « chef des services de renseignement » en poste dans le monde. L’homme en question est le Général Mohamed « Toufik » Mediène, Directeur du Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS) algérien.

    Il a été nommé à la tête du DRS en septembre 1990, 15 mois avant que les « Généraux algériens » ou le « Groupe » comme on les appelait à l’époque, et dont Mediène, alors colonel, faisait partie, annulent les élections qui auraient permis de porter au pouvoir le premier gouvernement islamique jamais élu démocratiquement.

    Être le chef des services de renseignement et de la sécurité de l’un des régimes les plus impitoyablement répressifs et corrompus au monde pendant 20 ans relève de l’exploit. Felix Dzerzhinsky, le fondateur de la Tcheka qui deviendra plus tard le KGB, a dans les faits « contrôlé » l’Union Soviétique pendant neuf ans (1917-1926); Lavrenti Beria, chef du NKVD, l’a terrorisée pendant 15 ans (1938-1953); le chef de la police d’Hitler, Heinrich Himmler, s’est suicidé au bout de 11 ans (1934-1945), quant au Général Hendrik van den Bergh, il a dirigé le Bureau of State Security (BOSS), les services de renseignement du régime de l’apartheid en Afrique du Sud, pendant 11 ans (1969-1980). Mediène les a tous surpassés.

    Pourquoi alors, juste au moment où Mediène atteint ce jalon extraordinaire, entend-on des rumeurs concernant sa mise à l’écart imminente de la scène politique ?

    La réponse tient en quelques mots : lorsque le chef du renseignement et de la sécurité d'un pays fait la une de l’actualité, il y a fort à parier qu'il a fait son temps. Au cours des neuf derniers mois, on a beaucoup parlé de Mediène, principalement à cause de la lutte qui l’oppose à Abdelaziz Bouteflika depuis l’élection de ce dernier pour un troisième mandat présidentiel en avril 2009.

    « L’homme fort » de l’Algérie

    Pour comprendre cette lutte, il faut revenir quelques années en arrière. Mediène a gravi les échelons de la hiérarchie sur un « tapis rouge »[i] : il a été formé par le KGB en 1961 et soutenu par les chefs du premier service secret algérien.

    Pendant les années 90, lorsque l’Algérie était plongée dans sa « sale guerre » contre les islamistes, l’homme le plus puissant du pays était le Général Mohamed Lamari, chef d’état-major de l’armée algérienne. Mais lorsque le pays a renoué avec la paix et que les chars ont regagné les casernes, c’est Mediène qui est devenu « l’homme fort » du pays.

    La transition de la « guerre » à la « paix » et l’ascension de Mediène ont coïncidé avec la période entourant l’élection de Bouteflika à la Présidence de la République en 1999.

    Les faiblesses personnelles de ses semblables, telles que la propension à la corruption et les penchants sexuels, ont été des éléments fondamentaux dans la manière dont Mediène a exercé le contrôle. Il n’est donc pas surprenant que l’élément qui a décidé Mediène à accorder son soutien à Bouteflika en 1999 ait été la condamnation de ce dernier en 1983 dans le cadre d’un détournement de fonds des chancelleries algériennes, pour un montant total correspondant à 23 millions de dollars actuels, pendant qu’il était ministre des Affaires étrangères entre 1965 et 1978.

    Mediène est devenu « l’homme fort » incontesté de l’Algérie après les élections présidentielles d’avril 2004 et le limogeage inattendu de Mohamed Lamari qui a eu lieu quatre mois plus tard. Le complot qui a conduit à la mise à l’écart de Lamari comprenait un accord entre Bouteflika et Mediène visant à donner une nouvelle image de l’Algérie en écartant le général le plus haï à cette époque.

    Une fois Lamari parti, Bouteflika et Mediène se sont effectivement partagé le pouvoir pendant que le Général Smaïn Lamari (aucun lien de parenté avec Mohamed), l’adjoint de Mediène et chef de la Direction du contre-espionnage (DCE) faisait le « sale boulot ».

    Des ambitions grandioses

    Mediène est un homme extrêmement secret. Une seule photo de lui a été publiée et quasiment aucune de ses paroles n'ont été enregistrées. On suppose donc que son ambition de prendre le contrôle effectif du pays, si c’est bien de cela dont il s’agit, remonte à l’époque du départ de Lamari.

    Il existe toutefois un enregistrement de Mediène qui laisse à penser qu’il avait déjà un sens très développé de sa propre importance et de son pouvoir bien avant le « départ à la retraite » de Lamari.

    C’était en 1999, lorsque Fouad Boulemia a été interrogé et torturé par le DRS qui prétendait qu’il avait assassiné le leader du Front Islamique du Salut (FIS) Abdelkader Hachani.

    Au cours de son procès très controversé qui a duré une journée en avril 2001, Boulemia a rapporté qu’après avoir été torturé par des agents du DRS, Mediène est entré et lui a dit : « C’est moi le patron (ana rabha). Tu vas voir ce que je vais te faire. Si tu avoues que tu as tué Hachani, tu écoperas de 15 ans de prison et tes parents pourront te rendre visite. Si tu n’avoues pas, je vais t’emmener chez ta mère et je vais l'éviscérer sous tes yeux. Je suis le Général Toufik, le Dieu de l’Algérie (Rab Edzayer). »

    En dehors de son pouvoir de vie ou de mort sur de simples mortels, les autres attributs divins de Mediène semblent plus relever de l’aspect matériel que spirituel, comme en témoigne l’ampleur de ses participations et investissements dans les ressources naturelles et le secteur immobilier en Algérie.

    Signal d’avertissement

    Les difficultés actuelles du « Dieu de l’Algérie » ont commencé avec l’élection de Bouteflika pour un troisième mandat en avril 2009. En effet, un troisième mandat présidentiel exigeait d'amender la Constitution, mesure que le DRS a soutenue à contrecœur.

    Mais les conséquences de l’élection n’ont pas été celles que Mediène avait prévues. A peine Bouteflika a-t-il été installé dans le fauteuil de son troisième mandat que son « clan », conscient du mauvais état de santé du Président, a commencé à planifier sérieusement sa succession qui devait être assurée par son frère cadet, Said Bouteflika.

    Bien que considéré par beaucoup comme un incapable, Said Bouteflika était néanmoins en train d’établir une base de pouvoir politique. Il était devenu le « portier » du Président, assurait des fonctions de ministre-sans-portefeuille et rassemblait des soutiens parmi l’élite économique du pays. On parlait même d’un nouveau parti politique qui allait être créé pour lui.

    La perspective d'une telle succession dynastique n’était pas exactement ce que le chef des renseignements et de la sécurité avait en tête lorsqu’il avait donné son feu vert au troisième mandat de Bouteflika.

    Mediène observait l’avancée de Said sur le devant de la scène avec dégoût. Bien que le DRS se sente tout à fait capable de gérer le « problème de succession », Mediène était conscient du risque que Bouteflika essaye de se débarrasser de lui au cours de son troisième mandat comme il l’avait fait avec Lamari au début de son deuxième mandat.
    Le signal d’avertissement est parvenu à Mediène lorsque Said Bouteflika s’est adjoint pour sa campagne les services de l’ancien chef de la sécurité, le Général Mohamed Betchine.

    La corruption comme moyen de contrôle

    bouteflika a été élu Président de la République algérienne pour un troisième mandat en 2009 [GALLO/GETTY]

    Betchine avait été le chef des services de renseignement du pays et patron de Mediène dans les années 80, avant la création de la DRS en 1990, lorsqu’il a en apparence pris sa retraite.

    A la suite de leur coup d’État de janvier 1992, les Généraux ont gouverné pendant les deux années suivantes par l’intermédiaire du Haut Comité d’État (HCE). Au moment de la dissolution du HCE en janvier 1994, les Généraux ont désigné un de leurs hommes au poste de Président, Liamine Zeroual.

    Déterminé à ne pas être le pantin des Généraux, Zeroual a nommé, en tant que conseillers, les deux Généraux Saidi Fodil et Mohamed Betchine.

    En 1996, Zeroual avait décidé que Mediène était devenu trop puissant et avait programmé de le remplacer par Fodil. La réaction de Mediène ne s’est pas fait attendre : Fodil mourut dans un « accident de la route ».

    Un an plus tard, Zeroual a de nouveau tenté sa chance, en décidant cette fois de nommer Betchine ministre de la Défense afin de se débarrasser de Mediène. Les représailles de Mediène furent de nouveau rapides et catégoriques. Il a organisé des massacres de civils à grande échelle, à Raïs, Bentalha, Beni-Messous et ailleurs, amenant l’horreur et la psychose jusqu’aux portes d’Alger. Au même moment, il a mis la machinerie du DRS en œuvre pour détruire les affaires et la réputation de Betchine, poussant ainsi un homme brisé à la démission. Zeroual a suivi le mouvement.

    La réaction de Mediène à la perspective de voir Betchine ramené au pouvoir par Said Bouteflika a été dévastatrice. Sa stratégie a consisté à détruire toutes les personnes liées à Said Bouteflika en utilisant la bonne vielle combinaison « corruption – chantage ». En effet, l’une des raisons qui avait poussé Mediène à soutenir Bouteflika en 1999 et qui a fait que la corruption est devenue si répandue au cours des dix dernières années est que le DRS l’a encouragée et l’utilise comme moyen de contrôle.


    Chasse aux sorcières

    Mediène a commencé par dévoiler la corruption touchant le projet d’autoroute est-ouest, d’un montant de 12 milliards de dollars, à laquelle furent mêlés le ministère des travaux publics et son ministre Amar Ghoul, un ami de Said Bouteflika. L’avertissement n’a pas été entendu. L’attaque de Mediène, qui rappelle son opération de « destruction » de Betchine en 1998, est donc passée à la vitesse supérieure et s’est dirigée à la fois contre la Sonatrach, le géant du gaz et du pétrole algérien appartenant à l’État et source de 98 % des rentrées de devises de l’Algérie, et contre Chakib Khelil, ministre de l’Énergie et des Mines, ami proche du Président et « symbole » de l’ère Bouteflika.

    Le « scandale de la Sonatrach », qui a éclaté en janvier 2010 avec l’arrestation du PDG de la société, de quatre de ses cinq vice-présidents ainsi que d’autres cadres supérieurs a très rapidement conduit l’économie et le gouvernement dans un état de quasi paralysie. Bouteflika n’est presque plus apparu en public tandis que la chasse aux sorcières menée par le DRS, sous couvert de l’enquête sur la corruption au sein de la Sonatrach, a fait perdre le sommeil à de nombreux membres des élites économiques et politiques du pays.

    A un moment donné, il a semblé que Bouteflika parviendrait à retourner la situation contre Mediène en désignant une « Commission de sécurité indépendante » destinée à enquêter sur certains dossiers non résolus datant d’époques antérieures.

    La commission a notamment cherché à déterminer le rôle joué par le DRS dans les assassinats de Mohamed Boudiaf, le premier Président du HCE, et de Saidi Fodil.

    Deux témoins de haut rang, l’un étant membre d’une unité spéciale du DRS impliquée dans les assassinats de Boudiaf et Fodil et l’autre, officier militaire de haut rang qui a confirmé l’existence de cette unité secrète du DRS, ont confirmé dans leurs déclarations que cette unité, sous le commandement des Généraux Mediène et Smaïn Lamari, avait organisé « l’accident de voiture » qui a coûté la vie à Fodil.

    Nous ne saurons probablement jamais quels sortilèges ont été jetés sur Bouteflika après la publication de ces témoignages mais il suffit de dire que l’on n’a plus jamais entendu parler de cette commission.

    Le remaniement ministériel opéré par Bouteflika en mai 2010 portait en filigrane la trace du scénario vainqueur de Mediène. Chakib Khelil et le ministre de l’Intérieur Nouredine « Yazid » Zerhouni, les deux principaux appuis de Bouteflika au sein du gouvernement, de même que d’autres ministres de moindre importance, ont été limogés. La proposition de donner la succession à Said Bouteflika est devenue de l’histoire ancienne.

    Victoire à la Pyrrhus

    Le fait que Mediène ait réussi à réduire le troisième mandat de Bouteflika à une présidence factice aurait pu lui procurer une certaine satisfaction personnelle, mais cette victoire est une victoire à la Pyrrhus pour au moins deux raisons.

    Premièrement, le scandale de la Sonatrach et l’exposition médiatique qui en a découlé ont coûté très cher à l’économie et à la réputation internationale de l’Algérie. Deuxièmement, un certain nombre d’autres révélations inattendues au cours des deux derniers mois ont été la cause de problèmes particulièrement malvenus pour Mediène.

    Ces révélations proviennent essentiellement d’entretiens récents accordés à Quds Press par l’ancien agent du DRS, Karim Moulay. Non seulement Moulay a rappelé aux algériens et au monde entier l’implication des services de sécurité du pays dans les massacres de 1990, mais, pire encore pour Mediène, il a témoigné publiquement que Mediène en personne avait non seulement ordonné le massacre de Beni Messous du 5 septembre 1997, dans lequel quelque 200 personnes vivant dans des baraques de chantier ont été abattues, mais qu’il s'agissait en fait d'une opération « immobilière » visant à récupérer du terrain au profit de sa propre famille.

    Moulay a également déclaré que le DRS, sous les ordres de Mediène, a planifié et exécuté l’attaque « terroriste » d’août 1994 contre l’hôtel Asni à Marrakech au Maroc, dans lequel deux touristes espagnols ont trouvé la mort et un troisième a été blessé. Reste à savoir si l’Espagne a prévu de rouvrir le dossier et comment le Maroc réagira.

    Les relations entre l’Algérie et le Maroc risquent de se dégrader encore davantage avec les activités d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Le Maroc connaît l’implication du DRS dans l’établissement d’AQMI au Sahara et au Sahel. Maintenant que l’on sait qu’Omar Ahmed Ould Sidi Ould Hama, le ravisseur des trois travailleurs humanitaires espagnols enlevés en Mauritanie en novembre dernier, est un membre du Front Polisario, qui est géré de près par le DRS, les protestations du Maroc affirmant que le Front Polisario est instrumentalisé par l’Algérie, ou du moins par le DRS, à des fins « terroristes » sont soudainement prises au sérieux.

    En outre, le nombre croissant d'articles indiquant qu’AQMI au Sahel a été créé de toutes pièces par le DRS suscite un certain malaise à Washington. Là encore, le blâme revient à Mediène.

    Sur le plan intérieur, on estime que le DRS est mis sous pression, peut-être par des éléments au sein de l’armée et de ses propres rangs, par le fait que le « terrorisme » dans le nord du pays est susceptible d'empirer, et non de régresser comme le prétend le gouvernement, et que les troubles civils à travers le pays atteignent des niveaux alarmants.

    Des rumeurs indiquent que des tierces parties intermédiaires auraient parlé avec Mediène et Bouteflika et conclu un accord selon lequel Mediène « prendrait sa retraite » suivi de près par Bouteflika pour raisons de santé, et le pays serait gouverné jusqu’aux élections de 2014 par un ou des Vice-président(s) nommé(s) quelque temps avant le départ de Bouteflika.

    L’Algérie vit au rythme des rumeurs et celle-ci ressemble étrangement à celle du printemps 2001 selon laquelle les troubles Berbères mettraient fin à la carrière de Mediène.

    Mais en 2001, Mediène a été sauvé, à deux reprises, par les attentats du 11 septembre. La première fois parce qu’en ce jour fatidique, il se trouvait dans la partie du Pentagone qui n’a pas été touchée. La seconde fois parce qu'il est immédiatement devenu un allié incontournable de Washington dans sa « guerre globale contre le terrorisme ».

    Il est peu probable que Washington essaie de lui venir en aide aujourd'hui. Après tout, c’est en grande partie grâce aux erreurs du DRS que nous avons été en mesure de dire que le front du Sahara-Sahel dans la « guerre globale contre le terrorisme » est une création américano-algérienne.


    Jeremy Keenan est professeur et chercheur associé à la “School of Oriental and African Studies” (École des études orientales et africaines) de l'Université de Londres et auteur du livre "The Dark Sahara: Americas War on Terror in Africa" (Sombre Sahara: la guerre de l’Amérique contre le terrorisme en Afrique).
    Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale d’Al Jazeera.

  • Qui est le Mouvement Algériens des officiers

    maol

    Qui est le Mouvement Algériens des officiers

     

    Après la destitution du président Chadli Bendjedid en janvier 1992, un groupe d’officiers a été outré par les agissements irresponsables de la hiérarchie militaire ; ils connaissaient parfaitement les conséquences du tout répressif. Après un temps de consultation, au début de l’an 1993, une première cellule appelée HAKIM a été constituée par ces officiers nationalistes regroupé autour du feu Kasdi Merbah et les regretté généraux Mohamed Touahri et Saïdi Fodhil entres autres. D’autres généraux de la famille nationaliste ont été discrètement contactés, mais ces derniers se sont abstenus de prendre parti ou de réfléchir au sujet. On ne citera pas ces généraux qui sont a la retraite mais ils se reconnaîtront !

