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  • Algerie:Le pyjama du Président

     

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    Selon le dictionnaire, un couvert sert à manger ou à se camoufler (couvert végétal). Mais selon une partie de la presse algérienne, l'essentiel est de manger, le plat étant plus important que l'assiette parce que le fond prime sur la forme. C'est par ce genre de considération que la communication officielle a franchi un nouveau pas ; dans un quotidien proche du régime, un officiel «très influent» explique, sous le couvert de l'anonymat, que le président Bouteflika va bien et qu'il va rentrer les jours prochains. Oui, mais pourquoi cet anonymat ? La source a ses raisons, explique le journal, raisons qui ne sont données ni par le prestigieux intervenant ni par le non moins prestigieux journal et son prestigieux directeur, qui est allé prendre un thé chez la source.

    Cette opération de communication (le Président va bien puisqu'on vous le dit) a-t-elle un sens ? Si c'est pour dire que le Président va bien, tous les officiels l'ont déjà dit, de Sellal à Bensalah. Si c'est pour annoncer qu'il va rentrer prochainement et qu'il faut aller à l'aéroport pour l'accueillir avec des dattes et du lait, pourquoi l'anonymat ? Il n'y a pas de réponse à cette question, tout comme au sujet de ce flou général qui entoure les centres de décision. On sait simplement, d'après la source «officielle et influente», et c'est d'ailleurs la seule information disponible actuellement, que le Président porte un pyjama et ne veut pas qu'on le voie dans cette tenue.

    D'où l'absence d'images ENTV et d'où le nouveau débat qui se met en place : quel type de pyjama porte le Président. Rayé, uni, aux couleurs nationales ou à celles des Invalides ? On ne le saura probablement jamais, l'anonymat étant une règle, valable aussi pour les pyjamas et les sources officielles. Mais si depuis le documentaire sur les moines de Tibhirine, on sait qui tue qui, on ne sait toujours pas qui est qui.

    Erratum : Dans le Point zéro du 27 mai, «L'inexplicable Monsieur Sellal», il a été rapporté que c'est l'ex-liquidateur de l'ENAD (détergents) qui a pris la tête de Saidal. En réalité, il a pris la tête de Biotic, filiale production de Saidal, et le PDG de Saidal est un autre liquidateur, celui de l'EMAC (ex-Sonipec), fabricant de chaussures. Des chaussures aux médicaments, c'est tout aussi inexplicable, M. Sellal.

     

    Chawki Amari
  • no moment

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  • La police parallèle a bel et bien existé !

     

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    Le Premier ministre a procédé, en avril dernier et de la manière la plus discrète, à la dissolution d’un corps de «police» tout aussi discret appelé Centre opérationnel d’aide à la décision (Conad).

     

    Ce corps, dont on ignore qui est le directeur et encore moins quelles ont été ses missions depuis sa création, en 2003, pour être placé sous le contrôle du ministère de l’Intérieur, s’en va comme il est arrivé, dans l’opacité la plus totale.
    Les institutions de la République, comme l’Assemblée nationale, n’ont été associées ni à la décision de sa création ni à celle de sa dissolution et encore moins à savoir ce qu’il a bien pu faire en dix années d’existence.

    «Cette manière de faire renvoie à la façon avec laquelle ce pays est géré, dans l’opacité. L’Algérie est gérée en dehors des dois de la République et des institutions», estime Mostefa Bouchachi, député FFS et ancien président de la Ligue de défense des droits de l’homme (Laddh). Notre interlocuteur s’insurge contre cet état de fait : «Les Algériens, ou la plupart d’entre eux, ignoraient l’existence d’une telle structure et il n’y a pas eu de débat dans les institutions à ce sujet. Il est inacceptable que les décisions qui concernent l’Algérie et les Algériens continuent à être prises en dehors des institutions.» Le justiciable, qui peut être victime des agissements d’une telle police, ne sait même pas à qui elle appartient ni par qui elle est dirigée. Il lui est donc difficile d’identifier ses agresseurs en cas d’atteinte à son intégrité physique ou morale.

    Pour Boudjemaâ Ghechir, président de la Ligue des droits de l’homme (LADH), cette dissolution est une «bonne chose». «La dissolution de tout service de renseignement et d’enquête est une bonne chose. On estime, au niveau de notre ligue, qu’il faut réduire au maximum ces services qui sont tout le temps derrière les citoyens à essayer de tout savoir sur eux. Les citoyens doivent bénéficier de toute liberté d’être et d’agir et de toute la protection de leur vie politique, sociale, etc.» Et M. Ghechir d’ajouter : «Si chaque ministre créait son propre service de renseignement et de contrôle sur les citoyens, ce serait une catastrophe.

    Nous l’avons vu de par le monde, une situation pareille engendre fatalement une guerre des services. Il est préférable de centraliser ces services en une seule structure qui devra travailler dans la transparence, la légalité et le strict respect de la Constitution et des lois de la République.» Notre interlocuteur estime que sa dissolution, d’ailleurs, n’obéit pas à une volonté de faire respecter les lois de la République mais de neutraliser un corps appartenant à un clan. «Je ne crois pas que l’intérêt du citoyen ait primé dans ce choix de dissolution, mais reflète plutôt une guerre des services», note-t-il.

    Le vice-président de la Laddh, Kamel Daoud, dénonce pour sa part l’absence de communication fiable : «On ne sait rien de cette structure, a-t-elle été mise en place ? A-t-elle exercé ? Si elle est aujourd’hui dissoute, a-t-elle été opérationnelle et comment ? On est dans le flou absolu.» Et de noter, à la question de savoir s’il s’agit d’une police parallèle : «Mais la police parallèle, il n’y a que ça en Algérie. Même la police officielle est entre les mains de la police parallèle.» Kamel Daoud affirme en outre qu’«avec cette histoire, on est dans le cirage absolu et en pleine manipulation. Qu’ils nous disent alors comment va le président de la République !» Et d’enchaîner : «On est dans une situation de déni des droits de l’homme, à commencer par le droit à l’information.»

     

    Nadjia Bouaricha
  • La phrase qui a fait trembler Sétif !

      Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com

    «Sur ce dernier mois, l’Algérie a augmenté ses exportations vers la France», selon Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur. Je confirme ! On a même exporté un… … Président ! A Sétif, l’un des premiers numéros du régime, Abdelkader Bensalah, a prononcé cette phrase : «Bouteflika va bien ! L’Algérie va bien !» Les témoignages sont formels. Immédiatement après le prononcé de cette sentence, il s’est passé des trucs paranormaux, une série de phénomènes inexplicables. Ainsi, des cortèges se sont formés spontanément et se sont dirigés vers le mausolée de Sidi El Kheïer. Les gardiens de la chronique locale rappellent d’ailleurs au passage que le Saint patron de la ville, de son vivant, a toujours été un pourfendeur infatigable du mensonge. Bien sûr il ne faut pas en tirer de conclusions hâtives, les cortèges étant aussi bigarrés que partagés sur cette déclaration de Bensalah. Il y avait ceux qui étaient convaincus d’avoir été victimes d’un double mensonge. Et puis, les autres, ceux qui ont perçu dans cette phrase étrange un demi-mensonge. Ou une demi-vérité, c’est selon. A ce stade, pas celui du 8-Mai-45, mais plutôt celui en contrebas du mausolée, les témoins n’ont pas osé demander aux cohortes venues là se recueillir qui était qui et qui pensait quoi de la déclaration de Si Abdelkader. Mais il était clair que cette foule nombreuse avait en commun un désir ardent : demander pardon au Saint ! S’il n’y avait que ça ! D’autres témoins tout aussi formels que les premiers jurent qu’aussitôt la phrase sortie de la bouche de Bensalah, la circulation dans Sétif s’est immédiatement ralentie. Un truc impensable dans la «Cité de la Vitesse». Les voitures se sont mises à rouler doucement, voire avancer au rythme de la limace arthrosée. Pis ! Aux carrefours qui bordent la ville, les automobilistes se sont mis à respecter le sens giratoire universel qui consacre la priorité à gauche, à se sourire et à se céder le passage avec de larges et amples gestes de la main, et pour certains, parmi les plus atteints par ce syndrome extraordinaire, à enclencher leurs clignotants avant de déboîter délicatement et de doubler. Autant vous dire que Sétif était sens dessus-dessous. Une vraie pagaille que ces files de voitures roulant au pas, ces «je vous en prie, après vous» lancés par les vitres baissées et ces guimbardes attendant sagement que les piétons franchissent les passages protégés pour avancer. Un choc ! Une tragédie ! Un honneur bafoué, mis à terre par une seule phrase, cette phrase : «Bouteflika va bien ! L’Algérie va bien !» Les Sétifiens s’en remettront- ils ? La circulation en ville redeviendra-t-elle vite ce qu’elle a toujours été ? Sidi El Kheïer pardonnera-t-il ? Des questions qui demandent des réponses urgentes. D’autant qu’on me souffle que Bensalah doit se rendre dans un tas d’autres villes du pays. Le malheureux a-t-il vraiment conscience qu’il y a un Saint patron dans chacune d’entre elles ? Et compte-t-il prononcer à nouveau cette même sentence, «Bouteflika va bien. L’Algérie va bien» ? S’il le refait, Bouteflika va peut-être bien, l’Algérie aussi, mais du coup, j’ai de sérieux doutes sur l’état de Si Abdelkader lui-même. Tellement que j’en fume du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue. H. L.

  • : Boutef-lika ?


    Il est toujours en France, mais nous ne pouvons en dire plus

    «Que pouvez-vous nous dire de l’état de santé du président Bouteflika ?» C’est la question posée par un journaliste lors d’un point de presse du Quai d’Orsay mercredi dernier. La réponse du porte-parole a été on ne peut plus sèche et tout aussi brève : «RIEN.» Et lorsqu’il lui fut demandé «si Bouteflika était à Paris ou en Algérie», il lui a été répondu : «Il est à Paris, à ma connaissance.» Poursuivant, toutefois : «C’est aux autorités algériennes de communiquer si elles le souhaitent.» Autrement dit, nous ne pouvons remplacer le vide communicationnel des seules autorités concernées.

  • La face cachée de l’article 88


    Depuis la subite détérioration de l’état de santé de Abdelaziz Bouteflika, plusieurs personnalités politiques exigent l’application de l’article 88 de la Constitution. Bien que répondant à tous les cas de figure, cette disposition est quasiment impossible à mettre en vigueur dans la situation actuelle.

    Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Le débat sur la capacité du président de la République à achever son troisième mandat s’est imposé ces dernières semaines. Pour le Rassemblement pour la culture et la démocratie, le Mouvement de la société pour la paix ou encore le Front national algérien, l’application de l’article 88 de la Constitution est aujourd’hui une nécessité. Que prévoit cette disposition ? L’article 88 comprend une série de mesures concrètes qui permettent de constater la vacance du poste de chef de l’Etat, d’assurer la gestion de la transition et des mécanismes de transfert du pouvoir. Il prend en compte trois cas : la maladie grave, la démission et le décès. Voyons d’abord les situations les plus «simples», le décès et la démission. «En cas de démission ou de décès du président de la République, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit et constate la vacance définitive de la présidence de la République», précise l’alinéa 4. Le processus n’est pas précisé dans la Constitution, mais en vertu du principe de séparation des pouvoirs, le personnage chargé de déclarer la mort du président de la République au Conseil de la nation doit nécessairement être membre du pouvoir exécutif. Le Premier ministre, de par sa fonction de chef de l’Exécutif, semble être le personnage le plus indiqué pour cette mission. En cas de démission, il revient au président de la République d’annoncer lui-même sa décision au Conseil constitutionnel afin que ce dernier engage la procédure de constat de vacance. C’est un acte volontaire. Puis, c’est au tour du Parlement de gérer la période de transition et d’organiser un scrutin présidentiel. «Le Conseil constitutionnel communique immédiatement l’acte de déclaration de vacance définitive au Parlement qui se réunit de plein droit. Le président du Conseil de la nation assume la charge de chef de l’Etat pour une durée maximale de soixante (60) jours, au cours de laquelle des élections présidentielles sont organisées.» Notons que depuis l’indépendance, les présidents algériens ont quitté le pouvoir suite à un décès, un coup d’Etat ou à une démission. Jamais pour cause de maladie. Il faut dire que dans cette situation précise, la procédure est difficilement applicable. Voici ce que stipule l’alinéa premier de l’article 88 : «Lorsque le président de la République, pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l’impossibilité totale d’exercer ses fonctions, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit, et après avoir vérifié la réalité de cet empêchement par tous moyens appropriés, propose, à l’unanimité, au Parlement de déclarer l’état d’empêchement.» La première étape consiste donc à prévenir le Conseil constitutionnel. Le président peut s’en charger personnellement en adressant une correspondance au Conseil constitutionnel afin d’annoncer que son état de santé ne lui permet pas d’assurer ses fonctions. S’il est dans l’impossibilité de le faire lui-même, il revient au Premier ministre de saisir le Conseil constitutionnel. Le Conseil constitutionnel, dont les membres représentent les trois pouvoirs, devra ensuite «vérifier la réalité de cet empêchement par tous moyens appropriés». Il est évident que cet aspect est du ressort de médecins spécialistes. Mais voilà, dans l’Algérie d’aujourd’hui, ce scénario relève de la science-fiction. Le président Abdelaziz Bouteflika n’est pas homme à reconnaître son incapacité à gouverner ou à remettre son dossier médical à Abdelmalek Sellal afin qu’il le transmette à une institution républicaine. Et le pire est à venir. Car après le Conseil constitutionnel, c’est au tour du Parlement de se réunir pour déclarer «l’état d’empêchement». La procédure est la suivante : «Le Parlement siégeant en chambres réunies déclare l’état d’empêchement du président de la République, à la majorité des deux tiers (2/3) de ses membres et charge de l’intérim du chef de l’Etat, pour une période maximale de 45 jours, le président du Conseil de la nation, qui exerce ses prérogatives dans le respect des dispositions de l’article 90 de la Constitution.» Imaginez 606 parlementaires (462 députés et 144 sénateurs) réunis en séance plénière sous la coupole du Palais des Nations au Club-des-Pins, afin de débattre de la maladie du président de la République et déclarer l’état d’empêchement. Pour Abdelaziz Bouteflika, le choix de cette voie s’apparenterait à une abdication. En fait, la pièce maîtresse de ce processus réside dans le dossier médical du président. Ce document est entre les mains de médecins militaires français. Autant de facteurs qui compliquent l’application des dispositions de l’article 88 de la Constitution.
    T. H.

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  • Quatrième sit-in des syndicats

    SANTÉ

    L’avenir du mouvement de contestation lancé par l’Intersyndicale des professionnels de la santé sera tranché ce week-end. Le ton est néanmoins donné par le SNPSP, dont le bureau national est favorable à la poursuite de la grève. Le Snapsy et le SNPSSP prendront leur décision aujourd’hui. Côté dialogue, c’est le statu quo. Les syndicats disent ne pas comprendre que la tutelle conditionne ce dernier par l’arrêt du mouvement. Ils étaient nombreux hier à se rassembler face au ministère de la Santé.

    Nawal Imès - Alger (Le Soir) - A l’appel du SNPSP, du SNPSSP et du Snapsy, praticiens de la santé publique et spécialistes ont tenu leur quatrième sit-in devant le ministère de la Santé. Point d’avancée. La tutelle n’a toujours pas lancé d’invitation au dialogue. Un statu quo qui ne décourage nullement les membres de l’Intersyndicale qui poursuivaient cette semaine leur grève cyclique. Ni les mises en demeure, ni les pressions exercées sur les responsables des structures de santé pour suspendre les responsables syndicaux de leurs fonctions n’ont eu raison de la mobilisation. Hier, les trois présidents des syndicats, réunis dans le cadre de l’Intersyndicale, ont réitéré leur détermination à aller jusqu’au bout de leurs revendications. Les suites à donner à leur mouvement de contestation seront connues ce week-end. Le SNPSP a été le premier à réunir son bureau national élargi pour évaluer le mouvement. C’est la poursuite du mouvement qui a été retenue. Le Dr Merabet, son président, expliquait hier que tant que le ministre de la Santé continue de poser comme préalable au dialogue l’arrêt de la grève, aucune évolution n’est possible. C’est d’ailleurs ce qui a motivé la décision des membres du bureau national. Le président du SNPSP rappelait hier qu’aucun des trois syndicats formant l’Intersyndicale n’a demandé à être reçu en tant que tel et que rien n’empêchait le ministère d’adresser des invitations individuelles aux trois syndicats reconnus. Le SNPSSP, quant à lui, devait tenir une réunion hier après-midi. Sa décision sera communiquée dès ce week-end. Le Dr Youssfi tenait à rappeler hier que la loi était claire en matière de conflits sociaux. Le dialogue, dit-il, peut être ouvert à tout moment en plein débrayage. Le président du SNPSSP s’étonne que du côté du ministère on qualifie les revendications des syndicats de rédhibitoires. «Il faudrait qu’on nous invite d’abord à dialoguer avant de juger nos revendications. Cela ne peut en aucun cas se faire par voie de presse.» Pour lui, la balle est dans le camp du ministère et si il y a bien une partie qui pousse au pourrissement, ce n’est certainement pas les syndicats, en témoignent les mises en demeure non réglementaires envoyées aux grévistes et la volonté de certains directeurs centraux qui souhaitent voir les syndicalistes sanctionnés. Tout comme ses partenaires dans le cadre de l’Intersyndicale, le Snapsy tient aujourd’hui une réunion de ses délégués pour évaluer la grève. Khaled Keddad, son président, s’étonnait hier de l’incapacité de la tutelle à argumenter au sujet de son refus d’ouvrir le dialogue sur la révision du statut. «Aucune loi ne stipule qu’un statut doit d’abord être appliqué pendant une période avant de pouvoir le réviser», dit-il, appelant le ministre de la Santé à prendre ses responsabilités et à faire preuve de volonté politique.
    N. I.

  • Les pieds-noirs et les pieds nickelés !

    Par Maâmar Farah
    Je parlais la dernière fois avec un pied-noir, l'un de ces fils de colons qui pense que son pays est l'Algérie et que ses parents n'auraient jamais dû quitter la terre où étaient enterrés leurs ancêtres ! Nous avions évité les sujets qui fâchent : s'il est bon que la mémoire collective garde intactes les souffrances et les privations de cette époque ainsi que les hauts faits d'armes, il est bon, parfois, de se parler d'homme à homme et d'essayer de comprendre... Mon interlocuteur me disait que les pieds-noirs n'avaient aucune envie d'aller en France qui n'était pas leur pays. Il m'assurait qu'ils avaient leur paradis ici et qu'ils n'avaient aucune envie de mettre les pieds dans la «Métropole»...
    - Et pour les soins médicaux ?
    - Nous avions l'une des meilleures facultés de médecine du monde à Alger... Aujourd'hui, les avions médicalisés font la navette entre Alger et Paris. Ce ne sont pas les enfants du peuple qui sont transportés d'urgence. Alors j'ai compris que si les pieds-noirs aiment l'Algérie, les pieds nickelés n'ont qu'un amour : la France !
    maamarfarah20@yahoo.
    «Moi aussi, j'ai rencontré une vieille pied-noir, elle m'a dit qu'elle regrettait le soleil d'ici et les Fatmas qu'elle pouvait recruter par brochettes comme femmes de ménage ! On appelle ça l'exploitation mais comme je serais heureuse d'utiliser Siham Lavabo dans les tâches ménagères les plus dégradantes !»
    (Tata Aldjia)

  • Le pouvoir et ses à-peu-près

     

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    Depuis plus d’une décennie déjà, les décideurs en charge de la chose économique s’autorisent à agir inconsidérément sur autant d’enjeux qui engagent le devenir même du pays. Que d’à-peu-près bricoleurs et que d’approximations dans les prises de décision ! Point de vision économique cohérente et nul choix rationnel et à long terme, dans un monde où les logiques primaires de patriotisme économique ne mènent souvent qu’à l’isolement. Après avoir employé toute son énergie, il y a une dizaine d’années, pour la céder au magnat mondial de l’acier, Mittal, l’Etat algérien bataille aujourd’hui pour récupérer le contrôle de son industrie sidérurgique, en y laissant bien sûr beaucoup de sous.

    De la même façon, l’Etat mène actuellement d’âpres négociations pour «nationaliser» l’opérateur de téléphonie mobile Djezzy, passé aux mains des Russes par l’entremise de sophistications financières dont nous sommes encore loin d’en avoir la science. Comble de l’impuissance, le pouvoir, qui aime tant à brandir le «droit de préemption» de l’Etat, nous dit que l’Algérie ne peut accéder à la 3G avant que les Russes ne daignent lui rétrocéder Djezzy. C’est que dans une économie globalisée, il ne suffit pas de changer ses lois à tout-va pour pouvoir donner sa mesure.

    De l’époque, pas si lointaine, où les décideurs optaient à courir derrière d’hypothétiques investisseurs non résidents, à celle actuelle où ils s’acharnent à imposer sans distinction la fameuse règle des 51/49%, rien de bien notable n’a changé pour l’économie nationale. Si ce n’est l’aggravation de sa dépendance au pétrole. Aujourd’hui encore, l’on parle à nouveau d’accélération du processus d’adhésion à l’Organisation mondiale de commerce (OMC). Si d’aventure ce processus aboutissait, de nombreux choix économiques devront encore être remis en question : l’interdiction d’importer des médicaments produits localement, l’arrêt de l’importation des véhicules d’occasion et peut-être même la règle des 51/49%.

    A mesure qu’il voit s’étoffer la rente et les réserves de change du pays, le pouvoir en place persiste à se dispenser de mûrir une quelconque stratégie économique claire, se contentant de papillonner de doctrine en doctrine et d’un cap à un autre. La réalité est que depuis l’ère des 1200 entreprises publiques à privatiser, au début des années 2000, à celle des creux concepts de patriotisme économique d’aujourd’hui, l’Algérie n’a fait qu’approcher le degré zéro de l’investissement productif. Très peu d’IDE, guère d’industrie et presque aucune perspective de diversification de l’économie. Que des équilibres macroéconomiques à surveiller de près, de crainte que les prix pétroliers s’effondrent et que la rente cesse. Un sort peu rassurant auquel nous condamnent, depuis des années, les décideurs en place. Des décideurs qui changent de choix, de cap et de lois comme ils changent d’humeur devraient logiquement être changés.

     

    Akli Rezouali
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  • ALGERIE:Apologie naturelle du désordre

    Avant, c’était mieux. Pas au temps de Boumediène, ou pire, au temps de la France, ou mieux, au temps naturel de la Numidie libre. Avant, avant tout, avant même le big-bang où tout n’était qu’ordre, quand temps, espace, matière et lumière étaient confinés dans la simplicité du «sans évènement», infini et zéro dilués dans le même état total. Contrairement aux historiens, les physiciens aiment s’en rappeler et rappeler que c’est cette explosion primordiale du big-bang qui a généré le désordre et la flèche du temps et, bien plus tard, l’homme aléatoire et sa théorie de l’entropie et du chaos ; tout système tend naturellement de l’ordre vers le désordre, de la simplicité d’une parfaite immuabilité vers la complexité des infinies complications. Pourquoi ce rappel ? Parce que tout n’est qu’avenir sur cette indémontable flèche des temps. Aujourd’hui, aux dernières lectures, il y a deux camps qui s’affrontent.

    D’un côté les salafistes, alliés aux Israéliens, Américains, Saoudiens et Qataris ; de l’autre les chiites, sunnites modérés, crypto-communistes, laïcs et démocrates progressistes. Qui va gagner la bataille ? Il faut avouer que le premier camp possède l’argent (le pétrole) et la puissance de feu (USA/Israël), ainsi que le pouvoir de persuasion (CNN/Al Jazeera). Que le second a pour lui l’éthique, le sens de l’histoire, le progrès et la nécessité des libertés. Si l’issue de cette guerre nous concerne tous, il faut bien se demander dans quel camp se situe l’Algérie. Aujourd’hui dans un autoritarisme-utopie de l’ordre, alors que ce n’est qu’un autre désordre, que sera-t-elle dans un an ? Re-voter Bouteflika ? C’est re-choisir un ordre désordonné. Pour les islamistes ? Un désordre ordonné. Il y a une troisième voie, le complexe désordre total, enfant naturel de l’ordre. Oui, mais c’est quoi ? Justement, si on le dit, ce n’est plus du désordre mais un ordre.

     

    Chawki Amari
  • La ligne rouge à ne pas dépasser

     

     

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    Un scénario inédit, séduisant presque. A rebours de sa réputation de sinistre police politique, le DRS, héritier de l’ancienne Sécurité militaire, du MALG, endosse depuis 2010 les beaux rôles, passant, depuis, pour le défenseur de la veuve et de l’orphelin,  le nettoyeur des écuries d’Augias, le sauveur de la République menacée par des légions de pourris. Et au DRS de se mettre en scène. Sans complexe : « Un général des ‘‘services’’  traque Chakib Khelil à Rome», titrait la gazette Ennahar ; « Bachir Tartag, le général du DRS aux commandes de l’opération ‘‘mains propres’’», lit-on sur le site de TSA (Tout sur l’Algérie), qui consacre un article panégyrique, ode à la gloire de cet officier du contre-espionnage sentant la nitroglycérine à cert lieues à la ronde.
    «Il y va, certes, du souci de soigner leur image, mais ce n’est pas exclusivement de ça dont il s’agit», estime l’ancien ministre et diplomate Abdelaziz Rahabi. «C’est que, quelque part, on a pris conscience que la corruption et les pouvoirs enflant des puissances de l’argent constituent véritablement une menace à la sécurité nationale», ajoute-t-il.
     

     

    Cinquante-deux ans au pouvoir. Grands collectionneurs de mandats illimités devant l’Eternel, le président Bouteflika et le général de corps d’armée, Mohamed Mediène dit Toufik, le chef du Département du renseignement et de la sécurité, affichent au compteur du pouvoir plus que l’âge officiel de la République algérienne.   «Oui, il faudrait une révolution. Un changement total. Qu’ils partent tous… Bouteflika, Toufik  (….), qu’ils cessent enfin de régler son compte à l’Algérie.» Mohamed Mechati, 92 ans, parmi les derniers survivants du Comité des 21 révolutionnaires ayant déclenché la lutte armée, le 1er Novembre 1954,  n’a pas que ces mots en rafale, incandescents pour raconter son Algérie laissée exsangue par un demi-siècle de gouvernance par l’incurie et la corruption.  Le Vietnam, dit-il, ravagé par une guerre d’indépendance de 20 ans, trois fois plus longue que la guerre de libération, a réussi son décollage économique : «150 milliards de dollars à l’exportation. Alors que nous… »

    El Mouradia, mardi 21 mai. 23 jours après l’AIT, l’accident ischémique transitoire ayant terrassé le 27 avril dernier le président Bouteflika. Un «mini-AVC» — aux séquelles politiques décidément majeures — survenu, dit-on, des suites d’une «colère noire» provoquée par la mise en accusation, par le DRS, de son frère et conseiller, Saïd Bouteflika, dans des affaires de grosse corruption. «C’est du cinéma tout ça», glose Mechati. «Bouteflika, c’est dans sa nature : Il ne peut s’empêcher de manœuvrer, de ruser (…) à chaque fois que ses projets sont contrariés.» Ruser y compris avec et/ou par la maladie. Les quartiers présidentiels respirent le vide dans et autour du palais d’El Mouradia. La Présidence fonctionne en mode pilotage automatique. L’armée de conseillers à la Présidence, les «hommes» et la fratrie du Président, ce qui en reste, non encore déboulonnés par le DRS (Rouguab, son secrétaire particulier, le général Touati, conseiller à la sécurité, Abdelatif Rahal, conseiller diplomatique, etc.), s’avèrent incapables de (ré) animer la scène en l’absence de l’hyper-Président hospitalisé au Val-de-Grâce, à Paris.

    Les décrets s’entassent à la Présidence piaffant une hypothétique signature. Mais c’est de France, puissance étrangère,  sur un lit d’hôpital, que certains de ces décrets sont signés.
    ça ne fait pas scandale. Au contraire. «Le président Bouteflika a signé dimanche (19 mai) un décret instituant le 22 octobre Journée nationale de la presse», indiquait le lendemain et  avec aplomb un communiqué des services du Premier ministre. Pourtant,  le mois de mai est synonyme de quasi-disette pour l’imprimerie d’Etat : aucun Journal officiel n’a été imprimé pendant tout le  mois. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, pourvu de pouvoirs anecdotiques par la Constitution de 2008, fait le bouche-trous, essaie de gouverner  par décrets exécutifs un pays qui ne se gouverne qu’avec des décrets présidentiels. Ben Aknoun, 2 mai.  Lendemain groggy de la finale MCA-USMA. Le derby a viré au combat de gladiateurs.


    Gouverner à partir du Val-de-Grâce : mode d’emploi


    Un duel à distance «Présidence vs Département du renseignement et de la sécurité» qui s’est joué sur tapis vert, par Ghrib et hooligans du système interposés. Pas d’«Ave César» entonné dans les travées du Colisée. Ce jour-là, au temple du 5 Juillet, pas de banderoles déployées sollicitant un 4e mandat au président Bouteflika. Le footeux scénario a tourné au vaudeville.
    Lieu prisé, point de chute d’agents du DRS, le club de tennis les Palmiers à Ben Aknoun est situé à quelques bornes du QG du DRS et de son redoutable «Service central de la police judiciaire», le SCPJ, créé officiellement le 9 février 2008 par décret présidentiel !
    La décapitation judiciaire — pour corruption — du management de Sonatrach à la mi-janvier 2010 a marqué l’apogée du SCPJ et de son armée d’enquêteurs formés à l’étranger  et passant depuis pour les «déboulonneurs» en puissance des hommes du clan présidentiel.
    Attablé à la cafétéria du club, l’intellectuel des «services», Mohamed Chafik Mesbah, ancien officier du DRS, conseiller du président Zeroual, ne désespère pas de voir   «muter» le général Toufik «en un Iouri Andropov». Autocrate réformateur russe, patron du KGB (1967-1982), architecte des réformes de la glasnost et de la perestroïka en ex-URSS, Andropov restera dans les annales pour avoir systématisé l’internement psychiatrique des opposants et surtout pour avoir livré une guerre implacable à la corruption, n’hésitant pas, une fois devenu SG du Parti communiste, à limoger de hauts dignitaires du régime.


    Les cadres du DRS «exaspérés» par les lignes rouges


    Mesbah réfute la thèse des luttes de clans au sommet de l’Etat. Une «thèse réductrice d’un phénomène amplement plus complexe», considère-t-il. Mesbah préfère le vocable aseptisé de «crise de gouvernance»,  même s’il admet que le président Bouteflika a, dès son accession au pouvoir, voulu mettre au pas et le DRS et l’armée devenue complètement «soumise» depuis la démission de l’homme fort de l’ANP, le général Lamari en juillet 2004. La nomination du général-major Abdelghani Hamel à la tête de la DGSN (juillet 2010)  obéissait, d’après Mesbah, au même plan de charge. «Bouteflika pensait avoir trouvé en le général Hamel l’homme qui succédera au général Toufik.» Le projet de créer un super-ministère de la sécurité englobant tous les services de sécurité, soutient l’analyste, n’a jamais été une fiction. «Et je me demande même s’il n’a jamais abandonné son projet.»   Epaulé par son ministre de l’Intérieur, Nourredine Yazid Zerhouni, ancien numéro 2 de la Sécurité militaire, Bouteflika voulait mettre sur pied un système à la Ben Ali dont il est «adepte», conférant un rôle prépondérant à la police. Le politologue ne croit pas non plus à une stratégie marketing visant à réhabiliter l’image des «services». «Car s’il y avait une telle démarche, elle aurait été plus élaborée.»

    L’explication réside, selon lui, aussi bien dans ce «rééquilibrage au profit des missions classiques des services»  et surtout dans cet «état d’exaspération» générale ayant affecté les éléments des services de renseignement, dont les enquêtes avaient mis à jour des faits de corruption graves constituant une menace à la sécurité nationale. «Les cadres du DRS ont vu que leurs enquêtes n’aboutissaient pas. De 2008 à 2012, une ligne rouge était tracée, aussi bien par la hiérarchie politique que du commandement. Il ne fallait pas toucher à Ghoul, Saïdani, Chakib Khelil, s’arrêter au niveau des lampistes», précise Chafik Mesbah.
    L’ex-officier souligne le rôle déterminant de «filtre» joué par  l’ex- ministre de la justice, Tayeb Belaïz, dans le nettoyage des rapports d’enquêtes du DRS. «Belaïz était intervenu directement en janvier 2010 pour éviter la détention à l’ex-PDG de Sonatrach sachant que s’il avait été mis en prison, il aurait donné le nom de l’ex-ministre de l’Energie.»


    BelaÏz, le «filtre» de la Présidence


    «Les entités du DRS sont comme des organismes vivants ; un temps, elles doivent évacuer. Et c’est ce qui justifie le fait de communiquer à l’opinion publique les conclusions des enquêtes. C’était leur seule soupape de décompression», concut-il. Dimanche 19 mai.
    «Nous ne sommes pas tous des pourris.» Youcef Yousfi, le successeur de Chakib Khelil au ministère de l’Energie et des Mines, veut laver à grande eau et par petites formules l’honneur des cadres et des entreprises de son secteur terni par les scandales en série.  Les onze années de Khelil à la tête de ce ministère névralgique n’en finissent pas de répliquer. Au point qu’aujourd’hui, ses détracteurs n’hésitent plus à assimiler son action au ministère de l’Energie et à la tête de l’empire Sonatrach à de la «haute trahison».

    «Les dégâts occasionnés au secteur  de l’énergie et spécialement à Sonatrach mise complètement à genoux sont tels qu’il faudrait plusieurs décennies pour les résorber», assène un commandant du DRS qui a été  en fonction au ministère de l’Energie avant de se faire débarqué par sa hiérarchie. «Je reste tout de même le seul officier des renseignements à avoir résisté plus de 5 ans avec Khelil», affirme-t-il, un tantinet fier. Car dès son arrivée au ministère, Chakib Khelil «déclara la guerre» aux officiers  du DRS, obtenant la tête de nombreux officiers en les récusant soit auprès du commandement ou carrément en les «retournant» à son avantage.
    Rédigeant quantité de rapports, l’officier dit avoir avisé systématiquement sa hiérarchie et, par ricochet, les autorités politiques de tous les actes de gestion et agissements du ministre. «Il arrivait que le président de la République demande des explications au ministre, mais celui-ci savait, dans ses réponses, arrondir les angles et enjoliver les situations.»


    Un commandant du DRS : «Bouteflika était au courant de tout»


    Ouverture de corridors pour les majors pétroliers ; marchés de grè à grè et corruption ; remise à flots du plan Valhyd (valorisation-hydrocarbures) datant des années 1970 et consistant en une exploitation effrénée et à l’exportation massive des ressources, politique assimilée à un pillage organisé et grandeur nature ; mise en place de la «bourse de l’emploi» par laquelle le ministre à pu chambouler entièrement l’encadrement de Sonatrach ; arrêt de la formation et privatisation de l’Institut algérien du pétrole (IAP), etc. La liste de griefs accablant  Chakib Khelil est aussi longue que grave. «Pourtant, quand Khelil avait débarqué au ministère, il était vu presque comme le messie. Son aura et sa longue carrière à la Banque mondiale l’avaient déjà précédé. Mais il a débarqué avec de gros sabots et sa démarche était empreinte de collusions avec des intérêts étrangers.»

    Khelil, «homme des Américains» ? L’officier dit ne pas croire à cette légende. «Non. Pas les Américains. Car hormis Abraham Spencer, dit-il, secrétaire à l’Energie dans le 1er gouvernement de George Bush (2001-2005), Khelil ne disposait d’aucune autre entrée à l’Administration américaine. Sauf que lui savait jouer de cette réputation usurpée, faisant notamment miroiter au président Bouteflika qu’il est la seule interface crédible et reconnue par les Américains». Des «Américains», Khelil, «Texan» par adoption, en a pourtant ramené dans ses bagages à l’instar de Bob Pleasant, juriste à la BM et véritable architecte de la loi sur les hydrocarbures d’avril 2005. Gelée un an après, en juillet 2006, «grâce au DRS et non à Chavez», précise-t-on, la loi en question déroulait le tapis rouge au majors anglosaxons  et cassait le monopole de Sonatrach. «24 heures après la décision portant gel de la loi,  Chakib Khelil s’envole aux USA.» Le gel de cette loi a marqué, selon l’officier, un tournant dans le comportement de Chakib Khelil. «C’est à partir de là qu’il a commencé à déconner, à se livrer au pillage.»

     

     

    Mohand Aziri
  • Y a certains soulagements qui font tache !

      Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com

    Qu’est-ce qui a changé avec la désignation d’une direction collégiale à 5 au FFS ? Oh ! Pas grand-chose. Juste l’acquisition de 5 nouveaux fax ! Le FLN s’est dit «soulagé par les nouvelles annonçant l’amélioration de l’état de santé du Président Bouteflika». Si pour les séismes, nous disposons d’une échelle scientifique, celle de Richter, pour jauger précisément de l’ampleur des secousses, s’agissant du degré de soulagement du FLN, nous sommes plutôt démunis d’outils de mesure appropriés. Le FLN est soulagé, comment ? Combien ? A quel point ? Dans quelles proportions ? Peut-on affirmer sans risque de se tromper que le FLN est tellement soulagé qu’il est impossible de le soupçonner d’avoir, lui aussi, un moment, caressé le secret espoir de voir appliquer le fameux article 88 ? Le Front est-il soulagé au point d’appeler dès cette semaine, ou la semaine prochaine, date murmurée ici et là pour le retour du châtelain, à un quatrième mandat en 2014 ? Au-delà même de ces questions d’ordre stratégique, savent-ils au FLN que plus bas, dans le peuple, on se tient le ventre lorsqu’on entend que le FLN est soulagé ou sur le point de l’être, ou de le faire ? Généralement, lorsque le FLN est en phase de soulagement, les dégâts, dans les étages «inférieurs», sont difficilement effaçables. Plus curieusement encore pour qui se souvient de toutes les déclarations des médecins et des officiels depuis l’évacuation d’Abdekka au Val-de-Grâce : si aujourd’hui le FLN se dit soulagé par le fait que Abdekka aille mieux, ça veut logiquement dire qu’hier, avant-hier et les jours qui ont précédé, le FLN était inquiet. Eh oui ! On ne peut être soulagé que de ce qui nous inquiétait juste avant. Et donc, le FLN avant d’être soulagé s’est tout de même rendu coupable d’un grave acte de lèse-majesté. Sellal, Medelci, et tout ce que compte la République comme médecins assermentés nous ont tous ordonné de ne pas nous inquiéter. Ils nous ont juré avec un air sévère que le Président allait bien, très bien, très très bien, beaucoup bien. Le Premier ministre est même allé très loin en affirmant que le Raïs allait mieux que nombre d’entre nous ! Mais alors, la question qui me taraude n’est plus de savoir pourquoi et combien le FLN est soulagé aujourd’hui. C’est plutôt cette autre interrogation qui occupe mon esprit : pourquoi le FLN s’est d’abord inquiété de la santé de Boutef’ ? Mais je vous rassure tout de suite : elle m’occupe l’esprit un peu. Juste un peu. Pas très beaucoup, au fond. Parce qu’au fond, la seule chose qui me préoccupe réellement, et qui me soulage surtout, c’est de fumer du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue. H. L.

  • fatek e train ta3 tam

    Le train est passé, M. Temmar !

     

    Par Maâmar Farah
    Tiens, tiens ! L’un des apôtres de l’ultralibéralisme vient subitement de plaider pour la reconstruction de l’industrie… publique ! Nous aurions pu croire M. Temmar s’il n’était pas justement en train de vendre les meilleures unités d’un secteur public dont il découvre soudainement l’utilité ! Reconstruire une sidérurgie publique après avoir bradé Sider et évoquer l’industrie du ciment après avoir «donné» Meftah relève de la déraison ! Et pour la pétrochimie, ne faut-il pas rappeler aussi l’abandon d’Asmidal ? Non, M. Temmar, nous ne vous croyons plus. Pour la renaissance du grand rêve industriel algérien, il nous faut d’autres hommes. Parmi ceux qui n’ont pas fait pleurer les ouvriers algériens ! (Billet publié le 11 octobre 2008)
    maamarfarah20@yahoo.fr
    «Ce type n'est-il pas l'un des trois “imposés” par les Américains ? C'est Louisa qui l'affirmait récemment. Ce qui est bizarre, c'est qu'il n'a rien vendu aux Yankees durant sa grande opération de bradage ! Remarque que l'autre “imposé”, le Chakib, a largement compensé ce manque de... tact !»
    (Tata Aldjia)

  • RÉVISION DE LA CONSTITUTION


    Un projet incertain ?

    La détérioration de l’état de santé du président de la République pourrait remettre en cause son projet de révision constitutionnelle. Le processus d’amendement de la loi fondamentale ne pouvant être qu’à l’initiative du chef de l’Etat, sa présence en Algérie est obligatoire.

    Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Cela fait exactement un mois que le président de la République est absent. Victime d’un accident ischémique transitoire «sans séquelles», il a été évacué en urgence vers l’hôpital du Val-de-Grâce, un établissement relevant du ministère français de la Défense. Mardi dernier, Abdelaziz Bouteflika a été transféré vers un autre hôpital militaire parisien, l’Institution nationale des Invalides. Aujourd’hui, en Algérie, nul ne sait combien de temps durera cette convalescence. L’absence du chef de l’Etat n’a pas encore affecté le fonctionnement des institutions. Abdelmalek Sellal et son équipe tentent d’avoir des activités «normales ». Mais la mise en œuvre de la révision constitutionnelle, projet présidentiel le plus important en cette fin de mandat, semble bien hypothétique. En effet, l’amendement de loi fondamentale est du ressort exclusif du président de République. Une disposition inscrite dans l’article 174 de la Constitution «La révision constitutionnelle est décidée à l'initiative du président de la République». Il est donc évident que la présence de Abdelaziz Bouteflika est plus que nécessaire pour engager le processus de révision. Au-delà des procédures purement législatives, une initiative d’une telle importance nécessite aussi d’être exposée à l’opinion publique. En octobre 2008, Abdelaziz Bouteflika avait annoncé son intention de réviser la Constitution et présenté les nouvelles dispositions lors d’un discours prononcé à l’occasion de l’ouverture de l’année judiciaire. C’est ce nouveau texte qui lui avait permis de décrocher un autre quinquennat. Durant ce troisième mandat, Abdelaziz Bouteflika n’a évoqué qu’une seule fois son intention de revoir la Constitution. C’était lors de son discours du 15 avril 2011. «Il sera procédé à une profonde révision de la loi électorale. Cette révision doit répondre à l’aspiration de nos concitoyens à exercer leur droit électoral dans les meilleures conditions, empreintes de démocratie et de transparence, afin de choisir leurs représentants dans les assemblées élues», avait-il alors affirmé. Il a fallu attendre deux années, soit le 8 avril 2013, pour que Bouteflika engage un processus «officiel» de révision à travers la désignation d’une commission d’experts. Abdelaziz Bouteflika a chargé son Premier ministre d’installer cette commission. Abdelmalek Sellal avait pris le soin d’expliquer que l’intervention du collège d’experts entrerait dans le cadre d’une «démarche participative » et qu’ils travailleraient sur un «document préliminaire». Pour l’heure, aucune information n’a filtré sur l’état d’avancement des travaux de cette commission. Là encore, nul ne connaît son devenir. Mais déjà, des voix s’élèvent pour exiger l’application de l’article 88 de la Constitution et déclarer l’état d’empêchement. Les prochaines semaines seront décisives. Si Abdelaziz Bouteflika se rétablit et qu’il rentre en Algérie, il est certain que sa première action consistera à donner un coup d’accélérateur au processus de révision. Auquel cas, la Constitution de 2013 n’aura été qu’un vague projet.
    T. H.

  • Une bien complexe simplicité

     

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    Champions de l'imbroglio travaillé, du malentendu étudié et de l'embrouille savante, les gouvernants algériens viennent de prouver au monde de l'information tout leur talent en la matière. Après un mois de pénible gestion de la maladie présidentielle par démentis offusqués et serments sur le cœur, ils viennent de confirmer toute l'étendue de leur névrose là où de simples images auraient suffi. Névrose d'ailleurs partagée par l'ensemble de ceux qui ont à communiquer sur ce sujet et ont un lien avec l'Algérie.

    D'abord, pendant que le pouvoir passe discrètement de l'Ouest à l'Est et du raï au malouf, Enrico Macias remplace cheb Mami dans le rôle de porte-parole de la Présidence par un décret non publiable. Le chanteur d'origine algérienne explique qu'il a vu le suprême malade et qu'il est «très très» malade. L'information est rapportée par un journaliste algérien, mais qui travaille dans un journal du Qatar. Ensuite ? L'ambassade algérienne au Qatar dément, comme s’il y avait une webcam fixée sur le lit présidentiel, en France. Puis à son tour, le Français Macias dément, pas dans le journal qatari mais sur une radio française. Mami ne dit rien, la Présidence non plus. Puis, en bon Algérien offensé de se voir traité de menteur, le journaliste algérien du Qatar publie les paroles du chanteur israélien sur Youtube, une chaîne de streaming vidéo américaine.

    Fin de l'histoire et seule conclusion qui s'impose, d'ordre psychiatrique ; Macias possède 3 pays, il ne sait plus ce qu'il a dit et où. Bouteflika possède 3 mandats, il ne sait plus s'il est malade et où. Enfin, les grands communicateurs algériens possèdent 3 portables pour les 3 opérateurs, mais ne savent plus ce qu'il faut dire, où, à qui et comment. En bref, pourquoi faire simple, quand on est Algériens ? Tous malades. Mais personne ne le sait. Donc personne n'est malade. Même pas le Président. Affaire réglée. Simplement.

     

    Chawki Amari
  • Rôle des chrétiens pendant la guerre d’Algérie

    Rencontre au Centre Les Glycines d’Alger

     

     

    Par : Hafida Ameyar

    Le journaliste Robert Bara, le cardinal Duval, Pr Pierre Chaulet et André Mandouze sont les grandes figures de l’engagement chrétien en faveur de la Révolution.

    Le centre d’études les Glycines d’Alger a initié, hier, une rencontre pour débattre du rôle des chrétiens pendant la guerre de Libération nationale. “Cette guerre a provoqué chez les chrétiens d’Algérie une crise de conscience”, a confessé l’archevêque d’Alger, Ghaleb Bader. Plus encore, la guerre de Libération a suscité “une prise de position radicale”, “des fractures et des clivages”, précisera-t-il.
    De son côté, Réda Malek, ancien Chef du gouvernement, a expliqué que les chrétiens d’Algérie ne formaient pas un bloc monolithique, qu’ils réagissaient diversement par rapport à la Révolution algérienne. Seulement, dira-t-il, les chrétiens ouverts à la nouvelle dynamique libératrice étaient parmi les premiers à dénoncer le système colonial ou à soutenir la Révolution. Il citera le cas du journaliste Robert Bara qui, dès septembre 1955, a pris une position contraire à celle des autorités coloniales.
    La même année, au mois de juin, Étienne Duval (devenu plus tard cardinal d’Alger) a dénoncé “de façon ferme et claire” la torture pratiquée sur les militants nationalistes, provoquant “des réactions diverses dans le milieu européen”. Pour Réda Malek, l’Église d’Algérie et la conquête de l’Algérie étaient à l’origine embarquées dans le même vaisseau pour une “Afrique chrétienne”. Mais, “cette guerre de Libération nationale a provoqué l’événement et cet événement a suscité des incertitudes”, a-t-il ajouté, en applaudissant ces “hommes d’une stature exceptionnelle” qui, à l’exemple de Mgr Duval, d’André Mandouze, du Pr Pierre Chaulet, possédaient “cet esprit de renouveau de l’église”. L’ancien Chef du gouvernement parlera aussi du père Alfred Berenguer qui, au sein même de l’église, avait pris fait et cause pour l'Indépendance de l'Algérie, dès le départ, sans oublier ces autres chrétiens qui, à l’extérieur, ont aidé à “la compréhension de notre cause”.
    Réda Malek est aussi revenu sur les prises de position du père Scotto, un enfant d’Alger, qui a montré aussi “un courage fantastique” pendant la période du terrorisme. Plus loin, l’intervenant a apporté un éclairage sur le regard porté sur la chrétienté par les autochtones, en observant que la chrétienté était assimilée à des individus. Lesquels “dénonçaient ouvertement la torture et les bombardements au napalm et qui réaffirmaient que la chrétienté était au service de l’homme”.
    Dans ce cadre, l’ex-négociateur des accords d’Évian a rappelé que lors des pourparlers avec les émissaires français, la délégation algérienne avait informé que la question relative à l’église d’Algérie et à son patrimoine était “déjà traitée” avec ses représentants, “par le biais de Mgr Duval”. D’ailleurs, énoncera-t-il, “cela a permis de créer une confiance entre le gouvernement provisoire (GPRA, ndlr) et l’église d’Algérie”, et de créer “une dynamique favorable à une coexistence entre l’islam et la chrétienté, dans l’Algérie indépendante”. “Nous n’avons absolument aucun problème avec les chrétiens, notre problème était avec le colonialisme”, a déclaré Réda Malek, signalant “le rôle important” joué par les chrétiens d’Algérie, dans la période post-indépendance.
    Il rendra hommage notamment à l’ancien archevêque d’Alger, Mgr Henri Teissier, qui a fait montre d’un “courage inébranlable” dans l’affaire des moines de Tibhirine (Médéa), enlevés en mars 1996 par des terroristes islamistes et assassinés le 21 mai de la même année. “L’église a eu une ligne précise pendant le terrorisme, qui était celle du peuple algérien”, a-t-il soutenu, rappelant dans le même temps le refus de Mgr Teissier à assister à la réunion de Sant’ Egidio. Avant de demander une minute de silence à la mémoire “des martyrs de Tibhirine et tous ceux, victimes innocentes, du terrorisme en Algérie”.


  • no moment

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  • Dis, tonton Juppé, pourquoi tu ne tousses plus ?

     

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    Retour d’Abdekka en Algérie. Un acte…

    … isolé !

    Le «kituki» lorsqu’il est porté par un doc, par une interview, par un portrait, par une enquête, par une caméra ou un micro cachés fait la Une de tous les médias français ou presque. J’ai ainsi en mémoire cet épisode croustillant qui a vu les grandes chaînes généralistes françaises, plus la payante cryptée reléguer une catastrophe naturelle dans le Var, une mini-tornade suivie d’averses diluviennes qui avaient fait plusieurs victimes et des milliers de sans-abri et lui préférer en première ouverture une rocambolesque histoire de moines mitraillés par des hélicoptères de l’armée algérienne. L’autre soir, alors que Séverine Labat et Malik Aït-Aoudia ont confectionné un documentaire sourcé, coupé, recoupé, vérifié au millimètre de la conscience journalistique, voilà que ce petit «bijou» d’investigation se retrouve valdingué en 3e partie de soirée sur France 3, quand vos paupières deviennent lourdes, que la chorba exige sa digestion immédiate et que Morphée vous siffle pour que vous la rejoigniez dans ses voluptueux draps en soie. Etrange tout de même cette distorsion. Un vacarme là, avec le moindre des rots d’un Tigha sur-amplifiés. Et un silence terrible ici, lorsque le GIA, à haute et intelligible voix, aux micros et aux caméras de deux journalistes, avoue avoir exécuté les moines de Médéa. La «déontologie» aurait voulu que l’on fasse vacarme pour les deux, Ya Sidi ! Et Dieu sait qu’après avoir supporté le premier vacarme, celui d’un officier félon qui se contredit 6 fois en 5 interviews, je me serais attendu logiquement à un vacarme tintamarre de la part de mes chers confrères français lorsqu’ils ont en face de leurs mirettes des chefs du GIA, de hauts responsables français, des ministres, des pontes de la chiraquie reconnaître, sans contrainte au corps, sans torture, que dans cette histoire, la France de Juppé a merdé totalement, et que Zitouni et ses hommes sont les seuls responsables du rapt et de l’assassinat de Frère Luc et de ses six compagnons. Si les règles de base du journalisme, celle notamment de «la partie et la partie adverse» avaient été respectées, le documentaire de Séverine Labat et de Malik Aït Aoudia aurait dû être programmé en prime-time. Aux mêmes places et aux mêmes décibels de vacarme que les «œuvres» d’un Jean-Baptiste Rivoire, pour ne citer que cet exemple de «probité journalistique». Vœu pieux, bien sûr ! D’où cet appel aujourd’hui. Un appel urgent à voir et à revoir, et à revoir encore le documentaire de Séverine Labat et de Malik Aït Aoudia. A le graver. A le faire circuler. A l’offrir. Et peut-être, mais là, je rêve un peu, à le faire acheter par l’ENTV pour une diffusion encore plus large. J’ai le droit de rêver, non ? J’ai bien rêvé à la fin des années 90 à une vérité enfin rétablie un jour sur les crimes du GIA, et ce rêve, Séverine et Malik l’ont réalisé. Et vachement bien réalisé ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

  • no moment

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  • Suprématie de la laideur

     

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    Les Romains sont venus, ils sont partis, mais ont laissé quelques traces. Bonne ou mauvaise nouvelle, la Tunisie islamiste a décidé de restituer à l'Algérie bouteflikienne une pièce archéologique volée près de Annaba, le masque de Gorgone, retrouvé dans la villa de la fille de Ben Ali. Beaucoup se sont félicités de ce retour sur sa terre et, depuis que la ministre a été filmée par l'APS à ce sujet, toutes les rédactions en ont parlé. Pourquoi autant de bruit ? Et qui sont ces Gorgones ? Selon la légende, ce sont de belles guerrières berbères libyques, gracieuses à l'origine, mais victimes d'un sort qui les a transformées en créatures malfaisantes d'une telle laideur que quiconque ose regarder leur visage meurt instantanément pétrifié.

    Horribles et poilues, on dit même que certaines d'entre elles portent la barbe, ce qui les rapproche du néo-salafisme tunisien. Du coup, on comprend mieux la boucle historique ; les Gorgones sont nées en Libye, où elles vivaient heureuses dans la lointaine Berbérie orientale. Puis une jalouse déesse est passée par là (l'Africaine Athéna, née de Zeus le Grec et de Métis la Libyque), les a transformées en créatures horribles ; elles ont été reprises par les Romains qui en ont fait des masques à leur effigie en Algérie. Que les autocrates tunisiens ont volés puis, passés islamistes entre temps, tiennent aujourd'hui à rendre à l'Algérie, qui ne sait toujours pas ce qu'elles sont au fond. Est-ce vraiment un cadeau ? Pétrifiés à l'idée de les regarder dans un musée algérien, des spécialistes rappellent quand même que selon la légende, les statues de Gorgone sont destinées à éloigner le mauvais œil. Mais lequel ? Les révolutions arabes ou la domination wahhabite au Maghreb ? L'affaire plaira en tout cas aux Berbéristes ; en 2000 ans, toutes les civilisations méditerranéennes ont concouru à transformer la beauté berbère en laideur salafiste.

     

    Chawki Amari
  • la faute tata louisette

    Alger sous les eaux ! La faute à la Stella Artois ?

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    Abdekka a quitté le Val-de-Grâce et a été transféré à l’Institution nationale des Invalides, à Paris.

    Ah ! Oui ! Là, c’est sûr, il va mieux !

    Pour parler d’autre chose que de la santé spéculative d’Abdekka, et pour faire une loupe sur la capitale Alger prise dans des pluies intenses depuis près de 72 heures. J’utilise sciemment l’expression «pluies intenses» et non pas diluviennes. Parce qu’apparemment, des gens ne saisissent pas encore le sens du qualificatif diluviennes. Je n’ai pas eu la sensation que des vents de près de 500 kilomètres heure aient soufflé sur Alger comme ça a été le cas dans l’Oklahoma. Je n’ai pas non plus le sentiment que la capitale de mon beau et fier pays soit située dans le couloir des tornades et des typhons. Il a plu. Certes plu beaucoup, hors saison ou presque, mais pas de quoi déclencher le plan de catastrophe majeure. Pourtant, la catastrophe, Alger l’a vécue ! Il ne sert à rien de s’en prendre aux pauvres avaloirs, de houspiller des cantonniers désarmés et livrés aux vents avec de ridicules pelles et pioches. Ici et aujourd’hui, je veux rappeler les «priorités » avec lesquelles les premiers responsables d’Alger nous ont bassinés et continuent de nous bassiner jour et nuit. La ligne bleue ! Eh ouais ! Pourquoi me priverais- je de rappeler cette escroquerie à la circulation qu’a été et qu’est aujourd’hui encore la ligne bleue ? Plus actuel encore, cette volonté infantile de commencer par doter la capitale d’un front de mer à l’image de la Croisette cannoise ou de la Promenade des Anglais niçoise, avec à l’agrément, des rangées de palmiers à l’infini. T’es même pas f… de gérer un égout, et tu voudrais déjà promener tes beaux mocassins sur des kilomètres de dalle de sol jalonnant les allées «prestigieuses » de ce que l’on n’hésite pas, toute honte bue, à nous vendre comme le projet du siècle, le nouveau cœur d’Alger ! Et puis, sortons un peu du carrelage et zyeutons cette autre priorité gravée dans le mauvais marbre. «Tant que je serai en poste, je ne signerai aucune nouvelle autorisation d’ouverture de débit de boissons alcoolisées ou de bars.» Ça ne vous rappelle rien cette prophétie ? Ben moi, si ! Ça me rappelle où se situent les priorités du premier gestionnaire de cette ville. Barrer héroïquement le chemin au vin, à la bière et au scotch, et tourner le dos aux flots impétueux qui emportent les bâtisses et leurs occupants vers les cieux. Voilà où nous en sommes aujourd’hui, quand on se préoccupe d’un palmier ou d’une cannette de Stella Artois. On en oublie l’essentiel. Une ville, c’est d’abord la sécurité de ceux qui y habitent. Et je n’ai pas eu le sentiment que l’insécurité actuelle, les morts et blessés l’aient été à cause des pochetrons, des ivrognes invétérés que nous sommes. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

  • SANTÉ: Nouvelle démonstration de force de l’Intersyndicale


    La mobilisation est toujours aussi forte dans le secteur de la santé. Les paramédicaux, les corps communs, les praticiens et les psychologues sont toujours en grève. A l’appel de l’Intersyndicale, ils étaient nombreux à se rassembler devant le ministère de la Santé. Les syndicats accusent la tutelle de pousser au pourrissement.

    Nawal Imès - Alger Le Soir) - Vêtus de blouses blanches, portant pancartes et porte-voix, praticiens et psychologues de la santé publique ont crié leur ras-le-bol face au ministère de tutelle en l’absence du premier responsable du secteur en déplacement à Genève. Ils ont scandé des slogans appelant au départ de Ziari et dénonçant «un ministère sans prérogatives». Un sit-in devenu une tradition depuis que l’Intersyndicale regroupant le SNPSSP, le SNPSP, le Snapsy et les enseignants en paramédical a entamé un mouvement de grève cyclique. Nullement découragés par les conditions climatiques, les praticiens et psychologues ont réitéré leur exigence de voir les canaux de dialogue ouverts. Depuis le début du mouvement, aucun signe en faveur de l’apaisement n’a été consenti par la tutelle. Au contraire, aussi bien le ministre que ses proches collaborateurs ont multiplié les déclarations pour stigmatiser les syndicats, notamment ceux des praticiens. Ziari n’a pas hésité à qualifier les syndicats d’extrémistes et à promettre d’être aussi extrémiste. Son département a donné des instructions fermes afin que des sanctions soient appliquées à l’encontre des grévistes. En plus des ponctions sur salaires, des réquisitions non réglementaires et des entraves à la liberté syndicale, certains chefs d’établissement sont passés à la vitesse supérieure en envoyant aux grévistes des mises en demeure pour «absences irrégulières». Une situation qui fera dire au Dr Youssfi, président du SNPSSP, que cela trahissait «une grande panique» puisque, explique-t-il, les mises en demeure ne sont pas du ressort des structures de santé mais de l’administration centrale. Cela donne, dit-il, l’acharnement contre les praticiens puisqu’ «on fait une fixation sur eux et on ne parle pas des autres corps qui sont également en grève. C’est, une fois de plus, une manière de tromper l’opinion publique. Lorsqu’on n’est pas capable de gérer le secteur, on essaye de gagner du temps». Trois semaines après le début de la grève cyclique, le pourrissement est évident. Les syndicats à l’origine du débrayage considèrent que la balle est dans le camp des pouvoirs publics qui se contentent pour le moment de stigmatiser les praticiens et de retourner l’opinion publique contre eux. Des pratiques qui, dira le Dr Youssfi, n’ont rien de nouveau puisque les pouvoirs publics ont de tout temps usé de ces subterfuges pour gagner du temps. Des pratiques qui ne découragent pas les syndicats qui poursuivent leur combat. Dès demain, l’Intersyndicale des professionnels de la santé se réunira pour évaluer la mobilisation de la semaine écoulée et décider des suites à donner au mouvement. De leur côté, les paramédicaux et les corps communs maintiennent la pression tandis que le ministre de la Santé prend part, à Genève aux travaux de l’assemblée de l’Organisation mondiale de la santé.
    N. I.

