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LES PRATICIENS DE SANTE', DONNEZ VOTRE AVIS. - Page 29

  • D’In Amenas à Rustenburg, en passant par la rente

    Par : Mustapha Hammouche 

    Les encouragements présidentiels n’ont pas été, avant-hier, d’un grand secours au “onze” algérien, à Rustenburg. Ni les promesses de primes fédérales, qui pourraient dépasser le million de dollars pour les joueurs, ni celles, dix fois plus élevées, de Nedjma — qui s’arrange toujours pour être là où flotte le drapeau — n’auront pas été assez motivantes pour que notre équipe surpasse celle de la Tunisie. À côté, les Tunisiens venaient enfin d’encaisser une prime de 15 000 euros que l’État leur devait depuis leur qualification, aux quarts de finale de la CAN… 2012 ! Ce n’est pas la bousculade de la Coupe du monde de 2010, où les contributions fusaient de toutes parts (Nedjma, Coca-Cola, Puma, Sonatrach, Cevital, Kia, Peugeot, et l’on en oublie certainement), mais, à un tel tarif, les joueurs de Tunisie font figure de smicards devant les nôtres qui, en plus d’être gâtés par le Trésor public, suscitent, à chaque échéance, la cohue des sponsors devant le vestiaire des Verts. Une chose semble sûre : s’il y contribue peut-être un peu, l’argent ne fait pas la réussite d’une équipe nationale. Les Tunisiens ne pourraient alors y parvenir, n’en ayant pas les moyens par les temps qui courent. L’argent motive, mais, apparemment, seulement jusqu’à un certain point. Après, et conformément à la loi économique de l’utilité marginale, il peut provoquer l’effet inverse : celui de pourrir l’esprit du bénéficiaire. Qui perçoit, alors, ce qui est censé représenter la récompense de son effort, comme un tribut qui lui est dû. Le sponsor et la fédération paient le privilège de la signature du joueur. Le club, aussi, car notre championnat est conçu comme un univers d’échange de stars, et ce, malgré la médiocrité du niveau technique général, une médiocrité telle que le football local n’est qu’à peine représenté dans la sélection nationale, au lieu d’en être le pourvoyeur essentiel. L’usage politique qu’en fait le pouvoir explique sa prodigalité budgétaire envers l’équipe de football seule. À côté, ce même pouvoir ne s’est pas soucié de la suspension de la compétition de handball durant plus d’une année. Mais pour le handball, combien de divisions… de tifosis ? À cet empressement politique, s’ajoute le sponsoring “patriotique” : celui qui atteste du nationalisme et de la “citoyenneté” des entreprises parce que celles-ci affichent leur soutien aux “couleurs nationales”. On l’aura remarqué à l’occasion de la lamentable expérience de “professionnalisation” du championnat national : le monde des affaires est plus disposé à sponsoriser le sport qu’à investir ! L’image à prix réduit, mais pas le risque financier ! Étrange paradoxe, aussi, que cette réalité : dans un pays qui endure un niveau tragique d’évasion fiscale, on enregistre une forte propension au sponsoring. Du football, bien sûr. Et non pas d’autres sports, d’autres arts ou d’autres bonnes actions. En Algérie, le financement philanthropique ne profite qu’aux candidats qui sont sûrs de gagner, et aux footballeurs, même s’ils sont beaucoup moins sûrs de gagner. On ne va tout de même pas se soucier du salaire d’un parachutiste ou de celui d’un agent de sécurité de base pétrolière : vivants, ils sont contraints à l’anonymat. C’est justement ce que l’on voulait : que Rustenburg nous fasse oublier In Amenas. Pour le moment, c’est raté. M. H. musthammouche@yahoo.fr

  • Novembre plus fort que ton wahhabisme !


    Par Maamar Farah
    Au-delà du «destin commun», de la «fraternité maghrébine» et de tout le miel diplomatique, pouvons-nous comprendre qu’il y a un danger extrême et une menace sérieuse et imminente qui nous viennent de Libye et de Tunisie ?
    Il ne s'agit nullement de remettre en cause ces liens, ni cette fraternité, mais de comprendre une fois pour toutes que les groupes armés libyens, ainsi que les terroristes tunisiens, n’ont qu’un seul et unique objectif : attaquer l’Algérie pour une normalisation à la... syrienne ! Là-bas, dans l’un de ces pays préfabriqués et qualifiés par Boumediène d’Etats «microscopiques», le grand concepteur de ce plan maléfique, Hamed, attend la bonne nouvelle : que l’Algérie rejoigne le rang des peuples mendiants qui lui tendent la main ! Se peut-il que cet allié de Tel Aviv soit ignorant à ce point de l’histoire de ce peuple qui a vaillamment résisté à la France coloniale et à l’OTAN ? Si tu n’as pas entendu parler de l’ALN, ouvre alors tes grandes oreilles : peut-être que les canons qui tonnent pour éliminer les traîtres et les mercenaires te diront que l’esprit de l’ALN est toujours vivant chez cette jeunesse algérienne qui empêchera ton wahhabisme réactionnaire d’altérer l’esprit révolutionnaire de Novembre !
    maamarfarah20@yahoo.fr
    «Tu ne trouves pas dépassé ce “patriotisme” ringard ? Il n’y a que tonton Lekhmissi qui continue de te lire en chantant l’hymne national. Et il est remonté contre Sihem Lavabo : elle te lit en répétant cet air footballistique horrible en l’honneur d'un pays imaginaire : l'Algiré !»
    Tata Aldjia

  • Le changement grâce à la Katiba de «Boubou», non merci !

    Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com

    France. Lutte contre le chômage et relance de l’industrie. Florence Cassez a un plan ! Il ne s’agit pas ici de défendre Abdekka ou de lui trouver des circonstances atténuantes, Dieu m’en préserve. Et si ce n’est Dieu, alors les djinns ! Non ! Il s’agit juste de revenir sur le côté dramatiquement cocasse de cette nouvelle alliance à 11 qui exige par la voix de son porteparole… Soltani, de Bouteflika de «dégager». Ah ! La belle alliance dont Boubou, le lecteur multicartes de marc de café, serait le communicant officiel. Ça donne une idée du niveau d’opposition. Et je n’y joins même pas les intermittents du spectacle politique, de la caravane partisane qui sillonne le pays là où on lui demande d’aller, au gré des saisons et de la praticabilité des routes. Le summum du drame comique, c’est lorsque le même décodeur de H’rouz remet sur le tapis l’histoire du survol de notre espace aérien par les avions français et demande des explications au Palais d’El-Mouradia. Wallah que c’est tout de même fantastique les parcours individuels en Algérie ! De l’amulette, de l’œuf cassé et de la lecture du jaune d’œuf, à la remise en cause du survol de notre espace aérien par des escadrilles étrangères ! Comme dirait l’autre, dans son arabe inimitable «Wa Kouli chay’in moum’kin», tout est possible, finalement ! Bouteflika qui devrait dégager parce qu’un Soltani l’aurait exigé et obtenu, inaâl bouha alors la transition tant attendue. C’est presque tentant d’apporter son soutien au châtelain en pareilles circonstances ! Eh ouais ! Boubou qui serait derrière le dégageage d’Abdekka, c’est littéralement l’Amstrad qui voudrait se substituer au MacBook pro écran 15 pouces, Retina I7 cadencé à 2,6 GHz ! Avec tous les défauts du monde attestés, certifiés et collés au châtelain, ce n’est tout de même pas un décodeur d’amulettes qui va «leadershiper» le dégageage de Boutef’. Ca serait proprement incestueux. Et je nous souhaite des lendemains aussi bien débarrassés d’Abdekka que de Soltani. Allez, la bataille pour le changement, je suis naturellement pour, mais qu’on me laisse au moins le loisir de choisir derrière qui me ranger et marcher vers cet objectif. D’ailleurs, un jour, peut-être, certains de la famille démocratique reviendront-ils s’expliquer sur cet étrange épisode qui les a vus assis en rangs d’oignons à boire littéralement la décoction de «limogeage d’Abdekka» préparée et livrée par l’obscur exorciste. Le changement, oui, mais pas à ce prix-là tout de même ! Se donner comme porte-parole du changement Boubou, d’autres l’ont déjà fait. Je rappelle que des groupes terroristes composés d’universitaires, de docteurs d’Etat en physique étaient dirigés par des tôliers, des vendeurs d’herbes, de plantes médicinales et de condiments. Attelage hétéroclite qui a conduit ensuite à la société «bazarisée» qui nous accable aujourd’hui. Très franchement, et sans animosité aucune pour les herboristes, ce n’est pas cela mon rêve de changement et de société nouvelle. Allah Ghaleb ! J’aime à savoir clairement derrière qui je m’aligne pour mener ma révolution. Et m’enrôler ainsi dans la katiba de Boubou, non merci ! Je fume du thé et je reste éveillé à ce cauchemar qui continue. H. L.

  • Le Qatar, le foie gras et la filière des oies de gavage !

    Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com 

    Le Premier ministre japonais ? Désolé, mais je ne peux plus me le… … Saké ! Le Qatar vient donc de «condamner fermement la prise d’otages sanglante d’In Aménas». C’est fou le nombre de trucs auxquels me fait penser cette condamnation du Qatar de l’opération terroriste dirigée par Belmokhtar contre l’Algérie. Je pourrais vous donner un tas d’exemples pour vous montrer à quoi ça me fait penser, cette condamnation qatarie. Des exemples concrets pour bien comprendre la portée du geste de Doha. Mais je ne vais en citer qu’un, parce que lui seul résume tout ce à quoi me fait penser le geste du Qatar. Cette condamnation évoque immédiatement pour moi le … foie gras ! Plus exactement les éleveurs d’oies qui chouchoutent leurs bestioles, les gavent et les engraissent en pensant aux fêtes à venir, aux commandes des restaurants et aux biffetons à encaisser. Quand l’éleveur prépare l’alimentation de ces oies, vous le voyez les yeux tout énamourés, pleins de tendresse et d’application pour ces bêtes. Avec quelle abnégation le paysan dose les rations à disposer dans les bacs à nourriture, avec quelle précision, il emplit les fûts à nourriture hyperprotéinée, apprête les tuyaux à gavage devant être introduits profond dans la gorge des oies et avec quel sérieux il surveille leur ingestion totale et complète par les oies ! Il en déglutit lui-même de plaisir intense rien qu’à voir ses volatiles manger ainsi à leur faim, prendre de plus en plus de formes, grossir presque à vue d’œil, s’empâter même, devenir lourds à ne plus pouvoir se mouvoir réellement, et prendre finalement la seule forme qui compte aux yeux de l’éleveur, celle de bénéfices à venir mirobolants. Je ne comprends d’ailleurs pas que le Qatar ne soit pas le premier producteur de foie gras au monde. Je n’en vois pas d’autres qui pourraient rivaliser avec ce pays en matière de gavage et d’engraissement. Peut-être parce qu’il n’y a pas d’oies au Qatar. Auquel cas, ce pays si riche devrait penser à en acheter et à monter de vastes élevages. Il a les espaces pour. Il a l’argent pour. Il a les compétences pour. Et puis, cette activité, l’élevage d’oies pour la production à grande échelle de foie gras permettrait enfin d’en arrêter une autre : le gavage de terroristes et leur envoi par colonnes entières dans des pays où le foie gras n’a jamais vraiment fait partie de la culture culinaire locale. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.

  • Et les martyrs d'Amgala ? Et les héros du Sinaï ?


    Par Maamar Farah
    M. Sellal qui ne m'a pas beaucoup convaincu lors de sa première grande conférence de presse au ton décousu et à certaines informations contradictoires, a clairement indiqué qu'aucun soldat algérien n'ira se battre au Mali. J'espère que le pouvoir ne changera pas d'avis comme à propos des avions, car ne nous disait-on pas aussi que l'espace aérien serait inviolable en cas de conflit au Mali ?
    Quant à affirmer que l'armée algérienne n'a jamais participé à des batailles hors de nos frontières, on nous dira bientôt que les troupes ayant combattu le Makhzen lors d'Amgala 1 et 2 venaient de la planète Mars et que les intrépides soldats qui ont fait flotter le drapeau algérien dans le désert du Sinaï n'ont jamais existé ! Et ces retraités qui, photos et documents à l'appui, appellent les jeunes à s'informer sur les hauts faits de l'ANP en Égypte et en Syrie, seraient probablement taxés de faussaires ! Pardon de vous démentir, mais nos troupes sont déjà sorties d'Algérie, quand il fallait la défendre, au prix du sang et des larmes, ce «nif» si malmené de nos jours...
    maamarfarah20@yahoo.fr
    «Le Maroc a laissé passer des avions de l'armée française et ça n'a dérangé personne. Normal, là-bas, les Français sont presque chez eux et n'ont besoin que d'une autorisation... américaine !»
    (Tata Aldjia)

  • Le pompeur et le pompier

     

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    La menace est sérieuse. En s'attaquant à l'un des plus gros sites gaziers du pays, qui produit près du 1/5e des exportations de gaz, il vient d'être signifié que l'Algérie peut être ruinée en une semaine. Faute d'avoir généré un réel développement économique, accrochée à la seule rente des hydrocarbures, l'Algérie est dépendante de sa sécurité dans le Sud. Si celle-ci est défaillante, l'arrêt des stations de pompage peut être très rapide et le pays se trouver sans ressource. Plus grave encore, en utilisant les étrangers comme principal encadrement technique de la rente, l'Algérie n'a pas réussi son autonomie humaine et le PDG de Sonatrach, conscient des enjeux, a d'ailleurs immédiatement tenu à rassurer tout le monde : le gaz et le pétrole continueront de couler et les étrangers ne partiront pas.

    L'équation est terrible : des étrangers ciblés dans le Sud qu'il faut absolument protéger et convaincre de rester, et des frontières immenses qu'il faut impérativement surveiller. Tout comme est cruelle cette malédiction naturelle et humaine : plus grand pays d'Afrique aux frontières désertiques les plus longues du continent et riche en hydrocarbures que l'Algérie ne sait pas exploiter seule. Quel autre destin aurait-on pu avoir ? Un petit pays forestier spécialisé dans la cueillette des champignons ? Une terre riche en ressources humaines où l'étranger ne viendrait que pour faire du tourisme ou encore un pays pétrolier mais où les puits auraient été au Club des Pins, plus faciles à sécuriser ?

    La nature et la faible vision des dirigeants l'auront voulu ainsi, l'Algérie est dépendante des hydrocarbures, eux-mêmes dépendants des étrangers. L'autonomie et la souveraineté ne sont, à ce niveau, qu'une vue de l'esprit. Le gaz ne se mange pas, pas plus que le pétrole ne se boit, tout comme ceux-ci ne sont pas facturés en dinars. L'ensemble des chômeurs du Sud le sait très bien.

     

    Chawki Amari
  • Le problème de la paix

     

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    Chacun l'aura remarqué, c'est à l'unanimité moins quelques voix que les Algériens ont approuvé la méthode ANP dans les cafés, les journaux et les réseaux sociaux, tout le monde a félicité les troupes d'élite de l'armée, tout en se démarquant délicatement des généraux au gros ventre. On aura aussi remarqué que c'est par les critiques occidentales que l'Algérie s'est retrouvée avec une seule et même voix, et d'une manière générale que c'est dans ce genre d'épreuves que les Algériens se resserrent, font corps avec leur gouvernement et leur armée, oubliant divergences et dissensions.

    Comme lors de l'assaut contre l'Egypte à Omdurman, tous les Algériens se sont retrouvés unis, le poing et le nez levés. Mais farouchement nationalistes en temps de guerre ou de conflit, les Algériens le sont beaucoup moins en temps de paix, réduits à construire leur identité non pas de manière propre à eux, mais contre celle des autres. C'est ainsi que pour s'exprimer et retrouver sa force, il faut à cette identité maltraitée un ennemi clair, la France, l'Egypte ou Mokhtar Belmokhtar. En gros, sans ennemi extérieur, les Algériens se retrouvent facilement à s'en prendre à eux-mêmes, alors qu'avec une adversité bien identifiée, ils retrouvent toute cette fierté écrasée par les compromissions de leurs dirigeants.

    Peut-être faudrait-il multiplier les guerres pour pérenniser cet état d'esprit, entrer au Mali par exemple pour délivrer les otages de Gao par la force ou, mieux, attaquer le Japon puisque celui-ci a jugé impardonnable l'assaut d'In Amenas
    La guerre a du bon, dernière bonne nouvelle, on aura même appris au cours de l'attaque que l'on avait un ministre de la Communication, en la personne de Mohamed Saïd. Muet depuis sa nomination il y a plusieurs mois, il aura profité du zoom In Amenas pour dire deux phrases. Il va probablement se rendormir jusqu'à la prochaine guerre. Vite, un autre conflit.
     

     

    Chawki Amari
  • AUX ORIGINES DE LA TRAGEDIE ALGERIENNE (1958-2000) Témoignage sur hizb França

     

                            

    ________________

     

    A la mémoire de tous les chouhada, tombés au champ d'honneur entre 1954 et 1962 et des victimes innocentes de la violence et de la répression de l'Etat depuis 1992 A tous les Algériens épris de vérité, de liberté et de justice.

    Pr A. Brahimi

    _______

     

    En hommage au combat de Mr. Benyoucef Mellouk pour le travail de mémoire qu’il a fait, pour le sacrifice, la peine et l’honneur. Pour les martyres, pour le peuple, pour tout les hommes libres.
    Le MAOL

    _______________________

     

     


    Introduction

     

    I. PHASE PREPARATOIRE DU PASSAGE DU COLONIALISME AU NEOCOLONIALISME.

    1. « L'Algérie algérienne », fondée sur « la troisième force » : voie royale vers le néocolonialisme.
    1.1. « L'Algérie algérienne ».
    1.2. « La force locale ».
    1.2.1. Les harkis.
    1.2.2. Les mokhaznis.
    1.2.3. Les groupes mobiles de protection rurale (GMPR).
    1.2.4. Les groupes d'autodéfense (GAD).

    2. A la conquête de l'armée de libération.
    2.1. L'infiltration de l'armée de libération nationale (1957-1962).
    2.1.1. Objectifs des « déserteurs » algériens de l'armée française.
    2.1.2. Le plan du commandant Idir ou l'offensive des « déserteurs ».
    2.1.3. L'échec du plan du commandant Idir.
    2.2. Réorganisation de l'ALN et luttes intestines au sommet.
    2.2.1. Le contexte politique : les luttes au sommet.
    2.2.2. L'état-major général favorise l'ascension des « déserteurs ».
    2.2.3. Crise entre l'état-major général et le GPRA.
    2.2.4. Désaccord entre l'EMG et le GPRA sur les négociations avec la France et sur les accords d'Evian.
    2.2.4.1. Le contexte des négociations avec la France.
    2.2.4.2. Les points essentiels de divergence entre l'EMG et le GPRA sur les accords d'Evian.

    3. L'organisation de la dépendance dans l'administration et dans l'économie.
    3.1. « L'algérianisation » de l'administration coloniale.
    3.1.1. Rappel historique.
    3.1.2. La promotion sociale des « Français-Musulmans ».
    3.1.2.1. Période 1955-1958.
    3.1.2.2. Période 1959-1961.
    3.2. L'organisation de la dépendance économique de l'Algérie.
    3.2.1. Caractéristiques de l'économie algérienne avant 1954.
    3.2.2. Le Plan de Constantine (1959-1963).
    3.2.3. Les accords d'Evian (1961-1962).
    3.2.4. L'avènement de la bureaucratie et de la technocratie.