    En même temps, le premier cercle du commandement organisé des conclaves discrets au club des pins, loin des indiscrétions du MDN. Des décisions graves ont étaient prise a l’issue de ces réunions funestes et allaient changer le visage de l’ANP pour toujours. Des changements importants ont été décidés et réalisés derrières les rideaux au sein même du MDN.

    Un nettoyage en profondeur a été décidé par la hiérarchie; seuls les officiers pro-commandement ou au moins anti-islamistes étaient admis dans le cercle des élus qui aller jouer un rôle primordial les années à venir. Le plus incroyable c’est que Khaled Nezar et ses pairs, ont opté pour l’élimination physique des officiers qui étaient ouvertement contre l’action du commandement et c’est ainsi que plusieurs officiers supérieurs de l’ANP ont été tout simplement liquidés par l’escadron de la mort connue sous le nom de code unité 192. Les crimes été bien sure amputé aux islamistes ; certaines liquidations étaient trop flagrantes considérant les profiles des victimes ; et beaucoup de gens au sein de l’ANP savaient, ou du moins les soupçonnés, d’être le forfait des tueurs du DRS.

    Malgré la perte de Kasdi Merbah, La cellule HAKIM à continuer à se développer jusqu'à sa transformation et sorti au publique sous sa forme finale en Juin 1997 ; le Mouvement Algérien des Officiers Libres. Il va sans dire que le pouvoir de l’époque a mit les bouchés doubles pour identifier et éliminer tout ceux qui appartenait au MAOL et le mouvement a du payé un lourd tribu pour sauver le pays. Parmi ces officiers martyrs, le MAOL compte plusieurs hommes d’honneur d’une valeur inestimable, comme certains officiers fondateur du mouvement qui ont été liquidés sans aucun égard. Nous citerons a titres d’exemple ; les regretté général Mohamed Touahri, le colonel Hachemi Touabih, le colonel Haj Sadok qui ont été liquidés en février 1998 avec une bombe posée dans hélicoptère qui survolait la région de Béchar.

    Le Mouvement Algériens des officiers Libres s’est donné pour mission de sauver le pays quel que soit le prix à payer, car il en va de l’avenir d’un pays et le destin d’un peuple qui a été trahi dans tout. Notre détermination à bâtir une Algérie à la mesure des sacrifices de tous les hommes et femmes qui ont versé leur sang n’a point de limite. Pour nous, les mots honneur, sacrifice et fidélité ont tout leurs sens et décrivent à peine la mission que nous accomplissons.

    La mission du MAOL est celle de tout les algériens libres soucieux de glorifier le nom de l’Algérie et lui restituer sont éclat, son honneur et rendre au peuple sa dignité et ses droits.

     

    Notre priorité: Rétablir l’autorité de la loi, la démocratie, l’Etat de droit, La crédibilité de l’Etat, l’honneur de l’institution militaire.

    Notre mission: Préserver l’intégrité territoriale, l’unité de l’ANP. Combattre les passes droits, la corruption, les dépassements, les discriminations et les injustices en tous genres au sein des institutions de l’Etat. Revenir aux missions et attributions de l’ANP telles définies par la constitution.

    Nous implorons Allah le tout puissant pour qu’il nous soutienne et nous guide vers le chemin de la réussite dans tout ce qui est meilleure pour notre pays et notre peuple, comme nous l’implorons de nous renforcer avec les enfants de l’Algérie pour réaliser la paix, le progrès et la justice sociale aux quels aspirent tous les algériens. Amen.

     

    Gloire à nos Martyrs et Tahya El-Djazaïr

  • la mafia à APN

    Karim Tabbou : «Le FLN, un lieu de combat entre clans mafieux»

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    Karim Tabbou, le premier secrétaire du FFS, était présent, hier, à Aït Yahia, dans la daïra de Aïn El Hammam, à 40 km au sud de Tizi Ouzou, pour assister à la commémoration du 16e anniversaire de l’assassinat, en novembre 1995, du secrétaire du FFS, M’barek Mahiou (à l’âge de 46 ans) et de son jeune cousin Farid Mahiou (26 ans).

    Evoquant la mémoire de M’barek Mahiou, Tabbou dira qu’«il a été une perte pour l’Algérie tout entière ; il a fait partie de ces hommes qui ont marqué le combat de toute une génération».Parlant de la situation politique dans le pays, Tabbou dira : «Depuis la commémoration, l’an dernier, de la mort de Da M’barek, les choses bougent et trois dictatures sont tombées (dans le Monde arabe).»
    Faisant un bilan du cheminement de l’Algérie, l’hôte d’Aït Yahia rappellera qu’«en 1954, des hommes courageux se sont levés avec des projections d’avenir alors qu’actuellement, les analystes de renom parlent du flou qui caractérise l’économie algérienne». A propos du FLN, le représentant du FFS dira : «Ce parti, qui a marqué l’histoire nationale, est devenu un lieu où se déroulent des combats entre clans mafieux, exploitant les symboles de la Révolution pour des intérêts inavoués.»

    Evoquant le PV d’audition de Khaled Nezzar par la justice suisse, Tabbou ironisera sur la position du général «tout-puissant face aux 34 millions d’Algériens, mais qui se laisse interroger par un simple juge suisse. La puissance du régime n’est que mensonge». 
    Parlant de la Libye, l’orateur qualifiera de «lâche» l’attitude des officiels algériens qui «ne se sont prononcés que 48 heures après l’entrée des Gueddafi sur le territoire algérien».

    Tabbou ne manquera pas de rappeler ce qu’il avait répondu au ministre des Affaires étrangères britannique qui lui demandait son avis sur l’impact des révolutions arabes sur l’Algérie. Il dira en substance qu’«elles (les révolutions) ont trouvé chez nous un peuple brisé politiquement et socialement, dans une lassitude chronique. Cependant, elles ont donné un souffle nouveau aux Algériens qui pensent que, finalement, tout est possible».  Tout au long de son discours, Karim Tabbou a souligné que «le pouvoir en place n’est pas digne de confiance et que l’Etat n’a pas de volonté de réforme».
     

    Nacer B.
  • la police et la gendarmerie avec ces barrage à la con contribue à l'invivabilité d'alger,par des bouchons énormes


    Alger capitale invivable

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    Le dernier classement de la  revue britannique « The Economist » classe Alger parmi les villes où il ne fait pas bon de vivre. Ce n’est pas la première fois qu’Alger est ainsi classé. Cette année Alger côtoie le Zimbabwe. L’un des critères de classement n’est autre que la mobilité des citoyens.

    Le tant attendu  métro d’Alger  a été inauguré depuis voilà une semaine, le tramway, lui est opérationnel depuis déjà  cinq mois. L’un s’étale sur 9 km, l’autre sur 7 kilomètres.

    Les deux réalisations font qu’aujourd’hui la mobilité des algérois devient plus facile, du moins en ce qui concerne le tronçon Tafourah, Haï El Badr pour le métro et le tronçon Bordj El Kiffan-Cité Zerhouni-Mokhtar pour le tramway. Lors de la première journée de son lancement, le métro a drainé 80000 usagers, le tramway  draine en moyenne chaque jour 20 000 usagers.  

    En attendant la livraison des extensions du tramway qui doivent relier Bordj El Kiffen à la Rue des Fusillés, qui s’étaleront donc sur une longueur de 23 km avec 38 stations ,les habitants de la banlieue est d’Alger qui au quotidien se déplacent jusqu’à Alger-Centre pour raison de travail ou études, se trouvent contraints de subir les contraintes de la route.

    Lamia témoigne « je ne bosse pas à Alger –centre, je suis à environs 10 km de chez  moi, aux Pins Maritimes, et bien le matin au lieu de faire 20 minutes de trajet, je fais 1 heure. Ça devient insupportable »

    Les citoyens qui affluent au quotidien sur Alger, ceux qui viennent de l’Est ou de l’Ouest d’Alger partagent la même galère. « Je n’arrive pas à comprendre pourquoi tant de bouchons ? » s’interroge Karima qui travaille comme enseignante dans un lycée d’Alger et qui habite Bordj El Bahri.

    Dalila raconte «  ». Elle enchaine « j’habite Aïn Taya et je me déplace jusqu’à Dely Brahim où je travaille comme nourrice. J'avoue que c’est fatiguant tout le trajet que je me tape  au quotidien. C’est vrai que Aïn Taya, Dely Ibrahim c’est 50 km de distance mais le rythme du trajet à cause des travaux et des barrages devient infernal. Pour moi le cadre de vie est plus que jamais désastreux  ».

    Asma, habitant hussein dey et enseignante d’anglais dans une école privée a de la chance avec le métro, mais sa collègue qui habite Dergana souffre le martyr. « En attendant le tramway, je subis au quotidien un trajet harassant, on fait 25 km en deux heures de route ! » s’exclame-t-elle.

     « Alger souffre d’une sorte de centralisation. J’habite Bordj El Bahri et avec mon véhicule je passe par 4 barrages  fixes. Résultat les voitures s’entassent  en fil interminable ». Rachid employé de banque explique « ça peut se comprendre en raison du climat sécuritaire des dernières années mais nous citoyens, payons le prix fort en attendant que la situation s’arrange».

    Avant de conclure: « à mon sens il est plus que jamais urgent de maitriser l’urbanisation d ‘Alger, le réseau routier en est l’un des défis majeurs. »

     

    Hamida Mechaï
  • L’article le plus lu de la semaine sur MinuteBuzz Maghreb

     
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    Par Selma Mihoubi

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    Si vous l’avez manqué, découvrez l’article qui a fait l’unanimité cette semaine sur MinuteBuzz Maghreb.

    La semaine passée, le combat lancé par Rached Ghannouchi contre la langue française avait attiré votre attention. Cette semaine, vous avez été fortement interpellés par la présence de Lalla Salma, princesse marocaine, au mariage d’Aïcha Kadhafi, fille du dictateur libyen décédé.

    L’article est à découvrir ou à redécouvrir ICI !

  • Vote des projets de loi à l'assemblée A contre-courant des vœux de Bouteflika

            
    El Watan,

    Coup de théâtre à l’APN. Aucun projet de loi consacré aux réformes politiques n’a été approuvé dans sa version initiale, c’est-à-dire tel que conçu et voulu par le président de la République.

    Les partis politiques formant l’Alliance présidentielle, censés porter le programme et les initiatives du chef de l’Etat, sont partis à contre-courant des vœux de Bouteflika !Le FLN, parti majoritaire dans cette Chambre basse, et son allié de l’Alliance présidentielle, le RND, se sont réjouis de l’adoption à l’unanimité, par leurs formations, de l’ensemble des projets de loi soumis au vote. Dans ce round d’un combat qui aura duré quelques semaines, l’intérêt partisan l’a emporté sur la défense du projet présidentiel. Ces textes de loi consacrés aux réformes politiques ont été vidés de leur substance par le FLN, qui dirige la commission des affaires juridiques à l’Assemblée.

    Ainsi, toutes les dispositions controversées et ayant suscité une polémique lors des débats et au sein même du Conseil des ministres ont été tout simplement annulées ou retouchées par les élus du vieux parti. Attitude qui a irrité les députés des partis Ennahda et El Islah et celui de Louisa Hanoune, qui demandent au premier magistrat du pays de procéder à une autre lecture de ces projets, «déviés de leur trajectoire», disent-ils.

    Le MSP a, pour sa part, créé la surprise en optant ni pour le «oui» ni pour le «non», mais pour la confortable abstention tout en invitant, par là même, le chef de l’Etat à sauver ses réformes politiques.
    D’aucuns s’interrogent aujourd’hui sur le poids politique de Bouteflika. Est-il lâché par ses propres soutiens ? Les manœuvres partisanes des uns et des autres prouvent-elles que Bouteflika a perdu de son ascendant sur l’Alliance ou qu’il a laissé le champ libre pour qu’on ne lui reproche rien si les réformes ne marchent pas ? Ce sont, entre autres, ces questions qui taraudent les esprits à quelques mois des élections législatives.

    Mercredi passé, lors de la séance de vote consacrée au projet de loi relatif au code électoral, les députés du FLN, du RND et les indépendants ont voté en faveur de l’annulation de l’article 67 du projet qui déchoit de son mandat électif tout élu qui aura rejoint, en cours de mandat, un parti politique autre que celui sous l’égide duquel il a été élu en qualité de membre de l’APN, du Conseil de la nation, d’une Assemblée populaire communale ou de wilaya. Cette disposition avait été défendue notamment par le PT, qui a perdu, tout au long de ce mandat, des élus ayant fait défection pour rejoindre d’autres formations.

    Le FLN a également fait le forcing pour l’annulation d’un amendement de l’article 93 stipulant que les ministres candidats aux élections doivent quitter leurs fonctions trois mois avant la date du scrutin. Disposition proposée par le chef de l’Etat et supprimée par les élus du FLN. A l’exception donc du FLN, du RND et des indépendants qui ont voté pour, le PT, le FNA, El Islah ainsi que les dissidents du MSP ont voté contre ; les élus du MSP se sont abstenus de voter. Même scénario pour le vote du projet de loi organique définissant les modalités d’élargissement de la représentation de la femme au sein des assemblées élues. Ce texte, que certains observateurs qualifient de leurre et d’égalité de façade destinée à la consommation externe, a été approuvé par le FLN et le RND alors que leurs collègues du MSP et du PT se sont également abstenus. Ennahda et le FNA ont voté contre. Les articles 2 et 3 ont été amendés.
    Projet de loi sur les quotas, le grand leurre

    Ce dernier propose, dans sa mouture adoptée par le Conseil des ministres, une répartition des sièges selon le nombre de voix obtenues par liste. Les taux définis par l’article 2 sont obligatoirement réservés aux candidates selon leur classement nominatif dans les listes. Au quota de 30% de femmes sur toutes les listes électorales, tel que préconisé dans le projet initial, les députés, notamment ceux du FLN, ont préféré des pourcentages proportionnels au nombre de sièges par wilaya. C’est ainsi qu’ils ont décidé d’un taux de 20% pour les wilayas de 4 sièges, 30% pour plus de 5 sièges, 35% pour 14 sièges et plus et enfin 40% pour plus de 32 sièges.

    La communauté algérienne à l’étranger a droit à un pourcentage de 50%. Dans les assemblées locales, ce taux pourra être inférieur à 30% dans les communes de moins de 20 000 habitants ; il sera de 30% dans les autres.
    Ainsi, le texte sur le quota des femmes a vu rejetée l’obligation inscrite dans le projet initial de proposer un quota de 30% de femmes sur toutes les listes électorales ; a été écartée également la nécessité de les placer en tête de liste ou de leur accorder un pourcentage sur le nombre de sièges remportés. Conséquence : les partis ont toute latitude de placer leurs candidates en fin de liste, tout en ayant le pourcentage requis, en vue d’éviter aux hommes de perdre des sièges au détriment des femmes !

    Si le PT est contre le principe des quotas, certains députés du FLN ont décrié les amendements introduits par leur formation au texte. «Ce projet est une discrimination territoriale et sexuelle à l’encontre des femmes», a regretté une députée. Un autre a rétorqué : «Pour imposer un quota de 30% dans les assemblées élues, le président de la République aurait dû donner l’exemple en nommant plus de femmes aux postes de ministre, wali ou chef de daïra...»

    Quant au projet de loi organique définissant les cas d’incompatibilité avec le mandat parlementaire, les députés du MSP et du PT se sont abstenus, les députés dissidents du MSP ont voté «non» alors que ceux du FNA et du mouvement Ennahda ont quitté la salle avant le vote en signe de protestation contre le rejet de leurs amendements.
    Nabila Amir

  • les partis politiques agrées par le pouvoir et pour le pouvoir hna fi hna .cad nous dans nous il faut que le pouvoir parte, APN illegitime , le senat aussi, la justice non indépendante ou kifache yamnoukoum ?

    Quatre nouveaux partis politiques bientôt agréés

     

    Quatre nouveaux partis politiques seront agréés après le vote de la  nouvelle loi sur les partis. « Les partis qui ont rempli les conditions d'obtention d'agrément pour exercer sont le Front pour la justice et le développement du dirigeant islamiste Abdallah Djaballah, le Parti de la liberté et de la justice de Mohamed Saïd, le Front démocratique de l'ancien chef du gouvernement Sid Ahmed Ghozali et l'Union pour la démocratie et la République de l'ancien cadre du RCD Amara Benyounes », a indiqué ce vendredi 4 novembre une source au ministère de l'Intérieur travaillant sur le dossier, dans une déclaration à TSA.
    Selon cette source, ces partis politiques ont rempli les conditions exigées par la nouvelle loi sur  les partis qui sera votée avant la fin de l'année en cours. « Toutefois, les agréments ne leur seront pas donnés officiellement avant le vote de la nouvelle loi sur les partis politiques. Les agréments leur seront donnés après l'entrée en vigueur de la nouvelle loi pour leur permettre de participer aux prochaines élections législatives et locales », assure notre source.
    Près de trente dossiers de demande d’agrément de partis politiques sont actuellement à l'étude au niveau des services du ministère de l'Intérieur et des collectivités locales. Certains n'ont pas rempli les conditions, ajoute notre source qui a refusé de les citer. Le ministre de l'Intérieur Ould Kablia a déclaré récemment en marge de l'inauguration de certains projets qu'il existait entre cinq et six partis politiques qui peuvent remplir les conditions d'obtention d'agrément parmi trente dossiers déposés au niveau de son département. Il avait également précisé que ceux qui ont pu déposer leur dossiers avant les élections pourront se présenter en tant qu'indépendants en attendant que leurs dossiers soient réglés.
  • à quand la prison pour ce voleur de chakib!!! quand les poules auront des dents... toufik est dans le coma.

