Par Le Matin DZ
"Celui qui ne craint pas ton pouvoir a du pouvoir sur toi", c'est dans cet état de psychose, de fonctionnement et d’agitation que les dictateurs fonctionnent avec la peur de perdre leur pouvoir sur leur peuple.
La peur de ne pas savoir ce que pense ce dernier sur l’avenir de la patrie, de ne pas connaître les sentiments de chaque citoyen et ses pensées, de perdre le contrôle sur les mouvements de masses et finalement la peur du changement, du réveil, de la révolte et de la prise de conscience des sociétés qu’ils gouvernent avec répression, harcèlement et torture.
"Plus que l’on sait plus qu’on a du pouvoir", un module fondamental pour la formation des brigades de la terreur qui veillent sur la survie du royaume et la sauvegarde des intérêts suprêmes de ces dynasties sur le compte du nationalisme, du patriotisme et de la démocratie.
Ces dictateurs vivent à l’ombre des parrains et sur les ordres des commanditaires étrangers pour assurer leur protection contre leur peuple. Ils s’approvisionnent en moyens des richesses nationales en outils de répression pour réprimer les volontés nationales et patriotiques et réduire en silence le cri profond et révoltant de leur peuple. A la mesure des chèques en blanc s’assurent d’un standing politique internationale par leur présence dans des rencontres folkloriques de courtoisie et de cautionnement pour meubler les assises et prendre des photos souvenirs, certains avec leur costumes traditionnels aux couleurs africaines, d’autres plus ouvert sur la civilisation occidentale se permettent des habits griffés des vitrines bien en vue des Champs-Elysées.
Ils construisent leur royaume virtuel avec l’espoir de l'éternel, ils accaparent le pouvoir par des putschs ou des renversements pacifiques, contrôlent les forces militaires et policières dans la direction du maintien de l’ordre public contre les intérêts publics, créent des lois par l’entremise d’un parlement de façade et illégitime, détiennent la justice pour démocratiser les procès extrajudiciaires, l’arbitraire, l’emprisonnement abusif, décorer le crime et donner une signification au génocide.
Ces dictateurs ont horreur de la science et de la technologie pour leur incapacité intellectuelle à comprendre l'évolution académique de l’homme ; ils ferment les frontières du savoir et instaurent avec une main de fer la censure de la création et de l’ouverture sur le monde extérieur, musclent les canaux de l’information et imposent un discours à sens unique et obligatoire ; ils installent à la hauteur de chaque site universitaire un observatoire pour la sécurité d'Etat afin d'infiltrer le cerveau de l’universitaire de tout dérapage nationaliste, imposent des manuels scolaires pour plébisciter le mensonge du présent sur la falsification du passé.
Ces dictateurs manipulent le crime avec art et amour pour pousser leur peur au-delà des limites de l’admissible. De Krim Belkacem à Mohamed Boudiaf, la machine de la dictature a broyé, au nom de leurs lois et pour raison d’Etat, les meilleurs enfants de notre patrie, cinquante années d’assassinats politiques.
La fin de la guerre froide et la chute du mur de Berlin ont rendu orphelins ces dictatures arabes en particulier. Le désordre qui a suivi ces sociétés démontre la fragilité politique et le vieillissement de ces dynasties ; elles sont incapables de continuer à assurer le maintien de l’ordre sans l’effet de la peur et de la répression. Devant les soulèvements de leur peuple pour revendiquer une part de l’histoire, ils ripostent en organisant le crime et le génocide.
Le peuple célèbre 50 années de génocide à ciel ouvert, un demi-siècle de tiraillements et de souffrances, une expédition punitive contre le peuple pour son accession à l'indépendance. Par une leçon de sagesse pour l’histoire, avec un comportement humain et civilisationnel, par une conduite adulte et responsable et pour ne pas oublier les sacrifices de novembre et d’octobre, il faut être au-dessus de la négation du crime et du génocide. Nous les invitons au pardon car ils ne savent pas ce qu’ils font.
Demos
LES PRATICIENS DE SANTE', DONNEZ VOTRE AVIS. - Page 85
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50 années de dictature et de crimes à ciel ouvert
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De la banalité du harcèlement policier
Entretien avec Rachidovic, Algeria-Watch,
Rachidovic est photographe indépendant, amoureux de sa ville natale, Blida et auteur d'un blog – blida-rdjel.over-blog.com. Régulièrement il y fait état de ses observations notamment à propos de la dégradation quotidienne de la ville en raison du laissez-aller des autorités et de la corruption locale (voir les rubriques : BLIDA, le coin du jour et calvaire blidéen). Ceci n'étant pas pour plaire aux autorités de sa ville, il fait régulièrement l'objet de harcèlements policiers. Algeria-Watch qui suit ses péripéties lui a posé quelques questions.
Pourquoi animez vous ce blog et quand l'avez vous installé?
J’ai commencé l’animation du blog en juin 2008. Blidardjel m’a été dicté par la colère et la frustration devant tant de violations de lois, de serments, par ceux qui, en cravate et complet-veston, ou en casquette et galons, devraient en être les portes drapeaux. Blidardjel n’est pas un vulgaire règlement de comptes mais un pamphlet animé contre la médiocrité et ses excès, inspiré par un trop-plein de tendresse et d’amour, pour la ville de Sid ahmed el Kebir, pour nous tous qui continuons à la servir et à l’honorer. Nombreux sont ceux qui comme moi ressentent la même amertume et ont le même goût de cendre dans la bouche. C’est au nom de tous ceux-là que je me révolte. Il n’y a pas de crime sans mobile. Se taire est pire encore
Quand le harcèlement policier en raison de vos publications a-t-il commencé et en quoi consiste-t-il?
Je ne peux vous dire exactement quand le harcèlement a commencé, vu que l’on m’arrêtait le plus souvent non au prétexte de mes publications mais plutôt pour délit de photo. À en croire mes détracteurs, il serait interdit pour un photographe amateur de prendre en photos d’autres sujets que la nature ou le sport.
Combien de fois avez vous déjà été convoqué? par qui et où? Que vous reproche-t-on officiellement (que vous dit-on lorsqu'on vous convoque?)
J'ai été convoqué officiellement 2 fois par la police. Par contre j'ai été embarqué au commissariat plusieurs fois, tel un vulgaire voleur. Au prétexte de vérifications du contenu de l’appareil photo, qui débouche chaque fois sur un "PV" (procès-verbal). En plus de cela, les policiers viennent régulièrement en tenue officielle sonner à mon domicile.
Comment se déroulent les interrogatoires ?
Les interrogatoires, tel le dernier en date du 29 juillet mené par des policiers de la BMPJ (Brigade mobile de la police judiciaire) au commissariat central et qui a duré plus de 6 heures, débouchent sur des PV consignés, après contrôle de la carte mémoire et le plus souvent la suppression de photos jugées "illégales" (telles par exemples celles d'un policier en faction sirotant un café, un gendarme faisant la même chose et j'en passe les véhicules personnels de policier (et même des camions) garés sur les trottoirs de la ville alors que des piétons, des "écoliers" sont contraints de marcher sur
la route, livrés à tous ses dangers- (voir les photos sur le site en question). Je tiens à signaler que durant les interrogatoires, il a toujours été question de "photos"; on a jamais fait allusion à mon blog bien que mon calvaire en est directement lié. J'ajoute que lors de ces « séances », j'ai aussi rencontré des officiers opposés au traitement que mes détracteurs m'infligent sous prétexte sécuritaire.
Qu'avez vous entrepris pour protester contre ce harcèlement ?
J'ai adressé des courriers de protestations au wali de Blida, le Directeur général de la sécurité nationale, au Président de la République ainsi qu'aux associations algériennes (publique et privé) des droits de l'homme. Personne a ce jour n'a daigné répondre à mes doléances. -
Le Général Toufik ou le « Dieu de l’Algérie »: Le scandale de la Sonatrach était l'arbre qui cachait la forêt
post non vérifié par la rédaction
La mise à l’écart de la scène politique du plus ancien chef des services de renseignement au monde serait-elle imminente ?
Jeremy Keenan
Le Général Mohamed « Toufik » Mediène est engagé dans une lutte avec le Président Bouteflika. Photo [GALLO/GETTY]
Septembre 2010 marque le vingtième anniversaire de la prise de fonction du plus ancien « chef des services de renseignement » en poste dans le monde. L’homme en question est le Général Mohamed « Toufik » Mediène, Directeur du Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS) algérien.
Il a été nommé à la tête du DRS en septembre 1990, 15 mois avant que les « Généraux algériens » ou le « Groupe » comme on les appelait à l’époque, et dont Mediène, alors colonel, faisait partie, annulent les élections qui auraient permis de porter au pouvoir le premier gouvernement islamique jamais élu démocratiquement.
Être le chef des services de renseignement et de la sécurité de l’un des régimes les plus impitoyablement répressifs et corrompus au monde pendant 20 ans relève de l’exploit. Felix Dzerzhinsky, le fondateur de la Tcheka qui deviendra plus tard le KGB, a dans les faits « contrôlé » l’Union Soviétique pendant neuf ans (1917-1926); Lavrenti Beria, chef du NKVD, l’a terrorisée pendant 15 ans (1938-1953); le chef de la police d’Hitler, Heinrich Himmler, s’est suicidé au bout de 11 ans (1934-1945), quant au Général Hendrik van den Bergh, il a dirigé le Bureau of State Security (BOSS), les services de renseignement du régime de l’apartheid en Afrique du Sud, pendant 11 ans (1969-1980). Mediène les a tous surpassés.
Pourquoi alors, juste au moment où Mediène atteint ce jalon extraordinaire, entend-on des rumeurs concernant sa mise à l’écart imminente de la scène politique ?
La réponse tient en quelques mots : lorsque le chef du renseignement et de la sécurité d'un pays fait la une de l’actualité, il y a fort à parier qu'il a fait son temps. Au cours des neuf derniers mois, on a beaucoup parlé de Mediène, principalement à cause de la lutte qui l’oppose à Abdelaziz Bouteflika depuis l’élection de ce dernier pour un troisième mandat présidentiel en avril 2009.
« L’homme fort » de l’Algérie
Pour comprendre cette lutte, il faut revenir quelques années en arrière. Mediène a gravi les échelons de la hiérarchie sur un « tapis rouge »[i] : il a été formé par le KGB en 1961 et soutenu par les chefs du premier service secret algérien.
Pendant les années 90, lorsque l’Algérie était plongée dans sa « sale guerre » contre les islamistes, l’homme le plus puissant du pays était le Général Mohamed Lamari, chef d’état-major de l’armée algérienne. Mais lorsque le pays a renoué avec la paix et que les chars ont regagné les casernes, c’est Mediène qui est devenu « l’homme fort » du pays.
La transition de la « guerre » à la « paix » et l’ascension de Mediène ont coïncidé avec la période entourant l’élection de Bouteflika à la Présidence de la République en 1999.
Les faiblesses personnelles de ses semblables, telles que la propension à la corruption et les penchants sexuels, ont été des éléments fondamentaux dans la manière dont Mediène a exercé le contrôle. Il n’est donc pas surprenant que l’élément qui a décidé Mediène à accorder son soutien à Bouteflika en 1999 ait été la condamnation de ce dernier en 1983 dans le cadre d’un détournement de fonds des chancelleries algériennes, pour un montant total correspondant à 23 millions de dollars actuels, pendant qu’il était ministre des Affaires étrangères entre 1965 et 1978.
Mediène est devenu « l’homme fort » incontesté de l’Algérie après les élections présidentielles d’avril 2004 et le limogeage inattendu de Mohamed Lamari qui a eu lieu quatre mois plus tard. Le complot qui a conduit à la mise à l’écart de Lamari comprenait un accord entre Bouteflika et Mediène visant à donner une nouvelle image de l’Algérie en écartant le général le plus haï à cette époque.
Une fois Lamari parti, Bouteflika et Mediène se sont effectivement partagé le pouvoir pendant que le Général Smaïn Lamari (aucun lien de parenté avec Mohamed), l’adjoint de Mediène et chef de la Direction du contre-espionnage (DCE) faisait le « sale boulot ».
Des ambitions grandioses
Mediène est un homme extrêmement secret. Une seule photo de lui a été publiée et quasiment aucune de ses paroles n'ont été enregistrées. On suppose donc que son ambition de prendre le contrôle effectif du pays, si c’est bien de cela dont il s’agit, remonte à l’époque du départ de Lamari.
Il existe toutefois un enregistrement de Mediène qui laisse à penser qu’il avait déjà un sens très développé de sa propre importance et de son pouvoir bien avant le « départ à la retraite » de Lamari.
C’était en 1999, lorsque Fouad Boulemia a été interrogé et torturé par le DRS qui prétendait qu’il avait assassiné le leader du Front Islamique du Salut (FIS) Abdelkader Hachani.
Au cours de son procès très controversé qui a duré une journée en avril 2001, Boulemia a rapporté qu’après avoir été torturé par des agents du DRS, Mediène est entré et lui a dit : « C’est moi le patron (ana rabha). Tu vas voir ce que je vais te faire. Si tu avoues que tu as tué Hachani, tu écoperas de 15 ans de prison et tes parents pourront te rendre visite. Si tu n’avoues pas, je vais t’emmener chez ta mère et je vais l'éviscérer sous tes yeux. Je suis le Général Toufik, le Dieu de l’Algérie (Rab Edzayer). »
En dehors de son pouvoir de vie ou de mort sur de simples mortels, les autres attributs divins de Mediène semblent plus relever de l’aspect matériel que spirituel, comme en témoigne l’ampleur de ses participations et investissements dans les ressources naturelles et le secteur immobilier en Algérie.
Signal d’avertissement
Les difficultés actuelles du « Dieu de l’Algérie » ont commencé avec l’élection de Bouteflika pour un troisième mandat en avril 2009. En effet, un troisième mandat présidentiel exigeait d'amender la Constitution, mesure que le DRS a soutenue à contrecœur.
Mais les conséquences de l’élection n’ont pas été celles que Mediène avait prévues. A peine Bouteflika a-t-il été installé dans le fauteuil de son troisième mandat que son « clan », conscient du mauvais état de santé du Président, a commencé à planifier sérieusement sa succession qui devait être assurée par son frère cadet, Said Bouteflika.
Bien que considéré par beaucoup comme un incapable, Said Bouteflika était néanmoins en train d’établir une base de pouvoir politique. Il était devenu le « portier » du Président, assurait des fonctions de ministre-sans-portefeuille et rassemblait des soutiens parmi l’élite économique du pays. On parlait même d’un nouveau parti politique qui allait être créé pour lui.
La perspective d'une telle succession dynastique n’était pas exactement ce que le chef des renseignements et de la sécurité avait en tête lorsqu’il avait donné son feu vert au troisième mandat de Bouteflika.
Mediène observait l’avancée de Said sur le devant de la scène avec dégoût. Bien que le DRS se sente tout à fait capable de gérer le « problème de succession », Mediène était conscient du risque que Bouteflika essaye de se débarrasser de lui au cours de son troisième mandat comme il l’avait fait avec Lamari au début de son deuxième mandat.
Le signal d’avertissement est parvenu à Mediène lorsque Said Bouteflika s’est adjoint pour sa campagne les services de l’ancien chef de la sécurité, le Général Mohamed Betchine.
La corruption comme moyen de contrôle
bouteflika a été élu Président de la République algérienne pour un troisième mandat en 2009 [GALLO/GETTY]
Betchine avait été le chef des services de renseignement du pays et patron de Mediène dans les années 80, avant la création de la DRS en 1990, lorsqu’il a en apparence pris sa retraite.
A la suite de leur coup d’État de janvier 1992, les Généraux ont gouverné pendant les deux années suivantes par l’intermédiaire du Haut Comité d’État (HCE). Au moment de la dissolution du HCE en janvier 1994, les Généraux ont désigné un de leurs hommes au poste de Président, Liamine Zeroual.
Déterminé à ne pas être le pantin des Généraux, Zeroual a nommé, en tant que conseillers, les deux Généraux Saidi Fodil et Mohamed Betchine.
En 1996, Zeroual avait décidé que Mediène était devenu trop puissant et avait programmé de le remplacer par Fodil. La réaction de Mediène ne s’est pas fait attendre : Fodil mourut dans un « accident de la route ».
Un an plus tard, Zeroual a de nouveau tenté sa chance, en décidant cette fois de nommer Betchine ministre de la Défense afin de se débarrasser de Mediène. Les représailles de Mediène furent de nouveau rapides et catégoriques. Il a organisé des massacres de civils à grande échelle, à Raïs, Bentalha, Beni-Messous et ailleurs, amenant l’horreur et la psychose jusqu’aux portes d’Alger. Au même moment, il a mis la machinerie du DRS en œuvre pour détruire les affaires et la réputation de Betchine, poussant ainsi un homme brisé à la démission. Zeroual a suivi le mouvement.
La réaction de Mediène à la perspective de voir Betchine ramené au pouvoir par Said Bouteflika a été dévastatrice. Sa stratégie a consisté à détruire toutes les personnes liées à Said Bouteflika en utilisant la bonne vielle combinaison « corruption – chantage ». En effet, l’une des raisons qui avait poussé Mediène à soutenir Bouteflika en 1999 et qui a fait que la corruption est devenue si répandue au cours des dix dernières années est que le DRS l’a encouragée et l’utilise comme moyen de contrôle.