    II. LA PARTICIPATION DES « DÉSERTEURS » DE L'ARMÉE FRANÇAISE AUX COUPS D'ÉTAT DE 1962 ET DE 1965 LEUR CONFÈRE LA LÉGITIMITÉ.

    4. 1962 : l'armée des frontières s'achemine au pouvoir.
    4.1. Mars-juin 1962.
    4.2. Juillet-septembre 1962.
    4.3. L'indépendance minée.

    5. Le contexte algérien entre 1962 et juin 1965.
    5.1. L'Algérie en 1962.
    5.2. L'affrontement des courants politiques.
    5.2.1. Luttes entre différentes factions.
    5.2.2. Le courant islamique.
    5.2.3. Le courant libéral.
    5.2.4. Les courants communistes.
    5.2.5. Le courant populiste au sein du FLN.
    5.3. La mainmise sur les structures administratives.

     

    III. LA PROGRESSION DU CHEVAL DE TROIE.

    6. La conquête des secteurs stratégiques et leur verrouillage.
    6.1. L'émergence de la technostructure dans l'Algérie indépendante.
    6.2. La consolidation de hizb França dans les principaux secteurs.
    6.3. L'armée et les services de sécurité.
    6.3.1. L'armée.
    6.3.2. Les services de sécurité.
    6.3.2.1. La Gendarmerie nationale.
    6.3.2.2. La Sécurité militaire.
    6.3.2.3. La Direction générale de Sûreté nationale.
    6.3.2.4. La gestion opaque des services de sécurité.
    a) L'élimination politique des responsables de l'ALN.
    b) L'extension du champ opératoire des services de sécurité.
    c) La rumeur, outil de gestion politique.

    7. La consolidation de hizb França dans les rouages de l'administration et de l'économie.
    7.1. Ministère de l'Intérieur.
    7.2. Ministère des Finances et du Plan.
    7.3. Ministère de l'Industrie et de l'Energie.
    7.4. Conséquences fâcheuses de la consolidation de l'Etat autoritaire et de l'étatisation de l'économie.
    7.4.1. Le renforcement du pouvoir personnel de Boumédiène.
    7.4.2. L'adoption d'une stratégie de développement d'inspiration française.
    7.4.3. L'aggravation de la dépendance multiforme de l'Algérie.
    7.4.3.1. La dépendance technologique.
    7.4.3.2. L'assistance technique et la dépendance humaine.
    7.4.3.3. La dépendance commerciale.
    7.4.3.4. La dépendance financière.
    7.4.4. Crise de la gestion étatique de l'économie : illustration avec la gestion des entreprises publiques.
    7.4.4.1. La conduite des investissements.
    7.4.4.2. Le système de financement.
    7.4.4.3. Les principales caractéristiques de la mauvaise gestion.
    a) La mauvaise organisation.
    b) Les surcoûts et le gaspillage.
    c) La corruption.
    7.4.4.4. Les résultats.

     

    IV. LA CONSOLIDATION DU GROUPE DES « DESERTEURS » DE L'ARMEE FRANÇAISE.

    8. L'offensive des « déserteurs » de l'armée française pour la prise du pouvoir (1979 - 1988).
    8.1. Introduction.
    8.2. Glissement du pouvoir de décision du chef de l'Etat au profit de son entourage.
    8.2.1. Période février 1979 - décembre 1983.
    8.2.2. Période janvier 1984 - décembre 1988.
    8.2.2.1. Le clan Belkheir.
    8.2.2.2. Le clan Hamrouche.
    a) L'ascension rapide de Hamrouche.
    b) L'élaboration des décisions du chef de l'Etat.
    c) L'évaluation des opérateurs du secteur public.
    d) La poursuite des réformes économiques.
    d.i) Le contexte des réformes.
    d.i.i) Rétablissement des équilibres dans la croissances.
    d.i.ii) Réorganisation de l'économie.
    d.ii) La restructuration des entreprises.
    e) La récupération des réformes par le clan Hamrouche.
    8.3. L'élimination du général-major Mostefa Beloucif.
    8.3.1. Les « accusations » officielles.
    8.3.2. Les mobiles de l'élimination du général-major Mostefa Beloucif.
    8.4. Les événements d'octobre 1988.
    8.4.1. Les desseins inavoués des prétendants au pouvoir.
    8.4.2. Contexte de crise.
    8.4.2.1. Crise politique.
    8.4.2.2. Crise civilisationnelle.
    8.4.2.3. Crise sociale.
    8.4.2.4. Crise morale.
    8.4.3. De la manipulation des événements au débordement inattendu.
    8.4.3.1. Tentative de récupération du mécontentement populaire.
    8.4.3.2. L'organisation des pénuries des produits de première nécessité.
    8.4.3.3. Quelques fuites.
    8.4.3.4. Des manifestations bien encadrées.
    8.4.4. Retournement de la situation.

    9. La décennie rouge : tâche noire dans l'histoire de l'Algérie. Le règne de la médiocrité et de la violence (1989 - 2000).
    9.1. Période 1989 - 1991 : le lancement de la démocratie de façade.
    9.1.1. Le clan Hamrouche.
    9.1.1.1. Poursuite des « réformes économiques ».
    a) Application des « réformes ».
    b) Résultats de la politique des « réformes ».
    9.1.1.2. Gestion de la dette extérieure.
    9.1.1.3. Tentative de domestication du FLN.
    a) Crise de légitimité du FLN.
    b) « Rénovation » du FLN.
    9.1.2. Le clan Belkheir.
    9.1.2.1. Rappel sommaire de la consécration de Belkheir.
    a) Sur le plan interne.
    b) Sur le plan externe.
    9.1.2.2. L'offensive du clan Belkheir.
    a) Les changements au sommet de la hiérarchie militaire.
    b) Elections communales.
    c) Mesures destinées à gêner le fonctionnement des municipalités dirigées par le FIS.
    d) Multiplication des provocations du FIS.
    e) Démission du gouvernement Hamrouche.
    9.2. Le coup d'Etat de janvier 1992 : coup d'envoi d'une longue période de médiocrité et de violence.
    9.2.1. L'implication de la France dans la crise algérienne.
    9.2.2. Retour aux méthodes coloniales.
    9.2.2.1. Similitude de l'approche du régime algérien depuis 1992 et de celle des autorités coloniales françaises.
    9.2.2.2. Primauté de l'économique pour occulter des problèmes politiques aigus.
    9.2.2.3. Les menaces proviennent de l'extérieur.
    9.2.2.4. Institutionnalisation de la violence.
    9.2.2.5. La mouvance nationaliste et islamique sont « contre l'intelligence ».
    9.2.2.6. « Après nous le déluge ».
    9.2.3. Le programme économique de la junte.
    9.2.3.1. La vente de Hassi Messaoud.
    9.2.3.2. Relance de l'économie.
    9.2.3.3. Détérioration de la situation économique.
    9.2.4. La politique de la terreur.
    9.2.5. De période de transition en période de transition : l'introuvable stabilité.

     

     

    Conclusion.

     

    Abréviations.

      Pdf

    source:http://www.anp.org/fr/hizb-Franca/hizb-Franca-index.html

  • RARES SONT CELLES AU DÉNOUEMENT HEUREUX


    Prises d’otages : retour sur les plus spectaculaires

    Depuis mercredi, date de la prise d’otages sur le site de Tiguentourine, analystes et commentateurs s’intéressent au mode opératoire de l’armée algérienne. L’assaut aurait-il pu être moins sanglant ? La question est sur toutes les lèvres et le parallèle avec d’autres prises d’otages est vite fait. Rappel des principales prises d’otages s’étant terminées par un assaut meurtrier.
    Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Spectaculaire et dramatique, la prise d’otages à Beslan en Russie avait frappé les esprits. Et pour cause, le commando s’était attaqué à une école, prenant en otage près de 1 200 personnes, majoritairement des enfants. Les images de ces écoliers courant dans tous les sens, des mères hurlant de douleur avaient ému le monde entier. L’assaut aura été meurtrier : il s’est soldé par la mort de 331 personnes, dont 186 enfants et 31 preneurs d'otages, et fait quelque 400 blessés. La méthode russe avait alors été critiquée mais les épilogues heureux en matière de prises d’otages ne sont pas légion. Souvent, le bain de sang n’a pu être évité quel que soit le degré de professionnalisme et d’expérience des forces amenées à intervenir. En octobre 2002, c’est à nouveau la Russie qui est le théâtre d’une autre prise d’otages. Un commando tchétchène de 41 membres retient en otage plus de 800 personnes dans le théâtre de la Doubrovka à Moscou. Au bout de 57 heures, les forces spéciales russes donnent l'assaut. Tous les membres du commando sont tués ainsi que 130 otages, en majorité asphyxiés par les gaz utilisés par les forces de sécurité. Plus tôt en janvier 1996 et toujours en Russie, un commando tchétchène prend en otage 2 000 personnes à Kizliar. Après la libération d'une grande partie des otages, le commando embarque une centaine de personnes à bord de bus pour la Tchétchénie. Ils sont arrêtés par les forces russes, peu avant la frontière, à Pervomaïskaïa, où l'assaut est donné, faisant entre 50 et 100 morts. En juin 1995, quelque 200 Tchétchènes attaquent les bâtiments administratifs de Boudennovsk avant de se retrancher dans un hôpital où ils prennent 1 500 civils en otage. Près de 150 otages sont tués, majoritairement lors de l'assaut des forces russes. En novembre 2008, Bombay avait été le théâtre d’une prise d’otages mémorable. Un commando de dix hommes lourdement armés, venu du Pakistan, attaque plusieurs lieux de Bombay, dont la gare centrale, un restaurant touristique et un hôpital. Ils prennent de nombreux otages dans deux grands hôtels et un centre juif. L’intervention des forces de sécurité aura fait au total 166 morts, dont une trentaine d'étrangers, et plus de 300 blessés. Neuf assaillants sont tués. Au Pérou en 1996, 700 personnes sont prises en otage par un commando de guérilléros guévaristes du MRTA (Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru) dans la résidence de l'ambassadeur du Japon à Lima. Le 22 avril après 126 jours de détention, alors qu'il ne reste plus que 72 otages, l'assaut est donné. Les 14 membres du commando, un otage et deux militaires sont tués. Autant d’exemples qui démontrent toute la complexité d’une intervention et prouvent une fois de plus que le succès ou l’échec d’une opération est relatif tout comme la théorie du verre à moitié vide ou à moitié plein : faut-il déplorer le nombre de vies humaines perdues ou se féliciter de celles sauvées ?
    N. I.

