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  • Kabylie : souriez, tout va bien chez nous !

     

     

    Par Le Matin DZ

     

    Depuis près d’un mois, la Kabylie est en train de vivre un été particulièrement cauchemardesque.

     

    Les nombreuses luttes des Kabyles leur ont appris à se méfier des luttes au sein du pouvoir.

     

    Outre la canicule et les nombreux foyers d’incendie qui détruisent encore des milliers d’hectares de végétation dans la vallée du Djurdjura et en Kabylie maritime, s’ajoute désormais au calvaire des populations locales une série de supplices et de contraintes allant de la recrudescence des violences terroristes aux coupures fréquentes d’électricité en passant par des pénuries organisées, touchant exclusivement les produits de large consommation. Comme un malheur n'arrive jamais seul, l’eau, elle aussi, a cessé de couler par enchantement dans nos robinets depuis plusieurs jours, alors que les défaillances programmées d’Algérie Telecom continuent de priver cette région de l'accès à Internet.

     

    Rien qu’au cours de ces deux dernières semaines, on a recensé plusieurs faux barrages, accompagnés d’incursions et autres attentats ciblant les forces de l’ordre, sans parler de toute la panoplie quotidienne d’incivilités et d’actes de délinquance qui choquent l’entendement. Devant une telle situation, un observateur étranger peut conclure aisément et en toute légitimité à un pacte visant a séparer la Kabylie du reste du pays. Sauf que durant ces nuits ramadanesques qui bruissent de violences et de rumeurs angoissantes sur une prétendue guerre de clans au sommet de l’Etat, la Kabylie montre un visage serein et ferme.

     

    En dépit de toutes les contraintes et des conditions météorologiques extrêmes qui le plongent dans l’obscurité depuis le début du mois sacré de ramadan, le Djurdjura n’a rien perdu de sa lucidité politique. Les militants de villages ne manquent pas de se payer le luxe de tourner en dérision la propagande du pouvoir qui fait tout pour se donner des apparences d’un régime démocratique soucieux du respect des droits de l’homme et des attente légitimes du peuple. De même, l’opposition qui ne demande qu’à être associée aux décisions du pouvoir et la presse complice qui tente depuis des lustres de s’abîmer dans des réflexions qui incitent l’opinion publique nationale et internationale à interpréter de façon oblitérée le cours de l’actualité en Algérie, ne sont pas épargnés.

     

    A peine l’ardeur des passions soulevée par la querelle "des secrétaires jalouses", sobriquet donné aux cadres dissidents et aux membres de la direction actuelle du FFS, s’est-elle estompée que déjà les militants de villages se moquent de fort belle manière de l’affaire Nezzar dont on dit qu’elle est d’inspiration présidentielle. Pour les Kabyles, les requins ne s’entredévorent jamais entre eux. Dans cette affaire, ils voient plutôt une autre manipulation hautement scientifique dont seul le régime d’Alger a le secret. Une manipulation qu, selon nos interlocuteurs, n’a d’autre objectif que celui de faire oublier ou retarder la perspective du changement. "Où est la différence entre Nezzar, Bouteflika et les autres hauts dignitaires du régime ?", interrogent-ils en guise d’arguments à leurs thèses. Et d’ajouter en chœur : "Ils appartiennent tous à la même graine, au même pouvoir qui est là depuis plus d’un demi-siècle."

     

    C’est le feuilleton de l’été, commentent pour leur part deux journalistes qui travaillent pour le compte du Quotidien d’Oran et El Watan. "Une comédie qui pue le mensonge et la manipulation, très mal interprétée de surcroît", expliquent-ils encore.

     

    Le tapage médiatique soulevé par l’affaire Nezzar, les coupures d’électricité, la pénurie des produits de large consommation, les incendies, les violences terroristes, la délinquance industrialisée et la défection programmée du réseau Internet qui dure maintenant depuis un mois, n’ont pas raison de la lucidité et de la sagesse des militants de villages. Ces derniers pensent qu’un changement radical et pacifique est possible, pour peu que les volontés et les compétences s’unissent autour d’un seul et même mot d’ordre.

     

    Où que vous alliez ces jours-ci au Djurdjura, vous n’entendrez qu’une seule espérance, celle du changement, et un seul son de cloche : l’Algérie est devenue un endroit imprévisible et incertain, et les prédateurs qui l’entourent ont de multiples apparences. C’est ce qui explique en partie la réticence et la prudence (qui ne sont pas des signes de soumission et de résignation) des militants de villages d’engager l’ultime bras de fer avec le régime gérontocratique au moment où les rafales du changement soufflent de plus en plus fort sur le pays, en dévoilent la stupidité d’un système archaïque arrivé à terme.

     

    Saïd Radjef

  • L’Algérie ou l'impossible transition politique

     

    Par Le Matin DZ |

    Le chapitre des législatives semble clos sans qu’il donne lieu ne serait-ce qu’à un début de changement.

    Sans changement, Daho Ould Kablia invite les Algériens à la prochaine élections

    Le gouvernement provisoire de sa majesté le Président de la République s’attèle d'ors et déjà à préparer des élections de renouvellement des institutions locales. Les partis politiques qui avaient crié à la fraude électorale y prendront part bien que les conditions légales de leurs organisations soient les mêmes que celles qui ont présidé aux législatives. Avec ceci de particulier, le seuil éliminatoire est revu à la hausse de deux points supplémentaires.  

    Si les mêmes causes conduisent inéluctablement aux mêmes effets ; les mêmes conditions ne conduiraient-elles pas aux mêmes résultats ?

    Depuis octobre 1988, les Algériennes et les Algériens ont participé à 14 élections dont 5 présidentielles, 5 législatives dont une avortée et 4 élections locales sans compter les consultations référendaires et le vote des lois fondamentales.

    Pendant ce temps, nous aurons tout connu : Annulation des élections, dissolution des Assemblées locales, assassinat de Mohamed Boudiaf, mort de centaines d’Algériennes et d’Algériens, destruction du tissu industriel du fait de la politique de réajustement structurel imposé par le Fonds monétaire international et des actes terroristes qui avaient visé toutes ces unités publiques qui employaient des centaines de milliers de travailleurs.

    Sur le plan international, l’Europe de l’Est a vu le Mur de la honte s'effondrer sous la pression de l’élan démocratique des Allemands, les dictatures les plus sanguinaires et les plus policées s’écrouler jusqu’à même l’empire soviétique qui leur avait donné naissance. Le Moyen-Orient a connu deux guerres qui ont fini par l’occupation de l’Irak, la destitution et le jugement de Saddam, la fin de la guerre civile au Liban suites aux accords de Taif, l’émergence de l’Iran, la chute de Najibullah en Afghanistan, la chute des Talibans qui l’avaient chassé, la défaite d’Israël au Sud Liban, la partition du Soudan, la chute de Ben Ali, de Moubarak, de Kadhafi …

    Notre régime récalcitrant a prouvé au monde qu’il a une capacité de régénérescence que lui envient toutes les dictatures du monde. La rente des hydrocarbures aidant, il a réussi à s’offrir une paix sociale en dépit des grèves et protestations endémiques.

    Depuis les législatives de mai dernier, le pays plane sans pilote au milieu des turbulences que connaît le monde depuis les tempêtes qui ont tout balayé devant elles. 

    Qu'importe ! Les citoyens participeront aux élections locales, les partis politiques également, dans le même cadre législatif et réglementaire et sous le contrôle de la même Administration et avec les mêmes pratiques. Nous reconduirons le système pour une autre mandature et nous continuerons à crier à la fraude, à la corruption et à la mauvaise gouvernance.

    Abdelaziz Djeffal

  • Sonelgaz, une gestion scandaleuse qui aura trop duré !

    preuve a appui

     


    Par Le Matin DZ |

     

    Que de scandales et l'équipe dirigeante est maintenue ! Pourtant, Saadane, malgré ses prouesses sportives et ses performances, il a été limogé.

     

    Nourredine Bouterfa, PDG de la Sonelgaz.

     

    En Algérie, le sport semble plus intéressant que l'économie de tout le pays, plus important que la paix et la cohésion sociales. Des régions tout entières dans le noir, Alger même a sombré dans le noir pendant des dizaines d'heures en pleine chaleur et en plein ramadan, des émeutes provoquées par les coupures quasi permanentes du courant électrique, etc, mais aucune décision n'est prise pour changer l'équipe dirigeante.

     

    Depuis plus d'une année, les responsables du secteur de l'électricité n'ont cessé de nous promettre un été pas comme les autres. Un été sans coupures de courant. Il y a à peine deux mois, le premier responsable de Sonelgaz nous affirmait sans la moindre modération que les capacités installées sont tellement importantes que l’on ne connaîtrait pas de coupures. Et pourtant ...

     

    Les uns nous expliquent ces coupures par le manque de production et l'augmentation de la consommation du fait de l'acquisition criminalisée des climatiseurs par les Algériens, les autres par la poussière, l'humidité et la pollution de l'atmosphère comme si Alger était plus polluée que toutes les capitales du monde ...

     

    Et pourtant, il aurait suffit d'un petit calcul, d'une petite attention pour éviter le calvaire à des millions d'Algériens.

