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LES PRATICIENS DE SANTE', DONNEZ VOTRE AVIS. - Page 71

  • algerie -watch

    Le Putsch: 20 ans après

     

    Le sanglant « printemps algérien » d'Octobre 1988

     

    Un avant-gout de Putsch (juin-décembre 1991)

     

    11 janvier 1992 : le coup d'Etat

     

    L'assassinat du président Mohamed Boudiaf, crime symbole (juin 1992)

     

    Une guerre à huis clos (1992-1993)

     

    "La peur doit changer de camp" (1993-1994)

     

    La sale guerre (1994-1999)

     

    Amnistie - Amnésie

     

    La poursuite des violations et des manipulations (1999-2012)

     

  • “Modèle” coréen et dictatures ordinaires

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Le régime de la Corée du Nord a écœuré le monde par la manière dont il a exploité la mort de son  dictateur. Expliquer la chute de
    neige par le chagrin du ciel et faire pleurer les oiseaux parce qu’il ne suffit pas que la mort du despote attriste son seul peuple ! Il fallait
    que l’univers se montrât inconsolable de cette irremplaçable perte. D’ailleurs automatiquement remplacé par un fils grassouillet à l’allure d’attardé.
    Et c’est avec cette succession que les militaires nord-coréens ont fait sourire la quasi-totalité de la planète en baptisant le nouveau maître Pyongyang “le génie des génies en stratégie militaire”.
    Fils du “cher dirigeant”, lui-même fils du “Grand Leader” (appelé aussi “professeur du monde entier” !), Kim Jong-Un, troisième du nom, perpétue la tradition dynastique coréenne unique dans une république communiste.
    Pourtant à y réfléchir, le régime des Kim n’a pas le monopole de la transmission héréditaire. Les dirigeants des États dits arabes, en plus d’avoir tous versé dans la pratique absolutiste du pouvoir, se sont distingués par leur conception patrimoniale des pays dont ils s’emparent. Ils sont naturellement tenté de léguer leur pouvoir à un proche. Même là où les peuples arabes ont échappé à la restauration du royaume ou de l’émirat, les despotes parvenus par l’intrigue, les jeux d’alliances tribales, le putsch ou la volonté des puissances tutrices, se sont laissé séduire par le plaisir de remettre le butin à leurs descendants. L’Égypte, qui a déposé la monarchie héréditaire pour ériger la République élective, vient de connaître une révolution populaire en grande partie suscitée par le dessein de Moubarak de transmettre son autorité à son fils Gamal. En Syrie, Bachar al-Assad défend à coup de bombardement une présidence de la… République qu’il a reçue en legs de papa. Ainsi, tous les chefs d’État arabes, qu’ils relèvent d’un système monarchique ou de quelque artifice crypto-républicain, démocratique bien entendu, pensent, à un moment de leur règne, à régler la question de la succession en choisissant un dauphin dans la filiation ou la fratrie.
    Si les militaires nord-coréens ont inventé un mode d’alternance “républicaine” dont ils n’ont plus le monopole, ils ne sont pas les seuls à présenter la figure de leur autoritarisme comme le plus grand esprit de son époque. Toutes les dictatures imposent cette image d’intelligence providentielle et de clairvoyance infaillible de nouveau maître. Et la meilleure manière de l’imposer, c’est de la rendre indiscutable. De faire de la contestation du chef un acte de subversion et de son image un tabou. Au contraire, même dans la contestation, il faut en appeler au chef suprême, l’entourage n’étant jamais à la hauteur de son chef.
    Le peuple n’étant jamais collectivement déficient pour croire à l’infaillibilité, il faudrait que la retenue imposée par la terreur ou la cupidité apparaisse comme une adhésion spontanée.
    Certes, il n’y a plus qu’en Corée du Nord qu’on impose la crainte qu’on fait passer pour une admiration nationale du chef. Ailleurs aussi on assiste à des démonstrations d’émotion qui exprime le même rapport, apparemment irrationnel, à l’arbitraire. Il n’y a là qu’une différence de degrés entre les rituels de ces dictatures caricaturales et les pratiques de nos dictatures ordinaires.

  • no moment

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  • Bras de fer DRS-présidence pour le contrôle des élections

     

    Par
     
     Le président s'entendra-t-il avec les Renseignements pour mener les élections comme il le souhaite ?

     

    Le bras de fer continue entre la présidence et le DRS pour le contrôle des prochaines élections se fait de plus en plus manifeste.

    Après l'épisode du retard de l'ouverture de l'Année judiciaire, dû au conflit d'autorité à propos de changements à la tête de la Cour suprême, voulus par Bouteflika, voici maintenant que le DRS veut faire remplacer le président du Conseil constitutionnel, Boualem Bessaïah, proche du clan présidentiel, arrivé au terme de son mandat.

    Les deux dirigeants de la Cour, nommés en octobre 2006, soit depuis 5 ans (le président de la Cour, Kaddour Berradja, et le procureur général, Mohamed Guettouche) sont des hommes du DRS et contrôlent toutes les Cours et tribunaux, chargés de superviser les élections. Ils sont plus puissants que le ministre de la Justice, Belaid Belaïz, proche de Bouteflika. Quant au Conseil constitutionnel, c'est lui qui validera les résultats.

    Le lancement de l'artillerie médiatique implique qu'il va être remplacé incessamment sous peu. Cela veut dire que les résultats des élections seront triturés selon les désirs du pouvoir, soit par le clan d'Oujda de Bouteflika soit par le clan du DRS, ou les deux à la fois comme d'habitude.

    Rappelons à titre d'exemple qu'au Maroc, les mêmes institutions ont repêché le parti Istiqlal. A la première annonce des résultats, il était crédité d'une trentaine de sièges. Et à l'annonce finale, il se voit attribuer 60 sièges (?)

    L'enjeu du prochain scrutin n'est pas le score des islamistes, pratiquement acquis, mais ceux du FLN et FFS, et l'enterrement du RND, voulu par Bouteflika, mais refusé par le DRS qui le contrôle à 100%.

     

    Saad Lounès

  • Contrechamp


     

    Dépense, inflation et contre-développement

    Par : Mustapha Hammouche

    Après une série d’augmentations salariales “électorales” en 2008-2009, une cascade de réévaluations salariales, suivie de nouvelles subventions de produits alimentaires, est venue entretenir “la paix civile” en 2011.
    Malgré une augmentation de 11% de la production agricole, les prix se sont envolés. Faute de croissance, “globalement ralentie”, comme l’observe la Coface dans sa dernière “appréciation”, les surplus de revenus ont eu un effet inflationniste élevé. La conséquence en est que bien des niveaux de salaires ont été déclassés, n’autorisant plus un mode de vie supportable. Une étude de l’UGTA, qu’on ne peut pas soupçonner de subversion, vient d’établir qu’il y a besoin d’un minimum de 37 000 DA. Ce qui n’est pas un salaire courant.
    Les revenus pétroliers, en constant accroissement, dispensaient le pays d’une politique de développement économique. Le peu d’activité productive, dans l’agriculture et l’agro-alimentaire, d’une part, et les activités suscitées par la dépense publique, comme le BTP, d’autre part, donnent l’illusion d’une vie économique. La dépense publique elle-même constitue l’essentiel des revenus des entreprises et des ménages. Elle sert aussi à l’enrichissement des familles et catégories élues au partage de la rente et à l’entretien des relations étrangères du clan dirigeant. Mais, pour la première fois depuis plusieurs années, la production en hydrocarbures, jusqu’ici toujours en augmentation, a stagné, voire diminué, pour le gaz.
    Mais, puisque les importations doivent continuer à s’accroître, malgré les limitations, et parce que le pays importe d’abord ses produits de première nécessité, il faudrait que le prix du baril se maintienne, au moins, au niveau actuel, pour que les Algériens puissent conserver le niveau de vie actuel. Sinon, il faudra puiser dans le Fonds de régulation jusqu’en… 2014. Après… après, Dieu seul sait.
    L’année 2011 aura été une année de production de l’inflation, du fait d’une pratique de revalorisation politique, souvent spectaculaire, de larges catégories de fonctionnaires et de distribution de crédits parfois immédiatement orientés vers les dépenses de consommation. Le surplus de revenus des rentiers est rarement destiné à l’investissement ; il lui est préféré la spéculation foncière, hors de portée des contrôle fiscaux et de la pression bureaucratique et corruptrice.
    Avec l’inflation, le pouvoir d’achat global diminue, même si celui de certaines catégories a fait un bond remarquable. Les catégories, en reste de ce mouvement de revalorisation salariale, elles, connaissant un niveau de pression inédit sur leur pouvoir d’achat. Et le nombre de chômeurs augmente nécessairement faute d’investissement.
    Ainsi se présente ce début 2012 : allongement de la liste de produits soutenus, augmentation du chômage, forte demande de logements sociaux, insuffisance de la production locale, inflation. Il faudra “dépenser plus pour apaiser plus”, pour paraphraser la formule popularisée par Sarkozy.
    Sauf que les augmentations passées, les augmentations sélectives, si elles ont produit de la demande et de l’inflation, ont, pour cette raison même, noyé des niveaux de revenus qui, jusque-là, avaient encore la tête hors de l’eau. Comment l’État pourra-t-il continuer de maintenir un minimum de pouvoir d’achat en comptant sur la seule rente pétrolière et en se dispensant de toute politique de développement économique.


  • Tunis 2012: Piètre discours de Bouteflika

     

     

     

    Bouteflika à son arrivée à Tunis Bouteflika à son arrivée à Tunis

    Tunis 2008: Bouteflika s'est dit fier de Ben Ali, "grand bâtisseur d'un État moderne". Tunis 2012: Le survivant des Révolutions arabes salue la fierté du peuple tunisien dans l'accomplissement de sa Révolution. Une fierté à double-veste...



    Piètre allocution que celle de Bouteflika à Tunis, en cet An I de la Révolution du Jasmin. Se sachant invité compromis, dictateur survivant  de ses congénères déchus. Ben Ali a fui son pays dans l’attente de son extradition; Moubarek condmané par la la justice de son pays après avoir annoncé son départ sous la liesse de la Place Tahrir; Kadhafi  tué dans sa déroute, lui qui avait menacé son peuple de pires châtiments. A Tunis, il donnait l’image d’un revenant d’un autre âge, se brouillant d’époque, allant tantôt à celle d’un Roi sans divertissement, sans cour, ne représentant ni son peuple, encore moins les Révolutions arabes, tantôt à celle d’une nouvelle race de révolutionnaires, inconnue de lui et pour laquelle il a joué le rôle d’un revenant, suscitant plus de la pitié que de l’admiration.

    La retransmission des discours qui se sont succédé à Tunis sur, entre autres canaux, la chaîne privée Hannibal qui a failli être fermée au lendemain de la fuite de Ben Ali, le montrait assis, séparé de Moncef Merzouki, le Président par intérim et Moustapha Abdeldjalil, éloigné du Président du CNT libyen, regardant dans le vague, applaudissant presque en catimini les orateurs représentant leur révolution respective avec entrain et le verbe haut.

    Son discours, bref et insipide pour une aussi importante cérémonie a laissé planer ses anciennes et récentes amitiés et soutines de dernières minuets avec Ben Ali et les autres: Il a été l’ami de Ben Ali jusqu’au bout, jusqu’à désespérer de le voir tenir bon aux émeutes de Sidi Bouzid ; il a tenu aussi le glaive du dictateur libyen aux temps fastes où ce dernier régnait sur la ligue arabe et l’a assuré de son soutien inébranlable alors même que, retranché dans son bunker de Dar El Aâzizia, il menaçait son peuple de génocide. Il n'a pu que faire de l'Algérie un refuge doré à sa famille pour "raison humanitaire". Il n’avait pu faire de même pour la révolution du peuple pharaonique. Que dira-t-il alors dans son discours ?

    Décalé comme sa présence honteuse en ces lieux et temps de la chute de ses amis aux mulitples mandats, magnat de la corruption, son discours était aussi d’une autre ère qui, à l’époque de Ben Ali, ne faisait que "saluer", "s’incliner devant", "s’émerveiller de", "consolider", "consacrer", des autoglorifications mutuelles dont ils étaient les seuls à se délecter. Point de toute cette phraséologie triomphaliste, creuse et insipide.

    D’abord, à aucun moment, Bouteflika ne  s‘est impliqué dans le contenu de son discours ; ce qui eût paru incongru et pour le moins étonnant pour l’assistance et Moncef Merzouki, le maître des céans. Bouteflika a marqué une distance calculée, tactique ou stratégique dans ses références à la Révolution tunisienne, usant de la deuxième personne du pluriel et jamais d’un "nous" implicatif; usant rarement d'un "nous" greffé à la victoire du peuple tunisien : "Votre révolution" , "Votre peuple saura édifier" , "Votre contribution à…" : "En Algérie, nous sommes optimistes quant à la victoire du peuple tunisien, lui souhaitant la réalisation des ses aspirations à l’édification d’un avenir prospère. [...] La Tunisie recèle de grands atouts et d’énormes potentialités à même d’amorcer une nouvelle étape de son histoire ».

    Ensuite, cette distance dans le propos face une révolution si proche et si ressemblante dans ses causes a été sans doute relevée par Moncef Merzouki qui le fixait de son regard d’aigle, se tenant fermement le menton. Jusqu’au moment où le Président par intérim s’est quelque peu relâché lorsque Bouteflika, vers la fin de son allocution, a lâché le mot "Algérie" pour être sitôt fondu dans "Le grand Maghreb arabe", se faisant le chantre d’une union disparue, mise en ruines par la révolution du Jasmin "L’union du grand Maghreb Arabe" , une construction virtuelle, un concept vieillot, faisant partie des ressassements de l’ère dictatoriale d’un Maghreb des prisons, de la corruption et de la négation de l’Etat de droit. De cette image fort choquante pour l’An I de la révolution tunisienne qui s’inscrit dans un autre Maghreb hors de sa "grandeur"  despotique et aux antipodes de son "arabité" idéologique et démagogique, de cet épouvantail de "Grand Maghreb arabe" si cher à Kadhafi, aucun orateur n’y a fait référence, parlant et insistant plutôt sur les nouvelles expériences de leur pays respectif. Ce "Grand Maghreb arabe" s’est invité dans le discours de Bouteflika comme le ferait un naturaliste, spécialiste de l’évolution des espèces, qui parlerait, d’une nouvelle ère des dinosaures.

    Le dernier de l’espèce n’a pas manqué d’être ainsi de son ère. Aucune énergie, aucun élan, bafouant sur quelques mots dans un discours aussi court et sans doute appris par cœur. Toute honte bue, le survivant au déluge, s’est même cru un instant, être, en 2008, époque récente, où, après un amendement de la Constitution et briguant un troisième mandat, il s’était rendu à Tunis, fêter son " imposture"  avec son "homologue"  ( en ce temps-là, ce terme était diplomatique) Ben Ali, d’autant que son voyage, le signe de "la solidarité tuniso-algérienne" s'inscrivait sous l'aura de la commémoration du cinquantenaire de la tragédie coloniale de Sakiet Sidi Youcef village martyr bombardé par l’armée française le 8 février 1958. S’adressant en termes dithyrambiques, cette année-là, à Ben Ali, Bouteflika n’a pas tari en qualificatifs élogieux, dont il fut si avare dans son petit discours de 2012 : "Les Tunisiens sont en droit d’être fiers de ces réalisations et acquis accomplis sous la direction éclairée du président Zine El-Abidine Ben Ali qui a fait de la Tunisie un Etat moderne, avancé, ouvert, attaché à son authenticité et à ses valeurs nationales, fidèle à ses nobles principes, enraciné dans son environnement maghrébin, arabe, islamique et africain et conciliant parfaitement authenticité et ouverture."

    Comment, en l’espace d’à peine trois années, cette supposée "fierté du peuple tunisien" à l’égard de Ben Ali qualifié de bâtisseur d’un Etat moderne, peut-elle, en si peu de temps, être appliquée à la Révolution du Jasmin par Bouteflika dont la même fierté a manqué en cet An I

    RM

  • «rendez-nous nos armes, m. le président»

    Ils ont remis leurs fusils de chasse dans les années 1990

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    L’affaire des fusils de chasse confisqués par l’Etat au début des années du terrorisme islamiste, en 1993, suite à la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays, est loin de connaître son épilogue.