  • R.E.S.P.E.C.T !

    Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com

    Oups ! J’ai un trou ! Comment dit-on «ferme ta gueule» en… … japonais ? Un otage mort restera un otage mort. C'est-à-dire un mort de trop. Oui ! Quand on a dit ça, on peut ensuite se lisser la moustache, voire la barbe, roter un coup, déboucler d’un cran sa ceinture de chasteté politique et retourner à sa sieste. Sauf que certains chiffres sont têtus. Je suppose qu’ils ont été officiellement communiqués entre-temps, l’assaut contre les tangos d’In-Aménas étant terminé depuis plusieurs heures déjà : bilan de l’intervention des forces armées algériennes : 20 otages morts, toutes nationalités confondues, algérienne comprise. Ne montez pas sur vos grands chevaux en pensant que je banalise la vie humaine. Je le dis et le répète, une vie est une vie. Une vie perdue est une vie perdue de trop. Cette précision n’empêche pas d’interroger tout ce que compte cette planète comme spécialistes des assauts contre les ravisseurs, les GIGN, DCRI, DGSE, BLAT, SQUAD, FBI, Navy SEAL, CIA, MI6 et tous les autres : comment qualifieraient-ils une opération contre des terroristes détenant près de 1 000 personnes sur un site hautement sensible, de composition et de configuration extrêmement complexes et imprévisibles et qui, au final, se solderait par la perte de… 20 otages ? Voilà l’équation, étant, encore une fois, entendu qu’il est délicat et même terrible de parler d’équation lorsqu’il s’agit de vies humaines. Alors, aujourd’hui, avant que ne s’enclenchent les débats savants sur les suites de ces événements dans la région, la place de l’Algérie dans cet échiquier soudainement bouleversé, la réaction des investisseurs étrangers quant à leur présence sur notre territoire, personnellement, je ne voudrais entendre et lire que des hommages appuyés aux différents groupes de sécurité qui ont mené l’assaut contre les «hommes» de Belmokhtar. Désolé, mais je ne suis pas masochiste, et je ne vois pas pour quelle raison supérieure je devrais bouder mon plaisir d’une telle célébration des forces spéciales algériennes. Je rappelle juste pour mémoire, surtout en direction des amnésiques volontaires, qu’à l’issue de l’assaut final donné par le GIGN français contre les terroristes du GIA retranchés dans l’Airbus d’Air France, sur le tarmac de Marignane, à Marseille, nous avons eu droit pendant des semaines – que dis-je ? — pendant des mois à des reportages, des documentaires, des portraits et des bios dithyrambiques sur le GIGN. Les téléspectateurs ont bouffé des biceps et de l’intelligence hors normes du GIGN au petit-déjeuner, au déjeuner, au dîner, au souper et même au S’hour. La France reconnaissante à ses commandos d’avoir donné l’assaut, d’avoir libéré tout le monde ou presque a tenu à faire partager à la planète entière le savoir-faire de ses troupes spéciales. Je ne vois pas de raison qui nous empêcherait d’en faire de même. Ici, maintenant, les jours qui viennent et les années aussi. Y a bien ces foutues années «Tlemcen, capitale islamique » ou encore «Constantine, capitale de la culture arabe», alors, pourquoi pas l’A.S.A.F, l’Année des Soldats Algériens de la Fierté ? L’heure n’est sûrement pas à la commisération, à la gêne ou à la modestie. Des braves parmi les braves ont donné un sens à la vie de 36 millions d’Algériennes et d’Algériens. Nous avons traversé trop d’années dans l’indignité pour ne pas saluer comme il se doit cette fresque héroïque tracée dans le désert par des enfants du peuple. Je ne sais pas vous, mais moi, ce soir, j’accroche un drapeau à mon balcon. Ça peut paraître ridicule, voire aux yeux de certains cul-cul-la-praline-guerrière. Tant pis ! Moi, ça me gonfle ! Ça me gonfle la poitrine de fierté impossible à dissimuler ce qu’ont réussi les bidasses de mon pays. RESPECT ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.

  • L'échelle miniature

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    Le bilan est tombé, les survivants fêtés et les morts enterrés. L'opération menée à In Amenas a été un succès sur le faible nombre d'otages tués, ou un autre succès sur le grand nombre d'otages libérés. Mais elle a aussi pu être un échec, sur le calcul précis de la mort, problématique universelle. Pourtant, l'histoire n'est pas là, elle est dans la perception de l'opération où personne n'était mais sur laquelle chacun a un avis propre. Que l'on soit opposant au régime algérien, à son président, à l'armée algérienne ou à l'Etat algérien, ce qui n'est pas la même chose, par la méthode, la conclusion provisoire n'est pas la même.

    Par le calcul du nombre de morts ou l'éradication du terrorisme, les avis divergent, l'Algérie est de toute manière un immense site plein de gaz, surveillé par l'armée, avec 36 millions d'otages à l'intérieur. Mais par une question d'échelle, comment peut-on juger l'opération ? Avec ce que l'on a, quand on est un Premier ministre japonais élu par les Japonais, on peut qualifier l'opération d'échec quand des Japonais y meurent. Quand on est Français et que l'on a encore des comptes à régler ou chef de gouvernement de gauche et l'on vend de la guerre, comment qualifier l'opération ? Avec beaucoup de prudence diplomatique comme l'ont fait les décideurs français, Marine Le Pen y compris, ou avec beaucoup de ressentiment comme l'ont fait les médias du même pays.

    Mais en termes de territoire, il faut rappeler que l'Algérie n'a obligé personne à venir y travailler à 30 000 dollars par mois et c'est donc aux Algériens d'avoir un avis. Sauf qu'ils n'en ont pas un, mais plusieurs. Connus pour tout comprendre, tout surdéterminer par des optiques d'échelle, comment un homme, Algérien, qui n'a toujours pas compris ce que veut sa femme, comment une femme, Algérienne, qui n'a toujours pas compris ce que veut son mari, peuvent avoir un avis pertinent sur ce qui s'est passé à In Amenas ?

     

    Chawki Amari
  • Pour Lahouari Addi, Mokhtar Belmokhtar, le chef des jihadistes « entretient des relations avec des officiers algériens »

     

     

    ·         Oumma.com Le 18 janvier, 2013



    Interrogé par Oumma, Lahouari Addi, un des meilleurs spécialistes de l’Algérie, décrypte les rapports de force qui ont précipité l’assaut algérien contre les preneurs d’otages du complexe gazier de Tiguentourine, désormais connus sous leur nom de guerre « les signataires par le sang ».

     

    Dénouer l’écheveau de l’offensive française au Mali et de la réaction algérienne face à la prise d’otages dans le complexe gazier de Tiguentourine n’est pas aisé, d’autant plus que la confusion médiatique perdure et que les informations véhiculées en boucle n’expliquent rien et sont sujettes à caution.

    Démêler le vrai du faux requiert l’éclairage d’un expert, tel que celui du sociologue de renom Lahouari Addi, auteur prolifique de nombreux ouvrages et articles sur l’Algérie, le Maghreb et le Monde arabe, qui enseigne à l’Institut de sciences politiques de Lyon.

    Qui sont véritablement les ravisseurs du complexe gazier Tiguentourine, In Amenas ?

    On ne le sait pas avec exactitude, d’autant plus que les autorités algériennes font silence radio. Il y a forcément anguille sous roche, en d’autres termes ce qui paraît vraisemblable, c’est l’infiltration par le Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS), le service de renseignements algérien, de ce groupuscule dénommé « les signataires par le sang », dont il y a fort à parier que le leader Mokhtar Belmokhtar, surnommé « le Borgne », ou encore « Mister Marlboro » pour ses supposés trafics de cigarettes, entretient des relations avec des officiers algériens.

    C’est à l’opinion publique algérienne, mais également à la communauté internationale de faire pression pour savoir ce qu’il en est, d’exiger que le gouvernement algérien fasse toute la lumière à ce sujet et que les militaires mettent de l’ordre dans leur maison.

     

    Mokhtar Belmokhtar, chef du groupe jihadiste auteur de la prise d’otages sur le site gazier d’In Amenas

    Ce groupe prétend venir du Mali, une affirmation démentie par le ministre de l’Intérieur algérien. Qu’en pensez-vous ?

    Une chose est certaine : l’immense étendue du Sahara, qui est sous étroite surveillance, rend impossible tout déplacement sans se faire immédiatement repérer et identifier par des avions ou des satellites. Je pense que le DRS a voulu faire un coup à blanc et que cela lui a échappé. Les officiers du DRS se sont surestimés et leur opération a été un fiasco.

    Qui, selon vous, a donné l’ordre d’attaquer le complexe gazier et les preneurs d’otages ?

    L’Etat major algérien qui a toujours été dur avec les terroristes islamistes. Quant au président Bouteflika, un président symbole ou encore vitrine, la preuve est faite qu’il n’exerce aucun pouvoir de décision, à tel point qu’il n’a publié ni communiqué officiel, ni prononcé aucune allocution, alors que l’Algérie est au cœur d’une grave crise internationale.

    Un exemple frappant : les médias français ont relayé le fait que le président Hollande a cherché à joindre hier son homologue algérien, mais en vain. Faut-il comprendre que Bouteflika n’a rien à lui dire, ou que la situation lui échappe totalement ? Ou peut-être, veut-il ainsi signifier à la communauté internationale qu’il n’a aucune autorité sur ses généraux et qu’il demande de l’aide.

    Autre fait notable : les journalistes étrangers sont interdits sur le territoire algérien, la chaîne Al Jazeera est logée à la même enseigne, c’est la Corée du Nord !

    Ces dysfonctionnements, qui minent en profondeur la gestion de l’Etat, en disent long sur les rivalités et les désaccords qui opposent les différents centres de pouvoir. Il me semble qu’il y a des généraux qui veulent que l’armée préserve son statut d’institution. Il est probable que dans quelques semaines le DRS sera complètement réorganisé pour avoir été incapable de gérer cette situation, où  l’Algérie est  la risée du monde.

    Est-ce que la présidentielle de 2014, et l’éventuelle candidature de Bouteflika qui viserait un 4ème mandat, est un paramètre non négligeable dans ce rebondissement algérien en marge de l’offensive française au Mali ?

    Non, absolument pas. Derrière l’assaut algérien contre les « signataires par le sang », il n’y a pas d’arrière-pensée politicienne qui se projette aussi loin dans le temps. La présidentielle, et la rumeur, car ce n’est qu’une rumeur, de la candidature de Bouteflika à sa réélection, n’a joué aucun rôle là-dedans.

    Pourquoi l’Algérie, si soucieuse de son indépendance, a autorisé le survol de son territoire par l’aviation française ?

    Que pouvait-elle faire d’autre ? Tout refus de sa part aurait été interprété comme la marque de son soutien à l’AQMI, et n’aurait pas manqué d’alimenter la rumeur à ce sujet. Certes, l’Algérie était opposée à l’intervention française au Mali, mais cette opposition a aussi des limites.

    Quelles sont les conséquences de l’intervention française au Mali pour l’Algérie ?

    Comme je le mentionnais précédemment, l’Algérie était hostile à cette offensive française. En intervenant militairement, la France a fait échouer les plans des militaires algériens au Mali, considéré comme l’arrière-cour de l’Algérie, et comme un  formidable levier pour faire pression sur l’Europe.

    Le DRS  a infiltré nombre d’organisations situées dans le nord du Mali, mais sans les contrôler complètement. Les militaires algériens ne souhaitaient pas qu’ils aillent vers le sud. Les islamistes se sont radicalisés et ont décidé de marcher sur Bamako, ce qui a précipité l’intervention de la France.

    A la lumière des réactions internationales, dont la Grande-Bretagne et le Japon qui déplorent de ne pas avoir été informés en amont de l’assaut algérien, il y a, à mes yeux, un grand perdant  dans cette affaire : c’est le DRS, qui a prouvé qu’il était incapable d’assurer la défense des précieux puits pétroliers. Je suis convaincu que cela va exacerber les dissensions et les luttes internes pour le pouvoir, et conduire à une restructuration du service de renseignement algérien.

    Propos recueillis par la rédaction.

  • Santé : les parrains croque-morts

    Par Le Matin 

     

    "L’enfant était malade dès sa naissance, frappé d’une maladie héréditaire dont seulement se débarrasser les hommes les plus vitaux ; je veux dire la pauvreté, la plus mortelle et la plus impérieuse des maladies." (1)

     

    L'hîôpital Mustapha Pacha L'hîôpital Mustapha Pacha

     

    La maladie est donc multiple chez l’enfant algérien pauvre et cancéreux. La santé en Algérie c’est du Val de Grace au coup de grâce, tout le monde fait avec, du mektoub doublement «gracié». Certes la priorité aujourd’hui n’est pas aux malades abandonnés à leur sort mais au gaz de schiste et à aux avions françaises survolant le territoire national. A part quelques brebis galeuses comme le professeur Kamel Bouzidi (2) : "Nos cancéreux méritent bien une opération "Oum Dorman" …leur traitement passerait bien avant une énième "ville capitale de la culture arabe"… Le transfert de 20000 malades est possible dans la mesure où 40000 hadjs sont transportés chaque année, etc. Ce toubib-martien oublie que les moyens d’un Etat ne font pas forcement sa volonté. Qui se souvient de son confrère qui avait lancé un cri de détresse il y a quelques années au sujet de ces nouveau-nés privés de vaccins et une décennie plus tôt, un autre médecin prédisant une bombe nommé sida. C’est vrai qu’on a complètement oublié cette maladie tabou et si l’explosion a eu lieu, le truc est tout trouvé : les statistiques qui fâchent n’existent pas. Monsieur Bouzidi comme tous les "Zorros" qui se comptent sur les doigts d’une seule main finiront par se taire de gré ou de force et rejoindre le troupeau. Car que valent ces milliers de cancéreux, rien, sociologiquement parlant c’est du vent. Lorsqu’on sait qu’un malade chez nous a, au moins, 10 membres dans son proche entourage familial, 200000 personnes dans la rue après l’effervescence du printemps arabe aurait fait basculer la balance. Mais l’Algérie, c’est l’exception qui ne confirme aucune règle. Avant de prendre le pouvoir, les islamistes égyptiens avaient construit pas moins de 40 hôpitaux pour les pauvres ; Kadhafi avait doté les hôpitaux de Benghazi, la ville qui a causé sa perte, de médecins français et d’infermières de l’Europe de l’Est ; en Tunisie, il suffit de constater que les millions de touristes qui viennent passer leurs vacances ne craignent pas de tomber malade et que dire de Cuba mise hors-jeu des Nations depuis plus d’un demi-siècle et qui s’offre le luxe de soigner le cancer du Président du Venezuela ? 

     

    Chez nous le cancer explose à cause de la malbouffe de la pollution de la mal-vie mais avec un dénominateur commun, la corruption. La prise en charge d’un cancéreux coûte cher et nos décideurs ont décidé une fois pour toute que le meilleur traitement donné au citoyen x c’est de le laisser mourir dans son lit et de profiter de sa mort. Partout les mêmes causes accouchent des mêmes maux et les ethnologues l’affirment tous les peuples se valent dans leur comportement. Si les choses avaient évolué normalement, les Algériens n’auraient jamais connu le terrorisme car pour transformer des milliers de jeunes en tueurs en série il faut vraiment avoir tout bousillé tout pourri dans les institutions phares d’un pays : la santé et l’école. La corruption dans le domaine de la santé se traduit automatiquement par des morts surtout celle des plus vulnérables : les bébés les enfants les femmes enceintes les handicapés les vieux. Mais malheureusement c’est là où elle est la plus rentable car pour tout être humain, la santé n’a pas de prix. Pour se soigner les gens n’hésitent devant aucun sacrifice. Là où le serment d’Hippocrate est censé régner, il n’y a pas seulement des dépassements d’honoraires des prestations qui ruinent le patient le transforme en mendiant le condamne à mourir faute de flous par millions de centimes. Ajoutant la bête, les parrains de l’horreur, des vampires qui ont détruit le système de santé algérien. Dans son livre sur la corruption (3) chapitre la mafia de la santé, le médecin-journaliste Djillali Hadjadj écrit : "…le code de la santé est modifié en février 1988, autorisant l’ouverture de cliniques privées, au moment où la Sécurité sociale commence à battre de l’aile et alors que le pouvoir d’achat des Algériens s’effondre." L’année 1990 est le début de la reprise des épidémies et des obstacles à l’accès aux soins. La libération de l’économie bouleverse le système de soins : la logique marchande introduit la notion du profit tous azimuts, tant au niveau de l’offre de soins que du médicament et des équipements médicaux. Cela se traduit en l’espace de quelques années seulement, de 1994 à 1998, par la détérioration des indicateurs de santé de base et l’apparition d’importantes inégalités sociales...

     

    "C’est dans ce contexte que les réseaux de la corruption ont tissé leur toile…ne reculèrent devant rien… "encouragés" par les multiples complicités dont ils disposent dans les rouages de l’Etat." Il évoque l’affaire des scanners, 40 millions de francs gaspillés alors que des enfants et adultes mourraient faute de vaccins contre la diphtérie la rougeole. Il parle aussi de la corruption dans les hôpitaux. "Comme les chefs agissaient en toute impunité, les vols se généralisaient dans les hôpitaux. Même les produits alimentaires destinés aux malades disparaissaient… Dans des situations pareilles, il est impossible que s’établisse une relation d’autorité. Tout le monde se tient par la barbichette… Ces directeurs brassent, bon an mal an, des dizaines de milliards de centimes…Sur près de 2000 cadres du secteur public en détention provisoire à la suite de la "campagne officielle de lutte contre la corruption" menée par le gouvernement algérien de 1996 à 1998, il n’y a pas un directeur d’hôpital.» Il parle des détournements plus lourds comme les équipements, le scandale du NIPA (nouvel institut Pasteur) dans le but de produire sérums et vaccins, 1,2 milliard de francs partis en fumée sans oublier le trafic du médicament qui rapporte à la mafia une manne annuelle de près de 500 millions de dollars alors que de nombreuses études faites par l’OMS et des spécialistes célèbres, ont démontré qu’avec 200 millions de dollars et une politique pharmaceutique fiable, l’Algérie pourrait satisfaire pleinement ses besoins. Hadjadj ajoute que l’Algérie est le seul pays au monde qui négocie pas le prix des produits pharmaceutiques mais on le rassure maintenant elle a fait des progrès. Elle a appris à marchander puisqu’il lui arrive d’acheter à petits prix des médicaments pour les brûler par tonnes et pour cause, périmés à peine déchargés. A défaut de servir à guérir ils polluent à merveille au grand bonheur de la mafia-santé. Ajoutons à cette liste loin d’être exhaustive les aides de l’Unicef l’OMS, etc qui n’ont jamais profité aux malades. Djillali affirme que même quand les caisses d’un hôpital sont vides, certains malins détournent à crédit. Nous sommes en ce début de l’année 2013, l’Etat n’a aucune dette elle prête au FMI, un FMI qui sans honte demande de l’argent à un pays mis à l’index dans tous les classements internationaux. Et l’habitude aidant, on ne s’étonne plus d’enterrer à la pelle nos cancéreux nos cardiaques nos diabétiques nos handicapés nos malades mentaux nos malades épidémiques, de batailler pour vacciner nos enfants, de prier toujours prier un ciel désespérément silencieux. Germaine Tillion en visitant un village des Aurès en 1936 raconte une société "équilibrée et heureuse dans sa tranquillité ancestrale".

     

    Avant toute œuvre civilisatrice coloniale avant toute œuvre révolutionnaire des frères et le mirage de l’or noir, le douar de nos ancêtres se suffisait à lui-même avec ses marabouts ses talebs ses guérisseurs malgré le paludisme le typhus la famine, des maux en somme naturels. Aujourd’hui la baraka ancienne a disparu avec ses plantes médicinales ses toubibs bio et on ne voit pas la couleur de la rente mirifique du pétrole. Existe-t-elle vraiment ? N’a-t-elle pas disparue éparpillée dans des numéros de comptes spéciaux avec la complicité d’escrocs étrangers ? Qui peut nous répondre ? Ces guignols qui viennent selon l’humeur le climat du moment nous ânonner pour la millième fois à travers leurs medias leurs sempiternelles promesses qu’ils savent ne jamais tenir face à une masse qui pèse zéro face à leurs intérêts ? Est-ce ces quelques voix qui se lèvent dans la presse, facebook... sensibilisées par le désespoir d’un peuple piégé tel un animal blessé par le fusil d’un psychopathe. Freud affirme : "A la fin on doit commencer à aimer pour ne pas tomber malade." En 62, on a commencé à les aimer et on a fini malade vomissant amour et haine. Ils partiront un jour quand il n’y a plus rien à gratter plus de goutte de sang à happer immensément riches pour plusieurs générations mais complètement fous (puisqu’ils sont déjà atteints) condamnés à aller d’un bunker à un autre ici et ailleurs. "Je ne sais pas ce que peut être la conscience d’une canaille, mais je sais ce qu’est la conscience d’un honnête homme : c’est effrayant."

     

    Mimi Massiva

     

    (1) Eugène O’Neill (Brouillard)

     

    (2) Liberté du 15/01/2013 (M.H.)

     

    (3) Corruption et Démocratie en Algérie, nouvelle édition (Djillali Hadjadj)

     

    (4) Abel Hermant (Le Bourgeois)

  • L'ANP ouvre le feu sur le site gazier d'In Amenas, plusieurs otages et terroristes tués

     

    Otages de Tinguentourine:

    El Watan, 17 janvier 2013

    Des hélicoptères de l’armée algérienne ont commencé à bombarder le complexe où sont détenus plus de 41 otages occidentaux faisant des blessés parmi ces dernier, selon une source des « signataires par le sang » preneurs d’otage, reprise par l’agence Nouakchoutt d'information, ANI.

    Selon un porte-parole de la Katiba des Moulathamines (les signataires par le sang), certains des otages occidentaux ont été tués avec leurs ravisseurs au cours d’un bombardement de l’aviation algérienne qui a ciblé le lieu de leur détention.

    La même source de l'ANI, a ajouté que la katiba des Moulathamines essayait de transporter une partie des otages vers un lieu plus sûr à bord de véhicules appartenant à la société exploitant le gazier algérien mais que l’aviation algérienne les a bombardé, tuant en même temps otages et ravisseurs, sans en préciser le nombre.

    Le porte-parole des ravisseurs a, en outre, rappelé que le commando islamiste maintient sa position relative à l’élimination des otages en cas de coup de force de l’armée algérienne.

    Les «Signataires par le sang», groupe terroriste auteur de cette prise d’otages, ont menacé hier mercredi, de tuer les otages occidentaux (41), si l’armée algérienne « tente de les libérer par la force ».

    Le ministre de l'Interieur et des collectivités locales, Dahou Ould Kablia a rejetté mercredi toute négociation avec les terroristes ayant attaqué la base pétrolière de Tiguentourine, In Amenas. "Les autorités algériennes ne répondront pas aux revendications des terroristes et réfusent toute négociation", a notamment indiqué.

    Les ravisseurs qui affirment avoir retenir en otage une quarantaine de ressortissants étrangers sur le site gazier de In Amenas réclament la libération de 100 islamistes détenus en Algérie avant de relâcher leurs otages.

    Ce matins des sources ont indiqué que 45 otages dont 15 étrangers auraient réussi à s'échapper du site gazier.
    R.Bel/agences

  • LA GRÈVE MASSIVEMENT SUIVIE Le Cnapest paralyse les lycées

     

    Pari réussi pour le Cnapest. Les lycées ont été paralysés hier suite au mouvement de grève décidé par le syndicat autonome. Au niveau national, le taux de suivi est estimé à 85%.
    Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Les enseignants du cycle secondaire ont répondu massivement à l’appel du Cnapest. Le taux national de suivi de la grève est estimé à 85%. Messaoud Boudiba, porte-parole du syndicat autonome, a estimé hier que le mot d’ordre avait été massivement suivi avec un taux de 90% à Boumerdès et Annaba, 93% à Batna, 92% à M’sila alors qu’à Alger le taux de suivi était estimé à 75% à l’est, 65% au centre et 92% à l’ouest. Les enseignants du secondaire ont, tout en observant cette journée de protestation, organisé des assemblées générales et des conseils de wilaya. La date du conseil national sera, quant à elle, prochainement arrêtée pour étudier les suites à donner au mouvement de grève déclenché suite à la fin de non-recevoir de la tutelle au sujet de plusieurs revendications. A leur tête, les primes des travailleurs du Sud qui, aux dires de la tutelle, ne concernent pas uniquement le secteur de l’éducation mais l’ensemble des secteurs et ne sont pas spécifiques à celui de l’éducation qui ne peut prendre une décision sans en référer au Premier ministère. Une réponse qui ne satisfait pas le Cnapest qui rétorque que la majorité des fonctionnaires concernés faisait partie du secteur de l’éducation. Le Cnapest revendique l’ouverture du dossier de la médecine du travail et des postes aménagés. Le ministère de l’Education s’est engagé à réactiver la commission chargée de trouver les meilleures formules pour les enseignants atteints de maladies professionnelles. Ladite commission entamera son travail dans les jours à venir. La problématique des logements de fonction est toujours en suspens. Le Cnapest a demandé à ce que les logements sociaux soient accessibles aux enseignants travaillant dans le sud du pays sans conditions. Réponse du ministère de l’Education : les logements de fonction répondent à un besoin d’ordre pédagogique et non social. Le Cnapest revendique également la promotion des enseignants du secondaire technique et chefs d'atelier au rang d'enseignant du palier du secondaire à travers l'établissement de concours, le règlement financier de la situation des enseignants principaux et enfin le règlement de tous les problèmes nés de l'application du statut 240/12 en matière d'intégration. En réponse à ces doléances, la tutelle a fait savoir qu’elle préparait un texte relatif à la promotion des enseignants du primaire, pour permettre aux enseignants ayant bénéficié de l’intégration de garder le même grade avant leur intégration et s’est engagée à promulguer des textes permettant la mise en application du décret 240/12. Une commission va plancher également sur le dossier relatif à la promotion des enseignants chefs d’atelier au rang d’enseignant du secondaire et une autre pour la régularisation financière des enseignants principaux. En attendant, le Cnapest se dit non satisfait et n’exclut pas d’autres actions.
    N. I.

     

  • LE SYNDICAT DU MAE DÉNONCE UNE MARGINALISATION DES COMPÉTENCES


    «Voilà pourquoi la diplomatie algérienne patine !»

    Selon le Syndicat autonome des personnels des affaires étrangères, des administrateurs convertis dans le corps diplomatique qui n’ont pas gravé les échelons sont parachutés à des postes de responsabilité, au grand détriment des compétences avérées et surtout de l’efficacité de la diplomatie algérienne.
    Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - Le Syndicat autonome des personnels des affaires étrangères (SAPAE), qui a organisé, hier, une conférence de presse au siège du ministère de tutelle, a jetté un pavé dans la mare. A entendre Mohamed Benchikh, membre du bureau exécutif du syndicat, la gestion du personnel des affaires étrangères ne répond à aucun plan de carrière : «Pour occuper un poste de responsabilité de sous-directeur, directeur et directeur général au niveau du ministère, ou, encore, ambassadeur à l’étranger, la réglementation en vigueur stipule qu’il faut avoir au moins le grade de conseiller. Or, actuellement, nous assistons à une toute autre manière de faire les choses, c’est-à-dire des promotions clientélistes basées sur des recommandations. Des administrateurs convertis dans le corps diplomatiques sont nommés à des postes de responsabilité au moment où d’ex-attachés des affaires étrangères, des secrétaires aux AE !et des ministres plénipotentiaires sont mis à l’écart et marginalisés… ». Cet état de fait, selon toujours Mohamed Benchikh, ne peut qu’être fatal pour l’efficacité de la diplomatie algérienne : «Le ministère des Affaires étrangères recèle des compétences que l’on ne trouve pas dans tous les pays. Le hasard a fait que certains de ses cadres ont côtoyé le monde extérieur et acquis des connaissances et des expériences potentielles pouvant être très bénéfiques pour la diplomatie algérienne. C’est le destin qui leur a permis d’évoluer par rapport aux autres. Pourquoi aujourd’hui, privilégie-t-on ceux qui n’ont pas leurs compétences ? Actuellement, il existe pas moins de 35 cadres compétents au ministère des Affaires étrangères et qui n’occupent aucun poste de responsabilité. C’est insensé !» Des propos qui ont fait réagir les nombreux travailleurs regroupés dans la salle qui a abrité la conférence. «Voilà pourquoi la diplomatie algérienne patine !», lancera un des présents.
    Des contractuels depuis 1978 au MAE !
    De son côté, la secrétaire générale du SAPAE, Fatiha Souici, a abordé le cas de 132 travailleurs qui ont exercé aux Affaires étrangères au titre de contractuels entre 1978 et 2007. «L’administration a proposé la régularisation progressive de ces cas. 33 dossiers ont été, en principe, transférés à la Fonction publique, mais nous tenons à ce que tous soient régularisés et dans les plus brefs délais», a-t-elle exigé. S’agissant des revendications salariales, Fatiha Souici affirme que des fonctionnaires au MAE touchent des salaires de base en dessous du SMIG, dont certains sont plafonnés entre 9 000 et 14 000 DA. Dans une fiche de paie qui a été présentée à la presse, dont Le Soir d’Algérie détient une copie, le salaire de base d’un chauffeur marié est de 9 855 DA. Avec l’ensemble des primes son salaire global arrive à 16 291 DA. Aussi, la SG du MAE a insisté sur la question du droit des fonctionnaires des corps communs à une deuxième sortie à l’étranger. «Les corps communs ont actuellement droit à une seule affectation à l’étranger après 15 ans de service et souvent, lorsque d’autres fonctionnaires sont rappelés, ils ne sont pas systématiquement remplacés…». Sur ce point, Mohamed Benchikh a fait savoir qu’il y a une politique de deux poids, deux mesures : «Nous avons vu des corps communs qui après deux ans de service ont bénéficié d’affectations à l’étranger et d’autres sont restés sur place au-delà de la période réglementaire». Ce dernier a aussi abordé la problématique des bourses d’études à l’étranger pour les fils de diplomates. Selon lui, les enfants de diplomates qui ont eu le bac lors de la même année du rappel de leurs parents au pays ne sont pas bénéficiaires d’une bourse à l’étranger comme le stipule le décret exécutif 03-309. «C’est anormal que des fils de diplomates bacheliers qui ont suivi des études à l’étranger, en langue française ou anglaise soient obligés de suivre des études en langue arabe dans des universités algériennes alors que la loi leur ouvre droit à des bourses d’études», a-t-il ajouté. Enfin, le SAPAE a fait savoir qu’il avait tenu la veille, le mardi 15 janvier 2013, une réunion avec le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, qui n’a abouti à aucun résultat concret. Le Syndicat autonome des personnels des affaires étrangères estime que l’option qui prévaut à l’heure actuelle est le recours à la grève. Le bureau exécutif du syndicat tiendra ces jours-ci une réunion pour décider des mesures à prendre.
    M. M.

  • S.V.P, un peu moins de bruit, là-haut !

    Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com 

    • Ziari n’a pas hésité à qualifier Belkhadem de «facteur de division ». Docteur, s’il vous plaît… … un peu de respect pour les facteurs ! On ne s’entend plus avec tout ce vacarme venu du ciel ! Eh ! Oh ! Vous, là-haut, vous ne pourriez pas nous survoler en faisant un peu moins de bruit ? Parce que vu d’ici, ou plutôt entendu d’ici, le bruit assourdissant que produisent vos avions, ce n’est pas un mirage ! Pourquoi je vous demande de faire moins de bruit ? Mais parce qu’au sol, ici, chez nous (sic) on voudrait tout de même parler de choses qui nous touchent directement. Tenez ! Là, en ce moment, a lieu un débat par presse interposée sur les capacités ou non des gens de notre Palais à gérer l’inflation. C’est un sujet intéressant, non, les prix qui s’envolent ? Oui, bon, je vous l’accorde, le verbe «s’envoler» n’est peut être pas très approprié en ce moment, mais c’est le seul que j’ai trouvé pour l’instant. Et puis, impossible de me concentrer avec ce tohu-bohu dans le ciel. Quoi ? Vous aussi vous gérez à votre façon l’inflation ? L’inflation de terroristes ? Je vois que même aux commandes d’un avion pétaradant, ces messieurs ne manquent pas d’humour. Justement, à propos d’humour, et même si je sais que votre plan de charge est complet, que vous êtes surbookés, vous êtes au courant que Amar Tou vient de mettre en place le permis à points ? Faudrait voir à le respecter, même à 13 mille pieds ! Parce qu’attention, le Tou, il n’est pas commode ! Quoi ? Une erreur de frappe et il se le bouffe son permis à points ? Mais dites donc ! Je ne vous permets pas. C’est tout de même d’un ministre algérien dont vous parlez ainsi. Et n’oubliez pas une chose : en trente ans, il a bâti une ligne de tramway longue de 7 kilomètres 400. C’est pas rien ! Quoiiii ? Une autre erreur de frappe et on ne parlera plus non plus de notre tram, de notre métro et nous redécouvrirons ce bon vieux train 11 ? Doucement, l’ami, doucement ! On peut accepter de nous faire survoler à l’insu de notre plein gré, on peut ne pas savoir gérer l’inflation, on peut fermer un jour notre espace aérien pour l’ouvrir grand le lendemain, on peut se faire balader par les clowns d’Ançar Dine venus bouffer et boire à l’œil à Djnan El Mithak plusieurs jours de suite, on peut échouer à fermer des marchés informels, mais y a un truc avec lequel faut surtout pas jouer, notre dignité. Oui, Môssieur ! Notre dignité. Quoi ? Une erreur de frappe et… je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.
  • Ministres à points

    Par Maamar Farah
    Pour appliquer leur démocratie, on nous dit qu'il faut au moins deux siècles ! Mais pour appliquer leur méthode de sanctionner les chauffards, on met dix ou vingt ans seulement ! Comme pour le permis à points !
    S'il y avait une manière quelconque de sanctionner nos ministres par un système de comptage des points, il y a longtemps que certains auraient consommé totalement les leurs ! Mais comme leurs parrains ont des usines à fabriquer les bons points, pas de risque de les voir à court d'arguments pour polluer davantage la scène nationale !
    maamarfarah20@yahoo.fr
    «Je suis tata Fadou de Gao. Ici, on est sûrs que les lieux de culture, les cinémas, les discothèques, les bars vont rouvrir après le départ des barbus. Tonton Salek est content. Il en a marre de vivre comme s'il était dans une ville algérienne, triste et ennuyeuse ! Bizarre ! N'avez-vous pas vaincu l'islamisme ?»
    (Tata Fadou de Gao)

  • Les forces armées françaises sur le front nord-malien

    la censure sans pitie : lire la suite Guerre au mali

     

  • En retard d’une guerre ?

     

    Par : Mustapha Hammouche

    La menace terroriste au Sahel ne date pas de l’offensive du MNLA pour la “libération” de l’Azawad, rapidement squattée par Aqmi et d’autres groupes terroristes.
    Avant même que le GSPC ne proclame son allégeance à Al-Qaïda, en 2006, certains de ses groupes opéraient déjà entre le sud Sahara et le Sahel. Dès février 2003, trente-deux touristes européens étaient enlevés. Une partie des otages avait été libérée par une opération de l’ANP. Les autres avaient été relâchés, contre une rançon, au mois d’août de la même année.
    L’attaque qui, hier, a visé la base d’In Amenas, a comme des relents de remake de l’opération contre les touristes de 2003. Voici plus d’une décennie que les groupes islamistes renforcent leur implantation au Sahel en exploitant une situation qui leur est favorable, et sous bien des aspects : la pauvreté des populations locales qui les fragilise devant l’hégémonie des groupes terroristes, la faiblesse des États du champ et la déficience de leurs moyens de défense, la profitabilité du trafic de stupéfiants et, probablement, le soutien financier d’États pétroliers, comme l’Arabie saoudite, où Iyad Ghali fut en poste diplomatique dans les années 1990, et plus particulièrement, le Qatar, pourvoyeur “humanitaire” traditionnel dans la région.
    La guerre de Libye, en débloquant les arsenaux de l’armée libyenne et en libérant les mercenaires recrutés par Khadafi dans la région, a fourni un renfort inespéré, en termes d’hommes et d’armes, aux groupes déjà installés.
    Les derniers évènements ont démontré la grande faiblesse de l’État malien et des autres États de la région, et de leur armée. Ils ont aussi révélé l’insondable faiblesse militaire et la profonde incongruité stratégique des mouvements targuis. La versatilité et l’incohérence des chefs d’Ançar Eddine illustrent parfaitement la disproportion entre la nature de la légitimité de la cause et l’inconsistance politique de ses défenseurs. La difficulté de la Cédéao à mettre sur pied une force d’intervention au Nord-Mali illustre, aussi, le retard militaire de pays où les armées, habituées à des missions putschistes ou de répression locale, ont perdu de vue leur vocation de défense territoriale.
    En dix ans de mise en place de la base terroriste du Sahel, le monde a fait montre d’une étonnante indolence. Pourtant, les initiatives politiques et les tentatives de création de dispositifs de surveillance et d’anticipation stratégique (Africom américain, état-major des pays du champ, etc.) montrent qu’une réelle inquiétude avait gagné aussi bien les pays du champ, que les puissances en Europe et en Amérique du Nord.
    La guerre en cours a été imposée à l’initiative des groupes terroristes qui, rappelons-le, ont enfourché l’offensive des mouvements touareg avant de les soumettre, puis décidé d’aller au-delà de l’espace Azawad, et de progresser vers Bamako. La France, pour l’heure presque seule à assumer la riposte, fait une guerre devenue, depuis dix ans, inévitable. Ce qui est arrivé à In Amenas aurait pu arriver à n’importe quel moment, durant ces dix ans. “La solution politique”, quand on la poursuit trop longtemps, finit par profiter aux forces belliqueuses. Au terrorisme islamiste, dans le cas présent. À trop hésiter à faire la guerre, on finit par la subir. Après l’avoir longtemps éprouvée, c’est encore l’Algérie qui semble contrainte de la subir à nouveau.


