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  • Des idées « en l’air » contre la politique et les libertés

  • Mouammar Kadhafi aurait financé la campagne électorale de Sarkozy

     

     

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    Les affaires rattrapent le candidat Sarkozy. Selon le journal en ligne d'investigation Mediapart, "le régime de Mouammar Kadhafi a bien décidé de financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007".

    Mouammar Kadhafi et Nicolas Sarkozy

    Ce pourrait être une bombe à quelques jours de l'élection présidentielle. Mediapart affirme détenir la preuve de la participation de l'ancien dictateur Mouammar Kadhafi au financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.

    "Le régime de Mouammar Kadhafi a bien décidé de financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007", affirme samedi 28 avril le site d'investigation, qui met en ligne un document présenté comme officiel. Cette note aurait été communiquée par "d’anciens hauts responsables du pays, aujourd’hui dans la clandestinité". Elle serait "issue des archives des services secrets", aurait été "rédigée il y a plus de cinq ans", et aurait "échappé aux destructions de l’offensive militaire occidentale".

    Le 12 mars, Nicolas Sarkozy avait bien entendu qualifié de "grotesque" un éventuel financement de sa campagne présidentielle de 2007 par Mouammar Kadhafi.

    Plusieurs informations sont évoquées dans ce document. Premièrement le nom de Nicolas Sarkozy, "candidat aux élections présidentielles" (sic). Deuxièmement un montant d'une valeur de "50 millions d'euros". Ensuite la confirmation "d’un accord de principe" pris lors "de la réunion tenue le 6 octobre 2006".

    Enfin d'autres noms, ceux des prétendus participants à cette réunion : "Brice Hortefeux", alors ministre des collectivités locales et fidèle compagnon de Nicolas Sarkozy, l'homme d'affaires franco-libanais "Ziad Takieddine", ainsi que "le directeur des services de renseignements libyens", Abdallah Senoussi, emprisonné en Libye et le "président du Fonds libyen des investissements africains", Bachir Saleh.

    Quant au signataire de la lettre, ce ne serait autre que "Moussa Koussa", "connu pour avoir été l’un des plus proches collaborateurs de Mouammar Kadhafi et le mentor de deux de ses fils (Motassem et Saïf al-Islam)". Mais aussi, écrit Mediapart, "le patron pendant plus de quinze ans, entre 1994-2011, des services secrets extérieurs libyens, avant de devenir le ministre des affaires étrangères de la Libye." Moussa Koussa se trouve actuellement à l’étranger, il avait fui la Libye pendant la révolte du CNT.

    La traduction de la lettre

    Le site publie la version originale du document, ainsi que sa traduction :

    "Service de la sécurité extérieure

    Frère / Président du Fonds libyen des investissements africains

    Que la paix soit sur vous… En référence aux instructions émises par le bureau de liaison du comité populaire général concernant l’approbation d’appuyer la campagne électorale du candidat aux élections présidentielles, Monsieur /Nicolas Sarkozy, pour un montant d’une valeur de cinquante millions d’euros.

    Nous vous confirmons l’accord de principe quant au sujet cité ci-dessus, et ce après avoir pris connaissance du procès-verbal de la réunion tenue le 6. 10. 2006, à laquelle ont participé de notre côté le directeur des services de renseignements libyens, et le président du Fonds libyen des investissements africains, et du côté français, Monsieur /Brice Hortefeux, et Monsieur /Ziad Takieddine, et au cours de laquelle un accord a été conclu pour déterminer le montant et le mode de paiement. Que la paix soit sur vous et la miséricorde de Dieu et ses bénédictions…

    Moussa Imuhamad Koussa

    Chef du service de la sécurité extérieure"

    Takkieddine confirme

    C'est Ziad Takieddine, l'homme d'affaires au centre d'affaires de corruption liées au clan Sarkozy, qui a introduit dès 2005 en Libye les proches de l'actuel ministre de l'intérieur, notamment Claude Guéant, et Nicolas Sarkozy lui-même. Rencontré par Mediapart vendredi 27 avril, Ziad Takieddine, dont l'avocate Samia Maktouf affirme qu'il "n'était pas présent à la réunion indiquée dans le document", déclare : "Ce document prouve qu'on est en présence d'une affaire d'Etat, que ces 50 millions d'euros aient été versés ou non."

    Interrogé par le Nouvel Observateur, Me Maktouf affirme que son client "a jugé le document crédible, compte tenu des propos du fils de Kadhafi Saïf al-Islam lors de leur dernière rencontre selon lesquels il détenait les preuves d'un financement." Mais, poursuit l'avocate de l'homme d'affaires, "M. Takieddine dit qu'il n'était pas présent à la réunion évoquée dans le document."

    Dans une interview au Nouvel Observateur début avril, Ziad Takieddine déclarait: "Il n'y a pas de financement en 2007. Il n'y a aucun financement en 2007. S'il y avait eu un financement, je l'aurais vu, ce serait passé entre mes mains, je savais tout ce qui se passait entre la Libye et la France."

    En décembre 2007, le guide de la révolution libyenne a été accueilli en grandes pompes à Paris pourune visite de cinq jours. Une visite au protocole inhabituel : reçu à l'hôtel Marigny, conformément à ses caprices, le colonel a fait ériger dans les jardins une tente bédouine pour y accueillir ses invités.

    En mars 2011, rappelle Mediapart, peu avant le déclenchement de la guerre sous l'impulsion de la France, "Mouammar Kadhafi, son fils Saïf al-Islam et un ancien chef des services secrets, Abdallah Senoussi, avaient tous trois affirmé publiquement détenir des preuves d'un financement occulte du président français".

    Et le site de poursuivre : "La découverte de la note de M. Koussa exige désormais que s’engagent des investigations officielles – qu’elles soient judiciaires, policières ou parlementaires – sur cet épisode sombre et occulte des relations franco-libyennes." Peu après la publication de l'article de Mediapart, Bernard Cazeneuve, un des porte-parole de François Hollande, a demandé à Nicolas Sarkozy de "s'expliquer devant les Français".

  • Abdelaziz Bouteflika prépare l'après-2014

     

     

    boutef le traitre

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    Tayeb Belaïz a été nommé jeudi président du Conseil constitutionnel par Bouteflika. Gouverner c’est prévoir et en l'espèce le président Bouteflika ne laisse rien au hasard.

    Abdelaziz Bouteflika.

    Le futur se construit maintenant. La fin de son troisième et normalement dernier mandat se prépare à la veille des législatives ; si le scénario n’a pas été écrit il y a quelques mois déjà. Aussi, pour ne pas se retrouver sur une mauvaise pente, le président pose ses jalons un par un pour baliser la prochaine présidentielle, éviter les surprises. Et les petites portes de sortie. Pour cela, il vient d’introniser à la tête du Conseil constitutionnel un de ses plus fidèles ministres : Tayeb Belaïz (64 ans). Il prend la place de Boualem Bessaïeh. Cet ancien cacique du FLN, plusieurs fois ambassadeur, quitte, à 82 ans, ce poste stratégique de second personnage de l’Etat et le laisser à un des hommes de confiance du président. Dans un communiqué concis et sans tapage, la présidence de la république indique : "Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a pris, ce jour, un décret présidentiel portant nomination de M. Tayeb Belaïz, en qualité de président du Conseil constitutionnel conformément à l’article 164 de la Constitution, en remplacement de M. Boualem Bessaïeh".

    Né à Tlemcen, Tayeb Belaïz fait partie de ce clan qui détient les postes clé du pouvoir depuis l’arrivée de Bouteflika à El Mouradia. Ministre depuis 9 ans, le communiqué de la présidence ne précise toutefois pas qui le remplace au département de la Justice.

    A travers cette nomination, il est manifeste qu’Abdelaziz Bouteflika n’entend pas voir le centre de gravité du pouvoir lui échapper. C’est d’ailleurs pour cela qu’il s’est très vite entouré d’une cour de hauts cadres, ministres qui constituent autant de rouages et de soutiens au système Bouteflika. Dès son arrivée il s’était employé à placer ses hommes à tous les étages du pouvoir. Des walis jusqu’à l’état-major de l’armée. L’homme est madré. Les ficelles de la politique, les jeux d’ombres, les tête-à-queue, les manœuvres, il en fait son miel.

    Le président se sait ces dernières années diminué par la maladie et l’âge, mais ne veut rien lâcher. D’ailleurs son discours d’avril dernier est un concentré de fausses promesses en vue d’un coup d’état électoral.

    2014 c’est dans deux ans avec toutes les surprises qui pourraient survenir, mais Bouteflika voulait avoir un coup d’avance sur ses adversaires. Le précédent de Chadli en janvier 1992 est encore dans les mémoires. Donc préparer l’après-Bouteflika à sa guise. Oui, après trois mandats et surtout une législative dont il semble avoir écrit les détails, Bouteflika entend rester seul maître à la barre Algérie jusqu’à la fin. Pour le président, il n'y a pas de pacte social, mais un pacte politique. Ou d'exercice du pouvoir. Le bilan des trois mandats attendra.

    Yacine K.

  • 9e jour de grève illimitée des médecins spécialistes

     

    Le ton monte et le bras de fer se durcit

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    le 30.04.12 | 10h00 Réagissez

    L’Intersyndicale des professionnels de santé publique appelle à un rassemblement le 3 mai près du ministère de la Santé pour défendre sa plateforme de revendications.

    Il accuse et n’hésite pas à fermer les portes du dialogue. Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé, n’a pas manqué de s’en prendre au Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSSP), plus d’une semaine après le début de sa grève illimitée. «La grève a été décrétée illégale par la justice, en raison de l’expiration du mandat de l’organisation syndicale le 13 mars dernier, et le débrayage n’a enregistré que 4% de taux de suivi», a-t-il asséné il y a quelques jours, avant de leur refuser l’accès au ministère de la Santé. Le SNPSSP n’a pas tardé à réagir à cette attaque en organisant un rassemblement dans la matinée d’hier en face du siège du ministère pour dénoncer «les fausses déclarations et les intimidations grotesques» du premier responsable du secteur.

    Au 9e jour de grève illimitée des praticiens spécialistes, le ton monte et le bras de fer se durcit. «Nous avons été empêchés d’entrer au ministère de la Santé, ce qui n’avait jamais été fait auparavant. Le ministre de la Santé transgresse toutes les limites dans sa logique d’entrave à l’exercice syndicale», s’insurge le Dr Yousfi, président du SNPSSP, avant de répondre point par point aux accusations proférées par le ministre à l’encontre de son organisation syndicale. Il affirme que les déclarations du ministre sont fausses et infondées, étant donné que toutes les instances du syndicat ont toujours été renouvelées à temps et qu’il bénéficie d’un délai de six mois, tel que le prévoit la loi, pour organiser son congrès.


    La guerre des mots, en attendant le dialogue


    «Le ministre, qui est également président de l’Union médicale algérienne (UMA) n’a pas renouvelé ses instances depuis 15 ans, il est très mal placé pour donner des leçons sur ce registre», déplore le Dr Yousfi. Et d’ajouter : «Il devrait occuper son énergie à tenir ses engagements et à régler les problèmes qui bloquent le secteur de la santé au lieu de tenter de casser les syndicalistes représentatifs de milliers de praticiens de santé publique.»  La guerre des mots, en attendant le dialogue. La situation, déjà tendue entre les deux partie, est accentuée par l’appel à la protestation lancé par plusieurs autres syndicats du secteur, notamment l’intersyndicale des professionnels de santé publique qui a prévu un autre rassemblement le 3 mai près du ministère de la Santé pour unir plusieurs forces syndicales du secteur.

    Depuis le début de la grève illimitée le 22 avril, les mêmes revendications sont mises en avant par les différentes organisations syndicales du secteur. Les blouses blanches réclament une meilleure prise en charge du malade et demandent également l’amendement des statuts, la révision du régime indemnitaire spécifique et la promulgation du régime global, mais aussi et surtout le respect des libertés syndicales.
     

    Fella Bouredji
  • Abstention féconde

     

     

    Par : Omar Ouali

    De tous les rendez-vous électoraux qu’a connus l’Algérie, depuis l’instauration du pluralisme politique, l’abstention a toujours été au rendez-vous des urnes. C’est une “constante nationale”, pour reprendre un vieux poncif du FLN. Exception faite en 1995 pour l’élection présidentielle.                            
    Ce jour-là, les Algériens, placés devant le dilemme shakespearien d’être ou ne pas être face au terrorisme islamiste qui menaçait l’existence même de l’Algérie, avaient voté en masse. Un homérique défi. C’était en faveur du président Liamine Zeroual qui incarnait alors, aux côtés d’autres forces patriotiques, l’autorité de l’État. Depuis, au fil des élections présidentielle, législatives et locales, le phénomène de l’abstention est allé crescendo. Si bien que les abstentionnistes représentent aujourd’hui la majorité absolue dans ce pays.
    Sauf que le pouvoir, au lieu de voir objectivement la réalité et d’en tirer les enseignements utiles, a préféré s’en tenir à son attitude pavlovienne qui consistait systématiquement à triturer, gonfler et maquiller les taux de participation. Les officines obscures se chargeant de l’exécution de la besogne pour livrer, in fine, des chiffres politiquement corrects qui permettent au système de se maintenir artificiellement par la fraude. Et donc, sans une once de légitimité.
    Pourtant si ce même système, au lieu de persister envers et contre tout bon sens, dans sa politique de l’autruche, avait écouté les abstentionnistes, décrypté leur message et donc avoir pu, entre-temps, apporter des réponses à leurs interrogations, les choses se présenteraient certainement aujourd’hui sous de meilleurs auspices pour les législatives du 10 mai prochain.
    Ce qui ne sera vraisemblablement pas le cas, compte tenu de l’indifférence royale des Algériennes et Algériens, qui laissent augurer d’une abstention sans précédent dans les annales. Normal : qui sème la fraude récolte le rejet des élections. Cela étant, ces élections du 10 mai pourraient effectivement constituer un “tournant historique”. Mais pas au sens où l’entend le président Bouteflika qui veut une participation massive. Et on le comprend du reste, dès lors qu’il a mis tout son poids dans la bataille. Le vrai sens, en revanche, serait que l’abstention annoncée soit reconnue pour ce qu’elle sera. Regardée aussi avec objectivité et sérénité. Auquel cas, ce pourrait être le début du début d’un changement politique.


    O. O.

  • no moment

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  • Vacuité politique et abstention

     

    Par : Mustapha Hammouche

    L’image de ce candidat algérien en posture de garde d’un Jacky Chan, prêt à bondir, a fait le tour du monde via facebook. Sur une autre affiche, un second, se trompant de casting, pose en lunettes à verre fumé.
    Mais le cocasse qu’on observe parfois en regardant les portraits et messages imprimés est loin d’égaler la platitude des discours que subissent les rares auditeurs de meetings, des harangues sans conviction autour des deux ou trois thèmes de la menace extérieure, de l’utilité patriotique de la participation, de l’éradication de la “chkara”…
    Il suffit d’écouter pour constater la conception puérile que certains prétendants se font de la fonction parlementaire : un jeu qui peut rapporter gros. Et pour miser, pas besoin de qualités particulières. Ni même de qualités tout cours. Le loto, c’est la seule voie qui peut mener n’importe qui vers la fortune.
    Ce n’est pas un hasard si l’inculture politique a fini par se présenter comme le premier atout d’une ambition politique. Après le faux départ du multipartisme, la stratégie du système a consisté à recadrer la pratique politique sur la norme du système du parti unique. D’abord, sous le régime Zeroual, avec la création du RND, où transfuges de l’administration et “ayants droit” sont invités à se solidariser avec un pouvoir pourvoyeur de rentes viagères ; ensuite, sous le régime Bouteflika, avec “un programme présidentiel” comme référence unique du projet national, toute autre proposition relevant de la subversion ou de la collusion avec l’ennemi.
    La répression, qui s’abat sur toute expression qui refuse de se soumettre à la norme du régime, au moment même où il se proclame enfin converti au principe du libre choix, illustre cette volonté de recréer l’homme politique standard du temps béni de l’article 120 et des kasmas de vigiles. Dans ce schéma de fonctionnement, l’idée, le projet, le programme et le discours viennent du sommet ; et la base est ainsi dispensée d’effort intellectuel. Tout ce qui lui est demandé, c’est d’apprécier, de mimer, de relayer le discours qui coule d’en haut. Dans ce système à communication verticale unidirectionnelle, les niveaux intermédiaires ne doivent pas être productifs d’idées. Et les éléments qui s’essaieraient à contester le monopole de la pensée politique se dévoileront comme subversifs et signeront leur incompatibilité avec le système.

    Les termes de la compétitivité politique s’inversent alors : moins on perturbe le canevas de pensée, plus on a des chances de prospérer en politique. Poussé au bout de sa logique, ce système encourage la stérilité conceptuelle. Et la mauvaise monnaie chassant la bonne, la médiocrité, découvrant son utilité politique, négocie sa disponibilité.
    C’est l’alliance des trois éléments qui fonde le système national ; le pouvoir, la rente et la médiocrité. Déconcerté par la vacuité du discours, le peuple s’en détourne. Le désintérêt ne vient pas d’une position ; il vient de ce que le citoyen constate le néant politique. La preuve en est que les quidams interrogés ne citent que Bouteflika quand il s’agit d’apprécier ou de décrier ce qui se fait ou ne se fait pas.
    Pourquoi l’électeur se préoccuperait-il du sort d’une classe politique qui, elle-même, fonde sa carrière sur un système d’autocratie. Normal qu’ils ne votent que pour un président.

  • Serment d’hypocrites

     

    Par : Mustapha Hammouche

    L’apparemment — présomption d’innocence oblige — monstrueux Jean-Michel sait bien qu’avec de l’argent tout peut se faire, chez nous, à condition de prendre les formes : les formes, c’est la discrétion et l’apparence de piété. Il a donc mis les formes : un compte régulièrement provisionné par sa sœur, une villa dans une “résidence” de notables, des relations avec des gens de l’establishment social et politique et, enfin et surtout, la couverture religieuse qu’un imam lui a décernée en dépit de l’avis défavorable de l’administration.
    On retrouve là les ingrédients de l’irrésistible déchéance nationale : la devise, l’arrivisme, une société civile convertie à la cupidité, une classe politique corruptible et une religiosité tartuffarde pour couvrir nos inconduites. Il a fallu donc au fameux pornographe un capital corrupteur, des hommes de sciences avides, un politique corrompu et un imam reconnaissant.
    Pourquoi, d’ailleurs, le “cinéaste” a-t-il pensé judicieux de se convertir à l’islam avant de s’engager dans son entreprise de mise en boîte de charcuterie sexuelle ? Pour les mêmes raisons que beaucoup d’entre nous se convertissent au kamis, à la barbe, au hijab ! La piété, exhibée par le converti puis obligatoirement reconnue par la société, a la vertu et même le pouvoir d’éloigner le soupçon. Les coupables sont rasés de près, en pantalon et en jupe et sentent parfois l’alcool. Elle soulage la loi de son devoir de vigilance et contraint la vox populi au silence : il n’y a que l’impie pour médire du pieux.
    Le dogme a pris le dessus sur la valeur, l’apparence sur la réalité. Jusqu’à ce que le médecin se plie à cette loi qui met en compétition, puis en collaboration, l’incantation et la chimiothérapie. On a commencé par supprimer le serment d’Hippocrate de la faculté de médecine et la “rokia” a fini par prendre le pouvoir perdu par la science médicale. Pas étonnant qu’un spécialiste d’une profession qui ne conserve plus que son intérêt alimentaire laisse filmer, pour les besoins d’une “œuvre” pédopornographique, son propre rafistolage d’un hymen.
    Il reste la question de savoir pourquoi dix-huit mineures se seraient laissées saigner puis recoudre devant la caméra ? Pas parce que Jean-Michel passait par-là, ni à cause de la misère seulement. D’ailleurs, la misère ne fait plus trimer, dans cette société où réussir ce n’est plus gagner de quoi vivre dignement, c’est gagner de quoi pouvoir acheter la dignité des autres. Et comme pour mieux livrer les jeunes à la prédation de vieux argentés, on ferme les maisons closes et on mène la chasse aux jeunes couples dans les sous-bois, en faisant semblant d’ignorer l’industrie de la dépravation qui fleurit dans les… “villas closes”. Au-delà de la responsabilité pénale qu’il revient à la justice d’établir, ce crime dénonce la responsabilité politique — qui est la base de la dégénérescence qui réunit, comme on le voit dans cet événement, toutes les générations et toute la hiérarchie sociale.
    Si tous les aînés pouvaient se regarder, sans honte, devant leur glace, les enfants qui les regardent n’auraient pas pensé à amasser de l’argent à tout prix. On ne vend qu’un corps déjà humilié.
    “En ces temps où les fous guident les aveugles”, comme l’écrivait Shakespeare, on a en quelque sorte collectivement “perdu” notre hymen.

  • no moment

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  • Jijel: Des émeutes éclatent après la mort par immolation d'un jeune vendeur

    zoom | © Source: JijelNews

     

     

     

     

    De violentes émeutes ont éclaté, ce dimanche 29 avril dans la ville de Jijel à la suite de la mort par immolation par le feu d’un jeune vendeur de cigarettes, selon notre correspondant à Jijel. D'autres sources avancent que le jeune ne serait pas décédé et qu'il se trouverait dans un état critique après son admission dans un hôpital de la ville.

     

    Le jeune âgé de 25 ans aurait  eu recours à ce geste désespéré après la démolition de sa baraque par les policiers au Village Moussa, quartier populaire de Jijel, situé au nord-est de la ville.

    La ville de Jijel est paralysée, les commerçants ont baissé rideau, les jeunes en colère se sont pris au siège de la wilaya et des routes ont même été coupées ,apprend-on sur le réseau social facebook.

     

    Hamida Mechaï
  • Le cimetière national des usines automobiles

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Benmeradi continuera-t-il longtemps à réchauffer cette histoire creuse d'usine Renault ? Rassurons-le : les Algériens ne tiennent pas à ce que les automobiles soient fabriquées dans leur pays. D'abord, parce qu'ils ont eu à tester le “made in Algeria” avec les mobylettes Guelma et les camions Sonacome. Ensuite, parce qu'en douze ans de régime, ils ont fini par comprendre que le développement n'est pas son souci. Son affaire, c'est la rente : et les Algériens veulent qu'après le lait et la farine, et après le sucre et l'huile, la pomme de terre soit, à son tour, subventionnée.
    Ils ne veulent même pas d'emplois, puisque dans ce système, ce n'est pas la meilleure manière de gagner sa vie que de décrocher un poste de travail. Pas plus tard qu'hier, au square Port-Saïd, le spectacle était édifiant : la police tenant en respect les greffiers en grève, repoussés vers ce jardin public pour être éloignés du Palais de justice d'Alger, pendant qu'autour, les cambistes informels continuaient leur trafic de devises dans la plus totale sérénité et même en pestant contre ces fonctionnaires venus perturber l'espace réservé à leur business. La rente a fait du pays un bazar de produits importés où tout est alors ramené à l'équivalent devises de notre monnaie. On s'est trop habitués à acheter pour penser à fabriquer. État et citoyens ont intégré cette nouvelle donnée culturelle. Les générations d'après-pétrole se débrouilleront avec ce déficit “civilisationnel”.
    Mais, dans un contexte qui n'est ni à l'investissement productif ni à l'invasion des capitaux étrangers, la psychologie du consommateur est entièrement tournée vers sa capacité à acquérir des articles importés. Or, malgré la panne économique structurelle, il y a comme un incompréhensible acharnement communicationnel sur le thème chimérique de “projets” productifs. Le ministre de la Santé prévoyait, il n'y a pas longtemps, d'exporter du médicament, dès 2014 et son homologue des Transports, des bateaux !
    Si la plupart des responsables n'insistent pas trop longtemps sur leurs utopies “industrialisantes”, le ministre de l'Industrie revient régulièrement sur un projet dont il est seul à croire en sa viabilité. Hier, Benmeradi nous redisait ce que Carlos Ghosn, président-directeur général de Renault, avait dit il y a plus de deux mois et demi, à savoir que Renault refusait d'installer une usine à Bellara et que… les discussions se poursuivaient. Ce qui veut dire que ces discussions n'ont pas avancé depuis le début de février au moins. “Les discussions ont pris plus de temps que prévu”, explique le ministre. Renault refuse de s'installer à Bellara et nos autorités tiennent “à ce que le projet soit réalisé à Bellara”, pour respecter quelque plan de développement aménagé. Première nouvelle ! Alors, retard ou impasse ? Car les objections du constructeur sur les questions du potentiel de sous-traitance, de la localisation et des capacités de production projetées ne sont pas nouvelles.
    Cette histoire prend des allures d'activité diplomatique où la discussion avec le partenaire tient parfois lieu d'objectif. Et sert de motif de communication politique à destination d'un citoyen qui rêve plus de voiture que d'usine à voitures.
    En attendant que le mirage Renault rejoigne le cimetière des usines automobiles inauguré dès les années 1970 par la Mina 4, bien avant la fameuse Fatia.

