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  • L’âge de fer 2

     

     

     

    Si l’on tue tous les médecins, qui soignera les malades ? La question peut sembler stupide, mais les cas d’agression de médecins se succèdent à la vitesse des accidents de voiture, comme si les Algériens voulaient en finir par l’élimination des seuls qui pourraient les soigner. On ne cite plus ces cas, ou peut-être juste ce dernier, un médecin blessé au sabre et trois infirmières tabassées dans un hôpital de Frenda. Cette inextricable violence ne vient pas du néant, tout comme les sabres ne naissent pas dans le sable, mais proviennent bien des forges des forgerons.

    Pendant que Makhloufi passait brillamment l’âge d’or, le reste du pays revenait à l’âge de fer après un long tour de piste, redécouvrant la métallurgie. Encouragé à tout régler par la loi du plus fort et à accaparer les pouvoirs à la main, il aura été aidé par l’échec de l’école, de la télévision et de la mosquée. Avec, au sommet, des grâces amnistiantes inconscientes et la démission des autorités, à commencer par la police, pourtant nombreuse et bien payée, mais qui préfère traquer les non-jeûneurs et les filles en short, à l’image de l’Etat, absent et craintif. Avec votre argent, ils auront tous deux contribué à créer un sentiment d’insécurité pour une fois équitablement réparti ; nul n’est à l’abri dans les rues, les villes et campagnes, à l’école, sur les routes, dans les hôpitaux et les stades, dans les maisons, les parcs publics, les forêts et les cages d’immeuble.

    Fin 2011, l’Algérie était classée 37e pays le plus violent par le Global Peace Index et l’on attend avec patience le classement pour 2012. La réponse à la question du début est peut-être celle-ci : si l’on tue tous les malades au lieu de les soigner, nous n’aurons plus besoin de médecins. Et s’il n’y a plus de médecins, il n’y aura pas de malades pour les agresser. Plus besoin donc de police, de ministère de la Santé et même d’Etat. A méditer.

     

    Chawki Amari
  • no moment

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  • Le black-out politique

    Absence du président de la scène, paralysie des institutions et colère des citoyens

     

     

    Par : Djilali BENYOUB

    Les coupures d’électricité récurrentes, conjuguées à une indécision politique, confortent le sentiment général que le pays se trouve dans un black-out politique total, propice à toutes les rumeurs.

    Depuis les législatives du 10 mai, le sommet de l’État est à l’arrêt temporaire. D’aucuns s’interrogent sur l’éclipse des responsables, l’absence du président de la République et, bien entendu, la toile qui fourmille d’informations, de rumeurs, de supputations et, surtout, un flot de questions que le silence officiel contribue savamment à amplifier sans apporter la moindre réponse.
    Black-out également devant les préoccupations de la population exprimées désormais exclusivement par l’émeute. Ni les ministres ni les walis ne peuvent convaincre avec leur “théorie” et leurs chiffres des citoyens excédés par la gestion des affaires et surtout les services publics. En cette période de Ramadhan et de grandes chaleurs, l’État est quasiment out, alors que le citoyen est soumis à des coupures récurrentes d’électricité, d’eau, et justification, au bas de l’échelle des responsabilités, les ministres et le Président étant hors champ, l’incivisme qui s’est érigé ces dernières années en mode national.
    C’est cependant oublier trop rapidement les chiffres et les promesses de régler ces problèmes de délestage et de coupure d’eau. En l’absence d’un responsable, un ministre capable de s’adresser à la population, d’expliquer ces ruptures intempestives que les justifications du P-DG de la Sonelgaz n’ont convaincu personne, le citoyen est réduit à un état “élémentaire” usant de tous les moyens pour dire son mécontentement.

    Domestication du gouvernement
    Cela dure depuis des mois, et même les ministres n’arrivent pas à se défaire du blocage que leur ont provoqué les sermons et les critiques du Président qui, avec le temps, a accaparé de larges pans de leurs prérogatives. Jusqu’au droit de regard sur tous les secteurs. Ils ne sont, après tout, que des exécutants de son programme.
    Il est devenu le seul maître de la décision, le donneur d’ordre à tel point que même les citoyens ayant saisi ce schéma ont compris que le Président constitue l’ultime et unique recours devant les dépassements de l’administration, le recours pour reprendre un droit. En concentrant tous les pouvoirs, le Président a réussi une sorte de domestication du gouvernement et à focaliser toute l’attention sur lui. Et chacune de ses absences devient un sujet de débat, d’interrogation et, surtout, compte tenu de son état de santé, un motif de suspicion, de doutes et de spéculations. On évoque depuis le début du Ramadhan le rituel des auditions, mais il n’en fut rien. En revanche, le secteur de l’énergie fait bien l’actualité avec la fragilisation de l’économie depuis la dégringolade des prix du brut qui poussa d’ailleurs le ministre à parler. Et cette histoire d’électricité qui touche directement le citoyen que le premier responsable du secteur, M. Youcef Yousfi, évitera comme un black-out.
    M. Bouterfa ne pourra rien devant la colère de plusieurs régions qui se sont mises à attaquer les symboles de la compagnie d’énergie. Ne reste alors, comme pour les contractuels de l’éducation, les gardes communaux ou les médecins, que la saisine on live du président de la République.

    Des questions et des hypothèses
    Mais où est-il exactement ? Il n’apparaît plus. Ni à la télévision ni en public. Ce qui a engendré un immobilisme institutionnel, une léthargie politique et donne l’impression que l’État est totalement absent. Là, la voie est ouverte à toutes les hypothèses, les rumeurs les plus fantaisistes, les plus pessimistes, le Net aidant, à toutes les lectures et projections que le silence accrédite dans un certain sens.
    Ce qui donne, sans doute, une atmosphère d’opacité dans la gestion du pays. Bien plus, une sorte d’État sans dirigeants dont les clés sont entre les mains d’une seule personne qui trouve un malin plaisir, par ce procédé, à rappeler qu’elle est la seule et unique maîtresse des lieux et dont dépendent tout mouvement et geste dans le pays. Faudra-t-il alors attendre la réapparition du président de la République pour trouver une réponse aux délestages et éventuellement une solution ? Même attente pour la régulation du marché, pour booster l’investissement privé, pour secouer l’administration, pour débloquer les crédits, pour améliorer Internet, pour rendre justice, pour parler diplomatie et prendre position… tout un programme. Aussi lourd qu’un fardeau.
    À quoi sert alors le gouvernement ? Où est le Président ? Des questions qui doivent faire partie de la spécificité algérienne.


    D  B

  • no moment

    DIlem du 11 Aout 2012

  • Près de Tizi Ouzou, les oliveraies d’Aït Yahia Moussa en proie aux incendies



    Imene Brahimi

    La tension était encore vive ce samedi à Aït Yahia Moussa, une commune située à une vingtaine de kilomètres au sud de la ville de Tizi Ouzou. La veille, les habitants de plusieurs villages de cette commune déshéritée étaient, selon des sources locales, sortis dans la rue pour crier leur colère suite aux incendies qui ne cessent de ravager leurs oliveraies depuis quelques semaines.
    Tout comme en 2008, les habitants, rassemblés sur la place publique, ont pris pour cible le siège du détachement de l'ANP situé dans le chef-lieu de la commune. Lors de l'été 2008, la tension née dans un contexte similaire avait mené à des escarmouches qui ont dégénéré en un vaste mouvement de protestation qui n’avait pris fin qu'après l'indemnisation des propriétaires des oliviers incendiés.
     
    Les protestataires n'ont pas hésité à mettre le feu à des pneus placés au milieu de la chaussée avant de  s'attaquer au cantonnement en question à l’aide de pierres et de projectiles en tout genre. Une vive tension était perceptible tout au long cet après-midi mais, précisent les mêmes sources, les militaires  n'ont pas réagi. Des sages de plusieurs villages de la commune ont tenté de calmer les esprits mais sans grand succès. La foule, composée essentiellement de jeunes, accuse les militaires d'être à l'origine de ces feux de forêt dévastateurs pour leurs oliveraies qui constituent la source de revenus d’une bonne partie de la population locale.

  • Les enfants de la mort

     

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    En ces temps confus et confucéens, on peut s’interroger sur le sens d’un Boudiaf mort. Et sur cette question d’héritage, au centre de tous les conflits algériens, qui déchire familles, tribus, clans et partis, civils et militaires. Qu’auront laissé les morts ? Ben Bella, pas grand chose de son règne chaotique et mégalomaniaque, à part cette belle image du drapeau algérien hissé à l’ONU, image censurée d’ailleurs par tous ses successeurs, l’actuel compris. Boumediène, une dictature patriarcale et une sécurité militaire qui, jusqu’à aujourd’hui, met plus d’énergie à traquer les opposants qu’à en finir avec la corruption d’Etat. Que laissera Chadli, dont on dit qu’il est proche de la fin ? Le souvenir d’un pays ruiné, mais revivifié par de nouvelles libertés médiatiques, politiques et syndicales. Zeroual n’est pas mort, mais aura laissé un pays en guerre, tout en laissant l’image d’un homme droit.

