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algerie - Page 14

  • Remous au 21, boulevard des Martyrs

    Par |
     

     
     
    Malgré les promesses, l'Entv est toujours fermée aux problèmes citoyens.

    Les journalistes de l’"Unique" menacent de faire grève le 24 janvier.

    C’est une première. C’est même surprenant, les journalistes de l’"Unique" tentent d’intimider l’Etat, en revendiquant l’augmentation de leurs salaires, sinon ils menacent de recourir à  une grève  le 24 janvier  prochain. L'information est bien entendu une fausse bonne nouvelle. Car ces journalistes tout au service du pouvoir ne revendiquent pas la liberté d’exercer leur métier, autrement dit d’informer les Algériens. Non. Leur grève est alimentaire. Ce qui constitue une fausse note  dans la mesure où ces pseudo-journalistes n’ont jamais relaté dans ce média lourd les préoccupations des citoyens préférant à longueur d'un 20h insipide, relater les visites des ministres ou la moindre réception du président. Ce dinosaure de l'information, dont les pratiques journalistiques et managériales remontent à la tristes époque du parti unique n'est pas prêt à faire sa mue.

    Ainsi donc, nous avons appris de source digne de foi que les journalistes d’"El Yatima", comme l'a surnomme justement les Algériens, vont observer une grève le 24 janvier prochain pour revendiquer l’augmentation de leurs salaires afin d’améliorer leurs conditions socioprofessionnelles. Cela dit en tant que confrères, on peut comprendre ces revendications. Mieux ils appellent à l’augmentation des salaires des débutants à hauteur de 250%. On sait toutefois d’autres journalistes exerçant dans la presse écrite ne peuvent en aucun cas atteindre ce seuil, car la majorité d’entre eux ne touchent pas plus de 60.000 DA mensuellement. Même les anciens et ils sont rares qui touchent moins de 15 millions de centimes mensuellement.

    Il faut signaler que le citoyen algérien paye systématiquement la taxe de la retransmission télévisuelle par le biais de sa facture d’électricité sans pour autant bénéficier d’informations. L'Algérien finance une télévision qui ignore les problèmes quotidiens des citoyens, il paye une information qu'il ne suit pas, qui fait l'éloge du régime. Nos confrères oublient que ce média lourd n’est pas uniquement au service de l’officiel mais aussi pour transmettre les doléances des citoyens. Ce qui nous reste au travers la gorge, c’est  que notre "unique" continue à se verser dans le "tout va bien" en nous présentant des invités médiocres, une sous-information qui relève plus de la propagande. Le ministre de l'information Nacer Mehal avait promis il y a plusieurs mois l'ouverture des médias lourds aux associations, aux formations politiques de l'opposition, mais on ne voit toujours rien à l'écran. L'Entv nous ressert toujours les mêmes JT laudateurs, les mêmes séries à deux balles, les mêmes débats de bas étage. Pendant ce temps, les Algériens regardent ailleurs.

    Medjadji H.

  • L'Algérie n'en veut pas des 37 crânes de résistants algériens de Paris ?

     

    Par
     
     
    Ali Farid Belkadi

    37 crânes d'honorables résistants algériens sont sauvegardés depuis leur mort dans les sous-sol du Musée de l’homme à Paris.

    Non pas que le musée veut garder ces crânes pour sa collection, ou qu’il refuse de les restituer. Car déjà la France a rendu les têtes de guerriers maoris. Donc non, l’Algérie ne veut pas les reprendre. C’est simple. Elle garde le silence dans cette affaire pourtant très médiatisée (*). Elle ne réclame pas les restes de ces personnes mortes pendant les décennies de conquête au XIXe  siècle. L’Algérie a du mal avec son histoire ? Manifestement oui. Autrement comment expliquer que le ministère de la culture n’ait pas réagi aux appels de Farid Belkadi. 

    Boubaghla et les autres...

    Mohammed Lamjad Ben Abdelmalek, dit Cherif Boubaghla, chef kabyle à la tête d’une insurrection dans la région du Djurdjura, tué en 1854 ; Cheikh Bouziane, exécuté en 1849 après avoir tenu tête à l’armée française dans l’oasis des Zaatchas… Au total 37 crânes d’Algériens, presque tous identifiés, morts lors des décennies de conquête de l’Algérie mi-XIXe  siècle figurent parmi la collection du fonds d’anthropologie du Musée de l’homme, à Paris.

    Ce fonds du très célèbre musée de l’homme possède 18 000 crânes, dont la moitié provient d’Europe et les autres ont été collectés sur tous les continents lors des expéditions naturalistes. Moins de 300 d’entre eux sont identifiés, dont 160 d’Européens. Y figurent notamment ceux de 35 personnages illustres – Saint-Simon, Gambetta, l’abbé Soury, le maréchal Jourdan ou le général Lamarck –, mais aussi des célèbres criminels, ou ceux dont les corps n’étaient tout simplement pas réclamés dans les hôpitaux.

    Captifs de la guerre

    S’y mêlent aussi ceux qui ont été collectés dans le contexte de la domination coloniale, tels ceux des Algériens. "Ces crânes proviennent pour certains des prises de guerre, des opposants décapités ou des personnes mortes à l’hôpital des suites de blessure ou de maladie que médecins et chirurgiens militaires récupéraient pour leurs collections personnelles", précise Philippe Mennecier, chargé de la conservation de la collection d’anthropologie. Selon lui, "hors France, l’Algérie est un cas particulier. Elle a fourni le plus de restes identifiés".

    Les restes de résistants Algériens sont parfois identifiés par leur nom complet ou ne sont mentionnés que par un surnom ou des détails sommaires. Ainsi la seule femme est-elle répertoriée sous l’appellation de "sorcière de Blida". "À la lueur d’un travail d’historien, tous pourraient être plus sûrement identifiés",  estime Philippe Mennecier – et donc être restitués si l’État concerné en fait la demande. Mais l’historien Ali Farid Belkadi a eu beau médiatiser ces restes humains algériens, leur État n’a jusqu’à présent formulé aucune requête pour leur rapatriement.

    L’historien Farid Belkadi, spécialiste de l’histoire antique mais aussi féru de la période coloniale, a découvert en mai dernier que les têtes de plusieurs chefs de l’insurrection algérienne de la fin du 19e siècle étaient alignées sur les rayonnages du Muséum. Parmi ces résistants à la colonisation française, les héros Chérif Boubaghla (mort en 1854) et Cheikh Bouziane, artisan de la révolte des Zaâtchas (exécuté en 1849 et dont la tête fut exposée pour l’exemple). Depuis il se bat pour les rendre à leur terre. Interpelle les autorités algériennes pour ce faire.

    Jusqu'à présent malgré la campagné menée le printemps dernier pour interpeler la ministre de la culture ou le département des anciens moudjahidine, aucun n'a exprimé ne serait-ce un semblant de volonté de se pencher sur ces ossements de nos nobles aïeuls. Les autorités ont répondu par le silence. 

    Yacine K./Marie Verdier

    (*) Dossier Lematindz

    Lire aussi : Les autorités algériennes indifférentes au sort des restes mortuaires de nos résistants

    Et également :

    - Le scientifique Alain Froment souhaite la restitution des crânes de héros algériens

    - Pour le rapatriement des restes mortuaires algériens conservés dans les musées français

  • Les libertés sous surveillance en Algérie, selon l'organisation HRW

     

    Par |expression publique.

    Humain Right Watch a rendu public son rapport sur la situation des droits de l’Homme en Algérie. Le rapport.

    Le Président Abdelaziz Bouteflika a levé en février l'état d'urgence en vigueur en Algérie depuis 19 ans. Il a annoncé des réformes juridiques et politiques dans un contexte de tensions économiques croissantes, alors que se multipliaient les manifestations réclamant le changement, ainsi que les grèves de travailleurs. Ces mesures n'ont cependant pas permis, à l'heure où nous écrivons, aux Algériens d'exercer pleinement leurs droits à la liberté d'expression, de réunion et d'association.

    Les membres des forces de sécurité et les groupes armés ont continué à bénéficier d'une impunité générale pour les atrocités commises au cours de la guerre civile des années 1990. L’État a offert des indemnisations aux familles des victimes de disparitions forcées au cours de cette période, mais n'a apporté aucune réponse quant au sort de celles-ci. Les groupes armés ont continué à mener des attaques meurtrières, visant principalement les forces de sécurité de l'État.  

    Liberté de réunion

    Le mois de janvier 2011 a été marqué dans de nombreuses villes par plusieurs jours de violentes manifestations et d'émeutes, déclenchées par la hausse du prix des denrées alimentaires de base. Alors que s'annonçait un retour au calme, les Algériens – inspirés par les mouvements de contestation en Tunisie et en Égypte – ont tenté à partir du 22 janvier d'organiser des manifestations pacifiques pro-réformes toutes les semaines à Alger, la capitale. D'importants contingents de police ont été déployés presque systématiquement lors de ces rassemblements.

    Les forces de l'ordre ont empêché le départ des manifestants, ou les ont confinés dans des espaces restreints. Des grèves de travailleurs de plus grande ampleur ont également eu lieu, notamment celle de milliers de gardes communaux le 7 mars à Alger, pour demander une augmentation de leur salaire. Le 24 février, le Président Bouteflika a mis fin à l'état d'urgence. Le décret instaurant cet état d'urgence accordait au ministre de l'Intérieur de larges pouvoirs pour placer en détention administrative les personnes suspectées de menacer "l'ordre public", fermer les lieux de réunion, et interdire les rassemblements. De nombreuses restrictions aux libertés civiles imposées pendant la période de l'état d'urgence ont néanmoins perduré après sa fin, et les autorités se sont appuyées sur d'autres lois et réglementations répressives. L'interdiction de toute manifestation à Alger, imposée jusqu'à nouvel ordre en 2001, est par exemple restée en vigueur. En dehors de la capitale, les rassemblements publics sont toujours soumis à l'obtention d'une autorisation préalable, tel qu'exigé par un décret-loi datant de 1991.

    Si les autorités ont toléré quelques manifestations critiques à l'égard du gouvernement à l'extérieur d'Alger, cela a été l'exception plutôt que la règle. Le 16 mars, les autorités de la ville de Mostaganem ont arrêté et retenu prisonnière jusqu'au lendemain Dalila Touat, membre du Comité national pour la défense des droits des chômeurs, une organisation non autorisée, parce qu'elle avait distribué des tracts. Elle a été inculpée pour violation de l'article 100 du Code pénal, qui interdit "toute provocation directe à un attroupement non armé [...] par écrits distribués". Un tribunal de Mostaganem l'a acquittée le 28 avril. Les autorités ont également fait subir diverses formes de harcèlement à plusieurs syndicats indépendant qui n'étaient pas reconnus légalement. 

    Liberté d'expression et d'association

    L’État contrôle tous les médias audiovisuels nationaux, qui proposent la retransmission en direct des sessions parlementaires, mais aucune émission critique sur les politiques gouvernementales. Les journaux appartenant au secteur privé jouissent d'une plus grande liberté, mais les lois répressives sur la presse et leur dépendance vis-à-vis des revenus de la publicité du secteur public limitent leur liberté de critiquer le gouvernement et les militaires. Les autorités ont interdit à la chaîne de télévision Al Jazeera d’ouvrir un bureau dans le pays.

    Le parlement a révisé en juillet deux articles du Code de la presse, et supprimé les peines de prison – mais pas les amendes – qui sanctionnaient la diffamation ou le fait de manifester du mépris pour le Président, les institutions de l'État, ou les tribunaux. Le Conseil des ministres a approuvé en septembre un projet de Code de la presse qui supprimera s'il est adopté les peines d'emprisonnement pour attaques verbales ; de telles peines restent cependant inscrites dans le Code pénal, pour le même type d'infractions. Le Conseil des Ministres a adopté le 12 septembre un projet de loi sur les associations qui permet aux autorités de s'opposer à la création de toute association qu'elles jugeraient contraire à l'"ordre public" ou aux "bonnes mœurs". Ce projet facilite également la dissolution par les autorités des associations, sur ordonnance du tribunal, tandis qu'il devient plus difficile pour ces dernières de recevoir des financements de l'étranger. Dans le cadre de ce projet de loi, le fait d'être administrateur d'une association "non autorisée" reste un délit. Les autorités exigent des organisations qu'elles obtiennent l'autorisation du gouverneur local pour tenir des réunions publiques dans des salles. Le gouvernement a interdit en juin deux événements organisés par la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme : une conférence à l'occasion de la Journée de l'Enfant prévue le 1er Juin dans la wilaya (province) d'El Tarf, et une autre qui devait se tenir à Alger le 10 juin et portait sur la corruption dans le monde arabe.

    Liberté de religion

    La Constitution algérienne fait de l'islam la religion d'État et exige du Président qu'il soit musulman. Une loi de 2009 criminalise le prosélytisme des non-musulmans auprès des musulmans, mais pas le contraire, et interdit aux non-musulmans de se réunir pour prier, sauf dans des lieux approuvés par l'État. Dans la pratique, les autorités accordent rarement aux groupes de protestants algériens la permission d'utiliser des bâtiments pour leur culte. En mai, le gouverneur de la wilaya de Béjaïa a ordonné à l’Église Protestante d'Algérie (EPA) de fermer sept lieux de cultes "non-autorisés" en activité dans la wilaya. Le président de l'EPA, Moustapha Krim, a affirmé en octobre que les églises continuaient à fonctionner, alors que l'organisation s'efforçait de faire appel de cette ordonnance auprès des tribunaux. Le 25 mai, un tribunal d'Oran s'est appuyé sur le Code pénal pour condamner Abdelkarim Siaghi un chrétien converti, pour « atteinte » au Prophète, et lui a infligé une peine de cinq ans de prison et une amende. Il a été libéré dans l'attente d'un procès en appel prévu en novembre 2011.  

    Impunité pour les violations du passé

    Plus de 100 000 Algériens ont perdu la vie au cours des troubles politiques des années 1990. Des milliers d'autres ont "disparu" aux mains des forces de sécurité ou ont été enlevés par des groupes armés luttant contre le gouvernement, et n'ont jamais été retrouvés. La loi de 2006 sur la Paix et la réconciliation nationale instaure un cadre légal pour l'impunité persistante dont bénéficient les auteurs des atrocités de cette période. La loi érige en infraction pénale le fait de critiquer les institutions de l'État ou les forces de sécurité pour la façon dont elles se sont conduites au cours de la période des troubles politiques, condamnant donc potentiellement tous ceux qui affirment que les forces de sécurité se sont rendues coupables de violations des droits humains. La loi promet des indemnisations aux familles des personnes "disparues". Les organisations qui représentent ces familles ont cependant condamné l'incapacité de l'État à fournir des informations précises sur le sort de leurs proches portés disparus, ainsi que les pressions exercées selon leurs dires sur ces familles, afin qu'elles acceptent l'indemnisation et renoncent à demander à connaître la vérité. Les tribunaux algériens ont prononcé de nombreuses condamnations à mort en 2011, mais observent un moratoire de facto sur les exécutions depuis 1993.

    Droits des femmes

    Les femmes algériennes subissent des discriminations dans le cadre du Code du statut personnel. Un homme a le droit de divorcer de sa femme sans motif, mais une femme ne  peut demander le divorce qu'au nom de raisons très précises, comme l'abandon de famille. Le khul' (une dissolution du mariage sans faute établie) est la seule option possible pour les femmes qui souhaitent demander le divorce sans invoquer de motif reconnu, mais il  implique qu'elles renoncent alors à toute exigence financière.

    Terrorisme et lutte contre le terrorisme

    Les attaques commises par des groupes armés ont diminué de façon spectaculaire par rapport au milieu des années 1990, mais Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a continué de lancer des attaques meurtrières, la plupart – mais pas uniquement - contre des cibles militaires et policières. Le 24 février, le jour même de la levée de l'état d'urgence, le Président Bouteflika a promulgué un décret autorisant l'armée algérienne à mener des opérations de lutte contre  le terrorisme, une mission déjà assumée par celle-ci pendant la période de l'état d'urgence.

    Le Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS), un service de l'armée, a été impliqué dans certaines des pires exactions perpétrées pendant les opérations de lutte  contre le terrorisme depuis les années 1990. Toujours le 24 février, le Président Bouteflika a promulgué l'article 125 bis du Code de procédure pénale autorisant les juges à placer des suspects en "résidence sous protection". La loi autorise cette forme de détention à s'appliquer dans un lieu secret, et prévoit que des poursuites soit possibles à l'encontre de toute personne qui révélerait sa localisation. La "résidence sous protection" remplace l'"assignation à résidence", appliquée pendant la période de l'état d'urgence à l'encontre d'un petit nombre de présumés terroristes. "L'assignation à résidence" permettait le retrait de ces personnes du système judiciaire, et leur maintien pour une durée indéterminée dans un lieu tenu secret, où elles étaient coupées de tout contact avec leurs familles et avocats. Après la levée de l'état d'urgence, les détenus qui avaient été "assignés à résidence" ont  été présentés devant les tribunaux et transférés vers des centres de détention officiels. Les  autorités ont cependant continué à empêcher certains d'entre eux d'apparaître aux procès.

    Les avocats d'Omar Ferrah et de Yacine Aïssani, deux hommes accusés de terrorisme, ont  par exemple quitté la salle d'audience en signe de protestation devant l'incapacité du tribunal à présenter Amar Saïfi, le co-accusé et présumé leader de leurs clients, lors de  plusieurs audiences de leur procès qui s'est déroulé entre mars et juin. Leur geste a  provoqué l'ajournement du procès jusqu'au mois de novembre.

