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algÉrie - Page 8

  • Fermeture du tronçon autoroutier Lakhdaria-Bouira : Les scandales se succèdent

     

     

    El Watan le 09.09.12

    Encore un scandale dans le dossier du projet du siècle, l’autoroute Est-Ouest !

    Quatre ans à peine après sa mise en service par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lors de sa visite effectuée le 27 juillet 2008, à Bouira, le tronçon autoroutier Lakhdaria-Bouira, sur une distance de plus de 30km, sera fermé aux usagers. Confié à l’entreprise nationale Cosider, qui avait chapeauté cette partie des travaux, le tronçon enregistre des dégradations avancées. Ces anomalies d’ailleurs, comme nous l’avions annoncé dans notre édition du 21 août dernier, sont un danger de mort pour les automobilistes.

    Et pour remédier à cette situation inexplicable, due essentiellement au bricolage des services techniques du ministère des Travaux publics et également à la mauvaise qualité du bitume et des travaux effectués, un projet de réfection vient d’être attribué au groupe ETRHB. En effet, tout au long de ce chemin, des plaques de signalisation indiquant l’installation prochaine des engins du groupe ETRHB de Haddad «avertissent» les automobilistes sur le lancement des travaux de réfection.

    «Le groupe Haddad travaille pour vous», peut-on lire sur l’une des plaques installées dans plusieurs endroits. Il reste à savoir si cette entreprise a obtenu ce marché conformément au code des marchés publics ou de gré à gré. Les procédures d’attribution des marchés publics ont-elles été appliquées ? Cependant, aucune date n’a été donnée quant à la fermeture de ce tronçon. Hier, nos diverses sources ont indiqué que les travaux seront lancés au cours de cette semaine. Le délai accordé à l’entreprise détentrice de ce projet, toujours selon nos sources, est de 15 mois. De ce fait, les milliers d’usagers seront désormais invités à emprunter la RN5, via les communes d’Aomar et Lakhdaria, avant de reprendre l’autoroute à partir de l’échangeur de Lakhdaria. Le scandale n’est pas encore fini, puisque des ouvrages d’art sont menacés d’effondrement. Et ce ne sont pas les exemples qui manquent. Deux ouvrages enregistrent des dégradations.

    Une fissure qui s’étend sur des dizaines de mètres est visible sur le tablier du pont de Bouira, réalisé pourtant à coups de milliards de centimes. La bretelle autoroutière située à l’entrée de la commune d’El Adjiba se trouve également dans un état lamentable. Outre son exiguïté, on constate que le goudron de la chaussée présente des ondulations allant jusqu’à 10 centimètres de hauteur causées par le passage en masse d’engins et autres poids lourds. Notons que les ouvrages d’art dans la plupart des endroits sont réalisés par des entreprises étrangères, comme l’italienne Todini et la chinoise CITIC-CRCC. Face à ce danger, des automobilistes, notamment les chauffeurs de camions de gros tonnage, préfèrent éviter ce tronçon pour emprunter la RN5 via la localité d’Aomar, avant de reprendre l’autoroute à la sortie sud de Djebahia.

    Amar Fedjkhi
  • Mokrane Aït Larbi :«Il faut des actes et non pas un changement de personnes»

     

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    Mokrane Aït Larbi. Av

    ocat et défenseur des droits de l’homme

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    El Watan le 09.09.12

     

     

    Les Algériens auront attendu près de quatre mois pour connaître la composante du nouvel Exécutif post-législatives 2012. Si certains ont espoir que ce nouveau staff pourra donner corps au «changement», maître Mokrane Aït Larbi, avocat, ancien sénateur et défenseur des droits de l’homme, estime que le statu quo sera maintenu. L’avocat, qui se refuse à «commenter la nomination de telle ou telle personnalité, qui sont des émanations du système», affirme que le régime tente, par cette méthode, de gagner du temps et de calmer la fronde populaire.

    - Un nouveau gouvernement a été nommé, mardi dernier, avec à sa tête un nouveau Premier ministre. Le changement promis aura-t-il lieu ?

    Non, je ne pense pas. La nomination de ce nouveau gouvernement n’est pas un événement. Il faut rappeler que ce remaniement intervient tout de même près de quatre mois après la tenue des élections législatives. Comment expliquer que cela ait pris autant de temps ? La seule analyse que je fais à ce sujet est que le pouvoir ne s’attendait pas aux résultats de ce scrutin. Non pas en termes de sièges, mais en termes de participation. Les autorités avaient appelé à un nouveau «1er Novembre», mais n’ont pas été suivis par les citoyens. Les slogans du régime clamaient : «Notre révolution par les urnes». Seulement, ces élections ont été vécues par les Algériens comme un non-événement et l’engouement tant espéré n’a pas eu lieu, ce qui a constitué un embarras pour le régime. Certains expliquent le retard pris dans la désignation d’un nouveau gouvernement par des tractations, des négociations et autres luttes internes. Mais entre qui et qui ? Et pourquoi ? Le système, dans sa globalité, est d’accord sur les programmes, sur les démarches à suivre ainsi que sur les grandes lignes politiques. Il n’y a pas d’enjeux réels, puisque tous les programmes sont centrés autour du «programme du Président». Dès lors, rien ne changera à la situation du pays, car ce qui est effectué est un remplacement de personnes et non pas de système.

     

    - Ces nominations ministérielles ne représentent pas les schémas résultant des élections législatives. Comment l’expliquer alors ?

    L’on ne peut pas parler de fraude électorale et ensuite estimer qu’il y a une majorité non respectée. Le Président nomme qui il veut, sans respecter un quelconque schéma ou autre, d’autant plus que toute la politique du pays est de son fait. Toutes les lois et tous les amendements introduits ces dernières années ne sont pas le fruit de l’APN. Depuis 1999, le Président gouverne par ordonnance, avec pas moins d’une trentaine de décrets. Aucun projet de loi significatif n’a été introduit par l’APN. Ce qui prouve l’inutilité de cette institution dans la composition d’un Exécutif ou dans le fonctionnement de la vie politique. Ahmed Benbitour a bien été chef du gouvernement, alors qu’il n’avait aucun député qui siégeait à l’Assemblée. De plus, c’est toujours le même principe rentier qui prédomine. Il y a un cahier des charges à respecter pour quiconque qui accepte un poste ministériel. De nouveaux partis ont fait leur apparition dans cet Exécutif, mais ils adhérent tous aux mêmes programme et tendance. Ils ne seraient pas au gouvernement dans le cas contraire. Il n’y a donc, en définitive, aucun changement à attendre.

     

    - Ce lifting gouvernemental n’est-il, au final, que de la poudre aux yeux, ou prépare-t-on 2014 en haut lieu ?

    Je ne pense pas que ce remaniement soit un positionnement ou une préparation en vue de l’élection présidentielle de 2014. Ce scrutin ne se prépare pas deux ans à l’avance chez nous, mais tout se décide quelques mois avant, tout simplement parce que personne ne sait ce qui va se passer d’ici là. J’estime que le pouvoir tente de gagner du temps, de calmer l’opinion publique et les citoyens. Mais tente seulement, car il n’est pas évident qu’un simple colmatage puisse apaiser les tensions. Il ne faut pas oublier qu’il y a une grave crise de confiance entre le peuple et les gouvernants. Et seuls des actes pourront y remédier.
    Ces actes en question ne sauraient être une question de personnes à remplacer. Tant que le système n’est pas démocratisé et transformé dans ses fondements, le changement ne sera pas pour demain. Sous le gouvernement Ouyahia, un syndicaliste a été mis sous mandat de dépôt. Sous le gouvernement actuel, il a été requis une peine de prison ferme à son encontre. Et ce n’est pas un nouveau ministre de la Justice, par exemple, qui pourra faire que la justice ne soit plus aux ordres. Il exécutera les mêmes lignes. Le tout répressif ne disparaîtra pas.
    De même, les réunions nécessiteront les mêmes autorisations des autorités locales, les partis politiques devront toujours fournir à l’administration la liste des membres des directions régionales pour être «suivis de près». Le changement ne sera donc pas pour demain.

    Ghania Lassal
  • no moment

    Dilem du 03 septembre 2012

  • Gouvernement de “technocrates”, dites-vous ?

    Par : Mustapha Hammouche

    C’est à grands renforts médiatiques qu’on tente d’imposer à l’opinion publique une légitimité “technocratique” du “nouveau” gouvernement. (Le libertinage sémantique du discours officiel nous oblige au recours exagéré, mais inévitable, aux guillemets).
    Par quel procédé communicationnel transforme-t-on donc un gouvernement au moins aussi “politique” que son prédécesseur en gouvernement de “technocrates” tout en ne renouvelant qu’un cinquième des ministres ? Comme, avec ses relais officiels ou officieux, le pouvoir occupe l’essentiel des canaux de communication, il use de ce procédé de communication totale pour couvrir toute objection quant à la légitimité du (ou des) chef(s) qu’il nous a choisi(s). Le matraquage sémantique via les médias, relayé par une dose de complaisance de ce qui nous tient lieu de faiseurs d’opinion, fait passer un acte politique ou une personnalité, individuelle ou collective, pour ce qu’elle n’est pas. C’est là un traditionnel procédé du système algérien. Rappelons, pour l’illustration de la méthode, qu’en 1993, Zeroual, avant de devenir président de l’État, puis d’être élu président de la République, fut le premier ministre… civil de la Défense nationale, et qu’en 1999, Bouteflika fut d’abord candidat “du consensus”, sans précision des parties liées à ce consensus. Ce qui fait que sa candidature et son élection ne pouvaient  souffrir quelques contestations, celles-ci ayant déjà emporté le consensus. Aujourd’hui, un gouvernement coordonné par un ancien ministre, qui fut directeur de campagnes présidentielles et comptant une vingtaine de responsables et députés de formations politiques dont quelque quatre ou cinq chefs de parti, de petits partis, mais de partis quand même, passe pour un gouvernement de rupture : on rompt avec la “politique” et pour promouvoir la “technicité” !
    On brandit les diplômes de certains “nouveaux” ministres, alors que les ministres partis n’en étaient pas dépourvus ? Ceux-là ne pouvaient-ils pas prétendre à la qualité technocrate ? Et puisqu’il est question d’énarques, comme premier argument “technocratique”, signalons que le Premier ministre sortant était justement un transfuge de cette illustre école.
    Ce qui normalement le prédestinait à figurer dans un Exécutif de “diplômés”. Certes, certains membres du gouvernement sont issus de structures “techniques” et doivent principalement leur promotion à leurs qualifications professionnelles. Mais, comme pour nous rappeler que la compétence scientifique est toujours sujette au pouvoir politique, ils sont généralement affectés à des positions de secrétaires d’État auprès d’un ministre.
    La “techno” légitime rarement la “cratie”, même dans les fonctions techniques ! Enfin, n’est-ce pas la moindre des choses qu’en 2012 un ministre doive jouir d’un niveau universitaire, fut-il un ministre “politique” ?
    Même avec trois doctorats d’État, un gouvernement reste un gouvernement ; inutile d’en faire une académie pour ne pas avoir à expliquer l’incohérence politique, relevée par Louisa Hanoune, d’un gouvernement théoriquement composé sur la base des résultats d’une élection législative. Comme forme de désaveu de ce résultat, ce gouvernement, loin d’être “de technocrates”, n’est que politique.

  • Un passeport diplomatique pour les brigands et les criminels afin d’échapper aux poursuites judiciaires à l’étranger!!!!

     

    El Watan 06 septembre 2012

     

    Une parade vient d’être trouvée
    Passeport rouge pour les cadres

    Face au phénomène des poursuites judiciaires à l’étranger à l’encontre des cadres de l’Etat, une parade vient d’être trouvée.

    Les enfants, les épouses des anciens présidents de la République et des officiers supérieurs de l’armée bénéficieront du nouveau décret qui octroie des passeports diplomatiques à cette catégorie de personnes.
    De même que les secrétaires généraux des ministères et les parents des anciens présidents, leurs enfants, leurs épouses, leurs frères et sœurs, les anciens Premiers ministres, les ministres d’Etat, les cadres jouissant du titre de ministre, le directeur de cabinet du président de la République, le secrétaire général du gouvernement, son homologue de la présidence, les conseillers du président retraités et ceux qui ont occupé ce poste pendant sept ans.

    Cette mesure touche également le chef d’état-major de l’armée, le chef du renseignement et de la sécurité et les officiers supérieurs de l’armée. Ce passeport diplomatique garantit à son possesseur l’immunité, notamment lors des voyages effectués à l’étranger par cette catégorie de personnes.
    Plusieurs plaintes ont été déposées dernièrement à l’étranger contre des responsables algériens, la dernière en date concernant le général à la retraite, Khaled Nezzar, poursuivi par un tribunal suisse.

  • Réactions corrosives sur les réseaux sociaux

    REMANIEMENT DU GOUVERNEMENT

     

    Les réseaux sociaux, plus spécialement Facebook, ont collé à l’actualité encore une fois, en commentant largement la désignation d’un nouveau Premier ministre en la personne de Abdelmalek Sellal et la nomination d’un nouveau gouvernement. Insultes, commentaires acerbes, caricatures et blagues, visant aussi bien l’ancienne que la nouvelle équipe, alimentent ainsi la toile depuis deux jours. 
    F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) - «Bon débarras», «dégagez», «enfin débarrassés de vous» et autres commentaires corrosifs alimentent la toile depuis deux jours après le changement du gouvernement. Nouveau moyen de s’exprimer et de commenter les événements pour les internautes et plus spécialement les jeunes, les réseaux sociaux. Ainsi et juste après l’annonce de la nomination de Abdelmalek Sellal comme Premier ministre, la toile a explosé de commentaires de tous bords. Ce fut par la suite au tour des spéculations et de l’annonce de «rumeurs» ou d’informations «bien tuyautées», pour annoncer que tel ou tel personnalité allait être nommée à la tête de tel ou tel département. Certains, suivant en direct les chaînes nationales privées «briefaient» en direct leurs amis sur les nouvelles nominations avant d’être corrigés tout de suite après ou bien confirmés dans leurs suppositions. Ce sont toutefois Khalida Toumi, Boubekeur Benbouzid et Djamel Ould Abbès qui ont été les vedettes sur Facebook puisqu’ils ont monopolisé la plupart des statuts et des commentaires. Ces membres de l’équipe Ouyahia ont récolté les pires réactions des internautes qui ont multiplié les commentaires hostiles à leur égard à l’annonce de leur départ de l’équipe gouvernementale. «Les facebookistes» ont toutefois déchanté en apprenant que Khalida Toumi était maintenue à son poste de ministre de la Culture. Sur internet, le nom de sa remplaçante a même circulé pendant toute la journée de mardi. Benbouzid, désormais ex-ministre de l’Education, n’a pas été épargné par les commentaires dont le plus utilisé hier était «bon débarras». «Benbouzid quitte le gouvernement combien j’ai aimé cela ?», dira un groupe sur Facebook. L’on a aussi affublé le désormais ex-ministre de la Santé du même commentaire. Au premier, aussi bien les jeunes que les moins jeunes et les parents d’élèves lui imputent le malaise de l’école algérienne. Certains jeunes ont même expliqué leur échec au bac par l’incompétence des responsables. Insultes, commentaires acerbes, caricatures et blagues de toutes sortes, les amateurs de réseaux sociaux ont redoublé d’imagination pour exprimer un ras-le-bol et un malaise social par rapport à une équipe qu’ils considèrent comme perdante. Ils n’y sont pas allés de main morte pour critiquer les nouveaux membres du gouvernement puisqu’ils parlent déjà de reconduction des mêmes responsables et commentent en évoquant le «statut quo». D’autres parodient la nouvelle équipe gouvernementale en assurant qu’elle «promet plus de coupures d’électricité et d’eau, une nouvelle crise alimentaire et un autre fiasco diplomatique». 
    F.-Z. B.

  • on prend les memes et recommence:rien à changer

    Le reste sans changement ?

    Par : Mustapha Hammouche

    Des confrères plus qualifiés ont trouvé et trouveront encore des raisons à la pertinence du choix du nouveau Premier ministre. Il est vrai que, dans le contexte d’une tendance générale à la prévarication dans les secteurs à hauts investissements, celui qui sort indemne de scandales de corruption mérite d’être signalé. Mais ni cela, ni les réels progrès dans l’approvisionnement en eau potable, ni la bonhomie de la personne ne suffisent à résumer le sens politique d’une nomination.
    Sur ce plan, on observe d’emblée que le “raz-de-marée” organisé du FLN aux dernières législatives n’a pas influencé la décision du Président. Depuis la révision constitutionnelle de 2008, le pouvoir est organisé de sorte que l’Exécutif soit totalement “indépendant” du législatif, dont le rôle est de parapher les décisions du premier. Dans ce mécanisme, le gouvernement, à son tour, ne constitue une entité institutionnelle que lorsqu’il est réuni en Conseil des ministres et le Premier ministre servant de coordinateur pour les seules opérations interministérielles.
    Le ministre de la Santé a eu à le rappeler à Ouyahia quand, en octobre 2011, celui-ci l’interpellait très officiellement sur ses responsabilités dans le marasme du secteur : “Je suis le premier et l’unique responsable du secteur de la Santé. Il n’y a aucun différend entre le Premier ministre et moi. Il est désigné par le président de la République et moi aussi. Lui est chargé de la coordination entre les différents ministères. Et chaque ministre travaille selon une feuille de route définie par le président de la République”, répliquait Ould-Abbès.
    Tout le système, formellement finalisé avec la révision constitutionnelle de 2008, est basé sur ce faisceau d’obédience directe des institutions envers le Président. Il n’y a plus de fonctions politiques à prérogatives propres. Ni même de commis de l’État, puisque les instances d’arbitrage constitutionnel, monétaire, etc. sont réduites à un rôle d’exécution. Les organes-relais n’ont plus de prérogatives d’interprétation ou d’adaptation du “programme du Président” et, eux comme leurs subdivisions opérationnelles, attendent les instructions détaillées sur leurs tâches. Qui ne viennent pas toujours. Ce qui peut expliquer  la paralysie de la machine État et ce que le tout nouveau président de l’Assemblée nationale, lui-même, appelle un “état d’hibernation”.
    Peut-être que son efficacité exécutive servira à Sellal pour “mettre du mouvement dans le statu quo”, comme dirait l’autre, mais ce n’est pas là qu’il faut chercher les raisons de sa promotion. Pas plus que dans la configuration politique de la nouvelle Assemblée, dont la composante est, indépendamment des appartenances partisanes, formatée dans le moule qui fait des élus des exécutants. Elles se trouveraient plutôt dans sa pratique de la relation directe au Président, à l’occasion des campagnes électorales qu’il a dirigées.
    Comme un message d’un autoritarisme résolu, la première APN de “la réforme” doit cohabiter avec un Premier ministre qui n’a eu, ni à dévoiler ses convictions politiques ni à se soumettre au vote populaire. “L’objectif principal” de Sellal est, dit-il, “de poursuivre l’application du programme du président de la République sur le terrain”. Ce que faisait son prédécesseur. Un nouveau gouvernement donc, et le reste… sans changement ?

  • laisser l'accord jusqua extinction du peuple algerien, vous aurez le petrole pour rien

    Accord Algérie-UE : échec économique, succès politique !

    Par : Mustapha Hammouche

    Faudrait-il donc considérer la remise en cause de l’accord d’association avec l’Union européenne en 2002 et entré en application en 2005 comme une victoire nationale ?
    Sans être certains de bien traduire les termes des accords, nous pourrions résumer les effets attendus de cette convention à ceci : assurer, par le principe de réciprocité, des avantages tarifaires aux entreprises nationales capables d’exporter vers l’Europe ; inciter les entreprises européennes intéressées par le marché algérien à investir en Algérie et à s’impliquer dans des initiatives de partenariat avec les opérateurs locaux.  
    En déclarant, avant-hier, que “nous considérons que l’objectif assigné à ces négociations a été atteint et qu’il restait maintenant à valoriser cet acquis dans les politiques sectorielles, et particulièrement dans la stratégie de développement de l’entreprise algérienne”, Mustapha Benbada insinue que ce répit de trois ans pourrait suffire à la mise à niveau des entreprises algériennes et à porter la structure des échanges algéro-européens (hors hydrocarbures) à un niveau plus équilibré. Ce qui n’aurait pas pu se faire en quinze ans (2002-2017) pourrait donc se réaliser en dix-huit ans (en y ajoutant les trois années de sursis) !
    Seraient-ce les “politiques sectorielles” et “les stratégies de développement d’entreprises, ou leurs défauts”, qui seraient en cause dans le sous-développement industriel ? Non, il paraît plutôt clair que c’est le rapport de l’État au marché qui piège le décollage industriel et managérial de l’entreprise. Un État qui ne sait pas s’il est régulateur ou opérateur, si l’entreprise est un instrument de développement ou un acteur politique, a fini par livrer le marché à l’informel et à l’invasion des produits de contrefaçon… et l’entreprise à la fantaisie de la bureaucratie.
    S’agissant du second objectif de l’accord, là, non plus, le compte n’y est pas. Avec trois milliards et demi de dollars (dont un milliard dans les hydrocarbures) en cinq ans (2005-2009), on ne peut pas dire que ce fut la ruée des investissements européens en Algérie. Ensuite, la loi de finances complémentaire pour 2009 est venue définitivement décourager les velléités d’investissements étrangers, s’il en existait. De ce point de vue, l’accord est un échec en ce qu’il est contredit par l’état de l’environnement de l’investissement et le climat des affaires qui règne dans le pays. On peut toujours invoquer la mauvaise volonté des dirigeants et entrepreneurs européens, mais il faudrait alors croire que les affaires sont l’expression d’états d’âme de décideurs. Ou on a signé un mauvais accord ou on a signé un accord qui ne peut s’appliquer dans l’état de notre développement et dans l’état de la politique et de l’organisation de notre économie. En clair, l’échec était prévisible pour ceux qui pouvaient anticiper la politique économique nationale.
    À moins que ce ne fût point sa contribution au développement économique qui, à l’époque, avait motivé la recherche d’un tel accord. Et que cet accord fut voué à des objectifs strictement “politiques”. Ce qui nous éloigne des préoccupations de développement économique du pays. Certains régimes prospèrent en organisant l’échec du pays.

  • Journée internationale des victimes des disparitions forcées. Afin que nul n’oublie !!

     

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    Témoignage dédié aux sieurs Rezag Bara et Farouk Ksentini.

