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SNPSP:ALGERIA-WATCH
Les praticiens de la Santé renouent avec la protesta
par S. E. K., Le Quotidien d'Oran, 15 avril 2013
Après une «trêve» de 6 mois, le Syndicat national des Praticiens de la Santé publique (SNPSP) a décidé d'un débrayage de 3 jours renouvelable pour les journées du 22, 23 et 24 avril, une action qui sera précédée d'un sit-in le 17 avril.
Hier, le président du SNPSP Lyes Mérabet a expliqué dans une conférence de presse au siège national du syndicat à Alger, les raisons qui ont conduit le conseil national (réuni le 10 avril dernier) à opter pour le débrayage. Les praticiens de la Santé avaient cru, selon le conférencier, au moment de l'installation du nouveau ministre de la Santé, Abdelaziz Ziari fin 2012 à une prise en charge réelle de leur dossier de revendications, surtout après le feu vert donné à la même période par le Premier ministre Abdelmalek Sellal pour que les questions liées à ce dossier soient définitivement réglées. La dernière grève du SNPSP remonte au 16 décembre 2012, mais elle a été gelée, explique Mérabet, pour «laisser du temps au nouveau ministre et de le laisser travailler dans la sérénité, d'autant qu'il nous a été promis de régler le dossier des praticiens de la Santé publique». Selon le conférencier « plus de 6 mois sont passés et nous nous trouvons à la même case». Et d'ajouter que le dossier de «revendications n'a connu aucune évolution depuis».
Les praticiens de la Santé publique remettent sur la table leurs revendications socioprofessionnelles dès le 17 avril. Ils comptent les remettre à la tutelle lors du sit-in qu'ils organiseront devant le siège du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH) à Alger.
L'application de l'accord négocié en 2011 concernant l'amendement du statut particulier est le point cardinal de la plateforme de revendications auquel viennent se greffer d'autres points comme l'accès au grade principal et au grade de praticien en chef. Lyes Mérabet insistera sur le problème des anciens praticiens de la santé, pharmaciens, ou encore chirurgiens dentistes qui ont obtenu leur diplôme sous l'ancien système de formation avant les réformes introduites il y a quelques années. Ces derniers qui se trouvent classés à la 13 n'ouvrent pas droit à la catégorie 16 comme le sont les praticiens, pharmaciens et chirurgiens dentistes issus de la réforme. Le SNPSP revendique une équivalence des diplômes pour les 2 catégories. Revalorisation des primes du Sud qui, selon le SNPSP, doivent être calculées sur les nouveaux salaires de base et également les primes de contagion et de garde dont la rémunération doit être augmentée.
Le thème des droits syndicaux a pris une grande part au débat. Mérabet relèvera les nombreuses entorses commises à l'encontre du syndicaliste. Il signalera le cas d'infirmiers (10) et de médecins (3) qui ont été licenciés par l'hôpital de Bordj Bou Arreridj. Le conférencier signale que des «harcèlements et attaques verbales» contre le les militants syndicaux sont signalés dans des établissements de santé (Mila, M'Sila et Batna). Mérabet a estimé que les adhérents restent attachés à leurs revendications. Ils sont 11456 praticiens de la santé et 18 000 pharmaciens et chirurgiens dentistes à être adhérent au SNPSP, a-t-il indiqué.
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Le Maghreb par attouchements
Etrange coordination d’événements de part et d'autre de la ligne de front, sur le grand champ miné de l'édification maghrébine. Après Islam Khoualed, Algérien de 14 ans condamné au Maroc à une année de prison ferme pour attouchements sur un mineur marocain, c'est un épicier marocain qui vient d'être condamné, toujours au Maroc, à deux mois de prison pour attouchements sur un mineur algérien, par ailleurs fils d'un diplomate à Rabat. Echange diplomatique ou principe de réciprocité, ces deux histoires mettent face-à-face Islam, du nom d'une religion antisexuelle, et une épicerie, du nom d'un vieux commerce. Qu'en penser ? Que dans ces deux cas, si les victimes sont mineures, l'un des accusés est aussi mineur. Que dans ces deux cas d'affaires de mœurs mettant en jeu 4 personnes, il n'y a aucune femme, ce qui en dit long sur le Maghreb futur. Que si l'on parle beaucoup du prochain vice-président algérien, on ne savait pas qu'il y avait des vice-ambassadeurs.
Que le mineur algérien a été condamné à une année de prison, mais l'épicier marocain, majeur, n'a eu que deux mois. Finalement, les lectures sont nombreuses pour attoucher au Maroc, il vaut mieux être Marocain et un épicier y est mieux protégé qu'un fils de diplomate. C'est dans les conclusions que tout se complique. On peut imaginer la construction bloquée du Maghreb se redéployer sur des bases d'attouchements, discrets mais efficaces, loin des inimitiés de fond et des réunions bureaucratiques. Ou bien, au contraire, que ces deux affaires vont provoquer une nouvelle crispation entre les deux frères ennemis et préparer des attaques sexuelles de part et d'autre. En tout état de cause, si la frontière terrestre est toujours fermée, faisant de cette pudique ligne entre l'Algérie et le Maroc un record mondial, celui de la plus longue frontière fermée depuis le plus de temps, les frontières sexuelles restent bien ouvertes.
Chawki Amari
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Le capeur
On ne sait pas d'où le mot est tiré, de cap, capitaine ou caporal, du cap, avancée sur la mer qui fixe l'objectif au marin craintif, ou simplement de cape, cette large étoffe cousine du burnous qui sert à se recouvrir en signe d'allégeance. On sait simplement que le verbe caper est un verbe du 4e groupe qui se conjugue uniquement au présent et se définit comme authentiquement algérien. Dans un chapitre de la Moukadima qui a été censuré à l'époque par le ministère, Ibn Khaldoun aurait déjà parlé des capeurs, tribu basse d'origine indéterminée, connue pour embrasser les mains des princes, serrer celles des envahisseurs et porter un parapluie quand il ne pleut pas.
Grâce à un mode atypique de reproduction asexuée par soumission, le capeur a réussi à défier le temps, et ces derniers temps d'ailleurs, comme à chaque échéance de répartition des pouvoirs, on peut le remarquer ; le capeur parle haut et fort, n'a jamais honte ni peur du ridicule. Entre animal et végétal, cousin du labrador et voisin du lierre d'appartement, le capeur n'a pas d'avis, il épouse celui des puissants. Car la grande qualité du capeur est son polymorphisme, il peut assumer toutes les fonctions ; quand il est député, wali ou ministre, le capeur est le premier à être d'accord, quand il est simple citoyen, il est le dernier à protester.
Mais dans tous les cas, le capeur est aussi rapide qu'un lévrier, il sait que le premier qui cape est l'un des premiers à être récompensés. Car le capeur possède une philosophie de la vie particulière, articulée autour de la naissance, la ligature de l'appareil sexuel, le capage et la mort, qui signe simplement pour lui la fin du capage. Entre les deux, ce n'est pas pour lui une histoire de subsistance, le capeur pouvant être milliardaire et même avoir un journal ou un parti politique. Un capeur aime profondément caper et c'est à cela qu'on reconnaît un véritable capeur.
Chawki Amari
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EN ALGERIE:Le président des sms
Pendant que les chefs d'Etat de tous les pays naviguent, font la tournée de leurs terres, petites ou grandes, et restent en contact physique avec leur société pour voir comment apporter des solutions, le président algérien continue d'envoyer des SMS. Dernier en date, un message, de loin, envoyé à un vague séminaire sur l'armée organisé à Tébessa, repris par l'officielle APS, de loin aussi. Pourquoi l'armée ? Et pour dire quoi ?
Que même caché chez lui, devant la télévision et l'ENTV qu'il ne regarde pas, il sait ce qui se passe : «La justice jouit aujourd'hui de la compétence qui la conforte dans son action» et autres «la loi s'appliquera dans toute sa rigueur». Dans son SMS, le Président ne s'est bien sûr pas posé la question de savoir pourquoi la corruption fleurit plus dans les pays autocratiques que dans les pays démocratiques. Il y a pourtant une raison qui tient en quelques mots, en attendant la 3G dont on vient encore de promettre l'arrivée pour fin mars : sans indépendance de la justice, n'importe quel haut placé peut bloquer une enquête sur lui et ses partenaires, l'Exécutif agissant directement sur la carrière des magistrats.
Difficile après d'écouter Karim Djoudi, son ministre des Finances, affirmant que «toutes les personnes impliquées dans la corruption seront jugées, y compris les hauts fonctionnaires de l’Etat» quand on sait que pour l'affaire Khalifa, des personnalités impliquées n'ont non seulement pas été touchées, mais occupent encore aujourd'hui des postes importants dans le même Etat. En 2013, peut-être qu'il faut arrêter de faire semblant, de mentir et de faire croire qu'un pays peut se développer sans séparation des pouvoirs et sans décentralisation. Ma3lich, le printemps est là et les nouvelles fleurs aussi. Les cueillir, les sentir, les manger. 3ich la vie. Question : le président Bouteflika envoie-t-il ses SMS par Djezzy, Nedjma ou Mobilis ?
Chawki Amari
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Chômeurs : le régime fantasme sur un scénario à la arouch
| © AFPCe qui guette assurément le mouvement des chômeurs, ce n’est pas l’essoufflement de ses militants. Mais l’arsenal de subterfuges que le système déploie pour faire imploser le Comité national. Petit manuel du clonage, de la diabolisation et du redressement.
Ouargla, à la veille de la manifestation du 14 mars. Une dizaine de jeunes, des chômeurs, ont pris place sur les chaises installées dans la salle. Sur le mur, des affiches, déjà abîmées, des dernières législatives rappellent que l’on se trouve dans un local de TAJ, le parti de Amar Ghoul. Un député arrive et s’installe devant eux avec trois autres militants du parti. «Restez chez vous ! Les organisateurs de cette marche obéissent à un agenda étranger visant notre chère patrie !»
Depuis quinze jours, le système tout entier s’est mis en branle pour faire imploser le mouvement des chômeurs. Dans la presse, le leader du Comité, Tahar Belabbès, est accusé de comploter contre l’intégrité de son pays depuis l’étranger, alors que l’administration refuse de lui délivrer un passeport depuis six mois. Sur les réseaux sociaux, journalistes-relais des services ou de la Présidence voient dans la moindre photo «l’implication du Qatar» qui aurait payé les leaders du Comité. Et dans le Sud, les élus et des notables locaux sont mobilisés pour casser l’appel à la marche «Milioniya». Alors que le Comité appelle à un rassemblement à Laghouat et à Oued Souf pour «un Etat de droit», des députés (de TAJ, encore) appellent à une contre-manifestation à Ouargla pour affaiblir le mouvement.
«Ces méthodes sont les méthodes classiques du pouvoir pour affaiblir la protestation sociale depuis les années 1980, explique un ancien leader associatif. Autant la répression directe pouvait fonctionner quand l’opposition agissait dans la clandestinité, autant le système ne pouvait plus y avoir recours une fois les revendications devenues publiques. Alors il a changé de stratégie. Il a utilisé d’autres techniques.» Le noyautage, la récupération, le clonage, la décrédibilisation.
Infiltration
«Le principe est simple : tu crées ton association. On t’envoie des adhérents tous gentils qui finiront pas se retourner contre toi, raconte un proche des chômeurs du Sud. Soit ils y parviennent, ils te sortent et ils vident ton association de sa substance. Soit ils restent minoritaires et montent une dissidence qui deviendra un clone de ton association.» Les associations ne sont pas les seules visées. Les syndicats ont aussi payé très cher leur volonté de s’autonomiser de l’UGTA. Là encore, la technique est imparable : «Là où un véritable syndicat autonome appelle à une grève le samedi, le «faux» syndicat, qui prétend avoir les mêmes objectifs, appelle à une grève un autre jour. Ou la veille, déclare que le gouvernement a accepté la plateforme des revendications et que le mouvement est levé», explique Yacine Zaïd, syndicaliste et militant des droits de l’homme.
En 2009, un rapport toujours d’actualité du Comité international de soutien au syndicalisme autonome algérien écrivait : «Dans l’Algérie des années 2000, animer un syndicat autonome consiste autant à défendre les travailleurs qu’à esquiver les manœuvres incessantes de déstabilisation, d’infiltration et de corruption du pouvoir. Les organisations syndicales indépendantes, en refusant toute sujétion autre que celle due à leurs adhérents, sont la cible principale de l’action des services de la police politique de l’armée, le DRS.»
Le Syndicat national autonome des personnels de l’administration en sait quelque chose (voir encadré ci-contre). En politique, on appelle cette tactique le «redressement». Quasiment tous les partis historiques ont eu à en subir les redoutables effets ces derniers mois. En 2009 déjà, le CISA détaillait la règle du jeu : «Les partis légalisés, ayant encore une base réelle et une direction indépendante du pouvoir, ont été systématiquement depuis 1990 l’objet de manœuvres de divisions internes. Scénario classique : des militants ‘‘dissidents’’, agissant sur ordre, décident d’un congrès de ‘‘redressement’’. Une ‘‘direction’’ est élue dans les conditions les plus illégales et le parti passe sous la coupe du pouvoir.»
Frontières
L’autre carte jouée par le système, c’est celle de la régionalisation. «En 2001, le pouvoir a réussi à régionaliser le mouvement citoyen de Kabylie en lui attribuant des leaders d’opinion qui ne pouvaient avoir une adhésion nationale, se souvient Karim Tabbou, ancien secrétaire général du Front des forces socialistes. Il est même allé très loin en poussant certains à réclamer l’autonomie pour empêcher le courant de prendre une envergure nationale. Sa technique : fixer des frontières et mobiliser les spécificités régionales, les archaïsmes, la corruption et la cooptation de faux représentants.»
Pour l’ancien leader du premier parti d’opposition, ce calcul est une erreur, car le pays ne peut être fort et stable que grâce à une société civile solide. «Des jeunes qui revendiquent ont un projet national, contrairement au pouvoir qui est un club d’amis qui prône le régionalisme. Le pouvoir politique ne peut être fort que par le soutien de sa population.» Là réside tout le paradoxe. Car le régime casse les contre-pouvoirs pour assurer son maintien. «Le problème, c’est que le régime attaque toute force naissante et critique en créant un clone pour la casser, observe Mouloud Boumghar, juriste. Sa démarche est une démarche de destruction. Il est incapable de susciter un engouement spontané qui lui soit favorable et lorsqu’il crée des syndicats ou des associations à sa solde, ils bénéficient de la complaisance de l’administration et n’attirent, avec tout l’argent que le pouvoir déverse sur eux, que les opportunistes. Avec le clonage, il crée de la confusion et avec «sa» société civile, il achève de détruire l’image des syndicats et associations aux yeux des Algériens.
L’objectif est clair : la décrédibilisation de la société civile pour susciter le rejet et la démobilisation.» Un militant associatif du Sud résume : «Pour le pouvoir algérien, la respiration normale de la société constitue une menace. Bien sûr, ces techniques de gestion de la société ne sont pas propres à l’Algérie. Tous les régimes autoritaires fonctionnent comme ça. En France, par exemple, les RG recueillent des informations et leur travail s’arrête là. S’ils les utilisent, c’est pour protéger les intérêts du pays à l’étranger, pas contre leurs propres citoyens au moment où ils exercent leurs droits constitutionnels.»