     

    La Sonelgaz en tant service public de distribution de l’électricité s’engage auprès de chacun de ses 7 057 000 abonnés en basse tension (majoritairement des clients domestiques) à garantir une puissance souscrite d’au moins 6 kW. Ce qui signifie en clair qu’elle s’engage à mettre à la disposition de ses clients l’équivalent de 42 342 MW (mégawatt).

     

    Bien sûr, c’est comme les assurances des risques, en jouant sur un calcul de foisonnement, car jamais tous les clients n’appellent tous et en même temps, la totalité de la puissance souscrite, on peut tabler sur un maximum théorique de 1/10 de puissance à appeler par les abonnés de la basse tension sans compter les autres catégories de clients (industriels et Administrations). C’est un risque que l’on prend mais qu’il faut assumer en cas de surprises.

     

    Abdellaziz Djefal

  • ALGERIE:LA DICTATURE

    GOUVERNEMENT
    Vers un remaniement après l’Aïd

    Le remaniement du gouvernement Ouyahia se dessine de plus en plus. Il interviendra prochainement, apprendon de très bonne source, «mais ne sera pas de l’ampleur que d’aucuns annoncent». La tête de l’exécutif ne sera en tout cas pas concernée.
    Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - L’actuel Premier ministre vient d’ailleurs de finaliser l’examen de l’avant-projet de la loi de finances pour 2013. Mercredi dernier, il a réuni le gouvernement pour une autre séance consacrée à la LFC 2013. Au cours de cette réunion, Ouyahia, qui avait auparavant et à l’issue d’une réunion sur cette même loi de finances demandé aux membres du gouvernement de lui faire parvenir leurs propositions par écrit, a tout tranché, mercredi. «Le Premier ministre a procédé à l’ensemble des arbitrages nécessaires entre les différents secteurs ministériels et le projet de loi a été définitivement approuvé par le gouvernement. D’ailleurs, la réunion du gouvernement, tenue jeudi dernier dans l’après-midi a été entièrement consacrée, elle, à l’adoption de l’avant-projet de loi portant révision de la loi sur les hydrocarbure», nous révèle notre source. Ceci étant, Ouyahia, prenant la parole à l’issue de l’adoption de la LFC 2013, lancera cette phrase qui n’a pas laissé indifférents les ministres présents. «Peut être que ce projet (de loi de finances) subira encore quelques petites modifications car, sûrement que ceux qui vont rejoindre le gouvernement prochainement feront eux aussi des propositions.» Ahmed Ouyahia n’en dira pas plus. Mais l’homme, qui est au cœur du pouvoir depuis 1993, n’est pas du genre à parler pour ne rien dire. De tout le personnel politique au pouvoir, c’est celui qui a toujours annoncé les décisions d’importance majeure. Davantage depuis son retour à la tête du gouvernement en 2008. Pour ne citer que ses sorties les plus récentes, rappelons son annonce dans le détail des «réformes politiques» de Bouteflika plus d’un mois avant que ce dernier ne les rende publiques dans son fameux discours du 15 avril 2011. Ou alors sa surprenante déclaration du 1er juin dernier affirmant que l’Algérie avait fait fausse route au plan économique depuis vingt ans. Si beaucoup avaient hâtivement vu en cette sortie le signe d’une «fin de mission», il s’avérera qu’en fait, Ouyahia annonçait plutôt ce jour-là, la nouvelle orientation de la politique économique du pays qui se concrétise par une LFC 2013 marquée par une rigoureuse austérité. Bref, lorsque Ouyahia parle, c’est toujours pour annoncer des décisions officiellement tranchées. Et en l’espèce, il est visiblement acquis que la composante du future gouvernement Ouyahia a été arrêtée par Bouteflika. Fort probablement, ce dernier procédera à la nomination, déjà, de titulaires pour les sept ministères gérés à titre intérimaire par d’actuels membres du gouvernement depuis les dernières élections législatives. Pour le reste, notre source ne s’attend pas à de grands chamboulements dans l’immédiat et ce, en raison de la proximité d’échéances importantes comme les élections locales du 29 novembre, la rentrée sociale et la loi des finances que le gouvernement doit présenter devant le Parlement.

    source,le soir dz
    K. A.

  • ALGERIE:RÉCEPTION PROCHAINE DE CINQ NOUVELLES PRISONS


    La prison de Serkadji, ex-Barberouse sera fermée dans peu de temps. En d’autres termes, la mesure sera prise selon le directeur de l'administration pénitentiaire et de réinsertion, après la réception de celui de Koléa réalisé par la wilaya de Tipaza.
    Selon ce même responsable, l’administration pénitentiaire réceptionnera cinq nouveaux établissements pénitentiaires d'une capacité globale de 7 000 places avant fin novembre prochain. Ainsi, dans une déclaration à la presse en marge de la cérémonie de distinction des récitants du coran parmi les détenus organisée à l'établissement de rééducation d'El Harrach dans la nuit de mercredi à jeudi, M. Felioune a indiqué que trois établissements (2 000 places chacun) seront réceptionnés à El Menea, Laghouat et Tiaret et deux (500 places chacun) à Bouira et Jijel. Ces nouveaux établissements seront réalisés selon les normes internationales de détention, a-t-il dit relevant que trois s'inscrivent dans le cadre du programme d'urgence visant à mettre fin à la surpopulation carcérale. M. Felioune a rappelé que depuis le début de l'année 2011, son administration a réceptionné des établissements pénitentiaires d'une capacité de 13 000 places avant d'ajouter «Outre les cinq établissements qui seront réceptionnés prochainement, 57 autres sont en cours de réalisation dont trois d'une capacité de 2 000 places chacun indiquant que ceux d'Ouled Djellal (Biskra) et de Boussaâda (M'sila) seront fermés». Le nombre des établissements pénitentiaires à travers le territoire national s'élève actuellement à 130 dont 7 d'une capacité de 2 000 places chacun.
    R. N.

  • L’industrie politique

     

    Par : Mustapha Hammouche

    On commençait à désespérer de voir repartir l’activité institutionnelle dans le pays, mais le président de la République a réapparu en public à la faveur de Leïlat el-Kadr.
    Juste avant, le ministère de l’Intérieur, maintenu en veille pour cause de manifestations, a annoncé, en pleine léthargie institutionnelle, la création de nouveaux partis, enfin… de nouveaux sigles. Historiquement, un parti politique est le couronnement structurant d’un combat politique. C’est ainsi dans les contextes de fonctionnement démocratique qui organise la pratique politique légale comme dans les situations d’autoritarisme répressif qui contraint les militants à la clandestinité. Cela suppose, donc, une cause et des hommes qui ont dédié leur énergie et leur temps, voire leur vie, à cette cause. L’engagement dispersé d’individus précède la structuration qui fait d’eux des collectifs.
    Ce fut le cas, en Algérie, au lendemain de la révolte d’Octobre 1988. Certes, des ambitions plus personnelles et égoïstes se sont agrippées au processus et des partis préfabriqués par le pouvoir ont été injectés dans le paysage politique pour y semer la confusion - et surtout pour pouvoir saborder toute entreprise malvenue de l’opposition – mais presque toutes les compostions politiques qui se sont structurées à cette époque renvoyaient à des itinéraires militants de personnes et groupes identifiés. Depuis, aidé par la terreur islamiste, le système a laminé le potentiel démocratique. La revendication politique des actuels “acteurs” du cinéma politique national se résume à une demande d’accès, même marginale, à des institutions rendues statutairement et matériellement très gratifiantes, mais dépouillées de toute influence politique.
    Pour satisfaire cette nouvelle population “politique”, continuité des ambitions égoïstes des années 1990 “enrichie” des opportunismes politico-affairistes nés de la “réconciliation” mercantile des années 2000 et pour s’assurer ainsi une paix politique monnayée, le pouvoir algérien a inventé un mode de production spécifique de partis politiques. La démarche consiste non pas à choisir le parti à agréer mais à en choisir l’initiateur. Le procédé se révèle, jusque dans la procédure, à double étape : avant d’être autorisé à déposer un dossier d’agrément, il faut être autorisé à se réunir. Parce que, dans les faits, on n’est pas libres de se réunir et une réunion n’est pas autorisée juste par déclaration à l’administration.
    La cause démocratique a été, en partie, décimée par le terrorisme, en partie, épuisée par la répression et, en partie, poussée à l’exil par les deux. L’avidité a largement remplacé la motivation politique, ce qui a fini par désespérer la base sociale de toute évolution démocratique par le multipartisme et, donc, par le vote. Pour le reste, la revendication démocratique a fui les partis, “la politique”, et s’est atomisée dans des syndicats, dans une partie des associations civiles, dans des créneaux de la presse privée, dans les réseaux sociaux... C’est sur les syndicats, les associations, les journaux et internet que se concentrent les blocages et la répression.
    Si bien qu’aujourd’hui, il est plus difficile d’obtenir l’agrément d’un syndicat, d’une association de quartier, d’un journal qu’un agrément de parti. Là, le filtre est rodé : on peut passer à l’étape industrielle. La politique est désormais la première activité du secteur public.