    Un autre scandale sur le compte DE l’ex-ministre Chakib Khelil

    L’entreprise Enor victime d’arnaque

    Par : RABAH KARECHE

    Cette escroquerie monumentale est le fait de son actionnaire majoritaire GMA, Gold Mining of Algeria, une société mixte algéro-australienne. Elle a coûté au Trésor public 67 millions de dollars. Comment ?

    L’indifférence du ministre de l’Énergie et des Mines et l’omerta affichée par la direction générale quant au règlement de la situation de l'entreprise nationale de l’exploitation des mines d'or (Enor) ont contraint les 598 employés à entamer, depuis jeudi,
    une grève illimitée en signe de protestation contre ce qu’ils qualifient “d’arnaque et de sabotage”.
    Toutes les activités de l’entreprise traversant une situation financière des plus catastrophiques sont ainsi suspendues jusqu’à ce que “nos problèmes soient entièrement résolus”, insiste le représentant du collectif des travailleurs, en précisant que ce débrayage est largement suivi par les personnels qui dérogeront forcément au rituel du sacrifice, puisqu’ils n’ont pas perçu leur salaire depuis plus de trois mois, pendant que “les vénaux responsables sans scrupule se permettent des soirées arrosées dans des hôtels de luxe et s’arrogent le droit de louer des aéronefs à 300 millions DA/voyage pour transporter les minerais extraits de Tamanrasset, sans compter les frais générés par la prise en charge du pilote et de son équipage qui séjournent jusqu’à 10 jours à Tamanrasset aux dépens de l’entreprise. En somme, le montant annuel s’élève à 11 milliards de dinars”, a-t-il maugréé.
    “Nous avons saisi toutes les autorités compétentes et tous ceux qui ont un lien direct ou indirect avec l’entreprise et nous leur avons même signalé des choses à vous couper le souffle, telles que les sommes faramineuses dépensées mensuellement pour la prise en charge de moins de 30 employés qui se trouvent actuellement à Alger et dont le montant est modéré, tenez-vous bien, de l’ordre de 100 millions de centimes, pendant que les travailleurs de la mine d’Amasmassa, sise à 500 km de Tamanrasset, se nourrissent de pâtes, de lentilles et d’un pain congelé de plus de 30 jours”, enchaîne un autre employé.

    Mauvaise gestion et incompétence
    Le même employé dénonce non sans dépit : “La mauvaise gestion et l’incompétence des responsables de l’entreprise qui effectuent des dépenses inutiles pour légaliser diaboliquement les détournements qui sont à l’origine des difficultés financières qui paralysent l’entreprise. Si on fait un simple calcul, depuis 2001 à ce jour, et sur une moyenne de production mensuelle de 60 kg par mois extraits des gisements aurifères de Tirek et d’Amasmassa, l’Enor n’aura jamais besoin de recourir à un prêt bancaire ni à s’endetter pour régler ses charges d’exploitation, sachant que depuis mon recrutement en 2008, je n’ai perçu aucune prime sur le bénéfice de l’entreprise ni autre indemnité afférente. Nos rappels de traitements ne sont toujours pas régularisés à défaut de liquidités. Où est donc passé l’argent de l’entreprise ?”. Pour répondre à cette question énigmatique, le responsable de la section syndicale de l’entreprise, Boukhami Moussa, demande d’“ouvrir une enquête parce qu’en réalité le problème des arriérés de salaires n’est que la goutte qui fait déborder le vase. Le scandale de l’Enor remonte à l’ère de l’ex-ministre de l’Énergie et des Mines, Chakib Khelil, qui a tourné complètement le dos au syndicat, en dépit des dépassements signalés à l’arrivée de l’actionnaire australien Gold Mining of Algeria (GMA), associé à 52% dans l’Enor, et qui ne respecte pas les termes des conventions cosignées par l’inspection du travail, la direction générale et la section syndicale affiliée à l’UGTA, particulièrement les articles concernant les rémunérations, la sécurité, la médecine du travail, les heures supplémentaires et le transport des travailleurs. Les droits des travailleurs de l’entreprise sont entièrement bafoués, pendant que les responsables infatués se permettent de dépenser jusqu’à 12 milliards de centimes pour régler les frais de mission engagés à titre de convenance et de complaisance avec l’administration”.

    Le prêt de la BEA investi au… Congo !
    Ils sont unanimes à déclarer que l’Enor est victime d'une arnaque monumentale de la part de son actionnaire majoritaire GMA. Une arnaque, a-t-on souligné, qui a coûté au Trésor public la somme de 67 millions de dollars. Comment ? Après la découverte du gisement d’Amasmassa, l’ex-P-DG de GMA a demandé un prêt à la BEA. Auparavant, il avait qualifié ce gisement de la plus importante mine d’or en Afrique après le Congo, et qui peut produire jusqu’à 4 000 kg d’or par an, soit 250 kg par mois. Cependant, cette annonce n’est en fin de compte qu’un grand mirage, puisqu’en réalité la mine d’Amasmassa ne produit qu’entre 20 et 60 kg d’or par mois.
    Qu’est-ce qui s’est passé par la suite ? La BEA a désigné un bureau d’études, et les experts, qui se sont rendus à Tamanrasset pour vérifier la véracité des données fournies par la société australienne, ont obtenu des résultats montrant que les mines de Tirek et d'Amasmassa ne peuvent pas atteindre cette production, et ont, pis encore, révélé que l’investissement dans ces régions est infructueux. “Malheureusement, en dépit de ces résultats, la société a obtenu ce prêt. Une fois en possession de l’argent, elle a quitté l’Algérie et s’est installée au Congo. Ces Australiens nous ont surexploités. On travaillait 12 heures/jour et on n’avait que la pause déjeuner pour reprendre notre souffle. Pour deux agents d’exécution, sept responsables peinards leur mettent la pression afin d’assouvir leur appétit vorace et par ricochet satisfaire leur supérieur atteint de fièvre jaune. Si tu parles, tu quittes la base illico presto et sans indemnisation. Le comble est que l’entreprise a fait appel à des sous-traitants pour travailler également 12h/jour à raison de 8 000 DA/heure, mais ils ne sont guère rentables. La mauvaise gestion des dirigeants est, davantage encore, confirmée par l’importation de matériel à coups de milliards sans pour autant pouvoir faire face aux besoins de la mine qui fonctionne très en deçà de ses capacités réelles”, se lamente-t-on.
    Les protestataires se préoccupent de leur avenir en clouant au pilori les responsables de cette entreprise qui risque de faire faillite. À ce titre, le directeur des opérations par intérim de la mine d’Amasmassa, joint par téléphone, dira : “Il y a des responsables mieux placés pour demander une enquête ou engager une commission afin de mettre un terme aux spéculations qui tournent autour de cette entreprise.” Et d’ajouter : “Il n’est pas question de fermer l’Enor à cause du départ de son partenaire australien, car elle dispose de réserves d’or très importantes en mesure de couvrir toutes ses charges d’ici au mois de février 2012. Et nous avons jusqu’à 250 t d’explosifs dans le magasin destinés aux explorations prochaines.” Évoquant le problème des salaires, il a assuré que “la production du mois précédent, qui est de 26 kg d’or évaluée à 13 milliards DA, est destinée à la régularisation des rétributions des travailleurs”.
    Revenant au mouvement de grève qui causera certainement des pertes à l’Enor, le directeur des opérations a tenu à préciser que “la section syndicale doit faire la différence entre un sit-in et une grève qui nécessite toute une procédure avant de l’entamer. Le syndicat a prévu un sit-in et n’a donné aucun préavis de grève. Les employés qui n’ont donc pas rejoint leur poste sont considérés absents et seront sanctionnés en application de la réglementation en vigueur”.
    RABAH KARECHE

  • La scandaleuse affaire du commissaire Mohamed Senouci



    par Hadj Ahmed Bouchiba, Algeria-Watch

    Dans son discours du 15 avril 2011, le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a montré sa volonté de renforcer la démocratie et de combattre la corruption, l’atteinte aux deniers publics, le népotisme et le gaspillage et d’instaurer l’indépendance de la justice, la souveraineté du droit. « Nous pouvons être fiers, dit-il alors, d’appartenir à un pays où la liberté d’expression est une réalité palpable, un pays qui ne compte aucun prisonnier d’opinion ni détenu politique. » Or, l’histoire de mon oncle, Mohamed Senouci, illustre une tout autre vérité…

    Après plus de quatre ans de calvaire, je me dois de faire la lumière sur cette affaire, dont ma famille a refusé pendant longtemps la médiatisation : on a voulu croire en la justice de notre pays.