Chasse aux sorcières
Mediène a commencé par dévoiler la corruption touchant le projet d’autoroute est-ouest, d’un montant de 12 milliards de dollars, à laquelle furent mêlés le ministère des travaux publics et son ministre Amar Ghoul, un ami de Said Bouteflika. L’avertissement n’a pas été entendu. L’attaque de Mediène, qui rappelle son opération de « destruction » de Betchine en 1998, est donc passée à la vitesse supérieure et s’est dirigée à la fois contre la Sonatrach, le géant du gaz et du pétrole algérien appartenant à l’État et source de 98 % des rentrées de devises de l’Algérie, et contre Chakib Khelil, ministre de l’Énergie et des Mines, ami proche du Président et « symbole » de l’ère Bouteflika.
Le « scandale de la Sonatrach », qui a éclaté en janvier 2010 avec l’arrestation du PDG de la société, de quatre de ses cinq vice-présidents ainsi que d’autres cadres supérieurs a très rapidement conduit l’économie et le gouvernement dans un état de quasi paralysie. Bouteflika n’est presque plus apparu en public tandis que la chasse aux sorcières menée par le DRS, sous couvert de l’enquête sur la corruption au sein de la Sonatrach, a fait perdre le sommeil à de nombreux membres des élites économiques et politiques du pays.
A un moment donné, il a semblé que Bouteflika parviendrait à retourner la situation contre Mediène en désignant une « Commission de sécurité indépendante » destinée à enquêter sur certains dossiers non résolus datant d’époques antérieures.
La commission a notamment cherché à déterminer le rôle joué par le DRS dans les assassinats de Mohamed Boudiaf, le premier Président du HCE, et de Saidi Fodil.
Deux témoins de haut rang, l’un étant membre d’une unité spéciale du DRS impliquée dans les assassinats de Boudiaf et Fodil et l’autre, officier militaire de haut rang qui a confirmé l’existence de cette unité secrète du DRS, ont confirmé dans leurs déclarations que cette unité, sous le commandement des Généraux Mediène et Smaïn Lamari, avait organisé « l’accident de voiture » qui a coûté la vie à Fodil.
Nous ne saurons probablement jamais quels sortilèges ont été jetés sur Bouteflika après la publication de ces témoignages mais il suffit de dire que l’on n’a plus jamais entendu parler de cette commission.
Le remaniement ministériel opéré par Bouteflika en mai 2010 portait en filigrane la trace du scénario vainqueur de Mediène. Chakib Khelil et le ministre de l’Intérieur Nouredine « Yazid » Zerhouni, les deux principaux appuis de Bouteflika au sein du gouvernement, de même que d’autres ministres de moindre importance, ont été limogés. La proposition de donner la succession à Said Bouteflika est devenue de l’histoire ancienne.
Victoire à la Pyrrhus
Le fait que Mediène ait réussi à réduire le troisième mandat de Bouteflika à une présidence factice aurait pu lui procurer une certaine satisfaction personnelle, mais cette victoire est une victoire à la Pyrrhus pour au moins deux raisons.
Premièrement, le scandale de la Sonatrach et l’exposition médiatique qui en a découlé ont coûté très cher à l’économie et à la réputation internationale de l’Algérie. Deuxièmement, un certain nombre d’autres révélations inattendues au cours des deux derniers mois ont été la cause de problèmes particulièrement malvenus pour Mediène.
Ces révélations proviennent essentiellement d’entretiens récents accordés à Quds Press par l’ancien agent du DRS, Karim Moulay. Non seulement Moulay a rappelé aux algériens et au monde entier l’implication des services de sécurité du pays dans les massacres de 1990, mais, pire encore pour Mediène, il a témoigné publiquement que Mediène en personne avait non seulement ordonné le massacre de Beni Messous du 5 septembre 1997, dans lequel quelque 200 personnes vivant dans des baraques de chantier ont été abattues, mais qu’il s'agissait en fait d'une opération « immobilière » visant à récupérer du terrain au profit de sa propre famille.
Moulay a également déclaré que le DRS, sous les ordres de Mediène, a planifié et exécuté l’attaque « terroriste » d’août 1994 contre l’hôtel Asni à Marrakech au Maroc, dans lequel deux touristes espagnols ont trouvé la mort et un troisième a été blessé. Reste à savoir si l’Espagne a prévu de rouvrir le dossier et comment le Maroc réagira.
Les relations entre l’Algérie et le Maroc risquent de se dégrader encore davantage avec les activités d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Le Maroc connaît l’implication du DRS dans l’établissement d’AQMI au Sahara et au Sahel. Maintenant que l’on sait qu’Omar Ahmed Ould Sidi Ould Hama, le ravisseur des trois travailleurs humanitaires espagnols enlevés en Mauritanie en novembre dernier, est un membre du Front Polisario, qui est géré de près par le DRS, les protestations du Maroc affirmant que le Front Polisario est instrumentalisé par l’Algérie, ou du moins par le DRS, à des fins « terroristes » sont soudainement prises au sérieux.
En outre, le nombre croissant d'articles indiquant qu’AQMI au Sahel a été créé de toutes pièces par le DRS suscite un certain malaise à Washington. Là encore, le blâme revient à Mediène.
Sur le plan intérieur, on estime que le DRS est mis sous pression, peut-être par des éléments au sein de l’armée et de ses propres rangs, par le fait que le « terrorisme » dans le nord du pays est susceptible d'empirer, et non de régresser comme le prétend le gouvernement, et que les troubles civils à travers le pays atteignent des niveaux alarmants.
Des rumeurs indiquent que des tierces parties intermédiaires auraient parlé avec Mediène et Bouteflika et conclu un accord selon lequel Mediène « prendrait sa retraite » suivi de près par Bouteflika pour raisons de santé, et le pays serait gouverné jusqu’aux élections de 2014 par un ou des Vice-président(s) nommé(s) quelque temps avant le départ de Bouteflika.
L’Algérie vit au rythme des rumeurs et celle-ci ressemble étrangement à celle du printemps 2001 selon laquelle les troubles Berbères mettraient fin à la carrière de Mediène.
Mais en 2001, Mediène a été sauvé, à deux reprises, par les attentats du 11 septembre. La première fois parce qu’en ce jour fatidique, il se trouvait dans la partie du Pentagone qui n’a pas été touchée. La seconde fois parce qu'il est immédiatement devenu un allié incontournable de Washington dans sa « guerre globale contre le terrorisme ».
Il est peu probable que Washington essaie de lui venir en aide aujourd'hui. Après tout, c’est en grande partie grâce aux erreurs du DRS que nous avons été en mesure de dire que le front du Sahara-Sahel dans la « guerre globale contre le terrorisme » est une création américano-algérienne.
Jeremy Keenan est professeur et chercheur associé à la “School of Oriental and African Studies” (École des études orientales et africaines) de l'Université de Londres et auteur du livre "The Dark Sahara: Americas War on Terror in Africa" (Sombre Sahara: la guerre de l’Amérique contre le terrorisme en Afrique).
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale d’Al Jazeera. -
Qui est le Mouvement Algériens des officiers
Qui est le Mouvement Algériens des officiers
Après la destitution du président Chadli Bendjedid en janvier 1992, un groupe d’officiers a été outré par les agissements irresponsables de la hiérarchie militaire ; ils connaissaient parfaitement les conséquences du tout répressif. Après un temps de consultation, au début de l’an 1993, une première cellule appelée HAKIM a été constituée par ces officiers nationalistes regroupé autour du feu Kasdi Merbah et les regretté généraux Mohamed Touahri et Saïdi Fodhil entres autres. D’autres généraux de la famille nationaliste ont été discrètement contactés, mais ces derniers se sont abstenus de prendre parti ou de réfléchir au sujet. On ne citera pas ces généraux qui sont a la retraite mais ils se reconnaîtront !
En même temps, le premier cercle du commandement organisé des conclaves discrets au club des pins, loin des indiscrétions du MDN. Des décisions graves ont étaient prise a l’issue de ces réunions funestes et allaient changer le visage de l’ANP pour toujours. Des changements importants ont été décidés et réalisés derrières les rideaux au sein même du MDN.
Un nettoyage en profondeur a été décidé par la hiérarchie; seuls les officiers pro-commandement ou au moins anti-islamistes étaient admis dans le cercle des élus qui aller jouer un rôle primordial les années à venir. Le plus incroyable c’est que Khaled Nezar et ses pairs, ont opté pour l’élimination physique des officiers qui étaient ouvertement contre l’action du commandement et c’est ainsi que plusieurs officiers supérieurs de l’ANP ont été tout simplement liquidés par l’escadron de la mort connue sous le nom de code unité 192. Les crimes été bien sure amputé aux islamistes ; certaines liquidations étaient trop flagrantes considérant les profiles des victimes ; et beaucoup de gens au sein de l’ANP savaient, ou du moins les soupçonnés, d’être le forfait des tueurs du DRS.
Malgré la perte de Kasdi Merbah, La cellule HAKIM à continuer à se développer jusqu'à sa transformation et sorti au publique sous sa forme finale en Juin 1997 ; le Mouvement Algérien des Officiers Libres. Il va sans dire que le pouvoir de l’époque a mit les bouchés doubles pour identifier et éliminer tout ceux qui appartenait au MAOL et le mouvement a du payé un lourd tribu pour sauver le pays. Parmi ces officiers martyrs, le MAOL compte plusieurs hommes d’honneur d’une valeur inestimable, comme certains officiers fondateur du mouvement qui ont été liquidés sans aucun égard. Nous citerons a titres d’exemple ; les regretté général Mohamed Touahri, le colonel Hachemi Touabih, le colonel Haj Sadok qui ont été liquidés en février 1998 avec une bombe posée dans hélicoptère qui survolait la région de Béchar.
Le Mouvement Algériens des officiers Libres s’est donné pour mission de sauver le pays quel que soit le prix à payer, car il en va de l’avenir d’un pays et le destin d’un peuple qui a été trahi dans tout. Notre détermination à bâtir une Algérie à la mesure des sacrifices de tous les hommes et femmes qui ont versé leur sang n’a point de limite. Pour nous, les mots honneur, sacrifice et fidélité ont tout leurs sens et décrivent à peine la mission que nous accomplissons.
La mission du MAOL est celle de tout les algériens libres soucieux de glorifier le nom de l’Algérie et lui restituer sont éclat, son honneur et rendre au peuple sa dignité et ses droits.
Notre priorité: Rétablir l’autorité de la loi, la démocratie, l’Etat de droit, La crédibilité de l’Etat, l’honneur de l’institution militaire.
Notre mission: Préserver l’intégrité territoriale, l’unité de l’ANP. Combattre les passes droits, la corruption, les dépassements, les discriminations et les injustices en tous genres au sein des institutions de l’Etat. Revenir aux missions et attributions de l’ANP telles définies par la constitution.
Nous implorons Allah le tout puissant pour qu’il nous soutienne et nous guide vers le chemin de la réussite dans tout ce qui est meilleure pour notre pays et notre peuple, comme nous l’implorons de nous renforcer avec les enfants de l’Algérie pour réaliser la paix, le progrès et la justice sociale aux quels aspirent tous les algériens. Amen.
Gloire à nos Martyrs et Tahya El-Djazaïr
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la mafia à APN
Karim Tabbou : «Le FLN, un lieu de combat entre clans mafieux»
ImprimerPDF Envoyer à un ami Flux RSS PartagerKarim Tabbou, le premier secrétaire du FFS, était présent, hier, à Aït Yahia, dans la daïra de Aïn El Hammam, à 40 km au sud de Tizi Ouzou, pour assister à la commémoration du 16e anniversaire de l’assassinat, en novembre 1995, du secrétaire du FFS, M’barek Mahiou (à l’âge de 46 ans) et de son jeune cousin Farid Mahiou (26 ans).
Evoquant la mémoire de M’barek Mahiou, Tabbou dira qu’«il a été une perte pour l’Algérie tout entière ; il a fait partie de ces hommes qui ont marqué le combat de toute une génération».Parlant de la situation politique dans le pays, Tabbou dira : «Depuis la commémoration, l’an dernier, de la mort de Da M’barek, les choses bougent et trois dictatures sont tombées (dans le Monde arabe).»
Faisant un bilan du cheminement de l’Algérie, l’hôte d’Aït Yahia rappellera qu’«en 1954, des hommes courageux se sont levés avec des projections d’avenir alors qu’actuellement, les analystes de renom parlent du flou qui caractérise l’économie algérienne». A propos du FLN, le représentant du FFS dira : «Ce parti, qui a marqué l’histoire nationale, est devenu un lieu où se déroulent des combats entre clans mafieux, exploitant les symboles de la Révolution pour des intérêts inavoués.»Evoquant le PV d’audition de Khaled Nezzar par la justice suisse, Tabbou ironisera sur la position du général «tout-puissant face aux 34 millions d’Algériens, mais qui se laisse interroger par un simple juge suisse. La puissance du régime n’est que mensonge».
Parlant de la Libye, l’orateur qualifiera de «lâche» l’attitude des officiels algériens qui «ne se sont prononcés que 48 heures après l’entrée des Gueddafi sur le territoire algérien».Tabbou ne manquera pas de rappeler ce qu’il avait répondu au ministre des Affaires étrangères britannique qui lui demandait son avis sur l’impact des révolutions arabes sur l’Algérie. Il dira en substance qu’«elles (les révolutions) ont trouvé chez nous un peuple brisé politiquement et socialement, dans une lassitude chronique. Cependant, elles ont donné un souffle nouveau aux Algériens qui pensent que, finalement, tout est possible». Tout au long de son discours, Karim Tabbou a souligné que «le pouvoir en place n’est pas digne de confiance et que l’Etat n’a pas de volonté de réforme».
Nacer B.
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la police et la gendarmerie avec ces barrage à la con contribue à l'invivabilité d'alger,par des bouchons énormes
Alger capitale invivable
Le dernier classement de la revue britannique « The Economist » classe Alger parmi les villes où il ne fait pas bon de vivre. Ce n’est pas la première fois qu’Alger est ainsi classé. Cette année Alger côtoie le Zimbabwe. L’un des critères de classement n’est autre que la mobilité des citoyens.
Le tant attendu métro d’Alger a été inauguré depuis voilà une semaine, le tramway, lui est opérationnel depuis déjà cinq mois. L’un s’étale sur 9 km, l’autre sur 7 kilomètres.
Les deux réalisations font qu’aujourd’hui la mobilité des algérois devient plus facile, du moins en ce qui concerne le tronçon Tafourah, Haï El Badr pour le métro et le tronçon Bordj El Kiffan-Cité Zerhouni-Mokhtar pour le tramway. Lors de la première journée de son lancement, le métro a drainé 80000 usagers, le tramway draine en moyenne chaque jour 20 000 usagers.
En attendant la livraison des extensions du tramway qui doivent relier Bordj El Kiffen à la Rue des Fusillés, qui s’étaleront donc sur une longueur de 23 km avec 38 stations ,les habitants de la banlieue est d’Alger qui au quotidien se déplacent jusqu’à Alger-Centre pour raison de travail ou études, se trouvent contraints de subir les contraintes de la route.
Lamia témoigne « je ne bosse pas à Alger –centre, je suis à environs 10 km de chez moi, aux Pins Maritimes, et bien le matin au lieu de faire 20 minutes de trajet, je fais 1 heure. Ça devient insupportable »
Les citoyens qui affluent au quotidien sur Alger, ceux qui viennent de l’Est ou de l’Ouest d’Alger partagent la même galère. « Je n’arrive pas à comprendre pourquoi tant de bouchons ? » s’interroge Karima qui travaille comme enseignante dans un lycée d’Alger et qui habite Bordj El Bahri.
Dalila raconte « ». Elle enchaine « j’habite Aïn Taya et je me déplace jusqu’à Dely Brahim où je travaille comme nourrice. J'avoue que c’est fatiguant tout le trajet que je me tape au quotidien. C’est vrai que Aïn Taya, Dely Ibrahim c’est 50 km de distance mais le rythme du trajet à cause des travaux et des barrages devient infernal. Pour moi le cadre de vie est plus que jamais désastreux ».
Asma, habitant hussein dey et enseignante d’anglais dans une école privée a de la chance avec le métro, mais sa collègue qui habite Dergana souffre le martyr. « En attendant le tramway, je subis au quotidien un trajet harassant, on fait 25 km en deux heures de route ! » s’exclame-t-elle.
« Alger souffre d’une sorte de centralisation. J’habite Bordj El Bahri et avec mon véhicule je passe par 4 barrages fixes. Résultat les voitures s’entassent en fil interminable ». Rachid employé de banque explique « ça peut se comprendre en raison du climat sécuritaire des dernières années mais nous citoyens, payons le prix fort en attendant que la situation s’arrange».
Avant de conclure: « à mon sens il est plus que jamais urgent de maitriser l’urbanisation d ‘Alger, le réseau routier en est l’un des défis majeurs. »
Hamida Mechaï
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L’article le plus lu de la semaine sur MinuteBuzz Maghreb
Si vous l’avez manqué, découvrez l’article qui a fait l’unanimité cette semaine sur MinuteBuzz Maghreb.
La semaine passée, le combat lancé par Rached Ghannouchi contre la langue française avait attiré votre attention. Cette semaine, vous avez été fortement interpellés par la présence de Lalla Salma, princesse marocaine, au mariage d’Aïcha Kadhafi, fille du dictateur libyen décédé.
L’article est à découvrir ou à redécouvrir ICI !
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Vote des projets de loi à l'assemblée A contre-courant des vœux de Bouteflika
El Watan,
Coup de théâtre à l’APN. Aucun projet de loi consacré aux réformes politiques n’a été approuvé dans sa version initiale, c’est-à-dire tel que conçu et voulu par le président de la République.