    Quant au président Boudiaf, il n’aura pas eu le temps de déposer un héritage, tout juste une fugace image, vision furtive de l’entrebâillement d’une fenêtre sur ce qu’est un Président. Quelqu’un qui parle à son peuple et l’écoute, sans mépris ni égocentrisme, en restant au centre de principes fondamentaux et oublieux des équilibres et des compositions. Quant à l’actuel président, on ne sait pas trop ce qu’il laissera, lui qui n’a jamais dit un mot sur Boudiaf ou les morts algériens. Une justice féodale, un pays figé, gangrené par la corruption et l’informel, aux mains d’un régime de vieillards régionalistes ? Certes, il aura remboursé la dette extérieure du pays, mais avec 200 milliards de dollars de réserves de change, c’était la moindre des choses. Oui, il aura aussi construit des routes. Il laissera donc l’héritage d’un voyageur solitaire sans attache, prêt à embarquer avec n’importe qui. Triste héritage pour quelqu’un qui a assisté à la naissance de l’Algérie et grandi avec.
     

     

    Chawki Amari
  • La télé à la télé

     

     

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    On pourra toujours débattre de l’origine de l’homme, mais Al Djazaïria, Echourouk TV et Ennahar TV sont plus proches des Algériens et de la modernité que ne l’est l’ENTV, gelée dans les années 50 du siècle dernier, donnant une image artificielle d’une société qui n’existe pas. Pourtant, ces nouvelles chaînes activent en dehors de la légalité algérienne, ce qui n’empêche pas les dirigeants d’y passer et de commenter l’actualité, alors qu’elles sont interdites dans leur pays.

    Autre absurdité : les autorités ont donné l’ordre de laisser filmer en Algérie les équipes de ces trois chaînes, même si elles n’ont pas d’agrément. En gros, les dirigeants algériens veulent des télévisions privées algériennes mais pas chez eux, du développement économique mais ailleurs, la libération des mœurs mais dans un autre pays, de la démocratie et des élections libres mais à l’étranger. Après le voyeurisme institutionnalisé où des millions d’Algériens contemplaient leur classe politique débattre sur d’autres chaînes, françaises ou qataries, voici venu le nouveau temps des débats d’Algériens en Algérie sur des chaînes algériennes, mais pas en Algérie.
    L’immobilisme national aura ainsi été résumé, conforté par cette anecdote qu’a rapportée Benkirane, le Premier ministre marocain, de sa visite en Algérie.

    Ayant rencontré le président Bouteflika, Benkirane avait transmis (à la télévision marocaine) les intimes désirs de son hôte : aller à Oujda voir la maison où il est né. Aveu d’impuissance, le président du plus grand pays d’Afrique aura parlé comme un jeune harrag, la tête pleine de barques, de rêves et de destinations. Qui peut ouvrir la frontière et aller à Oujda à part le Président ? Si même un fakhamet ne peut rien faire, qui peut alors faire quelque chose ?
    Prochaine étape cathodique du contre-développement : un discours explicatif de Ouyahia à la nation sur les actuels blocages, sur une chaîne privée mauritanienne.
     

     

    Chawki Amari
  • Protestations contre les coupures d'électricité à El Oued : Des édifices publics saccagés et brûlés

     

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    Des dizaines d'habitants de la commune de Djamaâ, dans la wilaya d'El Oued s'en sont pris, dans la nuit de mercredi à jeudi à une agence de Sonelgaz, en signe de protestation contre les coupures récurrentes du courant électrique.

     

    Selon des sources bien informées, les contestataires ont, après la prière des tarawih, attaqué le siège de l'agence et l'ont complètement saccagé, puis ils ont mis le feu aux bureaux.

    D'importants dégâts matériels ont été signalés par les services de la Sonelgaz, dont plusieurs équipements informatiques, électroniques et électroménagers, ainsi que des documents et ont été détruits par le feu.

    Des manifestants ont justifié leur réaction par les coupures répétitives de l’électricité et les chutes de tension. Ce problème a causé d'importants dégâts à leurs matériels (climatiseurs et réfrigérateurs), selon leurs propos.

    Il est utile de rappeler que des violentes manifestations avaient eu lieu, il y a trois jours, dans certaines régions de la wilaya pour dénoncer les coupures de courant et les chutes de tension.

    Dans la commune de Mih Ouensa, des dizaines de manifestants ont fermé la route à la circulation à l'aide de pneus brûlés, de troncs d'arbre et de blocs de pierre,puis ils se sont dirigés versle siège de la daïraqui a étésaccagé.

    Des actes de vandalisme ont ciblé des édifices publics dans la commune de Bayadha où le siège de la mairie a été mis à sac par des protestataires.

     

     

     

    Rezzag Salem Youcef
  • Les squatteurs font la loi à Oran

    Espaces publics et trottoirs

     

    Par : Noureddine BENABBOU

    Pour avoir laissé faire pendant longtemps, l’autorité a du mal à faire accepter l’ordre à ces indus occupants qui croient être dans leur bon droit.

    La modernisation de la ville passe d’abord par le respect des règles qui la régissent puis par le civisme. Depuis une dizaine d’années, les pouvoirs publics n’arrivent plus à faire respecter la loi sur l’espace public. Plus grave encore, le citoyen est racketté quotidiennement au vu et au su des élus locaux censés défendre les droits de leurs administrés. Outre les petites villes limitrophes telles que Arzew, Aïn El-Turck, Es-Sénia, Sidi-Chahmi, Gdyel, Béthioua, Misserghin… dont les espaces publics sont squattés au détriment du citoyen, à Oran, c’est l’anarchie. Les marchands de l’informel squattent plusieurs ruelles mitoyennes sans que les services concernés n’interviennent. Au marché de Petit-Lac, à la rue de la Bastille, à El-Hamri, à la Ville nouvelle, c’est le même constat. Ruelles, trottoirs et places publiques sont occupés illégalement par des vendeurs de tous bords. Fruits et légumes, vêtements, appareils électroménagers, téléphones portables, meubles et divers produits et objets sont étalés sur des espaces publics. “Oui ! La police intervient de temps en temps mais à chaque fois les revendeurs de l’informel reviennent car ils savent qu’ils ne risquent pas gros”, déclare un riverain de la place Nadjah située près du musée Ahmed-Zabana, avant de poursuivre : “Nous vivons le calvaire. Escroqueries, vols et agressions sont le lot quotidien subi par les riverains qui n’arrivent plus à quel saint se vouer.”
    Outre l’informel qui squatte la ville tout entière, les commerçants légaux ne facilitent pas la tâche aux autorités compétentes. “Regardez ce magasin qui étale ses produits et ce patron de crémerie, ses chaises, sur le trottoir, c’est légal ?” s’interroge un habitant de l’avenue Choupot. Plus grave encore, des rues entières sont squattées par des pseudos gardiens qui obligent les conducteurs à payer le droit de stationnement sous la menace d’un gourdin ou d’une arme blanche en cas de refus. “Oui, les autorités de la ville sont au courant. Il m’arrive de payer cinq fois dans la journée le droit de stationnement sans broncher. Il (le gardien) risque de vous casser le pare-brise de votre véhicule. L’État est absent”, peste un jeune cadre. Cette situation est devenue intenable.
    Les Oranais sont lassés de subir le diktat des squatteurs. “Même les ronds-points n’ont pas été épargnés durant ce mois sacré du Ramadhan”, confie Amine, un chauffeur de taxi. Mais pourquoi cette tolérance des pouvoirs publics ? “La raison est politique. Le chômage, l’exclusion et les différentes crises sociales ont poussé les autorités publiques à plus de tolérance. Non, ce n’est pas une solution, c’est l’anarchie. Il faut imposer le respect de l’espace public. Des cafetiers qui squattent le trottoir et bloquent le passage aux piétons est une infraction. Alors, il ne faut pas reprocher au piéton de circuler sur la chaussée. Les femmes sont les plus pénalisées”, fait savoir un sociologue.
    D’autre part, l’espace public semble livré à lui-même. Des baraques de fortune, des tentes pour la vente des fruits et légumes sont dressées sur les trottoirs. “Cette année, l’APC a interdit la vente des fruits sur le trottoir de l’axe routier principal mais ailleurs c’est le désordre”, avoue un habitant de Fellaoucène. Et comme le squat de l’espace public est devenu tolérable, des automobilistes n’hésitent plus à garer leurs voitures sur le trottoir.
    Certains, plus audacieux, ont procédé à des extensions de leurs commerces sur l’espace public sans être inquiétés. De leur côté, les élus locaux semblent s’y faire avec cette nouvelle donne en tentant des campagnes de récupération de l’espace sans résultat.

  • Un peu bien cuit

     

    Il fait très chaud, et ce n’est pas une paranoïaque exagération d’opposants systémiques. Comme annoncé par les experts, le réchauffement poursuit son avancée. Pas celui de la planète uniquement, mais celui de tout le système solaire, le diamètre du soleil ne cessant en effet d’augmenter et les températures inexorablement de monter. Il n’y aura donc pas de chute d’une météorite géante, d’explosion nucléaire planétaire, d’épidémie de maladie inconnue à transmission mentale ou d’apocalyptique fin du monde, comme décrit dans les films d’horreur des monothéismes. L’humanité va cuire, tout simplement, à petit feu, jusqu’à griller et disparaître de l’univers dans une épaisse fumée acide. C’est pour cette raison que dans une ultime résolution, le Conseil de sécurité de l’ONU demanda en 2025 aux citoyens de toute la planète d’allumer les climatiseurs pour tenter de refroidir l’atmosphère.