    La confiscation des fusils de chasse, dans plusieurs régions du Centre touchées par le terrorisme, avait été décidée par les hautes instances de l’Etat à cette période, dans le cadre de la lutte antiterroriste, afin, justifiaient-ils, d’éviter que ces armes soient saisies par les groupes armés activant dans les maquis. Dix-neuf années se sont écoulées et les propriétaires de ces armes continuent de revendiquer leur bien sans savoir à quel saint se vouer. Depuis 2000, ils organisent chaque dimanche un rassemblement sur la place des Martyrs, à Bouira, dans le but de sensibiliser les autorités à leur unique revendication : la restitution de leurs armes confisquées. Ils ont même organisé des marches et fermé à plusieurs reprises le tronçon autoroutier, mais sans aucun résultat.

    A chaque fois, les propriétaires, dont la plupart sont de simples paysans, dénoncent l’attitude autiste des pouvoirs publics et qualifient leurs cas d’«injustice à leur égard». Pour eux, l’Etat a procédé à la confiscation de leurs armes sans aucune raison valable. A en croire certains paysans qui se sont déplacés à notre rédaction et avec lesquels nous nous sommes entretenus, le besoin se fait pressant, car motivent-ils, des animaux sauvages, notamment les sangliers, font des ravages dans leurs récoltes. Que ce soit les champs de céréales, les vergers, les maraîchages et autres jardins, tout est détruit sur le passage de ces animaux.

    «Nous ne pouvons pas y faire face sans nos fusils, notamment dans les campagnes, à l’instar d’Ath Laâziz, Taghzout, M’chedallah et Haizer, au nord du chef-lieu de la wilaya, et plus encore dans les régions de Sour El Ghozlane, au sud», nous dit un fellah. «Sans nos fusils, nous ne pouvons plus travailler nos terres à cause de la prolifération des sangliers dans la région», renchérit un autre. Ces bêtes ravagent tout sur leur passage. Pour Ali Bouras, un paysan de Bouira, «le fusil de chasse représente pour nous, les montagnards, un honneur. Cela fait des années qu’on réclame nos biens, mais l’Etat fait la sourde oreille». Et de s’adresser aux pouvoirs publics : «Qu’ils aient le courage de nous répondre par oui ou par non. Pourtant, c’est simple ; s’il s’agit d’une saisie, qu’ils nous le disent et l’affaire sera classée !»


    9500 fusils de chasse confisqués à Bouira


    Il est utile de souligner que le nombre de fusils de chasse confisquées au niveau de la wilaya de Bouira avoisine les 9500 armes, selon les statistiques des membres actifs des associations de la wilaya affiliées à la Coordination nationale pour la restitution des armes (CNRFC), qui a vu le jour il y a deux ans à Bouira. «Y’en a marre, cela fait maintenant plus de 12 ans que nous frappons à toutes les portes, sans qu’aucun responsable n’arrive à nous convaincre», se désole Ider Salah, de Haizer. Le ministre de l’Intérieur, le chef de la 1re Région militaire (Blida), l’Assemblée nationale, les partis politiques, la présidence de la République, le wali de Bouira, les présidents des APC ont tous été saisis de cette affaire. Mais, précisent nos interlocuteurs, personne n’a osé trancher. «En 2002, nous avons saisi le président de la République à travers une lettre ouverte. La réponse de la Présidence était simple : elle nous a invités à nous adresser aux autorités locales, alors que le Président sait bel et bien que cette affaire est du ressort des hautes autorités de l’Etat», souligne Ali Bouras, un fellah de la commune d’Ath Laâziz.

    Une autre réponse leur a été fournie par le chef de la 1re Région militaire, qui les a informés que ce dossier est du ressort du ministère de l’Intérieur. Ils réclament tout bonnement une réponse claire et précise. «Qu’on nous donne une explication. Soit on nous rend  nos armes, soit on nous indemnise, soit on nous donne des autorisations d’achat, soit on nous dit non et l’affaire est classée», tonne Brahim Recham, le président de l’association Es Salem pour la restitution des fusils de chasse des communes de la daïra de Bouira. L’association en question a été créée le 23 mars 2010, mais à ce jour aucun agrément ne lui a été délivré. M. Recham a tenu à préciser que même les autorisations d’achat sont interdites au niveau de la wilaya de Bouira. Contacté à ce sujet, le directeur de la réglementation et des affaires générales (DRAG) de la wilaya, Ouali Akli, a indiqué que la wilaya délivre des autorisations d’achat de fusils et que toutes les transactions se font au niveau de cette institution.


    Le même responsable a confirmé également que sa direction ne délivre pas d’autorisation pour l’importation d’armes. Selon lui, depuis 2001, aucune décision d’importation d’armes n’a été enregistrée. Les propriétaires de fusils de chasse de Bouira se posent des questions sur l’attitude des pouvoirs publics. Ils s’interrogent sur le fait qu’en marge de la visite effectuée par le président Bouteflika, le 25 juillet 2008, à Bouira, son ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales de l’époque, M. Zerhouni, avait déclaré à la presse que les armes sont classées et que «l’Etat procédera au moment opportun soit à la restitution ou à l’indemnisation des concernés». Son successeur, Daho Ould Kablia, avait déclaré, quelques semaines après avoir pris ses fonctions que «le dossier n’est pas directement géré par le ministre de l’Intérieur. En fait, le ministère ne fait qu’exécuter une décision du ministère de la Défense». Depuis, aucun engagement pour soulager ces paysans. «Chaque fois qu’on organise une action, ils dépêchent des interlocuteurs afin de nous orienter pour procéder à des dépôts de dossier au niveau des brigades de gendarmerie territorialement compétentes.»
    Pour Brahim Recham, 6500 dossiers ont été recensés par son association. «Nos dossiers sont déposés au niveau des brigades mais aucune suite ne nous a été donnée. Le dernier dépôt a été fait   en mars 2011», dénonce-t-il.    


    «C’est comme s’ils nous enlevaient nos femmes»  

    Le représentant des propriétaires d’El Hamzaouia (Aïn Bessem) pour la restitution des fusils de chasse, Guerache Abdelkader, a recensé plus de 700 fusils confisqués ; il qualifie cette affaire de «violation pure et simple». «Nous ne sommes pas un parti politique. Nous avons respecté la décision de l’Etat et nous avons abdiqué, mais comment se fait-il que nos responsables fuient leurs responsabilités ?», dit-il avec colère. «Que les pouvoirs publics viennent nous enlever nos femmes, alors…», ajoute-t-il encore avec rage. Ce même représentant donne un ultimatum aux pouvoirs publics : «C’est à travers les colonnes du journal El Watan, qui a toujours été solidaire avec notre cause, que nous tenons à lancer un ultimatum de 15 jours aux responsables concernés à propos de notre cas. Nous allons initier des actions musclées. Si la dernière fois, ils ont réussi à nous bloquer au niveau de leurs barrages de gendarmerie de Reghaia et Rouiba, la prochaine fois, nous irons à la Présidence.

    Nous ne sommes pas des terroristes, nous sommes de simples citoyens et nous voulons juste notre droit.» Les propriétaires de fusils de chasse de Aïn Bessem regrettent que tous les responsables saisis sur ce dossier, du président de l’APC au président de la République, n’aient pas jugé utile de répondre à leur revendication, pourtant légitime. Il y a deux ans, pas moins de 3000 lettres ont été envoyées par la poste à la Présidence. Elles sont restées sans suite. «Aucun responsable n’a osé commenter publiquement cette affaire, c’est indigne», dit M. Guerache. Pour le moudjahid Mahmoudi Abdelkader, membre de la Coordination nationale pour la restitution des armes de Bouira, «le dossier relève des prérogatives du Président en personne. Bouteflika doit prendre une décision à propos de notre cas. Au départ, nous étions contre l’indemnisation mais maintenant, nous sommes pour cette option et nous voulons juste que le Président statue sur cette affaire». «Rendez-nous nos armes, Monsieur le Président, c’est notre bien, c’est notre honneur…», lancent-ils.                     

    Restitution des armes à leurs propriétaires à Béjaïa

    Plusieurs armes ont été restituées à leurs propriétaires dans la wilaya de Béjaïa. C’est ce que nous a déclaré, au téléphone, le président de la Coordination nationale pour la restitution des fusils de chasse (CNRFC), Hammoudi Madjid. Ce dernier a avoué que plus de 200 armes ont déjà été remises à leurs propriétaires.

    Notre interlocuteur a affirmé également que l’opération suit son cours. Notons, par ailleurs, que le nombre de fusils de chasse confisqués par l’Etat au niveau de cette région avoisine les 8700 armes.                                                        

    Silence radio à la gendarmerie de Bouira :

    «Nous n’avons pas de cellule de communication ici, au commandement de la gendarmerie de Bouira.» Telle est la réponse reçue à chaque fois qu’un journaliste demande des informations auprès de ce corps de sécurité.


    Contacté par téléphone au sujet de ce dossier, un officier nous a déclaré qu’il n’est pas habilité à nous fournir des informations sur cette affaire. Il nous a invités à contacter l’état-major, à Blida.

  • Le 16 janvier 1992, Boudiaf revenait en Algérie...

     

    Par |

     

     
    Mohamed Boudiaf à son retour en Algérie;

     

    "Je déteste les victimes quand elles respectent les bourreaux". Jean-Paul Sartre

     

    Il y a vingt ans, le 16 janvier 1992, la jeunesse algérienne découvrait Mohamed Boudiaf. Elle venait de le découvrir parce que l’adjudant et le colonel qui ont successivement présidé aux destinées de l’Algérie, dès l’indépendance confisquée en 1962, ont tout fait pour que le nom de Boudiaf ne soit jamais connu, ni à l’école sinistrée, ni à l’unique télévision du système, ni dans la presse, limitée alors à deux titres.

     

    Ainsi, dès 1962, le système qui avait pris la précaution d’assassiner d’abord Abane Ramdane en 1957, a déployé alors son jeu dans l’objectif  de faire de l’Algérien un borné, un barbare et un fanatique:

     

    1/ Borné, en lui inculquant le "principe" que sa culture est seulement arabo-musulmane. L’Algérien est ainsi amputé de sa dimension culturelle berbère naturelle. Mais Mohamed Boudiaf, dès son retour, est alors le premier chef d’Etat algérien, à rappeler officiellement que la personnalité de l’Algérien tient de l’amazighité, l’islamité et l’arabité.

     

    2/ Barbare. Dans la société la plus barbare, il arrive qu’on abatte un arbre pour cueillir ses fruits. Mais, dans l’Algérie indépendante, c’est Boudiaf qui a été  abattu parce qu’il a refusé qu’on abatte l’arbre Algérie pour cueillir ses fruits. Il le paye de sa vie parce qu’il a martelé la mafia politico-financière par son slogan, «l’Algérie avant tout».

     

    3/ Fanatique. Voltaire a parfaitement raison de dire que "celui qui soutient sa folie par le meurtre est fanatique". Est-ce la folie qui s’est emparée alors du système pour lâchement assassiner Boudiaf, maquiller son assassinat en "acte isolé" et soutenir sa folie par le meurtre. Le système devient alors le pire des fanatiques. 

     

    Devant cette ambiance de trahison généralisée par le silence, cette pensée de J.P. Sartre : "Je déteste les victimes quand elles respectent les bourreaux", me conforte dans mon combat d’interpeller toutes les consciences et particulièrement  Messieurs Ali Haroun, Ahmed Djebar et Khaled Nezzar. Ces trois personnalités ont été très proches de Boudiaf pendant sa mission à la tête de l’Etat. Ils ont joué un rôle fondamental dans son retour en Algérie. De par la position qu’occupait chacun de ces Messieurs, au moment de "l’acte isolé", soit ils étaient en position de connaître ses bourreaux, soit en position de ne pas les connaître. S’ils ne les connaissent pas, de qui ont-ils peur de demander la réouverture du dossier et de l’enquête. S’ils se taisent  et donc  connaissent les bourreaux,  alors ils deviennent eux-mêmes bourreaux, et donc pas respectables. 

     

    Messieurs Haroun, Djebar et Nezzar, il y a un  adage qui veut tout simplement dire que devant une situation complexe, "on est partie du problème, ou partie de la solution". L’assassinat de Boudiaf est un sérieux problème. Boudiaf était-il aussi fort physiquement pour nécessiter toute une rafale alors qu’eu égard à son âge et sa santé précaire, une seule balle lui aurait suffi. C’est là où se situe le problème, votre problème. Car en fait, une seule balle était destinée au Président du Haut Comité d’Etat qui commençait à déranger le système. Alors tout le reste des balles du chargeur, voire des chargeurs, n’était pas destiné à la victime de «l’acte isolé» mais à toute personne qui s’imaginait facile de toucher là où Boudiaf a mis le doigt et a commencé à faire mal au système. J’aurais voulu que le ministre de l’Intérieur de l’époque, feu Larbi Belkheir et d’autres responsables de la Sécurité de l’Etat, qui ne sont plus de ce monde, soient aujourd’hui à vos côtés pour répondre à cet adage. Mais ils sont là où aucune pétition ne peut les sauver, ni les soustraire à la justice divine. Avec la justice divine, il n’y a ni faux procès ni "acte isolé".

     

    Je vous laisse, cependant, toute la latitude de répondre publiquement à cet adage, à cette manière de présenter le mal qui ne cesse de me torturer depuis que j’ai compté le nombre de balle dans le crâne, le dos et même le thorax de mon père.

     

    Soit ! Boudiaf est mort. L’arbre de novembre a été abattu en juin, mois de sa naissance. Le peuple algérien a été empêché de goûter aux fruits que Boudiaf lui préparait depuis 1947. Mais en mai prochain, en plein printemps, l’Algérien est appelé à choisir de nouveaux représentants à l’Assemblée nationale. Le système est perplexe et sclérosé. Soit il laisse les choses se passer normalement et alors là le printemps va bourgeonner de fruits qui ne seront pas du goût du système, quel que soit le goût de ces fruits. Soit, il arrêtera une nouvelle fois le cycle de bourgeonnement et là, l’Algérie manquera pour la énième fois son rendez-vous avec le printemps. Le printemps berbère a été cruellement étouffé dans le sang, comme l’a été Boudiaf. Qu’en sera-t-il du printemps algérien ? Qu’en sera-t-il du système qui n’a plus de Boudiaf à aller tirer de son exil ?

     

    La vérité sur "l’acte isolé" ne me rendra pas mon père, ne rendra pas le Président du Haut Comité d’Etat à l’Etat. Mais incontestablement, la vérité rendra un peu d’espoir ; espoir au futur chef de l’Etat de ne pas finir comme a fini l’homme de Novembre ; espoir aux jeunes soldats de ne pas avoir, dans l’avenir, à recevoir des ordres d’exécuter un homme honnête comme Boudiaf alors que les criminels courent les rues ; espoir enfin à tout le peuple que l’impunité a une fin, comme toute chose dans la vie.

     

    Par ailleurs, on a été informé, il y a quelques jours de la nomination de M. Abdelmalek Sayah, à la tête de l’Office de la lutte contre la corruption. L’intéressé n’est autre que le procureur général du procès qui pense avoir sauvé le système en qualifiant l’assassinat de Boudiaf d’"acte isolé". Le peuple est alors édifié. Toutes les affaires de corruption dont  il a entendu parler seront qualifiées "d’actes isolés". C’est dire que le printemps de la lutte contre la corruption n’a pas encore entamé la saison de commencer à bourgeonner.

     

    En ce qui me concerne, le dernier mot prononcé par mon père a été "l’Islam". Pour les croyants, les vrais, c’est là un signe de bon augure annonçant que Boudiaf est parmi les chouhadas au Paradis. Quel sera le dernier mot prononcé par les hommes  du système ?  A eux de le dire au peuple. Pour moi : c’est le mot : vérité.

     

    Nacer Boudiaf

  • le gouvernement et les députés : une honte de plus, de trop

     

     

    Par

     

     

     

    Le gouvernement et l'APN, un couple au service d'un système à bout de souffle.

    Le gouvernement propose et fait adopter un amendement interdisant l’importation de la friperie.

    Karim Djoudi, le ministre du Commerce, justifie ladite proposition par les "moyens faibles à la disposition de l’Etat pour le contrôle sanitaire de ce genre de produit et par le souci de protéger la production locale." Elle n’étonne personne, la première raison est que le citoyen s’en accoutume à longueur de journée. Depuis la crasse dans les hôpitaux qui fait classer l’Algérie parmi les dix pays à forte prolifération de maladies nosocomiales jusqu’à la consommation des denrées alimentaires, surtout les produits fabriqués localement, où le concept des minima d’hygiène correspond tout juste à une litote sur la saleté. Contre cent kopeks si l’on a vu dans notre pays un distributeur de fruits et légumes passer au moins à l’eau ses produits avant de les fourguer à des prix acquis trois fois inférieurs au coût de revente que le détaillant vous présentera dans des sachets polymères contenant de l’arsenic.

