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  • L'invisibilité du fantôme

     

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    L'éminent économiste Adam Smith avait, en son temps, théorisé sur «la main invisible du marché», mécanisme indépendant des lois et des hommes qui régule l'offre, la demande, la productivité et les prix par des interactions silencieuses. Le non moins éminent ministre des Finances algérien vient d'en faire une importante mise à jour en développant l'économie fantôme. Devant les députés de l'APN, il a expliqué qu'il n'y avait plus beaucoup d'argent dans les caisses à cause de la baisse de la rente, due à la baisse de la production des hydrocarbures et que donc, les augmentations de salaires des affiliés à l'Etat étaient imprudentes. Il savait bien sûr que les députés à qui il s'adressait venaient encore d'être augmentés pour passer à 400 000 DA mensuels. Mais il n'a rien dit à ce sujet, se contentant de parler d'économie ectoplasmique à des fantômes ennuyeux.

    Etaient-ils là, ces députés ? Et lui, Karim Djoudi, était-il vraiment là, ou tout ce monde était-il dans un cyberespace flottant et connecté ailleurs ? Car la question relative à l'invisibilité de la gouvernance et autres zombies dirigeants oscillant entre la vie et la mort structurés officiellement dans un gouvernement fantôme qui ne se réunit pratiquement pas est bien là. A qui parle-t-on ? A qui s'adressent les gouvernants, les députés, l'ENTV, les réformes et les bilans ? A des gens qui n'existent pas, sans réalité ou existence matérielle, gaz inodores qui se répandent dans l'air simplement pour occuper un espace qu'ils n'utilisent pas. De là, la main invisible du marché, rejointe en Algérie par la main invisible de Karim Djoudi, prend tout son sens et donne enfin une explication à l'errance collective. En fait, c'est toute l'erreur d'appréciation. Ce ne sont pas eux qui ne sont pas là, c'est nous. Ce ne sont pas eux qui n'existent pas, c'est nous. Ce ne sont pas eux qui sont mourants, c'est nous.

     

    Chawki Amari
  • La géographie déchirée

     

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    On le sait au moins depuis les Pharaons nubiens ou Alexandre le Grand, l'homme qui a inventé la macédoine avant la mayonnaise : un lieu de naissance n'est pas une idée, mais simplement un particularisme géographique, c'est-à-dire un doigt sur la carte. Depuis trois mois, le bloc au pouvoir en Algérie, construit sur des cousinages régionaux, se fissure. Après Chakib Khelil, pétro-émir tlemcénien à l'odeur de goudron, c'est au sein même de la famille régnante que les failles apparaissent.

    C'était à prévoir, pour construire une nation, il faut mélanger les genres ; pour faire un pays, une vision qui dépasse le quartier s'impose et, en 14 ans de règne, Bouteflika ou son autre versant topographique, le général Toufik, n'ont pas pondu une seule bonne idée à ce sujet. Il ne faut pourtant pas croire que la fin du paradigme de Tlemcen signe le début de la décentralisation. Déjà le clan de l'Est, éliminé en finale lors du dernier championnat, est à l’affût en attendant l'irruption du clan du Sud, celui d'Alger et du Centre, ou le clan kabyle qui, pour l'instant, est décidé à jouer tout seul sur sa propre carte.

    Comme modèle micro-régional de par sa surface équivalente à Hong Kong et sa densité de milliardaires, le Club des Pins aurait pu réussir ce miracle de la prospérité. Là aussi, échec total puisqu'il s'agit de fortunes non productives. L'été approche, on comprendra vite la différence entre une station balnéaire et une terre productrice de richesses même si, en déroute, le régime pense à démultiplier le modèle des cloisons pour attirer la sympathie des foules qui ne s'aiment pas entre elles. Faire des milliers de stations fermées sur la côte par catégories : un Club des Pins pour avocats, un autre pour mécaniciens ou médecins et, bien sûr, un Club des Pins pour chômeurs. Pour beaucoup, c'est le rêve, pouvoir accéder au paradis estival avec une carte de chômage délivrée par l'APC.

     

    Chawki Amari
  • Les Amuseurs de la République

    Mohamed Benchicou

    Comme tous les quatre ans, à pareille époque préélectorale, ils déferlent, en rangs serrés, avec un nouveau spectacle dans les valises, comme s’ils répondaient à l’appel d’un devoir national du simulacre, bousculant à la fois les règles de l’actualité et celles du théâtre burlesque. Le gang des Amuseurs de la République est à l’œuvre !

     

    Leur nouvelle création de 2013, provisoirement intitulée « Le président peut-il encore gouverner ? », originale et désopilante, basée sur l’allusif, un nouveau style baladin qui consiste à contourner la triste réalité nationale pour s’attarder sur l’ailleurs, raconte les tribulations du chef de l’État d’une île mystérieuse, une contrée fantasmagorique dont je suis incapable de vous dire le nom. À croire certains spécialistes versés dans le monde du burlesque, il s’agirait de Fantasyland, un pays magique de Disneyland, où les contes de fées et les histoires qui ont inspiré les films d'animation de Disney prennent vie, comme par magie. Cela expliquerait, sans doute, le fait que le nouveau spectacle, « Le président peut-il encore gouverner ? », vient d’être enrichi de plusieurs déclinaisons tout aussi drôles les unes que les autres, comme « Le quatrième mandat, c’est fini ! », un gag qui a rencontré un succès foudroyant, « La succession est ouverte », avec Benflis en guest-star, ou « Saïd Bouteflika limogé », une fiction loufoque montée avec adresse et dans laquelle des observateurs avertis ont cru reconnaître à la fois la main d’un célèbre manipulateur et un plagiat de Discoveryland, monde de Disney où les prédictions des grands visionnaires prennent vie.

    Le débat autour de la fameuse contrée dont parlent nos opposants et nos journalistes est toujours en cours, mais une chose semble cependant certaine : il ne s’agit pas de l’Algérie. La lecture de l’éditorial d’un des membres les plus influents des Amuseurs, ne laisse, à ce propos, aucun doute. Le respectable analyste décrit, en effet, une province étrange mais démocratique, où la succession du président se réaliserait dans « le respect de la souveraineté du peuple, sans contrainte, et dans la transparence », détails qui excluent, de facto, l’hypothèse Algérie. La chose relève d’ailleurs du bon sens : la maladie d’un chef d'État n'étant handicapante qu'en démocratie, système où l’opinion garde le droit de regard sur la gouvernance, la question « Le président peut-il encore gouverner ? » devient, du coup, parfaitement inadaptée à l’Algérie. Chez nous, Dieu merci, pareille complication nous est épargnée, les citoyens que nous sommes n’étant consultés ni sur l’état de santé du chef de l’État, ni sur sa désignation ni encore moins sur sa reconduction. En retour, ce dernier régnerait sans rien nous devoir. C'est tout le privilège de ce que les Russes appellent les vybori bez vybora (élections sans choix), privilège qui s’ajoute, pour des autocraties comme l’Algérie, à celui d’être parfaitement gouvernables à partir d'un lit d'hôpital. La prouesse paraît d’autant plus à la portée de notre chef de l’État que notre cher pays, où le Conseil des ministres ne se réunit jamais, est unanimement reconnu comme l’unique de la planète à fonctionner sous le mode du pilotage automatique, personne n’y gouvernant et, conformément aux vybori bez vybora, personne n’y étant gouverné.

    Tout ça pour dire que l’interrogation « Le président peut-il encore gouverner ? », en plus d’être parfaitement incongrue pour un pays où la sagesse autocratique l’emporte sur la véhémence démocratique, pose incontestablement un problème inédit : dans quelle catégorie classer les chimères généreusement imaginées par une si brillante équipe d’analystes et de brillants politologues, dont le seul mérite aura été de nous apprendre que  la grande famille du pouvoir illégitime pouvait, finalement, être aussi drôle que les Simpson ? Dans le théâtre, on avait inventé la comédie, le vaudeville, la bouffonnerie, la parodie, le burlesque, le sketch, le pastiche, la satire, la clownerie, l’arlequinade, la facétie… Aucun de ces styles ne paraît, cependant, correspondre au grotesque de la situation. Ah ! Peut-être dans la pantalonnade, qui n’est pas ce que vous pensez, mais dans le théâtre italien, une posture comique assez drôle dans laquelle excellait le pantalon, qui n’est pas non plus ce que vous pensez, mais un personnage du théâtre vénitien qui porte traditionnellement cette sorte de culotte et qui a laissé son nom pour désigner un homme sans dignité et sans consistance !