    L’Inde a grillé la première, explosant son forfait électricité, faisant sauter tous les disjoncteurs pour finir dans un nuage de feu. Puis l’Argentine, puis d’autres pays, puis l’Algérie, qui sauta la 13e. N’eurent momentanément repoussé le massacre thermique que les pays trop pauvres pour se payer des climatiseurs et déjà habitués à la chaleur, et les pays riches où chacun possède son climatiseur. Pour l’Algérie, pays de l’entre deux, le seul rescapé de la catastrophe a été retrouvé, fumé mais vivant, caché dans un congélateur Eniem. Le PDG de Sonelgaz a survécu quelques jours de plus que ses concitoyens et a fini par s’éteindre, comme un portable qui n’a plus ni batterie ni chargeur. D’après des témoins morts, il aurait demandé, avant de s’évaporer, une chorba cuite au feu de bois et un jus pressé, mais avec un mixeur à piles. Tout le monde ayant disparu, personne n’aura réussi à percer le dernier mystère du siècle ; le fameux été 2012, le PDG de Sonelgaz avait-il et utilisait-il un climatiseur ?

    Chawki Amari
  • Les graciés du Président récidivent

     

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    El Watan, 10 août 2012
    Chaque année, ils sont nombreux à bénéficier de la grâce présidentielle. Mais le retour en prison est parfois une affaire de quelques jours, le temps d’un délit. Victimes, citoyens, agents des forces de sécurité réclament la fin des grâces répétitives.
    Chaque année, ils sont des centaines, voire des milliers à être libérés à l’occasion de chaque fête nationale ou religieuse. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a fait des grâces présidentielles un «propulseur» de sa popularité, selon de nombreux observateurs. «Bouteflika comprend les jeunes, surtout les détenus, il est le seul vrai homme dans ce pays», témoigne un repris de justice. Depuis le début du mois de Ramadhan, les statistiques de la délinquance ont grimpé, selon des déclarations de responsables sécuritaires.

    Pas moins de 1200 personnes ont été envoyées en prison, il s’agit pour la plupart d’hommes récemment graciés. Des faits qui mettent à mal le principe de la grâce présidentielle. Cependant, Farouk Ksentini, président de la Commission nationale pour la promotion des droits de l’homme, a, dans une déclaration au quotidien Ennahar, démenti les informations incriminant les graciés du président, allant jusqu’à affirmer que la grâce n’a pas touché les personnes condamnées pour des actes de délinquance ou de violence.

    Accommodé

    Pourtant, la grâce présidentielle est bel et bien un facteur motivant la récidive. Hakim, 22 ans, de Bab Ezzouar, vient de bénéficier du pardon présidentiel, il n’a purgé que 8 mois de sa peine. «J’ai été condamné à une année de prison ferme pour agression», informe-t-il. A priori, les conditions socioéconomiques de sa famille sont la cause de sa violence. «Avant, j’étais au chômage, je suis issu d’une famille pauvre et nous vivons dans une cave, comment voulez-vous que je ne devienne pas délinquant ?», s’interroge Hakim. Il n’en est pas à sa première peine. En 2010, il a été condamné à deux ans de prison ferme pour agression à l’arme blanche. «J’ai attaqué quelqu’un sur le pont de Bab Ezzouar tard dans la nuit. Il discutait au téléphone, je lui avais demandé gentiment de me donner son portable, face à sa résistance, j’ai sorti mon couteau, raconte-t-il sans remords. Vous savez, quand vous passez plus d’une année en prison et que vous vous êtes accommodé à votre nouvelle vie d’entre quatre murs, il est difficile de vous en séparer. Une fois sorti, vous ne pensez qu’à y revenir.»

    Pour Nassim, 21 ans, de Bachedjerrah, la prison est une échappatoire. «Il n’y a pas de travail, à la maison toujours des problèmes. La seule solution est de commettre un délit et d’entrer en prison», confie-t-il. Il a été emprisonné pour agression à l’arme blanche. Il a passé 16 mois derrière les barreaux avant de sortir le 16 juillet dernier. En ce troisième jour du Ramadhan, Nassim a récidivé et est recherché par la police. Dans les milieux de la délinquance algéroise, commettre un délit relève du calcul. «Pour un jugement d’une année, vous passez de 8 à 10 mois tout au plus, pour une condamnation de 2 ans de prison ferme, 16 à 18 mois. Ça dépend du mois de votre jugement, c’est pour cela que nous calculons la date avant de passer à l’acte, à moins que l’un de vos amis soit en prison, là, la donne change, vous le rejoignez le plus tôt possible», explique Mourad, 26 ans, un habitué de la maison d’arrêt d’El Harrach.

    Vengeance

    A Bab El Oued, un autre fief de la délinquance de la capitale, Salim, Mourad et Samir forment un gang des plus troublants. Agés de 24 à 26 ans, ils sont sortis de la prison de Serkadji la veille du mois de Ramadhan. «Nous avons passé, depuis l’âge de 18 ans, plus de temps en prison que dehors», attestent-ils. Salim est celui qui a connu le plus de condamnations parmi eux. «J’ai cinq jugements, j’ai passé en tout plus de cinq ans en prison, à chaque fois je suis libéré avant la fin de ma peine. J’ai toujours bénéficié de la grâce.» Cette fois-ci, la grâce revêt un caractère particulier. «Je vais venger mon frère, j’attendais la grâce avec impatience, un maffia (un délinquant, ndlr) a agressé mon frère en usant d’un couteau, il  en aura  pour son compte bientôt», promet-il. Après cela, Salim n’y pense même pas. «Je vais retrouver ma salle et mes amis.»

    La «grâce présidentielle» devient ainsi ce sursis accordé aux délinquants afin de solder leurs comptes une fois sortis de prison. Fouad est content de retrouver ces ruelles lugubres de Bab El Oued. «Je suis à la recherche d’un maffia qui s’en est pris à moi en prison deux jours avant sa sortie, avec sa bande, ils ont failli m’agresser dans la cour», raconte-t-il. Fouad est passé à l’acte, il est sous mandat de dépôt et sa victime est à l’hôpital dans un état critique, selon ses proches. Si pour certains, la grâce présidentielle est ce geste de bonté du premier magistrat du pays, pour d’autres, ce n’est qu’un sursis de toutes les forfaitures. Les citoyens n’en peuvent plus
    «C’est intolérable, chaque année, le même scénario avec les mêmes personnages, c’est à l’image des feuilletons du Ramadhan», raconte ammi Mustapha, 60 ans, retraité. «Les mêmes délinquants perturbent nos journées comme nos soirées ramadanesques, ils sont à chaque condamnation graciés quelques mois plus tard, ça ne peut plus durer», tonne-t-il.

    Au marché Clauzel, comme aux alentours des autres marchés de la capitale, chaque jour est ponctué de scènes de violence, d’agression ou de vols, une situation que les riverains ne supportent plus. Pour Dalila, 40 ans, mère de 2 enfants, «le président Bouteflika devrait cesser de leur accorder sa grâce, nous sommes pour le durcissement des peines». Même constat pour Boualem, 48 ans, instituteur, habitant de Bachedjerrah.

    «Les autorités savent pertinemment que la période n’est pas propice, les difficultés du jeûne conjuguées à la situation socioéconomique pas facile des familles ne peuvent que les pousser à récidiver et à la violence», explique un sociologue. La frustration est à chercher du côté des victimes des délinquants graciés. «J’ai été agressé il y a tout juste une année et voilà mon agresseur qui circule en toute liberté, se promène avec un couteau et se permet même de me provoquer de temps à autre, je ne vous cache pas, j’ai peur de lui», confie Mehdi, 23 ans, étudiant à Bab Ezzouar.

    Son seul souhait  «qu’il retourne en prison, même s’il faut une autre victime, je sais que c’est égoïste de ma part, l’essentiel, qu’il ne s’en prenne pas à moi», poursuit-il.

    L’embarras des services de sécurité

    Loin des déclarations des porte-parole officiels de la DGSN ou de la Gendarmerie nationale minimisant les faits, le constat est le même. «A chaque mois de Ramadhan, les détenus graciés récidivent», révèlent de nombreux policiers et gendarmes en faction à Alger. Une situation que les agents de l’ordre public ne supportent plus.
    «Nous consentons beaucoup d’efforts pour réduire la criminalité et la délinquance, nous luttons chaque jour contre ces malfrats, pour qu’en fin de compte, nous les voyions quelques mois plus tard en liberté et  ils trouvent le moyen de nous provoquer de temps à autre», confie un inspecteur de la banlieue est d’Alger. Un état de fait démotivant.

    «Déjà nous avons remarqué que les jeunes de moins de 20 ans sont de plus en plus tentés par la délinquance et sont violents. Derrière chaque agression se cache un adolescent dans la plupart des cas, de nouveaux arrivants en quelque sorte, le mois de Ramadhan est le point culminant, les anciens tentent de récupérer le terrain, les nouveaux s’affirment et cherchent un titre que seule la prison peut apporter, cela s’appelle «zenda», la suite vous la connaissez», analyse un gendarme de Rouiba.

    Dans la capitale, les forces de sécurité arrêtent chaque jour au moins une dizaine de récidivistes. «Nous les connaissons, la plupart sont récemment graciés. On joue presque au chat et à la souris, que voulez-vous qu’on fasse», s’exclame un policier de Bachedjerrah.

    Zouheir Aït Mouhoub

  • Coupures d’électricité : 6 millions d’Algériens affectés

     

    El Watan, 10 août 2012

    Constantine, Tizi Ouzou, Alger…, la grande majorité des wilayas sont touchées par les coupures d’électricité. Sonelgaz met en cause l’utilisation abusive de climatiseurs. Mais en réalité, c’est tout le système qui est en panne, de l’absence de décision de l’Etat au manque de civisme des consommateurs en passant par la vétusté du réseau.

    Le prix de l’électricité est trop bas

    «L’augmentation du prix des tarifs de l’électricité est inévitable, mais l’Etat tarde à prendre la décision par peur de provoquer des troubles au sein de la population, explique un cadre de Sonelgaz qui a requis l’anonymat. En retardant cette décision, c’est l’avenir de l’entreprise qui est hypothéqué.» Plombé par une dette qui avait atteint 380 millions de dinars en 2010, l’entreprise continue de fonctionner grâce à l’aide financière que lui accorde l’Etat. Cette situation a poussé Noureddine Boutarfa, PDG de l’entreprise, à monter en première ligne pour demander aux pouvoirs publics une révision des tarifs de l’électricité d’autant qu’à l’horizon 2017, l’Algérie aura besoin d’investir 18 milliards d’euros pour doubler ses capacités actuelles de production, de transport et de distribution de l’électricité. M. Bouterfa considère à ce propos que la rationalisation de la consommation de l’électricité ne peut se concrétiser sans une augmentation des tarifs, surtout que ces derniers, qui n’ont pas bougé depuis 2005, doivent être revalorisés de 11% chaque année pour pouvoir financer les investissements liés à l’augmentation de la capacité de production. «Il n’y a pas de politique d’économie d’énergie sans politique des prix. Nous aurons un rendez-vous avec les augmentations», a-t-il averti.

    «Cette solution permettra d’inciter à plus d’économie d’énergie. Et l’économie d’énergie est le meilleur gisement d’énergie», confirme Abdelmadjid Attar, ancien ministre des Ressources en eau. Pour autant, une augmentation des prix ne doit pas se faire au détriment de tous les consommateurs, selon l’économiste Abderrahmane Mebtoul. «Il faut créer une chambre de compensation pour redistribuer l’aide aux foyers qui en ont besoin pour payer cette énergie», estime l’économiste. Cette aide doit se faire en fonction des revenus, selon lui. Mais elle nécessite une mobilisation gouvernementale. «Il faut enquêter pour connaître les besoins réels de la population. Or, le gouvernement n’a pas de système d’information. Il ne régule rien et distribue des subventions à tout le monde», déplore Abderrahmane Mebtoul.

    L’état a réduit ses investissements (vers Sonelgaz)

    Compte tenu des prix réduits de l’électricité, Sonelgaz n’obtient les crédits nécessaires à son développement que grâce à l’Etat. «De gros investissements auraient dû être faits il y a dix ans, en matière d’accroissement des capacités de production en fonction d’une projection des besoins», regrette Abdelmadjid Attar, ancien ministre des Ressources en eau. «Il est difficile de rattraper 5 à 10 ans de retard dans ce domaine», ajoute-t-il. En rendant publics les besoins en financement de Sonelgaz pour les prochaines années, le PDG de Sonelgaz, Noureddine Boutarfa, prend à témoin les Algériens sur les besoins d’investissements auxquels son entreprise est tenue de faire face pour assurer un été sans délestage. Dans une déclaration faite à un média public, le PDG a estimé que son groupe aura besoin de 3000 milliards (mds) de dinars d’ici à 2020 (40,5 mds de dollars) pour mener à terme ses investissements. «D’ici à 2020, nous avons besoin de 3000 mds de dinars, soit 300 mds de dinars annuellement», a-t-il indiqué. C’est le prix à payer pour éviter l’embrasement de la contestation lors des coupures d’électricité.

    La consommation d’électricité estivale bat des records

    Pendant la saison estivale, la consommation électrique en Algérie augmente très fortement. Cette hausse est principalement due à l’utilisation des climatiseurs, selon la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (CREG). Le taux de climatisation est passé de 13,8% en 2008 à 32% en 2010. La consommation augmente de manière spectaculaire en cas de fortes chaleurs. «A titre d’exemple, explique un cadre de la CREG, la consommation a diminué de 1600 MW entre le 10 et le 24 juillet 2012, après une baisse sensible des températures.»

    Cette importante différence s’explique par trois facteurs, selon la CREG. D’abord, la «culture du confort» a changé et un lieu climatisé est synonyme de meilleure productivité. Ensuite, la plupart des appareils vendus sur le marché à bas prix sont inefficaces et consomment beaucoup. Enfin, le citoyen ne prend pas en compte l’augmentation de la consommation énergétique dans son utilisation du climatiseur. Dans ces conditions, les experts affirment qu’il est difficile de gérer une augmentation brutale de la demande en électricité. «Même dans les pays développés, une augmentation de 30% de la consommation provoque des délestages», affirme l’économiste Abderrahmane Mebtoul.
    Sonelgaz est toujours en situation de monopole

    En économie, l’absence de concurrence est considérée comme un frein au développement. Pourtant dès sa nomination, en 2004, à la tête de l’entreprise par Chakib Khelil,  Noureddine Boutarfa a pour mission de restructurer l’entreprise pour la rendre plus attractive. Pour cela, il peut s’appuyer sur la loi de février 2002 relative à l’électricité et à la distribution du gaz, qui prévoit la fin du monopole réservé à Sonelgaz afin de mieux préparer l’Algérie à ses obligations internationales. Malgré cela, les investisseurs étrangers de l’énergie rechignent à investir dans un secteur qui demande énormément d’investissements et dont les dividendes ne peuvent être escomptés qu’à long terme. Le PDG de Sonelgaz doit aussi accepter des tarifs bloqués depuis 2005,  par un pouvoir qui a peur d’une explosion sociale, alors qu’il milite depuis son arrivée pour une augmentation du prix de l’électricité, considérant que les ménages payent à peine 75% du coût du kilowattheure, et que pour les industriels, le prix du gaz représente le dixième de ce qu’il devrait être.

    En réalité, cette ouverture, décidée et voulue par l’ancien ministre Chakib Khelil, va provoquer un tollé dans certains cercles du pouvoir qui voyaient en cette loi les prémices d’une privatisation de l’entreprise. Après le limogeage de Chakib Khelil, le président de la République décide de verrouiller le capital de Sonelgaz en dotant l’entreprise d’un nouveau statut qui ferme la voie définitivement à toute possibilité de privatisation, même partielle de l’entreprise.  Celle-ci est toujours en situation de monopole sur le marché de l’électricité. Mais certains ne considèrent pas cette situation comme handicapante. «Il y a 10 ans, on a cru qu’on pouvait développer le secteur de l’électricité à travers le partenariat avec des producteurs-investisseurs étrangers. On voit le résultat aujourd’hui», explique Abdelmajid Attar, ancien ministre des Ressources en eau.

    Des vols, des destructions et des branchements sauvages

    La direction de Gué de Constantine de la SDA aurait enregistré à elle seule, durant le premier semestre 2012, 14 vols d’équipements d’une valeur de 5 millions de dinars, et qui ont causé 8 heures de coupure pour chaque vol. Les différents opérateurs de l’électricité affirment tous que les travaux en sous-sol, réalisés par Seal notamment, dégradent régulièrement le réseau électrique souterrain. Sonelgaz enregistre chaque année 400 cas de dégradation de ses équipements. Ajoutez à cela la fraude à l’énergie qui pénalise l’entreprise. «A Bologhine, il y a une centaine de sites de bidonvilles répertoriés dans la localité qui échappent à tout contrôle, reconnaît un cadre de l’entreprise. Tous ces bidonvilles s’alimentent frauduleusement par des branchements sur les compteurs. Cette situation est la cause de nombreuses pannes auxquelles l’entreprise doit faire face. Ce qui est le plus révoltant, c’est la passivité des autorités face à ce problème. Lorsque nous demandons la présence des forces de l’ordre pour effectuer les travaux de réparation, elle nous est refusée sous prétexte que cela ne fait pas partie de leurs missions. En réalité, les autorités ne veulent pas intervenir de peur de devoir affronter la population de ces bidonvilles.»