    Témoignage de la mère du citoyen B. Salim :
    B. Salim, 26 ans a été arrêté pour la première fois, vers 1 heure du matin. Ceux qui l’ont arrêté la première fois avaient un peu de Rahma (miséricorde) dans leur cœur. Ils portaient des tenues militaires. Ils nous ont fait très peur. Ils nous ont ordonné de sortir à l’extérieur. J’ai essayé de protester en disant : « Pourquoi, mes enfants, nous faites-vous sortir à l’extérieur alors qu’il fait très froid et qu’il pleut. Qu’avons-nous fait pour sortir à l’extérieur, dites-nous d’abord ce qu’on a fait. Regardez ce nourrisson de 4 mois, comment le faire sortir sous cette pluie battante ? »
    L’un des militaires nous dit alors de rester à l’intérieur de la maison. Les militaires montèrent à la chambre de notre fils. Ils lui intimèrent l’ordre de lever les mains en lui mettant le canon de leur arme sur son cœur.. Il n’a pas été frappé et on ne lui a pas passé les menottes. Les militaires avaient un minimum de Rahma, même si après, chez eux, ils lui ont passé de mauvais moments que seul Dieu sait. Pendant trois jours il a été torturé puis a été libéré. Il avait une fièvre de plus de 40°. Du sang coulait de sa gorge. On lui avait fait avaler de l’eau savonneuse.. Ses pieds avaient été troués par je ne sais quoi. Il cachait ses pieds de peur que je les vois.
    Au bout de 20 jours, ils sont revenus. Il était minuit. Les militaires ont fait des choses abominables. Ils sont montés dans sa chambre où il dormait et l’ont frappé avec un objet métallique. Nous ne savons s’il s’agit de coups de crosse ou autre. J’ai accouru et j’ai vu mon fils alors ensanglanté. L’armoire et les vêtements étaient tâchés de sang. Ils l’ont descendu, menotté et l’ont jeté au sol en le frappant. Ils ont fouillé la maison et ont pris tout ce qui leur plaisait, sans retenue aucune. Ils lui ont couvert le visage et l’ont alors sorti, pieds nus.
    Le matin, nous sommes allés le rechercher un peu partout Je me suis déplacé à deux reprises à Dely Ibrahim sans résultats. Là où on s’adressait, on nous disait qu’il n’était pas détenu chez eux.
    Lorsque nous nous sommes adressé au procureur de la République, on nous fit savoir que notre fils était en fuite et que la police le recherchait ( ! ! ! !).
    Comment pouvait-il être en fuite et recherché alors qu’ils sont venus eux-mêmes à la maison, l’on frappé, menotté, recouvert le visage et emmené ? C’est bizarre non ?
    L’Etat ne devrait pas faire des choses pareilles. A-t-il fait quelque chose ? Il y a la justice et la prison, s’il a fait quelque chose. Pourquoi les faire disparaître ?
    Ils avaient arrêté son ami intime, Benkhellil Rédha qu’ils ont incarcéré à El Harrach. Quant à mon fils il a été porté en fuite. Comment pouvait-il être en fuite, alors qu’il est sorti de la maison, menotté et le visage ensanglanté ? Tous les vêtements de l’armoire étaient tâchés de sang. Mes filles les ont lavés en cachette pour m’éviter de voir ce sang.
    Mon fils n’a soufflé mot lors de son arrestation et de son tabassage, malgré les violents coups reçus. Les militaires, je le répète, ont pris ce qui leur plaisait comme vêtements et objets. L’un d’eux a pris le Kawai flambant neuf de mon plus jeune fils que son père venait de lui envoyer de France. Ils ont pris aussi des chaussettes, de l’argent. C’est ça le gouvernement algérien ? Un gouvernement par principe, défend ses citoyens de l’injustice et non l’inverse, n’est-ce pas ?
    Ils ont frappé mon fils sur son lit alors qu’il dormait. Est-ce qu’il était en fuite ? Il était chez lui, il dormait. Pourquoi le frapper aussi sauvagement ? J’ai entendu les coups du rez-de-chaussée. Ils ont dévasté sa chambre. Ils l’ont pris dévêtu et pieds nus, la tête recouverte d’un survêtement. Il avait des difficultés à respirer.
    Je suis allé à Dely Ibrahim pour le rechercher. Je suppliais comme une chienne les policiers pour me renseigner. Je leur demandais seulement de me dire si mon fils était encore en vie ou non. Ils me répondaient à chaque fois que mon fils n’était pas détenu dans leur centre. Comment peut-on qualifier cela ? Est-ce de l’injustice ou non ? Pourquoi le frapper chez lui ? A-t-il fait quelque chose, Il y a la justice et éventuellement la prison pour le punir. Pourquoi le faire disparaître ?
    Je vous jure par Dieu l’Unique que les militaires avaient les yeux rouges, ils étaient saouls. Ils avaient bu. C’est ça le gouvernement algérien qui envoie des saoulards armés dans les maisons des citoyens ? C’est ça l’Algérie ? Où allons-nous comme cela ?
    Du temps de la colonisation, les soldats français ont fait beaucoup de mal aux algériens mais pas comme cela. Quand ils arrêtaient quelqu’un pour ses activités, il était frappé, puis mis en prison. On pouvait au moins aller le voir en prison et lui emmener le couffin.
    Ceux d’aujourd’hui enterrent nos enfants vivants. Quelle vie vivons-nous ? Il ne me reste plus qu’à mourir, en l’absence de mon fils que j’ai élevé durant tant d’années et qu’on m’enlève arbitrairement. J’ai souffert à élever et éduquer mes enfants, seule, en l’absence de leur père, émigré malgré lui, en l’absence de travail dans son pays. J’étais seule avec Dieu. Et on vient me l’enlever sans explications. De quel droit ? Quelle injustice de voir son fils se faire tabasser chez lui. A-t-il commis une faute ? Il y a la justice et la prison pour le punir. Mais le faire disparaître est une grande injustice commise contre les citoyens.
    Et ils viennent la nuit nous terroriser, à deux reprises, sans respect pour les bébés, les femmes et les vieux. Mes filles se sont évanouies…….

    (Salah-Eddine SIDHOUM. Archives personnelles.)

  • ils s'en foutent de l'algerie ,bien sur du peuple

    Ahmed Ouyahia annule deux réunions ministérielles importantes

     



    Palais du gouvernement2.jpg

     

    Ce pourrait être le signe d’un changement imminent au gouvernement. Les ministres ont été destinataires, mardi 28 août, d’un télex urgent signé par El Mehdi Nouari, le chef de cabinet du Premier ministre, les informant du report de deux réunions : la 65e session du Conseil national de l’investissement (CNI) et le Conseil national des participations de l’État (CPE). La session du CNI est repoussée au 4 septembre et la tenue du CPE, sous la présidence du Premier ministre Ahmed Ouyahia, est reportée au 6 septembre

     

    Aucune explication n’a été fournie aux membres du gouvernement sur les raisons de ces deux reports. Selon un membre de l’exécutif, des informations ont circulé dans les coulisses du Palais du gouvernement « sur un changement gouvernemental au courant de la première quinzaine du mois de septembre ». Une information difficile à confirmer car, souligne notre interlocuteur, « les ministres sont informés du changement à la dernière minute et souvent le jour même du remaniement ». Mais les suppositions vont bon train dans les bureaux ministériels, et pour certains, ces deux annonces pourraient aussi avoir un lien avec l’intention du président de la République de réunir un Conseil des ministres dimanche à la veille de l’ouverture de la session parlementaire. « M. Bouteflika a pris l’habitude de convoquer un Conseil des ministres avant l’ouverture de la session d’automne du Parlement et à la veille de chaque rentrée sociale. Pour le moment, nous n’avons reçu aucun fax de la Présidence. Mais cette thèse n’est pas écartée. »

     

     

     

    Les Algériens vivent au rythme des rumeurs sur un changement gouvernemental depuis les élections législatives. Ahmed Ouyahia a été donné partant une dizaine de fois cet été. Mais le changement attendu tarde à venir. Les citoyens n’ont eu le droit à aucune explication. Un mutisme officiel que le secrétaire général du FLN et représentant personnel du président de la République pourrait rompre dans les prochains jours.

     

     

     

    C’est en tous les cas ce qu’il avait laissé entendre à l'occasion de la présentation des vœux de l'Aïd el‑Fitr, le 23 août dernier, en promettant d’apporter des réponses sur des dossiers liés à l'amendement de la Constitution, la formation d'un nouveau gouvernement et la situation socio‑économique du pays. Une partie du voile sera peut être levée dès samedi, à l’occasion du déplacement du patron du FLN à Bordj Bou Arreridj, où il animera un meeting populaire.
  • La “réforme” et ses partis “choisis”

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Si vous voulez vous servir à la source de l’État rentier, créez un parti. Seule condition : votre parti ne doit ni aspirer à prendre le pouvoir ni se placer en opposition au pouvoir. Le mieux, c’est encore de consulter le pouvoir avant de demander son agrément par le pouvoir.
    Et si votre initiative sert à affaiblir une ambition qui commençait à agacer l’autorité absolue ou à se prendre pour une réelle force politique, vous êtes encore plus fortement encouragés à créer votre parti.
    Vous n’aurez même pas besoin de vérifier vos capacités politiques, on vous les inventera. Et s’il y a des doutes sur vos qualités morales et de gestion, on les dissipera. Dans la campagne de promotion du nouveau produit, la presse oubliera les reproches dont elle vous accablait et les conjectures qu’elle tressait sur votre responsabilité dans des projets échoués ou des malversations ébruitées. Même l’opinion publique se rangera à l’avis en vogue et la vox populi fera de vous, ancien ministre contesté,  un premier ministrable, voire un présidentiable. Et, la presse “indépendante”, toujours plus magistrale que la presse “dépendante”, du fait justement de son “indépendance” de papier, expliquera, par des démonstrations sans appel, que votre destin national n’est pas inéluctable.
    Hier, sommé de s’expliquer de ne pas avoir vu les forfaitures qui se nouaient autour du plus grand investissement de l’Algérie indépendante, Ghoul est aujourd’hui voué aux plus grandes responsabilités. Mieux, on ose même demander sa couleur idéologique à celui qui parvint au gouvernement par la vertu de l’entente entre le nationalisme autocratique et l’islamisme hégémonique. Comme s’il n’y avait aucun rapport entre la stratégie de la réconciliation et la formule d’alliance de gouvernement  !
    Qu’importe que le régime veuille peut-être aujourd’hui intégrer un “islamisme choisi” : cela changerait-il quelque chose aux convictions de l’heureux… élu, d’ailleurs trop bien élu ? Nos analystes, d’habitude instruits de la filière turque et méfiants devant le péril turc, confirment que Taj n’est pas un parti islamiste. Parole de son fondateur islamiste ! Tous les “partis de la réforme”, créés pour les besoins de l’étape actuelle du pouvoir, sont patriotes, démocrates, républicains, n’aiment que l’Algérie, mais rien qui puisse se décliner en “isme”. Ils sont apolitiques, n’ont pas été créés pour des ambitions politiques, mais des ambitions tout court. Ils sont prêts à porter les habits qui seront de mode. Pour revenir aux parages de la rente, pour certains, et pour ne pas s’en éloigner, pour d’autres. Pas besoin d’idéologie pour ça, pas même besoin de militants ; juste le parrainage du régime et la disponibilité de la presse, “indépendante” surtout, c’est-à-dire disponible pour tous.
    Maintenant, grâce à elle, tout le monde sait que le fondateur du dernier-né des partis “de la réforme” est “préparé” pour la présidentielle de 2014. Et pour être sûr que le chemin du Taj vers le couronnement ne souffrira aucune embûche, on nous atteste qu’Amar Ghoul a pris l’autorisation, ou peut-être l’encouragement, du président Bouteflika, avant de se lancer dans son projet partisan.
    “La réforme” est en marche. Elle semble d’une telle efficacité conservatrice !

  • no moment

    Dilem du 29 Aout 2012

  • Remaniement du gouvernement de Bouteflika : et après ?

     

    Par Le Matin DZ |

     

    On annonce, imminente, la désignation d'un nouveau gouvernement par Abdelaziz Bouteflika suite aux résultats du scrutin législatif du 10 mai qui ont "consacré" le retour en force au sein de l'hémicycle de l'ex-parti unique, le FLN.

     

    Abdelaziz Bouteflika: le maître du jeu

     

    Le suspense entretenu sur la nomination d'une nouvelle équipe gouvernementale semble conforter l'idée que celle-ci mettrait enfin fin à l'absence du chef de l'Etat de la scène politique nationale et que cette "nouvelle" équipe sera la solution à la vacance du pouvoir. Abdelaziz Bouteflika qui reste le maître du jeu, a plusieurs options. Selon les observateurs, trois solutions s'offrent au chef de l'Etat :

     

    1) Se permettre de reconduire l'essentiel de l'équipe gouvernementale avec à sa tête, l'actuel Premier ministre, Ahmed Ouyahia, patron du RND qui, après le FLN, a raflé la mise sur les sièges de l'APN. Le FLN et le RND qui en détiennent plus de 62% seraient ainsi confortés par un statu quo de l'équipe gouvernementale avec quelques nominations pour combler des postes vacants ou sur des secteurs jugés non stratégiques comme la culture, le tourisme…

     

    2) Maintenir l'actuel Premier ministre qui se chargera de nommer une nouvelle équipe en fonction de la nouvelle carte politique dessinée par les législatives. La nomination de ministres issus de la formation de Hocine Aït Ahmed, le FFS, qui s'est rallié en dernière minute, aux réformes et au scrutin législatif, n'est sûrement pas à écarter, et cela conforterait ses 21 sièges obtenus. C'est d'ailleurs ce qu'attend son secrétaire général, Ali Laskri, après la "purge" au sein de ses nombreux cadres entrés en rébellion. La nomination d’un ministre FFS serait une percée "notable" tant attendue par Bouteflika en Kabylie, région qui lui est fermée depuis le Printemps noir de 2001.

     

    3) Accepter la démission formelle d'Ahmed Ouyahia. Bouteflika nommera ainsi son nouveau Premier ministre lequel pourra reconduire ou non des ministres en place en octroyant quelques postes de secrétariats d'Etat aux têtes de listes de partis créés par Daho Ould Kablia qui a permis la dispersion des voix et une saturation "partisane" au profit du couple FLN/RND. La multitude des partis agréés par le ministre de l’Intérieur a soutenu mordicus les réformes de Bouteflika et certaines de ses formations pourraient être "récompensées" pour services rendus. 

     

    Mais cette dernière option n'est qu'une variante des deux précédentes dans la mesure où quelle que soit la variante, il n'y aura pas de changement politique. Bien au contraire, le raz-de-marée du FLN dans une APN encore plus soumise à Abdelaziz Bouteflika, conduit à un gouvernement sous l'ornière du chef de l'Etat. D’autant que la constitution de ce "nouveau gouvernement" (qui n'aurait de "nouveau" que le badigeonnage de la façade) a en ligne de mire les élections communales qui approchent. 

     

    Que Ahmed Ouyahia soit maintenu avec l’ancienne ou une nouvelle équipe, que soit nommé un "nouveau" Premier ministre, ce ne serait qu’un déplacement mineur dans un espace clanique commun : celui de Bouteflika et de sa cour.

     

    Le véritable changement n'est surtout pas dans les résultats de ces légistlatives et de tout scrutin législatif quel qu'il soit, encore moins dans la formation d'un gouvernement, mais dans l'éjection de tout le système politique qui en constitue le noyau dur. Dès lors, cette désignation d’un "nouveau" gouvernement n’est qu’une supercherie de plus, un "traquenard" tendu par un processus électoral corrompu et corrupteur.

     

    R.N

  • Algérie : cherche Etat désespérément

     

    Par Le Matin DZ |

     

    Jamais sans doute les municipalités et daïras algériennes n’ont été autant au cœur de la protestation citoyenne. Jamais sans doute l’Algérien n’a ressenti autant l’absence de l’Etat.

     

    Daho Ould Kablia remet le couvert pour les élections locales.

     

    Des dizaines de sièges de mairies et de daïras ont subi le courroux des contribuables en colère. Aux quatre coins du pays, ce sont des dizaines de rassemblements qui ont été organisés depuis le début de l’année pour dénoncer l’incurie des services de l’Etat. Coupures d'électricité, pénurie d'eau, cherté de la vie, chômage, insécurité, incendies, hôpitaux en manque de médicaments, etc. La cadastre des défaillances est long à évoquer.

     

    Les Algériens ne sont pas dupes, ils en ont marre de l’incompétence dans les services publics, des chaînes à rallonge devant les guichets des mairies, des bureaux de poste, des banques, etc. De la tchipa à payer pour le moindre papier. Les prix flambent, à la veille de chaque ramadan sans qu’aucun responsable n’y trouve une réponse. L’insécurité gangrène la société sans que la police pourtant hyper-présente n’arrive à l’annihiler. Des quartiers entiers de villes importantes sont devenus des coupe-gorges au grand dam de leurs habitants. Le commerce informel est en train de tuer l'officiel. Les pertes financières de l’Etat du fait de la formidable prolifération du commerce informel, étaient estimées en 2011, selon l'APS, à plus de 10 milliards d’euros par an. Une enveloppe faramineuse qui part dans les circuits souterrains sans gêner personne en haut lieu. Et que fait le ministre du Commerce ? Rien.

     

    L’établissement de n’importe quel papier d’état civil est un casse-tête. Il faut se lever aux aurores pour passer toute la journée dans une mairie pour se le faire établir. A l’heure d’internet et de l’informatique, ce triste état de fait est le signe de l’anachronisme qui règne dans les administrations et pourrit le quotidien des Algériens. La situation est connue, elle dure depuis des années, et aucune solution n’a été trouvée pour faciliter la vie des administrés. Le constat de "défaillance de l’Etat", notion onusienne pour désigner les Etats qui n’ont plus de prise sur le terrain, n’est pas loin.

     

    Il y a néanmoins une évolution notable dans ces mouvements de protestation à retenir. Les protestataires ne brûlent presque plus les locaux, ils préfèrent les fermer. C’est certes symbolique, mais cette action en dit long sur l’évolution de la conscience citoyenne des Algériens. 

     

    Est-on, pour autant, assez pertinents en haut lieu pour saisir la perche tendue par les protestataires ? On en doute. Car, au lieu de couper les branches mortes, les décideurs préfèrent reconduire leurs vieilles recettes. Au lieu de lancer de vraies réformes, on se cabre dans un ombrageux déni de la réalité. Au département de l'Intérieur on affiche une placidité à toute épreuve. Pas un cil ne remue devant les protestations. On laisse faire, tout en évitant tout débordement.

     

    Pour le moment, en effet, le seul souci du ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, c’est d’organiser les élections locales. Alors, après les dernières législatives et l’insignifiant taux de participation, le ministre de l’Intérieur est en train de réanimer toutes les formations politiques qu’il a agréées pour qu’elles occupent le terrain. Histoire de donner un improbable prolongement à la démocratie verticale mise en place depuis quelques années.

     

    Le petit théâtre des ombres va commencer. La cinquantaine de partis, sans profondeur sociale, sans base militante, composés de fats et d’opportunistes pour qui le seul objectif est la perspective du partage de sièges et de prébendes, va meubler la scène politique pendant quelques semaines, le temps que le pouvoir siffle la fin de la récréation.

     

    Un nouveau raout électoral se prépare, avec de "nouveaux élus" qui, nous le craignons, ne feront pas mieux que ceux qui sont actuellement contestés.

     

    Hamid A.

  • Amnesty installe sa section à Tizi Ouzou

    Défense des droits de l’homme

    Par : Rubrique Radar

    C’était hier, lundi, qu’a été installée la section locale d’Amnesty International dans la wilaya de Tizi Ouzou, à sa tête Mohamed-Ameziane Bachtarzi. Ce rendez-vous s’est déroulé en présence de quelque 230 personnes notamment des adhérents de la maison des droits de l’Homme de Tizi Ouzou où s’est déroulée la cérémonie, de la section d’Amnesty International à Alger et des représentants du mouvement associatif. Selon Mohamed-Ameziane Bachtarzi : “Cette section a pour mission d’intervenir dans le cadre de la défense des droits de l’Homme et de sa dignité partout dans le monde, avant de divulguer certaines lignes entrant dans son programme d’action, déjà en vue, comme la défense et la protection des civils syriens, sachant bien que cette section ouvre le droit, ce qui caractérise d’ailleurs sa vocation, d’intervenir hors de nos frontières”.

    source:liberté dz

  • ALGERIE:Catastrophes “ordinaires”

     

    Par : Mustapha Hammouche

    L’Algérie brûle. 21 000 hectares sont partis en fumée entre le 1er juin et le 11 août, selon le directeur des parcs, de la faune et de la flore. Bien avant, c’était plus de 25 000 hectares pour le directeur des forêts. Et plus tôt déjà, c’étaient 75 555 hectares pour la Protection civile.
    Le spectacle d’enfer d’un territoire qui brûle, d’une nature et d’une culture qui se consument  se transforme en chiffres malléables dans les bureaux. À chacun ses feux de forêt. Les grands parcs naturels — Djurdjura, Chréa... —  et les massifs forestiers — Khenchela, Skikda, Jijel… — brûlent ; des vergers sont carbonisés, en Kabylie notamment, et le responsable de la flore et la faune rassure : “Nous sommes encore très loin de la superficie moyenne de la période 1962/2007”, établie par le Centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes, et “qui se situe dans une fourchette de 40 à 60 000 hectares”.
    Alors qu’on se demande pourquoi n’y a-t-il pas encore un Conseil des ministres pour concevoir une réaction à la hauteur de la tragédie économique et écologique, on apprend que nous avons encore de la marge en matière d’incendie. Le Conseil des ministres peut, donc, retourner à sa sieste estivale. De toute façon, d’autres catastrophes ordinaires n’arrivent pas encore à faire réagir les impassibles institutions nationales : les prix à la consommation qui triplent pour certains produits (navet, citron), la route qui atteint le record de huit à neuf victimes par jour, la rentrée scolaire qui pose déjà un problème de salles de classe…
    Pour les autorités, les prix qui flambent inquiètent sûrement plus que la forêt qui s’enflamme. Car les forêts qui brûlent ne poussent personne à manifester. C’est à peine si les complaintes des paysans et des arboriculteurs qui y ont laissé leur gagne-pain parviennent jusqu’à nous. Les routes meurtrières, non plus, ne provoquent point d’émeutes. Ou si ! Des protestations locales qu’on tait avec une pose de dos d’âne. À Montréal, des riverains viennent d’obtenir une décision de pose de dos d’âne sur une rue adjacente à la trente-cinquième avenue après… vingt-deux ans de procédure. En Algérie, on en met partout, parce que les véhicules automobiles, les deux-roues et les piétons peuvent circuler sur la même voie.
    La forêt et la route sont ingérables, parce qu’on ne sait pas qui est en charge d’y faire régner l’ordre. Qui de l’agriculture, de l’environnement ou de la Protection civile est chargé de la protection des territoires boisés et cultivés contre le feu ? Qui des travaux publics, des transports, de la police et ou de la gendarmerie est en charge de protéger les usagers, légaux et illégaux, de la chaussée contre l’accident ?
    Faute de cahiers des charges précis, la catastrophe permanente tourne au concours de communication : pour une même réalité, à chacun ses chiffres et à chacun son discours.
    La forêt et la route ne font pas penser à un ministre. Contrairement à l’électricité, par exemple, dont la tutelle dut annoncer des investissements pour parer aux futures coupures de courant. Mais là où il y a le feu et la mort, on ne perçoit pas d’inquiétude officielle.
    Peut-être que le sang-froid des autorités s’explique par le fait que ces catastrophes “ordinaires”, pour destructrices qu’elles sont, ne suscitent pas d’émeute.

  • Quand Bouteflika dresse Al Qaïda contre l'Algérie...

     

     

    Par Le Matin DZ |

     

    L'ultimatum que vient de fixer l'organisation terroriste du Mujao affiliée d'Al Qaïda au Maghreb islamique à Alger, sommée de libérer sans plus tarder ses membres arrêtés à Ghardaïa, est la conséquence de la politique de la concorde civile et de l'impunité du chef de l’État algérien, Abdelaziz Bouteflika, largement accordées aux terroristes...

     

     

    L'organisation terroriste le Mujao vient de fixer un ultimatum de cinq jours à Alger pour la libération de ses trois membres dont l'"émir" algérien, Necib Tayeb, bras droit de son compatriote Abdelmalek Droukdel, à l'expiration duquel elle menace d'exécuter les quatre diplomates algériens qu’elle détient toujours en otage après en avoir libéré trois.

     

    Depuis juin dernier, ce chef "spirituel" considéré par les autorités algériennes dans les années 1980 comme une notable de la ville de Tamanrasset, très influent sur les élus locaux impliqués dans la répression contre le mouvement indépendantiste des Touaregs, a été l'interlocuteur privilégié d'Abdelaziz Bouteflika, à Alger, pour une solution politique "négociée" avec Al Qaïda au Maghreb islamique qui occupe le nord du Mali.