    Dans une affaire qui remonte aux années 1990, Malik Mejnoun et Abdelkader Chenoui ont  été traduits en justice le 18 juillet pour l'assassinat en 1999 du chanteur et activiste kabyle (berbère) Lounès Matoub, après avoir passé 12 ans en détention provisoire. Les deux  hommes clament leur innocence et ont déclaré avoir été torturé alors qu'ils étaient détenus au secret. Le tribunal les a déclarés coupables et condamnés à 12 ans de prison.  

    Principaux acteurs internationaux

    Un accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne est en vigueur, et les deux  pays ont signé un acte qui assure à l'Algérie 172 millions d'euros d'aide sur la période  2011-2013. En septembre s'est tenue une réunion du sous-comité du Conseil d'Association  sur "le Dialogue politique, la Sécurité et les Droits de l'Homme". 

    Selon le gouvernement américain, l'Algérie « est un important partenaire dans la lutte  contre l'extrémisme et les réseaux terroristes comme Al-Qaïda, et notre deuxième partenaire commercial dans le monde arabe ». Les États-Unis ne fournissent  presqu'aucune aide financière à l'Algérie mais sont le principal client des exportations du pays, essentiellement du gaz et du pétrole. Le Président américain Barack Obama a également félicité le gouvernement pour avoir levé l'état d'urgence le 24 février, et a  ajouté : "Nous sommes impatients de voir les prochaines mesures qui seront prises par le  gouvernement pour permettre aux Algériens d'exercer pleinement leurs droits universels, dont la liberté d'expression, d'association et de réunion". En 2011, l'Algérie n'a toujours pas adressé d'invitation à visiter le pays aux cinq mandataires de procédures spéciales du Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies qui en ont fait la demande, parmi lesquels le Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires et le Rapporteur spécial sur la torture et les droits de l'homme dans le  cadre de la lutte contre le terrorisme. L'Algérie a accueilli la visite du Rapporteur spécial  sur le droit à un logement convenable.

    Lire http://www.hrw.org/fr/world-report-2012/alg-rie

  • Mastanabel, fils de Massinissa, le 1er algerien medaille d'or au JO avant que la france éxiste

    Bien avant Boulmerka et Morceli !

    Par Maamaf Farah
    A quand remonte la première médaille algérienne aux Jeux olympiques ? Inutile de chercher dans les annales du XXe siècle, avant ou après l’indépendance. Car notre sportif, celui auquel on refuse même le nom d’un stade, a été sélectionné en l’an 164 avant Jésus-Christ ! Son nom ?
    Mastanabel, fils de Massinissa, cité sur la stèle n°63 du sanctuaire d’El Hofra à Constantine. Sa médaille d’or, il la remporta dans la course aux chevaux des JO de Panathénées ! Peu de gens le savent évidemment, comme ils ne savent pas que Mastanabel, outre les qualités d’athlète, était un pédagogue confirmé, un juriste de renom et un passionné de littérature grecque. Et ce n’est pas l’école de Benbouzid qui donnera un peu de fierté à nos bambins en leur rappelant une histoire truffée d’héroïsme algérien ! Nous allons chercher nos références en France, en Arabie saoudite et, maintenant, en Turquie ! Grandeur et décadence.
    maamarfarah20@yahoo.fr
    «Quand Jugurtha est mort dans les geôles romaines, la France n’existait pas !»
    (Houari Boumediene)

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    -MASTANABEL FILS DE MASSINISSA PERE DE JUGURTHA...champion olympique


    Mastanabel Fils de Massinissa

    Mastanabel Fils de Massinissa a règné sur la Numidie entre l'an 148 et 118 avant J-C. Son nom a été cité sur la Stèle N° 63  du sanctuaire d'El Hofra, Constantine. Daté selon la 56 année du règne de Massinissa, l'année de décès de Massinissa. et première année du règne de ces trois fils ( Micipsa, Gulussa, Mastanabel le plus jeune).

    Mastanabel a participé au jeux olympique de Panathénées en grece et remporta une victoire dans la course de chevaux en l'an, 168 - 164 Avant J-C.

    Le roi "Nicoméde" Roi de "Bethynie" a inscrit son nom sur une stèle existant actuellement dans la ville de Délos l'offrant ainsi à son père Le Roi Massinissa durant sa vie.

    Le nom de Mastanabel est inscrit sur la liste des vainqueurs des jeux olympiques (Panathénées)

    Mastanabel était un savant, homme de justice, pédagogue, maîtrisant la littérature grec.*

    *source Commissaire de l'exposition : Mme Daho Kitouni Keltoum
    Email : malika712@hotmail.com 
    exposition l'Algérie Numide au musée de Cirta, Constantine, Algérie






    Le tombeau du Roi


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    Musée National de Cirta : 00 213 31 92 33 19

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    Scénographie : Ouamer-Ali Tarik
    Collaborateurs : Cherrih Djazia - Boussaid Meziane - Tounsi Hamid - Hachani Abdelkader - Djaballah Nader - Hachani Djamel - Zemmouri Khelifa - Mahdid Abdennour - Tebbiche Mourad - Benkhennouf Nabil - Menad Mohamed - Bourahla Kheireddine - Deghboudj Ismail - Belaid Sofiane - Boudjmahi Mohamed - Mazzouz Hamza

    Musique : Aminoss


    Société le colibri
    contact :
    info@founoune.com

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    à voir aussi expostion les royaumes numides à Rouen :

    http://www.cirtamuseum.org.dz/exporouen.htm

  • Encore une fois un leurre !

    : RÉFORMES POLITIQUES, LÉGISLATIVES 2012

    Par Abdelhak Bererhi(*)
    Décidément, le pouvoir est un mauvais élève ! Il n’a tiré aucune leçon ni des épreuves passées, ni de la décennie noire et son cortège de deuils, ni des révolutions du Printemps arabe.
    Autiste et aveugle, il réduit toutes les révoltes citoyennes éclatant çà et là dans toute l’Algérie, révoltes sévèrement réprimées, à des problèmes uniquement sociaux. Puisant à profusion dans les caisses de l’Etat, les caisses du peuple, il refuse d’y voir son échec et l’aspiration du peuple algérien à la démocratie, aux libertés, au changement. Dans sa fuite en avant, il poursuit toujours la même démarche pour perdurer coûte que coûte. Contrairement aux allégations officielles, c’est sous la pression des révoltes récurrentes dans le pays et sous la pression implacable des changements intervenus dans le monde arabe avec la chute en cascade de dictateurs, ainsi que sous la pression internationale, que le chef de l’Etat, dans un discours inattendu à la nation, après de longs mois de silence, annonça le 15 avril 2011 une série de réformes politiques à promouvoir. Le CCDR la résuma le 17 avril 2011 en une formule plus que jamais confirmée depuis : «Le changement dans la continuité, avec les mêmes acteurs et le même arbitrage !» Avec d’autres démocrates, le CCDR appelait alors à un dialogue national avec toutes les forces vives du pays, en lieu et place d’un débat dans un cénacle fermé. Le CCDR estimait que cette démarche citoyenne était la seule voie pacifique pour un réel changement. Du reste, il a toujours milité et sans cesse appelé, notamment dans son manifeste du 16 avril 2002, à une transition démocratique pour une véritable alternative démocratique. La suite des évènements confirma ces appréhensions, avec la mise en œuvre d’un débat tronqué, sur mesure, limité à quelques personnalités qui exprimèrent, dans leur majorité, leurs réserves et leur défiance quant à la méthode adoptée. Il y eut ainsi un vrai faux/débat, un simulacre de dialogue avec des représentants de partis «alignés» ou de partis «potiches», ainsi qu’avec des représentants d’une société civile réduite à la portion congrue, avec des laudateurs et des rentiers politiciens. Couronnement de cette mascarade, le Parlement, chambres basse et haute confondues, caisses de résonance assumées, toujours dans un «show» et vrai/faux débat, adopta les lois conservatrices et liberticides «des réformes politiques » censées apporter, sinon le changement, du moins une certaine ouverture La levée de l’état d’urgence et la persistance de l’entrave aux libertés en disent long sur la crédibilité du pouvoir. En fait, en agissant ainsi, le pouvoir ne fait que retarder l’échéance du véritable changement, avec le risque d’une déflagration aux conséquences imprévisibles, la rue. Avec la déferlante verte islamiste et ses deux versants, BCBG et salafiste, opportuniste et récupératrice des révolutions du Printemps arabe auxquelles elle ne participa pas, le pouvoir algérien flirte dangereusement avec l’islamisme dit «modéré», oubliant que l’islamisme est un (l’exemple turc tant vanté, devenu une référence, est en train de le prouver) comme la démocratie est une et ne pourrait en aucun cas être un objectif à géométrie variable. Un certain courant au sein du pouvoir joue avec le feu en encourageant la montée d’un tel islamisme. Alors qu’un autre courant lui oppose un nationalisme simpliste et réducteur, un nationalisme que la jeunesse marginalisée et déboussolée par une histoire confisquée ne comprend pas. En sachant que le nationalisme, et l’histoire l’a démontré, peut conduire à la haine des autres, alors que le patriotisme appelle à l’amour des siens ! A travers le monde, les radicalismes aussi bien nationalistes, religieux qu’identitaires sont en train de frapper de plus en plus fort aux portes républicaines. Cette attitude du pouvoir intervient dans un contexte régional et international favorable à ce dangereux glissement. Devant la révolte des peuples arabes contre la dictature, les pays occidentaux ont encouragé et poussé à la «démocratisation » des régimes autoritaires en intervenant même par la force, au nom du «devoir et du droit d’ingérence» dans certains pays arabes, mais pas tous, comme Bahreïn (livré à une répression sanglante collective ignoble) et les monarchies du Golfe et pour cause ! Dans certains cas, ils ont été jusqu'à financer des ONG, avec à leur tête des apprentis «révolutionnaires », pour former, selon la terminologie consacrée, des «activistes pour un changement pacifique» ! Certaines ont même pignon sur rue en Afrique avec le soutien d’ambassades dûment accréditées ! Exercer une pression politique pour défendre les droits de l’homme et les libertés est une chose, s’ingérer directement sous des couverts humanitaires, en acceptant au final de pactiser, pour des raisons évidentes, avec «le diable» s’il le faut, est une autre affaire ! Qu’on se souvienne du soutien indéfectible accordé par ces pays aux dictateurs déchus. Aveuglés par l’intérêt immédiat (contrôle des ressources énergétiques et des investissements), ces mêmes pays occidentaux n’ont pas tiré de leçons d’un passé douloureux récent. Ils renouent, malgré les drames endurés dans plusieurs pays dont l’Algérie, et les échecs subis notamment en Afghanistan, avec les méthodes d’instrumentalisation de l’islamisme à des fins géostratégiques et géopolitiques, préoccupés uniquement par les retombées financières immédiates, occultant un avenir des plus risqué pour la stabilité, la paix et la sécurité dans le monde. Car l’Histoire a donné la preuve de la nécessité de la séparation du politique et du religieux, condition essentielle et incontournable pour l’édification d’un Etat de droit respectueux de toutes les libertés. Et voilà que, dans une atmosphère politique, économique et sociale des plus délétère et explosive, les élections législatives 2012 sont annoncées à grands cris, avec un activisme et une mobilisation tonitruante de toutes les parties complices du naufrage de l’Algérie. Elles seront le couronnement d’une farce politique sans égal. Comme les précédentes, ces élections législatives sont un leurre, en l’absence d’une organisation neutre de contrôle du fichier électoral et du processus électoral lui-même. L’implication du pouvoir judiciaire ne changera rien aux «habitudes» compte tenu de sa dépendance du pouvoir politique, malgré les frémissements et les soubresauts d’hommes de loi crédibles. Transparence physique des urnes ne signifie nullement élections transparentes ! Toujours manœuvrier et pour faire bonne figure, le pouvoir annonce l’agrément imminent de nouveaux partis dans un pluralisme de façade savamment dosé, après une chape de plomb imposée durant de nombreuses années. Dans la foulée, il encouragera certainement quelques opportunistes à s’intégrer dans le jeu de la machine infernale du système, «équilibre oblige» ! En même temps, les vraies fausses querelles intempestives inter et intra-partisanes, pitoyables effets de manche, se multiplient. Tout cela fait partie du spectacle ; c’est de la poudre aux yeux qu’on nous jette ! Les tractations, la répartition des rôles, la confection du fichier électoral et la mise au point des quotas sont concoctées à l’abri des regards dans des officines rompues à ces manœuvres ! Refuser de participer à la mascarade électorale programmée, la dénoncer, c’est refuser la compromission avec un système et un pouvoir en fin de course qui ne cherchent, répétons-le, coûte que coûte qu’à survivre. Ne pas y participer, c’est refuser de donner un alibi et une caution à un pouvoir et à une gouvernance rejetés par l’Algérie profonde ; une Algérie meurtrie par le terrorisme islamiste ; une Algérie traitée par le mépris par un pouvoir aux antipodes de la démocratie ; une Algérie qui a soif de justice sociale et de libertés ; une Algérie où la citoyenneté, le patriotisme, l’intégrité et la compétence seront les vraies valeurs de conduite de la politique et du développement, en lieu et place du clanisme, de l’opportunisme, de la bureaucratie, de la prébende et de la corruption. En son temps, le CCDR avait déjà appelé les démocrates à ne pas participer aux législatives de 2002. Comme il l’avait fait également le 24 mars 2007, à travers une lettre ouverte fraternelle à ses amis démocrates «tentés» par les législatives de 2007.L’argument avancé à chaque fois par les tenants du pouvoir de l’irresponsabilité de la politique de la chaise vide ne tient plus. Que les courtiers du régime et les loubards politiciens l’occupent comme de coutume : elle a toujours été dressée pour eux sur mesure ! Depuis longtemps, malgré les manipulations et les roublardises, malgré le formatage des fichiers électoraux extensibles à souhait, contrôlés et gérés par une administration aux ordres, malgré la technique ô combien aguerrie et éculée des quotas et le bourrage des urnes, malgré l’annonce d’observateurs étrangers, le peuple algérien n’est plus dupe ! Les forts taux d’abstention (plus de 50%) enregistrés lors des précédents scrutins en sont la preuve cinglante. En se référant au sinistrement célèbre Naejelen, l’élève a largement dépassé le maître ! «Le bûcher des vanités» politiques est entrain de brûler, en reprenant le titre du retentissant best-seller de Tom Wolfe sur la ville de New York ! L’histoire jugera tôt ou tard ! Au risque de me répéter, les partis démocrates sont aujourd’hui, une nouvelle fois, plus que jamais interpellés. Ils ont dû ressentir, avec amertume et impuissance, les brûlures et la fatuité des sièges occupés au Parlement durant les précédentes mandatures. Devant le travail de sape du pouvoir, visant à atomiser toute la classe politique, à juguler toute liberté d’expression, et confinant le citoyen dans des luttes quotidiennes de survie, le nez dans le panier, ils doivent tirer les leçons du passé et ne pas répondre au chant des sirènes. Nous ne le répéterons jamais assez, ils doivent absolument dépasser leurs contradictions, les faux clivages et les fausses querelles et faire table rase du sempiternel faux écueil du leadership, dans un ultime sursaut patriotique. Il y va de leur crédibilité. Sans exagération aucune, leur responsabilité vis-à-vis de l’opinion citoyenne et de l’avenir du pays est plus que jamais engagée. Avec toutes les forces vives républicaines du pays, ils doivent s’unir pour faire front contre ces dérives conservatrices et liberticides, contre le maintien d’un statu quo aux antipodes du changement démocratique ; un changement à l’éclosion duquel ils pourront participer dans le cadre d’un dialogue national patriotique ; un changement que le peuple algérien appelle de tous ses vœux depuis tant d’années de sacrifices et de luttes dans la souffrance.
    A. B.
    (*) Universitaire et secrétaire général du CCDR.

    N. B. : Beaucoup d’amis découragés, désabusés et écœurés m’ont dit : Il n’y a rien à faire, rien ne sert d’écrire ou d’appeler encore au rassemblement. Après plusieurs hésitations, je me suis résolu quand même à nouveau à écrire et à appeler encore une fois au rassemblement démocratique, convaincu qu’une seule voix, même isolée, est un acte d’indignation et de résistance pour rester debout ! En lieu et place d’une lettre ouverte à mes amis démocrates républicains, qui aurait pu être perçue prétentieuse par certains, j’ai préféré avoir recours à une modeste contribution citoyenne, dans un contexte national des plus préoccupants pour l’avenir de mon pays. Si j’étais dans le système et non pas du système que j’ai combattu de l’intérieur comme de l’extérieur, notamment en claquant la porte du Sénat, sans prétention aucune et en toute humilité, j’ai été, je suis et je demeurerai toujours un homme libre, un homme de conviction, un homme qui a servi honnêtement et avec abnégation son pays comme beaucoup d’autres, mais sûrement pas et jamais un «harki» de ce système. En règle générale, si le silence est d’or, il peut être aussi perçu par certains comme un signe de découragement, de fatalité, voire d’indifférence ou au pire de complicité ! Je fais mienne l’une des phrases de Marguerite Duras : «Ecrire c’est aussi se taire, c’est ne pas parler, c’est hurler sans bruit !»

    le soir dz

  • Guerre des chiffres entre la cnas et les hôpitaux français

    Transfert des algériens à l’étranger pour soins

     

     

     

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    Des hôpitaux français refusent, depuis quelques semaines, d’admettre les malades algériens en dépit des conventions bilatérales sur les soins de santé qui lient l’Algérie à la France depuis 1981. Le motif de ces refus ? Les impayés de la CNAS seraient de 34 millions d’euros selon la partie française, alors que seuls 430 malades ont été transférés en 2011. Le contentieux qui divise les deux parties, vieux de deux décennies, semble prendre une nouvelle tournure. En témoigne le cas très médiatisé du bébé Manil qui a dû bénéficier d’une mesure exceptionnelle pour se faire soigner en France. Qu’en est-il des milliers d’autres «Manil» pris en otages par ce contentieux ?