    Depuis on a cependant su que « pantalonnade » veut dire, en même temps que ce que vous pensez, subterfuge grotesque pour sortir d’embarras. Rappelons-nous : la théorie du « président malade et démissionnaire » avait déjà permis, en 2005, d'avorter les grosses contestations autour des effets catastrophiques de la fameuse Charte pour la paix. Val-de-Grâce avait étouffé le scandale politique. Le régime s'est servi de nouveau, en 2006, de la théorie du « président malade et démissionnaire », pour briser le débat houleux qui commençait à s'installer autour du projet d'amendement de la Constitution. À quoi bon débattre, se disait-on, d'un projet mort-né, compromis par la santé défaillante du président ? Dans les deux cas, le régime a obtenu, par l’esbroufe, un répit salutaire qu'il a su habilement exploiter. Aujourd’hui, en 2013, Bouteflika substitue le débat autour de la corruption de Chakib Khelil, c’est-à-dire la corruption imputable à sa famille politique, par un débat sur l’AVC et ses conséquences sur la gouvernance. Val de Grâce II continue le boulot diversion de Val de Grâce I ! Comme en 2004, le régime utilise la presse minaudière et l'opposition maniérée pour reconduire, « légalement » et dans le cadre du « pluralisme », le président Bouteflika à la tête du pays ! Encore une fois, un des subterfuges par lesquels s’éternisent les autocraties dans nos pays, aura magnifiquement fonctionné. Ainsi, pendant que d'éminents esprits nous rebattent la thèse du « président malade et démissionnaire », que dit et que fait le principal intéressé ? Il affirme à qui veut l’entendre : « Grâce à Dieu, je me porte très bien » ; il prépare la population à l’émotion du « retour au pays » ; il multiplie les flagorneries en direction de l’opinion publique ; il n’oublie pas de « remercier » la presse qu’il gratifie d’une journée spéciale le 22 octobre… Tout cela débouche sur une information capitale : la décision de postuler pour un quatrième mandat est déjà prise !

    Alors, je crois bien que, faute d’antécédents dans le genre théâtral, l’on soit obligé de rapprocher la manœuvre complice à laquelle se prêtent une partie de notre presse et de notre opposition, d’une pantalonnade tout à fait remarquable d’adresse et d’inventivité et dont on rirait volontiers si elle n’était un discours de diversion qui finit par laisser au régime l'initiative politique. Nous avons juste oublié que le diable, devant les nigauds, entreprend toujours  de jouer au nigaud. Tout autocrate compte sur la bêtise humaine pour enfourcher le monde et l’étrangler de ses sangles. Il suffit de laisser croire. Gouverner c'est faire croire a dit Machiavel. C’est cela, le but de la politique, pour Machiavel, ce n'est pas la morale mais la réussite : obtenir et conserver le pouvoir !

    Finissons par un clin d’œil à la journée du 3 mai pour évoquer le « papier » si précieux pour un journaliste et dire que toute cette histoire ressemble, en effet, à celle du papier plié en quatre qu’on découvre au détour d’une ruelle, que l’on ramasse avec une curiosité difficilement contenue, que l’on  fourre dans la poche avec cupidité,  que l’on ouvre, enfin, avec angoisse pour découvrir que la trouvaille, au final, n’était qu'un prospectus de vente au rabais... Il sera alors l'heure pour l’île mystérieuse de fermer ses portes. Rendez-vous dans quatre ans pour une autre séance de fantasmagorie. Entre-temps, nous aurons au moins appris que la politique n'est pas un jeu, mais un art de la dissimulation au nom de l'efficacité. Et l’efficacité, ici, consistait, tout simplement, tout bêtement, serai-je tenté de dire, à s’assurer de sa propre succession en 2014 !

     

     

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  • Nord-Mali : l’Algérie a fourni une aide logistique à l’armée française

     

    Riyad Hamadi

     

     

    Dans la guerre au Nord-Mali, l’Algérie ne s’est pas contentée d’autoriser les avions français à survoler son territoire. Elle a également fourni une aide logistique aux forces armées françaises engagées dans l’opération militaire au Nord-Mali, affirme, ce vendredi 26 avril, l’hebdomadaire français Le Point.

     

    « Les camions-citernes du service des essences des armées, intégrés à la brigade logistique, se sont rendus à cinq reprises à la frontière algérienne, par la piste partant de Tessalit, pour aller prendre livraison de centaines de mètres cubes de carburant livrés par l'Algérie », affirme le journal sur son site internet, citant le chef de corps du « 511 », le colonel Jean-Louis Vélut.

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  • SNPSP:ALGERIA-WATCH

     

    Les praticiens de la Santé renouent avec la protesta

     

    par S. E. K., Le Quotidien d'Oran, 15 avril 2013

     

    Après une «trêve» de 6 mois, le Syndicat national des Praticiens de la Santé publique (SNPSP) a décidé d'un débrayage de 3 jours renouvelable pour les journées du 22, 23 et 24 avril, une action qui sera précédée d'un sit-in le 17 avril.

     

    Hier, le président du SNPSP Lyes Mérabet a expliqué dans une conférence de presse au siège national du syndicat à Alger, les raisons qui ont conduit le conseil national (réuni le 10 avril dernier) à opter pour le débrayage. Les praticiens de la Santé avaient cru, selon le conférencier, au moment de l'installation du nouveau ministre de la Santé, Abdelaziz Ziari fin 2012 à une prise en charge réelle de leur dossier de revendications, surtout après le feu vert donné à la même période par le Premier ministre Abdelmalek Sellal pour que les questions liées à ce dossier soient définitivement réglées. La dernière grève du SNPSP remonte au 16 décembre 2012, mais elle a été gelée, explique Mérabet, pour «laisser du temps au nouveau ministre et de le laisser travailler dans la sérénité, d'autant qu'il nous a été promis de régler le dossier des praticiens de la Santé publique». Selon le conférencier « plus de 6 mois sont passés et nous nous trouvons à la même case». Et d'ajouter que le dossier de «revendications n'a connu aucune évolution depuis».

     

    Les praticiens de la Santé publique remettent sur la table leurs revendications socioprofessionnelles dès le 17 avril. Ils comptent les remettre à la tutelle lors du sit-in qu'ils organiseront devant le siège du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH) à Alger.

     

    L'application de l'accord négocié en 2011 concernant l'amendement du statut particulier est le point cardinal de la plateforme de revendications auquel viennent se greffer d'autres points comme l'accès au grade principal et au grade de praticien en chef. Lyes Mérabet insistera sur le problème des anciens praticiens de la santé, pharmaciens, ou encore chirurgiens dentistes qui ont obtenu leur diplôme sous l'ancien système de formation avant les réformes introduites il y a quelques années. Ces derniers qui se trouvent classés à la 13 n'ouvrent pas droit à la catégorie 16 comme le sont les praticiens, pharmaciens et chirurgiens dentistes issus de la réforme. Le SNPSP revendique une équivalence des diplômes pour les 2 catégories. Revalorisation des primes du Sud qui, selon le SNPSP, doivent être calculées sur les nouveaux salaires de base et également les primes de contagion et de garde dont la rémunération doit être augmentée.

    Le thème des droits syndicaux a pris une grande part au débat. Mérabet relèvera les nombreuses entorses commises à l'encontre du syndicaliste. Il signalera le cas d'infirmiers (10) et de médecins (3) qui ont été licenciés par l'hôpital de Bordj Bou Arreridj. Le conférencier signale que des «harcèlements et attaques verbales» contre le les militants syndicaux sont signalés dans des établissements de santé (Mila, M'Sila et Batna). Mérabet a estimé que les adhérents restent attachés à leurs revendications. Ils sont 11456 praticiens de la santé et 18 000 pharmaciens et chirurgiens dentistes à être adhérent au SNPSP, a-t-il indiqué.

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  • Le Maghreb par attouchements

     

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    Etrange coordination d’événements de part et d'autre de la ligne de front, sur le grand champ miné de l'édification maghrébine. Après Islam Khoualed, Algérien de 14 ans condamné au Maroc à une année de prison ferme pour attouchements sur un mineur marocain, c'est un épicier marocain qui vient d'être condamné, toujours au Maroc, à deux mois de prison pour attouchements sur un mineur algérien, par ailleurs fils d'un diplomate à Rabat. Echange diplomatique ou principe de réciprocité, ces deux histoires mettent face-à-face Islam, du nom d'une religion antisexuelle, et une épicerie, du nom d'un vieux commerce. Qu'en penser ? Que dans ces deux cas, si les victimes sont mineures, l'un des accusés est aussi mineur. Que dans ces deux cas d'affaires de mœurs mettant en jeu 4 personnes, il n'y a aucune femme, ce qui en dit long sur le Maghreb futur. Que si l'on parle beaucoup du prochain vice-président algérien, on ne savait pas qu'il y avait des vice-ambassadeurs.

    Que le mineur algérien a été condamné à une année de prison, mais l'épicier marocain, majeur, n'a eu que deux mois. Finalement, les lectures sont nombreuses pour attoucher au Maroc, il vaut mieux être Marocain et un épicier y est  mieux protégé qu'un fils de diplomate. C'est dans les conclusions que tout se complique. On peut imaginer la construction bloquée du Maghreb se redéployer sur des bases d'attouchements, discrets mais efficaces, loin des inimitiés de fond et des réunions bureaucratiques. Ou bien, au contraire, que ces deux affaires vont provoquer une nouvelle crispation entre les deux frères ennemis et préparer des attaques sexuelles de part et d'autre. En tout état de cause, si la frontière terrestre est toujours fermée, faisant de cette pudique ligne entre l'Algérie et le Maroc un record mondial, celui de la plus longue frontière fermée depuis le plus de temps, les frontières sexuelles restent bien ouvertes.

     

    Chawki Amari
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    Dilem Mercredi, 27 Février 2013 , Édition N°6241 Facebook Imprimer Réagir

    DILEM DU 27 FEVRIER 2013

  • le non lieu de khalifa

    Le procès khalifa acte ii fixé au 2 avril

    Le président du tribunal criminel rejugera l’affaire

    Par : Nissa HAMMADI

    Mourad Medelci, Abou-Djerra Soltani, Karim Djoudi, Mohamed Terbeche, Abdelmadjid Sidi-Saïd et Mohamed Laksaci ne passeront à la barre que pour répondre à des questions supplémentaires et apporter quelques précisions que le juge estimera utiles.

    C’est l’actuel président du tribunal criminel et vice-président de la cour de Blida, Antar   Menouar, qui va diriger le procès en cassation de Khalifa Bank annoncé pour le 2 avril prochain. Le magistrat Antar  Menouar a plus de 25 ans d’expérience.
    Il a occupé auparavant le poste de président de la chambre pénale au niveau de la  même cour et a été, notamment, nommé procureur à Chlef et plusieurs fois juge d’instruction.
    Le procès de Khalifa Bank aura donc lieu  devant le tribunal criminel de Blida autrement composé, après l’acceptation par la Cour suprême, le 12 janvier 2012, des pourvois en cassation introduits, à la fois, par le ministère public et la défense.
    Au total, 78 pourvois en cassation ont été  validés par cette instance, alors que 17 autres accusés se sont désistés de ce droit.
    Il faut savoir que la Cour suprême se  prononce sur la forme et non pas sur le fond de l’affaire. Si le droit n’a pas été appliqué, si la procédure n’a pas été respectée et si elle estime que les questions ont été mal posées aux personnes impliquées, elle tranche en faveur de l’acceptation des pourvois en cassation. Ainsi, les hauts responsables cités dans cette affaire en tant que témoins durant le procès en première instance, tenu en 2007, garderont cette qualité. C’est ainsi que Mourad Medelci, Abou-Djerra Soltani, Karim Djoudi, Mohamed Terbeche, Abdelmadjid Sidi-Saïd et Mohamed Laksaci ne passeront à la barre que pour répondre à des  questions supplémentaires et apporter quelques précisions que le juge estimera utiles. A contrario, cette affaire va être rejugée en fonction de toutes les attributions que détient le tribunal criminel qui se conformera à l’arrêt de renvoi de la chambre d’accusation, nous explique un avocat. “Cela sera un nouveau procès qui peut alléger des peines et aller jusqu'à l’acquittement dans certains cas, comme il peut  alourdir les peines”, ajoute notre source. Les convocations ont été déjà  envoyées à toutes les personnes impliquées dans cette affaire. Mais, hier, la date de ce procès n’était pas encore affichée au niveau de la cour de Blida.
    En mars 2007, 94 personnes étaient présentes dans le box des accusés. Une dizaine d’autres était en fuite, dont Abdelmoumen Khelifa. Ils ont été jugés  pour constitution d’association de malfaiteurs, vol qualifié, escroquerie, abus de confiance et falsification de documents officiels. La Banque d’Algérie avait, en effet, constaté, en 2003, un trou de 3,2  milliards de dinars dans la caisse principale de la banque Khalifa. Des peines allant jusqu'à la perpétuité ont été prononcées à l'encontre des principaux mis en cause.
    Le procès en appel de l’affaire Khalifa Bank se déroulera dans un contexte tout autre, caractérisé par une succession d’affaires de corruption dans lesquelles des responsables réputés proches du président de la République sont cités.
    Les dernières révélations sur la gestion de Sonatrach ont fait réagir le président  Bouteflika qui, dans une déclaration à l’occasion du double anniversaire de la création de l’Union générale des travailleurs algériens et la nationalisation des hydrocarbures, a soutenu qu’il ne pouvait “passer sous silence ces scandales révélés récemment par la presse touchant la gestion de Sonatrach” et qui soulèvent sa “révolte” et sa “réprobation”, ajoutant qu’il avait “confiance en la justice pour tirer au  clair l’écheveau de ces informations, situer les responsabilités et appliquer avec rigueur et fermeté les sanctions prévues  par notre législation”. L’enquête ouverte par le parquet de Milan a concerné le dossier Saipem.
    Les investigations de la justice italienne sont parvenues à établir des liens avérés avec des personnalités algériennes en poste au moment des faits et  soupçonnées d’avoir reçu des pots-de-vin. C’est la première fois que le chef de l’État se prononce sur une affaire précise, sortant ainsi du cadre du discours général et habituel sur la corruption.
    “Il faut situer les responsabilités avec rigueur et fermeté”, dit-il à l’adresse des juges algériens. De telles déclarations auront-elles un écho positif sur le terrain, sachant que le Syndicat des magistrats lui-même a reconnu, il y a quelques jours, que la justice était dépourvue de toute autonomie et dépendait du pouvoir exécutif ? Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme (CNCPPDH), dans le rapport annuel sur la situation des droits de l’Homme, a estimé lui aussi que l’indépendance de la justice en Algérie est tout simplement “absente”.
    On ne peut, à partir de la que s’interroger sur les véritables intentions du Président. Ira-il jusqu’au bout de ses promesses ou ses propos étaient seulement destinés à sauver la face, après le traitement rigoureux réservé par la justice italienne à cette affaire ? La tournure que prendra le procès Khalifa Bank acte II, celui de Sonatrach et l’autouroute Est-Ouest nous donnera certainement des indices précieux sur les desseins du président de la République.

  • Le retour de la main

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    Pendant que le Premier ministre Sellal rencontrait des notables à Illizi, des milliers de chômeurs tentaient de marcher de Ouargla à Hassi Messaoud pour exiger un travail. Le Premier ministre ne les a pas rencontrés, mais il a quand même pris une minute pour parler d'eux. Pour lui, il y a un groupuscule qui s'agite pour séparer le Nord du Sud, faisant marcher les Sudistes pour déstabiliser le pays. Certainement la main de l'étranger qui, après avoir détourné des milliards à Sonatrach, placé l'honnête Saïdani au FLN et envoyé ses enfants à l'étranger, s'attaque maintenant au Sud.

    On s'attendait à quelque chose de plus intelligent, de nouvelles mesures pour la création d'entreprises ou des baisses de charges sociales pour le recrutement de travailleurs, ou tout au moins des indications sur les équations et méthodes statistiques qui ont permis d'annoncer un taux officiel de chômage à 9%, record mondial. La confiance étant montée à l'envers, c'est à nous de dire à M. Sellal de ne pas s'inquiéter ; le Nord et le Sud sont unis, soumis à la même incompétence nationale, tous deux en colère contre la dilapidation des derniers publics et travaillés équitablement par la main de l'étranger. Du Nord au Sud, ils sont matraqués et arrêtés par la même police nationale et emprisonnés par la même justice nationale quand ils demandent quelque chose que le Premier ministre ne peut leur offrir.

    Seule différence, pour ces milliers de chômeurs qui ont marché pour demander une plus juste répartition des richesses : l'explication ministérielle de leur geste a valeur d'insulte. Si vous êtes chômeur et pas content de l'être, c'est simplement parce que vous êtes piloté par le diable. Alors qu'il est prévu dans le plan quinquennal de vous offrir du travail au Paradis. Certainement à creuser à la main les tranchées des rivières de miel dans lesquelles les dirigeants du Nord se vautrent déjà sur Terre.

     

    Chawki Amari
  • Deuxième partie : Le FLN, d'Abane Ramdane aux milliardaires de la tchipa



    Par Le Matin |

    Depuis un mois, les milliardaires se réunissent au vu et au su de tout le monde avec Belkhadem, au siège du FLN, une façon de répondre aux «autres», les gens du DRS… Selon El-Watan, ils auraient édifié leur quartier général à Sidi Yahia où ils se retrouvent chaque soir pour affiner la stratégie pour le quatrième mandat de Bouteflika. Ce sont eux qui ont réussi à imposer à la tête du FLN, mercredi 20 février, l’ancien président de l’APN, Amar Saïdani, poursuivi par la justice pour détournement des fonds de l’Etat dans l’affaire de la Générale des concessions agricoles, mais protégé par Bouteflika.

    Deuxième partie : Le FLN, d'Abane Ramdane aux milliardaires de la tchipa

    Jusqu'à cette mauvaise nouvelle venue du procureur d'Alger, il dormait avec la sérénité des hommes puissants. Il en était devenu un depuis ce merveilleux jour d’avril de l’an 1999, jour de sa seconde renaissance, celle qui le fit entrer dans le monde par la grande porte. C’était un jeudi, il faisait beau et le bon peuple jouait à faire semblant d'élire un nouveau président de la république qui avait, au préalable, été élu par les généraux. Sur les conseils avisés d'un ami avocat, il avait vaguement contribué à la campagne électorale du personnage. Ne rate jamais de miser sur les chevaux gagnants, lui avait-il soufflé à l'oreille. Ton argent, je le remettrai à Koudjiti. C'est l'homme de confiance de Larbi Belkheir. Et Larbi Belkheir, tu le sais… Il fera des petits, ton argent, tu verras…

    Aujourd’hui, on l’appelle "l’émir du Qatar de Annaba" et son enseigne est sur son front : député milliardaire Tliba Bahaeddine ; importateur, négociant, courtier, grossiste et vice président du groupe parlementaire du FLN, parti au pouvoir ! L'ami avocat avait vu juste : l'argent misé sur le candidat de l'armée avait fait beaucoup de petits. Il fait partie de ces nouveaux riches qui ont prospéré dans l’import et le marché informel, dans cette Algérie qui favorise l’économie douteuse au détriment de la production nationale, celle-là gangrénée par l'accumulation des capitaux non déclarés, la spéculation, l'absence de transparence, la corruption, du népotisme économique à l’ombre de Bouteflika et qui, aujourd’hui, avec l’argent du négoce, sont devenus décideurs politiques, solidement installés dans les rouages du pouvoir, forts de cette soudaine capacité à promulguer des lois et à en bloquer d'autres. Ils ont, entre autres, empêché l’adoption de l’impôt sur la fortune, décriminalisé la corruption, et stérilisé jusqu’aux lois de la République qui venait d’être votées, comme l’obligation de régler par chèque toute transaction d’un montant supérieur à 50 000 dinars ou la loi de finances complémentaires (LFC) destinée à réduire les importations. De quoi donc s’engraisserait la mafia de l’import sinon des achats massifs à l’étranger ?

    Aujourd'hui, les amis de Tliba ont investi le FLN. Ils sont venus de partout, de Blida, comme Ahmed Djellat, une grosse fortune de la ville des Roses, de Tébessa, ville de l’homme d’affaires Mohamed Djemaï, propulsé député et membre du Comité central, en un tour de mains. Mieux, nous dit Said Rabia d'El-Watan, le milliardaire Djemaï sera imposé après les élections législatives du 10 mai 2012 comme chef du groupe parlementaire avant que la contestation ne fasse reculer le choix de Belkhadem. Ils viennent de M’sila, comme le milliardaire, Dilmi Abdelatif, placé tête de liste du FLN lors des élections du 10 mai 2012, de Bouira, d'où est arrivé Cherif Ould El Hocine», un autre milliardaire, ancien militant du Parti du renouveau algérien (PRA), président de la Chambre nationale de l’agriculture, propulsé membre du comité central avant de se faire élire à l’APN sur la liste du FLN et finir ensuite président de la commission de l’agriculture au Parlement, selon El-Watan. Belkhadem a ouvert ses portes jusqu'aux milliardaires d'Adrar, tel Ali Hamel, une relation de Bouteflika et bien introduit dans la zaouïa locale. Ils sont la nouvelle classe politique de l’Algérie eltsinisée. L’interface avec l’islamisme. La seconde mâchoire avec

    Ces milliardaires forment l'état-major d'Abdelaziz Belkhadem et la base forte de Bouteflika.

    Sous ses dehors puritains, sa barbe de grand dévot et sa gandoura blanche du vendredi, l'ancien chef du FLN ne répugnait pas à goûter de cet argent douteux que proposent, sans panache, les affairistes troubles. Il l'avait accueilli en fanfare, un matin, dans son territoire d'Annaba, finançant son séjour dans un grand hôtel, multipliant banquets et méchouis, et s'aperçut, à sa grande surprise, que le chef du FLN, appréciait ces libéralités sans trop se soucier de leur provenance. En vérité, il n'y avait rien de surnaturel à l'affaire. Dans "Les geôles d'Alger", je raconte l'incroyable histoire d'un codétenu pas comme les autres, un certain H.,homme d'affaires énigmatique et dont un des cousins, le procureur H., m'a condamné à deux ans de prison. Promoteur immobilier qu'on dit peu scrupuleux, H. s'était retrouvé à la prison d'El-Harrach à la suite d'une sombre affaire de pot-de-vin impliquant des responsables de la wilaya d'Alger avant de se voir rattrapé par une seconde plainte encore plus sérieuse, l'impliquant dans la scandale du préfet Bouricha : il avait offert villas et voitures au préfet, en contrepartie de quelques milliers d'hectares de terre incessibles de la Mitidja ! Tout autre justiciable en aurait été sérieusement préoccupé. Pas El-Hadj. Richissime et influent personnage, il était sûr de ne pas s'éterniser en prison et le laissait même entendre. Sur son portable, le soir, l'appelaient d'éminentes personnalités, dont un général très puissant et… Abdelaziz Belkhadem ! De si solides amitiés avaient rendu H. à la sérénité : il attendait sans grande impatience, le jour de sa sortie, partageant son temps entre la belote et la lecture ostensible du Coran. Il n'avait pas tort : en dépit de tous ces forfaits, El-Hadj sortit de prison, un soir d'été 2005, complètement innocenté, après seulement quelques semaines de détention.

    Une page dans El-Khabar

    Quelle mouche a donc piqué le procureur d'Alger pour qu’il annonce, de la sorte, le «lâchage» des amis du clan présidentiel ? Il en passe des nuits blanches, lui, Tliba, qui dormait du sommeil du juste, avec même le sentiment de l'être vraiment, du sommeil du juste, avec même le sentiment de l’être vraiment puisque, ma foi, puisqu’il était du bon côté de la barre et qu’il s’obligeait à sa zakat, ses 5 prières quotidiennes et ses pèlerinages à La Mecque d’où il revenait, cela dit, chaque fois un peu moins dévôt. Mais cela suffisait à la paix de sa conscience.

    Voilà qu’avec ce foutu communiqué du procureur et cette affaire de Milan, l’arbre vacille. Avec la pègre pétrolière mondiale, celle-là qui est au cœur du scandale de BRC et qui, aujourd’hui, fait la une en Italie avec l’affaire Saipem, ils forment la seconde mâchoire qui étrangle l'économie algérienne. S’ils ont touché à Saipem, c’est qu’ils sont proches d’arriver jusqu’à eux. Un neveu trop bavard, un de ces intellectuels à la langue pendue, lui a chuchoté que cela pouvait mal se terminer pour la famille et qu’il en fut ainsi de la coterie eltsinienne qui entourait le président russe à la fin des années 90. Mais qu’avait-il à voir lui, avec les gens d’Eltsine ? A sa façon de s’accoutrer, il rappellerait plutôt un mandarin de Doha. Enfin, plus un mandarin de Doha que le puissant ministre Anatoli Tchoubaïs. Il a toujours voulu, du reste, ressembler à un mandarin de Doha. C’est en parlant d’eux que l'ancien premier ministre Ahmed Benbitour, dans un entretien à El-Khabar (10 décembre), dit : "La caste qui entoure Bouteflika a tout intérêt qu’il fasse un mandat à vie". L’ancien chef du gouvernement désignait "un groupe de personnes qui profite des largesses du président et de ses cadeaux, mais aussi de l'état de faiblesse du pays, de la corruption, de la mauvaise gestion, du gaspillage, et des immenses programmes d’investissements dont la source principale de financement sont les hydrocarbures. Ces gens ont tout intérêt que l'actuel président reste au pouvoir pour un quatrième et cinquième mandat, voire y rester à vie". Ils ressemblent à ces oligarques russes soudainement enrichis dans l’après Gorbatchev et qu’on a vus saisis de panique à l'idée de perdre leurs positions et, surtout, d'avoir à rendre des comptes, ils chercheraient à maintenir coûte que coûte Boris Eltsine au pouvoir. C’est bien vrai, ça ! Qu’ils ne touchent surtout pas à Bouteflika ! Ils vont guerroyer pour que rien ne change dans cette Algérie qui favorise, Dieu merci, l’économie douteuse au détriment de la production, surtout pas ce régime qui les préfère aux patrons investisseurs, qui leur aménage des portes cochères pour grignoter leur part de l’excédent financier : l’Algérie de Bouteflika ! Sans lui, ils ne seraient rien. Entre le premier et le troisième mandat de Bouteflika, dans un marché économiquement dérégulé, où l’on ne produit presque rien car presque tout est importé, même de la tomate concentrée en provenance…d’Arabie saoudite , les importations ont quintuplé, passant de moins de 10 milliards de dollars en 1999 à plus de 40 milliards de dollars à fin 2009 ! Et Bouteflika les préfère aux entrepreneurs investisseurs ! Comment ne pas se jeter corps et âme dans la bataille du 4è mandat ? En 2004, alors que les principaux patrons, dont Issad Rebrab, Réda Hamiani ou Omar Ramdane, réunis au sein du Forum des entrepreneurs, tergiversaient longuement (trois réunions successives) avant d'accorder leur "soutien" du bout des lèvres, à Bouteflika, eux donnaient sans compter. On ne voyait pas, en cette année-là, la formidable puissance qu’ils représentaient déjà, en coalition avec la pègre pétrolière mondiale. En 2009 déjà, pour le troisième mandat, ils s’étaient faits moins discrets, y allant encore plus franchement. Ce sont eux, les nouveaux milliardaires de l'économie informelle, qui avaient pris en charge la logistique du siège de campagne du candidat Bouteflika. Ils avaient tous payé, le soutien logistique, le transport, le traiteur, le téléphone, les supports de communication, les affiches, les posters, les tee-shirts, les fascicules… Ainsi, la «villa blanche», la compagnie de sécurité privée, les supports médias, les lignes téléphoniques mobiles, le transport et même le site internet officiel (bouteflika2009.com), appartenaient à l’homme d’affaires Rédha K., 36 ans,réputé proche du frère du Président, Saïd et dont le père, Ahmed K., avait fait fortune dans l'importation de ronds à béton dans les années 1990.

    Le poing et les dobermans

    Non rien ne doit changer. Et pour cela, la troupe de milliardaire sait donner du dinar et du poing. Le dinar pour se faire élire. Le dinar pour faire élire Bouteflika. Le poing pour neutraliser les adversaires de Bouteflika. Le député milliardaire Tliba Bahaeddine dispose d'hommes de main mafieux et de troupes de voyous prêts à casser de l'opposant. Selon une source proche du parti, c'est lui qui a fourni, lors de la réunion du Comité central du 15 juin dernier, les baltaguias, ces voyous qui ont empêché un bon déroulement de la réunion et permis le maintien de Belkhadem. Le poing comme avec le mouhafadh FLN de Annaba, Mohamed Salah Zitouni, adversaire de Belkhadem et un des chefs de file des redresseurs. Zitouni s'est retrouvé à l'hôpital pour traumatisme et blessure au visage. Il accuse Tliba Bahaeddine d'être le commanditaire de cet acte de violence qu'il a fait commettre par des voyous d'Annaba.

    Quant au dinar, il ne manque pas. Il sert aussi à achèter des voix qui en feront les édiles de la nation, le droit de siéger dans les plus hautes instances de l'État, dans les assemblées et probablement au sein même du conseil des ministres. L’argent de l’informel sert à ça : corrompre et pervertir le choix populaire. Inutile pour le citoyen électeur de désigner ses représentants au sein des instances de l'État. Les nouveaux riches le font à sa place. Pour eux, les élections ne sont qu'un souk où tout se monnaye, la place de député, de maire, de chef de parti ou de ministre. Les choses ont atteint un tel stade de gravité que même la Commission nationale de surveillance des élections locales (Cnisel) vient de reconnaître que les municipales du 29 novembre 2012 – tout comme les législatives de mai 2012 - ont été perverties par "l'argent sale" qui a "influencé lourdement sur le résultat du scrutin". Mais qu'ils soient pervertis par l'argent sale ou les fraudes politiciennes, quelle différence ? Aujourd’hui tout a un prix, disent-ils. Même le FLN d'Abane Ramdane et Ben M'hidi ! C'était couru, diraient certains. Le parti avait commencé par l'hégémonisme et le recrutement des malfrats chargés de liquider les adversaires, dont les hommes de Messali Hadj. Il retourne à ses malfrats. Oui, chaque chose a un prix.

    Tliba Bahaeddine s’est distingué en fin novembre 2012 en s’offrant une page publicitaire en couleur dans un grand quotidien algérois et dans laquelle il exhortait le président Abdelaziz Bouteflika à se présenter pour un quatrième mandat. Une non réélection de Bouteflika serait une catastrophe sans nom pour eux. La page publicitaire achetée par Tliba dans El-Khabar, appelant Bouteflika à se présenter en 2014 était le signe d’une nouvelle stratégie. Finie la discrétion ! Depuis un mois, ils se réunissent au vu et au su de tout le monde avec Belkhadem, au siège du FLN, une façon de répondre aux "autres", les gens du DRS… Selon El-Watan, ils auraient édifié leur quartier général à Sidi Yahia où ils se retrouvent chaque soir pour affiner la stratégie pour le quatrième mandat de Bouteflika. Ce sont eux qui ont réussi à imposer à la tête du FLN, mercredi 20 février, l’ancien président de l’APN, Amar Saïdani, poursuivi par la justice pour détournement des fonds de l’Etat dans l’affaire de la Générale des concessions agricoles, mais protégé par Bouteflika. Amar Saïdani, comme Mohamed Bouricha, wali de Blida, comme Mohamed Rédha Hemche, neveu de Chakib Khelil ministre de l’Énergie, et chef d’orchestre des plans de détournement de l’argent de Sonatrach et des contrats douteux, Saidani est le prototype de kleptocrates venus dans le sillage de Bouteflika. C'est ça, l'esprit de "famille" !

    Mohamed Benchicou

    Prochain article : Plus forts que le DRS ?

    Lire : Première partie : Il est bien tard, Monsieur le procureur d'Alger...

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    Ce matin, la Maison des syndicats à Alger a été encerclé e par la police de l ’ Etat algérien. En recourant aux forces de répression, le Pouvoir algérien veut interdire le Forum maghrébin pour la lutte contre le chômage et la précarité. Plusieurs participant - es venu - es de Tunisie, du Maroc, de Mauritanie sont retenu - es au commissariat. L ’ Union syndicale Solidaires dénonce la ré pression et l ’ atteinte à la liberté de réunion, d ’ expression et d ’ organisation. Le 20 f évrier 2013 L’Union syndicale Solidaires salue les organisations de chômeurs et chômeuses d’Algérie, du Maroc, de Tunisie, de Mauritanie, réunies à Alger du 19 au 21 février 2013 L 'Union syndicale Solidaires salue le forum maghrébin pour la lutte contre le chômage et le travail précaire qui se tiendra à Alger du 19 au 21 février. Cette initiative organisée ave le soutien actif du syndicalisme autonome algérien et notamment du SNAPAP , contribuera à unifier les luttes populaires dans les pays du Maghreb. Lors de la réunion tenue à Rabat, en septembre 2012, l’Association Nationale des Diplômés Chômeurs du Maroc (ANDCM), l'Union des Diplômés Chômeurs de Tunisie (UDC), le comité nation al des contrats pré - emploi et filet social d'Algérie (SNAPAP), avaient décidé de r enforcer leurs liens, de mettre en place un réseau pour développer les luttes. Le réseau syndical e uro - méditerranéen, dont l’Union syndicale Solidaires est membre, avait aid é à la tenue de cette renco ntre. Nous avions ainsi pris en charge la participation d’un représentant des associations de chômeurs et chômeuses de France (A.C. !, APEIS, MNCP), afin de renforcer les liens internationaux. Le forum maghrébin pour la lutte c ontre le chômage et le travail précaire qui se tient à Alger va permettre d’aller de l’avant dans la coordination des résistances, dans l’in ternationalisation concrète des luttes, et permettra aussi de renforcer les actions de chacune des associations. Pa rticiperont à ce forum, le comité national des contrats pré - emploi et f ilet social d’Algérie), l’Union des Diplômés Chômeurs (UDC) de Tunisie, l’Association Nationale des Diplômés Chômeurs (ANDCM) du Maroc, l’Association Mauritanienne des Diplômés Chômeur s (AMDC) de Mauritanie, le comité national pour la défense des droits des chômeurs (Algérie), le comité national des diplômés chômeurs (Algérie), la ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Algérie). Organisations de chômeuses et de chôme urs d'une part, syndica ts d'autre part, ne sont pas en concurrence. Notre objectif commun est la défense des droits collectifs et individuels et de créer les conditions d'une transformation sociale de la société . L’Union syndicale Solidaires souhaite plein e réussite aux organisations qui seront présentes à ce forum et leur propose de poursuivre et amplifier le travail commun au plan international. Pour l ’ Union syndicale Solidaires : Christian Mahieux , secrétaire national

  • Algerie:La problématique du trépied

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    Au départ, pourquoi pas ? Même si la société a toujours été exclue de la décision, la structure du pouvoir éclatée en trois centres – le DRS, l'armée et la Présidence – était en théorie la garantie de l'impossibilité d'une dérive unilatérale. Sauf que ce modèle en trépied, installé sur le dos de la population (trois pieds, ça fait mal, d'autant qu'ils sont lourds), est devenu invivable, créant de l'inertie, de la corruption et de l'incompétence. Chaque clan a des dossiers sur les autres, ses hommes et ses réseaux ; tout s'annule, rien ne sort et le match des morts se poursuit, la balle au centre étant aussi immobile que les spectateurs atomisés.

    Mais le trépied devient bancal, il se déséquilibre et, pour la Présidence, l'échec est arrivé en stériles années de règne. Après l'effondrement de son alliance et les départs de Soltani, Belkhadem et Ouyahia, après les mises en accusation des proches du Président, Chakib Khelil puis Mohamed Bedjaoui, le roi a été patiemment dénudé par ses adversaires. Mais qui sont ces adversaires ? Le DRS ? L'armée, les lobbys financiers ou Mickey Mouse ? Peut-on penser que les magistrats italiens soient liés à un complot contre le Président ? Evidemment non, le Président et son entourage, en protégeant ces réseaux troubles d'hommes de confiance dont la vie et le destin sont à l'extérieur du pays, aura lui-même signé sa fin. Ce qui, en théorie, profiterait aux deux autres éléments du trépied.

    Sauf qu'un trépied dont on scie le troisième pied tombe (sur la population bien sûr), d'où la nécessité urgente de redéfinir la structure. En s'appuyant sur la société, d'une part, par des institutions démocratiques et sur l'élite gouvernante de l'autre, par une vision éclairée au service de l'intérêt national. Car on peut tenir sur deux pieds, ça s'appelle en général un homme. Et un homme ça marche, contrairement à un trépied.

     

    Chawki Amari
  • toufik,un ami qui vous veut du bien au peuple algerien

     


     

    Faillite intérieure et menace extérieure

    Par : Mustapha Hammouche

    Comme de tradition, un conseiller à la présidence de la République a lu un message au nom du chef de l’État à l’occasion de la Journée du chahid.
    Dans l’adresse de l’année passée, il était question de “réformes”. Même si, pour le Président, celles-ci ne devaient, alors, “pas être hâtives et irréfléchies”, elles étaient encore à l’ordre du jour. Ces “réformes” étaient alors salutaires. Elles devaient “tendre à faire admettre les postulats qui consacrent le processus démocratique, consolident les institutions constitutionnelles”, rétablir “la suprématie de la loi” et protéger “les libertés individuelles et collectives, autant d’objectifs nobles auxquels aspiraient nos chouhada”.
    Une année plus tard, “les réformes” sont déjà accomplies ! Un peu comme si elles s’étaient réalisées sans même que nous nous en apercevions : “L’Algérie, qui avance à pas sûrs, connaît, dit le Président, de grandes mutations, à tous les niveaux et dans tous les domaines, depuis plus d’une décennie, sous une direction qui a pris la responsabilité de traduire la réforme dans les faits.”
    On ne les avait pas vues, “les grandes mutations”. Tant on continuait à vivre de pétrole exporté et de farine importée… tant rien n’a changé, “depuis plus d’une décennie”, dans une économie en panne, face à une administration plus bureaucratique que jamais, une justice qui attend sa libération, un nombre croissant de mal-logés et de chômeurs. Seule activité à avoir cependant connu une progression palpable : la corruption.
    On ne l’avait pas vue, non plus, passer, “la réforme traduite dans les faits”. Même qu’on l’attend toujours ! Mais, contre toute attente, c’est fait. Et l’on passe, donc, à d’autres défis : “Aujourd’hui, nous amorçons une étape différente marquée par l’édification de notre patrie.” Et, “tout comme par le passé, grandissaient la haine et la rancœur du colonialisme”, celles-ci “vont, s’aiguisant en artifice et machination, toutes les fois que nos efforts sont couronnés de succès”.
    La preuve, par l’issue problématique des “printemps” arabes : “Les évènements et faits déplorables survenant ici et là, et tout près de nous dans plus d’un pays arabe, et indépendamment des aspects manifestes, démontrent le degré de gravité de ce qui se trame derrière la scène”. Et, à l’Algérie, d’être préservée de “ce qui se trame derrière la scène” grâce au “potentiel de clairvoyance et de pondération qu’elle recèle et auquel se greffent la prise de conscience et les instruments modernes des nouvelles générations”.
    L’hommage aux soldats qui se sont illustrés par leur efficacité dans “la grande bataille d’In Amenas” couronne naturellement un discours glorifiant le patriotisme, comme faisant face au “péril extérieur”.
    Passe encore que les “réformes”, après avoir traîné en longueur, finissent par passer aux oubliettes. Mais, un certain contexte où la malédiction de la corruption saigne la patrie et vient juste d’étaler ses frasques au-delà des mers, appelait, peut-être, un commentaire présidentiel. Même dans un discours magique qui veut nous rassurer sur la bonne gestion de nos affaires, nous faire oublier la panne de notre économie, le retard de notre administration, la régression de notre école, le pillage de nos ressources, l’on veut orienter notre vigilance contre le seul ennemi extérieur.


    M. H.

  • no moment

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  • Foot, argent et patrie

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Au lendemain de la double défaite de l’équipe nationale de football face à la Tunisie, puis face au Togo, plane comme une atmosphère de sidération. “Pourquoi une légion de bons joueurs de clubs, de grands clubs pour certains, n’ont-ils pas réussi à former une équipe nationale qui gagne ?” se demande-t-on.
    Pour l’heure, côté responsables, on se le demande, et on se tait. Tout en espérant que cette équipe sauve l’honneur dans le prochain match devant la Côte d’Ivoire ; ce qui donnerait les arguments permettant de relativiser la gravité du fiasco.
    Car, pour l’heure, les justifications de l’échec font défaut. Et on ne peut se limiter à accabler le sort et l’arbitrage pour expliquer une telle déroute. L’équipe n’a surtout pas l’excuse des moyens.
    Le onze national est conçu comme une entreprise d’écrémage des athlètes de nationalité algérienne les plus performants à travers les championnats nationaux les plus prestigieux, dont il faut financer, ensuite, la cohésion, et la motivation. Ainsi entendu, l’équipe nationale n’a aucun rapport avec la réalité du football national. Ou peut-être un seul : les deux sont affaire d’argent. On croit pouvoir construire une bonne équipe avec un entraîneur et des joueurs “cotés” tout en se contentant du spectacle d’un championnat où l’argent circule plus aisément que la balle.
    Le pouvoir est généreux avec l’équipe nationale. Et les sponsors, qui conçoivent leurs contributions comme une proposition d’échange de bons procédés avec le pouvoir, rivalisent, aussi, de largesses envers notre porte-drapeau. Mais le football, en tant qu’activité sociale et économique, ne trouve grâce, ni aux yeux du pouvoir ni aux yeux des mécènes de circonstance. Quand les autorités ont précipité “l’élite” du football local dans “le professionnalisme”, elles ont abandonné les clubs éligibles au professionnalisme avec seulement dix milliards de mise de départ. À ce tarif, l’opération revenait, ni plus ni moins, à un abandon en rase campagne. Les capitaux ne se sont pas, non plus, intéressés à cette activité. Celle-ci n’est “patriotique” que lorsqu’elle est pratiquée par une équipe nationale.
    Il y a comme un consensus autour de ce paradoxe : d’un côté, se contenter d’un championnat médiocre et d’un autre côté, s’arranger pour opposer aux autres nations une équipe nationale performante. Mais un paradoxe qui en cache un autre : un championnat qui veut produire de l’argent sans produire du jeu, et une équipe nationale qui veut produire du résultat sans s’encombrer d’un vrai championnat. Ce consensus est tel que, pour la première fois de l’Histoire du football, des supporters d’un club algérois ont manifesté pour que l’État prenne en charge le budget de leur club, comme cela a été fait pour d’autres, par Sonatrach interposée.
    Il est patriotique de soutenir l’équipe nationale, d’y jouer et de la sponsoriser. D’où ce trop d’empressement autour d’elle, un empressement qui n’est pas étranger à sa contre-performance. Dans notre pays, le patriotisme et l’argent sont de vieux compagnons. Si bien que, même en politique, on rassemble les partis du pouvoir, les partis de la rente, la tendance… nationaliste, par opposition aux deux tendances, islamiste et démocratique, qui complètent le paysage politique national à trois couleurs. Ce compagnonnage douteux est à la base de l’échec permanent et global du pays.


  • L'échelle miniature

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    Le bilan est tombé, les survivants fêtés et les morts enterrés. L'opération menée à In Amenas a été un succès sur le faible nombre d'otages tués, ou un autre succès sur le grand nombre d'otages libérés. Mais elle a aussi pu être un échec, sur le calcul précis de la mort, problématique universelle. Pourtant, l'histoire n'est pas là, elle est dans la perception de l'opération où personne n'était mais sur laquelle chacun a un avis propre. Que l'on soit opposant au régime algérien, à son président, à l'armée algérienne ou à l'Etat algérien, ce qui n'est pas la même chose, par la méthode, la conclusion provisoire n'est pas la même.

    Par le calcul du nombre de morts ou l'éradication du terrorisme, les avis divergent, l'Algérie est de toute manière un immense site plein de gaz, surveillé par l'armée, avec 36 millions d'otages à l'intérieur. Mais par une question d'échelle, comment peut-on juger l'opération ? Avec ce que l'on a, quand on est un Premier ministre japonais élu par les Japonais, on peut qualifier l'opération d'échec quand des Japonais y meurent. Quand on est Français et que l'on a encore des comptes à régler ou chef de gouvernement de gauche et l'on vend de la guerre, comment qualifier l'opération ? Avec beaucoup de prudence diplomatique comme l'ont fait les décideurs français, Marine Le Pen y compris, ou avec beaucoup de ressentiment comme l'ont fait les médias du même pays.

    Mais en termes de territoire, il faut rappeler que l'Algérie n'a obligé personne à venir y travailler à 30 000 dollars par mois et c'est donc aux Algériens d'avoir un avis. Sauf qu'ils n'en ont pas un, mais plusieurs. Connus pour tout comprendre, tout surdéterminer par des optiques d'échelle, comment un homme, Algérien, qui n'a toujours pas compris ce que veut sa femme, comment une femme, Algérienne, qui n'a toujours pas compris ce que veut son mari, peuvent avoir un avis pertinent sur ce qui s'est passé à In Amenas ?

     

    Chawki Amari
  • Comme il a dit Fabius

     

    Par Maamar Farah
    Certains de nos responsables ont réagi comme si la donne ne venait pas subitement de changer avec l'arrivée des troupes françaises au Nord-Mali, nous rappelant à satiété les positions de l'Algérie en faveur du... dialogue ! Mais l'élément-clé de ce dialogue, l'atout aux mains de M. Medelci, Ansar Dine, a fini par déserter la table des négociations.
    Les vieilles recettes proposées par notre pays sont donc à mettre en veilleuse. Du moins pour le moment. Et continuer à les galvauder, comme sur les chaînes de télévision ou dans la presse, est un exercice dérisoire, improductif et totalement en déphasage avec la réalité. Incapables de comprendre ce qui se passe autour de nous, nous revenons au dogmatisme, aux clichés, à la démagogie ! Voilà ce qui arrive quand la diplomatie est muette, les renseignements paralysés, les rédactions déboussolées ! Il faudra attendre un signe du chef de l'Etat pour savoir ce que pense l'Algérie de cette affaire ! A moins de faire confiance à Fabius qui a levé une partie du voile sur notre position...
    maamarfarah20@yahoo.fr
    «Quand les Français ont instauré une limite aux mandats présidentiels, nous l'avons supprimée. Et après que la France eut remplacé le septennat par le quinquennat, nous allons probablement faire le contraire ! On était en avance sur eux. On fait tout pour être derrière...»
    (Tata Kheïra de Remchi)

  • le mal algerien

     

    Farid Hassan 
    Le spectacle est affligeant ! Y'a rien à dire .Le mal de l'Algérie , ce sont les décideurs.Il y a rien qu'en Algérie où les postes de responsabilié sont octroyés aux lâches , aux corrompus ,et adeptes de l'aplaventrise.

    Bouteflika la marionnette , pris la main dans le sac pour avoir détourné l'argent des ambassades et Boumaâza qui avait reconnu avoir volé le budget de son ministére dans les années 60 et avait pris la poudre d'escampettes ,se sont retouvés l'un , président de la république et l'autre président de la nation , autrement dit respectvement le numéro 1 et le numéro 2 de l'échiquier politique algérien.Leur haut fait d'armes , c'est d'avoir volé et puis. dans le trésor algérien.En Algérie ,le seul critère pour pouvoir bénéficier d'un strapontin et par la suite gravir les échelons c'est de voler.Ce n'est pas de la science fiction ,mais c'est la réalité. De nos jours , Ghoul impliqué dans des malversations et de détournements dans la contruction de l'autoroute se voit propulsé chef d'un parti qui dispose de moyens financiers colossaux. Tebboune qui relève encore de la justice dans l'affaire Khalifa est de nouveau nommé ministre.Chakib Khalil l'homme qui n'avait jamais mis les pieds en Algérie avant l'indépendance , qui n'est même algérien et tel un prédateur a sucé l'Algérie sans jamais avoir été inquiété .Les exemples sont légion.Bouricha le wali de Blida avait détourné des sommes colossales .Il n'a jamais été inquiété.La marionnette Bouteflika , chef incontesté des voleurs est l'exemple le plus frappant .Il encourage les voleurs et les fait bénéficier de promotions importantes .Il avait intervnu en personne pour le fils de Sbih dans l'affaire de Achour, pour le sauver des friffes de la justice, une justice obéissant au dogit et à l'oeil aux décideurs.Une justice du fait du prince instrumentalisée pour servir les corrompus et les malfrats..Sbih , ambassadeur en France âgé de 87 ans et qui porte les couches pour se déplacer.Dites-moi que ces détournement ne sont pas vrais ?
  • Finances : Boutef signe la loi de finances 2013

     

     

    par Yazid Alilat, Le Quotidien d'Oran, 27 décembre 2012

    La loi de finances 2013 a été signée, hier, par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Loin d'être orientée vers la croissance, cette loi de finances est plutôt tournée vers la gestion des équilibres macroéconomiques avec un souci évident de gérer la crise sociale, et la formidable demande sociale sur plusieurs biens et services (logements, transports, santé, éducation, alimentation, etc.). Basée sur un prix du baril de brut de référence à 37 dollars, la loi de finances 2013 prévoit une croissance de 5% (4,7% en 2012) et de 5,3% hors hydrocarbures, une inflation à 4%, même si le taux actuel est de plus de 8% (4% prévus en 2012), une augmentation de 4% des exportations d'hydrocarbures à 61,3 milliards de dollars et une hausse de 2% des importations à 46 mds de dollars. Ceci dans la mesure où les prix du brut restent au-delà des 100 dollars/baril. Car cette loi a été également confectionnée selon un prix du marché du brut à 90 dollars/baril et un taux de change de 76 DA pour 1 dollar. C'est dire les mesures prudentielles qui ont entouré la réalisation de la loi de finances 2013 qui prévoit une hausse de 10% des recettes budgétaires et une baisse de 11% des dépenses par rapport à 2012. Le déficit budgétaire sera de 3.059,8 mds de DA, avoisinant les 19% du PIB contre 28% dans la loi de finances complémentaire de 2012. En outre, les dépenses prévues sont de 6.879,8 mds de DA, dont 4.925,1 mds de DA pour les dépenses de fonctionnement (-12% par rapport à 2012) et 2.544,2 mds de DA (-9,8%) pour les dépenses d'équipement. En outre, la LF 2013 table sur la création de 52.672 postes dans la fonction publique, portant son effectif à près de 2 millions d'employés. Par ailleurs, cette LF 2013 introduit de nouvelles mesures fiscales allant dans le sens d'un meilleur soutien à la production nationale.

    Cette loi de finances, qui ne prévoit aucun nouvel impôt supplémentaire pour 2013, fixe à 1,5 milliard de DA le seuil des projets qui passent par le Conseil national de l'investissement (CNI), contre 500 millions de DA actuellement. Les investissements des partenaires des entreprises nationales seront, stipule le texte, exclus de l'obligation de réinvestissement de la part des bénéfices correspondant aux exonérations ou réductions accordées «lorsque ces avantages consentis ont été injectés dans les prix des biens et services finis produits». En direction d'un plus grand soutien aux PME algériennes, la LF 2013 élargit l'appui financier de la «Caisse de garantie des crédits d'investissement aux PME» aux entreprises dont une partie du capital est détenue par le fonds d'investissement de l'Etat, alors que dans le secteur touristique, elle propose l'octroi en gré à gré des terrains destinés à l'investissement touristique et situés dans les zones d'expansion touristique directement par le wali sur décision du Calpiref.

    PROCEDURES DOUANIERES PLUS SIMPLES

    Pour les procédures douanières et fiscales, cette nouvelle loi de finances propose leur simplification, la loi ayant concrétisé le principe de la «centralisation» du paiement de la taxe sur l'activité professionnelle (TAP) par les contribuables domiciliés à la DGE (Direction des grandes entreprises). En outre, cette loi de finances 2013 a été élaborée pour faciliter les procédures d'exportation par la mise en place du régime douanier «draw-back» qui permet, lors de l'exportation de marchandises, d'obtenir le remboursement plus tôt et donc d»en réduire les délais. L'assouplissement des procédures de dédouanement et l'institution de la «déclaration estimative simplifiée ou globale» sont également prévus par cette loi. Par ailleurs, deux amendements seulement sur une quarantaine proposés ont été retenus par les parlementaires. Il s'agit de l'amendement relatif au relèvement des seuils des valeurs nettes des biens mobiliers et immobiliers soumis à l'impôt sur le patrimoine, portant le seuil minimum de ces biens de 30 millions de DA actuellement à 50 millions de DA dès 2013. Le second et dernier amendement de cette LF 2013 porte sur le relèvement du plafond des exonérations douanières et fiscales au profit des émigrés algériens qui regagnent définitivement le pays. Ainsi, les membres de la communauté algérienne à l'étranger qui font le déménagement pourront rapatrier, sans droits de douanes ni de TVA, des biens dont la valeur, y compris celle d'un véhicule, égale ou inférieure à trois millions de DA contre un plafond de deux millions de DA actuellement. Le même plafond passe de 1,5 million de DA à deux millions de DA pour les étudiants algériens et les travailleurs scolarisés à l'étranger. Pour autant, et globalement, cette loi de finances maintient les grandes tendances macro-économiques de 2012, avec une surchauffe inquiétante du coût de la vie, une hausse des prix des produits de large consommation et une baisse de l'offre.

  • 2013, l'année du trapèze

     

     

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    A défaut d'une fin du monde, la fin de l'année aura bien lieu. Information confirmée par les autorités et non encore démentie par Amar Belani. Mais une fin d'année, pourquoi ? Pour les comptables, elle sert à faire des bilans, pour Karim Djoudi à empocher un bénéfice, pour les imprimeurs à vendre des calendriers et pour les journalistes à publier des éphémérides censés résumer l'année. Et pour les fêtards ? C'est l'occasion d'une tentative d'amusement pour consommer les dernières miettes de l'année sans modération. Sauf qu'une fois de plus, les Algériens auront encore du mal à réveillonner sans cette coupable impression de vendre leur âme au diable occidental.

    En cause, une double conjonction, d'abord une population faussement hostile aux mœurs nordiques même si elle porte des Adidas, roule en Clio et boit du Coca, et deuxième rempart contre le malin, les autorités qui viennent de mettre en place de nouveaux barrages en ville, non pas pour ratisser des terroristes de décembre, mais pour débusquer ces fêtards qui auront pris un verre de trop. L'ennui, la crainte et l'interdit du sourire déjà installés en début d'année semblent être la conclusion de cet exercice 2012, encore placé sous le signe de la légende des 7 dormants.

    Une idée pour 2014 puisque l'Etat a de l'argent à ne savoir qu'en faire, créer un ministère des loisirs, ce qui comme planter des arbres sur un talus d'autoroute l'empêchent de s'effondrer, évitera à la jeunesse algérienne de se suicider. Des pays ont déjà un ministère des Loisirs, à ne pas confondre avec celui du Tourisme. A ce titre d'ailleurs, contrairement à d'autres capitales, New York, Rome, Tunis ou Casablanca, il n'y aura pas de touristes à Alger pour la fin de l'année. Les gens ne s'y trompent pas, l'ennemi est double. S'ils sortent un appareil photo, la police les embarque. S'ils se mettent en short, c'est la population qui les débarque.

     

    Chawki Amari