    Le réseau de transport de l’électricité est trop fragile

    «La production électrique en Algérie est suffisante, affirme Aziz Ameyoud, directeur au sein de l’Opérateur système électrique. Mais le réseau de transport de l’électricité peut être affecté par une ligne qui se décroche, du fait d’une défaillance ou d’un phénomène naturel.» Dans le sud du pays notamment, les lignes à haute tension ne sont pas suffisantes. Sonelgaz devrait par conséquent construire deux nouvelles centrales électriques, à Biskra et à El Oued. «Le problème sera éradiqué», affirme Aziz Ameyoud. Sauf que ces problèmes se multiplient dans le pays. A Constantine, 80 000 foyers ont été privés d’électricité dimanche dernier à cause d’une panne. A Alger, c’est une défaillance au niveau d’un poste d’alimentation de haute tension qui a plongé 2 millions d’habitants dans le noir. Le réseau semble craquer de toute part.
    Les plans d’investissement ne sont pas appliqués

    Le plan d’investissement 2012 n’a pas encore atteint la moitié de ses objectifs, selon le PDG de la Société de distribution de l’électricité et du gaz d’Alger (SDA). Abdelkader Boussourdi met en cause «la lourdeur administrative liée à l’obtention des autorisations de travaux de sous-sol et des assiettes foncières nécessaires pour la création de nouveaux postes électriques».

    Des projets impossibles à réaliser

    A défaut de régler les problèmes de délestage que subissent les Algériens, le PDG de Sonelgaz préfère élaborer de grands projets pour le long terme. Dernièrement, l’entreprise a annoncé des projets de développement pour les vingt prochaines années, pour un coût total de 74 milliards de dollars. Ces projets devraient permettre à Sonelgaz de produire, à l’horizon 2030, 40% de l’énergie consommée à partir de l’énergie solaire. «Noureddine Boutarfa est un PDG compétent et avisé, mais qui ne décide rien. En Algérie, un gestionnaire est là pour appliquer les décisions qui lui sont imposées  par l’Etat, le plus souvent en dehors de toute logique économique. L’entreprise n’arrive même pas à se faire rembourser les créances  qu’elle détient auprès des administrations et qui creusent son  déficit depuis des années. En 2011,  ce défit a atteint 55 milliards de dinars. C’est pour cela que je doute de la viabilité de ses projets», constate un ancien cadre de l’entreprise. Les commerçants réclament 12 mois d’électricité gratuite

    Le porte-parole de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Hadj Tahar Boulenouar demande Un an d’électricité gratuite pour les commerçants. Plus de 400 000 commerçants ont été touchés par les coupures de courant occasionnant une perte sèche de 3 milliards de dinars sur leurs bénéfices, selon les estimations établies par UGCAA. «Les commerçants savent qu’il leur sera difficile de se voir remboursés rapidement leurs pertes. Ils demandent à être exonérés de facture électrique pendant une année. Il y a des risques que certains écoulent sur le marché informel leurs produits périmés pour compenser leurs pertes», avertit Boulenouar Hadj Tahar.
    Par ailleurs, le porte-parole de l’UGCAA condamne les lenteurs administratives auxquelles les 13 000 boulangers sont confrontés pour l’acquisition de groupes électrogènes. «Certains boulangers attendent depuis une année que leur indemnisation soit effective. Cette indemnisation devrait se faire sous la forme d’une aide pour l’acquisition de groupes électrogènes», constate M. Boulenouar.

    Dernière minute :

    La plus grande partie d’Alger a été plongée dans le noir, mercredi aux environs de 22h. 350 000 foyers sont restés sans électricité pendant deux heures. La pollution, l’humidité et le brouillard seraient à l’origine de la coupure, selon le gestionnaire du Réseau de transport d’électricité(GRTE), filiale de Sonelgaz. «Ce manque de tension partiel a été causé par l’accumulation de pollution naturelle et celle due à la fumée dégagée par les feux de forêt, aggravées par des conditions atmosphériques exceptionnelles observées hier dans les régions traversées par les lignes très haute tension», a indiqué hier le GRTE.
    Salim Mesbah / Yasmine Saïd

  • 350 000 foyers privés d’électricité à Alger mercredi soir pendant deux heures Les explications de Sonelgaz


    Sonia Lyes

    La pollution, l’humidité et le brouillard sont à l'origine de la chute de tension ayant affecté la moitié de la capitale dans la nuit de mercredi à jeudi (lire), selon le Gestionnaire du réseau de transport d'électricité (GRTE), filiale de la Sonelgaz. « Ce manque de tension partiel a été causé par l'accumulation de pollution naturelle et de pollutions dues à la fumée dégagée par les feux de forêts aggravées par des conditions atmosphériques exceptionnelles (taux d’humidité et un brouillard très dense) observées hier dans les régions traversées par les lignes très haute tension », a indiqué ce jeudi le GRTE dans un communiqué repris par l’APS.
    Près de 350 000 foyers (soit la moitié de la consommation de la capitale) ont été privés d'électricité hier mercredi à 22 h 39 dans la région d'Alger suite au déclenchement successif de plusieurs lignes très haute tension alimentant la capitale, a précisé le GRTE. « En moins de deux heures, l'ensemble des foyers ont été progressivement rétablis. Le dernier foyer coupé a été repris à 0 h 30 », a-t-il ajouté.
     
    Selon cette société, un programme de dépollution sous tension a été mis en œuvre pour éviter les risques de déclenchement dans des conditions atmosphériques similaires à celles observées dans la soirée de mercredi. Toutefois, elle a déploré l’insuffisance de moyens face à « l’ampleur du phénomène et l’importance des réseaux affectés ». Le recours au lavage sous tension par hélicoptère, mis en place par le GRTE, tarde à être opérationnel en raison du retard dans l’acquisition de l’appareil (prévu pour le 18 juillet, il a été réceptionné mardi dernier) et des autorisations nécessaires pour le survol, selon le GRTE.
     
    Par ailleurs, la fourniture d’électricité, interrompue depuis lundi dernier dans de nombreuses zones de Constantine, a été rétablie dans la soirée de mercredi à jeudi dans la plupart des quartiers et des cités de la ville, selon l’APS. Le rétablissement total de l’énergie électrique dans toute la ville est prévu dans le courant de la journée de jeudi. Après les coupures de courant enregistrées depuis lundi, des habitants de plusieurs quartiers de Constantine avaient exprimé leur mécontentement, notamment en bloquant des routes.

  • Sécurité et mouvements de populations

     

    Par : Mustapha Hammouche

    L’Algérien vit dans la peur, du moins dès qu’il quitte sa zone sécurisée, c’est-à-dire sa maison, son lieu de travail ou leur proche périphérie. Il a du mal à s’en éloigner et quand il doit s’en éloigner, il s’assure préalablement de la sûreté des voies qu’il doit emprunter.
    L’automobiliste conçoit, désormais, son véhicule autant comme un abri personnel mobile que comme un moyen de déplacement. Ce qui explique l’engouement féminin jamais égalé pour la voiture.
    L’Algérien se fixe, à lui et à sa famille, ses propres horaires de “couvre-feu” et ses  “zones interdites”, selon la terminologie léguée par l’épreuve coloniale. Il les délimite dans le temps et dans l’espace en fonction de sa perception de l’évolution horaire et de la géographie et de l’insécurité. Il répond ainsi à la structuration de la vie quotidienne telle qu’elle découle de l’organisation sécuritaire de l’Etat. Il emprunte les itinéraires qui passent par les avenues et les sièges d’institutions bénéficiant de surveillance aux heures où cette surveillance est en cours.
    Ces stratégies individuelles finissent par converger ; confluent souvent en même temps aux mêmes endroits. Jusqu’à provoquer des situations ahurissantes du genre de celle qu’on observe rue Didouche Mourad à Alger, chaque soir de Ramadhan : ils affluent en grand nombre qu’ils forment une chaîne de véhicules qui roulent pare-choc contre pare-choc à une vitesse de limaces dans un flot si lent qu’il s’immobilise plus souvent qu’il avance. Et cet étrange manège se réédite chaque nuit. Sur les côtés, des piétons, par groupes se suivent et se croisent dans la même densité que les véhiculent qui occupent la chaussée. Des parents traînent leurs suites familiales ; des couples font semblant de se balader, des bandes de garçons et de jeunes arpentent les trottoirs avec l’insouciance et la gaîté qui sied au bon promeneur ; des badauds tiennent leur quart habituel aux angles de rues et aux entrées d’immeubles ; des escouades de gamins s’agitent au milieu de tous ces passants qui circulent sur un trottoir dallé et dont la crasse est levée par la pisse des climatiseurs avant d’être malaxée par les semelles de marcheurs.
    Il paraît que les boutiques d’habits, achalandées en prévision de l’Aïd, attirent les gens sortis faire leurs emplettes en prévision de la fête. Mais la convergence de ces masses de flâneurs en quelques espaces identifiés  ne s’explique probablement pas par la seule densité de magasins ; ils semblent aussi poussés par un instinct de conservation : le nombre rassure.
    Récemment, le ministre de l’Intérieur évoquant la question terroriste, a affirmé que les villes sont aujourd’hui hors de portée de la nuisance des groupes armés. Contrairement aux villages et la campagne, donc.  Dans son mouvement de repli sécuritaire, l’Etat a dessiné une carte sécurité que le citoyen à intégrée. En commençant par s’assurer la protection du personnel politique, des institutions, puis du personnel de sécurité, il a délimité des priorités sécuritaires. Ces priorités se sont étendues à des espaces sociaux dans un ordre que le citoyen a intégré. Et le même schéma qui préserve de la menace terroriste en fonction de la situation géographique s’applique à la carte de la menace délinquante.
    Et enfin aux mouvements quotidiens, à moyen et à long terme, des populations.