     

    Combien coûte la vie d’un Algérien ? Une question que se posent, chaque mercredi, les six membres de la Commission médicale nationale (CMN) qui statuent sur les transferts des malades à l’étranger. Ils n’apprécieront certainement pas que leur mission soit posée en ces termes, mais c’est bien de cela qu’il s’agit. Mesurer, évaluer et peser le droit à la vie de chaque postulant. Ils analysent les dossiers des demandeurs malades, selon le risque vital que suppose leur maladie, son coût et les chances de guérison. Durant l’année 2011, 430 malades, triés sur le volet, ont été transférés à l’étranger, en France plus particulièrement au vu des conventions bilatérales sur les soins de santé qui lient les deux pays depuis 1981. Mais un vent de révolte souffle, ces dernières semaines, dans plusieurs villes du pays, sur la question de la prise en charge de nos malades à l’étranger. A l’origine, les transferts récurrents des dignitaires du régime, dont la presse fait souvent écho, mais aussi, l’affaire «Sauver le bébé Manil».

    Une page facebook a été créée il y a deux mois, pour faire connaître la détresse d’un enfant de 8 mois atteint d’une maladie rare. SCID-X ou DICS : déficit immunitaire combiné sévère lié au chromosome X. Il s’agit d’une maladie héréditaire provoquée par la transmission d’un gène défectueux de la maman aux enfants de sexe masculin, les privant ainsi de toutes leurs capacités immunitaires. Il pourrait être sauvé par une greffe de moelle osseuse dont sa sœur, Manel, âgée de 6 ans, est le seul donneur compatible. La Commission médicale nationale a donné son «OK», il y a deux mois, pour son transfert en France. La CNAS a signé la prise en charge. Seulement, les hôpitaux français ont refusé de l’admettre pour cause d’impayés de la CNAS, qui a perdu toute crédibilité à leurs yeux. Le cas du bébé Manil a connu un heureux dénouement puisque la France lui a accordé, samedi dernier, une prise en charge pour raisons «médicales humanitaires», mais en avertissant tout de même que cette exception ne doit pas «pour autant occulter la nécessité de remédier au recouvrement des créances, qui ont atteint 34 millions d’euros en 2011, de la Caisse nationale d’assurance sociale algérienne auprès des établissements de santé français», a tenu à préciser le ministère français de la Santé dans un communiqué de presse officiel. La convention relative aux soins de santé dispensés en France aux assurés sociaux algériens, entrée en vigueur en 1981, ne tient plus, apparemment. Le contentieux entre la CNAS et les hôpitaux français, qui ne date pas d’hier, prend une nouvelle tournure. Dramatique pour les milliers d’autres «Manil» non médiatisés, qui ne peuvent être soignés en Algérie.


    34 millions d’euros d’impayés pour seulement 340 malades !

    «Les impayés de la CNAS deviennent trop lourds», dénoncent, depuis plusieurs semaines, des responsables d’hôpitaux français, dont ceux de Lyon et de Strasbourg. La CNAS fait la sourde oreille sur la question des impayés et les accuse, à son tour, de prendre les malades algériens en otages. Pendant ce temps, le bébé Manil – qui est loin d’être seul dans ce cas-là – risquait de mourir à tout moment. Son père, Mouloud Blidi, a préféré s’en remettre à la solidarité populaire qui, d’ailleurs, lui a permis de collecter plus de 40 000 euros pour payer sa prise en charge, soit près de 20% de la somme nécessaire. La vie de Manil coûte 270 000 euros. Elan de solidarité sur facebook, en Algérie et ailleurs, pour la payer. Maintenant que la CNAS s’est engagée à payer sa prise en charge, l’argent collecté servira à la création d’une association pour le lancement d’un centre de greffe en Algérie. Bel exemple pour un si triste combat.
    Depuis, d’autres pages ont vu le jour sur facebook : «sauver Hadjira Ouazani», «sauver Dassine Tlili», «sauver le petit Ilyes», «sauver la cancéreuse de Ouargla»… Ces pages ont toutes un point commun : elles défendent la cause d’Algériens atteints de maladies rares, qui ne peuvent être soignés dans nos hôpitaux faute de moyens ou de compétences. Ils sont tous livrés à eux-mêmes et veulent, comme le bébé Manil, s’en remettre à la solidarité populaire. Une voie certes incertaine, mais la seule qui leur reste. Déjà que l’accès au fameux «OK» de la CMN a toujours été difficile à obtenir – sauf si on a un contact haut gradé capable d’un passe-droit rapide et efficace – voilà que cette question d’impayés de la CNAS vient boucher à présent toutes les issues de secours pour ces malades. Près de 40 millions d’euros de créances présentées en 2010, alors qu’elles n’étaient que d’un million en 2009, selon le Centre de liaison européen et international de la sécurité sociale (CLEISS). Une embûche qu’aucun piston ne peut désormais déjouer.


    Rudes négociations


    Cette histoire d’impayés remonte à loin dans le temps, mais jamais elle n’avait remis en question la convention ratifiée par la France et l’Algérie en 1981. Pourquoi le torchon ne brûle-t-il que cette année entre la CNAS et les hôpitaux français ? D’abord, parce que le montant des dettes n’a jamais atteint un tel seuil, mais aussi parce que les hôpitaux français, en cette période de crise, ne peuvent se permettre de badiner avec leurs euros. Et pourtant, une commission mixte algéro-française s’est réunie, à Alger, en juin 2010, pour trouver une voie d’apaisement à ce contentieux et l’Algérie a bien été obligée de régulariser ses comptes pour les années 2005 à 2008, en gage de bonne foi. Michel Dejagher, consul général de France à Alger, avait assisté à cette réunion. «C’est un contentieux épineux et les deux parties ont leurs avis et défendent leurs positions selon des arguments qui se tiennent», a-t-il déclaré. «Les Algériens accusent les hôpitaux français de surfacturation dans le sens où ils initient des bilans et d’autres soins tout en prolongeant les délais d’hospitalisation, mais le ministère français de la Santé se défend, selon l’argument d’une pratique rigoureuse de la médecine qui ne peut être édictée à distance. Les deux parties ne répondent pas à la même logique. Les uns invoquent la rigueur dans la pratique de la médecine, les autres défendent leurs intérêts financiers, ce qui peut être légitime», ajoute-t-il. Une rude négociation où personne n’a tort, ni raison…  donc ?


    «Les hôpitaux français veulent faire du chiffre»


    La guerre des chiffres entre la France et l’Algérie, sur la question des transferts de malades à l’étranger, prend actuellement en otages des centaines de malades. Une réunion franco-algérienne devrait se tenir très prochainement pour régler ce contentieux, mais les négociations s’annoncent serrées. La CNAS conteste tous les montants d’impayés révélés par les institutions françaises et parle plutôt de surfacturation, en accusant les hôpitaux français de faire «un chantage ignoble». De l’avis du professeur Bougherbal, la démarche française n’est pas tout à fait honnête. «Les hôpitaux français veulent faire du chiffre, alors ils gardent les patients plus longtemps ou prennent tout leur temps avant d’opérer le malade ; ce qui implique des factures très salées», souligne-t-il. Pourquoi ne pas se tourner vers d’autres partenaires dans ce cas-là ? «Nous avons tenté plusieurs expériences, avec la Belgique, la Jordanie (pays qui a même construit un hôpital spécialement pour accueillir les Algériens, mais en vain, ndlr), la Suisse, l’Italie, la Grande-Bretagne ; mais force est de constater que la France est un partenaire inévitable de par sa proximité.» En 2010, seules 430 personnes ont été transférées pour soins à l’étranger. Même nombre cette année. Les services consulaires de France ont délivré 1000 visas en 2011 pour soins à l’étranger, pris en charge par la CNAS, la Caisse militaire et la Caisse de sécurité de Sonatrach. Près de 60% des accords de prise en charge acceptés concernent donc les militaires et les employés de Sonatrach. Un bilan qui se passe de commentaires. D’autres chiffres intéressants dans le dernier rapport du CLEISS, dont El Watan a pu se procurer une copie, révèlent le montant exact des impayés de la CNAS de 2006 à 2010 (voir encadré), mais aussi que 90 % des créances de la France en termes de sécurité sociale, durant l’année 2010, concernent l’Algérie. Elle représente 55,4% des dettes notifiées avec 85,9 millions d’euros. Mais mieux que les chiffres et les bilans froids, la réalité du terrain parle d’elle-même.


    Un drame en cache toujours d’autres


    Des anecdotes dramatiques, ils en ont à raconter. Les médecins algériens, quels que soient leur spécialité ou leur domaine de compétence sont nombreux à s’emporter ou s’attrister dès que la question des transferts de malades à l’étranger est évoquée. «Une de mes anciennes patientes a vendu sa maison et sa voiture pour payer ses soins en France, parce que la CNAS a refusé de la prendre en charge, alors qu’on est témoin tous les jours que des pistonnés se font transférer même pour une rage de dent», raconte un réanimateur de la capitale. Un de ses confrères l’interrompt et révèle à son tour : «Une jeune fille de 17 ans est morte deux jours après que le refus de prise en charge de la CNAS lui eut été notifié, sa mère ne fera jamais son deuil.» Un autre encore évoque l’histoire de cette fillette morte, il y a quelques mois, après que la CNAS eut refusé d’accorder une prolongation de sa durée d’hospitalisation en France.
    Ces médecins, comme tant d’autres interrogés sur la question, s’offusquent des refus de la Commission qui mènent souvent au cercueil, mais ils restent tout de même catégoriques sur la nécessité d’arrêter cette politique de transferts à l’étranger pour exploiter tout cet argent «gaspillé» pour développer la médecine algérienne. «S’ils ramenaient des spécialistes de l’étranger pour soigner les pathologies qu’on ne maîtrise pas, ça coûterait moins cher et ça nous permettrait de capitaliser de la connaissance et d’initier nos médecins à de nouvelles méthodes», expliqueen s’emportant le réanimateur.


    Le transfert, une solution ou un problème ?

     

    C’est bien une remise en question de tout le système de santé qu’ils revendiquent, au-delà de cette problématique d’impayés, qui cache mal une situation chaotique à tous les niveaux. L’Algérie dépense beaucoup, mais continue d’enfoncer son système de santé dans la déliquescence. En 1985, près de 12 000 malades ont été transférés à l’étranger pour soins. De 2006 à 2010, sous l’impulsion d’une «politique» censée menée à l’arrêt définitif des transferts des malades à l’étranger, en 2009, une baisse de 60% de transferts a été notée. Seulement, aucune stratégie n’a été adoptée en amont pour améliorer la prise en charge dans le pays, au-delà des effets d’annonce. Janvier 2012, dans une logique de contradiction extrême, on hésite encore entre maintien des transferts à l’étranger ou leur suppression définitive. Au cœur de cette hésitation, une génération de sacrifiés ? Cette histoire d’impayés de la CNAS aura au moins eu le mérite de lever le voile sur une problématique sanitaire d’extrême urgence. 40 millions de créances, un litige sans précédent avec les hôpitaux français et l’incapacité de dispenser des soins à des milliers de malades. Petits calculs. Avec seulement 40 millions d’euros, l’Algérie pourrait construire deux hôpitaux et deux centres de radiothérapie qui apaiseraient les souffrances de milliers de malades.

    Selon l’architecte, Halim Faïdi, un centre de radiothérapie coûterait seulement 10 millions d’euros et pourrait prendre en charge 3000 malades par an. Avec une soixantaine de centres similaires, l’Algérie pourrait traiter chaque année les 100 000 cancéreux, qu’elle compte, ce qui ne représente même pas la moitié de la facture actuelle d’importation de médicaments. Juste une question de volonté politique et de visibilité pragmatique.
    Mais le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, préfère envoyer les malades atteints de cancer se faire soigner en Turquie, à raison de 8000 dollars par cure. Pourquoi autant de contradictions dans la démarche de gestion du secteur de la santé ? Incompétence ? Indifférence ? Volonté de nuire ? Des questions qui laissent perplexe, autant que la fameuse boutade du défunt professeur Mahfoud Boucebsi qui s’indignait, il y a plus de vingt ans déjà, que «l’Algérie soit le seul pays qui importe des médicaments et exporte des malades». 

     

    Fella Bouredji
  • DES LOIS MACHIAVELIQUES

    Dévaluation du Dinar

    Un artifice pour freiner les importations

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    La Banque d’Algérie vient de procéder à une nouvelle dévaluation du dinar. Passée en catimini, celle-ci pourrait sérieusement affecter les activités de nombreux opérateurs économiques.

    L’atelier, organisé hier à Alger par le Forum des chefs d’entreprises, a permis de faire la lumière sur certaines motivations de cette décision. Le président du FCE, Réda Hamiani, a ainsi expliqué que la Banque centrale a procédé il y a une quinzaine de jours à un relèvement du taux de parité avec la devise européenne de telle sorte qu’aujourd’hui
    1 euro vaut 107 DA, selon le taux de change officiel.
    Une mesure qui aurait pu être mise au crédit de la gestion courante du taux de change. Toutefois, M. Hamiani a mis en avant le fait que cette mesure a été prise au moment où l’euro perdait 10 à 15% de sa valeur face au dollar, ce qui a induit une dévaluation brutale et double du dinar face au dollar et à l’euro.

    Le patron du FCE s’est interrogé dans ce sens sur les motivations économiques d’une telle décision et n’en trouve pas d’ailleurs. D’autant plus qu’elle pénalise fortement les opérateurs économiques et alourdit leurs coûts de production vu les pertes des changes à accuser, notamment lors de l’acquisition de leurs intrants et équipements. L’une des explications avancées par le président du FCE est le recours des autorités à un procédé purement monétariste pour freiner les importations dans un contexte où celles-ci pourraient s’envoler encore à la faveur de «généreuses» augmentations de salaires sans contrepartie productive et le versement d’importants rappels aux travailleurs du secteur public. Une solution de facilité de plus afin de stopper la dérive des importations.

    En vain. Puisque malgré l’instauration du credoc, celles-ci sont proches du seuil psychologique des 50 milliards de dollars. Une dérive qui ne peut s’expliquer que par l’augmentation des besoins des Algériens sans que la production locale puisse les satisfaire. La mesure prise par la Banque d’Algérie est antiéconomique autant qu’elle reflète l’incohérence des politiques économiques initiées depuis une décade. Lesquelles politiques accordent au final, selon les représentants du FCE intervenus hier, plus d’avantages aux activités commerciales qu’à la production de biens et services.

    Une situation née de l’opacité des notions d’investissement et de partenariat ainsi que de la contradiction des fondements doctrinaux entre le code de l’investissement dans sa mouture originelle de 2001 et les additifs qui sont venus s’y greffer au fil des lois de finances. La règle des 51/49 a été dans ce sens vertement critiquée par les intervenants du FCE dans le sens où celle-ci est l’expression de la plus grande contradiction doctrinale de l’actuel code de l’investissement.
    De même que la soumission de certains projets éligibles aux régimes dérogatoires d’avantages de l’ANDI à l’examen préalable du CNI est le fruit de cette même contradiction qui oppose liberté d’initiative à la notion d’autorisation. La règle incriminée oppose également l’obligation de protection des investisseurs à la rétroactivité des dispositions de la LFC 2009 qui affecte les opérateurs installés antérieurement en Algérie.


    L’Algérie n’a attiré que des aventuriers

     

    Cette même règle dénote aussi la confusion dans la définition même de l’investissement laquelle permet à de nombreux commerçants étrangers de travailler en Algérie dans le commerce de gros et de détail sans pour autant être affectés par les nouvelles dispositions réglementaires.
    Les correctifs apportés au code de l’investissement depuis 2006 reflètent surtout la proéminence des aspects purement juridiques et administratifs des politiques de promotion de l’investissement, au lieu de s’attacher à l’intérêt économique, stratégique et à la création de la valeur ajoutée. Dans ce sens, le FCE plaide pour la mise en place d’un système d’admission basé sur la convention négociée, la clarification des conditions d’éligibilité aux avantages de l’ANDI, ainsi que le renforcement des mesures d’encadrement sectorielles.

    Cela permettrait, selon les intervenants, de favoriser l’investissement, le partenariat, les délocalisations sans pour autant rééditer les scénarios «Djezzy». De l’avis même de Réda Hamiani, l’ouverture telle qu’elle a été opérée durant la dernière décade n’a permis en fait qu’à attirer «les aventuriers, les voyous et les gros commerçants». Chose qui pourrait expliquer, pour lui, le resserrement de la réglementation qui s’en est suivie.
    Le patron des patrons a cependant ajouté que cela a été fait à tâtons en réponse à certains opérateurs comme Djezzy ou Lafarge. Il avoue dans ce sens que les lois de finances complémentaires sont une arme redoutable aux mains des pouvoirs publics, dans la mesure où elles leur permettent d’apporter d’importants correctifs à la loi sans pour autant laisser le temps d’examiner la cohérence de ceux-ci avec l’esprit de la loi ni ses conséquences sur l’activité économique.

