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pouvoir - Page 2

  • Algérie des finances : la plus grande épicerie du monde

    matin dz|

    "La clémence ne se commande pas. Elle tombe du ciel comme une pluie douce sur le lieu qu'elle domine." William Shakespeare

    Karim Djoudi dégrafe à tout-va le chéquier de l'Etat !

    L’Etat est en train de racheter Djezzy, il veut aussi racheter Nedjma, il pourrait racheter la filiale Danone ou que sait-on quoi encore ? Les concessions portuaires concédées aux Emiratis, la chaîne Sheraton, récupérer el Hadjar, et cetera, les caisses de la République sont pleines à craquer, "hetbark", "awidkan", y a à boire et à manger dans le fourre-tout financier national. Où pour chaque problème pris en considération, avant de discuter de quoi que ce soit, de management ou de méthode propice d’approche, on lève les mains au ciel et on dégrafe un gros chèque.

    Sellal, sous le signe du statu quo financier

    Jamais  dans l’histoire du pognon algérien un ministre des Finances n’a eu autant de facilité de manipulation dans le Trésor de la nation que Karim Djoudi, maintenu dans la formulation gouvernementale de Abdelmalek Sellal - que déjà on se met à le désigner par le sobriquet du "Lion de Moka", le petit village de la Petite Kabylie, du côté d’Ighil Ali, dans la wilaya de Bejaïa qui l’ait vu naître, au lendemain de sa fameuse déclaration qui disait qu’il faille nettoyer le pays, comme si l’argent seul va suffire à la dératisation de la société algérienne. Parce que cette prolifération, au demeurant bien réelle, du rongeur souterrain malsain charriant les épidémies néfastes s’accompagne aujourd’hui à ciel ouvert d’une invasion tout aussi redoutable, porteuse d’un syndrome parmi les plus pernicieux que l’Algérie ait connu depuis la nuit des temps, même de l’époque glorieuse et richissime des passages par notre vaste pays vers el Andalous (Cordoue, l’Halambra), le syndrome du "débordement", la forme la plus avancée du réflexe de l’arriviste plein aux as mais déconnecté de la réalité sociale.  

    Le dépositaire du chéquier national fournit des fortunes aux entreprises qu’il sait bidon, qu’il sait qu’elles n’ont aucune chance de s’assainir, de se corriger, dans le but de passer immédiatement dans le marché de la concurrence compétitive. D’aucuns disent qu’il obéit à des ordres formels pour éviter les conflits sociaux que provoqueraient des licenciements en masse. Tiens, je me rappelle le très brave Abdelaziz Khelaf son correspondant alors dans les horribles années 1980 où l’Algérie était au fond de la bouteille, 45 milliards de dollars de dette, le pétrole à 20 dollars et les caisses de l’Etat anéanties. Il lui arrivait de se soucier avec hantise des petites fournitures de bureau de son département pour préserver des deniers pouvant servir à quelque chose d’utile. Les grandioses dépenses publiques finissent, en ce trop plein de réserve de change et de grosses marges annuelles dans les échanges hydrocarbures, par ressembler à une "rechqa" tous azimuts.    

    La gestion par le fonds de caisse

    Aujourd’hui, l’ondée argentière, le typhon rentier, semble rendre les dirigeants, de la plus haute échelle jusqu’aux responsables anodins des affaires domestique – regardez par exemple les nouveaux putains d’abris bus qu’on installe dans les agglomérations du pays, en ville et en campagne, qui attirent la chaleur du soleil et les averses plus que de protéger les passagers des aléas climatiques – plus dépensiers que les pires des héritiers gâtés et mal élevés. Qui n’ont rien foutu de leur existence avant que la fortune de Crésus ne leur tombe sur la tête. Qu’est-ce qui se passe dans ce secteur-là des bras cassés qui  s’échauffent pour débrayer ? Foutez-leur une bonne augmentation et qu’on n’en parle pas ! Et vogue la galère, la rente ferme le bec à tout le monde en épongeant toutes les conneries économiques. Toutes les incompétences démontrées dans les actifs aléatoires, entrepris dans des visions de calculs d’épicerie où c’est seulement les sommes faramineuses mises en œuvre qui font office de solution.

    En dehors de foutre Moumen Rafik Khalifa et ses complices en taule, l’on se demanderait donc dans cette histoire-là du rachat à tire-larigot, pourquoi l’Etat ne s’est-il donc pas proposé de reprendre le groupe Khalifa qui, quoi que l’on dise, malgré les détournements et les fuites de la devise, les affaires du consortium roulaient convenablement et la dette envers les populations pouvaient se réglait le plus normalement du monde. D’aucuns expliquent que s’il y avait dans la retentissante roublardise des intérêts étrangers, sans aucun doute l’Etat aurait à coup sûr racheté dare-dare et les victimes algériennes se seraient ainsi tirées au moindre mauvais compte. A moins que, comme dirait la comique française, "on ne nous dit pas tout", maintenant, sur cette affaire.

    Un alias de Benbouzid

    C’est à l’avènement de Abdelaziz Bouteflika que l’empire Khalifa prend son envol et c’est sous l’empire de celui-ci qu’il a été décidé de mettre fin à l’empire du premier. Il se passe quelque chose d’extraordinairement biscornue en 13 ans d’exercice de pouvoir. Beaucoup de chose se passent en même temps que leurs contraires, c’est comme s’il gouverne dans le pays deux fractions idéologiques opposées, à la manière qu’il puisse régner à l’Elysée, par exemple, en même temps une politique UMP et une autre socialiste, la première libéralise à outrance, la seconde étatise dans la mesure du possible.Un reptile qui se mord la queue, devenu paranoïaque par les grosses quantités d’argent qui sommeillent dans son antre et dont il ne sait pas quoi faire.

    Au rythme où vont les revenus hydrocarbures, et où s’hypertrophient les capacités nationales d’intégrations technologiques, l’Algérie est sur la voie de posséder un Benbouzid bien carburé à la tête de ses finances publiques. De même que l’ancien ministre de l’Eduction a fait de l’école algérienne, en une décennie, une giga-crèche qui a fait parvenir une génération entière complètement abrutie sur le marché du travail sans travail, de même le ministre des Finances actuel, de loi des finances en loi des finances, va finir par faire de l’Algérie la plus grande épicerie de la planète.

    Nadir Bacha

  • ALGERIE:Informel

     

    Impuissant devant les grands, l’Etat s’attaque «aux petits»

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    Les pouvoirs publics combattent le commerce informel.

     

    C’est du moins ce qu’ils tentent de faire croire à travers une grande opération coup-de-poing contre les marchés illégaux de la capitale, lancée mercredi dernier après des mois de laxisme. Le ton est donné : désormais c’est la police qui est chargée de la lutte contre l’informel. Au lendemain des émeutes de janvier 2011, qui ont fait 5 morts et des centaines de blessés, services de sécurité et services de l’administration publique ont été instruits de laisser faire dans ce qui est appelé des «mesures d’apaisement». Dans le même sillage, ministres, walis, chefs de daïra et présidents d’APC se sont empressés de multiplier les déclarations dans les médias quant à l’aménagement d’espaces pour la création de marchés de proximité, et ce, pour la réinsertion du «marché informel» dans le circuit légal du commerce.

    «Ils nous promettent (les pouvoirs publics) depuis des mois des espaces dans des marchés qui n’ont toujours pas vu le jour et aujourd’hui, ils nous chassent ?», s’interroge Sid Ali, 28 ans, père d’une fillette, vendeur à Belcourt. Même son de cloche chez son désormais ex-voisin d’étal. «Ils ont bien fait leur campagne électorale dans les marchés informels et nous ont promis des tables dans les marchés… Où sont donc ces députés ? Ces responsables qui nous ont appelés à voter massivement le 10 mai dernier pour améliorer notre situation. Aujourd’hui, ils nous envoient la police pour nous chasser. Je leur dis nous n’allons pas nous taire jusqu’à ce que vous nous réinstallez dans un marché proche de notre quartier», prévient Mouloud, 26 ans, de Bab El Oued.

    A la DGSN, on affiche plutôt un satisfecit «L’opération d’assainissement du marché informel s’est déroulée dans de bonnes conditions. Aucune altercation n’a été enregistrée avec ces vendeurs», a déclaré le lieutenant Abdelghani Khelil Charef à l’APS. A la télévision d’Etat, la police a agi en réponse aux doléances des citoyens, et les habitants des quartiers ciblés triés sur le volet sont soulagés, voire «heureux d’être enfin débarrassés de ces jeunes voyous». La DGSN a engagé plusieurs unités des forces antiémeute, en tout 1500 agents pour mener à bien cette opération dès les premières heures de la matinée de ce mercredi et ce jeudi.  


    Mauvaise cible


    Pour les jeunes vendeurs, pas le temps de protester. «Tout a été fait tôt dans la matinée. Au réveil, nous avons trouvé nos étals détruits et un dispositif policier gigantesque», indique Samir, 24 ans, de Belouizdad. Samir, Mustapha et Nassim avaient déjà passé commande pour la rentrée scolaire. «Les fournitures scolaires, des tabliers et cartables, cela nous a coûté 100 000 DA, comment nous allons  les écouler maintenant ?», s’interrogent-ils. Dans les marchés illégaux algérois, la même question : «Où vendre sa marchandise ?» Pour les familles, «où s’approvisionner ?»

    Il serait facile de croire que les jeunes vendeurs à la sauvette vont se laisser faire. «Nous allons reprendre nos étals et nos espaces, il s’agit de notre gagne-pain, s’ils veulent nous renvoyer en prison, qu’ils le fassent!», avertissent certains jeunes. Pour les parents, l’Etat se trompe de cible. «Ils n’ont pas de travail, pas de formation, donc aucun débouché professionnel. En ce moment, ils peuvent se taire, car avec les profits engrangés durant le mois de Ramadhan, ils peuvent subvenir à leurs besoins. Mais après ?», explique Ali Meziane, 62 ans, père de 5 enfants.

    En effet, l’Etat est impuissant devant «l’alliance de la mafia financière et des barons du commerce», selon les termes du Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Pour lui, il est difficile de combattre l’informel, car ce combat pourrait affaiblir la stabilité du pays. Il y a comme un cafouillage dans cette opération médiatico-policière intitulé «Opération coup-de-poing contre l’informel» Les autorités livrent une chasse sans merci aux petits vendeurs à la petite pochette, pendant que les gros barons liés aux sphères de l’Etat continuent en toute quiétude à remplir les gros sacs.

     

    Zouheir Aït Mouhoub
  • Algérie : cherche Etat désespérément

     

    Par Le Matin DZ |

     

    Jamais sans doute les municipalités et daïras algériennes n’ont été autant au cœur de la protestation citoyenne. Jamais sans doute l’Algérien n’a ressenti autant l’absence de l’Etat.

     

    Daho Ould Kablia remet le couvert pour les élections locales.

     

    Des dizaines de sièges de mairies et de daïras ont subi le courroux des contribuables en colère. Aux quatre coins du pays, ce sont des dizaines de rassemblements qui ont été organisés depuis le début de l’année pour dénoncer l’incurie des services de l’Etat. Coupures d'électricité, pénurie d'eau, cherté de la vie, chômage, insécurité, incendies, hôpitaux en manque de médicaments, etc. La cadastre des défaillances est long à évoquer.

     

    Les Algériens ne sont pas dupes, ils en ont marre de l’incompétence dans les services publics, des chaînes à rallonge devant les guichets des mairies, des bureaux de poste, des banques, etc. De la tchipa à payer pour le moindre papier. Les prix flambent, à la veille de chaque ramadan sans qu’aucun responsable n’y trouve une réponse. L’insécurité gangrène la société sans que la police pourtant hyper-présente n’arrive à l’annihiler. Des quartiers entiers de villes importantes sont devenus des coupe-gorges au grand dam de leurs habitants. Le commerce informel est en train de tuer l'officiel. Les pertes financières de l’Etat du fait de la formidable prolifération du commerce informel, étaient estimées en 2011, selon l'APS, à plus de 10 milliards d’euros par an. Une enveloppe faramineuse qui part dans les circuits souterrains sans gêner personne en haut lieu. Et que fait le ministre du Commerce ? Rien.

