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drs - Page 5

  • Global et local

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    Pendant que Yacine Zaïd et les policiers de Ouargla accusent le DRS d’avoir été à l’origine de son interpellation, son agression et son incarcération, Farouk Ksentini accuse les responsables locaux d’une «maladresse» de fonctionnaires qui «assurent mal leur fonction». Pourquoi pas. Mais au-delà de la propre maladresse de l’avocat du régime, dont on ne sait toujours pas s’il assure sa fonction (il n’a jamais voulu vraiment s’étendre sur la non-indépendance de la justice, décidée à Alger, et sur l’asservissement de la police à des tâches politiques de répression, dessiné aussi à Alger), on aura bien compris dans ce scénario où tout le monde s’accuse que le DRS n’a rien dit. Et ne dira rien. Le DRS n’accuse pas, il opère.
    La justice n’enquête pas, elle obéit. La police n’arrête pas,
    elle ramasse.

    Ce face-à-face de versions entre le responsable officiel des droits de l’homme, nommé par le Président, invoquant des spécificités locales, et un militant des droits de l’homme, élu nulle part, évoquant une stratégie globale, ressemble tout simplement au face-à-face entre un responsable officiel d’un secteur et un simple élément qui vit ce secteur. Bien sûr, condamné à 6 mois de prison avec sursis pour avoir été frappé par un policier, le verdict à l’encontre de Yacine Zaïd peut paraître généreux puisqu’il aurait pu mourir, être battu à mort ou condamné à mort, ce qui n’est pas forcément la même chose.
    Mais il faut quand même situer le contexte ; Chadli avait tenté de réduire l’énorme influence de la Sécurité militaire sur la vie politique, économique et sociale. Il est mort il y a cinq jours et le DRS, bon enfant de la SM, a survécu. Mais Yacine Zaïd aussi est vivant. Et sincèrement, avec un peu de bon sens, entre soutenir Farouk Ksentini et Yacine Zaïd, il n’y a vraiment pas photo. Prompt rétablissement à Zaïd et bonne retraite à Ksentini.
    Un jour, il faut bien arrêter de faire semblant.

     

    Chawki Amari
  • no moment

    pingouin6zd.gif l'algerie c'est ça!! le plus gros frappe le plus petit....

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  • «Ce que je sais de Chadli»

    MOHAMED CHAFIK MESBAH :

    Mohamed Chafik Mesbah, qui a exercé au sein de l’ANP et des services de renseignement sous l’époque du président Chadli Bendjedid, a bien voulu nous délivrer son témoignage que nous reproduisons ci-après.
    Le Soir d’Algérie : Après le décès du président Chadli, une couronne de louanges lui est tressée pour mettre en relief un bilan totalement positif de la période où il a occupé le premier poste de responsabilité dans le pays. Vous convenez que son bilan aura été de bout en bout positif ?
    Mohamed Chafik Mesbah :
    C’est une bien mauvaise manière de rendre hommage au président Chadli que de l’encenser sans nuance. Le président Chadli a laissé un bilan intéressant mais qui n’est ni totalement positif ni totalement négatif. Sans nullement mettre en cause la sincérité du président défunt, il convient d’admettre que son bilan est à mi-chemin entre le noir et le blanc. Dans certains domaines, par exemple la répression du Printemps berbère et l’introduction de l’article 120 dans les statuts du FLN, voire l’interférence de cercles familiaux dans des questions névralgiques relevant de la chose publique, le bilan aura été négatif. Par contre, le président Chadli aura pris, rapidement, la mesure de l’obsolescence du système en se rangeant à la nécessité d’une libéralisation politique et économique du pays qu’il a voulu graduelle. A cet égard, c’est l’équipe rassemblée autour de Mouloud Hamrouche qui, sans doute, a élaboré le plan de charge des réformes politiques et économiques de l’époque. Ces réformes seraient restées, néanmoins, lettre morte ce n’eût été l’appui agissant et déterminé du président Chadli.
    En quoi ont consisté ces réformes politiques et économiques ?
    Le président Chadli n’était pas un doctrinaire rivé à des certitudes idéologiques. Il était pragmatique, impulsé par le bon sens et animé de bonne foi. Il voulait sortir du carcan du parti unique en favorisant le multipartisme. Ce n’est point de sa faute si l’expérience a dégénéré. Jamais, à titre de rappel, la presse n’a été aussi libre que lorsqu’il en a décidé ainsi. Il avait entamé la libéralisation de l’économie selon une démarche graduelle en réhabilitant la notion de capitaux marchands pour cantonner l’Etat à son rôle de régulateur de l’économie. Des fluctuations du marché pétrolier avec la chute vertigineuse du prix du baril ont compromis une évolution qui aurait pu être harmonieuse. Encore une fois, il fallait avoir le courage d’engager ces réformes. Malgré toutes les pesanteurs du système, le président Chadli, précisément, n’en a pas manqué. Malheureusement, les impondérables de la conjoncture et l’obstruction aux réformes manifestée par des cercles agissants dans le pouvoir ont fait manquer à l’Algérie ce qui aurait pu être un rendez-vous avec l’histoire…
    Par rapport à l’apparition d’une bourgeoisie d’affaires qui s’est accaparée de certains créneaux d’activités au détriment de l’intérêt public, pensez-vous que le bilan légué par le président Chadli soit positif ?
    Il faut juger le bilan du président Chadli sur la volonté de ce dernier de réhabiliter l’initiative privée. Il faut tenir compte que l’initiative privée, durant la période qui avait précédé, était désignée du doigt. Le président Chadli a voulu bannir l’ostracisme qui frappait, parfois indûment, le capital privé. Voilà le cadre conceptuel où il faut se placer. Sur le plan pratique, il y a eu, probablement, des dépassements qui ne peuvent être imputés au président Chadli directement.
    Sur le plan économique, toutefois, il est reproché au président Chadli d’avoir interrompu le cycle de l’investissement productif en amenuisant le potentiel du secteur public industriel. Ce jugement vous paraît-il fondé ?
    Le président Chadli n’a jamais eu la prétention de se présenter comme un expert en économie. Le démantèlement du potentiel industriel public, vous savez parfaitement qui en a été responsable. Peut-être, en dehors de toute animosité subjective ou de rivalité idéologique, eût-il été souhaitable, en effet, de réviser la démarche économique du pays pour mieux l’adapter aux contingences nouvelles. Il faut, de toute évidence, regretter, pour mémoire, la dénonciation du contrat El Paso – dans les conditions où il a été dénoncé – car cela a provoqué un manque à gagner pour l’Algérie et entraîné un retard dans son développement.
    Admettez que le président Chadli aura été bien injuste avec l’élite économique du pays...
    Hélas, vous savez que ceux qui ont conseillé le président Chadli sur le plan économique l’avaient poussé, d’emblée, à engager une chasse aux sorcières contre les cadres économiques algériens. Je me souviens, personnellement, que le secrétaire général du ministère de la Défense de l’époque, le général major Mostefa Benloucif avait adressé au président Chadli une correspondance — aussi lucide que poignante — pour le mettre en garde contre cette guerre inutile menée contre les fils méritants de l’Algérie. Je me rappelle qu’il évoquait, particulièrement, le cas de M. Abdennour Keramane, présidentdirecteur général de Sonelgaz. Quelque temps après, cet ami était libéré et réhabilité. Je peux citer, également, le cas de mon ami Brahim Chaïb vilipendé par son ministre de tutelle en plein Conseil des ministres, ce qui poussa le président Chadli à s’enquérir du cas auprès du directeur de la sécurité militaire. Celui-ci répondit que, non seulement, ses services ne détenaient aucune information défavorable au sujet de ce cadre mais qu’une pléthore de cadres présentant les mêmes qualifications avait été chassée de ses fonctions pour être livrée à l’oisiveté sans autre alternative. Le président Chadli en prit bonne note, M. Brahim Chaïb fut nommé au cabinet du Premier ministre et plus jamais, sous la période du président Chadli et même après, il ne fut inquiété.
    Par rapport à l’armée, quelle fut la nature des relations que le président Chadli entretenait avec les chefs militaires ?
    Contrairement au président Boumediène qui ne déléguait rien en la matière, le président Chadli faisait confiance à ses collaborateurs au sein de l’armée. Il n’en reste pas moins qu’il exerçait une autorité incontestable sur la hiérarchie militaire. J’ai eu, par des concours de circonstances, l’occasion d’observer des situations où le président Chadli décidait, soudainement – en apparence — et sans concertation, la relève de grands chefs militaires. Il a manqué au président Chadli le temps de procéder à une profonde réorganisation de l’armée, comme pouvait le laissait entrevoir la création de l’état-major. Le chantier de la doctrine militaire est resté en jachère. Peut-être considérait-il que ce n’était pas une priorité absolue.
    Et pour ce qui concerne les services de renseignement ?
    Le président Chadli n’a pas échappé aux fantasmes qui ont nourri l’esprit de tous les chefs d’Etat qui se sont succédé en Algérie, y compris le président Boumediène. La méfiance vis-à-vis des services de renseignement a habité leur esprit, c’est certain. Dès son intronisation, le président Chadli a entamé une démarche visant à verser à la retraite — ou affecter à d’autres fonctions — les anciens responsables de la sécurité militaire. Progressivement, il est arrivé à la conclusion qu’il fallait «civiliser» ces services. Il a détaché, organiquement, du ministère de la Défense nationale les structures en charge du contre-espionnage et du renseignement extérieur pour les placer sous l’autorité de la présidence de la République, les structures en charge de la sécurité interne de l’armée et du pur renseignement militaire étant confiées à la tutelle du ministère de la Défense nationale. Il avait validé un plan de redéploiement de la Délégation générale à la prévention et à la sécurité qui comportait un allègement des modalités de fonctionnement administratif afin de parvenir à l’efficacité et même une audacieuse ouverture vers l’élite nationale en vue d’accéder à l’excellence. L’irruption intempestive du Front islamique du salut sur la scène nationale, l’interruption du processus électoral le 11 janvier 1992 et la propre démission du président Chadli en ont décidé autrement.
    Sur le plan diplomatique, en quoi la période de la présidence Chadli aura-t-elle été marquante ?
    De manière intuitive, le président Chadli a compris que l’ère de la rivalité des blocs tirait vers sa fin. Sans ouvrir d’hostilités majeures avec l’ex-Union soviétique ou le bloc socialiste en général, il a entamé un rééquilibrage des relations diplomatiques de l’Algérie en se rapprochant davantage du bloc occidental, notamment la France, la Grande- Bretagne et les Etats-Unis d’Amérique. Ce redéploiement touchait même le domaine militaire. Avec les deux premiers pays, des accords gouvernementaux militaires avaient été signés. Avec le troisième, le projet était dans les esprits.
    Ce rééquilibrage s’est effectué au détriment de la vocation arabe et africaine de la diplomatie algérienne ?
    Nullement. Avec l’Afrique, le président Chadli a maintenu le rythme de la présence diplomatique algérienne. Avec le monde arabe, jamais le président Chadli n’a été pris à défaut dans le soutien de l’Algérie à la cause palestinienne. Corrélativement, soulignons que les tentatives de rapprochement entre l’Algérie et le Maroc n’ont jamais entamé le socle de la doctrine diplomatique algérienne pour ce qui concerne le conflit du Sahara occidental.
    Finalement, le président Chadli a démissionné ou bien a-t-il été démis ?
    Raisonnons en contexte. Sur la base des évaluations qui lui parvenaient, le président Chadli ne présageait pas la victoire massive du Front islamique du salut aux élections législatives de décembre 1991. Ces élections ayant, cependant, abouti au résultat que nous connaissons, l’ancien chef de l’Etat s’était préparé à une période de cohabitation où, avec l’appui de l’armée, il entendait être un contrepoids à toute tentative aventureuse, notamment l’instauration d’un Etat théocratique. Le commandement militaire n’étant pas favorable à cette cohabitation et le président Chadli n’étant pas près de se déjuger, il a choisi de démissionner. Non pas que quelqu’un parmi les chefs militaires avait la capacité de s’opposer à lui. Il aurait pu décapiter — symboliquement parlant — la hiérarchie militaire, il a renoncé à une solution qui aurait pu être aventureuse et choisi de se démettre de sa propre volonté.
    Revenons à la personnalité du président Chadli. Il passe pour un être sensible et attentif aux cas humains. Pouvez-vous citer des exemples ?
    Le général major Benloucif m’a raconté, lui-même, dans quelles conditions il a eu à évoquer, le premier, avec le président Chadli le cas, successivement, du président Ben Bella – encore emprisonné au château Holden – et du colonel Zbiri — en exil à l’étranger —. Le président Chadli, tout en préservant les convenances de forme, avait vite fait de réhabiliter les intéressés. Le colonel Fekir El Habri, ancien directeur des services financiers du ministère de la Défense nationale, m’a relaté que le président Chadli, lorsqu’il était commandant de la 2e Région militaire, avait, d’autorité, pour leur venir en aide, octroyé des marchés d’infrastructures à d’anciens officiers radiés de l’ANP parce que soupçonnés d’avoir nourri de la sympathie pour le colonel Tahar Zbiri, ancien chef d’état-major de l’ANP qui était recherché et en exil. N’oubliez pas, aussi, le courage qu’il lui a fallu pour inhumer, convenablement, les sépultures détournées du colonel Amirouche et du colonel Haouès. Le courage aussi qu’il lui a fallu pour rapatrier en Algérie les dépouilles des chefs de l’ALN – en particulier le colonel Mohamed Lamouri — exécutés après ce qui fut appelé «le complot des colonels ».
    Un autre exemple plus personnel…
    En 1986, mon très cher ami, le regretté Bendahmane Abdelkader qui exerçait en qualité d’aide de camp du président Chadli, fut entraîné, bien malgré lui, dans un sordide montage destiné à l’éloigner de la présidence de la République. Arrêté et interrogé, il ne dut son salut qu’à la détermination du défunt général Mejdoub Lakhal Ayat, alors directeur de la Sécurité militaire, décidé à le préserver. Bien des années après sa démission, le président Chadli demanda à rencontrer, en sa résidence de Bou Sfer, le commandant Bendahmane pour lui présenter ses excuses. C’est ce dernier qui me relata l’entrevue en me confiant : «Je suis soulagé car je ne comprenais pas que le président Chadli puisse se comporter ainsi à mon égard.» Dont acte.
    Avez-vous lu les mémoires du président Chadli ?
    Malheureusement, non. Grâce, cependant, à mes amis Smaïl Ameziane, directeur de Casbah Editions, et de Aziz Boubakir qui a conduit, retranscrit et corrigé les mémoires du président Chadli, j’ai une certaine connaissance du contenu et surtout de sa tonalité psychologique. Apparemment, le président Chadli a tenu à s’exprimer librement sur l’ensemble des phases de sa vie avec une note exceptionnelle de sincérité. Il faut souhaiter que, consécutivement, à la publication de ces mémoires, des débats académiques puissent s’engager pour enrichir les pans de l’histoire nationale abordés. Dans un esprit de tolérance et de rigueur scientifique, loin des invectives et des anathèmes. Ce serait le meilleur hommage à rendre à un président qui n’a pas démérité.
    Mokhtar Benzaki

