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  • Média. Un an après les promesses de Bouteflika, l’ouverture de l’audiovisuel au privé reste au point mort

     

    Poste par  mar 1st, 2012 categorie 

     

    Quasiment un an après lediscours de Bouteflika sur l’ouverture de l’audiovisuel au privé, les algériens en sont toujours au même point, c’est à dire zapper sur leur seule et unique chaine de télévision, l’ENTV.

    Le 15 avril dernier, le président Bouteflika prenait un certains nombres de nouvelles mesures destinées à « la consolidation des pratiques démocratiques », dont l’ouverture de l’audiovisuel au privé. Ceci a amené à une déferlante de projets qui ne se réaliseront pas de si tôt. Selon Nacer Mahal, qui change régulièrement son discours par rapport au contexte, « la télé privée en Algérie, ce sera pas demain la veille ».

    D’après les propos de Nacer Mahal « les premières chaînes de télévision et stations de radio privées pourront émettre dès le début 2012 ». Amar Bakhouche, ancien directeur de l’information à la télévision publique, « ces annonces sont une forme de libération ». Seulement cette dernière qui représente un indicateur dans les réformes démocratique est revue à la baisse.

    Après un an, nous pouvons dire adieu aux promesses car le gouvernement a décidé de fermer son ouverture. Le ministre de la communication a déclaré récemment: « Nous commençons d’abord avec les chaînes thématiques. C’est écrit dans la loi organique. Après, il y aura peut-être une évolution de la législation et, en fonction de cela, la future loi sur l’audiovisuel fixera ce qui sera autorisé ». La liberté d’expression est loin d’être gagnée en Algérie. De plus le gouvernement va « consulter l’ensemble des dispositifs de lois avec des équipes de juristes algériens ».

    Une multitude de chaînes risquent d’être des pâles copies de la chaine unique, contraignant le spectateur a zappé sur des chaînes sans réel contenu. Une ouverture du XXI eme siècle pour le moins fermée. Nous on zappe…

    S. Viniger

  • Vidéo exclusive. Il n’y a pas de diplomatie française (…) Sarkozy décide, (…) BHL a raison !

     

    Poste par faycal mar 4th, 2012 

     



    “Il n’y a pas de diplomatie française, qu’est-ce que vous croyez”déclare Bernard Kouchner avant de refuser d’apporter davantage de détails.

    S’il refuse de commenter les propos d’Alain Juppé, l’ancien ministre n’hésite pas à affirmer que les décisions quant à l’action de la France à l’international dépendent directement du Président de la République.

    Concernant la situation en Lybie, il rappelle ne pas avoir  accueilli le Colonel Kadhafi lorsqu’il était ministre “Moi personnellement, je n’ai pas accueilli Kadhafi. J’ai dit au Président de la République Nicolas Sarkozy que je refusais”, avant de souligner l’importance de l’élan démocratique dans les pays arabes, “le monde arabe change, les démocrates se font plus entendre.”

    Pour conclure, l’ancien ministre souligne l’importance pour les peuples arabes de prendre en mains leur avenir politique “ les peuples arabes ont démontré que eux aussi étaient intéressés par la démocratie, une forme de démocratie, celle qu’ils auront à construire, je ne leur donne pas de leçon.”

    Sabrina V.

  • Communiqué : Le harcèlement de syndicalistes et l’interdiction de manifester se poursuivent en Algérie, malgré la levée de l’état d’urgence

     

     

    Genève-Paris-Alger, le 01 mars 2012,

    Un an après la levée de l’état d’urgence, le Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme, l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme – un programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), leurs membres algériens la Ligue Algérienne de Défense des Droits de l’Homme et le Collectif des Familles de Disparu(e)s d’Algérie, ainsi que SOS-Disparus, le Syndicat National Autonome des Personnels de l’Administration Publique (SNAPAP) et l’Institut du Caire pour les Etudes des Droits de l’Homme s’inquiètent de la poursuite des attaques contre les défenseurs des droits de l’Homme, et notamment contre les syndicalistes.

    Le 26 février 2012 au matin, lors d’un sit-in réclamant les droits des chômeurs et travailleurs précaires devant la Maison de la Presse à Alger, 40 syndicalistes du Comité des travailleurs du pré-emploi et filet social, affilié au Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP) ont été arrêtés avant d’être libérés en fin d’après-midi sans charge. Parmi eux se trouvaient Mme Malika Fallil, présidente du Comité des travailleurs du prés-emplois et filet social, et de M. Tahar Belabès, porte-parole de la Coordination nationale de défense des droits des chômeurs (CNDDC).

    Le même jour, 40 enseignants contractuels, ainsi que le président et le secrétaire général du Conseil national des enseignants contractuels, affilié au SNAPAP, ont également été arrêtés lors d’un sit-in devant la Présidence de la République, à Alger, pour réclamer leur titularisation. Tous ont également été libérés sans charge dans la journée.

    Ce genre d’arrestations est devenu récurrent contre certains militants des droits de l’Homme et syndicalistes, qui font l’objet d’un harcèlement policier et judiciaire constant. Ainsi, Mme Malika Fallil, et de M. Tahar Belabès, avaient déjà été arrêtés le 22 février lors d’un rassemblement devant le palais des expositions d’Alger, où ils avaient tenté d’interpeller le ministre du Travail et le représentant du Président de la République M. Belkadem Abdelaziz sur les droits des chômeurs et des travailleurs précaires. Ils avaient déjà fait l’objet de plusieurs arrestations de ce type en 2011, de même que d’autres militants syndicalistes.

    Par ailleurs, MM. Hadj Aïssa Abbas et Mohamed Seddik Bouamer, représentants de la section locale de la CNDDC à Laghouat (400 km au sud d’Alger), ont été condamnés le 18 janvier 2012 en première instance à 18 mois de prison ferme pour «attroupement sur la voie publique » (art. 297-298 du Code pénal), après avoir pris part à une manifestation pacifique revendiquant les droits des chômeurs en août 2011 à Laghouat. La décision a été rendue par le Tribunal de Laghouat en l’absence des accusés, qui n’avaient reçu aucune convocation et ont fait opposition à ce jugement. Ces condamnations très lourdes constituent un message aussi clair qu’inquiétant envoyé aux syndicalistes et défenseurs des droits de l’Homme qui réclament le droit au travail et à des conditions de vie dignes.

    Nos organisations dénoncent vivement ces actes de harcèlement à l’encontre des défenseurs des droits de l’Homme algériens, et rappellent que “chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation de tous les droits de l’Homme et de toutes les libertés fondamentales aux niveaux national et international” (Article 1 de la déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’Homme).
    Nos organisations demandent instamment aux autorités algériennes de mettre un terme à ces actes de harcèlement, et de se conformer en toutes circonstances aux dispositions de la Déclaration des Nations unies sur les défenseurs ainsi qu’aux instruments internationaux et régionaux de protection des droits de l’Homme ratifiés par l’Algérie.

    Le REMDH affirme par ailleurs dans son dernier rapport, La levée de l’état d’urgence : Un trompe l’œil. Exercice des libertés d’association, de réunion et de manifestation en Algérie[1], que la levée de l’état d’urgence n’est qu’un trompe-l’œil derrière lequel les entraves à l’exercice des libertés publiques et individuelles ainsi que les violations des droits de l’Homme se sont aggravées, la plupart des dispositions de l’état d’urgence ayant en réalité été intégrées dans la législation ordinaire.

    Contacts:
    REMDH: Hayet Zeghiche: +32 2 503 06 86 / +32 488 08 00 41
    FIDH: Karine Appy / Arthur Manet: +33 1 43 55 25 18
    OMCT: Delphine Reculeau: +41 22 809 49 39
    CFDA: +33 1 43 44 87 82
    LADDH: +213 21 23 80 86
    SNAPAP: +213 21 52 03 72
    CIHRS: + 202 27963757

  • no moment

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  • Praticiens spécialistes de santé publique

     

    La grève largement suivie, selon le SNPSSP

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    Les praticiens spécialistes dénoncent le silence du ministère de la Santé. Le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP) menace de durcir le ton en passant à une grève illimitée à partir du 19 mars.

    Hier, c’était la première journée d’une grève de trois jours annoncée par ce syndicat depuis le 19 février dernier. Le taux de suivi est en moyenne de 75%, affirme le syndicat, qui a enregistré des taux variant entre 60 et 90% au niveau des centres hospitaliers des différentes wilayas du pays.

    Aucune réaction du ministère de la Santé, qui n’a donné aucun signe de vie depuis la dernière réunion de conciliation, le 22 février dernier.» L’attitude de la tutelle renforce le syndicat dans sa conviction à continuer le débrayage aujourd’hui et demain et d’observer trois autres jours de grève les 11,12 et 13 mars, avant d’aller vers une grève ouverte à partir du 19 mars. C’est le seul recours pour alerter l’opinion publique et les responsables concernés sur ce qui est en train de menacer la pérennité du système de santé publique : rupture de stocks de médicaments et conditions précaires des travailleurs sont un échantillon des contraintes qui font fuir les spécialistes vers d’autres cieux plus cléments et vers le secteur privé, où la situation n’est pas non plus reluisante.

    Le syndicat dénonce «des mesures répressives d’un autre âge», selon le Dr Yousfi, président du SNPSSP. Des walis ont été destinataires d’une instruction émanant du secrétaire général du ministère de la Santé portant sur la réquisition des médecins spécialistes, coïncidant avec la date de la grève. «C’est une mesure qui vise à nuire au bon déroulement de l’action de protestation. D’autant plus que le service minimum est assurée», soutient le Dr Yousfi, qui souligne la «contradiction» entre le discours du président de la République qui prône des réformes et qui dit défendre un Etat de droit, et un ministre de la Santé qui «est à contre-courant des directive du président de la République».  Les syndicalistes dénoncent aussi l’empêchement d’un rassemblement de grévistes dans un hôpital de Tlemcen.

    Concernant des informations liées à l’illégalité de ce mouvement de protestation et sa prétendue condamnation par la justice, le président du SNPSSP précise que le syndicat n’a été destinataire d’aucune notification. «Ce sont juste des tentatives de déstabilisation», explique le Dr Yousfi.  Les revendications des spécialistes concernent l’amendement du statut particulier des médecins spécialistes, la levée des mesures discriminatoires d’imposition (IRG) des primes et indemnités versées par le secteur de la santé aux praticiens spécialistes hospitalo-universitaires (10%) et aux praticiens spécialistes de santé publique (35%) et la révision du régime indemnitaire. Les spécialistes revendiquent l’application des mesures incitatives concernant le service civil, le respect de la réglementation en matière de carte sanitaire pour les services de santé publique et en matière de présence des praticiens spécialistes de santé publique dans les comités médicaux déjà existants ou nouvellement créés.

    Fatima Arab
  • no moment

    Dilem du 05  Mars 2012

  • Communiqué de soutien du snpsp

    04.03.2012


    Le syndicat national des Praticiens de santé publique tient à réaffirmer, au nom de l’ensemble de ses adhérents, sa solidarité et son total soutien au mouvement de grève décidé par le conseil national du syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP).

    Considérant la légitimité des revendications portées par ce mouvement de protestation et prenant acte de l’engagement soutenu des spécialistes de santé publique dans la voie du dialogue pour le règlement des problèmes posés au titre de la revendication socioprofessionnelle, le SNPSP interpelle encore une fois les autorités publiques pour la concrétisation des projets de solutions négociés et consacrés à travers des accords ratifiés entre syndicats des praticiens et le ministère de la santé, de la population et de la réforme hospitalière.

    Comm 4 mars 2012.pdf

  • Pour des valeurs politiques communes

    souce:lqa

    Pour des valeurs politiques communes
    (par س.ج.)

    Quand on suit de près les débats autour des différents articles publiés sur les pages du Quotidien d’Algérie et sur d’autres forums, on observe une grande similitude avec d’autres pays dans les rudes empoignades qui opposent les islamistes aux autres mouvements de pensées, en particulier à propos de l’Islam politique.

    Cette focalisation traduit beaucoup plus en fait, les préoccupations des élites que celles du peuple ordinaire, mais il est écrit que ce sont les élites qui déterminent et managent les luttes politiques, suivies ou subies, bon gré mal gré par les peuples.

    Ceci pour rappeler que dans de nombreux pays arabes, en particulier dans ceux qui ont réussi leur révolution, ces élites qui semblaient être unies comme un seul homme dans leur confrontation contre l’ennemi commun, ont repris, sitôt la dictature abolie – ou du moins paraissant comme telle – leurs hostilités idéologiques les unes contre les autres, sans qu’il n’y ait, ni vainqueur ni vaincu, sinon le ras-le-bol des peuples et le risque de chavirage du navire commun.

    Bien entendu, il ne s’agit pas ici de s’interdire les débats, mais plutôt de les dépouiller de tout caractère dogmatique, en les recadrant dans un climat propice aux débats d’idées et aux dialogues culturels policés, loin de tout esprit d’exclusion et d’anathème qui provoquent le découragement des peuples, surtout durant les difficiles périodes de transition généralement porteuses de tous les dangers.

    Ce qu’il est important d’appréhender, c’est qu’il existe toujours une certaine marge minimale de valeurs communes claires, autour desquelles peuvent se rencontrer toutes les idéologies, pour peu que s’y prête la volonté de tous. Certes, on trouve des intégristes dans les deux camps : Il y a d’une part la frange des éradicateurs qui veulent laïciser l’Algérie et la transformer en une sorte de « département français » occidentalisé et totalement déculturé et dépouillé de son identité musulmane et arabo-amazighe ; c’est cette frange qui est aujourd’hui au pouvoir et occupe le haut du pavé et est prête à replonger l’Algérie dans une nouvelle tragédie pour conserver son statut et ses privilèges. Il y a d’autre part une frange d’islamistes [les Salafistes – note du Traducteur] dont les conceptions du pouvoir n’augurent rien de bon et préludent même à l’émergence d’une autre forme de despotisme, quand on sait que certains penseurs appartenant à cette frange, vont jusqu’à justifier le maintien du despotisme au nom du devoir d’obéissance au prince [ici, au sens juridique du terme – n.d.Tr]. Mais aucune de ces deux franges ne dispose d’une représentativité réellement significative au sein de la société algérienne, si une décantation politique devait s’opérer entre les modérés de l’un et de l’autre des deux camps, à l’ombre d’un climat de liberté retrouvée. Mais même dans un tel schéma, il y aura lieu aussi, de surmonter les méfiances réciproques, dont il est inutile de faire la genèse ici, mais qu’il faut clairement nommer, en particulier, les accusations portées contre les islamistes par leurs adversaires, qui leur reprochent de s’accaparer de l’Islam et de vouloir se servir de la démocratie, uniquement pour accéder au pouvoir, tandis que de leur coté, les islamistes accusent leurs adversaires d’accaparer les valeurs positives de la démocratie, telles que le pluralisme, la modernité, les Lumières, la société civile etc.., et d’utiliser également la démocratie pour les empêcher d’exercer leurs droits civiques et d’accéder au pouvoir.

    En vérité, chacune des deux attitudes accusatrices comporte sa part de pertinence. Mais s’il y un fait cardinal que nous devons tous nous remettre en mémoire, c’est que durant toute la longue histoire de la civilisation musulmane, il n’y a jamais eu ce qu’on peut appeler un Etat religieux, à l’image de ce qui s’est produit en Europe durant des siècles. Cette remarque mérite à elle seule une série d’articles. Quant à la période des premiers Califes – ou Califes orthodoxes, illuminés – elle a constitué sans conteste, la période des régimes politiques les plus justes et les plus équitables qu’ait connue l’Histoire en général et l’on peut même avancer que cette période fut la première où l’on vit s’instaurer une réelle séparation entre le pouvoir Exécutif et le pouvoir Judiciaire. Et c’est seulement par la suite, que l’on vit apparaître des monarchies de caractère dynastique et souvent despotiques qui, sans être franchement hostiles à la religion, n’en ont pas moins suscité les oppositions de nombreux Oulémas. A l’ombre de la plupart de ces monarchies, la civilisation musulmane a connu un essor scientifique et économique sans précédent, parallèlement à la liberté de pensée et d’expression.

    Quant à la période contemporaine consécutive à l’ère de l’indépendance, elle est malheureusement profondément marquée par l’avènement de pouvoirs personnels – qu’ils soient exercés par un monarque absolu ou par un despote – des pouvoirs qui ont exclu la religion du champ politique ou au contraire, l’ont instrumentalisée comme en Arabie Saoudite. C’est dire combien il serait aussi fallacieux pour telle mouvance politique d’invoquer les vertus d’un modèle d’Etat théocratique purement imaginaire, que pour telle autre, de pousser des cris d’orfraie contre les risques d’avènement non moins imaginaire, d’un tel modèle, juste pour faire peur aux citoyens et exclure ses adversaires, porteurs d’une autre vision politique.

    Le paradoxe qui fausse la pensée chez la plupart de nos élites, c’est que ces élites se laissent facilement entrainer dans des débats stériles et secondaires en tous cas, par rapport aux problèmes quotidiens de la majorité des citoyens. Il en est ainsi par exemple – chez les islamistes – de la question du hidjab, de la mixité et autres aspects apparents de la religiosité ; en face, leurs adversaires donnent la priorité des priorités aux « libertés » – du moins telles qu’ils les conçoivent – en affichant leurs inquiétudes quant à l’interdiction de l’alcool, à la flagellation punissant l’adultère ou autres châtiments dans la Chari’a. Or, ce sont là des débats qui ne reflètent pas les vrais problèmes de la société. S’agissant de la femme par exemple, on semble ignorer le cas dramatique de ces milliers et milliers de femmes divorcées dont les droits sont bafoués, tandis que, jusqu’à nos jours, dans certaines de nos campagnes des milliers et des milliers d’autres, continuent d’assurer les travaux dans les champs, pendant que les hommes passent leur journée dans les cafés. Voilà un exemple de vrais problèmes sociaux parmi tant d’autres, qui témoignent du dérèglement des priorités et qui devraient interpeller les islamistes soucieux de la manière de s’habiller des femmes ou de la moralité des gens, d’autant que cette catégorie de sujets, relève moins du rôle de l’Etat que de celui des prêcheurs ou même de la société civile.

    Du reste, faut-il rappeler que le port du hidjab et d’une manière générale, le retour du phénomène religieux dans les années 1980 n’a pas été le fait de l’instauration d’un « Etat islamique quelconque » mais qu’il est dû tout simplement à un certain climat de liberté qui a favorisé l’activité du mouvement islamique. Quoi qu’il en soit – ainsi que l’a fait remarquer le Cheikh Ghannouchi avec justesse – le fait d’imposer une conduite religieuse au sein d’une société donnée, finit dans le meilleur des cas, par transformer une partie de cette société, non pas en partie saine et cohérente de la société, mais en frange sociale hypocrite comme cela existe dans les sociétés saoudienne ou iranienne. Il suffit par exemple de prendre un avion en partance de l’Arabie vers l’Europe, voire vers un autre pays arabe, pour s’apercevoir de certains comportements difficiles à imaginer…

    L’étape actuelle et celles qui vont suivre, requièrent de nous tous, la nécessité de dépasser les conflits idéologiques et de nous accepter mutuellement. Il s’agit de gérer nos différences, non pas à l’aune de nos convictions religieuses respectives, mais à l’aune des contenus des programmes politiques de chaque partie. Ainsi, les adversaires de l’islamisme politique devront comprendre une fois pour toutes que cet islamisme politique est profondément enraciné dans notre société où il constitue un fait patent, inséparable de notre identité nationale impossible de dépasser ou à ignorer et qu’il leur faudra apprendre à composer avec cette réalité au lieu de la nier, en cherchant à transposer chez nous une laïcité occidentale qui a totalement exclu la religion chrétienne du champ politique. De leur coté, les islamistes devront accepter le fait qu’il existe dans la société, d’autres mouvements de pensée et d’autres orientations idéologiques et qu’aucun être humain ne peut se revendiquer comme étant « le » détenteur de la vérité et que leur(s) projet(s) islamique(s) ne constituent in fine qu’un effort exégétique de l’Islam, parmi d’autres projets.

    D’ailleurs, si nous ne devions tirer qu’une seule leçon positive de l’expérience vécue durant les deux dernières décennies, ce serait celle de constater que la corruption morale n’a ni idéologie ni référent de pensée : cette expérience amère a montré en effet que tous les islamistes, pas plus que tous les démocrates ou tous les nationalistes ne sont pas nécessairement ce qu’ils se revendiquent être. Et de même que les deux décennies écoulées auront permis de démasquer les médiocres et les corrompus dans un camp comme dans l’autre, de même, l’avenir permettra de révéler [sur le terrain de l'action] les hommes de valeur dans un camp comme dans l’autre. Tant il est vrai que, si les mauvais génies dans les deux camps ont conduit le pays à la ruine, rien ne s’oppose en revanche, à ce que les enfants sincères de ce pays puissent se concerter et s’allier pour reconstruire ce qui a été détruit. Et l’exemple de la Tunisie voisine n’est pas si éloigné de nous. Car, au fond, la problématique réelle [à laquelle on se trouve confrontés] réside moins dans les valeurs intrinsèques proclamées dans les littératures idéologiques respectives des uns et des autres que dans la sincérité de leur engagement pour ces valeurs.

    Ceci pour souligner que si le peuple réussit à se libérer du régime mafieux, les défis auxquels l’Algérie se trouvera confrontée, n’auront quasiment aucune incidence d’ordre idéologique. En effet, les enfants sincères de ce pays n’auront aucune difficulté à trouver un consensus total sur certains impératifs nationaux majeurs ; qu’il s’agisse de la construction d’un système éducatif fort, avec de vraies Universités et une vraie politique de Recherche Scientifique, qu’il s’agisse d’une politique de santé publique efficiente, qu’il s’agisse de la lutte sans merci contre la corruption et les détournements de deniers publics ou qu’il s’agisse de réaliser la sécurité alimentaire des citoyens…etc…etc.. Mais il y a un préalable absolu, sans la réalisation duquel, rien ne peut se faire dans ce pays : Il s’agit de neutraliser les différents relais du colonialisme et du néocolonialisme et de démanteler les pièges de la discorde, de la division et du régionalisme qui ont été semés au sein de notre société, en édifiant un système politique démocratique fondé sur l’Etat de droit et la justice sociale.

    Mais il faut avoir présent à l’esprit, que l’instauration de la démocratie, ne peut à elle seule, réaliser l’Etat de Droit, l’essor économique ou la justice sociale. La démocratie n’est qu’un instrument institutionnel, empêchant les dérives despotiques mais elle ne garantit pas la réalisation des aspirations du peuple, car, comme a dit Bernard Shaw : «  »Democracy is a device that insures we shall be governed no better than we deserve »" [ La démocratie est un système qui garantit que nous ne serons pas gouvernés mieux que nous ne le méritons. ].
    Quand on observe les expériences démocratiques à travers le monde, on s’aperçoit que la plupart d’entre elles n’ont réalisé ni justice sociale, ni essor économique ni renaissance, à l’exemple de la Grèce, du Portugal, de la Bulgarie ou de l’Ukraine, avec sa « révolution orange ». Or, bien que ces pays aient instauré un système politique réellement démocratique, leurs classes politiques respectives ont échoué ; probablement du fait que les bases sur lesquelles s’est fondé le processus démocratique n’étaient pas saines. En particulier parce que les spécificités nationales respectives de ces pays n’ont pas été prises en compte. A l’inverse, nous constatons que la Chine qu’on ne peut pas qualifier de pays démocratique connait un essor économique considérable, même s’il a été fondé sur des critères discutables au plan moral. Mais le pire des contre-exemples qui menace toutes les démocraties, c’est celui qui aboutit à une démocratie orientée comme c’est le cas des Etats-Unis ; la démocratie dans ce pays ne peut produire que l’une ou l’autre des deux faces d’une même pièce, l’une et l’autre étant au service d’un même système économique capitaliste sans âme, dirigé par une véritable organisation secrète internationale ; mais cette organisation immorale, dépourvue de la moindre des valeurs humaines, n’en est pas moins le résultat de processus électoraux dont l’apparence démocratique rend difficile tout bouleversement susceptible d’instaurer une réelle justice sociale. C’est le même problème qui se pose, bien qu’à des degrés différents, dans les autres démocraties occidentales ; des démocraties dont certaines ont produit des régimes politiques [colonialistes et néocolonialistes] qui se nourrissent du sang, de la sueur et des richesses des autres peuples, sans se préoccuper outre mesure, d’appliquer envers ces peuples, les mêmes valeurs humanitaires qu’elles ne cessent de prôner, en réservant l’accès à la démocratie, uniquement aux milieux politico-économiques susceptibles de maîtriser l’opinion.
    Aussi, le grand défi [pour nous] réside dans la construction d’un système politique démocratique fondé sur des bases et des mécanismes constitutionnels solides qui répondent aux aspirations du peuple et à ses spécificités issues des valeurs de sa religion et de sa civilisation tout en rendant impossible que ce processus de démocratisation ne se transforme en instrument au service des intérêts financiers et/ou médiatiques qui favoriserait l’émergence d’une bourgeoisie politique subordonnée à la bourgeoisie des compradores, d’où seraient exclus les intérêts du peuple.

    Et comme l’a dit le défunt Malek Bennabi : «  »Nous ne pouvons pas façonner l’Histoire en emboitant le pas aux autres peuples, sur toutes les voies qu’ils ont empruntées, mais en ouvrant des voies nouvelles. »"

    Quoi qu’il en soit, l’avènement d’un Etat de droit et de justice en Algérie est un fait inéluctable désormais ; et cet avènement pourrait passer par une longue et difficile gestation, comme il pourrait être aisé et rapide. Cet avènement, l’Histoire l’enregistrera soit à notre crédit soit à notre débit, selon que nous aurions été un facteur de facilitation ou un poids. Et à ce propos, il me vient en mémoire des passages d’une lettre envoyée par un éminent chercheur et mathématicien algérien en France à un groupe de chercheurs algériens et dans laquelle il décrit – avec la langue des mathématiques – l’intelligence collective dans les Universités et les maux que pourraient entrainer les élites contre les sociétés. Même si le sujet original soulevé par cette lettre est différent du propos de cet article, il colle exactement à la situation actuelle. Je reproduis telles quelles, les termes [de la lettre] sans les traduire, en supprimant seulement un passage étranger à notre propos.
    ……………………………………………………..

    Traduction par Abdelkader DEHBI.

  • LE BONJOUR DU «SOIR» Votez et nous serons heureux !

    Par Maamar Farah
    Comme rien ne se crée et tout se transforme, il arrive que des urnes régurgitent le soir trois fois plus d'enveloppes qu'elles n'en ont avalé. Avec les urnes transparentes, il sera difficile de refaire le coup sauf si les observateurs sont invités à s'absenter cinq minutes pour goûter le couscous de Siham Lavabo. 
    Mais le recueil édité par la Commission de surveillance avertit à la page 45 : «Pas de couscous, ni de l'ben, ni de cigarettes louches…» Voter, oui mais pour qui ? T'as plus d’une dizaine de choix mais tout me dit que tu vas confondre nouveaux partis et… clubs sportifs ! Tu peux aussi glisser ta facture d'électricité dans l'urne, manière de protester contre la hausse des prix ! Ou alors tu n'y vas pas du tout au bureau de vote. Tu accomplis ton devoir à partir de chez toi : tu mets l'hymne national et tu restes debout quarante minutes, en mangeant du poulet rôti avec une seule main. Enfin, tu peux aussi jouer au type qui boycotte en rêvant qu'au bulletin de 22 h, on va annoncer que les boycotteurs ont gagné le match… par forfait ! 
    maamarfarah20@yahoo.fr 
    «Puisque le peuple vote contre le gouvernement, il faut dissoudre le peuple.» 
    (Bertolt Brecht)


  • Education - formation : Le projet de statut particulier présenté le 8 mars au gouvernement

    La mouture finale du statut particulier de l’éducation qui devait être finalisée mercredi dernier au cours de la réunion entre les responsables du ministère de l’Education nationale et les sept syndicats agréés du secteur, a été rejetée par ces derniers qui ont relevé n’avoir pas approuvé ce texte établi par les services de tutelle car « elle contient des lacunes, notamment en ce qui concerne la gestion de la carrière des enseignants ». Un sujet qui a suscité le mécontentement des partenaires sociaux et qui a poussé au report de la présentation de ce projet devant le gouvernement à jeudi prochain.
    Contacté à la fin de la réunion, le secrétaire général du SNAPEST, Méziane Meriane, a indiqué «un seul point a été retenu à l’ordre du jour à savoir la finalisation des suggestions des différents partenaires sociaux sur le statut particulier des travailleurs du secteur. Des propositions ont été formulées au cours de cette rencontre avec les responsables centraux. On procédera à la rédaction de la mouture finale au cours de la semaine prochaine avant sa présentation au gouvernement avant la fin mars. »
    Pour sa part M. Nouar Larbi, secrétaire général du Conseil national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique  (Cnapest) a estimé que ladite mouture a répondu aux revendications des enseignants «dans la forme seulement». Le texte qui sera, une fois finalisé, présenté à la direction de la Fonction publique et au gouvernement a porté la création d’un nouveau grade, à savoir le grade de professeur-formateur. Toutefois, précise le SG du Cnapest, il n’y a pas eu d’accord sur la classification. Selon lui, l’enseignant doit passer des catégories 15 à 17 en respectant la grille de salaire, alors qu’il n’est actuellement qu’aux catégories 13, 14 et 15.
    L’autre point, qui n’a pas trouvé écho dans cette mouture, est l’intégration des enseignants de l’enseignement technique dans le même grade que les enseignants du secondaire qui devraient passer de la catégorie 11 à  la catégorie 13. De son côté le secrétaire général de la FNTE-UGTA (Fédération nationale des travailleurs de l'éducation), M Ferhat Chebakh, a souligné que son syndicat a « arraché pas mal d’acquis ». Il estime que  pour la première fois, le ministère de la tutelle « a répondu très favorablement à la plate-forme présentée par la FNTE. Mais ce qui est important aussi, c’est le fait d’avoir de nouveaux postes au niveau du secteur et dans les différents cycles d’enseignements ». M. Chebakh cite dans ce contexte, la création du poste de professeur formateur de l’école primaire, le post de professeur du moyen et du poste de censeur au niveau du collège qui s’occupera de la pédagogie. « Avec toutes ces propositions le secteur connaîtra plus de stabilité à l’avenir », a-t-il notamment indiqué.     
    Sarah SOFI

    pauvre snpsp>>tjrs à la traine>>>attendez le statut est encore en phase de cuisson chez le comité and hoc du ministère des tikherbichines

    le parent pauvre de la santé ,chez  hmimed et dok les introvertis,les mechants , corrumpus ,de la ripoublique,ils faut une bonne greve cyclique 4 jours pour les tréssallir de leur léthargie . comme le snpssp dés demain 3 jour cyclique pour bouger ses fénéants de mauvaises augures

  • Le SNPSP menace


    IL DÉNONCE LES INTIMIDATIONS ET LES PRESSIONS AUXQUELLES IL FAIT FACE



    Après une absence marquée, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Lyes Merabet, a révélé hier les menaces et les intimidations auxquelles le syndicat fait face.

    Dans une conférence animée au siège du syndicat à Alger, il a déclaré que toutes les directions sanitaires ont été destinataires de correspondances provenant des organismes régionaux de déontologie de médecine. Ces correspondances menaceraient d'exclusion tout praticien de la santé publique qui ne fait pas son inscription dans l'instance dont il dépend, et ce après avoir réglé les retards sur les paiements de participation enregistrés depuis 1998.

    Ce que l'organisation syndicale a complètement rejetée. Dénonçant la pression à laquelle ils font face, M. Merabet a affirmé que des syndicalistes dans plusieurs wilayas sont menacés d'expulsion, notamment à Ouargla, Constantine et Bordj Bou Arréridj. Merabet a affirmé que si cette décision n'est pas révisée, le syndicat exigera un bilan détaillé des créances financières de ces organismes depuis 1998.

    Il s'est interrogé par la même occasion sur l'objectif de cette mesure, au moment où l'ordre de déontologie a mis de côté certains principes, comme le fait de permettre à des cadres de se présenter aux élections alors qu'ils cumulent plusieurs sanctions. L'orateur a par ailleurs fixé un ultimatum au ministère de la Santé jusqu'au 30 mars, afin qu'il respecte les engagements pris lors de la dernière rencontre du 23 février. 
    Le syndicat, selon le même intervenant, n'hésitera pas à recourir au mouvement de contestation.

    Le conseil national du syndicat doit se réunir à la mi-avril afin d'évaluer la prise en charge des revendications de la corporation par la tutelle. Le syndicaliste a également abordé les problèmes qui règnent dans le secteur de la santé publique, notamment les pénuries récurrentes de médicaments. Il a, en outre, exprimé sa surprise quant à la disponibilité de certains vaccins dans le secteur privé proposés à des prix inaccessibles, alors qu'ils ne sont pas disponibles dans le secteur public.

  • APPEL URGENT - L'OBSERVATOIRE



    Nouvelles informations
    DZA 002 / 1211 / OBS 142.1

    Condamnation à une peine de prison /
    Risque d'arrestation imminente

    Algérie
    29 février 2012

    L'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), a reçu de nouvelles informations et vous prie d’intervenir de toute urgence sur la situation suivante en Algérie.

    Nouvelles informations :

    L’Observatoire a été informé de sources fiables de l'ordre émis par le ministère public algérien de mettre à exécution une décision de justice rendue le 27 octobre 2011 par la Cour suprême à l'encontre de M. Mohamed Smain, défenseur des droits de l'Homme et ancien res ponsable de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH) à Relizane, une ville située à l’ouest de l’Algérie, près d’Oran.

    Selon les informations reçues, après que le procureur de la Cour d'appel de Relizane a ordonné aux forces de police de procéder à son arrestation, la police s’est rendue à deux reprises au domicile de M. Mohammed Smain, les 22 et 26 février 2012, pour lui demander de se présenter au commissariat pour "une affaire le concernant".

    Ces faits interviennent alors qu'une demande de surseoir à exécuter la peine de prison, faisant suite à une demande de grâce introduite par M. Smaïn le 15 décembre 2011, est en cours d'examen par le procureur général de la wilaya de Relizane. C'est pourquoi M. Smain n'a pas donné suite aux convocations de la police, dans l'attente de la décision du procureur général.

    Le 23 février 2012, l'avocat de M. Smain a reçu le tampon du ministère public confirmant la réception du dossier de demande de grâce. Le 27 février, le procureur général a refusé de recevoir l'avocat de M. Smain qui avait déposé cette demande de surseoir à exécuter la peine de prison. Une décision doit être rendue par le procureur dans les plus brefs délais en raison du caractère exécutoire de la condamnation. L'absence de réponse dans les 48 heures du dépôt de la demande de surseoir vaut rejet.

    L'Observatoire dénonce vivement le harcèlement judiciaire à l'encontre de M. Mohamed Smain, en ce qu'il ne semble viser qu'à sanctionner ses activités de défense des droits de l'Homme, et demande aux autorités algériennes de mettre un terme à toute forme de harcèlement à son encontre.

    Rappel des faits :

    Le 3 février 2001, M. Mohammed Smain, alors responsable de la LADDH à Relizane, avait alerté la presse algérienne de la découverte et l’exhumation de charniers par les services de gendarmerie et la milice de M. Hadj Fergane, ancien maire de Relizane. Suite à ces révélations, M. Fergane avait porté plainte contre M. Smain, conjointement avec neuf ex-membres de sa milice dite “de légitime défense ”.

    Le 5 janvier 2002, M. Smain avait été condamné par le Tribunal de Relizane à deux mois de prison ferme, 5 000 dinars d’amende et 10 000 dinars de dommages et intérêts à verser à chacun des dix plaignants pour “diffamation” , “outrage” et “ dénonciation de crimes imaginaires ”. M. Smain avait fait appel de cette condamnation et la Cour de Relizane l’avait condamné le 24 février 2002 à une année de prison ferme, soit une peine six fois plus longue que celle prononcée en première instance, et à 210 000 dinars d’amende. M. Smain s’était pourvu en cassation contre cette décision et la Cour suprême avait renvoyé l’affaire devant la Cour de Relizane au motif que les règles du procès équitable n’avaient pas été respectées.

    Le 26 octobre 2007, la Cour d’appel de Relizane avait relaxé M. Smain des faits de diffamation et d'outrage mais l'avait condamné à deux mois de prison ferme, 50 000 dinars d’amende et 10 000 dinars de dommages et intérêts à verser à chacun des dix plaignants pour “dénonciation de crimes imaginaires ” et "dénonciation calomnieuse", à la suite d’une audience à laquelle l’Observatoire avait mandaté un avocat français qui a plaidé aux côtés des avocats algériens de M. Smain.

    Le 29 octobre 2007, M. Smain a fait appel de cette décision auprès de la Cour suprême.

    Le 14 décembre 2011, M. Mohamed Smain a été notifié par les services de police d'un jugement rendu le 27 octobre 2011 par la Cour suprême d’Alger, confirmant le jugement de la Cour d’appel de Relizane qui avait été rendu à son encontre le 26 octobre 2007, le condamnant pour “dénonciation calomnieuse" et "dénonciation de crimes imaginaires” à deux mois de prison ferme, 50 000 dinars algériens d’amende (environ 510 €) et 10 000 dinars algériens (environ 101 €) de dédommagement en faveur de chacun des dix plaignants.

    Actions requises:

    L’ Observatoire vous prie de bien vouloir écrire aux autorités algériennes en leur demandant de :

    i. Garantir en toutes circonstances l’intégrité physique et psychologique de M. Mohamed Smain, ainsi que de l'ensemble des défenseurs des droits de l’Homme algériens;

    ii. Mettre un terme à toute forme de harcèlement, y compris judiciaire, à l’encontre de M. Mohamed Smain, notamment en ce que sa condamnation ne semble viser qu'à sanctionner ses activités de défense des droits de l'Homme, ainsi que de tous les défenseurs des droits de l’Homme algériens, afin qu’ils puissent mener leurs activités de défense des droits de l’Homme librement et sans entrave;

    iii. Se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 9 décembre 1998, et plus particulièrement à:
    - son article 1 qui dispose que «chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales aux niveaux national et international»,

    - et son article 12.2, qui dispose que «l'État prend toutes les mesures nécessaires pour assurer que les autorités compétentes protègent toute personne, individuellement ou en association avec d’autres, de toute violence, menace, représailles, discrimination de facto ou de jure, pression ou autre action arbitraire dans le cadre de l’exercice légitime des droits visés dans la présente Déclaration»;

    iv. Plus généralement, se conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme ratifiés par l’Algérie.

    Adresses:

    · M. Abdelaziz Bouteflika, Président de la République, Présidence, El-Mouradia, Alger, Algérie, Tél : 00 213 21 69 15 15; Fax : +213 21 69 15 95. E-mail : President@el-mouradia.dz
    · M. Farouk Ksentini, Président de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme, Avenue Franklin Roosevelt, Allée du Peuple, 16000 Alger, Tél : +00 213 (0) 21230311 / 230214
    · M. Abdelaziz Ziari, Président de l’Assemblée populaire nationale, 18 boulevard Zirouf Youcef, 16000 Alger, Tél : 00 213 021 73 86 00 / 10
    · M. Daho Ould Kablia, Ministre de l’Intérieur, Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales, de l’Environnement et de la Réforme Administrative, Rue du Docteur Saâdane, Alger ; Tél : 00 213 (0) 21 73 23 40 / 00 213 (0) 21 73 23 48 / 00 213 (0) 21 73 12 00 00 213 ; Fax : (00 213 0) 21 92 12 43
    · M. Tayeb Belaiz, Ministre de la Justice, Ministère de la Justice, 8 Place de Bir-Hakem. El-Biar, Alger, Algérie. Tél : 00 213 (0) 21 92 16 08 ; Fax : 00 213 (0) 21 74 76 64 / + 213 21 92 17 01 / 29 56
    · Procureur général de la Wilaya de Relizane, Fax : + 213 469 149 993
    · S.E. Idriss Jazaïry, Ambassadeur, Représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU à Genève, Route de Lausanne 308, CH-1293, Bellevue, Suisse, E-mail : mission.algerie@mission-algerie.ch, Fax : +4122 / 774.30.49
    · Ambassadeur de l’Algérie auprès du Royaume de Belgique, Avenue Molière 207, 1050 Bruxelles, Fax : 0032 343 51 68, E-mail : Iinfo@algerian-embassy.be

    Prière d’écrire également aux représentations diplomatiques d’Algérie dans vos pays respectifs.

    ***
    Paris-Genève, le 29 février 2012

    Merci de bien vouloir informer l’Observatoire de toutes actions entreprises en indiquant le code de cet appel.

    L’ Observatoire, programme de la FIDH et de l’OMCT, a vocation à protéger les défenseurs des droits de l’Homme victimes de violations et à leur apporter une aide aussi concrète que possible.

    Pour contacter l’Observatoire, appeler La Ligne d’Urgence :
    · E-mail : Appeals@fidh-omct.org
    · Tel et fax FIDH : 33 1 43 55 25 18 / 33 1 43 55 18 80
    · Tel et fax OMCT : + 41 22 809 49 39 / 41 22 809 49 29

  • Le FFS, le général et l'instinct du signal brouillé


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    Salima Ghezali
     



     
    Quand un communiqué du MDN vient rappeler qu’il n’est pas convenable de donner le titre de « grande muette » à l’ANP, on peut s’étonner que ce type de préoccupations se manifeste par ces temps où ne manquent pas les sujets d’intérêt à caractère militaire. On peut, par ailleurs, partager le souci (pour ne pas dire le problème) de la précision dans le domaine de l’information concernant l’ANP. On peut également se souvenir, à ce propos, d’une anecdote qu’aimait à raconter feu Abdel Hamid MEHRI : C’est l’histoire d’un homme convoqué à l’école où son fils, élève en première année, posait quelques problèmes à son instituteur. Ce dernier explique au père que son rejeton refuse de répondre aux questions du maître de classe et  n’accepte ni de lire ni d’écrire à la demande. Interrogé, le garçon répond à son père que l’enseignant exige qu’il répète les lettres après lui, et que s’il accepte de dire A, il devra, à la suite de l’enseignant, dire toutes les autres lettres de l’alphabet et que ce faisant il deviendrait un simple perroquet. L’enfant posait ainsi un problème récurent des sociétés fondées sur la défiance. A qui veut communiquer, il y a toujours un risque à prendre.

    Par ailleurs, et toujours sur le terrain de l’expression militaire (ou des militaires ou sur les militaires), un général français, auteur de plusieurs ouvrages de stratégie militaire et de géopolitique, et également, partenaire d’entreprises algériennes dans le domaine de l’Intelligence économique, a publié un article sur la situation politique algérienne, à l’occasion de la mort du général Med Lamari.

    Comme, à notre connaissance, aucun général algérien ne s’exprime-publiquement- de la sorte, on peut en déduire qu’en termes de communication, y compris sur l’Algérie et sur l’armée algérienne, un général français dispose de plus de moyens d’expression qu’un général algérien. Vu sous cet angle, le problème gagne en complexité. Soit on accepte le principe que les vis-à-vis étrangers de nos généraux s’expriment sur eux plus librement qu’eux-mêmes, avec les avantages que confère l’arme médiatique à ceux qui en disposent. Soit on défend le principe d’une expression individuelle publique au sein de ce corps particulier. Et alors on risque de regretter les temps bénis du muet.

    Cette tension (théorique) entre deux possibilités, également inconfortables, est généralement tranchée dans les pays les moins avancés en développement démocratique et institutionnel, auxquels nous appartenons, par l’adoption de la première option qui consiste à laisser l’avantage de la communication à l’adversaire. Dans ce cas on ne comprend pas la nécessité d’ouvrir le chapitre de la communication de l’ANP et comme on dit chez nous, « Laisse le puits avec son couvercle ». Même si par temps de globalisation aucun puits n’est à l’abri.

    Le général Pinatel, qui a été chargé de mettre sur pied l’Observatoire de la désinformation, est également adepte des neurosciences, spécialiste de l’intelligence économique et diplômé de sciences politiques, il développe ses vues dans de nombreux ouvrages comme, La guerre civile mondiale ou L’instinct du signal faible. On retiendra des nombreuses publications et interventions de ce théoricien de la guerre moderne, qu’il ne néglige pas les conduites de soumission attendues dans une vision du monde militaire où au concept Clausewitzien de la guerre, vue comme une continuation de la politique par d’autres moyens, se rajoute le principe de Sun Tzu qui voudrait que l’avantage stratégique aille à celui qui gagne la guerre sans avoir à combattre.

    Une grande partie de l’actualité mondiale trouve son explication dans cette vision du monde où la guerre déborde de son cadre traditionnel pour devenir permanente, médiatique, économique, mondiale, mêlant les sphères civiles et  militaires et brouillant tous les signaux.

    Pas de quoi inspirer le Président Bouteflika qui, après avoir menacé les Algériens de les laisser à leur médiocrité, en 1999, appelle le peuple algérien à se mobiliser comme en Novembre 54 pour les élections du 10 Mai prochain.

    Dans cette ambiance, le FFS continue de peser les avantages comparés de la participation et du boycott, dans le même état d’esprit que le père dont l’enfant ne voulait pas apprendre l’alphabet par peur de devenir un perroquet.

    La défiance des Algériens à l’égard des institutions et du système de pouvoir n’est effectivement pas sans rappeler leur défiance à l’égard du système colonial mais, alors que l’on arrive au cinquantième anniversaire de l’Indépendance nationale, il est pour le moins scandaleux de constater la légèreté avec laquelle des signaux, particulièrement lourds, sont envoyés par les dirigeants en place, en direction de la population.

    Dans son livre l’Esprit d’indépendance, Hocine AÏT AHMED, revient sur "l’esprit de résistance" Fighting Spirit qui est, selon lui, le moteur de l’âme algérienne, rappelant la double exigence d’indépendance et de liberté (Istiklal wel houria) ; le FFS qu’anime cet esprit de résistance, devra prendre une décision et la défendre par l’action. Une question hautement éthique a qui seule l’adéquation, entre les mots et les gestes, permettra de triompher.

    Mais c’est un chinois, lui, également spécialiste des affaires militaires, qui nous le dit : « La puissance militaire ou économique, ne tenant pas compte d’un leadership marqué par l’éthique, est destinée à s’effondrer. »
  • La société civile d’Hillary et la société sans voix

     

    L’apolitisme, produit fini toxique du régime

     

    Ahmed Selmane

     

     

     

    Hillary Clinton est passée, le régime algérien est officiellement satisfait. L’armée n’est pas une « grande muette » et elle le dit. Tout le monde est d’accord. Personne n’est muet en Algérie. Mais aucune voix ne porte dans le vacarme des faux-semblants et de l’ersatz de vie publique mise en scène par le régime. On a découvert, amusé, une société civile algérienne, version américaine. On se rappelle surtout la vraie tragédie générée par ce système pernicieux : une société sans voix.

     


    Le régime fait dans le vacarme

     

    Hillary Clinton à Alger. Anis Belghoul/New Press
    Hillary Clinton à Alger. Anis Belghoul/New Press
     
    L’armée ne veut pas être appelée la « grande muette » ! Dans toutes les rédactions, les journalistes se sont regardés avec un drôle d’air car l’expression n’a, selon eux, rien de péjoratif. Elle relève même de l’affectueux. Finalement, après mure réflexion, beaucoup sont revenus à l’évidence : la mise au point est d’une remarquable franchise. L’armée n’a jamais été muette en Algérie et elle ne sera pas muette à l’avenir. Le ministère de la défense a de bonnes raisons de rétablir une vérité historique non contestable. Et surtout politique. Et il faut être en effet naïf de penser que les choses peuvent se faire en Algérie sans l’armée. La vraie question en définitive n’est pas le « mutisme » présumée de l’armée algérienne. Le fond du problème est l’absence de vision du régime algérien où l’armée est partie prenante. Ce régime n’est pas muet, loin s’en faut ! Il fait au contraire dans le vacarme, dans l’excès de bruit, pour masquer qu’il ne dit rien au pays et qu’il n’a aucun perspective à lui offrir. Il faut bien souligner que cela est beaucoup plus grave que le mutisme présumé de l’armée. Le but systématique du régime, voire son unique but, est de laisser la société algérienne sans voix, sans organisations sérieuses capables de donner du sens et favoriser une structuration qui ne peut être que vertueuse. Le régime préfère organiser la cacophonie. En envahissant le pays de « ses » associations et de « ses » partis afin, justement, que les bruits enflent pour que rien ne devienne audible.

     


    Comme l’armée, le pays n’est pas muet

     

    Car le pays n’est pas muet. Il bruisse de nombreuses colères encore inexprimées, il est chargé de ressentiments, de doutes, d’incertitudes, de craintes. Il est traversé par des intérêts contradictoires et la muraille du l’argent – et du pouvoir- a cessé, elle aussi, d’être muette ou invisible. La lutte des classes, qui ne dort jamais, fait partie de la respiration ordinaire du pays. Et les « ingérences étrangères », vieux plat du régime, se découvrent de nombreuses possibilités entre un régime toujours décidé à trouver des arrangements et à satisfaire l’extérieur tout en matant l’intérieur. Et pour aggraver la perte de sens et de direction, le pays a été privé, au cours de ces vingt dernières années, d’une bonne partie de son élite. Cela ne le rend pas muet, bien entendu. Mais cela permet à la cacophonie, entretenue, de faire son œuvre et d’empêcher la société algérienne, de formuler, de manière ordonnée, une demande générale : celle d’un Etat. Un vrai Etat, sérieux. Pérenne. Les Algériens le redécouvrent régulièrement, il y a des pouvoirs, qui parlent et papotent de temps à autre, il n’y a pas d’Etat. Ou si peu. Il n’y a pas d’institutions effectives qui exercent leur rôle et fonctionnent en contre-pouvoirs. Celles qui existent ne sont pas « muettes ». Elles se contentent de répéter ce que le régime veut entendre. Personne n’est muet en Algérie. Mais, à défaut, d’espaces sérieux, libres et autonomes, cela ne donne que du bruit… Cela ne donne aucune perspective. L’Algérie, officiellement en voie d’approfondissement de « sa » démocratie, est sans voix au milieu d’un grand bruit…
     

     


    Hillary Clinton au Maghreb Central

     

    Durant les quelques heures passées par Hillary Clinton au Maghreb Central, elle a parlé des «domestic affairs » de l’Algérie. Sans que le « gène » souverainiste toujours en alerte des tenants du régime, ne se rebelle. Non, on est à l’écoute. On jure qu’on va bien faire les choses, cette fois. Le NDI et le Centre Carter sont les bienvenus ! Alleluia ! Les frontières avec le Maroc, ben oui, on en discute madame… sérieusement ! Finis les niet très méchants de M.Yaziz Zerhouni. En quelques heures – en dépit des dénégations de M.Amar Belani, porte-parole de M.Medelci –, le pouvoir n’était pas gêné de parler de ses affaires intérieures, lui, que des rencontres d’opposants ou de journalistes avec des diplomates, indisposent, au plus haut point. Mais, heureusement pour lui, Amar Belani a fermé depuis longtemps son compte facebook. C’était intenable. Il s’évitera d’avoir à répondre à des commentaires acides d’internautes pas du tout muets malgré la qualité de la connexion Algérie Télécom. Mme Clinton est passée. L’ambassade US lui a sélectionné quelques personnes bien typées pour faire office de « société civile ». Elle leur a fait l’insigne honneur de leur parler avant d’aller voir Bouteflika et Medelci. Ce qu’elle a dit ? Que les Etats-Unis n’attendront aucune autorisation d’Alger pour discuter avec les entrepreneurs privés et la société civile. Un message sans équivoque. Qui va totalement à l’encontre de la doctrine officielle et des mises en garde, répétée – renouvelée, à Arzew, par Bouteflika, dans une coupole chauffée par les apparatchiks de Sidi Said, « patron » éternel de l’UGTA – contre les ingérences étrangères. Bien entendu, aucune kasma du FLN et du RND réunis, pas plus que Medelci ou Bouteflika, ne pourront empêcher les Américains de rencontrer les « privés » et la « société civile ». Les Américains ont une diplomatie militaire, mais ils ont aussi d’autres registres sur lesquels ils savent peser. Le régime algérien qui ne veut pas d’entrepreneurs et encore moins d’une société civile, dans le sens réel du terme, le sait. L’Empire saura trouver des interlocuteurs et il pourra même créer une « société civile » à son image. Qui n’est pas loin de celle du pouvoir au fond : une société « civile » dépolitisée, « croyante » ou « intéressée » ou les deux à la fois. La seule leçon que peut en tirer une personne objective - qui observe ce qui se passe ailleurs – est qu’il est de l’intérêt national que les Algériens, entrepreneurs, société civile…, s’organisent librement et dans un cadre ouvert. Et qu’ils fassent leur preuve dans l’espace national sans attendre qu’ils soient « élus » de l’extérieur. Mais cela suppose un régime qui accepte que les Algériens aient des « voix » pour s’exprimer et que celles-ci ne soient pas noyées dans un vacarme fabriqué de toutes pièces.
     

     


    Boulitik et jmenfoutisme

     

    A Arzew, Bouteflika n’a pas fait dans la dentelle. Les prochaines élections législatives, c’est aussi important que le 1er novembre ! Qu’on nous pardonne de ne pas y chercher un message codé, adressé à d’autres compartiments du régime. On n’est pas dans le secret. Prenons les choses de la manière officielle, donc à la lettre. Le président, pas plus que l’armée, n’est pas muet. Quand on compare des élections au premier novembre et qu’on laisse entendre qu’une faible participation au vote fait le lit de « l’ingérence étrangère » (voir plus haut), on exprime une inquiétude très forte. Et bien entendu, ces questions sérieuses doivent être abordées sérieusement. Si participer au vote est une manière de se prémunir des ingérences étrangères, il faut créer les conditions d’une bonne participation. Mais ce risque d’ingérence ne datant pas d’hier, on peut se poser la question pourquoi rien n’a été fait pour que les Algériens, qui ne sont ni muets, ni sourds et encore moins aveugles, soient intéressés par la politique. Quand pendant plus deux décennies, la politique a été décriée, vilipendée et présentée comme la cause de la guerre civile, comment inciter les Algériens à aller voter, acte politique par excellence. Quand, pendant plus d’une décennie, la politique s’est limitée aux faits et aux gestes du pouvoir, – ceux de Bouteflika surtout -, au point de rendre visible l’insoutenable inutilité d’un parlement de leveurs de mains, comment faire croire qu’élire un député va « sauver » la partie d’une menace externe ? Quand, pendant dix ans, le pouvoir, au mépris grossier de la loi, interdit la création de partis politiques pour, à la veille des élections, en mettre à la pelle sur le marché de la « boulitik », comment faire croire au sérieux de la politique. Quand les partis agréés ont été caporalisés, enserrés dans une « Alliance », ou assignés dans un rôle de faire-valoir, quelle image s’est-on évertué à donner d’eux et de la politique ? Du vent ! Et c’est une réussite indéniable du régime. La flopée de partis mis soudainement sur le marché est, en quelque sorte, l’apothéose d’une entreprise systématique de destruction de la politique. L’apolitisme s’est généralisé. Et il fait le lit de tout. De la bigoterie, de l’islamisme… jusqu’à l’ingérence étrangère. Il peut même faire le lit d’une mixture de l’ensemble. L’apolitisme, euphémisme poli du « jmenfoutisme », de la perte de sens civique, est le produit fini du régime.
  • Massinissa

    Massinissa téléchargement.jpg

    Abderrahmane Khelifa*
    Jeudi 23 Février 2012


     
    L’origine des royaumes berbères du Maghreb remonte probablement vers le milieu du deuxième millénaire avant l’ère téléchargement (1).jpgchrétienne puisque nous savons par des dessins et des hiéroglyphes que des rois nord africains envahissent l’Egypte en 1227, en l’an 5 du règne de Mineptah. A la fin du IXe siècle avant notre ère, Elissa princesse de Tyr, négocie avec un roi Numide, Hiarbas, l’installation de sa petite colonie dans le golfe de Tunis. Plus tard au IIIe siècle avant J.C, ces rois numides apparaissent à travers les récits concernant les trois guerres puniques qui opposèrent durant plus de cent ans les deux grandes puissances de l’époque.         
     
    C’est vers la fin de la première guerre punique, opposant Rome à Carthage, en 238 avant J.C, que Gaïa donne naissance à Massinissa. L’enfant, tout en apprenant le métier des armes dut recevoir une éducation princière, car descendant d’une lignée prestigieuse de rois Massyles. En effet ses ancêtres régnaient depuis plusieurs générations sur une grande partie de l’Algérie orientale et une partie de la Tunisie occidentale. Leur capitale était Cirta, l’actuelle Constantine. C’est tout naturellement que le jeune Massinissa part en Espagne pour combattre à la tête d’une armée numide aux côtés de ses alliés et voisins carthaginois.
     
    Massinissa se trouvait encore en Espagne quand son père, Gaïa mourut en 206 avant J. C. Il avait été alors contacté par des représentants de la République romaine qui cherchaient des alliés solides en Afrique pour pouvoir affronter Carthage. Devant l’alliance Carthage – Syphax qui prenait son territoire en tenailles, il fit un pacte d’alliance avec Scipion en 206-205.
     
    Ayant regagné l’Afrique pour faire valoir ses droits à la succession, il dut combattre ses rivaux qui avaient l’appui de Syphax , roi de la confédération des Massaessyles, qui régnait sur la partie occidentale de l’Algérie et qui avait pour capitale Siga, sur les rives de la Tafna. Les territoires Massyles furent envahi par Syphax qui réduisit Massinissa blessé à se réfugier en Tripolitaine. Là, Massinissa reconstitue son armée et engage avec l’armée de Scipion, débarquée en Afrique, les hostilités contre Carthage et Syphax. L’affrontement final a lieu à Zama en Octobre 202. La cavalerie numide avec à sa tête Massinissa joue un rôle essentiel dans la victoire. Carthage est vaincue, Syphax est blessé et fait prisonnier. Massinissa rentre dans Cirta et retrouve son trône. On dit qu’il retrouva la belle carthaginoise Sophonisbe qui lui avait été promise, mais qui fut mariée à Syphax en échange de son appui.
     
    Au lendemain de la victoire de Zama, Massinissa se trouve à la tête d’un vaste royaume qui devait s’étendre à l’ouest jusqu’au fleuve Moulouya. La limite orientale, elle, était mouvante et pendant un demi-siècle, Massinissa la fait reculer au détriment de Carthage considérant que ces possessions avaient appartenu à ses ancêtres. En 193, il soumet les villes de Tripolitaine. Cette politique de conquête fut entreprise par étapes. Il s’empara ainsi de nombreuses villes du littoral septentrional, de la côte du Sud Est et de la région des grandes plaines (Tunisie occidentale). Ces agrandissements territoriaux avaient entre autres conséquences de faire du royaume Massyle une puissance maritime héritière de l’ancien empire carthaginois. Depuis la Moulouya jusqu’à Tabarka, les ports numides, en plus de ceux qui jalonnaient les côtes de la petite Syrte et de la Tripolitaine assuraient le contrôle des exportations numides sur l’ensemble du bassin méditerranéen. Une flotte de guerre importante protégeait les bateaux de commerce. Cette ouverture vers le commerce attira des marchands italiens, grecs, égyptiens, syriens… De ces échanges, il subsiste de nombreux témoignages littéraires, épigraphiques et archéologiques.
     
    C’est surtout avec Rhodes, grande puissance commerciale que les marchands numides commercent. Un marchand de Rhodes fit élever une statue à Délos en l’honneur de Massinissa. Celui ci avait offert aux Rhodiens du bois de thuya et de l’ivoire. A Cirta, des amphores rhodiennes trouvées dans des sépultures témoignent de l’importance du commerce grec. Les estampilles conservées sur les anses de la plupart des amphores permettent de les dater du IIe siècle avant l’ère chrétienne. Un autre marchand grec, qui se flattait d’être son ami, lui fit élever une statue à Délos.
     
    Nicomède, roi de Bithynie, lui éleva aussi une statue pour son attitude bienveillante : Massinissa avait envoyé un chargement de blé qui fut vendu au profit du temple d’Apollon.
     
    Massinissa réussit à imposer la paix à ses sujets, anciens et nouveaux. Il développa parmi eux l’agriculture qui les attacha à la terre et les enrichit. L’historien Polybe pouvait écrire « Voici ce qu’il fit de plus grand et de plus merveilleux ; avant lui, toute la Numidie était inutile et considérée comme incapable par sa nature de donner des produits cultivés. C’est lui le premier, lui seul qui montra qu’elle peut les donner tout autant que n’importe quelle autre contrée, car il mit en valeur de très grands espaces » Massinissa encouragea le travail de la terre aux dépens de l’économie pastorale, la vie sédentaire au détriment du nomadisme et l’habitat groupé et en dur à la place de la tente que l’on transportait de pâturage en pâturage. Des témoignages épigraphiques et littéraires reconnaissent à la Numidie une production céréalière abondante et même excédentaire. Strabon parle « des terres qui fructifient deux fois ; ils font deux récoltes l’une en été l’autre au printemps, la tige de la plante atteint une hauteur de cinq coudées et une grosseur égale a celle du petit doigt : le rendement est de 240 pour un ». Tite Live signale des quantités considérables de blé fournies par Massinissa aux armées romaines pendant les guerres contre Philippe, Antiochus et Persée.
     
    Si les céréales occupaient dans l’agriculture numide une place de choix, les arbres ne manquaient pas à la richesse des grands domaines. L’olivier, la vigne, le figuier, le grenadier. Tous ces arbres fruitiers étaient cultivés en Numidie surtout autour des grandes agglomérations comme Cirta, Theveste, Dougga ainsi que sur les côtes. La culture de la vigne est attestée à Gunugu (Gouraya) à l’Ouest de Cherchell alors qu’à Leptis Magna et dans la région de Theveste, il y avait de vastes étendues d’oliveraies. Par ailleurs dans les régions méridionales, les Numides cultivaient le palmier.
     
    Les auteurs anciens vantaient les atouts de la Numidie en matière d’élevage de bétail .Parlant de cette contrée Polybe écrivit « l’abondance des chevaux, des bœufs, des moutons et des chèvres est telle que je ne pense pas qu’on puisse trouver rein de semblable dans tout le reste de la terre … la raison en est que beaucoup de tribus de la Numidie ne font pas usage de la culture mais vivent de leurs troupeaux ». Le cheval semble été l’objet d’une attention toute particulière de la part des rois Numides. Le fils de Massinissa, Micipsa, pouvait réunir autour de Cirta 10.000 chevaux. Le nombre de poulains recensés dans toute la Numidie était de 100.000 à la même époque. Ce cheval est montré au revers des monnaies royales. Son rôle dans la cavalerie numide fut déterminant. Il est l’ancêtre de notre cheval barbe Une inscription grecque fait état d’une victoire remportée par les chevaux de Mastanabal aux Panathénées de 168.
     
    La frappe de la monnaie se multiplie sous Massinissa et elle circule sur l’ensemble du bassin méditerranéen et bien au delà. Ces monnaies étaient en cuivre ou en plomb. Elles portaient à l’avers un personnage barbu (Massinissa) dont la tête était ceinte de lauriers et au revers, un cheval au galop ou plus rarement, un éléphant. Le nom de Massinissa (MSNSN) était inscrit au bas de la pièce.
     
    Le règne de l’Aguellid Massinissa est un record de longévité : 56 ans! C’est la stabilité qui en a résulté qui a permis le développement de l’agriculture et du commerce comme l’attestent la diffusion exceptionnelle de la monnaie et la multiplication des villes du Maghreb central. Ainsi s’installait sur la rive Sud de la Méditerranée une grande puissance qui pouvait rivaliser avec Rome. Cette dernière, consciente du danger, décida de prendre l’initiative en s’immisçant dans le partage du royaume de Massinissa quand il mourut en 148 avant J .C.
    De taille élevée, il garda une solide constitution et une étonnante vigueur. Il avait eu 44 enfants mâles.
    Tous les historiens vantent son endurance. Il était capable de rester debout ou à cheval toute une journée. Octogénaire, il sautait sur sa monture sans aucune aide.
     
    Le long règne de Massinissa n’est perçu qu’à la lumière des évènements qui intéressent Rome. Ils sont forcement orientés même si des auteurs comme Polybe, qui fut reçu par Massinissa en 150 ou Strabon chantèrent ses louanges. Ptolémée Evergète nous apprend que dans son palais de Cirta, il présidait des banquets dignes d’un souverain hellénistique. Tite Live nous apprend que Mastanabal était instruit dans les lettres grecques. Il nous renseigne fidèlement sur les contingents que Massinissa met à la disposition de Rome contre ses ennemis. Mais Massinissa tenait à l’indépendance de son pays. Tite Live affirme que le grand Aguellid proclamait que l’Afrique devait appartenir aux Africains et c’est dans cet esprit qu’il entreprit de reconquérir les terres prises par Carthage qu’il considérait comme étrangère à l’Afrique.
     
    Les documents archéologiques et épigraphiques sont peu nombreux pour donner le véritable éclairage de ce passé numide. Les tombeaux du Médracen ou du Khroubs ou encore le mausolée de Dougga donnent la mesure architecturale de cette période. De même les nombreuses pièces de monnaie trouvées dans la région de Constantine ou du côté de Siga nous éclaire sur le règne de Massinissa. Mais cela reste insuffisant au regard de l’épopée de ce monarque d’exception à qui l’on attribue la pratique de l’écriture libyque.
     
    Stéphane Gsell put dire de lui qu’« il fut en un frappant raccourci, le plus grand entre les plus grands souverains de la Berbèrie, l’Almoravide Youcef Ibn Tachfin, l’Almohade Abd El Moumen Ibn Ali, le chérif marocain Moulay Ismaïl qui à bien des égards lui ressemblèrent. Il étendit ses états de la Maurétanie à la Cyrénaïque, il amena de très grosses sommes d’argent, il entretint des troupes nombreuses et aguerries. Il propagea l’agriculture et développa la vie urbaine. Grecs et Romains reconnurent en lui un vrai monarque…… »

     

    Bio express :
    - Docteur en histoire et archéologie recherchés
    - Auteur de nombreuses publications relevant de sa spécialité et d'ouvrages "Histoire d'El Djazaïr Beni Mazghenna" 400 pages de texte et photos, edition Dalilmer Juin 2008, 1er prix littérature du salon International du livre algérien, 2008 "Cirta, Constantine, la capitale céleste", 472 pages de texte et photos, édition Colorset, Alger 2011. "Tlemcen, capitale du Maghreb Central" 424 pages, édition Colorset, Alger, Septembre 2011.
    - Directeur de nombreuses thèses de doctorants
    - Directeur du Patrimoine Dulturel au Ministère de la Communication et de la culture 1999-2001.
  • tous ça ,c'est du gachis,snpsp temporise! pourquoi!

     

     


     

     

  • Un ingénieur licencié pour avoir dénoncé aux hautes autorités du pays la corruption dans sa société !!

     


    Vous avez bien publié ma lettre ouverte que j’ai adressée au président de la république sous le titre « lettre ouverte d’un ingénieur mahgour », mais malheureusement elle n’a pas eu l’écho escompté ; c’est pourquoi je vous propose de publier l’affaire liée à la corruption que j’ai citée dans cette lettre et qui se résume comme suit :
    En septembre 2005, le groupement constitué par la société Française CSM- BESSAC et l’entreprise publique Algérienne Hydrotechnique (GBH) s’est vu attribué un marché pour la réalisation du dédoublement du collecteur de Oued M’kacel (Bab El Oued), par la direction des ressources en eau de la wilaya d’Alger suite à un appel d’offres international restreint.
    La société CSM-BESSAC détenant 60% des parts a été de ce fait désignée chef de file et assure la gestion du projet avec contrôle de toutes les opérations financières et comptables. Hydrotechnique étant représentée au sein du groupement par un seul élément occupant le poste de directeur adjoint et dont le rôle se limite aux tâches que veut bien lui confier le directeur du groupement d’après une convention de complaisance établie entre les deux parties tout à l’avantage de CSM BESSAC.
    En date du 27 juin 2010, deux mois après mon recrutement par l’entreprise Hydrotechnique, j’ai été désigné au poste de directeur adjoint du groupement, et suite aux malversations que j’ai alors constaté dans l’exécution du projet [passation d’un avenant (n°04) en violation du code des marchés publics (art. 91 ) entrainant un surcoût de 397 144 262 DA, contrat de sous-traitance d’un montant de 155 793 456 DA, conclu de gré à gré en violation du règlement intérieur du groupement avec augmentation illégale du prix initial (80% d’augmentation) pour des travaux qui devaient être réalisés par Hydrotechnique d’après la convention de groupement prévue sur le marché (art. 07), surfacturation de matières premières, location abusive du matériel, emploi pléthorique du personnel étranger qui de plus serait fictif et contraire à la convention de groupement, et enfin dilapidation des ressources du groupement (méchouis organisés à la moindre occasion, factures de restauration excessives, billets d’avions etc. )], j’ai donc remis un rapport en date du 05/09/2010 au directeur général par intérim de l’entreprise Hydrotechnique, mais à ma grande surprise, une décision de suspension de fonctions pour un motif purement imaginaire, est prise à mon encontre le lendemain 06/09/2010, alors que j’étais en congé de maladie.
    Un rapport de dénonciation de la gestion frauduleuse du groupement a été remis ensuite au ministre de tutelle (le ministre des ressources en eau), impliquant la direction des ressources en eau de la wilaya d’Alger (maître de l’ouvrage du projet), la société CSM BESSAC et les dirigeants de l’entreprise Hydrotechnique, et qui portait principalement sur les infractions suivantes :
    · Réévaluation du marché par avenant n°04 en violation de l’article 91 du code des marchés publics.
    · Passation d’un contrat de sous-traitance avec la SARL AXIAL, de gré à gré en violation du règlement intérieur du groupement qui prévoit un minimum de trois offres contradictoires et réévaluation du prix contraire à la réglementation en vigueur (cette SARL serait une société apparentée à CSM BESSAC et créée uniquement pour servir de moyen de détournement).
    · Enregistrement de dépenses dépassant largement la consommation théorique du produit réalisé qui peut s’expliquer par l’enregistrement de dépenses inexistantes ou le détournement de marchandises.
    Ce rapport a été classé sans suite par le ministre malgré la recevabilité du dossier.
    Après la reprise de mes fonctions, une série de représailles en violation flagrante du droit international des droits de l’homme, et qui visaient à m’intimider afin de me réduire au silence, a été déclenchée à mon encontre, telles que :
    · Dégradation de fonctions arbitraire et contraire à la réglementation du travail.
    · Retrait de tous les avantages notamment le transport et le téléphone.
    · Isolement total avec interdiction aux collègues de travail de m’adresser la parole et à la femme de ménage de nettoyer mon bureau.
    · Harcèlement quasi quotidien par des questionnaires.
    · Blocage du salaire.
    En date du 02 mars 2011 j’ai déposé deux autres dénonciations, l’une au niveau du procureur prés le tribunal de Bab El Oued qui a donné suite à une enquête qui serait toujours en cours, et l’autre au niveau de la cour des comptes à Alger restée sans suite.
    En date du 12 mai 2011, et après avoir été empêché d’accéder à mon lieu de travail, j’ai fait une demande d’ordonnance sur pied de requête à M. le président du tribunal de Rouiba, et ce, afin de faire dresser par huissier de justice un constat de cette situation, mais par suite de manipulations cette demande a été rejetée sans aucun motif.
    Le 15 juin 2011, une décision de licenciement abusive prise à mon encontre a mis fin à ma présence au sein de l’entreprise, ce qui a permis la passation d’un autre avenant de plus-value en violation du code des marchés publics (art. 91), qui était en projet pour un montant de 840 millions de dinars, et qui malgré la correspondance que j’ai adressée au ministre en date du 29/09/2011 dénonçant cette infraction, a été approuvé en décembre 2011 pour un montant de 545 millions de dinars.
    Enfin, je cite la parodie de justice objet de ma lettre ouverte au président de la république suite à l’action que j’ai intentée le 06 juin 2011 et la manipulation visant à me priver de mes droits élémentaires de travailleur.

  • la hogra au département chirurgie dentaire,chikourisme de certain profs déspotes

    Service de chirurgie dentaire au CHU Mustapha  bacha alger


    Le cri de détresse d’un maître-assistant



    Il vit une profonde blessure depuis plus de cinq ans. Agressé, insulté et malmené à maintes reprises, il a frappé à toutes les portes, en vain. Humilié et touché dans l’âme, il ne lui reste aujourd’hui que la presse. Lui, c’est Belkacem Bouchelaghem, maître-assistant en chirurgie dentaire au CHU Mustapha Bacha. Ce chirurgien dentiste dénonce un  «effroyable harcèlement  administratif» de la part de son chef de service. Un harcèlement qui dure depuis au moins 2006. De nombreuses requêtes, dont nous détenons des copies, ont été adressées à la fois au directeur du CHU Mustapha, au doyen de la faculté de médecine et au ministre de la Santé. «Et à chaque fois, il redouble de férocité contre moi, faisant preuve d’abus d’autorité», souligne le maître-assistant.
    Agressé, insulté et malmené à maintes reprises, il a frappé à toutes les portes, en vain.

    «Et comme si tous les blocages, injures et invectives ne suffisaient pas, il est allé jusqu’à m’agresser physiquement. Une agression qui m’a contraint à un arrêt de travail de deux jours, tel qu’attesté par le médecin légiste», précise-t-il. Agé de 57 ans, ce maître-assistant dit vivre l’enfer au travail. «Après l’agression de septembre dernier, j’ai porté plainte contre lui pour coups et blessures volontaires et injures». Le Dr Bouchelaghem, parallèlement à sa plainte, a saisi la faculté de médecine. Car, selon lui, le chef de service a décidé, après coup, de l’exclure du planning de travail des enseignants affichés dans le service. Meurtri, ce maître-assistant ne sait plus à quel saint se vouer.

    «Depuis qu’il est mon chef de service, j’en ai vu des vertes et des pas mûres». Le Dr Bouchelaghem estime que tout a commencé quand il avait refusé à lui faire «allégeance» à la tête du service. «Aujourd’hui, je suis exclu de toutes les activités pédagogiques, cours, séminaires et autres encadrements. Je suis même exclu des mémoires. Il est allé jusqu’à bloquer ma thèse en refusant de me donner l’autorisation d’effectuer des déplacements à l’Ecole dentaire garancière en France, invoquant à chaque fois la nécessité de service. Cette persécution subie au quotidien affecte gravement mon état de santé à la fois physique et mental» , écrit-il au ministre de la Santé. Toutes nos tentatives de prendre attache avec le chef de service pour recueillir sa version des faits se sont avérées vaines. Ce maître-assistant lance un véritable cri de détresse et espère une intervention de la tutelle pour mettre fin à son calvaire.                                         
     

    R. S.
     
  • LE DRS ne veut pas de changementà ENTV,alors pas de vote.

    La création de chaînes généralistes exclue

    Audiovisuel : rien ne changera !


    zoom
    Audiovisuel : rien ne changera !

     


    Quand, en avril 2011, dans le feu du Printemps arabe, le président Bouteflika annonça, dans son discours à la nation, l’ouverture de l’audiovisuel au privé, les Algériens se mirent alors à rêver. A rêver de pouvoir enfin zapper localement sur une autre chaîne de télévision que «Al Yatima» (l’unique) ou encore la «zéro» et ses clones terrestres et satellitaires.


    Bien qu’on ne puisse soupçonner Abdelaziz Bouteflika d’être fan d’une télé libre, lui qui a dit être le rédacteur en chef de l’APS, l’annonce a quand même emballé tout le monde. Certains n’ont pas hésité à faire connaître leur volonté de mener cette aventure cathodique, comme ce fut le cas pour la presse écrite sous Mouloud Hamrouche. Mais, passée la peur panique d’une contagion révolutionnaire, le régime semble revenu aux normes «maison».

    Le ministre de la Communication, dont le discours évolue en fonction du contexte, a, cette fois, dit tout bas ce que le régime pense tout haut : les télés privées en Algérie, ce sera pas demain la veille… !  
    Ayant sans doute constaté que les Algériens se sont «calmés», Bouteflika a revu substantiellement à la baisse les maigres acquis algériens des révoltes de leurs voisins. «Nous commençons d’abord avec les chaînes thématiques. C’est écrit dans la loi organique. Après, il y aura peut-être une évolution de la législation et, en fonction de cela, la future loi sur l’audiovisuel fixera ce qui sera autorisé», a déclaré Nacer Mehal dans un entretien à nos confrères de TSA. C’est là un très mauvais signal émis depuis la Présidence et diffusé par le ministre de la Communication.


    Ouverture en clair-obscur


    En clair, le pouvoir n’a strictement rien lâché pour l’instant et les Algériens vont se contenter encore du «libre» débat sur l’ENTV que le ministre lui-même trouve médiocre. En décodé, le président Bouteflika et son gouvernement suggèrent que les promesses, fussent-elles solennelles, n’engagent que ceux qui les croient. L’ouverture de l’audiovisuel au privé, qui constitue un indicateur fiable du sérieux des réformes démocratiques d’un pays, vient d’être remise entre «guillemets». «Il y aura des débats et des amendements. Je ne peux préjuger. Peut-être verra-t-on un consensus autour d’une alliance entre le public et le privé.» Voilà le type d’ouverture en clair-obscur que nous propose ce ministre, qui se vante d’être un «combattant» de la liberté d’expression. 

    Comme pour mettre un gros bémol sur cette ouverture arlésienne, le ministre nous conseille de ne pas trop nous accrocher aux télés libres. «L’audiovisuel est un sujet extrêmement délicat et sensible. Ce n’est pas comme la presse écrite. C’est pour cela qu’il faut prendre ce qui est bon dans les expériences menées ailleurs pour l’adapter chez nous.» Explication : une télé libre est extrêmement dangereuse pour la pérennité de notre régime, qui sera contraint de laisser les Algériens le critiquer et évoquer ses sous et ses dessous devant le peuple.


    Message crypté


    Il est alors aisé de comprendre que la promesse du Président n’était qu’un écran de fumée… Un peu comme toutes ces lois cosmétiques que le régime a emballées dans le carton «réformes politiques» pour tenter de les «vendre» à l’étranger. Preuve, si besoin est, que le régime n’est pas disposé à ouvrir sa «boîte noire», le ministre de la Communication, qui s’acharne sur la presse écrite, affirme que même pour les chaînes mixtes public/privé, le gouvernement va «consulter l’ensemble des dispositifs de lois avec des équipes de juristes algériens».
    Il ne restera après à la future autorité de régulation de l’audiovisuel, dont la moitié des membres sera nommé par «Son Excellence», que de coudre un cahier des charges, le plus décourageant possible, pour mieux cadenasser ces hypothétiques chaînes de télévision hybrides.

    C’est dire, tout compte fait, que l’ouverture de l’audiovisuel au privé en Algérie s’annonce en mode crypté.
    La teneur des réformes politiques adoptées a déjà donné un avant-goût de ce que sera la fin du monopole de la télévision dans la tête de ceux qui nous gouvernent.
    On sait désormais qu’il s’agira, tout au plus, d’une division cellulaire de l’Unique pour en faire des petites, aussi médiocres les unes que les autres. Les Algériens vont tout de même pouvoir zapper d’une chaîne animale à une chaîne de musique en passant par celle de la cuisine gastronomique et politique algérienne.

    C’est peut-être cela, l’ouverture de l’audiovisuel dans l’esprit du régime. C’est du moins ce que suggère Nacer Mehal.
    Au final, cette velléité du gouvernement d’autoriser la création de télévisions privées n’est rien d’autre qu’un mauvais scénario dont le metteur en scène est visiblement  mal inspiré. En langage cinéma : coupez !...

    Hassan Moali
  • Ne faites pas de nous un fonds de campagne électorale.

    RASSEMBLEMENT DES FAMILLES DE DISPARUS À ALGER

     

    Par 
    Le rassemblement s'est tenu non loin du siège de la CncppdhLe rassemblement s'est tenu non loin du siège de la Cncppdh

    Les mères des disparus racontent avec amertume leurs souffrances depuis la disparition de leurs fils.

    A moins de trois mois des élections législatives du 10 mai prochain, les familles des disparus montent au créneau pour demander de ne pas utiliser leur dossier comme fonds de campagne électorale.Elles ont tenu, hier à l'appel de l'association SOS disparus, un rassemblement à Alger pour, d'une part poursuivre leur quête de vérité et de justice et d'autre part, dénoncer l'instrumentalisation du dossier à des fins électoralistes par certains partis. Le rassemblement qui s'est tenu non loin du siège de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme (Cncppdh), s'est déroulé sous l'oeil vigilant des services de sécurité qui ont déployé des dizaines d'agents pour parer à toute éventualité. Les protestataires ont dénoncé notamment, les propos tenus par le président du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounes, qui a déclaré, dans une interview accordée il y a quelques jours à un quotidien national que la majorité des disparus sont des terroristes.
    «A-t-il des preuves ou des témoins pour confirmer ses propos?», dénonce la mère d'un disparu.«Que M.Benyounes sache que le dossier des disparus n'est pas à vendre et il doit cesser de l'utiliser pour gagner des sièges à l'APN. N'oubliez pas qu'hier, il était partisan du slogan «pouvoir assassin» et aujourd'hui, il ne chante que «Fakhamatohou», a déclaré Hacene Ferhati, membre de SOS disparu.Munis des portraits de leurs fils et proches, les protestataires ont scandé des slogans hostiles au pouvoir.«Nos fils sont nos affaires, nul ne pourra nous faire peur», «Pas de décisions, pas d'élections jusqu'au retour des disparus», «On ne se lassera pas, on n'arrêtera pas la recherche de nos fils jusqu'à notre mort», sont entre autres slogans scandés par les familles des disparus. Les mères des disparus, usées par l'âge mais dont la détermination est toujours intacte dans l'espoir de trouver leurs fils, racontent avec amertume leurs souffrances et calvaires. «J'ai deux fils qui ont disparu en 1996 à Baraki. Depuis cette année, je n'ai aucune nouvelle d'eux. Je cherche la vérité et, avec tout l'argent du monde je ne peux pas les vendre», témoigne Mme Chihoub. A les entendre se plaindre, on a eu des frissons.
    «Comment voulez-vous que je l'oublie. Il était à la fleur de l'âge au 27e printemps. Il travaillait comme mécanicien à la Sonacome et une maudite journée du 31 décembre 1993, il est emmené de la maison à Kouba sans que je sache pourquoi. Qu'ils nous disent la vérité à son propos et qu'on nous rende justice», se plaint, pour sa part, Mme Chaguit Djegdjiga.
    «Je ne prends pas de l'argent et je ne me décourage pas dans ma quête de vérité et de justice, les hommes ne se vendent pas», a-t-elle ajouté.Mme Roumili Louiza, 70 ans, ne trouve pas les mots pour décrire ses sentiments 15 ans après la disparition de son fils, Kamel, agent de sécurité à l'université de Bab Ezzouar, père de deux filles et disparu le 10 mars 1997.
    «J'ai frappé à toutes les portes pour le retrouver mais en vain», regrette-t-elle, l'air bouleversé. Les familles de disparus ne veulent, donc, pas aggraver leur situation par l'utilisation de leur dossier comme fonds de campagne électorale.

  • Libertés en Algérie : le rapport accablant de l'ONG euro-méditerranéenne

     
    Par  | 
     

     
    Les émeutes de Bachdjerrah (Alger), 2011Les émeutes de Bachdjerrah (Alger), 2011

    Le réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) a rendu public son rapport ce vendredi 24 février 2012 sur "L’exercice des libertés d’association, de réunion et de manifestation en Algérie", sous le titre "Levée de l’Etat d’urgence : un trompe-l’œil"





    Ce rapport épluche tout le dispositif législatif mis en branle par le pouvoir algérien au cours de ces vingt dernières années, relatif à l’exercice des libertés d’assocaition, de réunion et de manifestation.  Depuis L’état d’urgence, qui avait été décrété le 9 février 1992 à la suite de l’annulation des résultats électoraux du premier tour des législatives, remportées par le Front islamique du salut à sa levée, le 2R février 2011, le rapport relève que: "Au cours des 20 années suivantes, la société civile a été affaiblie systématiquement, entre autres par l’excès d’ambiguïté de certaines dispositions, par l’utilisation des moyens de la lutte antiterroriste pour réprimer plus largement toute voix critique, et par l’impunité accordée à ceux qui s’étaient rendu responsables de violations des droits humains pendant la guerre civile."

    la suite -ici---http://www.freealgerie.com/debat-du-jour/307-libertes-en-algerie-le-rapport-accablant-de-lorganisation-euro-mediterraneenne-des-drois-de-lhomme.html

  • la muette devient bavarde!!!!!


    Les choses et leur nom



    C’est un ordre, il faut appeler l’armée l’armée et non pas la «Grande Muette», la grosse machine, le syndicat des généraux ou la faiseuse de présidents. L’exigence de vérité est arrivée et les choses ont des noms qu’il faut utiliser, de la même manière qu’un coup d’Etat, comme celui de 1965, ne s’appelle pas un «redressement révolutionnaire» mais bien un putsch, opéré d’ailleurs sous un faux nom puisque l’opérateur ne s’appelait pas réellement Houari Boumediène.

    Tout comme la récente dévaluation du dinar ne s’appelle pas un ajustement mais bien une perte de valeur, un pot-de-vin n’est pas une mesure d’accompagnement mais bien de la corruption. Qui fabrique les appellations ? Comme pour l’histoire, ce sont les puissants qui créent les dénominations et les imposent. Tragédie nationale, transition démocratique ou réformes présidentielles sont autant d’expressions imposées mais qui ne renseignent pas sur la chose à définir. Qu’est-ce qu’une tragédie nationale ? Une épidémie de choléra ? Qu’est-ce qu’une transition, sinon une autocratie qui refuse de finir ? Que sont des réformes quand le harcèlement des militants par la police continue, quand la loi sur les associations réprime et restreint encore plus ?

    En réalité, les expressions ont une vie ; certaines ont du succès et restent, comme «barons de l’informel» ou «police politique» ; d’autres disparaissent toutes seules comme «la main de l’étranger» et «mafia politico-financière» ou sur demande, comme «la grande muette». Quand aux réformes présidentielles, elles disparaîtront avec le Président puisqu’elles ne sont pas des réformes, même si les médias publics et la «presse parapublique», autre expression célèbre, continuent à les appeler ainsi. Reste un cas particulier : si l’armée continue de choisir les présidents sans rien dire aux électeurs, est-on en droit de l’appeler encore
    la «grande muette» sans risquer d’être réduit
    au silence ?

  • Rente pétrolière et exportations hors hydrocarbures


    Par : Mustapha Hammouche

    Dieu que c’est long de faire un consortium ! C’est à syndiquer des moyens de plusieurs entreprises volontaires pour réaliser une opération ou plusieurs opérations de même type.
    Le ministère de l’Industrie vient de programmer, avec le soutien de l’Onudi et de l’ambassade de France, la mise sur pied de trois consortiums d’exportation. La première année sera consacrée à la création d’un “cadre juridique adéquat” et l’identification “des marchés étrangers porteurs”, à des “rencontres qui seront ainsi animées par des experts de l’Onudi” et à des “visites à des pays maghrébins et européens”.
    Pour les rencontres et les visites, c’est déjà une activité nationale ! Que de ministres “accompagnés d’une forte délégation d’opérateurs” viennent et vont à longueur d’exercice. Avec la France, on a même spécialisé deux chefs de délégation de haut niveau pour assurer la continuité de l’échange… de visites. Et puis, pourquoi faudrait-il une année pour donner un “cadre juridique” autorisant d’éventuelles actions commerciales solidaires d’entreprises de même branche ? Qu’un dispositif légal soit nécessaire pour rendre possible une telle démarche, de nature strictement managériale, révèle une volonté non pas d’encouragement mais d’encadrement de l’initiative de gestion.
    Quand on a voulu “encadrer” l’investissement, il a suffi d’insérer quelques articles prohibitifs à la loi de finances complémentaire pour 2009. Sans études, sans rencontres, sans voyages. Pendant que le “cadre base légal” de l’économie est tout orienté vers le blocage de l’investissement, la tutelle de l’industrie semble fonctionner au seul effet d’annonce. Comme cette histoire d’usine Renault dont on veut rendre la réalisation imminente en dépit de dénégation du premier concerné, on passe à un autre sujet d’illusion : l’exportation de produits alimentaires. Ce ne pouvait pas être des automobiles, ce serait aller trop vite en besogne.
    On aura pensé à tous les artifices organisationnels et promotionnels pour inciter à l’exportation, mais pas au développement qui constitue la vraie base d’une perspective commerciale à l’international. Le pouvoir semble prisonnier d’un dilemme : approvisionner le marché local et enclencher une tendance à l’équilibre de la balance commerciale hors hydrocarbure sans libérer l’initiative économique ! Il rêve encore d’un développement sans société entrepreneuriale. Il cherche un modèle où l’on peut créer de la richesse mais dont la répartition doit dépendre aussi exclusivement que possible de la décision politique. Un modèle où l’on se bouscule pour être député, pour certains “à la recherche de l’argent et de la célébrité”, comme l’avoue le ministre de l’Intérieur, et où les capitaux fuient un “cadre juridique” hostile à l’initiative pour se réfugier dans des formes patrimoniales improductives.
    Le non-développement est un choix politique ; il n’a rien à voir avec l’absence d’instruments d’organisation ou de promotion du commerce. 
    Pour sortir l’exportation hors hydrocarbures de sa position marginale dans le commerce international, il faut renoncer à l’usage politique de la rente et la consacrer à sa vocation logique : le développement. Mais nous voici rendus à l’impasse : cela revient à demander au système de renoncer à sa nature rentière.

  • no moment

    Dilem du 1ier Mars 2012

  • Les GIA sont une création des services de sécurité algériens

     

     

    Entretien José Garçon, Libération, 15-16 novembre 2003

     

    Mohamed Samraoui, ex-officier de la Sécurité militaire algérienne, refugié depuis Allemagne, raconte comment les généraux ont manipulé les Groupes islamiques armés pour asseoir leur pouvoir.

     

     

    Né en 1953, ingénieur en biochimie, Mohammed Samraoui s'est engagé dans l'armée algérienne à 21 ans avant d'être recruté par la Sécurité militaire, la police politique du régime. De mars 1990 à juillet 1992, il est le numéro 2 de la direction du contre-espionnage, où il émet des réserves sur la manière dont est menée la lutte antiterroriste. En septembre 1992, il est muté à l'ambassade d'Algérie en Allemagne, où il sera responsable de la Sécurité militaire jusqu'à ce qu'il déserte, en février 1996. Depuis, il demeure en Allemagne où il a obtenu le statut de réfugié politique. Il vient de publier son témoignage sur la sale guerre, Chronique des années de sang (Denoël).

     

    Comment un colonel de la Sécurité militaire (SM), les services secrets algériens, en vient-il à déserter et à être le premier officier supérieur à témoigner à visage découvert sur la sale guerre?

    Pour les mêmes raisons qui m'avaient amené à m'engager dans l'armée en 1974 avant d'être recruté dans la SM : servir le pays. La SM était puissante, on voulait construire un grand pays, prospère et démocratique et on expliquait à l'étudiant en biochimie très bien noté que j'étais que l'Algérie avait besoin de gens comme moi... Dix-huit ans après, j'ai participé en 1992 au coup d'Etat qui a destitué le président Chadli, à l'annulation du processus électoral et à la lutte contre les réseaux du terrorisme intégriste, parce que j'étais convaincu que l'intégrisme était une menace pour le pays. Et que je n'étais pas prêt à accepter une Algérie à l'iranienne ou à la talibane. On pensait «sauver l’Algérie»en luttant contre des gens qui mettaient en cause les fondements de l'Etat républicain, on a été trompés. La suite des événements m'a convaincu que je participais surtout à la sauvegarde des intérêts d'une oligarchie qui imposait son diktat parle mensonge et la destruction. A l'origine, la menace pour le pouvoir n'était pas les islamistes, mais les forces démocratiques. C'est pour les contrer qu'on a encouragé le FIS à devenir un parti politique à partir de 1988-1989. Puis, dès le début 1991, on a poussé à la radicalisation des islamistes extrémistes pour discréditer le FIS, alors qu'on aurait pu les neutraliser. Or il n'y avait alors ni arrêt du processus électoral, ni terrorisme. La direction du contre-espionnage infiltrait des franges extrémistes et recrutait des «radicaux» pour en faire des émirs de quartier. La direction de la sécurité de l'armée créait des réseaux islamistes prônant la violence en utilisant des militaires ayant prétendument déserté.

     

    Comment avez-vous réagi? 

    A partir de 1992, j'ai manifesté plusieurs fois mon désaccord avec la manière dont était menée la lutte antiterroriste. Mais c'est en 1995 que j'ai décidé de rompre avec ce système. La goutte qui a fait déborder le vase, c'est quand le général Smaïl Lamari (le numéro 2 de la SM et mon supérieur hiérarchique) m'a demandé à Bonn d'organiser la liquidation physique de deux islamistes algériens réfugiés en Allemagne. Il voulait, disait-il, «clouer le bec à ces salauds qui mettent l'Algérie à feu et à sang et nous empêchent d'obtenir plus de soutien international». Je lui ai répondu que l'Allé magne n'était pas la France et que, en cas de pépin, il ne trouverait ni Pasqua ni Pandraud pour nous aider. Quelques mois plus tard, je désertais.

     

    Quand avez-vous été convaincu qu'il ne s'agissait plus seulement de manipuler les groupes radicaux pour mieux les contrôler?

    Début 1992, le DRS (Département du renseignement et de la sécurité, l'appellation de la SM depuis 1990, ndlr) a tout fait pour que ces groupes se multiplient : arrestations tous azimuts, torture systématique ... L'idée de nos chefs était de les fédérer pour produire une violence contrôlée et maîtrisable. Il s'agissait de justifier a posteriori l'annulation des élections et de terroriser la société civile pour la forcer» se ranger derrière l'armée. Après le coup d'Etat, une liste noire de personnalités civiles menacées de mort a d'ailleurs été fabriquée sur ordre de Smaïl et attribuée aux islamistes. Ca a marché:de nombreux intellectuels se croyant menacés de mort deviendront des partisans acharnés du tout-sécuritaire. Mais, dès le deuxième trimestre 1992, ce travail a abouti au chaos. Il exigeait un secret absolu, donc des officiers sûrs, et une parfaite coordination entre les services du DRS chargés de contrôler ces groupes. Or, à cause du cloisonnement, les agents de différents services se faisaient la guerre. Il devenait impossible de distinguer entre agents retournés et agents doubles. Sur le terrain, on ne savait plus qui était qui. Des responsables militaires, dont le colonel Tartag, me demandaient souvent de relâcher tel individu arrêté car il travaillait avec eux. Ayant carte blanche. Les forces de sécurité sont par ailleurs allées si loin dans la sauvagerie qu'elles ont poussé des milliers déjeunes à monter au maquis. C'était une politique suicidaire pour le pays.

     

    Le DRS a-t-il une responsabilité dans la création des GIA (Groupes islamiques armés)?

    Il ne s'agit pas de responsabilité, car j'affirme - et j'en ai été témoin - que le DRS en est le concepteur. Ces groupes ont été dotés de véhicules militaires, de moyens de télécommunications, sans oublier les communiqués que rédigeaient des officiers du DRS, les casemates construites parles militaires lors de la mise en place des futurs maquis. Cette stratégie répondait au «plan d'action» du général Nezzar, concocté par les généraux Belkheir, Touati et Taright et exécuté par les chefs du DRS avec la bénédiction du général Mohammed Lamari (Le chef d'état-major, ndlr). C'est au cours d'une deuxième phase, entre 1993 et 1994, que les GlA made in DRS se sont multipliés pour terroriser la population et liquider dans une guerre féroce tous les groupes armés qui restaient plus ou moins autonomes. Les émirs qui siégeaient dans les casernes de Ben-Aknoun ou de Blida n'avaient aucun mal à recruter de jeunes chômeurs naïfs et révoltés par la répression. Mais, jusque-là, le GIA n'était pas complètement contrôlé par les services. Cela a changé après l'arrivée de Djamel Zitouni à la tête du GIA, fin 1994. Car Zitouni avait été «recruté» début 1993 dans un camp du Sud où il était détenu. Une troisième phase de la guerre a commencé mi-1996. Les généraux ont continué à utiliser la violence des GIA et des milices pour asseoir leur pouvoir par la terreur et pour gérer leurs conflits. C'est la période des massacres.

     

    Vous étiez alors à Bonn, loin du terrain... 

    J'ai vécu personnellement plusieurs situations qui donnent un aperçu de la nature des relations entre islamistes et certains cadres du DRS. Je me suis ainsi occupé de l'organisation El-Hidjra oua Attakfir (Exil et Rédemption), une sorte de secte d'une centaine d'adeptes au discours très virulent. Mes services y avaient identifié les frères Boudchiche, qui imposaient leur loi aux habitants des quartiers populaires de l'Algérois. Ils ont arrêté l'un d'eux, fiché «islamiste dangereux» en plein état de siège en juin 1991. Quarante-huit heures après son arrestation, je suis prévenu que Boudchiche appelait à l'émeute à Bordj El-Kiffan. J'ai pensé que c'était impossible. Puis j'ai vérifié. «On l'a remis sur le circuit», m'a répondu le directeur du centre de détention. Autre exemple: en juillet 1994, pendant mon congé annuel, je suis allé au CPMI (centre militaire d'investigation) de Ben-Aknoun où le lieutenant-colonel Tartag m'a appris qu'il avait constitué, début 1992, une unité de commandos chargée d'exécuter les suspects et de terroriser les familles d'islamistes dans les quartiers considérés comme leurs fiefs.

     

    A vous écouter, la violence islamiste n'a pas existé...

    Je n'ai jamais dit cela, mais je mets en cause les chefs de l'armée qui manipulent la violence. Je dis seulement que la réalité de cette guerre est bien plus complexe que ne le laissent entendre les analyses manichéennes opposant militaires républicains et fanatiques islamistes et faisant l'impasse sur le peuple algérien. A mes yeux, généraux et dirigeants du FIS sont d'ailleurs coresponsables de notre drame. Des groupes islamistes radicaux tout à fait autonomes ont commis des atrocités. Mais une grande partie des assassinats et des massacres attribués aux islamistes depuis 1992 - et plus encore depuis 1997 - est l'œuvre directe ou indirecte d'homme qui relevaient organiquement des structures de sécurité. Manipulés ou non, les auteurs de ces crimes restent des criminels et devront un jour être jugés. Une réconciliation ne pourra donc être envisagée qu'après le rétablissement de la vérité et le jugement des assassins, qu'ils soient islamistes ou militaires.

    Des survivants de massacres ont pourtant souvent reconnu des islamistes...

    Le DRS a inclus de vrais islamistes dans les groupes des forces combinées chargés de ces opérations. Lors des massacres, les habitants des premières maisons étaient volontairement épargnés pour permettre aux survivants de dire qu'ils avaient reconnu des islamistes. Tout cela peut paraître invraisemblable. Sauf à savoir que, dès l'indépendance, le pouvoir réel a été confisqué par une poignée d'officiers - souvent formés par le KGB -qui feront de la désinformation et de la manipulation des armes essentielles pour gérer leurs conflits et contrôler la société. Les «décideurs» d'aujourd'hui ne font que pousser à l'extrême ces méthodes apprises de leurs aînés.

     

    Pourquoi de jeunes officiers n'ont-ils pas réagi?

    Dès janvier 1992, le haut commandement a cherché des prétextes pour éliminer tous les officiers présentant un profil d'islamiste ou manifestant des sympathies islamistes. Ils étaient mis à l'écart, arrêtés mais aussi liquidés. De nombreux officiers honnêtes qui refusaient de s'impliquer dans cette aventure ont aussi été mystérieusement assassinés. Je n'en citerai que deux d'une trop longue liste : le commandant Djaber, assassiné fin mars 1992, et le général Saïdi Fodhil, mort en juin 1996 dans un très étrange «accident de la circulation» à Ouargla. Il s'était opposé à l’usage de napalm, à partir de l993,dans les montagnes difficiles d'accès.

     

    Comment des officiers ont-ils pu aller aussi loin dans la violence?

    La méthode des généraux était simple : les compromettre au maximum en les impliquant chaque jour plus dans les exactions de façon à ne plus sortir de l'engrenage de la violence. Ce conditionnement, associé à la marginalisation ou l'élimination des officiers réfractaires, a permis de fabriquer de véritables monstres qui ont entraîné derrière eux des cohortes de militaires et de policiers transformés en tortionnaires. Ce n'est pas tout : les cadres du DRS infiltrés dans les groupes risquaient leur vie s'ils étaient démasqués. Du coup, beaucoup d'entre eux étaient obligés de jouer à fond leur rôle de «terroristes».,Une fois le pas franchi, il leur était pratiquement impossible de faire marche arrière. C'est aussi ce qui explique que tant d'officiers et de sous-officiers se soient drogués. La corruption a été tout aussi décisive car elle a amené des officiers à considérer la défense du régime comme celle de leurs propres intérêts. Cette corruption n'est d'ailleurs pas la manifestations d’un dysfonctionnement de l’Etat, elle est au cœur même d'un système qui, par la cooptation, multiplie les affidés.

     

    Vous affirmez que la SM constitue une puissance en France et que les généraux ont utilisé les GIA contre Paris pour obtenir son soutien...

    L'étroitesse des liens, pour ne pas dire la connivence, entre la SM et la DST française est connue. Smail Lamari est l'homme clé de ce «partenariat». Je peux en témoigner à mon niveau: quand j'étais en poste à Bonn, je voyageais en France sans visa il suffisait que mon alter ego de la SM à Paris annonce mon arrivée pour que la police de l'air et des frontières me délivre à l'aéroport un sauf-conduit que je restituais à l’issue de mon séjour. Et toute trace de mon passage sur le sol français disparaissait.

     

    La SM est-elle impliquée dans les attentats de 1995enFrance?

    Au-delà de toutes les analyses, il y a un fait incontournable: dès lors qu'Ali Touchent est présenté comme un élément central des attentats, l'implication de la SM ne fait aucun doute. Car Touchent était un agent du DRS chargé d'infiltrer les groupes de soutien aux islamistes à l'étranger, et les Français le savaient Mais la DST aveuglée par ses relations avec le DRS, n'a probablement pas soupçonné que ses homologues algériens étaient prêts à aller aussi loin. Toute la question c'est de savoir si la France a la volonté de rechercher la vérité et de remonter aux commanditaires. Or, apparemment, les autorités françaises sont satisfaites d'avoir arrêté et condamné Boualem Bensaïd, un simple lampiste qui pensait travailler pour le GIA sans se douter qu'il agissait pour le compte du DRS. »