LES PRATICIENS DE SANTE', DONNEZ VOTRE AVIS. - Page 51
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ALGERIE sous le colonialisme d'état
50 ans moins un jour Dans feux d’artifice, comme ceux qui ont démarré pour fêter le cinquantenaire, il y a feu, qui renvoie certainement à cette passion dévorante qui a fait lever comme des épis cassés, femmes et hommes pour combattre la suprême injustice du vent violent. Mais il y a aussi artifice, du nom cousin de l’illusion, voisin du leurre et enfant de la façade. Qu’y a-t-il derrière ces faux feux ? Peut-être de la fumée ou du gaz de ville, mais ce n’est pas si important car Koléa ne tombera pas. Car à 24 heures du jour J, le débat n’est plus sur le bilan, artificiellement gonflé par le Président dans son interview à un journal français, puisqu’on aurait voulu qu’il se livre à un journal algérien pour ce 50e anniversaire. Le débat n’est pas non plus dans l’action et cette historique nécessité d’une courageuse avancée du gouvernement et du Président pour cette occasion particulière. Où est-il, alors ? Peut-être dans le détail, celui qui préoccupe beaucoup d’enfants, adolescents et adultes. Où trouver un drapeau algérien pour fêter l’indépendance ? Ceux qui ont l’autorisation d’en fabriquer ne sont qu’une poignée et ils doivent être dûment agréés par le DRS, ce qui explique qu’en général, ce sont des officiers à la retraite qui peuvent accéder à ce commerce. L’Etat ayant oublié d’ouvrir, pour l’occasion, des boutiques dans les villes et les campagnes afin que les Algériens puissent en acheter, il faut le faire soi-même, voire le voler à de hauts poteaux ou à des institutions surveillées. Ce qui est d’ailleurs tout un symbole : d’une propriété collective, le drapeau a été nationalisé pour être privatisé et devenir introuvable, d’où cette nécessité de recourir à la clandestinité. L’informel est roi, le compter-sur-soi une valeur de juillet et le délit encouragé. Et alors ? Alors, rien non plus, Koléa jamais ne tombera et on règlera ces comptes plus tard. Maintenant, place à la fête. Chawki Amari
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Appelez-moi Londres !
Par : Mustapha Hammouche
C’est entre sentence et exigence que la Banque d’Algérie exprime ses craintes sur le budget de l’État : connaître des difficultés de financement dans les prochaines années. “L’équilibre budgétaire requiert des niveaux de prix des hydrocarbures supérieurs à 112 dollars le baril.” Cette manière infantile d’appréhender la cause d’une imminente crise financière prouve que nos gestionnaires se sont définitivement installés dans le confort d’une situation de rente qu’ils croyaient éternelle. S’ils devaient manquer de ressources, ce serait à cause du marché du Brent.
Cela fait plus d’une décennie que le marché des hydrocarbures est favorable aux pays exportateurs. Depuis exactement 1999, le prix du baril n’a fait qu’augmenter, passant de 25 à 37, puis à 80 et atteignant les 145 dollars en 2008 avant de connaître une “baisse de correction”, dit-on, vers les 65-70 dollars en 2009 et de se stabiliser au niveau des 110 dollars les années suivantes. Et voilà que l’or noir embrasse une petite tendance baissière depuis avril 2012 et toutes nos autorités financières s’émeuvent et crient à la catastrophe imminente : treize ans de prospérité ne pourraient donc pas couvrir trois mois de récession !
En douze ou treize ans d’aubaine, il y avait tout le temps de préparer l’économie — et le budget de l’État, parce qu’en fait c’est le financement du budget qui angoisse nos dirigeants et non l’état socioéconomique du pays — à un retrait de la demande pétrolière. Au lieu de préparer le budget à une moindre dépendance des recettes d’hydrocarbures, le pouvoir l’y a soigneusement enchaîné.
Régulièrement informé du niveau des réserves de changes et de l’encours du Fonds de régulation des recettes (pour ce compte, on ne le fait plus depuis un certain temps), le peuple devait pourtant être rassuré sur son avenir : l’État thésaurise pour lui. Le pouvoir a fait
des comptes de l’État un slogan politique : ils sont l’expression de la bonne gestion du patrimoine commun. Au fait, le budget était calculé sur un prix prévisionnel de 19, puis de 37 dollars le baril ; on pourrait passer quelques années de plus avec les deux-tiers environ de différentiel, n’est-ce pas ? Pourquoi est-ce alors en 2012 que la Banque centrale découvre que “la soutenabilité des finances publiques à moyen terme doit désormais être un objectif stratégique des pouvoirs publics” ? Ah bon ? Parce que, jusqu’ici, c’était au bonheur la chance ?
Oui, quand on revoit la dérive dépensière qui a marqué la dernière décennie : des zaouïas et clubs de foot empochant des subsides de campagnes électorales aux “années” culturelles à répétition, des effacements de dettes catégorielles aux cadeaux indemnitaires et augmentations des hauts cadres, tout sentait le magot qui grise.
Voici apparemment venu le temps de payer l’insouciance dépensière d’une décennie et le mépris affiché envers l’idée de développement d’une économie productive. Et le ministre des Finances commence par le commencement : les investissements et les salaires.
“En matière de salaires, nous avons atteint le plafond”, prévient-il. Peut-être, mais pas pour les greffiers, par exemple.
Un gouvernement est payé pour prévoir et prévenir la catastrophe, pas pour l’annoncer. Sinon, n’importe quel quidam saurait dépenser quand il y en a et se désoler quand il n’y en a plus. -
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Abdou Bendjoudi-Khaled Nezzar : le clash !
“Vous êtes responsables de ce que nous vivons aujourd’hui !”. “Qui sont ces gens puissants qui sont en train de cacher la vérité sur les disparus ?” “Qui a assassiné Boudiaf ?” Vendredi 29, au cimetière El Alia, certains visiteurs venus rendre hommage à Mohamed Boudiaf, ont trouvé en Khaled Nezzar un interlocuteur susceptible de leur donner des réponses. Parmi eux : Abdou Bendjoudi, du Mouvement de la jeunesse indépendante pour le changement. Le général à la retraite, sous son chapeau de paille, s’est défendu comme il a pu, sans réellement convaincre. El Watan Week-end était là pour filmer l’altercation.
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50 ans moins 2 jours
En ces temps de territoires mondialisés et d’interpénétrations foncières, il faut se le demander : à qui appartient l’Algérie ? Oui, les lois sont claires, un étranger ne peut acquérir un bien foncier algérien même s’il est Marocain. Mais pour le reste, les Algériens sont-ils vraiment chez eux, 600 mois après l’indépendance ? Les bureaux d’études nationaux sont écartés des grands projets au profit de compagnies étrangères qui, elles-mêmes, sous-traitent ensuite avec des Algériens. Tout comme les banques ou les compagnies aériennes, l’eau, la gestion du métro ou des aéroports, confiées à des Français. Dernier coup d’éventail à l’envers : les festivités du 5 Juillet confiées à un chorégraphe libanais. Pourquoi libanais ?
Parce que selon la ministre de la Culture, aucun Algérien n’a répondu à son offre. Ce qui est faux puisque les plus fameux chorégraphes algériens n’ont pas été contactés, comme l’explique Kamel Ouali, et Safy Boutella a même déposé un dossier qui n’a pas eu de suite. Pour se défendre de son antipatriotisme humiliant, la ministre a expliqué que Safy Boutella n’était pas chorégraphe. Grosse faute de goût, c’est comme si l’on disait que Madame Toumi n’était pas ministre ou que les 36 millions d’êtres qui errent sur cette terre pas Algériens. 50 ans après, l’impression que nous ne sommes pas chez nous est encore tenace, comme si une caste dominante travaillait encore pour des intérêts étrangers, exportant nos ressources (les hydrocarbures) en jetant quelques centimes aux khammas locaux.
A qui appartient l’Algérie ? A ceux qui la dirigent. A qui appartiennent ses deniers ? A ceux qui en disposent. L’équation territoriale est ainsi faite, il ne suffit pas d’habiter sur sa terre pour penser en être propriétaire. C’est peut-être pour cette raison que de plus en plus d’Algériens habitent déjà mentalement au paradis. Ou sur la Lune, pour les moins croyants.
Chawki Amari
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La dernière fois que Bouteflika a rencontré Boudiaf...
Par Le Matin DZ |Historiquement, Abdelaziz Bouteflika a toujours été présent dans les épisodes où le pouvoir civil a dû céder du terrain au pouvoir militaire. Il est l’homme lige auquel les chefs militaires ont fréquemment dû avoir recours pour concevoir, puis mener et, enfin, expliquer et légitimer des pronunciamientos qu’ils soient directs ou maquillés. Il eut souvent une conception plus militaire des événements que les militaires eux-mêmes.
Sa première grande mission réussie au bénéfice des militaires date de décembre 1961. L’indépendance de l’Algérie devenait imminente et le débat sur le futur Etat algérien s’installait alors avec la passion et les calculs qu’on devine. Pouvoir civil ou militaire ? L’interrogation divisait l’état-major général de l’ALN, dirigé par le colonel Houari Boumediène et le Gouvernement provisoire de Benyoucef Benkhedda. Pouvoir civil ou militaire ?
Le mieux, estiment les chefs de l’Armée, serait encore d’ériger un chef d’Etat civil inféodé aux militaires.
La formule sera adoptée pour toujours.
Qui pourrait être ce chef d’Etat suffisamment complice pour n’apparaître qu’en vitrine, mais assez crédible pour s’imposer devant l’opinion ? Les regards se tournent vers les cinq dirigeants du FLN détenus au château d’Aulnoy, en région parisienne, après l’avoir été à la Santé, au fort de l’île d’Aix, puis à Turquant, en Touraine.
Ahmed Ben Bella, Rabah Bitat, Mohamed Khider, Hocine Aït Ahmed et Mohamed Boudiaf avaient accumulé, en cinq ans de détention, un capital moral qui faisait d’eux les recours privilégiés du conflit. (1) Qui parmi eux accepterait de devenir le premier président civil de l’Algérie indépendante allié aux militaires ? Pour le savoir, le colonel Boumediène dépêcha, début décembre 1961, auprès d’eux le capitaine Abdelaziz Bouteflika avec pour recommandation spéciale de privilégier la candidature de Mohamed Boudiaf à qui, selon Rédha Malek, un des négociateurs à Evian et ancien Premier ministre, «il vouait une secrète estime pour avoir travaillé avec lui».
La mission de Bouteflika, confirme le premier président du GPRA, Ferhat Abbas, «consistait à trouver parmi les cinq prisonniers un éventuel allié (aux chefs militaires)». (2) Le commandant Rabah Zerari, dit Azzedine, qui était, avec Kaïd Ahmed et Ali Mendjeli, l’un des trois adjoints de Boumediène à l’état-major général avant qu’il n’en démissionne en août 1961, est plus direct : «Bouteflika était, en vérité, chargé de vendre un coup d’Etat aux cinq dirigeants.» (1)Proposer la présidence à Boudiaf ? La mission était d’autant plus risquée que Bouteflika n’ignorait rien des opinions politiques de Boudiaf, notoirement connu pour être un esprit hostile aux accommodements en politique, acquis au multipartisme et à l’indépendance du pouvoir politique et dont, en conséquence, il fallait s’attendre au refus de se laisser choisir comme paravent par les chefs militaires. Hervé Bourges, homme de médias français, qui rendait souvent visite aux cinq détenus en qualité de représentant d’Edmond Michelet, le ministre de la Justice de De Gaulle, apporte un témoignage saisissant sur le détenu Boudiaf : «Je l’ai bien connu à Turquant, où il m’apparaissait comme le plus dur des cinq, le plus ancré dans ses convictions, décidé à ne pas en dévier, méfiant à l’égard de ses compagnons et de leurs conceptions idéologiques, notamment pour ce qui concerne Ben Bella dont il se séparera très vite, le soupçonnant, déjà, de vouloir s’arroger un pouvoir personnel.
Boudiaf sera d’emblée hostile à l’idée du parti unique, où il voit les germes d’une dictature, même s’il s’agit de ce prestigieux FLN qui sort vainqueur auréolé de la guerre de libération et auquel il appartient depuis le début.»
Aussi, le très avisé émissaire Abdelaziz Bouteflika, soucieux de garantir l’hégémonie militaire après l’indépendance, fit son affaire d’écarter l’obstiné démocrate Boudiaf au profit du «compréhensif » Ben Bella. Ce dernier présentait l’immense avantage de ne voir aucune objection à s’allier à l’état-major, fut-ce au risque d’un grave conflit fratricide.«L’entrevue qu’il eut avec Boudiaf se déroula très mal, rapporte le commandant Azzedine. Boudiaf a non seulement refusé énergiquement d’être coopté par l’état-major, mais s’offusqua que l’émissaire de Boumediène, qu’il houspilla publiquement, lui fît pareille proposition fractionnelle au moment où les Algériens étaient appelés à aller unis aux négociations avec les Français. Il le renvoya sèchement. Bouteflika comprit alors tout l’avantage qu’il y avait pour l’état-major à opter pour Ben Bella, très conciliant et qui, d’ailleurs, prit en aparté l’envoyé spécial de Boumediène pour lui faire part de sa disponibilité.»
«Ben Bella et Bouteflika se sont fait des mamours verbaux, ils se sont séduits mutuellement avec leurs savoir-faire respectifs», a appris Ahmed Taleb Ibrahimi, incarcéré à l’époque dans un autre lieu de détention. «Bouteflika s’adressa alors à Ben Bella qui accepta d’être l’homme de l’état-major, raconte Ferhat Abbas.
Cette alliance, demeurée secrète, allait peser lourdement sur l’avenir du pays.» (1) On le comprit quelques mois plus tard :
«Ce qui a poussé Boumediène à affronter le GPRA, c’était l’alliance qu’il avait scellée avec Ben Bella à Aulnoy, récapitule Rédha Malek. Alliance réciproquement avantageuse. Boumediène avait besoin d’un politique et Ben Bella d’un fusil. » (2)L’émissaire Bouteflika avait réussi sa mission. Il quitte hâtivement Paris pour Londres d’où il appelle le colonel Boumediène pour lui annoncer le succès de l’opération. «Quelques jours plus tard, raconte Rédha Malek, Boumediène et Ben Bella ont un entretien téléphonique. Ils se disent très satisfaits de la mission de Bouteflika. L’alliance est scellée.» (1)
Bouteflika venait d’assurer l’intérêt du pouvoir militaire en écartant Mohamed Boudiaf et en propulsant Ahmed Ben Bella.
Ben Bella entrera à Alger en 1962 comme il en sortira en 1965, par les chars de Boumediène. A chaque fois, le sang algérien a coulé. Dans les deux cas Abdelaziz Bouteflika a joué le rôle d’agent détonateur au service des chefs militaires.Pour imposer Ben Bella en 1962 contre l’avis du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), de certaines personnalités marquantes et d’une partie de l’ALN, il a fallu utiliser la force. La composition du premier Bureau politique du FLN, donc de la première direction de l’Algérie indépendante, était le principal enjeu entre les différentes tendances. Boumediène et Ben Bella voulaient une direction acquise à l’étatmajor, où ne figureraient pas les ministres du GPRA, notamment les trois B qu’étaient Krim Belkacem, Abdelhafid Boussouf et Lakhdar Bentobbal, trois des véritables meneurs de la Révolution.
Ecarter le GPRA de la direction politique du pays ouvrait la porte à toutes les dérives, voire à une guerre entre Algériens.Ben Bella, conforté par le soutien des militaires, osa néanmoins le coup de force : le 22 juillet 1962, il annonce unilatéralement à partir de Tlemcen la constitution complète du Bureau politique, composé des cinq détenus d’Aulnoy auxquels s’ajoutaient Hadj Ben Alla et Mohammedi Saïd, qui deviendra plus tard dirigeant du Front islamique du salut. Aït Ahmed refuse de faire partie de ce bureau et part pour Paris, Boudiaf en démissionnera rapidement. De fait, le GPRA est mort, son président Benyoucef Benkhedda est complètement débordé par les évènements.