     

    L’établissement de n’importe quel papier d’état civil est un casse-tête. Il faut se lever aux aurores pour passer toute la journée dans une mairie pour se le faire établir. A l’heure d’internet et de l’informatique, ce triste état de fait est le signe de l’anachronisme qui règne dans les administrations et pourrit le quotidien des Algériens. La situation est connue, elle dure depuis des années, et aucune solution n’a été trouvée pour faciliter la vie des administrés. Le constat de "défaillance de l’Etat", notion onusienne pour désigner les Etats qui n’ont plus de prise sur le terrain, n’est pas loin.

     

    Il y a néanmoins une évolution notable dans ces mouvements de protestation à retenir. Les protestataires ne brûlent presque plus les locaux, ils préfèrent les fermer. C’est certes symbolique, mais cette action en dit long sur l’évolution de la conscience citoyenne des Algériens. 

     

    Est-on, pour autant, assez pertinents en haut lieu pour saisir la perche tendue par les protestataires ? On en doute. Car, au lieu de couper les branches mortes, les décideurs préfèrent reconduire leurs vieilles recettes. Au lieu de lancer de vraies réformes, on se cabre dans un ombrageux déni de la réalité. Au département de l'Intérieur on affiche une placidité à toute épreuve. Pas un cil ne remue devant les protestations. On laisse faire, tout en évitant tout débordement.

     

    Pour le moment, en effet, le seul souci du ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, c’est d’organiser les élections locales. Alors, après les dernières législatives et l’insignifiant taux de participation, le ministre de l’Intérieur est en train de réanimer toutes les formations politiques qu’il a agréées pour qu’elles occupent le terrain. Histoire de donner un improbable prolongement à la démocratie verticale mise en place depuis quelques années.

     

    Le petit théâtre des ombres va commencer. La cinquantaine de partis, sans profondeur sociale, sans base militante, composés de fats et d’opportunistes pour qui le seul objectif est la perspective du partage de sièges et de prébendes, va meubler la scène politique pendant quelques semaines, le temps que le pouvoir siffle la fin de la récréation.

     

    Un nouveau raout électoral se prépare, avec de "nouveaux élus" qui, nous le craignons, ne feront pas mieux que ceux qui sont actuellement contestés.

     

    Hamid A.

  • Des citoyens incarcérés. Menace sur les libertés individuelles

     

     

     

    Mehdi Bsikri 28 08 2012 in El Watan

     

    La chape de plomb que subissent les militants des droits de l’homme constitue une sérieuse atteinte aux droits de défendre les plus faibles. Porteurs d’un idéal moderniste, les activistes ne cessent de rappeler que leur objectif demeure l’application en bonne et due forme des textes de loi qui régissent la République.

     

    Ils appellent à chacune de leurs manifestations les pouvoirs publics à respecter, entre autres, les conventions internationales ratifiées par l’Algérie. Mais les arrestations et les intimidations, dont ils sont victimes, ne cessent pas. C’est même un rituel répressif auquel ils font face à chaque velléité de dire non aux atteintes aux libertés.

     

    L’année 2012 ne diffère pas des années précédentes en matière d’atteinte aux droits de l’homme. Aujourd’hui, s’ouvrira au tribunal de Ksar El Boukhari, dans la wilaya de Médéa, le procès de Abdelkader Kherba, membre de la Coordination nationale des chômeurs et de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Laddh). Il répondra devant le juge pour «agression sur agent en fonction». En réalité, ce procès traduit une énième tentative pour museler les activités des militants. L’on se souvient que Kherba avait soutenu les greffiers, alors en grève en mai dernier. Arrêté parce qu’il leur avait apporté son soutien, il a été incarcéré à Serkadji, puis libéré après un tumultueux procès. Il écopera d’un an de prison avec sursis.

     

    Le 19 juin dernier, c’est l’ex-vice-président de la Laddh, Mohamed Smaïn, qui est arrêté, au motif d’une plainte déposée en 2002 à la cour de Relizane. Cette arrestation répond également à des calculs obscurs du régime. M. Smaïn dénonçait, durant les années 1990, les graves atteintes aux droits de l’homme et les disparitions forcées. Il n’hésitait pas à désigner les noms. Bémol pour ses détracteurs, il ne cesse de réclamer la vérité jusqu’à présent. En remontant plus loin, l’on constate le harcèlement que subissait Yacine Zaïd, président du bureau de la Laddh de Laghouat et syndicaliste. Au mois d’octobre de l’année dernière, une convocation lui parvient du commissariat central de Batna. Il lui est reproché de soutenir un mouvement séparatiste chaoui. Une fantaisie pour le militant. Pour lui, ce n’est qu’un prétexte pour le faire taire. Différents acteurs interrogés, hier, s’élèvent contre le harcèlement des défenseurs des droits de l’homme qui n’en finit pas.

     

    Le président de la Laddh, Noureddine Benissad, remarque «un rétrécissement du champ des libertés» et constate que «le régime fait obstacle aux mouvements de défense des droits de l’homme. La période précédant les élections législatives du 10 mai dernier montre clairement les procédés répressifs du régime». M. Benissad faisait allusion aux arrestations des militants de diverses organisations.
    «Il faut occuper l’espace public», propose Mokrane Aït Larbi Amine Sidhoum, coordonnateur national du Réseau des avocats pour la défense des droits de l’homme (Raddh), indique que «les atteintes aux droits de l’homme n’ont pas cessé en Algérie. L’arrestation de militants va crescendo et les manifestations ont depuis l’avènement de l’année en cours été réprimées». «S’il y a répression des manifestants, c’est parce que le régime a peur des structures organisées», analyse-t-il. L’avocat Sidhoum fait remarquer que «l’Etat, qui n’assume pas ses responsabilités, se montre clément avec les gangs qui agressent tant de citoyens, mais réprime les militants». Pourquoi ? Me Sidhoum pense que «le régime a peur des militants, mais pas des gangs, car ces derniers ne sont pas une menace pour les privilèges des dirigeants».

     

    Mokrane Aït Larbi est convaincu pour sa part que «les militants doivent se concerter pour adopter d’autres pratiques, afin de contrecarrer les exactions du régime». «Les libertés sont bafouées quotidiennement en Algérie. Il est temps de passer à une autre étape. Les organisations des droits de l’homme doivent se réunir pour engager des actions concrètes sur le terrain. Il faut occuper l’espace public et manifester, voire organiser une marche d’une manière pacifique», propose-t-il.
    Dans le même sillage, le responsable de la communication au sein du Mouvement de la jeunesse indépendante pour le changement (MJIC), Abdou Bendjoudi, estime que «l’apogée des atteintes aux droits de l’homme et le processus d’arrestation qui s’en est suivi coïncident avec la validation des résultats des élections de la honte du 10 mai dernier, approuvés, via un deal, par l’Union européenne et les Etats-Unis d’Amérique».

     

    Quant à Kader Affak, porte-parole du Réseau pour la défense des libertés et de la dignité (RDLD), il pense que «le pouvoir est arrivé à un point de non-retour. Il a consommé toutes les capacités pour changer de l’intérieur. Le régime adopte une politique pour détruire les consciences». Enfin, le directeur de l’Observatoire algérien des droits de l’homme (OADH), Yahia Bounouar, juge que «le régime, pour tenter d’étouffer une contestation et une révolte populaires, cible principalement les militants actifs en multipliant les arrestations, les harcèlements judiciaires et policiers, ainsi que les intimidations… Pour cela, il n’hésite pas à violer les traités internationaux que l’Algérie a ratifiés et ses propres lois». «L’objectif étant d’empêcher les militants d’activer sur le terrain et surtout de donner un contenu politique à la contestation. Tant qu’un mouvement de contestation reste strictement dans le domaine social, il ne risque rien, mais dès qu’il prend une dimension politique, l’appareil répressif prend immédiatement le relais», conclut notre interlocuteur.

     

    Mehdi Bsikri

  • La fin politique du soldat Ouyahia ?

     


    Par Le Matin DZ 

     

     

    Selon des sources sécuritaires, la tombe de la défunte mère de l’actuel chef de gouvernement, Ahmed Ouyahia, a été profanée la veille de la fête de l’Aid, dans le cimetière familial en Haute Kabylie.

     

    • Quel avenir politique pour l'inamovible chef de gouvernement Ahmed Ouyahia ?

     

    Le corps n’a pas été exhumé, cependant la tombe porte des marques de destruction. L’enquête pour retrouver les auteurs de cette profanation inqualifiable a été confiée à la police scientifique de la gendarmerie nationale. Selon la première lecture, cet acte odieux apparaît comme un règlement politique ciblant le chef de l’Exécutif, qui rappelons-le est en perte de vitesse depuis le scrutin du 10 mai dernier.

     

    Si aucune information n’a filtré sur les auteurs de ce saccage abominable, la piste de villageois qui auraient commis cette profanation est écartée. Ce forfait porte un message politique destiné à la seule personne du chef de gouvernement.

     

    L’avenir d’Ouyahia qui a  joué son va-tout au cours de ces dernières années pour plaire au président Bouteflika, est de plus en plus sombre et obscur. Oublié par la presse dont il occupait ordinairement l’essentiel de l’actualité, honni par de larges pans de la société pour ses décisions impopulaires, de plus en plus contesté au sein de sa famille politique au RND et lâché par l’armée dont il fut longtemps le chouchou, la vie politique de grand commis de l’Etat semble désormais terminée.

     

    Déjà, depuis quelques semaines, des langues indiscrètes le donnent pour partant. De plus en plus, on parle de son successeur à travers la personne de Amar Ghoul qui nous dit-on aurait pris sa place auprès des puissants généraux de l’armée.

     

    Il faut dire qu’au cours de ces dernières semaines, pour rendre moins douloureux ses échecs répétés, le président de la République a donné en pâture, à la vindicte populaire, son chef de l’Exécutif pour justifier l’incapacité de l’Etat a prendre les choses en main.

     

    De l’enfant prodigue du système, il devient le coupable idéal auquel on veut faire porter le chapeau et la responsabilité de la faillite de l’Etat. Mais ne dit-on pas lorsque l’on veut abattre son chien, on l’accuse de rage.

     

    Désormais à découvert sur tous les fronts, Ahmed Ouyahia aura-t-il assez d'audace et d’aptitude pour rebondir sur la scène politique ?

     

    Saïd Radjef

  • Kabylie : souriez, tout va bien chez nous !

     

     

    Par Le Matin DZ

     

    Depuis près d’un mois, la Kabylie est en train de vivre un été particulièrement cauchemardesque.

     

    Les nombreuses luttes des Kabyles leur ont appris à se méfier des luttes au sein du pouvoir.

     

    Outre la canicule et les nombreux foyers d’incendie qui détruisent encore des milliers d’hectares de végétation dans la vallée du Djurdjura et en Kabylie maritime, s’ajoute désormais au calvaire des populations locales une série de supplices et de contraintes allant de la recrudescence des violences terroristes aux coupures fréquentes d’électricité en passant par des pénuries organisées, touchant exclusivement les produits de large consommation. Comme un malheur n'arrive jamais seul, l’eau, elle aussi, a cessé de couler par enchantement dans nos robinets depuis plusieurs jours, alors que les défaillances programmées d’Algérie Telecom continuent de priver cette région de l'accès à Internet.

     

    Rien qu’au cours de ces deux dernières semaines, on a recensé plusieurs faux barrages, accompagnés d’incursions et autres attentats ciblant les forces de l’ordre, sans parler de toute la panoplie quotidienne d’incivilités et d’actes de délinquance qui choquent l’entendement. Devant une telle situation, un observateur étranger peut conclure aisément et en toute légitimité à un pacte visant a séparer la Kabylie du reste du pays. Sauf que durant ces nuits ramadanesques qui bruissent de violences et de rumeurs angoissantes sur une prétendue guerre de clans au sommet de l’Etat, la Kabylie montre un visage serein et ferme.