  • IL AURAIT FAIT CENSURER UNE ÉMISSION EN ALGÉRIE ET MENACE DE S’ADRESSER À TF1


    Aït-Hamouda accuse Benchérif de chantage

    Dans sa prise de parole devant la foule présente à l’inauguration, jeudi dernier, du monument historique à Iferhounène, l’exdéputé du RCD, Nordine Aït-Hamouda, n’a pas manqué de dévoiler les dessous de la déprogrammation in extremis de l’émission- témoignage de Mahdi Chérif, ex-officier de l’ALN et de l’ANP, sur l’affaire de la séquestration des dépouilles des colonels Amirouche et Si El Houès.
    «C’est le colonel Ahmed Benchérif qui a exercé des pressions pour la déprogrammation du témoignage de Mahdi Chérif sur l’affaire de la séquestration des dépouilles de Amirouche, dans le cadre de l’émission spéciale d’EnnaharTV», dira en substance l’ex-député du RCD et fils du colonel Amirouche. Mahdi Chérif a livré, lors de ladite émission, des détails précis sur la mission qui lui a été confiée en compagnie du général Djouadi dans le cadre de ce qui est devenu l’affaire du rapatriement depuis une localité de la wilaya d’El Oued puis de la séquestration des dépouilles des deux ex-colonels de la Révolution dans une cave du siège du commandement national de gendarmerie, à Ben Aknoun, selon N. Aït Hamouda, ajoutant que l’ex-officier de l’ALN de la Wilaya II historique et de l’ANP après l’indépendance a témoigné sur les exactions et les assassinats impliquant Boumediène et Benchérif. Un contenu qui, à en croire les dires de l’orateur, n’est pas du goût de l’ex-colonel de la Gendarmerie nationale qui, sitôt mis au courant de la prochaine diffusion de ladite émission, a pris l’avion à destination de Paris, d’où il interviendra auprès de qui de droit pour faire interdire la diffusion de l’émission. Dans le cas contraire, A. Benchérif a menacé de solliciter un passage sur TF1 pour déballer «ses vérités», précisera l’ex-dirigeant national du RCD. Des menaces qui sont, visiblement, prises au sérieux et des pressions auraient été exercées sur la direction EnnaharTV pour censurer l’émission annoncée, après son enregistrement, à fort renfort de spots publicitaires. S’en prenant violement au colonel Ahmed Benchérif, le qualifiant «d’assassin, de fils de harki et de bachagha et de fils de la France», l’ex-député du RCD s’est aussi attaqué aux dirigeants actuels à qui il prédira une fin atroce semblable à celle de l’ex-dictateur libyen, M. El Kedhafi. «Tôt ou tard, la situation changera en Algérie et ils vont tous rendre des comptes», dira Aït- Hamouda à l’adresse de tous les dirigeants, coupables, à ses yeux, d’avoir perpétué les pratiques de l’administration coloniale après l’indépendance de l’Algérie. L’évocation des 1 600 martyrs issus des 50 villages de la daïra d’Iferhounène a été l’occasion, pour le même orateur, de rendre hommage à la bravoure et au rôle moteur et d’avant-garde joué par les dirigeants de la Kabylie et l’ex-Wilaya III historique durant la guerre pour l’indépendance de l’Algérie.
    S. A. M.

  • Le ministère de la Défense veut acquérir des équipements de maintien de l’ordre

     



    Lundi, devant les députés, le Premier ministre Abdelmalek Sellal affirmait que l’Algérie était devenue une référence en matière de stabilité et qu’elle était à l’abri « de la zone d’instabilité », en référence au printemps arabe (lire). Cette situation confirme, selon lui, « la sagesse des choix pris par le président de la République ».

     

    Le lendemain, ce mardi 2 octobre, le ministère de la Défense nationale lançait un appel d’offres international pour l’acquisition « d’équipements de maintien de l’ordre », autrement dit du matériel antiémeute. Le ministère ne détaille pas la nature des équipements recherchés qui serviront à équiper les unités de l’armée et de la gendarmerie nationale. Ce dernier corps de sécurité est placé sous l’autorité du ministère de la Défense.

     

     

    Depuis janvier 2011, l’Algérie vit au rythme des mouvements sociaux et des émeutes. Malgré un ralentissement du rythme des contestations en 2012, les autorités redoutent toujours une explosion sociale. Le programme du gouvernement Sellal, approuvé hier par l’APN, contient de nombreuses mesures destinées à calmer le front social. Parmi elles, le maintien des subventions des prix des produits de large consommation et le lancement d’un programme de logements. 

     

     

    02/10/2012 à 17:28 | 11 commentairesRéagir
  • Des chômeurs menacent de suicide collectif

    Champ pétrolier de Haoudh Berkaoui

     

    El Watan, 27 septembre 2012

    Les protestataires ont fait des kilomètres pour se rendre directement aux entreprises pour se faire embaucher.

     

    Une vingtaine de chômeurs de la ville de Ouargla poursuivent, depuis 20 jours, leur sit-in devant le chantier 4 de l’entreprise nationale Enafor, situé à Benkahla, dans la zone pétrolière de Haoudh Berkaoui. Frustrés de leur exclusion des listes d’embauche de l’ANEM, les protestataires se sont rendus à 25 km de Ouargla pour demander directement du travail à cette entreprise, mais se sont vu refuser toute introduction dans le chantier ou discussion avec un responsable.

    Ils campent donc depuis sur les lieux, non sans avoir informé les autorités locales et la direction générale d’Enafor, située à Hassi Messaoud, qui n’a pas donné suite à leur requête.
    Alors qu’ils espéraient faire bouger les choses après un aussi long sit-in, les espoirs de ces jeunes chômeurs se sont volatilisés hier avec la fin des travaux du chantier de forage, qui doit se déplacer dans les prochaines 24 heures quelques kilomètres plus loin, dans le désert. Joint par téléphone, Mokrane, un des chômeurs protestataires, affirme que des véhicules de la Gendarmerie nationale ont commencé une exploration des lieux depuis mardi dans le but d’intimider le groupe et le pousser à décamper afin de permettre aux pétroliers de déplacer les équipements de forage.

    Mais les chômeurs n’excluent pas de recourir au suicide en se faisant exploser au moyen de bouteille de gaz butane si la compagnie recourait à la force publique pour les contraindre à quitter l’endroit où ils comptent rester jusqu’à ce qu’ils soient recrutés.

    Houria Hadji

  • Pourquoi je ne vote pas.

     

     

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    Radjef Saïd

    Certains pour justifier leur participation à la mascarade électorale du 10 mai, nous sortent des ennemis de partout, de l’intérieur et de l’extérieur. « Votre boycott va profiter aux ennemis de la nation », nous disent-ils sur un ton de menace. Ils nous parlent comme si la nature des choses, la providence et le destin ont condamné les algériennes et les algériens à se haïr, à se mépriser, à s’entretuer et à combattre leur unité, leur union et à ne plus vivre harmonieusement en concitoyens autour des mêmes objectifs : la liberté, la paix et le savoir. Ils nous parlent comme si la providence leur a ordonné qu’ils soient les maitres à vie de ce pays, nos eternels tuteurs. Ils nous parlent comme si les algériens n’ont retenu aucune leçon de leur passé douloureux et tumultueux, aucun enseignement de leurs divisions qui ont fait leur impuissance devant les maitres de la colonisation. Ils nous parlent comme si l’imaginaire collectif qu’ils ont tenté de corrompre et de déstructurer par le mythe et le mensonge, est incapable de concevoir à nouveau les symboles de son unité dans la diversité, les bases d’une république citoyenne en mesure de survivre aux mutations et au basculement de l’univers, de sa liberté dans le respect des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes et de son épanouissement. Ils nous parlent comme si en leur absence, le pays serait dévoré par l’anarchie et la barbarie.

    L’Algérie existe depuis toujours. Et à travers toutes les étapes de l’histoire, elle a marqué sa présence grâce au génie de son peuple. Elle ne peut pas faillir à cette tradition. Le peuple a su faire de sa diversité la force de son union, le socle de sa culture. Pendant des siècles, des civilisations, des cultures et des religions ont cohabité dans une parfaite harmonie, se nourrissant les unes des autres pour faire de notre pays un acteur actif dans le progrès du savoir et la liberté des hommes. Pourquoi faillirait-il cette fois à cette tradition si ancrée dans sa mémoire collective ?

    Si la vérité est persécutée, l’Algérie est condamnée à l’émiettement, à l’éclatement. Or, il se trouve que les élections générales du 10 mai, plus qu’une verité que l’on persécute de façon dédaigneuse, sont un mensonge grotesque. Un mensonge qui ne trompe désormais personne ; un mensonge qui ne répond nullement aux attentes du peuple. Un régime qui a assuré l’impunité aux plus grands criminels de ce siècle, qui continue de bâillonner l’histoire avec la complicité tacite de l’opposition et qui protège les prédateurs qui ont humilié la république en la vidant férocement de ses vertus citoyennes par l’exil forcé et massif de la population universitaire ; un régime qui empêche le peuple de se réconcilier avec le savoir, la science et son histoire en considérant que les européens d’origine algérienne, les pieds noirs et les juifs d’Algérie sont une menace pour la sécurité de l’ Etat et un régime qui professe la terreur , la corruption, l’ignorance et la haine, peut-il organiser une élection libre et transparente ? Le régime algérien a compris que sa puissance vient de l’ignorance et de l’humiliation du peuple. Il refuse d’écouter et de comprendre les attentes du peuple. Il veut le trainer par de fausses promesses. Mais le peuple ne croit plus à aucune promesse, non pas par allégeance à telle personne ou à telle autre. Du reste que pèsent les Saadi, Ghouzali, Hanoun, Belkhadem ?…C’est à peine s’ils représentent leurs propres personnes.