    On ne peut pas ne pas se rappeler il y quelques années de cela lorsque le ministre de l’Environnement, Chérif Rahmani, a orchestré une espèce de miniconseil des ministres dans le but d’interdire le redoutable sachet noir vérifié par ses experts renfermant une molécule tueuse quelques semaines avant de s’envoler allègrement vers Copenhague représenter la lutte de son régime contre la pollution. Il a tenu parole, aujourd’hui il n’y a pas traître sachet noir en circulation dans les commerces !

    Le second mobile motivant cette décision nous raconte le machahou révolutionnaire de la défense du produit national jusqu’à la dernière goutte de sang contre son homologue impérialiste, empêchant l’essor de l’économie locale capable de grands défis. Des flopées de plans de développement enrobés de centaines de milliards de dollars depuis le premier quadriennal de Boumediene jusqu’à la dernière bricole interministérielle dans le secteur de l’industrie impliquant les acteurs publics et particuliers pour le "redressement du produit algérien" font tout faux sur le terrain réel de l’offre et de la demande. A ce point de lâcheté dans les aptitudes industrieuses que la majorité des anciens fabricants réinvestit carrément dans l’importation ou dans les créneaux moins pénibles dans les services ou le business hors du cadre du registre de commerce, parfois même ouvertement dans le banditisme.

    Un vieil ami, longtemps perdu de vue, me raconte sa reconversion. Il faisait parte d’une famille algéroise réputée dans la maroquinerie mais surtout dans la création de chaussures. Je l’écoute qui dit : "Tous les composants de la matière première actuellement ne sont pus fabriqués localement et ils coûtent très chers ainsi importés ; même si je vends mon produit fini sans dégager des bénéfices je n’ai aucune chance devant les chaussures importées du Sud-Est asiatique, j’ai donc arrêté de bosser pour le drapeau et je me suis dirigé vers le plus porteur pour continuer à faire vivre la famille, je me suis alors engouffré dans une affaire d’anciens de la confection dans l’importation vestimentaire." Il ajoute bien "point final" à la fin.

    Cette explication est valable pour maints anciens opérateurs dans les volets de la demande domestique où la cherté des matières de base et des intrants n’incite désormais plus à rester dans le métier. Mais le paradoxe est que les investisseurs qui veulent tenter le coup justement dans ce secteur primordial se font-ils tout au début décourager par les multiples blocages administratifs "parrainés" au travers de textes de loi et de réglementation quasiment répressifs induisant la plupart des opérateurs nationaux vers les crédits à l’importation, synonyme de grandes perspectives de malversation tous azimuts.

    Mais pourquoi donc, par tous les diables, interdire ce modèle de consommation fort compatible avec l’ensemble du pouvoir d’achat algérien ? Cette fois contre mille kopeks, si Kamel Djoudi daigne démener une petite enquête auprès des citoyens de la classe moyenne, et si tant qu’elle existe, que maints cadres de la nation ne s’approvisionnent-ils pas régulièrement, au moins depuis l’Alliance présidentielle et l’arrivée en puissance des banques étrangères, dans cette brave catégorie de magasins.

    Allez-y voir dans quelle condition il se fabrique le lait que consomment les futurs électeurs de la prochaine fourberie printanière du système ; faites-vous éclairer par des amis chimistes, s’il en est, sur la nature des additifs, qui accompagnent les aliments quotidiens de survie qu’ingurgitent les enfants des contribuables quand il faut casquer un smig pour les habiller shopping Karim Djoudi. Les brigands de Zighout-Youcef qui viennent de voter ce texte indicible, qu’un minimum de dignité doit éviter de donner de nom, après s’être frottés les mains sur un bonus de trois cents millions chacun – que seul le diable comprend pour quel service rendu à la nation – en oubliant toutes les trahisons sur le pays tapées des mains, pour celle-là seulement, comme un cadeau de départ déposé dans la penderie du sinistre hémicycle, elle donne vraiment honte d’être algérien.

    Nadir Bacha

  • Les prix flambent, l’Etat démissionne

    Frénésie de la spéculation suite aux hausses salariales

     

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    zoom | © Saâd

     

     

     

     

    Les Algériens ont entamé la nouvelle année avec une flambée des prix de nombreux produits de consommation. La hausse du taux d’inflation était prévisible, de l’avis de nombreux observateurs.

     

    Le Fonds monétaire international (FMI) avait averti qu’après deux années de stabilité, l’inflation en Algérie devrait connaître une hausse en 2012 pour atteindre 4,3% contre 3,9% en 2010 et 2011. L’entrée en vigueur du nouveau salaire national minimum garanti (SNMG) et la hausse des salaires des travailleurs du secteur public n’ont pas fait que des heureux.  L’expert de la Banque mondiale, Hamidouche Mhamed, impute d’ailleurs cette envolée des prix à «l’augmentation des salaires sans la contrepartie d’une performance économique et au détriment des ressources». «Quand on verse des rappels de l’ordre de cinq milliards de dollars, il faut bien s’attendre à une hausse des prix», a-t-il noté.

    «Les augmentations des salaires des travailleurs du secteur public et la révision à la hausse du SNMG ont plombé les coûts de la production. Or, les salaires représentent 60% du coût d’exploitation pour les moyennes entreprises», explique-t-il encore. «On a alimenté l’inflation», a-t-il relevé. Cette explication s’applique selon lui uniquement aux produits fabriqués en Algérie. Pour ce qui est des produits importés, M. Hamidouche rejette le concept d’inflation importée, étant donné que les fluctuations des marchés internationaux ne sont pas répercutées en Algérie. «Il y a des produits qui affichent une tendance à la baisse. L’euro est au plus bas depuis deux mois, mais comme il y a une dérégulation du marché algérien, les fluctuations du marché international ne sont pas répercutées en Algérie. Des réseaux mafieux maintiennent la tendance à la hausse», souligne-t-il.

    «La plupart des matières premières suivent une tendance baissière comme le cacao, le café robusta, le riz, les huiles, le blé. Pourtant, ces baisses ne sont pas répercutées en Algérie, a-t-il insisté. Les spéculateurs profitent de la dérégulation du marché algérien en raison de l’absence de spécialistes des marchés financiers qui fournissent l’information sur l’évolution des cours boursiers en temps réel. Cette situation profite à certains importateurs qui ont le monopole sur certains produits. «Les prix sont fixés par certains importateurs et non pas le marché», soutient M. Hamidouche. Il préconise la création d’un observatoire des prix afin de remédier au problème du manque d’information concernant les prix des produits importés.

    Les institutions et les entreprises cherchent l’information gratuite qui n’est pas toujours fiable et n’investissent pas assez dans le créneau de l’information économique, alors que quelques centaines d’euros peuvent leur faire économiser des milliers, voire des millions d’euros. Il cite l’exemple de l’Office national interprofessionnel des céréales (OAIC) qui aurait effectué des achats au mauvais moment, c’est-à-dire, lorsque les prix étaient au plus haut niveau. «L’OAIC a acheté du blé au mois de mars. Ses négociateurs ont acheté des quantités importantes. Or, s’ils avaient attendu l’été pour faire ces achats, les prix auraient été à leur avantage», a-t-il indiqué.

    Déséquilibre

    Selon cet expert, cette hausse des prix devrait persister pendant tout le premier semestre de l’année 2012, avant de connaître une stabilité pendant le troisième trimestre et enfin amorcer une baisse durant le dernier trimestre si les pouvoirs publics mettent en place des mécanismes de régulation efficaces.  Mais si l’Etat peut se permettre actuellement de subventionner des produits et de dépenser à sa guise grâce à la manne pétrolière, il n’en sera pas de même dans quelques années avec notamment le recul des capacités de productions de pétrole, avertit M. Hamidouche. «Il y a une mauvaise coordination entre la politique monétaire  de la Banque centrale et la politique financière de l’Etat qui a beaucoup de dépenses. On risque un déséquilibre dans cinq ou sept ans si l’Etat continue à dépenser de la sorte», signale-t-il.

    «Tant que les prix du pétrole sont au-dessus de 100 dollars, l’Etat peut subventionner les prix, mais si les prix du pétrole diminuent de moitié, il sera confronté à des difficultés. Il devra faire une coupe dans ces dépenses. Il ne pourra pas fonctionner normalement et il sera obligé de diminuer les dépenses d’équipements», poursuit M. Hamidouche en soulignant que le pic des capacités de production de pétrole a été atteint. «Il viendra le jour où on sera obligé d’importer le carburant et le pétrole», ajoute-t-il. D’où la nécessité impérieuse de diversifier l’économie nationale, a-t-il conclu.             

     

    Nora Boudedja
  • Le délire Stalinien de Toufik

     

    Aéroport Houari Boumediene ; c’est le début de l’après midi et c’est l’arrivée du vol Lyon-Alger en ce dix-huitième jour de jeûne du mois de ramadhan qui coïncide avec le 18 Aout 2011. A peine les formalités de frontière accomplies, pour lui-même et pour son fils, qu’il est brusquement appréhendé par un groupe de quatre hommes qui se présentent à lui comme des officiers du DRS et lui signifient son arrestation et le somment de les suivre dans le calme. La surprise est totale pour sa sœur qui vient l’attendre ainsi que deux autres membres de sa famille qui travaillent en sous-douane à l’aéroport et qui assistent hébétés à cette scène tirée d’un mauvais cauchemar. Le long silence du premier choque est brisé soudainement par les pleurs du petit Anes qui ne comprend pas pourquoi son père est molesté avec autant de violence. Il en est séparé sans que l’on lui explique ce qu’il a fait, lui qui est venu passer les derniers jours du ramadhan avec son grand père âgé de plus de 90 ans.

     

    Bachir Belharchaoui qui quitte le DRS en 1993, officiellement pour cause de maladie, vient d’être séquestré par les pires criminels que l’Algérie ait jamais connu; le groupe du sinistre colonel Haddad Abdelkader dit Nacer El-Djen et son binôme le colonel Brahimi Louanes dit Mourad. Les membres de la famille présents sur place tentent tant bien que mal de s’interposer mais très vite un déluge d’injures, de coups et de menaces s’abat sur eux. Bachir disparait rapidement sans que personne n’ait le temps de réaliser ce qui vient de se passer !

     

    Bachir Belharchaoui est conduit à Hydra dans les locaux de la DCPJ/SA (Direction Centrale de la Police Judiciaire/Sécurité de l’Armée) commandée par le général Mohamed Hadjar. Il faut savoir que depuis la fermeture officielle du CPMI de Benaknoun en 2004, les officiers de recherches et d’investigations se déplacent vers la DCPJ/SA pour interroger les personnes arrêtées ; en fait un subterfuge administratif pour effacer les traces ! Pendant dix jours, Bachir subit les pires atrocités de jour comme de nuit et ce n’est que le 29 Aout qu’il est présenté au tribunal militaire de Blida dans un état grave ; il ne peut même pas se dresser correctement, ni se déplacer à causes des tortures subites. Son frère ne le reconnait plus et distingue à peine le restant des traits de son visage tellement il est tuméfié de partout ; le spectacle et si insoutenable que le vieux père aussi présent perd connaissance à la vue de son fils !

     

    Ca se passe en Algérie vingt ans après le coup d’état ! C’est dire que rien n’a changé et que l’Etat de droit ce n’est pas pour demain. C’est toujours les mêmes qui torturent, les mêmes qui donnent les ordres, les mêmes qui profitent du système et les mêmes qui subissent!

     

     

    Le séisme de janvier 1992

    Beaucoup de choses ont été écrites sur le séisme de janvier 1992 que certains qualifient de coup d'Etat, d’autres d'arrêt de processus démocratique et d'autres même de recolonisation de l'Algérie! Ce qui est une réalité, c'est que le onze janvier 1992 a été tout cela à la fois et beaucoup d’autres choses encore qui ont au final conduit à la ruine du pays sur tous les plans. Avec le recul et en décortiquant les événements qui se sont enchainés, on se rend compte que ce qui s’est passé en ce mois de janvier 92, n'a pas été un acte spontané prit dans un moment de panique et de précipitation par des personnes écervelées; c'est absolument le contraire. Ce n'est qu'après une préparation minutieuse que les DAF (déserteurs de l’armée française), suivant une stratégie prédéfinie, sont passés à l'action avec des objectifs, des moyens et des pertes évaluées bien à l'avance. Bien qu'en réalité les pertes humaines n’aient jamais été un souci pour le commandement de l'aveu même de Khaled Nezar et son aide Gaid Salah ; Ce dernier répétera en toute arrogance à ses hommes, lors d'une réunion de commandement au siège du commandement du CFT/ Ain Naaja, que s'il fallait changer de peuple, ils le feront sans aucune hésitation donnant le ton de la répression!

     

    La confrontation des Algériens pleins d’enthousiasme, d’inexpérience et même souvent d’impatience avec les réalités d’une indépendance inachevée est terriblement douloureuse et laisse un arrière goût amer qui ne passe pas. Les vieux démons ne sont pas loin et infligent un rappel à l’ordre sévèrement douloureux que les Algériens payent de leur sang. En matière de géostratégie et de sécurité régionale, l’Algérie reste un tabou pour ses voisins du nord qui se sont immédiatement mobilisés pour soutenir des rejetons qui comme des asticots ont rongé l’Algérie. Une ironie de l’histoire ; ces DAF en manque de paternité rappellent avec difficultés un colosse de la guerre de libération pour présider le pays et en 166 jours, Mohamed Boudiaf suscite avec des discours francs, directs et sans détour une lueur d’espoir mais ébranle en contre partie ceux qui l’ont ramené. Ce chaoui à la fois têtu et simple, déterminé et flexible, s’adresse aux Algériens en Algérien et leur apporte miraculeusement de l’espoir qui fait défaut à une population apeurée par un futur obscur et une barbarie annoncée dont tout le monde parle et redoute. Boudiaf connait les lignes rouges préétablies, mais les craintes des premiers instants cèdent vite la place au courage du nationaliste dans le reflexe inné du baroudeur d’antan. Il a lu dans les visages des Algériens la soif de justice, d’égalité, de quiétude et de fierté!

     

    Jamais un président n’a suscité autant de respect et d’admiration, ni autant d’espoir et d’enthousiasme en si peu de temps et jamais la fracture entre le régime opaque, capable du pire pour subsister, et un peuple qui sert de décore, n’a été aussi large que le jour de l’assassinat de cet homme hors du commun. Le 29 juin 1992, un pilier de l’histoire algérienne s’écroule en direct, sous les yeux des Algériens qui suivent ses moindres faits et gestes avec minutie. Peu de temps après, une autre icône tombe avec la liquidation de Kasdi Merbah et d’autres symboles du nationalisme algérien suivront dans un silence assourdissant. A l’intérieur de l’Armée comme au sein de la société civile, l’escadron de la mort, nouvellement constitué par Toufik, va sévir souvent de nuit pour remplir la sale besogne décidée par le commandement.

     

    Le projet du pouvoir devient peu à peu évident, pour ceux qui ont réussi à garder la tête froide, et trouve toute sa logique dans l’enchainement des événements mois après mois ; année après année. Tout s’emboite parfaitement et les pièces du gigantesque puzzle révèlent les dessous d’un plan bien établi. Les DAF ont ordonnés l’élimination systématique de tous les nationalistes qui les gênent ou qui sont capables de se mettre au travers de leur chemin ou interférer avec leur plan démoniaque visant à détruire le pays.

    Mohamed Liamine Mediene dit Toufik va mettre en scène et réaliser de bout en bout tout les plans des DAF. Pour marquer la vitalité de sa présence au poste qu’il occupe depuis peu, il s’applique avec soin dès les premiers instants du coup d’Etat. Il excelle dans la mise en pratique des stratégies d’actions et veille personnellement au bon déroulement des opérations programmées par les DAF, dans leurs moindres détails. Ses prétentions sans limites, ses frustrations passées vont être les catalyseurs qui lui permettront de franchir sans réserve ni remords toutes les limites.

    La lutte contre le terrorisme n’a été qu’une couverture pour une purification plus profonde, un châtiment infligé à ceux du bas qui ont osé rêver d’un pays de droit. Les DAF leur ont fait subir une guerre sans pitié qui ne dit pas son nom avec des massacres, des charniers, des disparus, des crimes en tous genres….. En un rien de temps l’Algérie est meurtrie, l’Algérie est humiliée, l’Algérie est violée, l’Algérie est déshonorée par Khaled Nezar, Mohamed Touati, Mohamed Mediene….

