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  • Qui obéit à qui ? Algériens, réveillez-vous, c’est un système-serpent !

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    Et voilà qu’on reparle de l’après Bouteflika ! Ne sommes-nous pas plutôt dans une de ces gesticulations, redressements et autres coups d’état scientifiquement organisés par un ambassadeur se prélassant dans une capitale vivant les mêmes problèmes de succession que nous ? Cette illusion du changement, c’est le « système - serpent » est en train de vivre une période de mue, pour faire peau neuve


    Par Si Mohamed Baghdadi

    Aujourd’hui, en évoquant la déclaration d’Ould kablia sur la redistribution des armes, on se pose la question de savoir « qui obéit à qui », comme hier, on se posait celle du « Qui Tue Qui »? Et le landernau politique algérien entre à nouveau en profonde agitation, depuis que la Coupe du Monde a fini d’opérer ses effets anesthésiants, et que la rentrée sociale a vu se poser, à nouveau, la question de l’après Bouteflika.
    Mais qui donc, après Dieu, sait que Bouteflika a l’intention de passer la main et de rendre son présidentiel tablier ? Nous voilà donc à ausculter une feuille « imaginaire » de maladie réelle, les petites phrases et analyse des uns et des autres pour nous faire une idée de la situation et tenter de la comprendre.
    Depuis longtemps la gestion des profils de carrière a presque toujours prise le pas sur la gestion rationnelle et efficace du pays et de ses ressources. Et c’est pour cela que « le système » est périodiquement secoué par gesticulations, redressements et coups d’état scientifiquement organisés par un ambassadeur se prélassant dans une capitale vivant les mêmes problèmes de succession que nous. Le tout voulant donner l’illusion du changement. En fait, le « système - serpent » est en train de vivre une période de mue, pour faire peau neuve.
    Le « qui obéit à qui » - (en abrégé QOQ) - tout en posant la question de l’obéissance, pose celle, plus centrale et vitale, du pouvoir réel. Qui donne les ordres ? Qui est aux commandes de l’avion Algérie ? Qui est au centre du pouvoir ? Le Président de la République a posé lui-même, bien avant son accession au pouvoir, les termes d’une équation qui n’a pas beaucoup changé depuis l’indépendance de notre pays. Les variables ont probablement évolué mais la structure est demeurée identique à elle-même. En ne voulant pas être « un trois quarts de Président » il prenait la responsabilité, à plus ou moins long terme, d’ouvrir les hostilités contre ceux qui l’avaient fait roi. Maintes péripéties, maints renversements de situation ont émaillé un match de plus en plus serré.
    La guerre de Troie aura bien lieu ; le tout est de savoir, qui sont les chevaux et où sont-ils planqués, pour investir la place de l’autre camp ? Les spectateurs sont nombreux et se pressent au bord de la touche. Au premier rang, ceux intéressés par les maroquins et les strapontins ministériels. Puis les maffieux et les chipistes servant « citrons et oranges », à la mi temps, pour s’en servir et se servir par la suite. D’autres sont désabusés, et la majorité, écœurée de voir tant d’énergie déployée et dépensée, souvent en pure perte, alors que notre pays est confrontée à d’énormes problèmes de développement ; et surtout à la nécessité d’enclencher de profonds changements dont les effets ne se feront sentir, au mieux, qu’à moyen terme. Mais qui est donc l’arbitre de ce match de dupes ?

  • Le dinar, la mafia et notre Harry Potter national

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     Pourquoi le Dinar spécialement, la réponse rapporte un vrai Dinar!
    Pourquoi diable, ces fameuses maffias, se sont-elles spécialement tournée vers notre monnaie nationale Alors qu'elle a le cours le plus bas du Maghreb, et que même ce cours est décidé en dehors de toute norme économique ou logique commerciale, par des gens qui ont l'air d'avoir appris l'économie chez le prof de gym.
    Question que pourrait se poser quiconque ne connait pas notre cher pays gouverné à vue par notre glorieuse camarilla, qui est pour le gouvernement ce que les signaux de fumée sont pour les communications.
    En effet, essayez un gouvernement de trouver au monde qui fait du convoyage de papier monnaie sur 1000 KM, par transport routier ordinaire, et avec un rendez-vous apparemment précis avec le gangster qui ont volé le camion, et qui attend que les billets soient imprimés et peut être en circulation pour déclencher un plan d'après lui imparable: L’asséchement du circuit monétaire officiel, pour voir apparaitre les faux comme en position d'hors-jeu.
    Vous ne trouverez que notre gouvernement, chez qui on n'arrive plus à discerner la part de l'incompétence crasse, du celle des coups fourrés entre clans du régime, et celle du banditisme tout court avec la complicité irresponsable de segments du même régime mécontents de leur part du gâteau interne.
    Dans un pays un tant soit peu normal, à la nouvelle du braquage du camion de papier monnaie, le gouverneur et tous les responsables de la Banque centrale et des autres services concernés par ce transfert et sa sécurité, auraient été limogés et questionné sur leurs actes dans cette affaire foireuse.
    Chez nous le même gouverneur responsable de cette foirade est venu quatre ans après, à l'APN, présenter un taux d'inflation qui n'engage que lui alors que par la disparition de ce camion, il a participé à la révision de ce taux déjà faux à la hausse et en exponentielle.
    Évidemment il n'a rien à craindre tant que ceux qui l'ont nommé à la tête d'une Institution qui n'a plus de banque centrale que le nom, ont besoin de lui pour d'autres exploits économiques de ce calibre.
    Rappelons-nous que Mouloud Hamrouche, dont je salue ici le passage à la tête du Gouvernement, même si je ne partage pas avec lui sa gestion du dossier FIS, avait décrété l'autonomie de la Banque d'Algérie et Fixé le mandat du gouverneur à Dix ans, non révocables, dans le but de soustraire ainsi cette institution aux appétits et âtres intrusions de l'exécutifs visibles et de ses mentors et autres bidouilleurs invisibles, et avait nommé Monsieur Hadj Nacer, à ce poste, personnage fort dérangeant et ombrageux et surtout imbu d'une compétence qu'il avait réellement dans le Domaine.
    Après une campagne de remise en ordre de l'écurie Algérie, qui a débuté par un lynchage en règle du personnage par les pseudo analystes du régime, contre la personne du gouverneur, on nous a vendu en concomitance un coup de force contre l'autonomie de la Banque centrale et un nouveau gouverneur avec un adjoint aux ordres de l'exécutif en apparence et aux ordres de la bande dans le faits, avec le premier on a eu la fausse banque primaire, agrée par le fantôme de la banque d'Algérie, et avec le second on passe à la vitesse supérieure, la vraie fausse monnaie.
    Mais ces deux Messieurs pour être impardonnables, déjà du fait même d'être les purs produits d'une administration sans amé ni esprit, avec pour unique bagage l'esprit courtisan, et l'assurance de l'impunité provisoire, et d'avoir accepté toutes les félonies que le premier dénonce aujourd'hui qu'il est en fuite, ce que le deuxième fera certainement dans la même situation un jour, ne sont pas les responsables du marasme généralisé de l'économie et de l'état, à eux tous seuls.
    La logique de de tous les segments du régime, et à tous ses paliers, est simple ; plus il y a d’interdictions dans tous les domaines, mieux on maitrise en haut et plus on devient indispensable par la nuisance en bas, évidemment cette logique aussi étriquée que le système qui s’en prévaut, ne s’applique pas à tout le monde, du moins dans l’esprit des concepteurs et exécuteurs des basses besognes qualifiées de lois.
    Alors que la logique humaine, dit que là où tout est interdit, tout est permis en même temps, car aucune société ne peut se permettre de multiplier les interdits sans autre finalité que de s’imposer au gens, sans voir les contournements et autres défis à ces interdits arbitraires se multiplier dans la même proportion, évidemment dans cette quête de la société à s’émanciper de contraintes posées contre ses droits et sa liberté, les vrais délinquants et autres criminels, se trouvent plus à l’aise pour contourner tous les textes autrement plus justes et commettre dans le climat de rébellion générale de vrais crimes, banalisés par les faux crimes reprochés à toute la société.
    Cette cécité aussi politique ,qu’économique, mais avant tout morale, imposée à la société par des éléments eux même immoraux, arrivés au pouvoir de manière pour le moins immorale, et concrètement délictuelle, et par certains aspects criminelle, est à l’origine de tous les problèmes que d’aucuns prétendent solutionner en mettant un gendarme derrière chaque Algérien, sauf bien sur derrière leur petite personne et leur famille, qui en ce cas précis sont exclues de facto du devoir de respect des lois, les bonnes et les mauvaises.
    Pour nous en tenir au domaine économique, je dirais que l'économie Algérienne est une économie de faillite dans sa conception, et que cette conception étriquée du monde est apparemment inscrite dans les gènes des personnes qui se sont chargé malgré nous de notre destin national, particulièrement le sieur Ahmed Ouyahia, qui connait autant les mécanismes économiques que ma grand-mère la physique quantique.
    Fait d'un mélange de fonctionnaires, parvenus et de porte flingues audacieux mais à courte vue, et auxquels se sont joints tout un cirque de pseudo économistes formés au rabais et de courtisans tournesol ce système porte l'échec comme un étendard, et ne peut corriger une erreur que par une catastrophe, et dans sa composante humaine il n’y a plus un pour racheter son frère.
     
                                 
                                   Dans un circuit ouvert on n'a pas besoin de purger
     
    Ignorant autant les lois de la physique que celle de l'économie, et surtout le volet financier, notre Harry Potter de la gouvernance, semble ignorer que dans un circuit fermé, en hydraulique la prise d'air entraine le blocage de tout le circuit et de ce fait la surchauffe, qui elle-même entraine l'éclatement des conduites et la perte de tout le liquide, qu'on croyait préserver par la mauvaise purge au mauvais endroit et bien sûr au-delà du circuit on casse toute la machine qu'on croyait avoir bricolé l'ABC du métier est de savoir qu'une purge se fait toujours par le haut du circuit, une purge par la bas s'appelle une fuite et on perd plus d'eau tout en augmentant le volume d'air..
    Par contre dans un circuit ouvert on n'a pas besoin de purger dans la mesure où l'air introduit d'un côté est régulièrement poussé vers la sortie, mais ce système a besoin d'eau neuve et de rejet de l'eau chauffée à l'extérieur quitte à la récupérer un amont, donc ce système est ouvert en amont et en aval.
    En économie c'est la même chose, quand on veut faire un système fermé, parce qu’on a pas assez de liquide disponible, et qu'on veut le faire tourner sans bloquer l'économie, le plus judicieux est de laisser le circuit tourner tout seul en vérifiant l'absence de fuites, et de n'intervenir que par le haut en fin de circuit pour chasser les bulles spéculatives qui comme les bulles d'air remontent toujours en haut, Hors Monsieur Ouyahia, a installé des purgeurs partout et surtout en bas et multiplié les thermostats en pleine surchauffe, en transformant la simple détention de 500000 dinars en Crime économiques, et en soumettant les dépôts en banque à toutes sortes d'enquêtes dont le départ est déjà faussé par l'obligation faite au détenteur de se justifier et non l'inverse, ceci sans compter la fiscalité lourde dans tous les sens du termes y compris judiciaire, et les tracasseries en tout genre tant qu'à l'import qu'à l'export, et tant à la production qu'à la commercialisation, avec la suspicion comme stratégie de gestion pour tous les secteurs public inclus, et l'impunité pour quelques oiseaux justement ceux qui sont en haut du circuit là où il faut purger.
    Donc vous avez un circuit avec plein de fuites en bas, et plein d'Air en haut, soit plein de gens terrorisés qui se cachent avec leur argent ou qui ne veulent pas prendre d'initiative en bas, et d'autres qui se servent sans rendre compte en haut.
    Cela s'appelle chez ces gens "Patriotisme économique", et dans la logique cela s'appelle faillite programmée à très court terme.
    Deuxième variante, quand il n' y a plus d'eau dans le circuit à cause des fuites et autres prises d'air, les mêmes bricoleurs qui ont précédemment puisé dans la mare des voisins, se retournent vers la même mare avec un circuit ouvert à sens unique, ou ils pensent être les seuls à puiser, quitte à fermer le circuit après avec les mêmes résultats.
    Ils veulent des partenaires étrangers, angéliques et de préférences amoureux de l'Algérie plus que de leur pays, si ce n'est pas de leurs poches, et ils arrivent à en trouver, or ce genre de partenaires ou c'est des mythes ou des escrocs, et c'est la deuxième variante qui est en général le partenaire idéal pour nos professeurs nimbus de l'économie:
    Ils nous ont gratifié de l'obligation d'investir pour vendre un produit que l'on est les seuls à détenir au monde en terme de brevets, et avec transfert de technologie s'il vous plait(Encore une invention Algérienne), ensuite ils passent à la vitesse supérieure, l'obligation d'être minoritaire dans son propre projet, avec un actionnaire majoritaire indéfini mais financé par l'argent apparent chez l'état, pour réaliser un marché de conjoncture, du jamais vu dans l'histoire de l'humanité, et surtout de la part d'un pays qui ne produit rien hors les textes kafkaïens.
    Ce qui a pour résultat immédiat de fermer l'accès au circuit ouvert, et de retourner au circuit fermé non pour le purger, mais pour ajouter des fuites et acheter du glacéol.
    Dans ce cas, Sidna Hassi Messaoud est encore capable de donner à une démarche suicidaire, l'aspect d'un acte patriotique, dénommé transferts sociaux, dans une société qui n'a pas le droit de vivre en dehors des bricolages des uns et des combines des autres.
    Pour revenir au problème qui nous tracasse, pourquoi les faussaires du monde entier se sont ligués contre une monnaie qui est déjà fausse dans son essence, c'est justement parce que la fausse monnaie s'écoule mieux dans une fausse économie, ou le liquide coule par la bas, et dont les textes font tout pour éloigner le moindre sous du regard prédateur et inquisiteur du fonctionnaire qui n'a d'autre soucis de s'imposer en tout et sur tous.
    Ensuite les textes alambiqués sur la détention et la circulation des devises, font que l'Algérie quel que soit son statut professionnel, et la nature et l'étendue de ses besoins, n'a d'autre choix que la précarité d'un accès à la devise informelle, à ses risques et périls ou la déconnexion du monde extérieur, au même titre qu'un coréen du nord.
    Ceci étant évidemment impossible, particulièrement pour les tenants de ce régime bizarre, et ces agents intermédiaires utilisés dans l'empoisonnement quotidien de la vie du peuple, ils ont inventé des textes bavards et contradictoires qui permettent en même temps d'exporter des devises sorties d'un compte ouvert légalement, mais alimenté de l'informel comme unique source possible, ce qui est illégal comme transaction et détention, alors vous avez des changeurs de devises sous les fenêtres du tribunal à Alger, et des gens qui se font arrêter en route avec 200 euros, car la détention est illégale dans un univers kafkaïen et ubuesque.
    Toujours est-il que ce besoin de devises à hauteur de 4 milliards d'euros au moins par an, et qui circulent en dehors de tout circuit officiel, par la faute de ceux qui font de l'inquisition un instrument de prédation et accessoirement de régulation, doivent être achetées avec des Dinars, et c'est ici que le pourvoyeur de faux dinars, peut non seulement écouler sa monnaie, mais la convertir en vrais euros ou dollars, et l'inverse aussi est valable.
    Une descente sur les places de change d'Alger, ne fera que transférer tous les comptes vers les places étrangères en orient ou en occident, et le change se fera par virements. Le problème restant le même, mais laissant les prédateurs de bas niveau du système sur le carreau, ce qui ne fera que diminuer leur fidélité au régime déjà ténue et intéressée.
    Bien sur La nouvelle loi sur la circulation de capitaux, qui a transformé même la reconnaissance de dette en quasi monnaie, et la détention de compte à l'étranger en crime économique, et qui criminalise de facto quelques centaines de milliers de pensionnés, mesure qui ne s'applique pas au salon d'honneur ou avec escorte officielle ou officieuse, ne fera qu'augmenter le nombre de citoyens devenus malgré eux délinquants, sans les avoir, l'essentiel est que l'apprenti mécanicien continue à casser la voiture pour apprendre la seul chose qu'il doit apprendre, c'est qu'il n'apprendra jamais rien ,il n'est pas conçu pour cela.

                                          Alors pour quand le grand départ ?                        
     