    Le régime n’est pas l’Algérie. Il porte en lui tous les germes de la division et toutes les menaces de nouveaux drames. Le peuple veut refonder à nouveau son union. Or, cette refondation ne peut s’accomplir à travers un scrutin dont l’issue est connue d’avance. Instinctivement, le peuple la sent de plus en plus. Cette union est certaine. Le peuple la veut. Le peuple refuse d’aller aux élections du 10 mai, parce que la providence qui l’a malmené dans de nombreuses épreuves cruelles le lui ordonne à présent avec la promesse d’un avenir radieux. L’histoire a fini par l’armer d’expériences pleines d’enseignements et lui faire comprendre qu’aucune trêve n’est possible avec les tyrans. Les tyrans, on les chasse !

  • La liberté citoyenne prise en otage entre un Etat gangster et une presse receleuse.

     

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    Abdelkader DEHBI.
    Universitaire

    Je ne connais pas M. Mohamed Samraoui, l’ex-colonel du DRS, opposant au régime et réfugié politique en Allemagne depuis 1995; mais on ne présente plus cet officier, auteur d’un livre-témoignage magistral intitulé : «  »Chroniques des années de sang – ou comment les services secrets ont manipulé les groupes islamistes (Denoël, Paris, 2003) »". Un livre-témoignage où il révèle par le détail, ce que soupçonnait déjà depuis longtemps, l’opinion publique algérienne mais aussi internationale, sur les terribles pratiques de la répression militaro-policière contre les islamistes. Sans que cela ne puisse en rien, excuser les crimes commis par les islamistes eux-mêmes.

     

    Parmi  ses témoignages d’une remarquable précision, l’ex-colonel Samraoui, qui s’est trouvé au cœur du  système « opérationnel » du DRS, c’est-à-dire du terrain, a confirmé entre autres, la création ex nihilo de certains maquis dits « islamistes » et à tout le moins, la pratique des infiltrations et des manipulations partielles ou totales d’autres maquis islamistes,  les poussant à commettre des crimes abjects, pour retourner contre eux, l’opinion des  populations. De même qu’il a confirmé la responsabilité du DRS et de ses commanditaires les terribles massacres de masse des populations civiles, de Relizane à Raïs, en passant par Bentalha ou Béni-Messous…etc., Sans oublie l’assassinat du Président Boudiaf ; sans oublier les faux attentats terroristes de 1995 à Paris, en « connexion » avec la DGSE ; sans oublier les pratiques monstrueuses de la torture ou des enlèvements-liquidations-disparitions de plus de 15.000 citoyens algériens. Ce dernier chiffre allait d’ailleurs être reconnu par le général Khaled Nezzar lui-même, complètement enfoncé, déstabilisé par sa confrontation, les yeux dans les yeux avec  M. Samraoui en pleine audience d’un Tribunal français, lors du procès en ‘diffamation » (!) intenté par ce dernier contre  l’ex officier Habib Souaïdia, qui venait d’écrire de son côté « La Sale Guerre » où il enfonçait un peu plus, les généraux putschistes algériens et la redoutable machine de répression criminelle du DRS.

     

    Pourquoi rappeler ces terribles évènements ?

     

    Parce que j’ai appris comme beaucoup de citoyens  algériens à travers le Communiqué daté du 24 Septembre 2012, diffusé par le Front du Changement National que l’épouse de M. Samraoui qui était entrée en Algérie le 25 Août, munie d’un Document de voyage dûment délivré par autorités allemandes et régulièrement  revêtu du Visa de l’Ambassade algérienne à Berlin – dans l’impossibilité où elle se trouvait d’avoir son passeport algérien – a été empêchée de quitter le territoire national par la Police de l’Air et des Frontières, le samedi 22 Septembre au moment où elle s’apprêtait à embarquer pour l’Allemagne pour y aller rejoindre son époux et leurs quatre enfants, en ce début d’année scolaire, après avoir séjourné un mois avec ses parents en Algérie.

     

    «  »"En vertu de quoi Mme Samraoui devrait-elle être tenue pour responsable des actes de son mari, si tant est que le fait d’être opposant au régime constitue un crime ? »" s’interrogeait le Communiqué du FCN, en se positionnant strictement sur le terrain du Droit.

     

    Pour ma part, je voudrais ici, m’interroger sur un autre terrain : celui de la presse algérienne. Comme l’ont fait avant moi, certains intervenants sur le site « Le Quotidien d’Algérie », à propos du silence lâche et sans état d’âme sur cette affaire, dans les colonnes de la misérable presse dite « indépendante » dans notre pays

     

    En effet, qu’il s’agisse d’Al Khabar ou d’El Watan, d’Echchorouk ou de l’Expression du Soir d’Algérie ou autres Liberté – pour ne citer que ceux-là – c’est motus et bouche cousue. Et pour cause ! L’ex-colonel Samraoui est un pestiféré, un paria, un non-citoyen, pour avoir rompu la loi de l’omerta sur les crimes de guerre commis durant la décennie noire à travers l’effroyable machine répressive mise en place par les généraux putschistes – les « dafs » –  pour broyer le peuple algérien, coupable à leurs yeux d’avoir fait le « mauvais choix » lors du scrutin de Décembre 1991. Des généraux putschistes qui se sont comme « souvenus » de leur vie antérieure,  par un étrange avatar hérité en droite ligne de leur passé de soldatesque, dans les rangs des troupes coloniales, du temps où ils combattaient leurs propres frères en guerre contre l’occupant français.

     

    Quelle odieuse différence de traitement de l’information entre d’une part, le tonnerre médiatique  soulevé à Alger par l’arrestation à Genève en Octobre 2011, du général Nezzar, arrêté à Genève et régulièrement mis en cause pour faits de crimes de guerre par une Juridiction suisse et d’autre part, l’acte de banditisme d’Etat commis contre Mme Samraoui, empêchée de quitter le territoire national, sans qu’aucun mandat de justice n’ait été émis à son encontre ?

     

    Qui ne se souvient de ces grotesques  éditoriaux patriotards à la gloire d’un banal soudard –  putschiste à l’occasion –  et signés par certains directeurs de rédaction jacasseurs et patriotards, en quête de reconnaissance sonnante et trébuchante sous forme d’aides, de subventions et autres contrats de publicité, distribués à l’aune de leur degré de servilité,  par un régime dont ne sait plus trop qu’est-ce qu’il est le plus, corrompu ou corrupteur ?

     

    Qui ne se souvient de cette floraison de « pétitions de soutien » en faveur de ce faux héros, érigé en « sauveur de la république » alors qu’il n’est prosaïquement qu’un misérable criminel de guerre désormais aux prises avec la Justice d’un pays étranger. Des « pétitions » commanditées par les Services et gonflées à loisir par le tout-venant, pioché dans cette nébuleuse insondable qu’est ce demi-monde de ripoux gravitant autour des « moukhabarate », et où la frontière est si mal définie, entre l’intellectuel véreux, le politicien par accident, le journaliste par défaut, l’affairiste par corruption ou le sycophante par malédiction…

     

    Non, décidément, ce régime n’apprendra jamais les leçons – j’allais dire les gifles – du passé, même quand ce passé est relativement récent. Il suffira de rappeler le rejet, en 2007, par la Justice espagnole, de la demande d’extradition de M. Samraoui, remis en liberté trois jours seulement après son interpellation en Espagne. Ou encore, plus près de nous,  du désaveu judiciaire cinglant en Juillet 2012, infligé au gouvernement algérien par un Tribunal parisien, dans l’affaire de la demande d’extradition du Dr Mourad Dhina. L’une comme l’autre affaire, ayant clairement révélé à l’opinion publique nationale et internationale, jusqu’où peuvent aller les forfaitures, les falsifications et les mensonges d’un régime de non-droit en pleine déliquescence et peu soucieux de l’image de notre pays à l’étranger ; un régime acculé à une fuite en avant éperdue qui signe incontestablement une peu glorieuse fin prochaine.

     

    Post-Scriptum : C’est au moment d’envoyer cet article, à la Rédaction de LQA que M. Salah-Eddine Sidhoum m’a appris que Mme Samraoui a été enfin autorisée à repartir en Allemagne pour y rejoindre sa famille. Tout en me félicitant de cette bonne nouvelle, je maintiens telle quelle, la rédaction de cet article qui dénonce le silence de notre pseudo presse indépendante.

  • Mokrane Aït Larbi :

     «Le pouvoir actuel n’acceptera jamais

     

    - Dans son discours à l’ouverture des travaux de la session ordinaire du Conseil supérieur de la magistrature, le ministre de la Justice a insisté sur la lutte contre la corruption qui gangrène le pays. Pensez-vous qu’il a les moyens de le faire ou que c’est juste un discours ?
     

    La lutte contre la corruption ne se fait pas par des discours, mais par des actes concrets. Les pouvoirs publics ont tous les moyens juridiques et humains pour lutter contre la corruption, mais nous constatons l’absence de volonté politique. On peut citer, à titre d’exemple, la Cour des comptes chargée de contrôler les finances publiques, cependant on ne la laisse pas accomplir sa tâche en toute indépendance. Les plus corrompus sont parmi les agents de l’Etat et parmi les «intouchables». Dans ce cas, que peut faire un officier de police judiciaire, un procureur ou un juge d’instruction ? Ils sont tous soumis à une surveillance stricte de leur hiérarchie.

    La volonté dont je parle doit se manifester par l’autonomie de la police judiciaire et l’indépendance de la justice, la réhabilitation de la Cour des comptes, l’obligation de paiement par chèque, une législation stricte sur les marchés publics. L’arme la plus efficace, à mon avis, est la résistance du citoyen qui doit refuser «de glisser» même un dinar pour obtenir un droit. Mais comment parler de lutte contre la corruption dans un pays où la première position sur une liste électorale se vend à plusieurs millions de dinars ! Ces pratiques sont connues des pouvoirs publics, mais aucune enquête n’a été faite après le scandale des législatives du 10 mai dernier.

     

    - Le premier magistrat du pays, le président Bouteflika, peut-il réellement déclarer la guerre à ce phénomène, autrement dit réaliser en une année et demie ce qu’il n’a pu faire en 12 ans d’exercice du pouvoir ?
     

    Le rôle du président de la République en la matière est de définir les grands axes de la politique pénale et la lutte contre la corruption. Le reste est l’affaire de toutes les institutions, mais encore une fois y a-t-il une volonté politique d’appliquer le principe constitutionnel qui dit : «Nul n’est au-dessus de la loi.»

     

    - L’affaire Khalifa, les scandales Sonatrach et de l’autoroute Est-Ouest ne sont-ils pas des exemples et des preuves que la justice obéit beaucoup plus aux ordres qu’elle ne se fie à sa propre conscience ?
     

    Il n’y a pas que la justice, aucune institution n’est indépendante. Il est vrai que dans les affaires médiatisées, la justice n’est qu’un instrument de règlement de comptes entre différents clans du pouvoir et groupes d’intérêt. Mais que dire du Parlement qui se contente d’adopter les ordonnances sans débat, qui n’exerce pas ses pouvoirs constitutionnels pour contrôler le gouvernement, créer des commissions d’enquête, interpeller les ministres sur les grandes questions d’actualité…

     

    - Quel est, selon vous, le plus court chemin pour que la justice s’émancipe du pouvoir politique ? L’actuel ministre peut-il le réaliser ?
     

    Ce n’est pas une question de personnes. Le pouvoir actuel n’acceptera jamais l’indépendance de la justice. Cette indépendance, accompagnée de l’intégrité des magistrats, représente un «danger». Car dans ce cas, tous les responsables doivent rendre compte devant la justice qui doit sanctionner au nom du peuple selon le principe que «nul n’est au-dessus de la loi».