     

    En dépit de toutes les contraintes et des conditions météorologiques extrêmes qui le plongent dans l’obscurité depuis le début du mois sacré de ramadan, le Djurdjura n’a rien perdu de sa lucidité politique. Les militants de villages ne manquent pas de se payer le luxe de tourner en dérision la propagande du pouvoir qui fait tout pour se donner des apparences d’un régime démocratique soucieux du respect des droits de l’homme et des attente légitimes du peuple. De même, l’opposition qui ne demande qu’à être associée aux décisions du pouvoir et la presse complice qui tente depuis des lustres de s’abîmer dans des réflexions qui incitent l’opinion publique nationale et internationale à interpréter de façon oblitérée le cours de l’actualité en Algérie, ne sont pas épargnés.

     

    A peine l’ardeur des passions soulevée par la querelle "des secrétaires jalouses", sobriquet donné aux cadres dissidents et aux membres de la direction actuelle du FFS, s’est-elle estompée que déjà les militants de villages se moquent de fort belle manière de l’affaire Nezzar dont on dit qu’elle est d’inspiration présidentielle. Pour les Kabyles, les requins ne s’entredévorent jamais entre eux. Dans cette affaire, ils voient plutôt une autre manipulation hautement scientifique dont seul le régime d’Alger a le secret. Une manipulation qu, selon nos interlocuteurs, n’a d’autre objectif que celui de faire oublier ou retarder la perspective du changement. "Où est la différence entre Nezzar, Bouteflika et les autres hauts dignitaires du régime ?", interrogent-ils en guise d’arguments à leurs thèses. Et d’ajouter en chœur : "Ils appartiennent tous à la même graine, au même pouvoir qui est là depuis plus d’un demi-siècle."

     

    C’est le feuilleton de l’été, commentent pour leur part deux journalistes qui travaillent pour le compte du Quotidien d’Oran et El Watan. "Une comédie qui pue le mensonge et la manipulation, très mal interprétée de surcroît", expliquent-ils encore.

     

    Le tapage médiatique soulevé par l’affaire Nezzar, les coupures d’électricité, la pénurie des produits de large consommation, les incendies, les violences terroristes, la délinquance industrialisée et la défection programmée du réseau Internet qui dure maintenant depuis un mois, n’ont pas raison de la lucidité et de la sagesse des militants de villages. Ces derniers pensent qu’un changement radical et pacifique est possible, pour peu que les volontés et les compétences s’unissent autour d’un seul et même mot d’ordre.

     

    Où que vous alliez ces jours-ci au Djurdjura, vous n’entendrez qu’une seule espérance, celle du changement, et un seul son de cloche : l’Algérie est devenue un endroit imprévisible et incertain, et les prédateurs qui l’entourent ont de multiples apparences. C’est ce qui explique en partie la réticence et la prudence (qui ne sont pas des signes de soumission et de résignation) des militants de villages d’engager l’ultime bras de fer avec le régime gérontocratique au moment où les rafales du changement soufflent de plus en plus fort sur le pays, en dévoilent la stupidité d’un système archaïque arrivé à terme.

     

    Saïd Radjef

  • L’Algérie ou l'impossible transition politique

     

    Par Le Matin DZ |

    Le chapitre des législatives semble clos sans qu’il donne lieu ne serait-ce qu’à un début de changement.

    Sans changement, Daho Ould Kablia invite les Algériens à la prochaine élections

    Le gouvernement provisoire de sa majesté le Président de la République s’attèle d'ors et déjà à préparer des élections de renouvellement des institutions locales. Les partis politiques qui avaient crié à la fraude électorale y prendront part bien que les conditions légales de leurs organisations soient les mêmes que celles qui ont présidé aux législatives. Avec ceci de particulier, le seuil éliminatoire est revu à la hausse de deux points supplémentaires.  

    Si les mêmes causes conduisent inéluctablement aux mêmes effets ; les mêmes conditions ne conduiraient-elles pas aux mêmes résultats ?

    Depuis octobre 1988, les Algériennes et les Algériens ont participé à 14 élections dont 5 présidentielles, 5 législatives dont une avortée et 4 élections locales sans compter les consultations référendaires et le vote des lois fondamentales.

    Pendant ce temps, nous aurons tout connu : Annulation des élections, dissolution des Assemblées locales, assassinat de Mohamed Boudiaf, mort de centaines d’Algériennes et d’Algériens, destruction du tissu industriel du fait de la politique de réajustement structurel imposé par le Fonds monétaire international et des actes terroristes qui avaient visé toutes ces unités publiques qui employaient des centaines de milliers de travailleurs.

    Sur le plan international, l’Europe de l’Est a vu le Mur de la honte s'effondrer sous la pression de l’élan démocratique des Allemands, les dictatures les plus sanguinaires et les plus policées s’écrouler jusqu’à même l’empire soviétique qui leur avait donné naissance. Le Moyen-Orient a connu deux guerres qui ont fini par l’occupation de l’Irak, la destitution et le jugement de Saddam, la fin de la guerre civile au Liban suites aux accords de Taif, l’émergence de l’Iran, la chute de Najibullah en Afghanistan, la chute des Talibans qui l’avaient chassé, la défaite d’Israël au Sud Liban, la partition du Soudan, la chute de Ben Ali, de Moubarak, de Kadhafi …

    Notre régime récalcitrant a prouvé au monde qu’il a une capacité de régénérescence que lui envient toutes les dictatures du monde. La rente des hydrocarbures aidant, il a réussi à s’offrir une paix sociale en dépit des grèves et protestations endémiques.

    Depuis les législatives de mai dernier, le pays plane sans pilote au milieu des turbulences que connaît le monde depuis les tempêtes qui ont tout balayé devant elles. 

    Qu'importe ! Les citoyens participeront aux élections locales, les partis politiques également, dans le même cadre législatif et réglementaire et sous le contrôle de la même Administration et avec les mêmes pratiques. Nous reconduirons le système pour une autre mandature et nous continuerons à crier à la fraude, à la corruption et à la mauvaise gouvernance.

    Abdelaziz Djeffal

  • no moment 2

    DIlem du 13 Aout 2012

  • Faut-il accepter comme une fatalité la présence à la tête du pays de cette mafia………

     

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    Adel HERIK

    Kadhafi avait du pétrole à ne savoir qu’en faire, mais il n’avait pas de véritable armée, ni de véritable administration capable de quadriller tout le pays et de surveiller toute la population. Il avait donc adopté ce style particulier de chef de tribu qui protège la veuve et l’orphelin qui lui avait permis de tromper le peuple libyen pendant 42 ans. Benali et Moubarak avaient une armée et une administration bien organisées, mais il leur manquait le nerf de la guerre : l’argent. Les trois pouvoirs mafieux dont ils étaient les chefs ont donc fini par tomber sous les coups de boutoirs de la contestation populaire généralisée et le manque d’empressement des puissances occidentales à leur venir en aide.

    Le pouvoir mafieux algérien, chapeauté par le duo de septuagénaires toufiq-boutef, se permet, quant à lui, de faire réélire le FLN avec une confortable majorité et brave avec une arrogance bien de chez nous tous les vents de révolte qui soufflent sur le pays depuis janvier 2011. Il tient le pays bien en main, grâce à l’inépuisable trésor sur lequel il est assis, le maillage serré fait d’un mélange particulièrement résistant à la « corrosion » qui est constitué par la combinaison bureaucratie de l’appareil de l’État-Armée-DRS et la façade pseudo-démocratique qu’il a édifiée depuis 1989. Un « bel édifice » conçu pour résister à toutes sortes de pressions et de tensions, à toutes sortes de bourrasques et de sirocos, à toutes sortes d’inondations et de sécheresses. Harga, immolation, suicide, terrorisme résiduel, révoltes dans les cités-dortoirs de la capitale, grèves, manifestations : rien ne peut entamer le calme olympien de nos vénérables dirigeants, ni perturber leur profond sommeil.

    Faut-il oublier donc toute idée de changement pacifique dans notre pays, le peuple algérien étant maintenu en état de vie artificielle, d’un côté, et abondamment matraqué, de l’autre, chaque fois qu’il essaie de relever la tête. L’avenir de l’Algérie ne pourrait-il donc jamais être sérieusement envisagé sans DRS, sans FLN, sans RND et sans pétrole? Faut-il renoncer à toute idée de réelle démocratisation du système politique, de véritable alternance, de justice indépendante? Faut-il accepter comme une fatalité la présence à la tête du pays de cette mafia qui devient plus puissante année après année et qui décide pour nous sans jamais nous demander notre avis? Faut-il se faire définitivement à l’idée que nous ne sommes qu’un ramassis de gueux dirigés par des « beggara-haggarine » condamnés à vivoter dans la médiocrité jusqu’à ce que le pétrole et le gaz s’épuisent et que le pays plonge alors dans le chaos total pour ne plus jamais en ressortir?

    Mais tout système politique qui se maintient par le mensonge et l’injustice et qui génère la misère et le désespoir finit tôt ou tard par secréter l’élément qui le détruira. Ainsi, le système colonial français a fini par s’écrouler après avoir imposé aux Algériens l’oppression et l’injustice pendant 132 ans. Tout système politique qui refuse de se réformer et de changer pacifiquement finira par tomber dans la violence, le sang et les larmes, c’est là une loi de l’Histoire. Ceux qui sont à la tête du pouvoir mafieux dans notre pays et qui font tout pour empêcher toute véritable réforme et tout véritable changement sont-ils conscients de la précarité de leur situation ou ne s’en rendront-ils compte que lorsqu’il sera trop tard, à l’image de la communauté européenne qui a fuit précipitamment l’Algérie en juin 62, après avoir ignoré l’existence des masses affamées et humiliées par le système colonial pendant 132 ans?

    Le système mafieux pernicieux a pu se maintenir dans notre pays en jouant habilement sur plusieurs registres et en actionnant plusieurs leviers. Il s’est construit avec le temps une solide carapace qui lui a permis de résister au vent de révolte qui souffle dans notre région depuis décembre 2010. Le maintien de ce système autoritaire mafieux obsolète a un coût très élevé pour le pays sur le plan économique et social. L’Algérie traîne honteusement au bas du tableau dans tous les domaines et donne l’impression d’être un pays où tout est faux, trafiqué, sans valeur réelle. La performance économique et le développement humain sont les derniers soucis de ce pouvoir archaïque, car seul le pillage de la rente et le maintien du système intéressent ceux qui sont à la tête du pays aujourd’hui.

    Les Algériens et les Algériennes doivent impérativement prendre conscience du danger mortel que ce pouvoir fait courir au pays et se mobiliser, chacun dans son environnement immédiat, afin de dire non à la médiocrité, non au mensonge, non à l’humiliation, non au désespoir. Nous devons garder à l’esprit que le peuple algérien vaut mieux que cela et qu’il dispose d’un potentiel humain et naturel qui lui permettrait de se hisser au niveau des nations respectables, pour peu que le système de gouvernement soit basé sur des principes justes et que la transparence et la reddition des comptes prennent la place du mensonge et de la filouterie.

  • Appel à un débat national sur le système de santé

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    A  l’occasion de ce 50e anniversaire de l’indépendance, le bilan du système de santé a été très peu abordé. C’est pourquoi l’on ne peut que se féliciter qu’El Watan ait inclus, dans son colloque  international, une conférence du Pr F. Chaoui sur le thème de la santé et donné la parole dans ses suppléments à un autre acteur de la santé, le Pr K. Merad Boudia.

     

     Moi-même, à l’occasion de cet anniversaire, j’ai contribué dans Le Quotidien d’Oran (5, 6, 7 et 12 mars dernier) par une étude sur «le bilan du système de santé et les perspectives», de même que j’ai donné le 3 juillet une conférence sur le même thème à l’occasion d’une journée d’étude organisée par le GRAS (laboratoire de recherche en anthropologie  de santé de l’université d’Oran), «Sciences sociales et santé : 50 ans après». Même si une hirondelle ne fait pas le printemps,  j’ose espérer qu’il s’agit là des prémices d’un débat national sur la santé. D’ailleurs, chacun de nous conclut sa contribution sur cette revendication.  Cependant, s’il y a une communauté de vue sur la situation  actuelle de notre système de santé, les approches dans l’analyse sont plus nuancées. Permettez-moi d’une manière succincte de soulever quelques remarques.