     
    En résumé, vous avez une économie ou un semblant d'économie, ou il est interdit d'être riche, et dangereux d'être pauvre, ou être honnête porte malheur, cacher son argent aspire les liquidités et bloque le commerce, bref un système ou seuls les morts ne sont pas inquiétés? Et cela s'appelle patriotisme économique.
    Je ne savais pas que l'incompétence et l'Arrogance, dans le même pack étaient synonymes de patriotisme, je viens de le découvrir.
    Pour moi le patriotisme commence déjà, par la décence de ne pas occuper un poste, sans aucune compétence pour le faire et surtout sans mandat de personne, sauf de ceux qui n'ont pas mandat pour le faire.
    Un gardien de prison, bien qu'utile pour la société dans une prison, ne peut exercer ses talents dans un autre endroit que la prison, sous peine de transformer l'endroit en prison, et la prison en endroit normal.
    Dans l’absolu ; y a-t-il plus grande corruption sur terre et plus grand crime contre la nation et son devenir que celui qui consiste à imposer à tout un peuple, et par tous les moyens aussi vils soient-ils, commençant par le mensonge et arrivant au crime d’état en passant par la fraude électorale, son incompétence qui n’a d’égale que la sa mauvaise foi et son culot ?
    De ces trois caractéristiques des tenants du système, peuvent naitre tous les problèmes que nous discutons et discuterons ad vitam aeternam, dans tous les domaines, et nous risquons à l’avenir des séismes politiques et économiques, tant que nous ne nous attelons pas au règlement du problème matrice qui génère tous les autres, comme une bombe à fragmentation.
    La solution est simple, elle consiste en le bannissement de ces tares dangereuses, en commençant déjà par la mise à l’écart de leurs porteurs avant que la contagion ne crée une situation de non-retour.
    Ce régime et surtout sa représentation physique la plus désespérante, Monsieur Ouyahia doit partir au plus tôt, avant toute discussion sur une reforme quelconque, du système, la lettre A de cette réforme est leur départ, et la lettre Z leur jugement.
    Certains personnages sont nés pour entretenir la spirale du désespoir, et rien que leur vue, chasse l'idée même d'un espoir.
    Alors pour quand le grand départ ? Ou faut-il un balai?
     

    AEGIS63

  • Dans un livre qui sort aujourd'hui 18 novembre : Ferhat Mehenni s'explique

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    Si vous n'avez rien compris à la stratégie du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK); si vous êtes interloqués par le Gouvernement provisoire de Kabylie ; si vous doutiez des fondements de la politique des autonomistes algériens, alors ce livre est pour vous. Dans " Le siècle identitaire - la fin des Etats post-coloniaux" qui sort aujourd'hui 18 novembre chez la maison d’édition française Michalon, Ferhat Mehenni répond à toutes les questions que vous vous posez et même à celle que vous ne vous posez pas.

    Pour lui, la notion d'indépendance, qui a servi, dans les années cinquante et soixante, à mobiliser les masses et à sucsiter des espoirs, n'est plus opératoire aujourd'hui. Dans un contexte de banqueroute générale des Etats post-coloniaux et de mondialisation, Ferhat Mehenni lui oppose le concept d'autonomie. Les indépendances; soutient-il, ont presque partout échoué. Dans sa présentation de l’ouvrage, l’éditeur  rappelle que  « cinquante ans après la décolonisation, les anciens pays colonisés  n’ont pas su tirer profit de leur indépendance ni sur le plan économique, ni sur le plan politique, à de rares exceptions près » Pire : ces jeunes Etats seraient quasiment de nature coloniale, eux qui n’hésitent pas à recourir au génocide parfois, « Revenir sur la colonisation est, pour tous, un devoir et une urgence. Si l’on veut comprendre et désamorcer à temps ces poudrières que sont la plupart des pays anciennement colonisés »

    Bref, l'Etat post-colonial est en faillite. Ferhat Mehenni lui dénie le statut d'Etat-nation et le met en contradiction avec des notions fortes comme la démocratie, le droit, le libéralisme...Ferhat utilise avec brio la formule. Nous sommes passés, dit-il, des "Etats sans nation" aux "nations sans Etats".Quelle alternative alors propose t il ?  Après avoir fait le réquisitoire des Etats post- coloniaux  Ferhat Mehenni assène : « Il ne s’agit plus d’être’’ une et indivisible’’, comme la jeune république de 1791 lutant contre les sécessions et les menaces d’invasion mais de savoir conjuguer l’ouverture la transparence la pluralité qui sont désormais les  vraies garanties de la stabilité  politique et du dynamisme économique » Pour ce faire, il ne s’agit pas d’exporter et d’imposer par la force  la démocratie, comme ont tenté de  le faire les américains en Irak, mais en accueillant  dans le concert des Nations, les peuples qui aujourd’hui luttent pour leur indépendance, lit-on dans la présentation de l’ouvrage.

    L'auteur croit entendre des "craquements" dans ce qu'il appelle déjà le "vieux monde", c'est-à-dire ancien colonisateur et ancien colonisé auxquels il ajoute même l’ONU et le G20 ! « Les pays issus de la colonisation ont déjà commencé à se disloquer » constate t il.  Ils vont donner naissance à d’autres pays, plus nombreux prédit- il. Cependant prévient il,  cet  « émiettement » , présenté  par  les  tenants du statu quo géopolitique, comme un risque d’installation de  l’anarchie et du chaos, ne doit pas nous faire perdre de vue que rien ne peut arrêter un peuple qui veut son indépendance.

    Sa solution ? Vous l’avez devinée : le retour à l’identité. Non pas un repli identitaire ce dont il se défend mais une reconquête de soi de son histoire, de sa personnalité. Même une démocratie occidentale reste inefficace si elle ne s’accompagne pas d’une reconnaissance et d’une revalorisation des identités en place. Ferhat Mehenni cite Dominique Wolton auteur de «  L’autre mondialisation » qui rappelle que le respect et la valorisation des identités est un gage de succès de la communication et du développement économique social et culturel .

    Bien entendu ,Ferhat Mehenni qui se garde d’être le messie de tous les Algériens, se soucie d’appliquer la recette en priorité pour la Kabylie dont le destin dit –il est comme le fil rouge de cette région. Son  livre de 14 chapitres se termine par une série de propositions et de clarifications autour de l’avenir de la Kabylie qui a souffert du déni d’existence  imposé par l’Etat algérien. Il va sans dire que ses idées pour regagner le droit à l’existence tranche avec celles des deux grands partis kabyles le FFS et le RCD que Ferhat Mehenni ne se prive pas d’égratigner , parfois férocement, les accusant d’avoir poursuivi une politique vaniteuse d’accession au pouvoir qui les a fait accepter l’étouffement des revendications d’une Kabylie politique . 

    A lire Mehenni , la Kabylie gagnerait d'ailleurs à ne pas confier son destin….aux Kabyles ! Du moins pas à ces partis et à ces élites kabyles qui se sont succédés depuis 1962 et qui selon Mehenni «  ont tous contribué de près ou de loin , à maintenir leur première patrie dans ce statut d’inexistence »

    Pour la bonne bouche ,l’auteur  qui ne manque ni de mordant ni de hargne classe les élites kabyles en trois catégories : les sincères, les apathiques et les traitres. On ne vous en dit pas plus.

    F. B.

  • On vous le dit.........algerie se met ecolo!!!!!!

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    -L’Algérie se met en vert durant l’Aïd

    Plusieurs communes du pays n’ont pas manqué d’embellir les artères principales avec le drapeau national. D’habitude, cette tradition était consacrée aux seules fêtes nationales marquant des dates précises de la Révolution. Aujourd’hui, à la veille de la fête de l’Aïd El Adha, le drapeau national refait son apparition, comme c’est le cas au niveau des bus de l’ETUSA. Une marque d’embellisement, appelée à se généraliser, qui donne un air de fête très sympathique.

    -Le syndrome de la peur envahit Khemis Miliana

    Après la relaxe par le tribunal de Chlef dont vient de bénéficier le principal accusé dans l’affaire des meurtres perpétrés à Khemis Miliana contre des gardiens d’école entre les années 2006 à  2007, le syndrome de la psychose refait de nouveau surface. La nouvelle faisant état de la non-implication du prisonnier (un jeune inspecteur de police) dans cette affaire criminelle a fait le tour de la ville comme une traînée de poudre et suscité moult interrogations, particulièrement sur le rôle des services de sécurité dans la gestion de ce dossier brûlant à l’époque des faits. Ces derniers, on s’en souvient, avaient fait l’objet d’une  vaste opération d’assainissement  ayant donné lieu à plus d’une centaine de mutations. L’objectif étant d’accélérer l’arrestation du ou des criminels à la suite de la psychose qui s’était installée dans le corps des gardiens d’école de la famille de l’éducation et de toute la population de la wilaya de Aïn Defla.

    -L’APC de Blida marginalise le social

    Le service en charge du volet social au niveau de l’APC de Blida semble constituer le dernier souci de cette assemblée. D’ailleurs, ce service dont le but est d’aider les démunis et les cas sociaux, entre autres, est sans responsable depuis 4 mois et demeure dépourvu de moyens indispensables pour son bon fonctionnement. Il ne dispose même pas d’une ambulance pour l’évacuation des SDF vers les hôpitaux ou les centres de vieillesse. Il fonctionne aussi avec un seul véhicule seulement, lequel est vétuste et tombe souvent en panne. A cause de cette défaillance, les enquêteurs du service social de l’APC de Blida éprouvent toutes les peines du monde pour effectuer convenablement leur mission liée aux enquêtes sociales des ménages. De même, plusieurs familles démunies, déjà répertoriées, attendent avec impatience les aides symboliques de l’Aïd El Kebir (3000 DA). Paradoxalement, tous les autres services de l’APC de Blida sont bien «servis» et ont tous bénéficié d’un quota de véhicules neufs !

    -Retrait de confiance au P/APC d’Oran

    Une motion de retrait de confiance au maire d’Oran a été déposée hier devant l’administration compétente, apprend-on de sources concordantes. 23 élus sur les 33 que compte l’APC d’ Oran, soit plus des deux tiers prévus par les textes, auraient signé ce document, selon plusieurs élus dont ceux du FLN, le parti majoritaire qui doit théoriquement désigner le futur P/APC de la ville si cette action aboutit. Par le passé, une tentative similaire a été entreprise à l’encontre de l’actuel maire mais elle a échoué après plusieurs tractations. Les mêmes griefs sont retenus à son égard dont notamment une mauvaise gestion des affaires de la commune, une autorité abusive et une distribution inéquitable des postes de responsabilité au sein de l’Assemblée.

  • Le mépris de la SNCM

     

     

    Ils n’ont pu passer les fêtes auprès de leur famille

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    Des familles algériennes ont été abandonnées au port de Marseille alors qu’elles devaient prendre le bateau pour Skikda.

    Des passagers ? Apparemment moins que ça. Des personnes parquées derrière des grilles, sans information, sans nourriture, ni boisson, ni même accès aux toilettes. Voilà comment la SNCM traite ses clients, du moins ceux qui devaient embarquer, dimanche à 17 h, pour l’Algérie, où ils souhaitaient fêter l’Aïd El Adha (demain). Des familles entières, avec enfants, vieillards, le toit de la voiture croulant de bagages, certains arrivaient de Grenoble, de Paris, de Londres.

    Munis de billets payés 350 à 500 euros, parfois réservés depuis plusieurs mois, ils se sont présentés, comme prévu, à la porte Chanterac, trois heures avant le départ du bateau pour Skikda. Mais sur place, ils n’ont trouvé qu’une grille fermée gardée par les forces de l’ordre appelées à titre préventif par la compagnie, qui savait dès la matinée que des problèmes allaient se poser à l’embarquement du soir. C’est que la veille déjà, une cinquantaine de passagers, qui devaient embarquer sur le ferry Tariq Ibn Ziyad, sont restés en rade, faute de place sur le navire.

    Explication officielle : un «bug informatique» dû à un «changement de logiciel» aurait entraîné un surbooking. Mais aux dires des habitués des ferries pour l’Algérie, les trafics de billets et les cartes d’embarquement achetées 20 euros sous le manteau sont monnaie courante. Toujours est-il qu’hier, après avoir dormi dans leurs voitures pour la plupart, les passagers de samedi se sont représentés à l’embarquement... provoquant à nouveau le surbooking du bateau pour Skidka. D’autant que dans la journée, des billets ont encore été vendus par des agences de voyage !

    Qui allait pouvoir embarquer ? Qui allait rester à quai ? Pendant trois heures, les malheureux passagers ont poireauté dans le froid, furieux, épuisés après des heures de route, mais étonnamment calmes et dignes. A 16h 30, le chef d’escale a finalement été dépêché pour les informer, toujours derrière les grilles, que sept voitures seulement, sur les 38 en attente, pourraient monter à bord. Problème : comment le choix allait-il s’opérer ? Par ordre d’arrivée à la porte Chanterac ? En donnant la priorité aux réservations les plus anciennes ? En privilégiant les familles avec des enfants en bas âge ?

    Toujours derrière les grilles du port, dans la plus grande confusion, toutes les hypothèses ont été avancées. Jusqu’à ce que le chef d’escale, en liaison téléphonique avec le bateau, propose d’embarquer tous ceux qui accepteraient de laisser leur voiture à Marseille. Le gardiennage ? Ah non, il ne faut pas y compter. Protestation, premiers cris de révolte chez les passagers...
    Et soudain, la nouvelle tombe : «Trop tard : le bateau a appareillé, il vient de partir»... La SNCM, «désolée pour ce désagrément», a promis d’embarquer tout le monde, mardi matin, sur le Méditerranée.
    En attendant, les passagers auront droit à la royale indemnité de 60 euros par personne et par jour. Pas même de quoi se payer l’hôtel.

  • L’eldorado des contrebandiers>>>>> perpète

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       	Contrôle routier des gendarmes près de la frontière est du pays

    zoom

    Contrôle routier des gendarmes près de la frontière...

     

    Avant d’arriver à Heddada, en prenant la route de Merahna, nous sommes fascinés par le paysage pittoresque d’une région qui déroule son charme sur des dizaines de kilomètres.

    Vergers et forêts denses à notre droite ; terres labourables dont l’immensité impressionne, séduit et suscite moult interrogations quant à nos richesses agricoles sous-exploitées à notre gauche. Le taxi arrive à destination à 10h. Il s’arrête dans un espace exigu qui fait fonction de gare routière et où sont déjà stationnés des fourgons de type J9 qui assurent la desserte Heddada-Souk Ahras. C’est aussi un espace commercial où se rencontrent les citoyens des 12 hameaux  qui ceinturent le chef-lieu.
    On y vend des effets vestimentaires, des ustensiles, des moutons, des fruits et légumes et, mieux encore, un vendeur innove des vers de complaisance à l’adresse des passants et potentiels acheteurs, déclamés en arabe dialectal. Le tout dans une ambiance de marché, mais qui cache mal la misère des gens de la frontière et la détérioration du pouvoir d’achat.


    Un marchand sédentaire nous lance : «Le commerce est dans un tel marasme qu’il n’y a achat que par nécessité. Il y a une année, on travaillait un peu avec les Tunisiens qui venaient s’approvisionner en produits consommables, électroménager et autres accessoires de cuisine. Maintenant, ce sont les clients purement locaux, puisque les Tunisiens jettent leur dévolu sur les grands espaces commerciaux tels que Souk Ahras, Annaba, voire Bordj Bou Arréridj, El Eulma et Sétif». Et à son ami, accroupi à l’entrée du commerce, d’étayer : « Les jeunes, ici, n’ont que deux issues pour ne pas vieillir chômeurs : s’enrôler dans l’armée – et ce n’est plus chose aisée pour les gens qui n’ont pas de niveau scolaire – ou faire partie des groupes de contrebandiers.» Propos vérifiables sur place avec d’autres citoyens, qui ne cachent aucunement leur activité principale qui consiste à acheminer des centaines de litres de combustible de l’autre côté de la frontière pour revenir le sac rempli de fripes, de concentré de tomate, de «chamia» et de produits cosmétiques contrefaits.
    D’autres privilégient de se faire payer les barils de mazout en dinars tunisiens. Pour les groupes organisés, un code d’honneur est de rigueur avec ceux activant de l’autre côté du poste frontalier. On ne badine pas avec l’heure de livraison de la marchandise ; son prix est fixé au préalable et l’arnaque n’est pas permise. Il arrive parfois que des novices tentent, d’un côté comme de l’autre, d’enfreindre le code, et c’est là qu’interviennent les chefs de groupes pour sanctionner le contrebandier «indélicat». Le bien est restitué à son propriétaire et l’arnaqueur est exclu du groupe.


    DES GUETTEURS DE LA GENDARMERIE


    Finie l’ère des petits jerricans et des contrebandiers solitaires qui traversaient occasionnellement la frontière en quête d’un hypothétique acheteur de mazout. C’est tout un monde qui est enrôlé dans le circuit, pécuniairement porteur. On apprend ainsi que tout le long de la bande frontalière, des réservoirs gigantesques sont dissimulés sous des fagots, des branches d’arbres ou des matériaux de construction ; d’autres sont installés dans des champs de figuiers de Barbarie. A la nuit tombée, c’est un véritable chantier que l’on met en branle. Du guetteur des rondes de la gendarmerie au conducteur de véhicule en passant par les porteurs payés à la pièce… tout le monde s’affaire à accomplir sa tâche dans les meilleures conditions, de préférence avant l’aube.