Les partis politiques formant l’Alliance présidentielle, censés porter le programme et les initiatives du chef de l’Etat, sont partis à contre-courant des vœux de Bouteflika !Le FLN, parti majoritaire dans cette Chambre basse, et son allié de l’Alliance présidentielle, le RND, se sont réjouis de l’adoption à l’unanimité, par leurs formations, de l’ensemble des projets de loi soumis au vote. Dans ce round d’un combat qui aura duré quelques semaines, l’intérêt partisan l’a emporté sur la défense du projet présidentiel. Ces textes de loi consacrés aux réformes politiques ont été vidés de leur substance par le FLN, qui dirige la commission des affaires juridiques à l’Assemblée.
Ainsi, toutes les dispositions controversées et ayant suscité une polémique lors des débats et au sein même du Conseil des ministres ont été tout simplement annulées ou retouchées par les élus du vieux parti. Attitude qui a irrité les députés des partis Ennahda et El Islah et celui de Louisa Hanoune, qui demandent au premier magistrat du pays de procéder à une autre lecture de ces projets, «déviés de leur trajectoire», disent-ils.
Le MSP a, pour sa part, créé la surprise en optant ni pour le «oui» ni pour le «non», mais pour la confortable abstention tout en invitant, par là même, le chef de l’Etat à sauver ses réformes politiques.
D’aucuns s’interrogent aujourd’hui sur le poids politique de Bouteflika. Est-il lâché par ses propres soutiens ? Les manœuvres partisanes des uns et des autres prouvent-elles que Bouteflika a perdu de son ascendant sur l’Alliance ou qu’il a laissé le champ libre pour qu’on ne lui reproche rien si les réformes ne marchent pas ? Ce sont, entre autres, ces questions qui taraudent les esprits à quelques mois des élections législatives.
Mercredi passé, lors de la séance de vote consacrée au projet de loi relatif au code électoral, les députés du FLN, du RND et les indépendants ont voté en faveur de l’annulation de l’article 67 du projet qui déchoit de son mandat électif tout élu qui aura rejoint, en cours de mandat, un parti politique autre que celui sous l’égide duquel il a été élu en qualité de membre de l’APN, du Conseil de la nation, d’une Assemblée populaire communale ou de wilaya. Cette disposition avait été défendue notamment par le PT, qui a perdu, tout au long de ce mandat, des élus ayant fait défection pour rejoindre d’autres formations.
Le FLN a également fait le forcing pour l’annulation d’un amendement de l’article 93 stipulant que les ministres candidats aux élections doivent quitter leurs fonctions trois mois avant la date du scrutin. Disposition proposée par le chef de l’Etat et supprimée par les élus du FLN. A l’exception donc du FLN, du RND et des indépendants qui ont voté pour, le PT, le FNA, El Islah ainsi que les dissidents du MSP ont voté contre ; les élus du MSP se sont abstenus de voter. Même scénario pour le vote du projet de loi organique définissant les modalités d’élargissement de la représentation de la femme au sein des assemblées élues. Ce texte, que certains observateurs qualifient de leurre et d’égalité de façade destinée à la consommation externe, a été approuvé par le FLN et le RND alors que leurs collègues du MSP et du PT se sont également abstenus. Ennahda et le FNA ont voté contre. Les articles 2 et 3 ont été amendés.
Projet de loi sur les quotas, le grand leurre
Ce dernier propose, dans sa mouture adoptée par le Conseil des ministres, une répartition des sièges selon le nombre de voix obtenues par liste. Les taux définis par l’article 2 sont obligatoirement réservés aux candidates selon leur classement nominatif dans les listes. Au quota de 30% de femmes sur toutes les listes électorales, tel que préconisé dans le projet initial, les députés, notamment ceux du FLN, ont préféré des pourcentages proportionnels au nombre de sièges par wilaya. C’est ainsi qu’ils ont décidé d’un taux de 20% pour les wilayas de 4 sièges, 30% pour plus de 5 sièges, 35% pour 14 sièges et plus et enfin 40% pour plus de 32 sièges.
La communauté algérienne à l’étranger a droit à un pourcentage de 50%. Dans les assemblées locales, ce taux pourra être inférieur à 30% dans les communes de moins de 20 000 habitants ; il sera de 30% dans les autres.
Ainsi, le texte sur le quota des femmes a vu rejetée l’obligation inscrite dans le projet initial de proposer un quota de 30% de femmes sur toutes les listes électorales ; a été écartée également la nécessité de les placer en tête de liste ou de leur accorder un pourcentage sur le nombre de sièges remportés. Conséquence : les partis ont toute latitude de placer leurs candidates en fin de liste, tout en ayant le pourcentage requis, en vue d’éviter aux hommes de perdre des sièges au détriment des femmes !
Si le PT est contre le principe des quotas, certains députés du FLN ont décrié les amendements introduits par leur formation au texte. «Ce projet est une discrimination territoriale et sexuelle à l’encontre des femmes», a regretté une députée. Un autre a rétorqué : «Pour imposer un quota de 30% dans les assemblées élues, le président de la République aurait dû donner l’exemple en nommant plus de femmes aux postes de ministre, wali ou chef de daïra...»
Quant au projet de loi organique définissant les cas d’incompatibilité avec le mandat parlementaire, les députés du MSP et du PT se sont abstenus, les députés dissidents du MSP ont voté «non» alors que ceux du FNA et du mouvement Ennahda ont quitté la salle avant le vote en signe de protestation contre le rejet de leurs amendements.
Nabila Amir -
les partis politiques agrées par le pouvoir et pour le pouvoir hna fi hna .cad nous dans nous il faut que le pouvoir parte, APN illegitime , le senat aussi, la justice non indépendante ou kifache yamnoukoum ?
Quatre nouveaux partis politiques bientôt agréés
Ratiba Bouadma
Quatre nouveaux partis politiques seront agréés après le vote de la nouvelle loi sur les partis. « Les partis qui ont rempli les conditions d'obtention d'agrément pour exercer sont le Front pour la justice et le développement du dirigeant islamiste Abdallah Djaballah, le Parti de la liberté et de la justice de Mohamed Saïd, le Front démocratique de l'ancien chef du gouvernement Sid Ahmed Ghozali et l'Union pour la démocratie et la République de l'ancien cadre du RCD Amara Benyounes », a indiqué ce vendredi 4 novembre une source au ministère de l'Intérieur travaillant sur le dossier, dans une déclaration à TSA.Selon cette source, ces partis politiques ont rempli les conditions exigées par la nouvelle loi sur les partis qui sera votée avant la fin de l'année en cours. « Toutefois, les agréments ne leur seront pas donnés officiellement avant le vote de la nouvelle loi sur les partis politiques. Les agréments leur seront donnés après l'entrée en vigueur de la nouvelle loi pour leur permettre de participer aux prochaines élections législatives et locales », assure notre source.Près de trente dossiers de demande d’agrément de partis politiques sont actuellement à l'étude au niveau des services du ministère de l'Intérieur et des collectivités locales. Certains n'ont pas rempli les conditions, ajoute notre source qui a refusé de les citer. Le ministre de l'Intérieur Ould Kablia a déclaré récemment en marge de l'inauguration de certains projets qu'il existait entre cinq et six partis politiques qui peuvent remplir les conditions d'obtention d'agrément parmi trente dossiers déposés au niveau de son département. Il avait également précisé que ceux qui ont pu déposer leur dossiers avant les élections pourront se présenter en tant qu'indépendants en attendant que leurs dossiers soient réglés. -
à quand la prison pour ce voleur de chakib!!! quand les poules auront des dents... toufik est dans le coma.
Un autre scandale sur le compte DE l’ex-ministre Chakib Khelil
L’entreprise Enor victime d’arnaque
Par : RABAH KARECHE
Cette escroquerie monumentale est le fait de son actionnaire majoritaire GMA, Gold Mining of Algeria, une société mixte algéro-australienne. Elle a coûté au Trésor public 67 millions de dollars. Comment ?
L’indifférence du ministre de l’Énergie et des Mines et l’omerta affichée par la direction générale quant au règlement de la situation de l'entreprise nationale de l’exploitation des mines d'or (Enor) ont contraint les 598 employés à entamer, depuis jeudi,
une grève illimitée en signe de protestation contre ce qu’ils qualifient “d’arnaque et de sabotage”.
Toutes les activités de l’entreprise traversant une situation financière des plus catastrophiques sont ainsi suspendues jusqu’à ce que “nos problèmes soient entièrement résolus”, insiste le représentant du collectif des travailleurs, en précisant que ce débrayage est largement suivi par les personnels qui dérogeront forcément au rituel du sacrifice, puisqu’ils n’ont pas perçu leur salaire depuis plus de trois mois, pendant que “les vénaux responsables sans scrupule se permettent des soirées arrosées dans des hôtels de luxe et s’arrogent le droit de louer des aéronefs à 300 millions DA/voyage pour transporter les minerais extraits de Tamanrasset, sans compter les frais générés par la prise en charge du pilote et de son équipage qui séjournent jusqu’à 10 jours à Tamanrasset aux dépens de l’entreprise. En somme, le montant annuel s’élève à 11 milliards de dinars”, a-t-il maugréé.
“Nous avons saisi toutes les autorités compétentes et tous ceux qui ont un lien direct ou indirect avec l’entreprise et nous leur avons même signalé des choses à vous couper le souffle, telles que les sommes faramineuses dépensées mensuellement pour la prise en charge de moins de 30 employés qui se trouvent actuellement à Alger et dont le montant est modéré, tenez-vous bien, de l’ordre de 100 millions de centimes, pendant que les travailleurs de la mine d’Amasmassa, sise à 500 km de Tamanrasset, se nourrissent de pâtes, de lentilles et d’un pain congelé de plus de 30 jours”, enchaîne un autre employé.
Mauvaise gestion et incompétence
Le même employé dénonce non sans dépit : “La mauvaise gestion et l’incompétence des responsables de l’entreprise qui effectuent des dépenses inutiles pour légaliser diaboliquement les détournements qui sont à l’origine des difficultés financières qui paralysent l’entreprise. Si on fait un simple calcul, depuis 2001 à ce jour, et sur une moyenne de production mensuelle de 60 kg par mois extraits des gisements aurifères de Tirek et d’Amasmassa, l’Enor n’aura jamais besoin de recourir à un prêt bancaire ni à s’endetter pour régler ses charges d’exploitation, sachant que depuis mon recrutement en 2008, je n’ai perçu aucune prime sur le bénéfice de l’entreprise ni autre indemnité afférente. Nos rappels de traitements ne sont toujours pas régularisés à défaut de liquidités. Où est donc passé l’argent de l’entreprise ?”. Pour répondre à cette question énigmatique, le responsable de la section syndicale de l’entreprise, Boukhami Moussa, demande d’“ouvrir une enquête parce qu’en réalité le problème des arriérés de salaires n’est que la goutte qui fait déborder le vase. Le scandale de l’Enor remonte à l’ère de l’ex-ministre de l’Énergie et des Mines, Chakib Khelil, qui a tourné complètement le dos au syndicat, en dépit des dépassements signalés à l’arrivée de l’actionnaire australien Gold Mining of Algeria (GMA), associé à 52% dans l’Enor, et qui ne respecte pas les termes des conventions cosignées par l’inspection du travail, la direction générale et la section syndicale affiliée à l’UGTA, particulièrement les articles concernant les rémunérations, la sécurité, la médecine du travail, les heures supplémentaires et le transport des travailleurs. Les droits des travailleurs de l’entreprise sont entièrement bafoués, pendant que les responsables infatués se permettent de dépenser jusqu’à 12 milliards de centimes pour régler les frais de mission engagés à titre de convenance et de complaisance avec l’administration”.
Le prêt de la BEA investi au… Congo !
Ils sont unanimes à déclarer que l’Enor est victime d'une arnaque monumentale de la part de son actionnaire majoritaire GMA. Une arnaque, a-t-on souligné, qui a coûté au Trésor public la somme de 67 millions de dollars. Comment ? Après la découverte du gisement d’Amasmassa, l’ex-P-DG de GMA a demandé un prêt à la BEA. Auparavant, il avait qualifié ce gisement de la plus importante mine d’or en Afrique après le Congo, et qui peut produire jusqu’à 4 000 kg d’or par an, soit 250 kg par mois. Cependant, cette annonce n’est en fin de compte qu’un grand mirage, puisqu’en réalité la mine d’Amasmassa ne produit qu’entre 20 et 60 kg d’or par mois.
Qu’est-ce qui s’est passé par la suite ? La BEA a désigné un bureau d’études, et les experts, qui se sont rendus à Tamanrasset pour vérifier la véracité des données fournies par la société australienne, ont obtenu des résultats montrant que les mines de Tirek et d'Amasmassa ne peuvent pas atteindre cette production, et ont, pis encore, révélé que l’investissement dans ces régions est infructueux. “Malheureusement, en dépit de ces résultats, la société a obtenu ce prêt. Une fois en possession de l’argent, elle a quitté l’Algérie et s’est installée au Congo. Ces Australiens nous ont surexploités. On travaillait 12 heures/jour et on n’avait que la pause déjeuner pour reprendre notre souffle. Pour deux agents d’exécution, sept responsables peinards leur mettent la pression afin d’assouvir leur appétit vorace et par ricochet satisfaire leur supérieur atteint de fièvre jaune. Si tu parles, tu quittes la base illico presto et sans indemnisation. Le comble est que l’entreprise a fait appel à des sous-traitants pour travailler également 12h/jour à raison de 8 000 DA/heure, mais ils ne sont guère rentables. La mauvaise gestion des dirigeants est, davantage encore, confirmée par l’importation de matériel à coups de milliards sans pour autant pouvoir faire face aux besoins de la mine qui fonctionne très en deçà de ses capacités réelles”, se lamente-t-on.
Les protestataires se préoccupent de leur avenir en clouant au pilori les responsables de cette entreprise qui risque de faire faillite. À ce titre, le directeur des opérations par intérim de la mine d’Amasmassa, joint par téléphone, dira : “Il y a des responsables mieux placés pour demander une enquête ou engager une commission afin de mettre un terme aux spéculations qui tournent autour de cette entreprise.” Et d’ajouter : “Il n’est pas question de fermer l’Enor à cause du départ de son partenaire australien, car elle dispose de réserves d’or très importantes en mesure de couvrir toutes ses charges d’ici au mois de février 2012. Et nous avons jusqu’à 250 t d’explosifs dans le magasin destinés aux explorations prochaines.” Évoquant le problème des salaires, il a assuré que “la production du mois précédent, qui est de 26 kg d’or évaluée à 13 milliards DA, est destinée à la régularisation des rétributions des travailleurs”.
Revenant au mouvement de grève qui causera certainement des pertes à l’Enor, le directeur des opérations a tenu à préciser que “la section syndicale doit faire la différence entre un sit-in et une grève qui nécessite toute une procédure avant de l’entamer. Le syndicat a prévu un sit-in et n’a donné aucun préavis de grève. Les employés qui n’ont donc pas rejoint leur poste sont considérés absents et seront sanctionnés en application de la réglementation en vigueur”.
RABAH KARECHE -
La scandaleuse affaire du commissaire Mohamed Senouci
par Hadj Ahmed Bouchiba, Algeria-Watch
Dans son discours du 15 avril 2011, le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a montré sa volonté de renforcer la démocratie et de combattre la corruption, l’atteinte aux deniers publics, le népotisme et le gaspillage et d’instaurer l’indépendance de la justice, la souveraineté du droit. « Nous pouvons être fiers, dit-il alors, d’appartenir à un pays où la liberté d’expression est une réalité palpable, un pays qui ne compte aucun prisonnier d’opinion ni détenu politique. » Or, l’histoire de mon oncle, Mohamed Senouci, illustre une tout autre vérité…
Après plus de quatre ans de calvaire, je me dois de faire la lumière sur cette affaire, dont ma famille a refusé pendant longtemps la médiatisation : on a voulu croire en la justice de notre pays.
Aujourd’hui, j’ai décidé de briser le silence et de faire appel aux personnes auxquelles la justice tient à cœur et à celles qui se révoltent contre le mépris des droits des citoyens et le dénigrement de la justice et de l’État de droit.
Mohamed Senouci, soixante ans, père de cinq enfants, est un haut fonctionnaire déchu de la police nationale algérienne. Senouci a passé vingt-huit ans de service au sein de la police, dont trois ans en tant que chef de la Sûreté de la wilaya de Tlemcen, années durant lesquelles il a lutté par tous les moyens contre les responsables de la corruption, du népotisme et du trafic transfrontalier. Tombé dans le piège d’un complot qui avait pour but de l’écarter parce qu’il gênait certains d’entre eux, Senouci a été emprisonné (en juin 2007) sans procès pendant quatre ans. Puis il a été arbitrairement condamné, le 3 mai 2011, après un procès entaché d’irrégularités, à dix ans de prison ferme et une amende de 5 000 000 dinars (50 000 euros) pour sa prétendue implication dans une affaire de trafic de stupéfiants, alors qu’aucune preuve matérielle n’existe contre lui. Il était un fonctionnaire intègre, mais son engagement a menacé de gros intérêts et le jugement à son encontre a été rendu par le juge non selon la loi et en son âme et conscience, mais sous la dictée des initiateurs du complot, qui tiennent la justice sous tutelle. Cette affaire nous donne un aperçu de l’arbitraire et de la manipulation de la justice algérienne par les cercles du pouvoir occulte. Je considère comme mon devoir de dénoncer cette injustice et je souhaite de tout cœur que cet écrit trouvera un écho.