  • no moment

    DIlem du 09 Aout 2012

  • Taoufik Mekhloufi Algeria gold medal Olympics games (JO) london 7 aout 2012.

  • MERCI TAOUFIK MAKHLOUFI DE TOUT LE PEUPLE ALGERIEN ,ENTRAINEMENT EN ETHIOPIE

    Taoufik Makhloufi remporte la finale du 1500 m des JO : De l’or pour un brave

     

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    Taoufik Makhloufi remporte la finale du 1500 m des JO : De l’or pour un brave

     

     

     

     

    Taoufik Makhloufi a donné à l’Algérie sa première médaille d’or des Jeux olympiques de Londres 2012. Cette performance le place au même niveau que ses illustres aînés qui ont réussi l’exploit de décrocher une médaille d’or dans cette grande manifestation sportive, à savoir Noureddine Morceli (1996 à Atlanta), Hassiba Boulmerka (1992 à Barcelone) et Benida Merrah (2000 à Sydney).                 

     

    Hier soir au stade Olympique de Londres, notre nouveau champion olympique a dominé ses adversaires du 1500 m avec maestria. Les millions de téléspectateurs algériens rivés sur le petit écran n’ont pas douté un seul instant de sa victoire finale, tellement son aisance dans la course, ses foulées franches et sereines, son sens tactique étaient au-dessus des capacités de ses rivaux, notamment les Kényans qui ont fait une course tactique pour «ferrer» l’enfant de Souk Ahras. En vain.
    C’est la seconde fois en l’espace de trois ans qu’un sportif de cette ville fait vibrer l’Algérie. La première fois c’était en novembre 2009 à Khartoum, à l’occasion de l’historique match de barrage Algérie-Egypte (1-0). Antar Yahia est entré dans la légende du football et du sport et du football algérien en inscrivant l’unique but de la partie.Hier soir, Taoufik Makhloufi lui a emboîté le pas et offert à l’Algérie la médaille d’or que tout le monde attendait. Le mérite de cet athlète est incommensurable.

    La veille de la finale de l’épreuve reine de l’athlétisme, il n’était pas sûr de prendre le départ, suite à sa disqualification par les juges arbitres de la course du 800 m qu’il n’a pas terminée, lundi matin, en raison d’ennuis musculaires qui l’ont contraint à abandonner la course au bout de 200 m  au grand dam des arbitres qui ont estimé «qu’il n’avait pas fait montre de combativité».
      Sur le champ, ils ont décrété son exclusion et par ricochet l’impossibilité pour lui de prendre part à la course du 1 500 m.
    Son entourage et les spécialistes avaient craint que sa fin avait sonné. Durant toute la journée (lundi), il a été soumis à une terrible pression. Il ne savait pas s’il allait défendre ses chances au 1 500 m. A priori, cet épisode l’a surmotivé. Au lieu de s’effondrer en voyant s’éloigner son rêve de victoire sur le 1500 m, Taoufik Makhloufi a gardé espoir. Il a puisé dans cette adversité des ressources et une motivation incroyable qui lui ont permis en définitive de s’adjuger l’or devant des adversaires qui ne manquaient pas de talent.
    Le brillant parcours de Makhloufi est le fruit d’un dur labeur accompli sous les ordres d’un coach somalien, Jama Adam, qui l’entraîne avec un groupe d’athlètes arabes venus du Qatar, du Soudan, d’Arabie Saoudite, et qui se prépare en Suède.

    Durant la phase préparatoire aux Jeux de Londres, Taoufik Makhloufi s’est préparé durant plusieurs jours en Ethiopie. C’est dans ce pays et en Suède qu’il a préparé son exploit de Londres.
    Faut-il rappeler qu’avant le départ de la délégation pour Londres, Taoufik Makhloufi était cité comme l’un des potentiels médaillés avec Soraya Haddad et les boxeurs. Les prévisions le concernant se sont vérifiées.
    En lui, le demi-fond algérien détient enfin le digne successeur du trio médaillé d’or aux Jeux olympiques (Morceli, Boulmerka, Benida Merrah).
     Au-delà de la victoire personnelle de l’Algérien Makhloufi, c’est le demi-fond maghrébin qui vient rappeler au monde que cette spécialité est redevenue l’apanage des athlètes maghrébins.
    Hier, les champions avaient pour nom Hassiba Boulmerka, Benida Merrah, Noureddine Morceli (Algérie), Saïd Aouita, Hicham El Guerroudj (Maroc) qui peuvent être satisfaits de voir que la relève est assurée avec Taoufik Makhloufi et Abdelaatif Iguider (Maroc) en champion du monde cadet de la distance.

    A présent, il s’agit de se projeter vers l’avenir, d’établir un bilan de la participation algérienne aux Jeux de Londres, sans passion, ni polémique. L’exploit (attendu) de Taoufik Makhloufi ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt, ni servir d’alibi à ceux qui ont une responsabilité dans la déconfiture enregistrée à Londres. Makhloufi ne doit pas être l’hirondelle qui fait le printemps. Pris en charge dès l’entame de leur carrière sportive, bien accompagnés, les sportifs algériens peuvent rivaliser avec leurs homologues des autres pays.
     Il y a des sportifs qui ont des prédispositions pour briller dans des disciplines qui jadis nous ont valu beaucoup de joie à l’instar du hand-ball, du judo, de la boxe, qui continue à donner satisfaction, malgré le peu de moyens mis à sa disposition, sans oublier le football, cette discipline «carnivore» qui malheureusement échoue aux épreuves qualifications aux JO avec la régularité d’une montre suisse.
    Les pouvoirs publics doivent prendre à bras le corps la problématique de la formation et la préparation de l’élite représentative dès les premières heures de l’initiation et de la pratique du sport. Sur ce chapitre, l’Algérie accuse un retard qui sera difficile à combler sans une réelle volonté du sommet de l’Etat de doter le sport algérien des moyens qui peuvent garantir sa réussite à travers une stratégie résolument engagée vers l’avenir et définitivement «libérée» des «bras cassés» qui parasitent le mouvement sportif national depuis des années.

    Les sportifs algériens et leur nouvelle idole ont besoin d’engagements suivis d’actes de la part de ceux qui ont le pouvoir de leur offrir les moyens de gagner des titres et du bonheur aux Algériens, bien plus que des messages de félicitations (de circonstances) même émanant du président de la République.
    Le sport algérien a besoin d’une seconde réforme. Sa prise en charge ne doit plus être confiée aux trabendistes qui dilapident les deniers publics au su et au vu de tout le monde.
    Une médaille en or aux Jeux olympiques, ce n’est pas beaucoup, mais ce n’est pas rien aussi. La performance de Taoufik Makhloufi a le mérite de mettre en exergue la vérité suivante. Lorsqu’ils sont placés dans d’excellentes conditions, bien, pris en charge pendant des années, les athlètes algériens, toutes disciplines confondues, peuvent nous valoir d’immenses satisfactions. Il suffit, pour cela, tout simplement le mettre le paquet pour extirper le sport algérien du marasme dans lequel l’ont confiné des apprentis sorciers.
     

     

    Yazid Ouahib
  • Presse et “activité” publique

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Les confrères “sources”, qui nous promenaient depuis le début du ramadhan avec l’édition 2012 des cycles annuels d’audition de ministres par le président, doivent une explication à leurs lecteurs. À une dizaine de jours de la fin du mois de jeûne, le rituel de ces fictives séances de travail semble, cette fois-ci, compromis.
    Il serait intéressant de savoir s’il s’agit d’une annulation imprévue d’activité officielle ou si c’est l’annonce elle-même qui relève de messages tendancieux des fameuses “sources”.
    La presse a la responsabilité de la véracité des informations qu’elle répercute et perdrait en crédibilité — elle en a déjà pas mal perdue ces dernières années — en se dérobant aux conséquences de ces fausses nouvelles. En se prêtant à la communication par procuration de “milieux” qui veulent influer sur la formation de l’opinion publique, les journaux et journalistes partagent avec eux la responsabilité de cette manipulation.
    Le minimum de respect pour le lecteur impose que l’opération ne s’arrête pas au matraquage médiatique au sujet d’un événement hypothétique ; celui-ci est en droit de savoir pourquoi cet événement, annoncé avec les détails qui ne laissent pas de doute sur son imminence, s’avère n’être qu’une fausse nouvelle, voire une mystification.
    La pratique s’est banalisée jusqu’à modifier la fonction de la presse privée : en échange du “privilège” d’accéder à la “source”, le journaliste participe à la confection d’un menu d’information de complaisance dans sa rédaction. Le journaliste “sourcé” en devient un simple intermédiaire, passif, entre la source, active, et ses lecteurs. Et son journal se transforme, partiellement au moins, en support de propagande dont il ne maîtrise ni l’opportunité ni la finalité. Les institutions et autorités qui ont encore de l’estime pour la mission d’information et qui ne sont pas encore tentées par les procédés manipulatoires sont sanctionnées : la médiatisation de leurs activités n’est qu’occasionnellement prise en charge par une presse coincée entre les empressements du monde des affaires et l’influence des milieux institutionnels.
    Elle parle finalement de ce dont on veut bien qu’elle parle. Ainsi, les journaux annoncaient à cor et à cri le Conseil du gouvernement du 1er août, détaillant son ordre du jour qui aurait dû porter sur l’amendement de la loi sur les hydrocarbures et la loi de Finances pour 2013, mais une fois la réunion tenue, point de compte rendu. Il faut respecter la volonté de la révision constitutionnelle de 2008 aux termes de laquelle le gouvernement n’existe plus. Pourquoi, dans ce cas-ci, les “sources” n’ont-elles pas pallié l’absence de communiqués officiels que le Conseil du gouvernement n’a plus le droit d’émettre ? Celui-ci, réduit, en effet, à une réunion de coordination, n’a pas de fonction constitutionnelle.
    Cette démarche prédictive fait que, désormais, on sait tout sur ce qui va se faire, et même ce qui ne se fera pas, mais on ne sait rien sur ce qui se fait ou ne se fait pas effectivement !
    La presse “indépendante” est ainsi devenue l’instrument premier d’une vie publique fictive. Et, donc, le principal écran jeté sur la vie, l’activité et, dans notre cas, sur l’inactivité publique réelle.