  • no moment

    Dilem du 18 Aout 2012

  • ALGERIE:Les troubles de l’inconscient

     

     

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    De retour de vacances, le Président a garé son jet privé et s’est installé à son bureau. N’ayant confiance en personne, il a sorti son thermomètre personnel de sa poche et évalué la température. Malgré les conseils éclairés de son clairvoyant conseiller, il a refusé d’allumer la climatisation. De son propre chef, il a préféré rebrancher le gros réanimateur destiné à sortir l’Etat de son profond coma. Après quelques hoquets, la machine s’est mise en marche. Le Président a ensuite renvoyé tous ses conseillers, a jeté un œil à ses fiches et dossiers, ses auditions ministérielles du Ramadhan 2011 et les prospectives de son ami du ministère de la Prospective, pour finir par tout jeter à la poubelle. Puis a dressé une liste des tâches à faire.

    D’abord, remettre tout le monde au travail. Assainir l’économie, rajeunir l’encadrement, changer les ministres et les walis, s’attaquer à la corruption, acheter des qalbelouz pour la maison, nettoyer la justice, organiser les contre-pouvoirs, aller chez le coiffeur, ouvrir les médias, planter du blé, construire des centrales électriques, décentraliser le pays, écouter la société civile, faire réparer le lavabo, créer des dynamiques, arrêter de jeter l’argent par les fenêtres, ouvrir des portes, libérer le dinar et installer de la confiance. Puis il a posé son stylo et regardé son beau bureau empli d’inutilités entassées. En brûlant la pile de journaux qu’on lui a remis comme chaque matin, un titre noircissant a attiré son attention. L’Egyptien Morsi a licencié son ministre de la Défense et son tout-puissant patron des moukhabarate, sous les applaudissements de son peuple. Le président s’est réveillé en sueur. Même un Président, aussi lucide soit-il, peut faire des cauchemars. Juste après son réveil, le Président a signé quelques ordonnances présidentielles, a mangé un peu et allumé le climatiseur. La journée a été très chaude.

     

    Chawki Amari
  • Les « janviéristes » tablaient sur 60000 morts et cela ne les gênait pas outre mesure.

     

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    Abderezak LAIBI

    « Pour en finir avec l’affaire du tribunal suisse. » Tel est le titre de l’article signé par Monsieur MAAMAR FARAH et paru dans le Soir d’Algérie du 13 août 2012. En vérité, cette affaire ne finira jamais avant d’avoir livré tous ses secrets, car on ne peut garder le silence sur tout ce qui s’est passé durant ces deux dernières décennies et même avant.

    MAAMAR FARAH a le mérite d’afficher sa franchise et c’est tout à son honneur ; il déclare notamment qu’un journaliste ne peut être objectif. Tout le monde le savait mais il a le mérite de nous le rappeler. Il nous apprend plus loin que les initiateurs du coup d’état de janvier 1992 (« les sauveurs du système républicain », selon lui), tablaient sur 60000 morts et les patrons de presse avaient été tenus informés de l’imminence de cette initiative et de ses lourdes conséquences. Cet aveu fait de sa corporation  une  complice à part entière, car très informée à la veille de l’opération, tout ce qui a pu être écrit par la suite dans leurs feuilles de chou – pour employer un euphémisme – ne pouvait l’être que dans le cadre d’une vaste opération de propagande.

    Monsieur MAAMAR FARAH ne peut concevoir qu’on ait plus de deux avis. Soit on est dans le camp islamiste, soit dans le camp de ceux qui soutiennent l’intervention de l’armée. Cette vision binaire et manichéenne est très réductrice et résulte de la lobotomisation et du formatage qu’il a subi, lui et la quasi-totalité de sa corporation, depuis le coup d’état de l’été 1962.

    Il existe pourtant une troisième voie, n’en déplaise aux tenants de l’éradication.

    Les islamistes sont des Algériens à part entière. Ils représentent une partie importante du peuple algérien. C’est une réalité sociale et politique indéniable. A-t-on le droit de sacrifier des pans entiers de la société, sous prétexte d’un danger du reste tout à fait  hypothétique qui résulterait de l’accession au pouvoir des islamistes, par la voie des urnes qui plus est ?

    Les janviéristes savaient qu’ils n’allaient pas faire dans la dentelle. Ils tablaient sur 60000 morts et cela ne les gênait pas outre mesure. MAAMAR FARAH dit que ses pairs et lui-même savaient que cette intervention n’allait pas être une œuvre de broderie. En effet, plutôt qu’à une œuvre de broderie, nous assisterons à un véritable démembrement du tissu humain et social jusque dans les contrées les plus éloignées de notre pays déchiré. Nous aurons droit à plus de 250000 morts, 25000 disparus, des centaines de milliers de veuves et d’orphelins, 25000 internés dans les camps irradiés du Sud, la torture, les viols, les exécutions sommaires, les assassinats politiques, les maladies mentales, 500000 exilés parmi les meilleurs fils de l’Algérie et j’en passe.

    Même si cette intervention avait abouti à la victoire, elle aurait  été une victoire à la Pyrrhus.

    Or, peut-on parler de victoire d’un camp contre un autre camp au sein d’un même peuple ? Les sociétés civilisées règlent leurs différends en s’asseyant autour d’une table et en faisant appel à leurs sages.

    L’actuel président de la république qui n’est pas exempt de reproches a lui-même qualifié l’interruption du processus électoral de première violence. Ceux qu’on appelle les décideurs et qui nous ont menés à la perte en investissant le champ politique avaient la possibilité d’être les arbitres d’un processus démocratique dont ils se devaient de garantir la poursuite jusqu’à son terme, quitte à devoir intervenir par la suite à bon escient et à juste titre cette fois en cas de dérapage ou de dérive des vainqueurs.

    Le malheur est que cette intervention n’aura servi strictement à rien sinon à détruire tout ce qui a été élaboré auparavant, en terme de potentiel humain, d’infrastructures sociales et économiques, de justice, de diplomatie, bref de souveraineté nationale puisqu’on observe que les décideurs ne parlent plus qu’à voix feutrée sur la scène internationale, pourvu qu’ils ne soient pas inquiétés par les grandes capitales. D’ailleurs, ils ne pourront aucunement inquiéter les Suisses qui abritent leur rapine.  Du reste, pourraient-ils renoncer à leurs séjours de rêve au bord du lac Léman ?

    C’est cette intervention qui a engendré des parasites à la tête du gouvernement, à l’image d’un Chakib Khelil, auteur du bradage de nos ressources en hydrocarbures et que je considère pour ma part beaucoup plus dangereux et bien plus nocif que n’importe quel islamiste, fût-il armé. C’est cette intervention qui a permis l’émergence de larbins comme Mourad Médelci qui s’en est allé remettre sa copie en tremblotant au Palais Bourbon, devant des députés médusés qui n’en attendaient pas tant de lui. Tous ces responsables à l’image d’un Djamel Ould-Abbas anachronique, ont concouru à la clochardisation de notre immense et beau pays, par leur gestion insensée et folklorique de leurs ministères respectifs, dans l’indifférence étrange, voire la bénédiction de la présidence de la république.

    Monsieur MAAMAR FARAH se rachète malgré tout à la fin de son exposé en appelant à faire éclater la vérité et à rendre la justice sur tous les actes commis durant ces années de ténèbres et d’enfer. Il parle à juste titre du complot ourdi contre Mohamed BOUDIAF – un parricide indigne et une trahison sans nom – qu’un Ali Haroun est allé arracher à son exil politique après des suppliques auxquelles Tayeb El Watani n’a pu rester indifférent et qui garde un silence troublant depuis ce forfait abject. MAAMAR FARAH évoque également les 127 jeunes Kabyles tués gratuitement en 2001. Il a oublié de citer tous ces hommes valeureux qui sont tombés sous des balles « fraternelles » dans le cadre d’une vaste opération visant à nettoyer un terrain jugé  hostile par les interventionnistes, car ayant à leurs yeux, une vision plus saine du règlement de la crise, axée autour du dialogue et de la négociation. Kasdi Merbah, approché par des responsables du FIS et dont l’initiative fut encouragée par Liamine Zéroual, est celui qui le 12 juillet 1993 a lancé un appel solennel à toutes les parties, les invitant à se retrouver autour d’une même table pour sauver l’Algérie. D’ailleurs Liamine Zéroual avait invité Kasdi Merbah à approfondir ces contacts. La réconciliation nationale concoctée et voulue par l’actuel président de la république n’a absolument rien à voir avec celle que préconisait Kasdi Merbah à travers son appel historique du 12 juillet 1993. Elle est arrivée très tard – après 12 longues et terribles années – et vise surtout à obtenir une amnistie générale après une véritable hécatombe humaine. Kasdi Merbah, paiera de sa vie cette courageuse initiative. Son fils Hakim universitaire à peine âgé de 23 ans, son frère Abdelaziz médecin, ainsi que leurs deux compagnons subiront le même sort. Cette affaire non encore ou partiellement élucidée se sera illustrée par une enquête bâclée (comme celle de Boudiaf et des autres) et un procès expéditif mettant en scène de pauvres bougres de Bordj-El-Bahri que j’ai personnellement connus comme étant des personnes correctes de la région, et que sa consœur Zineb Oubouchou, alias Salima Tlemçani s’obstine à présenter comme les auteurs de l’assassinat, sous la férule d’un Hattab fantomatique à l’image de Djamel Zitouni, Antar Zouabri et Abderezzak  Saïfi et autre Layada qui s’est même permis d’assister à l’enterrement de son ami « El Hadj ».