    C’est après insistance de notre part qu’un des transporteurs de barils nous dira, sous le sceau de l’anonymat : «Trouvez-moi un travail où je pourrai gagner une moyenne de 3000 DA/jour et je quitterai ce métier. J’y suis venu accidentellement en 2002, après avoir galéré un peu partout à Souk Ahras sans jamais réussir à me stabiliser. Aujourd’hui, bien que marié sur le tard, j’ai ma maison et ma voiture...»
    Kamel, un jeune homme réceptif et plus causant que les autres, avoue que la recette journalière d’un porteur de seconde zone dépasse de loin la somme indiquée plus haut. Il nous explique le travail de fourmi auquel s’adonnent les groupes engagés dans cette activité informelle : «C’est à partir des réservoirs des véhicules qui s’approvisionnent aux stations d’essence de Khedara, Merahna, Souk Ahras et autres localités limitrophes que l’on arrive à collecter des centaines de litres de mazout. Point n’est besoin de rappeler que le nombre des navettes effectuées vaut la quantité vendue en territoire tunisien.»
    Victimes expiatoires de ce phénomène, les agriculteurs sont pénalisés. Leur matériel agricole, qui fonctionne essentiellement au mazout, prend parfois une dizaine de jours pour être actionné à cause des pénuries de carburant récurrentes.


    Ce phénomène, qui s’incruste dans les mœurs des citoyens de cette région, se banalise et se transforme en droit.L’argent coule à flots et les tenants du marché gagnent de plus en plus de popularité parce qu’ils sont porteurs d’un remède palliatif aux jeunes chômeurs. Certains vont jusqu’à leur imputer les émeutes qui ont secoué la commune le mois passé – qui avaient coïncidé, pour rappel, avec l’arrestation en série de plusieurs contrebandiers notoires – à  des tentatives d’acheminement de quantités importantes de carburant avortées par la Gendarmerie nationale.
    L’eau se fait rare
    Le semblant de boulevard où se trouve la majorité des commerces assume mal sa position d’artère principale vu son aménagement approximatif et les couleurs fades des bâtisses dont les façades non ravalées et les plafonds trop bas nous renvoient aux décors d’anciens films du far-west. Là, nous avons appris que l’eau se fait rare ces derniers jours dans plusieurs hameaux éloignés, à l’instar de la mechta Aïn Belgacem. «Les robinets sont à sec depuis cinq jours  aux mechtas Bir Louhichi et El Ouasta», affirme Salah, un sexagénaire abordé au niveau du marché hebdomadaire. L’information sera confirmée quelques minutes plus tard par les responsables communaux qui allongent cette liste par le chef-lieu de la commune. Lesdits responsables limitent, par contre, la durée de pénurie d’eau à deux jours seulement. Le vice-président de l’APC, Ammar Telaïlia, dira : «Des promesses quant au renforcement de l’unique forage existant dans notre circonscription ont été faites, récemment, par la direction de l’hydraulique. En attendant, le problème d’AEP se pose avec acuité ici même, au chef-lieu de la daïra, et dans les mechtas Boulehia, Aïn Belgacem et Demlet Lefhal.»


    Contrairement aux autres élus que nous avons eu l’occasion de rencontrer lors de nos entrevues précédentes, notre interlocuteur joint sa voix à celles des personnes que nous avons questionnées sur leurs préoccupations, les défaillances dans l’AEP, entre autres. Concernant la gestion du dossier logement dans cette localité, Ammar Telaïlia ne fait pas dans la dentelle pour dénoncer «des malfaçons et anomalies constatées dans la réalisation des 150 logements sociaux qui viennent de faire l’objet de réserves de la part des services du CTC». Il se pose également des questions sur le cas Salah Hamidi, un attributaire de logement resté depuis une année sans décision pour des raisons inavouées. Dans le même chapitre, des postulants au logement rural et lui-même se demandent si les 120 000 DA d’aide accordée avant la récente révision à la hausse pour la construction d’une bâtisse peuvent servir à quelque chose en ces temps où les prix des matériaux de construction ont pris des ailes.


    A Heddada, 50 dossiers ont été déposés dans le cadre des anciennes dispositions du logement rural et dont les procédures n’ont pas été finalisées à cause du refus des postulants. «Nous demandons que l’aide de l’Etat accordée antérieurement à cette formule soit portée à 700 000 DA, comme c’est le cas pour les dossiers récents», nous a-t-on rappelé à la sortie du siège de l’APC. Le logement, le chômage et les problèmes liés à l’alimentation en eau potable ne sont pas les seuls déboires de la population locale. La prise en charge médicale y fait défaut. Un salle de soins d’urgence réclamée à cor et à cri par les citoyens figure sur la longue liste des griefs des émeutiers du mois d’octobre dernier. Le transport et l’hôtellerie  sont loin de la performance dans la région. A 16h, c’est couvre-feu à Heddada et celui qui s’y aventure sans prendre de précautions payera 800 DA à un clandestin ou à un conducteur de tracteur pour regagner Souk Ahras. «Il faut dire que les citoyens ici ont les yeux rivés sur l’autre côté de la frontière. Dès que la nuit tombe, tout le monde se rabat sur l’activité privilégiée de tous : la contrebande», nous a-t-on expliqué.


    A une question au sujet de l’importance d’un hôtel susceptible d’amener d’autres activités qui graviteraient autour, le vice-président de l’APC indique que la direction du tourisme a, à maintes reprises, sollicité l’implication des investisseurs dans le domaine et donné des garanties quant à des facilités administratives ainsi que des avantages fiscaux et parafiscaux dans le traitement des dossiers, sans atteindre les effets escomptés.
    La prolifération des sangliers et des loups du côté de la forêt de Faghnet est un autre problème soulevé par les habitants des bourgs limitrophes.
    Des écoliers et des noctambules ont échappé de justesse à l’attaque de ces bêtes féroces. Distante de 40 km seulement du chef-lieu de la wilaya, Heddada, où vivent plus de 7000 âmes vouées à l’exode rural ou à la contrebande, est loin de s’inscrire au rang de ville à partir de laquelle un hypothétique visiteur jugerait un pays. Pourtant, on y amasse fortune…. dans l’illégalité.                                                  

    A. Djafri
  • Après la condamnation des émeutiers de Benmerzouga Immenses embouteillages à la veille de l’Aïd

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    Les habitants de Boudouaou n’ont finalement pas passé la fête de l’Aïd El Adha comme ils l’auraient souhaité. Et pour cause : des émeutes ont éclaté dans l’après-midi de lundi dernier entre les jeunes de la localité de Benmerzouga et les forces de l’ordre.

    Les heurts ont duré jusqu’à 23h et ont causé d’importants dégâts matériels et d’immenses embouteillages sur plusieurs axes routiers dont la RN05 qui relie la capitale aux wilayas de l’est du pays. Les échauffourées ont été d’une extrême violence. Les manifestants ont incendié un bus appartenant à la société de transport Tahkout et un camion de combustible de Naftal.
    Les informations qui nous sont parvenues font état d’une dizaine de blessés dont trois gendarmes et sept manifestants. La RN05 a été transformée en véritable terrain d’affrontements entre les forces de l’ordre et les jeunes habitants de la localité de Benmerzouga. Tout a commencé après l’annonce du verdict de l’affaire des 28 émeutiers de Benmerzouga, arrêtés dans la soirée du 17 octobre dernier et jugés dix jours plus tard par le tribunal de Boudouaou. Le verdict n’a pas été clément comme l’aurait souhaité les proches des inculpés.

    D’autant que ces cinq jeunes ont été condamnés, selon nos sources, à des peines allant de six mois à deux ans de prison ferme. Alors que les 23 autres ont écopé des peines variant entre six mois à un an de prison avec sursis. Rappelons que le procureur de la République avait requis une peine de trois ans de prison contre les premiers et deux ans contre les derniers. Ainsi, nos sources soulignent que les heurts avaient commencé dès l’annonce du verdict.
    Des dizaines de jeunes venus entendre le verdict se sont «accrochés» avec les policiers qui assurent la sécurité au niveau de la même instance juridique.


    Mais les événements n’ont pas tardé à prendre d’autres tournures, notamment après l’arrivée d’autres groupes de jeunes de la localité de Benmerzouga, appelés en renfort par leurs camarades. Ces derniers, qui espéraient la libération des accusés pour leur permettre de passer la fête de l’Aïd avec leurs familles, se sont comportés avec une violence inouïe en bloquant plusieurs axes de la ville à l’aide de bloc de pierres. Peu de temps après, ils ont investi la RN05, qu’ils avaient fermée durant toute la soirée à la circulation automobile.
    Des centaines de citoyens qui s’apprêtaient à rejoindre leurs domiciles se sont retrouvés bloqués durant plusieurs heures au milieu de longues files de véhicules, formées sur la quasi-totalité des voies de la banlieue est d’Alger. Les forces antiémeute n’ont pu rien faire face à la furie des jeunes de l’agglomération de Benmerzouga.


    L’échange de projectiles de part et d’autre et la fumée dégagée par le bus et le camion incendiés et les pneus enflammés ont rendu l’air irrespirable, nous confient des témoins qui déplorent au passage les actes d’agression commis à l’encontre de certains automobilistes. C’était en effet une nuit cauchemardesque et très mouvementée qui reste sans aucun doute gravée dans la mémoire de ceux qui l’ont vécue. Les forces de l’ordre ont mobilisé d’importants moyens matériels pour contrecarrer les émeutiers et d’éviter d’enregistrer des blessés dans leurs rangs comme ce fut le cas le 17 octobre dernier. Le calme a été rétabli vers les coups de 23h. Nos sources indiquent que les manifestants ont été traqués jusqu’aux portes de leurs maisons. Hier, les habitants de ce quartier qui souffrent de mille maux vaquaient le plus normalement du monde à leurs occupations. Mais les échauffourées de lundi soir et les condamnations prononcées à l’encontre des 28 jeunes de la localité ne seront vraisemblablement pas oubliées de sitôt.

    Ramdane Koubabi
  • une autre blague 2010 celle la directement oncle sam

    Libertés religieuses en Algérie : les omissions des Américains !

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       	Le département  d'Etat américain a occulté les poursuites judiciaires engagées contre les non jeûneurs dans son rapport sur la liberté religieuse en Algérie ! 

     

    Selon l’APS, dans son rapport mondial annuel sur les libertés religieuses, le département  d'Etat américain estime que les statuts du respect des libertés religieuses s'étaient "améliorés" en Algérie en 2010 ! Sur cette évaluation, beaucoup d’Algériens pourraient y émettre quelques réserves car notre pays est loin d’être un havre de tolérance pour ses citoyens. 

    Présenté mercredi par la secrétaire d'Etat américaine, Mme Hillary  Clinton, au cours d'une conférence de presse,  "ce rapport mondial note, selon l’APS, dans sa  partie consacrée à l'Algérie que la Constitution algérienne proclame que l'islam  est la religion d'Etat, mais que d'autres lois et règlements permettent aux  non-musulmans la liberté de pratiquer leur religion dans la mesure où elle est  en harmonie avec l'ordre public, la moralité et le respect des droits et des  libertés fondamentales d'autrui, tout en précisant qu'en général, la société  algérienne tolère les étrangers qui pratiquent d'autres religions que l'islam".

    Toujours selon l'APS, "citant les dignitaires chrétiens vivant en Algérie, le rapport souligne  que ces derniers affirment avoir de meilleures relations avec le gouvernement  algérien, ajoutant que plusieurs dirigeants des églises en Algérie reconnaissent  avoir reçu l'aide du ministère algérien des Affaires religieuses pour les procédures  de demandes d'enregistrement des groupes religieux non-musulmans en vertu des  lois en vigueur".

     Tout va donc bien en Algérie ? C’est du moins ce que laisse entendre l’APS en s’appuyant sur ce rapport qui, bizarrement, ne fait aucune mention des multiples procès intentés récemment contre des citoyens non jeûneurs.

    Les Américains, pour les besoins de leur rapport, ont-ils demandé l’avis des neuf jeunes d'Ighzer Amokrane qui ont été poursuivis en justice pour avoir cassé la croûte dans leurs commerces ? Les rédacteurs de ce rapport à Washington ont-ils réellement suivi de près l’affaire des deux chrétiens d’Ain El Hammam avant de décrire les "changements positifs apportés dans le traitement des minorités  religieuses" ?

    Ces mêmes minorités n'ont guère cessé de dénoncer le climat d'inquisition qui s'est installé en Algérie ces dernières années. Récemment, le chef de l’église protestante en Algérie, Mustapha Krim, a appelé les hautes autorités du pays à intervenir pour mettre fin à ce qu’il a qualifié de "dérive", suite à l’arrêté du wali de Tizi Ouzou, portant sur l’arrêt des travaux d’extension de l’église sous huitaine. 

    A Larbaâ Nath Irathen, quatre chrétiens ont été également poursuivis en justice pour  “création d’un lieu de culte sans l’autorisation des pouvoirs publics” alors que ces derniers, dénoncés par leur voisinage, se rencontraient uniquement dans le domicile d'un ami pour prier ensemble !

    Les Américains ont-ils alors pris connaissance de tous ces épisodes malheureux avant de rédiger leur rapport sur les libertés religieuses en Algérie ? On aimerait vraiment bien avoir une réponse à cette question.... 

    Abderrahmane Semmar
  • les dessous d'une vache qui prend la pillule,pas de lait!!!!!!!

    Les laiteries privées crient au scandale et la Fédération des producteurs de lait accuse l’Onil de discrimination. 1 500 tonnes de poudre de lait ont été distribuées ce lundi aux producteurs étatiques (Giplait) et à deux laiteries privées. Les autres producteurs privés qui attendent leur quota, pourtant payé à l’avance depuis le début du mois d’octobre, demeurent toujours en rupture de stock.
    Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) -Bien que ce stock de poudre de lait récemment importé couvre seulement une semaine de production des laiteries étatiques (Giplait) et deux jours de production pour les deux producteurs privés qui ont pu, à la différence des autres, bénéficier d’un petit stock, il est vraiment aberrant, aux yeux de Abdelwahab Ziani, d’agir de la sorte dans une conjoncture de crise. En effet, le président de la section agroalimentaire de la Confédération des industriels et des producteurs algériens (CIPA) pense qu’il est discriminatoire d’approvisionner les laiteries publiques et certains producteurs privés en poudre de lait, et laisser «à sec» les autres laiteries privées qui attendent la livraison de leur quota, payé à l’avance depuis le début du mois d’octobre dernier. «Nous déplorons cette manière de faire.» Depuis que l’Onil gère les quotas de poudre de lait, la filière s’est complètement clochardisée », a-t-il souligné, non sans soutenir qu’il aurait été plus sage d’importer 15 000 tonnes de poudre de lait au lieu des 1 500 tonnes en question, approvisionner l’ensemble des producteurs sans exception et selon les besoins de chacun, afin de permettre une production régulière jusqu’à la fin de l’année. Cela, insiste-t-il, aurait d’une part diminué la tension chez les producteurs, et d’autre part, mis fin à la pénurie dont souffrent les consommateurs.
    Etouffer la pénurie le temps d’un Aïd et d’un week-end prolongé
    Selon des indiscrétions, l’approvisionnement des laiteries publiques et seulement des deux plus grands producteurs privés connus sur le marché répond à un souci d’étouffer la crise le temps d’un Aïd et un week-end prolongé, surtout au niveau du centre du pays où une pénurie ne peut pas passer inaperçue. Il semblerait même que l’Onil n’ait pas été seule dans la prise de cette décision. Cette mesure, affirment des sources proches, vient «d’en haut». S’agissant de la décision de l’Etat de réduire la facture d’importation de la poudre de lait, qui est à l’origine de cette crise, comme le soutiennent certains producteurs, Abdelwahab Ziani semble avoir une tout autre opinion que le président du Comité interprofessionnel de la filière lait, Mahmoud Benchkour. Pour rappel, ce dernier avait récemment soutenu qu’il ne s’agit point d’une pénurie de lait et d’un manque d’approvisionnement en poudre, mais plutôt d’un dysfonctionnement dans la distribution et dans la production, accusant certains producteurs de détourner les quantités de poudre de lait de leur usage initial pour la fabrication de fromages, yaourts et autres dérivés. Sur ce chapitre, Abdelwahab Ziani pense que certains acteurs principaux du secteur, à l’exemple de l’Onil, soutiennent ce genre de propos, pour la simple et bonne raison qu’ils sont loin de la réalité du terrain. «Habituellement, nous importons 140 000 à 150 000 tonnes de poudre de lait. Pour cette année, nous nous sommes entendus sur l’importation de 130 000 tonnes par souci de réduire la facture d’importation et d’encourager la production de lait cru local. Mais il se trouve que devant la baisse drastique du pouvoir d’achat, les consommateurs se sont rabattus sur le lait en sachet pour combler le non-accès à certains produits élémentaires. Ce qui a déclenché, un peu avant le mois de Ramadan, une surconsommation que les producteurs n’arrivent pas à combler avec le stock de poudre disponible. Apparemment, toutes ces données semblent échapper à l’Onil», a-t-il précisé. Le président de la Fédération agroalimentaire rappelle que la Confédération des industriels et des producteurs algériens (CIPA) a été la première à attirer l’attention des pouvoirs publics, il y a quelques années, sur la nécessité d’encourager la production nationale du lait cru, mais réduire l’importation de la poudre de lait sans mettre en place en contrepartie les outils nécessaires pour booster la production locale de lait cru peut s’avérer comme une mesure périlleuse. «Pour encourager la production de lait cru en Algérie, il faut opter pour des subventions directes aux fellahs et aux collecteurs, multiplier le nombre de vaches et les points de collecte… c’est une batterie de mesures à prendre logiquement avant de passer à autre chose», a-t-il enfin ajouté.
    M. M.