     

    Melissa Roumadi
  • Le dépérissement tranquille de l’école

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Les élèves de terminale sont en colère parce que leur programme est surchargé. Après avoir manifesté pour un allégement de la charge de cours, ils revendiquent désormais le report d’une semaine des épreuves du baccalauréat, une semaine de cours en moins qui fera en même temps une semaine de révision en plus.
    À part cet aspect quantitatif, relevé par les lycéens eux-mêmes, l’École algérienne ne semble plus poser problème. À tous les niveaux. Sauf pour ses diplômés qui peinent à trouver un débouché. Le président de la République a insisté, lors de son bref discours d’inauguration de l’année universitaire. “L’Université algérienne se porte bien”, a-t-il martelé par trois fois, déniant par cette profession de foi tous les classements internationaux qui renvoient les universités nationales aux derniers rangs des établissements d’enseignement supérieur.
    La qualité de l’enseignement a cessé d’être un souci pour l’opinion, pour les politiques, pour les enseignants, pour les enseignés et pour leurs parents. Les personnels scolaires et universitaires n’expriment plus que des revendications sociales. Les augmentations itératives obtenues, catégorie par catégorie, occupent leur énergie. L’année 2011 a été consacrée aux revalorisations salariales au profit des fonctionnaires, dont les enseignants, consacrant les nouveaux termes de l’échange entre État et société : “augmentations contre paix sociale.” Entendre “argent contre paix civile”. À cette réforme de la distribution de la rente devait succéder, en 2012, une réforme plus politique visant à associer plus de factions au partage du pouvoir, lui-même fort rémunérateur. Cette entreprise, qui consiste à éclabousser plus de monde des effets de la rente, ne laisse pas beaucoup de temps aux soucis de réformes structurelles concernant l’économie, la justice, l’administration ou l’école. L’argent servi individuellement et sur-le-champ fait oublier les grands desseins collectifs à long terme.
    On s’accommode donc d’un arrêt de développement et d’une économie de bazar puisqu’on a de quoi faire ses courses assurées par l’importation, comme on s’accommode d’une école sinistrée. Les parents d’élèves ne s’offusquent plus que des grèves qui perturbent la fonction de garderie de l’institution.
    Les élèves et les étudiants semblent ne voir dans les études que le diplôme. Si peu soucieux de la qualité des connaissances que ceux-ci représentent, ils attendaient de compléter leur alphabétisation dans des écoles privées ou au… CCF. À leur sortie, ils sont surpris qu’on préfère l’expérience digérée des retraités aguerris à leur science mécanique. Qu’à cela ne tienne ! L’institution scolaire ne sera pas avare de diplômes et les taux de réussite bondissent de record en record. Il est même arrivé d’amputer le programme de terminale de chapitres entiers pour l’alléger. Alors pourquoi pas cette année, doivent se dire nos jeunes manifestants ? Au point où nous en sommes dans la braderie scolaire, on pourrait même annoncer le taux de réussite au bac 2012, un taux forcément record en ces temps de troubles. On pourra, en prime, dire que l’École va bien. On le sait maintenant, quand le pouvoir va bien, tout va bien. La facture c’est pour les générations qui viennent. Et, désormais, le pouvoir n’est pas seul à s’accommoder de l’échec.

  • Bras de fer DRS-présidence pour le contrôle des élections

     

    Par
     
     Le président s'entendra-t-il avec les Renseignements pour mener les élections comme il le souhaite ?

     

    Le bras de fer continue entre la présidence et le DRS pour le contrôle des prochaines élections se fait de plus en plus manifeste.

    Après l'épisode du retard de l'ouverture de l'Année judiciaire, dû au conflit d'autorité à propos de changements à la tête de la Cour suprême, voulus par Bouteflika, voici maintenant que le DRS veut faire remplacer le président du Conseil constitutionnel, Boualem Bessaïah, proche du clan présidentiel, arrivé au terme de son mandat.

    Les deux dirigeants de la Cour, nommés en octobre 2006, soit depuis 5 ans (le président de la Cour, Kaddour Berradja, et le procureur général, Mohamed Guettouche) sont des hommes du DRS et contrôlent toutes les Cours et tribunaux, chargés de superviser les élections. Ils sont plus puissants que le ministre de la Justice, Belaid Belaïz, proche de Bouteflika. Quant au Conseil constitutionnel, c'est lui qui validera les résultats.

    Le lancement de l'artillerie médiatique implique qu'il va être remplacé incessamment sous peu. Cela veut dire que les résultats des élections seront triturés selon les désirs du pouvoir, soit par le clan d'Oujda de Bouteflika soit par le clan du DRS, ou les deux à la fois comme d'habitude.

    Rappelons à titre d'exemple qu'au Maroc, les mêmes institutions ont repêché le parti Istiqlal. A la première annonce des résultats, il était crédité d'une trentaine de sièges. Et à l'annonce finale, il se voit attribuer 60 sièges (?)

    L'enjeu du prochain scrutin n'est pas le score des islamistes, pratiquement acquis, mais ceux du FLN et FFS, et l'enterrement du RND, voulu par Bouteflika, mais refusé par le DRS qui le contrôle à 100%.

     

    Saad Lounès

  • voxpopuli

    Qui défendra les défenseurs de la République ?

    Une corporation de fonctionnaires est fortement tentée de croire qu’elle est tout aussi victime de la réconciliation nationale.
    Trouvez-vous normal et logique que l’ensemble du personnel du ministère de l’Intérieur a pu bénéficier de nouveaux statuts particuliers et de nouveaux régimes indemnitaires hormis les chargés de mission et les assistants de sécurité auprès des collectivités territoriales (daïras et communes) ? Ces cadres classés par référence au grade d’administrateur principal ne sont même pas encore reclassifiés et sont rémunérés à 25 au lieu de 45 dinars le point indiciaire depuis décembre 2007. Ces farouches défenseurs de la République, ces «éradicateurs» qui ont veillé et veillent encore sur les institutions, ces postes «supérieurs» de l’Etat sont devenus, figurez-vous, des fonctionnaires SDF qui touchent un demi-salaire. Tenus par l’obligation de réserve, ils travaillent encore dans des conditions très dures particulièrement dans les localités infectées par les terroristes islamistes. Beaucoup parmi eux y avaient été cruellement assassinés. On trouve parmi eux des universitaires, des anciens militaires et officiers de police, des membres de la famille révolutionnaire et de la société civile «janviériste»… ils sont livrés à eux-mêmes, victimes de la hogra, ils sont las d’attendre la promulgation de leur statut particulier. Ils scrutent la moindre nouvelle émanant du ministère de l’Intérieur, leur tutelle, mais en vain. C’est un corps spécifique créé en 1993 sous le gouvernement de Rédha Malek qui s’est inspiré de la France et de la Suisse où existe également cette corporation. A ce jour, que de l’ingratitude envers ces fonctionnaires qui continuent contre vents et marées à défendre la République, ses institutions et ses intérêts dans le cadre des attributions qui leur ont été conférées, à savoir la prévention sécuritaire. Merci de parler de nous !
    Un chargé de mission à la sécurité de l’est du pays

    le soir d'algerie

  • Etrange mission pour un ex-ambassadeur de France

     

    Paris veut «modérer» le cinquantenaire de l'indépendance algérienne ! 

    par Salem Ferdi, Le Quotidien d'Oran,

     

    Le cinquantenaire de l'indépendance algérienne semble donner quelques soucis au gouvernement français dans une année électorale où lui-même a tendance à flatter les différents lobbies électoraux, comme en témoigne l'adoption de la récente loi controversée sur la criminalisation de la négation du génocide arménien.

     

    Mardi, M. Alain Juppé, qui avait ostensiblement marqué ses réserves au sujet de la loi sur le génocide arménien, avait exprimé le «souhait» que la célébration du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie se fasse «dans un esprit de modération en essayant d'éviter les extrémismes de tous bords». Le ministre français des Affaires étrangères a même fait état d'un accord avec le président Abdelaziz Bouteflika «d'envisager la célébration du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie dans un esprit de modération, en essayant d'éviter les extrémismes de tous bords». «J'espère qu'on va continuer sur cette ligne. Surtout, nous nous étions mis d'accord pour dire : Regardons l'avenir. Essayons de fonder la relation franco-algérienne sur l'avenir et pas sur le passé», a-t-il ajouté.

     

    L'ancien ambassadeur français à Alger, Hubert Colin de Verdière, s'est ainsi vu confier par le président français Nicolas Sarkozy une «une mission de coordination des actions liées, en France, au cinquantième anniversaire de l'indépendance de l'Algérie». Sa mission, a expliqué un porte-parole du Quai d'Orsay, est de «recenser les différentes initiatives et manifestations organisées ou envisagées par les institutions publiques nationales, notamment culturelles, ainsi que par les collectivités territoriales, et à les encourager». Il s'agit clairement de «cadrer» le cinquantenaire, la mission ayant ainsi pour but de «faire des propositions pour que les évènements qui accompagneront cet anniversaire contribuent au renforcement des relations et de l'amitié franco algérienne».

     

    Il y a donc un volet franco-français sur lequel doit se pencher M. De Verdière et qui n'est pas le plus aisé. L'année du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie tombe en pleine campagne électorale pour l'élection présidentielle, propice à toutes les surenchères électoralistes surtout entre les différentes factions de la droite française. Il y a un lobby de l'Algérie française qui pèse et dont on a pu mesurer l'influence avec la fameuse loi du 23 février sur les «bienfaits» du colonialisme qui a provoqué une grosse controverse.

     

    UN VOLET ALGERIEN QUI INTRIGUE

     

    On est quelque peu sceptique sur la capacité de «cadrage » des courants qui restent encore profondément Algérie française et qui ne se recrutent pas seulement parmi l'extrême droite. Il est probable que le gouvernement français parvienne à contenir les «excès » en France, lui-même ayant montré dans l'affaire du génocide arménien, qui dégrade sa relation avec la Turquie, qu'il est électoralement à l'affut des «aubaines ». Le cinquantenaire n'est pas propice à la «modération », surtout que l'on est en période électorale. Et on peut ajouter aussi qu'en Algérie, l'année 2012 est également électorale. C'est ce qui rend encore plus intriguant le volet «algérien » de la mission de M. De Verdière. Il existe, bien sûr, un accord tacite entre les autorités algériennes et françaises pour ne pas trop remuer cet aspect. Mais l'accord tacite né d'une impossibilité à s'entendre sur ces questions historiques semble vouloir laisser le temps au temps. C'est un accord minimaliste «d'abstention » et de «silence » qui, normalement, ne peut servir à mener des actions «communes».

    D'où la question : de quoi va donc discuter Hubert Colin de Verdière avec les autorités algériennes ? La question est des plus polémiques. On a pu le mesurer avec l'intrusion très controversée de M. Ahmed Ouyahia dans la dispute entre la France et la Turquie au sujet du génocide arménien. En déniant, fort maladroitement, à la Turquie le droit de faire référence à l'histoire algérienne, le Premier ministre a donné l'impression de prendre fait et cause pour la France, ce qui a suscité des critiques qui ne se limitent pas aux islamistes. Le gouvernement algérien ne pourra pas lui aussi «cadrer» et «lisser» l'expression en Algérie autour du cinquantenaire. Avec un passif historique non traité dans un double contexte électoral, essayer de contenir l'expression et de la lisser pourrait être une mission impossible. A Alger comme en France. Même avec Ouyahia et De Verdière !

  • Bouteflika a célébré une révolution indésirable en Algérie

     

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    Bouteflika en Tunisie avec le président et le premier ministre samedi.

    C’est le sommet du cynisme. Bouteflika s’est déplacé samedi à Tunis pour féliciter les tunisiens d’avoir chassé Ben Ali du pouvoir.

    Ce qui est bon pour les Tunisiens ne l’est manifestement pas pour les Algériens. Le président s'est déplacé à Tunis, à l'invitation de Marzouki pour participer à la célébration de l'an Un de la chute du tyran Zine Al Abidine Ben Ali. Nos internautes donnent leurs avis.

    Ali Chamlal. Hier, ami naturel de Ben Ali et de Kadhafi, aujourd'hui camarades de circonstances de Merzouki et de Abdeljalil, le retournement de veste est facile pour les dictateurs africains. 

    Capricorne. Je croyais rêver lorsqu'un jour chez ma soeur, sur  Algerian TV, j'ai vu Bouteflika aux côtés de Benali prononcer une allocution. Je ne me souviens pas de ce qu'il disait tellement le personnage ne m'intéressait pas. Mais je n'en revenais lorsqu'il demander au public de l'applaudir. Puis disant quelque chose de c  plus insensé encore, il s'arrête et demande.... des youyous !!!! Jamais, au grand jamais, mais alors à aucun moment, je n'avais imaginé qu'un être humain puisse s'abaisser à ce niveau. C'est l'abîme ! Le paroxysme de la bassesse ! Cela a dépassé jusqu'au cadre de mon imaginaire! Il n'a pas honte à son âge? En tout cas j'ai eu honte à sa place! J'ai même rougi.

    Ali Foughali. Regardez bien cette photo et ce regard hargneux de Bouteflika qui semble mal à l'aise dans ses petits souliers. Il sait pertinemment que sa place n'est plus là. Il sait pertinemment de le passé va le rattraper et le sort qui l'attend est celui de Ben Ali ou celui de Moubarak. Pour ma part je ne lui souhaite pas le sort qui a été réservé à Mouammar Kadhafi. Le temps est en train de faire son travail doucement et le peuple algérien est quant à lui très patient. G. Moustaki disait à propos de la dictature de Pinochet. "Ils ont la force et nous avons le temps". Rien ne résiste au temps même un Pharaon qui se prenait pour un éternel. Vive l'Algérie libre et démocratique.

    J'invite tous les lecteurs de post à chercher sur Google le mot "enfumade" et vous comprendrez alors pourquoi on doit aimer notre Algérie.

  • Raport 2011 d’Amnesty International: L'Algérie au banc des accusés

     

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    Bouteflika harangant la foule lors d'un meeting électoral Bouteflika harangant la foule lors d'un meeting électoral

    Le rapport 2011 d’Amnesty International sur la situation politique en Algérie dans le contexte des Révolutions arabes, établit un sévère réquisitoire contre l’ "autocratie" (c'est son terme) du pouvoir algérien que l'ONG accuse d’atteintes graves au respect des Droits de l’homme et d’être responsable avec l'ex-Fis des 200.000 morts de la décennie noire…

    Les analyses faites par les confrères de la presse nationale du rapport d’Amnesty International 2001, dans sa partie relative à "La situation des droits humains au Moyen Orient et en Afrique du Nord de janvier à la mi-avril 2011" ont isolé la partie concernant l’Algérie alors qu’elle est incluse ainsi que le titre l’indique dans l’ensemble des pays du Moyen Orient et du Maghreb qui ont, pour la plupart, connu les Révolutions arabes qui ont entraîné la chute de leur dictature. Le bilan établi par ce rapport lie l'Algérieavec ces pays en ébullition. Comment?

    "En Algérie, l’autocrate a maintenu l’Etat d’urgence durant 19 ans"

    D’entrée, Amnesty considère l’Algérie comme pays sous autocratie, ayant son "autocrate" terme employé dans le rapport. Enumérant la longévité de ces règnes dictatoriaux, le rapport écrit:

    "Au début de 2011, les pays qui allaient être ébranlés par la révolte étaient dirigés depuis des décennies par les mêmes hommes ou les mêmes familles – 23 ans pour le président tunisien Zine el Abidine Ben Ali, 30 ans pour le président égyptien Hosni Moubarak, 42 ans pour le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, près de 200 ans pour la famille al Khalifa à Bahreïn, 33 ans pour le président yéménite Ali Abdullah Saleh, 40 ans pour le sultan Qaboos bin Saïd à Oman et la famille el Assad en Syrie, et plusieurs centaines d'années pour la famille al Saoud en Arabie saoudite. Dans plusieurs de ces pays, les fils des dirigeants, eux-mêmes fils d'anciens dirigeants, étaient préparés à prendre la succession de leur père. Les autocrates à la tête de trois de ces pays maintenaient l'état d'urgence sans interruption depuis des années : 38 ans en Syrie, 30 ans en Égypte et 19 ans en Algérie."

    L’ONG inclut donc l’Algérie dans les pays ayant été ébranlés par la révolte populaire : la Tunisie, l’Egypte, la Libye, le Yémen et la Syrie par un trait commun : le maintien de l’état d’urgence, le plus court en Algérie ; ce qui n’explique pas le fait que l’onde choc ne l’ait pas atteinte. En filigrane, les méthodes employées par ces régimes afin de se maintenir au pouvoir vaille que vaille, outre l’Etat d’urgence, sont similaires à celles auxquelles a eu recours le pouvoir algérien dans la panique générée par les révolutions arabes. Le rapport établit un lien implicite mais assez éloquent quant à la similitude des approches :

    "Les dirigeants du Yémen, de la Libye et de Bahreïn avaient atteint le moment où ils semblaient au bord de la défaite, et la plupart avaient introduit des réformes à la hâte, promis de ne pas se représenter pour un nouveau mandat ou renvoyé leurs gouvernements dont ils avaient fait des boucs émissaires en raison de leur impopularité. Certains ont distribué de l'argent à la population ou lui ont promis de nouveaux emplois et un logement. Beaucoup ont intensifié la répression et fait couler le sang de leur peuple."

    En effet, dès les premières insurrections populaires en Tunisie, le pouvoir algérien a levé dans la forme l’Etat d’urgence, annoncé à la hâte des réformes politiques, relancé sur le tas l’emploi des jeunes par le biais de l’ANSEJ.
    Dans l’ouragan des protestations qui allaient grandissantes, l’Algérie était considéré comme l’un des pays épicentre de la zone sismique. C’est ce que relève le rapport :

    "Les protestations continuaient dans presque tous les pays de la région, tant en Tunisie et en Égypte pour maintenir la pression en faveur d'un véritable changement, qu'en Syrie et au Yémen où il était difficile de déterminer si les manifestations ou la violence étatique allaient prendre le dessus, ou en Algérie, à Bahreïn, en Irak, en Jordanie, dans le sultanat d'Oman, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, et même en Arabie saoudite, où les manifestations se prolongeaient. » de leurs droits fondamentaux"

    Le rapport met ainsi en exergue le fait que le système politique algérien secrète toutes les raisons de la colère des citoyens de Tunisie, de Lybie, d’Egypte, du Yémen et de Syrie:

    "Des revendications et des aspirations communes sont également apparues. Les manifestants ont condamné les dictateurs, les monarques absolus et les États à parti unique et ils ont réclamé la liberté et la possibilité de choisir leur propre gouvernement. Ils ont dénoncé la corruption, les brutalités policières, le chômage des jeunes, la pauvreté, les mauvaises conditions de logement, la hausse des prix des denrées alimentaires ainsi que la répartition inéquitable des emplois et de la richesse et l'inégalité des chances. Dans tous les pays ils ont exigé le rétablissement de leur dignité et de leurs droits fondamentaux."

    "Le conflit entre le pouvoir et les islamistes du FIS a couté la vie à 200.000 Algériens innocents"

    Pourtant, relève le rapport, bien que les Algériens aient eux aussi protesté "les manifestations n’ont pas eu la même ampleur qu'en Tunisie, en Égypte et en Libye. Ce pays, à population majoritairement jeune – la moitié des 35 millions d'Algériens ont moins de 25 ans –, est confronté aux mêmes problèmes politiques et économiques que ses voisins, y compris un taux de chômage de plus de 30 %."

    Pour quelles raisons?  Pour l’ONG, la principale expliquation se trouve dans le fait que " de nombreux Algériens sont toujours hantés par le conflit armé des années 1990, déclenché lorsque l'armée a annulé les élections que le Front islamique du salut (FIS) était en passe de remporter et imposé l'état d'urgence. Le conflit sanglant qui a coûté la vie à 200 000 Algériens, selon l'estimation du gouvernement, a été marqué par des atteintes flagrantes aux droits humains, notamment des homicides illégaux de civils, des milliers de disparitions forcées, des détentions arbitraires, des enlèvements, des viols et d'autres formes de torture. Ces crimes ont été perpétrés par les deux parties au conflit contre une population civile sans défense."

    L’ONG met ainsi dos à dos le pouvoir algérien et le terrorisme islamiste dans le drame des années 90. Les Algériens ne se sont pas soulevés avec les peuples frontaliers pour dénoncer la même situation, la même dictature, la même corruption en raison du danger que répréentent ces deux parties en conflit : le pouvoir algérien et les islamistes du FIS ayant ensanglanté le pays alors qu’il n’était pas concerné. Sur ce point, Amnesty International n’accuse pas seulement le pouvoir algérien de népotisme; il est responsable des 200.000 morts, de "détentions arbitraires, des enlèvements, des viols et d’autres formes de torture". Ce n’est pas la première fois qu’Amnesty International porte ces accusations sur le régime algérien. Mais, dans ce rapport de l’année 2011, celles-ci sont d’autant plus lourdes qu’elles s’inscrivent en droite ligne avec les réformes de Bouteflika qui tente de se disculper de ces accusations en essayant de prendre de la distance avec l’ex-Fis en en interdisant le retour à la légalité.

    "Les atteintes graves aux droits humains n’ont pas été abordées de manière satisfaisante"

    Pourtant, malgré cette hantise d’une autre "guerre civile", les émeutes ont lieu. Le rapport établit une synthèse des situations de révoltes réprimées dans le sang par le pouvoir qui a été amené à céder sur les revendications socioéconomiques avant de mettre en œuvre une panoplie de réformes politiques fin février 2011:

    "Des manifestations sporadiques ont suivi et, le 24 février, le président Abdelaziz Bouteflika a levé l'état d'urgence imposé depuis 19 ans et promis d'autres réformes. Toutefois, à la mi-mars, les forces de sécurité ont de nouveau dispersé des manifestations à Alger : l'une organisée par des jeunes militants sur Facebook et l'autre à l'initiative de la Coordination nationale pour le changement démocratique (CNCD)."
    Le rapport précise que les revendications des émeutiers  étaient plus focalisées sur  l'obtention de réformes plutôt que sur une demande de démission du gouvernement. Pourquoi ? Le rapport insiste sur la méfiance des Algériens du danger que représente "l'agitation politique dans un pays dont l'histoire récente est maculée de sang et dans lequel les séquelles des atteintes graves aux droits humains n'ont toujours pas été abordées de manière satisfaisante." et donc restées impunies.

    Les émeutes se propagent après les réformes qu’elles ont précédées…

    Ces deux questions majeures posées et clairement énoncées, à savoir le danger mortel des deux parties en conflit, le parti-Pouvoir et l’islamisme politique qui ont généré la décennie noire et, de l’autre, les séquelles de celle-ci, encore vives et restées pendantes sur les atteintes graves au droit de l’Homme, le rapport énumère froidement, sans commentaire aucun, avec un effacement significatif, la panoplie des réformes engagées par Bouteflika. Rejétées à la fin de la partie "Algérie", Amnesty International y voit sans doute une panacée subsidiaire, incapable d’apporter une réponse aux revendications des Algériens. Voici comment ces réformes sont énumérées: "Le 15 avril, le président a annoncé des réformes en vue de « renforcer la démocratie » comprenant la révision de la loi électorale et la désignation d'une commission de réforme constitutionnelle. L'adoption d'une nouvelle loi sur l'information a également été annoncée pour remplacer les dispositions existantes du Code pénal, en vertu desquelles les journalistes, entre autres, reconnus coupables de « diffamation » envers le président ou d'autres institutions étatiques, sont passibles d'une peine maximale d'un an d'emprisonnement assortie d'une amende pouvant atteindre 250 000 dinars (soit 3 500 dollars). Le président a également annoncé une réforme de la loi sur les organisations de la société civile."

    Le rapport ne termine pas cette énumération sèche des réformes sans les inscrire dans un mouvement de protestation populaire qui continue et prend de l’ampleur ( dans ses manifestions et les répressions qui s’en suivent dans les régions de Skikda, Laghouat, Ouargla) ce qui atteste la minorisation des réformes de Bouteflika par le rapport d’Amnesty de l’année 2011 puisque les craintes formulées se concrétisent au moment même de la publication du Rapport de l’ONG: "Au moment de la rédaction du présent document, les Algériens continuaient d'organiser des grèves et des manifestations pour réclamer des réformes de grande ampleur et le respect de leurs droits fondamentaux, et les étudiants de l'université défiaient les forces de sécurité en manifestant dans les rues d'Alger."
    R.M

  • esque un pays arabe a critiquer l'algerie,ben non! pourtant c'est une dictature flagrante.

     

    Révolutions arabes : le leurre permanent

    Par
     
    Il ne suffit pas de faire tomber des dictateurs. La démocratie est une longue construction.

    Est-ce le fait de chasser un Ben Ali, un Moubarek, lyncher un Kadhafi, et demain fermer la porte d’El Mouradia à Bouteflika, peut être considéré comme un acte révolutionnaire, voulu comparable par exemple à celui consistant en la prise des armes contre l’occupant colonial ?

    Les Occidentaux en tout cas veulent le présenter en nous le faisant accroire comme tel. Cela nous flatte, en même temps que ça nous leurre. Déjà bien avant le premier équinoxe de l’année précédente, la presse occidentale annonce au monde le "printemps" arabe, histoire d’ouvrir une page d’un planétaire bidonnage évènementiel clientéliste qui rappelle le renversement du roi Farouk, Idris Sanoussi, Réza Pahlavi, peut-être sous peu Mohamed VI. 

    C’est du pipo, ya el khawa, c’est du pipo. Excepté dans le Liban, toutes les actions entreprises dans le sens du combat pour les libertés dans le sens intégral de l’accomplissement, très sincères au tout début et très dramatiques, ont été transformées en farces respectives qui n’ont pas beaucoup de gloire à raconter à l’Histoire. Que se fut-il passé de légendaire avec Nasser quand Tsahal tout de suite après s’être accaparé du Sinaï et le logement social en Egypte emprunte aux espaces sépulcraux ?  

    De quelle grandeur s’est emparé le destin de la Tripolitaine et de la Cyrénaïque au lendemain de la Jamahiriya, malgré ou grâce à ses inépuisables ressources hydrocarbures, sinon de faire rire le globe terrestre tout entier des agissements quasi clownesques de leur leader ne ratant jamais une occasion de faire parler de lui en fomentant, ici et là, des guérillas médiatiques et des attentats spectaculaires?

    En quoi les mollahs, qui ont raté de peu le chah pour le pendre, ont-ils été révolutionnaires si le niveau de vie des Perses aujourd’hui est plus misérable qu’il ne le fût sous l’empereur. De quelle manière leurs coreligionnaires à qui il est donné le pouvoir actuellement, en Egypte, en Tunisie, au Maroc, dans quelques mois en Algérie, s’acceptent-ils comme révolutionnaires quand le devenir des citoyens de leur pays est entre les mains de diasporas rendant des comptes à des consortiums martio-financiers basés à New York, Londres, Paris et Berlin ?

    Il faut hésiter de commencer à croire que le monde arabe change vraiment de cap. Parce que tout simplement il n’a pas les moyens de le faire ; il a beau s’étoffer de toutes les constituantes qu’il pourrait, il est compris certainement dans un ostensif remous mais il ne s’achemine en aucune façon sur celui qu’il lui faut pour que ses élites puissent dire aux citoyens qui écoutent l’opinion qu’il s’agit bel et bien de la bonne solution.    

    L’Europe et l’Amérique sont dans leur troisième siècle de révolution industrielle, d’ère des lumières et de découverte – avant la prière de la djamouâ des centaines de brevets d’invention d’importance pour le bien-être de l’humanité, vont se faire réglementer dans les villes occidentales tandis que des milliers de conditions psychologiques et matérielles vont dans la même durée bousiller la qualité de la vie dans le monde arabe.

    Juste avant-hier, entre un aller-retour au marché, une conduite souterraine d’eau pète à deux pas de la Sûreté de daïra de Bouzaréah, je suis sorti il y a un moment, le déversement dans la rue est encore plus important.

    J’ai encore en image ce regard perfide d’un représentant de gros matériel médical électronique rencontré par hasard à l’hôpital de Douéra quand il me disait juste après l’investiture de Marzouki, la joue flatteuse : "On avait peur au début du printemps arabe mais maintenant ça nous semble heureusement bien se passer."

    J’ai bien précisé qu’il ne s’agit pas d’un cadre diplomatique mais d’un fourgueur de marchandise qui coûte très cher et dont nos pauvres malades ne peuvent s’en passer. Qui s’en fout comme de son dernier slip du nouveau président tunisien ou du futur chef d’Etat algérien parce que dans son esprit nourri dans la source de l’Occident maître de l’univers nous ne pouvons être, pour son bonheur, que ce que nous savons faire.  

    Mais ce salopard-là, s’il est encore vivant dans quelques années quand des gens auront à devoir courir après les remplaçants de Moubarek et Ben Ali pour les tuer ou les juger parlera toujours de révolution arabe, avec dans sa tête, alors riant sous cape, la "révolution chez les Arabes".

    Nadir Bacha

  • no moment

    Dilem du 12 Janvier 2012

  • Quelle indépendance ,tu parles!!!!!

    Juppé invite l'Algérie à "la modération" pour les 50 ans d'indépendance

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    Alain Juppé, ministre français des Affaires étrangères.

    Pour la célébration du 50e anniversaire de l'indépendance, la France veut que l'on ne remue pas trop le couteau dans la plaie de cette guerre.

    La France n'a pas hésité à ériger une loi sur le génocide arménien, dans lequel elle n'est pourtant pas concernée, hormis bien sûr à travers la forte communauté armérienne de France. Dont le plus célèbre : Charles Aznavour. L'objectif visé était la Turquie qui était derrière le massacre de dizaines de milliers d'Arméniens en 1915. C'est à dire au début du siècle dernier.

    Mais la France est très chatouilleuse quand il s'agit d'évoquer la colonisation et surtout ses nombreux massacres. Même si ceux-là sont plus proche que le génocide arménien qui tient tellement à coeur à la droite française. C'est que pour elle, ce qui est valable pour la Turquie ne l'est pas pour la France. Ce deux poids deux mesure dans le traitement de faits historiques trouve sa signification cynique dans la déclaration commise par le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé. Celui-ci souhaite "fonder la relation franco-algérienne sur l'avenir, et pas sur le passé". Nous y voilà : pourquoi le passé du peuple arménien intéresse les députés français jusqu'à se mobiliser pour une loi et en arriver même à une froid diplomatique avec la Turquie, mais dès qu'il s'agit de parler de ce que l'armée française a commis en Algérie pendant 132 ans, il faut fermer les yeux, ne pas en parler ?

    Le ministre des Affaires étrangères français a espéré mardi que la célébration en juillet du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie se fasse "dans un esprit de modération en essayant d'éviter les extrémismes de tous bords". "Nous sommes convenus avec le président (Abdelaziz) Bouteflika, lorsque je lui ai rendu visite l'année dernière, d'envisager la célébration du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie dans un esprit de modération, en essayant d'éviter les extrémismes de tous bords", a déclaré Alain Juppé lors d'une audition devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale. Quelle signification donner au mot modération : cela veut-il dire qu'il faudra passer l'éponge sur la torture ? Le bombardement de villages au napalm ? Le regroupement de centaines de milliers d'Algériens dans des camps ? Les massacres de civils ? La lutte d'un peuple pour sa libération ... 

    La France selon Alain Juppé n'est intéressée que par l'avenir. "J'espère qu'on va continuer sur cette ligne. Surtout, nous nous étions mis d'accord pour dire : regardons l'avenir. Essayons de fonder la relation franco-algérienne sur l'avenir, et pas sur le passé", a-t-il ajouté. Cette déclaration sous-entend qu'on doit désormais faire l'impasse sur notre histoire pour commercer avec la France. Ce qui est peu probable quand on sait le prix de notre indépendance. Mais derrière ces déclarations, il y a la perspective des présidentielles françaises. Le ministre anticipe et joue aux pompiers pour éteindre les éventuelles polémiques qui pourraient coûter l'électorat pied-noir, voire le soutien de quelques organisations d'anciens militaires nostalgiques. Mais pas seulement, même la date qui commémore la guerre d'Algérie est sujette à polémique en France. La Fédération des anciens combattants ou les harkis veulent que ça soit le 19 mars. Alors que pour les associations de paras par exemple, les groupuscules de l'OAS ou les pieds-noirs, cette date est synonyme de capitulation. 

    C'est dire que la question algérienne demeure sensible un demi-siècle après son indépendance de la France coloniale.

    Yacine K.

  • Algérie : un demi-siècle sans rêve

     

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    L'esbroufe et le folklore politique vont se poursuivre.

    Admettons la situation sociopolitique jouable pour les prochaines élections législatives, l’ensemble des opinons acquis pour cela, évidemment avec dans l’esprit de chacun cette idée – combien ardue même pour Amar Bouzouar – que l’Administration est dans la phase terminale de la ruse la plus machiavélique de l’entourloupe malgré la présence de l’observation touristique.

    Quoique les Durand Dupont, Johnny James, Abou M’hamad Mohammad, cheikh Antar ou Sessé Diop, de l’Union européenne, de l’Onu, de la Ligue arabe, de la Conférence islamique ou de l’Union africaine, ne vont pas rejoindre en mai notre pays par un angélique avion fendant le ciel venus tout droit du paradis : ils viennent chacun inscrit dans un destin national particulier lui aussi pourri par les intérêts individuels dans la nouvelle définition du monde d’aujourd’hui.

    Le capitaliste depuis déjà assez longtemps ne s’est pas suffit de démolir toutes les visions qui le concurrençaient, de saper tous les modèles qui lui marchaient sur les pieds, il a réussi le prodige de s’attaquer même à la force propre qui l’a déterminé, les libertés individuelles qui ont bâti le libre-échange dans la mesure humaine. Il est aujourd’hui le capitalisme de l’immensité, de l’incommensurable, du cosmique allais-je dire, où quelques groupes dans la planète détiennent la réalité comptable du capital. Où les chefs d’Etat et de gouvernement ne vont pas plus loin que des jeux de rôles à tenir, des scenarii à adapter au gré de décisions dont ils ne possèdent qu’un discours à mettre dessus, lorsque celui-ci même par l’intention de la parole ne tente pas d’aller à contre-courant du concept mondialistique tel que pensé par Washington, Londres, Berlin, Paris, Rome et Tokyo.

    Pékin qui a bien saisi les grandes erreurs de Moscou, il dispute sur la planète de grands marchés avec ces six capitales ; son communisme, si on se réfère à la Guerre froide, est quasiment vierge, indemne de presque aucune suspicion idéologique, avec pour témoin à décharge les Etats-Unis redevables de grosses dettes envers lui. C’est la partie gaullienne – j’ai failli sauter un l mais je me suis rappelé que son leader de l’UMP est d’origine austro-hongroise – dans l’inconscient français qui essaye de s’abstenir d’une subsidiaire tape sur les descendants des Ming.

    Voyez par vous-mêmes la preuve que Bouteflika a compris cela en n’invitant pas les Chinois pour le contrôle dans le prochain match électoral, ou plutôt cafouillage, qui ne nécessite qu’un seul gardien de but. Parce qu’aussi il n’a jamais été entendu parler d’un détournement de fonds public dans la Chine qui avance paisiblement dans le monde, d’un de ses dirigeants sous contrôle judiciaire ou de chef d’Etat condamné, par rapport aux cinq consortiums invités, chacun au moins en son sein des centaines de bandits reconnus sur les continents pour divers délits d’importance criminelle, largement rapportés par la presse.

    Mais tout le monde s’en fout de tout cela dans la course aux sièges dans les domaines qui entourent le président de la République et la grande forteresse verte des Tagarins ; je n’hésiterais pas de jurer sur tout ce qu’il y a de sacré que nul parmi les futurs candidats n’a dans l’idée sur quoi il serait amené à penser en juin prochain s’il était élu, sauf qu’il se prépare à suivre un élan de gratification personnelle, à la manière de quelqu’un qui obtient un sauf-conduit ou un visa pour une jouissance sensuelle, sous la couleur du parti qui le couvre mais qui ne lui aura absolument rien insufflé de probant en matière d’engagement désintéressé pour une cause d’action commune.

    Tous les candidats élus en mai 2012 auront exactement la même optique mentale dans la boîte crânienne. Nul ne se différenciera de l’autre dans la façon de rêver l’Algérie ; peut-être certains vont-ils penser se battre pour rouvrir un peu plus de bistrots et sophistiquer les équipements de l’Oncv et des brasseries, d’autres avec des marques plus profondes sur le centre de gravité du front surenchériront sur le coût de la grande mosquée Sidi Abdelkader en augmentant les heures d’apprentissage de l’éducation civique et religieuse dans les écoles de Boubekeur Benbouzid au détriment des langues modernes et des matières scientifiques. D’autres encore feront monter sur le fronton de la passion culturelle Si Moh Umhand et Marguerite Tos Amrouche devant des alliés de la tradition orale férus de Ben Triki, Abderrahman Medjdoub ou Kadour el Alami. Mais tous auront-ils, au final, la même Karma, qui les regroupe en les conciliant pour voter la main dans la main, la même baraka de Hassi R’mel, Gassi Touil ou Rhoud Nous.

    Personne n’a une histoire particulière à nous raconter, élections transparentes ou pas, une histoire, ya el khawa, une toute petite histoire, qui nous ferait rêver au moins une fois le demi siècle.

    Nadir Bacha

  • no moment

    Dilem du 10 Janvier 2012

  • Laghouat: Affrontements entre manifestants et forces de l'ordre


     

    Les forces de l'ordre ont procédé mardi 10 janvier, dès 7h30 à des arrestations massives aux alentours du siège de la wilaya de Laghouat où campent depuis maintenant 6 jours des citoyens  mécontents d'une liste de distribution de logements "jugée"injuste. 

     

     

    Les affrontements ont éclaté entre les forces de l'ordre et les manifestants, qui n'ont pas voulu quitter les lieux. 

    Le bureau de la ligue algérienne des droits de l’homme a reçu plusieurs plaintes notamment de la part des parents dont les enfants ont été arrêtés. « La ville est encerclée, les forces de l’ordre ont visé les quartiers dont les citoyens sont susceptibles d’affluer en masse vers le centre ville » a-t-on appris de sources locales.

    «Les affrontements ont éclaté vers  8h30 », nous dira Yacine Zaid. Mais ce qui est sur, selon Hadj Nacer Aïssa, président du bureau régional du comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC), est que « la répression est féroce et les casques bleus sévissent impitoyablement » , regrette-t-il.

    A l’heure où nous mettons en ligne l’information, la ville de Laghouat est encerclée par les forces anti émeutes et les affrontements sont violents. Selon nos interlocuteurs « on ne sait pas encore ce qui va arriver dans les prochaines heures ».

     

    Hamida Mechaï
  • Vos dépenses en 2012

    source :le soir dz

    Algériens, votre portefeuille sera sollicité, parfois fortement, en cette année 2012. Plusieurs augmentations de prix sont attendues, qu’il s’agisse de la plupart des denrées alimentaires, des frais de transport ou de plusieurs biens d’équipement. Une inflation normale dans certains cas, estimée à 4% par la loi de finances 2012 et censée être maîtrisée. Néanmoins, une hausse des prix que l’amélioration des revenus, la revalorisation des salaires et des pensions de retraite notamment, favorisent cependant, et de facto, dans un marché encore désorganisé et mal régulé et où le pouvoir d’achat des citoyens reste encore limité. Mais bonne nouvelle, les Algériens ne paieront pas plus cher leur consommation d’eau et d’énergie et assumeront leurs charges fiscales sans changement. En effet, la loi de finances 2012 ne prévoit pas de réajustement fiscal à la hausse mais plutôt des exonérations et des réductions pour certains produits.
    Chérif Bennaceur

    IMPÔTS ET TAXES
    Pas d’augmentations annoncées
    Les différents impôts et taxes fiscales et parafiscales en vigueur resteront inchangés. Aucune augmentation n’est prévue par la loi de finances 2012 qui prévoit, a contrario, des réductions et des exonérations. Celles-ci concernent notamment le blé dur à l’importation exonéré de la taxe imposée en 2010, lorsque le prix du quintal à l’importation est inférieur au prix réglementé sur le marché local. De même, les laits infantiles médicaux spéciaux seront moins chers grâce à leur exemption de la taxe sur la valeur ajoutée et une réduction des droits de douane de 30 à 5%. A moins qu’une loi de finances complémentaire pour 2012 ne décide le contraire ! Comme les frais d’assurances, les frais médicaux et autres services ne devraient pas subir de changement.

    EAU :
    Pas de hausse prévue
    Les tarifs de l’eau ne changeront pas. Les citoyens continueront à payer leurs factures selon leurs tranches de consommation et indices actuels et à bénéficier d’une eau subventionnée. «Aucune augmentation des tarifs n’est prévue. Le gouvernement n’y songe même pas.» C’est ce que le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a assuré tout récemment. Et d’autant plus que la disponibilité de la ressource s’améliore relativement même si des problèmes de distribution et d’assainissement se posent, voire la culture de l’économie de l’eau fait encore défaut chez la majorité des Algériens.

    DENRÉES ALIMENTAIRES
    L’inflation, une réalité en 2012
    L’inflation, une réalité que les Algériens subiront en 2012 comme ils l’ont subie les années précédentes, dans leurs achats quotidiens. Les prix des produits alimentaires de large consommation, tels les fruits et légumes, les viandes, les poissons et autres produits alimentaires notamment, seront plus élevés. Une hausse de l’ordre de 30% pour les produits de première nécessité, comme le prévoyait récemment un responsable de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCCA), voire davantage. Largement disponibles, qu’ils soient produits localement ou importés, ces produits connaîtront d’importantes hausses, en raison notamment de la répercussion par les commerçants de la hausse des prix des matières premières agricoles sur les marchés mondiaux ainsi que des frais de transport, la loi de l’offre et de la demande et les dysfonctionnements du marché et du système de distribution. Et ce, malgré les divers mécanismes de régulation commerciale et agricoles mis en place par les pouvoirs publics. Les autres produits de consommation non alimentaires, d’autres biens d’équipement et d’usage quotidien seront également plus chers.

    CERTAINS PRODUITS DE LARGE CONSOMMATION
    Stabilité
    Les prix de certains produits de large consommation, notamment le pain et le lait, ne devraient pas changer. Ces produits bénéficient, en effet, d’une subvention de l’Etat qui concerne la poudre de lait, les céréales ainsi que le sucre et l’huile, et entérinée par les lois de finances successives dont celle de 2012 qui l’a fixée à 200 milliards de dinars.

    VÉHICULES NEUFS
    Possible hausse des prix
    Les prix des véhicules neufs risquent d’être plus chers sur le marché national au cours des prochains mois. Raison de cette hausse, la crise économique et financière mondiale qui impacte sur le transport maritime et aérien, engendrant d’importants surcoûts que les distributeurs et concessionnaires automobiles seraient amenés à répercuter sur les prix locaux. Néanmoins, cette hausse potentielle ne devrait pas influer sur le rythme d’achat des véhicules neufs, dont le volume a dépassé en 2011 les 250 000 unités importées et qui devrait se situer également à ce niveau en 2012. D’autant que la suspension du crédit bancaire à la consommation n’a pas bridé le développement du marché automobile, comme escompté par les pouvoirs publics.

    TRANSPORTS
    Le billet plus cher
    Des augmentations des tarifs pour les différents modes de transport sont attendues cette année. S’agissant du transport aérien et maritime, les prix des opérateurs nationaux et étrangers pourraient augmenter, dans le cadre de leurs stratégies commerciales propres mais surtout en raison de la crise économique internationale et ses répercussions sur les coûts des carburants et intrants de fabrication. Cela même s’il n’y a pas d’annonces officielles en ce sens. Toutefois, c’est le transport par voie terrestre qui risque d’être plus cher. Certains opérateurs privés envisagent, en effet, des hausses de 5 à 10 dinars la place dans les taxis collectifs ou les bus urbains et suburbains, dans le but d’ajuster leurs tarifs par rapport à ceux du public, et ce, même si cette hausse n’est pas encore agréée par l’ensemble des transporteurs et non avalisée par les pouvoirs publics.

    ÉLECTRICITÉ ET GAZ
    Mêmes tarifs
    Les tarifs de l’électricité et du gaz resteront inchangés encore en 2012. Les pouvoirs publics ne comptent pas revoir les tarifs à la hausse par souci d’harmonie sociale et même si le maintien de la tarification actuelle, inchangée depuis 2006, freine le développement des sociétés de distribution de l’électricité et du gaz. Certes, l’énergie est censée officiellement être accessible à près de 100% de la population algérienne en termes d’électrification rurale et urbaine et de distribution publique et en bouteille. Néanmoins, les dysfonctionnements et les insuffisances des réseaux de transport et de distribution ainsi que les programmes d’entretien et de maintenance des infrastructures contraignent l’accès à l’énergie électrique, soumise à des délestages pourtant récusés par l’opérateur public.

    CARBURANTS
    Pas d’augmentations
    Les prix des différents carburants ne connaîtront pas d’augmentation en 2012. En raison du maintien des marges et autres taxes déterminant leur fixation, les prix de l’essence et du gasoil resteront inchangés jusqu’à nouvel ordre. Les Algériens, dont le parc automobile ne cesse de croître, continueront à consommer fortement du diesel, à raison de 13,75 dinars le litre mais aussi de l’essence super et sans plomb à environ 23 dinars, sans grever leur budget. Cela même si la disponibilité de ces deux carburants très prisés reste parfois aléatoire, le nombre des stations-service notamment le long de l’autoroute Est-Ouest et autres nouvelles voies rapides reste encore insuffisant et que la carburation au GPL et autres combustibles moins polluants demeure encore très limitée.

    IMMOBILIER, LOISIRS, VOYAGES
    Spéculations plus fortes
    Les prix de l’immobilier devraient également et normalement augmenter. Ce marché reste soumis encore à la forte spéculation, en dépit des diverses mesures décidées par les pouvoirs publics en matière de régulation et facilitation de l’accès au logement. Mais aussi malgré la crise économique mondiale et ses effets dont la baisse des prix de l’immobilier en Espagne, notamment. Les augmentations seront normales concernant les voyages et les loisirs.

  • Le voile sera-t-il levé sur l’argent des dirigeants algériens en Suisse ?



    Par Le Matin DZ/Elwatan | Les comptes numérotés suisses doivent contenir bien des secrets.

    Les fonds entreposés par les dirigeants arabes dans les paradis fiscaux sont au centre d’une attention particulière depuis le début du Printemps arabe.

    Le gel des avoirs de dictateurs arabes déchus a surtout permis de lever une partie du voile sur l’ampleur de la saignée. Les organes des Nations unies ont pu aboutir au gel de 186 milliards de dollars d’avoirs libyens appartenant au clan Kadhafi.

    En Egypte, on évoque entre 40 et 70 milliards de dollars détournés par les Moubarak. Quant au clan Ben Ali-Trabelsi en Tunisie, même si aucun chiffre n’a été avancé pour le moment, les nouvelles autorités de Tunisie ont émis pas moins de 57 commissions rogatoires internationales pour récupérer les fonds détournés. D’ailleurs, la Suisse et son inaltérable secret bancaire sont en première ligne des accusations. Une pression qui persiste même si les responsables de la Confédération helvétique s’engagent à restituer les biens mal acquis.

    La conjoncture est-elle donc favorable pour amener la Confédération helvétique à se défaire d’une partie de son secret bancaire lorsqu’il s’agit de questions liées au respect des droits de l’homme et des droits des peuples ? Si cela semble encore irréalisable, certains veulent y croire. C’est le cas du Syndicat suisse des services publics qui, inquiet de l’état des libertés syndicales en Algérie et dans un élan de solidarité avec le Snapap, a récemment exigé, dans un communiqué, des autorités fédérales helvètes, de veiller "à empêcher le dépôt de fonds de dirigeants algériens dans les banques suisses ou de faire en sorte de pouvoir bloquer ces fonds".

    Une telle exigence et l’atteinte d’un tel objectif exigent une tâche qui s’apparenterait au nettoyage des écuries d’Augias. L’existence ou non de comptes numérotés où seraient entreposés des fonds détournés par des dirigeants algériens est frappée du sceau de l’omerta. Un silence justifié par les impératifs de respect du secret bancaire suisse. D’ailleurs, le secrétaire général du Syndicat suisse des services publics, Stefan Giger, nous a confié que ce même secret bancaire ferme l’accès aux données nécessaires. Il s’est indigné du fait que le gouvernement suisse "pourrait bloquer les comptes des dictateurs. Mais souvent ceci a été fait trop tard".

    Cependant, les seules données accessibles actuellement relèvent des statistiques annuelles établies par la Banque nationale suisse. On y apprend par exemple que les avoirs algériens en Suisse ont été estimés, en 2010, à 97 millions de francs suisses (80 millions d’euros) pour 574 millions de francs suisses (470 millions d’euros) d’engagements. Toutefois, ces chiffres ne concernent, selon nos interlocuteurs de la BNS, que "les avoirs et les engagements des banques en Suisse" et ne constituent donc pas de données globales. Et de préciser que "les données sur des titres dans les dépôts de la clientèle auprès des banques ne sont pas publiées en répartition géographique", et ce, dans le strict respect du secret bancaire. On aura donc fait chou blanc auprès de la BNS.

    Des milliards qui s’évaporent dans la nature

    Des chiffres et des listes avaient bien circulé concernant l’existence de ce genre de comptes et les montants qui y seraient déposés. Toutefois, les informations ayant circulé jusqu’à présent demeurent difficiles à vérifier, notamment à l’image de la liste publiée par la Swiss Bank Control (SBC), où figuraient d’ailleurs les noms de bon nombre de dirigeants algériens. L’institution, en elle-même, est blacklistée par l’autorité fédérale suisse de surveillance des marchés financiers, car ne disposant pas de registre du commerce ni de présence physique en Confédération helvétique. La chaîne helvète germanophone Arena y est allée aussi de son estimation, annonçant plus de 700 millions d’euros d’avoirs algériens entreposés dans des banques suisses.

     Un chiffre qui contraste lourde ment avec les 25,7 milliards de dollars recensés par le Global Finance Integrity (GFI) pour évaluer les fonds ayant quitté l’Algérie entre 1970 et 2008. Des fonds issus non seulement de la corruption, mais aussi du blanchiment d’argent. Aussi, est-il difficile d’imaginer que l’estimation des avoirs détournés par des responsables algériens s’arrête là. Depuis le détournement du trésor du FLN du temps de la Banque commerciale arabe dissoute depuis, les fonds entreposés en Suisse stimulent la curiosité. Le vice-président du Comité consultatif du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, Jean Ziegler, avait dénoncé depuis des décennies l’existence de réseaux discrets de financement transitant en Suisse. Aussi, les modes de gestion de l’économie opaque favorisant les comportements rentiers et la corruption n’ont fait qu’installer des certitudes sur les fortunes amassées par de hauts responsables et transférées à l’étranger.

    Briser l’omerta

    Cependant, il est difficile de faire la part des choses dans un tel fouillis, d’autant plus que les fonds mal acquis finissent systématiquement dans des comptes numérotés préservant l’anonymat des bénéficiaires et rendant difficile toute tentative de recoupement. Il y a aussi le fait que depuis l’instauration en Suisse de règles de surveillance concernant les "personnes politiquement exposées" pousse les indélicats à maquiller leurs transferts dans une pléthore de sociétés-écran gérées par des pantins qui, à leur tour, multiplient les acquisitions mobilières et immobilières. Certaines pistes commencent toutefois à apparaître, empruntant dans la plupart des cas les circuits fiscaux. Il faut savoir dans ce sens que la Confédération helvétique s’est engagée, sous la pression constante de l’OCDE, à revoir d’ici à février 2012 sa législation concernant le secret bancaire, particulièrement pour les détenteurs de comptes bancaires non résidents en Suisse.

    La Confédération s’engage à ne plus opposer son secret bancaire lors des enquêtes pour évasion fiscale. Toutefois, cette piste pose le préalable de l’ouverture d’une enquête pour évasion fiscale avant tout échange d’information avec les instances judiciaires. Une autre piste s’ouvre. Celle de l’instauration du système Rubik. Mis en place par l’Association des banques étrangères en Suisse (AFBS), Rubik prévoit l’instauration d’un impôt anticipé libératoire sur les fortunes dissimulées et fournir des informations "au cas par cas" à un pays désireux de rapatrier le produit de la fraude de ressortissants "convaincus" d’évasion fiscale.

    Là encore, l’instrument proposé fait face non seulement à l’opposition de la toute puissante Union des banques suisses, et récemment de la Commission européenne, mais demeure aussi très limité en termes de possibilités. Celui-ci ne permet en fait que de récupérer le produit de l’évasion fiscale. Il est également tributaire de la signature d’un accord bilatéral. Il y a aussi la possibilité pour le gouvernement algérien de déposer une moindre requête en entraide judiciaire internationale comme ce fut proposé il y a quelques années par Jean Ziegler, mais rien n’en a été.

    Il faut comprendre en conclusion que toutes les possibilités offertes en ce sens sont liées à la volonté des gouvernants à lever le voile même partiellement sur les fortunes détournées. En attendant, pour ceux qui trouveraient que les cieux européens sont moins cléments depuis le gel des avoirs des dictateurs arabes déchus, il suffit de regarder vers de nouveaux paradis fiscaux, lesquels ne seraient forcément pas dans l’ornière occidentale. Il y a Hong-Kong, Beyrouth ou encore ce qu’on appelle aujourd’hui la Dubaï Connection, laquelle bénéficie depuis quelques années d’un attrait particulier !

    Une pétition pour recouvrer les biens et les avoirs financiers détournés

    Une pétition publique circule depuis le printemps dernier sur la Toile afin de geler les fonds algériens déposés en Suisse. Hébergée par le site www.petitionpublique.fr, la pétition, initiée par de nombreux Algériens expatriés, appelle le Conseil fédéral suisse à "geler les avoirs financiers que les dirigeants indélicats détiennent dans des comptes bancaires suisses". Et d’ajouter : "Ce précédent contribuera non seulement à préserver un patrimoine financier subtilisé au peuple, parfois au prix du sang, mais aussi, et surtout, à dissuader d’autres régimes prédateurs de piller leur peuple."

    Roumadi Melissa

  • ALGÉRIE FRANCE


    Le sécuritaire au service des présidentielles

    Question à un copeck : qu’a emporté C. Guéant, ministre français de l’Intérieur, dans ses valises (hormis les dattes) pour, qu’en contrepartie, il déclare, lors de sa visite de sept heures dans notre pays, «(…) Je salue les nombreuses initiatives prises par le président Bouteflika qui vont dans le sens des préoccupations qui se sont manifestées dans la population(1)». Y-a-t-il une relation entre sa visite et les enlèvements à répétition(2) d’otages français (entre autres) dans la région sahélo-saharienne, par l’Aqmi ?
    A priori, le «Cardinal» fait sa «tournée des popotes», suite à une invitation de son homologue algérien, Daho Ould Kablia (DOK), ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales qu’il a, dit-il, «eu l’occasion de rencontrer au mois de mai à Paris, lors de la réunion du G-8, élargi à la lutte contre le trafic international de la drogue»(3). Il insistera sur la normalité de l’agenda, qui comprend l'examen de «(…) nos organisations administratives de part et d'autre de la Méditerranée (…) notre coopération dans le domaine de la Protection civile, la coopération décentralisée (…) les jumelages entre les villes françaises et algériennes». Il ne dévoilera, qu’en bout de course, sa véritable mission en déclarant qu’«il est fondamental que nous continuions à coopérer étroitement dans la lutte contre le terrorisme (…) nous ferons aussi le point des discussions en cours sur les questions migratoires» ! Enfin, «nos collaborateurs approfondiront les discussions» (essentiellement le patron de la DCRI(4). Le décor est donc planté. La conférence de presse officielle sanctionnant cette rencontre n’a pas manqué de couleurs, soulignant «la qualité des relations bilatérales et leur approfondissement », dans un monde pris par «la montée des extrémismes et du terrorisme dans la région(5)». Qu’attendait DOK du ministre français de l’Intérieur ? Qu’il apporte la caution du président N. Sarkozy aux «réformes politiques», engagées tambour battant dans notre pays, par des appareils et pour des appareils, en dehors de tout ancrage dans la société algérienne. C’est chose faite, sans l’art ni la manière, par un homme dont la carrière rime plutôt avec des aptitudes de «poulet» qu’avec la subtilité «diplomatique talleyrandienne »(6). Qu’il le rassure également sur le sort de notre communauté émigrée, pour se dédouaner vis-à-vis de l’opinion publique algérienne, sensible au traitement réservé à son émigration(7). En effet, en proie à un ostracisme et à une stigmatisation croissante, notre communauté est devenue un véritable «enjeu électoral collatéral »(8), pour les politiques de tous bords, à l’approche des présidentielles. En outre, les binationaux(9) ont atteint, en France, «une masse critique» (et plus en 2017) permettant de faire basculer une élection présidentielle dans un camp ou dans un autre (avec un minimum d’un et demi à deux millions de voix) dans la mesure où, en général, un président français est élu avec deux ou trois points de différence, par rapport à son adversaire. Une mobilisation massive de cette «communauté bigarrée»(10) ne sera pas négligeable lors du scrutin de mai 2012 pour la droite en particulier, qui joue une partie très serrée, dans une ambiance de crise économique, sociale et d’incertitudes européennes( 11). Notre pays a-t-il la capacité de mobiliser cette communauté(12) d’origine algérienne pour en faire un lobby(13) ? Rien ne permet, à l’heure actuelle, d’avancer une pareille possibilité. Enfin, l’Algérie a vu naître une nouvelle forme d’émigration clandestine(14) appelée «harga»(15), qui inquiète la France qui veut s’assurer que, non seulement notre pays verrouille ce flux migratoire(16) pour ses propres ressortissants, en prenant des mesures cœrcitives concrètes mais également qu’elle lui serve de «bouclier» contre les flux migratoires venus d’Afrique subsaharienne(17). La recrudescence des activités terroristes dans la région sahélo-saharienne et le paroxysme actuellement atteint ne peuvent pas être séparés de la gestion unilatérale du dossier libyen(18) et de ses conséquences dévastatrices. L’Otan, ayant planifié et mené cette guerre, n’a pas oublié, cette fois, de fixer ses scénarios et ses conditions dans la paxamericana(19) pour la région. Notre pays n’a été consulté sur ce dossier, ni sur la guerre ni sur la future paix, à quelque niveau que ce soit, alors qu’il est partie prenante, voire le «pays pivot de la région», comme se plaisent à déclarer les stratèges américains (un discours moins virtuel est tenu aux Marocains)(20), en visite en Algérie, il n’y avait pas si longtemps(21). L’Algérie doit-elle, par conséquent, supporter les dégâts collatéraux et mettre son potentiel de sécurité et de défense au profit des intérêts des puissances de l’Otan ? La question mérite plus qu’un détour. D’autant que le discours récurrent sur le déversement d’armes «sophistiquées» dans la région, en particulier en Algérie, est surdimensionné voire, par moments, ressemblant à un autre écran de fumée. Seuls comptaient pour l’Otan les cinq mille missiles sol-air (elle vient d’ailleurs de les «sécuriser ») qui représentaient une menace réelle pour les pays membres. Le reste des armes classiques en circulation est le dernier de leur souci, alors qu’il représente, pour notre pays, un réel danger ainsi que les personnes qui les portent(22). La France a toujours déclaré que dans la région sahélo-saharienne, qu’elle considère comme sa profondeur stratégique (depuis son empire colonial), elle entendait développer une «politique autonome de sécurité et de défense»(23), c’est-à-dire qu’elle ne prend en compte que ses propres intérêts objectifs en Afrique(24). La doctrine française pour le Sahel considère que cette région est une source d’insécurité et de déstabilisation puisque soumise à une poussée significative de l’islamisme radical, dans un espace s’étendant de l’Atlantique à la Corne de l’Afrique. En matière de lutte antiterroriste dans la région, elle s’appuie sur des décisions individualistes (réflexe colonial) et de politique intérieure, contraire à une stratégie collective, concertée avec les pays concernés et pour des objectifs communs partagés. En effet, forte de son dispositif militaire en Afrique(25), la France considère ces Etats comme mineurs et «ne disposant pas de tous les attributs de la souveraineté ou les perdent progressivement», se retrouvant incapables «d’assumer leurs fonctions régaliennes sur le plan de la sécurité du territoire et de la population»(26). En d’autres termes, les Etats sahélo-sahariens, fragilisés par les crises intérieures, sont impuissants face aux trafiquants, aux mouvements de rébellion et au terrorisme(27). Il faut ajouter à cela que les derniers développements relatifs au dispositif militaire contre les menaces dans la région nous démontrent de plus en plus clairement et chaque jour qui passe que la France a privilégié, entre autres, dans le domaine de la défense et de la sécurité dans la région sahélo- saharienne de sous-traiter avec le Maroc(28). Cette alliance stratégique fait de ce pays son fidèle allié au Maghreb, pour défendre ses intérêts dans le Sahel, en contrepartie d’un soutien militaire multiforme( 29). Cette alliance couvre, entre autres, le dossier du Sahara occidental(30) et permet de le réintroduire, dans la géopolitique de la région, non plus comme un problème de décolonisation géré par l’ONU mais comme une «région grise» qui, dotée d’un micro- Etat(31), risque de basculer dans le camp terroriste (avec l’Aqmi), si elle venait à sortir du contrôle de la «souveraineté marocaine». Enfin, la France a scellé un accord de retour à l’Otan, après sa sortie décidée par le général de Gaule, début des années 60, mutualisant ainsi ses moyens militaires, en particulier avec le Royaume-Uni (la campagne militaire libyenne est un exemple explicite). De leur côté, les forces armées algériennes participent à un certain nombre d’opérations et manœuvres conjointes avec les forces de l’Otan(32), stationnées en Méditerranée (y compris françaises), qui ont pour objectif d'accroître l’inter-opérationnalité entre les différentes forces. En outre, elle entretient un très large partenariat multiforme de défense et de sécurité avec la Russie qui «coopère avec l’Algérie au niveau bilatéral, multilatéral et dans le cadre du Forum antiterroriste, créé en septembre dernier à New York(33)». Ce spectre relationnel avec l’UE, la Russie et les USA a été construit à la faveur de la chute du mur de Berlin, de l’implosion de l’URSS et après que notre pays va traverser, ce qui est convenu d’appeler la «décennie noire» (1992-2002), durant laquelle le président F. Mitterrand(34) va mettre toute son énergie pour «casser du fell’»(35) pour nous précipiter dans un scénario afghan avec à la clé un embargo total sur notre pays(36). Le reste est connu, les attentats terroristes de New York, ceux de Londres, Paris, Madrid… vont enfin faire prendre conscience au monde que la mise à feu et à sang de l’Algérie n’était qu’une étape dans le cadre d’une stratégie terroriste internationale. Le fait avéré est que les puissances occidentales ont été largement impliquées dans la création(37) et l’expansion de l’islamisme politique et le djihadisme. Elles ont œuvré pour maintenir cette aire géopolitique dans l’obscurantisme afin de toujours l’avoir sous contrôle. Toutes aspirations populaires au progrès et à la modernité universelle ont été brisées, comme par hasard, de l’intérieur, par le «réveil soudain» des mouvements islamistes les plus rétrogrades (salafistes). Enfin, les politiques de «deux poids deux mesures» mises en œuvre dans le monde arabe(38) et sur le dossier de la Palestine(39) vont couronner leur stratégie. Si la relation sécuritaire entre deux pays est complexe, celle algéro-française l’est encore plus, comme nous venons de l’esquisser et mérite, dès lors, un débat sérieux qui ne devra trouver sa place qu’après l’élection présidentielle en France et le départ de l’actuel président algérien, de manière à jeter les bases solides d’une coopération mutuellement profitable aux deux pays et pour la région. Reste alors à gérer cette période fébrile, où la politique intérieure de la France (l’élection présidentielle de mai 2012) s’invite au couscous des appareils politiques nationaux… Faute de recourir au financement direct de la campagne électorale qui ne semble plus de mise, dans la France actuelle( 40), imaginons que, vers le mois d’avril 2012, le président français, alors en pleine campagne électorale, réussisse à faire libérer quelques-uns de ses otages, kidnappés dans la région sahélo-sahélienne… Quel impact, une pareille libération(41) pourrait avoir sur l’opinion publique française, en termes de voix ? Une étroite et forte collaboration entre les deux services de sécurité algéro-français, pour donner un tour de priorité durant cette période et qui se solderait par une libération surmédiatisée des otages vaudrait «son pesant d’or» électoral après que les agences de notation(42) eurent fini par planter un couteau dans le dos du gouvernement en place. Cet appel du pied entre deux présidents(43), sur le départ, est ce que l’on nomme au jeu d’échecs un «grand roque», une espèce de renversement de situation, qui va obliger les deux protagonistes à revoir complètement leur propre stratégie. En attendant, il est urgent pour notre pays de se donner du champ et de prendre du recul sur les évènements qui se précipitent à l’intérieur et à l’extérieur de son territoire. Les problèmes de défense et de sécurité sont trop importants, pour que l’on puisse penser qu’ils se traitent au détour d’une élection, fût-elle présidentielle.
    Dr Mourad Goumiri, président de l’ASNA
     

    (1) Déclaration faite lors de sa conférence de presse conjointe à Alger.
    (2) Les derniers enlèvements de ressortissants français (deux présumés géologues) dans la région de Gao au Mali le 24 novembre, de trois autres européens et l’assassinat d’un Allemand à Tombouctou marquent un regain d’activité terroriste dans la région, avec 12 otages dont 6 Français. L’envoi à Gao de cinq hélicoptères français avec un nombre indéterminé de soldats pour tenter de les retrouver a été vain pour l’instant.
    (3) Interview exclusif accordé par C. Guéant au journal électronique TSAdu 3 décembre 2011.
    (4) La Direction centrale du renseignement intérieur (créée le 1er juillet 2008) est née de la fusion de la Direction centrale des renseignements généraux (créée en 1907) et Direction de la surveillance du territoire (créée en 1944) et placée sous la tutelle du ministère de l’Intérieur. Le titulaire du poste est B. Squarcini, policier de base. Le responsable du terrorisme à la DCRI est M. Guerin.
    (5) L’ANP a interdit le survol du territoire national par des drones français (de fabrication israélienne), afin de rechercher des éléments de l’Aqmi, à partir de bases de l’Otan, nouvellement installées en Libye.
    (6) C. Guéant, énarque, a été formaté à l’école de C. Pasqua, ancien ministre de l’Intérieur. Il a été, tour à tour, chef de cabinet de N. Sarkozy, ministre de l’Intérieur puis des Finances et enfin secrétaire général de l’Elysée, où il est appelé le «Cardinal» en référence à Richelieu, un puissant intrigant, créature de Florentine Marie de Médicis reine mère de France.
    (7) Il faut rappeler, à cet endroit, que l’émigration algérienne transfert en Algérie quelque deux milliards d’euros par an dont environ un cinquième par voie légale et en numéraire seulement, le reste en biens et services divers pour alimenter notre marché informel, ce qui représente un débouché substantiel pour l’économie française.
    (8) La seule réserve de voix pour le président N. Sarkozy, au second tour des présidentielles, s’il y parvient, c’est celle de l’extrême droite (Front national). Il est donc obligatoire pour ce dernier, s’il veut être réélu, de développer un discours sur les thèmes de l’extrême droite dont celui de l’immigration.
    (9) Lire notre article intitulé «Bleu, blanc, vert» à paraître, qui traite de ce sujet délicat.
    (10) Chaque grande formation politique française a «recruté» dans ses rangs, depuis un certain nombre d’années, un binational d’origine algérienne et un harki, cette tendance lourde s’accélère.
    (11) La France, consciente du problème et de son ampleur, vient d’instruire l’émir du Qatar pour qu’il se subroge au gouvernement algérien et qu’il «récupère et structure» nos binationaux et notre émigration, afin d’en faire un véritable lobby, à sa solde. En effet, un fonds, d’un montant initial de 65 millions d’euros (revolving), a été créé, en toute légalité et avec la bénédiction des autorités françaises, par l’émir pour «le financement de projets de PME/PMI au profit des jeunes beurs» et à travers leurs élus locaux notamment».
    (12) Il est notoirement connu que dans les années 60 et 70, l’Algérie, à travers une association de façade dénommée l’Amicale des Algériens en Europe, a tenté de contrôler la communauté algérienne (émigrée et binationaux) pour des raisons de sécurité intérieure (opposition diverse) mais également afin de financer des partis politiques français (notamment de gauche), jugés favorables à ses intérêts.
    (13) Le lobby le plus puissant de France (malgré leur nombre restreint, en termes de voix) est sans conteste le lobby juif dont l’efficacité (dans les médias, le droit, la politique) et la puissance (dans les finances, le business) ne sont plus à démontrer. Viennent ensuite les lobbies libanais, arménien, africain, asiatique, avec des influences relatives.
    (14) C. Guéant a affiché un objectif de réduction des flux migratoires légaux de 10% par an.
    (15) Ce phénomène nouveau de flux migratoires incontrôlés (étymologiquement de l’arabe «brûler» une frontière) «soulage» les pays d’origine (l’Afrique, le Maghreb dont l’Algérie) de leur chômage endémique et de la mal-vie, tout en représentant une soupape de sécurité pour les différents régimes. Tous les analystes sont unanimes à affirmer qu’un pays qui détient 175 milliards de $ de réserves de changes, comme l’Algérie, devrait être en mesure de contenir cette nouvelle forme d’émigration (qui relève actuellement du pénal).
    (16) Ali Bensaad, chercheur au CNRS, considère qu’elle «est une forme de contestation violente et désespérée» puisque sur le seul canal de Sicile, quelque 1 700 Algériens ont trouvé la mort et que ce trafic rapporte 700 millions d’euros/ an. Les candidats algériens à la harga, en 2011, sont deux fois plus nombreux que les Marocains et six fois plus que les Tunisiens.
    (17) Les flux migratoires des confins subsahariens, en Algérie, se transforment en sous-main d’œuvre, durant un séjour plus ou moins long, afin de payer leur voyage pour atteindre l’Europe ou «la mort par noyade».
    (18) Lire notre contribution intitulée, «l’Algérie est-elle en situation de guerre ?» sur le Soir d’Algérie des 14 et 15 novembre 2011, ainsi que celle, sur El-Watan, intitulée «Quels intérêts stratégiques défendent les pays occidentaux dans les pays arabo-musulmans» du 20 octobre 2001.
    (19) Les Américains viennent de remporter un très sérieux avantage en Libye, en imposant leurs «hommes» à la tête du pays, le 3 décembre dernier. En effet, A. el- Keib accède au poste de Premier ministre. Formaté à l’Université de Caroline du Nord durant ses études de doctorat en ingénierie électrique, puis enseignant en Alabama, il s’acclimate à la Libye, en prenant la tête de la direction du Petrolium Institute des Émirats arabes unis. Dès sa nomination, il désigne A. Tarhouni «chargé d’affaires, finances et pétrole», un ancien professeur de l’Université de Washington. Enfin, il place à la tête de ce qui reste de l’armée Oussama Jouili, un de ses fidèles.
    (20) Le Maroc a permis aux USA d’installer une base militaire sur son territoire dans les années soixante.
    (21) C’est à ces occasions historiques que l’on peut tester les déclarations rhétoriques des engagements réels.
    (22) Les récentes alliances du groupe Boco Haram du Nigeria et des Shebab somaliens sont de nature à élargir considérablement la «zone grise» de cette région. Plusieurs attaques et autres agressions, à mains armées, (stations d’essence, agences postales, touristes…) attestent du regain d’insécurité dans la région.
    (23) Jean-Claude Mallet, Francis Delon et autres, «Défense et Sécurité nationale : le Livre Blanc», Ed. Odile-Jacob, la documentation française, Paris, 2008.
    (24) C’est ce qui est communément appelé la «France-Afrique» pour décrire une relation intime, pleine de barbouzeries, d’affaires commissionnées, de complicités réciproques nauséabondes, de réseaux d’influence opaques… En fait, un pacte néocolonial renouvelé et enrichi, où l’Algérie fait partie du lot.
    (25) La France déploie quelque 9 000 hommes en Afrique subsaharienne, avec quatre points d’appui (Djibouti, Sénégal, Gabon et Côte d’Ivoire). Un point de déploiement au Tchad. Trois points d’opérations en cours (Côte d’Ivoire, République centrafricaine et Tchad). Cependant, pour des raisons évidentes de moyens financiers, elle est contrainte de mutualiser de plus en plus sa politique africaine de défense et de sécurité, que ce soit dans le programme Euro-Recamp en 2008 ou, plus généralement, dans le cadre du dernier traité franco- britannique sur les forces d’intervention navales.
    (26) Ikhlef Abdeslam «Le Sahel défaillant : Arc de toutes les crises». In revue : Géostratégie-Horizons, Paris, Mars 2010.
    (27) C’est une zone d’où proviennent, transitent et se planifient des attentats terroristes contre les intérêts, les ressortissants et les entreprises de l’UE. Elle doit être sécurisée pour que tous les pays membres de l’Otan puissent l’exploiter au mieux de leurs intérêts respectifs biens compris.
    (28) Depuis le début du conflit, la France appuie sans réserve les thèses annexionnistes marocaines au Sahara occidental et lui vend de l’armement comme d’ailleurs les USA et l’Espagne (elle a tenté de lui refiler en vain des rafales), généreusement financé par les pétromonarchies du Golfe (dont l’Arabie saoudite).
    (29) Il faut dater la divergence majeure algéro-française, dans le domaine de la défense et de la sécurité, à la date du refus, par feu le général M. Belloucif, chef d’Etat-major de l’ANP, de confier le marché de la couverture radar de l’Algérie à une firme française (Thomson). Cette décision historique va durablement marquer les décisions en matière de défense et de sécurité, de la France au Maghreb.
    (30) L. Brahimi vient de déclarer au colloque «L’Algérie et la France au XXIe siècle», que «les Etats-Unis essaient à tout prix de rester indépendants et prêts à participer dans la résolution du conflit du Sahara occidental, alors que la France a choisi de s’aligner du côté du Maroc, ce qui est, en fait, contre les intérêts de ce pays».
    (31) La France a soutenu exactement la thèse contraire, dans le cas du Darfour, au Sud-Soudan.
    (32) L’Algérie doit exiger de l’Otan qu’elle lui restitue toutes les archives, relatives à la guerre de libération nationale, qu’elle détient, lorsqu’elle combattait aux côtés de la France, en guise de «normalisation ».
    (33) Déclaration de S. Lavrov, ministre des Affaires étrangères russe, après la visite du MAE algérien à Moscou, à la mi-décembre.
    (34) Le président français tenait, là, une revanche sur l’histoire pour détruire le FLN, après avoir essayé en inaugurant la guillotine dans les années 50, comme ministre de l’Intérieur puis de la Justice.
    (35) C’était l’expression consacrée par l’armée française pour définir les opérations de liquidation des «fellagas» (nom d’origine arabe, signifiant «bandit de grand chemin», donné aux maquisards de l’ALN.
    (36) Les médias français, contrôlés par le puissant lobby sioniste, relayaient les tragiques évènements en Algérie, en qualifiant les terroristes de «résistants islamiques ».
    (37) Les mouvements islamistes ont longtemps été manipulés par la CIA dans le but de combattre le communisme. Elle a œuvré pour maintenir cette aire géopolitique dans l’obscurantisme afin de toujours l’avoir sous contrôle.
    (38) La création et la consolidation des dictatures arabes servent leurs intérêts pour maintenir leur domination dans la région.
    (39) Il est inutile à cet endroit de démontrer le traitement discriminatoire et inique du dossier palestinien, depuis 1948.
    (40) Les derniers développements récents de l’affaire dite de «Karachi», révélée par G. Davet et F. Lhomme dans leur livre intitulé «Sarko m’a tuer», nous fondent à rester très circonspect sur ce sujet sensible.
    (41) Une polémique ubuesque sur le paiement de rançons aux terroristes nous démontre le niveau d’incompétence atteint par notre diplomatie. En effet, quel Etat démocratique, doté d’une opinion publique, peut se permettre de ne pas payer une rançon pour libérer un de ses ressortissants kidnappés et en particulier lorsque certains d’entre eux sont des agents en mission commandée ? Seule une dictature qui n’a aucun respect pour la vie de ses compatriotes peut tenir un pareil discours. Des négociations informelles sont toujours menées en parallèle à d’autres solutions dont celles militaires. La leçon relative à la libération du soldat franco-israélien Chalit est un cas d’école à enseigner à l’institut diplomatique, sous tutelle du MAE.
    (42) Il est évident que la France a perdu ses trois AAA, ce qui va se traduire par une augmentation sensible du coût moyen des emprunts (taux d’intérêt et commissions) pour le refinancement de sa dette. (43) Il ne faut pas se tromper, il est plus que certain que le prochain président français soit F. Hollande, sauf catastrophe improbable.

     

  • Gouvernement de la matraqueet gourdin "made in france"

    Le Brigadier anti-émeute, homme de l’année 2011

    Kamel Daoud

    In SlateAfrique
    19 décembre 2011

    L’Algérie n’a pas eu de printemps, contrairement à son voisin tunisien. L’homme de l’année en Algérie porte une matraque!

    Pour le célèbre magazine Time, l’homme de l’année 2011 est «Le Manifestant». Qu’il soit le révolutionnaire arabe, le jeune de Occupy Wall Street, le Russe en colère ou l’Indigné de Hessel. D’où l’exercice de style: qui est l’homme de l’année 2011 en Algérie? Des pistes s’offrent et s’épuisent. D’abord le Manifestant. Sauf qu’en Algérie, singularité de la région, il n’y a pas eu de grandes manifestations pro-démocratie. Le manifestant a tenté d’exister puis a été réduit en plusieurs manifestants avant d’être réduit à l’émeutier puis à rien du tout. L’immolé? Oui, mais c’est une figure tunisienne et une tragédie banalisée algérienne. Il y a eu des immolés en Algérie mais sans suite. Ils n’ont pas changé l’histoire. Le chroniqueur a expliqué un jour qu’il s’agit de mauvaise synchronisation: Bouazizi aurait brûlé vainement à l’époque de Bourguiba. Pour que l’immolation ait un sens, il lui faut un Ben Ali.

    Chez nous, le «Bourguibisme» est ambiant, avec ses soucis de santé et ses rumeurs. Donc, l’immolé n’est pas l’homme de l’année. Que reste-t-il? Le réformateur. Là aussi c’est un ratage: il n’y a pas eu des réformes en Algérie. Malgré ce que dit l’ENTV( la télévision publique algérienne). Juste des ruses, des amendements, des lois et des codes. Sans réformes vraies, le Réformateur est une figure abstraite. Il n’y a pas eu ni de Mandela ni de Churchill en Algérie. Le régime n’a pas réformé mais a pris des précautions. Donc, passons.

    Le chômeur, sans repère et sans avenir, homme de l’année en Algérie?

    Que reste-t-il ? Le Harrag (brûleur de frontière): déjà lauréat du prix l’année passée. L’émeutier? Déjà sélection l’année d’avant. Le mot «Dégage»? Oui, mais ce n’est qu’un mot quand il n’est pas crié.

    Il y a aussi la figure du candidat à l’ANSEJ( Agence national de soutien à l’emploi de jeunes). Le demandeur est en effet presque l’homme de l’année: il a été là depuis janvier et jusqu’à hier. Il incarne le jeune qui ne sait pas quoi faire de sa jeunesse, le sang inutile qui tourne, la conséquence indésirable de l’Indépendance. Il est aussi l’incarnation de l’infanticide, la preuve qu’il y a eu échec et le modèle offert aux générations futures: ne rien faire puis faire n’importe quoi avec n’importe quel argent. Il est l’argent gratuit des économies de rente, le corrompu inconscient du régime, le mouton de la farce, la force vive transformée en alimentation générale. Il est tout ce qui a été trouvé comme solution à quelques mois du cinquantenaire de l’indépendance. Reste que le demandeur ANSEJ est un produit contrefait: on le voit partout mais ce n’est qu’un personnage secondaire de la vie nationale.
    Qui est donc l’homme de l’année s’il n’est pas un ministre, un Premier ministre, un patron d’entreprise, un journal, un barbu, une voilée, un opposant devenu président, un parlementaire qui a un pantalon. Qui est-il donc?

    L’homme de l’année est…un homme portant une matraque..qui suis-je?

    Le choix est arbitraire et subjectif mais le chroniqueur le revendique: l’homme de l’année est le brigadier anti-émeute. Sans être larbin pro-police, pro-régime, il s’agit de dire que c’est le seul métier politique bien fait en Algérie depuis janvier 2011 et même avant. Le seul salaire politique qui se justifie et dont l’augmentation a un sens, bon ou mauvais. Un brigadier anti-émeutier avait dernièrement précisé au quotidien algérien El Watan que les brigades ont opéré 2777 opérations ces cinq derniers mois. Le titre de l’article de notre consoeur d’El Watan était clair: une intervention toutes les deux heures depuis janvier. Vu à partir d’une position neutre, on aura compris que l’anti-émeutier fait tout en Algérie: il fait le travail que ne fait pas le président, le travail que ne font pas les ministres, il bosse à la place des élus qui sont faux, des médiateurs, des élites et des partis et des Think tank.
    Brigadier, président!

    En Algérie, l’Etat peut être dessiné par un enfant de deux ans: c’est une matraque et des mots avec un drapeau. Le seul acte concret c’est la matraque qui s’abat. Le reste c’est les chiffres de la relance. Hormis le pipeline, la matraque de l’anti-émeutier est le seul mouvement que l’on peut voir du ciel, le seul effort musculaire vérifiable, le seul salaire, en politique, qui provoque de la sueur.

    L’anti-émeutier, brigadier, est donc l’homme de l’année: il a bien travaillé cette année et a bien prouvé que l’Etat n’existe pas. Il a travaillé mieux que tous. Mieux que quiconque. Il est partout où l’Etat qui n’existe pas aurait dû être : lors des crises de logements, demandes de démocratie, matchs de foot, emplois, immolations, routes coupées, inaugurations, etc. Saluons donc. Question: pourquoi l’anti-émeutier et pas l’émeutier? Parce que l’émeutier manque de constance et ne fait pas de politique alors que le Brigadier fait la politique, toute la politique, la seule qui se pratique en réalité.

    Kamel Daoud

  • tant que la france ne joue pas à la démocratie en son pays et dans le monde colonisé dom -tom,il y'aura que des guerres.

    Je ne crois plus en la démocratie

    Par |
     

    Dans les pays du tiers-monde, on présente souvent sous le vocable de "démocrates" les oppositions aux régimes en place. Il est rare, voire impossible, de voir un régime démocratique avec une opposition dictatoriale.

     

    Or, rien n'est moins vrai. Les oppositions n'ont souvent de démocratiques que le nom ou les bonnes intentions. En Algérie, l'opposition, ultra-divisée, est inoffensive et souvent à la recherche d'avantages matériels.

    Le RCD de Saïd Sadi en est un exemple frappant. Vice-présidence de l'Assemblée nationale populaire, députés, nombres d'élus dans les administrations locales avec toutes les subventions et les avantages qui vont avec.

    Les "révolutions arabes" comme les décrivent des médias économiquement totalement sous contrôle, ont accouché de la seule chose dont elles pouvaient accoucher : l'émergence des islamistes. Modérés ou radicaux, ces gens ne plaisantent pas avec les principes et il va donc falloir que les gens qui pensent de travers se reprennent sous peine de vérifier immédiatement, par l'expérience, si Dieu existe vraiment.

    Et ces gens-là ont été choisis et portés par le peuple. Et vont donc prendre le contrôle des pays concernés par ces "révolutions", vocable dont j'ai toujours eu horreur.

    Une tyrannie remplacée par une autre, une oligarchie qui en remplace une autre, un système qui en remplace un autre, voilà ce qu'est l'alternance démocratique ou la "révolution", terme encore utilisé par des demeurés qui croient au père Noël.

    La majorité, travaillée au cerveau par le "système", choisira toujours celui que ce même "système" leur impose. Et cette majorité l'imposera à la minorité rétive. Je suis déçu par la démocratie. Mais je refuse la dictature. Anarcho moi ? Je pense que je vais finir par le devenir.

    Bakir Arezki

  • Algerie dans la poubelle,on est arrive' à ça......la cause c'est le drs et boutef

    L'emblème national dans un camion poubelle

    Par : Salim KOUDIL

    Anecdotique ! C’est beaucoup plus que ça. La photo a été prise ce samedi 10 décembre, sur l’autoroute Birtouta – Kheraissia. Le « photographe » du jour raconte à Liberté la scène « Il était environ 10h30, alors que j’étais dans une voiture avec un ami, quand j’ai remarqué le drapeau à l’arrière d’un camion poubelle. J’étais tellement choqué que j’ai décidé de prendre une photo avec son téléphone portable ». Continuant son récit, il ajoutera  « au moment du clic, on était juste à côté  d’un barrage de gendarmerie et l’un des gendarmes arrêta les deux véhicules ». En discutant avec les gendarmes, il a su que le camion avait été déjà signalé « le gendarme nous a informé que plusieurs automobilistes, qui avaient dépassé le camion, l’avaient signalé déjà en arrivant au barrage ».  Le chauffeur, qui travaille à la commune des Eucalyptus, paraissait surpris par ce qu’il a découvert à l’arrière de son véhicule « il y avait à ses côtés deux autres travailleurs en tenue avec lui » a indiqué le « photographe ». Sur place les gendarmes ont procédé à la mobilisation du véhicule et au retrait du papier du chauffeur.

  • no moment

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