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france - Page 2

  • Au nom du peuple algerien

     

    Par : Mustapha Hammouche

    C’est une rafle dans les règles de l’art… de la répression que la police algérienne a réalisée aux dépens des manifestants anti-quatrième mandat.
    Il faut dire que face à de pacifiques braillards, dont des femmes et des vieillards, et à des journalistes…, la méthode n’était pas d’une difficile mise en pratique. La police s’occupe de mater les militants politiques et ses chefs politiques s’occupent de câliner les terroristes. Ainsi, une semaine avant la rafle de la “Fac centrale”, le Premier ministre, en campagne à Boumerdès, rappelait-il aux terroristes que “le pouvoir leur tend toujours la main”.
    Outre le fait que l’empressement avec lequel le gouvernement entoure les groupes terroristes se base sur une loi dont le délai légal d’application a expiré en… août 2006 (!), il y a, dans cet écart de traitement, un message politique : on peut se concilier avec les terroristes islamistes, mais on ne peut pas pactiser avec des citoyens qui aspirent à une démocratie.
    Il y a quelque temps, la publicité faite au démantèlement de certains services du DRS suggérait que le pouvoir voulait soustraire la vie publique à la pression et à la manipulation de la police politique. Or, la rafle musclée de samedi dernier vient confirmer ce que nous écrivions, le 5 février dernier, dans cette même rubrique :   “… Une loi de l’Histoire reste en vigueur : sans démocratie, tout pouvoir a besoin d’une police politique.” Qu’importe donc le sigle qui la désigne.
    Au lendemain de la manifestation réprimée contre le quatrième mandat, Bouteflika explique à ses détracteurs, dans un message lu en son nom, qu’ils n’ont aucune illusion à se faire sur  le résultat de la prochaine élection : “Le peuple algérien donnera, comme de coutume, une leçon de citoyenneté à ceux qui veulent nuire à notre chère patrie”, assène-t-il. “Ceux qui veulent nuire à la patrie” étant tous ceux qui, par le boycott ou par la remise en cause du quatrième mandat, veulent l’empêcher de se maintenir au pouvoir.
    En fait, nul besoin du peuple ; les institutions pouvant tout autant démontrer la vanité de l’opposition au système. Il suffit d’une instruction, même informelle, pour que les administrations et les entreprises publiques se mettent en rangs serrés pour remplir et signer les trois millions de formulaires désirés. La télévision du pouvoir se chargera alors de promouvoir le plébiscite avant terme ; et il ne restera plus qu’à le rééditer le 17 avril. Tout cela au nom du peuple. Ce faisant, ces institutions nous infligeront l’autre démonstration, celle d’une illusoire opposition qui assume le paradoxe algérien : attendre d’un système immuable, autoritaire et policier d’organiser une vie politique libre et démocratique !
    À entendre certaines figures du sérail, c’est à peine si elles ne plaignent le système d’être victime de l’entêtement de Bouteflika à se maintenir en selle. C’est pourtant ce même système qui, en 2008, trouvait qu’il n’avait pas à souffrir la contrainte constitutionnelle de devoir changer son Président tous les deux quinquennats.  
    Serait-il si important que “la personne la plus apte à diriger le pays” qu’il choisira pour nous en soit à son premier ou à son quatrième mandat ? Serait-il si utile pour le pays de se défaire de Bouteflika sans se libérer du système qui l’a imposé ? Au nom du peuple.

  • Le grand malade

     

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    Il l'a donc fait et on en avait douté jusqu'au bout, pensant qu'il ne pouvait commettre un tel acte qui méprise autant l'avenir que l'histoire en même temps. Pour autant, est-ce bien vrai, se demandent les derniers demandeurs du pays  ? Car il n'y a rien de plus incertain qu'un Président invisible qui fait annoncer sa candidature par son Premier ministre et fait retirer les formulaires par un frère fantomatique. D'ici là, comme le prédit le général Yala, tout peut arriver ; c'est un général qui le dit, les dernières semaines ayant été agitées, le crash d'un avion, une plainte contre Saadani déposée par le général Toufik, l'arrestation d'un général du DRS et la mort d'un chaton noir dans une trémie.

    On retiendra cette image : un Premier ministre tout gris qui célèbre avec le sourire la victoire de la rente et de l'immobilisme, accessoirement président de la commission non indépendante de préparation des élections et directeur de campagne de Bouteflika, ce qui en dit long sur le résultat. On retiendra aussi cette phrase : on peut dire «tab jnani» et s'accrocher encore au pouvoir par la force d'un seul bras.
    Mais la guerre des clans étant terminée dans sa première phase, du coup, personne n'a envie d'écouter les Algériens désespérés d'être constamment tirés vers l'arrière et surtout pas le banquier Laksaci expliquant qu'il n'y a plus d'argent et que la situation financière va se compliquer.

    En théorie donc, Bouteflika, après 15 ans de règne improductif et un an de silence total, sera encore président à l'âge de 82 ans. Grosse déception pour les bébés, les arbres du printemps et l'ensemble du corps médical. Un pays de malades, dirigé par un malade, lui-même assisté par un malade dont l'objectif est de rendre malades tous ceux qui ne le sont pas encore. Espérons au moins que durant ce quatrième mandat, le Président, son frère ou sa cousine vont enfin penser à construire des hôpitaux.

     

    Chawki Amari
  • Monsieur 100%

     

     

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    A 7 heures, il est déjà dehors à donner son premier coup de téléphone pour dire qu'il arrive. Un coup d'œil à son portable, chargé à 100%, et il s'enfonce dans l'infernale circulation. A 8 heures, il est au bureau pour amorcer sa première réunion, à l'ordre du jour, la dynamique liée aux moyens disponibles. Il reçoit l'appel d'un collaborateur inquiet d'une déperdition d'énergie au niveau central, qu'il gère en quelques minutes. La batterie de son téléphone affiche 95%, il se sent en forme et enchaîne sur la rédaction d'un dossier concernant les problèmes d'approvisionnement. Après trois appels de son supérieur, il dirige une conférence audio avec ses deux assistants. Coup d'œil sur son téléphone : la charge est à 75%. Il est déjà midi, le temps d'appeler son ami et le déjeuner est vite avalé. La digestion lui donne un petit coup de barre, son téléphone aussi n'affiche plus que trois barres, soit environ 60%.

    Légère baisse de forme, il retourne au bureau et s'installe. Café, puis un appel de son cousin coincé pour un papier administratif l'oblige à donner quatre coups de téléphone. Résultat : plus que 45% sur sa batterie. Un autre café, quelques SMS de confirmation, une note rédigée et sa batterie est à 30%. Sa maîtresse l'appelle, ils parlent 30 minutes, elle lui coûte 10% de charge. Puis plus qu'une barre, soit environ 20%, une nouvelle réunion s'improvise, il est déjà 16 heures. Sa femme l'appelle, il la rassure, oui il l'aime, mais n'a plus que 10%. 17 heures, il sort du bureau en trombe et reprend sa voiture, sa batterie est à 5%. Il démarre et, à quelques centaines de mètres de chez lui, un appel, il ne répond pas, plus que 3%. Il stresse, il arrive devant chez lui, se gare. 2%. Il ferme sa voiture à distance et monte.1%. Il ouvre la porte, pose ses affaires, sa batterie est à zéro. Il branche son portable sur son chargeur
    et va dormir. L'Algérie est un pays épuisant.

