Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

boutef - Page 4

  • Reprise des incendies à Jijel : les habitants soupçonnent les militaires



    Hadjer Guenanfa


    « Vous n’avez pas vu l’incendie ! ». Dans la soirée de mercredi dernier, sur la route de la corniche, aux Aftis, à l’ouest de Jijel, Omar, la cinquantaine bien entamée, interpelle un brigadier du parc national de Taza sur l’incendie qui vient de se déclencher sur les hauteurs des Aftis.

    « Que peut-on faire contre les militaires ? », répond, un peu agacé, le fonctionnaire, au bord de son véhicule, avant de poursuivre sa route.

    De Ziama Mansouria jusqu’à Al Aouana en passant par les Aftis, forêts et broussailles sont, depuis plus d’une semaine, en proie aux flammes. Les habitants soupçonnent les militaires. « Nous assistons, chaque été, à un véritable massacre. Tous les départs de feu que nous avons constatés cette année ont eu lieu dans des zones militaires, à proximité des postes d’observation (PO), où les habitants n’ont pas accès. Ce sont donc eux qui les provoquent pour se protéger des terroristes », affirme Omar.

    Durant les années quatre-vingt-dix, où le terrorisme faisait des ravages dans cette région, les militaires incendiaient les forêts pour priver les terroristes de leurs caches. À l’époque, la guerre contre le terrorisme justifiait cette méthode aux yeux des habitants, selon Omar. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui avec le retour de la sécurité et le recul des attentats.

    Hacène Keddour, directeur du Parc national de Taza, relativise. « Nous avons enregistré, pour l’instant, un seul incendie dans le parc et la superficie touchée l’année dernière n’était pas très grande, 42 hectares », indique-t-il. Sur l’origine de ces incendies, cet administrateur explique vaguement que 99% sont provoqués par « l’homme ». « Quand il y a un incendie, on dépose plainte contre X au niveau de la gendarmerie », ajoute-t-il. Mais tout au long de sa carrière, entamée en 1981, à Annaba, dans le domaine des forêts, M. Keddour n’a jamais vu une plainte aboutir.

    Au début du mois de juillet, la presse se faisait l’écho d’un dispositif spécial de prévention et de lutte contre les incendies de forêt mis en place par la Protection civile. Un dispositif visant à mener des interventions meilleures pour maîtriser les feux de forêt lors des grandes chaleurs. Début août, Jijel est classée parmi les wilayas les plus touchées par les feux de forêt du 1er juin au 30 juillet, selon la même institution.

    Et malgré l’ampleur des dégâts provoqués par les incendies, la majorité des habitants de la région observent toujours le silence. Pas de rassemblement, de sit-in ou d’autres actions de protestation à l’image de ce qui a été organisé en Kabylie, l’année dernière, pour la même raison. Des habitants qui accusent, à demi-mot, les militaires préfèrent faire profil bas. Même quand leurs cultures et leurs champs sont ravagés par les flammes ! « Les habitants restent très marqués par les années noires de terrorisme », rappelle Omar.
    Reprise des incendies à Jijel : les habitants soupçonnent les militaires

  • Pot de confiture : le gros doigt de Chakib et les mouches du régime


    Par Boubakeur Hamidechi
    hamidechiboubakeur@yahoo.fr
    Elle n’attendra pas longtemps avant de reprendre ses droits. Elle sera probablement à l’œuvre dès les prochaines semaines puisque les moulins à prière du Ramadhan viennent d’être soigneusement rangés et que la passion du divin occupera moins les esprits. Avec le retour des jours profanes, les gens seront moins attentifs aux imprécations des bonnes œuvres de la foi et se remettront à l’écoute de ce qui se dit sur la situation du pays, ou bien, connaîtront, comme il se doit, ce que cette fameuse rumeur colporte, voire ce que les «sources bien informées» daignent distiller à leur intention. Et comme il n’y a rien de plus croustillant comme révélations que celles qui se rapportent au catalogue des scandales de la corruption et de la rapine, les premières journées de cet Aïd seront copieusement servies.
    Grâce à la presse qui, dans sa totalité en avait fait sa pâture lors de sa dernière livraison du mois de Ramadhan, l’opinion a pris connaissance des chiffres récents des hold-up commis par Chakib Khelil et ses acolytes. C’est ainsi que pour le seul «casse» réussi, avec la complicité des Italiens de Saipem, l’ami intime du président de la République aurait détourné quelque 197 millions de dollars. Soit l’équivalent de 2 000 milliards de notre pauvre monnaie nationale ! L’énormité du délit, scrupuleusement calculé, vérifié et recoupé par la justice italienne, a même laissé sans voix, ou plutôt sans qualificatif précis les commentateurs des journaux qui s’étaient sobrement contentés de signaler l’étendue du méfait à travers une périphrase à peine digne de la «correctionnelle» des tribunaux. «L’étau se resserre sur…», se sont-ils, presque, accordés pour titrer sur l’évènement alors qu’il eût fallu, pensions-nous, transgresser la prudence journalistique en mettant en exergue ce «point de détail» dans son contexte réel. Celle d’une mafia d’Etat (exactement !) qui a commencé à saigner les finances du pays, il y a déjà 10 ans.
    Et c’est justement «ainsi que parlait» le quidam accoudé au comptoir de son café habituel et ce qu’il répétera dans les jours qui viennent, après la trêve du jeûne. «Il n’est pas possible, dira-t-il, que ce voyou de la République ait pu commettre toutes ces successions de malversations sans que l’appareil de l’Etat ne se soit aperçu de rien !» Pertinemment donc, le mythe du pot de confiture et du seul doigt d’un Chakib pris en flagrant délit ne convainc plus personne. Il était certes le maître d’œuvre et l’homme breveté qui a conçu le procédé à siphonner de l’argent mais pouvait-il seul et de son propre chef accéder aux véritables visas pour développer son «affaire» ? Nul ne le pense, désormais. Indiscutablement, des donneurs de feux verts et des complicités passives ont encadré cet ensemble d’opérations. Les premiers, en tant que facilitateurs, tout comme les seconds auteurs qui par lâcheté et carriérisme se sont servis en silence. Tout ce beau monde n’était-il pas niché dans le premier cercle du pouvoir ? Ce n’est pas peu dire ou écrire donc, que si un procès national de la corruption devait se tenir un jour, il ne pourrait faire la moindre concession ni l’impasse sur l’examen minutieux du rôle joué par l’ensemble du personnel politique ayant gravité autour de l’actuel chef de l’Etat.
    Même si la prescription constitutionnelle immunise le chef de l’Etat de toute poursuite, au nom du concept de «l’irresponsabilité» positive de sa position vis-à-vis des actes de gestion, qui empêcherait par contre la justice d’ordonner des investigations sur les rôles joués par tous les Premiers ministres, ou du moins ce qu’ils en savaient. Au pire et pour ménager certaines susceptibilités politiques, pourquoi ne pas exiger des Benflis, Belkhadem et Ouyahia (dans sa double version à ce poste) d’être entendus comme témoins assistés ?
    Car à la limite, les lézardes dans les institutions de la République sont telles de nos jours, que la prétendue préoccupation d’une succession au sommet devient secondaire tant que le domaine de l’Etat n’a pas été préalablement moralisé par une «révolution» anti-prédation. A ce sujet et sous le bénéfice de la confirmation, nous avons cru lire dans les journaux, d’il y a quelques semaines, que c’est à Mouloud Hamrouche que l’on doit une formule-clé qui résume toute la problématique de ce pays. Substantiellement, il aurait déclaré ceci : «Ce n’est pas tant les noms des voleurs qui font question mais comment des vols avaient pu avoir lieu ?» Ce qui revient à s’interroger essentiellement sur le comment du pillage qui a fini par faire système et son corollaire l’institutionnalisation de l’impunité.
    Point nodal, par lequel doivent transiter toutes les théories du changement et de la refondation, la morale de l’Etat est également le principal sujet des Algériens et précisément celui des électeurs parmi eux. Ceci étant la politique et la quête du pouvoir, qui est son unique vocation, peut-elle encore intéresser une société fortement hostile ? Plutôt à raison qu’à tort, les Algériens ont aujourd’hui des comptes à régler avec l’élite qui gouverne. Ayant dépassé le statut de «veaux» à qui l’on avait fait croire n’importe quoi, ils expriment dorénavant leur discrédit à travers chaque scrutin. Bien plus que l’absentéisme aux urnes qu’ils ont exercé d’une façon récidive, ils sont parvenus à la réfutation même d’un «Etat» en lettres majuscules. Que les Ali, Mouloud, Ahmed ou Abdelmalek soient intéressés par la succession à Abdelaziz n’est que le cadet de leur souci ou de leur choix. Ce qui les intéresse au premier abord, c’est surtout de prendre la bonne mesure de la paille qui a engrossé les panses des élites. Quitte à être abusés par les excès de la rumeur, ils la préfèrent aux mensonges officiels et aux parjures des princes qui les ont gouvernés.
    B. H.

  • Faut-il parler du train qui arrive à l'heure ?


    Par Maâmar Farah
    Des lecteurs m'en veulent de ne pas avoir commenté le jeûne collectif qui a regroupé, à Tizi-Ouzou, 3 000 personnes ; alors que 300 seulement ont assisté à la manifestation pour «la liberté de conscience» que j'ai évoquée dans un récent article. Pourtant, l'objet de mon écrit n'était pas de porter un jugement de valeur sur ce rassemblement, mais essentiellement de noter un changement dans l'attitude des autorités civiles et sécuritaires qui n'ont pas réprimé cette action. Cela méritait amplement d'être relevé d'autant plus que c'est la première fois depuis l'indépendance du pays que cela arrive.
    Quant à la contre-manifestation, c'est un peu l'histoire du train qui arrive à l'heure : faut-il en parler ? On reproche souvent à la presse de n'évoquer que les choses qui ne tournent pas rond ou qui surprennent. Je crois que c'est son rôle. Pourquoi évoquer une rupture de jeûne qui concerne aussi des millions d'Algériens, tous attachés à leur religion ?
    Il faut aussi savoir que si la première manifestation était dénuée d'arrière-pensées politiques, car animée par des défenseurs des libertés individuelles se réclamant de plusieurs chapelles, la seconde avait une couleur bien affichée : celle de l'intégrisme qui ne tolère aucun espace de liberté et qui a voulu, tout de suite, marquer son territoire, comme pour signifier aux citoyens athées, chrétiens ou autres, — une toute petite minorité pourtant —, qu'ils n'ont pas leur place en Algérie !
    maamarfarah20@yahoo.fr

    «Maintenant qu'il est recherché partout dans le monde, Farid Bédjaoui va se décider, enfin, à revenir au pays ! L'Algérie est le seul pays où il pourra se cacher... et jouir tranquillement de sa fortune... Saluons ce patriote qui va rapatrier des capitaux !»
    (Tata Aldjia)

  • Quelques astuces de randonneur averti pour éviter de piétiner !

     

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    Chanson populaire ! Sur les places de Tizi-Ouzou, on y mange, on y mange ! Sur les places de Tizi-Ouzou, on y mange…

    … tout le temps !

    Pourquoi l’enquête menée en Algérie par la justice algérienne sur les scandales Sonatrach piétine ? Essentiellement, je pense que cela est dû aux chaussures. Je ne dis pas que la qualité des godasses explique tout, justifie que cette enquête-là piétine. Non Mais les chaussures ont un grand rôle. Tous les randonneurs expérimentés vous le diront : la chaussure, c’est capital en randonnée ! Un bon randonneur se reconnaît tout de suite au choix et à la qualité de ses chaussures. Le cauchemar des randonneurs, justement ce sont des semelles qui dérapent, n’accrochent pas assez le terrain, le contraignant ainsi à piétiner. Il faut donc des chaussures de qualité, solides, mais aussi et surtout adaptées à tous les types de terrain. On ne marche pas de la même manière selon que l’on se trouve sur un chemin plat, dégagé et sans crevasses ou que l’on emprunte des sentiers sinueux, escarpés, envahis par les nids-de-poule et infestés de chausse-trappes. Mais comme je l’écrivais d’entrée, la chaussure n’est pas tout ! Pour éviter de piétiner, pour réussir à avancer, il faut aussi et surtout ne pas avoir d’entraves aux jambes. Vous aurez beau être chaussés des meilleurs godasses de marche, de celles qui font la fierté de tous les randonneurs du monde, si vos pieds, vos jambes, voire tout votre corps sont entravés par quelque lien que ce soit, vous piétinerez fatalement ! Parfois, d’ailleurs, les entraves peuvent ne pas vous apparaître de prime abord comme réellement handicapantes. Par exemple, au début de votre randonnée, des amis, des proches ou juste des personnes présentes là, sur la ligne de départ, s’accrocheront à vos basques, vous imploreront de ne pas y aller, vous diront qu’il fait trop chaud pour marcher, que les chemins ne sont franchement pas sûrs, que les points d’eau se font de plus en plus rares sur votre tracé, et qu’il tiennent par-dessus tout à vous garder près d’eux le plus longtemps possible. Vous serez bien évidemment touché par autant de sollicitudes, d’affection quasi charnelle, de prise de corps aussi affective et attentionnée. Mais en même temps, allez marcher sans piétiner lorsque vous êtes entravés à ce point, lié serré à des gens certes gentils en apparence, mais tout de même collants au diable. Non ! Indiscutablement, pour qu’un corps puisse avancer, se mouvoir sans piétiner, il lui faut des chaussures au top comme décrit plus haut, mais aussi un maximum de débroussaillages autour de lui et sur son parcours. C’est d’autant plus vrai si on lâche le pauvre randonneur en pleine forêt vierge touffue, avec des mocassins fins et délicats, et sans même une machette pour dégager son chemin. Là, non seulement, il va piétiner, mais ILS VONT LE PIETINER ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.
    P. S. :
    Comment vais-je faire sans vous, tout un mois ? J’angoisse déjà à l’idée de passer cette période sans vous. Mais bon, faut aussi que je parte en vacances de temps à autre. Je vous donne donc rendez-vous le 9 septembre. Et d’ici là, j’en suis convaincu, beaucoup d’eau aura coulé sous le fauteuil roulant. Le Fumeur de Thé

     

  • شكون يعرف ربي ؟؟ mimona

     

    حاب نعرف اخواني البارح دخلت لحانوت لقيت كل السلع زادت حتى البيض زادو فيه 2 دج بمناسبة الشهر الفضيل ……اللحم الأحمر 1300 دج زاد بــــ100دج اللحم الأبيض 360 دج و هو الذي كان بـــ250 دج قبل أيام
    الخضر و الفواكه حدث و لا حرج وين يروح الزوالي ؟؟؟؟

    الصورة من كندا قام التجار بعرض خاص بمناسبة شهر رمضان و قاموا
    بتخفيض الاسعار للمسلمين ……شكون يعرف ربي ؟؟؟؟؟

    Source  https://www.facebook.com

    600534_304898972989953_1009861144_n

  • c'est tjrs bon ,au suivant....!!!

    Le vice-président de l’APC de Bendaoud (Relizane) écroué pour corruption

     

    Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte

    Le premier vice-président de l’APC de  Bendaoud, dans la wilaya de Relizane, a été interpellé jeudi en flagrant délit de corruption par les éléments de la section de recherches de la gendarmerie nationale, a-t-on appris ce samedi 27 juillet auprès de la gendarmerie.

     

    Le mis en cause a été appréhendé suite à une  plainte déposée par un citoyen à qui il aurait exigé une somme de trois millions de centimes  en contrepartie  d'un certificat de conformité pour l'ouverture d'un local commercial.

    Les gendarmes, après filature, ont procédé à l’interpellation de l’élu, surpris en flagrant délit de corruption, à proximité du siège de l'APC de Bendaoud.

    Déféré devant le magistrat instructeur prés près le tribunal de Relizane, le mis en cause a été mis examen, selon la même source.

     

     

     

    Abdelkrim Mammeri
  • Accidents de la route : le bilan d’une gestion

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Les entrefilets se succèdent, égrenés par la presse comme une agaçante ritournelle : “Accident de la route à tel lieu : tant de morts et tant de blessés”.
    Les bilans meurtriers de la route algérienne sont surréalistes. En Algérie, le niveau de mortalité routière, qui, en tout état de cause, est peut-être l’un des plus élevés, voire le plus élevé au monde, est tout simplement scandaleux. Un scandale qui dure depuis trop longtemps et qui s’est aggravé avec la “démocratisation” de l’automobile.
    Pourtant, les autorités ne lésinent pas sur les mesures de coercition supposées dissuader les conducteurs de leurs mortels excès. Une sévère répression s’abat sur les “chauffards”, même si ses effets dissuasifs restent peut-être atténués par la pratique ordinaire des interventions et de la corruption. Dans sa rigueur répressive, l’autorité de sécurité routière semble avoir prioritairement ciblé le délit d’excès de vitesse : dos d’âne, radars, retrait de permis immédiat et quasi systématique, patrouilles…
    Si le nombre d’accidents mortels continue à augmenter sur un réseau routier aussi policé, jalonné de barrages, de postes de contrôle et de garnisons et parcouru par d’incessants chassés-croisés de patrouilles, c’est que la répression ne constitue pas une parade opérante, en tout cas pas suffisante à ce fléau.
    L’approche qui ne considère que le comportement du conducteur, et qui voulait que la tragédie des accidents de la route pouvait être résorbée par la répression de l’automobiliste a échoué. Il n’y a pas d’automobiliste désincarné ; il n’y a que des citoyens. Ce statut de citoyen est d’ailleurs discutable quand il ne s’appuie pas sur un attribut fondamental : le civisme. Le conducteur, c’est aussi le piéton qui marche et traverse anarchiquement sur la voie automobile, c’est le fidèle qui prie sur la chaussée, c’est le commerçant qui étale sa marchandise jusque sur la voie publique…
    D’autres éléments qui hypothèquent la sécurité routière semblent être sous-estimés. Le mode d’apprentissage, conçu pour une époque où les conditions de circulation permettaient encore au “nouveau permis” de parfaire sa formation après l’obtention du permis. Aujourd’hui, le contexte a rendu le novice immédiatement… dangereux. Les usagers se plaignent aussi de la dangerosité de nos “modernes” autoroutes.
    Il semble aussi que les constructeurs de nos autoroutes ne sont pas très respectueux des normes, notamment en matière d’inclinaison de la chaussée au niveau des virages. Le discours sur les délais de livraison, relayé par la chronique de la corruption, a permis d’escamoter la question de la qualité de la chaussée et du génie des nouvelles routes et de l’autoroute Est-Ouest en particulier.
    L’injure faite à la sécurité routière, et la notion d’aménagement de territoire par là même, est dans cette insouciance avec laquelle l’on construit des ensembles d’habitats sur les bordures de routes et, parfois, d’autoroutes.
    Ce après quoi, les autorités, “locales” ou “nationales”, viennent se tirer d’affaire de cette dangereuse absurdité urbanistique… en construisant des “dos d’âne”. La recrudescence des accidents de la route n’est pas… accidentelle. Et les morts ne sont pas seulement victimes d’accidents ; ils sont aussi victimes d’une gestion.


    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr

  • no moment

    boutef,abdeka,said,hollade,poutine,obama

  • Bouteflika, et après ? rien comme avant.dictature

     

     

    Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte

     

     

     

    Fin de l’acte 1 du feuilleton de la maladie du président de la République ; s’ouvre maintenant un second chapitre, celui de sa capacité à renouer avec ses activités, ne serait-ce celles, minimales, qu’il exerce depuis 2005 pour qu’il puisse «tenir» encore physiquement jusqu’en avril 2014, date de l’élection présidentielle. Cependant la réalité est là, médicalement prouvée : l’AVC qui l’a terrassé il y a 80 jours a considérablement fragilisé son organisme, déjà ébranlé par l’ulcère hémorragique apparu il y huit années. Si sa vie n’est pas en danger, il est toutefois devenu impotent, incapable de faire face ne serait-ce à un minimum de tâches présidentielles. Il va être contraint de suivre d’incessantes séances de rééducation physique. Sa première maladie l’a déjà contraint à réduire quasi totalement ses apparitions publiques. Il a rompu l’essentiel des contacts avec la population et les pays étrangers. Cet effacement a considérablement appauvri la vie politique, économique et diplomatique du pays : lois et décrets au compte-gouttes, absence de suivi des projets structurants, ce qui a favorisé nombre de pratiques corruptives, y compris au niveau des entreprises publiques et des chantiers stratégiques.

    Le processus dit de changement, enclenché au lendemain des émeutes de janvier 2010, a été stoppé. La révision constitutionnelle, la toute dernière réforme, est remise en cause dans la forme et dans le fond du fait de l’aggravation de l’état de santé du chef de l’Etat, qui a plongé le pays dans l’incertitude. Un arrêt salutaire, car le président de la République ambitionnait, en triturant une nouvelle fois la Loi fondamentale, de renforcer davantage ses pouvoirs, de redonner du sursis au système et de réduire le champ politique démocratique, et cela dans la logique des lois promulguées ces deux dernières années (partis politiques, information, associations).

    Sollicité il y a 80 jours pour jouer le pompier, le Premier ministre Sellal s’est trouvé confronté à un premier obstacle, celui de ses prérogatives constitutionnelles. En amendant la Constitution de 1996 pour s’assurer la totalité et la globalité des pouvoirs, Bouteflika a supprimé la fonction de chef de gouvernement au profit d’un poste de Premier ministre réduit à n’assurer que la coordination gouvernementale. Dans sa quête d’absolutisme politique, il n’avait pas imaginé qu’il pouvait un jour être mis hors jeu et que, comme tout être humain, de surcroît âgé et déjà souffrant, il pouvait sombrer dans la maladie. Les grandes démocraties se sont préservées du cumul des pouvoirs de l’Exécutif aux mains d’un seul homme et c’est un des gages de leur succès. Des mois durant, Sellal a dû gouverner dans la solitude, avec une marge de manœuvre extrêmement réduite, ne tablant que sur son volontarisme, son expérience ministérielle et ses relais dans les administrations. Tant bien que mal, il a pu tenir le cap, prenant quelquefois des décisions courageuses, démontrant sans le vouloir que l’Algérie pouvait se passer de son président de la République pour peu que les autorités administratives soient responsabilisées et que soient levés les blocages bureaucratiques.

    C’est un des signes, parmi d’autres, que le pays, aujourd’hui, n’a plus besoin d’un leader providentiel, autocratique et drapé dans de la légitimité historique. L’Algérie est en quête d’un chef d’Etat normal, assez jeune, un technocrate doté d’un sens politique aiguisé, ouvert à la modernité politique, sociale et culturelle, un président de la République de rupture et de changement, en mesure de rassembler les Algériens sans exclusive, pouvant redonner aux jeunes espoir en leur avenir tout en les réinscrivant avec intelligence dans leur patrimoine historique. Ce profil de président de la République existe dans le pays, pour peu que la succession à Bouteflika (par la mise en œuvre de l’article 88 de la Constitution qui autorise l’empêchement ou la compétition présidentielle d’avril 2014) ne soit pas, comme toutes celles qui l’ont précédé, l’œuvre du système en place, de ses clans et de ses familles. La succession doit être ouverte à tous, dans la compétition politique la plus saine possible.

     

    Ali Bahmane
  • Nassim, l'Algérien du 60e

     

    Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte

     

    Le temps coule, du zéro vers l'infini et du bas vers le haut, possédant cette particularité d'endormir tout le monde. Mais après une tentative avortée de câlin inuite, Nassim, cet Algérien qui a fui son Khemis El Khechna natal pour s'installer au Groenland, se décide à sortir. Il est 20h en ce Ramadhan polaire et le soleil est encore haut ; il reste près de 4 heures avant le Maghreb. Nassim a mis son anorak chinois en peau synthétique :
    - Je sors.
    Aleqa, sa femme inuite d'Ammassalik, occupée à jouer aux cartes sur internet, lui a simplement dit «Inouchlouarit», ce qui veut dire au revoir en groenlandais. Mais Nassim est déjà dehors. Il fait 5° en ce mois de juillet.
    Nuuk, 60° Nord, capitale de la province autonome du Groenland, propriété de la reine Margrete. Nassim a instinctivement pensé à Khemis El Khechna où la chaleur est souvent l'amie de l'ennui. Mais il se l'est juré, il ne reviendra pas, du moins pas tant que tamazight ne sera pas langue officielle et, pourquoi pas, la langue inuite aussi. Après un petit tour au marché où il a acheté un kilo d'oignons du Canada, juste pour acheter quelque chose, Nassim est rentré chez lui à 21h. Encore 2 heures et demi avant le f’tour, prévu exactement à 23h26. Cette précision a ému Nassim, situé à exactement 4643 kilomètres d'Alger. Les Algériens sont-ils précis ? Il se rappelle que le adhan du maghreb était très précis, lancé avec une infinie précision, à des heures fixées avec précision. Quand il s'agit de prières, l'Algérien est très précis, pourquoi ne l'est-il pas pour le reste ? La précision n'est pas non plus le problème d'Aloqa qui, elle, n'est pas dans le calcul de la course du soleil, elle qui ne connaît que l'hiver et l'été, deux saisons où le soleil est là, où l'obscurité est là. Un genre de calendrier numérique à un seul bouton. Nassim a retiré son anorak.
    - Omri, il y a ta mère qui appelle sur Skype...
    … à suivre.

     

    Chawki Amari
  • L’adieu aux armées, aux vases, aux infirmières et à la cardiologie de Papa !

     

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    Bon ! On en était où déjà ? Ah ! Oui ! Le …

    … 4e mandat !

    ça y est ! Il est rentré ! Et pour bien montrer que nous ne sommes pas ingrats, que nous savons remercier ceux qui accueillent si bien les nôtres, nous n’allons pas juste nous contenter de son retour. Nous allons faire nos adieux à tous ceux qui ont si bien pris soin de Abdekka. Les deux gardes en treillis militaire, un homme et une femme que l’on voyait sur tous les sujets relatifs à la présence du châtelain au Val-de-Grâce. Invariablement, quelle que soit la chaîne de télé, dès qu’il s’agissait du Val, c’est cette bidasse et son collègue que l’on voyait s’agiter dans la guérite-réception de cet hôpital. Faisons nos adieux aussi à cette barrière amovible peinte en rouge et blanc et qui barrait et barre toujours l’accès au Val. De la voir à chaque fois là, bien en face, ferme, sans faille ni réticence à remplir son rôle de barrière, ça suffisait à nous rassurer. Nous savions que grâce à elle, lui était en sécurité, loin des regards indiscrets ou des âmes malveillantes. Faisons également nos adieux poignants aux vases ! Ah ! Les vases des Invalides ! Ils auront meublé notre imaginaire 82 jours durant. Je ne vous l’ai jamais dit, je peux vous l’avouer aujourd’hui que Abdekka est rentré : j’ai fait plusieurs cauchemars peuplés de vases qui me parlaient. Mais ce qui m’a le plus inquiété, ce n’est pas tant que des vases me parlent, mais plutôt que je leur réponde en langue-vase, allant parfois jusqu’à utiliser des dialectes vases inconnus même auprès de certaines catégories communes de vases, et encore usités dans de rares tribus vaseuses des bords de Seine. Disons aussi adieu au portrait de Hollande qui trônait dans la fameuse salle des vases. A le voir et à le revoir à chaque rediffusion de l’entrevue Boutef’-Sellal-Gaïd Salah, nous étions quelque part reconnaissants nous aussi au sens de l’hospitalité hospitalière de la France. Merci François ! Faisons également nos adieux aux petits gâteaux ! Et plus particulièrement à l’un d’entre eux. Celui dans lequel Abdekka a croqué timidement, avant de le reposer sur le guéridon. Que ce petit gâteau pas totalement consommé n’en prenne pas ombrage. C’est juste que le raïs était un peu fatigué. En aucun cas la qualité de la friandise n’a été remise en cause par le palais présidentiel, entendre la bouche de Boutef’, bien sûr. Adieu aussi au stylo du châtelain. Laissé en guise de cadeau à la standardiste du Val, une dame succulente de bavardages truculents. Elle a mérité ce petit présent, un objet rare puisque capable de signer des documents officiels datés d’Alger, à partir d’un hôpital parisien. Et puis, un adieu aussi aux cardios algériens et au staff médical de Boutef’. Nous ne les remercierons jamais assez. Grâce à eux, nous savons maintenant définitivement qu’un AVC, c’est comme un être humain. Il né minuscule. Il grandit. Il mûrit. Et un jour, il meurt. Merci et adieu à tous. Vous avez rendu notre été moins morose. Plus animé. Plus réanimé, même ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

  • boutef

    De l’enjeu colossal autour de 2 kilos de pêches et d’un pack d’Evian !

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    Quel est le point commun entre le bac et l’élection présidentielle ? Celui qui a triché a quand même le droit de se représenter…

    … la fois d’après !

    J’ai encore en mémoire les images ! Le roi des Belges rendant visite à Chadli tout juste opéré dans un hôpital bruxellois. Les télés belges et l’Unique algérienne en avaient fait un sujet, diversement traité, certes, mais un sujet, tout de même. Pourquoi j’évoque cette histoire aujourd’hui ? Parce que je me rends compte, là, tout juste, que Hollande n’a pas rendu visite une seule fois à Abdekka. Ni au Val-de-Grâce ni aux Invalides. Et ça me met un peu en rogne. C’est tout de même un chef d’Etat, et pas de n’importe quel Etat, un Etat lié à la France par un grand pan d’histoire forcément commune qui réside depuis près de trois mois dans la capitale française. Alors ? Pourquoi Hollande n’a-t-il pas eu la courtoisie élémentaire d’aller rendre visite à Boutef’ ? C’est le minimum diplomatique et relationnel en la matière. Deux kilos de pêches, un pack d’Evian, et François aurait ainsi satisfait à un «Wadjeb» en matière de relations entre deux pays. Le fait qu’Hollande ne se soit pas rendu au chevet d’Abdekka est d’autant plus intrigant que le chef de l’Etat français n’avait même pas besoin d’être au chevet de notre raïs bien-aimé, puisque ce dernier va mieux, beaucoup mieux, nettement beaucoup très mieux et qu’il n’est même plus en chevet, mais juste en rééducation fonctionnelle. Je ne pense pas non plus que cette inconvenance diplomatique puisse s’expliquer par la crise qui frappe de plein fouet la France, avec la confirmation ces dernières heures de la perte de son triple A. D’accord, la crise, c’est terrible, mais pas au point d’empêcher François d’acheter deux kilos de pêches et un fardeau d’Evian, tout de même ! Non, vraiment, je trouve ça blessant pour Abdekka et pour mon amour-propre d’Algérien. A moins qu’Hollande n’ait programmé pour plus tard sa visite aux Invalides. Eh oui ! Faut pas non plus que je fasse montre d’impatience juvénile – comme dirait l’autre ­— en accusant trop vite le Président français de négligence envers son homologue algérien. Peut-être que l’agenda élyséen est très chargé, et que Flamby a arrêté une date à venir pour une visite éclair à l’hôpital des Invalides. Mais alors, si cette thèse est la bonne, elle viendrait contredire violemment et frontalement l’autre thèse. Quelle autre thèse ? Celle de ceux qui nous jurent depuis quelques jours déjà que Abdekka est sur le point éminemment imminent de rentrer au pays. Parce qu’Hollande, lui, en tant que chef des armées, il doit bien savoir quand Boutef’ pourra vraiment revenir chez lui, en Algérie, n’est-ce pas ? Et s’il ne s’est pas encore rendu aux Invalides, c’est qu’il doit se dire «j’ai encore le temps pour ça !» Mon Dieu ! C’est fou ce qu’il peut y avoir comme complications autour de deux kilos de pêches et d’un pack d’Evian ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

     

  • Amel vous regarde

     

    Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte

     

     

     

    Hier, le premier drone algérien a été lancé d’un aérodrome de Sidi Bel Abbès. Ce drone, avion sans pilote, nommé Amel par ses pères de la plateforme technologique du Centre de recherche en sondage et contrôle (CSC) de Bou Ismaïl, est d’une conception entièrement algérienne et fabriqué avec des composants tout aussi algériens. Cette première victoire dans la construction aéronautique nationale est à saluer fortement en cet anniversaire de l’indépendance. Mais il ne s’agit pas que de faire flotter un objet algérien dans le ciel comme un exercice de lévitation, le drone servira à quelque chose : il aura deux caméras haute résolution embarquées, à bord, qui émettront des images et des données cryptées par des algorithmes complexes au centre de contrôle. Sur Terre pourtant, déjà, le message est lui aussi décodé par L. Abahri, célèbre opposant qui affirme que «cet envoi de drone est un avertissement adressé à la population ; nous voyons tout ce que vous faites et l’Algérie est un pays qui veut voler sans Président, comme un drone commandé de la terre».

    On connaît Abahri, il n’a jamais pris l’avion, mais il est formel : «Ce décollage au moment de l’absence du Président ne peut être une coïncidence. Ils veulent nous dire que tout va bien. Les airs ? Pas de problème, c’est juste de la terre à l’état gazeux. Un pilote ? Pour quoi faire ? Un être humain ? Il possède de l’émotion, de la rancœur et calcule en dehors des algorithmes.» Bien sûr, Abahri exagère, si l’Algérie ne construit toujours pas de voiture ou de rollers, ce n’est pourtant pas la première fois qu’elle lance quelque chose dans les airs. Il y a déjà deux satellites, Alsat-1 et Alsat-2, lancés de Russie et d’Inde, et qui sont quelque part dans l’univers. Mais d’ici, une idée encore plus audacieuse pourrait être lancée pour cet été : et si l’Algérie pouvait réellement se diriger seule, sans pilote mais sans centre de contrôle ?

     

    Chawki Amari
  • Le chat des Invalides

     

    Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte

    Un 5 Juillet sans Président, pourquoi pas ? C’est comme un anniversaire de l’indépendance sans véritable vision d’avenir, une habitude bien installée. Aux dernières des dernières nouvelles d’ailleurs, le Président devrait rentrer ces jours-ci, son visa long séjour étant sur le point d’expirer. Ce n’est pourtant pas le propos ; à l’image du Président, Charlie Chaplin et le cinéma muet ne sont pas morts ; on a bien pu le voir à l’ENTV qui a retransmis des images sans le son des trois acteurs de la République : chef d’état-major, Premier ministre et premier magistrat du pays. On ne saura donc jamais ce qu’il s’est dit mais si le cinéma muet n’est pas mort, le Président l’est-il, politiquement ou médicalement ? Devant les impénétrables secrets du palais, il faut en revenir au célèbre chat de Shrodinger et son paradoxe.

    En gros, la mécanique quantique expliquant que «la mesure perturbe le système» et qu’un atome a la probabilité d’une chance sur deux de se désintégrer, Shrodinger a imaginé un chat dans une boîte qui mourrait à chaque irradiation. Sauf que la mesure ne peut se faire qu’en ouvrant la boîte et perturbe l’état du système. De fait, le chat est mort et vivant en même temps jusqu’à l’ouverture de la boîte, qui déclenche le choix de l’état, mort ou vivant. Cette complexe opération de pensée (un chat n’est pas une particule et un Président n’est pas un chat) est là pour montrer que la mécanique quantique obéit à des lois contraires à l’intuition générale. Le Président est-il mort ou vivant ? Mort ET vivant en même temps ? On sait qu’il vient de signer deux décrets présidentiels portant mesures de grâce pour libérer des prisonniers. Du Val-de-Grâce à la grâce, il n’y avait qu’un pas à faire et une signature à apposer de la main droite. Il est donc vivant du point de vue constitutionnel. Mais est-il vivant du point de vue quantique ? Il faudra attendre l’ouverture de la boîte.

     

    Chawki Amari
  • no moment

    20130703.jpg

  • boutef tjrs absent dans un pays de bananes

    Le drame déchirant du poète oublié à l’entrée du douar !

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    Cette année, Abdekka sera absent le 5 Juillet. Oh ! Ça ne change pas grand-chose ! Il était déjà absent le…

    … le 1er Novembre !

    Dans cette histoire de double hospitalisation d’Abdekka au Val-de-Grâce et à l’hôpital des Invalides, on a pensé à tout, on a écrit sur tout, on a évoqué tous les scénarios possibles, on a calculé le nombre de jours passés par le raïs en France, les sadiques ont même compté en minutes, et les pervers en secondes, un séminaire de cartomanciennes et de médiums s’est même tenu à Aïn El Chouwafa sous l’intitulé savant «pourquoi appliquer l’article 88, chiffre de prédilection du Malin, du Diable, de Lucifer, de Azrayen ?», mais on a oublié une chose. Ou plutôt quelqu’un. Et c’est un cantonnier municipal, lecteur de «Pousse avec eux» de la veille, de l’avant-veille ou de plus loin encore dans le temps — en fonction de la date des exemplaires du Soir sur lesquels il tombe par hasard dans l’exercice de ses fonctions — qui me le dit : dans le magma de l’actualité hospitalière de notre cher, très cher Président on a oublié un… poète ! Oui, un poète oublié à l’entrée d’un minuscule village d’Algérie dénommé Aïn El Meddah. Les circonstances de cet oubli sont plutôt extraordinaires. La veille du fameux Mini-AVC qui s’est finalement mué en Méga Bug présidentiel, une caravane électorale a débarqué à Aïn El Meddah. En quelques heures, des banderoles et des affiches appelant à un 4e mandat de Boutef’ ont été accrochées aux quatre coins de cette localité. Des coins très rapprochés puisque Aïn El Meddah est une très petite bourgade de 5 000 habitants et 4 brigades de gendarmerie. Et donc, en un tour de main, les lieux ont été transformés en décor de kermesse vantant les mérites de la nouvelle «Ouh’da». Une chorale a été montée en quelques minutes. Deux chevaux ont été loués au gros bourg voisin pour une parade-fantasia improvisée et sans réelle chorégraphie. Et un poète de renommée certaine, ou de certaine renommée, c’est selon, a été placé sur un pouf en cuir, cousu de fil d’or (le pouf, bien sûr, pas le poète, cousu lui de fil blanc) et installé à l’entrée nord de Aïn El Meddah, l’entrée Sud ayant été définitivement rayée de la carte par Ould Kablia. C’est dans cette ambiance de fête, de liesse et de liasses pour le prochain budget communal qu’est tombée la nouvelle : Abdekka, victime d’un mini- AVC a été évacué en France, en urgence très modérée pour y subir une cure de paracétamol light. Stupeur à Aïn El Meddah, comme vous devez vous en douter. Ou pas, d’ailleurs ! Quoi qu’il en soit, les responsables de la caravane, qui, eux, savent toujours où se trouve le nord, ont vite fait de décrocher leurs banderoles et affiches pour un 4e mandat du châtelain, ont débranché la sono, ont négocié avec le bourg voisin une réduction sur la location avortée des deux canassons de la fantasia et s’en sont allés vers l’oubli selon les limiers de l’une des quatre gendarmeries du village. Sauf que dans la précipitation, ils ont oublié le… poète, bien sûr ! Toujours aussi cousu de fil blanc. Mais assis à même le sol, puisque la caravane avait quand même pris le soin d’emporter le pouf au fil d’or. Du coup, à Aïn El Meddah, on se retrouve avec un poète dont on ne sait pas trop quoi faire. Que faire d’un poète dans une bourgade pareille ? Je ne vois qu’une chose à faire. Le signaler à l’antenne locale de l’ONS, l’Office des statistiques. Puisque désormais, Aïn El Meddah compte une population de 5 001 âmes. Tiens ! Ça me rappelle un village un peu pareil. Làbas, leur poète, appelé aussi barde, ils l’attachent tout le temps et le bâillonnent. A Aïn El Meddah, où l’on a horreur de ce genre de pratiques barbares, ils ont opté pour une méthode plus douce. A chaque fois que leur poète veut déclamer des vers, ils l’obligent aussitôt à fumer du thé pour rester éveillé, bouche fermée, à ce cauchemar qui continue.
    H. L.

     

  • said boutef SDF guide d'algerie vers le précipice

    Le rectangle magique !

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    Que sait-on exactement du prochain Conseil des ministres ? Presque rien ! Sauf qu’il devra impérativement se tenir entre 13 h 30 et 17 heures. Ils sont très à cheval…

    … en matière de visites, aux Invalides !

    Je crois bien – en fait, j’en suis même sûr – que nous sommes le seul pays au monde qui lutte contre les incendies avec des enveloppes ! Dans toutes les contrées de cette planète, on circonscrit un feu avec des extincteurs. Chez nous, peut-être dans une volonté schizophrène de nous singulariser, nous montons à l’assaut des flammes avec des enveloppes. Des piles d’enveloppes bourrées de fric ! Attention, je ne critique pas ! Je suis même forcé de reconnaître que les enveloppes ainsi brandies à la face sournoise des incendies se révèlent parfois très efficaces. J’ai ainsi le souvenir d’une cérémonie présidée par le pompier en chef, Abdekka, lorsqu’il sortait encore en intervention sur le terrain et qui l’avait vu distribuer des enveloppes dans la wilaya de Sétif. Des responsables locaux, des notables et des dirigeants de clubs de baballe montaient à la tribune, devant un large public, empocher les enveloppes avec d’immenses sourires Colgate et, pour certains d’entre eux, récitaient quelques vers de leur cru, rédigés à la hâte dès l’annonce de la G.D.E, la Grande Distribution d’Enveloppes. Ne soyons pas nostalgiques de cette période faste de l’enveloppe. Rien n’est perdu ! Sellal perpétue cet élément fondamental de notre culture. Lui aussi s’est mis à la G.D.E. «On ne change pas une enveloppe qui gagne !» aurait dit ce dirigeant sportif de l’est du pays, grand consommateur d’enveloppes de tous formats. Dans cette affaire, je suis étonné que l’industrie de l’enveloppe ne soit pas plus développée en Algérie. Je trouve même incongru le côté artisanal de la production locale d’enveloppes. C’est totalement disproportionné par rapport à la demande réelle. Economiquement, le marché de l’enveloppe représente un créneau porteur. Un secteur appelé à se développer de plus en plus. Pourquoi alors ne pas encourager les petits producteurs locaux ? Pourquoi ne pas en faire un axe prioritaire dans les dossiers d’aide à l’investissement jeune au niveau de l’Ansej ? Au lieu d’inonder le marché et nos routes de petits camions frigorifiques chinois ou japonais, d’accroître les risques d’accidents et les taux de mortalité et de handicaps, pour des gains de plus en plus serrés au demeurant, ne serait-il pas plus intelligent d’ouvrir le champ à la prolifération d’unités de fabrication d’enveloppes ? Des petites. Des grandes. Des moyennes. Des blanches. Des beiges. Des enveloppes avec ruban adhésif. Des enveloppes avec une fermeture en laiton clipé. Des enveloppes au goût framboise lorsque vous passez la langue dessus pour la fermer. Des enveloppes qui vous jouent le clip musical de Daft Punk «Get Lucky» lorsque vous les décachetez. En matière d’enveloppes, tous les économistes vous le diront : les possibilités sont immenses et diverses. Ils vous le diront d’autant plus volontiers que vous leur aurez glissé la bonne enveloppe dans la bonne poche ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.