  • no moment

    DIlem du 07 Aout 2012

  • no moment

    DIlem du 06 Aout 2012

  • Restitution du canon de Baba Merzoug

     

     

    Alger n’a effectué aucune démarche officielle auprès de Paris (Actualisé)

     
     



    Canon Baba Merzoug.jpg

     

    Actualisé à 14 h 30, avec une déclaration à TSA d'un responsable algérien :suite ici
  • Délestages et coupures d’électricité,ALGERIE

     

    Les explications et les mises en garde du PDG de Sonelgaz

    lire la suite:

  • blabla ,c'est vous le retardataire avec les tadjanous-les tahragdjanous ,les vieux carcans qui n'ont pas fait de revolution

    Il s’est montré sceptique sur la célébration du cinquantenaire

    “Nous sommes en retard de 50 ans”

    Par : Nadia Mellal

    Le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, a estimé, hier, au forum de Liberté, que les résultats de la célébration officielle du cinquantenaire de l’Indépendance seront “mitigés”. Le ministre Ould Kablia a indiqué d’entrée qu’“il y a l’évènement et ce qui est attendu de l’évènement”.
    “Le but de cette manifestation étant de réchauffer la flamme patriotique auprès des jeunes”, dit-il. Mais, selon lui, “les résultats à ce propos seront mitigés”. Ce qui signifie, estime-t-il, qu’“on n’arrivera pas à réchauffer la flamme patriotique chez les jeunes d’aujourd’hui”. Son argument est que “nous sommes en retard de 50 ans”.
    “Et ce n’est pas aujourd’hui qu’on va dire aux jeunes que la Révolution est sacrée”, explique-t-il, avant de préciser sur sa lancée : “Les jeunes d’aujourd’hui sont préoccupés par autre chose, pas par la Révolution.”
    Pour étayer ses propos, le ministre a parlé du film réalisé à l’occasion du Cinquantenaire sur l’un des héros de la Révolution, en l’occurrence Mustapha Benboulaïd. “Prenez dans la rue dix personnes, posez-leur la question, vous  constaterez que neuf d’entre elles ne connaissent ni Benboulaïd, ni Si El-Haouès, ni Amirouche.”
    Évoquant les écrits liés au Cinquantenaire, le ministre de l’Intérieur a indiqué qu’il “les a lus tous” et qu’il les classe en deux catégories : “Il y a les écrits d’acteurs de la Révolution qui sont subjectifs et il y a ceux des historiens.” Évoquant les écrits des historiens, il relèvera qu’ils ont “ramassé des bribes chez les acteurs et l’ennemi d’hier et ont tenu un discours partial”. Ce qui sous-entend que malgré les moyens humains et matériels colossaux consacrés à cet évènement, les résultats seront insatisfaisants. Aussi, et pour pallier cette situation, le ministre préconise que l’école “inculque aux élèves dès leur jeune âge le sens civique et les valeurs patriotiques”.  De même qu’il recommande qu’un bilan soit fait sur les cinquante ans de l’Indépendance. “Qu’est-ce que nous avons fait et qu’est-ce qui reste à faire, nous n’avons qu’une seule chance pour faire cette évaluation”, dit-il. Dans le même ordre d’idées, le ministre déplore les échanges acerbes entre les acteurs et témoins de la Révolution : “Ce que je déplore, ce sont ces disputes de chartriers où les uns lancent des accusations à d’autres.”
    “La Révolution a été une grande œuvre d’hommes, et tout ce qui est humain ne peut pas être parfait”, dit-il.

  • du blabla,comme tjrs

    Le ministre de l’intérieur évoque la situation sécuritaire

    “On ne peut pas s’avancer sur le nombre de terroristes”

    Par : Karim Kebir

    L’invité du Forum de Liberté a abordé le dossier sensible de la sécurité en indiquant que le “volet sécuritaire est totalement maîtrisé dans les villes”.

    Alors que Washington considère  qu’Aqmi reste une menace sécuritaire importante à l’est d’Alger et aux frontières sud du pays, Alger tente de rassurer. “En matière de terrorisme, la situation à l’intérieur du pays est stable pour ne pas dire en régression”, a estimé hier à Alger le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia.
    Comme son prédécesseur, Yazid Zerhouni, il concède, cependant, que plus le nombre de terroristes diminue, plus la tâche pour le combattre avec les moyens utilisés jusque-là s’avère “ardue”.
    “C’est vrai qu’il y a parfois des pics, comme ce qui s’est passé avant-hier (attaque des GGF, ndlr)”, a admis Ould Kablia, invité du Forum de Liberté. Selon le ministre, les gardes-frontières ont été “piégés”. “Ils ont reçu un appel, selon lequel il y a une infiltration de contrebandiers… Ils ont été surpris alors qu’ils étaient en nombre réduit”, a-t-il expliqué.
    Mais en dépit de ces actions sporadiques, Ould Kablia trouve matière à  satisfaction concernant le volet sécuritaire, notamment dans les villes où la situation est “totalement maîtrisée”. “Ce qu’il y a lieu de dire en matière de sécurité des villes, la question est totalement maîtrisée et ça c’est important car l’objectif des actions dans les villes, pour les terroristes, est d’ordre politique”, a-t-il dit. “L’armée continue à veiller (...) Il y a quatre ou cinq wilayas sensibles où il y a ratissage”, a-t-il ajouté. Mais, contrairement à Zerhouni qui situait le nombre de terroristes en activité autour de 300 éléments en 2009, Ould Kablia, lui, refuse de se hasarder à avancer quel que chiffre. “On ne peut pas avancer de chiffres concernant le nombre  de terroristes”. Seule certitude : “Une grande action est menée contre les réseaux de soutien ; il y a beaucoup de résultats…Il y a un très grand nombre de démantèlement de casemates”, soutient Ould Kablia qui rappelle que le rapport américain sur le terrorisme “relève une lutte soutenue des autorités algériennes et obtient des résultats”. Interrogé sur la situation à l’extrême sud du pays, Ould Kablia a affirmé que c’est l’Armée nationale populaire qui assure la prise en charge des réfugiés fuyant le nord Mali, comme Bordj Badji-Mokhtar.
    Et concernant la sécurité, il a assuré qu’“elle est bien prise en charge”, même s’il admet que “le degré de tolérance zéro n’existe pas”. À la question sur l’attentat de Ouargla, Ould Kablia a indiqué que les autorités algériennes connaissent les commanditaires “qui sont de l’extérieur”.
    Cet attentat serait l’œuvre du Mujao. “On n’a pas réussi à leur mettre la main dessus, mais on cherche à établir la nature des liens avec l’intérieur”.
    Par ailleurs, à propos du rapport américain sur les libertés religieuses, Ould Kablia a estimé qu’“il n’y a pas d’atteinte à la liberté religieuse”.
    “Dans notre pays, il y a une loi, mais nous avons des actions de prosélytisme… Certains viennent notamment des USA ; ils viennent en touristes et encouragent les Algériens à se convertir”.
    Autre problème : certains lieux de culte sont parfois créés de façon inappropriée, selon lui. “Mais si vous parlez d’atteinte à notre religion, cela n’existe pas dans le rapport…”, a-t-il ironisé, allusion peut-être aux non-jeûneurs.