    Monsieur MAAMAR FARAH oublie d’évoquer l’ignoble assassinat de son confrère Saïd Mekbel qui peu de temps avant s’est confié à une journaliste allemande. Abdelkader Hachani, un sage parmi les sages, a subi le même sort. Matoub Lounès, chantre de la poésie kabyle, toujours vivant dans nos cœurs, n’a pas échappé à ce funeste sort. Il est impossible de citer nommément toutes les victimes mais un jour viendra où nous devrons, comme pour exorciser les démons qui ont habité les décideurs, édifier un Mémorial et graver sur le granit les noms des 250000 Algériens tombés durant  cette période sombre et lugubre de notre histoire.

    Tout a été fait pour créer la confusion et empêcher toute lisibilité politique des événements et les médias y ont largement concouru. Il est clair que la violence s’est manifestée de toutes parts et c’est pourquoi la nécessité de jeter la lumière sur cette période est capitale si l’on veut que les consciences soient apaisées. On ne peut pardonner à une personne coupable qui ne fait pas l’effort de demander le pardon. La culpabilité ne peut être assise que sur la base d’un vaste travail d’enquêtes indépendantes et de justice menées par des magistrats instructeurs intègres en Algérie, ici-même dans notre pays. Les décideurs doivent faire l’effort intellectuel et moral de quitter dans les plus brefs délais un pouvoir qu’il ont longtemps squatté et laisser la place à de jeunes compétences jalouses de l’avenir de leur pays, les forces vives dont notre pays regorge, pourvu qu’elles aient les coudées franches . Avant de se présenter devant le Seigneur – ce qui ne saurait tarder par la loi implacable de la biologie –  les décideurs gagneraient à assumer cette lourde responsabilité. Le cas échéant, ils ne devront pas s’étonner de subir l’ultime affront d’être jugés par des juridictions étrangères et de précipiter le pays dans le chaos général.

     

     

    Abderrezak LAÏBI

  • l'algerien n'a pas besoin d'une mosquée mais d'un président élu démocratiquement et sans DRS

    La Grande Mosquée d’Alger conçue pour résister à un séisme de 9 sur l’échelle de Richter



    Grande mosquée Alger.jpg

     

    La Grande Mosquée d’Alger peut résister à un tremblement de terre d’une magnitude de 9 sur l’échelle de Richter, a assuré ce jeudi 16 août le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs Bouabdallah Ghlamallah. « Des personnes qui ne sont pas habilitées s’expriment sur le choix du terrain alors que nous avons fait appel à des spécialistes issus de pays à forte activité sismique, notamment du Japon et des États‑Unis (Los Angeles), qui ont tous conclu que la qualité du sol est tout à fait appropriée et sa résistance formidable », a indiqué le ministre en réponse à une question sur le choix du terrain d’assiette situé dans la commune de Mohammadia, en face de la baie d’Alger, rapporte l’APS.

     

    « Même si un séisme de 9 sur l’échelle de Richter survenait, la construction ne subirait le choc que d’un niveau 3 sur la même échelle, grâce à un système parasismique. Ce système réduit la puissance du séisme de 70 % », a assuré le ministre.

     

     

     

     

     

    Livraison de la mosquée dans les délais

     

     

     

    Les travaux de réalisation de la Grande Mosquée d’Alger ont été lancés ce jeudi 16 août avec le coulage de béton des fondations, en présence du ministre des Affaires religieuses, de l’ambassadeur de Chine à Alger, Liu Yuhe, et du PDG adjoint du groupe chinois CSCEC, Zhou Sheng, en charge de la réalisation du projet pour un milliard d’euros. « Les travaux de la Grande Mosquée d’Alger avancent selon la feuille de route tracée à cet effet. Tout se déroule dans de bonnes conditions. Les délais de réalisation ainsi que les normes techniques seront respectés », a déclaré à la presse M. Ghlamallah, en marge de l’opération de coulage de béton.

     

     

     

    Interrogé sur l’éventualité d’un non‑respect des délais de réalisation résultant notamment de défaillances techniques, M. Ghlamallah a précisé que cela aurait des « répercussions financières » pour l’entreprise chargée du projet. La livraison de la Grande Mosquée d’Alger est prévue durant le 1er semestre  2015.

     

     

     

     

     

    Pas de révision à la hausse du coût du projet

     

     

     

    Le ministre a écarté toute révision à la hausse du coût du projet en affirmant que le coût et les délais demeuraient inchangés. « Le coût du projet est définitif, nous n’ajouterons aucun centime. Pour les délais de réalisation, l’opération de coulage d’aujourd’hui (jeudi) démontre que les délais sont respectés », a‑t‑il dit. L’ambassadeur de Chine à Alger, Liu Yuhe, a indiqué, pour sa part, qu’il n’avait aucun doute sur « la qualité du travail accompli » par l’entreprise chinoise. « Tout le monde connaît l’importance de ce projet pour l’Algérie. Avec les efforts de tout le monde, les travaux avancent avec une bonne cadence », s’est félicité M. Yuhe. Le ministre des Affaires religieuses a souligné que « la Grande Mosquée d’Alger est le symbole, voulu par le président de la République, du recouvrement de la souveraineté et de l’indépendance nationales ». 

     

     

     

    Le coût du projet implanté dans la commune de Mohammadia s’élève à environ un milliard d’euros. Il devrait créer 17 000 emplois, dont 10 000 postes pour les Algériens. Dotée d’une salle de prière d’une capacité de 120 000 fidèles, la Grande Mosquée d’Alger comprend notamment une Maison du Coran d’une capacité d’accueil de 300 places pédagogiques pour les étudiants en post‑graduation, un centre culturel islamique, un centre d’exposition, une bibliothèque d’une capacité de 2 00  places dotée d’un million d’ouvrages, une salle de conférence, un musée d’art et d’histoire islamiques et un centre de recherche sur l’histoire de l’Algérie.

     

     

     

    Des salles équipées de moyens multimédias, des bâtiments administratifs, un parking de 6 000 places, des espaces verts ainsi que des locaux commerciaux sont prévus dans le cadre de ce gigantesque projet. Le projet de la Grande mosquée d’Alger se compose de 12 bâtiments indépendants, disposés sur un terrain d’environ 20 hectares avec une surface brute de 400 000 m2.
  • L'Algérien Lakhdar Brahimi nommé émissaire international en Syrie

     

    ONU, Brahimi, Syrie, médiateur L'ancien ministre algérien des Affaires étrangères, Lakhdar Brahimi, prendra la succession de Kofi Annan comme médiateur international en Syrie, a confirmé ce vendredi l'ONU. Le secrétaire général des Nations unies,

    http://www.tsa-algerie.com/diplomatie/l-algerien-lakhdar-brahimi-nomme-emissaire-international-en-syrie_21856.html

  • tous les malheurs de l'algerie et de l'afrique en generale a cause du petrole

    Le premier choc pétrolier s'est produit en 1973 ; ses effets se font sentir jusqu'en 1978. Les 16 et 17 octobre 1973, pendant la guerre du Kippour, les pays arabes membres de l'OPEP, alors réunis au Koweït, annoncent un embargo sur les livraisons de pétrole contre les États « qui soutiennent Israël ». Le 6 octobre 1973, la majorité d’habitants de l’Etat hébreu célèbre Yom Kippour, le jour le plus sacré du calendrier juif. C’est le moment choisi par une coalition arabe menée par l'Égypte et la Syrie pour lancer une attaque militaire surprise en réponse à la défaite de la guerre des Six Jours qui opposa, du 5 au 10 juin 1967, Israël à l'Égypte, la Jordanie, la Syrie et l'Irak dans l'espoir de récupérer par la force les territoires conquis par Israël, la péninsule du Sinaï et le plateau du Golan en particulier. L'offensive éclair déstabilise dans un premier temps Israël mais Tsahal parvient rapidement à rétablir la situation. L’aide militaire américaine, marquée par des livraisons d’armes par pont aérien à partir du 14 octobre 1967, a permis à l’Etat hébreu de débloquer une situation critique. La réaction arabe face à l'intervention américaine ne se fait pas attendre. Réunis le 16 octobre à Koweït City, les principaux producteurs du Golfe décident d’augmenter unilatéralement de 70 % le prix du baril de brut. Ils imposeront quelques jours plus tard une réduction mensuelle de 5 % de la production pétrolière et un embargo sur les livraisons de pétrole à destination des Etats-Unis et de l’Europe occidentale. L’

  • La poudrière syrienne et le carnaval occidental

     

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    Kamal Guerroua, universitaire

    « La démocratie est le nom que nous donnons au peuple chaque fois qu’on a besoin de lui»

    Robert de Flers (1872-1927), dramaturge

     

      Pauvre Syrie ! Durant les 16 mois d’une révolte pacifique qui s’est transformé en conflit armé, le pays est presque en déliquescence. Les chiffres en sont là, éloquents, tristes et très pitoyables. Plus de 19 mille  morts et pas moins de 120 mille réfugiés selon les dernières estimations du H.C.R (le haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés), les pays limitrophes à savoir la Jordanie, l’Irak, la Turquie, et le Liban sont les choix de prédilection de ces naufragés d’une guerre civile sans merci. Ce qui est certain est que l’hémorragie interne de la Syrie a donné le là à un sauve-qui-peut général qui n’a guère trouvé d’accalmie depuis. Mais est-ce pour autant la fin de l’espoir pour un si beau pays ?

