Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

boutef - Page 3

  • L’Algérie, un pays prisonnier de l’absurde (Opinion)

     

     

    Bouteflika, lors de la signature de la LF2014

    Boutef ou Toufik ? Saadani a choisi son camp. L’Algérie aussi : elle nage dans l’absurde.

     

     

    Dans une Algérie en régression morale et politique, le ridicule n’est jamais loin. L’absurde non plus. Il tend même à s’installer partout, y compris à la présidence de la république, ainsi que dans les principaux centres de pouvoir, au sein des partis et dans la nébuleuse des réseaux qui gravitent autour de la rente. Ceux qui sont supposés diriger le pays et ceux supposés décider de son sort sont en effet installés dans une situation parfaitement ubuesque : ils se chamaillent pour savoir si un homme physiquement diminué, en très mauvaise santé, incapable de se mouvoir et de participer aux forums internationaux, incapable même de se déplacer et de participer aux réunions, doit rester au pouvoir pour un mandat supplémentaire de cinq ans.

    Ces hauts responsables sont, à priori, l’élite politique du pays. Ministres, hauts fonctionnaires, officiers supérieurs, diplomates chevronnés, tous occupent des fonctions prestigieuses, roulent en luxueuse voiture officielle, touchent de salaires très élevés, et sont souvent entourés de gardes du corps et d’une multitude d’assistants formés dans les meilleures écoles. Mais ce n’est qu’une façade, car ces hauts responsables sont réduits à des considérations parfaitement ridicules, liées à une inconnue : gérer au jour le jour, en fonction de l’évolution de l’état de santé du chef de l’Etat. Ils ont oublié la politique, les projets, l’idéologie, la compétition, la démocratie. Ils sont absorbés par une seule hantise : Abdelaziz Bouteflika sera-t-il candidat ou non? Comment savoir, pour faire le bon choix, en vue de le soutenir en cas de candidature, ou prendre ses distances si jamais il est lâché ?

    Le premier ministre Abdelmalek Sellal concentre toutes ces contraintes. Cet énarque, qui a une longue carrière de fonctionnaire et de ministre, devrait être au top de sa carrière. Il en est à sa phase la plus humiliante : il est chargé d’entretenir le suspense sur la candidature de M. Bouteflika. Il le fait avec un zèle remarquable, mais il ne se prononce jamais clairement sur le sujet, même s’il montre la direction à suivre. Jamais la gestion du pays n’a été aussi approximative, mais il ne s’en préoccupe guère. Il joue un autre rôle, non prévu par la constitution : occuper la scène, faire des promesses, se rendre dans les wilayas, en attendant le grand jour, celui de l’annonce de la candidature de M. Bouteflika.

    Une nergie mal dépensée

    L’habileté de M. Sellal et de ses pairs, ainsi que leur savoir-faire politique, sont mobilisés autour de questions grotesques. En privé, ils doivent bien se rendre compte que leur comportement frise le ridicule. Mais en public, il faut assurer. Rester digne, ne pas perdre la face. Un exercice périlleux, impossible à accomplir: comment rester cohérent quand on est amené à organiser la campagne électorale d’un homme qui est lui-même physiquement incapable de faire campagne ? Comment soutenir, contre tout bon sens, que M. Bouteflika est en bonne santé, que son cerveau fonctionne mieux que celui des Algériens, selon la formule de M. Amara Benyounès, alors que les images de M. Bouteflika, diffusées par la télévision algérienne, sont si cruelles ?

    Les plus zélés au sein cette « élite » vont encore plus loin. Ils agissent pour neutraliser les adversaires du quatrième mandat, au sein du pouvoir et dans l’opposition. Et ils anticipent, en pensant aux moments les plus délicats. Ils réfléchissent déjà à la manière d’organiser la cérémonie de dépôt du dossier de candidature au conseil constitutionnel, où tout candidat devrait formellement se rendre. Ils mettent aussi en place le cérémonial pour la prestation de serment, lorsque le chef de l’Etat devra apparaitre devant les corps constitués et le corps diplomatique, pour jurer qu’il va respecter une constitution qui n’a plus de sens !

    Si le président Bouteflika est reconduit, cette prestation de serment sera précisément une épreuve particulièrement cruelle pour l’Algérie et les Algériens. La communauté internationale assistera, ce jour-là, à travers ses représentants, à une sorte de forfaiture collective. Elle sera le témoin d’une scène durant laquelle le pouvoir algérien scellera, en groupe, sa dérive. Une sorte de reddition en pleine campagne de la part d’une « élite » qui applaudit un parcours absurde. Et ce n’est pas l’intrusion de Amar Saadani dans cette situation grotesque qui va améliorer les choses. Bien au contraire. Elle va juste augmenter la confusion. Car au lieu de parler de l’absurde question de l’état de santé du président Bouteflika, on va parler du grotesque duel Boutef-Toufik.

  • boutef ne peut pas parler !

    RÉUNION URGENTE DU GROUPE DES 20
    «Abdelaziz Bouteflika doit parler»

    Un comité de sept responsables politiques, représentant le groupe dit des vingt partis et personnalités, a tenu, hier, une réunion d’urgence au siège du Rassemblement populaire républicain.
    Un appel pressant a été lancé à Abdelaziz Bouteflika afin qu’il mette un terme à la situation «politique dangereuse» que traverse l’Algérie. «Le président de la République doit sortir de son mutisme. Il est responsable de la situation politique dangereuse provoquée par les partisans du quatrième mandat à travers leurs déclarations irréfléchies.
    Abdelaziz Bouteflika doit parler pour faire part de ses intentions», a déclaré Abdelkader Merbah au terme de cette rencontre.
    Selon le président du RPR, les membres de ce comité ont dénoncé «les déclarations qui ont ciblé l’institution militaire et qui ont mis au jour une scission au sein de l’armée».
    «Il est urgent que l’armée se tienne loin de la politique, qu’elle reste unie et qu’elle garde en son sein ses cadres. Il y va de la souveraineté de l’Algérie.
    La politique doit rester l’affaire des hommes politiques et la souveraineté doit revenir au peuple.»
    Un communiqué de presse détaillé sera rendu public aujourd’hui, a précisé Abdelkader Merbah.
    T. H.

  • RECUEIL DES SIGNATURES PAR LES PARTISANS DE BOUTEFLIKA :Tous dans le flou

    05022014.jpg

     

    Tadjamou Amel el Djazaïr a débuté la collecte des formulaires de souscriptions de signatures individuelles au profit du «non-encore candidat», Abdelaziz Bouteflika. TAJ devance ainsi le FLN, le MPA et le RND, partis qui n’ont toujours pas lancé cette opération.
    Tarek Hafid - Alger (Le Soir)
    Dans le camp des pro-quatrième mandat, la formation politique de Amar Ghoul décroche le statut de leader. Tadjamou Amel el Djazaïr a bien lancé la campagne de collecte de signatures au profit du «candidat» Abdelaziz Bouteflika.
    Une situation des plus intrigantes puisque le ministre de l’Intérieur avait démenti, dimanche, le fait que le président sortant ait retiré les formulaires de souscriptions de signatures individuelles. De quelle manière TAJ a pu obtenir ces formulaires au nom de Abdelaziz Bouteflika ? La question a été posée à Nabil Yahiaoui, le responsable de la communication de Tadjamou Amel el Djazaïr. «Je ne peux rien dire sur ce sujet. Toutefois, je confirme le lancement de l’opération de collecte de signatures au profit du président de la République.
    Comme l’a annoncé récemment le président de TAJ, il n’est plus question de douter de la candidature de Abdelaziz Bouteflika à l’élection présidentielle. Nous sommes donc passés à la phase suivante en attendant l’organisation de la campagne électorale», a précisé Nabil Yahiaoui. Selon lui, Amar Ghoul présentera des détails sur les modalités de collectes ce jeudi, à l’occasion de la tenue d’une conférence nationale des cadres de TAJ.
    Nouvellement créé, le petit parti de Amar Ghoul est parvenu à damer le pion au Front de libération nationale, au Rassemblement national démocratique et au Mouvement populaire algérien. Ses «alliés» semblent être très en retard. «Nous n’avons pas encore débuté l’opération de collecte de formulaires. Et je dois avouer ne pas savoir si la demande officielle a bien été introduite auprès du ministère de l’Intérieur», explique Saïd Bouhadja, porte-parole du FLN. Mais Bouhadja explique que son parti est prêt et n’attend que le feu vert pour aller sur le terrain. «Nous sommes prêts à collecter les signatures au profit de Abdelaziz Bouteflika. Nous sommes capables de rassembler le nombre nécessaire en seulement une journée.»
    Même son de cloche du côté du Rassemblement national démocratique qui met en avant une force de frappe constituée de 8 600 élus. «Nous avons élaboré un plan d’action pour cette phase de collecte. Le RND est un parti structuré qui s’appuit sur 8 600 élus. Il nous sera très facile de mener cette opération». Pour ce qui est du MPA, un des responsables de ce parti, sous couvert de l’anonymat, a juste prononcé cette
    phrase : «Non, nous n’avons rien lancé.»
    T. H.

  • Pourquoi le clan présidentiel cible Toufik

     

    Le scrutin du 17 avril divise

     

     

     

    Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte

    zoom | © Dessin : Saâd
    Imprimer Envoyer à un ami Flux RSS Partager

     

    Le secrétaire général du FLN a mené hier une attaque en règle contre le chef du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), le général-major Mohamed Médiène dit Toufik. Visiblement sonnés de voir s’éloigner l’option d’un 4e mandat pour Bouteflika, Amar Saadani et ceux, comme lui, qui y travaillent depuis des mois semblent ainsi perdre leur sang-froid.

     

    L’attaque virulente de Amar Saadani contre le Département du renseignement et de la sécurité (DRS) et plus particulièrement contre son chef, en la personne du général-major Mohamed Médiène dit Toufik, cache mal l’état de panique chez les partisans du 4e mandat pour le président sortant, Abdelaziz Bouteflika, toujours convalescent. Ce déchaînement violent (voir l’extrait de l’entretien diffusé sur un site électronique) semble plutôt une réaction de bête blessée. Cette attaque intervient étrangement au lendemain du démenti formel apporté par le ministre de l’Intérieur, Tayeb Belaïz, à l’information (donnée d’ailleurs par le même média) selon laquelle le président Bouteflika aurait retiré le formulaire de candidature. 

    Les propos de M. Belaïz résonnent comme une déclaration de «la non-candidature» du président Bouteflika pour des raisons qui seraient strictement liées à son état de santé. Cela bien que le concerné ne se soit jusque-là jamais exprimé sur la question. Du moins de manière officielle.

    Visiblement sonnés par le fait de voir s’éloigner l’option tant défendue d’un 4e mandat, Amar Saadani et ceux, comme lui, qui travaillent depuis des mois dans ce sens semblent ainsi perdre leur sang-froid. Si le président Bouteflika capitule, cela acterait la fin politique de tous ceux qui font la promotion, avec zèle et insistance, de son maintien au pouvoir. C’est ce qui expliquerait cette sortie grave du patron contesté du FLN, qui s’attaque frontalement et sans retenue au chef du DRS, qu’il accuse de tous les maux de l’Algérie.  Amar Saadani, de l’avis de beaucoup d’observateurs, n’aurait pas agi seul.

    Il aurait été donc ligué contre le DRS par ceux qui veulent imposer un 4e mandat non pas parce qu’ils veulent, comme il le dit, instaurer un «Etat civil», mais plutôt pour protéger des intérêts énormes et surtout se garantir une impunité. Cette analyse est d’ailleurs corroborée par les propos de l’auteur lui-même, Saadani en l’occurrence, qui affirme qu’il n’y a pas de corruption en Algérie et que les affaires de Sonatrach et autres ont été préfabriquées par les agents du DRS sur ordre du général-major Toufik contre des hommes dits «intègres», à l’instar de Chakib Khelil dont il défend la probité.

     

    Réactions :

     

    Soufiane Djilali. président de Jil Jadid : «Les institutions du pays attaquées»

     

    «Saadani doit assumer ce qu’il dit. En tout cas, nous sommes dans un processus de coup d’Etat depuis au moins le 29 août 2013, organisé par le clan présidentiel pour imposer au pays, en dehors de toute règle politique, un homme incapable de le conduire pour défendre ses propres intérêts. La meilleure défense, c’est l’attaque. Je pense que M. Saadani a envie de défendre beaucoup de choses s’il se met à attaquer frontalement les institutions du pays.»  