Après une carrière exemplaire, les ennuis commencent à Tlemcen
Recruté en 1978 en tant que commissaire de police, Senouci est successivement affecté à Blida et à Alger avant de devenir chef de la Sûreté de la wilaya de Béchar, puis de Mostaganem. Au cours des années, il se forge une réputation pour son professionnalisme et son engagement. Il est alors promu au grade de commissaire principal, puis de commissaire divisionnaire. En novembre 1999, il représente l’Algérie à l’Assemblée générale d’Interpol qui se tient à Séoul (Corée du Sud). En 2003, le directeur général de la Sûreté nationale (DGSN) de l’époque, Ali Tounsi, le désigne pour mener une mission spéciale en Autriche et en Belgique après le kidnapping de plusieurs touristes suisses, allemands et autrichiens au Tassili, dans le sud de l’Algérie.
En 2002, sur ordre du DGSN, Senouci est muté à la tête de la Sûreté de la wilaya de Tlemcen, la région d’origine du président de la République, à la frontière du Maroc. Sa mission principale consiste à établir un plan d’action contre l’immigration clandestine, le trafic transfrontalier de cannabis en provenance du Maroc et la contrebande de carburant.
Dès son arrivée, Senouci mène plusieurs opérations de grande ampleur, en étroite collaboration avec le wali (préfet) de Tlemcen de l’époque, Bensabbane Zoubir, qui lui accorde tous les moyens nécessaires. Une de ces opérations a lieu à la veille du mois de Ramadan de l’année 2002 (le 5 novembre 2002) : plus de 1 000 policiers sont mobilisés, d’importants lots de marchandise de contrebande sont saisis, plusieurs dépôts clandestins de carburant détruits et des personnes arrêtées. Or, le succès de cette opération ne vaut à Senouci que des ennuis. La « mafia des frontières », avec l’aide de responsables véreux, ne tarde pas à réagir à sa manière. Elle provoque de violentes émeutes le jour même. Senouci et les membres de sa famille font désormais régulièrement l’objet de menaces sévères par le biais de lettres anonymes et de coups de téléphone. Il devient alors évident que la présence de Senouci à Tlemcen dérange plus d’un. Inquiet pour sa famille, Senouci finit par adresser une demande de mutation au DGSN Ali Tounsi ; elle est refusée.
Le climat se durcit davantage quand le wali, Bensebbane Zoubir, est muté à Annaba en 2003. Il est remplacé par Abdelwahhab Nouri, qui se dit proche du président. Les relations de Senouci avec le nouveau wali s’annoncent difficiles dès le début : il devient vite clair que ce dernier, contrairement à son prédécesseur, n’est pas du tout disposé à le soutenir dans ses efforts. Une de ses premières actions en tant que wali est d’annuler un projet de construction de dix sûretés (offices de police régionaux) dans les daïras (sous-préfecture) de la wilaya, un projet pourtant programmé de longue date et approuvé par la Direction générale de la Sûreté nationale. Pire, le wali commence à mener des campagnes de dénigrement contre plusieurs cadres et notables locaux. Sa première victime est le directeur de la radio locale, d’autres ont suivi. Le wali demande à Senouci d’établir des rapports contre ces personnes, des enquêtes sur commande, en faisant ressortir des faits inexistants. Senouci refuse catégoriquement.
Sa relation avec le nouveau wali est tendue par la suite et la goutte qui a fait déborder le vase, ce sont deux événements qui se sont déroulés simultanément : 1) l’arrestation de dix-neuf Marocains travaillant au noir (1) pour le compte de l’administration de la wilaya dans des chantiers publics, à savoir l’aéroport et la wilaya – ces Marocains en situation irrégulière étaient hébergés dans la cité universitaire de Tlemcen ; 2) la distribution de tracts à l’échelle locale et nationale dénonçant les agissements du wali. Dans ces tracts, il est fait état de sa moralité, de ses agissements avec ses collaborateurs qu’il méprise, de ses préférences pour les gens et les entreprises de l’Est du pays, notamment de Sétif, dont les responsables sont pris en charge entièrement par la wilaya, ainsi qu’un Égyptien qui décroche tous les marchés d’aménagement.
Plus récemment, en 2011, ce même wali a également été mis en cause dans une note diplomatique américaine révélée par Wikileaks (2). Le document mis en ligne par le site a été rédigé par l’ambassade des États-Unis à Alger fin 2008, suite à une visite à Tlemcen, et donne une analyse détaillée sur le développement de la wilaya. On y apprend que la wilaya reçoit pour son développement un budget colossal de quelque 10 milliards de dollars et que, malgré cette somme faramineuse, les résultats en termes de création de richesse et d’emploi restent négligeables. De quoi s’interroger sur la destination de tout cet argent…
Mais les problèmes ne s’arrêtent pas là. Il faut savoir qu’à Tlemcen, il existe une entité spéciale de lutte contre le trafic des stupéfiants dans la région, la Direction régionale des stupéfiants. À sa tête se trouve le commissaire Mustapha Boumadani, lui aussi arrivé à Tlemcen en 2003. Mohamed Senouci est bientôt alarmé par plusieurs graves irrégularités qu’il découvre au niveau de ce service : corruption, erreurs graves, absence de résultats dont témoignent les statistiques internes… À titre d’exemple, ce service spécialisé, en deux ans, n’a traité qu’un seul cas de 3,5 kgs de cannabis, tandis que les autres services saisissaient du cannabis par quintaux (les gendarmeries et les douanes de Sidi Bel-Abbès, de Temouchent et d’Oran par exemple). Autre exemple : en 2004, la Sûreté de la daïra de Mansourah, qui dépend de Senouci, cède une affaire de quatre quintaux de cannabis à la direction régionale des stupéfiants, dirigée par Boumadani. Il s’avère plus tard que cette affaire n’a jamais été traitée… Dans la même année, un camion plein de produits prohibés, escorté par la brigade des stupéfiants, est arrêté à un barrage de la brigade de gendarmerie de Sabra en présence d’éléments de la brigade mobile de la police judicaire (BMPJ) de cette même localité. Le camion, après avoir passé le barrage, ne sera jamais vu au service des stupéfiants…
Ces irrégularités découvertes au sein de la Direction régionale des stupéfiants, gérée par Boumadani, ainsi que les agissements du wali Abdelwahhab Nouri, ont fait l’objet de plusieurs rapports que Senouci a adressé au DGSN, Ali Tounsi. Ce dernier a rassuré Senouci et lui a demandé de poursuivre sa mission. Mais curieusement, aucune mesure contre le commissaire Boumadani n’a jamais été prise… Quant au wali Nouri, Tounsi a affirmé posséder un gros dossier à charge contre lui et que Nouri serait bientôt relevé de ses fonctions par le président de la République. Mais il en ira autrement.
Quatre ans de prison sans procès, une condamnation inique
Le 26 novembre 2005, Senouci est convoqué par Tounsi, pour lui apprendre que c’est lui, Senouci, qui est relevé de ses fonctions de chef de la Sûreté, sur demande du président de la République, avec effet immédiat ! Aucune explication ne lui est donnée, aucun document écrit ne lui est remis. Il faut savoir qu’un chef de Sûreté de wilaya est nommé par décret du président, et que seul le président est habilité à l’abroger. Or, Abdelaziz Bouteflika se trouvait alors à l’hôpital du Val-de-Grâce, à Paris – il y avait été transféré en urgence la veille, le 25 novembre. Ce que Senouci ne sait pas encore à ce moment-là, c’est que deux jours avant, soit le 24 novembre 2005, le wali de Tlemcen s’était rendu dans le bureau de Tounsi et lui avait remis un rapport dans lequel Senouci était dénigré…
Si ce dernier accepte son licenciement, c’est parce que Tounsi lui promet un autre poste, loin de Tlemcen, une fois que le président sera rentré. Senouci quitte alors Tlemcen en décembre 2005 pour s’installer à Rélizane, sa ville natale, dans l’attente du nouveau poste qui lui a été promis. Mais le temps passe et aucune proposition ne lui est faite. Bien au contraire, en octobre 2006, soit une année après sa convocation au bureau de Tounsi, M. Senouci reçoit la notification du décret présidentiel mettant officiellement fin à ses fonctions en tant que chef de la Sûreté.
Mais le licenciement de Senouci ne suffit pas à ses adversaires, qui cherchent à le mettre à l’écart d’une manière plus drastique encore. Le 25 décembre 2005, le juge d’instruction de Remchi (wilaya de Tlemcen), M. Deham, convoque M. Senouci en tant que témoin dans une affaire de stupéfiants datant de novembre 2005, peu de temps avant qu’il ait été relevé de ses fonctions. Senouci raconte ce qu’il sait : le 19 novembre 2005, le standard de la Sûreté de la daïra de Maghnia a reçu un appel téléphonique anonyme faisant état de la présence d’une voiture contenant du cannabis devant le domicile d’un certain Boubakr Boubkeur. Ce dernier est un trafiquant de drogue notoire, connu de la police de Maghnia. Des policiers se rendent sur les lieux et découvrent la voiture décrite et à l’intérieur de celle-ci 275 kg de cannabis, ainsi qu’un acte de naissance avec la photocopie de la carte d’identité de M. Boubkeur…
Après cet entretien, Senouci rentre chez lui. Ce jour-là, il ignore encore que le juge d’instruction, M. Deham, suite à leur rencontre, va charger le commissaire Boumadani de l’enquête relative à cette affaire, notamment de la commission rogatoire ! Cela ne semble pas être un hasard, car le juge d’instruction et le commissaire entretiennent depuis toujours des relations privilégiées – Boumadani en personne assurait l’escorte du juge lors de ses visites, même lorsque celles-ci étaient privées.
Ce n’est que le 19 juin 2007 que l’étau se resserre sur Senouci. Il est de nouveau convoqué ce jour-là à Remchi par le juge d’instruction Deham. Cette fois, aucun motif n’est précisé pour la convocation. Lorsque Senouci se présente au bureau du magistrat, il est pris au piège : avant même d’être entendu par le juge d’instruction, le procureur Saadallah, présent dans son bureau, ferme la porte à clef et l’informe qu’il est placé sous mandat de dépôt ! Quand le juge veut l’auditionner, M. Senouci refuse, au motif qu’il n’a pas été convoqué en qualité d’inculpé. M. Senouci réclame l’assistance d’un avocat, ce qu’on lui refuse. Il est incarcéré le jour même dans la prison de Remchi, l’établissement dans lequel sont détenues des personnes parfois lourdement condamnées et qu’il a lui-même déférées à la justice. Alors que Senouci, en tant qu’ancien haut fonctionnaire de la Sûreté nationale, aurait dû – selon les articles 576 et 577 du code de procédure pénale – bénéficier du « privilège de juridiction », qui stipule que la juridiction compétente doit se situer hors de la circonscription où lui-même était territorialement compétent…
Commence alors un inimaginable calvaire pour lui et sa famille : Senouci va passer quatre ans en prison (de juin 2007 à avril 2011) dans l’attente de son procès. Durant ces quatre ans, il est atteint de l’hépatite C, du fait de conditions de détention déplorables, propices à la propagation des maladies. Son avocat, Me Miloud Brahimi, fait plusieurs tentatives afin d’obtenir une libération conditionnelle pour cause de maladie et fautes de procédure – en vain. Me Brahimi se pourvoit en cassation devant la Cour suprême. Celle-ci finit par annuler l’arrêt de renvoi du dossier de la chambre d’accusation de Tlemcen devant le tribunal criminel de la même juridiction (3). Elle renvoie le dossier devant la chambre d’accusation de Sidi Bel-Abbès, pour respecter la compétence territoriale.
Le procès s’ouvre finalement le 25 avril 2011, devant la cour de Sidi Bel-Abbès. Une vingtaine de personnes sont accusées et plus de soixante témoins sont entendus dans la même affaire. Le procès dure neuf jours et suscite un intérêt médiatique important (4). Senouci est accusé de « complicité de trafic de drogue par organisation criminelle », selon l’arrêt de renvoi. Pourtant, aucune preuve matérielle n’existe contre lui.
Le procès révèle de nouveaux éléments fracassants. Deux officiers de la police de Maghnia, Djezzar et Menzla, également accusés dans l’affaire, déclarent que le juge d’instruction de Remchi, Deham, leur a demandé lors d’une visite en prison de témoigner contre Senouci en échange de leur libération. Un autre officier déclare avoir même été torturé, par le commissaire Boumadani lui-même, pour témoigner contre Senouci. Malgré ces révélations choquantes, le président du tribunal refuse de convoquer Boumadani et le juge d’instruction Deham comme témoins, malgré l’insistance de la défense.
Les peines sont prononcées le 3 mai 2011. Senouci écope d’une peine de dix ans de prison ferme, assortie d’une amende de 5 000 000 dinars (50 000 euros). Il a été jugé coupable sur la base d’un numéro de téléphone trouvé dans son portable. Le numéro appartient à un trafiquant, dont Senouci se servait comme indicateur. Quant à Boubkeur, l’inculpé initial, un criminel connu de la police pour être un trafiquant de drogue notoire et devant chez qui on a retrouvé du kif par quintaux, il est acquitté ! Parler de peines disproportionnées est le moins que l’on puisse dire…
Suite à ce procès, le procureur Saadallah a été promu procureur général à la cour d’Oran. Le juge d’instruction, Deham, a été promu président de la chambre criminelle à la cour de Tlemcen. Quant au wali, notons qu’il est le seul qui n’a pas été touché par les mouvements de mutation des walis depuis plus de huit ans, bien que les règles administratives exigent qu’un wali ne puisse dépasser la durée de quatre ans dans une wilaya….
Pour ce qui est de Senouci, ce jugement a signifié sa mise à mort civile et juridique. Il est aujourd’hui un homme brisé. En octobre 2011, il a été transféré à la prison de Chlef, sur l’ordre du ministre de la Justice lui-même, Belaïz Tayeb, président de la commission nationale du droit international humanitaire.
Notes
1. Voir sur ce sujet : Sabrina Benmehdi, « Clandestins, travailleurs au noir : ces Marocains qui font le bonheur des notables de Tlemcen », Dernières nouvelles d’Algérie, 16 juillet 2010.
2. Chahredine Berriah, « Tlemcen espionnée par des Américains en 2008 », El Watan, 7 septembre 2011.
3. Voir « Affaire des deux quintaux de kif saisis à Maghnia. L’ex-divisionnaire de Tlemcen crie au complot », El Watan, 4 décembre 2007.
4. Voir notamment : « Procès de l’affaire du kif saisi à Tlemcen. L’ex-chef de sûreté de Maghnia à la barre », El Watan, 27 avril 2011 ; Houari Saaïdia, « Procès des neuf officiers de police : la perpétuité requise contre sept accusés », Le Quotidien d’Oran, 2 mai 2011. -
À Alger, la France veut expulser des locataires
ParDes familles de la cité Aïn Allah, à Alger, refusent de quitter leurs logements, dont l’ambassade de France veut retrouver l’usage.
Dans une lettre ouverte adressée à des responsables politiques français, des habitants de la cité Aïn Allah, sur les hauteurs d’Alger, poussent un cri d’alarme, refusant de quitter leurs logements "attribués par l’ambassade de France", qui en a la gestion. "L’ambassade de France en Algérie veut expulser soixante-dix familles par la force", accusent-ils.
Parmi les locataires priés de quitter les lieux se trouvent des retraités ou d’anciens employés de l’ambassade. Laquelle souhaite retrouver l’usage de ces logements pour loger des personnels. Menacés d’expulsion, aussi, des journalistes, dont notre confrère de L’Humanité, Hassane Zerrouky, ou encore le photojournaliste Hocine Zaourar, ex-photographe de l’AFP, auteur du célèbre cliché la Madone de Bentalha, lauréat du World Press en 1997. Certains habitants d’Aïn Allah, sous le coup de décisions de justice les condamnant à quitter leur logement, ont fait appel, s’appuyant sur le "droit algérien, qui stipule qu’un locataire occupant un logement, même s’il s’agit d’un logement de fonction, plus de neuf ans, ne peut être expulsé".
La représentation française, qui conteste le nombre de 70 familles concernées sans livrer d’autre chiffre, évoque en guise de réponse "des abus manifestes auxquels il convient de mettre fin", accuse certains locataires de "sous louer" des logements, et livre une version tout autre : "Dans la confusion des années 1990, certains logements ont pu être récupérés temporairement par des personnes n'ayant aucun lien avec l'Ambassade". Ces "logements ne sont pas la propriété de l’État français", font valoir, de leur côté, les signataires de la lettre. Faux, rétorque l’ambassade, qui assure, sans produire de titre, qu’ils sont "propriété de l'Etat français en vertu des accords d'Evian". Les locataires menacés d’expulsion soupçonnent, eux, "une opération de spéculation immobilière" et disent vivre l’expulsion de "familles algériennes à la veille du 50e anniversaire de l’indépendance" comme une "provocation" propre à "ternir l’image de la France".
Un bras de fer judiciaire est engagé. "En Algérie comme en France, un logement de fonction ne peut être occupé que pendant l'exercice de ses fonctions", se défend-on à l’ambassade de France, qui a saisi la justice algérienne. Les locataires menacés d’expulsion, déjà mobilisés en février, se disent, de leur côté, "sans autre solution que de se retrouver à la rue". Ils sont "déterminés à se défendre".
Rosa Moussaoui
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Le mouton de l'Aïd et la démission des autorités
Par|Un internaute nous a envoyé ce cri du coeur sur la gestion de la vente des moutons de l'Aid.