Ce coup de force de Ben Bella, c’est la suite logique de l’alliance scellée à Aulnoy entre lui et l’Armée par le biais de Bouteflika. L’avocat Ali Haroun, ancien responsable de la Fédération de France du FLN et ancien membre du Haut-Comité d’Etat (HCE) entre 1992 et 1994, qui étudia de près la période dont il fut un témoin privilégié et à laquelle il consacrera un livre, confirme par ce récit d’une rencontre qu’il eut avec Ben Bella en juillet 1962 :
«L’on savait déjà que Boumediène, chef d’état-major, avait, par l’intermédiaire du capitaine Si Abdelkader, alias Abdelaziz Bouteflika, sollicité l’appui de Boudiaf dans le conflit qui, depuis plusieurs mois, l’opposait au GPRA. Face aux réticences de Boudiaf, il se résolut à convaincre Ben Bella dont le soutien lui fut aussitôt acquis. Dès lors, le Bureau politique proposé par Ben Bella apparaissait en fait celui de l’alliance Ben Bella-Boumediène.
Conscient des dangers imminents guettant le pays et pouvant déboucher sur une confrontation, dont le dernier mot risquait d’échoir aux militants en armes, je rappelai à mon interlocuteur cette vieille maxime : “On peut tout faire avec les baïonnettes, sauf s’asseoir dessus.” Il répliqua par une moue dédaigneuse. Je n’avais plus rien à ajouter. Si l’on allait privilégier la force et dédaigner le consensus pour résoudre nos différends, le pays s’acheminerait alors vers de sombres lendemains. » (1)La sombre prédiction se réalisera : le Bureau politique de Ben Bella, dont l’autorité fut contestée par les Wilayas III (Kabylie) et IV (Algérois), sollicita alors l’appui de l’Armée des frontières et de l’état-major général dirigé par Boumediène ainsi que celui des Wilayas I, II, V et VI. Une seconde guerre succéda à celle qui venait à peine de se terminer. L’été 1962 fut marqué par de sanglants combats fratricides entre Algériens qui sortaient de sept années de lutte anticoloniale. (1) «L’intensité des combats qui s’en étaient suivis, jamais je n’en ai vu d’égale, pas même durant la guerre de libération », se rappelle Khaled Nezzar qui dirigeait, en tant que jeune officier de l’Armée des frontières, un bataillon qui a combattu les djounoud des Wilayas III et IV dans le djebel Dira, près de Sour El Ghozlane. (2)
La guerre fratricide ne prendra fin qu’avec les manifestations populaires qui déferlèrent sur le pays aux cris de «Sebâa s’nine barakat» (3), slogan du désespoir que les Algériens ont fini par adopter.
«Longtemps sera délibérément occulté le lourd bilan de ces affrontements fratricides. Ce n’est que par communiqué de l’APS du 2 janvier 1963 que l’on en saura le prix : un millier de morts», précisera Ali Haroun. (4)
C’est à ce prix que Ben Bella et son Bureau politique s’imposèrent à Alger.
Bouteflika va contribuer à destituer Ben Bella en 1965 pour les mêmes impératifs supérieurs : asseoir la suprématie du pouvoir militaire. Le coup d’Etat du 19 juin 1965 est consécutif à la décision de Ben Bella de retirer à Abdelaziz Bouteflika laresponsabilité de la diplomatie algérienne à quelques jours de la Conférence afro-asiatique qui devait se tenir à Alger.Source : "Bouteflika une imposture algérienne", Mohamed Benchicou, Editions Le Matin, 2004
Notes :
1. Le 22 octobre 1956, le DC-3 marocain, décollant de Rabat et transportant vers Tunis Ahmed Ben Bella, Mohamed Khider, Hocine Aït Ahmed et Mohamed Boudiaf, accompagnés de Mostefa Lacheraf, a été intercepté au-dessus d’Alger par les autorités coloniales. Les dirigeants algériens devaient représenter le FLN au sommet tripartite maghrébin qui devait se tenir à Tunis les 22 et 23 octobre. Ils seront incarcérés en France jusqu’en mars 1962, en compagnie de Rabah Bitat qui avait été arrêté le 23 novembre 1955.
2. et 3. Ferhat Abbas, L’indépendance confisquée, Flammarion, 1984.
4. Hervé Bourges, De mémoire d’éléphant,Grasset, 2000.
5.Rédha Malek, L’Algérie à Evian,Le Seuil, 1995.
5 bis. Les combats ont opposé les Wilayas I, II, V et VI (pro-état-major) aux Wilayas III et IV.
6. Ali Haroun, L’été de la discorde,Casbah Editions, 2000.
7. Reda Malek, op cité
8. Khaled Nezzar, cité par Ali Haroun, L’été de la discorde,Casbah Editions, 2000.
8 bis. Sebâa s’nine barakat (sept années, ça suffit !). La guerre de libération avait duré sept années.
9. Ali Haroun, L’été de la discorde,Casbah Editions, 2000
elvez Elbaz 01/07/2012 12:07:34 -
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Santé: Sit-in de soutien au syndicaliste Keddad Khaled à Alger
Rassemblement de soutien à Khaled Keddad par elwatanvideo
Deux jours avant son passage devant le conseil de discipline M.Keddad suscite encore la solidarité des syndicalistes tous secteurs confondus.
Quelques dizaines de syndicalistes des secteurs de la Santé, de l’Education et de l’Enseignement supérieur et de militants des droits de l’homme dont ceux de la Laddh (Ligue algérienne de défense des droit de l'Homme) se sont rassemblés ce lundi matin devant le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière à Alger pour dénoncer, une nouvelle fois, la suspension de leur collègue M.Keddad Khaled, président du Syndicat national des psychologues (Snapsy).
Ce syndicaliste a été suspendu de son poste, faut-il le rappeler, après avoir pris part à un rassemblement devant le ministère de la Santé le 29 mai dernier.
Rencontré sur le lieu du rassemblement, M.Keddad, à la tête du syndicat depuis 2001, explique le nombre limité des participants à ce rassemblement par le fait que les directeurs des établissements de la santé publique ont été instruit de durcir le contrôle sur les psychologues afin de les empêcher de se présenter à ce rassemblement.
«Je suis là parce que le président de notre syndicat a besoin de soutien mais ça ne m’étonne pas de subir une sanction une fois rentrée au travail », nous dira une psychologue travaillant dans l’algérois.
Les participants à ce rassemblement ont scandé, sous l'oeil vigilant d'une trentaine de policiers, leur colère face à la répression que subissent les syndicalistes et aux atteintes commises contre des droits et des libertés pourtant consacrés par la Constitution et par les textes internationaux contractés par l’Algérie.
Pour M.Keddad cette suspension que le ministère de la Santé n’assume pas ouvertement vise à créer une diversion et un détournement des revendications principales de son secteur. «On ne me laisse même pas voir le dossier de plainte. Je ne voulais pas aller au conseil de discipline, mais j’irai par curiosité. Je veux savoir comment ces gens pensent », dit-il.
M.Keddad devra comparaître mercredi 4 juillet devant le conseil de discipline alors qu’un autre sit-in sera organisé en parallèle devant la direction de la Santé de la wilaya d’Alger.
Mina Adel, Sophia Ait Kaci
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les Libertés Syndicales en Algérie
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Assassinat de Mohamed Boudiaf : La version officielle remise en cause
«Bien que la commission d’enquête officielle ait conclu que le président Boudiaf a été victime d’un complot politique, le tribunal optera pour l’acte isolé», avait relevé Mahfoudh Bennoune.
L’assassinat de Mohamed Boudiaf soulève toujours des interrogations. 20 ans après. D’abord c’est son épouse, Madame Fatiha Boudiaf, qui, dans une émission diffusée par la chaîne satellitaire qatarie Al jazzera, «Ziara khassa», «visite particulière», en 2010, remet totalement en cause l’identité de l’assassin, Mbarek Boumaârafi, qui a pourtant reconnu avoir été l’auteur du crime, et été condamné à perpétuité par la justice algérienne. Elle affirme même avoir en sa possession une cassette vidéo qui le démontre. Selon elle, «le tireur embusqué derrière le rideau de la salle des conférences du centre culturel de Annaba avait une corpulence qui n’est pas celle de Boumaarafi». Mme Boudiaf dit même que la personne en question a été tuée, car il y avait un deuxième corps gisant sur le sol.
Deux ans après la déclaration de Madame Boudiaf, son fils Nacer déclenche une campagne pour réclamer la vérité sur l’assassinat de son père. Une pétition alors est lancée.Le texte bénéficiera d’une large diffusion dans les journaux et sur le web. Il y est écrit et signé Nacer Boudiaf : «Vous qui voulez la vérité sur l’assassinat de feu le président Boudiaf et les circonstances qui ont conduit à son lâche assassinat avec des dizaines de balles dans le dos à un âge ayant dépassé les soixante dix ans, j’ai décidé aujourd’hui la publication de cette pétition et de la soumettre à la signature de celui et celle qui aspire à mettre fin à l’injustice à la dictature et l’écoulement du sang des innocents.» Le fils de feu Boudiaf ne s’engageait que «deux mois après» son lancement, il la remettrait «à Monsieur le président de la République et à Monsieur le chef du département du renseignement et de la sécurité, pour leur demander la réouverture du dossier de l’assassinat du président du Haut comité d’Etat (HCE), devant des magistrats intègres». Plus récemment, et à l’occasion de la commémoration du 20e anniversaire de son retour au pays en janvier dernier, Nacer Boudiaf interpelle, dans une tribune publiée dans la presse, «toutes les consciences et particulièrement Messieurs Ali Haroun (membre du HCE), Ahmed Djebar (ministre de l’Enseignement supérieur) et Khaled Nezzar (membre du HCE) ». «Ces trois personnalités ont été très proches de Boudiaf pendant sa mission à la tête de l’Etat».
Selon lui, «Ils ont joué un rôle fondamental dans son retour en Algérie». «De par la position qu’occupait chacun de ces messieurs, au moment de «l’acte isolé», dit-il, soit ils étaient en position de connaître ses bourreaux, soit en position de ne pas les connaître». «S’ils ne les connaissent pas, de qui ont-ils peur pour demander la réouverture du dossier et de l’enquête. S’ils se taisent et donc connaissent les bourreaux, alors ils deviennent eux-mêmes bourreaux, et donc pas respectables». «Boudiaf était-il aussi fort physiquement pour nécessiter toute une rafale alors qu’eu égard à son âge et sa santé précaire, une seule balle aurait suffit», souligne Nacer Boudiaf avant de poursuivre sa complainte. «C’est là où se situe le problème, votre problème», pense-t-il en expliquant : «En fait, une seule balle était destinée au président du Haut comité d’Etat qui commençait à déranger le système». Sur un ton de dérision il a ajouté : «Alors tout le reste des balles du chargeur, voire des chargeurs, n’était pas destiné à la victime de ‘‘l’acte isolé’’ mais à toute personne qui s’imaginait facile de toucher là où Boudiaf a mis le doigt et a commencé à faire mal au système».
Nacer Boudiaf aurait voulu que «le ministre de l’Intérieur de l’époque, feu Larbi Belkheir et d’autres responsables de la Sécurité de l’Etat, qui ne sont plus de ce monde, soient aujourd’hui à vos côtés pour répondre à cet adage». «Mais ils sont là où aucune pétition ne peut les sauver, ni les soustraire à la justice divine. Avec la justice divine, il n’y a ni faux procès ni ‘‘acte isolé’’» assène le fils de feu Mohamed Boudiaf qui semble de plus en plus douter de la version d’un assassin solitaire mue par son fanatisme religieux.
Mais avant que la famille du défunt président du HCE ne relance la question de son assassinat, d’autres avaient douté de la véracité officielle de cette liquidation unique dans les annales des assassinats politiques.
En 1998, c’est le défunt professeur anthropologue et historien, Mahfoudh Bennoune, qui pose l’interrogation en ces termes : «Pourquoi Boudiaf a-t-il été assassiné ? »
Dans sa réponse, il confond la décision de la justice qui avait conclu à l’acte isolé et les conclusions de la commission d’enquête sur l’assassinat de feu Boudiaf. «Bien que la commission d’enquête officiel ait conclu que le président Boudiaf a été victime d’un complot politique, le tribunal optera pour l’ acte isolé», avait relevé Mahfoudh Bennoune.Said Rabia
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ALGERIE :50 ans moins 4 jours
Dix décennies, un demi-siècle ou 13 coupes du monde, on peut estimer le temps qui passe avec les outils que l’on veut, surtout avec le temps qu’il fait. C’est beaucoup, presque rien ou pas assez ? Les mères les plus clémentes des clémentines aiment à souligner que 50 ans, c’est jeune et que l’on est encore un enfant à cet âge. C’est probablement pour cette raison que la majorité des dirigeants ont une mère et plus de 70 ans, et que l’on peut presque les traiter en adultes. Car pour une mère algérienne, un homme reste un enfant jusqu’à ce qu’il soit grand-père, c’est-à-dire jusqu’à ce que ses enfants aient enfanté d’autres enfants. Mais en dehors de ces enfantillages, si cette déconstruction temporelle et maternelle est touchante, l’infantilisation permanente aura donné à grande échelle l’impunité, l’irresponsabilité et l’inconscience, trois phénomènes qui dirigent le pays depuis l’indépendance.
En 50 ans, un ministre, un Président ou un général s’est-il un jour excusé pour ses mauvais jugements et stratégies, a-t-il avoué avoir commis une erreur ou assumé la responsabilité des nombreuses destructions, morts et drames ? Non, un enfant ne s’excuse pas, sauf quand on le frappe et personne ne peut frapper un ministre, un Président ou un général. L’Algérie est-elle alors un enfant mal élevé qui refuse de reconnaître l’autorité de la morale ?
En réalité, l’Algérie n’est pas si jeune que ça, si elle a eu son indépendance en 1962, l’Australie l’aura eue après elle, en 1986, en se séparant de l’Angleterre. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes Algériens rêvent d’aller en Australie, contrairement aux jeunes Australiens qui cauchemardent d’être envoyés en Algérie. Qui gagne ? C’est là aussi de la subjectivité, même si ce qui est sûr, c’est que l’Algérie a perdu beaucoup de temps. A quatre jours du sifflet de l’arbitre, on croit encore au fameux but de la dernière minute. Mais de moins en moins.
Chawki Amari
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L’Algérie, un modèle pour les armées arabes
Les janviéristes algériens sont-ils des héros pour les régimes arabes?
In SlateAfrique
26 juin 012
C’est simple. Les octobristes sont les milliers de jeunes Algériens (moyenne d’âge entre 15 et 25 ans) qui se sont soulevés le 5 octobre 1988 contre le régime algérien. A l’époque, l’armée avait tiré sur eux, les islamistes les ont récupérés. Durant ce mois, des émeutes et des rebellions éclatent dans les principales villes de l’Algérie.
Les jeunes s’attaquent aux symboles du régime, les Souk El-Fellah (grandes surfaces socialistes de grande distribution alimentaires, sur le model URSS), les commissariats et les sièges du parti unique, le FLN. Le régime proclame alors l’état de siège le 6 octobre, tire sur la foule et un général prend les rênes du pays: Khaled Nezzar. Embusqué derrière un président affaibli, presque «dégagé» et qui le sera quelques années plus tard: Chadli Benjedid.
Bilan du «printemps algérien»?
Presque 500 morts, des milliers de torturés, arrêtés et les premiers «disparus». Le traumatisme est lourd: l’armée qui dit avoir libéré le pays des Français, tire sur le peuple qui l’admirait. Les octobristes sont donc ces jeunes d’octobre 88. Aujourd’hui, ils sont vieux, blessés ou consternés. Pour rappel, le régime les a indemnisé, mais sans jamais reconnaitre ses torts: les jeunes d’octobre ou leurs familles sont classés sous la rubrique «accident de travail» par les services sociaux et indemnisés en tant que tel. Les généraux qui ont tiré sur la foule ne seront pas inquiétés ou jugés. Jamais.
Les novembristes? Se sont les plus vieux. Ceux qui ont fait la guerre de libération déclenchée le 1 novembre 1954. Novembre est donc un mois sacré, comme le ramadan. L’un par l’histoire, l’autre par la religion. Novembre représente les vétérans de guerre, les anciens moudjahiddines, les conservateurs, le temple, le capital idéologique du régime, le nationalisme et la caste des plus de 70 ans aux leviers de commande.
Les novembristes ont des rentes immenses, l’un des plus gros budgets de l’Etat à chaque loi de finance, des monopoles commerciaux, des licences d’exploitation. Dans les grandes écoles et pour les concours d’accès universitaires ou d’emploi, la loi leur donne ou donne à leurs descendants la priorité et une «avance» de points.
Scandale des faux combattantsLors des grandes compressions et des licenciements de travailleurs par milliers durant la crise des années 1990, les novembristes et leurs enfants étaient les derniers, sinon jamais, licenciés ou obligés à quitter les entreprises publiques moribondes. Combien sont-ils? Grand débat en Algérie: c’est le seul pays où le chiffre des anciens qui ont fait la guerre augmente avec le temps, au lieu de diminuer. D’où ce scandale mou algérien: celui des faux anciens combattant, et qui n’a jamais été suivi d’enquête sérieuse: le régime est assis sur cette branche justement. Un algérien, fonctionnaire de la justice osera en rendre publique les dossiers: Benyoucef Mellouk le payera lourdement par un harcèlement judicaire qui dure depuis 18 ans!
Les janviéristes? Se sont une poignée de généraux et de hauts officiers de l’armée algérienne qui ont « démissionné » Chadli Benjedid en janvier 1992, et décidé de dissoudre le parlement islamiste issu des élections de 1991, et d’interrompre le processus électoral qui a vu les islamistes du FIS (front islamique du Salut ) se faire élire par les Algériens post 0tobre 1988. C’est-à-dire après le printemps algérien de cette époque comme on le dit aujourd’hui.
Qui sont-ils au juste les janviéristes? Les têtes de liste: Khaled Nezzar patron de l’armée quand l’armée a tiré sur les algériens en octobre 1988. Ensuite d’autres: Mohammed Medien, alias Toufik encore au commande du pays aujourd’hui. Larbi Belkheir, alias «le cerveau» selon l’humour algérien, décédé en janvier 2010 après avoir été éloigné comme ambassadeur au Maroc.
Mohammed Lamari, présenté comme le chef de file de l’aile la plus anti-islamiste de l’Algérie. Il sera éloigné lui aussi après l’élection de Bouteflika. Il meurt lui aussi février 2012. On peut aussi joindre à la table du salon Abdelmalek Guenaizia, qui sera nommé vice-ministre de l’armée algérienne, puisque le ministre est un Bouteflika méfiant qui refuse qu’il existe un ministre de la défense justement, capable de le renverser. Et, en dernier, Mohammed Touati. Le cercle a un nom selon la culture politique algérienne : les décideurs. Ceux qui décideront du départ de Chadli, de la décennie noire, de faire la guerre ou pas, de fabriquer un président ou de le renvoyer.
Dans la culture politique algérienne donc, il existe le cercle large des ministres et autres fonctionnaires de l’Etat-écran. Puis le cercle de la Présidence et des siens. Puis le cercle des décideurs: le salon algérois, le clan, les généraux ou pas. Les Décideurs ramènent le Président qu’ils veulent et le placent avant que les algériens ne l’élisent.
Janviéristes: héros du monde arabePourquoi les janviéristes sont-ils des héros pour les autres régimes arabes? A cause du manuel de la méthode: «Comment faire crasher une démocratisation, chasser un président, discréditer des islamistes, garder le pouvoir et pousser le pays à la guerre». Le titre est long mais le manuel est court.
Curieusement en effet, la méthode des janviéristes algériens semble être de mode aujourd’hui en Egypte: l’armée lâche Moubarak face à la rue qui se soulève contre lui. Ensuite des islamistes récupèrent la rue égyptienne, se font élire et se présentent comme les architectes de la révolution. Le conseil militaire du général Mohammed Hussein Tantaoui attend un peu, puis commence à récupérer les pans perdus du pouvoir puis se décide de dissoudre le parlement.
En langage algérien: les octobristes sont récupérés par les islamistes pour chasser les novembristes mais ce sont les janviéristes qui gagnent à la fin. L’Egypte commence par s’installer dans le casting algérien comme on aime le croire ici: un président sans pouvoir, l’actuel candidat gagnant des frères musulmans, une armée qui décide de tout par le bais de «décideurs», une révolution devenue un «accident de travail», des islamistes poussés à se radicaliser pour mieux être décimés.
Et si le Caire prenait le chemin d’Alger?Le coup d’Etat en cours en Egypte ressemble à s’y méprendre à celui de l’Algérie en 1992 et avec la même couverture internationale de l’Occident qui ne veut pas de barbus intempestifs au cœur du monde arabe. Les janviéristes égyptiens «avancent» aussi avec le soutien tacite des classes économiques libérales et patronales et des élites qui ont peur des islamistes.
En Algérie, à cette époque, le coup d’Etat contre Chadli (Chadli Bendjedid, troisième président de la République égyptienne 1979-1992) s’est accompagné par la création d’un «Comité national pour la sauvegarde de l’Algérie», alias la vitrine civile. Dedans, ont y retrouvait les hommes du régime, ses amoureux du régime, des profiteurs du régime, des idéologues du régime et des partisans sincères du sauvetage de l’Algérie. En face, les islamistes.
La bipolarisation a crée deux familles politiques algériennes: les dialoguistes et les éradicateurs. La guerre civile étant déclenchée dès l’interruption du processus électoral, les islamistes ayant été poussés et ayant choisi la violence, les «dialoguistes» étaient donc ceux qui prônaient le dialogue, les «éradicateurs», ceux qui prônaient la guerre. L’Egypte n’en n’est pas là encore mais en Algérie, on voit déjà l’avenir.
Aujourd’hui donc, les janviéristes algériens semblent inspirer des militaires arabes qui veulent stopper une révolution, stopper les islamistes et faire du « coup d’Etat » utilitaire, consentis et presque souhaité par la moitié de leurs populations. Un coup d’Etat « passe » quand il vise à sauver le pays des islamistes et pas à, prendre le Pouvoir. Les janviéristes algériens avaient presque inventé la formule.
Et la Syrie?En Syrie, les janviéristes sont aussi à la mode. La méthode pour gérer une guerre civile est algérienne malgré ce que l’on peut crier, scandalisé. Le mode opératoire est le même: avancer dans le déni absolu (ce n’est pas une révolution mais du terrorisme). Terroriser les populations indécises entre les deux partis («Il n’y pas de nationalisme gris, entre le blanc et le noir», a dit Bachar El Assad durant son dernier discours). Augmenter l’indice de confusion (qui tue qui finalement? La question, dès qu’elle se pose paralyse les initiatives et les pressions internationales).
En Syrie, le régime vise les têtes «laïques» de la révolution et épargne presque les têtes barbues: le but est d’islamiser la révolution et donc de la «qaïdiser» et donc de la criminaliser et de l’isoler. Forcer les élites à choisir leurs camps, celui de la survie ou de l’exil. Faire éclater l’opposition et empêcher toute union. Créer de fausses oppositions islamistes. Punir la passivité des populations autant que les rebelles. Ne jamais reculer sur le front de la diplomatie internationale et gagner du temps et du temps: les guerres longues usent même ceux qui la regardent.
Continuer la fiction institutionnelle comme si de rien n’était: élections, dialogues, «multipartisme» de façade, appel à «sauver le pays» de la menace…etc. Le cas syrien rappelle étrangement à des Algériens leur guerre civile, leur éradicateur et leurs dix ans de morts et de tromperies politiques. La guerre en Syrie rappelle la méthode seulement car le casting n’est pas le même, ni les intentions. Bachar a compris l’essentiel de la méthode des janviéristes algériens: persister et continuer.
Comment l’histoire de l’Algérie aide à comprendre celle de la régionLes janviéristes algériens sont donc peut-être un modèle panarabe. Ce qu’ils ont fait il y a vingt est à la mode aujourd’hui dans le reste du monde arabe. Et c’est avec amusement que les Algériens regardent aujourd’hui l’élection d’un islamiste président de l’Egypte mais sans aucun pouvoir réel: depuis vingt ans l’Algérie est ainsi. Ses présidents sont là, mais on sait qu’ils n’ont aucun pouvoir. Sauf celui d’apparaitre et de recevoir les hommes forts et faibles du reste du monde ou de faire des discours. Le 29 juin 1992, Mohammed Boudiaf, l’un de ces présidents algériens parachuté, sera même assassiné en live, à Annaba. Le suivant a démissionné, le suivant du suivant (Abdelaziz Bouteflika) parle à peine et regarde partout, avec méfiance.
Une formule désigne le Caire comme «la mère du monde» arabe (Oum Eddounia). Les Algériens disent souvent que l’Algérie est «son père».
Kamel Daoud
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Assassinat de Boudiaf : cher père, 20 ans déjà !
Voilà déjà vingt ans que habitué à frapper dans le dos, le système, par soldat interposé, un membre du Groupe d’intervention spéciale, nous dit-on, muni d’un ordre de mission isolé de son groupe, a été chargé d’exécuter ton lâche assassinat, le 29 juin 1992, qualifié d’«acte isolé», par la justice algérienne.
Depuis lors, beaucoup d’encre et de sang ont coulé en Algérie. Avec de l’encre, je n’ai pas cessé d’interpeller, dans des lettres ouvertes publiées par nos quotidiens nationaux, tous les responsables algériens au sommet de l’Etat, au moment de «l’acte isolé». Je leur ai écrit pour rejeter la théorie de l’acte isolé et pour revendiquer la vérité. Je n’ai jamais eu de réponse. J’ai même publié, en juin 2011, un livre sur la question. Je n’ai jamais eu de réponse. Mais depuis lors, certains ont tiré leur révérence. Tout récemment, le premier président de l’Algérie indépendante est venu te rejoindre au cimetière d’El Alia, mais sa tombe a été creusée sur le côté opposé à celui de la tienne. C’est normal, dans toute ta vie, Ben Bella n’a jamais été de ton côté, mais toujours du côté opposé. N’a-t-il pas eu l’indécence de t’envoyer, en plein mois de juin 1963, dans un fourgon à Adrar, pour t’enterrer vivant dans une cave, alors que tu l’avais très décemment reçu à la présidence de la République.
Quelques mois avant sa mort, c’était au tour du défunt général Larbi Belkheir, ministre de l’Intérieur, le général Smaïl Lamari, le général major Mohamed Lamari, tous responsables et dirigeants influents, au moment de «l’acte isolé», ont quitté ce monde. Ils sont certainement dans un monde où l’assassinat, l’injustice et l’acte isolé n’ont pas de place ni de protecteur. Sur un autre registre, notre armée ne veut plus de l’appellation «Grande muette», mais elle ne parle jamais de ton assassinat. Sur ce sujet, elle demeure parfaitement muette. Mais pour faire exception, le général Khaled Nezzar a publié récemment un livre, dont un chapitre t’est consacré. Je t’en ai choisi ces passages : «Lorsque, le 29 juin 1992, le général Toufik me téléphona pour m’apprendre qu’on venait d’attenter aux jours de Mohamed Boudiaf, un grand froid me saisit, puis un vertige… Pourquoi aurions-nous tué Mohamed Boudiaf ?… Lorsque les prisonniers de Serkadji s’étaient révoltés, tous les responsables, je dis bien tous, n’eurent qu’un souci : préserver la vie de Lembarek Boumaârafi, l’assassin. Et pour cause.» Nous voilà donc édifiés. Ce passage nous informe que c’est le général Toufik qui téléphona au général Nezzar pour lui apprendre qu’on venait de commettre «l’acte isolé».
Aussi, le général Khaled Nezzar, au nom de l’armée, s’interroge : «Pourquoi aurions-nous tué Mohamed Boudiaf ?» La question reste entière. Mais le plus terrible, dans ce passage, c’est qu’il nous apprend qu’à la mutinerie de Serkadji, tous les responsables – je dis bien tous – n’avaient qu’un souci : préserver la vie de ton présumé assassin. J’espère que dans son prochain livre, il nous répondra à la question : pourquoi tant de soucis des responsables pour préserver la vie de ton présumé assassin et pas le moindre effort pour préserver celle du chef de l’Etat à Annaba. Quelques efforts auraient peut-être pu t’éviter de subir une rafale d’une quarantaine de balles, dans le dos, à ton âge ; alors que tu n’avais jamais demandé à venir occuper le fauteuil tant convoité. Ou alors, comme il est ironiquement colporté dans les milieux populaires : «C’est un système qui protège l’assassin et non la victime.»
Des éclaircissements à ce sujet seront les bienvenus, car le peuple est avide de connaître la vérité. Par ailleurs, une pétition-test vérité a été lancée par mes soins, sur la Toile, en février dernier. Elle a eu plus d’un millier de signatures en quelques jours, malgré toutes les embûches savamment orchestrées par le système pour la bloquer. Cependant, il y a lieu de t’avouer que dans mon livre, je n’ai pas été «tendre» avec tes amis, notamment Ali Haroun et Ahmed Djebar. C’est Ali Haroun lui-même qui s’en est plaint, à l’un de nos médias. Alors que l’année dernière, il a déclaré que ton assassinat est un «acte isolé», il a même changé la date de la commémoration, quelle prouesse ! Il pensait peut-être que les instigateurs de «l’acte isolé» ont été tendres avec toi en te fracassant le dos, le crâne, le thorax et les jambes avec des grenades et des rafales. Bien sûr, je ne m’attends pas à ce que Ali Haroun ait un cœur tendre pour avoir des remords de t’avoir livré à une fin aussi tragique, qui ne fait que peser la suspicion sur les maîtres de Ali Haroun.
Pour sa part, M. Ghozali, Premier ministre au moment de «l’acte isolé», quelques jours avant la campagne électorale du 10 mai, avait proposé ses services pour répondre, entre autres, de l’assassinat de Mohamed Boudiaf. Lui qui m’avait accusé de faire de ton sang un fonds de commerce, je lui ai alors rappelé que le sang de Boudiaf n’est ni à vendre ni à acheter et que s’il était achetable, ses assassins ne lui auraient pas réservé toute une rafale – qui ne leur a rien coûté – mais coûté beaucoup aux Algériennes et Algériens qui avaient vu en toi l’espoir. Par ailleurs, l’Algérie s’apprête à célébrer le 50e anniversaire de «l’indépendance confisquée», quelques jours après le 20e anniversaire du jour où le système a décidé de te confisquer la vie. On va danser et chanter. On va faire éclater des feux d’artifice pour avoir réussi à confisquer l’indépendance au peuple et à confisquer la vie de l’homme qui a rédigé l’Appel du 1er Novembre 1954, préparé la réunion des 22 et coordonné les préparatifs du déclenchement de la révolution. Pour revenir au fameux livre du général Nezzar, il me semble opportun de te faire part de ce passage : «On a dit que l’assassinat de Mohamed Boudiaf a été commandité par une mafia politico-financière craignant les foudres de l’Incorruptible venu au pouvoir… Le président Boudiaf s’était rendu à l’évidence que la corruption n’était pas le fait de quelques ‘’barons’’ du système retranchés dans des redoutes inexpugnables, mais le résultat de la dévalorisation de la notion d’Etat et du désordre moral qui en a découlé.» Tels sont les propos du général Nezzar, tels que produits dans son livre L’Armée algérienne face à la désinformation. Je le remercie de t’avoir qualifié d’Incorruptible, avec un «I» majuscule. Il est regrettable, cependant, qu’un Etat, non seulement laisse son chef d’Etat incorruptible tomber facilement devant un «acte isolé», mais ne fait rien pour rétablir la vérité sur son lâche assassinat.
Nacer Boudiaf
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LES GENERAUX ET LE GIA ALGERIENS
LES GENERAUX ET LE GIA
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Comment certains hommes peuvent-ils arracher la suprême autorité et mépriser les autres ?
Comment ces hommes peuvent-ils croire qu’ils sont les plus intelligents, les plus aptes et surtout les seuls à avoir le droit de gouverner des millions ?
Comment ces hommes peuvent-ils disposer des biens, des vies et des destins?
Comment ces hommes peuvent-ils faire de la loi la guillotine des faibles et empiler les cadavres sans rendre des comptes?
Qu’elle part de l’homme reste-t-il dans ces démons qui ont ruiné l’Algérie.
Quand est ce que le silence, la lâcheté le désespoir laisserons place a la fureur de changement ?
Quand est ce que les vents de la rupture viendront bruler ces démons ?Ces démons ils ont des noms ; tout les algériens les connaissent …..Mais le plus important……Quand est ce que les algériens redeviendront des Algériens ?
A tous les Hommes qui ont un cœur pour entendre le cri de leur pays….
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Lettre ouverte au général régnant de l’Algérie, Mohamed Médiène : « DRS, dégage ! »
par Habib Souaïdia, auteur de La Sale Guerre, Algeria-Watch, 5 mars 2011
Mon général, je veux vous signifier par la présente que votre règne mortifère est à bout de souffle. Que le monde a changé, que la situation politique et sociale de l’Algérie a changé, que les Algériens ont changé depuis 1992. Les Algériens n’ont plus peur de l’épouvantail islamiste que vous brandissez à chaque occasion pour soumettre le peuple. Au cours des vingt ans que vous avez passés à la tête du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), l’Algérie a payé le prix fort du sang et des crimes économiques et sociaux. Vous êtes le principal responsable des maux de notre pays.