    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr

  • no moment

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  • Vol au-dessus d'un nid de coucous

     

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    Enfin, la position algérienne est devenue plus claire. Nous sommes contre la guerre mais pour l'intervention militaire, pour le dialogue mais aussi pour que des bombardiers survolent le territoire.
    Du coup, dans cette schizophrénie très nationale, le président algérien et l'état-major sont enfin au même niveau de névrose que le petit gardien de parking sauvage de Oued Koriche. Pour les autres aussi, tout est clair. Pour Hollande par exemple, il n'y a aucune fausse pudeur à afficher que la France est en crise et en guerre et a donc besoin d'argent, il n'y a d'ailleurs aucune honte à en demander. C'est dans cette logique qu'en plein bombardement sur le Mali, le président Hollande a pris le temps d'aller à Abu Dhabi visiter quelques troupes stationnées et demander de l'argent au cheikh du coin pour financer sa guerre.

    En dehors du fait que l'occasion a été donnée de se rappeler que la France avait une base militaire dans une région de donneurs de leçons panarabistes et de morales divines, on aura bien compris qu'il n'y a pas d'éthique dans la guerre ou la diplomatie. Hollande gère son pays avec l'argent de l'étranger pendant que Bouteflika gère le sien avec l'accord de l'étranger. La France veut faire une guerre avec des financements extérieurs tout en la poussant, pendant que l'Algérie ne veut pas faire de guerre mais avec son argent tout en l'acceptant. Du coup, avec le recul, on comprend mieux la visite de Hollande à Alger, venu pour une caution et un chèque, quitte à lâcher une usine de voitures fabriquées en Turquie et quelques visas. Avec ce même recul, repeindre Alger en important quelques foules de l'intérieur pour Hollande, alors que celui-ci n'était venu que prendre de l'argent aura été un summum de mascarade. Une morale du célèbre La Fontaine de Tombouctou : le corbeau affamé survole le terrier du renard pendant que celui-ci est occupé à manger du camembert français.

     

    Chawki Amari
  • Grève dans l’anonymat

    La grève en cours sur les chantiers de la Sonatrach à Khrechba (200 km d’El-Goléa) ne semble intéresser aucun responsable du secteur.
    La dénonciation des conditions de travail par les travailleurs ne trouve aucun écho tant chez la direction du groupe pétrolier que la Centrale syndicale. Pourtant, ce chantier est le prolongement d’un projet stratégique pour le pays.

  • Fidèles et dissidents, les deux médailles du même revers !

    Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com 

    Guerre au Mali.

    L’Algérie autorise le survol de son territoire par des avions étrangers. Pour une fois que dans notre ciel, il y a des avions à... … à l’heure ! Au Mali, il ne faut surtout pas s’y tromper, l’enjeu est… Eh ben non ! Cette fois-ci encore, comme hier, je reste loin des hélicoptères français Gazelles, des premières images des frappes opérées par les Mirages et de la fuite éperdue de l’un des chefs du Mujao, loin de Gao. Vous savez, le mec avec une barbe teinte au henné et qui jurait, il y a quelques jours encore, à tous les micros qui se tendaient à quelques centimètres de ses poils hérissés que les islamistes armés et lui-même allaient donner une déculotté aux troupes étrangères qui oseraient les affronter. C’est vrai que c’est tentant de plonger dans ce sujet, et de demander, que-dis-je d’implorer qu’on me le retrouve le barbu roux, juste pour voir si le fond de son caleçon est de la même couleur que sa barbe teinte, aujourd’hui qu’il court comme un dératé pour se cacher. Mais bon ! Ce n’est pas encore assez tentant pour me détourner de la boucherie politique locale, du massacre à grande échelle des leaders de l’ex- Alliance présidentielle. Que voulez-vous ! Plus on me demande de regarder vers le lointain désert, plus je zyeute la villa de Hydra, le quartier des Asphodèles et les abords du Palais d’El-Mouradia. A chacun sa guerre ! Et je dois dire que celle qui se déroule dans le sérail aujourd’hui ne manque pas de piquant. D’ailleurs, j’ai là, sous les yeux, les portraits des huit ministres qui viennent d’annoncer leur divorce d’avec Belkhadem. La preuve par la photo que les forces anti-Empastillé ont mis en branle la grosse colonne de blindés. C’est l’impression d’ailleurs que me donnent ces photos des huit ministres. Huit gros panzers sortis des limbes de l’histoire et lâchés à l’assaut de l’encore patron du FLN. Mon Dieu ! Voilà donc les visages du changement ! Les symboles de la fin d’une ère ! L’illustration d’une page qui se tourne ! Ben-dis-donc ! Si c’est ça le changement tant promis, je sens que notre révolution ne sera pas enseignée dans les écoles. Comment vous dire ? Entre Belkhadem, Ouyahia et ceux qui leur livrent bataille en dissidence, il y a autant de différence qu’entre deux vins de l’ONCV. Juste une question d’étiquette changée. Interchangeable. Espérer renouer avec le souffle de Novembre, l’esprit du Front des martyrs à travers Tou et consorts, c’est comme miser sur la volonté réelle d’Abdekka de ne pas rempiler. Une chimère ! La révolution, le changement et le rajeunissement sous la bannière du BP et du CC du FLN !! Et pourquoi pas le prix Nobel de la paix à Abdekka, tant qu’on y est, hein ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.

  • Comme il a dit Fabius

     

    Par Maamar Farah
    Certains de nos responsables ont réagi comme si la donne ne venait pas subitement de changer avec l'arrivée des troupes françaises au Nord-Mali, nous rappelant à satiété les positions de l'Algérie en faveur du... dialogue ! Mais l'élément-clé de ce dialogue, l'atout aux mains de M. Medelci, Ansar Dine, a fini par déserter la table des négociations.
    Les vieilles recettes proposées par notre pays sont donc à mettre en veilleuse. Du moins pour le moment. Et continuer à les galvauder, comme sur les chaînes de télévision ou dans la presse, est un exercice dérisoire, improductif et totalement en déphasage avec la réalité. Incapables de comprendre ce qui se passe autour de nous, nous revenons au dogmatisme, aux clichés, à la démagogie ! Voilà ce qui arrive quand la diplomatie est muette, les renseignements paralysés, les rédactions déboussolées ! Il faudra attendre un signe du chef de l'Etat pour savoir ce que pense l'Algérie de cette affaire ! A moins de faire confiance à Fabius qui a levé une partie du voile sur notre position...
    maamarfarah20@yahoo.fr
    «Quand les Français ont instauré une limite aux mandats présidentiels, nous l'avons supprimée. Et après que la France eut remplacé le septennat par le quinquennat, nous allons probablement faire le contraire ! On était en avance sur eux. On fait tout pour être derrière...»
    (Tata Kheïra de Remchi)

  • Populisme et géopolitique

     

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Comme à chaque sanglante opportunité qui prend forme dans notre voisinage, “experts” et “professeurs de sciences politiques” viennent se prêter aux sollicitations des journalistes, pour mieux nous “éclairer” sur les origines de ces évènements et sur leur impact sur notre pays. Or, toutes leurs interventions se caractérisent par un handicap populiste fondateur. Le résultat en est que nos cérébraux disent, en substance, la même chose que l’analyste de quartier, le politicien de comptoir ou le prêcheur de bureau. Ils “intellectualisent” le discours unique.
    Le Mali vient de motiver une nouvelle occasion de vérifier la convergence entre l’exposé scientifique et le discours vulgaire quand il s’agit, pour nous, de décrire notre environnement géopolitique.
    On ne peut, bien sûr, se reprocher de mettre son pays au centre du monde ; c’est même le point de départ de l’effort de réflexion géopolitique. Mais, le travers dont le stratège doit se prémunir est celui de se murer dans l’hypothèse de nature chauvine, qui voudrait que tout ce qui ne vient pas de nous soit malintentionné et dangereux pour notre pays. On passe, là, de la posture méfiante habile à la posture nihiliste irrationnelle.
    Dans le cas de l’intervention de l’armée française au Mali, la problématique paraît pourtant simple : un pays souverain fait appel à un autre, plus puissant, pour repousser une invasion islamiste terroriste qu’il ne peut pas refouler par ses propres moyens. La puissance en question répond alors favorablement, et efficacement, à cette demande. Peut-être celle-ci arrive-t-elle avec ses propres arrière-pensées géostratégiques. Mais cela diminue-t-il l’intérêt universel à voir éliminer des hordes de terroristes ?
    Pourquoi donc devrions-nous être émus par le viol de la souveraineté malienne par l’armée d’un État occidental tout en restant indifférents à ce que cette souveraineté ait été foulée au pied par des armées de terroristes ?  Parce qu’ils sont de chez nous ?
    Pour justifier leur confortable adaptation populiste, nos intellectuels éclaireurs vont jusqu’à renier le péril intégriste né de l’offensive islamiste sur Mopti. “Ils ont été poussés à dépasser la ligne de démarcation entre le Sud et le Nord pour donner l’occasion à la France d’intervenir”, disait l’un d’eux, hier, au Soir d’Algérie. Mais qui les aurait donc obligés à ce geste insensé, les pôvres ? Que ne restèrent-ils donc, intouchables, à sévir en deçà de Mopti ?
    Mieux, celui-ci suggère que la France n’aurait pas dû répondre à l’appel d’un gouvernement illégitime car, ajoutait-il, “il est important de rappeler que l’actuel gouvernement est arrivé au pouvoir suite à un coup d’État”. Ô ironie ! Si l’on devait attendre que les gouvernements africains soient démocratiquement légitimés, il faudra patienter longtemps avant de pouvoir transiger avec les États de ce continent ! Et, nous sommes plutôt mal placés pour conditionner les relations internationales à la légitimité des gouvernements contractants.
    Le drame est que nos analystes, incapables de s’extraire du discours puisé dans la vulgate nationaliste et anti-impérialiste qui fait fi des périls nés chez nous et de se hisser au niveau scientifique, finissent par se mordre la queue : ils reprochent au pouvoir de ne pas intégrer leurs thèses, celles-là mêmes qu’ils lui ont machinalement empruntées !


    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr