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LES PRATICIENS DE SANTE', DONNEZ VOTRE AVIS. - Page 53

  • Face au silence de la Chancellerie et la mobilisation des instances internationales

     

    Où va la grève de la faim des syndicalistes de la justice ?

    Par : Malika Ben

    C’est l’impasse totale ! Le bras de fer opposant la Fédération nationale du secteur de la justice au département de tutelle perdure.  Ne voyant rien venir, des fonctionnaires du secteur ont tenu hier un sit-in devant le siège de la tutelle

    pour réclamer l’ouverture d’un dialogue. Mais la chancellerie n’est pas près de lâcher du lest. Le durcissement de la position des syndicalistes en grève de la faim depuis le 6 mai dernier n’a pas incité le ministère de la Justice à céder d’un iota. Les innombrables sollicitations pour l’ouverture d’un dialogue qui mettrait fin à un conflit qui n’a que trop duré sont restées lettre morte.
    De même que les nombreuses interventions et autres requêtes d’organisations syndicales internationales adressées au gouvernement algérien et au premier magistrat du pays. Paradoxalement, le cri de détresse lancé par les grévistes dont l’écho n’est toujours pas parvenu à leurs propres responsables a été entendu par des instances internationales qui n’ont pas manqué de réagir et d’apporter leur soutien aux syndicalistes. La dernière réaction en date est celle du réseau euroméditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) qui vient d’adopter  une résolution d’urgence sur cette affaire. “L’assemblée générale du réseau euroméditerranéen des droits de l’Homme, REMDH, dénonce vivement les violations des droits syndicaux et droits humains en Algérie. Ses membres manifestent leur solidarité avec les neuf dirigeants syndicaux de la Fédération nationale de la justice, affiliée au Snapap qui mènent une grève de la faim depuis 28 jours pour protester contre le refus de l’enregistrement de leur syndicat”, note la résolution. Et de demander : “Aux autorités algériennes d’appliquer d’urgence la loi.”
    Une demande déjà formulée par d’autres instances telles que la Confédération syndicale internationale, l’Organisation internationale du travail et des syndicats à l’image de l’American Federation of labour and Congress of industriel organisations… mais rien n’y fait. Le ministère de la Justice applique ses propres lois et règles et ne veille qu’à la répression de tout mouvement de contestation. Ce qu’il a d’ailleurs réussi avec brio, en témoigne le fait qu’au moment où neuf syndicalistes se tuent pour ouvrir des négociations autour d’une plate-forme de revendications socioprofessionnelles, des milliers de fonctionnaires vaquent à leurs occupations sans se soucier guère du devenir de leurs collègues et de leur état de santé qui se dégrade de jour en jour.
    Les quelques travailleurs qui ont tenté lundi de tenir un sit-in ouvert devant le tribunal de Sidi-M’hamed ont été empêchés de mener cette action de solidarité avec leurs responsables syndicaux. Pis, “cinq parmi eux ont été interpellés brutalement”, selon le Snapap pour servir d’exemple à d’autres.
    M. B.

  • L’intersyndicale de la santé répond à Ould-Abbès

     

    Pénurie de médicaments : la polémique s’installe !

    Par : Malika Ben

    Les syndicats de la santé interpellent le président de la République. Ils veulent que toute la lumière soit faite sur la pénurie de médicaments, de vaccins, de consommables…

    Les tirs croisés entre le ministre de la Santé et les syndicats du secteur se poursuivent. Les déclarations d’Ould-Abbès qualifiées de “mensongères” ne laissent pas indifférente l’Intersyndicale de la santé qui a décidé de contre-attaquer en dévoilant toute la vérité sur la situation du secteur de la santé à l’opinion publique et situer les responsabilités pour s’en laver les mains. Pour ce faire, une conférence de presse a été organisée, hier, par les quatre syndicats de la polyclinique de la Résidence. Le brûlant dossier de la pénurie de médicaments et de vaccins s’est évidemment taillé la part du lion lors de la rencontre avec la presse. L’Intersyndicale de la santé persiste et signe : “Il y a bel et bien pénurie de médicaments !” et “les déclarations du ministre de la Santé ne changent pas cette réalité.” Pour confirmer, si besoin est, cette pénurie, le premier responsable du SNPSSP révèle qu’en ce jour même, “j’ai la liste d’une vingtaine de médicaments qui manquent à l’hôpital de Boufarik. La commande a été faite à la PCH le 6 mai dernier. Un mois après, les médicaments ne sont toujours pas disponibles. Pourtant, ce n’est qu’un petit hôpital”.
    Exhibant la liste, le Dr Yousfi dira que c’est le cas dans toutes les structures de santé publique. Abondant dans le même sens, le Dr Merabet du SNPSP dira : “Faire des déclarations répétées ne change rien à la réalité. Nous avons fait une enquête de terrain qui a duré des mois et non des déclarations. Des responsables de structure sanitaire ont requis l’anonymat, le Syndicat des praticiens a alors endossé l’enquête et nous l’assumons.”
    Le Dr Merabet regrettera le fait que le citoyen soit habitué aux carences du secteur. C’est lui-même qui nous demande de lui recommander une structure privée pour des soins ou autres prestations sanitaires car il sait pertinemment qu’il n’aura pas droit au secteur public en raison de manque. “On en a marre d’endosser la responsabilité d’une situation dont nous ne sommes pas responsables”, fulmine le responsable du SNPSP.  Et d’ajouter : “Nous allons vers une crise qui contraindrait la tutelle à débloquer des crédits et régler le problème pour quelques mois. Mais ce que nous voulons, ce sont des solutions durables et définitives.” “Et vu la situation, voire la polémique, l’Intersyndicale interpelle le président de la République pour une intervention urgente en vue de faire toute la lumière sur la pénurie”, réitère le Dr Merabet.
    Et de dire que l’Intersyndicale a été “étonnée de voir que c’est le DG de la PCH qui réagit à une enquête faite dans des structures sanitaires !” Faisant le lien entre le paradoxe de la pénurie de médicaments et la hausse de la facture d’importation, le même conférencier rappellera qu’en 2004, lorsque le professeur Berkane était à la tête du ministère de la Santé, la facture avait atteint les 600 millions de $ durant l’année. “À l’époque, responsables et professionnels du secteur avaient trouvé cela effarant ! Il fallait réduire la facture.”
    Alors que cette année pas moins de 720 millions de $ ont été déboursés en quatre mois pour des médicaments qui ne sont pas disponibles. Pour le conférencier, “la pénurie actuelle n’a pas été vécue même pendant la décennie noire où les hôpitaux étaient le plus sollicités”.

    Vers la relance de la protestation !
    L’Intersyndicale de la santé ne compte pas rester les bras croisés face aux innombrables “intimidations et dépassements” de la tutelle ainsi que la non-satisfaction des revendications respectives des quatre syndicats. La tutelle est sommée de lever les sanctions à l’encontre des délégués syndicaux et d’arrêter toutes les entraves, faute de quoi la protestation sera relancée. “L’option des rassemblements et des sit-in est envisagée mais les dates ne sont pas encore arrêtées”, souligne-t-on. Et d’avertir : “De nouvelles sanctions ne feront que précipiter la contestation. À signaler que les syndicalistes sont également revenus sur l’ingérence caractérisée de la tutelle dans l’activité syndicale.” “Ould-Abbès est allé jusqu’à instruire les responsables de mettre fin au mandat des présidents des syndicats alors que les instances de l’UMA qu’il dirige n’ont pas été renouvelées depuis 20 ans !” L’inspection du Travail qui ne peut que prendre acte de la violation du droit syndical a été saisie. L’option du recours à la justice est également envisagée.

  • Périscoop :

     Les politiques et la voyante

    Depuis quelque temps, on ne parle que de cette voyante venue d’El-Eulma et qui semble avoir trouvé du succès auprès de certains hauts responsables politiques et hommes d’affaires.
    Un succès tel que son numéro téléphone est gardé coimages.jpegmme un «secret d’Etat».

  • Quand le jeu «lexical» cache le véritable «enjeu»

    PÉNURIE OU PAS DE MÉDICAMENTS

    Pénurie ou pas pénurie de médicaments et autres consommables médicaux ? C’est à un véritable dialogue de sourds que nous convient tutelle et divers personnels de la santé, le tout sous forme d’une guerre «lexicale» qui voile mal l’incompétence des uns et les intérêts colossaux, des autres.
    M. Kebci – Alger (Le Soir) - Le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière, qui ne veut toujours pas entendre parler de «pénurie», préfère d’autres substituts lexicaux mieux indiqués pour camoufler les «dérèglements» criants dans la chaîne de distribution du médicament. Ce que, d’ailleurs, le tout nouveau directeur de la pharmacie et des équipements au niveau du département d’Ould-Abbès a, une fois de plus, ressassé, hier, devant les professeurs- docents, réunis à l’initiative du Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires, au CHU Mustapha- Pacha d’Alger pour, justement, discuter de cette pénurie. M. Khaldi a évoqué une «tension» sur le médicament, mettant cela sur le compte de la nouvelle réglmentation régissant la distribution des médicaments. Une tension dont les importateurs semblent être le parfait «bouc émissaire», ceux-ci étant accusés de «ne pas avoir joué le jeu en attendant que la PCH importe ses 50% pour daigner, enfin, en faire de même, et se renseigner sur les médicaments déjà importés». Des importateurs dont certains ont été mis en demeure de se ressaisir au moment où d’autres se sont vu dessaisir de leurs agréments. Aussi, cette pénurie, qu’on évite de reconnaître officiellement, n’est-elle pas due, selon l’ancien directeur du CPMC, au fait que certains médicaments produits localement ne couvrent pas les besoins alors que leur importation était suspendue pour encourager la production nationale. D’où, dirat-il, le recours à leur importation de nouveau, avec toutes les lenteurs qu’engendre la procédure administrative. Une procédure avec son corollaire, le code des marchés publics, que les professionnels considèrent comme inapproprié pour le secteur sensible de la santé de par ses spécificités en ce sens que le traitement des maladies ne peut aller de pair avec les pénuries, aussi courtes soient-elles. Cela dit, M. Khaldi écorchera indirectement les directeurs des hôpitaux dont les prévisions en termes de besoins en médicaments et autres consommables seraient élaborées à l’aveuglette. Il se voudra, néanmoins, plus rassurant en affirmant que dès aujourd’hui (hier, ndlr), et ce, jusqu’à la prochaine rentrée sociale, les médicaments seront disponibles en quantités suffisantes. Mais concernant les consommables, M. Khaldi, tout en prenant acte de leur manque cruel, reconnaît l’impuissance du département à venir à bout de cette pénurie. Bien entendu, sans omettre de se justifier en évoquant une multitude de produits. Des produits dont la qualité douteuse a été relevée par un intervenant, s’interrogeant sur l’intérêt à importer à moindre coût des consommables quand le praticien en jette trois à quatre pour enfin dénicher un plus ou moins utilisable. Et tout cet argumentaire du proche collaborateur du ministre de tutelle n’a pas été pour convaincre les professeurs et docents qui, à l’unisson, réclament l’intronisation à la tête du secteur de cadres gestionnaires et non de médecins. Tout comme un bon footballeur n’est pas forcément un bon entraîneur, un médecin ou même un professeur aussi émérites soient-ils ne sont pas de facto de bons gestionnaires, semblent sous-entendre les propos de plus d’un. «Le ministère continue dans le déni le plus total, en ignorant la réalité d’une pénurie criante», affirmera le Pr Djidjeli, secrétaire général du Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires, qui dira interpeller directement le premier magistrat du pays à ce sujet. Notre interlocuteur interlocuteur soutiendra que le conclave d’hier se veut comme une manière pour ses confrères et consœurs de se faire le porte-voix des malades qui sont les seuls à souffrir de cette pénurie. Une réalité que nous avons, du reste, vérifiée et on ne peut plus amplement, lors d’une virée au service d’oncologie pédiatrique du CPMC. Les mères de deux enfants malades avouent s’être elles-mêmes débrouillé des médicaments en Tunisie et en France. «Nous pensons aux parents de malades hospitalisés qui ne peuvent se permettre ce luxe», lâche, amèrement, l’une d’elles, pharmacienne de profession. Avant qu’une infirmière ne profite de notre présence pour faire part de l’absence, pratiquement chaque jour, d’un médicament quand ce ne sont pas deux ou trois, voire plus. Elle voudra pour preuve le manque, hier, de la Méthotrexide et du Carbopaltine, entre autres. Pour le Pr Djidjeli, il est «anormal qu’au moment où le pays réserve annuellement la colossale somme de 3 milliards de dollars pour l’importation du médicament et consommables, ceux-ci viennent à manquer». C’est tout l’enjeu de ce marché juteux qui intéresse au plus haut point et que la «guéguerre » lexicale livrée ces jours-ci n’est pas en mesure d’occulter.
    M. K.

  • L'Internationale des Services Publics interpelle le gouvernement algérien sur les greffiers grévistes de la faim

     

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    le 06.06.12 | 09h41 |

     

     

    L’Internationale des Services Publics (ISP) appelle, une nouvelle fois, le gouvernement algérien sur la nécessité de se pencher sérieusement sur la situation dégradée des greffiers en grève de la faim depuis cinq semaines. Dans un communiqué rendu public mardi 5 juin, l’ISP constate que « le gouvernement algérien ignore la dégradation de l’état de santé des travailleurs de la justice fédérale ».

     

    Le secrétaire général de l’ISP Peter Waldorff demande au gouvernement algérien «de prendre des mesures immédiates pour garantir le respect des droits fondamentaux du travail, notamment les droits syndicaux et les libertés civiles ».

     

    Lors de sa participation à la conférence internationale du Travail organisée à Genève, le syndicat national autonome des personnels de l’administration publique SNAPAP, a attiré l’attention de la communauté internationale sur la situation des greffiers en grève de la faim depuis maintenant cinq semaines.

    Dans le communiqué de l’ISP qui fait référence à la situation des syndicalistes de la justice telle que présentée lors de la Conférence internationale de Genève par le SNAPAP, l’organisation internationale revient sur les dépassements des autorités au lendemain des actions de protestation organisée par les greffiers, elle relève : « de nombreux travailleurs n’ont pas perçu leur salaire, ont été suspendus, mutés ou licenciés. Il y a eu également de nombreux cas de harcèlement verbal ou physique ».

    L’ISP constate que « des rapports faisant état de la brutalité policière contre les femmes en détention mentionnent des cas de fractures multiples et perte de conscience, ce qui provoqué une fausse-couche pour l’une d’entre elles ».

     

    Hamida Mechaï

     

     

     

    voir aussi
    Communiqué de L'Internationale des Services Publics
  • Deux policiers passés à tabac par des chômeurs à Ouargla

     

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    Un commissaire de police et un agent de l’ordre public ont été blessés mercredi 6 juin à Ouargla, alors qu’ils tentaient d’encadrer une manifestation de rue organisés par de jeunes chômeurs.

     

    Les faits se sont produits devant le siége de la wilaya où, depuis plusieurs semaines, se tiennent, presque quotidiennement, des rassemblements de chômeurs.

    Les deux policiers ont été passés à tabac par plusieurs jeunes au moment où ils s’efforçaient de canaliser le mouvement de contestation, selon des témoins présents sur les lieux.

    Selon une source policière, les deux agents de l’ordre ont été admis à l’hôpital Mohamed Boudiaf où l’un d’eux a été gardé sous observation médicale.

    Jusqu’en fin d’après-midi, les services de police n’ont fait état d’aucune arrestation suite à cet incident.

     

    Mammeri Abdelkrim
  • Grande inquiétude chez les pharmaciens

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    Malgré les tentatives du ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, de minimiser l’ampleur des pénuries de médicaments dans les hôpitaux et dans les pharmacies et les dernières déclarations du directeur de la PCH, M. Delih, assurant de la disponibilité de ces produits jusqu’à la rentrée sociale, la réalité sur le terrain est tout autre et les faits sont têtus.

     

    Après le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) qui a tiré la sonnette d’alarme, il y a quelques jours, sur les graves pénuries de médicaments et de consommables dans les hôpitaux suite à une enquête dans 21 établissements de santé, c’est au tour du président du Syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo) M. Belambri, de parler, hier, de déstabilisation réelle du marché sur les ondes de la Chaîne III. «Entre 150 à 200 médicaments sont actuellement en rupture. Il y a des médicaments qui entrent en quantités insuffisantes et se trouvent sous tension et il y en a d’autres qu’on trouve vraiment difficilement, après des semaines de recherches. Cette crise perdure. Les perturbations persistent, c’est ce qui explique la déstabilisation réelle du secteur», a-t-il déclaré. Et d’appeler à la réforme profonde du secteur dans l’urgence, car «le système actuel a montré ses limites».


    LE MONOPOLE DE DIX GROSSISTES


    Interrogé sur l’origine des défaillances, M. Belambri a estimé que le problème se situe à tous les niveaux, que ce soit dans l’importation que dans la production – certains producteurs manquent même de matières premières – ou la distribution. «Il y a une mauvaise distribution, une mauvaise couverture, une rétention des stocks. Les pharmaciens sont à bout de souffle. Bon nombre de nos confrères s’orientent vers la parapharmacie pour remplacer, dans certains cas des médicaments, par d’autres produits qui ne sont pas à proprement dire des médicaments», a-t-il déploré en précisant que certaines pharmacies ont déjà mis la clé sous le paillasson et d’autres le feront aussi.

    M. Belambri a estimé que la pénurie de médicaments est également due au monopole exercé par une dizaine de grossistes qui «disposent d’un pouvoir financier énorme. Le monopole existe de fait de par les chiffres d’affaires énormes de certains distributeurs au sein du secteur. On a entendu des producteurs locaux et de grands laboratoires internationaux se plaindre justement de certaines pratiques de distribution qui disent clairement à tout le monde et de manière ouverte que des distributeurs ont le droit de vie ou de mort sur certains produits», a-t-il affirmé. Et de souhaiter que la déontologie et la morale régissent les pratiques dans le secteur du médicament à tous les niveaux, car «la déontologie ne sévit qu’au sein de la pharmacie», a-t-il ajouté.

    Pour mettre un terme à toutes ces défaillances, M. Belambri a appelé à une profonde réforme du système. «Nous sommes en train de patauger depuis des années dans un système qui a, à notre avis, montré ses limites. On a toujours demandé à ce qu’il y ait une communication collaborative et la concertation avec tous les acteurs du secteur afin de sortir de ce système de prévision et des programmes d’importation approuvés qui, par la suite, ne sont pas respectés par certains opérateurs. On ne peut pas rester dans un système qui fonctionne uniquement avec des programmes d’importation d’une année», a-t-il ajouté. Et de rappeler qu’«une telle situation pourrait avoir des conséquences graves sur la santé publique».

    Il est donc temps, selon lui, de passer à des actions concrètes et de réfléchir à créer des outils de régulation, à commencer par l’installation de l’Agence nationale du médicament consacrée par la loi promulguée en 2008, de mettre en place des moyens humains et matériels et de commencer à travailler.
     

     

    Djamila Kourta
  • Il n’a rien dit mais a finalement parlé

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    Muet comme une tombe truquée depuis les élections du 1er Novembre 1954 du 10 mai 2012, le Premier ministre, que l’on croyait exilé en Biélorussie, dernière dictature d’Europe, a finalement parlé. Il n’a rien dit, aussi vague sur l’identité de ses ennemis intérieurs qu’il ne l’a été sur les bombardiers de l’extérieur qui allaient envahir le pays après le scrutin. De sa sortie très attendue par ses millions de (mal) gouvernés, il n’aura eu qu’un mot : «Je dérange.» Ce qui n’est pas une information nouvelle ; effectivement, Ahmed Ouyahia dérange tout le monde. Il met des cadres en prison, dévalue le dinar, ne crée pas de croissance, couvre ses ministres milliardaires, n’a jamais été élu quelque part, change d’avis chaque année, ferme les bars et ouvre des couloirs aux corrompus. Il dégrade les hôpitaux et fait mourir des malades, dilapide l’argent public par des projets stériles, surpaye des fonctionnaires à ne rien faire et chipote sur les salaires des éboueurs.

    Il interdit les crédits automobiles, l’expression libre, nourrit la bureaucratie, offense régulièrement son peuple, favorise l’impunité, importe des palmiers, bloque la justice indépendante, truque les statistiques et ne rembourse pas les médicaments qui sont de toute manière introuvables. Il contribue aux émeutes, aux harraga et aux immolés, aux hypertendus et aux diabétiques. Il n’a fait baisser ni la délinquance ni la facture d’importation ou les prix à la consommation. Oui, le Premier ministre dérange, et dérange tout un pays. La critique est exagérée ? Oui, c’est vrai, Ahmed Ouyahia n’a pas dit que ça. Il a fustigé ses adversaires qui seraient des barons de l’importation. Effectivement, depuis qu’il est Premier ministre, l’Algérie importe tout et en vrac. Donc, soit on change d’importateurs, soit on change de Premier ministre. Avantage aux premiers, un bon importateur peut nous importer un bon Premier ministre.

     

    Chawki Amari
  • «Accountability» ou rendre compte à l’anglaise

    Le terme anglais accountability se traduit par responsabilité, imputabilité, par reddition des comptes ou par obligation redditionnelle. Il s’agit du fait d’être responsable de la manière dont on accomplit son service. Cette responsabilité s’applique notamment à trois domaines :
    1. la responsabilité politique ou managériale, c’est-à-dire l’obligation pour toute autorité publique de répondre de ses actes et des décisions qu’elle a prises, omis de prendre ou prises au mauvais moment ;
    2. la responsabilité administrative, qui s’entend non seulement par l’obligation de rendre compte à la hiérarchie, mais aussi au public, aux usagers et aux organes chargés de veiller au respect de l’éthique professionnelle, des valeurs et des normes ;
    3. la responsabilité financière et budgétaire, qui se rapporte à l’affectation, à l’utilisation et/ou au contrôle des fonds ou actifs publics.
    L’utilisation du terme accountability renvoie à ces obligations en totalité ou en partie.
    D. H.

  • Les navires algériens bradés ou abandonnés

    AFFAIRE CNAN GROUP

    Si la charte party (contrat de location) signée par le DG d’IBC en date du 27 juillet 2007 fait état d’une indemnité de frètement s’élevant à 3 287,67 dollars US pour le navire El Hadjar, à cette même date, un courtier interrogé pour ce type de navire fait une cotation beaucoup plus importante. Rappelons d’abord que le navire El Hadjar a été construit en 1981 et a une capacité de 64 698 tonnes (DWT).
    A cette même date, soit en juillet 2007, lorsque IBC frète ce navire à 3 287,67 dollars US, un autre, en l’occurrence AVRA, construit en 1982 avec une capacité de 64 854 DWT, était, lui, cédé à 46 500 dollars US/jour. Il y a donc là une telle différence qu’il faut bien expliquer notamment à la justice. Pour la compréhension de ce dossier aujourd’hui sous la loupe de la justice algérienne, nous rappelons qu’au départ, IBC était une filiale détenue à 100% par CNAN Group. Six mois avant l’ouverture de son capital au privé, une société, en l’occurrence Lead Arrow, va être créée au Panama avec un capital social de 1 000 dollars US. Une fois le capital d’IBC ouvert avec une prise de participation du groupe Pharaon (24,5%) CTI (24,5%) et Laradji (2%), Lead Arrow se voit confier les huit navires pour leur placement sur le marché. Pour la petite histoire, le DG de Lead Arrow, en l’occurrence M. Dajani, n’est autre que le frère du patron de CTI. Lead Arrow va ensuite confier l’exploitation des navires d’IBC à Sekur Holding, une société grecque, comme par hasard, elle aussi filiale de CTI. Sekur se verra confier également la prise en charge des arrêts techniques des navires IBC. C’est ce qu’elle fera notamment dans les ateliers situés en Grèce et en Chine. De l’avis de tous les experts, ces arrêts techniques ont coûté très cher. A ce sujet, il serait intéressant de connaître de plus près les contrats de ces arrêts techniques. Selon des indiscrétions, les fins limiers s’intéressent au sort des trois navires délaissés depuis près de trois ans en Grèce (Pirée). Qui les a détenus ? Où sont leurs équipages ? Dans quel état sont-ils ? Selon ces mêmes indiscrétions, les trois navires ( Les Djebel) ont été frétés à 500 dollars US/jour alors que des navires identiques sont cédés à 8 000 dollars/ jour. Les mêmes questions se posent pour El Hadjar, Nedroma, Nememcha, Aïn Témouchentet le Blida. Les quatre premiers cités sont en Malaisie depuis août 2011 alors que le Blida se trouve toujours au Kenya et ce, depuis la libération des marins otages. Enfin, il y a la question des contrats de travail des marins algériens. Si au départ, les marins concluent un contrat avec IBC, par contre une fois embarqués, ils deviennent contractuels avec… Sekur. Et ce contrat prévoit qu’en cas de litige, c’est un tribunal… grec qui est compétent pour statuer. Par ailleurs, dans notre article sur les dessous de l’affaire CNANGroup, nous avons évoqué l’entreprise italienne Dario Perioli actionnaire dans le capital social de CNAN Med et dont le DG est Eligio Fontana cité par le quotidien italien La Stampadans une affaire de trafic international de cigarettes. Cette entreprise devait, comme le stipule le cahier des charges, participer par un apport financier et matériel. L’a-t-elle fait ? Pour la petite histoire, Dario Perioli fut d’abord une société connue sous le nom de CIMA. Elle fut dissoute pour faillite, avait-on avancé à l’époque. Mais avant cette dissolution, elle avait eu des démêlés avec CNAN-Group et avait même réussi à saisir un navire de la compagnie algérienne. Comment, par la suite, avait-on conclu un contrat avec une telle entreprise même si elle a changé de nom puisque c’est toujours le même propriétaire, à savoir Eligio Fontana ?
    Antar Benzaki

  • Avec les compliments de la Tata et du Tonton blanchisseurs !


    et du Tonton blanchisseurs !  
    Par Hakim Laâlam  
    Email : laalamh@yahoo.fr Baccalauréat 2012. A midi, le taux de participation était plus
    élevé que celui des législatives du 10 mai dernier.
    Exceptionnellement, les centres d’examen resteront ouverts
    une heure de plus. Et le dépouillement des feuilles sera …

    …ouvert aux parents !

    Je ne sais pas s’il vous est arrivé de les voir dans les documentaires animaliers. De petits oiseaux, des bestioles souvent de dimension microscopique dont la seule activité est de se planter sur les flancs des hippopotames, des rhinocéros ou d’autres grosses bébêtes pour les débarrasser des parasites qui leur rongent le cuir. L’équivalent marin de ces nettoyeurs existe aussi, les baleines et autres cachalots étant souvent affublés d’une flopée de poissons riquiqui qui leur récurent la peau. Eh bien, dans le genre humain, je viens de voir à l’œuvre deux espèces de bestioles nettoyeuses. Tata Louisa et Seddiki, le patron de la Commission de supervision des législatives. Presque en parfaite synchronisation, les deux nettoyeurs ont entamé avec une vigueur inouïe, une ardeur qui fait plaisir à voir, un entrain sans égal et une détermination sans faille un boulot pourtant difficile et ardu : nettoyer Abdekka de toute «tâche» électorale, de toute éclaboussure dont il aurait pu être victime à l’issue du scrutin du 10 mai. De manière très enthousiaste, la Tata et le Tonton ont dit tout le mal qu’ils pensaient de cette élection, tout en rajoutant très vite, pour qu’il n’y ait aucune méprise ni malentendu : Mais le Président, lui, n’y est pour rien dans cette mascarade ! Le nettoyeur est ainsi ! Son abnégation le pousse, en plus du lavage à sec, à parler pendant qu’il nettoie. A parler à voix haute pour vanter la propreté des flancs qu’il débarrasse de toute présence parasite. De la belle ouvrage de blanchisserie, en sorte ! Du blanchiment parfait. Les législatives ont été une grosse opération de trafic, de manœuvres sournoises et de confiscation de l’expression populaire, mais attention ! Ne vous y trompez pas ! Abdekka sur le dos duquel nous picorons est innocent de tout ce micmac ! Je ne sais pas où se trouvaient exactement nos deux nettoyeurs, le jour où le discours de Sétif a été prononcé. Peut-être avaient-ils le bec et la tête trop enfoncés dans le pelage de Abdekka, une immersion qui a pu les empêcher de l’entendre prononcer ses fameuses consignes de vote ferme en faveur de «Kitusé». C’est une explication. J’en ai une autre plus plausible à mes yeux. Les nettoyeurs sont peut-être tout petits, minuscules, mais leur cerveau est développé. Ils savent les p’tits cracks du lavage à sec que pour pouvoir continuer à vivre, à picorer sans fin, il leur faut absolument préserver la bête à laquelle ils sont accrochés en permanence. Imaginez que l’hippopotame ou le rhino meure. Ou que la baleine se fasse bouffer par un requin. Où ils iraient alors picorer nos nettoyeurs, hein ? Où ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

  • «Ce sont des révolutions de palais»

    RICHARD LABEVIÈRE PARLE DES RÉVOLUTIONS ARABES

    Richard Labevière, consultant international et journaliste, pense que les révolutions arabes ont procédé d’un agenda stratégique américano-israélien. Une stratégie vieille d’une trentaine d’années et qui postule à la tribalisation des nations arabes.
    Invité de l’Institut national des études stratégiques globales (INESG) pour une conférence sur la nouvelle donne au Sahel, Richard Labevière parle, s’agissant de ce qui a agité le monde arabe et qui s’est élargi au Mali, de l’expression d’une géopolitique morbide. Le conférencier, qui va à contre-courant d’une opinion largement répandue, préfère évoquer des «révolutions de palais», comme pour dire que les soulèvements populaires en Tunisie, Egypte, Yémen et ailleurs n’ont pas été déterminants dans la déchéance des souverains Ben Ali, Moubarak et Ali Saleh. Pour lui, on est en plein dans la célèbre formule de ce qu’il «faut tout changer pour que rien ne change.» Richard Labevière avertit aussi du danger de voir, à plus ou moins long terme, le scénario à la syrienne mis en branle contre d’autres Etats et nations arabes. Parlant de la problématique sécuritaire du Sahel, le conférencier estime qu’elle est intimement liée à la gouvernance sociale, laquelle a été délétère. Il signale, ce faisant, le risque patent de voir l’espace social occupé par les islamistes qui, comme au Mali, ont grandement profité également de la crise libyenne pour renforcer leurs réseaux, potentiel et assises. Richard Labevière, qui s’est défendu de maîtriser le dossier Sahel, préconise néanmoins qu’il y a utilité à réactiver, pour sortir de la crise malienne, les accords d’Alger de 2006. Ceci alors que Kamel Rezag Bara, conseiller du président de la République, estime, pour sa part, qu’il faut rechercher une mutualisation de la solution. C’est-à-dire qu’il faut prendre en compte les multiples facteurs de la crise. D’abord la question de la légitimité du pouvoir central à Bamako, qui suppose un retour à l’ordre constitutionnel, ensuite les revendications légitimes des populations du nord du Mali, en dehors de toute idée de séparatisme et enfin l’amplitude du terrorisme.
    Sofiane Aït Iflis

  • Plus de 700 000 articles contrefaits saisis en 2011

    LA CHINE, PREMIER PAYS D’ORIGINE

    Un peu plus de de 700 000 articles contrefaits ont été saisis par les services des Douanes algériennes en 2011, en hausse de 84,5% par rapport à 2010 (379 774). Selon un bilan de la Direction générale des Douanes (DGD), les 166 interventions effectuées par les services de Douanes ont donné lieu à la rétention de 700 841 articles contrefaits pouvant porter atteinte à la santé et à la sécurité du consommateur.
    Malgré une hausse considérable des saisies en 2011 par rapport à 2010, ce niveau s'inscrit cependant en forte baisse comparativement aux années 2007 (2 278 341 articles), 2008 (1 594 152) et 2009 (1 668 457), confirmant ainsi une tendance à la baisse sur les cinq derniers exercices. Cette baisse des saisies ne traduit pas pour autant un recul de l'entrée en Algérie des produits imités mais c’est plutôt la «passivité des propriétaires de marque à se faire connaître auprès de l’administration des douanes pour se prévaloir de leurs droits de protection ou à poursuivre en justice les contrefacteurs présumés » qui a contribué à affaiblir les efforts de la DGD. En outre, ce bilan relève que la plus grande part des produits contrefaits saisis en 2011 concerne à 57,4 % les produits cosmétiques (dentifrices, shampooings et rasoirs...) et à 36,22% les articles de sport (vêtements et chaussures). Voire, les statistiques des Douanes indiquent que pour les pays d’origine, la Chine occupe toujours la première place avec 94,44%, suivie de la Turquie avec 3,56%.
    C. B. / APS

  • The ex-Wali of El Tarf sentenced to three years in prison


    A sentence of three (3) years' imprisonment was imposed, the court Sunday Ziadia (Constantine), against the former wali of El Tarf, Djilali Arar.

    The latter was charged with "insider trading for a given part in public procurement" and "coalition official," had appeared on May 20 before this court where the prosecution had requested a sentence of 3 years in prison accompanied dÆune fine of 500,000 dinars.

    Ten other people were prosecuted in the same case, for various charges including "corruption and influence peddling", "contrary to procurement regulations", "misuse of corporate assets" and "waste of public money".

    This is the former Director of Housing and public facilities (DLEP) who was sentenced to five years in prison, two suppliers who were sentenced to two years in prison and seven other co-defendants, including officers and employees of the municipal People's Congress (APC) and the Directorate of Education of El Tarf who have been imposed, a sentence of six months firm.

    The prosecutor had requested at the hearing on May 20, against 11 defendants, sentences of six months to five years in prison.
    APS

     

    L'ex-wali d'El Tarf condamné à 3 ans de prison ferme

     

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    Une peine de trois (3) années de prison ferme  a été prononcée, dimanche par le tribunal de Ziadia (Constantine), à l'encontre  de l'ex-wali d'El Tarf, M. Djilali Arar.

     

    Ce dernier, poursuivi pour "délit d'initié en faveur d'une partie donnée  dans la passation de marché public" et de "coalition de fonctionnaire", avait  comparu le 20 mai dernier devant ce tribunal où le ministère public avait requis  une peine de 3 ans de prison ferme assortie dÆune amende de 500.000 dinars.         

    Dix autres personnes étaient poursuivies dans la même affaire, pour  divers chefs d'inculpation dont "corruption et trafic d'influence", "passation  de marchés contraires à la réglementation", "abus de biens sociaux" et "dilapidation  de deniers publics".         

    Il s'agit de l'ex-directeur du Logement et des équipements publics (DLEP)  qui a écopé de 5 ans de prison ferme, de deux fournisseurs qui ont été condamnés  à 2 ans de prison ferme et de 7 autres coaccusés, dont des cadres et employés  de l'Assemblée populaire communale (APC) et de la direction de l'Education d'El  Tarf qui se sont vus infliger, une peine d'emprisonnement de 6 mois ferme.         

    Le procureur de la République avait requis, lors de l'audience du 20  mai dernier, à l'encontre des 11 accusés, des peines de 6 mois à 5 ans de prison  ferme.

     

    APS
  • Le ministère de la Santé interdit au SNPSP d’activer

    Il argue que le mandat de la direction actuelle a expiré

     

     

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    Dans une correspondance adressée au président du syndicat, le ministère de la Santé signifie l’expiration du mandat du bureau syndical du SNPSP. De ce fait, il n’est plus en droit d’agir ou de représenter cette instance syndicale.
     

     

    Se voulant respectueux de la loi et en signe de représailles, le secrétaire général du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Bouchenak, vient de rappeler à l’ordre le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) après l’avoir fait en mars dernier pour le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP). Dans une correspondance adressée le 31 mai au président du syndicat, le docteur Merabet, dont des copies ont été transmises au ministère de l’Intérieur et à celui du Travail, Bouchenak Kheladi a tenu à lui signifier l’expiration du mandat du syndicat et qu’il n’est plus en droit d’agir ou de représenter cette instance syndicale.

    Une décision justifiée, selon lui, par la loi  90-14 du 2 juin 1990 relative aux modalités d’exercice syndical qui stipule : «Les organes de direction de l’organisation syndicale sont élus et renouvelés selon des principes démocratiques conformément aux statuts et règlement qui les régissent», tout en lui rappelant que «votre instance syndicale n’ayant pas tenu son 6e congrès ordinaire imparti par son statut (art. 49) et dont l’expiration s’est concrétisée le 12 mai 2012, j’ai le regret de vous informer que vous n’êtes, en conséquence, plus en droit d’agir et de représenter cette instance syndicale auprès du ministère de la Santé, et ce, conformément au principe de légalité constitutionnellement consacré». Ce qui a fait dire au docteur Merabet que c’est là une «ingérence directe et caractérisée dans la vie des syndicats autonomes en piétinant justement la loi à laquelle le secrétaire général fait référence.

    Nous avons un statut et un règlement intérieur qui régissent notre activité. L’article 7 du règlement intérieur stipule clairement que le congrès doit se tenir le cas échéant pour des raisons de force majeure au plus tard six mois après la fin du mandat, et c’est ce que nous avons fait. Le dernier conseil national, tenu le 1er mars dernier comme prévu par le règlement intérieur (arts 5 et 6), a fixé la date et le lieu de ce congrès et une copie du procès-verbal a été remise au ministère du Travail et de la Sécurité sociale. Il aura donc lieu les 25,26 et 27 septembre prochain à Tipasa. Nous avons retenu ces dates parce qu’au mois de mai, il y  avait les élections et la date n’était pas encore fixée. Nous sommes donc dans les délais», nous a-t-il expliqué avant de s’interroger sur les autres organisations syndicales du secteur de la santé qui n’ont pas été touchées. «Elles n’ont pas renouvelé leurs instances depuis plusieurs années» en faisant référence à la Fédération nationale des travailleurs de la santé (FNTS) affiliée à l’UGTA et l’Union médicale algérienne (UMA) «présidée» depuis près de 20 ans par l’actuel ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès.

    Le président du SNPSP s’interroge également sur les motivations de tels agissements de la part de la tutelle. «C’est la chasse aux syndicats autonomes. C’est pour la première fois dans les annales de l’activité syndicale que notre tutelle, à savoir le ministère de la Santé, use de son autorité avec acharnement pour casser les syndicats», a-t-il déploré. A noter qu’une réunion a regroupé, hier, les membres de l’intersyndicale de la santé pour décider des suites à donner à cette décision.

     

     

    Djamila Kourta
  • La Cnisel épargne Bouteflika

     

     

    La commission réaffirme que les élections n’étaient ni crédibles ni transparentes

     

     

    Par : Mohamed Mouloudj

    La Cnisel a finalement achevé son rapport dans lequel elle considère que les élections ne sont ni transparentes ni régulières.

    La Commission nationale indépendante de surveillance des élections législatives (Cnisel) a finalement rendu public son rapport final sur les élections législatives du 10 mai. Après moult tergiversations, le rapport a été adopté par la majorité des membres. Ils soulignent que le scrutin législatif n’était “ni transparent ni crédible”.
    Même si le président de la commission, M. Seddiki, a refusé de parler de “fraude”, les mots utilisés dans le rapport en disent long sur “les dépassements” de tous genres qui ont émaillé le scrutin, depuis la convocation du corps électoral jusqu’à l’annonce des résultats finaux par le Conseil constitutionnel.
    Pour les membres de la commission, les élections passées ont “perdu leur crédibilité”, mais sans pour autant situer les responsabilités des uns et des autres dans “cette élection non crédible”. “Il faut sauvegarder les institutions de l’État”, a répondu, hier, M. Seddiki aux questions de journalistes sur la crédibilité d’une institution élue “issue d’une fraude” ou “d’un scrutin entaché d’irrégularités”. Fatalité ou faiblesse de la commission ? M. Seddiki assure, pour sa part, que “l’intérêt de l’Algérie se situe au-dessus de toute autre considération”, relayant ainsi le même discours distillé par certains partis lors de la campagne électorale. Cependant, il a ajouté que “les prérogatives de la commission qu’il préside sont réduites”.
    Pour rappel, une lecture de la première mouture du rapport a été publiée par la presse. Seulement, quelques modifications ont été apportées à la mouture, selon les membres de la commission. À titre d’exemple, dans la première mouture, les membres de la Cnisel ont dénoncé “le coup de pouce donné par le président Bouteflika au FLN lors du discours du 8 mai 2012 à Sétif”. Ainsi donc, après l’adoption du rapport final, on y lit que “c’est le FLN qui a exploité, à sa faveur, le discours de Bouteflika”, même si, des partis politiques dénoncent “le feu vert du Président à l’administration pour favoriser le FLN, dont il est président d’honneur”. Une chose qu’a dénoncée le parti Jil Jadid, à travers une déclaration remise aux journalistes, lors du point de presse de la Cnisel. La Cnisel veut-elle épargner le Président de toute critique ? Le président de la Cnisel s’en défend et rappelle que la première mouture a été rédigée par huit représentants de partis. Après débat et étude, “35 partis ont signé le rapport final, 4 autres ont été absents, les représentants du FLN et du RND ont refusé de signer et les trois autres partis se sont abstenus”, a-t-il précisé.
    “La nouvelle Chambre basse du Parlement ne sera crédible que si elle adopte une loi criminalisant le colonialisme”, a estimé M. Seddiki. Sur ce point, le FLN, le grand gagnant “du scrutin entaché d’irrégularités”, doit se réapproprier les valeurs du FLN authentique.
    Ce rapport remis à la présidence de la République et au ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales  comprend, outre les dépassements répertoriés à travers toutes les wilayas du pays, les recommandations de la commission en annexe. Ainsi, la Cnisel estime que le mode de scrutin adopté doit être revu. Elle ajoute que les pouvoirs publics doivent “ouvrir une enquête sur les dépassements et les irrégularités qui ont émaillé les dernières élections législatives”.

     


    M M

  • Ouyahia : c’est l’échec mais il ne faut rien changer !

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Sûr de son autorité, parce qu’il représente l’avis de l’autorité du moment, Ouyahia est généralement clair quand il s’exprime. Il devient moins intelligible quand il veut formuler son opinion propre.
    C’est donc en homme qui n’y est presque pour rien qu’il avouait hier “l’échec” du gouvernement. Ce qui, au demeurant, est à ce point spectaculaire qu’il n’est plus à prouver. Mais le Premier ministre surprend quand il dilue cet échec du gouvernement dans un “échec collectif”, sans préciser l’étendue de la participation à l’échec gouvernemental. Qui veut-il y associer ? Le Président ? Le gouvernement dans toute sa composition ? Les partis de l’alliance de gouvernement ? Les cercles de pouvoir occultes ? Les partis ? Tous les partis ? Toute la société ?
    On est tenté de compatir quand on entend la complainte du Premier ministre : “Croyez-moi, le Premier ministère n’est pas un paradis”, un peu comme s’il aurait été contraint au purgatoire du pouvoir. À en oublier que c’est lui qui nous apprenait, il n’y a pas longtemps, le 7 janvier dernier, que “le pouvoir n’est pas un cadeau qu’on cède facilement”. Mais, ce jour-là, il répondait à la question de savoir s’il était candidat à la présidence ; il parlait des autres !
    D’ailleurs, ce même jour, il proclamait doctement, comme hier encore, que “la présidence de la République est une rencontre entre un homme et son destin”. Sauf que, dans la vision gaullienne qui inspire cette sentence, ce destin est scellé par la reconnaissance populaire à travers des urnes et que dans notre cas, le destin de cet homme, et partant, celui des trente-six millions d’Algériens, est plombé par la volonté de trois ou quatre hommes, comme l’explique, par le menu, le général Nezzar dans un de ses livres.
    Ce même 7 janvier, Ouyahia déclarait que “les gens honnêtes qui refusent le marchandage sont toujours ciblés”. Hier, il récidivait : il ne sera pas “un homme de compromis et d’image”, ajoutant qu’il “dérange” (donc).
    Étrange ! Pourquoi Ouyahia, qui n’a été aux responsabilités qu’en 1996 (31 décembre 1995), rappelle que “le train a mal commencé en 1990, lorsque l’Algérie a opté pour l’économie libérale basée sur l’importation qui a pris le dessus sur la production”, si bien qu’aujourd’hui, “l’argent commande en Algérie, il commence à gouverner et à devenir un argent maffieux” ? Pourquoi nous avertit-il que nous pourrions retourner à “la situation économique et sécuritaire de 1990” ? Pourquoi proclame-t-il que le changement ne… changerait rien à la situation, sinon il “signerait des dix doigts”.
    Y a-t-il un processus de changement dans le sens de la politique de 1990 qui serait mis en route, comme certains l’ont déduit de l’attitude autrement inexplicable du FFS ? Serait-ce donc en référence à ses prédécesseurs à la tête du gouvernement qu’il parle d’“échec collectif” ? En tout cas, Ouyahia, dans sa plaidoirie inhabituellement franche, en aura trop dit et pas assez à la fois.
    Si le reste peut n’être que conjecture, une chose semble sûre : sa position est menacée. Et le Premier ministre, qui a toujours défendu son action avec ses certitudes, paraît enfin douter. Et c’est peut-être pour cela qu’il a “mal à l’Algérie”.

  • tabj'nanou ne veut pas démissionner

    Contribution : 1962-2012 : OÙ EN SOMMES-NOUS CINQUANTE ANS APRÈS ?
    3 - L’origine de tous nos problèmes


    Par Nour-Eddine Boukrouh
    noureddineboukrouh@yahoo.fr

    La Révolution du 1er Novembre 1954 mise à part, les Algériens n’ont pas une mémoire claire et vivante des grandes choses qu’ils auraient entreprises dans le passé. Leur histoire est un feuilleton de soulèvements mais pas une recension de leurs réalisations.
    La liste de nos hommes d’Etat et d’esprit, toutes époques confondues, ne remplirait pas une ou deux pages du dictionnaire Larousse. 99% de nos rues portent des noms de martyrs et chaque commune possède son cimetière de chouhada, mais nous n’aurions pas de quoi remplir un modeste panthéon où reposeraient nos penseurs, nos grands hommes et nos génies scientifiques. C’est au carré des martyrs d’Al- Alia qu’on enterre ceux à qui on veut rendre un hommage exceptionnel, et c’est le plus grand honneur auquel eux-mêmes pouvaient aspirer. On peut d’ailleurs poser la question aux «historiques » et à nos présidents encore en vie. Notre histoire est par ailleurs ponctuée de trop de blancs, de trop de vides, de trop de silences : ils correspondent aux périodes de non-être historique. Nous ne portons pas le sentiment de continuer l’œuvre de quelqu’un d’antérieur à nous ou le souvenir de quelque chose qui évoquerait un courant existentiel ininterrompu ayant sa source au fond des âges. C’est pourquoi tout trahit en nous l’être sans curriculum vitae, le citoyen improvisé, le bounadem imprévisible. Notre antériorité est si courte que nous avons l’air d’être sortis frais émoulus des mains d’une nature retardataire. On dirait que notre inconscient collectif n’a pas stocké assez d’images primordiales, d’archétypes, de mémoire collective pour nous doter de réflexes semblables et permettre à chacun de nous d’y puiser les attitudes, les réactions et les gestes qui le rapprocheraient des autres et le rendraient compatible avec eux. Comment cela aurait-il été possible alors que nous ne nous sommes réunis que fortuitement autour de nos intérêts communs, d’un projet de vie collectif ou d’un dessein général ? L’Algérie a très tôt attisé les convoitises étrangères en raison de son emplacement géographique et de ses richesses, et c’est ainsi qu’elle connut de nombreuses invasions dont la plupart se transformèrent en occupation durable, donc en apports humains, culturels et linguistiques dont les uns furent assimilés et les autres rejetés. N’ayant pas eu le loisir d’être constamment utilisée, et surtout écrite, la langue amazighe se réduisit à des parlers que sauva leur usage régulier par des communautés comme les Touareg, les Mozabites, les Kabyles et les Chaouis. Les Etats érigés par les Romains, les Ottomans ou les Français sur nos terres n’ont ni impliqué ni concerné l’Algérien tout au long des mille ans qu’ils ont duré. Ségrégationnistes, oppressifs, inégalitaires et tournés vers les seuls intérêts de l’occupant, ils l’ont au contraire systématiquement spolié, humilié et dressé contre ses propres frères. L’organisation administrative qu’ils mettaient en place avait principalement pour but le contrôle des voies de communication et la levée de l’impôt avec le concours de chefs de tribus, de caïds, aghas et autres bachaghas que les divers envahisseurs trouvaient à leur service en contrepartie de quelques privilèges dérisoires et signes honorifiques. Autrement, ces institutions n’étaient que des plaquages superficiels sur une psychologie résolument réfractaire à l’étranger et consciente que celui-ci ne cherchait pas le bien des populations locales, mais seulement leur dépouillement et leur asservissement. A l’exception de petites minorités qui ont aspiré quelques fois à l’intégration, le gros des Algériens est resté éloigné des mœurs et des normes administratives imposées, et la haine de l’occupant s’étendait tant et si bien à ses formes d’organisation que lorsque celui-ci disparaissait l’idée négative que s’était fait l’Algérien de la notion d’Etat subsistait en son for intérieur, se muant à la longue en hostilité instinctive et en désaffection chronique à son égard. Privés du droit de cité sous les uns comme sous les autres, relégués au rang d’étrangers dans leur propre patrie, les Algériens croupissaient entre deux occupations dans la misère et l’ignorance en attendant le moment de se soulever derechef pour laver leur honneur et donner libre cours à leur dépit. Les épopées se suivaient ainsi et se terminaient sur les mêmes débâcles. Les mêmes causes engendrant les mêmes effets, et les mêmes idées menant fatalement aux mêmes situations, l’histoire des Algériens allait continuer à dériver et à tanguer entre les récifs au gré des vents et des tempêtes. Nous allions traverser deux longs millénaires sans laisser de traces d’un Etat central fait par et pour nous, sans marquer la nature par des réalisations d’envergure, sans inventer une technique ou faire une découverte scientifique, sans que nos mains ni notre cerveau n’impriment au temps et à l’espace des empreintes indélébiles. Les grands bouleversements, les découvertes capitales, les mutations essentielles apparaissaient ailleurs et nous éclaboussaient par hasard. Ils nous atteignaient par ricochet. Nous ne faisions pas l’histoire, elle nous portait et nous entraînait à vau-l’eau ; nous ne faisions pas des choses, il nous arrivait des choses. Tenus loin des courants de pensée et des débats qui ont provoqué les grandes avancées intellectuelles, scientifiques et technologiques, maintenus à l’écart des crues de l’esprit et des orages de la réflexion politique qui ont doté les autres peuples de lois et d’institutions pérennes, nous sommes demeurés des tribus, des arouch et des zaouïas faits de valeureuses individualités capables de courage et de sacrifice, mais incapables de syntonie. La liberté et l’esprit d’indépendance pour nos ancêtres tétanisés ce fut pendant tout ce temps le repli sous la tente, l’exil en haut des montagnes ou l’errance dans le désert, lieux inexpugnables et peu convoités, préférables en tout cas à la sédentarisation asservissante, aux plaines vulnérables et aux villes édifiées pour l’usage de l’occupant. L’attachement à la liberté porté par chaque Algérien depuis les temps immémoriaux n’a paradoxalement pas débouché sur une résolution collective à demeurer libres, et c’est pourquoi notre pays a passé le plus clair de son temps sous domination étrangère. Faute de pouvoir s’illustrer avantageusement, ce noble sentiment devait fatalement dégénérer en refus viscéral de la norme, de la loi et de l’ordre, quel qu’en fût l’initiateur. A force de s’exercer hors de tout cadre social et d’être ramené à des considérations purement subjectives, le sens de la dignité est devenu un enfermement sur soi, une fierté mêlant vertus et défauts, une opposition à toute considération publique ou civique. Il devint du négativisme alimenté par une culture de la ruse et de l’esquive résumée dans des expressions populaires insensées mais encore en vigueur de nos jours, sources toujours vivifiantes et tonifiantes de l’erreur de jugement et de l’aberration dans tous les domaines de la vie. La femme algérienne sera particulièrement victime de cette valeur subvertie en orgueil désuet, en machisme, en despotisme patriarcal, en infatuation de soi, en taghennante vaille que vaille. A bien y regarder, ce khéchinisme à fleur de peau qui fait se cabrer l’Algérien à la moindre remarque, au moindre reproche, n’est que l’envers d’un authentique sens de la dignité qui n’a pas trouvé les voies de son expression positive. Il cristallise plusieurs sentiments vitalistes caractéristiques de la psychologie algérienne qu’aucun malheur, aucune défaite, aucun aléa n’a pu détruire ou soumettre. L’extrême sensibilité de l’Algérien aux injustices et aux inégalités est une donnée constante de son tempérament et explique qu’il ait été de toutes les révoltes sociales et qu’il n’ait pas hésité à s’engager dans des schismes à vocation égalitaire comme le kharédjisme et le chiisme fatimide. Chaque fois que l’injustice l’a interpellé, à chaque manifestation de la hogra, il a répondu «présent» ! Si l’islam a conquis l’âme berbère à la différence des paganismes carthaginois et romain, du judaïsme et du christianisme, c’était précisément en raison de son adéquation avec les inclinations de nos ancêtres pour la liberté, la justice et les vertus morales. Aucune force n’a obligé les Algériens à croire en Allah, comme aucune n’a pu les contraindre à y renoncer. Voilà, grosso modo, dans quel état moral et social l’Algérien est parvenu au XXe siècle, et voilà sur quel canevas mental est venu se greffer l’Etat algérien issu de la plus grande entreprise jamais réalisée par les Algériens eux-mêmes et à eux seuls depuis l’aube des temps, la Révolution du 1er Novembre 1954. En venant à l’indépendance, en venant au monde en tant que nation et Etat souverain, nous n’avions que nos vertus morales ancestrales et nos réflexes asociaux hérités d’une longue habitude de vivre épars, indépendants les uns des autres, évoluant côte à côte et non les uns avec les autres. Les vertus morales, la solidarité traditionnelle, le volontariat, le militantisme, ne fondent pas les sociétés mais seulement les peuples. Ce sont des bouts de vérité, des morceaux d’institutions, des moments d’efficacité à la fortune du pot, de l’empirisme, mais pas des systèmes de vie résistants et durables. L’ampleur de la crise qui nous a frappés au cours des dernières décennies et les horreurs qu’elle a mises au jour ont dessillé les yeux des Algériens et leur ont fait obscurément prendre conscience que leurs problèmes n’étaient pas de nature économique et politique, comme ils l’ont d’abord supposé, et que la faillite enregistrée dans ces domaines eux-mêmes n’était qu’un nouvel écho, un autre avatar, la lointaine conséquence d’échecs plus anciens : ceux d’une communauté en perpétuelle gestation, ne se relevant que pour tomber de nouveau, et qui n’échappe à un naufrage que pour se mettre à préparer les conditions du prochain. La conscience populaire garde les stigmates de la confusion des premières années de l’Indépendance, et a encore en mémoire les luttes fratricides pour le pouvoir, la course aux biens vacants et le régionalisme. Quant à la « tragédie nationale» qui a commencé en 1992, elle n’est pas un souvenir lointain, un chapitre de notre histoire ou un fait pour illustrer une théorie, elle fauche chaque jour encore de nouvelles vies algériennes. Les problèmes algériens sont anciens, seule leur découverte peut être qualifiée de nouvelle. Au plan politique, les fléaux qui ont attaqué l’Etat algérien à la base et gangréné la fonction publique (clanisme, régionalisme, népotisme, clientélisme) ne sont que des survivances de nos anciens modes de cooptation et de regroupement. Ces germes nocifs ont résisté au temps, et ce ne sont certainement pas quelques décennies d’indépendance qui pouvaient les dissoudre. Aux plans idéologique et culturel, les dissemblances, les dissonances et les incompatibilités qui nous opposent aujourd’hui et nous divisent en visions du monde antagoniques et en «projets de société» inconciliables ne peuvent pas non plus s’être formées en quelques décennies. Leurs causes remontent à notre passé et leurs racines plongent dans les tréfonds de notre inconscient. Elles sont le résultat à long terme, la conséquence différée des anciennes intrusions étrangères dans notre pays, lesquelles, en devenant des colonisations durables, ne se sont pas limitées à l’accaparement de nos terres et de nos richesses, mais ont affecté nos idées, nos mentalités et nos comportements. Lorsqu’on a été longuement exposé à des sujétions physiques et morales de différentes provenances, il est naturel qu’on en garde des séquelles, qu’on perde les bases de sa personnalité, l’usage de sa langue et même sa mémoire. On devient des êtres hybrides, des composés d’influences diverses, des mélanges d’idées et d’idéaux contradictoires, étrangers les uns aux autres. C’est donc un phénomène de déculturation qui est à l’origine de nos déchirements et de nos valses-hésitations entre l’héritage amazigh, l’héritage arabo-musulman et l’héritage occidental. C’est à lui que nous devons principalement nos divergences politiques, et c’est ce qui explique que certains militent pour l’Etat islamique, d’autres pour l’autonomie de la Kabylie, et un plus grand nombre pour un Etat démocratique moderne. C’est à la prégnance de ces influences inégalement réparties sur les uns et les autres que nous devons les différences qui se manifestent à travers nos parlers, nos costumes et nos modes de pensée, et qui expliquent que nous ne soyons ni des Orientaux à part entière ni des Occidentaux accomplis, mais un conglomérat pathologique des deux. Le système d’enseignement mis en place à l’Indépendance n’a pas éteint cette dualité, ni remédié à cette schizophrénie, mais les a consacrées en approfondissant le clivage entre l’enseignement «religieux» et l’enseignement «profane», en envoyant en formation les uns en Orient et les autres en Occident et en mélangeant souci d’authenticité et souci d’efficacité, aboutissant en finalement à un enseignement produisant des arabisants, des francisants, des islamistes et des laïcs, mais pas des citoyens portant les mêmes référents, les mêmes valeurs et les mêmes conceptions de la société et du monde. Normalement, la première mesure conservatoire à prendre dans un tel cas est de ne pas accentuer les divisions et les clivages, de ne se préoccuper de ses différences que lorsqu’on a définitivement assuré le domaine de ses convergences et de ses ressemblances, mais nos instincts ataviques de division ont trouvé dans ces clivages l’occasion de se réactiver. A trop changer de modèle, on finit par ne plus savoir qui l’on est. Aussi le débat d’idées qui s’est ouvert à la faveur de l’adoption de la Constitution du 23 février 1989 ne pouvait-il que dégénérer en affrontements et en malentendus, d’autant qu’il n’avait été préparé ni intellectuellement ni politiquement. Le pouvoir malmené en Octobre 1988 y avait vu l’occasion de se maintenir et le moyen de se faufiler dans l’avenir sous un nouveau déguisement, mais il comptait sans l’extraordinaire force de rejet qu’il avait suscitée chez les uns et les autres, si bien que le «piège démocratique » se referma sur tout le monde. Les premiers partis politiques qui eurent à se constituer le firent en accaparant chacun un morceau de l’Algérie, l’un de l’une de ses langues, l’autre de sa religion, un troisième de la symbolique de Novembre et d’autres de ses travailleurs. Faute de posséder une vision unitaire d’avenir, ils se sont jetés sur le passé et le patrimoine commun pour le déchiqueter et frapper leurs rivaux avec l’organe arraché et le morceau de vérité subtilisé. Cela donna un leader rêvant de devenir un Aguellid, un autre al-Hadjadj, et un troisième Ataturk. Le premier a en mémoire le royaume numide, le second le califat et le troisième l’Etat laïc turc ou français. Ces symboles ont tous eu leur moment de mode dans notre passé, et chacun d’eux a laissé des traces dans l’imaginaire collectif. L’Algérie se trouva alors prise dans un ouragan qui la fit vaciller sur ses fondements. Les institutions artificielles s’effondrèrent d’un coup et le pays ne put compter au plus fort de la tempête que sur les corps constitués fondés sur l’ordre, la discipline et la hiérarchie pour le maintenir debout. La fitna se propagea et les démons du séparatisme affleurèrent. Dans la cohue, des voix s’élevèrent pour en appeler à l’intervention étrangère aux fins d’arbitrer les conflits surgis une fois de plus entre les descendants de Massinissa. De nouveau, les Algériens se retrouvaient en pleine effervescence anarchique, tentés par le retour au «chaos primordial» et au magma des origines. Les liens tissés par la lutte de libération nationale s’étaient effilochés à force d’irrégularités, de démagogie et de déception. Le processus associatif déclenché au lendemain de l’Indépendance s’enraya parce que mené sans prise en considération de la nature psychique et «chimique» des Algériens. La leçon de tout cela, c’est que tant les dirigeants que les dirigés avaient cru pouvoir déroger aux règles de la croissance naturelle des sociétés et leur substituer des méthodes «révolutionnaires» de resquillage. Non seulement ils n’y sont pas parvenus, mais ils ont aggravé leurs problèmes dans la mesure où, aux défauts déjà répertoriés, se sont ajoutées les déformations inculquées par le socialisme populiste. Si les colonialismes romain, turc et français s’étaient évertués à opprimer les Algériens, à les empêcher d’entreprendre, de posséder, de s’exprimer et de s’épanouir, force est de reconnaître que le populisme leur a réservé à peu près le même sort. Ils se sont finalement rejoints dans le résultat : obliger les Algériens à fonctionner clandestinement, à contourner les règles et les obstacles bureaucratiques, à se débrouiller, à recourir à la ruse et à l’astuce pour vivre, toutes habitudes malsaines et aléatoires qui n’annoncent pas la formation d’une société mais son déclin, sa déchéance dans l’encanaillement et la décadence. Nous sommes l’unique peuple dont on entend les membres se définir avec malice comme des «hchicha talba ma’icha», comme s’ils enviaient le sort de la plante et aspiraient à devenir des êtres chlorophylliens, oubliant que même les végétaux remplissent leur devoir dans la Création en transformant industriellement l’énergie qu’ils reçoivent en oxygène, et tiennent une place essentielle dans la chaîne alimentaire sans laquelle il n’y aurait plus de vie sur la Terre. C’est peut-être notre façon de clamer notre besoin d’être pris en charge, de nous en remettre à la nature, à Dieu ou à l’Etat pour nous nourrir. Si le combat pour l’Indépendance, au lieu d’être une guerre, une destruction par tous les moyens des forces et du moral de l’ennemi, avait été une construction comme les pyramides de l’ancienne Egypte, la muraille de Chine ou la fertilisation d’espaces désertiques comme la Californie, c’est-à-dire d’imposantes réalisations collectives requérant la mise en commun des idées, des volontés, des bras et des moyens techniques d’une société, il n’est pas certain que nous les aurions menées avec succès. La preuve ? Nous n’avons rien fait de tel en deux mille ans. Il n’y aucune trace sur l’ensemble de notre territoire d’un seul ouvrage durable construit par nous. On sait où se trouvent les ports phéniciens, les ruines romaines, les forts, les palais et les mosquées turcs, sans parler de ce qu’a laissé la France. Les ouvrages réalisés depuis l’Indépendance comme Maqam ech-chahid, l’autoroute ou la future grande mosquée d’Alger sont l’œuvre d’étrangers et ont été financés avec l’argent de la nature, du pétrole. Ce sont nos représentations mentales, nos conceptions et nos jugements sur nous-mêmes et sur les choses depuis la nuit des temps qui sont à l’origine de tous nos problèmes. C’est sur nos idées de toujours qu’il faut se pencher pour résoudre l’énigme de notre non-croissance sociale, de l’atrophie de notre instinct grégaire, de notre non-développement, car ce sont elles qui ont déterminé nos attitudes et nos actes à toutes les étapes de notre histoire. C’est à elles que nous devons nos tendances naturelles, nos réflexes et nos modes de réaction ; autrement dit, le dispositif mental qui guide nos actions dans toutes les situations d’une génération à une autre, et les oriente dans telle direction plutôt que dans telle autre, vers le désordre plutôt que vers l’ordre, vers la division plutôt que vers le regroupement, vers la guerre civile plutôt que vers l’union sacrée. Quand le «dedans» n’est pas homogène, le «dehors» ne peut qu’être incohérent.
    N. B.

    source;le soir dz

  • les dictateurs ne veulent pas partir

    AHMED OUYAHIA :
    «Le gouvernement ne déposera pas sa démission»

    C’est un Ahmed Ouyahia très détendu qui a animé, hier samedi, au siège de son parti, le Rassemblement national démocratique, à Ben Aknoun (Alger), une conférence de presse où il s’exprimera davantage comme Premier ministre que comme secrétaire général du parti. Le ton du discours ne comportait pas, en tout cas, le moindre signe d’une proche fin de mission.
    Kamel Amarni Alger (Le soir) - Pourquoi n’a-t-il pas déposé sa démission au lendemain des élections législatives du 10 mai ? «Il y a un ordre républicain dans le pays. La Constitution est claire : c’est le président de la République qui décide.» Autrement dit, Bouteflika n’a pas demandé à Ouyahia de déposer sa démission. En attendant, «tous les secteurs (de l’exécutif ndlr) travaillent normalement». Plusieurs fois chef du gouvernement, Ouyahia fera même cette remarque : «Je vous rappelle juste que cela était déjà arrivé de changer d’équipe gouvernementale sans pour autant présenter de programme devant le Parlement.» Les questions autour de l’avenir du gouvernement et celui de son premier responsable sont revenues régulièrement au cours de la longue conférence de presse. Imperturbable, Ouyahia s’en sort à chaque fois avec une formule ou une autre. «Si vous pensez que le Premier ministère est un paradis, je vous invite à lire L’enfer de Matignon(un remarquable ouvrage qui recueille les témoignages de douze premiers ministres français ndlr). A une autre question de savoir si Ouyahia ne court pas le risque d’être victime, lors de la constitution du gouvernement de cette règle non écrite des équilibres régionaux, il aura cette réplique : «Vous savez, moi qui aime le football, je me souviens que dans ma jeunesse, 80% des joueurs de l’équipe nationale venaient d’une seule équipe qui n’est pas loin de mon quartier, le CRB ! Cela n’a pas empêché l’EN de nous procurer tant de joie !» L’homme, qui ne parle jamais «spontanément», aura certainement été rassuré quant à son avenir au Palais du gouvernement. Pour preuve, cette autre réponse à la question consistant à savoir quel commentaire fait-il sur une déclaration de Belkhadem, pas très amicale à son encontre du reste. «De grâce, ne me faites pas engager dans un match qui n’est tout simplement pas programmé.» En d’autres circonstances, le patron du RND n’aurait certainement pas épargné son homologue du FLN…
    «Je sais que Ouyahia dérange, mais c’est comme cela !»
    L’actuel patron de l’Exécutif assume et confirme même sa réputation : «Oui, je sais que Ouyahia dérange, mais c’est comme cela !» De nombreuses questions fusent aussitôt. Il dérangerait qui ? A quel niveau ? Quel clan ou segment du pouvoir, etc. «Je dérange tous ceux qui savent que, dans ma gestion, je ne suis pas un homme de compromis ou un homme d’image.» Pas de réponses précises mais bien des indications, par contre. Longuement, Ouyahia se désolera du monopole de «l’économie des conteneurs». «Ce qui me laisse dubitatif, c’est cette guerre que certains ne cessent de déclarer, je ne sais pour quelle raison, contre la règle des 51% 49% que nous avons instituée pour protéger notre économie nationale (…) En passant à côté du port d’Alger, on se rend compte de l’ampleur de l’invasion du container ! Des containers non pas déstinés pour l’exportation, mais toujours pour l’importation ! Nous avons fini par avoir un Doubaï à Alger, un Doubaï à El Eulma et des Doubaï à travers tout le pays.» Ouyahia tire la sonnette d’alarme : «Si, aujourd’hui, nous bénéficions d’une certaine aisance financière, c’est grâce à Hassi Messaoud, Hassi R’mel et Hassi Berkine. Mais si nous n’y prenons pas garde, même l’argent de notre pétrole finira par être transféré par ces lobbies des containers vers Paris, Shanghai et autres. J’ai cité Doubaï. Eux ( les Émiratis ) au moins ils ont su utiliser l’argent de leur pétrole pour investir dans le secteur des services.» En d’autres termes, et quand c’est Ouyahia qui le dit, il y a lieu de s’attendre à une prochaine rigueur en la matière. Probablement, dès la nouvelle loi de finances pour 2013. Il faut rappeler, en effet, que le pouvoir avait subitement reculé, sur ce terrain-là, sous la pression du déluge qui s’abattait sur le monde arabe, au tout début de l’année 2011. Pour faire face à l’urgence du moment, Bouteflika avait gelé toutes les mesures préconisant plus de rigueur dans la gestion de l’économie nationale que contenait la loi de finances pour 2011. En plus du lancement d’un programme gigantesque et généreux, dès mars 2011 pour «contenter» toutes les contestations sociales ou du monde du travail. «La paix sociale n’a pas de prix», expliquait d’ailleurs Ouyahia. Mais, depuis, les pressions, internationales notamment, se sont considérablement atténuées sur le pouvoir algérien. Le péril islamiste qui menace la Tunisie et l’Egypte, la situation de la Libye et du Mali sont autant de facteurs qui ont sensiblement changé la donne…
    K . A.

  • Rien de cela ne sera fait surtout avec ould abes

    PÔLE BIOTECHNOLOGIQUE DE SIDI ABDALLAH
    L’option stratégique pour le médicament

    Boston a mis 100 ans pour devenir ce qu’il est maintenant, l’Irlande a mis 50 ans et Singapour 30 ans. L’Algérie, choisie pour abriter le 4e pôle régional d’industrie pharmaceutique innovante, s’est fixé une échéance pour 2020, soit huit ans. Elle aura bénéficié de toutes ces expériences et gagné du temps.
    Un pôle industriel d’excellence ou «cluster (grappe, ndlr)» pour reprendre le vocable utilisé dans la synthèse des résultats de l’étude du cabinet anglais Deloitte — étude commandée en vue de développer une feuille de route stratégique pour l’industrie pharmaceutique innovante en Algérie — est une «concentration géographique d’entreprises interconnectées où s’accumulent des savoir-faire dans un domaine donné : firmes d’une même filière industrielle, fournisseurs spécialisés, laboratoires de recherche, institutions financières, entreprises de commerce et autres sous-traitants et prestataires de service». C’est l’aboutissement d’un processus de développement. Les avantages comparatifs de niveau mondial que procure une telle concentration génèrent des retombées importantes en termes de création de richesses et d’emplois. Le pôle d’industrie pharmaceutique innovante de Sidi Abdallah, devant être lancé avec l’apport de laboratoires américains, est le deuxième plus important partenariat conclu entre l’Algérie et les Etats-Unis d’Amérique, après les hydrocarbures. «C’est un mégaprojet et le gouvernement algérien y attache une grande importance. C’était une aventure et maintenant une réalité. Il va nous permettre d’évoluer de l’artisanat vers la modernité», claironne le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès.
    Genèse du projet
    A l’issue du forum Santé Algérie- USA, tenu début juin 2011, traitant du thème de la recherche-développement dans le domaine biomédical, le Dr Smaïl Chikhoune, président du conseil d’affaires algéro-américain, a émis l’idée de créer un 4e pôle régional d’industrie pharmaceutique innovante en Algérie. L’écho suscité chez PhRMA (Pharmaceutical Research and Manufacturers of America), association regroupant des laboratoires de recherche et des fabricants américains de médicaments, a dépassé toutes les attentes. Un mémorandum d’entente instituant au cadre méthodologique à un «partenariat d’exception dans le domaine biomédical » est signé trois semaines après, soit le 28 juin 2011 et un «haut-comité de pilotage et de suivi de partenariat algéro-américain dans le domaine de la biotechnologie » associant les représentants de cinq ministères, à savoir la Santé, le Travail, l’Enseignement supérieur, l’Industrie et celui de l’Environnement et de l’Aménagement du territoire, est installé. S’ensuivirent des visites de part et d’autre des délégations officielles des deux pays. Il a été ainsi convenu de créer, à l’horizon 2020, un pôle régional d’excellence en Algérie, à Sidi Abdallah, à Alger. Il doit rayonner sur l’Afrique et le Moyen-Orient. Et une étude a été confiée au cabinet de conseil anglais Deloitte en vue de développer une feuille de route stratégique pour l’industrie pharmaceutique innovante.
    Le rapport de Deloitte
    Le rapport de Deloitte a été présenté mercredi 23 mai 2012 par M. Pierre-Marie Martin, directeur régional de Deloitte, dans une réunion tenue à la résidence Djenane El-Mithak. Le rapport, un condensé de 200 pages, synthétise une étude de deux mois mais contient une masse importante d’informations, selon son directeur régional. Deloitte a réalisé des études dans 199 pays. D’habitude, on y met une année. Un questionnaire a été distribué auprès de 80 personnes, des membres de PhRMA, des fabricants locaux de médicaments, des distributeurs de médicaments, des compétences algériennes établies à l’étranger, des ministres et de hauts cadres de l’administration des secteurs concernés (santé, industrie, environnement…) et d’instituts médicaux. Plusieurs questions sont restées sans réponse. 59% des interviewés, seulement, ont répondu aux questions des experts de Deloitte. Une «prouesse», selon M. Pierre-Marie Martin, du fait que c’est une «première» en Algérie. Et seulement 33% des fabricants locaux ont répondu aux questions des experts de Deloitte (3 sur les 9 ayant reçu le questionnaire). Un taux très faible ! Une réticence qu’ils n’ont pu expliquer. Bref, le cabinet de conseil a analysé le cadre réglementaire régissant l’industrie pharmaceutique en Algérie et demandé des informations sur l’économie algérienne pour évaluer le potentiel existant. Il a également procédé à une analyse comparative entre les conditions d’investissement dans les pays abritant les trois autres pôles d’excellence de biotechnologie (Boston dans l’Etat de Massachusetts aux Etats-Unis, l’Irlande et Singapour) et celles pratiquées en Algérie.
    Essais cliniques, pénurie de diplômés en sciences médicales et pression fiscale
    En voici l’état des lieux établi par Deloitte. Un seul point fort : «Les dépenses gouvernementales en croissance dans le domaine de la santé. Beaucoup de points faibles : une pénurie de diplômés dans les matières scientifiques avec un taux de 0,9 % de l’ensemble des diplômés qui sortent des universités, un enseignement supérieur tourné sur le volet académique plutôt que sur la recherche, il est en déphasage avec les besoins du marché, une collaboration public/privé très faible, inexistence de financement privé pour la recherche et déficit énorme en matière de communication et d’échange entre les opérateurs du même secteur.» Par ailleurs, les experts de Deloitte ont souligné des contraintes ayant trait aux conditions d’investissement en Algérie : «Les restrictions liées à l’importation, la règle du 51/49 plafonnant la participation des étrangers au capital des entreprises à 49% (100% dans trois autres pôles), la pression fiscale avec un taux d’impôt sur les sociétés de l’ordre de 25%, soit trois fois plus qu’à Boston (8,8%), pôle considéré comme mature, et deux fois plus qu’en Irlande (12,5%), pôle considéré comme achevé, et beaucoup plus contraignant qu’à Singapour (17%), pôle considéré comme en phase de démarrage et l’exercice du droit de propriété intellectuelle reste un défi car il n’y a pas de protection de données. » Last but not least : pour développer une industrie pharmaceutique innovante, il faudrait faire une recherche clinique. Or, l’Algérie ne dispose pas d’un cadre juridique régissant les essais cliniques. Volontaires ou rémunérés, il faudrait surtout déterminer les responsabilités en cas de décès à la suite d’un essai clinique. Dans le cas de l’Algérie, encore, promulguer une loi sur les essais cliniques n’est pas une tâche facile. C’est une question délicate. Tout comme la loi sur la greffe d’organes qui traîne justement à cause de considérations d’ordre socio-religieux.
    Recommandations
    L’Algérie, se fixant pour objectif l’année 2020, aura bénéficié d’expériences couronnées de succès. En ce sens, estime le directeur régional de Deloitte, le rapport de son cabinet, intitulé «Etude pour développer une feuille de route stratégique pour l’industrie pharmaceutique innovante en Algérie, vision 2020» n’est qu’une «contribution pour le lancement du pôle de Sidi Abdallah». Une contribution devant aider à réunir les conditions propices à la recherche-développement dans le domaine biomédical et accélérer la mise sur orbite de ce pôle d’excellence. Il n’est donc pas une recette miracle. Les experts de Deloitte ont formulé 82 recommandations pour actions à court, à moyen et à long terme. L’intervention de l’Etat doit être axée sur des piliers stratégiques comme le capital humain, la réglementation et le financement. Ils suggèrent, outre l’harmonisation des lois encadrant l’activité économique, «l’amélioration de l’enseignement universitaire pour l’adapter aux besoins de l’industrie biopharmaceutique, la création d’une agence gouvernementale de perfectionnement pour le développement des talents locaux, finaliser les discussions en cours sur des partenariats avec des universités de renommée mondiale, la mise en place d’un cadre d’information et d’échange en développant des forums de discussion entre les opérateurs de l’industrie biopharmaceutique, réviser les directives de pharmacovigilance pour les aligner sur les standards internationaux et élaborer une stratégie marketing pour promouvoir l’industrie biopharmaceutique algérienne à l’étranger». Les partenaires algériens et américains se sont ainsi entendus sur un planning dont des groupes de travail devront bientôt débattre des propositions de Deloitte et formuler des mesures concrètes devant permettre la mise en place du pôle. Tout, souligne Deloitte, dépend de la capacité de l’Etat algérien à attirer des entreprises, nationales ou étrangères. L’Etat, recommande encore Deloitte, devrait mettre le paquet et financer les premiers investissements pour au moins s’assurer du démarrage du pôle.
    Lyas Hallas

  • Ould abbes doit démissionner

    MANQUE DE CONSOMMABLES DANS LES HÔPITAUX
    Des milliers de malades en attente d’être opérés

    Enquête réalisée par Fatma Haouariould abbes,escroc,malfaiteur,dictateur,boutefould abbes,escroc,malfaiteur,dictateur,boutef
    Plusieurs hôpitaux à travers le pays, notamment ceux qui enregistrent une forte demande, ont tenu récemment leur conseil médical pour restreindre leur activité s’agissant des interventions chirurgicales programmées, a-t-on appris de source bien informée.
    C’est le cas de l’hôpital de Kouba qui, lors d’une réunion des responsables et chefs de service, a décidé «de limiter les interventions aux urgences». Un responsable que nous avons interrogé nous dira : «Nous n’agissons que dans les cas des malades hospitalisés aux urgences en danger de mort, comme les cancéreux, ou les patients ayant subi des accidents de la route ou autres.» Interrogé sur cette décision, notre interlocuteur dira : «Nous avons fait notre demande en consommables auprès de la PCH il y a un mois mais cette dernière fait du saupoudrage. On nous donne des quantités parcimonieuses qui ne couvrent pas nos besoins.» A une question sur la façon d’aborder le sujet des malades inscrits sur ces programmes, le responsable nous répliquera que «nous les mettons sur liste d’attente. Nous leur disons de patienter. Nos équipes sont présentes tous les jours mais nous sommes gênés d’annoncer aux chirurgiens que nous avons un manque de consommables. C’est déplorable mais on y peut rien.» Lors de notre reportage, rares sont les médecins qui ont osé parler. S’ils confirment la situation de pénurie et le blocage de certaines interventions, ils ont, en outre, peur des représailles du ministre de la Santé qui vient de suspendre 46 directeurs d'hôpitaux publics, et ce, pour ne pas avoir présenté les prévisions de leurs besoins en médicaments pour l'année 2012 dans les délais fixés». Les listes d’attente des malades nécessitant une intervention chirurgicale ne cesse de s’allonger. «Cette situation est récurrente et pratiquement presque tous les hôpitaux connaissent le même problème », nous expliquera le Dr Merabet, porte-parole du SNPSP, qui a rendu publiques, le lundi 28 mai, les conclusions d’une enquête nationale sur la pénurie des médicaments menée auprès de 170 établissements de santé publique et effectuée du 20 mars au 20 mai derniers. Parmi les 43 médicaments qui accusent une pénurie figurent des consommables comme la Tuberculine pour IDR, les films pour radiologie (différentes dimensions), le gel pour examen échographique, les poches pour prélèvement de sang et les milieux de culture pour les examens de laboratoire, des anesthésiques, en nombre de six également (Thiopental sodique inj., Propofol inj., Sevoflurane sol inhalation, Lidocaine gel, Procaine inj. et Promethazine inj.).
    Une situation inextricable
    Conséquence de cette situation alarmante, des centaines, voire des milliers de malades sont sur des listes d’attente. Ils se contentent de prendre leur mal en patience. Certains hôpitaux comme celui d’El Harrach (ex-Belfort) ou Zmirli sont submergés. Le problème de pénurie de réactifs de laboratoire, indispensables aux bilans biologiques des hospitalisés comme des externes, revient constamment. Les laboratoires sont dans l’incapacité de faire ces analyses, ou de les diriger vers un autre hôpital, pénalisant ainsi le patient qui est balloté d’un centre hospitalier à un autre. Il faut rappeler que beaucoup de malades des localités démunies, de l’intérieur et du Sud se rendent dans la capitale et sont souvent renvoyés dos à dos avec leur mal. Ils souffrent le calvaire sachant que beaucoup d’entre eux sont des personnes âgées. Une déshumanisation qui prend de l’ampleur quand on constate que nos hôpitaux ne pratiquent plus que la médecine de guerre. Et ce n’est pas fortuit si les citoyens ont la peur au ventre quand ils tombent malades. Ils ne sont satisfaits ni de l’accueil ni de la prise en charge. Par ailleurs, le problème de pénurie de médicaments ne concerne pas uniquement les hôpitaux. Une virée à Alger confirme le manque de certains produits pourtant essentiels dans beaucoup de pharmacies. Cependant, ce qui est flagrant, c’est cette transformation des pharmacies en «parfumeries», conséquence de la vente concomitante. Les vitrines sont achalandées de produits cosmétiques et phytothérapiques importés d’Europe et des Etats-Unis à des prix exorbitants. On y trouve des lotions et autres crèmes anticellulite, amaigrissantes, sérum anti-âge, shampoings et autres compléments alimentaires. Dans une pharmacie à la rue Didouche-Mourad, le gérant a réservé un petit espace à l’entrée pour des délégués commerciaux qui y aménagent quotidiennement des stands pour faire la promotion de produits cosmétiques des grandes marques étrangères. Une situation qui laisse pantois. Au cours de notre enquête, quelqu’un évoquera les cliniques privées qui seraient derrière les détournements de médicaments et de consommables. Ces dernières qui tournent à plein régime ne souffrent d’aucun manque. A notre question sur une éventuelle implication de médecins et chefs de service exerçant simultanément dans les hôpitaux publics et les cliniques privées, le Dr Merabet répondra : «On ne peut pas jeter l’opprobre sur la profession en avançant des accusations sans preuves. Le statut de la Fonction publique de 2006 consacre, dans son article 84, le droit à une activité complémentaire parmi les personnels soignants, élargi depuis 2010 aux chefs de service. Maintenant si le ministère ou toute autre partie a des preuves, il faut les présenter et pénaliser ceux qui sont coupables de dépassements. Il appartient au ministre de réguler et de contrôler le secteur, de mettre en place les conditions idoines d’éthique et de discipline.» De son côté, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, qui mène une véritable guerre aux importateurs, a affirmé jeudi à Mila que «tous les médicaments utiles aux malades sont disponibles au niveau de la Pharmacie centrale des hôpitaux». Il a démenti les informations faisant état d’une pénurie de médicaments en assurant que «l’Algérie a importé pour 720 millions de dollars pendant les 4 premiers mois». Il a qualifié la pénurie de médicaments de «rumeurs préjudiciables aux malades et qui procèdent d’une campagne visant à contrecarrer les efforts du ministère de la Santé pour assainir le secteur des médicaments en Algérie et lutter contre le pillage des ressources du pays, la corruption, la spéculation, la vente concomitante et le transfert illégal de devises».
    F. H.

  • Suicides et agressions à l’arme à feu dans les rangs de la police Des policiers témoignent sur le climat «délétère» dans lequel ils travaillent

     

     

    El Watan le 02.06.12

     

     

     

    Deux mois à peine après la violente altercation entre deux policiers au port d’Alger, qui s’est terminée par l’admission de l’un d’eux à l’hôpital, un autre agent a tiré à bout portant sur son commissaire, le blessant grièvement.

     

    Il y a plus d’un mois, les policiers de la caserne d’El Hamiz ont protesté contre le climat délétère dans lequel ils exercent, poussant le DGSN à intervenir personnellement. Les témoignages de certains officiers font état d’une situation des plus tendues, notamment à Alger.

    Pressions, intimidations, double brigade, travail sans arrêt, éloignement familial, multiplication des mutations d’office arbitraires et refus du droit au congé.» C’est le tableau que nous dresse un commissaire de police, exerçant à Alger, sous le couvert de l’anonymat. Pour lui, le drame qui a failli coûter la vie au commissaire Lahleb Mustapha, chef de la brigade de sécurité du port d’Alger, «n’est que la goutte qui a fait déborder le vase. C’est un problème de commandement. Les responsables ne sont pas à leur place. La responsabilité incombe en premier lieu au climat de tension et à la loi de l’omerta qu’ils ont laissés régner au sein la Sûreté nationale en général et au service d’Alger-Port en particulier». Selon lui, le policier qui était affecté au poste de La Pêcherie s’est adressé au commissaire pour lui faire part d’une demande de congé.

    «L’officier a refusé, mais le policier a estimé qu’il était en droit de prendre une semaine après plus de 4 mois de travail, puisque la réglementation prévoit sept jours de repos après 45 jours de travail. Voyant que l’agent insistait, le commissaire lui a dit de démissionner. Il a même exigé de lui de déposer l’arme de service en l’accusant de corruption et en lui tenant des propos déplacés. En colère, l’agent a sorti son arme et l’a pointée sur son officier. Fort heureusement, les coups qu’il a reçus n’étaient pas mortels. Sa vie est hors danger, alors que l’agent est actuellement en détention dans un état psychologique des plus inquiétants», témoigne un de ses collègues. Il affirme que «le service connaît actuellement une véritable effervescence». «Les mutations sont nombreuses depuis que le commissaire assure l’intérim du directeur du 1erposte frontalier maritime du port d’Alger, parti en congé et qui est en fonction depuis plus dix ans. Trop d’intérêts sont en jeu et le geste de notre collègue n’est en fait qu’une suite logique des dérives de certains de nos chefs, qui n’arrivent souvent pas à la plus haute hiérarchie», révèle notre interlocuteur.

    Cet incident, faut-il le rappeler, est le second qui secoue le même service en moins de deux mois.  Le 7 mars dernier, raconte notre interlocuteur, lors de l’arrivée du car-ferry français Casanova et alors que les passagers effectuaient les formalités de voyage au niveau du terminal 1 de la gare maritime, une rixe a éclaté entre deux policiers en tenue : coups de poing, de pied et de tête, sous les regards ahuris des voyageurs. «L’arcade sourcilière ouverte, le visage de l’un d’eux était ensanglanté. Il a fallu l’intervention des passagers du ferry pour mettre fin à ce malheureux spectacle auquel ont assisté, impuissants, les douaniers, les agents de l’entreprise portuaire et même des officiers de police d’un autre corps de sécurité.» L’officier relève que l’incident était «prévisible» vu la situation qui prévaut dans le service. «Il n’y a qu’à faire parler les passagers qui transitent par le port d’Alger pour comprendre le climat.

    Si le commissaire accuse son subordonné de corruption, quelque part il n’avait pas tort, parce que ce phénomène existe bel et bien. Il n’y a qu’à voir ce qui se passe lorsqu’un navire accoste au port. Ceux qui passent par le couloir vert destiné aux femmes enceintes, aux personnes âgées et aux handicapés sont souvent des privilégiés ou des passagers qui acceptent de glisser un billet de 20 euros à des policiers véreux. Ces pratiques honteuses sont connues de tous, y compris le chef de service qui occupe ce poste depuis près de dix ans. Le laisser-aller est flagrant et les premiers pénalisés sont les voyageurs. Leur transit par la gare maritime d’Alger est un cauchemar», raconte l’officier.
    La colère des policiers de la caserne d’El Hamiz
    Agent de l’ordre public, un de ses collègues qui régule la circulation à un des carrefours les plus fréquentés, témoigne lui aussi des conditions dans lesquelles il fait son travail. «J’ai été insulté en public par mon officier, parce que j’ai refusé de déchirer le procès-verbal que j’avais dressé à un automobiliste, fils d’une personnalité, qui conduisait la voiture de son père», dit-il comme pour expliquer l’environnement dans lequel les agents de l’ordre public exercent. A ce titre, il est important de rappeler le mouvement de protestation déclenché par les policiers de l’unité d’intervention – la plus grande du pays – d’El Hamiz, à l’est d’Alger, il y a plus d’un mois. Selon un agent qui a accepté de témoigner sous le couvert de l’anonymat, ce mouvement de contestation a été décidé spontanément sans aucune préparation, sachant que les agents de cette caserne sont tous issus de l’intérieur du pays.

    Il déclare : «En fait, nous avions tous décidé de déposer nos armes et de ne pas sortir de la caserne pour protester contre les conditions de travail infernales que nous subissons depuis plus d’une année, surtout à Alger. Nous travaillons sans arrêt. Les jours de semaine, nous sommes réquisitionnés pour faire face aux marches et aux manifestations, et les week-ends pour encadrer les matchs de foot dans les stades. Lorsqu’un policier subit autant de pression et autant de charge de travail, il faut s’attendre à des répercussions sur son côté psychologique et donc sur son comportement, d’autant que parmi les nouvelles recrues, il y a des profils qui ne répondent pas au métier. Pendant plus d’une année, tous les congés et repos ont été annulés et le ‘doublage’ dans le travail multiplié.

    Les permissions sont données au compte-gouttes et l’éloignement fait que nous ne pouvons pas profiter du week-end pour voir nos mères, nos femmes et nos enfants. Lorsque nous avons entamé notre mouvement de protestation, le lendemain, le directeur général est venu nous voir. La discussion a duré des heures. Il s’est engagé personnellement à prendre en charge toutes nos doléances, à commencer par notre droit au congé, l’arrêt de toute mutation d’office et enfin le rapprochement entre le lieu de travail et celui de résidence. Des mesures que le DGSN a promis de prendre, mais certaines seulement ont été concrétisées pour l’instant…»
    Si à El Hamiz les policiers ont pu trouver oreille attentive à leurs revendications socioprofessionnelles, ailleurs, ils subissent une vraie omerta. Ce qui les expose souvent à des bavures. En effet, depuis le début de l’année, le nombre de policiers qui ont retourné leur arme contre leur personne, leur officier ou tout simplement leurs proches n’a cessé d’augmenter. Chaque jour que Dieu fait, la presse écrite fait état d’un drame.

    Le plus récent est celui de Mostaganem, où un policier aurait tiré au moins six balles sur un citoyen, à Aïn Tedelès. C’est le deuxième incident après celui qui a secoué la ville en novembre 2011, lorsqu’un agent en tenue a tiré sur un citoyen qu’il venait d’interpeller, le laissant pour mort. Il y a quelques semaines, une policière a tué un jeune homme à la cité Al Abtal, à l’ouest de la ville de Annaba, dans l’est du pays. Elle lui a logé deux balles dans la tête avant de se suicider. A l’origine, une dispute entre les deux amis qui avait mal tourné. En janvier dernier, un agent, qui exerçait à Alger, et dont l’âge ne dépasse pas la trentaine, père de deux enfants, s’est donné la mort dans la ville de Sétif en usant de son arme de service. Quelques semaines plus tard, un agent de police, appartenant à l’unité principale d’intervention rapide de Constantine, a tiré trois balles dans la tête de son collègue et une autre sur une étudiante avant de retourner son arme contre lui. A l’origine, une altercation verbale entre les deux policiers qui a fini dans le sang. A la même période, un inspecteur des Renseignements généraux de Constantine a usé de son arme de service et tué sa collègue qui exerçait au service de la voie publique au niveau du commissariat central, avant de tenter de se suicider.

    Les trois balles sorties de son arme ont mis fin à la vie de la policière, âgée d’à peine une trentaine d’années. Ce ne sont là que quelques cas rapportés par la presse. L’absence de canaux de communication interinstitutionnelle et de cadre représentatif qui défende la corporation a créé un climat de travail délétère, marqué par un stress permanent, qui multiplie gravement les risques de bavure et surtout de suicide. Des actes déjà très nombreux du fait des recrutements massifs opérés sans profil adéquat mais aussi sans formation à la hauteur du métier de ce corps de sécurité, dont usent et abusent les différents ministres de l’Intérieur, les directeurs généraux qui l’ont commandé, les procureurs généraux ainsi que les walis.

    Pourtant, comme l’indiquent les slogans accrochés aux murs des commissariats, la police est au service du citoyen et uniquement le citoyen. Il n’y a que dans un cadre sain, où les devoirs et obligations de chacun sont bien définis et respectés, que l’institution policière peut construire son image et surtout sa légitimité. Nous aurions aimé faire un reportage dans les casernes et commissariats, mais eu égard à l’omerta imposée par la hiérarchie, et ce, depuis bien des années, aucun des policiers avec lesquels nous nous sommes entretenus n’a accepté de parler en s’identifiant. Pour les préserver d’une éventuelle sanction, ils ont préféré nous rencontrer en dehors des structures de la Sûreté nationale.

     

    Salima Tlemçani
  • DOK+LOK= CNT 2012 ?

     

    Si Larbi Hanafi

    El Watan le 02.06.12
    Sans les frappes de l’OTAN, sans les thouars, notre CNT a été bel et bien installé, salué, comme de coutume, par toutes les chancelleries qui nous ont à l’œil.

    Il a suffi d’une campagne soutenue, appelant uniquement à voter, rien qu’à voter, relayée par tous les partis participationnistes, dont l’unique programme était «le danger extérieur et l’unité nationale menacée», ficelée par un discours moralisateur du chef de l’Etat qui désigna, à 48 heures du scrutin, l’heureux lauréat, que le rideau de la récréation est tombé. La partition était tellement bien jouée cette fois encore qu’il y a eu juste une impression de déjà-vu.
    Les dégâts collatéraux sont nombreux :

    1 324 363 «réfugiés» victimes du vote refuge proclamé par DOK en faveur du champion, retour en force de la pensée unique et inique et changement dans la continuité. Bien sûr, des partis jouant aux vierges effarouchées ont crié au scandale, aux transactions et quotas, sont arrivés même à s’organiser en Front rejetant le scrutin sans toutefois démissionner, car «respectueux de leurs électeurs» qu’ils tiennent à ne pas trahir et à défendre !
    La passionaria, quant à elle, a dénoncé «la punition» évitant d’outrepasser la ligne rouge. Le vétéran de l’opposition, dont la participation était tactique avec un résultat «intic», est resté de marbre.

    Pas un mot sur la fraude. Il s’est contenté de «dénoncer la désorganisation» en conseillant les mécontents de mieux s’organiser lors des prochains scrutins, s’inscrivant ainsi dans une dynamique aux effets insoupçonnés des élections locales de l’automne prochain, afin d’atténuer la fronde qui le ronge, à travers la redistribution des postes à pourvoir pour les repentis et un «traitement exemplaire» aux frondeurs. Pour rappel, le texte du président du FFS, annonçant les sanctions 2012, est, à quelques nuances près, le copier/coller destiné aux protestataires de 2006 déjà !
    Lors de ce scrutin fardé, ou plutôt olympiades de la ruse, il n’y avait pas de place à la crédulité qui signifie stupidité sinon compromission. Car, dans l’ensemble, tous ont crié au loup, mais tous auraient aimé être l’ami du loup ! Les plus sages ont été récompensés par Belaïz.

    En fin de compte, le «1er novembre 54» du 10 mai n’aura concerné que ses disciples et consacré la loyauté des jardiniers du régime adeptes de la résistance passive dans une dictature d’adhésion* qui, paraît-il, sans elle, rien ne se fera et qu’elle est là par devoir patriotique.
    Car souvenons-nous, à l’indépendance, on parlait du peuple algérien révolutionnaire qui libéra le pays du joug colonial, dans le milieu des années 1990, c’était la famille révolutionnaire qui avait volé au secours du peuple contre son extermination par le glaive et aujourd’hui, on parle déjà du club révolutionnaire** qu’incarnera le duo P/FLN et RND et peut-être même le FFS si affinités… pour épargner le système, à la veille du cinquantenaire de l’indépendance, du syndrome du printemps arabe et ses fâcheuses conséquences qui mettront à nu ses sous et ses dessous.

    Pensant gouverner par la ruse et le mensonge dont le dernier en date est «tab djen na» et «place aux jeunes» à l’image de LOK du haut de ses 73 ans, la nouvelle alliance, après avoir répudié un de ses ex-, paraîtra plus robuste parce que les pouvoirs de décisions seront toujours concentrés à El Mouradia et que la société semblera plus homogène et ordonnée contrairement à une démocratie où la transparence et le libre débat importuneront le roi et sa cour actuelle et à venir.
    Mais une question taraude l’esprit de tout observateur : pourquoi le chef de l’Etat légifère-t-il par ordonnance, en contournant le Parlement, alors qu’il est de notoriété publique, et il est le premier à le savoir, que ce dernier ne s’opposera jamais à lui car il est fait par lui, pour lui et contre les autres ?

    Alors, cette nouvelle APN restera-t-elle cette chambre d’enregistrement d’un exécutif malgré quelques intermittentes gesticulations internes ou aura-t-elle le beau rôle d’un CNT qui ne servira que de lien formel avec les composantes clientélistes de la société pour préparer la présidentielle de 2014 ?

  • La contestation gagne le parti d’ouyahia

     

    Bataille rangée au RND

    Par : Souhila Hamadi

    Cette fois-ci, la contestation à l’actuelle direction du RND n’a pas pu être contenue en intra-muros. Ses principaux instigateurs, Nouria Hafsi, l’ancien sénateur Belkacem Benhassir et le P/APC d’Alger-Centre Tayeb Zitouni ont profité de la présence des journalistes pour perturber le début des travaux du conseil national du Rassemblement.

    Jeudi, 9h, la grande salle du Centre de repos de la mutuelle des travailleurs de Zéralda se remplit peu à peu des membres du conseil national du RND, invités à assister à la 6e session ordinaire de cette instance organique. Une demi-heure plus tard, le secrétaire général du parti, Ahmed Ouyahia, fait son entrée sous les applaudissements de l’assistance. Une fois le rituel de l’ouverture de la session (hymne national et observation d’une minute de silence à la mémoire des disparus dont deux cadres du RND), Ahmed Ouyahia soumet le projet de l’ordre du jour au vote. À ce moment-là, Belkacem Mellah demande un point d’ordre. Il invoque l’article 50 du règlement intérieur du parti, portant sur le renouvellement du bureau politique. Nouria Hafsi, l’ancienne secrétaire générale de l’Union nationale des femmes algériennes (UNFA) et précédemment membre du BP du RND, sollicite à son tour la parole pour exiger la lecture, séance tenante, d’un communiqué du “mouvement de protection du Rassemblement national démocratique”, sorte de mouvement de redressement. Ahmed Ouyahia refuse de leur accorder ce droit au motif qu’il est prévu, dans l’ordre du jour de la présente session du conseil national, un débat sur la situation interne au parti. Il s’en suit un brouhaha indescriptible quand Belkacem Benhassir, ancien sénateur, entame, malgré tout, la lecture du communiqué. Ouyahia l’arrête disant que “le conseil national est un espace de libre expression. Il n’est pas utile d’ouvrir le champ aux surenchères”. Il souhaite, en réalité, débattre de la crise naissante au sein de son parti, à huis clos, loin des oreilles indiscrètes des gens de la presse.
    Cela n’arrange pas les projets de ses détracteurs, qui veulent, au contraire, médiatiser leur démarche. Les journalistes sont invités à quitter la salle dès la fin du discours inaugural du patron du Rassemblement. Ils sont suivis, à l’extérieur, par Mme Hafsi et de ses alliés dans la fronde. Elle rend aussitôt public le communiqué dans lequel il est dénoncé une gestion catastrophique du parti, ainsi que la généralisation de la pratique de cooptation, de l’exclusion, de l’absence de dialogue… “Le parti est entré dans une phase de réanimation après qu’il s’est vidé de centaines, voire de milliers de ses cadres et militants”, écrit-on. On parle “de résultats médiocres” obtenus à l’issue des législatives du 10 mai 2012 en raison de “la mauvaise prestation de la direction du Rassemblement, à leur tête, le secrétaire général”. À ce titre, les animateurs du mouvement de redressement appellent à l’organisation d’un congrès extraordinaire avant les prochaines élections locales, la refondation du parti, la réhabilitation de l’élite marginalisée… Au moment où Mme Hafsi s’entretenait avec les représentants de la presse, des fidèles à Ahmed Ouyahia scandaient son nom à tue-tête. Une intrusion qui n’a pas agréé l’autre camp. La tension monte d’un cran et dégénère en une échauffourée entre partisans et opposants à M. Ouyahia. Quelques cadres du parti s’attellent alors à calmer les esprits. “La députation est la cause majeure de la protestation. Ceux qui n’ont pas été mis sur les listes électorales n’ont pas admis leur éviction”, affirme un responsable du RND. Abdeslam Bouchaoureb, député et chef de cabinet de Ahmed Ouyahia, affirme que le jeune homme, qui a provoqué la bagarre, œuvre à chaque session du conseil national à créer des problèmes et perturber le déroulement de ses travaux. “Ce n’est même pas un militant du parti”, précise-t-il.
    Ahmed Ouyahia est sorti du contexte de son discours pour reconnaître la légitimité de la critique constructive. “Vous pouvez vous exprimer librement, mais je ne tolérerai pas de dérapages”. Il ne manque pas néanmoins d’acculer ses détracteurs. “Celui qui n’a jamais dirigé ne peut pas mesurer le poids de la responsabilité”.