  • Régulation, concurrence et rente

    Par : Mustapha Hammouche

    Après avoir essuyé les attaques de deux des trois entreprises de téléphonie mobile, l’ARPT est prise à partie par les fournisseurs d’accès Internet exploitant la technologie WiMax.
    Les premiers lui reprochent de couvrir l’abus de dominance dont se serait rendu coupable l’opérateur leader et les seconds l’accusent d’inventer une redevance illégale. Ils contestent une décision “unilatérale” et “contraire à la politique des pouvoirs publics en matière de démocratisation de l’usage d’Internet”.
    Sans préjuger de la pertinence de leur protestation, on peut s’étonner que des professionnels placent leur contestation sous le signe de la défense d’une “politique des pouvoirs publics” ayant fait de l’Algérie l’avant-dernier pays du monde en termes de débit Internet.
    Décidément, les NTIC posent à notre pays plus de problèmes de répartition de sa rente commerciale que de soucis de stratégie de développement. Tableau paradoxal où tout se passe comme si la problématique se réduisait à la question de savoir comment exploiter l’opportunité commerciale des NTIC sans mettre le haut débit à la portée du libre usage du citoyen.
    Autoritaire et rentier, le système algérien ne s’est jamais accommodé de l’indépendance de ces entités arbitrales, une indépendance qui fonde pourtant leur finalité même. Le concept est incompatible avec sa réelle raison d’être, celle d’assurer la répartition arbitraire des retombées financières de la souveraineté nationale sur le sous-sol, les airs et la mer.
    En matière de ressources naturelles, on observe que l’idée de confier la politique de valorisation et des hydrocarbures et des autres ressources minières, comme l’or ou l’uranium, n’a jamais traversé l’esprit des régimes successifs. En matière de finances, on peut aussi constater la parfaite “identité de vue” qui a toujours marqué la gestion du budget, du Trésor et de la monnaie. Le gouverneur de la Banque d’Algérie s’exprime comme le ministre des Finances, et vice-versa. Parfois, le pouvoir “oublie” littéralement d’installer ou de renouveler ces instances pour éviter de s’encombrer d’autorités incompatibles avec son mode de gouvernance… autoritaire. Même en sport, l’ingérence politique dans le choix des dirigeants fédéraux suscita maintes interventions des instances sportives internationales.
    Le système du passe-droit et du favoritisme politique proscrit de fait la notion de concurrence. Si le pays s’est offert une coquetterie législative en la matière, peut-être pour des raisons de processus d’adhésion à l’OMC ou de conventions internationales, le gouvernement s’est bien gardé d’installer le Conseil de la concurrence décidé par la loi en 2005 !
    Dans un pays des “monopoles privés” d’importation, comme ce fut le cas de la bière, entre autres, le pays des “domaines réservés” aux enfants du sérail, comme le médicament, où le sigle cache un nom significatif avant de désigner une entreprise, le pays des “boîtes” prête-noms d’initiés, comme dans la communication, en arriver à la transparence des règles de régulation du marché, ce serait revenir de loin.
    Dans ce contexte où les règles du marché sont confrontées à la finalité rentière de l’autorité politique, si l’ARPT venait à se confirmer, de quelque manière que ce soit, comme une authentique autorité arbitrale, pertinente et impartiale, elle aurait l’allure d’une heureuse anomalie.

  • ALGERIE:Europe complice du regime de banane qui nous gouvernent

    Elections législatives du 10 mai : ce que dit le rapport des observateurs européens



    EXCLUSIF – Les élections législatives du 10 mai se sont globalement déroulées dans de bonnes conditions, mais plusieurs éléments ont affaibli la transparence du scrutin : telles sont les principales conclusions du rapport de la mission d’observation de l’Union européenne dont TSA s’est procuré une copie en exclusivité. Parmi ces éléments, le rapport cite la multiplication des candidatures, la gestion du fichier électoral, une transparence insuffisante dans les phases de compilation des résultats, l’absence de publication des résultats détaillés, les performances « médiocres » des représentants des candidats, etc.

     

     

    Extraits des conclusions du rapport :

     

    1. La participation à cette élection de 44 partis politiques (dont 21 récemment accrédités) et de 18 listes indépendantes a permis d’élargir l’offre politique. Toutefois, cette multiplication des candidatures a conduit à un émiettement des voix, lequel, combiné à l’élimination des listes n’ayant pas obtenu cinq pour cent des suffrages au niveau de chaque wilaya, a favorisé les partis prédominants, notamment le Front de Libération Nationale (FLN) (…).

     

    2. Préalablement à cette élection, une révision du fichier électoral a été réalisée. Si les mécanismes de révision dudit fichier sont clairement établis par les textes officiels, le système d’enregistrement des électeurs présente certaines faiblesses structurelles, notamment en raison de l’absence de consolidation nationale du fichier électoral prévue par la loi. Dans ces conditions, la Mission constate que le fichier électoral ne peut pas faire l’objet d’un contrôle avéré de la part des partis politiques et candidats indépendants (…).

     

     

    3. L’organisation d’élections relève, en Algérie, de la compétence de l’administration d’État, principalement du Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales (MICL). Celle des élections législatives a été généralement efficace grâce à une bonne préparation technique et logistique.

     

     

    4. La campagne électorale s’est généralement déroulée dans le calme malgré quelques incidents. Elle n’a cependant pas suscité d’enthousiasme. La Mission relève que les partis de l’Alliance présidentielle ont été les plus actifs, disposant notamment de moyens plus conséquents. La loi ne prévoit pas de financement préalable mais un remboursement partiel pour les listes ayant recueilli au moins 20 pour cent des suffrages. Ce seuil trop élevé favorise les partis les mieux implantés et disposant au préalable de moyens financiers conséquents.

     

    5. Le jour du scrutin, la Mission a constaté une atmosphère généralement calme et ordonnée durant les opérations de vote, depuis l’ouverture jusqu’au dépouillement (…)
    6. Les phases de compilation des résultats, au niveau des commissions électorales communales, puis de consolidation, au niveau des commissions électorales de wilayas, se sont généralement déroulées dans le calme. Toutefois, la transparence des opérations, au sein des deux niveaux de commissions électorales, a été jugé insuffisante, notamment en raison d’une présence limitée des représentants des partis politiques/candidats, de l’absence dans un cas sur quatre du président de la Commission locale de surveillance des élections, de l’absence d’une remise systématique d’une copie certifiée des résultats aux représentants des partis politiques/candidats pourtant présents (17 pour cent des cas observés) et de l’absence d’affichage public des résultats au niveau communal dans 36 pour cent des commissions observées.
    7. Garde-fou essentiel pour assurer la transparence des scrutins, et donc l’acceptation des résultats, les performances des représentants des candidats ont souvent été jugées comme médiocres par les observateurs. Ils sont généralement restés passifs, même face aux failles observées ponctuellement pour préserver l’intégrité des scrutins ou bien le secret du vote.
    8. L’avancement de la présentation des résultats provisoires le 11 mai au soir par le MICL, uniquement par siège et par genre au niveau national sur la base des Procès-verbaux des 1 541 communes du pays et les 117 commissions électorales des circonscriptions diplomatiques ou consulaires, s’est produit au même moment où se poursuivait le travail de consolidation au sein des différentes commissions.
    9. L’absence de publication des résultats détaillés a affaibli la transparence de ce processus électoral, compliquant la lisibilité des sièges attribués qui ont alors fait l’objet de contestation par certains partis politiques et les représentants de la société civile (…)
    10. Le résultat obtenu par le FLN fait de ce parti le grand vainqueur des élections. Le taux de participation (43,14 pour cent) est en augmentation par rapport à 2007 (35,65 pour cent). Il convient cependant de souligner le nombre élevé de bulletins blancs/nuls, près de 1,7 million (soit 18 pour cent des suffrages) et qui traduit en partie un rejet de l’offre politique par les citoyens.
    11. La composition de l’APN demeure, dans ses grandes lignes, la même que celle élue en 2007. Les six principaux partis politiques ainsi que les indépendants y détiennent près de 90  pour cent  des  sièges (…)
    12. Le cadre juridique national des élections a été récemment modifié avec l’adoption de plusieurs textes, dont une nouvelle loi électorale en janvier 2012. Toutefois, certains vides juridiques persistent et un manque de précision et des faiblesses structurelles caractérisent certaines dispositions.
    13. L’adoption d’un nouveau cadre électoral, si proche de la date du scrutin, a imposé plusieurs difficultés organisationnelles à la CNISEL. Ces difficultés ont fait de la Commission nationale de supervision des élections (CNSEL) le principal garant du contrôle de la transparence et de la conformité du processus par rapport aux normes du droit interne et international. Cette dernière n’a pourtant pas supervisé les travaux des commissions électorales.

     

     

    14. La Commission nationale de supervision des élections a été relativement bien acceptée par les acteurs de ce processus électoral. Elle a agi de manière efficace et transparente. Toutefois, très peu de détails sur les recours judiciaires devant les tribunaux ont été, par la suite, rendu publics par le Ministère de la Justice. La MOE UE tient à souligner l’excellente collaboration avec la CNSEL.

     

    15. Trop peu d’éléments concernant les recours devant le Conseil constitutionnel et ses décisions ont été fournis ou publiés. Or la période de recours s’est achevée avant même que les résultats, susceptibles d’être contestés, aient été publiés en détails, affectant alors la transparence du processus
    16. Durant les opérations de vote, un manque évident d’information a pénalisé les différents acteurs concernant le lieu pour introduire d’éventuels recours ou observations, créant ainsi une certaine confusion (…)
    17. Le cadre juridique offre certaines garanties pour la protection des droits humains. Elles ne sont pas toujours respectées dans la pratique. Alors que les partis politiques ont été encouragés à intensifier leurs campagnes à travers le pays, le droit de manifestation a été limité particulièrement à Alger. Les arrestations des militants syndicaux et des jeunes partisans du boycott des élections ainsi que la condamnation récente d’un défenseur des droits humains exercent un rôle dissuasif sur la mobilisation de la société civile.