L’Aïd est là. Je n'ai jamais durant toute ma vie constaté un tel mépris de la part des responsables qu'ils soient religieux ou non. Les Algériens courent, je dis bien courent dans tous les sens pour trouver les espaces où se vendent les moutons. Quelques groupes de moutons sont bien disséminés autour d'Alger et dans, dans des garages de fortunes. Les prix sont inabordables. Je pensais que la religion est la religion de l'Etat et, par conséquent, c'est à l'Etat de faire son travail. Mais là non pas du tout. Tag ala men tag. Notre crème doit certainement avoir son ou ses moutons d’Ouled Djellal à domicile, ces bêtes de race dont devrait s'enorgueillir notre pays. Mais pas le petit peuple.
Essayons quand même d'imaginer comment devait se faire la gestion commerciale, chez nous, du mouton. Chaque wali réquisitionnerait à l'avance des espaces, dans ses communes ou régions, des vétérinaires affectés, avec obligation de d'accompagner tout achat de mouton d'un bulletin attestant de la bonne santé de la bête. Les médias lourds feraient leur travail de communication pour informer les citoyens de l'endroit où ils peuvent acquérir le mouton. Des banderoles visibles de loin, panneaux significatifs etc.
Mais là non c'est une démission scandaleuse des pouvoirs publics. En ces jours de fête de l'Aid, je dirais à ces "responsables" que Dieu vous attribuera ce que vous méritez. J'aimerais bien que nos journalistes racontent les souffrances des citoyens pour s'acquitter de ce devoir religieux !!!
Atlae
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Sévère réquisitoire du professeur Adimi contre l’ENTV
Par|L’Entv ne cesse de faire l’objet de critiques acerbes de la part de nombreux analystes et autres observateurs. La “médiocrité” de l’Unique est, en effet, de plus en plus décriée sur tous les toits.
Ni l’ouverture du champ audiovisuel annoncée ni la concurrence imposée par les bouquets satellitaires, et encore moins les dernières remises en cause du chef de l’État et de son ministre de la Communication ne semblent jusqu'à présent perturber la sérénité des responsables de la chaîne publique. Lesquels continuent à "exceller dans le bricolage". L’énième réquisitoire contre l’Unique émane, cette fois-ci, de Ahmed Adimi, docteur en sciences de l’information et de la communication. Invité, hier, à un débat sur la problématique de l’ouverture du champ audiovisuel, organisé par le Centre des recherches stratégique et sécuritaire (Crss), dirigé par le professeur M’hend Barkouk, Ahmed Adimi reproche à l’Entv le fait notamment d’avoir "éliminé tous les symboles de la nation".
Cela étant, juge-t-il, "l’Entv a toujours été un média du pouvoir, et non pas celui de service public et/ou d’intérêt général". Mieux, ajoute-t-il, "le service public n’y a jamais existé". "Si je critique aujourd’hui l’Entv, c’est parce qu’en tant qu’Algérien, je ressens que je n’ai pas une télévision !" a-t-il asséné.
Afin de remédier à cette tragédie de l’exclusion, l’invité du Crss appelle à "ramener les discours de la rue aux studios" de la télévision. En ce sens, M. Adimi invite les responsables de l’Entv à cesser de traiter l’opposition comme "l’ennemi de l’Algérie". Dans son brillant exposé académique, l’universitaire a expliqué, dans le détail, le rôle important que doivent tenir les chaînes publiques lorsqu’elles répondent aux normes scientifiquement requises. Leur rôle, dit-il, est d’influencer et d’orienter l’opinion publique dans l’intérêt général du pays. Naturellement, rappelle-t-il, la télévision publique est censée créer des passerelles et des liens de communication et de lutter contre le vide. Elle doit constituer "le miroir" de toutes les couches sociales et créer, avec le temps, des symboles nationaux.
Une "vraie" télévision publique, dit le conférencier, est celle qui "renforce l’identité collective et l’unité nationale", celle qui "encourage d’aller vers la modernisation à travers la diffusion d’idées nouvelles et diversifiées". Malheureusement, regrette M. Adimi, "tous ces paramètres font encore défaut à l’Entv". Chose reconnue d’ailleurs, même par le ministre de tutelle ou encore le président de la République, qui avait avoué dernièrement qu’"on n’a pas une télévision". Comment remédier à cette situation ? Comment combler ce "vide médiatique" à même de faire face et limiter l’influence des médias étrangers qui, en ces temps des révoltes arabes, exercent une forte pression sur les peuples ? Dans ses réponses, le docteur Adimi préconise "un changement radical" des programmes des chaînes publiques, en étudiant les "besoins réels" du peuple algérien. Ensuite, dit-il, il faut mettre en place une cellule de recherche et d’évaluation des programmes. Selon les recommandations d'Ahmed Adimi, il serait toutefois inutile de tenter de concurrencer les grandes chaînes. La priorité, dit-il, devra plutôt concerner la définition d’une personnalité des chaînes nationales.
La diversification des programmes et la classification des informations par ordre d’importance sont d’autres conseils préconisés par l’universitaire, lequel insiste particulièrement sur la nécessité de créer d’abord un organisme de régulation de l’audiovisuel public. Abordant l’ouverture de l’audiovisuel aux privés, le conférencier juge, là aussi, qu’il est nécessaire de mettre en place un organisme de régulation du secteur pour établir des cahiers des charges adéquats. Le docteur Adimi recommande, dans un premier temps, d’attribuer aux privés des agréments renouvelables d’une période de "trois ans".
Farid Abdeladim
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de qui se moque t'on
L’Algérie a économisé 94 millions de dollars dans le médicament
Ali Idir
L’Algérie a économisé 94 millions de dollars depuis le début de l’année 2011 grâce à la lutte contre les surfacturations des médicaments, a indiqué jeudi à Alger le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès. « L’Etat a économisé 94 millions de dollars de surfacturations depuis début 2011, grâce aux nouvelles mesures de contrôle du marché du médicament », a déclaré M. Ould Abbès à la presse à l’issue d’une réunion avec des experts cliniciens (chefs de service dans les CHU) portant sur l’autorisation de mise sur le marché de nouveaux médicaments, rapporte l’APS.
A cette occasion, le ministre de la Santé a mis l’accent sur la nécessité d’élaborer une nouvelle nomenclature nationale des produits pharmaceutiques en vue d’organiser le secteur et le marché national. Il a souligné l’importance d’une telle nomenclature, « nécessaire pour l’organisation du marché national du médicament, confronté à de nombreux dysfonctionnements ». M. Ould Abbès a précisé que cette démarche est destinée à opérer un « toilettage » de la nomenclature actuelle qui comprend quelque 6 800 produits, jugeant ce nombre « anormalement » élevé. Il a relevé, à cet égard, le « dysfonctionnement » qui touche le marché du médicament et le « libéralisme débridé » pratiqué par certains importateurs qui surfacturent les produits. M. Ould Abbès n’a donné aucun nom d’importateur fraudeur, ni la nature des sanctions prises à leur encontre. « Il faut savoir ce qui se passe dans ce secteur devenu lucratif pour beaucoup d’intrus, et il est temps de mettre de l’ordre à cette situation », a ajouté le ministre, réaffirmant, dans ce contexte, l’engagement de l’État à encourager la production nationale.
M. Ould Abbès a assuré, en outre, que les listes de médicaments qui seront arrêtées par les spécialistes avec le ministère de la Santé seront « totalement prises en charge » par l’État.
Le ministre n’a rien dit sur les pénuries fréquentes de médicaments qui affectent les pharmaciens et les hôpitaux du pays. Il a éludé les pannes récurrentes qui touchent les équipements hospitaliers notamment, les appareils de radiothérapie et les scanners des hôpitaux publics. Des pénuries et des pannes qui sont à l’origine de plusieurs décès, selon des médecins et des associations de défense des droits des malades. -
aidkom mabrouk
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les mutants analphabètes
Quand les diplomates américains décrivent les Algériens comme des "analphabètes trilingues"
Yazid Slimani
WikiLeaks a achevé la publication des câbles diplomatiques américains concernant l’Algérie. Les plus "croustillants" ont fait l’objet de nombreuses reprises et commentaires dans les médias. D’autres sont passés plus discrètement, alors qu’ils en disent beaucoup sur la politique étrangère américaine à l’égard de notre pays. Les États‑Unis cherchent depuis plusieurs années à être plus présents économiquement en Algérie. Ils sont encore largement devancés par la France qui jouit d’une proximité géographique, historique, culturelle et surtout linguistique avec nous. Mais les Américains ne s’avouent pas vaincus. Ainsi, un câble daté du 16 octobre 2008 montre qu’ils comptent agir sur le plan linguistique pour se rapprocher des acteurs économiques du pays.
Dans ce câble, l’ambassade américaine à Alger dresse le bilan catastrophique mais réaliste de la politique algérienne en matière de pratique et d’apprentissage des langues. L’arabisation voulue après l’indépendance a formé une génération, « surtout les moins de 40 ans », d’« analphabètes trilingues », reprenant ainsi le constat de nombreux experts nationaux. « L’école algérienne produit aujourd’hui des diplômés qui doivent réapprendre des matières comme l’ingénierie, les sciences ou le commerce, en français pour trouver un emploi en Algérie ou à l’étranger », est‑il écrit.« Les 20‑40 ans parlent un mélange confus de français, d’arabe et de berbère qu’un des plus importants chefs d’entreprise a qualifié "d’inutile" », ajoute la diplomatie américaine dans ce câble. D’autres chefs d’entreprises reçus par l’ambassadeur ont décrit ces jeunes comme « une génération perdue » de travailleurs. Parmi eux, Mohamed Hakem, responsable marketing et communication du groupe ETRHB Haddad, qui affirme qu’il faut un à deux ans pour rééduquer un diplômé algérien et que ce problème de langue isole la jeunesse algérienne et la rend plus vulnérable à l’idéologie extrémiste.Plusieurs responsables algériens, dont le président de l’APN, Abdelaziz Ziari, ont ainsi fait part aux Américains de la volonté des autorités de développer la place de l’anglais dans le pays. Une langue neutre, sans le poids du passé, qui permettrait de contrer l’échec de la politique d’arabisation. Le directeur de la coopération au ministère de l’enseignement supérieur a ainsi évoqué avec l’ambassadeur américain de l’époque, David Pearce, la nécessité d’un « plan Marshall pour l’anglais ». -
Algerian watch
Algérie - Octobre 1988
- Les acquis perdus d’une révolte : Les leçons d’Octobre (EW, 05.10.11)
- Séminaire de RAJ sur les événements d’Octobre 1988 (EW, 04.10.11)
- Mechati : “j’avais mis en garde Chadli” (Liberté, 10.10.10)
- 5 octobre: Une date, un symbole, une promesse (EW, 05.10.10)
- Les partis politiques parlent du 5 octobre (EW, 05.10.10)
- Octobre 88: Commémorer pour lutter contre la politique de l’oubli (SA, 03.10.10)
- Ce pourquoi il y a eu l’explosion du 5 octobre 1988 (B. Ait Benali, 06.10.09)
- Qui se souvient du 5 Octobre ? (EW, 05.10.09)
- Bilan du 5 octobre 1988: La désillusion après l’espoir (EW, 14.10.08)
- En hommage aux martyrs du 5 octobre 1988 (AW, 05.10.08)
- Les 7 jours qui ébranlèrent le système (Liberté, 05.10.08)
- Octobre 1988, le tournant (L'analyse de Lounis Aggoun et Jean-Baptiste Rivoire, Extrait de "Françalgérie, crimes et mensonges d'États", 2004)
- 1989 : Kasdi Merbah, ou la démocratie endiguée (L'analyse de Lounis Aggoun et Jean-Baptiste Rivoire, Extrait de "Françalgérie, crimes et mensonges d'États", 2004)
- Cheikh Ahmed Sahnoun ou l’indépendance incarnée dans ses plus nobles dimensions (M. Brahami, mars 2004)
- Les événements d'octobre 1988 (Réponse au Mémoire de K. Nezzar, 01.07.02)
- Loi 90-19 du 15 août 1990 portant amnistie (pdf, 134kb)
- Octobre 1988: Tortures et droits de l'Homme (Abed Charef, 1989)
- Un chahut de gamin...? (Abed Charef, 1989)
- Addat, 20 ans, torturé à Alger (Comité national contre la torture, 1989)
- Arrestation avant les émeutes (Hacène Benazouz, Comité national contre la torture, 1989)
- Accusé d'être responsable des soulèvements (Mohamed Bouchakour, Comité national contre la torture, 1989)
- La gégène et le chiffon (Kamel Kateb, Comité national contre la torture, 1989)
- "Laisser crever comme un chien" (Arezki Tedjeddine, Comité national contre la torture, 1989)
- Chez les paras (Comité national contre la torture, 1989)
- A 500 dans une cave (Comité national contre la torture, 1989)
- Contraint de signer un PV sans le lire (Comité national contre la torture, 1989)
- LADH: Conférence de presse et rapport de synthèse (novembre 1988, pdf, 1,2mb)
- Rapport de la LADH à Oran (18.10.1988, pdf, 1,2mb)
- Le rassemblement du 5 octobre mobilise une large participation citoyenne (EW, 06.10.08)
- La ligue des droits de l'homme dénonce : Une conférence sur le «05 octobre» interdite (QO, 06.10.08)
- On a torturé dans les commissariats, les gendarmeries et les casernes : « Le cri des suppliciés » (EW, 05.10.08)
- Les grandes dates des révoltes pré-octobre 1988 (EW, 05.10.08)
- Le cahier noir d’Octobre 1988 : Les pages de la honte… (EW, 05.10.08)
- Sid-ahmed semiane:« Ceux qui ont fait la dictature ne peuvent pas faire la démocratie » (EW, 05.10.08)
- Les victimes d’Octobre en quête de reconnaissance (EW, 05.10.08)
- Me Mokrane Aït Larbi:« Le 5 Octobre est un règlement de compte politique au détriment de plus de 500 morts » (EW, 05.10.08)
- Daho Djerbal: « Octobre 88 était la convergence entre un ras-le-bol généralisé et de profondes divergences au plus haut niveau de l’État » (EW, 05.10.08)
- “La zone industrielle de Rouiba n’a pas enfanté le 5 Octobre, elle l’a subi” (Liberté, 05.10.08)
- Vues d’hier et d’aujourd’hui (S. Hadjeres, SA, 05.10.08)
- Octobre, ses promesses, son gâchis (A. Charef, QO, 05.10.08)
- 5 Octobre 88, tout bascule : Vingt ans après... la grande désillusion (M. Bensalah, QO, 05.10.08)
- 20 ans après le 5 octobre 1988: Le temps immobile (AN, 04.10.08)
- 5 octobre 1988 : Espoirs, désillusions et leçons (S-E.Sidhoum, 02.10.08)
- La commémoration du 5 octobre 1988 (Ali Yahia A., 30.09.08)
- Oublier Octobre ? (QO, 06.10.07)
- 5 octobre 1988: L’espoir enterré (EW, 06.10.07)
- Octobre 88: Espoir et désillusion (JI, 05.10.06)
- Au refuge des balles perdues: Introduction (Sid Ahmed Semiane, juillet 2005)
- 5 octobre 1988: « Celui qui les a poussés... » (EW, 05.10.05)
- Il y a 19 ans, le 5 octobre 1988 (Exp., 04.10.07)
- Que reste-t-il du 5 Octobre ? (Liberté, 05.10.05)
- «Nous commémorons le 5 octobre pour préserver cette brèche ouverte pour la démocratie» (JI, 05.10.05)
- Ras el Kabous: "J'ai payé la démocratie de ma chair" (Le Matin)
- Zaabat Abdelkader, ancien champion: " torturé pendant un mois" (Le Matin)
- Rabah n'a pas oublié: "J'ai reçu deux balles" (Le Matin)
- Révélation: Aboud Hicham contre Betchine (Le Matin)
- El Hadi Khediri: Le syndrome de la capitale (Octobre, ils parlent, Le Matin)
- Larbi Belkheir: "Il n'y a pas eu de complot" (Octobre, ils parlent, Le Matin)
- Lakehal Ayat: On sait qui a mis le feu aux poudres (Octobre, ils parlent, Le Matin)
- Khaled Nezzar: "Nous ne savions pas" (Oc
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L'EMIR DU QATAR EN ISRAEL (une visite secrete)
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Le pourquoi de la dépréciation du dinar algérien
Par|Depuis plus d’une année existe une différence entre le cours du dinar sur le marché parallèle (plus de 140 dinars un euro) et la cotation officielle (un euro pour 100 dinars) soit un écart de plus de 40%. Le tarissement de l’épargne de notre émigration ou certains voyages ponctuels vers l’étranger, du fait de l’allocation devises limitée, souvent invoqués, ne sont pas les seules explications. Il existe d’autres raisons fondamentales.
Premièrement. La faiblesse de la production et la productivité du fait que 97/98% des exportations sont le résultat des hydrocarbures à l’état brut et semi-brut, les 2/3 % hors hydrocarbures fluctuant pour un montant dérisoire entre 900 millions de dollars et 1,5 milliard de dollars. Ces 2/3% sont constitués en majorité de produits semi finis issus eux-mêmes des hydrocarbures et déchets ferreux et non ferreux. Les importations couvrent 70/75% des besoins des ménages et des entreprises dont le taux d’intégration ne dépasse pas 10/15%.