Votre régime de terreur doit prendre fin. Vos jours ont été déjà comptés et vous appartenez désormais au passé. C’est ce qui me permet de vous suggérer de vous rendre à l’évidence et de préparer en douceur votre départ pour éviter un autre bain de sang. Aujourd’hui, vous êtes vieux et malade, vous appartenez à un monde révolu qui n’est plus celui de l’Algérie réelle, celle d’une jeunesse majoritaire et en révolte. C’est pourquoi votre tentative actuelle d’opérer un ravalement de façade de votre système de pouvoir, avec l’aide de pseudo-démocrates, serait un autre crime contre le peuple algérien.
Il est trop tard pour un « ravalement de façade » de votre régime
Pour accaparer à votre profit et à celui de vos obligés les richesses du pays, les revenus de son gaz et de son pétrole, vous avez utilisé votre police politique afin de maintenir notre peuple dans la misère et la hogra. Et vous avez fait torturer et tuer des dizaines de milliers d’hommes et de femmes. La gégène et le chiffon sont devenus vos instruments ordinaires de pouvoir, faisant de vos agents autant de criminels – souvent devenus des psychopathes et des névrosés.
Votre gestion du pays est devenue si désastreuse qu’on peut se demander s’il pourra retrouver un jour ses lettres de noblesse, le respect et sa place éminente dans la sphère des nations. Et si le sort que vous lui préparez n’est pas celui de la Somalie. Vous avez, paraît-il, déclaré à Bouteflika, à Saïd Sadi et à l’ex-Premier ministre Mouloud Hamrouche que « l’Algérie va mal », le DRS ayant fait un sondage auprès du peuple algérien pour mesurer le mécontentement de la rue. Mais les Algériens n’ont pas besoin de sondages du DRS ou de tout autre organe du pouvoir pour connaître leur désarroi. La misère sociale et le sentiment d’injustice s’étalent dans les rues depuis des années. C’est pourquoi les émeutes de janvier 2011 vous ont fait paniquer : plus violentes et massives que celles qui secouent presque quotidiennement le pays depuis dix ans, elles vous ont amené à tenter de « prendre les devants », parce que, en effet, vous risquez gros.
Il y a trois sortes de généraux dans le monde arabe, selon leur place dans l’appareil de pouvoir. Il y a la version des régimes de Ben Ali ou Moubarak, qui n’ont jamais eu affaire à une révolte de grande ampleur de la rue : pris de panique, ils ont multiplié les discours pour tenter de calmer le peuple et de négocier, avant de vouloir faire sortir l’armée dans la rue pour faire peur – mais ses chefs sont restés en retrait. Et il y a la version Nezzar ou Kadhafi, ceux qui ne parlent pas, mais qui tirent sur la foule à balles réelles quand elle les menace. Vous incarnez sans doute la troisième catégorie, variante perverse de la précédente : après avoir usé de la pire violence, avec votre coup d’État de 1992 et le « fleuve de sang » qui a suivi, vous avez instauré la manipulation et le mensonge pour « gérer le peuple ». Pour tenter de mater le peuple qui bouge, le peuple qui vibre, le peuple qui se révolte, le peuple qui hurle son besoin de démocratie, vous avez organisé le simulacre d’une opposition entre des partis clonés et un président cloné.
Depuis votre coup d’État de 1992, on ne voit plus le bout du tunnel. Chaque jour apporte son lot de désolations. Rien n’a changé. Pire, on assiste dix-neuf ans plus tard à un reformatage de la vie politique pour remettre en selle des barons qui ont violé l’intimité de ce pays à la place d’un autre déclinant. Mais tenter un ravalement de façade avec un Mouloud Hamrouche, un Saïd Sadi ou un autre, par des manœuvres déjà mille fois vues pendant les années noires ne changera rien à l’aspiration du peuple au changement radical de la République.
Le peuple algérien ne se contentera pas du départ de Bouteflika, il veut la fin de la police politique qui l’a amené au pouvoir. Et le prétendu bras de fer qui oppose la façade du « pouvoir » algérien incarné par ce dernier à la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNDC) n’est certainement pas la voie pour y parvenir. Certes, au sein de la coordination, il y a des hommes et des femmes qui méritent le respect de tous les Algériens. Mais on pourrait faire remarquer, au regard de sa faible capacité de mobilisation, que cette coordination comprend aussi des éléments visant clairement à tirer vers le bas le mouvement de révolte et qui se distinguent par leur complaisance avec vos desseins.
Car hélas, vos agents sont partout. Pour vous maintenir au pouvoir, vous avez choisi en effet de vous appuyer sur votre police politique, ciment principal d’une alliance rentière et prédatrice, qui a gangrené tout le système politique algérien. Preuve en est le vide politique créé par une décennie sanglante durant laquelle le DRS, par son entreprise de destruction, a privé le pays de toute expression démocratique.
L’intolérable impunité des généraux criminels à la tête de l’ANP
En janvier 1992, une partie du peuple algérien pensait renouer avec l’espoir après le retour du président Boudiaf, puis elle a assisté six mois plus tard à son assassinat en direct. Votre justice aux ordres a ensuite qualifié l’assassinat d’« acte isolé », mais les responsables des services de renseignement chargés de la protection du président ont été promus et mutés vers d’autres unités. Mohamed Boudiaf a payé de sa vie son refus de jouer le jeu de votre mentor, le général Larbi Belkheir. Boudiaf était l’une des figures de la révolution algérienne, mais son histoire ne l’a pas protégé contre vos ambitions : vous avez oublié ce qu’il a été avant, pendant et après la révolution. Puis fut le temps de Liamine Zéroual, un général que vous avez « bricolé » dans vos laboratoires pour en faire un président ; et, encore une fois, cela n’a pas marché. Son mandat s’est achevé avec les massacres de masse de 1997, instrumentalisés par vos services pour le déposer définitivement.
Mon général, sachez que l’intolérable impunité des « forces de l’ordre » a ébranlé le pays au plus profond de son âme. Car elle dit l’extrême violence, la corruption et le chaos qui règnent dans l’Algérie d’aujourd’hui. Pour mesurer l’ampleur du mal, il faut connaître le niveau d’implication de la nouvelle hiérarchie militaire dans les crimes contre l’humanité commis durent la « sale guerre » des années 1990. Toute la chaîne du commandement militaire actuel est composée de criminels, jusqu’au sommet. De surcroît, chacun « touche » à chaque étage, et chaque fois plus. C’est pourquoi un poste élevé au ministère de la Défense et à l’état-major se vend à celui qui à bien « bossé » dans les unités de « lutte antiterroriste ».
Cette lutte antiterroriste, qui a transformé progressivement chaque soldat en animal, a aussi transformé des sous-lieutenants et des lieutenants en lieutenants-colonels. Et elle a promu des chefs de section en commandants de régiment, des lieutenants-colonels en généraux-majors, commandants de région militaire ou commandant des forces terrestres. Et à chaque fête nationale, la presse algérienne nous a gavés des noms d’assassins promus à des grades supérieurs – des hommes que mes années de jeune officier en exercice dans les forces spéciales, de 1990 à 1995, m’ont parfois permis de connaître de près.
L’un de ces militaires, aujourd’hui général-major et commandant des forces terrestres – le second dans la pyramide après Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée – est le général-major Kadour Bendjemil. Cet artilleur, originaire d’Annaba, n’a cessé depuis son arrivée au commandement fin 1993, de se mouler dans le personnage militaire d’un homme qui ne recule devant rien. À l’époque, sa rage purificatrice n’a épargné personne dans son secteur d’intervention de Bouira (le « SOB »). Il a alors constitué une sorte de garde prétorienne composée de quelques officiers et sous-officiers de l’ANP et d’officiers du DRS, pour, d’après ses dires, « rétablir l’ordre » : au hasard des rafles qui avaient lieu, le jour dans les rues, la nuit dans les maisons, de jeunes Algériens étaient entassés dans des fourgons banalisés, enchaînés pour terroriser la foule et montrer comment l’armée traitait ses ennemis. Et beaucoup de soldats, de sous-officiers et d’officiers ont également perdu la vie à cause de la fameuse règle militaire selon laquelle le chef a toujours raison, même s’il a tort.
D’autres noms ? La liste est longue, mon général, de vos officiers criminels occupant aujourd’hui les plus hauts postes de notre ANP ! Je pourrais en citer, hélas, des dizaines… Comme le général Abdelkader Benzerkhoufa, ex-commandant du 11e RIM, régiment d’infanterie mécanisé stationné entre 1993 et 1997 à La Gare Omar (Bouira). Ou le général Noureddine Hambli, parachutiste commandant du 25e régiment de reconnaissance, l’un des responsables du massacre du 5 octobre 1988 à Alger. Ou encore le général-major Habib Chentouf, aujourd’hui commandant de la 1re région militaire ; le général-major Omar Tlemçani, commandant de la 2e région militaire, ex-commandant du 4e régiment de parachutiste (4e RAP) ; le général-major Amar Athamnia, 3e et 6e région militaire, ex-commandant du 12e régiment de para-commandos (12e RAP) ; le général Maamar Boukhenoufa, commandant du régiment d’infanterie mécanisé stationné à l’époque à Dar El-Beida ; le général Tirech, ex-capitaine à l’Académie militaire ; le général Rachid Guetaf, le général Abed Litim, commandant parachutiste, ex-capitaine aux 4e et 18e RAP, aujourd’hui commandant de l’École d’application des forces spéciales à Biskra ; le général-major Saïd Chengriha, ex-commandant de la 1re division blindée puis commandant de la 8e division blindée, aujourd’hui commandant de la 3e région militaire ; ou aussi les pires criminels que sont le général-major Mhenna Djebbar, ex-commandant du CTRI de Blida aujourd’hui chef de la DCSA, le général-major Bachir Tartag ou le général-major Abdelrazek Chérif, parachutiste commandant de la 4e région militaire.
Tous ces généraux ont été et sont toujours les acteurs d’une gigantesque entreprise de prise en otage d’un peuple entier. Avec demandes de rançons, chantage et détresse de dizaines de milliers de familles. De 1992 à 1999, ils ont conduit une « sale guerre » ciblant de manière délibérée des civils désarmés dans les zones sensibles, qui a fait 200 000 morts. Et en 2000 encore, ils ont lancé la terrible opération « Saïf El-Hadjaj » (« L’épée de El-Hadjaj »), dont le nom est le symbole même de la mort et de la terreur pour tous les musulmans. Avec vos pairs, vous avez ainsi mis en œuvre les principes de la « guerre psychologique » tels qu’ils ont déjà été appliqués pendant la guerre de libération par l’armée coloniale française, ou au Viêt-nam et en Amérique du Sud par les militaires américains et leurs alliés. Des méthodes qui incluent le bouclage physique des villes et des villages, la prise en otage de civils, les exécutions extrajudiciaires, l’enlèvement et la torture de toute personne soupçonnée d’appartenir à un groupe d’opposition.
D’où la fameuse question qui vous taraude aujourd’hui, avec vos complices : « Si nous lâchons le pouvoir, nous serons jugés pour crimes contre l’humanité ou crimes de guerre. » Vos généraux ont donc en permanence à l’esprit un kit de survie psychologique, et ils font tout pour respecter le pacte criminel qui les unit.
« DRS, dégage ! »
Aujourd’hui, mon général, en Algérie comme à l’étranger, vos émissaires sont sur tous les plateaux de télévision. Ces charlatans et pseudo-démocrates prétendent nous expliquer « comment devenir des opposants ». Ils veulent nous montrer la voie du « salut » par des discours démagogiques tout droit sortis de vos laboratoires de désinformation. Or que représentent-ils réellement dans la société algérienne ? Est-ce qu’un « démocrate » qui va manifester avec des gardes du corps de la police est crédible ?
Cette comédie peut peut-être abuser encore un temps des médias occidentaux – et français en particulier – qui ont depuis si longtemps renoncé à comprendre la perversité de votre système de pouvoir. Et vous avez su avec efficacité, à coups de prébendes et de désinformation, les encourager en ce sens pour vous soutenir. Mais vous ne pouvez plus abuser l’immense majorité du peuple algérien, qui est parfaitement lucide sur vos crimes et qui ne pense qu’une seule chose : « DRS, dégage ! »
Je sais comme tout le monde que votre souci principal est de ne pas se retrouver devant un tribunal pénal international, pour les crimes que vous avez commis depuis 1991. Chaque Algérien sait aussi que votre poulain Bouteflika est âgé et malade et qu’il a, tout au long de son mandat, abusé des circuits de corruption que vous lui avez laissés. L’affaire Sonatrach, devenue votre cheval de bataille pour brider celui qui prétend contester votre emprise sur ces circuits, est un révélateur de l’état de l’Algérie : de ses inégalités, de ses injustices sociales, de ses déséquilibres institutionnels, des abus d’un président sans contrôle comme de ceux de votre propre clan.
Dans votre régime en fin de règne, ces querelles misérables ne révèlent rien d’autre que la complicité conflictuelle qui vous lie, vous et votre président de façade, pour piller notre peuple. Ainsi, le DRS enquête et met à nu des réalités qui dévoilent les impostures et les mensonges d’un tout petit monde, qui par la faveur de votre pouvoir s’approprie la richesse nationale. On se souvient de ces grands titres de la presse dite « libre », mais très manipulée, qui révèlent telle ou telle affaire et de la fébrilité puis de la panique qui se sont emparées du cercle de votre président… Autant de faux-semblants d’une prétendue « lutte anticorruption » dont le seul objet est de préserver les pires pratiques de corruption.
Voyez par vous-même, mon général : ce qui était impensable il y a encore quelques semaines en Tunisie et en Égypte, peut bientôt se reproduire en Algérie. Des dictateurs ont plié bagage devant la colère de la rue. Mais soyez-en sûr, l’intifada fondatrice ne sera pas organisée par les faux opposants.
J’ignore ce qui va se passer maintenant. Nous avons des jours difficiles devant nous. Tout ce que je sais, c’est que l’Algérie a plus que jamais besoin d’hommes et de femmes profondément loyaux et intègres, et non pas de ceux qu’on achète et qui se vendent. Des hommes et de femmes qui défendraient la justice et la vérité même si l’univers s’écroulait. Qu’il ne soit jamais dit que les Algériens n’ont rien dit, n’ont rien fait contre la bête immonde qui détruit notre nation. Les événements de ce début d’année 2011 dessinent une trajectoire fatale qu’il faut identifier et contrer pour préserver notre pays. Y a-t-il encore quelqu’un pour écouter la voix d’un Algérien ? Avons-nous peur de nos responsabilités ? Que deviennent-ils, les fils et les filles de l’indépendance ? De la guerre de libération ? L’Algérie est notre mère patrie, elle souffre d’un interminable cancer. C’est pour cela que je propose un congrès de la vraie opposition, une sorte de nouveau Sant’Egidio, parce que nous arrivons à un moment critique de notre histoire, à une époque d’incroyables défis à relever. -
Algérie Poste : 22% du courrier n’arrive jamais à sa destination
22 % du courrier des Algériens qui entrent dans le réseau d’Algérie Poste se perd ou n’arrive jamais à sa destination. Par ailleurs, le délai d’arrivée du courrier enregistre un grand retard pouvant atteindre les 15 jours dans certaines régions.
C’est ce que révèle un rapport établi par la Direction de la qualité au sein d’Algérie Poste. Ce rapport est le fruit d’une enquête d’un mois qui a touché 240 bureaux de poste au niveau national. Ainsi, malgré le budget de 15 milliards de dinars alloué à cette institution entre 2010 et 2015, ses résultats sont décevants vu sa médiocre prestation. En effet, en dépit des équipements de dernière génération qu’a acquis Algérie Poste, sa performance reste son point noir, révèle le rapport de la Direction de la qualité. Ainsi, ni ces moyens, ni la création d’un centre national de tri et de 9 centre régionaux de tri, encore moins les centres de distribution de courrier au niveau des wilayas ont pas pu améliorer la prestation les services d’Algérie Poste.
D’autre part, l’enquête révèle que l’arrivée à destination de 60 % du courrier au niveau de la même wilaya demande une journée supplémentaire au délai « normal» nécessaire. Par ailleurs, 20 % des lettres arrivent à destination 2 jours supplémentaires sur le délai normal nécessaire. Pour ce qui est du courrier entre les wilayas, 65 % des lettres arrivent à leurs destinataires avec deux jours de retard. Pis encore, 15 % du courrier entre wilayas arrive avec quatre jours de retard. Mais le comble dans cette histoire, c’est l’énorme retard qu’enregistre le courrier entre les wilayas du sud du pays. A titre d’exemple, une lettre envoyée de Ouargla n'arrive à Béchar que 15 jours plus tard!
Le même de la Direction de la qualité révèle aussi que la richesse créée par Algérie Poste ne couvre même pas les salaires de ses fonctionnaires. En plus de cela, la performance des travailleurs de cette institution est très faible et elle est loin des normes mondialement connues.
Echorok online
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Un gouvernement défaillant en panne de bonne gouvernace
Par Le Matin DZ |De ce qui nous parvient des différentes wilayas du pays, force est de constater l’inertie gouvernementale comme le montre d’ailleurs le peu d'efficacité de la dépense publique, des dépenses sans compter (aucun bilan physico-financier n’ayant été réalisé à ce jour).
Le gouvernement dépense selon les organismes internationaux deux fois plus en référence à des pays similaires pour avoir deux fois moins de résultats Cette défaillance au niveau central, montre l’urgence d'une réorganisation des différentes fonctions de l’Etat allant vers une décentralisation réelle et non une déconcentration. La centralisation bureaucratique des décisions avec une organisation jacobine a montré ses limites. Le cri de désespoir de certains walis démontre clairement que les autorités locales ayant peu de moyens et surtout ne leur laissant peu d’initiatives étant contraintes pour toute action de se référer à l’autorité centrale. La défaillance est au niveau de ces dizaines de milliers d’associations rentières vivant grâce au budget de l’Etat, instrumentalisées lors d’élections et non grâce à la cotisation de leurs adhérents. La défaillance est également au niveau des élus notamment les députés et sénateurs beaucoup plus préoccupés, comme bon nombre de ministres à leurs réélections espérant être élus grâce à la tète de listes et aux quotas.
Il n’existe pas de planification stratégique, l’exécutif vivant au rythme du cours des hydrocarbures. La rente toujours la rente, la dépense monétaire toujours la dépense monétaire sans se préoccuper des couts et des impacts économiques et sociaux face à l’implacable mondialisation où toute nation qui n’avance pas recule. Face à l’impasse du au blocage systémique, nous assistons à des replâtrages et à des promesses. Contrairement aux affirmations de certains responsables algériens, les réformes, selon l’avis unanime des experts internationaux, sont en panne, le taux de croissance, le taux de chômage, le taux d’inflation sont biaisés par les hydrocarbures démentant cette affirmation en date du 12 février 2012 comme cette affirmation récente que les recettes fiscales ordinaires représenteraient 50% alors qu’en réalité un calcul triangulaire donne moins de 25% idem pour l’apport des segments des entreprises rentrant dans le cadre des valeurs internationales. Et si face à cette catastrophe naturelle, l’Algérie n’avait pas d’hydrocarbures sachant que 50 millions d’Algériens dans 25/30 ans vivront sans hydrocarbures ? Aussi en ces instants pénibles, je tiens à rendre un grand hommage à l’armé nationale populaire (ANP), la gendarmerie nationale, la sureté nationale (DGSN) sans oublier les éléments de la protections civile pour leur plein engagement pour désenclaver les zones déshéritées et apporter aux populations démunis un peu de chaleur. Sans leurs interventions l’Algérie aurait vécu un drame national.
Professeur Abderrahmane Mebtoul
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Mais "ou" sont ces medicaments!!!!!
Hausse de près de 40 des importations de produits pharmaceutiques
Les importations de l'Algérie en produits pharmaceutiques ont atteint 984,85 millions de dollars (usd) durant les cinq premiers mois de 2012 contre 704,72 millions usd à la même période en 2011, en hausse de 39,75%, a appris dimanche l'APS auprès des Douanes algériennes.
Les quantités de médicaments importées par l'Algérie ont aussi augmenté de 48,13%, passant de 8.867 tonnes durant les cinq premiers mois de 2011 à 13.136 tonnes à la même période en 2012, précise le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes.
La facture des médicaments à usage humain reste la plus importante avec 938,33 millions usd, contre 673,727 millions usd durant la période de référence, enregistrant une hausse de 39,27%, selon le Cnis.
Les produits parapharmaceutiques viennent en seconde position avec 34,259 millions usd, contre 21,03 millions usd, en hausse de 62,94%, relève le centre.
Pour les médicaments à usage vétérinaire, les achats de l'Algérie de l'étranger se sont établis à 18,9 millions usd durant les cinq premiers mois de 2012 contre 50,839 millions à la même période en 2011, enregistrant une baisse de 62,64%, ajoute la même source.
Les importations de l'Algérie en produits pharmaceutiques ont entamé une sensible progression dès 2011 avec une hausse de 16,86% pour atteindre 1,95 milliard usd.
APS
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DU FLN MYTHIQUE AU FLN MYSTIQUE
Des révolutionnaires du devoir aux révolutionnaires de la mangeoire
Invité par la chaîne de TV Ennahar à donner ses impressions et dire ce qu’il compte faire en faveur des jeunes chômeurs à la proclamation des résultats du vote donnant le FLN grand vainqueur, à la surprise générale, Belkhadem parlait ainsi :
«Je ne dispose pas de la bague de Salomon pour changer leur condition de miséreux. D’ailleurs, Dieu avec toute sa puissance et qui peut sur une parole tout transformer : «soit et il en sera n’a rien fait et a voulu qu’il en soit ainsi. Et moi un mortel, vous voulez que je change leur situation. Oui, Dieu a créé des riches et des pauvres. Et s’il a voulu qu’il en soit ainsi. C’est lui qui le veut. Il a créé des pauvres pour les tester et voir leur comportement.» Des propos en décalage avec la réalité et l’héritage de la République démocratique et sociale du FLN mythique. Non, monsieur le secrétaire du FLN, ce n’est pas Dieu qui a voulu qu’il en soit ainsi. C’est votre système de gestion des richesses du peuple basé sur le laxisme, le clanisme, le régionalisme et l’absence de rigueur et de responsabilité… qui a engendré tous les maux qui habitent l’administration en particulier corruption, détournement, prêts non remboursés qui en sont la cause. L’abus des biens du peuple en toute impunité. Le FLN n’est à personne en particulier mais il est à tous. A tous les Algériens et encore plus aux militants (tout le peuple en Algérie et en France de toutes les catégories et âges confondues) de la cause de l’indépendance que nous fûmes. Tous nous avions participé d’une manière ou d’une autre à ce combat. Des plus jeunes aux plus âgés. Et Dieu sait que chez les gens de l’époque, les dominés par le système colonial, le mercantilisme, l’arrogance, l’autosuffisance étaient un vice et le plus grand nombre était vertueux. Tous, dans un même élan, poussaient avec le FLN contre les Français. Les derniers oppresseurs des Algériens, pour leur libération de trois mille ans de colonisation ininterrompue. Les Phéniciens sont les premiers du cycle à s’y installer en 1 200 avant Jésus-Christ, les Romains, les Vandales, les Byzantins, les Arabes, les Turcs suivront après. En 1962, le FLN (de Ben Bella, Aït Ahmed, Didouche, Ben M’hidi, Bitat, Boudiaf, Krim, Ben Boulaïd) libère l’Algérie de trois mille ans de colonisation et non de cent trente-deux ans (132) (?) On veut encore (esprit colonialiste) entretenir l’amnésie pour tromper le peuple et reproduire sa division. Ces héros légendaires doivent avoir leurs statuts à l’échelle 2 au moins de leur grandeur exposées dans les places publiques de toutes les communes d’Algérie ayant exécuté l’ordre d’insurrection de Novembre 1954. Ils méritent bien cette reconnaissance, monsieur le président, monsieur le ministre de la Culture, monsieur le secrétaire du FLN. Monsieur le secrétaire de l’OM. Les neuf héros méritent bien ça. C’est le moins qu’on puisse faire pour lever toute ambiguïté — pour toujours — sur les pères fondateurs du FLN, parti libérateur de l’Algérie en 1962. Ceux qui sont intéressés par la matérialisation de cette idée sont invités à entrer en contact avec l’association culturelle «Status des héros de l’indépendance de l’Algérie» à l’adresse électronique suivante. wafiaalgerie@yahoo.fr
Il y a 22 200 000 Berbères en Algérie
Unis comme ils n’ont jamais été auparavant derrière le FLN, combattant (Monsieur N. Boukrouh, journaliste écrivain, a fait un exposé d’une valeur inestimable par les éclairages qu’il fournit sur les causes lointaines des malentendus du présent des Algériens (à consulter dans le journal Le Soir d’Algérie du dimanche 3 mai 2012). «Révolutionnaires» de la mangeoire autoproclamés héritiers du FLN ont pris le flambeau pour, en fin de compte, ressusciter les démons du passé de colonisé. Leur stratégie, étouffer toute volonté émancipatrice des autochtones en usant des arguments en usage dans l’ancien temps chantés par les retournés contre quelques avantages. Pour les Phéniciens, les ancêtres des autochtones sont phéniciens et la culture et la langue ne peuvent être autres. Pour les Romains, idem. Pour les Vandales, idem. Pour les Byzantins, idem. Pour les Arabes, idem. Pour les Turcs, idem. Pour les Français, idem, nos ancêtres les Gaulois. La raison du plus fort est toujours la meilleure… Et ils ne nous y prendraient plus au jeu du colonisé avec le colonisateur. «Notre destin est entre nos mains, écrivons quelques bonnes pages de notre histoire qui commence comme nation dans le concert des nations.» L’acte n°1, si on veut devenir une nation respectable, c’est de réhabiliter la langue et la culture berbères. Il faut les sortir du ghetto et arrêter leur marginalisation entamée avec les Phéniciens et reconduite par les Romains, les Vandales, les Byzantins, les Arabes, les Turcs, les Français. Il faut promouvoir cette langue au rang qui est naturellement le sien : langue officielle pour l’unité plus large du Maghreb. Sortons-la du ghetto L’Inde par exemple compte 15 langues officielles outre l’anglais, langue de civilisation. La Suisse a quatre langues officielles. Les communautés par ordre d’importance à l’arrivée des Français selon André Savelli, professeur agrégé d’histoire : Berbères : 600 000, Arabes : 300 000, Turco-algériens : 100 000. Au total 1000 000. En 1962, 10 000 000. Soit une augmentation de 1 000%. Actuellement, la population algérienne est de 37 000 000. Soit une augmentation de 3 700%. Berbères : 600 000x3 700%=22 200 000. Arabes : 300 000x3 700%=11 100 000. Turco-algériens : 100 000x3 700%= 3 700 000. On dit chez nous pourquoi on s’aime. C’est parce qu’on se comprend. Et comment on se comprend, c’est parce que nous dialoguons.
Al Jazeera : la passerelle vers le khalifat
Pour rayonner, il faut des rapports apaisés entre tous. Il faut respect et considération chacun à sa juste valeur. Qu’aucune communauté ne se sente frustrée par d’autres qu’elle verra alors comme la cause de son malheur et par conséquent l’ennemi. Il faut que ces communautés, comme au temps du FLN de Ben Bella & Cie, tournent leur regard vers l’intérieur du pays, du reste assez vaste, et n’écouter que ce qui se dit à l’ONU pour les affaires extérieures. L’unité n’a de sens que si les conditions de sa réalisation sont réunies. Pour réaliser l’unité arabe, il faut une mise à niveau politique, économique, culturelle et sociale. Il faut une certaine harmonisation dans tous ces domaines. Et en cas d’une volonté sincère d’unité et non d’une volonté de puissance dominatrice, il faut agir sur l’homogénéisation des conditions fondatrices de l’unité. En ce moment, il se trame des choses pas orthodoxes par ceux qui pensent que tout est possible avec l’argent. Des riches par la rente pétrolière pensent que même le rêve de grandeur se réalise par l’argent disponible à profusion dans leurs caisses. C’est cela le printemps arabe. Il est motivé par la volonté de puissance de gens à l’étroit à l’intérieur de leurs petites frontières (la grenouille et le bœuf de J. De La Fontaine). Leurs puissances audiovisuelles pour allumer le feu et l’attiser sont en alerte rouge et toutes voiles dehors (Al Jazeera est à qui d’autre que le CCG). C’est celui-là-même qui rêve de khalifat : une vision très passéiste, très rétrograde et très réductrice de la valeur humaine.
Les chefs de l’ANP sont des héros ayant empêché la vente en gros du pays
La stratégie est simple et simpliste. Organiser des mouvements islamistes locaux et les aider à s’emparer du pouvoir. Une fois le pouvoir entre leurs mains, il faut attendre la seconde étape qui consiste à les fédérer au pouvoir centrale du khalifat. Abbassi et consorts ont agi dans ce cadre et voulu entraîner l’Algérie dans ce piège. C’est pourquoi avec la levée du voile, l’ANP, digne héritière de l’ALN, et ses chefs sont des héros ayant empêché la vente en gros du pays. L’ANP a sauvé l’Algérie d’une dérive mortelle. A ce titre, ses chefs méritent une reconnaissance officielle de l’Algérie. Il doit être mis fin à la loi sur la concorde par un appel solennel aux chefs terroristes s’ils existent pour négocier si leurs revendications portent sur des droits, tous les droits constitutionnels. Si l’action cadre avec le projet de khalifat, il faut les combattre comme les ennemis de l’Algérie et demander à leurs commanditaires identifiés les indemnisations contre le préjudice causé au pays. Le peuple, qui commence à entrevoir le jeu malsain qui vise seulement les dictateurs pour les remplacer par d’autres dictateurs islamistes, a compris. Comme il a compris le piège de l’Azawed aux frontières qui s’étendent à la limite du désert et qui visent le démembrement de l’Algérie en la dépossédant du Sahara. L’ANP doit agir vite aux côtés des Maliens. Le nationalisme des autres n’est pas aussi avéré que le nationalisme du FLN. D’ailleurs, un chef d’Aqmi au Sahel n’a pas caché cela en renvoyant les négociateurs de la rançon des otages français à leur chef qui n’est autre que Dhaouahri. Rien que ça. Dans l’organigramme d’Al-Qaïda, Aqmi est une subordonnée. Le FLN a beaucoup de défauts mais il présente une qualité essentielle, sa jalousie de l’indépendance acquise avec un torrent de sang. L’Algérie, qui a souffert dans un passé récent de trois millénaires de colonisation, a juré qu’on ne l’y prendrait plus à ce jeu. Almagharibia peut encore, à partir de London, chanter chaque soir la messe de minuit.
Le citoyen M. Bouchouit -
Les peines prononcées contre Sanofi confirmées
La cour d’Alger a confirmé la condamnation à un an de prison avec sursis de Thierry Lefebvre, directeur général de Sanofi-Aventis Algérie, poursuivis en Algérie pour surfacturation des matières premières de médicaments.
De même qu’elle a confirmé l’amende infligée à Sanofi-Aventis Algérie. Sanofi-Aventis Algérie et son DG ont été poursuivis pour des infractions de majoration de valeur dans le commerce extérieur, engendrant un transfert de sommes importantes de devises à l’étranger. Le pôle judiciaire spécialisé près la cour d’Alger (Sidi M’hamed) avait établi en première instance y compris la responsabilité de cette filiale algérienne du géant français de l’industrie pharmaceutique, laquelle a écopé de deux milliards de dinars d’amende (20 millions d’euros environ). Le verdict a été rendu le 3 mai dernier. Et Sanofi a fait appel. Lors de l’audience du jugement à la cour d’Alger, tenue la semaine dernière, le procureur général près la cour d’Alger, lui, avait requis l’aggravation de la peine de prison contre Thierry Lefebvre ainsi que l’augmentation de l’amende contre les laboratoires Sanofi-Aventis. Hier, la cour a confirmé la condamnation à un an de prison avec sursis de Thierry Lefebvre, directeur général de Sanofi-Aventis Algérie et l’amende de deux milliards de dinars infligée à la filiale en tant que personne morale. L’affaire a éclaté suite aux contrôles effectués sur une série d’opérations d’importations de Sanofi-Aventis Algérie au cours de l’été 2010. Des PV d’infractions à la législation de changes et des mouvements de capitaux ont été établis par les services des Douanes de l’aéroport international Houari- Boumediène d’Alger. Le préjudice se chiffre à des dizaines de millions d’euros. Les Douanes algériennes avaient déposé une plainte auprès du tribunal d’El Harrach qui s’est dessaisi de l’affaire plus tard au profit du pôle judiciaire spécialisé de Sidi M’hamed. Sanofi a réagi hier en fin de journée en diffusant un communiqué de presse où il a exprimé «une nouvelle fois sa surprise et son incompréhension quant à la décision rendue par la Cour d’Alger». Il y annonce qu’il va se pourvoir en cassation. En mai 2012, les Douanes ont dressé 12 nouveaux contentieux à l’encontre de laboratoires pharmaceutiques et importateurs et d’autres managers devront bientôt être déférés devant la justice pour les mêmes infractions.
L. H. -
Harbi, l’armée et les faussaires de l’histoire
Par Mahdi Cherif,
moudjahid, ancien secrétaire général de l’EMG de l’ANP
Dans mon écrit paru dans le Soir d’Algérie, le 21 février 2012, concernant l’exécution sommaire du colonel Mohamed Chabani, le 3 septembre 1964 à Oran, j’ai rappelé l’avis déterminant de Mohamed Harbi, lorsque, pendant quelques heures, la vie du jeune colonel a balancé au bout du bon plaisir d’Ahmed Ben Bella.
Mohamed Harbi a mis quatre mois pour imaginer une réponse et trouver les mots pour la formuler ! Surprenante lenteur chez un homme prompt à faire dans les grandes amplitudes dès qu’il s’agit de pontifier sur les médiocrités des Algériens ! Sans doute a-t-il fallu tout ce temps au professeur reconverti dans l’exploitation juteuse des archives de la révolution qui ont été, à un moment de sa vie, opportunément à la portée de sa main pour retrouver la mémoire. Il est difficile, il est vrai, de se souvenir des actes de ses vies antérieures lorsque ce n’est pas la conviction qui trace la cohérence et la linéarité d’un itinéraire. Ou bien a-t-il attendu la disparition d’Ahmed Ben Bella de peur, sans doute, qu’il ne lui dise : «Oui, tu étais là !» Dans un plaidoyer embarrassé, l’ancien Souslov algérien du FLN et conseiller du «Zaïm», reconnaît – je n’en demandais pas tant – qu’il a requis par trois fois contre le jeune colonel. Dans le texte confié à El Watan,le 4 juin 2012, Mohamed Harbi, l’historien qui se souvient de l’histoire des autres, mais qui donne l’impression d’avoir oublié la sienne, refait le procès de Mohamed Chabani. Il rappelle, la prenant ainsi à son compte, la principale – et fausse – accusation formulée contre le chef de la Wilaya VI, et, tout en essayant de nier sa responsabilité par de laborieuses pirouettes, il affirme que ce sont des cercles occultes intéressés à le perdre de réputation qui ont inspiré mon exercice. Dans le présent écrit, je cite mes sources. Elles sont irréfutables. L’inquisiteur impitoyable et sans état d’âme, qui requérait la mort contre les opposants et qui l’obtint maintes fois, déguisé aujourd’hui en fougueux défenseur des droits de l’homme, nous explique lui-même – nous allons le relire – quelle était sa conception des droits de l’homme et de la justice au temps où il était puissant.
«Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens»*
Relisons ce qu’écrit Harbi : «Sommé de quitter le commandement de la région saharienne, il (Chabani) refuse d’obéir et oblige l’administration à ne plus reconnaître l’administration centrale. Il ouvrait malgré lui un champ d’action à toutes les forces extérieures hostiles à l’Etat algérien, c’est la raison pour laquelle le journal que je dirigeais ( ! ) a appelé le gouvernement à réagir…». Relevons d’abord le «la région saharienne» au lieu de la Wilaya VI, qui ne couvrait qu’une partie du Sahara, avec ce que cela suggère comme dangers potentiels pour l’unité nationale et les richesses énergétiques, et soulignons au passage la pirouette qui fait endosser au journal ses propres décisions. Le révolutionnaire flamboyant, rattrapé par l’histoire, tente de diluer sa responsabilité et de se faire tout petit en se cachant derrière le journal (les appariteurs, les secrétaires, les chauffeurs, les pigistes, les commis aux chiens écrasés et les tâcherons obscurs de la pointe Bic). Glorieuse mise en page du rôle principal qui fut le sien à côté de Ben Bella. Passons, mais retenons au passage le terrible aveu : «Malgré lui» !... Chabani s’est donc retrouvé devant le peloton d’exécution pour un crime qu’il n’a pas commis, mais dont Harbi, cinquante ans après, l’accuse encore. Harbi écrit, écoutons-le bien : « Révolution africaine a publié trois articles, deux éditoriaux sous ma signature, le troisième intitulé, Les féodalités bureaucratiques, exprimait le point de vue de la direction du FLN, y était relaté le fond de l’affaire Chabani. Celui-ci a été jugé sans garantie de justice par un tribunal militaire les 2 et 3 septembre, et la sentence exécutée dès le procès terminé…» Le «sans garantie de justice» donne froid dans le dos. Il a été codifié dans le texte intitulé : «Les féodalités bureaucratiques» publié le 4 juillet 1964, dans Révolution africaine. Le morceau de bravoure explique et justifie la façon d’administrer la justice aux opposants. Il est de la main de Harbi sous le pseudonyme El Harrouchi (Harbi est né à El Harrouch en 1933). Après avoir longuement chargé Chabani et insisté sur la «nécessité» de la peine capitale, Harbi conclut : «(…) Ou la révolution se défend par la violence révolutionnaire ou la révolution hésite et démissionne. ‘’Nous ne sommes pas dans un débat juridique’’. Qui renonce à la violence renonce à la révolution.» Pol Pot n’aurait pas désavoué El Harrouchi. Après avoir lu cela, on peut faire grâce à Harbi des autres appels au meurtre contre les pseudos opposants dont sont remplis les éditoriaux signés par lui. Harbi, dans le puéril jeu de cachecache auquel il s’adonne pour ne pas reconnaître son écrasante responsabilité dans la mort de Chabani (le journal, puis une collégiale et anonyme direction du FLN et enfin Omar Ouzegane), convoque le témoignage de Tahar Zbiri «(…) J’ai interrogé et enregistré le colonel Tahar Zbiri sur l’affaire Chabani. A aucun moment, il n’avait évoqué mon nom (…)» Tahar Zbiri, Harbi devrait le savoir, a gardé la mémoire de ce qui se passait audessus de 1000 m d’altitude. Au ras des pâquerettes, il y avait trop de monde et trop de mochetés. Tahar Zbiri a bien raison de ne pas s’en souvenir. L’exécution de Chabani était voulue et demandée par Harbi, non que ce dernier eut été un être assoiffé de sang, ou qu’il eut un compte personnel à régler avec le chef déchu de la Wilaya VI, mais comme un jalon visible, une démarcation nette entre les tenants de la révolution socialiste, dont il s’était autoproclamé le grand prêtre, et les aspirants au grand burnous. Chabani, «le féodal», était jugé ès qualités, un peu comme les GIA condamnaient, ès qualités, le jeune appelé sans avoir jamais eu à pâtir de ses agissements.
Schizophrénie révolutionnaire
L’inquisiteur trotskyste, qui avait l’oreille du raïs, avait fulminé contre Chabani non parce que ce dernier s’était rendu coupable de crime de rébellion, mais pour des raisons idéologiques. Mohamed Chabani était aux yeux du quarteron trotskyste, qui sévissait dans la proximité immédiate de Ben Bella, le représentant parfait des féodalités qui menaçaient «la révolution socialiste». C’était une vision dogmatique, froide, consciente, déterminée, mais fausse. Ben Bella, Harbi et leurs proches amis n’avaient rien compris à l’Algérie, pourtant simple, de l’immédiat après le 5 juillet 1962. Ce n’était pas de pseudos féodalités présentes partout, dangereuses et dont «les légions» de Mohamed Chabani auraient été le bras armé qui menaçaient l’Algérie, mais l’incompétence, le brouillamini doctrinaire, l’égocentrisme du dirigeant qui avait conquis le pouvoir par le coup d’Etat contre le GPRA et l’erreur de latitude des clercs gauchistes qui avaient investi la direction du FLN et qui inspiraient sa décision politique. Ce noyau dur et prépondérant était essentiellement constitué par Harbi, chantre de l’égalitarisme par le bas, inquisiteur impitoyable à l’affût d’opposants à abattre, redoutable et sans état d’âme quand il a atteint les hautes sphères du pouvoir et eu en mains le levier d’un journal influent et par Lutfallah Suleiman, le marxiste égyptien sorti tout droit des géôles cairotes par Nasser et envoyé en Algérie auprès de Ben Bella. Les militaires, qui ont condamné à mort Mohamed Chabani, ont eu à gérer, chacun, des rébellions militaires pendant la guerre de Libération, ils les ont résolues sans recourir aux exécutions capitales. Saïd Abid et sa participation efficace à la solution de la sédition du djebel Chaâmbi, Abderrahmane Bensalem confronté au bunker «Hama Loulou» et qui sut le réduire sans mort d’homme, comme il a su ramener à la raison Slimane Laceu de retour d’une mission d’acheminement d’armes, en proie à un accès de rage subite, et qui menaçait de lancer son commando sur «laârab et l’francis» de la Calle à Tamanrasset ! Sans compter une bonne demie-douzaine d’humeurs chagrines qui ont hérissé les crêtes des djebels frontaliers, de 1956 à 1960, d’ires, de dires et de délires. Bensalem et Abid savent que les coups de sang de tel ou tel chef de guerre se concluent toujours à l’avantage de l’autorité centrale et sans effusion de sang, sauf celle de Ali Hambli à l’Est et celle de Zoubir à l’Ouest pour des raisons particulières. La rébellion à laquelle s’est essayé Chabani n’a pas dérogé à la règle générale. Juste une effervescence de quelques jours, à peine un baroud d’honneur. Harbi n’a pas siégé dans le tribunal qui a condamné Chabani mais par ses appels au châtiment suprême à longueur d’éditorial ; il a créé une atmosphère empoisonnée de révolution en péril qui a rendu légitime le recours aux gibets. (Chabani n’a été que le premier des suppliciés de l’ère Ben Bella. Il y en aura d’autres. La liste existe et les témoins se souviennent). Harbi a été objectivement celui qui a facilité la tâche aux deux véritables tueurs de Chabani – Ben Bella et Boumediène – en leur fournissant le prétexte imparable «de l’atteinte à l’intégrité territoriale». Il a donné aux officiers qui ont voté la mort, par soumission à l’ukase, la bonne conscience «du devoir accompli». Harbi, en ce temps-là, je le souligne encore, tenait bien droit la première hampe de l’oriflamme idéologique du régime en se faisant le meddahinspiré du pouvoir des masses, du hammam réservé aux nantis, de la justice révolutionnaire appliquée aux opposants et des milices populaires. La deuxième hampe, l’ordonnance d’application sans laquelle la théorie demeure lettre morte, était tenue, de la façon qu’on sait, par le commissaire Hamadèche. Les solutions mécanistes prônant une justice sociale basée sur l’exclusion et la violence, aveugles devant les véritables défis d’un pays tentant de se relever d’une longue guerre de libération, qui décrètent, par le haut, la stratification en classes et en intérêts de classes d’une société recroquevillée sur des valeurs ancestrales, telles les coutumes et la religion et qui tentent d’imposer une dynamique brutale de changement sans le moindre relais dans cette même société, sont vouées à l’échec. La greffe artificielle, bulbe étranger sur le corps algérien de l’époque, ne pouvait qu’échouer. Ben Bella, tonitruant désert politique, a trouvé dans les théories semi-rigides prônées par des gauchistes pressés matière à meubler son vide. A peine arraché du terreau où il s’était introduit par l’effraction de l’entrisme, le greffon rougeâtre s’est rabougri et desséché. Mais il a eu le temps de marquer son temps et les esprits. Je n’ai nullement l’intention de disserter sur les envolées lyriques des idéologues autistes du début de la décennie 1960 – autant en emporte le vent – et il est hors de question de faire dans l’outrance en tenant Harbi pour seul responsable des copiés-collés qui ont inoculé un increvable virus à l’Algérie. Cinquante ans plus tard, les mimétismes dont certains apprentis marxistes ont été les hérauts, ont érigé, année après année, pierre après pierre, le mur de nos lamentations. Il y a des gâchis dont un pays ne se relève jamais. L’infortuné Mohamed Chabani et les autres opposants suppliciés ont été les premières victimes de l’amour inconsidéré pour le pouvoir et des idées fixes schizophréniques.
Docteur Jekyl et mister Hyde
Et puis un jour, le 19 juin… Oui, entre-temps le 19 Juin – la fameuse journée des dupes – passa par là, réduisant à leur vraie dimension les prématurés de la couveuse de l’oncle Pablo, à peine barbouillés de barbe à papa et effarés de se retrouver seuls, tragiquement, à l’étroit dans l’espace de leurs incertitudes. Il y a des désillusions plus terribles que la plus étroite des géôles. Foin de révolution. Sauve qui peut ! Ceux qui ont choisi, une fois un levier de pouvoir en main, les raccourcis de la violence dite «révolutionnaire», confirmant par l’extrême leur vraie nature, connurent pendant quelque temps les culs de basse fosse ; j’étais de ceux que Abdelaziz Zerdani avait quotidiennement harcelés afin que j’agisse auprès de Zbiri pour qu’il obtienne, sinon la clémence pour nos idéologues bien marris, au moins l’adoucissement de leurs conditions de détention. Harbi, une fois que Kasdi Merbah lui eut encadré la poterne de «l’évasion», s’en va, penaud, sans pouvoir cette fois-ci prendre les archives, surtout celles où figurent ses confessions chez la SM. Il changea de registre, abjura sa première communion et entra en éclipse, faisant la preuve par «terre neuve» qu’il n’était apparenté aux authentiques trotskystes que par l’hématome rougeâtre du «kyste». D’autres, en Algérie ou ailleurs, les réalistes qui ont opté pour «un programme minimum» et qui ont su revenir à la charge malgré les incompréhensions, les rejets, les calomnies, les répressions ou les exils, ont fini par gagner le droit à l’existence et à la parole, respectés même par leurs plus féroces contradicteurs. La cohérence dans les idées et le courage face aux épreuves sont toujours payants. L’ancien champion de la réduction des problèmes complexes de l’Algérie en facteurs s’insérant dans une équation simple par la catégorisation et infaillible par la coercition, s’est reconverti, un ton plus bas quand même, dans l’enseignement de l’histoire à ceux qui ne la connaissent pas. Il leur apprit, avec des mots savants, que l’ALN était composée d’ignares et de rustres. La mode aidant, il embrassa la carrière du droit de l’hommisme, celle des gesticulations guerrières du droit d’ingérence fondé sur les mots au sens perverti, usinés dans les ateliers cyniques où travaillent les artisans émérites des «printemps arabes» où, de Damas à Tunis, en passant par le Caire et Tripoli, la mort danse la farandole. Au fond, à bien relire la prose étalée dans El Watan du 4 juin 2012, du spécialiste en histoires tristes de son pays, on découvre que sa seconde préoccupation, après celle qui tend à nier le rôle qui fut le sien dans l’affaire Chabani, est la réaffirmation de ses positions connues sur l’armée algérienne. Pour se ménager encore une fois — motion Elkabbach — les rescousses utiles des grosses pointures de la démocratie appliquée aux autres selon le modèle libyen, il avance qu’il est victime de calomnies destinées à ternir son image par un Mahdi Chérif qui roule pour on ne sait qui. N’est-il pas, lui Harbi, l’homme qui dénonce les atteintes aux droits de l’homme et les crimes de torture ? Il fait feu par les ingrédients qui ont fait, il y a quelque temps, la fortune des concepteurs de l’inusable «qui tue qui ?». Par une embardée acrobatique, il suggère qu’il est victime d’un tir de ricochet provenant de cercles proches du général Nezzar. On veut, à ce qu’il paraît, lui faire payer son noble combat contre la torture. «(…) Le recours au passé n’est ni politiquement innocent ni fortuit. Il s’intègre à la campagne en faveur du général Nezzar organisée par le Soir d’Algérie (…)», affirme Harbi. Merci pour le Soir d’Algérie et merci pour les éminents membres de l’intelligentsia algérienne qui ont soutenu Nezzar, victime d’un guet-apens organisé de main de maître en Suisse. Le pavé en page 2 du Soir d’Algérie, du 5 juin 2012, a la consistance d’un pavé de schiste dense, aiguisé et tranchant. Certaines outrances de langage ne méritent qu’un jet de pierre. L’écrit de Mahdi Chérif, mon écrit, Harbi l’affirme haut et fort, est donc un tir provenant de l’entourage du général Nezzar. On découvre, on s’en doutait un peu – et désormais les choses sont nettes – que Harbi est partie prenante dans les cabales fomentées d’une façon récurrente contre le principal artisan de l’arrêt du processus électoral qui a empêché le FIS d’empocher l’Algérie. Je ne suis pas mandaté pour défendre Khaled Nezzar ; il s’est toujours bien défendu tout seul. Je viens d’écrire tout seul. Je retire. Le 10 mai écoulé, beaucoup d’Algériens ont voté Khaled Nezzar. Le résultat du scrutin a été, d’une certaine manière – je suis de ceux qui l’interprètent ainsi – l’approbation de l’acte nezzarien de janvier 1992. Je viens d’inventer un mot : «nezzarien». Il figurera tôt ou tard dans le lexique. Il est déjà chanté «en Caire». Libre à Harbi de dire, et il le dira sans aucun doute : «Quelle belle solidarité de caste !» Je ne suis pas un proche de Nezzar. Pendant les évènements du 14 décembre 1967, qui m’ont valu les galères, il était d’un côté et j’étais ailleurs. Mais plus tard, lorsque l’Algérie s’est trouvée face aux périls, le sens de l’intérêt national a gommé les divergences et a rapproché les fils de l’ALN autour de l’ANP – leur œuvre commune – mobilisés, toutes générations confondues, pour l’Algérie. J’ai lu l’article de l’excellent Salah Guemriche paru dans le Quotidien d’Oran, le 14 juin 2012. Il avance, à propos de l’absurdité de certains destins, que «tout acte de vigilance citoyenne et toute critique d’un système passé maître en manipulation relève du devoir de tout intellectuel digne de ce nom…». Je souscris pleinement à la sentence et j’insiste, pour ma part, pour écarter toute équivoque, que l’intellectuel doit être à l’avant-garde pour défendre tout simplement l’Etat de droit. Harbi a le droit, et surtout le devoir, de faire campagne pour les droits de l’homme et du citoyen. J’ajoute, en plagiant un tantinet Guemriche (guillemets) : «Mais passer sans état d’âme du lynchage médiatique dont furent victimes d’autres Algériens» au statut de moraliste et de censeur, une fois qu’on a quitté le pouvoir, est assurément une étrange métamorphose. Le lecteur me pardonnera, avant de revenir aux sentiments que nourrissent à l’égard de l’armée algérienne certains intellectuels algériens, in céans ou auto-exilés, de vider d’abord les deux mandats de dépôt que m’a notifiés le procureur Harbi : Les trois coups d’Etat que j’aurais perpétrés et ma complicité dans la rétention des restes des chahids Amirouche et Si El Haoues. Trois coups d’Etat ? Question au docteur Bonatiro : le ridicule peut-il être mesuré à l’échelle de Richter et, si oui, à partir de quel degré peut-il tuer ? Puisque nous sommes dans le registre de l’ironie, autant l’effeuiller jusqu’au bout. Voyons cette variante : le premier coup d’Etat vous a donné le pouvoir, le deuxième vous a empêché de continuer d’en mal user et le troisième devait vous tirer de la mauvaise situation où vous vous êtes mis. Pourquoi donc me reprochez-vous ma charité ? La rétention des restes des deux martyrs ? Harbi tente d’imprimer un effet boomerang à mes révélations et essaye d’ouvrir une polémique malvenue, et surtout indécente, sur un sujet douloureux entre tous. Il en sera pour ses frais. Bic). Saïd Sadi a écrit un livre émouvant et très documenté sur la vie et le parcours patriotique de Amirouche. Saïd Sadi sait très bien qui était Ben Bella, ce qui se passait autour de Ben Bella et qui étaient les conseillers de Ben Bella. Il n’a pas voulu aller dans cette direction par honnêteté intellectuelle lors de ses investigations sur les tenants et les aboutissants de cette affaire. Pas de preuves ! La terrible tache noire de la séquestration des restes n’a pas encore livré tous ses secrets. Nourredine Aït Hamouda et Saïd Sadi savent qui étaient les militaires qui ont découvert les dépouilles, comment ils ont agi et quelles étaient leurs possibilités et leurs limites d’action. Sadi, quoi qu’il ait pu affirmer un jour, ne s’est jamais trompé de peuple.
Le traumatisme originel
Comment peut-on être aveugle quand on ne souffre pas de cécité ? Certains plateaux de télévision outre-Méditerranée ressemblent à des divans de psychanalystes. On découvre alors, au gré des étranges logomachies de la gent intellectualisée conviée pour légitimer les verdicts précieux assénés sur l’Algérie et les prédictions de l’inéluctable chaos qui l’attend, combien on peut être aveugle alors qu’on ne souffre pas de cécité. Question de vision. Les choses apparaissent déformées quand on les regarde à travers l’écran opaque d’une carte de séjour. Je sais, Harbi, au contraire des autres canassons (tiens, encore Nezzar) qui font partie de l’attelage, n’a pas besoin d’officier traitant ou de montrer «patte verte» pour obtenir droit de cité là où il le désire. Ses titres universitaires sont reconnus. La pathologie dont souffre Harbi est d’un autre ordre. Elle remonte à l’époque où il était resté sur le quai quelque part chez lui-même, en lui-même, en orbite autour de lui-même, emmailloté par les fils velus de l’araignée, celle qui se tapit toujours au bord du Rubicon quand il est en crue. Le carrefour des années 1950 était bien périlleux. Harbi a passé sous silence, dans Une vie debout, son grand silence au moment du grand appel. Il salivera toute sa vie sur les états de service de ses compagnons de lycée qui ont eu le courage d’aller au-delà du piémont, d’où ses jugements dévalorisants — c’est le moins qu’on puisse écrire — sur l’ALN. Il y a des non-accomplissements qui minent pour la vie, une vie. Ce sont de vrais traumatismes. Et le mal s’ajoutant au mal, Harbi croisa un jour le chemin du commandant Mendjeli. Avril 1960, l’homme de gauche était venu prêcher, sur la frontière Est, la révolution à ceux qui la faisaient. Son discours, sans points ni virgules, était un mélange de Abane : «Nécessité d’une organisation d’avant-garde liée aux combattants et au peuple et dirigeant le pays de l’intérieur», un peu de Fanon : «Coupure brutale entre les forces vives de la révolution...», et beaucoup de Pablo (alias Michel Raptis qui créa en 1944 le PCI, Parti communiste internationaliste) : «Lutte contre les tendances opportunistes…» Sa leçon fut comprise comme une tentative de tamisage des rangs de la révolution pour ménager les premiers rôles à ceux qui pensaient être les seuls à pouvoir «définir les mots d’ordre et à encadrer l’éducation politique». Les membres de l’état-major général ont remis à sa juste place l’aspirant maître à penser. Venir faire un cours de stratégie appliquée à ceux qui étaient confrontés au réel et qui connaissaient l’état des lieux de la révolution en ces débuts de l’année 1960 (reprise en main difficile de l’ALN après la disqualification du COM, développement des opérations Challe sur les wilayas combattantes, fermeture quasi hermétique des frontières, regroupement massif des populations et mobilisation sans précédent des lobbies ultras en Algérie) était un peu présomptueux. C’était toute la différence entre les faiseurs de révolution en éprouvette aseptisée de laboratoire et ceux qui étaient dans le chaudron en ébullition du terrain. Mendjeli, l’irascible commandant Mendjeli, au revers de la main douloureux, avait dû faire un gros effort pour contrôler les pulsions de sa dextre. Harbi a eu de la chance, l’ulcère de Si Ali était, ce jour-là, en période de somnolence. Dans les Archives de la Révolution algérienne (document n°89, page 410), Harbi donne une version arrangée de l’incident.
La problématique de l’ANP
Au lendemain de l’indépendance, l’armée échappait au contrôle total de Ben Bella et de son groupe. Houari Boumediène n’était pas convaincu par la politique du soi-disant «pouvoir des masses». C’était pour lui la feuille de vigne qui cachait les attributs impudiques du pouvoir personnel. Face aux réticences de l’opinion et aux oppositions déclarées de ceux qui l’ont aidé à défaire le GPRA, Ben Bella, conseillé par Harbi, imposa la création d’une milice populaire. Mise rapidement sur pied, elle commença à recruter et à recevoir, par bateaux entiers, des armes. Sa mission de gardienne de l’orthodoxie idéologique, telle que définie par Harbi, et de contre-poids militaire à l’ANP était évidente. On connaît la suite. Au cours de la décennie 1990, après son intervention pour briser la dynamique qui conduisait le pays à l’abîme, l’armée algérienne, accusée d’être «un corps conservateur, réactionnaire, prompt à user de violence pour protéger ses intérêts ou ceux des oligarchies dont elle est la garde prétorienne », est devenue l’obstacle qui fait barrage au «printemps » algérien, selon Saint Bernard. Les commanditaires cachés de la déstabilisation de l’ANP activèrent des relais qui se constituèrent en une redoutable coalition : institutions chrétiennes, ONG plus ou moins catholiques, personnalités emblématiques de l’intelligentsia française influencées par des analyses consciemment orientées d’une poignée d’intellectuels aigris et par la peinture de l’apocalypse algérienne racontée par de blanches et innocentes icônes de l’ex-FIS. Pourquoi interpeller les petites mains de la «régression féconde» et autres fariboles ? L’étal des bons apôtres, malgré le fardage et la criée, n’a pas connu d’affluence. Mais lorsqu’il s’agit d’un homme qui se revendique de grands principes et de grandes idées et qui affirme qu’il a toujours eu de l’ambition pour son pays, le mélange des genres est intolérable. Le palier annonciateur de l’escalier étroit, sombre et glissant est souvent bien éclairé. Harbi, tête de liste du parti du chaos algérien annoncé à chaque pleine lune, complice des compassions suspectes envers les tueurs, répercutant dans tous les Sant’Egidio de la planète les sommations à son pays qui ressemblent à des tirs à balles réelles. Vocations affichées et vacations acceptées, mues de mots et mutations de sens. Chemins chaotiques… Fiction ? Simple sujet de philo ? Non, drame pathétique des sorties ratées. Banal et triste destin algérien. Hélas !
La ligne de démarcation
L’armée algérienne a résisté. Nous avons résisté. J’écris le mot «nous» avec une intense émotion. Il y a huit jours, j’ai présidé les travaux du 3e congrès de l’Organisation nationale des retraités de l’ANP. Dans la salle, au gré des interruptions de séances, des groupes se formaient. Parfois, parvenait à mes oreilles un nom. Le nom d’un compagnon mort, assassiné par l’hydre infernale. La minute de silence observée avant l’ouverture, et dédiée aux morts de l’Algérie, est propice à l’émotion et à l’évocation. Des noms… Du général à l’homme de troupe. Tous les niveaux de la hiérarchie. Des morts par milliers. L’armée algérienne est restée debout. Lorsque Harbi interroge, provocateur : «Depuis quand une armée s’identifie à ses chefs avant de s’identifier à la nation ? S’agit-il d’une caste ou d’une institution au service du pays ?» se rend-il compte de la gravité de ses propos ? Vingt ans de résistance et de sacrifices sont réduits à un combat de mercenaires, mobilisés pour les intérêts de quelques parrains. Ce n’est pas Nezzar que Harbi vilipende, ce n’est pas la SM ou le DRS ou une quelconque police politique qu’il cible, Harbi s’attaque à l’ANP en tant qu’institution nationale, rejoignant ainsi les rangs de ceux qui, patiemment, insidieusement, par la sape sournoise de la défense des droits de l’homme, tentent de la découpler de notre peuple pour le réduire à merci. Pendant le fameux procès de Paris que Khaled Nezzar a intenté à ses détracteurs, Harbi est allé encore plus loin dans l’offense : «Tous les peuples du monde ont une armée. En Algérie, l’armée possède un peuple.» Après avoir proféré de telles énormités attentatoires à l’honneur de tous ceux qui ont porté un jour l’uniforme de l’ANP, Harbi peut encore venir commémorer des dates et parler d’histoire. Juste quelques petites précisions avant de revenir à mon sujet. J’ai fait partie du groupe de militaires qui après s’être opposés à la dictature de Ben Bella, se sont insurgés contre la dictature de Boumediène qui l’a remplacée. J’ai souffert des conséquences de mes choix. Je gagne ma vie à la sueur de mon front. Je ne défends aucun privilège et je ne roule pour personne. Je ne défends pas, sous un prétexte grandiloquent, le système qui prévaut en Algérie ou le régime actuel. Les jeunes Algériens ont suffisamment de discernement et de ressort pour imposer, tôt ou tard, les changements que le pays attend. La première pierre qu’ils devront polir et cimenter sera celle d’un véritable Etat de droit. Ils y parviendront s’ils savent imposer le changement sans remettre en cause la stabilité du pays. Aucune évolution positive ne sera menée à terme et rendue pérenne si la colonne vertébrale du pays – l’armée algérienne – est ébranlée. Or, c’est de cela justement dont il est question dans les diatribes récurrentes dont l’armée est l’objet. Dans un monde compliqué régi par la loi du plus fort, dans un contexte géopolitique local perturbé, au moment où des bouleversements inattendus risquent de se produire, l’armée algérienne demeure la garante de notre survie. Le consensus sur cette question est la ligne de démarcation qui sépare la zone d’occupation tenue par ses pourfendeurs, de la zone libre où se placent ceux qui ont une vision nationale des enjeux. Pour l’édification de ceux qui espèrent casser le lien qui existe entre l’ANP et le peuple algérien, il est peut-être utile de rappeler cette réalité : l’ANP n’est que la partie visible de la véritable armée algérienne. Je laisse à Harbi le soin de déchiffrer le sens de cette phrase. Un rappel pour l’aider : l’armée algérienne n’a pas été constituée selon le modèle qui a prévalu pour d’autres armées à travers le monde. Elle est née – immédiatement – multiple, le même jour, partout à travers l’immense territoire national. Chaque chaumière du pays profond lui a donné avec un de ses fils, un peu de sa substance. Ainsi elle a été, dès sa venue au monde, authentiquement populaire. Ainsi elle a pu tenir tête à une force qui avait la tradition de la chose militaire, l’expérience d’innombrables champs de bataille et une considérable puissance mécanique. Les conditions de sa venue au jour la marqueront à jamais. Après l’indépendance du pays, au-delà des conjonctures, des péripéties et des erreurs de celui qui a été à sa tête dans les années 1960 et 1970, elle a su préserver l’essentiel : demeurer populaire. Elle a pu le rester grâce au service national et à sa présence aux côtés du peuple dans les grandes épreuves : les tremblements de terre, les inondations, le terrorisme, les froids sibériens ou encore lorsqu’elle a veillé à ce que le dialogue s’instaure entre les Algériens au lieu d’imposer la solution «des bruits de bottes et des gradins des stades». Les Algériens ont de la mémoire. Tôt ou tard l’histoire, lorsqu’elle ne sera plus l’otage de Harbi et de ses amis, reparlera de ce qu’ont accompli dans la discrétion et la modestie ou le panache et la morgue, les hommes qui ont été immenses sur ces champs d’honneur. Leur Histoire, n’en doutons pas, aura les accents de l’épopée. -
La presse à l’origine de la crise du FFS ?
Par : Mustapha Hammouche
Quand Laskri reprend la formule présidentielle des “terroristes de la plume”, cela donne ceci : “Après les assassinats par balle, d’aucuns tentent aujourd’hui l’assassinat par la plume.” On le sait : c’est plus courageux d’ignorer “qui tue qui” par balle et de désigner les tueurs de la plume !
Le réflexe est désormais ancré dans le système : quand un responsable, une institution, un organisme, un parti, un syndicat ou simplement une personne se retrouve empêtrée dans les effets de ses imprudences, de ses agissements, de ses fautes ou de ses compromissions, il se retourne contre la presse et l’accable de prendre en charge le complot qui le vise. Celui par qui le scandale arrive s’en prend à celui par qui le scandale se sait !
Le cas actuel du FFS est plus significatif que tout autre : le parti n’est en conflit avec aucune autre partie, pas même avec le pouvoir, dont il se faisait le champion des opposants mais qu’il veut aider à “réhabiliter la politique”. C’est le problème d’une direction qui n’arrive pas à expliquer, à sa base, les raisons d’une initiative dont l’incompatibilité avec la philosophie jusqu’ici fièrement brandie par le parti est flagrante. La potion sémantique du “mouvement dans le statu quo” n’a pas pris. “Ntsa yezra” (lui, il sait)… D’accord…, mais des militants attendaient l’effet de cet ingénieux “choix tactique” pour le lendemain du scrutin. Mais “nini” : ni un bénéfice électoral ni une évolution politique du système ! Peut-être même que la direction “locale” ne connaît pas les véritables raisons de cet imprévisible acte de normalisation du FFS.
Mais la question n’est plus dans ce mystérieux “choix tactique”. Les Algériens ne croient plus que le multipartisme, dans sa sociologie actuelle, et les élections, dans leur conception présente, puissent sortir le pays de son impasse historique. Les partis ont donc beaucoup moins d’ennemis qu’ils n’en fantasment et qu’ils ne le souhaitent, parfois.
Comme tous les partis, le FFS vit une crise existentielle. Leurs militants, ceux qui n’ont pas inscrit leur plan de carrière dans l’avenir de l’appareil, se posent la question de l’utilité politique de ces mêmes appareils.
Mais au lieu d’assumer la question du devenir de son parti, et voyant, devant le soulèvement massif de notables organiques, que l’arbitraire habituel n’opérera pas nécessairement, Laskri se rabat sur le bouc émissaire désigné, la presse, sans en identifier “les janissaires de la plume” qui “dictent à coup d’éditoriaux où le mensonge factuel le dispute à l’impudeur et à l’impudence des commentaires, la nouvelle feuille de route à des “militants” félons…”
Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, il leur dénie nationalisme, démocratie et… indépendance, comme si zaïmisme pouvait rimer avec indépendance !
Sous peu, des sites et blogs prendront le relais de cette rafale d’insultes pour accabler les journalistes, dans l’anonymat du virtuel, d’autres maux, comme le racisme, l’antiféminisme, voire la xénophobie ou encore… l’homophobie.
L’expérience “démocratique” algérienne, si elle a échoué, n’aura pas été avare de leçons. En voici une : l’intolérance à l’avis contraire est équitablement partagée entre le pouvoir et ceux qui le contestent (et, à l’occasion, pactisent avec lui). Et une autre : le statut d’opposant n’est pas un gage de démocratie. -
no moment
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L'Algérie jette en prison un militant des droits de l'Homme
Par Le Matin DZ |Depuis qu'il avait révélé les charniers de Relizane où un massacre terroriste avait fait plus de 1000 morts en 2001, bilan alors minimisé par les autorités, Mohamed Smaïn, 69 ans, ne cesse de subir des harcèlements judiciaires. Il vient d'être jeté en prison. Dans un communiqué collectif, des ONG appellent à sa libération immédiate
Dans un communiqué daté du mercredi 20 juin organisations non gouvernementales de défense des droits de l’Homme dénoncent l'arrestation et le placement en détention provisoire du défenseur des droits de l'Homme Mohamed Smaïn. Le Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA), la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (Laddh), la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (Fidh) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) ainsi que le Réseau euro‑méditerranéen des droits de l’Homme (Remdh) appellent les autorités algériennes à libérer ce militant des droits de l’Homme qui avait révélé l’existence d’un charnier à Relizane.
Selon le texte, Mohamed Smaïn a été arrêté dans la matinée du 19 juin dernier par des éléments des brigades mobiles de la police judiciaire de la Sûreté de la Wilaya de Relizane, sans mandat d'amener ni mandat d’arrêt. Cette arrestation fait suite au défaut de présentation de M. Smaïn, destinataire de deux convocations du Parquet général de Relizane pour se soumette à une contre‑expertise médicale. Or, d'après M. Smaïn, cité dans le texte, lesdites convocations ne lui ont jamais été transmises. De fait, il purge depuis une peine de prison de deux mois.
Condamné lors d’un procès en diffamation intenté contre lui par Mohamed Fergane, ancien maire de Relizane et responsable d’un groupe de légitime défense, durant les années quatre‑vingt‑dix, et par huit autres ex‑patriotes, Mohamed Smaïn avait fait éclater en 2001 le scandale de l’exhumation d’un charnier – qu’il avait découvert – par la gendarmerie et le groupe de patriotes à Fergane et son déplacement vers un lieu inconnu. En octobre 2011, la Cour suprême a confirmé la condamnation de M. Smaïn à deux mois de prison ferme, 50 000 DA d’amende et 10 000 DA de dédommagement en faveur de chacun des plaignants. Une demande de surseoir à l’exécution de la peine de prison, faisant suite à une demande de grâce auprès du ministère de la Justice introduite par Mohamed Smaïn pour raisons de santé – il est atteint d’une maladie grave, selon les ONG – en vertu de l'article 16, paragraphe 8 du Code portant organisation de l'administration pénitentiaire, restait en cours d'examen.
"Le harcèlement dont est victime Mohamed Smaïn est symptomatique du climat d’impunité qui prévaut en Algérie. Les activités de Mohamed Smaïn à Oran et Relizane en faveur des familles de disparus et son action pour que la vérité soit faite sur les violations perpétrées en Algérie, particulièrement pendant le conflit civil qui a ravagé le pays dans les années 1990, lui valent d’être la cible des autorités", écrivent les ONG. "Nos organisations appellent les autorités à libérer immédiatement et inconditionnellement Mohamed Smaïn et mettre fin au harcèlement judiciaire dont il est victime, qui ne vise qu'à sanctionner son rôle dans la lutte contre l’impunité en Algérie", précise le texte. Ces organisations appellent en outre les autorités algériennes à "mettre un terme à toute forme de harcèlement à l’encontre des défenseurs des droits de l’Homme, afin qu’ils puissent mener leurs activités de défense des droits de l’Homme librement."
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Un président en Algérie, pourquoi faire ?
Par Le Matin DZ"Ne demandez pas ce que l’Etat peut faire pour vous. Demandez ce que les hommes de l’État sont en train de vous faire." David Friedman
Qui sera le futur président en Algérie dans moins de deux années ? Telle est la question qui se pose depuis que Abdelaziz Bouteflika ait reconnu explicitement le 8 mai dernier qu’il ne convoite pas un quatrième mandat. Tous les citoyens et les citoyennes s’interrogent-ils donc sur ce point crucial pour l’intérêt national. Mais est-ce, ici, la vraie question ?
La légende du chef glorieux
Est-ce d’avoir Obama, Noda, Merkel, Cameron, Hollande, Jintao, Poutine, respectivement à la tête des Etats-Unis, du Japon, de l’Allemagne, du Royaume-Uni, de la France, de la Chine ou de la Russie, est significatif de plus ou moins de progrès dans ces pays dont le destin dépend fondamentalement des seules élites scientifiques et culturelles qui les composent et les identifient comme les puissances les plus inébranlables de la planète ? Qui ne se rappelle-t-il pas la candidature de Coluche, dans les années quatre-vingt, aux présidentielles françaises aux côtés de François Mitterrand, Jacques Chirac et tant d’autres grands chevronnés de la politique sur la scène médiatique parisienne dont les observateurs les plus perspicaces ont alors saisi la parodie qui expliquerait la facticité du mythe « présidentiel. »Dans cette période le président yankee qui faisait trembler le Kremlin était auparavant, tout juste visible dans la scène cinématographique à Hollywood.
La littérature de la fiction, de la légende, mais souvent de l’Histoire – depuis la nuit des temps ça n’a jamais été la plèbe qui écrit les aventures des groupes dominants et leurs chefs, les castes dans les commandes communautaires, mais les notables, Thucydide ou Hérodote ne marchaient pas pieds nus et ne quémandaient leur pitance, Ibn Khaldoun avait des carnets d’adresses parmi les plus prestigieux du quatorzième siècle – a sacrément ancré dans les consciences humaines des héroïsmes de mythe et de légende faisant transparaître les chefs comme quasiment des dieux sortant du lot commun des mortels. Des êtres qui claquent des doigts pour transformer les groupes qu’ils régentent, les emmener vers les grandes victoires et les grandioses conquêtes. Darius, Alexandre de Macédoine, Jules César, Gensis Khan, puis Louis XIV- le roi Soleil- Napoléon Bonaparte, ensuite la modernité avec Clemenceau que lui succède le général de Gaulle, en France, Victoria rattrapée par Churchill au Royaume-Uni, ont été, proportionnellement les uns par rapport aux autres, des figures de puissance mythique n’ayant d’égal que le résultat sur le terrain du formidable essor du savoir et de la technologie fabriqués par des générations de savants et de praticiens des sciences et de techniques agissant à l’ombre des bruits de bottes et des discours politiques.
Pour quel entendement un président ?
Depuis que la science politique est gravement enseignée à l’Université et son prestige social concurrence celui des disciplines mathématiques et physiques, les partis politiques déclassent les académies. Dès lors le militant dans une puissante formation politique qui a les médias à son service donne des ordres au créateur de savoir et de connaissances, le rémunère avec l’argent du contribuable – si c’est l’entreprise privée qui le paye, la valeur de cette entreprise est garantie par le crédit d’un parti, ou d’un groupes de parti, la protégeant. Le politique n’a pas besoin de sciences créatrices d’idées et de biens mais de savoir spécifique qui peut rallier les hommes et les mobiliser, qui à mentir ou usurper, pourvu de convaincre afin d’accéder au pouvoir qui consiste à commander toute la communauté, les élites comprises. Mais on en est vraiment très loin de tout cela dans un pays qui vomit ses universités par la simple preuve par neuf de l’innommable tradition partisane qui veut s’installer, l’"Université d’été", ya elkhwa, pour démontrer que les politiciens algériens sont les cancres les plus tordus de la planète.
Donc chercher un président en Algérie. Si ça se trouve pour foutre quoi, si tout le monde sait que ce n’est d’aucun parti existant jusqu’au dernier né avant le début de la ridicule campagne pour l’incongrue dernière consultation ? Lorsqu’un pays dispose de capitaines d’entreprise qui achètent le grain de polyéthylène pour fabriquer du plastique et d’autres de l’huile et du sucre pour faire de l’huile et du sucre, tous les cafés maures sont en mesure du jour au lendemain de fournir des présidents à tire larigot. Quand depuis cinquante ans un Etat est incapable de garantir le lait propre tous les matins à ses enfants qui ne mangent pas la viande, les fruits et le fromage, n’importe quel dégoûté du parking sauvage dans la cité est capable de gérer un ministère du Commerce. Et ainsi de suite.
Nadir Bacha
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La Fédération des consommateurs dénonce l'anarchie dans la commercialisation des véhicules neufs
La Fédération algérienne des consommateurs (FAC) a dénoncé samedi à Alger "l'anarchie" et les "irrégularités" qui caractérisent la commercialisation et le service après vente des véhicules neufs en Algérie.
« Depuis l'entrée en activité de notre fédération fin 2011, nous recevons quotidiennement une dizaine de requêtes de la part de citoyens qui dénoncent l'anarchie et les irrégularités enregistrées dans la commercialisation et le service après vente de véhicules neufs », a expliqué le responsable de la FAC pour la région centre du pays, M. Mustapha Zebdi, lors d'une conférence de presse.
Selon lui, la réglementation régissant l'exercice de l'activité de commercialisation des véhicules neufs doit être "impérativement" revue pour mettre fin aux "nombreuses" infractions commises par "des pseudos concessionnaires qui, en réalité, ne sont que des importateurs de véhicules neufs ".
Les retards dans les livraisons de véhicules, allant de quelques semaines à quelques années, figurent, a-t-il dit, parmi les plus récurrentes infractions commises par les concessionnaires automobiles activant sur le marché national.
"Nous avons enregistré un cas où le client a attendu quatre ans pour recevoir son véhicule qu'il avait pourtant payé à la commande", a-t-il déploré, rappelant que la loi en vigueur fixait le délai de livraison d'un véhicule neuf à 45 jours.
Le responsable de la FAC pour le centre du pays a relevé, par ailleurs, la non conformité des contrats de vente et les bons de commandes délivrés par certains concessionnaires automobiles, qui "souvent ne mentionnent pas les délais de livraison".
"Pendant que des clients attendent de longues durées pour réceptionner leurs véhicules, des revendeurs se voient livrer rapidement jusqu'à 20 véhicules à la fois pour les écouler sur le marché parallèle et encaisser des bénéfices importants", a fait savoir M. Zebdi.
"Pendant que des clients attendent de longues durées pour réceptionner leurs véhicules, des revendeurs se voient livrer rapidement jusqu'à 20 véhicules à la fois pour les écouler sur le marché parallèle et encaisser des bénéfices importants", a fait savoir M. Zebdi0
Cette association a également dénoncé le fait que les concessionnaires contraignent l'acheteur algérien à payer la totalité de la valeur du véhicule dès la commande, alors que la loi l'autorise à ne verser que 10% du montant global du véhicule.
La possibilité de réviser à la hausse le prix du véhicule durant le délai de livraison pour "soi-disant : une augmentation de la valeur de l'euro", ainsi que le non respect des caractéristiques (couleur, gentes) mentionnées sur le bon de commande, sont les infractions, entre autres, évoquées par le responsable de la FAC.
Les infractions citées par M.Zebdi comprennent aussi le manque de pièces de rechange, l'éloignement des rendez-vous pour les prestations liées au service après vente, le mauvais accueil au niveau du service clientèle des concessionnaires et la publicité mensongère, particulièrement sur les délais de livraison.
Interrogé sur la nationalité des concessionnaires qui ne respectent pas la réglementation algérienne, il a expliqué qu'ils sont " principalement de nationalités françaises et coréennes ", sans pour autant mentionner le nom du constructeur.
Il a enfin indiqué que 80% des cas d'infraction pour lesquels la fédération est intervenue ont été réglés à l'amiable alors que les 20% restant ont été soumis à la Justice.
A la fin du 1er trimestre 2012, l'Algérie a importé 102.720 véhicules pour une valeur de 97,73 milliards de dinars (1,32 Mds de dollars), en hausse de 21,55% par rapport à la même période en 2011.
APS
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Moscou persiste à soutenir Al Assad
Moscou a douché les espoirs des Occidentaux, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, en affirmant hier que forcer le départ de Bachar Al Assad pour résoudre la crise en Syrie était une idée «irréalisable».
Lavrov a même ajouté que plus de la moitié des Syriens soutiennent le président, son parti et sa politique, se basant sur les résultats des dernières élections controversées. Mardi, le président russe, Vladimir Poutine, avait déjà fait taire les rumeurs sur un changement de ligne au Kremlin, en rappelant à ses partenaires du G20 que «personne» n’a le droit de décider de qui peut exercer le pouvoir dans un pays tiers. Le soutien de Moscou à Damas n’est pas que diplomatique. Un cargo russe transportant des hélicoptères de combat MI-25 à destination de la Syrie a été intercepté au large de l’Ecosse et contraint à faire demi-tour.
Le MV Alaed, battant pavillon de Curaçao, a été bloqué à son entrée dans l’Atlantique lorsque son assureur britannique a résilié sa police d’assurance et l’a convoqué pour une inspection, l’accusant de transporter des hélicoptères. Les autorités russes assument et vont même plus loin. Le cargo se dirige en effet vers son port d’attache de Mourmansk où il passera sous pavillon russe afin de ne plus risquer d’être intercepté. La Russie affirme qu’il s’agit d’hélicoptères livrés il y a des années et qui devaient être réparés. Quant aux anti-Assad, ils ne sont pas en reste. Le New York Times a rapporté hier que des agents de la CIA surveillent en Turquie des livraisons d’armes aux rebelles syriens.
La Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar fournissent l’opposition en matériel militaire à travers la frontière turque, et les Etats-Unis pourraient accroître leur aide en fournissant des photos satellite et d’autres informations sensibles. Par ailleurs, la journée d’hier a aussi été marquée par la première défection d’un pilote de chasse à bord de son appareil depuis le début de la révolte syrienne. L’avion, piloté par le colonel Hassan Merhi Al Hamadé, a quitté une base militaire du sud de la Syrie pour atterrir en Jordanie. Hamadé, dont la famille, originaire de Deir Ezzor, serait connue pour son combat contre le régime, a demandé l’asile politique à la Jordanie. Demande acceptée par le royaume hachémite qui accueille déjà plus de 120 000 réfugiés syriens. Sur le terrain enfin, le Comité international de la Croix-Rouge n’a toujours pas pu organiser l’évacuation des civils à Homs, alors que les combats ont fait au moins 93 morts hier, et que plus de 15 000 personnes seraient mortes depuis mars 2011.
Tristan de La Haye