     

    Said Rabia
  • Algerie:Remak,du surplace

    Exécutif et législatif : les présentations

    Par : Mustapha Hammouche

    À la veille de l’officialisation de sa nomination à la “coordination” du gouvernement, Sellal se faisait connaître à travers ses interventions opportunément improvisées. L’image qu’il semblait vouloir nous communiquer était celle d’un responsable affable, ouvert et entreprenant. Pour la première qualité, la réputation avait précédé le “show”. En voulant la confirmer, il a forcé sur la dose de termes puisés dans les débats de café du commerce. Déjà en campagne, le Premier ministre semblait vouloir faire passer l’intempérance verbale pour une preuve d’ouverture d’esprit.
    Une ouverture théâtrale donc. Et qu’en est-il de “l’entreprise” ? La composition du gouvernement, faite de quatre-vingt pour cent de ministres reconduits, de dix pour cent de ministres rappelés et de dix autres pour cent de ministres nouveaux, suffirait à désespérer les plus optimistes d’une volonté de faire évoluer l’action gouvernementale.
    Par ce “changement”, l’on a remplacé le discours dépouillé et suffisant, à l’occasion marqué d’avanies sarcastiques, par le propos improvisé où le badinage tient lieu de signe de modernité et de message de proximité. À l’approche de l’échéance 2014, le Président a installé un gouvernement de campagne.
    Hier, c’était au tour des présentations publiques du nouveau président de l’Assemblée nationale.
    Il ne nous a pas fait regretter les performances de ses plus illustres prédécesseurs en matière de langue de bois. Le coup des “cercles” de “l’outre-mer” (qui) n’ont pas le droit de se proclamer professeurs jaloux de la démocratie et des droits de l’Homme dans notre pays, parce que leur passé ne les habilite pas à le faire, Ziari nous l’a déjà fait quand il justifiait le troisième mandat par le fait que la limitation des mandats était une invention coloniale imposée à l’Afrique !
    La journée parlementaire qui devait pompeusement nous éclairer sur le rapport entre “la démocratie et le Printemps arabe” s’est transformée, dans le discours du président de l’APN, et dans le plus pur style Belkhadem, en procès de “la main de l’étranger”. Et c’est dans les élections du 10 mai et dans l’Assemblée qui en est issue, “fruits des réformes politiques initiées par le président de la République”, que Larbi Ould Khelifa puise l’expression de la démocratie algérienne aux origines séculaires  qui nous viennent des tadjmaât ou azzaba ! Nous le fûmes, donc nous le sommes.
    Pour ne rien perdre des bénéfices du populisme verbal, le président de l’APN trouve dans  “les derniers évènements dans la région”, “la démonstration de la maturité du peuple algérien ainsi que de sa capacité à distinguer entre le métal précieux, qu’il a choisi en toute liberté et qui est le nationalisme algérien renouvelé, et le métal brillant mais sans intérêt”. Après cet effort de préciosité minéralogique où il est question de métal précieux dont est fait notre système et de “printemps arabe de toc”, Ould Khelifa ne s’est pas arrêté en si bon chemin : “Le printemps s’est transformé en tempête” et il craint que la situation “ne soit pas meilleure que celle qui l’a précédée. Si ce n’est pire”.
    Entre un discours qui, ici, devait nous fait sourire et, là, nous émouvoir, il en manquait un troisième pour nous faire pleurer. Mais, maintenant que la parole n’est plus qu’un simple ustensile, qui l’écouterait ?


  • Souveraineté confisquée, liberté surveillée…

     

    Hocine MAHDI

    En Europe et en Amérique la liberté d’expression et la souveraineté citoyenne sont à l’origine du foisonnement de la production scientifique, technologique et culturelle. C’est un acquis irréversible que les gouvernants occidendaux tentent parfois de brider sans succès. Même Franco, Mussolini et Hitler ont fini par baisser les bras et mordre  la poussière. Que d’écrivains, de poètes, d’artistes, de journalistes avaient-ils liquidés sans parvenir à imposer complètement le silence à des hommes nés libres dans un pays libre où le livre et trois ou quatre journaux sont intégrés dans le budget quotidien des dépenses alimentaires.

    En Orient les hommes naissent théoriquement avec les mêmes droits et les mêmes devoirs citoyens que les occidendaux. C’est du moins ce que disent la constitution et la loi.

    En réalité ils naissent et grandissent privés du droit de jouir de leurs droits citoyens. Mais ils se taisent, se laissent faire, se soumettent, aliènent leur liberté constitutionnelle de revendiquer leurs droits.

    C’est la différence entre l’Occidental et l’Oriental.

    Cette différence vient du mode de gouvernance dans les deux sphères.

    Les gouvernants occidentaux sont choisis par les citoyens et respectent la Constitution et la loi.

    Les gouvernants orientaux s’imposent aux citoyens par les armes et ne se sentent tenus de respecter ni la constitution ni la loi.

    Mais à qui est la faute si  l’Oriental risque la prison, l’exil et la mort quand il revendique ses droits citoyens dans son propre pays prétendu indépendant ?

    Pendant des décennies nous avons constaté que les dictateurs du monde arabe qui sont imposés par l’armée et les fraudes électorales massives reçoivent immédiatement l’onction de Washington, Berlin, Londres, Paris.

    Ils ne reçoivent pas seulement l’onction.

    Ils reçoivent aussi l’argent, les armes, des conseillers militaires, des gardes du corps.

    N’est-ce pas le cas de Zinedine Ben Ali et d’El Guedhafi avec Chirac et Sarkozy ?

    N’est-ce pas le cas de Moubarak avec Bill Clinton et les Bush père et fils ?

    N’est-ce pas ce qui explique la récupération des révoltes populaires arabes par les compagnons des dictateurs déchus ?

    Voyez-vous ?

    Les choses sont vraiment compliquées pour le citoyen oriental ?

    Il ne comprend pas pourquoi les gouvernants des grandes démocraties du monde aiment-ils les dictateurs et les rois sanguinaires qui étouffent les libertés citoyennes dans le monde arabe ?

    Il ne rêve que d’une chose : jouir de ses droits citoyens sans descendre dans la rue et se faire massacrer par des gouvernants qui ne respectent ni la Constitution ni les lois.

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    Hocine Mahdi

  • El HOGRA dans toute sa laideur !

     

    Expulsé de son motel qu’il gère depuis 1989, Baâli Haribèche erre dans les rues de Laghouat

    Hassi R’mel : Quand un hôtelier se retrouve sdf

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    El watan le 15.09.12

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    Dans les allées du jardin public de Laghouat, communément appelé Jardin Beylek, une splendide oasis verte aux grands arbres plantureux nichée en plein centre-ville, les gens viennent volontiers trouver refuge à l’ombre de ses immenses feuillages.

    Parmi eux un homme de 68 ans, grand échalas au corps ascétique, la moustache fine et d’un naturel élégant. Il est là du matin au soir. Depuis le 9 juillet dernier, il y passe, oui, la majeure partie de son temps au point de se lier d’amitié avec Abdelkader, le paysagiste autodidacte qui a eu le mérite de faire de «J’nane el Baylek» assurément l’un des plus beaux jardins du pays. L’homme en question s’appelle Baali Habirèche. Et tout le monde l’appelle ammi Ali. Vêtu de la même tenue, un t-shirt bleu et un vieux jean, M. Habirèche est réduit à une condition de SDF après avoir connu un train de vie plutôt faste. Un comble pour un hébergeur de métier. Un coup il dort au pied du mausolée de Sidi Abdelkader qui trône dans la vieille Casbah de Laghouat ; un coup il crèche sur un bout de carton dans un coin de la gare routière. Sa femme et ses enfants se sont dénichés un squat dans la médina en ruine, une maison abandonnée où une pauvre femme a eu la bienveillance de les accueillir. Comment ammi Ali s’est-il retrouvé à la rue avec sa famille ? A quel diable a-t-il bien pu tirer la queue pour subir un tel sort ? Le moins que l’on puisse dire est que son histoire est édifiante à plus d’un titre tant elle concentre tous les travers de la gouvernance locale.
    «J’étais à mon 7e mois de grossesse»
    Pour faire simple et ne pas se perdre en circonvolutions narratives, disons en gros que c’est l’histoire d’un hôtelier qui a pris en gérance un motel abandonné près de Hassi R’mel, au lieudit Tilghemt. Entré en conflit avec l’APC, propriétaire du bien, un feuilleton judiciaire commencé il y a plus de dix ans finit par contraindre l’hôtelier à céder son commerce. Sauf que, comme on le verra, les choses ne sont pas aussi simples et la procédure d’expulsion n’est pas exempte de tout reproche. Il suffit de savoir que l’exécution a été effectuée alors que Mme Habirèche était enceinte et que la famille logeait dans une aile de l’hôtel. Le coup de force a provoqué dans la foulée l’expulsion du bébé. «J’étais à mon septième mois de grossesse et j’ai fait une fausse couche», nous confie Mme Habirèche en sanglots.  Mais reprenons l’affaire depuis le début. D’abord un mot sur le parcours de notre homme. Personnage haut en couleurs, cultivé, polyglotte, d’une gouaille et d’une verve exceptionnelles, Baali Habirèche est pour ainsi dire né hôtelier : «Je suis symboliquement né dans un hôtel puisque quand je suis venu au monde, mon père possédait déjà un hôtel, le Beauséjour.»C’était à Skikda, ville où ammi Ali a vu le jour un certain 5 novembre 1946. «Je suis Mozabite. Je préfère dire plutôt ibadite. Je suis originaire de Ghardaïa. Mais ma famille s’est installée très tôt à Skikda. Mon grand-père y était vers 1913», raconte-t-il. Après l’indépendance, le jeune Baali devient foreur à la Compagnie française du pétrole. A la nationalisation des hydrocarbures, il intègre naturellement Sonatrach. Après quelques années passées à forer les puits de pétrole de Hassi Messaoud et autre Gassi Touil, il finit par quitter Sonatrach. Il décide alors de revenir à ses premières amours : l’hôtellerie. «En 1979, j’ai pris en gérance l’hôtel Royal de Skikda», reprend-il. En s’engageant dans ce créneau, M. Habirèche découvre de plein fouet le monde cruel de la corruption, de la bureaucratie, des petits trafics entre amis et autres magouilles des notabilités adossées à l’administration. La pression des potentats locaux l’oblige à mettre les voiles. «Je ne pouvais plus lutter» soupire-t-il.
    Un motel fermé pour crime
    Il fonce plein sud au volant de sa 504 GL, déterminé à quitter le pays à destination de l’Afrique continentale. «J’avais un ami qui m’avait proposé de venir travailler au Congo-Brazaville. Comme je parle allemand et hollandais (en plus de l’anglais, de l’italien, entre autres, ndlr), je me suis dit que je n’aurais pas de mal à trouver du travail.» Lors de sa traversée du désert (au propre et au figuré) et en parcourant la RN1, M. Habirèche fait une halte devant un relais routier situé au PK495, en plein no man’s land saharien, quelque part entre Laghouat et Ghardaïa. Il tombe amoureux du coin. Renseignement pris, il s’avère que l’établissement en question, un motel construit en pierre de taille, était fermé depuis trois ou quatre années. «Il y avait eu un meurtre dans cet hôtel, depuis, il était fermé», indique ammi Ali. Nous avons visité le relais en question. Actuellement sous le coup d’une fermeture judiciaire, il est protégé par un simple grillage. Le motel est bordé par une école de construction récente. Quelques maisons de campagne meublent le paysage. Sur l’autre rive se dresse une caserne militaire et, au loin, on peut apercevoir la centrale hybride de Tilghemt, la première du genre. M. Habirèche montre d’emblée un vif intérêt pour ce motel saharien d’une dizaine de chambres perdu au milieu du désert, à quelques 500 km d’Alger et à 26 km de Hassi R’mel.

