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LES PRATICIENS DE SANTE', DONNEZ VOTRE AVIS. - Page 13

  • «Qui sème les promesses…»

     

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    Au vu de la multiplication des actions de protestation à travers le pays, il devient presque superflu pour le gouvernement de présenter son bilan devant l’APN, comme exigé par des partis de l’opposition et en application de la loi. Les promesses gouvernementales non tenues, nombreuses et touchant à tous les secteurs de la vie nationale, finissent par exaspérer de larges franges de la population qui ont longtemps cru à des lendemains meilleurs. Ces descentes dans la rue devenues quasi quotidiennes, dans les banlieues des villes comme dans les zones rurales, s’accompagnent toujours d’énormes désagréments pour des milliers de citoyens usagers de la route et des transports. Mais il suffit d’écouter les protestataires pour se rendre compte de la légitimité de leurs requêtes, des conditions de vie intenables dans lesquelles sont maintenues les populations en dépit de la richesse théorique du pays. Habiter un bidonville est déjà un drame.

    Quand ce bidonville est inondé par les eaux de pluie, cela renvoie en effet ses occupants à des conditions «infrahumaines». La gestion sécuritaire de ces accès de fièvre sociale est très facile à mettre en œuvre, d’autant plus que les forces de police ont connu un renforcement notable ces dernières années, en effectifs et en équipements antiémeute. Cependant, la charge policière ou les poursuites judiciaires contre les manifestants sont loin de résoudre le problème. Cela aggrave en fait les frustrations sociales dont on a connu les expressions extrêmes ces dernières décennies. Dans ce face-à-face manifestants-forces de l’ordre, incluant cocktails Molotov et gaz lacrymogènes, il y a un grand absent : l’élu local. Il est éjecté, ou s’exclut de lui-même, du débat social et des conflits. Il se calfeutre dans son bureau et proclame qu’il est dépourvu de moyens et de prérogatives, ce qui est vrai. Mais ce qui est non moins vrai est le manque de dynamisme des assemblées locales qui font d’incompréhensibles économies d’énergie et se dispensent d’aller secouer l’inertie des administrations où des piles de projets moisissent dans les tiroirs de la bureaucratie.

    L’écoute et l’accompagnement des citoyens dans leur quête d’une vie meilleure doivent être réinventés dans les structures les plus proches de la population, les APC et APW. Les pouvoirs publics, de leur côté, devraient comprendre que la colère sociale est aiguisée par les promesses officielles jamais tenues, car conçues prioritairement dans des objectifs électoralistes. Le logement pour tous, l’eau H24, le gaz naturel à 100%, sont des formules proférées à foison à chaque remaniement ministériel et à l’approche de toute échéance électorale. Les engagements créent des attentes, et les désillusions sont suivies de colère. Quand l’écoute et le langage de la vérité ne sont pas au rendez-vous devant les manifestations populaires, l’explosion sociale que nos gouvernants croient évacuée après la déconfiture de certaines révolutions, peut survenir à n’importe quel moment et emporterait tous les plans électoraux échafaudés de longue date.

     

    Djaffar Tamani
  • Fonction publique : +140 000 postes budgétaires vacants depuis des années

    Fonction publique : +140 000 postes budgétaires vacants depuis des années

     

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    Le ministre de Finances, Karim Djoudi, a été interpellé, ce jeudi, par plusieurs députés de l’Assemblée populaire nationale (APN), au sujet des postes budgétaires qui demeurent vacants depuis plusieurs années. Cela au moment oû de larges franges de la jeunesse, plus particulièrement les diplômés, sont touchées de plein fouet par le chômage.

    Les députés ont fait référence dans leurs interventions, au dernier rapport de la Cour des comptes qui a relevé l’existence de pas moins de 140 000 postes budgétaires vacants dont 42 000 dans le secteur de l’Education, 20 700 dans la Santé et 30 000 dans celui des Affaires religieuses. Le reste des postes budgétaires vacants relèvent des secteurs de la Justice, l’Enseignement supérieur et la formation professionnelle. 

    Le ministre de Finances a confirmé à la presse, en marge de la présentation du projet de loi portant règlement budgétaire de 2011, la véracité du chiffre de 140 000 postes budgétaires vacants, sur un total de 2 millions de postes que compte la Fonction publique. Karim Djoudi s’est contenté de dire que ce problème est dû « à la manière avec laquelle les secteurs organisent les recrutements ». Pourtant, a-t-il souligné, la Fonction publique autorise les secteurs - dans le cas oû ils ne trouvent pas les profils recherchés- à « restructurer » les postes budgétaires en fonction de leurs besoins.
     

     

    Farouk Djouadi
  • Si Amar, le Lucky-Luke du pardon !

    Dernière minute ! Alger exige qu’Hollande présente des excuses en… chinois ! Tu vois, François, nous aussi, on a un sens de l’humour tordu ! Avant même que le Palais ne se prononce sur les regrets de Hollande, avant même que le ministre des Affaires étrangères, Lamamra, ne commente lui aussi les regrets de Flamby, il y en a un qui a dégainé plus rapidement que tout le monde, plus vite que son ombre. Et lui, Morris et Goscinny ne l’ont pas dessiné ! J’ai nommé Amar Saâdani ! Je peux bien vous l’avouer, je suis resté sur le derch’ devant l’extrême célérité mise par le patron désigné du FLN à applaudir des deux mains et du bendir le communiqué de l’Elysée balbutiant quelques regrets aussi minces qu’un filet de jambon casher à la soirée de gala du CRIF ! Je crois même que le secrétariat d’Hollande n’avait pas tout à fait achevé la rédaction dudit communiqué que Amar l’Artiste applaudissait déjà à tout rompre ! Bizarre tout de même, vous ne trouvez pas ? Que d’autres applaudissent vite, je comprendrais presque. Mais que le FLN pardonne aussi rapidement, à la vitesse de l’éclair, presque aussi vite que le métro de Paris et sa ligne 1, celle de Neuilly-sur-Seine, ça me turlupine un chouia ! Qu’est-ce qui a rendu aussi urgent le fait que Saâdani se sente dans l’obligation de dire tout haut tout le bien qu’il pense des regrets élyséens ? Ça vous aurait choqués, vous, amis lectrices et lecteurs, que le FLN de Saâdani reste quelques jours encore sur une ligne dure traditionnelle, celle qu’on lui connaît et qui aurait consisté à exiger, par exemple, de brûler l’ambassadeur de France à Alger sur un bûcher dressé Place de l’Emir Abdelkader ? Non, bien sûr ! Vous et moi, nous nous serions juste dit ce que nous nous disons à chaque fois, à chaque crise et à chaque bourrasque entre Alger et Paris : «Le FLN est fidèle à sa ligne !» Et là, non ! Entorse express à l’ADN historique du parti sur ces questions sensibles. Pour le coup, et à bien relire la satisfaction grasse de Saâdani après le communiqué de Hollande, j’entendrais presque Amar El Fennen nous engueuler pour ne pas avoir saisi toute l’étendue de la classe et de l’élégante repentance de Flamby. Mais pourquoi, bon Dieu ? D’où vient cette subite mansuétude Saâdanienne ? Qu’est-ce qui rend l’instrumentiste attitré du Palais aussi gentil avec Fafa, aussi compréhensif, aussi conciliant avec la France ? Je sais qu’il doit y avoir un truc. Oh ! Peut-être pas un gros truc. Peut-être même un machin pas très grand, ni trop petit non plus, mais malgré tout bien situé, de bon rapport, au cœur de tout, central, idéalement desservi, à proximité des commodités de vie, et d’excellent voisinage, un truc assez important pour justifier une onction aussi rapide et une absolution aussi preste de la mauvaise blague de Hollande. Ah ! Ben, c’est comme ça mon frère ! Quand on vit en copropriété, faut jamais vraiment se fâcher avec le chef des notaires ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.