     

     

     

    Abdelaziz Rahabi. Ancien ministre : «Bouteflika est responsable»

     

    «Je pense qu’il est inconcevable, dans cette conjoncture préélectorale, que le chef de la première force politique au Parlement tienne un langage qui ne participe pas à apaiser l’atmosphère. Sur le fond de la déclaration de Saadani, je pense que les proches du Président ne se sont pas réjouis à l’idée que le 4e mandat ne se fera pas. Cette sortie est l’expression la plus violente de la conviction des partisans du Président qu’il n’y aura pas de 4e mandat. Pour ce qui est des attaques contre un département du ministère de la Défense nationale, je pense que ce ne sont qu’un alibi dont s’est servi Saadani. Je regrette aussi que l’Algérie offre cette image d’un pays dans lequel la direction politique ne donne pas le sentiment qu’il y a une homogénéité. On donne l’impression qu’il y a les centres de pouvoir qui s’affrontent dans la perspective de l’élection. C’est vraiment regrettable. Mais cela n’est pas fortuit. Je m’attendais à cela quand j’ai vu des ministres développer un discours alarmiste, à la limite du chantage, sur la stabilité du pays. Ils disent : c’est nous ou bien le chaos. Soit le statu quo, soit le chaos. En réalité, la déclaration de Saadani vient dans la continuité logique d’un discours de chantage à la stabilité du pays développé depuis 5 à 6 mois. Comme s’ils avaient le monopole de la stabilité du pays et comme si l’opposition était un facteur d’instabilité. Or, ce discours d’instabilité qu’on lie à Bouteflika, plus la déclaration de Saadani, traduisent une situation de malaise politique que connaît le pays aujourd’hui. Bouteflika a une responsabilité directe dans cette affaire. Parce qu’un chef d’Etat qui n’agit pas doit assumer les agissement de son entourage.»

     

     

    Mohcine Belabbes. Président du RCD : «La justice doit se saisir du dossier»

     

    «Pour le RCD, c’est tant mieux que le débat public sorte de l’opacité qui l’a caractérisé jusque-là. Cela fait bien longtemps que le RCD s’est prononcé pour la dissolution effective de la police politique et que les services de renseignement algériens se concentrent sur leur mission de contre-espionnage et de lutte contre le crime économique. Saadani devrait aller plus loin et mettre le FLN au musée, parti illégal puisque la loi interdit la reprise des sigles FLN, PPA… Il reste que dans les déclarations de Saadani, il y a des accusations très graves, pour ne pas dire des révélations, puisque cela vient d’un homme du système (ancien président de l’Assemblée nationale). La justice doit se saisir de ce dossier dans les plus brefs délais. Les luttes de clans ont toujours existé au sein du pouvoir, mais sur l’essentiel ils sont toujours parvenus à construire le consensus qui leur permet de relancer le système et de se maintenir au pouvoir. Mais comme toujours, au détriment des libertés politiques, syndicales, de la presse mais surtout par la répression, les fraudes électorales et la corruption. C’est pour cela que pour le RCD, le changement de système dans son ensemble est une urgence qui doit mobiliser le peuple en entier.»

     

     

    Abderrazak Makri. président du MSP : «Saadani est en service commandé»

     

    «M. Saadani est un indicateur de ce qui se passe au sein du pouvoir depuis toujours. Il n’aurait pas fait ces déclarations si on lui avait demandé de les faire. Il indique en quelque sorte ce qui se passe au sein du pouvoir. Saadani importe peu, il est en service commandé.»

     

    Madjid Makedhi

  • Nos ministres mentent en direct le cas ghoul

    CANDIDATURE DE BOUTEFLIKA :
    Belaïz dément les propos du président de TAJ
    Ghoul : le grand bluff

     

    Le ministre de l’Intérieur a nié, hier, le fait que Abdelaziz Bouteflika ait retiré les formulaires de souscriptions de signatures individuelles. Tayeb Belaïz oppose un démenti cinglant à l’annonce faite la veille par son collègue et patron de Tadjamou Amel El Djazaïr qui affirmait avoir lancé la campagne de signatures en faveur d’un quatrième mandat pour le président sortant.

    Tarek Hafid - Alger (Le Soir)
    Ghoul joue et perd. Le coup de bluff du ministre des Transports et président de Tadjamou Amel El Djazaïr n’aura tenu qu’une seule journée. «Cette question de savoir si Bouteflika est candidat ou pas fait partie du passé ! Je vous annonce que, nous concernant, et à partir d’aujourd’hui, nous sommes officiellement en campagne pour la collecte des signatures au profit de notre candidat, Abdelaziz Bouteflika.

    Je ne peux être plus clair et je ne parle pas dans le vide», avait annoncé Amar Ghoul, samedi, lors du lancement du «Groupe de fidélité et de stabilité», une coalition de «nano-partis» œuvrant pour un quatrième mandat en faveur de Bouteflika.
    La réponse du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, département chargé de la délivrance des formulaires de souscriptions de signatures individuelles, ne s’est pas faite attendre. «Jusqu’à présent, le président de la République n’a adressé aucune demande au ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales exprimant le vœu de présenter sa candidature à la prochaine présidentielle», a déclaré Tayeb Belaïz, au Conseil de la nation, en marge de la cérémonie de clôture de la session parlementaire d’automne.
    Pourtant, samedi, lors de la kermesse organisée par TAJ à Sidi-Fredj, Ghoul s’est mis dans la position de leader du «bloc politique» pour le quatrième mandat. Le ministre des Transports a tenté un gros coup dans l’espoir de devancer ses deux «alliés» les plus zélés : Amar Saâdani et Amara Benyounès. «Ghoul est au même niveau d’information que l’ensemble des Algériens, il ne sait absolument rien des intentions du Président Bouteflika. Néanmoins, il reste persuadé que ce dernier va se présenter pour la quatrième fois consécutive.
    Le patron de TAJ ambitionne d’être nommé directeur de campagne de Bouteflika. Il est convaincu que ce poste est d’une importance capitale. Ali Benflis et Abdelmalek Sellal, qui l’ont occupé auparavant, ont été nommés au Premier ministère et ont atteint le statut de présidentiable. Il est ambitieux et ne veut surtout pas être devancé par Benyounès et Saâdani», explique un proche du ministre des Transports.
    A la tête d’un parti très modeste, Ghoul peut à la limite concurrencer Amara Benyounès et son MPA mais pas Amar Saâdani malgré un FLN fortement déstabilisé. D’où l’idée de rassembler un maximum de petites formations politiques, dont certaines n’ont même pas encore été agréées. «Ghoul n’a eu aucun mal à convaincre les responsables de ces partis, il lui a suffit de passer des appels téléphoniques.
    Le patron de TAJ est un personnage important, il est membre du gouvernement et est donc censé être très informé. Ses interlocuteurs ne pouvaient qu’accepter de le suivre pour cette méga-opération de soutien à Bouteflika», note notre source. Ghoul pensait faire mieux que la défunte «Alliance présidentielle» lancée en février 2004 — il y a très exactement dix ans — par le FLN, le RND et le MSP. Samedi, ce n’était pas trois mais trente et un partis politiques qui sont venus en renfort soutenir Abdelaziz Bouteflika.
    En fait, dans la salle de conférences de l’hôtel Ryadh de Sidi-Fredj, il n’y avait que treize «nano-partis». Encore un coup de bluff de Ghoul. «Le président de TAJ a annoncé le ralliement de trente et une formations politiques. C’est faux, car sur la scène ils n’étaient que treize.
    Et encore, certains étant incapables de mobiliser leurs militants sont venus avec leurs enfants ou leur chauffeur. Les dix-huit autres patrons de partis ont bien été contactés par téléphone mais n’ont pas daigné assister à cette rencontre».
    Il a donc suffi d’une phrase du ministre de l’Intérieur pour que s’effondre le plan de Ghoul. Le ministre des Transports a fini par perdre le peu de crédibilité qu’il avait. Cet épisode tragi-comique démontre surtout qu’il n’y a aucun metteur en scène pour diriger le feuilleton du «quatrième mandat».
    T. H.

  • no moment

    DILEM DU 02 FEVRIER 2014

  • Boutef dans le Top 10 des dirigeants les plus accros au pouvoir

    Selon un classement établi par le site Slate Afrique

     

     

    Par : Rubrique Radar

    Voici un classement de ces chefs d’État africains qui ne lâchent pas le “koursi”. Teodoro Obiang Nguema Mbasogo de Guinée Bissau, ancien militaire de 71 ans au pouvoir depuis 34 ans. José Eduardo Dos Santos, 34 ans de règne à la tête de l’Angola, compte se présenter en 2017. Paul Biya, 80 ans, s’accroche au pouvoir au Cameroun depuis 32 ans. Yoweri Museveni, 69 ans, aligne 28 ans de pouvoir en Ouganda. Robert Mugabe, 89 ans et 26 ans au pouvoir au Zimbabwe. Idriss Déby Itno, 62 ans, 23 ans de pouvoir au Tchad. Blaise Compaoré, comme beaucoup d’autres, a pris les rênes du pouvoir au Burkina après un coup d’État en 1987 pour ne plus le lâcher. Bloqué par sa Constitution de 1991 et sa limitation de mandats, il cherche un moyen de résoudre ce casse-tête avant la présidentielle de 2015. Omar al-Béchir, 70 ans et 20 ans de dictature au Soudan où sa réussite aura été de diviser son pays en deux. Issayas Afeworki, 67 ans et 20 ans au pouvoir en Érythrée dont il a été l’artisan de l’indépendance en mai 1993, arrachée à l’Éthiopie. Bouteflika, qui devrait briguer un 4e mandat, alors que sa santé s’effrite, est dans ce Top 10.

  • Candidature de Bouteflika La fausse piste ?

     

     

    Les bruits autour de la candidature de Bouteflika à la présidentielle d’avril 2014 s’estompent, à mesure qu’approche l’échéance. Du chœur des thuriféraires appelant à cette candidature, il ne reste qu’une voix audible : celle solitaire et mal assurée d’Amar Saâdani, le secrétaire général du FLN. Le renoncement aurait-il été enfin perçu chez Bouteflika ?
    Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir)

    Depuis quelque temps, les appels à la candidature de Bouteflika se font moins insistants. Parmi le personnel politique qui s’était excité à réclamer une représentation supplémentaire au chef de l’Etat sortant, peu poursuivent encore d’enfourcher une telle perspective. A vrai dire, une seule voix continue à se faire entendre dans un soliloque pathétique : celle du secrétaire général du FLN, le premier à avoir tambouriné autour d’un quatrième mandat pour Bouteflika. Amara Benyounès et Amar Ghoul, chefs respectifs des partis MPA et TAJ, ne se distinguent plus dans les attitudes enthousiasmées qu’on leur a connues les mois passés.
    Abdelkader Bensalah, le secrétaire général par intérim du RND, personne pourtant proche de Bouteflika, ne s’est, lui, à aucun moment départi de sa position de prudence, apparaissant de ce fait comme le seul à avoir compris ou su avant tout le monde que le quatrième mandat pour Bouteflika est hypothétique.
    Bensalah a assurément raison de s’être gardé de mêler sa voix au tintamarre produit par ceux qui ont fait du maintien de Bouteflika à la magistrature suprême un leitmotiv. La maladie du chef de l’Etat et sa convalescence post-hospitalisation recommandaient pour le moins de ne pas précipiter la campagne autour de sa candidature.
    Une candidature qui, du fait de la maladie, aussi, passe mal aux yeux d’une opinion largement acquise au changement, surtout après qu’elle eut assisté à la floraison du printemps dit arabe dans son voisinage. Mais se pourrait-il que ce soit seulement Bensalah qui ait mesuré à son vrai coefficient la probabilité d’un retrait de Bouteflika de la course à sa succession ? Ça étonnerait que ce soit le cas.
    Les autres, qui ont insisté sur la candidature de Bouteflika, avaient peut-être plus à gagner à le voir rempiler que battre en retraite, notamment au plan de carrières personnelles et, peut-être, également en matière d’intérêts économiques. Et si leur campagne assidue n’a pas réussi à faire décider Bouteflika, elle a néanmoins étouffé les voix qui, dès juillet déjà, réclamaient une déclaration de son incapacité à assumer ses charges présidentielles.
    D’ailleurs, il n’est pas exclu que ce soit cette finalité qu’a couru tout le tapage qu’ils ont produit. Chose, au demeurant, réussie, puisque la perspective d’une élection présidentielle anticipée est à présent éloignée. Bouteflika est quasiment assuré d’aller jusqu’au terme de son mandat actuel.
    Quant à sa prétention à renouveler son bail pour après avril 2014, rien n’est moins sûr, voire la perspective même très incertaine. Même le Premier ministre Abdelmalek Sellal, qui sillonne les wilayas pour une campagne électorale à peine dissimulée, se garde bien d’affirmer quoi que ce soit à propos de la candidature de Bouteflika.
    «C’est à lui de décider en toute âme et conscience», répondait-il récemment en présence de son homologue français Jean-Marc Ayrault.
    Analysée à l’aune des montages grossiers auxquels s’oblige la présidence de la République pour rassurer sur l’évolution de son état de santé, la déclaration de Sellal prépare plutôt à un renoncement à briguer un autre mandat.
    Auquel cas, on ne tarderait pas à assister à la mise en perspective d’un plan B et, du coup, à connaître la candidature de substitution que le système a choisi d’adouber.
    S. A. I.

