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LES PRATICIENS DE SANTE', DONNEZ VOTRE AVIS. - Page 45

  • Disparition forcée du citoyen Zoubir Kaf, 70 ans à Laghouat depuis…..le 17 juillet 2011.

     

     

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     Al Karama.org23 août 2012M. Zoubir Kaf, âgé de 70 ans et père de 4 enfants, est sorti du domicile familial à Laghouat, le 17 juillet 2011 à six heures trente du matin et n’a plus donné signe de vie depuis.

    Dans le courant de la même journée, plusieurs de ses amis avec lesquels il avait rendez- vous ce jour là, ont cherché à le joindre au domicile familial, précisant à son épouse qu’il n’était pas venu à leur rendez-vous. Dès le lendemain 18 juillet, ne le voyant pas revenir son épouse a entamé des recherches au niveau du commissariat de police local ainsi qu’auprès de la brigade de la gendarmerie du quartier de Benaceur-Benchohra (Laghouat).

     

    Quelques jours après la disparition, celle-ci a reçu la visite d’un militaire qui l’a informée que son époux était détenu dans les locaux de la caserne de la Direction de la Sécurité et du Renseignement (DRS) et qu’il avait subi des mauvais traitements. Cette personne lui a également demandé de ne pas révéler son identité en raison des risques de représailles qu’elle encourait en lui révélant cette information.

    Après plusieurs mois de démarches, l’épouse de la victime s’est rendue auprès du Procureur de la République du Tribunal de Laghouat pour déposer plainte pour disparition et informer le magistrat qu’en dépit de ses nombreuses démarches il semblait que les services de sécurité n’avaient effectué aucune recherche sérieuse pour retrouver son mari.

    Ce dernier lui a alors déclaré qu’elle n’avait pas à s’inquiéter et que son mari était toujours vivant, semblant connaitre avec précision sa situation. C’est la raison pour laquelle l’épouse de la victime a cessé ses démarches espérant une libération de son mari, ou pour le moins, qu’il soit présenté devant un juge si des faits répréhensibles lui étaient imputés.

    A la fin du mois de juillet 2012, Mme Kaf a de nouveau reçu la visite d’un militaire affirmant travailler à la caserne d’Ouargla et agir  à titre humanitaire  pour l’informer que son époux se trouvait toujours détenu au secret dans les locaux  de la caserne locale du DRS.

    Alkarama se joint aux vives inquiétudes exprimées par Mme Kaf pour la vie de son époux, âgé de 70 ans et détenu au secret depuis plus d’une année dans les locaux du DRS dans le quartier de Tazegrart, à Ouargla.

    Il est à rappeler que les services locaux du DRS  avaient arrêté la même année M. Boukhalfa un citoyen d’Ouargla pour tenter de le racketter après l’avoir sauvagement torturé dans cette même caserne.

    Notre organisation a saisi, aujourd’hui, le Groupe de travail sur les disparitions forcées des Nations Unies d’une action urgente lui demandant d’intervenir sans délai auprès des autorités algériennes pour leur enjoindre de faire libérer M. Zoubir Kaf et de garantir son intégrité physique.

  • La Algerie:faillite de la houkouma coûtera cher aux algériens : un pays à l’abandon

     

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    El Watan le 24.08.12

    Pas de réunion des ministres, ni d’audition présidentielle. Nos dirigeants sont aux abonnés absents. Si l’on en croit l’ENTV, «Djazaïr el injazat» n’a rien à craindre. Alors que la rentrée parlementaire approche, les députés n’ont pas de textes sur lesquels se pencher. Pendant ce temps, le pays continue de s’enfoncer.

    Le Conseil des ministres ne se réunit plus en Algérie. Réalité que tout le monde connaît mais qui ne suscite aucune réaction ni de l’opposition ni des «milieux» éclairés d’Alger ou d’ailleurs. Fatalité ? Non Indifférence ? Possible. Le président Abdelaziz Bouteflika, qui termine dans une année et demie son troisième mandat, ne voit visiblement plus «l’utilité» de réunir les ministres pour étudier les projets de loi et prendre des décisions qui impliquent tous les Algériens. Sans la réunion de ce conseil, aucune loi ne peut atterrir sur le bureau de l’APN. Et, indirectement, le conseil du gouvernement, déjà largement limité dans ses prérogatives, est ligoté. Ses réunions, qui ne sont pas annoncées officiellement, ressemblent presque à une forme protocolaire, une tentative de meubler le vide.

    Durant le mois de Ramadhan, Bouteflika a disparu, parti en Suisse, paraît-il. Il en est de même pour Ahmed Ouyahia, «son» Premier ministre. Une dizaine de ministres n’ont pas donné signe de vie, eux non plus. Le ministre de la Solidarité nationale, Saïd Barkat, par exemple, a abandonné son poste le mois où théoriquement il devait le plus travailler. Idem pour le ministre du Commerce, Mustapha Benbada. Tout ce que ce ministre a «raconté» sur la régulation du marché s’est avéré faux, complètement faux. Le résultat de cette faillite généralisée de la gouvernance était clair : un pays livré à lui-même.

    Des coupures d’électricité partout, un patrimoine forestier détruit à large échelle, une anarchie totale sur le circuit commercial, violence et agressions multiples dans les villes, pénurie de médicaments, désorganisation dans les hôpitaux, forte inflation… Tout cela coûte cher, très cher à l’Algérie. Le fisc ne pourra jamais rattraper la perte d’argent du marché informel. Et il faudra deux à trois siècles pour remplacer les milliers d’arbres fruitiers (154 000 arbres ont été détruits par le feu depuis le début de l’été) perdus dans les incendies provoqués et programmés par des mains criminelles.

    Sanctions

    Un chef d’Etat préoccupé par la défense des intérêts du pays qu’il gère aurait demandé à la justice d’ouvrir une enquête sur les pyromanes téléguidés qui brûlent les forêts et les maquis. Un chef d’Etat qui gère réellement les affaires du pays aurait pris des sanctions après les coupures d’électricité qui «pourrissent» la vie des Algériens. Un chef d’Etat qui n’est pas «un trois quart» de président se serait intéressé à «la mafia» qui tire les ficelles au marché parallèle et qui profite de la pénurie voulue des produits pharmaceutiques.

    Tout cela ne semble pas attitrer l’attention de Abdelaziz Bouteflika au point de susciter plusieurs interrogations dont celle-ci : le locataire du palais d’El Mouradia est-il capable de suivre ce qui se passe en Algérie ? Sinon, comment expliquer qu’aucune mesure ne soit prise pour rassurer les Algériens sur l’existence d’un président de la République qui décide et qui contrôle l’action des institutions ? L’efficacité avec laquelle le président égyptien Mohamed Morsi a entamé son mandat en tant que chef d’Etat élu a brusquement ouvert les yeux sur la dure réalité algérienne : quelque chose ne va pas dans le pays ! Mais quoi au juste ?

    La fragile santé de Bouteflika qui l’oblige à s’éloigner durablement de la scène nationale ? De graves différends entre la hiérarchie militaire et la présidence de la République ? L’absence de perspective ou de «plan B» après la fin du troisième mandat de Bouteflika en 2014 ? Les Algériens ont bien l’impression que le chef de l’Etat a abandonné le pays. En d’autres termes, cela porte un nom : vacance du pouvoir. C’est presque inévitable.

    Vacance

    En faisant éteindre son «signal» du radar, Ahmed Ouyahia a renforcé ce sentiment. Il a fallu attendre la veille du 27e jour du Ramadhan, proclamée «nuit du destin» en Algérie, pour que Bouteflika réapparaisse sur les écrans. L’image ? Un homme fatigué assis dans une mosquée. La religiosité tactique dans toute sa splendeur. Trois jours plus tard, Bouteflika, pour une fois vêtu de blanc, réapparaît une deuxième fois assis, tout aussi fatigué, assis dans la même mosquée. C’est le jour de l’Aïd El Fitr. Ce jour-là, il fallait bien écouter le prêche politique de l’imam officiel. «Ce qui se passe dans le monde arabe est le résultat d’un complot de l’Occident. Son objectif est déstabiliser la ouma islamique et créer la fitna (…).

    N’écoutez pas ceux qui vous parlent de conflit de générations. Ce conflit n’existe pas. C’est une invention de l’Occident», a-t-il lancé. A ce moment-là, Bouteflika admirait le tapis de la mosquée. Ouyahia, à quelques mètres de là, en faisait de même. C’est pourtant ce même Ouyahia, alors ministre de la Justice, qui avait introduit en 2001 des amendements au code pénal interdisant… l’utilisation de la mosquée à des fins politiques. Durant le Ramadhan, Bouteflika n’a pas «auditionné» les ministres. L’opinion publique n’a eu droit à aucune explication à ce brusque changement dans «la façon» de faire du locataire du palais d’El Mouradia. Depuis son arrivée au pouvoir en 1999 à l’appel des généraux, Bouteflika s’est habitué à la pratique, héritée du parti unique, de n’écouter de ses collaborateurs que tout ce «qui va bien».

    Aveuglement

    Les bilans présentés par les ministres durant «les auditions» ramadhanesques des années précédentes étaient tous, sans exception aucune, positifs. L’ENTV, qui a oublié qu’un vent souffle toujours sur le monde arabe arrachant les dictatures l’une après l’autre, a repris sa mauvaise habitude d’ignorer tout ce qui préoccupe les Algériens et présenter «une image» faussement parfaite de l’Algérie, «Djazaïr el injazat» (l’Algérie des réalisations). Ce n’est là qu’un petit exemple de l’aveuglement ambiant. Trois mois et demi après les législatives, les ministres «élus» députés n’ont toujours pas été remplacés. Six secteurs importants sont livrés aux quatre vents. Mais il ne se passe rien ? On fait comme si cela était normal, naturel, dans l’ordre des choses. Alors, l’Algérie terre des miracles ? Il y a tout lieu de le croire. Les partis sont devenus complices par leur silence. La chaleur de l’été a-t-elle «assommé» tout le monde ?

    Début septembre, la saison parlementaire sera ouverte. Mais de quoi débattront les députés ? A peine «désignés» représentants du peuple, ils se sont offerts, eux aussi, trois mois de vacances pleins et entiers. Un Parlement réel aurait imposé une session extraordinaire pour se prononcer sur les dossiers importants, obliger le gouvernement à rendre des comptes. La nouvelle APN, mal élue comme celle qui l’a précédée, attendra que le gouvernement lui envoie des lois pour les adopter à défaut de les examiner ou de les rejeter. Il n’y a pratiquement aucune chance que les nouveaux députés décident d’engager une commission d’enquête sur les feux de forêt ou sur les coupures électriques.

    A moins d’un sursaut d’orgueil. Sans contre-pouvoirs, sans projet politique clair, sans perspectives et sans vision économique, le pays se dirige droit dans le mur. La fragilité interne va compliquer toute entreprise stratégique de prévention de la principale menace extérieure : la situation d’instabilité au Sahel. L’explosion sociale n’est pas loin aussi en raison de la situation actuelle de flottement. Que l’imam officiel de l’Aïd l’accepte ou pas : la politique de la fuite en avant ne peut plus durer. «Complot» ou pas !