  • no moment

    Dilem du 26 Avril 2012

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  • Des candidats et des responsables de parti hués et humiliés

     

     

     

    Plusieurs d’entre eux ont subi la colère des citoyens cette semaine

     

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    Ils sont boudés, chahutés, hués, chassés, parfois malmenés… certains leaders de partis politiques ne comptent pas que des sympathisants.

     

    Ils n’arrivent non pas à capter les électeurs, mais à discourir devant leurs militants. Des chefs de parti se vantant d’être des «poids lourds» de la politique nationale ont été contraints d’écourter leur discours face à un public qui ne voulait visiblement pas les voir. D’autres, prétendant être les porte-voix des démunis, se sont vu annuler leur meeting faute de public.

    La campagne pour les législatives du 10 mai met a nu le fossé existant entre les Algériens et les responsables politiques. Le citoyen n’est plus dupe, même contre une rémunération, il refuse d’assister à des meetings ; il les perturbe même. Pourquoi en est-on arrivé à cette situation ? D’aucuns diront que la faute incombe aux militants des partis, censés veiller au bon déroulement des rencontres. «Aujourd’hui, le souci primordial des organisateurs est de remplir la salle pour, entre autres, plaire à leur chef. Seulement, les curieux qui assistent à ces meetings se lassent des discours ennuyeux des candidats et se révoltent contre leurs promesses mensongères», explique un ex-député.
    Dans plusieurs villes du pays, des candidats et responsables de parti ont vécu les pires humiliations de leur vie.

    Sous les cris de «Dégagez», «Makan walou», les responsables de l’Alliance verte ont été chassés sur leur propre «terrain», à Ksar El Boukhari, dans la wilaya de Médéa. A Relizane, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a renoncé à un meeting faute de public. A Bouira, ce même vieux parti a été contraint d’écourter la diffusion de l’hymne national ; la mauvaise qualité du son a suscité l’ire des participants, ce qui a amené Belkhadem à en arrêter la diffusion. Une maladresse à mettre, selon les dirigeants du parti, sur le compte de l’incompétence des organisateurs locaux ! A Laghouat où il devait animer un meeting, Abdallah Djaballah a rebroussé chemin pour les même raisons : le public n’était pas au rendez-vous.

    Le patron du RND et Premier ministre, Ahmed Ouyahia a été empêché d’animer son meeting à Bouira. En rappelant les réalisations du président de la République depuis son accession au pouvoir, des voix discordantes sont venues lui rappeler la réalité des Algériens. «Vive l’Algérie des barrages, vive l’Algérie de l’autoroute Est-Ouest, vive l’Algérie du million de logements», a scandé Ouyahia. En réponse, l’assistance lui a lancé : «Où est l’argent de notre pétrole ? Où sont les postes d’emploi promis par l’Etat ?» Face à ces chahuteurs, Ouyahia a déclaré : «Vous n’êtes pas à blâmer. Ce sont ceux qui vous envoient qui manquent cruellement de délicatesse et de grâce.» Constatant qu’il était en terrain hostile, Ahmed Ouyahia a fini par  écourter son discours. Même la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, n’a pas échappé à une situation similaire.

    Samedi dernier, elle a dû quitter la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Des citoyens venus assister à son meeting ont profité de l’occasion pour réitérer leur rejet de la «mascarade du 10 mai». En dépit des efforts fournis par Louisa Hanoune, qui a tenté de convaincre avec des mots en kabyle, l’on n’entendait que les «sifflements».
    Le FFS, vieux parti de l’opposition, a été également sanctionné par les citoyens ; en début de semaine, un meeting a été empêché à Souk El Tenine, dans la wilaya de Béjaïa, région natale de Arezki Derguini, tête de liste du FFS dans cette wilaya. Les organisateurs du meeting ont dû annuler carrément la sortie. La sortie du FFS à Tizi Ouzou était aussi une déception, selon certains observateurs, car le parti n’a pas drainé une foule nombreuse, comme par le passé...

     

    Nabila Amir
  • L'Observatoire de protection des défenseurs des droits de l'homme dénonce les arrestations arbitraires

     

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    Dans un communiqué rendu public jeudi, L'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT),dénonce les "arrestations arbitraires" de nombreux militants des droits de l'homme devant le tribunal d'Alger.

     

    Le communiqué relève que "l’Observatoire a été informé par la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH) de l'arrestation arbitraire d'au moins sept personnes près du Tribunal de Sidi Mohamed, dont MM. Hakim Addad, ancien secrétaire général du Rassemblement Action Jeunesse (RAJ), Tahar Belabès, porte-parole du Comité national de défense pour le droit des chômeurs (CNDDC), Mourad Tchiko, membre du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP), Abdou Bendjoudi, l'un des responsables du Mouvement des jeunes indépendants pour le changement (MJIC), et Yacine Zaïd, président de la branche de la LADDH de Laghouat, et de la poursuite du harcèlement judiciaire à l’encontre de M. Abdelkader Kherba, membre du CNDDC et de la LADDH".

    L'observatoire précise que plusieurs militants venus "assister au procès de M. Kherba afin de lui témoigner leur soutien, se sont vus refuser l'accès à la salle d'audience du Tribunal de Sidi Mohamed en violation du principe de publicité des débats. Seules les personnes convoquées dans le cadre de cette audience (avocats, prévenus et témoins) ont pu accéder au tribunal".

    N'ayant pu accéder au tribunal les militants ont tenu un  sit in devant le palais de justice "pour dénoncer le harcèlement judiciaire de M. Kherba", mais la manifestation a été réprimée "par les policiers qui ont, au cours de leur intervention, arrêté au moins sept personnes dont MM. Hakim Addad, Tahar Belabès, Mourad Tchiko, Abdou Bendjoudi et Yacine Zaïd".

    "L'Observatoire dénonce vivement ces nouvelles arrestations arbitraires en ce qu'elles visent à sanctionner le libre exercice du droit au rassemblement pacifique des défenseurs des droits de l'Homme. En outre, il déplore, par ailleurs, les conditions dans lesquelles se sont déroulées le procès de M. Kherba en ce que ces dernières s'inscrivent en violation avec le principe essentiel de publicité des débats judiciaires, composante essentielle du droit à un procès équitable" peut on lire dans le communiqué qui rappelle les circonstances de l'arrestation de Abdelkader Kherba.

    Par ailleurs le mouvement de jeunes RAJ, a rendu public une déclaration dans laquelle il dénonce les atteintes répetées aux libertés publiques, suite à l'arrestation ce jeudi matin de nombreux militants des droits de l'homme.
     

     

    Elwatan.com
  • Mila : Un jeune s’automutile devant le siège de la wilaya

    http://www.elwatan.com/actualite/mila-un-jeune-s-automutile-devant-le-siege-de-la-wilaya-23-04-2012-167939_109.p

  • La CNSEL accuse Ouyahia d’utiliser les moyens de l’État dans la campagne du RND

     

  • Voter, c’est remettre en selle un pouvoir illégitime, autiste et isolé

     

     

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    El Watan le 22.04.12

     

    Mustapha BOUHADEF

     

     

     

     

     

    A la veille du 50e anniversaire de l’indépendance du pays, s’annoncent des élections législatives, le 10 mai prochain, dans des conditions pour le moins déplorables pour les Algériens.

     

    Si le pari de la libération du territoire a été réussi, celui de la libération de l’homme, tel que prévu dans la déclaration du 1er Novembre 1954 n’est toujours pas acquis.  Les manifestations pacifiques ne sont pas toujours permises, notamment dans la capitale, et le droit de grève, remis en cause par le pouvoir, qui a promulgué une batterie de textes qui prorogent de fait l’état d’urgence théoriquement levé.  Le chômage atteint des records inégalés, le suicide même des enfants est devenu un phénomène de société, et le mal-vivre est le quotidien des Algériens. Il ne reste plus à la population, notamment les jeunes, que l’émeute pour poser leurs problèmes quand ils n’optent pas en dernier ressort pour la harga, à tel point qu’il ne se passe pratiquement pas un seul jour sans que l’on signale ces drames à travers le territoire national.

    La répression et la gestion des émeutes sont des points forts du régime autoritaire et policier. Les services de sécurité sont dotés de moyens humains et matériels ahurissants. La paix sociale à tout prix est achetée avec une partie de la rente pétrolière qui a échappé à la corruption. Des sommes faramineuses sont englouties dans l’import/import au détriment de la création de richesses source intarissable d’emplois, souci majeur de notre jeunesse. L’économie est en panne, et, au lieu de la développer, on recourt au crédoc puis à une dévaluation du dinar qui ne dit pas son nom afin de faire accroire par les chiffres qu’elle se porte bien. Pour faire baisser la fièvre, on casse le thermomètre !  Les droits à la santé, au logement, à l’éducation, à la culture, au sport, aux loisirs…, pourtant garantis par la Constitution, sont devenus des privilèges quand ils ne sont pas bafoués.  Au plan extérieur, la situation est très préoccupante.

    Attirés par son pétrole et sous prétexte d’instaurer la démocratie en Libye, les pays de l’OTAN y ont installé la guerre civile. Des armes de guerre y circulent à ciel ouvert, traversent nos frontières devenues poreuses, constituant ainsi une menace pour la sécurité du pays et de toute la région. La déstabilisation du Mali additionnée à celle de la Libye nous fait craindre le pire. Faute d’anticipation d’évènements, pourtant à nos portes, nos chancelleries sont violées, notamment à Gao où nos diplomates ont été enlevés, sans coup férir, par un groupe non identifié ! Souhaitons qu’ils retrouvent leur pays sains et saufs. L’Algérie, dont la guerre d’indépendance avait émerveillé le monde, jouissait d’un respect et d’une considération ; aujourd’hui ses ressortissants sont renvoyés par l’Italie, par exemple, la bouche scotchée sans qu’il y ait la moindre réaction immédiate de la part de nos  autorités ; les Italiens eux-mêmes sont plus outrés que nos responsables.

    Pendant ce temps à Alger, on déroule le tapis rouge à des étrangers, qui, en fait, ne représentent qu’eux-mêmes quand notre capitale n’est qu’une escale de quelques heures pour des responsables internationaux de haut niveau, attendus chez nos voisins devenus plus attractifs.  En fait, tous ces éléments montrent qu’il n’y a pas d’Etat protecteur de ses «sujets» car il n’y a pas de citoyens en Algérie ; il n’y a qu’un régime autoritaire et policier dont l’unique souci est de régenter la société pour se maintenir, perdurer et faire fructifier sa rente.  C’est dans ce contexte chaotique que le pouvoir, épaulé par d’insoupçonnables partis politiques, compte organiser les prochaines élections législatives.

    Ajoutons à cela le fait que des partis qui remplissaient les conditions d’existence en vertu de la loi n’ont pas été agréés alors que des dizaines d’autres, dont certains sont issus du sérail, l’ont été en un temps record, en vertu de la politique de l’octroi ; c’est à se demander si par ce subterfuge, la fraude attendue aidant, on ne cherche pas à imposer par un jeu d’alliances, même contre nature, une nouvelle carte politique, par le haut, à la mesure du prince du moment.  Cette opération semble être pour le pouvoir un préalable à l’autre élection à venir, autrement plus importante qu’est la présidentielle de 2014.  N’est-ce pas là, en définitive, l’enjeu principal des législatives ?

    La participation à ce scrutin, outre le risque de le voir se dérouler «à la Naegelen» est de cautionner, voire de participer à une recomposition par le haut. Il y a risque de contribuer à la remise en selle d’un pouvoir illégitime, autiste et isolé ; isolé, car il a tout fait pour détruire la société civile et les partis politiques crédibles, dont le rôle d’intermédiation entre lui et la population est leur raison d’être pour éviter toute explosion sociale dont personne ne peut prévoir les conséquences.  Le risque de la participation vaut-il la peine d’être pris ?

     

    Mustapha Bouhadef : ancien secrétaire national du FFS
  • Le mystère FFS

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Difficile de comprendre les vrais objectifs de la participation du FFS aux législatives, tant il fait feu de tout bois, ôtant toute cohérence à son argumentation.
    En oscillant entre l’intransigeance — “la décision de notre participation est souveraine et elle est irrévocable” — et le propos qui se veut rassurant — “le FFS est toujours dans l’opposition” —, la tête de liste FFS à Tizi Ouzou trahit l’inconfort intellectuel dans lequel la direction du FFS se retrouve : le parti a adopté une démarche participationniste pour des raisons qu’il ne peut pas partager, ni avec l’opinion ni avec ses propres militants. À ceux qui ne veulent pas s’en remettre au fait accompli de la direction, et dont certains se sont manifestés, il oppose l’irrévocabilité de “la souveraine décision” ; à ceux qui taisent leur malaise, et qui risquent de le manifester, il adresse le message réconfortant d’un FFS qui ne se compromettra pas mais qui peut même “voir ce qu’il fera” si “le changement ne l’agrée pas”.
    Ce qui veut dire que c’est le principe de la participation seul qui est en cause. Ensuite, il s’agira de voir venir, pour l’après-10 mai. Le FFS n’est pas de ces partis qui sont dans le pouvoir et qui estiment que leur destin est de vivre par et pour le pouvoir ; il n’est pas de ces partis dont la stratégie est d’accéder à la sphère politico-affairiste en attendant de pouvoir exiger plus ; il n’est pas, non plus, de ceux, très nombreux, qui se contenteraient d’envoyer quelques-uns de leurs notables à la mangeoire.
    C’est donc dans la logique strictement politique qu’il faut chercher les raisons de cet engagement inattendu. Inattendu parce que l’échéance prochaine ne ressemble en rien aux précédents scrutins législatifs : cette fois-ci, le devoir de participation se justifie par le caractère démocratique inédit dont se prévaut la consultation ; le pouvoir jure qu’il n’est pas question de la simple profession de foi coutumière. Participer, c’est d’abord témoigner de la crédibilité de cette promesse, qu’importe dans quelles preuves ou dans quelle intuition on est allé puiser sa conviction sur la transparence annoncée.
    Rachid Hallet agite le spectre de “ce qu’on va faire” si “le changement n’agrée pas le FFS”, mais il ne nous dit pas ce qu’est ce changement qui agréerait son parti ! Un changement dans la méthode ou dans le résultat ? Et d’où tire-t-il l’espérance d’un possible “changement” alors qu’à écouter le commun des Algériens, ceux-ci ne voient aucun signe d’évolution qui les ferait enfin espérer ? “On vous demande de vous investir en politique”, dit le candidat, presqu’à court d’arguments. “Le reste, on s’en occupe”, aurait-il pu ajouter. Aït Ahmed avait parlé de “mettre du mouvement dans le statu quo”, insinuant déjà que la participation n’avait pas de finalité partisane : il s’agit d’aider à ranimer un système menacé par sa propre inertie.
    Devant le Forum des chefs d’entreprise, Mohand-Amokrane Chérifi avait donné une indication : “Il faut créer un front commun contre ceux qui veulent nous dépecer.” Un clin d’œil vers le mouvement autonomiste soutenu par les évènements du Mali.
    Plutôt du mouvement dans le statu quo que du mouvement contre le statu quo ?

  • Et de quoi veux-tu qu’il parle un barbu, de la fraise des bois ?

     

    Par Hakim Laâlam  
    Email : laalamh@yahoo.fr
    Présidentielle française. A peine les bureaux de vote
    ouverts ce matin, et déjà des recours auprès de la
    commission …

    …Seddiki !

    C’est peut-être pas encore du Raymond Devos, mais j’ai la très nette impression que le Seddiki y travaille sérieusement ! Le patron de la Commission nationale de surveillance des législatives a très officiellement lancé un avertissement : il demande aux partis islamiques de cesser d’avoir recours au discours religieux pendant la campagne ! Rien que ça ! Allez ! Laissez libre cours à vos zygomatiques mes frères ! Parce qu’il fallait l’oser celle-là ! Exiger de formations politiques ouvertement poilues de cacher leurs poils le temps d’une course à la députation. Et pourquoi coco tu les as autorisés à faire de la politique les frères des montagnes si c’est pour revenir ensuite dare-dare leur mettre une muselière mitée sur la gueule ? De quoi veux-tu qu’un parti islamiste te parle sinon de religion ? De la fraise des bois ? Ou peut-être souhaiterais-tu entendre Djaballah faire du Cheminade et invoquer la course aux astres et la conquête de Mars ? Yakhi t’messkhir, yakhi ! Ils distribuent des agréments à poils et à vapeur et ils voudraient ensuite que l’islamisme n’intervienne pas dans les meetings. Ne me dites tout de même pas les cocos que vous attendez d’un Soltani qu’il explique comment il compte mettre en place une industrie alternative aux énergies non-renouvelables ? C’est à peine s’il lui est possible de faire un graphe sur le flux de cabas et de containers de pétards au port d’Alger ! Les cours du b’khour, oui ! Ceux des métaux d’alliage, non ! Les prédictions dans le marc de café, oui ! Les prévisions de déficit, sûrement pas ! Tenter aujourd’hui de donner l’impression de vouloir juguler le discours religieux alors qu’on lui a tracé hier encore des autoroutes de circulation non bridée, c’est un peu, beaucoup, passionnément, à la folie nous prendre pour des chnoufs ! Des buses, la gueule ouverte en attente béate de tout gober. Plus crûment, un parti islamiste parlera d’islamisme et en fera sa matrice. Avec ou sans autorisation ! Et tous les électeurs qui voteront pour l’Alliance Verte savent qu’ils donnent leur voix à des islamistes, pas à front de démocrates laïques tenant congrès à Woodstock ! Alors, tes appels, mon coco… Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

     

  • Des syndicats du secteur de la santé s’organisent en intersyndicale

    ILS ONT PRÉSENTÉ DES REVENDICATIONS COMMUNES

    Des syndicats du secteur de la santé se sont organisés en intersyndicale. Le SNPSP, le SNPSSP, le Snapsy et le Snepm ont annoncé hier qu’ils présenteront une plateforme de revendications commune à la tutelle. Ils prévoient aussi de saisir le Bureau international du travail.
    F-Zohra B. Alger (Le Soir) - Le Syndicat national des praticiens de la santé publique, le Syndicat des praticiens spécialistes de la santé publique, le Syndicat des psychologues ainsi que celui des enseignants du paramédical ont animé, hier, une conférence de presse commune où ils ont annoncé qu’ils portent une plate-forme de revendications commune. Le premier point sur la liste des revendications de l’intersyndicale concerne le droit de la pratique syndicale, suivi par la nécessité de disposer des moyens nécessaires à une bonne prise en charge des patients et par les ajustements des statuts et la prise en charge du régime indemnitaire. Pour les intervenants, des actions communes seront organisées en vue de faire aboutir les revendications. Ils préciseront à cet effet que contrairement à ce qu’a déclaré le ministère de la Santé, «la principale revendication des syndicats ne concerne par la question des salaires. La relation entre le malade est nous est importante, toutefois la réalité du système de santé ne nous permet pas d’assurer une bonne prise en charge». Ils annoncent aussi l’organisation d’un rassemblement commun dont ils n’ont pas précisé la date. Les intervenants noteront aussi l’urgence de la tenue d’une conférence nationale sur le secteur de la santé mais cette fois-ci organisée par les syndicats et non pas par la tutelle. Les syndicalistes reviendront aussi sur la question des salaires qu’ils jugeront dérisoires. Ils préciseront aussi que les points de revendications présentés par les syndicats sur les spécificités de chaque spécialité n’ont pas été pris en charge par la tutelle qui, disent-ils, a choisi d’interrompre le dialogue et d’opter pour une attitude répressive. Cette dernière concerne notamment le recours à la justice pour interdire les grèves comme cela est le cas pour le SNPSSP, tel que précisé par le docteur Yousfi, président du syndicat. A cet effet, les syndicalistes ont annoncé qu’ils saisiraient les instances internationales comme le Bureau international du travail, en vue de revendiquer leur droit à l’exercice syndical. L’intersyndicale compte aussi adresser une lettre au président de la République. En plus de ces actions communes, les présents expliquent que chaque syndicat poursuivra ses propres actions. De ce fait, à partir d’aujourd’hui, le SNPSSP rentre dans une grève illimitée. Le syndicat organisera demain un rassemblement devant le ministère de la Santé. Le docteur Yousfi dira qu’il n’y a eu aucun contact avec le ministère de la Santé depuis le 4 avril dernier. Pour sa part, le SNPSP a opté pour une journée de protestation le 30 avril et une grève de trois jours, à partir du 7 mai.
    F.-Z. B.

  • al jazeera coté sombre

    Al Jazeera, Une révolution dans le journalisme arabe, ou un jouet pour l’Emir du Qatar ?

     

     

     

     

     

     Al Jazeera est née d’un rêve. Celui d’une princesse, pétrie de modèles occidentaux, d’une vraie liberté de la presse. La princesse du Qatar en l’occurrence. Un jouet que lui avait offert son émir de mari. Il n’avait jamais imaginé que cette chaîne toute petite, et avec des moyens initiaux dérisoires, allait devenir un facteur déterminant dans la destinée de peuples entiers. Et ainsi, le mari se ravisa, reprit son cadeau, et entreprit de jouer le rôle de la fameuse fable, « la grenouille et le boeuf »

     

    Le rêve d’un grand média arabe…

     

    On raconte que lorsque Hosni Moubarak visita pour la première fois les locaux d’Al Jazeera, il s’exclama : « Quoi, c’est donc cette petite boîte d’allumettes qui a fait tant de remous ? ». Habitué aux structures des chaînes de télévision égyptienne, des immeubles gigantesques, et un personnel pléthorique, le Raïs ne parvenait pas à digérer que dans ce domaine là c’est la qualité du travail, et le professionnalisme de ceux qui  le font qui comptent le plus. Il aura appris, à ses dépens, qu’il suffit parfois d’une seule allumette pour allumer des incendies immenses.

     

    Il est  vrai pourtant, qu’Al Jazeera, n’en déplaise à tous ceux qui ont vu tout de suite en elle un outil entre les mains de forces embusquées, pour déstabiliser le « monde arabe », a réussi ce que qu’aucun autre média arabe n’a pu faire. Parler vrai, parler fort, aller à contre-courant des discours dominants, ceux des régimes qui avaient fait main basse sur des peuples entiers. Mais cette admirable vocation n’allait pas tarder à virer à l’arnaque.

     

    Lorsqu’Al Jazeera était au service des peuples ….

     

    En vérité, et pour remettre d’emblée les choses dans leur contexte, nous devions nous pencher un peu sur la nature des régimes qui ont été balayés par ce formidable printemps dit arabe. Tous ces régimes, sans exception aucune, étaient tout à fait inféodés, d’une manière ou une autre, et de façon souvent insidieuse, aux maîtres du monde qu’ils disaient combattre, dans leur discours destinés à la consommation interne. Nous savons aujourd’hui que les dictatures de Tunisie, de Lybie, du Yemen, de Syrie, et même d’Algérie, entretenaient des rapports de dominé à dominant, avec les USA, les pays occidentaux d’une manière générale, et même avec Israël.  Donc dire que les révolutions qui les ont secouées étaient des complots de ces mêmes puissances, pour asseoir un nouvel ordre mondial,  est se moquer du bon sens. Jamais ces puissances  ne pourront retrouver des agents plus dociles, et plus enclins aux compromissions les plus extrêmes,  que ces régimes qui ne sont plus aux commandes.  L’intervention de l’OTAN en Lybie, qui a alimenté ces attitudes, souvent animées par les mêmes régimes, a été un mal nécessaire, même s’il ne fait pas de doute  qu’elle n’a pas été dictée par un quelconque altruisme. Si le contexte international, et la guerre sourde entre les USA et la Chine,  n’avaient pas été un sérieux problème pour décider d’une action internationale en Syrie, l’assassin de masse syrien, qui fait un carnage de son peuple, en toute impunité, aurait été vite neutralisé, au grand bonheur des Syriens, qui ne comprennent pas que la communauté internationale les abandonne ainsi à leur sort tragique.

     

    Le discours qui circule donc depuis le déclenchement des révolutions arabes sur ces complots supposés, et qui dit vouloir résister à une lame de fond, partie des cerveaux des Francs-maçons, des Néo-c ons, du Mossad, de la grande finance internationale et autres élucubrations du genre, ne tiennent pas la route. Tous les régimes prédateurs, et atroces, qui ont été renversés par leurs peuples, et ceux qui sont en passe de l’être, sont des agents de ces mêmes puissances, et des mêmes lobbies.

     

    Mais il n’en est pas de même pour Al Jazeera. Cette chaîne a réellement été un facteur d’une très grande importance, dans la victoire des peuples contre leurs despotes. Si ce n’étaient  les images relayées par cette chaîne, depuis les théâtres des opérations, en temps réel, au milieu de la violence qui se déchaînait contre les révolutionnaires, ces régimes n’auraient pas été mis à terre, et de grands carnages auraient pu être perpétrés à huis clos. Comme ce fut le cas en Algérie, en octobre 1988, puis durant toute la décennie qui suivit l’interruption du processus électoral dans ce pays. Nous pouvons affirmer aujourd’hui, sans craindre le ridicule, que si ce n’était l’action d’Al Jazeera et des réseaux sociaux, l’histoire aurait accouché d’immenses tragédies, sans que les despotes aient pu être seulement ébranlés.

     

    Le rôle d’Al Jazeera a été capital. Et ce n’est pas pour rien qu’elle avait été saluée par des peuples entiers, qui ont trouvé en elle une alliée précieuse.

     

    On retombe toujours du côté où l’on penche…

     

    Pourtant, Al Jazeera ne fut pas toujours irréprochable. Loin s’en faut. Au moment même où elle couvrait, avec une intensité remarquable, le combat libérateur des peuples contre leurs régimes, elle a presque totalement occulté la lutte du peuple bahreïni contre la famille régnante de ce petit royaume.  Elle a passé sous silence les effroyables massacres commis par la minorité régnante, et même l’intrusion brutale, dans ce malheureux pays, des armées de l’Arabie Saoudite et des autres pays du CCG(Conseil de Coopération du Golfe) .

     

    La révolution du peuple bahreïni a donc été étouffée dans le sang, y compris par des pays étrangers, sans que personne n’y trouve à redire, et Al Jazeera encore moins. Pourquoi ? Tout simplement parce que la majorité du peuple bahreïni qui s’est soulevée est de confession chiite, alors que la minorité qui règne sur elle est sunnite.  Cette première grave carence d’Al Jazeera, qui s’était alignée de façon aussi outrancière, indigne du journalisme, allait être la première d’une série d’attitudes qui finiront par la montrer sous un jour beaucoup moins romantique.

     

    Al Jazeera couvrait donc les évènements sous un angle assez particulier. Celui du grand lobby saoudien, qui a trouvé en ces évènements un tremplin pour sa guerre contre les Chiites, mais aussi contre toute force progressiste qui pourrait le déstabiliser, ou contrecarrer sa propagande hégémonique sur une certaine vision de l’Islam, pierre angulaire de sa domination sur toute la région, et sur les lieux saints de l’Islam.  L’entente « cordiale » entre le Qatar et Bahrein, sur injonction des Saoudiens, à joué aussi un rôle très important dans l’attitude d’El jazeera à l’endroit des évènements bahreinis. Et là, une jonction peut-être faite en effet, mais à postériori des évènements, et non sur leur causalité, avec les thèses qui accusent Al Jazeera d’être un outil de manipulation des peuples. Et de là à faire une autre jonction avec celles qui désignent les Saoudiens comme des agents des Néocons et d’Israël, il n’y a qu’un pas, que n’importe qui de moyennement censé aura  vite fait de franchir.

     

    L’appétit vient en mangeant…

     

    Le propriétaire d’Al Jazeera, l’émir du Qatar, qui a toujours été, jusque là, un acteur sans aucune envergure, dans la région, et qui avait su assurer le développement de sa chaîne en n’y interférant pas, ou très peu, allait être vite enivré par le formidable succès que lui avait valu le travail de fond de ce média. Très vite, il allait sortir de sa réserve, et se servir de l’audience d’Al Jazeera, pour se poser en partenaire incontournable dans tout ce qui concernait les développements des évènements. Et ainsi, presque naturellement, l’émir du Qatar, une minuscule principauté,  se retrouva à siéger dans tous les cénacles internationaux qui se réunissaient pour prendre des décisions sur les actions internationales à mener. Il alla même jusqu’à s’imposer, aux peuples qui s’étaient libérés, en Tunisie, en Lybie, et au Yemen, comme une sorte de puissance qu’ils ne pouvaient pas se permettre de ne pas consulter, jusqu’à leur dicter des orientations qui relèvent de leur souveraineté nationale.

     

    Finalement, même si nul ne pourra lui dénier le rôle éminent qu’elle a joué dans la libération des peuples, Al Jazeera s’est révélée être un outil au service d’ambitions aussi claniques qu’elles sont inféodées à ces puissances qui se sont faites les protectrices des régimes honnis. Et qui continuent de vouloir contrôler les aspirations des peuples libérés, et de faire en sorte de les domestiquer.

     

    Algérie, les copains d’abord…

     

    En Algérie, où le régime a vite compris l’importance décisive de cette chaîne sur des évènements qu’il appréhende, et qu’il tente d’empêcher, voire de les endiguer lorsqu’ils se produiront, un accord a été passé avec l’Emir du Qatar lui-même. Pour un traitement de faveur, pour un remake de ce qui s’est passé à Bahreïn. Et ainsi,  depuis quelques mois, sur  Al Jazeera, qui ne passait pas une semaine sans inviter des opposants algériens, sans traiter des graves problèmes que connait l’Algérie, avec une acuité qui faisait crisser des dents à Alger, nous assistons, depuis quelque temps,  à un tout autre traitement de l’information dans ce pays. Hormis quelques interventions ampoulées, de certains opposants, dont on comprend vite qu’il leur a été demandé de ne pas passer certaines limites, l’Algérie n’est plus dans l’ordre du jour d’Al Jazeera, malgré la gravité des évènements, malgré une mobilisation du peuple algérien jamais observée depuis l’indépendance du pays.

     

    Ainsi, le boycott annoncé des prochaines élections législatives, qui risque de faire basculer la situation vers un soulèvement généralisé, et qui mobilise une jeunesse particulièrement impliquée, est presque totalement ignoré par cette chaîne qui n’est plus que l’ombre de ce qu’elle a failli devenir. Une chaîne qui allait entrer dans l’histoire des peuples, et qui s’est transformée en vile machine de propagande à deux vitesses. Marche avant, marche arrière.

     

    Aux dernières nouvelles, l’Emir du Qatar était en villégiature en Algérie. Un invité royal, au vrai sens du terme. Il y  dispose d’une chasse gardée de plusieurs milliers d’hectares, dans les steppes algériennes, où il a été autorisé à chasser des espèces protégées, l’outarde et la gazelle. Il en fait un véritable carnage. Des milliers de ces animaux ont été abattus, et abandonnés aux charognards. Des centaines de gendarmes ont été affectés à la protection de l’Emir et de ses invités, ainsi qu’une foule de domestiques.  En outre, selon des informations concordantes, les qataris ont obtenus des dirigeants algériens plusieurs milliards de dollars pour un investissements commun. Ces informations révèlent également que le deal tourne au marché de dupes. En effet, si les investissements rapportent, les profits seront partagés, par contre, s’ils ne rapportent pas ou s’il y a des pertes, seuls les algériens les subiront.En échange de ces traitements,  l’Emir du Qatar a ordonné à El Jazeera de regarder ailleurs. Parce que pour lui, l’Algérie est une chasse gardée.

     

     

     

    Anwar Kais

  • La Laddh demande aux pouvoirs publics de privilégier le dialogue et respecter le droit de grève

    Conflits sociaux

    La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh) appelle, dans un communiqué rendu public ce mardi 17 avril, à dialoguer avec les représentants des grévistes et respecter le droit de grève. « Face aux mouvements de grève des greffiers et des enseignants, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme s’inquiète de la situation et appelle les pouvoirs publics à privilégier la voie du dialogue avec les représentants des grévistes », indique l'organisation.
    Pour elle, les pouvoirs publics devraient régler ces conflits en tenant compte des lois et des conventions internationales garantissant le droit de grève et non en adoptant une approche « sécuritaire et autoritaire ».
  • Santé publique


    Le SNPSP appelle à une journée de protestation le 30 avril

    Le Syndicat national des praticiens de la santé publique reprend le chemin de la protestation. Il appelle à une journée de contestation nationale, le 30 avril, et annonce une grève cyclique de trois jours les 7, 8 et 9 mai.

    Dans une conférence de presse organisée, hier, au siège du syndicat à Alger, le Dr Lyes Merabet, secrétaire général du SNPSP a déclaré que la décision a été prise à l'unanimité par la base après l'échec des négociations menées avec le ministère de la Santé. «Nous avons opté pour le gel de la grève ouverte en mai 2011, après avoir conclu un deal avec la tutelle, mais qui n'a pas été respecté», a précisé le conférencier, qui regrette que le ministre Djamel Ould Abbas «adopte toujours une politique de la fuite en avant, tout en se déresponsabilisant de ses prérogatives».  

    «Le ministre de la Santé a promis de prendre en charge les doléances socioprofessionnelles de la corporation, mais rien de concret n'a été enregistré.

    On se retrouve au point de départ et on constate une dégradation des conditions de travail, d'où la décision de renouer avec la protestation qui est notre dernier recours», a tenu à souligner le Dr Merabet. Le choix de la date de la grève n'a rien de message politique, selon lui, ajoutant qu'elle intervient à la fin d'une série de réunions de négociations  «non fructueuses» effectuées avec la tutelle et dont la dernière remonte au 18 avril. Les revendications de la corporation sont, selon lui, à l'état stationnaire depuis 2009.

    Parmi les revendications, il s'agit de la révision du statut particulier, étudié au niveau de la commission ad hoc, mais qui n'a pas pris en considération la classification des chirurgiens dentistes et des pharmaciens de la catégorie 13 à la 15, l'accès automatique au grade supérieur aux praticiens ayant 10 ans d'ancienneté et l'octroi des postes budgétaires pour le 3e grade. Le Dr Merabet regrette également que la revalorisation des primes de contagion et de garde n'aient pas été prises en charge à ce jour. Le dossier en question a été rejeté par la Fonction publique, signale-t-il.

     Le SG du SNPSP s'est dit «outré» d'une telle situation. Notre patience a des limites. Les revendications du syndicat portent aussi sur la question du logement. «Nous n'avons pas droit au logement social et nous ne pouvons pas non plus nous permettre l'achat d'un appartement dont les prix dépassent le 1 milliard DA», fait savoir M. Merabet, qui estime que les augmentations accordées sont «dérisoires» en comparaison avec celles opérées dans d'autres secteurs de la Fonction publique. Le syndicat compte déposer un préavis de  grève demain (dimanche ndlr).


    Samira Azzegag

  • L’interprofessionnelle de la fonction publique monte au créneau

     

    Grève lundi prochain à Tizi Ouzou

    Par : Samira BOUABDELLAH

    Cette action a été décidée à l’issue d’une réunion tenue par l’interprofessionnelle de la fonction publique, regroupant les secteurs de la santé publique, l’éducation nationale, les collectivités locales, la formation professionnelle, les œuvres universitaires, la culture, la jeunesse et les sports, les transports et les finances.

    L’interprofessionnelle de la fonction publique de Tizi Ouzou, affiliée à l’UGTA, lance à travers un communiqué, rendu public avant-hier, un appel à l’adresse de l’ensemble des travailleurs de la fonction publique afin d’observer, lundi 23 avril, une journée de grève qui sera ponctuée d’un sit-in devant la centrale syndicale à Alger.
    Cette action a été décidée à l’issue d’une réunion, tenue sous l’égide de l’union de wilaya de l’UGTA, de l’interprofessionnelle de la fonction publique regroupant les secteurs de la santé publique, l’éducation nationale, les collectivités locales, la formation professionnelle, les œuvres universitaires, la culture, la jeunesse et les sports, les transports et les finances.  La réunion en question avait pour objectif de “décider des suites à donner à l’action de protestation qui demeure à ce jour sans écho”. Selon la déclaration, l’interprofessionnelle de la fonction publique se dit être “dans l’obligation d’interpeller le premier magistrat du pays, à l’effet de remédier à cette injustice du fait que, dans un passé récent, soit le 24 février dernier, dans son intervention, il a fait l’éloge de la cheville ouvrière du pays qui a veillé au maintien de l’économie nationale et de satisfaire l’ensemble des préoccupations du parent pauvre de la fonction publique”. Les rédacteurs du document ajoutent qu’“il n’échappe à personne que, de par la cécité sociale, le traitement sélectif et discriminatoire des dates d’effet de la réévaluation des salaires n’a fait que jeter une lave d’effet pervers qui s’est répercutée sur le fonctionnement et le rendement des institutions et administrations publiques, engendrant une démobilisation totale des travailleurs victimes de cette hogra d’un autre âge”.  Selon les syndicalistes, ces deux actions de protestation ont été décidées afin d’exiger l’abolition de l’article de “la honte” dit 87-bis de la loi 90/11, l’intégration des corps communs dans leurs secteurs respectifs, la confirmation des contractuels et des vacataires, l’augmentation substantielle des salaires des corps communs, l’alignement du régime indemnitaire des corps communs aux corps spécifiques et l’intégration des infirmiers brevetés IB.  Les syndicalistes réclament enfin une classification des corps communs dans la fonction publique, ainsi que la révision de la date d’effet de la revalorisation des salaires à compter de 2008 et la réévaluation de la valeur du point indiciaire à compter du relèvement du SNMG.

  • SNPSP lance un appel à la greve le 30.avril.2012

    20.04.2012

    Journée de protestation le 30 Avril 2012

    Le conseil national extraordinaire du SNPSP a repris ses travaux hier 19 avril 2012 à Alger. A l'ordre du jour ont été retenus les points suivants:

    • Plate forme des revendications; État d'avancement et conduite à tenir
    • Dégradation des conditions d'exercice dans les structures publiques de la santé et problèmes de la prise en charge des malades.
    • Intersyndicale des professionnels de la santé.
    • Divers: problème des inscriptions au tableau de l'ordre des chirurgiens dentistes, remboursements des prescriptions médicamenteuses en pratique dentaire, indemnisations des praticiens réquisitionnés pour couverture médicale lors des examens de fin d'année scolaire ou lors des élections.

    Devant le constat établi de la non prise en charge de l'ensemble des points relevant de la plate forme des revendications socioprofessionnelles des praticiens de santé publique, après avoir passé en revue les recommandations des assemblées générales convoquées à cet effet au niveau de l'ensemble des structures de santé sur le territoire national, le conseil national a entériné à l'unanimité de ses membres le recours à la protestation.

    De ce fait, il a été voté:

    • Une journée de grève le 30 04 2012.
    • Trois (03) jours de grève le 07, 08 et 09 mai 2012.
    • L'organisation d'un rassemblement national des praticiens dont la date sera communiquée ultérieurement
  • Procès d’Oslo : une certaine idée de la justice

    Par : Mustapha Hammouche

    Dans le procès du tueur de l’île d’Utoya, les fanfaronnades de l’accusé. Si le consensus contre la retransmission télévisée des audiences est manifeste chez les Norvégiens, c’est toujours un spectacle édifiant de voir une vraie justice en action.
    Entendre un citoyen estimer qu’il est bon de montrer à ce criminel haineux que la Norvège lui donne la possibilité de s’expliquer, voir une juge récusée suite à la publication préalable, sur facebook, d’un commentaire relatif au traitement que mérite l’assassin des soixante-dix-sept jeunes… Tout cela constitue, pour des justiciables sevrés de vraie justice comme nous, un véritable voyage dans une autre galaxie, une galaxie de droit.
    Il n’est pas nécessaire de l’observer à partir du tiers-monde pour être épaté par l’avance prise par le droit en Scandinavie et sa citoyenneté sur le reste du monde. C’est peut-être pour cela que la possibilité de suivre un tel procès constitue une opportunité pédagogique, autant pour ceux qui ont l’infortune de subir une justice conçue comme outil d’abus de pouvoir que pour ceux qui ont la chance de pouvoir en user comme un instrument de leurs excès.
    D’abord, le cas norvégien rappelle l’obligation de justice pour la victime comme pour le bourreau, et tout autre échappatoire ne peut constituer qu’au mieux un faux-fuyant ou, au pire, un déni de justice. Autant la souffrance des victimes vaut bien un procès qui les aide à apprivoiser leur malheur, autant les accusés ont le droit de s’expliquer, voire de se justifier, sur leur geste, si abominable soit-il.
    Il est impossible, devant un tel fait de justice, de ne pas songer au cas de déni de justice que constitue l’opération de “déjusticialisation” des crimes de terroristes menée sous le couvert de la “réconciliation nationale”. La pilule reste difficile à avaler, même après avoir été dissoute dans un référendum. Peut-être plus encore pour avoir été enveloppée dans un plébiscite. De quel droit une majorité aurait-elle, pour son confort politique ou sécuritaire, toute latitude de priver une catégorie de citoyens de leur droit à la vérité et à l’équité et de dispenser des coupables de rendre compte de leurs méfaits ?
    Déjà que les Algériens n’ont pas le sentiment d’être protégés par une justice jouissant elle-même de l’autonomie que lui assurerait le respect hypothétique de ses propres règles. Une justice dont on use autoritairement pour réprimer la contestation, pour briser les grèves, pour couvrir les intouchables, ne peut pas rassurer.
    Après le procès d’Oslo, les Norvégiens qui se sentent concernés par le drame d’Utoya — autant dire tous les Norvégiens — repartiront très probablement soulagés d’avoir vu (la) justice se faire. Les victimes aussi, même si la souffrance survivra au procès. Et la Norvège pourra ainsi poursuivre sa vie de société de justice, avec ses effets apaisants sur la population.
    En cela, ce genre de procès est captivant pour nous ; non pas dans ce qu’il traite d’un cas significatif, mais dans ce qu’il “réconcilie”, c’est le cas de le dire ici… avec une idée de la justice.