     

    Chawki Amari
  • Le capitaine Hanoune

     

     
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    La situation aura eu quand même un grand avantage, ce grand déballage. Tout le monde parle, même si chacun ne dit rien de précis. Tous s'expriment, même si personne ne parle en réalité aux Algériens, exclus du module, les personnalités s'adressant aux institutions, pouvoirs, clans, forces et appareils par des messages cryptés qui font office de positions. C'est dans cette atmosphère de marins d'eau douce qui parlent de mer sans se mouiller qu'un matin où il faisait beau, le capitaine Hanoune a pris sa voiture et est partie voir le général Gaïd Salah. On ne sait pas vraiment ce qu'elle lui a dit, mais officiellement, elle est partie lui expliquer que l'Algérie va mal et qu'il faut faire très attention à la main étrangère, au cholestérol et aux carrefours. On ne sait pas vraiment ce que le général a répondu au capitaine, mais officiellement, il a pris en compte ses doléances sur les questions de fond, cantine, transport et primes de rendement.

    En réalité, ni le capitaine ni le général n'auront apporté d'éclaircissement sur la bouillonnante actualité politique, à cause probablement du devoir de réserve des officiers. Mais le capitaine Hanoune, une armée à elle seule, présidente du même parti depuis une génération, aura résumé par son attitude toute la situation. Elle n'est d'accord sur rien mais soutient tout, ne dit rien mais interpelle tout le monde, s'en prend aux importateurs mais défend la politique de Bouteflika qui encourage l'importation totale. Tout en parlant d'alternance et de jeunesse, elle ne voit aucun problème à ce que l'actuel Président se représente. Enfin, elle a milité toute sa vie pour un pouvoir civil mais a fini chez un général. Sauf que le capitaine Hanoune aura réussi à représenter tous les Algérien(ne) s dans leur confusion et leurs contradictions. Tous des capitaines Hanoune et l'Algérie est donc bien une république militaire à caractère schizophrénique.

    Chawki Amari
  • c'est une mise en scène :la politique ds armée des fakakirs

    INTERVENTION DE L’ARMÉE EN POLITIQUE
    La faiblesse de la classe politique mise en cause

     

    La classe politique est «faible» en Algérie. Une faiblesse qui, selon des politologues, laisse libre voie à l’institution militaire pour intervenir.
    Rym Nasri - Alger (Le Soir)
    L’institution militaire va-t-elle intervenir dans les prochaines élections présidentielles ? Le Dr Ahmed Adimi, enseignant en sciences politiques et colonel à la retraite est affirmatif et n’exclut pas l’intervention de l’Armée.
    «Si le président sortant se porte candidat, il sera automatiquement élu car l’administration va œuvrer pour son élection. Dans le cas où il ne se présente pas, le candidat du cercle présidentiel ne passera pas aussi facilement», a-t-il indiqué hier, lors d’une conférence débat sur les élections présidentielles, organisée par le Front du changement à Alger.
    Affirmant que l’institution militaire n’a aucun rôle sur la scène politique depuis 2004, il assure que le problème ne réside pas en l’intervention de l’Armée dans la vie politique mais plutôt en la «faiblesse» de la classe politique. S’agissant de la Constitution, le Dr Ahmed Adimi dira que celle adoptée du temps du président Zeroual, limitant le nombre mandats, était le «meilleur» modèle.
    Qualifiant la classe politique de «faible», le politologue Ahmed Choutri affirme pour sa part, que le système en Algérie «hésite et ne veut pas d’une vraie démocratie et d’une vraie opposition». Selon lui, tous les partis politiques se sont disloqués y compris le FLN.
    «Qui les a disloqués ? Est-ce l’Armée ou les politiques ?» s’interroge-t-il. Une question qui est restée sans réponse… Intervenant lors de cette rencontre, le président du Front du changement, Abdelmadjid Menasra, a évoqué la rencontre d’un «camarade» avec le chef d’Etat-major, faisant allusion à la secrétaire générale du Parti des travailleurs. Une action qui démontre, selon lui, toute la «faiblesse» politique en Algérie. Quant aux «garanties» données à ce parti politique sur le fait que l’Armée n’interviendra pas lors du prochain rendez-vous présidentiel, Menasra doute de leur crédibilité.
    «L’Armée n’interviendra pas dans les prochaines élections, cela signifie qu’elle ne sera pas contre un 4e mandat mais dans le cas où le président sortant ne se porte pas candidat, c’est l’Armée qui s’occupera du choix du candidat», exlique-t-il.
    A une question relative au démantèlement des services de renseignements, le Dr Adimi précise qu’il s’agit d’une restructuration du service. «Il n’y a point de démantèlement mais plutôt d’une restructuration qui s’inscrit dans le cadre de la professionnalisation de l’Armée nationale», dit-il.
    Toujours est-il, il n’a pas manqué de dénoncer la façon dont ce sujet a été abordé sur la place publique et surtout par une personne «non habilitée».
    Une restructuration dont le timing est, toutefois, «suspect» pour le président du Front de changement.
    R. N.

  • la table

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  • Bombes… à retardement

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Les retombées radioactives des essais nucléaires au Sahara s’avèrent être bien plus étendues et bien plus graves qu’on ne le pensait jusqu’ici.
    La nouvelle a de quoi inquiéter. Comme en atteste la réaction de l’opinion nationale, de la presse, tout au moins. Quant aux pouvoirs publics, ils n’ont pas réagi, si ce n’est un commentaire du ministre des Moudjahidine proclamant que “le débat sur ce sujet n’est pas clos” et que “l'indemnisation dépasse le cadre des personnes et pose aussi le problème de l'environnement qui a été pollué…”
    Le “document choc”, publié par Le Parisien, concerne la première explosion de la bombe A, la fameuse “Gerboise bleue”, qui a eu lieu le 13 février 1960. Larmée française a, cependant, procédé à l’explosion d’un total de onze bombes après l’Indépendance, dont quatre seulement totalement confinées, en vertu de clauses secrètes des Accords d’Évian. Mais, comme il n’existe officiellement pas de clauses secrètes dans les accords, la question de les déclassifier ne se pose même pas.
    Le pouvoir, qui se légitimait par “sa” victoire sur le colonialisme, craignait-il, peut-être, de nous faire douter de l’idée officiellement propagée d’accord parfait, dans laquelle la partie algérienne n’aurait “rien lâché”. Aussi, ne fallait-il surtout pas que l’on pense, un seul instant, que Boumediene, ministre de la Défense, puis Président, ait pu souffrir le fait que l’armée française disposât, sous son empire, de territoires voués aux essais d’armes nucléaires et chimiques ? Car même s’il ne s’agissait, pour lui, que d’assumer un accord qui lui préexistait, il ne fallait pas que le mythe du nationaliste intransigeant sur le thème de la souveraineté en fût écorné.
    Il était préférable de nier l’existence de concessions provisoires, plutôt que de nous expliquer qu’un accord est un tout et que l’objectif pouvait bien souffrir quelques accommodements transitoires. Si l’on peut tout à fait concevoir que, pour les premières années de l’Indépendance, l’Algérie n’ait pas été en mesure d’évaluer les effets des activités nucléaires françaises (visiblement, nos “amis” soviétiques, pourtant concernés par la course alors effrénée aux armements, ne nous ont été d’aucun secours pour prévenir les dégâts de ces essais), il est plus difficile de comprendre que — accords ou pas — des expérimentations d’armes chimiques aient pu se poursuivre jusqu’en… 1978. Faits qui ne furent révélés qu’en 1997, par le Nouvel Observateur. Ces essais chimiques se sont donc déroulés durant seize ans, après l’Indépendance ! Et, donc, tout au long du règne de Boumediene, l’intraitable souverainiste.
    Le temps passe et il est urgent d’évaluer les effets de ces activités nucléaires et chimiques, comme les responsabilités qu’ils impliquent.
    Et ce, tant que de probables victimes sont encore en vie. Si quelques secrets militaires et diplomatiques viennent d’être déclassés, c’est parce que la lutte des vétérans français des essais nucléaires a fini par provoquer des enquêtes pénales à ce sujet.
    Pour que notre opinion ne se limite pas à se soulever contre les dégâts des essais de 1960, n’avons-nous pas des documents à déclasser pour la bonne cause ? Ainsi, l’Algérie pourra-t-elle, peut-être, contribuer à lever le voile sur ce qui se révèle être, sur le plan de la santé et de l’environnement, de véritables bombes à retardement.

  • L’Observatoire des droits de l’Homme réagit à la recrudescence des enlèvements

     

    “Garantir la sécurité des citoyens est le devoir de l’État”

    Par : Kouceila Tighilt

    L’Observatoire des droits de l’Homme de la wilaya de Tizi Ouzou a réagi avant-hier, dans un communiqué rendu public, au climat d’insécurité qui prévaut dans la wilaya de Tizi Ouzou, une région qui enregistre une recrudescence inquiétante du nombre d’enlèvements et actes criminels. “L’ODH de Tizi Ouzou a appris avec consternation et surtout avec colère qu’un jeune âgé de 22 ans, K. Hocine, a été enlevé par un groupe armé, dimanche 9 février, dans la commune de Maâtkas. La wilaya de Tizi Ouzou enregistre son 77e kidnapping. Si Hocine a été libéré par ses ravisseurs, ce qui, malheureusement, n’a pas été le cas d’Amirouche Mebarek, un commerçant de 38 ans d’Ath Zmenzer, retrouvé mort mercredi 29 janvier, six jours après son enlèvement”, écrit l’Observatoire des droits de l’Homme, qui rappelle, au passage, le cas de Z. L., un chauffeur de taxi, retrouvé assassiné à Boghni mardi 4 février. Un acte criminel qui vient rallonger le nombre d’agressions et d’attaques à main armée dans la région, ajoute l’ODH, estimant que “la sécurité est un droit élémentaire consacré par les textes internationaux ratifiés par l’Algérie. Garantir la sécurité des citoyens et de leurs biens est le devoir de l’État, comme le stipule l’article 24 de la Constitution algérienne. L’État est responsable de la sécurité des personnes et des biens. Il assure la protection de tout citoyen à l’étranger”. Avec ce 77e enlèvement, il apparaît que l’État algérien, ajoute l’Observatoire des droits de l’Homme, “a failli dans la protection de ses citoyens, engendrant un climat d’insécurité qui ne peut rester sans conséquence. Inquiet de cette situation, l’ODH de Tizi Ouzou dénonce avec vigueur le mutisme et le laxisme des autorités tout en les appelant à assumer leurs responsabilités, en garantissant la protection des citoyens et à mettre un terme aux enlèvements et à l’insécurité”.

  • no moment

    DILEM DU 13 FEVRIER 2014

  • Cette information déformée qu’on nous sert……au quotidien!!

     

     

     

    Presse aux ordresMohamed Jebbara

    Il y a deux façons de traiter l’information.

    L’information fait partie qu’on le veuille ou non de l’arsenal éducatif, même si elle l’est de loin. Chez nous elle a toujours été utilisée par le pouvoir , directement ou indirectement pour distiller ce que ceux qui s’arrogent le droit de le composer veulent faire admettre ou lorsqu’elle leur échappe, ils la font censurer.

    Comme ce sont des militaires, généralement et jusqu’à présent, qui  s’occupent de ce rayon, celui-ci en a acquis les méthodes, la stratégie et la tactique. Une information, ou une désinformation, ne sont communiquées que pour produire un effet prévu et agencées pour le produire et seulement pour le produire et non pas pour informer. Cela englobe tous les moyens et tous les buts et est agencé en plusieurs plans, l’un derrière l’autre si l’un a failli, l’autre prend automatiquement la suite.

    Par l’action du temps, l’information, dans notre pays a perdu toute crédibilité en raison de sa déviance qui a fini par devenir claire et palpable pour tous, on ne peut mentir tout le temps. La rumeur l’a de ce fait remplacée graduellement, mais on s’est saisi de celle-ci et elle s’est trouvée en parallèle avec les canaux habituels et renforcé l’idée qu’il n’y a pas d’information juste et valable dans ce pays.

    La confiance en une information juste n’existe plus depuis longtemps et s’affiche comme la seule vérité : tout est faux. Cela détruit toutes les autres aires de confiance par dilution et détruit la société en parallèle avec d’autres tares.

    C’est pourquoi, que Saidani raconte une Histoire et que certains lui donnent raison, n’empêche pas d’autres de le contredire ou de prêcher la fausseté de son message. En fait on se concentre sur un effet de la nature de l’information chez nous, pour oublier la causalité essentielle, qui est que rien n’est sûr et qu’on n’a jamais de certitudes, qu’on nage dans le flou.

    La sortie de Saidani crée un foyer de polarisation de l’attention autour de lui, autour du FLN et autour du chef de l’organe de sécurité militaire. Il n’y a que ça de vraiment vrai. Le reste peut être vrai ou faux, est sans importance.  car le pays dans son ensemble est dans le fossé et divulguer un de plus, un de moins, cela ne change rien, à une certaine quantité de mal, on ne le ressens plus, je ne pense pas que des informations ça puisse changer la donne même si elles sont vraies, le mal domine notre vie publique, d’autant que l’inertie de chacun de nous est un élément affirmé.

    Pourquoi Saidani veut il polariser l’attention de cette façon ? Quel en est l’intérêt ? C’est ça qui est important. Mais comment le savoir sans scruter  son cerveau ou l’ouvrir ? Question difficile, car ses déclarations n’apportent rien de nouveau que de montrer qu’il a osé. Uniquement ça. Le reste n’a aucune espèce d’importance. Et s’il a été président d’une chambre c’est qu’avant, celui qu’il accuse, était à ses côtés, sinon il n’aurait jamais eu cette charge.

    Un changement s’est-il opéré ? Peut-on savoir lequel ? A-t-on dégommé celui qu’il incrimine ? Ce dernier a t-il perdu ses pouvoirs ? Le diktat sur l’information ne nous permets pas de le savoir, surtout que dans ce secteur, il faut montrer patte blanche et les journalistes qui la possèdent ne parleront pas. Ou bien peut être que Saidani tient son courage d’autre chose et quoi ?

    Finalement la sortie de Saidani ne fait que poser des questions au lieu d’expliquer des choses. Est-ce que son but était que les gens se posent des questions et pourquoi ? Sinon pourquoi cette sortie ?

    L’aspect éducatif résultant de cette information déformée qu’on nous sert depuis toujours est qu’après un demi-siècle de mensonges et de falsifications, la crédibilité a disparu, le mensonge est devenu roi, la confiance n’existe plus que chez les naïfs et comme rien n’est sûr, que l’homme ne contrôle plus son milieu devenu pourri,  le stress produit par l’absence de contrôle sur ce milieu rend tout le monde malade, les hôpitaux sont là pour l’attester, mais pire, les gens n’arrivent pas à se faire confiance pour changer les choses devenues abjectes.

  • Algérie : vingt-deux ans après le coup d’État, la violence reste le moteur du régime

     

     

    Bentalha1Algeria-Watch, 11 janvier 2014

     

    Depuis 1997, Algeria-Watch s’efforce de documenter les violations de droits humains en Algérie, en particulier les terribles exactions perpétrées par les forces de sécurité du pouvoir au cours de la « sale guerre » des années 1990. Et, depuis 2007, nous marquons chaque date anniversaire du coup d’État du 11 janvier 1992 par un communiqué évoquant la situation d’un pays toujours inscrit dans la logique mortifère qui fut alors inaugurée par le « pouvoir des généraux ». On trouvera ici l’ensemble de ces communiqués, dont la (re)lecture laisse aujourd’hui un amer sentiment de répétition, malgré l’admirable et obstinée mobilisation de toutes celles et tous ceux qui, en Algérie, n’ont pas baissé les bras et se battent toujours pour la justice et les libertés, à commencer par les familles de « disparus » des années 1990. Ce communiqué du 11 janvier 2014 ne marque hélas aucune rupture à cet égard.

     

    « L’arrêt du processus électoral a été une violence. » Dans un moment d’égarement lucide alors qu’il assumait la fonction d’apparence institutionnelle du pouvoir ou parce qu’il négociait des marges de manœuvres avec les « décideurs », le président Abdelaziz Bouteflika avait énoncé en 2000 une vérité qu’il ne répétera pas : la violence est le moteur du système algérien. C’est pourtant une vérité structurelle, sociale, politique, économique. S’il n’existe à ce jour aucun développement durable en Algérie, y prévaut une violence durable et cet ADN de la dictature gangrène la société toute entière. Vingt-deux ans après l’interruption du processus électoral et la « démission » forcée du président Chadli Bendjedid et après au moins 150 000 morts et des milliers de disparus, les Algériens subissent, encore, la brutalité du régime.

     

    Immobilisme et sénescence

     

    Officiellement, le pays est supposé vivre en avril 2014 un moment politique majeur : l’élection d’un président de la république avec la nécessité d’un changement générationnel. Et alors qu’aucun candidat sérieux ne s’annonce, les Algériens assistent, médusés, à un florilège théâtralisé des fourberies du système. Avec à l’affiche, une pièce absurde qui pourrait s’intituler Les ancêtres redoublent de férocité, titre prémonitoire emprunté au magistral Kateb Yacine. En l’occurrence, une sinistre farce avec chaise roulante, paradis fiscaux et baïonnettes relayée par une presse « indépendante », caisse de résonance du vide, qui tente d’accréditer une mise en scène poussive. L’intrigue, plutôt ténue, tient à la capacité d’un vieil apparatchik malade d’être candidat à sa propre succession.

     

    Cet immobilisme terminal évoque bien plus la sénescence systémique soviétique que l’interminable décrépitude au pouvoir de Bourguiba en Tunisie. Tandis que les observateurs patentés font mine de s’interroger sur l’« avenir » de Bouteflika, le régime des vrais « décideurs » exprime sans scrupules qu’il demeure le seul maître du jeu. Leur message n’a rien de subliminal et il s’énonce sans ambages : la société algérienne n’est pas concernée par le destin de son pays. Derrière ces diversions de presse, se profile effectivement l’extrême violence d’une situation où la population est mise hors-jeu. Car elle ne subit pas seulement une violence symbolique en étant ainsi exclue totalement par un groupe opaque de « décideurs » – souvent en osmose avec des centres extérieurs soucieux comme eux de préserver « durablement » leurs situations de rente respectives, qui se partagent la prédation des richesses pétrolières et gazières du pays.

     

    Le coup d’État du 11 janvier 1992 n’était pas un accident, c’était la réaction d’un système tenu par des oligarques sans autre culture que celle de la violence, pour préserver les circuits de corruption alimentant leurs fortunes, en empêchant l’émergence politique de la société et la mise en œuvre de modalités pacifiques de régulation des conflits et des contradictions. Il s’est alors trouvé des théoriciens de « gauche » pour fournir au nom de l’anti-islamisme « républicain »le discours censément « progressiste » ad hoc pour justifier une épouvantable répression. Un discours largement promu par le régime à l’étranger, tout particulièrement en France, où il a trop souvent été complaisamment relayé, cautionnant ainsi les crimes que l’on ne voulait pas voir (pourtant dénoncés par d’autres, bien minoritaires).

     

    Ces belles âmes mesurent-elles aujourd’hui combien elles ont été bernées par un régime qui tient plus que jamais – en partage avec l’extérieur, ce dont ne se souviennent jamais ces « patriotes » ! – les leviers de la rente tout en livrant la société à la bigoterie et à l’obscurantisme ? Tant qu’ils ne contestent pas le pouvoir, les imams peuvent en effet faire preuve d’inventivité sur des registres variés. Ils peuvent discourir sur la longueur du bâton avec lequel les hommes se doivent de battre les femmes, ils peuvent impunément verser dans la pensée magique en décrétant, par exemple, que le séisme est une punition divine voire que la Terre est plate… Les religieux de la dictature sont libres d’exercer la « violence » qui ne gêne pas le système, celle qui condamne les femmes et corsète la société en stigmatisant science et participation citoyenne.

     

    Vingt-deux ans après le coup d’État, c’est toujours le coup d’État !

     

    L’Algérie possède indiscutablement de considérables réserves de change. Mais le pays est sans ressort, brisé par la violence imposée par le régime, celle qui a poussé des armées de cadres biens formés à quitter le pays tandis que le chômage anéantit l’avenir de dizaines de milliers d’autres. Le pétrole et le gaz rapportent de l’argent, mais le système de la violence permanente a appauvri l’économie.

     

    Les milliards de dinars sont dilapidés pour des « éléphants blancs » couvrant une corruption systémique de grande envergure, alors que des régions entières ne sont pas encore raccordées au gaz de ville et ne bénéficient pas d’eau potable. Des crédits sans lendemain sont distribués aux jeunes, pour les « acheter ». Des centaines de milliers de logements sont construits, dont la garantie d’existence ne dépasse certainement pas trois ans, sans infrastructures ni transports publics, mais que les familles désespérées continuent de s’arracher. Et, pendant ce temps, le pays est dévasté écologiquement : les barons corrompus de l’administration, acoquinés avec ceux des petites mafias privées sectorielles (du sable, des carrières, de l’eau, etc.), s’enrichissent en saccageant méthodiquement des sites naturels magnifiques.

     

    Vingt-deux ans après le coup d’État, c’est toujours le coup d’État ! Alors comment s’étonner des émeutes, quasi quotidiennes depuis plus de dix ans et qui se sont multipliées en 2013, devenant de plus en plus violentes ? À défaut de communication entre État et citoyens, à défaut de relation autre que clientéliste ou répressive, quelle autre échappatoire en effet ? Le système, passé maître dans leur gestion, s’en arrange fort bien.

     

    Vingt-deux ans après le coup d’État, c’est toujours le coup d’État ! Les massacres des années 1996-2004 ont vidé de nombreuses campagnes de centaines de milliers de leurs paysans, qui s’entassent depuis dans les bidonvilles des grandes villes du nord du pays, sans espoir de retour. Leurs enfants, qui ont grandi trop vite, ne rêvent que de quitter ce pays qui ne leur offre plus aucun avenir. Nombre d’entre eux, année après année, choisissent la voie de la harraga (émigration clandestine vers l’Europe), au risque de leur vie – ils sont déjà des milliers à l’avoir perdue. Tandis que d’autres choisissent directement, de plus en plus souvent, l’atroce immolation par le feu…

     

    Vingt-deux ans après le coup d’État, c’est toujours le coup d’État ! Que sait de nos jours un(e) adolescent(e) algérien(ne) à propos de ce qui structure son être ? Il/elle a grandi depuis 1999 avec Bouteflika et la violence faite à la vérité : on ne lui parle que de « réconciliation nationale », alors que la loi du silence et du déni continue de reproduire le mensonge et la haine. Sans parler de l’impressionnant désastre que constitue le système public d’éducation, devenu totalement incapable – quel que soit le dévouement des enseignant(e)s – d’assurer à la jeunesse la transmission des connaissances de base, faute de moyens et de volonté politique.

     

    Pour que l’espoir renaisse, malgré tout

     

    De la violence coloniale à celle du coup d’État de 1992, il est donc plus que jamais nécessaire aux témoins qui le peuvent d’expliquer le fonctionnement de toutes ces violences. Et des raisons historiques qui les rendent en Algérie tellement plus intenses et plus systématiques que chez ses deux voisins maghrébins, la Tunisie et le Maroc, comme peut le signaler une analyse de l’« économie politique de la violence au Maghreb ».

     

    On ne peut pas redonner la vie à ceux qui l’ont injustement perdue, ni réparer des destins irrémédiablement brisés par des « décideurs » qui n’ont que la violence comme mode de gestion. Pour toutes ces vies perdues, pour ce pays dont l’élan vers le développement et le progrès a été brisé, nous avons un devoir de déconstruire ce système et d’en révéler, au risque de la redondance, le moteur : la violence.

     

    Ce n’est qu’à cette condition que l’espoir pourra renaître. D’où l’importance, tout aussi grande, de soutenir toutes celles et ceux qui résistent, malgré tout. Et d’abord malgré le quadrillage serré de toute la société que perpétuent depuis des décennies les dizaines de milliers d’agents du Département de renseignement et de sécurité (DRS, ex-Sécurité militaire). Car face à la répression et à la désinformation de tous les instants, des Algériennes et de Algériens résistent obstinément. Comme les familles de disparus, qui se battent pour la vérité et la justice, on l’a dit. Mais aussi les syndicats autonomes de la fonction publique (éducation, santé, poste, transports…) et, depuis peu, du secteur privé, qui se mobilisent de plus en plus face à la dégradation de la situation sociale.

  • #Algerie L'indépendance confisquée

    N’est-il pas temps de donner son premier mandat au peuple algérien après cinquante ans d’indépendance ?

    Fersaoui Abdelouahab

    Les soulèvements populaires qu’ont connus les pays du Maghreb et du Machrek ont apporté un changement au paysage politique de la région qui a connu la chute de quelques dictateurs. En Algérie, les mouvements de contestation de janvier 2011 ont poussé le pouvoir, par le biais du président Bouteflika, à annoncer une série de réformes dites démocratiques. Malheureusement, ce mirage de réformes n’est en réalité qu’un recul et une régression des espaces et de la pratique démocratique payés par le sang des jeunes d’octobre 1988. Le contenu répressif, anticonstitutionnel et antidémocratique de la loi 12/06 relative aux associations a été à l’origine d’une mobilisation de quelques acteurs associatifs pour contester cette loi jugée liberticide et scélérate. Une pétition a été lancée par un collectif d’associations pour l’abrogation de cette loi, d’autres actions de sensibilisation et de plaidoirie sont envisagées.

    A mes yeux, c’était une dynamique prometteuse à laquelle je crois toujours. Quelles que soient nos opinions et nos sensibilités politiques, l’abrogation de la nouvelle loi sur les associations est le dénominateur commun vers lequel nous devons tous converger. Il est toutefois important de rappeler que les associations et la société civile, en tant que forces de veille, de proposition et de mobilisation, doivent être un acteur central dans l’élaboration et la mise en œuvre de politiques publiques visant le développement social, économique et démocratique. Tout comme dans les démocraties du monde qui reconnaissent la démocratie participative, il revient de droit à la société civile de s’exprimer d’une manière libre et autonome sur des questions d’actualité. Elle sert aussi à relever et à signaler, en toute liberté, les carences politiques et sociales. Elle doit participer au contrôle, à l’évaluation des politiques publiques et faire émerger un contre-pouvoir indépendant du pouvoir réel.

    Hélas, la réalité est tout autre. Le pouvoir algérien, comme tout pouvoir autoritaire à façade démocratique craignant la culture du dialogue, solidifie et consolide sa pédagogie dictatoriale en verrouillant tous les espaces de débat. Tout cela me mène à dire que toute tentative pour reconquérir les espaces de libre expression doit passer par une mobilisation des forces politiques, sociales et intellectuelles car la nature a horreur du vide, le système puise sa force dans nos faiblesses.

    Dans cette conjoncture difficile, le défi pour la société civile algérienne ne se réduit pas à une campagne pour l’abrogation d’une loi aussi importante soit cette campagne à mener. Elle doit se hisser à l’image de la société civile tunisienne qui a su encadrer, orienter et préserver sa révolution. L’adoption d’une Constitution issue d’une constituante démocratiquement élue en est le résultat, nous devons nous en inspirer.

    Malgré l’utilisation de la rente pétrolière dilapidée pour se payer une base sociale par le biais du clientélisme, de la corruption et des appareils idéologiques qui sont à son service, le pouvoir est en panne de perspectives. La détérioration de l’état de santé du président, et la lutte des clans au détriment de l’intérêt général du pays qui n’est aujourd’hui un secret pour personne, ont mélangé les cartes des décideurs. Ajoutons à cela les mutations qu’a connues la région à travers les soulèvements populaires, les problèmes politiques et socio-économiques, les contestations cycliques sur le territoire national, l’instabilité aux frontières et les violences qui endeuillent la vallée du M’zab et d’autres régions du pays, ces évènements risquent de prendre des proportions dangereuses sur la cohésion sociale et l’unité nationale.

    À trois mois de l’élection présidentielle, le paysage politique est marqué par un flou et une démobilisation totale, malgré l’importance de cette échéance qui vient dans un contexte national et régional exceptionnel où le pays a besoin de toutes ses forces vives pour amorcer un processus de transition sérieux, rassembleur et déterminé vers une véritable démocratie et vers un État de droit consolidé par  des institutions fortes qui respectent la souveraineté populaire.

    On est à une époque, un moment où le politique est en pleine régression, le débat national est bipolarisé sur la candidature ou non de M. Bouteflika, alors que la seule question qu’il faut se poser est la suivante : « N’est-il pas temps de donner son premier mandat au peuple algérien après cinquante ans d’indépendance ? » Car la non candidature de Bouteflika n’est pas suffisante et ne garantit pas le changement. Loin de la volonté du peuple, le pouvoir en place cherchant à se pérenniser avec Bouteflika ou avec quelqu’un d’autre.

    D’un autre côté, la passivité de la société civile, société politique et intellectuelle ne peut que donner de l’opportunité au régime de prolonger sa vie au détriment de l’intérêt général du peuple algérien, et de reporter le  changement souhaité  et longuement attendu par les Algériens  une nouvelle fois à une autre date inconnue.

    Face à ce statu quo du pays et le contexte régional, le changement est impératif, on ne peut pas nager longtemps à contre-courant, la prochaine élection présidentielle devrait être une opportunité de sortie de crise à saisir à la fois par le peuple algérien et le pouvoir en place qui a atteint ses limites.  

    L’ouverture effective du champ politique et médiatique, la garantie de toutes les libertés individuelles et collectives et le respect de la volonté du peuple algérien sont des préalables indispensables pour assurer une solution politique globale avec la concertation et la participation de toutes les forces crédibles. Pour cela, il est temps que les forces vives, démocratiques et progressistes dépassent leurs divergences d’hier, et s’unissent autour des souffrances d’aujourd’hui et les espoirs de demain.

    L’enjeu actuel consiste à se concerter et à tracer une stratégie de lutte commune. A mon avis, il est temps d’organiser et de reconstruire les forces politiques et sociales, de les adapter aux exigences de la conjoncture actuelle et aux besoins et aspirations du peuple algérien qui aspire à exercer sa citoyenneté pleine et entière.

    Secrétaire général du Rassemblement action jeunesse* (RAJ)

     

  • LE DRS CONTRE SAID BOUTEF

    Hichem Aboud réplique à Saïd Bouteflika

    Hadjer Guenanfa

    Saïd Bouteflika a décidé de rendre publique la lettre que lui a adressée Hicham Aboud où il lui porte de graves accusations. Le frère cadet du président de la République refuse de se taire et l’ancien capitaine du DRS continue de le défier. « La plainte est la bienvenue. Il la déposera parce que je lui ai posé des questions à travers une lettre qui lui a été destinée exclusivement à titre privé ? », réplique M. Aboud dans une déclaration à TSA ce lundi 10 février. Et d’ironiser : « le conseiller spécial du président de la République a besoin d’un conseiller juridique et de conseillers en communication ».

    Ce matin, Saïd Bouteflika a affirmé, en exclusivité à TSA, avoir reçu une lettre de Hicham Aboud, par le biais de la présidence de la République, et avoir ordonné de la rendre publique pour prendre l’opinion publique à témoin. Lire

    « Ce n’est pas du chantage ! »

    Au-delà des critiques, la lettre de l’auteur de La mafia des généraux suscite de nombreuses questions. La première concerne le timing choisi. Son envoi intervient trois jours après l’interview accordée par Amar Saâdani à TSA et où celui-ci formule de virulentes critiques contre le DRS. « Cette lettre a été écrite depuis trois mois. Mais je n’avais pas réussi à avoir son numéro de fax. Ce dernier m’a été récemment envoyé », se justifie M. Aboud. « En juin, j’avais déclaré lors d’une conférence de presse que je préparais un livre sur les perversions de Saïd Bouteflika », ajoute-t-il. Notre interlocuteur réfute catégoriquement la thèse du chantage. « Je n’ai pas à faire du chantage ! Quand je fais de l’investigation, je n’écris jamais sur une personne sans l’avoir consultée. Je l’ai fait avec le général Larbi Belkheir, avec Mohamed Raouraoua et Melzi par exemple », affirme-t-il avant d'insister : « Je n’ai rien à voir avec Saâdani ou le général Toufik. Ce général Toufik, je ne saurai me mettre sous sa protection ou rouler pour lui alors qu’il est incapable de se protéger lui-même ».

    « Le général Toufik veut rendre service à Saïd Bouteflika !  »

    Hichem Aboud dit d’ailleurs être sur le point de publier une contribution intitulée « cette pseudo guerre des clans ».  Une guerre qui se fait, selon lui, « à sens unique et dans laquelle le général Toufik, qu’on présente comme étant ‘’Reb Dzair’’, ne cesse de prendre des coups de la part d’un homme qui n’a aucune fonction officielle dans l’État algérien ». Cet homme est « Saïd Bouteflika qui a pris en otage l’Algérie, son peuple et son président pour servir ses propres intérêts personnels et la clique qui l’entoure ». Pour lui, le patron du DRS voulait même rendre service à Saïd Bouteflika. « Au moment où il recevait des coups de sa part (limogeage de ses cadres, limitation de ses prérogatives, suppression de certaines structures du DRS), le général Toufik m’a envoyé des émissaires pour me supplier de renoncer à la rédaction du livre. Chose que j’ai refusé ! », jure Hichem Aboud avant de lancer : « le général Toufik veut rendre service à Saïd Bouteflika ».

    « S’il ne répond pas à mes questions, je mettrai ces informations au conditionnel »

    Autre question que suscite la lettre de Hichem Aboud, celle liée aux preuves qu’il détient vu les graves accusations qu’il formule à l’encontre de Saïd Bouteflika. « C’est ce qui se dit ! Moi, je veux combattre la rumeur par des informations. S’il ne répond pas, j’aurais mis ça au conditionnel. J’aurais dit que c’est la rumeur », dit-il. Dans sa lettre, Hichem Aboud évoque d’abord la vie privée du frère du président de la République. « Je n’ai jamais envisagé de rendre public les détails sur son homosexualité tenant compte de la pudeur du lecteur algérien et du fait que mes enfants vont lire ce livre », se défend-il. Ces détails doivent être envoyés, selon lui, à un psychologue qui sera chargé d’élaborer une analyse en vue de dresser « le portrait de Saïd Bouteflika ».

    Hichem Aboud dit les avoir mentionnés dans sa lettre pour prouver au destinataire qu’il était « parti très loin dans ses investigations ». Il  parle et accuse Saïd Bouteflika de corruption et cite certaines affaires comme Sonatrach et l’autoroute est-ouest « Je lui ai posé la question sur la facture de l’hôtel Meurice. C’est connu qu’ils (les membres de sa famille, ndlr) ont séjourné dans cet établissement où la nuit coûte 2600 euros et qu’ils étaient nombreux. Au lieu d’écrire des généralités, j’ai préféré demander le montant. Ce sont des gens qui racontent cela ! », dit-il.

    L’ancien directeur de Mon journal et Djaridati, deux quotidiens aujourd’hui disparus, ne détient visiblement pas de documents prouvant certaines de ses affirmations. « Dans les pratiques mafieuses, vous n’arriverez jamais à obtenir des preuves matérielles. Sinon, on sort du cadre mafieux. La mafia ne laisse pas de trace ! », argumente M. Aboud.

    Et puis dans l’investigation, « on s’appuie sur des témoignages qu’on doit recouper pour arriver à l’information. Et ils sont nombreux, ceux qui vont se bousculer pour donner des informations en tout genre. Et, je ne suis pas facile pour me laisser faire et dicter n’importe quoi, c’est pour cette raison que je lui ai envoyé une lettre », explique-t-il. 

    « Pourquoi je voue de la haine à Saïd Bouteflika ! »

     Hichem Aboud ne porte pas le frère du président de la République dans son cœur et il ne s’en cache pas. « Je lui voue plutôt de la haine ! », lâche-t-il sans ambages. Les raisons sont nombreuses. D’abord, les poursuites judiciaires dont il a fait objet et dont il tient pour responsable Saïd Bouteflika. Des poursuites lancées suite à un article paru dans ses deux quotidiens sur l’état de santé du chef de l’État et son retour en Algérie. Ensuite, « il (Saïd Bouteflika) a pris la décision, le 6 juin, de me priver de la pub de l’ANEP. Il a actionné la justice pour m’interdire de sortir du territoire national et il a actionné l’imprimerie pour suspendre le tirage des deux quotidiens pour une dette de 4,5 milliards de centimes alors que d’autres journaux avaient des dettes de 200 à 300 milliards de centimes », raconte-t-il.

    Et Hicham Aboud de poursuivre : « Il (Saïd Bouteflika) va plus loin en actionnant les services de police pour me mettre sous écoute téléphonique. Deux personnes avec lesquelles j’étais en contact téléphonique ont été convoquées au commissariat central d’Alger, ce sont les deux frères Adimi, deux colonels à la retraite », relate notre interlocuteur.

    Saïd Bouteflika « pousse le bouchon trop loin », poursuit-il, « en ordonnant à la police de lancer un mandat d’arrêt international à mon encontre et de demander au consulat général de Lille de me priver du renouvellement de passeport, de l’inscription sur la liste électorale et de la carte consulaire ». En fait, Hichem Aboud annonce clairement son objectif à travers son nouveau livre : « Comment voulez-vous que je ne fasse pas payer à Saïd Bouteflika toutes ces injustices et exactions ? Il se comporte en petit dictateur et par mon livre je vais le remettre à sa place ».

     

     

  • C’est triste et malheureux pour ma patrie !

    Hafid Derradji

     

     

     

    Tout au long des quatre jours que j'ai passés en Algérie la semaine dernière, et comme nombreux de mes concitoyens, j’ai été très touché de constater le sentiment de peur et de désespoir chez beaucoup d’Algériens, en raison de ce qui a été soulevé dans les médias nationaux et étrangers comme annonces, réactions, spéculations et rumeurs à la suite des déclarations dangereuses du Secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) à propos de l’une des structures les plus importantes de l'institution militaire.

    Mais, ce qui est frappant, c’est le silence du Président et ministre de la Défense nationale, ainsi que celui de certains partis politiques et personnalités publiques face à d’aussi graves accusations qui ont porté atteinte à l'image de l’Algérie, à son peuple,  à ses institutions et aux sacrifices de ses enfants.  

    Pourtant, ces accusations risquent d’avoir des répercussions à la fois internes et externes et de menacer la stabilité que prônent les adeptes du quatrième mandat qui n'ont pas hésité à détruire les institutions de l'État, à porter de grands coups à ses hommes et à tout sacrifier pour rester au pouvoir.

    Outre la personne, et quels que soient les noms, accuser le Département du renseignement et de la sécurité (DRS) d’avoir failli dans sa mission de lutte contre le terrorisme et les crimes qui se sont produits par le passé, c’est accuser le ministère de la Défense nationale et l’Armée populaire nationale toute entière.  C’est une accusation contre le Président lui-même en sa qualité de ministre de la Défense.  Par conséquent, ce ministre n’a pas accompli sa mission pour corriger toutes ces défaillances, révélées par le Secrétaire général du parti dont le président de la République est le président d’honneur.  

    C’est aussi une preuve d'ignorance, d’un manque de conscience grave et du désir de détruire l'État afin de continuer à monopoliser le pouvoir, à piller les richesses du pays et à garder les gens en otage entre les mains de mercenaires qui risquent de nous faire payer très cher avant de nous rendre notre pays et notre président.

    Lorsque ce genre de déclarations et d’accusations émanent de la France et des ennemis de l’Algérie à l’étranger, comme ce fut le cas à l’époque du fameux slogan « Qui tue qui ? » cela peut être géré comme nous l’avions fait justement dans les années quatre-vingt-dix.  

    Mais que ces propos soient prononcés par un responsable du parti au pouvoir qui a mené la révolution pour la libération de l’Algérie et sa construction et qui est présidé honorifiquement par le chef de l’État,  un parti qui a toujours été représenté par les hommes les plus valeureux de l’Algérie, me mène à me poser de véritables questions.  Notamment dans la conjoncture actuelle où les instituions de l’État sont très fragiles et où les luttes pour la présidentielle font rage.  C’est aussi le déclin des valeurs et la régression dans tous les domaines de la vie, où une personne comme Chakib Khelil est présentée comme l’homme fidèle de la nation et les hommes de l’institution militaire des traitres !

    Ce qui s'est produit soulève un certain nombre de questions et de points d'interrogation.  J’ai eu la chance de trouver des  réponses rassurantes en discutant avec certains hommes fidèles de la nation, connus pour leur sagesse et leur esprit de responsabilité face à cette situation critique qui a conduit à la méfiance, à l'intimidation et au scepticisme et à plus de rumeurs.   Je vais vous exposer leur point de vue, afin de comprendre ce que les opportunistes et les mercenaires font à notre Algérie : 

    Pourquoi lancer de telles déclarations et accusations maintenant ? Et pourquoi celui qui les a lancées est-il resté silencieux tout ce temps ? Où était le secrétaire général du FLN auparavant lorsque les hommes mouraient pour la nation ? Et pourquoi accuser justement le DRS au sein de l’institution militaire et non d’autres départements ? Et où sont le Président et le ministre de la Défense, ainsi que son secrétaire général ? Ne devraient- ils pas prendre les mesures nécessaires et déposer une plainte contre tous ceux qui souhaitent porter atteinte à l'armée ? Où est le Procureur général pour ordonner une enquête sur cette l’affaire ? Ou bien devons-nous attendre que la France et des organisations internationales nous ordonnent de le faire ? Où sont les hommes libres et indépendants du FLN pour renier ces charges ou pour soutenir leur secrétaire général qui ne sait plus ce qu’il dit ni ce qu’il fait. 

    Alors, vient la grande question : qui est derrière celui qui a fait éclater tout ça ? Est-il conscient qu’il a lancé une sorte de bombe atomique destructrice pour l’Algérie ? Une Algérie  qui devrait être au-dessus de tous les hommes quels qu’ils soient.  

    Je suis convaincu que de nombreux Algériens ont des réponses à certaines de ces questions. Je sais aussi qu’ils sont conscients que la bataille pour la présidentielle et la course pour s’approprier l’Algérie ont atteint leur summum  face au silence du Président et à son absence de la scène politique, et face à la sagesse et la prudence des hommes de ce pays qui sont toujours prêts à défendre leurs positions et les institutions de la République.  

    Ils sont conscients qu’affaiblir l'institution militaire et lui porter préjudice c’est affaiblir et risquer la stabilité de l’État  et porter atteinte à sa souveraineté et son équilibre. Ceci peut déstabiliser les institutions  et faire tomber l’État entre les mains d’opportunistes et d’ignares qui ne se rassasient pas et qui n’hésiteront pas à mettre le pays à genoux.  Pour toutes ces raisons, il faut lutter contre eux en usant de tous les moyens légaux et législatifs sans peur et sans hésitation.  Car la peur conduit à la révolte et la sagesse est la base du courage dans la vie.  L’Algérie est notre priorité à tous quelles que soient les circonstances.

  • M6 VS KIF

    Dilem Lundi, 10 Février 2014 , Édition N°6533 Facebook Imprimer Réagir

    DILEM DU 10 FEVRIER 2014

  • KHELIL ET SONATRACH :Le noyau dur du conflit


    Les scandales liés à la gestion de la Sonatrach et l’implication de l’ancien ministre de l’Energie et des Mines sont actuellement au centre du conflit qui secoue le sommet de l’Etat. La stratégie - dénoncée publiquement par l’ancien garde des Sceaux, Mohamed Charfi - visant à «extirper» Chakib Khelil de cette affaire a pour objectif de débarrasser ce dossier de toute couverture politique.

    Tarek Hafid - Alger (Le Soir)
    L’affaire Sonatrach est un dossier éminemment politique. La passe d’armes qui oppose Amar Saâdani à Mohamed Charfi en est une preuve concrète. «Si Amar, vous êtes venu, le jour même de votre installation à la tête du FLN, me proposer amicalement de préserver mon poste de ministre de la Justice en m’engageant à extirper Chakib Khelil de l’affaire Sonatrach 2 comme on extirpe un cheveu d’une pâte», explique l’ancien ministre de la Justice dans sa lettre rendue publique samedi.

    Charfi est revenu à la charge, hier, dans les colonnes du journal Echourouk : «Je suis sorti de mon obligation de réserve et je dévoilerai de nouveaux éléments du scandale Sonatrach.» L’ancien ministre n’est plus seul à témoigner de «l’acharnement» de Amar Saâdani à laver Chakib Khelil de tout soupçon. Hadda Hazem, directrice de la publication du journal El Fedjr, a révélé, hier, les propos tenus par le secrétaire général du Front de libération nationale.
    «Lors d’une rencontre avec Amar Saâdani, dans son bureau à Hydra, il m’a indiqué que le limogeage de Mohamed Charfi du poste de ministre de la Justice est dû au dossier Sonatrach 2 car il s’est permis de présenter cette affaire à Interpol, en l’absence du Président Abdelaziz Bouteflika, dans le but de poursuivre Chakib Khelil», écrit l’éditorialiste.
    Dans ses confidences à Hadda Hazem, Amar Saâdani est allé jusqu’à dire que l’ancien ministre de l’Energie a joué un rôle dans la réélection de Abdelaziz Bouteflika en 2004. «Chakib Khelil a été puni car le président de la République devait le nommer Premier ministre puisqu’il lui avait assuré son second mandat grâce aux Américains. Les Etats-Unis ont imposé à l’armée le fait que Abdelaziz Bouteflika demeure président de la République», a-t-il assuré. Il est aujourd’hui incontestable que Khelil était un personnage-clé au sein de l’exécutif et du «clan présidentiel». Et il est évident que l’homme tirait sa puissance du «statut particulier» que lui avait accordé le chef de l’Etat. A ce titre, il est utile de rappeler des faits concrets. De février 2001 à septembre 2003, Chakib Khelil a vu ses pouvoirs décupler puisque, en plus du poste de ministre, il occupait le poste de président-directeur général de la Sonatrach. Il profitera de cette période pour mettre en place un système de contrôle de tous les projets dans le secteur pétrolier. Jouissant d’une protection politique à toute épreuve, Khelil a pu agir en toute impunité du fait du blocage imposé au Conseil national de l’énergie.
    Créé par le Président Liamine Zeroual en avril 1995, ce conseil ne s’est pas réuni une seule fois sous Abdelaziz Bouteflika. Durant les années passées à la tête du ministère de l’Energie, Chakib Khelil a réussi à s’arroger l’ensemble des prérogatives de cette instance : «Le Conseil national de l’énergie est chargé d’assurer le suivi et l’évaluation de la politique énergétique nationale à long terme, notamment de la mise en œuvre d’un plan à long terme destiné à garantir l’avenir énergétique du pays ; d’un modèle de consommation énergétique en fonction des ressources énergétiques nationales, des engagements extérieurs et des objectifs stratégiques à long terme du pays ; de la préservation des réserves stratégiques du pays en matière d’énergie ; des stratégies à long terme de renouvellement et de développement des réserves nationales en hydrocarbures et leur valorisation ; de l’introduction et du développement des énergies renouvelables ; des schémas d’alliances stratégiques avec les partenaires étrangers intervenant dans le secteur de l’énergie ; des engagements commerciaux à long terme.»
    Disculper Chakib Khelil reviendrait, inévitablement, à dédouaner Abdelaziz Bouteflika. Aucun homme politique ne doit être éclaboussé par les méga-dossiers de corruption Sonatrach. Car contrairement à l’affaire de l’autoroute Est-Ouest ou encore à celle de la Générale des concessions agricoles, il n’y a pas que la justice algérienne qui s’intéresse aux détournements de deniers publics dans le secteur des hydrocarbures. Les polices et les justices italienne et américaine traitent également ces dossiers. De nouvelles informations judiciaires pourraient être ouvertes dans d’autres pays.
    En cette fin de troisième mandat, c’est justement l’envergure «internationale» qui gêne au plus haut point les responsables politiques algériens.
    T. H.