     

     

    La justice est ailleurs

    La tragédie des années de braises a tout compte fait permis de mettre en évidence une réalité l’Algérie n’a jamais été souveraine avec en son sein une entité transparente mais très présente au somment de tous les appareils de l’Etat à commencer par l’armée, à savoir la secte des DAF. Vingt après, les bourreaux de l'époque restent plus que jamais actifs, comme on le remarque si bien avec la récente mobilisation pour soutenir le général Khaled Nezar où la désignation par Bouteflika du général Mohamed Touati pour organiser et réaliser les changements politiques annoncés. Soucieux de préserver les avantages acquis, les DAF et leurs alliés se sont unifiés en conglomérat constitué d’élites civiles et militaires. Leur point commun c'est que ces personnes ont pleinement profité de la décennie moribonde; alors que des Algériens vulnérables se faisaient massacrer. Ces parasites faisaient des affaires et amassaient des fortunes alors qu'une majorité d'Algériens soumis à la terreur se terraient pour éviter la foudre des sommets diaboliques, une minorité vivait dans l'exubérance et la luxure. Deux Algérie se sont bien distinguées, celle du régime qui est exhibée comme une vitrine pour l'occident et une autre effacée, silencieuse, terrorisée qui cherche tant bien que mal à survivre même au prix de la dignité humaine!

     

    Aujourd’hui Khaled Nezar, contre lequel pèsent de lourdes charges, est poursuivi par la justice helvétique et pour y faire face il n'hésite nullement à faire appel aux mercenaires du régime qui doivent comme à chaque moment critique faire preuve d'allégeance. Les mêmes personnes sont sollicitées pour cette sale besogne, les mêmes tactiques et les même relais sont utilisés deux décennies plus tard. Ce n'est plus 1990 mais tout comme les vieux ogres qui le constituent, le régime s'est effrité en s'auto- infligeant des mutilations profondes par ses propres acteurs. Gaid Salah, un trilingue analphabète qui se retrouve par miracle à la tête de l'ANP; une anomalie surnaturelle et une complexité rajoutée à l'équation du contrôle des forces armée. En effet, c’est le chef du DRS qui prend ainsi les grandes décisions pour toute l’armée puisque c’est l’officier le plus gradé et à grades égales, c’est la compétence qui prime. C’est la première fois que le chef d’un département de la défense devient de prime à bord le chef de l’armée grâce à un subterfuge savamment réfléchi.

     

    Jamais un chef militaire en Algérie n’a eu autant de pouvoir, autant de droit de vie ou de mort sur les autres, autant d’influence sur des générations qui n’ont pas encore vu le jour ; bref autant de prise sur le destin de l’Algérie et son peuple. Par contre cet homme qui pouvait être le sauveur et le faiseur de miracle pour les millions d’Algériens a sombré dans un délire stalinien emportant tout sur son passage. Autant que premier garant de la sécurité de l'Etat, Toufik est doublement responsable de ce qui est arrivé à l’Algérie d'abord en obéissant par cupidité à des traîtres à la nation et en persistant ensuite dans la même lancée pour asseoir son règne.

    la suite:http://www.anp.org/fr/ledeliredeToufik.html

  • breaking news

    Constantine : Les élèves de terminale entament une grève illimitée

    Les élèves des classes de terminale ont entamé, ce dimanche 15 janvier, une grève illimité dans toute les établissent de la wilaya de Constantine. 

    Bouira : Grève illimitée au centre universitaire Akli Mohand Oulhadj

    Boumerdès : Les transporteurs privés en grève illimitée

    source el waten dz

  • voxpopuli

    Qui défendra les défenseurs de la République ?

    Une corporation de fonctionnaires est fortement tentée de croire qu’elle est tout aussi victime de la réconciliation nationale.
    Trouvez-vous normal et logique que l’ensemble du personnel du ministère de l’Intérieur a pu bénéficier de nouveaux statuts particuliers et de nouveaux régimes indemnitaires hormis les chargés de mission et les assistants de sécurité auprès des collectivités territoriales (daïras et communes) ? Ces cadres classés par référence au grade d’administrateur principal ne sont même pas encore reclassifiés et sont rémunérés à 25 au lieu de 45 dinars le point indiciaire depuis décembre 2007. Ces farouches défenseurs de la République, ces «éradicateurs» qui ont veillé et veillent encore sur les institutions, ces postes «supérieurs» de l’Etat sont devenus, figurez-vous, des fonctionnaires SDF qui touchent un demi-salaire. Tenus par l’obligation de réserve, ils travaillent encore dans des conditions très dures particulièrement dans les localités infectées par les terroristes islamistes. Beaucoup parmi eux y avaient été cruellement assassinés. On trouve parmi eux des universitaires, des anciens militaires et officiers de police, des membres de la famille révolutionnaire et de la société civile «janviériste»… ils sont livrés à eux-mêmes, victimes de la hogra, ils sont las d’attendre la promulgation de leur statut particulier. Ils scrutent la moindre nouvelle émanant du ministère de l’Intérieur, leur tutelle, mais en vain. C’est un corps spécifique créé en 1993 sous le gouvernement de Rédha Malek qui s’est inspiré de la France et de la Suisse où existe également cette corporation. A ce jour, que de l’ingratitude envers ces fonctionnaires qui continuent contre vents et marées à défendre la République, ses institutions et ses intérêts dans le cadre des attributions qui leur ont été conférées, à savoir la prévention sécuritaire. Merci de parler de nous !
    Un chargé de mission à la sécurité de l’est du pays

    le soir d'algerie

  • news

     

    LE BONJOUR DU «SOIR»
    De la mer à la… rivière !

    Par Maamar Farah
    42 harraga ont été interceptés au large d’Annaba. Le mauvais temps n’arrête pas ce flux migratoire qui dénote le désespoir des jeunes, las de vivre dans le pays le plus triste du monde. Mais si la Méditerranée est surveillée de près, il existe d’autres chemins qui mènent à Rome… Non sans danger ! Ainsi, 11 jeunes Algériens, certainement partis en touristes en Turquie, ont essayé d’entrer illégalement en Europe (CEE) via la Grèce. Ils ont failli être emportés par… une rivière en crue !
    Suite...

    CONSTANTINE
    Les élèves de terminale protestent

    Plusieurs centaines d’élèves des classes terminales de Constantine sont sortis, hier, dans la rue pour protester contre «les programmes chargés» et réclamer «la détermination du seuil des programmes» devant être retenus pour les examens du baccalauréat. Suite...

    UNIVERSITÉ AKLI-MOHAND-OULHADJ DE BOUIRA
    Des étudiants en sciences commerciales en grève

    Alors que des étudiants en droit de l’université colonel Akli- Mohand-Oulhadj sont en grève depuis plus de trois jours pour réclamer plus de places pédagogiques pour le master 1, d’autres étudiants en sciences commerciales option finances sont dans le flou total quant à leur avenir et celui de leur spécialité. Suite...

    BLIDA : POUR EXIGER LE DÉPART DE LA RESPONSABLE DES PAIEMENTS
    Les enseignants du secondaire débrayent

    Pour exiger le départ de la responsable des paiements de la Direction de l’éducation de la wilaya de Blida, les enseignants de plusieurs lycées à Blida sont entrés, hier, en grève illimitée, et ce, à l’appel du Cnapest. Suite...

    INSÉCURITÉ À L’UNIVERSITÉ DE BOUDOUAOU EL BAHRI
    Une réunion des parties concernées

    L’insécurité à l'extérieur et à l’intérieur de la cité universitaire de Boudouaou El Bahri (centre de la wilaya de Boumerdès), qui a atteint son paroxysme mardi dernier à la suite de l’attaque par de dizaines de voyous des résidents, fera l’objet d’une réunion spéciale aujourd’hui. Suite...

    OULD ABBÈS :
    «Aucun médicament contrefait n’est commercialisé en Algérie»

    Le ministre de la Santé a déclaré, hier, que tout enregistrement d’un médicament en Algérie devra être soumis à une réciprocité au niveau du pays d’origine. Le ministre a affirmé, par ailleurs, qu’aucun médicament contrefait n’était commercialisé en Algérie. Suite...

    POUR ÉVITER LES ÉMEUTES DU LOGEMENT
    Moussa préconise le «travail de proximité»

    Pas de remède miracle pour que distribution de logements ne rime plus avec émeute. Le ministre de l’Habitat avance cependant une piste : celle de la sensibilisation. Moussa espère une plus grande coopération au niveau local. Suite...

    ALORS QUE LA VILLE RETROUVE SON CALME
    Une commission d’enquête à pied d’œuvre à Laghouat

    La situation tend à la normalisation au niveau du chef-lieu de la wilaya de Laghouat en proie, depuis le 2 du mois en cours, à une contestation citoyenne consécutivement à une distribution controversée de logements. Suite...

    GRÈVE DES CORPS COMMUNS ET OUVRIERS PROFESSIONNELS DE L’ÉDUCATION
    Le mouvement suivi à 57%

    Les corps communs et ouvriers professionnels de l’éducation nationale qui réclament leur intégration ont entamé, hier, un mouvement de grève de cinq jours. Suite...

    MALGRÉ UNE MEILLEURE PRODUCTION DE VIANDES
    Les prix restent inaccessibles

    Selon le ministère de l’Agriculture, la production 2010- 2011 de viandes rouges et blanches a dépassé les prévisions. Cependant, les prix restent inaccessibles. Rachid Benaïssa s’explique. Suite...

  • À la croisée du jasmin et des gourdins !


    Par Hakim Laâlam  
    Email : laalamh@yahoo.fr Le problème n’est pas tant que Boutef’ se rende en Tunisie. Non !
    C’est plutôt qu’il…

    … en revienne !

    À un moment donné, on ne peut plus rester les bras ballants au carrefour. L’air bêtement hésitant. Je dis ça après avoir lu que des responsables du FLN se sont battus à coups de gourdins à Boumerdès. Le monde frémit, tressaute, se met en réseaux sociaux, se tisse en toile serrée, et ici, en terre d’Al-Djazaïr, nous en sommes encore à l’âge des cavernes politiques, les préhistoriques du Front usant du seul argument dont ils maîtrisent le maniement, le gourdin. Lorsqu’ils ne le couplent pas au chien d’attaque féroce, duo inénarrable de la vie partisane à l’algérienne. Je veux bien écouter toutes les bonnes âmes qui tentent de me convaincre que les printemps arabes sont le produit formaté d’une manipulation de laboratoires américains et européens sous-traitant leur processus de déstabilisation auprès d’émirs bedonnants et obséquieux au diable. Je veux bien tout ça. Mais en même temps, cette explication ne suffit pas à accepter de se faire gouverner encore et encore par la tribu des gourdins et du doberman. Je le répète, à un moment ou à un autre, il faut choisir. Il n’y a pas de statu quo possible entre la grosse manip’ et l’ère des cavernes. Car même du temps de l’homme préhistorique, un jour, cet être aux allures grossières prit un bout de charbon et se mit en tête de dessiner. De produire du beau. De fournir du sens à sa vie. Quel sens donner à des responsables politiques qui se tapent sur la tête à coups de gourdins, revendiquant chacun pour sa petite chapelle (oups !) une part des restes souillés des martyrs ? Tout, sauf le gourdin et le clebs ! Oui ! J’en suis là ! Et Belkhadem aura beau crier à qui veut l’entendre que personne ne dictera des réformes aux Algériens, je crie à mon tour à gorge déployée : «Me faire dicter ma vie par des manieurs de gourdins ? Plutôt crever.» Qu’est-ce qui peut m’unir à des gens qui règlent leurs contentieux politiques avec des bâtons ? Que puis-je partager avec des mouhafedhs ou des postulants mouhafedhs qui se combattent avec des matraques et des barres de fer ? Quel véritable lien de patrie ai-je avec cette engeance ? Le fait même de savoir que ces «Gourdinistes» se foutent dans la gueule au nom de l’histoire de mon pays, se bastonnent en brandissant la mémoire collective au bout de leurs armes comme autant de baïonnettes est une souffrance terrible, un supplice, une torture, une aliénation de ma matrice originelle. A un moment donné, je le répète une fois de plus, il faut quitter la posture imbécilement attentiste au carrefour et opter, choisir, se déterminer : soit rester otage de la tribu du gourdin, soit résolument marcher sur les traces, sur les pas des premiers ouvriers, des premiers cultivateurs, des tailleurs de silex, des artistes enlumineurs de grottes, des grands découvreurs, des marins fous, des manufacturiers, des pionniers, des rats de bibliothèques ou des chercheurs en blouse blanche usant leurs yeux à observer sans fin un alambic ou s’esquintant la santé à prélever des morceaux sur le cadavre d’un chien enragé, avec au fond de leurs prunelles en permanence allumées le désir insatiable de comprendre le monde et d’en atténuer les souffrances. Choisir ! Choisir ! Choisir ! Car on ne peut faire partie des deux tribus tellement elles ne vivent déjà plus dans le même monde. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

  • Illizi : l'eau, Belmokhtar et le biométrique

     

    NOTES DE VOYAGE

     

    par Notre Envoyée Spéciale A Illizi: Ghania Oukazi, Le Quotidien d'Oran, 14 janvier 2012

    Confrontées à une conjoncture sécuritaire assez particulière et alarmante, les régions du Sud du pays posent un véritable dilemme aux autorités centrales et locales.

    Le ministre des Ressources en eau nous avouait en ce froid matin d'In Amenas, que cela fait six ans qu'aucun ministre n'a rendu visite à cette daïra de la wilaya d'Illizi. Abdelmalek Sellal l'avait dit avec une pointe de fierté parce qu'il était sur place mardi dernier. Il avait passé deux jours entre Djanet, Illizi et In Amenas pour s'enquérir de l'état des structures et équipements assurant l'alimentation en eau potable à ces contrées lointaines du grand Tassili. Paradoxe des temps et surtout de la nature, ces régions, aussi désertiques qu'elles soient, ne manquent pas d'eau alors que la guerre de l'eau a été déclenchée depuis longtemps à travers le monde. Le conflit israélo-arabe au Moyen-Orient en entretient de violents chapitres.

    Les populations de la wilaya d'Illizi posent juste le problème de la couleur et du goût de cette importante ressource qui est «rouillée». Elle est de couleur «terre» parce que disent les spécialistes, elle a une teneur excessive en fer. «Buvez cette eau au lieu de manger des lentilles, comme ça, vous allez équilibrer le taux du fer dans votre organisme», leur a conseillé Sellal sous forme de boutade cocasse qu'il est le seul membre du gouvernement à savoir en sortir même dans des moments difficiles.

    La nature semble être restée plus clémente que l'homme à l'égard de ces populations qui peinent à assurer leur quotidien. L'on admet sans complaisance aucune, que beaucoup de «bonnes» choses ont été faites au niveau d'un grand nombre de communes à l'exemple de la construction de logements, quelques routes et même si ce ne sont que des petites écoles et de minuscules centres de santé. Mais si même les villes du Nord algérien souffrent de pénuries de médicaments nécessaires à des pathologies pourtant tenaces et très répandues dans le pays comme les cancers, il est évident qu'au fin fond du Sahara, les conditions de santé ne peuvent être que pires.

    CES FEMMES QU'ON ABANDONNE A LEUR DETRESSE

    L'on apprend que des missions médicales itinérantes sont certes organisées de temps à autre dans ces régions pour dépister notamment le cancer du sein. «Mais aucun suivi n'est fait, les femmes sont abandonnées à leur sort et à leur stress mortels sans qu'il leur soit apporté les soins nécessaires. «Nous aurions aimé qu'elles n'aient pas été dépistées pour qu'elles ne sachent rien de leur état de santé», nous disait lundi dernier un habitant d'Illizi. «Elles auraient ainsi continué à vivre sereinement sans affolement et sans qu'elles se soient mises à redouter la mort à chaque seconde de leur vie», constate-t-il.

    Il est vrai que dans ce marasme ambiant, mieux vaut ne rien savoir de ce qui ronge des êtres dénués de moyens et privés de l'attention de l'Etat qui en est pourtant une de ses obligations envers ses citoyens. L'ouverture de centres de santé équipés pour soigner et gérer la douleur des malades représente une des urgences que les autorités centrales se doivent d'assurer à ces populations. Une promesse que le ministre de la Santé a faite et se doit en principe d'honorer dans les plus brefs délais. Quoique le reste, tout le reste, en commençant par des conditions élémentaires d'une vie à peu près descente, relève aussi de l'urgence.

    Il semble cependant que les décideurs peinent à trouver des solutions à un gros dilemme, celui de développer ou pas ces régions. En effet, ils semblent ne pas savoir s'ils doivent agir promptement pour assurer les conditions de vie nécessaires à des populations qui ont incontestablement besoin d'être stabilisées, soignées et rassurées ou alors les laisser végéter pour ne pas qu'elles subissent le fléau de l'émigration clandestine et ce, en attirant les migrants des pays du Sahel dont le dénuement accentuera la prolifération du crime sous toutes ses formes et celle de toutes les maladies lourdes comme le sida.

    «IL Y A DES JEUNES QUI CONNAISSENT LE DESERT COMME LEUR POCHE»

    La détérioration de la situation sécuritaire dans le Sahel, entretenue par de violentes guerres fratricides, le terrorisme, le crime organisé, la contrebande de tout genre, la déstabilisation de la Libye et autres problèmes économiques et sociaux, renvoie indéniablement des conséquences alarmantes vers l'Algérie, tout particulièrement vers les régions frontalières.

    Illizi, qui n'est loin ni de la Libye, ni du Niger, ni du Tchad, ni du Mali, est racontée aujourd'hui au présent d'une situation sécuritaire troublante. «Toute la contrebande ici est alimentée par des commanditaires qui vivent soit au Niger ou au Mali», nous disent des jeunes. Le cas Laouar Belmokhtar est le plus évoqué quand il s'agit de soupeser les moyens humains et matériels et les facilités d'intervention sur des immensités terrestres marquées par des paysages lunaires. Les habitants rappellent que Belmokhtar réside au Mali parce que, disent-ils «il ne peut rentrer en Algérie, il est grillé». Et c'est donc de l'extérieur qu'il commande et dirige, dit-on, des actions de contrebande, de transcriminalité. Un habitant qui semble bien au fait de pareilles situations commencera d'abord par dire que «l'Algérie devra s'entendre avec le Japon pour qu'il bloque pour un certain temps la construction des Toyota Station». Il affirme ainsi que tous les trafics, quelles que soient leur nature et leur ampleur, se font à bord de ces voitures tout-terrain, «équipées pour affronter ou semer même le diable». Ceux qui conduisent ces véhicules sont, aux yeux de notre interlocuteur, «de véritables boussoles». Il est persuadé qu'ils connaissent «par cœur ces espaces désertiques déserts tout autant que leurs nombreuses sorties sur les quatre coins cardinaux». Notre accompagnateur raconte que «ceux qui sont à bord de ces voitures peuvent rouler jusqu'à 3 000 km sans arrêter. «Ils mettent à l'intérieur de la voiture la marchandise qu'ils veulent faire arriver à bon port et sur son toit, des jerricans d'essence. Quand ils ont besoin de refaire le plein, ils ne s'arrêtent même pas, ils ont appris à remplir le réservoir alors que le véhicule continue de rouler, ils ne veulent perdre aucun minute», dit-il. Notre interlocuteur est persuadé que beaucoup de jeunes dans ces régions connaissent bien le désert. «Ils peuvent être recrutés pour servir de guide aux brigades d'intervention, ils connaissent le désert comme leur poche», assure-t-il.

    CES VOITURES QUI COMMETTENT LE CRIME

    Pour le reste de l'approvisionnement en eau ou en alimentation, notre source affirme que «plusieurs points existent, que ce soit au niveau de sorte de trous creusés un peu partout dans le désert ou des abris de fortune qui passent inaperçus. «Pour chaque point d'approvisionnement, ils fixent un repère qu'ils sont les seuls à connaître et à retrouver», fait-on savoir. Nos interlocuteurs avouent que ces groupes criminels agissent avec une rapidité inouïe. «Ils possèdent un matériel de transmission sophistiqué, ils gèrent aussi leurs affaires avec le téléphone Ethouria», explique l'un d'entre eux. Ce genre de transmission est, faut-il le signaler, un «engin» dont les seules vibrations sont captées par le plus petit satellite. Leur acquisition est déjà minutieusement contrôlée par le monde des puissants et les différents services de sécurité. Leur traçabilité est ainsi assurée. Ce sur quoi nos interlocuteurs tombent d'accord, c'est que, affirment-ils, «l'Algérie est devenue un grand pays de transit du crime que commettent des réseaux très bien organisés». La drogue, qu'on dit «principalement provenir du Maroc, descend vers la Mauritanie, passe par l'Algérie frontalière, transite par la Libye, l'Egypte, Israël pour être dispatchée à partir des Emirats arabes unis vers les autres pays du Golfe et autres pays d'Asie. «Le phénomène n'est pas nouveau, les itinéraires sont connus, les trafiquants travaillent à l'aise», estiment nos interlocuteurs. Au fait, un natif d'Illizi nous a fait savoir que «les véhicules japonais utilisés pour des actions transcriminelles ne peuvent être ni achetés ni vendus en Algérie». Il affirme que «c'est une instruction d'Ouyahia qui interdit leur commercialisation et aussi à leurs propriétaires de ne les revendre à personne». «Mais il y a en beaucoup qui viennent des pays du Golfe», ajoute-t-il.

    «AIDEZ-NOUS A REGLER NOS PROBLEMES»

    En faisant remarquer qu'aucun ministre n'est venu à In Amenas durant les six dernières années, Sellal pense que sa visite en entraînera d'autres de ces collègues des autres secteurs. Ce qui pourra contribuer à lancer des plans de développement socio-économiques intéressants. Les analystes pensent en effet qu'il est impératif que les stragèges de la lutte antiterroriste incluent dans leurs approches le développement des régions frontalières. Si l'eau est source de vie, sa disponibilité pourrait donc booster les initiatives et contribuer à la création de diverses activités économiques et sociales. C'est un peu l'esprit qui a prévalu dans la réalisation du projet de transfert de l'eau d'In Salah vers Tamanrasset avec obligation de raccorder les quelques localités se trouvant sur les tronçons reliant les deux pôles. Avec toute la sagesse que leur ont léguée la sérénité et l'immensité des territoires, les populations de ces régions savent aujourd'hui plus qu'à une toute autre conjoncture, qu'In Amenas, Hassi R'Mel ou Hassi Messaoud nourrissent l'Algérie tout entière mais les laissent parfois ses propres enfants sans toit décent.

    «Nous n'avons rien ici, rien du tout ! Aidez-nous à régler nos problèmes !», a lancé un habitant d'In Amenas à l'adresse du ministre des Ressources en eau. Imprévisible plaisantin qu'il est, Sellal lui demande : «Tout ? On peut alors vous ramener du whisky ?». L'infortuné lui répond sans réfléchir : «Ramenez-le, même si moi je ne bois pas, d'autres le feront !». Des moments de détente que tout le monde apprécie même si l'état miséreux de l'environnement dans lesquels les propos ont été exprimés ne prête pas au rire. Sellal disait à répétition aux responsables de son secteur de travailler en comptant avec le long terme. «Ne voyez pas petit, pensez à 2050, 2060 !», exige-t-il d'eux. «Le secteur agricole est mort à cause du manque de moyens d'irrigation», lui a dit un agriculteur. «Je suis venu aujourd'hui pour vous régler tous vos problèmes d'eau,» lui a-t-il répondu. «Certains responsables font des projets qui ne servent à rien parce qu'ils ne consultent pas la population pour connaître ses besoins», lui a dit un habitant de Djanet.

    ILLIZI SE MET AU BIOMETRIQUE

    «Battez-vous pour faire entendre votre voix et participer dans la gestion des projets», conseille le ministre à un membre de la société civile. «Notre ville est délaissée, personne ne tape sur la table pour elle», lâche un citoyen d'Illizi. «Qu'est-ce que je suis venu faire ici alors ?», interroge le ministre. «L'eau nous coûte cher, en plus, il faut qu'on ait la pompe pour qu'elle coule dans les robinets parce que le débit est très faible, celui qui n'a pas d'argent pour l'acheter, il l'a au compte-goutte», lui explique un habitant d'un quartier de la ville. «Es-tu sûr que l'eau est jaillissante ?», demande un responsable central à son collègue de l'ANRH». «Non seulement elle est jaillissante mais de bonne qualité», rassure le DG de l'Agence lorsqu'il a fait part de transfert d'eau à partir de trois localités différentes vers In Amenas. «Pourquoi avoir attendu autant d'années pour remédier à la couleur et au goût de l'eau de la région ?», avions-nous demandé au ministre. «A chaque temps, ses exigences !», a-t-il répondu. «Vous devez nous dire exactement qui est le plus rentable pour les populations, la réalisation d'une station de déminéralisation ou le transfert de l'eau sur un itinéraire de 100 km des régions avoisinantes à In Amenas», recommande-t-il à un de ses cadres. «Tout en réglant ces questions, nous nous devons de penser à des horizons lointains pour les générations à venir», dit Sellal. «Pour que demain, après notre mort, on ne nous insultera pas», a-t-il noté. «Que Dieu vous bénisse ! Nous prierons pour vous pour que vous deveniez président de la république !», lancent en cœur des notables de la région à Sellal avec qui il discutait aisément en targui.

    Au-delà des multiples vicissitudes qui la rongent, Illizi a quand même acquis le système d'établissement du passeport et de la carte d'identité biométriques. «La procédure du passeport biométrique a été enrôlée la semaine dernière au niveau de près de 150 daïras de la wilaya d'Illizi», nous a assuré le wali lundi dernier. «A partir de cette semaine, aucun passeport classique ne sera délivré. Désormais, les dossiers déposés recevront le passeport biométrique», a-t-il affirmé.

  • Laghouat sous surveillance policière

    Les manifestants empêchés de marcher vers la wilaya Laghouat sous surveillance policière Laghouat,

    De notre envoyé spécial, El Watan,

    Les forces antiémeute ont quadrillé la ville de

     

    Laghouat afin d’empêcher les manifestants, qui se sont rassemblés après la prière du vendredi, de marcher vers le siège de la wilaya. Après une matinée plutôt calme, les manifestants ont de nouveau investi la place de la Résistance, à Laghouat, hier, juste après la prière du vendredi. Près d’un millier de personnes se sont rassemblées, vers 14h, devant la Grande-Poste où des banderoles ont été déployées. Moins d’une demi-heure après, elles ont tenté d’improviser une marche pacifique vers le siège de la wilaya aux cris de «Silmia, Silmia (marche pacifique)» et «Irhal (dégage)», allusion faite au wali de Laghouat, Youcef Chorfa. Les forces antiémeute, qui sont revenues en nombre, ont aussitôt bouclé tous les accès menant vers le siège de la wilaya. Un important dispositif de sécurité a empêché le déroulement de la marche, a-t-on constaté sur place. Selon Yacine Ziad, président du bureau local de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Laddh), «le mouvement de contestation continuera tant que les listes des bénéficiaires de logement n’auront pas été annulées». Hadj Nacer Aïssa, défenseur des droits des chômeurs, considère, lui, que l’annulation provisoire des listes, décidée mercredi dernier, n’est pas de nature à ramener le calme dans la ville. Depuis le 2 janvier, la situation est tendue à Laghouat en raison de la vague de mécontentement suscitée par la distribution de logements destinés à la résorption de l’habitat précaire. Jeudi, deux jours après les violents affrontements sur la place de la Résistance, dans les anciens quartiers de Laghouat, la fièvre est quelque peu redescendue. Quartier Sefah, rue de Blida. Benyettou Abdelbaki, 40 ans, fait partie des nombreux demandeurs de logement social à qui la chance n’a pas encore souri. «La commission de daïra chargée d’étudier les demandes de logement est passée une dizaine de fois chez moi et à chaque fois elle m’a dit qu’il fallait encore patienter. C’est toujours le même refrain», raconte-t-il. Il ne comprend pourquoi des personnes qui transgressent la loi, en érigeant des taudis aux alentours de la ville, arrivent à avoir un logement neuf au bout de quelques mois et lui non. Pourtant, il a déposé une demande de logement, en bonne et due forme, à la mairie de Laghouat en 2005. Depuis une vingtaine d’années, il vit avec 16 membres de sa famille, la peur au ventre, dans une maison menaçant ruine. Son frère aîné, 59 ans, a du mal à réprimer sa colère face au déni de droit dont il se dit victime : «C’est de l’injustice !» Ici, comme dans de nombreux quartiers de la ville dépourvus de toute commodité, tout le monde se plaint de ne pas bénéficier de logement social. A Sefah, une vingtaine de petites habitations aux murs défraîchis accueillent une à plusieurs familles qui attendent depuis fort longtemps un hypothétique recasement. Benbahaz Mohamed, 32 ans, en fait partie. «Je devais bénéficier d’un logement en juillet dernier, mais on m’a exclu au prétexte que l’enquête administrative m’était défavorable», dit-il. «Si je possédais un logement, croyez-vous que je resterais à Sefah, dans une pièce-cuisine, avec tous les risques que cela entraîne ?» Et d’ajouter : «Peut-être que si j’édifiais une bicoque à la périphérie de Laghouat, j’aurais plus de chance d’avoir un logement !» En contrebas du fort Bouscaren, qui domine la ville de Laghouat depuis 1857, date de sa construction, Chettih Chergui tente de survivre aux vicissitudes du temps. Dans ce quartier, les anciennes bâtisses sont en train de s’effondrer les unes après les autres. Cohabitant avec sa grand-mère, presque centenaire, Fatima-Zohra ne croit plus aux promesses des pouvoirs publics. Elle nous montre un document délivré par la mairie de Laghouat, attestant qu’elle ouvre droit à un logement social, mais elle n’est pas sûre pour autant de pouvoir en bénéficier un jour. «C’est révoltant d’attendre cinq, dix ans un logement qui ne vient jamais», dit-elle, en fixant longuement le document portant le n°3172. Comme elle, beaucoup de demandeurs de logement ne se font pas d’illusions sur la manière de gérer cet épineux problème. «Les gens ne croient plus aux promesses des responsables locaux car ils savent que leurs demandes finissent par s’égarer, au bout de quelques années, dans les méandres d’une administration aussi tentaculaire qu’inopérante», explique un militant des droits des chômeurs. Selon lui, l’accès au logement, malgré les dispositions prises par les pouvoirs publics pour éviter les dépassements, demeure problématique.«Dans ces conditions, la corruption reste le seul moyen pour espérer avoir un jour un logement», poursuit-il, en faisant allusion à la colère des citoyens exclus des listes de bénéficiaires de logement à Laghouat. Chômage aidant, cette colère s’amplifie. Selon Hadj Nacer Aïssa, président du bureau régional du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC), on dénombre quelque 13 000 sans-emploi à Laghouat pour une population de 500 000 habitants, dont 70% ont moins de 30 ans. Abdelkrim Mammeri Youcef Chorfa, wali de Laghouat : «Je ne démissionnerai pas» La population de Laghouat réclame sa tête, lui ne cesse de répéter à celui qui veut l’entendre qu’il ne cédera pas à la pression de la rue. Le wali de Laghouat, Youcef Chorfa, 56 ans, n’a pas l’intention de quitter son poste. «Je reste à mon poste et je ne démissionnerai pas», nous a-t-il déclaré jeudi au siège de la wilaya de Laghouat, à l’issue d’une réunion avec les imams de la région, qu’il a sollicités pour lancer des appels à l’apaisement à l’occasion de la prière du vendredi. Les manifestants de la place de la Grande-Poste, qui porte également le nom de place de la Résistance, posent toujours comme préalable, entre autres, le départ du wali pour cesser leur mouvement de protestation. Composés essentiellement de jeunes chômeurs, les manifestants exigent également le départ du chef de sûreté de wilaya. Pour Youcef Chorfa, ex-secrétaire général de la wilaya de Batna et de Souk Ahras, les affrontements de mardi dernier ont été provoqués par les manifestants «et non par les forces de l’ordre». «La police n’est intervenue qu’après avoir été prise pour cible de jets de pierres», affirme-t-il, tout en récusant les accusations portées contre les forces de l’ordre par des manifestants qui affirment avoir été victimes de brutalités policières. Quatre policiers ont été blessés lors de ces affrontements, dit-il. Interrogé au sujet de la liste des bénéficiaires de logements destinés à la résorption de l’habitat précaire (RHP), qui a mis le feu aux poudres, M. Chorfa a confirmé l’«annulation provisoire de la liste». Cette décision – prise sous la pression de la rue – «ne veut nullement dire qu’il y a eu des défaillances au niveau de la commission d’attribution», a-t-il tenu à préciser. «Jusqu’à preuve du contraire, il n’y a pas eu de défaillances de la part de la commission d’attribution. Il faut attendre les conclusions de l’enquête en cours avant d’accuser qui que ce soit», a-t-il ajouté. Les listes annulées par le wali concernent 194 familles des bidonvilles de Lefrane et El M’hafi. Des poursuites judiciaires seront engagées, dit-il, à l’encontre des personnes ayant fourni de faux documents pour bénéficier de logements. Economiste de formation, M. Chorfa, qui a exercé au niveau de la direction de la planification et de l’aménagement du territoire (DPAT) des wilayas de Guelma et de Batna, a été nommé wali à Laghouat il y a une année à la faveur du mouvement décidé par le président de la République dans le corps des walis. Abdelkrim Mammeri Hadj Nacer Aïssa. Président du bureau régional du CNDDC : «On réprime au lieu de dialoguer» -La liste des bénéficiaires de logements destinés à la résorption de l’habitat précaire à Laghouat est largement contestée par la population locale. Peut-on dire qu’il s’agit là de l’unique raison qui cristallise la colère de la rue ? Situons d’abord les événements dans leur véritable contexte. En apprenant la distribution, en catimini, de logements à des personnes qui ne sont pas forcément dans le besoin, des citoyens se sont tout naturellement rassemblés devant le siège de la wilaya pour exprimer leur désapprobation. La manière avec laquelle a été établie cette liste a soulevé un vent de colère et de révolte aux quatre coins de la ville. La confusion entretenue quant à la nature des logements distribués – logements sociaux ou destinés à la résorption de l’habitat précaire – a alimenté les plus folles rumeurs. Il faut savoir que des milliers de Laghouatis, notamment ceux habitant le vieux bâti, attendent d’être relogés depuis des années. Lorsqu’ils ont appris que la priorité en matière de relogement a été donnée aux occupants des bidonvilles ceinturant la ville de Laghouat, ils se sont légitimement sentis victimes d’injustice. Ce qui a donné lieu à un mouvement de colère à la fois pacifique et fédérateur. D’ailleurs, dès le premier jour de la contestation, les chômeurs se sont joints aux exclus du programme de relogement pour dénoncer cette hogra. -Quelle a été la réaction des pouvoirs publics ? Tous les responsables ont fait la sourde oreille, croyant que les contestataires finiraient pas se disperser au bout de quelques heures.Le wali de Laghouat, en tant que premier responsable, a été saisi par les représentants d’associations pour qu’il annule les listes des bénéficiaires. Nous lui avons demandé d’intervenir personnellement et de diligenter une commission d’enquête. Il a formellement refusé de revenir sur sa décision d’attribuer ces logements aux occupants des bidonvilles de M’hafir et Lafrane, malgré la gravité de la situation. Sur la place de la Grande-Poste, la foule grandissait de jour en jour. Mardi dernier, le wali a autorisé le recours à la force pour disperser les manifestants après avoir refusé tout dialogue.C’est à partir de ce moment-là que les affrontements ont débuté. La situation a dégénéré et les heurts ont duré de 8h jusqu’à midi. Comme seule réponse à des revendications pacifiques, on nous a servi des gaz lacrymogènes et des coups de matraque. -Des dizaines de jeunes chômeurs ont été interpellés mardi dernier. Ils accusent la police d’avoir usé de «brutalité» et d’être à l’origine des affrontements qui ont fait plusieurs blessés… Contrairement à ce qu’on veut faire croire, les affrontements de mardi dernier ont été savamment planifiés pour faire avorter notre mouvement. Des baltaguia et des policiers en civil ont été mis à contribution, incitant des jeunes à s’en prendre aux édifices publics. Mais ils n’ont pas réussi à faire sortir la contestation de son cadre pacifique. Comme preuve de ce que nous avançons, il n’y a qu’à consulter les vidéos publiées sur les différents réseaux sociaux. La mobilisation pacifique des citoyens de Laghouat a égratigné les responsables locaux. D’ailleurs, face à la détermination des protestataires, qui ont campé plusieurs nuits sur la place de la Résistance, la solution qu’il leur restait était de procéder à des arrestations arbitraires avant de tenter de déloger les manifestants par la force. Sans aucune forme de discernement, les policiers ont tabassé tous ceux qui se trouvaient sur leur chemin. Une plainte a été déposée, par le biais d’un avocat de Laghouat, contre les responsables de cette répression. Nous, nous n’avons jamais eu recours à la violence depuis le début de la contestation. Si tel était le cas, les personnes arrêtées devraient être poursuivies en justice. Aucune action en justice n’a été initiée contre eux, ce qui confirme le caractère arbitraire des arrestations, opérées tôt dans la journée de mardi. Et l’intention est toujours intacte de réprimer au lieu de dialoguer… Abdelkrim Mammeri

  • Etrange mission pour un ex-ambassadeur de France

     

    Paris veut «modérer» le cinquantenaire de l'indépendance algérienne ! 

    par Salem Ferdi, Le Quotidien d'Oran,

     

    Le cinquantenaire de l'indépendance algérienne semble donner quelques soucis au gouvernement français dans une année électorale où lui-même a tendance à flatter les différents lobbies électoraux, comme en témoigne l'adoption de la récente loi controversée sur la criminalisation de la négation du génocide arménien.

     

    Mardi, M. Alain Juppé, qui avait ostensiblement marqué ses réserves au sujet de la loi sur le génocide arménien, avait exprimé le «souhait» que la célébration du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie se fasse «dans un esprit de modération en essayant d'éviter les extrémismes de tous bords». Le ministre français des Affaires étrangères a même fait état d'un accord avec le président Abdelaziz Bouteflika «d'envisager la célébration du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie dans un esprit de modération, en essayant d'éviter les extrémismes de tous bords». «J'espère qu'on va continuer sur cette ligne. Surtout, nous nous étions mis d'accord pour dire : Regardons l'avenir. Essayons de fonder la relation franco-algérienne sur l'avenir et pas sur le passé», a-t-il ajouté.

     

    L'ancien ambassadeur français à Alger, Hubert Colin de Verdière, s'est ainsi vu confier par le président français Nicolas Sarkozy une «une mission de coordination des actions liées, en France, au cinquantième anniversaire de l'indépendance de l'Algérie». Sa mission, a expliqué un porte-parole du Quai d'Orsay, est de «recenser les différentes initiatives et manifestations organisées ou envisagées par les institutions publiques nationales, notamment culturelles, ainsi que par les collectivités territoriales, et à les encourager». Il s'agit clairement de «cadrer» le cinquantenaire, la mission ayant ainsi pour but de «faire des propositions pour que les évènements qui accompagneront cet anniversaire contribuent au renforcement des relations et de l'amitié franco algérienne».

     

    Il y a donc un volet franco-français sur lequel doit se pencher M. De Verdière et qui n'est pas le plus aisé. L'année du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie tombe en pleine campagne électorale pour l'élection présidentielle, propice à toutes les surenchères électoralistes surtout entre les différentes factions de la droite française. Il y a un lobby de l'Algérie française qui pèse et dont on a pu mesurer l'influence avec la fameuse loi du 23 février sur les «bienfaits» du colonialisme qui a provoqué une grosse controverse.

     

    UN VOLET ALGERIEN QUI INTRIGUE

     

    On est quelque peu sceptique sur la capacité de «cadrage » des courants qui restent encore profondément Algérie française et qui ne se recrutent pas seulement parmi l'extrême droite. Il est probable que le gouvernement français parvienne à contenir les «excès » en France, lui-même ayant montré dans l'affaire du génocide arménien, qui dégrade sa relation avec la Turquie, qu'il est électoralement à l'affut des «aubaines ». Le cinquantenaire n'est pas propice à la «modération », surtout que l'on est en période électorale. Et on peut ajouter aussi qu'en Algérie, l'année 2012 est également électorale. C'est ce qui rend encore plus intriguant le volet «algérien » de la mission de M. De Verdière. Il existe, bien sûr, un accord tacite entre les autorités algériennes et françaises pour ne pas trop remuer cet aspect. Mais l'accord tacite né d'une impossibilité à s'entendre sur ces questions historiques semble vouloir laisser le temps au temps. C'est un accord minimaliste «d'abstention » et de «silence » qui, normalement, ne peut servir à mener des actions «communes».

    D'où la question : de quoi va donc discuter Hubert Colin de Verdière avec les autorités algériennes ? La question est des plus polémiques. On a pu le mesurer avec l'intrusion très controversée de M. Ahmed Ouyahia dans la dispute entre la France et la Turquie au sujet du génocide arménien. En déniant, fort maladroitement, à la Turquie le droit de faire référence à l'histoire algérienne, le Premier ministre a donné l'impression de prendre fait et cause pour la France, ce qui a suscité des critiques qui ne se limitent pas aux islamistes. Le gouvernement algérien ne pourra pas lui aussi «cadrer» et «lisser» l'expression en Algérie autour du cinquantenaire. Avec un passif historique non traité dans un double contexte électoral, essayer de contenir l'expression et de la lisser pourrait être une mission impossible. A Alger comme en France. Même avec Ouyahia et De Verdière !

  • Législatives 2012, entre statu quo et veille insurrectionnelle

     

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    Le couple Bouteflika-généraux se sont entendus sur une mise en scène grandeur nature.

    Trois possibilités s’offrent à nous à l’occasion de ces législatives.

    La normalisation de la vie démocratique, et c’est le décollage à coup sûr du développement de la société ; rien ne change, et c’est le renforcement du statu quo et de l’immobilisme avec son lot de répression de toute opposition au système de pouvoir et d’exacerbation de la délinquance économique ; ou alors l’implosion des deux acteurs antagoniques, les forces armées hégémoniques et la société civile, rendu possible par une situation insurrectionnelle inévitable, dans un affrontement tragique réduisant à néant la paix civile.

    La question que tout un chacun se pose, "que peut-on espérer des législatives de 2012 ?" doit être posée d’évidence autrement, sous un angle biaisé, en prévision du constat de l’absence de volonté chez le pouvoir de procéder à une réelle normalisation de la vie politique, tellement la volonté de changement est quasi absente de toutes ses manifestations, qui écarte d’emblée la première possibilité. De la sorte à s’interroger plutôt sur la question suivante : sous quelle forme de reconfiguration de la façade "démocratique", le pouvoir central occulte, qui s’ingénie à instrumentaliser cette diversion électorale, à l’abri du regard des Algériennes et des Algériens, est en train de bricoler dans l’ombre, pour conserver son pouvoir et préserver ses intérêts ?  De façon à s’interroger plutôt, après ce constat sans appel de la volonté du pouvoir à maintenir le statu quo, sur les dérives que peut engendrer cette situation, sur le devenir immédiat de la nation. Quelles conséquences cette sournoise et dangereuse manipulation pourrait avoir sur l’avenir immédiat de la vie politique et sur la paix civile qu’elle menace, en prévision de la non-satisfaction des attentes de la population, qui se profile, en matière de liberté et de souveraineté et par son exaspération devant le mensonge et les manipulations dont elle fait l’objet depuis toujours ?

    Car, pour tout Algérienne et Algérien, censé, frustré d’être privé de sa citoyenneté, souffrant d’une névrose permanente d’être dominé par un pouvoir illégitime, insatisfait de son besoin d’information et de transparence sur son fonctionnement, à qui il n’accorde, ni sa confiance en son État, ni en ses institutions, impuissant devant la dilapidation de ses biens par un pouvoir centralisé et despotique, qui instrumentalise un gouvernement dit "démocratique", mais qui en vérité n’est qu’un leurre à son profit exercé dans l’opacité totale pour une domination absolue de la société, qui ne fait que prolonger indéfiniment le désespoir et l’incertitude pour son avenir, rien ne pourra venir apaiser sa colère et encore moins, lui faire croire à la sincérité de cette grotesque manipulation imposée par une conjoncture nationale, régionale et internationale très défavorable.

    D’autant, qu’il est évident pour tout observateur désintéressé, que la volonté de reconfiguration de ce simulacre de "démocratie" répond pertinemment à cette conjoncture défavorable à laquelle le pouvoir algérien est confronté, et que cela ne résulte d’aucune volonté politique déterminée.

    D’abord sur le plan national, les révoltes chroniques et généralisées à l’ensemble de la société algérienne depuis janvier 2011, dont le contenu principal des revendications qu’elles expriment est la contestation de l’illégitimité du pouvoir, par la demande de changement des règles politiques, pour l’instauration d’un véritable système démocratique, qui l’a contraint à introduire un leurre de processus de réforme. Ensuite, sur le plan régional, avec les révolutions arabes en cours et la disqualification du système de pouvoir centralisé et totalitaire, auquel le pouvoir algérien s’identifie lui-même, dont il s’est senti obligé d’apporter une réponse, par un ravalement de la façade démocratique, pour que celle-ci apparaisse à l’opinion nationale comme un rétablissement de la légitimité démocratique. Mais surtout la pression des puissances internationales, qui ne peuvent plus assumer l’image de complicité avec un pouvoir anachronique, avec les bouleversements géopolitiques qu’ont engendrés les révolutions arabes. Dont ils sont contraints, eux aussi, de rendre compte à l’opinion internationale et surtout à leur propre opinion nationale. D’où l’objectif principal visé par le pouvoir algérien à travers ces législatives, qui est l’amélioration de son image devant l’opinion nationale et internationale, par leur mise en scène spectaculaire.

    En principe, les législatives sont une opération électorale, qui caractérise les sociétés démocratiques, fondés sur le suffrage universel. Elles concernent les élections des députés qui vont former l’institution de l’assemblée nationale, qui auront pour mission de légiférer et de promulguer des lois. Ces députés peuvent aussi bien appartenir à des partis politiques constitués librement ou être indépendants, militants ou non dans des associations issues de la société civile. Parmi ceux qui auront le plus de voix à l’issue de ces élections et par compatibilité pour un projet politique commun, formeront le gouvernement. La transparence de ces élections est garantie par la loi et tout contrevenant est passible de sanctions pénales. En démocratie, les députés sont désignés librement par le peuple, pour leur probité et leur sens du patriotisme, qui est évalué en fonction de leurs projets pour le développement de la société dans tous ses aspects. Avant le déroulement de cette consultation populaire, ceux-ci seront amenés à faire compagne, c’est-à-dire, faire valoir leurs projets pour la circonscription qu’ils prétendent représenter, s’ils seraient élus, qui seront débattus avec les électeurs pour essayer de les convaincre de la justesse de leur choix, jusqu'à la veille de ces élections. Aidés en cela par l’administration publique pour leur faciliter cette tâche d’intérêt général. Notamment, en leur facilitant l’usage de l’espace public, l’accès aux médias, la garantie de l’application et du respect de la loi concernant les procédures administratives pour l’obtention des autorisations nécessaires, etc.

    À chaque "bataille" pour les législatives, les électeurs retiennent leur souffle avant l’annonce des résultats définitifs, car les candidats à la députation pour lesquels ils ont voté, leur ont tenu des promesses, qu’ils aimeraient bien les voir élus, pour que leurs attentes en matière de développement de la société et de la gouvernance en général soient comblées.

    Une fois élus, si les promesses électorales n’ont pas été tenues en cours du mandat, les électeurs déçus manifestent leur mécontentement et leur désapprobation et poussent les élus à la démission. Par ailleurs, pendant leur exercice, lorsque des élus ou des membres de l’administration publique manifestent des signes d’enrichissement rapide, sitôt une enquête est déclenchée par les instances compétentes et au moindre indice de culpabilité l’affaire est portée devant une justice indépendante pour son instruction, et sera systématiquement relayée par des médias libres pour l’information des électeurs. Pendant ce temps-là ! l’accusé est amené à démissionner de ses fonctions, malgré la présomption d’innocence qui continue à courir pendant l’instruction du procès, jusqu’à la décision souveraine et définitive de la justice.

    Qu’en est-il des législatives en Algérie ?

    Depuis la fin de l’occupation coloniale française en 1962, jusqu'à ce jour, le peuple algérien a été privé de tous ses droits politiques, sinon de tous ses droits tout court. Le pouvoir étant exercé d’une manière absolue, sous la forme d’une domination despotique, brutale et sanguinaire, par une petite bourgeoisie bureaucratico-militaire, qui ne tolérait aucune opposition à son hégémonie totalitaire. Suite, au bain de sang qui a suivi les révoltes d'octobre 1988, ils instrumentalisèrent une démocratie de façade, basée sur la falsification des élections et la répression de l’opposition et de la presse libre, qu’elle n’arrive pas à instrumentaliser. Cette démocratie de façade est représentée aujourd’hui par l’alliance présidentielle, composée du FLN, du RND, du MSP et d’une multitude d’autres formations politiques et syndicales de moindre importance, qui gravitent autour du centre du pouvoir et qu’ils imposèrent à l’opinion nationale et internationale comme une façade pluraliste, mais en réalité elle fonctionne comme un "néo-parti" unique. La supercherie de cette démocratie de façade fonctionnera avec tout ce que ce système politique pluraliste comporte comme institutions, dressées comme des épouvantails dans un champ politique où il est interdit de s’aventurer pour quiconque n’est pas intronisé par ce centre de pouvoir, qui est exercé en réalité dans l’ombre, dans une opacité totale. La règle d’intronisation consiste en l’acceptation du principe hétéronomique (wala’) définissant le support de clientèle qui commande l’allégeance.

    Devant la conjoncture défavorable, à laquelle le pouvoir algérien est confronté depuis le début de l’année 2011, qui menace son pouvoir et ses intérêts, il se lança dans une propagande insolite, qui a démarré avec le discours du chef de l’État en avril de la même année, par la promesse de réformes qui devraient aboutir à la normalisation de la vie politique. C’est-à-dire, le rétablissement de la légitimité politique par l’instauration d’une vraie  démocratie et la fin de son instrumentalisation, par le rétablissement de la souveraineté nationale en rétablissant le suffrage universel et la fin de sa falsification. Le rétablissement des libertés civiques et la lutte contre la corruption et toute autre forme de délinquance économique.

    Dans les faits, six mois plus tard, le peuple algérien, suivant le menteur jusqu’au seuil de sa porte, comme dit le dicton populaire, amèrement déçu, constate que cette promesse de normalisation n’est qu’une énième diversion, qui a débouché plutôt sur un renforcement de la centralisation du pouvoir, l’accentuation de son caractère autoritaire et totalitaire, et une neutralisation plus efficace encore de toute possibilité d’émergence d’un quelconque contre-pouvoir, que ce soit en matière d’opposition politique que de médias ou presse libre, et la corruption demeurant au même degré de nuisance.

    Cependant, une nouvelle donnée est venue s’ajouter à la panoplie des moyens de manipulation de l’opinion dont dispose le pouvoir à ce jour : la dimension spectaculaire, imposée par la conjoncture nationale et internationale.

    En fait, les législatives sont en train de se préparer sous forme de mise en scène, destinée à un spectacle grandeur nature, auquel les opinions nationale et internationale sont conviées. Observateurs et médias étrangers sont invités pour une retransmission planétaire. Non, sans que le pouvoir algérien ait au préalable orchestré toutes les partitions en sa faveur, lui garantissant le maintien de son hégémonie sur la société. Neutralisation de l’opposition politique et de la société civile, promotion de l’islam politique, sous contrôle, pour leurrer l’opinion aliénée dans cette idéologie, en lui faisant croire à une réelle victoire par son intégration dans le paysage politique maghrébin. Simulation de vrais-faux conflits politiques au sein de l’alliance présidentielle, pour faire croire en une véritable pré-campagne électorale, par la provocation de conflits de clans et de personnes au sein du parti FLN, par la démission spectaculaire et absurde du MSP de l’alliance présidentielle, après dix ans de complicité dans la gestion de la façade démocratique, tout en conservant ses ministres dans le gouvernement ! Habilitation de nouveaux partis politiques par leur filtrage d’une manière très rigoureuse, qui en réalité auront pour rôle l’atomisation du corps électoral et le renforcement du néo-parti représentant l’alliance présidentielle, de sorte que même s’il n’y a pas de falsification du comptage des urnes, c’est ce néo-parti qui aura la majorité des voies. Ce qui met le pouvoir en confiance en lançant le défi de la présence d’observateurs internationaux pour superviser ces législatives. Encore, qu’il n’est pas certain que l’on assiste à un taux de participation  au vote aussi spectaculaire que ne l’a été la préparation de ces législatives.

    On ne peut donc rien espérer des législatives de 2012 ?

    À leur issue, peut-être même avant ou pendant leur déroulement, le peuple algérien, se rendant à l’évidence que rien ne changera, que la reconfiguration du gouvernement continue à se décider dans des lieux occultes au profit d’une bourgeoisie bureaucratico-militaire hégémonique et que le suffrage universel, même s’il est d’apparence propre, ne change rien à sa situation, exacerbant sa frustration, n’aura d’autre possibilité de réaction que de précipiter la troisième possibilité, c’est-à-dire la prédisposition de la situation à l’ouverture de la voie à toutes les dérives possibles, et à toutes les incertitudes sur la paix civile, pouvant basculer à tout instant vers une situation insurrectionnelle très violente. Dont, la tragédie sera plus importante encore que celle de la décennie meurtrière et destructrice des années 1990. Qu’à ce jour, personne ne peut prévoir l’étendue. Tellement le pouvoir n’est pas disposé à céder à ses privilèges et le peuple se sentant abandonné à lui-même, y compris par les élites, les intellectuels et les médias.

    Youcef  Benzatat

  • Pour qui voter?

     

    Les prochaines élections législatives seront-elles transparentes ?

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    Eu égard aux annonces faites, les prochaines élections sont une copie des précédentes.

    A partir des données officielles du ministère de l’Intérieur, il est utile de rappeler les taux de participation aux élections législatives du 17 mai 2007 et des élections locales du 29 novembre 2007 et ce afin de tirer les leçons pour les élections de 2012.

    Elections de 2007 : une assemblée non représentative

    Les élections législatives de 2007 ont façonné l’actuelle Assemblée nationale populaire (première chambre) pour les députés et pour les élections locales, le Sénat qui, en réalité, a peu de pouvoir étant une chambre d’enregistrement. Les trois partis FLN, RND, MSP, avec les hommes du président, contrôlent tous les portefeuilles ministériels. Pour les élections législatives, les inscrits ont été de 18.760.400, le nombre de votants de 6.662.383 donnant un taux de participation de 35,6%, avec des bulletins nuls de 961.751 (3,8%). Sur ce total, le parti du Front de libération nationale (FLN) a eu 1.315.686 voix par rapport aux votants (23%), le Rassemblement national démocratique (RND) 591.310 (10,3%) et le Mouvement de la société pour la paix (MSP) 552.104 (9,6%). Cependant, le ratio le plus significatif est le nombre de suffrages exprimés divisé par le nombre d’inscrits ce qui donne : 7,01% pour le parti du FLN, 3,15% pour le RND et 2,94% pour le MSP soit un total de 13,10%. Comment 13% d'électeurs peuvent-ils alors engager l’avenir d’une nation ?

    Pour les élections locales, il convient de distinguer les Assemblées populaires de wilayas (APW) des résultats des Assemblées populaires communales (APC). Concernant les APW, les inscrits représentaient 18.446.626 (étrange - soit une diminution des électeurs entre l’intervalle de trois mois de 313774, le ministère de l’Intérieur ayant invoqué l’assainissement des fichiers) pour un nombre exprimé de 7.022.984 ; soit un aux de participation de 43,45%. Le FLN a eu 2.102.537 voix (32,14%) le RND 1.426.918 (21,89%) et le MSP 940.141 (15, 00%) soit un total de 69,03%. Par rapport aux inscrits, le FLN représente 11,40%, le RND 7,73% et le MSP 5,09% soit un total 24,52%.

    Pour les APC, il y a eu 8.132.542 votants soit un taux de participation de 44,09%. Le FLN a obtenu 30,05% par rapport au nombre de votants, le RND, 24,50%, le MSP 842.644 voix (10,69% ayant été distancé par le parti FNA qui a obtenu 836.305 voix soit 11,29%).Les partis de la coalition totalisent ainsi 65,24%, le mode de scrutin les favorisant. Par rapport aux inscrits le FLN représente 11,36%, le RND 8,68% et le MSP 4,56% soit un total de 24,60% presque semblable à l’APW. La moyenne arithmétique, élections législatives et locales, des partis du FLN/RND et MSP donne ainsi 18,85% soit à peine le un cinquième par rapport aux inscrits.

    Ainsi, outre le problème stratégique d’assainissement du fichier électoral pour plus de transparence pour éviter la fraude, combien d’électeurs réellement inscrits pour les élections de 2012 en comparaison à 2007 ? Trois leçons à tirer de cette démobilisation populaire de 2007. La première leçon est qu’il est unanimement admis par les analystes sérieux, privilégiant uniquement les intérêts supérieurs de l’Algérie, qu’un changement de lois n’apporterait rien de nouveau si l’on maintient le cap de l’actuelle gouvernance politique et économique, les pratiques quotidiennes contredisant ces lois qui sont les meilleures du monde. La deuxième leçon est la prise en compte tant des mutations mondiales qu’internes à la société algérienne avec le poids de la jeunesse qui, parabolé, a une autre notion des valeurs de la société. Cela se constate à travers la baisse progressive du poids des tribus, des confréries religieuses et de certaines organisations syndicales (dont l’UGTA), du fait de discours en déphasage par rapport aux nouvelles réalités mondiales et locales. La troisième leçon est l’urgence de revoir le fonctionnement du système partisan et de la société civile.

    Un système partisan inefficient, une société civile éclatée 

    En effet, la Constitution de 1989 et la loi du 5 juillet de la même année ayant consacré et codifié le droit des citoyens à créer des partis politiques, un nombre considérable de formations politiques ont vu le jour, souvent sans véritable programme, ni perspectives sérieuses, se manifestant ponctuellement principalement à l’occasion de rendez-vous électoraux du fait des subventions de l’Etat (instrumentalisation de l’administration). En réalité si l’on tient compte des tendances au niveau de l’ancien parti unique des années 1980, c’est l’ancien parti du FLN éclaté en trois composantes. Il y a une forte ressemblance, pour donner une fausse façade démocratique, souvent avalisée avec complaisance par l’Occident pour des intérêts matériels, avec la démarche du pouvoir des anciens présidents égyptien et tunisien. Ces régimes ont volé en éclats après le printemps démocratique par le divorce du couple Etat-citoyens, montrant des créations artificielles bureaucratiques. Ces partis sans ancrage, le quota décidé par l’administrations, favorisant certains partis au détriment d’autres selon la conjoncture, en raison des crises internes qui les secouent périodiquement, du discrédit qui frappe la majorité d’entre eux, de la défiance nourrie à leur égard, sont dans l’incapacité aujourd’hui de faire un travail de mobilisation et d’encadrement efficient et de contribuer significativement à la socialisation politique.

    Quant à la société civile, sa diversité, les courants politico-idéologiques qui la traversent et sa relation complexe à la société ajoutent à cette confusion, qui est en grande partie liée au contexte politique actuel. Constituée dans la foulée des luttes politiques qui ont dominé les premières années de l’ouverture démocratique, elle reflètera les grandes fractures survenues dans le système politique algérien. Ainsi, verra-t-on rapidement se scinder en trois sociétés civiles fondamentalement différentes et antagoniques, porteuses chacune d’un projet de société spécifique : une société civile ancrée franchement dans la mouvance islamiste, particulièrement active, formant un maillage dense ; une société civile se réclamant de la mouvance démocratique, faiblement structurée, en dépit du nombre relativement important des associations qui la composent, et enfin, une société civile dite "nationaliste" appendice, notamment des partis du FLN, du RND, dont plus plusieurs responsables sont députés ou sénateurs au sein de ces partis dont l’UGTA appendice par excellence du pouvoir. Sollicitée à maintes reprises, et à l’occasion d’échéances parfois cruciales, et souvent instrumentalisée à l’instar des micro-partis créés artificiellement, elle manifestera souvent sa présence d’une manière formelle et ostentatoire, impuissante presque toujours à agir sur le cours des choses et à formuler clairement les préoccupations et les aspirations de la société réelle.

    Qu’en sera-t-il en 2012 ? 

    Il y a fort risque d’une très forte démobilisation populaire en 2012 sans changement de gouvernance et en perpétuant des comportements stériles du passé. Comme ces déclarations sans analyse sur la morphologie sociale, qui affirment haut et fort que l’Algérie est une exception en Afrique du Nord, annonçant déjà les tendances lourdes. Laissons au peuple le soin de choisir librement sans interférer. D’où l’importance à mes yeux d’une administration et d’un gouvernement de techniciens neutres durant cette transition, évitant pour les ministres d’être juges et partie. En voulant s’agripper à leurs fonctions, ces hauts responsables utiliseront les moyens de l’administration et miseront comme par le passé sur les quotas pour se faire élire et par là avoir l’immunité parlementaire. Comme il est posé cette question lancinante, faute de moyens par rapport au FLN, MSP, RND les nouveaux partis qui seront agréés trois mois avant les élections, (nous parlons des partis non instrumentalisés) la probabilité est de revoir en 2012 la même composante avec comme rajout certains partis instrumentalisés. Cela ne peut conduire qu'à décrédibiliser ces élections et à terme, la déflagration sociale inévitable que voilerait transitoirement la distribution passive de la rente des hydrocarbures, sans contreparties productives pour acheter une paix sociale éphémère.

    Car, une restructuration n’a de chance de réussir que si l’administration, les partis et les associations de la société civile ne sont pas au service d’ambitions personnelles parfois douteuses. C’est que la situation actuelle en Algérie montre clairement (sauf à ceux qui vont dans l’autosatisfaction, déconnectés des réalités sociales), une très forte démobilisation populaire due à ces signes extérieurs de richesses souvent non justifiées, la détérioration du niveau de vie de la majorité de la population. Et ce malgré des réserves de change dépassant de 180 milliards de dollars fin décembre 2011 dont  plus de 90% placés à l’étranger à des taux d’intérêts nuls pondérés par l’inflation mondiale. Ce qui  nous pousse à poser cette question déjà soulevée : pourquoi continuer à épuiser la ressource éphémère que sont les hydrocarbures si les capacités d’absorbation sont limitées ? Alors que l’urgence est de transformer cette richesse virtuelle en richesse réelle, pour une production et exportation hors hydrocarbures sachant que dans 25 ans 50 millions d’algériens vivront sans hydrocarbures.

    Le pouvoir de la rente

    Cela pose la problématique d’approfondir la réforme globale, grâce à une transition maitrisée, pour se hisser au niveau des nouvelles mutations mondiales. Or, cette réforme est en panne depuis de longues décennies, du fait de rapports de forces contradictoires au sommet du pouvoir qui se neutralisent, renvoyant aux confits pour le partage de la rente. La réussite étant  avant collective et non celle d’une femme ou homme seul, n’existant pas de femmes et d’hommes providentiels, la moralité des dirigeants est fondamentale comme facteur de mobilisation, pour un sacrifice partagé. Les réformes souvent différées seront douloureuses dans les années à venir d’où un langage de vérité loin de la démagogie populiste. Comment dépasser  ce syndrome hollandais où tout est irrigué par la rente des hydrocarbures, avec un environnement des affaires qui se détériore, une corruption qui se socialise, des taux de croissance, de chômage d’inflation officiels artificiels, démobilisant la majorité de la population algérienne qui ne croit plus aux institutions actuelles et des hommes chargés de les diriger ? Pour cela, il s’agit de privilégier une bonne gouvernance en investissant dans des institutions démocratiques tenant compte des anthropologies culturelles, dans le savoir en misant sur la qualité et non la quantité, richesse bien plus importante que toutes les richesses d’hydrocarbures fondement d’entreprises compétitives. Cela suppose de profonds réaménagements politiques, Etat de droit, démocratie et développement dans le moyen et long terme étant dialectiquement liés. 

    Abderrahmane Mebtoul, expert et professeur d'Universités

  • Bouteflika a célébré une révolution indésirable en Algérie

     

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    Bouteflika en Tunisie avec le président et le premier ministre samedi.

    C’est le sommet du cynisme. Bouteflika s’est déplacé samedi à Tunis pour féliciter les tunisiens d’avoir chassé Ben Ali du pouvoir.

    Ce qui est bon pour les Tunisiens ne l’est manifestement pas pour les Algériens. Le président s'est déplacé à Tunis, à l'invitation de Marzouki pour participer à la célébration de l'an Un de la chute du tyran Zine Al Abidine Ben Ali. Nos internautes donnent leurs avis.

    Ali Chamlal. Hier, ami naturel de Ben Ali et de Kadhafi, aujourd'hui camarades de circonstances de Merzouki et de Abdeljalil, le retournement de veste est facile pour les dictateurs africains. 

    Capricorne. Je croyais rêver lorsqu'un jour chez ma soeur, sur  Algerian TV, j'ai vu Bouteflika aux côtés de Benali prononcer une allocution. Je ne me souviens pas de ce qu'il disait tellement le personnage ne m'intéressait pas. Mais je n'en revenais lorsqu'il demander au public de l'applaudir. Puis disant quelque chose de c  plus insensé encore, il s'arrête et demande.... des youyous !!!! Jamais, au grand jamais, mais alors à aucun moment, je n'avais imaginé qu'un être humain puisse s'abaisser à ce niveau. C'est l'abîme ! Le paroxysme de la bassesse ! Cela a dépassé jusqu'au cadre de mon imaginaire! Il n'a pas honte à son âge? En tout cas j'ai eu honte à sa place! J'ai même rougi.

    Ali Foughali. Regardez bien cette photo et ce regard hargneux de Bouteflika qui semble mal à l'aise dans ses petits souliers. Il sait pertinemment que sa place n'est plus là. Il sait pertinemment de le passé va le rattraper et le sort qui l'attend est celui de Ben Ali ou celui de Moubarak. Pour ma part je ne lui souhaite pas le sort qui a été réservé à Mouammar Kadhafi. Le temps est en train de faire son travail doucement et le peuple algérien est quant à lui très patient. G. Moustaki disait à propos de la dictature de Pinochet. "Ils ont la force et nous avons le temps". Rien ne résiste au temps même un Pharaon qui se prenait pour un éternel. Vive l'Algérie libre et démocratique.

    J'invite tous les lecteurs de post à chercher sur Google le mot "enfumade" et vous comprendrez alors pourquoi on doit aimer notre Algérie.

  • no moment

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  • le peuple ne vous oubliera pas,vos noms seront marqués au fer rouge

     

    Le dernier cadeau pour services rendus

    Trois millions de dinars pour chaque député

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    Pour services rendus, une sorte de prime à l’obéissance, les parlementaires s’en iront chacun avec une coquette somme avoisinant les 3 millions de dinars, représentant dix mensualités payées d’avance. 

    Hémicycle Zighout Youcef, haut lieu de l’usurpation électorale. En ce mercredi 4 janvier, les 389  députés de l’Assemblée populaire nationale (APN), dont le «mandat» expire, sans gloire ni panache, en mai prochain, font leur ultime tour de piste. Le dernier acte pour un Parlement croupion, le plus «mal élu» de l’histoire de l’Algérie indépendante, que d’aucuns qualifient de «chambre d’enregistrement» et de congrès de «beni-oui-oui». Comme de coutume, la plénière sonnait creux en ce début de soirée ; la séance n’a été entamée qu’à 16h. Le président de l’APN, Abdelaziz Ziari, est absent, convoqué pour une «réunion au sommet» à Djenan El Mufti.

    Le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, attendu jusqu’en début de soirée, fait un bref speech dans un arabe approximatif (suscitant l’hilarité générale) pour «défendre» son texte, cloue quelques becs et s’en va, serrant quelques mains quémandeuses.
    Quelques heures auparavant, Ali Brahimi, le virevoltant député de Bouira, pestait contre le refus du gouvernement de se présenter devant la Chambre basse. «Encore un signe de mépris», constate l’ancien élu du RCD. Un parti qui, en désespoir de cause, a gelé récemment sa «participation» à l’APN.

    Le mépris envers le Parlement, le gouvernement le tient d’abord de son «premier chef» : dès son retour aux affaires, en 1999, le  président Bouteflika avait affiché sa préférence pour un régime ultraprésidentiel et son aversion pour toute forme de démocratie parlementaire.  De nombreux ministres ont décliné tout bonnement les invitations à «s’expliquer» émanant de l’APN. Ce fut le cas récemment de Djamel Ould Abbès, le ministre de la Santé, fidèle parmi les fidèles du président Bouteflika. Comme nombre de députés de l’opposition parlementaire, Brahimi a vu toutes ses propositions de loi finir aux «oubliettes» de l’hémicycle.

    Le pouvoir (Exécutif) fait cavalier seul, snobe merveilleusement les pensionnaires de la deuxième chambre du Parlement. Légiférer par ordonnance est ainsi devenu le sport favori du régime Bouteflika. Côté APN, 63 textes de loi ont été votés en 5 ans de mandat. De l’autre, une quantité industrielle d’ordonnances présidentielles produites par l’hôte du palais El Mouradia.
    Le recours systématique à la législation par ordonnance présidentielle renseigne sur la nature profondément autoritariste du régime Bouteflika, explique Rachid Tlemçani. Mais là où même le politologue perd son latin, c’est, dit-il, «lorsque  j’entends les députés eux-mêmes supplier le Président de légiférer par ordonnance».

    L’APN, un «machin» à bannir des manuels de sciences politiques ? «Il n’y a aucun bilan à tirer de cette sixième législature», ajoute M. Tlemçani, excédé : «La preuve ? Aucune proposition de loi n’a été introduite par cette assemblée qui a servi de vitrine démocratique, de vulgaire courroie de transmission au service du pouvoir politique.»
    Dans son intervention, Abdelkader Charar, député FLN, interpelle le ministre de l’Intérieur sur les pouvoirs exorbitants que s’arrogent certains walis et leur mépris envers les «élus du peuple» : «Le gouverneur d’Alger, dit-il, refuse même de recevoir les ministres, excepté ses amis.» La veille, mardi, devant une soixantaine de députés errant comme des âmes en peine dans les travées presque désertes de l’APN, le gouvernement a donné lecture, dans l’indifférence quasi générale, de son projet de code de wilaya. Coupé de l’Algérie profonde, le palais ronronne, somnole sur un volcan. Les dizaines de députés présents ont le regard rivé sur les prochaines législatives, l’esprit ailleurs, en proie aux questionnements en rapport à l’existence d’une «vie après le Parlement». «Deux mille douze, chkoun yefouz ?» (qui raflera la mise lors des législatives de 2012 ?), s’interroge en ricanant un député FLN, affalé, comme ses collègues, sur un des divans rouge sang du hall de l’Assemblée.


    «Mal élus» du peuple, «méprisés» par le pouvoir

     

    Pour services rendus, une sorte de prime à l’obéissance, les parlementaires s’en iront chacun avec une coquette somme avoisinant les 3 millions de dinars, représentant dix mensualités payées d’avance. «En attendant la retraite dorée», renchérit un député indépendant. Les parlementaires cumulant deux mandats et dix ans de cotisations auront droit à une retraite complète, soit l’équivalent de plus de 15 fois le SNMG.  Bien qu’imminent, l’adieu à l’hémicycle Zighout Youcef ne semble pas dépiter les «élus du peuple». Certains, ceux de l’Alliance notamment, croient même en leurs chances de faire partie de la prochaine fournée du régime, réélus à la faveur du fumeux «système des quotas» ou grâce à l’insondable loi de la «chekara», expression populaire désignant «l’argent sale» recyclé en politique pour l’achat, notamment, de mandats électifs. Pas de regrets ni d’état d’âme. Beaucoup de députés partiront avec la conviction du devoir accompli.
    Plantureuse députée, épouse d’un entrepreneur aux mille marchés dans une wilaya du Centre, N. B. dit n’avoir qu’un seul regret, celui d’avoir voté la loi criminalisant les harraga. «Autrement, je pars la conscience tranquille. Je n’ai pas changé de ville ni amassé de fortune comme nombre de mes collègues qui ont fait de leur mandat une véritable machine à cash.» La députée ne veut pas être citée de crainte que ses chances de «réélection» ne soient compromises. «Je ferai comme Zorro qui ne dit au revoir que lorsqu’il arrive au sommet de la crête», lance-t-elle en s’éloignant.

    «Mission accomplie», s’écrie de sona côté Miloud Chorfi, président du groupe parlementaire du RND, le parti d’Ahmed Ouyahia, catapulté en 2007 deuxième force politique avec 62 sièges. «Nous attendons la prochaine mission», ajoute, provocateur, le député de Mascara, éminence grise du Premier ministre au sein de l’hémicycle. Chorfi se dit fier d’appartenir à une assemblée parlementaire ayant voté des lois «importantes», dont les textes de la «réforme».
    La session d’automne, la plus chargée de toutes celles qu’a connues l’APN avec 7 textes expédiés en quelques semaines — dont les lois dites de la réforme — arrivera à échéance ce 2 février. Jamais les députés n’avaient autant «travaillé» de leur vie que depuis l’avènement du Printemps arabe.  
    7 décembre 2011. Aucun gouvernement de l’Algérie indépendante n’avait osé jusque-là infliger pareille humiliation aux Algériens : Mourad Medelci, auditionné à l’Assemblée nationale française, une première dans les annales du Parlement algérien. Hémicycle Zighout Youcef ou palais Bourbon, le ministre algérien des Affaires étrangères a vite fait son choix.


    Zighout Youcef ou Palais Bourbon : le choix de Medelci


    «A l’APN, nous étions partagés dans l’appréciation de ce geste, se rappelle le député de Tlemcen, Mohamed Benhamou. Mais nous disions que ce n’était pas dans nos mœurs politiques. Le président Bouteflika lui-même n’a jamais daigné descendre au Parlement.» La coupe de l’humiliation est bue jusqu’à la lie. Aucune protestation des députés à l’APN.
    La sixième législature ? «C’est incontestablement la pire de toutes», réplique l’ancien n°2 du RCD et député de Béjaïa, Djamel Fardjellah. Avec ses deux mandats de député (1997-2002 et 2007-2012), Fardjallah ne compte plus le nombre de fois où l’APN a été humiliée par le pouvoir et ses députés, donnés en pâture à l’opinion. Gavé de privilèges, rabaissé par un pouvoir exécutif omnipotent, le Parlement a servi d’alibi démocratique au régime, de pouponnière à sa clientèle. Mensualités mirobolantes (de 270 000 DA pour le député de base à 600 000 DA pour le président de l’APN), indemnités diverses (restauration, hébergement, téléphone, billets d’avion, crédits bonifiés allant jusqu’à 30 millions de dinars, etc.) l’APN a englouti en cinq ans plus de 2300 milliards de centimes, à raison de 450 milliards par an. Pour maître Benhamou, «l’APN a plus réglé les problèmes de ses pensionnaires députés que ceux des Algériens».

    «Je n’ai jamais vu de Parlement aussi soumis, avec un niveau aussi médiocre», confie un cadre haut placé à l’administration de l’APN. De cette Assemblée, il parle avec dégoût : «Je ne veux pas jeter l’anathème sur tous les députés, mais la majorité ne fait montre d’aucune forme de conscience, indifférents aux enjeux de la nation.» L’assemblée de 1997, pourtant issue de la fraude massive, a plus de mérite à ses yeux : «A l’époque, nous n’avions pas atteint un tel degré de dégénérescence, nous n’avions pas une composante aussi prédatrice, copie conforme des milieux politico-maffieux. Aujourd’hui, nous sommes bien en présence d’une faune d’affairistes, accros aux privilèges, avec des réflexes de parvenus et de prédateurs. J’ai failli, plus d’une fois, m’étouffer de honte devant la conduite et l’insuffisance intellectuelle de nos députés, alors qu’on était reçus en délégation par des Parlements étrangers.» «En cinq ans, conclut-il, l’APN n’a institué qu’une seule commission d’enquête, celle sur la flambée des prix de l’huile et du sucre. Mais de qui se moque le Parlement ?»      

    Les faits d’armes du parlement :

    Charité bien ordonnée commence par soi-même. Un des premiers textes de loi votés par l’APN est celui relatif au statut de député,  en janvier 2008, quelques mois seulement après l’installation de l’Assemblée.  Le texte amendant la loi n°01-01 du 31 janvier 2001 relative aux membres du Parlement a suscité une grosse polémique et a écorné irrémédiablement l’image du député auprès de l’opinion.

    Les députés se sont auto-augmentés dans des proportions plus qu’outrageantes. Pour enfoncer le clou, le président Bouteflika avait même saisi le Conseil  constitutionnel à l’effet de statuer sur la constitutionnalité du statut de député. Trop tard !

    L’APN au service de la «maffia» de la fripe :

    15 juin 2011. Le Parlement lève l’interdiction de l’importation de la friperie, une menace pour la santé publique, pour toute l’industrie nationale du textile et ses 18 000 travailleurs. L’article 27 de la loi de finances complémentaire, proposé par des députés RND, FLN et indépendants, a fait scandale. En novembre 2011, l’article en question fut abrogé.   

    Viol de la constitution :

    Mercredi 12 novembre 2008, le Parlement (APN et Conseil de la nation) est convoqué en congrès par le président Bouteflika pour entériner un certain nombre d’amendements à la Constitution de 1996, notamment l’article 74 qui limitait les mandats présidentiels à deux seulement. Résultat du vote : 500 voix pour, 21 contre et 8 abstentions. Les députés RCD quittèrent la salle en signe de protestation contre le viol de la Constitution.

    Mohand Aziri
  • pourquoi le SNPSP temporise??

    SON CONSEIL NATIONAL DEMEURE OUVERT
    Le SNPSP temporise

    Le conseil national du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) a décidé de convoquer une autre réunion extraordinaire à partir du 15 février afin de poursuivre l’examen des différentes revendications toujours en suspens.
    Réunis ce week end, les praticiens de la santé publique ont eu à débattre de l’amendement du statut particulier et du régime indemnitaire, concluant à la nécessité de temporiser afin de mieux peaufiner des actions qui pourraient être décidées avec d’autres syndicats inscrivant à l’ordre du jour ces mêmes revendications. Les membres du SNPSP ont également longuement débattu des conditions dans lesquelles exercent les praticiens qui font face non seulement à des pénuries récurrentes mais également à une insécurité quasi permanente, notamment dans les services des urgences. A l’ordre du jour également du conseil national, les problèmes rencontrés par des praticiens désireux de s’inscrire au niveau des conseils ordinaux régionaux et auxquels ces mêmes conseils réclament des cotisations antérieures à 1998 alors qu’un accord avait été trouvé pour que le compteur soit remis à zéro à partir de 2006. Le SNPSP espère un règlement de ce problème après la tenue prochaine d’une assemblée nationale du Conseil de l’ordre.
    N. I.

    source:le soir dz

  • La réforme par le pire, le moins pire ou les moins mauvais des plus pourris !


    ou les moins mauvais des plus pourris !
    Par Hakim Laâlam  
    Email : laalamh@yahoo.fr Contrairement à ce que colportent certaines rumeurs malveillantes, le
    FFS n’ira pas aux législatives.

    Il y courra. Ce qui est différent !

    Encore une fois, nous nous retrouvons à devoir choisir entre le choléra et la peste. Les islamistes à l’APN, est-ce que ce sera moins bien, plus mieux, beaucoup meilleur ou pas du tout gosto par rapport à maintenant ? Maintenant, les islamistes, je le précise, ils y sont déjà à l’Assemblée. Mais ce n’est pas pareil ! Après, ils seront plus nombreux. Beaucoup plus nombreux et plus visibles. Ce qui ne veut pas dire qu’aujourd’hui, ils sont très moins nombreux. Non ! C’est juste qu’ils ne sont pas toujours apparents, affichés, avec une grosse enseigne accrochée à la poitrine. Mais ils sont là, juste déguisés en «pas islamistes temporaires ». Alors que demain, dans l’APN qui sortira des législatives de mai 2012, ils pourront enlever le déguisement. Ce qui devrait rendre intéressante la cérémonie d’investiture de la future Assemblée. Un gros moment d’effeuillage ! D’ores et déjà, je postule à couvrir cet événement unique. Les islamistes algériens, adeptes de l’effeuillage ? Va savoir ! Troublant, tout de même ! Il a suffi juste d’une fille en short en plein Alger pour qu’une meute de lyncheurs se mette en tête de la trucider. Et là, plus d’une centaine de gugusses vont tomber en public le costume pour endosser le kamis, se faire filmer à la télé, à une heure de grande audience, et personne ne pensera à venir les lyncher. Troublant, je le répète. Alors, qui est la plus mieux ? Cette assemblée d’absentéistes, leveurs synchronisés de bras ? Ou celle à venir, celle des stripteaseurs à poils et à vapeurs ? Parce qu’il est là, le choix, le seul possible en mai de l’an de disgrâce 2012. La réforme par le pire, le moins pire ou les moins mauvais des plus pourris. Quoique… On peut aussi décider que l’effeuillage islamiste, ce n’est pas trop notre truc. Qu’on est comme tout être humain un brin pervers, mais pas au point de goûter ce genre de shows. Bien, pas bien, meilleur ou moins pire, on peut tout seul, ou en groupes, décider le matin qu’on n’ira pas donner son quitus à ce spectacle. Parce qu’un samedi du mois de mai, il fait déjà beau, très beau, beaucoup beau. On peut donc le plus naturellement du monde décréter cette journée celle du premier bain de l’année dans la Méditerranée, mer non encore totalement gérée par la Chariâ. On peut aussi déchirer sa carte d’électeur en mille morceaux et la jeter justement à la mer, en se disant que requin pour requin, autant donner sa voix, même déchirée, en lambeaux à un vrai squale, pas à un requin de terre ferme. Si l’on habite loin de la mer, à Laghouat, par exemple, on peut aussi faire de la résistance sous sa couverture. Refuser de quitter son lit toute la journée du vote pour la future Assemblée. Les walis ont, certes, d’énormes pouvoirs, beaucoup de pouvoirs, très beaucoup, mais tout de même pas celui de venir vous faire sortir de sous votre couette pour vous emmener de force voter pour une APN islamiste. N’est-ce pas ? J’ai dit «n’est-ce pas ?» Bizarre ! Personne ne me répond. Seraient-ils tous allés à la mer ? Nous ne sommes pourtant qu’en janvier. C’est donc qu’ils font la queue pour la séance d’effeuillage. Dégoûtant ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.