  • France-Algérie : le signe indien

    index et.jpeg

    Par : Mustapha Hammouche

    Les relations entre la France et l’Algérie seraient-elles frappées du signe indien ?
    Le scénario est immuable : à peine commence-t-on à louer, des deux côtés, l’avènement de la relation refondée qu’une initiative intempestive vient vite refroidir l’élan suscité par la chaleur des toasts de la dernière occasion protocolaire. En termes de coopération, ces démarches diplomatiques sont invariablement vaines. Mais en agglomérant les effets des initiatives individuelles de collectivités, d’entreprises, de négociants, d’organisations civiles et d’institutions culturelles, l’on arrive toujours à présenter un bilan qui témoigne de l’entretien d’un seuil d’échanges minimum grâce aux micro-décisions. Les politiques peuvent alors s’en emparer pour en faire “la base” d’une volonté de coopération qu’ils n’arrivent pas à traduire dans les faits.
    Par ses couacs, le volontarisme politique de circonstance finit par gêner ces échanges de modeste niveau, mais qui profitent de la sérénité de “micro-contacts”.
    Au lendemain de la visite de Chirac dans un Bab El-Oued inondé, surgissait l’illusoire serment de traité d’amitié… sur le modèle franco-allemand. La loi du 23 février 2005, même ultérieurement délestée de son article sur l’enseignement des “effets positifs de la colonisation”, vint rapidement compromettre les prétentions diplomatiques de l’époque. Contribuant à l’émergence du slogan de l’exigence de repentance qui, sans une demande d’État, allait servir l’électoralisme local.
    La hâtive lune de miel vécue avec Chirac fut rééditée avec Sarkozy dès son élection. L’arrestation à Marseille, en août 2008, du diplomate Hasseni vint remettre en cause l’idylle naissante. Il fut, plus tard, et même après l’institution de la règle des 51/49 pour les investisseurs étrangers, reproché à la France de Sarkozy de ne pas vouloir investir dans notre pays. Et tout au long de ces péripéties, l’affaire de l’assassinat des moines de Tibhirine planait comme une menace à tout moment opposable aux velléités d’amélioration des relations bilatérales.
    Puis, du côté algérien, le slogan fut : “C’est dans ce contexte de ‘re-gel’ que survient le ‘réalisme’ de Hollande : les mémoires doivent se reposer ; c’est le temps des affaires.” Mais les conditions ne sont pas réunies pour les affaires : Ayrault a pris acte des obstacles bureaucratiques qui s’opposent aux ambitions économiques françaises en Algérie. Mais, on pouvait célébrer le nouveau départ. Un autre encore.
    Il fallait donc un motif pour couper court à une euphorie que rien de fondamentalement nouveau ne justifiait. Ces semblants d’efforts butent cette fois-ci sur le plus stupide des contretemps : une boutade de mauvais goût d’un président Hollande badin mais pas toujours inspiré. “Les regrets” qu’il exprimait hier  ne suffiront sûrement pas à dissiper toute la “moins-value” qu’il vient d’infliger à une relation aussi irrégulière que la qualité de son humour.
    On l’écrivait ici, le jour de la visite d’Ayrault : les deux pays attendent “une relation prospective et apaisée. Mais pour cela, il faudra l’avènement simultané de deux pouvoirs dotés du courage et de la vision nécessaires à ce genre de rendez-vous de l’Histoire”.

    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr

  • Vulnérable Algérie

     

    L’heure est bien évidemment aux bilans en cette fin d’année tumultueuse. Que dire de la maladie du Président et l’état de convalescence de l’Algérie du fait de la vacuité de l’Exécutif dans son ensemble à quelques exceptions près ? Etat de vacuité qui a valu parfois aux Algériens d’assister, à leur corps défendant, à d’humiliantes passes d’armes entre Paris et Alger, juste après la visite du Premier ministre français. Que penser de ces passionnées polémiques «passionnelles», nées d’un passé mal assumé d’un côté comme de l’autre ? Beaucoup plus, sans aucun doute, de l’autre côté de la Méditerranée, laissant ainsi planer les incertitudes pour l’avenir, notamment parmi les Algériens vivant en France et dont la situation est des plus difficiles à vivre.

    Inquiétante est sans doute cette transition que l’on nous promet encore une fois, prolongée avec la présidentielle de 2014, laissant ainsi chez tout le monde l’intime conviction que le pays est bel et bien installé dans l’immobilisme depuis au moins une quinzaine d’années. Et que cela risque bien de durer encore, parce que rien ni personne ne pourra changer l’ordre des choses tel qu’il se présente actuellement aux citoyens.
    Plus inquiétante, pour ne pas dire préoccupante, est cette vulnérabilité économique de l’Algérie en 2013. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Il suffit en effet que les recettes d’exportation d’hydrocarbures chutent de moins de 10% – plus exactement 9,91% tel qu’il est attendu pour la fin de l’année – pour que notre excédent commercial se creuse de moitié par rapport à la même période de 2012 !

    L’Algérie aura donc perdu au 31 décembre plus de dix milliards de dollars dans son excédent commercial par rapport à l’an dernier. Ces statistiques rendues publiques par les Douanes nationales révèlent toute la fragilité de l’économie algérienne fortement dépendante, dans ses besoins et dans ceux de la population, de la mono-exportation des hydrocarbures. Dépendance à plus de 96% (96,72 plus exactement) de l’ensemble de nos recettes d’exportation, toujours selon les statistiques officielles, et que rien, pas la moindre solution de rechange, ne semble être en mesure d’y mettre un terme, pour le moment.