On peut démontrer facilement que le taux de croissance officiel hors hydrocarbures de 5/6% a été permis pour 80% via la dépense publique et qu’il ne reste pour les entreprises véritablement autonomes créatrices de richesses pouvant évoluer dans un environnement concurrentiel mondial moins de 20% du produit intérieur brut. Les recouvrements de la fiscalité ordinaire de l’Algérie ont été de 10,76 milliards de dollars au 1er semestre 2011 et celle de la fiscalité pétrolière, hors Fonds de régulation des recettes (FRR) à 20,4 mds USD, (61,24% du budget de l’Etat), données de l’organe officiel l'APS citant la Direction générale des Impôts (DGI). Et tout dérapage rampant du dinar par rapport au dollar, les ventes d‘hydrocarbures étant reconvertis du dollar en dinars, gonfle artificiellement le fonds des recettes et voile l’importance du déficit budgétaire. Cet artifice d’écritures explique que malgré que la cotation du dollar et de l’euro n’évolue pas dans le même sens, souvent la Banque d’Algérie dévalue simultanément le dinar à la fois par rapport au dollar et à l’euro, ce dernier renchérissant les importations des produits également écoulés sur le marché national en dinars auquel la valeur finale, sans compter les couts des circuits de distribution, est amplifié par les taxes douanières calculés sur la valeur import en dinars.
Cette dévaluation rampante du dinar par rapport à l’euro gonfle donc la fiscalité hors hydrocarbures et contribue aussi à voiler l’importance du déficit budgétaire. Si on suppose une appréciation du dinar de 50% rejoignant, en tendance, les cotations des monnaies marocaines et tunisiennes le déficit budgétaire dépasserait largement 60% du produit intérieur brut, étant entendu selon la technique retenue de la loi de finances du cours plancher de 37 dinars un dollar le cours des hydrocarbures, la différence avec le cours du marché étant placée dans le fonds de régulation qui en serait réduit d’autant. Pour plus de transparence et un calcul rationnel du réel déficit budgétaire, il serait souhaitable d’établir la loi de finances en référence au cours du marché, moyenne annuelle et de supprimer le fonds de régulation.
Les réserves de change
Autre aspect lié à la rente : les réserves de change, moyen et non facteur de développement, ont été estimées à 56 milliards de dollars en 2005, 77,78 milliards en 2006, 110 milliards en 2007 à 138,35 milliards de dollars en 2008, à 147,2 milliards en 2009, à 157 milliards de dollars fin 2010 et à 175 milliards de dollars le 1er juillet 2011 toujours grâce à la rente des hydrocarbures. Comme le niveau de la dette extérieure à moyen et long terme estimée à environ 4 milliards de dollars au 31/12/2010 (principal et service de la dette) et la dette intérieure à moins de 1 milliard de dollar ont été épongés toujours grâce à cette rente, encore qu’il faille non pas se limier à la balance commerciale mais étudier la balance de paiements qui montre que le montant poste assistance technique étrangère (appel aux compétences supposant la dévalorisation du savoir interne) est passé de 4 milliards de dollars en 2004 à 11 milliards de dollars entre 2009/2010 et approchera 12 milliards de dollars fin 2011/2012.
Dernier point relatif à la rente : l’agence officielle APS, sans analyse, donne le 30 octobre un bilan florissant de la Banque Extérieure d’Algérie (BEA) de 32 milliards de dollars oubliant facilement que c’est la banque de Sonatrach. Il faudrait donc faire la part des choses entre le management stratégique de la BEA et les dépôts de Sonatrach qui représentent la majorité des fonds de la BEA. Dès lors, on peut établir un coefficient de corrélation entre la cotation du dinar et l’évolution du cours des hydrocarbures pour un taux d’environ 70%, 30% étant dues aux phénomènes spéculatifs et aux sections hors hydrocarbures bien que limitées et que sans hydrocarbures la cotation du dinar s’établirait à entre 300/400 dinars un euro selon l’offre et la demande, l’économie algérienne étant une économie totalement rentière.
Deuxièmement. L’importance de la sphère informelle qui contrôle plus de 65% des segments de produits de première nécessité auxquels plus de 70% des ménages consacrent presque l’intégralité de leurs revenus (marché fruits et légumes, poisson, viande rouge et blanche, textile et cuir) et plus de 40% de la masse monétaire globale en circulation. La masse monétaire a été évaluée dans le dernier rapport de la Banque d’Algérie à 2.439 milliards de dinars fin 2010 donnant ainsi 13,62 milliards de dollars. Outre les augmentations de salaires dictées par la conjoncture mais qui ne peuvent être supportées par plus e 80% des PMI/PME constituant le tissu économique algérien, la solution de facilité serait, en cas de difficultés financières, de taxer les revenus visibles du commerce et de l’industrie puisque pour les revenus fixes c’est la retenue à la source, avec pour conséquence le gonflement de la sphère informelle. Or, l’économie moderne repose sur deux fondamentaux, le crédit et le contrat.
La sphère informelle c'est 9,75 milliards de dollars
La dominance est le cash. Les transactions informelles qui favorisent la corruption constituent un frein à la généralisation des transactions par chèques ou carte électronique. Ainsi, la sphère informelle contrôlerait 9,75 milliards de dollars. Aussi, il semble que le montant d’évasion fiscale donné par le ministre des Finances de plus de 1,5 milliard de dollars pour le premier semestre 2011 (soit en tendance annuelle 3 milliards de dollars) soit largement sous évaluée.
L’importance de cette masse monétaire captée, où existe une concentration du revenu au niveau de cette sphère avec des tendances monopolistiques et oligopolistiques (quelques offreurs pour une multitude de demandeurs) alimente la demande au niveau du marché de la devise parallèle. Ajouté à certaines périodes de pèlerinages, le passage du Remdoc au Crédoc sans transition comme moyen de paiement extérieur, l’assouplissement contenu dans la loi de fiances 2011 d’autorisation de 4 millions de dinars au lieu de 2 ayant un faible impact, bon nombre d’opérateurs recourent au marché parallèle de devises. Mais existe également un autre facteur : l’incertitude vis-à-vis de l’avenir où certains fortunés achètent des biens à l’étranger. La monnaie étant un rapport social traduisant la confiance entre l’Etat et le citoyen, le manque de confiance entraiîne une psychose qui veut qu’on aille vers les valeurs refuge, comme l‘or, l’immobilier ou la devise, sans compter la thésaurisation. Cela peut expliquer la pénurie de dinars malgré l’injection de monnaies la Banque d’Algérie, avec le risque d’une remise en circulation qui entraîinerait une poussée inflationniste. Cela explique également pourquoi la Banque d’Algérie ayant émis un important stock de billets de 2000 dinars, il y a pénurie car plus facilement stockable que les billets de 200 dinars ou 1000 dinars. En bref, il existe une dialectique des liens entre la logique rentière et l’extension de la sphère informelle qui favorise la dépréciation du dinar, l’évasion fiscale. Ce qui inévitablement constitue un véritable frein au véritable développement hors hydrocarbures.
En résumé
Evitons l’illusion monétaire et analysons le fonctionnement de la société algérienne sereinement. Car, se pose cette question : comment avec un dinar dévalué, des assainissements répétées des entreprises publiques toujours dominantes ayant coûté au Trésor plus de 50 milliards de dollars entre 1970/2011, il a été impossible de dynamiser les exportations hors hydrocarbures montrant clairement que le blocage est d’ordre systémique ? Pourtant, un processus de mutations internes est en train de se faire en Algérie largement influencée par la mondialisation (révolution d’internet) qui annonce de nouvelles mutations politiques et sociales qui peuvent être soit négatives ou positives, fonction de la gouvernance qui doit prendre en compte tant les transformations sociales internes que les nouvelles mutations mondiales.
Ces mutations conditionneront ou pas un développement durable hors hydrocarbures sachant que l’Algérie ayant actuellement 36 millions d’habitants sera dans 25 ans 50 millions sans hydrocarbures – entendu en termes de rentabilité financière - se posera alors la problématique de la transition d’une économie de rente à une économie productive rentrant dans le cadre des avantages comparatifs mondiaux. Ce n’est pas une fatalité, l’Indonésie étant par le passé un gros exportateur d’hydrocarbures est devenue depuis quelques années importateur net, mais ayant préparé cette transition. Cette transition est possible, pour peu que se réalisent les mutations systémiques nécessitant un profond réaménagement dans les structures du pouvoir qui repose essentiellement sur la rente, la distribution de revenus sans contreparties productives pour une paix sociale fictive et éphémère.
Professeur Abderrahmane Mebtoul
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El-Djazira TV et Al-Qaïda, créations prouvées de la CIA et du Mossad
Par|Lors d’une session d’une Conférence permanente de l'audiovisuel méditerranéen (Copeam, Jordanie 20, 21 avril 2007), Mohamed Abassa, expert consultant en communication audiovisuelle, a donné une conférence devant les responsables et experts des télévisions et radios publiques du pourtour méditerranéen.
Le conférencier a failli être lynché par les services de sécurité jordaniens et ne dut son salut qu’à la protection des délégués européens et plus spécialement français. Les délégués arabes, délégués maghrébins compris, n’étaient guère préparés ni habitués à ce genre de discours technique sur l’audience des TV arabes et bien plus sur leurs perceptions par les opinions publiques arabes. D’autant que les arguments et preuves avancées par le conférencier pour établir la faillite des TV arabes et maghrébines sortaient d’un sondage euro-méditerranéen, financé par la Copeam et l’UE, portant sur treize grandes villes méditerranéennes dont sept capitales arabes. Les délégués arabes et maghrébins n’acceptaient pas l’idée démontrée qu’ils utilisaient les modernités techniques du 20ème siècle pour asseoir et poursuivre les féodalités sociales et politiques du moyen âge. C’est exactement comme si, en leurs temps respectifs, les rois fainéants, Dagobert en tête, Jeanne la folle, Charles Quint, Louis XIV, Marie Antoinette, Napoléon, disposaient sans partage de la TV, des radios et du numérique pour asseoir leur pouvoir d’autocrates. C’est à ce moment précis de l’intervention que le son et les traductions furent coupés. C’est à ce moment précis que la sympathique représentante de la reine quitta précipitamment la salle suivie, bien évidemment, par le représentant du roi, ministre de son état. Il est vrai, pour l’histoire et l’anecdote, que le délégué algérien, HHC, accessoirement DG de l’ENTV, protesta un petit chouia en faisant une petite moue, mais vraiment petite, de protestation symbolique. La messe était dite ; le conférencier provocateur et dérangeur des tranquillités arabes fut exclu. Sans appel. Pas même des délégués algériens.
La communication de Mohamed Abassa, qui semblait fortement déplaire aux dirigeants des télévisions arabes tous présents à Amman, a été émaillée d'incidents inhabituels et assez révélateurs de l'état d'esprit des broadcasters arabes dès lors qu'on touche à la qualité et aux contenus de leurs télés: la traduction simultanée a été brutalement interrompue (arabe et anglais) et le débat tout simplement déprogrammé.
Voici quelques extraits de cette communication consacrée, entre autres, à la chaîne qatarie El-Djazira dont on découvre aujourd’hui et assez tardivement les orientations sionistes. Cette chaîne a toujours roulé pour la défense des intérêts stratégiques d’Israël, du Mossad et de la CIA. Les faits démonstratifs de cette orientation avérée sont vérifiables à tout moment et sur l’ensemble des thèmes récurrents abordés par le conférencier. Très curieusement et très significativement, les qualités de membre du conseil scientifique et d’adhérent de la Copeam ont été retirées à M. Abassa, juste après cette conférence. Comme quoi, le Mossad, assassin de Mohamed Boudia, veille toujours au grain. Al-Qaïda, El-Djezira, le bras armé et le bras médiatique du Mossad et de la CIA sont toujours là.
Les dessous de la chaîne El-Djezira
La chaîne privée qatarie a été créée et financée en 1996 par l'émir du Qatar Cheikh Hamad Ibn Khalifa Al Thani sur ses fonds propres, c'est-à-dire sur ceux de l'Etat étant connu que l'Etat c'est lui et lui c'est l'Etat.
Cette chaîne réalise actuellement des performances d'audience qu'aucune télévision transnationale arabe ou autre n'a pu atteindre à ce jour ; plus de 45 millions de téléspectateurs dans le monde et, plus spécialement dans le monde arabe. Mais il faudra nuancer ces performances car un même téléspectateur peut être comptabilisé en audiences cumulées de 2 à 10 fois pour différentes audiences soit un public effectif d'individus regardant qui avoisinerait les 18 millions d'individus de 16 ans et plus par communauté d'audience. Cette performance est atteinte, hors information et documentaires exclusifs qui restent le monopole d'El-Djazira.
Le deux poids, deux mesures d’El Djazira
Il faut signaler aussi qu'en dehors des communautés arabophones installées en Europe, l'audience de cette chaîne dans sa version arabe reste quasi nulle dans les foyers européens du nord méditerranéen.
Première interrogation. Comment se peut-il, se fait-il que cette chaîne soit souvent comptable des atteintes aux droits de l'homme dans la plupart des pays arabes et/ou musulmans et ne dise rien, strictement rien, sur les atteintes à ces mêmes droits dans l'émirat qatari où vit cette chaîne ou dans les autres émirats amis ? Comment se fait-il que les régimes théocratiques et féodaux arabes et/ou musulmans amis de Sa Majesté Cheikh Hamad Ibn Khalifa Al Thani dit le magnifique ne sont jamais critiqués par cette chaîne si regardante ailleurs et plus encore dans le monde arabe ?
Il faut rappeler que dans l'émirat du Qatar, après Dieu, il y a Cheikh Hamad Ibn Khalifa Al Thani, celui là même qui a destitué son propre père du trône pour s'offrir le pouvoir. Dans ce paradis appelé Qatar et auquel El-Djazira ne reproche strictement rien. Au Qatar il n'y a pas d'opposition, pas de partis politiques, pas de syndicats, pas de presse libre, pas d'ONG, pas de droits de l'Homme, pas de société civile, pas d'associations, pas de droits de la femme. La femme a le statut officiel de viande parfumée autorisée aux seules fonctions de donner des enfants et du plaisir.
Il faut rappeler aussi que l'autre chaîne qatarie Qatar TV, la demi-soeur d'El-Djazira, raconte à longueur de journée et à longueur d'année le bonheur infini de vivre sous le règne indiscutable de Sa très grande Majesté Cheikh Hamad Ibn Khalifa Al Thani, élu de Dieu à cette fonction comme nous le rappelle la divine télé de Sa Majesté. Il est aussi, accessoirement, un grand ami de l'Algérie par les riches liens que seules nos grasses outardes, plus que la diplomatie, savent créer et entretenir.
Les amis qataris de Bouteflika viennent régulièrement chasser l’outarde et la gazelle algériennes au mépris des lois nationales avec l’aide des Walis et de la maréchaussée algérienne. Les ministres algériens de l’intérieur et de l’environnement n’y voyant strictement rien à redire. Qui oserait dire au Président de la RADP de fermer sa braguette ou à l’Emir d’arrêter de déféquer sur l’Algérie ?
Certains pensent déjà à réfréner les hystéries cathodiques de la chaîne qatarie en privant son maître, l’Emir facétieux de son dessert d'outardes algériennes. Plutôt que faire de bonnes TV arabes, essayons ces représailles outardières ; mais étais-je contenu par mes doutes qu'il en serait ainsi. Essayons l'outarde ; visons le ventre ; pas la tête ni le cœur ; peine perdue; ils n'en ont pas.
Les choix iconoclastes d’El-Djazira
Deuxième interrogation. Pourquoi El-Djazira s'attaque souvent aux seuls pays arabes et/ou musulmans dont les positions sont fermes avec Israël ? Pourquoi El-Djazira attaque régulièrement l'Algérie et à des moments précis: quand les relations algériennes sont tendues avec le Maroc ou avec les USA, quand les islamistes reçoivent des coups, quand l'islamisme décline. Qui donc gagne à soutenir les terroristes et à maintenir un climat de violence permanent en Algérie ? De toute évidence, ce sont les USA et Israël qui gagnent à ce commerce criminel qui consiste à tenter toujours de fragiliser l'Algérie pour tenter de la faire entrer de force dans le camp impérialo-sioniste. Le forcing pour créer l’Africom, l’exacte réplique d’El-Qaida, pour dominer tout le Sahel ; le grand rêve d’Israël. C'est le but stratégique de la chaîne israélo-qatarie dans ses fréquentes campagnes contre l'Algérie.
Troisième interrogation. L'audience de la télévision israélienne étant nulle dans le monde en général et dans les pays arabes en particulier, le discours officiel de l'Etat israélien trouve bien meilleure audience en utilisant El-Djazira plutôt que ses propres réseaux dans le monde. Sinon comment expliquer ces facilités récurrentes qu'El-Djazira accorde tous les jours aux politiques et militaires israéliens pour s'adresser directement aux téléspectateurs arabes ? Durant la dernière invasion du Liban, des ministres israéliens intervenaient tous les jours et en direct dans cette chaîne, certains plusieurs fois par jour, jusqu'à 4 fois comme la ministre de AE Mme Tzipi Livni, jusqu'à 8 fois par jour pour le ministre israélien de la Défense M. Amir Peretz. Est-ce un hasard ? Est-ce vraiment un hasard ? Durant cette invasion, quatre envoyés spéciaux de la chaîne qatarie intervenaient directement et librement en direct à partir d'Israël. Connaissant le contrôle et le verrouillage total de l'information par l'armée israélienne en période de crise y compris sur ses propres médias, il est plus qu'étonnant qu'une telle confiance, une telle liberté de parole et de mouvement soient accordées aussi spontanément à une chaîne réputée pro-arabe et pro-islamiste. La propagande savante des laboratoires américano-sionistes a fait de cette télévision une chaîne d'apparence anti-israélienne et antiaméricaine pour la rendre populaire et crédible dans les chaumières arabes étant entendu que l'audience des TV nationales arabes est quasi nulle dans la plupart de ces pays.