     

    Or, le Mouvement de l'unicité du jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) qui a revendiqué les deux attentats kamikazes de Tamanrasset et de Ouargla contre les sièges de la gendarmerie de ces deux wilayas de l'extrême sud algérien, a négocié, avant tout, avec le chef suprême des armées, Abdelaziz Bouteflika, alors même qu'il détenait les sept diplomates algériens qu'il avait enlevés à Gao, au nord du Mali. Deux atouts pour Al Qaïda au Maghreb islamique qui, après les "émirs" du GSPC, graciés, le Mujao a été l'hôte de Bouteflika dans le contexte des festivités du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie.

     

    A Berriane, dans la wilaya de Ghardaïa, les forces de sécurité qui ont arrêté trois de ses membres influents, dont l' "émir" algérien, Necib Tayeb, recherché avec Abdelmalek Droukdel dont il est le bras droit, depuis 1995 et condamnés à mort par la justice algérienne, ont, en fait, contredit toutes les allégeances du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, devant ce groupe terroriste du Mujao dont il admire et vénère le chef "spirituel" au point où, lors de toutes ses rencontres au sein de l'Union africaine dans la perspective d'envoi d'un continent des forces armées de la Cédéao pour libérer le nord du Mali des griffes d'Al Qaïda, l'envoyé spécial de Bouteflika, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, cite ce chef "spirituel" du Mujao, Iyad Ag Ghali, comme une personnalité incontournable dans la recherche du "dialogue" au lieu de l'option militaire.

     

    L'ultimatum que cette organisation terroriste résolument affiliée à Al Qaïda au Maghreb islamique, fixé à Alger, suite, donc, au démantèlement d'un de ses groupes à Ghardaîa, le 15 aout dernier, s'adresse directement à Bouteflika en lui insinuant les termes du contrat passé avec elle, en menaçant les autorités militaires algériennes et la vie des otages qu’elle détient.

     

    L'armée algérienne, mise à genoux par Abdelaziz Bouteflika qui caresse dans le sens du poil Al Qaïda au Maghreb islamique, comme il n'a eu de cesse de le faire depuis 1999 à l'endroit du GSPC de Hassan Hattab, perd sa légitimité et sa crédibilité dans la lutte antiterroriste. C'est la raison pour laquelle, l'arrestation des trois terroristes du Mujao survenue accidentellement à Berriane, dans la wilaya de Ghardaïa, se retourne non contre Al Qaïda mais contre Abdelaziz Bouteflika qui est ainsi mis devant le fait accompli. Il n'a de choix que de libérer les membres du Mujao au risque de signifier un camouflet à ses forces de sécurité. Mais il ne le fera qu'en trouvant une parade qui lui permet de sortir indemne des négociations.

     

    Le pouvoir algérien ne peut mener une lutte antiterroriste quand bien même serait-elle payante quand le Premier magistrat du pays la contrecarre en négociant avec l'organisation terroriste de l'"émir" Necib Tayeb arrêté qui, plus est, à Berriane, en Algérie.

     

    R.N.

  • Algérie: Les islamistes, les nationalistes, et autres lampistes...

     

     

                                                  
                    
     
                   Je crois qu'il serait ardu de faire un état des lieux de la scène politique en Algérie. Parce que dans la réalité, il n'y a pas de scène politique,  si ce n'est une certaine agitation, dont les ressorts sont tout ce qu'on voudra, sauf politiques, dans l'acception noble du terme. 
    Grosso mode, et pour faire simple, l'Etat algérien est une mafiocratie, très bien organisée, et qui a mis à son service tous les mécanismes institutionnels, et toute la société dite civile du pays.
    Les pouvoirs, quels pouvoirs ?
      
               Le législatif, dont on sait de quelle façon sont élus ses députés et ses sénateurs, comment il fonctionne, et les lois scélérates qui sont à son actif, ne peut en aucun cas être qualifié de pouvoir. C'est le trompe-l'oeil le plus caricatural qu'on puisse imaginer. 
      
                     Le judiciaire n'est pas mieux loti. Totalement inféodé à l'oligarchie qui dirige le pays, il se distingue par son extrême docilité, et pire encore, par la corruption débridée qui le ravage. 
      
                     L’exécutif est peut-être le seul pouvoir qui mérite son nom,  non pas parce qu'il exécute les lois votées par le législatif, mais les oukases que lui transmettent les vrais décideurs de ce pays. 
      Il est la façade la plus visible du pouvoir, mais la façade seulement. Il est chargé aussi, parce qu'il faut bien que ce pays fonctionne, un tant soit peu, du côté technocratique des choses, puisqu'il faut bien qu'il y ait de l'eau lorsqu'on ouvre le robinet, du courant électrique quand on appuie sur l’interrupteur, des routes, des trains, une administration qui fonctionne tant bien que mal. 
    Derrière lui se tiennent les vrais maîtres du pays, qui lui font faire ce qu'ils veulent. Parmi ses missions, la plus importante est de gérer la paix sociale, ou plutôt de l'acheter. C'est ainsi qu'une part de la prodigieuse manne financière lui est confiée, pour colmater les fissures qui se font jour dans l'apathie des masses populaires. Il est donc chargé de distribuer des crédits à une partie de la jeunesse, d'augmenter les salaires des membres des services de sécurité, de faire construire des logements, de gérer le Big Bazar qui se tient sur les trottoirs, d'injecter des devises étrangères dans les circuits de l'import-import, et d'une manière générale d'entretenir l’anesthésie générale qui maintient la jeunesse dans l'hébétude. Pour permettre aux maîtres de ce pays, de vaquer en toute quiétude au pillage.

    Mais qui sont ces maîtres ?  
      En fait, et depuis que les prix du baril ont flambé, et que l'Algérie s'est mise à engranger des sommes colossales d'argent, plus de mille milliards de dollars en une douzaine d'années, la structure du pouvoir s'est beaucoup transformée. Ce n'est plus cette junte, constituée d'une douzaine de généraux, qui a tout le monopole de la décision. Il s'est aggloméré autour d'elle une foule d'acteurs de premier plan. Nous pouvons affirmer, je crois, que le noyau de ce régime est désormais constitué de plusieurs chefs de l'armée, dont ceux du DRS continuent d'être les principaux décideurs, du chef de l'Etat, dont la gestion de la caisse commune lui a permis de devenir le pater-familias, de membres de sa famille, particulièrement l'un de ses frères, et de nouveaux riches connectés à des puissances supranationales. Le fait nouveau est que cette nouvelle conformation, d'un même régime, a mis fin à une certaine dualité qui a fait fureur, pendant le premier mandat du Président, et la première partie du second, entre le clan présidentiel et les chefs du DRS. Il y a toujours quelques frictions, entre les uns et les autres, entre les différents clans, mais elles ne sont plus structurelles, si je puis dire. Elles ne sont plus dictées par une lutte au leadership, mais juste par des différends sur le partage de la rente. Aujourd'hui, il semble que le clan présidentiel ait pris un certain ascendant, mais les forces sont très équilibrées. La suprématie du Président Bouteflika ne s'est imposée que pour des considérations pratiques, et très vénales. Parce que c'est lui qui tient les cordons de la bourse. Il est devenu une sorte de parrain, qui distribue les parts du butin aux uns et aux autres. Il délimite notamment les brisées, les monopoles non dits, les grosses commissions sur l'armement, les nominations aux représentations étrangères, l'attributions des grandes lignes de crédit, et autres gros privilèges du genre. Il semble que ce soit son frère Saïd qui gère, sur le plan pratique, ces attributions que le régime a consenti aux Bouteflika. Sinon, hormis donc quelques petits accrochages, communs à toutes les familles, il n'y ait pas entre les uns et les autres de conflit majeur.
      L'intrusion des lobbies financiers est le seul facteur réellement important dans cette nouvelle reconfiguration. Jusqu'à ces dernières années, ces nouveaux milliardaires étaient le plus souvent des prête-nom, au mieux des associés, des généraux et de leurs parentèles. Mais leurs fortunes, qui se chiffrent en milliards de dollars, les services qu'ils peuvent rendre, et leur proximité avec des partenaires étrangers très importants, ont fini par les propulser à un rang de membres à part entière dans la prise de décision. Quoique ! Puisque certaines attributions continuent d'être la chasse gardée de certains généraux et du clan présidentiel, comme la désignation des Ambassadeurs, par exemple. 
    C'est cela, d'une façon lapidaire, la scène politique algérienne.

    Les partis politiques, quels partis ?

                  Les autres vitrines politiques, comme les partis et la société civile, d'une manière générale, sont confinées dans un rôle de simples figurants. Tout ce qui est demandé à tout ce beau monde est de faire du vent. Et ils  le font très bien. Puisqu'ils réussissent à donner le change, à faire croire qu'il y a une vie politique dans ce pays. Le récent feuilleton du FLN, autour de Belkhadem en est l'illustration la plus tonitruante. Celle du MSP, des remises en cause du leadership dans les autres partis, et des scandales qui éclatent par-ci, par là, sont de la même veine.

      L'islamisme peut sembler échapper à ce vaste consensus. Mais ce n'est qu'un leurre. Une fausse impression. 

      D’abord parce qu’il n’y a pas un islamisme, mais des islamismes. Trois, principalement.
     Les salafistes...
                     Celui des Salafistes, qui croient pouvoir restaurer le Califat universel, maître du monde, et Ombre de Dieu sur terre, est un courant d’idées qui ne repose que sur des chimères, dont tout un chacun sait qu'elles n'ont aucune chance de pouvoir se réaliser.
    Cette mouvance, la seule  qui dispose d’une vraie base militante, même si celle-ci fluctue en fonction de ses succès, est cependant redoutée d’une partie importante de la société, qui craint de devoir abdiquer sa vision d’une société moderne, et de sa liberté de conscience. Les leaders de ces mouvements savent que leur succès relatif est conditionné par l’extrémisme qu’ils affichent. C'est leur seul fond de commerce. Ils sont, toutes proportions gardées, comme les extrêmes-droites occidentales.    
      Pour garder leur charisme, ils sont contraints de puiser dans les réserves de rejet de l'autre, de le stigmatiser, de multiplier les harangues puritaines et outrancières qui leur rallient le plus gros de leurs troupes.
      Ce projet est techniquement irréalisable. Il ne pourra jamais, à mon sens, se cristalliser en un véritable modèle de société, autrement que par la manière forte. S’ils prennent le pouvoir, ces Salafistes se trouveront face à une levée des boucliers qu’ils ne pourraient réduire que par la force brutale. Et il est objectivement plus facile à un régime comme le nôtre, plutôt qu’à un éventuel régime salafiste, de se maintenir à la tête de la société par la violence. Parce que, dans le cas algérien, le régime alterne la corruption des masses avec la répression. La répression seule ne pourrait tenir qu’un temps. Or, si le salafisme recourt à la corruption de masse, en supposant qu'il prenne le pouvoir, et qu’il ait les moyens de corrompre les foules, il serait  en contradiction flagrante avec ses postulats les plus essentiels. Et ce sera sans compter avec l’environnement international qui agira sur lui, pour le pousser à des extrêmes qui lui seraient fatals.  
    L'islamisme qui bouffe...                     
                   Le second est l’islamisme-maison, ou l’islamisme domestiqué, comme c'est le cas du MSP, par exemple.  Dont Boudjera a dit que Dieu a recommandé de se faire de l'argent, et de ne pas craindre de l'étaler. Verset à l'appui. Contrairement aux Salafistes, ses adeptes s’habillent en complet veston, et ils revendiquent un islam qu’ils disent adapté à la modernité. Sous le prétexte d’entrisme, ils disent vouloir changer le système de l’intérieur, en s’y ménageant une petite place, et en jouant du facteur temps pour prendre la totalité du pouvoir. A ce moment seulement, disent-ils, pour faire patienter leurs électeurs, ils pourraient envisager une application graduelle de la Charia. C’est un courant qui a été totalement assimilé, et dont le régime   a corrompu les leaders. Il faut dire qu’ils ne demandaient pas mieux. Sa seule base militante est constituée de gros, moyens et petits trabendistes. C’est l’archétype même de l’hypocrisie, érigée en théorie sociale. L’islam est pour ce courant opportuniste un juteux fond de commerce. Ses leaders savent qu’ils ne pourront gouverner que s’ils font acte d’allégeance au régime dominant, et qu’ils s’en font la vitrine, quitte à y perdre toute crédibilité. C’est ce qu’ils firent, sans se faire prier, et c’est ce qu’ils continuent de faire. La mangeoire est leur Mecque.
    Le Néo-islamisme...
                  Le troisième courant islamiste, le plus intéressant, et le seul viable à mon avis, est celui de l’islamisme qui se revendique de la démocratie. Mouvement élitiste, composé majoritairement d’universitaires, il est le pendant des démocraties chrétiennes. L’idéal politique qu’il prône est d’adopter sans réserve tout ce qui est positif dans les démocraties occidentales.  Ce courant est le plus craint du régime. L'affaire Dhina procède de cette logique.
     
      Il préconise, mais avec beaucoup de prudence, d’adopter les grands principes démocratiques occidentaux, tels que la séparation des pouvoirs, le suffrage universel comme seule source de légitimité, le respect des Droits de l’Homme, hormis ceux liés à l’homosexualité et aux droits d’héritage de la femme, et surtout de susciter un large débat autour des grandes questions relatives à l’application de la charia, tels que les châtiments corporels, la polygamie, la liberté de conscience, et autres sujets du genre. Elitiste par excellence, il n’a pas de base militante importante. Ce qui le contraint à ne pas couper le cordon ombilical avec la mouvance salafiste. Il rejette la laïcité en des termes très plausibles, en affirmant que c’est un concept né d’une conjoncture donnée, dans une société donnée, dont le parcours historique l’a amenée naturellement à séparer la religion de l’Etat, et que ce concept n’est pas applicable en l’état pour les pays musulmans. Les théoriciens de ce courant soulignent que dans l’histoire occidentale c’est l’Etat, l’empire romain, qui a installé le rôle de l’Eglise dans la société, pour pouvoir mieux s’en servir, alors que dans celle des musulmans, c’est la religion qui a installé l’Etat, le Califat, pour en faire un outil autant politique qu’éthique de la gestion sociale.     
      Ils affirment que le modèle occidental peut-être partiellement transposé dans les sociétés musulmanes, tant que son contenu ne soit pas  susceptible d’aller à contre-courant du parcours historique propre à la nation, ni d’entrer en conflit avec l’identité musulmane. Cette approche repose principalement sur des considérations civilisationnelles. Elle est d’autant plus intéressante qu’elle ne recoure pas au clivage systématique, à la théorie de l’affrontement, chère aux salafistes, mais au contraire, à une étroite collaboration entre les civilisations, pour l’avènement d’une nouvelle société mondiale, où l’humanité apaisée, pourra vivre en harmonie, sans ethnocentrisme mais sans mimétisme. 
      Le discours de cette mouvance insiste sur le fait que le système démocratique occidental, même s’il est le moins mauvais de ce qui existe, ne peut donc être importé dans sa globalité, et il considère, que par bien des égards, le système occidental est une démocratie vidée de sa substance initiale, que c’est une démocratie dégénérée, dont les adeptes ont oublié le sens premier, celui qui est censé permettre à tous les hommes de vivre en harmonie, sans qu’une minorité parmi eux n’opprime tous les autres, par des moyens de plus en plus sournois. Les leaders de ce courant de l’islamisme politique se servent de la déliquescence des mœurs en occident pour stigmatiser ceux parmi les démocrates les plus radicaux, si je peux dire, qui tissent eux-mêmes les liens qui vont servir à les ligoter, dans des systèmes complexes où le modèle devient l’antithèse de leur propre idéal, où la valeur absolue consiste à ne pas se laisser régenter par une quelconque valeur ; et où les valeurs qui avaient cours pendant les générations précédentes sont perçues comme autant de carcans qu’il faut desserrer.
      Cette mouvance, une sorte de néo-islamisme, qui se cherche encore, tente de bâtir une doctrine fondée sur les grands principes démocratiques, qui ne soient pas en contradiction avec le Coran. Une vsion islamiste qu'ils voudraient délestée délicatement des commandements les plus anachroniques de l’islam. Et c’est précisément là que les idéologues de ce courant butent. Ils craignent de divulguer leur pensée à la multitude, parce qu’ils savent qu’ils pourraient provoquer une levée des boucliers chez des fidèles qui continuent de croire que la Charia est valable en tout lieu et à toute époque, et qu’elle doit être appliquée dans ses moindres dispositions.     
      Autant dire qu’il sera très difficile à cet islamisme là de s’imposer sur la scène politique sans ruser, et sans procéder par étapes. Ce qui serait source de déviation, d'accommodements,  où la  politique politicienne prendrait le dessus. Ce Néo-islamisme, parmi les autres mouvements islamistes, demeure, à mon sens, le seul conforme à une vision d’une société libérée de ses lourdeurs et de ses mythes réducteurs, tout en restant attaché aux valeurs qu’il souhaite ériger en principes fondateurs. Mais il ne s’assume pas, et louvoie.  
      Il s’obstine à ne pas couper les liens ambigus qui le lient au mouvement salafiste intégriste, et il prône un système économique ultralibéral, c'est-à-dire ancré au système financier dominant. Ce qui sera rédhibitoire, dans les prochaines années, pour des populations qui chercheront à se libérer d’un système économique en fin de ressources. L’avenir sera aux courants de gauche, et même d’extrême-gauche, profondément humanisés néanmoins, qui ne rejetteront ni les valeurs de démocratie vraie, ni celles spirituelles et religieuses.
                 
    Les autres...                    
                  Je ne m’étendrai pas sur les mouvances laïques algériennes, qu’elles soient de gauche ou de droite. Elles ne peuvent pas, de toute façon, se déployer en l’état des choses. Elles n'ont pas de véritable ancrage dans la société. Leurs adeptes, même s’ils sont dans une logique qui se défend, ont une vision importée en kit, qu’ils croient pouvoir transposer sur une société qui attend juste qu’on lui greffe un concept dont elle ne comprend rien, puisqu’elle n’en a vécu aucune des vicissitudes qui ont amené des pays comme la France à adopter la laïcité. 
            La laïcité, en Algérie, pourrait devenir envisageable si les Algériens avaient vécu une phase théocratique, foncièrement, et institutionnellement théocratique. C’est cela je crois, qu’à voulu expliquer le sociologue  Addi Lahouari, quand il parlait de régression féconde. Si les élections  qui avaient donné la victoire aux islamistes du FIS n’avait pas été annulées, les Algériens auraient vécu un processus politique qui les aurait peut-être convaincu de la nécessité de séparer la Mosquée et l’Etat. La laïcité se serait imposée en tant qu’impératif démocratique, et non pas comme une coquetterie intellectuelle.
                                           
         Je ne m’attarderais pas davantage sur les projets d’autonomie, ou de fédéralisme, sur la base des appartenances ethniques, parce qu’en l’occurrence ce serait contre-productif et tout à fait inadapté aux exigences vitales que nécessite la situation du pays.  Contre-productif, parce que cela ne ferait qu’aggraver les dissensions ethniques qui ont été envenimées par le régime, et cela ne règlerait rien, parce que la crise est autrement plus profonde, et complexe, pour que l’on prétende la régler par un tel découpage.  
                                      
        Les autres partis politiques en Algérie ne représentent rien. Ce sont des coquilles vides. Ou plutôt des tonneaux vides. Partis dits nationalistes et qui ne sont rien d’autre que des ramassis de profiteurs, pendus aux lèvres de leurs maîtres, ils continuent à exploiter le filon de la révolution algérienne, et ils tournent comme girouettes au vent. Ils sont les seuls à ne pas savoir qu'ils sont exécrés de la population. La fraude électorale est le seul recours qui leur permet de continuer à faire du vent.
     
       La foule des autres petits partis que le régime a laissé émerger, et qui se résument souvent à leurs propres dirigeants, sont des boites à fric, qui permettent à ces derniers de se faire de petites situations. Ce sont de vulgaires pique-assiettes. Il y a même un parti qui se dit Trotskyste, qui a réussi la gageure de se comporter à l’exact contraire de son discours, et dont les leaders passent leur temps à grappiller ce qu’ils peuvent, pour les camarades, pour la famille, pour les vieux jours.
      
               Dans cette grosse bouillabaisse, qui n’a de politique que le nom, il y a un parti de gauche, qui aurait pu s’imposer sur la scène, et rallier à lui un grand nombre d'Algériens. Le régime a réussi à le circonscrire, et même à en faire un parti-maison. L’attrait de la mangeoire a été le plus fort. 
     
                Sinon, c'est le vide ! Il y a bien quelques vagues initiatives, ici et là, qui tentent d'exister, mais elles se perdent dans un océan d'indifférence. L'heure est à la grande bouffe. Et tout le monde se marche dessus, pour tenter de grailler quelques restes. Et cela durera tant qu'il y aura de l'argent. Le jour où il n'y en aura plus, il faudra se planquer. Parce que c'est toujours le plus petit qui se mouille.

    D.Benchenouf

  • Algerie: fermeture absolue

    Au pays des fermetures

    Par : Mustapha Hammouche

    Les marchands de légumes ont déserté les marchés et les boulangers ont fermé boutique pendant et après l’Aïd. Cela a ému les Algériens. Jusqu’au gouvernement qui a décidé, dit-on, de préparer une loi de service minimum alimentaire et jusqu’à l’Union syndicale des commerçants qui lui a reproché de ne pas l’avoir fait plus tôt !
    Pourtant, cette union commerçante a, comme à chaque occasion, théâtralement émis le communiqué qui appelle ses adhérents au minimum déontologique. Mais comme la société en est encore à un syndicalisme corporatiste, l’orientation a été, comme prévu, sans effet.
    Le magot amassé pendant les trente jours du Ramadhan autorisait bien quelques jours de congé pour l’Aïd et le lendemain de l’Aïd.
    Le client ? Mais ce n’est pas pour lui qu’on fait des commerces ! Il achètera ce qu’on voudra lui vendre, quand on voudra le lui vendre et au prix auquel on le lui vendra.
    C’est cette relation de sujétion du consommateur au distributeur de détail, notamment en matière alimentaire, qui rend possible cette grève d’une semaine des marchands des  fruits et légumes et de boulangers. Et qui fait que l’étonnement national de cette fois-ci étonne.
    Fallait-il qu’on lui ferme la cambuse pour que l’Algérien s’offusque de cette facilité nationale à baisser les rideaux. Depuis l’Indépendance, on ne fait que fermer : les salles des fêtes, les cinémas, les jardins et parcs publics, les bibliothèques, à commencer par la bibliothèque municipale d’Alger, fermée parce que trop près du Palais du gouvernement. Et, bien sûr, les bars dont l’éradication constitue apparemment une tâche de rédemption spirituelle en même temps qu’une tâche de sauvegarde culturelle nationale. Mais les Algériens n’ont jamais manifesté pour qu’on leur ouvre des parcs et des jardins, des théâtres, des cinémas, des bibliothèques, des stades, des piscines ou même le Club-des-Pins.
    De toute manière, même dans leur façon de manifester, ils ferment. Les mairies, les daïras, les routes, les… bars. Le consensus national bigot n’ayant pas de pitié pour le buveur, nécessairement impie et dépravé, c’est la pétition la plus populaire : celle qui soutient la demande de fermeture d’un débit d’alcool. Espérons qu’à l’heure torride de galérer dans la quête des bouteilles d’eau industrielle, devenues introuvables, les adeptes de la tolérance zéro alcool auront eu une pensée pour les amateurs de bière contraints parfois à de longs trajets pour prendre leur verre à des prix souvent prohibitifs.
    Qu’il soit puissant ou dominé, l’Algérien est un “fermeur” né. Quand il est puissant, il s’enferme, il ferme son domicile, son bureau, les rues qui y mènent. Au paradis des entreprises de clôture, d’ouvrages barreaudés, de gadgets de sécurité, le top est d’habiter un périmètre résidentiel fermé. Les moins puissants ferment boutique ou ferment les guichets. “C’est fermé !” telle est la réplique la plus prisée des agents de sécurité, postes avancés de l’inaccessibilité. Les impuissants, quand ils sont mécontents, ferment l’administration du coin, l’autoroute qui passe près de chez eux.
    En cinquante ans de verrouillage soutenu et solidaire, ne nous reste-t-il que les échoppes de pain et de patates à fermer ? Et à ouvrir ?