    Fayçal Métaoui
  • Arrête ton char Bernard !


    Par Maâmar Farah
    Dans une tribune publiée par le Monde, M. Bernard-Henri Levy revient encore à la charge et demande des «avions pour Alep». Il faut protéger les civils, dit-il. Vite, il faut faire vite ! Est-il à ce point magnanime ?
    Non ! Il faut faire vite parce qu’il y a urgence à installer un régime allié qui facilitera la tâche d’Israël lorsqu’elle lancera — c’est pour bientôt — une attaque contre les sites nucléaires iraniens. Vite, il faut faire vite : voilà pourquoi le philosophe guerrier s’excite tant. La protection des civils ? Arrête ton char Bernard ! En Libye, où tu t’exhibais comme les conquérants de jadis, les civils ne sont pas mieux protégés aujourd’hui. Pis, ce sont tous les civils du Sahel qui vivent dans la terreur imposée par les nouveaux monstres du désert ! Alors, comme nous ne sommes pas aux ordres de tes patrons de l’internationale sioniste, notre cri sera : «Des avions pour Gao !»
    maamarfarah20@yahoo.fr
    P. S. : suite à un billet semblable, des lecteurs m’ont signalé que la situation est tout à fait normale en Libye et qu’il n’y avait pas de quoi s’alarmer. Je conseille à ces amis d’écrire en urgence au staff des Verts pour lui dire d’aller jouer à Tripoli. Mais avant, il faut convaincre les Libyens eux-mêmes, qui ont demandé à jouer à Casa !

  • «Bouteflika est seul responsable du blocage»

    Me MOKRANE AÏT-LARBI AU SOIR D’ALGÉRIE :

    La situation politique en Algérie connaît un blocage des plus critiques. Gouvernement en fin de mission mais toujours en place, des réformes qui n’ont servi qu’à noyer la scène politique et semer la confusion. Des ministères dans un état de vacance, un projet de Constitution dans les limbes, des partis politiques en proie à des dissensions, une inflation croissante et pour finir la grogne populaire qui n’augure rien de bon.
    Tous les ingrédients d’une crise profonde qui convoque un changement immédiat du système sont réunis. Dans cet entretien express, Me Mokrane Aït-Larbi est sans équivoque : le président de la République qui concentre les pleins pouvoirs entre les mains est seul responsable de ce blocage.

    Le Soir d’Algérie : L’Algérie est dans une situation de statu quo dans tous les domaines, exacerbée par des colères populaires durant le mois de Ramadan. Comment l’expliquezvous ?
    Me Mokrane Aït-Larbi : Cette situation de blocage est due au fait que le président Bouteflika n’arrive même pas à constituer un gouvernement suite à la débâcle électorale. Je crois qu’il ne s’attendait pas à cela, pensant peut-être que son discours à la veille des élections législatives allait emballer et mobiliser le peuple. Mais ce dernier n’a pas répondu favorablement à son appel. Résultat, l’actuelle assemblée est dans l’impasse. C’est le statu quo depuis des mois et rien ne présage que cette situation va trouver une issue dans les prochains jours. Toujours est-il que le président Bouteflika est seul responsable de ce blocage compte tenu du fait que tous les pouvoirs sont concentrés entre ses mains. Mais force est de constater qu’il ne fait rien pour débloquer la situation et même les manifestations des populations et leur colère contre les institutions ne semblent pas l’intéresser, ni le préoccuper.

    On a annoncé que l’une des plus importantes lois, en l’occurrence celle des hydrocarbures, qui a connu des péripéties du temps de l’ancien ministre de l’Energie et des Mines est actuellement sur la table du Premier ministère. L’hypothèse du départ du gouvernement étant évoquée, quelle lecture faites-vous de cet état de fait ?
    Je pense que c’est de la poudre aux yeux pour faire croire que ce gouvernement est au travail. Il n’y a plus de gouvernement. y a juste un président et des secrétaires. C’est lui qui décide. Aucun ministre ne décide, ni ne peut émettre un avis, y compris le premier concerné par la loi sur les hydrocarbures. Le sort de cette loi est inconnu. Il faut attendre la formation d’un nouveau gouvernement pour voir un peu plus clair, mais encore une fois personne n’est dans le secret. On ne sait pas quand et qui va être dans ce gouvernement. Si le président ne veut pas pratiquer la fuite en avant, il a intérêt à dissoudre ce gouvernement et en former un autre. Cependant, il est devant un dilemme. L’actuelle assemblée n’est pas légitime et personne ne lui accorde du crédit. Je ne vois pas comment un gouvernement puisse tirer sa légitimité lorsque l’assemblée n’est , elle-même, pas légitime.

    Des problèmes d’électricité, d’eau, d’ordures ont émaillé tout le mois de Ramadan. A y voir de plus près, ce sont des problèmes de gestion courante des affaires qui ont surgi de manière alarmante, provoquant des manifestations populaires un peu partout dans le pays, donnant l’impression qu’il n’y a aucun interlocuteur en face. Quelle est votre analyse ?
    Les responsables ne sont pas élus par le peuple, donc ils n’éprouvent pas le besoin de lui rendre des comptes et encore moins être à son écoute, d’où cette situation d’absence de dialogue. Ces responsables, qu’ils soient locaux ou nationaux ne rendent des comptes qu’à ceux qui les ont placés aux postes qu’ils dirigent. Au sommet de l’Etat depuis des d’années, ces problèmes qui surgissent actuellement liés à l’eau, l’électricité, ordures etc., n’ont été considérés que comme des détails anodins. Sur le plan sécuritaire, ce qui touche au terrorisme est relativement maîtrisé mais le banditisme et l’insécurité sont patents. La vérité, c’est que nous n’avons pas eu de gouvernement depuis 1999 capable de régler ces problèmes ou des ministres se réunissant en Conseil des ministres pour débattre de leur gestion et proposer des solutions, mais c’est le laisser-aller. Ce qui revient à dire qu’ils ont d’autres préoccupations.

    Il y a une espèce de déconfiture et de décomposition de la scène politique. Les partis politiques classiques sont en butte à des crises internes et à des dissensions alors que d’autres partis ont vu le jour, comment expliquer cet état ?
    On est actuellement à 45 partis politiques à qui on a accordé un agrément à un mois des élections législatives et on en a accordé, il y a quelques jours, à certains et on va encore en agréer d’autres. On va se retrouver avec une soixantaine de partis qu’on va voir uniquement à l’occasion de rendez-vous électoraux. Il n’y a pas de véritable vie politique qui suppose projets, débats d’idées, mobilisation etc. C’est la conséquence directe des réformes lesquelles, au final, n’ont pas abouti à une décantation saine mais au contraire elles ont semé plus de confusion. Je constate que pendant dix à douze ans, le gouvernement a refusé d’agréer des partis et voilà qu’on a droit à un véritable déluge de formations politiques en un temps record. Le pouvoir vise l’affaiblissement de l’action politique, ni plus ni moins.

    Les droits de l’homme sont en recul en Algérie. On l’a vu avec les marches qui sont toujours interdites, les militants des droits de l’homme qui sont inquiétés et malmenés, les journalistes qui sont harcelés, les syndicalistes qui sont sanctionnés, en dépit de la levée de l’état d’urgence censée rétablir les citoyens dans l’exercice de leurs droits et de leur liberté. Pourquoi ce recul ?
    A propos des marches, il n’existe aucune loi les interdisant, c’est une instruction Premier ministre qui l’a instaurée et qui est curieusement toujours en cours. La loi permet tout simplement une procédure, en cas d’atteinte à l’ordre public. Le wali peut prendre un arrêté d’interdiction, c’est du cas par cas. Toujours est-il qu’on ne peut parler droits que dans un état de droit où la loi est respectée et appliquée mais les pouvoirs publics travaillent en dehors des textes. Ils font ce qu’ils veulent. Il faut ajouter à cela le fait que la justice n’est pas indépendante et devant cet écueil taille, le syndicaliste, le journaliste, le militant et le citoyen en général n’a aucun moyen de recours. La seule issue et alternative possible reste le changement du système. Il faut donner la parole au peuple. Il faut lancer un débat, écouter les Algériens. Abolir une loi et en promulguer une autre, changer un ministre et le remplacer par un autre ne mènent à rien, on ne fera que tourner en rond.

    Un flou entoure le projet de révision de la Constitution et jusqu’à l’heure actuelle, c’est le black-out. Qu’en pensez-vous ?
    Il n’y a aucune surprise, le président Bouteflika, dans son discours du 15 avril 2011, a parlé de la création d’une commission pour un projet de texte de Constitution. dit dans le même discours qu’il aura la décision finale. Et personne n’a émis la moindre contestation, ni même les partis politiques. Et jusqu’à présent, il n’ya pas eu de commission. Il n’y a eu ni débat ni concertation. C’est le vide mais je dirais qu’apparemment cette situation arrange tout le monde : pouvoirs publics comme partis politiques. L’argent, ce n’est pas ce qui manque et chacun fait ce qu’il veut car le changement veut dire rendre des comptes. Et qui veut vraiment rendre des comptes dans ce pays ?

    F. H.

  • Manifester, oui ! militer, non !

     

    Par : Mustapha Hammouche

    En Algérie, il est moins grave de manifester que de soutenir une manifestation. Par deux fois, le militant des droits de l’Homme et membre du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC), Abdelkader Kherba, a fait les frais de cette règle. Une première fois, en mai dernier, quand il est allé soutenir un rassemblement de greffiers devant le tribunal de Sidi M’hamed, à Alger (ce qui lui a valu une arrestation suivie d’une condamnation à une peine d’un an de prison avec sursis et une amende de 20 000 DA) ; une seconde fois, hier, à Ksar El-Boukhari, alors qu’il filmait une manifestation de citoyens contre les coupures d’eau.
    Manifester pour dénoncer les coupures d’électricité et les coupures d’eau, c’est tolérable ; se rassembler pour exiger des augmentations de salaire l’est aussi. Cela peut aboutir à des réactions positives de la part des autorités. La preuve en est que, depuis quelques jours, il pleut des projets de centrales électriques : Cap Djinet, Béchar, Ghardaïa, Tamanrasset, Illizi. Et ce n’est certainement pas fini. Tant que cela ne coûte que de l’argent, la réponse est à la hauteur de la revendication : importer des céréales, stocker des pommes de terre et subventionner les prix d’autres matières, l’État sait le faire, du moins tant que le prix du baril ne s’éloigne pas trop du prix — étrangement précis — de cent douze dollars.
    La société a le droit d’exprimer toutes ses colères et toutes ses dérives, pourvu que celles-ci ne se fondent pas sur des aspirations de nature politique. Elle peut même régenter de larges territoires arrachés à l’empire de la loi. Des “tribus de quartiers” peuvent alors occuper l’espace public de leur quartier et y faire commerce, y interdire les activités “illicites”, comme la vente d’alcool, y encourager les activités “licites”, comme la taxation privée du stationnement ou la “roqia”, y imposer leur code moral et vestimentaire, et même s’y faire justice. Ces débordements “communautaires”,  mais qui ont fini par se propager partout dans le pays ont, pour le pouvoir, l’avantage — politique — d’être de dimension locale. S’ils menacent l’ordre public, ils ne menacent pas l’ordre politique.
    Ce n’est pas le cas de l’activisme citoyen ou des droits de l’Homme. Celui-ci, voué à la défense de principes, est perçu comme politiquement subversif. Parmi des centaines de manifestants, devant le tribunal d’Alger ou devant le siège de l’entreprise des eaux à Ksar El-Boukhari, les policiers sont instruits d’en arrêter un seul… et il se trouve qu’il s’agit d’un militant syndical et des droits de l’Homme ! Il y a donc manifestant et manifestant, ordre public et ordre public.
    Pendant qu’elle accentue la répression de la revendication pour les droits syndicaux, pour les libertés publiques et pour les droits de l’Homme, cette attitude du pouvoir qui consiste à “comprendre” le casseur, voire le délinquant, et à traquer le militant, encourage les manifestations de doléances et d’humeurs les plus insolites, tout en décourageant les revendications structurées autour des principes de droits et de libertés.
    Le pouvoir préfère gérer une expression populaire anarchique et catégorielle, coûteuse en moyens de répression, mais ne peut souffrir l’expression organisée de revendications de principes, de principes qui le remettraient en cause. Il tolère cette agitation sociale débridée pour mieux dépolitiser la vie publique.