    C’est dire l’extrême fragilité de l’économie algérienne pour son extrême dépendance de l’extérieur et des aléas exogènes. Plus de cinquante années après l’indépendance, les choses n’ont pas grandement évolué. C’est de cette réalité que va hériter le futur président de la République. L’échéance qui s’annonce sera en soi difficile, puisqu’il s’agira ni plus ni moins d’essayer de faire en sorte que cette tendance de la dépendance vis-à-vis de l’étranger soit progressivement inversée. C’est là le défi qui attend les responsables algériens pour le moyen et long termes.

     

    Reda Bekkat
  • Du fromage de femme

    Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte

     

    6000 ans après les débuts de la civilisation, la place de la femme dans la société algérienne est encore un problème. Au mieux c'est une créature dévouée, sur terre, pour faire des enfants et baisser les yeux devant le regard masculin. Au pire, c'est le propre enfant du diable, envoyé sur la planète H pour allumer les désirs concupiscents des hommes et semer la fitna entre eux. Entre ces deux interprétations, c'est au choix, la femme peut être une esclave sexuelle, une machine à laver ou encore  une vache à lait bonne à traire.

    Justement, pourquoi ne pas utiliser toutes ces femmes qui s'ennuient pour faire du fromage ? Il y a déjà du fromage de vache, de chèvre et de brebis, pourquoi ne pas faire du fromage de femme selon le même principe, battre du lait comme on bat une femme pour obtenir cette crème épaisse avec laquelle on obtient cet aliment si apprécié ? Il suffirait de doper des femmes avec des hormones pour qu'elles soient en phase d'allaitement, puis les traire avec des tire-laits et confectionner ainsi de délicieux fromages traditionnels. Ce dispositif qui règlerait déjà une partie du chômage de la moitié adulte de la population algérienne, pourrait être décliné sous diverses formes, une version La Berbère par exemple, du nom de ce fromage qui existe déjà et possède d'ailleurs un nom d'homme comme la plupart des fromages.

    Ou la Sétifienne, la Constantinoise, bref toute une gamme de fromages avec chacun son arôme et ses épices locales. L'Algérie n’exporte que pour 34 millions de dollars de produits agricoles tout en important plus de 9 milliards de dollars en alimentation, y compris le lait. Ce qui pour un bilan de 14 années de règne est assez maigre. Les femmes étant soumises et patriotiques, l'Algérie pourrait exporter ses fromages dans le monde entier. Pour le côté moral, il suffirait d'une fetwa de Qaradaoui, connu déjà pour aimer le fromage et les petits suisses.

     

    Chawki Amari
  • Rencontre Bouteflika-Ayrault Le Petit Journal de Canal Plus dévoile le truquage vidéo de Canal Algérie

     

     

    Dans son édition d’hier, Le Petit Journal diffusé sur Canal+ a décrypté la vidéo de Canal Algérie diffusant la rencontre entre le président de la République et le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault.

    Le journal démontre que la chaine algérienne a fait un montage pour présenter Bouteflika comme dynamique, discutant et bougeant sa main huit fois. En réalité, Bouteflika n’a bougé sa main que trois fois dans la vidéo d’origine, mais ses gestes ont été pris sous plusieurs angles pour faire croire au téléspectateur que le président avait bougé sa main plusieurs fois. Tout au long de la vidéo originale le président était immobile et le Premier ministre français ne réagissait pas.

    Cette vidéo a fait un énorme buzz sur les réseaux sociaux dès les premières heures de la nuit d’hier. Les internautes algériens ne sont pas étonnés par le fait que Canal Algérie ait monté ces images et ont plutôt honte que le linge sale de l’Algérie soit ainsi étalé à l’étranger. « Le problème c’est que nous, on sait tout ça. Mais ceux qui ont monté ce reportage sont à côté de la plaque », réagit Smail sur Facebook. « On le savait déjà bien avant ces images », ajoute Fifou. « Ce n’est pas étonnant, notre pays est doué pour le truquage », souligne Fifi sur le même réseau social. Nesrine, quant à elle trouve le truquage « grave ». Abdelux pense qu’il ne « faut plus croire Canal Algérie après ce qui s’est passé ».

    Beaucoup d’internautes trouvent le truquage de Canal Algérie honteux. « La honte ! » réagit Soraya sur Facebook. « Vous nous avez foutu une honte internationale désormais », regrette Chouaib sur Twitter. Nabil fait remarquer sur Youtube que « les gens ont maintenant honte de dire qu’ils sont algériens. Où va-t-on comme ça ? »
    Didin et Astronomy sont, quant à eux, étonnés par la capacité de Canal Algérie à faire des montages. « Finalement, les gens de l’orpheline sont forts en montage quand ils le veulent bien sûr », écrit Didin sur Youtube.  Astronomy se demande pourquoi Canal Algérie ne fait pas la même chose pour le montage des films et des séries télés.

    Des Twittos et des Facebookers ont commenté l’état de santé du Président et regrettent que des parties veuillent encore que Bouteflika brigue un 4e mandat. « Il va moins bien qu’on l’imaginait…Sérieux pour un 4e mandat ? » se demande Lyes sur Twitter. « Pauvre Bouteflika. Il est malade. Il ne bouge même plus », regrette Souhil sur le même réseau social. Tita estime sur Facebook que ce trucage vise à « leurrer le peuple pour un 4e mandat ».

  • L’homme moderne

     

    Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte

     

    Il doit avoir entre 30 et 40 ans, se rase tous les deux jours, fait du sport une fois par semaine et, pour le reste, pense qu'il a encore le temps. Intelligent et moyennement cultivé, il n'a pas d'avis politique – il sait simplement que la politique c'est compliqué – ni de doctrine économique – il désire juste trouver du travail et tout ce qu'il veut en magasin. L'homme moderne se soigne sur internet, a connu sa femme sur facebook, prend ses rendez-vous par SMS et, depuis quelque temps, se rend à ses lieux de rendez-vous par la 3G. Il regarde les infos en streaming podcast, consulte la météo sur son portable et s'informe sur twitter. L'homme moderne est individualiste, il ne connaît que trois séries de chiffres par cœur : celles de ses deux téléphones ainsi que le montant exact de sa fiche de paye. Mais en groupe, il préfère voir un match du Barça plutôt que la finale de la Coupe d'Algérie, tout comme il préfère les soirées-blagues de Mascara entre amis plutôt que de flâner seul dans les rues à la recherche d'inspiration.