    Tout d’abord, nul ne doit ignorer, et particulièrement les jeunes générations, que le colonialisme a exclu les Algériens du système de santé, ce qui est dans sa nature. A l’indépendance, la situation sanitaire dramatique de la population algérienne, et particulièrement dans les zones rurales, s’exprimait  par les chiffres suivants : espérance de vie de 50 ans et une mortalité infantile à 180/1000, dans un désert médical. Des mesures énergiques sont prises par le premier gouvernement, lesquelles se  traduiront, 10 ans après, par une éradication du paludisme, la généralisation de la vaccination pour les enfants et la facilitation de l’accès aux soins, notamment grâce aux brigades mobiles.

    La  loi n° 73-65 du 26 décembre 1973, qui portant institution de la médecine gratuite dans les secteurs de santé, constitue l’événement majeur dans le système de santé de ces 50 années d’indépendance. Toute citoyenne et tout citoyen pouvaient accéder aux soins nécessités par son état de santé. Le financement était  réparti essentiellement entre la CNAS et l’Etat. La participation des ménages était infime. Et c’est dans cette participation symbolique des ménages que résidait l’esprit de la loi. La CNAS, dont le remboursement des soins et des médicaments représentait une partie infime de ses dépenses, contribuait au financement par une participation forfaitaire. Par contre, c’est le transfert abusif des malades à l’étranger qui grevait ses dépenses.

    En toute objectivité, la décision de la gratuité des soins, avec laquelle on peut ne pas être d’accord sur le plan idéologique, associée à la «démocratisation de l’enseignement supérieur», aura eu des résultats positifs en 15 ans, d’autant plus qu’elle s’est déroulée dans un contexte favorable, fait de recouvrement de droit sur le pétrole, une croissance économique élevée et de distribution équilibrée des richesses. Aussi, des progrès importants étaient enregistrés au niveau de l’emploi, de l’éducation et la formation et des logements. La DNS passe de 1,6%  en 1973 à 5,5% en 1988. Le nombre de lits passe de 42 500 à 62 000 en 1987. Le nombre de médecins passe de 6700 en 1979 à 19 500  en 1988. Enfin, l’on note une éradication de certaines maladies transmissibles, un recul de la mortalité infantile et un allongement de l’espérance de vie. Cependant à la fin des années 1980, ce système commençait à s’essouffler sous la poussée démographique, la transition épidémiologique et la baisse des ressources financières du pays. Fallait-il bannir ce système ou le reformer pour l’adapter ?

    Aucun débat national n’a eu lieu pour répondre à cette question.  En janvier 1990, un rapport d’une commission intersectorielle sous l’égide du ministère de la Santé énonce les insuffisances ayant abouti à «la désarticulation du système de santé». Les pouvoirs publics expliquaient cette dégradation du système de santé par la gratuité des soins, les injonctions des organismes  financiers internationaux ou encore le manque de ressources  financières. Ces explications ont conduit à un certain fatalisme  induisant une inertie. Une fois de plus, aucun débat national n’est organisé. Dix années après, en mai 2001, une autre commission du ministère de la Santé souligne dans son rapport «l’accumulation des problèmes depuis 1980, conduisant à une destruction progressive du système de santé». La DNS baisse à 3,6% en 2001 et la DSH est réduite à 58 dollars en 2001. Le budget de la santé n’est plus que de 3,8% du budget global en 2002. Ce qui est important à noter, c’est que la dépense des ménages a augmenté à 39,4% en 2000.

    Dans les années 1990,  le secteur de la santé est ouvert au privé, le marché du médicament est libéré et le «temps complémentaire» est autorisé pour les hospitalo-universitaires. Malheureusement, l’on ne peut que constater, 20 ans après, que ces 3 décisions n’auront nullement eu les effets escomptés sur le système de santé.
    Le secteur privé va évoluer pour lui-même comme un système à part et non complémentaire du secteur public. Il n’est saisi ni en termes d’objectifs, ni en termes de programmation et ni en termes d’évaluation et de contrôle.

    La libéralisation du marché des médicaments n’a permis ni une plus grande disponibilité des médicaments essentiels ou des formes génériques, ni une réduction du coût unitaire.Le temps complémentaire a profité au secteur privé et contribué à une désertion des services hospitaliers souvent dans des conditions, malheureusement, condamnables par la déontologie et l’éthique.
    Quand, enfin, en 2001, le gouvernement a inscrit dans son programme la santé, il s’agira plus d’une réforme hospitalière que d’une refonte profonde du système de santé. Et la commission installée, à cet effet, dont le travail est à saluer, a conclu dans son rapport en 2003 que «la réforme hospitalière doit s’inscrire dans le cadre d’une politique globale de la santé».

    A cette période aussi, aucun débat national n’est lancé afin de permettre une mobilisation autour des recommandations de ladite commission. Actuellement, la crise que connaît le système de santé est grave, mais il ne s’agit ni d’un effondrement du système de santé ni que les hôpitaux soient des mouroirs.   D’abord, l’on note une amélioration des indices économiques de santé : la DNS à 5,79 (2009) et la DSH à 267 dollars (2009), le budget de la santé est de 405 M de dinars en 2012 (11,7% du budget global). Les hôpitaux publics absorbent plus de 70% des patients et font un travail remarquable, mais cela ne peut masquer la désarticulation du système de santé par le manque de hiérarchisation, de réseaux et d’une carte sanitaire rationnelle.

    La pénurie récurrente des médicaments essentiels, l’anarchie régnant au niveau de l’importation et de la distribution.
    L’accès de plus en plus difficile aux soins pour les catégories sociales les plus vulnérables. Enfin,  un financement même s’il est en nette augmentation n’est pas conçu dans le cadre d’une politique globale de la santé.
    Ne pouvant ainsi participer à la relance du système, d’autant plus que ni l’efficience n’est promue ni le gaspillage n’est banni. On ne peut plus à ce stade de désarticulation de notre système de santé se contenter de déclarations d’intention, de programmes purement techniques et d’anathèmes des uns contre les autres tenant lieu de débat.
    Il est temps d’entamer un débat national sur la santé. Un système de santé n’est pas seulement un problème technique, mais un problème politique s’inscrivant dans le cadre d’un projet de société. Toutes les questions doivent être soulevées sans tabou, l’on ne peut faire l’économie d’aucune.

    Quel système de santé ? Un système qui permet la protection de la santé de la population et sa prise en charge quand elle en a besoin, tout en sachant que l’on ne peut offrir les mêmes prestations que les pays nantis qui dépendent de 30 à 100 fois plus pour leur DSH que notre pays et qu’il n’y a aucun pays dans le monde, même les plus nantis, qui peut assurer une CMU à 100% ? Que l’on ne peut s’offrir un système de santé que celui dont on a les moyens financiers pour le soutenir, non seulement à court, mais aussi à long terme.
    Pour cela, l’on ne peut faire l’économie du calcul du rapport coût /efficacité pour chaque technique et chaque molécule. L’étude du rapport coût/efficacité, notamment pour les médicaments, est une des bases de l’efficience, car connaissant toute la puissance des laboratoires, dont souvent malheureusement les prescripteurs deviennent des otages et risquent de dicter la politique du médicament, comme l’a souligné le Pr Chaoui dans une de ses contributions. Le médicament étant un produit stratégique pour la santé de la population, l’Etat se doit d’être la partie essentielle dans la régulation du marché, de l’importation et de la distribution. C’est aussi cela l’efficience. Que l’on ne peut faire l’économie d’un débat sur le budget, passant ainsi à la budgétisation par activité et non par structure, d’où la nécessité de l’application de la contractualisation.

    Qu’on doit absolument aller vers la régionalisation. Ainsi, la région sanitaire émergera en tant que niveau de planification, d’organisation,  d’animation et de contrôle de la politique de santé au plan régional.
    Mettre en place l’intersectorialité qui donnera une dimension stratégique d’efficacité du système de santé.
    C’est à mon sens les quelques questions qui sont essentielles à débattre pour ériger notre système de santé.
    Le débat national sur la santé, auquel nous appelons de tous nos vœux depuis 30 ans, ne doit pas prendre la forme d’assises-alibis, devenant un lieu de grande foire plutôt qu’un lieu propice à la réflexion.

    Ce débat se doit :
    - d’être démocratique, regroupant l’ensemble des professionnels de la santé, des sociétés savantes, de la société civile, des économistes de la santé, anthropologues de la santé,  sociologues, etc. ;
    - doit se situer au-dessus des considérations politiques ou idéologiques, car la santé de par ses dimensions sociale et humaine est un facteur de cohésion sociale. D’ailleurs, les sociétés modernes actuellement rangent la santé parmi les quatre valeurs qui les fondent avec l’emploi, la sécurité et le développement durable. C’est pourquoi elles proclament que la protection de la santé de la population constitue une mission régalienne de l’Etat ;
    - les participants au débat doivent absolument se départir de l’esprit de rente et du conservatisme.  Ce débat doit être basé sur les réalités d’aujourd’hui, structurant sa transformation dans une perspective claire et transparente.

     

    Farouk Mohammed Brahim  : professeur de chirurgie cancerologique CHU Oran

  • Quand le pouvoir brandit la loi...

     

    Par Le Matin DZ

    La chasse aux non jeûneurs est ouverte. Elle est accompagnée de la criminalisation des harragas et d'une levée de l'état d'urgence qui ne justifie plus la féroce répression des gardes communaux ce juillet. Quand brandit la loi, c'est pour réprimer la République...

     

    La levée de l'état d'urgence est une revendication citoyenne

     

    Ça n’a pas failli. A Beni Douala, avant hier, la police a interpellé un jeune homme non jeûneur tabassé séance tenante par la police comme si, dans leurs prérogatives, les forces de l’ordre étaient également des "forces de mœurs". Cette chasse aux "infidèles" encouragées par les prêches et une culture ambiante de l’intolérance, encouragées, voire instituée par la politique de concorde nationale par Bouteflika qui a recruté dans le tas parmi les pseudo-repentis des imams qui tiennent les mêmes prêches des massacres, des faux-barrages, d’incursions dans les bars, dans les mosquées de l’Etat, chaque semaine, et tous les jours en cette période de ramadhan.

     

    Ce qui s’est passé à Beni Douala n’est pas un cas isolé et l’épisode de l’interpellation des quinze jeunes ouvriers accusés de s’être désaltérés en public lors du ramadhan 2010 ou encore la traque aux Algériens reconvertis au christianisme à travers différentes régions d’Algérie…sont symptomatiques de la déliquescence de l’Etat qui, pourtant, pour réprimer une marche citoyenne, un mouvement de protestation social, agite les lois de la République, les mêmes lois qui deviennent, du coup, obsolètes, quand il s’agit de les appliquer à des situations qui relèvent du libre arbitre individuel et qui, ce faisant, n’engagent pas la communauté des croyants pratiquants. La constitution algérienne garantit la liberté de religion et de culte déjà formulée dans l’appel du 1er novembre 54 et réitérée dans les résolutions du congrès de la Soummam, même si l’article 2 de la constitution "L’Islam est la religion de l’Etat" dont la formulation date de la Charte de Tripoli de 63, neutralise, au sens restrictif de l’islam, pris dans son acception d’observance des prescriptions des pratiques religieuses édictées par la religion musulmane.

     

    Or, dans la pratique, ces lois de la République ne sont pas les référentiels juridiques d’une justice prompte davantage aux «fetwas» qu’à la pérennité d’une loi. Les quinze jeunes hommes non jeûneurs d’Ighil Ali ont été déférés devant la justice alors qu’aucun texte de lois ne permet d’établir un chef d’inculpation. Le cas de la jeune fille arrêtée dans un bus à Tiaret l’année dernière pour le simple fait qu’elle lisait la bible ne relève d’aucune législation qui permette de constater  l’infraction «morale» dont elle a été accusée.

     

    Si les lois référant à l’ordre moral et religieux s’avèrent impuissantes face à une culture de l’intolérance et des non-dits d’une tradition bourrée d’interdits, que dire alors de tout le dispositif législatif de l’Etat qui garantit la citoyenneté, le droit au travail au logement, le droit de grève, de manifestations, de constituer un parti politique ? C’est depuis la levée de l’Etat de l’urgence que la répression policière s’est durcie contre les mouvements de protestation. Les deux marches consécutives des gardes communaux ce mois de juillet, pacifiques et de nature sociale, ont été purement et simplement interdites parce que les autorités algériennes ne veulent pas entendre parler d’un tel mouvement de revendications bien que la levée de l’état d’urgence permette et autorise de facto cette liberté citoyenne. Au nom de quels textes de loi ces manifestants de la résistance au terrorisme ont été refoulés aux portes d’Alger, empêchés d’atteindre la Présidence de la République ? Le communiqué du ministère de l’Intérieur et des collectivités locales répond aux gardes communaux par un attirail de lois dans lesquels aucune de leurs revendications formulées, outre le fait qu’elles soient, pour lui, exagérées, ne trouvent sa place. A quoi donc servent ces lois si ce n’est que pour des mesures coercitives ?

     

    Le texte pseudo-juridique de la concorde civile est tombé en disgrâce par une simple décision sans appel de Abdelaziz Bouteflika, celle d’accorder de manière unilatérale l’impunité totale aux maquis terroristes d’Al Qaïda aux Maghreb islamique même si la justice continue ses parades de condamnations par contumace "d’émirs" de groupes terroristes ou de les jeter en prison pour des chefs d’inculpation relevant du fait divers. L’opération "mains propres" d’Ouyahia restée dans les mémoires  a brisé la vie de nombreux cadres d’entreprises compétents et honnêtes sans qu’aucun fondement légal, juridique n’a justifié, motivé cette désastreuse chasse aux gestionnaires économiques. L’incarcération de journalistes pour "délit de presse" et d’opinions, la criminalisation des harragas, les censures de livres, peuvent être abrogées formellement mais elles deviennent d’autant plus répressives dès lors même qu’elles sont  des instruments de pouvoir qui deviennent, s'érigent en focntion des rapports de force, de pseudo-lois veillant aux intérêts claniques d'une maffia économique et d'une maffia de la religion.

     

    R.N.

  • Les systèmes contre les peuples

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Le veto russe contre toute condamnation du régime Al-Assad par le Conseil de sécurité pose avec acuité la question de la pertinence des Nations unies dans sa configuration actuelle.
    Ce système fonde le règlement des questions de sécurité universelle sur l’unanimité de cinq puissances, reléguant l’écrasante majorité des nations à une Assemblée générale sans réel pouvoir d’influence sur la résolution des problèmes internationaux. La nature des solutions qui finissent par s’imposer dépend du degré d’implication de chacun des membres du Conseil de sécurité.
    Avant la crise syrienne, Israël avait déjà fait la démonstration de la vanité d’une justice internationale, rendue par les gagnants de la dernière guerre. Tant que les États-Unis, le Royaume-Uni et la France disposent du droit de veto, Israël continuera, comme il le fait depuis des décennies, à nous infliger la démonstration que le Conseil de sécurité et, finalement, le droit international ne valent que pour ceux qui n’ont pas la couverture d’un des membres permanents du Conseil. Les États — ou les régimes — se retrouvent contraints de s’assurer le parapluie de l’un ou de l’autre des camps : le Conseil de sécurité, par ses règles de fonctionnement, est à vocation bipolaire.
    On s’émeut, aujourd’hui, des effets du veto russe en Occident, du seul fait que ce soit Bachar al-Assad qui jouisse de cet état de fait et que ce soit les Russes et les Chinois qui, pour le moment, rendent possible son impunité. Si cela peut rassurer à l’Ouest, on remarquera que le dernier potentiel défensif significatif aux frontières d’Israël est en train de s’autodétruire.
    La virtualité d’une bombe nucléaire iranienne reste la seule inconnue qui pourrait remettre en cause ce nouvel équilibre des forces où l’ordre règne enfin au Moyen-Orient. Un ordre de “déséquilibre des forces” qui assure la sécurité d’Israël.
    Malgré la barbarie par laquelle le régime d’Al-Assad s’est illustré dans la répression de ses citoyens dès les premières manifestations, la Russie s’est arcboutée dans une position de principe rejetant toute condamnation, toute sanction et toute intervention contre le régime syrien. Ce faisant, elle a indirectement militarisé la crise. D’un côté, la forme de répression adoptée par Al-Assad appelait une riposte armée de ses opposants ; de l’autre, le Qatar,  pourvoyeur en armes des révolutionnaires — mais aussi des terroristes — ne demande qu’à fournir les moyens de cette riposte. Tout a été fait, par la Ligue arabe, par le Conseil de sécurité et par les jeux des puissances, pour que ce qui aurait pu être un “printemps syrien” finisse en guerre.
    Pour Obama et ses alliés, il faut d’abord sauver le fait israélien ; pour Poutine et les siens,  il faut sauver le droit d’un régime autoritaire à tirer contre ses contestataires. Les Syriens, eux, n’ont plus d’autre alternative : poursuivre leur guerre ou se laisser massacrer. Les bains de sang quotidiens en Syrie rappellent que les souffrances des peuples ne sont rien quand il faut sauver des systèmes.


  • no moment

    Dilem du 23 Juillet 2012

  • Affaire du Monde, ou l’autre façon indigne de célébrer 50 ans d’indépendance

     

     

    Par Le Matin DZ

     

     

    Pathétique coïncidence : c’est par un honteux scandale médiatique digne des pouvoirs bananiers que le régime algérien et Bouteflika célèbrent le 50è anniversaire de l’indépendance. L’affaire du journal Le Monde (cahier publicitaire payé par l’État algérien et par des entreprises publiques algériennes et maquillé en «supplément Algérie») vient révéler l’autre profil d’un pouvoir impotent et déconsidéré, essoufflé et gangréné par la corruption, effrayé par l’ampleur de sa disgrâce et par la lente et implacable chute dans le discrédit.

     

    Voilà donc un exécutif qui, il y a dix ans de cela, se piquait de respectabilité internationale, que l’on entendait, grave et solennel, promettre un avenir de dignité et, ajoutait-il, d’amour-propre, la «izza» disait-il, et que l’on surprend, la main dans le sac – j’allais dire dans la «chkara», terme de circonstances - réduit à «acheter» une réputation auprès d’un journal français comme de vieux et riches gougnafiers, ploucs grabataires à la bourse bien garnie, s’achèteraient une réputation et quelques éloges auprès des filles de joie.

     

    Le régime d’Alger a échappé aux printemps arabes mais pas son destin. Les autocraties tunisienne, égyptienne et libyenne ont eu la bonne inspiration de s’écrouler d’un coup, sous le poids de leur désuétude. Le pouvoir algérien, lui, a préféré dépérir en offrant au monde le spectacle de sa lente et inexorable déchéance. C’est sans doute cela, l’exception algérienne : la révocation et la dégradation. Nous inaugurons la longue saison des humiliations qui accompagnent la disgrâce des mikados vieillissants. La lente et implacable plongée dans le déshonneur ne fait que commencer.

     

    M.B.

  • 50 ans moins 2 jours

     

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    En ces temps de territoires mondialisés et d’interpénétrations foncières, il faut se le demander : à qui appartient l’Algérie ? Oui, les lois sont claires, un étranger ne peut acquérir un bien foncier algérien même s’il est Marocain. Mais pour le reste, les Algériens sont-ils vraiment chez eux, 600 mois après l’indépendance ? Les bureaux d’études nationaux sont écartés des grands projets au profit de compagnies étrangères qui, elles-mêmes, sous-traitent ensuite avec des Algériens. Tout comme les banques ou les compagnies aériennes, l’eau, la gestion du métro ou des aéroports, confiées à des Français. Dernier coup d’éventail à l’envers : les festivités du 5 Juillet confiées à un chorégraphe libanais. Pourquoi libanais ?

    Parce que selon la ministre de la Culture, aucun Algérien n’a répondu à son offre. Ce qui est faux puisque les plus fameux chorégraphes algériens n’ont pas été contactés, comme l’explique Kamel Ouali, et Safy Boutella a même déposé un dossier qui n’a pas eu de suite. Pour se défendre de son antipatriotisme humiliant, la ministre a expliqué que Safy Boutella n’était pas chorégraphe. Grosse faute de goût, c’est comme si l’on disait que Madame Toumi n’était pas ministre ou que les 36 millions d’êtres qui errent sur cette terre pas Algériens. 50 ans après, l’impression que nous ne sommes pas chez nous est encore tenace, comme si une caste dominante travaillait encore pour des intérêts étrangers, exportant nos ressources (les hydrocarbures) en jetant quelques centimes aux khammas locaux.

    A qui appartient l’Algérie ? A ceux qui la dirigent. A qui appartiennent ses deniers ? A ceux qui en disposent. L’équation territoriale est ainsi faite, il ne suffit pas d’habiter sur sa terre pour penser en être propriétaire. C’est peut-être pour cette raison que de plus en plus d’Algériens habitent déjà mentalement au paradis. Ou sur la Lune, pour les moins croyants.

     

    Chawki Amari
  • ALGERIE :50 ans moins 4 jours

    Dix décennies, un demi-siècle ou 13 coupes du monde, on peut estimer le temps qui passe avec les outils que l’on veut, surtout avec le temps qu’il fait. C’est beaucoup, presque rien ou pas assez ? Les mères les plus clémentes des clémentines aiment à souligner que 50 ans, c’est jeune et que l’on est encore un enfant à cet âge. C’est probablement pour cette raison que la majorité des dirigeants ont une mère et plus de 70 ans, et que l’on peut presque les traiter en adultes. Car pour une mère algérienne, un homme reste un enfant jusqu’à ce qu’il soit grand-père, c’est-à-dire jusqu’à ce que ses enfants aient enfanté d’autres enfants. Mais en dehors de ces enfantillages, si cette déconstruction temporelle et maternelle est touchante, l’infantilisation permanente aura donné à grande échelle l’impunité, l’irresponsabilité et l’inconscience, trois phénomènes qui dirigent le pays depuis l’indépendance.

    En 50 ans, un ministre, un Président ou un général s’est-il un jour excusé pour ses mauvais jugements et stratégies, a-t-il avoué avoir commis une erreur ou assumé la responsabilité des nombreuses destructions, morts et drames ? Non, un enfant ne s’excuse pas, sauf quand on le frappe et personne ne peut frapper un ministre, un Président ou un général. L’Algérie est-elle alors un enfant mal élevé qui refuse de reconnaître l’autorité de la morale ?

    En réalité, l’Algérie n’est pas si jeune que ça, si elle a eu son indépendance en 1962, l’Australie l’aura eue après elle, en 1986, en se séparant de l’Angleterre. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes Algériens rêvent d’aller en Australie, contrairement aux jeunes Australiens qui cauchemardent d’être envoyés en Algérie. Qui gagne ? C’est là aussi de la subjectivité, même si ce qui est sûr, c’est que l’Algérie a perdu beaucoup de temps. A quatre jours du sifflet de l’arbitre, on croit encore au fameux but de la dernière minute. Mais de moins en moins.
     

     

    Chawki Amari
  • Assassinat de Boudiaf : cher père, 20 ans déjà !

     

     

     

    El Watan le 27.06.12

     

    Voilà déjà vingt ans que habitué à frapper dans le dos, le système, par soldat interposé, un membre du Groupe d’intervention spéciale, nous dit-on, muni d’un ordre de mission isolé de son groupe, a été chargé d’exécuter ton lâche assassinat, le 29 juin 1992, qualifié d’«acte isolé», par la justice algérienne.