  • FAISANT FI DES MENACES DU MINISTÈRE DU COMMERCE 8 000 boulangeries fermées durant l’Aïd



    Les menaces du ministère du Commerce à l’encontre des boulangers n’ont pas eu d’effet. Un tiers des boulangeries seulement sont restées ouvertes le premier jour de l’Aïd.
    L’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) estime que la réaction du département du commerce a été tardive et qu’un plan pour la mise en place d’un service minimum aurait dû être établi des mois auparavant. Selon les chiffres fournis par l’UGCAA, 4 000 boulangeries sur 12 000 ont assuré leur mission de service public, vendant pas moins de 20 millions de baguettes. Pourtant, comme chaque année, il était plus facile de trouver du pain chez les revendeurs que dans les boulangeries. Explication de l’UGCAA : beaucoup de boulangeries ont travaillé toute la nuit pour mettre à la disposition des clients du pain au petit matin. Parmi leurs clients, se glissent comme d’habitude les revendeurs qui ont, durant toute la journée, vendu du pain à même le trottoir. Les boulangers expliquent leur décision de baisser le rideau durant les fêtes par le fait que 80% de leurs employés sont originaires d’autres villes que celles où ils exercent et qu’ils ne peuvent les obliger à rester les jours de fête. Un argumentaire récurrent qui ne convainc pas le ministère du Commerce qui, par le biais des Directions du commerce, a menacé du retrait du registre du commerce à tous ceux qui ne respecteraient pas leur devoir de service public. La menace n’a visiblement pas effrayé certains boulangers qui ont tout simplement baissé rideau, pariant sur le fait que le ministère du Commerce n’irait pas au bout de ses menace

  • c'est une blague,poisson d'avril2011 de la part des rosbifs!!!!!!

    Vos dates de livraison, vous savez…

    Par Hakim Laâlam  
    Email : laalamh@yahoo.fr

    Une étude britannique classe l’Algérie dans la catégorie des pays
    à «moyen risque terroriste».

    Purée ! Même là, on est mal classés !

    Moi, depuis que j’ai appris la chose, j’ai les jambes moins lourdes, je me sens plus léger et j’en gambade de joie ! Les rames du futur tramway seront désormais montées à Annaba, en partenariat avec le français Alsthom. Wallah que c’est une avancée énorme. C’est une avancée très… avancée ! Nous savons tous maintenant, puisque nous avons été pris publiquement à témoin par le ministère des Transports, que les rames du tram et du métro seront montées chez nous. C’est une garantie ! Autant tenir quelque chose. A défaut d’avoir sous la main, tout de suite ce f… métro ou cet encore plus f… tram en mode «circulation», accrochons-nous – que dis-je ? — agrippons-nous très fort à ces rames qui seront fabriquées bientôt à l’est de notre cher et beau pays. Et les autorités, pas avares pour un sou en matière de détails, ont tenu à nous préciser que ces fameuses rames montées en Algérie commenceront à être livrées en… 2013. Aïe ! Mes jambes tout à l’heure légères et frétillantes se sont soudain remises à peser plus lourd. Une date a donc été avancée par Tou ? 2013 ? Moi, dès qu’une date de livraison est avancée par l’un de nos officiels, surtout ceux en charge de nos transports en commun, j’ai des doutes et je prends peur. Avant de promettre des rames montées en Algérie en 2013, je rappelle qu’ils nous avaient aussi promis un métro pour l’année 1990, puis 1995, puis 2000, puis fin 2006, puis début 2008, puis milieu 2009, et, dernièrement, le Premier ministre en personne s’est engagé sur cette question du métro en annonçant fièrement une date de mise en circulation. 2011. Alors, des rames promises pour 2013, j’en mâchouille mes moustaches. Ce qui, chez moi, est un signe de profonde incrédulité. D’ailleurs, je ne vois vraiment pas pourquoi nos chères, très chères autorités prennent encore la peine de nous communiquer des délais de livraison ? Se fatiguent à s’auto-fixer des dates-butoirs ? M’enfin ! Affranchissez-vous de cette corvée, que diable ! Libérez-vous de cette torture ! Allégez-vous de ce fardeau ! Et si c’est par rapport à nous que vous vous mouillez ainsi en avançant des dates que vous ne tenez jamais au demeurant, nous tenons à vous rassurer. Cépalapeine ! Ça ne fait rien, yal' khawa ! Que le métro soit prêt en 2011, ou que les rames soient fabriquées en Algérie dès 2013, je puis vous assurer qu’au fil du temps, des années, des décennies et presque du quart de siècle passé à attendre, nous nous en foutons un peu de savoir quand ce serpent mythique, cette chimère sortira de terre. Alors, de grâce, épargnez-nous vos dates taïwan ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.

  • LES HABITANTS DE BENMERZOUGA ONT FERMÉ LA ROUTE LA VEILLE DE L’AÏD Pagaille sur la RN5



    Les automobilistes qui circulaient sur la RN5 à l’est d’Alger et dans la wilaya de Boumerdès ont vécu, la veille de l’Aïd-El-Adha, un enfer. Plusieurs d’entre eux nous ont appelé pour dénoncer cette situation : «Je suis resté coincé durant 7 heures. C’est intolérable ! C’est scandaleux ! Où est la sécurité des automobilistes !?» s’est inquiété l’un d’eux au téléphone. Lorsque nous lui avons expliqué les raisons de son calvaire, il est entré dans une grande colère. «Des familles entières et des malades sont pris en otages la veille d’une fête par des gens sans rahma», dira-t-il.
    Effectivement lundi, en début d’après-midi, dès l’annonce, a-t-il dit, du verdict par le tribunal correctionnel de Boudouaou, condamnant des émeutiers de Benmerzouga à de lourdes peines de prison, des dizaines de villageois de la localité dépendant de la commune de Boudouaou (wilaya de Boumerdès), ont envahi la RN5 pour déverser leur colère. Les manifestants ont fermé la route à toute circulation. Selon quelques informations, ils ont arrêté deux camions de transport de carburant au milieu de la route menaçant les conducteurs d’y mettre le feu. De plus, ils ont déchargé du sable sur la chaussée. Ils se sont ensuite attaqués à des automobilistes. Ainsi, un bus de transport d’étudiants appartenant à l’entreprise Tahkout a été incendié, a relaté un automobiliste. Cette situation a, une autre fois, créé l’anarchie dans les villes de la région allant de Thénia, dans la wilaya de Boumerdès, à Rouiba dans la wilaya d’Alger. Toutes les voies carrossables ont été envahies par des centaines d’automobilistes qui tentaient coûte que coûte de rentrer chez eux en contournant cet obstacle. Mais des milliers d’autres sont restés prisonniers dans les interminables files de la RN5. Avec les fortes chutes de pluie, l’état des routes et les nombreux barrages installés dans la wilaya de Boumerdès et l’est d’Alger, on imagine la pagaille qui a régné et l’énervement des automobilistes à quelques heures de la fête de l’Aïd. Les pouvoirs publics ont fait intervenir les éléments anti-émeutes de la Gendarmerie nationale pour ouvrir cette route hautement stratégique. C’est pratiquement au milieu de la nuit que la circulation est revenue à la normale. Pourtant, dans la matinée, rien n’indiquait que la situation allait prendre une telle tournure. Nous sommes passés au tribunal de Boudouaou nous enquérir du verdict. En dépit de la présence d’une centaine de jeunes de Benmerzouga que les policiers tentaient de maintenir loin de l’institution judiciaire, tout était calme. Les jeunes qui sont descendus à Boudouaou espéraient-ils que la justice serait clémente en ce jour de veille de l’Aïd El- Adha ? Par ailleurs, contrairement aux usages qui font que généralement les verdicts des précédents procès sont prononcés à l’ouverture de la séance, les inculpés de Benmerzouga ont attendu la fin de cette séance pour entendre les peines qui leur ont été infligées. La présidente qui a jugé cette affaire appréhendait sûrement cette réaction négative face à la sévérité du verdict. Et pour cause, la main de la justice a été lourde. Sur les 28 émeutiers, dont les quatre mineurs jugés en audience publique, il y a une quinzaine de jours, cinq se trouvant sous mandat de dépôt ont été condamnés à 5 ans de prison ferme. Le procureur avait, rappelons- le, requis contre eux trois années de prison ferme. Douze émeutiers, qui sont en liberté provisoire, se sont vu infliger six mois de prison ferme. Le parquet avait requis 2 ans de prison ferme. Onze inculpés ont été relaxés par la juge. Ils étaient accusés de trouble à l’ordre public et d’agression contre des agents de l’ordre en mission commandée. Ils ont été arrêtés lors des émeutes qui se sont déroulées le mois dernier au même endroit sur la RN5.
    Abachi L.

  • PASSAGERS LAISSÉS EN RADE À MARSEILLE LA VEILLE DE L’AÏD Victimes d’un bug du logiciel de la compagnie maritime française



    Des passagers devant embarquer pour Skikda à bord d’un navire de l’ENTMV sont restés, lundi et mardi, sur les quais du port de Marseille. Un bug informatique dans le nouveau système de réservation de la compagnie maritime française serait la cause des désagréments subis par ces voyageurs.
    Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Au lieu de s’installer confortablement à bord d’un car-ferry, des passagers de l’ENTMV se sont retrouvés, la veille de l’Aïd, dans une véritable galère. «Des passagers ? Non, du bétail, parqué derrière des grilles, sans information, sans nourriture, ni boisson, ni même accès aux toilettes. Voilà comment la SNCM traite ses clients», constate le journal La Provence dans son édition de lundi. Les clients, venus de toutes les régions de France et même du nord de l’Europe, étaient pourtant en possession de billets achetés en bonne et due forme délivrés par la SNCM. Que s’est-il réellement passé ? Les responsables de la compagnie maritime ont reconnu à La Provence que leur nouveau système de réservation a subi un bug informatique. En fait, le flux des passagers entre l’Algérie et la France fait l’objet d’un partage entre l’Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (ENTMV) et la SNCM. Il est soumis à un planning de quotas ou contingents. Mais voilà, la compagnie française a récemment acquis un nouveau logiciel de réservation, le Seaware. Ce dernier semble connaître de sérieuses défaillances depuis quelques semaines. Ainsi, le système informatique a tendance à inscrire des places en plus du contingent revenant à la SNCM. Et c’est justement ce phénomène de surbooking dont ont été victimes les propriétaires d’une vingtaine de véhicules qui devaient embarquer pour Skikda. Une situation qui s’est répercutée directement sur le programme des traversées arrêté par l’ENTMV, puisque les passagers en rade ont tenté de monter à bord du Tariq Ibn Zyad. Le car-ferry à destination d’Alger a subi un retard de plus de six heures sur l’horaire prévu. Le préjudice subi par la compagnie nationale serait très important. Selon certaines informations, des défaillances dans le système de réservation de la SNCM ont également été signalées par les responsables de la compagnie maritime espagnole Romeu. Des passagers ayant acheté des billets à travers le système de la SNCM n’ont pu embarquer à bord des ferries de Romeu car ils n’étaient pas portés sur les listings. Dans le cas de l’ENTMV, les dommages auraient été plus importants encore si elle n’avait pas décidé de généraliser l’utilisation de son logiciel de réservation Bookit au niveau de ses trois agences situées à Marseille, Paris et Lyon. Auparavant, la vente des billets en France se faisait via le système de réservation de la SNCM. En plus d’assurer une autonomie de gestion, la décision prise par l’actuelle direction a permis de rapatrier en Algérie le produit des recettes des ventes de billets. Ce qui n’était vraisemblablement pas le cas par le passé. Ainsi, pour les huit premiers mois de l’exercice 2010, le rapatriement des recettes en devises est estimé à plus de 46 millions d’euros. Une somme qui dépasse largement les opérations de rapatriement enregistrées durant toute l’année 2007. Dans le cadre du plan de redressement de l’entreprise, la direction actuelle a également décidé d’appliquer une batterie de mesures visant à assurer une meilleure maîtrise des coûts. A titre indicatif, en 2009, l’ENTMV a réussi à économiser 18 millions de dinars sur l’achat de boissons gazeuses en se fournissant auprès d’opérateurs algériens. Auparavant, ces boissons – comme la quasi-totalité des produits – étaient achetées en France et en devises. Cela est également valable pour le pain, les laitages et la viande achetés exclusivement chez des fournisseurs algériens. De la même manière, les arrêts techniques des navires qui se faisaient en Europe sont désormais confiés à l’entreprise nationale de réparation navale, ce qui lui a permis d’avoir un plan de charges et de sauver les emplois. Enfin et à titre indicatif sur la maîtrise de ces surcoûts, la réduction drastique des dépenses des télécommunications radio. Alors qu’ils étaient de 150 000 euros en 2007, pour 2009, l’ENTMV n’a déboursé, tenez-vous bien, que… 600 euros.
    T. H.

  • bienvenue en algerie

     

     

  • Les zéros tournent en rond. Par Malek Haddad

    tout à fait d'accord  MR Malek haddad

     

    Youssef  Girard

    In ISM

    Ecrivain algérien de langue française, Malek Haddad est né le 5 juillet 1927 à Constantine. Fils d’un instituteur de l’éducation nationale, Malek Haddad suivit des études de langue française dans une ville connue comme un haut-lieu de la culture arabo-islamique en Algérie. Dans cette ville conservatoire d’une identité menacée, ouverte sur le Machrek arabe, l’influence des universités Zitouna de Tunis et al-Azhar du Caire se ressentait dans l’ensemble de la cité de Salah Bey.

    Dans les années 1920, Constantine était devenue le principal fief du revivalisme islamique en Algérie. A partir de 1913, le cheikh Abdelhamid Ben Badis fit de la Mosquée Verte (Jama’ Al Akhdar) le centre de sa prédication appelant à la défense de l’islam et de la langue arabe. Malek Haddad grandit dans cette atmosphère marquée par l’affirmation de l’identité arabo-islamique de l’Algérie face à une politique coloniale qui cherchait à effacer cette identité.

    Son éducation exclusivement francophone dans une ville de culture arabe marqua profondément celui qui avait coutume d’affirmer : « Nous écrivons le français, n’écrivons pas en français ». Elle lui donna le sentiment d’être coupé de son peuple, de son histoire et de sa culture: « Je suis moins séparé de ma patrie par la Méditerranée que par la langue française », écrivait-il.

    Pour Malek Haddad, cette coupure avait une cause : le colonialisme et son œuvre d’aliénation culturelle cherchant à effacer l’identité du colonisé. Dans cette œuvre d’aliénation culturelle, l’école française jouait un rôle déterminant: « L’école coloniale colonise l’âme (…), c’est insidieux, c’est profond (…) Chez nous, c’est vrai chaque fois qu’on a fait un bachelier, on a fait un Français ». Evoquant son cas personnel, celui qui avait débuté sa carrière comme enseignant dans l’éducation nationale affirmait : « Il y a toujours eu une école entre mon passé et moi ».

    Poète et romancier, Malek Haddad débuta sa carrière d’homme de lettres durant la Révolution algérienne. Son œuvre était une manière artistique de dénoncer le colonialisme. Après l’indépendance, Malek Haddad retourna à Constantine où il exerça la profession de journaliste, prenant en charge la page culturelle du quotidien An Nasr. Rejoignant le ministère de l’Information et de la Culture (MIC) en 1968, il fut chargé de la direction de la Culture. A ce titre, il fut l’un des principaux organisateurs du festival culturel panafricain d’Alger en juillet 1969. Il occupa aussi la fonction de secrétaire général de l’Union des écrivains algériens (UEA). Malek Haddad décéda des suites d’un cancer le 2 juin 1978 à Alger.

    Dans l’essai Les Zéros tournent en rond, Malek Haddad développa les questions qui le hantaient: le problème de la dépersonnalisation et de l’aliénation des élites culturelles francophones algériennes ; la domination culturelle des peuples colonisés et l’hégémonie occidentale ; le rôle de l’islam et de la langue arabe dans la résistance du peuple algérien. Ainsi, en 1961, Malek Haddad posait la question des rapports de domination culturelle et de l’hégémonie occidentale qui n’ont pas été abolis avec la décolonisation.

    Youssef Girard


    Les Zéros tournent en rond

    Je suis moins séparé de ma patrie par la Méditerranée que par la langue française. Ecrirais-je l’arabe qu’un écran se dresserait quand même entre mes lecteurs et moi : l’analphabétisme.

    Mes cousins de la montagne écorchée n’auront pas déchiffré ton monument, Kateb Yacine : « Nedjma ». Les vieilles de « Dar-El-Spitar » n’auront pas eu à se reconnaître dans ta « Grande Maison », mon cher tisserand de la quotidienneté maudite, Mohamed Dib. Qui aura lu « Le Séisme » de Kréa dans les ruelles sans roses de Blidah ? Pourtant la musique trouvera l’orchestre qui convint. Marcel Moussa, Malek Ouary, Feraoun, Sénac, Mammeri, Jules Roy, Amrouche, mon ami Roger Curel, Roblès, je pourrais reprendre à votre compte le mot d’un porte-parole de la France-Libre et vous dire avec tout mon respect, toute mon affection : l’Algérie présente les armes à votre solitude.

    Je vous salue orphelins de lecteurs authentiques, vous nobles Représentants et tragiques Soli. Vous m’aurez fait comprendre l’expression « Prêcher dans le désert » ; mais, au-delà de mon amertume, je sais que la vocation des déserts est d’engendrer les amples méditations et les gazelles.

    ***

    La guerre va maintenant finir. Les fusils se tairont et je veux croire la poudre désormais pour les feux de Bengale. Les fusils se tairont, les mots mobilisés deviendront sérénade et rossignols d’amour en permission de nuit. Les fusils se tairont mais les stylos ne se tairont pas. Voici déjà que se réalise la prophétie de Saint-Exupéry : « Une tour à construire… ». L’encre va prendre le relais du sang.

    Nous quitterons l’exil. Les plantes transplantées retrouveront leur jardin. Dans la maison à faire et à refaire, chacun, dans la raisonnable humilité de son utilité, aura sa place. Nous reverrons les lieux perdus, les enfers et les paradis dont on nous priva, ces hauts-lieux de ma mémoire et du cœur qui justifièrent notre nostalgie.

    L’amour de l’Algérie nous jeta dans les méandres baroques de la dispersion. Nous n’avons pas fui le drame puisque nous le portons en nous, puisque nous le transportons avec nous, puisque nos romans et nos poèmes contribuèrent à la faire connaître, puisque de chauds témoignages m’affirment que ces romans et ces poèmes entretinrent l’espoir chez ceux qui certes n’en manquaient pas mais qui trouvèrent dans leurs hirondelles une raison de plus de croire au printemps. Je pense à ces lettres adressées des prisons, à ces messagers venus d’Algérie, de France, d’Europe, ces lettres, ces messages qui étaient autan de bons-points et de billets-de-satisfaction pour les élèves et les leçons que nous sommes.

    Ces lettres, ces messagers qui étaient autant de conseils et d’exigences.

    Nous quitterons l’exil, non pas pour un pèlerinage, pas même pour un retour aux sources car nous n’avons jamais quitté les sources, mais parce que, fourmis et cigales tout à la fois, nous sommes des fourmis et des cigales conditionnées, parce que l’arbre a besoin de ses racines et des racines de leur sol, parce que la Patrie stade élémentaire, précis et glorieux de sa réalité, est un phénomène quasiment biologique. J’ai dit tout à l’heure : orphelins de lecteurs. Que tous ceux et toutes celles qui ont eu la bonté et la curiosité de suivre ma démarche littéraire me comprennent et me pardonnent.

    Des lecteurs, nous en avons, nous en avons même beaucoup, en Algérie, en France, et un peu partout ailleurs. Nous savons que l’intérêt que nous suscitons, que l’attention qu’il nous arrive d’attirer, ne sont pas purs de toute sympathie politique et débordent la personnalité du poète et du romancier. A travers nous, c’est l’Algérie qui souffre et qui lutte que l’on salue : Nous sommes les tristes bénéficiaires d’une actualité bouleversée et bouleversante.

    Des lectures, nous en avons, nous en avons même beaucoup et nos éditeurs qui sont parfois, qui sont presque toujours nos amis, ne s’y sont pas trompés qui ont concilié les exigences techniques de leur choix qualitatif et l’opportunité politique de leurs publications. Qu’il me soit permis ici de rendre hommage à tous ceux d’entre eux qui surent prendre d’énormes risques physiques et matériels pour rester fidèles à un humanisme traditionnel et d’avant-garde.

    Des lecteurs, nous en avons, nous en avons même beaucoup, mais personne ne m’empêchera de répéter que nous sommes, par la force des choses, orphelins de vrais lecteurs. Car ceux pour qui nous écrivons d’abord ne nous lisent pas et probablement ne nous liront jamais. Parce qu’ils ignorent, dans la proportion de 95%, nos existences mêmes. Ces lecteurs qui, ajoutant une syllabe à leur nom, sont devenus les fossoyeurs bénis de tous les impérialismes, ces lecteurs qui, troquant le mancheron de la charrue pour la crosse du fusil, ont étonné le monde entier et forcé le respect du général De Gaulle lui-même. Ces lecteurs qui vivent et n’écrivent pas l’histoire – on ne peut pas faire deux choses à la fois -, ces lecteurs qui ne nous lisent pas, qui ne peuvent pas nous lire et qui pourtant sont notre raison d’être, notre raison d’écrire, la cause et le but de la Révolution Algérienne : Les Fellah.

    ***

    J’entends d’ici l’objection et elle est de taille si l’argument pue la mauvaise foi :

    - Cet Algérien qui partit avec votre livre sous le bras, vous aurait-il lu davantage si vous écriviez en arabe ?

    - Evidemment non.

    Ce qui n’explique rien. Pourtant l’explication est facile, simple, banale même dans son évidence :

    Le colonisé s’est vu spolié de son patrimoine culturel comme il s’est vu privé de ses terres. On l’a exproprié de ses biens, qu’ils soient fonciers ou culturels. Il fallait sinon tuer – car l’esprit ne meurt pas – son âme, mais tout faire pour la mettre en veilleuse, pour l’éteindre.

    Le processus de colonisation est d’une logique rigoureuse : c’est un processus d’implantation. De la même manière que le vainqueur amène le drapeau du vaincu pour hisser le sien à sa place, il va démanteler, contrarier, interdire tout ce qui était et aurait pu être la preuve et le véhicule d’une pensée autochtone originale, d’un ensemble national.

    Mais dans la nuit noire du régime colonial, l’Islam veillait.

    ***

    Dans l’explication du réveil des nationalités et des luttes d’émancipation politique, il est un phénomène dont on a souvent négligé l’importance : le phénomène religieux. C’est un fait établi : l’actuelle révolution algérienne est une révolution laïque. Mais ce n’est pas fausser la destination et les origines de cette révolution que de rendre à l’Islam la grande place qui lui revient dans la conservation des valeurs traditionnelles et la défense de ce qui pouvait être encore sauvé.

    La religion coranique, gardienne tutélaire de la langue, s’est vue contrôlée, véritablement gérée par la puissance occupante. Les Ouléma furent persécutés et il s’en est fallu de peu pour que le grand patriote, le grand défenseur de l’Islam rajeuni, le Cheikh Benbadis ne meure dans les prisons qu’il venait à peine de quitter. D’ailleurs, l’un de ses disciples et successeurs à l’Institut de Constantine qui porte son nom, Ahmed Rida Houhou fut assassiné au cours des massacres de mars 1956, dans la même ville.

    Il est significatif que des trésors d’architecture comme les mosquées d’Alger et de l’antique capitale de la Numidie furent littéralement, au mépris de tout respect sacré, détournés de leur destination première pour devenir des cathédrales ou des synagogues.

    En s’attaquant à l’Islam, l’impérialisme agissait moins par intolérance religieuse que par prévoyance, que par stratégie politique. Le rêve du cardinal de La Vigerie rejoint celui du maréchal Bugeaud : le fusil et la charrue demandant leur aide à l’épée et à la croix.

    C’est là un exemple primordial de cette tentative de décoloration nationale, de désoriginalisation historique.

    On ne répétera jamais assez que durant les 124 ans de l’éclipse coloniale, cette parenthèse d’asphyxie culturelle et politique qui s’étend du 5 juillet 1830 au 1er novembre 1954, on ne répétera jamais assez la grande part que prirent en Algérie l’Islam et ses serviteurs pour conserver à ma patrie profanée ses dernières caractéristiques propres, son ultime originalité, sa spécificité quotidienne, son authenticité culturelle et en fin de compte ce qui lui restait d’unité organique et de monolithisme dans son expression constitutionnelle : sa langue.

    ***

    Car une langue ne se tête pas seulement au sein maternel. Elle ne s’apprend pas uniquement dans la cellule restreinte et indigente d’une famille elle-même noyée dans un contexte intellectuellement appauvri, dénaturé, abâtardi. Une langue s’apprend aussi à l’école, au lycée, à l’université. Est-il besoin de rappeler le nombre d’enfants algériens non scolarisés et celui encore plus ahurissant des gamins ayant pu obtenir le certificat d’études primaires, ayant franchi le cap des bachots, ayant accédé à l’enseignement supérieur. Bien plus important et plus grave, en même temps que stupide, c’est le contenu même de l’enseignement et ses méthodes qui sont en cause.

    Dès l’école primaire, cet enseignement se faisait en français avec interdiction d’avoir recours à l’arabe, même pour des facilités pédagogiques. On ne faisait qu’effleurer à la fin du cours moyen 2ème année, la Géographie ou l’Histoire de l’Algérie. Dans les lycées, l’arabe s’enseignait et s’apprenait comme une langue étrangère. Les autres disciplines, Sciences, Mathématiques, etc. se faisaient en français. Notre langue maternelle était en exil dans son propre pays. Par ailleurs, la presse, la radio, les conférences, les films, le théâtre, la publicité sur les murs, les formalités qui vont d’un mandat-poste à l’état-civil, tout ce qui s’écrit, depuis, le « défense d’afficher » jusqu’aux plaques des rues, tout, absolument tout, était privilège et monopole de la langue française.

    Il fallait voir, il n’y a pas très longtemps encore de cela, comment des instituteurs, débarqués de quelque Poitou ou de quelque Normandie, traitaient d’abrutis des gosses affamés d’instruction comme ils l’étaient de nourritures terrestres. Il ne s’agit pas bien sur de jeter l’anathème sur le corps enseignant et de démagogiquement généraliser. Mais qu’on le veuille ou non, et quelle que soit sa vocation originellement libérale et respectueuse des valeurs d’autrui, il se trouve que ce corps enseignant, même lorsqu’il en limitait les dégâts, faisait partie du dispositif colonial et contribuait par là même, en symbiose avec les autres administrations, à l’entreprise concertée de décoloration et de désoriginalisation qui est la raison d’être de ce phénomène colonial.

    ***

    Chaque loterie nationale a ses approchants. Nous, écrivains algériens, nous sommes des approchants. Je le répète, mon grand-père ne m’a jamais lu comme il n’a jamais lu Mohamed Dib, Kateb Yacine, Henri Kréa ou tel autre de ces clair-chantants, de ces plain—chantants, dont le talent n’est pas en cause et dont la bonne foi, le courage et l’audace font que je me réchauffe au grand feu d’amour-propre satisfait. Je salue l’éloquence de tous ces muets ! Je salue ces bâtards, ces princes des bâtards ! Je salue leur démarche. Et je comprends la surdité des sourds. Je suis incapable de raconter en arabe ce que je sens en arabe.

    Voilà les phénomènes ! Le colonialisme étant une pathologie de l’histoire, il n’est pas étonnant que, dans une certaine mesure, ses produits, passifs ou en réaction, se définissent à une échelle pathologique. Je suis persuadé que des écrivains algériens chanteront dans leur langue, la langue arabe, pour le meilleur enrichissement de la langue des autres. L’unisson dans la symphonie algérienne ne proviendra pas des paroles de cette symphonie mais de l’unanime musique. Il n’y a jamais assez de voix pour pareil chœur. Quant aux inquiets, je leur dirai : l’Algérie n’ayant pas l’intention de coloniser la France, je ne vois pas pourquoi et comment la langue arabe menacerait la langue française et plus généralement le potentiel culturel français. D’autre part, 124 ans de coexistence ont créé des liens et la réalité d’une minorité européenne considérable fera qu’il faudra bien régler les questions du bilinguisme. Ce sera là une simple modalité de commodités pratiques et en aucun cas un problème pouvant inquiéter les deux blocs ethniques. Car il est évident que l’Algérie nouvelle ne comprendra pas deux communautés mais une seule, la communauté algérienne, une et indivisible, que ses éléments soient arabophones ou francophones.

    A ce sujet, les expériences théâtrales de Mustapha Kateb sont d’une audace très riche d’enseignements. Ce grand artiste qui affirmait : « Nous avons résisté à Bugeaud mais pas à Molière » poursuivait « Molière (en Algérie) est le plus apprécié. Il y a là un merveilleux anachronisme… L’homme qui avait soutenu les premiers pas du théâtre français et qui l’avait conduit à maturité, allait retrouver sa jeunesse dans une société qui n’était guère différente de celle qui refusait à Jean-Baptiste la dérisoire consécration d’un corbillard officiel. Pour le peuple algérien, Molière n’est pas un étranger, il n’a rien à voir avec la puissance colonisatrice ; il nous apporte de sa propre persécution, et il nous enseigne que le premier ennemi, c’est l’ennemi intérieur : le seigneur et le féodal qu’il avait su démasquer en France et qui, en Algérie, tendait les bras aux conquérants… ».

    Encore cette réflexion de Mustapha Kateb : « On ne peut intégrer un peuple ; mais le peuple algérien a intégré Molière ».

    Et plus loin, ce cri bouleversement : « Le pays saura un jour tout ce qu’il doit à une poignée de naufragés qui se sont accrochés à des épaves de l’ancien enseignement traditionnel ainsi qu’à l’école coranique, à ceux qui, ne voulant pas désespérer, allèrent continuer à apprendre leur langue maternelle dans les archaïques universités d’« El-Karaouyine », et de « la Zitouna », et d’autres, plus audacieux, jusqu’au Caire ».

    Le peuple algérien, en déclenchant l’irréversible processus de décolonisation, se bat pour son droit à la liberté. Descendue de ses nuages métaphysiques, la Liberté signifie pour lui le Droit à son Existence Propre et la langue arabe est une des manifestations de cette existence originale. Qu’on le veuille ou non, qu’on l’admette ou non, dans sa grande majorité, l’Algérie est arabophone. Et la reconnaissance de la langue arabe comme Langue Nationale ne saurait mettre en péril et en difficulté la langue française qui, qu’on le veuille ou non, qu’on l’admette ou non, fait désormais partie de notre patrimoine national.

    ***

    Gabriel Audisio me citait un jour une de ses propres phrases qui résume assez bien sa pensée : « La langue française est ma patrie ». Je me souviens de lui avoir répondu :

    - La langue française est mon exil.

    Je respecte et comprends cette définition de Gabriel Audisio d’autant plus qu’un écrivain de son âge, surpris et bousculé par l’Histoire, peut pour éviter certains déchirements, se réfugier dans cette patrie supra-nationale dont les contours géographiques et le contenu historique seraient ceux du rivage méditerranéen. Personnellement mon cœur et mon stylo sont sollicités par une seule nostalgie : la langue qu’on parle dans ce que j’appelle avec une triste obstination : LA RUE DES ARABES.

    ***

    Ma patrie, c’est l’Algérie. L’Algérie de demain, quand le fait de se dire Algérien ne tombera pas sous le coup de je ne sais quelle atteinte à la sûreté intérieure d’un Etat que je respecte, d’un Etat dont je souhaite l’amitié et à qui je propose la mienne, mais un Etat que je ne reconnais pas comme étant le mien ou ayant des droits sur moi. Ma patrie, c’est l’Algérie. Et l’amour que je lui porte ne met pas en péril le pays de Moselle ou le ciel de Loire. Il s’agit de l’Algérie de demain et surtout de celle d’aujourd’hui, sublime dans sa colère et dans son sacrifice. Cette Algérie d’aujourd’hui qui a réinventé le mot d’Homme. Mais il s’agit en premier lieu de l’Algérie d’hier, d’avant le débarquement de Sidi-Ferruch. Cette Algérie qui ne savait pas encore que nos pères étaient gaulois…

    Je m’honore d’être un conservateur et je ne rêve pas d’un pays libéré qui serait la réplique de celui qui justement l’enferma dans son ombre en le condamnant à végéter, privé de ses structures, de ses traditions, de ses formes élaborées de sensibilité, de sa manière de croire en Dieu et de ses façons de réagir aux grands thèmes éternels.

    L’impérialisme serait gagnant si par malheur, je dis bien par malheur, le vaincu ressemblant au vainqueur abandonnait ce qui fait l’essence de sa personnalité historique et géographique. Pour moi l’avant-garde, c’est le retour au passé et, je demande aux mauvais plaideurs de m’épargner un méchant procès. Qu’on ne vienne pas parler du voile de la femme arabe – indépendamment du fait que je trouve cette toilette très belle – ou de toute autre billevesée qui aboutirait à confondre Libération et Occidentalisation en retenant pour critère de cette dernière des valeurs qui ne sont pas traditionnellement les nôtres. Il ne s’agit évidemment pas d’opposer deux civilisations mais tout simplement de respecter la personnalité de chacune d’elles.

    Je suis en exil dans la langue française. Mais des exils peuvent ne pas être inutiles et je remercie sincèrement cette langue de m’avoir permis de servir ou d’essayer de servir mon pays bien-aimé. Lorsque la paix et la liberté s’affirmeront sur ma patrie, je dirai encore, comme je ne cesse de le dire, que mon amour pour les Aurès n’est pas incompatible avec l’émotion que j’éprouve devant Vercors. Il n’y a pas très loin de Jeanne d’Arc à la Kahina, du colonel Fabien au colonel Amirouche, de Jean Moulin à Ben M’hidi, de Kateb Yacine à Peul Eluard. Comme il n’y a pas très loin du plus Français des Français, clamant son espoir d’un micro de Londres, Charles de Gaulle, au plus Algérien des Algériens, clamant ses certitudes d’un micro de Tunis, Ferhat Abbas.

    Mais tout est là, pour nous écrivains algériens, qu’un véritable humanisme peut s’exprimer en arabe. Et, malgré ou à cause de ce défaut de langue que nous devons au colonialisme, nous posons cette question : quels sont les écrivains algériens ?

    ***

    N’est pas totalement Algérien qui veut. Nous, écrivains d’origine arabo-berbère, avons été amenés à chanter dans une langue merveilleuse entre toutes, mais qui historiquement n’est pas notre langue maternelle. Et ce qui différencie les écrivains arabo-berbères des autres écrivains algériens, c’est moins leurs préoccupations politiques plus anciennes et plus aiguës que leur nostalgie d’une langue maternelle dont nous avons été sevrés et dont nous sommes les orphelins inconsolables.

    Avec les écrivains algériens d’origine européenne qui ont choisi l’Algérie comme patrie, nous n’avons que l’avenir en commun. Ce qui n’est déjà pas si mal.

    La marque indélébile de l’Islam nous distingue mais ne doit pas nous séparer. Notre folklore, nos modes de penser et de sentir, et partant, d’agir, nous sont propres. Même en nous exprimant en français, nous transportons le Rêve, la Colère et la Complainte sortis des siècles et des siècles de notre Histoire nationale. Que l’on ne nous dise pas surtout que l’Algérie n’a jamais constitué une Nation ou, ce qui est pire, qu’elle n’était jusqu’à ces dernières années, selon la formule d’un marxiste, Maurice Thorez…, « qu’une Nation en formation ».

    L’Occident, se donnant comme modèle, ravagé par son égocentrisme et son anthropomorphisme, mû par son goût morbide des projections, animé par un sénile paternalisme conquérant, l’Occident n’a jamais admis qu’il pouvait exister d’autres formes d’Etat et d’autres manifestations nationales de son existence que les siennes. Il avait même monopolisé l’Humanisme.

    En vérité, vaincue par les armes, l’Algérie s’est vue dissoudre dans le bon plaisir du vainqueur qui substitua ses structures en même temps que son drapeau et sa langue nationale. Il existe suffisamment de par le monde de documents authentiques et solennels pour affirmer l’existence avant 1830 d’un Etat algérien, sur le plan interne et sur le plan international. A nos juristes d’en faire la rigoureuse démonstration et de rétablir une fois pour toutes les faits.

    ***

    Ce qu’il convient surtout de noter, c’est que même s’exprimant en français, les écrivains algériens d’origine arabo-berbère traduisent une pensée spécifiquement algérienne, une pensée qui aurait trouvé la plénitude de son expression si elle avait été véhiculée par un langage et une écriture arabes.

    Je pourrais demeurer cinquante ans dans cette Provence que j’aime et que je comprends, cette Provence qui inspire nombre de mes livres, sans pour autant être un poète provençal. L’amour que portait par exemple une Isabelle Eberrarht à l’Algérie ne suffirait pas à en faire une Algérienne. Je connais de merveilleuses pages de Guy de Maupassant inspirées par Constantine qui pourraient très bien figurer dans un recueil de textes consacrés à l’Algérie mais en aucun cas dans une anthologie d’écrivains algériens.

    La nationalité littéraire n’est pas une formalité juridique et ne relève pas du législateur mais de l’historien. La naturalisation confère un statut mais n’affecte pas l’essence même d’une personnalité. L’adaptation n’est que superficielle, apparente. On pourrait nous croire à l’aise, détendus, satisfaits, il n’en est rien.

    Très souvent, en discutant avec des écrivains de France, amis ou adversaires, j’ai nettement l’impression que cette discussion se déroule en français et pourtant que nous ne parlons pas la même langue. Nous chargeons les mots d’un contenu et nous leur donnons un sens que l’expression française ne traduit pas totalement.

    Nous nous faisons comprendre. Les mots, nos matériaux quotidiens, ne sont pas à la hauteur de nos idées et encore bien moins de nos sentiments.

    Il n’y a qu’une correspondance approximative entre notre pensée d’Arabes et notre vocabulaire de Français.

    Voilà la raison majeure de ce manège désolé qui fait que LES ZEROS TOURNENT EN ROND.

    Malek Haddad
    Ecrivain algérien (1927-1978)

  • no moment suite

  • no moment

  • et les notres !!!!!!! du maghreb ,afrique du nord

    Corruptions : DÉCISION HISTORIQUE DE LA COUR DE CASSATION EN FRANCE
    Les biens mal acquis des dictateurs africains feront l’objet d’une enquête judiciaire


    C'est une «porte ouverte» pour les associations anticorruption. La décision historique du 9 novembre de la Cour de cassation en France de juger recevable la plainte de l'ONG Transparency France visant le patrimoine de chefs d'Etat africains est susceptible d'ouvrir la voie à des actions en justice menées par d'autres associations anticorruption. «Cette jurisprudence risque d'entraîner une inflation des plaintes avec constitution de partie civile d'un certain nombre d'associations», met en garde l'avocat du président gabonais Ali Bongo, Me Patrick Maisonneuve, qui craint que celles-ci ne cherchent à «instrumentaliser la procédure pénale».
    La justice française avait en effet considéré jusqu'à présent que des associations anticorruption ne pouvaient à elles seules être à l'origine de poursuites judiciaires, n'ayant pas «d'intérêt à agir» et n'ayant pas subi de préjudice direct de délits éventuels. L'opportunité d'engager des poursuites dans ce type de dossier n'était censée revenir qu'au parquet. La décision de la Cour de cassation, qui a estimé que Transparency France avait bien subi «un préjudice direct et personnel», remet en cause cette doctrine et pourrait entraîner de nouvelles procédures. L'association française de lutte contre la corruption, Anticor, dont le président d'honneur est le juge Éric Halphen, est ainsi tentée de relancer des actions en justice. «L'arrêt est tout à fait intéressant et nous ouvre l'horizon pour la recevabilité de nos futures actions», a déclaré l'ancien juge d'instruction. Le parquet de Paris a classé sans suite depuis un an plusieurs plaintes d'Anticor. La décision rendue mardi 9 novembre par la plus haute autorité judiciaire est «conforme à toute l'évolution du droit positif quant à l'action collective des associations et devrait ainsi permettre à l'avenir de surmonter l'inertie du parquet dans certaines affaires politico-financières», a estimé la branche française de Transparency International. L'organisation rappelle d'ailleurs que la Cour de cassation a déjà admis depuis plusieurs années «la recevabilité des constitutions de partie civile d'associations lorsque l'infraction dénoncée porte atteinte aux intérêts collectifs que celles-ci ont statutairement pour mission de défendre». Les associations de déportés, de lutte contre le tabagisme ou plus récemment certains défenseurs de l'environnement en ont ainsi bénéficié.
    Faire la lumière sur des détournements massifs
    La justice française cherchera finalement à faire toute la lumière sur la manière dont trois chefs d'État africains ont acquis, en territoire hexagonal, des biens de luxe d'une valeur de plusieurs dizaines de millions d'euros. La Cour de cassation, plus haute juridiction du pays, a donc ordonné la désignation d'un juge d'instruction pour enquêter sur l'affaire des «biens mal acquis», renversant une décision contraire rendue fin 2009 par la Cour d'appel de Paris. Le parquet, aux ordres du ministère de la Justice, s'était opposé à la demande de la section française de Transparency International (TI), qui avait porté plainte avec d'autres ONG pour «recel de détournement de fonds publics» contre les dirigeants du Gabon, du Congo-Brazzaville et de la Guinée équatoriale. La Cour de cassation a conclu que les détournements de fonds commis par des chefs d'État constituent un préjudice pour les ONG luttant contre la corruption et qu'elles sont habilitées à ce titre à réclamer l'ouverture d'une information judiciaire. Transparency International y voit une décision «historique» qui va permettre de lutter contre l'impunité quoi qu'en pense le gouvernement en place. «C'est très important, puisqu'on a vu récemment en France que le pouvoir exécutif n'hésite pas à faire ce qu'il peut pour limiter les enquêtes sur des affaires sensibles», note en entrevue Julien Coll, délégué général de la section française de l'organisation. M. Coll pense que la cause sur les biens mal acquis pourrait mener à des révélations potentiellement embarrassantes pour la France. «Il y a un passé chargé entre notre pays et certaines ex-colonies où la corruption est omniprésente», souligne-t-il. L'organisation Survie, qui critique aussi les liens opaques de Paris avec ses anciennes colonies, espère que l'information judiciaire permettra d'évaluer précisément l'ampleur des détournements de fonds et mènera à une remise en cause durable des relations existantes avec des «chefs d'États prédateurs». Bien que la décision crée un précédent important pour les ONG, M. Coll ne prévoit pas une multiplication tous azimuts des causes de même type dans un avenir rapproché. «On ne va pas le faire à la légère», note le porte-parole qui insiste sur l'importance des ressources humaines et matérielles requises pour étoffer des dossiers de détournement de fonds. L'intervention de la Cour de cassation soulève des espoirs considérables en Afrique, où plusieurs médias se réjouissent de la perspective de voir les dirigeants corrompus mis à l'épreuve. «On s'achemine peut-être vers la fin de l'époque où bien des chefs d'État africains, à l'image du roi Crésus, faisaient la pluie et le beau temps, sous le regard envieux et impuissant de leur peuple.»
    LSC

    Les chefs d'État ciblés ?
    Gabon. Omar Bongo et son fils.
    Omar Bongo, qui a toujours entretenu des liens étroits avec la France, a mené le pays sans discontinuer de 1967 jusqu'à sa mort en juin 2009. Il a été remplacé quelques mois plus tard par son fils, Ali Bongo, à l'issue d'un scrutin décrit par l'opposition comme un «coup d'État constitutionnel».Ses détracteurs lui reprochent d'avoir longtemps géré le pays comme s'il s'agissait d'une propriété privée. Une enquête préliminaire menée il y a quelques années dans le cadre de l'affaire des biens mal acquis a déterminé que le président gabonais et ses proches détiennent en France 39 propriétés, 70 comptes de banque et une dizaine de véhicules de luxe.
    Congo-Brazzaville. Denis Sassou-Nguesso.
    Le président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou- Nguesso, est arrivé au pouvoir pour la première fois il y a une trentaine d'années. Bien que le pays soit l'un des principaux producteurs de pétrole de l'Afrique subsaharienne, la vaste majorité de la population vit dans la pauvreté. L'enquête préliminaire déjà menée dans le cadre de l'affaire des biens mal acquis a démontré que le chef d'État et ses proches détiennent 18 propriétés, plus d'une centaine de comptes bancaires ainsi qu'une voiture de luxe. Le dirigeant africain a décrit il y a quelques années les plaignants comme des «bourgeois» qui n'ont «peut-être jamais mis les pieds au Congo».
    Guinée équatoriale. Teodoro Obiang. Le président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang, est arrivé au pouvoir par les armes à la fin des années 70. Il est régulièrement montré du doigt par les organisations de défense des droits de l'homme, qui lui reprochent de réprimer avec brutalité toute opposition et de détourner les richesses pétrolières du pays. L'enquête préliminaire menée en France dans l'affaire des biens mal acquis indique qu'il détient une propriété de luxe ainsi qu'une dizaine de voitures d'une valeur de près de quatre millions de dollars. Son fils Téodorino est dans le collimateur d'ONG américaines qui l'accusent d'avoir acheté avec des fonds détournés une propriété de luxe à Malibu ainsi qu'un jet privé.

    Une première juridique d'importance considérable
    Cette décision de la Cour de cassation constitue une première juridique considérable, qui va au delà d'ailleurs des «biens mal acquis». Car si les plaintes de ce type sont désormais recevables, cela va permettre de surmonter l'inertie du parquet dans certaines affaires politico-financières sensibles. C'est pour cela que William Bourdon, le célèbre avocat des droits de l'homme, parle de «brèche judiciaire ». Concrètement, dans l'affaire des «biens mal acquis», une information judiciaire va pouvoir être ouverte et un juge d'instruction saisi. Ce juge indépendant va devoir déterminer dans quelles conditions le patrimoine français des présidents gabonais, congolais et guinéen a été acquis. Cette enquête devrait aussi permettre de faire toute la lumière sur le rôle joué par certains intermédiaires qui auraient pu faciliter la réalisation de ces acquisitions. On peut penser notamment aux établissements bancaires déjà identifiés par la première enquête de police réalisée en 2007. Aujourd'hui, le juge d'instruction va devoir vérifier si ces banques ont bien respectées la loi anti-blanchiment. Il n'est pas impossible, et c'est ce qu'espère Transparency France, qu'au final, l'instruction débouche sur la mise en œuvre effective du droit à restitution : les biens seraient rendus aux pays concernés. Le travail du juge d'instruction va être à présent de rechercher comment ces biens ont été acquis, puisque ces trois dirigeants africains exposent qu'ils ont des revenus modestes.

    Colère des avocats de la défense
    Les présidents du Gabon, de Guinée équatoriale et du Congo-Brazzaville soutiennent que ce patrimoine détenu en France a été acquis le plus légalement du monde et ils mettent au défi l'ONG Transparency France de prouver qu'il s'agit de biens mal acquis. Olivier Pardo, l'avocat de Teodoro Obiang, le président de Guinée équatoriale, est particulièrement remonté, il parle d'instrumentalisation. Cet avocat a d'ailleurs déposé une plainte pour dénonciation calomnieuse. Pour cet avocat, l'action de l'ONG anti-corruption relève surtout du coup médiatique. Olivier Pardo soutient que l'ONG a procédé par amalgame en mélangeant tout, et, ajoute-t-il, cette association, qui n'a de transparent que son nom, «s'érige dans une sorte de néocolonialisme arrogant et insupportable». Vous l'avez compris, la bataille dans les prétoires sera âpre... Pour Olivier Pardo, avocat du président Obiang, «maintenant, il va falloir démontrer preuve à l'appui que ce qu'ils disent est vrai ; leurs intentions ne sont que médiatiques et non judiciaires...»
    *Un patrimoine considérable
    Le patrimoine le plus important c'est celui du clan Bongo. Si l'avocat d'Ali Bongo assure qu'il ne possède rien en France, la police a recensé 39 propriétés luxueuses, 70 comptes bancaires et une dizaine de véhicules de luxe, dont certains payés avec des chèques du Trésor public gabonais. Le patrimoine du président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou Nguesso, est également bien fourni : 24 propriétés selon la police et 112 comptes bancaires. Terminons cet inventaire par le patrimoine du président de la Guinée équatoriale : un seul logement recensé mais par contre de nombreux véhicules de luxe, deux Ferrari, deux Bugatti, deux Maserati, une Rolls-Royce et quelques Mercedes.
    *Crises diplomatiques en perspective...
    Les tensions pourraient rapidement apparaître et pourraient déboucher sur une véritable brouille diplomatique entre Paris et ses trois partenaires africains, à l'image de ce qui s'est produit avec l'Angola lorsque la justice française a poursuivi son ambassadeur Pierre Falcone pour trafic d’armes. Et il ne faut pas perdre de vue non plus que ces trois pays sont des partenaires économiques importants. Ce genre d'affaire pourrait pousser le Gabon, la Guinée équatoriale et le Congo-Brazzaville à tourner le dos à la France. Or, ces trois pays sont parmi les plus gros producteurs de pétrole d'Afrique subsaharien

  • Les autorités marocaines suspendent la chaîne d'information Al Jazira

     

    Les autorités marocaines suspendent la chaîne d'information Al Jazira
    Invoquant "de multiples manquements aux règles du journalisme sérieux et responsable", le ministère marocain de la Communication a suspendu, vendredi, les activités d'Al Jazira à Rabat. La chaîne d'information qatarie dénonce "une erreur".
    Par Dépêche (texte)
     

    AFP - Les autorités marocaines ont suspendu vendredi les activités du bureau d'Al-Jazira à Rabat et décidé le retrait des accréditations du personnel de la chaîne qatarie d'informations, a annoncé le ministère de la Communication.

    Le ministère a ajouté que cette suspension "fait suite à de multiples manquements aux règles du journalisme sérieux et responsable".

    Contacté par l'AFP, le directeur du bureau d'Al-Jazira à Rabat, Abdelkader Kharroubi, a déclaré que la chaîne "a toujours respecté les règles du professionnalisme et de la neutralité, notamment au Maroc."

    "Le dossier d'Al-Jazira n'est malheuresement pas entre les mains du seul ministère de la Communication. D'autres parties décident à ce niveau", a-t-il ajouté sans plus de précision.

    "Cette suspension est une erreur de la part des autorités marocaines, une erreur à laquelle nous sommes étrangers", a conclu M. Kharroubi.

    Les autorités marocaines reprochent à Al-Jazeera la manière dont elle "traite les dossiers relatifs aux islamistes et à l'affaire du Sahara (occidental)", a indiqué un responsable du gouvernement sous le couvert de l'anonymat.

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  • Bobard ou incompétence ?

    Par : Merzak Tigrine

    De deux choses l’une, soit on nous raconte des bobards pour apaiser la tension et cacher l’incompétence des responsables de cette crise, soit celle-ci et bel et bien réelle et on ne veut pas le reconnaître.

    Des chaînes interminables dans le meilleur des cas, où carrément des bousculades, qui voient des citoyens en arriver aux mains, sont devenues le quotidien des Algériens pour acheter du lait en sachet. La pénurie de plus en plus persistante de ces produits de première nécessité hante la vie des gens, qui ne comprennent pas comment est-on arrivé à des situations pareilles, ces dernières années, où l’on croyait que ce genre d’images était définitivement banni.
    En effet, si ce n’est la pomme de terre, ce sont les oignons qui viennent à manquer, où les légumes secs et, maintenant, c’est le lait en sachet. Il y a toujours une crise pour un aliment de base, qui vient perturber la vie des Algériens. Et pourtant, les responsables de leur production, importation ou commercialisation, s’évertuent à clamer qu’ils sont disponibles en grande quantité. Mieux, ils clament haut et fort que l’État dépense des montants faramineux en devises fortes pour assurer la disponibilité de ces produits. Il y a quelques jours seulement, le patron de l’Office national interprofessionnel du lait (Onil) affirmait à qui voulait bien l’entendre que la poudre de lait était disponible en quantité suffisante et que le problème ne se situait qu’au niveau de la distribution. De deux choses l’une, soit on nous raconte des bobards pour apaiser la tension et cacher l’incompétence des responsables de cette crise, soit celle-ci est bel et bien réelle et on ne veut pas le reconnaître. Il n’est pas normal que ces pénuries de produits de première nécessité se renouvellent d’une manière aussi cyclique, et qu’elles soient suivies, sauf pour le lait, d’augmentation des prix, qui grèvent davantage la bourse du citoyen déjà bien maigre. Des mesures efficaces doivent être prises pour sortir de ce cercle vicieux qui rajoute aux difficultés quotidiennes auxquelles font face les Algériens. À moins que l’on prenne le porte-monnaie des consommateurs pour des vaches à traire, en cédant le sachet de lait au marché noir à 40 DA, rien ne justifie une telle situation.

  • Emeutes de la faim : Les racines de la crise

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    De Haïti à la Thaïlande, les tensions liées à la hausse des prix des produits alimentaires préfigurent une crise d'ampleur planétaire. Manifestations au Bangladesh, où le sac de riz coûte la moitié du revenu quotidien; Premier ministre démis à Haïti, où un policier de l’ONU est mort; tensions au Burkina Faso à la veille d’une grève générale contre la hausse des prix… Week-end d’une planète en proie à l’insécurité alimentaire. Décryptage des origines de crise

    Les terres agricoles détournées au profit des agrocarburants. Le baril de pétrole au sommet (112 dollars) précipite la ruée vers l’or vert. L’Union européenne veut incorporer 10% de biocarburants dans la consommation totale d’essence et de gazole d’ici à 2020. George Bush, lui, rêve de voir 15% des voitures rouler aux biocarburants d’ici à 2017. Même les pays en déficit alimentaire, comme l’Indonésie ou le Sénégal, s’y mettent, sacrifiant des terres arables. Un emballement qui «a accru la demande de produits alimentaires», dit Bob Zoellick, président la Banque mondiale. «Entre 20 et 50% de la production mondiale de maïs ou de colza ont ainsi été détournés de leur usage initial», note le FMI. Et le cours du maïs, utilisé pour l’éthanol, a doublé en deux ans. «Si l’on veut substituer 5 % de biocarburants à l’essence et au gazole, il faudra y consacrer 15 % de la superficie des terres cultivables européennes», calcule l’Agence internationale de l’énergie. L’ère du pétrole cher provoque un autre dommage collatéral: l’explosion du coût du fret.

    Folie spéculative : le blé au prix de l’or. Confession, vendredi, d’un économiste à Washington: «C’est de la folie! Le blé vaut de l’or!» C’est un autre effet pervers de la crise des subprimes. Essorés par le marché des crédits, les fonds d’investissement placent leurs billes sur les matières alimentaires. Soja, blé, maïs, voilà les nouvelles valeurs refuge ! Le riz bondit de 31% le 27 mars, après l’annonce par quatre pays de la suspension de leurs exportations au moment où les Philippines réclamaient 500 000 tonnes. «Les fonds s’engouffrent, achètent, et stockent», dit un intermédiaire. Le sénateur démocrate américain Byron Dorgan flingue «l’orgie de spéculation». Qui booste jusqu’à 10% du prix des denrées alimentaires. Walt Lukken, président de La Commodities Futures Trading Commission (CFTC), le gendarme des marchés des matières premières, s’en est même ému. A quand une (réelle) régulation?

    Le libéralisme débridé qui tue l’agriculture du Sud. «On nous impose, nous, poids plume, de boxer contre les poids lourds sur le ring commercial», nous confiait, il y a six mois, Jacques-Edouard Alexis, Premier ministre haïtien démis samedi de ses fonctions. «Les politiques de libéralisation à marche forcée, prônées pendant des décennies par le FMI et la Banque mondiale, ont contribué à rendre les pays pauvres encore plus vulnérables», dénonce Sébastien Fourmy, d’Oxfam. Et les petits fermiers du Sud se sont vus laminer par les produits subventionnés exportés par les pays riches (poulet, céréales, etc.). «Victimes aussi de leur propres gouvernements qui n’ont pas dédié (ou pas pu) une part de leur budget à la paysannerie», ajoute un expert de la FAO. Malgré les promesses, l’aide au développement des pays riches accuse une baisse de 8,4 % en 2007 (-15 % pour la France). «L’aide dédiée à l’agriculture est 50 % moins importante qu’en 1984», note Claire Meladed, de l’ONG Action Aid. La Banque mondiale veut doubler l’aide à l’agriculture en Afrique. Suffisant ?

    Les bouleversements climatiques. Même l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’en alarme : les changements climatiques nuisent à la santé et à l’alimentation. «Sécheresse en Australie ou au Kazakhstan, inondations en Asie, ouragans en Amérique latine et un hiver record en Chine», égrène le Programme alimentaire mondial (PAM). Tendance lourde. D’autant que l’agriculture intensive joue contre l’environnement. Achim Steiner, patron du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), assure : «Dans les grands pays, on atteint des limites en termes de disponibilité de terres arables et d’eau, et de réduction de la fertilité des sols.» Mais il resterait une marge pour les petits paysans : «Si on fournit de bons engrais à 70 % de petites cultures, on peut doper la production de 20 %», note Gilles Hirzel, de la FAO. Sans céder au chantage des OGM…

    L.M (synthèse à partir de Libération)

  • « transformer la nourriture en carburant est un crime contre l’humanité »

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    « Dans ce monde tel qu’il est aujourd’hui, brûler de la nourriture et la transformer en carburant, c’est un crime contre l’humanité », déclarait en octobre 2007, Jean Ziegler, rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l’alimentation. L’ hécatombe annoncée par le sociologue suisse serait-elle en train de se réalisé ? le conseiller à l’ONU sur l’alimentation persiste en signe : La production massive d'agrocarburants provoque une envolée des prix alimentaires mondiaux, catastrophique pour les pays du Sud. Explication de l’auteur de "L’empire de la honte" (Livre de poche, 2008).

    Les « émeutes de la faim » sont-elles un facteur d’instabilité planétaire ?

    Oui, parce qu’elles ne sont pas conjoncturelles, mais structurelles. Elles ne sont pas directement liées à des phénomènes climatiques (sécheresse en Australie) ou de développement (nouvelles classes consommatrices en Inde ou en Chine). Quand le prix du riz flambe de 52% en deux mois, celui des céréales de 84% en quatre mois, et quand le prix du fret explose avec celui du pétrole, on précipite 2 milliards de personnes sous le seuil de pauvreté.

    Quelles peuvent être les conséquences ?

    On en voit les prémices aujourd’hui, avec les champs de riz gardés par l’armée en Thaïlande, la bataille pour le pain en Egypte, les morts par balles à Haïti. On va vers une très longue période d’émeutes, de conflits, des vagues de déstabilisation régionale incontrôlable, marquée au fer rouge du désespoir des populations les plus vulnérables. Avant la flambée des prix déjà, un enfant de moins de 10 ans mourait toutes les 5 secondes, 854 millions de personnes étaient gravement sous-alimentées ! C’est une hécatombe annoncée. Les ménages consacrent de 10 à 20% de leur budget dans l’alimentation en Occident, et de 60 à 90 % dans les pays les plus pauvres : c’est une question de survie.

    Où sont les responsabilités ?

    Principalement dans l’indifférence des maîtres du monde, pays riches ou grands émergents. Les opinions publiques s’offusquent-elles de la famine dans le nord de l’Inde, comme il y a deux ans, ou des populations du Darfour ? Quand on lance, aux Etats-Unis, grâce à 6 milliards de subventions, une politique de biocarburant qui draine 138 millions de tonnes de maïs hors du marché alimentaire, on jette les bases d’un crime contre l’humanité pour sa propre soif de carburant… On peut comprendre le souhait du gouvernement Bush de se libérer de l’emprise des énergies fossiles importées, mais c’est déstabilisant pour le reste du monde. Et quand l’Union européenne décide de faire passer la part des biocarburants à 10 % en 2020, elle reporte le fardeau sur les petites paysanneries africaines…

    Les biocarburants ne sont pas seuls responsables…

    Les pays les plus pauvres paient leur quittance au FMI. Malgré les allégements de dette, 122 pays avaient une ardoise de 2 100 milliards de dollars de dettes cumulées en 2007. Les plans d’ajustement structurels du FMI imposent toujours des plantations d’exportation qui doivent servir à produire des devises et permettre aux pays du Sud de payer les intérêts de la dette aux banques du Nord. Ajoutez à cela les subventions agricoles à l’exportation qui laminent les marchés agricoles locaux, et vous arrivez à une situation explosive….

    L.M (synthèse de Libération)

  • Nos ancêtres les GAULOIS ! et les GAULOISE BOUT FILTRE!!!!!!!!!

      Persifleur

    Cent mille (100 000) Algériens, résidant en Algérie, ont déposé un dossier de naturalisation auprès de l’ambassade de France à Alger. C’est ce qu’indique les statistiques officielles des services consulaires de ladite ambassade. Une information passée sous silence par tous nos commentateurs “avertis” qui n’ont fait que relater laconiquement cette ruée vers la citoyenneté Française.

    Au diable toutes les considérations de “nationalisme”, d’amour de la patrie et même parfois d’un microgramme de dignité. Tout le monde se met à rechercher le moindre bout de papier (précieux sésame) pour trouver les traces d’un aïeul lointain (garde champêtre, militaire, bachagha…) lui donnant droit aux “joies” de la communauté européenne élargie.

    Triste réalité, qui doit déconcerter plus d’un, la-bas de l’autre côté de la mer bleue. Pieds noirs et harkis notamment doivent se gausser des tribulations surprenantes d’un peuple qui se retrouve aujourd’hui à demander sa réintégration dans le giron de l’ancien colonisateur devenu depuis le chantre des droits de l’homme.

    A rappeler pour les éventuels futurs candidats au changement de statut, que seul un pour cent, soit 1000 personnes sur 100 000 ont réussi à décrocher le précieux passeport qui leur ouvre droit d’aller s’inscrire sur les longues liste de l’aide sociale.

    Il y a plus de probabilités qu’une météorite dans les prochaines 24 heures vienne pulvériser complètement notre planète que d’aller faire des queues interminables et humiliantes aux portes des chancelleries occidentales pour échapper définitivement au marasme ambiant et par la même aux exigences drastiques imposées pour la délivrance d’un visa de Schengen.

    Les “bienheureux” Européens sont surtout préoccupés par l’édification du mur qui séparera définitivement leur monde nanti de celui des naufragés malgré eux de la vie. Tout en continuant de faire la politique de l’autruche envers les gouverneurs responsables de cette débâcle surréaliste.

    Alors “Chirac président” comme l’a scandé la foule en délire il y a peu dans la rue d’Alger ! Au point où nous en sommes et vu que le bonhomme est maintenant complètement libre, tout es possible ! A condition de savoir lui présenter la chose, le gars pourrait remettre les habits de 1958 du Général pour venir nous sauver d’un “chaos” qui ne finit pas de perdurer. Avec en prime, la fin des sempiternelles infamantes farandoles de demandeurs d’asile et des mordus de la binationalité. Que demande le peuple de plus? Pire que ça…je ne vois pas ?!

    A bien réfléchir, si ! L’ancien parachutiste tortionnaire Le Pen installé en grandes pompes au palais d’El Mouradia !… car certaines mémoires sont irrémédiablement trop courtes !

  • Un autre Aïd loin de chez moi !

      Djameleddine Benchenouf

    Cette journée de l’Aïd aura été pour moi très particulière. Un autre Aïd loin de chez moi, à me morfondre, à me désoler, à regretter le passé, et tous les êtres chers qui m’ont quitté, qui nous ont quitté, depuis que je suis en France. Depuis sept longues années.
    Je n’ai jamais reçu autant d’appels de frères, d’amis, de parents, de connaissances, comme en cette journée. Comme si tous ceux que je connaissais s’étaient donné le mot. Pour me faire la surprise de leur agréable intrusion, de l’intérêt qu’il continuaient de me porter, malgré cette longue séparation.
    Je n’avais pas le temps d’appeler un être cher, qu’un autre entrait dans ma maison, à travers mon téléphone, en sonnant gaiement, sans discontinuer.
    J’ai reçu des appels simultanés d’amis et d’amis, sur le portable, sur le fixe, et sur Skype, d’amis et de parents, aussi chers les uns que les autres.
    J’en ai profité pour nous connecter à trois, grâce à cette merveilleuse technologie, et à discuter comme si nous étions ensemble. Un bonheur.

    Je voyais, aux regards humides de ma famille, qu’elle se réjouissait de ces retrouvailles célestes, skypestes, entre les racines vives de mon pays et moi. Des lianes de joie s’élançaient dans le ciel, pour me prendre à bras le corps, et me retourner comme une bouteille d’Orangina, pour me secouer, et faire remonter les fruits assoupis, à ma surface endormie. Un tournoiement de soleils et de rires étoilés. Et j’avais envie de leur crier ce contre slogan publicitaire: « Ne me secouez pas, ne me secouez pas, je suis plein de larmes. »

    Cette matinée de l’Aïd ! Une flamboyance de souvenirs, de rires, de bonheurs passés, décolorés, pastels et presque éteints, mais toujours vivaces, comme un reflux de vagues frondeuses, presque coléreuses, qui se relèvent aussitôt qu’elles sont tombées.
    Hsissen m’a rappelé nos folles équipées de Sidi Bel Abbes, ses rires réveillaient les jardins d’antan. Et des éclats de lumière jaillissaient de ses rires complices. De Constantine, Halim m’a parlé de canaris chanteurs de Bab el Kantara, des jasmins de Saint Jean, et des aubes cristallines de Djebel El wahch.
    Ma famille voyait bien que je jubilais. Et moi j’étais heureux de voir qu’elle était heureuse de me voir heureux.
    Encore un peu et je me serais cru chez moi. Chez moi! Dans mon Algérie ocre et jade. Miracle de la technologie. Sauf que si celle-ci abolit la distance et qu’elle permet de parler aux siens à des milliers de kilomètres, et même de les voir, en temps réel, elle ne peut rien contre les affres de l’exil. Ces griffes sournoises et acérées qui plongent lentement, laborieusement, dans les entrailles de votre mémoire, de vos sentiments enfouis sous la poussière des jours, qui vous fouillent le coeur. Comme des mains d’aveugle. Puis par poignées, comme on arracherait des cheveux.
    Le sentiment de l’exil. « El ghorba » devient toujours le maître des lieux, lorsqu’elle entre dans un esprit. Possessive, exclusive, elle règne sans partage sur la béance qui s’est ouverte à sa cruauté, à la faveur d’un renouveau, d’un départ, d’un voyage d’espoir, de promesse, comme si les voyages pouvaient être une promesse.
    L’exil est un vent qui souffle d’en dessous les braises, qui les ravive et les bouscule, et qui les fait rugir de douleur, et qui les disperse.
    Mais l’exil est une douleur rentrée, pudique et presque honteuse qui se nourrit de ses propres entrailles. Un sanglot esseulé, une brûlure qui ne craint pas de pleurer, parce que les larmes sont l’onguent des brûlures. Et le lit du poème.
    Ces réminiscences de mon pays, qui habitent mes tréfonds, se nourrissent d’échos heureux, qui sont autant de maillons d’histoires suspendues, des bribes de bonheur, comme autant de vagues qui bondissent vers des promesses de lumière, qui se figent dans un élan d’écume, pour crier l’indicible bonheur, puis qui retombent, heureuses de retomber, parce que c’est de la chute que vient l’élan nouveau qui les fera jaillir de nouveau. Vers la lumière.
    Oh, que mon pays me manque. J’ai oublié les effluves alanguies de ses aurores timides. J’aimais à respirer son ciel, dans les matins retrouvés, et à me fondre dans leur tiédeur amie. Ces matins amis.

  • la hogra ou injustice en algerie

  • " Al-Qaida au Maghreb ", ou la très étrange histoire du GSPC algérien

     

    par François Gèze et Salima Mellah, Algeria-Watch, 22 septembre 2007
    Texte en pdf

    Résumé

    Créé en septembre 1998, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) a progressivement supplanté les " GIA " sur la scène du " terrorisme islamiste " en Algérie. D'abord cantonné dans une seule région du pays (la Kabylie), où il était relativement peu actif, il a acquis une notoriété internationale avec l'enlèvement d'une trentaine de touristes européens au Sahara, au premier semestre 2003. Depuis lors, il a multiplié attentats et actions armées dans le nord du pays, ciblant principalement les forces de sécurité, puis des civils et des cibles étrangères, au point d'être considéré comme une menace majeure en Europe, par ses " réseaux dormants " prêts à perpétrer des attentats meurtriers. Une menace confirmée par le ralliement du GSPC à Al-Qaida en septembre 2006 et sa transformation, en janvier 2007, en " Organisation d'Al-Qaida au Pays du Maghreb islamique " (AQMI).

    Dans cet article, nous montrons que l'exploitation rigoureuse et critique des nombreuses " sources ouvertes " disponibles sur le GSPC algérien (sites Web de l'organisation, articles de la presse algérienne et de la presse occidentale), combinée à l'analyse des singularités du régime algérien depuis 1962, ne laisse place à aucun doute : le GSPC est une création des services secrets de l'armée algérienne, le Département de renseignement et de sécurité (DRS, ex-Sécurité militaire), dont les chefs contrôlent, depuis la guerre civile des années 1992-1999, la réalité du pouvoir. Derrière la façade civile du président Abdelaziz Bouteflika, élu en 1999 et réélu en 2004, le " terrorisme résiduel " du GSPC est un de leurs instruments pour consolider leur mainmise sur les richesses du pays et pour se légitimer auprès des puissances occidentales, en particulier auprès des États-Unis grâce à l'adhésion à la " Global War on Terror " de l'administration Bush.

    Exposant la chronologie, en cinq phases successives, de l'histoire du GSPC de 1998 à 2007, nous expliquons pourquoi l'intensification de ses actions terroristes depuis 2006 s'explique par celle de la lutte des clans au sein du pouvoir pour le contrôle de la manne pétrolière (considérablement accrue par l'envolée des prix des hydrocarbures) : celui du général Mohammed " Tewfik " Médiène, chef du DRS depuis 1990, a vu sa prééminence contestée par le " clan Bouteflika ", qui conteste l'alliance privilégiée nouée avec les États-Unis pour l'exploitation des hydrocarbures par le " clan Tewfik ". D'où le choix de ce dernier, pour déstabiliser le clan adverse, de multiplier les actions terroristes du GSPC-AQMI, y compris contre des cibles étrangères. Et de préparer, après cette acmé de terreur, une éventuelle relève de ce groupe armé de plus en plus discrédité.

    Table des matières

    Une information aux sources très orientées

    Des GIA au GSPC : de la terreur généralisée à la terreur sélective

    GIA, action psychologique et massacres de masse

    1999 : " concorde civile " et renouvellement de la " façade démocratique "

    Première phase (1998-2002) : la constitution du groupe

    Le GSPC, héritier direct des GIA

    La paradoxale implantation du GSPC en Kabylie
    Le curieux parcours de Hassan Hattab

    Deuxième phase (2003) : l'affaire des otages du Sahara

    Un très étrange enlèvement

    Une opération made in DRS, pour justifier l'implantation militaire américaine au Sahel

    Troisième phase (2003-2004) : la mutation du GSPC

    Le surprenant parcours d'Abderrazak El-Para, " islamiste " made in DRS

    2004 : la fin du GSPC " première manière " et le nouvel émir national Abdelmalek Droukdel

    Quatrième phase (2004-2007) : du GSPC à " Al-Qaida au Maghreb "

    Un combat d'abord cantonné à l'Algérie

    2002-2004 : les " preuves " très fragiles de l'allégeance du GSPC à Al-Qaida

    Juin 2005 : l'attaque par le GSPC de la caserne mauritanienne de Lemgheity

    L'affiliation à Al-Qaida et la menace du GSPC contre la France

    Cinquième phase (2006-2007) : le GSPC instrument de la lutte des clans au sommet du pouvoir

    Les fissures au sommet du pouvoir et l'affaire Brown & Root-Condor

    Mars-avril 2007 : attentats terroristes et messages codés

    Vers la fin du GSPC et de la lune de miel algéro-américaine ?

    Conclusion : comment en finir avec le GSPC-AQMI-DRS ?

    Annexe : chronologie du GSPC (1998-2007)

    Texte en pdf

  • tjr fidèle au pouvoir. je parle de j......

    Alors que les barreaux s’apprêtent à élire leurs représentants

    Malaise chez les avocats

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    Agressions, pressions, diverses difficultés liées à l’exercice de la profession ; la litanie des plaintes des robes noires est longue. L’entrée en vigueur du nouveau code de procédure civile et administrative le mois d’avril 2009 a accentué, selon les avocats, les difficultés quant à une justice accessible à tous.

    Le malaise est perceptible dans les tribunaux. La récente ouverture de l’année judiciaire qui a eu lieu dans toutes les juridictions du pays a été présentée par l’administration judiciaire comme un gage d’une justice indépendante et performante. La réalité du terrain reflète une tout autre situation, constatent, unanimes, les justiciables et les avocats. Le renouvellement de tous les barreaux au niveau national, le mois de décembre prochain, rajoute une dose de doutes et des calculs électoralistes à un cocktail, déjà, détonant qui caractérise les agitations habituelles des prétoires. «Les conditions d’exercice de notre métier deviennent intenables, compliquées par le nouveau code. Mais notre souci majeur c’est  d’assurer la défense du justiciable et lui permettre de régler ses litiges dans les tribunaux», tonne Me Nabila Smaïl, avocate, agréée auprès de la Cour suprême, qui commente le code de procédure civile et administrative. «Il est entré en vigueur sans qu’on ait eu le temps de le découvrir et de l’apprécier. Il y a plusieurs remarques à faire, notamment l’article 13 qui stipule que toute personne ne peut se présenter en justice s’il n’a pas la qualité, l’intérêt pour le faire.

    En d’autres termes, cela veut dire que vous n’avez pas le droit d’aller en justice pour demander le partage si vous n’avez pas l’acte de propriété, par exemple. Or, tout le monde sait que bon nombre de régions du pays, comme la Kabylie, ont été pénalisées une première fois à l’époque coloniale, car c’est une région non cadastrée, très pauvre en actes, et une deuxième fois, elle a été pénalisée après l’indépendance parce que l’opération cadastrale n’est pas encore terminée à ce jour». En fait, dans les villages de Kabylie, les habitants ne disposent pas d’actes de propriété. Et dès qu’une personne, en qualité d’héritier se présente au tribunal pour demander le partage, on le déboute dans l’affaire au seul motif  de ne pas présenter le titre de propriété à la première audience, précise Me Amar Zaïdi, avocat à la Cour. Pourtant, le même code prévoit plusieurs méthodes d’investigation offertes au juge, telles que l’enquête, l’audition de témoins et les diverses expertises. Au seul motif que le titre de propriété n’est pas présenté à la première audience, le dossier est jugé non recevable, et par conséquent le litige non résolu par voie judiciaire. «Les répercussions de cette décision sur le citoyen sont décourageantes. Quand vous faites une action en partage, et je cite cet exemple, car c’est le litige le plus répandu dans beaucoup de régions, notamment en Kabylie, il y a autour de vous jusqu’à 20 héritiers, ayant droits, ayant la qualité, quand vous les citez tous, à 3600 DA le PV de citation, vous multipliez cette somme sur 20 héritiers, vous avez jusqu’à 40 000 DA de frais d’huissier uniquement, et au bout de 2 audiences, vous êtes débouté en la forme, par manque de titre de propriété.

    Quelle explication logique l’avocat pourra-t-il, alors, donner à son client ? On répond en me disant de ne pas accepter l’affaire et d’exiger un acte», fulmine encore Me Smaïl.
    Et, c’est à ce niveau que réside tout le problème. De la sorte, on amène l’avocat à refuser aux citoyens ses droits constitutionnels, notamment celui d’aller en justice pour régler un conflit. L’avocate relève que la justice, au lieu de résoudre les différends entre héritiers, les laisse en suspens, car les autorités françaises ont refusé un titre et que les autorités algériennes ont mis du retard pour régulariser les situations. Le nouveau code, dans son très controversé article 8, a mis du plomb dans les procédures pour aller en justice, au lieu de les alléger. L’article fait obligation à tout citoyen de présenter toutes les pièces du dossier en langue arabe. «Ce problème de la traduction est à l’origine de nombreuses contraintes. Comment exiger la traduction des textes produits par les services de la République ? On ne peut traduire que des textes émanant de pays étrangers. Mais on est contraint, avec ce code, de traduire tous les règlements intérieurs, de longs mais habituels textes. Depuis 1962, on a fonctionné normalement et nos magistrats ont la formation requise pour comprendre un texte, un contrat bancaire ou une convention collective», explique Me Zaïdi. Depuis la mise en application de cette mesure, les bureaux des traducteurs assermentés, en petits nombres dans les grandes villes et inexistants dans les villes de l’intérieur, ploient sous le nombre des documents à traduire. «Chez moi, mon agenda est plein. Il arrive que je demande à un client de revenir dans deux ou trois mois, selon la charge de travail», confie un traducteur. Les retards se répercutent non seulement sur le justiciable, mais aussi sur le travail de l’avocat. «L’arabisation des textes pose un sérieux problème de temps.

    Car le juge accorde une semaine de délai pour déposer le dossier de fond et permettre à la défense de répliquer. Dans le même sillage, on exige du citoyen de parler en arabe, même s’il ne le parle pas. Comment imposer une telle condition alors que les tribunaux ne disposent pas d’interprètes ? Et ce sont les avocats qui jouent ce rôle pour aider la justice à fonctionner. J’estime qu’on fait tout pour fermer les portes des tribunaux devant le citoyen», tempête, encore Me Zaïdi. L’article 23 pose également énormément de problèmes et empêche l’avocat d’exercer son métier dans la dignité depuis que l’administration a chargé le greffier de communiquer les pièces aux parties «au cours ou en dehors de l’audience», stipule cet article. Mais tout se passe en réalité en dehors de l’audience, a indiqué Me Smaïl, qui ajoute : «Le greffier répertorie les dossiers, tient les statistiques, assure l’audience, et à présent on lui demande de recevoir les dossiers des avocats, de les formaliser dans des imprimés, tout cela en plus d’autres tâches administratives. Il y a volonté manifeste de mettre des obstacles à la défense». En dépit de protestations sporadiques, les avocats n’ont pas dénoncé ce qu’ils qualifient d’entraves à l’exercice de leur profession dans un cadre organisé. Les bâtonnats ne semblent pas porter la voix de ceux qu’ils représentent. «Normalement, chaque juridiction devrait dégager un représentant de celle-ci. Il faut qu’il soit accessible aux avocats qu’il représente, il doit remettre les requêtes au bâtonnier qui est habilité à les transmettre aux chefs de cours et les  procureurs généraux. Mais, ce n’est pas ce qui se passe en pratique», résume Me Zaïdi. Notre interlocuteur rappelle qu’une AG a été tenue au Mazafran en 2008, une autre à Mostaganem en 2009, durant lesquelles les avocats se sont plaint des mauvaises conditions de travail. «Pour un oui ou pour un non, on peut nous poursuivre en justice. Nous ressentons une velléité d’avilir l’avocat. L’accès à la Cour suprême nous est difficile et toutes nos requêtes sont restées lettre morte, on a l’impression que nos représentants ont peur de saisir le ministre sur nos problèmes qui sont en fait ceux des justiciables», déplore encore l’avocat. Bon nombre de ses confrères ont fait remarquer que la justice focalise son attention sur les chiffres. La dernière rentrée judiciaire, qui s’est déroulée dans toutes les juridictions, n’a pas dérogé à la règle, occultant le nombre d’affaires qui montent à la Cour suprême, le nombre élevé de recours, les innombrables lettres adressées au président de la République par des citoyens insatisfaits et désabusés. Ceci tient, selon les avocats, à une seule raison : l’empressement à liquider les affaires.

    Saïd Gada
  • Algérie: Après une détention au secret de 26 jours, M. Abdellahoum réapparaît en prison

      Alkarama, 15 Novembre 2010

    M. Othmane Abdessamed Abdellahoum avait été enlevé le 16 octobre 2010 par des agents du Département du renseignement et de la sécurité (DRS) à Ain Al-Hadjel (wilaya de M’sila) et disparu. La famille a enfin pu lui rendre visite le 11 novembre 2010 à la prison de Bouira. Il portait les traces des tortures subies.

    Alkarama avait adressé un appel urgent le 5 novembre 2010 au Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires, lui demandant d’intervenir auprès des autorités algériennes.

    M. Othmane Abdessamed ABDELLAHOUM, âgé de 32 ans, marié et père de deux enfants, demeurant à Ain Al Hadjel, wilaya de Msila, avait été enlevé par plusieurs agents du Département du renseignement et de la sécurité (DRS) à la sortie de son domicile familial à Ain Al-Hadjel, wilaya de Msila le 16 octobre 2010 aux alentours de 19 heures.

    Malgré toutes les démarches de sa famille, aucune des autorités sollicitées n’a reconnu l’arrestation et la détention de la victime ni n’a accepté d’ouvrir une enquête pénale comme la loi les y oblige en matière de crime d’enlèvement et de séquestration.

    La famille de la victime a enfin été autorisée à rendre visite à M. Abdellahoum le 11 novembre 2010 dès qu’il a été transféré à la prison de Bouira. Ils ont pu apprendre et constater de visu qu’il avait fait l’objet de tortures dont il portait encore les traces.

    M. Abdellahoum a confirmé qu’il avait été détenu à « Antar », un centre de détention secrète contrôlé par le DRS, situé à Hydra (Alger).

    Force est donc de constater que M. Abdellahoum a été gardé à vue 26 jours soit bien au delà de la période légale de 12 jours, que sa détention n’a pas été reconnue par les autorités, qu’il n’avait aucun contact ni avec sa famille, ni avec un avocat et qu’il a subi des tortures.

    Interpellé régulièrement par les organes de l’ONU sur la détention au secret, le gouvernement algérien continue de nier l’existence de centres contrôlés par le DRS échappant au contrôle de l’autorité judiciaire.