  • Le classement Shanghai rend son verdict : L’université algérienne loin du compte

     

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    El Watan, 21 Aout 2012

    Il est aujourd’hui de tradition de voir l’Algérie dégringoler dans les classements mondiaux. Qu’il s’agisse d’indice de démocratie, de transparence ou de respect des droits de l’homme, la position occupée par l’Algérie est loin d’être honorable.
    Toutefois, si elle arrive à figurer sur certains classements, de celui consacré à l’excellence des universités dans le monde elle est carrément absente. Sur 500 universités dans le monde, l’université algérienne n’est nullement citée. Aujourd’hui, alors qu’il est temps de claironner «les grandes œuvres» des 50 années d’indépendance, il est regrettable de constater une réalité bien plus amère, faite d’échecs et de trains ratés. La régression intolérable dans le niveau des études universitaires est un immense échec imputable à l’absence de volonté politique d’offrir les meilleures chances de réussite à des générations d’Algériens.
    C’est même la plus insoutenable des régressions, celle où l’on prive l’Algérien d’accès à ce qu’il y a de mieux comme formation. En ce cinquantième anniversaire de l’indépendance, à la fois le baccalauréat et les diplômes universitaires algériens ne sont pas reconnus à l’étranger. Alors que l’étudiant algérien pouvait se targuer, il y a 20 ans, d’être armé d’un bon diplôme en sortant de l’université, aujourd’hui, c’est à peine si sa qualification lui ouvre la voie à un petit emploi dans son pays. Au mois d’août de chaque année, le classement académique des universités mondiales, menée par le centre Shanghai-Jiao Tong University, rend son verdict quant au niveau de la recherche et de l’enseignement dans le monde.
    A l’instar de l’année dernière, les université américaines conservent les premières places, notamment celles de Harvard, Stanford, Massachusetts et Californie. L’université britannique Cambridge est cinquième, avant d’autres américaines comme Princeton, Columbia et Chicago. D’autres universités de ces deux Etats et d’autres pays encore arrivent à avoir une place dans ce classement d’excellence, qui se base sur le nombre de distinctions obtenues et de publications à l’actif des facultés examinées.
    Pour l’heure, l’espoir est bien mince de voir l’Algérie arriver à avoir une place dans ce classement de choix tant la politique de l’enseignement universitaire semble être le cadet des soucis des décideurs. Même le ministère de l’Enseignement supérieur ne compte plus de ministre. C’est dire tout l’intérêt accordé à ce secteur, pourtant porteur de tous les espoirs et de toutes les gloires.  N. B.

  • RESPONSABILITES CRIMINELLES

     

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    Des morts, encore et toujours des morts inutiles, cette fois par le feu. En effet des personnes sont  mortes dans l’anonymat et une indifférence totale, alors que les coupures d’électricité –n’ayant rien d’innocent- en sont la cause.

    C’est ainsi qu’un couple de la région de Tizi-ouzou a péri suite à l’explosion d’un groupe électrogène à essence, lorsque la vieille dame, bougie à la main, voulait le faire démarrer. N’était-ce la coupure de trop de l’électricité, ce vieux couple n’aurait pas péri par les flammes. Les uns diront c’est le mektoub, moi je dis que c’est l’obscurité de « l’obscur » et incompréhensible délestage.

    Ce n’est pas tout et la liste macabre est beaucoup plus longue. Une dame du quartier de Birkhadem -Alger- âgée de 72 ans a été enterrée le jour de l’Aïd. Elle aussi est morte suite à un incendie qui s’est déclaré à son domicile au moment où dans le noir, elle a voulu allumer le feu de la cuisinière, une bougie à la main, après que la Sonelgaz ait privée ce quartier en électricité. Délestage nous dira-t-on, et la responsabilité civile de Sonelgaz est ainsi balayée.

    Aujourd’hui une autre dame a quitté ce monde. Elle a rendu l’âme à l’hôpital de Douéra, ou elle fut hospitalisée pour brûlures  du 3éme degré toujours dans le noir de la Sonelgaz. Elle n’est hélas, pas la seule, puisque quatre autres personnes l’ont précédé dans ce même hôpital au courant de la dernière semaine du mois sacré de Ramadhan. Délestage que de crimes sont impunément commis en ton nom.

    La Cellule des droits de l’homme du FCN, en ces douloureuses circonstances, présente aux proches des victimes, ses sincères condoléances, les assure de sa totale compassion, et dénonce le silence, le mépris et l’indifférence qui accompagnent ces pertes humaines.

    Nourredine BELMOUHOUB

    Défenseur des droits de l’homme.

  • Le petit pardon

     

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    Oui, le monde musulman est bien construit. Des trahisons, des dérapages et quelques coups tordus et, entre eux, des fêtes où le pardon est généreusement accordé. Car ce n’est pas un hasard, il y a beaucoup de fêtes habilement disséminées dans le calendrier, comme l’Aïd, pour effacer les errements de chacun avec une accolade et deux ou quatre bisous.

    Ce qui tombe très bien, le Ramadhan a été particulièrement épuisant : 90% de taux d’humidité, 10% de tendresse et une inflation à deux chiffres. Pannes massives d’électricité et d’eau, canicule (non, ce n’est pas Ouyahia) et, bien sûr, le Ramadhan en lui-même, pénible dans sa conception. Enfin, il a bien fallu noter une absence globale de l’Etat à tous les niveaux. Au bas de l’échelle, il s’est endormi dans son frigo armé et, en haut, les auditions présidentielles ont été suspendues.

    En fait, les Algérien(ne)s n’auront vu leur chef que trois fois depuis des mois, et à la télévision. La première pour la visite d’Alain Juppé, la seconde pour la Nuit du destin et la troisième pour la prière de l’Aïd. Si c’était encore le Ramadhan, on aurait pu être agressif et conclure que, finalement, les seules  choses qui intéressent le Président sont la France et la religion. Pas de quoi faire un pays, surtout que dans les nations développées, les dirigeants sont tenus à des points de presse réguliers où ils doivent s’exprimer sur l’actualité.

    Au choix, en ce qui nous concerne, la criminalité, l’arrestation de non-jeûneurs, les dernières importations de blé, les incendies ou les problèmes de base, eau et électricité. Sauf que le Ramadhan est terminé et c’est l’Aïd. Alors, on pardonne. Pour cause de délinquance en hausse, il n’y a pas eu de grâce présidentielle pour cet Aïd et pas de pardon. Mais à la place, une grâce populaire pour le Président et ses ministres, pardonnés. Avant la prochaine fête, qui ne saurait tarder. Pour le 20 août, Journée du moudjahid ?

     

    Chawki Amari
  • islamisme en terre d'islam?

    “Printemps arabe” et opportunisme islamiste

    Par : Mustapha Hammouche

    Ce ne sont pas ceux qui font la révolution qui récoltent les fruits de la victoire. L’histoire des expériences révolutionnaires de décolonisation l’a montré, l’actualité du Printemps arabe est en train de le confirmer.
    Les quatre pays où la révolte a réussi à déposer le dictateur “historique” sombrent dans l’incertitude. La Tunisie espère une Constitution pour février 2013 ; la Libye s’est suffie d’une déclaration constitutionnelle ;  en Égypte, après la suspension de l’Assemblée nationale par l’armée, ce fut au tour de la commission de rédaction de la Constitution d’être suspendue “par la justice” ; le Yémen a confié la rédaction de sa loi fondamentale à des constitutionnalistes français recrutés par… appel d’offres.
    Si ces pays se retrouvent dépourvus de textes fondamentaux, ce n’est pas parce que la tâche serait d’une difficulté technique insurmontable, mais parce que le processus de changement initial est invariablement contrarié dans sa direction.  En même temps que s’expriment les résistances de l’ancien régime (en Égypte où l’armée a tenté de conserver le pouvoir, au Yémen où le fils du président déchu est encore commandant de la garde présidentielle), de nouvelles confrontations naissent du fait de l’ouverture du jeu politique : l’islamisme, largement instillé dans la société par un prosélytisme idéologique sous forme de prêche religieux, transforme les premières élections en plébiscite de l’État théocratique. Si, en Égypte, les salafistes attendent que leur heure repasse, en Tunisie, le gouvernement Ennahda, débordé sur le terrain, réagit par la surenchère liberticide, l’Arabie Saoudite et les émirats du Golfe sont définitivement installés dans la perspective d’une confrontation chiite-sunnite. Ils ne peuvent voir dans ces révolutions qu’une opportunité géostatique face à l’axe Téhéran-Bagdad en formation.
    La cause démocratique est ainsi convertie en opération de redéploiement d’une influence pétro-monarchique à base doctrinale, en parfaite entente avec un Occident qui rêvait d’un contrepoids de taille aux velléités de puissance iranienne. Le seul hégémonisme admissible en Méditerranée et au Proche-Orient est celui d’Israël. Qu’importe si “le printemps — démocratique — arabe” tourne à la foire aux intégrismes ! Les libertés, c’est le but des révoltés, pas celui de leurs parrains opportunistes.
    Les archaïsmes tribalistes et ethniques viennent compliquer ces faisceaux de contradictions qui piègent le lendemain de révolutions. Ils remettent en cause le processus de structuration institutionnelle de la Libye, et jusqu’à la survie unitaire du Yémen à nouveau menacé par les velléités séparatistes du Sud, où “Al-Qaïda dans la Péninsule arabique” n’attend que l’occasion d’un soulèvement pour rééditer le syndrome du nord Mali.
    Soucieux de conforter leur pouvoir plutôt que de construire des États, les dictateurs déchus n’avaient conçu que des institutions qui assuraient leur emprise sur la société. Ils ont ainsi transmis à leurs successeurs des pays sans États.
    Sans tradition d’État, débordés par un islamisme qui naturellement tend à se radicaliser, les “nouveaux” pays tombent une nouvelle situation de non-droit : des régimes répressifs de la presse (en Égypte), de la culture et de la femme (en Tunisie), des minorités (en Libye)… et qui repose une nouvelle fois la question existentielle de la démocratie en terre d’islam.


  • c'est le peuple algerien qui sera touché le plus

    Les entreprises étrangères touchées

    La Banque d’Algérie a dévalué encore une fois la valeur du dinar par rapport aux principales devises.
    L’euro, le dollar et la livre anglaise ont gagné, depuis ce jeudi, deux dinars de plus au change. Bien que les importateurs algériens soient quelque peu agacés par ces pertes de change, leur angoisse est bien moindre par rapport à celle des gestionnaires des entreprises étrangères qui activent en Algérie. En cette période de l’année, toutes les entreprises étrangères ont bouclé l’année fiscale 2011 et s’apprêtent à transférer leurs bénéfices vers leurs pays de domiciliation. Avec la dévaluation du dinar, ces bénéfices ont été touchés de plein fouet.

  • Khaled Nezzar :EUPHEMISME, TARTUFFERIE ET MYSTIFICATION

     

     

     

    Par : Nourredine BELMOUHOUB *.

     

    j’avoue que cela m’a profondément choqué, lorsqu’en voulant rappeler à la mémoire publique sur le plateau ramadhanesque d’En-Nahar TV, non pas pour éclairer les concitoyens, mais pour justifier l’initiative de l’Armée qui en réalité est votre initiative propre en tant que son premier responsable, d’éviter le pire aux Algériens et à les rétablir, autant que possible, dans leurs droits à la sécurité, à la démocratie, à la liberté et à la justice, vous reveniez au-devant de la scène, pour vous montrer offusqué du fait que les internés des camps de la honte dont il m’est fait l’honneur d’être le porte-parole, aient revendiqué des dédommagements.

     

    Ces citoyens illégalement arrêtés, injustement déportés et arbitrairement internés dans les camps de la honte selon vous parce qu’ils représentaient un « imaginaire » danger n’auraient-ils pas dû être  dans les faits, présentés devant des magistrats dument mandatés pour être entendus conformément à la procédure pénale,? En effet vous déclarez que les personnes arrêtées après le coup d’Etat militaire, pour des motifs trompeurs de présomptions d’atteinte et troubles à l’ordre public l’ont été conformément à la loi. Est-ce pour cette raison que Monsieur Ali BENFLIS alors Ministre de  la Justice et Garde des sceaux aurait démissionné ?

     

    Non, un peu de respect pour les victimes que votre « Cabinet noir », a sacrifié dans les zones radioactives. Dites-nous, puisque vous avez reconnu tacitement, tangiblement et publiquement que l’armée, dont vous fûtes la première personne moralement et civilement responsable a assuré la logistique, à savoir le transport (terre, Air), et les lieux de détentions, c’est-à-dire les camps implantés dans le Triangle de la mort Reggane, Oued Namous, In-M’guel. Vous ne pouvez prétendre ignorer que ces lieux ont servi à la France coloniale, avant et après l’indépendance, pour ses expérimentations nucléaires – Reggane (04) et In M’guel (13), et chimiques et bactériologiques à Namous B. Vous avez instrumentalisé la peur comme un levier pour le pouvoir, et pour d’autres considérations non avouées sans plus, pour plaire à qui ? Au peuple dont vous aviez sacrifié ses fils, au nom d’une prétendue insurrection ? Quelle insurrection ?

     

    Livrer des milliers d’algériens, des intellectuels de haut niveau, en majorité des fils de chouhada des enfants de moudjahidines, et des moudjahidines authentiques et non des déserteurs de l’armée française, livrés hors de tout cadre légal et sans aucun état d’âme trente ans après les essais diaboliques, me permet aujourd’hui de conclure qu’il s’agit bien plus d’un cadeau offert aux français, leur permettant de connaitre les effets et les résultats de leurs expérimentations trente années après, et vous avez réussi à leur prouver que leurs objectifs ont été atteints, à voir le nombre d’entre ceux que vous aviez sacrifié, qu’une pathologie radio induite (cancéreuse), à arracher à la vie et à ses proches.

     

    Vous n’avez pas dit un seul mot au sujet de l’indemnisation des repentis (en mission), dont un bon nombre fait partie des évadés – de la plus grande évasion de tous les temps (Tazoult pas loin de Seriana)- mais vous ricanez parce que les victimes des Guatanamo’s algériens veulent être indemnisés pour les crimes d’enlèvement, de déportation, d’éloignement, d’internement, de tortures, et d’assassinats dans les camps, pour avoir inhumainement et ignominieusement été sacrifiés par une bande de psychopathes. Non, je tiens à préciser que tous les Internés des camps de la honte ne veulent pas être pécuniairement indemnisés, nombreux nous voulons JUSTICE, oui nous voulons justice, et j’attends encore et toujours que mon défi soit relevé sur le plateau de télévision qui vous sied le mieux, pour démontrer  à l’opinion publique nationale et internationale que vous êtes moralement et civilement  responsable :

     

    -  d’abus de pouvoir,

     

    -  de la déportation de milliers d’algériens innocents,

     

    -  de la préméditation de notre irradiation collective,

     

    -  de l’injustice dont laquelle sont plongés les internés de vos camps de la honte.

     

    -  d’instrumentalisation de la religion comme un levier pour le pouvoir sans plus

     

    -  d’étouffement de tout espoir d’expression démocratique..

     

    -  d’arrogance publique sur une Chaine de Télévision privée, et ce n’est pas tout.

     

    Vous défendre, c’est votre droit, mais cela ne vous donne pas pour autant le droit de nous agresser, je ne vous le permets pas, et encore moins d’agresser les veuves et les orphelins de nos compagnons des camps de la mort. Je le crie haut et à très fort, cessez votre arrogance, rendez-vous compte qu’en voulant devenir tout pour tous, vous avez fini par n’être plus rien pour personne, excepté de rares «  Médahistes circonstanciels », un banal sujet de discussions de cafés maures des veillées de Ramadhan, ou alors un sujet qui intéresse une certaine O.N.G, spécialisée dans la chasse des despotes.

     

    Faut-il vous rappeler à l’évidence qu’il n’y a qu’une seule vérité, celle confortée par les différents cancers dont nous sommes victimes et, faut-il à l’occasion notamment vous rappeler que beaucoup de choses doivent nourrir la quête de justice, « même si on est général », comme une certaine morale par exemple. Alors et à la limite, qu’on se tait et qu’on sache écouter la voix de la raison après avoir emprunté les sentiers de la déraison.

     

     

    * Porte-parole du Comité de Défense des Internés des Camps du Sud.

  • Kabylie : souriez, tout va bien chez nous !

     

     

    Par Le Matin DZ

     

    Depuis près d’un mois, la Kabylie est en train de vivre un été particulièrement cauchemardesque.

     

    Les nombreuses luttes des Kabyles leur ont appris à se méfier des luttes au sein du pouvoir.

     

    Outre la canicule et les nombreux foyers d’incendie qui détruisent encore des milliers d’hectares de végétation dans la vallée du Djurdjura et en Kabylie maritime, s’ajoute désormais au calvaire des populations locales une série de supplices et de contraintes allant de la recrudescence des violences terroristes aux coupures fréquentes d’électricité en passant par des pénuries organisées, touchant exclusivement les produits de large consommation. Comme un malheur n'arrive jamais seul, l’eau, elle aussi, a cessé de couler par enchantement dans nos robinets depuis plusieurs jours, alors que les défaillances programmées d’Algérie Telecom continuent de priver cette région de l'accès à Internet.

     

    Rien qu’au cours de ces deux dernières semaines, on a recensé plusieurs faux barrages, accompagnés d’incursions et autres attentats ciblant les forces de l’ordre, sans parler de toute la panoplie quotidienne d’incivilités et d’actes de délinquance qui choquent l’entendement. Devant une telle situation, un observateur étranger peut conclure aisément et en toute légitimité à un pacte visant a séparer la Kabylie du reste du pays. Sauf que durant ces nuits ramadanesques qui bruissent de violences et de rumeurs angoissantes sur une prétendue guerre de clans au sommet de l’Etat, la Kabylie montre un visage serein et ferme.

     

    En dépit de toutes les contraintes et des conditions météorologiques extrêmes qui le plongent dans l’obscurité depuis le début du mois sacré de ramadan, le Djurdjura n’a rien perdu de sa lucidité politique. Les militants de villages ne manquent pas de se payer le luxe de tourner en dérision la propagande du pouvoir qui fait tout pour se donner des apparences d’un régime démocratique soucieux du respect des droits de l’homme et des attente légitimes du peuple. De même, l’opposition qui ne demande qu’à être associée aux décisions du pouvoir et la presse complice qui tente depuis des lustres de s’abîmer dans des réflexions qui incitent l’opinion publique nationale et internationale à interpréter de façon oblitérée le cours de l’actualité en Algérie, ne sont pas épargnés.

     

    A peine l’ardeur des passions soulevée par la querelle "des secrétaires jalouses", sobriquet donné aux cadres dissidents et aux membres de la direction actuelle du FFS, s’est-elle estompée que déjà les militants de villages se moquent de fort belle manière de l’affaire Nezzar dont on dit qu’elle est d’inspiration présidentielle. Pour les Kabyles, les requins ne s’entredévorent jamais entre eux. Dans cette affaire, ils voient plutôt une autre manipulation hautement scientifique dont seul le régime d’Alger a le secret. Une manipulation qu, selon nos interlocuteurs, n’a d’autre objectif que celui de faire oublier ou retarder la perspective du changement. "Où est la différence entre Nezzar, Bouteflika et les autres hauts dignitaires du régime ?", interrogent-ils en guise d’arguments à leurs thèses. Et d’ajouter en chœur : "Ils appartiennent tous à la même graine, au même pouvoir qui est là depuis plus d’un demi-siècle."

     

    C’est le feuilleton de l’été, commentent pour leur part deux journalistes qui travaillent pour le compte du Quotidien d’Oran et El Watan. "Une comédie qui pue le mensonge et la manipulation, très mal interprétée de surcroît", expliquent-ils encore.

     

    Le tapage médiatique soulevé par l’affaire Nezzar, les coupures d’électricité, la pénurie des produits de large consommation, les incendies, les violences terroristes, la délinquance industrialisée et la défection programmée du réseau Internet qui dure maintenant depuis un mois, n’ont pas raison de la lucidité et de la sagesse des militants de villages. Ces derniers pensent qu’un changement radical et pacifique est possible, pour peu que les volontés et les compétences s’unissent autour d’un seul et même mot d’ordre.

     

    Où que vous alliez ces jours-ci au Djurdjura, vous n’entendrez qu’une seule espérance, celle du changement, et un seul son de cloche : l’Algérie est devenue un endroit imprévisible et incertain, et les prédateurs qui l’entourent ont de multiples apparences. C’est ce qui explique en partie la réticence et la prudence (qui ne sont pas des signes de soumission et de résignation) des militants de villages d’engager l’ultime bras de fer avec le régime gérontocratique au moment où les rafales du changement soufflent de plus en plus fort sur le pays, en dévoilent la stupidité d’un système archaïque arrivé à terme.

     

    Saïd Radjef

  • L’Algérie ou l'impossible transition politique

     

    Par Le Matin DZ |

    Le chapitre des législatives semble clos sans qu’il donne lieu ne serait-ce qu’à un début de changement.

    Sans changement, Daho Ould Kablia invite les Algériens à la prochaine élections

    Le gouvernement provisoire de sa majesté le Président de la République s’attèle d'ors et déjà à préparer des élections de renouvellement des institutions locales. Les partis politiques qui avaient crié à la fraude électorale y prendront part bien que les conditions légales de leurs organisations soient les mêmes que celles qui ont présidé aux législatives. Avec ceci de particulier, le seuil éliminatoire est revu à la hausse de deux points supplémentaires.  

    Si les mêmes causes conduisent inéluctablement aux mêmes effets ; les mêmes conditions ne conduiraient-elles pas aux mêmes résultats ?

    Depuis octobre 1988, les Algériennes et les Algériens ont participé à 14 élections dont 5 présidentielles, 5 législatives dont une avortée et 4 élections locales sans compter les consultations référendaires et le vote des lois fondamentales.

    Pendant ce temps, nous aurons tout connu : Annulation des élections, dissolution des Assemblées locales, assassinat de Mohamed Boudiaf, mort de centaines d’Algériennes et d’Algériens, destruction du tissu industriel du fait de la politique de réajustement structurel imposé par le Fonds monétaire international et des actes terroristes qui avaient visé toutes ces unités publiques qui employaient des centaines de milliers de travailleurs.

    Sur le plan international, l’Europe de l’Est a vu le Mur de la honte s'effondrer sous la pression de l’élan démocratique des Allemands, les dictatures les plus sanguinaires et les plus policées s’écrouler jusqu’à même l’empire soviétique qui leur avait donné naissance. Le Moyen-Orient a connu deux guerres qui ont fini par l’occupation de l’Irak, la destitution et le jugement de Saddam, la fin de la guerre civile au Liban suites aux accords de Taif, l’émergence de l’Iran, la chute de Najibullah en Afghanistan, la chute des Talibans qui l’avaient chassé, la défaite d’Israël au Sud Liban, la partition du Soudan, la chute de Ben Ali, de Moubarak, de Kadhafi …

    Notre régime récalcitrant a prouvé au monde qu’il a une capacité de régénérescence que lui envient toutes les dictatures du monde. La rente des hydrocarbures aidant, il a réussi à s’offrir une paix sociale en dépit des grèves et protestations endémiques.

    Depuis les législatives de mai dernier, le pays plane sans pilote au milieu des turbulences que connaît le monde depuis les tempêtes qui ont tout balayé devant elles. 

    Qu'importe ! Les citoyens participeront aux élections locales, les partis politiques également, dans le même cadre législatif et réglementaire et sous le contrôle de la même Administration et avec les mêmes pratiques. Nous reconduirons le système pour une autre mandature et nous continuerons à crier à la fraude, à la corruption et à la mauvaise gouvernance.

    Abdelaziz Djeffal

  • Sonelgaz, une gestion scandaleuse qui aura trop duré !

    preuve a appui

     


    Par Le Matin DZ |

     

    Que de scandales et l'équipe dirigeante est maintenue ! Pourtant, Saadane, malgré ses prouesses sportives et ses performances, il a été limogé.

     

    Nourredine Bouterfa, PDG de la Sonelgaz.

     

    En Algérie, le sport semble plus intéressant que l'économie de tout le pays, plus important que la paix et la cohésion sociales. Des régions tout entières dans le noir, Alger même a sombré dans le noir pendant des dizaines d'heures en pleine chaleur et en plein ramadan, des émeutes provoquées par les coupures quasi permanentes du courant électrique, etc, mais aucune décision n'est prise pour changer l'équipe dirigeante.

     

    Depuis plus d'une année, les responsables du secteur de l'électricité n'ont cessé de nous promettre un été pas comme les autres. Un été sans coupures de courant. Il y a à peine deux mois, le premier responsable de Sonelgaz nous affirmait sans la moindre modération que les capacités installées sont tellement importantes que l’on ne connaîtrait pas de coupures. Et pourtant ...

     

    Les uns nous expliquent ces coupures par le manque de production et l'augmentation de la consommation du fait de l'acquisition criminalisée des climatiseurs par les Algériens, les autres par la poussière, l'humidité et la pollution de l'atmosphère comme si Alger était plus polluée que toutes les capitales du monde ...

     

    Et pourtant, il aurait suffit d'un petit calcul, d'une petite attention pour éviter le calvaire à des millions d'Algériens.

     

    La Sonelgaz en tant service public de distribution de l’électricité s’engage auprès de chacun de ses 7 057 000 abonnés en basse tension (majoritairement des clients domestiques) à garantir une puissance souscrite d’au moins 6 kW. Ce qui signifie en clair qu’elle s’engage à mettre à la disposition de ses clients l’équivalent de 42 342 MW (mégawatt).

     

    Bien sûr, c’est comme les assurances des risques, en jouant sur un calcul de foisonnement, car jamais tous les clients n’appellent tous et en même temps, la totalité de la puissance souscrite, on peut tabler sur un maximum théorique de 1/10 de puissance à appeler par les abonnés de la basse tension sans compter les autres catégories de clients (industriels et Administrations). C’est un risque que l’on prend mais qu’il faut assumer en cas de surprises.

     

    Abdellaziz Djefal

  • ALGERIE:LA DICTATURE

    GOUVERNEMENT
    Vers un remaniement après l’Aïd

    Le remaniement du gouvernement Ouyahia se dessine de plus en plus. Il interviendra prochainement, apprendon de très bonne source, «mais ne sera pas de l’ampleur que d’aucuns annoncent». La tête de l’exécutif ne sera en tout cas pas concernée.
    Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - L’actuel Premier ministre vient d’ailleurs de finaliser l’examen de l’avant-projet de la loi de finances pour 2013. Mercredi dernier, il a réuni le gouvernement pour une autre séance consacrée à la LFC 2013. Au cours de cette réunion, Ouyahia, qui avait auparavant et à l’issue d’une réunion sur cette même loi de finances demandé aux membres du gouvernement de lui faire parvenir leurs propositions par écrit, a tout tranché, mercredi. «Le Premier ministre a procédé à l’ensemble des arbitrages nécessaires entre les différents secteurs ministériels et le projet de loi a été définitivement approuvé par le gouvernement. D’ailleurs, la réunion du gouvernement, tenue jeudi dernier dans l’après-midi a été entièrement consacrée, elle, à l’adoption de l’avant-projet de loi portant révision de la loi sur les hydrocarbure», nous révèle notre source. Ceci étant, Ouyahia, prenant la parole à l’issue de l’adoption de la LFC 2013, lancera cette phrase qui n’a pas laissé indifférents les ministres présents. «Peut être que ce projet (de loi de finances) subira encore quelques petites modifications car, sûrement que ceux qui vont rejoindre le gouvernement prochainement feront eux aussi des propositions.» Ahmed Ouyahia n’en dira pas plus. Mais l’homme, qui est au cœur du pouvoir depuis 1993, n’est pas du genre à parler pour ne rien dire. De tout le personnel politique au pouvoir, c’est celui qui a toujours annoncé les décisions d’importance majeure. Davantage depuis son retour à la tête du gouvernement en 2008. Pour ne citer que ses sorties les plus récentes, rappelons son annonce dans le détail des «réformes politiques» de Bouteflika plus d’un mois avant que ce dernier ne les rende publiques dans son fameux discours du 15 avril 2011. Ou alors sa surprenante déclaration du 1er juin dernier affirmant que l’Algérie avait fait fausse route au plan économique depuis vingt ans. Si beaucoup avaient hâtivement vu en cette sortie le signe d’une «fin de mission», il s’avérera qu’en fait, Ouyahia annonçait plutôt ce jour-là, la nouvelle orientation de la politique économique du pays qui se concrétise par une LFC 2013 marquée par une rigoureuse austérité. Bref, lorsque Ouyahia parle, c’est toujours pour annoncer des décisions officiellement tranchées. Et en l’espèce, il est visiblement acquis que la composante du future gouvernement Ouyahia a été arrêtée par Bouteflika. Fort probablement, ce dernier procédera à la nomination, déjà, de titulaires pour les sept ministères gérés à titre intérimaire par d’actuels membres du gouvernement depuis les dernières élections législatives. Pour le reste, notre source ne s’attend pas à de grands chamboulements dans l’immédiat et ce, en raison de la proximité d’échéances importantes comme les élections locales du 29 novembre, la rentrée sociale et la loi des finances que le gouvernement doit présenter devant le Parlement.

    source,le soir dz
    K. A.

  • ALGERIE:RÉCEPTION PROCHAINE DE CINQ NOUVELLES PRISONS


    La prison de Serkadji, ex-Barberouse sera fermée dans peu de temps. En d’autres termes, la mesure sera prise selon le directeur de l'administration pénitentiaire et de réinsertion, après la réception de celui de Koléa réalisé par la wilaya de Tipaza.
    Selon ce même responsable, l’administration pénitentiaire réceptionnera cinq nouveaux établissements pénitentiaires d'une capacité globale de 7 000 places avant fin novembre prochain. Ainsi, dans une déclaration à la presse en marge de la cérémonie de distinction des récitants du coran parmi les détenus organisée à l'établissement de rééducation d'El Harrach dans la nuit de mercredi à jeudi, M. Felioune a indiqué que trois établissements (2 000 places chacun) seront réceptionnés à El Menea, Laghouat et Tiaret et deux (500 places chacun) à Bouira et Jijel. Ces nouveaux établissements seront réalisés selon les normes internationales de détention, a-t-il dit relevant que trois s'inscrivent dans le cadre du programme d'urgence visant à mettre fin à la surpopulation carcérale. M. Felioune a rappelé que depuis le début de l'année 2011, son administration a réceptionné des établissements pénitentiaires d'une capacité de 13 000 places avant d'ajouter «Outre les cinq établissements qui seront réceptionnés prochainement, 57 autres sont en cours de réalisation dont trois d'une capacité de 2 000 places chacun indiquant que ceux d'Ouled Djellal (Biskra) et de Boussaâda (M'sila) seront fermés». Le nombre des établissements pénitentiaires à travers le territoire national s'élève actuellement à 130 dont 7 d'une capacité de 2 000 places chacun.
    R. N.

  • L’industrie politique

     

    Par : Mustapha Hammouche

    On commençait à désespérer de voir repartir l’activité institutionnelle dans le pays, mais le président de la République a réapparu en public à la faveur de Leïlat el-Kadr.
    Juste avant, le ministère de l’Intérieur, maintenu en veille pour cause de manifestations, a annoncé, en pleine léthargie institutionnelle, la création de nouveaux partis, enfin… de nouveaux sigles. Historiquement, un parti politique est le couronnement structurant d’un combat politique. C’est ainsi dans les contextes de fonctionnement démocratique qui organise la pratique politique légale comme dans les situations d’autoritarisme répressif qui contraint les militants à la clandestinité. Cela suppose, donc, une cause et des hommes qui ont dédié leur énergie et leur temps, voire leur vie, à cette cause. L’engagement dispersé d’individus précède la structuration qui fait d’eux des collectifs.
    Ce fut le cas, en Algérie, au lendemain de la révolte d’Octobre 1988. Certes, des ambitions plus personnelles et égoïstes se sont agrippées au processus et des partis préfabriqués par le pouvoir ont été injectés dans le paysage politique pour y semer la confusion - et surtout pour pouvoir saborder toute entreprise malvenue de l’opposition – mais presque toutes les compostions politiques qui se sont structurées à cette époque renvoyaient à des itinéraires militants de personnes et groupes identifiés. Depuis, aidé par la terreur islamiste, le système a laminé le potentiel démocratique. La revendication politique des actuels “acteurs” du cinéma politique national se résume à une demande d’accès, même marginale, à des institutions rendues statutairement et matériellement très gratifiantes, mais dépouillées de toute influence politique.
    Pour satisfaire cette nouvelle population “politique”, continuité des ambitions égoïstes des années 1990 “enrichie” des opportunismes politico-affairistes nés de la “réconciliation” mercantile des années 2000 et pour s’assurer ainsi une paix politique monnayée, le pouvoir algérien a inventé un mode de production spécifique de partis politiques. La démarche consiste non pas à choisir le parti à agréer mais à en choisir l’initiateur. Le procédé se révèle, jusque dans la procédure, à double étape : avant d’être autorisé à déposer un dossier d’agrément, il faut être autorisé à se réunir. Parce que, dans les faits, on n’est pas libres de se réunir et une réunion n’est pas autorisée juste par déclaration à l’administration.
    La cause démocratique a été, en partie, décimée par le terrorisme, en partie, épuisée par la répression et, en partie, poussée à l’exil par les deux. L’avidité a largement remplacé la motivation politique, ce qui a fini par désespérer la base sociale de toute évolution démocratique par le multipartisme et, donc, par le vote. Pour le reste, la revendication démocratique a fui les partis, “la politique”, et s’est atomisée dans des syndicats, dans une partie des associations civiles, dans des créneaux de la presse privée, dans les réseaux sociaux... C’est sur les syndicats, les associations, les journaux et internet que se concentrent les blocages et la répression.
    Si bien qu’aujourd’hui, il est plus difficile d’obtenir l’agrément d’un syndicat, d’une association de quartier, d’un journal qu’un agrément de parti. Là, le filtre est rodé : on peut passer à l’étape industrielle. La politique est désormais la première activité du secteur public.


  • no moment

    Dilem du 18 Aout 2012

  • ALGERIE:Les troubles de l’inconscient

     

     

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    De retour de vacances, le Président a garé son jet privé et s’est installé à son bureau. N’ayant confiance en personne, il a sorti son thermomètre personnel de sa poche et évalué la température. Malgré les conseils éclairés de son clairvoyant conseiller, il a refusé d’allumer la climatisation. De son propre chef, il a préféré rebrancher le gros réanimateur destiné à sortir l’Etat de son profond coma. Après quelques hoquets, la machine s’est mise en marche. Le Président a ensuite renvoyé tous ses conseillers, a jeté un œil à ses fiches et dossiers, ses auditions ministérielles du Ramadhan 2011 et les prospectives de son ami du ministère de la Prospective, pour finir par tout jeter à la poubelle. Puis a dressé une liste des tâches à faire.

    D’abord, remettre tout le monde au travail. Assainir l’économie, rajeunir l’encadrement, changer les ministres et les walis, s’attaquer à la corruption, acheter des qalbelouz pour la maison, nettoyer la justice, organiser les contre-pouvoirs, aller chez le coiffeur, ouvrir les médias, planter du blé, construire des centrales électriques, décentraliser le pays, écouter la société civile, faire réparer le lavabo, créer des dynamiques, arrêter de jeter l’argent par les fenêtres, ouvrir des portes, libérer le dinar et installer de la confiance. Puis il a posé son stylo et regardé son beau bureau empli d’inutilités entassées. En brûlant la pile de journaux qu’on lui a remis comme chaque matin, un titre noircissant a attiré son attention. L’Egyptien Morsi a licencié son ministre de la Défense et son tout-puissant patron des moukhabarate, sous les applaudissements de son peuple. Le président s’est réveillé en sueur. Même un Président, aussi lucide soit-il, peut faire des cauchemars. Juste après son réveil, le Président a signé quelques ordonnances présidentielles, a mangé un peu et allumé le climatiseur. La journée a été très chaude.

     

    Chawki Amari
  • Les « janviéristes » tablaient sur 60000 morts et cela ne les gênait pas outre mesure.

     

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    Abderezak LAIBI

    « Pour en finir avec l’affaire du tribunal suisse. » Tel est le titre de l’article signé par Monsieur MAAMAR FARAH et paru dans le Soir d’Algérie du 13 août 2012. En vérité, cette affaire ne finira jamais avant d’avoir livré tous ses secrets, car on ne peut garder le silence sur tout ce qui s’est passé durant ces deux dernières décennies et même avant.

    MAAMAR FARAH a le mérite d’afficher sa franchise et c’est tout à son honneur ; il déclare notamment qu’un journaliste ne peut être objectif. Tout le monde le savait mais il a le mérite de nous le rappeler. Il nous apprend plus loin que les initiateurs du coup d’état de janvier 1992 (« les sauveurs du système républicain », selon lui), tablaient sur 60000 morts et les patrons de presse avaient été tenus informés de l’imminence de cette initiative et de ses lourdes conséquences. Cet aveu fait de sa corporation  une  complice à part entière, car très informée à la veille de l’opération, tout ce qui a pu être écrit par la suite dans leurs feuilles de chou – pour employer un euphémisme – ne pouvait l’être que dans le cadre d’une vaste opération de propagande.

    Monsieur MAAMAR FARAH ne peut concevoir qu’on ait plus de deux avis. Soit on est dans le camp islamiste, soit dans le camp de ceux qui soutiennent l’intervention de l’armée. Cette vision binaire et manichéenne est très réductrice et résulte de la lobotomisation et du formatage qu’il a subi, lui et la quasi-totalité de sa corporation, depuis le coup d’état de l’été 1962.

    Il existe pourtant une troisième voie, n’en déplaise aux tenants de l’éradication.

    Les islamistes sont des Algériens à part entière. Ils représentent une partie importante du peuple algérien. C’est une réalité sociale et politique indéniable. A-t-on le droit de sacrifier des pans entiers de la société, sous prétexte d’un danger du reste tout à fait  hypothétique qui résulterait de l’accession au pouvoir des islamistes, par la voie des urnes qui plus est ?

    Les janviéristes savaient qu’ils n’allaient pas faire dans la dentelle. Ils tablaient sur 60000 morts et cela ne les gênait pas outre mesure. MAAMAR FARAH dit que ses pairs et lui-même savaient que cette intervention n’allait pas être une œuvre de broderie. En effet, plutôt qu’à une œuvre de broderie, nous assisterons à un véritable démembrement du tissu humain et social jusque dans les contrées les plus éloignées de notre pays déchiré. Nous aurons droit à plus de 250000 morts, 25000 disparus, des centaines de milliers de veuves et d’orphelins, 25000 internés dans les camps irradiés du Sud, la torture, les viols, les exécutions sommaires, les assassinats politiques, les maladies mentales, 500000 exilés parmi les meilleurs fils de l’Algérie et j’en passe.

    Même si cette intervention avait abouti à la victoire, elle aurait  été une victoire à la Pyrrhus.

    Or, peut-on parler de victoire d’un camp contre un autre camp au sein d’un même peuple ? Les sociétés civilisées règlent leurs différends en s’asseyant autour d’une table et en faisant appel à leurs sages.

    L’actuel président de la république qui n’est pas exempt de reproches a lui-même qualifié l’interruption du processus électoral de première violence. Ceux qu’on appelle les décideurs et qui nous ont menés à la perte en investissant le champ politique avaient la possibilité d’être les arbitres d’un processus démocratique dont ils se devaient de garantir la poursuite jusqu’à son terme, quitte à devoir intervenir par la suite à bon escient et à juste titre cette fois en cas de dérapage ou de dérive des vainqueurs.

    Le malheur est que cette intervention n’aura servi strictement à rien sinon à détruire tout ce qui a été élaboré auparavant, en terme de potentiel humain, d’infrastructures sociales et économiques, de justice, de diplomatie, bref de souveraineté nationale puisqu’on observe que les décideurs ne parlent plus qu’à voix feutrée sur la scène internationale, pourvu qu’ils ne soient pas inquiétés par les grandes capitales. D’ailleurs, ils ne pourront aucunement inquiéter les Suisses qui abritent leur rapine.  Du reste, pourraient-ils renoncer à leurs séjours de rêve au bord du lac Léman ?

    C’est cette intervention qui a engendré des parasites à la tête du gouvernement, à l’image d’un Chakib Khelil, auteur du bradage de nos ressources en hydrocarbures et que je considère pour ma part beaucoup plus dangereux et bien plus nocif que n’importe quel islamiste, fût-il armé. C’est cette intervention qui a permis l’émergence de larbins comme Mourad Médelci qui s’en est allé remettre sa copie en tremblotant au Palais Bourbon, devant des députés médusés qui n’en attendaient pas tant de lui. Tous ces responsables à l’image d’un Djamel Ould-Abbas anachronique, ont concouru à la clochardisation de notre immense et beau pays, par leur gestion insensée et folklorique de leurs ministères respectifs, dans l’indifférence étrange, voire la bénédiction de la présidence de la république.

    Monsieur MAAMAR FARAH se rachète malgré tout à la fin de son exposé en appelant à faire éclater la vérité et à rendre la justice sur tous les actes commis durant ces années de ténèbres et d’enfer. Il parle à juste titre du complot ourdi contre Mohamed BOUDIAF – un parricide indigne et une trahison sans nom – qu’un Ali Haroun est allé arracher à son exil politique après des suppliques auxquelles Tayeb El Watani n’a pu rester indifférent et qui garde un silence troublant depuis ce forfait abject. MAAMAR FARAH évoque également les 127 jeunes Kabyles tués gratuitement en 2001. Il a oublié de citer tous ces hommes valeureux qui sont tombés sous des balles « fraternelles » dans le cadre d’une vaste opération visant à nettoyer un terrain jugé  hostile par les interventionnistes, car ayant à leurs yeux, une vision plus saine du règlement de la crise, axée autour du dialogue et de la négociation. Kasdi Merbah, approché par des responsables du FIS et dont l’initiative fut encouragée par Liamine Zéroual, est celui qui le 12 juillet 1993 a lancé un appel solennel à toutes les parties, les invitant à se retrouver autour d’une même table pour sauver l’Algérie. D’ailleurs Liamine Zéroual avait invité Kasdi Merbah à approfondir ces contacts. La réconciliation nationale concoctée et voulue par l’actuel président de la république n’a absolument rien à voir avec celle que préconisait Kasdi Merbah à travers son appel historique du 12 juillet 1993. Elle est arrivée très tard – après 12 longues et terribles années – et vise surtout à obtenir une amnistie générale après une véritable hécatombe humaine. Kasdi Merbah, paiera de sa vie cette courageuse initiative. Son fils Hakim universitaire à peine âgé de 23 ans, son frère Abdelaziz médecin, ainsi que leurs deux compagnons subiront le même sort. Cette affaire non encore ou partiellement élucidée se sera illustrée par une enquête bâclée (comme celle de Boudiaf et des autres) et un procès expéditif mettant en scène de pauvres bougres de Bordj-El-Bahri que j’ai personnellement connus comme étant des personnes correctes de la région, et que sa consœur Zineb Oubouchou, alias Salima Tlemçani s’obstine à présenter comme les auteurs de l’assassinat, sous la férule d’un Hattab fantomatique à l’image de Djamel Zitouni, Antar Zouabri et Abderezzak  Saïfi et autre Layada qui s’est même permis d’assister à l’enterrement de son ami « El Hadj ».

    Monsieur MAAMAR FARAH oublie d’évoquer l’ignoble assassinat de son confrère Saïd Mekbel qui peu de temps avant s’est confié à une journaliste allemande. Abdelkader Hachani, un sage parmi les sages, a subi le même sort. Matoub Lounès, chantre de la poésie kabyle, toujours vivant dans nos cœurs, n’a pas échappé à ce funeste sort. Il est impossible de citer nommément toutes les victimes mais un jour viendra où nous devrons, comme pour exorciser les démons qui ont habité les décideurs, édifier un Mémorial et graver sur le granit les noms des 250000 Algériens tombés durant  cette période sombre et lugubre de notre histoire.

    Tout a été fait pour créer la confusion et empêcher toute lisibilité politique des événements et les médias y ont largement concouru. Il est clair que la violence s’est manifestée de toutes parts et c’est pourquoi la nécessité de jeter la lumière sur cette période est capitale si l’on veut que les consciences soient apaisées. On ne peut pardonner à une personne coupable qui ne fait pas l’effort de demander le pardon. La culpabilité ne peut être assise que sur la base d’un vaste travail d’enquêtes indépendantes et de justice menées par des magistrats instructeurs intègres en Algérie, ici-même dans notre pays. Les décideurs doivent faire l’effort intellectuel et moral de quitter dans les plus brefs délais un pouvoir qu’il ont longtemps squatté et laisser la place à de jeunes compétences jalouses de l’avenir de leur pays, les forces vives dont notre pays regorge, pourvu qu’elles aient les coudées franches . Avant de se présenter devant le Seigneur – ce qui ne saurait tarder par la loi implacable de la biologie –  les décideurs gagneraient à assumer cette lourde responsabilité. Le cas échéant, ils ne devront pas s’étonner de subir l’ultime affront d’être jugés par des juridictions étrangères et de précipiter le pays dans le chaos général.

     

     

    Abderrezak LAÏBI

  • l'algerien n'a pas besoin d'une mosquée mais d'un président élu démocratiquement et sans DRS

    La Grande Mosquée d’Alger conçue pour résister à un séisme de 9 sur l’échelle de Richter



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    La Grande Mosquée d’Alger peut résister à un tremblement de terre d’une magnitude de 9 sur l’échelle de Richter, a assuré ce jeudi 16 août le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs Bouabdallah Ghlamallah. « Des personnes qui ne sont pas habilitées s’expriment sur le choix du terrain alors que nous avons fait appel à des spécialistes issus de pays à forte activité sismique, notamment du Japon et des États‑Unis (Los Angeles), qui ont tous conclu que la qualité du sol est tout à fait appropriée et sa résistance formidable », a indiqué le ministre en réponse à une question sur le choix du terrain d’assiette situé dans la commune de Mohammadia, en face de la baie d’Alger, rapporte l’APS.

     

    « Même si un séisme de 9 sur l’échelle de Richter survenait, la construction ne subirait le choc que d’un niveau 3 sur la même échelle, grâce à un système parasismique. Ce système réduit la puissance du séisme de 70 % », a assuré le ministre.

     

     

     

     

     

    Livraison de la mosquée dans les délais

     

     

     

    Les travaux de réalisation de la Grande Mosquée d’Alger ont été lancés ce jeudi 16 août avec le coulage de béton des fondations, en présence du ministre des Affaires religieuses, de l’ambassadeur de Chine à Alger, Liu Yuhe, et du PDG adjoint du groupe chinois CSCEC, Zhou Sheng, en charge de la réalisation du projet pour un milliard d’euros. « Les travaux de la Grande Mosquée d’Alger avancent selon la feuille de route tracée à cet effet. Tout se déroule dans de bonnes conditions. Les délais de réalisation ainsi que les normes techniques seront respectés », a déclaré à la presse M. Ghlamallah, en marge de l’opération de coulage de béton.

     

     

     

    Interrogé sur l’éventualité d’un non‑respect des délais de réalisation résultant notamment de défaillances techniques, M. Ghlamallah a précisé que cela aurait des « répercussions financières » pour l’entreprise chargée du projet. La livraison de la Grande Mosquée d’Alger est prévue durant le 1er semestre  2015.

     

     

     

     

     

    Pas de révision à la hausse du coût du projet

     

     

     

    Le ministre a écarté toute révision à la hausse du coût du projet en affirmant que le coût et les délais demeuraient inchangés. « Le coût du projet est définitif, nous n’ajouterons aucun centime. Pour les délais de réalisation, l’opération de coulage d’aujourd’hui (jeudi) démontre que les délais sont respectés », a‑t‑il dit. L’ambassadeur de Chine à Alger, Liu Yuhe, a indiqué, pour sa part, qu’il n’avait aucun doute sur « la qualité du travail accompli » par l’entreprise chinoise. « Tout le monde connaît l’importance de ce projet pour l’Algérie. Avec les efforts de tout le monde, les travaux avancent avec une bonne cadence », s’est félicité M. Yuhe. Le ministre des Affaires religieuses a souligné que « la Grande Mosquée d’Alger est le symbole, voulu par le président de la République, du recouvrement de la souveraineté et de l’indépendance nationales ». 

     

     

     

    Le coût du projet implanté dans la commune de Mohammadia s’élève à environ un milliard d’euros. Il devrait créer 17 000 emplois, dont 10 000 postes pour les Algériens. Dotée d’une salle de prière d’une capacité de 120 000 fidèles, la Grande Mosquée d’Alger comprend notamment une Maison du Coran d’une capacité d’accueil de 300 places pédagogiques pour les étudiants en post‑graduation, un centre culturel islamique, un centre d’exposition, une bibliothèque d’une capacité de 2 00  places dotée d’un million d’ouvrages, une salle de conférence, un musée d’art et d’histoire islamiques et un centre de recherche sur l’histoire de l’Algérie.

     

     

     

    Des salles équipées de moyens multimédias, des bâtiments administratifs, un parking de 6 000 places, des espaces verts ainsi que des locaux commerciaux sont prévus dans le cadre de ce gigantesque projet. Le projet de la Grande mosquée d’Alger se compose de 12 bâtiments indépendants, disposés sur un terrain d’environ 20 hectares avec une surface brute de 400 000 m2.
  • L'Algérien Lakhdar Brahimi nommé émissaire international en Syrie

     

    ONU, Brahimi, Syrie, médiateur L'ancien ministre algérien des Affaires étrangères, Lakhdar Brahimi, prendra la succession de Kofi Annan comme médiateur international en Syrie, a confirmé ce vendredi l'ONU. Le secrétaire général des Nations unies,

    http://www.tsa-algerie.com/diplomatie/l-algerien-lakhdar-brahimi-nomme-emissaire-international-en-syrie_21856.html

  • tous les malheurs de l'algerie et de l'afrique en generale a cause du petrole

    Le premier choc pétrolier s'est produit en 1973 ; ses effets se font sentir jusqu'en 1978. Les 16 et 17 octobre 1973, pendant la guerre du Kippour, les pays arabes membres de l'OPEP, alors réunis au Koweït, annoncent un embargo sur les livraisons de pétrole contre les États « qui soutiennent Israël ». Le 6 octobre 1973, la majorité d’habitants de l’Etat hébreu célèbre Yom Kippour, le jour le plus sacré du calendrier juif. C’est le moment choisi par une coalition arabe menée par l'Égypte et la Syrie pour lancer une attaque militaire surprise en réponse à la défaite de la guerre des Six Jours qui opposa, du 5 au 10 juin 1967, Israël à l'Égypte, la Jordanie, la Syrie et l'Irak dans l'espoir de récupérer par la force les territoires conquis par Israël, la péninsule du Sinaï et le plateau du Golan en particulier. L'offensive éclair déstabilise dans un premier temps Israël mais Tsahal parvient rapidement à rétablir la situation. L’aide militaire américaine, marquée par des livraisons d’armes par pont aérien à partir du 14 octobre 1967, a permis à l’Etat hébreu de débloquer une situation critique. La réaction arabe face à l'intervention américaine ne se fait pas attendre. Réunis le 16 octobre à Koweït City, les principaux producteurs du Golfe décident d’augmenter unilatéralement de 70 % le prix du baril de brut. Ils imposeront quelques jours plus tard une réduction mensuelle de 5 % de la production pétrolière et un embargo sur les livraisons de pétrole à destination des Etats-Unis et de l’Europe occidentale. L’

  • La poudrière syrienne et le carnaval occidental

     

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    Kamal Guerroua, universitaire

    « La démocratie est le nom que nous donnons au peuple chaque fois qu’on a besoin de lui»

    Robert de Flers (1872-1927), dramaturge

     

      Pauvre Syrie ! Durant les 16 mois d’une révolte pacifique qui s’est transformé en conflit armé, le pays est presque en déliquescence. Les chiffres en sont là, éloquents, tristes et très pitoyables. Plus de 19 mille  morts et pas moins de 120 mille réfugiés selon les dernières estimations du H.C.R (le haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés), les pays limitrophes à savoir la Jordanie, l’Irak, la Turquie, et le Liban sont les choix de prédilection de ces naufragés d’une guerre civile sans merci. Ce qui est certain est que l’hémorragie interne de la Syrie a donné le là à un sauve-qui-peut général qui n’a guère trouvé d’accalmie depuis. Mais est-ce pour autant la fin de l’espoir pour un si beau pays ?

       En vérité, jusque-là, le conflit syrien reste un cas rarissime dans les annales de ce printemps arabe. Un véritable engrenage de violence qui est allé vite tourner au cercle vicieux. L’ivresse du pouvoir du clan d’Al-Assad et les petites contingences hexagonales qui annoncent l’imminence de la catastrophe ne sont pas près de leur épilogue. On est bien loin, semble-t-il, d’un scénario à la yéménite ou à la libyenne ou bien encore à l’égyptienne. Le soutien de la grande muette à la nomenclature damasquine est à bien des points indéfectible. La dissidence de l’A.S.L (armée syrienne libre), bien qu’efficace sur le terrain, reste pendue aux basques du soutien occidental, lequel tarde vraiment à venir ou ne viendrait pas du tout peut-être. Il est vrai que le positionnement stratégique de la Syrie en plein cœur du Moyen-Orient lui confère le statut peu enviable de «proie convoitée» aussi bien de l’orient que de l’occident. La première puissance à être attirée par ce manège hégémonique est inéluctablement la Russie, laquelle s’accroche à garder coûte que coûte main basse sur le port de Tartous, l’unique base militaire dont elle dispose comme relique de la guerre froide (1945-1990), après avoir perdu, bien sûr, celle de Lourde à Cuba en 2001, celle du Cam Ranh au Vietnam et plus particulièrement au lendemain de la chute de son premier allié stratégique dans la région en mars 2003, en l’occurrence le dictateur Saddam Hussein. Aussi serait-il judicieux de signaler au passage que les bouleversantes péripéties de la crise de Géorgie en 2008 ont remis au goût du jour le bras de fer entre les occidentaux et la Russie. Pour rappel, Poutine, à l’époque président, a mal digéré la décision du président géorgien de rejoindre l’O.T.A.N. En représailles, ce dernier s’est vu infléchir les foudres du Kremlin dès lors qu’il aurait entrepris d’occuper la région sécessionniste d’Ossétie du sud. C’est dire combien les russes ne seront jamais prêts à lâcher prise sur les enjeux géostratégiques en particulier celui de la Syrie, localisé au Moyen Orient de surcroît. Tout au plus, ce printemps arabe s’est incontestablement révélé un hiver pour eux vu que tous leurs clients sont déchus, malmenés ou carrément menacés par ce souffle de révolte sans précédent. Saddam était déjà pendu en pleine fête religieuse de l’Aïd en 2006, El-Gueddafi, lynché en public et à l’initiative des occidentaux par des foules ahuries et sans scrupules, Abdallah Salah ayant pris une honteuse retraite après une fronde sociale et politique des plus violentes que son pays ait connues jusqu’alors, l’Iran toujours sous les feux de la rampe médiatique et pire dans le collimateur des occidentaux pour sa présumée possession d’armes nucléaires et son enrichissement de l’uranium pour des fins militaires (un danger certain pour l’entité sioniste). Ce qui, convenons-en bien, ne fera plus l’affaire de la Russie, laquelle, rappelons-le bien, aurait signé un gigantesque contrat d’armement avec la Syrie en 2008 et la fâcheuse perspective de perdre son marché la rend plus que jamais attachée avec son allié traditionnel la Chine au droit de veto qui décidera du destin des syriens. Sous cette grille de lecture, la Syrie apparaît comme sa fille gâtée dans la mesure où la fin du régime sanguinaire d’Al-Assad signe sans doute l’arrêt de mort de son leadership au niveau international. La deuxième puissance en rapport étroit avec ce qui se passe actuellement en Syrie, c’est l’Oncle Sam. Barack Obama, en misant à fond sur la campagne électorale pour sa réélection  au  mois de novembre prochain, prend à revers les feux de détresse qui clignotent du côté de Drâa, Homs et Alep, Hillary Clinton quant à elle, n’aurait envisagé une intervention militaire en Syrie que sur la base d’une résolution onusienne alors que l’on sait d’expérience que les américains dérogent bien souvent à cette règle lorsqu’il s’agit d’un intérêt vital. C’est pourquoi, la récente découverte des charniers collectifs par les rebelles syriens n’a pas trouvé le langage de fermeté adéquat dans les couloirs de la maison blanche.

        Il semble bien que la petite Syrie est le moindre des soucis du récipiendaire du prix Nobel de la paix pour deux principales raisons, d’une part, il veut épargner la colère de ses compatriotes qui, très las des désastres afghan et irakien, voient mal la réédition d’une «farce interventionniste» à l’irakienne. D’autre part, ce syndrome de «diplomatie de connivence» dont a si bien parlé Bertrand Badie implique une certaine dose de complicité et du mutisme entre les grandes puissances sur des détails qui peuvent, le cas échéant, fâcher. Dommage! Ces grands discours que l’on prononce tout volontiers en Occident sur les droits de la personne humaine  ne sont au final que des salades et des entourloupettes impérialistes que les peuples du Tiers Monde ont avalés des décennies durant sans broncher. La troisième puissance intéressée au conflit syrien est Israël. Le plateau du Golan colonisé en octobre 1967 et les visées de sa rétrocession par la dynastie des Al-Assad seraient en cas de chute de celui-ci enterrés sous la sépulture de l’utopie démocratique du grand printemps arabe à moins que les données actuelles prennent un autre tournant décisif, c’est-à-dire, que les frères musulmans ou les salafistes arrivent à s’approprier les rênes du pouvoir sous l’ère post-Assad. La quatrième puissance qui est de loin concernée par le conflit syrien est bel et bien la France, laquelle aurait nettement changé de discours politique après l’accession de François Hollande à la présidence de la république. Celui-ci, contrairement à son prédécesseur qui aurait accueilli en juillet 2008 Bachar Al-Assad comme invité de marque aux Champs Élysées, comme il l’aurait fait d’ailleurs pour El-Gueddafi, entend implicitement pousser à ses derniers retranchements le clan d’Al-Assad. Comme geste symbolique mais non des moindres, il aurait dépêché en Syrie des équipes de secours et des aides humanitaires d’urgence. Mais le président Hollande marcherait-il sur les traces de cette fameuse «politique arabe de la France», initiée auparavant par le général de Gaulle (1890-1970) ou seulement rebondirait-il là où Sarkozy a failli perdre les pédales, c’est-à-dire, opérer de simples retouches tactiques? Force est de constater que la récente création de «la conférence des amis de la Syrie» sur le modèle de celle qui avait applaudi par ovations incessantes à la guerre menée par l’O.T.A.N contre la Libye nous laisse face à une politique française aux contours encore mal-définis.

       A dire vrai, toutes les gesticulations occidentales en cours s’accordent bien avec l’échiquier géostratégique du Moyen Orient car de l’autre côté du tableau l’on trouve que le quartet (Turquie, Qatar, Irak et Koweït) avec en plus le Liban agissent presque en coulisses pour une soi-disant «transition démocratique douce» en Syrie mais malheureusement sous les auspices des américains. L’alliance historique avec l’Oncle Sam pour la Turquie et la volonté de cette dernière de donner son coup d’éclat spécifique «laïcisant» au printemps arabe, l’odeur des pétrodollars et le désir ardent d’enduire la révolte démocratique des masses d’une couche d’islamisme politique pour le Koweït et plus particulièrement pour l’Arabie Saoudite et le Qatar dont le Roi Hamad bin Khalifa Al-Thani, devenu, l’espace d’un printemps, le bailleur de fonds par excellence des interventions militaires sur le sol arabo-musulman et la coqueluche des chancelleries occidentales, sont bien des motifs d’inquiétude régionaux. Les autorités saoudiennes, adeptes d’un «Islam rigoriste», tiré des enseignements du wahabisme, veulent contrecarrer le Hezbollah, de tendance chiite, confessionnellement et militairement proche allié du clan alaouite d’Al-Assad. De son côté, Hassan Nasrallah, sa tête pensante, se met sur la défensive en accusant implicitement l’Occident de vouloir installer au Liban-Nord, une base contrôlée par les salafistes syriens, soutenus par les saoudiens et des étrangers. Ce qui ouvre la voie, à ses yeux, à l’intrusion du réseau terroriste d’Al-Qaïda dans le jeu politique syrien. Mais ce qui est plus inquiétant par-dessus le marché est le fait qu’un scénario de partition de la Syrie est plus que plausible à l’heure actuelle, le nord avec Al-Assad, Hezbollah ainsi que l’Iran et le reste du pays sous la coupe des rebelles, des islamistes et des éléments d’Al-Qaïda. Certes avec la défection du premier ministre Riad Hijab qui s’est rendu en Jordanie et les 31 généraux déserteurs qui ont élu domicile en Turquie, le régime syrien «cette dictature à la tête de bœuf» comme dirait l’éditorialiste du Jeune Afrique Béchir Ben Yahmed en a pris un sacré coup, mais il n’en reste pas moins que la loyauté des alaouites et des autres minorités chrétiennes, druzes et kurdes lui servirait à la longue d’armure même si dernièrement on pressent le rejaillissement de ce lointain «rêve d’autonomie», longtemps étouffé chez les kurdes, cette minorité sunnite, victime des grands marchandages historico-politiques entre l’orient et occident au XIX et XX siècle. En dernière analyse,  on ne saurait qu’affirmer que la question qui taraude encore les esprits est si vraiment la grimpette vertigineuse de la fièvre révolutionnaire pourrait accélérer le dernier quart d’heure d’agonie du clan d’Al-Assad ou à tout le moins durcir le ton de la communauté internationale envers lui? Rien ne semble acquis pour le moment car la vulgate arabo-bâasiste conjuguée à «la paranoïa totalitaire» ainsi qu’au risque de faire usage des armes chimiques par les  sbires d’Al-Assad et enfin à l’hypocrisie occidentale, aurait déjà crée l’impasse dans le processus des pourparlers engagé par l’émissaire onusien Kofi Annan qui n’a trouvé autre meilleure solution que de jeter l’éponge en signe de lassitude face aux blocages répétitifs (intérêts très divergents entre les protagonistes et inertie onusienne). Chose qu’il n’avait, ironie du sort, pas faite lorsqu’il fut lui-même secrétaire général de l’O.N.U et au moment même où l’Irak de Saddam Hussein fut intensivement bombardée par l’Oncle Sam et la Perfide Albion avec les désastreuses conséquences que l’on connait sous prétexte de possession d’armes destruction massive, jamais retrouvées, et ce en totale violation de la légalité internationale! Pourquoi cette volte-face donc? Serait-il  un aveu d’impuissance, un désir de repentance ou Annan agit-il seulement sur ordre et injonctions de l’Occident? Et puis Lakhdar Brahimi, cet invétéré diplomate au parcours brillant rééditerait-il l’exploit des accords d’Al-Taef du 1989 ou se contenterait-il tout bonnement de gérer le statu-quo à sa guise? En attendant, la bataille d’Alep, ville considérée au demeurant comme le cœur économique de la Syrie, fait rage et l’horizon syrien reste  toujours brouillé de nuages et de grisaille.

       Kamal Guerroua, universitaire