     

    Depuis lors, beaucoup d’encre et de sang ont coulé en Algérie. Avec de l’encre, je n’ai pas cessé d’interpeller, dans des lettres ouvertes publiées par nos quotidiens nationaux, tous les responsables algériens au sommet de l’Etat, au moment de «l’acte isolé». Je leur ai écrit pour rejeter la théorie de l’acte isolé et pour revendiquer la vérité. Je n’ai jamais eu de réponse. J’ai même publié, en juin 2011, un livre sur la question. Je n’ai jamais eu de réponse. Mais depuis lors, certains ont tiré leur révérence. Tout récemment, le premier président de l’Algérie indépendante est venu te rejoindre au cimetière d’El Alia, mais sa tombe a été creusée sur le côté opposé à celui de la tienne. C’est normal, dans toute ta vie, Ben Bella n’a jamais été de ton côté, mais toujours du côté opposé. N’a-t-il pas eu l’indécence de t’envoyer, en plein mois de juin 1963, dans un fourgon à Adrar, pour t’enterrer vivant dans une cave, alors que tu l’avais très décemment reçu à la présidence de la République.

     

    Quelques mois avant sa mort, c’était au tour du défunt général Larbi Belkheir, ministre de l’Intérieur, le général Smaïl Lamari, le général major Mohamed Lamari, tous responsables et dirigeants influents, au moment de «l’acte isolé», ont quitté ce monde. Ils sont certainement dans un monde où l’assassinat, l’injustice et l’acte isolé n’ont pas de place ni de protecteur. Sur un autre registre, notre armée ne veut plus de l’appellation «Grande muette», mais elle ne parle jamais de ton assassinat. Sur ce sujet, elle demeure parfaitement muette. Mais pour faire exception, le général Khaled Nezzar a publié récemment un livre, dont un chapitre t’est consacré. Je t’en ai choisi ces passages : «Lorsque, le 29 juin 1992, le général Toufik me téléphona pour m’apprendre qu’on venait d’attenter aux jours de Mohamed Boudiaf, un grand froid me saisit, puis un vertige… Pourquoi aurions-nous tué Mohamed Boudiaf ?… Lorsque les prisonniers de Serkadji s’étaient révoltés, tous les responsables, je dis bien tous, n’eurent qu’un souci : préserver la vie de Lembarek Boumaârafi, l’assassin. Et pour cause.» Nous voilà donc édifiés. Ce passage nous informe que c’est le général Toufik qui téléphona au général Nezzar pour lui apprendre qu’on venait de commettre «l’acte isolé».

     

    Aussi, le général Khaled Nezzar, au nom de l’armée, s’interroge : «Pourquoi aurions-nous tué Mohamed Boudiaf ?» La question reste entière. Mais le plus terrible, dans ce passage, c’est qu’il nous apprend qu’à la mutinerie de Serkadji, tous les responsables – je dis bien tous – n’avaient qu’un souci : préserver la vie de ton présumé assassin. J’espère que dans son prochain livre, il nous répondra à la question : pourquoi tant de soucis des responsables pour préserver la vie de ton présumé assassin et pas le moindre effort pour préserver celle du chef de l’Etat à Annaba. Quelques efforts auraient peut-être pu t’éviter de subir une rafale d’une quarantaine de balles, dans le dos, à ton âge ; alors que tu n’avais jamais demandé à venir occuper le fauteuil tant convoité. Ou alors, comme il est ironiquement colporté dans les milieux populaires : «C’est un système qui protège l’assassin et non la victime.»

     

    Des éclaircissements à ce sujet seront les bienvenus, car le peuple est avide de connaître la vérité. Par ailleurs, une pétition-test vérité a été lancée par mes soins, sur la Toile, en février dernier. Elle a eu plus d’un millier de signatures en quelques jours, malgré toutes les embûches savamment orchestrées par le système pour la bloquer. Cependant, il y a lieu de t’avouer que dans mon livre, je n’ai pas été «tendre» avec tes amis, notamment Ali Haroun et Ahmed Djebar. C’est Ali Haroun lui-même qui s’en est plaint, à l’un de nos médias. Alors que l’année dernière, il a déclaré que ton assassinat est un «acte isolé», il a même changé la date de la commémoration, quelle prouesse ! Il pensait peut-être que les instigateurs de «l’acte isolé» ont été tendres avec toi en te fracassant le dos, le crâne, le thorax et les jambes avec des grenades et des rafales. Bien sûr, je ne m’attends pas à ce que Ali Haroun ait un cœur tendre pour avoir des remords de t’avoir livré à une fin aussi tragique, qui ne fait que peser la suspicion sur les maîtres de Ali Haroun.

     

    Pour sa part, M. Ghozali, Premier ministre au moment de «l’acte isolé», quelques jours avant la campagne électorale du 10 mai, avait proposé ses services pour répondre, entre autres, de l’assassinat de Mohamed Boudiaf. Lui qui m’avait accusé de faire de ton sang un fonds de commerce, je lui ai alors rappelé que le sang de Boudiaf n’est ni à vendre ni à acheter et que s’il était achetable, ses assassins ne lui auraient pas réservé toute une rafale – qui ne leur a rien coûté – mais coûté beaucoup aux Algériennes et Algériens qui avaient vu en toi l’espoir. Par ailleurs, l’Algérie s’apprête à célébrer le 50e anniversaire de «l’indépendance confisquée», quelques jours après le 20e anniversaire du jour où le système a décidé de te confisquer la vie. On va danser et chanter. On va faire éclater des feux d’artifice pour avoir réussi à confisquer l’indépendance au peuple et à confisquer la vie de l’homme qui a rédigé l’Appel du 1er Novembre 1954, préparé la réunion des 22 et coordonné les préparatifs du déclenchement de la révolution. Pour revenir au fameux livre du général Nezzar, il me semble opportun de te faire part de ce passage : «On a dit que l’assassinat de Mohamed Boudiaf a été commandité par une mafia politico-financière craignant les foudres de l’Incorruptible venu au pouvoir… Le président Boudiaf s’était rendu à l’évidence que la corruption n’était pas le fait de quelques ‘’barons’’ du système retranchés dans des redoutes inexpugnables, mais le résultat de la dévalorisation de la notion d’Etat et du désordre moral qui en a découlé.» Tels sont les propos du général Nezzar, tels que produits dans son livre L’Armée algérienne face à la désinformation. Je le remercie de t’avoir qualifié d’Incorruptible, avec un «I» majuscule. Il est regrettable, cependant, qu’un Etat, non seulement laisse son chef d’Etat incorruptible tomber facilement devant un «acte isolé», mais ne fait rien pour rétablir la vérité sur son lâche assassinat.

     

    Nacer Boudiaf

  • Mais "ou" sont ces medicaments!!!!!

     

    Hausse de près de 40 des importations de produits pharmaceutiques

     

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    Les importations de l'Algérie en produits pharmaceutiques  ont atteint 984,85 millions de dollars (usd) durant les cinq premiers mois de  2012 contre 704,72 millions usd à la même période en 2011, en hausse de 39,75%,  a appris dimanche l'APS auprès des Douanes algériennes. 

     

    Les quantités de médicaments importées par l'Algérie ont aussi augmenté  de 48,13%, passant de 8.867 tonnes durant les cinq premiers mois de 2011 à 13.136  tonnes à la même période en 2012, précise le Centre national de l'informatique  et des statistiques (Cnis) des Douanes.       

    La facture des médicaments à usage humain reste la plus importante avec  938,33 millions usd, contre 673,727 millions usd durant la période de référence,  enregistrant une hausse de 39,27%, selon le Cnis.       

    Les produits parapharmaceutiques viennent en seconde position avec 34,259  millions usd, contre 21,03 millions usd, en hausse de 62,94%, relève le centre.        

    Pour les médicaments à usage vétérinaire, les achats de l'Algérie de  l'étranger se sont établis à 18,9 millions usd durant les cinq premiers mois  de 2012 contre 50,839 millions à la même période en 2011, enregistrant une baisse  de 62,64%, ajoute la même source.       

    Les importations de l'Algérie en produits pharmaceutiques ont entamé  une sensible progression dès 2011 avec une hausse de 16,86% pour atteindre  1,95 milliard usd.

     

    APS
  • no moment

    Dimanche, 24 Juin 2012 , Édition N°6032 Facebook Imprimer Réagir Dilem du 24 Juin 2012

  • Un président en Algérie, pourquoi faire ?

     


    Par Le Matin DZ 

     

     

    "Ne demandez pas ce que l’Etat peut faire pour vous. Demandez ce que les hommes de l’État sont en train de vous faire." David Friedman

     

    bouteflika,pouvoir,algerie,président,parti Bouteflika par qui le viol de la Constitution est arrivé.

     

    Qui sera le futur président en Algérie dans moins de deux années ? Telle est la question qui se pose depuis que Abdelaziz Bouteflika ait reconnu explicitement le 8 mai dernier qu’il ne convoite pas un quatrième mandat. Tous les citoyens et les citoyennes s’interrogent-ils donc sur ce point crucial pour l’intérêt national. Mais est-ce, ici, la vraie question ?

     

    La légende du chef glorieux

     

    Est-ce d’avoir Obama, Noda, Merkel, Cameron, Hollande, Jintao, Poutine, respectivement à la tête des Etats-Unis, du Japon, de l’Allemagne, du Royaume-Uni, de la France, de la Chine ou de la Russie, est significatif de plus ou moins de progrès dans ces pays dont le destin dépend fondamentalement des seules élites scientifiques et culturelles qui les composent et les identifient comme les puissances les plus inébranlables de la planète ? Qui ne se rappelle-t-il pas la candidature de Coluche, dans les années quatre-vingt, aux présidentielles françaises aux côtés de François Mitterrand, Jacques Chirac et tant d’autres grands chevronnés de la politique sur la scène médiatique parisienne dont les observateurs les plus perspicaces ont alors saisi la parodie qui expliquerait la facticité du mythe « présidentiel. »Dans cette période le président yankee qui faisait trembler le Kremlin était auparavant, tout juste visible dans la scène cinématographique à Hollywood.

     

    La littérature de la fiction, de la légende, mais souvent de l’Histoire – depuis la nuit des temps ça n’a jamais été la plèbe qui écrit les aventures des groupes dominants et leurs chefs, les castes dans les commandes communautaires, mais les notables, Thucydide ou Hérodote ne marchaient pas pieds nus et ne quémandaient leur pitance, Ibn Khaldoun avait des carnets d’adresses parmi les plus prestigieux du quatorzième siècle – a sacrément ancré dans les consciences humaines des héroïsmes de mythe et de légende faisant transparaître les chefs comme quasiment des dieux sortant du lot commun des mortels. Des êtres qui claquent des doigts pour transformer les groupes qu’ils régentent, les emmener vers les grandes victoires et les grandioses conquêtes. Darius, Alexandre de Macédoine, Jules César, Gensis Khan, puis Louis XIV- le roi Soleil- Napoléon Bonaparte, ensuite la modernité avec Clemenceau que lui succède le général de Gaulle, en France, Victoria rattrapée par Churchill au Royaume-Uni, ont été, proportionnellement les uns par rapport aux autres, des figures de puissance mythique n’ayant d’égal que le résultat sur le terrain du formidable essor du savoir et de la technologie fabriqués par des générations de savants et de praticiens des sciences et de techniques agissant à l’ombre des bruits de bottes et des discours politiques.

     

    Pour quel entendement un président ?

     

    Depuis que la science politique est gravement enseignée à l’Université et son prestige social concurrence celui des disciplines mathématiques et physiques, les partis politiques déclassent les académies. Dès lors le militant dans une puissante formation politique qui a les médias à son service donne des ordres au créateur de savoir et de connaissances, le rémunère avec l’argent du contribuable – si c’est l’entreprise privée qui le paye, la valeur de cette entreprise est garantie par le crédit d’un parti, ou d’un groupes de parti, la protégeant. Le politique n’a pas besoin de sciences créatrices d’idées et de biens mais de savoir spécifique qui peut rallier les hommes et les mobiliser, qui à mentir ou usurper, pourvu de convaincre afin d’accéder au pouvoir qui consiste à commander toute la communauté, les élites comprises. Mais on en est vraiment très loin de tout cela dans un pays qui vomit ses universités par la simple preuve par neuf de l’innommable tradition partisane qui veut s’installer, l’"Université d’été", ya elkhwa, pour démontrer que les politiciens algériens sont les cancres les plus tordus de la planète.

     

    Donc chercher un président en Algérie. Si ça se trouve pour foutre quoi, si tout le monde sait que ce n’est d’aucun parti existant jusqu’au dernier né avant le début de la ridicule campagne pour l’incongrue dernière consultation ? Lorsqu’un pays dispose de capitaines d’entreprise qui achètent le grain de polyéthylène pour fabriquer du plastique et d’autres de l’huile et du sucre pour faire de l’huile et du sucre, tous les cafés maures sont en mesure du jour au lendemain de fournir des présidents à tire larigot. Quand depuis cinquante ans un Etat est incapable de garantir le lait propre tous les matins à ses enfants qui ne mangent pas la viande, les fruits et le fromage, n’importe quel dégoûté du parking sauvage dans la cité est capable de gérer un ministère du Commerce. Et ainsi de suite.

     

    Nadir Bacha

  • Le prince de club des pins , Melzi , s’attaque aux journalistes qui le dénoncent

     

    Le tribunal de Chéraga vient de renvoyer l’affaire qui devait opposer le directeur du club des pins à un journaliste. La juge qui doit statuer sur cette affaire a exigé la présence de Hamid Melzi, ce dernier accuse notre confrère de diffamation, alors que lors de l’instruction le journaliste en question avait fournit aux juges d’instruction qui s’occupaient de cette affaire, la preuve que le papier avec lequel la plainte a été déposée a été falsifie. Malgré cela l’affaire a était renvoyé devant le tribunal de Chéraga. Lorsque la juge a prononcé le renvoi pour le 15 de ce mois des incidents on éclatés dans la salle d’attente du tribunal une personne se faisant passer pour Le fils de Melzi alors qu’il n’est que le chargé du contentieux de la résidence D’état du Sahel, il a préféré usurper l’identité du fils du concerné afin d’intimider l’avocat du journaliste. Il ne sait pas arrêter là puisqu’il a continué en proférant des menaces sur le journal en lui signifiant que son intégrité physique serait très gravement menacée s’ il réédité un autre écrit.

    Le journaliste en question s’appelle Fethi Bendali il exerce le métier depuis plus de 10 ans il est également le fils d’un très grand journaliste sportif algérien en la personne de redouane Bendali. À la sortie du tribunal notre confrère nous dira qu’il est très peigné par la situation qu’il vit depuis plusieurs mois alors qu’il est innocent qui n’a jamais écrit d’article sur le concerné, avant de rajouter « mon seul tort est d’avoir mis la main sur ce qu’il ne fallait pas enfin il ne fallait pas pour eux mais pour le peuple algérien et pour une Algérie scène démocratique et libre il le fallait, mon métier me l’impose, mes convictions aussi. J’ai des preuves et témoignages accablants, mais je n’ai rien écrit encore enfin si mais rien publié encore. je le ferai une fois cette affaire terminée . Et j’exercerai mon métier jusqu’à la fin de mes jours,!

    j’ai 28 ans je suis marié et j’aimerais que mes enfants grandissent enfin dans un pays libre démocratique est un pays de justice. de toutes les manières j’ai confiance en la justice algérienne et j’ai confiance en mon président de la république et vive l’Algérie » voilà dans quel état d’esprit été notre confrère. Pour notre part nous espérons vraiment que toute la confrérie sera présente le 15 au tribunal de chéraga pour ce face-à-face entre Melzi et la presse algérienne.

    Mourad Aknoun

    http://dzactiviste.info/le-prince-de-club-des-pins-melzi-sattaque-aux-journalistes-qui-le-denoncent/

  • Deux policiers passés à tabac par des chômeurs à Ouargla

     

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    Un commissaire de police et un agent de l’ordre public ont été blessés mercredi 6 juin à Ouargla, alors qu’ils tentaient d’encadrer une manifestation de rue organisés par de jeunes chômeurs.

     

    Les faits se sont produits devant le siége de la wilaya où, depuis plusieurs semaines, se tiennent, presque quotidiennement, des rassemblements de chômeurs.

    Les deux policiers ont été passés à tabac par plusieurs jeunes au moment où ils s’efforçaient de canaliser le mouvement de contestation, selon des témoins présents sur les lieux.

    Selon une source policière, les deux agents de l’ordre ont été admis à l’hôpital Mohamed Boudiaf où l’un d’eux a été gardé sous observation médicale.

    Jusqu’en fin d’après-midi, les services de police n’ont fait état d’aucune arrestation suite à cet incident.

     

    Mammeri Abdelkrim
  • Pour Bouteflika l’Algérie compte 1,8 million d’habitants

     bouteflika, pouvoir, algerie, Législatives, Assemblée



    Par Le Matin DZ |
    "A chaque fois que je vois le nombre 1, j’ai envie de l’aider à s’échapper…il a constamment à ses trousses, derrière, le zéro qui veut le rattraper et devant, toute la mafia des grands nombres qui le guettent." Romain Gary
    [Abdelaziz Bouteflika ] Abdelaziz Bouteflika

    Maintenant que pratiquement toutes les instances soi-disant officielles se sont exprimées pour exposer les résultats des élections législatives du 10 mai, consacrant encore une fois le FLN et son rejeton et acolyte le RND, une conclusion est pour le moins presque évidente à l’observation des chiffres et à l’écoute de l’opinion globale sur la question de la crédibilité.

    Au-delà de l’algèbre kafkaïenne

    La dernière institution qui vient de prendre la parole est le très sérieux Office national des statistiques. Il dit grosso modo que 80% des citoyens formant les effectifs électoraux ne se son pas exprimés. Autrement dit, sur les 21 millions d’électeurs, 4 millions environ ont donné leur avis dont à peu près 1 million 800 mille au profit du FLN-RND.

    Et c’est ce résultat, dans son détail palpable de moins de 2 millions, beaucoup moins que la population de la wilaya d’Alger, qui peut sembler le plus intéressant. Parce qu’en dehors de sa "vraisemblabilité" par rapport à l’offre et à la demande, c’est-à-dire, l’appel à la voix sur 4 millions de potentiels face à plus de quarante partis d’inégales fortunes. D’un côté, la gueule de l’ogre à deux mâchoires, le parti de Abdelaziz Belkhadem et la formation d’Ahmed Ouyahia, face à des dizaines d’autres en rangs dispersés croyant plus au surnaturel, à la surprise ou au don du prince, que sur leurs capacités de mobilisation, si l’on excepte des fractionnements d’ordre cultuel, régionaliste ou pro syndical, dans les groupuscules de ladite Alliance verte, les patentés du FFS et les férus de Louisa Hanoune.

    Proportionnellement parlant, dans le sens de l’échelle algébrique de la mesure et non pas dans celui du mode du scrutin, depuis l’entame du nouveau millénaire, c’est le même ratio qui revient, dans la quantité et dans la qualité. Le nombre des citoyens qui votent et le nombre de voix que les partis du pouvoir obtiennent. 4 millions de citoyens patents partis aux urnes, c’est le neuvième de la population, adultes et mineurs, mâles et femelles. C’est aussi le cinquième de la population électorale, mais les optant FLN-RND, les tenant de l’Administration, c’est le douzième des inscrits sur les listes et le 21ème de la population de l’Algérie.

    Le chiffre magique de Bouteflika

    Le 1,8 million, donc, ce n’est pas le nombre d’or, cher aux architectes soucieux de dessiner des merveilles dans une harmonie de bâtisse, mais il vient de lui-même comme trahissant une réalité sociale qui ne peut plus maintenant s’occulter : ce doit forcément être le nombre d’Algériens et d’Algériennes pour qui le régime de la force – de la farce aussi puisqu’il ne faut désormais plus éviter de jouer sur les mots, le président lui-même a démontré récemment, lors d’un discours cérémonial de commémoration dédié à la consultation, qu’il est bien en phase avec les allégories trompeuses pour ne pas rendre justice - et de ses systèmes émanant de la théorie et des pragmatismes de la rente, résout leurs problèmes en les désignant comme une sorte de supra citoyens qui ne veulent courir aucun risque pour une démocratie afin de perpétuer leurs privilèges alignés sur les prérogatives qui contrôlent la manne pétrolière. Ces citoyens qui vivent le mieux à moindre frais, sur le minimum de peines et d’angoisse, tirant les avantages des meilleures dispositions bureaucratiques sous les ordres du FLN et du RND.

    Dans un pays "normal", c’est-à-dire où les citoyens vivent et projètent leur devenir à partir de richesses et de plus-values gagnées par le renouvellement du cycle humain du travail et non pas par celui du carbone, qui a une population égale à celle de l’Algérie, eh bien, ce nombre-là de 1,8 million d’âmes votant pour des formations politiques au pouvoir, pour un statut quo, raisonnablement, il est un noyau d’élites qui sait que les autorités pour lesquelles il opte pour leur maintien sur les rênes œuvre-t-il pour le plus probant devenir de la nation dans son ensemble. En quelque sorte un garde-fou d’opinion intelligente qui guide le pouvoir et le conforte pour le bien être de la majorité.

    Le patriotisme des rentiers impénitents

    Sur le plan moral, dans l’éthique sociale, ces fractions en Algérie, qui possèdent le mieux de leur pays en se dépêtrant de la contrepartie du devoir patriotique par l’acquit non mérité, logiquement, ils ne sont pas des traîtres, mais du point de vue du devenir intrinsèque de la nation ils sont pires. C’est un peu comme si vous avez un voisin qui ne peut pas acheter de la pomme de terre chez le maraîcher du quartier à raison de 150 dinars le kilo pour faire une frite omelette et vous allez rafler tout le stock pour le bouffer tout seul en famille sans lui donner au moins la chance de tenter un prélèvement de quatre livres à crédit, le temps de l’arrivée par la poste de l’avis de virement d’une dérivation de salaire qui déshonore la majorité des contribuables algériens. C’est un peu comme si vous envoyez vos enfants conquérir les plus up to date formations d’ingénierie et de management en revigorant un modèle de gouvernance dans votre pays, pour le seul domaine éducationnel, qui renvoie les enfants dans les paradigmes d’apprentissage dont les programmes pédagogique, dans les langues et dans le savoir scientifique, concourent à l’abrutissement tous azimuts. Et à l’incapacité d’entretenir les matériels et les services domestiques dans les agglomérations urbaines et rurales.

    Retour à la fumisterie

    En démocratie intelligible sur un nombre de 21 millions en droit de voter une législature, une majorité pour une formation particulière ou pour un groupe de partis ne doit pas descendre en deçà de 11 millions de voix porteuses, où pour 9 millions d’exprimées, il faut au moins 4, 6 millions de favorables. Par conséquent une majorité parlementaire de 1,8 million de bulletins glanés est non seulement la démonstration sur le terrain d’une fumisterie politique à inscrire derechef dans le Guinness ou à présenter dans les cursus universitaire de Science- Po sur les modules de l’insolite en action politique.

    En tout cas, cette crème, si vous saisissez le sens populaire de l’expression, aura à coup sûr à répondre de tout ce qui va se dérouler à partir de la mise en marche de la machinerie législatrice. Le chef de l’Etat vient de poser la cerise sur sa tarte en désignant le président du Conseil supérieur de la langue arabe à la tête de l’hémicycle, Mohamed Larbi Ould Khelifa, âgé de 74 ans, qui s’insurge souvent dans le Comité central du FLN à propos des enseignes de magasins écrites en français. Il paraît même qu’il aurait vu d’un mauvais œil la décision de Boubekeur Benbouzid dans sa façon de faire enseigner les mathématiques, de la gauche vers la droite, moitié arabe, moitié français. Mais il aurait mis n’importe qui à la tête des députés, cette "crème" qui a élu l’Assemblée nationale, s’en fiche éperdument, ce n’est pas là son souci qui doit rester dans la formule les schémas d’intéressement quant à la distribution de la rente.

    Nadir Bacha

  • “Le FFS pourrait se retirer de la commission de surveillance”

    dépêche de kabylie

    La Dépêche de Kabylie
     
    Par
     

    En marge de la conférence de presse organisée hier par le président de la CNSEL à Alger, Ikhlef Bouaichi, représentant du FFS au sein de cette structure, n’est pas allé de main morte pour fustiger et les autorités chargées de l’organisation de ce scrutin, et la commission de surveillance des élections (CNSEL).

    Virulent dans ses diatribes, il est même allé jusqu’à menacer de se retirer de la CNSEL . A l’endroit du ministère de l’Intérieur, Bouaichi dit sans ambages qu’il « n’a aucune volonté politique d’organiser des élections neutres et transparentes », Une raison, entre autres, d’annoncer qu’un retrait de la Commission de surveillance n’est pas impossible. Le représentant du plus vieux parti de l’opposition au sein de cette structure, chargée de surveiller le déroulement des législatives, n’a pas épargné celle-ci dans la mesure ou il lui reproche de ne pas jouer le rôle qui lui incombe. « C’est une commission alibi », a-t-il clamé avant de l’accuser de « faire de la surenchère». Plus explicite, il avance que le FFS affiche des réserves sur les revendications de la CNSEL, mais pas sur celles relatives au bulletin unique ainsi que celles qui concernent l’inscription en bloc des militaires hors des délais fixés par la loi. Pour Ikhlef Bouaïchi, « ce n’est pas à travers des détails techniques qu’on garantit des élections neutres ». Avant d’ajouter : « derrière les doléances de la CNSEL, il y a certainement des arrière-pensées ». Enfin, le FFS réfute l’allégation selon laquelle le FFS, en compagnie d’autres formations politiques, ait signé un communiqué commun dans lequel il exhorte les autorités publiques à répondre favorablement aux problèmes soulevés par la CNSEL. « C’est un communiqué clandestin fait d’une manière clandestine », s’indigne M. Bouaïchi. Si du coté des autorités, la garantie d’une élection libre et transparente est mesurée par la loi électorale , comme évoqué par le secrétaire général du ministère de l’Intérieur, Abdelkader Ouali, en des termes on ne peut plus clairs : « Ce texte garantit une "entière transparence" et une "totale neutralité" de l’administration par, entre autres dispositions, la mise en place de mécanismes de surveillance politique et juridique de l’opération de vote », il n’en demeure pas moins que des réticences sont nourris par un certain nombre de formations politiques. "Ce ne sont pas des élections qui ressemblent à celles qui ont précédé", a insisté le secrétaire général du ministère de l’Intérieur. Histoire de faire comprendre que les pratiques d’hier relèvent désormais du passé.

    Ferhat Zafane

     

     

  • Législatives : un faux scrutin, des votants fictifs et l’armée de Buzzati

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    Par Le Matin DZ     

    Les législatives du 10 mai ont ceci de cocasse, de buzzatien, pourrait-on dire : dans l’interminable attente de l’ennemi attendu du haut des remparts, les pronostiqueurs perdent patience et se déchirent entre eux.

    Dahou Ould Kablia ou le désert des armées électorales

    Les personnages soldats pourraient être des pastiches drolatiques du célèbre roman de Le désert des Tartares de l’écrivain italien Dino Buzzati dont le personnage, soldat de carrière, vieillit dans sa tour et meurt après une longue attente de l’ennemi supposé arriver du désert. Dans le fort, pourtant, les entraînements se poursuivent, les gardes sont sur le qui-vive, les armées en alerte et les ardeurs au combat redoublées. Un conte absurde, épique dans son absurdité même.

    Mais, les tartarins du scrutin législatif du 10 mai sont loin d’avoir l’étoffe de Drogo (le héros militaire de Buzzati) dernière sentinelle d’une frontière morte. Ils s’appellent Mohamed Seddiki, président d’un parti lilliputien en dépit de son appellation supra-historique ; Daho Ould Kablia, le vigile des paris perdus et scribe des votants algériens fictifs ; Bouguerra Soltani dont le nom transcrit comme il plaît à Dieu dans la presse, le comptable en faux et usage de faux.

    Commençons par le premier. Mohamed Seddiki, membre du parti Ahd 54, a été élu, le 27 février, président de la Commission de surveillance des élections législatives, une aubaine pour sortir de l’ombre. En ces temps de vaches maigres, il accorde un entretien brûlot au journal électronique "TSA" (Tout sur l’Algérie) dans lequel il fait siennes les accusations portant sur la manipulation, trituration, fausseté, du fichier électoral et s’élève même contre le vote des contingents de l’ANP dont l’institution, dans ce contexte électoral, s’indigne de la vieille appellation dont la presse l’affuble : la grande muette, à la buzzatienne, justement : "Cette procédure n’est pas légale, selon moi, pour plusieurs raisons. Premièrement, la wilaya de Tindouf compte 45 000 habitants, cela signifie que le nombre d’électeurs ne doit, en aucun cas, dépasser les 22 000 personnes. Or, du jour au lendemain, la wilaya se retrouve avec près de 60 000 électeurs. Alors, nous sommes en droit de nous poser plusieurs questions. Est ce que ces militaires ont changé de résidence ? Si oui, ont ils ont été radiés de leur commune d’origine ? Et puis, pourquoi l’administration n’a t elle pas respecté la réglementation en vigueur concernant le changement de résidence ? Et, surtout, pourquoi le recours à l’inscription en bloc, cette procédure n’est pas prévue par loi."

     

    Ainsi, pour Mohamed Seddiki, c’est, cette fois, l’institution militaire qui porte préjudice à la solvabilité du scrutin, comme si l’ombre des "janviéristes" de 1991 planait cette fois sur un fichier électoral de toutes les discordes avant même la tenue du scrutin.

    Le deuxième, l’ordonnateur, celui par qui une flopée de petits partis cocote-minute, rejetons du système, ex-ministres se bousculant pour une rente de députés en "rois fainéants", réagit aux propos du président de la commission de surveillance des élections et néanmoins, aussi, président du parti aux consonances chimiques AHD 54 et protège comme il peut "son" fichier électoral, objet de toutes les convoitises: "La commission de surveillance devrait introduire un recours si elle constate des cas de non-respect de la loi lors des inscriptions", a-t-il indiqué à TSA.

    Le troisième, enfin, Bouguerra Soltani, chef énigmatique du MSP, qui a quitté l’alliance dans "le bruit et la fureur" et fort de son alliance arrachée de ses congénères, s’est félicité également de la participation du Front des forces socialistes (FFS) d’Aït Ahmed. Il fait de son trio d’alliances autant de boucliers contre l’ennemi virtuel, attendu et soupçonné de ressurgir du scrutin maudit de 1991 "contre la fraude électorale." Mobilisant ses coalisés et surveillant des remparts le tumulte d’une autre alliance, celle qu’il a quittée après qu’elle l’eut engraissé, le Soltani jure d’être aux aguets. Il annoncera les résultats du scrution avant Daho Ould Kablia, a-t-il déclaré, péremptoire et sûr que cette armée de coalisés, du FLN, du RND, du PT et de la "voletaille" sur les lignes arrières finira bien par traverser le désert et engager la bataille des batailles ce 10 mai prochain.

     

    R.M

  • Communiqué : Le harcèlement de syndicalistes et l’interdiction de manifester se poursuivent en Algérie, malgré la levée de l’état d’urgence

     

     

    Genève-Paris-Alger, le 01 mars 2012,

    Un an après la levée de l’état d’urgence, le Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme, l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme – un programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), leurs membres algériens la Ligue Algérienne de Défense des Droits de l’Homme et le Collectif des Familles de Disparu(e)s d’Algérie, ainsi que SOS-Disparus, le Syndicat National Autonome des Personnels de l’Administration Publique (SNAPAP) et l’Institut du Caire pour les Etudes des Droits de l’Homme s’inquiètent de la poursuite des attaques contre les défenseurs des droits de l’Homme, et notamment contre les syndicalistes.

    Le 26 février 2012 au matin, lors d’un sit-in réclamant les droits des chômeurs et travailleurs précaires devant la Maison de la Presse à Alger, 40 syndicalistes du Comité des travailleurs du pré-emploi et filet social, affilié au Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP) ont été arrêtés avant d’être libérés en fin d’après-midi sans charge. Parmi eux se trouvaient Mme Malika Fallil, présidente du Comité des travailleurs du prés-emplois et filet social, et de M. Tahar Belabès, porte-parole de la Coordination nationale de défense des droits des chômeurs (CNDDC).

    Le même jour, 40 enseignants contractuels, ainsi que le président et le secrétaire général du Conseil national des enseignants contractuels, affilié au SNAPAP, ont également été arrêtés lors d’un sit-in devant la Présidence de la République, à Alger, pour réclamer leur titularisation. Tous ont également été libérés sans charge dans la journée.

    Ce genre d’arrestations est devenu récurrent contre certains militants des droits de l’Homme et syndicalistes, qui font l’objet d’un harcèlement policier et judiciaire constant. Ainsi, Mme Malika Fallil, et de M. Tahar Belabès, avaient déjà été arrêtés le 22 février lors d’un rassemblement devant le palais des expositions d’Alger, où ils avaient tenté d’interpeller le ministre du Travail et le représentant du Président de la République M. Belkadem Abdelaziz sur les droits des chômeurs et des travailleurs précaires. Ils avaient déjà fait l’objet de plusieurs arrestations de ce type en 2011, de même que d’autres militants syndicalistes.

    Par ailleurs, MM. Hadj Aïssa Abbas et Mohamed Seddik Bouamer, représentants de la section locale de la CNDDC à Laghouat (400 km au sud d’Alger), ont été condamnés le 18 janvier 2012 en première instance à 18 mois de prison ferme pour «attroupement sur la voie publique » (art. 297-298 du Code pénal), après avoir pris part à une manifestation pacifique revendiquant les droits des chômeurs en août 2011 à Laghouat. La décision a été rendue par le Tribunal de Laghouat en l’absence des accusés, qui n’avaient reçu aucune convocation et ont fait opposition à ce jugement. Ces condamnations très lourdes constituent un message aussi clair qu’inquiétant envoyé aux syndicalistes et défenseurs des droits de l’Homme qui réclament le droit au travail et à des conditions de vie dignes.

    Nos organisations dénoncent vivement ces actes de harcèlement à l’encontre des défenseurs des droits de l’Homme algériens, et rappellent que “chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation de tous les droits de l’Homme et de toutes les libertés fondamentales aux niveaux national et international” (Article 1 de la déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’Homme).
    Nos organisations demandent instamment aux autorités algériennes de mettre un terme à ces actes de harcèlement, et de se conformer en toutes circonstances aux dispositions de la Déclaration des Nations unies sur les défenseurs ainsi qu’aux instruments internationaux et régionaux de protection des droits de l’Homme ratifiés par l’Algérie.

    Le REMDH affirme par ailleurs dans son dernier rapport, La levée de l’état d’urgence : Un trompe l’œil. Exercice des libertés d’association, de réunion et de manifestation en Algérie[1], que la levée de l’état d’urgence n’est qu’un trompe-l’œil derrière lequel les entraves à l’exercice des libertés publiques et individuelles ainsi que les violations des droits de l’Homme se sont aggravées, la plupart des dispositions de l’état d’urgence ayant en réalité été intégrées dans la législation ordinaire.

    Contacts:
    REMDH: Hayet Zeghiche: +32 2 503 06 86 / +32 488 08 00 41
    FIDH: Karine Appy / Arthur Manet: +33 1 43 55 25 18
    OMCT: Delphine Reculeau: +41 22 809 49 39
    CFDA: +33 1 43 44 87 82
    LADDH: +213 21 23 80 86
    SNAPAP: +213 21 52 03 72
    CIHRS: + 202 27963757