La majorité des scoops et autres artifices médiatiques à grands succès et dont on ignore à ce jour l'origine réelle ont en réalité pour seules fonctions médiatiques, celles de suborner le téléspectateur arabe dans un esprit de battue séductrice, faire accroire aux masses arabes qu'El-Djazira roule pour les causes des peuples arabes, ce qui, naturellement, est strictement faux. Au contraire, le fond de sa ligne exprime pour l'essentiel le point de vue américano-sioniste dans un emballage et un camouflage professionnels presque parfaits. Il est vrai par ailleurs que la sénescence et la désuétude des TV arabes contribuent pour beaucoup dans les réussites d'audience d'El-Djazira.
Quatrième interrogation. Sachant par ailleurs que l'émirat entretient de solides relations avec Israël sur les plans politique, militaire, diplomatique, sécuritaire et commercial, sachant aussi que le grand Cheikh Hamad Ibn Khalifa Al Thani a offert son territoire, ses ports et ses bases militaires aux Américains pour perpétrer le plus grand génocide de ce siècle contre le peuple irakien (800 000 morts à ce jour), il est permis de penser que la chaîne El-Djazira n'est rien d'autre qu'une autre contribution, une autre infamie parachevant, par les médias aussi, l'excellence des relations israélo-qataries. Précisons aussi que la sécurité personnelle de l’émir et de sa famille est assurée en permanence par des agents et des officiers israéliens. Le bureau de liaison d’Israël au Qatar est plus important que l’ensemble des ambassades des pays arabes et islamiques à Doha. Etonnant ? Non. Pour faire son coup d’Etat, le jeune et gros prince a fait appel à des mercenaires israéliens pour s’emparer du trône de son père.
Rappelons aussi pour l’anecdote salace que l’émirat du Qatar reçoit à longueur d’année des permissionnaires militaires américains en opération dans la région (Irak et Afghanistan) venus jouer au repos du guerrier auprès de cinq mille prostituées égyptiennes offertes par Hosni Moubarek en guise de contribution égyptienne à l’effort de guerre antiterroriste. Cela rapporte semble-t-il plus de 200 millions de dollars à la famille Moubarek et associés. Mais, comme toujours, ce sont les Saoudiens qui payent la facture comme contribution au relèvement du moral des troupes alliées qui protègent le royaume.
Il est vrai aussi que ceux qui se plaignent de cette chaîne, assez tardivement du reste, l’ayant utilisé à faire ou à laisser faire de moins mauvaises télévisions dans leurs pays respectifs. C'est la première et seule condition pour contenir et limiter les dégâts ravageurs de cette chaîne dont on découvre aujourd'hui seulement les nuisances et les ancrages avérés qu’elle a essentiellement avec le Mossad et la NED-CIA.
5ème et finale interrogation. Cette chaîne étant officiellement de statut privé, comment fait-elle pour survivre commercialement avec autant d’aisance et de moyens ? D'évidence, ses recettes publicitaires semblent dérisoires comparées à ses immenses charges de fonctionnement. Qui paye la différence ou, en d'autres termes, qui soutient et finance la chaîne ? Le Mossad ? La CIA ? Sa majesté l'émir régnant ? Les trois ? Tout porte à croire que les gagnants politiques de cette chaîne à haut rendement d'influence sont les sponsors et les soutenants financiers cachés, jamais déclarés. Car, un professionnalisme de façade aussi poussé avec un maillage géographique aussi complet de la planète terre pour la couverture de l'événement nécessitent des moyens techniques et financiers considérables que les modestes recettes commerciales de la chaîne ne suffisent pas à couvrir. Loin s’en faudrait. C'est cela la première tromperie sur la marchandise qui consiste à faire croire et accroire aux téléspectateurs arabes que le miracle nommé El-Djazira tient aux seuls talents et audaces d'une cinquantaine de journalistes de génie. Trop gros, trop court comme explication. Le miracle nommé El-Djazira tient seulement et essentiellement aux génies diaboliques cumulés du Mossad et de la CIA et à rien d'autre. Le reste, tout le reste, c'est du blabla d'habillage et de camouflage jetés aux yeux des pauvres téléspectateurs arabes ballotés et tiraillés entre les fausses séductions du Mossad et de la NED-CIA au travers d’El-Djazira et les horreurs cathodiques des dictatures arabes et maghrébines voulant à tout prix se maintenir au pouvoir. C’est ce que nous rappellent tous les jours l’ENTV et ses sœurs siamoises des dictatures du pire. Nous suffit-il de nous en indigner ? Assurément pas. Il nous agir.
Mohamed Abassa
Pour Al-Qaïda, je vous invite à lire ce document américain d’une grande pédagogie cognitive, imparable
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Salaires en hausse pour les hauts cadres!! la hogra salariale et les autres les moyens cadres à la poubelle
source :le soir dz
Le salaire des hauts cadres de l’Etat, calculé sur la base de dix fois le SNMG fixé par arrêté gouvernemental à 8 000 DA, est appelé à être revu à la hausse, soutiennent des sources syndicales sûres.
Le dossier évoqué lors de la récente entrevue entre Tayeb Louh et Sidi Saïd et soutenu par ce dernier a été transmis en ce début de semaine au Premier ministère, où on indique qu’Ahmed Ouyahia a donné son accord pour la révision de cette disposition, dont l’entrée en vigueur est fixée au 1er janvier 2012. -
Des revenus de la survie distribués dans nos usines
industrie
Par : Djamel ZIDANE L’article 87 bis consacre le tassement des salaires.
Nous sommes rendus dans la zone industrielle qui reflète l’état des salaires du secteur public industriel. Notre interlocuteur, responsable du syndicat UGTA de la zone, nous a livré maints détails sur la politique salariale dans nos usines. En particulier, l’article 87 bis suscite le mécontentement. L’article 87 bis du code du travail, d’après M. Messaoudi, “il (l’article 87 bis) a mis tout le monde sur le même niveau, qu’il s’agisse d’un travailleur nouveau ou ancien, expérimenté. Un exemple : un chauffeur qui perçoit un salaire de base de 10 000DA/mois, atteindra 15000DA avec les primes, soit le SNMG actuel, avec 10 ou 15 ans d’ancienneté. Le nouveau chauffeur ne percevra pas un salaire inférieur et du coup la notion d’expérience professionnelle sera remise en cause”. La grille des salaires moyens dans le secteur public s’établit comme suit dans l’industrie, principalement SNVI-Rouiba. Salaire de base d’un ingénieur débutant dans le secteur industriel public : 22 000 DA/mois, ce salaire de base est de 28 000 DA, en moyenne pour un ingénieur bénéficiant d’une ancienneté de 10 ans et atteindra environ (salaire de poste moyen) 35 000 DA/mois. Le salaire souffre de nombreuses retenues, IRG (40%) et cotisations sociales. Les retenues globales dépendront des primes de PRI-PRC. Chez SNVI, il existe l’IFF (indemnité de frais de fonction) réservée aux cadres qui peut attendre un maximum de 40% du salaire. Petite simulation de salaire, avec des taux de prime au maximum : PRI (15%), PRC (22%), IEP (72%), un cadre pourrait percevoir 142% de son salaire en primes diverses, calculées au maximum dans le meilleur des cas ! Pour un ingénieur ancien de 10 ans, cela donnerait donc près de 100 000 DA de salaire brut par mois, en cas de bonne conduite. Remarque : chez SNVI ingénieurs et cadres administratifs sont classés dans la même grille salariale. Un ingénieur de 20 ans d’ancienneté peut atteindre un salaire net compris entre 58 000 et 64 000 DA, en moyenne. Un TS dispose d’un salaire de base de 21 000 DA, en moyenne et sa paye mensuelle peut atteindre entre 47 000 et 48 000 DA, avec une ancienneté de 20 ans. Sont classés dans la même catégorie que le TS, les contremaîtres et techniciens anciens, qui perçoivent entre 48 000 et 50 000 DA nets, en moyenne, par mois. Quel serait l’impact de la suppression du fameux 87bis du code du travail, sur les salaires ? D’après M. Messaoudi, “si le 87bis est maintenu, aucune incidence ne sera notée sur les salaires. Si on applique le nouveau SNMG à partir du mois de janvier 2012, il passera de 15 000 DA à 18 000 DA/mois. La quasi-totalité des travailleurs ne bénéficiera pas de cette augmentation. Actuellement le SNMG tient compte de l’ensemble des primes, ce qui fait que rares sont les travailleurs qui perçoivent moins de 18 000 DA/mois. Au contraire, l’augmentation du SNMG va créer un gros problème ! Exemple : si je suis chef d’équipe, que je perçois 18 200 DA/mois, après des années d’ancienneté, le premier ouvrier recruté va percevoir ce salaire, selon la loi, avec une différence de 200 DA en ma faveur ! L’ouvrier exécutant qui percevait 15 000 DA/mois, percevra en janvier un salaire de 18 000 DA ! Avant janvier la différence de salaire entre moi, chef d’équipe et le nouvel ouvrier, était de 3200 DA. Après elle ne sera plus que de 200 DA. Le 87bis favorise le tassement des salaires vers le bas. L’augmentation du Snmg aura un effet négatif sur les salaires qui seront tassés sur une faible fourchette. Ne seront bénéficiaires que les salaires inférieurs à 18 000 DA. Les salaires supérieurs à 18 000 DA ne bénéficieront pas de l’augmentation !” Et si le 87 bis venait à être abrogé ? “Là il y aura un impact financier important, mais en revanche, tous les problèmes seront réglés. Exemple, aujourd’hui, quand un salarié perçoit un revenu de 15 000 DA, les primes sont incluses. Si on supprime le 87 bis, le Snmg devient salaire de base car les primes ne seront pas comptabilisées dans le calcul du Snmg. Du coup les primes deviennent un plus. Au cas où le Snmg passerait à 18 000 DA, tous les salaires seront concernés par l’augmentation et le tassement des salaires par le bas sera supprimé” S’agissant du secteur privé, le SG de l’Union territoriale UGTA/Rouiba affirme que “les salaires y sont catastrophiques au niveau des ouvriers et du petit personnel ; alors que le personnel qualifié, ingénieurs, TS, personnel d’encadrement et de maîtrise, négocie son salaire au cas par cas. Actuellement de nombreux travailleurs ne perçoivent même pas le SNMG et ne sont même pas déclarés. L’inspection du Travail se montre souvent impuissante à remettre les choses en place. Si les ingénieurs et les TS arrivent à négocier leurs salaires au mieux de leurs intérêts, les travailleurs moins qualifiés souffrent beaucoup dans le secteur privé et nous tentons l’impossible pour les syndiquer, malgré tous les problèmes rencontrés chaque jour dans cette activité de missionnaire. Si les patrons apprennent que leurs travailleurs souhaitent créer une section syndicale, ils n’hésitent pas à les mettre à la porte sans autre forme de procès, faisant fi de la loi 90-14, qui est claire à ce propos.” C’est bientôt l’Aïd et de nombreux syndiqués attendent une entrevue avec le SG de l’Union territoriale de Rouiba qui avoue travailler tous les jours, même les vendredis, sans arriver à résoudre tous les problèmes en suspens. Il est vrai que la zone industrielle de Rouiba résume à elle seule les contradictions et l’état des lieux des problèmes vécus de l’industrie nationale depuis des lustres. Mais cela est déjà une autre question.
Salaires nets à la SNVI
Ouvrier débutant : 22 000DA/mois
(AF non comprises)
ouvrier 10 ans ancienneté : 27 à 28 000 DA
TS débutant : 27 000 DA
TS 5 à 10 ans ancienneté : 33 à 34 000 DA
Ingénieur débutant : 38 000 DA
Ingénieur 5 à 21 ans d'ancienneté : 42 000 DA
Cadre débutant : 36 000 DA
Cadre 5-10 ans d'ancienneté : 40 000DA
Il s'agit de salaires moyens, avec des fluctuations lorsque le cadre est aussi ingénieur ancien bénéficiant de primes liées à sa fonction. -
Les “indignés algériens” haussent le ton
Des mouvements de protestation en série
Par : A HAMMA
Retraités, cheminots, travailleurs des collectivités locales, de l’éducation nationale, médecins, avocats, magistrats s’indignent et manifestent leur colère face à la précarité de leur situation socioprofessionnelle et à l’érosion de leur pouvoir d’achat. Au cœur de cette contestation, les revendications salariales occupent la première place.
En vérité, la question salariale en Algérie, comme sous d’autres cieux, à l’instar du mouvement des indignés en Occident, s’affirme et se pose aujourd’hui comme une préoccupation majeure qui imprègne de plus en plus largement les sociétés humaines, par- ce qu’elle détermine leurs conditions de vie. Elle constitue pour les pouvoirs publics algériens un véritable “casse-tête”. Coincés entre une croissance économique qui peine à s’installer durablement et une pression sociale liée essentiellement à l’érosion du pouvoir d’achat, ces derniers agissent par à-coups et de manière cyclique en gérant des situations de crises devenues endémiques. L’amplification des contestations sociales depuis notamment janvier 2011 — début du déclenchement du printemps arabe — et les résultats de la dernière Tripartite, qui ont déçu de larges couches de travailleurs, de retraités ainsi que d’autres catégories socioprofessionnelles, mettent à nu de façon dangereuse les fissures du front social. Au demeurant, les incohérences de la politique salariale menée par les pouvoirs publics avaient déjà, dans un passé récent, fait l’objet de critiques par le Cnes (Conseil national économique et social) qui avait estimé que les différentes revalorisations ont été effectuées “d’une manière cyclique et sans rapport direct avec la productivité du travail et l’inflation”. Ce parlement social avait suggéré dans le même temps “d’aborder la question plus globale des revenus salariaux et des critères qui contribuent à leur détermination et à leur augmentation”. L’incapacité de l’État à réguler le marché local des biens de large consommation, fortement dépendant des fluctuations des marchés internationaux et de l’emprise de la spéculation, en plus de la faible productivité de l’outil de production national rendent la situation plus complexe. Selon le docteur Mebtoul, professeur d’université et expert international, la sphère informelle contrôle quatre segments-clefs des produits de consommation qui représentent 70% des besoins essentiels de la population. Il s’agit des fruits et légumes, viandes et poissons pour les marchandises locales, les textiles et chaussures pour l’importation (enquête CNEAP de septembre 2007). À ces paramètres vient se greffer une poussée inflationniste qui repart à la hausse, estimée par les spécialistes à plus de 4,6%. Cette dernière est accentuée par la détérioration de la valeur du dinar qui perd 25% face à l’euro et 15% face au dollar. La combinaison de l’ensemble de ces facteurs s’est traduite par une amplification de la précarité sociale et la paupérisation de plus en plus grande des couches moyennes, menaçant dangereusement la stabilité et la cohésion sociales. Devant une telle situation, de nombreuses voix se sont élevées pour attirer l’attention des pouvoirs publics sur les risques d’une explosion sociale. Ainsi, les syndicats autonomes et certaines formations politiques avaient suggéré un SNMG à plus de 30 000 DA pour faire face à la dégradation du pouvoir d’achat. Pour sa part, l’UGTA, dans une étude sur le même thème, avait recommandé un SMIG à 25 000 DA. De façon générale, les spécialistes des questions salariales estiment que le salaire pouvant faire face à la dégradation du pouvoir d’achat doit osciller entre 40 000 et 50 000 DA. D’autant que certaines enquêtes sur les salaires révèlent que “la salarisation est en net recul et est passée, en 20 ans, d’environ 50% à moins de 20% — en 2008/2009 — dans la structure du produit intérieur brut (PIB), contre 50% à 60% dans les pays développés et émergents”. Cette baisse, accompagnée d’une fragilisation de la relation de travail du fait de la précarité de l’emploi, s’est effectuée essentiellement au profit des sphères spéculatives et rentières. Ainsi, un sentiment d’injustice et une perte de confiance dans la démarche salariale menée par les autorités et les arguments que ces dernières mettent en avant pour limiter au strict minimum les revalorisations des rémunérations nourrissent le mécontentement social. Ce sentiment de frustration se nourrit également de l’aisance financière de l’Algérie dont le pouvoir s’enorgueillit.
La poursuite des mouvements de revendications sociales est la parfaite illustration de cette cassure entre la société et le pouvoir politique. Le manque de concertation et de dialogue, notamment avec les syndicats autonomes, de plus en plus mobilisateurs et crédibles, tout particulièrement auprès des catégories sociales les plus “conscientes” — enseignants, médecins, avocats, fonctionnaires —, alimente les tensions et potentialise les mécontentements.