L’objectif de ces manipulations ? Couper les têtes pour dire : «Vous voyez, il n’y a pas de leader, ce sont de simples jacqueries.» Ou empêcher l’émergence d’un leader naturel pour ne négocier qu’avec les leaders que le régime a lui-même fabriqués. «Une logique contre-productive, note un proche du Comité des chômeurs. Car en faisant émerger celui d’à-côté, qui leur assure médiocrité et allégeance, ils cassent la valeur travail/mérite.» Détail rassurant : le complot ne marche pas à tous les coups. «Parfois ils réussissent – comme lors de l´élection présidentielle de 2004 où l´on a vendu avec maestria la thèse de la «neutralité de l´Armée» par exemple, les gens ont cru jusqu’au bout que l’armée était neutre, rappelle le politologue Mohammed Hachemaoui, chercheur au German Institute for International Affairs de Berlin.
FIS
Parfois ils échouent. Avec le FIS, l´appareil prétorien n’a pas compris qu’il avait en face de lui un parti populaire, un parti de masse. Lors du congrès de Batna en 1991, les gens cadres intermédiaires du FIS avaient fini par comprendre le piège de la grève insurrectionnelle de juin 1991 : ils ont décidé d´écarter le chef de l’organique du parti, Saïd Guechi, tant il était perçu comme le relais du DRS de la police politique. Une nouvelle direction menée par Abdelkader Hachani a émergé, déjouant ainsi complètement les plans de l’appareil autoritaire.
Pis, Hachani s’est révélé un politique : il a écarté les radicaux aussi bien que les éléments soupçonnés de rouler pour la police politique, et évité l’implosion du parti. Modéré, il demandait le respect de la Constitution de 1989. Le complot de la grève insurrectionnelle du FIS a certes permis à l’appareil autoritaire d’atteindre son premier objectif immédiat, celui de faire tomber les réformateurs du gouvernement, mais a échoué à atteindre son objectif ultime : celui de reprendre le contrôle de la transition par la récupération ou l’émiettement du FIS.
Piégé par Hachani, qui s’est de surcroît rapproché, entre les deux tours des législatives de décembre 1991, du FLN de Mehri et du FFS d’Aït Ahmed, l’appareil autoritaire n’avait plus d’autre choix pour arrêter la transition démocratique avant qu’elle n’atteigne son point de non-retour, que la solution du coup d’Etat. Le coût politique, humain, social, économique et moral de cette logique de survie du régime autoritaire est énorme. Ses conséquences sont visibles aujourd´hui encore.»
Les manipulations peuvent-elles miner la solidarité des chômeurs ? Il est encore trop tôt pour le dire. Le mouvement reste fragile. «Même s’il fait preuve d’une certaine maturité en déjouant toute tentative de récupération et tout débordement», comme l’observe le sociologue Saïb Musette. «Il est menacé par un double danger, estime Fodil Boumala, un des fondateurs de l’ancienne Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) qui a aussi explosé en plein vol après quelques mois d’existence, malmenée par le régime mais aussi (et surtout ?) victime de luttes partisanes internes. D’un côté, par les tentatives de récupération du pouvoir. De l’autre, par celles des mouvement dits ‘‘d’opposition’’, comme Rachad (les ex-FIS à l’étranger, ndlr).»
En tardant à réagir et en jouant le pourrissement, autre technique, le régime pourrait également parvenir à le neutraliser. A moins qu’il ne décide de distribuer la rente sous forme de budgets et d’emplois, ce qui aurait le même effet. Mais le mouvement développe aussi, de façon consciente et inconsciente, des parades à ces stratégies de sape. L’inéluctable politisation de revendications d’abord économiques (accès à l’emploi, à la formation, à un salaire) en est une.
Le dernier communiqué du Comité — «Toutes les décisions du gouvernement à la suite du dernier mouvement de revendications ne peuvent être appliquées en l’absence d’institutions propres et crédibles qui appliqueraient la loi sur le terrain» — rend très clair le tournant qu’il est en train d’amorcer. «Depuis 2011, on nous dit qu’il faut rester sur des revendications socioéconomiques, s’insurge un militant. L’Etat est d’accord quand on réclame du pain, du sucre ou des emplois, mais au nom de quoi on n’aurait pas le droit de parler de politique ?»
Rachid Aouin, membre du Comité, essaie de minimiser : «Nous n’appelons pas au ‘‘départ d’un régime corrompu’’, nous voulons simplement que les hommes adéquats soient placés dans les postes adéquats. Il faut des institutions crédibles pour bien appliquer les mesures promises.» Mais pour le politologue Mohammed Hachemaoui, il n’y a rien de plus «politique» que la revendication d’un Etat de droit. «Dénoncer des inégalités socioéconomiques est profondément politique car cela revient à dénoncer la corruption Refuser de parler avec les instances du pouvoir formel et exiger de discuter avec les représentants du pouvoir réel révèle le niveau de politisation élevé des leaders de ce nouveau mouvement social, assure-t-il.
Statu quo
En Tunisie, le mouvement social du bassin minier de Gafsa, en 2008, ne revendiquait pas la chute du régime ; ses revendications n’en étaient pas moins démocratiques, donc politiques. Ces six longs mois de résistance tenace face à la dictature de Ben Ali constituent même le socle de la révolution tunisienne. Tahar Belabbès et ses amis, en déjouant les dispositifs de la répression et du clientélisme, ont administré un effet de démonstration. Leur mouvement social constitue de ce point de vue le point de départ d’un nouveau cycle de contestations. Or, la corruption politique, qui colonise l’Etat et génère le mal-développement, creuse les inégalités et alimente la prise de parole des laissés-pour-compte. Cette contradiction qui habite le système algérien ne peut pas tenir longtemps avec un statu quo autoritaire.»
L’autre force du mouvement, c’est sa cohésion interne. «Malheureusement pour le pouvoir, Tahar Belabbès ou même Abdelmalek Aïbek (le numéro 2 du Comité, ndlr) sont maintenant très connus. Et si un communiqué est diffusé sans qu’aucun des deux ne le signe, les chômeurs vont se méfier», assure Yacine Zaïd. La politologue spécialiste de l’Algérie à la Fondation sciences et politique de Berlin, Isabelle Werenfels, constate aussi que «la technique du pouvoir pour neutraliser ce genre de mouvement consiste à créer de la méfiance à l’intérieur même de ces initiatives. Or, dans ce cas précis, cette tâche lui est difficile parce que la proximité qui règne entre les chômeurs (réunions de quartier, leaders proches et bien identifiés…) crée justement de la confiance interne.»
Résultat : à Laghouat, les chômeurs qui manifesteront ce samedi passeront aussi un message au wali. «Pendant que les meneurs étaient jetés en prison (condamnation à un mois de prison ferme pour des manifestants début mars, ndlr), le wali de Laghouat choisissait de recevoir ceux qui l’intéressaient, rappelle Yacine Zaïd. Les chômeurs ne sont pas dupes : ils comptent bien lui dire que ces gens-là ne les représentent pas.»
Abdelmalek Aïbek regarde aussi avec beaucoup de recul les mouvements parallèles en train de se former. «Une tactique prévisible. La rue est consciente de tout cela. La preuve, les députés que le gouvernement utilise comme des pompiers ont été chassés par la population à Ouargla !» Isabelle Werenfels pense que c’est de cette adhésion que le Comité peut tirer sa plus grande force. «Si ce mouvement a l’adhésion de différentes couches sociales, des femmes notamment, il pourra mobiliser encore plus de segments et il sera alors plus difficile au pouvoir de le casser. Et s’il échappe en plus aux cercles de zaouïas et des tribus, il sera encore plus compliqué de le diviser.»
Sidi Bouzid
Enfin, les médias dont les réseaux sociaux, contribuent aussi à rendre la manipulation plus visible. «Le pouvoir pouvait bien accuser les arouch de séparatistes, personne n’était là pour dire le contraire à part eux. Aujourd’hui, il existe des images pour contrer son discours, note Yacine Zaïd. Lors de la manifestation du 14 mars à Ouargla, tout le monde a vu à la télévision les militants du Comité hisser le drapeau national !» Le sociologue Saïb Musette préfère voir dans le succès de la manifestation du 14 mars et l’absence de réponse policière «une nouvelle donne» qui «augure d’un changement dans l’écoute de la société civile. Le dialogue social devient possible. C’est de cette manière que les principes de la non-violence peuvent être intériorisés de part et d’autre».
Le gouvernement a même demandé à rencontrer les chômeurs du Comité. Pour Fodil Boumala, le gouvernement n’a plus le choix. «Depuis 1999, le discours officiel a toujours mis en avant les ‘‘réalisations socioéconomiques’’ en mettant de côté les réformes de l’Etat, la justice, la gouvernance. Il a voulu banaliser les revendications politiques et répondre grâce à la rente aux revendications socioéconomiques.
Mais cette démarche a échoué. Il se retrouve maintenant dans l’impasse. Alors il fait comme il a toujours fait : entre la carotte et le bâton, il improvise.» Isabelle Werenfels considère aussi que le système réagit aussi «en retard» comme il a l’habitude de le faire face à ce qui survient «en périphérie», alors que «les mouvements y sont plus profonds», puisque loin du centre, ils ont pris le temps de se construire et d’émerger. «Dans la mentalité du pouvoir, pas seulement en Algérie, en Europe aussi, le danger ne peut venir que des grandes villes. Dans le Sud, le pouvoir voyait venir d’autres dangers : terrorisme ou instabilité régionale, remarque-t-elle. En Tunisie, le gouvernement délaisse complètement la misère des régions intérieures, comme Gafsa et Redeyef. Ennahda n’a pas retenu la leçon de Sidi Bouzid…»
Les clones n’auront pas la peau du Snapap
«Si le vrai Snapap, dirigé par Rachid Malaoui, résiste à l’implosion, c’est d’une part parce que son syndicat n’a pas offert le terrain favorable à la manipulation, reconnaît Mouloud Boumghar en parlant du président du Syndicat national autonome du personnel de l’administration publique. Il a réussi à préserver l’indépendance du vrai Snapap à l’égard du pouvoir et aussi le mettre à l’abri des luttes partisanes en insistant sur l’autonomie du syndicat à l’égard de tout parti politique, même démocrate et de gauche.»Après une première tentative de clonage en 2002, le Snapap est virussé par un clone en 2004. «Ses dirigeants ayant refusé de soutenir la candidature de Abdelaziz Bouteflika à la présidentielle d’avril, un «dissident» isolé organisa un congrès qui bénéficia du soutien actif de l’administration, peut-on lire dans le rapport 2009 du Comité international de soutien au syndicalisme autonome algérien. Immédiatement ce Snapap-bis reçut une subvention, alors que le Snapap n’eut droit qu’à de dérisoires soutiens conjoncturels des pouvoirs publics. Au mépris de la loi et de la réalité factuelle, la justice a attribué au Snapap-bis le petit appartement (avec la documentation et le matériel entreposés) qui servait de siège au syndicat. L’expulsion manu militari des occupants légitimes s’est effectuée avec brutalité et sans aucun recours possible.»
Presque dix ans plus tard, Rachid Malaoui, le président du Snapap, tient bon face à celui qui est présenté comme le véritable interlocuteur du pouvoir à la télé, Belkacem Felfoul. «Il faut dire qu’il mène des campagnes de sensibilisation sur le clonage auprès de sa base et des travailleurs, ajoute une militante. Nous sommes très au fait des menaces qui pèsent sur notre cohésion.» Et Mouloud Boumghar d’ajouter : «Il a aussi aidé à la création des collectifs — chômeurs, bloggeurs… — a su tisser un réseau d’amitiés syndicales à l’international, qui lui donnent une bonne visibilité et permet de distinguer le vrai syndicat qui défend les droits des travailleurs du faux, fruit du clonage, relais du régime auprès des travailleurs. Enfin, et c’est très important, le vrai Snapap a des positions claires sur l’articulation des luttes sociales et des luttes pour les droits de l’homme et la démocratie. Il est très actif sur le terrain de la défense des droits de l’homme et des libertés publiques (liberté syndicale, d’association, de réunion, droit de grève...) et de la lutte pour la démocratie. Cela fait une très nette différence avec son clone.»
6 victimes du noyautage
1-Le Mouvement culturel berbère
Dans les années 80, le mouvement demandait la reconnaissance de tamazigh comme langue officielle. Mais après «l’ouverture» de 1989, des leaders comme Ferhat Mehenni, Saïd Sadi ou Mokrane Aït Larbi ont voulu structurer le mouvement en parti politique, le RCD. Une initiative qui a déplu aux éléments FFS du MCB qui ont, du coup, accusé le pouvoir d’avoir divisé le mouvement. C’est de là que naîtront des implosions en série (trois grandes) jusqu’à «l’ultime» étape : la création par Mehenni du MAK et d’un «gouvernement kabyle provisoire».
2-Le Parti social démocrateLe premier parti agréé en 1989 a vite été victime de la toute première opération de redressement. Porté par des avocats, des universitaires, des artistes des commerçants, ce parti d’élite mené par Abderrahmane Ajrid a rapidement effrayé le régime. Une crise «préfabriquée» scindera le parti en deux tendances et enterrera la formation politique très vite. Depuis, la pratique s’est répandue.
3-Les arouchLe pouvoir a récupéré des éléments actifs (qu’on appellera les «dialoguistes») de ces comités de village, qui ont pu fédérer d’autres membres. C’est une forme de corruption par cooptation. Le pouvoir a pu les diaboliser (régionalisme) avant d’en récupérer une partie après une longue période de pourrissement pour que le mouvement s’essoufle.
4-Le syndicat des journalistesLe combat des journalistes algériens, depuis les années 1970, a été la cible du régime. Le premier mouvement structuré, le MJA, juste après Octobre 1988, a vite implosé sous la pression des luttes idéologiques internes, en apparence. L’AJA, au début des années 1990, a connu le même sort en plein déchirements politiques qui facilitèrent le noyautage et l’implosion. Le SNJA, créé au milieu des années 1990, a été grossièrement récupéré par la police politique. Ne survivra que le SNJ depuis 1998, qui fait face à des divisions de leadership et qui voit se créer en parallèle le FNJA, affilié à... l’UGTA !
5-Les syndicats autonomes
Pour le Comité international de soutien au syndicalisme autonome algérien, le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) de Larbi Nouar, actif depuis le début des années 2000, n’a obtenu son agrément que le 10 juillet 2007, quasiment en même temps que son clone, le Snapest de Meziane Mériane, (les prétendus dissidents ont en effet – après hésitations dues à l’adoption tardive d’une « stratégie» – légèrement modifié le nom de l’organisation). Le clonage concerne même les regroupements de syndicats autonomes. Créée en avril 2006, l’intersyndicale de la Fonction publique (IAFP), réunissant les authentiques syndicats autonomes, s’est vue immédiatement dupliquée par un clone dénommé «Coordination des syndicats de la Fonction publique ».
6-La Ligue des droits de l’hommeQue reste-t-il de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) de maître Ali Yahia Abdennour, des années 1990 ? Des divisions. Deux ligues, l’une, aile Hocine Zahouane et l’autre, aile Mostefa Bouchachi (remplacé par Noureddine Benissad). Le pouvoir ne leur aura jamais pardonné de mettre sur la table le dossier des disparus et des exécutions extrajudiciaires, de défendre les islamistes dans les tribunaux.
Une crise précipitée par ailleurs par l’absence de stratégie, le centralisme (pour ne pas dire le zaïmisme), les luttes partisanes autour du FFS à l’intérieur même de la Ligue. Quant à la première, la Ligue algérienne des droits de l’homme, basée à Constantine sous la houlette de Boudjemaâ Ghechir, se retrouve de plus en plus isolée.Adlène Meddi, Mélanie Matarese
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La vengeance, centrale et ancestrale
Pourquoi tuer des enfants ? C'est la question qu'ont dû se poser les parents des deux enfants de 10 et 9 ans qui, après avoir été portés disparus à Constantine, ont été retrouvés morts dans des circonstances non élucidées. Les chiffres, au sujet de ce phénomène qui prend de l'ampleur, ne sont d'ailleurs eux-mêmes pas très clairs : 5e cas d'enlèvement en 2012, selon la DGSN, 180 pour le réseau NADA qui a mis en place un numéro vert (le 3330) pour donner l'alerte. Mais pourquoi des enfants ? D'après la police toujours, ces kidnappings ont souvent pour motif la vengeance, généralement celle de proches.
On s'en doutait un peu : la vengeance, moteur central et ancestral, est le déclencheur de beaucoup d'interactions, délits et décisions officielles. Il ne se passe pas un jour sans que des actes de vengeance ne soient enregistrés, étant entendu qu'en Algérie, celui qui ne se venge pas est considéré comme un lâche, suprême insulte sur la terre des guerriers. On pourrait noter que la vengeance ne peut que s'amplifier dans un pays où la justice est souvent inefficace, voire soumise à la puissance de l'argent, mais ce n'est pas le fond du problème. La vengeance vient de loin, du fond des âges berbères et est équitablement répartie.
Beaucoup de ministres sont souvent méprisants simplement pour se venger des brimades qu'ils ont connues ou de supérieurs qui leur ont mené la vie dure, tout comme le décideur déteste son peuple parce qu'il lui renvoie sa propre image difficile. Du plus bas de l'échelle au plus haut, on se venge, tout comme l'actuel Président se venge pour avoir été éjecté en 1980. Ce qui explique pourquoi il n'a pas l'air intéressé par son peuple et n’a pas réussi à faire de l’Algérie un pays émergent en 14 ans de règne avec 600 milliards de dollars en poche. Comme beaucoup d'Algériens, son moteur est la vengeance. Pour le reste, il n'a pas d'enfant, il ne peut pas comprendre.
Chawki Amari
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le non lieu de khalifa
Le procès khalifa acte ii fixé au 2 avril
Le président du tribunal criminel rejugera l’affaire
Par : Nissa HAMMADI
Mourad Medelci, Abou-Djerra Soltani, Karim Djoudi, Mohamed Terbeche, Abdelmadjid Sidi-Saïd et Mohamed Laksaci ne passeront à la barre que pour répondre à des questions supplémentaires et apporter quelques précisions que le juge estimera utiles.
C’est l’actuel président du tribunal criminel et vice-président de la cour de Blida, Antar Menouar, qui va diriger le procès en cassation de Khalifa Bank annoncé pour le 2 avril prochain. Le magistrat Antar Menouar a plus de 25 ans d’expérience.
Il a occupé auparavant le poste de président de la chambre pénale au niveau de la même cour et a été, notamment, nommé procureur à Chlef et plusieurs fois juge d’instruction.
Le procès de Khalifa Bank aura donc lieu devant le tribunal criminel de Blida autrement composé, après l’acceptation par la Cour suprême, le 12 janvier 2012, des pourvois en cassation introduits, à la fois, par le ministère public et la défense.
Au total, 78 pourvois en cassation ont été validés par cette instance, alors que 17 autres accusés se sont désistés de ce droit.
Il faut savoir que la Cour suprême se prononce sur la forme et non pas sur le fond de l’affaire. Si le droit n’a pas été appliqué, si la procédure n’a pas été respectée et si elle estime que les questions ont été mal posées aux personnes impliquées, elle tranche en faveur de l’acceptation des pourvois en cassation. Ainsi, les hauts responsables cités dans cette affaire en tant que témoins durant le procès en première instance, tenu en 2007, garderont cette qualité. C’est ainsi que Mourad Medelci, Abou-Djerra Soltani, Karim Djoudi, Mohamed Terbeche, Abdelmadjid Sidi-Saïd et Mohamed Laksaci ne passeront à la barre que pour répondre à des questions supplémentaires et apporter quelques précisions que le juge estimera utiles. A contrario, cette affaire va être rejugée en fonction de toutes les attributions que détient le tribunal criminel qui se conformera à l’arrêt de renvoi de la chambre d’accusation, nous explique un avocat. “Cela sera un nouveau procès qui peut alléger des peines et aller jusqu'à l’acquittement dans certains cas, comme il peut alourdir les peines”, ajoute notre source. Les convocations ont été déjà envoyées à toutes les personnes impliquées dans cette affaire. Mais, hier, la date de ce procès n’était pas encore affichée au niveau de la cour de Blida.
En mars 2007, 94 personnes étaient présentes dans le box des accusés. Une dizaine d’autres était en fuite, dont Abdelmoumen Khelifa. Ils ont été jugés pour constitution d’association de malfaiteurs, vol qualifié, escroquerie, abus de confiance et falsification de documents officiels. La Banque d’Algérie avait, en effet, constaté, en 2003, un trou de 3,2 milliards de dinars dans la caisse principale de la banque Khalifa. Des peines allant jusqu'à la perpétuité ont été prononcées à l'encontre des principaux mis en cause.
Le procès en appel de l’affaire Khalifa Bank se déroulera dans un contexte tout autre, caractérisé par une succession d’affaires de corruption dans lesquelles des responsables réputés proches du président de la République sont cités.
Les dernières révélations sur la gestion de Sonatrach ont fait réagir le président Bouteflika qui, dans une déclaration à l’occasion du double anniversaire de la création de l’Union générale des travailleurs algériens et la nationalisation des hydrocarbures, a soutenu qu’il ne pouvait “passer sous silence ces scandales révélés récemment par la presse touchant la gestion de Sonatrach” et qui soulèvent sa “révolte” et sa “réprobation”, ajoutant qu’il avait “confiance en la justice pour tirer au clair l’écheveau de ces informations, situer les responsabilités et appliquer avec rigueur et fermeté les sanctions prévues par notre législation”. L’enquête ouverte par le parquet de Milan a concerné le dossier Saipem.
Les investigations de la justice italienne sont parvenues à établir des liens avérés avec des personnalités algériennes en poste au moment des faits et soupçonnées d’avoir reçu des pots-de-vin. C’est la première fois que le chef de l’État se prononce sur une affaire précise, sortant ainsi du cadre du discours général et habituel sur la corruption.
“Il faut situer les responsabilités avec rigueur et fermeté”, dit-il à l’adresse des juges algériens. De telles déclarations auront-elles un écho positif sur le terrain, sachant que le Syndicat des magistrats lui-même a reconnu, il y a quelques jours, que la justice était dépourvue de toute autonomie et dépendait du pouvoir exécutif ? Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme (CNCPPDH), dans le rapport annuel sur la situation des droits de l’Homme, a estimé lui aussi que l’indépendance de la justice en Algérie est tout simplement “absente”.
On ne peut, à partir de la que s’interroger sur les véritables intentions du Président. Ira-il jusqu’au bout de ses promesses ou ses propos étaient seulement destinés à sauver la face, après le traitement rigoureux réservé par la justice italienne à cette affaire ? La tournure que prendra le procès Khalifa Bank acte II, celui de Sonatrach et l’autouroute Est-Ouest nous donnera certainement des indices précieux sur les desseins du président de la République. -
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Le retour de la main
Pendant que le Premier ministre Sellal rencontrait des notables à Illizi, des milliers de chômeurs tentaient de marcher de Ouargla à Hassi Messaoud pour exiger un travail. Le Premier ministre ne les a pas rencontrés, mais il a quand même pris une minute pour parler d'eux. Pour lui, il y a un groupuscule qui s'agite pour séparer le Nord du Sud, faisant marcher les Sudistes pour déstabiliser le pays. Certainement la main de l'étranger qui, après avoir détourné des milliards à Sonatrach, placé l'honnête Saïdani au FLN et envoyé ses enfants à l'étranger, s'attaque maintenant au Sud.
On s'attendait à quelque chose de plus intelligent, de nouvelles mesures pour la création d'entreprises ou des baisses de charges sociales pour le recrutement de travailleurs, ou tout au moins des indications sur les équations et méthodes statistiques qui ont permis d'annoncer un taux officiel de chômage à 9%, record mondial. La confiance étant montée à l'envers, c'est à nous de dire à M. Sellal de ne pas s'inquiéter ; le Nord et le Sud sont unis, soumis à la même incompétence nationale, tous deux en colère contre la dilapidation des derniers publics et travaillés équitablement par la main de l'étranger. Du Nord au Sud, ils sont matraqués et arrêtés par la même police nationale et emprisonnés par la même justice nationale quand ils demandent quelque chose que le Premier ministre ne peut leur offrir.
Seule différence, pour ces milliers de chômeurs qui ont marché pour demander une plus juste répartition des richesses : l'explication ministérielle de leur geste a valeur d'insulte. Si vous êtes chômeur et pas content de l'être, c'est simplement parce que vous êtes piloté par le diable. Alors qu'il est prévu dans le plan quinquennal de vous offrir du travail au Paradis. Certainement à creuser à la main les tranchées des rivières de miel dans lesquelles les dirigeants du Nord se vautrent déjà sur Terre.
Chawki Amari
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Ce matin, la Maison des syndicats à Alger a été encerclé e par la police de l ’ Etat algérien. En recourant aux forces de répression, le Pouvoir algérien veut interdire le Forum maghrébin pour la lutte contre le chômage et la précarité. Plusieurs participant - es venu - es de Tunisie, du Maroc, de Mauritanie sont retenu - es au commissariat. L ’ Union syndicale Solidaires dénonce la ré pression et l ’ atteinte à la liberté de réunion, d ’ expression et d ’ organisation. Le 20 f évrier 2013 L’Union syndicale Solidaires salue les organisations de chômeurs et chômeuses d’Algérie, du Maroc, de Tunisie, de Mauritanie, réunies à Alger du 19 au 21 février 2013 L 'Union syndicale Solidaires salue le forum maghrébin pour la lutte contre le chômage et le travail précaire qui se tiendra à Alger du 19 au 21 février. Cette initiative organisée ave le soutien actif du syndicalisme autonome algérien et notamment du SNAPAP , contribuera à unifier les luttes populaires dans les pays du Maghreb. Lors de la réunion tenue à Rabat, en septembre 2012, l’Association Nationale des Diplômés Chômeurs du Maroc (ANDCM), l'Union des Diplômés Chômeurs de Tunisie (UDC), le comité nation al des contrats pré - emploi et filet social d'Algérie (SNAPAP), avaient décidé de r enforcer leurs liens, de mettre en place un réseau pour développer les luttes. Le réseau syndical e uro - méditerranéen, dont l’Union syndicale Solidaires est membre, avait aid é à la tenue de cette renco ntre. Nous avions ainsi pris en charge la participation d’un représentant des associations de chômeurs et chômeuses de France (A.C. !, APEIS, MNCP), afin de renforcer les liens internationaux. Le forum maghrébin pour la lutte c ontre le chômage et le travail précaire qui se tient à Alger va permettre d’aller de l’avant dans la coordination des résistances, dans l’in ternationalisation concrète des luttes, et permettra aussi de renforcer les actions de chacune des associations. Pa rticiperont à ce forum, le comité national des contrats pré - emploi et f ilet social d’Algérie), l’Union des Diplômés Chômeurs (UDC) de Tunisie, l’Association Nationale des Diplômés Chômeurs (ANDCM) du Maroc, l’Association Mauritanienne des Diplômés Chômeur s (AMDC) de Mauritanie, le comité national pour la défense des droits des chômeurs (Algérie), le comité national des diplômés chômeurs (Algérie), la ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Algérie). Organisations de chômeuses et de chôme urs d'une part, syndica ts d'autre part, ne sont pas en concurrence. Notre objectif commun est la défense des droits collectifs et individuels et de créer les conditions d'une transformation sociale de la société . L’Union syndicale Solidaires souhaite plein e réussite aux organisations qui seront présentes à ce forum et leur propose de poursuivre et amplifier le travail commun au plan international. Pour l ’ Union syndicale Solidaires : Christian Mahieux , secrétaire national
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Algerie:La problématique du trépied
Au départ, pourquoi pas ? Même si la société a toujours été exclue de la décision, la structure du pouvoir éclatée en trois centres – le DRS, l'armée et la Présidence – était en théorie la garantie de l'impossibilité d'une dérive unilatérale. Sauf que ce modèle en trépied, installé sur le dos de la population (trois pieds, ça fait mal, d'autant qu'ils sont lourds), est devenu invivable, créant de l'inertie, de la corruption et de l'incompétence. Chaque clan a des dossiers sur les autres, ses hommes et ses réseaux ; tout s'annule, rien ne sort et le match des morts se poursuit, la balle au centre étant aussi immobile que les spectateurs atomisés.
Mais le trépied devient bancal, il se déséquilibre et, pour la Présidence, l'échec est arrivé en stériles années de règne. Après l'effondrement de son alliance et les départs de Soltani, Belkhadem et Ouyahia, après les mises en accusation des proches du Président, Chakib Khelil puis Mohamed Bedjaoui, le roi a été patiemment dénudé par ses adversaires. Mais qui sont ces adversaires ? Le DRS ? L'armée, les lobbys financiers ou Mickey Mouse ? Peut-on penser que les magistrats italiens soient liés à un complot contre le Président ? Evidemment non, le Président et son entourage, en protégeant ces réseaux troubles d'hommes de confiance dont la vie et le destin sont à l'extérieur du pays, aura lui-même signé sa fin. Ce qui, en théorie, profiterait aux deux autres éléments du trépied.
Sauf qu'un trépied dont on scie le troisième pied tombe (sur la population bien sûr), d'où la nécessité urgente de redéfinir la structure. En s'appuyant sur la société, d'une part, par des institutions démocratiques et sur l'élite gouvernante de l'autre, par une vision éclairée au service de l'intérêt national. Car on peut tenir sur deux pieds, ça s'appelle en général un homme. Et un homme ça marche, contrairement à un trépied.
Chawki Amari
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L'échelle miniature
Le bilan est tombé, les survivants fêtés et les morts enterrés. L'opération menée à In Amenas a été un succès sur le faible nombre d'otages tués, ou un autre succès sur le grand nombre d'otages libérés. Mais elle a aussi pu être un échec, sur le calcul précis de la mort, problématique universelle. Pourtant, l'histoire n'est pas là, elle est dans la perception de l'opération où personne n'était mais sur laquelle chacun a un avis propre. Que l'on soit opposant au régime algérien, à son président, à l'armée algérienne ou à l'Etat algérien, ce qui n'est pas la même chose, par la méthode, la conclusion provisoire n'est pas la même.
Par le calcul du nombre de morts ou l'éradication du terrorisme, les avis divergent, l'Algérie est de toute manière un immense site plein de gaz, surveillé par l'armée, avec 36 millions d'otages à l'intérieur. Mais par une question d'échelle, comment peut-on juger l'opération ? Avec ce que l'on a, quand on est un Premier ministre japonais élu par les Japonais, on peut qualifier l'opération d'échec quand des Japonais y meurent. Quand on est Français et que l'on a encore des comptes à régler ou chef de gouvernement de gauche et l'on vend de la guerre, comment qualifier l'opération ? Avec beaucoup de prudence diplomatique comme l'ont fait les décideurs français, Marine Le Pen y compris, ou avec beaucoup de ressentiment comme l'ont fait les médias du même pays.
Mais en termes de territoire, il faut rappeler que l'Algérie n'a obligé personne à venir y travailler à 30 000 dollars par mois et c'est donc aux Algériens d'avoir un avis. Sauf qu'ils n'en ont pas un, mais plusieurs. Connus pour tout comprendre, tout surdéterminer par des optiques d'échelle, comment un homme, Algérien, qui n'a toujours pas compris ce que veut sa femme, comment une femme, Algérienne, qui n'a toujours pas compris ce que veut son mari, peuvent avoir un avis pertinent sur ce qui s'est passé à In Amenas ?
Chawki Amari
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la france et la censure sur réseaux sociaux
lire la suite ici france va en guerre
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Comme il a dit Fabius
Par Maamar Farah
Certains de nos responsables ont réagi comme si la donne ne venait pas subitement de changer avec l'arrivée des troupes françaises au Nord-Mali, nous rappelant à satiété les positions de l'Algérie en faveur du... dialogue ! Mais l'élément-clé de ce dialogue, l'atout aux mains de M. Medelci, Ansar Dine, a fini par déserter la table des négociations.
Les vieilles recettes proposées par notre pays sont donc à mettre en veilleuse. Du moins pour le moment. Et continuer à les galvauder, comme sur les chaînes de télévision ou dans la presse, est un exercice dérisoire, improductif et totalement en déphasage avec la réalité. Incapables de comprendre ce qui se passe autour de nous, nous revenons au dogmatisme, aux clichés, à la démagogie ! Voilà ce qui arrive quand la diplomatie est muette, les renseignements paralysés, les rédactions déboussolées ! Il faudra attendre un signe du chef de l'Etat pour savoir ce que pense l'Algérie de cette affaire ! A moins de faire confiance à Fabius qui a levé une partie du voile sur notre position...
maamarfarah20@yahoo.fr
«Quand les Français ont instauré une limite aux mandats présidentiels, nous l'avons supprimée. Et après que la France eut remplacé le septennat par le quinquennat, nous allons probablement faire le contraire ! On était en avance sur eux. On fait tout pour être derrière...»
(Tata Kheïra de Remchi) -
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Ya katel erouh win etrouh !!
L’ancien chef de la police du Guatemala Erwin Sperisen est actuellement en prison à Genève. (Keystone)Par Simon Bradley,
swissinfo.ch
27. décembre 2012 – 11:00La création en Suisse d’un centre de compétences chargé de retrouver des criminels de guerre a permis de grands progrès dans ce domaine. Plusieurs cas liés à la Suisse sont actuellement entre les mains de procureurs.
Les enquêtes se focalisent sur deux personnes: Khaled Nezzar, ancien ministre de la Défense algérien soupçonné d’avoir commis des violences de guerre sur des civils, et Erwin Sperisen, ancien chef de la police du Guatemala, accusé de violations des droits humains.
Des groupes de défense des droits de l’homme tels que l’organisation «Track Impunity Always» (Trial, «toujours chasser l’impunité»), basée à Genève, et Amnesty International, ont fait pression pour que les autorités se penchent sur ces cas et mettent en application les lois existant contre les crimes de guerre, lois qui sont d’une grande portée. Leurs efforts ont porté leurs fruits.
En juillet, le Ministère public de la Confédération s’est doté d’un centre de compétences consacré aux crimes contre l’humanité. Il occupe deux enquêteurs de la police fédérale et trois experts en droit. C’est peu en comparaison avec l’Unité néerlandaise pour les crimes internationaux, qui emploie plus de 30 collaborateurs expérimentés. Mais c’est une étape importante, estiment les organisations de défense des droits de l’homme.
«La Suisse prend enfin ses obligations internationales plus au sérieux», commente ainsi le directeur de Trial, Philip Grant.
La Suisse a ratifié le Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI) en 2011 et adapté entièrement les normes helvétiques. Le gouvernement a mis en vigueur les modifications de lois nécessaires le 1er janvier 2011. Il est désormais possible de juger, en Suisse, des personnes suspectées de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocides commis ailleurs dans le monde.
Le nouveau cadre légal a éliminé la nécessité d’établir un lien entre l’accusé et la Suisse, par le biais d’une relation familiale ou d’une résidence secondaire par exemple, pour permettre l’ouverture d’une enquête. Désormais, quiconque étant l’objet de graves accusations pour crimes de guerre et pénétrant sur sol suisse ou planifiant un voyage en Suisse peut être l’objet d’une enquête pénale.
Traité international
Le 12 octobre 2001, la Suisse est devenue le 43e Etat à ratifier le Statut de Rome de la Cour pénale internationale. Les années suivantes, la législation suisse a été adaptée pour permettre sa mise en œuvre.
Les crimes contre l’humanité ont été inscrits dans le Code pénal suisse. La définition a été précisée et le champ d’application du génocide a été élargi.
Les nouveaux articles de loi sont entrés en vigueur le 1er janvier 2011. Ils offrent davantage d’options d’investigation contre les personnes soupçonnées de crimes de guerre.
Selon le gouvernement, le cadre légal vise à «garantir l’efficacité et la transparence dans les processus d’enquêtes menés en Suisse sur les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre et à permettre la répression systématique de tels actes.»
Un cas difficile
La première cible de la nouvelle loi fut Khaled Nezzar, 75 ans, ancien ministre algérien de la Défense. Il est venu à Genève en octobre 2011 pour y recevoir un traitement médical.
Accusé par l’organisation Trial et deux victimes de crimes graves, l’Algérien a été interpellé et détenu à Genève. Il a été interrogé avant d’être relâché. Depuis, il est rentré en Algérie.
En novembre 2012, le Tribunal fédéral a rejeté le recours de l’ancien ministre, qui affirmait ne pas pouvoir être jugé hors de son pays pour les soupçons dont il fait l’objet, et qui portent sur des crimes commis durant la guerre civile algérienne dans les années 90.
La Haute cour a ainsi ouvert la voie à un possible procès contre Khaled Nezzar en Suisse. Les juges d’instruction sont cependant confrontés à la tâche extrêmement complexe de réunir des preuves suffisantes pour étayer l’implication du prévenu. Or «les autorités algériennes ne collaboreront jamais, ce qui en fait une affaire très difficile», admet Philip Grant.
Mais, selon le militant, «de plus en plus de victimes veulent parler et témoigner. Leurs témoignages sont sur Youtube, par exemple. Mais comment avoir accès à ces personnes? C’est toute la question», explique le responsable de l’organisation Trial.
Un prévenu binational
Une autre affaire a défrayé la chronique ces derniers mois. Erwin Sperisen, chef de la police du Guatemala de 2004 à 2007, a la double nationalité guatémaltèque et suisse. Il a été arrêté le 31 août à Genève où il vit avec sa famille depuis 2007. Les autorités le soupçonnent d’avoir commandité des assassinats et d’avoir commis de nombreuses violations des droits de l’homme.
Erwin Sperisen nie catégoriquement les faits qui lui sont reprochés. Il reste cependant incarcéré à la prison de Champ-Dollon. Sa détention préventive a été prolongée jusqu’au 26 février 2013.
Le Guatemala a lancé en août 2010 un mandat d’arrêt contre Erwin Sperisen et 18 autres anciens officiers, y compris l’ancien ministre de l’Intérieur Carlos Vielmann, qui a fui en Espagne et l’ancien vice-directeur des enquêtes policières Javier Figueroa, qui a reçu l’asile en Autriche.
«Il est possible qu’en fin de compte, trois procès aient lieu au même moment dans trois pays différents et d’autres au Guatemala», espère Philip Grant.
Les cas touchant la Suisse
L’organisation Trial réunit des informations pour d’éventuelles plaintes, avant que les affaires soient confiées aux instances internationales. Elle a créé un programme «Lutte contre l’impunité en Suisse» qui documente des affaires sur des personnes présentes sur sol suisse et soupçonnées de crimes internationaux.
Principales affaires: Khaled Nezzar, Algéria (2011); Jagath Dias (Sri Lanka) (2011); George W. Bush, USA (2011); Bouguerra Soltani, Algérie (2009); Erwin Sperisen, Guatemala (2008); M.G., Somalie (2006); W.G., Afghanistan (2006); X., Algérie (2004); Habib Ammar, Tunisie (2003).
«On ne gratte que la surface»
Depuis 2001, et la condamnation, par un tribunal militaire suisse, de Fulgence Niyonteze pour sa participation au génocide rwandais, la Suisse n’a plus inculpé aucun criminel de guerre. Il n’est pas possible de savoir combien de potentiels criminels de guerre auraient séjourné en Suisse ou y vivraient, explique la porte-parole du Ministère public de la Confédération Jeannette Balmer.
Le centre de compétences pour les crimes de guerre n’est toutefois pas inactif. Huit affaires sont en cours. Elles concernent des personnes liées à la Suisse, mais dont seules deux vivent actuellement sur sol suisse. Les événements incriminés ont eu lieu en ex-Yougoslavie, en Afrique du Nord, au Moyen Orient et en Asie centrale.
Indépendamment des enquêtes fédérales, l’organisation de Philip Grant réunit des informations fournies par des ONG, par des victimes vivant en exil et même par des détectives privés. Elle les transmet ensuite aux autorités d’enquête. Selon le responsable de Trial, «les ONG ont ainsi pu déterré six affaires, mais nous n’avons fait qu’effleuré la surface.»
Le responsable ajoute que, récemment, de nombreuses victimes de violations ayant eu dans un pays dont le nom n’a pas été communiqué révèlent qu’un nombre «extrêmement grand de suspects vivent en Suisse, en Italie, en France et en Grande-Bretagne.»
Il est hasardeux d’avancer des chiffres. Néanmoins, on sait que l’unité britannique chargée de ce type de cas a recommandé d’inculper 495 personnes ces cinq dernières années, dont 383 personnes non localisées.
Acceptation plus grande
Les organisations de défense des droits de l’homme saluent l’instauration de nouvelles ressources pour les enquêtent fédérales. Ils attestent aux enquêteurs une grande motivation et de grandes compétences. Mais les procédures doivent être améliorées, estiment-ils.
Ainsi, la communication entre les autorités chargées de traiter les demandes d’asile et celles qui enquêtent sur des crimes devraient automatiquement échanger leurs informations en cas de doute. Mais, selon les ONG, cela ne se produit pas toujours. Il est en outre impossible de vérifier, car les procédures restent confidentielles.
Les organisations voient également des progrès dans la coopération internationale. Mais là aussi, les échanges devraient être améliorés entre les agences des différents pays.
«Une fois que les Etats acceptent qu’ils assument une responsabilité commune, les politiciens se doivent allouer davantage de ressources aux enquêtes. Ces 20 prochaines années, ce type d’investigations seront largement acceptées», conclut Philip Grant.
Simon Bradley, swissinfo.ch
(Traduction de l’anglais: Ariane Gigon) -
2013, l'année du trapèze
A défaut d'une fin du monde, la fin de l'année aura bien lieu. Information confirmée par les autorités et non encore démentie par Amar Belani. Mais une fin d'année, pourquoi ? Pour les comptables, elle sert à faire des bilans, pour Karim Djoudi à empocher un bénéfice, pour les imprimeurs à vendre des calendriers et pour les journalistes à publier des éphémérides censés résumer l'année. Et pour les fêtards ? C'est l'occasion d'une tentative d'amusement pour consommer les dernières miettes de l'année sans modération. Sauf qu'une fois de plus, les Algériens auront encore du mal à réveillonner sans cette coupable impression de vendre leur âme au diable occidental.
En cause, une double conjonction, d'abord une population faussement hostile aux mœurs nordiques même si elle porte des Adidas, roule en Clio et boit du Coca, et deuxième rempart contre le malin, les autorités qui viennent de mettre en place de nouveaux barrages en ville, non pas pour ratisser des terroristes de décembre, mais pour débusquer ces fêtards qui auront pris un verre de trop. L'ennui, la crainte et l'interdit du sourire déjà installés en début d'année semblent être la conclusion de cet exercice 2012, encore placé sous le signe de la légende des 7 dormants.
Une idée pour 2014 puisque l'Etat a de l'argent à ne savoir qu'en faire, créer un ministère des loisirs, ce qui comme planter des arbres sur un talus d'autoroute l'empêchent de s'effondrer, évitera à la jeunesse algérienne de se suicider. Des pays ont déjà un ministère des Loisirs, à ne pas confondre avec celui du Tourisme. A ce titre d'ailleurs, contrairement à d'autres capitales, New York, Rome, Tunis ou Casablanca, il n'y aura pas de touristes à Alger pour la fin de l'année. Les gens ne s'y trompent pas, l'ennemi est double. S'ils sortent un appareil photo, la police les embarque. S'ils se mettent en short, c'est la population qui les débarque.
Chawki Amari
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Le SNPSP revendique la révision du statut particulier
Le bureau national du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) a appelé les autorités à la révision du statut particulier de ce corps et ce, lors de la grève observée hier à travers les différents établissements de proximité de santé publique. Le président du bureau, le Dr Lyes Merabet, a déclaré à l'APS que le syndicat a appelé à une grève d'une journée pour protester contre «la non-prise en charge par le ministère de tutelle et l'administration de la fonction publique de ses revendications, à savoir la révision du statut particulier des praticiens de la santé publique, soulevées depuis plus d'une année».
Les autorités publiques, a-t-il précisé, n'ont pas appliqué l'article 19 du statut particulier qui permet à tout praticien de bénéficier d'une promotion après dix ans de service pour le premier grade et quinze ans pour le deuxième grade. Concernant le troisième grade, à savoir celui de praticien «en chef», il a souligné que l'article 19 «n'a pas été appliqué en dépit de l'adoption du statut en 2008». Il a rappelé par là même les engagements pris par l'ex-ministre de la Santé concernant la revalorisation du régime indemnitaire, notamment les primes de garde et de contagion. M. Merabet a également évoqué les «agressions contre les praticiens de la santé publique et l'insécurité dans les établissements de proximité de santé publique», appelant les autorités à prendre en charge ce volet.