  • no moment

    DIlem du 27 Aout 2012

  • Algerie :industrie ou trust de la corruption

    La CNCPPDH et la corruption

    Par : Mustapha Hammouche

    Il a fallu cinq ou six mois pour que la CNCPPDH se résolve à rendre public le rapport 2011 sur les droits de l’Homme remis au président de la République à la fin du premier trimestre 2012. À moins que l’on ait attendu cette fin d’été caniculaire, éloquente quant au déficit de gestion politique du pays, pour autoriser la commission à diffuser son procès-verbal. Mais s’il ne révèle rien qui ne soit connu d’une gestion ruineuse, le rapport est accablant quant à une faillite politique, économique et sociale que la rente n’arrive plus à masquer.
    Il faut croire que Farouk Ksentini a fini par renoncer à toute ambition politique pour assumer enfin un rapport qui renferme des vérités établissant le fondement politique des fléaux qui sanctionnent l’économie du pays et hypothèquent ses chances d’amorce de développement.
    Il est, ainsi, significatif que la CNCPPDH appelle à une lutte “effective et sans relâche” contre la corruption, posant, pour la première fois dans un document, la présomption que la lutte contre la corruption n’est pas effective et qu’elle n’est donc que fictive.
    Mieux, la commission précise les modalités d’encouragement et de protection des castes autorisées à l’enrichissement par la corruption : elle consiste en ce que la sanction ne menace que des personnes “secondaires”. Si l’État venait à se résoudre à une lutte “effective” contre ce fléau, celle-ci devrait toucher, aux termes du rapport de la CNCPPDH, même les hauts fonctionnaires exerçant dans les hautes institutions étatiques.
    Pour l’heure, “la volonté politique” ne suffit pas face à “une administration dirigée, aux différents échelons et dans une large mesure, par des personnes pistonnées, imposées ou cooptées qui sont au service de leurs propres intérêts et de ceux de leurs ‘’bienfaiteurs’’ et non au service exclusif du peuple”.
    En d’autres termes, la commission établit que la hiérarchie administrative a fait de l’État un instrument au service des intérêts de ses dirigeants “pistonnés, imposés et cooptés” et de leurs “bienfaiteurs” qui ont le pouvoir — politique — de nommer de hauts cadres. Même si le document concède que “la volonté politique pour ancrer les droits de l'Homme dans la vie quotidienne des citoyens existe”, il bat, ici, en brèche cette concession. Le système est conçu pour servir les intérêts des castes avant l’intérêt du peuple.
    Pire, “les fonctions au service des institutions de l’État sont devenues une source d’enrichissement et un moyen de servir des intérêts privés”. Ainsi, le détournement politique des prérogatives fonctionnelles au profit de l’enrichissement personnel et clanique a fini par diffuser cette culture prédatrice à l’ensemble de la société ; celle-ci a “miné le tissu social” et “essaimé dans l’ensemble du territoire national” et a fini par détruire les valeurs fondamentales du travail, de la compétence, du savoir, de la crédibilité et de la citoyenneté en Algérie, explique le document.
    Qu’importe que ce document préserve “la volonté politique”, réduite d’ailleurs à “un discours politique” et “de bonnes intentions” (qui) à eux seuls ne suffisent pas.
    Le rapport confirme l’origine politique de la pratique de la corruption en Algérie et confirme que nous sommes bien dans le cas d’un État soumis, dans son fonctionnement, à la production de la corruption.

  • no moment

    DIlem du 26 Aout 2012

  • Documentaire: Le Secret des 7 Soeurs - Le Temps des Mensonges


    Documentaire: Le Secret des 7 Soeurs - Le Temps... par MinuitMoinsUne

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    Pétrole - Le règne despotique des 7 soeurs 2_3 par Lywest

  • L’Emir du Qatar : « Israël doit être félicité pour toujours vouloir la paix

     

    « On ne peut pas blamer

    Le câble écrit précisément : « Les dirigeants israéliens doivent représenter le peuple d’Israël, qui lui-même ne peut pas faire confiance aux arabes. C’est compréhensible explique l’Émir puisque les israéliens ont été menacés depuis très longtemps ».

    Selon le document, l’Émir a dit à Kerry que le moment était venu pour installer une paix israélo-arabe, et que, à son avis, la meilleure façon d’atteindre ce but était pour Israël de rouvrir les négociations avec la Syrie via la médiation turque.

    « Selon le Qatar, le moment est venu d’aller à Damas. Le gouvernement syrien peut aider les extrémistes arabes à faire des choix difficiles, mais seulement si les États-Unis, dont la participation est essentielle, arrive à convaincre la Syrie d’entamer de nouvelles négociations et soutient les efforts de médiation de la Turquie entre Israël et la Syrie », rapporte le câble classé secret.

    « La Syrie pourrait être sevré de son principal allié iranien » car « elle n’a nulle part où aller » a déclaré al-Khalifa.

    L’ Émir du Qatar a également dit que son pays « pourrait pousser le Hamas vers la paix ». Bien que « le Qatar n’accepte pas l’idéologie du Hamas, nous pourrions jouer un rôle précieux en tant qu’intermédiaire » a-t-il dit.

    Il a poursuivi en disant « que le monde arabe croit avoir battu Israël avec le Hamas à Gaza et le Hezbollah au Liban, les israéliens devraient être félicités pour avoir le mérite de toujours vouloir aller vers la paix ».

    « Quand on pense que beaucoup dans la région estiment que le Hezbollah a conduit Israël hors du Liban et que le Hamas a fait de même depuis cette petite bande de terre appelée Gaza, il est effectivement étonnant de constater que les Israéliens veulent encore la paix ». Cependant, toujours selon l’Émir, « la région est encore loin de la paix ».

    Le Qatar a rompu ses relations avec Israël au début de 2009, en réponse à l’invasion israélienne de Gaza. Depuis, on estime que les relations secrètes sont au plus haut niveau. D’ailleurs un autre câble cite le chef de la division Moyen-Orient du ministère israélien des Affaires étrangères, Yaakov Hadas, affirmant que les discussions avec le Qatar en vue de renouveler les relations bilatérales officielles commencent à porter leurs fruits.

    « Le Qatar a d’ailleurs invité Hadas à Doha pour discuter de la réouverture de la mission israélienne dans le pays », a déclaré le câble. « Les Qataris ont besoin de comprendre qu’ils ne peuvent pas s’attendre à coopérer avec nous sans accepter la réouverture de notre mission là-bas ».

    Alors, qu’en pensez-vous, nous mettons cet article pour confronter les points de vue, pour faire débattre, car comme il s’agit d’une révélation Wikileaks, c’est toujours intéressant de voir ce que pense tel ou tel politique hors caméra.

    Réponse excellente de Barbouch Rachid : « Les déclarations de Hamad Ben Khalifa sont connues de tout le monde arabe. Cet émir arrivé au pouvoir grâce à un coup d’état passe pour être un grand traître. Sur facebook, des dizaines de milliers de Qatariens appellent à son renversement.

    Bon à savoir : Au Qatar, le multipartisme est interdit par la constitution. Le pouvoir est aux mains d’un seul homme. Les opposants au régime finissent dans des cercueils, croupissent dans des prisons à vie ou pour les plus chanceux sont mis en résidence surveillée. Sa chaîne Al Jazeera fut longtemps le porte-parole de l’ex terroriste numéro 1 Oussama Ben Laden dont elle avait l’exclusivité dans la diffusion de ses discours haineux. »

    source:

    http://www.egaliteetreconciliation.fr/L-Emir-du-Qatar-Israel-doit-etre-felicite-pour-toujours-vouloir-la-paix-9232.html

  • Visite secrète de l’Emir du Qatar en Israël

     

    L’Emir du Qatar Sheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani a rendu une visite secrète en Israël, bien que Doha et Tel Aviv n’entretiennent pas de relations politiques, révèle une vidéo.

    L’Emir qatari et sa délégation ont également rencontré plusieurs responsables israéliens haut placés.

    Parmi les sujets discutés entre Sheikh Hamas et Tzipi Livni, la signature d’un nouveau contrat d’exportation de gaz et la rédaction de manuels scolaires qatari par des experts israéliens.

    Le Qatar et Israël ont une convergence de points de vue au sujet du programme nucléaire de l’Iran. Doha a systématiquement soutenu Tel Aviv contre l’Iran.

    Le Qatar pourrait également aider Israël dans le cas d’une attaque militaire contre les installations nucléaires iraniennes.

    Visite secrète de l'Emir du Qatar en Israël par Super_Resistence

  • La fin politique du soldat Ouyahia ?

     


    Par Le Matin DZ 

     

     

    Selon des sources sécuritaires, la tombe de la défunte mère de l’actuel chef de gouvernement, Ahmed Ouyahia, a été profanée la veille de la fête de l’Aid, dans le cimetière familial en Haute Kabylie.

     

    • Quel avenir politique pour l'inamovible chef de gouvernement Ahmed Ouyahia ?

     

    Le corps n’a pas été exhumé, cependant la tombe porte des marques de destruction. L’enquête pour retrouver les auteurs de cette profanation inqualifiable a été confiée à la police scientifique de la gendarmerie nationale. Selon la première lecture, cet acte odieux apparaît comme un règlement politique ciblant le chef de l’Exécutif, qui rappelons-le est en perte de vitesse depuis le scrutin du 10 mai dernier.

     

    Si aucune information n’a filtré sur les auteurs de ce saccage abominable, la piste de villageois qui auraient commis cette profanation est écartée. Ce forfait porte un message politique destiné à la seule personne du chef de gouvernement.

     

    L’avenir d’Ouyahia qui a  joué son va-tout au cours de ces dernières années pour plaire au président Bouteflika, est de plus en plus sombre et obscur. Oublié par la presse dont il occupait ordinairement l’essentiel de l’actualité, honni par de larges pans de la société pour ses décisions impopulaires, de plus en plus contesté au sein de sa famille politique au RND et lâché par l’armée dont il fut longtemps le chouchou, la vie politique de grand commis de l’Etat semble désormais terminée.

     

    Déjà, depuis quelques semaines, des langues indiscrètes le donnent pour partant. De plus en plus, on parle de son successeur à travers la personne de Amar Ghoul qui nous dit-on aurait pris sa place auprès des puissants généraux de l’armée.

     

    Il faut dire qu’au cours de ces dernières semaines, pour rendre moins douloureux ses échecs répétés, le président de la République a donné en pâture, à la vindicte populaire, son chef de l’Exécutif pour justifier l’incapacité de l’Etat a prendre les choses en main.

     

    De l’enfant prodigue du système, il devient le coupable idéal auquel on veut faire porter le chapeau et la responsabilité de la faillite de l’Etat. Mais ne dit-on pas lorsque l’on veut abattre son chien, on l’accuse de rage.

     

    Désormais à découvert sur tous les fronts, Ahmed Ouyahia aura-t-il assez d'audace et d’aptitude pour rebondir sur la scène politique ?

     

    Saïd Radjef

  • La baraka de l'argent sale

    Par Le Matin DZ |

    "Qu’es-tu esclave, si ce n’est une âme portant un cadavre et un setier de sang ?"

    L'argent sale est dans tous les circuits de l'économie.