    Car l'homme moderne parle bien mais écoute mal, écrit mais ne lit pas, se réveille bien mais dort mal. L'homme moderne voyage mais ne s'aventure pas, sait prendre des photos mais ne sait pas regarder, s'habille bien et mange mal. Pourtant, il sait faire un peu la cuisine mais préfère que sa femme la fasse, n'a rien contre laver la vaisselle mais prétexte toujours qu'il n'a pas le temps. Car l'homme moderne a ceci de moderne qu'il ne se pose que rarement la question de la modernité. Quand on lui demande si celle-ci est compatible avec la religion telle que pensée aujourd'hui, avec un clergé de psychopathes qui explique quotidiennement la vie et les interdits et un Dieu espion qui surveille comme la NSA les moindres fait, geste, e-mail, parole de chacun, l'homme moderne s'énerve et s'angoisse. C'est à ce moment-là que l'homme moderne devient généralement archaïque.

     

    Chawki Amari
  • Bizbouss

     

     

    Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte

     

    Le sucre est cher, un peu de tendresse. Venue d'en haut pour une fois : le Président nous embrasse, c'est du moins Sellal qui l'a dit après l'avoir vu, transmettant ainsi les salutations du régent à son peuple. On aurait évidemment préféré qu'il nous embrasse directement, qu'il passe à la télévision pour nous dire qu'il nous embrasse ou qu'il envoie un SMS pour nous écrire qu'il nous embrasse, un message groupé bien sûr, payé sur le budget com de la Présidence. Mais c'est un geste affectueux quand même et d'ailleurs étonnant puisque le Président ne nous a jamais réellement portés dans son cœur, préférant envoyer des messages de condoléances aux Norvégiens après un attentat terroriste plutôt qu'aux Algériens pour une agression similaire.

    Mais c'est gentil, il nous envoie son salut, comme celui d'un vieil oncle exilé dans un pays lointain, qui aimerait nous voir mais ne peut pas. Justement, s'il ne peut venir nous voir, peut-on aller le voir ? Non, il faut être Premier ministre, algérien ou français, diplomate ou général. A ce propos d'ailleurs, l'un de ces diplomates a révélé après une entrevue que le Président ne pouvait pas parler. Comment a-t-il fait alors pour transmettre à Sellal ses embrassades au peuple ? Peut-on lire sur les lèvres un baiser ? Non, on peut l'écrire et c'est probablement ce qui s'est passé.

    Le Président a écrit à Sellal, qui a lu et transmis. Le Président va bien et il vous embrasse. Devant l'absence de vision ou d'information, c'est déjà l'amorce d'un bilan de santé et un début de programme pour 2014. Des embrassades, partout, comme pour Maradona et sa femme, ou comme pour les retrouvailles annoncées avec l'extradé ex-trader Khalifa. Bonne nouvelle, on se sentira moins seuls. Et Chakib Khelil ? Lui, c'est différent, personne ne l'a demandé en Algérie, même pas son ex-employeur, il ne viendra donc pas. Mais on l'embrasse bien fort. En dinars seulement.

     

    Chawki Amari
  • Chroniques Point Zéro

     


     

     

    L'homme qui parlait à sa chaise

     

    Taille du texte normale

     

    Dans la luxueuse résidence gardée à l'extérieur par un conglomérat d'hommes surarmés, très peu de bruits sont audibles. Domestiques ou jardiniers, agents triples ou officiers cuisiniers, tout le monde le sait, le vieil homme qui est à l'intérieur a besoin de repos après une longue et dure vie bien remplie. Mais le soir, quand les rares visiteurs autorisés à venir sont repartis avec des promesses, quelques chèques ou des promesses de chèques, la maison retrouve le calme de la grande mer des solitudes.

    Pourtant, la nuit, si l'on tend bien l'oreille, on entend des chuchotements. Que dit-il ? A qui s'adresse-t-il ? Ne parlant avec personne depuis longtemps et surtout pas avec la population qui s'agite vainement à l'extérieur, le vieil homme murmure si bas que personne ne sait ce qu'il se dit dans cette grande demeure isolée, pas même le journal officiel, pas même le DRS. Mais l'on sait que ces longs dialogues s'éternisent tard dans la nuit, jusqu'à parfois le lever d'un nouveau jour sur ce pays desséché. Mais que dit-il ? Je t'aime et veux mourir avec toi ? Une chaise peut-elle mourir ? En théorie non, elle est faite de bois ou de métal et finit à la casse ou chez les récupérateurs de meubles quand elle est hors d'usage. Mais même vivante, une chaise est en général immobile et attend que l'on vienne s'asseoir sur elle.

    Certes, il y a en qui roulent et peuvent porter leur occupant relativement assez loin. Mais, invention majeure pour l'humanité condamnée avant elle à errer debout ou à s'asseoir sur des pierres, on ne peut imaginer un pays ou un pouvoir sans chaise. Une chaise est carrée, tenue au sol par quatre pieds qui lui assurent la stabilité. Seul inconvénient, la chaise ne peut accueillir qu'une seule personne à la fois et il faut attendre que l'occupant se lève pour qu'un autre puisse s'asseoir à son tour. C'est certainement pour cette raison que le vieil homme ne se lèvera pas.

     

    Chawki Amari
  • Prévarication et expertise

     


     

     