    Ammi Ali prend aussitôt attache avec la wilaya et lui fait part de son ardent désir de prendre l’établissement en gérance. Un avis d’adjudication est lancé dans la foulée par voie de presse. Baali Habirèche remporte l’adjudication haut la main. Notre globe-trotter prend ainsi un nouveau départ. Il se rend assez vite à l’évidence que sa nouvelle vie n’est pas aussi paisible que le paysage qui l’entoure. M. Habirèche use d’une métaphore très imagée pour résumer son calvaire : «Tu es en plein désert. Il n’y a pas âme qui vive. Tu sors une poignée de dattes, une nuée de mouches se rue aussitôt sur toi. C’est un peu cela, mon histoire.» Et d’ajouter, plus explicite : «L’emplacement de l’hôtel, au bord d’une route fréquentée, ajouté au fait que ce soit l’unique établissement hôtelier de la région, a très vite suscité toutes les convoitises.» Ce qui mine M. Habirèche, c’est que c’est lui qui a redonné vie à un lieu qui était totalement en déshérence, et voilà qu’il se voit éjecté comme un malpropre. «C’est moi qui ai régularisé la situation de cet hôtel. Avant, il n’avait ni origine de propriété, ni registre de commerce, ni même un livre d’hôtel. C’est moi qui ai tout fait», peste-t-il. «A l’origine, il a été construit par la DNC/ANP en 1973 pour héberger ses travailleurs. Quand elle a fini ses chantiers, la DNC en a fait donation à l’APC de Hassi R’mel mais sans papiers», explique-t-il.
    Un interminable bras de fer judiciaire
    Baali Habirèche réussit tant bien que mal à lancer son affaire : un hôtel, un restaurant, un café et un bar. Des activités qu’il exerce, insiste-t-il, dans la légalité la plus parfaite en exhibant une copie de son registre de commerce (référence : A/89/763 établi le 15 avril 1989). Le bail est signé avec l’APC de Hassi R’mel le 1er avril 1989. Ses premiers vrais clients sont des expat’ italiens. Quand le pays s’enlise dans la violence, la wilaya de Laghouat est l’une des plus touchées par le terrorisme. M. Habirèche aura son lot de frayeurs. D’ailleurs, il se considère comme un miraculé. Eté 1994 : l’hôtel connaît une grave détérioration de son réseau d’assainissement. Les toilettes et les douches sont bouchées. Une équipe de l’APC engage une intervention lourde qui ne fera qu’empirer les choses. «Contractuellement, c’est au bailleur de faire les travaux de gros œuvre», indique l’exploitant en ajoutant que l’APC «a abandonné les travaux faute de budget». Cette intervention ratée aura des conséquences fatales sur la bonne marche de l’établissement. C’est simple : de juillet 1994 à ce jour, la partie hébergement du relais routier est restée inopérante.

    Le 22 août 1996, Baali Habirèche ouvre les hostilités en engageant une action en justice à l’encontre de l’APC des suites du préjudice subi. Le 26 mars 1997, le tribunal de Laghouat désigne un expert pour faire un état des lieux et évaluer les dédommagements. L’APC riposte en lançant une procédure d’expulsion du gérant. La commune de Hassi R’mel estime que le bail de location a pris automatiquement fin au 31 mars 1998. Ce que nie l’exploitant : «Je n’ai jamais reçu de notification quant à l’intention de l’APC de mettre fin au bail. Donc la reconduction tacite du bail était toujours la règle.» En fin connaisseur des arcanes du droit, M. Habirèche convoque un autre argument. Document à l’appui, il cite un extrait du PV de délibération de l’APC de Hassi R’mel (document n°03/99 du 18 septembre 1999) en vertu duquel la commune s’est désistée de son bien et le soumettait à privatisation. «Moi, dès le début, ce qui m’intéressait, c’était l’acquisition de l’hôtel et c’est ce qui était annoncé dans l’avis d’adjudication où il est clairement dit : «il est possible de céder ultérieurement l’établissement conformément à la réglementation en vigueur». A partir du moment où l’établissement était devenu cessible, il avait un droit de préemption sur l’hôtel, insiste-t-il : «Les dispositions de la loi de finances 2001 (articles 40 et 41) stipulent clairement que les demandes présentées avant le 31/12/2000 étaient recevables. Or, dès le 5 juin 1989, j’avais présenté une demande d’achat du motel.»

    Le 30 juin 2002, une procédure d’expulsion est lancée avant d’être suspendue en raison d’un différend sur l’indemnité d’éviction. Le 28 mars 2005, la justice désigne un expert pour évaluer le bien et déterminer le montant de cette indemnité. L’expert l’évalue à 20 000 DA, ce qui fait sourire M. Habirèche : «Le jugement prononcé stipule que le propriétaire du fonds de commerce doit bénéficier d’une indemnité conséquente à un établissement du même type et de la même valeur. Et on me donne 20 000 DA ! Est-ce que vous connaissez un hôtel à 2 millions de centimes ?»

    Le 8 mars 2008, un autre expert est nommé. Signe particulier : l’expert en question est aveugle ! Une infirmité qui contraint la justice à diligenter une nouvelle expertise. Dans l’intervalle, la Cour suprême tranche en faveur de l’APC. La mesure d’expulsion devient exécutoire. L’hôtelier réussit encore à gagner du temps. Mais le 9 juillet 2012, un huissier de justice de Laghouat finit par exécuter la sentence en recourant à la force publique. M. Habirèche aurait pu stopper la procédure car, estime-t-il, «l’huissier aurait du tenir compte du fait qu’il y avait une nouvelle expertise en cours».
    «Les bijoux de ma femme et une somme de 2,5 milliards confisqués»
    Si l’ensemble du conflit qui oppose l’APC de Hassi R’mel à M. Habirèche prête à des appréciations diverses, la procédure d’exécution de l’expulsion appelle quelques clarifications que nous aurions souhaité entendre de la bouche de l’huissier.
    Malheureusement, nos tentatives d’entrer en contact avec lui ont été vaines. Sans doute le plus grave dans l’affaire est le maintien de l’expulsion sachant que la co-gérante de l’établissement était enceinte. Madame Habirèche se trouvait d’ailleurs dans un cabinet d’obstétrique au moment du débarquement de l’huissier, accompagné de gendarmes de Laghouat. Peu après, il y a eu la fausse couche. Pour M. Habirèche, il ne fait aucun doute que «c’est le choc émotionnel qui a provoqué la fausse couche». Selon lui, «l’huissier était au courant. Il a appelé en personne le procureur et lui a dit je ne peux pas le sortir, sa femme est enceinte. Elle m’a montré le livret de grossesse». M. Habirèche ajoute que «le chef de brigade (de Hassi R’mel) a parlé aussi au procureur et lui a dit : ‘Mme Dalila est enceinte. On ne peut pas intervenir, s’il lui arrive quelque chose, rahi t’bassina’».

    Autre fait avéré : la confusion entre l’expulsion du bien et la saisie des affaires personnelles du gérant et de sa famille qui logeaient au sein même de l’hôtel. Les Habirèche ont vu, en effet, tous leurs biens qui se trouvaient dans l’établissement séquestrés. Officiellement, ils seraient soigneusement conservés au parc communal. M. Habirèche, lui, soutient mordicus qu’elles sont toujours à l’hôtel. Ce dernier est censé être placé sous la surveillance de deux gardiens. A notre passage, ils n’y étaient pas. Aujourd’hui, M. Habirèche et sa famille n’ont pas même de quoi se changer. «Je peux comprendre qu’ils me chassent de l’hôtel. Mais pourquoi confisquer mes biens ? Nous sommes sortis une main devant une main derrière. Ces vêtements que je porte, je les ai achetés à la friperie. Je suis obligé de les laver à la fontaine publique. Nos papiers, nos meubles, nos économies, les clés de ma voiture, tout est à l’hôtel. Et on n’a pas le droit d’y accéder», se plaint M. Habirèche. Il affirme dans la foulée que des objets précieux sont au nombre des effets confisqués : «Dans le lot, il y a les bijoux de ma femme ainsi qu’une forte somme d’argent d’une valeur de 2,5 milliards de centimes destinés à financer mes projets d’investissement. Il y a aussi les affaires scolaires de nos enfants qui sont bloqués sachant que c’est la rentrée des classes.»

    Baali Habirèche ajoute que «l’expulsion aurait dû se faire en présence de témoins assermentés», précisant que «l’huissier est tenu de me restituer mes biens au bout de 48 heures». «Or, depuis le 9 juillet, nous ignorons totalement ce qu’il est advenu de nos affaires. L’huissier m’a dit qu’il n’avait pas de camion. Je lui ai répondu que j’étais prêt à louer des camions à ma charge pour les récupérer.» Et de s’écrier   «Mais bon sang, je ne suis pas propriétaire du Hilton ou d’El Aurassi ! Je gère juste un petit hôtel minable en plein désert. Alors, si j’étais Djillali Mehri qui a des projets avec la chaîne Accor, qu’est-ce qu’ils m’auraient fait ! La seule chose que je désire maintenant, c’est de récupérer mes biens et quitter cette wilaya qui ne m’a jamais accepté, moi qui suis resté un éternel ‘barrani’ !»

    L’huissier Yahia Bellakhdar, par la voix de sa secrétaire : «Je n’ai fait qu’exécuter une décision de justice»

     

    Nous nous sommes rendus par deux fois au cabinet de l’huissier Yahia Bellakhdar, à Laghouat, qui a eu à exécuter la procédure d’expulsion de l’hôtelier Baali Habirèche, afin de recueillir sa version des faits. En outre, nous avons tenté à maintes reprises de le joindre sur son portable. En vain.

    Sa secrétaire nous dira : «L’huissier a essayé de vous rappeler mais vous étiez injoignable», avant de nous faire cette réponse : «Quoi qu’il en soit, il vous dit qu’il n’a fait qu’exécuter une décision de justice, et que cette affaire concerne exclusivement M. Habirèche et l’APC de Hassi R’mel. Il n’a rien à voir là-dedans.»

    Mustapha Benfodil
  • Rumeurs sur le décès du président

    Le mouvement de redressement du FLN rejette les accusations de Belkhadem

     



    Accusés par Abdelaziz Belkhadem d’être à l’origine de la rumeur sur le décès du président de la République, début septembre, les redresseurs du FLN démentent. Les opposants de Belkhadem, réunis ce samedi 15 septembre à Draria, à l’ouest d’Alger, ont rejeté les accusations du chef du FLN, l’accusant de vouloir nuire à leur action en propageant de fausses informations contre eux.

    Dans son discours prononcé à l’ouverture de l’université d’été du FLN lundi dernier à Tipaza, Belkhadem a accusé les redresseurs de son parti d’avoir propagé la rumeur sur la mort du chef de l’État. « Qui a intérêt à faire circuler ce genre d’information sur le président ? La mort de Bouteflika servira à qui, si ce n’est à ceux qui nourrissent l’ambition de lui succéder ? » s’interroge le porte‑parole du mouvement, Mohamed Seghir Kara. Allusion à Belkhadem qui nourrit l’ambition de briguer la magistrature suprême en 2014. « C’est cette même personne [Belkhadem], rappelle M. Kara, qui s’est entourée durant l’université d’été de cadres qui ont affiché publiquement leurs divergences avec le président ».
     
    En tenant cette réunion en présence des coordinateurs du mouvement de 45 wilayas, les redresseurs veulent affirmer que le mouvement n’est pas fini !  Au contraire, « le nombre d’adhérents ne cesse d’augmenter depuis la dernière réunion du Comité central », affirme Abdelkrim Abada, président de ce mouvement. La dernière arrivée parmi les redresseurs est Mme Saliha Lardjam, membre de l’Assemblée populaire de la wilaya d’Alger, présente à la réunion de Draria. À deux mois des élections locales du 29 novembre prochain, le mouvement de redressement et d’authenticité du FLN, n’a voulu donner aucune instruction à ses militants : « nos militants sont libres de participer ou de ne pas prendre part à ces élections », explique M. Kara. Dans le premier cas, cette participation se fera avec des listes indépendantes, précise‑t‑il. Le mouvement de redressement du FLN compte organiser des réunions régionales qui seront sanctionnées par une conférence nationale qui devrait réunir plus de 1 500 militants.
  • Pourquoi les AE ?

    C’est le porte-parole du ministère des Affaires étrangères qui a répondu à la rumeur sur le décès du président.
    Une sortie pour le moins énigmatique puisque en quoi les questions relatives au président de la République relèveraient-elles des AE ?

  • algerie:justice équitable commence par une injustice corrumpue

    ELLE A ÉTÉ PROGRAMMÉE POUR MERCREDI PROCHAIN À LA COUR D’ALGER
    L’affaire Sonatrach de nouveau devant la chambre d’accusation

    C’est mercredi prochain que la chambre d’accusation près la cour d’Alger va statuer dans l’affaire Sonatrach. L’instance judiciaire, saisie par ordonnance, aura à trancher sur la suite à donner aux qualifications du juge instructeur concernant cette affaire.
    Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Dernière ligne droite dans l’affaire Sonatrach avant que la justice ne décide de trancher définitivement. En effet, la chambre d’accusation près la cour d’Alger est appelée à examiner pour la énième fois une affaire, dont l’instruction dure depuis près de deux années. Ainsi, conformément au code de procédure pénale, la chambre d’accusation doit donner suite aux qualifications des actes «fixées» par le juge instructeur. En d’autres termes, ladite instance judiciaire aura à statuer sur les nouvelles révélations contenues dans les réponses des commissions rogatoires, qu'elle avait ordonnées au juge d'instruction pour enquêter sur les biens détenus à l'étranger par les 15 prévenus. La chambre d'accusation se trouve désormais, et ce, à la lumière de ces nouvelles conclusions face à trois options. La première est de faire l'impasse sur tout et de suivre le juge d'instruction dans la criminalisation des faits. La seconde est de rejeter les conclusions du juge et de correctionnaliser l'affaire. La dernière option est de faire en sorte d'exiger un complément d'enquête pour entendre toutes les personnes citées et non auditionnées par la juge. Parmi celles-ci, il y a Réda Hamech, l'ancien chef de cabinet de Mohamed Meziane et proche collaborateur de Chakib Khelil, ex-ministre de l'Energie et des Mines, ainsi que ce dernier. On apprend que le magistrat instructeur a réservé une fin de non-recevoir à la requête introduite par les avocats de la défense qui, indique-t-on, ont saisi le juge pour l’audition de l’ex-ministre de l’Energie, Chakib Khelil, en tant que témoin à décharge. La requête de la défense s’inscrit conformément aux articles 69 bis de la loi 06-22 du code de procédure pénal qui stipule que «l’inculpé ou son conseil et/ou la partie civile ou son conseil peuvent, à tout moment de l’instruction, demander au magistrat instructeur de recueillir ses déclarations, auditionner un témoin ou procéder à un constat, pour la manifestation de la vérité». Si le magistrat instructeur ne croit pas devoir procéder aux actes demandés, il doit rendre, dans les vingt jours suivant la demande des parties ou de leur conseil, une ordonnance motivée. A l’expiration de ce délai et à défaut d’ordonnance du juge d’instruction, la partie ou son conseil peut dans les dix jours saisir directement la chambre d’accusation qui statue dans les trente jours à partir de la saisine. Sa décision n’est susceptible d’aucune voie de recours. En somme, le juge d’instruction instruit à charge et à décharge. Il doit donc procéder à tous les actes d’information utiles, que ceux-ci soient de nature à démontrer la culpabilité ou l’innocence d’une personne. Selon des sources citées par le journal El Watan, Mohamed Meziane, sous contrôle judiciaire, et ses deux fils, en détention provisoire depuis plus d’une année, sont concernés par un nouveau chef d’inculpation lié au blanchiment d’argent. Pour cette raison, ajoutent les mêmes sources, le juge les a interrogés en mai dernier sur leurs biens immobiliers et leurs comptes ainsi que ceux de leurs épouses. Cela dit, les premières auditions des quatorze prévenus et celles d’une quinzaine de témoins sont achevées sur une lourde interrogation quant à la responsabilité politique et administrative de l’ex-ministre de l’Energie, Chakib Khelil, dans ce scandale. En effet, que ce soit l’ancien Pdg Mohamed Meziane, ses deux enfants ou les vice-présidents, Benamar Zenasni, chargé de l’activité transport par canalisation — sous mandat de dépôt —, Belkacem Boumedienne, chargé de l’activité amont — en détention provisoire — et Chawki Rahal, chargé de l’activité commercialisation — placé sous contrôle judiciaire —, il est clair que tous les actes de leur gestion étaient soumis à l’appréciation du ministre de l’Energie, expliquent nos sources, qui révèlent que Mohamed Meziane, l’ex-P-dg, «ne faisait rien sans en référer à Chakib Khelil». Même pour le cas de ses deux fils, l’un travaillant pour Saipem et l’autre pour Contel, les deux sociétés étrangères détentrices des marchés, objet de ce scandale, il en avait fait part à son ministre. Les marchés de télésurveillance pour les bases du sud du pays ne sont, en général, jamais traités uniquement par le P-dg ou ses vice-présidents. «Ils sont tous soumis à l’appréciation de Khelil, dont certains par écrit.» Le scandale Sonatrach avait éclaté en janvier 2010 et concerne des contrats de gré à gré accordés au groupe Funkwerk Plettac Contel pour des équipements de contrôle et de sécurité, et à l’italienne Saipem, où exerçaient les deux fils de l’ex-P-dg.
    A. B.

     

  • Des profs de français, pour quoi faire ?

     

    Par : Mustapha Hammouche

    “L’Algérie est le deuxième pays francophone”, nous rappelle la ministre française de la Francophonie. D’autres sources nous l’ont assuré, pour nous faire plaisir, à nous, Algériens chantres du retour à notre identité linguistique. Mais, pour une fois que nous sommes deuxième et, et non avant-dernier, d’un classement, et sans être des partisans patentés de la francophonie, nous sommes preneurs, n’est-ce pas ?
    Allez savoir comment nous avons fait pour qu’en un demi-siècle d’arabisation, d’algérianisation et de GULN, nous en sommes encore à être les seconds locuteurs de la langue de Molière… tout en manquant d’instituteurs de français !
    Et demandons à la France de nous assurer la formation d’enseignants dans la matière, à en croire toujours Benguigui qui a abordé la question avec notre nouveau ministre de l’Éducation. Mais elle en a tellement abordé, de questions, en quarante-huit heures, madame Benguigui !
    Mais bien malin qui nous dira de quoi manque l’École algérienne. Car bien malin qui nous dira quelle école le pouvoir a, un jour, voulue pour nos enfants. Depuis le scandaleux laboratoire de “l’école fondamentale” qui a donné les résultats que l’on sait et dont l’impact a fait effondrer l’université, puis les sphères économiques et culturelles, les programmes scolaires ne sont plus que le produit de dosages annuels de matières. Ces dosages “de rattrapage” sont le fruit de rapports de force idéologiques changeants : plus ou moins d’éducation religieuse, plus de français que d’anglais ou l’inverse, bilinguisme, trilinguisme…
    On appelle cette épicerie pédagogique, la réforme scolaire.
    Dès les premières années de l’Indépendance, la stratégie d’affaiblissement des esprits suspects d’être culturellement infertiles pour les germes de l’idéologie baâthiste commandait le pilonnage économique, médiatique, politique et policier des francophones, c’est-à-dire des Algériens qui ont étudié en Algérie, et non à Tunis ou au Caire. Le Parti arborait une politique d’arabisation à marche forcée, des structures de mise en œuvre budgétivores, un discours usant de l’amalgame français-colon-ennemi, un contrôle politico-policier qui traque les francophones désignés, par glissements sémantiques successifs, comme francophiles, puis pro-français, puis “ennemis de l’intérieur”… tout cela pour demander à une ministre de la Francophonie — d’origine algérienne ! — de faire apprendre le français à de futurs éducateurs d’enfants de l’Algérie “depuis déjà” indépendante, comme aurait dit Brel ?
    Que d’opportunismes politico-linguistiques ont prospéré sur de généreux budgets de structures “de généralisation de l’utilisation de la langue arabe”, dans les “sociétés nationales” et les administrations ! Que de promotions ont été obtenues sur la base du profil linguistique au détriment de l’exigence technique ou scientifique, pendant que le travail continuait à se faire en français dans les entreprises, les banques et dans bien des administrations !
    Aujourd’hui, que le débat idéologique est dépassé, que la régression en matière d’apprentissage des langues — et donc des sciences — est consommée, ce sont nos dirigeants qui sont dépassés : ils contemplent une école qu’ils ont réduite en ruine et ne savent pas quoi en faire.

  • Bouteflika se «tue»

    L’Algérie est sans doute l’unique pays au monde où le président de la République est sujet à une récurrence de rumeurs sur sa mort. Cinq, dix, vingt fois ? On ne compte plus le nombre de vraies fausses alertes sur la prétendue dégradation de la santé de Bouteflika, ou carrément de sa mort clinique. Depuis son hospitalisation en 2005 au Val-de-Grâce à Paris, le chef de l’Etat a du mal à convaincre qu’il tient bien sur ses deux pieds. Ses silences et ses disparitions soudaines des caméras du 20h sont mécaniquement interprétés comme autant de signes de fatigue, ou plus grave encore, d’inaptitude à assumer ses fonctions. Il n’a presque pas le droit de prendre quelques jours de congé au risque de voir son acte de décès «réel» signé par des médias virtuels.
    Sept ans après l’intervention qu’il a subie, la rumeur – assez souvent de mauvais augure – ne l’a presque jamais quitté. Dernière séquence de ce feuilleton de mauvais goût, cette folle rumeur qui a fait le tour d’Algérie et même de certaines capitales du monde, vendredi, faisant état du décès du président Bouteflika. Le pays a été complètement remué par un blogueur qui a distillé son diagnostic à partir d’un bar genevois…

    Il n’en fallait pas plus à la blogosphère et aux réseaux sociaux pour répandre et démultiplier une vraie fausse information qui a littéralement explosé l’audience du petit blog.
    Les dégâts, hélas, ne s’arrêtent pas à cette quête éperdue de la vérité par des Algériens qui s’inquiètent légitimement des implications d’un éventuel décès du chef de l’Etat. Même les missions diplomatiques étrangères ont partagé ce «vendredi de l’angoisse» avec les Algériens.
    Et pour cause, un diplomate d’une capitale occidentale était d’autant plus crédule qu’il a remarqué l’absence d’images montrant l’ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, remettre sa démission au Président et son successeur Abdelmalek Sellal recevant sa nomination. Des facteurs renforçant le doute sur un Président qui a déjà disparu des radars de la République depuis des jours.
    Question à un dinar : à qui profite cette lancinante  rumeur ?

    Participe-t-elle de cette espèce d’action psychologique qu’entretiennent certains milieux pour affaiblir le chef de l’Etat et le disqualifier politiquement ? Ou alors s’agit-il d’une manœuvre tactique entreprise opportunément pour susciter un zeste d’affection populaire pour un Président qui en a tant besoin ? Difficile de le savoir tant les voies du système sont à ce point impénétrables. Il reste que Bouteflika continue de se «tuer» lui-même pour avoir conditionné les Algériens des années durant à une présence quasi obsessionnelle au JT de 20h. Pendant son premier mandat, il aura crevé l’écran. Désormais, il crève la Toile, non pas par sa présence mais par son absence.
    Et ce n’est certainement pas un démenti virtuel qui va effacer la faillite de la communication institutionnelle. Et dire qu’un petit bulletin médical comme celui que Barack Obama a publié sur son compte facebook aurait suffi pour tuer non pas le Président, mais la rumeur…

     

    Hassan Moali
  • Un passeport diplomatique pour les brigands et les criminels afin d’échapper aux poursuites judiciaires à l’étranger!!!!

     

    El Watan 06 septembre 2012

     

    Une parade vient d’être trouvée
    Passeport rouge pour les cadres

    Face au phénomène des poursuites judiciaires à l’étranger à l’encontre des cadres de l’Etat, une parade vient d’être trouvée.

    Les enfants, les épouses des anciens présidents de la République et des officiers supérieurs de l’armée bénéficieront du nouveau décret qui octroie des passeports diplomatiques à cette catégorie de personnes.
    De même que les secrétaires généraux des ministères et les parents des anciens présidents, leurs enfants, leurs épouses, leurs frères et sœurs, les anciens Premiers ministres, les ministres d’Etat, les cadres jouissant du titre de ministre, le directeur de cabinet du président de la République, le secrétaire général du gouvernement, son homologue de la présidence, les conseillers du président retraités et ceux qui ont occupé ce poste pendant sept ans.

    Cette mesure touche également le chef d’état-major de l’armée, le chef du renseignement et de la sécurité et les officiers supérieurs de l’armée. Ce passeport diplomatique garantit à son possesseur l’immunité, notamment lors des voyages effectués à l’étranger par cette catégorie de personnes.
    Plusieurs plaintes ont été déposées dernièrement à l’étranger contre des responsables algériens, la dernière en date concernant le général à la retraite, Khaled Nezzar, poursuivi par un tribunal suisse.

  • Finitude des cercles


    Fin de règne, le départ se prépare. D’abord, en écartant les ministres amis, comme cela avait été fait pour Chakib Khelil, éloigné pour échapper à la justice. En relevant les retraites des hauts fonctionnaires ensuite, puis enfin, par ce décret signé dans la discrétion, en octroyant le passeport diplomatique et donc l’immunité aux anciens présidents, M. Bouteflika compris, leurs frères et sœurs, leurs conseillers, les ministres et officiers supérieurs, ainsi qu’à leurs épouses et enfants. On aura reconnu dans cette liste l’oligarchie au pouvoir, la famille, le régime, celui-là même qui dirige, se partage la rente, organise les contrats et marchés en s’octroyant le monopole de la violence, autant malveillant envers les droits de l’homme et libertés que bienveillant envers la corruption, les surfacturations et les délits d’initié. A l’abri de futures poursuites, le cercle se prépare donc à une belle retraite, ayant mis suffisamment d’argent de côté.

     


    Avec ce chiffre, non confirmé, mais que la presse a relayé : 500 des 700 ministres qu’a comptés l’Algérie se sont établis à l’étranger après leur fin de fonction. Reste à organiser le changement de personnel, et il est significatif à ce sujet que personne ne puisse débattre du bilan de M. Ouyahia à l’occasion de ce changement du gouvernement. Pourtant, il y aurait de quoi ; descente dans tous les classements internationaux, corruption institutionnalisée, augmentation de la dépendance extérieure, crise de logement, chômage, violence et insécurité. Si le cercle est à l’abri, on ne peut pas en dire autant des Algériens qui devront se préparer à payer rapidement les fruits de la mauvaise gestion et la dilapidation des ressources, humaines, financières et naturelles. Un cercle est fini, il possède un centre et une circonférence où tous les points sont équidistants, connectés au centre par des rayons. Au-delà du cercle, c’est le néant.

     

    Chawki Amari

  • on prend les memes et recommence:rien à changer

    Le reste sans changement ?

    Par : Mustapha Hammouche

    Des confrères plus qualifiés ont trouvé et trouveront encore des raisons à la pertinence du choix du nouveau Premier ministre. Il est vrai que, dans le contexte d’une tendance générale à la prévarication dans les secteurs à hauts investissements, celui qui sort indemne de scandales de corruption mérite d’être signalé. Mais ni cela, ni les réels progrès dans l’approvisionnement en eau potable, ni la bonhomie de la personne ne suffisent à résumer le sens politique d’une nomination.
    Sur ce plan, on observe d’emblée que le “raz-de-marée” organisé du FLN aux dernières législatives n’a pas influencé la décision du Président. Depuis la révision constitutionnelle de 2008, le pouvoir est organisé de sorte que l’Exécutif soit totalement “indépendant” du législatif, dont le rôle est de parapher les décisions du premier. Dans ce mécanisme, le gouvernement, à son tour, ne constitue une entité institutionnelle que lorsqu’il est réuni en Conseil des ministres et le Premier ministre servant de coordinateur pour les seules opérations interministérielles.
    Le ministre de la Santé a eu à le rappeler à Ouyahia quand, en octobre 2011, celui-ci l’interpellait très officiellement sur ses responsabilités dans le marasme du secteur : “Je suis le premier et l’unique responsable du secteur de la Santé. Il n’y a aucun différend entre le Premier ministre et moi. Il est désigné par le président de la République et moi aussi. Lui est chargé de la coordination entre les différents ministères. Et chaque ministre travaille selon une feuille de route définie par le président de la République”, répliquait Ould-Abbès.
    Tout le système, formellement finalisé avec la révision constitutionnelle de 2008, est basé sur ce faisceau d’obédience directe des institutions envers le Président. Il n’y a plus de fonctions politiques à prérogatives propres. Ni même de commis de l’État, puisque les instances d’arbitrage constitutionnel, monétaire, etc. sont réduites à un rôle d’exécution. Les organes-relais n’ont plus de prérogatives d’interprétation ou d’adaptation du “programme du Président” et, eux comme leurs subdivisions opérationnelles, attendent les instructions détaillées sur leurs tâches. Qui ne viennent pas toujours. Ce qui peut expliquer  la paralysie de la machine État et ce que le tout nouveau président de l’Assemblée nationale, lui-même, appelle un “état d’hibernation”.
    Peut-être que son efficacité exécutive servira à Sellal pour “mettre du mouvement dans le statu quo”, comme dirait l’autre, mais ce n’est pas là qu’il faut chercher les raisons de sa promotion. Pas plus que dans la configuration politique de la nouvelle Assemblée, dont la composante est, indépendamment des appartenances partisanes, formatée dans le moule qui fait des élus des exécutants. Elles se trouveraient plutôt dans sa pratique de la relation directe au Président, à l’occasion des campagnes électorales qu’il a dirigées.
    Comme un message d’un autoritarisme résolu, la première APN de “la réforme” doit cohabiter avec un Premier ministre qui n’a eu, ni à dévoiler ses convictions politiques ni à se soumettre au vote populaire. “L’objectif principal” de Sellal est, dit-il, “de poursuivre l’application du programme du président de la République sur le terrain”. Ce que faisait son prédécesseur. Un nouveau gouvernement donc, et le reste… sans changement ?

  • La fin d’un clan et naissance d'un autre!!!!!

     

     

    Arrivés aux premières heures de l’élection de Abdelaziz Bouteflika en 1999, ceux qui furent désignés sous de multiples appellations quittent un à un le navire. 
    Le départ du gouvernement de Noureddine Yazid Zerhouni, Abdelhamid Temmar et à un autre degré de Abdelaziz Belkhadem semble signifier la fin d’une époque. Souvent désignés comme membres du «clan présidentiel», ils ont, avec Chakib Khelil, constitué l’ossature du système Bouteflika. C’est en effet à travers des membres du premier cercle que Bouteflika a posé les bases de son pouvoir. En verrouillant l’un des plus importants corps de sécurité (la police) et l’administration locale à travers Yazid Zerhouni, le président s’est immédiatement mis en situation de construire un maillage efficace lui permettant d’accéder à l’Algérie profonde qui le lui rendra bien lors de ses différentes réélections. La bonne parole économique sera, quant à elle, portée par Abdelhamid Temmar dont les décisions à l’emporte-pièce dans les secteurs industriels et des services auront finalement eu raison de sa carrière. Relégué à un poste de «chef prospectiviste», il quitte le gouvernement sans gloire. C’est à Chakib Khelil que sera dévolu le rôle de patron du pipe à pétrole et ce qui en découle. Celui qui avait fini par mettre en place un système de prédation à grande échelle, et sur lequel Bouteflika s’appuyait, dans ses rapports avec les Américains, sera le premier à affaiblir le clan présidentiel à travers un limogeage précipité, consécutif à des scandales sur des affaires de corruption touchant l’énergie, unique ressource du pays. L’absence de Belkhadem dans le gouvernement Sellal relève, quant à elle, d’une autre problématique. Réputé proche de Bouteflika, il fait probablement les frais d’une volonté de donner au nouveau gouvernement une dimension plus technique que politique. C’est aussi, peut-être, une manière de lui délier les mains et de lui permettre d’être plus critique à l’égard d’un Exécutif dans lequel le FLN n’est partie prenante que dans de très faibles proportions. En quittant l’Exécutif les uns après les autres, les fidèles de Bouteflika ont-ils terminé leur mission ? Le clan présidentiel qui a été dans ses meilleurs jours un instrument politique, économique et électoral redoutable ne paraît plus avoir une feuille de route conséquente. Le Président lui-même, ne donnant pas l’impression de se donner de nouvelles ambitions, a fini par mettre fin à l’existence d’un groupe devenu, sous nombre d’aspects, particulièrement encombrant. 
    Mokhtar Benzaki

  • ALGERIE:Informel

     

    Impuissant devant les grands, l’Etat s’attaque «aux petits»

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    Les pouvoirs publics combattent le commerce informel.

     

    C’est du moins ce qu’ils tentent de faire croire à travers une grande opération coup-de-poing contre les marchés illégaux de la capitale, lancée mercredi dernier après des mois de laxisme. Le ton est donné : désormais c’est la police qui est chargée de la lutte contre l’informel. Au lendemain des émeutes de janvier 2011, qui ont fait 5 morts et des centaines de blessés, services de sécurité et services de l’administration publique ont été instruits de laisser faire dans ce qui est appelé des «mesures d’apaisement». Dans le même sillage, ministres, walis, chefs de daïra et présidents d’APC se sont empressés de multiplier les déclarations dans les médias quant à l’aménagement d’espaces pour la création de marchés de proximité, et ce, pour la réinsertion du «marché informel» dans le circuit légal du commerce.

    «Ils nous promettent (les pouvoirs publics) depuis des mois des espaces dans des marchés qui n’ont toujours pas vu le jour et aujourd’hui, ils nous chassent ?», s’interroge Sid Ali, 28 ans, père d’une fillette, vendeur à Belcourt. Même son de cloche chez son désormais ex-voisin d’étal. «Ils ont bien fait leur campagne électorale dans les marchés informels et nous ont promis des tables dans les marchés… Où sont donc ces députés ? Ces responsables qui nous ont appelés à voter massivement le 10 mai dernier pour améliorer notre situation. Aujourd’hui, ils nous envoient la police pour nous chasser. Je leur dis nous n’allons pas nous taire jusqu’à ce que vous nous réinstallez dans un marché proche de notre quartier», prévient Mouloud, 26 ans, de Bab El Oued.

    A la DGSN, on affiche plutôt un satisfecit «L’opération d’assainissement du marché informel s’est déroulée dans de bonnes conditions. Aucune altercation n’a été enregistrée avec ces vendeurs», a déclaré le lieutenant Abdelghani Khelil Charef à l’APS. A la télévision d’Etat, la police a agi en réponse aux doléances des citoyens, et les habitants des quartiers ciblés triés sur le volet sont soulagés, voire «heureux d’être enfin débarrassés de ces jeunes voyous». La DGSN a engagé plusieurs unités des forces antiémeute, en tout 1500 agents pour mener à bien cette opération dès les premières heures de la matinée de ce mercredi et ce jeudi.  


    Mauvaise cible


    Pour les jeunes vendeurs, pas le temps de protester. «Tout a été fait tôt dans la matinée. Au réveil, nous avons trouvé nos étals détruits et un dispositif policier gigantesque», indique Samir, 24 ans, de Belouizdad. Samir, Mustapha et Nassim avaient déjà passé commande pour la rentrée scolaire. «Les fournitures scolaires, des tabliers et cartables, cela nous a coûté 100 000 DA, comment nous allons  les écouler maintenant ?», s’interrogent-ils. Dans les marchés illégaux algérois, la même question : «Où vendre sa marchandise ?» Pour les familles, «où s’approvisionner ?»

    Il serait facile de croire que les jeunes vendeurs à la sauvette vont se laisser faire. «Nous allons reprendre nos étals et nos espaces, il s’agit de notre gagne-pain, s’ils veulent nous renvoyer en prison, qu’ils le fassent!», avertissent certains jeunes. Pour les parents, l’Etat se trompe de cible. «Ils n’ont pas de travail, pas de formation, donc aucun débouché professionnel. En ce moment, ils peuvent se taire, car avec les profits engrangés durant le mois de Ramadhan, ils peuvent subvenir à leurs besoins. Mais après ?», explique Ali Meziane, 62 ans, père de 5 enfants.

    En effet, l’Etat est impuissant devant «l’alliance de la mafia financière et des barons du commerce», selon les termes du Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Pour lui, il est difficile de combattre l’informel, car ce combat pourrait affaiblir la stabilité du pays. Il y a comme un cafouillage dans cette opération médiatico-policière intitulé «Opération coup-de-poing contre l’informel» Les autorités livrent une chasse sans merci aux petits vendeurs à la petite pochette, pendant que les gros barons liés aux sphères de l’Etat continuent en toute quiétude à remplir les gros sacs.

     

    Zouheir Aït Mouhoub
  • les rentiers moissonnent les fruits de la prébende de l’indépendance

     

    El Watan le 27.08.12

    «Quand un peuple ne défend plus ses libertés et ses droits, il devient mûr pour l’esclavage.»     J. J. Rousseau

    La force motrice et réformatrice d’un pays est d’essence spirituelle, les idées produisent très bien leurs effets dans les pays dits «civilisés» et demeurent sans effet et sans impact réel dans les pays dits  «sous-développés». Il y a ceux qui ont les idées et ceux qui ont le pétrole. Les matérialistes auront beau soutenir le contraire, c’est la pensée qui représente le train du monde. L’histoire nous dévoile la valeur de l’éthique et de la culture de chaque nation, et la pérennité d’une nation ne peut se mesurer à sa capacité intellectuelle et son respect des valeurs morales, religieuses et  universelles, avec comme mode d’existence l’amour pour principe, l’ordre pour base, le bien-être pour l’humain, et le progrès pour but.

    Deux types de sociétés existent dans ce monde. Un premier : une société dans les pays développés où l’on constate que les idées l’emportent sur le concret (la nourriture spirituelle passe avant) et un deuxième : se situant  dans les pays sous-développés, où les choses l’emportent sur les idées (la pomme de terre chez nous passe avant le livre). Beaucoup d’exemples, à travers l’histoire, peuvent nous enseigner et nous renseigner aussi sur la longévité d’une nation. Pour ce qui est de ma contribution analytique, je me limiterais à certains pays : la France, un pays sensible, mais c’est quand même une nation qui mérite et qui aurait dû servir d’exemple ou de modèle à suivre, pas plus que le Japon, un pays géographiquement petit, alors qu’il est la 3e puissance industrielle du monde et son économie s’est essaimée sur tout le globe terrestre, sa force réside dans son développement, son rayonnement culturel et sa participation au progrès universel, sans omettre de signaler le facteur intellectuel avec cet avantage qu’il a sur les autres pays dits développés, d’avoir conservé jalousement et avec fierté sa tradition ancestrale.

    Pour les Japonais, qu’ importent la forme, la couleur ou la danse du gouvernement, pourvu qu’il respecte le peuple (valeur abolie en Algérie) et qu’importe la doctrine politique, dans la mesure où les intérêts du peuple sont mieux sauvegardés. Pour les Nippons, il n’existe pas de petits ou de grands pays dans leur lexique, mais de petits cerveaux et de grands cerveaux. L’homme de Java a le sens du minutieux, de l’organisation, de l’ordre, de l’amour du tout petit détail, il est l’homme du concret, du positif, de la pratique, de la  technique et de l’art… Il représente le moteur de l’histoire, car il est porteur de ces valeurs qui font la civilisation. L’Algérien doit retrouver cette logique pragmatique qui mettrait de l’ordre dans son esprit dont le but envisagé, en premier, est l’adaptation de la parole à l’acte, ou plutôt l’acte devrait devancer la parole pour mieux éclairer le chemin du bien-être et cesser de se faire valoir. La France, tout en étant algérien et de surcroît «fils de chahid», je ne connais d’elle que le colonialisme qui tue la pensée, l’effort intellectuel, la tentative de redressement moral, infériorise l’être, l’impérialisme, la xénophobie, l’islamophobie, les ismes et les phobies… si l’ on fait abstraction de ces sentiers battus et qu’on examine la France intellectuelle et technique, on s’apercevrait que cette nation dure depuis Clovis (premier roi des Francs, 466-511) en passant par Charlemagne (l’éducation), la France et son histoire profonde de monarchie, de République, et d’empire.

    La France garde son rôle et est partie prenante (force morale + économique + culturelle) de l’Europe et Les serments de Strasbourg, considérés comme le premier texte de la langue française datant du 14 février 842. La France  a façonné le progrès universel par la richesse de sa culture. «L’ennui avec les révolutions, c’est qu’à peine l’une terminée, il faut vite préparer la suivante, afin de chasser du pouvoir ceux qui s’en sont emparés pour le bien de tous et en ont fait leur profit exclusif.» G. Wolinski. L’Algérie de Novembre 1954 était une Algérie où les idées avaient un impact et des effets révolutionnaires, de véritables combattants dans le sens le plus large possible, le fusil n’était qu’un instrument. L’Algérie de 1962, le matériel, les affaires, le pouvoir et l’argent faisaient son lot et l’emportaient sur les idées, les rentiers moissonnent les fruits de la prébende. Les hommes de la Révolution de 1954 étaient engagés envers Allah, la patrie et d’autres purs idéaux (déclaration du 1er Novembre), ceux de 1962 étaient engagés pour le matériel et tous les nouveaux vices de ce bas monde.

    La prise d’Alger, le 5 juillet 1830 par les troupes françaises, sera le début  du calvaire, de l’enfer, du supplice, de  la torture, du martyre et de  tourments pour l’Algérien ou l’indigène de l’époque. Le 1er Juillet 1962, la parole revient par la force de l’emblème à l’Algérien qui s’est manifesté par l’unique scrutin authentique, juste, légal et équitable. Il en sort vainqueur le 5 Juillet 1962, la pensée algérienne «liberté» l’emporte sur la pensée de l’Algérie française «territoire français», après une immense liesse populaire, les intérêts claniques, les maffieux, les matérialistes l’emportent de plus belle sur les intérêts nationaux. Un duel conceptuel et inégal naît entre ce qui reste des «Novembristes» (révolutionnaires)  engagés et la masse des «Marsiens» (gens du cessez-le-feu de 1962 ). Ces Marsiens ont accaparé les leviers du nouvel Etat et y ont imposé des responsables véreux sans conscience, ni culture, ni science, ni morale, aucun principe, des ploutocrates devenus les  nouveaux maîtres ne rendant de comptes à personne et se permettant de tout faire. Le pouvoir est devenu pour eux une chasse gardée et le pays une propriété privée, où ils se permettent tout et s’en servent sans mesure, ni sobriété, ni discrétion. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : budget faramineux  des anciens moudjahidine ; licences de toutes natures ; priorité matérielle ; carte blanche, etc. Les ploutocrates ont écrasé la pensée, l’effort intellectuel, la tentative de redressement moral et sont en train d’inférioriser l’Algérien pour le rendre miteux et piteux et le pays est devenu aujourd’hui incapable de tout effort social, économique et culturel…

    «Il ne peut y avoir de révolution que là où il y a conscience.»  J. Jaurès

    Les «Novembristes» sont les véritables artisans  de la Révolution, de l’indépendance et du mot suprême : «liberté». Les Marsiens, les nouveaux ordonnateurs de la déliquescence,  ne savent point ce qu’est un projet de société, encore moins un modèle de développement économique, social et culturel. Ils ont, par contre, tout fait pour détruire  manifestement  l’intelligentsia des «Novembristes» et ont édifié et structuré une nomenklatura qui a détruit et anéanti la société civile, tout en faisant prévaloir dans un premier temps (1962-1988) l’égalité populaire (socialisme à l’algérienne), c’est-à-dire l’égalité matérielle au détriment de la liberté de conscience, tout en muselant, bien entendu, la liberté, sachant pertinemment que l’existence indéniable d’une hiérarchie mentale, intellectuelle, technique, artistique, culturelle et ethnique empêche l’égalité absolue entre tous les membres d’une société. Ce qu’ils ont omis intentionnellement de faire, parce que cela n’arrange pas leurs affaires, est que l’on soit égaux devant la loi (absence de l’Etat de droit). Dans un second temps (1988, après les événements du 5 Octobre) la libéralisation à outrance du pays se met en marche avec comme appui l’école de Chicago et la conception économique à la Friedeman, avec comme maître le FMI, par une liquidation forcée et péremptoire d’entreprises publiques, en l’absence de la liberté et de la conscience  du citoyen, alors qu’il aurait été préférable que la liberté l’emportât sur l’égalité. Aujourd’hui, ni l’une ni l’autre n’est mise sur rail, on baigne plus dans la platitude où le côté sécuritaire fait taire toute conscience mouvante. Depuis 50 ans, le pays était et est livré en paissance, où la maffia, le clanisme, l’incompétence, la nomenklatura  capable de faire une production extraordinaire ou record de la platitude pour mieux rester inefficace dans notre état de sous-développement.

    Certes, les «Novembristes» ont réussi leur Révolution  en 1954, c’était un exploit et un peuple en état de Révolution est invincible, mais ils ont manifestement échoué en 1962, début du fiasco, le triomphe et l’aura enfantés par l’indépendance et les espoirs du peuple et des chouhada se sont vite métamorphosés par des tiraillements et des difficultés de la vie : chômage, analphabétisme, violence, saleté, destruction des échelles de valeur, phénomènes des maux et fléaux sociaux, malaise, amertume, déception, désenchantement, désespérance, rancœur, alors que le système politique n’est pas compensé, corrigé, égalé, équilibré ou neutralisé par un contrepouvoir, ce qui a favorisé la corruption, le clientélisme, l’informel, l’enrichissement illicite.

    Les nations n’évoluent que par l’utilisation de leurs élites, de leur éducation, du respect des citoyens et les citoyens sont égaux devant la loi, et cette même loi est au-dessus de tous. Notre pays agonise et souffre dans la  misère et l’analphabétisme. L’élite n’est pas formée et les intellectuels sont trop méfiants, car le pays est dirigé au moyen de doctrines externes et est téléguidé par le FMI, la Banque mondiale, l’OMC (nos ministres qui font leurs comptes rendus devant l’Assemblée française)… De 1962 à ce jour, 50 ans se sont déjà écoulés, un demi-siècle… et on n’arrête pas d’être ridicules, de préparer à coups de milions de dollars les fêtes de l’indépendance et de la jeunesse. Généralement, une fête n’est que l’aboutissement d’un résultat positif, (entassement de biens et d’idées), un anniversaire  (croissance positive), qui se fête dans la joie et se résume sur certains faits positifs (matériels ou  immatériels), il en est de même pour ce qui concerne un pays qui va en avant, pas en arrière. Si l’on n’arrive pas à construire une Algérie de création et de partage des richesses, c’est une Algérie de conflits multiples qui nous attend.

    Depuis 1962, l’Algérie vit un lourd handicap qui s’impose (sous-développement matériel et intellectuel, suivi d’une politique déficiente, nous avons de l’argent mais pas de perspectives pour l’avenir et absence d’insertion). On n’a pas su jusqu’à aujourd’hui faire l’apprentissage de notre existence, un pays sans esprit et nous n’avons point conservé l’unité de notre âme, on s’est acheminés vers le mal tout en réalisant le médiocre et l’inacceptable. Le pays n’a pas su émanciper l’Algérien en tant qu’homme et citoyen dans son esprit, n’a pas su donner également de l’ardeur à sa force créatrice et son essor, c’est pourquoi on arrive à dire et à souligner que le pays n’a pas accompli son devoir, car le caractère du régime est négatif et nage dans la négation. Quand on néglige la vérité, la punition, le travail productif, la propreté dans son sens le plus large possible, le bien… on récolte manifestement le mensonge, la spéculation, la platitude, la corruption, la violence, l’infécondité et la saleté dans son sens le plus large qui sont parrainés par la nomenklatura, la maffia, les barons. Cette nouvelle saleté déshumanisée…

    Depuis longtemps, l’histoire n’a cessé de nous prouver qu’un pays ne peut évoluer que par l’emploi de son élite, par son éducation, par sa culture du bien et son respect des lois, au droit, à l’ordre, aux normes, aux valeurs et à la justice de toute nature. Depuis l’indépendance, les dirigeants de ce bled ne font que se méfier des intellectuels, on fait peu cas de leur valeur, on nous a toujours dirigés au moyen de doctrines venues d’ailleurs. Nos dirigeants se comportent comme des propriétaires de la terre et le peuple ressemble à un troupeau, oubliant que le peuple a une conscience et sa volonté est bien plus importante et supérieure à la raison et à l’observation, elle est capable de se transformer le jour de vérité en… Ce qu’il y a de pire dans notre pays, c’est que le pétrole (rente) reste le seul moyen pour exister misérablement. Tous les minerais (ressources) sont en train de s’épuiser.

    Nous n’avons même pas su ni appris à les extraire, alors pour les exploiter, c’est une autre chanson, car nous pensons décadence au lieu de penser créativité ou bien nouveauté. La crise, ou plutôt la dégénérescence, sinon la déliquescence  qui frappe de plein fouet l’Algérie, est différente de celle qui menace le monde de façon générale, car force est de reconnaître que le mal que nous nous sommes fait est bien pire que celui qui nous a été impliqué par les autres, qui n’ont fait que l’aggraver en profitant de notre inattention. On ne peut pas corriger le passé maintenant, il fait partie de notre histoire, on n’a pas su corriger le présent pour mieux vivre le futur. Cette Algérie est ce que les incompétents et arrivistes en ont fait. Si elle est sans ardeur, sans dynamisme, sans force aujourd’hui, c’est parce que ces incompétents l’ont rendue impitoyable par leurs comportements. Tel est mon point de vue formulé par  un  constat amer, que le commun des mortels puisse présenter.

    Benallal Mohamed. Ancien magistrat à la Cour des comptes