    D’où viennent les richesses qui ont financé la révolution industrielle alors que nos arrières-arrières-arrières grands-parents n’étaient que de pauvres bougres survivant à peine aux produits d’une terre ingrate sujette aux caprices des saisons ? Dans son livre Les Nouveaux Pouvoirs, Alvin Toffler se pose la question et y répond : il provient de l’argent sale. Un argent trempé dans le sang des guerres génocides de l’esclavage de la colonisation du banditisme pirateries et moult barbaries. Petit à petit ce pain béni perdait son pourpre devenait rose et finissait plus blanc que le blanc de la lessive à la Coluche. Il faut donc croire nos vieux quand ils évoquent la malédiction des aïeux. En Italie, c’est la maffia qui est en train d’acheter les bijoux en or des Italiens ruinés par la crise pour blanchir son pactole. Demain, les grands mécènes de l’humanité seront les argentiers "nettoyés" d’aujourd’hui. En 2008, d’après un rapport sur la richesse mondiale, la banque Merrill Lynch estimait à 95000 individus, (à peu prés la population d’une petite ville de chez nous) qui possèdent 13000 milliards de dollars (à peu près le PNB des USA) soit un quart du capital des 6, 7 milliards d’humains (2). Qui sont ces nababs ? Qu’ont-ils faits pour rafler tout cet argent et faire de ce 21e siècle un tremplin vers le suicide et la mendicité ?

    On peut chercher en vain dans ces "novas" un humaniste, un savant, un sage, un être qui mérite que des millions de personnes s’appauvrissent pour l’enrichir parce qu’il les a sauvés d’une  maladie, d’un génocide, d’une catastrophe naturelle, a inventé quelque chose, écrit un livre, trouvé des astuces pour adoucir leur vie. En 1962, les biens d’un Algérien se limitait à un hammam, un café maure, un lopin de terre, quelques louis en or, en somme une modeste aisance fruit d’un dur labeur. A la fin du régime socialiste de Boumediene censé traiter tout le monde à égalité et réparer les injustices du colonialisme, qui avait les moyens d’investir dans une économie révolutionnaire" qui s’ouvrait au capitalisme ? Au bled des Mille et une Nuits sans le charme de Shahrazade, le génie n’a pas besoin de sortir de sa bouteille pour offrir sa baraka.

    Qui est capable aujourd’hui de financer l’après-pétrole sinon ceux qui ont amassé des fortunes colossales en catimini sans payer un dinar aux impôts, ceux qui ont pris le pétrole pour un héritage familial, ceux au-dessus des lois qui ont détourné des sommes colossales et qui ne seront jamais inquiétés ? Des flen et felten qui veilleront à transmettre leur magot à leurs rejetons qui joueront le même rôle auprès des nôtres. Sans oublier d’ajouter à la liste dorée tous ces émirs repentis reconvertis dans les affaires grâce aux récompenses étatiques. Demain quand les turbulences dans le désert s’essouffleront, la drogue le rapt la terreur auront fait d’un Aqmi et de ses descendants riches comme Crésus, la politique saura reconnaitre les siens en leur ouvrant ses portes et pourquoi pas le fauteuil du Raïs.

    Que voudra demain le fils ou le petit-fils d’un garde communal qui mendie aujourd’hui la réévaluation d’une misérable pension en faisant corps avec le pavé. Partout et de tout temps, la richesse a été à l’origine d’une injustice d’un meurtre d’un vol. Les sociétés primitives ont commencé à tout partager à égalité quand l’un a voulu prendre la part de l’autre, bonjour les problèmes. Mais jamais le mariage de la politique et de l’argent n’a si bien fonctionné qu’avec l’explosion des moyens de communication. Aux USA, en France, les milliardaires financent les élections des leaders à répétions gauche-droite, ce qui explique cette paralysie face à la crise causée par les riches et payée par les pauvres. Les réunions internationales  se font entre potes à la mode de chez nous :  blabla mangeaille  et bye-bye. C’est compliqué de scier la branche quand elle soutient la main. Obama en fin politicien rêvant de réélection n’en a jamais douté lui qui a dépensé pour se faire élire plus qu’aucun président américain avant lui.

    Quand la télé nous annonce avec fierté qu’une enquête officielle vient de prouver que les plus grandes banques américaines, c'est-à-dire mondiales, ne s’embarrassent d’aucun principe universel pour dépolluer l’argent mafieux, elle défonce des portes qui n’ont jamais existées. Si des anges étaient aux commandes, des quatre coins cardinaux, on verrait leurs ailes depuis belle lurette. Quand nos dictateurs déposent leurs milliards en Suisse, un pays occidental démocratique où les lois veillent à l’honnêteté des avoirs des autochtones, qui aura l’idée saugrenue de dire à ces étrangers qui dépouillent leur peuple et provoquent la famine, l’émigration, le terrorisme, les guerres civiles en un mot la pagaille partout : "D’où ? Comment ?" Tout est légal, la démarche les lois les contrats, un enchantement une harmonie beethovenienne. Il faut donc penser  à revoir les leçons idiotes apprises à l’école. Toujours, le méchant est puni et le bon est récompensé. La réalité c’est qu’on peut  voler un bœuf puisque c’est celui qui n’a même pas su voler un œuf qui va payer. Il faut changer l’éducation de nos enfants comme on l’a fait avec les jouets : des poupées Barbie aux filles et des armes aux garçons. Une jeunesse déboussolée par nos contradictions qui mènent à la drogue, la criminalité, la prostitution, le suicide, la violence, comme l’a souligné le grand conseiller en éducation William Classer. Il faudrait que la qualité première du texte soit la franchise à l’image de l’Histoire qui ne reconnait que le verseur de sang comme héros.

    Par exemple quand on parle de la 2eme guerre mondiale et de l’extraordinaire résistante des Anglais face au bulldozer allemand, on pense à Churchill qui a prédit que les guerres à l’avenir ne se feront pas avec des muscles mais avec de l’esprit. Le Sir était bien placé pour  jouer au devin car en réalité la victoire de sa gracieuse majesté n’a été possible que grâce à un seul homme, Alan Turing, l’homme au cerveau mécanisé qui a inventé l’ordinateur pour déchiffrer tous les messages nazis. Non seulement il n’a pas été récompensé, ni enrichi, ni porté en héros mais emprisonné, contraint au suicide avec une pomme au cyanure parce qu’il était homo et athée. Les hommes qui contribuent vraiment au bien de l’humanité par leur génie leur labeur leur sacrifice n’ont pas le temps de penser à l’argent encore moins d’amasser des fortunes et revendiquer une célébrité bien  méritée. Chez nous, celui qui a découvert notre pétrole a fini assassiné dans une sordide chambre d’hôtel en 1950. Le géologue Conrad Killian envoûté par la beauté de notre désert est l’"inventeur" du pétrole algérien. Il le découvre et précise même les endroits : "Je vois dormir des milliards de barils de pétrole, dans un vêtement de sable du Sahara… des coffres-forts enterrés." Les Français l’ont pris pour un illuminé et sa carte au trésor a fini entre les mains des Anglais et Américains.

    En ce qui concerne l’or noir de la partie orientale du Sahara, le Fezzan, on a crée une Libye indépendante afin de l’arracher aux Italiens. Conrad n’a pas fait sa fortune encore moins celle de la populace algérienne et libyenne mais celle de Standard Oil of New Jersey et des roitelets made in bled. Il est loin 1929 où la crise a mis 3 mois pour faire le tour de la planète maintenant en quelques secondes tout est contaminé. Il n’y a plus de cloisonnement qui ralentit la catastrophe. Ajouter un milliard aux milliards existants de la cagnotte ne changera pas la vie d’un homme, ça n’a même pas de sens pour les calculs de son cerveau, de ses fantasmes les plus fous, mais par contre ça multiplie le déséquilibre tout autour, ça génère les conflits, ça donne au paradis son infernal instabilité. On le voit dans le monde des stars de la finance, du foot, du cinéma… dès que le salaire devient mirobolant les performances se dégradent et le mental en pâtit. Les grands banquiers récoltent des bonus pour fabriquer des bulles au lieu de régler avec courage une crise qui dure depuis 1929. Leur astuce, s’accoquiner aux politiciens pour faire des lois afin de s’assurer légalement de la "culpabilité" de ceux qui payent la facture sans avoir aucune responsabilité dans le désastre.

    Dans le monde arabe, c’est encore plus complexe puisqu’on a hérité de tous les tares sans aucune expérience bonne ou mauvaise que celle de la docilité. Dans ce bouillon d’ogresse, on se demande comment le mouvement des "Indignés" peut montrer son petit pouce et se faire entendre. Car les situations anormales qui durent peuvent modifier nos gènes, c’est le prix Nobel de neurobiologie 1997, Victor Ransome qui l’a démontré. En enlevant à des chats une masse de matières grise en forme d’amande, l’amygdale cérébrale qui contrôle les sensations chez les mammifères, il a constaté que ceux qu’ils n’avaient pas opérés ont fini par acquérir les mêmes symptômes que les vrais cobayes  simplement en cohabitant avec eux. Cette expérience révèle la facilité à transformer en légumes des êtres vivants équilibrés. On le constate de jour en jour cette atrophie qui envahit notre cerveau apparemment intact. Être honnête n’est plus à la mode, ça effraie ça isole, ça démolit. Mais la morale dans la gouvernance ne relève ni du romantisme, ni de la peur divine mais bien de la survie de l’espèce humaine. Aucune civilisation n’a tenu sans une certaine éthique et n’a survécu à sa perte. Les barbares n’ont réussi à démolir l’empire romain que quand il a commencé à pourrir de l’intérieur.

    Châteaubriant affirme : "Les catastrophes terribles n’ont jamais manqué de suivre la corruption des mœurs. Dieu a peut-être combiné l’ordre physique et moral de l’univers de manière qu’un bouleversement de ce dernier entrainât des changements nécessaires dans l’autre."     

    Mimi Missiva

    (1) Epictète

    (2) Pascal Boniface (Comprendre le Monde)

  • Amar Ghoul, symbole de l’impasse politique en Algérie



    Il symbolise à lui seul toutes les tares de la politique. Ministre des Travaux publics, Amar Ghoul a géré de manière désastreuse le projet de l’autoroute Est‑Ouest. Le dossier est aujourd’hui symbole de la corruption en Algérie. Le projet symbolise aussi le travail mal fait. À peine ouvertes à la circulation, certaines parties de l’autoroute sont déjà partiellement fermées pour travaux. À plusieurs reprises, Amar Ghoul n’a pas hésité à mentir aux Algériens sur les délais de livraison, repoussant à chaque fois l’échéance de réalisation du projet, sans justification ni excuses. Il n’a en outre jamais voulu s’expliquer, ni devant la justice, ni devant l’opinion publique, sur les accusations de corruption dont il fait l’objet.

    Homme politique, il symbolise l’engagement intéressé puis la trahison. Membre durant plusieurs années du MSP qui l’a envoyé au gouvernement, il quitte son parti sans états d’âme. Là encore, aucun mot. Aucune explication pour ses "frères" militants du parti islamiste. Il fonde un nouveau parti, le Taj, une formation qu’il présente aujourd’hui comme « nationaliste » et « non islamiste ». Son projet ? Avoir un parti pour crédibiliser son retour prochain au gouvernement. Face aux hésitations du MSP à participer au prochain gouvernement, le pouvoir a trouvé la solution : encourager Amar Ghoul – sur lequel pèse une forte menace de poursuites judiciaires dans l’affaire de l’autoroute Est‑Ouest – à créer son propre parti, avec l’espoir de crédibiliser sa participation à l’exécutif. Un précédent qui rappelle celui de la création du RND en 1997.
    Vouloir s’appuyer sur un homme comme Amar Ghoul pour crédibiliser le prochain gouvernement illustre l’ampleur de l’impasse politique dans laquelle se trouve le pays. Le pouvoir sait qu’il ne peut plus compter sur l’ancienne génération de dirigeants, usée par des années d’échec. Il refuse de s’ouvrir sérieusement sur la société pour capter de nouvelles compétences intègres mais exigeantes. Il veut miser sur une catégorie intermédiaire d’hommes politiques, comme Amar Ghoul. Des hommes qui ne font partie ni de la première catégorie ni de la seconde. Après avoir bien pris le soin de les fragiliser pour mieux les contrôler.