    Par : Mustapha Hammouche

    La presse a publié, hier, de nouvelles révélations sur les malversations milliardaires de Chakib Khelil. Il semble, à travers les faits rapportés, que la manigance prévaricatrice est une activité qui occupait l’ancien ministre depuis pratiquement sa nomination. Mais il apparaît surtout qu’il opérait en toute transparence : on se souvient, par exemple, qu’il n’a pas été fait mystère de la réalisation des parts algériennes détenues sur Anadarko et Duke Energy. Et, à l’époque, aucune institution ni aucun “expert” ne s’est soucié de la pertinence économique de cette décision et encore moins des intérêts que pouvaient représenter cette Rayan Asset Management à laquelle a été confiée la gestion du placement de l’argent gagné dans la cession des actions Anadarko et Duke, par exemple.
    Pourtant, les opérations de Bourse sont des activités bénéficiant d’une publicité telle qu’elles ne peuvent échapper aux nombreux experts financiers et pétroliers que compte le pays. Or, il ne semble pas qu’avant l’intervention de la justice italienne sur les dossiers Sonatrach, l’on ait trouvé à redire sur une combine qui date de dix ans ! Mais, aujourd’hui qu’il n’est plus tabou d’accabler Chakib Khelil, l’on nous explique que l’opération a constitué un véritable hold-up visant des fonds publics.
    Des journalistes ont été régulièrement poursuivis et souvent condamnés pour avoir évoqué des faits de malversations.
    Mais ils pouvaient rarement disposer des arguments d’experts qui se tiennent soigneusement loin de la controverse. Ceux-ci préfèrent généralement attendre que le scandale soit porté sur la place publique pour venir nous entretenir de la gravité du forfait.
    Tous les secteurs “juteux” ont été victimes du dépeçage rentier systématique que le régime organise au bénéfice des “neveux”. L’agriculture a justifié des transferts considérables du Trésor public vers les comptes d’une génération spontanée d’éleveurs, de cultivateurs et de promoteurs spontanés de l’agriculture saharienne ; l’importation et la production de médicaments ont constitué un véritable domaine réservé pour descendances à pédigrée défini ; les budgets de communication institutionnelle et de production audiovisuelle publique sont distribués en fonction de filiations strictement politiques, etc. Ces secteurs, comme tous les autres, victimes de la rapine “systémique” ne manquent pas de spécialistes.
    Et pourtant, l’on a rarement assisté à des levées de boucliers contre le refinancement permanent d’une agriculture qui produit la pénurie et l’inflation, contre la production de “génériques” placebo ou contre la distribution complaisante des budgets de manifestations de prestige.
    De toute manière, c’est désormais de notoriété publique que le régime s’applique, en priorité, à organiser l’enrichissement rentier népotique. L’abus est tel qu’il n’est plus nécessaire d’être expert pour constater le détournement de vocation des budgets publics. Même dans l’affaire Sonatrach, on en sait plus grâce aux investigations au tribunal de Milan qu’à la science discrète de nos experts, spécialistes et autres universitaires qui viennent doctement, mais après coup, nous éclairer du gâchis consommé. Trop tard pour rattraper le fiasco opéré dans une espèce d’universelle et silencieuse complicité. Trop tard aussi pour former l’opinion des Algériens ; elle est faite.

    M. H.
    musthammouche@yahoo.f

  • Présidence à risque



    Par Maâmar Farah
    Ben Bella, premier président algérien, ne termine pas son mandat suite au redressement révolutionnaire du 19 juin 1965.
    Son successeur, Boumediène, n’achève pas sa mission et meurt à l’hôpital Mustapha fin 1978.
    Chadli Bendjedid, le président de la décennie quatre-vingt, «démissionne» au cours de son second mandat.
    Mohamed Boudiaf prend les rênes du pouvoir en 1992. Il est assassiné à Annaba en juin de la même année.
    Après le court passage de Ali Kafi, Zeroual est élu le 15 novembre 1995 au suffrage universel parmi quatre candidats. Il se retirera en février 1999 et ne terminera pas son mandat.
    Bouteflika est sur le point d'achever son troisième mandat mais il est à bout de souffle et gouverne à partir d'un fauteuil roulant.
    Y a-t-il une malédiction qui traîne du côté d'El Mouradia ou est-ce ce peuple si compliqué et si difficile qui «achève» ses présidents sans pitié ?
    maamarfarah20@yahoo.fr

    «Et malgré ça, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir accéder à El Mouradia ? Ce sont les «candidats kamikazes» !
    Tata Aldjia

  • no moment

    DILEM DU 18 AOUT 2013

  • Justice et mémoire

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Le Comité des droits de l’Homme des Nations unies a condamné l’Algérie dans deux nouveaux cas de disparition soumis par le Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA).
    Le comité, composé de personnalités indépendantes, observe l’application, par les États parties, du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. L’Algérie a été condamnée, par le passé, pour six autres cas de disparition.
    Dans la foulée, l’instance onusienne proclame que “l’ordonnance n°06-01 portant mise en œuvre de la Charte (pour la paix et la réconciliation), ne fait que promouvoir l’impunité et ne peut donc être jugée compatible avec les dispositions du pacte”, parce qu’“en déclarant toute plainte ou dénonciation relative aux crimes des années 1990 irrecevable, les textes d’application de la Charte privent les familles de disparus du droit fondamental à un recours effectif”.
    On remarquera que la position du comité juge le texte sur “la réconciliation nationale” incompatible avec le pacte relatif aux droits civils et politiques car il empêche les familles de disparus de recourir à la justice dans le but de faire établir la vérité et les responsabilités dans la disparition de leurs proches. Il n’est point question de victimes du terrorisme.
    C’est que la cause des victimes des terroristes a été, pour ainsi dire, très vite entendue.
    L’euphorie envoûtante de la promotion du “candidat du consensus”, rappelons-le, a imposé la confusion entre deux illusions : la magie d’une “réconciliation nationale” et la virtualité d’une “paix” qui en découlerait. Les manifestations du miracle de cette “réconciliation” en marche ont consisté à la diffusion de renoncements télévisés de proches de victimes. Les tués furent réconciliés avec leurs tueurs par procuration.
    Dans les familles des victimes, dans la société civile et dans la classe politique, des voix qui, la veille, constituaient encore des cibles potentielles du terrorisme islamiste, s’étaient élevées pour saluer la lumineuse idée de concéder l’immunité inconditionnelle aux terroristes qui admettent de se refondre dans la société.
    Puisqu’il est d’actualité de faire l’inventaire des dommages causés au pays, à l’économie et à la morale publique de ce pays en particulier, la communication du Comité des droits de l’Homme des Nations unies tombe bien pour nous rappeler que nous avons largement contribué au viol du minimum de principe qui fonde un État de droit. En renonçant ainsi à de valeurs élémentaires, comme celle du droit de toute victime à une justice, pour ne pas perturber le confort politique d’un régime qui, d’emblée, a revendiqué la toute-puissance, nous avons largué un peu de nos âmes de citoyens. Rappelons-nous : ce n’est plus à la mode, l’échec sécuritaire de la “réconciliation nationale” étant consommé, mais dix ans durant, on était sommé d’être pour la “réconciliation nationale” ou pour le terrorisme. Nous avons massivement applaudi au plébiscite d’une loi qui, pour une catégorie d’individus, la pire, suspend la loi.
    Au moment où nous nous faisons les hérauts de la justice, sur un terrain défriché pour nous par la justice italienne, l’avis du Comité des droits de l’Homme des Nations unies sonne comme un rappel de nos compromissions.
    Décidément, nous aurons, d’abord et toujours, un problème de mémoire.

    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr