LES PRATICIENS DE SANTE', DONNEZ VOTRE AVIS. - Page 54
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les fausses declarations d'ould abbes
Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP ) a fait état d’un manque flagrant de médicaments essentiels dans les structures de santé publique. Son président, Lyes Merabet, accuse le ministre de la Santé d’être à l’origine de cette situation. Dans cet entretien, il revient sur la pénurie de médicaments et affirme que les patients sont parfois obligés d’acheter à l’extérieur des produits pour se faire opérer à l’hôpital…
Le DG de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) affirme qu’il n’y a pas de pénurie de médicaments, contrairement aux conclusions de l’enquête réalisée par le SNPSP. Quelle est votre réponse ?
Je rappelle que l’enquête du Syndicat national des praticiens de la santé publique a été effectuée au sein des établissements de santé publique et non au sein des entrepôts de la PCH pour constater s’il y a rupture ou pas de médicaments. Nous avons fait un travail d’investigation appuyé sur des bons de commande envoyés à la PCH et dont nous détenons des copies. Des bons qui n’ont pas été honorés. Concernant les conclusions de cette enquête, je voudrais aussi signaler que nous nous sommes focalisés sur l’essentiel. Nous n’avons cité que les produits qui revenaient de manière récurrente dans les rapports transférés par les bureaux de wilaya du SNPSP.
On s’est abstenu d’évoquer, dans le rapport final, d’autres médicaments qui connaissent aussi une crise. Des produits prescrits aux patients ou aux parents de patients pour qu’ils puissent les acheter dehors ou à l’étranger afin de pouvoir se faire opérer, par exemple, dans les établissements publics de santé. Je pense que M. le DG de la PCH, avec tout le respect qu’on lui doit, n’a pas à parler des structures de la santé parce qu’il ne les gère pas directement. Avec cette enquête, nous avons voulu contribuer à apporter un éclairage et pour que les choses se fassent de manière plus logique, plus efficiente et plus correcte.
Notre objectif est d’interpeller les plus hautes autorités du pays, dont le président de la République sur les problèmes du secteur de la santé. Nous avons été contraints de faire ce travail. Je rappelle que tous ces problèmes ont été posés au ministre de la Santé par le SNPSP. Il y a des PV. Rien n’a été fait. La situation ne s’est pas améliorée. Bien au contraire.
Le DG de la PCH dit justement que la mission de son organisme s’arrête à la livraison du produit tout en faisant remarquer que les hôpitaux et les pharmacies doivent veiller à la traçabilité des produits…
Je pense qu’il est nécessaire de souligner qu’en matière de responsabilité, on est toujours sous la tutelle du ministère de la Santé avec ses directions centrales, ses sous‑directions et ses directions de wilaya. Les praticiens et les professionnels de la santé n’ont pas à assumer cette responsabilité. Ils n’ont pas à l’endosser à la place des autres responsables. Ce ne sont pas eux qui emportent le médicament. Ils ne sont pas dans la gestion des entrepôts, des stocks des médicaments ou dans la distribution. Les praticiens sont au bout de la chaîne. Ils sont au niveau de la prescription. Et en tant que prescripteurs, ils constatent que beaucoup de produits essentiels font défaut au niveau des structures, notamment aux urgences et dans des services hospitaliers.
Maintenant, le citoyen algérien, lorsqu’il se présente pour une consultation, pose la question suivante : « est‑ce que vous les faites ? Sinon orientez‑moi vers un laboratoire que vous connaissez ». Il s’adresse au privé. Nous sommes, de par ces pénuries et ces carences confrontés à une situation due à la mauvaise gestion.
Le SNPSP représente plus de dix mille praticiens à l’échelle nationale répartis sur trente‑deux wilayas. Nous avons en principe, une appréciation objective. Le DG de la PCH, qui parle au nom du ministre de la Santé, dit clairement qu’il n’y a pas de problème et que tous ces produits sont disponibles. Nous lui répondons que la responsabilité se situe toujours au niveau de l’autorité et donc du ministère de la Santé, avec tous ces démembrements.
On laisse entendre qu’il y a des médicaments qui sortent des hôpitaux et sont vendus au noir à l’extérieur. Qu’en pensez‑vous ?
Les praticiens de la santé publique sont des fonctionnaires. Nous avons un statut, un salaire et nous sommes soumis à une réglementation qui comprend un volet disciplinaire. Quand il y a des manquements, des dépassements ou des abus, parce qu’il s’agit d’accusations graves, il faut appliquer le règlement et surtout apporter des preuves. Et puis, le contrôle est de la responsabilité de l’employeur et non de l’employé. Nous interpellons d’ailleurs les pouvoirs publics pour que les mécanismes de contrôle qui existent soient activés afin que les choses fonctionnent correctement.source:http://www.vitaminedz.com/les-fausses-declarations-d-ould-abbas/Articles_18300_462354_0_1.html
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MOUVEMENT SOCIAL ALGERIEN : HISTOIRE ET PERSPECTIVES... Sadek Hadjeres
MOUVEMENT SOCIAL ALGERIEN : HISTOIRE ET PERSPECTIVES... Sadek Hadjeres
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Lyes Merabet : maximum syndical
Par Cherif OuazaniInfatigable militant de la pluralité syndicale, ce diplômé de la faculté de médecine d'Alger issu de la génération postindépendance - il est né à Alger en 1964 - agace d'autant plus les tenants de la pensée unique que son parcours le met à l'abri du qualificatif de « subversif » qu'ils accolent un peu trop facilement à tous ceux qui pensent autrement. Scout, membre de l'Union nationale de la jeunesse algérienne (Unja, organisation de masse du FLN, alors parti unique), diplômé à l'âge de 25 ans, il choisit par idéalisme de travailler dans la santé publique plutôt que dans un cabinet privé malgré les promesses d'enrichissement rapide. Mieux, il entame sa carrière, au début des années 1990, à Larbaa, au pied de l'Atlas blidéen, au coeur du triangle de la mort du temps des GIA de triste mémoire. Il passe la décennie noire à soigner les survivants des massacres collectifs, les estropiés des attaques à la voiture piégée. Et, dans cette Mitidja terrorisée et martyrisée, Lyes Merabet trouve le temps et l'énergie de créer une association... écologique, sans oublier pour autant l'action syndicale et l'émancipation de l'UGTA, centrale qu'il juge inféodée à l'Etat-employeur. D'abord militant de base, il passe en 2002 à la direction régionale du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), puis est élu, en mars 2009, à la présidence de cette organisation, totalement indépendante de l'UGTA, et donc du pouvoir. Depuis plus de six mois, Lyes Merabet est non seulement à la pointe d'un mouvement de grève qui paralyse le secteur, mais il a aussi réussi, en avril 2010, à convaincre les autres animateurs des syndicats autonomes de la fonction publique de créer une confédération qui devrait ravir à l'UGTA son statut d'interlocuteur unique du gouvernement.
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Chiche, M. le Ministre des passeports, disons-nous la vérité, toute la vérité entre Algériens !
Abdelkader DEHBI
Contre interrogatoire :
- Quelles sont vos relations d’amitié avec des personnalités politiques étrangères ? En particulier, quelles explications donnez-vous au peuple algérien sur les nombreuses et longues visites que vous rendait régulièrement – entre autres – durant votre hospitalisation à l’hôpital américain de Neuilly, M. Sarkozy, alors ministre de l’intérieur ?
- Pouvez-vous faire une déclaration sincère sur votre patrimoine et par exemple de combien de logements disposez-vous à Alger et sur le territoire national en général ?
- Pourquoi le peuple algérien est-il tenu à l’écart de l’information sur certains gros scandales financiers aussitôt éclatés, aussitôt étouffés ?
- Où en est l’enquête sur l’assassinat de M. Tounsi et pourquoi avez-vous cherché à orienter l’enquête dès le début, en proférant des contre-vérités immédiatement démenties par la famille du défunt ?
- Votre département ministériel pourrait-il informer le peuple algérien en publiant la liste sincère et loyale des patrimoines de tous les ministres, de tous les walis, de tous les généraux et de tous les PDG des entreprises publiques et plus généralement de tous les barons du régime ?
Voilà en tout cas, le genre de questions qu’auraient bien envie de vous poser beaucoup de citoyens algériens – en réponse du berger à la bergère – à propos de ces « formulaires inquisitoriaux » que votre Administration veut imposer aux citoyens pour l’obtention du nouveau « Passeport-biométrique ». Des formulaires qui constituent une véritable forfaiture morale et une volonté manifeste de flicage et d’incursion dans la vie privée de l’ensemble de la population algérienne, par un fichage qui rappelle à s’y méprendre, les pages les plus noires des tristement célèbres polices politico militaires de l’Histoire. Les Fouché, les Béria et autres Hoover ne vous auraient sûrement pas désavoué.
Que les criminels, les grands délinquants et autres trafiquants en tous genres soient soumis à ce genre de fichage, cela est la norme dans toutes les sociétés, dans toutes les polices ; mais que le commun des citoyens soient soumis à ce genre de pratiques inquisitoires scélérates et tatillonnes, cela a un nom et un adjectif : cela s’appelle du flicage méprisable.
Et il est pour le moins scandaleux, pour ne pas dire fortement suspect, et à tous points de vue, que l’Administration – censément au service du citoyen – pervertisse de cette façon, à ce point malhonnête, le droit du citoyen à être pourvu de documents officiels, en procédé immoral d’interrogatoire, n’ayant aucun rapport avec une démarche administrative ordinaire.
Cette affaire exhale en tout cas, une forte odeur de ce « collaborationnisme sécuritaire » nauséabond, que l’on voit fleurir depuis toutes ces dernières années, dans nos pauvres pays. Un collaborationnisme destiné surtout – aux yeux de nos dirigeants illégitimes et sans assise populaire – à donner des gages de vassalité à un Occident judéo-chrétien, sioniste et islamophobe qui, en instrumentalisant à travers ses relais, l’ignoble imposture-alibi, dénommée « lutte internationale contre le terrorisme » aspire en fait, à une hégémonie mondiale qui avance aujourd’hui, à visage découvert.
Non M. le Ministre de l’Intérieur, n’inversons pas les rôles : C’est au peuple qu’il appartient d’être informé sur les personnages principaux qui forment aujourd’hui cette « nomenklatura » détestable, d’un pouvoir politiquement illégitime et moralement discrédité qu’il n’a pas choisi. Un pouvoir que rien ne semble ébranler, ni les crimes imprescriptibles commis durant la décennie noire, ni les viols répétés de la Constitution, ni les scandales de la corruption à coup de milliards de dollars, ni l’assassinat dans son propre bureau, du Directeur Général de la Sûreté Nationale qui aurait dû entrainer votre propre démission et à défaut, votre destitution, si nous étions dans le schéma d’une République respectable.
Tel n’est malheureusement pas le cas, quand on pense à la médiocrité générale, à l’inertie et à l’opportunisme corrupteur et corrompu, de la quasi-totalité d’un personnel politique sévissant dans nos Institutions.
Au point qu’un minable personnage corrompu de zaouïas et de zerdas qui s’intitule « ministre des affaires religieuses » et à qui personne ne demande jamais rien, se croit obligé de jouer au « Mufti de la République » en usurpant le droit de parler au nom des authentiques Oulémas, pour faire plaisir à ses maîtres.
Au point que cette « chose » qui s’appelle chez nous improprement « Assemblée Populaire Nationale » n’a même pas jugé utile de s’auto saisir de cet abus de pouvoir caractérisé, pour contester votre démarche policière digne des temps du KGB, de la Stasi ou de la Securitate. Encore qu’il faille se rendre à l’évidence, que ces tristes polices criminelles sont hélas, aujourd’hui largement dépassées par les machines à broyer les hommes et les peuples, que sont devenues la CIA, le FBI, les polices du nouvel Empire et de ses armées mercenaires de l’OTAN.
Non, M. le Ministre, la coupe est trop pleine et on a même l’impression qu’elle commence déjà à déborder.
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Combien de « vrais » musulmans dans le monde ?
Un jour à la Mecque, mon épouse et moi en pèlerinage participons à la prière de l’absent à la fin de la prière du Dohr. Des vœux collectifs sont prononcés pour que Dieu Accueille le défunt en Son Vaste paradis.
A la fin, mon épouse s’exclame :
- « Que Dieu ait pitié de son âme, le défunt vient de bénéficier des vœux de dizaines de milliers de fidèles présents à La Kaâba ! ».
- Je lui réponds : « Es-tu certaine qu’il y a dans cette enceinte sacrée autant de vrais musulmans que de personnes en prière ? ».
Terrible question en effet: Parmi les centaines de millions de musulmans recensés dans le monde, un milliard et demi aujourd’hui dit-on, combien y-a-t-il de « vrais » musulmans ?
Parmi les personnes recensées comme musulmans dans le monde, combien y-a-t-il de dictateurs, de criminels contre l’humanité, d’assassins, de bourreaux, d’agresseurs, de trafiquants de drogue, de menteurs, d’escrocs, de voleurs, de violeurs, de corrompus, de spéculateurs, de pédophiles, de fornicateurs, d’hypocrites, de racistes, d’ivrognes, et à tout le moins de grossiers personnages ?
Une autre question à laquelle peut-être serait-il plus facile de répondre : Combien de « musulmans » dans le monde condamnés et emprisonnés pour des délits et crimes de droit commun ?
En principe, si les musulmans recensés en tant que tels avaient suivi et appliqué les préceptes de l’Islam, ils auraient été peu nombreux à s’écarter de la voie tracée par Dieu Le Tout Puissant, et par voie de conséquence ils auraient été un modèle de vertu pour l’humanité. Malheureusement, il y autant de dévoyés parmi les « musulmans » qu’il y en a dans les autres sociétés. Les mêmes questions peuvent être formulées pour les Gens du Livre : Juifs et Chrétiens, combien de vrais croyants parmi eux ?
Alors que nous avons déjà de sérieuses difficultés à suivre la voie tracée par Dieu, voilà que certains Muphtis et Imams prononcent des Fatwas qui ne visent pas du tout à ramener les brebis égarées sur le droit chemin. Jugez-en :
- Démocratie « Haram ».
- Ne pas voter en Algérie est « haram ».
- Un homme et une femme peuvent cohabiter dans un même bureau à condition que l’homme tète le sein de sa collègue femme afin qu’elle puisse être considérée comme sa sœur de lait.
- Lorsqu’un homme reçoit chez lui un ami, il doit l’autoriser à téter le sein de son épouse pour qu’elle soit considérée comme sœur de lait.
- Autorisation du mariage de jouissance pour quelques heures, et divorce ensuite.
- Possibilité de marier sa fille dès la naissance.
- Autorisation de convoler en juste noces avec une fillette de dix ans.
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- Interdiction pour la femme de toucher à la banane parce qu’elle aurait une forme phallique risquant de l’exciter.
- Autorisation de copuler avec son épouse (du moins avec son cadavre) six heures après son décès !!!!!!!!!
- Et autres idioties du même acabit.
Où est l’Islam dans tout cela ?
Abu Dhabi le 31 mai 2012
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Abdelkrim BADJADJA
Consultant en Archivistique
http://badjadja.e-monsite.com/
http://badjadja.over-blog.com/
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L’Algérie encore une fois condamnée par le Comité des droits de l’homme de l’ONU
Le Comit é des droit de l’homme vient de rendre publiques ses constatations concernant la disparition de Maamar Ouaghlissi et condamne l’Algérie pour avoir violé de nombreux droits garantis par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, parmi lesquelles le droit à la vie et celui de ne pas être soumis à la torture ou à des mauvais traitements. Alkarama avait déposé une plainte le 1er juillet 2009 devant le Comité des droits de l’homme des Nations Unies au nom de Madame Farida Ouaghlissi.
M. Maamar Ouaghlissi, alors âgé de 36 ans est né à Constantine (Algérie) ; marié et père de deux enfants, il exerçait la profession de technicien supérieur au service des infrastructures de la société nationale de transports ferroviaires (SNTF). Il a été arrêté le 27 septembre 1994 sur son lieu de travail par trois agents en civil qui se sont présentés comme étant des membres de la sécurité (Al Amn), sans indiquer la raison de cette interpellation. Depuis, M. Ouaghlissi a disparu.
Malgré toutes les démarches entreprises par la famille pour connaître son sort, son épouse n’a pu apprendre que huit mois après son enlèvement, par l’intermédiaire d’un détenu libéré, qu’il se trouvait détenu à la caserne de Mansourah, relevant de la 5ème région militaire et gérée par le DRS. Jusqu’à la fin de 1995, plusieurs témoignages rapportés à la famille faisaient état de sa détention dans une caserne militaire.
De nombreux enlèvements et arrestations touchant en particulier des membres de conseils communaux, des députés élus ou de simples militants et sympathisants du FIS, avaient eu lieu les jours précédents et durant tout le mois à Constantine. L’arrestation de M. Maamar Ouaghlissi s’inscrit probablement dans le cadre de cette même opération coordonnée et planifiée au plus haut niveau de l’état et exécutée par la police judiciaire et les services du DRS de Constantine.
Selon de nombreux témoignages de rescapés, toutes les personnes arrêtées par la Police judiciaire étaient détenues pendant quelques semaines ou quelques mois au secret au commissariat central de Constantine où elles étaient systématiquement torturées puis transférées au Centre territorial de recherches et d’investigations (CTRI) de la 5ème Région militaire relevant du DRS et dirigé à ce moment par le colonel Kamel Hamoud. Les personnes enlevées par le DRS étaient quant à elles, directement emmenées au CTRI et la plupart des victimes ont disparu.
Pour la seule wilaya de Constantine plus d’un millier de personnes ont été enlevées par la police, l’armée nationale populaire (ANP) ou les services du DRS et sont disparues à ce jour. La plupart de ces cas ont été soumis par Alkarama et l’Association des familles de disparus de Constantine au Groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées et n’ont pas à ce jour été résolus par les autorités d’Alger.
Parmi ses nombreuses démarches, Mme Ouaghlissi s’est adressée au procureur de la République du Tribunal de Constantine devant lequel une plainte pour disparition et enlèvement avait déjà été déposée par le père. Le parquet de Constantine n’a cependant jamais accepté d’ouvrir une enquête ou de donner suite à cette plainte se faisant ainsi complice de ce crime.
Ce n’est qu’en 1998 et devant son insistance, que le procureur de Constantine l’a finalement reçue et entendue sur procès verbal sans pour autant ouvrir une enquête et entendre les témoins des faits et en particulier les collègues de travail de son époux qui n’ont jamais été convoqués pour être entendus.
Madame Farida Ouaghlissi a de nouveau déposé une plainte le 28 septembre 1998 devant la commission de wilaya instituée pour recueillir les plaintes des familles des victimes de disparitions forcées : deux années après, elle a été convoquée par la gendarmerie pour se voir notifier que les recherches concernant la disparition de son époux sont demeurées sans résultats.
Tous les recours internes étant restés sans suite d’une part mai aussi l’ordonnance n°6/01 portant « mise en œuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale » promulguée le 27 février 2006 interdisant définitivement toute plainte dans les crimes commis par les services de sécurité algériens, c’est finalement au Comité des droits de l’homme que Mme Ouaghlissi s’est adressée.
Dans un long Memorandum présenté par le Gouvernement algérien le 25 novembre 2009 celui-ci soulève l’irrecevabilité de la plainte de Mme Ouaghlissi au prétexte que la responsabilité des agents publics responsables des crimes commis entre 1993 et 1998 ne pouvait être retenue et que la question des disparitions forcées en Algérie devait être traitée dans un cadre global. La totalité des arguments présentés et développés par le gouvernement algérien devant l’organe de l’ONU ont cependant été rejetés.
Le Comité des droits de l’homme a donc encore une fois condamné le Gouvernement algérien en relevant que la disparition de M. Ouaghlissi constitue de nombreuses violations des droits protégés par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques auquel l’Algérie est partie depuis 1989.
Le Comité onusien demande à l’Algérie de «mener une enquête approfondie et rigoureuse sur la disparition» de M. Maamar Ouaghlissi ; de «fournir à l’auteur et ses filles des informations détaillées quant aux résultats de son enquête» ; de le « libérer immédiatement s’il est toujours détenu au secret » ou, en cas de décès, de « restituer sa dépouille à sa famille » ; de «poursuivre, juger et punir les responsables des violations commises» et « indemniser de manière appropriée les familles de victimes pour les violations subies ». L’Etat algérien est également appelé à rendre publique cette décision et de l’informer des mesures prises pour la mettre en œuvre dans un délai de six mois.
Il est à noter qu’une fois de plus, le Comité des droits de l’homme relève que l’Ordonnance d’application de la «Charte pour la paix et la réconciliation nationale» constitue une violation du Pacte ratifiée par l’Algérie en ce qu’elle constitue une entrave au droit de recours effectif à la justice pour les victimes de crimes tels que la torture, les exécutions extrajudiciaires et les disparitions forcées.
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Lettre au million et demi de chouhadas………..
Lettre au million et demi de chouhadas morts pour une Algérie libre, juste, digne, fraternelle, solidaire et prospère !
Assalam aliekoum, azul fellawen
Je vous écris cette lettre pour vous donner des nouvelles de l’Algérie pour laquelle vous aviez sacrifiés votre jeunesse et vos familles et pour laquelle vous aviez offerts votre chair et votre sang.Je sais qu’avant tout vous voudrez que je vous donne des informations sur vos compagnons de combat, vos frères et vos amis.
La majorité d’eux vous ont rejoint. Ils dorment à côté de vous. Certains, vous ont rejoint juste après l’indépendance, ils étaient exécutés par l’armée des frontières car ils avaient osé résisté et savaient ce qu’ils voulaient préparer par la suite…D’autres, surtout parmi les soldats de l’honneur et de la liberté, se sont retirés dans leurs douars et villages de naissance où ils étaient oubliés, ignorés par tous et où ils mourraient un à un de dépit, de misère, de maladies fautes de moyens pour se soigner ou tout simplement faute de soins adéquats.
Des milliers de vos compagnons des djbels qui voulaient que le serment de Novembre soit intégralement respecté, ont été: soient assassinés, soient jugés, condamnés et exécutés, soient réduits à un silence forcé, soient emprisonnés et torturés dans les mêmes lieux où certains de vous étaient torturés et humiliés par vos ennemis, soient obligés de s’exiler dans des contrées lointaines le coeur lourd et triste et l’espoir refusant de les accompagner.
D’autres étaient devenus fous, ils errent dans les villes et les villages sans que personne ne prend la peine de les regarder. Ils vivent comme des ombres ou des corps désertés par leurs esprits.
D’autres ont été recrutés par les nouveaux rois de votre pays et placés dans des postes sans aucun travail, ni aucun intérêt. Ils avaient besoin de nourrir leurs familles, les nouveaux maîtres de votre cher pays ne leurs avaient pas laisser le choix de conserver leur honnêteté et leur fierté. Ils étaient punis pour avoir été courageux pendant que la mort fauchait tout ceux qu’elle rencontrait sur son chemin.
D’autres, pour des raisons incompréhensibles pour le commun des mortel avaient choisi carrément de se rallier à ceux qui avaient confisqué votre sacrifice et l’indépendance que vous aviez obtenu.
Certaines des veuves de vos compagnons étaient harcelées voire dans certains cas obligés de satisfaire la sexualité perverse des courtisans et des larbins des nouveaux maîtres de votre pays pour accéder à leurs droits d’être prises en charge par l’état. J’ai hésité à vous exposer ce point mais vu la suite des événements je me suis obligé de vous en parler. En effet, la prostitution tend à devenir un métier obligé pour beaucoup de femmes que la société de vos compagnons ont instauré. Évidement, elle concerne surtout les femmes pauvres, exclues, ignorées et rejetées par tous et par toutes les institutions de votre pays.
Enfin, vos compagnons qui étaient cachés au chaud chez notre voisin, essentiellement les plus rusés, les plus lâches et les plus peureux, sont tous devenus des personnages importants, intouchables et tous puissants au sens réel et figuré.
Ils ont pris le pouvoir comme vous devez le savoir par la force et depuis ils ne veulent plus le lâcher. Le prix payé par vos fils, filles, petits fils et petites filles est impossible à estimer. Sachez uniquement qu’il a le visage de ce que suit: misère, horreur, malheur, laideur et douleur.
Pour ne pas trop vous faire souffrir là où vous êtes je tiens à vous dire sans rentrer dans le détail qu’ils ont pu réaliser ceux que vous aviez combattus n’avez pu réalisé.
En effet, ils ont détruit nos valeurs ancestrales, nos repères, notre identité et notre diversité. Ils nous ont rendu comme des serviteurs et ils font tout pour que nous le restâmes pour l’éternité.
Dans environ un mois, nous fêterons les cinquante ans de l’indépendance et en même temps les cinquante ans d’une tyrannie impitoyable car pour ne pas l’oublier je tiens préciser que la majorité de ceux qui peuvent ressusciter votre serment sont divisés et court chez nos nouveaux maîtres pour participer aux partages de nos richesses naturelles ( celles que vous nous aviez laissées) pendant que vos enfants vivent dans la misère et essayent de partir de cette terre bénite par vos sacrifices.
Pour cela ils utilisent tous les moyens que vous n’auriez jamais imaginé: immolation, harragas ( ceux qui traversent la mer sur une pirogue de fortune pour aller vivre chez votre ancien ennemi qui est devenu un ami, un allié, un soutien, un protecteur de vos soi-disant frères de combats), suicide, toxicomanie, prostitution, hittisme ( ceux qui maintiennent les murs…), alcoolisme, célibat endurci ( figurez-vous l’âge de mariage est passé de vingt ans à trente ans voir 40 ans, certains n’ont même pas pu y accéder aux mariages…), trabendo ( commerce illégal, sur le trottoir…)…je vais m’arrêter là pour ne pas trop vous attrister…
Pour terminer cette douloureuse missive, je tiens à vous préciser que vos anciens « frères de combats » essayent d’effacer votre race: excusez-moi de cette expression de nos livres d’histoires et de nos mémoires et que certains vous portent des noms de poubelles…
Enfin n’oubliez de saluer de ma part tous les hommes et femmes assassinés par eux depuis l’indépendance: vos compagnons, les artistes, les intellectuels, les opposants farouches, les enfants d’octobres, ceux de la décennie noire, ceux du printemps berbères…
Vous espérez un changement sachez que des millions de vos enfants l’espèrent aussi mais le temps n’est pas venu…en attendons continuons à espérer !
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700 milliards $ volés à l’Afrique et placés illicitement à l’étranger
«Le détournement de 700 milliards $ est une tragédie pour l’Afrique » selon le dernier rapport Perspectives économiques de la Banque africaine de développement (BAD).
Ces capitaux détournés entre 1970 et 2008 auraient pu servir à appuyer le développement humain et des investissements rentables dans les infrastructures économiques, pouvant entrainer une réduction du taux de chômage de 6% par an et permettre à l’Afrique d’atteindre en 2015 l’objectif du Millénaire pour le développement (OMD).
Divers mécanismes, dont l’Initiative pour la restitution des avoirs volés, tentent modestement d’identifier, de débusquer et de restituer ces actifs illégaux qui sont souvent protégés par une architecture juridique sophistiquée (sociétés écrans, fondations, trusts…).
Des experts de la Banque mondiale recommandent le renforcement des registres de commerce, une sensibilisation accrue des prestataires de services juridiques, financiers ou administratifs qui manipulent ces structures juridiques.
Seule une coopération sincère entre les pays africains, les pays récepteurs des fonds illégaux et le système financier international pourrait stopper cette hémorragie qui rend si dérisoire les volumes de l’aide du développement.
Un institut de recherche sur la criminalité, le Global Financial Integrity chiffre les fonds transfères illégalement hors d’Afrique entre 854 milliards et 1800 milliards $ sur la période 1970-2008.
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Ouyahia transforme sa défaite électorale en victoire, par les chiffres
Par Mourad Arbani |Décidément, Ahmed Ouyahia le secrétaire général du RND est aussi amoureux des chiffres que Ahmed Ouyahia le premier ministre. Lors de son intervention d’ouverture des travaux du conseil national de son parti, le patron du RND a bombardé ses militants de chiffres qui donnent le tournis, dans le but de transformer sa défaite électorale en une victoire.
Le RND, a-t-il dit, a « reculé dans 15 wilayas tout en demeurant stable dans 17 autres » mais a « amélioré sa position dans 16 wilayas », a-t-il précisé. « Au niveau de la communauté nationale à l’étranger, notre représentation s’est maintenue a un seul député », a-t-il encore souligné.
Il continue en estimant que le RND « a enregistré une évolution qualitative de sa présence à l’Assemblée Populaire Nationale », voulant pour preuve, « le rajeunissement de ses députés ». Il a précisé, à ce propos, que la moitié des députés étaient âgés de moins de 50 ans dont 25 ont moins de 45 ans parmi eux 5 ont moins de 40 ans.
Et pas seulement puisqu’il évoquera également dans le même sillage le niveau d’instruction des nouveaux députés de son parti dans le but d’embellir les résultats obtenus lors des législatives du 10 mai dernier. « Cette évolution qualitative se confirme aussi en terme de niveau d’instruction puisque 64 de nos députés sont titulaires d’un diplôme universitaire dont 7 masters et 9 doctorats » a-t-il ajouté.
« Les égoïsmes individuels ont pris le pas sur l’unité des rangs »
M. Ouyahia a également salué la présence de 23 femmes dans le groupe parlementaire de son parti soit 33% sachant que le RND a obtenu 68 sièges lors du scrutin du 10 mai dernier.
Pour ce qui est des résultats du scrutin législatif dernier, Ouyahia a évoqué « un grand émiettement des voix » dans cette « compétition sans précédent ». Les dernières législatives ont « révélé certaines situations où les égoïsmes individuels ont pris le pas sur l’unité des rangs », estimant que « cela n’a pas manqué d’influer négativement sur nos résultats ».
Ouyahia ne s’est pas trop étalé là-dessus et n’a pas senti le besoin de développer l’idée de ces « égoïsmes individuels », les militants présents pensant que leur patron faisait allusion aux cadres de son parti à l’origine du « mouvement de la sauvegarde du RND ».
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Madjid et Saïd
Bien que tardivement, la CNSEL a finalement finalisé son rapport sur les élections et bouclé sa mission de surveillance par une conclusion sans surprise : des élections impropres et plus ou moins malhonnêtes. Pourquoi et comment s’est déroulée la fraude ? En plus des divers dépassements enregistrés avant, pendant et après l’opération de vote, la Commission est revenue sur le discours du Président, facteur déclenchant des hostilités, «qui a constitué un feu vert à l’adresse de l’administration afin d’œuvrer par tous les moyens à la victoire de son parti», le FLN en l’occurrence, dont le président de la République est le président d’honneur. On peut déjà s’attendre au négationnisme, voire au mépris de DOK, docteur en fraude et en propagande, qui va en quelques phrases et d’un revers de la main rejeter ce rapport et ses rédacteurs.
La conclusion de la conclusion est qu’il n’y a finalement pas beaucoup d’honneur à présider, même à titre honorifique, un parti qui a fraudé depuis l’indépendance, en tant que parti unique, puis après l’apparition du multipartisme, en tant qu’appareil du régime. De la fraude, on pourra toujours en parler, ou pas, l’eau, même non potable, coulera sous les ponts, même branlants, et il n’y a aucune chance pour que l’Assemblée issue de la fraude soit dissoute. Peut-être juste qu’une commission d’enquête, dont la demande a été formulée par la Cnisel, sera installée, travaillera probablement pour que ses conclusions soient mises dans un tiroir. Qui a fraudé ? Tout le monde et personne, quelqu’un, un groupe de personnes ou l’ensemble du système. On se rappellera du slogan de campagne FLN, déversoir du pompage électoral, «Tarikh madjid li moustaqbel saïd», ce qui se traduit par «une histoire glorieuse pour un avenir heureux». On sait qui est Madjid, grand homme plus ou moins anonyme qui a assuré la libération du pays. Mais on sait aussi qui est Saïd.
Chawki Amari
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Secteur de la santé : défaillances en milieu rural
zoom | © El WatanLes polycliniques sont en continuelle dégradation.17 salles de soins ont été fermées dans la wilaya de Tizi Ouzou par manque de personnel ou pour des raisons de sécurité, selon les responsables du secteur.
Dans les zones rurales enclavées de la wilaya de Tizi Ouzou, le secteur de la santé publique reste défaillant. Ce service vital que l’Etat est tenu d’assurer à la population est rudement mis à l’épreuve. Les citoyens et des professionnels de la santé rencontrés lors d’un déplacement dans trois communes rurales du sud de la wilaya, Ouadhias, Boghni, Ath Ouacif et Tizi N’tlata, parlent de leurs difficultés. Ils évoquent «une gestion balbutiante» du secteur, caractérisée par le manque de médicaments, de matériel et de personnels spécialisés ; salles de soins fermées, des structures vétustes et des polycliniques réduites à répondre aux seuls soins de base. Nous sommes au pied du mont Djurdjura, dans les ruelles d’Ait Abdellali, un village de la commune de Aït Boumahdi, à 40 km au sud de Tizi Ouzou. Nous rencontrons Badreddine, un père de famille, qui nous conduit vers la salle de soins de son village. Elle est fermée depuis 10 ans en raison du manque de personnel.
«Nous attendons toujours sa réouverture. Les autorités nous ont promis de la remettre en service mais nous attendons toujours», déplore ce quinquagénaire. Délaissée, la salle de soins ressemble à une vieille maison abandonnée par ses occupants. Aucune enseigne n’y est accrochée.
Pour toute urgence ou besoin en soins, les villageois sont contraints de se rendre à Ait Boumahdi ou à Ath Ouacifs, chef-lieu de daïra situé à une dizaine de kilomètres du village. Officiellement, il existe à travers la wilaya de Tizi Ouzou 17 salles de soins fermées pour des raisons diverses; l’insécurité, absence de médecins et vétusté des structures. Ces salles sont localisées en zones rurales relevant des daïras d’Azeffoun (5 salles), Ouacifs (4), Iferhounene (4), Draa Ben Khedda (3) et Azazga (1 salle).
Les salles en activité dans ces régions sont confrontées aussi à d’autres problèmes, tels que le manque de personnel médical, de moyens, de médicaments, notamment de vaccins. «Ma femme vient d’accoucher par césarienne ; à chaque fois que je l’emmène dans l’un des établissements dépendant de l’EPSP de Ouacifs, elle met deux heures à attendre qu’on lui change son pansement», s’est offusqué un autre citoyen, ajoutant : «En plus, vous devez tout acheter, même le pansement et les seringues, parce que rien n’est disponible dans la structure publique». Virée dans les établissements de santé à la rencontre des praticiens. Sous l’anonymat, ils ont accepté de dérouler un vécu lamentable aussi bien pour eux que pour les patients.
«Le manque de personnel est remplacé par l’esprit de volontariat qui anime nos médecins et infirmiers, même lorsqu’ils sont recrutés dans le cadre du pré-emploi», dit un radiologue, qui explique : «Le manque de médicaments n’inclut pas uniquement les vaccins, mais aussi des produits pour des soins de base : pansements et films pour radiologie que nous n’arrivons pas avoir facilement. L’hydrocortisane, qui sert pour la réanimation, est introuvable... Et cela fait très mal d’annoncer l’indisponibilité d’un produit qui coûte très cher à une vieille femme vivant d’une dérisoire pension», ajoute, dépité ce jeune praticien. Dans la commune de Tizi N’Tlata, la polyclinique, rénovée, n’est toujours pas mise en service. «Un équipement flambant neuf demeure toujours dans les cartons d’emballage parce que nous n’avons pas de personnel qualifié (radiologue, infirmiers) pour le mettre en marche…», indiquent encore nos interlocuteurs.
A la polyclinique de Ouadhis, les conditions de travail ne sont pas à la mesure du dévouement du personnel. Celui-ci souffre notamment de l’insécurité et d’absence de commodités, en plus de l’exigüité du pavillon des urgences. Cette structure accueille jusqu’à 140 malades par jour. «Nous sommes dos au mur. Les nuits de gardes sont souvent agitées. Les infirmières, les sages femmes et les médecins travaillent la peur au ventre. Nous recevons toutes sortes de visiteurs la nuit, nous manquons d’agents de sécurité», dit une praticienne. Son collègue met l’accent sur le manque de vaccins. «Dans cette partie de la wilaya nous recevons environs 300 unités d’un type de vaccin qui seront ensuite réparties sur les 2 polycliniques et les 15 salles de soins de la région. C’est insuffisant, d’autant plus qu’il y a des vaccins comme celui contre l’hépatite qui figurent dans le calendrier des vaccinations, mais n’est pas disponible. D’autres vaccins arrivent par petites quantités, tels que ceux contre la rage (antirabique), l’anti tétanos…». Enfin, il ne suffit pas de compter le nombre de structures de santé en réalisation ou celles qui sont ouvertes chaque année.
Les doter en personnel et en moyens, assurer la disponibilité des médicaments et des produits de vaccination ainsi que la sécurité, sont des priorités, clament nos interlocuteurs. Cela permettra de bien prendre en charge le citoyen, qui continue d’endurer les retombées de la contreperformance des responsables du secteur tant au niveau local qu’au niveau national.
Nordine Douici
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Statut particulier et grille des salaires Les inquiétudes du SNPSP
El Watan, 29 juillet 2007
Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) exprime son inquiétude face au retard enregistré dans la divulgation de la grille des salaires, condition sine qua non, estime son président, Dr Bensebaïni, pour l’achèvement des travaux de la commission mixte SNPSP-MSPRH, chargée de l’élaboration du statut particulier des praticiens de la santé publique.
« La grille des salaires devait être élaborée au mois de juin, mais il n’y a toujours rien. Cette semaine aura lieu déjà la troisième réunion de la commission mixte SNPSP-ministère de la Santé. Or, sur six titres du projet de statut particulier étudiés, trois, notamment le titre 4 relatif à la classification des corps, le titre 5 relatif à la durée légale du travail et le titre 6 qui a trait au système de rémunération des praticiens de la santé publique, sont tributaires de la grille des salaires », affirme le président du SNPSP dans une déclaration faite à El Watan. A cet effet, notre interlocuteur craint que ce retard se répercute sur le délai de dépôt des statuts lesquels, selon lui, doivent officiellement être transmis à la chefferie du gouvernement le 1er septembre de l’année en cours. Il a par ailleurs exprimé sa satisfaction de voir les praticiens de la santé classés dans la catégorie A dans le cadre de la promulgation du statut général de la Fonction publique. Un « acquis » obtenu, d’après le Dr Bensebaïni, par le SNPSP qui a choisi de « mettre un bémol aux revendications de ses adhérents pendant quelques semaines, le temps de l’élaboration et de la promulgation du statut particulier des praticiens de la santé publique ». Le président de ce syndicat promet à ce titre de remettre la plateforme des revendications du SNPSP sur la table des négociations dès la rentrée. Aussi soutient-il ceci : « Nous n’avons pas baissé les bras. Nous nous sommes retrouvés devant une échéance à court terme qu’il fallait prendre en considération. Nous avons donc choisi de mettre momentanément de côté nos revendications. C’est un choix stratégique. » Cela étant, le président du SNPSP est revenu sur d’autres sujets sensibles, comme par exemple celui de la loi relative à l’activité complémentaire qui a fait l’objet d’une réunion ayant regroupé, samedi à Oran, les directeurs des CHU ainsi que les représentants des différents syndicats du secteur de la santé, « une loi qui doit être soit abrogée, soit balisée par un cahier des charges afin d’éviter les abus ». Il a également remis en cause la manière avec laquelle s’est effectué le découpage des nouvelles structures sanitaires, « sans collaboration avec les partenaires sociaux ». De l’avis du Dr Bensebaïni, « les EPSP (établissements publics de soins de proximité, ndlr) doivent normalement être gérés par des médecins coordinateurs, mais certains DSP ont fait un mauvais choix, ce qui risque de porter préjudice aux réformes engagées par le ministère. Dans la wilaya de Skikda, le travail a été bâclé. Le directeur de la santé a travaillé seul, sans prendre en considération l’avis de ses collaborateurs ». Eu égard à cette situation, le président du SNPSP interpelle Amar Tou afin que ce dernier revoie les nominations de certains directeurs d’EPSP. A signaler, enfin, que lors d’une entrevue en tête à tête, qui s’était déroulée le 24 juin dernier entre le ministre de la Santé et le président du SNPSP, M. Tou s’était engagé à revoir la prime de garde des praticiens de la santé et à lever l’entrave à l’activité syndicale. A ce titre, le Dr Bensebaïni nous affirmera que le SNPSP a porté son affaire en justice devant le Conseil d’Etat.
Lydia R. -
ALGERIE /Cnisel : "L’élection a perdu sa crédibilité"
Par Le Matin DZ |Le site TSA a révélé hier mardi les termes du rapport de la Commission nationale indépendante de surveillance des élections législatives (Cnisel) sur l’élection législative du 10 mai.
Même si la commission avait fort à faire avec les 150 saisines qui lui sont arrivées, son rapport final sur l'élection législative du 10 mai arrive trop tard. Il ne changera rien à la donne que tout Algérien connaît déjà. Quoique avance la Cnisel, les 462 nouveaux élus de l’assemblée nationale siègent depuis samedi au palais Zirout Youcef. Tout le monde est dos au mur. On accepte le fait accompli du pouvoir, la mort dans l'âme. Pourtant, la Cnisel a conclu d’une plume cinglante. A une fraude avérée. Aucune institution n'est épargnée par le rapport : les administrations, le président lui-même qui a appelé dans un appel presque apocalyptique à voter FLN, la toute puissante armée, etc. A lire les conclusions du rapport de la Cnisel, tous les étages du pouvoir se sont mis dans la fraude pour faire gagner le FLN.
"L’élection législative du 10 mai 2012 a perdu sa crédibilité au vu des transgressions et des dépassements enregistrés durant toutes les étapes qui ont accompagné l’organisation du scrutin", écrit-elle. Que dire de plus après une telle affirmation ? Quel crédibilité à l’actuelle assemblée quand on sait que ses résultats sont remis en cause par la commission décidée, choisie et installée par le président him self ? Pas grand-chose, à part qu’encore une fois le pouvoir aura choisi à la place des Algériens des députés offshore, loin des préoccupations quotidiennes des citoyens.
On sait l’animosité qu’il y avait entre le ministre de l’intérieur et le président de la commission dite Seddiki. Et en l’espère ce dernier le lui a bien rendu dans le rapport. Les observations de la commission de surveillance des élections sont effectivement implacables. Jugez-en :
"Les résultats du FLN ont été gonflés dans les régions militaires, recours abusif aux procurations, estimées à des milliers, délivrées par les autorités militaires sans le respect des dispositions prévues dans la loi électorale, non conformité de certains PV délivrés aux partis politiques avec ceux remis aux commissions de wilaya", etc. présidées par des magistrats, l’inventaire n’est pas fini. Mais on s’arrête là. A l’arrivée, on a un FLN qui rafle 208 sièges sur 462, un RND avec 68 députés et l’alliance verte 50 sièges. Nous revoilà dans la configuration chère au président, celle de 2007. Une majorité écrasante pour l’ancienne alliance présidentielle. Et un changement dans la continuité.
Yacine K.
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Saoudiennes, entre Twitter et djilbab
Par : Mustapha Hammouche
Une vidéo laissant deviner la scène où une femme tient tête à des agents de la “Commission pour la promotion de la vertu et la prévention du vice” a fait actuellement le buzz sur la Toile. La jeune Saoudienne proteste contre les vigiles qui voulaient la refouler d'un centre commercial : “Vous n'êtes pas responsables de moi, et le fait que je mette du vernis à ongle ne vous concerne pas.” Elle précise même qu'elle resterait là juste pour savoir ce qu'ils “pourraient bien lui faire”.
Cette initiative rappelle celle de sa compatriote Manal al-Sharif, qui, l'année dernière, à la même époque, avait mis en ligne un clip la montrant en train de conduire un véhicule. Cette jeune consultante en sécurité informatique chez Aramco fut condamnée à 10 coups de fouet avant d'être… graciée par le roi.
L'archaïsme du statut de la femme en Arabie Saoudite n'est plus à décrire ou à dénoncer. Il n'a été observé dans aucune société parmi les plus sexistes répertoriées dans les annales anthropologiques. Mais il convient d'observer l'écart géologique qu'il y a entre la nature des libertés dont les Saoudiennes sont privées et la modernité des moyens dont elles disposent couramment et dont elles usent parfois pour exprimer leur protestation quand, parfois, elles en ont l'audace.
Le roi vient de leur accorder le droit de vote et de candidature aux élections municipales (qui se tiennent parfois bien après l'échéance, les prochaines étant prévues pour 2015, et dont la moitié des membres sont nommés), mais leur refuse toujours le droit de prendre le volant. Or, ce droit constitue la première revendication des Saoudiennes. Comme plus de la moitié d'entre elles sont diplômées et comme la société est inondée de moyens électroniques et de gadgets de communication, le hiatus devient insoutenable entre une frange sociale disposant des dernières innovations en matière de TIC et une société qui veut les maintenir en dehors d'un espace public dédié aux seuls hommes.
D'ailleurs, dans les débats que suscitent ces “incidents”, les hommes saoudiens condamnent à neuf contre dix ces actes de protestation et les revendications anti-islamiques de leurs auteures. Ainsi, certains internautes, parce que le Net sert aussi aux hommes à exprimer leur conservatisme intégriste, ont demandé, après avoir visionné le clip “scandaleux”, l'installation de “plus de caméras” dans les centres commerciaux afin d'y renforcer… la “sécurité”. D'ailleurs, certaines bloggeuses se demandent si leurs hommes seront disposés à les conduire jusqu'au bureau de vote quand viendra le moment de faire valoir ce droit nouvellement acquis.
On a longuement discouru sur le rôle des réseaux sociaux dans la révolte du Printemps arabe, mais on attend la contribution à une rupture tectonique avec une morale d'un autre millénaire qu'attendent des Saoudiennes maintenues dans l'obscurité “pré-civilisationnelle” à l'époque du village planétaire. -
france-algerie
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Les Syriens abandonnés au massacre !
Par : Mustapha Hammouche
La Ligue arabe a trouvé que le premier tour de l’élection présidentielle en Égypte s’est déroulé dans des conditions de transparence. En attendant le second tour, elle compte se réunir pour étudier la situation… au Soudan agressé par le Sud-Soudan.
La Syrie ? “Ça, c’était avant”, comme dit Alain Delon dans son spot publicitaire pour une marque de lunettes.
Écartelée entre l’urgence d’une intervention prônée par les émirats du Golfe et le principe de non-ingérence défendu par les amis de Bachar al-Assad, l’organisation arabe a fini par constater qu’elle ne pouvait être d’aucun secours pour la Syrie. Une structure, créée pour organiser la solidarité des régimes, ne pouvait pas se convertir en instance de défense des peuples.
Il fallait donc qu’elle s’effaçât pour laisser place à l’intervention de la communauté internationale. La passation de consigne prit la forme d’une “mission Kofi Annan”, représentant, à l’origine, de l’ONU et de la Ligue arabe. Qu’à cela ne tienne, le “front du refus” était représenté par l’entremise de la Chine et, surtout, de la Russie. Et ce qui devait arriver arriva : la Syrie s’enfonça rapidement dans la guerre civile. Bachar al-Assad ne laissant pas le choix au mouvement populaire, l’option armée de l’insurrection a pris de plus en plus de place. Et à la radicalisation violente de la révolte, le régime répondait par une escalade de la brutalité répressive.
Aujourd’hui, la guerre a atteint un point de non-retour et il n’est pas dit que le président Al-Assad puisse y mettre fin. Trop de forces sont impliquées, de sorte que même son abdication ne suffirait peut-être pas à mettre fin à la guerre : les politiques, militaires et paramilitaires qui le soutiennent ne sont pas forcément prêtes à prendre le risque d’une capitulation. D’un autre côté, la résistance armée ne peut que se développer dans le sillage d’une révolte populaire qui va en s’amplifiant et encouragée peut-être qu’elle est par des aides extérieures en armement.
Après quatorze mois de conflit et treize mille morts, dont quelques milliers d’enfants, la première condamnation du régime syrien par le Conseil de sécurité marque sûrement la fin des efforts pour une solution politique de la crise. Même la Russie et la Chine y ont vu l’opportunité de se démarquer d’un massacre difficilement soutenable. Le prix du changement sera bien plus élevé que celui payé par les Libyens, par exemple, l’armée et les polices syriennes étant d’une autre dimension que celles de la Libye, en termes d’effectif, d’armement et d’organisation. Et il n’y a pas l’Otan pour hâter la décision.
Dans le proche avenir, il n’y aura plus de place pour un règlement diplomatique. Le coût humanitaire sera énorme, Al-Assad ayant déjà donné un aperçu de ses dispositions criminelles quand il s’agit de sauver son régime.
On l’a déjà constaté ailleurs, on peut l’observer à nouveau : même les massacres d’enfants ne peuvent pas être évités par la communauté internationale, là où les enjeux géopolitiques prennent le dessus sur l’urgence humanitaire. On peut aussi, dans la foulée, relever que le syndicat des chefs d’État arabe retrouve toute son impuissance quand il s’agit de choisir entre sauver un des leurs ou un des peuples “arabes”. -
no moment
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no moment
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Pour Bouteflika l’Algérie compte 1,8 million d’habitants
Par Le Matin DZ |
"A chaque fois que je vois le nombre 1, j’ai envie de l’aider à s’échapper…il a constamment à ses trousses, derrière, le zéro qui veut le rattraper et devant, toute la mafia des grands nombres qui le guettent." Romain Gary
[Abdelaziz Bouteflika ] Abdelaziz Bouteflika
Maintenant que pratiquement toutes les instances soi-disant officielles se sont exprimées pour exposer les résultats des élections législatives du 10 mai, consacrant encore une fois le FLN et son rejeton et acolyte le RND, une conclusion est pour le moins presque évidente à l’observation des chiffres et à l’écoute de l’opinion globale sur la question de la crédibilité.
Au-delà de l’algèbre kafkaïenne
La dernière institution qui vient de prendre la parole est le très sérieux Office national des statistiques. Il dit grosso modo que 80% des citoyens formant les effectifs électoraux ne se son pas exprimés. Autrement dit, sur les 21 millions d’électeurs, 4 millions environ ont donné leur avis dont à peu près 1 million 800 mille au profit du FLN-RND.
Et c’est ce résultat, dans son détail palpable de moins de 2 millions, beaucoup moins que la population de la wilaya d’Alger, qui peut sembler le plus intéressant. Parce qu’en dehors de sa "vraisemblabilité" par rapport à l’offre et à la demande, c’est-à-dire, l’appel à la voix sur 4 millions de potentiels face à plus de quarante partis d’inégales fortunes. D’un côté, la gueule de l’ogre à deux mâchoires, le parti de Abdelaziz Belkhadem et la formation d’Ahmed Ouyahia, face à des dizaines d’autres en rangs dispersés croyant plus au surnaturel, à la surprise ou au don du prince, que sur leurs capacités de mobilisation, si l’on excepte des fractionnements d’ordre cultuel, régionaliste ou pro syndical, dans les groupuscules de ladite Alliance verte, les patentés du FFS et les férus de Louisa Hanoune.
Proportionnellement parlant, dans le sens de l’échelle algébrique de la mesure et non pas dans celui du mode du scrutin, depuis l’entame du nouveau millénaire, c’est le même ratio qui revient, dans la quantité et dans la qualité. Le nombre des citoyens qui votent et le nombre de voix que les partis du pouvoir obtiennent. 4 millions de citoyens patents partis aux urnes, c’est le neuvième de la population, adultes et mineurs, mâles et femelles. C’est aussi le cinquième de la population électorale, mais les optant FLN-RND, les tenant de l’Administration, c’est le douzième des inscrits sur les listes et le 21ème de la population de l’Algérie.
Le chiffre magique de Bouteflika
Le 1,8 million, donc, ce n’est pas le nombre d’or, cher aux architectes soucieux de dessiner des merveilles dans une harmonie de bâtisse, mais il vient de lui-même comme trahissant une réalité sociale qui ne peut plus maintenant s’occulter : ce doit forcément être le nombre d’Algériens et d’Algériennes pour qui le régime de la force – de la farce aussi puisqu’il ne faut désormais plus éviter de jouer sur les mots, le président lui-même a démontré récemment, lors d’un discours cérémonial de commémoration dédié à la consultation, qu’il est bien en phase avec les allégories trompeuses pour ne pas rendre justice - et de ses systèmes émanant de la théorie et des pragmatismes de la rente, résout leurs problèmes en les désignant comme une sorte de supra citoyens qui ne veulent courir aucun risque pour une démocratie afin de perpétuer leurs privilèges alignés sur les prérogatives qui contrôlent la manne pétrolière. Ces citoyens qui vivent le mieux à moindre frais, sur le minimum de peines et d’angoisse, tirant les avantages des meilleures dispositions bureaucratiques sous les ordres du FLN et du RND.
Dans un pays "normal", c’est-à-dire où les citoyens vivent et projètent leur devenir à partir de richesses et de plus-values gagnées par le renouvellement du cycle humain du travail et non pas par celui du carbone, qui a une population égale à celle de l’Algérie, eh bien, ce nombre-là de 1,8 million d’âmes votant pour des formations politiques au pouvoir, pour un statut quo, raisonnablement, il est un noyau d’élites qui sait que les autorités pour lesquelles il opte pour leur maintien sur les rênes œuvre-t-il pour le plus probant devenir de la nation dans son ensemble. En quelque sorte un garde-fou d’opinion intelligente qui guide le pouvoir et le conforte pour le bien être de la majorité.
Le patriotisme des rentiers impénitents
Sur le plan moral, dans l’éthique sociale, ces fractions en Algérie, qui possèdent le mieux de leur pays en se dépêtrant de la contrepartie du devoir patriotique par l’acquit non mérité, logiquement, ils ne sont pas des traîtres, mais du point de vue du devenir intrinsèque de la nation ils sont pires. C’est un peu comme si vous avez un voisin qui ne peut pas acheter de la pomme de terre chez le maraîcher du quartier à raison de 150 dinars le kilo pour faire une frite omelette et vous allez rafler tout le stock pour le bouffer tout seul en famille sans lui donner au moins la chance de tenter un prélèvement de quatre livres à crédit, le temps de l’arrivée par la poste de l’avis de virement d’une dérivation de salaire qui déshonore la majorité des contribuables algériens. C’est un peu comme si vous envoyez vos enfants conquérir les plus up to date formations d’ingénierie et de management en revigorant un modèle de gouvernance dans votre pays, pour le seul domaine éducationnel, qui renvoie les enfants dans les paradigmes d’apprentissage dont les programmes pédagogique, dans les langues et dans le savoir scientifique, concourent à l’abrutissement tous azimuts. Et à l’incapacité d’entretenir les matériels et les services domestiques dans les agglomérations urbaines et rurales.
Retour à la fumisterie
En démocratie intelligible sur un nombre de 21 millions en droit de voter une législature, une majorité pour une formation particulière ou pour un groupe de partis ne doit pas descendre en deçà de 11 millions de voix porteuses, où pour 9 millions d’exprimées, il faut au moins 4, 6 millions de favorables. Par conséquent une majorité parlementaire de 1,8 million de bulletins glanés est non seulement la démonstration sur le terrain d’une fumisterie politique à inscrire derechef dans le Guinness ou à présenter dans les cursus universitaire de Science- Po sur les modules de l’insolite en action politique.
En tout cas, cette crème, si vous saisissez le sens populaire de l’expression, aura à coup sûr à répondre de tout ce qui va se dérouler à partir de la mise en marche de la machinerie législatrice. Le chef de l’Etat vient de poser la cerise sur sa tarte en désignant le président du Conseil supérieur de la langue arabe à la tête de l’hémicycle, Mohamed Larbi Ould Khelifa, âgé de 74 ans, qui s’insurge souvent dans le Comité central du FLN à propos des enseignes de magasins écrites en français. Il paraît même qu’il aurait vu d’un mauvais œil la décision de Boubekeur Benbouzid dans sa façon de faire enseigner les mathématiques, de la gauche vers la droite, moitié arabe, moitié français. Mais il aurait mis n’importe qui à la tête des députés, cette "crème" qui a élu l’Assemblée nationale, s’en fiche éperdument, ce n’est pas là son souci qui doit rester dans la formule les schémas d’intéressement quant à la distribution de la rente.
Nadir Bacha -
Les praticiens de la Santé écrivent à Bouteflika
par M. Mehdi, Le Quotidien d'Oran, 27 mai 2012
Des «responsables» (…) «ligués dans une communauté d'intérêts indus» et qui occupent les «avant-postes pour soi-disant mener les réformes» ont « pris en otage la Santé publique algérienne», affirme le Syndicat national des praticiens de la Santé publique (SNPSP), dans une lettre adressée au président de la République Abdelaziz Bouteflika.
Le syndicat appelle à la «clair voyance» du président de la République et sollicite son «arbitrage» afin «d'imposer les solutions pour le règlement de la crise multidimensionnelle que vit le secteur». Les «moyens financiers appréciables», le «maillage conséquent du territoire national en structures de santé», la «multidisciplinarité concrète» et la «disponibilité d'un potentiel humain», le secteur de la Santé publique est dans «l'incapacité de mettre à profit ces moyens pour les traduire en prestations de soins et en actions préventives, à la mesure de ce qui est permis d'ambitionner pour notre pays», ajoute le document adressé le 22 mai au président de la République.
Selon le SNPSP la carte sanitaire «peine à coller à la réalité sanitaire nationale». Il en a résulté «des perturbations chroniques dans la disponibilité et la distribution des médicaments et des vaccins, des plateaux techniques en souffrance de maintenance ».
A cela, affirme la lettre, il faut ajouter « l'émergence non régulée d'un secteur privé, qu'il est urgent de mettre au diapason des exigences du système national de Santé ».
Le SNPSP qualifie d'« approximative», «voire aléatoire», la gestion administrative du secteur, à laquelle sont confrontés aussi bien les patients et que les praticiens.
Pour faire face aux « bouleversements socio-économiques que connaît le pays », les praticiens de la Santé publique recommandent de faire face « à la prévalence des pathologies qui ont pour origine les modifications des modèles de consommation ainsi que des problèmes environnementaux liés aux comportements humains». «La demande de soins induite par ces bouleversements se doit d'être hiérarchisée, quantifiée, évaluée à travers des paramètres scientifiquement établis», ajoute la lettre qui préconise de promouvoir la «recherche appliquée» afin «d'établir les profils épidémiologiques pour chaque entité géo-sanitaire et orienter par la même nos programmes de prévention ».
Si cette démarche devait être mise en place, elle implique, selon le syndicat, une « ouverture » de la part du ministère de la Santé envers les «compétences», en «s'affranchissant des comportements autosuffisants et autarciques qui sclérosent l'initiative ».
L'attitude de la tutelle est décrite comme suit : « un ministère obnubilé par la collecte des chiffres et des données statistiques accommodés et qui conduisent immanquablement à des incohérences et des attitudes irrationnelles dans l'usage de ressources bien souvent évanescentes ».
DISQUALIFICATION DES PARTENAIRES SOCIAUX PAR LA TUTELLE
Evoquant les conflits des différents syndicats du secteur avec la tutelle, le SNPSP affirme que l'actuel ministre de la Santé cherche à « disqualifier les partenaires sociaux ». Les praticiens de Santé publique réclament d'être associés dans la refonte de la loi sanitaire, « une loi qu'il est temps de revisiter mais qui nécessite, pour ce faire, une «concertation inclusive, participative» avec l'ensemble des acteurs concernés, sans quoi l'exclusion qui semble être la seule voie prônée actuellement par Monsieur le ministre de la Santé, conduirait inexorablement vers l'impasse ».
« A l'heure où les acteurs de la Santé publique, à tous les échelons, revendiquent leur implication dans la conception, la conduite et l'évaluation des actions de Santé publique, l'administration, hostile à ce processus, multiplie les entraves à l'exercice syndical et au droit de grève », ajoute la lettre du SNPSP qui fait état de «suspension des délégués syndicaux (Alger, Ouargla, Tamanrasset, Sétif, Bordj Bou Arreridj) », et même «d'ingérence dans le fonctionnement des organisations syndicales» et «le recours systématique à la justice pour interdire le droit à l'arrêt collectif et concerté du travail, pourtant consacré aux travailleurs, en cas d'échec de la négociation ».
Le SNPSP regrette que le ministre de la Santé « réduise notre revendication de plan de carrière à une demande d'augmentation de salaire bassement corporatiste », qualifiant cette démarche de Ould Abbès « d'entreprise de sape et de diabolisation d'un corps professionnel au cœur du dispositif de Santé », ce qui, ajoute le syndicat, « n'est pas de nature à préserver la confiance de nos concitoyens dans le personnel soignant ». « Le Syndicat national des praticiens de Santé publique au nom des milliers de médecins, de chirurgiens-dentistes et de pharmaciens algériens, ayant à charge la santé de la population, en appelle à votre clairvoyance et sollicite votre arbitrage afin d'imposer les solutions pour le règlement de la crise multidimensionnelle que vit le secteur de la Santé en dépit de la politique des reformes qui l'accompagne à ce jour », conclut la lettre du SNPSP adressée à Bouteflika. -
«La responsabilité de Aboudjerra est entière»
SAÏDI ABDERRAHMANE, PRÉSIDENT DU MAJLISS ECHOURA À PROPOS DE L’ÉCHEC DU MSP AUX LÉGISLATIVES :
Entretien réalisé par Tarek Hafid
Le président du majliss echoura du Mouvement de la société pour la paix estime que Aboudjerra Soltani a eu une large liberté d’action pour gérer son parti. Pour Abderahmane Saïdi, Soltani sera nécessairement seul responsable face à l’échec.
Le Soir d’Algérie : Les députés de l’Alliance pour l’Algérie verte ont chahuté, samedi, la cérémonie d’installation de l’Assemblée populaire nationale pour dénoncer la fraude. Pourquoi une telle action ?
Saïdi Aberrahmane : C’est une action politique qui a été prise de manière consensuelle par les trois partis politiques de l’Alliance. C’est une position purement parlementaire.
Le député Amar Ghoul n’a pas participé à cette action. Faut-il lier sa position à la décision prise par le majliss echoura du Mouvement de la société pour la paix de ne pas faire partie du prochain gouvernement ?
A l’heure actuelle, le majliss echoura n’est pas arrivé à statuer sur une situation donnée. Les membres du conseil ont décidé que le parti ne participera pas au prochain Exécutif. Ce qui s’est passé à l’Assemblée est une décision politique interne aux formations de l’Alliance de l’Algérie verte. Pour revenir à la position de Amar Ghoul, je pense qu’il a sa propre vision et des arguments pour la défendre. Sincèrement, je n’ai pas eu l’occasion de le rencontrer pour évoquer cette question.
Comment est perçu Ghoul au sein du MSP ? Est-il vu comme un cadre qui place sa carrière avant le Mouvement ?
En fait, pourquoi pense-t-on que Amar Ghoul ira à contre-sens de la position du parti ? Je pose cette question aux cadres et aux militants de notre formation. Il est possible que d’autres ministres ne respectent pas la décision du majliss echoura. Imaginons que le président de la République fasse appel à d’autres cadres du MSP ? Il est donc important d’attendre avant de s’avancer et d’engager une polémique.
Le conseil consultatif peut-il revenir sur cette décision ?
Cette décision a été prise il y a une dizaine de jours. Pour la réviser, il est nécessaire que le contexte change. Et actuellement, il n’y a rien de nouveau.
Si Amar Ghoul venait à accepter d’intégrer de nouveau le gouvernement, le conseil consultatif pourrait-il le sanctionner sachant qu’il a été le leader incontestable de l’Alliance lors de l’élection législative ?
C’est une réalité, sa liste a été classée première dans 32 communes de la capitale. Dans d’autres wilayas, certains candidats ont même affiché son portrait pour profiter de son aura. Ghoul est un pur produit du MSP mais c’est aussi un homme d’Etat du fait des fonctions qu’il a occupé. S’il accepte de réintégrer le gouvernement, le majliss echoura se retrouvera face à une situation très délicate, épineuse. In fine, la décision reviendra au majliss echoura et à personne d’autre. Je ne veux surtout pas anticiper, le conseil tranchera en temps voulu.
Le MSP a-t-il été contacté par la Présidence pour proposer les noms de «ministrables» comme le veut la tradition ?
A ma connaissance, non. Mais je ne peux pas répondre à cette question car cet aspect est du ressort du président du Mouvement.
Il semble que la question de la participation au gouvernement soit au cœur d’un conflit entre deux tendances du parti. De par votre statut de président du majliss echoura, vous aurez à jouer un rôle important au même titre que le président du parti…
Notre parti ne se gère pas à un niveau personnel. Nous avons des instances, les décisions se prennent à leur niveau, selon la règle du consensus. Au sein du MSP, nous avons pour principe de donner la priorité à une décision faible qui permet d’unifier nos rangs plutôt qu’à une décision forte qui fasse éclater nos rangs. Par ailleurs, le majliss echoura reste l’instance suprême du parti entre deux congrès. Comme son nom l’indique, le bureau exécutif n’est là que pour exécuter les décisions du conseil consultatif.
Le MSP est-il en crise ?
Nous ne pouvons pas dire qu’il y a crise. Les conditions d’une crise n’existent pas. Nous n’en sommes pas à ce stade-là. En fait, nous sommes à la recherche d’une ligne de conduite à mettre en œuvre dans un futur proche. Dans une situation pareille, nous ne devons surtout pas improviser et agir dans la précipitation. Sincèrement, je ne pense pas que le parti ait été confronté une situation pareille par le passé. C’est peut-être ce qui donne l’impression que nous sommes face à une crise.
Mais il existe bien une confrontation entre deux courants, d’un côté celui dirigé par Soltani et Mokri et de l’autre celui de Magharia et Ghoul ?
Au sein de notre formation, il y a différents avis et différentes convictions. En qualité de président du majliss echoura, je peux vous affirmer qu’aucun de ses membres n’accepterait qu’une décision prise par le conseil soit perçue comme étant en faveur d’une tendance ou d’une autre. Il n’y a pas de zaïmisme au MSP ! Il ne doit donc pas y avoir de conflit entre les différentes tendances.
Au lendemain du décès de Mahfoud Nahnah, Aboudjerra Soltani a hérité d’un parti politique fort. A-t-il échoué ? A-t-il fait un mandat de trop ?
Je ne peux pas dire s’il a échoué ou pas. Ce n’est pas à moi de le faire. C’est au congrès de décider. Certaines choses sont positives et d’autres non. Des objectifs ont été atteints, d’autres non. C’est notamment le cas sur le plan électoral. L’analyse de ce bilan sera soumise aux instances du Mouvement.
Après sa réélection, Soltani avait remercié les congressistes de lui avoir «arraché les menottes» qui le liaient lors de son premier mandat. Il a donc eu une liberté d’action plus totale…
J’étais moi-même vice-président lors du premier mandat. Il a fait face à des contraintes importantes qui ont entravé sa liberté d’action. Il a dû composer. C’était très difficile. Au lendemain du quatrième congrès, il a lui-même avoué avoir obtenu sa libération. Donc il n’avait plus aucune contrainte. Mais avec cette liberté, la responsabilité de Soltani est entière.
La situation actuelle ne risque-t-elle pas d’avoir des conséquences directes sur le prochain congrès ?
Ecoutez, les militants ne veulent plus vivre la même situation que celle du quatrième congrès. Ils ne veulent plus être confrontés aux comportements de certains individus. C’était une atmosphère intenable. Revenir à une situation identique causerait l’explosion du Mouvement de la société pour la paix. Nous devons aller vers un débat politique, un débat vers les choix stratégiques. Celui qui reviendra aux querelles sera directement responsable de l’explosion du Mouvement.
T. H. -
no moment
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Sit-in de soutien aux greffiers en grève de la faim
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la galère des algériens
«Misère du présent, richesse du possible»
André Gorz (1923-1977), philosophe françaisUn printemps algérien d’exception ou une exception algérienne dans le printemps? A dire vrai, il ne s’agit plus ici d’un jeu de mots en vue de distraction mais c’est inéluctablement d’une confrontation de deux réalités aux ramifications fort contradictoires dont il retourne. Le scénario vaudevillesque des élections législatives du 10 mai dernier a choqué tous ceux qui en attendent une éclaircie dans le ciel obnubilé de l’Algérie. Le changement, ce rituel passe-partout, y est devenu un rêve d’enfant et la constance une muraille de Chine. Les algériens ne comprennent quasiment rien à tout ce qui se passe chez eux et autour d’eux bien qu’ils soient, de par leur expérience de «losers» première classe, des chevronnés indéboulonnables en matière de surprises politiques. Beaucoup de questionnements surgissent alors mais demeurent au grand malheur du gros lot de nos concitoyens sans réponse. Mais pourquoi l’Algérie est-elle vraiment épargnée par les effluves du printemps arabe et pourquoi en même temps presque tous ses voisins à des degrés divers sont-ils en forte ébullition révolutionnaire? En serait-elle la victime collatérale comme l’insinuent parfois explicitement quelques apparatchiks du régime afin d’écarter toute intention de révolte citoyenne ou ce n’est en fait qu’une coïncidence de «faits têtus» pour emprunter le mot du philosophe Auguste Comte (1798-1857) dont le pouvoir d’Alger n’en a même pas la moindre idée? Autant en emporte le vent, le printemps des peuples qui a déferlé par ses vagues intermittentes sur nos voisins proches ou lointains a, comme par enchantement, viré sa cuti en repliant ses ailes tel une chauve-souris qui ne voit point dans le noir sur les têtes chenues des caciques du F.L.N.
En réalité, la complexité de la crise algérienne est due à de multiples facteurs dont la maîtrise nécessite en premier lieu une grande mobilisation citoyenne. D’une part, celle-ci est fortement indispensable afin d’affronter les défis futurs auxquels s’affronte la population (le challenge du changement pacifique du système de gouvernance, l’exigence des réformes politiques ainsi que d’une vraie construction démocratique du pays, et l’effacement définitif des traces de la violence que porte dans ses plis le tissu sociétal). D’autre part, un peuple mobilisé est en mesure de contrecarrer toutes les convoitises étrangères au moment où la mondialisation-laminoir a brisé le concept de frontières classiques entre les États. L’Algérie, encore faudrait-il le rappeler ici, est un pays-carrefour dans le pourtour méditerranéen, il est également la pièce-maîtresse dans la nouvelle reconfiguration géostratégique de toute la région de l’Afrique du Nord, surtout au lendemain de la chute du régime de Moubarak en février 2011 en Égypte, l’une des grandes puissances militaires de l’Afrique et l’instabilité politique qui s’en est suivie. Autrement dit, la position pivotale, s’il l’on ose l’exprimer ainsi, de notre pays au Maghreb lui confère le statut d’avant-garde dans l’agenda des puissances occidentales au premier rang desquelles l’on trouve la France. Tout au plus les innombrables conflits aux pays du Sahel notamment au nord du Mali (la probable partition de ce pays par les rebelles d’Azawad) ont-ils envoyé tout changement de situation en Algérie aux calendes grecques. L’équilibre de forces régionales implique une mise en veilleuse systématique de toute velléité en Occident d’inciter le régime d’Alger à revoir ses cartes en matière du système de gouvernance. L’enjeu de l’immigration clandestine qui menace l’Europe-citadelle en ces temps de crise économique et des plans d’austérité, les tensions post-révolutionnaires en Libye et en Tunisie, la fragilité relative du Maroc sont un autre sujet préoccupant pour les pays européens. Raisons pour lesquelles le régime d’Alger est appelé à faciliter la tâche de l’Occident au Maghreb et au Sahel en contrepartie d’un mutisme consensuel de ces puissances sur le processus de démocratisation qu’il mène. Ce renvoi d’ascenseur est le fruit d’un concours de circonstances qui fait que la rente pétrolière devient seulement un adjuvant dans les relations entre l’Occident et l’Algérie et non pas un élément-moteur comme elle l’a été auparavant. Ce détail, bien que minime, nous permet de cerner la problématique de la sécurité Nord-Sud qui est au cœur du débat en cours, plus particulièrement avec l’apparition d’Al-Qaïda du Maghreb islamique et la presque évaporation du concept de la «normalisation autoritaire» dans lequel s’inscrit la crise algérienne et celle de nombreux pays africains (Françafrique, Françalgérie, processus de Barcelone…).
C’est pourquoi, un vote-refuge pour les cercles fermés du sérail, ou un vote-plébiscite pour la nomenclature du régime ainsi que sa constellation de partis-godillots qui slaloment les dédales de l’arène politique en quête d’un quelconque soutien étatique, ou un vote-scandale pour les quelques figures réfractaires de l’opposition-résiduelle ne signifie plus aucun sens. Car, peu importent les désignations que l’on brocarde comme des labels de transparence au cœur d’une pagaille électorale pour certains ou que l’on colle comme des étiquettes de mauvaise presse pour d’autres, l’essentiel de la leçon est que l’Algérie a raté, pour la énième fois dans son histoire, la promesse du «bond pacifique et évolutif» vers la modernité. Dorénavant, le train du changement ne serait vraiment accessible que grâce à une refonte radicale et profonde dans les mœurs politique de nos responsables à tous les niveaux. Il est fort traumatisant de l’avouer, nos mères, nos enfants, notre jeunesse, notre Algérie-martyre n’oublieront pas de sitôt les séquelles du supplice qu’ils ont surmonté et enterrent dans leurs entrailles, la mort dans l’âme, les lettres d’or et d’espoir qu’a écrites le virage d’Octobre 88. Ces événements tragiques qui ont constitué à leur époque le premier moment d’éclosion d’une «crise de sensibilité régionale» sans commune mesure dans l’histoire contemporaine du Maghreb post-indépendance. La convergence conjoncturelle de cet événement-phare avec la chute du Mur de Berlin et le début du «collapsus» soviétique aurait donné à «la colombe-Algérie» des ailes à même de lui miroiter une «Glasnost» à la soviétique. Rien n’en fut, le songe ne fut qu’une chimère et le rejaillissent du sphinx de ses cendres ne fut qu’une question de piètres années. Soudainement, l’Algérie s’est réveillée comme dans un cauchemar sous les coups de boutoir d’une guerre civile ravageuse (1992-2000). C’est dramatique l’euphorie ne fut qu’une parenthèse aux souvenirs fort pathétiques…
Incontestablement, l’interruption du processus électoral par la grande muette à l’aube de 1992 a eu de graves conséquences sur toute la marche de l’Algérie du XXI siècle. Mais ce qui est étrange cette fois-ci est que le panorama politique en 2012 est auréolé d’une forme de consensus international quasi-total vu la présence de 500 observateurs venus des différentes organisations mondiales. Donc, point de retournement d’histoire ni d’un «remake» du coup de force des «janviéristes» car la méthode est désormais autre, elle s’appelle «douceur tactique» ou bien pour parler comme les esthéticiens «un lifting», c’est-à-dire que l’on a badigeonné les taches et laissé la cicatrice béante à l’extrême. Les taches sont les fraudes à la Neagelen aussi démoniaques que fantomatiques les unes des autres et cela depuis l’ère du parti unique et la cicatrice est immanquablement la confiscation du pouvoir politique dès le rayonnement du soleil de l’indépendance sur nos terres dépucelées par le colonialisme. Celui-ci est le premier viol qu’a subi l’Algérie, c’est un viol dans l’intime car il a cassé la société algérienne, ruiné son existence et sapé ses fondements. C’est un génocide culturel qu’il conviendrait de «criminaliser» en urgence dans la mesure où il a avili le principe de la «société humaine solidaire». Il faut le reconnaître, l’Algérie comme État ou institutions fut en 1962 un nourrisson mort-né ou pour schématiser un peu sa situation, «un bébé-éprouvette» puisque sa «naissance institutionnelle» fut artificielle et les interstices qui devaient permettre sa respiration furent quasiment bouchées, «le ratage démocratique» semble être inéluctable dès que le G.P.R.A fut illégitimement dessaisi par l’armée des frontières de sa mission politique de guider le pays vers la démocratie et les lumières. Le principe de «la primauté du politique sur le militaire» sur lequel aurait débouché le congrès de la Soummam en août 1956 a été mis aux orties en faveur d’une «militarisation excessive du politique», l’ombre d’un autoritarisme sans limites dans la période de l’après-guerre a plané au-dessus des structures dirigeantes durant la révolution. Notre ancienne élite doit assumer aujourd’hui, plus que tout autre jour, son échec multiforme, elle doit faire amende honorable pour sa victoire à la Pyrrhus à l’Algérie profonde qui gémit de frustration et de douleur, cette Algérie qui a été assassinée dans son fœtus, détourné de son fleuve et spoliée de ses ailes. La pauvre ! Elle a vu le jour poussin chétif, puis s’est transformé en un coq émasculé pour se retrouver au jour d’aujourd’hui une poule mouillée qui, de surcroît ne vole plus jamais. La vérité est amère et le destin est cruel surtout quand le langage de la franchise ne fraye guère son chemin dans les cervelles. C’est, somme toute, ce que l’on retient du fameux «algerian turmoil» comme l’appellent les anglais. Si les voix qui fredonnent la berceuse du changement sont nombreuses, celles qui en soutiennent le contraire sont pléthoriques, la culture de la «zâama» (leadership) a mis des muselières à la culture de la «chahama» (bravoure), les temps ont changé à la négative à tel point que l’on déterre de vieux faits d’armes et l’on rafistole l’épopée historique de tout un peuple pour les cirer d’un vernis politicien à des fins démagogues. Les funérailles et les éloges nationaux auxquels aurait donné lieu le décès de Ahmed Ben Bella, l’un des vétérans de la révolution de 54 ont, pour peu qu’ils soient une bonne initiative en vue de l’appropriation de notre histoire, montré tout de même jusqu’à où l’on pourrait aller pour créer de la zizanie dans les esprits et de la confusion dans la mémoire. Qui de ses prédécesseurs parmi les révolutionnaires a-t-il droit à de tels privilèges et qui de ses successeurs en aura-t-il le mérite dans l’avenir? Point d’interrogations qui reste ouvert à tous les pronostics. Les traditions politiques naissent dans notre pays au gré des humeurs de la nomenclature, tantôt on châtie et excommunie, tantôt on glorifie et gratifie tandis que la plupart des fois on mélange et rebat les cartes de façon si insidieuse et si malhonnête que l’on ne puisse plus distinguer la bonne graine de l’ivraie.
Ceci dit, l’étude de l’histoire est l’apanage exclusif de l’intelligentsia et des spécialistes et c’est à eux seulement qu’il appartient de la tamiser en collaboration avec ses protagonistes bien sûr. C’est également dans cette optique déformante que l’on est en mesure d’insérer la sempiternelle problématique de la fraude électorale dans le débat politique actuel. Cette gangrène cancéreuse qui grignote tel un rat d’égouts les bases de toute citoyenneté authentique, reste malheureusement le jeu de marelle préféré de notre classe politique. Chacun tire la couverture vers soi et accuse l’autre de supercherie et de malversation de la voix du peuple mais personne ne se sent dans l’obligation de se mettre debout comme une sentinelle pour défendre les frontières de la citoyenneté contre les virus de la corruptibilité et surtout de la «hogra». La maladie de l’Algérie a commencé le jour où l’on a oublié que la responsabilité est un engagement entier en faveur des intérêts suprêmes du pays et non pas un tremplin pour s’enrichir sur le dos des déshérités. La pléthore de partis politiques sans assise populaire tirés du néant et crées du jour au lendemain pour épater la galerie, le confectionnement des listes électorales avec comme devise implicite: la course effrénée vers leur chapeautement, l’immixtion des hommes d’affaires dans l’échiquier politique et l’instauration du «culte du fric» dans les mœurs sociopolitiques dénote on ne peut plus d’une certaine frénésie économique très aiguë, une étude sociologique urgente de la société algérienne est strictement conseillée en ces temps d’extrême fragilité. En vérité, la société politique donne l’impression qu’elle n’est pas encore sortie de la chrysalide d’adolescence et le peuple vit tristement par procuration. Le plus inquiétant dans ce diagnostic nauséeux est que la société est asynchrone car elle est en plein déphasage avec les idéaux d’antan, le «khobzisme» pour relayer un mot en vogue chez nos concitoyens a, au grand dam des couches populaires, battu en brèche tout sens civique, «le modèle patriarcal» qui n’encourage pas des traditions familiales correctes, basées sur la parité femme-homme et dont issu le poison de la dictature a affaibli la participation politique dans les pays arabes suivant les explications de le sociologue américo-palesinien Hicham Charabi (1).D’évidence, ce fléau-là continue contre vent et marées de dominer sur fond social très dramatique le cerveau arabe et le noyau fondamental du corps social qu’est l’individu, «le conflit des générations» se creuse chaque jour davantage. La femme, cet être fragile et résistant, est exclue de la sphère apparente du croquis urbain, nulle trace d’elle dès que la nuit installe sa tente sur les banlieues algéroises, c’est triste! Le harcèlement sexuel a déniché dans le gisement des tabous enfouis dans l’inconscient collectif son moteur de survie, même les centres d’appel ne sont plus opérables d’autant plus que le poids des traditions surannées a réprimé tout élan d’émancipation de la femme. L’islamisme anarchique et persécuteur en a, comble d’ironie, trouvé son fonds de commerce pour parasiter la cohérence sociétale et distiller un discours dogmatique qui jure avec ses pratiques douteuses sur le terrain tandis que la famille nucléaire a été fortement déstabilisée par les épluchures civilisationnelles qu’a déféquées intentionnellement la société de consommation. Bien pire, ces derniers temps, le substrat originel (l’élite ou ce qui est censé l’être) de la population du pays est plus conscient de ce qui se passe au-delà de l’autre rive de la Méditerranée que de ce qui se déroule sous ses pieds. On dirait que le pays est atteint du «syndrome maladif de schizophrénie». En toile de fond, l’inflation économique, plus de 6% au mois d’avril, aurait inhibé ce qui reste du pouvoir d’achat du citoyen, la pomme de terre, l’aliment du pauvre comme on dit communément dans les milieux populaires, a enregistré ses plus hauts prix ce dernier mois alors que la population semble emportée dans une sorte de déambulation indifférente où le sauve-qui-peut général se mêle ostensiblement avec une débrouillardise inégalée. Entre temps, les charges officielles sont devenues des sources de lucre et d’enrichissement rapide, le militantisme et les valeurs d’engagement sont bradés à bas prix au nom de la nouvelle déontologie du suivisme, de la tchipa et des passe-droits.
Sur un autre registre, l’on s’interroge d’ailleurs sur l’utilité de la fonction du député dans un régime qui a ouvert ses bras grands ouverts à un présidentialisme exacerbé où le décret exécutif tue automatiquement toute initiative de loi, selon l’économiste El kadi Ihsane dans une chronique publiée à El Watan, «l’introduction en 2001 du fonds de régulation de recettes budgétaires par le ministre des finances Abdelatif Benachenhou, a enlevé la main constitutionnelle des députés sur la répartition des ressources énergétiques […] la prise de contrôle par l’exécutif , en fait par le président de la République du différentiel entre un prix prévisionnel du baril à 19 dollars et un prix effectif du baril en moyenne à plus de 50 dollars à partir de 2005, marque un tournant symbolique dans la perception de l’assemblée nationale. Elle est vaincue». (2) Il en ressort à l’évidence que l’amendement constitutionnel de la fin 2008 n’a fait qu’empirer la situation de la chambre basse du parlement qui s’est vue dessaisir de façon dramatique de ses prérogatives décisionnelles. Le corps législatif a été affaibli par l’intrusion du pouvoir discrétionnaire du président de la République et les décrets de l’exécutif dans son champ de manœuvre, «la nation dirait le sociologue Lahouari Addi, n’est pas une idée mystique ; c’est une réalité sociologique à laquelle s’identifient ses membres qui s’organisent en État de droit où les pouvoirs exécutif, législatif, judiciaire sont séparés»(3) Hélas, l’Algérie est si injustement frappée par le sort dans la mesure où elle assiste pieds et poings liés à sa propre mortification par des élites prédatrices et sans scrupules, l’économie «compradore» aux ramifications internationales s’est jumelée avec les spéculations des barons de la rente pétrolière et des patrons des réseaux d’import-import qui financent l’économie informelle, véritable niche fiscale qui a perturbé l’équilibre macro-éconmique global du pays. Le dernier discours du président Bouteflika à Sétif à l’occasion des événements historique du 08 mai 1945 participe au grand malheur de toute l’Algérie de cette supercherie électoraliste à ciel ouvert, nos compatriotes usés par autant de méconnaissance et d’ingratitude de la part de la gérontocratie gouvernante, auraient souhaité en leur for intérieur pouvoir y trouver une goutte d’espoir à même de les désaltérer d’une boulimie politique aux contours monstrueux. Ironie du sort, la culture de la mamelle et de la vache à lait a conforté la nomenclature dans ses perversions démagogues et ses tendances liberticides, la prolixité des harangues sans portée réelle mais fort galvanisatrices des foules a réduit l’efficacité de l’acte à sa portion la plus congrue, la médiocratie s’est hissé, en se dressant sur ses pitoyables ergots, aux premières loges du mérite national et la génération de «la boundoukiya» comme dirait le Dr Tlemçani n’a pas encore décidé de passer la main. Le signe le plus parlant et le plus probant, sans doute, pour ne pas dire le plus patent de la dégénérescence du politique et de la politique en Algérie est la recrudescence du discours démagogue à forte dose d’élitisme. Le pays donne l’impression d’être labouré d’un soc de farniente caniculaire. Il est quasiment au point zéro. On dirait que l’esprit d’assistanat a reconquis ses lettres de noblesse dans le sillage du cyclone de l’hiver arabe.
Désormais et c’est d’ailleurs le seul point positif, la plèbe est désabusée, elle ne croit qu’en surface à ces amulettes-miracles et ces gris-gris des époques révolues, les forces augurales du bien sont pendues aux basques des puissances tutélaires du jeu politique. Pourquoi l’Algérie régresse-t-elle de jour en jour? Pourquoi la cherté de la vie n’a-t-elle que superficiellement été évoquée par les candidats à la députation du 10 mai? A-t-on déjà demandé des comptes aux anciens députés pour pouvoir espérer une meilleure gestion des deniers publics durant cette nouvelle législature qui vient de s’ébranler? Et puis y-a-t-il une raison valable et convaincante à ce rétrécissement inquiétant du sentiment patriotique parmi notre jeunesse qui ne rêve que de faire des adieux pathétiques à la mère-patrie au moment où celle-ci couve sur plus de 180 milliards de dollars de réserves de change et les rares militants d’opposition demeurent tristement ballonnés de leurs fausses certitudes de redressement national? Il est certain que ce flot de questionnements ne trouvera guère âme qui vive car rien n’est à même de mettre la lumière sur cette dilution aussi rapide que prévue d’appartenance à une même terre. La mauvaise gestion des collectivités locales, l’inertie des Dairas (sous-préfectures), la centralisation du pouvoir d’une manière jacobine et désorganisée, la privatisation ou «la patrimonialisation» des centres de décision sur un prototype clanique ont miné les ressorts énergétiques du civisme citoyen. En conséquence, les algériens sont gagnés en profondeur par le désintéressement et rechignent à frayer avec des caméléons qui changent de veste à chaque saison. Certes, l’abstention n’est plus une réponse adéquate à une grave crise de valeurs et d’éthique mais il n’en demeure pas moins qu’elle est un prélude à une mobilisation populaire, pacifique et d’envergure en vue d’un saut qualitatif vers le progrès. Selon le philosophe maghrébin Abderahmane Ibn Khaldoun (1332-1406), les facteurs dynamiques qui sont les éthiques de gens et leur comportement dans la vie quotidienne sont le solvant capable de changer la culture, et changer celle-ci implique par un simple syllogisme socratien le changement de la société dans son ensemble (4). C’est à cela que devrait aspirer tout peuple conscient de son histoire et résolu à prendre son destin en main.
Notes de renvoi
(1) Hicham Charabi: la société patriarcale et la problématique d’une société arabe différente, le centre d’études de l’unité arabe, 1985, (en arabe)
(2)El kadi Ihsane, Quand la faillite de l’A.P.N ne couvre plus le coût d’aller aux urnes, chronique économique hebdomadaire, El Watan 30 Avril 2012
(3) Lahouari Addi, l’intellectuel et le général, le Soir d’Algérie, 15 janvier 2012
(4)Voir mon article, culture et société, l’équation de la modernité, le Quotidien d’Oran, 05 janvier 2012Kamal Guerroua, universitaire
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Terrible constat d’échec !
Oui, quand ceux et celles qui ont connu l’Algérie de la fin des années 50 et du début des années 60 pensent à notre situation présente, ils ne peuvent que ressentir une profonde tristesse, tant tous leurs espoirs ont été trahis. Trahis pas qui? Force est de constater que le blâme ne peut en aucun cas être rejeté sur la masse du peuple mais sur les décideurs. Le peuple algérien a été victime de ses élites civiles et militaires, qui n’ont pas été capables de répondre à ses attentes et de mettre le pays sur les bons rails. Les 50 années passées dégagent une terrible impression de cacophonie. Aucun axe de progrès ne se dessine, aucune construction digne d’être retenue par l’histoire, aucune orientation claire qui puisse donner aux générations montantes des raisons d’espérer et de croire en l’avenir…
Terrible constat d’échec de deux générations, celle qui a libéré le pays mais qui, une fois l’indépendance arrachée, a reconduit la tyrannie du système colonial sous d’autres formes et celle – la mienne – qui était sensée lui succéder, mais qui n’a jamais réussi à trouver ses marques, tant le climat intellectuel et moral n’a fait que se dégrader de manière continue avec le temps. Comme ils semblent loin les idéaux de Ben Badis, Ferhat Abbas et Messali Hadj.
Comment renverser la vapeur? Est-ce seulement possible? Il est terrible de constater que la plupart des pays du tiers-monde ayant accédé à l’indépendance ont connu le même sort que le nôtre. Il y aurait donc comme une fatalité historique qui voudrait qu’à la colonisation succède la débâcle et la tyrannie d’une nouvelle classe assoiffée de pouvoir et suceuse de sang. Aux simples valeurs des modestes gens de nos villes et nos campagnes de jadis – dont la frugalité n’était pas la moindre – ont succédé des habitudes totalement étrangères à la mentalité du Maghrébin arabo-berbère des siècles passés : voracité, suffisance, arrogance, individualisme forcené, etc. Est-il possible de faire revivre ce qui a été détruit? Est-il possible de ressouder les maillons brisés afin de rétablir la chaîne qui nous reliait à la culture de nos ancêtres?
Comment faire pour retrouver cet islam maghrébin tout empreint de discrétion et de pudeur, sans excès de puritanisme, hostile à toute forme de religiosité ostentatoire et à toute forme d’inquisition, transmis de génération en génération par une culture populaire qui alliait la foi à la chaleur humaine et à l’accueil de l’autre? Il faudrait pour cela une personnalité religieuse qui soit touchée par la grâce divine, comme l’ont été les prophètes à travers les âges, une personnalité qui, par sa seule présence désintéressée, rétablisse la confiance et dissipe les doutes. Une personnalité qu’aucune sorte de pouvoir ne tente, toute d’amour et de tolérance, au visage auréolé de lumière et au sourire enfantin, capable d’expliquer la soura la plus hermétique du Coran au fellah analphabète et de débattre avec la plus grande aisance et dans le langage le plus abstrait avec un philosophe existentialiste des temps modernes. Pour le moment seul l’« islam politique » se présente à nous et je dois avouer que, pour ma part, je ne le considère pas comme un retour à l’islam maghrébin que nous ont transmis nos aïeux. Sans vouloir offenser quiconque, ni susciter une quelconque polémique, il me semble que nous avons là affaire à une forme crispée d’islam, une sorte de « fast-islam » (comme on dit fast-food) totalement orienté vers la seule conquête du pouvoir politique, supposé être la clé qui ouvrira toutes les portes, un islam-combattant dédaigneux de toute forme de spiritualité, qui rejoint paradoxalement ainsi l’idéologie révolutionnaires moderne de gauche par ses méthodes et ses buts.
J’ai bien conscience que c’est là un sujet sur lequel il ne peut y avoir de consensus pour le moment et que toutes les énergies sont tendues vers le démantèlement du système mafieux qui bloque le pays et la société, comme elles le furent entre 1925 et 1962, avec le système colonial.
Détruire encore et encore, sans même prendre le temps de reconstruire. Enfant, j’ai grandi avec le son des grenades et des mitraillettes, les vociférations des soldats français et des harkis qui débarquaient à n’importe quelle heure, leur chien-loup en tête, et la peur du roumi que les moudjah’dine – dont il ne fallait jamais prononcer le nom à haute voix – combattaient au péril de leur vie. A l’orée de la soixantaine, je me trouve encore dans une Algérie qui souffre en silence, prisonnière d’un système mafieux qui la détruit et la ronge tel un cancer, une Algérie qui tremble devant les agents de l’État-DRS, qui a mal, qui a perdu le goût de vivre et dont la jeunesse ne cherche le salut que dans la fuite vers d’autres cieux plus cléments.
Une vie pour rien : tel est le terrible constat de ma génération. Nous laisserons à nos enfants une Algérie en piteux état, matériellement et moralement. Aujourd’hui, nous n’avons d’autre alternative que de semer les bonnes graines, en gardant à l’esprit l’image de nos grands-parents et de nos parents, leur ardeur au travail, leur amour de la terre, la natte de « doum » sur laquelle ils priaient cinq fois par jour, et tant d’autres traits gravés à tout jamais dans notre mémoire, en espérant qu’elles donneront un jour de belles pousses qui se pareront à leur tour de magnifiques fleurs – roses, œillets, jasmins… – dont la beauté et le raffinement redonneront aux générations montantes l’amour de leur pays et le désir de l’embellir et d’en faire le petit coin de paradis qu’il aurait dû devenir de notre vivant.
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19 ans déjà
Tahar Djaout, le grand absent
Par : Samira BOUABDELLAH
"Le silence, c'est la mort. Et toi, si tu parles, tu meurs. Si tu te tais, tu meurs. Alors, parles et meurs", ce fut sa phrase. Lui, c'est Tahar Djaout.
Il y a exactement dix-neuf ans nous quittait à jamais le journaliste talentueux, écrivain de renom et directeur de la rédaction de l'hebdomadaire Ruptures, en l’occurrence, Tahar Djaout. Il fut l'un des premiers intellectuels victime de la « décennie du terrorisme » en Algérie. Il faisait terriblement peur par ses vertus tant morales qu’intellectuelles et il dérangeait sans doute les prêcheurs de la violence et de l'obscurantisme.
Il ne se doutait pas qu’en ce 26 mai 1993 il avait rendez-vous avec la mort. Ce mercredi noir Tahar Djaout quitte son domicile situé à Bainem, une cité populaire de la banlieue ouest d’Alger, à 9h du matin. Il entre dans sa voiture et allume le moteur. Un jeune homme tapote sur la vitre avant. Djaout le regarde : il se retrouve brusquement face à un canon de revolver. Une détonation, puis une autre. Touché à la tête, il sombre dans un coma profond, dont il ne se réveillera jamais. Les agresseurs jettent le corps sur le sol, montent dans le véhicule et démarrent en trombe. Du balcon qui surplombe le parking, des voisines qui ont vu toute la scène donnent l'alerte. Evacué vers l'hôpital de Baïnem, Tahar Djaout rendra l'âme une semaine plus tard. Il avait 39 ans.
Bio Express:
Tahar Djaout est né le 11 janvier 1954, à Oulkhou (Ighil Ibahriyen) près d'Azeffoun. En 1970 sa nouvelle « Les insoumis » reçoit une mention au Concours littéraire « Zone des tempêtes ». Il achève ses études l'année suivante au Lycée Okba d’Alger et obtient en 1974 une licence de mathématiques à l’Université d’Alger. Tahar Djaout écrit ses premières critiques pour le quotidien El Moudjahid, collabore régulièrement en 1976 et 1977 au supplément El Moudjahid Culturel puis reprend ses chroniques dans El Moudjahid.
De 1980 à 1984 Tahar Djaout est responsable de la rubrique culturelle de l’hebdomadaire Algérie-Actualité, En 1985 il reçoit une bourse pour poursuivre à Paris des études en Sciences de l'information.
De retour à Alger en 1987, il reprend sa collaboration avec "Algérie-Actualité".
Il quitte en 1992 Algérie-Actualité pour fonder avec quelques-uns de ses anciens compagnons son propre hebdomadaire : Ruptures, dont il devient le directeur. Le premier numéro paraît le 16 janvier 1993.
Le 26 mai Tahar Djaout est victime d'un attentat. Il meurt à Alger le 2 juin et est enterré le 4 juin dans son village natal d'Oulkhou.
S. B
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Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP)
Lettre ouverte au président Bouteflika
Monsieur le Président,
A l’instar des profondes mutations que connaît notre pays, le secteur de la santé fait face à d’importants changements inhérents à une évolution humaine naturelle, mais aussi à des comportements sociaux et individuels qui induisent des impératifs sanitaires nouveaux. La transition épidémiologique induite par les bouleversements, socio-économiques que connaît notre pays, l’évolution de la recherche et des technologies médicales et l’allongement de la durée de vie ont permis d’identifier les vrais besoins de santé de la population et de mettre au jour d’autres exigences qu’il faudra absolument intégrer et prendre en charge au titre des objectifs de la politique nationale de santé.Des moyens financiers appréciables dégagés pour le secteur, un maillage conséquent du territoire national en structures de santé, une multidisciplinarité concrète et la disponibilité d’un potentiel humain à la compétence et la disponibilité reconnues, ce sont là des moyens qui devraient autoriser une certaine sérénité pour appréhender ces profondes mutations. Dans la réalité, force est de constater que l’organisation structurelle des services de santé est dans l’incapacité de mettre à profit ces moyens pour les traduire en prestations de soins et en actions préventives à la mesure de ce qui est permis d’ambitionner pour notre pays.
Une carte sanitaire qui peine à coller à la réalité sanitaire nationale, des perturbations chroniques dans la disponibilité et la distribution des médicaments et des vaccins, des plateaux techniques en souffrance de maintenance, tout cela ajouté à l’émergence non régulée d’un secteur privé qu’il est urgent de mettre au diapason des exigences du système national de santé. En fait de gestion, patients et praticiens en butte aux mêmes insuffisances, structurent quotidiennement leurs relations dans un système de dysfonctionnements qui compromet la concrétisation des programmes nationaux de santé publique de par leur gestion administrative souvent approximative, voire aléatoire.
Monsieur le Président,
Les bouleversements socio-économiques que connaît notre pays nous imposent de faire face à la prévalence de pathologies qui ont pour origine les m odifications des modèles de consommation ainsi que des problèmes environnementaux liés aux comportements humains. La demande de soins induite par ces bouleversements se doit d’être hiérarchisée, quantifiée, évaluée à travers des paramètres scientifiquement établis. La santé communautaire, la recherche appliquée qu’il est important de promouvoir peuvent être menées par nos praticiens de santé publique afin d’établir les profils épidémiologiques pour chaque entité géo-sanitaire et orienter par là même nos programmes de prévention.
Pour ce faire, le ministère de la Santé doit s’ouvrir aux compétences en s’affranchissant des comportements autosuffisants et autarciques qui sclérosent l’initiative. Un ministère obnubilé par la collecte des chiffres et des données statistiques accommodés et qui conduisent immanquablement à des incohérences et des attitudes irrationnelles dans l’usage de ressources bien souvent évanescentes. Et que dire du fonctionnement de nos caisses d’assurance maladie qui peinent à actualiser la nomenclature des actes médicaux et paramédicaux et d’en réviser la tarification? Au surplus, un tel réajustement ne serait en vérité qu’un rattrapage, à l’image de la revalorisation salariale et des retraites que vous avez eu la clairvoyance de décider et d’imposer.
Monsieur le Président,
Les réformes initiées par vous-même se proposaient de prendre en charge toute cette problématique à travers une refonte complète du système national de santé. Notre formation syndicale, consciente de l’enjeu de ces réformes, a de tout temps soutenu et accompagné leur processus de mise en œuvre. A notre grand regret, nous constatons que les meilleures volontés peuvent toujours être bridées par les cercles rentiers dont la seule expertise reconnue est de dresser des entraves à la réussite des réformes qui nous préoccupent. Ce n’est pas assurément le moindre des paradoxes de relever que ces cercles, que nous avons le courage et la responsabilité d’identifier et de dénoncer, ne sont pas une «abstraction administrative». Il s’agit, dans les faits, de responsables qui ont pris en otage la santé publique algérienne et qui, ligués dans une communauté d’intérêts indus, sont précisément aux avant-postes pour soi-disant mener les réformes. En cherchant à disqualifier les partenaires sociaux comme il vient de le déclarer, Monsieur le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière tourne le dos aux chances de réussite du processus de redressement du secteur dont il est en charge.
Dans une de vos allocutions, vous recommandiez, Monsieur le Président : «C’est dans la concertation inclusive, participative et transparente que l’on peut puiser les solutions les plus efficaces pour un développement !, durable.» Monsieur le ministre de la Santé gagnerait à traduire cette recommandation dans les faits, dans sa stratégie de refonte de la «loi sanitaire», une loi qu’il est temps de revisiter, mais qui nécessite, pour ce faire, une «concertation inclusive, participative» avec l’ensemble des acteurs concernés, sans quoi l’exclusion, qui semble être la seule voie prônée actuellement par Monsieur le ministre de la santé, conduirait inexorablement vers l’impasse. Votre recommandation, Monsieur le Président, doit être aussi le fil conducteur des rapports de partenariat que devraient entretenir l’administration et les organisations syndicales relevant du secteur.
A l’heure où les acteurs de la santé publique, à tous les échelons, revendiquent leur implication dans la conception, la conduite et l’évaluation des actions de santé publique, l’administration hostile à ce processus multiplie les entraves à l’exercice syndical et au droit de grève par la suspension des délégués syndicaux (Alger, Ouargla, Tamanrasset, Sétif, Bordj Bou Arréridj), par son ingérence dans le fonctionnement des organisations syndicales et par le recours systématique à la justice pour interdire le droit à l’arrêt collectif et concerté du travail, pourtant consacré aux travailleurs en cas d’échec de la négociation, pour défendre leurs revendications socioprofessionnelles. Une démarche qui n’est pas de nature, en l’occurrence, à permettre la construction de partenariats efficients que nous appelons de nos vœux et qui en constitue la matrice de nos revendications.
Monsieur le Président,
Il est regrettable que Monsieur le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, à travers des déclarations de presse intempestives et quotidiennes, réduise notre revendication de plan de carrière à une demande d’augmentation de salaire bassement corporatiste. Cette entreprise de sape et de diabolisation d’un corps professionnel au cœur du dispositif de santé de tout un pays n’est pas de nature à préserver la confiance de nos concitoyens dans le personnel soignant. Le syndicat national des praticiens de santé publique, au nom des milliers de médecins, de chirurgiens dentistes et de pharmaciens algériens ayant à charge la santé de la population, en appelle à votre clairvoyance et sollicite votre arbitrage afin d’imposer les solutions pour le règlement de la crise multidimensionnelle que vit le secteur de la santé, en dépit de la politique de réformes qui l’accompagne à ce jour.
Par Dr Lyes Merabet : président du bureau national des SNPSP
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Gouvernement intérimaire : 12 portefeuilles pour 6 ministres
les dépités
Avec le président Bouteflika, on ne démissionne pas, on se fait virer.
Le communiqué de la Présidence est clair : c’est Abdelaziz Bouteflika qui a mis fin aux fonctions de six ministres : Amar Tou, ministre des Transports, Cherif Rahmani, ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, Tayeb Louh, ministre du Travail, Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, Rachid Harraoubia, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, et Amar Ghoul, ministre des Travaux publics, remplacés par d’autres ministres en fonction, alors que durant toute la journée d’hier, des informations affirmaient que les ministres élus députés avaient déposé leur démission.
Les six partants préférant siéger à l’Assemblée populaire nationale (APN) et renoncer à leurs portefeuilles ministériels. Reste que ce remaniement a plus l’allure d’une simple réorganisation technique, qui doit permettre à un gouvernement en fin de cycle de continuer à gérer les affaires courantes, jusqu’au mois de juin ou juillet au plus tard, date du probable remaniement ministériel et la nomination d’un nouveau Premier ministre. «Il n’y a pas de lecture politique à faire avec ce remaniement, juge Tarik Mira, ancien député. Ce n’est qu’une petite réorganisation d’un gouvernement sur le départ.»
Les départs des ministres fait suite au vote de l’article 3 de la loi organique du 12 janvier 2012, fixant les cas d’incompatibilité avec le mandat parlementaire ; il y est énoncé qu’«un mandat parlementaire est incompatible avec l’exercice d’une fonction de membre de gouvernement».
Salim Mesbah