  • Excuses empoisonnées

    Par Maâmar Farah
    Hollande s'excuse et l'Algérie est «satisfaite». Circulez, il n'y a rien à voir. Mais le spectacle est-il terminé pour autant ? Ce n'est pas si sûr ! Analysons ces «regrets» et les commentaires présidentiels qui les accompagnent ...
    En soi, la boutade de Hollande était inadmissible. Mais, en voulant se dédouaner, le président français commet un autre impair : il laisse entendre que nous avons mal interprété ses paroles, comme si nous étions, en plus de notre incapacité à protéger nos visiteurs, idiots au point de ne pas comprendre le sens d'une blague, le premier degré de trois mots dits le plus clairement possible !
    Alors, une question vient à l'esprit : si nous avons mal interprété ce qui tombait sous le coup du bon sens, ce qui, sorti de la bouche présidentielle, ne représentait aucun écart, aucune offense, pourquoi s'excuser alors ?
    Oui, je l'ai déjà dit : ce président est surprenant et sa popularité surprend encore plus ! 15% de Français le soutiennent encore ! C'est beaucoup !
    maamarfarah20@yahoo.fr

  • Candidature de Bouteflika La fausse piste ?

     

     

    Les bruits autour de la candidature de Bouteflika à la présidentielle d’avril 2014 s’estompent, à mesure qu’approche l’échéance. Du chœur des thuriféraires appelant à cette candidature, il ne reste qu’une voix audible : celle solitaire et mal assurée d’Amar Saâdani, le secrétaire général du FLN. Le renoncement aurait-il été enfin perçu chez Bouteflika ?
    Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir)

    Depuis quelque temps, les appels à la candidature de Bouteflika se font moins insistants. Parmi le personnel politique qui s’était excité à réclamer une représentation supplémentaire au chef de l’Etat sortant, peu poursuivent encore d’enfourcher une telle perspective. A vrai dire, une seule voix continue à se faire entendre dans un soliloque pathétique : celle du secrétaire général du FLN, le premier à avoir tambouriné autour d’un quatrième mandat pour Bouteflika. Amara Benyounès et Amar Ghoul, chefs respectifs des partis MPA et TAJ, ne se distinguent plus dans les attitudes enthousiasmées qu’on leur a connues les mois passés.
    Abdelkader Bensalah, le secrétaire général par intérim du RND, personne pourtant proche de Bouteflika, ne s’est, lui, à aucun moment départi de sa position de prudence, apparaissant de ce fait comme le seul à avoir compris ou su avant tout le monde que le quatrième mandat pour Bouteflika est hypothétique.
    Bensalah a assurément raison de s’être gardé de mêler sa voix au tintamarre produit par ceux qui ont fait du maintien de Bouteflika à la magistrature suprême un leitmotiv. La maladie du chef de l’Etat et sa convalescence post-hospitalisation recommandaient pour le moins de ne pas précipiter la campagne autour de sa candidature.
    Une candidature qui, du fait de la maladie, aussi, passe mal aux yeux d’une opinion largement acquise au changement, surtout après qu’elle eut assisté à la floraison du printemps dit arabe dans son voisinage. Mais se pourrait-il que ce soit seulement Bensalah qui ait mesuré à son vrai coefficient la probabilité d’un retrait de Bouteflika de la course à sa succession ? Ça étonnerait que ce soit le cas.
    Les autres, qui ont insisté sur la candidature de Bouteflika, avaient peut-être plus à gagner à le voir rempiler que battre en retraite, notamment au plan de carrières personnelles et, peut-être, également en matière d’intérêts économiques. Et si leur campagne assidue n’a pas réussi à faire décider Bouteflika, elle a néanmoins étouffé les voix qui, dès juillet déjà, réclamaient une déclaration de son incapacité à assumer ses charges présidentielles.
    D’ailleurs, il n’est pas exclu que ce soit cette finalité qu’a couru tout le tapage qu’ils ont produit. Chose, au demeurant, réussie, puisque la perspective d’une élection présidentielle anticipée est à présent éloignée. Bouteflika est quasiment assuré d’aller jusqu’au terme de son mandat actuel.
    Quant à sa prétention à renouveler son bail pour après avril 2014, rien n’est moins sûr, voire la perspective même très incertaine. Même le Premier ministre Abdelmalek Sellal, qui sillonne les wilayas pour une campagne électorale à peine dissimulée, se garde bien d’affirmer quoi que ce soit à propos de la candidature de Bouteflika.
    «C’est à lui de décider en toute âme et conscience», répondait-il récemment en présence de son homologue français Jean-Marc Ayrault.
    Analysée à l’aune des montages grossiers auxquels s’oblige la présidence de la République pour rassurer sur l’évolution de son état de santé, la déclaration de Sellal prépare plutôt à un renoncement à briguer un autre mandat.
    Auquel cas, on ne tarderait pas à assister à la mise en perspective d’un plan B et, du coup, à connaître la candidature de substitution que le système a choisi d’adouber.
    S. A. I.

  • France-Algérie : le signe indien

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    Par : Mustapha Hammouche

    Les relations entre la France et l’Algérie seraient-elles frappées du signe indien ?
    Le scénario est immuable : à peine commence-t-on à louer, des deux côtés, l’avènement de la relation refondée qu’une initiative intempestive vient vite refroidir l’élan suscité par la chaleur des toasts de la dernière occasion protocolaire. En termes de coopération, ces démarches diplomatiques sont invariablement vaines. Mais en agglomérant les effets des initiatives individuelles de collectivités, d’entreprises, de négociants, d’organisations civiles et d’institutions culturelles, l’on arrive toujours à présenter un bilan qui témoigne de l’entretien d’un seuil d’échanges minimum grâce aux micro-décisions. Les politiques peuvent alors s’en emparer pour en faire “la base” d’une volonté de coopération qu’ils n’arrivent pas à traduire dans les faits.
    Par ses couacs, le volontarisme politique de circonstance finit par gêner ces échanges de modeste niveau, mais qui profitent de la sérénité de “micro-contacts”.
    Au lendemain de la visite de Chirac dans un Bab El-Oued inondé, surgissait l’illusoire serment de traité d’amitié… sur le modèle franco-allemand. La loi du 23 février 2005, même ultérieurement délestée de son article sur l’enseignement des “effets positifs de la colonisation”, vint rapidement compromettre les prétentions diplomatiques de l’époque. Contribuant à l’émergence du slogan de l’exigence de repentance qui, sans une demande d’État, allait servir l’électoralisme local.
    La hâtive lune de miel vécue avec Chirac fut rééditée avec Sarkozy dès son élection. L’arrestation à Marseille, en août 2008, du diplomate Hasseni vint remettre en cause l’idylle naissante. Il fut, plus tard, et même après l’institution de la règle des 51/49 pour les investisseurs étrangers, reproché à la France de Sarkozy de ne pas vouloir investir dans notre pays. Et tout au long de ces péripéties, l’affaire de l’assassinat des moines de Tibhirine planait comme une menace à tout moment opposable aux velléités d’amélioration des relations bilatérales.
    Puis, du côté algérien, le slogan fut : “C’est dans ce contexte de ‘re-gel’ que survient le ‘réalisme’ de Hollande : les mémoires doivent se reposer ; c’est le temps des affaires.” Mais les conditions ne sont pas réunies pour les affaires : Ayrault a pris acte des obstacles bureaucratiques qui s’opposent aux ambitions économiques françaises en Algérie. Mais, on pouvait célébrer le nouveau départ. Un autre encore.
    Il fallait donc un motif pour couper court à une euphorie que rien de fondamentalement nouveau ne justifiait. Ces semblants d’efforts butent cette fois-ci sur le plus stupide des contretemps : une boutade de mauvais goût d’un président Hollande badin mais pas toujours inspiré. “Les regrets” qu’il exprimait hier  ne suffiront sûrement pas à dissiper toute la “moins-value” qu’il vient d’infliger à une relation aussi irrégulière que la qualité de son humour.
    On l’écrivait ici, le jour de la visite d’Ayrault : les deux pays attendent “une relation prospective et apaisée. Mais pour cela, il faudra l’avènement simultané de deux pouvoirs dotés du courage et de la vision nécessaires à ce genre de rendez-vous de l’Histoire”.

    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr

  • Vulnérable Algérie

     

    L’heure est bien évidemment aux bilans en cette fin d’année tumultueuse. Que dire de la maladie du Président et l’état de convalescence de l’Algérie du fait de la vacuité de l’Exécutif dans son ensemble à quelques exceptions près ? Etat de vacuité qui a valu parfois aux Algériens d’assister, à leur corps défendant, à d’humiliantes passes d’armes entre Paris et Alger, juste après la visite du Premier ministre français. Que penser de ces passionnées polémiques «passionnelles», nées d’un passé mal assumé d’un côté comme de l’autre ? Beaucoup plus, sans aucun doute, de l’autre côté de la Méditerranée, laissant ainsi planer les incertitudes pour l’avenir, notamment parmi les Algériens vivant en France et dont la situation est des plus difficiles à vivre.

    Inquiétante est sans doute cette transition que l’on nous promet encore une fois, prolongée avec la présidentielle de 2014, laissant ainsi chez tout le monde l’intime conviction que le pays est bel et bien installé dans l’immobilisme depuis au moins une quinzaine d’années. Et que cela risque bien de durer encore, parce que rien ni personne ne pourra changer l’ordre des choses tel qu’il se présente actuellement aux citoyens.
    Plus inquiétante, pour ne pas dire préoccupante, est cette vulnérabilité économique de l’Algérie en 2013. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Il suffit en effet que les recettes d’exportation d’hydrocarbures chutent de moins de 10% – plus exactement 9,91% tel qu’il est attendu pour la fin de l’année – pour que notre excédent commercial se creuse de moitié par rapport à la même période de 2012 !

    L’Algérie aura donc perdu au 31 décembre plus de dix milliards de dollars dans son excédent commercial par rapport à l’an dernier. Ces statistiques rendues publiques par les Douanes nationales révèlent toute la fragilité de l’économie algérienne fortement dépendante, dans ses besoins et dans ceux de la population, de la mono-exportation des hydrocarbures. Dépendance à plus de 96% (96,72 plus exactement) de l’ensemble de nos recettes d’exportation, toujours selon les statistiques officielles, et que rien, pas la moindre solution de rechange, ne semble être en mesure d’y mettre un terme, pour le moment.

    C’est dire l’extrême fragilité de l’économie algérienne pour son extrême dépendance de l’extérieur et des aléas exogènes. Plus de cinquante années après l’indépendance, les choses n’ont pas grandement évolué. C’est de cette réalité que va hériter le futur président de la République. L’échéance qui s’annonce sera en soi difficile, puisqu’il s’agira ni plus ni moins d’essayer de faire en sorte que cette tendance de la dépendance vis-à-vis de l’étranger soit progressivement inversée. C’est là le défi qui attend les responsables algériens pour le moyen et long termes.

     

    Reda Bekkat
  • Turquie Un scandale de corruption éclabousse le gouvernement Erdogan

    L’inculpation, hier, par la justice turque, dans le cadre d'un scandale de corruption sans précédent, des fils de deux ministres proches du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, risque d’avoir des répercussions négatives sur l’AKP à quatre mois des élections municipales.

    Le parti AKP de Tayyip Recep Erdogan risque d’être sérieusement ébranlé par la tempête politico-financière qui s’abat sur lui à quatre mois seulement des élections municipales. En effet, l’inculpation, hier, par la justice turque des fils de deux ministres proches du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, dans le cadre d'un scandale de corruption sans précédent, éclabousse le gouvernement islamo-conservateur.
    C’est au terme d'une longue nuit d'auditions au palais de justice d'Istanbul, que Baris Güler et Kaan Caglayan, les fils des ministres de l'Intérieur Muammer Güler et de l'Économie Zafer Caglayan, ont été emprisonnés samedi matin, conformément aux réquisitions des procureurs en charge de ce dossier. Outre ces deux personnalités réputées proches de Recep Tayyip Erdogan, une vingtaine d'autres personnes ont été placées en détention, dont le P-DG de la banque publique Halk Bankasi, Suleyman Aslan, et l'homme d'affaires originaire d'Azerbaïdjan Reza Zerrab. Toutes ces personnes sont soupçonnées de corruption, de fraude et de blanchiment d'argent dans le cadre d'une première enquête sur des ventes d'or et des transactions financières entre la Turquie et l'Iran sous embargo. Le fils du ministre de l'Environnement Erdogan Bayraktar, Abdullah Oguz Bayraktar, le magnat des travaux publics Ali Agaoglu, patron du groupe éponyme, et le maire du district stambouliote de Fatih, Mustafa Demir, membre du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, ont été laissés en liberté jusqu'à leur procès. Ce deuxième groupe de personnalités est soupçonné de corruption dans le cadre de deux affaires distinctes de marchés publics immobiliers. En dépit de ce scandale, le gouvernement turc a poursuivi vendredi sa vague de purges dans la police en sanctionnant 17 nouveaux hauts gradés. Recep Tayyip reproche à la cinquantaine d'officiers démis de leurs fonctions depuis mardi d’ “abus de pouvoir”», en l'occurrence de ne pas avoir mis dans la confidence leur tutelle politique de l'enquête qui la vise. Comme il l'avait fait lors de la fronde antigouvernementale qui a secoué son pays en juin, le Premier ministre a brandi la théorie du complot et accusé un “État dans l'État” d'être à l'origine de cette “sale opération” destinée à le salir. Vendredi soir, à la clôture des débats au Parlement sur le budget 2014, le vice-Premier ministre Bülent Arinç a dénoncé, pour sa part, “une campagne de lynchage contre le gouvernement”. “Nous ne l'avons pas mérité. Qui d'autre que nous a lutté d'une manière aussi déterminée contre la corruption ?” a-t-il lancé aux députés de l'opposition qui l'interpellaient bruyamment. “Nous sommes confrontés à une conspiration dégoûtante”, a renchéri de son côté le ministre des Affaires européennes, Egemen Bagis, dont le nom a également été cité par certains médias dans cette affaire. Le chef du gouvernement, pas plus que ses ministres, n'ont pas précisé le nom des responsables de cette “conspiration”. Mais tous les observateurs ont reconnu dans leur mise en cause la puissante confrérie du prédicateur musulman Fetullah Gülen, très influente dans la police et la magistrature. Alliée de l'AKP depuis son arrivée au pouvoir en 2002, cette organisation est entrée en guerre contre le gouvernement à cause d'un projet de suppression d'écoles privées, illustrant les failles qui lézardent désormais la majorité.

  • Du fromage de femme

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    6000 ans après les débuts de la civilisation, la place de la femme dans la société algérienne est encore un problème. Au mieux c'est une créature dévouée, sur terre, pour faire des enfants et baisser les yeux devant le regard masculin. Au pire, c'est le propre enfant du diable, envoyé sur la planète H pour allumer les désirs concupiscents des hommes et semer la fitna entre eux. Entre ces deux interprétations, c'est au choix, la femme peut être une esclave sexuelle, une machine à laver ou encore  une vache à lait bonne à traire.

    Justement, pourquoi ne pas utiliser toutes ces femmes qui s'ennuient pour faire du fromage ? Il y a déjà du fromage de vache, de chèvre et de brebis, pourquoi ne pas faire du fromage de femme selon le même principe, battre du lait comme on bat une femme pour obtenir cette crème épaisse avec laquelle on obtient cet aliment si apprécié ? Il suffirait de doper des femmes avec des hormones pour qu'elles soient en phase d'allaitement, puis les traire avec des tire-laits et confectionner ainsi de délicieux fromages traditionnels. Ce dispositif qui règlerait déjà une partie du chômage de la moitié adulte de la population algérienne, pourrait être décliné sous diverses formes, une version La Berbère par exemple, du nom de ce fromage qui existe déjà et possède d'ailleurs un nom d'homme comme la plupart des fromages.

    Ou la Sétifienne, la Constantinoise, bref toute une gamme de fromages avec chacun son arôme et ses épices locales. L'Algérie n’exporte que pour 34 millions de dollars de produits agricoles tout en important plus de 9 milliards de dollars en alimentation, y compris le lait. Ce qui pour un bilan de 14 années de règne est assez maigre. Les femmes étant soumises et patriotiques, l'Algérie pourrait exporter ses fromages dans le monde entier. Pour le côté moral, il suffirait d'une fetwa de Qaradaoui, connu déjà pour aimer le fromage et les petits suisses.

     

    Chawki Amari
  • Mélange des genres

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Invité par la télévision, il y a deux ou trois ans de cela, pour évoquer la participation des Verts en Coupe du monde, l’ex-international, Megharia, expliquait aux téléspectateurs qu’à ce niveau de la compétition, il était impossible de jouer un match tout en jeûnant. Soudain déconnectée du sujet de l’émission sportive, l’animatrice réalisa qu’elle venait de laisser s’échapper à travers son média un message portant atteinte aux principes mêmes qu’il est censé diffuser : les constantes !
    La question suivante fut formulée de sorte à obliger le footballeur à se racheter de cette impardonnable liberté prise avec le dogme.
    “Mais vous les rattrapiez !”, l’interpella-t-elle, parlant des jours non jeûnés.
    La fonction de vigilance dévote est la mieux assurée. Outre le fait qu’elle est adjointe à toutes les fonctions officielles, elle bénéficie du plus large bénévolat. La moindre atteinte à la règle, qui pourtant n’est pas inscrite dans les codes de la République, vous attire d’immédiates représailles publiques. Officiels ou simples citoyens sont unanimes à vous maudire sur-le-champ.
    La terreur qu’inspire ce risque de bannissement empêche les plus libéraux des témoins de venir à votre secours. Participer à votre abomination peut même constituer une manière de donner des gages de leur faux puritanisme.
    C’est dans ce contexte de frilosité rigoriste que Maradona est venu créer le scandale avec son bisou amoureux, mettant en émoi la représentation gouvernementale qui s’empressait autour de la star. On savait que le “gamin d’or” était un personnage à esclandres, mais de là à déshonorer une table d’honneur… dans un pays où l’on traque les poseurs de “cadenas”, cette pratique à la mode qui célèbre la fidélité sentimentale.
    Coïncidence : l’image de l’embarrassant baiser de la vedette, venue justement assister au lancement de la 3G, a fait le tour de la Toile nationale, et même plus loin, dans la journée. Mais, cette fois-ci, le maquis intégriste des réseaux sociaux n’était pas seul à s’épancher sur le scandaleux enfant gâté de la planète sport. L’anonymat d’Internet ayant permis à l’avis contraire de s’exprimer sans peur. Et du débat virtuel entre internautes, il ressort que la question n’a pas été tranchée : laquelle des deux attitudes est la plus étonnante, celle de celui qui embrasse ou celle de celui qui s’offusque d’un couple qui s’embrasse ? Si Internet ne libère pas forcément les us, il semble au moins libérer la pensée.
    Maradona a fait ce pour quoi il a été payé : embrasser le drapeau algérien en Algérie. Et il n’était sûrement pas stipulé dans son contrat qu’il adopte nos mœurs, même le temps de son séjour commercial. Ce n’est certainement pas lui qui est à l’origine de ce mélange des genres — drapeau, foot, showbiz, affaires, service public, politique, religion — que nous pratiquons en toute circonstance !
    Il semblerait que Nedjma est sur un autre “coup de pub” de la même catégorie. La question qu’escamote “l’incident”, et qui est peut-être plus brûlante pour les Algériens usagers du GSM et futurs usagers de la 3G, est peut-être celle-ci : si des opérateurs peuvent se faire concurrence en invitant des stars et des clubs prestigieux à coups de millions, dans un style de promotion à la Khalifa, c’est qu’il y a, peut-être, une certaine facilité à amortir et à rentabiliser leurs concessions.

    M. H.
    musthammouche@yahoo.f

  • Rencontre Bouteflika-Ayrault Le Petit Journal de Canal Plus dévoile le truquage vidéo de Canal Algérie

     

     

    Dans son édition d’hier, Le Petit Journal diffusé sur Canal+ a décrypté la vidéo de Canal Algérie diffusant la rencontre entre le président de la République et le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault.

    Le journal démontre que la chaine algérienne a fait un montage pour présenter Bouteflika comme dynamique, discutant et bougeant sa main huit fois. En réalité, Bouteflika n’a bougé sa main que trois fois dans la vidéo d’origine, mais ses gestes ont été pris sous plusieurs angles pour faire croire au téléspectateur que le président avait bougé sa main plusieurs fois. Tout au long de la vidéo originale le président était immobile et le Premier ministre français ne réagissait pas.

    Cette vidéo a fait un énorme buzz sur les réseaux sociaux dès les premières heures de la nuit d’hier. Les internautes algériens ne sont pas étonnés par le fait que Canal Algérie ait monté ces images et ont plutôt honte que le linge sale de l’Algérie soit ainsi étalé à l’étranger. « Le problème c’est que nous, on sait tout ça. Mais ceux qui ont monté ce reportage sont à côté de la plaque », réagit Smail sur Facebook. « On le savait déjà bien avant ces images », ajoute Fifou. « Ce n’est pas étonnant, notre pays est doué pour le truquage », souligne Fifi sur le même réseau social. Nesrine, quant à elle trouve le truquage « grave ». Abdelux pense qu’il ne « faut plus croire Canal Algérie après ce qui s’est passé ».

    Beaucoup d’internautes trouvent le truquage de Canal Algérie honteux. « La honte ! » réagit Soraya sur Facebook. « Vous nous avez foutu une honte internationale désormais », regrette Chouaib sur Twitter. Nabil fait remarquer sur Youtube que « les gens ont maintenant honte de dire qu’ils sont algériens. Où va-t-on comme ça ? »
    Didin et Astronomy sont, quant à eux, étonnés par la capacité de Canal Algérie à faire des montages. « Finalement, les gens de l’orpheline sont forts en montage quand ils le veulent bien sûr », écrit Didin sur Youtube.  Astronomy se demande pourquoi Canal Algérie ne fait pas la même chose pour le montage des films et des séries télés.

    Des Twittos et des Facebookers ont commenté l’état de santé du Président et regrettent que des parties veuillent encore que Bouteflika brigue un 4e mandat. « Il va moins bien qu’on l’imaginait…Sérieux pour un 4e mandat ? » se demande Lyes sur Twitter. « Pauvre Bouteflika. Il est malade. Il ne bouge même plus », regrette Souhil sur le même réseau social. Tita estime sur Facebook que ce trucage vise à « leurrer le peuple pour un 4e mandat ».

  • Montage de l’ENTV sur Bouteflika : d’où viennent les images de Canal+ ?

     

     

     

    L’émission Le Petit Journal de Canal+ a décrypté, mercredi soir, les images de la rencontre du président Bouteflika avec le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault diffusées par Canal Algérie.

    « La chaîne aurait-elle, un poil, abusé du montage pour rendre le président un peu plus vigoureux ? », s’est notamment demandé l’animateur de l’émission, avant de montrer et de commenter des images, sans montage, de la rencontre et répondre ainsi à la question qu’il avait précédemment posée. La diffusion de cette séquence fait le buzz sur internet et les réseaux sociaux (lire notre article).
     
    Une question se pose au lendemain de cet incroyable ratage de la communication officielle algérienne : comment Le Petit Journal s’est-il procuré les images sans montage qu’il a diffusées. S’il donne la source des premières images (Canal Algérie), l’animateur n’a pas donné comment il a obtenu la seconde séquence diffusée.
     
    Habituellement, l’Unique est la seule télévision qui est autorisée à filmer le chef de l’État. C’est encore plus vrai depuis son retour d’hospitalisation où ses moindres gestes sont scrutés et interprétés. Dans ce cas, s’agit-il de fuites organisées depuis l’ENTV ? L’ENTV a-t-elle vendu aux autres chaînes de télévision des images sans montage, se piégeant elle-même ? Ou (hypothèse peu probable) une télévision française a-t-elle été autorisée à filmer aux côtés des équipes de l’ENTV ? À l’ENTV, personne ne veut donner une explication de ce qui a pu se produire.
     
    Dans tous les cas, la conclusion est la même, les images du Petit Journal illustrent l’amateurisme des personnes en charge la communication présidentielle. Ce n’est d’ailleurs pas la première bourde du genre. Cet été, l’ENTV avait diffusé des images montrant le président Bouteflika recevant le général Gaid Salah et le Premier ministre Sellal sous le regard du portrait officiel du président français François Hollande.

  • L’incroyable plaisanterie de François Hollande sur l’Algérie

    la phrase était passée inaperçue avant de faire le tour des réseaux sociaux ce vendredi. Lors de son discours, lundi 16 décembre à l’Élysée, à l’occasion du 70ème anniversaire du CRIF (Conseil Représentatif des Institutions juives de France), François Hollande a glissé une plaisanterie au sujet de l’Algérie.

    Au début de son discours (disponible sur le site de l’Élysée, ici), le Président s’adresse d’abord à la ministre de la Justice, garde de sceaux puis au ministre de l’Intérieur. Quand son regard se pose sur ce dernier, Hollande affirme que Manuel Valls allait se rendre en Algérie. Le ministre de l’Intérieur lui rappelle qu’il en revenait. Pour rectifier son erreur, Hollande lance une blague : « Il en revient sain et sauf ». Avant d’ajouter : « c’est déjà beaucoup ! », tout en souriant.

    La plaisanterie du président français a fait rire son audience mais elle est loin d’être du goût des internautes algériens. Le fait que François Hollande ait prononcé cette phrase devant le Crif, une organisation réputée proche d’Israël, a beaucoup indigné les facebookers et twittos algériens. « Et oui, ils viennent pour investir et prendre l'argent ensuite nous insulter pour les beaux yeux des Juifs ! » réagit Mohamed sur Facebook. « Juste une question Monsieur Hollande. Jean-Marc Ayrault est revenu d'Algérie avec des contrats de plusieurs milliards d'euros pour l'économie française ! On est d'accord ? Le Crif t'apporte quoi à l'économie ? 0%. Au contraire, ils sont venus festoyer à l’Élysée aux frais des contribuables français. Ce que vous gagnez sur le marché algérien en contrats, vous le consommez pour les beaux yeux du Crif. C'est l'équation que je vous demande de revoir », note Far. « Franchement, c'est débile. Il est clair qu'il se moque de Valls, puisque ce dernier en plus d'être raciste sur les bords, a un dévouement total pour la "légitimité d’Israël" et la communauté juive en France, et en Algérie, ce n'est pas le cas, bien au contraire », souligne Quelque Chose. « C'est pour plaire aux sionistes qui le financent et qui paient son chèque de fin de mois », ajoute Romaissa.
     
    Amina a tenu à souligner sur Facebook : « On se sent plus en sécurité à Alger que dans les banlieues françaises ». Amira ajoute sur Twitter : « Arrêtez de véhiculer une fausse image. On est très bien chez nous et on se sent en sécurité ». Ali Ouhachi se demande sur le même réseau social : « Notre Président couve-t-il une maladie contagieuse ? » Amrane s’interroge, quant à lui sur Twitter si Hollande a « fait l’école du rire ou séché les cours de communication ».
     
    Solitaire et Hani vont plus loin dans leurs commentaires et demandent à ce que l’ambassadeur français en Algérie soit convoqué. « Lamamra doit convoquer l'ambassadeur français pour des clarifications. C'est le minimum que doit faire un pays qui se respecte », note Solitaire sur Facebook.  « L'Algérie doit convoquer immédiatement l'ambassadeur français. C'est la moindre des choses », ajoute Hani sur le même réseau social. Pour l’heure, Alger n’a toujours pas réagi.

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  • Une femme malade interpelle le ministre de la Santé

    «Il faut en finir avec cette humiliation»

     

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    Elle traîne trois maladies : diabète, hypertension et dermatomyosite. Elle arrive à peine à se mouvoir sans son fauteuil roulant.

     

    Et comme un malheur ne vient jamais seul, Fertassi Yamina, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a fait les frais d’une administration hospitalière peu soucieuse des souffrances des petites gens. Lundi dernier, cette vieille femme habitant dans la commune d’El-Hamiz, se rendit à l’hôpital de Ben Aknoun, sur les hauteurs d’Alger, accompagnée de son fils pour son rendez-vous. Sur place, elle devait se faire administrer un médicament nécessaire pour son traitement contre la dermatomyosite, une pathologie (rare) inflammatoire systémique touchant essentiellement la peau et les muscles squelettiques.

    «J’arrive tôt le matin le jour de mon RDV. On me fait poireauter de 10h jusqu’à 14h. En fin de compte,  j’apprenais que le médicament qu’on devait m’administrer sur place était indisponible. Je protestais, mais c’était peine perdue», raconte-t-elle, ulcérée. Renseignement pris, il s’avère que cet hôpital public n’a pas a été approvisionné par la Pharmacie centrale des hôpitaux. Notre interlocutrice rentre donc bredouille à la maison, le cœur en peine. Pourtant, la veille, on lui a assuré que tout devait se passer sans anicroches. Une semaine auparavant, Fertassi Yamina a vécu la même mésaventure. Presque le même scenario. Toujours la même rengaine : pas de médicament ! «Cette fois-ci, je me suis sentie humiliée», confie -telle.

    Ce triste sort réservé à cette courageuse dame n’est pas un cas isolé. Ce sont des milliers de malades, livrés à eux-mêmes, qui ne savent plus à quel saint se vouer. Si elle tient à rendre hommage au personnel médical de l’hôpital de Ben Aknoun, sa colère noire n’épargne pas l’actuel ministre de la Santé qu’elle considère comme le premier responsable de cette catastrophique situation : «Il passe son temps à parler d’un Eden. C’est faux. Il devrait aller plutôt voir de visu ce qui se passe dans les hôpitaux. Manquer de médicaments dans un pays riche de son pétrole est une honte. A défaut de médicaments et d’équipements adéquats, les médecins ne peuvent rien faire pour les malades. Ce ministre doit prendre conscience qu’on ne doit plus jamais jouer avec la souffrance des gens. Il faut en finir avec cette humiliation.» Son cri de colère sera-t-il entendu ? 

     

    H. L.
  • Les anges exterminateurs

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    En plein milieu du feuilleton «la cavale de Chakib Khelil, prédateur de Sonatrach», coincé aujourd’hui entre les juges américains et algériens, tombe l’annonce de l’extradition vers Alger par les Britanniques de Abdelmoumen Khalifa. «Il ne manquait plus que lui», fut la réaction courroucée des gens du pouvoir, affolés par ce cadeau empoisonné de Londres qui tombe en plein précampagne électorale. Et à un moment où le mot d’ordre gouvernemental est l’enjolivement, sous toutes ses facettes, du bilan Bouteflika en prévision de sa candidature – ou de celle d’un homme lié au pouvoir – à l’élection d’avril 2014. Ces deux personnages sulfureux ont en commun le pillage systématique de biens publics durant la première décennie 2000.

    Pour ce faire, ils ont mis à profit les contradictions et les failles du pouvoir politique, l’un activant dans la sphère privée, l’autre dans le domaine public. Ils ont enrichi des proches, des alliés et des complices, y compris au sein de l’Etat et à l’extérieur du pays. Leur atout majeur a été la bienveillance des autorités politiques bernées par le «profil» qu’ils se sont confectionné sur mesure : Moumen Khalifa, un «génial manager» et Chakib Khelil, un brillant ministre de formation américaine aux allures de Texan. Des anges qui ont vite fait de se révéler exterminateurs. Le président de la République, lui-même, a cédé à cette fascination jusqu’à l’éclatement au grand jour de grands scandales touchant à leur gestion et à leurs méfaits.

    S’il s’est résolu à laisser faire la justice, le chef de l’Etat a toutefois pris la précaution de sauver certaines «têtes politiques», parmi elles le secrétaire général de l’UGTA qui avait pourtant avoué, devant le juge, sa responsabilité de donneur d’ordre dans la mise à disposition d’El Khalifa Bank de l’argent des caisses de sécurité sociale. L’opinion publique en a été profondément choquée. Dans les affaires Sonatrach, le chef de l’Etat porte la responsabilité d’avoir maintenu vaille que vaille Chakib Khelil à la direction du secteur de l’Energie, lui conférant les pouvoirs absolus alors même que dès le début de son règne apparaissaient des signes sur les dérives de sa gestion. Le plus flagrant fut la loi sur les hydrocarbures visant à brader les ressources du sous-sol du pays aux multinationales du secteur. Le texte fut annulé in extremis après une lourde crise au sein du sérail.

    Que ce soit dans l’affaire Sonatrach ou dans le dossier Khalifa, des innocents ont payé lourdement, certains par l’emprisonnement, d’autres par l’exil forcé. Plusieurs cadres dirigeants de valeur ont passé de nombreuses années dans les geôles. Outre le considérable préjudice porté à l’argent de l’Etat, des milliers de citoyens ont été ruinés. Des seconds couteaux ont payé, des fusibles ont sauté. Le drame a sévi dans des centaines de familles. Dans les deux cas et à ce jour, ni la justice ni la vérité n’ont triomphé et tout indique que ce n’est pas demain que cela se fera. Chakib Khelil est sur les traces de Abdelmoumen Khalifa, c'est-à-dire voué à un long exil doré dans un pays occidental, en l’occurrence les USA, dont il porte la nationalité. Et l’ex-golden boy, quand bien même il se retrouve devant un tribunal algérien, n’aura aucune crainte car son silence vaut de l’or dans un système immergé tout entier dans la corruption la plus totale.

     

    Ali Bahmane
  • L’homme moderne

     

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    Il doit avoir entre 30 et 40 ans, se rase tous les deux jours, fait du sport une fois par semaine et, pour le reste, pense qu'il a encore le temps. Intelligent et moyennement cultivé, il n'a pas d'avis politique – il sait simplement que la politique c'est compliqué – ni de doctrine économique – il désire juste trouver du travail et tout ce qu'il veut en magasin. L'homme moderne se soigne sur internet, a connu sa femme sur facebook, prend ses rendez-vous par SMS et, depuis quelque temps, se rend à ses lieux de rendez-vous par la 3G. Il regarde les infos en streaming podcast, consulte la météo sur son portable et s'informe sur twitter. L'homme moderne est individualiste, il ne connaît que trois séries de chiffres par cœur : celles de ses deux téléphones ainsi que le montant exact de sa fiche de paye. Mais en groupe, il préfère voir un match du Barça plutôt que la finale de la Coupe d'Algérie, tout comme il préfère les soirées-blagues de Mascara entre amis plutôt que de flâner seul dans les rues à la recherche d'inspiration.

    Car l'homme moderne parle bien mais écoute mal, écrit mais ne lit pas, se réveille bien mais dort mal. L'homme moderne voyage mais ne s'aventure pas, sait prendre des photos mais ne sait pas regarder, s'habille bien et mange mal. Pourtant, il sait faire un peu la cuisine mais préfère que sa femme la fasse, n'a rien contre laver la vaisselle mais prétexte toujours qu'il n'a pas le temps. Car l'homme moderne a ceci de moderne qu'il ne se pose que rarement la question de la modernité. Quand on lui demande si celle-ci est compatible avec la religion telle que pensée aujourd'hui, avec un clergé de psychopathes qui explique quotidiennement la vie et les interdits et un Dieu espion qui surveille comme la NSA les moindres fait, geste, e-mail, parole de chacun, l'homme moderne s'énerve et s'angoisse. C'est à ce moment-là que l'homme moderne devient généralement archaïque.

     

    Chawki Amari
  • Abdelsellal Malek dixit "FAKAKIR"

     

    Vous reprendrez bien un peu de Sellal ? Après une petite accalmie, expliquée par les analystes par des froncements de sourcils venus d'en haut, l'inégalable Premier ministre est revenu à son sport favori. Dernière déclaration : «L'Algérie sortira du pétrole grâce aux nanotechnologies.» De quoi parlait-il ? De la taille de son président ou des ambitions lilliputiennes d'un pays qui rêve de nanisme ? D'un 4e mandat ou d'une nouvelle technique de fraude électorale tellement discrète qu'elle serait invisible à l'œil nu de l'observateur ? En tout cas, le retour de Sellal sur la scène politique comique montre que l'autoroute Est-Ouest vers les hauts sommets semble tracée pour lui, à l'inverse de son concurrent goudronneur, Amar Ghoul ou autre Benflis. Sellal fait des blagues partout, y compris avec votre argent puisqu'il en distribue à tout le monde en dehors de tout programme économique ou de plan de développement sérieux.

    L'idée aura fait son chemin, Sellal président, Premier ministre, premier mandat, l'actuel Président s'étant visiblement résigné à rester assis et mettre son Premier ministre sur la rampe de lancement, sur des accords de non-agression futurs. Ce sera Abdelmalek Sellal ou Abdelsellal Malek, même s'il ne faut pas imaginer un grand bouleversement dans les méthodes d'un régime qui préfère encore dormir que bouger, manger que faire du sport et dépenser plutôt que travailler. S'il est plus moderne et libertaire que le vieux ministre des Affaires étrangères de Boumediène, Sellal est un enfant du système. Il ne sortira probablement pas l'Algérie du pétrole et ne la fera pas entrer dans les nanotechnologies avant son 3e mandat. Il va avoir 66 ans en 2014, pendant que l'Algérie en aura 52, et restera de fait plus vieux que son propre pays. Oui, on l'a appris hier, le nouveau ministre des Affaires étrangères autrichien s'appelle Sebastien Kurz. Il a 27 ans.

     

    Chawki Amari
  • Bizbouss

     

     

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    Le sucre est cher, un peu de tendresse. Venue d'en haut pour une fois : le Président nous embrasse, c'est du moins Sellal qui l'a dit après l'avoir vu, transmettant ainsi les salutations du régent à son peuple. On aurait évidemment préféré qu'il nous embrasse directement, qu'il passe à la télévision pour nous dire qu'il nous embrasse ou qu'il envoie un SMS pour nous écrire qu'il nous embrasse, un message groupé bien sûr, payé sur le budget com de la Présidence. Mais c'est un geste affectueux quand même et d'ailleurs étonnant puisque le Président ne nous a jamais réellement portés dans son cœur, préférant envoyer des messages de condoléances aux Norvégiens après un attentat terroriste plutôt qu'aux Algériens pour une agression similaire.

    Mais c'est gentil, il nous envoie son salut, comme celui d'un vieil oncle exilé dans un pays lointain, qui aimerait nous voir mais ne peut pas. Justement, s'il ne peut venir nous voir, peut-on aller le voir ? Non, il faut être Premier ministre, algérien ou français, diplomate ou général. A ce propos d'ailleurs, l'un de ces diplomates a révélé après une entrevue que le Président ne pouvait pas parler. Comment a-t-il fait alors pour transmettre à Sellal ses embrassades au peuple ? Peut-on lire sur les lèvres un baiser ? Non, on peut l'écrire et c'est probablement ce qui s'est passé.

    Le Président a écrit à Sellal, qui a lu et transmis. Le Président va bien et il vous embrasse. Devant l'absence de vision ou d'information, c'est déjà l'amorce d'un bilan de santé et un début de programme pour 2014. Des embrassades, partout, comme pour Maradona et sa femme, ou comme pour les retrouvailles annoncées avec l'extradé ex-trader Khalifa. Bonne nouvelle, on se sentira moins seuls. Et Chakib Khelil ? Lui, c'est différent, personne ne l'a demandé en Algérie, même pas son ex-employeur, il ne viendra donc pas. Mais on l'embrasse bien fort. En dinars seulement.

     

    Chawki Amari
  • «Adressez-vous à la nation, Monsieur le Président»

     

    Des comités de soutien à Bouteflika

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    Après l’avoir appelé à renoncer au quatrième mandat pour lequel ses proches font un forcing, l’animateur général des comités de soutien du président Abdelaziz Bouteflika, Abdelghani Touhami , lui a adressé une autre lettre, envoyée avant-hier, dans laquelle il le presse de sortir de son silence.

    L’expéditeur parle au nom des coordinateurs des comités de soutien qui partagent le même point de vue concernant le quatrième mandat. «Nous vous transmettons les revendications des commissions, en particulier, et celles des Algériens, en général, quant à la préparation des prochaines élections et leur importance pour l’avenir du pays», lui écrit-il d’emblée.

    Soulignant l’intense activité des réseaux de soutien ces dernières semaines et le débat auquel ont participé 350 coordinateurs, il ressort, selon Abdelghani Touhami, une vive préoccupation suscitée par l’opacité qui entoure la prochaine élection présidentielle. Les Algériens, affirme-t-il au chef de l’Etat, ont «peur de l’avenir». Selon lui, «les conditions dans lesquelles se prépare la prochaine échéance électorale ont créé des tensions qui risquent de mener vers l’explosion sociale et de graves visions dans la société présageant ainsi d’un avenir incertain dans un contexte marqué par la précipitation des événements en Afrique, dans le monde arabe et à nos frontières».

    «Nous avons besoin plus que jamais, en ces moments difficiles, et en cette étape historique et cruciale, d’union, de consensus et de solidarité entre les Algériens pour un avenir dont il faut clarifier les contours aujourd’hui, pas demain», alerte l’animateur général des comités de soutien au président Bouteflika.
    Pour Abdelghani Touhami, «le prochain président de l’Algérie, selon les sondages des réseaux de soutien, ne peut faire face aux défis qui se posent à l’Etat s’il n’a pas le consensus populaire autour d’un véritable programme politique, sécuritaire et économique». Le prochain Président, souligne-t-il encore, «doit être un digne héritier des valeurs de la guerre de Libération nationale, un homme à principes, fin connaisseur des disfonctionnements de la justice pour rétablir les citoyens dans leurs droits, capable de mettre en place un groupe de travail national susceptible d’appliquer une politique économique à même de garantir une vie digne aux Algériens, de réhabiliter la puissance de l’Etat en luttant sans merci contre la corruption et mettre en place des mécanismes de contrôle de la dépense publique».

    Dans sa lettre adressée avant-hier au chef de l’Etat, Abdelghani Touhami, qui parle au nom de 350 coordinateurs des comités de soutien, appelle le locataire d’El Mouradia à «désamorcer un pays miné et le placer dans la sérénité en prononçant au plus vite un discours à la nation et ne pas attendre deux mois pour le faire». Il est urgent d’arrêter, précise-t-il, ceux qui veulent précipiter le pays dans l’inconnu. «Votre silence, écrit Abdelghani Touhami, sera utilisé par ces gens malintentionnés pour diviser la voix du peuple et sa volonté.» Il appelle le président Bouteflika à s’adresser en urgence aux Algériens à travers un discours historique, maintenant. Après, précise-t-il, «ce n’en sera pas un». 

    Said Rabia