Cette évolution de la situation économique et sociale est cependant ponctuée de revalorisations des salaires des couches les plus vulnérables. Ainsi, durant les cinq dernières années, les salaires de la majorité des Algériens ont été revus à la hausse par l’Exécutif dans le cadres des tripartites. Ces revalorisations ont concerné plus d’un million d’Algériens. Ainsi, le SNMG a été revu à la hausse, passant de 12 000 à 15 000 DA et, tout récemment, à 18 000 DA. Par ailleurs, la révision du régime indemnitaire de la Fonction publique a mobilisé 140 milliards de dinars. La masse salariale, quant à elle, se chiffre actuellement à environ 1500 milliards de dinars, selon Karim Djoudi, ministre des Finances. De tels efforts, il faut tout de même le dire, ne peuvent porter leurs fruits qu’en jugulant l’inflation par des mesures de régulation du marché des biens de large consommation d’une part, et d’autre part en consolidant et en élargissant les instruments incitatifs en faveur des secteurs productifs privés et publics, notamment les PME et PMI, pour développer de nouvelles niches de productivité et booster la croissance hors hydrocarbures. Ce sont aussi les dernières conclusions de la mission du FMI dans notre pays qui estime que le “PIP” (programme d’investissement public) ne peut plus jouer un rôle dynamique et recommande que le secteur privé doit prendre le relais pour “créer de l’emploi et favoriser la diversification de l’économie hors hydrocarbures”.
A. H. -
SALAIRES : CES ÉCARTS QUI CHOQUENT LES ALGÉRIENS
Disparité des revenus entre la Fonction publique et le secteur productif
Par : Khaled R.
De l’inégalité salariale
Depuis janvier 2011, on a enregistré une longue série d’augmentations de salaires dans les différents corps de la Fonction publique. Médecins, dentistes, spécialistes et enseignants du supérieur notamment sont les bénéficiaires de ces revalorisations des rémunérations.
Paradoxalement, quitte à le répéter, ces rattrapages ont été effectués sans que l’État exige de ses fonctionnaires une contrepartie en matière d’amélioration des services. Pendant ce temps, ces dépenses n’ont pas été accompagnées d’une plus grande performance du secteur industriel. Du coup, ces mesures, au lieu d’apaiser le front social, ont pour conséquence une plus grande hausse des prix des produits de large consommation. En un mot, elles sont inflationnistes.
Ce que l’État tend d’une main, il l’arrache de l’autre. Par ailleurs, elles consacrent des disparités entre différents corps de fonctionnaires, entre les rémunérations de l’administration et les salaires du secteur public industriel. À cette allure, il vaut mieux choisir d’être un col blanc qu’un col bleu.
D’une part, ces augmentations posent à terme de sérieux problèmes en matière d’équilibres macroéconomiques. À moins d’une redynamisation du secteur productif, une véritable diversification de l’économie nationale, l’Algérie ne pourra assurer ces salaires et ces transferts sociaux dans 5 à 10 ans. En un mot, l’Algérie vit actuellement au-dessus de ses moyens. Elle n’est pas à l’abri du scénario grec, en cas de retournement durable du marché pétrolier. En tout état de cause, cette politique nous mènera tôt ou tard au chaos. Il s’ensuit que de meilleurs salaires et un meilleur pouvoir d’achat sont garantis par une économie fondée sur la performance et la productivité.
D’autre part, les grilles de salaires de la Fonction publique et de certaines entreprises publiques masquent les avantages que certains hauts dirigeants s’octroient : gratuité de la restauration, des frais de véhicule de service, voire même un véhicule à la disposition de l’épouse. D’aucuns parmi les dirigeants de banques publiques bénéficient, du reste, dans l’opacité, des avantages de leur poste d’administrateur dans les filiales implantées à l’étranger : jetons de présence en devises, frais de déplacements à l’étranger gratis.
Cette situation est caractéristique d’une économie rentière. Traire la vache à lait est plus rémunérateur que l’effort dans un atelier, une usine ou une mine. Si vous comparez la situation d’un député à un spécialiste en médecine, un professeur d’université ou à un chercheur qui travaille au moins dix fois plus, vous comprendrez qu’on est dans un système qui encourage la médiocrité et les courbettes au pouvoir en place. Cela explique pourquoi l’Algérie n’a pas une véritable politique salariale fondée sur le mérite, la performance ou la productivité. Il faudra peut-être que la panique s’installe chez nos dirigeants avec la chute des prix du baril pour que les décideurs se penchent sérieusement sur cette question dont l’enjeu est d’assurer notre développement durable et notre positionnement en tant que grand pays émergent. Ceci est loin d’être une politique sage, ni une bonne gouvernance.
Ceci est une gestion de court terme. Une gestion d’un épicier au lieu d’un stratège.
Pourtant, il suffit de jeter un coup d’œil sur les salaires des collaborateurs des entreprises étrangères et de grandes firmes privées algériennes qui connaissent une croissance à deux chiffres pour se rendre compte que la performance s’acquiert au prix d’une politique salariale axée sur le résultat.
K. R.
Libecosup@yahoo.fr -
no moment
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Classement des pays en matière de développement humain
Notre pays dégringole à la 96e place
Classée l’an dernier au palmarès des dix meilleures progressions en matière de développement humain, l’Algérie dégringole dans le classement de l’année 2011, publié hier par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Appartenant à la catégorie des pays à développement humain moyen, l’Algérie se situe à la 96e place cette année sur 187 pays et territoires couverts, alors qu’elle se plaçait au 84e rang sur 169 pays et territoires en 2010, est-il indiqué dans le rapport 2011 sur le développement humain, intitulé Durabilité et équité : un meilleur avenir pour tous.
Une perte, donc, de 12 places pour l’Algérie. Son indice de développement humain (IDH) en continuelle hausse (d’IDH de 0,698 en 2011 contre 0,696 en 2010) lui permet de maintenir sa stabilité dans la catégorie des pays à développement moyen, mais pas assez pour résister aux sauts qualitatifs opérés par d’autres pays.De nettes améliorations en matière de santé et d’éducation ont été notées en Algérie, ces dernières années, avec une croissance annuelle moyenne de 1,03% depuis l’an 2000. Une progression rendue possible par l’apport conjoncturel de la rente qui ne peut s’inscrire dans la durée, précisent plusieurs observateurs nationaux. Mais qu’à cela ne tienne, l’IDH de l’Algérie est passé de 0,443 en 1980 à 0,537 en 1990 et à 0,602 en 2000 avant de s’établir à 0,698 en 2011. Même si cette évolution ne permet pas à l’Algérie de concurrencer d’autres pays, bien plus avancés en matière de libertés et de qualité de vie.
En tête du classement de ce rapport, qui tente de mesurer chaque année l’indice de développement des pays en se référant à leurs niveaux de santé, d’éducation et de revenu, la Norvège avec un indice de 0,943 – la note parfaite étant 1 – suivie de l’Australie et des Pays-Bas alors que le Niger, le Burundi et la République démocratique du Congo – avec un indice de 0,286 – clôturent cette hiérarchisation. La Libye dépasse de loin les pays du Maghreb avec un indice qui lui permet d’occuper le 64e rang. La Tunisie, 94e, se situe deux places avant l’Algérie. L’Egypte, 113e et le Maroc 130e viennent bien après. Le vent de révolte qui a soufflé sur quelques-uns de ces pays a favorablement modifié la donne sur le plan mondial.
Un bond en avant grâce au Printemps arabe
Le rapport du PNUD fait état de progrès immenses accomplis dans le monde au cours des quarante dernières années. «Depuis 1970, l’indice de développement humain a connu une progression vertigineuse – 41% dans l’ensemble et 61% dans les pays dont l’indice de développement humain est le plus faible – (…) mais la répartition des revenus s’est détériorée et la dégradation de l’environnement pèse sur les perspectives futures», expliquent les auteurs du rapport. Derniers progrès en date : le nombre de pays démocratiques est passé de moins d’un tiers à trois cinquièmes. Le Printemps arabe, qui semble avoir libéré quelque 100 millions de personnes de régimes autocratiques en place depuis plusieurs décennies, a constitué «un grand bond en avant», précise encore le rapport, non sans marquer quelques régressions tout de même.Notamment dans la distribution des revenus qui s’est aggravée dans la plupart des pays du monde. L’Amérique latine présente toujours «les inégalités les plus saillantes en termes de revenus, bien que l’on constate une réduction de ces disparités au sein de plusieurs pays, comme le Brésil et le Chili». Le grand perdant de ce classement reste la République démocratique du Congo, pays occupant la dernière position dans le rapport 2011, où plus de trois millions de personnes sont mortes du fait de la guerre et de maladies liées au conflit.
Rapport 2011 sur le développement humain :
- Indice de développement humain (IDH) : 0,698
- Espérance de vie à la naissance : 73,1 années
- Durée moyenne de scolarisation : 7 années
- Durée attendue de scolarisation : 13,6 années
- Revenu national brut (RNB) par habitant : 7,658
- Classement selon le RNB par habitant moins l’IDH : -5
- IDH non monétaire : 0,739
Fella Bouredji
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Les entreprises chinoises et la corruption
Doutes sur l’octroi de marchés en Algérie
Pour cause de corruption et de fraude, la Banque mondiale interdit de prêts des sociétés chinoises. Parmi les entreprises black-listées celle qui a raflé la construction de la Grande mosquée d’Alger.
Les entreprises chinoises sont perçues comme faisant partie des plus corruptrices dans leurs affaires à l’étranger, suivant de près les sociétés russes. L’organisation non gouvernementale de lutte contre la corruption, Transparency International (TI), estime, dans son rapport «Bribe Payers Index 2011», rendu public hier, que «les entreprises russes et chinoises, qui ont investi 120 milliards de dollars hors de leurs frontières en 2010, sont perçues comme les plus susceptibles de verser des pots-de-vin à l’étranger», peut-on lire dans le communiqué de Transparency International. Et soudoyer des fonctionnaires en faisant des affaires à l’étranger est une «pratique courante», selon cette enquête, réalisée par TI et menée auprès de 3000 chefs d’entreprise et hauts cadres de pays développés ou en développement.
La Chine et la Russie se positionnent ainsi, avec respectivement des indices de 6.5 et 6.1, en queue d’un classement de 28 des plus grandes puissances économiques du monde qui activent à grande échelle à l’international. Les entreprises suisses et néerlandaises sont considérées comme les moins susceptibles de verser des pots-de-vin, et obtiennent la même note de 8.8. L’Allemagne arrive en quatrième position (8.6) la Grande-Bretagne (8.3), les Etats-Unis (8.1) et la France (8) se classent respectivement 8e (ex-æquo avec Singapour), 10e et 11e de cette liste. Pour ce qui est des secteurs d’activité et d’investissement dans lesquels a le plus cours ce type de pratique, il s’agit des travaux publics et du bâtiment, avec un indice de perception de 5.3 points. «Il s’agit d’un secteur où le contournement des règles et l’exécution insuffisante peuvent avoir des effets désastreux sur la sécurité publique», commente TI. Il est suivi de près par les services d’utilité publique (6.1), l’immobilier, les biens immobiliers, les services aux entreprises et services juridiques (6.1), le pétrole et gaz (6.2) ainsi que l’exploitation minière (6.3).
Au cours de cette étude, des dirigeants de sociétés internationales ont signalé la pratique généralisée du versement de pots-de-vin par les entreprises à des fonctionnaires, de manière à remporter des appels d’offres, se soustraire à la réglementation, accélérer les procédures gouvernementales ou influencer l’élaboration des politiques publiques. Cependant, la corruption n’est pas uniquement «privé/public» puisque les entreprises ont également tendance à verser des pots-de-vin à d’autres sociétés privées. «Ces résultats suggèrent que la corruption est non seulement une préoccupation pour le secteur public, mais également pour le secteur privé, comportant des risques financiers et ‘‘réputationnels’’ majeurs pour les sociétés impliquées», s’inquiète-t-on dans le rapport de TI.
Des entreprises «black-listées»
Ce n’est pas la première fois qu’une organisation ou agence met à l’index les entreprises chinoises et leurs pratiques de «coopération» peu soucieuses de la légalité et des principes de bonne gouvernance. La Banque mondiale, dans une des listes d’entreprises non éligibles à des financements de contrats, et ce, pour cause de corruption et de fraude, interdit de prêts des sociétés chinoises fréquemment depuis 2009. Dans sa dernière actualisation, en septembre dernier, la Banque mondiale a ainsi épinglé pas moins de 12 entreprises chinoises, pour une durée qui varie de 2 à 8 ans. Et, surprise, l’une des premières entreprises à avoir été black-listées est la China State Construction Engineering Corporation (CSCEC).Elle a ainsi écopé, en 2009, d’une non-éligibilité de 6 ans, répressible de 2 ans pour «bonne conduite». Implantée en Algérie depuis les années 1980, cette entreprise y décroche régulièrement des dizaines de contrats, impliquant des mégaprojets se chiffrant en milliards de dollars. C’est d’ailleurs cette société qui a raflé la construction, pour un montant faramineux, de la Grande mosquée d’Alger, ou encore du Centre international de conférences de Club des Pins. D’autres sociétés figurant sur cette liste sont présentes en Algérie, comme, par exemple, la China Communications Construction Compagny Limited à Oran…
Ghania Lassal
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la police et gendarmerie au lieu de tabasser à longueur de journée ,mettez la, à contribution face à la spéculation
Les prix de certains produits alimentaires ont triplé à la veille du Ramadhan : le gouvernement impuissant face aux spéculateurs
ali idir
A moins de trois jours du Ramadhan, les prix des produits alimentaires continuent de flamber sur les marchés, en dépit des menaces du gouvernement de punir sévèrement les dépassements. Samedi, sur les marchés de la capitale, certains légumes de saison sont devenus tout simplement inaccessibles pour les bourses modestes. Les prix du kilogramme de tomate (70 dinars), salade (150 dinars) et haricots verts (100 dinars) ont carrément doublé, voire triplé. « Tous les prix des légumes ont augmenté », constate un commerçant.
Les spéculateurs sont en grande partie responsables de cette hausse soudaine des prix à la veille du mois sacré, selon les commerçants. Les contrôleurs du ministère du commerce, peu nombreux et manquant d’efficacité, semblent impuissants face à cette situation, qui se répète à chaque Ramadhan depuis maintenant de nombreuses années. Tout le monde le sait : en Algérie, les intermédiaires, en stockant les produits et en organisant des pénuries, sont les premiers responsables de toutes les hausses de prix durant le mois sacré. La méthode leur permet de réaliser des gains importants en l'espace de quelques jours. «Les intermédiaires sont le véritable cancer de l'économie nationale. Ils organisent de fausses pénuries, grâce à des appuis solides dont ils disposent au sein du pouvoir et avec les producteurs», explique un importateur de produit alimentaire.
Certains groupes privés ont adopté des mesures efficaces pour empêcher les spéculateurs et les intermédiaires de gagner de l'argent sur leurs dos et celui du consommateur. « Certains grossistes de produits alimentaires demandent parfois à leur fournisseur d'acheter de grosses quantités de sucre, pomme de terre ou huile végétale pour les stocker, provoquer un début de pénurie et les écouler ensuite à des prix élevés. Certains fournisseurs refusent de marcher dans cette combine et d'autres y adhérent par calculs économiques ou méconnaissance des mécanismes du marché », ajoute le même importateur. Mais les refus ne concernent qu’une partie des produits émanant de grands groupes connus. Pour les autres-fruits et légumes, viandes…-, la situation est plus difficile à gérer.
Face à l'activisme des spéculateurs et des intermédiaires qui bénéficient de la complaisance des autorités, le gouvernement se contente de discours et de menaces, laissant les consommateurs livrés à eux-mêmes. -
Ces intermédiaires responsables de toutes les hausses de prix en Algérie
mérite le trou pas - 10 ans incompressible
Ali Idir
En Algérie, les intermédiaires ont le bras long. À en croire le gouvernement, ils sont derrière toutes les hausses du prix des moutons à la veille de l’Aïd El Adha, du ciment, des fruits et légumes, des logements, du foncier, etc. Rien ne semble leur échapper.Ce mercredi 2 novembre, un haut responsable au ministère de l’Agriculture a accusé les intermédiaires d’être à l’origine de la hausse des prix du mouton de l’Aïd. La flambée du prix du mouton, malgré sa disponibilité sur le marché, est le résultat des intermédiaires dans la vente du bétail, a expliqué le directeur des Services vétérinaires au ministère de l’Agriculture, Rachid Bougdour sur les ondes de la radio nationale. En dépit de la disponibilité du mouton, les intermédiaires ont réussi à frapper leur coup, en spéculant sur les prix, à la veille de l’une des fêtes les plus sacrées chez les musulmans.Les intermédiaires, anonymes personnes qui se positionnent entre les producteurs et les consommateurs, ont été montrés du doigt lors de la flambée des prix du ciment en 2008‑2009. Ces cols blancs achètent des produits directement auprès des producteurs à des prix dits "sortie d'usine" ou "sortie de ferme" pour les revendre au prix fort sur le marché de détail à des consommateurs livrés à eux‑mêmes, sans aucune protection de la part des services de contrôle du ministère du Commerce.C’est devenu une habitude. A chaque flambée des prix, le gouvernement désigne directement les intermédiaires, mais les services de sécurité n’ont jamais enquêté pour retrouver les vrais responsables de la spéculation et les présenter à la justice. Les enquêtes menées par la gendarmerie sur le ciment ne sont pas parvenues à stopper le phénomène de la spéculation sur ce matériau dont la vente permet aux spéculateurs et à leurs complices dans les cimenteries et l’administration de s’enrichir considérablement, sans dépenser un centime.Car derrière les intermédiaires se cachent en réalité les vrais commanditaires de la spéculation, de la rétention des produits de large consommation, qui profitent de situations créées par le pouvoir pour gagner facilement de l’argent. Car la spéculation se nourrit d’abord du déséquilibre entre l’offre et la demande sur le marché. L’Algérie ne produit pas suffisamment pour satisfaire la demande de la population en différents produits. La seule solution consiste en réalité à encourager l’investissement dans l’élevage, la production de ciment et des autres produits de consommation afin de satisfaire la demande nationale.