LES PRATICIENS DE SANTE', DONNEZ VOTRE AVIS. - Page 15
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La justice déclare illégale la grève des postiers
Après une semaine de protestation, la sentence est tombée : la justice a déclaré illégale la grève déclenchée par les travailleurs des bureaux de poste depuis mercredi dernier.
Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – Les postiers mettront-ils fin à leur mouvement ? Les bureaux de poste risquent en effet de rouvrir, ce matin, après une semaine de protestation. Le mouvement de grève a été déclaré hier, illégal par la justice, a indiqué, Nekkache Mourad, président du Syndicat national autonome des postiers (SNAP). Suite à quoi, le Syndicat a réuni, hier dans l’après- midi, son conseil national pour décider du maintien ou non de la grève.
«Nous allons nous réunir pour discuter de l’évolution de la situation et décider si nous allons poursuivre la protestation et des suites à donner à notre mouvement» a déclaré le président du SNAP. Selon ce dernier, le mouvement a été suivi dans 39 wilayas, avec un taux de suivi avoisinant les 70%.
Pour rappel, l’appel à la grève n’a été lancé par aucun syndicat. Les travailleurs ont décidé spontanément de ce mouvement qui a fortement perturbé les bureaux de poste.
Ces derniers exigent l’application de l’effet rétroactif des augmentations de salaires à compter de 2008, l’application de la nouvelle grille des salaires à compter du mois de janvier dernier, l’amélioration des conditions de travail ainsi que l’attribution de la prime annuelle des travailleurs.
Afin de ne pas pénaliser ses 17 millions de clients, la direction d’Algérie Poste a fait appel à ses responsables pour tenir les guichets dans quelques bureaux de poste. -
Quand Amar Ghoul défie Khalida Toumi
Le site touristique et culturel d’El-Kantara, dans la wilaya de Biskra, avec ses majestueuses gorges et son pont romain millénaire, continue à susciter de l’inquiétude auprès des habitants de cette ville pittoresque. Les travaux de dédoublement de la RN3 se poursuivent toujours et à un rythme soutenu, en dépit des promesses du ministre des Travaux publics et des engagements des autorités locales à prospecter d’autres alternatives pour préserver la magnificence de ces monuments. Au fil de l’avancée des engins de déblaiement et de terrassement, l’étau se resserre autour de ce célèbre défilé et de cet ouvrage d’art. Le point de non-retour semble atteint et la politique du fait accompli aura été la stratégie retenue par la wilaya de Biskra et le ministère des Travaux publics pour contenir la désapprobation de la population et maintenir le tracé initial du projet. La mobilisation citoyenne sans précédent, la colère amplement justifiée de Khalida Toumi, ministre de la Culture et gardienne du patrimoine national et encore moins les lois de la République n’auront eu pour effet en définitive, que de redonner provisoirement de l’espoir car le cauchemar continue.
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Le bonjour d'El Mouradia
Par Maâmar Farah
C’est certainement de la prétention, mais, bon, c’est décidé, je vais être candidat à la Présidence ! Et pourquoi pas ? D’autant plus que j’ai un bon programme. En voici les axes :-
Il n’y aura plus de famille révolutionnaire. Tout le peuple sera une seule et même famille.
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Il sera proclamé officiellement que la guerre est terminée depuis 1962, car certains ont tendance à l’oublier.
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Le français sera enseigné dès la première année, avec l’arabe qui continuera d’occuper la première place. En troisième année, l’anglais sera obligatoire.
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Les fonctionnaires qui perçoivent des salaires de misère et exhibent des signes extérieurs de richesse devront prouver qu’ils ont gagné au loto ou fait un gros héritage.
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Les policiers, le gendarmes, les GLD, les douaniers, les pompiers et un certain planton de la wilaya devront être polis avec le public.
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Tous les mois, j’irai dans une wilaya, sans avertir les autorités locales.
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Je me solidariserai avec l'armée et le peuple égyptiens et ne jouerai pas à l'hypocrisie de la «neutralité».
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Je m'engagerai, en cas de maladie, à me faire soigner en Algérie !
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Enfin, dans mes déplacements, j’éviterai d’être accompagné par tous les Boumaârafi d’Algérie, du Maghreb et même de Moldavie !
maamarfarah20@yahoo.fr
«Et si les Américains m'obligent à inclure un Chakib dans mon gouvernement, je le désignerai ministre des Affaires religieuses et je confierai la gestion du «fonds de la Zakat» à la zaouïa d'Adrar !»
Tata Aldjia
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Gouvernance en Algérie
Le constat sans appel des experts
Par : Badreddine KHRIS
“Absence de gouvernance”, “un système de gouvernance qui n’est pas sain”, “les conditions nécessaires pour une bonne gouvernance inexistantes”… Les visions sont multiples mais un seul constat : l’Algérie souffre d’une mauvaise gouvernance.
“La Révolution algérienne a été bien gérée et mieux conduite que ne l’est le pays indépendant, même 50 années plus tard !”. Cette phrase lourde de sens, prononcée par Hocine Khelfaoui, professeur en sociologie des sciences, Uqam Montréal (Canada), se veut en toile de fond, une véritable diatribe à l’égard des différents régimes qui se sont succédé en Algérie depuis l’Indépendance. C’est un avant-goût qui introduit en fait de manière franche et claire l’opinion des experts algériens de renommée mondiale quant à la manière avec laquelle est géré notre pays depuis 1962. Ces spécialistes qui se sont exprimés dans un reportage consacré à la problématique de la gouvernance en Algérie, réalisé par la Fondation algérienne pour l’action citoyenne (Faac), s’accordent à dire que notre pays “n’est pas bien gouverné”. “Absence de gouvernance”, “un système de gouvernance qui n’est pas sain”, “les conditions nécessaires pour une bonne gouvernance inexistantes”…
Les visions sont multiples mais un seul constat : l’Algérie souffre d’une mauvaise gouvernance. Les raisons d’une telle contreperformance ont été identifiées et bien définies par ces experts. C’est que les fondements assignés à ce concept de gouvernance ne sont tout simplement pas pris en compte par les… gouvernants algériens. Toute politique ou toute autre stratégie doit être conçue autour du citoyen. Celui-ci doit être, comme l’a souligné le Dr Bachir Mazouz, professeur titulaire en administration publique Enap-Montréal (Canda) mis au cœur de la gestion publique d’un pays. Et tout sera bâti autour de ses valeurs et ses besoins. “On va former les cadres qui vont le servir, fabriquer des produits dont il a vraiment besoin…Et l’on mesure l’efficacité de ces mesures en fonction de son appréciation car sa perception compte énormément”, explique le Dr Mazouz. L’on doit, par la suite, s’organiser en tant que pouvoirs publics et autorités locales et nationales, avoue-t-il, autour du citoyen et non pas l’inverse. La même conception de la chose est partagée par le Dr Omar Aktouf, professeur titulaire en management HEC-Montréal, pour qui la bonne gouvernance est d’assurer de prime abord la dignité du citoyen. La mise en place d’un cadre de gestion efficace à même de dire si une politique publique est bien gérée ou non, est également primordiale.
Tout bonne gouvernance est bâtie autour du citoyen
Or, aujourd’hui, force est de constater que ce cadre de gestion est encore purement administratif en Algérie. En termes plus clairs, précise le Dr Mazouz, il est encore au stade des procédures voire à l’état bureaucratique. La gouvernance doit être reliée à la décentralisation et la démocratisation. “La gouvernance qu’elle soit de nature politique ou managériale ne doit pas s’entendre au sens de pouvoir et d’autorité mais au sens de responsabilité à assumer et surtout à en rendre compte. Qu’elle s’exerce au plus haut niveau de l’État ou dans une simple structure ou organisation locales”, affirme le Pr Khelfaoui. Il faut, de ce fait, en finir avec la notion ou le sens du mot “pouvoir” synonyme d’“arbitraire absolu” chez les Algériens. “Détenir le pouvoir et l’autorité, c’est de l’exercer d’abord sur soi-même. Ce qui signifie alors l’engagement et la responsabilité et l’exigence d’avoir et à rendre des comptes”, estime ce chercheur rappelé à Dieu récemment. Ainsi, avant de définir une politique de développement, de sortie de crise, il faut, selon lui, impérativement en finir avec les régimes autoritaires qui, “mieux s’ils n’osent pas opprimer sauvagement, font la sourde oreille aux difficultés de la population”. Gérer de nos jours, c’est de promouvoir la libre circulation de l’information objective et vérifiée dont l’analyse pourrait conduire au savoir à des savoirs compétents. Car l’une des fonctions essentielles d’une bonne gouvernance, c’est de favoriser la circulation de l’information et des idées d’une catégorie sociale à une autre voire au sein de toute la société. Promouvoir une société de savoir est la seule qui garantit actuellement la croissance socioéconomique d’un pays. Il est question donc de briser le monopole du savoir par quelques individus ou groupuscules fermés. Ces spécialistes évoquent aussi un problème de manque d’engagement social et une absence de volonté politique réelle. Le même constat est établi par le Dr Taïeb Hafsi, professeur titulaire en management HEC-Montréal, mais expliqué d’une autre façon. Pour ce professeur, le problème de gouvernance est ce conflit qui existe en propriétaire d’un bien et son gestionnaire.
“Des dirigeants pessimistes et ne croient pas en Algérie”
“Le gestionnaire qui dispose ainsi de plus d’informations que le propriétaire peut en profiter pour ses propres intérêts. Et dans ce cas, on dit qu’il y a opportunisme. Et c’est ce qui provoque le premier problème de gouvernance”, relève le Dr Hafsi. Le deuxième problème surgit quand il y a plusieurs propriétaires. Lorsqu’un propriétaire est dominant, il influence le gestionnaire de façon à être favorisé au détriment des autres propriétaires. “La gouvernance est le système mis en place pour régler ce conflit d’intérêts entre le propriétaire et le gestionnaire”, assure ce professeur. Il atteste que la gouvernance s’appuie sur trois piliers. Le premier est d’ordre politique qui traite des droits du citoyen. Il s’agit du respect de l’État de droit, le respect des lois et règlements choisis et des droits démocratiques du citoyen quelles que soient les circonstances (droit à la défense en cas d’accusation d’autrui, le droit d’exprimer son désaccord de manière pacifique…). Le professeur Hafsi met aussi l’accent sur la nécessité de mettre en place un système judiciaire transparent et équitable. Sur le plan économique, il rappelle l’importance de doter le pays d’un cadre économique et financier efficace, une gestion des finances publiques saine et un cadre qui engage la responsabilité sociale des entreprises. La gouvernance doit permettre, en outre, à la société civile de participer de manière efficace à la vie du pays. La gouvernance ne peut être, in fine, saine et bonne que, tel que le définit le Dr Mazouz, si l’on optimise ou “optimalise” les ressources et les moyens dont dispose le pays. “Que chaque dinar algérien dépensé donne la satisfaction voulue. Que chaque centime investi dans des projets publics génère une richesse ou une meilleure qualité de service à la population”, note cet expert. La bonne gouvernance, c’est d’afficher aussi son optimisme dans la gestion des affaires d’un pays. Ce n’est pas le cas des “dirigeants algériens qui demeurent particulièrement pessimistes. Car, ils ne croient pas en Algérie. S’ils laissent la place, les Algériens seront capables de trouver leur chemin et de régler ces questions de façon satisfaisante et l’Algérie s’en sortirait. Dans tous les cas, ça va prendre beaucoup de temps…”, conclut le Pr Hafsi.Fondation algérienne pour l’action citoyenne (Faac)
La mission que se donne cette organisation consiste notamment à redynamiser les forces vives algériennes en particulier la jeunesse pour construire une Algérie forte et prospère en prônant le changement par la reconnaissance de l’excellence et de l’effort dans tous les domaines et en redonnant confiance aux citoyens par leur participation active à tous les projets.B. K
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Commémoration du 20e anniversaire de l’assassinat de Kasdi MERBAH
La famille réclame la vérité
Par : A. Debbache
C’est hier à 10h, au cimetière El-Alia, qu’a été commémoré le 20e anniversaire de l’assassinat de Khalef Abdallah, dit Kasdi Merbah. Des membres de la famille, d’anciens cadres du ministère de l’Armement et la Logistique générale (Malg), d’anciens militants du MAJD et de nombreux anonymes, ont tenu à rendre un vibrant hommage à l’ex-Chef du gouvernement, véritable artisan de la 1re cellule de renseignement et de contre-espionnage au sein de l’état-major général du Malg durant la guerre de Libération nationale, selon des témoignages recueillis sur place. Dès 9h, de nombreuses personnes commençaient à affluer au cimetière. Occasion de retrouvailles émouvantes d’anciens frères d’armes du défunt et militants du MAJD.
Les témoins n’ont pas tari d’éloges sur l’homme, le dirigeant politique, en retraçant son itinéraire tant durant la guerre de Libération qu’après le recouvrement de l’Indépendance durant laquelle il a gravi tous les échelons. Abdellaziz Chekiri, ex-rédacteur en chef de la radio clandestine de l’Algérie durant la guerre, était à ses côtés alors qu’il assurait les fonctions de responsable des transmissions sans fil à la base de l’Est.
Il décrit Merbah comme “un être d’une intelligence hors du commun, parlant peu et ayant le profil d’un homme de renseignement”. “Après l’Indépendance, poursuit ce témoin, il s’attela à mettre en place les structures de renseignement et de contre-espionnage de l’Algérie qui ont fait que durant sa présence à la tête des services, la sécurité a régné et on n’entendait jamais parler de scandales financiers comme ceux qui ont surgi ces dernières années.”
Mansour Bouadaoud, ancien directeur de la logistique au Malg, qui dirigeait le camp d’entraînement de Khemisset (Oujda), évoque un autre épisode qui témoigne de l’engagement de la famille Khalef en faveur de la Révolution. “Un jour, El-Hadj Hamou (père de Merbah) est venu me voir avec ses deux enfants, Mustapha l’aîné et Abdallah (lycéen). Il m’informa qu’il était venu dédier ses enfants à la Révolution algérienne. Je lui ai fait savoir que ce n’était pas encore le moment et devait repartir avec ses deux enfants. Mustapha (Chakib) se sauva et rejoint le maquis à Tlemcen. Arrêté, il fut assassiné. Abdallah (Kasdi Merbah) rejoint l’ALN le 19 mai 1956. Au vu de son intelligence, il a été choisi par Boussouf (fondateur des services de renseignement) pour le renseignement.”
À la faveur de la commémoration de ce 20e anniversaire, la famille de l’ex-Chef du gouvernement a réitéré sa détermination à rechercher la vérité où qu’elle se trouve. Elle rejette catégoriquement la version officielle et reste convaincue que Merbah a été victime d’un assassinat politique. La famille se réfère aux témoignages de hauts responsables qui ont fait état de l’existence d’escadrons de la mort durant les années 1990.
De plus, d’anciens officiers de l’armée ont désigné nommément des commanditaires de l’assassinat. Des témoignages recueillis lors de cette commémoration ont appuyé cette thèse car, disent-ils, Kasdi Marbah était sur le point de trouver une issue politique à la crise qui secouait l’Algérie et évité des milliers de morts enregistrés lors de la décennie noire.A. D
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Prévarication et expertise
Par : Mustapha Hammouche
La presse a publié, hier, de nouvelles révélations sur les malversations milliardaires de Chakib Khelil. Il semble, à travers les faits rapportés, que la manigance prévaricatrice est une activité qui occupait l’ancien ministre depuis pratiquement sa nomination. Mais il apparaît surtout qu’il opérait en toute transparence : on se souvient, par exemple, qu’il n’a pas été fait mystère de la réalisation des parts algériennes détenues sur Anadarko et Duke Energy. Et, à l’époque, aucune institution ni aucun “expert” ne s’est soucié de la pertinence économique de cette décision et encore moins des intérêts que pouvaient représenter cette Rayan Asset Management à laquelle a été confiée la gestion du placement de l’argent gagné dans la cession des actions Anadarko et Duke, par exemple.
Pourtant, les opérations de Bourse sont des activités bénéficiant d’une publicité telle qu’elles ne peuvent échapper aux nombreux experts financiers et pétroliers que compte le pays. Or, il ne semble pas qu’avant l’intervention de la justice italienne sur les dossiers Sonatrach, l’on ait trouvé à redire sur une combine qui date de dix ans ! Mais, aujourd’hui qu’il n’est plus tabou d’accabler Chakib Khelil, l’on nous explique que l’opération a constitué un véritable hold-up visant des fonds publics.
Des journalistes ont été régulièrement poursuivis et souvent condamnés pour avoir évoqué des faits de malversations.
Mais ils pouvaient rarement disposer des arguments d’experts qui se tiennent soigneusement loin de la controverse. Ceux-ci préfèrent généralement attendre que le scandale soit porté sur la place publique pour venir nous entretenir de la gravité du forfait.
Tous les secteurs “juteux” ont été victimes du dépeçage rentier systématique que le régime organise au bénéfice des “neveux”. L’agriculture a justifié des transferts considérables du Trésor public vers les comptes d’une génération spontanée d’éleveurs, de cultivateurs et de promoteurs spontanés de l’agriculture saharienne ; l’importation et la production de médicaments ont constitué un véritable domaine réservé pour descendances à pédigrée défini ; les budgets de communication institutionnelle et de production audiovisuelle publique sont distribués en fonction de filiations strictement politiques, etc. Ces secteurs, comme tous les autres, victimes de la rapine “systémique” ne manquent pas de spécialistes.
Et pourtant, l’on a rarement assisté à des levées de boucliers contre le refinancement permanent d’une agriculture qui produit la pénurie et l’inflation, contre la production de “génériques” placebo ou contre la distribution complaisante des budgets de manifestations de prestige.
De toute manière, c’est désormais de notoriété publique que le régime s’applique, en priorité, à organiser l’enrichissement rentier népotique. L’abus est tel qu’il n’est plus nécessaire d’être expert pour constater le détournement de vocation des budgets publics. Même dans l’affaire Sonatrach, on en sait plus grâce aux investigations au tribunal de Milan qu’à la science discrète de nos experts, spécialistes et autres universitaires qui viennent doctement, mais après coup, nous éclairer du gâchis consommé. Trop tard pour rattraper le fiasco opéré dans une espèce d’universelle et silencieuse complicité. Trop tard aussi pour former l’opinion des Algériens ; elle est faite.M. H.
musthammouche@yahoo.f -
UN RÉSEAU DE TRAFIQUANTS DÉMANTELÉ À ANNABA La monnaie était falsifiée en Chine
Wahida BAHRI -
Un réseau international bien organiséUn réseau international bien organisé
Le réseau est constitué d'Algériens, Tunisiens et Marocains...
De vastes investigations sont engagées par les services de sécurité de la wilaya de Annaba, à l'effet de remonter au premier maillon d'une chaîne internationale de faussaires, apprend-on de source sécuritaire, proche de l'affaire. Spécialisé dans la falsification de la monnaie algérienne et tunisienne, le réseau se compose d'Algériens, Tunisiens et Marocains, a fait savoir notre source. L'enquête a été engagée sur la base d'informations parvenues aux services de sécurité faisant état de l'arrivée d'importantes sommes de fausse monnaie algérienne en coupure de 1000 et 2000 DA, et différents billets de monnaie tunisienne en provenance de Chine, lieu de la contrefaçon, a indiqué la même source. Au moment où nous mettons sous presse, et selon les révélations de nos sources, des sommes ont été saisies sur le marché, et font l'objet d'analyse au niveau des laboratoires de la direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn). La haute définition de la falsification des billets ne peut être remarquée par des experts, encore moins par des personnes ordinaires, a expliqué notre source. Cette dernière a fait savoir que les services de sécurité de la wilaya de Annaba, ont déjoué une opération d'inondation du marché national en fausse monnaie. Un exploit survenu suite à l'arrestation, la semaine dernière, de deux individus à El Tarf, wilaya frontalière avec la Tunisie. Un Algérien et un Tunisien, tous deux étaient en possession de 200 millions de centimes en coupures de 1000 et 2000 DA et plus de 50 millions de dinars tunisiens. Quant au troisième, un Marocain, en cavale, fait l'objet d'intenses recherches, notamment après les aveux des deux individus faisant état de la présence d'un autre complice. Ce Marocain se trouve en Libye, comme révélé par notre source. Notons que les services de sécurité ont lors des derniers mois, interpellé des faussaires de devises, de nationalités africaines, activant certainement pour le compte de grands réseaux internationaux, devait affirmer la même source. Les investigations engagées par les services de sécurité depuis des semaines déjà, n'écartent pas la thèse d'un grand réseau multinational, dont l'atelier se trouve en Chine, a avancé notre source, sur la base des auditions de dizaines de faussaires arrêtés depuis des mois. L'acheminement de la fausse monnaie, se fait selon les premiers éléments de l'enquête, et probablement par la Turquie, la Libye puis la Tunisie, avant d'atterir en Algérie, notamment à El Tarf, Annaba, Souk Ahras entre autres wilayas limitrophes, devait préciser la même source. Autres précisions apportées par cette dernière portent sur les points de passages frontaliers non surveillés utilisés par les membres du réseau, ce qui leur a facilité le passage et inonder le marché national de faux billets. N'écartant pas cette thèse, les services de sécurité ont engagé un plan d'action sur la base d'informations touchant les ports de l'Est ainsi que les points frontaliers pour déminer les probables points de passage, que la mafia de la fausse monnaie aurait empruntés. Dans ce sillage, on apprend auprès de la même source, que les services du procureur de la République, près le tribunal de Annaba, a instruit les différents corps de sécurité, police, gendarmerie, Douane et les banques de collaborer entre eux à l'effet de démanteler la toile de ce réseau international de faussaires. Aussi, les institutions financières ont été invitées par les mêmes services judiciaires à collaborer, en renforçant les opérations de vérifications des dépôts de fonds par les clients; notamment les mouvements de dépôt et retraits opérés en durée réduite. -
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BILANS RACHITIQUES, PROMESSES NON TENUES, VOYAGES NON-STOP... Ces ministres qui tournent en rond
Par Walid AÏT SAÏD - Mercredi 21 Aout 2013 -
Des ministres qui doivent à tout prix «meubler» leur tempsDes ministres qui doivent à tout prix «meubler» leur temps
Il faut s'attendre à voir ces jours-ci une ruée de ministres sur le terrain. Le remaniement est prévu pour septembre prochain et tout le monde veut faire bonne figure pour ne pas «sauter».
Mellah à Médéa, Sahli à Bruxelles, Benmeradi à Béjaïa, son secrétaire d'État à Tissemsilt... Ce genre d'annonces envahit quotidiennement les colonnes de la presse nationale. On a des ministres de terrain, c'est bien. Toutefois pour quels résultats, mis à part gaspiller l'argent du contribuable? On cite l'exemple de Belkacem Mellah, le secrétaire d'État à la Jeunesse qui s'est «promené» dans presque toutes les wilayas du pays. Comme cette déclaration où il affirme que le mouvement associatif doit contribuer à l'encadrement des Maisons de jeunes. On peut dire qu'il a inventé le fil à couper le beurre! La jeunesse du pays qui est l'une des préoccupations du Premier ministre à qui il a consacré tout un secrétariat d'État, n'a rien vu de la part de M.Mellah. Vacances d'hiver, de printemps et surtout d'été, y a-t-il eu du nouveau pour les jeunes? A-t-il apporté des solutions pour lutter contre l'oisiveté? Pis encore, ce secrétariat d'État est déconnecté du monde des TIC. Il est absent sur les réseaux sociaux, ce monde qui fascine les jeunes.
Pas de page Facebook ni de compte Tweeter, que ce soit du secrétariat ou de son secrétaire d'État, Belkacem Mellah. Et pourtant, la technique fait qu'il a un outil merveilleux facile à utiliser pour se rapprocher de la jeunesse algérienne. Mais cela ne semble pas l'intéresser.
Autre exemple encore plus frappant, celui du tourisme. Ils sont deux à s'occuper du secteur, le ministre Mohamed Benmeradi et son secrétaire d'État, Hadj Saïd Mohamed Amine. Ces deux hommes qui sont des «touristes» au sens figuré du terme, se livrent une bataille; lequel voyage le plus et qui est le plus médiatisé. Benmeradi annonce qu'il se rendra dans telle wilaya, son collègue annonce qu'il se rendra le même jour dans une autre wilaya et vice versa. Mais mis à part faire le tour d'Algérie avec de beaux discours, le tourisme n'a pas bougé d'un iota en Algérie. Les Algériens sont encore obligés de se rendre à l'étranger pour passer leurs vacances où ils trouvent une meilleure qualité de service à un meilleur prix. Et pourtant, cette année, c'était l'occasion ou jamais pour l'Algérie de garder ses touristes et leurs devises. La crise politique en Égypte, en Tunisie et le scandale de pédophilie au Maroc qui n'a pas manqué de ternir l'image du Royaume chérifien, sont des cadeaux providentiels que malheureusement ces deux responsables n'ont pas pu saisir. On se demande alors à quoi ont servi tous leurs déplacements sur le terrain et l'argent qui va avec!
Belkacem Sahli, lui, a fait la meilleure «affaire». Le secrétaire d'État auprès du ministre des Affaires étrangères chargé de la Communauté nationale à l'étranger, s'est, depuis son installation, mis sur «orbite», se déplaçant à l'étranger pour des choses banales. Il est vrai que c'est son travail de s'occuper de la communauté à l'étranger. Mais de là à prendre l'avion pour un oui ou pour un non...! Tel que se rendre à Londres pour délivrer le passeport biométrique ou se rendre dans les ports et aéroports étrangers pour voyager avec notre communauté étrangère... Bref, beaucoup de bruit, beaucoup d'argent dépensé pour rien. A-t-il vraiment répondu aux vrais problèmes de notre communauté à l'étranger? Pourquoi se déplacer pour des opérations dont nos consuls, ambassadeurs et représentants à l'étranger peuvent faire et sont censés faire? Au moment où il doit veiller à donner une bonne image du pays, via des opérations de lobbying, le ministre s'occupe de choses «marginales».
C'est d'ailleurs le même constat avec beaucoup d'autres ministres du gouvernement. Pourquoi se déplacer avec toute une délégation pour, par exemple inaugurer une école primaire; une route de village, un monument, des conduites d'eau, un centre de formation professionnelle, un département d'une université, un parking, un marché...? Que de gaspillage, que de perte de temps au moment où les problèmes sérieux s'entassent sur la table de ces ministres sans qu'ils ne leur trouvent de vraies solutions. Il faut s'attendre ces jours-ci à voir une ruée de ministres sur le terrain. Le remaniement est prévu pour septembre prochain et tout le monde voudra faire semblant de travailler afin de ne pas se faire évincer. Des ministres que l'on ne connaît pas et qu'on n'a pas vus tout au long de l'année risquent d'apparaître comme par magie, tel que la ministre de la Solidarité nationale et de la Famille, Souad Bendjaballah, qui était aux abonnés absents durant le mois de Ramadhan.
Les ministres aux bilans catastrophiques, tels Mustapha Benbada, Amar Tou, Rachid Harraoubia, Abdelatif Baba Ahmed... dont les postes sont sérieusement menacés, risquent eux aussi de rejoindre le terrain au lieu de préparer la rentrée... -
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Un local pour mon épouse
Mettant à profit la situation chaotique que traverse son parti, un responsable du RND dans la wilaya de Mila n’a pas trouvé mieux que de céder un local du parti à… son épouse. C’est ce que rapportent des sources locales proches de ce parti qui précisent que Abdelkader Bensalah, trop occupé par la crise que traverse le parti, n’a pas réagi à ce détournement. -
Lutte contre le marché parallèle de la devise La création d’une banque pour les émigrés est-elle opportune ?
La création d’une banque spécifique pour les émigrés, comme l’escompte le gouvernement, suffira-t-elle à endiguer les flux parrallèles de la devise ?
Selon le secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la communauté nationale à l’étranger, une réflexion portant sur la création d’une banque algérienne pour la communauté nationale établie à l’étranger vient d’être engagée.
«Les membres de la communauté nationale établie à l’étranger doivent contribuer à la lutte contre l’entrée clandestine des devises en Algérie», dira Belkacem Sahli. Ainsi, le représentant du gouvernement considère qu’«il y a des banques et des agences bancaires à l’étranger en mesure d’assurer le transfert de devises, en vertu de la réglementation en vigueur».
Pour autant, Belkacem Sahli invite les membres de la communauté nationale établie à l’étranger, «à s’impliquer davantage dans les efforts visant à la protection de l’économie nationale». Au-delà de la nécessité d’une bonne conformité aux règles de l’orthodoxie bancaire, aux dispositions de la loi sur la monnaie et le crédit, la création d’une telle banque sera-t-elle opportune ? Certes, des flux de devises, liés principalement aux pensions de retraites des anciens travailleurs émigrés, transitent déjà par le biais de voies légales grâce aux opérateurs spécialisés, tels Western Union. Un volume de transferts assez important, de l’ordre de plus de 1 milliard de dollars (en 2012, au cours du premier semestre, les transferts nets étaient quantifiés par la Banque d’Algérie à 1,5 milliard de dollars). Des volumes assez faibles, comparés aux tranferts des autres émigrés du Maghreb vers leurs pays d’origine. Néanmoins, des montants qui restent en deçà de la réalité, d’autant que les émigrés ne sont pas tous enclins à passer par le canal bancaire, en raison de ses coûts prohibitifs et marges élevés pratiqués sur les tranferts de compte à compte. Les émigrés ainsi que d’autres catégories d’opérateurs privilégient plutôt les réseaux informels, davantage attractifs en termes de change, nonobstant les fluctuations périodiques à la hausse. Or, les volumes importants de devises qui s’échangent au Square Port-Said à Alger, à Sétif et ailleurs, les divers transferts informels quantifiés à plusieurs milliards de dollars (selon une étude drivée par l’Institut de prospective économique en Euroméditerranée, IPEMED), les flux qui transitent par les réseaux de cambistes officieux, dépassent de beaucoup les volumes formels. Ces flux pourront-ils être bien drivés par le biais d’une banque spécifique ? La question reste posée, la circulation du cash allant crescendo, au grand dam du gouverneur de la Banque d’Algérie, et les Algériens manquant d’engouement vis-à-vis de l’utilisation des moyens de paiement moderne. Et cela, même si les dépôts bancaires des ménages sont considérés comme conséquents, quoique sans rentabilité économique réelle si ce n’est en termes d’investissements immobiliers ou de commodités (véhicules). Or, dans la mesure où même les guichets à terme, pourtant possibles légalement, ne sont pas effectivement opérationnels, la mise en place d’une telle banque risque d’être inopérante.
C. B. -
Présidence à risque
Par Maâmar Farah
Ben Bella, premier président algérien, ne termine pas son mandat suite au redressement révolutionnaire du 19 juin 1965.
Son successeur, Boumediène, n’achève pas sa mission et meurt à l’hôpital Mustapha fin 1978.
Chadli Bendjedid, le président de la décennie quatre-vingt, «démissionne» au cours de son second mandat.
Mohamed Boudiaf prend les rênes du pouvoir en 1992. Il est assassiné à Annaba en juin de la même année.
Après le court passage de Ali Kafi, Zeroual est élu le 15 novembre 1995 au suffrage universel parmi quatre candidats. Il se retirera en février 1999 et ne terminera pas son mandat.
Bouteflika est sur le point d'achever son troisième mandat mais il est à bout de souffle et gouverne à partir d'un fauteuil roulant.
Y a-t-il une malédiction qui traîne du côté d'El Mouradia ou est-ce ce peuple si compliqué et si difficile qui «achève» ses présidents sans pitié ?
maamarfarah20@yahoo.fr
«Et malgré ça, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir accéder à El Mouradia ? Ce sont les «candidats kamikazes» !
Tata Aldjia -
LE PRÉSIDENT DU CONSEIL NATIONAL DE LA RASD AU SOIR D’ALGÉRIE «L’armée marocaine est impliquée dans le trafic de drogue»
Khatri Heddouh, président du Conseil national (parlement) de la RASD (République arabe sahraoui démocratique) est sûr de lui : il affirme en effet que l’armée marocaine est impliquée dans le trafic de drogue et ses services secrets sont partie prenante dans la création d’un groupe terroriste. Sur le volet politique de la résistance du peuple sahraoui contre la présence marocaine au Sahara occidental et Rio de Oro, le numéro un du CN de la RASD constate que, désormais, le rapport de force tant au niveau régional qu’international a changé en faveur de son peuple. Lors de son passage, ce mardi, à Boumerdès pour animer une conférence devant les participants à la quatrième université organisée dans cette ville en direction des cadres de la RASD et le Polisario, nous lui avons posé quelques questions. Écoutons-le.
Le Soir d’Algérie : Monsieur le président, les observateurs qui suivent la question du Sahara occidental constatent que les négociations entre le Royaume du Maroc et le Polisario sont à l’arrêt pour ne pas dire dans l’impasse. A quoi cela est du ?
Khatri Heddouh : C’est parce que nous étions dans un processus dans lequel deux options étaient posées sur la table de négociations : celle du Polisario et celle du Maroc. Après 14 rencontres officielles et informelles avec la partie marocaine, nous avons fait le constat que la proposition marocaine ne pouvait pas être une plateforme des négociations pour une solution. Partant de ce constat le Maroc a tenté de se retirer des discussions pour ensuite les contrarier.
Lors de votre intervention devant les cadres de la RASD et du Polisario, vous avez dit que la cause de votre peuple aborde un tournant décisif. Expliquez-nous.
Effectivement, nous suivions depuis 2000 jusqu’à 2006 une situation de tassement du problème sahraoui. Entre 2007 et 2011, l’on a tenté de nous imposer la solution marocaine.
Ce dernier processus, à savoir le forcing pour imposer la vision marocaine est arrivé à sa fin. Présentement, grand nombre d’institutions internationales et de responsables politiques ont acquis la conviction que le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui doit être respecté.
De plus ces instances et responsables pensent que le meilleur moyen d’y parvenir serait le référendum d’autodétermination permettant à notre peuple de faire son choix sur sa destinée. En effet la problématique du Sahara occidental est posée désormais sur la scène internationale en termes de choix politique et sur le plan du respect du droit. Nous constatons également une relative évolution positive des USA et une légère modification du discours politique de la France par rapport à la question du Sahara occidental.
Il y a également la nouvelle exigence de l’Union africaine sur l’accélération du processus de l’organisation du référendum. Enfin, la question du Sahara occidental est posée en termes de respect des droits de l’Homme et de la préservation de ses richesses. Même si le rapport de force n’a pas changé de manière radicale, des indices indiquent que ce changement avance bien.
La question sahraouie n’avance pas au sein des médias mondiaux. De plus, on a l’impression que la jeunesse sahraouie ne joue pas son rôle pour transposer la cause de son peuple au sein de l’opinion publique mondiale. A quoi est-due cette faiblesse ?
Il y a d’indéniables efforts accomplis ces dernières années dans ce domaine de l’information. Sans les Sahraouis qui ont exploité les technologies de l’information et de la communication disponibles, nous n’aurions pas des témoignages réels sur la répression de la part des services de sécurité marocains dans les territoires occupés contre nos compatriotes. Dernièrement des médias importants, américains notamment, montrent plus d’intérêts et commencent à rendre publics des reportages. Faire passer son message est une affaire de militantisme et de persévérance.
Les responsables marocains et certains de leurs alliés disent que le peuple sahraoui n’a pas les moyens de créer et de gérer un nouvel Etat. Quelle est votre réponse ?
Depuis le début du conflit, c’est le même discours qui est réitéré. Fort heureusement, l’expérience a démontré depuis 38 ans que les Sahraouis gèrent leurs problèmes soit dans les territoires libérés soit dans les camps de refugiés.
Ceci est rendu possible grâce à la mise en place d’institutions et de structures spécialisées dans chaque secteur notamment les volets social, éducatif, politique, administratif, électoral ainsi que les problèmes basiques des citoyens. C’est cette gestion et la bonne gouvernance qui font que la confiance de notre peuple dans la résistance contre l’occupant s’élargisse davantage.
Pouvez-vous nous dire plus sur l’identité culturelle du peuple sahraoui que vous avez abordée dans votre intervention ?
Il y a beaucoup de choses à dire sur cette identité, elle est sahraouie spécifique qui s’est libérée de la tentative du Maroc de l’occulter. Le Maroc a, en effet, tenté d’utiliser la culture sahraouie dans les territoires occupés pour la dépouiller de son âme et la marginaliser. Nous avons de notre part dû conserver l’armature de notre identité culturelle à travers la langue, les us, la pensée et la création. Nous organisons régulièrement des activités culturelles pour maintenir cette dynamique.
Tout à l’heure, vous avez affirmé que les services de sécurité du Polisario ont commencé à capturer des trafiquants de drogue et à saisir des quantités de stupéfiants. Expliquez-nous.
Dans le cadre de la campagne protégée du Maroc et pour compenser la crise de la rareté des financements externes, il se livre effectivement à un immense trafic à travers une compagne d’exportation d’une plus grande quantité possible de kif notamment. Comme l’Algérie fait face à cette campagne, nous faisons également face à une campagne particulièrement dans les territoires occupés, sur la ligne du mur de protection.
Par ailleurs, nous avons les preuves que les services de sécurité singulièrement les officiers des FAR (Forces armées royales ndlr) sont impliqué dans ce trafic. Est-il normal que dans un territoire d’une largeur de 20 kilomètres, qui plus est, est occupé par une ligne de soldats déployés, que des trafiquants y passent sans être vus avec en plus, plus de 300 kilogrammes de kif ? Il est impossible de ne pas les voir, sauf si pour des raisons de partage des bénéfices, les officiers des FAR ferment les yeux . Ces informations et les témoignages des trafiquants sont disponibles.
Vous avez dit que les services secrets de l’armée marocaine ont créé un groupe terroriste. Comment et pourquoi ?
Il est question du groupe terroriste du Mujao. Au départ de la création de ce groupe, il y a eu l’enlèvement, en 2010, des membres de la société civile européenne dans les camps des refugiés sahraouis. Avant cette date, ce groupe n’existait pas. Les services secrets marocains l’ont créé et infiltré essentiellement pour semer la discorde entre les peuples sahraoui et algérien.
Ce mouvement, tout le monde le sait, a perpétré l’action terroriste à Tamanrasset et d’autres actions aussi bien en Algérie qu’au niveau des pays du Sahel.
Ce n’est pas nous qui le disons, ce sont par contre d’autres parties qui le confirment. Par ailleurs, certains groupes armés activant au nord du Mali se déplacent au Maroc. Beaucoup de gouvernements disposent de ces informations.
Entretien réalisé par Abachi L. -
Cession douteuse des actions de Sonatrach dans Anadarko La première «affaire» entre Khelil et Bedjaoui
La vente des actions Anadarko et Duke Energy que détenait la Sonatrach avait scellé, en 2003, la relation entre Chakib Khelil et Farid Bedjaoui. Pour l’heure, la justice algérienne ne s’est toujours pas intéressée à ce dossier pour déterminer les responsabilités des personnes qui ont facilité ce placement dans le fonds d’investissement Rayan Asset Management.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir)
Chakib Khelil a récemment nié toute relation avec Farid Bedjaoui.
Dans la série d’entretiens qu’il a accordés à plusieurs titres algériens, l’ancien ministre de l’Energie et des Mines a déclaré n’avoir rencontré Bedjaoui qu’à deux reprises, quand celui-ci était membre d’une délégation de Saipem.
Mais il est évident que la relation entre les deux hommes est antérieure à la montée en puissance du groupe italien en Algérie. Car c’est bien l’affaire de la vente des actions Anadarko et Duke Energy qui a scellé leurs liens. Les faits remontent aux années 2001-2003 lorsque Chakib Khelil cumulait les postes de ministre de l’Energie et de P-dg par intérim de la Sonatrach.
Cette période coïncide avec la création de Rayan Asset Management par Farid Bedjaoui et son beau-frère Zyad Daloul. Il serait naif de croire que Farid et Zyad se sont un jour présentés au siège de la compagnie nationale d’hydrocarbures pour demander à ce qu’on leur accorde le droit de «boursicoter» avec des actions stratégiques dont le montant dépasse les 2 milliards de dollars. Tout a été parfaitement planifié. Dans son édition du 15 août 2010, Le Soir d’Algérie publiait une rétrospective des mouvements des actions et leurs placements par Rayan. Ainsi, le compte Sonatrach a été ouvert le 22 septembre 2003 avec un apport de plus de 7 millions de dollars américains (7 506 961,98 dollars américains) en cash provenant de la vente d’actions Duke Energy Corp. Les premiers fonds ont été placés une semaine plus tard, soit le 29 septembre.
Le premier apport issu de la vente des actions Anadarko date du 22 avril 2005 avec plus de 11 millions de dollars américains (11 824 782,69 $). Outre l’achat de bons du Trésor américain, Farid Bedjaoui n’hésite pas à spéculer avec l’argent de l’Etat algérien. Un des principaux «coups» de Rayan Asset Management a été l’achat, en 2007, d’actions de Energias de Portugal, la société nationale de distribution d’électricité du Portugal.
Le processus d’achat a débuté le 22 février 2007 par le versement de la somme de 65 millions d’euros. Les achats d’actions se sont déroulés à intervalles réguliers jusqu’au 31 décembre 2007. Le compte dédié à l’achat du portefeuille d’actions de Energias de Portugal a été clôturé le 31 décembre 2009.
Là encore, il est évident qu’une personne, ou un groupe de personnes, installé à Alger a donné son aval pour effectuer cette série de transactions. Après sept ans de service, Rayan Asset Management procède à la fermeture du compte Sonatrach le 30 mars 2010. Deux mois plus tard, au sortir de l’hémicycle de l’APN, Chakib Khelil est interpellé par des journalistes sur la question de la vente des actions. Il répond avec un large sourire : «Les fonds ont été restitués et nous avons fait un gain de 600 millions de dollars sur un investissement d’un milliard de dollars. Donc nous avons gagné pratiquement 60 % sur ces fonds. Ce qui est important de retenir, c’est que nous avons gagné 600 millions de dollars sur un milliard de dollars de placement. Et vous pouvez imaginer si nous avions un peu plus d’argent, nous aurions pu gagner un peu plus».
Bien sûr, l’ancien ministre de l’Energie évitera de dire combien ont empoché Farid Bedjaoui et Zyad Daloul dans toute cette affaire. Aujourd’hui encore, le processus qui a conduit à confier ce portefeuille d’actions à Rayan Asset Management est un véritable mystère.
Il est vrai que durant la phase de «négociations» Khelil détenait tous les leviers de commande du secteur de l’Energie puisqu’il était à la tête du département et de la Sonatrach. Une telle décision ne pouvait être effective qu’après saisine de l’ensemble des instances de la compagnie nationale.
En 2003, l’Assemblée générale de la Sonatrach était composée des membres suivants : Brahim Ghanem, délégué à la Planification; Abdelatif Benachenhou, ministre des Finances; Chakib Khelil, ministre de l’Énergie ; Mohamed Laksaci, gouverneur de la Banque d’Algérie et Houari Khachaï, représentant de la présidence de la République.
Notons que durant cette année, la Sonatrach avait eu trois P-dg : Chakib Khelil, Djamel-Eddine Khene (de mai à septembre 2003) puis Mohamed Meziane dont la nomination est intervenue 5 jours avant le lancement de la première opération spéculative par Rayan. Par ailleurs, les 13 membres du Conseil d’administration et les 11 membres du Comité exécutif de la compagnie pétrolière devaient eux aussi être au courant de cette initiative.
Notons que Abdelhamid Zerguine, actuel P-dg de la Sonatrach, était lui-même membre de ces deux instances. Toutes ces personnes ont-elles voté pour la vente de ce portefeuille d’actions à travers le fonds Rayan Asset Management ?
Ce n’est pas tout. Il est utile de s’interroger sur le rôle de la Banque d’Algérie, seule institution habilitée à placer l’argent de l’Etat à l’étranger, et de la Banque extérieure d’Algérie qui est chargée de gérer les avoirs de la compagnie pétrolière. Dans son édition du 15 février 2011, le quotidien El Watan apporte quelques éléments de réponse. «L’opération n’aurait pas pu être menée sans l’aval tacite du ministre des Finances de l’époque, à savoir Abdelatif Benachenhou, du P-dg de la Banque extérieure d’Algérie et du P-dg de la Banque nationale d’Algérie (BNA) qui se trouve être en même temps l’un des principaux décideurs de la Banque algérienne du commerce extérieur (BACE).
Cette banque, dont le siège est à Zurich en Suisse, est détenue à 50% par la BNA. Et c’est justement la BACE qui s’est chargée de transférer en plusieurs tranches, pour le compte de la BEA, les 3 milliards de dollars de Sonatrach dans les caisses Rayan Asset Managment», écrit ce journal.
Outre Benachenhou, El Watan cite les noms de Mohamed Loukal pour la BEA, de Seghir Benbouzid pour la BNA et de Mustapha Baba Ahmed pour la BACE.
Dix ans après le deal passé entre Khelil et Bedjaoui, un flou total entoure cette affaire sensible. D’ailleurs, au sein de la famille des hydrocarbures, il suffit d’évoquer les actions Anadarko et Duke Energy pour provoquer un sentiment de malaise, preuve du préjudice subi par l’Etat algérien et la Sonatrach. La justice algérienne n’a pas encore ouvert ce dossier. Le sera-t-il un jour ?
T. H.
D’El Paso à Rayan
Les actions que détenait Sonatrach sur les compagnies américaines Anadarko et Duke Energy avaient une double valeur : financière et historique. Car ces actions sont, en fait, une compensation obtenue par l’Etat algérien au terme du règlement de l’affaire El Paso.
Durant les années 70, l’Algérie signait avec les Etats-Unis un contrat de livraison d’une importante quantité de GNL (gaz naturel liquéfié). Mais l’accord n’entrera pas en vigueur à cause d’un litige sur le prix de cession du gaz. L’Etat algérien obtient gain de cause suite à une procédure d’arbitrage international à travers une compensation sous forme d’actions des compagnies Anadarko et Duke Energy.
Il est important de rappeler que les dirigeants algériens ont toujours refusé de vendre ces actions, même au plus fort de la crise des années 90, lorsque le pays frôlait la cessation de paiement. Un principe auquel Chakib Khelil ne semblait accorder aucune importance. Il a permis à son ami Farid Bedjaoui de spéculer avec ce portefeuille alors qu’il aurait pu prendre une décision inverse en augmentant la quote-part de Sonatrach dans le capital des deux compagnies. Ironie du sort, ou plan parfaitement élaboré durant les opérations de ventes d’actions, Anadarko engageait un arbitrage international contre Sonatrach à propos de la taxe sur les super profits.
Un conflit qui a finalement tourné à l’avantage de la compagnie américaine qui a obtenu, au terme d’un accord signé en 2012, un volume de 4,4 milliards de dollars de pétrole remboursable, en plus d’un prolongement de 25 ans de la durée des gisements qu’elle exploite en Algérie.
T. H. -
plusieurs repaires islamistes évacués hier par les forces de l’ordre
Le gouvernement égyptien tient à reprendre les choses en main
Par : Merzak Tigrine
Alors que le pays est sous état d’urgence et couvre-feu, les autorités égyptiennes tentent de reprendre le dessus sur le terrain en mettant hors d’état de nuire des responsables des Frères musulmans ainsi que leurs soutiens tels que le frère du chef d’Al-Qaïda, Mohamed al-Zawahiri, arrêté hier au Caire.
La confusion régnait toujours hier en Égypte notamment au Caire, où la police a poursuivi sa campagne d’arrestation contre les chefs de la confrérie et leurs éléments, dont quelques-uns s’étaient retranchés dans une mosquée. Les échanges de tirs n’ont pas empêché les policiers de donner l’assaut de l’édifice religieux pour en déloger les islamistes. Des tirs nourris retentissaient aux abords de la mosquée Al-Fath dans le centre du Caire, dont ceux des policiers qui tiraient en l'air pour disperser les habitants, après que l'assaut eut été lancé sur la mosquée assiégée depuis vendredi soir par les forces de l'ordre. Les policiers ont réussi à extraire de force sept ou huit hommes au début de l'assaut, mais la foule de résidents en colère les a copieusement tabassés à coups de bâton et de barres de fer, selon le journaliste de l'AFP qui a vu un homme en civil blessé par balle être évacué par la police.
Des hommes retranchés et les policiers ont alors commencé à échanger des tirs nourris tandis que la foule hurlait : “Où est le gouvernement ? Ce sont des terroristes !”, en montrant les hommes tabassés. Ces dernières 24 heures, 173 personnes ont été tuées lors de heurts entre manifestants et forces de l'ordre désormais autorisées à tirer sur les manifestants hostiles. Détaillant le bilan, Chérif Chawki, porte-parole du bureau du Premier ministre, a indiqué que 95 personnes avaient notamment péri au Caire et 25 autres à Alexandrie, la deuxième ville du pays. Ce bilan, a-t-il précisé, inclut les décès recensés depuis vendredi après-midi et jusqu'à hier à 10h du matin (8h GMT). 57 policiers ont été tués depuis trois jours, a-t-il ajouté, sans préciser s'ils venaient ou non s'ajouter aux 173 morts.
À l'aube, des images diffusées par des télévisions avaient montré des policiers entrés sans violence dans la mosquée et qui semblaient négocier avec les manifestants leur sortie.
Une manifestante à l'intérieur a affirmé à l'AFP par téléphone que les pro-Morsi réclamaient la garantie de ne pas être arrêtés ou attaqués par des civils hostiles en sortant de la mosquée.
Le pays, désormais sous l'état d'urgence et couvre-feu, est devenu, depuis la dispersion mercredi des campements au Caire des partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi, un véritable champ de bataille où s'affrontent pro-Morsi et forces de l'ordre du nouveau pouvoir installé par l'armée. Le ministère de l'Intérieur a, de son côté, annoncé avoir arrêté pour la seule journée de vendredi 1 004 islamistes. Vendredi, Le Caire s'était transformé en un véritable champ de bataille avant que les manifestations ne cessent une heure après l'entrée en vigueur du couvre-feu nocturne. Durant les heurts, le fils du guide suprême des Frères musulmans, la confrérie de Mohamed Morsi, a été mortellement touché par balle sur la place Ramsès, proche d'Al-Fath, a annoncé la confrérie. Par ailleurs, le frère du chef d'Al-Qaïda a été arrêté dans la banlieue du Caire pour “soutien” à Mohamed Morsi, ont annoncé des responsables des services de sécurité.
Ces sources, qui s’exprimaient sous le couvert de l'anonymat, ont précisé que Mohamed al-Zawahiri, un Égyptien qui vit au Caire, a été arrêté à Guizeh, dans la banlieue de la capitale.
Le gouvernement affirme désormais “combattre le terrorisme”.M.
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La crise égyptienne et l’ahurissement démocratique
Par : Mustapha Hammouche
La “communauté internationale” et les “démocrates” sont comme sidérés devant les évènements d’Égypte. Pourtant, au commencement, il y a eu un “coup d’État” qu’ils n’ont pas spontanément condamné, tant le pouvoir élu des Frères musulmans avait fait la démonstration de son incompétence, de la nature sectaire de son idéologie et de la violence de ses méthodes. C’est donc tout naturellement que le monde a fermé les yeux, et parfois approuvé, quand, répondant à la demande populaire massivement exprimée, l’armée égyptienne a déposé le président Morsi.
Mais, voilà, les Frères musulmans ne pouvaient se résoudre à prendre simplement acte de la révocation populaire. D’autant que la règle démocratique tranche en leur faveur : ils avaient un mandat légal à accomplir.
Et devant un tel argument, les démocrates traditionnels sont désarmés ! De bonne ou de mauvaise foi, de bon gré ou contraints, ils s’y plient, surtout que les “victimes” ont choisi de pousser l’armée à la répression. Les démocrates politiques, États, partis et personnalités, pour ne pas se retrouver dans la tranchée d’une armée qui tire sur des manifestants, retournent se cacher derrière les fondamentaux d’une démocratie désincarnée : ils interpellent, condamnent et sanctionnent. On ne sait plus trop si c’est le putsch qu’ils condamnent ou la gestion de l’après-putsch. Oublié d’ailleurs que l’armée a transformé une demande populaire — probablement par opportunisme politique — de mettre fin à une année de répression de la liberté culturelle et de la liberté de culte, de régression économique, d’insouciance sociale, de pouvoir personnel et la perspective d’une Constitution fascisante en préparation. Et pas le temps d’observer que certains d’entre eux aient usé d’armes à feu, incendié des églises et des institutions ou de trouver des circonstances atténuantes à la brutalité de la répression.
L’armée égyptienne, nonobstant ses éventuelles arrière-pensées hégémoniques, devra donc se résoudre à aller au bout de son initiative, mais dans la solitude. Surtout si les islamistes optent pour le terrorisme et qu’elle doive le réprimer dans la durée.
Revoilà l’Égypte renvoyée au tête-à-tête qui, depuis près d’un siècle, piège les pays à majorité musulmane : celui qui met face à face les forces détentrices de la violence légitime, qu’elle soit au service de la défense de la patrie ou au service de la défense des commandements de Dieu. Et cela n’aura été possible que parce que les régimes dépositaires des souverainetés postcoloniales ont refusé à leur peuple la liberté politique pour laquelle ils ont lutté ! Ils avaient les armes pour imposer leur “légitimité” politique ; de plus malins ont inventé la légitimité religieuse qu’ils ont fini par prescrire comme légitimité absolue.
L’identité religieuse tend à supplanter l’identité nationale. La démocratie qui, hier, menaçait la dictature, menace aujourd’hui l’intégrisme.
Désormais, alors que les sociétés crient leur envie de liberté, les armées sont écartelées entre des dictatures finissantes, la régression islamiste et l’espérance démocratique. La résolution parfois sanglante de cette forme de crise fait peur aux démocrates locaux et étrangers. De crainte d’être éclaboussés, ils se réfugient alors dans le renoncement. Qu’ils élèvent au rang de principe démocratique.M. H.
musthammouche@yahoo.fr -
no moment
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Faites ce que je dis, mais…
Alors que les technologies nouvelles permettent aujourd’hui d’alléger les cartables des potaches et de revoir totalement la manière d’enseigner, nos écoles et nos lycées continuent de promouvoir une pédagogie d’un autre âge !
Par ailleurs, le contenu des cours est chargé d’idéologie obscurantiste alors qu’il devrait s’ouvrir sur la connaissance universelle et le progrès. Sur le plan littéraire, on peut très bien apprendre Goethe, Dickens, Dostoïevski ou Voltaire en arabe ! Parlez à vos gosses du cubisme, de la naissance du cinéma, des poètes surréalistes, de l’histoire de l’aviation ou tout simplement de l’altitude du lieu où ils habitent, et vous verrez leur grande ignorance !
Et les enfants de «Syadna» alors ? Ils sont là où l’on ne joue pas avec l’avenir des générations futures ! C’est-à-dire là où Benbouzid et les «douktours» n'ont aucune chance d'imposer leurs «réformes» à la noix de coco ! Et encore, je suis poli !
maamarfarah20@yahoo.frr
«En Egypte, ils sont en retard de 20 ans sur nous. Dans l'étape suivante, ils devront interdire les “Frères musulmans” s'ils veulent faire comme l'Algérie. Mais ont-ils un Mohamed Boudiaf pour signer l'acte d'interdiction du mouvement islamiste ?»
Tata Aldjia -
Périscoop
Remplissage
La léthargie qui sévit au sein du gouvernement commence à se faire ressentir dans le contenu du Journal officiel.
Ainsi, dans la dernière édition du JO (datée du 21 juillet), on constate qu'il n'y a que deux décrets signés au cours de ce mois. Les 9 autres textes ont été pris bien avant, au début de l'année 2012 pour certains.
A ce rythme, le Secrétariat général du gouvernement aura du mal à boucler l'année... -
Western andalou
Par Arezki Metref
arezkimetref@free.fr
A 35 km au nord d’Almeria l’andalouse, des vallons désolés s’étendent au pied des montagnes de la Sierra de Los Fibras. Collines pelées, calcinées, canyons aux parois déchiquetées, rios secs dont il ne reste que le lit, épineux rabougris trônant frileusement au bord de ramblas (ravins) crevassant un relief à un tel point uniforme que l’on ne distingue pas la roche de la végétation, chaleur sèche et pesante, soleil de plomb. Bienvenue dans le désert le plus aride de l’Europe occidentale ! Sont-ce donc les troupes berbères de Tarik Ibn Zyad qui, en occupant cette partie de l’Ibérie, ont cru utile de prendre avec eux un morceau de désert qui leur rappellerait un peu leurs paysages natals ? Ponctué de villages blancs lovés dans les anfractuosités de la roche, le désert étale son aridité jusqu’à la mer où il se jette tout habillé d’ocre.
A 9h du matin, ce 13 août, il fait déjà dans les 36 degrés Celsius. La journée promet d’être chaude mais quelle journée ne l’est pas dans ce désert ? Le pistolero roumain, tout de noir vêtu, des bottes au chapeau, gilet compris, ferait un bon truand dans un western spaghetti. Il se protège de l’enfer du ciel en s’abritant dans une dérisoire guérite à l’entrée de Leone-Western, un parmi les quelques complexes de décors de cinémas, devenant parc d’attractions entre deux tournages de série B., éparpillés à travers le désert de Tabernas. Sur une butte, des tipis blancs suggèrent un village indien. Leone-Western emprunte son nom au roi italien du western-spaghetti Sergio Leone. Dans les années 1960, Leone y a tourné, en partie, ses classiques, Pour une poignée de dollars, l’impérissable Le Bon, la Brute et le Truand et le film-manifeste Il était une fois dans l’Ouest.
L’entrée ressemble à celle d’un fort. Grand portail en bois, miradors sur les coins. Dès qu’on pénètre dans le village en carton-pâte, on tombe sur une potence. La corde n’attend que le cou du gibier qu’on acheminera, entravé, depuis le bureau du shérif à quelques pas de là. Un touriste sur deux, en moyenne, se fait prendre en photo, en pendu. Des hauts parleurs éparpillés à travers le village diffusent en boucle la musique d’Ennio Morricone. Ça accroît l’impression d’y être. Le bureau du shérif, ouvert à la visite comme tout le reste, est une pièce en bois occupée par deux ou trois cellules aux grilles ouvertes. Une machine à écrire traîne, sûrement depuis un bon demi-siècle, dans la poussière. A l’étage, un espace vide troué d’une fenêtre qui donne d’un côté sur le village mexicain, avec ses maisons basses et blanches et son église éclatante et trapue, et de l’autre sur un éperon rocheux.
Le saloon est sombre. Un type à la barbe sale des bandidos, déglingué à la téquila, sert du café aux visiteurs. Pause dans la visite. Le shérif, celui qui va jouer le rôle tout à l’heure dans le spectacle prévu pour que les touristes en aient pour leur argent, parade l’étoile plaquée au paletot. Manteau long à la Clint Eastwood, bottes équipées d’éperons, le foulard de rigueur, un pistolet dans chaque main, il est dans son rôle. Arrive Léon. Il n’a jamais dit son nom mais on l’appellera comme ça. Septuagénaire légèrement bedonnant, il est habillé en barman de western. Pantalon noir collant, chemise sans col beige et gilet en daim noir, Léon est un frappé de western. On se salue, un peu en français et un peu en arabe. Léon est né et a grandi à Belcourt. «J’ai fréquenté l’école de la rue Alfred de Musset, juste à côté du cinéma du même nom». Léon est du genre à raconter sa vie sans frein, comme s’il racontait un de ces westerns dont il raffole. «J’ai quitté l’Algérie à l’indépendance, comme la plupart des pieds-noirs. J’ai atterri à Port-de-Bouc, dans la région de Marseille. J’ai été soudeur toute ma vie jusqu’à la retraite que j’ai eue il y a quelques années. De tout temps, j’ai été attiré par le cinéma. J’ai été pris comme figurant dans quelques films français. Je n’ai jamais rien possédé qu’un camping car. Il m’a été utile lorsque j’ai décidé de venir vivre à proximité de ces décors de western. Il m’a servi de demeure pendant deux ans. J’ai dégotté un boulot ici, à Leone Western. Il y avait une Equatorienne qui bossait dans ce même saloon. Nous nous sommes mariés et nous avons pris un appartement à Almeria. Je suis heureux.»
Léon fourmille d’anecdotes sur le cinéma, les tournages dans le coin. «Tu vois la planche à laver dans la cour. Elle ne te dit rien ? C’est celle que Claudia Cardinal utilise dans «Il était une fois dans l’Ouest». Contourne la West Bank et tu tomberas sur une surprise». Là, deux engins de guerre rouillent au soleil du désert. Je reconnais le marron au premier coup d’œil. C’est celui que pilote Mel Gibson dans Mad Max, film tourné aussi en partie dans ce désert qui n’a pas servi de décor qu’à des westerns mais aussi à des films comme Laurence d’Arabie ou Indiana Jones.
«Ya bougalb, jure Léon, je suis crevé. Je me suis réveillé très tôt hier. Nous étions plus de 2 000 à postuler pour une figuration pour le prochain film de Ridley Scott, tourné évidemment par ici, une autre version de Moïse».
Je traîne dans ce décor en carton pâte, retrouvant intactes les sensations éprouvées lorsque, adolescent, je me laissais captiver par l’univers aride et flamboyant des westerns-spaghettis. J’avais beau avoir conscience que le cinéma n’était que du cinéma, et que les paysages étaient des décors et les personnages des acteurs, je me laissais prendre. Que je découvre aujourd’hui à Léone Western que les dimensions des décors sont infiniment plus réduites que je ne pouvais le soupçonner ne change à rien à l’affaire.
A midi et demi, voilà le spectacle. Tout se passe dans le saloon où un cow-boy se fait agresser par deux truands en habit d’époque avec une intrusion brève du shérif. Coups de feu, morts, téquila à gogo. Le public de touristes est partagé entre le fou rire et la frayeur d’être si proche des armes à feu qui claquent. Le cinéma, c’est de l’illusion. Mais la réalité qui essaye d’imiter l’illusion du cinéma, c’est l’illusion de l’illusion. Et puis, comment ne pas y penser, tout cela se passe à deux heures de Grenade, donc d’une autre histoire.
A. M. -
FLN au musée paléontologie in amenas!!!
OUVERTURE DE LA SESSION PARLEMENTAIRE D’AUTOMNE
Droit vers un blocage institutionnel
Plusieurs textes de lois sont toujours retenus par l’Exécutif en l’absence de réunions du gouvernement et de Conseils des ministres. Si le président de la République ne revient pas au plus vite aux affaires, l’Etat algérien risque de se retrouver en situation de blocage institutionnel.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir)
Ces cinq derniers mois, l’Etat algérien a réussi à «fonctionner normalement» sans président de la République. Mais la longue absence de Abdelaziz Bouteflika ne devrait pas tarder à avoir de lourdes conséquences. L’ouverture de la session parlementaire d’automne sonnera inévitablement la fin de la récréation.
Prévue pour le lundi 2 septembre, cette session pourrait être marquée par l’indisponibilité de deux lois d’une importance capitale : la loi de finances complémentaire de l’année 2013 et la loi de finances et du budget de l’année 2014. Pour le premier texte, il est de tradition qu’il soit entériné par le Conseil des ministres durant les derniers jours du mois de juillet, lors de l’intersession. Cette année, il n’en fut rien.
Parmi les mesures budgétaires devant être inscrites dans la LFC 2013, figurent, notamment, l’ensemble des enveloppes promises par Abdelmalek Sellal lors de ses sorties dans les wilayas. Cependant, le pire des scénarii serait que le processus d’adoption de la loi de finances et du budget 2014 ne soit pas engagé ces prochaines semaines car il mettrait en péril le pays dans un avenir proche.
Ce processus débute par un Conseil des ministres et s’achève, avant le 31 décembre, par un paraphe du chef de l’Etat. Pour l’heure, rien ne dit que Abdelaziz Bouteflika dispose des capacités mentales et physiques pour présider ce Conseil. Est-ce qu’il peut également apposer son paraphe au bas de la dernière page d’une loi ? Car il est étrange de constater que les lois adoptées lors de la session parlementaire précédente (organisation de la profession d’avocat, conditions d’exercice des activités commerciales, organisation et développement de la formation et des activités physiques et sportives) n’aient toujours pas été signées et ne sont donc pas encore publiées au Journal officiel.
Bien que masquée par un gouvernement faisant mine d’être hyperactif, la crise politique est bien réelle. Car outre la LFC 2013 et la loi de finances 2014, d’autres avant-projets de loi croupissent dans les tiroirs de plusieurs départements ministériels. Il s’agit de la loi relative à l’activité audiovisuelle, le projet de loi portant loi minière, le code des douanes, le projet de loi relatif aux ressources biologiques, le code de l’organisation pénitentiaire et de la réinsertion sociale des détenus et l’amendement du code pénal.
Tous ces textes devaient être examinés et adoptés par le Parlement durant la session précédente. Sur les plans institutionnel et législatif, la responsabilité de Bouteflika est plus que jamais engagée. -
Faites quelque chose, Monsieur le Président ! (*)
Par Maâmar Farah
Que l'on évoque tel ou tel article de la Constitution pour destituer le Président ou que l'on veuille faire gueuler la grande muette, le résultat serait le même : une plongée dans l'inconnu ! C'est pourquoi, la meilleure issue pour ce pays au grand souffle mais qui étouffe sous les petites ambitions personnelles des uns et des autres, serait de mener à terme la mandature actuelle, à charge pour le Président de s'engager à ne pas solliciter un quatrième mandat et de préparer dignement sa succession, en ayant à l'esprit que l'ère des hommes providentiels et des régimes autocratiques est révolue à jamais. Bouteflika, plus isolé que jamais et amoindri par la maladie, peut terminer en beauté une carrière souvent ternie par des agissements autoritaires, et il a aujourd'hui le choix entre rester comme l'homme qui a enterré la démocratie algérienne naissante ou celui qui a sauvé cette même démocratie par une retraite honorable ! Quant à ceux qui hurlent avec les loups après avoir brillé par leur silence aux moments les plus durs de la répression bouteflikienne contre tout Algérien digne ayant décidé de ne pas baisser la tête, nous leur conseillons de retourner à leurs trous ! Où étiez-vous quand nous, — et tant d'autres patriotes, souvent isolés dans un arrière-pays subissant le joug des nouveaux colons —, subissions les affres de la persécution judiciaire et que nous fûmes interdits de publicité gouvernementale ? Où étiez-vous quand Benchicou fut mis à l'ombre, au lieu et place de Chakib Khelil et de tant d'autres ? Après avoir bien mangé dans les mains de vos maîtres, voilà que vous montrez vos têtes de sous les nappes ! Cherchez bien dans quelle direction souffle le vent car il risque cette fois-ci d'emporter à jamais ces restes des repas pantagruéliques où vous pataugez en léchant vos babines !
maamarfarah20@yahoo.fr(*) Cri de détresse d'une citoyenne au président Zeroual après le terrible attentat terroriste du Boulevard Amirouche.
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Justice et mémoire
Par : Mustapha Hammouche
Le Comité des droits de l’Homme des Nations unies a condamné l’Algérie dans deux nouveaux cas de disparition soumis par le Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA).
Le comité, composé de personnalités indépendantes, observe l’application, par les États parties, du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. L’Algérie a été condamnée, par le passé, pour six autres cas de disparition.
Dans la foulée, l’instance onusienne proclame que “l’ordonnance n°06-01 portant mise en œuvre de la Charte (pour la paix et la réconciliation), ne fait que promouvoir l’impunité et ne peut donc être jugée compatible avec les dispositions du pacte”, parce qu’“en déclarant toute plainte ou dénonciation relative aux crimes des années 1990 irrecevable, les textes d’application de la Charte privent les familles de disparus du droit fondamental à un recours effectif”.
On remarquera que la position du comité juge le texte sur “la réconciliation nationale” incompatible avec le pacte relatif aux droits civils et politiques car il empêche les familles de disparus de recourir à la justice dans le but de faire établir la vérité et les responsabilités dans la disparition de leurs proches. Il n’est point question de victimes du terrorisme.
C’est que la cause des victimes des terroristes a été, pour ainsi dire, très vite entendue.
L’euphorie envoûtante de la promotion du “candidat du consensus”, rappelons-le, a imposé la confusion entre deux illusions : la magie d’une “réconciliation nationale” et la virtualité d’une “paix” qui en découlerait. Les manifestations du miracle de cette “réconciliation” en marche ont consisté à la diffusion de renoncements télévisés de proches de victimes. Les tués furent réconciliés avec leurs tueurs par procuration.
Dans les familles des victimes, dans la société civile et dans la classe politique, des voix qui, la veille, constituaient encore des cibles potentielles du terrorisme islamiste, s’étaient élevées pour saluer la lumineuse idée de concéder l’immunité inconditionnelle aux terroristes qui admettent de se refondre dans la société.
Puisqu’il est d’actualité de faire l’inventaire des dommages causés au pays, à l’économie et à la morale publique de ce pays en particulier, la communication du Comité des droits de l’Homme des Nations unies tombe bien pour nous rappeler que nous avons largement contribué au viol du minimum de principe qui fonde un État de droit. En renonçant ainsi à de valeurs élémentaires, comme celle du droit de toute victime à une justice, pour ne pas perturber le confort politique d’un régime qui, d’emblée, a revendiqué la toute-puissance, nous avons largué un peu de nos âmes de citoyens. Rappelons-nous : ce n’est plus à la mode, l’échec sécuritaire de la “réconciliation nationale” étant consommé, mais dix ans durant, on était sommé d’être pour la “réconciliation nationale” ou pour le terrorisme. Nous avons massivement applaudi au plébiscite d’une loi qui, pour une catégorie d’individus, la pire, suspend la loi.
Au moment où nous nous faisons les hérauts de la justice, sur un terrain défriché pour nous par la justice italienne, l’avis du Comité des droits de l’Homme des Nations unies sonne comme un rappel de nos compromissions.
Décidément, nous aurons, d’abord et toujours, un problème de mémoire.M. H.
musthammouche@yahoo.fr -
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Bordj Badji Mokhtar
Violences tribales meurtrières
zoom | © photo : apsCombats au sabre, magasins brûlés, pillages. Des affrontements très violents entre deux tribus à Bordj Badji Mokhtar durent depuis mardi soir.
Combats au sabre, magasins brûlés, pillages. Des affrontements très violents entre deux tribus à Bordj Badji Mokhtar durent depuis mardi soir.
La ville frontalière de Bordj Badji Mokhtar (2200 km au sud d’Alger) avec le Mali est le théâtre, depuis mardi ,de violents affrontements qui ont fait au moins 6 morts et 50 blessés, dont 4 dans un état grave, selon les forces de sécurité algériennes. Des habitants de Bordj et certains de leurs proches vivant à la frontière du côté malien parlent d’au moins 22 victimes. Les membres de la tribu targuie Idnan et ceux de la tribu «arabe» des Barabiche se sont affrontés en utilisant notamment des sabres. Les violences auraient éclaté après la découverte du corps sans vie d’un jeune Targui, qui portait des traces de coups. Des jeunes appartenant à la tribu Idnan ont commencé par couper une route avant que la situation ne se détériore. Les affrontements ont duré plus de 8 heures. L’incident aurait surtout pour cause un litige d’ordre commercial, mais certaines sources pointent du doigt un autre mobile : leurs divergences concernant les événements du Nord-Mali, où chacune des deux entités a des prolongations humaines et commerciales. Selon un membre de l’APW d’Adrar, natif de Bordj Badji Mokhtar, Bachou Elbekay, les habitants «arabes» étaient opposés à l’ouverture d’un magasin dans leur quartier par le jeune Targui retrouvé mort mardi. L’importance du bilan est la conséquence de l’absence, dans cette ville, de structures de soins adéquates. Certains blessés graves ont été transférés à Reggane.
évacuation
Selon des notables de la tribu Idnan, les derniers évènements soulignent encore une fois l’insécurité dont souffre cette région et réclament l’intervention du ministre de l’Intérieur en personne. Abdelghani Hamani, un des notables targuis contactés, affirme que ces événements interviennent après le retard dans l’application de la loi dans des cas d’agression dans cette ville, ajoutant que «la gendarmerie n’est intervenue que 12 heures après le début des affrontements». Dans l’après-midi d’hier, le MNLA a dénoncé les violences, dont l’Algérie serait responsable, selon lui. «Ce sont des populations de réfugiés qui s’affrontent et les autorités algériennes laissent faire volontairement, elles auraient mêmes soutenu la communauté arabe», affirme Mohamed Ousmane, qui accuse Alger de vouloir saboter les accords de Ouagadougou. Mais le secrétaire général de la wilaya d’Adrar dément : «Il ne s’agit pas d’un problème politique en lien avec le MNLA, c’est un conflit qu’il y a eu entre Algériens seulement.» Pourtant plusieurs personnes de la région affirment que le comportement des forces de sécurité algériennes est aussi en cause : «Quand les Touareg sont allés demander de l’aide à la gendarmerie avant-hier, les Algériens ont répondu d’aller demander à la France et au Burkina Faso.»
Panique
Hier matin, la situation semblait se calmer après l’intervention des forces de la Gendarmerie nationale envoyées en renfort dans la nuit depuis Blida. Le wali d’Adrar, qui est sur place, a promis de punir les auteurs des assassinats. De leur côté, les forces de l’ANP et de la gendarmerie continuaient à contrôler plusieurs quartiers de la ville. La frontière aurait été bouclée pour arrêter les responsables des différents meurtres. Mais hier après-midi, les violences ont repris de plus belle. Ceux qui n’ont pas de sabres, utilisent de grosses pierres. Comme la veille, des magasins ont été pillés et saccagés. Paniquées, certaines familles se sont réfugiées chez des voisins, ce qui a laissé le temps aux pilleurs d’entrer dans les habitations, de voler des bijoux et des biens matériels. Les fenêtres et les portes des habitations ont été défoncées, des débris de verre jonchaient le sol. Un habitant sur place dénonce que des appels au meurtre sont propagés. Une source militaire affirme que l’heure n’est désormais plus à la négociation et que l’armée va «durcir le ton».Dans la région, on ne s’étonne pas des débordements. «Je suis certain que le conflit déclenché à Bordj n’est que le sentiment d’injustice des populations, souvent réprimées par les autorités locales. Les réfugiés installés encore dans certaines maisons à Bordj, les intempéries dévastatrices et le regain de violence engendré par de nouvelles mesures de surveillance ont créé un climat de suspicion. Les gens sont devenus agressifs, sans emploi, sans salaire fixe, les débordements sont faciles, et on n’en est pas au premier cette année. Les notables ont toujours fait en sorte de calmer les tensions entre Arabes et Touareg, entre Touareg noirs et Touareg blancs. Mais, l’injustice sociale et surtout les trahisons tribales font que tôt ou tard on doit choisir son camp. Quitte à déclarer la guerre à son frère dans le pays du voisin», explique un Algéro-Malien qui est membre de l’armée algérienne. Pour lui, la réaction du MNLA est également logique : «C’est normal que le MNLA réagisse, leurs familles sont à Bordj Badji Mokhtar ! »
Aziz M., Faten Hayed (Tamanrasset), Yasmine Saïd, Marine Messina et Feriel Kolli