    Aujourd’hui, j’ai décidé de briser le silence et de faire appel aux personnes auxquelles la justice tient à cœur et à celles qui se révoltent contre le mépris des droits des citoyens et le dénigrement de la justice et de l’État de droit.

    Mohamed Senouci, soixante ans, père de cinq enfants, est un haut fonctionnaire déchu de la police nationale algérienne. Senouci a passé vingt-huit ans de service au sein de la police, dont trois ans en tant que chef de la Sûreté de la wilaya de Tlemcen, années durant lesquelles il a lutté par tous les moyens contre les responsables de la corruption, du népotisme et du trafic transfrontalier. Tombé dans le piège d’un complot qui avait pour but de l’écarter parce qu’il gênait certains d’entre eux, Senouci a été emprisonné (en juin 2007) sans procès pendant quatre ans. Puis il a été arbitrairement condamné, le 3 mai 2011, après un procès entaché d’irrégularités, à dix ans de prison ferme et une amende de 5 000 000 dinars (50 000 euros) pour sa prétendue implication dans une affaire de trafic de stupéfiants, alors qu’aucune preuve matérielle n’existe contre lui. Il était un fonctionnaire intègre, mais son engagement a menacé de gros intérêts et le jugement à son encontre a été rendu par le juge non selon la loi et en son âme et conscience, mais sous la dictée des initiateurs du complot, qui tiennent la justice sous tutelle. Cette affaire nous donne un aperçu de l’arbitraire et de la manipulation de la justice algérienne par les cercles du pouvoir occulte. Je considère comme mon devoir de dénoncer cette injustice et je souhaite de tout cœur que cet écrit trouvera un écho.
    Après une carrière exemplaire, les ennuis commencent à Tlemcen

    Recruté en 1978 en tant que commissaire de police, Senouci est successivement affecté à Blida et à Alger avant de devenir chef de la Sûreté de la wilaya de Béchar, puis de Mostaganem. Au cours des années, il se forge une réputation pour son professionnalisme et son engagement. Il est alors promu au grade de commissaire principal, puis de commissaire divisionnaire. En novembre 1999, il représente l’Algérie à l’Assemblée générale d’Interpol qui se tient à Séoul (Corée du Sud). En 2003, le directeur général de la Sûreté nationale (DGSN) de l’époque, Ali Tounsi, le désigne pour mener une mission spéciale en Autriche et en Belgique après le kidnapping de plusieurs touristes suisses, allemands et autrichiens au Tassili, dans le sud de l’Algérie.

    En 2002, sur ordre du DGSN, Senouci est muté à la tête de la Sûreté de la wilaya de Tlemcen, la région d’origine du président de la République, à la frontière du Maroc. Sa mission principale consiste à établir un plan d’action contre l’immigration clandestine, le trafic transfrontalier de cannabis en provenance du Maroc et la contrebande de carburant.

    Dès son arrivée, Senouci mène plusieurs opérations de grande ampleur, en étroite collaboration avec le wali (préfet) de Tlemcen de l’époque, Bensabbane Zoubir, qui lui accorde tous les moyens nécessaires. Une de ces opérations a lieu à la veille du mois de Ramadan de l’année 2002 (le 5 novembre 2002) : plus de 1 000 policiers sont mobilisés, d’importants lots de marchandise de contrebande sont saisis, plusieurs dépôts clandestins de carburant détruits et des personnes arrêtées. Or, le succès de cette opération ne vaut à Senouci que des ennuis. La « mafia des frontières », avec l’aide de responsables véreux, ne tarde pas à réagir à sa manière. Elle provoque de violentes émeutes le jour même. Senouci et les membres de sa famille font désormais régulièrement l’objet de menaces sévères par le biais de lettres anonymes et de coups de téléphone. Il devient alors évident que la présence de Senouci à Tlemcen dérange plus d’un. Inquiet pour sa famille, Senouci finit par adresser une demande de mutation au DGSN Ali Tounsi ; elle est refusée.

    Le climat se durcit davantage quand le wali, Bensebbane Zoubir, est muté à Annaba en 2003. Il est remplacé par Abdelwahhab Nouri, qui se dit proche du président. Les relations de Senouci avec le nouveau wali s’annoncent difficiles dès le début : il devient vite clair que ce dernier, contrairement à son prédécesseur, n’est pas du tout disposé à le soutenir dans ses efforts. Une de ses premières actions en tant que wali est d’annuler un projet de construction de dix sûretés (offices de police régionaux) dans les daïras (sous-préfecture) de la wilaya, un projet pourtant programmé de longue date et approuvé par la Direction générale de la Sûreté nationale. Pire, le wali commence à mener des campagnes de dénigrement contre plusieurs cadres et notables locaux. Sa première victime est le directeur de la radio locale, d’autres ont suivi. Le wali demande à Senouci d’établir des rapports contre ces personnes, des enquêtes sur commande, en faisant ressortir des faits inexistants. Senouci refuse catégoriquement.

    Sa relation avec le nouveau wali est tendue par la suite et la goutte qui a fait déborder le vase, ce sont deux événements qui se sont déroulés simultanément : 1) l’arrestation de dix-neuf Marocains travaillant au noir (1) pour le compte de l’administration de la wilaya dans des chantiers publics, à savoir l’aéroport et la wilaya – ces Marocains en situation irrégulière étaient hébergés dans la cité universitaire de Tlemcen ; 2) la distribution de tracts à l’échelle locale et nationale dénonçant les agissements du wali. Dans ces tracts, il est fait état de sa moralité, de ses agissements avec ses collaborateurs qu’il méprise, de ses préférences pour les gens et les entreprises de l’Est du pays, notamment de Sétif, dont les responsables sont pris en charge entièrement par la wilaya, ainsi qu’un Égyptien qui décroche tous les marchés d’aménagement.

    Plus récemment, en 2011, ce même wali a également été mis en cause dans une note diplomatique américaine révélée par Wikileaks (2). Le document mis en ligne par le site a été rédigé par l’ambassade des États-Unis à Alger fin 2008, suite à une visite à Tlemcen, et donne une analyse détaillée sur le développement de la wilaya. On y apprend que la wilaya reçoit pour son développement un budget colossal de quelque 10 milliards de dollars et que, malgré cette somme faramineuse, les résultats en termes de création de richesse et d’emploi restent négligeables. De quoi s’interroger sur la destination de tout cet argent…

    Mais les problèmes ne s’arrêtent pas là. Il faut savoir qu’à Tlemcen, il existe une entité spéciale de lutte contre le trafic des stupéfiants dans la région, la Direction régionale des stupéfiants. À sa tête se trouve le commissaire Mustapha Boumadani, lui aussi arrivé à Tlemcen en 2003. Mohamed Senouci est bientôt alarmé par plusieurs graves irrégularités qu’il découvre au niveau de ce service : corruption, erreurs graves, absence de résultats dont témoignent les statistiques internes… À titre d’exemple, ce service spécialisé, en deux ans, n’a traité qu’un seul cas de 3,5 kgs de cannabis, tandis que les autres services saisissaient du cannabis par quintaux (les gendarmeries et les douanes de Sidi Bel-Abbès, de Temouchent et d’Oran par exemple). Autre exemple : en 2004, la Sûreté de la daïra de Mansourah, qui dépend de Senouci, cède une affaire de quatre quintaux de cannabis à la direction régionale des stupéfiants, dirigée par Boumadani. Il s’avère plus tard que cette affaire n’a jamais été traitée… Dans la même année, un camion plein de produits prohibés, escorté par la brigade des stupéfiants, est arrêté à un barrage de la brigade de gendarmerie de Sabra en présence d’éléments de la brigade mobile de la police judicaire (BMPJ) de cette même localité. Le camion, après avoir passé le barrage, ne sera jamais vu au service des stupéfiants…

    Ces irrégularités découvertes au sein de la Direction régionale des stupéfiants, gérée par Boumadani, ainsi que les agissements du wali Abdelwahhab Nouri, ont fait l’objet de plusieurs rapports que Senouci a adressé au DGSN, Ali Tounsi. Ce dernier a rassuré Senouci et lui a demandé de poursuivre sa mission. Mais curieusement, aucune mesure contre le commissaire Boumadani n’a jamais été prise… Quant au wali Nouri, Tounsi a affirmé posséder un gros dossier à charge contre lui et que Nouri serait bientôt relevé de ses fonctions par le président de la République. Mais il en ira autrement.
    Quatre ans de prison sans procès, une condamnation inique

    Le 26 novembre 2005, Senouci est convoqué par Tounsi, pour lui apprendre que c’est lui, Senouci, qui est relevé de ses fonctions de chef de la Sûreté, sur demande du président de la République, avec effet immédiat ! Aucune explication ne lui est donnée, aucun document écrit ne lui est remis. Il faut savoir qu’un chef de Sûreté de wilaya est nommé par décret du président, et que seul le président est habilité à l’abroger. Or, Abdelaziz Bouteflika se trouvait alors à l’hôpital du Val-de-Grâce, à Paris – il y avait été transféré en urgence la veille, le 25 novembre. Ce que Senouci ne sait pas encore à ce moment-là, c’est que deux jours avant, soit le 24 novembre 2005, le wali de Tlemcen s’était rendu dans le bureau de Tounsi et lui avait remis un rapport dans lequel Senouci était dénigré…

    Si ce dernier accepte son licenciement, c’est parce que Tounsi lui promet un autre poste, loin de Tlemcen, une fois que le président sera rentré. Senouci quitte alors Tlemcen en décembre 2005 pour s’installer à Rélizane, sa ville natale, dans l’attente du nouveau poste qui lui a été promis. Mais le temps passe et aucune proposition ne lui est faite. Bien au contraire, en octobre 2006, soit une année après sa convocation au bureau de Tounsi, M. Senouci reçoit la notification du décret présidentiel mettant officiellement fin à ses fonctions en tant que chef de la Sûreté.

    Mais le licenciement de Senouci ne suffit pas à ses adversaires, qui cherchent à le mettre à l’écart d’une manière plus drastique encore. Le 25 décembre 2005, le juge d’instruction de Remchi (wilaya de Tlemcen), M. Deham, convoque M. Senouci en tant que témoin dans une affaire de stupéfiants datant de novembre 2005, peu de temps avant qu’il ait été relevé de ses fonctions. Senouci raconte ce qu’il sait : le 19 novembre 2005, le standard de la Sûreté de la daïra de Maghnia a reçu un appel téléphonique anonyme faisant état de la présence d’une voiture contenant du cannabis devant le domicile d’un certain Boubakr Boubkeur. Ce dernier est un trafiquant de drogue notoire, connu de la police de Maghnia. Des policiers se rendent sur les lieux et découvrent la voiture décrite et à l’intérieur de celle-ci 275 kg de cannabis, ainsi qu’un acte de naissance avec la photocopie de la carte d’identité de M. Boubkeur…

    Après cet entretien, Senouci rentre chez lui. Ce jour-là, il ignore encore que le juge d’instruction, M. Deham, suite à leur rencontre, va charger le commissaire Boumadani de l’enquête relative à cette affaire, notamment de la commission rogatoire ! Cela ne semble pas être un hasard, car le juge d’instruction et le commissaire entretiennent depuis toujours des relations privilégiées – Boumadani en personne assurait l’escorte du juge lors de ses visites, même lorsque celles-ci étaient privées.

    Ce n’est que le 19 juin 2007 que l’étau se resserre sur Senouci. Il est de nouveau convoqué ce jour-là à Remchi par le juge d’instruction Deham. Cette fois, aucun motif n’est précisé pour la convocation. Lorsque Senouci se présente au bureau du magistrat, il est pris au piège : avant même d’être entendu par le juge d’instruction, le procureur Saadallah, présent dans son bureau, ferme la porte à clef et l’informe qu’il est placé sous mandat de dépôt ! Quand le juge veut l’auditionner, M. Senouci refuse, au motif qu’il n’a pas été convoqué en qualité d’inculpé. M. Senouci réclame l’assistance d’un avocat, ce qu’on lui refuse. Il est incarcéré le jour même dans la prison de Remchi, l’établissement dans lequel sont détenues des personnes parfois lourdement condamnées et qu’il a lui-même déférées à la justice. Alors que Senouci, en tant qu’ancien haut fonctionnaire de la Sûreté nationale, aurait dû – selon les articles 576 et 577 du code de procédure pénale – bénéficier du « privilège de juridiction », qui stipule que la juridiction compétente doit se situer hors de la circonscription où lui-même était territorialement compétent…

    Commence alors un inimaginable calvaire pour lui et sa famille : Senouci va passer quatre ans en prison (de juin 2007 à avril 2011) dans l’attente de son procès. Durant ces quatre ans, il est atteint de l’hépatite C, du fait de conditions de détention déplorables, propices à la propagation des maladies. Son avocat, Me Miloud Brahimi, fait plusieurs tentatives afin d’obtenir une libération conditionnelle pour cause de maladie et fautes de procédure – en vain. Me Brahimi se pourvoit en cassation devant la Cour suprême. Celle-ci finit par annuler l’arrêt de renvoi du dossier de la chambre d’accusation de Tlemcen devant le tribunal criminel de la même juridiction (3). Elle renvoie le dossier devant la chambre d’accusation de Sidi Bel-Abbès, pour respecter la compétence territoriale.

    Le procès s’ouvre finalement le 25 avril 2011, devant la cour de Sidi Bel-Abbès. Une vingtaine de personnes sont accusées et plus de soixante témoins sont entendus dans la même affaire. Le procès dure neuf jours et suscite un intérêt médiatique important (4). Senouci est accusé de « complicité de trafic de drogue par organisation criminelle », selon l’arrêt de renvoi. Pourtant, aucune preuve matérielle n’existe contre lui.

    Le procès révèle de nouveaux éléments fracassants. Deux officiers de la police de Maghnia, Djezzar et Menzla, également accusés dans l’affaire, déclarent que le juge d’instruction de Remchi, Deham, leur a demandé lors d’une visite en prison de témoigner contre Senouci en échange de leur libération. Un autre officier déclare avoir même été torturé, par le commissaire Boumadani lui-même, pour témoigner contre Senouci. Malgré ces révélations choquantes, le président du tribunal refuse de convoquer Boumadani et le juge d’instruction Deham comme témoins, malgré l’insistance de la défense.

    Les peines sont prononcées le 3 mai 2011. Senouci écope d’une peine de dix ans de prison ferme, assortie d’une amende de 5 000 000 dinars (50 000 euros). Il a été jugé coupable sur la base d’un numéro de téléphone trouvé dans son portable. Le numéro appartient à un trafiquant, dont Senouci se servait comme indicateur. Quant à Boubkeur, l’inculpé initial, un criminel connu de la police pour être un trafiquant de drogue notoire et devant chez qui on a retrouvé du kif par quintaux, il est acquitté ! Parler de peines disproportionnées est le moins que l’on puisse dire…

    Suite à ce procès, le procureur Saadallah a été promu procureur général à la cour d’Oran. Le juge d’instruction, Deham, a été promu président de la chambre criminelle à la cour de Tlemcen. Quant au wali, notons qu’il est le seul qui n’a pas été touché par les mouvements de mutation des walis depuis plus de huit ans, bien que les règles administratives exigent qu’un wali ne puisse dépasser la durée de quatre ans dans une wilaya….

    Pour ce qui est de Senouci, ce jugement a signifié sa mise à mort civile et juridique. Il est aujourd’hui un homme brisé. En octobre 2011, il a été transféré à la prison de Chlef, sur l’ordre du ministre de la Justice lui-même, Belaïz Tayeb, président de la commission nationale du droit international humanitaire.

    Notes

    1. Voir sur ce sujet : Sabrina Benmehdi, « Clandestins, travailleurs au noir : ces Marocains qui font le bonheur des notables de Tlemcen », Dernières nouvelles d’Algérie, 16 juillet 2010.

    2. Chahredine Berriah, « Tlemcen espionnée par des Américains en 2008 », El Watan, 7 septembre 2011.

    3. Voir « Affaire des deux quintaux de kif saisis à Maghnia. L’ex-divisionnaire de Tlemcen crie au complot », El Watan, 4 décembre 2007.

    4. Voir notamment : « Procès de l’affaire du kif saisi à Tlemcen. L’ex-chef de sûreté de Maghnia à la barre », El Watan, 27 avril 2011 ; Houari Saaïdia, « Procès des neuf officiers de police : la perpétuité requise contre sept accusés », Le Quotidien d’Oran, 2 mai 2011.

  • À Alger, la France veut expulser des locataires

     

    Par
     
    A Alger, la tension sur le logement est des plus exacerbée.

    Des familles de la cité Aïn Allah, à Alger, refusent de quitter leurs logements, dont l’ambassade de France veut retrouver l’usage.

    Dans une lettre ouverte adressée à des responsables politiques français, des habitants de la cité Aïn Allah, sur les hauteurs d’Alger, poussent un cri d’alarme, refusant de quitter leurs logements "attribués par l’ambassade de France", qui en a la gestion. "L’ambassade de France en Algérie veut expulser soixante-dix familles par la force", accusent-ils. 

    Parmi les locataires priés de quitter les lieux se trouvent des retraités ou d’anciens employés de l’ambassade. Laquelle souhaite retrouver l’usage de ces logements pour loger des personnels. Menacés d’expulsion, aussi, des journalistes, dont notre confrère de L’Humanité, Hassane Zerrouky, ou encore le photojournaliste Hocine Zaourar, ex-photographe de l’AFP, auteur du célèbre cliché la Madone de Bentalha, lauréat du World Press en 1997. Certains habitants d’Aïn Allah, sous le coup de décisions de justice les condamnant à quitter leur logement, ont fait appel, s’appuyant sur le "droit algérien, qui stipule qu’un locataire occupant un logement, même s’il s’agit d’un logement de fonction, plus de neuf ans, ne peut être expulsé".

    La représentation française, qui conteste le nombre de 70 familles concernées sans livrer d’autre chiffre, évoque en guise de réponse "des abus manifestes auxquels il convient de mettre fin", accuse certains locataires de "sous louer" des logements, et livre une version tout autre : "Dans la confusion des années 1990, certains logements ont pu être récupérés temporairement par des personnes n'ayant aucun lien avec l'Ambassade". Ces "logements ne sont pas la propriété de l’État français", font valoir, de leur côté, les signataires de la lettre. Faux, rétorque l’ambassade, qui assure, sans produire de titre, qu’ils sont "propriété de l'Etat français en vertu des accords d'Evian". Les locataires menacés d’expulsion soupçonnent, eux, "une opération de spéculation immobilière" et disent vivre l’expulsion de "familles algériennes à la veille du 50e anniversaire de l’indépendance" comme une "provocation" propre à "ternir l’image de la France".

    Un bras de fer judiciaire est engagé. "En Algérie comme en France, un logement de fonction ne peut être occupé que pendant l'exercice de ses fonctions", se défend-on à l’ambassade de France, qui a saisi la justice algérienne. Les locataires menacés d’expulsion, déjà mobilisés en février, se disent, de leur côté, "sans autre solution que de se retrouver à la rue". Ils sont "déterminés à se défendre".

    Rosa Moussaoui

  • Le mouton de l'Aïd et la démission des autorités

     

    Par |
     

    Un internaute nous a envoyé ce cri du coeur sur la gestion de la vente des moutons de l'Aid.

    L’Aïd est là. Je n'ai jamais durant toute ma vie constaté un tel mépris de la part des responsables qu'ils soient religieux ou non. Les Algériens courent, je dis bien courent dans tous les sens pour trouver les espaces où se vendent les moutons. Quelques groupes de moutons sont bien disséminés autour d'Alger et dans, dans des garages de fortunes. Les prix sont inabordables. Je pensais que la religion est la religion de l'Etat et, par conséquent, c'est à l'Etat de faire son travail. Mais là non pas du tout. Tag ala men tag. Notre crème doit certainement avoir son ou ses moutons d’Ouled Djellal à domicile, ces bêtes de race dont devrait s'enorgueillir notre pays. Mais pas le petit peuple.

    Essayons quand même d'imaginer comment devait se faire la gestion commerciale, chez nous, du mouton. Chaque wali réquisitionnerait à l'avance des espaces, dans ses communes ou régions, des vétérinaires affectés, avec obligation de d'accompagner tout achat de mouton d'un bulletin attestant de la bonne santé de la bête. Les médias lourds feraient leur travail de communication pour informer les citoyens de l'endroit où ils peuvent acquérir le mouton. Des banderoles visibles de loin, panneaux significatifs etc. 

    Mais là non c'est une démission scandaleuse des pouvoirs publics. En ces jours de fête de l'Aid, je dirais à ces "responsables" que Dieu vous attribuera ce que vous méritez. J'aimerais bien que nos journalistes racontent les souffrances des citoyens pour s'acquitter de ce devoir religieux !!!

    Atlae

  • Sévère réquisitoire du professeur Adimi contre l’ENTV

     

    Par
     
    La médiocrité abyssale des programmes de l'ENTV ne semblent pas gêner les responsables de tutelle.

    L’Entv ne cesse de faire l’objet de critiques acerbes de la part de nombreux analystes et autres observateurs. La “médiocrité” de l’Unique est, en effet, de plus en plus décriée sur tous les toits.

    Ni l’ouverture du champ audiovisuel annoncée ni la concurrence imposée par les bouquets satellitaires, et encore moins les dernières remises en cause du chef de l’État et de son ministre de la Communication ne semblent jusqu'à présent perturber la sérénité des responsables de la chaîne publique. Lesquels continuent à "exceller dans le bricolage". L’énième réquisitoire contre l’Unique émane, cette fois-ci, de Ahmed Adimi, docteur en sciences de l’information et de la communication. Invité, hier, à un débat sur la problématique de l’ouverture du champ audiovisuel, organisé par le Centre des recherches stratégique et sécuritaire (Crss), dirigé par le professeur M’hend Barkouk, Ahmed Adimi reproche à l’Entv le fait notamment d’avoir "éliminé tous les symboles de la nation".

    Cela étant, juge-t-il, "l’Entv a toujours été un média du pouvoir, et non pas celui de service public et/ou d’intérêt général". Mieux, ajoute-t-il, "le service public n’y a jamais existé". "Si je critique aujourd’hui l’Entv, c’est parce qu’en tant qu’Algérien, je ressens que je n’ai pas une télévision !" a-t-il asséné.

    Afin de remédier à cette tragédie de l’exclusion, l’invité du Crss appelle à "ramener les discours de la rue aux studios" de la télévision. En ce sens, M. Adimi invite les responsables de l’Entv à cesser de traiter l’opposition comme "l’ennemi de l’Algérie". Dans son brillant exposé académique, l’universitaire a expliqué, dans le détail, le rôle important que doivent tenir les chaînes publiques lorsqu’elles répondent aux normes scientifiquement requises. Leur rôle, dit-il, est d’influencer et d’orienter l’opinion publique dans l’intérêt général du pays. Naturellement, rappelle-t-il, la télévision publique est censée créer des passerelles et des liens de communication et de lutter contre le vide. Elle doit constituer "le miroir" de toutes les couches sociales et créer, avec le temps, des symboles nationaux. 

    Une "vraie" télévision publique, dit le conférencier, est celle qui "renforce l’identité collective et l’unité nationale", celle qui "encourage d’aller vers la modernisation à travers la diffusion d’idées nouvelles et diversifiées". Malheureusement, regrette M. Adimi, "tous ces paramètres font encore défaut à l’Entv". Chose reconnue d’ailleurs, même par le ministre de tutelle ou encore le président de la République, qui avait avoué dernièrement qu’"on n’a pas une télévision". Comment remédier à cette situation ? Comment combler ce "vide médiatique" à même de faire face et limiter l’influence des médias étrangers qui, en ces temps des révoltes arabes, exercent une forte pression sur les peuples ? Dans ses réponses, le docteur Adimi préconise "un changement radical" des programmes des chaînes publiques, en étudiant les "besoins réels" du peuple algérien. Ensuite, dit-il, il faut mettre en place une cellule de recherche et d’évaluation des programmes. Selon les recommandations d'Ahmed Adimi, il serait toutefois inutile de tenter de concurrencer les grandes chaînes. La priorité, dit-il, devra plutôt concerner la définition d’une personnalité des chaînes nationales. 

    La diversification des programmes et la classification des informations par ordre d’importance sont d’autres conseils préconisés par l’universitaire, lequel insiste particulièrement sur la nécessité de créer d’abord un organisme de régulation de l’audiovisuel public. Abordant l’ouverture de l’audiovisuel aux privés, le conférencier juge, là aussi, qu’il est nécessaire de mettre en place un organisme de régulation du secteur pour établir des cahiers des charges adéquats. Le docteur Adimi recommande, dans un premier temps, d’attribuer aux privés des agréments renouvelables d’une période de "trois ans".

    Farid Abdeladim