       En vérité, jusque-là, le conflit syrien reste un cas rarissime dans les annales de ce printemps arabe. Un véritable engrenage de violence qui est allé vite tourner au cercle vicieux. L’ivresse du pouvoir du clan d’Al-Assad et les petites contingences hexagonales qui annoncent l’imminence de la catastrophe ne sont pas près de leur épilogue. On est bien loin, semble-t-il, d’un scénario à la yéménite ou à la libyenne ou bien encore à l’égyptienne. Le soutien de la grande muette à la nomenclature damasquine est à bien des points indéfectible. La dissidence de l’A.S.L (armée syrienne libre), bien qu’efficace sur le terrain, reste pendue aux basques du soutien occidental, lequel tarde vraiment à venir ou ne viendrait pas du tout peut-être. Il est vrai que le positionnement stratégique de la Syrie en plein cœur du Moyen-Orient lui confère le statut peu enviable de «proie convoitée» aussi bien de l’orient que de l’occident. La première puissance à être attirée par ce manège hégémonique est inéluctablement la Russie, laquelle s’accroche à garder coûte que coûte main basse sur le port de Tartous, l’unique base militaire dont elle dispose comme relique de la guerre froide (1945-1990), après avoir perdu, bien sûr, celle de Lourde à Cuba en 2001, celle du Cam Ranh au Vietnam et plus particulièrement au lendemain de la chute de son premier allié stratégique dans la région en mars 2003, en l’occurrence le dictateur Saddam Hussein. Aussi serait-il judicieux de signaler au passage que les bouleversantes péripéties de la crise de Géorgie en 2008 ont remis au goût du jour le bras de fer entre les occidentaux et la Russie. Pour rappel, Poutine, à l’époque président, a mal digéré la décision du président géorgien de rejoindre l’O.T.A.N. En représailles, ce dernier s’est vu infléchir les foudres du Kremlin dès lors qu’il aurait entrepris d’occuper la région sécessionniste d’Ossétie du sud. C’est dire combien les russes ne seront jamais prêts à lâcher prise sur les enjeux géostratégiques en particulier celui de la Syrie, localisé au Moyen Orient de surcroît. Tout au plus, ce printemps arabe s’est incontestablement révélé un hiver pour eux vu que tous leurs clients sont déchus, malmenés ou carrément menacés par ce souffle de révolte sans précédent. Saddam était déjà pendu en pleine fête religieuse de l’Aïd en 2006, El-Gueddafi, lynché en public et à l’initiative des occidentaux par des foules ahuries et sans scrupules, Abdallah Salah ayant pris une honteuse retraite après une fronde sociale et politique des plus violentes que son pays ait connues jusqu’alors, l’Iran toujours sous les feux de la rampe médiatique et pire dans le collimateur des occidentaux pour sa présumée possession d’armes nucléaires et son enrichissement de l’uranium pour des fins militaires (un danger certain pour l’entité sioniste). Ce qui, convenons-en bien, ne fera plus l’affaire de la Russie, laquelle, rappelons-le bien, aurait signé un gigantesque contrat d’armement avec la Syrie en 2008 et la fâcheuse perspective de perdre son marché la rend plus que jamais attachée avec son allié traditionnel la Chine au droit de veto qui décidera du destin des syriens. Sous cette grille de lecture, la Syrie apparaît comme sa fille gâtée dans la mesure où la fin du régime sanguinaire d’Al-Assad signe sans doute l’arrêt de mort de son leadership au niveau international. La deuxième puissance en rapport étroit avec ce qui se passe actuellement en Syrie, c’est l’Oncle Sam. Barack Obama, en misant à fond sur la campagne électorale pour sa réélection  au  mois de novembre prochain, prend à revers les feux de détresse qui clignotent du côté de Drâa, Homs et Alep, Hillary Clinton quant à elle, n’aurait envisagé une intervention militaire en Syrie que sur la base d’une résolution onusienne alors que l’on sait d’expérience que les américains dérogent bien souvent à cette règle lorsqu’il s’agit d’un intérêt vital. C’est pourquoi, la récente découverte des charniers collectifs par les rebelles syriens n’a pas trouvé le langage de fermeté adéquat dans les couloirs de la maison blanche.

        Il semble bien que la petite Syrie est le moindre des soucis du récipiendaire du prix Nobel de la paix pour deux principales raisons, d’une part, il veut épargner la colère de ses compatriotes qui, très las des désastres afghan et irakien, voient mal la réédition d’une «farce interventionniste» à l’irakienne. D’autre part, ce syndrome de «diplomatie de connivence» dont a si bien parlé Bertrand Badie implique une certaine dose de complicité et du mutisme entre les grandes puissances sur des détails qui peuvent, le cas échéant, fâcher. Dommage! Ces grands discours que l’on prononce tout volontiers en Occident sur les droits de la personne humaine  ne sont au final que des salades et des entourloupettes impérialistes que les peuples du Tiers Monde ont avalés des décennies durant sans broncher. La troisième puissance intéressée au conflit syrien est Israël. Le plateau du Golan colonisé en octobre 1967 et les visées de sa rétrocession par la dynastie des Al-Assad seraient en cas de chute de celui-ci enterrés sous la sépulture de l’utopie démocratique du grand printemps arabe à moins que les données actuelles prennent un autre tournant décisif, c’est-à-dire, que les frères musulmans ou les salafistes arrivent à s’approprier les rênes du pouvoir sous l’ère post-Assad. La quatrième puissance qui est de loin concernée par le conflit syrien est bel et bien la France, laquelle aurait nettement changé de discours politique après l’accession de François Hollande à la présidence de la république. Celui-ci, contrairement à son prédécesseur qui aurait accueilli en juillet 2008 Bachar Al-Assad comme invité de marque aux Champs Élysées, comme il l’aurait fait d’ailleurs pour El-Gueddafi, entend implicitement pousser à ses derniers retranchements le clan d’Al-Assad. Comme geste symbolique mais non des moindres, il aurait dépêché en Syrie des équipes de secours et des aides humanitaires d’urgence. Mais le président Hollande marcherait-il sur les traces de cette fameuse «politique arabe de la France», initiée auparavant par le général de Gaulle (1890-1970) ou seulement rebondirait-il là où Sarkozy a failli perdre les pédales, c’est-à-dire, opérer de simples retouches tactiques? Force est de constater que la récente création de «la conférence des amis de la Syrie» sur le modèle de celle qui avait applaudi par ovations incessantes à la guerre menée par l’O.T.A.N contre la Libye nous laisse face à une politique française aux contours encore mal-définis.

       A dire vrai, toutes les gesticulations occidentales en cours s’accordent bien avec l’échiquier géostratégique du Moyen Orient car de l’autre côté du tableau l’on trouve que le quartet (Turquie, Qatar, Irak et Koweït) avec en plus le Liban agissent presque en coulisses pour une soi-disant «transition démocratique douce» en Syrie mais malheureusement sous les auspices des américains. L’alliance historique avec l’Oncle Sam pour la Turquie et la volonté de cette dernière de donner son coup d’éclat spécifique «laïcisant» au printemps arabe, l’odeur des pétrodollars et le désir ardent d’enduire la révolte démocratique des masses d’une couche d’islamisme politique pour le Koweït et plus particulièrement pour l’Arabie Saoudite et le Qatar dont le Roi Hamad bin Khalifa Al-Thani, devenu, l’espace d’un printemps, le bailleur de fonds par excellence des interventions militaires sur le sol arabo-musulman et la coqueluche des chancelleries occidentales, sont bien des motifs d’inquiétude régionaux. Les autorités saoudiennes, adeptes d’un «Islam rigoriste», tiré des enseignements du wahabisme, veulent contrecarrer le Hezbollah, de tendance chiite, confessionnellement et militairement proche allié du clan alaouite d’Al-Assad. De son côté, Hassan Nasrallah, sa tête pensante, se met sur la défensive en accusant implicitement l’Occident de vouloir installer au Liban-Nord, une base contrôlée par les salafistes syriens, soutenus par les saoudiens et des étrangers. Ce qui ouvre la voie, à ses yeux, à l’intrusion du réseau terroriste d’Al-Qaïda dans le jeu politique syrien. Mais ce qui est plus inquiétant par-dessus le marché est le fait qu’un scénario de partition de la Syrie est plus que plausible à l’heure actuelle, le nord avec Al-Assad, Hezbollah ainsi que l’Iran et le reste du pays sous la coupe des rebelles, des islamistes et des éléments d’Al-Qaïda. Certes avec la défection du premier ministre Riad Hijab qui s’est rendu en Jordanie et les 31 généraux déserteurs qui ont élu domicile en Turquie, le régime syrien «cette dictature à la tête de bœuf» comme dirait l’éditorialiste du Jeune Afrique Béchir Ben Yahmed en a pris un sacré coup, mais il n’en reste pas moins que la loyauté des alaouites et des autres minorités chrétiennes, druzes et kurdes lui servirait à la longue d’armure même si dernièrement on pressent le rejaillissement de ce lointain «rêve d’autonomie», longtemps étouffé chez les kurdes, cette minorité sunnite, victime des grands marchandages historico-politiques entre l’orient et occident au XIX et XX siècle. En dernière analyse,  on ne saurait qu’affirmer que la question qui taraude encore les esprits est si vraiment la grimpette vertigineuse de la fièvre révolutionnaire pourrait accélérer le dernier quart d’heure d’agonie du clan d’Al-Assad ou à tout le moins durcir le ton de la communauté internationale envers lui? Rien ne semble acquis pour le moment car la vulgate arabo-bâasiste conjuguée à «la paranoïa totalitaire» ainsi qu’au risque de faire usage des armes chimiques par les  sbires d’Al-Assad et enfin à l’hypocrisie occidentale, aurait déjà crée l’impasse dans le processus des pourparlers engagé par l’émissaire onusien Kofi Annan qui n’a trouvé autre meilleure solution que de jeter l’éponge en signe de lassitude face aux blocages répétitifs (intérêts très divergents entre les protagonistes et inertie onusienne). Chose qu’il n’avait, ironie du sort, pas faite lorsqu’il fut lui-même secrétaire général de l’O.N.U et au moment même où l’Irak de Saddam Hussein fut intensivement bombardée par l’Oncle Sam et la Perfide Albion avec les désastreuses conséquences que l’on connait sous prétexte de possession d’armes destruction massive, jamais retrouvées, et ce en totale violation de la légalité internationale! Pourquoi cette volte-face donc? Serait-il  un aveu d’impuissance, un désir de repentance ou Annan agit-il seulement sur ordre et injonctions de l’Occident? Et puis Lakhdar Brahimi, cet invétéré diplomate au parcours brillant rééditerait-il l’exploit des accords d’Al-Taef du 1989 ou se contenterait-il tout bonnement de gérer le statu-quo à sa guise? En attendant, la bataille d’Alep, ville considérée au demeurant comme le cœur économique de la Syrie, fait rage et l’horizon syrien reste  toujours brouillé de nuages et de grisaille.

       Kamal Guerroua, universitaire

  • Le cauchemar de Darwin

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    Quand l’économie ne fonctionne pas, régie par des règles obscures et une bureaucratie paralysante, l’économie parallèle apparaît. Quand les paliers de l’édifice de la représentativité sont faussés, les bulletins de vote détournés et que l’Etat ne répond pas au téléphone, les citoyens s’expriment parallèlement par l’émeute. Quand la monnaie officielle est un jeu d’écritures factice, le change parallèle apparaît. Enfin, quand l’information officielle est déficiente ou mensongère, la rumeur et les théories du complot apparaissent. Par ces quatre parallèles, quatre points cardinaux qui définissent l’organisation de l’espace, un nouvel Etat se met en place, concurrençant le premier, à tel point qu’un Premier ministre du premier Etat peut avouer publiquement ne pas pouvoir le combattre avec tous les moyens juridiques, financiers et sécuritaires à sa disposition. Car le nouvel Etat parallèle n’est pas un tigre en papier, un cauchemar officiel ou un simple grossiste en huile.

    Le nouvel Etat possède ses propres lois et règles, ses juges et ses alliés aux impôts, à la Cour des comptes et dans les services de sécurité. Ses généraux, tapis dans l’ombre et souvent avec un pied dans l’Etat légal, son budget national et ses millions de soldats, occupant les rues et les trottoirs, vendeurs illégaux de produits, gardiens de parking, changeurs de devises ou simples agents d’observation. Pendant que l’ancien état se replie dans ses bunkers, à Club des Pins, dans ses ministères ou à Hydra, le nouvel Etat occupe l’espace public et le contrôle. Rapide à réagir, présent sur tout le territoire, il possède des ressources illimitées, une stratégie et une vision claire, travaille par téléphone sans aucune bureaucratie et n’a pas besoin de réunions pour savoir ce qu’il doit faire. L’équilibre entre les deux puissances n’est pourtant pas stable. Quand le premier dort, le second est insomniaque et, comme en Syrie, il ne se passe pas un jour sans qu’un haut responsable du premier Etat passe la frontière, basculant vers le deuxième. Car le nouvel Etat est plus joyeux et a même des fêtes nationales ; comme l’Aïd, où tous les stocks de produits illégalement commercialisés sont écoulés dans les rues illégalement occupées.
    Saha aïdkoum.

     

    Chawki Amari
  • Renforcement de la production d’électricité Quand Youcef Yousfi oublie ses propres projets



    Mehdi Boutaleb

    Les nombreux délestages que connaît une partie de l’Algérie depuis plusieurs semaines ont conduit le gouvernement, via son ministre de l’Énergie Youcef Yousfi, à annoncer un programme d’investissement destiné à augmenter fortement la production d’électricité à l’horizon 2016. Ce plan, qui va coûter 2 000 milliards de dinars (25 milliards de dollars), prévoit en particulier la construction de neuf centrales électriques pour une puissance totale de 8 050 mégawatts et la réalisation de 500 kilomètres de réseau de transport de gaz destiné à leur alimentation.
    Selon les spécialistes, cet investissement colossal va permettre de couvrir les besoins du pays pendant 30 ans ! Les neuf centrales qui seront réalisées dans le cadre de ce programme d’urgence seront "classiques", c’est à dire utilisant les énergies conventionnelles. En annonçant ces nouveaux investissements, Youcef Yousfi n’a fait aucune allusion aux énergies renouvelables, notamment le solaire.
     
    Pourtant, le même ministre est à l’origine d’un autre programme de renforcement de la capacité de production déjà en cours. Le Programme des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, dévoilé en mars 2011, a pour ambition ni plus ni moins que d’installer une puissance d’origine renouvelable de près de 22 000 MW d’ici 2030. 12 000 MW seraient réservés à la demande nationale et 10 000 MW pourraient, en fonction des conditions financières du marché, être produits pour l’exportation.
     
    Dans le document du ministère de l’Énergie et des Mines publié en mars 2011, on peut en effet lire qu’« à la faveur de ce programme, les énergies renouvelables (en particulier le solaire) se placent au cœur des politiques énergétique et économique menées par l’Algérie : d’ici 2030, environ 40 % de la production d’électricité destinée à la consommation nationale sera d’origine renouvelable ». Et pourtant, l’annonce récente du ministre Youcef Yousfi semble occulter un projet qui partait d’une analyse pleine de bon sens.
     
    « À long terme, la reconduction du modèle national de consommation énergétique peut rendre problématique l’équilibre offre-demande pour cette source d’énergie  [le gaz, NDLR]. » Le plan des 2 000 milliards fait de l’ombre au soleil en remettant en avant le gaz, une énergie carbone non renouvelable. La tension sociale provoquée par les coupures d’électricité de l’été a peut-être précipité les déclarations du ministre de l'Énergie et des Mines. Mais ces contradictions illustrent une nouvelle fois le manque de sérieux dans la gestion d’un secteur aussi stratégique que celui de l’énergie.

  • Politique et sous-développement socio-économique

    Par : Mustapha Hammouche

    La crise de l’électricité qui sévit en ce caniculaire mois d’août rappelle le caractère dilettant de la gestion nationale. C’est un cas flagrant d’imprévoyance politique. Rassuré par l’augmentation soutenue des recettes pétrolières depuis plus de dix ans, le pouvoir se sait protégé par une caisse qu’il a transformée en trésor de guerre politique. Le souci de la paix civile s’exprime, ces dernières années, sous forme d’indemnités sans cesse revalorisées des cadres et hauts cadres de l’administration, d’augmentations de salaires des catégories de fonctionnaires les plus bruyantes, d’importation massive des produits alimentaires et de soutien d’une gamme élargie de produits de première nécessité. Ce fut d’abord les terroristes “repentis” qui eurent droit à ces gâteries financières, à effet supposé calmant. Un peu d’électricité dans l’air à cause de délestages que la panne d’investissements productifs a rendu nécessaires et de projets de centrales qui sortent du chapeau. L’un d’eux, celui de l’extension de Cap Djinet, s’avère même déjà confié au principal intervenant chargé de sa réalisation. Et à un prix qui veut dire que la technologie, même si elle est ancienne, a renchéri. Les effets du discours sur l’après-pétrole et sur les énergies nouvelles ne sont, apparemment, pas venus atténuer les conséquences de l’essoufflement du développement des capacités énergétiques traditionnelles. Pourtant le ministère dispose d’un plan pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique à l’horizon 2020. Mais il semble que dans ce domaine, comme dans d’autres (voir les réformes de l’État, de l’École, de la justice, etc. Et dont les “manuels” ont été confectionnés par des commissions qui ont siégé entre fin 1999 et début 2000 ! Voir la réforme constitutionnelle annoncée le 15 avril 2011), le passage à la mise en œuvre n’est pas obligé. On se souvient que le gouvernement a réagi au projet Desertec conformément à la doctrine du patriotisme économique verbal : on ne peut laisser des étrangers exploiter le soleil national. Ce qui est bon pour le pétrole, le gaz, l’or et l’uranium de notre sous-sol ne l’est pas pour la ressource solaire. On ne peut en être réduit à gérer sa survie immédiate à coups d’indemnisations, de subventions et en abandonnant l’espace public au commerce informel, d’un côté, et se permettre en même temps une gestion prévisionnelle du développement et des besoins nationaux, de l’autre. L’État a établi un dialogue mercantile avec les différentes composantes de la société. Les grèves et les manifestations sont toujours à finalité matérielle et les réponses consistent toujours en une succession de concessions en avantages. Même le gel de l’augmentation des tarifs des carburants et de l’électricité procède de considérations politiques. Ce qui concourt à l’emballement consommateur de ces ressources. À quoi servirait un plan intégrant la notion d’efficacité énergétique, si la notion de coût, premier déterminant de cette efficacité, est méprisée ? Entre désinvolture prospective et concessions politiciennes, le développement technologique, économique et social est piégé : l’État finance un modèle de consommation au-dessus de ses capacités productives. Si ses capacités financières baissent, c’est l’équilibre social qui rompra. Et l’État qui s’affaissera avec. À trop vouloir se maintenir à court terme, il se condamne à plus long terme.

  • 324 algériens ont obtenu l’asile politique en suisse en six mois

     

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    Au moins 324 algériens ont obtenu l’asile politique en Suisse de janvier à juin 2012, contre 1500 tunisiens et 363 marocains, avons-nous appris auprès de Fabienne Vuilleumier de l’Office Fédéral des Migration (ODM).

     

    S’agissant des requérants sortis du processus d’asile après soutien à l’exécution du renvoi, la même source situe le nombre d’algériens autour de 249 contre 767 pour les tunisiens et 140 marocains. Respectivement 103, 370 et 75 ont été recensées par le Département fédéral de justice et police (DFJP) relevant de l’ODM courant le 2ème trimestre de l’année sous revue.

    Au total, sur les 14 430 demandeurs d’asile issus d’Afrique, du Moyen-Orient, d’Europe de l’Est et du Maghreb, 13 526 ont pu bénéficier du règlement de leurs conditions de séjour en Helvétie. Les demandes en suspens se sont, quant à elles, établies à 15 927 pour 1584 décisions positives et 2554 décisions négatives, détaille notre source. Et de renchérir que la confédération et les différents cantons la composant commencent à s’inquiéter sérieusement des conséquences des flux migratoires consécutifs au printemps arabe.

    Fuyant les conflits et les guerres dans leur pays d’origine, la précarité sociale et les persécutions aux frontières de l’Europe, leur première destination, des milliers de migrants semblent avoir trouvé en la Suisse un point de chute idéal. En témoigne : Durant le deuxième trimestre 2012, 7250 demandes d’asile ont été enregistrés par l’ODM, soit 130 de plus (+ 1,8 %) qu’au trimestre précédent et 1856 de plus (+ 34,2 %) qu’au deuxième trimestre 2011, qui avait recensé 5424 demandes. «Le nombre de demandes d’asile n’a pas cessé d’augmenter depuis cinq trimestres. Le mois de juin a enregistré, avec 2525 demandes, la croissance la plus forte. Le principal pays de provenance pendant le deuxième trimestre 2012 a, de nouveau, été l’Erythrée avec 1275 demandes d’asile (une hausse de 10,8 %). Suivaient le Nigéria (674 demandes, baisse de 0,4 %) et la Tunisie (611 demandes, baisse de 8,0 %)», tient à souligner Mme Vuilleumier, précisant au passage que la migration en provenance de l’Italie a été pour beaucoup dans la hausse du nombre de requérants d’asile dans son pays. « le nombre élevé de requérants d’asile nigérians et tunisiens est, avant tout, dû au fait que nombre d’entre eux ont préalablement séjourné dans des Etats de l’Europe du Sud, comme en Italie notamment. Cette évolution des événements s’explique principalement par la précarité de la situation économique qui règne dans ces pays et par la baisse de la demande de main-d’œuvre bon marché qui en découle ».

    Interrogée sur le nombre de sans papiers algériens en quête de statut de réfugié dans son pays, Fabienne Vuilleumier, a préféré ne pas s’étaler sur la question, se limitant à dire « tout d’abord, les personnes sans-papiers sont majoritairement inconnues de nos services. Peu de cas d’Algériens sans-papiers sont connus de l’office des migrations. Nous avons connaissance de quelques Algériens qui ont reçu une décision négative à leur demande d’asile et qui n’ont pas quitté le territoire suisse dans le délai imparti. Ce ne sont pas des sans-papiers au sens strict, étant donné qu’ils ont des papiers et que leur origine est connue de nos autorités ». Elle indiquera, en revanche, queparmi les 3543 cas où une décision de non-entrée en matière (NEM) a été rendue, figurent nombre d’algériens, marocains, tunisiens et de syriens. Et la représentante de l’ODM de souligner « la plupart des décisions de NEM sont souvent prononcées dans le cadre de la procédure Dublin. En quoi consiste celle-ci ?  Il s’agit de la possibilité de transférer le requérant dans un autre Etat, jugé compétent pour mener la procédure d’asile et de renvoi. Les demandes d’asile sur lesquelles il n’est pas entré en matière en raison d’un éventuel transfert dans un autre Etat Dublin sont traitées en priorité par nos services (ODM) ».

    Les modalités d’application de la procédure en question sont définies dans l’Accord de Dublin lequel accord réglemente la compétence de chaque Etat membre en matière de procédure d’asile. Un requérant d’asile ayant reçu une décision négative ne doit plus avoir la possibilité de lancer une nouvelle procédure dans un autre Etat Dublin.

                                                                                                     

     

    Naima Benouaret
  • Bouteflika absent, gouvernement invisible, désordre social : L’Algérie bloquée

     

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    Depuis les dernières élections législatives, le gouvernement s’est rarement réuni. Aucun Conseil des ministres n’a été tenu. L’opinion publique s’interroge sur les raisons de la léthargie qui frappe le pays et de l’absence prolongée et surtout inexpliquée du chef de l’Etat.

     

    Un pays qui fonctionne avec un gouvernement bricoleur ne peut visiblement pas aller bien. Près de quatre mois après les élections législatives du 10 mai dernier, le pays navigue à vue. Le Premier ministre est toujours en place, son staff fonctionne avec six ministères vacants assurés par des intérimaires. Le chef de l’Etat, qui n’a pas fait d’apparition publique depuis un mois, n’a pas encore jugé bon de renouveler l’équipe gouvernementale, ne serait-ce que pour la forme et donner un semblant de vie à des institutions qui agonisent et ne fonctionnent plus.

    On ne sait toujours pas pourquoi le président Abdelaziz Bouteflika n’a pas jugé utile de changer de gouvernement à l’issue des législatives, ou du moins annoncer le maintien de celui qui est déjà en place ? L’opinion publique s’interroge sur les raisons de la léthargie qui frappe le pays, et l’absence prolongée et surtout inexpliquée du chef de l’Etat. Où est-il passé ? Est-il malade, ou coule-t-il des vacances paisibles dans un pays européen, comme cela a été annoncé sur la Toile, laissant ses compatriotes livrés à l’informel, à l’angoisse de la flambée des prix, des coupures d’électricité et dans l’enfer de la violence urbaine. Douze ans après l’arrivée de Abdelaziz Bouteflika au palais d’El Mouradia, l’Algérie, qui a nourri tant d’espoir après avoir vaincu le terrorisme à la fin des années 1990, dérive dangereusement vers l’impasse. Certains parlent déjà de «vacance» du pouvoir. Il est inconcevable qu’un pays qui organise une élection, replonge juste après dans un terrible et inquiétant vide politique.

    D’autres soutiennent que c’est la manière de faire du Président. Ce sont autant de sources d’inquiétude. Depuis les dernières élections législatives, le gouvernement s’est rarement réuni. Aucun Conseil des ministres n’a été tenu. L’activité présidentielle de ces deux derniers mois se résume en fait au très onéreux faste organisé en l’honneur du chef de l’Etat, qui n’a pas vu la nécessité de s’adresser à ses concitoyens à l’occasion de la timide célébration du 50e anniversaire de l’indépendance. Jamais l’Algérie n’a connu un tel échec. La manne pétrolière ne lui a finalement pas servi à grand-chose. Ses dépenses à l’importation ont été presque multipliées par dix. Et le niveau des exportations hors hydrocarbures ne dépasse toujours pas le seuil de deux milliards de dollars. En pareille situation, le bon sens aurait recommandé de remettre les clés de la responsabilité.

    Mais la démission n’est pas dans les mœurs du pouvoir. Face à l’échec de la gouvernance, à la panne généralisée du pays, l’Exécutif semble avoir fait le choix de la fuite en avant. Plus que de la mauvaise gestion, c’est de l’irresponsabilité. Tentative a été faite de meubler le vide politique sidéral par les routinières auditions que le président Abdelaziz Bouteflika a l’habitude d’organiser à chaque mois de Ramadhan. Annoncées à plusieurs reprises, des ministres ont même confirmé avoir reçu des instructions, ces rencontres n’ont finalement pas eu lieu. Devant une opinion désabusée par tant d’incohérences et d’anomalies dans le fonctionnement des institutions, c’est le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, qui, à l’occasion du forum du quotidien Liberté, est venu en pompier, en essayant de donner l’impression que tout marche bien. Il a fait d’ailleurs de grandes annonces : un changement complet du gouvernement et la création de grands ministères. A comprendre bien sûr qu’un énorme travail est en train d’être fait.

    Mais la nomination d’un nouvel Exécutif et quand bien même la mise en place de grands départements ministériels nécessiteront-elles autant de temps et de lenteurs ? Certainement pas. Certaines sorties médiatiques pourraient avoir d’autres fonctions que celles d’informer. C’est le cas de la rumeur qui, pour calmer les esprits, a colporté qu’un nouveau staff gouvernemental devait être mis en place avant l’Aïd. Des noms ont été même avancés. Devant tant de spéculations, il y a une seule réalité implacable celle-là : le pays est à l’arrêt avec tout ce que cela comporte comme risques. 

     

    Said Rabia
  • Le “printemps”, l’Algérie et la ligue

    Par : Mustapha Hammouche

    Qu’est-ce qui peut unir les “Arabes” ?
    Depuis qu’ils se sont “ligués”, d’abord à six, pour arriver à vingt-deux en 1993, les États dits “arabes” n’ont jamais eu en commun qu’un discours identitaire.
    La première conséquence de ce postulat communautaire à base linguistique est que l’arabe doit s’imposer comme langue officielle unique, que les langues historiques des régions et peuples auxquels s’est étendue “l’arabité” et celles de minorités doivent être étouffées, ignorées, marginalisées et réprimées. Et comme la langue arabe détient un statut de sacralité en ce qu’elle est la langue du Coran, les religions autres que l’Islam subissent à leur tour le même étouffement : elles entretiennent des langues concurrentes et leurs adeptes sont suspects de liens avec des intérêts extra-arabes.
    Pas plus qu’ils ne sont parvenus à quelque unité arabe, les régimes battent en brèche les unités nationales construites, à l’origine, par opposition et réaction de populations au phénomène colonial et par la volonté de stratèges politiques, de négociateurs et de cartographes de puissances de protectorat. Les rivalités politiques et les appétits économiques ont fait échouer les éphémères expériences d’ensembles plurinationaux (Grande-Syrie, République arabe unie, Union des États arabes…). Plus grave, faute de légitimité pour la consolider comme unité nationale de consensus, tous les pouvoirs postindépendance ont opté pour l’unité du plus fort. Après la Somalie et le Soudan, la question de l’unité nationale se pose dans la plupart des pays “arabes” dès que la chape de plomb autoritaire est soulevée (Irak, Libye…)
    Les États dits arabes se sont voulu des répliques institutionnelles de leurs colonisateurs : républiques, pour les anciens protectorats ou colonies françaises, royaumes pour les anciens protectorats et colonies britanniques). Tout en prenant argument dans la menace sioniste et impérialiste, ils ont aussi été ce que la guerre froide a voulu qu’ils soient. Aujourd’hui que la Russie a décidé de reprendre son rôle de contrepoids à la puissance occidentale, la Ligue arabe vient d’exploser silencieusement à Riyad. Et la “réunion de la Ligue arabe” s’est transformée en conclave d’émirats du Golfe et de pays acquis à la position interventionniste. Mais pas de quoi s’inquiéter : c’est une ligue qui se dissout et se reconstitue au gré des circonstances ; n’ayant de finalité que la somme des finalités des régimes qui la composent, elle survivra dans sa géométrie variable et adaptable.
    L’idéologie arabiste suffit à donner motif aux sectarismes nationaux qui, à leur tour, justifient  les autoritarismes locaux et leur répression des remises en causes identitaires et des minorités religieuses et ethniques !
    Même si les soulèvements populaires contre les despotes arabes sont prioritairement soutenus par les dictatures du Golfe, l’Algérie fait figure de fer de lance dans la résistance au changement. Le Maghreb n’ayant pas d’existence politique, ses pouvoirs, eux-mêmes politiquement précarisés par le printemps… maghrébin avant d’être arabe, ont perdu de leur influence.
    Du fait de son attitude ambiguë face aux révolutions, l’Algérie perd, auprès des opinions  “arabes”, une considération qu’elle avait chèrement acquise par le passé.

  • JO : le sport échoue, le pouvoir marque

     

    Par : Mustapha Hammouche

    La participation algérienne aux JO de Londres s’est achevée par l’abandon, à mi-course, du marathonien national. Il clôt ainsi une succession d’échecs retentissants : la plupart de nos représentants n’ont pas opposé le minimum de résistance à leurs adversaires ou fait montre de la moindre endurance dans les épreuves.Dans ce vide sportif, un athlète s’est distingué en arrachant, de fort belle manière, la médaille d’or des 1 500 mètres. ...

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  • no moment 2

    DIlem du 13 Aout 2012

  • INSÉCURITÉ, STATU QUO POLITIQUE, INFLATION RECORD, DÉLESTAGES...

     

    Silence, on navigue à vue

    Par
     
    Qui a donc intérêt à nourrir le pourrissement, au moment où le pays a le plus besoin de consolider sa stabilité?Qui a donc intérêt à nourrir le pourrissement, au moment où le pays a le plus besoin de consolider sa stabilité?

    L'Algérie qui vient d'échapper aux «révolutions arabes» est pourtant tenue de retenir les leçons et de mesurer le danger de tout dérapage.

    A moins d'un mois de la rentrée sociale, tous les indices plaident pour une reprise difficile. Statu quo politique, dépréciation du dinar, inflation, érosion du pouvoir d'achat, délestages, insécurité et laisser-aller à tous les niveaux... sont autant d'ingrédients qui font mener la vie dure aux Algériens.
    Qui a, donc intérêt à nourrir le pourrissement, au moment où le pays a le plus besoin de consolider sa stabilité? L'Algérie qui vient d'échapper aux «révolutions arabes» est pourtant tenue de retenir les leçons et de mesurer le danger de tout dérapage. La sonnette d'alarme est tirée par la classe politique qui met en garde contre l'absence manifeste d'autorité. C'est le cas du MPA d'Amara Benyounès qui, dans un communiqué rendu public, hier, relève l'insécurité grandissante et la dégradation généralisée de la qualité des services publics qu'il juge «révélatrices de l'indigence de la gestion des affaires publiques». Sur le plan politique, le changement annoncé tambour battant lors des dernières législatives semble avoir fondu comme neige au soleil. On a même oublié, qu'en ce 10 mai «historique», on avait élu la première Assemblée censée opérer une rupture avec toutes celles issues de processus électoraux à la «Naegelen».
    L'annonce d'un nouveau gouvernement qui devait intervenir, en principe, au lendemain du scrutin, est renvoyée aux calendes grecques. On préfère opter pour la «continuité» que de faire dans la précipitation, sachant que le consensus n'est pas réuni quant à la nature du nouvel Exécutif. Il est difficile de satisfaire les partisans d'un gouvernement d'union nationale et ceux qui demandent à ce que la nouvelle équipe émane de la majorité, et donc du FLN et du RND. Le gouvernement, dont six ministères sont gérés par intérim, poursuit sa mission. Au chapitre économique, et contrairement au chiffre avancé par le très officiel Office National des Statistiques, le taux d'inflation risquerait d'atteindre le seuil des deux chiffres.
    Dans le document conjoint adressé il y a quelques jours par la Centrale syndicale Ugta et le Conseil national économique et social (Cnes) au chef de l'Etat, il est fait état d'un taux d'inflation à 9% et non de 7, selon la version de l'ONS. Ce qui ne manquera pas d'avoir un impact sur le pouvoir d'achat, déjà sévèrement érodé par la spéculation et le secteur informel. Le quotidien des Algériens en ce mois sacré est révélateur de la manière avec laquelle les pouvoirs publics appréhendent les préoccupations des citoyens. Livrés à eux-mêmes, et face à l'incurie des responsables, les Algériens ne trouvent que la rue pour exprimer leur colère.
    L'«étincelle» des délestages, devenus le feuilleton de l'été par excellence, risque de tout emporter sur son passage, si aucune solution n'est trouvée. A part les quelques solutions à l'emporte-pièce annoncées par les responsables du groupe Sonelgaz, comme le recours aux stations mobiles, la situation demeure des plus préoccupantes.
    Les citoyens sont pris en otage des délestages récurrents et improvisés des services de la Sonelgaz, ce qui, à leurs yeux, est synonyme de mépris et d'arbitraire, des comportements qui, de surcroît, émanent d'une «entreprise citoyenne». En termes de sécurité publique, un net relâchement a été constaté ces derniers temps.
    Des agressions s'opèrent à tout moment et en plein jour, sans que leurs auteurs n'en soient inquiétés.
    Le personnel médical est agressé au quotidien, en plein exercice de ses fonctions, sans que les services de sécurité n'interviennent. Chose, somme toute anormale dans un pays où les effectifs de la Police et de la Gendarmerie nationale sont revus chaque année à la hausse. Sans compter les moyens dont elles disposent et qui n'ont rien à envier à leurs collègues des pays de la rive Nord. En somme, elles est légitime de s'interroger sur l'attitude des institutions à tous les niveaux, qui ont tendance à attendre que la situation échappe à tout contrôle pour daigner intervenir.