  • Les chanteurs du Val-de-Grâce


    Par Maâmar Farah
    En 2005, c'était le cheb Mami qui nous donnait enfin des informations sur l'état de santé du président Bouteflika, hospitalisé au Val-de-Grâce. En 2013, c'est Enrico Macias qui nous livre des nouvelles exclusives sur le même président séjournant dans le même hôpital ! L'idée n'est pas mauvaise : les chanteurs de renom ont une bonne popularité et les utiliser comme porte-parole, au moment où les rumeurs les plus folles disent mieux que tous les discours la défaillance de la communication officielle, n'est pas fait pour nous déplaire ! Ces communicateurs new-look n'auraient pas besoin de speechs et de communiqués. Ils nous diraient tout en chantant ! Ce sera plus cool et plus gai ! Dans les conférences de presse, si tristes d'habitude, les journalistes se mettraient à danser ! Alors, les paris sont ouverts : qui sera le nouveau porte-parole du gouvernement ? Cheb Taliani ou Zahouania ?
    maamarfarah20@yahoo.fr
    «Donc, considérant que la chambre présidentielle au Val Machin est un territoire algérien, on peut dire qu'Enrico a réalisé son rêve ! Au prochain séjour, on pensera à lui dessiner le pont suspendu de Constantine sur les murs de ladite chambre...»
    (Tata Aldjia)

  • LES MOINES DE TIBHIRINE La contre-enquête qui dérange


    Par Hassane Zerrouky
    Hormis Marianne, le documentaire réalisé par Malik Aït Ouadia et Séverine Labat, qui sera diffusé le 23 mai à minuit, qui n’est pas une heure de grande écoute, n’a pas été très médiatisé en France. La raison, on s’en doute, est que ce documentaire va à l’encontre de la thèse couramment admise d’un assassinat programmé des moines par un GIA dirigé par Djamal Zitouni, qui était manipulé par les services quand il n’était pas accusé (sans preuve) d’être leur agent. Cette thèse de la manipulation du GIA ou de son infiltration par les services algériens, a prévalu (et prévaut encore) dans les médias français, du moins dans leur quasi-majorité. Quiconque osait développer le contraire était aussitôt catalogué d’agent des services algériens. Didier Contant en avait fait la tragique expérience : poussé au suicide. Pourtant, bien avant la sortie de ce documentaire, l’enlèvement des moines avait été légitimé (et béni) à partir de Londres par les futurs chefs idéologiques d’Al Qaïda, l’Egyptien Mustapha Kamal dit Abou Hmaza, dit le borgne et le Jordano-palestinien Abou Qotada. Ce dernier avait même légitimé religieusement les massacres de civils perpétrés par le GIA. En Algérie, plusieurs chefs islamistes dont Benhadjar, Kartali, Hattab, le futur fondateur du GSPC, n’avaient pas attendu la concorde dite civile et l’amnistie dont ils ont bénéficié début de l’année 2000, pour exprimer leurs désaccords avec Djamel Zitouni. A cette époque, en 1996, le GIA était le théâtre de règlements de comptes internes sanglants entre Djamel Zitouni et ses rivaux au sein du GIA et de l’AIS pour le contrôle de la nébuleuse djihadiste : Mohamed Saïd, le guide spirituel du GIA, qui militait pour la fusion entre l’AIS et le GIA, en fut la principale victime. Zitouni, qui aspirait alors à prendre la tête de toute la mouvance djihadiste algérienne, s’était heurté à la plupart des dirigeants islamistes. En mai 1996, près de 5 mois après l’élection de Liamine Zeroual à la tête de l’Etat, élection qui avait mis fin à l’isolement diplomatique de l’Algérie, saluée par l’ensemble des capitales occidentales et reconnue y compris par Rabah Kébir, le dirigeant de l’instance exécutive du FIS à l’étranger, les autorités algériennes – n’oublions pas que Zeroual était le candidat de l’armée – les militaires, qui détenaient la réalité du pouvoir, n’avaient pas besoin de monter cette affaire des moines pour s’attirer le soutien occidental. D’autant que ce rapt intervenait en plein dialogue national entre Liamine Zeroual et l’ensemble de la classe politique sur le projet de Constitution et l’organisation des élections législatives – les premières après l’interruption du processus électoral de 1992. Et de surcroît, au moment où l’Algérie avait besoin d’argent – n’oublions pas que le FMI lui avait imposé un sévère plan de rigueur. Qui plus est, l’année 1996 est celle du début du déclin militaire de l’islamisme armé. Par conséquent, la thèse d’un rapt organisé par les militaires pour se faire légitimer à l’étranger ne tenait pas la route ! En revanche, cette tragique affaire avait fait énormément de tort à la reconstruction de l’image de l’Algérie sur le plan international. En organisant cet enlèvement, Djamel Zitouni visait deux objectifs : un, torpiller le processus constitutionnel que mettait en œuvre Liamine Zeroual soutenu par les militaires ; deux, se relégitimer au sein de la mouvance islamiste nationale et transnationale en se donnant une stature internationale puisqu’il voulait négocier directement avec le président Chirac. La principale critique sur le traitement de cette affaire des moines de Tibhirine, c’est que les thèses développées sont pratiquement décontex-tualisées. A aucun moment, on ne rappelle le contexte politique dans lequel avait eu lieu cet enlèvement et l’assassinat sauvage des sept religieux. Souvent, c’est la vision policière où tout n’est que manipulation par les services comme si la manipulation ne pouvait être également le fait des islamistes !
    H. Z.

  • Boumerdès, dix ans après

    Par : Mustapha Hammouche

    Le soir du 21 mai 2003, le séisme de Boumerdès tuait brutalement 1 391 personnes, en blessait plus de 3 000, mais laissait aussi derrière lui, par milliers, orphelins, veuves et veufs.
    Tandis que le lendemain, le petit matin dévoilait progressivement l’ampleur des dégâts, l’affliction se propageait, épousant le mouvement de propagation sismique. Dans la wilaya et les zones limitrophes des wilayas voisines, tout un peuple grouillait, incrédule et terrifié. Les militaires, gendarmes, policiers, pompiers, personnels de santé qui se répandirent sur le terrain restaient interdits devant l’étendue du gâchis.
    À l’évidence, en matière de catastrophe naturelle, l’État n’avait ni doctrine d’intervention ni moyens de réaction. C’est peut-être l’engagement humain, cette espèce de don de soi qui se manifeste en certaines circonstances, qui dut compenser le déficit public en termes d’anticipation, d’organisation et d’équipement. On le mesurait à l’intensité du mouvement de secours. Et à ce terrible paradoxe d’une population gagnée par l’affliction paralysante, mais aussi animée par une disponibilité solidaire.
    Avant que n’affluèrent du pays, puis de l’étranger, les aides et les bonnes volontés, c’était déjà le spectacle émouvant d’une peine massivement partagée. Le souvenir marquant de ces hommes, jeunes pour la plupart, qui sortaient le matin, chaque matin, pour aller “aider”, participant, durant de longues heures et pendant plusieurs jours, aux recherches de survivants et de cadavres sous les gravats. Ils allaient “aider”, comme ils disaient alors. Des journées de déblayage manuel, d’abord avant, puis pendant que les engins entraient en action.
    Dans ce contexte de chaos général et de déroutes individuelles, les morts n’eurent pas toujours droit à des obsèques accomplies ou à des hommages personnalisés, mais la dignité des gens faisait que l’empathie prenait le dessus sur la douleur ou l’hébétement : l’attitude générale constituait un hommage pour toutes ces victimes.
    Bien sûr, le cataclysme donna lieu aussi à la manifestation du versant noir de l’âme humaine. Celui-ci trouva les agents utiles à son expression, des bandes d’amateurs de vandalisme et de chapardage aux prédateurs politiques venus exhiber la charité de leurs sectes. Le séisme constitua aussi une occasion pour les braconniers de l’aide sociale et humanitaire que notre système à su faire proliférer : probablement rameutés par des proches administratifs, il en vint d’un peu partout pour se mettre en situation de “sinistré” dans la zone endeuillée, en attendant la distribution de logements notamment. L’aspect urbain de Boumerdès, de ses villages et de sa côte en particulier, en fut transfiguré. La Nationale 24, sur le long de la wilaya, s’est transformée en succession d’agglomérats de “chalets” et d’ensembles type HLM. L’aspect environnemental est détérioré par l’anarchie urbanistique et même sa sociologie a subi une soudaine transformation.
    Dix ans après, Boumerdès, jusque-là épargnée du fait même qu’elle était oubliée du Far West foncier, n’est plus qu’une “nouvelle frontière” de la fièvre immobilière nationale. Un des effets le plus regrettable est peut-être dans cette normalisation culturelle et environnementale que la région a subie. En plus des insondables drames humains qui continuent sûrement à éprouver de nombreuses familles.


    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr